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Les écoulements gazeux cylindriques

Jean Villey

To cite this version:


Jean Villey. Les écoulements gazeux cylindriques. J. Phys. Radium, 1942, 3 (9), pp.162-170.
�10.1051/jphysrad:0194200309016201�. �jpa-00233814�

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162

NOTE.

M. Langevin nous fait remarquer que, si des observateurs second ordre, ou lorsque, comme dans les expériences dont
liés à un point quelconque 0 du disque tournant peuvent se il s’agit ici, le dispositif expérimental n’est qu’en partie lié
considérer comme immobiles lorsqu’il s’agit d’expériences du au disque tournant. Si l’on veut, en théorie relativiste, se

premier ordre en fonction de la vitesse angulaire de rota- placer au point de vue des observateurs 0, il est nécessaire de
tion 0~ et c’est le point de vue auquel il s’est placé dans ses considérer la partie du dispositif extérieure au disque, comme
Notes de 19211 est de 1937, ils doivent au contraire, en théorie étant, au premier ordre, animée d’un mouvement de transla-
classique comme en relativité, tenir compte de leur distance r tion de vitesse w r. Le raisonnement qui suppose cette partie
à l’axe de rotation C lorsqu’il s’agit d’expériences du immobile exige que les observateurs soient liés au centre C.

LES ÉCOULEMENTS GAZEUX CYLINDRIQUES

Par M. JEAN VILLEY,


Professeur à la Faculté des Sciences de Paris.

Sommaire. L’auteur a donné, dans une Note antérieure (1), les expressions générales des différentielles
2014

logarithmiques des caractéristiques thermodynamiques (p, v, T) et de la vitesse (u) d’un gaz parfait
en écoulement linéaire, en fonction des variations de section ds, de l’apport de chaleur 03B4q par unité de

masse, et de l’énergie 03B403C9 décoordonnée par unité de masse, dans le parcours élémentaire, dx.
Ces équations sont utilisées ici pour étudier le cas particulier des écoulements dans une canalisation
cylindrique (ds o).
=

Le cas particulier de l’adiabaticité (03B4q =


o) donne lieu à des observations intéressantes relatives à la
vitesse sonique limite.
Les échanges de chaleur 03B4q sont ensuite envisagés, soit qu’ils soient réglés en fonction de 03B403C9 pour
obtenir une évolution thermodynamique déterminée, soit qu’ils se produisent spontanément en fonction
de l’écart de température (T - T0) entre le gaz et le milieu extérieur.
03B4
Dans tous les cas, les diverses variations logarithmiques s’expriment en fonction de $$
03B403C9/u2,
déterminée
elle-même en fonction du déplacement dx par la loi de Blasius qui résume les résultats de l’étude expéri-
mentale des écoulements cylindriques turbulents. On peut alors traiter les divers problèmes pratiques
par des calculs menés de proche en proche pour de petits déplacements finis successifs dx.

1. Ecoulements cylindriques adiabatiques. -


de continuité donne, pour une canalisation cylin-
Les équations générales (5), (6), (7), (8) de l’écoule- M p
ment linéaire d’un gaz parfait, données dans une Note drique p. u const,
=
p
ou - u
=

v
const,t d’"
> - ü
antérieure (2), s’appliqueront au cas des écoulements et il est inutile de conserver l’équation (6) qui
cylindriques adiabatiques en y faisant ds o. = = devient identique à l’équation (5) lorsque les termes
On peut d’ailleurs les réduire à trois, car l’équation en ds ont disparu.

(1) J. de Physique, x g4 ~, 3, p. 79. De même, (4) peut s’écrire


(2) Précisons ici le calcul, effectué à partir des équations
de base (1), (2), (3), (4) et dont on a seulement donné les
résultats.
On a mais

et l’on peut écrire (3) sous la forme


et (4) devient

Or En portant dans (1) les résultats de (2), (3’) et (4’), on


obtient

d’où

ou

et (3) devient

qui donne (5), et, de là (6), (7) et (8).

Article published online by EDP Sciences and available at http://dx.doi.org/10.1051/jphysrad:0194200309016201


163

On obtient alors les trois équations 1,’équation (16) donne

ou

ou

Comme du~ est toujours positif, elles indiquent


immédiatement le sens des variations des diverses
Cette pente est négative, ce qui signifie que les
grandeurs étudiées. sens de variation de la pression p et du volume
Elles distinguent deux domaines suivant le signe
de (i - k) ; et nous trouvons toujours, comme fron-’ spécifique v sont toujours opposés (autrement dit
tière, la vitesse sonique (3) (k = ~). Pour les vitesses
ceux de p et de la densité p
_ ~î sont toujours les
subsoniques (1 - k > o), la vitesse u va en crois- mêmes). Elle est plus grande en valeur absolue que
sant (donc aussi le volume spécifique v ; autrement
dit, la densité p = §(.’ va en décroissant), la pres-
la pente
- E de l’isotherme, ce qui signifie que
les sens de variation de p et de la température T
sion p et la température T vont en décroissant.
sont toujours les mêmes. Enfin, l’équation (14)
Pour les vitesses supersoniques (i -- I~ o), on a les. indique que les sens de variation de T et de la

résultats opposés.
vitesse u sont toujours opposés.
Dans les deux cas, on aboutit à la conclusion que
Pour déterminer dans quel sens se produit l’évolu-
la vitesse sonique constitue une limite infran-
tion définie par l’équation (16), on a la condi-
chissable.
tion dS > o, imposée aux évolutions adiabatiques
Il y a intérêt à vérifier cette conclusion par un
irréversibles (frottements). Elle signifie que le point
calcul dînèrent, basé sur l’équation de l’évolution
thermodynamique.

représentatif doit toujours avancer, dans le réseau


des isentropiques, dans le sens de l’entropie crois-
sante.
2. Évolution thermodynamique de
au cours Or, la courbe (16) devient tangente à l’isentropique
l’écoulement. Pour obtenir cette équation, il
-

en un point A défini par la condition


suffit d’éliminer la vitesse d’écoulement u entre
deux des équations du mouvement. Cela est facile
dans le cas de l’adiabaticité, où la conservation de
l’énergie se traduit par l’équation de l’enthalpie ou

(~ = CT)
ou

Jointe à l’équation de continuité


la vitesse correspondant à l’état A est donc sonique.
Cette isentropique définit l’entropie maximum Sa
réalisable dans l’évolution.
elle donne, avec pv = RT, l’équation L’hyperbole (16) représente par conséquent deux
évolutions absolument indépendantes, l’une sub-
l’autre supersonique, correspondant aux
sonique,
deux arcs séparés par le point A. Elles tendent l’une
et l’autre vers le point A. Nous retrouvons bien la
d’une hyperbole qui représente l’évolution dans le- même conclusion qu’à partir des équations (11), (12),
diagramme de Clapeyron (coordonnées p, v). (13) où 8w n’est pas autre chose que T d S (puisque
Il est facile de la situer par rapport aux réseaux la décoordination QW produit exactement la même
des isothermes et des isentropiques en comparant modification qu’un apport égal de chaleur).
leurs pentes.
3. La limite sonique de la vitesse. Lorsque
-

(3) Réservant les noms de vitesse pour les déplacements de l’on envisage, en pratique, le cas des écoulements
matière et de célérité pour les propagations de pertur-
bations, nous app°lons vitesse sonique une vitesse d’écou- subsoniques provoqués par un gradient négatif de
lem9nt égale à la célérité du son (pour la température réalisée pression, cette conclusion, relative aux canalisations
à l’endroit considéré). cylindriques adiabatiques, n’est pas plus étonnante
164

que celle relative aux convergents isentropiques, à premières sections, à la sortie desquelles on obtient
laquelle nous a habitués l’expérience journalière, et des pressions progressivement croissantes
qui s’énonce comme elle : la vitesse d’écoulement va
en croissant, sans pouvoir dépasser la vitesse sonique.
Le cas des écoulements supersoniques, auxquels
les équations s’appliquent aussi bien, a par contre
un aspect plus paradoxal. Puisque le gradient de et des vitesses progressivement décroissantes
pression est positif, l’écoulement du gaz est com-
mandé par l’énergie cinétique qu’il avait préalable-
ment acquise. Il est impossible d’admettre que,
dans une canalisation que nous allorgerons progressi-
vement, la vitesse puisse rester indéfiniment super-
Après chaque adjonction d’une nouvelle section m,
maintenons la pression d’aval à la valeur pm qui a
sonique, puisque, d’après les équations (11) et (12), été ainsi atteinte.
où (- k) o, la vitesse décroît constamment et Il arrivera forcément que, après la pose d’une
la température T croît constamment, et de plus en
plus vite quand k tend vers 1. section, l’énergie cinétique restante T2 un ne

On pourrait chercher à échapper à la difficulté


en incriminant la validité des équations. Elles sont
sera plus suffisante pour assurer la continuation de
l’écoulement dans la (n + 1) rme section par le
basées, dans l’un et l’autre mode de calcul, sur même mécanisme d’inertie. Lorsque nous mettrons
l’hypothèse que l’on a une approximation légitime en place cette (n + 1) ème section, l’évacuation ne
en considérant la vitesse comme uniforme dars
pourra plus être assurée qu’avec l’aide d’un gradient
chaque section s. Bien que les équations ( 1 I ), ( 12) (13), négatif de pression : il faut que la pression augmente
écrites pour un écoulement entre parois immobiles,
ne s’appliquent pas à une nappe cylindrique élémen-
en un point convenablement situé dans cette
section ou en amont d’elle, et cela ne
taire (4), elles donnent à penser, à titre d’approxima-
peut être réalisé que par l’apparition d’une onde
tion, que, au voisinage de k i, les différences de
=
de choc.
vitesse entre les divers filets doivent s’exagérer Maintenons dorénavant la pression d’aval à la
beaucoup. Il faudrait donc étudier séparément les valeur invariable p,,, en ajoutant de nouvelles
mouvements des diverses nappes cylindriques; cela
sections, numérotées (n +i), (n + 2), ..., (n + i).
se compliquerait encore du fait que l’adiabaticité
Le débit de la tuyère restant constant, la force de
globale réalisée par des parois isolantes n’empêche frottement dans cette canalisation supplémentaire
nullement des écharges de chaleur entre les diverses
augmente progressivement avec sa longueur i;
nappes, si des différences importantes s’établissent ne peut être maintenu que grâce à
l’écoulement
entre leurs températures du fait de leurs mouvements
différents.
une augmentation parallèle de la pression [pn + 1 (i)]
à l’entrée de la (n + 1) eme section, au-dessus de la
Mais cela ne met en doute l’utilisation des équa-
tions qu’au voisinage immédiat de la vitesse sonique,
pression constante d’aval p,,. Cette augmentation
de pression i (i) ne peut être réalisée que par un
et si k s’écarte de façon sersible de la valeur i,
les signes de du et d T donnés par (11) et (12) lui
déplacement de l’onde de choc vers l’amont, d’abord
jusqu’à l’entrée de la canalisation, puis dans le
imposent de tendre vers cette valeur. divergent de la tuyère de Laval. Lorsqu’elle aura
Il reste, pour échapper à la contradiction, l’hypo- atteint le col de la tuyère (où elle s’évanouit), le
thèse d’un passage discontinu d’une vitesse super- débit cessera d’être constant; l’adjonction des
sorique à une vitesse subsorique (sans traverser sections suivantes le fera progressivement diminuer.
la vitesse sorique) par une onde de choc analogue Mais il ne semble pas douteux que nous aurions pu,
à celle qui se produits dans le divergent d’une tuyère en ajoutant la (n + 1) én’e section, y assurer l’évacua-
de Laval lorsque la pression d’aval devient trop tion, sans faire naître l’onde de choc ni rien modifier
forte. dans les premières sections, en abaissant la pression
On peut analyser la naissance d’une telle onde de d’aval au-dessous de pn (5) à une valeur conve-
choc en imaginant l’expérience suivante. nable Des opérations analogues peuvent être
Utilisons une tuyère de Laval que nous prolon- sur un nombre j de sections supplémen-
répétées
geons, après un raccord continu convenable, par taires d’autant plus élevé que la pression pn est
une canalisation cylindrique constituée de sections
plus élevée et laisse une marge plus grande pour
identiques entre elles susceptibles d’être ajoutées réaliser des gradients de pression négatifsjusqu’à
indéfiniment les unes au bout des autres. la valeur la plus basse pn t-i que nous puissions
Le jet supersonique (k > i) fourni par la tuyère maintenir. Nous aurons alors obtenu, dans ces
de Laval avance, grâce à son inertie, dans les
(6) A condition que p~ soit assez grand; mais nous pouvons
(1) Il faudrait, d ms l’équation de conservation de l’énergie, l’augmenter en augmentant la pression en amont de la
introduire le travail des forces de frottement des filets voisins. tuyère.
165

j sections, un écoulement incompatible avec les donc comme fort difficile. Mais si l’on suppose qu’on
équations (11), (12), (13), aussi bien d’ ailleurs qu’avec sache le faire, en remplaçant ~q en fonction de aw
les équations (14), (15), (16). conformément à cette relation connue, on ramène
Il y a là un paradoxe si nous admettons que ces les équations (18), (19), (20) à une forme simple
équations sont valables jusqu’à la vitesse sonique. analogue à celle des équations (11), (12), (13).
~~1 réalité, cette contradiction confirme simplement Le cas le plus intéressant en pratique est celui de
les doutes que nous avons été amenés à émettre l’isothermie, car il constitue le cas limite pour
plus haut sur la validité, au voisinage de la vitesse l’étude des canalisations très peu isolées thermi-
sonique, de l’approximation qui traite l’écoulement quement, de même que l’adiabaticité est le cas
comme s’il était uniforme dans chaque section. limite pour l’étude des canalisations à isolement
thermique très élevé.
4. Interventions diverses. On aura, en annulant (19). la condition
thermiques -

Lorsque l’écoulement n’est pas le


adiabatique,
facteur d’action aq intervient, en même temps que
ou
le facteur 8w, dans les variations alors définies par
les équations

On pourrait envisager aussi l’hypothèse de l’isen-


tropie réalisée par compensation, en faisant

L’écoulement isobare serait obtenu en annu-


lant (20), ce qui donne
Ces équations n’indiquent le sens des variations
que si l’on connaît la relation entre ôq et 8w.
ou
On doit noter qu’il est difficile de réaliser, avec
un courant gazeux rapide, des échanges de chaleur èq

importants, malgré la turbulence qui élimine


l’obstacle dû à la faible conductibilité thermique dcs
Enfin, l’écoulement à vitesse constante, qui serait
gaz. La résistance thermique au contact d’un gaz aussi à densité constante (et volume spécifique
sec et d’une paroi fût-elle d’un métal très conduc-
-

teur -

est en effet très élevée. Il est, par contre, constant) est défini en annulant (18), soit
assez facile de créer dans le gaz même, par des
réactions chimiques (6), des quantités d’énergie ou
thermique importantes, ce qui est équivalent, au
point de vue thermodynamique, à un apport de
chaleur de même valeur aq > o.
Réaliser les échanges ôq qui fourniront telle ou En portant ces diverses expressions de ôq dans les
telle évolution thermodynamique - ce qui exige équations (18), ( 19), (20), on obtient le tableau (25),
dans lequel nous ferons figurer également les résul-
que le rapport G, soit convenablement réglé en tats relatifs à l’écoulement adiabatique (lq = o),
fonction de l’état et de la vitesse du gaz -

apparaît antérieurement étudié.

(1) PratiquenienL par des coiiibustioiit>.


166

Avec ce tableau, on peut, pour les quatre derniers ou


cas, écrire des équations analogues aux équa- ou
tions (11), (12), (13) du cas adiabatique.
Nous retrouvons bien les deux limites du domaine
5. L’anomalie thermique. - L’équation (19)
de l’anomalie thermique.
met en évidence une particularité intéressante (?) :
L’influence de la décoordination aw (qui est
c’est l’inversion de l’effet thermique d’un apport
de chaleur lorsque la vitesse d’écoulement est toujours positive) sur la température présente elle
aussi le même aspect paradoxal à première vue,
comprise entre lu et On voit en effet que puisque, dans une canalisation cylindrique adiaba-
v y tique (ds ôq o), l’équation (12) nous donne
= =

une température décroissante tant que k est plus


pour 1Y l i, un apport de chaleur (dq o)
donne contribution à la variation de petit que i (vitesses subsoniques).
une négative L’équation de définition de l’énergie interne
température. devient, lorsqu’il y a décoordination,
Autrement dit, aux vitesses de ce domaine, il faut
enlever de la chaleur pour obtenir une température
croissante (c’est-à-dire aussi une énergie interne
croissante). et s’il y a adiabaticité
Il n’y a pas là, en réalité, un. résultat paradoxal.
Il ne faut pas perdre de vue, en effet, que les
échanges de chaleur 6q comme d’ailleurs aussi
-

les décoordinations interviennent dans l’écou- La condition pour que la température


e
soit T ==!!.
lement, non seulement par leur action directe sur décroissante, c’est que l’action indirecte de dw
l’énergie interne, mais indirectement par les modi- pour accroître le travail p dv l’emporte sur l’apport
fications de volume qu’ils contribuent à imposer. direct d’énergie thermique qu’il constitue. Elle
Nous sommes habitués, dans l’étude des évolutions s’écrit donc p dv > ôw, ou, d’après (11),
statiques, à ne pas nous étonner des chaleurs spéci-
fiques négatives réalisées lorsque le fluide fournit
un travail de dilatation p dv plus grand que la
chaleur ôq qu’il reçoit. Il en est de même ici lorsque
o s’accompagne d’un travail p dv plus ou, puisque ôw > o,
l’apport
grand que lui. Si nous considérons le cas limite où
les termes en 8w seraient négligeables devant les ou

termes en 8q, la condition pour qu’il en soit ainsi


s’écrira, d’après (18) (8), ce qui exige simplement
ou

ou, puisque nous supposons dq > o, 6. Variations de l’énergie cinétique. Si, -

après les variations de l’énergie interne, nous exami-


nons celles de l’énergie cinétique - u2, nous aurons

à faire des observations analogues.


mais pv =
’-lit 2; d’où la condition La décoordination 8w est une destruction d’énergie
cinétique; elle agit donc directement pour diminuer
celle-ci. Mais cette action directe peut être effacée
par une action indirecte qui sera une augmentation
qui exige d’abord 1 - k > o, ou k i, et qui du terme (- v dp), puisque
permet alors d’écrire

ou L’équation (11) nous en donne un exemple


frappant. Le signe de d - 1 U2 = u du, est en effet

() Elle a été signalée par ÀÎ..JOUGUET, C. R. )tcad. Sc,, celui de du, ou


u
de dit -
Nous constatons que, dans
i94, 1932, p. 2i3.
un écoulement cylindrique adiabatique (ds dq:= o), =

(8) Puisque d à la décoordination ôzv (toujours positive) est liée


167

une augmentation de l’énergie cinétique tant indiquent que si, après ce franchissement, l’iso-
que (1 - k) reste positif, c’est-à-dire aux vitesses thermie est à nouveau assurée, la pression sera
subsoniques. C’est parce qu’elle exige un gradient croissante, après avoir été décroissante avant la
de pression négatif de valeur telle que la résultante limite.
des pressions (d’amont et d’aval) l’emporte sur la Dans la pratique, on a en général à étudier des
résultante des résistances de frottement de la paroi, écoulements pour lesquels k reste loin au-dessous
et donne une augmentation de quantité de mou-
vement.
de , ,
etlesquels l’isothermie est possible.
dans
La condition (--- v dp) > ow nous donne d’ailleurs L’évolution est alors représentée, dans le diagramme
d’après l’équation (13), entropique, par l’horizontale T = T 0’ et dans le
diagramme de Clapeyron par l’hyperbole pv Povo,=

sur lesquelles il est facile de suivre les déplacements


du point qui représente les états successifs du gaz
ou le long de l’écoulement.

8. Échanges thermiques spontanés. -

En
qui exige seulement k > o.
- général, plutôt que des interventions thermiques
Les échanges de chaleur ~q, eux, n’interviennent réglées en vue de réaliser une relation déterminée
entre 8q et dtu, on aura des échanges spontanés de
qu’indirectement dans la valeur de l’énergie ciné- chaleur réglés par l’écart entre la température T
tique, par leur action sur (--- v dp). On constate du gaz et la température extérieure T o.
par exemple sur l’équation (18) que, dans une cana-
lisation cylindrique où la décoordination serait négli- A titre de première approximation (d’autant
meilleure que l’écart des températures est plus
geable auprès des échanges de chaleur (ds = dW o), =

un apport de chaleur o) s’accompagne, aux faible), le flux de chaleur à travers l’unité de surface
vitesses subsoniques tr - k > o), d’une augmen- de la paroi pendant l’unité de temps sera de la
tation de l’énergie cinétique. Cela correspond simple- forme (9)
ment à la condition (- v dp) > o, qui donne,

d’après (20), On pourra alors écrire


ou

elle est satisfaite pour 1- k > o. d’où

7. Écoulement isotherme. - Dans le cas de


l’écoulement isotherme, le tableau (25) indique Lorsque l’on veut faire circuler un fluide qu’il
comme limite infranchissable k == ,1 c’est-à-dire n’y a pas intérêt à maintenir à une température
différente de la température extérieure, on ne se
préoccupe pas en général d’isoler thermiquement la
canalisation. Le coefficient de conductibilité i sera
Enréalité, tandis que la limite était alors très grand, et les échanges ~q modérés que
en fait infranchissable dans une canalisation parfai- réclame l’isothermie approximative pourront être
tement isolante, il s’agit ici d’une vitesse que l’on effectivement obtenus sous des différences de tempé-
ne peut pas traverser isothermiquement, mais que rature T) très petites.
l’on pourra traverser en fait, même dans une canali- Au contraire, si la canalisation comporte un
sation dont on supposerait les parois parfaitement isolement thermique très efficace, j devient très
conductrices. L’équation (19) montre en effet que, petit. Si (To - T) reste modéré, dq restera très
lorsque k devient égal à l’isothermie exigerait petit et l’écoulement sera voisin de l’écoulement
,
Y adiabatique.
des échanges de chaleurinfiniment grands, pour
aq Si TQ - T est très grand, quelque soin que
que le terme en continuer à compenser
~q puisse l’on ait pris à calorifuger le tube, les échanges dq
le terme en 6w. deviendront notables. On devra dans les équa-
La très grande résistance thermique localisée au tions (18), (19), (20) remplacer ôq par son expres-
contact entre un gaz sec et une paroi métallique sion (26).
s’oppose à des échanges aq très élevés. On pourra
alors traverser la valeur k == ~ en s’écartant locale- (1) Les choses peuvent se compliquer de flux thermiques
,
longitudinaux dans l’épaisseur de la paroi, calorifugée
ment de l’isothermie. Les expressions du tableau (25) extérieurement.
168

9. Détermination de owen fonction de dx. --

dissipée (8w par unité de masse). Cela donne


Il reste alors, dans les équations (18), (19), (20)
nous
et dans leurs divers cas particuliers, le paramètre
ou
de variation
.. U2
Pour les utiliser, il faut savoir
expliciter ce paramètre en fonction du déplacement dx
compté le lorg de l’axe du tuyau.
En chaque endroit, les calculs menés de proche en d’où, en utilisant (30), -

proche nous font connaître la vitesse d’écoulement u


(confondue avec la vitesse moyenne dans la section),
p u
1la d .t ’ p = 1
densité 1
v (do
par
p u ,
défirit
d gaz, et sa
du
viscosité
et
température T, qui sa p.. On peut
alors évaluer ôw w. dx d’après les résultats des
=

études expérimentales du débit dans des écoule-


ments cylindriques courts (où la vitesse moyenne du en introduisant la viscosité cinématique -j == .
1-

gaz et son état thermodynamique peuvent être


considérés comme invariables en fonction de x). 10. Exécution des calculs. --- Cette équa-
Dans le cas des écoulements turbulents ( ~ > 2000) tion (31), jointe à l’équation (26) que nous écrirons
qui est celui des écoulcments rapides industrielle- sous la forme
ment intéressants, les résultats expérimentaux sont
représentés avec une très bonne précision par la loi
invariante de Blasius
nous permet d’expliciter les équations (18), (19), (20)
en fonction du déplacement dx le long de la cana-
où les deux grandeurs sans dimensions ~ et 8 sont lisation.
définies par Elles permettent alors de calculer tout l’écoule-
ment de proche en proche si l’on connaît un point
de départ (po, T 0’ uoj.
On traitera ainsi le problème le plus simple où,
et
ayant défini l’état d’amont (po, T 0)’ on cherche à
déterminer quelle pression p, subsistera à la sortie
aval pour un débit D donné; la vitesse initiale uo
De trois tire est alors déterminée par D = s p, u, ou uo = DR TO
ces équations, on

Les calculs se présentent de la même manière si


l’on cherche l’état qu il faut entretenir en amont
pour obtenir en aval un état p TI donné avec un
ou débit D donné; ils sont conduits alors par déplace-
ments dx négatifs à partir de la sortie 1.
Si les données ne définissent pas complètement
un point de départ, le problème devient plus com-

Or, nous
pouvons relier ££ à
la force de frotte- pliqué. Supposons par exemple que. connaissant
d z l’état d’amont Po T 0 et la pression pi qui règne en
ment par unité de surface de la paroi, et, de là, aval, on cherche à calculer le débit D obtenu. On
à l’énergie dissipée ow. ne connaît pas u,, dont on a besoin au départ pour
En effet, dans les écoulements sans accélération appliquer les formules. On devra alors calculer en
appréciable réalisés pour l’étude expérimentale des attribuant à Uo diverses valeurs hypothétiques.
débits, il y a équilibre entre les pressions et les On pourra ensuite déterminer par interpolation
forces de frottement; d’où, pour la masse gazeuse celle qui donne la pression pi imposée. On aura
comprise entre deux sections si et s2, l’équation alors

Le problème est encore plus complexe, du moins


Mais, si étudions le mouvement relatif par
nous en apparence si, la pression Po étant donnée, nous
rapport à des axes entraînés avec le fluide, nous cherchons quelle température initiale Tj est néces-
écrirons que le travail de la force de frottement dans saire pour obtenir à la sortie une température Ti
le déplacement ~--~ dx) des parois fournit l’énergie donnée, avec un débit D imposé (sous réserve que
169

cette valeur soit possible, ce qui correspond à la de la vapeur saturante, de la chaleur de vaporisa-
condition nécessaire o). Nous devons, en effet, tion n (T) (1°) et permettent d’évaluer leurs dérivées.
donner des valeurs hypothétiques à deux incon- Soit m la chaleur spécifique (1°) de l’eau.
nues T 0 et uo. Mais elles sont liées l’une à l’autre On a alors
par la relation
(Fou

réalité, ramenés à et
nous sommes donc, en un problème
analogue au précédent, qui consiste à chercher par
interpolation quelle est la valeur de T 0 qui conduit
à la température TI désirée.
D’autre part

10. Cas de la vapeur d’eau. Le cas de la


-

vapeur d’eau est beaucoup plus important indus- et


triellement que celui des gaz parfaits.
Malheureusement, au voisinage de la courbe de
saturation où l’on se trouvera, en général, l’équation Les équations deviennent donc
d’état des gaz parfaits ne constitue qu’une assez
médiocre approximation pour la vapeur d’eau
surchauffée. C’est dire que les équations (18), (19), (~0)
qu’elle contribue à former définissent imparfaite-
ment l’écoulement.
Si l’on vient à pénétrer dans le domaine de satu-
d’où
ration, elle n’a plus rien à voir avec la question. Il
faudrait la remplacer par la relation
et

la fonction 1’(T) n’a pas d’expression algébrique


simple, mais ses valeurs sont données par les tables

d’usage courant. Ces deux derniers résultats portés dans (37)


Toutefois, cette relation suppose l’équilibre ther- donnent, en posant
mique réalisé entre la phase liquide et la phase
gazeuse, ce qui pourra être assez éloigné de la
réalité dans un écoulement rapide. Une autre
difficulté encore plus sérieuse est liée au f a~t que et
l’on ne sait pas quelle fraction de la phase liquide
ruisselle sur les parois et se trouve de ce fait hors
de compte pour l’évaluation de la densité p et de
l’énergie cinétique de la phase gazeuse (où seules
interviennent les gouttelettes très fines, qui sont
entraînées avec elle).
qui, reporté dans (38’) et (39’), donne d6 et d T.
Si, malgré ces difficultés, et en faisant l’approxima- Ces calculs seraient assez laborieux pour un
tion de les négliger, nous voulons traiter le problème
résultat bien aléatoire, car il est difficile de savoir
de la façon dont nous l’avons traité pour les gaz
dans quelle mesure le ruissellement altère ces
parfaits, la relation (33) nous permet d’éliminer prévisions.
immédiatement l’inconnue dp. Il reste alors, en
Nous noterons d’autre part que, du fait de la
négligeant le ruissellement, les équations condensation au contact de la paroi, le coefficient
d’échange thermique entre la vapeur et la paroi
est beaucoup plus grand que dans le cas d’un gaz
sec (donc de la vapeur surchauffée).

12. Écoulement adiabatique de la vapeur


Dans le domaine de saturation, il est commode d’eau. Dans le cas de l’écoulement adiabatique,
-

d’utiliser les deux variables T et 8 (titre en vapeur). quel que soit le fluide gazeux, on peut définir immé-
Les tables usuelles donnent les valeurs de la
tension maxima f (7J, du volume spécifique .1’(T) (lo) Qu’il faut exprimer ici en unités mécanique.
13.
170

diatement l’évolution thermodynamique au cours de d’usage courant qui représentent, sur le diagramme
l’écoulement en éliminant la vitesse u entre l’équa- de Mollier (coordonnées À et S), les réseaux chiffrés
tion de continuité o u p u et l’équation de conser-
=
d’isothermes, d’isobares et d’isochores.
vation de l’énergie, qui s’écrit alors Pour chaque valeur de p, l’équation (40) donne
l’horizontale A sur laquelle est situé le point corres-
pondant de l’évolution. Son abscisse donne S, et
on lit T par interpolation dans le réseau des isothermes.
en désignant par A l’enthalpie U + pv. La vitesse d’écoulement u qui correspond à chaque
On obtient ainsi l’équation
état est immédiatement donnée par tx - Po uo.
p
Cette courbe (T, S) permet de déterminer de
proche en proche les parcours dx correspondant à
Elle définit courbe que l’on peut représenter
une chaque transformation élémentaire M, IIl2, car la
sur l’un quelconque des diagrammes thermodyna-
surface T d S est égale, dans le cas de l’adiabaticité,
à l’énergie décoordonnée ~w. Or, celle-ci est liée
miques, et en particulier sur le diagramme entro- à dx par l’équation (31).
pique (T, S).
Pour la vapeur d’eau, la construction de cette
courbe est très facile en utilisant les graphiques Manuscrit reçu le12 juin

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