Vous êtes sur la page 1sur 47

USTHB/FGMGP L2 Génie des Procédés Cours: Chimie des Solutions

Chimie des solutions

Année Universitaire: 2020/2021 1


Contenu de la matière :
Chapitre 1 : Les solutions
Les concentrations : molarité, normalité, molalité, titre, fraction molaire et massique, activité, etc…
Conductimétrie : électrolytes (forts, faibles), conductivité (spécifiques et molaires), cellule conductimétrique, loi de
Kohlrausch, dosage conductimétrique, mobilité des ions.
Chapitre 2 : Acides-Bases
-Equilibres acido-basiques en solution aqueuse: échelle d’acidité, constante d’acidité, (Ka, pKa), loi de dilution (Ostwald),
calcul de pH (solutions simples, mélanges salines, solutions tampons, solutions ampholytes), prévisions de réaction, dosages
acido-basiques (polyacides et polybases).
-Les indicateurs colorés.
Chapitre 3 : Oxydo-réduction
Définition, Oxydant, réducteur, Réactions Redox, Etat et nombre d’oxydation, Equilibrage des réactions rédox, Piles
électrochimiques, Aspect thermodynamique, Les électrodes.
Chapitre 4 : Solubilité
Définition, Représentation graphique, Effet d’ions commun, Influence du pH sur la solubilité (cas des hydroxydes), Influence
du potentiel sur la solubilité, Influence de la complexation sur la solubilité.
Chapitre 5 : Les complexe
Définition, Nomenclature des complexes, Formation des complexes, Stabilité des complexes, Effet du pH sur les complexes,
Effet du potentiel sur les complexes, Quelques domaines d’application des complexes.

2
Références:
1- John Hill , Ralph Petrucci, Terry McCreary , Scott Perry, Chimie des Solutions, 2ème
Ed, ,Edition ERPI ; 2014.
2- John C. Kotz, Chimie des Solutions, Edition de Boeck 2006.
3- René Gaboriaud, Physico-chimie des solutions, Editeur: Elsevier Masson, 1997.
4- P. Morlaes et J.C. Morlaes, Solutions aqueuses , Editeur: Vuibert 1997
5- Elisabeth Barde, Chimie générale: chimie des solutions ;, Editeur: Dunod 2008.

3
Chapitre I:
Les solutions

4
Contenu du chapitre I:

- Définitions 
- Les concentrations : molarité, normalité, molalité, fraction molaire et massique
- Conductimétrie : électrolytes (forts, faibles), conductivité (spécifiques et
molaires) ; cellule conductimétrique; loi de Kohlrausch, mobilité des ions;
dosage conductimétrique.

5
 
I.1 Solution 
I.1.1 Définition : Une solution liquide est un mélange homogène de deux ou plusieurs espèces
chimiques pures.
En chimie, une solution est un mélange homogène résultant de la dissolution d'un ou plusieurs
solutés dans un solvant. Les molécules de soluté sont alors solvatées et dispersées dans le
solvant. 
a) Solvant : Constituant qui est présent en plus grande quantité et qui se trouve dans le même état
physique que la solution.
b) Soluté : Toute substance qui peut être dissoute dans le solvant.
Lorsque le solvant utilisé est de l’eau, on appelle cette solution une solution aqueuse.

I.1.2 Différentes expressions de la concentration


La concentration exprime la quantité de substance par unité de volume.
a/ Concentration molaire ou Molarité (CM): c’est le nombre de mole de soluté par unité de
volume de solution, exprimée en (mol/L) ou bien M.
6
  b/ molalité (Cmolale): la quantité de soluté en mole rapportée au kilogramme de solvant,
exprimée généralement en (mol/Kg) ou bien molale.

c/ Normalité (CN): Le nombre d’équivalents grammes de soluté par litre de solution,


exprimée en (éqg /L) ou bien N.

 
avec :

 
L’équivalent-gramme est la quantité de substance comprenant une mole des particules
considérées (H+, e– etc.).

7
 
 La normalité Na d'une solution acide est le nombre de moles d'ions H3O+susceptible d'être
libéré par litre de cette solution.
 La normalité Nb d'une solution basique est le nombre de moles d'ions OH- susceptible d'être
libéré par litre de cette solution.
 La normalité No d'une solution oxydante est le nombre de moles d'électrons susceptible
d'être capté par litre de cette solution.
 La normalité Nr d'une solution réductrice est le nombre de moles d'électrons susceptible
d'être libéré par litre de cette solution.
Relation entre normalité et concentration molaire : la relation entre la concentration molaire
et normale est donnée par la relation suivante : CN = Z × CM ; avec Z : est la charge de l’ion.

d) Concentration massique (Cmassique): masse de soluté par litre de solution.

La relation entre la concentration massique et la concentration molaire est donnée par la


formule suivante : Cmassique = M × CM ; avec M : est la masse molaire du soluté.
  e) Pourcentage massique (Pureté) d’une solution indique la masse de substance pour 100 g
de solution.
 
f/ la densité (d) : la densité d’un corps est le rapport de sa masse volumique de la solution à la
masse volumique du solvant.
 
avec

La relation entre la concentration molaire, la pureté et la densité :


 

Avec: en g/L
M : masse molaire en (g/mol)

9
I.2 La conductimétrie
 I.2.1 Définition: La conductimétrie est une méthode électrochimique d’analyse qui permet de mesurer les
propriétés conductrices d'un électrolyte.

I.2.2 Conductivité des électrolytes 


 
I.2.2.1 Définition des électrolytes 
 
L’électrolyte est une solution conductrice de l'électricité. La présence d'ions, chargés électriquement, assure le
caractère conducteur de la solution dont on peut distinguer :
 
a) Électrolytes forts : des solutés qui se dissocient complètement dans le solvant donnant des solutions
de forte conductivité électrique (comme les acides et les bases fortes).

Exemples :
NaCl (s) Na+ (aq) + Cl- (aq)
HCl (g) H3O+ (aq) + Cl- (aq)

10
 b) Électrolytes faibles : des solutés qui se dissocient partiellement dans le solvant donnant des solutions
de faible conductivité électrique (comme les acides et les bases faibles).
 
Exemple :
CH3COOH + H2O H3O+ (aq) + CH3COO- (aq)

Une substance non électrolytique est une substance qui, lorsqu’elle est en solution, n’a pas l’aptitude de
transporter le courant électrique.
Exemples des substances non électrolytiques : le sucre et l’alcool.
 
I.2.2.2 La conductance électrique

La conductance représente la capacité d’une solution à conduire l’électricité. Elle est l’inverse de la résistance.
(ohm-1)
Avec :
G : La conductance, Siemens (S)
R : La résistance de la solution, ohm ()
 
La conductance s’exprime alors en siemens (S) qui est équivalent à (ohm-1)
11
 Pour déterminer la conductance d’une solution ionique on a besoin :
 d'un générateur de courant alternatif,
 d’une cellule conductimétrique, constitué de 2 plaques
métalliques parallèles, de surface S et distante de L
 d'un voltmètre mesurant la tension aux bornes des 2 plaques de la
cellule conductimétrique.
 d'un ampèremètre mesurant l'intensité du courant alternatif

 On peut ainsi déterminer la résistance R de la portion de solution


aqueuse comprise entre lesdeux électrodes. Cette résistance se
calcule grâce à la loi d’ohm :

 La résistance s’exprime en ohm () si la tension est en volt (V) et l’intensité en ampère (A).

La conductance de la portion comprise entre les deux électrodes en fonction de l’intensité du


courant et la tension est donnée par la relation suivante:
12
 I.2.3 Conductivité électrique

 La conductivité électrique d’une solution, est la capacité à faire passer (transporter) un courant
électrique. La conduction électrique est assurée par la présence ionique en solution (présence
d’électrolyte).

Où :
 : Résistivité électrique (. m)
: Constante de la cellule conductimétrique
L : Distance entre les électrodes (m)
S : Surface des électrodes (m2)

13
14
 La conductivité est l’inverse de la résistivité :

Donc :

On admet que pour une solution d’électrolyte, la conductivité électrique de l’électrolyte est égale
à la somme des conductivités électriques de tous les types d’ions qu’on trouve dans la solution:

= K électrolyte + K solvant

Où:
Ci: la concentration de l’ion en (mol/L).
Zi: La charge de l’ion.
λi: la conductivité équivalente ionique (ohm-1 cm2 eqg-1).

15
 I.2.4 Facteurs influençant la conductivité
 Concentration de la solution : la conductivité d'une solution électrolytique augmente si la
concentration des espèces chimiques présentes dans cette solution augmente.
 Température du milieu réactionnel: la conductivité d'une solution électrolytique augmente si la
température de cette solution augmente.
 Géométrie de la cellule.

I.2.5 La conductivité équivalente

On définit la conductivité équivalente () d'un électrolyte le rapport de conductivité spécifique de


l’électrolyte et sa concentration. Elle s'écrit:
 

 A dilution infinie, chaque ion migre indépendamment des autres ions présents dans la solution. Il
en résulte que est la somme des conductivités équivalentes ioniques limites caractéristiques de
chaque ion constitutif de l'électrolyte :
 

16
 
 
: Conductivité équivalente ionique limite des anions,
: Conductivité équivalente ionique limite des cations.

I.2.6 Loi de Kohlrausch

Afin de connaitre si un électrolyte se dissocie entièrement ou partiellement, la méthode


conductimétrique comme un moyen d’analyse qualitative et quantitative permet de mettre en
évidence la force de dissociation. Pour cela, le chercheur allemand KOHLRAUCH (1840-1910)
énnonce une loi permettant de prédire la force de dissociation d’un électrolyte. Il énnonce la
relation: :

ΛC = Λ O - cste √C

KOHLRAUSCH et ses collaborateurs ont étudié la variation de la conductivité équivalente de plusieurs


électrolytes en fonction de leur concentration. Ils ont obtenu deux types de variation :
17
Le tracé de ΛC fonction de (√ C) donne deux types de courbes présentées par la figure ci-dessous.

18
Si les mesures donnent une droite décroissante (droite en couleur noire) cela veut
dire que l’électrolyte étudié se trouve en dissociation totale (électrolyte fort) en
solution (tels que HCl, NaCl, H2SO4,K2SO4…). Par contre si les mesures donnent
une courbe de la forme rouge, ceci montre que l’électrolyte en question est
dissocié partiellement en solution (électrolyte faible) c'est-à-dire dans la solution
on trouve les ions et les molécules ensemble avec des proportions bien
déterminées (CH3COOH, NH4OH…).

19
 a)
Détermination de la conductivité équivalente limite Λo d’un électrolyte fort:
Pour les électrolytes forts, en solution diluée, la variation de Λc avec est donnée par la relation
empirique suivante :

est une constante qui dépend de la nature de l'électrolyte.

L’extrapolation graphique des mesures expérimentales quand C tend vers 0 permet de déterminer Λ 0.
A dilution infinie, chaque ion migre indépendamment des autres ions présents dans la solution. Il en
résulte que Λ0 est la somme des conductivités équivalentes ioniques limites des cations, , et des anions,
caractéristiques de l'électrolyte :

s’exprime en (ohm-1 .cm2.eqg-1) ou (S.cm2.eqg-1)

20
b) Détermination de la conductivité équivalente limite Λo d’un électrolyte faible
A partir de la courbe rouge on ne peut pas déterminer expérimentalement Λ o pour les électrolytes
faibles, alors on le calcule d’une autre manière.

Soit un électrolyte faible (HA) de constante de dissociation (Kd):


 

Etat
Etat Initial
Initial C
C 0
0 0
0
Etat
Etat final
final C (1- C C

α=nombre de molécules dissociées /nombre initial de molécules introduites dans le solvant


 pouvant varier de 0 (électrolyte très faible) à 1 (électrolyte fort, complètement dissocié)

[A-]= C α , [H+] = C α , [HA] = C (1- α)

21
  Il est aussi défini par la relation :

 
on remplace ɑ par son expression ΛC/ Λo, et on obtient la relation suivante :

 
Après transformation on obtient l’équation suivante :

  a = la pente =
 
Y =a X +b
 
b = l’ordonnée à l’origine =
  Donc en traçant C.ΛC en fonction de , on peut déduire Λo et kd
22
23
 On peut aussi déterminer Λo d'un électrolyte faible par calcul à partir des valeurs obtenues pour les
électrolytes forts qui sont faciles à déterminer expérimentalement.
Exemple : calcul Λo d’un électrolyte faible (HA)
 
Λo(HA)= Λo(HCl) + Λo(NaA) - Λo(NaCl)

Λo(HA) = (A-)

Λo(HCl) = (Cl-)
Λo(NaA) = (A-)
Λo(NaCl) = (Cl-)

24
Conductivité de l’eau:

Eau pure : K = 3, 8 10-8 (ohm-1 cm-1)


Eau distillée : K = 1 à 5 10-6 (ohm-1 cm-1)

25
I.2.6 Mobilité des ions
Une particule unique de charge q et de rayon hydrodynamique équivalent r est soumise à
un champ électrique E au sein d'un milieu neutre de viscosité η. D'après les lois de
l'électrostatique, la particule est soumise à une force électrique f e = q E   .
La particule prend donc de la vitesse (v) et devient soumise à une force de frottement f f de
norme = 6 π η r v   

o la force fe due à l'application du champ électrique sur la particule de charge q.


fe = q E
o la force de frottement ff due à la vitesse v dans un milieu de viscosité η.
ff = 6 π η r v

26
Au bout d’un temps relativement court, les deux forces se compensent et l’ion atteint alors une
vitesse limite telle : 6πr vlim = q E

La vitesse V est la vitesse de déplacement de l’ion dans la solution soumise à une différence de
potentiel caractérisé par un champ Electrique E (E = U/d )

Sous l’effet de ce champ, les ions positifs se déplacent dans le sens du champ, les ions négatifs
dans le sens opposé. On a donc :

 
(m2 s-1 v-1)

27
  Vi q
μi = =
E 6 πηr
I.2.6 Relation
   entre  la  mobilit é ionique  et  la  conductivit é équivalente  ionique

  =

F = Constante de Faraday= 96 500 Colomb

 Lorsque les solutions de concentration Ci sont diluées :

28
 - dépend de l’ion (charge et taille) mais aussi du milieu () dans lequel il évolue. Les forces de
ion
viscosité sont de plus sensibles aux variations de température, la mobilité l’est donc aussi.
- Plus la vitesse limite est importante, plus la mobilité est importante.

Mobilité de quelques ions en solution aqueuse à T = 298 K et à concentration très diluée.

Ion H 3 O+ OH- NH4+ Na+


μion (10-9m2/Vs) 362 205 76 52

29
Quelques valeurs de conductivités ioniques i à 25°C sont données dans le tableau ci-dessous.

Cas des cations Cas des anions


Cations Nom i (ohm-1.cm2.eqg-1) anions Nom i (ohm-1.cm2.eqg-1)
H3O+ Ion oxonium 350 OH- Ion hydroxyde 198
Na+ Ion sodium 50,1 Cl- Ion chlorure 76,3
K+ Ion potassium 73,5
Br- Ion bromure 78,1
Ag+ Ion argent (I) 61,9
Ca2+ Ion calcium 60 I- Ion iodure 76,8
Mn2+ Ion manganèse 53,5 NO3- Ion nitrate 71,4
Mg2+ Ion 53
CH3COO- Ion éthanoate 40,9
magnésium
Cu2+ Ion cuivre (II) 53,6 MnO4- Ion 61,3
Fe2+ Ion fer (II) 54 permanganate
Zn2+ Ion zinc (II) 52,8
SO42- Ion sulfate 80
Al3+ Ion aluminium 61
Fe3+ Ion fer (III) 68 CO32- Ion carbonate 69,3
NH4+ Ion 73,5 PO43- Ion phosphate 68
ammonium
30
I.2.7 Dosage Conductimétrique
Le dosage conductimétrique consiste à déterminer la concentration en ions d'une
solution par mesure de sa conductivité. Un dosage conductimétrique utilise la
capacité des ions à conduire le courant électrique dans un milieu aqueux, on
mesure alors la conductivité de la solution grâce à une électrode.
 
Comme chaque ion conduit le courant différemment, la conductivité varie
pendant le dosage. La conductivité est directement liée à la concentration des
ions dans la solution.
Un titrage nécessite :
 
- une solution à titrer qui contient le réactif dont on veut déterminer la
concentration ;
- une solution titrante qui contient le réactif dont on connaît précisément la
concentration.
31
Dans le cas d’un titrage conductimétrique, on suit la conductivité de la solution titrée au fur et à mesure qu’on y
verse la solution titrante. Ceci permet la détermination de l’équivalence.

Burette graduée

Solution titrante
Noix

Conductimètre
Sonde

Potence Becher
Barreau
Solution aimanté
à titrer Agitateur
magnétique

Figure I.4: Montage de titrage conductimétrique.


32
Dans un titrage conductimétrique, la réaction de support fait
intervenir des ions, le titrage peut se faire par suivi
conductimétrique. Les ions disparaissant ou apparaissant pendant
la réaction, la courbe représentant la conductivité de la
solution K en fonction du volume de solution titrante versée. La
courbe présente 2 droites de pentes distinctes :
Le point d’équivalence correspond au point d’intersection.

33
NaOH

HCl

34
Dans un titrage conductimétrique, la réaction de support fait
intervenir des ions, le titrage peut se faire par suivi
conductimétrique. Les ions disparaissant ou apparaissant pendant
la réaction, la courbe représentant la conductivité de la
solution K en fonction du volume de solution titrante versée. La
courbe présente 2 droites de pentes distinctes :
Le point d’équivalence correspond au point d’intersection.

35
I.6.1 Dosage acido-basique suivi par la méthode conductimétrique

a/ Dosage d’un acide fort par une base


forte
Exemple
  : titrage d’une solution d’acide chlorhydrique HCl de K (ohm-1cm-1)
concentration (Ca) par une solution d’hydroxyde de sodium
NaOH de concentration (Cb). Avant l’équivalence Après l’équivalence
 
Qualitativement, la réaction de dosage s’écrivant :
 
HCl + NaOH  H2O + NaCl OH-, Na+, Cl-
 
L’équation support du dosage s’écrit :
H3O+, Na+, Cl-
L’évolution de la conductivité K de la solution titrée en fonction
du volume Vb d’hydroxyde de sodium versé est donnée sur la
figure suivante : Ve VNaOH (ml)
Au début du titrage, on ajoute des ions HO- qui sont immédiatement consommés par les ions H3O+ dont la quantité
diminue : globalement, la conductivité diminue.
 
Après l’équivalence, les ions H3O+ ont totalement disparu et on continue à ajouter des ions HO – qui ne sont plus
36
consommés : la conductivité augmente globalement.
La réaction support du dosage  :
Au début du dosage, les ions H3O+ présents dans la solution réagissent avec caque ion OH- introduit. Leur
concentration diminue donc. En ajoutant une goutte de NaOH, on ajoute des ions hydroxydes qui
réagissent avec les ions oxonium H3O+, mais aussi des sodium qui contribuent à la conductivité de la la
solutions.
Chaque ion oxonium était remplacé par ion sodium. La conductivité équivalente des ions H 3O+ étant 7
fois plus grande (( H3O+ = 350 ohm-1.cm2.eqg-1) que celle des ions Na+ ( Na+ = 50 ohm-1.cm2.eqg-1) , donc la
conductivité de la solution diminue.
Après l’équivalence, les ions de OH- ne réagissent plus, ils sont en excés. La solution est composées
d’ions d’hydroxydes OH-, chlorures Cl- et de sodium Na+. La conductivité de la solution augmente tant
qu’on ajoute de NaOH car la conductivité équivalente des ions OH- est grande.
Ions H3O+ Cl- OH- Na+ Conductivité
K
Avant l’équivalence Vb  VE diminue constante 0 augmente diminue
Après l’équivalence Vb  VE 0 constante augmente augmente augmente

37
Quelques valeurs de conductivités équivalente ioniques i à 25°C:
Ions Nom i (ohm-1.cm2.eqg-1)
H 3O + Ion oxonium 350
Na+ Ion sodium 50,1
K+ Ion potassium 73,5
Ag+ Ion argent (I) 61,9
OH- Ion hydroxyde 198
Cl- Ion chlorure 76,3

Conductivité électrique (K) de la solution:


 
=

38
Les tableaux suivants regroupent les concentrations et la conductivité de la solution aux différents points caractéristiques :
Vb [H3O+] [Cl-] [Na+] [OH-]
0 0 0
Vb  Véq 0

V
Vbb == V
Véq 0
0 0
0
éq

Vbb
V VVéq
éq
0
0

Vb

0 (o() Ca]+ (o ()) Ca]

Vb  Véq [)]+ )]+[)]

V
Vbb =
=VVéq ]+]
éq

Vb Véq K solution= [ )]+ ]+] 39


VV
 
Avant l’équivalence:
La conductivité de la solution dépend de toutes les espèces ioniques présentes dans la solution
avant le point d’équivalence:
K solution = K (H3O+) + K (Na+) + K (Cl-)
K solution= [)] + )] + [)]

Au point d’équivalence:
K solution = K (Na+) + K (Cl-)
K solution )] + [)]
Après l’équivalence:
K solution = K (OH-) + K (Na+) + K (Cl-)
K solution = ] + [ )] + ]

40
b / Dosage d’un acide faible par une base
forte K (ohm-1cm-1)
Exemple :
  Titrage d’une solution d’acide éthanoïque
CH3COOH de concentration (Ca) par une solution d’hydroxyde
de sodium NaOH de concentration (Cb). Avant l’équivalence Après l’équivalence
L’équation de la réaction de titrage est :
 
CH3COOH + NaOH CH3COONa + H2O  

L’équation support du dosage s’écrit :

L’évolution de la conductivité K de la solution titrée en


fonction du volume Vb d’hydroxyde de sodium versé est Ve VNaOH (ml)
donnée sur la figure suivante.
Avant l’équivalence, l’ajout d’ions HO– (intégralement consommés) conduit à la production d’ions CH3COO– :
la conductivité augmente donc globalement.
 
Après l’équivalence, l’ajout d’ions HO –, qui ne sont plus consommés, se traduit également par une augmentation
de la conductivité globale ; la pente est plus raide car la conductivité équivalente des ions HO – est bien plus
grande que celle des ions CH3COO–. C’est cette différence de pente qui permet de repérer le point d’équivalence à
la rupture de pente. 41
 Interprétation détaillée:
La réaction support du dosage  :

La réaction du dosage montre qu’à chaque goutte de NaOH ajoutée, des ions de CH 3COO- sont produits.
Sont également ajoutés des ions sodium Na+. La conductivité augmente.

Une fois l’équivalence passée, chaque goutte de NaOH ajoutée apporte des ions OH- et des ions sodium.
La conductivité équivalente des ions OH- étant bien élevée ( OH- = 200 ohm-1.cm2.eqg-1) que celle des
ions CH3COO- ( CH3COO- = 41 ohm-1.cm2.eqg-1), la conductivité augmente. La droite associée sur le
graphique (Voire la page précédente) a une pente plus élevée que celle de la droite avant l’équivalence.

Ions CH3COO- OH- Na+ Conductivité


K
Avant l’équivalence Vb  VE augmente 0 augmente augmente

Après l’équivalence Vb  VE constante augmente augmente augmente

42
Les tableaux suivants regroupent les concentrations et la conductivité de la solution aux différents points caractéristiques :
Vb [H3O+] [CH3COO-] [Na+] [OH-]
0 0 0
Vb  Véq 0

V
Vbb == V
Véq
éq
0
0 0
0

Vbb
V VVéq
éq
0
0

Vb

0 (o() Ca]+ (o ()) Ca]

Vb  Véq [)]+ )]+[)]

Vb = Véq ]+]

Vb Véq [ )]+ ]+] 43


I.6.2 Dosage de précipitation suivi par la méthode conductimétrique
 Exemple : Dosage d’un chlorure par les ions Ag+
 
Soit la réaction de dosage :
la réaction support du dosage: Ag+ + Cl-  AgCl (S)

K (ohm-1 cm-1)
 

Avant l’équivalence

Na+, NO3-, Cl-


Après l’équivalence
Ag+, Na+, NO3-

Ve V AgNO3 (ml)
 
Avant l’équivalence, on remplace formellement des ions Cl (° = 76, 3 ohm cm eqg ) par des ions NO3 ((° = 71,4 ohm-1 cm2
- -1 2 -1 -

eqg-1), K va donc diminuer faiblement.


 
Après l’équivalence, on ajoute des ions Ag+ et des ions NO3- sans réaction, K va donc augmenter. 44
Les tableaux suivants regroupent les concentrations et la conductivité de la solution aux différents points caractéristiques :

  [Cl-] [Na+] [NO3-] [Ag+]


0 0 0

V
V V
Véq
éq
00

V= Véq 0 0
V= Véq 0 0
V Véq
V Véq

0 [o()Co+(o ()Co]

V Véq [()+)+]

V = Véq )+]
45
)++]
I.7 Intérêt de la conductimétrie
 
Les mesures conductimétriques permettent d’obtenir des
résultats très satisfaisants, dans divers domaines sur lesquels
nous reviendrons :
 
- Détermination des constantes d’équilibre : constante d’acidité
ou de basicité (Ka, Kb), constante de solubilité (Ks) ;
- Dosage conductimétriques : titrage acido-basique ou titrage par
précipitation suivi par conductimétrie ;
- Cinétique chimique.
46
47

Vous aimerez peut-être aussi