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Résumé : Le secteur minier est l'un des piliers de la croissance économique au Maroc (10% PIB en
2016). Ce travail couvre, dans le cadre de la nouvelle règlementation, loi 33/13 relative aux
mines, les principaux points liés aux aspects juridiques et réglementaires de l’exploration et
la recherche minière au Maroc, qu'ils soient émis par le pouvoir législatif ou l'autorité
exécutive. Cette législation est, aussi, discutée dans le cadre historique, ce qui permet de
mettre la lumière sur la législation ancienne, les dispositions « coloniales » du Dahir 1951,
mais surtout permettre une comparaison faisant ressortir les points forts et les lacunes du
nouveau code minier marocain.
Mots clés : Maroc, Secteur minier, le cadre juridique, le cadre réglementaire, l’exploration minière, la
recherche minière.
I n ter n a ti o n a l Revi ew o f Ec o n om i c s, Ma n a g em en t a n d La w Res e a r c h
Abstract: The mining sectors one of the pillars of economic growth in Morocco (10% GDP in 2016).
This work covers, in the context of the new regulation, law 33/13 on mines, and the main
points related to the legal and regulatory aspects of exploration and mining research in
Morocco, whether they are issued by the legislative or executive power. This legislation is
also discussed in the historical context which allows to shed light on the old legislation, the
"colonial" provisions of the Dahir 1951, but above all allow a comparison highlighting the
strengths and short comings of the new Moroccan mining code.
Keywords: Morocco, mining sector, legal framework, regulatory framework, mineral exploration,
mining research.
"La revue n’entend donner aucune approbation ni improbation aux opinions émises dans les
articles : ces opinions doivent être considérées comme propres à leurs auteurs. »
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Le cadre législatif de l’exploration et la recherche minière au Maroc entre le Dahir de 1951 et la loi 33-13
INTRODUCTION
Le secteur minier est l'un des piliers de la croissance économique au Maroc. En 2016, sa
contribution au produit intérieur brut a atteint 10%. L'investissement sectoriel est estimé à
22,9 milliards de dirhams et 30% des exportations nationales et fournit plus de 40 175
emplois directs. Le secteur a produit environ 31,45 millions de tonnes (29,12 millions de
tonnes de phosphate et ses dérivés et 2,33 tonnes d'autres minéraux). Ses ventes sont estimées
à 51 milliards de dirhams (41 à l'export et 10 sur le marché intérieur) (MEMEE, 2014). Le
nombre de permis miniers en vigueur à fin janvier 2016 a atteint 7 538 (6394 permis de
recherche, 1067 permis d'exploitation et 77 concessions).
Le secteur national minier est caractérisé par la prédominance de l'industrie des phosphates
tant au niveau de la production minière qu'au niveau de la transformation, où le phosphate
représente plus de 90% de la production minière nationale. Le Maroc produit aussi une variété
d'autres minerais (le zinc, le plomb, le cuivre, l'argent, la barytine, la fluorine, le cobalt et les
roches industrielles). La production totale de ces substances a atteint 2,03 millions de tonnes
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Le cadre législatif de l’exploration et la recherche minière au Maroc entre le Dahir de 1951 et la loi 33-13
Dahir du 14 avril 1951. Cette loi, qui a apporté de nombreuses améliorations et nouveautés,
est entrée en vigueur depuis le 23 mai 2016 (décret n° 2.15.807).
Dans le but de développer le secteur minier national, d’améliorer son attractivité, mais
surtout de permettre un bon déploiement de la nouvelle législation minière, les pouvoirs
publics ont décidé, de façon anticipative, une restructuration du Département de l'Energie et
des Mines qui a été opérée le 8 août 2014 par le décret n° 2.14.541 (BO n° 6289 du 8
décembre 2014 en arabe et n°6326 du 15 mai 2015 en français) qui fixe ses attributions et son
organisation. Les principales décisions de cette réforme correspondent à i) la recréation de la
Direction Centrale de la Géologie afin d'accélérer le rythme de la cartographie géo-
scientifique ; ii) la précision des attributions des services centraux du Département (décision
ministérielle n° 14.4541 du 23 décembre 2014, BO n° 6331 du 2 février 2015); iii) la
délégation de pouvoir au sujet de la gestion du patrimoine minier aux Walis et aux Directeurs
Régionaux de l'Énergie et des Mines (09/01/2017), iv) le renforcement du cadre réglementaire
de l’exploration, la recherche et l’exploitation minière.
Cette réorganisation des services centraux a été suivie, pour plus d’efficacité, par une
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Il est évident que l'importance du secteur minier et géologique dans l'économie marocaine
lui donne une place stratégique dans la politique publique. L'État marocain, représenté par
l'autorité gouvernementale chargée des mines, essaie de développer ce secteur pour le rendre
plus compétitif et plus attractif pour contribuer à la relance de la vie économique marocaine
notamment dans les zones enclavées.
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Le cadre législatif de l’exploration et la recherche minière au Maroc entre le Dahir de 1951 et la loi 33-13
national tout en gardant les droits acquis par les exploitants. Ces efforts ont abouti à la
publication d'une nouvelle loi n ° 74/15 (BO n° 6818 du 22 septembre 2016) qui vise à ouvrir
cette zone à l’investissement tout en maintenir la même délimitation géographique,
prorogation de l’activité artisanale pour une durée de 15 ans, codification des autorisations
artisanales et la révision des missions de la Centrale.
L’infrastructure géologique reste en deçà des espérances des opérateurs miniers et
universitaires malgré les efforts déployés via le programme national de cartographie
géologique « PNCG » qui a réalisé des avancées non négligeables ayant ramenée en 2015 la
couverture en carte géologique à 42%, géophysique à 38 % et géochimique à 8,15% (DG,
2016).
La structure administrative du Ministère chargé des mines a été renforcée par une nouvelle
organisation par la publication du décret n ° 2.14.541 (8 août 2014) spécifiant les attributions
et organisation du Ministère de l'Énergie, des Mines, de l’Eau et de l’Environnement -
Département de l'énergie et des Mines - publié au BO n ° 6289 du 8 décembre 2014. Il a
également été soutenu par un arrêt ministériel n° 14.4541 du 23 décembre 2014 définissant les
services de l’administration centrale, publiée au BO n ° 6331 du 2 février 2015.
Il convient de noter que tous les efforts déployés à cet égard n'ont pas atteint le véritable
sens du mot stratégie de l'Etat dans ce domaine important. Cela a été évident dans de
nombreux actions notamment celle relative à l’annonce, en 2014, d’une stratégie pour le
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Le cadre législatif de l’exploration et la recherche minière au Maroc entre le Dahir de 1951 et la loi 33-13
développement du secteur minier d'ici 2025, pour une période de 11 ans, alors que tous les
experts stratégiques conviennent que l'âge minimum d’une stratégie pour atteindre ses
objectifs n’est pas moins de 25 à 30 ans. Par ailleurs, la direction de géologie créée par le
décret de 2014 a été déjà annulée par un autre décret de 2006, en outre que la loi sur les mines
a été introduite à plusieurs reprises et dans diverses périodes ministérielles.
1.2. DONNEES RELATIVES A L’EXPLOITATION DU PHOSPHATE
Le Maroc possède une des plus grandes réserves de phosphate au monde (trois quarts). En
raison de la croissance du marché mondial du phosphate et de ses dérivés, l’OCP a poursuivi
une stratégie intégrée visant à valoriser cet important minerai, considéré comme une ressource
stratégique par ses effets sur l'industrie des engrais et par conséquent sur la sécurité
alimentaire mondiale. En 2016, l’OCP a produit 26.9 Millions de tonnes (Mt) dont 7.9 Mt
destiné à l’exportation, il a produit aussi 4.9 Mt d’acide phosphorique et 7 Mt des engrais
phosphatés avec un chiffre d’affaire consolidé de 42471 MDH (en normes IFRS (ou
international financial reporting stardards)) et par le biais des 20980 collaborateurs (OCP,
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2016).
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Le cadre législatif de l’exploration et la recherche minière au Maroc entre le Dahir de 1951 et la loi 33-13
ainsi qu'au développement de l'exploitation artisanale, qui reste un défi majeur pour le
développement du secteur et l'économie locale.
La zone minière de Tafilalet et Figuig possède d'importantes ressources minérales qui en
ont fait un pilier de la stratégie du Ministère pour le développement du secteur minier. La
restructuration des activités minières artisanales, dans cette région, a été un engagement
important de l’État pour promouvoir cette activité dans le système national de développement
minier tout en préservant les droits acquis des artisans. À cet égard, la loi n ° 74-15
concernant cette zone minière a été publiée au BO n ° 6502 le 22 septembre 2016 qu’a abrogé
le Dahir du décembre 1960.
de Figuig et la région de Fès Meknès. Le siège social actuel de cette Centrale se trouve à la
ville d’Er-Rachidia.
Il est devenu clair que le système minier artisanal, sous sa forme ancienne, ne peut pas
continuer et se développer en raison de l'épuisement de nombreux réserves affleurant ou
proches de surface. Alors que la recherche, l’exploitation et l'évaluation de la minéralisation
souterraine nécessitent des méthodes très avancées qui dépassent les capacités techniques et
financières limitées de l'opérateur minier artisanal. Par conséquent, la nouvelle structure du
système minier artisanal vise à rehausser le niveau d'activité minière dans cette région, qui
compte environ 4000 autorisations, une superficie totale des chantiers ne dépasse pas 6000
kilomètres carrés, tandis que la superficie restante de 54000 kilomètres carrés est en dehors
des programmes de recherche et développement minier. La production dans cette région, au
cours de l'année 2016, s'élevait à plus de 310 000 tonnes avec une dominance du Barytine. Le
nombre de transactions a atteint plus de 230 millions de dirhams pour 962 artisans et 280
chantiers.
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artisanale. Cette zone géographique sera divisée en zones ouvertes pour des investisseurs
privés sur la base de la concurrence, en tenant compte du programme d'investissement, du
montant du droit d'accès et du taux de redevance. Tout cela sans préjudice du droit de priorité
des artisans, qui sont actifs dans ce domaine, pour obtenir les permis de recherche avec les
mêmes conditions.
Le législateur marocain a accordé une grande importance à l'inspection du travail dans les
mines, il en a confié la responsabilité au personnel du Ministère chargé des mines,
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Compte tenu des conditions difficiles du travail dans les mines et des caractéristiques de
l'industrie minérale, le législateur a distingué l'activité minière par un statut particulier
régissant la relation entre les employés et les employeurs à travers les exigences du Dahir
susmentionné. La réforme de ce système est importante car elle vise principalement à inclure
les entreprises minières employant 50 travailleurs ou plus et leur conformité avec les
dispositions du Code du travail, ainsi que la standardisation de l'inspection du travail,
l'encadrement de la sous-traitance pour les entrepreneurs miniers et le respect strict des
conditions d’hygiène et de la sécurité dans les chantiers miniers.
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Le cadre législatif de l’exploration et la recherche minière au Maroc entre le Dahir de 1951 et la loi 33-13
aussi parce qu'elle est liée à une activité d'un genre particulier associée à une technologie
précise qui est difficile à contrôler et à rédiger une législation entourant toutes ses
particularités. Bien que le Maroc, depuis le début du XXe siècle, ait été l’initiateur de la
codification de ce secteur (1907) et continue de se développer à travers de nombreux
modifications et achèvements, il fut les plus importants en 1914, 1923, 1929 et 1951.
Le Dahir relatif aux mines au Maroc du 9 Rajab 1370 (16 avril 1951) est resté en vigueur
jusqu'à 2016, malgré les efforts de l'État dans la publication de plusieurs règlementations
annexées, dont la plus importante : Loi n ° 21-90 sur la recherche et l'exploitation des
hydrocarbures, complété le 15 février 2000 par la loi n ° 27-99. Le Dahir du 14 janvier 1914
relatif aux explosifs, la décision du 2 janvier 1932 réglementant l'utilisation d'explosifs dans
les carrières et les chantiers et la décision du 18 février 1938 concernant l'utilisation
d'explosifs dans les mines ainsi que de nombreux règlements. Ces tentatives, malgré leur
sérieux, restent insuffisantes pour combler toutes les lacunes de la législation marocaine dans
ce domaine, ce qui a conduit de nombreux Ministres successifs à la tête de l'autorité
gouvernementale chargée des mines à élaborer des projets de loi visant à abroger le Dahir de
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1951. La dernière était le projet de loi n° 33-13 publiée au Bulletin Officiel n ° 6380 du 6
Chawwal 1436 (23 juillet 2015) Dahir n° 1.15.76 du 14 Ramadan 1436 (1er juillet 2015)
relatif à l'application de la loi n° 33.13 relative aux mines. Toutefois, conformément à l'article
122, l'entrée en vigueur de cette loi est lié à la promulgation du décret n° 2-15-807 relatif à la
procédure d'octroi des titres miniers, visée aux articles 18 et 19, qu'a été publié au Bulletin
Officiel le 23 mai 2016.
Après plusieurs tentatives des Ministres successifs à la tête de l'autorité gouvernementale
chargée des mines, le Dahir du 14 avril 1951 a été abrogé, en 2015, par la loi n°33/13. Il se
caractérise par son intérêt pour l'investissement et ambitionne de pallier aux limites de
l'ancienne loi.
2.1. DISPOSITIONS PRINCIPALES DU DAHIR DE 1951
Le Dahir de 1951 a considéré les minerais comme une propriété générale de l'État (Article
5), les a divisé en huit catégories (Article 2) et les a distingué de la propriété de la terre
contrairement aux carrières (Article 3) ; en cas de litige relatif à détermination entre les
produits des mines ou des carrières, il est réglé par la sortie d'un Dahir à cet égard (Article 4).
Il a également considéré la cinquième catégorie liée à l'exploitation des phosphates, dont le
Maroc détient les trois quarts des réserves mondiales de ce minerai un monopole de l'État
(Article 6). Et d'autres catégories sont ouvertes face à tous ceux qui remplissent les conditions
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Le cadre législatif de l’exploration et la recherche minière au Maroc entre le Dahir de 1951 et la loi 33-13
stipulées dans un ensemble de ses articles, à travers des permis miniers qui relèvent du
domaine des droits immobiliers pour une période limitée et distincte de la propriété du terrain
et sont soumis à la vente et le loyer après l'approbation de l’administration.
L’ancienne loi minière au Maroc ouvre la recherche et l'exploitation face aux individus
(Article 14). L'obtention d’un permis de recherche ne coûte pas plus de 3000 Dhs (2000 Dhs
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pour la taxe minière, rémunération, payable à Bank Al-Maghrib ou Trésorerie, 300 Dhs pour
le point pivot et 210 Dhs pour les trois cartes topographiques à l'échelle 1/100 000 au service
des cartes de l'Agence Nationale de la Conservation Foncière, du Cadastre et de la
Cartographie, soit un total de 2510 Dhs).
Les motifs de cette réforme ont été exposés par le Ministre de l'Énergie, des Mines, de l'Eau et
de l'Environnement devant le parlement (Comité des infrastructures, d’Énergie, des Mines et
de l’Environnement de la Chambre des Représentants), le 2 décembre 2014 et se résument
comme suit :
- Faible investissement des opérateurs miniers dans les activités d'exploration et de
recherche minières pour une bonne évaluation des ressources souterraines, qui ne sont
pas toujours suffisamment exploré, alors que l'ouverture des nouvelles mines est
diminuée par rapport à une augmentation de la fermeture des autres en raison de
l'épuisement des gisements.
- Les dispositions du Dahir 1951 empêchent les entreprises d'utiliser de grandes
surfaces, en particulier dans la phase de recherche.
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Le cadre législatif de l’exploration et la recherche minière au Maroc entre le Dahir de 1951 et la loi 33-13
La nouvelle loi a porté des nombreuses nouveautés, dont les plus importants sont :
- L'établissement des autorisations d'exploration minière qui sont accordées pour une
période de deux ans renouvelable une fois pour un an, sa superficie allant de 100 à 600
kilomètres carrés avec la possibilité d'accorder quatre autorisations par personne
morale, ce qui porte la superficie maximale à 2 400 kilomètres carrés. Cette
autorisation existe dans le règlement de plusieurs pays miniers notamment Canada.
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- Le propriétaire des permis miniers doit être une personne morale, qui doit avoir les
capacités techniques et financières nécessaires pour effectuer les travaux,
- Création d'une autorisation pour exploiter les haldes et terrils soit par les personnes
morales ou les coopératives minières,
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- L’introduction d’une disposition précisant que les gîtes géothermiques sont considérés
comme mines, (les gites géothermiques sont les gites refermés dans le sein de la terre
dont on peut extraire de l’énergie sous forme thermique),
- Obligation du dépôt des pièces administratives délivrées par les autorités compétentes,
justifiant que le demandeur est en règle au regard de ses obligations fiscales et des
cotisations sociales, lors de la demande de permis minier (Article 2 du Décret).
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Le cadre législatif de l’exploration et la recherche minière au Maroc entre le Dahir de 1951 et la loi 33-13
3. DISCUSSION
3.1. CADRE LEGAL ET REGLEMENTAIRE DE L'EXPLORATION MINIERE
AU MAROC.
Les autorisations d'exploration des mines sont l'une des nouveautés les plus importantes de
la loi 33/13 où le gouvernement a répondu à de nombreuses demandes pour obtenir des vastes
périmètres pour la recherche de grande envergure et à moindre coût grâce aux technologies
modernes (géophysique, géochimies, SIG, Télédétection...). Elles donnent aux propriétaires le
droit d'être seul en exploration dans la zone désignée et le droit de priorité pour obtenir des
permis de recherche dans la même zone à condition que la demande soit déposée pendant la
validité de ces autorisations. Ces autorisations sont accordées, comme indiqué ci-dessus, pour
une période de deux ans, renouvelable une fois pour une année, avec une superficie allant de
100 à 600 kilomètres carrés avec la possibilité d'accorder quatre autorisations par personne
morale, ce qui donne une superficie allant jusqu'à 2 400 kilomètres carrés.
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droit de priorité ; surtout avec l’usage des méthode traditionnelle pour la réservation des
périmètre demandés en l’absence d’un système d'information pour encadrer ce processus,
fournir plus de transparence et s'éloigner de toute mauvaise utilisation.
Au 23 Mai 2016, les dispositions du Dahir du 9 Rajab 1370 (6 avril 1951) ont été
modifiées par l'adoption de la nouvelle loi n°33.13 sur les mines, à l'exception de l'article 6
qui prévoit le monopole de l'État pour l'exploitation des phosphates. Cette loi, qui est entrée
en vigueur après la promulgation du texte d’application prévue aux articles 18 et 19, a apporté
de nombreuses nouveautés : l'article 1 définit un ensemble de termes techniques, qui étaient
pour la plupart absents dans l'ancienne loi, il a parlé des haldes et terrils, les phases du titre
minier, ainsi que l'établissement de l'autorisation d'exploration minière et la recherche de
fossiles et de météorites.
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La recherche minière, telle que définie par le législateur, est « études et travaux relatif à la
géologie, à la géochimie, à la géophysique et à la recherche ainsi que les essais d’extraction et
de traitement visant la délimitation des gisements des ressources minérales considérés comme
« mines » et leur reconnaissance, la détermination de leur morphologie, leur réserve, leur
nature et la possibilité de leur exploitation et leur traitement ». Les articles 2 et 12 ont annulés
l'application du système des catégories, qui peut introduire de nombreuses interférences liées
aux droits coutumiers et à l'exploitation des phosphates, ainsi que les exploitations liées à la
centrale d'achat et le chevauchement des titres miniers de déférentes catégories. L'article 2 a
également défini les substances entrant dans le cadre des carrières mais d'une manière assez
détaillée, puisqu'il ne précisait pas le classement de certaines catégories de minéraux, tels que
les pierres semi-précieuses, notamment l'améthyste. L'article 3 définit les mines comme une
possession publique de l'État et les permis de recherche et d’exploitation comme de droits
immobiliers limités dans le temps et qui sont distincts de la propriété du terrain. L’octroi de
droits miniers s’acquiert à la priorité de la demande, le premier venu étant le premier servi.
L'article 4 soulignait la nécessité de constituer un dossier garantissant que le demandeur
dispose des capacités techniques et financières adéquates. L'article 5 considère également les
activités associées aux titres miniers comme activités commerciales. L'article 9 stipule que les
permis miniers sont soumis à la conservation foncière et ils ont le même droit que une
propriété conservée. L'article 19 soulignait les montants minimums de l'enveloppe financière
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Le cadre législatif de l’exploration et la recherche minière au Maroc entre le Dahir de 1951 et la loi 33-13
des travaux, ce qui n'était pas le cas dans l'ancienne loi, sauf celle qui avait été fixée dans les
décisions ministérielles de la réattribution des permis miniers pour la deuxième liste relative
aux personnes qui ont la priorité.
La nouvelle loi, à travers l'article 21, a mis fin à la possibilité pour les individus d'acquérir
des titres miniers. Elle prévoit également la possibilité de transformer les permis de recherche
et les permis de recherche renouvelés en licence d’exploitation après la justification de
l'existence d'un gisement au contraire de l'ambiguïté inhérente à l'article 46 de l'ancienne loi
relative à la transformation des permis de recherche non renouvelés en permis d’exploitation.
Il existe une contradiction entre les dispositions des articles 43 et 44, entre l'ouverture des
périmètres des permis miniers révoqués à la recherche après soixante jours de notification, et
qui sont soumises à la concurrence par le biais de la procédure de réattribution. Les articles
52, 56, 59, 61 et 62 renvoient expressément à la rationalisation de l'exploitation avec HSE, et
obligent l'achèvement de l'étude de l'impact sur l'environnement pour obtenir des licences
d'exploitation, contrairement à l'ancienne loi où la dimension environnementale est absente.
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L'acteur minier est considéré comme un support dans cette activité économique, qui
nécessite des ressources financières importantes et des ressources humaines qualifiées. Ceci
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est dû au fait que le processus d'exploitation lié à la compensation des dépenses et des marges
bénéficiaires ne sont possibles qu'après un travail et une diligence d'exploration et de
recherche et des études techniques et économiques tenant compte du marché mondial, de la
marge de risque, de la qualité, de la quantité du minerai, la difficulté de l'extraire et de le
traiter. Ce sont tous des facteurs qui font réfléchir l'investisseur dans ce domaine avant de se
prononcer et ceci explique la situation du secteur au Maroc en général.
Dans l'ancienne loi, la deuxième catégorie prévalait sur toutes les autres catégories, elle
englobe les gisements polymétalliques et à la barytine (...). L'acquisition des titres miniers par
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Le grand nombre de permis miniers annulés et le pourcentage faible des permis (licences)
d'exploitation montrent que la quasi-totalité de l'activité minière au Maroc est une activité de
recherche ; de plus, un nombre assez important des licences d'exploitation ont ce statut que
sur le plan administratif et non pas au motif réel de l’exploitation. Cela est dû à l'exigence, de
la loi sur les mines, de transformer les permis de recherche en licences d'exploitation
directement après quatre ans sur le renouvellement des permis de recherche. Il existe
également très peu de permis de recherche dont les propriétaires ont demandé à bénéficier de
certaines autorisations administratives liées à l'exploitation et à la vente des minerais par le
biais de l'autorisation de disposer des produits de recherche ou du droit provisoire
d'exploitation ou de l'autorisation exceptionnelle d'exploitation pendant la phase de recherche
(Dahir de 1951).
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Le cadre législatif de l’exploration et la recherche minière au Maroc entre le Dahir de 1951 et la loi 33-13
Malgré le fait que cette loi et ses textes d’application présentent de nombreux avantages et
donnent un nouvel élan à ce secteur ; Les dispositions de cette législation ne prévoyaient pas
la publication des arrêtés d’institution, de renouvellement et d'annulation des permis minières
au BO. C’est un grand acte qui s’inscrit dans le cadre de la transparence et de l'accès à
l’information relative aux titres miniers par les citoyens et les personnes intéressées, ce qui
constitue un pas en arrière du contexte général du Royaume et des acquis de l'ancienne loi.
- La nouvelle loi ne détaille pas les modalités d’application de monopole de l’Etat pour
l’exploitation du phosphate.
- Le législateur n’a pas pris en considérations toutes les particularités de la phase
transitoire, notamment le faible nombre des personnes agrées, la différence entre la
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taxe minière et la rémunération, cession entre les personnes morale et physiques pour
se conformer, …
- La durée, un an, de conformité prévue par l’article 119 est insuffisante, surtout avec
l’absence ou le retard des précautions administratives liées à ce processus, ce qu’est à
mener le Ministre a la prolongé de trois mois, par une circulaire en date du 23 mai
2017.
- La difficulté de réaliser les études d’impact sur l’environnement et d’obtenir
l’acceptabilité environnementale dans les délais fixés.
- L’ambiguïté de la répartition entre les permis miniers de différentes catégories en cas
de chevauchement.
- La délégation de pouvoirs ne mentionne pas les personnes désignées pour signer les
rejets des demandes, la révocation du permis d’exploitation.
- L’imprécision de la conformité des carrières dont leur substance exploitée fait partie
des produits des mines selon la nouvelle loi (gypse, calcite, …etc).
- Retard de la sortie des textes d’application relatifs aux halds et terrils, météorites, gites
géothermiques et les cavités…
- L’absence de la modalité et du processus de traitement des dossiers des titres miniers
dont le montant d’investissement dépasse 200 millions dirhams.
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Le cadre législatif de l’exploration et la recherche minière au Maroc entre le Dahir de 1951 et la loi 33-13
4. CONCLUSIONS ET PERSPECTIVES
Malgré la grande importance du secteur minier pour les finances publiques, il constitue en
même temps un défi majeur pour l'environnement et le développement durable ; alors que
l'exploitation minière soulève de nombreuses questions sur sa contribution pour la protection
de l'environnement et la levée de la vulnérabilité socio-économique des habitants proches des
sites miniers. D'où la nécessité de trouver un équilibre entre l'exploitation des richesses
minérales d'une part et la préservation de l'environnement et la participation au
développement durable d'autre part. C’est dans cet optique que le Maroc est l'un des pays
africains qui les ont donné une grande importance depuis le discours royal à l'occasion de la
fête du Trône le 30 Juillet 2009 par la création de la Charte nationale de l'environnement et du
développement durable, qui a été activée en tant que loi cadre donnant une place centrale de
ces deux concepts dans la politique publique.
Dans tous ses articles ; le Dahir 1951 ne mentionne pas l’aspect environnemental sauf dans
l'article 96 qui stipule que " Le permissionnaire ou concessionnaire est tenu de réparer les
dommages que ses travaux causent aux propriétés de la surface ainsi qu'aux recherches ou
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Le cadre législatif de l’exploration et la recherche minière au Maroc entre le Dahir de 1951 et la loi 33-13
exploitations voisines. Il est civilement responsable des délits et quasi-délits commis par ses
préposés." ; cela a changé avec la sortie d'un grand nombre de législations, notamment la loi
12-03 relative aux études de l'impact sur l'environnement et la loi 11-03 liée à la protection de
l'environnement, qui exige la réalisation de l'étude de l'impact sur l'environnement en aval de
tout projet. Mais malheureusement, cette nouvelle disposition n'a pas été appliquée puisque
l’ancienne Dahir ne considère pas l’acceptabilité environnementale parmi les pièces
demandées lors de la demande de la licence l'exploitation minière, comme le cas avec la
nouvelle loi 33/13 et ses textes d’application. Bien qu'il soit impossible de changer le lieu
d'exploitation qui dépend des réserves, il est essentiel de sélectionner le site de traitement
pour un impact faible et de prendre les mesures nécessaires pour atteindre zéro incident et
zéro déchet.
Il convient de mentionner que les entreprises gèrent de gros risques dans l'investissement
minier en raison de son coût très élevé et longue durée à compenser les frais d'exploration et
de recherche qui peut aller jusqu'à dix ans pour devenir une licence exploitation (avec
quelques exceptions); En plus des problèmes liés à l'exploitation, l'existence des réserves ... et
aussi la création d'une politique environnementale augmentant significativement le volume
des dépenses.. D’où la nécessité d’instauration d’un régime fiscal motivant et des modes de
financement des entreprises minières surtout dans cette phase d’exploration et de recherche
minier.
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la création d'une licence d’exploitation à partir des permis de recherche voisines après la
justification de l’existence d’un gisement. Cette disposition est au cœur de cette réforme et
donne une grande attractivité au secteur surtout pour les grandes sociétés minières intéressées
par l’exploration à grand surface par les nouvelles techniques. À cet effet, on note que les
images satellitaires telles que Landsat 7, Landsat 8, Aster, Sentinel 2A, sont de grandes
scènes, (pour Landsat 8, à titre d'exemple, l'image a 185km * 180km = 33300 kilomètres
carrés). Ces outils peuvent nous aider à trouver de nouveaux gisements et surmonter la
politique actuelle de la réouverture d'anciennes mines seulement (Zgounder, Bouskour,
Ouansimi, Oumjrane, etc).
REFERENCES :
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Le cadre législatif de l’exploration et la recherche minière au Maroc entre le Dahir de 1951 et la loi 33-13
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