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Livre I- Droit de la famille

Première partie : L'alliance


Titre I : Le mariage
Chapitre I- Les préliminaires du mariage
Chapitre 2 : Le mariage civil
Chapitre 3 : Les effets du mariage
Titre II- Les atteintes au lien matrimonial
Chapitre 1- Le divorce
Chapitre 2- La séparation de corps
Titre III- Le concubinage ou union libre
Chapitre 1- Définition
Chapitre 2- Les effets du concubinage
Deuxième Partie : La parenté
Titre I- La filiation biologique
Chapitre 1- La filiation légitime
Chapitre 2- La filiation naturelle
Titre II- La filiation adoptive
Livre I
Droit de la famille
Introduction :
Les personnes humaines sont naturellement groupées en famille. Biologiquement, les liens de
sang réunissent les personnes descendantes les unes des autres ou d’auteur commun.
Ce phénomène naturel a reçu depuis longtemps une organisation juridique : il existe, en effet,
un droit de la famille qui apparaît surtout dans les périodes de crise, notamment lorsque les
époux ou les parents sont en désaccord, ou que l’éducation des enfants soulève des problèmes.
Mais, le droit de la famille ne se borne pas seulement constater le fait des liens de sang ou de la
communauté de vie ; il lui arrive de créer d’autres rapports essentiellement juridiques et
résultant d’actes également juridiques, comme le mariage ou l’adoption.
Cependant, nous constatons que la conception de la famille a varié dans le temps.
A- La conception de la famille dans les sociétés traditionnelles
Les sociétés traditionnelles africaines connaissaient un certain type de famille : la famille élargie.
Elle était composée des personnes qui descendaient d'un ancêtre commun, connu et nommé.
Et, entre ces personnes, il existait des liens de solidarité définis et sanctionnés par la coutume.
Ce type de famille s'appelle le lignage.
La composition de ce lignage et la relation juridique liant les membres entre eux dépendent du
système de filiation : on parlait de matrilignage selon que le système de filiation adopté était
matrilinéaire, ou de patrilignage selon qu’il était patrilinéaire.
B- La conception de la famille en droit moderne
La loi n° 64-375 du 7 octobre 1964 relative au mariage a institué un nouveau type de famille
conjugale que celle que l’on retrouve en Europe et qui est fondée essentiellement sur le
mariage civil. L’avènement de cette loi a donc mis fin, en droit, à l‘existence de la famille
lignagère.
Quelle est alors la composition de ce nouveau type de famille ?
Les éléments qui entrent dans la composition de cette famille sont, d'une part, la parente et
d'autre part, l'alliance, étant entendu que les effets de l’alliance ne sont pas forcément les
mêmes que ceux de la parenté.
Donc, l’étude du droit de la famille va se faire en deux parties. La première partie sera consacrée
à l’alliance, la deuxième partie aura trait à la parenté.
Première partie : L'alliance
L'alliance unit une personne aux membres de la famille de son conjoint. Elle est un rapport
individuel découlant du mariage.
Mais s'il est vrai que la base de la famille reste le mariage (Titre I), la tolérance de l'union libre
(ou concubinage) (Titre II), et l’établissement du divorce (Titre III) en ont rendu les données plus
fragiles.
Trois titres :
Titre I : Le mariage
Titre II : Les atteintes au lien matrimonial
Titre III : Le concubinage ou union libre
Titre I : Le mariage
C’est une institution universelle qui a à peu près toujours existé dans l’histoire des
communautés humaines. C’est une institution variable selon le temps et diverse selon les lieux.
C’est ainsi que la société traditionnelle ivoirienne pratiquait le mariage coutumier qui est
désormais prohibé par la loi de 1964. 
Cette loi de 1964 n’institue que le mariage devant l'officier de l’état civil. Mais, qu’il s’agisse des
sociétés traditionnelles ou modernes, la conclusion du mariage est précédée d’un certain
nombre de préliminaires (Chapitre I).
Par ailleurs, la formation du lien matrimonial suppose la réunion d'un certain nombre
d'exigences (Chapitre II) et une fois conclu, le mariage produit une série d’effets (chapitre III).
Chapitre I- Les préliminaires du mariage
La conclusion du mariage est précédée d’un certain nombre de préliminaires dont les
conséquences juridiques fond difficulté ; en raison de l'antinomie qui les domine. On parle
d'antinomie parce que ces préliminaires sont des actes nécessaires et utiles, mais qu'ils ne
doivent pas porter atteinte à la liberté du mariage.
Ces actes préparatoires au mariage sont plus ou moins nécessaires, car l'on ne passe pas l’état
de célibat à celui de mariage sans étapes intermédiaires qui permettent de se trouver et de se
connaître.
Mais le consentement au mariage doit être libre ; ce qui parait impliquer l'inefficacité absolue
de tous les actes qui ont précédé la célébration du mariage.
Pour résoudre cette antinomie, on serait tout d'abord tenté de se référer au droit commun des
contrats pour déterminer la valeur de ces actes préparatoires.
En effet, le droit commun reconnaît une certaine valeur juridique aux préliminaires
contractuels ; mais le mariage n’est pas un contrat comme les autres et les préliminaires au
mariage ne doivent pas voir leurs effets juridiques assimilés à ceux des préliminaires à un
contrat ordinaire.
On pourrait donc partir de l’idée que l’existence de fait des préliminaires (exemple : les
fiançailles) est incontestable.
Dès lors, de ce qui existe en fait de manière durable, le droit ne peut pas ne pas tirer des
conséquences.
Section 1 - Le courtage matrimonial
En droit commun, le courtage est une opération par laquelle moyennant rémunération, un
intermédiaire met en relation deux personnes en vue de la conclusion d'un contrat.
En droit commun, cette opération est parfaitement valable, encore qu’elle soit vue avec une
certaine suspicion, puisque les tribunaux réduisent la rémunération du courtier lorsqu'elle leur
paraît excessive.
Paragraphe 1- La déformation du courtage matrimonial
Il faut dire que tous les cas où le mariage se fait sur présentation ne sont pas des cas de
courtage
.
C’est ainsi qu'il n'y a pas courtage en cas d’intervention officieuse d'une personne bien
intentionnée. Le courtage est une profession rémunérée où un professionnel trouve un conjoint
à celui qui l’a vraiment cherché : il parvient à une sorte de mariage de raison.
C’est ainsi qu’en Côte d’Ivoire des cabinets de courtage matrimonial viennent de voir le jour.
Exemple : les harmonies.
Paragraphe 2- Le sort réservé au courtage matrimonial
S’il y a des courtiers honnêtes qui permettent à ceux qui s’ignoraient d'avoir le bonheur de se
rencontrer, il y a des courtiers malhonnêtes. L'intervention de cette dernière catégorie est
souvent suspecte, car, parfois, elle dissimule des actes immoraux et parfois, elle peut altérer les
libertés matrimoniales.
En outre, certains courtiers se font payer d’avance, ce qui multiplie les risques de fraudes et
d'escroquerie. Aussi, le juridique déclare certains courtages nuls et d’autres licites.
Le courtage est nul si l’intermédiaire pèse sur la volonté d’un candidat pour l'amener au
mariage.
Le courtage est licite s’il se borne à rapprocher des candidats au mariage sans influencer leurs
volontés.
Dans ce cas, le courtier ne peut percevoir de rémunération que proportionnellement à sa peine.
Section 2 - Les fiançailles
Le mariage n'est pas seulement un échange de consentement qui s’accomplit le jour de la
célébration ; il est aussi l'aboutissement de volontés antérieures : ce sont les fiançailles.
Sociologiquement, on a souvent recours aux fiançailles. 
Près de la moitié des mariages sont précédés par des fiançailles. Le fiancé peut offrir une bague
à la fiancée.
Le contenu des fiançailles est assez différent :

Il est tantôt un pur accord, célébré en famille, sur le mariage futur, puis annoncé au public : les
fiançailles sont alors un temps de réflexion. Type de fiançailles rare en Côte d’Ivoire.
Tantôt les fiançailles constituent un pré-mariage. Les fiancés vivent ensemble ; et un enfant
peut naître ; s’agit alors d’une sorte de mariage à l'essai avec consommation. Ce type de
fiançailles est très fréquent.

Le législateur a, semble-t-il, voulu laisser sous l'empire des mœurs, toute cette période des
accords préalables, afin de mieux sauvegarder jusqu’au bout, la liberté de chacun.

D'où cette altitude de double du droit ivoirien :

D’une part, il refuse de voir dans les fiançailles un contrat juridiquement obligatoire.

D'autre part, il accepte d’en faire découler des conséquences juridiques, mais comme d'un fait
et non d'un contrat. 

L'attitude du législateur ivoirien peut se traduire par cette phrase : « Les fiançailles sont un
engagement qui n’engage pas, mais dont la violation entraîne la responsabilité de l'auteur
reconnu fautif .»

Dès lors, l'on doit s’interroger sur la nature juridique des fiançailles (Paragraphe I) avant d’en
cerner les effets (Paragraphe II).

Paragraphe 1 - La nature juridique des fiançailles

A- L’existence d’une controverse doctrinale

B- La position jurisprudentielle

Paragraphe 2- Les effets des fiançailles

La jurisprudence décide que les fiançailles ne constituent pas un contrat ; il en résulte que tous
les effets qui en découlent ont un caractère extra-contractuel, qu’il s'agisse des effets de la
rupture entre les fiancés (A) ou des conséquences de la rupture à l’égard des tiers (B) (les tiers
responsables de la rupture ou les enfants nés au cours des fiançailles).

A- Les conséquences de la rupture entre les fiancés


1- Le problème de la responsabilité

a- La liberté de rupture
b- La mise en œuvre de la responsabilité de l'auteur de la rupture.

- La preuve des fiançailles


- Les conditions de mise en œuvre de la responsabilité délictuelle de l'auteur de la rupture

2- Le sort des cadeaux

B- Les conséquences de la rupture à l‘égard des tiers


1- Le sort des enfants nés des fiançailles.
2- Responsabilité du tiers à l'origine de la rupture des fiançailles
a- Tiers ayant incité à la rupture
b- Tiers ayant causé le décès accidentel d‘un fiancé
Chapitre 2 : Le mariage civil
La formation du lien matrimonial suppose la réunion d'un certain nombre de conditions qui sont
inscrites dans la loi 64-375 du 7 octobre 1964 relative au mariage. Cette loi a été modifiée par la
loi n° 83-800 du 2 août 1983.
Les mêmes lois indiquent qu’en l'absence de ces conditions, le mariage ne peut être valable. Il
convient donc d’étudier ces conditions de formation (section 1) avant de voir les sanctions de
ces conditions de formation (section 2).

Section 1- Les conditions de formation du mariage

Pour pouvoir contracter un mariage valable, un certain nombre de conditions de fond et de


forme doivent être remplies.

Sous-section 1- Les conditions de fond

Elles visent les éléments essentiels du mariage, c'est-à-dire ceux sans lesquels l’idée de mariage
serait inconcevable.
Ce sont les éléments biologiques, psychologiques et les éléments de moralité.

Paragraphe 1- Les conditions biologiques

Le mariage repose sur des conditions naturelles évidentes : il entraîne des relations charnelles
entre époux.

Si la loi ne tient pas compte de l'état de santé des futurs époux, elle retient cependant deux
conditions qui sont relatives au sexe et à l‘âge.
A- La différence de sexe
B- l'âge
Paragraphe 2- Les conditions psychologiques

L’article, 4 alinéa 1 de la loi de 2019 sur le mariage exige la volonté des futurs époux pour la
formation du mariage et implicitement, il en écarte la volonté des familles.

A- la nécessité du consentement personnel des futurs époux


1- L'existence du consentement
a- La volonté consciente
b- La volonté sérieuse
c- La volonté libre
2- L'intégrité du consentement
a- La violence
b- L'erreur
B- L'absence d'intervention des familles
1- L‘absence d'intervention ou mariage des majeurs
2- L'absence du droit d'opposition
Paragraphe 3- Les conditions de moralité : Les prohibitions ou empêchements
La loi édicte un certain nombre de prohibitions et d’empêchements fondés sur des
considérations de moralité ou d’utilité sociale :
- Prohibition des mariages coutumiers
- De la polygamie
- De la dot
- De l'inceste
- Empêchement relatif au délai de viduité

A- La prohibition des mariages coutumiers


1- Le sort des mariages coutumiers antérieurs à la loi de 1964
a- La validité des mariages coutumiers antérieurs à 1964 au regard de l'article 7-1°) (L. 2019 sur
le mariage)
b- La validité des mariages coutumiers antérieurs à 1964 au regard de l'article 7-2°) (L. 2019 sur
le mariage)
2- Le sort des mariages coutumiers postérieurs à 1964

B- La prohibition des mariages polygamiques


1- Les mariages polygamiques antérieurs à 1964
2- Le sort des mariages polygamiques postérieurs à 1964

C- La prohibition de la dot
1- Définition de la dot
2- L'hostilité du législateur ivoirien face à la dot
D- La prohibition de l'inceste
1- Les empêchements tirés de la parenté
a- En ligne directe.
b- En ligne collatérale
c- Les limites de l'interdiction
2- Les empêchements tirés de l'alliance
a- Le principe de l’interdiction
b- Les limites de l'interdiction

E- Le délai de viduité
1- Le principe
2- Les assouplissements au principe
Sous-section 2- Les conditions de forme et de preuve
Les règles de preuve sont sous la dépendance des règles de forme.
Paragraphe 1 - Les règles de forme
Il y en a deux types :
- Certaines ont trait aux formalités préparatoires au mariage.
- D’autres à la célébration du mariage.

A- Les formalités préparatoires au mariage


1- La production des pièces
3- La transmission de toutes autres pièces qui pourraient être demandées aux futurs époux
4- L‘information quant au choix de régime matrimonial

B- Les formalités de célébration


1- La présence des époux
2- La présence de l‘officier de l‘état civil
a- Caractère laïc du mariage
b. La compétence de l'officier de l'état civil
c- Le rôle de l'officier de l‘état civil
3- La publicité de la célébration
Paragraphe 2 - Les règles de preuve
Le problème que pose la preuve du mariage est celui de savoir comment se prouve la qualité
d'époux.
Ce problème apparaît dans deux hypothèses :
- Selon qu’il s’agit de preuve non contentieuse ou
- Selon qu‘il s'agit de preuve contentieuse.
On n’examinera ici que la preuve contentieuse.

A- Le principe (Voir article 45 du code civil)


B- Les exceptions

Section 2- Les sanctions des conditions de formation du mariage


En droit commun, l’absence d’une condition de fond ou de forme d’un acte juridique entraîne sa
nullité. 
Il faut pour cela que cette irrégularité ne soit pas légère.
Ces règles sont particulièrement écartées en matière de mariage, en raison de l'importance
sociale du mariage. Il faut en effet, éviter de détruire le mariage toutes les fois que cela n’est
pas indispensable.

Ainsi, lorsqu'elles interviennent, les sanctions des conditions du mariage sont de deux types 2 :
- Les unes sont préventives, c'est le système des oppositions.
- Les autres interviennent à posteriori, c'est le mécanisme des nullités.
Paragraphe 1- Les oppositions au mariage
L’officier de l’état civil ne doit pas célébrer les mariages auxquels manquent des conditions
légales. C'est pourquoi il doit examiner les pièces qui lui ont été fournies.
Mais cet examen est parfois insuffisant pour connaître la parfaite régularité du mariage. La loi
invite donc les tiers qui ont eu connaissance d'un empêchement, d'avertir l’officier de l'état civil,
par le biais du procureur de la république.

A- La nature et le fondement des oppositions

B- Les effets de l'opposition


Paragraphe 2- Les nullités du mariage
La nullité ne joue que si les mesures préventives prises par la loi n'ont pu empêcher la
célébration du mariage régulier. 
Mais, est-ce à dire que tout mariage irrégulier sera toujours nul ? En matière de mariage, la loi a
limité l'application de la nullité dans ses causes et dans ses effets.

A- Les causes de la nullité


1- Les nullités absolues
a- Les hypothèses d'annulation
b- La mise en œuvre de la nullité
2- Les nullités relatives

B- Les effets de la nullité


1- À l'égard des époux
a- Les conditions du mariage putatif
b- Les effets du mariage putatif
2- À l'égard des enfants
3- À l'égard des tiers

Chapitre 3 : Les effets du mariage


Le mariage produit une série d'effets juridiques. Selon l'article 44 de la loi de 2019 relative au
mariage, le mariage crée la famille légitime. En conséquence, le mariage est la principale source
de la légitimité des enfants.
En outre, entre époux, le mariage établit des rapports complexes : ceux-ci peuvent d'ailleurs
être distingués selon qu'ils concernent principalement les rapports personnels ou qu'ils sont
relatifs aux rapports pécuniaires entre époux.
Il faut préciser que ces effets sont attachés non seulement aux mariages contractés après 1964
devant l'officier d‘état civil, mais aussi aux mariages coutumiers célébrés avant 1964 et déclarés.
Section 1- Les rapports personnels entre époux
Le mariage ne fait plus naître des prérogatives maritales, des rapports de hiérarchie, mais a
laissé place au contraire à l’égalité des époux (Paragraphe 1). Le mariage a toujours fait naître
entre époux des droits et des devoirs réciproques, des rapports de réciprocité (Paragraphe 2).
Paragraphe 1- Les rapports d'égalité entre époux
Malgré la réforme de 1983 qui a essayé de combler le fossé entre les époux, il existait encore
entre le mari et la femme une inégalité : le mari était le chef de famille, la femme occupait la
seconde position dans la famille jusqu'à l’équilibre des rapports extra-patrimoniaux par la
réforme du 25 janvier 2013.
Les mœurs ont profondément changé aujourd'hui pour aboutir à la loi n° 2013-33 du 25 janvier
2013 portant abrogation de l'article 53 et modifiant les articles 58, 59, 60 et 67 de la loi n° 64-
375 du 7 octobre 1964 relative au mariage, telle que modifiée par la loi n° 83-800 du 2 août
1983 qui a eu pour effet de (NB : La Loi de 2013 sur le mariage a été abrogée par celle de 2019) :
- Reconnaître à la femme mariée une pleine capacité juridique ;
- substituer la qualité de "chef de famille" à l'égalité entre époux par la gestion 
conjointe de la famille dans l’intérêt du ménage et des enfants, l'article 58 établi par la loi n° 64-
375 du 7 octobre 1964 modifiée par la loi n° 83-800 du 2 août 1983 disposant : "Le mari est le
chef de famille. 
Il exerce cette fonction dans l'intérêt commun du ménage et des enfants... La femme remplace
le mari dans sa fonction de chef s’il est hors d'état de manifester sa volonté en raison de son
incapacité, de son absence, de son éloignement ou de tout autre cause“.
Cette mutation se prolonge par la substitution de sa possible opposition à l'exercice d'une
profession séparée par sa femme et du possible recours de celle-ci contre un mauvais choix du
lieu de résidence du ménage.
Ainsi, la loi, entrée en vigueur le 09 mars 2013 plaçait les conjoints sur un pied d’égalité dans la
mesure où les époux avaient, dorénavant, les mêmes droits et les mêmes obligations. Ils
agissent au même titre.
Cette loi de 2013 a été abrogée par celle de 2019 qui vient renforcer et équilibrer les rapports
entre époux et épouses dans la gestion du ménage.
Par conséquent, on ne pourrait plus étudier les effets personnels des époux sous l’angle des
droits du mari, d’une part et ceux de la femme, d’autre part.
D’où, il serait intéressant de traiter des différents aspects de l'exercice des droits des époux
dans la gestion conjointe de la famille à l'épreuve de la réforme intervenue le 26 juin 2019.

A- Les droits des époux dans la direction matérielle et morale de la famille (Voir art 44 et S.)
B- Le choix du domicile conjugal (Voir art. 56)
C- L'exemple d'une profession par chacun des époux (Voir art. 57)
D- Le mandat domestique ou le droit de représentation (Voir art. 69)

E- L'exercice de l'autorité parentale


Paragraphe 2- Les rapports de réciprocité
Selon l'article 45, "les époux s'obligent à la communauté de vie. Ils se doivent mutuellement
fidélité, secours et assistance".
Si le devoir de secours fait partie de l'ordre des rapports pécuniaires, en revanche, les devoirs de
cohabitation, de fidélité et d‘assistance relèvent bien de l'ordre des rapports personnels. Aussi,
nous verrons le devoir de cohabitation, puis le devoir de fidélité et enfin le devoir d'assistance.
A- Le devoir de cohabitation
1- Le principe
2- L'exception
3- L'exécution de l'obligation de cohabitation
a- Le recours à la force publique
b- Les moyens indirects de pression

B- Le devoir de fidélité
1- L'infidélité matérielle
2- L'infidélité morale

C- Le devoir d'assistance

Section 2- Les rapports pécuniaires entre époux


Le fait primordial des rapports du mariage dans l'ordre pécuniaire est le devoir de secours. A ce
devoir, il faut ajouter les droits et obligations qui découlent du régime matrimonial.
Paragraphe 1- Le devoir de secours
Le devoir de secours prévu par l'article 45 pèse virtuellement sur chacun des époux au profit de
l'autre ; mais, il pèse effectivement sur celui qui a des ressources suffisantes au profit de celui
qui est dans le besoin.
Le devoir de secours, c‘est l'obligation réciproque pour les conjoints de se fournir les ressources
nécessaires à la vie. Le devoir de secours n'est autre chose que l'obligation alimentaire entre
époux.
La mesure de l'obligation dépend des besoins du créancier et des moyens du débiteur.
En principe, lorsque les époux vivent ensemble, leurs patrimoines sont le plus souvent réunis
sous l'administration de l’un d'eux, le mari.
Dans cette situation, le devoir de secours s'accomplit jour après jour par l'effet de la
cohabitation et du régime matrimonial. 
Cependant, l'exécution du devoir de secours peut être distincte ; il en est ainsi quand il n'y a
plus en fait ou en droit, communauté de vie conjugale, quand le mariage est relâché ou dissout.
- En cas de séparation de fait (ou de résidence séparée), une pension alimentaire va devenir
nécessaire, en principe, pour assurer l'entretien de la femme.
- En cas de divorce ou de séparation de corps, le devoir de secours subsiste, et il peut y avoir lieu
à une pension alimentaire, dans des conditions différentes selon qu'il s'agit de divorce ou de
séparation de corps ; car, on tient compte de la responsabilité que l'un des époux a pu encourir
dans le divorce ou la séparation de corps.
- En cas de décès de l'un des époux, le devoir de secours survit au mariage qui a été dissout par
la mort. Des droits et obligations des époux peuvent également découler de leur régime
matrimonial.
Paragraphe 2 - Le régime matrimonial

(Voir Mme Oble : le régime matrimonial des ivoiriens : Premières réflexions sur la loi n° 83-
800 du 2 août 1933 relative au mariage, RID 1984-85/1-2-3-4/ page 50).
Le régime matrimonial est constitué par l'ensemble des règles relatives aux rapports pécuniaires
existant entre époux, ou s'établissant entre les époux et un tiers.
Si du point de vue de leur rapport personnel, tous les époux sont soumis aux mêmes règles, il
n'en est pas de même en ce qui concerne leurs biens, car il existe deux régimes matrimoniaux.
Bien que ces deux régimes se distinguent par l'existence de règles particulières, on note
cependant des règles qui leur sont communes.

A- Les règles communes aux deux régimes


1- Le choix du régime matrimonial
a- La possibilité de choisir le régime
b- La possibilité de changer de régime
2- Le statut matrimonial de base
a- La contribution des époux aux charges du ménage
b- Le compte en banque des époux
B- Les règles particulières à chaque régime
1- Le régime de la communauté réduite aux acquêts
a- La composition de la communauté
b- L'administration des biens dans le régime de la communauté
c- La dissolution de la communauté
2- Le régime de la séparation
a- La séparation des patrimoines
b- L'interférence des règles à caractère communautaire
Titre II- Les atteintes au lien matrimonial
Il peut avoir soit dissolution du mariage, soit simple relâchement du lien matrimonial.

L'article 103 de la loi de 2019 relative au mariage indique deux causes de dissolution du lien
matrimonial :
- la mort de l’un des époux
- et le divorce.
Si la mort comme preuve de la dissolution du mariage ne pose pas de problème juridique
particulier, il en va différemment du divorce. Il convient d'ajouter à l'étude du divorce celle de la
séparation de corps que l'on peut envisager comme un diminutif du divorce, mais qui se borne à
relâcher le lien matrimonial sans le détruire.
Chapitre 1- Le divorce
C'est la loi n° 64-376 du 7 août 1964 relative au divorce et à la séparation de corps, modifiée par
la loi n° 83-801 du 2 août 1983 qui règlent la question, puis par la loi n° 98-748 du 23 décembre
1998.
En admettant le divorce, le droit ivoirien, a par là même, rejeté le principe de l'indissolubilité du
mariage.

Quelles doivent alors être les modalités du divorce ?


Une question préalable se pose : Faut-il freiner le divorce en le rendant difficile, lent, onéreux
ou faut-il laisser chaque époux libre de divorcer ?
Des dispositions relatives au divorce, il ressort que le législateur ivoirien a opté pour la première
solution, c'est-à-dire ne pas laisser les époux libres de divorcer. C'est ainsi que la loi ivoirienne
n'admet que le divorce judiciaire pour cause déterminée.
En effet, il existe deux conceptions législatives du divorce : d’un côté, le divorce sanction et de
l'autre le divorce faillite ou divorce remède.
- Le divorce faillite désigne le divorce dont la cause est indépendante de toute considération de
faute ; il suppose l'échec ou la faillite du mariage. Cette conception retenue en droit français, a
été introduite en droit ivoirien depuis le 23 décembre 1998.
- À côté, du divorce faillite il y a le divorce sanction. Dans cette conception, le juge ne peut
prononcer le divorce que s'il relève à la charge de l'un ou des deux époux, une faute résultant
de la méconnaissance des obligations du mariage.
Le divorce apparaît alors comme la sanction de cette faute. Seule cette conception du divorce
sanction était admise en droit positif ivoirien.
Mais, par une loi n° 98-748 du 23 décembre 1998, le divorce par consentement mutuel a fait
son entrée dans le Droit ivoirien.
Nous étudierons tout d'abord le divorce pour faute (Section 1), avant d'examiner le divorce par
consentement mutuel (Section 2).
Section 1- Le divorce pour faute
Sous-section 1- Les conditions du prononce de divorce pour faute
Elles sont relatives aux causes et à la procédure du divorce.
Paragraphe 1- Les causes du divorce

(Voir Laurent : quelques réflexions sur les causes du divorce, D 1949, chron. 61).
Le prononcé du divorce suppose des conditions positives, des causes du divorce que la loi a pris
soin de déterminer. Cependant, ces causes ne peuvent entraîner le divorce que si elles revêtent
des caractères spécifiques.

A- La détermination des causes du divorce


1- Les causes déterminées du divorce
a- L'adultère
b- La condamnation du conjoint pour des faits portant atteinte à l'honneur et à la considération
c- Les excès, sévices et injures
d- L'abandon de famille ou du domicile conjugal
2- Les causes indéterminées

B- Les caractères spécifiques de ces causes


1- Le caractère fautif du comportement
2- La nécessité d'un comportement rendant intolérable le maintien du lien conjugal
Paragraphe 2- La procédure du divorce
Le divorce est une institution essentiellement judiciaire qui prend la forme d'un procès et
contient un aspect contentieux.
En droit ivoirien, malgré l'introduction du divorce par consentement mutuel, la loi a maintenu
au divorce pour faute, une procédure compliquée afin de décourager les demandes.
C'est ainsi que le jugement de divorce n'intervient qu'après que la tentative de conciliation ait
échoué.

A- La tentative de conciliation
1- La requête initiale au divorce
2- L'audience de conciliation
a- La décision d‘ajournement
b- La constatation de la non conciliation des époux

B- Le jugement de divorce
1- Les règles de procédure
2- Les règles de preuve
3- Les solutions du jugement

C- L'extinction de l'action en divorce


1- La réconciliation des époux (article 9)
2- Le décès de l'un des époux en cours de procédure
Sous-section 2 - Les effets du divorce
Le jugement du divorce entraîne la dissolution du lien matrimonial pour l’avenir, ce qui le
différencie de la nullité dans laquelle le mariage est dissous avec rétroactivité.
Pour l'avenir, la qualité d’époux cesse. Chacun est libéré du lien du mariage. Chacun retrouve
son indépendance.
Le prononcé du divorce a non seulement des effets entre anciens époux, mais aussi à l’égard
des enfants.
Paragraphe 1 - Les effets du divorce entre époux
Il faut, comme pour le mariage, distinguer les effets dans les rapports personnels d’une part, et
les effets dans les rapports pécuniaires de l‘autre.

A- Les effets dans les rapports personnels

B- Les effets dans les rapports pécuniaires


1- Effets ne tenant pas compte de l'innocence ou de la culpabilité
2- Les effets tenant compte de l‘innocence ou de la culpabilité
a- La pension alimentaire
b- La perte par l'époux coupable des avantages faits par l'autre
c- L‘allocation de dommages intérêts
Paragraphe 2 - Les effets du divorce à l'égard des enfants
En droit, les enfants issus du mariage ne doivent pas avoir à souffrir du divorce de leur parent.
Cependant, le divorce faisant disparaître la communauté familiale apporte des modifications
dans les rapports des pères et mères avec leur milieu familial.
A- L'attribution de la garde

B- Le droit de surveillance et de visite

C- L'obligation alimentaire

Section 2 - Le divorce par consentement mutuel


Le divorce par consentement mutuel intervient lorsque les époux sont d’accord sur le principe
du divorce.
Il y a donc une volonté commune des époux de mettre fin à leur union sans avoir à s'accuser
éventuellement de faute réciproque. On pourrait dire qu'il s‘agit d’un divorce entre gens «
civilisés ».
Mais, pendant longtemps, le législateur ivoirien a semblé se méfier de ce type de divorce
susceptible de fragiliser le mariage par des ruptures épidermiques.
Cependant, les critiques de la doctrine et l’évolution des mœurs et mentalités ont fini par briser
la résistance du législateur ivoirien qui, par la loi N° 98-748 du 23 décembre 1998 a introduit,
dans notre législation, le divorce par consentement mutuel.
Même si ce type de divorce n’a plus pour fondement la faut, son prononcé est cependant
soumis à certaines conditions pour pouvoir produire les effets escomptés.
Paragraphe 1 - Les conditions du divorce par consentement mutuel
La loi 98-748 du 23/12/1998 a posé des conditions de fond et prévu une procédure particulière.

A- Les conditions de fond


Deux conditions sont exigées :
- L'existence d’une volonté commune des époux
- Le mariage doit avoir duré un certain temps
1- L’existence d’une volonté commune des époux quant à la rupture du lien matrimonial
2- La durée minimum du mariage

B- Les conditions de forme


1- La procédure de divorce
a- La requête conjointe aux fins de divorce
b- Le projet de convention réglant les conséquences du divorce
2- L'instance du divorce
a- L'examen de la requête
b- La décision du jugement
Paragraphe 2- Les effets du divorce par consentement mutuel

Deux catégories d'effets vont résulter du divorce par consentement mutuel : Il y a d’une part,
les effets prévus par la loi du 23 décembre 1998 relative au divorce et à la séparation de corps
qui s'impose de facto aux ex-époux et d'autre part, les effets que les parties elles-mêmes ont
prévu dans la convention homologuée par le Juge.

A- Les effets légaux du divorce par consentement mutuel


Ils sont prévus par l’article 27 bis de la loi précitée.
1- La dissolution du mariage
2- La fin de l'usage du nom de mari
3- Le respect du délai de viduité
4- La perte de la nationalité

B- Les effets conventionnel du divorce par consentement

Chapitre 2- La séparation de corps


C'est un relâchement du lien matrimonial ; c‘est un diminutif du divorce. La séparation de corps
a les mêmes causes que le divorce. L'option entre les deux voies appartient au conjoint
demandeur. Cependant, la séparation de corps se distingue du divorce à trois points de vue :
- en ce qui concerne la procédure
- en ce qui concerne les effets
- en ce qui concerne la cessation de la séparation de corps.
Section 1- La procédure de la séparation de corps
Paragraphe 1- Le principe
La procédure de la séparation de corps est, en principe, identique à celle du divorce.
Il arrive qu'une action en divorce et une action en séparation de corps soit exercées
simultanément. Le principe fondamental ici est que la séparation du divorce peut toujours
aboutir au prononcé de la séparation de corps. 
La procédure de séparation de corps ne peut pas forcément aboutir au prononcé du divorce.
Paragraphe 2- Les conséquences
Il est toujours possible de transformer une demande en divorce en une demande de séparation
de corps, et ceci, à tout moment de la procédure, par simple modification. 
Cette faculté appartient au conjoint demandeur du divorce. Le juge saisi d'une demande en
divorce ne pourra y substituer la séparation de corps sous prétexte qu'il percevait une
réconciliation.
- Par ailleurs, l'époux demandeur ne pourra transformer une demande de séparation de corps
en demande en divorce qu'à la condition de recommencer toute la procédure.
- Sur une demande principale en divorce, le défendeur peut former une demande
reconventionnelle en séparation de corps (article 8 alinéa 2).
Si les deux demandes sont admises le Juge prononce le divorce aux torts réciproques.
- L'époux contre lequel est formé une demande en séparation de corps peut faire une demande
reconventionnelle en divorce.
Section 2 - Les effets de la séparation de corps
Ce sont les mêmes effets que le divorce sauf en ce qui concerne les rapports personnels entre
époux et la pension alimentaire.
Paragraphe 1- L'atténuation du lien matrimonial
Alors que le divorce dissout le mariage, la séparation de corps se contente de rompre la vie
commune, mais en maintenant le lien matrimonial.
1- La rupture de la vie commune
2- Le maintien du devoir de fidélité
Paragraphe 2- Le particularisme de la pension alimentaire après la séparation de
corps
La pension alimentaire après séparation de corps présente trois particularités relatives au
fondement de la pension, au bénéficiaire et au montant de la pension.
1- Son fondement
2- Le bénéficiaire
3- Son montant
Section 3 - La cessation de la séparation de corps
Il s'agit, soit d'un événement qui ressert le lien conjugal relâché, c'est la réconciliation des époux
; soit d'un événement qui consomme la rupture, c'est la conversion de la séparation de corps en
divorce.
Paragraphe 1 - La réconciliation
1- Les conditions
2- Les effets de la réconciliation
Paragraphe 2 - La conversion de la séparation de corps en divorce
L'un des époux séparés de corps peut toujours demander le divorce en invoquant un fait
nouveau. Mais, le cas le plus fréquent où la séparation de corps se termine en divorce est celui
de la conversion. Mais, le cas le plus fréquent où la séparation de corps se termine en divorce
est celui de la conversion. Le législateur n'a pas voulu que la séparation de corps dure
indéfiniment.
1- Les conditions de la conversion
2- Les effets de la conversion
Titre III- Le concubinage ou union libre
Chapitre 1- Définition
Il y a en droit ivoirien deux types de concubinage. L'un répond à la définition classique du
concubinage, l'autre est spécifique au droit ivoirien.
Section 1 - Le concubinage classique
Paragraphe 1 : Les éléments entrant dans la définition du concubinage
Le concubinage comporte des éléments objectifs et subjectifs qu'il faut exposer.
A- Les éléments objectifs
Dans une première approximation, l'union libre apparaît comme une relation hors mariage.
Cette relation doit être charnelle. Mais cette définition est insuffisante parce que les relations
hors mariage sont d'une grande variété, selon qu'elles sont passagères ou permanentes,
secrètes ou
publiques.
Des relations isolées ou furtives ne suffisent pas pour qu'on puisse parler de concubinage. Pour
qu'il y ait concubinage, il faut qu'il y ait une stabilité prolongée des relations ; il peut arriver
aussi qu‘il y ait communauté de vie qui se traduit par une communauté d‘habitation ; mais cet
élément n'est pas exigé.

B- Les éléments subjectifs


C'est de la volonté des concubins, et d'eux seuls, que dépend non seulement la constitution du
concubinage, mais aussi son maintien. Le concubinage ne vit que si les volontés des concubins
sont constamment renouvelées. Dès l'instant où cesse l'accord, l'union disparaît. Le législateur
ivoirien s’est montré sensible à cette volonté des concubins.
Paragraphe 2 - La politique législative
La position du droit ivoirien face à ce type de concubinage s'explique par les raisons qui ont
conduit l'homme et la femme à choisir ce type d'union.

A- Les motifs du concubinage

B- L'attitude du droit ivoirien


1- Le droit pénal
2- Le droit civil
Section 2- Le concubinage spécifique en Côte d'Ivoire
À côté, du concubinage classique est né en Côte d'Ivoire une nouvelle forme de concubinage.
C'est une création prétorienne qui ne fait pas l'unanimité.
Paragraphe 1 : La nouvelle forme de concubinage
Une série d'arrêts rendus par la chambre civile et commerciale de la Cour d'Appel d'Abidjan ont
méconnu toute validité aux unions coutumières contractées avant 1964, dès lors qu'elles ne
sont pas déclarées, conformément à l'article 10 de la loi de 64.
Ceci a eu pour conséquence de donner une nouvelle qualification à ces unions. En effet, la Cour
d'Appel d'Abidjan a dans son arrêt du 26 mars 1976 (RID 1978 n °3-4, P.9) qualifié pour la
première fois les mariages coutumiers non déclarés d'union libre. 
Statuant dans le même sens, cette même Chambre a, dans son arrêt du 20 Avril 1976 décidé : «
Considérant qu'il résulte des éléments du dossier que l'union ayant existé entre A et B est une
union libre puisqu'elle n'a pas été régularisée conformément à la loi du 7 octobre 1964 ».
Il ressort de ces décisions, que dès lors qu'une union coutumière antérieure à 1964 n'a pas fait
l'objet d'une déclaration, elle devient une union libre.
Paragraphe 2 - Critique de la nouvelle qualification donnée à ces unions
coutumières antérieures à 1964
Deux raisons militent en faveur du rejet de cette qualification.

A- La remise en cause, par cette solution, des principes de droit unanimement admis

B- L'impossibilité d‘assimiler le mariage coutumier au concubinage

Chapitre 2- Les effets du concubinage


Le concubinage entraîne des effets différents selon qu'il s'agit des rapports entre concubins,
avec les tiers ou avec les enfants.
Section 1 - Dans les rapports entre concubins
Si pendant le cours du concubinage le droit se désintéresse des concubins, il en va différemment
à la dissolution de l‘union libre.
Paragraphe 1 - Pendant le cours du concubinage
Il faut distinguer les rapports personnels des rapports pécuniaires.

A- Les rapports personnels


B- Les rapports pécuniaires

Paragraphe 2- À la dissolution du concubinage


Le concubinage n'apparaît, aux regards du droit, qu'au moment où il disparaît. À l'opposé du
mariage, le concubinage peut toujours et sans contrôle, être interrompu.
À ce principe de la liberté de la rupture, la jurisprudence a apporté des palliatifs (qui tiennent
compte de ce que) le concubinage contient une union coutumière.

A- La rupture
1- Le principe
2- Les palliatifs

B- Les effets de la rupture


1- Les libéralités entre concubins
2- La liquidation des rapports pécuniaires entre concubins
Section 2- Dans les rapports des concubins avec les tiers
Le faux ménage a des rapports avec les tiers. Certains apparaissent lors de l'union et d'autres au
moment de la rupture de l'union.
Paragraphe 1- Au moment de la constitution de l'union
La constitution de l'union libre n'entraîne pas, en droit, la perte d'avantage ; notamment
lorsqu'elle a lieu après le divorce. Ainsi, le bénéficiaire d'une pension alimentaire après divorce
la conserve tant qu‘il n'est pas remarié.
En ce qui concerne le concubinage, puisqu'il n'entraîne pas l'obligation du devoir de secours, il
est admis en droit ivoirien que la pension alimentaire du concubin déjà divorcé est maintenue. 
Cette solution a été abandonnée en France depuis la loi du 11 juillet 1975, car on considère que
c'est une prime à l'union libre. La femme divorcée pour ne pas perdre sa pension alimentaire
préférera vivre en concubinage plutôt que de se remarier.
Paragraphe 2 - La rupture du concubinage imputable à un tiers
La question s'est posée de savoir si un concubin pouvait réclamer des dommages intérêts à la
suite d'un accident mortel survenu au concubin. La concubine peut effectivement subir deux
sortes de préjudices :
- Tout d'abord, un préjudice matériel, car son amant la faisant vivre et elle perd avec lui cette
source de survivre ;
- Et aussi un préjudice moral d'affection.
Face à ces préjudices, la position de la jurisprudence a varié selon le type de concubinage, à
savoir, le concubinage classique ou concubinage renfermant une union coutumière.

A- Dans le concubinage classique

B- Le concubinage renfermant une union coutumière

Section 3- Dans les rapports des concubins avec leurs enfants


Le droit ne considère le concubinage que dans les rapports des concubins avec leurs enfants. Les
enfants des concubins sont des enfants naturels. On leur applique donc les dispositions relatives
à la minorité.( Se référer aux développements relatifs à la minorité).
Deuxième Partie : La parenté
Introduction
La parenté se détermine par ligne et par degré.
La ligne est une série de parents ; la ligne peut être directe ou collatérale.
- La ligne directe est formée de personnes descendant les unes des autres. Exemple grand-père,
père, fils, petits fils, etc. C'est la ligne paternelle.
- La ligne collatérale est formée de personnes descendant d'un même auteur. Exemple : deux
frères ou un frère et une sœur, ou deux sœurs.
Les collatéraux peuvent se rattacher à la ligne paternelle ; ils sont dits consanguins. S'ils se
rattachent à la ligne maternelle, ils sont dits utérins.
Quand ils sont à la fois consanguins et utérins, ils sont dits germains. Exemples des frères de
même père et même mère.
Le degré de parenté est un intervalle qui sépare deux générations.
Les degrés servent à déterminer la proximité de la parenté ; c‘est ainsi que le père et le fils sont
parentés au 1er degré ; le grand-père et le petit-fils sont parentés au 2e degré.
La parenté admise en droit moderne trouve naturellement son fondement dans la
consanguinité, c'est-à-dire communauté de sang et la naissance.
Ce qui va nous conduire à voir à présent l'établissement d'une parenté biologique (Titre I).
Cependant, à côté de cette parenté biologique, la loi a institué une parenté sociale, en dehors
de tout lien de sang : c'est la parenté juridique l'adoption (Titre II).
Titre I- La filiation biologique 
La filiation ne résulte pas du seul fait de la naissance ; il faut en plus de la naissance un élément
juridique qui puisse permettre l'établissement de cette relation sociale. Cet élément juridique
peut être le mariage ou une reconnaissance ; la filiation étant légitime dans un cas et naturel
dans l‘autre.
La différence entre filiations légitime et naturelle ne porte que sur l'établissement du lien de
filiation.
En effet, conformément à l'article 28 de la loi de 2019 relative aux successions, ont peut s'en
aucun doute avancer que les enfants nés hors mariage dont la filiation est légalement établie
ont les mêmes droits que les enfants légitimes.
Dans l'ancienne loi sur la filiation récemment abrogée par la loi de 2019 sur la filiation, l'article
29 disposait clairement que les enfants nés hors mariage dont la filiation est légitimement ont
les mêmes droit que les enfants légitimes.
Dans la nouvelle loi de 2019, aucune disposition n'en fait cas de figure.
Chapitre 1- La filiation légitime
La filiation maternelle est une chose relativement facile à établir ; la difficulté est plutôt de
savoir qui est le père.
Pour faciliter cette preuve, le droit a cherché à analyser les relations sexuelles dans une
institution qui est le mariage, et en a déduit la filiation paternelle : c'est la présomption de
paternité.
La filiation légitime est la filiation normale parce qu'elle est régulière : la plupart des gens sont
légitimes. Aussi, le législateur de 1964 a, pour favoriser cette légitimité et la rendre stable,
rendu difficile la contestation de la présomption de paternité dont le mari est investi.
Les problèmes de filiation concernent toujours d‘une part, l'existence de la filiation et, d'autre
part, la preuve de celle-ci. (Voir loi 64-377 du 7 octobre 1964 modifiée par la loi 83-799 du 2
août 1983).
Section 1- La présomption de paternité
La filiation légitime suppose que la mère soit une femme mariée et que son mari soit bien le
père de l'enfant.
Si la femme est mariée, il suffit de se reporter à ses actes d‘état civil pour le savoir. En revanche,
que le mari soit bien le père de l'enfant, on n'a aucune certitude. 
Cependant, comme le mariage crée un devoir de cohabitation et de fidélité, il est vraisemblable
que le mari est effectivement le père de l'enfant de sa femme. D'où la présomption de paternité
qui est à la fois une charge et un droit pour le mari.
Elle est une charge, car, dans la plupart des cas, il ne peut rejeter les enfants qui bénéficient de
cette présomption.
Mais, c‘est aussi un droit parce qu'il peut opposer la présomption de paternité à la mère et au
véritable père de l'enfant.
Puisqu'il y a présomption de paternité, la paternité se déduit automatiquement de la maternité.
La filiation est indivisible. Le seul moyen de rompre l'indivisibilité de la filiation légitime est de
porter atteinte à la présomption de paternité, soit en prouvant que les conditions d'existence de
la présomption ne sont pas remplies, soit en combattant la présomption de paternité par la
procédure de désaveu.
Paragraphe 1 - Les conditions d'existence de la présomption de paternité
En principe, la légitimité d'un enfant suppose le mariage de ses parents au moment de sa
conception. Mais la loi a étendu le bénéfice de la légitimité aux enfants conçus avant le mariage
et nés après le mariage.

A- La conception pendant le mariage


1- La période légale de conception
2- Les conséquences

B- La conception avant le mariage, naissance après le mariage

Paragraphe 2- Les restrictions à l'existence de la présomption de paternité


Il y a des enfants qui, bien que conçus pendant le mariage, ne sont pas couverts par la
présomption de paternité, ou n'en sont couverts que de façon précaire : il s'agit des enfants
conçus pendant l'absence du mari, ou pendant une période où les époux étaient dispensés du
devoir de cohabitation.

A- L'enfant conçu pendant l'absence du mari (art. 4-1° de la Loi de 2019 sur la filiation)

B- L'enfant conçu pendant une période où les époux étaient dispensés du devoir de
cohabitation (article 3 de la Loi de 2019 sur la filiation)

Paragraphe 3- Le désaveu de paternité


C'est une procédure réservée au seul mari de la mère. Elle est destinée à lui permettre d'écarter
la présomption de paternité. 
Et si la présomption de paternité n'est pas irréfragable, l'action en désaveu est une voie
rigoureusement réglementée. Elle n'est ouverte que dans les cas énumérés par la loi et doit
obéir à des conditions strictes de procédure.

A- Le désaveu des enfants conçus dans le mariage


1- En cas d'impossibilité physique de cohabiter (article 4-1° loi de 2019 relative à la filiation)
2- En cas de recel de naissance

B- Le désaveu des enfants conçus avant le mariage

C- La procédure de désaveu
1- Les parties
2- Le délai
Section 2 - La preuve de la filiation légitime
Une personne peut avoir souvent à se prévaloir de la filiation parce que la filiation est un
élément de son identité.
En outre, il y a aussi beaucoup d’événements où la filiation est la condition d'existence d'un
droit. Par exemple, la faculté de recueillir une succession ou la condition d’exercice, d'un droit ;
d'où l'intérêt de prouver sa filiation qui peut être contentieuse ou non contentieuse.
Paragraphe 1 - Les preuves non-contentieuses de la filiation légitime
Il s'agit de démontrer une filiation qui est établie : c'est ce qu'on appelle aussi souvent une
preuve extrajudiciaire.
Cette preuve doit être facile parce que la filiation légitime est une situation normale. Mais, elle
ne doit pas être trop facile à cause des fausses attributions. 
Par exemple, pour empêcher que des époux qui ne peuvent avoir un enfant, s'attribuent un
enfant qui n'est pas le leur ; et inversement, qu'un enfant ne s'attribue à des parents qui ne sont
pas les siens : il y a alors deux modes de preuves :
- l'acte de naissance
- la possession d'état qui apparaît à l'état isolé et à l'état complet.

A- La preuve isolée
1- L'acte de naissance
a- C'est un mode de preuve
b- Valeur probante
2- La possession d'état
a- Caractère subsidiaire de la possession d'état
b- Les éléments de la possession d'état
3- Valeur probante de la possession d'état

B- Les combinaisons du titre (acte de naissance) et de la possession d'état


1- Titre et possession d'état conformes
2- Titre et possession d'état en conflit
Paragraphe 2- Les preuves contentieuses
La loi a voulu raréfier le contentieux de la filiation légitime afin que ne soient pas trop souvent
troublés la paix et l'honneur des familles. D'où la détermination d'une part, des principes
généraux devant gouverner le contentieux de la filiation légitime, et d'autre part, la
détermination des diverses sortes d'actions relatives à la filiation légitime.

A- Les principes généraux de preuve


1- La première base de la légitimité : la maternité
2- La deuxième base de la légitimité : le rattachement de l'enfant au mari de la femme

B- Les actions d'état relatives à la filiation légitime


1- L'action en réclamation d'enfant légitime
a- Les parties à l'action
b- Les modes de preuve
- Les preuves du demandeur
- Les preuves du défendeur
2- L'action en revendication d'enfant Légitime
3- L'action en contestation d'état
Chapitre 2- La filiation naturelle
La filiation naturelle, c'est la filiation hors mariage, celle issue de parents non mariés ; ce qui
s'oppose à la filiation légitime.
En droit ivoirien, les enfants naturels ont les mêmes droits que les enfants légitimes, mais a
condition qu'ils aient leur filiation légalement établie. C'est donc au niveau de l'établissement de
la filiation naturelle que des difficultés apparaissent. En effet, le seul fait de la parenté n'est pas
pris en considération par la loi ; et le mode d'établissement de la filiation varie selon qu'il s'agit
d'un enfant naturel simple, d'un enfant adultérin ou d'un enfant incestueux.
D'où le risque d‘avoir des enfants naturels sans filiation établie : ce sont des apartés.
Section 1 - L’établissement de la filiation naturelle simple
La loi relative à la filiation et à la paternité a prévu deux modes d'établissement de la filiation
naturelle simple : l'un est judiciaire et l‘autre extrajudiciaire.
Paragraphe 1 - Les modes extrajudiciaires d'établissement de la filiation naturelle
simple
La filiation naturelle simple s'établit, soit au moyen de l'acte de naissance, soit par la
reconnaissance.

A- L'acte de naissance
1- La filiation maternelle
a- La solution ivoirienne
b- Le bien-fondé de cette solution
2- La filiation paternelle
a- L'article 19 alinéa 3 de la loi de 2019 relative à la filiation
b- L'article 47 de la loi de 2018 relative à l’état civil
c- L'article 20 alinéa 2 de la loi de 2019 relative à la filiation

B- La reconnaissance
1- Les éléments de l'acte de reconnaissance
a- La volonté
b- Les enfants susceptibles d'être reconnus
c- Les formes de la reconnaissance
- Par acte de l‘état civil
- Par acte notarié
- L'acte judiciaire
2- Les effets de la reconnaissance
a- Caractère individuel et absolu de la reconnaissance
b- Caractère déclaratif et rétroactif de la reconnaissance
c- Caractère irrévocable de la reconnaissance
3- Les moyens d’attaquer la reconnaissance
a- La contestation
- l'attribution de l’action
- Le régime de l'action
- Les effets de l'action en contestation
b- La nullité
- La nullité absolue
- La nullité relative
Paragraphe 2 - Les modes judiciaires de l’établissement de la filiation naturelle : la
recherche judiciaire de la filiation naturelle
L'enfant naturel qui n’a pas été reconnu volontairement, peut intenter une action en justice
contre son prétendu père ou sa prétendue mère pour demander que sa filiation soit constatée
par jugement (article 24 à 27 de la loi de 2019 relative à la filiation).
Les actions en recherche de paternité et de maternité sont deux actions distinctes, car une
action peut être intentée sans l’autre. Cependant, la constatation de la maternité est un
préalable utile à la recherche de la paternité.
En effet, dans trois cas sur cinq, la constatation de la maternité va créer une présomption contre
le prétendu père à partir des rapports de fait qu’il a entretenus avec la mère. Les deux actions
n’ont pas, en pratique, la même importance. Les actions en recherche de maternité sont
beaucoup plus rares, et pour cause ! 
La plupart des mères reconnaissent spontanément leurs enfants.
A- La recherche de la maternité naturelle (Art. 19 al. 3 de la loi de 2019 relative à la filiation)
1- Les conditions de preuves
a- Les faits à prouver
b- Les modes de preuve
- Preuve par la possession d'état
- Preuve par défaut de la possession d'état
a- Le titulaire de l’action
b- Les fins de non recevoir

B- La recherche de la paternité naturelle (Loi de 2019 sur la filiation)


1- Les cas dans lesquels la recherche de paternité naturelle est permise
a- Cas d'enlèvement ou de viol (article 24, paragraphe 1)
b- Cas de séduction, abus d'autorité promesse de mariage ou de fiançailles (article 24,
paragraphe 2)
c- Cas d’aveu non équivoque de paternité (article 24, paragraphe 3)
d- Cas du concubinage notoire (article 24, paragraphe 4)
e- Cas de l’entretien et de l’éducation de l'enfant en qualité de père (article 24, paragraphe 5)
2- Les fins de non recevoir
a- L’énumération des fins de non recevoir
- L’impossibilité de paternité
- Le doute sur la paternité
- Les caractères adultérins ou incestueux de la filiation (article 25)
b- Les conditions d’exercice de l’action
- Attribution de l’action
- Délai de l'action
Section 2 - L’établissement de la filiation adultérine ou incestueuse
Les enfants adultérins et incestueux présentent certaines particularités. Ils sont issus de
personnes non mariées entre elles, mais leur naissance est en outre affectée d'éléments
contraires à la loi (illicéité), d'une immoralité supplémentaire en ce qu'ils sont le fruit, soit d’un
adultère, soit d’un inceste. 
Cette origine spécialement fautive a conduit le législateur ivoirien à admettre, d'une part la
reconnaissance conditionnelle de ces enfants et, d’autre part, à prohiber cette recherche de
paternité.
Paragraphe 1 - La reconnaissance conditionnelle des enfants adultérins ou
incestueux
Les conditions posées par la loi sont différentes selon qu’il s'agit des enfants adultérins ou
incestueux.

A- Les conditions de la reconnaissance des enfants


1- Filiation adultérine a matre
a- Il faut tout d'abord que le mari veuille désavouer cet enfant
b- Lorsque le mari veut désavouer cet enfant, il faut qu'il puisse absolument invoquer un des cas
de désaveu limitativement énumérés par les articles 4 et 5 de la loi relative à la paternité et à la
filiation
2- Filiation adultérine a patre
a- Il faut qu’il obtienne le consentement de son épouse

B- Les conditions de la reconnaissance des enfants incestueux


1- Existence de l’inceste
2- Possibilité du mariage incestueux
a- Le mariage autorisé
b- Le mariage non autorisé
Paragraphe 2 : Prohibition de la recherche de paternité adultérine ou incestueuse

A- Le cas des enfants adultérins

B- Le cas des enfants incestueux

C- Le palliate à l’impossibilité de recherche de paternité : la reconnaissance de l'action


alimentaire

Section 3- La légitimation
C’est une institution par l'effet de laquelle un enfant naturel acquiert les droits d'un enfant
légitime.
La légitimation transforme la qualité juridique de la filiation qui, de naturelle, devient légitime.
La légitimation procède du mariage et requiert que les deux parents de l’enfant naturel se
soient mariés après sa naissance. C'est ce qui transparaît à la lecture de l'article 1er de la loi de
2019 sur le mariage : "Le mariage crée la famille légitime".

Sur la question, l’article 30 de la loi de 64 relative à la paternité et à la filiation était plus précise.
Ainsi, il disposait que : « L’enfant né hors mariage est légitimé de plein droit par le mariage
subséquent de ses pères et mères ».
Il en ressort que pour qu’il y ait légitimation, il faut que deux conditions soient réunies :
- la constatation régulière de la filiation
- le mariage des parents
Paragraphe 1 - La constatation régulière de la filiation
La légitimation intéressera les enfants nés avant le mariage puisque même s'ils ont été conçus
avant le mariage, mais nés dans le mariage, ils seront légitimés.
Tous les enfants naturels peuvent être légitimés, pourvu que n’apparaisse pas un risque de
conflit de paternité :
La légitimation suppose d'abord que la double filiation de l'enfant soit établie ; la filiation doit
être établie avant le mariage ou, au plus tard, au moment de la célébration du mariage. Elle
peut l’être par une reconnaissance volontaire ou par une décision de justice et, pour la mère,
par l'indication de son nom sur l’acte de naissance.
Paragraphe 2 - Le mariage des parents
Le mariage des parents est la condition essentielle de la légitimation. En effet, celle-ci résulte
automatiquement du mariage, et sans aucune formalité, dès l’instant que la filiation est établie.
Il faut, et il suffit que le mariage soit valable.
Et si le mariage est nécessaire, même un mariage annulé produirait effet quant à la légitimation
puisqu’il vaut toujours pour les enfants même s'il n'est pas putatif.
Lorsque ces deux conditions sont remplies, la légitimation est établie sans autres formalités.
Mais, si la filiation naturelle n'était pas établie avant le mariage et ne l'a pas été au moment du
mariage, le mariage n‘a donc pu opérer la légitimation.
Et le droit ivoirien n'a pas admis de légitimation postérieure au mariage. Ainsi, ceux qui avaient
omis de reconnaître l'enfant par ignorance ou par négligence, ne peuvent plus régulariser la
situation par la suite. Donc l’enfant reste enfant naturel.
La légitimation fait acquérir la légitimité :
L’enfant qui en bénéficie obtient le statut d'enfant légitime.
On peut s'interroger, en droit ivoirien, sur l'intérêt de la légitimation, car l'enfant naturel a les
mêmes droits que l’enfant légitime.
Titre II- La filiation adoptive
L’adoption est un acte juridique créant, entre deux personnes qui ne sont pas nécessairement
parents par le sang, un lien juridique de filiation.
La conception de l'adoption a évolué en droit ivoirien. Il est possible de prévoir deux types
d'adoption :
- une adoption dite simple, où les liens de parenté entre l'adopté et sa famille d’origine existe ;
- et une adoption dite plénière, où l'assimilation à un enfant légitime est totale, les liens de
l'adopté avec sa famille d’origine étant rompue.
- En droit ivoirien, sous la loi de 1964, seule l’adoption simple était retenue, mais, depuis la loi
du 2 août 1983, l’adoption plénière a été modifiée et complétée par la loi N° 83-802 du 2 août
1983.
Il résulte du nouvel article 3 que l’adoption est soit simple, soit plénière.
Section 1 - L’adoption simple
Paragraphe 1 - Les conditions de l’adoption simple

A- Les conditions de fond


Les conditions de fond de l'adoption simple relèvent de la volonté d’imiter les filiations
normales ; la famille formée par l’adopté et l'adoptant doit ressembler à une famille normale.
1- Les conditions requises chez l’adoptant
a- Le cas de l’adoption individuelle
b- Le cas de l'adoption par deux époux
2- Les conditions requises chez l'adopté

B- La procédure de l'adoption

Paragraphe 2 - Les effets de l’adoption simple


Les effets de l'adoption simple sont doubles :
- d’une part, l'adopté entre dans la famille de l'adoptant
- d'autre part, il maintient des relations avec sa famille d’origine

A- L'entrée de l’adopté dans sa nouvelle famille

1- Les conséquences de ce principe (Voir art. 18 du code civil)


2- L’absence de lien de parenté entre l ’adopté et les parents de l'adoptant (Voir art. 17 et 19 du
code civil)

B- Le maintien du lien de parente entre l’adopté et sa famille d'origine


1- Les conséquences successorales
2- Les conséquences sur l’obligation alimentaire

Section 2 - L’adoption plénière

Elle a été introduite en droit ivoirien par la réforme du 2 août 1983. Ses conditions sont plus
strictes et ses effets plus étendus.
Paragraphe 1 - Les conditions propres à l’adoption plénière
Outre les conditions de l’adoption simple, il y a des conditions supplémentaires pour l'adoption
plénière.
A- Les conditions de fond (Voir art. 27 du code civil)
B- Les conditions de forme (Voir art. 13 al. 6 du code civil)

Paragraphe 2 - Les effets de l’adoption plénière


Il y a substitution de la nouvelle filiation à l’ancienne, contrairement à l'adoption simple.
En conséquence, l’adopté cesse d’appartenir à sa famille par le sang ; il n'a plus qu'une seule
famille, sa famille adoptive.
Cependant, la prohibition édictée par l'article 7-2°) de la loi de 2019 relative au mariage
subsiste.
L’adoption plénière est irrévocable
Livre I : Droit des personnes
Première partie : Les personnes physiques
Titre 1er : L'individualisation de la personne physique
Chapitre 1 : L’existence de la personne physique
Chapitre 2 : L'identification de la personne physique
Chapitre 3 : L'état civil des personnes
Titre II : Les attributs des personnes physiques
Sous-titre I : Les composantes des droits des personnes physiques
Chapitre 1 : Les droits extra-patrimoniaux
Chapitre 2 : Les droits patrimoniaux
Sous-titre II : Les limites aux droits des personnes physiques : Les incapacités
Chapitre 1 - L'incapacité du mineur
Chapitre 2 : Les incapacités des majeurs
Deuxième partie : Les personnes morales
Chapitre 1 : La reconnaissance de la personnalité civile
Chapitre 2 - Le régime juridique des personnes morales

Livre
Droit IIdes personnes
.
Que faut-il entendre par le mot personne ?
On constate que le mot personne n'est pas entendu dans le même sens, selon qu'il s'agit de la
langue courante ou selon qu'il s'agit du langage juridique.
- Dans le langage courant, on désigne par ce terme un être humain. Exemple : Je suis une personne.
- Dans le langage juridique, le mot a une acception un peu différente. La personne en Droit est
celui qui est apte à avoir des droits et des obligations. On l'appelle aussi sujet de droit.
Or ces deux définitions ne coïncident pas nécessairement. Car d'une part toute personne
humaine n‘est pas (ou plutôt n'était pas) sujet de droit, et d'autre part, il n'y a pas que les
personnes humaines qui sont des sujets de droit.
Premièrement : toute personne humaine n'était pas sujet de droit.
En effet, lorsque l'on examine l'histoire ancienne, et même récente, on s'aperçoit que dans
certains systèmes juridiques, il a existé des êtres humains qui n‘étaient pas des personnes
juridiques. On trouvait 3 sortes de situations de ce genre :
- Celle correspondant à l'esclavage où l'esclave n‘avait pas de droit.
- La situation des étrangers qui n'étaient pas toujours considérés comme des personnes au sens
juridique. La personnalité juridique était réservée aux citoyens, aux nationaux.
- la mort civile : c‘était en quelque sorte une déchéance qui frappait les personnes condamnées
à un emprisonnement à Vie. Elles cessaient d'être des personnes au sens juridique. Par
conséquent, on ouvrait leur succession et on partageait leurs biens comme si ces personnes
étaient mortes.
Actuellement, dans nos systèmes modernes, ces situations ne se rencontrent plus et toutes les
personnes physiques ont une personnalité juridique.

Deuxièmement : il n'y a pas que les personnes humaines qui sont sujets de droit.
On constate qu'il y a des personnes au sens juridique du mot qui ne sont pas des personnes
humaines : Ce sont les personnes morales constituées essentiellement des groupements de
personnes humaines.
On distingue les personnes morales de droit privé que sont les sociétés, les associations, les
syndicats, etc, des personnes morales de droit public à savoir les collectivités locales
(communes, départements, les établissements publics, l'État lui-même dans ses relations
internationales est pourvu de la personnalité morale).
Étudier le Droit des personnes impose que l'on examine non seulement les personnes physiques
(1re partie) mais également les personnes morales (2e partie).
Première partie : Les personnes physiques
Deux problèmes se rencontrent pour cette étude :
- Comment va-t-on individualiser une personne physique à l'intérieur du groupe social ?
- Quels sont les droits qui sont reconnus et attachés à une personne physique ?
Nous tenterons de fournir une réponse à ces questions à travers deux titres : L'individualisation
de la personne physique (Titre I) et les attributs de la personne physique (Titre II)
Titre 1er : L'individualisation de la personne physique
Il est absolument nécessaire de distinguer une personne physique déterminée des autres
personnes faisant partie de la communauté. Pour individualiser, il faudra déterminer 3 aspects
de la personnalité :
- il faudra savoir si cette personne existe, si elle est encore vivante. C'est le problème de
l'existence de la personne (chapitre 1).
- L‘identité de la personne (nom, domicile) (Chapitre 2).
- L‘état des personnes, c'est-à-dire la place qu‘occupe la personne dans la société et sa place
dans la famille. C'est le problème de l'État Civil (Chapitre 3).
Chapitre 1 : L’existence de la personne physique
Deux questions doivent être résolues :
- D'abord, une question de durée de la personnalité. Plus précisément quand commence la
personnalité et quand finit-elle ? (Section 1).
- La seconde question concerne les cas où l'existence de la personnalité elle-même est
incertaine. (Section 2)
Section 1 - Le début et la fin de la personnalité
À quel moment précis commence-t-on à exister juridiquement ?
Paragraphe 1 - Le début de la personnalité juridique
L'existence de la personnalité physique est conditionnée par des données biologiques. Pour qu'il
y ait personne physique, il faut qu'il y ait un corps humain animé par la vie.
La personnalité juridique commence donc avec la vie humaine. On peut donc dire que tout être
humain à la personnalité juridique. Mais, on constate que cette affirmation n'est pas
directement consacrée par la loi. Cependant, elle se déduit du Préambule de la Constitution de
la Côte d'Ivoire de 1960, parce que ce préambule se réfère expressément à deux déclarations
célèbres, celle des droits de l'Homme et du citoyen de 1789 et la déclaration universelle de
1948.
Ces déclarations nous disent que tous les hommes naissent libres et égaux.
Si tous les hommes naissent égaux, cela veut dire que tout homme à sa naissance se voit
reconnaître la personnalité juridique.

On exposera le principe (A) avant de rechercher s'il ne comporte pas des tempéraments (B).
A- Le principe
La règle "infans conceptus"
B- Les tempéraments au principe
1- Les conditions d'application de la règle "infans conceptus"
2- La portée de la règle "infans conceptus"
3- La preuve de la date de la conception
Paragraphe 2 - La fin de la personnalité juridique
Tout individu conserve sa personnalité juridique jusqu'à sa mort. La personnalité juridique dure
autant que la vie ; elle prend fin avec le décès de la personne humaine.
Si en principe, la mort physique constatée met fin à la personnalité juridique, ce principe
connaît un tempérament, car il y a une survie de la personne après la mort.
Envisageons ces deux idées :

A- La fin de la personnalité juridique par le constat de la mort physique


B- La survie de la personnalité juridique après la mort physique
Section 2 - L'existence incertaine de la personne physique
Il arrive que des personnes disparaissent et qu'on ignore si elles sont mortes ou vivantes
(guerres ou troubles, ou même période de paix). La personne disparue doit-elle être considérée
sur le plan juridique comme vivante ou morte ?
Le droit ivoirien prévoit deux régimes juridiques :
- celui de l'absence
- celui de la disparition
Mais avant d'étudier ces deux régimes, une précision terminologique s'impose ; car il y a une
différence entre le langage juridique et le langage commun.
Dans le langage commun, on utilise sans faire beaucoup de différence, un certain nombre
d'expressions à peu près semblables pour dire qu'une personne est absente : 
disparu, parti sans laisser d'adresse, aucune nouvelle, abandon de domicile.
Au contraire, le langage juridique est très précis. Il va distinguer de façon très nette, 3 situations
différentes :
- la non-présence
- la disparition
- l'absence proprement dite.
La non-présence correspond au cas où il n'y a aucun doute sur l'existence de l'individu. On sait
que la personne est vivante. On en a la certitude. Seulement le non-présent refuse de répondre
aux convocations, aux lettres, etc, (il fait le mort) volontairement. Dans d'autres cas, son silence
peut être involontaire ou contraint : c'est par exemple le cas d'un prisonnier.
La disparition doit être entendue dans un sens très précis. Dans ce cas-là, la personne a
disparue dans des circonstances qui sont connues et vraisemblablement considérées comme
causes de sa mort, mais le corps de la personne n'a pas pu être retrouvé. Par exemple : un
accident d'avion dans lequel la personne a pris place.
L'absence proprement dite correspond au cas de l'individu dont on ignore s'il est vivant ou
mort, car il n‘a pas donné de nouvelles depuis longtemps. C'est le doute absolu.
Exemple : un cousin parti étudié en France depuis 15 à 20 ans sans qu'on ait de nouvelles de lui.
Le droit va prendre en compte l'absence et la disparition.
Quels sont les intérêts que le droit va prendre en considération ?
En effet, les intérêts sont ici contradictoires : il y a les intérêts de l'absent ou de celui qui a
disparu ; il est peut-être éloigné contre sa volonté, il faut donc protéger ses biens.
Mais il y a aussi les intérêts des membres de la famille du disparu ou de l'absent.
Ceux-ci ont le droit de vivre ; on ne peut les obliger à attendre indéfiniment le retour du disparu
ou de l'absent. Les membres de la famille du disparu ou de l'absent sont des héritiers
présomptifs qui voudraient bien se partager la succession.
Selon l'hypothèse, le droit va faire prévaloir les intérêts des uns et des autres, et on va
rechercher un certain équilibre.
Nous allons donc étudier successivement les différentes hypothèses à travers trois paragraphes.
Paragraphe 1- Les mesures pouvant être prises en cas de non-présence
Il est hors de question de déclarer son mariage dissout du seul fait de la non-présence.
Deux situations sont à distinguer, selon que le non-présent à une famille ou non.
Si le non-présent n'a ni conjoint ni enfant, la loi ne prévoit pas spécialement cette hypothèse
pour administrer le patrimoine de cette personne à l'un de ses parents même éloigné ou même
l'un de ses voisins peut accomplir les actes conservatoires, c'est-à-dire prendre les mesures
nécessaires, pour que le non-présent ne soit pas privé de certains de ses biens telle la gestion
d’affaires.
Si au contraire, le non-présent est marié, on pourra trouver quelques secours dans la loi de
2019 relative au mariage. Il s'agit des articles 70 et 69 qui s'appliquent lorsque l'un des 2 époux
est hors d‘état de manifester sa volonté ou refuse de faire un acte alors que ce refus n'est pas
justifié par l'intérêt de la famille.
L'article 69 précise que l'autre conjoint doit se faire habiliter par la justice afin de représenter
celui qui est hors d‘état de manifester sa volonté (cas du non-présent).
Le représentant est celui qui agit au nom et pour le compte d'une autre personne. On l'appelle
généralement un mandataire.
Si la non-présence de l'un des époux est consécutive à un abandon, soit de la famille par le mari,
soit du domicile conjugal par la femme, cet abandon est une cause de divorce.
L'époux abandonné pourra demander et obtenir le divorce à son profit. En cas de divorce, le
régime matrimonial sera liquidé et chaque époux reprendra la propriété de ses biens.
Que se passera-t-il s'il y a disparition ?
Paragraphe 2 - La disparition
Dans le cas de la disparition stricto sensu (sens strict du terme), le décès du disparu est
vraisemblable et pratiquement certain. Mais faute d'avoir retrouvé le cadavre, on ne peut
constater le décès.
Aussi, le législateur prend une précaution : il est interdit que l'on dresse un acte de décès tant
qu'on n’a pas retrouvé le corps du défunt.
Néanmoins, comme le décès est à peu près certain, on va autoriser tout intéressé à demander
un jugement du tribunal déclarant le décès. Cette possibilité est ouverte par la loi de 1964
relative à l'État Civil dans les articles 69 et suivants (A).
La loi part de l‘idée que le décès est vraisemblable, mais n'est pas absolument certain.
En tenant compte de cette double idée, on a aménagé un régime réservant la possibilité d'un
retour du disparu (B).
A- La procédure de déclaration du décès
B- Le retour du disparu

Paragraphe 3 - Le régime juridique de l'absence


Il y a absence dans l'acception stricte du terme lorsque l'on ne sait pas si une personne est
vivante ou décédée.
Cette situation était relativement fréquente autrefois à cause des périls divers et de
l'insuffisance des moyens de communication.
Aujourd'hui, heureusement, les véritables phénomènes d'absence sont rares grâce aux moyens
de communications modernes (téléphone, postes, télex, fax, courrier électronique, etc)
En cas d'absence, l‘opposition des intérêts peut se faire très durement sentir parce que les
membres de la famille voudraient voir cesser une situation provisoire qui n'a que trop durée.
Il faut néanmoins protéger les intérêts de l'absent en vue de son retour possible.
Si l'on analyse les systèmes juridiques, on s'aperçoit que généralement la loi relative à l'absence
se fonde sur deux idées :
- D'abord, la loi va tenir compte de la durée de l'absence ; plus l'absence aura duré longtemps,
plus le décès sera vraisemblable, mais sans certitude.
- Ensuite, l'absence ne faisant apparaître aucun indice permettant de penser que l'absent est
mort ou vivant, il faut s‘en tenir à une présomption : soit plutôt présumer qu'il est vivant, soit
plutôt présumer qu'il est mort.
Dans les systèmes anciens, on avait tendance à présumer que l'absent était vivant. Dans les
systèmes modernes, on a plutôt tendance à présumer que l'absent est décédé.

A- Évolution historique du régime de l'absence


B- La situation pendant l'absence
C- Le retour de l'absent

Chapitre 2 : L'identification de la personne physique


Identifier une personne, c'est la distinguer de ses semblables à l‘intérieur du groupe social ou
familial.
L'identification est absolument nécessaire afin que l'on puisse reconnaître les droits et les
obligations qui sont attachés à chaque personne.
L‘identification va se faire par deux moyens :
- par le nom de la personne (Section 1)
-par le domicile de la personne (Section 2).
Section 1 - Le nom des personnes physiques
Le nom peut être défini comme un vocable qui sert à désigner une personne. Dans le nom au
sens large, il y a 3 sortes d‘éléments :
- Le nom de famille : il peut être un nom patronymique, c'est-à-dire transmis du père à ses
enfants. Mais il y a une certaine place pour le nom matronymique.
- Le prénom : il sert à désigner la personne à l'intérieur de sa famille. 
Il est généralement choisi dans les différents calendriers par la famille.
Les accessoires du nom : il peut s'agir soit d'un surnom, soit d'un pseudonyme. Il y a
éventuellement les titres de noblesse ou les distinctions religieuses.
Cet usage n'a pas été toujours suivi. Historiquement, ont a connu des systèmes différents. C'est
ainsi qu'à l'époque romaine, le nom se décomposait en 3 éléments bien différents de ceux
évoqués plus haut. On avait :
- le prénom
- un nom de clan appelé nom gentilice
- un surnom tiré d'un signe particulier de l'individu.
À partir du 4e siècle, sous l'effet de la christianisation de l'occident, ces usages ont été modifiés
et l'église a voulu rompre avec la tradition romaine. D'une façon symbolique, on donnait un
nouveau nom aux personnes qui se faisaient baptiser. Cela symbolisait la nouvelle existence
spirituelle du baptisé. Mais finalement, beaucoup de personnes portaient le même nom et on
n'arrivait plus à les distinguer. 
On leur donnait alors un surnom en plus de leur nom de baptême, compte tenu de leur
particularité relative, ou on leur donnait un surnom en fonction de leur lieu d'habitation.
Selon l'usage, c'est finalement le surnom qui a pris la première place. Transmis de père en fils, le
surnom est devenu le nom patronymique et le nom de baptême est devenu le prénom.
Cet usage s‘est introduit en Afrique avec la colonisation et s'est assez répandu. Cette règle du
nom et du prénom a été généralisée et rendue obligatoire en Côte d'Ivoire après
l'indépendance, par la loi relative au nom contenu dans les 9 lois civiles du 7 oct. 1964.
Ainsi, l'article 1 de la loi relative au nom dispose : « Toute personne doit avoir un nom
patronymique et un ou plusieurs prénoms ».
Le droit s'intéresse de très près à la réglementation du nom des personnes. En effet, le nom des
personnes est l'objet d'intérêts divers voire même opposés que le droit doit concilier. Le droit
vise la réalisation d'une sorte d'équilibre entre ces intérêts divers qui sont de trois ordres :
- L'intérêt de l‘État, c'est-à-dire l'intérêt public. L'État a intérêt à ce que chaque citoyen puisse
être désigné de façon stable. L'État veut savoir si les individus ont rempli leurs obligations
civiles. On dit que sous ce point de vue, le nom est une institution de police civile, c‘est-à-dire
une institution purement administrative.
- Le nom est l‘objet d‘un intérêt familial. Le nom apparaît aussi comme la propriété d'une
famille. En effet, le nom va unir les membres de la famille, et il est le symbole d'une certaine
cohésion familiale, d'un orgueil familial.
Le code familial va défendre le nom et chercher à le perpétuer.
- Le nom fait également l'objet d‘un intérêt individuel, purement personnel de celui qui le porte.
Ce n‘est pas une étiquette ; il devient une partie essentielle de la personne, l'individu.
L'individu peut changer de nom en changeant de personnalité ou d'état.
Le nom des personnes physiques réelles recèle 3 intérêts : un intérêt étatique, un intérêt
familial et un intérêt individuel.
Or, il ne faut pas que l'un de ces intérêts s'exacerbe au détriment des autres ; il ne faut pas que
l'un de ces intérêts passe au premier plan en repoussant les autres.
Le droit va essayer de les concilier. 
Cela explique que le régime juridique du nom englobe des aspirations diverses, d'origines
diverses, ayant des buts différents. Il faudra les harmoniser. Ainsi, il y a des règles en matière de
nom qui se rattachent à l'institution de police, mais il y a aussi des règles qui sont profondément
inspirées par les usages familiaux.
Nous serons donc conduits à étudier, dans un premier temps l'attribution du nom (Paragraphe
I), pour, dans un second temps, rechercher la nature juridique du nom (Paragraphe Il).

Paragraphe 1 - L'attribution du nom


Comment le nom (de famille) peut-il être attribué à une personne ?
L'attribution du nom est réglée de façon détaillée par la loi du 7 octobre 1964 relative au nom.
Cette loi a été modifiée en certaines de ses dispositions par celle du 2 août 1983 (publiée au
JORCI 1983 page 526).
On peut distinguer 2 grandes catégories d'attribution du nom :
- l'attribution originaire (A).
- l'attribution par changement de nom (B).
A- L'attribution originaire du nom.
1- Le nom de l'enfant légitime
2- Le nom de l'enfant naturel
3- Le nom de l'enfant non reconnu
B- l'attribution par changement de nom
1- Les changements de nom par voie de conséquence
a- Le nom de l'adopté
- En cas d'adoption plénière
- En cas d'adoption simple
b- Modification du nom par l'effet du mariage
2- Le changement de nom à titre principale
Paragraphe 2 - La nature juridique du nom
Dans la doctrine, on a assisté à une discussion très animée à propos de la nature juridique du
nom. La question était de savoir si le nom est uniquement une institution de police civile ou au
contraire, un droit subjectif, c'est-à-dire un droit reconnu à l'individu qui en est donc le
propriétaire.
L‘intérêt de cette discussion est que la solution retenue permet de dégager les caractères du
nom.
En définitive, les auteurs sont d'accord aujourd'hui pour reconnaître que le nom est à la fois une
institution de police civile et un droit subjectif.

A- Le nom considéré comme une institution de police


1- L'immutabilité du nom
2- Le caractère obligatoire du nom
B- Le nom, considéré comme un droit individuel
Paragraphe 3 - La défense du nom
Le droit au nom comporte une prérogative essentielle : c'est le droit de s'opposer à un
usurpateur du nom, c'est-à-dire à l'usage fait de ce nom indûment par un tiers.
On trouve en principe deux situations :
- celle d'une personne qui porte le nom qui ne lui appartient pas : c'est l'usurpation proprement
dite (A).
- celle d'une personne qui, sans s'attribuer elle-même le nom, l'utilise sans droit, c'est
l'utilisation du nom d'autrui sans autorisation (B).
A- L'usurpation proprement dite du nom
B- L'utilisation du nom d'autrui sans autorisation
1- L'utilisation à des fins commerciales
2- L'utilisation du nom d'autrui dans une œuvre littéraire

Paragraphe 4- Les compléments et les accessoires du nom


Ils jouent naturellement un rôle moins important que le nom de famille, mais ils sont tout de
même l'objet d' une certaine protection.
Il y a des prénoms qui sont les compléments du nom et il y a ensuite les accessoires du nom
(surnom et pseudonyme).
A- Le prénom
B- Les accessoires du nom
1- Les surnoms et les pseudonymes
2- Les particules
Section 2 - Le domicile des personnes physiques
Le terme de domicile reçoit dans le langage juridique une signification très précise. Alors que
dans la langue courante, le domicile, c'est le lieu où l‘on demeure habituellement, dans la
langue juridique au contraire, le domicile est selon l'expression consacrée, le lieu du principal
établissement. C'est en quelque sorte le centre d'intérêt de la personne. Le domicile va donc
traduire un rattachement des personnes à un certain lieu géographique.
C'est ce qu'on appelle la localisation de la personne. Par conséquent le domicile qui est une
notion de droit doit être soigneusement distingué de la résidence et de l'habitation qui sont des
notions de fait. 
La résidence et l‘habitation sont des lieux où la personne se trouve effectivement pendant un
certain temps. La résidence est le lieu où la personne vit de façon normale, quotidienne, alors
que l‘habitation est le lieu d‘un séjour bref. Exemple : Hôtel. 
On peut avoir plusieurs résidences, mais on n'a qu'un seul domicile. Si dans la majorité des
hypothèses domicile et résidence coïncident, il peut cependant arriver une dissociation entre le
domicile et la résidence. 
Exemple : un enfant mineur qui réside à la cité universitaire à son domicile chez ses parents.
Signalons que dans le droit positif ivoirien il n'y a pas de loi particulière qui soit intervenue
depuis l'indépendance pour régir le domicile. On continue donc d'appliquer les articles du code
civil français relatifs au domicile dans leur rédaction du 03/11/60. Il s'agit des articles 102 à 111
du code civil.
Maintenant que nous savons ce que c'est qu'un domicile en droit, il nous faut répondre à 3
questions :
- À quoi sert le domicile ?
- Comment détermine-t-on le domicile ?
- Quels sont les caractères du domicile ?
Paragraphe 1 - Les fonctions du domicile
A quoi sert le domicile ?
En droit civil, le domicile va avoir une double fonction :
- D'abord, il situe la personne dans une circonscription territoriale,
- Ensuite, il permet de présumer la présence Permanente de la Personne dans un certain lieu.
A- Le domicile, point de rattachement à une circonscription territoriale
1- Le domicile, critère de compétence territoriale des tribunaux
2- Le domicile, lieu de célébration et d'accomplissement de certains actes juridiques
B- Le domicile, lieu présomptif de la présence permanente de la personne

Paragraphe 2 - La détermination du domicile

On peut imaginer en théorie, deux grands systèmes possibles :


Dans un premier système, le critère de détermination du domicile serait un critère formel. Par
exemple, le fait que l'on soit inscrit sur un registre spécial tenu dans une commune.L
Dans un second système au contraire, le critère sera purement matériel ; le domicile serait le
centre réel des intérêts de la personne.
- Le premier système a l'avantage de la sécurité, mais, a l'inconvénient de recouvrir des
situations fictives.
- Le second système a l’avantage de coller à la réalité.
Dans le droit français, c'est le second système qui est appliqué. Le domicile sera donc le lieu du
principal établissement.
En principe, une personne fixe librement le lieu de son domicile appelé domicile volontaire. (A)
Mais, il y a de nombreux cas dans lesquels on n'a pas le choix, parce que la loi impose, attribue
un domicile à certaines personnes : le domicile est alors dit légal. (B)
Voyons tout d'abord le domicile volontaire.
A- Le domicile volontaire
B- Le domicile légal
1- Les domiciles de fonction
2- Les domiciles de dépendance

Paragraphe 3 - Les caractères du domicile

Trois caractères sont attachés au domicile :


- le domicile est obligatoire
- le domicile est unique
- le domicile est fixe.
A- Le caractère obligatoire du domicile
B- L'unité du domicile
C- La fixité du domicile
Chapitre 3 : L'état civil des personnes

On peut définir l‘état civil des personnes comme l‘ensemble des qualités des personnes que la
loi prend en considération pour y attacher des effets de droit ( c'est la situation juridique, le
statut juridique d'une personne).
Ces qualités sont : la nationalité, l'âge, le sexe, la situation matrimoniale (marié ou Célibataire).
Ces qualités semblent être de deux sortes :
- D‘abord, elles résultent de la situation occupée par une personne dans le groupe, dans la
nation : c'est ce qu'on appelle l'état politique de la personne.

- Elles découlent aussi de la situation dans la famille (est-on marié, a-t-on des enfants ?). Cette
situation est appelée l'état familial.
Dans les conceptions anciennes, l'état d'une personne se réduisait à cela : les seuls actes d'état
Civil étaient les actes de naissance, de mariage, de décès.
Aujourd'hui, la notion d‘état à tendance à s'élargir et on y comprend ce que l'on appelle l'état
individuel.
Par exemple, le sexe, l'âge, la capacité, l'état de divorcé, etc.
L'état des personnes doit être protégé de façon vigilante avec des précautions particulières à
deux niveaux :
- Tout d'abord au niveau de la constitution de l'état. Bien souvent l'état d'une personne sera
établi ou contesté par une action en justice.
Par exemple, un enfant né de parents inconnus les découvre et fait établir sa filiation par
jugement. Au contraire, un père peut désavouer un enfant qu'il n'estime pas être de lui. Pour
détruire cet état, il faut une action d'état en justice.
- Ensuite, cette protection de l'état des personnes doit se manifester au niveau de la preuve de
l'état.
Il y a un système utilisé appelé l'état civil. Le service de l'état Civil a pour fonction d'établir la
preuve de l'état d'une personne entraînant deux (02) questions :
- Comment se constitue l'état Civil ?
- Comment le constate-t-on ?
Section 1 - La constitution de l'état civil : Les actions d'état
Ce sont des actions en justice destinées à obtenir un jugement pour établir ou pour modifier
l'état d‘une personne.
Il y a deux grandes catégories d‘action d'état : Les actions déclaratives d'état et les actions
constitutives d'état.
Les actions déclaratives d'état
Elles aboutissent à un jugement déclaratif. Elles tendent à faire constater par le tribunal, une
situation juridique préexistante. Ces actions déclaratives se subdivisent en deux : Les actions en
réclamation d'état et les actions en contestation d'état.
- Les actions en réclamation d'état visent à faire reconnaître un état non officiellement établi.
Par exemple, l'enfant qui est né de père et mère inconnus, s'il retrouve ses parents mariés peut
introduire une action en réclamation d'enfant légitime.
- Quant aux actions en contestation d'état, elles visent à détruire un état apparent. Par exemple,
le mari agit en désaveu de l'un de ses présumés enfants.
Les actions constitutives d'état
Elles ont pour but un jugement constitutif. L'action constitutive d'état tend à créer une situation
juridique nouvelle.
Par exemple, la demande en divorce, en séparation de corps ou la demande d‘homologation
d'une adoption. En stricte logique, les actions d'État doivent être distinguées des actions en
rectification d'un acte de l'état Civil.
- Une action d‘état entraîne une modification de l'état civil, elle cherche à modifier l'état.
Au contraire, les actions en rectification d'état visent à réparer une erreur commise dans l'acte
de l'état civil. Mais d'étudier l'autorité des jugements d'état, voyons d'abord les caractères
généraux des actions d'état.
Paragraphe 1 - Les caractères généraux des actions d'état
Les actions d'état doivent être soumises à un régime protecteur de l'individu. Les actes d'état
doivent être de la compétence exclusive des juridictions Civiles. 
Si une question d'état vient à se poser devant un autre tribunal, très souvent celui-ci ne pourra
pas la trancher, il s'agira d'une question préjudicielle.
Les actions d'état présentent trois (03) caractéristiques traditionnelles ; elles sont :
- personnelles
- indisponibles
- imprescriptibles.
A- Le caractère personnel des actions d'état
B- L'indisponibilité des actions d'état
C- L'imprescriptibilité des actions d'état
Paragraphe 2 - L'autorité des jugements d'état
La question qui se pose est de savoir si les jugements d‘état ont une autorité relative ou absolue
de la chose jugée.
L‘autorité du jugement est dite relative si le jugement s'impose uniquement aux personnes qui
étaient présentes ou représentées au procès, parce que ces personnes ont pu se défendre.
Prenons l'exemple d‘un jugement en divorce : va-t-on dire que le conjoint divorcé par rapport à
son ex-époux est divorcé et par rapport aux autres personnes est toujours mariées ?
En matière de jugement d'état, la tendance est de fait admettre l'autorité absolue de la chose
jugée : c'est-à-dire que les jugements d'état seront opposables à tous.
Ce principe de l‘autorité absolue a toujours été admis sans discussion dans les jugements
constitutifs d'état (création d'une situation juridique nouvelle).
Il y a eu beaucoup plus d‘hésitation dans le cas des jugements déclaratifs ; mais il est admis en
doctrine et en jurisprudence que ces jugements déclaratifs ont eux aussi l'autorité absolue de
chose jugée.
La loi sur l‘État Civil ne dit pas que tous les jugements déclaratifs ont une autorité absolue, mais
elle le dit à propos de certains d'entre eux.
Ainsi, par exemple, selon l'article 68 al 3, les jugements déclaratifs de décès sont opposables
aux tiers.
L'article 83 admet, à propos des jugements supplétifs d'état Civil, une voie de recours
particulière que l'on appelle la tierce opposition. C'est la voie de recours qui permet à un tiers
non partie au procès de s'attaquer à la décision qui lui porte préjudice, parce que ce jugement
lui est opposable.
Si on admet la tierce opposition, c'est bien le signe que le jugement avait autorité absolue de la
chose jugée.
Enfin, comme les actions d'état ont un caractère personnel, aucune autre personne ne peut
contester l'état reconnu par le jugement déclaratif ; il en résulte que la situation reconnue
s'impose à tous par ce fait.
Mais comment va-t-on constater cet état ? C'est à cette interrogation que nous allons répondre
dans la section 2.
Section 2 - La constatation de l'état civil : Les actes d'état civil
Les actes d'état civil sont des actes écrits, reçus et rédigés par le service de l'état Civil. Ces actes
ont pour but la constatation officielle des faits et des actes pouvant affecter l'état des
personnes.
L'état civil est une vieille institution française qui, au départ, avait des raisons religieuses : c'était
une institution religieuse. Elle a été sécularisée et généralisée en France, et par la suite,
exportée vers les colonies. Mais, elle ne concernait, dans les colonies, que les personnes
soumises au statut français. En Côte d'Ivoire, c'est le législateur qui a généralisé l'état civil par la
loi du 7 octobre 1964 relative à l'état Civil.
Nous allons voir d'abord, comment l'état Civil a été organisé en Côte d'Ivoire et ensuite, quels
sont les actes d'État Civil.
Paragraphe 1 - L'organisation de l'état civil
L‘état civil est un service public qui est confié à la fois à des autorités administratives et aux
autorités judiciaires.
L'organisation de l'État Civil en Côte d'Ivoire repose sur 3 éléments :
- une division territoriale
- un personnel
- des documents.

A- La division territoriale de l' état civil


B- Le personnel de l'état civil
C- Les documents de l'état civil
1- Les registres
2- Le livret de famille

Section 2 - Les actes d'état civil


Il y a trois catégories d'actes d'état Civil proprement dit :
-Les actes de naissance 
- Les actes de mariage
- Les actes de décès.
Ces actes d'état civil obéissent à un formalisme important qui justifie l'importance de la fonction
qu'ils jouent. 
A- le formalisme des actes d'état civil 
1- les règles normales
a- Les règles communes à tous les actes de l'état Civil
b- Les règles spéciales à chaque catégorie d'acte d'état Civil

2- Les mécanismes de suppléance


a- Le défaut d'acte
b- La destruction de l'acte 

3- La méconnaissance des règles de forme


a- Les sanctions
b- La rectification des actes d'état Civil
B- La fonction des actes de l'état Civil
1- Les actes de l'état Civil, éléments de publicité 
2- La force probante des actes d'état Civil
Titre II : Les attributs des personnes physiques
S'interroger sur les attributs des personnes physiques, consiste à rechercher, dans un premier
temps, quels sont les droits de ces personnes. Mais il faut aussi rechercher si ces droits ne
comportent pas de limites, à savoir l'incapacité.
Sous-titre I : Les composantes des droits des personnes physiques
Toute personne, quelle qu'elle soit, possède un certain nombre de droits. Ce sont des attributs
de sa personnalité juridique ; ce sont des conséquences qui découlent de la reconnaissance par
la loi, de sa personnalité juridique.
Pour étudier ces droits, il faut distinguer les droits extra-patrimoniaux des droits patrimoniaux.

Chapitre 1 : Les droits extra-patrimoniaux


Les droits extra-patrimoniaux sont attribués à toute personne physique. Ils sont inhérents à la
personnalité juridique des personnes physiques. L'on peut dire globalement que les droits extra-
patrimoniaux ne sont pas liés à la notion d'argent.
Ce sont des droits qui ne sont pas directement évaluables en argent, d'où leur nom de droits
extra-patrimoniaux, c'est-à-dire qu‘ils ne font pas partie du patrimoine d'une personne.
Section 1 - Les différents droits extra-patrimoniaux
Ces droits sont multiples. L'on trouve dans cette catégorie aussi bien le droit à l'image, le droit
au respect de la vie privée que le droit d‘aller et venir, le droit de travailler, etc.
Pour étudier ces différents droits, il faut les classer. La classification principale consiste à
opposer ces droits selon qu‘ils sont exercés par l'individu dans ses rapports avec la collectivité
(rapport de droit public) ou selon qu'ils sont exercés dans ses rapports avec d'autres particuliers
(rapport de droit privé). Cela revient à dire que les droits extra-patrimoniaux peuvent être soit
des droits publics et politiques, soit des droits privés ou droits de la personnalité.
Paragraphe 1 - Les droits publics et politiques de la personne physique
On peut parler indifféremment des droits de l'Homme ou des droits politiques de l'individu.

A- La consécration juridique des droits de l'Homme


B- Le contenu juridique des droits de l'homme

C- Les conséquences civiles des droits de l'homme

Paragraphe 2 - Les droits privés de la personne physique ou droits privés de la


personnalité
Ces droits privés de la personnalité ont pour but la protection de l'individualité de la personne.
Ce sont des droits difficiles à caractériser, car le code civil n‘en parle pas. Il s’agit d'une
construction doctrinale qui remonte au début XXe siècle et qui a été consacrée par la
jurisprudence.
En droit ivoirien, il n'existe toujours pas de textes droits de la personnalité. Mais en France,
depuis la loi du 17 août 1970 relative à la protection de la vie privée, il existe un texte sur cette
question contenu dans le nouvel article 9, du code civil, non applicable en Côte d'Ivoire. Malgré
l'absence de textes, les droits privés de la personnalité existent tout même.

Quels sont ces droits privés de la personnalité ?


La délimitation varie suivant les auteurs. On peut cependant retenir que ce sont :
- d'une part, tous les droits qui ont trait à la protection de l'intégrité physique d'un individu, de
son vivant ou après sa mort.
- d'autre part, tous les droits qui ont trait à la protection de la personnalité civile, c'est-à-dire à
la protection des éléments d'identification de la personne ( nom, état civil, etc.)
Il y a par ailleurs les droits qui ont pour but, la protection de la personnalité morale de
l‘individu ; on a parlé aussi du droit à l'intégrité morale.
- Enfin, on y inclut les droits qui ont pour objectif la protection de l'intégrité de la personnalité
intellectuelle, c'est-à-dire le droit sur les œuvres de l'esprit.
On n'examinera ici que les deux derniers aspects :

- Le droit à l'intégrité morale

- Le droit sur les œuvres de l'esprit.

A- Les droits à l'intégrité morale


1- Le droit à l'honneur
2- Le droit au respect de la vie privée
a- L'existence du droit
b- Les sanctions du droit
3- Le droit à l'image

B- Les droits sur les œuvres de l'esprit

Section 2 - Le régime juridique des droits de la personnalité


Les droits de la personnalité ont certains caractères (paragraphe l) et la violation de ces droits
est assortie de certaines sanctions (Paragraphe Il).
Paragraphe 1 - Les caractères
Il faut retenir deux points communs ; les droits de la personnalité sont :
des droits attachés à la personne, c'est-à-dire qu'ils naissent et disparaissent avec la personne,
et ne sont pas transmis aux héritiers du patrimoine. (à titre comparatif : Civ 1re 14 déc. 1999 ;
Bull. Civ. I, n°345 ; D. 2000. 372 note Beignier ; Civ. 2e 8 juillet 2004 ; Bull. Civ. lI. n° 390 ; R.P.
250 ; D. 2004 ; R. 2088 ; Civ. 2e 20 nov. 2003 ; Bull. Civ. II. n°354.).
Cependant, il y a deux exceptions : pour l‘atteinte de l'honneur et pour le droit sur les œuvres
de l’esprit ; les héritiers ont le droit de protéger l'honneur de l'ascendant. Ils recueillent
également le droit moral sur les œuvres de l'esprit de leurs auteurs.
des droits extra-patrimoniaux, c'est-à-dire qu'ils sont hors du commerce juridique. 
Cela comporte trois conséquences :
- Ces droits sont imprescriptibles, c‘est-à-dire qu'ils ne s'éteignent ni ne s'acquièrent par
l'écoulement du temps.
- Ces droits ne peuvent pas faire l'objet de contrat
- Ces droits ne peuvent pas être saisis par les créanciers.
Le principe selon lequel ces droits ne peuvent pas faire l'objet de contrat n’est pas d'application
absolue.
En effet, certaines conventions relatives à l'intégrité physique sont valables. Les conventions qui
portent sur une atteinte légère et non définitive au corps.
Les conventions conclues conformément aux règles de l'art médical pour la santé de l’intéresse
lui-même.
Les conventions conclues dans un but socialement utile (Exemple : le don de sang).
Les caractères attachés aux droits de la personnalité n‘ont d'intérêt que si la lésion, la violation
de ces droits est sanctionnée. Qu'en est-il des sanctions ?
Paragraphe 2 - Les sanctions
Ces droits peuvent être sanctionnés pénalement lorsqu'un texte pénal le prévoit. Mais surtout
le non respect de ces droits peut être sanctionnée sur le terrain du droit civil.
La sanction principale est la réparation du dommage causé par la lésion du droit.
La sanction accessoire, c‘est la cessation de l'atteinte portée au droit.
Ces sanctions civiles sont fondées sur l'article 1382 du code civil qui édicte le régime général de
la responsabilité civile.
Après l‘étude des droits extra-patrimoniaux, voyons maintenant l'autre composante des droits
des personnes physiques, c'est-à-dire les droits patrimoniaux.
Chapitre 2 : Les droits patrimoniaux
À la différence des droits extra-patrimoniaux, les droits patrimoniaux ont une valeur pécuniaire.
Ce sont des droits qui sont directement évaluables en argent, les droits patrimoniaux
regroupent deux grandes catégories de droits :
- les droits réels, d'une part
- les droits personnels, d'autre Part.
Mais, tous les droits patrimoniaux forment un ensemble que l‘on appelle le patrimoine. Avant
donc d'étudier le patrimoine synthèse des droits patrimoniaux, analysons d'abord les différents
droits patrimoniaux.
Section 1 - L'analyse des différents droits patrimoniaux
Les systèmes juridiques fondés sur le code civil, connaissent une distinction fondamentale entre
les droits réels d'une part et les droits personnels d'autre part.
Paragraphe 1 - La définition du droit réel et du droit personnel
A- Le droit réel
1- Les droits réels principaux
2- Les droits réels accessoires
B- Le droit personnels

Paragraphe 2 - La comparaison entre le droit réel et le droit personnel


De prime abord, il y a des différences fondamentales entre ces deux catégories de droit (A).
Mais ces différences sont atténuées par l'existence de catégories intermédiaires (B).
A- Les différences

B- Les rapprochements entre les deux droits


Section 2 - La synthèse des droits patrimoniaux : le patrimoine
Le patrimoine est l'ensemble des biens et obligation d‘une personne, envisagé comme formant
un tout : c'est ce qu'on appelle une universalité de droits. Le mot "patrimoine" n'est
pratiquement pas utilisé dans le code civil. On y fait allusion à l'article 2092 du code civil.
Cet article suggère que les biens d'une personne forment un tout et que cet ensemble répond
également des dettes de la personne. C'est à partir de ce texte que la doctrinal élaboré la
théorie du patrimoine qui définit la composition du patrimoine (Paragraphe 1) et détermine les
caractères de celui-ci (Paragraphe 2).
Paragraphe 1- La composition du patrimoine
Tout patrimoine est nécessairement composé de deux éléments : un actif et un passif.
- L‘actif comprend tous les biens de la personne : les biens corporels, c'est-à-dire les choses
matérielles, mais aussi les biens incorporels, c'est-à-dire les droits patrimoniaux de la personne
ou les droits évaluables en argent.
- Le passif comprend toutes les dettes, généralement toutes les charges d‘une personne.
Mais le patrimoine reste distinct des éléments qui le composent : c‘est une universalité, une
enveloppe.
Il en résulte plusieurs conséquences :
1) Le patrimoine demeure toujours malgré le changement des éléments qui le composent.
2) Les deux éléments (actif-passif) sont liés, en ce sens que l'actif du patrimoine répond
nécessairement du passif. Le passif est indissociable de l'actif.
3) Toute transmission du patrimoine s'entend de la transmission à la fois des biens et des
dettes, de l'actif et du passif. L'importance du patrimoine ainsi défini dans sa composition
conduit à reconnaître au patrimoine des caractères spécifiques (Paragraphe 2).
Paragraphe 2 - Les caractères du patrimoine
Le caractère principal du patrimoine est le lien avec la personnalité :
- Le patrimoine est une émanation de la personnalité.
Il en résulte que seules les personnes ont un patrimoine.
Mais il peut s'agir de personne physique ou morale (nous verrons plus tard ce qu'est une
personne morale).
Toute personne à un patrimoine, même si ce patrimoine est vide.
En plus du caractère principal (lien avec la personnalité), le patrimoine présente deux caractères
: l'incessibilité et l'indivisibilité du patrimoine.
Le patrimoine est incessible. Cela signifie que le patrimoine d'une personne vivante est
intransmissible.
Le patrimoine d'une personne physique ne peut être transmis qu'à sa mort. La transmission est
alors organisée par la loi.
Elle relève du droit des successions.
Les héritiers vont alors recueillir non seulement les éléments actifs du patrimoine, mais aussi les
éléments passifs de celui-ci.
Le second caractère dérivé du patrimoine, c'est son indivisibilité. Le patrimoine est indivisible,
c'est-à-dire qu'une même personne ne peut avoir qu'un seul patrimoine.
Ce qui veut dire qu'on ne peut pas avoir deux patrimoines.
S'il apparaît en définitive que des droits tant extra-patrimoniaux que patrimoniaux sont
attribués aux personnes physiques, et cela, à cause de la personnalité juridique qui leur ait
reconnu, force est de constater que ces droits des personnes physiques rencontrent des limites.
Ce qui conduit au sous-titre II.
Sous-titre II : Les limites aux droits des personnes physiques : Les incapacités
En étudiant les droits des personnes physiques, nous avons constaté que ces droits étaient liés à
la personnalité juridique.
Mais, la personnalité juridique n‘est pas suffisante. En effet, une personne, bien qu'ayant la
personnalité juridique, peut être déclarée inapte à acquérir ou à exercer ces droits.
Il faut donc en plus de la personnalité juridique, la capacité juridique qui est un élément
fondamental du droit des personnes.
La capacité juridique se définit comme l'aptitude à détenir des droits ou des obligations, et à les
exercer.
En principe, la capacité juridique est la règle, et les incapacités sont les exceptions. Mais avant
d‘étudier la situation exceptionnelle où des personnes physiques sont déclarées incapables,
nous allons consacrer une section préliminaire aux généralités sur les incapables.
Section préliminaire - Généralités sur les incapacités
Les incapacités sont diverses. Aussi convient-il d'abord de les classifier et rechercher leurs
fondements avant de s'interroger sur les remèdes éventuels à ces incapacités.
Paragraphe 1 - Classification et fondements des incapacités
Le droit des incapacités repose sur une distinction fondamentale : incapacité de jouissance et
incapacité d'exercice.
Cette première distinction peut recouvrir une seconde distinction entre les incapacités au
niveau général qui concernent tous les actes et les incapacités spéciales qui ne visent que
certains actes déterminés.
Quant aux fondements des incapacités, ils sont divers : tantôt les incapacités apparaissent
comme des mesures de protection de l'incapable, tantôt, il s'agit de mesures de défense envers
l'auteur de l'acte.

A- Les incapacités de jouissance

B- Les incapacités d'exercice

Paragraphe 2 - Les remèdes aux incapacités


Lorsqu'une personne est incapable, on peut intervenir à deux niveaux :
- de manière préventive par l'organisation de la protection de l‘incapable,
- a posteriori par des mesures répressives, par des sanctions lorsque l'incapable aura agi seul.

A- Les mesures préventives


1- La protection de l'incapable suppose donc un choix entre un mécanisme de représentation et
un mécanisme d'assistance
2- Il y a en effet une échelle des actes juridiques

B- Les mesures répressives


Chapitre 1 - L'incapacité du mineur
En droit ivoirien, le statut de la minorité résulte de la loi de 2019. Dans cette loi, la majorité est
fixée à l'âge de 18 ans. (Article 1)
Il en résulte que tous les individus n'ayant pas atteint cet âge sont considérés comme des
mineurs. Les mineurs sont, en raison de leur âge, placés dans une situation particulière : ils sont
incapables au sens juridique du terme.
Pour étudier cette incapacité, il convient de voir :
- L'organisation de la protection du mineur (Section 1)
-La condition juridique du mineur (section 2).
Section 1 - L'organisation de la protection du mineur
- Dans la majorité des situations, le mineur a au moins l'un de ses deux parents. Dans ce cas, sa
protection juridique repose sur deux institutions qui se combinent. Il s'agit de l'autorité
parentale et de l'administration légale.
- Dans les cas plus rares où le mineur n'a plus de parents, ou lorsque ceux-ci sont dans
l'impossibilité d'exercer leurs droits, la protection du mineur repose sur un système beaucoup
plus compliqué qui est celui de la tutelle.
Sous-section 1- Le système normal : L'autorité parentale et l'administration légale
L'autorité parentale est un ensemble de pouvoirs conférés aux parents, conjointement aux père
et mère, sur la personne et les biens des enfants mineurs.
L'autorité parentale repose sur un double fondement :
- Elle répond aux besoins de protection du mineur.
- Par ailleurs, les parents ont une vocation naturelle à exercer cette protection.
L'autorité parentale, en tant qu‘institution, est fort ancienne : elle existait en droit romain sous
l’appellation de l'autorité parentale.
Le législateur ivoirien l'a réglementé en détail dans la loi du 3 août 1970 relative à la minorité.
Signalons que le législateur français a quant à lui, remplacé dans la loi du 4 juin 1970, la
puissance paternelle par l'autorité parentale qui appartient aux deux parents, au couple. Ce
changement de la puissance paternelle en autorité parentale s'est opéré avec la nouvelle loi
ivoirien de 2019 sur la minorité.
Paragraphe 1 - L'attribution de l'autorité parentale
La loi ivoirienne de 2019 pose des règles normales d'attribution ; ces règles sont susceptibles
d'aménagement.

A- Les règles normales d'attribution


1- Les enfants soumis à l'autorité parentale (Art 1)
2- Les parents titulaires de l'autorité parentale (Art. 3)

B- Les modifications des règles légales d'attribution


1- Les aménagements de l'autorité parentale

a- L'assistance éducative
b- La délégation de l'autorité parentale
2- La déchéance et le retrait partiel des droits de l'autorité parentale
Paragraphe 2 - Les attributs de la l'autorité parentale
Ces attributs sont énumérés par l'article 4 de la loi de 2019 ; ils sont de deux ordres :
- les uns concernent la personne même de l'enfant,
- les autres sont relatifs au patrimoine de l'enfant.

A- Les attributs relatifs à la personne de l'enfant


1- La garde et la surveillance de l'enfant
2- L'entretient et l'éducation de l'enfant

B- Les attributs relatifs aux biens de l'enfant


1- Le droit d'administrer les biens de l'enfant

a- Les règles communes aux deux formes d'administration légale


b- Les règles particulières à chacune des deux formes d'administration
2- Le droit de disposer des revenus de l'enfant
Sous-section 2 : Le système exceptionnel : La tutelle
C‘est un système de protection de l'enfant. Exceptionnellement, l'on y a recours lorsque les
parents ne sont pas en mesure d‘assurer l'autorité parentale et l'administration légale. 
Nous étudierons donc l'organisation de la tutelle (PARAGRAPHE I) et son fonctionnement
(PARAGRAPHE II).
Paragraphe 1 - L'organisation de la tutelle
Comment s’ouvre et prend fin la tutelle ?
A- Ouverture et fin de la tutelle
1- Les cas d'ouverture

a- L’ouverture de plein droit de la tutelle


b- L'ouverture facultative de la tutelle
2- La fin de la tutelle
B- Les organes de la tutelle
1- Les organes étatiques
2- Les organes familiaux
a- Le tuteur
- La dévolution de la charge tutélaire
- Les caractères de la charge tutélaire
b- Le conseil de famille
- La composition
- Le rôle du conseil de famille
- Le fonctionnement du conseil de famille

Paragraphe 2 - Le fonctionnement de la tutelle


Ce fonctionnement est régi par les articles 88 et suivant de la loi. Les pouvoirs accordés aux
organes de la tutelle son de deux ordres :
- Les uns concernent la personne même du mineur,
- Les autres sont relatifs aux biens du mineur.

A- Tutelle et personne du mineur

B- Tutelle et biens du mineur

Section 2 - La condition Juridique du mineur


La condition juridique du mineur varie selon qu'il est émancipé ou non.
Paragraphe 1 - La situation du mineur non émancipé
Elle ne présente un intérêt que dans l'hypothèse où le mineur a agi en dehors du système de
protection. Deux cas sont à examiner : soit le mineur a passé seul un acte juridique, soit il est à
l'origine d'un dommage, d'un fait juridique.

A- Le mineur et les actes juridiques


Dans ce domaine, il y a un principe assorti de dérogations et de tempéraments.
1- Le principe
Il est posé par l‘article 32 de la loi sur la minorité : « Le mineur est incapable d’accomplir seul les
actes de la vie civile ».
2- Les dérogations et tempéraments aux articles 33 al.2 et 34 de la loi sur la minorité

B- les faits juridiques

Paragraphe 2 - La situation du mineur émancipé


Sa situation est beaucoup plus simple puisqu'en principe, le mineur émancipé est pleinement
capable pour les actes de la vie civile. Ce principe résulte de l'article 119 de la loi de 2019 sur la
minorité qui dispose que le mineur peut conclure seul comme un majeur, tous les actes de la vie
civile ; il engage par là même sa responsabilité civile.
Mais le principe contenu dans l'article 119 de la minorité connaît deux exceptions 
légales :
- La première exception, prévue par l'article 125 de loi précitée, consiste pour le mineur
émancipé voulant faire du commerce à obtenir une autorisation spéciale émanant du titulaire
de l'autorité parentale. Cette autorisation est inscrite au registre du commerce.
- La deuxième exception légale est contenue dans l'article 126 de la loi : pour se donner en
adoption, le mineur, même émancipé, a besoin de la même autorisation que les autres mineurs.
Certaines personnes physiques, bien que n’étant plus mineures, voient cependant leurs droits
limités : il s‘agit des majeurs incapables auxquels nous consacrerons le chapitre II.
Chapitre 2 : Les incapacités des majeurs
Pour les majeurs, la règle est la capacité juridique.
L'incapacité n'est qu'une exception. S'agissant des incapacités d'exercice, elles ne frappent que
les majeurs présentant des déficiences mentales plus ou moins accentuées. Mais tous les
majeurs présentant des déficiences mentales ne sont pas placés sous un régime de protection.
Pour rendre compte de la situation des majeurs incapables, il faut donc faire la distinction
suivant que le majeur a été placé ou non sous un régime de protection.
Section 1 - Les majeurs n'ayant pas fait l'objet de mesures de protection
Ce sont les majeurs qui présentent momentanément des déficiences mentales. L'altération de
leur faculté mentale est un peu brève pour qu‘il soit nécessaire de mettre en place un système
de protection. Dans ce cas, la protection est occasionnelle et diffère selon qu‘il s'agit de faits ou
d'actes juridiques.
Paragraphe 1 - Les faits juridiques
Le problème est de savoir si un majeur qui n‘a pas conscience de ses actes peut engager sa
responsabilité civile.
En droit ivoirien, la solution est celle qui a été dégagée par la jurisprudence à partir des articles
1382 et 1383 du code civil. La faute civile nécessite deux éléments :
- un élément objectif
- un élément intentionnel.
Il en résulte que le dément n'ayant pas conscience de ses 2 actes ne peut commettre de faute
au sens de l'article 1382 et suivant du code civil. Par conséquent, les aliénés ne sont pas
responsables en droit ivoirien.
En droit français, depuis la réforme de 1968, l'article 489-2 du code civil pose le principe de la
responsabilité des déments : "celui qui a causé un dommage à autrui alors qu'il était sous
l'empire d'un trouble mental, n'en est pas moins obligé à réparation ".

Qu'en est-il des actes juridiques ?

Paragraphe 2- Les actes juridiques


Il faut supposer qu'un majeur n'ayant pas toutes ses facultés mentales conclut un contrat. Cet
acte est-il valable ?
Le principe est celui de la nullité de l'acte. En effet, pour conclure un contrat, l'article 1108 du
code civil exige que l'on donne son consentement ; or, une personne ayant perdu conscience ne
peut valablement donner un tel consentement. 
On admet que cette nullité est une nullité relative de protection. Par conséquent, seul le
dément ou aliéné pourra attaquer l'acte, et cela, dans le délai de 10 ans posé par l‘article 1304
du code Civil Par conséquent, seul le dément ou aliéné pourra attaquer l'acte, et cela, dans le
délai de 10 ans posé par l‘article 1304 du code Civil (rédaction avant réforme de 1968).
Mais, si le principe est celui de la nullité de l'acte, encore faut-il apporter la preuve de l'état
d'inconscience au moment de la conclusion de l'acte :
- Si l'individu concerné est toujours vivant, l'article 503 du code civil admet que l'on peut, par tous
moyens, apporter la preuve de la démence ou de la perte de conscience au moment de la
conclusion de l'acte.

- En revanche, si l'acte est attaqué après le décès de l’individu concerné, l'article 504 du code civil
pose le principe qu'il n'est plus possible de contester l'acte sauf si la preuve de la démence résulte
de la seule lecture de l‘acte et si une procédure avait été commencée pour placer le majeur sous un
régime de protection.
Section 2 - Les majeurs ayant fait l'objet de mesures de protection
A la différence des mineurs, la situation des majeurs incapables n‘a pas été réglementée en
droit ivoirien.
Par conséquent, ce sont les textes du code civil français dans sa rédaction originale de 1804 qui
régissent la matière (article 488 à 515 du code civil).
Le droit ivoirien diffère dorénavant du droit français puisque cet ancien système a été
abandonné en France lors de la réforme de 1968 relative aux incapables majeurs.
En droit ivoirien, il existe toujours trois systèmes de protection des majeurs incapables :
- Deux sont prévus par le code civil, il s‘agit de l'interdiction judiciaire et du conseil judiciaire.
- Le troisième système qui est le régime de l'internement a été l‘objet de la loi de 1838.
Paragraphe 1 - Le régime de l'interdiction judiciaire
Ce régime est réglementé dans les articles 489 à 512 du code civil. En droit français, cet ancien
régime est remplacé par un régime de tutelle.

A- Les conditions de l'interdiction judiciaire

B- Les effets de l'interdiction


1- L'incapacité de l'interdit
2- Le régime de protection : la tutelle
Paragraphe 2 - L'internement
Cette mesure est prévue par la loi du 30 juin 1838 qui vise en général les aliénés mentaux.

A- La procédure
1- Le placement d'office ou administratif
2- Le placement volontaire

B- La situation juridique des internés


1- Le principe de l'incapacité de l'interné
2- La gestion des biens de l'interné
Paragraphe 3 - Le conseil judiciaire
Ce système est prévu par les articles 513 et 514 du code civil. Il concerne deux catégories de
personnes :
- les prodigues, d'une part
- les faibles d'esprit, d'autre part.
Le prodigue est une personne qui a tendance à faire des dépenses qui compromettent son
patrimoine.
Le faible d'esprit est une personne dépourvue d'intelligence. La procédure du conseil judiciaire
est calquée sur celle de l'interdiction. La procédure du conseil judiciaire est introduite par un
membre de la famille.
C'est le tribunal qui nomme le conseil judiciaire.
Ce conseil judiciaire est un individu qui va aider et assister le prodigue ou le faible d'esprit, dans
la gestion de son patrimoine.
À la différence de l'interdiction, le conseil judiciaire est une procédure d‘assistance. La personne
qui est assistée par le conseil judiciaire peut accomplir seule la majorité des actes sauf les actes
les plus graves pour lesquels elle a besoin de l'autorisation du conseil judiciaire (article 513 du
code civil). Le conseil judiciaire intervient pour les actions en justice, les transactions, les
emprunts et constitutions et pour le transfert de droits réels sur les immeubles. Si l'assisté a agi
seul, la sanction est comme toujours la nullité relative de l'acte.
Rappelons que si toute personne humaine, personne physique, est aujourd’hui sujet de droit,
car il existe un autre type de personnes n’ayant pas de réalité physique que l'on appelle les
personnes morales qu’il convient à présent d'étudier dans la seconde partie de ce livre premier.

Deuxième partie : Les personnes morales

Les personnes physiques ne sont pas les seuls membres de la société. Au lieu d'agir isolement,
les individus s'unissent volontiers et constituent une multitude de groupes et de groupements.
Le droit considère certains de ces groupes ou groupements, comme formant une unité
distincte ; il les assimile à des individus. Mais, on les appelle des personnes morales pour les
distinguer des personnes physiques.
Ces personnes morales ont la personnalité juridique ; elles peuvent acquérir des biens, conclure
des contrats, ester en justice, etc.
Ce sont des sujets de droit qui ont un patrimoine propre et distinct de ceux des individus qui les
composent. Ces personnes morales possèdent des attributs extra-patrimoniaux : elles ont un
nom, un domicile, une nationalité.
Comme les personnes physiques, elles naissent, elles vivent et elles meurent.
La notion juridique de personne morale remonte au moyen-âge. Mais sous l‘ancien droit, cette
notion était peu développée.
Elle intéressait à l'époque le droit public et le droit commercial. Ce non développement de la
notion s'explique par le fait que dans le code civil, on ne traite que des personnes physiques. De
nos jours, deux constatations s'imposent s'agissant des personnes morales :
1°) On assiste à une multiplication des formes de personnes morales : on a des sociétés d'État
ou des sociétés privées, des sociétés commerciales ou civiles, des syndicats, associations, des
ordres processionnels, des partis politiques, etc.
2°) L'importance globale des personnes morales. En raison de leur nombre, de leur dynamisme,
les personnes morales dominent toute la vie politique, économique et sociale.
Au regard du droit privé, la question est celle de la situation juridique de ces groupes. Il faut
répondre à deux questions :
- Quels sont les groupements reconnus comme des personnes morales ?
- En quoi consiste la personnalité civile pour ces groupements ?
Chapitre 1 : La reconnaissance de la personnalité civile
En ce domaine, la loi joue un rôle de plus en plus important puisqu'elle reconnaît expressément
la personnalité civile à certains groupements et au contraire la refuse à d'autres.
Il faut aussi se demander si dans le silence de la loi, il peut y avoir des personnes morales.
Section 1 - La reconnaissance de la personnalité par la loi
La loi joue un double rôle :
- Elle procède à la création pure et simple de la personne morale.
- Elle reconnaît à un groupement constitué par des particuliers, la personnalité civile.
Ce double rôle correspond à la division du droit public et du droit privé.
Paragraphe 1 - Les personnes morales instituées par la loi
La création d‘une personne morale par la loi répond à un intérêt public ; l'origine étatique est
donc bla marque spécifique des personnes morales publiques. Mais, elle s'étend également à
des organismes à mi-chemin entre le droit public et le droit privé.

A- Les personnes morales publiques

B- Les personnes morales mixtes

1- Les organismes publics du secteur économique


2- Les groupements obligatoires du secteur professionnel
Paragraphe 2 - Les personnes morales instituées par la volonté de l'homme
Des particuliers se regroupent. Ils ne peuvent par conséquent donner naissance qu'à des
personnes privées. Ils ne peuvent par conséquent donner naissance qu'à des personnes privées.
Les personnes morales de droit privé sont de deux sortes :
- Soit, il s'agit de groupement d'individus,
- Soit, il s'agit de groupements de biens.
A- Les groupements d'individus
1- Les personnes morales à but lucratif
2- Les personnes morales sans but lucratif

B- Les groupements de biens

Section 2- La reconnaissance de la personnalité civile en dehors de la loi

Existe-t-il des personnes morales en dehors des catégories reconnues par la loi ?
La réponse à cette question a suscité une controverse doctrinale sur la nature de la personnalité
morale.
Paragraphe 1 - La controverse doctrinale
Plusieurs thèses ont été soutenues quant à la nature de la personnalité morale. Parmi ces
thèses, l'on peut isoler la thèse dite négative de la personnalité morale. Certains auteurs ont
purement et simplement nié la notion de personnalité morale comme constituant une catégorie
juridique autonome.
Planiol considérait que la personne morale recouvrait en réalité la notion de propriété
collective. Il suffisait de dire que les biens d'un groupement appartiennent collectivement aux
membres du groupement, sans qu'il ne soit besoin de faire appel à la notion de personne
morale.
L'explication de Planiol est contestable. Elle ne correspond nullement au droit positif, et elle
occulte les attributs extra-patrimoniaux de la personne morale.
Si on laisse de côté, cette théorie négative, les auteurs se partagent entre deux grandes
tendances :
- certains soutiennent la thèse dite de la fiction,
- d'autres, au contraire, soutiennent la thèse dite de la réalité.

A- La thèse de la fiction de la personnalité morale

B- La thèse de la réalité de la personnalité morale

Paragraphe 2 - La solution du droit positif


Le droit positif consacre la thèse de la réalité. Mais il admet certaines limites à cette thèse.

A- La consécration des thèses de la réalité


B- Les limites de la thèse de la réalité
1- Par rapport aux personnes physiques
2- Par rapport au législateur
Chapitre 2 - Le régime juridique des personnes morales
Il peut être dégagé pour les personnes morales reconnues par la loi, car celles-ci obéissent à des
règles communes et spécifiées par les textes.
On se demandera comment se créent et disparaissent les personnes morales  (Section I) et
comment elles s'organisent et fonctionnent (Section II)
Section 1 - Création et disparition des personnes morales
Paragraphe 1 - La constitution des personnes morales
La création d'une personne morale implique une activité juridique complexe faite d'une série
d'actes qui peuvent se succéder pendant un laps de temps assez long.
Les personnes physiques qui s'occupent de sa création sont appelées les fondateurs.
Ces fondateurs doivent suivre au moins deux séries de règles : l'acte initial de constitution et des
formalités supplémentaires.

A- L'acte initial de constitution

B- Les formalités supplémentaires

Paragraphe 2 - La disparition des personnes morales


Les personnes morales ont une vocation théorique à durer indéfiniment.
Exemple : l‘État.
Cette perpétuité n'est acceptable que si des adaptions peuvent avoir lieu. Ainsi, on admet des
transformations au sein de la personne morale. On peut aussi modifier les personnes morales.

Par exemple : modification sans changer la forme ni l’objet social de la société.

A- Les causes de la disparition

B- Les conséquences de la disparition

Section 2 - Organisation et fonctionnement des personnes morales


Paragraphe 1 - Les principes d'organisation
L'organisation interne des personnes morales varie selon le type de personne morale. Par
exemple, une société n'est pas organisée de la même façon qu'une association.
Mais, on retrouve deux principes d'organisation :
— le principe d'autonomie
— le principe de division du travail

A- Le principe d'autonomie

B- Le principe de division du travail


1- L'organe délibérant
2- L'organe exécutif
Paragraphe 2 - Le fonctionnement des personnes morales
Les personnes morales bénéficient de la personnalité juridique pour pouvoir fonctionner.
Comme une personne physique, la personne morale est un sujet de droit, donc autonome.
Cette personnalité juridique lui permet d'avoir les moyens de son autonomie. Mais cette
personnalité juridique comporte une limite contenue dans le principe de spécialité.

A- Les moyens de l'autonomie : La personnalité civile des personnes morales


1- L'aptitude à être titulaire de droit

a- Le patrimoine de la personne morale


b- Les aptitudes extra-patrimoniaux de la personne morale
2- L'aptitude à exercer les droits

B- Les limites de l'autonomie des personnes morales : Le principe de spécialité

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