Académique Documents
Professionnel Documents
Culture Documents
Chapitre III:
Synthèse diastéréosélective
(Substrats chiraux)
1
Chapitre 3: Synthèse diastéréosélective (Substrats chiraux)
Réaction stéréosélective: C'est une réaction qui aboutit à la formation prédominante (ou
exclusive) de l'un parmi les produits stéréoisomères possibles.
Les réactions de substitutions SN2 sont stéréospécifiques, elles se font avec inversion de
configuration et la stéréochimie absolue du substrat détermine la stéréochimie absolue
du produit.
Diastéréospécificité: ne veut pas dire qu'on obtient qu'un seul diastéréoisomère. Une
réaction est diastéréospécifique si le résultat dépond du diastéréoisomère de départ.
L'hydrogénation des alcènes est une réaction diastéréosélective (addition syn) car les
deux diastéréoisomères Z et E conduisent à des résultats différents.
2
Chapitre 3: Synthèse diastéréosélective (Substrats chiraux)
En phase hétérogène, les catalyseurs utilisés sont des métaux de transition qui sont des
matériaux insolubles tels que le palladium (par exemple dispersé sur carbone Pd-C), le
platine (catalyseur d'Adams, PtO2 qui est transformé en platine métallique à l'état
colloïdal en présence d'hydrogène) et le nickel de Raney (finement dispersé).
Par exemple, l'hydrogénation de l'alcène E conduit au produit dihydro par addition syn
de l'hydrogène alors que l'alcène Z aboutit au produit méso.
3
Chapitre 3: Synthèse diastéréosélective (Substrats chiraux)
L'hydrogénation des alcènes cyclique substitués présente des anomalies où des produits
issus de l'addition trans d'hydrogène suite à une isomérisation ont été formés.
Bien que les catalyseurs d'hydrogénation en phase hétérogène soient utiles ils
présentent certains inconvénients tel que la formation de produits issus de la trans
addition d'hydrogène sur l'alcène suite au processus de migration de la double liaison.
D'autres part, la stéréochimie des réactions ne peut pas être faciles à prévoir car elle
dépend du phénomène de chimisorption et non pas des réactions entre les molécules.
Parmi les catalyseurs les plus utilisés en hydrogénation en phase homogène il y a les
complexes de rhodium et du ruthénium tel que [(Ph3P)3RhCl] (catalyseur de Wilkinson)
et [(Ph3P)3RuClH].
4
Chapitre 3: Synthèse diastéréosélective (Substrats chiraux)
Lors d'une réaction chimique impliquant l'utilisation de substrat chiral, les éléments de
chiralité existant dans le substrat influencent la génération de nouveaux éléments de
chiralité.
5
Chapitre 3: Synthèse diastéréosélective (Substrats chiraux)
2. L'alkylation:
L'énolisation est un processus assez lent en milieu neutre. La réaction catalysée par les
bases génère un intermédiaire appelé énolate qui est la base conjuguée de l'énol. C'est
un alcoolate mais il est plus stable que la structure saturée correspondante parce qu'il
est conjugué.
Même avec les bases fortes comme les hydroxydes ou les alcoolates, la plupart des
composés carbonylés ne sont transformés en leurs énolates que dans une très faible
quantité.
Avec une base beaucoup plus forte, l'énolate se forme quantitativement à partir du
composé carbonylé.
6
Chapitre 3: Synthèse diastéréosélective (Substrats chiraux)
Ceux sont des bases qui sont tous solubles dans le THF. Elles sont stériquement
encombrées et non nucléophiles.
Considérons la cétones suivante. La réaction de déprotonation peut avoir lieu sur les
deux positions de la fonction carbonyle conduisant ainsi à la formation de deux
énolates différents. Cependant il est très intéressant de pouvoir contrôler la formation
de l'un des deux types d'énolates.
L'énolate cinétique est le plus facile à former (Ea la plus faible). C'est généralement
l'énolate le moins encombré. Il est généré à basse température (-78°C) dans un solvant
aprotique tel que le THF en présence d'une base forte et encombré (LDA) pendant un
temps très court, alors que l'énolate thermodynamique est formé à température
ambiante ou élevée dans un solvant protique tel que l'éthanol en présence de base faible
comme la triéthyle amine.
7
Chapitre 3: Synthèse diastéréosélective (Substrats chiraux)
- Pour les carbonyles portant un substituant stériquement encombré (X= CR3, NR2),
l’interaction dominante est celle entre les groupe CH3 et X. Si cette interaction est
minimisée, on obtient l’énolate Z.
- Si le groupe X est petit (X=H, OR), la répulsion 1,3-diaxiale entre les groupes Me et iPr
devient dominante, et l’énolate E est obtenu.
8
Chapitre 3: Synthèse diastéréosélective (Substrats chiraux)
X Enolate Z Enolate E
iPr 60 40
Cétone tBu > 98 <2
ester OEt 6 94
amide NEt2 97 3
Les esters donnent l'énolate E et les amides génèrent l'énolate Z.
Une excellente induction asymétrique lors des réactions d'alkylation des énolates est
possible en utilisant un énolate chiral approprié et un électrophile achiral dans des
conditions de réaction appropriées. Les faces énantiotopiques du composé carbonylé
sont transformés en faces diastéréotopiques en attachant un auxiliaire chiral au substrat
de départ.
9
Chapitre 3: Synthèse diastéréosélective (Substrats chiraux)
- Auxiliaire d'Evans:
Les oxazolidinones d'Evans sont parmi les plus efficaces pour l'alkylation des énolates.
Ils sont facilement obtenus par condensation d'un carbonate avec les aminoalcools
correspondants tel que les dérivés de valine, phénylalanine ainsi que la noréphédrine.
L'introduction de l'auxiliaire chirale sur le substrat se fait sur un dérivé d'acide activé. La
méthode consiste en la déprotonation de l'oxazolidinone avec le butyl lithium suivie de
l'addition sur un chlorure d'acide.
L'énolate est souvent généré avec la LDA. Un chélate de lithium est formé, qui fixe la
conformation. L'énolate Z est formé exclusivement à cause de la tension A1,3 et il sera
attaqué par l'électrophile sur la face opposé à R1.
Les énolates ainsi générés sont des nucléophiles assez modérés. L'alkylation exige
l'utilisation des électrophile relativement forts comme les halogénure d'allyle, de
benzyle ou de méthyle.
Les auxiliaires d'Evans sont particulièrement utiles, car ils peuvent être convertis
directement en divers produits importants pour la synthèse, comme les esters, les acides
ou les alcools.
10
Chapitre 3: Synthèse diastéréosélective (Substrats chiraux)
- Auxiliaire d'oppolzer:
L'auxiliaire chirale de Meyers est le plus employé en synthèse organique. Il est obtenus à
partir de la pseudo-épiphédrine. La sélectivité est basé sur la minimisation de la tension
allylique A(1,3) dans l'état de transition, avec une attaque à l'opposé du groupe le plus
volumineux. L'énolate d'amide est plus réactif il rend la réaction avec des électrophiles
faibles comme les halogénure d'alkyle plus facile.
11
Chapitre 3: Synthèse diastéréosélective (Substrats chiraux)
La méthode d'Ender est basée sur l'utilisation d'hydrazones SAMP et RAMP dérivés de la
(S)-proline naturelle et la (R)-proline non naturelle respectivement.
La réaction du SAMP avec les aldéhydes énolisables génère des imines de configuration
E dont la déprotonation avec la LDA aboutit à l'aza-énolate correspondant.
Dans l'état de transition, l'atome de lithium est lié à la foie à l'atome d'azote et l'atome
d'oxygène du groupe méthoxy de la chaine latérale. L'Attaque électrophile se produit
alors anti à l’atome de lithium sur la face libre de l’aza-énolate.
12
Chapitre 3: Synthèse diastéréosélective (Substrats chiraux)
La synthèse des acides aminés non naturels est très importante, car ceux sont des
composés essentiels pour la synthèse de substances bioactives.
a. Méthode de Seebach:
b. Méthode de Schollköpf:
13
Chapitre 3: Synthèse diastéréosélective (Substrats chiraux)
c. Méthode de Williams:
14