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Jean Villey
NOTE.
M. Langevin nous fait remarquer que, si des observateurs second ordre, ou lorsque, comme dans les expériences dont
liés à un point quelconque 0 du disque tournant peuvent se il s’agit ici, le dispositif expérimental n’est qu’en partie lié
considérer comme immobiles lorsqu’il s’agit d’expériences du au disque tournant. Si l’on veut, en théorie relativiste, se
premier ordre en fonction de la vitesse angulaire de rota- placer au point de vue des observateurs 0, il est nécessaire de
tion 0~ et c’est le point de vue auquel il s’est placé dans ses considérer la partie du dispositif extérieure au disque, comme
Notes de 19211 est de 1937, ils doivent au contraire, en théorie étant, au premier ordre, animée d’un mouvement de transla-
classique comme en relativité, tenir compte de leur distance r tion de vitesse w r. Le raisonnement qui suppose cette partie
à l’axe de rotation C lorsqu’il s’agit d’expériences du immobile exige que les observateurs soient liés au centre C.
Sommaire. L’auteur a donné, dans une Note antérieure (1), les expressions générales des différentielles
2014
logarithmiques des caractéristiques thermodynamiques (p, v, T) et de la vitesse (u) d’un gaz parfait
en écoulement linéaire, en fonction des variations de section ds, de l’apport de chaleur 03B4q par unité de
masse, et de l’énergie 03B403C9 décoordonnée par unité de masse, dans le parcours élémentaire, dx.
Ces équations sont utilisées ici pour étudier le cas particulier des écoulements dans une canalisation
cylindrique (ds o).
=
v
const,t d’"
> - ü
antérieure (2), s’appliqueront au cas des écoulements et il est inutile de conserver l’équation (6) qui
cylindriques adiabatiques en y faisant ds o. = = devient identique à l’équation (5) lorsque les termes
On peut d’ailleurs les réduire à trois, car l’équation en ds ont disparu.
d’où
ou
et (3) devient
ou
ou
résultats opposés.
vitesse u sont toujours opposés.
Dans les deux cas, on aboutit à la conclusion que
Pour déterminer dans quel sens se produit l’évolu-
la vitesse sonique constitue une limite infran-
tion définie par l’équation (16), on a la condi-
chissable.
tion dS > o, imposée aux évolutions adiabatiques
Il y a intérêt à vérifier cette conclusion par un
irréversibles (frottements). Elle signifie que le point
calcul dînèrent, basé sur l’équation de l’évolution
thermodynamique.
’
(~ = CT)
ou
(3) Réservant les noms de vitesse pour les déplacements de l’on envisage, en pratique, le cas des écoulements
matière et de célérité pour les propagations de pertur-
bations, nous app°lons vitesse sonique une vitesse d’écou- subsoniques provoqués par un gradient négatif de
lem9nt égale à la célérité du son (pour la température réalisée pression, cette conclusion, relative aux canalisations
à l’endroit considéré). cylindriques adiabatiques, n’est pas plus étonnante
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que celle relative aux convergents isentropiques, à premières sections, à la sortie desquelles on obtient
laquelle nous a habitués l’expérience journalière, et des pressions progressivement croissantes
qui s’énonce comme elle : la vitesse d’écoulement va
en croissant, sans pouvoir dépasser la vitesse sonique.
Le cas des écoulements supersoniques, auxquels
les équations s’appliquent aussi bien, a par contre
un aspect plus paradoxal. Puisque le gradient de et des vitesses progressivement décroissantes
pression est positif, l’écoulement du gaz est com-
mandé par l’énergie cinétique qu’il avait préalable-
ment acquise. Il est impossible d’admettre que,
dans une canalisation que nous allorgerons progressi-
vement, la vitesse puisse rester indéfiniment super-
Après chaque adjonction d’une nouvelle section m,
maintenons la pression d’aval à la valeur pm qui a
sonique, puisque, d’après les équations (11) et (12), été ainsi atteinte.
où (- k) o, la vitesse décroît constamment et Il arrivera forcément que, après la pose d’une
la température T croît constamment, et de plus en
plus vite quand k tend vers 1. section, l’énergie cinétique restante T2 un ne
j sections, un écoulement incompatible avec les donc comme fort difficile. Mais si l’on suppose qu’on
équations (11), (12), (13), aussi bien d’ ailleurs qu’avec sache le faire, en remplaçant ~q en fonction de aw
les équations (14), (15), (16). conformément à cette relation connue, on ramène
Il y a là un paradoxe si nous admettons que ces les équations (18), (19), (20) à une forme simple
équations sont valables jusqu’à la vitesse sonique. analogue à celle des équations (11), (12), (13).
~~1 réalité, cette contradiction confirme simplement Le cas le plus intéressant en pratique est celui de
les doutes que nous avons été amenés à émettre l’isothermie, car il constitue le cas limite pour
plus haut sur la validité, au voisinage de la vitesse l’étude des canalisations très peu isolées thermi-
sonique, de l’approximation qui traite l’écoulement quement, de même que l’adiabaticité est le cas
comme s’il était uniforme dans chaque section. limite pour l’étude des canalisations à isolement
thermique très élevé.
4. Interventions diverses. On aura, en annulant (19). la condition
thermiques -
teur -
est en effet très élevée. Il est, par contre, constant) est défini en annulant (18), soit
assez facile de créer dans le gaz même, par des
réactions chimiques (6), des quantités d’énergie ou
thermique importantes, ce qui est équivalent, au
point de vue thermodynamique, à un apport de
chaleur de même valeur aq > o.
Réaliser les échanges ôq qui fourniront telle ou En portant ces diverses expressions de ôq dans les
telle évolution thermodynamique - ce qui exige équations (18), ( 19), (20), on obtient le tableau (25),
dans lequel nous ferons figurer également les résul-
que le rapport G, soit convenablement réglé en tats relatifs à l’écoulement adiabatique (lq = o),
fonction de l’état et de la vitesse du gaz -
une augmentation de l’énergie cinétique tant indiquent que si, après ce franchissement, l’iso-
que (1 - k) reste positif, c’est-à-dire aux vitesses thermie est à nouveau assurée, la pression sera
subsoniques. C’est parce qu’elle exige un gradient croissante, après avoir été décroissante avant la
de pression négatif de valeur telle que la résultante limite.
des pressions (d’amont et d’aval) l’emporte sur la Dans la pratique, on a en général à étudier des
résultante des résistances de frottement de la paroi, écoulements pour lesquels k reste loin au-dessous
et donne une augmentation de quantité de mou-
vement.
de , ,
etlesquels l’isothermie est possible.
dans
La condition (--- v dp) > ow nous donne d’ailleurs L’évolution est alors représentée, dans le diagramme
d’après l’équation (13), entropique, par l’horizontale T = T 0’ et dans le
diagramme de Clapeyron par l’hyperbole pv Povo,=
En
qui exige seulement k > o.
- général, plutôt que des interventions thermiques
Les échanges de chaleur ~q, eux, n’interviennent réglées en vue de réaliser une relation déterminée
entre 8q et dtu, on aura des échanges spontanés de
qu’indirectement dans la valeur de l’énergie ciné- chaleur réglés par l’écart entre la température T
tique, par leur action sur (--- v dp). On constate du gaz et la température extérieure T o.
par exemple sur l’équation (18) que, dans une cana-
lisation cylindrique où la décoordination serait négli- A titre de première approximation (d’autant
meilleure que l’écart des températures est plus
geable auprès des échanges de chaleur (ds = dW o), =
un apport de chaleur o) s’accompagne, aux faible), le flux de chaleur à travers l’unité de surface
vitesses subsoniques tr - k > o), d’une augmen- de la paroi pendant l’unité de temps sera de la
tation de l’énergie cinétique. Cela correspond simple- forme (9)
ment à la condition (- v dp) > o, qui donne,
’
Or, nous
pouvons relier ££ à
la force de frotte- pliqué. Supposons par exemple que. connaissant
d z l’état d’amont Po T 0 et la pression pi qui règne en
ment par unité de surface de la paroi, et, de là, aval, on cherche à calculer le débit D obtenu. On
à l’énergie dissipée ow. ne connaît pas u,, dont on a besoin au départ pour
En effet, dans les écoulements sans accélération appliquer les formules. On devra alors calculer en
appréciable réalisés pour l’étude expérimentale des attribuant à Uo diverses valeurs hypothétiques.
débits, il y a équilibre entre les pressions et les On pourra ensuite déterminer par interpolation
forces de frottement; d’où, pour la masse gazeuse celle qui donne la pression pi imposée. On aura
comprise entre deux sections si et s2, l’équation alors
cette valeur soit possible, ce qui correspond à la de la vapeur saturante, de la chaleur de vaporisa-
condition nécessaire o). Nous devons, en effet, tion n (T) (1°) et permettent d’évaluer leurs dérivées.
donner des valeurs hypothétiques à deux incon- Soit m la chaleur spécifique (1°) de l’eau.
nues T 0 et uo. Mais elles sont liées l’une à l’autre On a alors
par la relation
(Fou
réalité, ramenés à et
nous sommes donc, en un problème
analogue au précédent, qui consiste à chercher par
interpolation quelle est la valeur de T 0 qui conduit
à la température TI désirée.
D’autre part
d’utiliser les deux variables T et 8 (titre en vapeur). quel que soit le fluide gazeux, on peut définir immé-
Les tables usuelles donnent les valeurs de la
tension maxima f (7J, du volume spécifique .1’(T) (lo) Qu’il faut exprimer ici en unités mécanique.
13.
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diatement l’évolution thermodynamique au cours de d’usage courant qui représentent, sur le diagramme
l’écoulement en éliminant la vitesse u entre l’équa- de Mollier (coordonnées À et S), les réseaux chiffrés
tion de continuité o u p u et l’équation de conser-
=
d’isothermes, d’isobares et d’isochores.
vation de l’énergie, qui s’écrit alors Pour chaque valeur de p, l’équation (40) donne
l’horizontale A sur laquelle est situé le point corres-
pondant de l’évolution. Son abscisse donne S, et
on lit T par interpolation dans le réseau des isothermes.
en désignant par A l’enthalpie U + pv. La vitesse d’écoulement u qui correspond à chaque
On obtient ainsi l’équation
état est immédiatement donnée par tx - Po uo.
p
Cette courbe (T, S) permet de déterminer de
proche en proche les parcours dx correspondant à
Elle définit courbe que l’on peut représenter
une chaque transformation élémentaire M, IIl2, car la
sur l’un quelconque des diagrammes thermodyna-
surface T d S est égale, dans le cas de l’adiabaticité,
à l’énergie décoordonnée ~w. Or, celle-ci est liée
miques, et en particulier sur le diagramme entro- à dx par l’équation (31).
pique (T, S).
Pour la vapeur d’eau, la construction de cette
courbe est très facile en utilisant les graphiques Manuscrit reçu le12 juin