Vous êtes sur la page 1sur 21

Master 

: Droit privé comparé


Espace Afrique francophone et Commonwealth

Module : Introduction au Droit Comparé

Semestre 1

Sous la direction du Professeur :

Mme Bouchra JDAINI

Exposé sous le thème :

Réalités et défis
du droit comparé dans l’espace africain

Préparé par :

- Abdellaali BIZOULAL
- Ibrahim el khalil IBNOUTABET
- Anass SAMLALI
- Mohamed Amine FARACH

Année universitaire: 2021/2022


Sommaire

Introduction :..........................................................................................................................................1

Partie I : Les réalités et les perspectives d’avenir du droit comparé dans l’espace africain, le cas de
l’OHADA...............................................................................................................................................2

CHAPITRE 1 : L’exigence d’une harmonisation et unification des droits.............................................3

CHAPITRE 2 : l’efficacité du droit uniforme dans la gestion des conflits ............................................6

Partie II : Les défis et obstacles du droit comparé dans l espace africain...............................................9

CHAPITRE 1 : les défis relatifs a la diversité culturelle et juridiques..................................................10

CHAPITRE 2 : Les Defis En Matière Politique Et Sécuritaire.............................................................13

Conclusion...........................................................................................................................................16

Bibliographie........................................................................................................................................17

Table des matières................................................................................................................................19


Introduction :
C’est au milieu du 20ème siècle que le professeur René David établit une
classification des différents systèmes juridiques existants qu’il publie dans son
ouvrage « Les grands systèmes de droit contemporains ». Il fallait donc s’ouvrir
sur d’autres expérience de pays voisins ou encore lointains par une approche
comparative seule susceptible de nous faire avancer en adoptons un système
juridique autre que national.

La situation économique et sociale de l'Afrique demeurait très


préoccupante, et il existait en effet, de nombreux obstacles au développement
que les pays Africains ne pouvaient surmonter individuellement et contre
lesquels il fallait lutter en mettant en commun les potentialités disponibles, pour
rechercher des voies et moyens pouvant mettre un terme à l'aggravation
constante des problèmes de ce continent et faire démarrer son développement.
C’est pour cette raison que l’union Africaine ne cessait de lancer en ce sens
l'appel à ses membres pour qu'ils mènent des actions collectives en vue d'assurer
le développement du continent. A cet égard, les regroupements de coopération
économique prenant pour base les aspects de complémentarité constituaient une
voie obligée vers la perspective d'une entité économique Africaine solide.

C'est dans le contexte de cette coopération interafricaine qu'il convient de


placer la création de l'OHADA. En effet, le droit de l'OHADA s’inscrit dans une
logique d’extension, et de globalisation à l’échelle de toute l’Afrique.

La question qui se pose; quels sont les perspectives du droit comparé dans
l’éspace africain et ses défis?

1
Partie I :
Les réalités et les perspectives d’avenir du droit
comparé dans l’espace africain,
le cas de l’OHADA 

2
CHAPITRE 1 :
L’exigence d’une harmonisation et unification des droits 

« A l’heure de la mondialisation de l’économie, lorsque les principaux


pays du monde se regroupent pour constituer des unions économiques – et le cas
échéant monétaires -, il était impératif, pour tous les pays concernés, d’adopter
un même droit des affaires moderne, réellement adapté aux besoins
économiques, clair, simple, sécurisant les relations et les opérations
économiques »1. C’est dans ce contexte qu’intervient l’OHADA afin de garantir
une réelle sécurité juridique et judiciaire de son espace.  L’avènement de
l’OHADA se traduit dans cet ordre juridique par un besoin d’accroître son
développement économique en créant un sentiment de confiance des
investisseurs. De ce fait l’idée d’une harmonisation couplée d’une modernisation
du droit des affaires en Afrique est née. Et pour assurer une unification du droit
le Traité de Port-Louis du 17 octobre 19932,des différents États francophones
d’Afrique, viennent instituer l’OHADA
l’OHADA a était créer notamment dans le but de sortir ces divers états de
l’insécurité juridique qui gangrenait leurs économies et afin de leur ouvrir les
portes d’un marché à une plus grande échelle. Les Etats membres sont
actuellement au nombre de 17, et elle représente le plus grand espace juridique
et judiciaire africain et l’une des plus fortes avancées d’uniformisation juridique
au monde.
Loin d’être neutre, la modernisation apportée par l’OHADA s’est inspirée
des modèles européens, notamment français. Le traité fondateur de l’OHADA a
été adopté en octobre 1993 au sommet de la francophonie de louis et a été révisé
en 2008 au Québec. Sur L’OHADA comprend :

1
 PAILLUSSEAU (J.), « Le droit de l’OHADA. Un droit très important et original », La
Semaine Juridique n° 44 du 28 octobre 2004, Supplément no 5, pp 1 – 5.
2
Ce Traité a été modifié par celui du Québec en date du 17 Octobre 2008.

3
La Conférence des Chefs d’Etat et de Gouvernement :
Organe politique qui se réunit en cas de nécessité pour donner des
impulsions et orientations générales nécessaires au processus
d’harmonisation du droit des affaires en Afrique.

Le Conseil des Ministres :


Il est composé, pour chaque Etat membre, du Ministre en charge de
la Justice et de celui des Finances. C’est l’organe délibérant de
l’Organisation. Il définit les orientations spécifiques, programme les
activités, autorise le budget et assure le contrôle du fonctionnement des
institutions.

Le Secrétariat Permanent :


C’est l’organe exécutif de l’OHADA. Son siège est à Yaoundé
(Cameroun) et il assure la coordination générale du fonctionnement des
institutions et du processus d’harmonisation.

La Cour Commune de Justice et d’Arbitrage (CCJA) :


C’est l’organe juridictionnel commun et supranational dont le siège
est à Abidjan (Côte d’ivoire). Composée de treize juges, elle est seule
compétente pour connaître, en cassation, les décisions de justice rendues
sur le droit OHADA par les juridictions des Etats membres de
l’Organisation. Elle intervient en matière d’arbitrage

L’Ecole Régionale Supérieure de la Magistrature (ERSUMA) :


Basée à Porto Novo (Bénin), elle est le centre de formation, de
perfectionnement et de documentation en droit des affaires.

Vingt-deux années après la création de cette organisation, elle constitue


une œuvre immense d’unification de droit sur le plan matériel et sur le plan

4
territorial. De ce fait, elle a conduit à l’éclatement du droit des affaires, à
l’isolement des Etats parties et à la réalisation d’un espace juridique intégré
propice à générer un espace économique viable et vivant.

 L’éfficacité de l’OHADA :

S’interroger sur l’apport du droit de l’OHADA à l’attractivité économique


ainsi définie, suppose d’abord de connaître la part des États de l’espace de
l’OHADA dans l’accueil des investissements étrangers, et si Le droit de
l’OHADA a permis aux États Parties de gagner une crédibilité aux yeux des
investisseurs depuis son application.

En effet, l’accessibilité matérielle se traduit par l’ensemble des Actes


uniformes régissant les différentes matières du droit économique et dont
l’ensemble est compilé dans un Code, que l’on désigne couramment le « Code
vert »3 de l’OHADA

En plus du « codevert », l’OHADA a mis à la disposition du public un


outil très efficace d’accès au droit et à la jurisprudence de l’OHADA. Il s’agit
d’une base de données numériques disponibles sur internet, accessibles sur le
site www.OHADA.om et sur le site officiel de l’OHADA (www. OHADA.org).

Quant à l’accessibilité intellectuelle aux sources du droit économique dans


l’espace de l’OHADA est également garantie car l’investisseur peut, par les
soins de ses collaborateurs juristes d’entreprise, connaître avec force détails la
règle de droit qui régira son activité s’il décide d’investir ou s’il a déjà investi et
ce, sans le recours aux services des avocats.

3
Le « code vert » réunit en un seul ouvrage le Traité, les règlements de procédure et d'arbitrage de la
CCJA et les 9 actes uniformes, à jour des réformes de 2014 et de 2015, commentés et annotés par des
universitaires reconnus.

5
CHAPITRE 2 :
l’efficacité du droit uniforme dans la gestion des conflits :

L'Organisation pour l'Harmonisation en Afrique du Droit des Affaires a


adopté des lois d'uniformisation du droit matériel, appelées Actes uniformes.
Applicables aux rapports internes et internationaux, ces textes remplacent le
droit matériel des Etats membres dans le domaine uniformisé. Ils font ainsi
l'économie des conflits de lois et de leurs méthodes de solution, mais dans une
mesure limitée. Le droit unifié est d'abord incomplet dans la mesure où il ne
règle pas toutes les questions dans le domaine qu'il s'assigne, soit parce qu'il
contient des lacunes, soit parce que l'ordre communautaire préfère soumettre la
question à un ordre juridique extérieur. Toutefois, en matière de conflit de lois, il
existe, en droit uniforme africain, des règles uniformes de conflit de lois au-dela
des règles de droit international privé, les rapports entre ces deux disciplines ne
sont pas nécessairement conflictuels, elles sont plutôt complémentaire ; en fait,
ni l’une, ni l’autre n’est à mêmed’assurer à elle seule l’objectif de sécurité
juridique et de prévisibilité du droit applicable dans l’espace du droit uniforme
africain4.L’interaction entre le droit uniforme africain et le droit international
privé apparait essentiellement lorsqu’on aborde la question de la compétence du
législateur supranational à édicter des règles de droit international privé, mais
aussi lorsqu’on invoque les méthodes selon lesquelles il légifère en la matière.
En effet le législateur communautaire édicte à la fois la compétence des règles
de fond et des règles de droit international privé de sorte qu’il serait superflu
d’énumérer le droit international privé dans les domaines des différents traités.

Généralement, le législateur intercommunautaire africain fat appel aux


méthodes de conflit de lois au sens du droit international privé, pour résoudre u
grand nombre de conflits.

4
Patrick COURBE, Droit international privé, édiction HACHETTE LIVRE, Paris, 2007, p.9.

6
Conscients du fait que le développement économique ne peut se réaliser que
dans un environnement juridique et judiciaire sécurisé, les dirigeants politiques
de 17 Etats adoptent des modes alternatifs de règlement de conflits (MARC) (en
anglais “alternative dispute résolution” – ADR) qui désignent les mécanismes de
résolution des différends, développés parallèlement au mécanisme étatique et
qui ont pour objectif avoué de désencombrer les tribunaux. Il existe trois
grandes catégories de MARC : l’arbitrage, la conciliation et la médiation.

 L’arbitrage :

L’arbitrage est un mode de règlement des litiges faisant intervenir un tiers


choisi par les parties, l’arbitre, qui tranche le conflit en amiable compositeur. Il
statue en équité. L’arbitre rend une décision juridictionnelle, qui s’impose par
conséquent aux parties. Le recours à l’arbitrage peut se faire de deux manières.
Il peut être organisé antérieurement à la naissance de tout litige. En effet, les
parties cocontractantes peuvent insérer dans le contrat une clause
compromissoire par laquelle elles s’engagent à soumettre à l’arbitrage les litiges
qui pourraient naître relativement à ce contrat. Le recours à l’arbitrage peut
également se faire postérieurement à la naissance d’un litige par le biais d’un
compromis. Le compromis d’arbitrage quant à lui est la convention par laquelle
les parties à un litige né soumettent celui-ci à l’arbitrage plutôt qu’au tribunal.
Le cadre juridique de ce MARC comprend : l’Acte uniforme relatif au droit de
l’arbitrage, le règlement d’arbitrage de la Cour Commune de Justice et
d’Arbitrage5 qui interprète et applique le droit uniforme.

 La médiation :

Est un MARC basé sur l’intervention d’un tiers neutre, dont le rôle est,
avec l’accord des parties, de les rapprocher et de les aider à trouver une solution
satisfaisante et équitable, sans jamais les obliger en rien. Elle est devenue

5
Cette Cour administre aussi les procédures arbitrales soumises à son règlement.

7
aujourd’hui un mode privilégié de règlement des litiges, et ce, dans toutes les
matières. Ses avantages en droit des affaires sont multiples. En effet, elle offre
une solution rapide puisqu’il ne s’agit pas d’instruire une cause, mais d’offrir
aux parties la possibilité de comprendre quels sont les intérêts en présence et de
concilier ceux-ci, en trouvant une solution judicieuse et créative adaptée à leurs
besoins. Au-delà de sa rapidité, le processus de médiation, au lieu d’opposer les
parties et de donner raison nécessairement à l’une ou à l’autre, place le débat sur
un plan commercial en cherchant le bénéfice de chacun plutôt que la
condamnation de l’autre. Un des autres avantages majeurs de la médiation réside
dans son coût modéré et sa confidentialité lors du traitement des litiges.

 La conciliation :

La conciliation est institutionnalisée dans l’Acte uniforme sur le


recouvrement des créances. Le préalable de conciliation obligatoire a été institué
dans le cadre des procédures simplifiées de recouvrement par l’Acte uniforme
portant organisation des procédures simplifiées de recouvrement et des voies
d’exécution. Ce texte prévoit que lorsque l’ordonnance d’injonction de payer est
signifiée au débiteur par le créancier, ce débiteur peut former opposition dans les
quinze jours de la signification. Dans un autre stade, l'acte uniforme sur les
procédures collectives d'apurement du passif a introduit la procédure de
conciliation comme autre mode de préventif des difficultés à côté du règlement
préventif. C’est une procédure à but préventif destinée à éviter la cessation des
paiements de l’entreprise débitrice afin d’effectuer, en tout ou partie, sa
restructuration financière ou opérationnelle pour la sauvegarder. Elle est
consensuelle, confidentielle.

8
Partie II :

Les défis et obstacles du droit comparé dans l


espace africain

9
CHAPITRE 1 :
les défis relatifs a la diversité culturelle et juridiques

Le droit est le reflet des réalités socio-culturel d’un groupe en particulier


ou d’une société déterminé, chaque pays donne à ses lois la marque de son
histoire, de sa culture de sa géographie et de sa tradition.

Le problème lié à l’adaptions et à l’efficacité du droit importé est alors


posé. Tout ouvre de codification, comme le souligne le Doyen Maury, doit
respecter des particularismes locaux. Il faut tenir compte de la nécessaire
adéquation entre la norme et les destinataires.

Par exemple l’OHADA qui a rencontré deux types de défis, d’une part de
les défis internes, le développement du droit comparé tend à mettre plus l’accent
sur les point de convergence que sur la concurrence des système juridique
singulièrement entre le Common Law et le droit civil.

Les actes uniformes doivent être conçus de manière à s’appliquer d’abord


et principalement aux situations internes, ensuite et le cas échéant aux rapports
internationaux. Sous le souhait du rapprochement des systèmes juridiques, le
droit comparé montre que les choses ne sont pas aussi simples, la mondialisation
de l’économie ne saurait entrainer la mondialisation du droit. Même si on est
dans un espace harmonisé chaque système garde sa propre organisation
judiciaire ce qui présente une difficulté.

L’une des faiblesses du droit OHADA réside dans la disparité des formes
de juridiction des procédures, le justiciable de l’OHADA est perdu quand il doit
subir ou conduire un procès hors de chez lui. Il risque des erreurs aux
conséquences irréparables pour peu que des règles aussi élémentaires que celles
qui touchent aux délais ou aux nullités soient conçues sur des bases et selon des
techniques différentes des siennes.

10
Quant aux défis externes Le fait d’encourager l’adhésion des autres pays
francophones et les pays africains ayant différents systèmes juridiques et
différentes expériences culturelles représentent L’avenir de l’OHADA le
problème qui se pose lié la langue. Comme les membres actuel de L’OHADA
sont majoritairement francophones, il serait difficile pour les pays anglophone
d’adhérer au traité.

L’article 42 du traité prévoyant le français comme seule langue de


l’OHADA et de ses actes uniformes ont été considérée comme une barrière à
l’adhésion des pays anglophones. Jusqu’à présent aucune version portugaise ou
espagnole des actes uniformes n’a encore été publiée officiellement et la version
anglaise n’est pas de bonne qualité et n’a pas de valeur officielle.

L’article 7 et 8 du traité OHADA permettent d’exiger l’adoption de la


version anglaise du nouvel acte uniforme (ainsi qu’en espagnol ou en portugais)
au moment où celui-ci est adopté en français. Si nous examinons l’article 42,
celui-ci fait référence au français, non pas comme "langue officielle" mais
seulement comme "langue de travail" de l’OHADA.

Le défi externe concerne la relation avec le Common Law. Cette théorie


est basée sur l’hypothèse que le système juridique de droit continental crée un
environnement plus dirigiste et moins développé et efficace au contraire des
pays du Common Law qui sont plus orientés vers le libre marché et la protection
des droits de la propriété6, théorie qui a été fortement critiquée par les
chercheurs appartenant au monde de droit continental 7

Le débat sur la convergence entre le droit continental et le Common Law


doit nous amener à ne plus considérer les deux systèmes comme entièrement
distincts, mais plutôt comme deux aspects d’une tradition juridique occidentale
6
V.PAUL G.MAHONEY, the commi law and Economi cGrowth ; Hayek Might Be Right in 30J  légal
Studies (2001) P.503
7
La théorie affirmant l’insuffisance du droit civil pour la production d’un modèle économique de
développement

11
12
CHAPITRE 2 :
Les Defis En Matière Politique Et Sécuritaire

A. LES DEFIS EN MATIÈRE POLITIQUE ET SÉCURITAIRE

Parmi les points à améliorer, il est évident que certains pays doivent
tendre vers une recherche de stabilité politique (1) tandis que d’autres sont
appelés à renforcer la lutte contre le terrorisme (2).

1. LA PROMOTION DE LA STABILITÉ POLITIQUE

Aujourd’hui, les différents problèmes politiques qui sévissent l’Afrique


ont tendance à renforcer la crainte des investisseurs étrangers à s’installer dans
ce continent. L’instabilité politique est source de sous-développement. Certains
États peuvent même après un putsch procéder à la nationalisation de certaines
entreprises ou remettre en cause toutes les conventions signées par l’ancien
régime. Tous ces faits ne favorisent pas l’installation des investisseurs étrangers.
Il existe un consensus selon lequel les investisseurs étrangers sont attirés par les
pays qui présentent une certaine stabilité politique. Cette dernière pourrait
favoriser la réalisation d’opérations commerciales qui seront à l’origine de
l’amélioration des situations économiques des pays concernés..

2. LE RENFORCEMENT DE LA LUTTE CONTRE LE TERRORISME

Le terrorisme n’est pas un fait nouveau en Afrique car des mouvances


extrémistes islamistes ont commencé à s’installer en Afrique du Nord depuis le
début des années 1990. Aujourd’hui, nous remarquons que certains pays de la
zone OHADA font face depuis des années au terrorisme.  La lutte contre ce
fléau planétaire devrait être renforcée sur le continent notamment dans certains
pays de l’espace OHADA tels que le Mali, le Burkina Faso et une partie du
Cameroun. En 2002 la réunion intergouvernementale des États membres de

13
l’Union Africaine adopte à Alger un plan d’action de lutte contre le terrorisme.
Celui-ci a été suivi par un protocole additionnel adopté en juillet 20048 destiné à
renforcer cette lutte. Aussi, UEMOA a adopté le 02 juillet 2015, la Directive
02/2015/CM/UEMOA relative à la lutte contre le blanchiment de capitaux et le
financement du terrorisme dans les États Membres de l’Union Économique et
Monétaire Ouest Africaine. Mais cela paraît insuffisant puisque toutes ces
conventions adoptées ne semblent pas faire l’objet d’une application pratique.

L’ancien président de l’union africaine Idriss Deby le reconnaît très


clairement en ces termes « nous nous réunissons souvent, nous parlons toujours
trop, nous écrivons beaucoup, mais nous n’agissons pas assez et parfois pas du
tout »9 C’est pour cela que certains pays de la zone OHADA très touchés par le
terrorisme ont renforcé leur lien avec la France par exemple pour lutter plus
efficacement contre les phénomènes de blanchement de capitaux et de
financement du terrorisme qui représentent tout de même 50 milliards de dollars
américains chaque année10.

Les entreprises étrangères sont très réticentes vis-à-vis des zones qui sont
en proie avec le terrorisme. Ceci entrainera très probablement un défaut
d’investissements ou une fuite des capitaux.  Rappelons-le, des entreprises telles
que Total et Areva sont très présentes en Afrique. Des contrats miniers existent
entre l’État nigérien et Areva. Plus récemment Total a signé des accords dans le
cadre de l’exploration et de l’exploitation de concessions de pétrole au large du
Sénégal. Tous ces contrats représentent des millions d’euros d’investissements
qu’il faudra protéger coûte que coûte. Pour ce faire, les États parties doivent
8
Protocole à la convention de l’OUA sur la prévention et la lutte contre le terrorisme, Addis-
Abeba, 08 juillet 2004.
9
Discours du président Idriss Deby lors de l’ouverture du 26e sommet de l’UA le 30 janvier
2016. Consulté sur le lien :  http://www.irenees.net/bdf_fiche-analyse-1076_fr.html (consulte
le 25 août 2020).
10
Nouveau rapport conjoint de l’Organisation de Coopération et Développement Économique
(OCDE), de la Banque Africaine de Développement (BAD), de la Banque Mondiale, du
Népad et du Groupement Intergouvernemental d’Action contre le Blanchiment d’Argent en
Afrique de l’Ouest (GIABA), 20 février 2018.

14
s’entraider afin de chasser hors de leurs frontières toute menace terroriste. Ainsi
de réels organes de lutte contre ce fléau doivent être mis sur pied, par exemple
créer un coordonnateur de lutte contre le terrorisme à l’échelle de l’OHADA,
mettre en fonctionnement des cellules anti-radicalisation dans les États-parties,
harmoniser tous les fichiers terroristes et trouver des moyens financiers pour
équiper l’armée de chaque État-partie qui sera à même de faire face rapidement
à toute attaque terroriste. Pour cette raison, le législateur OHADA devrait
apporter sa pierre à l’édifice en prenant des dispositions dans ce domaine. En
effet, ll est urgent de réagir car les attentats deviennent de plus en plus sanglants,
l’on se souvient encore de ceux de Ouagadougou ou de Grand-Bassam par
exemple. au mois de novembre 2018, c’est la société française Foraco évoluant
dans le domaine des forages qui en fait les frais en perdant huit salariés dans une
attaque terroriste.

A présent, il revient aux États-parties de tirer les leçons du passé afin de


remédier à l’insécurité qui prévaut dans leur ordre juridique. Mais nous
remarquons qu’aujourd’hui encore le législateur à un temps de retard11

Conclusion
PARK (S.), Les abus de puissance économique dans les relations économiques
11

déséquilibrées, L’Harmattan, mars 2018, p. 15.

15
Aujourd’hui, en dépit des soubresauts de l’économie planétaire, le
continent africain est en plein essor économique.

Autrefois , les entreprises qui se départaient de ce continent à cause de


l’obsolescence et de la diversité de certaines de ses législations, pourront
dorénavant y investir sans crainte d’une quelconque insécurité juridique.
L’OHADA a fait du développement de son espace juridique sa mission première
afin de remédier à la situation économique et sociale inquiétante dont l’Afrique
subsaharienne faisait face au début du 20 siècle. Beaucoup d’efforts ont été
consentis pour parvenir à la mise en place du droit uniformisé de l’OHADA.
D’ailleurs, les actes uniformes sont nombreux en ce sens et disponibles en
plusieurs langues.

Toutefois, il est encore regrettable que le droit privé ne soit pas uniformisé
dans sa totalité. Il en est ainsi car « la création d’un droit privé uniforme en
Afrique ne pourra que dépendre de la consolidation de droits nationaux en
harmonie avec les réalités des Africains eux-mêmes »

Bibliographie
Ouvrage et article:

16
- PAILLUSSEAU (J.), « Le droit de l’OHADA. Un droit très important et
original », La Semaine Juridique n° 44 du 28 octobre 2004, Supplément no
5, pp 1 – 5.

- Patrick COURBE, Droit international privé, édiction HACHETTE LIVRE,


Paris, 2007, p.9.

- V.PAUL G.MAHONEY, the commi law and Economi cGrowth ; Hayek


Might Be Right in 30J  légal Studies (2001) P.503.

webographie

- https://revue-libre-de-droit.fr/fr/lattractivite-juridique-et-economique-de-lohada-2
- https://www.actualitesdudroit.fr/browse/afrique/ohada/7593/l-introduction-de-la-
conciliation-en-droit-ohada-des-procedur
- https://www.ohada.com/actualite/4703/les-perspectives-ouvertes-par-le-droit-ohada-
en-afrique.html

Texte juridiques

- Acte uniforme relatif au droit de l'arbitrage [archive], adopté le 11/03/1999 (Journal


Officiel de l'OHADA n°8 du 15/05/1999, p.2)
- Acte uniforme portant organisation des procédures simplifiées de recouvrement et
des voies d'exécution [archive], adopté le 10/04/1998 à Libreville (Gabon) (Journal
Officiel de l'OHADA n°6 du 01/07/1998)
- Acte uniforme portant organisation des procédures collectives d'apurement du
passif [archive], adopté le 10/04/1998 à Libreville (Gabon) (Journal Officiel de
l'OHADA n°7 du 01/07/1998)
- Protocole à la convention de l’OUA sur la prévention et la lutte contre le terrorisme,
Addis-Abeba, 08 juillet 2004.
- Discours du président Idriss Deby lors de l’ouverture du 26e sommet de l’UA le 30
janvier 2016. Consulté sur le lien :  http://www.irenees.net/bdf_fiche-analyse-
1076_fr.html (consulte le 25 août 2020).
- Nouveau rapport conjoint de l’Organisation de Coopération et Développement
Économique (OCDE), de la Banque Africaine de Développement (BAD), de la

17
Banque Mondiale, du Népad et du Groupement Intergouvernemental d’Action contre
le Blanchiment d’Argent en Afrique de l’Ouest (GIABA), 20 février 2018.

Table des matières

Sommaire...............................................................................................................................................2

Introduction :..........................................................................................................................................1

18
Partie I : Les réalités et les perspectives d’avenir du droit comparé dans l’espace africain, le cas de
l’OHADA...............................................................................................................................................2

CHAPITRE 1 : L’exigence d’une harmonisation et unification des droits.............................................3

 La Conférence des Chefs d’Etat et de Gouvernement :...................................................................4

 Le Conseil des Ministres :..............................................................................................................4

 Le Secrétariat Permanent :..............................................................................................................4

 La Cour Commune de Justice et d’Arbitrage (CCJA) :...................................................................4

 L’Ecole Régionale Supérieure de la Magistrature (ERSUMA) :.....................................................4

 L’éfficacité de l’OHADA :.............................................................................................................5

CHAPITRE 2 : l’efficacité du droit uniforme dans la gestion des conflits ............................................6

 L’arbitrage :...............................................................................................................................7

 La médiation :............................................................................................................................7

 La conciliation :.........................................................................................................................8

Partie II : Les défis et obstacles du droit comparé dans l espace africain...............................................9

CHAPITRE 1 : les défis relatifs a la diversité culturelle et juridiques..................................................10

CHAPITRE 2 : Les Defis En Matière Politique Et Sécuritaire.............................................................13

 LA PROMOTION DE LA STABILITÉ POLITIQUE..............................................................13

. LE RENFORCEMENT DE LA LUTTE CONTRE LE TERRORISME..................................13

Conclusion...........................................................................................................................................16

Bibliographie........................................................................................................................................17

Table des matières................................................................................................................................19

19

Vous aimerez peut-être aussi