Préparé par :
Mlle. EL MARZOUKI Fatima Zahra
Mme. TADI Nezha
Mr. LOUATI Naoufal
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Le champ d’application du code du travail Marocain
Le droit du travail est l’étude de l’ensemble des rapports juridiques qui naissent de
l’exécution de tâches par un travailleur (le salarié) pour le compte et sous la subordination
d’autrui (l’employeur).
Le droit du travail s’est développé à partir du XIXème siècle, avec l’avènement de l’ère
industrielle ce qui lui a valu au tout début cette appellation de droit industriel. Or l’implication
ème
plus large qu’il commençait à prendre, ajoutée aux mouvements ouvriers de la fin du XIX
et début du XXème siècle lui ont valu là aussi l’appellation de droit ouvrier.
Mais avec l’efficacité des revendications syndicales étrangères et le développement du droit
conventionnel _des conventions collectives, les lignes directrices de ce droit se sont
développés à tel enseigne, qu’une branche nouvelle de droit spécialisée s’est développée qui
est celle du droit social. Or cette matière recouvre un champ plus vaste que celui du droit du
travail. Le droit social n’englobe pas uniquement le droit du travail mais aussi celui de la
sécurité sociale. Ce qui constitue une délimitation première de la matière par rapport à la
sécurité sociale qui s’intéresse à des matières propres à elle, telle la couverture social et les
congés maternités etc.
Alors que le droit du travail couvre un pan du droit social qui régit les relations entre
l’employeur et l’employé, c'est-à-dire, le contrat de travail, le début, la continuation et la fin
de la relation de travail, la rémunération, le temps de travail et autres.
Le droit de travail est une source de droits et obligations réciproques dans la mesure que cette
relation fait intervenir deux parties principales dans la relation de travail, que le droit du
travail s’efforce d’encadrer pour installer un climat de stabilité économique et juridique. Le
droit du travail est aussi un droit créateur de charges sociales, fiscales et administratives
lourdes que cela soit envers l’entreprise, l’employé ou l’Etat.
Délimiter le droit du travail revient donc à définir le champ d’application selon l’activité
et les personnes, et à savoir à qui tous les droits, obligations, et charges sus indiqués seront
appliqués. Cette délimitation permettra aussi lors de la survenance de différend à délimiter
même la compétence juridictionnelle du juge qui aurait à trancher du litige.
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Le champ d’application du code du travail Marocain
C’est ainsi que notre développement portera davantage sur le terrain d’exécution du
droit du travail. La première partie portera sur le champ d’application du code du travail
marocain, qui portera davantage sur la connaissance de l’employeur et de l’entreprise. En
seconde partie, on verra les catégories du personnel concernées par le droit du travail, ainsi
que celle qui en sont exclues, sans omettre les catégories particulières concernés par le droit
du travail marocain.
Plan :
B - Catégories particulières
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Le champ d’application du code du travail Marocain
On s’aperçoit à la lecture de l’article premier du code du travail que ce droit régit les
personnes qui sont liées par un « contrat de travail ». Faisant ressurgir d’emblée une
conception contractuelle de la relation du travail. Et ce, sans que le législateur n’apporte de
limite aux modalités d’exécution du contrat de travail, à la nature de la rémunération ainsi
que le mode de son paiement, et la nature de l’entreprise dans laquelle il s’exécute, qu’elle
soit industrielle, commerciales, et artisanales, ou qu’elles soient des exploitations agricoles,
forestières et leurs dépendances.
Mais le droit du travail marocain ne s’applique pas seulement aux entreprises de droit privé,
mais aussi à celles qui relèvent du droit public à savoir de l’Etat et des collectivités locales en
l’occurrence les entreprises et établissement à caractère industriel, commercial ou agricole.
Malgré cette référence aux Etablissements et Entreprises relevant de l’Etat et des collectivités
territoriales que le code du travail englobe dans son champ d’application, cette deuxième
catégorie d’entreprise et Etablissement ne peuvent voir les dispositions du code du travail leur
être appliqués que dans le silence de leur statuts du personnel qui prévalent sur le code du
travail. Autrement dit, compte tenu de la spécificité, de certains établissement et entreprises
publics, ils demeureront régis par leur statuts si les avantages qui y sont contenus ne sont pas
inférieurs aux dispositions du code du travail. Aussi les dispositions du code du travail ne se
verront être applicable que pour régir des questions que le statut particulier de ces entreprises
ou Etablissements auraient omis de régir, ou pour régir les situations des travailleurs qui
relèvent de ces mêmes entreprises mais qui n’ont pas de statuts bien établis et ce pour éviter
tout vide législatif concernant une situation qui viendrait à se poser.
L’article premier élargie encore davantage son champ d’application aux coopératives,
sociétés civiles, syndicats, associations et groupement de toute nature. Il retient aussi les
employeurs exerçant une profession libérale, ou du secteur des services, et de manière
générale aux personnes liées par un contrat de travail dont l’activité ne relève d’aucune de
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Le champ d’application du code du travail Marocain
celles précitées selon les termes exacts de l’article premier. Cette dernière disposition semble
offrir une solution à des questions doctrinales qui se posaient avant l’adoption du code du
travail concernant certains secteur d’activité des téléopérateurs ou des « call-center » qui est
un secteur qui profite d’une conjoncture économique actuelle qui est celle de l’offre
marocaine du l’off-shore.
Le champ d’application concernant les professionnels ou le corps des employeurs du
code du travail a ce caractère d’être vaste. Mais malgré cette élargissement voulu par le
législateur, le champ d’application du droit du travail marocain souffre à l’instar des pays en
développement d’une étroitesse et d’une limitation qui leur sont communes et ce dû à des
déterminants socio économique qui ralentissent le développement même du droit du travail
dans ces pays là.
On peut même dire que le droit du travail marocain, et même de tous les pays en
développement, qu’il aspire, s’inspire et soupire. Il aspire à ce qu’il soit du même niveau des
droits étrangers occidentalisés, tout en s’inspirant de leur règles, et soupirant quand il est
confronté à des obstacles de fait d’ordre économique, sociale, culturelle viennent retarder son
ascension.
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Le champ d’application du code du travail Marocain
Un établissement qui exerce une activité économique, souvent constitue une entité
individualisée mais qui dépend juridiquement et financièrement de l’entreprise qui l’a créé.
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Le champ d’application du code du travail Marocain
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Le champ d’application du code du travail Marocain
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Le champ d’application du code du travail Marocain
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Le champ d’application du code du travail Marocain
économique marocain et qui pour leur majorité s’activent dans l’économie parallèle et
souterraine.
Autre problématique qui puisse bien s’ajouter à une telle situation est celle de la
négation de la relation salariale si on prend on compte l’approche contractuelle qui est le
fondement même de la relation salariale au Maroc. Cette situation est l’exemple même de
personne qui exerce une activité économique sous l’autorité d’un chef de famille, sans
percevoir de contrepartie, tel est le cas du conjoint et des enfants de l’agriculteur, de l’artisan,
du boulanger ou de la petite épicerie. Cette situation soulève la problématique des rapports
familiaux qui s’entremêlent avec l’activité professionnelle qu’elle soit permanente ou
ponctuelle.
L’espace domestique est lui aussi un réceptacle des relations professionnelles qui
échappent au droit du travail, tel l’activité du gardiennage, de cuisine, de petite tâches
ménagères, de garde d’enfants, de jardinage, et de cours à domicile..Etc. C’est cette sorte
d’activité coutumière et traditionnelle qui s’inscrit le plus souvent dans l’informel.
C’est ainsi que la principale problématique pour l’applicabilité du droit du travail au Maroc,
comme pour les pays en voie de développement est qu’il n’existe pas de frontière visible entre
le travail domestique, le travail traditionnel et l’activité marchande informelle et l’activité
formelle.
Le nouveau code vient tourner la page de l’ancienne législation du travail et mettre fin à
des pratiques parfois abusives et peu amènes. Son champ d’application s’applique
pratiquement à toutes les personnes liées par un contrat de travail, excepté certains secteurs :
entreprises et établissements publics, entreprises minières, industrie cinématographique,
journalistes professionnels et marins. Par ailleurs, d’autres profils comme les employés de
maisons ainsi que ceux des secteurs à caractère traditionnel (épiciers, mécaniciens…) ne sont
pas concernés par cette nouvelle législation et devraient faire l’objet d’études et de lois
spéciales.
Le nouveau code du travail est incomplet, en effet certaines catégories de travailleurs
restent en dehors de toute protection juridique.
C'est notamment le cas des employés de maison, car selon l’article 4 (Les conditions
d'emploi et de travail des employés de maison qui sont liés au maître de maison par une
relation de travail sont fixées par une loi spéciale. Une loi spéciale détermine les relations
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Le champ d’application du code du travail Marocain
entre employeurs et salariés et les conditions de travail dans les secteurs à caractère
purement traditionnel.
Au sens du premier alinéa du présent article, est considérée employeur dans un secteur à
caractère purement traditionnel, toute personne physique exerçant un métier manuel, avec
l'assistance de son conjoint, ses ascendants et descendants et de cinq assistants au plus, à
domicile ou dans un autre lieu de travail, aux fins de fabrication de produits traditionnels
destinés au commerce…).
De cela nous pouvons constater que le terme employé de maison est limité dans un seul
sens.
Les bonnes travaillant aux domiciles, ne sont pas protégés par la loi spéciale citée par le
code de travail, car la majorité des employeurs malheureusement ne déclarent pas leurs
employés de maisons, et ces derniers ne jouissent d’aucun droit .Même plus, ils peuvent être
maltraité par leurs employeurs, tel le cas de la petite bonne d’Oujda.
Aussi les particuliers comme l’épicier, les mécaniciens…Sont privés de leurs droits. Ils
ne sont soumis à aucune loi, car le nouveau code de travail, ou aucune autre loi ne stipule
leurs droits.
Tout employeur est tenu de procéder à son affiliation à la Caisse Nationale de la sécurité
sociale (CNSS), ainsi qu’à l’immatriculation de ses salariés et apprentis à la caisse.
Les médecins qui exercent libéralement et même les étudiants en médecine, sont privés
d’une couverture sociale, mais les personnes qui travaillent chez eux, sont couverts par une
couverture sociale.
C’est le même cas chez les notaires qui eux aussi subissent cette privation de couverture
sociale, et que leurs employés jouissent de celle-ci.
En outre le nouveau code du travail n’englobe pas certains domaines relevant
normalement de la législation du travail, tels que la formation professionnelle, la sécurité
sociale, la protection sanitaire, le régime mutualiste, les accidents de travail, les maladies
professionnelles et l’organisation syndicale pour les fonctionnaires.
In fine, le droit de travail ne régit qu'une partie de ce que le langage courant appelle
“travail”.
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Le champ d’application du code du travail Marocain
Le code du travail, dans son article 3, a exclu certaines catégories de salariés, non pas
pour l’inadéquation de leur statut au code mais plutôt parce qu’ils sont régis par des statuts
particuliers.
Ainsi, on distingue en premier lieu, les salariés du secteur public. Ceux-ci sont régis par
le Dahir du 24 Février 1958 portant statut général de la fonction publique qui était modifié et
complété à quatre reprises et dont la dernière était par le dahir du 02 Aout 1997. Le dahir en
question défini le fonctionnaire comme étant « une personne nommée dans un emploi
permanent et titularisée dans un grade de la hiérarchie des cadres de l’administration de
l’Etat » Art. 2, cette définition exclue les salariés temporaires et contractuels dont le statut est
ambigu au sein de l’administration publique ; par conséquent, la loi N°65-99 relative au code
du travail est intervenue pour pallier à ce genre de situation en prévoyant, sans pour autant
préciser, que les salariés du secteur public qui ne sont régis par aucune législation se voient
appliquer les dispositions de la cette loi.
(PB. sur la notion de fonctionnaire public : le code pénal dans son article 224 définit le
fonctionnaire comme étant toute personne qui, sous une dénomination et dans une mesure
quelconques, sont investies d’une fonction ou d’un mandant même temporaire, rémunérés ou
gratuits et concourent à ce titre, au servie de l’Etat, des administrations publiques, des
municipalités, des établissements publics ou à un service d’intérêt public.)
Pour ce qui est du statut des marins, le législateur a jugé que la réglementation qui leur
est applicable est plus avantageuse que les dispositions du code du travail ; toutefois, il faut
attendre la promulgation du nouveau code de la marine marchande qui porte sur la navigation
maritime, l’armement et le transport maritime, les gens de mer, les évènements de mer, les
assurances et ventes maritimes, la protection de l’environnement et la navigation de
plaisance ; car jusqu’à présent, leur statut est toujours régit par le dahir du 31 Mars 1919, qui
se voit dépassé par la conjoncture économique internationale. Parallèlement, on ne peut dire
plus sur le statut des employés de maison, car le code du travail prévoit, dans son article 4,
que l’activité des employés de maison sera réglementée par une loi spéciale protégeant au
mieux leurs intérêts.
Par ailleurs, le code du travail régit, dans son article 79, la situation des voyageurs,
représentants et placiers résultant d’un contrat de travail qui les lie à leur employeur ; ainsi,
quelle que soit la qualification qui leur est donnée par les parties, les conventions dont l’objet
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Le champ d’application du code du travail Marocain
est la représentation commerciale ou industrielle sont des contrats de travail, même si ces
accords en disposent différemment ou ne précisent pas qu’ils sont afférents à la relation de
travail. Toutefois, pour qu’une telle convention puisse être qualifiée de contrat de travail, il
convient que ces représentants de commerce :
- Travaillent pour le compte d’un ou plusieurs employeurs.
- Exercent d’une manière exclusive et constante leur profession. (pas les employés
occasionnels).
- Soient liés à leur employeur par des engagements déterminant la nature de la
représentation commerciale, des prestations de service ou des marchandises offertes à
la vente ou à l’achat, la région dans laquelle ils doivent exercer leur activité ou les
catégories de clients qu’ils sont chargés de visiter et le taux des rémunérations qui leur
sont dues.
Il en va autrement en ce qui concerne les concierges d’immeubles destinés à
l’habitation, cette catégorie de salariés est régie par le dahir du 08 Octobre 1977 relatif à
l’entretien d’immeubles et à l’installation de conciergeries dans les immeubles d’habitation.
Ainsi, l’article 3 du dit dahir considère comme concierge, toute personne salariée employée
par le propriétaire ou, le cas échéant, par le responsable de la gestion de l’immeuble et logée
dans le dit immeuble ou dans ses cours et annexe, pour en assurer la surveillance et
l’entretien. Ces personnes ne bénéficient pas, en réalité, d’un statut bien défini, en
l’occurrence celui d’un vrai salariés, car ils ne sont pas déclarés le plus souvent à la CNSS
outre la rémunération qui n’atteigne même pas le SMIG dans certains cas et un logement
rarement digne.
D’autre part, parmi les énumérations de l’article 3 du code du travail, on distingue les
journalistes professionnels. Leur statut est régi par la loi N°21-94 promulguée par le dahir du
22 Février 1995, et modifiée et complétée par la loi N°77-00 promulguée par le dahir du 03
Octobre 2002. Dans le cadre de cette législation, les responsables des entreprises de presse
sont appelés à conclure des conventions collectives avec les journalistes professionnels en vue
de faire bénéficier ces derniers des dispositions contractuelles les plus favorables, car ils sont
avant tout des salariés permanents exerçant une activité intellectuelle et font donc partie des
« travailleurs intellectuels », ce qui les distingue des agents de publicité et de tous ceux qui
n’apportent qu’une collaboration occasionnelle. En outre, la loi N°21-94 précise, en son
article 12, que les dispositions de la législation du travail et de la couverture sociale et
médicale sont applicables aux journalistes professionnels en ce qu’elles ne sont pas contraire
aux statuts applicables à ceux exerçant dans les établissements publics et à celles
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Le champ d’application du code du travail Marocain
particulièrement prescrites par cette loi, ce qui veut dire que le code du travail ne sera que
complémentaire à un texte particulier comme celui-ci.
Par ailleurs, quant aux salariés des entreprises minières, leur statut est applicable, dans
les entreprises qui exploitent une mine dans les conditions prévues par le dahir du 16 Avril
1951 portant règlement minier au Maroc et par le dahir du 24 Décembre 1960 portant statut
du personnel des entreprises minières, au personnel employé par ces entreprises et aux
activités annexes à cet effet « si l’effectif est supérieur à trois cent personnes », et aussi dans
celles comprenant plus de cent personnes par arrêté du ministre chargé des mines. Toutefois,
plusieurs dispositions de la loi de 1951 ne s’appliquent pas aux entreprises de recherche et
d’exploitation des hydrocarbures, celles-ci sont régies par le dahir du 1er Avril 1992 portant
promulgation de la loi N°21-90 relative à l’exploitation des gisements d’hydrocarbures.
Ainsi, tenant compte de l’ampleur du statut des salariés des entreprises minières, on ne
va tenir compte de la distinction avec la législation du travail que de la période d’essai, celle-
ci est de douze jours de travail effectif pour les ouvriers et employés et d’un mois pour les
agents de maitrise, techniciens et cadres administratifs, en outre, si la période d’essai n’est pas
renouvelable, elle n’entre pas en compte pour la durée du stage probatoire qui précède la
titularisation des salariés concernés.
Enfin, parlant de l’industrie cinématographique, le dahir du 51 Février 2001 portant
promulgation de la loi n° 20-99 relative à l’organisation de l’industrie cinématographique ne
régit pas de manière expresse la relation qui se noue entre employeurs et employés de ce
secteur ; par exemple, dans son article 4, la loi prévoit que les entreprises de production sont
tenues d’engager que les collaborateurs parmi les marocains détenteurs de la carte d’identité
professionnelle délivrée par le centre cinématographique marocain, ce qui exclut par
conséquent, toutes les personnes travaillant de loin ou de près dans ce secteur non détentrices
ce cette carte.
Pour conclure on peut dire que le code du travail est venu compléter, sinon combler le
vide juridique présent dans certaines situations ; et cela pour une protection plus favorable des
intérêts des salariés.
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