Académique Documents
Professionnel Documents
Culture Documents
Filière :
Thème :
Ce présent rapport s’inscrit dans le cadre de la formation assurée par l’École Nationale de
Commerce et de Gestion. Au cours de cette formation, les étudiants se familiarisent avec les
études économiques et acquièrent les techniques de gestion, leur permettant de s’intégrer dans
le domaine de la gestion et de l’administration des entreprises et ce, grâce à la diversité des
matières enseignées et à la qualité de l’enseignement dispensé.
Cet enseignement qui vise l’excellence et la polyvalence a pour but de permettre aux étudiants
de mettre en pratique leur connaissance. C’est à cet effet que des stages de fin d’années ont
été instaurés et font partie intégrante de l’enseignement dispensé à l’ENCG. Le stage de
cinquième année, quant à lui, permet non seulement de mettre en pratique les acquis mais
aussi de s’imprégner des réalités du monde du travail.
Pour ma part, j’ai effectué un stage au sein du cabinet d’audit "HDID & Associés" du 10
Février au 13 Mai 2017. Temps qui m’a permis non seulement de développer l’esprit
d’équipe, de synthèse et de rigueur mais aussi de découvrir le domaine de l’audit, de
l’expertise comptable qui m’encourage à y faire carrière.
2
Remerciements
Il m’est agréable de m’acquitter d’une dette de reconnaissance auprès de toutes les personnes,
dont l’intervention au cours de ce projet, a favorisé son aboutissement.
Ainsi, je tiens à remercier mon encadrante, Mme YAMANI Nezha, professeur chercheur à
l’École National de Commerce et Gestion, pour ses directives précieuses et ses conseils
pertinents qui m’ont été d’un appui considérable dans ma démarche.
Mes remerciements vont également à mon tuteur dans le cabinet "HDID & Associés", Mr
ABBIH Rachid pour son suivi et sa disponibilité durant toute la période de stage.
Mes sentiments les plus respectueux pour toutes les personnes qui ont attribué à l’achèvement
de ce rapport.
3
Sommaire
Avant-propos...............................................................................................................................2
Remerciements............................................................................................................................3
Introduction générale :................................................................................................................5
Première partie : Cadre conceptuel de la mission d’audit financier : Du contrôle interne au
contrôle des comptes...................................................................................................................6
Chapitre I : Cadre théorique et approche méthodologique de l’audit financier et comptable 7
Section 1 : Positionnement et typologie de l’audit Financier et comptable........................8
Section II : La gouvernance de l’entreprise :....................................................................16
Section III : Méthodologie de conduite d’une mission d’audit financier :.......................19
Chapitre II : Dispositif du contrôle interne et démarche d’évaluation..................................27
Section 1 : Cadre conceptuel du contrôle interne.............................................................27
Section 2 : L’appréciation du contrôle interne..................................................................30
Chapitre III : Contrôles des comptes et apport dans la gouvernance de l’entreprise :..........33
Section 1 : Méthode de contrôle des comptes...................................................................34
Section 2 : Le contrôle des comptes par cycles (Étude du Cycle des stocks)...................38
Section 3 : Rôle de l’audit financier dans la gouvernance de l’entreprise........................42
Partie II : Conduite d’une mission d’audit financier dans le cabinet Hdid & Associés............47
Chapitre 1 : Présentation des organismes d’accueil..............................................................48
Section 1 : Présentation du cabinet Hdid & Associés.......................................................48
Section 2 : Prise de connaissance de l’entreprise « X » et de son secteur d’activité........48
Chapitre 2 : Conduite de la mission d’audit au sein de l’entreprise X (Cycle des stocks)...50
Section 1 : Partie préliminaire...........................................................................................50
Section 2 : Les quantités en stocks à la clôture de l’exercice...........................................54
Section 3 : Provision pour dépréciation des stocks...........................................................60
Chapitre 3 : Recommandations et apport de la mission d’audit dans la gouvernance de
l’entreprise "X".....................................................................................................................61
Section 1 : Synthèse de la mission et recommandations...................................................61
Section 2 : Apport de l’audit mené auprès de l’entreprise "X" dans sa bonne gouvernance
...........................................................................................................................................62
Conclusion générale..................................................................................................................67
Bibliographie.............................................................................................................................68
4
Introduction générale :
Dans le monde des affaires, l’objectif ultime de presque toutes les entreprises, est la création
de la valeur, la réalisation de profits financiers. Toutefois, atteindre cet objectif, avec
optimisation, n’est pas du tout simple. Plusieurs sciences et disciplines existent rien que pour
atteindre cet objectif. Dans cette optique, la notion de la « gouvernance de l’entreprise » a fait
couler beaucoup d’encre. En effet, dans le contexte international du business, les scandales
qui ont bouleversé l’opinion publique dernièrement, que ce soit celui de Worldcom, Enron ou
autres… ont rendu la question de gouvernance de l’entreprise, primordiale. Encore plus, ils
ont mis l’accent sur la notion d’audit et de contrôle dans le monde financier, et son
importance, comme étant un outil nécessaire pour garantir l’efficacité et la performance des
entreprises. Dans cette perspective, notre choix pour le thème de l’audit financier et
comptable s’avère intéressant et en relation avec l’actualité.
Par ailleurs, toujours dans le cadre de l’audit financier et comptable, le présent rapport traite la
problématique suivante : « Quel est l’apport de l’audit financier et comptable dans la
gouvernance de l’entreprise ? ». Pour ce faire, nous comptons suivre une méthodologie
particulière. Il s’agit en fait de traiter le sujet, aussi bien sur le plan théorique, à travers un
cadre référentiel approprié, que sur le terrain. C’est-à-dire dans la pratique, à travers le stage
effectué au sein du cabinet d’audit "HDID & Associés". Cependant, la partie pratique sera
focalisée sur un cycle bien particulier qui est le cycle des stocks, étant donné l’impossibilité
de traiter la totalité des cycles d’audit et, encore plus, pour donner au présent rapport, un
aspect de précision et de spécialité. Toutefois, les résultats obtenus pour ce cycle peuvent être
facilement extrapolés sur l’ensemble des cycles vu que c’est le même principe qui s’applique
à la totalité des cycles.
Pour ce faire, c’est-à-dire, pour traiter la problématique ci-dessus, il est d’abord nécessaire de
placer le sujet dans un cadre référentiel convenable (Première Partie). Il s’agit, lors de cette
5
partie, de définir, d’abord, les concepts clés contenus dans le sujet (Chapitre 1). Ensuite,
deux autres chapitres (Chapitre 2 et Chapitre 3) traitent successivement l’évaluation du
contrôle interne et le contrôle des comptes comme étant les deux principales phases de l’audit
financier et comptable. La deuxième partie du rapport est purement pratique. Elle s’occupe,
tout d’abord, de la présentation des organismes d’accueil, à savoir le cabinet "Hdid &
Associés" et l’entreprise X, dont nous ne pouvons pas révéler la raison sociale pour des
raisons de confidentialité et de secret professionnel (chapitre1). Ensuite, un deuxième
chapitre traite la mission d’audit telle qu’elle a été effectuée par le cabinet Hdid & Associés
pour le compte de l’entreprise X mais en se limitant au cycle des stocks uniquement
(Chapitre 2). Finalement, le dernier chapitre du rapport traite l’essence du sujet, et présente
une réponse à la problématique soulevée (chapitre 3).
A cet égard, il est nécessaire de mettre en relief l’audit financier et comptable et l’évolution
progressive qu’il a connu, en passant d’une simple mission de vérification de conformité et la
régularité des documents comptables de l’entreprise, à l’appréciation de l’efficacité et la
contribution à la bonne gouvernance de l’entreprise.
6
Qui exerce l’audit financier ?
Pour répondre à ces questions, la présente partie du rapport est divisée en trois chapitres :
Dans un premier lieu (Chapitre I), il s’agit de définir l’audit financier et la gouvernance, et
les placer dans un cadre théorique restreint, comme étant les concepts clés de la
problématique en question.
Dans un second lieu, le (chapitre II) et réservé au contrôle interne comme étant un facteur
très important dans le processus de l’audit financier et comptable. Il s’agit de le placer
également dans un cadre théorique, avant de détailler sa démarche d’appréciation.
Le dernier chapitre (chapitre III) va droit au but et essaye de répondre à la problématique
préalablement soulevée, à savoir « l’apport de l’audit financier et comptable dans la
gouvernance de l’entreprise », après avoir traité le contrôle des comptes comme étant
l’élément le plus important du processus de l’audit financier et comptable.
L’audit financier est un concept qui a fait couler beaucoup d’encre et a fait l’objet d’une
infinité d’études académiques vu son énorme importance dans le monde des affaires. Or, à fur
et à mesure de l’évolution que connaît le monde des entreprises et face à la progression
exponentielle des méthodes de création de valeur partout dans le monde, les pratiques
d’examen et de contrôle s’avèrent de plus en plus dépassées et incapables de faire face aux
transactions frauduleuses qui ne cessent de se développer. A cet égard, la reconsidération de
l’information comptable et financière, et l’élaboration d’un nouvel arsenal réglementaire
régissant la sphère financière et, le métier de l’audit en particulier, devient d’une énorme
importance.
7
L’objectif de ce chapitre étant de positionner les concepts clés dans leur cadre théorique, une
première section est réservée au positionnement de l’audit financier et comptable, dans le
contexte économique actuel, d’abord, en le définissant et, ensuite, en déterminant ses
objectifs, ses limites, sa typologie ainsi que les personnes habilitées à l’exercer (Section 1).
Dans un dernier lieu, il s’agit d’exposer la méthodologie à suivre pour mener une mission
d’audit, telle qu’elle est présentée par les référentiels d’audit nationaux (Section 3).
Sur le plan étymologique, le terme « Audit » Vient du mot latin ‘audire’ qui signifie
« écouter », cependant, sa signification technique, calquée sur le domaine de la finance et de
la comptabilité, tend plutôt vers le sens d’ « examen » et de « contrôle »
L’audit financier et comptable est un concept qui a été défini par une panoplie d’organismes
et institutions :
Ainsi, l’audit financier et comptable est une opération de contrôle et d’examen, effectuée par
une personne avec des caractéristiques bien précises, des états financiers d’une entreprise. En
effet, cette opération consiste à vérifier si les états de synthèses de la société sont conformes
au référentiel appliqué.
Par conséquent, il s’agit de vérifier si les comptes annuels de l’entreprise, donnent une image
fidèle et complète sur la situation financière et patrimoniale de celle-ci.
Sur ce, l’audit financier peut être défini comme étant : « un examen des états financiers
d'une entreprise. Il vise à vérifier la sincérité des comptes, leur régularité, leur conformité et
leur aptitude à refléter une image fidèle de l'état des finances et actions comptables de l'entité
auditée ».
L’objectif principal de l’audit financier et comptable est donc de donner une opinion sur les
comptes annuels de l’entreprise. Et cela sur la base de trois critères :
La régularité : Les informations comptables doivent être lisibles et claires pour tous ses
utilisateurs, et leur traitement doit être conforme aux règles et aux principes comptables
appliqués;
La sincérité : Les valeurs comptables doivent être évaluées correctement, et les risques et
dépréciations appréciés raisonnablement.
L’image fidèle : Le respect des règles et des principes appliqués, les faits traduits à partir de
l’information financière doivent représenter fidèlement la réalité financière de l’entreprise.
« Dans le cadre d’une mission d’audit financier, l’un des objectifs à réaliser est de s’assurer
que les comptes annuels soumis à l'examen de l'auditeur répondent aux assertions suivantes :
La réalité : Il est question ici pour l'auditeur de s'assurer que tous les actifs et toutes
les dettes ainsi que les transactions enregistrées en comptabilité sont réelles et ont eu
lieu effectivement. Par exemple les créances inscrites à l'actif existent-elles réellement,
les dettes au passif sont-elles effectivement dues ?
L’exhaustivité : Il s'agit là de savoir si toutes les opérations de l'entreprise sont
comptabilisées. Par exemple A-t-on inscrit à l'actif toutes les immobilisations de
l'entreprise ?
Le rattachement : Il est question ici de s'assurer que toutes les transactions de
l'entreprise sont comptabilisées dans la bonne période.
L’évaluation : Il s'agit de vérifier si la valeur des actifs et des passifs ainsi que les
charges et produits sont correctement évalués. Pour ce faire, l'auditeur doit s'assurer
par exemple que : Les provisions constituées sont suffisantes, ou encore que les stocks
sont correctement évalués.
La mesure : Il s'agit de s’assurer que les produits et les charges sont correctement
évalués. A ce propos, l'auditeur doit par exemple vérifier que les ventes de
marchandises résultent de l'exactitude des prix facturés, de l'exactitude arithmétique de
la facture, de l'exactitude du montant comptabilisé par rapport à celui indiqué dans la
facture.
Droits et obligations : Cette assertion vise à s'assurer que les actifs enregistrés en
comptabilité sont la propriété de l'entreprise, que les passifs lui sont attribuables et que
l'entreprise est réellement partie aux transactions et que celles-ci sont effectivement
réalisées pour ses besoins.
La présentation et la publication de l’information : Ce critère a pour objectif de
s'assurer que toutes les opérations de l'entreprise sont correctement enregistrées,
présentées et publiées à bonne date.»
10
II- Frontières et limites de l’audit financier :
Néanmoins, certains vont plus loin et estiment que le rôle de l’auditeur n’est pas seulement
d’émettre une opinion fondée sur les états de synthèse de l’entreprise, mais également
d’apporter un « guide » aux décisions futures du management de l’entreprise, en ce qui
concerne le domaine financier et comptable. Dans cette optique, l’auditeur, alors, n’est plus
un professionnel indépendant chargé de certifier les comptes de l’entreprise seulement, mais il
devient un consultant qui influence la manière dont la direction gère son entreprise. Cette
optique pose donc le problème de l’influence éventuelle de l'auditeur sur la gestion de
l’organisation. C’est pourquoi, dans le cadre réglementaire marocain, l’intervention de
l’auditeur dans le management de l’entreprise est interdite dans le cadre des missions de
commissariat aux comptes, ce qui renforce naturellement la qualité d’indépendance et
d’objectivité dont l’auditeur doit disposer.
11
A ce propos, le but de ce paragraphe était de délimiter l’audit financier et comptable par
rapport à la discipline la plus voisine et la plus semblable qui est le conseil (Juridique,
financier, fiscal,...).
Il va sans dire que plusieurs types d’audit, autres que l’audit financier et comptable, existent.
Néanmoins, pour mieux se focaliser sur la problématique traitée, on se contentera, dans le
présent rapport, de traiter la typologie de l’audit financier et comptable. A ce propos, il
s’avère convenable de trier ses types selon deux critères différents : un critère relatif au statut
de l’auditeur (1) et un autre critère relatif à la nature de la relation existante entre l’auditeur et
l’entreprise (2).
Si on adopte ce critère relatif au statut de l’auditeur, on pourra dégager deux types distincts de
l’audit financier. En effet, lorsque l’auditeur est un employé de l’entreprise, on parle de
l’audit interne (a). Cependant, lorsque l’auditeur est indépendant de l’organisation et exerce
sa profession avec un organisme externe, là on parle de l’audit externe (b).
L’audit interne est une activité réalisé par l’entreprise, pour l’entreprise. Il est effectué à
l’intérieur de celle-ci et par des personnes qui y sont des employés. Il a pour but
l’appréciation, l’évaluation et le contrôle de toutes les entités de l’organisation d’une manière
indépendante et objective. A cet égard, l’audit interne assiste le management de l’entreprise
dans l’exercice efficace de ses responsabilités et lui donne une assurance sur le degré de
maîtrise de ses opérations. Par conséquent, il peut également lui fournir des conseils et
recommandations qui constituent une valeur ajoutée qui peut aider l’entreprise à atteindre ses
objectifs.
12
Contrairement à l’audit interne, l’audit externe est assuré par un personnel externe à
l’entreprise. C’est un prestataire indépendant qui est rémunéré par des honoraire, mais qui
n’appartient pas au personnel de l’entreprise.
Le tableau ci-dessous illustre une comparaison entre les types d’audit ci-dessus :
Contrôler, au service de la
Exprimer une opinion fondée et
direction générale, les procédures
motivée sur la régularité et la
Objectifs de production de l'information
sincérité des états de synthèse de
comptable et s'assurer de sa
l'entreprise.
fiabilité.
Cette distinction met l’accent sur deux types distincts de l’audit financier et comptable. Il peut
s’agir d’un audit purement contractuel. C’est-à-dire que la direction de l’entreprise fait appel à
l’auditeur, à titre volontaire, pour lui effectuer une mission d’audit financier. De l’autre côté,
il peut s’agir d’un audit obligatoire et exigé par la loi et là, on parle d’audit légal ou encore
une appellation plus forte qui est « le commissariat aux comptes ».
13
(a) Audit contractuel :
Dans le cadre d’un contrat, la direction de l’entreprise peut choisir librement d’effectuer un
audit externe ou non et ceci, en fonction de ses besoins de gestion ainsi que certaines
conditions fixées par la loi (Forme juridique, Chiffre d’affaires réalisé,…). Dans ce cas,
l’auditeur externe est appelé à effectuer ses travaux et émettre une opinion objective sur la
réalité et la sincérité des comptes de l’entreprise.
«Comme nous l’avons déjà signalé, l'audit financier et comptable a pour objet la validation de
comptes ou d'états financiers établis par l'entreprise qui en fait l'objet. L'auditeur financier
porte un jugement sur les états financiers en délivrant une assurance positive. Comme le
rappelle explicitement la définition de l'Ifac, l'auditeur exprime son opinion en utilisant la
formule « donne une image fidèle » ou « présente sincèrement sous tous les aspects
significatifs », ce qui l'engage bien davantage dans un simple constat d'absence d'anomalies,
qui donnerait une assurance négative sur la fiabilité des comptes. A cet égard, les termes
utilisés par l'auditeur qui opère cette validation ont pu varier au fil des ans : le commissaire
aux comptes statuait, il n'y a pas si longtemps, sur la « régularité et la sincérité » des comptes.
Il s'exprime aujourd'hui sur l'image fidèle que donnent, ou ne donnent pas, les comptes qui ont
fait l'objet de son examen». Un terme plus fort et plus signifiant, inventé par le législateur
français vient d’apparaître : On demande plutôt au commissaire aux comptes de « certifier »
les comptes de l’entreprise pour laquelle il opère l’audit légal. « Cette expression que
d'aucuns critiquent, estimant qu'elle va au-delà de ce que l'on peut raisonnablement demander
à l'auditeur légal, mais qui exprime sans doute mieux que toute autre, la responsabilité
personnelle prise par le commissaire aux comptes lorsqu'il prend position sur les états
financiers soumis à son contrôle ».
« Dans un cas comme dans l'autre, pourtant, l’idée exprimée est la même : les états de
synthèse sont la traduction chiffrée de la situation d'une entreprise à un moment donné et des
variations qu’elle envisager durant l’exercice qui fait l’objet de l’examen. Le travail de
l'auditeur consiste, alors, à examiner ces états pour s'assurer qu'ils ne trahissent pas la réalité
et émettre, en dernier lieu, une opinion fondée et motivée à ce propos.»
14
Dans un point de vue juridique, l’audit légal ou, encore, le commissariat aux comptes est
défini par la loi comme suit : « Il doit être désigné dans chaque société anonyme, un ou
plusieurs commissaires aux comptes chargés d’une mission de contrôle et de suivi des
comptes sociaux dans les conditions et pour les buts déterminés par la présente loi.»3
Selon l’article 80 de la loi N° 5-96 relative aux sociétés commerciales, stipule que «Les
associés peuvent nommer un ou plusieurs commissaires aux comptes dans les conditions
prévues au deuxième alinéa de l'article 75. Toutefois, sont tenues de désigner un commissaire
aux comptes au moins, les sociétés à responsabilité limitée dont le chiffre d'affaires, à la
clôture d'un exercice social, dépasse le montant de cinquante millions de dirhams, hors taxes.
Même si le seuil indiqué à l'alinéa précédent n'est pas atteint, la nomination d'un commissaire
aux comptes peut être demandée au président du tribunal, statuant en référé, par un ou
plusieurs associés représentant au moins le quart du capital.»4
Il découle de ce qui précède, que l’audit légal (commissariat aux comptes) ne concerne, en
réalité, que les Sociétés Anonymes et les Sociétés A Responsabilité Limitée dont le chiffre
d’affaires dépasse 50 Millions de Dirhams. Tout audit financier demandé par des sociétés,
autres que celles citées préalablement, ne peut être qu’un audit contractuel.
I- Définition de la gouvernance :
Sur le plan étymologique, le terme « gouvernance », du verbe Gouverner, est dérivé du latin :
« Gubernare ». Bien que le terme est d’origine purement française, au milieu du XVème
siècle, le terme « gouvernance » désignait la charge domestique de la gouvernante. Au
XVème siècle le terme à été emprunté par la langue anglaise « Governance ».
Quelques siècles plus tard, le terme est devenu obsolète en France, peut être parce qu’il était
corrélé à l’ancien régime féodale. Toutefois, il est resté dans la langue anglaise.
Il va sans dire que, quelques années plus tard, le terme « gouvernance » a été emprunté
également par le champ lexical politique, dans lequel il est le plus utilisé de nos jours.
Or, dans le présent rapport nous ne n’intéresseront qu’à la gouvernance d’entreprise, dans la
mesure où elle est le type de gouvernance impliqué dans le sujet et qui est en relation directe
avec a problématique traitée. A ce propos, « la gouvernance d'entreprise (ou de toute autre
institution) est l’ensemble des organes et règles de décision, d’information (transparence) et
de surveillance permettant aux ayants droit et partenaires d’une institution, de voir leurs
intérêts respectés et leurs voix entendues dans le fonctionnement de celle-ci. »
Les enjeux de la gouvernance d'entreprise sont bien d'assurer une meilleure coordination entre
les différentes parties prenantes de l'organisation et de son environnement (Fournisseurs,
clients, partenaires etc…).
Il s'agit donc de mettre en place une panoplie de mesures (protocoles, conventions, contrats,
normes...) destinés à faciliter les échanges constructifs entre les parties prenantes, tout en
améliorant la performance au sens de chacune d'entre-elles.
Le tout en respectant littéralement les règlements officiels, normes et statuts établis pour
instaurer ladite gouvernance dans l'entreprise.
16
II- Les missions de la gouvernance :
A cet égard, il s’avère que les deux concepts contenus dans le sujet, à savoir "l’audit
financier" et la "gouvernance", font preuve d’une importante corrélation. En effet, l’audit
financier et comptable a été conçu en premier lieu, justement, pour satisfaire et appliquer l’un
des plus importants principes de la gouvernance qui est la transparence de l’information et le
contrôle continu des tâches et la conformité aux règles et lois en vigueur. De surcroît, l’audit
est là pour aider l’entreprise, surtout en ce qui concerne le "Management de risques", la
mesure de performance et la garantie que l’ensemble de ses procédures est conforme aux lois
et réglementations en vigueur. Ainsi, théoriquement, l’auditeur est, en quelque sorte, l’un des
"garants" de la bonne gouvernance dans l’entreprise. Il s’assure qu’une grande partie des
principes de la bonne gouvernance, qui rentrent dans le cadre de ses prérogatives, sont
appliquées et veille à leur continuité.
Pour assurer une bonne gouvernance dans l’entreprise, il est nécessaire de suivre et respecter
les principes suivants :
Ainsi, la gouvernance, comme nous la percevons, est, tout simplement, une « bonne gestion »
de l’entreprise dans son intégralité, qui permet à ses gestionnaires, comme à ses salariés,
d’améliorer en permanence la gestion de leur entité. Ceci implique, naturellement, une
« démocratisation » de la prise de décision au sein de l’entreprise, ce qui met l’accent sur les
18
institutions sous-jacentes de l’entreprise, telles que « le conseil d’administration »,
« l’assemblée générale ordinaire », etc…
Dans cette optique, l’objectif de ce travail est justement de déterminer comment l’audit
financier peut-il contribuer à la gouvernance de l’entreprise.
Dans cette section, il convient d’exposer la méthodologie et étapes suivies par l’auditeur pour
accomplir sa mission en mettant l’accent sur ce qu’on appelle « l’audit par phases » :
L'audit financier ne peut être mis en œuvre auprès d'une entreprise ou d'un groupe, d'une
manière efficace et pertinente, qu'après une adaptation aux spécificités et particularités de
l'entreprise en question. Il en résulte la nécessité d'acquérir une connaissance et une
compréhension réelle de l'activité de l'entreprise et de son environnement général, ainsi que
des spécificités de son organisation. Il s’agit là de recueillir un ensemble d’informations
nécessaires pour entamer la mission. Les informations à acquérir dépendent toutefois de la
nature de l’entreprise, sa forme juridique et son secteur d’activité.
Lors de cette phase, il est extrêmement important que l’auditeur maîtrise les spécificités
propres au secteur d’activité de l’entreprise. Par exemple, l’audit d’une entreprise immobilière
diffère de celui d’une banque ou d’un OPCVM… De plus, certains secteurs se marquent par
une "saisonnalité" d’activité assez importante pour influencer l’architecture générale de sa
comptabilité et, par conséquent, influencer les travaux de l’auditeur.
19
Il va sans dire que l’auditeur doit également prendre connaissance de la nature et des
caractéristiques du marché dans lequel l’entreprise évolue, ainsi que son évolution et le
positionnement des produits de l’entreprise par rapport à ses concurrents.
S’ajoute à cela l’établissement par l’auditeur d’une lettre de mission et d’un programme de
travail. Ces éléments sont expliqués ci-après :
1- Lettre de mission :
Il est dans l’intérêt du client et de l’auditeur qu’une lettre de mission (Audit Engagement
Letter) soit préparée, de préférence avant le début de la mission afin d’éviter tout malentendu.
20
L'évaluation du contrôle interne constitue une étape indispensable de la démarche d'audit. Elle
permet d'apprécier l'organisation et le système d'information qui concourent à la production
des comptes soumis à la certification. Néanmoins, avant de traiter cette phase, il est tout
d’abord nécessaire de définir, brièvement, le contrôle interne afin de mieux assimiler son
évaluation, sachant que ce dernier sera défini en détail dans le deuxième chapitre de la
présente partie.
L’ordre des experts-comptables français a définit le contrôle interne comme étant « l'ensemble
des sécurités contribuant à la maîtrise de l'entreprise. Il a pour but, d'un côté, d'assurer la
protection, la sauvegarde du patrimoine et la qualité de l'information, de l'autre, l'application
des instructions de direction et de favoriser l'amélioration des performances. Il se manifeste
par l'organisation, les méthodes et procédures de chacune des activités de l'entreprise pour
maintenir la pérennité de celle-ci. »5
Ainsi, pour apprécier l’ensemble de ces éléments, l’auditeur procède, dans un premier temps,
à la description des procédures puis à leur vérification et enfin à leur évaluation, comme il est
détaillé dans les paragraphes ci-dessous.
Après que l’auditeur ait effectué les tests de conformité qui lui ont permis de s’assurer que la
description des procédures comptables est fidèle, il procède ensuite à l’évaluation de ces
procédures. Par cette évaluation, l’auditeur cherche, d’emblée, à vérifier que le patrimoine de
l’entreprise est protégé et de s’assurer de la fiabilité et la qualité des informations des
procédures de l’élaboration de l’information comptable et financière. Pour ce faire, l’auditeur
peut utiliser plusieurs méthodes telles que les questionnaires ou les guides d’évaluation.
Lors de cette étape, l’auditeur est appelé à effectuer des tests de permanence qui ont, pour but
et, contrairement aux tests de conformité, de vérifier que les procédures sont réellement
utilisées et en permanence. A cet égard, il peut utiliser plusieurs techniques relativement
semblables à celles utilisées dans le domaine des statistiques (Sondages, échantillonnage, …)
Pour examiner et contrôler les comptes de l’entreprise, l’auditeur utilise une multitude de
méthodes et moyens, avec lesquels, il essaye de réaliser ses objectifs. Pour obtenir une
certaine assurance sur la fiabilité et la régularité des comptes de l’entreprise, l’auditeur
s’appuie sur son expérience professionnelle pour porter un jugement préalable sur le compte,
avant même d’entamer son examen. Ceci renforce le caractère exhaustif de l’audit financier et
comptable devant l’impossibilité d’examiner tout les éléments de la comptabilité de
l’organisation. A ce stade, les moyens dans dispose l’auditeur pour réunir les éléments
probants sur les comptes sont les suivants :
22
1- L’observation physique :
Selon la norme d'exercice professionnel « Caractère probant des éléments collectés » (NEP
500), l'observation physique consiste à examiner la façon dont une procédure est exécutée au
sein de l'entité
En réalité, cette procédure ne concerne que les immobilisations et les stocks. Cependant, elle
peut être utilisée pour vérifier la réalité des titres en portefeuille ou encore le contrôle
d’espèce en caisse.
Dans la plupart des cas, l’auditeur se trouve dans l’impossibilité de vérifier par lui-même
l’intégralité des actifs de l’entreprise. A cet égard, il s’agit, d’emblée, de s’assurer que les
procédures suivies par l’entreprise sont fiables et conformes aux référentiels applicables.
Ensuite, il est également nécessaire de s’assurer que lesdites procédures sont effectivement
appliquées par le personnel de l’entreprise. Néanmoins, ceci ne le dispense pas d’effectuer des
tests de vérification en procédant à des sondages d’échantillons relativement représentatifs.
A ce propos, l’application la plus fréquente est l’inventaire physique des stocks. Il s’agit là de
vérifier si la valeur des stocks sociaux inscrite dans l’actif du bilan correspond parfaitement
ou non à sa valeur réelle.
L’objectif de ce contrôle n’est pas seulement de s’assurer de l’existence effective d’un actif
mais également de vérifier son appartenance réelle à l’entreprise. C’est-à-dire s’assurer si
l’entreprise est effectivement propriétaire de tous les biens inscrits dans l’actif de son bilan.
23
2- l’examen des livres et documents :
On recoure à ce type d’examen lorsque les « éléments probants » de certains comptes ne sont
plus des biens physiques, mais des livres et documents à la disposition de l’entreprise elle-
même. Par exemple, s’il veut effectuer un test sur la réalité des achats inscris dans la classe 6
du CPC, l’auditeur demande du service comptabilité de l’entreprise les factures
correspondantes aux achats pour les examiner.
La confirmation directe est l’une des techniques les plus utilisées en audit, surtout en ce qui
concerne les comptes de dettes, de créances et de trésorerie. Elle consiste à vérifier auprès des
tiers, la véracité des montants inscrits dans les comptes de l’entreprise. Pour ce faire,
l’auditeur envoie, par écrit, une demande de confirmation, avec un en-tête de l’entité auditée,
des montants qu’il souhaite vérifier, et reçoit les réponses adéquates dans son adresse, sans
que l’entreprise auditée prenne courant de cette opération.
4- L’examen analytique :
24
5- Les déclarations des responsables :
Tout au long de sa mission, l’auditeur demande des réponses à ses questions de la part des
dirigeants de l’entreprise. Plusieurs variations peuvent être expliquées oralement par les
responsables. Cependant, l’auditeur tient compte de ces explications dans son rapport sous
forme de notes. Or, ces explications, mêmes si elles sont orales et informelles, servent, pour
l’auditeur, de justificatifs pour certaine variations qu’il détecte dans la comptabilité de son
client.
Avant l’achèvement de la mission d’audit et avant que l’auditeur émette son opinion final, il
doit, tout d’abord, « obtenir une lettre d'affirmation des dirigeants qui rappelle que les
conventions retenues pour l'établissement des comptes pro forma sont les plus appropriées
pour refléter l'effet, sur les comptes historiques, de l'opération ou de l'événement sous-
jacent »6
De surcroît, l’auditeur doit prendre compte des opérations qui ont eu lieu entre la date de
clôture des comptes de l’entreprise et la date de signature de son rapport général. Il s’assure
également que ces opérations ne sont pas en mesure de remettre en cause les conventions qu’il
a préalablement examiné.
Ensuite, l’auditeur rédige une note de synthèse dans laquelle il résume les remarques et les
observations les plus importantes de l’exercice.
A l’issue de tous ces travaux, l’auditeur procède à la rédaction de son rapport général dans
lequel il émet son opinion sur la régularité, la sincérité et la fidélité des états de synthèse de
l’entreprise.
Selon le manuel des normes d’audit aux Maroc, le rapport général doit respecter des
conditions, de fond et de forme, édictées par le même manuel. Par exemple, dans le cadre
Or, le rapport général peut également contenir des remarques, observations, conseils ou
recommandations de la part de l’auditeur, sans que ceci soit une immixtion, de sa part, dans la
gestion de l’entreprise.
A ce propos, le manuel des normes d’audit au Maroc prévoit, à chacun des cas, cités ci-
dessus, un modèle de rapport général, à suivre obligatoirement par le commissaire aux
comptes.
Il va sans dire, que le même manuel prévoit un modèle de rapport général pour les autres
types d’audit, notamment l’audit contractuel.
Lors de ce chapitre, dans la première section, on a pu, d’abord, définir l’audit financier et
comptable et exposer ses différents types. L’essentiel à retenir, est que tous les types d’audit
ont pratiquement le même objectif : Émettre une opinion fondée sur la régularité et la sincérité
des comptes de l’entreprise. Cet objectif se résume simplement dans l’expression francophone
«Certifier les comptes».
De même, la deuxième section va dans le même sens de situer la problématique traitée dans
son cadre théorique, en définissant un concept extrêmement important qui est « la
gouvernance de l’entreprise »
Dans la dernière section du présent rapport, la mise en relief de la démarche d’audit financier
en mettant l’accent sur son importance, dans la mesure où elle attire l’attention des auditeurs,
d’une part, et du législateur d’autre part. En effet, la démarche d’audit subit plusieurs
transformations et améliorations afin de s’adapter à l’évolution socio-économique et au
progrès exponentiel de l’outil informatique dans le monde.
26
Chapitre II : Dispositif du contrôle interne et démarche
d’évaluation
Le contrôle interne est un dispositif primordial dans la gestion de l’entreprise. Chaque société
se trouve dans l’obligation de le mettre en œuvre non seulement pour améliorer ses
performances mais aussi pour sauvegarder son patrimoine. A ce propos, l’auditeur est dans
l’obligation d’examiner ce dispositif et de vérifier son efficacité et efficience. C’est pourquoi,
le présent chapitre a été réservé au contrôle interne comme étant un acteur primordial en
matière d’audit financier et comptable.
Pour ce faire, il convient, tout d’abord, de présenter les différentes conceptions du CI ainsi
que ses objectifs (Section 1). Ensuite, il est nécessaire de présenter l’appréciation du CI
comme étant la première phase pratique de l’audit financier et comptable (Section 2).
Le contrôle interne est un concept qui a fait couler beaucoup d’encre et a fait l’objet de moult
études académiques et professionnelles. Par conséquent, il a été défini par une multitude
d’auteurs et d’institutions. Ci-dessous, sont exposées celles que nous voyons comme les plus
adéquates.
- Comme nous l’avons déjà signalé, l’OEC français définit le contrôle interne comme
étant « l’ensemble des sécurités contribuant à la maîtrise de l’entreprise. Il a pour but
d’assurer la protection, la sauvegarde du patrimoine et la qualité de l’information,
d’une part et de l’autre, l’application des instructions de la direction et de favoriser
l’amélioration des performances. Il se manifeste par l’organisation, les méthodes et
27
procédures de chacune des activités de l’entreprise pour maintenir la pérennité de
celle-ci.»7
- D’autre part, la CNCC française le définit autrement. « Le contrôle interne est
constitué par l’ensemble des mesures de contrôle, comptable ou autre, que la direction
définit, applique et surveille, sous sa responsabilité, afin d’assurer la protection du
patrimoine et la fiabilité des enregistrements comptables et des comptes annuels qui en
découlent. »8
- Selon le COSO : « Le contrôle interne est le processus mis en œuvre par le conseil
d’administration, les dirigeants et le personnel d’une organisation, destiné à fournir
l’assurance raisonnable quant aux objectifs suivants : la réalisation et l’optimisation
des opérations, la fiabilité des opérations financières, la conformité aux lois et aux
réglementations en vigueur.»9
Après avoir défini la notion de contrôle interne, il convient de se pencher sur les objectifs de
ce dernier et ce, en vue de mieux en cerner la signification.
« Des principales définitions du contrôle interne préalablement citées, on peut dégager ses
objectifs :
Ainsi, l'auditeur doit « examiner les procédures de traitement des opérations pour s'assurer
qu'elles permettent de remplir les objectifs du contrôle interne. Plus précisément, l'intérêt de
l'auditeur financier porte uniquement sur les procédures qui concourent à l'établissement, dans
des délais normaux, de comptes annuels fiables et sincères : le contrôle interne doit être
suffisamment fiable pour permettre à l'organisation de réduire les risques potentiels
d'anomalies, y compris d'erreurs, à un niveau raisonnable »
Dans cette optique, le contrôle interne permet à l’entreprise, non seulement, de protéger son
patrimoine et améliorer la qualité de ses informations financières, mais également de réaliser,
avec optimisation des ressources, les objectifs fixés par sa direction générale.
11
Or, l’efficacité désigne la capacité de l’entreprise à atteindre le but qu’elle a fixé, alors que
l’efficience est la qualité de l’organisation qui lui permet d’être efficace, tout en optimisant
ses coûts.
Pour effectuer son travail d’appréciation du contrôle interne d’une entreprise, l’auditeur doit,
tout d’abord, prendre connaissance et de découvrir le dispositif du CI de l’entreprise et
comment celui-ci fonctionne (I). Ensuite, il procède à une évaluation préliminaire des
procédures employées par l’entreprise (II). L’étape suivante, consiste à effectuer des tests de
permanence sur les procédures préalablement évalué (III). En dernier lieu, l’auditeur est
appelé à exprimer son opinion, en se basant sur les étapes citées ci-dessus (IV).
Bien que l’auditeur, lors de la toute première étape de sa mission d’audit, prends connaissance
de l’entreprise dans son intégralité, ceci n’est pas suffisant pour procéder à l’évaluation du CI
de l’entreprise. En effet, il procède à un examen particulier de ce dernier.
Lors de cette étape, l’auditeur procède, tout d’abord, à la description exhaustive des
procédures utilisée par les différents services de l’entreprise. Pour ce faire, il s’appuie sur
plusieurs techniques avec lesquelles il extrait les informations dont il a besoin des
responsables des services et départements de l’entreprise.
Ensuite, l’auditeur est appelé à vérifier si les procédures qu’il vient d’examiner sont
réellement appliquées par l’entreprise. Pour ce faire, il peut procéder des deux manières
suivantes :
30
Étude de quelques opérations : « l'auditeur, à partir d'un document, retrace son
cheminement suivant l'ordre indiqué sur le diagramme en vérifiant les différentes
opérations effectuées. »
Il va sans dire que l’objectif de ces tests de conformité, pour l’auditeur, est de corriger les
inexactitudes qui peuvent se produire lors de l’obtention des informations auprès des
responsables. De plus, après avoir effectué ces tests, l’auditeur approfondie sa connaissance
des procédures et se familiarise avec leur application.
Celle-ci est la phase la plus importante de l’évaluation du contrôle interne, dans la mesure où
elle permet d’identifier les points forts et faibles du système suivi par l’entreprise. Du coup,
elle permet à l’auditeur d’apprécier les procédures du contrôle interne qu’il a examiné.
Lors de cette étape, l’auditeur s’appuie sur celle qu’elle l’a précédé pour vérifier si les points
forts théoriques sont bien appliqués et là, on parle de « contrôles de permanence ». Ensuite,
l’auditeur matérialise les points faibles et il s’agit là, de « contrôles révélateurs ».
A cet égard, les résultats des contrôles ci-dessous, ouvrent la porte devant l’auditeur pour
effectuer l’évaluation finale des procédures :
31
Ce type de contrôle concerne exclusivement les points qui ont été jugés comme « forts » lors
de l’évaluation préliminaire. En effet, il s’agit là de s’assurer si les points forts sont
proprement appliqués et d’une manière continue. A ce propos, dans la plupart des cas,
l’auditeur se trouve devant l’impossibilité de vérifier l’intégralité des éléments qui constitue le
point fort. Dans ce cas, l’auditeur utilise son expérience professionnelle pour aller droit au but
et viser, d’une manière sélective, les éléments à contrôler. Néanmoins, il peut recourir aux
sondages statistiques.
Ce type de contrôle n’est appliqué qu’aux points faibles qui sont, en réalité, un
dysfonctionnement ou même une défaillance dans le système de l’entreprise.
Néanmoins, toute défaillance des procédures correspond à un risque et l’auditeur est ainsi
amené à craindre qu’une irrégularité ait pu être commise. Son objectif peut être alors de
détecter le fait révélateur. S’il arrive à prouver qu’une erreur a effectivement été commise,
son existence lui permet de confirmer le bien-fondé de son analyse et de ses craintes. Elle lui
sert, en outre, à concrétiser ses remarques lors de la rédaction de son rapport relatif à
l’évaluation des procédures. Cette recherche du fait révélateur n’a cependant pas, dans
l’immédiat tout du moins, pour objet de mesurer l’incidence qui en résulte au niveau des
comptes.
Avant d’achever cette phase de l’audit, l’auditeur procède à une évaluation finale des
procédures qu’il vient d’examiner. A cet égard, dans une logique de Forces/Faiblesses,
l’auditeur est censé identifier les forces du système examiné, aussi bien sur le plan théorique
que pratique, ainsi que les faiblesses de celui-ci, qui peuvent être dues, soit à un défaut de
conception dans le système, soit à une anomalie concernant l’application et la mise en œuvre
de celui-ci.
32
Ainsi, ce sont les faiblesses du système qui intéressent le plus l’auditeur. C’est, alors, dans ce
sens qu’il approfondie sa recherche en se focalisant sur les faiblesses et surtout sur leurs
causes, leurs manifestations ainsi que leurs conséquences. En effet, on verra par la suite que
ces conséquences jouent un rôle extrêmement important dans la phase suivante, qui est le
contrôle des comptes, dans la mesure où elles permettent à l’auditeur de détecter et justifier
plusieurs anomalies dans les comptes de l’entreprise.
Lors de ce chapitre, nous avons pu placer le contrôle interne, comme étant l’une des variables
importantes dans le processus d’audit, dans son cadre théorique. A ce propos, il convient de
retenir que le contrôle interne a pour principal objectif de maitriser l’ensemble de l’activité de
l’entreprise, de préserver son patrimoine et de contribuer, d’une manière continue, à
l’amélioration de la performance de ses systèmes.
Le contrôle des comptes est l’étape qui relève vraiment de la profession de l’auditeur.
D’ailleurs, l’appellation « Commissaire aux comptes » en est le meilleur témoin. Dans la
conception française, la mission de l’auditeur en général ou, du commissaire aux comptes en
particulier, consiste à « certifier » les comptes de l’entreprise et émettre une opinion fondée et
motivée sur la véracité et la sincérité de ceux-ci. Les étapes précédentes ne sont, alors, que des
mesures préliminaires qui permettent, à l’auditeur, d’arriver à ce résultat. En effet,
contrairement aux étapes citées dans les chapitres précédents, dans lesquelles on souligne
l’organisation, le système et les procédures suivies par l’entreprise, le contrôle des comptes,
quant à lui, se focalise sur un aspect purement comptable et financier. Il s’intéresse aux
33
enregistrements comptables, et veille au respect des principes de la comptabilité tels que
prévus par les référentiels comptables en application.
Dans ce chapitre, il s’agit de présenter, dans une première section (Section 1), les différentes
méthodes du contrôle des comptes suivies par un auditeur. Ensuite, nous allons traiter l’audit
financier et comptable sous un angle différent, en mettant l’accent sur l’une de ses plus
importantes écoles théoriques qui est « l’audit par cycles » (Section 2).
En dernier lieu, la (section 3) va droit au but et traite l’essence du sujet, à savoir l’apport de
l’audit financier et comptable dans la gouvernance de l’entreprise.
Pour contrôler les comptes d’une entreprise, l’auditeur utilise les méthodes suivantes :
Sur la base des résultats de l’évaluation du contrôle interne que nous avons traité
préalablement, l’auditeur établit un programme de contrôle des comptes. En effet, l’auditeur
utilise la classification "Points forts/Points faibles" pour associer à chaque point, le test qui lui
correspond. Contrairement aux points forts, les faiblesses du système nécessitent un contrôle
plus approfondie et, par conséquent, des tests plus profonds. Ainsi, la différence entre le
traitement des points forts et des points faibles réside dans la taille des échantillons prélevés et
l’importance des tests appliqués.
Pour effectuer ce contrôle, deux types de tests sont à envisager : Les tests de cohérence et les
tests de validation. En effet, l’auditeur se base sur son expertise pour choisir lequel des tests
appliquer pour pouvoir, en dernier lieu, émettre une opinion sur la régularité, la sincérité et
l’image fidèle des états de synthèse de l’entité auditée.
34
II- Les tests de cohérence :
Les tests de cohérence permettent de vérifier si les informations obtenues sont cohérentes
entre elles. Ainsi deux techniques sont à envisager : La « revue analytique » et les « contrôles
contradictoires ».
1- La revue analytique :
Dans le cadre de ce qu’on appelle des « procédures analytiques », la NEP-520, élaborée par la
CNCC française affirme : « Pour collecter les éléments qui lui permettent d'aboutir à des
conclusions à partir desquelles il fonde son opinion sur les comptes, le commissaire aux
comptes utilise différentes techniques de contrôle, dont celle des procédures analytiques. »12
Néanmoins, au Maroc, le Manuel des Normes d’Audit va plus loin et estime que
l’identification des comptes significatifs est fondée essentiellement sur l’examen analytique.
Faire des comparaisons entre les données résultant des états de synthèse et des
données antérieures, postérieures et prévisionnelles de l’entreprise ou des données
d’entreprises similaires, et d’établir des relations entre elles ;
Analyser les fluctuations et les tendances ;
Étudier et analyser les éléments inhabituels résultant de ces comparaisons. »13
Ainsi, la revue analytique est un outil qui permet d’effectuer une comparaison entre l’exercice
en cours de traitement et l’exercice antérieur, qu’on appelle aussi un « exercice de référence ».
Dans ce cadre, toute variation, au niveau des soldes des comptes, jugée au-dessus du seuil de
signification, doit être analysée et justifiée.
12
Les contrôles contradictoires sont une technique qui consiste à vérifier l’inexistence de
contradictions entre les montants contenus dans les comptes de l’entreprise. En effet, il s’agit
d’effectuer des recoupements entre deux éléments qui doivent, en principe avoir les mêmes
montants. A titre d’exemple, les salaires enregistrés au niveau des comptes de charges,
doivent, en principe, être les mêmes figurants sur les déclarations de l’IR relatif au même
exercice. Par conséquent, il s’agit tout simplement d’effectuer un rapprochement entre deux
ou plusieurs variables afin d’éliminer le risque d’erreur, de fraude ou de détournement.
Les tests de valorisation ont pour objectif de s’assurer de la réalité de l’information comptable
contenue dans les états de synthèse de l’entreprise. A ce propos, plusieurs techniques sont
utilisées, nous nous contenterons d’en citer les plus utilisées qui sont au nombre de trois :
Tout au long de la démarche de l’audit, l’auditeur reçoit en permanence des documents des
différents services et départements de l’entreprise. Ceci permet à l’auditeur de vérifier
quelques aspects relatifs à la forme de ces documents mais, également et, ceci est le plus
important, de s’assurer de la réalité et l’exactitude des soldes comptables et des
enregistrements.
2- La confirmation directe
36
Comme nous l’avons déjà signalé dans le présent rapport, la confirmation directe est une
technique « qui consiste à obtenir directement, auprès des tiers qui entretiennent des relations
commerciales ou financières avec la société, des informations sur le solde de leurs comptes avec
l'entreprise ou sur des opérations effectuées avec elle. »14
En général, l’auditeur demande, par le biais d’une lettre en bonne et due forme, une confirmation
sur un montant ou une information quelconque. La réponse à cette lettre est d’une extrême
importance dans la mesure où elle lui permettra de vérifier la véracité du montant enregistré par
l’entreprise auditée dans ses états de synthèse.
3- L’observation physique :
14
L’approche de l’audit par cycle est l’une des plus importantes approches dans le domaine.
Elle consiste à décortiquer les états de synthèses de l’entreprise en plusieurs cycles, et
d’appliquer un traitement spécial à chaque cycle, afin de maîtriser l’ensemble de la
comptabilité et contrôler l’exhaustivité des comptes de l’entreprise. A cet égard, « L'approche
par cycle est nécessaire, si l'on veut éviter le piège qui consisterait à considérer chacune des
grandes étapes de la démarche d'audit comme une mission indépendante, devant faire l'objet
d'un traitement global. Elle seule permet en pratique d'introduire un chaînage logique entre les
différentes phases de l'audit, et de donner à l'exécution de la mission un maximum de
pertinence et d'efficacité. Pour que ce résultat soit atteint, il convient de préserver la
cohérence qui doit exister entre les travaux par cycles et la démarche d'ensemble de l'audit
financier. »15
1- Définition du stock :
Selon le plan comptable général (PCG), le stock est défini comme étant « un ensemble des
biens ou des services qui interviennent dans le cycle d’exploitation de l’entreprise pour être :
Les stocks sont composés des éléments suivants, qui sont la propriété de l’entreprise. Ces
éléments stockables comprennent :
15
- Matières premières (et fournitures) : C'est-à-dire les objets et substances plus ou moins
élaborés destinés à entrer dans la composition des produits traités ou fabriqués. Les
fournitures (premières) entrent dans la fabrication du produit et sont à distinguer des
fournitures consommables.
- Produits intermédiaires : c'est-à-dire les produits qui ont atteint un stade d’achèvement mais
destinés à entrer dans une nouvelle phase du circuit de production.
- Produits finis : c'est-à-dire les produits qui ont atteint un stade d’achèvement définitif dans le
cycle de production.
- Produits résiduels (ou matières de récupération) : c'est-à-dire les produits constitués par les
déchets et rebuts de fabrication.
- Les produits en cours : Sont des biens (ou des services) en cours de formation
au travers d’un processus de production.
À l’instar de tous les cycles, l’audit du cycle stocks à pour objectif principal d’émettre une
opinion fondée sur la sincérité, la régularité et l’image fidèle de celui-ci. Pour ce faire,
l’auditeur effectue son examen en suivant les deux phases principales, citées préalablement, à
savoir « l’évaluation du contrôle interne », et « le contrôle des comptes ».
39
(a) Contrôle interne du cycle stocks :
Une bonne organisation du cycle stock, suppose l’établissement d’un ensemble de procédures,
visant à faire face aux différents risques, qui touchent ce cycle, ces procédures recouvrent
généralement la production, la protection physique des biens stockés et la valorisation et
dépréciation du stock. A cet égard, un système de contrôle interne des stocks est reconnu
fiable, lorsqu’il répond aux objectifs d’audit cités dans le présent rapport. A ce propos, pour
évaluer la qualité du contrôle interne, l’auditeur doit d’abord effectuer ses recherches
concernant les procédures mises en œuvre en se référant au manuel de procédures s’il existe
ou en demandant directement aux responsables de l’entreprise. Ainsi, dans un premier temps,
l’auditeur procède à une évaluation "théorique" du contrôle interne, consistant à identifier les
forces et les faiblesses du système. Il s’assure par la suite de la réalité des points forts pour
donner un caractère définitif à son évaluation.
De surcroît, il va sans dire qu’une faiblesse du système du contrôle interne regardant les
stocks a, comme répercussion, un risque éventuel, résultant de procédures absentes ou
insuffisantes pour réduire le risque potentiel à un stade tolérable.
A partir de ces faiblesses, l’auditeur obtient un pré-jugement sur la profondeur des tests qu’il
aura à effectuer lors de l’étape du contrôle des comptes. Par principe, les points faibles,
détectés lors de l’évaluation du contrôle interne, représentent un risque potentiel et,
nécessitent du coup, un examen plus approfondi.
En se basant sur la phase précédente (évaluation du CI), l’auditeur décide, soit d’alléger, soit
d’approfondir son examen des comptes des stocks. Or, l’auditeur s’intéresse, en matière de
stocks, aux risques suivants :
40
- les stocks comptabilisés à une date erronée; ce risque a une incidence sur
l’indépendance des exercices et la valorisation des stocks.
Il découle de ce qui précède, que l’auditeur, pour effectuer le contrôle des comptes du stocks,
se base sur les résultats de l’évaluation du contrôle interne, d’abord, pour élaborer son
programme de travail et, ensuite pour effectuer les différents tests de cohérence et de
valorisation afin de pouvoir, en dernier lieu, émettre une opinion motivée et fondée sur la
régularité, la sincérité et l’image fidèle des comptes du stocks. Les tests à effectuer en matière
d’audit des stocks seront détaillés d’une manière plus avancée dans la deuxième partie du
présent rapport.
Il va sans dire que la même démarche est appliquée à tous les cycles d’audit. Le cycle des
stocks ici, ne représente qu’un exemple d’étude, afin de simplifier la recherche et faciliter la
compréhension aux lecteurs non avertis.
41
Section 3 : Rôle de l’audit financier dans la gouvernance de
l’entreprise
Dans le cadre d’une PME par exemple, certes, la direction de l’entreprise peut facilement
gérer et maîtriser l’intégralité de son activité sans avoir besoin d’un aide externe. Toutefois,
lorsqu’on parle d’une grande entreprise, la tâche devient de plus en plus complexe. En effet,
dans une grande entreprise, la taille de celle-ci empêche parfois son management d’assimiler
la totalité de son activité, avec efficacité et efficience, et assurer un niveau satisfaisant de
maîtrise des risques. À cet égard, les travaux d’audit financier et comptable, effectués par un
professionnel indépendant, compétent et expérimenté peuvent être d’une grande utilité. Dès
lors, l’objectif de cette section est de traiter l’essence de la problématique soulevée et montrer
comment l’audit financier et comptable pourrait-il être utile à l’entreprise et contribuer à
améliorer sa gouvernance.
Pour ce faire, toujours dans un cadre théorique, nous essayerons, tout au long de cette section,
de mettre l’accent sur la place qu’occupe l’audit financier et comptable dans la vie de
l’entreprise et, par conséquent, de montrer son rôle dans la gouvernance de l’entreprise et
dans la préservation de son patrimoine. Pour ceci, nous avons estimé nécessaire de placer
l’audit financier et comptable par rapport à l’une des grandes théories dans la gestion des
entreprises qui est la "théorie de l’agence".
Comme nous l’avons signalé à moult reprises, l’objectif principal de l’audit financier est de
fournir une opinion sur les états de synthèse de la société par rapport à leur régularité,
sincérité et image fidèle. Toutefois, qu’elle est, d’abord, l’utilité et l’importance de ces états
de synthèse ?
42
comptes comptables des entreprises présentés d’une façon synthétique, sous forme sociale ou
consolidée, le cas échéant lorsque la société possède des filiales.
Par ailleurs, les états financiers annuels, qui servent d’une synthèse de l’activité de
l’entreprise durant une période donnée, permettent :
Par ailleurs, les états de synthèse sont établis par les dirigeants de l’entreprise et relèvent de
leur responsabilité. Toutefois, ceci pose le problème de ce qu’on appelle une « asymétrie
d’information ». Les dirigeants sont les seuls à avoir un accès direct à l’ensemble des activités
de l’entreprise et disposent, par conséquent, d’une plus grande quantité d’informations que
personne. Or, ceci pose la question de la véracité et la sincérité des informations contenues
dans ces comptes annuels, d’où l’importance de l’audit financier qui intervient comme
intermédiaire indépendant entre les dirigeants, d’une part, et les autres parties prenantes,
d’une autre part.
En effet, la théorie de l’agence stipule qu’un "principal" (Dirigeant), emploie un "agent", dans
des conditions d’information imparfaite. À ce stade, l’audit financier intervient pour
17
CDVM (Conseil Déontologique des Valeurs Mobilières) « Comprendre les états comptables et financiers de
émetteurs »
43
perfectionner ces conditions et permettre un certain équilibre. En tant que professionnel
indépendant, l’auditeur s’insère dans la relation d’agence pour garantir (à travers son
opinion), aux actionnaires d’une part, et à tous les utilisateurs des états de synthèse, que ces
derniers, reflètent parfaitement et dans tous leurs aspects significatifs, l’image fidèle de la
situation financière et du patrimoine de la société. Ainsi, l’audit financier et comptable
garantit, tout d’abord, la diffusion d’une bonne information comptable et financière et permet,
par conséquent, à chaque intervenant d’user de cette information dans un contexte de
confiance et de crédibilité.
À cet égard, rien ne peut garantir que le management de l’entreprise soit honnête vis-à-vis des
tiers en ce qui concerne les informations financières qu’il leur transmet. Dès lors, toute
personne, qu’elle soit spécialiste ou non, souhaitant étudier la situation financière d’une
entreprise, s’appuie (ou doit s’appuyer) sur les comptes certifiés et le(s) rapport(s) du
commissaire aux comptes ou de l’auditeur en général. Ces derniers aident leurs lecteurs à
assimiler l’entreprise dans sa totalité et obtenir, avec assurance, les informations financières et
comptables dont ils ont besoin. Ainsi, l’auditeur, à travers son opinion, fournit aux tiers une
information plus complète et plus détaillée (1). De plus, il garantit une vision sur le processus
de maîtrise de risques de l’entreprise à travers son évaluation du contrôle interne (2). De
surcroît, le rapport du commissaire aux comptes représente aux actionnaires une description
claire et nette de la situation financière de l’entreprise (3).
44
1- La garantie d’une information plus complète et
constante :
Les rapports fournis par l’auditeur à la fin de sa mission ainsi que l’ensemble de ses travaux
constituent un ensemble d’informations purement techniques, mais aussi crédibles et sincères.
Par ailleurs, le rapport de l’auditeur contient généralement des observations et remarques,
d’une grande importance, dans la mesure où elles permettent d’améliorer et de corriger les
anomalies détectées au cours de la mission. Du coup, c’est une information complète,
constante et constructive mise à la disposition de tous.
Dans sans rapport d’audit, le commissaire aux comptes affirme, ou non, que l’entreprise
prend en charge, dans l’ensemble de ses activités, le concept du contrôle interne. Toutefois, la
mission de l’auditeur ne se limite pas à ceci. Il ne s’agit pas seulement d’apprécier le contrôle
interne effectué par l’organisation, mais également d’examiner son environnement, sa
continuité, son pilotage et la diffusion des informations qu’il produit.
La maîtrise des risques est une condition sine qua non à l’efficacité et la performance de
l’entreprise. C’est pourquoi, l’auditeur joue un rôle extrêmement important dans l’efficacité
de l’organisation, dans la mesure où il est dans la position non seulement de détecter les
risques, mais également d’alerter les parties concernées par ces risques et, par conséquent,
prévenir et d’empêcher des pertes éventuelles en matière d’organisation.
Au début de ce chapitre, nous avons pu découvrir comment l’auditeur procède au contrôle des
comptes de l’entreprise, qui est la phase la plus importante du processus d’audit. Ensuite on a
pu traiter l’audit par cycles, en se basant sur le cycle des stocks, en vue de se focaliser et
approfondir la recherche. Par ailleurs la troisième section répond à la problématique soulevée
et démontrent le rôle de l’audit financier et comptable dans la gouvernance de l’entreprise.
46
concerne exclusivement le cycle des stocks, comme étant un exemple, dont les résultats
peuvent être extrapolés sur l’ensemble des cycles de l’audit.
Lors de cette partie, l’objectif est d’étudier le côté pratique de l’audit financier et comptable,
tel que nous l’avons vécu dans le cadre de notre stage, effectué au sein du cabinet HDID &
Associés. En effet, il s’agit de mettre l’accent sur la mission d’audit dans laquelle nous avons
participé et d’analyser la démarche suivie par rapport aux éléments étudiés lors de la première
partie du présent rapport. À cet égard, nous estimons convenable de traiter la mission de
commissariat aux comptes effectuer, par le cabinet HDID & Associés, auprès de la société
« X ». Par ailleurs, l’étude sera focalisée sur le cycle traité auparavant, dans la partie
théorique, qui est le cycle des stocks, afin de mieux cerner le sujet et le maîtriser. Toutefois,
toujours dans le cadre de la problématique soulevée, l’objectif, ici, est de procéder à un
rapprochement entre la théorie et la pratique afin des dégager les différences et, ainsi,
proposer des solutions et recommandations. Autrement dit, il s’agit d’effectuer une
comparaison entre ce qui est, et ce qui devrait être, toujours dans le but de répondre à la
problématique soulevée.
Avant de cadrer la mission d’audit, il est, tout d’abord, nécessaire de présenter l’entité
d’accueil du stage qui est le cabinet "Hdid & Associés". Ci-dessous une fiche signalétique qui
présente les informations principales concernant le cabinet :
47
Figure 2: Fiche signalétique du cabinet HDID & Associés
Siège social 294, BD Yaacoub El Mansour Espace Anfa Etage 4 N°15, Casablanca
Associé Mohamed HDID : Expert-comptable, Commissaire aux Comptes
Forme juridique S.A.R.L.
Site web www.hdidconseil.com
Téléphone (+212) 5 22 94 16 78
La figure ci-dessous représente une fiche signalétique de l’entreprise dans laquelle la mission
d’audit a été conduite. Cependant, nous ne sommes pas en mesure de dévoiler la raison
sociale ainsi que l’adresse de celle-ci pour des raisons de confidentialité et de secret
professionnel. C’est pourquoi nous l’appellerons la société « X ».
48
II- Le seuil de signification :
Durant l’exercice 2016, qui fait l’objet de l’audit, l’entreprise X a réaliser un chiffre d’affaires
d’environ 498 millions de DH avec un montant de capitaux propre de 129 millions de DH.
Sur la base de ces données, le manager de la mission est fixé dans la limite de 1% du montant
des capitaux propres, soit 1 291 KDH.
Étant donné que notre étude se focalise sur le cycle stocks pour approfondir ses résultats,
voici quelques chiffres clés du composant stocks de l’entreprise X :
49
Section 1 : Partie préliminaire
I- Définition de la mission :
Il s’agit d’une mission de commissariat aux comptes (Audit légal) comportant la mission
générale d’audit et de vérifications spécifiques sur les comptes annuels arrêtés au 31
décembre 2016.
La mission d’audit externe, effectuée au sein de la société X, avait pour objectif d’émettre un
avis sur les états financiers au 31 décembre 2016.
Cependant, dans le présent rapport, comme nous l’avons cité préalablement, nous nous
contenterons de l’étude du cycle stocks.
Au début de la mission, le manager se charge d’évaluer les risques inhérents en se basant sur
l’étape de la prise de connaissance de l’entreprise ainsi que sur son expérience et expertise
dans le domaine.
50
III- Approche d’audit
Les stocks s’élève à 34 544 KDH en 2016 contre 32 931 KDH en 2015, soit une hausse de
1 613 KDH (5%). Cette variation résulte de l’augmentation des stocks des matières et
fournitures consommables de 2 454 KDH et les marchandises de 165 KDH.
51
globale en 2016 suivie par le liquide avec 37% et finalement les produits finis « pâte »
se classent au dernier rang avec 4% contre respectivement 66%, 29% et 5% en 2015 ;
2016 2015
Liquide Pâte Poudre Liquide Pâte Poudre
37% 29%
59%
66%
5%
4%
52
KEF 674 120 548 645 125 475 23%
En effet, la production s’est accentuée autour de deux produits avec plus de 49% de la
production globale à savoir : le produit Maxi’s « Liquide » avec 28% et le produit Vrac
« poudre » avec 29%.
V- Conclusion :
Sur la base de ce qui précède, nous devions, dans ce qui suit, porter une attention particulière
aux points suivants :
53
Le contrôle des quantités portées en stocks à la clôture de l’exercice est effectué en trois
étapes :
Objectif : S’assurer que les procédures de prise d’inventaire physique sont satisfaites,
correctement appliquées, et que les résultats de l’inventaire sont correctement traités.
54
(a) Description de la procédure :
- L’inventaire physique doit être réalisé et finalisé à la date de clôture de l’exercice pour
recenser les mouvements de stocks entre les dates d’inventaire et de clôture. Le
recensement des quantités en stocks doit porter sur l’ensemble des éléments du stock
faisant partie du patrimoine.
- L’inventaire physique doit porter sur tous les stocks qui sont situés dans le magasin, dans
les différents dépôts et usine et ceux détenus à titre de consignation par des tiers.
- La présence des équipes désignées est obligatoire durant la prise d’inventaire suivant les
horaires habituels de la société.
- Préparation des lieux de stockage : Il est nécessaire de préparer l’inventaire physique de
façon à faciliter son déroulement dans les délais prévus et dans les meilleures conditions.
Une telle préparation suppose :
La délimitation des zones de stockages : Les zones de comptage doivent être
définies et identifiées de façon précise afin d’éviter, lors des comptages, les
omissions ou les doubles emplois. Chaque aire délimitée sera affectée à une
équipe de compteurs.
Le rangement des articles : Afin de faciliter les comptages et pour que
l’inventaire puisse être effectué dans les délais prévus, les articles doivent
préalablement être identifiés et regroupés par familles de produits puis par
référence. Le rangement de façon logique permettant un accès facile aux
différents articles, facilite les opérations de comptage et les rend plus rapides et
plus fiables.
- Arrêté de la facturation.
- Responsables des inventaires : M. Ahmed EL EMRABI, M. Hassan KOUBEE, Les
responsables des inventaires sont chargés de contrôler les résultats, de coordonner et
centraliser les informations et exercer une supervision sur les équipes pour s’assurer que
les comptages se déroulent selon les instructions prévues et afin de pouvoir résoudre
rapidement les problèmes qui pourraient survenir.
55
- Les équipes de comptages : Chaque équipe comprendra une personne ayant une
connaissance suffisante des articles à compter, et une personne indépendante de toute
opération liée aux stocks.
- Il est à noter que durant toute la période de l’inventaire de 2016, il aura un arrêt des ventes
de produits finis. Toute exception doit faire l’objet d’une autorisation du responsable
magasin.
- Déroulement de l’inventaire : Chaque équipe reçoit les instructions d’inventaire lors d’une
réunion préalables qui permet de s’assurer que ces instructions sont bien comprises et au
cours de laquelle les responsables de l’inventaire présentent la nécessité, l’intérêt et
l’importance du contrôle des existants.
- Chaque équipe aura à sa disposition des listes informatiques des articles à compter par
dépôt. Ces listes indiqueront la désignation des articles et les références pour les pièces.
- La procédure de comptage sera la suivante :
- 1er étape : Edition des états d’inventaire
- 2ème étape : Identification d’un article sur le terrain par l’équipe
- 3ème étape : Son comptage par l’équipe
- 4ème étape : Identification de l’article sur la liste informatique puis report de la
quantité inventoriée.
- 5ème étape : Comparaison de la quantité inventoriée avec la quantité théorique
par la direction contrôle de gestion.
- 6ème étape : La saisie des écarts au fur et à mesure des comptages.
- Pendant la période d’inventaire, le service informatique arrêtera l’accès au
système NAVISION (stock).
- Validation des inventaires : Les listes des inventaires seront signées par les équipes de
comptage et approuvées par les responsables des inventaires.
Les PV des inventaires seront établis par les responsables des inventaires avec copies des
listes des inventaires approuvées, et seront contre signés par la direction générale et la
direction contrôle de gestion.
Objectif : S’assurer que les quantités valorisées à la clôture de l’exercice sont correctes.
Travail effectué : Rapprocher les quantités inventoriées par nos soins lors de notre assistance
à l’inventaire physique et celles inventoriées par les équipes d’inventaires.
A travers le remplissage du questionnaire et nos tests de sondages, nous pouvons affirmer que
la procédure de la société a été globalement respectée et que l’inventaire s’est déroulé dans de
bonnes conditions.
Les procédures d’inventaires physiques appliquées nous permettrons de nous fonder sur leurs
résultats pour déterminer les quantités en stock à la date de l'inventaire.
Une fois le comptage terminé, nous avons autorisé l’arrêt de l’inventaire physique et la reprise
de la production.
L’inventaire physique des stocks de la société a été correctement effectué dans son ensemble.
Nous n’avons pas noté de faits significatifs pouvant remettre en cause la fiabilité des résultats
obtenus.
Nous pouvons conclure que l’inventaire peut constituer une base valable pour l’évaluation des
stocks.
57
La réalisation d’un inventaire annuel est une obligation légale et fiscale, mais aussi une
procédure de contrôle efficace permettant de s’assurer de l’existence réelle des biens tangibles
figurant aux états de synthèse de fin d’exercice. Les écarts relevés lors de l’inventaire
physique permettent de confirmer ou d’infirmer le niveau de confiance accordé au contrôle
interne. Si l’inventaire physique se solde par des écarts importants, ceci peut être interprété
comme une faiblesse de contrôle interne.
En raison de l’importance significative du solde des stocks dans les entreprises industrielles et
commerciales et de la fiabilité ou non de leur contrôle interne, le commissaire aux comptes ou
l’auditeur contractuel se trouve dans la nécessité d’assister à l’inventaire physique annuel afin
d’effectuer toutes les diligences lui permettant de s’assurer de la réalité de la valeur des stocks
figurant au bilan.
Les stocks de la société sont essentiellement constitués des matières et des produits finis. Les
en-cours de production ne sont pas significatifs puisque la société avait arrêté la production 3
jours avant l’inventaire afin de minimiser les en-cours.
Pour les matières premières, nous avons établi le test pour l’ensemble des articles, le tableau
ci-dessous représente un extrait de notre test :
Stock Stock
Article Article Écart
physique système
58
MBOUCH_ARG_LV_MXS 2 005 000,00 MBOUCH_ARG_LV_MXS 2 005 000,00 0
Total stock physique 9 243 789,32 Total Stock Système 9 245 233,19 -1 443,86
Le total des écarts est "non significatif" par rapport au total des stocks système, nous pouvons
conclure, donc, que le test est satisfaisant.
Objectif du test : S’assurer que la provision pour dépréciation des stocks, constituée à la
clôture de l’exercice est suffisante.
Travaux effectués :
Résultats de travaux :
Nous avons relevé, au niveau de l’état valorisé des matières premières, l’existence d’un stock
défectueux de la matière LABS B3 acheté en Chine il y a 3 ans et non encore utilisé pour une
valeur de 2 041 724,28 DH, la société n’a pas provisionné ce montant.
La société devrait constituer une provision pour dépréciation de stocks à hauteur de 100% de
la valeur du stock de LABS B3, soit un montant de 2 041 724,28 DH.
59
Chapitre 3 : Recommandations et apport de la mission d’audit
dans la gouvernance de l’entreprise "X"
Bien que le présent rapport ne liste pas la totalité des tests effectués par le cabinet dans le
cadre de cette mission, sur la base des travaux d’audit effectués sur la section « stocks et en
cours de production », on a pu relever quelques points qui concernent l’évaluation du contrôle
interne, déroulement de l’inventaire physique, et finalement la constitution de provision pour
dépréciation :
Point relevé : La valorisation des stocks de matières premières, encours et produits finis sont
effectuées périodiquement (une fois par mois) sur Excel suite à l’inventaire physique. Le
système de gestion utilisé actuellement par la société ne permet pas de générer de valorisation
des stocks à leurs différentes étapes de productions.
Risque : La valorisation sur Excel présente un risque d’erreurs dans la valorisation d’un ou
plusieurs produits.
Point relevé : Lors de notre intervention, nous avons pu assister à l’inventaire physique
mensuel des matières premières, des encours et des produits finis effectués par la société dans
60
ses locaux. Durant cet inventaire, nous avons constaté que les équipes de comptage ne collent
pas d’étiquettes (ou un signe distinctif) permettant de différencier entre les lots de matières
premières ou de produits finis déjà compté par les équipes de comptage et ceux qui ne le sont
pas.
Recommandation : Chaque équipe de comptage devrait mettre une étiquette de couleurs (ou
autre signe distinctifs) permettant aux équipes de comptage de distinguer entre les lots de
matières premières ou produits finis déjà comptés et ceux qui ne le sont pas.
Point relevé : Pour ce qui est de la provision pour dépréciation des stocks, il nous a été fourni
un état valorisé des matières premières. A partir de cet état valorisé, on a remarqué l’existence
d’un stock défectueux acheté il y 3 ans et non encore utilisé pour une valeur de 2 041 724,28
DH, la société n’a constitué aucune provision pur dépréciation relative à cette matière.
En se basant sur le contenu et les résultats des chapitres et sections précédents, la présente
section traite l’essence du sujet, et tente de présenter une réponse satisfaisante à la
problématique traitée. Sur ce, il découle de ce qui précède que l’audit financier et comptable
ne se limite pas à l’appréciation du contrôle interne et le contrôle des comptes de l’entreprise
mais il constitue une véritable plus value pour plusieurs acteurs, aussi bien internes que
61
externes à l’organisation. Lors de cette section, nous essayerons de mettre l’accent sur certains
points qui représente l’apport de l’audit financier dans la gouvernance de l’entreprise en
général.
1- Associés et actionnaires
Le capital social de l’entreprise X est réparti entre 5 actionnaires. À travers leur entreprise,
leur objectif principal est de tirer un profit financier. Or, les actionnaires ne peuvent savoir
effectivement que l’activité de leur entreprise génère un profit et, si elle le génère, quel en est
le montant exact, qu’à travers les états de synthèse. Cependant, l’opinion de l’auditeur sur la
sincérité, la régularité et l’image fidèle sur ces comptes annuels, constitue une véritable
assurance et une incontestable source d’informations comptables et financières pour les
actionnaires.
2- Salariés de l’entreprise
Le rapport d’audit, qu’il soit rédigé par l’auditeur légal ou l’auditeur contractuel, constitue
une source d’information financière et comptable très importante pour les salariés également,
il est un indicateur sur la bonne ou la mauvaise gestion et de la santé financière de l’entreprise
à laquelle ils appartiennent. Cela les rassure également quant à la sécurité de leur emploi et
aux résultats auxquelles ils peuvent prétendre.
3- Investisseurs potentiels
62
structure des capitaux propres, la situation des dettes, la trésorerie et toute autre information
financière nécessaire à la prise de décision.
4- Clients de l’entreprise :
« Bien que les clients n’ont pas toujours accès aux rapports et aux états de synthèse internes
de l’entreprise. Dans certains cas, l’entreprise peut être amenée à justifier sa bonne santé
financière en présentant les rapports d’audit. En effet, la préoccupation majeure des clients est
de savoir s’ils peuvent compter sur l’entreprise pour leurs achats et qu’ils vont être livrés
durablement.
L’audit financier et comptable apporte donc des éléments de réponse à ces préoccupations
quotidiennes sur la santé économique et financière de l’entreprise, et surtout sur la fiabilité
des informations émises. »
5- Fournisseurs de l’entreprise :
Les fournisseurs sont, peut être, les acteurs qui s’intéressent le plus à la santé financière de
l’entreprise et, ceci, parce que la santé financière de leurs clients influence directement leur
performance aussi bien financière que commerciale. A cet égard, le rapport de l’audit
financier et comptable peut leur fournir une assistance en ce qui concerne la prise décision et
réduire le risque relatif aux retards de paiements ou de défaillance des clients.
6- l’État
L’État est l’un des principaux intervenants et partenaires de l’entreprise. Notamment comme
étant un collecteur d’impôts par excellence, l’État se base sur les rapports des commissaires
aux comptes pour tirer l’information financière dont il a besoin. Cette information financière
sert de base pour effectuer des analyses micro et macroéconomique et permet également
d’élaborer des statistiques relatives essentiellement à la fiscalité des entreprise.
63
De surcroît, et c’est là où les rapports d’audit jouent un rôle extrêmement important, ils
servent, à l’État, comme assurance que la loi est appliquée. En effet, si le commissaire aux
comptes certifie les comptes annuels d’une entreprise, ceci veut dire que cette dernière
applique les manuels et dispositifs réglementaires conformément aux lois en vigueur.
Comme nous l’avons signalé préalablement dans ce rapport, l’organisation de l’entreprise, est
caractérisée, dans la plupart des cas, par des conflits entre les dirigeants et les actionnaires et
ces conflits sont dus principalement à l’asymétrie d’information qui existe entre les deux
parties. A ce propos, le rapport d’audit financier permet de faire face éventuellement à ce
conflit dans la mesure où il réduit l’asymétrie d’information financière entre les dirigeants et
les actionnaires de l’entreprise.
Quelques semaines après l’achèvement de notre mission d’audit légal au sein de l’entreprise
X, l’apport de celle-ci commence déjà à surgir. Juste après l’achèvement des travaux et
l’élaboration des rapports, l’entreprise a commencé à s’interagir et a procédé à la correction
des anomalies détectées et la mise en œuvre des suggestions contenues dans les rapports.
A ce propos, l’audit financier constitue, au moins pour l’entreprise X, une plus value
extrêmement importante dans la mesure où elle a commencé à appliquer les recommandations
des auditeurs. Elle considère, à ce propos, acquérir un ERP de gestion des stocks, tel qu’il a
été recommandé par le manager de la mission, à côté de plusieurs autres recommandations.
Ainsi, les travaux d’audit financier et comptable permettront, à l’entreprise X, d’améliorer son
système de gestion de stocks, et ainsi, agir directement sur sa performance organisationnelle.
Par ailleurs, une meilleure performance signifie forcément une meilleure gestion de
l’organisation.
64
Conclusion de la deuxième partie :
Tout au long de la deuxième partie du rapport, nous avons pu, en premier lieu, présenter les
organismes d’accueil, à savoir le cabinet HDID & Associés, comme étant le cabinet dans
lequel le stage a été effectué, et l’entreprise X, qui a fait l’objet de la mission d’audit légal,
assurée par le même cabinet.
En dernier lieu, le dernier chapitre comporte, d’abord, des recommandations élaborées sur la
base des résultats des travaux d’audit effectués et qui sont destinées à l’entreprise X pour les
mettre en œuvre. De plus, la toute dernière section du rapport traite l’essence de la
problématique et essaye de fournir une réponse satisfaisante à celle-ci.
Par ailleurs, les stocks représentent un poids considérable dans l’actif d’une entreprise, surtout
si elle est industrielle, ils constituent des enjeux majeurs aussi bien pour les dirigeants que
pour les commissaires aux comptes. C’est ce qui justifie notre choix pour ce cycle, pour
démontrer notre recherche et lui donner un aspect concret et palpable et, aussi, pour éviter que
la recherche soit trop vaste pour cerner le sujet et le maîtriser.
Conclusion générale
Dans le cadre de la formation académique de l’École Nationale de Commerce et de Gestion
de Marrakech, le présent rapport est la synthèse, d’un stage d’application effectué au sein du
cabinet Hdid & Associés, et d’un projet de fin d’étude qui s’inscrit dans le thème de l’audit
65
financier et comptable. En effet, ce rapport est le résultat d’un travail de recherche inscrit dans
le thème de l’audit financier et comptable et qui traite, comme sujet, « L’apport de l’audit
financier et comptable dans la gouvernance de l’entreprise ».
Par ailleurs, le présent rapport présente un cas concret du sujet qu’il traite. En effet,
l’entreprise X est une société anonyme marocaine qui opère dans le secteur industriel, ce qui
la rend objet de l’audit financier et comptable. De surcroît, elle souffre de plusieurs faiblesses
au niveau de ses organes et de son management, d’où son recours aux services du cabinet
Hdid & Associés, dans le cadre d’une mission d’audit légal, dans laquelle, ce dernier, lui
permettra d’améliorer son efficacité et d’agir positivement sur sa gouvernance.
Bien que le cursus de l’École Nationale de Commerce et de Gestion contient un cours d’audit
financier et comptable, avec des cas pratiques et travaux dirigés, la pratique professionnelle
demeure, à notre avis, la meilleure des écoles. En effet, lors du stage qui a duré pour une
période de trois mois, nous avons pu apprendre énormément de choses et acquérir pas mal de
compétences. Encore plus, à travers les missions dans lesquelles nous avons pu participer
durant le stage, nous avons pu s’approcher de la réalité des missions d’audit financier et
comment celui-ci se réalise dans le contexte professionnel marocain.
De surcroît, il est indispensable de mettre l’accent sur l’une des plus importantes plus-values
acquises au cours du stage, il s’agit de l’expérience relationnelle éventuellement.
Effectivement, le stage nous a permis de conclure que le métier d’audit externe, est un métier
qui met en relief le côté relationnel de la profession. C’est un métier dans lequel on rencontre,
d’une manière journalière, pas mal de personnes, dans pas mal de postes et dans lequel on
s’affronte à une multitude de domaines et de secteurs d’activité. Tout ceci, peut justifier, en
quelque sorte, mon choix de ce domaine professionnel pour y effectuer mon stage.
En guise de conclusion, d’un point de vue personnel, ma participation dans les différentes
missions de commissariat aux comptes et d’audit contractuel m’a donné un avant-goût sur ce
monde et m’a donné, en plus, l’envie de le découvrir davantage et d’y entamer ma carrière
professionnelle.
Bibliographie
66
Ordre des Experts-comptables français, XXXIIème congrès national, 1977 ;
Mohamed Khalid BEN OTHMAN, « Le commissariat aux comptes dans l’entreprise
comptables et financiers »;
67