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1

Introduction générale

1. Présentation du sujet

Le mariage est défini au sens général comme l’acte juridique reçu en forme
solennelle par l’officier, de l’état civil en vertu duquel deux personnes établissent entres elles
une union dont la loi civile règle impérativement les conditions, les effets et la dissolution.1

Le mariage est un contrat, il s’agit d’un contrat d’un genre tout à fait
particulier. C’est un accord de volonté certes mais celui-ci et bien règlementé par la loi, c’est
la loi qui détermine les conditions pour contracter mariage, les effets et la forme du mariage. 2

En RDC le principe fondamental qui garantisse le mariage se trouve dans


l’article 40. Al 1èr de la constitution de la RDC qui dispose : « tout individu a le droit de se
marier avec la personne de choix de sexe opposé et de fonder une famille », cette disposition
prouve en suffisance que le mariage trouve une grande liberté en droit congolais, mais laisse
une condition aux personnes qui veulent le former d’avoir le sexe opposé.

En RDC la loi n° 16/008 du 15 juillet 2016 modifiant et complétant la loi


N°87/010 du 1er Août 1987 portant code de la famille règlemente le mariage comme prévoit le
dernier alinéa de l’article 40 de la constitution.

Ainsi le code de la famille dans son article 330 définie le mariage comme :
« un acte civil, public, solennel par lequel un homme et une femme qui ne sont engagés ni
l’un ni l’autre dans le lien d’un précédent mariage enregistré établissent entre eux une union
légale et durable dont les conditions de la formation, les effets et la dissolution sont
déterminés par la présente loi.

Sur cette base nous réalisons que le mariage est un fait manifeste qui ne peut
jamais être réalisé de façon cachée, c’est ainsi que le mariage est un fait que la loi forme par
sa volonté, qu’il obéisse seul aux règles qui le régissent. La reconnaissance du mariage en
droit congolais se fait si seulement il est passé chez un officier de l’Etat civil qui l’enregistre
et le célébré selon les dispositions établies par la loi.3

1
Lexique des termes juridiques 28ème Ed, 2018-2019, Dalloz
2
KATAMEA NDANDI V. « Droit civil : les personnes G1 Droit 2019-2020 »UNILU
3
L’article 40 de la constitution du 18 février 2006
2

Le code de la famille institue d’une part les conditions de fond qui sont : Le
consentement des époux, la capacité de contracter le mariage et la dot. D’autre part les
conditions de forme qui sont : La célébration et l’enregistrement de mariage.

Le mariage en droit congolais a pour effet de créer le ménage qui désigne


les époux, leurs enfants non mariés à charge ainsi que tous ceux envers qui les époux sont
tenus d’une obligation alimentaire.

Le mariage homosexuel, dans le langage juridique est appelé « mariage


civil » ouvert aux personnes de même sexe, dans le média, les termes couramment utilisés
sont « mariage homosexuel » ou « mariage gay » cette dernière expression peut toutefois être
considérée comme restrictive car elle exclut « les lesbiennes, le bisexuels et les
transgenres ».4

Le mariage homosexuel autrement appelé mariage des personnes de même


sexe est autorisé dans d’autres cieux, il consiste la possibilité pour deux hommes ou deux
femmes de contracter le mariage. Des diverses lois ont fait l’objet de son autorisation, il a été
élaboré, édicté ou même officialisé dans certains pays des lois autorisant ce type de mariage.

Cependant en RDC, le mariage homosexuel présente un problème dans le


cadre du contexte juridique du fait qu’aucune législation dans l’arsenal juridique congolais ne
prévoit un tel mariage.

Par conséquent, l’idée de créer un mariage des personnes de même sexe


risque une oppression de la part de la société congolaise qui considère cette pratique comme
une atteinte à l’ordre public et contre les bonnes mœurs étant donné que la société congolaise
est basée au respect de la tradition et de sa culture ancestrale.

2. Choix et intérêt du sujet


2.1. Choix du sujet

Signalons que ce sujet est le fruit d’une préoccupation issue de


l’observation.

L’étude d’un travail scientifique dans le domaine donné, nécessaire un choix


judicieux des phénomènes qui complique la société et qui amène les individus à se poser des
diverses questions durant longtemps.

4
« Fr.m.Wikipédia.org »Wiki
3

Depuis longtemps le mariage homosexuel a fait des préoccupations pour


d’autres cieux, mais jusque-là en RDC aucune question se pose pour cette matière malgré
certains pays au monde ont depuis longtemps commencés à le pratiqué, c’est pourquoi dans ce
présent travail, nous avons voulu donner les raisons et les causes qui font que le mariage
homosexuel ne soit pas un objet de préoccupations pour la législation congolaise et le motif
de son inapplicabilité en RDC.

Il est alors question, dans ce travail de relever les problèmes qui empêchent
le mariage homosexuel en RDC, qui reste jusque-là inapplicable et qui trouve aucune base
légale dans l’arsenal juridique congolais de s’opposer ou de soutenir cette pratique pour le
présent et pour l’avenir en Droit Congolais.

2.2. Intérêt du sujet


2.2.1. Intérêt scientifique

Ce travail pourrait constituer un document de référence au profit d’autres chercheurs dans le


domaine de recherche : dans la mesure où il donne un certain nombre des suggestions au
lecteur éventuel lui permettant de connaitre l’importance du mariage normal des hommes et
femmes et l’inconvenant du mariage de deux personnes de même sexe.

2.2.2. Intérêt social

Sur le plan social, ce travail va aider l’opinion sociale de connaitre le mode


et l’organisation du mariage que celui-ci soit le mariage pour deux personnes de sexe opposé
(homme et femme) ou pour deux personnes de même sexe (homosexuel), il va donner une
idée à la population congolaise sur la sorte du mariage que nous pratiquons jusque-là et
donner à la population certains problèmes sociaux qui font que le mariage homosexuel ne soit
jusque-là inapplicable en RDC.

2.2.3. Intérêt juridique

Sur le plan juridique, ce travail vise à expliquer le contexte juridique actuel


sur la matière du mariage, il vise à démontré longuement le mode d’application du mariage en
RDC.

2.2.4. Intérêt familial

La famille étant la cellule de base de la communauté, c’est en elle que nait


le mariage, et par la suite le mariage crée la famille, c’est pour ça que nous avons voulu
4

montré l’importance du mariage vis-à-vis de la famille, nous avons voulu montré comment en
quelque sorte le mariage peut engendrer les conséquences vis-à-vis de la famille.

3. Etat de la question

Nous savons que dans le domaine scientifique plus précisément celui de la


recherche reste un domaine de complémentarité, reformation et suggestion se succèdent.

Plusieurs auteurs ont parlés sur notre sujet et cela a suscité une curiosité à
nous, sans que ces auteurs exhaustifs nous pouvons citer :

 KIFWABALA TEKILAZAYA Jean Pierre ; qui dans son ouvrage intitulé « Droit Civil
congolais, les personnes, les incapacités, les familles » estime comme condition
naturelle d’aptitude du mariage il y a la différence de sexe parce que dans la conception
du législateur congolais, le mariage vise la procréation selon lui cette idée est basée en
vertu de l’article 349 du code la famille qui dispose que : « Le mariage a pour but
essentiel de créer une union entre un homme et une femme qui s’engage à vivre
ensemble jusqu’au décès de l’un d’entre eux, pour partager leur commune destiné et
pour perpétuer leurs espèces ;5
 Jean Carbonnier ; dans son ouvrage de « Droit civil 2/ La famille, l’enfant, le couple »
donne l’élément biologie qui selon lui est le premier dans l’ordre nature, il estime que
les deux époux doivent être de sexe différent, homme et femme, faute de ça le mariage
serait inexistant. 6

Nous comprenons leurs positions qui voient le mariage de sa seule façon


qui est naturelle c’est à dire celui d’attacher un homme à une femme pour le seul but
essentiel de fonder une famille. Mais notons que plusieurs situations sont nées aujourd’hui et
c’est selon la volonté des hommes qui veulent à tout prix satisfaire leurs besoins et par cette
tendance il est aussi né des mariages permettant d’attacher deux personnes de même sexe que
nous trouvons aujourd’hui dans plusieurs pays c’est à cela que nous avons voulus dégager une
dissemblance avec ce qu’ils ont dit depuis longtemps.

4. Problématique

5
KIFWABALA TEKILAZAYA Jean Pierre ; « Droit Civil congolais, les personnes, les incapacités, les familles »
6
Jean Carbonnier ; « Droit civil 2/ La famille, l’enfant, le couple » PUF, 20e Ed. 1999
5

La problématique est la partie de l’introduction qui pose le problème dans le


travail sous forme d’un questionnement sans se réduire à cette interrogation, elle est une
forme d’organisation littéraire.7

Ainsi pour KALUNGA TSHIKALA, la problématique est comme une


question principale que l’auteur se pose et a laquelle il attend répondre qu’au bout de ses
recherchent. 8

La problématique constitue un facteur essentiel qui permet de faire relancer


toute bonne recherche scientifique. Pour se faire elle dégage les différentes préoccupations du
chercheur.

Ainsi pour ce travail, plusieurs questions se posent :

- Quelle est la conception du mariage selon le législateur congolais?


- Quelles sont les raisons de l’inapplicabilité de mariage homosexuel en Droit
congolais ?
- Quelles sont les effets de cette inapplicabilité ?

5. Hypothèse

L’hypothèse est une série des réponses supposées être provisoire, mais
vraisemblable au regard des questions soulevées par la problématique.9

Une série des réponses aux questions qu’on se poser a la problématique


comme des observations envie de donner des analyses pouvant donné des réponse à ces
observations

PINTON Ronger et GRAWITZ pour leur part définissent l’hypothèse


comme étant la proposition des réponses aux questions que l’on se pose à propos de l’objet de
la recherche formuler en terme tels que l’observation et l’analyse puissent fournir des
réponses.10

En effet, la conception du législateur congolais sur le mariage conduit à la


procréation, même si cela n’est pas érigé à une condition légale, néanmoins nous le
comprenons dans les dispositions de l’article 349 du code de la famille qui dispose que : « Le
7
Bindungwa SONGA : Comment élaborer un travail de fin de cycle, Lubumbashi, Médias-Paul 2009, p34
8
Victor Kalunga TShikala : Rédaction des mémoires en Droit « Guide pratique » Lubumbashi 2012 p19
9
MULUMBATI NGASHA A. ; Introduction à la science politique, 4e Ed. African, Lubumbashi 2014
10
Pinton et Grawitz ; Méthode des sciences sociales, Ed. Dalloz, paris 1971, P30
6

mariage a pour but essentiel de créer une union entre un homme et une femme qui s’engagent
à vivre ensemble jusqu’au décès de l’un entre eux, pour partager leur commune destinée et
pour perpétuer leurs espèces.11

Penser à appliquer le mariage homosexuel en droit congolais constitue un


obstacle à l’égard de l’article 330 du code de la famille, même si, cette disposition ne le dit
pas expressément, mais elle fait de suggestions élégantes dans la mesure où cet article édicte
que le mariage est « un acte civil par lequel un homme et une femme établissent une union
dont les conditions de la formation sont établies par la présente loi ». Il ressort de cette
disposition que le mariage en RDC ne peut être contracté que par deux personnes de sexe
opposé (homme et femme), et que seul le code de la famille fixe les conditions pour la
formation d’un mariage en RDC, c’est ce qui constitue la raison et la cause de l’inapplicabilité
du mariage homosexuel en RDC.

Les effets d’inapplicabilité du mariage homosexuel ont pour la seule raison


qui est d’ordre juridique, le législateur ne se préoccupe pas, le mariage homosexuel ne travail
aucun soubassement en droit congolais.

6. METHODES ET TECHNIQUES
6.1. METHODE

Dans le cadre de notre travail il sera important de donner le sens explicatif, c’est pourquoi
nous allons opter pour les méthodes suivantes :

6.1.1. La méthode juridique

Elle permet d’interpréter les tests normatifs dans le champ spécifique d’une
étendue.

La méthode autorise la démarche juridique par rapport aux mécanismes de


son applicabilité.

6.1.2. La méthode sociologique

Cette méthode est considérée comme un procédé d’investigation relatif aux


faits sociaux. Elle consiste à éclairer le texte à partir du contexte sociologique de leur

11
KIFWABALA, op cit, page 7
7

naissance et celui de leur application. Cette méthode fait souvent recours aux enquêtes
sociologiques, révélatrices de l’Etat actuel de la société.

Elle nous aidera de relever les différentes conceptions du mariage en droit


congolais et d’investiguer partout au monde pour arriver à savoir et à comprendre le
discernement de chaque société en ce qui concerne le mariage, de comprendre comment le
mariage est pris et de quel contexte le mariage est pratiqué dans les différentes sociétés au
monde.

6.1.3. Méthode Analytique

Cette méthode nous sera d’une grande importance pour la simple raison
qu’elle nous aidera à combler les lacunes que nous aurons à rencontrer à la suite de
l’interprétation des textes légaux qui seront l’objet de notre travail.

6.1.4. Méthode Exégétique

Cette méthode en droit, consiste à l’interprétation et à la compréhension des


textes par la recherche de l’intention du législateur.12

Elle nous aidera à interpréter essentiellement les dispositions légales


consacrées par la loi N°16/008 du 15 Juillet 2016 modifiant et complétant la loi N°87-010 du
1er Août 1987 portant code de la famille en ce qui concerne le mariage en Droit Congolais.

6.2. TECHNIQUES

Selon Pinto et Grawitz, la technique est l’étape d’opérations limitées et liées


à des éléments pratiques concrets et adoptés à un but bien défini. 13

Il s’agit ainsi des instruments, des outils, des procédés utilisés pour
rassembler les données nécessaires à une recherche.

Dans le cadre de notre travail, nous avons opté pour la technique


documentaire qui nous permettra de consulter en outre divers ouvrage, revues, lexique, lois et
travaux scientifiques en vue de récolter les données utiles à ce travail.

7. DELIMITATION DU TRAVAIL

12
KWANDA MUJINGA Simplice ; « Initiation à la recherche Scientifique en Droit » UNILU 2020-2021
13
Pinto et Grawitz op cit
8

Notre travail sera circonscrit dans le temps et dans l’espace ;

Dans le temps : notre travail portera sur la période allant de 2016 à nos jours
pour la simple raison que la loi qui fait objet de mariage en droit congolais a été dernièrement
modifié à cette année-là ;

Dans l’espace : Notre travail sera basé sur la limite du territoire congolais,
en jetant notre regard sur les autres législations au monde qui ont données l’accès au mariage
homosexuel

8. SUBDIVISION DU TRAVAIL

Notre travail est subdivisé en trois chapitre dont :

- Le premier chapitre parle de manière générale le mariage en RDC ;


- le deuxième sera consacré au mariage homosexuel ;
- le dernier parlera de la problématique de l’inapplicabilité du mariage homosexualité en
RDC.
9

CHAPITRE I : APPROCHE GENERALE DU MARIAGE EN DROIT


CONGOLAIS

Dans ce présent chapitre, nous allons parler de manière générale du mariage en


droit Congolais, nous allons donner les définitions du mariage et ses caractères en droit
Congolais (section I), nous allons soulever la notion de la liberté qui est consacrée par le
droit Congolais ( section II), nous allons énumérer le but et les conditions du mariages
dans la partie consacrée à la formation du mariage ( section III), nous allons soulever les
moyens des preuves du mariage en droit Congolais ( section IV) et nous allons terminer par
donner les effets qui produisent le mariage en droit congolais ( section V)

SECTION Ière : DEFINITIONS ET CARACTERE DU MARIAGE

Dans la présente section, nous allons soulever certaines définitions données par
les doctrinaires et celle que donne notre législateur dans l’article 330 du Code de la Famille
qui est comme une disposition orientant le mariage en droit Congolais. Pour ce qui est de
caractère du mariage nous donnons notre considération qu’à ce qui est prévus par le Code
de la famille.

§1. Définition

Le mariage est de manière générale perçu comme l’union d’un homme et


d’une femme dans l’intention de vivre ensemble. Mais c’est une institution solennelle qui
s’articule autour des règles préétablies bien qu’elle implique une part importante de volontés
individuelles14.

Guinchard Serge et Tierry Debard, définissent le mariage comme « l’acte


juridique reçu en forme solennelle par l’officier de l’état de civil en vertu duquel deux
personnes établissent entre elles une union dont la loi civile règle impérativement les
conditions, les effets et la dissolution15.

14
KIFWABALA, op cit, page
15
Guinchard Serge et Tierry Debard, lexique de termes juridiques, op cit
10

Le législateur Congolais définit le mariage comme : « l’acte civil, public


et solennel par lequel un homme et une femme qui ne sont engagés ni l’un ni l’autre dans les
liens d’un précédent mariage enregistré, établissent entre eux une union légale et durable dont
les conditions de formation, les effets et la dissolution sont déterminés par la présente loi »16.

Dans la perspective de cette définition, donnée par le législateur nous


constatons que le mariage a le caractère impératif et d’ordre public (1) et les effets du
mariage religieux sont sans effet (2)

§ 2. Caractère du mariage

Le mariage a un caractère impératif et d’ordre public et les effets de mariage religieux sont
nuls.

a. Le caractère impératif et d’ordre public

L’article 332 du Code de la Famille, nous démontre que le mariage en


droit Congolais n’est pas soumis aux principes de l’autonomie de la volonté des parties,
les particuliers ne peuvent déroger par leurs convention particulière ni créer des contrats
ou d’arrangement propre pour créer une forme d’un mariage qu’ils désirent. Le mariage en
droit congolais obéisse seulement à l’article 330 du Code de la Famille qui est une ligne de
conduite organisant tous les mariages en RDC.

b. Mariage religieux sans effets

L’union qui n’a été conclue que selon les prescriptions d’une confession
religieuse ne peut produire aucun effet du mariage tel que définie à l’article 330 de la présente
loi. Toute disposition contraire est de nul effet17.

L’article 330 du Code de la Famille dispose que : « Le mariage est l’acte


civil, solennel et public » il s’en dégage de cet article qu’il appartient à l’Etat et à lui seul de
régir le mariage et de le contrôler. L’Etat exige que ceux ce qui désirent se marié se
présentent à lui, échangent leurs consentements dans le forme que l’Etat a déterminé. Le
mariage religieux n’est qu’une simple bénédiction de l’église qui légalement n’accorde aux
époux aucun statut de droit positive18.

16
Article 330 du code de la famille
17
Article 333 du code de la famille
18
KIFWABALA, op cit, page 251
11

SECTION II : LA LIBERTE DU MARIAGE

La liberté trouve une base fondamentale dans la constitution de la


République Démocratique du Congo, l’article 40 al 1 de la constitution de la RDC donne à
toute personne le droit de se marier avec la personne de son choix, mais laisse une
condition que ces personnes soient de sexe opposé, le code de la famille renchérit à son
article 334 que : « tout individu a le droit de se marié avec la personne de son choix, de
sexe opposé et de fondé une famille ». cependant l’engagement de ne pas se marié ou
remarié pris par une personne est sans effet au regard de la loi l’idée du législateur et que
toute personne puisse se marier en respectant seulement les conditions établies par la loi.
De tel, engagement ne peut jamais être tenu en compte par l’officier de civil (art 335 al 2
du C.F)19.

SECTION III : LA FORMATION DU MARIAGE

Dans la présente section, nous tenons compte de la répartition du


troisième chapitre du troisième livre du C.F qui parle d’abord du but du mariage et des
conditions pour la validité du mariage.

§1. Du But du Mariage

Le mariage a pour but essentiel de créer une union entre un homme et une
femme qui s’engage à vivre ensemble jusqu’au décès de l’un d’entre eux, pour partager leur
commune destinée et pour perpétuer leurs espèces20.

Suivant cette disposition nous réalisons que le législateur Congolais établit


que le mariage soit essentiellement un apanage d’un homme et une femme qui vont mettre au
monde des enfants et ils vont vivres en famille jusqu’à la mort de l’un d’entre eux.

Cependant, la déclaration ou l’engagement visant à écarter l’une des fins


essentielles du mariage est nulle.

§2. Les Conditions du Mariage

19
Article 335 alinéa 2 de la loi n°16/008 du 15 juillet 2016 modifiant et complétant n°87/010 du 1 er 08 août
portant code de la famille
20
L’article 349 de la loi n°16/008 du 15 juillet 2016 modifiant et complétant n°87/010 du 1 er 08 août portant
code de la famille
12

Pour qui y ait mariage, il faut que certaines conditions soient remplies.
Parmi ces conditions, il y a des conditions de fond (1) et les conditions de forme (2).

1. Conditions de fond de mariage

Le code de la famille exige trois conditions de fond à savoir :

- Le consentement
- La capacité de contracter
- La dot

En dépit de trois conditions fixé par le code de la famille, nous ajutons une condition lié au
sexe en raison de contexte de notre travail.

a. Le consentement

Guinchard Serge et Tierry Debard, « défissent le consentement comme :


« l’acceptation par une partie de la proposition faite par l’autre ». Ils ajoutent que l’échange
des consentements entraine l’accord de volonté qui lie les parties21.

L’article 351 du Code de la Famille dispose que : « Chacun des futurs époux,
même mineur doit personnellement consentir au mariage ».

Le législateur ne se contente pas seulement de ce que le consentement existe,


mais exige qu’il soit manifeste par les époux personnellement22.

Toutefois, que le mariage soit célébré en famille ou devant l’officier de l’état civil
la représentation par mandataire peut être autorisée pour juste motif par le juge de paix23.

La représentation pour être admise, doit préalablement être autorisée par le


juge de paix. Ce dernier ne peut donner l’autorisation requise que pour motif grave prouvé.

Le professeur KIFWABALA, indique que : le consentement doit être exempter


de vices, c’est-à-dire un consentement ne valable que s’il est donné en connaissance de
cause, il fait allusion aux vices des consentements institués par le droit commun qui sont :
l’erreur, la violence, le dol et la lésion qui peut vicier un mariage et donner une action en
nullité, mais il soulève une exception pour le dol qui ne peut pas causer la nullité du
mariage alors qu’il est traditionnellement un vice de consentement, il se fonde à ce
21
Guinchard Serge et Tierry Debard, lexique de termes juridiques, op cit
22
KIFWABALA, op cit, page 268
23
Article 351 de la loi n°16/008 du 15 juillet 2016 modifiant et complétant n°87/010 du 1 er 08 août portant
code de la famille
13

qu’exprimait LOYSOL par un adage « en mariage, trompe qui peut » enjoliver la réalité et
bercer d’illusion le partenaire, fait partie du jeu de séduction24.

b. Capacité de contracter mariage

Le législateur Congolais tient compte d’âge des personnes qui veut contractés le
mariage, des liens familiaux qui leurs surgissent, de situations juridiques établies par la
loi et des problèmes liés à l’incapacité de poser les actes juridiques qui sont les problèmes
psychologiques.

En raison d’âge :

D’abord, la loi n° 09/001 du 10 janvier 2009 portant protection de l‘enfant


interdisait dans son article 48, le mariage des enfants, or est enfant toutes personnes âgés
de moins de dix – huit ans définit la même dans son art 2 point 125.

Le code de la famille dispose à son art 352 que : « L’homme et la femme avant
dix – huit ans révolus ne peuvent contracter mariage ».

Donc nous comprenons la position du législateur congolais qui ne permet pas


au mineur de contracter le mariage, le mariage est l’apanage des personnes ayant atteinte la
majorité civile qui est de dix – huit ans ou plus.

En raison de liens familiaux :

Le mariage est interdit en ligne directe entre tous les ascendants et descendants.
En ligne collatérale, le mariage est interdit entre frères et sœurs germains, consanguins et
utérins. Il est également interdit entre alliés ou d’autres parents collatéraux pour autant qu’il
soit formellement interdit par la coutume. En cas d’adoption, le mariage est interdit entre
l’adoptant et l’adopté26.

C’est pour préserver l’inceste que le législateur congolais interdit le mariage


entre les personnes de même famille, cette interdiction va dans le sens de ne pas permettre
un frère et une sœur né d’un même père ou d’une même mère, un père et sa fille, une mère et
son fils, une tente et son neuve, un oncle et sa nièce, un beau – frère et sa belle-sœur, etc.

24
KIFWABALA, idem
25
Article 48 de La loi n° 09/001 du 10 janvier 2009 portant protection de l‘enfant
26
Article 353 de la loi n°16/008 du 15 juillet 2016 modifiant et complétant n°87/010 du 1 er 08 août portant
code de la famille
14

Il faut signaler aussi que le législateur n’approuve pas le mariage d’un adoptant
et un adopté en cas d’une adoption.

En raison des situations juridiques :

Nul ne peut contracter un nouveau mariage avant la dissolution ou l’annulation du


précédent.27

C’est à raison de conserver la monogamie qui constitue l’une de base de notre


société que la loi donne une impossibilité aux futurs époux de contracter le mariage lorsque
l’un d’eux est encore dans le lien d’un mariage non dissous28.

L’alinéa deuxième de l’article 354 dispose que : « Lorsque la dissolution ou


l’annulation résulte d’une décision judiciaire ou du décès de l’autre conjoint, le nouveau
mariage ne peut être conclut que lorsque mention de la dissolution ou de l’annulation a été
faite en marge de l’acte de mariage, ou lorsque la preuve du décès de l’autre conjoint a été
faite devant l’officier de l’état civil.

Cette disposition va dans le sens pour un officier de l’Etat civil de prouver qu’il a
pris acte de la dissolution ou l’annulation d’un mariage précédant, c’est ainsi que l’officier
de l’Etat civil qui célèbre le nouveau mariage en connaissant l’existence du mariage
précédent encourt de sanction pénale dispose l’article 395 du Code de la Famille.

Il sied de noter que la femme ne peut se remarier qu’après l’expiration de trois


cents jours à compter de la dissolution ou de l’annulation du précédent mariage. Ce délai
prend fin en cas d’accouchement29.

En raison de problème psychologique :

Les personnes ayant des problèmes que le code de la famille qualifie les des
interdits ne peuvent contracter mariage tant que durera leur interdiction30.

c. La Dot

27
Article 354 de la loi n°16/008 du 15 juillet 2016 modifiant et complétant n°87/010 du 1 er 08 août portant
code de la famille
28
KIFWABALA, op cit.
29
Article 355 du code de la famille.
30
Article 354 du code de famille.
15

La dote est une institution universelle reprise par le code de la famille, en effet, le
législateur à ériger le paiement de la dot en condition de validité du mariage31.

Le code de la famille donne une condition pour qu’un mariage soit célébré, il
faut que la dot soit effectivement versée ou au moins en partie32.

Le législateur congolais laisse à la coutume de déterminer les débiteurs et les


créanciers de la dot, mais l’alinéa premier de l’article 361 du code de la famille prévoit que
le futur époux et sa famille qui remettent des biens et/ou l’argent qui part au bénéfice des
parents de la future épouse.

Il faut préciser que la dot est déterminée suivant les coutumes des futurs
conjoints33.

d) le sexe

La différence de sexe en matière de mariage en droit congolais est une


condition fondamentale pour la conclusion du mariage en droit congolais

En ce terme, le code de la famille dispose dans l’article 349 que : « le


mariage a pour but essentiel de créer une union entre un homme et une femme qui s’engage à
vivre ensemble jusqu’au décès de l’un d’entre eux, pour partager leur commune destinée et
pour perpétuer leurs espèces.

Le législateur vise en cette matière que le mariage est un lien qui se crée
pour ressembler seulement un homme et une femme envie de procréer et rester ensemble
jusqu’au décès de l’un eux

2. Conditions de forme du mariage

Les conditions des formes que prévoit le code de la famille sont :

- La célébration en famille
- L’enregistrement devant l’OEC
- La célébration devant l’OEC
a. Célébration en Famille

31
KIFWABALA, op cit. p.273.
32
Article 361 de la loi n°16/008 du 15 juillet 2016 modifiant et complétant n°87/010 du 1 er 08 août portant
code de la famille.
33
Article 363 de la loi n°16/008 du 15 juillet 2016 modifiant et complétant n°87/010 du 1 er 08 août portant
code de la famille.
16

Cette célébration se déroule conformément aux coutumes des familles


de l’épouse et de la future épouse pour autant que les coutumes soient conformes à l’ordre
public et aux bonnes mœurs34.

Dans la pratique, dans la société cette célébration est appelée


souvent mariage coutumier, car, il est l’œuvre de deux familles qui l’organise à suivant
les prescrites de leurs coutumes, sans l’intervention d’une autorité quelconque établie par
l’Etat.

Cependant, le législateur met la coutume de la future épouse comme


préférable et applicable en cas de conflit des coutumes de deux familles.

b. Enregistrement devant l’OEC

Le législateur demande aux époux de se présenter devant l’OEC dans


le trois mois qui suivent la célébration du mariage en vue de faire constater le mariage
et d’assurer sa publicité et son enregistrement.

Pendant la procédure d’enregistrement, les époux déclare à l’office


de l’Etat civil qui se sont unis lors d’une familiale selon les coutumes et les témoins
présent confirme leurs assistances à ladite cérémonie, c’est à ce moment que l’OEC
enregistre le mariage pour le faire revêtir les caractères civil et solennel tel que prévu par
l’article 330.

Le législateur donne à l’OEC tous les moyens pour faire la


publicité du mariage qu’il est enregistré et célébré devant lui.

Cependant, il est admis que les époux soient représentés par


mandataire mais moyennant une procuration écrite, le représentant doit être un proche
parent, l’absence des époux est constante par l’OEC35.

c. La célébration devant l’OEC

L’OEC qui régularise toutes les procédures susceptible


d’enregistrement du mariage, il célèbre devant lui le mariage et fait la publicité dudit
mariage pour faire revêtir le caractère public tel que prévoit l’article 330.

34
Article 368 de la loi n°16/008 du 15 juillet 2016 modifiant et complétant n°87/010 du 1 er 08 août portant
code de la famille
35
Article 370 de la loi n°16/008 du 15 juillet 2016 modifiant et complétant n°87/010 du 1 er 08 août portant
code de la famille
17

SECTION IV : LES PREUVES DU MARIAGE

Le mariage en RDC peut se prouver par :

- Les actes de l’état civil


- La possession d’Etat
- L’acte de notoriété
- La décision répressive

§1. Les actes de l’état civil

L’OEC, dresse deux actes lors de la célébration et l’enregistrement du


mariage devant lui, ces actes sont : l’acte du mariage et le livret du mariage, ces actes font
la preuve du mariage.

Cette règle s’impose à tous ceux qui veulent faire la preuve du mariage
aussi bien aux époux, aux enfants, aux parents qu’aux tiers.

Il serait alors logique pour un plaideur de refusé qu’on le tienne compte


d’autres actes de l’état civil que l’acte du mariage ou livret de ménage comme preuve
littérale, même lorsqu’ils mentionnent l’existence du mariage, car la force probante des actes
de l’état civil ne s’attache qu’au fait que ces actes ont pour objet de constater36.

§.2. La possession d’Etat

Lorsque deux personnes se considèrent comme époux, et qu’elles sont


considérées et traitées comme tels par leurs familles et la société, il leur est octroyé une
possession d’Etat d’époux qui prouve leur mariage37.

La possession d’état est un mode admissible des preuve en matière du


mariage, elle soulève plusieurs questions de forme et de fond comment admettre ce
mode de preuve s’interroge prof. KIFWABALA, comment l’admettre sans en fait gommer
plus au moins les limites existantes entre le mariage et le concubinage ? Pour ce question
il répond en disant : la possession d’état servira des preuves notamment lorsque l’acte du
mariage dressé par l’ OEC, comporte des graves irrégularités lui faisant perdre la force
probante, il sera de même lorsque l’on conteste la rectitude même du mariage38.

36
Kifwabala Tekilazaya op.cit.
37
Article 438 de la loi n°16/008 du 15 juillet 2016 modifiant et complétant n°87/010 du 1 er 08 août portant
code de la famille
38
Kifwabala Tekilazaya op.cit.
18

La possession d’état ne peut être admis comme preuve du mariage que


dans le condition stricte et être utilisée que des manières subsidiaires39.

§.3. L’acte de notoriété

Lorsque les actes de l’état civil font défaut et lorsque la possession d’état
est contesté, l’acte de notoriété peut faire la preuve du mariage, cet acte de notoriété est
soumis aux règles relative l’état civil.

§.4. La décision répressive

Le législateur admet dans certaines conditions la célébration et


l’enregistrement du mariage peut résulter d’une décision répressive, dans ce cas, elle est
inscrite dans les registres de l’état civil du lieu de la célébration et l’enregistrement, celle-
ci peut aussi faire la preuve du mariage.

SECTION V : LES EFFETS DU MARIAGE

Tous les mariages produisent les mêmes effets, qu’ils aient été enregistrés
ou célébrés. Il a pour effets principaux : le ménage(1), les effets extrapatrimoniaux (2) et les
effets patrimoniaux (3)

1. Le ménage

Le ménage est définit comme l’ensemble des époux, leurs enfants non
mariés à charge ainsi que tous ceux envers les époux sont tenu d’une obligation alimentaire, à
condition que ces derniers demeurent régulièrement dans la maison conjugale et soient
inscrits au livret de ménage40.

1. Des effets extrapatrimoniaux du mariage

Il s’agit des effets moraux, des effets qui ne sont pécuniaires c.à.d. les effets
qui ne sont pas évaluable en argent.

Il en déclare pour les époux de s’obliger mutuellement à la communauté de


vie et ils sont tenus de vivre ensemble et de consommer le mariage.

Les époux se doivent soient et assistance réciproques pour la sauvegarde des


intérêts moraux et matériels du ménage et des enfants.
39
Idem
40
Article 443 de la loi n°16/008 du 15 juillet 2016 modifiant et complétant n°87/010 du 1 er 08 août portant
code de la famille
19

Les époux se doivent mutuellement fidélité, respect considération et


affection.

2. Les effets patrimoniaux du mariage

Il s’agit des effets pécuniaires, ce qui est évaluable en argent, même ces
effets dérivent du mariage entre les époux et vis-à-vis des tiers et c’est à dater du jour de la
célébration ou de l’enregistrement du mariage devant l’officier de l’Etat civil41.

Les époux contribuent aux charges pécuniaires du ménage selon leurs


facultés et leurs états.

Les charges du ménage sont celles nécessaires à l’entretient quotidien du


ménage ainsi qu’à l’éducation des enfants, en proportion de la situation respective et des
possibilités financières et professionnelles de chacun des époux.

A. Les régimes matrimoniaux

C’est un statut qui gouverne les intérêts primaire des époux, dans leurs
rapport entre eux, et dans leurs rapport avec les tiers et dont l’objet est de régler le sort des
biens actifs et passifs des deux époux pendant le mariage et ça dissolution42.

Selon l’art 487 du Code de la famille, les futurs époux ou les époux doivent opter
obligatoirement à trois régimes matrimoniaux que sont :

 La séparation des biens ;


 La communauté réduite aux acquêts ;
 La communauté universelle.

 Le régime de la séparation des biens :


Est celui qui consacre l’existence de deux patrimoines propres formés par
tous les biens acquis à titre onéreux ou à titre gratuit par chacun des époux ainsi que par leur
dette.43

41
KIFWABALA TAKILEZAYA ; op.cit.
42
Lexique des termes juridiques, 28ème Ed, 2018-2019, Dalloz.
43
Article 505 de la loi n°16/008 du 15 juillet 2016 modifiant et complétant n°87/010 du 1 er 08 août portant
code de la famille
20

En optant pour ce régime les époux peuvent établir et remettre à l’officier de


l’Etat Civil qui célèbre ou enregistre leur mariage, un inventaire signé par eux et prélevant les
biens meubles et immeubles dont ils ont la propriété ou la possession légale antérieurement au
mariage, ce document est signalé dans l’acte et soit pleine soit de leur appartenance sauf
preuve légale contraire.44

 Le régime de la communauté réduite aux acquêts


C’est celui qui est composé d’une part des biens propre de chacun des époux
et d’autre part des biens communs45.

Les biens que chacun des époux possède au moment de la célébration ou de


l’enregistrement du mariage ou qu’il acquiert postérieurement au mariage par donation,
succession ou testament sont considérés propres (art 516 AL. 2 du CF). Tandis que les biens
que les époux acquièrent pendant le mariage par leur activité commune ou séparées ainsi que
les biens conjointement acquis par les deux époux par donations, successions ou testaments
sont considérés.

Restent propres à chacun des époux, les biens que les époux ont acquis à titre onéreux pendant
le mariage, en échange d’un bien propre, sous réserve des dispositions spéciales relatives aux
concessions foncières, aux cessions et concessions immobilières enregistrées.46

 Du régime de la communauté universelle : C’est celui qui consacre entre les époux
la communauté de tous les biens, tant meuble qu’immeuble ainsi que de leurs dettes présentes
et à venir.47

Cependant certains biens comme les biens mobiliers et immobiliers qu’ils


recueillirent à titre gratuit avec exclusion de communauté et les biens qui leur sont strictement
personnels ainsi que le capital d’assurance vie, les indemnités compensatoires d’un préjudice
physique ou moral, les ventes alimentaires, pension de retraite d’invalidité (art 533, Al 2).

44
Article 506 de la loi n°16/008 du 15 juillet 2016 modifiant et complétant n°87/010 du 1 er 08 août portant
code de la famille
45
Article 516 de la loi n°16/008 du 15 juillet 2016 modifiant et complétant n°87/010 du 1 er 08 août portant
code de la famille
46
Article 517 de la loi n°16/008 du 15 juillet 2016 modifiant et complétant n°87/010 du 1 er 08 août portant
code de la famille
47
Article 533 de la loi n°16/008 du 15 juillet 2016 modifiant et complétant n°87/010 du 1 er 08 août portant
code de la famille
21

CHAPITRE II : LE MARIAGE HOMOSEXUEL ET SES CAUSES DE


L’INAPPLICABILITE EN DROIT CONGOLAIS

Dans ce chapitre, nous allons analyser le mariage homosexuel, en donnant une


considération générale, de donner ses effets et ses conséquences qui sortent dudit mariage
(section I), et ensuite nous allons donner quelques raisons qui forment les causes des
inapplicabilités de mariage homosexuel en RDC (section II).

SECTION 1 : CONSIDERATION GENERALE SUR LE MARIAGE HOMOSEXUEL

§1. Définition des concepts


22

Le mariage homosexuel est la désignation courante du mariage entre des


personnes de même sexe, c’est la possibilité pour un couple de deux femmes ou deux hommes
de contracter un mariage civil ou religieux48.

Dans le langage juridique, on parle de mariage civil ouvert aux personnes de


même sexe.

Il sied de signaler que le concept : « Mariage homosexuel » n’est pas à confondre


avec la « bisexualité » ni avec le concept « transgenre ».

La bisexualité est le fait pour une personne d’éprouver de l’attirance sexuelle


ou des sentiments amoureux pour plus d’un sexe ou plus d’un genre.

Elle est donc le fait pour une personne d’avoir plus de relations amoureuses ou
sexuelles avec plus de deux personnes de son sexe ou de sexes opposés.

Quant au concept transgenre ou transsexualité, c’est le fait pour une personne


d’adopter l’apparence et le mode de vie d’un sexe différent que celui de sa naissance, c’est le
fait pour une personne de modifier ou rejeter son identité d’origine pour opter à celle qui ne
correspond pas à l’apparence dont elle était née49.

Tandis que le concept mariage pour tous est utilisé pour indiquer la possibilité
du mariage ouvert aux personnes de même sexe (mariage homosexuel), bisexuel, transgenre,
etc. ce terme est utilisé pour distinguer ces types de mariage avec celui du traditionnel, qui
était réservé aux couples formés d’homme et d’une femme.

§2. Situation actuelle du mariage homosexuel

La situation actuelle en 2022 fait état de 35 Pays qui autorisent ce mariage.


D’autre part, il y a des projets de loi qui visent à ouvrir ledit mariage pour les autres pays.

Faisant état, seule l’Afrique du Sud qui a pu accepter ledit mariage en Afrique,
de même le Taïwan en Asie. Seize pays en Europe plus six pays qui composent le Royaume
uni ; il n’y avait pour l’Europe de l’Allemagne, l’Autriche, la Belgique, Danemark, l’Espagne,
la Finlande, l’Islande, le Luxembourg, le Malte, le Norvège, les Pays-Bas, le Portugal, la
Slovénie et la Suisse et pour le Royaume Uni, l’Angleterre, l’Ecosse, la Géorgie, le Gibraltar,
l’Irlande du Nord et les pays de Galles. Quatre pays en Amérique du Nord, il s’agit du

48
www.wikipedia.com mariage homosexuel.
49
Guillaume CHAMPEAU « mariage gay ou homosexuel » le seo influence-t-il le débat ? « archive », sur
numerana.com novembre 2012 (consulté le 10 septembre 2022.
23

Canada, le Costa Rica, les Etats-Unis et la Mexique. Six pays dans l’Amérique du Sud, il
s’agit de l’Argentine, le Brésil, le Chili, la Colombie, l’Équateur et l’Uruguay et deux pays en
Océanie dont l’Australie et la Nouvelle-Zélande50.

Cependant, certaines organisations internationales ont montré leurs intérêts et


ont porté leurs soutiens au mariage homosexuel, c’est notamment :

- La cour Européenne des droits de l’Homme qui a jugé en 2010 dans l’affaire Schark et
Koff C. Autriche que le fait de réserver le mariage aux couples constitués d’un homme
et d’une femme relève des prérogatives des lois nationales et ne constitue pas une
discrimination.
- L’ONU, le 26 Juin 2014 avait reconnu pour tous les membres de son personnel, le
mariage des couples homosexuels, unis dans un pays où ces unions sont légales.
- L’Organisation des Etats Américains, le 09 Janvier 2018, la cour Internationale des
droits de l’Homme se prononce sur une résolution déposée par le Costa-Rica en 2016 et
tranche en faveur d’une reconnaissance du droit au Mariage dans plusieurs pays
Américains.
- En Europe, plusieurs résolutions du parlement Européen demandent aux Etats de
l’Union Européenne de mettre en place une législation pour en finir avec les
discriminations à l’égard des couples homosexuels en termes d’union, de mariage civil
ou d’accès à l’adoption et à la parentalité.
- En Afrique, malgré que l’Afrique du Sud ait autorisé ce mariage, aucune organisation
issue de l’Afrique ne l’évoque. L’Afrique reste silencieuse sur cette pratique.

SECTION 2 : LES EFFETS DU MARIAGE HOMOSEXUEL

Les effets du mariage homosexuel se diversifient par les Etats mais ils sont
similaires, les Etats qui consacrent le mariage homosexuel ont chacun leur propre législation
ce qui fait que les effets dudit mariage puissent varier d’un Etat à un autre.

L’Etude de législation comparée N°134, Juin 2004 qui a permis à la France de


faire une analyse en vue de lui permettre d’adopter aussi ce mariage dans son territoire a ainsi
noté certains effets du mariage homosexuel au sein de certains pays qui autorisaient déjà le
mariage homosexuel dans leurs territoires51.

50
www.wikipedia.com mariage homosexuel
51
Parlement français : Etude de législation comparée n°134, juin 2004 le mariage homosexuel, paris, 2004.
24

Ainsi, l’étude note :

En Allemagne, les partenaires peuvent choisir un nom de Famille. Ils


deviennent parents et ont des liens par alliance avec les membres de la famille de leurs
partenaires, courir des époux, les partenaires ont un devoir d’assistance mutuelle qui persiste
après la séparation : si l’un des ex-partenaires ne peut subvenir seul à ses besoins, l’autre doit
lui fournir les subsides nécessaires.

Le partenaire enregistré entraine, sauf convention contraire des intéressés, la


création d’u régime patrimonial tout à la fois comparable à celui des époux de même sexe ;

En Belgique, depuis le 1er Juin 2003, date de l’entrée en vigueur de la loi du 13


Janvier 2003 ouvrant l’accès au mariage à des personnes de même sexe, les homosexuels
peuvent se marier.

A cet effet, la loi laisse quelle que soit l’orientation sexuelle du couple, les
règles relatives aux conditions, à la conclusion, à la dissolution et aux effets du mariage, ainsi
que les obligations réciproques des conjoints sont les mêmes. Toutefois, le mariage entre deux
personnes du même sexe n’a pas d’effets en matière d’adoption et de filiation.

Aux Pays-Bas, depuis le 1er Avril 2001, date de l’entrée en vigueur de la loi du
21 Décembre 2000 ouvrant l’accès au mariage à des personnes de même sexe, ce dernier
n’unit plus nécessairement deux personnes de ses différents.

Les Pays-Bas ont été le premier pays à reconnaitre le mariage des


homosexuels. Les règles relatives aux conditions et aux effets du mariage, aux obligations
réciproques des conjoints ainsi qu’à la dissolution de l’union sont les mêmes, quelle que soit
l’orientation sexuelle du couple.

En revanche, le mariage entre deux personnes du même sexe ne produit pas les
mêmes effets juridiques à l’égard des enfants que le mariage entre personnes de sexe opposé.

Par ailleurs, qui finit par adopter le mariage homosexuel, par la loi de 2013 qui
avait modifié le code civil des personnes Français, ouvrant le mariage aux couples des
personnes de même sexe dispose que « le mariage et la filiation adoptive remportent les
mêmes effets, droits et obligations reconnues par les lois à l’exclusion de certains pouvoirs du
même code, que les époux ou les parents soient de sexe différent ou du même sexe.
25

Ici, la loi exclut certains droits au couple homosexuel, mais laisse certains
droits comme celui de la filiation adoptive et certains effets qui sont patrimoniaux et
matrimoniaux de mêmes effets qui sont consacrés aux couples de sexe opposés.

Il sied de noter que les effets du mariage homosexuel ne sont pas exhaustifs car
ces effets dépendent d’un pays a un autre selon les législations propres qui consacrent chacun
de pays qui ont autorisé ledit mariage. Mais parmi ces effets certains d’entre eux sont
similaire, c’est-à-dire ces sont des effets qu’ont peuvent retrouver dans plusieurs législations
des pays ayant autorisé ledit mariage, tel que :

- Le droit d’adopter : dans la plupart de pays qui ont autorisé le mariage


homosexuel, ils laissent la possibilité au couple homosexuel d’adopter les
enfants, c’est le cas de la France qui avec la loi de 2013 qui modifiée le
code civil français donnait la possibilité au couple homosexuel le droit
d’adoption, il en est de même pour l’Allemagne, la Belgique, le Pays-Bas,

- Les effets matrimoniaux : plusieurs législations des pays ayant autorisés le
mariage homosexuel laissent la possibilité au couple homosexuel de choisir
un régime matrimonial qui le régira pendant leur mariage.
- La cohabitation : plusieurs pays ayant autorisé le mariage homosexuel
reconnu au couple le droit d’habiter ensemble
- Homoparentalité : elle définit une structure familiale dans laquelle un
couple de même sexe élève un ou deux enfants ou bien l’ensemble des
situations dans lesquels l’enfant a au moins l’un de ses deux parents, qui se
définit comme gay ou lesbiennes. Le débat sur la reconnaissance du
mariage de couple de même sexe porte également sur la légitimité de
couple homosexuel à fonder une famille et à être parent, notamment par
l’adoption ou procréation médicalement assisté, les opposants au mariage
de couple de même sexe considère souvent la famille composée d’un
homme, d’une femme et d’enfants comme le cadre naturel et le plus (ou le
celle) épanouissant pour les enfants. Ils dénoncent surtout le détournement
de l’adoption auquel l’adoption par deux hommes ou par deux femmes
aboutit, à travers le fait de priver délibérément un enfant de père ou de mère
enfin de le rendre adoptable par une deuxième femme ou un deuxième
homme.
26

SECTION 3 : LES CONSEQUENCES DU MARIAGE HOMOSEXUEL

Le mariage est traditionnellement conçu comme l’union d’un homme et


d’une femme. Dans toutes les histoires des pays qui reconnaissent aujourd’hui le mariage
homosexuel, n’était connu que l’union matrimoniale que sous la forme d’unir un homme et
femme : d’où l’homosexualité était donc exclue52.

Ainsi le mariage homosexuel peut réfracter des institutions familiales telle


que : le lien matrimonial et la filiation

Les conséquences du mariage homosexuel naissent dès lors que deux


personnes de même sexe ne peuvent procréer ensemble, la filiation apparait totalement
étrangère à l’homosexualité. Donc, la solution pour ce mariage serait d’adopter des enfants
pour établie une filiation53.

SECTION 4 : LES RAISON DE L’INAPPLICABILITE DU MARIAGE


HOMOSEXUEL EN RDC

Les raisons de l’inapplicabilité du mariage homosexuel en RDC se justifie


par le fait de l’absence des textes légaux réglant le dit mariage (§ 1) et la non considération en
Droit coutumier congolais.

§1 : L’absence des textes légaux en Droit congolais sur le mariage homosexuel

Il n’y a pas de reconnaissance légale de couple homosexuel. Le premier


paragraphe de l’article 40 de l’actuelle constitution de la RDC, affirme que : « tout individu a
le Droit de se marier avec la personne de son choix de sexe opposé et de fonder une famille ».
Le dernier alinéa de la même disposition laisse la possibilité à une loi de réglementé sur le
mariage dans le territoire national congolais et ce dans ce contexte il y a la loi n°16/008 du 15
juillet 2016 modifiant et complétant n°87/010 du 1er 08 août portant code de la famille qui
règlemente la matière réservée au mariage dans son troisième livre qui est intitulé « la
famille »

Cette loi dès son entrée définie le mariage comme un acte civil, public et
solennel par lequel un homme et une femme……..

52
S, CHEVAL., « Homosexualité et droit de la famille », cahier de la recherche sur les droits fondamentaux « en
ligne »,3, 2004, mis en ligne le 18 décembre 2020, consulté le 12 novembre 2022.
53
Ibidem
27

Et il en va de donner le but du mariage en Droit congolais qui est de créer


essentiellement une union entre un homme et une femme qui s’engagent à vivre ensemble
jusqu’au décès d’entre eux, pour partager leur commune destinée et pour perpétuer leur
espèce.

En Droit pénal congolais l’homosexualité n’est pas directement mentionné


comme étant un acte criminel, toutefois l’article 72 du code pénal congolais livre 2, spécifie
que tout acte ou offense « contre nature » peut être puni d’une sentence de trois mois à 5ans
d’emprisonnement terme54.

§2 : La non considération du mariage homosexuel en Droit Coutumier Congolais

Il s’agit ici d’une condition fondamentale de la conclusion du mariage. En


Droit coutumier congolais il n’y a jamais le mariage si la condition liée à la différence de sexe
n’est pas remplie. Les futurs époux doivent absolument être de sexe hétérogène, un homme et
une femme, car la philosophie Bantoue répugne au mariage des homosexuels considérer
comme les résultats de la déformation psychologique et de la dépravation des mœurs, d’autant
plus que l’un des buts primordiaux du mariage c’est la procréation. Or, celle –ci est
inconvenable pour les partenaires du même sexe55.

54
Article 72 du Code pénal congolais livre 2
55
MUSANGAMWENYA WALYANGA KUBABEZAGA G., notes de cours de Droit coutumier, G2 Droit Unilu, 2020-
2021 inedit

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