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Chapitre III

Atome de Bohr et spectre d’émission de l’atome d’hydrogène

1- Modèle atomique de Bohr :

Les physiciens et chimistes pensent qu’un atome peut être modélisé par une structure
présentant un noyau autour duquel existe une zone sphérique centrée sur le noyau et dans
laquelle il y a une certaine probabilité de trouver les électrons. Cette partie de l’atome est
appelée nuage électronique. On donne ci-contre un dessin d’un modèle probabiliste d’un
atome d’hydrogène composé d’un noyau et d’un unique électron appelé atome de Bohr
puisqu’il est le premier scientifique à en proposer. FC

1-1 Premier postulat de Bohr : v


L’électron décrit une orbite circulaire autour du noyau et est soumis à deux -
Forces opposées égales en modules.
FC (Force centrifuge dirigée vers l’extérieur) = mv2/r Fe
Fe (Force électrostatique de Coulomb dirigée vers l’extérieur) = Ke2/r2 +
r : rayon de l’orbite r
v : vitesse de l’électron sur l’orbite

Fe = FC => Ke2/r2 = mv2/r (1)

1-2 Deuxième postulat de Bohr :


Le moment angulaire Mθ = mvr est en fonction d’un nombre entier n positif différent de zéro
=> le moment angulaire est quantifié Mθ = nh/2π

mvr = nh/2π (2)

2- Détermination du rayon r, de la vitesse v et de l’énergie totale ET de l’électron :


La résolution d’un système de deux équations (1) et (2) à deux inconnues (r et v) :
Ke2/r2 = mv2/r (1)
mvr = nh/2π (2)
𝐧𝟐 𝐡𝟐 𝐊𝐞𝟐 𝟐𝛑
Permet l’obtention de deux solutions pour r et v : 𝐫𝐧 = et 𝐯𝐧 =
𝐊𝐞𝟐 𝟒𝛑𝟐 𝐦 𝐧𝐡

L’énergie totale ET de l’électron est égale à la somme des énergies cinétique EC et potentielle
1
EP de l’électron : ET = EC + EP avec 𝐸𝑐 = 𝑚𝑣 2 et 𝐸𝑃 = ∫ 𝐹𝑒 𝑑𝑟
2
𝟏
𝑬𝑻 = 𝒎𝒗𝟐 + ∫ 𝑭𝒆 𝒅𝒓
𝟐

Après résolution de l’intégrale et remplacement de r et v par leurs expressions, nous


obtenons l’expression finale de l’énergie totale qui est quantifiée puisqu’elle dépend d’un
nombre entier positif n qui représente les niveaux d’énergie supérieurs que doit occuper
l’électron :
𝟏 𝑲𝟐 𝒆𝟒 𝟒𝝅𝟐 𝒎
𝑬𝑻 = 𝑬𝒏 = −
𝟐 𝒏𝟐 𝒉𝟐
3- Applications :

Calculer le rayon, la vitesse et l’énergie totale du niveau n = 1 de l’électron de l’atome


d’hydrogène.

On donne : Avec K= 9 109 MKSA ; e= 1,6 10-19 C ; m 9,1 10-31 Kg ; h = 6,62 10-34 J.s-1

Pour cela, on applique les relations générales du rayon, de la vitesse et de l’énergie total de
𝐧𝟐 𝐡𝟐 𝐊𝐞𝟐 𝟐𝛑 𝟏 𝑲𝟐 𝒆𝟒 𝟒𝝅𝟐 𝒎
l’atome d’hydrogène H : 𝐫𝐧 = , 𝐯𝐧 = et 𝑬𝒏 = −
𝐊𝐞𝟐 𝟒𝛑𝟐 𝐦 𝐧𝐡 𝟐 𝒏𝟐 𝒉 𝟐

Pour n=1 (état fondamental de l’atome d’hydrogène H) :

- r1 = 5,299 10-11 m = 0,5299 10-10 m = 0,5299 Å => r1 ≈ 0,53 Å

Donc la relation générale du rayon devient : 𝐫𝐧 = 𝐫𝟏(𝐇) 𝐧𝟐 = 𝟎, 𝟓𝟑𝒏𝟐

- v1 = 2185667,67 m/s = 2,18566767 106 m/s => v1 ≈ 2,19 106 m/s


𝒗𝟏(𝑯) 𝟐,𝟏𝟗 𝟏𝟎𝟔
Donc la relation générale de la vitesse devient : 𝐯= =
𝒏 𝒏

- E1 = - 2,1736 10-18 J = - 2,18566767 10-18 x (1/1,6 10-19) ev = - 13,58 ev => E1 ≈ - 13,6 ev


𝑬𝟏(𝑯) − 𝟏𝟑,𝟔
Donc la relation générale de l’énergie totale devient : 𝐄= = ev
𝒏𝟐 𝒏𝟐

4- Etude du spectre d’émission de l’atome d’hydrogène :

Le spectre de l’atome d’hydrogène H est obtenu en chauffant le gaz hydrogène H2 sous faible
pression jusqu’à devenir. A l’incandescence, les molécules d’hydrogène sont dissociées en
atomes, les électrons célibataires de ces derniers sont excités en absorbant de l’énergie et
transitent vers des niveaux d’énergie supérieurs. Après l’excitation, les électrons retournent
vers les niveaux d’énergie inférieurs en restituant l’énergie absorbée sous forme d’émissions
lumineuses. A l’aide d’un prisme, on peut analyser cette émission lumineuse.

Sur la plaque photo, on obtient un spectre de raies discontinues. Chaque raie correspond à une
fréquence caractéristique. Il s’agit du spectre d’émission de l’hydrogène.
Tous les électrons qui atterrissent au niveau n=1 émettent des radiations dont les raies
appartiennent à la série de Lyman.

n = 2 => série de Balmer

n = 3 => série de Paschen

n = 4 => série de Brackett

n = 5 => série de Pfund

5- Relation de Balmer :

Cette relation permet de calculer la longueur d’onde  de la radiation émise lors de la


transition d’émission d’un niveau d’énergie initial supérieur ni = n2 vers un niveau d’énergie
final inferieur nf = n1.

L’énergie émise par l’électron est sous forme de radiation lumineuse de longueur d’onde 
est :

𝟏 𝑲𝟐 𝒆𝟒 𝟒𝝅𝟐 𝒎
E = Ei – Ef avec 𝑬𝒏 = − 𝟐 𝒏𝟐 𝒉 𝟐

𝟏 𝑲𝟐 𝒆𝟒 𝟒𝝅𝟐 𝒎 𝟏 𝟏
=> 𝑬 = 𝟐 𝒉𝟐
( 𝒏𝟐 − 𝒏𝟐𝒊
) (1)
𝒇

On sait que E = hν = hC/ (où ν est la fréquence et  est la longueur d’onde)

En égalisant les deux relations de E, on obtient :

𝒉𝑪 𝟏 𝑲𝟐 𝒆𝟒 𝟒𝝅𝟐 𝒎 𝟏 𝟏 𝟏 𝑲𝟐 𝒆𝟒 𝟒𝝅𝟐 𝒎 𝟏 𝟏 𝟏 𝟏 𝑲𝟐 𝒆𝟒 𝟒𝝅𝟐 𝒎 𝟏 𝟏


= ( − )= ( 𝒏𝟐 − ) => = ( 𝒏𝟐 − )
 𝟐 𝒉𝟐 𝒏𝟐𝒇 𝒏𝟐𝒊 𝟐 𝒉𝟐 𝟏 𝒏𝟐𝟐  𝟐 𝒉𝟑 𝑪 𝟏 𝒏𝟐𝟐

𝟏 𝑲𝟐 𝒆𝟒 𝟒𝝅𝟐 𝒎
Le terme est appelé constante de Rydberg de l’atome d’hydrogène RH
𝟐 𝒉𝟑 𝑪
𝟏 𝑲𝟐 𝒆𝟒 𝟒𝝅𝟐 𝒎
𝑹𝑯 = = 𝟏, 𝟎𝟗𝟔 𝟏𝟎𝟕 𝒎−𝟏
𝟐 𝒉𝟑 𝑪

6- Cas des atomes hydrogénoides :

Un hydrogénoïde ou atome hydrogénoïde est un atome qui a perdu tous ses électrons sauf un,
c'est un ion monoatomique, un cation ne possédant qu'un seul électron ressemblant à l’atome
d’hydrogène. Cependant une différence existe entre eux, elle réside dans le numéro atomique
Z, celui de l’hydrogène est égal à 1 tandis que celui de l’hydrogénoïde est supérieur à 1.

Exemples : + ; 3Li2+ ; 4Be3+ ; 5B4+ ; 6C5+ ; 7N6+


2He

Ainsi, les expressions des paramètres rayon r, vitesse v, énergie totale ET de l’électron de
l’atome hydrogénoïde sont analogues à celles des paramètres de l’électron de l’atome
d’hydrogène et s’écrivent en fonction du numéro atomique Z.

H (Hydrogène) Ho (Hydrogénoïde)

Force centrifuge : FC = mv2/r FC = mv2/r

Force électrostatique : Fe = Ke2/r2 Fe = KZe2/r2


de Coulomb
𝒏𝟐 𝒉 𝟐 𝒏𝟐 𝒉 𝟐
Rayon : 𝒓= 𝒓=
𝑲𝒆𝟐 𝟒𝝅𝟐 𝒎 𝑲𝒁𝒆𝟐 𝟒𝝅𝟐 𝒎

𝐧𝟐
. 𝐫𝐧 = 𝒓𝟏(𝑯) 𝐧𝟐 𝐫𝐧 = 𝒓𝟏(𝑯)
𝒁

𝑲𝒆𝟐 𝟐𝝅 𝑲𝒁𝒆𝟐 𝟐𝝅
Vitesse : 𝐯= 𝐯=
𝒏𝒉 𝒏𝒉

𝐯𝟏(𝐇) 𝐙
. 𝐯= 𝐯 = 𝐯𝟏(𝐇) 𝐧
𝒏

𝟏 𝑲𝟐 𝒆𝟒 𝟒𝝅𝟐 𝒎 𝟏 𝑲𝟐 𝒁𝟐 𝒆𝟒 𝟒𝝅𝟐 𝒎
Energie totale 𝑬𝒏 = − 𝑬𝒏 = −
𝟐 𝒏𝟐 𝒉 𝟐 𝟐 𝒏𝟐 𝒉 𝟐

𝑬𝟏(𝑯) 𝒁𝟐
𝑬𝒏 = 𝑬𝒏 = 𝑬𝟏(𝑯)
𝒏𝟐 𝒏𝟐

𝟏 𝟏 𝑲𝟐 𝒆𝟒 𝟒𝝅𝟐 𝒎 𝟏 𝟏 𝟏 𝟏 𝑲𝟐 𝒁𝟐 𝒆𝟒 𝟒𝝅𝟐 𝒎 𝟏 𝟏
Relation de Balmer = (𝒏𝟐 − ) = ( 𝒏𝟐 − ) .
 𝟐 𝒉𝟑 𝑪 𝟏 𝒏𝟐𝟐  𝟐 𝒉𝟑 𝑪 𝟏 𝒏𝟐𝟐

𝟏 𝟏 𝟏 𝟏 𝟏 𝟏
. = 𝑹 𝑯 ( 𝒏𝟐 − ) = 𝑹𝑯𝒐 (𝒏𝟐 − )
 𝟏 𝒏𝟐𝟐  𝟏 𝒏𝟐𝟐

𝟏 𝑲𝟐 𝒆𝟒 𝟒𝝅𝟐 𝒎 𝟏 𝑲𝟐 𝒁𝟐 𝒆𝟒 𝟒𝝅𝟐 𝒎
Constante de Rydberg 𝑹𝑯 = 𝑹𝑯𝒐 = = 𝑹𝑯 𝒁𝟐
𝟐 𝒉𝟑 𝑪 𝟐 𝒉𝟑 𝑪
7- Application :

Calculer les longueurs d’onde premières et limites pour chaque série. Dites à quel domaine
des ondes électromagnétiques appartiennent-elles.

On donne :

𝟏 𝟏 𝟏
On applique la relation de Balmer : = 𝑹 𝑯 ( 𝒏𝟐 − )
1L 𝟏 𝒏𝟐𝟐

- Série de Liman (L) (n1 = 1) :


La première raie 1L (n2 = 2 → n1 = 1)
𝟏 𝟏 𝟏 𝟏 𝟑𝑹𝑯 𝟒
= 𝑹𝑯 (𝟏𝟐 − ) => = => 𝟏𝐋 = = 𝟏, 𝟐𝟏𝟐 𝟏𝟎−𝟕 𝒎
𝟏𝐋 𝟐𝟐 𝟏𝐋 𝟒 𝟑𝑹𝑯

=> 𝟏𝐋 = 𝟏𝟐𝟏𝟐 Å (avec 1 m = 1010 Å)

La raie limite l L (∞L) (n2 = ∞ → n1 = 1)


𝟏 𝟏 𝟏 𝟏 𝟏
= 𝑹𝑯 (𝟏𝟐 − ) => = 𝑹𝑯 => ∞𝐋 = = 𝟎, 𝟗𝟎𝟗 𝟏𝟎−𝟕 𝒎
∞ L ∞𝟐 ∞𝐋 𝑹𝑯

=> ∞𝐋 = 𝟗𝟎𝟗 Å (avec 1 m = 1010 Å)

- Série de Balmer (B) n1 = 2) :


La première raie 1B (n2 = 3 → n1 = 2)
𝟏 𝟏 𝟏 𝟏 𝟓𝑹𝑯 𝟑𝟔
= 𝑹𝑯 (𝟐𝟐 − ) => = => 𝟏𝐁 = = 𝟔, 𝟓𝟒𝟓 𝟏𝟎−𝟕 𝒎
𝟏𝐁 𝟑𝟐 𝟏𝐁 𝟑𝟔 𝟓𝑹𝑯

=> 𝟏𝐁 = 𝟔𝟓𝟒𝟓 Å

La raie limite l B (∞B) (n2 = ∞ → n1 = 2)


𝟏 𝟏 𝟏 𝟏 𝑹𝑯 𝟒
= 𝑹𝑯 (𝟐𝟐 − ∞𝟐 ) => = => ∞𝐁 = = 𝟑, 𝟔𝟑𝟔 𝟏𝟎−𝟕 𝒎
∞𝐁 ∞𝐁 𝟒 𝑹𝑯

=> ∞𝐁 = 𝟑𝟔𝟑𝟔 Å

- Série de Pashen (P) (n1 = 3) :


La première raie 1P (n2 = 4 → n1 = 3)
𝟏 𝟏 𝟏 𝟏 𝟕𝑹𝑯 𝟏𝟒𝟒
= 𝑹𝑯 (𝟑𝟐 − ) => = => 𝟏𝐏 = = 𝟏𝟖, 𝟕𝟎𝟏 𝟏𝟎−𝟕 𝒎
𝟏𝐏 𝟒𝟐 𝟏𝐏 𝟏𝟒𝟒 𝟕𝑹𝑯

=> 𝟏𝐏 = 𝟏𝟖𝟕𝟎𝟏 Å

La raie limite l P (∞P) (n2 = ∞ → n1 = 3)


𝟏 𝟏 𝟏 𝟏 𝑹𝑯 𝟗
= 𝑹𝑯 (𝟑𝟐 − ∞𝟐 ) => = => ∞𝐏 = = 𝟖, 𝟏𝟖𝟐 𝟏𝟎−𝟕 𝒎
∞𝐏 ∞𝐏 𝟗 𝑹𝑯

=> ∞𝐏 = 𝟖𝟏𝟖𝟐 Å


- Série de Brakett (Br) (n1 = 4) :
La première raie 1Br (n2 = 5 → n1 = 4)
𝟏 𝟏 𝟏 𝟏 𝟗𝑹𝑯 𝟒𝟎𝟎
= 𝑹𝑯 (𝟒𝟐 − ) => = => 𝟏𝐁𝐫 = = 𝟒𝟎, 𝟒𝟎𝟒 𝟏𝟎−𝟕 𝒎
𝟏𝐁𝐫 𝟓𝟐 𝟏𝐁𝐫 𝟒𝟎𝟎 𝟗𝑹𝑯

=> 𝟏𝐁𝐫 = 𝟒𝟎𝟒𝟎𝟒 Å

La raie limite l Br (∞Br) (n2 = ∞ → n1 = 4)


𝟏 𝟏 𝟏 𝟏 𝑹𝑯 𝟏𝟔
= 𝑹𝑯 (𝟒𝟐 − ∞𝟐 ) => = => ∞𝐁𝐫 = = 𝟏𝟒, 𝟓𝟒𝟓 𝟏𝟎−𝟕 𝒎
∞𝐁𝐫 ∞𝐁𝐫 𝟏𝟔 𝑹𝑯

=> ∞𝐁𝐫 = 𝟏𝟒𝟓𝟒𝟓 Å

- Série de Pfund (Pf) (n1 = 5) :


La première raie 1Pf (n2 = 6 → n1 = 5)
𝟏 𝟏 𝟏 𝟏 𝟏𝟏𝑹𝑯 𝟗𝟎𝟎
= 𝑹𝑯 (𝟓𝟐 − ) => = => 𝟏𝐏𝐟 = = 𝟕𝟒, 𝟑𝟖𝟎 𝟏𝟎−𝟕 𝒎
𝟏𝐏𝐟 𝟔𝟐 𝟏𝐏𝐟 𝟗𝟎𝟎 𝟏𝟏𝑹𝑯

=> 𝟏𝐏𝐟 = 𝟕𝟒𝟑𝟖𝟎 Å

La raie limite l Pf (∞Pf) (n2 = ∞ → n1 = 5)


𝟏 𝟏 𝟏 𝟏 𝑹𝑯 𝟐𝟓
= 𝑹𝑯 (𝟓𝟐 − ∞𝟐 ) => = => ∞𝐏𝐟 = = 𝟐𝟐, 𝟕𝟐𝟕 𝟏𝟎−𝟕 𝒎
∞𝐏𝐟 ∞𝐏𝐟 𝟐𝟓 𝑹𝑯

=> ∞𝐏𝐟 = 𝟐𝟐𝟕𝟐𝟕 Å

- La série de Liman appartient au domaine de l’ultra-violet (UV)

- La série de Balmer appartient majoritairement au domaine du visible


- Les séries de Pashen, Brackett et Pfund appartiennent au domaine de l’infrarouge (IR)

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