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Module : C111-PARTIE ATOMISTIQUE

CHAPITRE 2: LES MODELES CLASSIQUES DE L’ATOME

I. MODELE PLANETAIRE DE RHUDERFORD


I.1. ENONCE:
Le modèle de RHUDERFORD est basé sur l'existence du noyau dans lequel est pratiquement
concentrée toute la masse de l'atome et autour duquel gravitent des électrons.

La stabilité mécanique résulte de la compensation des forces d'attractions Fa par les forces
centrifuges Fr dues à la rotation des électrons autour du noyau.
L'avantage de ce modèle est qu'il ne fait appel qu'aux lois de la mécanique classique.
I.2.VALIDITE DU MODELE : CALCUL DE L’ENERGIE TOTALE DE
L’ELECTRON:
L’électron étant en mouvement circulaire uniforme possède 3 variables: rayon de l’orbite,
vitesse et énergie totale de l’électron.
2.1. Calcul de l’énergie totale de l’électron
L’électron est soumis à l’action de deux forces :
Ze 2
▪ Force d’attraction : ⃗⃗⃗⃗
Fa = 4πε r2
0
mv2
▪ Force centrifuge : ⃗⃗⃗
Fr = r
⃗⃗⃗𝑎 ‖ = ‖𝐹
L’électron est en équilibre sur la trajectoire circulaire si : ‖𝐹 ⃗⃗⃗𝑟 ‖
Ze2
 mv 2 = (I)
4πε0 r
L’énergie totale ET est la somme de l’énergie cinétique (Ec) et l’énergie potentielle (Ep).
𝑍𝑒 2
Energie cinétique : 𝐸𝑐 = 1⁄2 mv 2 = 8𝜋𝜀 𝑟 (II)
0
Energie potentielle : l’énergie nécessaire pour ramener l’électron de l’infini à une distance r
r Ze2
du noyau : Ep = ∫∞ 4πε 2
dr
0r
Ze2
Energie potentielle : Ep = − (III)
4πε0 𝑟
L’énergie totale ET = Ec + Ep est donc donnée par l’expression suivante:
Ze2 Ze2 Ze2
ET = − =−
8πε0 r 4πε0 r 8πε0 r
2.2. Observations:
▪ L’expression établit selon le modèle de RHUDERFORD montre que l’énergie totale
de l’atome varie de façon continue en fonction du rayon r de l’atome. Cela veut dire que r
peut prendre toutes les valeurs possibles non nulles. Toutes les orbites de rayon r sont
permises.
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Ze2
▪ L’expression de l’énergie ET = − 8πε ; montre que l’énergie est une fonction
0r
continue et décroissante en fonction de r ; par conséquent l’électron finit par tomber sur le
noyau.
▪ L’expression ET est valable pour tout atome et en particulier pour l’atome
d’Hydrogène 1H (Z=1) ; or le spectre d’émission expérimental de l’atome d’hydrogène est un
spectre à raies (spectre discontinue).
2.3. Conclusion :
Le modèle planétaire proposé par RHUDERFORD pour l’atome est en désaccord avec la
réalité expérimentale.
II. MODELE DE L’ATOME DE BOHR
Le modèle de Bohr suppose aussi que le système (proton, électron) obéit aux lois de la
mécanique classique et impose deux postulats à l’électron.
II.1. POSTULATS DE BOHR:
1er postulat : L’électron en mouvement autour du proton dans l’atome d’hydrogène ne peut
avoir comme trajectoires que certaines orbites répondant à une relation de quantification du
moment cinétique: mvr = n (h /2 ) avec h: constante de Planck et n : nombre entier non nul
2ème postulat : Ces orbites sont stables, l’électron ne perd pas d’énergie.
II.2. CALCUL DU RAYON DE L’ORBITE DE L’ELECTRON :
En mécanique classique ; l’électron est en équilibre sur sa trajectoire: ⃗⃗⃗𝑎 ‖ = ‖𝐹
‖𝐹 ⃗⃗⃗𝑟 ‖
𝑍𝑒 2 𝑍𝑒 2
𝐸𝑐 = 1⁄2 𝑚𝑣 2 = 8𝜋𝜀  𝑚𝑣 2 = 4𝜋𝜀 (1)
0𝑟 0𝑟

Postulat de Bohr : mvr = n(h/2)  (mvr)2 = n2h2/42  mv2 = n2xh2/42mr2 (2)


En égalisant les relations (1) et (2) ; le rayon de l’orbite est alors donné par:
ℎ 2 𝜀0
𝑟𝑛 = 𝑛2 Relation *
𝜋𝑚𝑍𝑒 2
On remarque que seules les orbites dont r vérifie la relation * sont permises pour l’électron.
II.3. CALCUL DE L’ENERGIE TOTALE DE L’ELECTRON :
Sachant que l’expression de l’énergie totale de l’atome donnée par la mécanique classique :
𝑍𝑒 2
𝐸𝑇 = −
8𝜋𝜀0 𝑟
On remplace l’expression du rayon r établit par le modèle de BOHR ; l’expression de
l’énergie totale de l’Hydrogène devient :
𝑚𝑍 2 𝑒 4 1
𝐸𝑇 = − 2 2 𝑥 2
8ℎ 𝜀0 𝑛
n : représente le numéro de l’orbite appelé aussi par la suite le nombre quantique principal.
Conclusion :
A partir des postulats de BOHR ; on a montré que le rayon r et l’énergie totale ET de l’atome
sont fonction de n avec n un entier non nul ( N*). ET et r seront donc des grandeurs
quantifiés c’est-à-dire qu’ils ne peuvent pas prendre des valeurs quelconques. Ce résultat a
permis de justifier la discontinuité du spectre d’émission de l’atome d’Hydrogène et donc la
validité du postulat de BOHR.

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II.4. APPLICATION DU POSTULAT DE BOHR SUR L’ATOME D’HYDROGENE :


Pour l’Hydrogène (Z=1):
A chaque valeur de n ; l’électron est sur une orbite stationnaire de rayon rn et d’énergie En.
1ère orbite circulaire : n=1
ℎ 𝜀 2
- Le rayon : 𝑟1 = 𝜋𝑚𝑒02 = 0,529𝐴̇
𝑚𝑒 4 1
- L’énergie 𝐸1 = − 8ℎ2𝜀 2 𝑥 𝑛2 = -21.8x10-19 J = -13.6 eV (1e.v =1.6x10-19J)
0
nère orbite circulaire :
ℎ 𝜀 2
- Le rayon : 𝑟𝑛 (𝐴̇) = 𝜋𝑚𝑒02 𝑥𝑛2 = 𝑟1 𝑥 𝑛2 = 0.529 𝑥 𝑛2
𝑚𝑒 4 1 1 1
- L’énergie 𝐸𝑛 (𝑒𝑉) = − 8ℎ2 𝜀 2 𝑥 𝑛2 = 𝐸1 𝑥 = −13.6𝑥 𝑛2
0 𝑛2
III. RAYONNEMENT ELECTROMAGNETIQUE
Les rayons lumineux sont caractérisés par la propagation d'une onde électromagnétique à la
vitesse de la lumière (c = 3 x108 m/s).
L’onde électromagnétique peut être caractérisée par :
▪ sa longueur d'onde λ ; son nombre d'onde σ ou sa fréquence 
Ces trois grandeurs sont liés entre eux par: λ = 1/σ = c/
Le spectre de l'ensemble des radiations peut se présenter de la façon suivante :
Rγ RX UV Visible IR Ondes radio

10 91 400 800 7400 (nm)


IV. ABSORPTION ET EMISSION D’ENERGIE
IV. 1. RELATION DE PLANCK
Un électron ne peut absorber ou émettre de l'énergie (c’est à dire rayonner) qu'en passant d'un
niveau (orbite) à un autre. La quantité d'énergie absorbée ou émise est égale à la différence
d'énergie entre les deux niveaux.
Relation de PLANCK: ∆𝐸 = |𝐸𝑓 − 𝐸𝑖 | = ℎ
Ef : Etat final ; Ei : Etat initial ; h: constante de Planck et ν : fréquence de la radiation
1V.2. TRANSITION ELECTRONIQUE
La transition électronique représente le passage de l’électron d’un niveau à un autre. Lors de
cette transition ; l’électron peut absorber ou émettre de l’énergie.

2.1. Absorption : Lorsqu'un électron passe d'un niveau n à un niveau p où p est


supérieur à n ; l’électron absorbe la différence d’énergie entre les deux niveaux E = Ep-En.
Dans le cas de l’absorption E  0
2.2. Emission : Lorsqu'un électron passe d'un niveau p à un niveau n où p est
supérieur à n ; l’électron émet la différence d’énergie entre les deux niveaux E = Ep-En
Dans le cas de l’émission E  0.

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2.3. Différents états de l’électron :


On distingue trois types d’états de l’électron ; selon la valeur de n.
▪ n=1 : l’électron est dans son état fondamental.
▪ n 1 : l’électron est sur l’une des états excités.
▪ n→ : l’électron est ionisé
Remarque : L’énergie d’ionisation représente l’énergie nécessaire pour amener l'électron de
son état fondamental (n=1) vers l'infinie.

V. SPECTRE D’EMISSION DE L’ATOME D’HYDROGENE


V.1. FORMULE DE RITZ
L’énergie émise ou absorbée par un électron est : ∆𝐸 = |𝐸𝑓 − 𝐸𝑖 | = ℎ
L’expression de l’énergie de l’atome d’Hydrogène donné par la théorie de BOHR est :
𝑚𝑒 4 1
𝐸𝑛 = − 2 2 𝑥 2
8ℎ 𝜀0 𝑛
Pour une transition d’un niveau n vers p (pn) ; la variation d’énergie E est alors:
𝑚𝑒 4 1 1
∆𝐸 = 𝐸𝑝 − 𝐸𝑛 = − 2 2 𝑥 ( 2 − 2 )
8ℎ 𝜀0 𝑝 𝑛
Or ∆𝐸 = |𝐸𝑝 − 𝐸𝑛 | = ℎ
1 𝑚𝑒 4 1 1 1 1
D’où : = 8ℎ3𝑐𝜀 2 (𝑛2 − 𝑝2) = 𝑅𝐻 (𝑛2 − 𝑝2) Formule de RITZ
 0

𝑚𝑒 4
Avec : 𝑅𝐻 = 8ℎ3 𝑐𝜀 2 = constante de Rydberg = 1.097x107 m-1
0
1 1 1
La formule de RITZ : = 𝑅𝐻 (𝑛2 − 𝑝2) permet donc de calculer la longueur d'onde

correspondant aux différentes raies du spectre d’émission d’Hydrogène. Chaque raie du
spectre correspond à une transition p → n.
V.2. DIFFERENTES SERIES COMPOSANT LE SPECTRE D’EMISSION DE
L’ATOME D’HYDROGENE
Le spectre d’émission d’Hydrogène comporte plusieurs séries selon la valeur de n ; on
distingue:
▪ Série Lyman : n = 1 et p>1 (p = 2,3…,∞)  domaine UV
▪ Série Balmer : n = 2 et p>2 (p = 3,4…,∞)  domaine visible
▪ Série Paschen : n = 3 et p>3 (p = 4,5…,∞)  domaine IR
▪ Série Brachett : n = 4 et p>4 (p = 5,6…,∞)  domaine IR
▪ Série Pfund : n = 5 et p>5 (p = 6,7…,∞)  domaine IR

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Le domaine de longueur d’onde d’une série est définit par ses raies limites ; qui sont la 1ère et
la dernière raie d’une série.
Exemple : Série Lyman : n = 1 et p>1
1 raie apparait à 2 → 1 = 122 nm
ère
Dernière raie apparait à  → 1 = 91 nm.
Donc le domaine de longueur d’onde de la série de lyman est [122-91] nm.
V.3. IDENTIFICATION DES TRANSITIONS OBSERVEES SUR LE SPECTRE
D’EMISSION DE L’HYDGROGENE
Les raies observées sur cette partie du spectre d’émission de l’atome d’Hydrogène
apparaissent au domaine du visible [400-800] nm ; il s’agit donc de la série de BALMER
correspond aux transitions d’émission de p2 vers n=2.

1 2 3 4

Les raies correspondent aux transitions sont regroupées dans le tableau ci-dessous :
Raie 1 Raie 2 Raie 3 Raie 4
 (nm) 656 486 434 410
Nature de transition 3→2 4→2 5→2 6→2

VI. THEORIE DE BOHR APPLIQUEE AUX IONS HYDROGENOIDES


Un hydrogénoïde est un ion qui ne possède qu’un seul électron.
Exemple: He+ (Z=2); Li2+ (Z=3) ; Be3+ (Z=4) ……
VI.1. ENERGIE TOTALE D’UN HYDROGENOÏDE
𝑚𝑒 4 𝑍2 𝑍2
Selon la théorie de BOHR : 𝐸𝑇 = − 8ℎ2𝜀 2 𝑥 𝑛2  𝐸𝑇 (𝐻𝑦𝑑𝑟𝑜𝑔é𝑛𝑜ï𝑑𝑒) = 𝐸1/𝐻 𝑥 𝑛2
0
Avec E1/H = -13,6 eV = Energie d’atome d'hydrogène à l'état fondamental (n=1)
VI.2. RAYON D'UNE ORBITE DE RANG n D’UN HYDROGENOÏDE:
ℎ2 𝜀 𝑛2 𝑛2 𝑛2
𝑟𝑜𝑟𝑏𝑖𝑡𝑒 = 𝜋𝑚𝑒02 = 𝑟1/𝐻 x  𝑟𝐻𝑦𝑑𝑟𝑜𝑔é𝑛𝑜𝑖𝑑𝑒 (𝐴)̇ = 0.529x 𝑧
𝑍 𝑧
r1= 0,529 Å = rayon de l'atome d'hydrogène à l'état fondamental.
VI.3. FORMULE DE RITZ POUR UN HYDROGENOIDE :
Par le même formalisme que l’atome d’Hydrogène ; le spectre d’émission d’un hydrogénoïde
aura des raies de valeur de longueur d’onde donnée par la relation suivante :
1 𝑚𝑒 4 𝑧 2 1 1 1 1
(𝐻𝑦𝑑𝑟𝑜𝑔é𝑛𝑜ï𝑑𝑒) = 3 2 ( 2 − 2 ) = 𝑅𝐻 𝑥𝑧 2 ( 2 − 2 )
 8ℎ 𝑐𝜀0 𝑛 𝑝 𝑛 𝑝
7 -1
Avec RH = constante de RYDBERG = 1.097x10 m

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