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Le cadre de l’étude se limitera au « petit » Maghreb, en opposition au « grand Maghreb arabe » lequel inclut
la Libye et la Mauritanie.
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A. GAMBARO, R. SACCO, L. VOGEL, Le droit de l’Occident et d’ailleurs, Paris, LGDJ-Lextenso, 2011 ; G.
CUNIBERTI, Grands systèmes de droit contemporains, Paris, LGDJ, 2ème éd., 2011. D’autres ouvrages parlent
également de « droit musulman » : R. DAVID, C. JAUFFRET-SPINOSI, Les grands systèmes de droit
contemporains, Paris, Dalloz, 11ème éd., 2002
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Pour tout ce qui concerne le droit des obligations notamment, le fond du droit y est similaire, et la
jurisprudence n’hésite pas à interpréter les textes locaux à la lumière des décisions de la Cour de cassation
française. R. LEGEAIS, Grands systèmes de droit contemporain, Approche comparative, Litec LexisNexis, 2ème
éd., 2008, p. 244.
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V. M.J. ESSAID, Introduction à l’étude du droit, Rabat, Fondation M.J. ESSAID pour la Réforme du droit et le
développement Socio-Économique, avec le concours de la Fondation Éducation et Culture du Groupe Banque
Populaire, 4ème éd., 2010.
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Notamment le processus d’arabisation de la justice au Maroc.
En effet, le Maroc, s’est doté en 2004 d’un code modernisé de la famille qui promet
l’égalité conjugale, chose jusque-là interdite dans le droit des pays arabes.
Ainsi, le Maroc comme partout ailleurs, les réformes législatives sont accompagnées d’étude
comparative de droit. La valeur de ces études est grande dans les pays qui souhaite réformer
leur législation, car elle permet de se tourner vers l’expérience juridique des pays qui ont
connu les mêmes problématiques plus tôt au regard du développement socio-économique.
Une certaine communicabilité est donc inéluctable entre systèmes juridiques 7. Même
indirecte, elle est bien la preuve de l’existence de concordances entre les systèmes
juridiques ayant à la finalité du droit8. Or, l’attention n’a que trop été portée sur les
discordance entre le système juridique islamique et le système juridique occidental par des
examens superficiels et trop hâtifs. Dans ce contexte, DEL VECCHIO a démontré qu’il peut y
avoir des ressemblances et des identités très grande en réalité 9. Pour l’auteur, c’est bien la
preuve de notre commune condition humaine, que la philosophie avait depuis longtemps
entrevu : à savoir l’unité de l’esprit d’où nait le droit10. Bien que les phases du
développement des systèmes juridiques ne soient pas similaires- en raison notamment des
circonstances particulières de la vie de chaque peuple.
Il n’est néanmoins pas rare de lire au sein des traités de droit comparé que la comparaison
suppose un degré minimum d’homogénéité. A notre sens, il serait dérisoire de renoncer à
comparer le droit français de la famille au droit marocain sous prétexte que le premier
trouverait sa source dans la volonté d’un législateur humain tandis que le second est lié par
une source supra humaine. Outre que ce raisonnement aboutirait à limiter de façon
inadmissible le domaine du droit comparé en présentant le droit musulman tel un droit
immobile, incapable de s’adapter aux réalités sociales, il présenterait également
l’inconvénient d’être anti-scientifique.
7
Pour preuve, cf. G. KADIGE, D. DEROUSSIN, S. JAHEL et alii (dir. de) Le Code civil français et le dialogue des
cultures juridiques, Colloque de Beyrouth, 3, 4 et 5 mai 2004, Centre d’études des droits du monde arabe,
Faculté de droit et des sciences politiques de l’Université Saint-Joseph, Bruxelles, Bruylant, 2007.
8
G. DEL VECCHIO, Humanité et unité du droit, Paris, LGDJ, 1963.
9
G. DEL VECCHIO, « Les bases du droit comparé et les principes généraux du droit », in Humanité et Unité du
droit. Essais de philosophie juridique, Paris, LGDJ, 1963, pp. 11-19.
10
Ibidem, p. 13.