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PRÉSENTATION DES ÉTUDES DE DROIT

L’organisation des études

• Une année divisée en deux semestres

Le rythme change ! Vous n’aurez plus trois trimestres, mais deux semestres.
Chacun des semestres est à la fois long (il faut tenir la distance) et court (les
premiers exercices notés arrivent très vite et vous n’avez qu’une dizaine de
séances de travaux dirigés pour faire vos preuves).

• Des matières fondamentales

Les matières dites fondamentales sont les plus importantes. Elles donnent
lieu à des cours magistraux (en amphi) qui sont complétés par des travaux
dirigés (les TD). Les cours d’amphi sont dispensés par un(e) professeur(e)
agrégé(e) des universités de droit ou un maître de conférence et les TD par
un équipe de chargés de TD constituée par le prof d’amphi (il s’agit le plus
souvent d’étudiants en préparation d’une thèse). Les matières fondamen-
tales font ainsi l’objet d’une double notation : le contrôle continu (moyenne
élaboré par le chargé de TD) et le partiel (examen final, anonyme, corrigé
aléatoirement par un(e) chargé(e) de TD ou le prof d’amphi).

• Des matières complémentaires

Les matières dites complémentaires donnent lieu à des cours magistraux ou


des TD, mais ne font l’objet que d’une seule note. Leur coefficient est donc
moins élevé que celui des matières fondamentales, mais il y a moins de
place à l’erreur !... Il faut donc travailler ces matières avec sérieux.

Les matières enseignées en L1

• Matières fondamentales

Introduction au droit civil


Droit des personnes et des biens ou Droit de la famille (suivant les universités)
Droit constitutionnel

• Matières complémentaires

Histoire du droit
Institutions judiciaires et administratives
Problèmes économiques contemporains
Relations internationales
Sciences politiques

• Anglais obligatoire

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COURS DE SOUTIEN L1 À L3
Découvrez nos engagements

Stage de pré-rentrée
L’objectif : prendre de l’avance
(Disponible uniquement pour les L1 et les L2)

Au programme :
10h de cours par matière fondamentale
Une messagerie illimitée avec les enseignants
Un manuel de méthodologie

En bonus :
Un code civil DALLOZ

Préparation aux TD Stage de révisions


L’objectif : assurer sa note de contrôle continu L’objectif : réussir ses partiels

Au programme : Au programme :
Vos séances de TD préparées par nos enseignants Des cours de méthodologie appliquée
une semaine à l’avance Un accès à une large base de sujets-corrigés
La correction de vos devoirs à la maison en 48h 2 copies corrigées en 48h
Une messagerie illimitée avec les enseignants Des manuels & vidéos de cours
Des manuels et vidéos de cours Un suivi pédagogique individuel par l’enseignant

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RÉVISER

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1) Les régimes politiques dans l’histoire de France depuis 1789

Placez les régimes politiques suivants :

Troisième République - Deuxième République - Monarchie constitutionnelle - Monarchie


de juillet - Restauration - Première République - Second Empire - Premier Empire

1791-1792 :
1792-1804 :
1804-1814 :
1815-1830 :
1830-1848 :
1848-1852 :
1852-1870 :
1870-1940 :

2) Napoléon et le Code civil

« Citoyens, la révolution est fixée aux principes qui l’ont commencée, elle est finie » an-
nonce Napoléon Bonaparte peu après le coup d’État de novembre 1799. Cette décla-
ration trouve une de ses traductions dans l’élaboration du Code civil, promulgué le 21
mars 1804, qui marque durablement la société française. Il regroupe l’ensemble des lois
civiles, c’est-à-dire celles qui déterminent le statut des personnes, celui des biens et
celui des relations entre les personnes privées. Il uniformisme ainsi, pour la première fois
dans l’histoire de France, les règles de vie commune des Français.

Très présent durant les discussions, Bonaparte, qui n’a aucune formation en droit, s’en-
toure de quatre principaux rédacteurs : Portalis et Maleville, qui proviennent de pays
de droit écrit et Bigot de Préameneu ainsi que Tronchet, issus de pays de coutumes.
Le Code civil est ainsi une œuvre de compromis. Les réflexions conduisent à l’adoption
de 36 lois votées entre 1801 et 1803, rassemblées ensuite dans un texte unique compre-
nant 2281 articles qui devient le Code civil. Il affirme des principes nouveaux : la laïcité
de l’État, l’égalité des Français, la protection de la famille, la défense de la propriété, la
liberté du travail.

En exil à Sainte-Hélène, Napoléon déclarera « Ma vraie victoire n’est pas d’avoir gagné
quarante batailles (…), ce qui vivra éternellement, c’est mon Code civil ». Autant au fond
que sur la forme, le Code civil connaît en effet un véritable succès. Bien que modernisé
à plusieurs reprises, de nombreux articles d’origine sont encore aujourd’hui applicables.
Il en est ainsi de l’art. 2 selon lequel « la loi ne dispose que pour l’avenir ; elle n’a point
d’effet rétroactif » ou de l’art. 544 aux termes duquel « la propriété est le droit de jouir
et disposer des choses de la manière la plus absolue, pourvu qu’on n’en fasse pas un
usage prohibé par les lois ou par les règlements ».

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3) Les Présidents de la Cinquième République

Dates du ou des mandats Noms et prénoms

2017-en cours Emmanuel Macron

2012-2017

2007-2012

2002-2007

1995-2002

1988-1995

1981-1988

1974-1981

1969-1974

1959-1969

4) L’élection du président de la République sous la Vème République


Dans l’esprit du Général de Gaulle, le Président de la République, afin de ne pas être


la chose des partis politiques et de pouvoir jouer le rôle d’arbitre au-dessus de ces
mêmes partis, ne devait pas être élu par le Parlement. C’est pourquoi, la Constitution
prévoit, avant sa révision de 1962, qu’il est élu par un corps électoral. Il est depuis cette
révision élu directement par le Peuple.

I. LE CHANGEMENT DU MODE D’ÉLECTION DU PRÉSIDENT DE LA RÉPUBLIQUE

A. L’élection du Président de la République avant la révision constitutionnelle de 1962

A l’origine, la Constitution avait prévu que le Président de la République serait élu, au


scrutin uninominal à deux tours, par un corps électoral composé :
• des membres du Parlement
• des membres des Conseils généraux
• des membres des assemblées des territoires d’outre-mer
• des représentants élus des Conseils municipaux.

Ce corps électoral était composé d’environ 80.000 membres. Il avait pour avantage,
tout en soustrayant l’élection du Président de la République à l’influence décisive des
partis politiques, de conférer au Président une base démocratique.
Le général de Gaulle fut élu, en décembre 1958, premier Président de la République.

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4) L’élection du président de la République sous la Vème République

B. Le passage à l’élection du Président de la République au suffrage universel direct

Si le référendum du 8 avril 1962 avait marqué la victoire de la politique algérienne du


général de Gaulle, les divisions au sein de la population demeuraient profondes et la
violence très présente, comme avait pu en témoigner l’attentat du Petit-Clamart. Le gé-
néral de Gaulle devait ainsi déclarer le 8 juin 1962 que « l’accord direct entre le peuple et
celui qui a la charge de le conduire est devenu dans les temps modernes essentiel à la
République (…). Nous aurons au moment voulu à assurer que, dans l’avenir et par-delà
les hommes qui passent, la République puisse demeurer forte et continue ». Le 20 sep-
tembre, le général annonçait sa décision de soumettre à référendum un projet de loi
instaurant l’élection du Chef de l’Etat au suffrage universel direct. Il justifiait doublement
sa décision :
• permettre d’offrir aux futurs Présidents de la République la légitimité et l’autorité que
lui détenait du fait de l’histoire
• parachever une organisation constitutionnelle que la situation politique prévalant en
1958 avait empêchée.
Si cette réforme paraît aujourd’hui incontestable, elle fut à l’époque très décriée par la
classe politique. Tous les partis politiques, à l’exception des gaullistes de l’UNR et d’une
fraction des Indépendants-paysans, s’y opposèrent, allant même jusqu’à renverser le
gouvernement dirigé par Pompidou par le vote d’une motion de censure le 5 octobre
1962. En réaction, le Président prononça, le 12 octobre 1962, la dissolution de l’Assemblée
nationale.

Lors de la consultation électorale, le peuple, à une écrasante majorité (62,25% des suf-
frages exprimés), adopta la révision constitutionnelle, le Conseil constitutionnel ayant
de surcroît refusé de contrôler la constitutionnalité de la loi adoptée par une décision
restée célèbre, au motif que cette loi exprimerait l’expression directe de la souveraine-
té nationale (CC, 6 novembre 1962, Élection du Président de la République au suffrage
universel direct).

La première élection présidentielle au suffrage universel direct se déroulera en 1965 et


consacrera la réélection du général de Gaulle, président sortant.

II. LES RÈGLES DE L’ÉLECTION PRÉSIDENTIELLE

A. La date des élections présidentielles

Des élections présidentielles doivent être organisées :


• à la survenance de la fin du mandat présidentiel. Les élections présidentielles doivent
avoir lieu, sur convocation du Gouvernement, 20 jours au moins et 35 jours au plus
avant l’expiration du mandat du président en exercice (art. 7, al. 2 de la Constitution).

• en cas de vacance (démission, décès ou destitution prononcée par la Haute Cour)


ou d’empêchement définitif (constatée par le Conseil constitutionnel, sur saisine du
Gouvernement et statuant à la majorité absolue de ses membres, et publiée au Jour
nal officiel) de la présidence de la République.

La vacance ou l’empêchement définitif de la présidence de la République ouvre le délai


fixé par l’art. 7, al. 2 de la Constitution. Dans ce cas, le Président du Sénat ou, à défaut, le

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Gouvernement exerce les fonctions de Président de la République par intérim (art. 7, al. 4
de la Constitution).
La vacance s’est produite à deux reprises sous la Vè République : la démission du
Général de Gaulle en 1969 et le décès de Georges Pompidou en 1974.
L’élection peut être reportée en cas de force majeure, après constatation du Conseil
constitutionnel (art. 7, al. 5 de la Constitution).

B. Le mode de scrutin

La révision constitutionnelle de 1962 prévoit que le Président de la République est élu au


scrutin uninominal majoritaire à deux tours.
Est élu au premier tour le candidat ayant obtenu la majorité absolue des suffrages expri-
més (c’est-à-dire plus de 50% des suffrages exprimés).
Si aucun des candidats n’obtient ce nombre de voix, il est alors procédé à un second tour
qui se déroule 15 jours plus tard et auquel peuvent seuls se présenter les deux candidats
ayant obtenu le plus grand nombre de voix (art. 7, al. 1 de la Constitution).
Le candidat qui arrive en tête à l’issue du deuxième tour est élu Président de la Répu-
blique.

C. Les candidats

Tout citoyen français peut être candidat à l’élection présidentielle, à condition qu’il rem-
plisse deux conditions :

• une condition de fond


Initialement, pour être candidat, la personne devait être âgée de plus de 23 ans (art. L.
44 du Code électoral), être de nationalité française et faire preuve de dignité morale
(ancien art. L. 6 du Code électoral). Depuis la loi organique du 14 avril 2011, est éligible tout
citoyen âgé de plus de 18 ans (au lieu de 23 ans auparavant) et jouissant de la totalité
de ses droits civils et politiques.

• Trois conditions de forme :


o Le candidat doit faire l’objet d’une présentation
Ce système repose sur la nécessité d’obtenir le parrainage d’un certain nombre d’élus.
Lors des trois premières élections présidentielles faites au suffrage universel (1965, 1969
et 1974) le parrainage de 100 élus était exigé. Cette règle n’ayant pas empêché la multi-
plication des candidatures, la loi organique du 18 juin 1976 a porté ce nombre à 500. Les
parrainages doivent émaner des parlementaires ou des élus locaux. En outre, les parrai-
nages doivent provenir d’au moins 30 départements ou collectivités d’outre-mer diffé-
rents ce qui vise à éviter les candidatures liées à la défense d’intérêts purement locaux.
De plus il ne faut pas que plus d’un dixième d’entre eux provienne du même département
ou de la même collectivité d’outre-mer. Enfin, la réforme de 1976 impose que les noms
des élus parrainant un candidat soient rendus publics huit jours au moins avant le pre-
mier tour de scrutin, dans la limite du nombre requis pour la validité de la candidature.

o Le candidat doit faire une déclaration de situation patrimoniale


Dans le but de favoriser la transparence financière de la vie politique, le législateur im-
pose aux personnes présentées de remettre au Conseil constitutionnel sous pli scellé
une déclaration patrimoniale relative à leurs biens propres. En cas d’élection, le nouveau
Président devra remettre, 2 mois au plus tôt et un mois au plus tard avant la fin de son
mandat, une nouvelle déclaration afin d’apprécier les variations.

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4) L’élection du président de la République sous la Vème République

o Le candidat doit établir un compte de campagne


Le candidat doit établir un compte retraçant l’ensemble de ses sources de financement
et de ses dépenses de campagne dans les 12 mois précédents le scrutin, dans un délai
de 2 mois suivant le tour de scrutin où l’élection a été acquise. Ce compte est adressé
à la Commission nationale des comptes de campagne des financements politiques
(CNCCFP).
La liste des candidats est arrêtée par le Conseil constitutionnel.

D. La campagne électorale

La campagne électorale est réglementée. Sa durée officielle est fixée à 15 jours en vue du
premier tour et à 15 jours en vue du second tour (art. 7, al. 1er de la Constitution).
Durant ces périodes, la propagande électorale – c’est-à-dire les moyens mis en œuvre
par les candidats pour persuader les électeurs de leur apporter leurs suffrages –est
doublement encadrée :
• en premier lieu, sous le contrôle du Conseil constitutionnel, la Commission nationale
de contrôle veille au respect de l’égalité de traitement entre les différents candidats.
Chacun d’entre eux bénéficie en effet, de la part de l’État, des mêmes facilités pour
mener campagne.
• en second lieu, dans le domaine de la communication audiovisuelle, le Conseil supé-
rieur de l’audiovisuel, après avis du Conseil constitutionnel, adresse des recomman-
dations à l’ensemble des services de télévision et de radio concernant le déroulement
de la campagne.

Le financement de la campagne électorale de chaque candidat est encadré :


• un compte de campagne doit être établi par chaque candidat
• un plafond de dépenses est fixé
• un remboursement forfaitaire des dépenses est opéré par l’Etat
• les dons privés sont limités (interdiction de toute donation par des personnes morales, …).
Le déroulement de la campagne électorale peut être perturbé par le décès de l’un des
candidats ou son empêchement. Si le fait générateur se produit :
• avant le 1er tour, le Conseil constitutionnel peut décider de reporter la consultation
(lorsque ce fait intervient dans les 7 jours précédant la date limite du dépôt des pré-
sentations des candidatures). Il doit reporter la consultation lorsque ce fait intervient
entre le jour de la clôture des présentations et celui de l’élection.

• avant le second tour, si le fait intervient à l’égard de l’un des deux candidats arrivés en
tête, le Conseil constitutionnel doit ordonner qu’il soit procédé de nouveau à l’en-
semble des opérations électorales.

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5) Mitterrand, 40 ans plus tard, quel héritage d’un point de vue constitutionnel ?

Les deux septennats de François Mitterrand (1981-1988 ; 1988-1995) ont été marqués, suc-
cessivement, par la perpétuation d’un présidentialisme majoritaire hérité de la pratique
gaullienne du pouvoir (I), puis par la remise en cause de ce présidentialisme dans le
contexte de la cohabitation (II).

I. LA PERPÉTUATION DU PRÉSIDENTIALISME MAJORITAIRE

L’élection de François Mitterrand marque un tournant politique majeur sous la Cinquième


République. Il s’agit en effet de la première «alternance». Il faut dire que, sous les Répu-
bliques antérieures, l’idée même d’alternance était dépourvue de sens réel. La France ne
connaissait pas le « fait majoritaire » et les gouvernements étaient à la merci de fragiles
coalitions partisanes. Sur une même législature, on pouvait alors voir se succéder des gou-
vernements de gauche, de centre et de droite... Depuis les débuts de la Cinquième Répu-
blique, avec l’apparition du fait majoritaire, les Chefs de l’Etat (et leurs gouvernements) ont
été soutenus durablement par des majorités stables, d’abord gaulliste puis de centre-droit.
L’existence d’une « majorité présidentielle » contribue à assurer la stabilité gouvernemen-
tale et permet à l’exécutif d’agir.

En 1981, après avoir réussi l’union de la gauche, François Mitterrand devient le premier Pré-
sident de la République socialiste. Ce qui est remarquable c’est que cette alternance… n’a
pas d’incidences significatives sur le fonctionnement des institutions ! Alors même qu’il avait
dénoncé le « coup d’État permanent », Mitterrand va assumer le présidentialisme qu’avait
imposé par le Général de Gaulle (1958-1969) et qui avait été perpétué par Georges Pompi-
dou (1969-1974) et Valéry Giscard d’Estaing (1974-1981). Elu au suffrage universel, sur la base
d’un programme (les « 110 propositions » du candidat Mitterrand), il dissout l’Assemblée Na-
tionale afin d’obtenir une majorité parlementaire. Il opère, ensuite, les grands arbitrages po-
litiques (d’abord une politique économique de relance puis le tournant de la rigueur à partir
de 1983) et exerce le rôle de « gouvernant » qui s’est imposé depuis 1958, en dépit du texte
de la Constitution. Il aura à nouveau recours à la dissolution en 1986 suite à sa réélection.

Mitterrand n’hésitera pas, d’ailleurs, à changer de Premier ministre à plusieurs reprises, aussi
bien pendant son premier mandat (Pierre Mauroy par Laurent Fabius en 1984) que pendant
son second mandat (Michel Rocard par Edith Cresson en 1991 et Edith Cresson par Pierre
Bérégovoy en 1992). Ces « démissions provoquées » illustrent la subordination politique du
chef du Gouvernement au Président de la République.

En 1992, François Mitterrand utilise également la procédure référendaire de l’article 11 pour


faire adopter le traité de Maastricht qui institue l’Union économique et monétaire. Ce re-
cours au référendum est remarquable lorsque l’on connaît l’aversion historique de la
gauche parlementaire pour ce mécanisme de démocratie directe.

Les gouvernements socialistes ont recours, pour leur part, aux instruments de la rationali-
sation du parlementarisme autrefois décriés, notamment le célèbre article 49 alinéa 3 qui
leur permet de faire face à l’obstruction de l’opposition. A titre d’exemple, faute de majorité
absolue au Parlement, Michel Rocard engagera à 28 reprises la responsabilité gouverne-
mentale via l’article 49-3 !

Reste que Mitterrand laissera à ses gouvernements une véritable marge d’action et restera
soucieux du respect des prérogatives du Parlement. Il n’est donc pas erroné de parler d’un
présidentialisme tempéré pendant les deux septennats mitterrandiens…

Pourtant, un évènement inconnu va venir remettre en cause ce fonctionnement des insti-


tutions : la cohabitation…

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5) Mitterrand, 40 ans plus tard, quel héritage d’un point de vue constitutionnel ?

II. LE PRÉSIDENTIALISME ÉBRANLÉ : L’ÉPREUVE DE LA COHABITATION

En 1986, la droite gagne les élections législatives et Jacques Chirac devient Premier ministre.
La Cinquième République se trouve confrontée, pour la première fois, à la cohabitation.
Le Président de la République ne dispose plus d’une majorité à l’Assemblée nationale,
ce qui est une autre manière de dire que l’opposition d’hier devient…la nouvelle majorité
parlementaire…

L’hypothèse de la cohabitation résulte en réalité du décalage des mandats qui expose


le Président de la République, alors élu pour sept ans, à un revers à l’occasion des légis-
latives qui ont lieu tous les 5 ans (sauf dissolution). La question se pose alors de savoir
comment fonctionneront les institutions.

A cette question, il n’y a qu’une réponse possible, dira Mitterrand : « la Constitution, toute
la Constitution, rien que la Constitution ».

Affaibli politiquement, le chef de l’Etat doit laisser le Gouvernement agir et mettre en


œuvre le programme approuvé par les électeurs à l’occasion des élections législatives.
Pour autant, il conserve certaines prérogatives et continue de jouer un rôle important en
matière de politique étrangère et de Défense. Il n’hésite d’ailleurs pas à opposer un véto
à la nomination des ministres des Affaires étrangères et de la Défense.

Quoiqu’il en soit, malgré certains points de tension, les institutions ne sont pas bloquées.
Simplement, la Cinquième République fonctionne (presque) comme un régime parle-
mentaire « classique » avec un Premier ministre qui gouverne sous le contrôle du Parle-
ment et un chef de l’Etat qui ne dispose guère des moyens de l’en empêcher…

Il faut noter que François Mitterrand connaîtra une deuxième cohabitation avec Edouard
Balladur entre 1993 et 1995. Moins tendue, cette cohabitation repose sur une répartition
des attributions que l’on peut résumer ainsi : la politique économique et sociale est dé-
terminée par le Gouvernement alors que la politique étrangère et européenne relève
d’un « domaine partagé » entre les deux têtes de l’exécutif, contraintes de collaborer pour
exprimer une position commune.

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S’ENTRAINER

13
1) Quizz

1. L’ordonnance est une norme votée par le Parlement

A. Vrai
B. Faux
C. C’est le président de République qui décide

2. Lorsqu’un juge est saisi d’un litige dont la solution n’est pas régie par la loi

A. Il doit quand-même se fonder sur une loi en l’interprétant


B. Il peut refuser de statuer
C. Il peut créer la règle de droit adéquate pour trancher le litige

3. La République française est

A. Un régime présidentiel
B. Un régime parlementaire
C. Un régime protéiné

4. Si je n’aime pas mon prénom

A. Je peux en changer quand je veux


B. Je peux en changer si j’ai un motif légitime
C. Je ne peux pas en changer

5. Lorsqu’on perd un procès

A. On ne peut jamais interjeter appel


B. On peut toujours interjeter appel
C. On peut parfois interjeter appel

5. Louis-Napoléon Bonaparte était

A. Président de la République
B. Empereur
C. Roi

6. Le code civil est entré en vigueur

A. En 1789
B. En 1791
C. En 1804
D. En 1848

7. L’esclavage a été définitivement aboli en France

A. En 1789
B. En 1794
C. En 1804
D. En 1848

15
1) Quizz

8. En France, le « lancer de nain »

A. Est un sport national


B. Est interdit
C. Est autorisé si le nain en a fait sa profession

9. Mon voisin ne peut rien me reprocher si je fais beaucoup de bruit

A. Entre 10h et 22h


B. Entre 8h et 20h
C. Faux, mon voisin peut toujours me reprocher de faire beaucoup de bruit

10. Le Conseil de l’Europe est composé de

A. 12 Etats
B. 27 Etats
C. 28 Etats
D. 47 Etats

2) Mots croisés

Horizontal

4 Activité préférée de Brice de Nice


7 Civil, pénal ou parfois secret
8 Au nombre de trois
9 A ne pas confonre avec un arrêté
11 vox populi
13 Retour vers le futur
15 De haut rang pour Hans Kelsen

Vertical

1 Point commun entre le Suède et l’Espagne


2 Titre d’un poème célèbre de Paul Eluard
3 Examiné par la Cour de cassation ou le Conseil d’Etat
5 Né le 23 juin 1712
6 Chose publique en latin
10 Moins bien qu’un mauvais arrangement selon Balzac
12 vite !
14 Robespierre en était un

16
2) Mots croisés

1
Angle droit

3
4
5
6
7

10
12
11

14
13

15

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3) Textes à compléter

Le Président de la République

Avant 1962, le Président de la République était élu par..........……................................................................................ .


La révision de 1962 prévoit son élection au suffrage ……............................................. .
Pour être éligible le candidat doit être âgé de ……….............. et obtenir …............ parrainages.
Depuis 2002, le mandat du Président de la République est de .....… ans. Il était auparavant
de .....… ans.
La liste des candidats est arrêtée par …..…..…..…..…..…..…..…..…..…..…..….. .
Pour favoriser la transparence financière, les candidats ont l’obligation de déposer une
………………………………………………………………… .
Leurs dépenses de campagne sont……..….….….….….….….…. .

Les sources du droit

La loi est considérée en France comme la ……..…….…………..……. par excellence depuis ………..…….…….……. .
Elle est l’expression de ………….…….…….…….…….……. (article 6 DDHC).
La loi est une norme de portée ………….…….…….…….….., votée par …………..…….…….…….……. .
Considérée comme …………….…….… au XIXème siècle, elle n’est alors soumise à aucune norme
supérieure et son domaine de compétence est illimitée. Aujourd’hui, le domaine de com-
pétence du législateur est limité par l’article 34 de la Constitution de 1958 et elle soumise
aux normes à valeur ……………….…….…….…….……... et …………….…….…….…….…….…… qui lui sont supérieures.
La Jurisprudence est l’ensemble des décisions rendues par les ………….……. et pourvus d’une
signification …………….…….……. .
Plus souvent, on pense aux décisions rendues par ………………….…….…….……... sur une même ques-
tion de droit et retenant une solution identique.

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S’AMUSER

19
1) Humour de juriste

• Le fils d’un avocat demande à son père : « Papa, est-ce vrai que les avocats répondent
toujours par une question ? »
Le père : « Qui t’a dit ça ? »

• L’avocat : « Dans les PV, les policiers désignent mon client comme le « MEC ». Quel mépris
monsieur le président ! »
Le juge : « Maître, cela veut dire « mis en cause »

• Un avis sur Google : « Je tiens à dire que cette avocate est une escroc, inconsciente,
contraire à la déontologie de la profession d’avocat, une honte »
Réponse : « Monsieur K. vous êtes une partie adverse c’est normal d’avoir un tel avis de
votre part »

• Un avocat, père de 12 enfants, se voyait toujours refuser la location d’un logement, jus-
tement parce qu’il avait 12 enfants. Un jour, il dit à sa femme de faire une promenade au
cimetière avec 11 enfants. Il partit avec le douzième pour tenter de louer un logement.
Lorsque le propriétaire lui a demandé s’il avait d’autres enfants, l’avocat (qui ne doit ja-
mais mentir) a répondu : «Onze autres. Ils sont au cimetière avec leur mère.»
L’avocat a obtenu son logement. Il dit alors à son fils : «Tu vois, il ne sert à rien de mentir, il
s’agit simplement d’utiliser les bons mots.»

• Un homme va chez son médecin :


Son testicule gauche est enflammé.
Le toubib l’examine et lui dit d’un air assuré :
C’est une inflammation du testicule gauche.
Ce n’est pas grave, je vous donne le téléphone d’un ami urologue.
Mais le docteur se trompe et lui donne le numéro de son avocat.
Le patient prend rendez-vous et part voir le soi-disant spécialiste.
L’avocat lui demande : En quoi puis-je vous être utile, Monsieur ?
Illico le malade baisse son pantalon et lui montre son testicule : « Je viens de la part de
mon médecin traitant, comme vous pouvez le constater docteur, j’ai le testicule gauche
enflammé.
L’avocat le regarde hébété et après un silence il lui dit : « Cher monsieur, excusez-moi,
mais ma spécialité, c’est le droit ! »
Le malade s’énerve alors : « C’est vraiment devenu un pays de fous, maintenant il y a un
spécialiste pour chaque testicule ?!! »

• Le fils d’un professeur de droit demande à son père : « Papa, c’est quoi
ton métier dans la vie ? »
Le père répond : « Eh bien, je suis prof de droit »
Le fils : « Ah, et tu as déjà été prof de gauche ? »

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2) Drôles de citations

« Le meilleur argument contre la démocratie est un entretien de cinq minutes avec
un électeur moyen » (W. Churchill)

« Il n’y a que les imbéciles qui ne changent pas d’avis : c’est ce que j’ai toujours dit »
(J. Chirac)

« Je suis pour l’égalité des sexes, je prendrai moi-même les mesures » (T. Le Luron)

3) Décisions insolites

• Riom, 1re chambre civile, 7 septembre 1995

« Attendu que la poule est un animal anodin et stupide, au point que nul n’est encore
parvenu à le dresser, pas même un cirque chinois ; que son voisinage comporte beau-
coup de silence, quelques tendres gloussements et des caquètements qui vont du joyeux
(ponte d’un œuf) au serein (dégustation d’un ver de terre) en passant par l’affolé (vue
d’un renard) ; que ce paisible voisinage n’a jamais incommodé que ceux qui, pour d’autres
motifs, nourrissent du courroux à l’égard des propriétaires de ces gallinacés ; que la cour
ne jugera pas que le bateau importune le marin, la farine le boulanger, le violon le chef
d’orchestre, et la poule un habitant du lieu-dit La Rochette, village de Salledes (402 âmes)
dans le département du Puy-de-Dôme ».

• Civ., 17 juillet 1952

« La faute inexcusable doit être retenue lorsqu’un ouvrier se sert d’une grenade explosive
trouvée sur un chantier comme d’un marteau »

• Civ. 2, 14 septembre 2006

« Attendu que toute personne a droit à ce que sa cause soit entendue par un tribunal
impartial ;

Attendu que, pour condamner Mme X, le jugement retient notamment «la piètre dimension
de la défenderesse qui voudrait rivaliser avec les plus grands escrocs, ce qui ne constitue
nullement un but louable en soi sauf pour certains personnages pétris de malhonnêteté
comme ici Mme X dotée d’un quotient intellectuel aussi restreint que la surface habitable
de sa caravane, ses préoccupations manifestement strictement financières et dont la
cupidité le dispute à la fourberie, le fait qu’elle acculait ainsi sans état d’âme et avec
l’expérience de l’impunité ses futurs locataires et qu’elle était sortie du domaine virtuel où
elle prétendait sévir impunément du moins jusqu’à ce jour, les agissements frauduleux ou
crapuleux perpétrés par elle nécessitant la mise en œuvre d’investigations de nature à la
neutraliser définitivement» ;

Qu’en statuant ainsi, en des termes injurieux et manifestement incompatibles avec l’exi-
gence d’impartialité, le juge a violé le texte susvisé. »

21
4) Mots cachés

Droit à l’erreur

Kelsen Montesquieu
appel cassation
décret démocratie
déni gouvernement
loi magistrat
ordonnance procureur
procès requête
égalité élection

22
LE SAVIEZ-VOUS ?

23
Le saviez-vous ?

Le mari peut prendre le nom de sa femme à titre d’usage (art. 225-1 du code civil)

Dans la « Fille du puisatier » de Marcel Pagnol, Patricia, la jeune et vertueuse fille aînée
du puisatier tombe sous le charme d’un riche aviateur. Elle tombe enceinte alors que le
jeune homme est appelé au front. A l’époque, une fille non mariée avec un enfant re-
présente la pire honte qui puisse accabler une famille. Pour le puisatier, Pascale Amo-
retti, sa fille est perdue et son petit-fils n’aura pas de nom puisque sa fille, non mariée,
n’en a pas. Ce que décrit ici Marcel Pagnol est la croyance très ancrée dans la société
française de ce que le vrai non d’une femme est celui de son mari. Jusqu’à son ma-
riage, la femme n’a qu’un prénom. Un enfant sans père ne peut ainsi avoir de nom de
famille.
En réalité, le nom de famille d’une femme a toujours été, jusqu’à son décès, celui qui
lui a été transmis par ses parents. Porter, le cas échéant, le nom de son mari, était une
possibilité issue d’une règle coutumière et il ne pouvait s’agir que d’un nom d’usage.
Cette coutume a été consacrée par le législateur avec la loi n° 2013-404 du 17 mai 2013
ouvrant le mariage aux couples de même sexe et la règle a été bilatéralisée. Désor-
mais, si la femme mariée peut toujours porter à titre d’usage le nom de son mari, l’ar-
ticle 225-1 du code civil permet également à l’homme marié de porter à titre d’usage
le nom de son épouse.

Le président des Etats-Unis peut être élu avec moins de voix que son adversaire

Le président des Etats-Unis est élu par un collège de grands électeurs au suffrage uni-
versel indirect. Les États-Unis étant une fédération, on ne décompte pas les voix au ni-
veau national (comme c’est le cas en France), mais au niveau de chaque État fédéré.
Chaque État a droit à autant de grands électeurs qu’il a de représentants au Congrès
(soit un total de 538 délégués).

Tous les États n’ont pas le même poids dans le collège des grands électeurs : les voix
de la Californie (55 votes) comptent plus que celles réunies des treize États les moins
peuplés. Des États comme le Texas (38 votes), New York (29), la Floride (29) ou l’Illinois
(20) pèsent particulièrement lourd dans le résultat.

Un candidat peut ainsi recueillir 20 votes de grands électeurs avec un très faible majo-
rité (par exemple 5,1 millions de voix sur 10 millions d’électeurs dans l’Etat concerné) et
son adversaire recueillir 15 votes de grands électeurs avec une écrasante majorité (par
exemple 6 millions de voix sur 8 millions d’électeurs dans l’Etat concerné).
Dans cet exemple, le président ayant recueilli les 20 votes des grands électeurs est élu
avec 5,1 millions de voix, contre 6 millions de voix pour son adversaire.

Pour plus de précision sur le système des élections présidentielles aux Etats-Unis :

https://www.vie-publique.fr/questions-reponses/274055-presidentielle-ameri-
caine-quelle-est-la-procedure-electorale

24
LE DROIT DANS LES ARTS

25
1) La Déclaration des Droits de l’Homme et du Citoyen

Déclaration des droits de l’homme et du citoyen, Le Barbier, 1789, huile sur toile, 71 x 56,
Paris, musée Carnavalet.

26
1) La Déclaration des Droits de l’Homme et du Citoyen

Ce tableau, aujourd’hui conservé à Paris, au musée Carnavalet, est une représentation


de la Déclaration des droits de l’homme et du citoyen, texte fondamental de la Répu-
blique française qui énonce un ensemble de droits individuels. L’auteur est un peintre
peu connu du XVIIIème siècle, Jean-Jacques Le Barbier, formé à l’école des Beaux-arts
de Rouen. Il a été commandé par l’Assemblée nationale peu après l’adoption du cé-
lèbre texte le 26 août 1789, pour être placé au-dessus du président de séance et exposé
au regard de l’ensemble des députés.

La Déclaration est présentée comme un édifice avec un texte gravé dans la pierre, à
l’image des Dix commandements donnés à Moïse sur le mont Sinaï.

En haut à gauche, en arrière-plan, une première femme est assise. On peut facilement
y voir une allégorie (représentation physique d’une idée) de la monarchie. Elle se libère
de l’absolutisme qui régnait jusqu’à présent. L’Ancien régime est représenté par la cou-
ronne placée sur sa tête et la fleur de lys sur son manteau, emblème des rois de France.
Habillée de bleu, blanc et rouge, la femme se libère d’un régime dont on ne veut plus,
régime incarné par les nuages sombres derrière elle. Elle rompt les chaînes de l’Ancien
régime, et, regardant vers la lumière au centre du tableau, elle laisse la place à un nou-
veau régime.

En haut à droite, au premier plan, une seconde femme, ailée, est également assise sur
l’édifice. Il s’agit d’une allégorie de la liberté, tout récemment acquise. Elle est habil-
lée à l’antique avec des tissus clairs symbole d’innocence. Sa main droite pointe un
sceptre, jusqu’alors réservé au roi, en direction d’un triangle lumineux à la fois biblique
et maçonnique. Au centre du triangle rayonnant, un œil symbole de connaissance et de
conscience regarde le spectateur. Le triangle rayonne ; c’est le siècle des Lumières. Avec
sa main gauche la femme ailée montre la déclaration et invite ainsi le spectateur à lire
le message inscrit sur la stèle.

Entre ces deux allégories, le titre de la Déclaration des droits de l’homme et du citoyen
est gravé dans la pierre. L’utilisation des majuscules accentue le caractère important
du texte et l’usage d’une police couleur or témoigne de son caractère précieux pour les
citoyens français. Sous le titre, au centre, le serpent qui se mord la queue est Ouroboros,
symbole d’éternité, portant ainsi l’espoir d’un régime politique nouveau stable. En-des-
sous, une chaîne de feuilles qui retombe de chaque côté de l’édifice avant de remonter
vers les deux allégories fait référence à la fraternité qui réunit tous les citoyens autour
des nouvelles valeurs portées par la Déclaration. Le texte de la Déclaration est présenté
en deux colonnes séparées par une pique, l’arme des sans-culottes parisiens, dont la
pointe supporte un bonnet phrygien rouge, symbole de l’affranchissement des esclaves
dans la Rome antique.

27
2) Thémis, symbole de la justice

QUI EST THÉMIS ?

Thémis est une déesse grecque, fille d’Ouranos (le ciel)


et de Gaïa (la terre). Elle représente la Justice imma-
nente et l’ordre établi. En grec, Thémis signifie « loi divine
». Épouse et conseillère de Zeus, elle veille au bon rap-
port des dieux entre eux et a le don de prédire l’avenir.
Son équivalent dans la mythologie romaine est Justitia.

Une allégorie de la Justice et du droit

Thémis est une allégorie de la Justice et du droit. Elle


est généralement représentée avec une épée ou un
glaive à la main, symbole du châtiment, une balance
dans l’autre, symbole de l’équilibre qu’elle maintient, et
les yeux bandés symbole de son impartialité.

Le glaive

Au-delà d’être le symbole du châtiment, le glaive re-


présente avant le combat contre l’injustice. Dans un
premier temps, l’épée de Justice trouve sa source dans
la mythologie grecque avec Némésis, déesse de la
vengeance. Elle symbolise ainsi l’aspect répressif de la Justice et l’application des peines.
C’est dans la mythologie romaine que le glaive a remplacé l’épée. Arme de prédilection
de la légion, le glaive a un double tranchant comme la Justice qui peut frapper en faveur
ou en défaveur de chacune des parties au litige. Le glaive est donc également symbole
de l’impartialité de la Justice.

La balance

Thémis ne s’apprête pas à faire une bonne tarte tatin… La balance représente, dans les
religions monothéistes, le jugement ultime. La balance est le symbole de l’équilibre, l’har-
monie et l’ordre nécessaires à la Justice.

Le bandeau

Voilà un symbole souvent mal compris. Il ne signifie nullement que la Justice est aveugle
aux réalités de la société ! Bien au contraire, il est le signe de l’impartialité. La Justice ne
doit être rendu sans faveur ni parti pris, sans tenir compte de la puissance ou de la fai-
blesse des accusés. La cécité est alors la meilleure façon de garantir l’indépendance et
l’impartialité de la Justice. Thémis ne voit pas les parties, mais elle les entend ! Elle n’a pas
les oreilles bouchées.

Les Tables de la loi

Les Tables de la loi sont associées à l’idée que la loi vient de Dieu. C’est le seul symbole
religieux à ne pas être rejeté par les révolutionnaires. Au contraire, le terme de « Loi » sé-

28
2) Thémis, symbole de la justice

duit et devient porteur d’un message fort : une loi juste et égale pour tous au contraire
de l’arbitraire royal. C’est pourquoi la Déclaration des Droits de l’Homme et du Citoyen
de 1789 est représentée comme inscrite sur des Tables de la Loi.

Le genou dénudé

Le genou dénudé représente la clémence de la Justice qui se veut réceptive au malheur


humain. Dans les écrits antiques, lorsqu’on implore la pitié du puissant, on enlace ses
genoux. Au XVIe et XVIIe siècles, les souverains sont représentés avec une jambe décou-
verte pour exprimer la mansuétude royale. Le genou est ainsi un symbole de majesté et
de grandeur.

3) Gargantua

FRANÇOIS RABELAIS, GARGANTUA, 1534 (EXTRAITS)

CHAPITRE XX : Comment le sophiste emporta son drap et comment il se trouva en


procès avec les autres maîtres.

Résumé des chapitres précédents :

Gargantua a volé les cloches de Notre-Dame pour sa jument. Maitre Janotus, avocat,
est nommé pour défendre les Parisiens et convaincre l’ogre de rendre les cloches. Gar-
gantua, amusé par la plaidoirie grotesque de l’avocat, lui offre de nombreux cadeaux,
notamment des chausses et des saucisses. Mais lorsque celui-ci vient les chercher, il
refuse de les lui délivrer.

Le meilleur, ce fut quand le tousseux, glorieusement, et en pleine séance tenue chez


les Mathurins, vint réclamer ses chausses et ses saucisses qui lui furent péremptoire-
ment refusées, puisque, selon les informations prises à ce propos, il les avait reçues de
Gargantua. Il objecta que c’était gratuitement et par libéralité, ce qui ne les dispensait
nullement de leurs promesses. Malgré tout, on lui répondit qu’il devrait se contenter de
bonne raison, en plus de quoi il n’aurait pas une miette.
« La raison, dit Janotus, nous n’en usons pas ici. Misérables traîtres, vous ne valez rien ;
la terre ne porte pas de plus méchantes gens que vous, je le sais bien. N’allez pas clo-
piner devant les boiteux ; la méchanceté, je l’ai exercée avec vous. Par la rate de Dieu !
J’avertirai le Roi des énormes abus qui sont forgés ici par vos mains et vos menées, et
je veux bien attraper la lèpre s’il ne vous fait pas brûler vifs comme sodomites, traîtres
hérétiques et tentateurs, ennemis de Dieu et de la vertu. »

À ces mots, ils formulèrent des accusations contre lui, et lui, de son côté, les cita à com-
paroir. Bref, le procès fut retenu par le tribunal et il y est encore. Les maîtres firent à ce
propos le vœu de ne plus se décrotter ; Maître Janotus et ses défenseurs firent vœu de
ne plus se moucher jusqu’à ce qu’une sentence définitive fût prononcée.

29
3) Gargantua

Ces vœux leur valent d’être restés jusqu’à présent crottés et morveux, car la Cour n’a
pas encore bien épluché toutes les pièces. L’arrêt sera rendu aux prochaines calendes
grecques, c’est-à-dire jamais, car, vous le savez, ils font mieux que la Nature, à l’encontre
de leurs propres articles. Les articles de la ville de Paris rabâchent que Dieu seul peut faire
des choses infinies. La Nature ne fait rien d’immortel, car elle met une fin et un terme à
toutes les choses qu’elle produit : tout ce qui naît doit mourir, etc. Mais ces souffleurs de
brouillards, laissant devant eux les procès en suspens, les rendent infinis et immortels. Ce
faisant, ils ont été l’occasion et la vérification de l’adage de Chilon le Lacédémonien, ca-
nonique à Delphes, disant que la Misère est la compagne des Procès et que les plaideurs
sont des miséreux, car ils voient plus tôt la fin de leur vie que la reconnaissance de leurs
prétendus droits.

Analyse :

Dans ce livre, François Rabelais conte les années d’apprentissage et les exploits guer-
riers du géant Gargantua. Plaidoyer pour une culture humaniste, l’œuvre s’attaque à des
cibles d’une étonnante variété : la Sorbonne (toute puissante faculté de théologie), la
scholastique (philosophie médiévale dépourvue d’esprit critique), le peuple de Paris (top
influençable), la superstition (exploitée par l’Église pour dominer le peuple) et la justice,
cible classique de l’époque, reprise par Racine (« Les plaideurs ») et Molière.

Dans ce chapitre XX, Rabelais dénonce plus particulièrement la lenteur de la justice. A


propos du procès intenté par Maître Janotus contre Gargantua pour le contraindre à la
délivrance des cadeaux qu’il lui a promis, l’auteur écrit ainsi que « l’arrêt sera rendu aux
prochaines calendes grecques, c’est-à-dire jamais (…) ». L’idée est accentuée par la der-
nière phrase du chapitre : « les plaideurs sont des miséreux, car ils voient plus tôt la fin de
leur vie que la reconnaissance de leurs prétendus droits ». Autrement dit, celui qui intente
un procès a toutes les chances de mourir avant que celui-ci se tienne !

Cinq siècles plus tard, qu’en est-il ? Le phénomène de la lenteur de la justice existe tou-
jours. Par exemple, le délai moyen de jugement devant la Cour de cassation était en 2020
de 465 jours (chiffre publié sur le site internet de la Cour de cassation). Devant le Conseil
d’État, il était, la même année, d’un peu plus d’un an (chiffre publié sur le site internet
du Conseil d’État). En 2017, le délai moyen de jugement du Conseil des prud’hommes
était de quinze mois ; il était de treize mois pour les Cours d’appel (chiffres publiés sur le
site Vie-publique.fr). En matière pénale, les délais sont encore plus longs. Par exemple,
il s’écoule plus de quarante mois entre la commission d’un crime et le prononcé d’une
condamnation.

Plusieurs causes expliquent ce phénomène. Il y a tout d’abord un encombrement des


tribunaux. Les litiges portés en justice sont en augmentation constante alors que les
moyens donnés à la Justice sont assez stables. À titre d’illustration, la Cour de cassation
rend plus de 20.000 arrêts par an (chiffre publié du site internet de la Cour de cassation).
D’autres causes peuvent expliquer le phénomène, comme l’existence de nombreuses
voies de recours pour les plaideurs ou la complexification du droit.

Depuis plusieurs années, les gouvernements successifs tentent de résorber le phéno-


mène mais les remèdes restent à ce jour encore insuffisants.

30
CORRIGÉS DES EXERCICES

31
1) Les régimes politiques dans l’histoire de France depuis 1789

Placez les régimes politiques suivants :

1791-1792 : Monarchie constitutionnelle


1792-1804 : Première République
1804-1814 : Premier Empire
1815-1830 : Restauration
1830-1848 : Monarchie de juillet
1848-1852 : Deuxième République
1852-1870 : Second Empire
1870-1940 : Troisième République

3) Les Présidents de la Cinquième République

Dates du ou des mandats Noms et prénoms

2017-en cours Emmanuel Macron

2012-2017 François Hollande

2007-2012 Nicolas Sarkozy

2002-2007 Jacques Chirac

1995-2002 Jacques Chirac

1988-1995 François Mitterrand

1981-1988 François Mitterrand

1974-1981 Valéry Giscard-d’Estaing

1969-1974 Georges Pompidou

1959-1969 Charles de Gaulle

1) Quizz

1. L’ordonnance est une norme votée par le Parlement


A. Vrai
B. Faux
C. C’est le président de République qui décide

32
1) Quizz

2. Lorsqu’un juge est saisi d’un litige dont la solution n’est pas régie par la loi
A. Il doit quand-même se fonder sur une loi en l’interprétant
B. Il peut refuser de statuer
C. Il peut créer la règle de droit adéquate pour trancher le litige

3. La République française est


A. Un régime présidentiel
B. Un régime parlementaire
C. Un régime protéiné

4. Si je n’aime pas mon prénom


A. Je peux en changer quand je veux
B. Je peux en changer si j’ai un motif légitime
C. Je ne peux pas en changer

5. Lorsqu’on perd un procès


A. On ne peut jamais interjeter appel
B. On peut toujours interjeter appel
C. On peut parfois interjeter appel

5. Louis-Napoléon Bonaparte était


A. Président de la République
B. Empereur
C. Roi

6. Le code civil est entré en vigueur


A. En 1789
B. En 1791
C. En 1804
D. En 1848

7. L’esclavage a été définitivement aboli en France


A. En 1789
B. En 1794
C. En 1804
D. En 1848

8. En France, le « lancer de nain »


A. Est un sport national
B. Est interdit
C. Est autorisé si le nain en a fait sa profession
9. Mon voisin ne peut rien me reprocher si je fais beaucoup de bruit
A. Entre 10h et 22h
B. Entre 8h et 20h
C. Faux, mon voisin peut toujours me reprocher de faire beaucoup de bruit

10. Le Conseil de l’Europe est composé de


A. 12 Etats
B. 27 Etats
C. 28 Etats
D. 47 Etats

33
2) Mots croisés

Angle droit

34
3) Textes à compléter

La président de la République

Avant 1962, le Président de la République était élu par un collège de Grands électeurs.
La révision de 1962 prévoit son élection au suffrage universel direct.
Pour être éligible le candidat doit être âgé de 18 ans et obtenir 500 parrainages.
Depuis 2002, le mandat du Président de la République est de 5 ans. Il était auparavant de
7 ans.
La liste des candidats est arrêtée par le Conseil constitutionnel.
Pour favoriser la transparence financière, les candidats ont l’obligation de déposer une
déclaration de patrimoine.
Leurs dépenses de campagne sont plafonnées.

Les sources du droit

La loi est considérée en France comme la source du droit par excellence depuis la
Révolution.
Elle est l’expression de la volonté générale (article 6 DDHC).
La loi est une norme de portée générale, votée par le Parlement.
Considérée comme sacrée au XIXème siècle, elle n’est alors soumise à aucune norme
supérieure et son domaine de compétence est illimitée. Aujourd’hui, le domaine de com-
pétence du législateur est limité par l’article 34 de la Constitution de 1958 et elle soumise
aux normes à valeur constitutionnelle et conventionnelle qui lui sont supérieures.
La Jurisprudence est l’ensemble des décisions rendues par les juges et pourvus d’une
signification normative.
Plus souvent, on pense aux décisions rendues par la Cour de cassation sur une même
question de droit et retenant une solution identique.

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