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Y-a-t-il une définition légal de la famille ? Dans le Code civil : NON. D’où l’intérêt d’une approche
d’abord sociologique.
Famille = phénomène social, groupement de personnes qui n’est pas doté de personnalité juridique.
Il y a des liens entre les membres de cette famille (liens de sang ou liens de droits, juridiques = parce
que la loi les a uni, ou liens d’affection). A partir de ces liens, créer des sous-ensembles. Cercle
familial : famille minimum : le couple ; on peut augmenter le groupes avec les parents, les alliés
(frères et sœurs), version élargie inspirée du droit romain (étrangers).
Difficile d’avoir un cadre fixe. Défini selon la finalité (famille en droit successoral différent de celle
définie pour les prestations sociales). Matière successorale : important= la famille élargie. En matière
de prestation familiale (sécurité sociale par exemple) : relations parents-enfants.
Définition doctrinale (large) : la famille est un groupe de personne uni par des rapports de parenté
ou d’alliance et qui ne sera pas doté de la personnalité juridique (qui n’a pas de capacité juridique).
2) Famille élargie.
C’est la famille recomposée.
INSEE sur des études de 2011 publié en 2015 : 32 millions de personnes majeures déclarés être en
couple (16% où il y a un mariage mixte (un français et un conjoint étranger ; et 3% : un français et un
étranger qui est hors de l’union européenne) ; 73,1% étaient un couple marié ; 22,6% vivent en
concubinage ; 4,3% : PACS => (moyenne d’âge de 48 ans). Le mariage est la forme la plus rependue
car c’est la forme la plus ancienne. Pour des couples de moins de 25 ans : 84% vivent en
concubinage.
Sur les 32 millions de couple, seul 0,6% sont en union de même sexe. Sur ces couples homosexuels,
60% sont des hommes. (Moyenne d’âge de 40 ans). Sur ces 0,6%, seulement 1% vivent avec un
enfant. 200.000 mariage gays déclarés (60% hommes/40% femmes/moyenne d’âge de 40 ans).
I) L’existence du concubinage.
A) La notion.
Absente du code civil jusqu’à une réforme du 15 novembre 1999 (réforme sur le PACS) : introduction
de l’article 515-8 avec un chapitre unique.
Le concubinage est une union de fait, caractérisée par une vie commune présentant un caractère de
stabilité et de continuité, entre deux personnes, de sexe différent ou de même sexe, qui vivent en
couple.
Cette définition reprend une approche défendue par la jurisprudence qui s’était développé depuis
une cinquantaine d’année. Conseil const. souligne que la loi s’applique aux couples de même sexe.
Condition d’hétérosexualité disparue récemment. Il était refusé jusque dans les années 90 que le
concubinage soit homosexuel : réforme introduite en 1999. Affaire de la Chambre Sociale du 11
9 novembre 1999 : le Conseil Constitutionnel a défini la vie commune comme pas seulement une
communauté d’intérêt et une simple cohabitation, elle suppose outre une résidence de couple une
vie de couple.
3) L’acte de notoriété.
Signé à postériori, il va qualifier à postériori une situation, soit formé par un juge d’instance, soit par
un notaire. C’est un constat de la situation qui a existé entre deux personnes (avec des témoins). On
va constater l’existence d’une vie commune. Surtout utilisé dans les affaires de filiation.
Donc principe d’égalité renforcé par une loi du 4 mars 2002 qui fait rentrer le terme de
coparentalité, c’est-à-dire partage de l’autorité parentale, et plus de distinction entre
mariage et concubins.
Mais quand on est marié, si on a des enfants c’est supposé être les nôtres donc automatique
et pas la même chose pour les concubins : il faut la reconnaissance du père et de la mère. Si
la reconnaissance ne se fait pas en même temps, les droits ne seront pas les mêmes, et
l’article 372 du CC traite du problème de reconnaissance différé. Alors besoin d’un
déclaration conjointe.
Toutefois, lorsque la filiation est établie à l'égard de l'un d'entre eux plus d'un an après la naissance d'un enfant
dont la filiation est déjà établie à l'égard de l'autre, celui-ci reste seul investi de l'exercice de l'autorité
parentale. Il en est de même lorsque la filiation est judiciairement déclarée à l'égard du second parent de
l'enfant.
L'autorité parentale pourra néanmoins être exercée en commun en cas de déclaration conjointe des père et
mère adressée au directeur des services de greffe judiciaires du tribunal de grande instance ou sur décision du
juge aux affaires familiales.
Reconnaissance prénatale pour ne pas que la mère accouche sous X par exemple.
A peine de nullité, le congé donné par le bailleur doit indiquer le motif allégué et, en cas de reprise, les nom et
adresse du bénéficiaire de la reprise qui ne peut être que le bailleur, son conjoint, le partenaire auquel il est lié
par un pacte civil de solidarité enregistré à la date du congé, son concubin notoire depuis au moins un an à la
date du congé, ses ascendants, ses descendants ou ceux de son conjoint, de son partenaire ou de son concubin
notoire.
Exemple : Civ 1ère 29 nov. 1977 (Defrénois 1978, 31827, p. 1129). Et Civ 1ère 10 oct. 95 n° 93-20300 :
lorsque l’on abandonne son concubin du jour au lendemain et qu’on le laisse dans le besoin. Même
chose en matière de fiançailles.
La jurisprudence a requalifié la vie de famille de « société » pour aider les concubins. C’est une
société créée de fait, donc qui existe dans la réalité. Ce sont des requalifications juridiques d’une vie
de couple, le couple a agi comme s’ils avaient été des associés dans une société. Ils ont eu à la base la
volonté de s’associer (affectio societatis), des apports (argent, bien ou force de travail) qui a été mis
en commun, et ils ont partagés tous les deux les bénéfices (intention de partager aux bénéfices
Arrêt de la Chambre Commerciale : du 23 juin 2004 n° de pourvoi 01-10106. L'existence d'une société
créée de fait entre concubins, qui exige la réunion des éléments caractérisant tout contrat de société,
nécessite l'existence d'apports, l'intention de collaborer sur un pied d'égalité à la réalisation d'un projet
commun et l'intention de participer aux bénéfices ou aux économies ainsi qu'aux pertes éventuelles
pouvant en résulter. Ces éléments cumulatifs doivent être établis séparément et ne peuvent se déduire les
uns des autres.
Arrêt contre la qualification : Civ 1ère 20 janvier 2010 n° 08-13200 car le couple n’avait mis en
commun que des ressources pour acheter un bien immeuble. Donc pas caractéristique de la Société.
Le quasi-contrat (contrat pas voulu) permet de régler le partage de biens grâce à la technique de
l’enrichissement sans cause. Remboursement de ce que l’on a apporté s’il n’y a pas de raison que
l’autre s’enrichisse. Si concubine a un terrain et que concubin construit la maison, c’est celui qui est
propriétaire du sol qui est propriétaire de ce qui est construit sur le sol. Le concubin habite dans la
maison pendant 10 ans sans payer de loyer.
On ne peut pas signer un PACS sur un papier libre. Le PACS n’est pas un contrat consensuel mais
solennel.
b) L’indifférence de sexe.
On propose le PACS à toute personne physique quel que soit son sexe. Donc peut être conclu par
tout type de couple. Si changement médical et juridique : transsexualisme donc pas de changement
sur le PACS, pas remis en cause. Réforme de 2006 : « vie commune ».
En matière de mariage : art 146, il n’y a pas de mariage s’il n’y a pas de consentement. Il faut le
consentement de la partie qui s’oblige dans le droit des contrats.
Art 515-3 : on déduit de cet article que le consentement est nécessaire même s’il n’est pas
expressément prévu.
Règle générale : art 414-1 du CC : pour faire un acte juridique il faut être sain d’esprit. Si la conduite
n’est pas remplie, on est dans un cas de nullité relative : art 414-2. En son vivant elle n’appartient
qu’à l’intéressé et en sa mort qu’à certaines personnes.
Nullité relative : ne peuvent agir en nullité que certaines personnes ≠ nullité absolue où tout le
monde peut agir.
Art 515-1 : but = organiser leur vie commune, cette vie de couple.
b) Un but illicite.
Le PACS fictif. Ils sont prohibés. Si on a conclu le PACS pour obtenir uniquement un avantage fiscal ou
social, ... le PACS est nul parce qu’il est fictif, il n’a pas été conclu pour organiser la vie commune. Si
l’avantage est un effet secondaire, pas de soucis. Le PACS n’a pas de conséquence sur la nationalité
et le titre de séjour.
http://www.guide-genealogie.com/guide/parente.html
On ne peut pas conclure de PACS entre ascendant et descendant en ligne directe, et aux alliés de
quelqu’un de sa ligne directe, et pour les collatéraux jusqu’au troisième degré.
=> pas avec ses parents, ses enfants, ses gp, avec les alliés (beau-père, belle-mère, gendre, belle
fille), pas avec ses collatéraux (oncle, tante, neveux, nièce, frères et sœurs).
Pas d’exceptions en matière de PACS alors qu’en matière de mariage : art 162, 163 et 164.
Art 515-2 (2° et 3°) → pas de PACS qui permettrait de confirmer un adultère :
« Il ne peut y avoir de PACS : Entre deux personnes dont l'une au moins est engagée dans les liens du
mariage ; Entre deux personnes dont l'une au moins est déjà liée par un PACS. »
c) Les sanctions.
En mariage il existe un système d’opposition. Elle sert à prévenir officiellement les gens pour que
quelqu’un intervienne tout de suite s’il est au courant d’un empêchement en matière de polygamie
ou d’inceste.
Pas de système de prévention en matière de PACS mais nullité si l’article 515-2 n’est pas respecté.
b) Obligation de fidélité ?
→ ordonnance du TGI de Lille du 5 juin 2002 qui, à propos d'un adultère, a affirmé qu'il y avait
l'obligation de devoir exécuter loyalement le devoir de communauté de vie commune, cette
obligation commande de sanctionner toute forme d'infidélité entre partenaires. Il ne s'est pas
appuyé sur le droit commun des contrats, car il le déduit de la communauté de vie commune. Pour
lui le siège de la fidélité c'est l’article 515-4.
Art 515-4. Le Conseil Constitutionnel a énoncé que cet article est une disposition impérative. Les
contractants ne peuvent pas l’exclure. Aussi en matière de mariage : art 214 du CC.
Solidarité : art 515-4 alinéa 2 : ils sont tenus pour toutes les dettes qui ont un lien avec les besoins de
la vie courante. C’est la limite de cette solidarité. Le conseil constitutionnel a aussi décidé que c’était
une règle d’ordre public et donc impérative, on ne peut pas y déroger. Solidarité calquée à l’article
220 en matière de mariage. Créancier peut prélever chez l’un des pacsés sans répartition.
Art 515-4 : pas de condition d’inutilité de la dépense ou d’un tiers de mauvaise foi alors qu’en
mariage si. Mariage : garde-fou Art. 220.
c) Présomption de pouvoir.
Art 222 pour le mariage : si l’un des époux se présente seul pour vendre un bien meuble par
exemple, il a une présomption de pouvoir pour vendre le bien seul.
On peut aussi demander l’ouverture d’une mesure de protection : art 425. Art 430. Condition : la vie
commune ne doit pas avoir cessé. Possible de demander à être le tuteur ou le curateur.
Est-ce que le tuteur ou le curateur peut être le partenaire de PACS : art 449 du CC.
C) La fin du PACS.
a) Les raisons.
Art 227 : le mariage prend fin par deux évènements, la mort de l’un des deux époux ou par le divorce
légalement présenté.
PACS : art 515-7 : alinéa 1 : le PACS se dissout par la mort de l’un des partenaires, ou par le mariage
des partenaires, ou par le mariage de l’un d’eux avec une autre personne ; donc conjoint ou
unilatéral.
Pas du tout d’intervention du juge si l’on compare avec le mariage, ni pour valider la volonté, ni pour
opérer à un contrôle de la volonté de rupture du PACS. Rupture unilatérale. // concubinage. Union
libre.
Arrêt sur le concubinage : Civile 1ère du 3 janvier 2006 n° 04-11016 : dommages et intérêts de 100 000
euros.
1) Tentative de définition.
Portalis : à l’époque de la rédaction du code définissait le mariage comme « la société de l’homme et
de la femme qui s’unissent pour perpétuer leur espèce, pour s’aider par des secours mutuels à porter
le poids de la vie et pour partager leur commune destinée ».
Carbonnier (1950’s) : un homme et une femme qui se sont mutuellement choisis qui s’engagent à
vivre ensembles jusqu’à la mort.
2) Nature juridique.
Le mariage n’est pas un contrat, le contrat de mariage est pour désigner un acte authentique chez un
notaire pour l’organisation de ses biens et avant le mariage. 2 qualifications juridiques possibles du
mariage : contrat car se forme par un accord et car échange de consentements, il faut une certaine
forme, c’est un contrat solennel qui doit être passé par un officier ministériel ; c’est aussi une
institution car pas beaucoup de marges de manœuvres, c’est le législateur qui définit nos droits et
nos obligations personnelles. C’est une institution à laquelle on adhère. C’est une institution laïque
depuis 1791, et non plus religieuse. La cérémonie religieuse doit obligatoirement intervenir dans un
second temps : article 433-21 du Code Pénal. Le caractère laïc a été rappelé à l’occasion de la
réforme du 17 mai 2013 article 165 : on parle de cérémonie républicaine.
3) Liberté du mariage.
Constatée par le Conseil Constitutionnel le 13 août 1993 : remise en cause d’une loi qui cherchait à
annuler automatiquement tous les mariages avec des personnes sans papiers => Le fait qu’on se
marie avec quelqu’un qui n’a pas de papier n’indique pas forcément que le mariage est
automatiquement douteux.
Liberté du mariage dans une décision du 20 novembre 2003 précisant bien que c’est une liberté
individuelle protégée par l’article 66 de la Constitution.
Ce n’était pas une condition explicite dans le CC. Il y avait des allusions mais pas des conditions
nécessaires pour le mariage, pas d’exigences. Il fallait apporter simplement un acte de naissance.
Avec la réforme du mariage du droit de 2013, on autorise le mariage entre les personnes de même
sexe donc définitions de Portalis et Cordonnier obsolètes.
Avant la réforme du droit du mariage: pas d’interdiction claire. Flou.
2) La condition de puberté.
Art 144 : le mariage ne peut être contracté avant 18 ans révolus. Jusqu’à la réforme de 2006, les filles
pouvaient se marier à partir de 15 ans. Pour les catholiques, il y a le droit canonique qui s’applique :
art 1083 : l’homme ne peut contracter validement mariage avant 16 ans. Pose problème car mariage
religieux seulement après mariage civil. Pour les filles c’est 14 ans. Il existe des dispenses si motifs
graves : art 145 CC, généralement le motif de grossesse.
3) La capacité.
Pas de vérification de la capacité mentale ou physique. Pas de problèmes pour les majeurs sous
sauvegarde de justice, ils sont libres de se marier. Si majeur en curatelle : art 460 le curateur devra
donner son autorisation et tutelle : conseil de famille ou tuteur. Ce sont donc des conditions
supplémentaires pour la validité du mariage.
Même si les partenaires du premier ou du deuxième mariage veulent se marier, ils doivent attendre
la dissolution : Civile 1ère 3 février 2004 n° 00-19838.
Art 172 à 175 : prévention pour empêcher un mariage polygame.
Si l’on ne respecte pas l’art 147 : sanction pénale art 433-20 du Code Pénal.
2) La prohibition de l’inceste.
Inceste : en droit canonique, il était interdit de se marier entre parents jusqu’au 7 ème degré
canonique, c’est-à-dire le 14ème degré français donc pas du tout avec qqn de sa famille. 13 ème siècle :
pas possible de se marier en dessous de 4 degré et en 1917 : 3ème degré et depuis 1983 : on a interdit
les mariages entre parents en ligne directe et en ligne collatérale (frères et sœurs jusqu’au 4ème
degré : art 1091 du droit canonique). Origine morale car religion et le législateur civil a suivi le même
chemin.
Art 141 : on ne peut pas se marier en ligne directe ascendant-descendant. C’est une interdiction qui
jouit à l’infini quel que soit le degré de parenté.
Art 162 : on ne peut pas se marier en ligne collatéral entre frères et sœurs jusqu’au 3ème degré
puisque l’on prohibe le mariage entre neveu et oncle ou tante et peu importe si le neveu n’a pas de
lien de sang avec sa tante par exemple : art 163.
Prohibé entre chacun des époux et les ascendants et descendants de l’autre. On ne peut pas se
marier avec son beau-fils et sa belle-fille. On empêche les gens qui vont hériter de se marier entre
eux même si aucun lien de sang : art 161. Donc un mari devenu veuf ne peut pas épouser la fille de sa
femme qui n’est pas la sienne. Le mariage entre un père et une mère et celui qui a été le conjoint de
son enfant n’est pas possible. L’Angleterre avait été condamnée car empêché ce type de mariage.
Marche aussi entre le bénéficiaire ou le débiteur en fond de subside. Le décès de l’époux ne fait pas
disparaître l’interdiction.
Article 342-7.
Aucune dispense possible en ligne directe : inceste absolu. Entre alliés de ligne directe (beaux-frères,
…), aucune dispense n’est possible si le mariage a été dissout par divorce, mais dispense possible et
envisageable si mariage dissout par décès. En ligne collatérale, entre frères et sœurs, aucune
dispense possible, et même chose si lien de subside.
Art 164 : dispense possible entre oncle et nièce ou neveu, et tante, neveu nièce. Entres alliés en ligne
directe c’est aussi possible mais seulement si la personne qui créait l’alliance est décédée mais pas
divorcée.
Dispense possible pour enfants adoptifs d’un même individu, ou bien frères et sœurs si l’un des deux
a été adopté: art 366 et entre le conjoint et l’enfant de l’adoptant car pas de consanguinité. Une
condition : il faut que l’adoptant meurt.
Art 164 et 366 : il doit y avoir une raison valable, une cause grave. Il faut que le législateur apprécie
cette cause grave. La plupart des dispenses dans le cas des parents (65%) et en matière d’allié (75%).
On prend en compte l’intérêt des enfants, l’intérêt successoral, l’intérêt d’une exploitation agricole
ou industrielle ou commerciale, … Si les intérêts de motivation sont purement matériels : peu de
chance d’arriver à une dispense.
c) La procédure.
Art 164 et 366 : il est loisible au Président de la République de lever une prohibition.
1) La liberté du consentement.
Le consentement ne doit pas être forcé, il doit avoir été donné de manière libre : liberté de se marier
avec la personne de son choix et promesses de mariage.
La jurisprudence en a néanmoins validé certaines car raisons impérieuses évidentes : Soc 20 janvier
1960 : une femme a été licenciée car mariée à qqn d’une entreprise concurrente. Aussi à propos des
enseignants des établissements confessionnels (écoles privées religieuses), des cours de cassation
ont validé des règlements intérieurs selon lesquels les personnes divorcés et remariées seront
licenciées.
Libéralité = intention libérale : un don par exemple, on donne sans contrepartie. Si l’on donne qqch à
qqn on peut y mettre une condition. En principe c’est possible. Il ne faut pas que derrière cela se
cache un motif répréhensible : pas de vengeance, pas de discrimination, pas de jalousie, …
Cette liberté est protégée par l’article 180, car si pas de consentement libre, et bien ce mariage sera
nul.
Contrainte physique : pas très concevable car le mariage est fait devant un officier de l’Etat civil. Les
violences physiques antérieures sont, elles, possibles.
Défaut de liberté. Menace suppose un mal (menace dans une personne ou ses biens).
Les menaces morales : chantage par exemple. 2 décembre 1997 arrêt 96-12324 : nullité d’un
mariage car menaces morales qui ont mené l’épouse à consentir à un mariage qu’elle ne voulait pas
forcément.
C’est une manière de désigner les fiançailles. La jurisprudence a décidé qu’en matière de mariage il
n’y avait aucune exécution forcée, pas d’effets juridiques, mais on risque des dommages et intérêts
si la rupture est fautive (jurisprudence de 1838). Civ 2e 28 avril 1993 (91-18 855): arrêt du Chasseur
français : annonces maritales. Mlle X répond à une proposition de mariage de Jacques Y et pensait
être fiancée et Jacques Y la quitte après qu’elle tombe enceinte : pas de brutalité de la rupture, pas
fiancés. Condition de publication : volonté claire de s’engager dans une relation maritale. Demande
de dommages et intérêts pour rupture de promesse de mariage. Mais pas de circonstances
particulières.
b) Effets juridiques aux fiançailles dans le cas de la mort de l’un des fiancés
Hypophyse de la responsabilité du fiancé dans le cas de la mort de l’un des fiancés. Le fiancé
survivant peut-il agir en justice contre l’auteur de l’accident. Longtemps la réponse de la CC a été
négative. La jurisprudence de la chambre criminelle était moins rigoureuse. A partir de 1956, a été
admis que la fiancée ait une possibilité de responsabilité, dans un cas où le mariage ne faisait aucun
doute. Les formalités de la publication avaient été remplies, alliances achetées, invitations
imprimées, envoyées… Frais engagés pour le mariage seulement assumés.
Le sort des cadeaux : en principe achetés avant le mariage => art 1088 du CC sur les donations :
caduque (sans effet) si le mariage ne s’en suit pas donc on peut récupérer l’argent. Cadeaux faits
sous condition du mariage.
Le cadeau entre les fiancés : bague de fiançailles : considéré comme un présent d’usage et
normalement on n’a pas à le restituer, il peut être conservé. La jurisprudence permet à la fiancée
laissée et qui n’a rien à se reprocher de garder le bijou. Mais si c’est un bijou de famille (transmis de
génération en génération, valeur sentimentale), ce n’est plus considéré comme un présent d’usage
mais comme un prê t et donc on est censés le rendre. Le bijou de famille revient dans la famille d’où
il provient. Arrêt du Civ 1e 30 octobre 2007 n° 05-14258 : il faut rendre même si dans les mains d’un
tiers.
Si la bague a une valeur telle (excède les moyens des fiancés) qu’elle n’est plus un présent d’usage :
restitution.
2) L’existence de consentement.
Arrêt du 31 janvier 2006 n° 02-19398 : la preuve de l'absence de consentement d'un conjoint lors du
mariage incombe à celui qui conteste la validité de l'acte. C'est dans l'exercice de leur pouvoir souverain
d'appréciation que les juges du fond, après avoir relevé que l'ensemble des témoins directs du mariage
avait interprété le râle, émis par le marié au moment où l'officier d'état civil lui avait posé la question du
consentement, comme une volonté d'épouser sa compagne conformément au souhait qu'il avait exprimé à
plusieurs reprises les jours précédant la cérémonie, ont estimé que la preuve de l'absence de
consentement de l'époux mourant n'était pas rapportée.
C’était l’hypothèse où des époux se prenaient pour mari et femme mais sans avoir l’intention de
fonder une famille mais pour retenir et retirer un statut particulier. C’est un mariage blanc, fictif, de
complaisance ou mariage simulé. La multiplication de ces mariages a suscité l’inquiétude des
officiers de l’Etat civil qui ont parfois refusés de célébrer ce type de mariage.
C’était le cas lorsque qqn par exemple cherchait à acquérir un titre de séjour. Pas besoin d’être un
national ou régulier pour se marier (liberté individuelle). Dans ce cas, c’est un obstacle et le
législateur a élaboré un dispositif pour empêcher ce type de mariages : art 175-2 qui précise que si
doute sérieux que le mariage soit annulé, l’officier de l’Etat civil peut saisir le procureur de la
République et en informer les personnes concernées. Le procureur qui a été saisi va avoir 15 jours
pour statuer. Opposition formulée si faux couple, ou il décide de surseoir à la célébration (art 175-3 :
délai maximum de 2 mois et 15 jours donc) pour avoir plus de jours ou accepter et doit faire
connaître sa décision à l’officier d’Etat civil avec une décision motivée. Pas possible de se marier tant
que le procureur n’a pas fait connaître sa décision de laisser procéder au mariage. Si désaccord, l’un
ou les futurs époux peut contester la décision du procureur devant le tribunal de grande instance, qui
doit statuer dans les dix jours. Si le procureur refuse, possible de faire appel. La cour d’appel doit
statuer dans les dix jours. La nullité du mariage n’affecte que l’époux de mauvaise foi (annulation
rétroactive pour l’un mais pas pour l’autre).
Art 21-2 : acquisition de la nationalité française à raison du mariage avec un délai de 4 ans de vie
commune qui ne doit pas avoir cessé. Nécessité d’un affectio matrimonialis. C’est un article qui
n’existe pas pour le PACS. Si le mariage devait être annulé, art 21-5 : si acquisition nationalité puis
nullité du mariage : ne rend pas caduque la déclaration au profit du conjoint qui l’a contracté de
bonne foi donc il gardera sa nationalité. Si mauvaise foi (donc si on est à l’origine de la nullité) : perte
de la nationalité.
a) Le dol.
Rien dans le Code Civil sur le dol en matière de mariage. C’est une tromperie, une manœuvre
dolosive, erreur provoquée. C’est faire qqch pour tromper qqn. On peut aussi se taire. C’est un
exemple de réticence dolosive. Nullité d’un mariage si manœuvre dolosive ? En mariage, « trompe
qui peut » donc on n’obtiendra pas la nullité sur le fondement du dole. Le silence est également une
tromperie. Nullité s’appuie sur l’erreur. Erreur déterminante du consentement : si la vérité avait été
connue, pas de mariage.
b) L’erreur.
En cas d’erreur, on peut obtenir la nullité du mariage : art 180 alinéa 2 qui précise que si erreur sur la
personne (se tromper sur l’identité physique du conjoint : voir Esaeu et Jacob) ou ses qualités
essentielles, l’autre époux peut demander la nullité du mariage.
Art 63 :
➢ art 70 : L’acte de naissance de chacun des futurs époux
➢ justifier de notre identité (art 63 1°) ex : extrait de naissance et de filiation ou acte de
notoriété. + réforme de septembre 2019 pour l’article 460 du majeur protégé
➢ Indiquer l’Etat civil des témoins et les confirmer avant le mariage (art 74-1).
➢ Fournir un justificatif de domicile pour chacun des futurs époux.
A chaque fois que le législateur avait exigé une autorisation. Donc fournir l’autorisation des
ascendants pour le mariage d’un mineur, ou l’autorisation du curateur ou du conseil de famille pour
les majeurs sous tutelle ou curatelle. Art. 460. Pour les mineurs, autorisation des parents.
Contrat de mariage conclu chez un notaire : aussi le fournir avec un certificat : Art 75 alinéa 4 : dire le
nom et le lieu du notaire pour savoir où est enregistré le contrat de mariage.
En cas d’opposition (du procureur), il va falloir remettre à l’officier de l’Etat civile une « main levée »
(jugement), c’est-à-dire le renoncement de la personne qui s’est opposée sinon pas de mariage.
Réforme du 23 janvier 2003 a rajouté l’audition des futurs époux art 63. L’officier d’Etat civil doit
juger cette audition nécessaire pour éviter les mariages fictifs. Audition des deux époux ensembles
ou bien séparés. Si mineur, audition en dehors des représentants légaux (cas de mariage arrangé).
3) Les publications.
C’est une formalité qui existe aussi en mariage religieux (bans), héritage catholique, c’est une
annonce publique du projet de mariage. Le prêtre 3 dimanches successifs avant le mariage annonce
pendant la messe le projet du mariage. Raison : possibilité d’opposition.
a) Demande de publication
b) Lieu de la publication
A la mairie du lieu de mariage ou au lieu de résidence des époux (1- 2 ou 3 mairie : celle du mariage
et celle de résidence des futurs mariés). Art. 166.
c) Délais
Art 64 : délai : publication de 10 jours et le mariage ne pourra être célébré avant le dixième jour
depuis le jour de publication.
Il y a des dispenses sur ces délais : art 169 où le procureur de la République peut dispenser les futurs
époux de cette formalité (hypothèse de mariage in extremis, si une personne va bientôt mourir par
exemple, pour des causes graves, accouchement, départ forcé, …). Pouvoir discrétionnaire : décision
du procureur.
1) Le lieu.
Qui a lieu à la mairie : art 75. Si on ne respecte pas toutes les conditions prévues, l’officier de l’Etat
civil sera susceptible d’être sanctionné : art 192-193. En cas d’empêchement grave (maladie) :
procureur de la République peut faire que l’officier de l’Etat civil se transporte à la résidence.
Art 165 : « le mariage sera célébré publiquement », cela signifie que les portes doivent rester
ouvertes.
Les témoins doivent être présents lors de la célébration. En présence d’au moins 2 témoins ou de 4
au plus, Art. 75. Les témoins sont choisis par les intéressés : art 37 (limite d’âge : 18 ans).
3) La solennité.
Art 74 : devant l’officier de la commune de résidence. En principe c’est le maire qui est tenu de
procéder à la célébration du mariage mais il peut déléguer son pouvoir à ses adjoints ou aux
conseillers municipaux (ordre en fonction de la disponibilité), mais il ne peut pas le déléguer à un
secrétaire de mairie, ni un fonctionnaire de la mairie.
Décision de 1ère instance de 1850 : si le maire refuse de célébrer le mariage, pas la peine d’essayer de
s’adresser à un adjoint. Question réapparue en 2013 : les convictions personnelles du maire peuvent-
elles entrainer l’empêchement de la célébration d’un mariage ? Le Conseil constitutionnel a dû
intervenir le 18 octobre 2013 : il a rejeté fermement cette question, pas possible de refuser de
marier car c’est un couple homosexuel : sinon suspension, …
Introduite dans le code civil depuis une loi de 1993 dans l’article 146-1. Car il y a des pays où la
présence des époux n’est pas obligatoire, juste la famille par exemple. Sinon augmente les mariages
de complaisance (mineurs, mariages blancs, etc.). C’est une condition impérative par la cour de
cassation et sinon nullité absolue (arrêt de 2006).
Le maire va interpeler les futurs époux sur la présence d’un contrat de mariage (alinéa 4).
Jusqu’en 1958, le maire devait lire tous les documents qui étaient remis.
Il interpelle les conjoints pour savoir s’ils veulent se prendre pour époux (alinéa 6) et prononcera au
nom de la loi qu’ils sont unis par les liens du mariage et dresse l’acte de mariage. Le silence sera
considéré comme un « non ».
Art 75 alinéa 2 : il faudra prouver cet empêchement grave. Si mort le jour même, l’officier d’Etat civil
n’a pas besoin d’attendre la réponse du procureur, il justifiera plus tard.
Pour les prisonniers : mariage en prison.
b) Le mariage Posthume.
Célébration après le décès : art 96-1 : il concerne les militaires et les marins, à la condition que le
consentement au mariage ait été constaté par un acte de l’officier de l’Etat civil du lieu de résidence
dans le territoire national, ou hors du territoire : … (Autorisé par le ministère de la justice et de la
défense). Art 96-2 : à condition que le consentement a été constaté sur le territoire national ou
dressé par les agents diplomatiques ou agents de l’état civil.
Art 171 : prévoit la possibilité du mariage à titre posthume pour des motifs graves autorisés par le
Président de la République de manière plus large. Il va falloir apporter la preuve que toutes les
formalités ont été accomplies (souvent lorsque décès pendant la célébration des bancs). Dans ce cas,
les effets du mariage remontent à la date du jour précédent celui du décès de l’époux.
Ce mariage n’entraîne aucun droit de succession automatique à l’époux survivant. Un effet encadré
si volonté de la personne qui est décédée.
Il faut s’adresser aux autorités consulaires : art 171-1 : on peut se marier à l’étranger selon les lois du
pays et on peut aussi se marier devant le consulat (avec lois et procédure françaises). Mais pas
Réciproque par la jurisprudence qui a bilatéralisé les mariages internationaux. Pas de disposition
particulière -> application des formes françaises par jurisprudence
• L’opposition du conjoint de l’un des futurs époux : motif de bigamie : art 172.
• L’opposition des collatéraux (frère, oncle, cousin, majeurs…) opposition à l’article 174 qui
précise que s’il n’y a pas d’ascendants, les collatéraux pourront faire opposition si mineur ou
majeur en cas de démence sous le régime de la tutelle qui selon les articles 159 et 160 n’a
pas eu l’autorisation du Conseil.
L’officier doit attendre la main levée, que le tribunal lève l’opposition, limitée dans le temps : art 176.
Déclaration caduque pendant au maximum un an. Si le mariage a quand même lieu, est-ce que le
mariage est nul ? Tout va dépendre du motif invoqué, est-ce que le motif est générateur de la nullité
du mariage ?
1) Empêchements généraux.
Elle était fondée mais l’officier est passé outre, il a quand même célébré le mariage. Mais sanction :
art 58 qui est de 3 000 euros.
Sanction art 63 in fine : TGI et amande entre 3 et 30 euros pour l’officier de l’Etat civil sauf en cas
d’intention frauduleuse.
Sanctions disciplinaires.
Marié ou remarié trop rapidement, jugement de divorce pas encore retranscrit sur l’acte d’Etat civil.
Sinon risque de polygamie si pas de transcription. Sanction Art. 50 pour officier de l’Etat civil :
amende entre 3 et 30 euros et poursuivi devant le TGI.
Intérêt particulier, privé des époux qui va être protégé. Tout ce qui est vice du consentement (on ne
protège que la victime de l’erreur, qui sera la seule à pouvoir agir) ou en cas d’incapacité (majeur
sous régime de protection ou mineur). Donc les seuls propriétaires de l’action.
a) L’impuberté.
Art 144, 184 : toute personne pourra invoquer la nullité si impuberté de la personne.
b) L’inceste.
c) La polygamie.
Art 184.
d) Défaut de consentement.
h) Violence
Art 180 : attaqué que par les époux ou par celui des deux dont le consentement n’a pas été libre ou
par le ministère public (depuis 2006).
La violence ou une erreur sur la personne constitue un vice du consentement (victime seulement).
Art 182 : attaqué que par ceux dans le consentement était requis (père et mère, conseil de famille)
ou des époux qui avaient besoin de ce consentement.
Précision sur le dissentiment : si que le consentement de la mère et pas du père par exemple : art
150.
On applique l’article 182 par analogie pour les personnes sous tutelle ou curatelle.
Art 183 : en cas de défaut d’autorisation il peut y avoir une confirmation qui intervient par la suite.
A) Principe de la rétroactivité
Annulation rétroactive. La dissolution se fait pour le futur mais la nullité est rétroactive donc
normalement toutes les conséquences vont être effacées.
1) Le mariage est considéré comme n’ayant jamais existé = on n’est pas tenu des devoirs et
obligations. On doit se retrouver théoriquement dans le même état qu’avant le mariage.
2) L’acquisition de la nationalité française art 21 – 2 et 21 – 5 => en principe fait perdre sa
nationalité sauf si la personne est la victime. Il y a rétroactivité pour celui qui est de mauvaise
foi et pas pour la victime. + Annulation n’a pas d’effet sur les enfants art 21-6 (ils ne perdent
pas leur nationalité).
1) Théorie.
Mariage putatif = annulé pour celui qui est de mauvaise foi/réputé avoir lieu mais qui n’a pas eu lieu
(c’est un mariage qui a été déclaré nul) = ça empêche la rétroactivité
Pour ceux qui sont de bonne foi les effets déjà passés ne sont pas modifiés mais seulement les effets
à venir.
Art 201, 202. Donc ça ne profite qu’à la victime de bonne foi (celle qui n’était pas au courant de la
nullité).
2) Conséquences
Pour cet époux de bonne foi le mariage est maintenu dans le passé et dissous dans l’avenir. Pour
l’époux de mauvaise foi il y a nullité passée et nullité future.
Art 226 : obligations personnelles qui existent peu importe le régime matrimonial
« Les dispositions du présent chapitre, en tous les points où elles ne réservent pas l'application des
conventions matrimoniales, sont applicables, par le seul effet du mariage, quel que soit le régime
matrimonial des époux. »
1) Le devoir de respect.
Art 212 : devoir de respect introduit par une loi du 4 avril 2006, le non-respect => dommages et
intérêts.
Les époux se doivent mutuellement le respect, c'est la JP qui précise ce qu'est le respect, jusqu'en
2006 il n'était pas officiellement un des devoirs mais JP le prenait quand même en compte, on parlait
2) Le devoir de fidélité.
Considéré comme étant l’essence du mariage. Fides = foi. Cette foi a deux sens : être fidèle : exécuter
son devoir conjugal. Et deuxième sens (négatif)= ne pas avoir de relations extra-conjugales.
a) Le devoir conjugal.
C’est de s’abstenir de toute relation et comportement infidèle, c’est une obligation de ne pas faire =>
Dommages et intérêts ou divorce pour faute.
• Arrêt Civ 1ère 4 novembre 2011 n°10-20114 : un homme marié veut s’inscrire dans une
agence matrimoniale : contrat de courtage matrimonial qui mènera à un adultère, est ce que
ce contrat a donc un but moral ? NON car ne veut pas dire qu’il va commettre un adultère.
• Arrêt 30/04/2014 Civ 1ère n° 13-16649 : dans cette affaire c'est une femme mariée avec trois
enfants qui s'est inscrit en ligne sur un site de rencontre alors qu'il était marié avec des
enfants → comportement infidèle car recherche de relations masculines multiples avec envoi
de photos qui n'étaient pas du tout équivoques.
Art 215 : « les époux s’exposent mutuellement à une communauté de vie », obligation introduite en
1970.
Art 108 : exception à cette obligation : alinéa 1 et 2 : le mari et la femme peuvent avoir un domicile
distinct s’ils ne portent pas atteintes aux règles de la communauté de vie : on considère qu’il y a
quand même un domicile familiale.
Quel est le domicile compétant et familial pour la compétence territoriale du TGI ? C’est celui où la
personne a ses attaches personnelles.
Art 1387 du CC : existences de dispositions supplétives, pour les biens la loi s’appliquera qu’à défaut
de conditions spéciales.
1388 : les époux ne peuvent déroger aux devoirs et aux droits qui résultent du mariage.
c) La position de la jurisprudence.
S’il y a rupture de la vie commune / séparation constatée par un juge, à ce moment c'est le juge qui
va intervenir et statue sur le devoir de secours (obligation de fournir un minimum vital). En revanche,
si séparation de fait sans intervention du juge, on s'en sort sans devoir de secours et on sanctionne la
contribution ou la non-contribution aux charges du mariage.
Elle cherche à établir un équilibre car on est censé y contribuer proportionnellement à ses revenus, si
un des deux époux n’exécute pas il sera sanctionné.
Application à l’article 220 : pour les dettes des couples, les créances ; alinéa 1 : principe de la
solidarité pour les dettes du couple.
La solidarité n’a pas lieu pour des dépenses excessives par rapport au train de vie du ménage (alinéa
2) et par rapport à utilité/inutilité ; bonne ou mauvaise foi du vendeur.
Si crédit conclu :
En cas de désaccord à l’article 215→ Il peut encore intervenir mais pour autoriser un des époux à
avoir une résidence séparée, ce type de demande est faite par un des deux époux qui souhaite
divorcer et qui ne souhaite plus résider dans la résidence familiale car instance de divorce.
Civile 1ère 11/01/2005 n°02-15443 : Mme X qui reproche à la CA d'avoir prononcé un divorce à ses
torts exclusifs alors que l'épouse avait refusé sans motifs de partager la vie commune avec son mari
qui doit résider sur son lieu de travail. Elle avait fixé sa résidence avec les enfants à une distance très
éloignée du lieu de travail du mari → faute dans ce choix unilatéral => non-respect de la
communauté de vie.
Arrêt Civile 1ère 26/01/2011 n°09-13138 : couple qui vivait ensemble à Montpellier dans un
appartement, ils sont en instance de divorce, l'appartement appartient aux deux, le mari qui est resté
dans le logement fait visiter et le vend alors que c'était le logement familial, il a obtenu la jouissance
du logement familial en cour d’instance.
Le logement familial ne perd pas cette qualité lorsque la jouissance a été attribuée pendant l'instance
de divorce à l'un des époux. Le mari aurait dû attendre l'attribution définitive du logement pour
pouvoir le vendre ou avoir l'autorisation dès l'autre partie. Même pendant la procédure de divorce, il
reste un bien commun.
Après 1984 (loi qui a réformé le divorce dans les années 70) → 100 000 divorces
1982-2002 : séparations stables (120 000 divorces/ an) puis augmentation jusqu'en 2005
– soit de faute.»
D'après art 1088 CPC : « Le divorce par consentement mutuel relève de la matière gracieuse. »
➔ divorce gracieux ≠ contentieux. Ici, tout le monde est d'accord, il n'y a pas de discussion,
on ne va plus rien contester.
Condition qui a disparu en 2004 par la loi du 26 mai 2004 : celle posée d'une durée minimum de
mariage pour arriver à ce divorce par consentement mutuel → en 1975, possible que si mariés
pendant au moins 6 mois.
Il devient donc capable → art 413-6 : peut comme un majeur, exercer tous les actes de la vie civile et
juridique (il peut donc aussi agir en nullité).
Il pourra divorcer dans les autres cas de figure mais pas dans le cas d'un divorce pour consentement
mutuel et pour acceptation du principe de la rupture (car signature d’une convention).
Dedans, il y a un accord sur le principe du divorce mais il doit aussi y avoir un accord sur les effets,
les conséquences du divorce.
CPC prévoit à l'art 1091 qu'à notre demande de divorce, il y a une convention annexée datée signée
et qui réglera les effets du divorce, et un règlement complet des effets du divorce : un partage des
biens (un état liquidatif).
Art 1092 CPC : dépôt de la requête devant le juge aux affaires familiales, juge compétent en matière
de divorce
« Le juge aux affaires familiales est saisi par la remise au greffe de la requête, qui vaut conclusions. »
A) La prestation compensatoire.
Cette prestation compensatoire : versement d'argent pour compenser la disparité des revenus créée
par le divorce (compenser la baisse de revenu).
→ il se peut que les parties se mettent donc d'accord pour fixer le montant et les modalités
(versement en capital ou mensuel, rente).
Civ 2ème 28/01/0998 n°96-13940 : les époux avaient fixé eux-mêmes le montant et les modalités,
convenus d'un versement qui commencerait rétroactivement en 1983 alors que le divorce prononcé
en 1984.
→ C’est à cela que va servir l'intervention du juge, même contrôle que précédemment : art 373-2-7
CC, partie générale sur l'autorité parentale.
Art 373-2-7 : « Les parents peuvent saisir le juge aux affaires familiales afin de faire homologuer la
convention par laquelle ils organisent les modalités d'exercice de l'autorité parentale et fixent la
contribution à l'entretien et à l'éducation de l'enfant.
Le juge homologue la convention sauf s'il constate qu'elle ne préserve pas suffisamment l'intérêt de
l'enfant ou que le consentement des parents n'a pas été donné librement. »
Ici d’accord sur les principes du divorce mais pas sur ses conséquences : donc divorce mi-gracieux et
mi-contentieux : divorce hybride. Ce divorce est aussi exclu pour les majeurs protégés : art 249-4.
• Art 234 : « S'il a acquis la conviction que chacun des époux a donné librement son accord, le
juge prononce le divorce et statue sur ses conséquences. »
I) Les conditions.
Art 237 : « Le divorce peut être demandé par l'un des époux lorsque le lien conjugal est
définitivement altéré. »
Art 238 : précision, déf pragmatique, altération définitive du lien conjugal lorsque les époux vivent
sépardepuis 2 ans lors de l'assignation en divorce.
Peu importe que l'on soit parti vivre seul ou non, on n’est pas dans ce régime, on est dans le cas où
on devait vivre ensemble et que ce n'est plus le cas.
Peu importe que vous ayez maintenu une cohabitation effective. Il faut qu'il n'y ait plus d'intimité
affective.
Mais art 215 : obligation de communauté de vie de la part des deux époux : on a perdu la volonté de
vivre ensembles.
Séparation de fait : on quitte le domicile familial. Puis ordonnance du juge qui va leur permettre de
vivre séparés. Le demandeur n’agit pas en justice pendant les 3 mois, est-ce que pour calculer les 2
ans on peut prendre une période séparation de fait ou seulement une séparation prononcée par une
séparation de justice ? Jurisprudence : les 2 ans ne peuvent être pris en compte qu’à partir du
moment de la décision de la séparation de Justice : arrêt Civil 2ème du 30 janvier 1980 n° 17. La
jurisprudence après 2004 est allée dans le même sens.
On va vérifier que c'est une reprise effective de la vie commune (matérielle et affective).
➔ Art 244 alinéa 3 (analogie) : développement d’une jurisprudence : pas de reprise de la vie
commune si c’était pour faire un effort de réconciliation ou faire un effort pour juste
s’occuper ses enfants. Se remettre ensembles juste pour une question pratique.
Arrêt 24 janvier 1984 : époux qui veut divorcer, il revient à la maison pour faire pression sur son
épouse mais pas pour reprendre la vie commune. Évidemment, les juges n'ont pas considéré cette
cohabitation comme reprise de la vie commune. Ensuite, la JP a considéré qu'une tentative très
brève n'est pas considérée comme une reprise de la vie commune (de plus parfois, les ex époux ont
des enfants et vont donc se retrouver et cohabiter lors des repas de famille par ex).
On est sur un cas particulier posé par l'Art. 238 al 2 : quelle que soit la durée, il y aura altération du
lien conjugal, il n’y a pas à attendre le délai de 2 ans car ils ne sont plus près à vivre ensembles à
cause des deux demandes en divorce formées : preuve qu’ils ne veulent plus vivre ensembles.
1) Le changement de fondement.
A et B en couple, A alcoolique et B infidèle, B quitte le domicile conjugal, demande de divorce pour
altération du lien conjugal, A réplique et demande un divorce pour faute (adultère).
Défense de B : voir ailleurs car A alcoolique → B change son fondement, demande un divorce pour
faute (car A alcoolique) → divorce pour faute est plus offensif par rapport à ADLC qui est plus
objectif.
→ Art 247-2 CC : « Si, dans le cadre d'une instance introduite pour altération définitive du lien
conjugal, le défendeur demande reconventionnellement le divorce pour faute, le demandeur peut
invoquer les fautes de son conjoint pour modifier le fondement de sa demande. »
→ A ce moment-là on aura une demande de divorce pour faute à torts partagés et non à torts
exclusifs.
I) La faute.
Divorce pour faute cité à l'art 242 : « Le divorce peut être demandé par l'un des deux époux lorsque
des faits constitutifs d'une violation grave ou renouvelée des devoirs et obligations du mariage sont
imputables à son conjoint et rendent intolérable le maintien de la vie commune. »
Question de savoir si un fait antérieur mais caché (connaissance n'apparaît qu'après le mariage)
pourra constituer une faute cause de divorce :
➔ Annulation possible, on peut obtenir la nullité du mariage, il suffirait de dire que l'on a
commis une erreur sur la personne, une qualité essentielle de la personne sur le
fondement de l'art 180.
Tant qu'on est marié et que le divorce n’est pas encore prononcé, les obligations durent et les
devoirs qui découlent du mariage sont maintenus jusqu'à la prononciation du divorce.
Art 215 : élément matériel (même toit), élément psychologique (intention de vivre ensemble).
→ Pas en soi une faute mais une présomption de faute, les juges vont essayer de dessiner un tableau
général de la vie du couple pour savoir qui est responsable de ce départ.
Celui qui part n'est pas forcément le fautif car il a pu être provoqué par l'autre.
Civ. 2e 30.11. 2000 n.99-12458 : l’épouse quitte le domicile sans autorisation et raison justifiée. On
reproche au juge de ne pas avoir vérifié les conditions du départ.
Arrêt 12/11/2009 Civ 1ère n° 08-21281 : divorce prononcé aux torts de l'épouse, reproche à la CA de
ne pas avoir vérifié les circonstances de ce départ, elle avait été chassée du domicile.
b) Obligation de fidélité : art 212. (à ne pas confondre avec une obligation de sentiments).
Adultère de l'un peut être en partie excusé par le comportement de l'autre, faute atténuée si le
comportement de l'autre ayant poussé à l'adultère.
• Arrêt 28/01/2009 Civ 1ère n° 08-11598 : faits de l'alcoolisme établis et adultère du mari
excusé par le comportement fautif de l'épouse → intempérance de l'épouse, divorce
prononcé aux torts exclusifs de l'épouse.
→ Tous les comportements à connotation sexuelle même sans la réalisation de l’acte sont aussi
considérés comme un adultère. En 1995, la C de Cass considère comme infidèle le fait de prendre
contact avec des clubs de rencontre et reçoit des lettres aux contenus non-équivoques, ayant au
préalable jeté sa femme à la porte.
L'inexécution doit avoir une influence/conséquence sur la relation du couple : doit rendre intolérable
le maintien de la vie commune.
Ces fautes peuvent aussi être invoquées par l'autre époux à l'appui d'une demande
reconventionnelle en divorce. Si les deux demandes sont accueillies, le divorce est prononcé aux
torts partagés.
Même en l'absence de demande reconventionnelle, le divorce peut être prononcé aux torts partagés
des deux époux si les débats font apparaître des torts à la charge de l'un et de l'autre. »
Exemple : A alcoolique, B infidèle, B demande de divorce pour faute de A (alcoolisme) avec manque
de respect, B fautif car infidèle mais on va quand même examiner sa demande. Pour avoir les torts
exclusifs de B, il faudrait que les fautes de A soient excusées par le comportement de B, et pour avoir
tort exclusif de A, il faut que les fautes de B soient excusées par le comportement de A. Si fautes de
même niveau : pas de divorce. Et si les fautes ne s’annulent pas mais qu’elles sont sur des domaines
totalement séparés : divorce aux torts partagés.
Ses fautes peuvent quand même enlever le caractère grave de la faute du conjoint, mais est-ce
qu’elle boit à cause de son infidélité ?
Art 297-1: si on a une demande en divorce pour faute par ex et une demande en séparation de corps
en concurrence, juge examine en premier la demande en divorce, prononcera ou non sur le divorce,
s’il n'y a pas le divorce, il statuera sur la demande en séparation de corps.
Art 297-1 al 2 : si les demandes sont fondées sur la faute (divorce pour faute et séparation de corps
pour faute → séparation judiciaire, pour ceux qui ne peuvent pas divorcer), juge qui examine les
→ Appréciation discrétionnaire du juge, ce pouvoir du juge qui va être de tenir compte de ce qui sera
dit pendant les débat est un travail exceptionnel car normalement il n'a le droit d'aborder que ce qui
a été mis dans les ccl écrites (principe du contradictoire).
« (1 )La réconciliation des époux intervenue depuis les faits allégués empêche de les invoquer comme cause de
divorce. (2) Le juge déclare alors la demande irrecevable. Une nouvelle demande peut cependant être formée en
raison de faits survenus ou découverts depuis la réconciliation, les faits anciens pouvant alors être rappelés à
l'appui de cette nouvelle demande. (3) Le maintien ou la reprise temporaire de la vie commune ne sont pas
considérés comme une réconciliation s'ils ne résultent que de la nécessité ou d'un effort de conciliation ou des
besoins de l'éducation des enfants.»
Ici, réconciliation → pardon en pleine connaissance des offenses, reprise d'une vie commune sur le
plan matériel et affectif, volonté de pardonner en pleine connaissance de cause les griefs que l'on
avait fait contre son conjoint, volonté d'accepter ce pardon.
On ne peut plus invoquer donc les faits car ils ne sont plus fautifs.
Art 244 al 2 : une nouvelle demande en divorce pourra être formée en raison de faits survenus ou
découverts depuis la réconciliation, à ce moment-là les faits anciens pourront être rappelés à l'appui
de cette nouvelle demande.
Art 244 al 3 : maintien ou reprise temporaire de la vie commune ne sont pas des réconciliations si
simples tentatives sans rien avouer ou juste pour l'éducation des enfants.
Elle peut être prononcé dans les mêmes cas et les mêmes conditions que le divorce judiciaire par la
demande d’un ou des époux : en cas de faute, altération définitive du lien conjugal, consentement
mutuel, acceptation du principe de la rupture.
A) Les analogies.
SDC : séparation mais pas divorce, c'est pour ceux qui cherchent qqch qui leur permettra de plus
vivre avec leur conjoint mais sans en être divorcé
Pour la procédure : art 298 CC → les mêmes règles que le divorce mais pas les mêmes conséquences:
« En outre, les règles contenues à l'article 228 ainsi qu'au chapitre II ci-dessus sont applicables à la
procédure de la séparation de corps. » Pas de SDC extra-judiciaire.
A l'inverse, si le demandeur demande une SDC, le défendeur peut répliquer par une demande
reconventionnelle en divorce.
Le juge va devoir décider : il prononcera le divorce ou la SDC mais il y a une limite dans son choix :
Le législateur a encore prévu un cas de figure : le cas où les deux époux font des demandes
concurrentes : art 297-1 : le juge va d’abord examiner la demande en divorce et il prononcera le
divorce si ses conditions en sont réunies, sinon il examinera et prononcera la SDC. Toutefois, lorsque
les demandes sont fondées sur la faute, les juges les examinent simultanément, et si fautes
réciproques : il prononcera un divorce pour torts partagés, donc le divorce l’emporte sur la
séparation de corps.
La demande en séparation de corps peut être introduite à n’importe quel moment de la procédure,
et même le demandeur du divorce initial peut demander le changement en séparation de corps : art
1076 CPC : «(1) L'époux qui présente une demande en divorce peut, en tout état de cause, et même
en appel, lui substituer une demande en séparation de corps. (2) La substitution inverse est
interdite.»
Al 2 : la substitution inverse est interdite → on ne peut pas, en ayant demandé en premier lieu une
SDC, renoncer et se rabattre sur un divorce en cours d'instance.
➔ Solution reprise en JP : Arrêt Civ 1ère 16/04/2008 n°07-14891 : il résulte de l'art 1076
que l'époux qui a demandé une demande en séparation de corps ne peut lui substituer
une demande en divorce.
C'est au niveau des époux et dans leurs rapports personnels que des ≠ vont apparaître, à propos du
lien conjugal : on est toujours marié, on n’est pas divorcé, donc on ne peut pas se remarier → art
299. Mais autres obligations : Art. 212 (respect, secours, assistance).
Art 300 : chacun des époux séparés conserve le nom de l’autre et l’héritage. Liquidation des biens qui
existaient déjà, et le devoir de secours subsiste.
« La séparation de corps ne dissout pas le mariage mais elle met fin au devoir de cohabitation. »
On doit continuer l'obligation pécuniaire et normalement la fidélité, sinon, il risquerait d'y avoir
faute, basculement et demande en divorce.
Cas de la réconciliation : s’ils reprennent volontairement la vie commune, à ce moment-là, cela met
fin à la séparation de corps → art 305 al 1 CC : « La reprise volontaire de la vie commune met fin à la
séparation de corps. » Déclaration état civil. Biens, en séparation de biens, sauf si adoption d’un
nouveau régime matrimonial. Volonté de vie commune.
Cas de la conversion en divorce → art 306 au bout de deux ans sans vie commune ils peuvent
convertir en divorce ou rester en séparation de corps : « A la demande de l'un des époux, le
jugement de séparation de corps est converti de plein droit en jugement de divorce quand la
séparation de corps a duré deux ans. » Pas besoin de fournir de motifs : constat.
Toutes les hypothèses de séparation de corps peuvent être converties en divorce quelle que soit la
raison sauf hypothèse de l'art 307 al 2 pour la séparation de corps par consentement mutuel (cas de
figure exceptionnel car ici, consentement mutuel, les deux sont d'accord, on transforme cette
séparation de corps par consentement mutuel en divorce unilatéral or, il faudra une conversion
conjointe).
Art 307 : « (1) Dans tous les cas de séparation de corps, celle-ci peut être convertie en divorce par
consentement mutuel. (2) Quand la séparation de corps a été prononcée par consentement mutuel,
elle ne peut être convertie en divorce que par une nouvelle demande conjointe. »
➢ Matériellement c'est celui qui est spécialement délégué à ces affaires : c'est le Juge aux
Affaires Familiales (JAF), juge du TGI. Il a le seul pouvoir de prononcer le divorce. C'est
également lui qu'il faut saisir en cas de contentieux relatif à l'après-divorce.
➢ Territorialement : art 1070 et suivants CPC. Tribunal de résidence du défendeur.
B) Requête initiale.
Art 1106 CPC prévoit que : « L'époux qui veut former une demande en divorce présente par avocat
une requête au juge. La requête n'indique ni le fondement juridique de la demande en divorce ni les
faits à l'origine de celle-ci. Elle contient les demandes formées au titre des mesures provisoires et un
exposé sommaire de leurs motifs ». Dans la requête, rien n’est précisé sur le « type de divorce ».
→ juge espère une conciliation mais anticipe pour avoir une vision patrimoniale du couple,
appréciation du patrimoine.
« Dès le début de la procédure, les époux font, le cas échéant, connaître, avec les indications nécessaires à leur
identification, la caisse d'assurance maladie à laquelle ils sont affiliés, les services ou organismes qui servent les
prestations familiales, les pensions de retraite ou tout avantage de vieillesse ainsi que la dénomination et
l'adresse de ces caisses, services ou organismes. »
Art 251 CC : parle aussi de la requête initiale, rien sur le motif de la séparation : « L'époux qui forme une
demande en divorce présente, par avocat, une requête au juge, sans indiquer les motifs du divorce. » . Avocat
obligatoire pour le demandeur, pour celui qui demande le divorce et saisit le juge, ce n'est pas
obligatoire pour le défendeur à ce stade.
Le juge convoque les époux pour une tentative de conciliation (art 1007 CPC). Ce n'est pas une
tentative de réconciliation. L'idée est de se mettre d'accord sur le divorce, pas pour se remettre
ensemble. Conciliation ≠ réconciliation. En matière Prud’homale, la conciliation fonctionne.
Mission est fixée par l'art 252 CC qui précise al 2 que « le juge cherche à concilier les époux tant sur le
principe du divorce que sur ses conséquences ».
Le déroulement de cette phase de conciliation est détaillé à l'art 252-1 : « (1) Lorsque le juge cherche
à concilier les époux, il doit s'entretenir personnellement avec chacun d'eux séparément avant de les
réunir en sa présence. (2) Les avocats sont ensuite appelés à assister et à participer à l'entretien. (3)
Dans le cas où l'époux qui n'a pas formé la demande ne se présente pas à l'audience ou se trouve
hors d'état de manifester sa volonté, le juge s'entretient avec l'autre conjoint et l'invite à la réflexion.
»
Garantie précisée à l'art 252-4 : « Ce qui a été dit ou écrit à l'occasion d'une tentative de
conciliation, sous quelque forme qu'elle ait eu lieu, ne pourra pas être invoqué pour ou contre un époux
ou un tiers dans la suite de la procédure. »
« En cas de refus d'homologation de la convention, le juge peut cependant homologuer les mesures
provisoires au sens des articles 254 et 255 que les parties s'accordent à prendre jusqu'à la date à
laquelle le jugement de divorce passe en force de chose jugée, sous réserve qu'elles soient
conformes à l'intérêt du ou des enfants.
Une nouvelle convention peut alors être présentée par les époux dans un délai maximum de six
mois. »
Il contrôle l'intérêt du ou des enfants ou du ou des deux époux dans un divorce par consentement
mutuel judiciaire.
→ Il peut donc refuser ces mesures (art 255 : liste de mesures provisoires : liste non-limitatives).
Mesures de divorce relatives aux époux (Art. 255) et mesures provisoires relatives aux enfants (Art.
376-2 et suivants).
2) Liste des mesures provisoires art 255 pour les autres types de divorce.
a) Demande de médiation familiale.
« 1° Proposer aux époux une mesure de médiation et, après avoir recueilli leur accord, désigner un
médiateur familial pour y procéder. »
« 2° Enjoindre aux époux de rencontrer un médiateur familial qui les informera sur l'objet et le
déroulement de la médiation. »
→ Un des deux pense que le divorce peut s'éviter avec l'aide d'un médiateur.
Elle est toujours demandée. Pour ne pas être responsable de l'inexécution de l'obligation de
communauté de vie. C'est la première mesure que va prendre le juge pour montrer qu'il y a bien la
fin de la communauté de vie.
Cas où la maison appartient en propre à l'un des deux époux, et c'est celui-ci qui est parti, on n’est
pas propriétaire, on demande donc l'attribution de la jouissance du logement familial mais c'est une
mesure provisoire (on exécute son devoir de secours).
« 4° Attribuer à l'un d'eux la jouissance du logement et du mobilier du ménage ou partager entre eux
cette jouissance, en précisant son caractère gratuit ou non et, le cas échéant, en constatant l'accord
des époux sur le montant d'une indemnité d'occupation. »
« 6° Fixer la pension alimentaire et la provision pour frais d'instance que l'un des époux devra verser
à son conjoint, désigner celui ou ceux des époux qui devront assurer le règlement provisoire de tout
ou partie des dettes. »
Si elle n'est pas payée, il y aura faute pour inexécution de l'obligation du devoir de secours
(contribution aux charges du mariage). Cette contribution aux charges existe encore durant la
procédure de divorce.
Ce n’est pas une prestation compensatoire (après le divorce) ! Devoir de secours si l’un n’a pas de
revenu.
Demander à l'autre qu'il paye d'avance ce que va coûter le divorce : voir 6°.
voir 6° : s'il y a des emprunts, crédits, impôts (jusqu'à aujourd’hui impôts toujours payés après), on
peut demander une provision.
h) Demander une provision (une avance) sur des droits qu'on a dans la liquidation du régime
matrimonial.
« 7° Accorder à l'un des époux des provisions à valoir sur ses droits dans la liquidation du régime
matrimonial si la situation le rend nécessaire. »
On sait qu'on va récupérer de l'argent car proprio et liquidation. On va demander une avance car
besoin d'argent.
j) Désignation d'un professionnel qualifié (un expert pour une expertise) afin de dresser un
inventaire estimatif en vue du partage des biens.
« 9° Désigner tout professionnel qualifié en vue de dresser un inventaire estimatif ou de faire des
propositions quant au règlement des intérêts pécuniaires des époux. »
Expert nommé qui va dresser cet inventaire, notaire si biens immobiliers, pour des parts sociales →
expert-comptable.
Notaire qui va liquider ces biens, il ne va pas juste faire une estimation, il va commencer la
liquidation du régime matrimonial, il rédige le projet de liquidation.
l) Demande que des scellées soient posées sur les biens communs.
Si l’on n’arrive pas à se mettre d'accord, on décidera après de l'attribution des biens avec les csq du
divorce.
Demande que le juge décide sur la résidence des enfants: résidence alternée, droit de visite,
d'hébergement... Art. 371 et suivants, 373 CC.
Enquêteur social qui aura un entretien avec chaque parent, puis avec chaque enfant seul, chaque
enfant et chacun des deux parents, va aussi prendre contact avec le milieu dans lequel évolue
l'enfant.
→ savoir s'il existe une raison grave pour laquelle il faudrait rendre l'autorité parentale ou le droit
de visite à l'un des parents.
Mesures provisoires les plus courantes : ordonnance de résidence séparée, pension alimentaire,
attribution du logement, enfant.
Pdt les 3 premiers mois de l'ordonnance de non-conciliation, le seul qui peut agir en justice pour
divorcer est l’époux qui avait présenté la requête initiale → art 1113 CPC.
Passé ces 3 mois, les deux époux pourront assigner, on pourra dès lors, avoir une demande
concurrente : alinéa 2 : si passé 30 mois depuis l'ordonnance de non-conciliation il n'y a eu aucun
demande en divorce, on efface la procédure, il faudra tout recommencer, l’autorisation d’introduire
l’instance devient aussi caduque.
Pas de réplique sur le fond, on conteste ou la matérialité, ou la gravité, on espère alors un non-lieu.
Si on ne conteste pas le bien fondé, on peut mettre en avant une fin de non-recevoir → on ne dit pas
que l'on n’est pas fautif mais réconciliation (reprise de la vie commune).
On peut faire une demande en divorce pour faute (faute de l'autre), altération définitive du lien
conjugal, acceptation du principe de la rupture. On peut aussi faire une demande de SDC pour faute,
ADLC, APR.
Si demande en divorce pour faute (demande principale), qu'elle est rejetée et que la demande
reconventionnelle est une demande en divorce pour ADLC, alors dans ce cas on doit appliquer l'art
238 al 2 qui dit que le juge prononcera le divorce pour ADLC quelle que soit la durée de la séparation
(la condition des 2 ans est exclue).
Au final cette concurrence n'est possible que pour deux cas de figure :
Art 246 : il examinera en premier lieu la demande en divorce pour faute, s’il rejette la demande en
divorce pour faute, il statuera sur la demande en ADLC et par application combinée de l'art 246 al 2 +
238 al 2, il n'a plus besoin de vérifier la durée de la séparation (lorsque ADLC utilisée comme un
moyen de défense, le délai n'a plus besoin d'être vérifié).
« La demande ne peut être fondée que sur un seul des cas prévus aux troisième à sixième alinéas de
l'article 229 du code civil. Toute demande formée à titre subsidiaire sur un autre cas est irrecevable.
Hormis les cas prévus aux articles 247 à 247-2 du code civil, il ne peut, en cours d'instance, être
substitué à une demande fondée sur un des cas de divorce définis aux troisième à sixième alinéas de
l'article 229 du code civil une demande fondée sur un autre cas. »
Si divorce fondé sur le consentement mutuel, normalement pas de passerelles sauf si hypothèse du
247 à 247-2.
On peut passer d’un divorce par acceptation du principe de la rupture vers la consentement mutuel.
Jurisprudence : Civ 1ère 15 mars 2008 n° 07-15516 : interdiction de passer d’un divorce pour faute à
un divorce par altération du lien conjugal.
3 passerelles possibles :
→ « Les époux peuvent, à tout moment de la procédure, demander au juge de constater leur accord
pour voir prononcer leur divorce par consentement mutuel en lui présentant une convention réglant
les conséquences de celui-ci. »
→ Ils sont d'accord pour divorcer, ils sont d’accord sur les principes du divorce, ils vont donc se
mettre d'accord sur les conséquences.
→ « Les époux peuvent également, à tout moment de la procédure, lorsque le divorce aura été
demandé pour ADLC ou pour faute, demander au juge de constater leur accord pour voir prononcer
le divorce pour APR du mariage. »
→ « Si, dans le cadre d'une instance introduite pour ADLC, le défendeur demande
reconventionnellement le divorce pour faute, le demandeur peut invoquer les fautes de son conjoint
pour modifier le fondement de sa demande. »
→ On est à huis clos, ce huis-clos sert à préserver la vie privée des intéressés. Tout se passe en
chambre du conseil dans le bureau du juge et non pas dans le tribunal art 1074 du CPC.
Art 245 al 3 : Le juge peut prononcer un divorce aux torts partagés si les débats font apparaître des
fautes de l'un ou de l'autre en s’appuyant sur les éléments qui lui sont apportés.
Le juge peut intervenir librement lorsqu’il a des doutes sur le consentement libre et éclairé en cas de
divorce pour consentement mutuel. Il refusera d’homologuer la convention sur la base de l’article
232 CC. C’est un régime de protection si la convention ne préserve pas l’intérêt d’un des époux ou
celui des enfants : art 232 alinéa 2.
→ Si le juge nomme un enquêteur social, les époux doivent lui fournir les pièces.
Si l'on refuse de produire les pièces, le juge pourra en tirer toutes les conséquences : art 11 CPC :
principe général.
Le juge peut très bien demander et consulter les fichiers bancaires et se faire communiquer tous les
documents même soumis au secret professionnel.
C) La liberté de la preuve.
Car on n’est pas en train de prouver un contrat, un acte juridique, mais des faits juridiques, or les
faits se prouvent par tous moyens. Il faut démontrer la cause du divorce ainsi que les conséquences.
L’article 1358 CC dit que la preuve est libre et peut être apporté par tout moyen.
Pas besoin de preuve dans le cadre d’un divorce par consentement mutuel.
Dans le divorce par acceptation du principe de la rupture (Art. 233 CC), cause présumée, pas à
prouver les faits à l'origine de la demande.
Pour le divorce par altération définitive du lien conjugal et la faute, il faut une preuve.
Art 259 CC spécifique pour le divorce impose la preuve de ces faits → renvoie au principe de la
liberté de la preuve, par tous moyens, y compris l'aveu :
« Les faits invoqués en tant que causes de divorce ou comme défenses à une demande peuvent être
établis par tout mode de preuve, y compris l'aveu. Toutefois, les descendants ne peuvent jamais être
entendus sur les griefs invoqués par les époux. »
On ne peut pas invoquer tout ce qui a été dit ou écrit pendant la phase, la tentative de conciliation.
On ne peut pas l’utiliser comme moyen de preuve car il doit y avoir une totale liberté de parole.
→ Art 373-2-12 : partie qui concerne l'autorité parentale et les conséquences pour les enfants de la
séparation des parents.
Si l'un des parents conteste les conclusions de l'enquête sociale, une contre-enquête peut à sa
demande être ordonnée.
L’enquête sociale sert juste à savoir si c’est un milieu favorable pour accueillir des enfants.
➔ Les enfants ne peuvent pas témoigner ou attester en vue du débat sur la cause du
divorce. Interdit l'utilisation des écrits émanant des enfants. JP entend les descendants
de manière très large : enfants communs, enfant d'un premier lit. Même les conjoints
des enfants sont inclus dans la descendance et même s’ils divorcent.
On ne fait pas non plus venir les parents : étendu par la jurisprudence, c’est une règle fondamentale
depuis 1980, pour la C de Cassation, pour protéger les intérêts moraux de la famille et par soucis de
décence.
Si le bien est jeté à la poubelle et qu'on le retrouve, cela peut fonctionner car cela veut dire que la
personne a voulu se débarrasser de ce bien, elle s'est dépossédée de ce bien, elle n’en est plus
propriétaire, ce n'est pas frauduleux.
Si on veut suivre qqn, il faut l'autorisation du juge. Il suffit de demander une mesure d'instruction
préalable pour que le juge demande à l'huissier de faire des recherches.
Dans le divorce par consentement mutuel judiciaire, les époux peuvent faire appel à un seul et
unique avocat car ils sont d'accord sur tout. Pas de tentative de conciliation.
Dans le consentement mutuel extra-judiciaire, il faut par contre avoir deux avocats. Soit on veut une
solution rapide mais plus chère (divorce extra-judiciaire) ou l'inverse. Dans ce type de divorce il n’y a
pas de tentative de conciliation. Phase de préparation, de négociations. Phase judiciaire courte. Le
juge prononce le divorce, troisième phase du divorce.
3 phases :
- Phase préparatoire pré-judiciaire : avec le ou les avocats, vous allez préparer le divorce
- phase judiciaire courte : le juge intervient, joue un rôle de contrôle
- phase post-judiciaire courte car l’on est d’accord sur tout : exécution des engagements que
nous avons pris, phase d'exécution de la convention sur laquelle on a divorcé.
Art. 250.
Pas de conciliation mais dépôt de la requête directement. Il y a saisie immédiate du tribunal par ce
dépôt, l'instance est introduite.
Quatre options :
1/ Le juge vérifie si les intérêts sont suffisamment protégés par la convention et homologue ensuite
la convention.
3/ Il peut proposer aussi la suppression de certains passages, pas essentiels, pour écourter la
procédure car une modification tend à prolonger la procédure.
4/ Le juge décide d’un sursis et ajourne la comparution qui aura lieu presque 6 mois plus tard.
Prononciation de mesures provisoires. Article 250-2 :
« En cas de refus d'homologation de la convention, le juge peut cependant homologuer les mesures
provisoires au sens des articles 254 et 255 que les parties s'accordent à prendre jusqu'à la date à
laquelle le jugement de divorce passe en force de chose jugée, sous réserve qu'elles soient
conformes à l'intérêt du ou des enfants.
Une nouvelle convention peut alors être présentée par les époux dans un délai maximum de six
mois. »
Art 250-3 prévoit la caducité de la procédure, à défaut de la présentation d'une nouvelle convention
dans les 6 mois. Si on est dans le délai de 6 mois mais que le juge dit que ce n'est toujours pas
protecteur de l'intérêt des époux et des enfants et qu'il refuse la deuxième convention, la demande
en divorce est caduque également.
Si le père verse une pension alimentaire peu élevée aux enfants, l’autre personne pourra bénéficier
d’allocations familiales => s’ils s’étaient entendus pour que la pension alimentaire soit faible => cour
de cassation. Douet, 1980 : refus d’homologation, le père étant en capacité de verser une pension
plus élevée, refus de reporter la charge des enfants à la solidarité publique.
S’il y a des biens immobiliers, intervention du notaire dans le partage des biens et si pas
d’immeubles, on peut faire un partage sous signature privée.
Dénomination exacte qui se trouve à l'art 229-1 (à -4) : « le divorce par consentement mutuel par
acte sous signature privée contresigné par avocat et déposé au rang des minutes d'un notaire ».
Cette question du divorce sans juge n'est pas nouvelle (on en parle depuis 20 ans dès le début des
années 2000), en revanche ce qui a étonné, c'est la vitesse à laquelle ce divorce sans juge est entré
dans le droit positif. La proposition date de mai 2016 et la loi date du 18 novembre 2016. Projet de
mai 2016 par le garde des sceaux, amendement, procédure accélérée, validation du projet par le CC
en mai 2016
→ il n'est pas considéré comme inconstitutionnel → pas de rupture du principe d'égalité devant la
loi. Le divorce est rentré en vigueur le 1er janvier 2017.
I) Questions préliminaires
A) Le domaine de cette nouvelle forme de désunion
Est ce qu'on peut aussi y recourir pour une séparation de corps ?
Art 296 : « La SDC peut être prononcée à la demande de l'un des époux dans les mêmes cas et aux
mêmes conditions que le divorce judiciaire. » Donc la Séparation de Corps n’est pas possible pour
une procédure de consentement mutuel extra-judiciaire.
Premières conclusions : sondages, faisant ressortir que cette nouvelle forme de divorce est
privilégiée chez 52% des moins de 35 ans, parmi 60% habitent en région parisienne. 44% trouvent
intéressant la rapidité de la procédure, 25% les économies réalisées, 7% l’absence de contentieux.
1° Le mineur, informé par ses parents de son droit à être entendu par le juge dans les conditions
prévues à l'article 388-1, demande son audition par le juge ; »
Il faut une absence de demande de l'audition de l'enfant, celle-ci est prévue à l'Art 388-1 CC : sinon
entraîne une saisie du juge (qui annonce un divorce judiciaire par consentement mutuel).
Parole réellement libre ? L’enfant est-il vraiment capable de faire ce choix. Qui apprécie ce
discernement ? Les parents ou le juge ?
Les mineurs émancipés par la mariage ne sont pas soumis à ces deux limites.
Art 249-4 : « Lorsqu'un des époux se trouve placé sous l'un des régimes de protection prévus au
chapitre II du titre XI du présent livre, aucune demande en divorce par consentement mutuel ou pour
acceptation du principe de la rupture du mariage ne peut être présentée ». Ici on exclue la
sauvegarde de justice.
B) Conditions positives.
On oublie complètement l’avocat unique qui était possible pour le consentement judiciaire.
Argumentation :
➔ Renvoi à l'art 1374 CC mais dans cet article on retrouve l'expression « ou par l'avocat de
toutes les parties », il aurait fallu être encore plus précis sur la possibilité ou non de
n'avoir qu'un seul avocat.
➔ Normalement le texte spécial (lex specialis derogat legi generali) 229-1 doit l’emporter
donc il faut avoir deux signatures mais c’est au juge de l’interpréter.
1) Le contenu de la convention.
Précisé à l'art 229-3 : « (1) Le consentement au divorce et à ses effets ne se présume pas. (2) La
convention comporte expressément, à peine de nullité :
2) La forme de la convention.
C'est un acte sous signature privée donc le contreseing de l'avocat va faire foi de l'écriture et de la
signature des parties. Ça vaut aussi à l'égard des héritiers qui voudraient contester ce divorce.
Dispense de toutes mentions manuscrites exigées par la loi, si on veut contester cet acte → il faut
appliquer et engager la procédure de faux (art 1374 et suivants)
3) Un délai de réflexion.
→ Délai de réflexion précisé à l'art 229-4 1° : « (1) L'avocat adresse à l'époux qu'il assiste, par lettre
recommandée avec demande d'avis de réception, un projet de convention, qui ne peut être signé, à
peine de nullité, avant l'expiration d'un délai de réflexion d'une durée de quinze jours à compter de
la réception. (2) La convention a force exécutoire au jour où elle acquiert date certaine. »
→ signature des époux qui n'est pas possible sans le respect d'un délai : il faut attendre un délai de
15j après avoir reçu la convention de l'avocat avant de pouvoir signer. Sinon nullité de la convention
et du divorce.
→ avant, si on voulait se remarier après divorce, il fallait attendre 10 mois après le divorce pour
vérifier si la femme n'était pas enceinte.
En principe c’est un nom d’usage donc on en perd l’utilisation : Art. 264 CC : « A la suite du divorce,
chacun des époux perd l'usage du nom de son conjoint.
Art 264 alinéa 2 in fine : soit c’est un intérêt particulier justifiant l’usage du nom, soit pour le conjoint
qui veut conserver le nom (intérêt professionnel), soit pour un intérêt spécifique aux enfants.
Jurisprudence : cas par cas, pouvoir souverain des juges du fond.
Demander à l’autre époux pour autoriser l’autre à continuer d’utiliser son nom. Accords sur la durée
d’utilisation du nom, conditions possibles, selon les intérêts des parties.
Le rôle du juge a été augmenté. But de faciliter la liquidation, d’où des prérogatives étendues. Le juge
peut essayer d’accélérer la décision, la liquidation, pour cela on pose le principe à l’Art. 267 : «A
défaut d’un règlement conventionnel par les époux, le juge statue sur leurs demandes de maintien
dans l’indivision, d’attribution préférentielle et d’avance sur part de communauté ou de biens indivis.
Il statue sur les demandes de liquidation et de partage des intérêts patrimoniaux, dans les conditions
fixées aux articles 1361 à 1378 du CPC, s’il est justifié par tous moyens des désaccords subsistant
entre les parties, notamment en produisant :
-une déclaration commune d’acceptation d’un partage judiciaire, indiquant les points de désaccord
entre les époux ;
-le projet établi par le notaire désigné sur le fondement du 10° de l’article 255. (art 255-10)
Il peut, même d’office, statuer sur la détermination du régime matrimonial applicable aux époux. »
a) Droits, donations et avantages matrimoniaux sur lesquels le divorce n’a pas d’incidence, de
conséquences.
Pas d’impact du divorce sur tout ce qui est un bien présent, si c’est une donation sur un bien futur, la
fin du mariage a un impact dessus : Art. 1096 CC a contrario. La donation de biens présents pendant
le mariage ne sera donc pas révocable.
➔ Art 265 précise que « le divorce est sans incidence sur les avantages matrimoniaux qui
prennent effet au cours du mariage et sur les donations de biens présents quelle que soit
leur forme. ».
Réforme qui existe seulement depuis 2004. Ne concerne donc que les époux mariés après 2004.
L’Art. 265 n’est pas impératif puisque les époux pourront toujours reprendre les biens si c’est prévu
dans le contrat de mariage : Art. 265 alinéa 3. Droits, donations et avantages matrimoniaux sur
lesquels le divorce aura des conséquences, des incidences.
Cela concerne les donations et les avantages futurs : promesse (ex : une promesse d'héritage).
→ art 265 al 2 : « Le divorce emporte révocation de plein droit des avantages matrimoniaux qui ne
prennent effet qu'à la dissolution du régime matrimonial ou au décès de l'un des époux et des
dispositions à cause de mort, accordés par un époux envers son conjoint par contrat de mariage ou
pendant l'union, sauf volonté contraire de l'époux qui les a consentis. Cette volonté est constatée
Dès lors qu’a été prévu un bénéfice futur pour l’hypothèse du décès par exemple, n’a plus lieu d’être
après divorce.
On applique l’Art. 1751 relatif au contrat de location : alinéa 1 : même si un seul signe ils sont tous les
deux titulaires car mariage. Dans le cas de divorce (alinéa 2), ce droit pourra être attribué en
considération des intérêts sociaux à l’un des époux sous réserve des droits à récompense ou à
indemnité au profit de l’autre époux.
= juge dans la décision et l'ordonnance de divorce va attribuer le droit au bail à un des deux, pour
cela il doit prendre en considération les intérêts sociaux et familiaux (motivation, intérêt qui le
justifie, scolarité des enfants, …).
Droit social= droit du travail. Donc intérêts sociaux= on donne le logement à celui qui travaille juste à
côté.
Solution dans une autre dispo → art 285-1 (que l'on est un ou deux propriétaires) :
«Si le local servant de logement à la famille appartient en propre ou personnellement à l'un des époux, le juge
peut le concéder à bail au conjoint qui exerce seul ou en commun l'autorité parentale sur un ou plusieurs de
leurs enfants lorsque ceux-ci résident habituellement dans ce logement et que leur intérêt le commande.
Le juge fixe la durée du bail et peut le renouveler jusqu'à la majorité du plus jeune des enfants.
→ Le juge concède à l'autre un bail à partir du moment où ce conjoint exerce seul ou en commun
l'autorité parentale sur un ou plusieurs des enfants (1 ère condition), que les enfants résident
habituellement dans ce logement (2ème condition) et qu'il y ait un intérêt qui commande que la
maison reste en possession du locataire (3ème condition).
B) L'aménagement du futur.
1) La prestation compensatoire.
Instaurée en Droit français en 1975, a remplacé la pension alimentaire → en matière de
conséquences de divorce on parle de prestation compensatoire. La pension alimentaire aujourd’hui
vise la contribution à l’éducation des enfants alors qu’avant 1975, c’était la pension versée d’un
époux à l’autre à la suite du divorce. Avant 1975 elle était totalement marquée par l’idée de faute.
Disposition prévue à l'art 270 : « Le divorce met fin au devoir de secours entre époux.
L'un des époux peut être tenu de verser à l'autre une prestation destinée à compenser, autant qu'il est possible,
la disparité que la rupture du mariage crée dans les conditions de vie respectives. Cette prestation a un
caractère forfaitaire. Elle prend la forme d'un capital dont le montant est fixé par le juge.
Toutefois, le juge peut refuser d'accorder une telle prestation si l'équité le commande, soit en considération des
critères prévus à l'article 271, soit lorsque le divorce est prononcé aux torts exclusifs de l'époux qui demande le
bénéfice de cette prestation, au regard des circonstances particulières de la rupture. ».
Modalités à l'art 271 : «La prestation compensatoire est fixée selon les besoins de l'époux à qui elle est versée
et les ressources de l'autre en tenant compte de la situation au moment du divorce et de l'évolution de celle-ci
dans un avenir prévisible.
A cet effet, le juge prend en considération notamment [donc liste non exhaustive] :
- la durée du mariage ;
- l'âge et l'état de santé des époux ;
- leur qualification et leur situation professionnelles ;
- les conséquences des choix professionnels faits par l'un des époux pendant la vie commune pour l'éducation
des enfants et du temps qu'il faudra encore y consacrer ou pour favoriser la carrière de son conjoint au
détriment de la sienne ;
- le patrimoine estimé ou prévisible des époux, tant en capital qu'en revenu, après la liquidation du régime
matrimonial ;
- leurs droits existants et prévisibles ;
- leur situation respective en matière de pensions de retraite en ayant estimé, autant qu'il est possible, la
diminution des droits à retraite qui aura pu être causée, pour l'époux créancier de la prestation compensatoire,
par les circonstances visées au sixième alinéa. »
Deuxième alinéa, ci-dessus, liste non exhaustive d’éléments à prendre en compte par le juge.
→ L’on va regarder quels sont les besoins pécuniaires d'un côté et quelles sont les ressources
pécuniaires de l'autre et est-ce que c'est possible que cela change → prise en compte de plusieurs
éléments :
- plus on a été marié longtemps, plus il y a des raisons de croire que le divorce va entraîner de
lourdes conséquences
- juge va tenir compte de l'âge des époux et de l'état de santé → conséquences sur le forfait.
La jurisprudence a décidé que cet article n'était pas limitatif, on peut s'appuyer sur d'autres éléments
mais intervention en 2005 (disparition art 272 al 2 car on prenant compte à l'époque des ressources
versées pour compenser le handicap, notamment les indemnités que l'on obtient en étant handicapé
mais celles-ci compensent déjà un accident).
Article 274 : « Le juge décide des modalités selon lesquelles s'exécutera la prestation compensatoire en capital
parmi les formes suivantes :
1° Versement d'une somme d'argent, le prononcé du divorce pouvant être subordonné à la constitution des
garanties prévues à l'article 277;
2° Attribution de biens en propriété ou d'un droit temporaire ou viager d'usage, d'habitation ou d'usufruit, le
jugement opérant cession forcée en faveur du créancier. Toutefois, l'accord de l'époux débiteur est exigé pour
l'attribution en propriété de biens qu'il a reçus par succession ou donation. »
➔ Formes que peut prendre ce capital aux articles 274, 275, 275-1, on y explique les
modalités de versement de ce capital.
Art 275 : « Lorsque le débiteur n'est pas en mesure de verser le capital dans les conditions prévues par l'article
274, le juge fixe les modalités de paiement du capital, dans la limite de huit années, sous forme de versements
périodiques indexés selon les règles applicables aux pensions alimentaires.
Le débiteur peut demander la révision de ces modalités de paiement en cas de changement important de sa
situation. A titre exceptionnel, le juge peut alors, par décision spéciale et motivée, autoriser le versement du
capital sur une durée totale supérieure à huit ans.
Après la liquidation du régime matrimonial, le créancier de la prestation compensatoire peut saisir le juge d'une
demande en paiement du solde du capital indexé. »
Art 275-1 : « Les modalités de versement prévues au premier alinéa de l'article 275 ne sont pas exclusives du
versement d'une partie du capital dans les formes prévues par l'article 274. »
- 1° : versement d'une somme d'argent en une seule fois (en principe) mais garanties prévues à l'art 277
: « Indépendamment de l'hypothèque légale ou judiciaire, le juge peut imposer à l'époux débiteur de
constituer un gage, de donner caution ou de souscrire un contrat garantissant le paiement de la rente
ou du capital. »
On peut demander un échéancier car on a pas l'argent tout de suite (sur plan d'épargne...) que le
juge pourra accorder → art 275
Paiement qui est une sorte de crédit, il y a des taux d'intérêts, on paiera donc plus que le montant de
base.
En cas de changement important dans notre situation, le débiteur peut demander la révision des
modalités de paiement : c'est à nous de le justifier (art 275 al 2).
- 2° : on ne va pas verser en argent mais en nature, c’est à dire en biens → attribution d'un
bien en propriété :
Bien en propriété mais on peut aussi attribuer un droit viager ou temporaire, je conserve un droit
d'usage et d'habitation de tant d'années sur ce bien.
On peut aussi attribuer l'usufruit qui est plus loin que l'usage et l'habitation (utiliser l'I et y habiter),
ici c'est utiliser l'I, y habiter et pouvoir le louer et récupérer l'argent.
Innovation. On peut verser en argent, en biens ou faire un mix : verser en argent pour partie, verser
en bien pour partie.
❖ Exception : La rente
(= versement régulier) : article 276 CC : à titre exceptionnel, le principe restant le capital. Il faut que
la rente soit motivée sinon capital. C’est une circonstance qui tient sur l’état de santé du créancier
(lorsque l’âge ou l’état de santé du créancier ne lui permet pas de subvenir à ses besoins). Dans ce
cas-là on fixe la prestation compensatoire en forme de rente viagère (obtention de cette somme
tous les mois jusqu’au décès du créancier, la rente va alors durer jusqu’au décès du créancier).
Art 276 : « A titre exceptionnel, le juge peut, par décision spécialement motivée, lorsque l'âge ou
l'état de santé du créancier ne lui permet pas de subvenir à ses besoins, fixer la prestation
compensatoire sous forme de rente viagère. Il prend en considération les éléments d'appréciation
prévus à l'article 271.
Modalités de versement de la rente prévues à l'art 276-1 : « La rente est indexée (il faut qu’elle
corresponde au niveau des salaires et au niveau de vie actuel) ; l'indice est déterminé comme en
matière de pension alimentaire.
Le montant de la rente avant indexation est fixé de façon uniforme pour toute sa durée ou peut varier
par périodes successives suivant l'évolution probable des ressources et des besoins. »
Indexation. Soit on fixe le montant de manière uniforme sur toute la durée, soit on anticipe sur
l’évolution du débiteur sous forme de palier.
Demande de la capitalisation de la rente (Art. 276-4) : il est possible pour le débiteur (et seulement
lui) de redemander que la rente soit payée sous forme de capital : Art. 276-4 : Al. 1 : « Le débiteur
d'une prestation compensatoire sous forme de rente peut, à tout moment, saisir le juge d'une
demande de substitution d'un capital à tout ou partie de la rente. […] » Al. 2 : le créancier de la
prestation peut aussi demander la capitalisation s’il établit une modification de vie ou de fortune du
débiteur.
Si on est tenu de payer une rente, est-ce que l’on peut essayer de proposer le paiement en
biens ? Pas possible, mais on peut faire un versement mixte : Art. 276 Al. 2 : donc rente et capital ce
qui va permettre de diminuer les charges : « Le montant de la rente peut être minoré, lorsque les
circonstances l'imposent, par l'attribution d'une fraction en capital parmi les formes prévues à l'article
274. »
Si doutes sur la solvabilité, le juge impose de fournir des biens en garantie : article 277.
Autre possibilité : donner caution : sûreté de type personnelle (on propose qu’une personne
s’engage à payer à notre place) et non pas réelle (un bien). Ou souscrire un contrat garantissant le
paiement de la rente : on impose l’emprunt de la somme à la banque.
Art. 266 : disposition spéciale : «Sans préjudice de l'application de l'article 270, des dommages et intérêts
peuvent être accordés à un époux en réparation des conséquences d'une particulière gravité qu'il subit du fait
de la dissolution du mariage soit lorsqu'il était défendeur à un divorce prononcé pour altération définitive du
lien conjugal et qu'il n'avait lui-même formé aucune demande en divorce, soit lorsque le divorce est prononcé
aux torts exclusifs de son conjoint.
Il faut vérifier que le préjudice subit soit dû à la dissolution du mariage. Sinon : Art. 1240.
Si en cours de procédure de divorce : le préjudice commis ne sera pas indemnisé car il a lieu avant le
divorce. Exemples : Arrêt du 11 avril 2002 2ème Civ, n° 00-13417 ; Arrêt 14 décembre 2004 Civ 1ère n°
02-20652 ; Civ 2ème 28 septembre 2000 n° 98-22952.
Si moins d’argent après le divorce : demander la prestation compensatoire, pas article 266.
Dispo plus générale : ancien 1382 ; aujourd’hui article 1240 du Code Civil : arrêts de cassation : Civ
2ème 5 juin 1991 n° 90-14314 ; et Civ 2ème 28 février 19996 n° 94-12432.
« Tout fait quelconque de l'homme, qui cause à autrui un dommage, oblige celui par la faute duquel il
est arrivé à le réparer. »
Si la faute a entraîné un préjudice et qu’il y a lien de causalité, on est alors condamné à réparer cette
faute. Et si aucunes conditions de divorce, donc même pour un divorce aux torts partagés, … En cas
de torts partagés, Art. 266 ne s’applique pas. Art. 1240 : perte de standing.
→ La jurisprudence précise aussi que l’on peut cumuler les deux articles : 266 et 1240 : arrêt Civ 2ème
2 avril 1997 n° 95-18797.
Il faut d’abord trancher l’autorité parentale, puis la contribution aux charges, à l’exécution de
l’obligation d’entretien de ces enfants.
Principe par réforme du 4 mars 2012 : art 372 « Les père et mère exercent en commun l'autorité
parentale. ». On reste des parents même si l’on divorce, pas de conséquence à la séparation des
parents même si cela peut avoir des conséquences.
b) Exception
En revanche, il peut avoir une exception = l’exercice de l’autorité parentale par un seul des parents :
Art. 373-2-1. Pour qu’il y ait le retrait de l’autorité parentale d’un des parents, il faut le l’intérêt de
l’enfant le commande : « Si l'intérêt de l'enfant le commande, le juge peut confier l'exercice de
l'autorité parentale à l'un des deux parents. »
C’est la seule raison pour laquelle le juge retirera l’autorité parentale à l’un des deux parents.
c) Tiers
Retrait totale de l’autorité parentale aux deux parents : confier l’enfant à un tiers : article 373-4 dans
un paragraphe : de l’intervention d’un tiers.
Art 373-3 al 2 : «Le juge peut, à titre exceptionnel et si l'intérêt de l'enfant l'exige, notamment lorsqu'un des
parents est privé de l'exercice de l'autorité parentale, décider de confier l'enfant à un tiers, choisi de préférence
dans sa parenté. Il est saisi et statue conformément aux articles 373-2-8 et 373-2-11. »
Article 373-4 : l’autorité parentale reste tout de même aux parents : «Lorsque l'enfant a été confié à un
tiers, l'autorité parentale continue d'être exercée par les père et mère ; toutefois, la personne à qui l'enfant a
été confié accomplit tous les actes usuels relatifs à sa surveillance et à son éducation.
Le juge aux affaires familiales, en confiant l'enfant à titre provisoire à un tiers, peut décider qu'il devra requérir
l'ouverture d'une tutelle. »
«Les dispositions contenues dans la convention homologuée ou dans la convention de divorce par consentement
mutuel prenant la forme d'un acte sous signature privée contresigné par avocats déposé au rang des minutes
d'un notaire ainsi que les décisions relatives à l'exercice de l'autorité parentale peuvent être modifiées ou
complétées à tout moment par le juge, à la demande des ou d'un parent ou du ministère public, qui peut lui -
même être saisi par un tiers, parent ou non. »
CA Pau 1991 : demande introduite après le divorce pour l'autorité parentale d'un enfant de 11 ans.
Père s'est remarié (avec un homme), enfant vivait chez lui beaucoup plus heureux. A retiré l'autorité
parentale de la mère → le juge doit dépasser ses préjugés.
La résidence alternée : depuis une loi du 4 mars 2002 : choix → alternance entre domiciles des deux
parents ou fixée à l'une des résidences des deux (stabilité de la vie quotidienne) → art 373-2-9 : « En
application des deux articles précédents, la résidence de l'enfant peut être fixée en alternance au
domicile de chacun des parents ou au domicile de l'un d'eux. […] ».
Si les parents ne sont pas d’accord : résidence alterné au départ, principe d’un test provisoire. Le
législateur ne se prononce pas sur la durée de l’alternance : C Cassation se prononce : ce n’est pas
forcément que du 50-50% : arrêt du 25 avril 2007, Civile 1ère, n° 06-16886. A la fin de cette alternance
décision définitive.
Résidence partagée/alternée : partage des parts fiscales à charge, partage des avantages sociaux et
fiscaux. Même chose pour la sécurité sociale : aussi partagée.
Si les parents ne trouvent pas d’accord, le juge va alors devoir statuer sur les modalités de droit de
visite de l’autre : Art. 373-2-9 Al. 2 : depuis réforme du 5 mars 2007.
On peut demander au juge de limiter le droit de visite d’un des parents s’il est de nationalité
étrangère : peur de l’enlèvement.
Le juge français va encadrer le droit de visite et d'hébergement dans des limites géographiques :
seulement en Europe → il sera inscrit sur le passeport des parents que pour sortir l'enfant du
territoire, il faut l'accord des deux parents = Art. 373-2-6 : 4 mars 2002.
Articles 227-5 et suivants du code pénal : sanction des comportements qui visent à éloigner l’enfant
du titulaire de la résidence familiale (un an de prison, 15.000 Euros d’amende).
Exemple : « Le fait de refuser indûment de représenter un enfant mineur à la personne qui a le droit
de le réclamer est puni d'un an d'emprisonnement et de 15 000 euros d'amende. » ; 6 mois à 1 an de
prison, 15 000€ d'amende, peine prévue si on change de domicile sans en avertir l'autre (sanction
pénale de 7500€).
Art 227-7 et 227-8 Code pénal : cas d'enlèvement : Art 227-7 : « Le fait, par tout ascendant, de
soustraire un enfant mineur des mains de ceux qui exercent l'autorité parentale ou auxquels il a été
confié ou chez qui il a sa résidence habituelle, est puni d'un an d'emprisonnement et de 15 000 euros
d'amende. »
Art 227-8 : « Le fait, par une personne autre que celles mentionnées à l'art 227-7 de soustraire, sans
fraude ni violence, un enfant mineur des mains de ceux qui exercent l'autorité parentale ou auxquels
il a été confié ou chez qui il a sa résidence habituelle, est puni de cinq ans d'emprisonnement et de
75 000 euros d'amende. ».
Art 373-2-9 al 3 phrase 2 qui permet de proposer aux parents un terrain neutre de rencontre et
assurer la sécurité physique et morale de l’enfant : « Ce droit de visite, lorsque l'intérêt de l'enfant le
commande, peut, par décision spécialement motivée, être exercé dans un espace de rencontre désigné par le
juge. »
Le juge peut aménager le droit de visite des tiers : article 371-4 al 2 : « Si tel est l'intérêt de l'enfant, le
juge aux affaires familiales fixe les modalités des relations entre l'enfant et un tiers, parent ou non, en
particulier lorsque ce tiers a résidé de manière stable avec lui et l'un de ses parents, a pourvu à son éducation, à
son entretien ou à son installation, et a noué avec lui des liens affectifs durables. ».
L’enfant a le droit d’entretenir des relations personnelles avec ses ascendants (notamment les
grands-parents), seul l’intérêt de l’enfant peut faire obstacle à ce droit : Art. 371-4 Al.1, rajouté par le
législateur
Cette obligation ne cesse pas de plein droit lorsque l'enfant est majeur. »
Obligation qui va au-delà de la majorité à partir du moment où l’enfant poursuit des études. Si
l’enfant perçoit un salaire : il n’a plus forcément besoin du soutien de ses parents : Civ 1ère 12 juin
1981 n° 138.
→ judiciaire : on a une protection à l'art 232 al 2 : le juge vérifie et protège les intérêts de l'enfant. Il
refusera l’homologation si pas de préservation de l’intérêt des enfants.
Pour tous les cas de divorce il est toujours possible de passer sur un divorce non contentieux.
« Les parents peuvent saisir le juge aux affaires familiales afin de faire homologuer la convention par laquelle ils
organisent les modalités d'exercice de l'autorité parentale et fixent la contribution à l'entretien et à l'éducation
de l'enfant.
Le juge homologue la convention sauf s'il constate qu'elle ne préserve pas suffisamment l'intérêt de l'enfant ou
que le consentement des parents n'a pas été donné librement. »
Si les parents ne sont pas d’accord, c’est le juge qui statuera en dernier et fixera souverainement le
montant de la contribution à l’entretient des enfants : Civ 1ère 22 mars 2005 n° 03-13135.
Cette table de référence a une valeur indicative et a été établie sur des statistiques. Le critère est que
le juge doit regarder les facultés respectives, et les besoins de l’enfant (différence entre les enfants
de moins et de plus de 14 ans).
Si un des deux parents se remarie, sa contribution peut augmenter car ses revenus augmentent :
révision de l’obligation, de la pension alimentaire pour prendre en compte les nouvelles ressources
du débiteur : 22 mars 2005 Civ 1ère n° 02-10153.
On prend en compte aussi les allocations familiales qui rentrent également dans les revenus.
➔ cas de la résidence principale : répartition inégale des charges, l'un va devoir compenser
en argent
➔ Enfant confié à un tiers : les deux doivent contribuer.
Art 373-2-2 :
- al 3 : peut prendre la forme d'une prise en charge directe de frais au bénéfice de l'enfant
(paiement direct d'une facture, on partage le prix de la piscine en deux par ex).
- al 4 : la pension alimentaire peut être payée sous forme d'un droit d'usage et d'habitation
(prendre un bail d’habitation utilisé donc pour l'entretien de l'enfant).
Art 373-2-3 : « Lorsque la consistance des biens du débiteur s'y prête, la pension alimentaire peut être
remplacée, en tout ou partie, sous les modalités et garanties prévues par la convention homologuée ou par le
juge, par le versement d'une somme d'argent entre les mains d'un organisme accrédité chargé d'accorder en
contrepartie à l'enfant une rente indexée, l'abandon de biens en usufruit ou l'affectation de biens productifs de
revenus. »
On prend aussi en compte les prestations familiales et les cautions dans le cadre des impôts. Le
quotient familial (avantage fiscal) sera donc partagé.
Introduction :
B) Après 1972
Loi du 3 janvier 1972 : filiation sociologique, paternité sociologique, affective introduite : celui qui
s’occupe de l’enfant (affiliation par possession d’état). Vérité sociologique.
On tente d’introduire un principe d’égalité entre enfant légitime (né dans les liens du mariage) et
enfant naturel (né d’un couple non marié). On essaye ici de légitimer un maximum d’enfants
naturels.
Mais on fait quand même une grande différence en matière de succession : les enfants légitimes
héritent seuls, les enfants naturels ou adultérins n’héritent pas. Si l’enfant est naturel puis mariage
→ alors il est légitimé.
Solution trouvée par le Cour de Cassation pour les couples homosexuels non-mariés :
l’homosexualité d’un parent ne l’empêche pas d’adopter, il pourra alors déléguer à l’autre une partie
de l’autorité parentale. La Cour de Cassation valide une délégation de l’autorité parentale : Art. 377,
377-1.
On voit apparaître la notion de mère porteuse (Gestation Pour Autrui, GPA), et la notion de parents
d’intention (qui eux souhaitent l’enfant).
1994 réforme : Art. 16-7 : France prohibe les conventions de mère porteuse. Par un arrêt de principe
du législateur de l’Assemblée plénière. A contrario : viol. « La gestation pour le compte d’autrui ».
1) Exemples de jurisprudence
a) Cas 1 : Affaire Menneson
• Les jumelles Z et A nées le 25 octobre 2000 : ils ont eu recours à Mme B : mère porteuse
américaine. X est le père biologique, Y est la mère d’intention et B est la mère génétique et
porteuse de l’enfant. Les parents ont voulu anticiper la naissance de l’enfant et ont demandé
aux tribunaux américains de se faire reconnaître comme parent. La cour suprême de
Californie autorise le 14 juillet 2000 de devenir les parents légaux. Le 8 novembre 2000 : le
père va au consulat de France à Los Angeles et demande la transcription de l’acte de
naissance : consul refuse. Nouvelle demande en France et actes transcrits sur registre de
naissance à Nantes (car le ministère public veut les annuler). Procureur de la Rep le 4 avril
2003 assigne les parents au TGI de Créteil. CA de Paris rejuge le 25 octobre 2007 et accepte
Condamnation 19 janvier 2017 : Labone contre France, enfant qui sont nés en Ukraine, pas de
retranscription. Si l’on sait que la position française sera une condamnation on peut directement
recourir à la CEDH : pour les enfants, il y a non-respect de leur vie privée et de leur vie familiale
(article 8).
• Les juges s’appuient sur l’Art. 47 C. civ. On peut refuser transcription si acte irrégulier,
falsifié, ou si faits déclarés ne présentent pas la réalité (c’est le fondement qui permettait de
refuser la transcription).
• CA Rennes 7 mars 2016 et un autre du 27 juin 2016 : CA décident que les actes Ukrainiens
avaient bien été transmis mais seule la filiation du père avait été transcrite. Elle interprète le
mot « réalité » : le fait que cet enfant existe et non pas qui est le père ou la mère de l’enfant
(=filiation).
• Ce n’est pas au juge de pallier l’absence de mesure du législateur (augmenter les pénalités,
signer des conventions bilatérales pour encadrer la GPA…).
• Cour de Cassation 5 juillet 2017 : refuse la transcription : pièces médicales fausse car preuve
que la mère d’intention a accouchée → donc pas de condamnation de la France.
Pour faciliter toutes ces preuves, le législateur propose le système des présomptions : il tire des
conséquences juridiques des faits qui sont connus.
La conception est présumée avoir eu lieu à un moment quelconque de cette période, suivant ce qui est
demandé dans l'intérêt de l'enfant.
➔ Important pour un contrat d’assurance vie à l’égard de son enfant. Donc l’avortement est
un meurtre.
Aujourd’hui la preuve contraire est possible, présomption simple : Art. 311 Al. 3.
➔ Les conséquences :
On peut essayer de prouver que l’on est né à moins de 180 jours ou à plus de 10 mois (300 jours) si
décès antérieur.
C’est celui qui cherche à prouver le contraire qui devra apporter la preuve par tout moyen.
En droit français, la filiation post mortem par insémination n’est pas possible. Les laboratoires
doivent détruire les gamètes si l’un des parents meurt (lois bioéthiques de 1994).
• Affaire CEDH 13 février 2003 Odièvre contre France : la France n’a pas été condamnée. Le
requérant reprochait à la France sa législation sur l’accouchement sous X. Enfant français
reproche de ne pas lui permettre d’avoir accès à sa filiation. Le système français permet de
protéger de manière égalitaire l’intérêt de l’enfant et l’intérêt de la mère.
• CEDH du 13 juillet 2006 Jäggi contre Suisse : a empêché l’exhumation du cadavre qu’il
pensait être son père. Alors qu’il a fait une analyse génétique (sanguine) qui n’excluait pas
qu’ils soient frères et sœurs. CEDH considère violation de l’article 8 de la Cour Européenne
des Droits de l’Homme. Le requérant a montré un intérêt authentique envers son père.
Art. 310-3 C. civ. : La filiation se prouve par l'acte de naissance de l'enfant, par l'acte de reconnaissance ou
par l'acte de notoriété constatant la possession d'état.
Si une action est engagée en application du chapitre III du présent titre, la filiation se prouve et se conteste
par tous moyens, sous réserve de la recevabilité de l'action.
Action en établissement de filiation en justice pour une filiation qui n’est pas encore établie.
En principe il faut être dans une action recevable pour demander cette preuve. On peut prouver par
tout moyen pour cette action en justice, mais il faut que cette action soit recevable.
MAIS Civ 1ère 12 mai 2004 n° 02-16152 : les juges de la CA ont ouvert une action alors que pas de
recevabilité. C Cass casse la décision. Elle admet de manière plus large la preuve scientifique même
en instance en référé (de manière urgente avant le procès) dès lors qu’est apporté un intérêt
légitime dans un objectif de procès.
Condamner un père car test parce qu’il avait des doutes sur sa paternité : action abusive et infondée,
CA de Bordeaux.
Motif légitime de refuser l’analyse génétique car perturbe l’enfant : jugement de 2007.
Civ 1ère 30 septembre 2009 n°08-18398 : 62 ans après la naissance, un demi-frère veut contester la
filiation affirmée par le père décédé. N’a pas voulu se rendre à l’expertise et motif légitime car
demande d’expertise uniquement pour des questions de succession.
Civ. 25 juin 1991 90-13881 : refus de deux parents n’a pas été considéré comme un motif légitime.
Perturbation de l’enfant, pour deux ans et demi.
Civ 1ère 8 juillet 2009 n° 08-18223 : dire que l’on est de la même famille que le véritable père n’est
pas un motif légitime pour refuser.
• L’expertise post-mortem :
Dès 1975, CC a accepté qu'on aille faire un prélèvement sur un cadavre pas encore inhumé/enterré,
mais juridictions du fonds qui considèrent que c'est une atteinte au respect dû aux morts. → Civ 1ère
22 avril 1975 n°143.
→ Législateur qui est intervenu, on a prévu à l'art 16-11 par une réforme de 2004 qu'il n'est pas
possible de faire un prélèvement sur un cadavre sauf si accord expresse manifesté de son vivant.
➢ Civ 1ère 2 avril 2008 n°06-10256 : le texte est immédiatement applicable, il est rétroactif.
Art 16-1-1 introduit par une réforme de 2008 : précise que le respect ne s'arrête pas après la mort.
Les restes des personnes décédées, y compris les cendres de celles dont le corps a donné lieu à crémation,
doivent être traités avec respect, dignité et décence. »
→ Difficulté car la position de la CEDH ne va pas dans ce sens, elle considère qu'il faut faire une
analyse de la proportionnalité des intérêts en jeu, d'un côté l'intérêt du cadavre, de l'autre celui de
l'enfant qui veut savoir qui est son père = intérêt qui l'emporte est souvent celui de l'enfant, la CEDH
considère que l'intérêt attaché à la filiation, à la connaissance de ses origines est supérieur à l'intérêt
des morts.
➢ CEDH 5 mai 2009 affaire Menendez Garcia contre Espagne : elle a permis d'exhumer une
personne décédée pour faire une expertise. Avant l’Espagne ne permettait pas l’exhumation
des morts.
En France, il faut simplement attendre qu'elle soit condamnée par la CEDH. On s’attend à une
condamnation de la France.
Art 311-1 : « La possession d'état s'établit par une réunion suffisante de faits qui révèlent le lien de filiation et
de parenté entre une personne et la famille à laquelle elle est dite appartenir.
1° Que cette personne a été traitée par celui ou ceux dont on la dit issue comme leur enfant et qu'elle-même les
a traités comme son ou ses parents ; → prouver la relation par rapport au comportement.
2° Que ceux-ci ont, en cette qualité, pourvu à son éducation, à son entretien ou à son installation ;
3° Que cette personne est reconnue comme leur enfant, dans la société et par la famille ;
4° Qu'elle est considérée comme telle par l'autorité publique (= la police, l’école) ;
– le traitement « tractatus » (art 311-1 1°) : la personne nous a traité comme si on était son
enfant, traitement réciproque, on a traité cette personne comme notre parent → preuve d'un lien
d'affection.
– le « nomen » = porter le nom de celui dont on dit être issu (311-1 5°)
Ex : Arrêt Civ 1ère 24/03/1993 n°91-18646 : Colette accouche, mari qui s'était engagé à entretenir
l'enfant et à subvenir à ses besoins dans un courrier, mais il est marié à une autre femme. Françoise
(la fille) agit pour participer à l'héritage car elle dit qu'elle a une possession d'état. Mais C de Cass ne
reconnaît pas cela, car relations épisodiques et pas de preuve qu'il considérait Françoise comme sa
fille.
(Exactement les mêmes caractères que pour la possession d’un meuble : article 2261 : Pour pouvoir
prescrire, il faut une possession continue et non interrompue, paisible, publique, non équivoque, et à titre
de propriétaire.).
Mais la condition « publique » n’est pas nécessaire car dans les éléments caractéristiques de la
possession d'état on a la renommée → cela induit la condition de publicité.
Non équivoque : ça veut dire qu'on ne peut pas avoir deux possessions d'état car effectivement la
polygamie n'est pas autorisée en France. On ne considère pas 2 personnes simultanément ou
successivement comme son père par exemple.
→ Art. 317: acte de notoriété qui pourra être établi par un juge, et délivré par un juge si on en fait la
demande mais il aura besoin de preuves afin d’établir la possession d’état. L’acte de notoriété ne
fera foi de la possession d’état que par la preuve contraire.
« Chacun des parents ou l'enfant peut demander au juge du tribunal d'instance du lieu de naissance ou de leur
domicile que lui soit délivré un acte de notoriété qui fera foi de la possession d'état jusqu'à preuve contraire.
L'acte de notoriété est établi sur la foi des déclarations d'au moins trois témoins et, si le juge l'estime nécessaire,
de tout autre document produit qui attestent une réunion suffisante de faits au sens de l'article 311.
La délivrance de l'acte de notoriété ne peut être demandée que dans un délai de cinq ans à compter de la
cessation de la possession d'état alléguée ou à compter du décès du parent prétendu, y compris lorsque celui-ci
est décédé avant la déclaration de naissance.
La filiation établie par la possession d'état constatée dans l'acte de notoriété est mentionnée en marge de l'acte
de naissance de l'enfant.
Art. 317 alinéa 3 : On ne peut demander un acte de notoriété que dans un délai de 5 ans à compter
de la cessation de la possession d'état alléguée ou à compter du décès du parent prétendu, y
compris lorsque celui-ci est décédé avant la déclaration de naissance.
On agit sur un constat de possession d’état donc il n’y a pas de place pour une expertise
biologique.
➢ CC Civ 1ère 16 juin 2011 n°08-20475 : en matière de constatation de possession d’état : art
317, il ne peut y avoir lieu à une prescription d'une expertise biologique.
Mais même si filiation établie par possession d’état, ça ne veut pas dire que la filiation ne sera pas
contestable, la filiation sociologique n'empêche pas que qqn va vouloir contester la possession d’état
(souvent le père biologique).
Art. 335 : « La filiation établie par la possession d'état constatée par un acte de notoriété peut être
contestée par toute personne qui y a intérêt en rapportant la preuve contraire, dans le délai de dix
ans à compter de la délivrance de l'acte. ».
Elle peut aussi l'être par jugement dans les conditions prévues au chapitre III du présent titre.
1. Le principe
Principe énoncé à l'art 311-25 : le législateur a prévu qu'elle est établie par la désignation de la mère
dans l'acte de naissance de l'enfant.
Unique condition : indication du nom de la mère. C’est censé refléter la vérité biologique.
2. Exceptions au principe
Art 326 : l'accouchement sous X : « Lors de l'accouchement la mère peut demander que le secret de
son admission et de son identité soit préservé » → la mère ne souhaite donc pas que la filiation soit
établie.
CEDH saisie pour savoir si ici, cet art 326 par lequel une femme prive un enfant de ses origines est
contraire à la Convention internationale des droits de l'enfant et au droit à connaître ses origines ?
→ arrêt du 13/02/2003 Odièvre c/ France (enfant qui demande à connaître son origine) : Cour qui a
décidé que les dispositions de l'art 326 sont conformes à la Convention, la protection du secret de la
mère est plus importante. On préserve l’intérêt de la mère comme donc l’intérêt de l’enfant.
Le nom du père sur l’acte de naissance doit donc être celui du mari. C’est le mariage qui fonde la
présomption légale de paternité : « Pater is est, quem nuptiae demonstrant ». [CF : présomption
fondée sur le devoir de fidélité du mariage]
• il faut qu'on ait le nom du mari indiqué comme père dans l'acte du naissance et pas juste le nom de
la mère (si elle porte le nom du mari).
• un enfant conçu et né pendant le mariage : A et B se marient et ont un enfant 10 mois plus tard.
• enfant qui va naître après la dissolution du mariage : A et B qui se marient, puis divorcent et ont un
enfant donc la PLC (période légale de conception) permet d'avoir un intervalle qui nous ramène
avant le divorce si on remonte de 10 mois. On choisit une date de conception qui est la plus
favorable à l’intérêt de l’enfant :
Si on choisit une date de conception pendant l'intervalle avant le divorce : art 312 présomption qui
fonctionne, enfant conçu pendant le mariage.
Si on choisit une date de conception pendant l'intervalle après le divorce : l'art 312 ne s'applique pas,
la présomption ne fonctionne pas.
• enfant qui naît pendant le mariage mais conçu avant : A et B se marient et 2 semaines plus tard, ils
ont un enfant → l'enfant a bien été conçu avant le mariage: la naissance pendant le mariage ici suffit
pour que la présomption fonctionne et qu'on puisse appliquer l'art 312.
On indique pas le nom du mari en qualité de père dans l'acte de naissance → art qui précise que la
présomption de paternité est écartée.
• Séparation légale
Lorsque l'enfant est conçu pendant une période légale de séparation : la présomption est écartée si
on a une demande en divorce ou une demande en séparation de corps et/ou
– soit CM, le juge homologue la convention et prononce le divorce, plus de 10 mois (300 jours)
plus tard un enfant naît, celui-ci n'a pas été conçu pendant une période où les parents étaient
mariés.
Si un enfant naît plus de 10 mois après l'ordonnance de résidence séparée ou la non conciliation, l'art
313 phrase 2 nous dit que l'art 312 ne s'applique pas.
– Si l'enfant est né moins de 180j (6 mois) depuis le rejet définitif de la demande en divorce ou
depuis la réconciliation, ils étaient donc toujours mariés. Si un enfant naît moins de 6 mois depuis
cette date de rejet ou conciliation, il a été conçu pendant la procédure de divorce (période trouble),
on ne peut alors présumer que le mari est le père.
Si présomption écartée car on est dans une des hypothèses de l'art 313, le législateur prévoit que la
présomption de paternité du mari se trouvera rétablie de plein droit (donc rétablissement
automatique) si l'enfant a la possession d’état à l'égard du mari et s'il n'y a pas de filiation paternelle
déjà établie à l'égard d'un tiers.
L’article 315 nous dit aussi que le mari peut reconnaître (démarche volontaire) l'enfant pour que le
nom soit sur l'acte de naissance (dans les conditions prévues aux art 316 et 320).
→ Mari qui peut faire une reconnaissance prénatale s'il n'a pas confiance en sa femme et a peur que
celle-ci ne mette pas son nom sur l'acte de naissance en sa qualité de père.
Si conflit entre art 312 (on a indiqué le nom du mari dans l'acte de naissance) et le fait que l'Officier
d’Etat Civil voit que qqn d'autre a déjà reconnu cet enfant → conflit de filiation = l'Officier doit saisir
le procureur sur la base de l'art 336-1 (action du Ministère Public qui va demander aux déclarants de
faire une expertise sanguine/ biologique pour savoir qu'elle est la filiation vraisemblable).
Article 336-1 : Lorsqu'il détient une reconnaissance paternelle prénatale dont les énonciations relatives à
son auteur sont contredites par les informations concernant le père que lui communique le déclarant,
l'officier de l'état civil compétent en application de l'article 55 établit l'acte de naissance au vu des
informations communiquées par le déclarant. Il en avise sans délai le procureur de la République qui élève
le conflit de paternité sur le fondement de l'article 336.
Article 336 : « La filiation légalement établie peut être contestée par le ministère public si des indices
tirés des actes eux-mêmes la rendent invraisemblable ou en cas de fraude à la loi. »
Tous les enfants, il suffit que l’enfant soit né viable : article 318.
On peut aussi reconnaître un enfant sans vie : inscription sur les registres de l’état civil : article 79-1 :
Al 2 : il est mort-né, l'Officier d’Etat Civil établit alors un acte d'un enfant sans vie à défaut du
certificat médical. Donc reconnaissance posthume possible.
Si entre le père et la mère de l'enfant il y a un des empêchements à mariage pour cause de parenté,
la filiation déjà établie à l'égard de l'un (la mère souvent) interdit la filiation à l'égard de l'autre par
quelques moyens que ce soit et donc pas possible pour la reconnaissance volontaire (ni par
établissement judiciaire).
Civ 1ère 7/04/2006 05-11285 : on a admis qu'il y ait du côté de la mère demande d'anonymat
d'accouchement sous X et le père a pu faire une reconnaissance prénatale. Cette reconnaissance a
bloqué le mécanisme de l'adoption. La filiation maternelle est cependant disponible.
Art 316 : si la filiation n'est pas établie dans les conditions de la section 1 du présent chapitre, alors la
reconnaissance intervient dans un second temps.
La mère peut aussi faire une reconnaissance prénatale : quand il n’y a pas de mariage, celui qui a
reconnu en premier est celui qui va donner son nom.
Dévolution du nom de famille : art 311-21 → lorsque la filiation est établie à l'égard des 2 parents ou
simultanément, les parents choisissent le nom de famille. S’ils ne se mettent pas d'accord, l'Officier
d’Etat Civil prend le nom de celui à l'égard duquel la filiation est établie en premier lieu.
→ la reconnaissance est donc importante et nécessaire car c'est par cet acte volontaire qu'on
établira la filiation paternelle. La présomption de l’article 312 est exclue.
Art 313 : même s'il y a mariage, il y a de la place pour une reconnaissance puisque 313 écarte 312. La
reconnaissance est donc possible et elle est possible par un tiers qui n’est pas le mari.
3) Limite à la reconnaissance
Il n’y a pas de reconnaissance si la filiation est déjà établie : elle bloque toute reconnaissance
concurrente.
Art 320 : si filiation légalement établie (acte de naissance, reconnaissance ou PE), cela fait obstacle à
tout autre établissement tant qu'on ne l'a pas contesté. On va contester la paternité pour qu’il y ait
un vide de la filiation.
On peut remettre l’acte en cause grâce au droit des obligations : dol, violence, erreur.
Conditions de forme :
Art. 62 = Toutes les mentions nécessaires pour identifier auteur et enfant sont présentes. On peut
mentionner le nom de la mère mais pas obligatoire (accouchement sous X). Cet acte de naissance
sera inscrit sur les registres de l’Etat Civil.
Avantage : reconnaissance enfermée dans un coffre, la reconnaissance est donc secrète (testament),
cachée. Utile pour permettre une succession.
Art. 62 al.3 = reconnaissance valide chez l’Officier de l’Etat Civil quand elle est publique, pas de
rétroactivité. Soit acte autonome, soit couplé avec testament déposé chez le notaire.
3) Reconnaissance en justice
Action en justice, à l’occasion d’une instance : aveu pour reconnaissance de l'enfant qui a la même
valeur qu’un acte notarié.
Art 317 : Le père, la mère ou l'enfant peuvent demander la délivrance de cet acte.
Cet acte de notoriété est possible 5 ans à compter de la cessation de la possession d’état alléguée ou
à compter du décès du parent prétendu, y compris lorsqu'il est mort avant la déclaration de
naissance.
C’est le juge d’instance du TI du lieu de naissance ou du domicile des parents qui est alors compétent
(pas le JAF habituel du TGI pour les actions en justice). Aucun rapport avec l’art.330 qui décrit une
action en justice. Il faut au moins la déclaration de trois témoins.
Le demandeur peut être un des parents ou l’enfant. Le mineur est selon l’article 328 par analogie
représenté par le parent avec qui il a filiation, ou à défaut son tuteur. Quand le père est décédé : on
fait la preuve d’une possession d’état avant le décès, antérieure. Si le père est décédé avant la
déclaration de naissance : possession d’état anténatale : art 317 ne l’exclue pas.
L'acte de notoriété est établi sur la foi des déclarations d'au moins trois témoins et, si le juge l'estime
nécessaire, de tout autre document produit qui attestent une réunion suffisante de faits au sens de
l'article 311-1.
Art 1157-1 CPC : le juge qui délivre l'acte de notoriété dit au procureur de la République du lieu où
est procuré l’acte de naissance de l’intéressé qu'il y a acte de notoriété. Le procureur se met en
relation avec l'Officier de l’Etat pour que ce dernier en prenne acte.
Article 311-23 : Lorsque la filiation n'est établie qu'à l'égard d'un parent, l'enfant prend le nom de ce parent.
Lors de l'établissement du second lien de filiation puis durant la minorité de l'enfant, les parents peuvent, par
déclaration conjointe devant l'officier de l'état civil, choisir soit de lui substituer le nom de famille du parent à
l'égard duquel la filiation a été établie en second lieu, soit d'accoler leurs deux noms, dans l'ordre choisi par eux,
dans la limite d'un nom de famille pour chacun d'eux. Le changement de nom est mentionné en marge de l'acte
de naissance. En cas d'empêchement grave, le parent peut être représenté par un fondé de procuration spéciale
et authentique.
Toutefois, lorsqu'il a déjà été fait application de l'article 311-21 (le nom de famille demeure, sauf déclaration
conjointe des deux parents), du deuxième alinéa du présent article ou de l'article 357 à l'égard d'un autre enfant
commun, la déclaration de changement de nom ne peut avoir d'autre effet que de donner le nom précédemment
dévolu ou choisi.
2) Contestation
Filiation sociologique contestable par une action en justice prévue à l'art 335 : prescription de 10
ans : « La filiation établie par la possession d'état constatée par un acte de notoriété peut être
contestée par toute personne qui y a intérêt en rapportant la preuve contraire, dans le délai de dix
ans à compter de la délivrance de l'acte. ».
Art. 318-337
Art 318 à 324 : vaut pour toutes les actions, dispositions communes, générales
Catégories des actions en justice : pas de filiation, l’établir. Soit la contester. Donc soit il y a un vide,
soit il y a une filiation à contester.
Distinguer filiation paternelle et filiation maternelle. Besoin de distinguer, puisque modes de filiation
différents, donc pas les mêmes actions.
Pour les enfants dits légitimes, lorsqu’on réclamait une filiation maternelle à l’égard d’une femme
mariée, on appliquait l'ancien art.323 « action en réclamation d’état ». Le père est alors le mari.
Si l’action était intentée par la mère ou son mari, « action en revendication d’enfant légitime » de
l’art. 325 ancien.
Pour agir contre une femme qui n’était pas mariée, on parlait d’ « action en recherche de maternité
naturelle » prévue à l’ancien art 341.
Avec la réforme du 4 juillet 2005, on a unifié la filiation sous l’action en recherche de maternité et
disparition de la distinction de filiation légitime et de filiation naturelle. C’est une action en
établissement d’un lien de filiation.
L'action est réservée à l'enfant qui est tenu de prouver qu'il est celui dont la mère prétendue a accouché. »
- pas de titre (= pas d’acte de naissance (art 311-25), donc accouchement sous X, et pas de
reconnaissance (art 316))
- ni de possession d’état (art 317).
Art 325 alinéa 2 : L’action est réservée à l'enfant. Il dirige ici son action contre la prétendue mère.
Art. 328 Al. 3 : tuteur.
Voir dans la partie commune à toutes les actions en filiation : Art.321 = prescription de 10 ans.
Avant 2005 : pas d’encadrement de l’action en filiation donc délais de droit commun : prescription
de 30 ans.
Le délai de prescription est suspendu entre 0 et 18 ans, donc on peut agir entre 18 et 28 ans.
« La possession d'état peut être constatée, à la demande de toute personne qui y a intérêt, dans le délai de dix
ans à compter de sa cessation ou du décès du parent prétendu. »
1) Conditions
Il n’y a pas vraiment de conditions restrictives, de restrictions car la possession d’état peut être
constatée pour toute personne qui y a un intérêt, la seule limite est le délai qui est de 10 ans à
compter de la fin de la possession d’état ou de la disparition par décès du parent prétendu.
3) Délai
10 ans à compter de la fin de la possession d’état ou de la disparition par décès du parent prétendu.
Art 320 : principe chronologique → il faut d'abord contester en justice une filiation établie pour en
établir une nouvelle.
Art 332 et suivants : actions en contestation différentes en fonction du mode de filiation légalement
établi (soit titre, soit reconnaissance, soit possession d’état).
Art 332 alinéa 1 : rapporter la preuve que la mère n'a pas accouché de l'enfant.
Supposition d’enfant (on fait croire qu’on est enceinte et qu’on va accoucher, puis on prend un
bébé)
« La maternité peut être contestée en rapportant la preuve que la mère n'a pas accouché de l'enfant. »
b) Régime de l’action
Ici, contestation d'une filiation maternelle établie par un titre, mais distinction en fonction de si la
possession d’état est conforme (donc notre mère biologique est aussi celle qui nous a élevé) ou non
conforme au titre → le régime ne sera pas le même.
Art 333 et 334 gèrent cette dissociation entre la possession d’état conforme et non conforme au
titre.
Art 333 : si possession d’état est conforme au titre, la personne qui s'est occupée de nous est celle
qui est dans notre acte de naissance ou de reconnaissance.
Seuls pourront agir en contestation l'enfant ou l'un de ses père ou mère ou celui qui se prétend le
véritable parent (ici la véritable mère). Donc action fermée.
Limite : le délai pour agir qui est de 5 ans à partir du jour où la possession d’état a cessé ou à partir
du jour où la mère est décédée.
« Lorsque la possession d'état est conforme au titre, seuls peuvent agir l'enfant, l'un de ses père et mère ou
celui qui se prétend le parent véritable. L'action se prescrit par cinq ans à compter du jour où la possession
d'état a cessé ou du décès du parent dont le lien de filiation est contesté. »
Cas où possession d’état pas conforme au titre : action sur la base de l'art 334 : action plutôt ouverte.
Action qui peut être engagée par toute personne qui y a un intérêt → délai qui répond à celui
nommé par l'art 321 (= 10 ans).
« A défaut de possession d'état conforme au titre, l'action en contestation peut être engagée par toute
personne qui y a intérêt dans le délai prévu à l'article 321. »
3e action de contestation à l'art 336 : intentée par le Ministère public mais conditions → il peut
contester la filiation si indices tirés des actes eux-mêmes font penser que la mère n'est pas la vraie
mère, ou cas de fraude à la loi (exemple de la Gestation Pour Autrui qui est interdit en droit
français). Délai de 321 : donc 10 ans de prescription.
Dans le cas de figure de l'art 333, al 2 qui pose une limite à l'action : sauf le Ministère Public, nul ne
peut contester la filiation lorsque la possession d’état conforme au titre a duré au moins 5 ans depuis
la naissance ou la reconnaissance = empêche la contestation de toute autre personne que le
Ministère Public.
« Nul, à l'exception du ministère public, ne peut contester la filiation lorsque la possession d'état conforme au
titre a duré au moins cinq ans depuis la naissance ou la reconnaissance, si elle a été faite ultérieurement. »
On conteste l'acte extra-judiciaire établit par le juge d'instance (acte gracieux → art 317) ou l'acte
judiciaire du TGI (art 330 ; 318-1).
Sur la base de l'art 317. Fait fois jusqu’à preuve contraire (article 317 in fine).
Art 335 : la filiation établie par la possession d’état constatée par un acte de notoriété peut être
contestée par toute personne qui y a un intérêt en apportant la preuve contraire (on veut souvent
récupérer l'enfant). Le Ministère Public peut également agir : art 336.
Pour le demandeur, il doit rapporter la preuve d'un vice qui affecte la possession d’état (pb sur la
continuité, sur le caractère paisible, si violence ou contrainte).
Jugement intervenu à la suite d'une action en justice (action en constatation de la possession d’état).
→ puisque c'est un jugement, on ne veut pas que ce jugement nous soit opposable, on doit donc
prendre la voie de la tierce opposition : à mon égard, ce jugement de l’article 330 ne me concerne
pas.
Tierce opposition qui peut être exercée par tous les intéressés, mais pas par les parties qui auraient
été partie au jugement. Tierce opposition ouverte selon le délai général de 10 ans de l'art 321.
« Les jugements rendus en matière de filiation sont opposables aux personnes qui n'y ont point été parties.
Celles-ci ont le droit d'y former tierce opposition dans le délai mentionné à l'article 321 si l'action leur était
ouverte. »
Pas besoin d’une action en justice pour l’article 314 car rétablissement de la filiation de plein droit.
Si on est pas sur l’article 314 : action possible pour rétablir en justice la présomption de paternité au
sens de l’article 315 : Lorsque la présomption de paternité est écartée dans les conditions prévues aux
articles 313 et 314, ses effets peuvent être rétablis en justice dans les conditions prévues à l'article 329.
Article 329 : Lorsque la présomption de paternité a été écartée en application de l'article 313, chacun des
époux peut demander, durant la minorité de l'enfant, que ses effets soient rétablis en prouvant que le mari
est le père. L'action est ouverte à l'enfant pendant les dix années qui suivent sa majorité.
→ 314 (-)
312 fonctionne pas car 313 (+), 314 (-), donc 315 qui renvoie à 329
→ Chacun des époux peut agir, ils n'agissent pas au nom de l'enfant, ils peuvent agir jusqu’à la
majorité de l’enfant.
Rien n'est précisé pour l'action des parents donc délai général de 10 ans (art 321)
• Preuve à apporter :
Comme action en rétablissement de la paternité, une seule chose à apporter : prouver que le mari
est bien le père, donc expertise génétique (sauf si motif légitime à s'y opposer).
Avant 2005 : il fallait en plus démontrer qu'il y avait une réunion de faits entre les époux pendant la
période de conception, réunion qui rende vraisemblable la paternité du mari.
1972 : action en recherche de paternité hors mariage a été possible, prévu dans l'ancien art 340,
mais pour qu'on puisse agir en paternité à l'égard d'une personne qui n'est pas le mari de notre mère
il fallait être dans un des 5 cas énoncé dans l'ancien article 340 :
Aujourd’hui : art 327 : ouverture de l'action en recherche de paternité hors mariage sans conditions.
Mais al 2 qui précise que cette action est réservée à l'enfant, ça signifie que si un tiers veut faire
cette action, celle-ci devra être déclarée irrecevable.
Possibilité art 328 : « Le parent, même mineur, à l'égard duquel la filiation est établie a, pendant la minorité
de l'enfant, seul qualité pour exercer l'action en recherche de maternité ou de paternité.
Si aucun lien de filiation n'est établi ou si ce parent est décédé ou dans l'impossibilité de manifester sa volonté,
l'action est intentée par le tuteur conformément aux dispositions du deuxième alinéa de l'article 408. »
→ enfant qui n'agit pas lui-même, se fait représenter par le parent à l'égard duquel la filiation est
établie (même si la mère est mineure). L’enfant reste titulaire de l’action, il est juste représenté par
sa mère ou son tuteur s’il est mineur.
Al 3 : action est exercée contre le parent prétendu ou ses héritiers, si pas d'héritiers, action dirigée
contre l'Etat.
iii) Délai
Celui de l'art 321 pour tous les cas de figures → action prescrite au bout de 10 ans, mais pour l'enfant
10 ans à partir de sa majorité.
La jurisprudence considère que c'est un droit dans cette matière, expertise prononcée
automatiquement.
« La possession d'état peut être constatée, à la demande de toute personne qui y a intérêt, dans le délai de dix
ans à compter de sa cessation ou du décès du parent prétendu. »
Aucune distinction entre la filiation maternelle ou paternelle. Toute personne qui y a intérêt peut
agir. Délai de 10 ans à compter de la cessation de la possession d’état ou du décès du parent
prétendu.
Pour établir la possession d’état à l’égard d’un homme : forcément dans l’hypothèse du constat de la
possession d’état d’un homme non marié à la mère ; car si père marié : rétablissement automatique
sur la base de l’article 314.
• Action qui va émaner de la mère de l'enfant : action menée contre le mari et aussi donc
contre l'enfant.
Art 324 al 2 : « Les juges peuvent d'office ordonner que soient mis en cause tous les intéressés
auxquels ils estiment que le jugement doit être rendu commun. »
• Action qui pourrait émaner d'un tiers qui prétend être le véritable père : action contre
l'enfant et contre le mari.
• Action qui pourrait émaner du parquet : art 336 : si le Parquet suspecte que la filiation est
invraisemblable (Gestation pour autrui, …) ou frauduleuse, il peut attenter une action : « La
filiation légalement établie peut être contestée par le ministère public si des indices tirés des actes eux-
mêmes la rendent invraisemblable ou en cas de fraude à la loi. ».
Art 333 (si possession d’état conforme au titre) : « Lorsque la possession d'état est conforme au titre,
seuls peuvent agir l'enfant, l'un de ses père et mère ou celui qui se prétend le parent véritable. L'action se
prescrit par cinq ans à compter du jour où la possession d'état a cessé ou du décès du parent dont le lien de
filiation est contesté. »
Al 2 : principe protecteur → pas d'action si possession d’état au moins 5 ans depuis la naissance ou
depuis la reconnaissance anténatale d'au moins 5 ans. Passé 5 ans depuis la naissance, il n’y a donc
plus d’action.
Art 334 (si possession d’état non conforme à un titre ou à la reconnaissance) : action en
contestation ouverte à toute personne qui y a un intérêt dans le cadre de l'art 321, donc délai de 10
ans, ou jusque 28 ans pour l'enfant car délai suspendu jusqu’à sa majorité, il ne sera opposable
qu’à compter de sa majorité. Pour l’enfant mineur, le délai de 10 ans ne compte qu’à ses 18 ans.
1er cas de figure : filiation d'un enfant incestueux établie à l'égard de la mère, frère de la mère qui
essaie de reconnaître volontairement cet enfant → contestation d’une reconnaissance volontaire en
vue de son annulation sur la base de l’article 310-2 (nullité à faire constater par un juge).
3ème cas de figure : enfant placé à l'adoption et à ce moment-là, on ne peut pas reconnaître cet
enfant selon art 352 al 1, car pas de reconnaissance prénatale par exemple et accouchement sous X.
4ème cas de figure : mère de l'enfant connait la vérité et va vouloir contester, père a établi la
reconnaissance (reconnaissance de complaisance car ce n’est pas le véritable père), la mère sait que
ce n'est pas lui et va contester la reconnaissance → contestation qui s'appuie sur l'art 332 : « La
paternité peut être contestée en rapportant la preuve que le mari ou l'auteur de la reconnaissance n'est pas le
père. ».
Pour ce genre d'hypothèse, on doit distinguer si la possession d’état est conforme ou non au titre.
Souvent le cas si rupture, divorce (intérêt pour les charge et les pensions par ex : si beaucoup de
reconnaissance, moins d’argent donc moins de pension alimentaire (PA)) ou séparation de corps,
intérêt de succession car si l’on annule une filiation ; les grands-parents pour voir l’enfant plus
souvent par exemple.
Délai : art 321 → 10 ans pour contester à partir du début de la possession d’état conforme et jusque
28 ans pour l'enfant car 10 ans à partir de sa majorité.
Limite : rapporter la preuve contraire de la possession d’état (de l'acte de notoriété), preuve
contraire ne veut pas dire apporter une expertise sanguine/biologique car on conteste une filiation
sociologique et pas biologique (montrer qu'il n'y avait pas de tractatus, pas de régularité etc... ; soit
prouver le vice de la possession d’état qui n’était pas continue, clandestine, non paisible, …)
Délai pour cette contestation : 10 ans à compter de la délivrance de l'acte de notoriété depuis le 16
janvier 2009.
➔ Si action en contestation est intentée par l'enfant, il agit contre le père désigné dans
l’acte de notoriété pour lequel le lien de filiation avait été établi. Si autres personnes,
action dirigée contre le père et l'enfant. Si enfant mineur, représenté par un
administrateur ad hoc.
A ce moment-là, pas aussi simple car juge qui est intervenu pour établir la possession d’état.
Procédure : tierce opposition pour que le jugement ne nous soit pas opposable, on ne peut s'y
opposer que si ont y a pas été partie.