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Notions sur la stabilité des structures

NOTIONS SUR LA
STABILITE DES STRUCTURES
1. Généralités
1.1. Définitions. Critères et problèmes de stabilité
La stabilité des structures est leur capacité (propriété) d’opposer une résistance à toutes
actions accidentelles et de reprendre elles-mêmes, en totalité ou en partie, leurs positions et
formes initiales d’équilibre à l’état déformé dès cessation de ces actions accidentelles. De ce
fait, on distingue :
- la stabilité de position de la structure ;
- la stabilité de forme d’équilibre de la structure à l’état déformé.

La stabilité des structures est liée à leurs propriétés élastiques et est, par conséquent, limitée.
La position d’un ouvrage et la forme d’équilibre à l’état déformé peuvent être stables ou
instables. Elles sont stables quand la structure s’écartera de façon insignifiante de sa position
d’équilibre pour tout écartement ou toute vitesse infiniment petite communiquée à ladite
structure. Dans le cas échéant, la position et la forme d’équilibre sont considérées instables.
Par exemple, pour le cas de la fig. 1, a, l’équilibre de la boule est stable, car la boule
retournera à sa position initiale après un petit dérangement. Pour le cas de la fig. 1, b,
l’équilibre de la boule est instable, car tout dérangement infiniment petit provoquerait un
mouvement considérable de la boule qui ne retournera plus à sa position initiale d’équilibre.
Pour le cas spécifique de la fig. 1, c, l’équilibre est dit indifférent ; en effet, la boule ne
retourne plus à sa position initiale, mais va s’arrêter totalement après le déplacement.

Fig. 1.
1 - surface lisse; 2 - boule. a - équilibre stable (la boule retourne à sa place); b - équilibre instable ou
labile (la boule tombe); c - équilibre indifférent (la boule se déplace, puis s’arrête totalement).

Le passage de l’ouvrage de l’état stable à l’état instable est appelé la perte de stabilité. La
limite de ce passage est appelée état critique et les charges correspondantes sont appelées
charges critiques.

La perte de stabilité de position d’un ouvrage se manifeste quand l’ouvrage ne peut plus
conserver sa position initiale d’équilibre, comme par exemple le renversement ou le
basculement d’un ouvrage sous l’action de forces horizontales (poussées, vent).

La perte de stabilité de forme d’équilibre à l’état déformé se manifeste quand la forme


initiale déformée, à partir d’une certaine valeur des charges, devient instable et change

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-2008-
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obligatoirement en une autre forme qualitativement différente de l’initiale. Sur la fig. 2, en


tirets, sont montrées les nouvelles formes d’instabilité de certaines structures.

Fig. 2.

On distingue deux modes (ou genres) de perte de stabilité :


 La perte de stabilité du premier genre (ou perte de stabilité d’Euler) qui est liée à
l’apparition d’un nouvel état de contraintes ; il est déterminé comme un état pour
lequel il existe plusieurs formes d’équilibre dont une seule est stable, qualitativement
différente des autres formes instables et est seule possible jusqu’à l’apparition du
premier état critique.
 Pour le deuxième genre, le caractère d’évolution des déformations ne change pas
qualitativement durant le processus de déformation ; dans ce cas, l’équilibre entre les
forces extérieures et intérieures n’est plus possible avec l’augmentation de la charge
(existence de plusieurs types de sollicitations).

Le problème de la stabilité des structures se limite généralement au calcul des ouvrages à la


stabilité du premier genre. L’équilibre des systèmes élastiques est établi selon les critères
suivants :
- le principe des déplacements virtuels ;
- le théorème sur le minimum de l’énergie potentielle totale du système.

Mais, ces deux critères ne spécifient pas si l’équilibre est stable ou instable. La réponse à cette
question est donnée par le théorème de Lagrange-Dirichlet selon lequel pour qu’un
équilibre soit stable, il faut que l’énergie potentielle totale ait un minimum par rapport à
toutes les positions voisines (minimum local).

La variation de l’énergie potentielle totale du système U au passage d’un état à l’autre est
déterminée par la formule :
U = D - We (1)
où,
D est la variation de l’énergie potentielle de déformation et We - la variation du travail
des forces extérieures.

Donc, selon le théorème de Lagrange-Dirichlet, on doit avoir :


U > 0 ou encore D - We > 0. (2)
Ainsi, l’équilibre est :
- stable quand :
D > We ; (3)
- instable quand :

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D < We ; (4)


- indifférent quand :
D = We. (5)

1.2. Méthodes de résolution des problèmes de stabilité


Les trois méthodes classiques pour déterminer les charges critiques sont :
- la méthode statique (méthode d’équilibre);
- la méthode dynamique (ou méthode cinématique);
- la méthode énergétique.

1.2.1. La méthode statique


Cette méthode est fondée sur l’utilisation des conditions d’équilibre du système à l’état
déformé. Pour cela, on suppose que la charge dépasse d’une grandeur insignifiante la charge
critique et en considérant la forme courbe d’équilibre, on utilise les équations pour les
déplacements et les efforts de cet état. En utilisant les conditions aux extrémités, on établit,
suivant la théorie de déformation des barres fléchies et comprimées, l’équation
caractéristique qui se présente, de façon générale, sous la forme :

a11 - b11Pcr a12 -b12Pcr ... a1n - b1nPcr


a21 - b21Pcr a22 -b22Pcr ... a2n - b2nPcr
... = 0 (6)
...
an1 - bn1Pcr an2 -bn2Pcr ... ann - bnnPcr

où,
aik , bik sont des coefficients dépendant des propriétés élastiques et de la géométrie du
système.

1.2.2. La méthode dynamique


Elle est fondée sur l’étude de la vibration du système sollicité par des forces axiales, en
déterminant pour cela la charge critique qui provoquerait une augmentation illimitée de
l’amplitude de vibration. Ainsi, on établit l’équation des vibrations propres du système et on
détermine la valeur de la charge pour laquelle la pulsation des vibrations propres est nulle.

1.2.3. La méthode énergétique


Elle est fondée sur le principe énergétique selon lequel le minimum d’énergie potentiel
correspond à l’état d’équilibre stable, le maximum d’énergie potentiel correspond à
l’équilibre instable et pour une variation d’énergie potentielle égale à zéro correspond l’état
d’équilibre indifférent. La variation d’énergie potentielle est composée de l’énergie potentielle
de position de la charge, numériquement égale au travail des forces agissantes W et de
l’énergie potentielle des forces intérieures U (U = W - U ).

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2. Stabilité des barres comprimées


2.1. Equation générale de la stabilité d’une barre comprimée

Fig. 3.

L’équation générale de stabilité d’une barre comprimée se présente comme suit (voir fig. 3):
y' ( 0) M ( 0) T ( 0)
y(x) = y(0) + sinx - 2 (1 - cosx) - 3 (x - sinx). (7)
  EI  EI

Les différentes grandeurs sont déterminées comme suit :


- la rotation
M ( 0) T ( 0)
y’(x) = y’(0)cosx - sinx - 2 (1 - cosx); (8)
EI  EI
- le moment de flexion
T ( 0)
M(x) = - EIy’’(x) = EIy’(0)sinx + M(0)cosx + sinx; (9)

- l’effort tranchant
T(x) = - y’(0)EIcosx - M(0) sinx + T(0)sinx ; (10)
avec,
P
 = . (11)
EI

2.2. Stabilité d’une barre comprimée de section constante avec


différentes liaisons aux extrémités
La valeur de la force critique Pcr peut se présenter comme suit, quelques soient les liaisons
aux extrémités (voir tableau 1) :
 2 EI min 2
Pcr = = EI (8)
( L ) 2 L2 min
avec,
 = coefficient de réduction de longueur ; L = longueur de flambement :
Lf = L (9)
 - coefficient de stabilité :

 = (10)

 - élancement de la barre :
Lf
= (11)
i

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Tableau 1.
Barre articulée Barre encastrée aux Barre encastrée à une Barre encastrée à une
aux deux deux extrémités extrémité et articulée à extrémité et libre à
extrémités l’autre l’autre

 2 EI min 4 2 EI min 2 2 EI min  2 EI min


Pcr = ; Pcr = ; Pcr = ; Pcr = ;
L2 L2 L2 4 L2
 = 1; Lf = L  = 0,5; Lf = 0,5L  = 0,7; Lf = 0,7L  = 2; Lf = 2L

 2 EI min  2 EI min 1,89 2 EI min 0,798 2 EI min


Pcr = ; Pcr = ; Pcr = = qcrL =
L2 L2 L2 L2
 = 1; Lf = L  = 1; Lf = L 18,66EI min 7,87 EI min
= =
L2 L2

 2 EI min gL  2 EI min gL
Pcr = - Pcr = -
4 L2 3 L 2
2

2.3. Stabilité des barres comprimées à section variable


Pour le cas de la fig. 4, de façon générale, on obtient en posant :
n
y=  ai1 ( x) , (12)
i 1
l’expression suivante pour la charge critique :

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 EI ( x)1 ' ' ( x)1 ( x)dx


0
Pcr = - L
(13)

 1 ( x)
2
dx
0
ou encore
L

 1 ' ( x)


2
dx
0
Pcr = (14)
L
1 ( x)dx
2

 EI ( x)
0

Dans le cas particulier où la loi de variation du moment d’inertie se présente comme suit :
4x(Lx)
I = Io 2 , (15)
L
on obtient l’expression suivante pour la charge critique :
8EI o
Pcr = (16)
L2

Pour le cas de la fig. 5, l’équation de stabilité se


présente comme suit :
P1  P2 1  2 I2
 (17)
P1  2  1 I1
avec,
P1
1 = (18)
EI1
P2
et 2 = (19)
EI 2
Fig. 4 Fig. 5.

2.4. Stabilité des barres en treillis (section ajourée)


Pour les barres avec des sections ajourées (voir fig. 6), on obtient pour la charge critique
l’expression suivante :
1
Pcr = PE , (20)
1  PE
 2 EI min
avec, PE = (21)
L2
où,
 est l’angle de cisaillement unitaire dû à l’effort tranchant unitaire T = 1, déterminé à
l’aide des expressions suivantes :
- pour le cas des liaisons par treillis :

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1 1 1 
 =   ; (22)
E  Ae tg Ad cos2  sin 
- pour le cas des liaisons par des
planchettes:  =
bd d2
 .
12 EE p 24 EI min

Dans ces expressions :


Ae = section des deux entretoises;
Ad = section des deux diagonales;
Ip = moment d’inertie des deux planchettes
par rapport à l’axe z (voir fig. ci-après);
Im = moment d’inertie d’une membrure par
rapport à l’axe z1.

Fig. 6.

3. Stabilité des portiques plans


3.1. Hypothèses de départ
Dans le calcul de la stabilité des portiques plans, on suppose que :
- toutes les forces sont appliquées aux nœuds, donc il n’y a pas de charges
transversales provoquant la flexion transversale des éléments;
- les barres du portique ne changent pas de longueur, donc on néglige les
déformations de traction et de compression;
- les distances entre nœuds ne changent pas après déformation;
- l’état critique intervient à la suite d’une croissance simultanée de toutes les
charges.

3.2. Réactions élastiques des barres fléchies comprimées


Il s’agit des réactions dans les liaisons introduites dans les nœuds en calculant les portiques
par la méthode des déplacements; ces réactions sont données dans le tableau 2.
Dans ces expressions:
i = raideur de la barre: i = EI/L ;  = coefficient de stabilité, fonction des modes de liaison
aux extrémités; on a  = / . Donc la charge critique peur être écrite sous la forme:
 2 EI  2 EI
Pcr = = ;
( L ) 2 L2
1 , 2 , 3 , 4 , 1 et 2 sont des fonctions dépendant du paramètre ; elles tiennent
compte de l’influence de l’effort de compression (les épures ne sont plus linéaires, mais
courbes):

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2 1   tg 1
1() = ; 2() = ; 3() = sin  ;
   tg(0,5 )   tg (0,5 ) 
31  tg  4  1 2  1
 0,5   0,5 
4() = 0,2522() + 3() ) ; 1() = 1() - 2/3 ; 2() = 4() - 2/12

Tableau 2.
Schémas Réactions élastiques Schémas Réactions élastiques

Ma = 3i1 () 3i
Ma = 1 ()
L
3i
R= 1 () 3i
L R= 1 ()
L2

Ma = 4i2 () 6i
Ma = Mb = 4 ()
Mb = 2i3 () L
6i
R = 4 () 12i
L R= 2 ()
L2

i 2
R= 
L2 Mb = itg

3.3. Analyse de la stabilité des portiques par la méthode des


déplacements
Le système d’équations canoniques est le même que pour le calcul des portiques par la
méthode des déplacements:
r11 Z1 + r12 Z2 + ... + r1i Zi + ... + r1n Zn = 0
r21 Z1 + r22 Z2 + ... + r2i Zi + ... + r2n Zn = 0

ri1 Z1 + ri2 Z2 + ... + rii Zi + ... + rin Zn = 0

rn1 Z1 + rn2 Z2 + ... + rni Zi + ... + rnn Zn = 0

ou encore, sous forme matricielle: R.Z = 0 ,


avec,
R - la matrice des coefficients; Z - le vecteur-colonne des inconnues; rij - les réactions
unitaires; Zi - les inconnues.

Les coefficients libres sont ici nuls, car les charges sont appliquées aux noeuds. Si l’on
a : Z1 = Z12 = ... = Zi = ... = Zn = 0, cela correspond à l’équilibre stable. Si Z1i  0, le

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système est possible si et seulement si le déterminant  est nul ( = 0); cela représente
l’équation de stabilité:
r11 r12 ... r1i ... r1n
r21 r22 ... r2i ... r2n
 = = 0 (= équation de stabilité)
ri1 ri2 .. rii ... rin

rn1 rn2 ... rni ... rnn

Les réactions rij sont déterminées en fonction des coefficients 1, 2, 3, 4, 1 et 2.
L’expression = 0 donne une équation en  qui a plusieurs racines ; il s’agit de trouver la plus
petite valeur de  par tâtonnement.

3.4. Analyse de la stabilité des portiques plans hyperstatiques par


la méthode des forces
Le système d’équations canoniques est le même que pour le calcul des portiques plans
hyperstatiques par la méthode des forces:

11 X1 + 12 X2 + ... + 1i Xi + ... + 1n Xn = 0


21 X1 + 22 X2 + ... + 2i Xi + ... + 2n Xn = 0

i1 X1 + i2 X2 + ... + ii Xi + ... + in Xn = 0

n1 X1 + n2 X2 + ... + ni Xi + ... + nn Xn = 0

ou encore, sous forme matricielle: D.X = 0 ,


avec,
D - la matrice des coefficients ; X - le vecteur-colonne des inconnues ; ij - les
déplacements unitaires; Xi - les inconnues.

L’équation de stabilité est obtenue en posant le déterminant  du système égal à zéro:

11 12 ... 1i ... 1n


21 22 ... 2i ... 2n
 = = 0 (= équation de stabilité)
i1 i2 .. ii ... in

n1 n2 ... ni ... nn

Les déplacements ij sont déterminés en tenant compte de l’influence de l’effort normal N par
la méthode de multiplication des épures.

N.B.: En général, pour le calcul de stabilité des portiques, la méthode des déplacements prime sur
celle des forces.

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4. Stabilités des poutres continues, des arcs et des fermes


4.1. Stabilité des poutres continues
L’analyse de la stabilité des poutres continues peut se faire soit par la méthode des forces, soit
par la méthode des déplacements ou soit par la méthode des paramètres initiaux.

Exemple: méthode des forces (voir fig. 7).


La charge est appliquée sur les appuis et le long de l’axe de la poutre. Toutes les charges
ponctuelles doivent être exprimées à travers un unique paramètre dont la valeur critique doit
être déterminée.

Fig. 7.

L’équation des trois moments pour l’appui i se présentera comme suit:

Li L L  L
f 2 (i ) Mi 1  2 i f 1 (i )  i 1 f 1 (i 1 ) Mi  i 1 f 2 (i 1 ) Mi 1 = 0
Ii  Ii Ii 1  Ii 1
3 1 1  6 1 1 P
avec, f1 () =    ; f2 () =    ;  = L ;  = .
   tg    sin    EI

On aura ainsi autant d’équations que d’appuis intermédiaires. L’équation de la stabilité sera
obtenue en posant le déterminant du système  égal à zéro ( = 0).
L N i Ek I k
Tous les i seront ramenés à un seul k = k Lk tel que i = k i .
Lk N k Ei Ii
k2
La charge critique dans la barre k sera: Nk = EI .
L2k k k
Si la perte de stabilité est physiquement possible quand M1 = M2 = ... = Mn = 0, alors, il faut
l’étudier.
Si l’appui gauche est un encastrement, la première équation sera:
 6L1 2L  L
 f 3 (1 )  2 f 1 (2 ) M1  2 f 2 (2 ) M2 = 0
 4I1 I2  I2
Si l’appui droit est un encastrement, la dernière équation sera:
Ln  2L 6L 
f 2 (n ) Mn 1   n f 1 (n )  n 1 f 3 (n 1 ) Mn = 0
In  In 4In 1 

4(2  2 cos    sin ) 8tg tg (0,5)  0,5


avec , f3() = = .
(sin    cos )  tg  

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4.2. Stabilité des arcs et des anneaux


4.2.1. Stabilité des arcs
a) Arcs à ligne géométrique circulaire

La valeur critique de la pression normale uniformément répartie qcr est déterminée par la
formule suivante (voir fig. 8):
EI
qcr = K 3
r
où K est un coefficient dépendant de l’angle  (voir tableau 3).

Fig. 8. Fig. 9. Fig. 10.

Tableau 3.
Nature des arcs Valeur du coefficient K pour un angle  égal à
15° 30° 45° 60° 75° 90°
Arcs sans articulations 294 73,3 32,4 18,1 11,5 8,0
Arcs à 2 articulations 143 32 15 8 4,76 3,00
Arcs à 3 articulations 108 27,6 12 6,75 4,32 3,00

b) Arcs à ligne géométrique parabolique

La valeur critique de la pression normale uniformément répartie qcr est déterminée par la
formule suivante (voir fig. 9):
EI
qcr = m 3o
L
où m est un coefficient dépendant du rapport f/L (voir tableau 4).

Tableau 4.
Variation de
Valeur du coefficient m pour f/L égal à
la Nature des arcs
section droite 0,1 0,2 0,3 0,4 0,5 0,6 0,8 1,0
Section Arc sans articulation 60,7 101 115 111 97,4 83,8 59,1 43,7
constante Arc à 2 articulations 28,5 45,5 46,5 43,9 38,4 30,5 20 14,1
Arc à 3 articulations 22,5 39,6 46,5 43,9 38,4 30,5 20 14,1
I = Io/cos3 Arc sans articulation 65,5 134 204 277 360 444 587 700
A = Ao/cos Arc à 2 articulations 30,7 59,8 81,1 101 122 142 170 193
b = const. Arc à 3 articulations 24 51,2 81,1 - - - - -

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Notions sur la stabilité des structures 12

4.2.2. Stabilité des anneaux


Pour les anneaux, la valeur critique de la pression normale qcr est donnée par la formule
suivante (voir fig. 10):
EI
qcr = 3 3
r

4.3. Stabilité des membrures supérieures des ponts ouverts

Fig. 11.
1 - membrure supérieure; 2 - fermes; 3 - membrure inférieure.

L’équation de la stabilité est donnée par l’expression suivante (voir fig. 11):
 qo L   2 EImin
  
 4 cr ( L) 2
où  est un coefficient de longueur déterminé en fonction de la rigidité de l’assise.

5. Stabilité des plaques et des coques


5.1. Stabilité des plaques
Les valeurs des forces critiques dépendent des modes de liaison aux contours, du rapport des
côtés et de la nature des forces agissantes (voir fig. 12).

Pour le cas de la fig. 12, a, le paramètre m désigne le rapport des côtés de la plaque: m = a/b (
avec a<b); on doit prendre m en entier (nN); si m est décimal, on prendra les 2 valeurs
entières inférieure et supérieure et déterminer q1cr pour chaque valeur; on prendra la plus
petite valeur de la charge critique. La quantité désigne la rigidité cylindrique de la plaque :
Eh 3
D =
12(1   2 )

5.2. Stabilité des coques


5.2.1. Généralités
Il existe ici deux charges critiques:
- la charge critique inférieure, déterminée par les méthodes de la théorie linéaire
d’élasticité (théorie de la membrane);

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Notions sur la stabilité des structures 13

Si q2 = 0, D  2 b2 
qcr = 2  2  6(1   )
2 a2 
2
D
qcr = 7,32 b  a 
q1cr = D 2 m  2  b2
a  b m

 2D  2D  2D
pcr = 5,64 pcr = 8,98 qx,cr = kx ; qy,cr = qx,cr
b2 b2 b2
avec  = qx/qy; kx dépend de
a/b; kx = 4/(1+) si a = b.
Fig. 12.

- la charge critique supérieure, déterminée par les méthodes de la théorie non


linéaire.

5.2.2. Les Coques cylindriques


Voir les valeurs critiques des charges pour chaque cas ci-après.
 Cas d’un cylindre fermé (fig. 13, a):
Eh
cr = .
r 3(1   2 )

 Cas d’un panneau cylindrique non fermé (fig. 13, b):


Eh
cr = .
r 3(1   2 )

 Cas d’une charge uniformément répartie q sur la surface d’un cylindre (fig.
13, c):
h h
qcr = 0,92E
L r
 Cas d’un moment agissant sur un cylindre (fig. 13, d):
Mcr = cr2r2h
E h 4 rh
avec, cr - contrainte critique tangentielle: cr = 0,74 .
(1   )
5
2 8
r L2

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Notions sur la stabilité des structures 14

Fig. 13.

5.2.3. Coques sphériques

La valeur critique de la pression normale uniformément


répartie sur la surface d’une coque sphérique est
déterminée par la formule suivante:
2 Eh 2
qcr =
3(1   2 ) r
2

Fig. 14.

6. Le déversement des poutres


Le déversement des poutres est la perte de la stabilité de la forme plane de flexion (voir fig.
15); on l’appelle aussi le flambage latéral.

6.1. Stabilité des poutres de section rectangulaire


6.1.1. Flexion pure d’une poutre (voir fig. 16.)

Fig. 15. Fig. 16.

 Pour une poutre sur 2 appuis, on a:



Mcr = EI y GI t .
L
 Pour une poutre encastrée aux 2 extrémités, on a:

Mcr = 2 EI y GI t .
L

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Notions sur la stabilité des structures 15

avec, L - portée; E - module d’Young; G - module de cisaillement; Iy - moment d’inertie par


rapport à l’axe y-y: Iy = hb3/12 ; It = hb3 (1 - 0,63b/h)/3 .

6.1.2. Action d’une force verticale (voir fig. 17)


16
 Pcr = GI t EI y
L2
28,3
 (qL)cr = GIt EI y
L2
4
 Pcr = GI t EI y
L2

Fig. 17

6.1.3. Compression excentrée (voir fig. 18)


L’équation de stabilité se présente
comme suit:
2
 2 EI y
Mcr + Pcr GIt = GIt
L2
 2 EI y
Si Mcr = 0  Pcr = Fig. 18.
L2

Si Pcr = 0  Mcr = EI y GI t .
L
2
 2 EI y
Si l’excentricité e est donnée, on a: (Pcr e) + Pcr GIt = GIt .
L2

6.2. Stabilité des poutres de section en H ou I

6.2.1. Flexion pure (voir fig. 19)


On obtient pour le moment critique:
 2
Mcr = EI y GI t 1
L 
EI y*h 2 2bt 3 ht13 tb 3
avec,  = ; It =  ; Iy = .
2 GI t L2 3 3 12
b, t sont les dimensions des ailes; h, t sont les Fig. 19.
dimensions de l’âme.

6.2.2. Actions de charges verticales


k
Pcr = GI t EI y
 Pour le cas d’une force P au milieu (fig. 20): L2
Fig. 20

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Notions sur la stabilité des structures 16

 Pour le cas d’une charge répartie q (fig. 21): (qL)cr =


k1
GI t EI y
L2
Fig. 21
Pour les valeurs des coefficients k et k1, voir
le tableau 5.

Tableau 5.
Coeffi- Valeurs des coefficients k et k1 pour une valeur du paramètre  égale à
cients 0,4 4 8 16 32 64 160 400 
k 86,4 31,9 25,6 21,8 19,6 18,3 17,5 17,2 16,93
k1 143 53 42,6 36,3 32,6 30,5 29,4 28,6 28,3

7. Capacité portante d’une barre fléchie et comprimée


7.1. Généralités

Fig. 22.

dP
La charge limite est telle que = 0 (voir fig. 22). Deux cas sont possibles:
df
- écoulement du matériau d’un seul côté (côté des fibres comprimées = côté
concave); c’est le cas le plus fréquent;
- écoulement du matériau des deux côtés.

Soit Mo - le moment fléchissant dû à la charge transversale; M Lo/ 2 - le moment fléchissant dû


à la charge transversale au milieu de la travée. On a donc pour le moment fléchissant total:
M = Mo + Py

7.2. Ecoulement du matériau d’un seul côté


Pour le cas d’une section rectangulaire par exemple, la flèche critique fcr à partir de laquelle
la poutre perd sa stabilité est:
bh 2 (e  o )  2 M Lo/ 2
fcr =
6obh
avec, e - limite d’écoulement du matériau; o = P/(bh) - contrainte de compression; b et h
sont la largeur et la hauteur de la section rectangulaire.

La contrainte critique est :

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Notions sur la stabilité des structures 17

 2 M Lo/ 2 
3

 2 E  e  o  bh 2  L
ocr = 2   avec,  = .
  e  o  h 

   12 
 E
2

Si M Lo/ 2 = 0  ocr = 2 .

La condition d’application de l’expression de ocr est telle que :


bh 2 
ML/ 2 
o
(e  o ) o
2 e

En compression excentrée, on a: M Lo/ 2 = Pe = o bhe et Pcr = ocr bh .

7.3. Ecoulement du matériau des deux côtés


La flèche critique est:
he  o2  2 M Lo/ 2
fcr = 1   
6o  e2  3 bho
La contrainte critique est égale à:
 2 E  o2  M Lo/ 2 
3/ 2

ocr = 1    4 
2  e2  bh 2e 
bh 2 
avec M .o
(e  o ) o .
L/ 2
2 e
En compression excentrée avec une excentricité e, on remplace M Lo/ 2 par Pe = o bhe.

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