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AVANT - PROPOS
Le document qui suit est le support de cours de Calcul des structures 2 dispensé à 2IE. Il fait
suite au cours de Calcul des structures 1 Le cours se décompose en 2 chapitres :
- Au chapitre 8, nous présentons les principaux théorèmes de l’énergie. Ils permettent le
calcul des déplacements dans les structures,
- Au chapitre 9, nous étudions les méthodes de calcul des sollicitations dans les poutres
hyperstatiques,
- Au chapitre 10, nous nous intéressons aux calculs des portiques.
Les unités de mesure utilisées sont les unités légales du Système International (S.I.) :
- longueur : le mètre (m) ;
- masse : le kilogramme (kg) ;
- temps : la seconde (s) ;
- force : le newton (N) ;
- moment : le mètre x newton (Nm) ;
- pression et contrainte : le pascal (Pa), correspondant à 1 N/m².
Outre les unités de base citées ci-dessus, on trouve parfois des multiples, par exemple le bar
correspondant à 1 daN/cm².
BIBLIOGRAPHIE
1- DOUBRERE J. C, Résistance des Matériaux, cours et exercices corrigés, édition
Eyrolles, 2007
OBJECTIFS
L’élève sera capable de :
Enoncer les théorèmes de l’énergie,
Calculer les déplacements en un point d’une structure.
1. GENERALITES
Soit un solide élastique (S) en mouvement d’un état initial (1) à un état final (2) sous l’action
d’un ensemble de forces extérieures. D’après le principe de conservation de l’énergie
mécanique, on a :
𝑑𝑄 + 𝑑𝑊𝑒 = 𝑑𝐾 + 𝑑𝑈 avec : (0.1)
dQ : quantité de chaleur fournie par l’extérieur,
dWe : travail des forces extérieures,
dK : variation de l’énergie cinétique,
dU : variation de l’énergie interne.
Nous nous placerons par hypothèse, dans les conditions telles que dQ = 0 et dK = 0. Cela
suppose que :
les sollicitations extérieures sont appliquées progressivement de manière à
n’introduire que des déplacements à vitesse constante (transformation réversible),
les frottements dans les appuis sont négligeables,
le corps est parfaitement élastique (frottement interne négligeable).
Dans ces conditions, (8.1.) devient : dWe = dU (0.2)
Pour un solide déformable, le théorème de l’énergie cinétique donne :
dK = dWe + dWi (0.3)
Soit de (8.2) et dK = 0, dWe = - dWi = dU (0.4)
dWi travail des efforts intérieurs. D’après le 1er principe de la thermodynamique, dU est une
différentielle totale exacte.
Pour un solide déformable, l’énergie de déformation élastique (énergie interne) est donnée
par :
1 1
𝑑𝑈 = 2 ∙ 𝜎 ∗ 𝜀 ∙ 𝑑𝑉 𝑠𝑜𝑖𝑡 𝑈 = 2 ∙ ∭𝑉 𝜎 ∗ 𝜀 ∙ 𝑑𝑉 (0.5)
Dans le cas d’une structure curviligne (poutre), cette énergie s’écrit :
1 𝑙 𝑁2 𝑇2 𝑀2
𝑈 = 2 ∙ ∫0 (𝐸∙𝑆 + 𝐺∙𝑆 + 𝐸∙𝐼 ) ∙ 𝑑𝑠 (0.6)
1 1 ii
𝑈 = 2 ∙ ∫ 𝐹𝑖 ∙ 𝛿𝑖𝑖 ∙ 𝑑Ω + ∫ 𝐹𝑖 ∙ 𝛿𝑖𝑗 ∙ 𝑑Ω + 2 ∙ ∫ 𝐹𝑗 ∙ 𝛿𝑗𝑗 ∙ 𝑑Ω (0.9)
ij
2) Application de l’état 2 puis de l’état 1 jj
1 1
𝑈 = 2 ∙ ∫ 𝐹𝑗 ∙ 𝛿𝑗𝑗 ∙ 𝑑Ω + ∫ 𝐹𝑗 ∙ 𝛿𝑗𝑖 ∙ 𝑑Ω + 2 ∙ ∫ 𝐹𝑖 ∙ 𝛿𝑖𝑖 ∙ 𝑑Ω (0.10) Fi
Fj
Enoncé du théorème :
Soient deux états d’une même structure élastique. Le travail des sollicitations extérieures du
premier état dans le champ de déplacement du second état est égal au travail des sollicitations
extérieures du second état dans le champ de déplacement du premier état.
4. THEOREME DE CASTIGLIANO
Considérons un système élastique soumis à une sollicitation F (F1, F2,…, Fn). Au cours de la
mise en charge, le système se déforme et les points d'application des forces subissent les
déplacements 1, 2,…, n (i mesuré suivant la direction de Fi).
Enoncé du théorème :
L’énergie de déformation étant exprimée en fonction des forces appliquées, la dérivée
partielle de l’énergie par rapport à l’une des forces a pour valeur le déplacement du point
d’application de celle-ci projetée sur sa ligne d’action.
Remarque :
1) S’il n’existe pas de force appliquée au point où nous voulons calculer le déplacement,
on applique un effort fictif Q dans la direction du déplacement cherché. L’énergie U
sera fonction de Q². le déplacement est alors donné par :
𝜕𝑈
𝛿= 𝑎𝑣𝑒𝑐 𝑄 = 0
𝜕𝑄
2) Dans la recherche d’un déplacement relatif, on appliquera 2 efforts fictifs mutuels aux
points désirés et on procédera de la même façon que précédemment, c’est-à-dire :
𝜕𝑈
𝛿= 𝑎𝑣𝑒𝑐 𝑄 = 0
𝜕𝑄
OBJECTIFS
L’élève sera capable de :
Déterminer les sollicitations dans une poutre hyperstatique à une travée,
Déterminer les sollicitations dans une poutre continue d’inertie constante.
1. COEFFICIENTS DE SOUPLESSE
Soit une poutre droite de longueur l et d’inertie I(x). On appelle coefficient de souplesse
(constantes mécaniques) de la poutre les quantités suivantes :
𝑙 𝑥 2 𝑑𝑥 𝑙𝑥 𝑥 𝑑𝑥 𝑙 𝑥 2 𝑑𝑥
𝑎 = ∫0 (1 − 𝑙 ) ∙ 𝐸∙𝐼(𝑥) ; 𝑏 = ∫0 𝑙 ∙ (1 − 𝑙 ) ∙ 𝐸∙𝐼(𝑥) ; 𝑐 = ∫0 ( 𝑙 ) ∙ 𝐸∙𝐼(𝑥) (1.1)
On constate donc que les efforts internes dans une travée hyperstatique s’obtiennent très
facilement dès que les moments aux appuis sont connus.
Ai-1 Ai Ai+1
Mais l’appui Ai constitue l’appui de droite de la travée i et l’appui de gauche de la travée i+1.
Et comme la section sur cet appui subit la même rotation (pas de discontinuité de rotation), on
a : 𝑤𝑖′′ = 𝑤𝑖+1
′
4.3. METHODE GENERALE DE CALCUL DES POUTRES CONTINUES : METHODE DES FOYERS
Supposons une poutre continue à n travées dont une seule est chargée (travée i par
exemple),
Supposons également que les moments sur les appuis extrêmes Mn = M0 0
La relation de Clapeyron s’écrit comme ci-dessous en 3 groupes :
Groupe A : groupe des équations faisant intervenir les travées avant la travée i,
Groupe B : groupe des équations faisant intervenir la travée i,
Groupe C : groupe des équations faisant intervenir les travées au-delà de la travée i
(𝑐1 + 𝑎2 ) ∙ 𝑀1 + 𝑏2 ∙ 𝑀2 = 0
𝑏 ∙ 𝑀 + (𝑐2 + 𝑎3 ) ∙ 𝑀2 + 𝑏3 ∙ 𝑀3 = 0
𝐴{ 2 1 (1.12
−−−−−−−−−−−−−−−−−−−−−−
𝑏𝑖−2 ∙ 𝑀𝑖−3 + (𝑐𝑖−2 + 𝑎𝑖−1 ) ∙ 𝑀𝑖−2 + 𝑏𝑖−1 ∙ 𝑀𝑖−1 = 0
Ces rapports ne dépendent pas de l’intensité des charges. Ils sont négatifs. De manière
𝑀
générale, tous les rapports 𝑀𝑗−1 sont négatifs et constants.
𝑗
𝑀𝑗−1
Puisque le rapport des travées non chargées ne dépend que des caractéristiques
𝑀𝑗
mécaniques et géométriques de la travée, le moment s’annule dans chaque travée j au droit
d’un point fixe Fj appelé foyer de gauche de la travée j.
Mj
Aj-1 xj yj
Fj Aj
Mj-1
𝑀𝑗−1 𝑥𝑗
Les 𝜑𝑗 = − =𝑙 sont appelés rapports focaux de gauche. Ils se calculent par
𝑀𝑗 𝑗 −𝑥𝑗
récurrence à partir de 1 = 0
𝑏𝑗+1
𝜑𝑗+1 = 𝑎 (1.17
𝑗+1 +𝑐𝑗 −𝑏𝑗 ∙𝜑𝑗
𝜑1 = 0 (1.18
En faisant le même raisonnement à partir des équations du groupe C, on obtient le foyer de
droite Fk, tel que :
𝑏𝑘
𝜑𝑘′ = 𝑎 ′ (1.19
𝑘+1 +𝑐𝑘 −𝑏𝑘+1 ∙𝜑𝑘+1
𝜑𝑛′ = 0 (1.20
Les équations B donnent les moments sur appuis de la travée i :
Remarque :
1) Si plusieurs travées sont chargées à la fois, on appliquera le principe de superposition
2) Si M0 ≠ 0 et Mn ≠ 0, on déterminera indépendamment la répartition de M0 et Mn.
Mais U1 = U alors
𝑀1 ∙𝑀2
∫ 𝐹𝑖 ∙ 𝛿𝑖𝑗 ∙ 𝑑Ω = ∫ 𝐸∙𝐼
∙ 𝑑𝑠 (1.26
De manière générale, en tenant compte de N et T :
𝑀1 ∙𝑀2 𝑇 ∙𝑇
1 2 𝑁1 ∙𝑁2
∫ 𝐹𝑖 ∙ 𝛿𝑖𝑗 ∙ 𝑑Ω = ∫ 𝐸∙𝐼
∙ 𝑑𝑠 + ∫ 𝐺∙𝑆 ∙ 𝑑𝑠 + ∫ 𝐸∙𝑆
∙ 𝑑𝑠 (1.27
𝑟
Enoncé du théorème :
Soient deux états d’équilibre d’une même structure (S), Le travail des sollicitations
extérieures du premier état dans le champ de déplacement du second état est égal à l’énergie
élastique emmagasinée dans la structure par les forces élastiques du second état dans le champ
de déplacement du premier état.
Dans la pratique, pour les poutres à inertie constante, l’intégration se fait à l’aide des tables
d’intégrales de Mohr.
OBJECTIFS
L’élève sera capable de :
Déterminer les déplacements en un point d’une structure,
Appliquer la méthode des forces aux calculs des actions de liaison de systèmes
hyperstatiques de degré inférieur à 2.
1. INTRODUCTION
1.1. DEFINITION
Un portique est un système structural d’un seul étage, comportant une ou plusieurs travées et
constitué de pièces droites (voir figure).
(a) (b)
Les pieds de poteaux (montants) sont articulés ou encastrés. Les traverses sont les barres
horizontales ou brisées. Les joints ou nœuds entre les pièces sont généralement des assemblages
rigides, mais il est possible d’avoir des assemblages souples (articulations).
Les portiques ont un comportement essentiellement flexionnel, c'est-à-dire que la flexion est
prépondérante. On peut de ce fait négliger les déformations provoquées par l'effort normal et l'effort
tranchant.
Les structures auxquelles on s'intéresse ici sont planes et chargées dans leur plan.
U
ci (2.1)
X i
N.B : Un système hyperstatique est concordant quant à ses appuis, ou encore que les appuis d’un
système hyperstatique sont concordants, lorsque les composantes des réactions sont toutes nulles en
l’absence de sollicitations extérieures.
Le théorème découle de celui de CASTIGLIANO. Ce résultat est évident dans le cas d'une
inconnue hyperstatique externe (c'est-à-dire une réaction), puisque le déplacement est nul dans la
direction de la réaction. Le cas d'une inconnue hyperstatique interne n’est pas abordé dans ce cours.
Le théorème de MENABREA signifie que les forces hyperstatiques prennent des valeurs qui
rendent minimale l'énergie potentielle interne exprimée en fonction des sollicitations, dont les
forces hyperstatiques, appliquées au système considéré.
Ainsi, pour chaque inconnue hyperstatique Xi le théorème de MENABREA fournit une équation (de
continuité). La résolution du système d’équations ainsi obtenu permet de trouver les inconnues
hyperstatiques et de résoudre le problème qui devient isostatique.
P P X1
X2
P P X1
h X2
h
(a) (b)
l/2 l/2
(a) (b)
Figure 1
l/2 l/2
chaque liaison supprimée par la force qui lui correspond (figure ci-dessus).
Les inconnues hyperstatiques X1 et X2 de l’exemple considéré sont obtenues en utilisant l’équation
(2.1) ci-dessus. Le système d’équations s’écrit :
U
X 0
1
(2.2)
U
X 0
2
Le système isostatique obtenu par suppression des liaisons surabondantes (Figure b) est désigné par
système de base, système fondamental ou encore système principal.
Une fois l’hyperstaticité levée, c’est-à-dire lorsqu’on a déterminé les inconnues hyperstatiques, la
construction des diagrammes M, N, T revient à tracer les diagrammes d’un système isostatique (en
l’occurrence le système de base) soumis - simultanément - aux charges données (la sollicitation
globale F) et aux forces calculées (X1, X2, ... Xn). L’application du principe de superposition
simplifie quelque peu ce travail.
X j
0, X
i 1
i uji jF 0 j 1, 2, ..., n (2.4)
Et le système des n équations de continuité peut se mettre sous la forme explicite suivante :
11u
X1 12 u
X 2 ... 1n u
X n 1F 0
u
21X1 22 X 2 ... 2n X n 2F 0
u u
(2.5)
.......... .......... .......... .......... .......... .....
un1X1 un2 X 2 ... unn X n nF 0
Les coefficients 11
u
et u21 sont obtenus en appliquant au système de base la sollicitation unitaire X1=1
tandis que 12
u
et u22 s’obtiennent sous l’effet de la seule sollicitation X2=1. Quant aux
déplacements 1F et 2F, ils se calculent sous l’effet des charges extérieures (ici la force P)
appliquées au système isostatique de base. Les diagrammes permettant le calcul de ces coefficients
(cas où l'influence de M est prépondérante) sont montrés à la figure 2.
Pl/2
l P
X1=1 Pl/2
l X2=1 P
X1=1
mi2 X2=1 MiF
mil
11
u
12
u
P 1F
u21 u22
X1=1
X2=1
P 1F 2F
X1=1
X2=1 2F
La figure 3 montre la signification de ces coefficients. Et à partir des équations du système on tire :
9 22
X1 P et X 2 P (2.8)
56 56
34
6
34
6
9
11 22
M(xPa/56) T(xP/56)
3 34N(xP/56) 9
(a) (b) (c)
3 Figure 4 :34
Diagrammes M,9 N, T
(a) (b) (c)
A W / R 0
x
(M M iF l l M iF
A iF dx M iF
l
R
dx Figure 1
0 EI R EI 0 R
M iF qx 2
EI A M iF dx (Rx
l l
)xdx
0 R 0 2
Rl 3 ql 4 3ql
EI A ( ) 0R
3 8 8
Appliquons maintenant le théorème de Pasternak pour calculer la flèche M en x = l/2.
l l
EI 0
M MiF m iM dx avec :
3ql q l l l
M iF x x 2 et m iM 0 pour 0 x , m iM x pour x l
8 2 2 2 2
4
1 l 3ql q l ql
Il vient : M (
EI l / 2 8
x x 2 )( x)dx
2 2 192EI