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NOTIONS SUR LA
STABILITE DES STRUCTURES
1. Généralités
1.1. Définitions. Critères et problèmes de stabilité
La stabilité des structures est leur capacité (propriété) d’opposer une résistance à toutes
actions accidentelles et de reprendre elles-mêmes, en totalité ou en partie, leurs positions et
formes initiales d’équilibre à l’état déformé dès cessation de ces actions accidentelles. De ce
fait, on distingue :
- la stabilité de position de la structure ;
- la stabilité de forme d’équilibre de la structure à l’état déformé.
La stabilité des structures est liée à leurs propriétés élastiques et est, par conséquent, limitée.
La position d’un ouvrage et la forme d’équilibre à l’état déformé peuvent être stables ou
instables. Elles sont stables quand la structure s’écartera de façon insignifiante de sa position
d’équilibre pour tout écartement ou toute vitesse infiniment petite communiquée à ladite
structure. Dans le cas échéant, la position et la forme d’équilibre sont considérées instables.
Par exemple, pour le cas de la fig. 1, a, l’équilibre de la boule est stable, car la boule
retournera à sa position initiale après un petit dérangement. Pour le cas de la fig. 1, b,
l’équilibre de la boule est instable, car tout dérangement infiniment petit provoquerait un
mouvement considérable de la boule qui ne retournera plus à sa position initiale d’équilibre.
Pour le cas spécifique de la fig. 1, c, l’équilibre est dit indifférent ; en effet, la boule ne
retourne plus à sa position initiale, mais va s’arrêter totalement après le déplacement.
Fig. 1.
1 - surface lisse; 2 - boule. a - équilibre stable (la boule retourne à sa place); b - équilibre instable ou
labile (la boule tombe); c - équilibre indifférent (la boule se déplace, puis s’arrête totalement).
Le passage de l’ouvrage de l’état stable à l’état instable est appelé la perte de stabilité. La
limite de ce passage est appelée état critique et les charges correspondantes sont appelées
charges critiques.
La perte de stabilité de position d’un ouvrage se manifeste quand l’ouvrage ne peut plus
conserver sa position initiale d’équilibre, comme par exemple le renversement ou le
basculement d’un ouvrage sous l’action de forces horizontales (poussées, vent).
Fig. 2.
Mais, ces deux critères ne spécifient pas si l’équilibre est stable ou instable. La réponse à cette
question est donnée par le théorème de Lagrange-Dirichlet selon lequel pour qu’un
équilibre soit stable, il faut que l’énergie potentielle totale ait un minimum par rapport à
toutes les positions voisines (minimum local).
La variation de l’énergie potentielle totale du système U au passage d’un état à l’autre est
déterminée par la formule :
U = D - We (1)
où,
D est la variation de l’énergie potentielle de déformation et We - la variation du travail
des forces extérieures.
où,
aik , bik sont des coefficients dépendant des propriétés élastiques et de la géométrie du
système.
Fig. 3.
L’équation générale de stabilité d’une barre comprimée se présente comme suit (voir fig. 3):
y' ( 0) M ( 0) T ( 0)
y(x) = y(0) + sinx - 2 (1 - cosx) - 3 (x - sinx). (7)
EI EI
Tableau 1.
Barre articulée Barre encastrée aux Barre encastrée à une Barre encastrée à une
aux deux deux extrémités extrémité et articulée à extrémité et libre à
extrémités l’autre l’autre
2 EI min gL 2 EI min gL
Pcr = - Pcr = -
4 L2 3 L 2
2
1 ( x)
2
dx
0
ou encore
L
EI ( x)
0
Dans le cas particulier où la loi de variation du moment d’inertie se présente comme suit :
4x(Lx)
I = Io 2 , (15)
L
on obtient l’expression suivante pour la charge critique :
8EI o
Pcr = (16)
L2
1 1 1
= ; (22)
E Ae tg Ad cos2 sin
- pour le cas des liaisons par des
planchettes: =
bd d2
.
12 EE p 24 EI min
Fig. 6.
2 1 tg 1
1() = ; 2() = ; 3() = sin ;
tg(0,5 ) tg (0,5 )
31 tg 4 1 2 1
0,5 0,5
4() = 0,2522() + 3() ) ; 1() = 1() - 2/3 ; 2() = 4() - 2/12
Tableau 2.
Schémas Réactions élastiques Schémas Réactions élastiques
Ma = 3i1 () 3i
Ma = 1 ()
L
3i
R= 1 () 3i
L R= 1 ()
L2
Ma = 4i2 () 6i
Ma = Mb = 4 ()
Mb = 2i3 () L
6i
R = 4 () 12i
L R= 2 ()
L2
i 2
R=
L2 Mb = itg
Les coefficients libres sont ici nuls, car les charges sont appliquées aux noeuds. Si l’on
a : Z1 = Z12 = ... = Zi = ... = Zn = 0, cela correspond à l’équilibre stable. Si Z1i 0, le
système est possible si et seulement si le déterminant est nul ( = 0); cela représente
l’équation de stabilité:
r11 r12 ... r1i ... r1n
r21 r22 ... r2i ... r2n
= = 0 (= équation de stabilité)
ri1 ri2 .. rii ... rin
Les réactions rij sont déterminées en fonction des coefficients 1, 2, 3, 4, 1 et 2.
L’expression = 0 donne une équation en qui a plusieurs racines ; il s’agit de trouver la plus
petite valeur de par tâtonnement.
Les déplacements ij sont déterminés en tenant compte de l’influence de l’effort normal N par
la méthode de multiplication des épures.
N.B.: En général, pour le calcul de stabilité des portiques, la méthode des déplacements prime sur
celle des forces.
Fig. 7.
Li L L L
f 2 (i ) Mi 1 2 i f 1 (i ) i 1 f 1 (i 1 ) Mi i 1 f 2 (i 1 ) Mi 1 = 0
Ii Ii Ii 1 Ii 1
3 1 1 6 1 1 P
avec, f1 () = ; f2 () = ; = L ; = .
tg sin EI
On aura ainsi autant d’équations que d’appuis intermédiaires. L’équation de la stabilité sera
obtenue en posant le déterminant du système égal à zéro ( = 0).
L N i Ek I k
Tous les i seront ramenés à un seul k = k Lk tel que i = k i .
Lk N k Ei Ii
k2
La charge critique dans la barre k sera: Nk = EI .
L2k k k
Si la perte de stabilité est physiquement possible quand M1 = M2 = ... = Mn = 0, alors, il faut
l’étudier.
Si l’appui gauche est un encastrement, la première équation sera:
6L1 2L L
f 3 (1 ) 2 f 1 (2 ) M1 2 f 2 (2 ) M2 = 0
4I1 I2 I2
Si l’appui droit est un encastrement, la dernière équation sera:
Ln 2L 6L
f 2 (n ) Mn 1 n f 1 (n ) n 1 f 3 (n 1 ) Mn = 0
In In 4In 1
La valeur critique de la pression normale uniformément répartie qcr est déterminée par la
formule suivante (voir fig. 8):
EI
qcr = K 3
r
où K est un coefficient dépendant de l’angle (voir tableau 3).
Tableau 3.
Nature des arcs Valeur du coefficient K pour un angle égal à
15° 30° 45° 60° 75° 90°
Arcs sans articulations 294 73,3 32,4 18,1 11,5 8,0
Arcs à 2 articulations 143 32 15 8 4,76 3,00
Arcs à 3 articulations 108 27,6 12 6,75 4,32 3,00
La valeur critique de la pression normale uniformément répartie qcr est déterminée par la
formule suivante (voir fig. 9):
EI
qcr = m 3o
L
où m est un coefficient dépendant du rapport f/L (voir tableau 4).
Tableau 4.
Variation de
Valeur du coefficient m pour f/L égal à
la Nature des arcs
section droite 0,1 0,2 0,3 0,4 0,5 0,6 0,8 1,0
Section Arc sans articulation 60,7 101 115 111 97,4 83,8 59,1 43,7
constante Arc à 2 articulations 28,5 45,5 46,5 43,9 38,4 30,5 20 14,1
Arc à 3 articulations 22,5 39,6 46,5 43,9 38,4 30,5 20 14,1
I = Io/cos3 Arc sans articulation 65,5 134 204 277 360 444 587 700
A = Ao/cos Arc à 2 articulations 30,7 59,8 81,1 101 122 142 170 193
b = const. Arc à 3 articulations 24 51,2 81,1 - - - - -
Fig. 11.
1 - membrure supérieure; 2 - fermes; 3 - membrure inférieure.
L’équation de la stabilité est donnée par l’expression suivante (voir fig. 11):
qo L 2 EImin
4 cr ( L) 2
où est un coefficient de longueur déterminé en fonction de la rigidité de l’assise.
Pour le cas de la fig. 12, a, le paramètre m désigne le rapport des côtés de la plaque: m = a/b (
avec a<b); on doit prendre m en entier (nN); si m est décimal, on prendra les 2 valeurs
entières inférieure et supérieure et déterminer q1cr pour chaque valeur; on prendra la plus
petite valeur de la charge critique. La quantité désigne la rigidité cylindrique de la plaque :
Eh 3
D =
12(1 2 )
Si q2 = 0, D 2 b2
qcr = 2 2 6(1 )
2 a2
2
D
qcr = 7,32 b a
q1cr = D 2 m 2 b2
a b m
2D 2D 2D
pcr = 5,64 pcr = 8,98 qx,cr = kx ; qy,cr = qx,cr
b2 b2 b2
avec = qx/qy; kx dépend de
a/b; kx = 4/(1+) si a = b.
Fig. 12.
Cas d’une charge uniformément répartie q sur la surface d’un cylindre (fig.
13, c):
h h
qcr = 0,92E
L r
Cas d’un moment agissant sur un cylindre (fig. 13, d):
Mcr = cr2r2h
E h 4 rh
avec, cr - contrainte critique tangentielle: cr = 0,74 .
(1 )
5
2 8
r L2
Fig. 13.
Fig. 14.
Fig. 17
Tableau 5.
Coeffi- Valeurs des coefficients k et k1 pour une valeur du paramètre égale à
cients 0,4 4 8 16 32 64 160 400
k 86,4 31,9 25,6 21,8 19,6 18,3 17,5 17,2 16,93
k1 143 53 42,6 36,3 32,6 30,5 29,4 28,6 28,3
Fig. 22.
dP
La charge limite est telle que = 0 (voir fig. 22). Deux cas sont possibles:
df
- écoulement du matériau d’un seul côté (côté des fibres comprimées = côté
concave); c’est le cas le plus fréquent;
- écoulement du matériau des deux côtés.
2 M Lo/ 2
3
2 E e o bh 2 L
ocr = 2 avec, = .
e o h
12
E
2
Si M Lo/ 2 = 0 ocr = 2 .
ocr = 1 4
2 e2 bh 2e
bh 2
avec M .o
(e o ) o .
L/ 2
2 e
En compression excentrée avec une excentricité e, on remplace M Lo/ 2 par Pe = o bhe.