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SUJET DE L’EXPOSE
« L’appréciation des droits et obligations des
époux durant le mariage »
Réalisé par :
1. Khawla BETTY
2. Mohammed EL AZMI
3. Mohamed ID LAHCEN
PLAN
Partie I. La réciprocité des droits et devoirs conjugaux
Chapitre 1. L’évolution historique des droits et devoirs conjugaux
Chapitre 2. La réforme du cadre juridique du mariage et ses
implications sur l’égalité des époux
Partie II. Le déséquilibre législatif des droits et devoirs
conjugaux
Chapitre 1. Chapitre 1. Les lacunes d’application de la réciprocité
des droits et devoirs
Chapitre 2. Les solutions face aux insuffisances législatives
1
Introduction :
Incontestablement, le Royaume a toujours visé l’égalité entre femmes et
hommes pour en faire une finalité primordialement convoitée, et notamment dans le
cadre des relations conjugales. Ledit principe a toujours été garanti par le Maroc que
ce soit par l’ancienne constitution de 19621, ou même par la nouvelle, mise en vigueur
en 2011. L’article 19 de ladite Constitution marocaine énonce que : « L’homme et la
femme jouissent, à égalité, des droits et libertés […] ». Pourtant, il s’avère, même
théoriquement, que la limite entre la justice et l’égalité est ambiguë. Or, l’Islam, selon
de nombreuses interprétations, défend plutôt la justice et la considère comme étant un
fondement crucial, et non pas une égalité en tant que telle2.
Dans cette perspective, il est impératif de procéder à l'exploration des diverses
interprétations des préceptes de la loi islamique concernant la distinction entre l'égalité
et la justice. En conséquence, deux courants se dessinent dans ce contexte : les
partisans de l'approche protectionniste et ceux de l'approche égalitaire.
Ainsi, les premiers, dans le cadre du contexte musulman contemporain,
suggèrent que les hommes devraient subvenir aux besoins de leurs épouses et de les
protéger, tandis que ces dernières devraient obéir. Les partisans du second point de
vue, adoptent une approche égalitaire en matière de justice de genre. Or, tout en
reconnaissant des différences biologiques entre les femmes et les hommes, ils
plaident pour une vision de la justice qui fasse honneur à la pleine humanité vis-à-vis
des femmes dans le respect des valeurs essentielles du Coran, et ce en purifiant les
règles islamiques de certaines interprétations incorrectes, tels que celles des partisans
protectionnistes. Aussi, toujours selon le point de vue des égalitaires, l’égalité et la
différence ne sont pas contradictoires. L’égalité est dès lors bel et bien possible même
lorsque les gens sont différents3.
Il est clair que le droit de la famille marocain a été, naturellement, entièrement
inspiré du droit musulman. C’était le cas pour l’ancien statut personnel régissant,
auparavant, le statut de la famille en droit marocain. C’est même le cas pour ce qui est
de la nouvelle Moudawana. Le Royaume est resté attaché, de manière fondamentale,
aux règles du droit musulman. Ce sont plutôt les interprétations inadéquates qui ont
été abandonnées par le codificateur marocain, contrairement à ce qu’on peut
reprocher à la loi 70-03 formant le Code de la famille.
Dans ce sens, de nombreuses interprétations incorrectes concernant le rôle et
les devoirs des époux ont été purifiées par la Moudawana de 2004, notamment celles
menées par le courant des protectionnistes. Un véritable pas vers l’avant a été donc
incontestablement réalisé par le Royaume afin de se détacher de toutes les
leurs significations ne sont jamais absolues ni immuables. Ils sont, dès lors en constante évolution. Ce
qui rend indispensable de contextualiser lesdits termes pour ne pas tomber dans l’amalgame entre les
fondements, soi-disant, religieuses, avec ceux construite à cause du développement social.
3 Knowledge building, réalisé par Musawah hen 2017. Disponible sur le site web Musawah :
2
interprétations incomplètes du droit islamique, et qui touchent de manière spécifique
le rôle de l’épouse dans la relation conjugale.
Le rôle, auparavant, limité de l’épouse dans la relation conjugale s’est donc
écarté à cause d’une volonté royale et sociale, dans un contexte internationale
contraignant le Maroc, de façon indirecte mais claire, de mener lesdites décisions
considérées révolutionnaires, à l’époque. L’intérêt d’une appréciation des devoirs et
droits des époux, de façon générale, dans la relation conjugale est clairement
indéniable. Surtout le rôle de l’épouse qui s’est clairement renforcé jusqu’à ce qu’une
égalité soit consacrée avec les devoirs et droits de l’homme, le mari.
La consécration d’une réciprocité des droits et obligations par l’article 51 de la
Moudawana est clairement un atout révolutionnaire dans notre législation. Ledit article
énonce de nombreuses obligations et droits réciproques aux deux conjoints,
notamment la cohabitation légale, le maintien de bons rapports, la codirection de
la gestion du foyer, la concertation dans les décisions, le maintien de bons rapports
avec les parents de l’autre conjoint.
L’intérêt du sujet nous mène directement à nous poser l’interrogation de savoir
comment notre système juridique apprécie-t-il les droits et devoirs des époux
pendant le mariage à l’ère des défis persistants qui exigent une attention
particulière pour assurer une équité dans les relations conjugales ?
En raison de l'impératif d'une réciprocité des devoirs et droits entre les conjoints,
tel qu’il a été consacré par la loi 70-03 formant la Moudawana, il est essentiel d'aborder
ce sujet avec une analyse approfondie. Il est, dans ce sens, indéniable que la
réciprocité des devoirs et droits conjugaux a connu des évolutions substantielles,
accompagnées de débats sociaux, et a par la suite été consacrée sur le plan juridique
(partie I). Cette consécration juridique témoigne de l'engagement du Maroc envers
l'égalité et l'équité. Néanmoins, malgré ces avancées, l'application des dispositions de
la Moudawana a révélé d'importantes lacunes, voire même des déséquilibres dans la
relation conjugale, et ce en raison du développement social (partie II).
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Partie I. La réciprocité des droits et devoirs conjugaux
Les droits et obligations des époux sont indiscutablement un sujet qui mérite
d’être traité à la fois de point de vue historique (chapitre 1), mais aussi, et surtout,
contemporain (chapitre 2).
4 C. fam., art. 4.
5 Mohamed CHAFI, Droit de la famille au Maroc Traditionalisme et Modernisme, Marrakech,
Imprimerie Papeterie El Watanya, 2021, P 140.
6 Ibid. p. 139.
7 Aïcha El Hajjami, Le processus de réforme de code de la famille et ses innovations, en
9 Rajaâ NAJI-EL MEKKAOUI, La Moudawana commentée, Librairie Dar Essalam, Rabat, 2005,
p. 186.
5
A ce niveau, il faut bien rappeler que l’existence d’un grand nombre des textes
internationaux tels que la Déclaration Universelle des Droits de l’Homme, la
Convention sur le consentement au mariage de 1962, le Pacte international relatif aux
droits civiques et politiques, le Pacte international relatif aux droits économiques,
sociaux et culturels, la Convention sur l’élimination de toute forme de discrimination à
l’égard des femmes… a amplifié la pression sur le législateur pour modifier l’ancien
statut personnel surtout en matière des droits et obligations conjugales en faisant
appel aux principes de l’égalité et réciprocité dans le cadre d’une vie conjugale.
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contributions égales à apporter au foyer familial et présentant une dynamique de
partenariat au sein du mariage. Ces nouvelles dispositions indiquent une évolution
vers une relation conjugale plus égalitaire, où les deux partenaires sont considérés
comme des individus égaux ayant des droits et des voix équivalentes dans la prise de
décisions familiales.
Cette nouvelle approche de la part du législateur marocain a ainsi permis à
mettre fin à la règle d'obéissance de l'épouse envers son mari, principe aussi appelé
Al Qiwamah. L'abandon de cette notion marque un changement fondamental dans la
compréhension des rôles de genre au sein du mariage et ce en mettant fin à la
subordination des femmes dans le mariage et à promouvoir leur autonomie,
notamment avec l’abandon du terme de chef de famille dont se prévalait l’époux dans
l’ancienne Moudawana. Il s’éloigne donc de l’ancien Code qui définissait le mariage
comme un contrat bilatéral entre un homme et une femme, désirant fonder une famille
dont le chef de famille était l’homme. Cependant, malgré l’abrogation du principe de
Qiwamah on peut noter le maintien du devoir d'entretien de l'épouse par son mari,
tel que stipulé à l'article 194 du nouveau Code, garantissant le bien-être matériel de
l'épouse mais maintenant une certaine dépendance financière des femmes vis-à-vis
de leurs maris.
Le législateur a également assoupli la rigidité du régime de séparation de biens,
tout en évitant la création d'une communauté d'intérêts et de biens entre les époux.
Chacun des conjoints dispose de son propre patrimoine. Cependant, ils ont la
possibilité de convenir des modalités de gestion des biens acquis pendant le mariage,
ce qui constitue l’autre volet d’une réforme qui vise à apporter davantage de clarté et
d'autonomie financière au sein du mariage. Cette mesure permet aux couples de
décider pro activement de la manière dont ils souhaitent gérer leurs biens, leurs
finances et leurs ressources tout au long de leur union, et non seulement lors de la
dissolution du mariage. Ils peuvent ainsi choisir de partager les dépenses de manière
égale, de contribuer en fonction de leurs revenus respectifs ou de définir d'autres
modalités en accord avec leurs préférences ce qui leur permettra de mieux s'adapter
à leurs situations financières spécifiques.
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l'autonomie individuelle au sein du mariage et représente une avancée significative
dans la redéfinition des rôles et des droits des époux. Toutefois, cette évolution génère
également des questionnements complexes qui exigent une analyse approfondie de
son véritable impact sur l'égalité entre les partenaires. L'un des défis majeurs réside
dans la nécessité de concilier les principes visant à autonomiser les femmes avec la
préservation de certains devoirs traditionnels au sein du mariage. La réforme tente de
trouver un équilibre délicat entre la modernisation des relations matrimoniales et le
respect des valeurs sociétales ancrées dans la tradition.
La possibilité de pratiquer la polygamie persiste, bien que le législateur
marocain ait adopté une approche prudente en imposant des conditions strictes visant
à restreindre cette pratique et ce en introduisant des conditions plus strictes visant à
la rendre plus contraignante. Ces restrictions sont mises en vigueur par l’imposition
d’exigences telles que la nécessité de l'autorisation de la première épouse, la
démonstration de la capacité financière de pouvoir soutenir plusieurs épouses et
familles, ainsi que la condition que chaque épouse soit traitée équitablement. Il est
important de noter que la polygamie est interdite lorsque la femme conditionne son
mariage à l'engagement, consigné dans l'acte de mariage, de son mari de s'abstenir
de prendre une autre épouse.
L'autonomisation des femmes est encouragée, marquant une rupture avec le
passé où le devoir d'obéissance de l'épouse envers son mari était une norme établie.
L'abrogation de cette obligation représente une reconnaissance de l'égalité des époux,
les chargeant conjointement de la gestion des affaires du foyer et de la protection des
enfants. Cela symbolise une avancée vers une relation conjugale plus équilibrée et
égalitaire.
Cependant, certaines préoccupations émergent quant à l'ambiguïté résultant
de la coexistence de cette autonomisation avec le maintien du devoir d'entretien de
l'épouse par son mari. Cette dualité peut soulever des questions sur l'interprétation et
l'application cohérente de la réforme.
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Partie II. Le déséquilibre législatif des droits et devoirs
conjugaux
Heureusement, la Moudawana de 2004 a finalement activé les préceptes purs
de l’Islam, suspendus pendant des siècles, en écartant toute disposition pouvant être
interprétée comme altération de la capacité de la femme. La refonte a été considérée
comme étant révolutionnaire. Mais, en vérité, la réalité du terrain à l’époque rend ladite
refonte plus logique que révolutionnaire. En 2004, c’était nécessaire, voire
indispensable. Aujourd’hui, en 2023, on se trouve encore une fois, après 20 ans
d’application de la Moudawana, dans la même situation, tout naturellement.
Alors, vu que le déséquilibre est évident (chapitre 1), il est essentiel d’aborder
les différents solutions apportées ou suggérées par la jurisprudence ainsi que la
doctrine (chapitre 2).
11 « En notre qualité de Commandeur des croyants, nous ne pouvons pas permettre ce que
Dieu a interdit, ni interdire ce que Dieu Tout-Puissant a permis ».
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en priorité, a été tant critiquée une fois le Code mis en vigueur. La réalité a dorénavant
confirmé les préoccupations anticipées.
Au-delà, l’article 236 de la Moudawana ne respecte ni la constitution12, ni même
ses propres dispositions qui consacrent clairement le principe de l’égalité entre
l’homme et la femme de façon générale, puis entre conjoints de façon particulière.
L’article 238 conditionne pour autant à ce que l’épouse soit majeure pour qu’elle
soit capable d’être une tutrice légale sur ses enfants. Là l’excès se manifeste, encore
une fois. La logique non plus. Le même législateur qui a donné le droit à une épouse
non-majeure de se marier, conditionne, en même temps, à ce qu’elle soit majeure pour
être une tutrice légale. Le paradoxe est évident, la lacune est apparente.
La tutelle légale ne constitue pas l’unique source d’iniquité fondamentale en ce
qui concerne la réciprocité des droits et des devoirs des époux au cours du mariage.
Une autre considération qui suscite des interrogations quant à la portée exacte de
l'article 51 par rapport à l'égalité des époux est la question de la polygamie, qui se
présente également comme une évidente source d'inégalité. Bien que le droit à la
polygamie octroyée à l'époux soit désormais soumis à des conditions restrictives, il est
incontestable que le législateur à l'époque n'a fait que déplacer le problème. L'essence
du problème réside dans l'octroi d'un droit exclusif à l'époux.
Même, d’un point de vue religieux, la polygamie est, en principe, non autorisée
; sauf si, pour des motifs très sérieux, elle se révèle le remède pour résoudre des
phénomènes sociaux compliqués13. Or, l’islam14 conditionne l’état de nécessité de
manière claire. Et, les déductions extraites des versets susrelatés sont, par ailleurs,
consolidées par le Hadith prophétique à l’occasion d’une déclaration faite par Ali
gendre du Prophète (époux de sa fille aînée Fatima Zahrae), en exprimant son désir
de se remarier. Le prophète, d’emblée, répliqua, en manifestant ainsi son
mécontentement : « Fatima est une partie de moi, tout ce qui la peine me peine, si tu
désires devenir polygame, sépare-toi de ma fille immédiatement ! ».
Comme mentionné précédemment, l’Islam encourage les croyants à contracter
le mariage en raison des vertus qu’il apporte à la société. Dans le même ordre d’idées,
l'Islam déconseille, au contraire, le mariage, même avec une seule femme, lorsque les
conditions de la personne, que ce soit sur le plan matériel, moral ou psychique, ne
favorisent, même potentiellement, pas la création d'un foyer stable et équilibré15.
Si le mariage avec une seule femme n'est pas recommandé dans la logique
islamique lorsque les conditions favorables ne sont pas réunies et que les vertus du
mariage ne sont pas réalisables, il est alors incohérent de prétendre que, dans la
même logique, la polygamie serait permise sans limites. Heureusement, cette
approche n'est plus d'actualité. De nos jours, la polygamie ne semble plus avoir de
10
justification. Au contraire, ses conséquences sociales néfastes sont clairement
envisagées.
Contrairement à ce que nos magistrats contemporains croient16, l’équité exigée
va au-delà de la justice matérielle promise par le candidat à la polygamie. Pour Ibn
Syrine, Attabri, et bien d’autres, l’équité doit s’opérer dans l’affection, le traitement, la
cohabitation, etc... Du moment que ces conditions soient quasi impossibles à honorer,
ils n’hésitent pas à considérer la polygamie comme étant interdite toutes les fois où
l’iniquité matérielle ou morale est à craindre17.
De nos jours, il est clair que ces exigences ne sont souvent plus respectées. La
réalité sur le terrain dévoile cette vérité clairement indéniable. Ne serait-il pas alors
opportun de mettre fin à cette « injustice » apparente ?
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en conséquence. L'abandon de la Quiwamah offre une occasion opportune de
réaligner les obligations financières conjugales sur les réalités et les aspirations
contemporaines, favorisant ainsi une approche équilibrée et équitable des
responsabilités au sein du mariage.
D’autant plus, ledit entretien suscite des interrogations et crée une certaine
ambiguïté quant à l'étendue réelle de l'égalité proclamée. Bien que cette disposition
puisse être interprétée comme un moyen de garantir le bien-être matériel de l'épouse,
elle peut également être perçue comme maintenant une certaine dépendance
économique des femmes vis-à-vis de leurs maris.
La dépendance économique peut entraîner une asymétrie de pouvoir au sein
du mariage, où la partie dépendante peut se trouver dans une position vulnérable.
Cela soulève des préoccupations quant à la véritable égalité des partenaires, surtout
dans un contexte où les femmes aspirent de plus en plus à une autonomie financière
et à une égalité des opportunités dans tous les aspects de la vie.
pendant le mariage à l’égard de la cour de cassation », revue de la cour de cassation, n°29, édition
oumnia, 2018, p. 68-70 (en arabe).
21 Rajaâ NAJI-EL MEKKAOUI, op. cit. p. 144.
22 C. fam., art. 51, al. 3. Cet alinéa énonce « la prise en charge, par l’épouse conjointement avec
l’époux de la responsabilité de la gestion des affaires du foyer et de la protection des enfants » comme
étant l’une des devoirs réciproques des deux époux.
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travers la phrase qui y est mentionnée, on peut comprendre que la responsabilité
première de la gestion du foyer incombe au mari, la femme ne l’assumant que dans
des cas exceptionnels. D'une part, il apparaît que cette formulation suggère également
que la femme partage cette responsabilité aux côtés du mari, ce qui relève des droits
du mari vis-à-vis de la femme. Alors qu’on est pour autant devant un texte qui consacre
une réciprocité claire.
Ce qui fait que pour pallier les lacunes de cette formulation et son inadéquation
avec le concept de droits mutuels entre les époux et les responsabilités qui en
découlent, il aurait été préférable pour le législateur de reformuler le contenu du
troisième alinéa de l'article 51 de la manière suivante : "Les époux partagent
conjointement la responsabilité de la gestion du foyer et de la prise en charge des
affaires domestiques et des enfants."
De plus, les contradictions qu’on révélait quant à la pension alimentaire est
aussi à rectifier. La raison n’est rien que de consacrer ce que la société civile convoite :
la responsabilité partagée entre les époux. Il est alors essentiel de purifier les règles
erronées qui persistent substantiellement en énonçant que la femme doit être
dépendante à son époux. Surtout qu’on est dans un monde où la femme a intégré le
domaine du travail et qu’elle est désormais une partie prépondérante du
développement durable.
Conclusion :
Somme toute, la dynamique évolutive du droit de la famille au Maroc, orchestrée
par la réforme majeure de la Moudawana en 2004, a considérablement progressé vers
l'établissement d'une réciprocité des droits et devoirs entre les conjoints. L'article 51
de la Moudawana a été un catalyseur essentiel, jetant les bases juridiques nécessaires
pour renforcer le rôle de l'épouse et promouvoir des relations conjugales équitables.
A cause des débats qui s’accentuent quant à la prochaine réforme de la
Moudawana, le législateur se trouve encore une fois forcé à réviser le Code de la
famille qui se retrouve dépassé par les exigences de modernité, et les pressions de la
société civile et les institutions internationales. Dans la même lancée, le discours
royale du juillet 2022 soutient la nécessité d’une évolution des quelques lacunes qui
se sont révélées par l’application des dispositions de la Moudawana de 2004.
Alors que le Royaume se trouve à l'aube d'une nouvelle réforme, il est impératif
de se questionner sur la manière dont cette évolution législative influencera la réalité
des relations conjugales. Comment cette réforme à venir pourrait-elle renforcer
davantage la réciprocité des droits et devoirs entre les conjoints, tout en répondant
aux défis persistents et en reflétant les aspirations d'une société en constante mutation
et avec une spécificité fondamentalement religieuse ?
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Bibliographie
- Mohamed CHAFI, Droit de la famille au Maroc Traditionalisme et
Modernisme, Marrakech, Imprimerie Papeterie El Watanya,
2021.
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Table des matières
Partie I. La réciprocité des droits et devoirs conjugaux.. 4
Chapitre 1. L’évolution historique des droits et devoirs conjugaux .................................. 4
Section 1. Les racines islamiques ..................................................................................................... 4
Section 2. Les exigences de modernité ............................................................................................ 5
Chapitre 2. La réforme du cadre juridique du mariage et ses implications sur l’égalité des
époux ...................................................................................................................................... 6
Section 1. La réciprocité : des asymétries réduites.......................................................................... 6
Section 2. L’égalité : une harmonie dans les rapports ..................................................................... 7
Conclusion : ................................................................ 14
Bibliographie.............................................................. 15
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