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Calcul des portiques hyperstatiques par la méthode des forces

CALCUL DES PORTIQUES HYPERSTATIQUES


PAR LA METHODE DES FORCES

1. Equations canoniques de la méthode


1.1 Degré d’hyperstaticité

On appelle degré d’hyperstaticité (ou ordre d’hyperstaticité ou encore degré


d’indétermination statique) du système le nombre de liaisons superflues dont l’élimination
transforme le système hyperstatique en système isostatique invariable. Ainsi, le degré
d’hyperstaticité n d’un système hyperstatique extérieurement est numériquement égal à la
différence entre le nombre d’inconnues à déterminer nR (nombre de réaction) et le nombre
d’équations statiques nS (nS = 3) disponibles sans considérer la déformation du système
(voir fig. 1) :
n = nR - nS = nR - 3 (1)

Fig. 1.

Un contour composé d’éléments (linéaires ou courbes) rigidement liés entre eux (c’est-à-dire
sans articulations) et formant une chaîne fermée est appelé contour fermé (fig. 2). Pour
transformer un contour fermé (cadre ou anneau) en système isostatique, il faut, pour un cadre
fermé, (par exemple le cas de la fig. 2, a), couper la barre en un point quelconque pour ouvrir
le cadre ou l’anneau. Pour le cas de la fig. 2, b, par exemple, il faut enlever le deuxième
encastrement (A ou B) et l’avoir libre ou couper une barre du système. Dans les deux cas, on a
affaire à trois efforts inconnus. Le degré
d’hyperstaticité d’un tel système est donc égal à
3. Ainsi, tout contour fermé a un degré
d’hyperstaticité égal à 3. Un contour peut être
fermé ou non. Il n’est pas fermé quand il
renferme des articulations. Partant de l’analyse
du degré d’ hyperstaticité du contour fermé, on
peut déterminer le degré d’hyperstaticité des
portiques plans par la formule suivante :
Fig. 2. n = 3c - a (2)

où,
n est le degré d’ hyperstaticité ; c - le nombre de contours (fermés et non fermés) ; a - le
nombre d’articulations unitaires.

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Une articulation unitaire (ou simple ou encore isolée) est une articulation reliant deux (2)
barres (voir fig. 3, a). Une articulation reliant trois (3) barres est appelée articulation double
(voir fig. 3, b). Une articulation reliant quatre (4) barres est appelée articulation triple (voir
fig. 3, c) (N.B. : une articulation double est égale à deux articulations unitaires ; une
articulation triple est égale à trois articulations unitaires). Dans le calcul, le sol est toujours
considéré comme une barre à rigidité infinie.

Fig. 3.

Un appui double est représenté comme une articulation reliant la structure au sol. Si cet appui
relie au sol un seul élément de la structure, il faut le considérer comme une articulation
unitaire (fig. 4, a). S’il relie au sol deux éléments, il est considéré comme une articulation
double (fig. 4, b). Un appui simple équivaut à deux (2) articulations unitaires (voir fig. 5).

Fig. 4.
Fig. 5.

Exemple. Soit à déterminer les degrés d’hyperstaticité des systèmes représentés sur la fig. 6.
Pour le premier système (fig. 6, a) on trouve c = 1 et a = 0 ; pour le deuxième système (fig. 6,
b), on trouve c = 1, a = 2 (deux appuis doubles reliant chacun le montant au sol) ; pour le
troisième système (fig. 6, c), on trouve c = 4 (un contour de gauche et un contour de droite
avec les deux contours du centre) et a = 6 (un appui simple qui équivaut à 2 articulations
unitaires, un appui double reliant le montant au sol qui équivaut à une articulation unitaire,
une articulation unitaire reliant le montant à la traverse centrale et une articulation double
reliant la traverse centrale et les deux parties supérieure et inférieure du troisième montant).
On trouve ainsi, respectivement pour ces trois systèmes: n = 3 ; n = 1 ; n = 6.

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Fig. 6.

1.2. Système isostatique de base

Les systèmes isostatiques issus d’un système hyperstatique de départ sont appelés systèmes
isostatiques de base ou systèmes isostatiques associés. Les systèmes isostatiques de base
(SIB) sont formés en éliminant toutes les liaisons surabondantes du système hyperstatique
donné (SHD). Ces liaisons superflues sont remplacées par des forces Xi représentant les
réactions des liaisons rejetées (i = 1, 2, 3, ..., n). Les liaisons rejetées peuvent être des liaisons
d’appui ou bien des liaisons entre deux sections voisines du système donné (voir fig. 7). Dans
la formation du système isostatique de base, on ne doit jamais éliminer certaines liaisons qui
sont nécessaires pour assurer l’invariabilité géométrique du système (voir fig. 8).

Fig. 7.

Fig. 8.

1.3. Etablissement du système d’équations canoniques

Dans le système hyperstatique donné, toutes les liaisons, de même que celles rejetées ne
permettent pas de déplacements ; raison pour laquelle, les valeurs des réactions des liaisons
rejetées doivent être telles que les déplacements dans leurs sens soient nuls. Les équations
supplémentaires de déplacements du système sont ainsi établies sur cette base.

Considérons les notations suivantes (rappelons que pour les déplacements généralisés, le
premier indice montre toujours le point et le sens du déplacement, alors que le deuxième
indice indique le facteur de force qui est cause de ce déplacement) :
Xk - les inconnues superflues, k = 1, 2, ..., n, où n est le degré d’hyperstaticité ;
ik - le déplacement dans le sens de la liaison superflue i (c’est-à-dire de l’inconnue
superflue Xi) provoqué par la réaction de la liaison k (c’est-à-dire par l’inconnue
superflue Xk) ;
iP - le déplacement dans le sens de la liaison i (de Xi) provoqué par la charge donnée ;

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ik - le déplacement spécifique dans le sens de la force Xi provoqué par X k = 1.

Le déplacement total i dans le sens de la liaison i (donc de Xi) sous l’action de toutes les
forces (c’est-à-dire de la charge donnée et des forces inconnues superflues), sur la base du
principe de superposition des effets a pour expression :
i = i1 + i2 + ... + ii + ... + in + iP. (3)

La liaison i ne permettant pas de déplacement dans son sens, donc, le déplacement i est nul :
i = i1 + i2 + ... + ii + ... + in + iP = 0 (4)

Sachant que : ik = Xkik , (5)


on obtient :
i = Xii1 + X2i2 + ... + Xiii + ... + Xnin + iP = 0 (6)

En appliquant la même condition pour toutes les liaisons superflues i (i = 1, 2, …, n), on


obtient un système de n équations linéaires avec n inconnues X1, X2, ..., Xn (n étant le degré
d’hyperstaticité du système) appelé système d’équations canoniques de la méthode des
forces. Ce sont les équations supplémentaires de déformations permettant de déterminer les
inconnues qui sont ici les forces X1, X2, ... Xn. Ces équations se présentent comme suit :

X111 + X212 + ... + Xi1i + ... + Xn1n + 1P = 0


X221 + X222 + ... + Xi2i + ... + Xn2n + 2P = 0
... (7)
Xii1 + X2i2 + ... + Xiii + ... + Xnin + iP = 0
...
Xnn1 + X2n2 + ... + Xini + ... + Xnnn + nP = 0

Ce système de n équations avec n inconnues X1, X2, ... , Xn exprime mathématiquement la


condition d’équivalence du système hyperstatique donné et du système isostatique de base. On
peut ainsi dire que le système hyperstatique donné équivaut au système isostatique de base à
conditions que le système d’équations canoniques soit vérifié ; cela peut être écrit sous la
forme suivante :
SHD = SIB + SEC (8)
où,
SHD - le système hyperstatique donné; SIB - le système isostatique de base;
SEC - le système d’équations canoniques.

Dans le système d’équations canoniques, les déplacements ii sont les coefficients principaux,
les déplacements ik (i  k) sont les coefficients accessoires et les déplacements iP sont les
termes libres. On a toujours :
 ii > 0 (toujours positifs) ;
 ik > <= 0 (peuvent avoir toutes les valeurs possibles) ;
 ik = ki (théorème de réciprocité des déplacements spécifiques) ;
 iP > <= 0 (peuvent avoir toutes les valeurs possibles).

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2. Détermination des coefficients de l’équation canonique


Les coefficients de l’équation canonique de la méthode des forces sont les déplacements ik et
iP ; ils sont, généralement, déterminés par la méthode de Mohr (méthode analytique ou
grapho-analytique de calcul de l’intégrale de Mohr). Dans le calcul, on ne tient compte, en
général, que des moments de flexion (l’influence des efforts tranchants et des efforts normaux
étant négligée). On obtient ainsi :
MiMk
ik =   EI
dx ; i, k = 1, 2, ..., n; (9)

M M
iP =   i P dx ; i = 1, 2, ..., n. (10)
EI
où,
M i est le moment sous l’action de la charge unitaire X i = 1 ; M k est le moment sous
l’action de la charge unitaire X k = 1 ; MP est le moment sous l’action de la charge
donnée ; EI est la rigidité en flexion du tronçon considéré ; l’intégrale est calculée à
l’intérieur de chaque tronçon et la sommation s’effectue sur l’ensemble des tronçons du
système.

Ainsi, pour déterminer les coefficients ik, il faut construire séparément les diagrammes
unitaires Mi des moments fléchissant dans le système isostatique de base pour chaque X k =
1, k = 1, 2, ..., n. Après quoi, on construit séparément le diagramme des moments Mp dus aux
charges extérieures appliquées au système isostatique de base. Les déplacements sont ainsi
obtenus par multiplication des diagrammes des moments fléchissant conformément aux
expressions (9) et (10).

3. Détermination des efforts internes


3.1. Construction des diagrammes des sollicitations

Après détermination des déplacements, c’est-à-dire des coefficients ik et des termes libres
iP, on résout le système d’équations canoniques pour trouver les valeurs des inconnues
superflues X1, X2, ..., Xn. Pour chaque Xi va correspondre un nouveau diagramme corrigé des
moments fléchissant Mi :
Mi = Xi Mi (11)

On trace ensuite le diagramme définitif des moments fléchissant M par voie d’addition :
M = M1 + M2 + ... + Mn + MP (12)
ou encore
n n
M = X1 M 1 + X2 M 2 + ... + Xn M n + MP =  Mi X i + MP =  Mi + MP. (13)
i 1 i 1
N.B. On peut aussi déterminer les moments fléchissant M par la méthode des sections en
appliquant au système isostatique de base, en plus des charges données, les inconnues
superflues Xi avec leurs valeurs numériques trouvées par résolution du système d’équations
canoniques.

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De la même façon, on trace les diagrammes unitaires T i et N i pour les efforts tranchants et
normaux sous l’action de X i = 1. Puis, on trace séparément les épures des efforts tranchants
et normaux TP et NP correspondant à la charge extérieure donnée et on passe à la
multiplication des diagrammes. On détermine ensuite les coefficients et les termes libres et
après les inconnues superflues. On trace les diagrammes corrigés et ensuite les diagrammes
définitifs des efforts tranchants et normaux :
n
T =  Ti X i + TP = X1 T 1 + X2 T 2 + ... + Xn T n + TP ; (14)
i 1
n
N =  N i X i + NP = X1 N 1 + X2 N 2 + ... + XnNn + NP. (15)
i 1

Cette méthode de détermination des efforts tranchants T et normaux N est très laborieuse. On
peut déterminer les efforts T et N par d’autres méthodes, comme par exemple la méthode des
sections ou bien en se servant directement du diagramme définitif des moments de
flexion.

La méthode des sections consiste à appliquer directement au système isostatique de base les
inconnues superflues calculées Xi et la charge donnée et déterminer les efforts tranchants T et
normaux N par tronçon par la méthode des sections comme pour les systèmes isostatiques.
Ces diagrammes vont correspondre à ceux pour le système hyperstatique donné.

L’utilisation directe du diagramme définitif des moments de flexion M consiste à


considérer tout élément AB pris dans un système hyperstatique comme étant un élément
soumis à deux groupes de forces (voir fig. 9, a) :
 un premier groupe qui est la charge donnée ;
 un second groupe constitué par les forces intérieures développées dans les sections A et
B : MAB ; MBA ; TAB ; TBA ; NAB ; NBA.

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Fig. 9.

Comme le système est en équilibre, l’élément AB sera aussi en équilibre ; dans ce cas, les
efforts TAB , TBA , NAB et NBA sont assimilables à des réactions d’appuis pour une poutre sur
deux appuis (fig. 9, b). A l’abscisse x, le moment sera :
o
- sous l’action du premier groupe de forces (fig. 9, c): M x ;
- sous l’action du second groupe de forces : MAB + VAx, avec VA = (MBA - MAB)/L,
valeur déterminée en prenant la somme des moments des forces par rapport au
point B (voir fig. 9, d).

Le moment fléchissant total sera :


o o MBA  M AB
M = M x + MAB + VAx = M x + MAB + x. (16)
L

En utilisant la relation différentielle entre le moment M et l’effort tranchant T, on obtient :


dM dM xo M  M AB M  M AB
T = = + BA = Txo + BA = Txo + TM (17)
dx dx L L

avec, Txo - l’effort tranchant dans la section d’abscisse x de la poutre simple sous l’action de la
charge donnée ; TM - l’effort tranchant dû aux moments sur appuis MBA et MAB.

De façon générale, on a :
 MBA  M AB
T = Txo + . (18)
L
Les règles de signe sont les suivantes :
- le diagramme des moments de flexion M est toujours porté sur le côté des fibres
tendues ;
- l’effort tranchant TM dû au moment de flexion est positif (c’est-à-dire prendre les
signes d’en haut : « + ») si pour faire coïncider l’axe de l’élément AB avec la
tangente à la courbe de M, il faut tourner cet axe dans le sens des aiguilles d’une
montre ; l’angle de rotation doit être inférieur à 90° (voir fig. 10).

Fig. 10.

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Pour déterminer les efforts normaux N, il faut découper les nœuds du portique et appliquer
toutes les forces agissantes au droit de ces nœuds, c’est-à-dire :
- les forces extérieures (forces ponctuelles extérieures seulement, les charges
réparties ne sont pas appliquées),
- les efforts tranchants calculés (les valeurs au niveau du nœud) et,
- les efforts normaux inconnus développés dans les barres coupées, convergentes au
nœud considéré.
Les efforts tranchants sont dirigés de manière que, s’ils sont positifs, ils doivent tourner dans
le sens des aiguilles d’une montre par rapport au nœud. Quant aux efforts normaux N, ils sont
supposés au préalable comme des efforts de traction. On écrit alors pour ces nœuds les
équations d’équilibre de la statique: X = 0 ; Y = 0. Ainsi, pour la fig. 11, par exemple, on
obtient successivement :
- pour le cas de la fig. 11, a :
X = - NBA - TBC = 0, d’où NBA = - TBC ;
Y = - NBC + TBA = 0, d’où NBC = TBA ;
- pour le cas de la fig. 11, b :
X = - NBA + TBC - P = 0, d’où NBA = TBC - P;
Y = - NBC - TBA = 0, d’où NBC = - TBA ;

Fig. 11.

3.2. Vérification des diagrammes des sollicitations

Il y a deux types de vérifications des diagrammes des sollicitations : la vérification statique et


la vérification cinématique.

La vérification statique de la justesse des diagrammes des sollicitations M, T et N consiste à


établir les conditions d’équilibre statique du système en entier et de ses parties (nœuds). Pour
cela, on doit avoir : X = 0; Y = 0 ; Mo = 0.

La vérification cinématique consiste à vérifier les déplacements dans les sens des liaisons
superflues (liaisons d’appuis surabondantes) sachant au préalable qu’ils (ces déplacements)
sont nuls. Ces déplacements sont déterminés en multipliant le diagramme définitif des
moments M par chaque diagramme unitaire Mi . Le résultat de chaque multiplication doit
être égal à zéro :
MMi
i =  dx = 0 , i = 1, 2, ..., n; (19)
EI

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de même, on a :
MM
 dx = 0, avec M  =  Mi , i = 1, 2, ..., n (20)
EI

4. Plan de calcul des systèmes hyperstatiques par la méthode des


forces
Le calcul des systèmes hyperstatiques par la méthode des forces se fait dans l’ordre qui suit :
1. Déterminer le degré d’hyperstaticité n (ou degré d’indétermination statique).
2. Choisir le système isostatique de base (SIB) avec les inconnues superflues Xi, i = 1,
2 ... n ; ce système doit être géométriquement invariable et facile à calculer.
3. Etablir le système des équations canoniques (SEC).
4. Tracer le diagramme des moments Mp sous la charge donnée et les diagrammes
unitaires Mi (i = 1, 2, ..., n) pour le système isostatique de base.
5. Déterminer les déplacements ij et iP par la méthode de multiplication des épures.
6. Vérifier les valeurs des déplacements spécifiques ij ; pour cela, il faut faire la
somme des diagrammes unitaires M  =  M i et vérifier la condition suivante :
M M  MM
 dx    i k dx , (21)
EI EI
cela veut dire que le résultat de la multiplication de M  par lui-même doit être
égal au résultat issu en additionnant les valeurs de tous les déplacements
spécifiques :
M M  MM
 =  dx    i k dx = ∑ik ; (22)
EI EI
de même, on doit vérifier les termes libres en faisant pour cela la multiplication de
MP par M  ; ce résultat doit être égal au résultat issu en faisant la somme des termes
libres :
M PM M M
P =  dx    P i dx    iP (23)
EI EI
7. Résoudre le système d’équations canoniques pour déterminer les valeurs des
inconnues superflues Xi ;
8. Tracer le diagramme définitif des moments de flexion M: M =  Mi Xi + MP ;
9. Vérifier le diagramme des moments fléchissant M ;
10. Tracer les diagrammes des efforts tranchants T et normaux N et les vérifier.

5. Méthodes de simplification du calcul des systèmes


hyperstatiques symétriques
Un système symétrique est un système ayant une symétrie axiale des éléments constitutifs,
une symétrie des liaisons et une symétrie des rigidités. Grâce à cette symétrie, le calcul peut
être considérablement simplifié. Parmi les méthodes de simplification du calcul, on peut
citer :

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 la méthode de séparation des équations du système en équations indépendantes ;


 la méthode de regroupement des inconnues.

5.1. Méthode de séparation des équations du système en équations


indépendantes

Soit le système symétrique donné sur la fig. 12, a avec son système isostatique de base
représenté sur la fig. 12, b. Calculons les coefficients accessoires (voir fig. 12, c, d, e) :

1 1 1 1
12 = 21 = hh(0,5L)  hh(0,5L) = 0
EI 2 EI 2
de même, on a : 23 = 32 = 0.

Ainsi, la multiplication d’une épure symétrique par une épure inversement symétrique est
égale à zéro (12 = 21 = 23 = 32 = 0). Dans ce cas, à la place du système d’équations de
départ :
11X1 + 12X2 + 13X3 + 1P = 0
21X1 + 22X2 + 23X3 + 2P = 0
31X1 + 32X2 + 33X3 + 3P = 0,

on obtient le système d’équations suivant :

11X1 + 13X3 + 1P = 0 (a)


22X2 + 2P = 0 (b)
31X1 + 33X3 + 3P = 0 (c)

On constate que l’équation (b) est indépendante des équations (a) et (c). Le nouveau système
d’équations ainsi obtenu est beaucoup plus facile à résoudre.

Fig. 12.

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5.2. Méthode de regroupement des inconnues

Fig. 13.

Soit le système symétrique représenté sur la fig. 13, a avec son système isostatique de base
représenté sur la fig. 13, b. Les inconnues superflues sont X1, X2, X3 et X4 ; elles sont en
général différentes. Les déplacements simples de départ correspondent aux forces Xk, avec k =
1, 2, 3, 4. Introduisons maintenant de nouvelles inconnues Y1, Y2, Y3 et Y4 (voir fig. 13, c)
telles que :
X1 = Y1 + Y2 ; X2 = Y3 + Y4 ; X3 = Y1 - Y2 ; X4 = Y3 - Y4

Le groupe Y1 et Y3 est symétrique, alors que le groupe Y2 et Y4 est inversement symétrique.


Les déplacements spécifiques ik correspondant aux inconnues Yk seront également la somme
et la différence des déplacements simples de départ correspondant aux inconnues Xk. Comme
les déplacements sont nuls, donc les déplacements correspondants à Xk sont aussi nuls. Ainsi,
le système d’équations canoniques peut être écrit sous la forme :

11Y1 + 12Y2 + 13Y3 + 14Y4 + 1P = 0


21Y1 + 22Y2 + 23Y3 + 24Y4 + 2P = 0
31Y1 + 32Y2 + 33Y3 + 34Y4 + 3P = 0
41Y1 + 42Y2 + 43Y3 + 44Y4 + 4P = 0

Comme 12 = 14 = 32 = 34 = 0, le système d’équations devient :

11Y1 + 13Y3 + 1P = 0 (a)


22Y2 + 24Y4 + 2P = 0 (b)
31Y1 + 33Y3 + 3P = 0 (c)
42Y2 + 44Y4 + 4P = 0 (d)

On constate que les équations (a) et (c) dépendent de Y1 et Y2 seulement, alors que les
équations (b) et (d) dépendent de Y2 et Y4 seulement. Ce nouveau système d’équations est
beaucoup plus facile à résoudre.

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6. Détermination des déplacements


Pour déterminer les déplacements dans un système hyperstatique donné, on procède comme
suit :
1. On transforme le système hyperstatique en système isostatique en éliminant pour
cela les liaisons surabondantes ;
2. Dans le sens du déplacement cherché, on applique au système isostatique de base
la force unitaire correspondante et on construit le diagramme unitaire M ko pour le
système isostatique ;
3. On détermine le déplacement en multipliant le diagramme définitif des moments M
par le diagramme unitaire M ko :
MMko
 =  dx . (24)
EI
Aussi, on a :
MMko M M
 =  dx =  P k dx (25)
EI EI
Dans ces expressions, on a :
M - l’épure définitive (ou expression) des moments du système hyperstatique ;
MP - l’épure des moments pour le système isostatique de base ;
M ko - l’épure unitaire de P = 1 appliqué au système isostatique de base ;
M k - l’épure unitaire de P = 1 appliqué au système hyperstatique.

Ainsi, pour déterminer le déplacement en un point K dans un système hyperstatique sous


l’action d’une charge donnée, on peut procéder de deux manières :

 Première manière: Il faut appliquer la force unitaire P K = 1 à un système


isostatique de base quelconque et calculer le déplacement :
MMko
KP =  dx . (26)
EI
 Deuxième manière: Il faut appliquer la force unitaire P K = 1 au système
hyperstatique donné, puis, appliquer la charge à un système isostatique de base
quelconque et calculer le déplacement
M M
KP =  P K dx . (27)
EI
En définitive, on a :
MMko M M
KP =  dx =  P K dx . (28)
EI EI

7. Construction des lignes d’influence


7.1. Notions sur les coefficients d’influence

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Soit le système d’équations canoniques pour un système hyperstatique avec un degré


d’hyperstaticité égal à n :
X111 + X212 + ... + Xi1i + ... + Xn1n + 1P = 0
X221 + X222 + ... + Xi2i + ... + Xn2n + 2P = 0
... (29)
Xii1 + X2i2 + ... + Xiii + ... + Xnin + iP = 0
...
Xnn1 + X2n2 + ... + Xini + ... + Xnnn + nP = 0

La résolution de ce système d’équations peut être représentée sous la forme suivante:

X1 = 111P + 122P + ... + 1nnP ;


X2 = 211P + 222P + ... + 2nnP ;
... (30)
Xi = i11P + i22P + ... + innP ;
...
Xn = n11P + n22P + ... + nnnP .

Les coefficients ik sont appelés coefficients (ou termes) d’influence du terme libre ik = 1
sur la valeur de l’inconnue Xi. Sous forme matricielle, on a :
X = B.DP
avec,
11 12 . . . 1i . . . 1n
. . .
B = ik = i1 i2 . . . ii . . . in (31)
. . .
n1 n2 . . . ni . . . nn

X1
...
X = Xk = Xi (32)
...
Xn

1P
...
et DP = kP = iP (33)
...
nP
où,
B est la matrice des coefficients d’influence ; X est la matrice-colonne des inconnues
superflues ; DP est la matrice-colonne des termes libres.
On a :
Dimension de la réaction de la liaison i
Dimension de  ik =

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Dimension du déplacement de la liaison k

N.B. On a toujours ik = ki = propriété de réciprocité des coefficients d’influence.

La matrice B des coefficients d’influence est la matrice inverse des coefficients des équations
canoniques multipliée par moins un (-1) :
B = - D-1 (34)
où,
D-1 est la matrice inverse des coefficients des équations canoniques D :

11 12 . . . 1i . . . 1n


. . .
D = i1 i2 . . . ii . . . in (35)
. . .
n1 n2 . . . ni . . . nn

7.2. Méthode statique de construction des lignes d’influence

On construit d’abord les lignes d’influence des inconnues superflues Xk ; ces lignes
d’influence sont appelées lignes d’influence de base :

Lidi X1 = 111P + 122P + ... + 1nnP ;


Lidi X2 = 211P + 222P + ... + 2nnP ;
... (36)
Lidi Xi = i11P + i22P + ... + innP ;
...
Lidi Xn = n11P + n22P + ... + nnnP .
où,
iP sont les termes libres pour la charge unitaire mobile P = 1.

Les termes libres iP sont les fonctions de la position de la charge P = 1, c’est-à-dire que
c’est l’expression mathématique des lignes d’influence des déplacements iP ou encore
l’expression mathématique du déplacement de la ligne Pi dans le sens de la charge unitaire
mobile sous l’action de X i = 1 pour le système isostatique de base.

Sous forme matricielle, on a :

11 12 . . . 1i . . . 1n 1P


. . . ...
Lidi X = B. DP = i1 i2 . . . ii . . . in iP (37)
. . . ...
n1 n2 . . . ni . . . nn nP

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Calcul des portiques hyperstatiques par la méthode des forces

Cette expression représente les équations des lignes d’influence des inconnues superflues.
Sachant que pour une sollicitation S quelconque (S = M, T, N), on a :

S = S 1X1 + S 2X2 + ... + S nXn + SP (38)


avec,
S i - les sollicitations dans le système isostatique de base pour X i = 1 ;
SP - les sollicitations dans le système isostatique de base sous la charge donnée ;
Xi - les inconnues superflues.

On obtient donc:
Lidi S = S 1.Lidi X1 + S 2.Lidi X2 + ... + S n.Lidi Xn + Lidi SP

Ainsi, la ligne d’influence de la sollicitation S est la somme des lignes d’influence de Xi


multipliées par les coefficients S i et de la ligne d’influence de SP dans le système isostatique
de base.

N.B. Notons ici que S sont des grandeurs constantes, alors que Xi et SP sont des grandeurs
variables, car la charge P = 1 est mobile.

Exercices d’application
Exemple 1. : Tracer les épures des sollicitations pour le portique hyperstatique représenté sur
la fig. 14, a.

Solution : Déterminons le degré d’hyperstaticité du portique :


n = 3c – a, avec c = 1 et a = 1 ; donc : n = 3.1 – 1 = 2

Les inconnues superflues sont notées X1 et X2, voir fig. 14, b (système isostatique de base
(SIB) ; les équations canoniques se présenteront comme suit :
δ11X1 + δ12X2 + Δ1p = 0,
δ21X1 + δ22X2 + Δ2p = 0

Donnons les valeurs unitaires aux inconnues superflues X1 et X2 ; les épures unitaires M 1 et
M 2 sont représentées sur les fig. 14, c et d, l’épure des moments dus à la charge extérieur Mp
est donnée sur la fig. 14, e. Déterminons tout d’abord les valeurs des aires pour les figures des
moments unitaires :
1
Epure de M 1 : 1,1 = .4.4 = 8 ; 1, 2 = 4.3 = 12 = 2,1 .
2
1 9
Epure de M 2 : 2, 2 = .3.3 = ; 2,1 = 1, 2 .
2 2
1 160
Epure de Mp : Ωp,1 = .40.4 = ; Ωp,2 = 40.3 = 120.
2 3
Déterminons maintenant les déplacements spécifiques :
1 2 1 352 1 9 2 9 1 3 18
δ11 = .8. .4  .12.4  ; δ22 = . . .3  ; δ12 = δ21 = .4.3.  .
2 EI 3 EI 6 EI EI 2 3 EI EI 2 EI

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Calcul des portiques hyperstatiques par la méthode des forces

Calculons la somme des déplacements spécifiques :

Fig. 14.

352 18 18 9 311
∑δik = δ11 + δ12 + δ21 + δ22 =    
6 EI EI EI EI 3EI
Construisons la somme des épures unitaires M∑ (voir fig. 14, f) et multiplions cette épure par
elle-même :
1  1  1 1 2  311
. 7  3 .3  4  
1 1 2
δ∑ = . .4.4. .4  .4. 4  3  
2 EI 2 3 EI  2  EI 2 3  3EI
On constate donc que : δ∑ =   ik , donc les déplacements spécifiques sont bien déterminés.
Déterminons les coefficients libres :

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Calcul des portiques hyperstatiques par la méthode des forces

1 160 3 1 560 1 160 1 1 180


Δ1p =  . . .4  .120.4   ; Δ2p =  . .0  .120. .3   .
2 EI 3 4 EI EJ 2 EI 3 EI 2 EI
Calculons la somme des termes libres :
560 180 740
∑Δip = Δ1p + Δ2p =   
EI EI EI
Multiplions maintenant l’épure Mp par M∑ :
1 160 3 1 740
Δ∑p =  . . .4  .40.3(4  1,5)  
2 EI 3 4 EI EI
On constate que : Δ∑p = ∑Δip , donc les termes libres sont bien déterminés.
Comme les déplacements spécifiques et les termes libres sont tous bien déterminés, plaçons
leurs valeurs dans le système d’équations canoniques et passons à sa résolution (au préalable,
on a simplifié par la grandeur EI) :
352
X1 + 18X2 - 560 = 0,
6
18X1 + 9X2 - 180 = 0

d’où : X1 = 8,82 kN ; X2 = 2,35 kN.


Diagrammes des moments de flexion M:
Les diagrammes corrigés M1 et M2 sont représentés sur les fig. 14, g et h (M1 = X1 M 1 ; M2 =
X2 M 2 ). Le diagramme définitif des moments de flexion M est tracé comme la somme
algébrique des épures corrigées M1 et M2 et de Mp (voir fig. 14, i) : M = M1 + M2 + Mp.
dM AC
Sur le tronçon AC, on a : MAC = X1x – 0,5qx2 = 8,82x – 2,5x2 ; donc = 8,82 – 5x = 0
dx
d’où x = 1,764 m. A cette abscisse le moment est maximal et a pour valeur :
MAC(x = 1,764) = 8,82.1,764 – 2,5.(1,764)2 = 7,78 kN.

Vérification de l’épure de M :
MM i
Vérification cinématique : Δi =
EI 
dx = 0 ?

MM 1
Δ1 =  dx =
EI
1 1 2 1 160 3 1 1 1 1 0,2
. .35,28.4. .4  . . .4  .35,28.3.4 + . .7,05.3.4  .40.3  ≈ 0.
2 EI 2 3 2 EI 3 4 EI EI 2 EI EJ

MM 2 1  1 1 2 1  0,09
Δ2 = EI
dx =
EI 
 35,28.3. .3  .7,05.3. .3  40.3. .3   
2 2 3 2  EJ
≈ 0.

De même, on a :
MM  1 1 2 1 3 1  1 
Δ∑ =  dx = . .35,28.4. .4  . .4  .35,28 4  .3  +
EI 2 EI 2 3 2 EI 4 EI  2 
1 1  2  1  1  0,3
. .7,05.3 4  .3   .40.3 4  .3    ≈ 0.
EI 2  3  EI  2  EJ
Vérification statique : Equilibre du nœud C :
C
MCA = 4,72 kN.m
∑MC = -4,72 + 4,72 = 0
MCB = 4,72 kN.m
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Calcul des portiques hyperstatiques par la méthode des forces

Diagrammes de l’effort tranchant T et de l’effort normal N :


Efforts tranchants : Tronçon AC : TAC = X1 – qx ; tronçon CB : TCB = X2.
Efforts normaux : pour cela découpons les nœuds A et C (voir ci-après):

Nœud A Nœud C

∑X = X2 – NAC = 0, ∑X = – NAC - TCB= 0, d’où NCA = - TCB = - 2,35 kN.


d’où NAC = X2 = 2,35 kN. ∑Y = -NCB – TCA = 0, d’où NCB = - TCA = - 11,18 kN.

Les épures des efforts tranchants T et normaux N sont représentées sur les fig. 14, j et k. Sur
ces épures, on peut lire :
VA = 8,82 kN ; HA = 2,35 kN.m ; VB = 11,18 kN ; HB = 2,35 kN ; MB = 2,33 kN.m.
Les sens des efforts réactifs sont donnés sur la fig. 15.
Vérification statique des réactions :
∑X = – HA - HB=2,35 – 2,35 = 0,
∑Y = VA + VB – q.4 = 8,82 + 11,18-5.4 = 20 – 20 = 0,
∑MA = q.4.2-VB.4+HB.3-MA = 5.4.2-11,18.4+2,35.3-
2,33 = 47,05 – 47,05 = 0,
∑MB = MA + q.4.2-VA.4-HA.3 = 2,33+5.4.2-8,82.4-
2,35.3 = 42,33 – 42,33 = 0.
Les épures des sollicitations M, T et N sont donc bien
tracées.
Fig. 15.

Exemple 2. : Tracer les épures des sollicitations pour le système hyperstatique représenté sur
la fig. 16, a.

Solution : Déterminons le degré d’hyperstaticité du portique :


n = 3c – a, avec c = 2 et a = 4 ; donc : n = 3.2 – 4 = 6 – 4 = 2

Les inconnues superflues sont notées X1 et X2, voir fig. 16, b (système isostatique de base
(SIB) ; les équations canoniques se présenteront comme suit :
δ11X1 + δ12X2 + Δ1p = 0,
δ21X1 + δ22X2 + Δ2p = 0

Donnons les valeurs unitaires aux inconnues superflues X1 et X2 ; les épures unitaires M 1 et
M 2 sont représentées sur les fig. 16, c et d, l’épure des moments dus à la charge extérieur Mp
est donnée sur la fig. 16, e. Déterminons tout d’abord les valeurs des aires pour les figures des
moments unitaires :

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Calcul des portiques hyperstatiques par la méthode des forces

1
Epure de M 1 : 1 = .4.4 = 8.
2
Epure de M 2 :
1 9 1 1
2,1 = 3.4 = 12 ; 2, 2 = .3.3 = ; 2,3 = .2.2 = 2 ; 2, 4 = .2.2 = 2.
2 2 2 2

Fig. 16.

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Calcul des portiques hyperstatiques par la méthode des forces

Epure de Mp : Décomposition de l’épure de Mp conformément aux expressions


mathématiques du moment dans les différents tronçons (voir fig. 16, f).
 Ip ,1 =
1
.20.2 =
40
;  IIp,1 =
10.3
9  3.2(2  3) = 5.39 = 195 ;
3 3 6
1
Ωp,2 = .125.3 = 187,5.
2
3 6.4.3  8.2.9  3.27 3 72  144  81 891
zc = = = = 1,904 m ; ℓ-zc = 3-1,904 = 1,096 m.
4 3.4.3  3.2.9  27 4 36  54  27 468
Déterminons maintenant les déplacements spécifiques :
1 1 2 64 1 1 24
δ11 = . .4.4. .4  ;; δ12 = δ21 =  . .4.4.3  ;
EI 2 3 3EI EI 2 EI
1 1 1 2 1 1 2 1 1 2 299
δ22 = .3.4.3  . .3.3. .3  . .2.2. .2  . 2.3. .2  .
EI 2 EI 2 3 2 EI 2 3 2 EI 2 3 6EI
Déterminons les coefficients libres :
1 40 3 1 1,096 1 1 18,74
Δ1p = 0 ; Δ2p = . . .2  .195. .2  .187,5. .2  .
2 EI 3 4 2 EI 3 2 EI 3 EI
Comme on a déterminé les déplacements spécifiques et les termes libres, plaçons leurs valeurs
dans le système d’équations canoniques et passons à sa résolution (au préalable, on a
simplifié par la grandeur EI) :
64
X1 + 24X2 - 0 = 0,
3
293
24X1 + X2 + 18,74 = 0
6
d’où : X1 = 0,92 kN ; X2 = -0,82 kN.
Diagrammes des moments de flexion M:
Les diagrammes corrigés M1 et M2 sont représentés sur les fig. 16, g et h (M1 = X1 M 1 ; M2 =
X2 M 2 ). Le diagramme définitif des moments de flexion M est tracé comme la somme
algébrique des épures corrigées M1 et M2 et de Mp (voir fig. 16, i) : M = M1 + M2 + Mp.
Diagrammes de l’effort tranchant T et de l’effort normal N :
Efforts tranchants : Montant : T = (2,44+6,614)/4 = 2,145 kN.
Travée gauche : T = (-18,36+2,46)/5 = -3,18 kN ;
Console travée droite : T = -qx +(-18,36+2,46)/5 10x-3,18 : si x = 0, on a : T = -3,18 kN ; si
x = 2 m, on a : T = 10.2-3,18 = 16,82 kN.X2.
Travée droite : T = (10/2).3 21,12-10x +(0+18,36)/3 = 21,12-10x :
si x = 0, on a : T = 21,12 kN ; si x = 3 m, on a : T = 21,12-10.3 = 8,88 kN.
Efforts normaux : (voir fig. 16, l).
∑Y = - P – NBA + 3,18 = 0 ; d’où NBA = 46,82 kN ;
∑X = - NBE –- 2,145 = 0, d’où NBE = 2,145 kN.
Les épures des efforts tranchants T et normaux N sont représentées sur les fig. 16, j et k.

Exemple 3. : Tracer les épures des sollicitations pour le système hyperstatique représenté sur
la fig. 17.

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Calcul des portiques hyperstatiques par la méthode des forces

Solution : Déterminons le degré d’hyperstaticité du portique :


n = 3c – a, avec c = 1 et a = 0 ; donc : n = 3.1 – 0 = 3 – 0 = 3

Les inconnues
superflues sont
notées X1, X2 et
X3, voir fig. 18
(système
isostatique de
base (SIB) ; les
équations
canoniques se
présenteront
comme suit :
Fig. 17.

δ11X1 + δ12X2 + δ13X3 + Δ1p = 0,


δ21X1 + δ22X2 + δ23X3 + Δ2p = 0
δ31X1 + δ32X2 + δ33X3 + Δ3p = 0
Donnons les valeurs
unitaires aux
inconnues superflues
X1, X2 et X3 ; les
épures unitaires M 1 ,
M 2 et M 3 sont
représentées sur les
fig. 19, a, b et c, les
épures des moments
dus à la charge
extérieur Mp sont
données sur les fig.
19, d, e et f (l’épure Fig. 18.
Mp a été ainsi
décomposée en
figures simples correspondant à chaque force extérieure agissante : Mp = MP1 + Mq1 + Mq2.
Déterminons tout d’abord les valeurs des aires pour les figures des moments unitaires et de la
charge extérieure :
1
Epure de M 1 : 1,1 = .6.6 = 18 ; 1, 2 =6.3 = 18.
2
1 1
Epure de M 2 : 2,1 = .3.3 = 4,5 ; 2, 2 =3.6 = 18 ; 2,3 = .3.3 = 4,5.
2 2
Epure de M 3 : 3,1 =1.3 = 3 ; 3, 2 =1.6 = 6 ; 3,3 =1.3 = 3.

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Calcul des portiques hyperstatiques par la méthode des forces

1
Epure de Mp : épure due à la force P1 :  P1,1 = .400.2 = 400 ;  P1, 2 = 400.6 = 2400 ;
2
1
 P1,3 = .(1600-400).6 = 3600 ;  P1, 4 = 3.1600 = 4800 ;
2
1
épure due à la force q1 :  q1,1 = .900.6 = 1800 ;  q1, 2 = 3.1600 = 4800 ;
3
1
épure due à la force q2 :  q 2 = .45.3 = 33,75
4

Fig. 19.

Déterminons maintenant les déplacements spécifiques :


1 2 1 132 1 1 1 45
δ11 = .18. .6  18.6  ; δ12 = δ21 =  .18. .3  .18.3   ;
3EI 3 EI EI EI 2 3EI EI
1 1 24 1 1 1 15
δ13 = δ31 =  .18.1  .18.1   ; δ23 = δ32 = .4,5.1  .18.1  4,5.1  ;
EI 3EI EI EI 3EI EI EI
1 2 1 1 2 36 1 1 1 8
δ22 = .4,5. .3  .18.3  .4,5. .3  ; δ33 = .3.1  .6.1  .3.1  .
EI 3 3EI EI 3 EI EI 3EI EI EI

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Calcul des portiques hyperstatiques par la méthode des forces

Déterminons les coefficients libres :


1 1 1 2 1 1 3 1
Δ1p =  .4800.6  .(2400. .6  3600. .6)  .2700.6  .1800. .6 - .33,75.6
EI 3EI 2 3 EI 3EI 4 EI
55102,5 1 1 1 1 1 1
= ; Δ2p = .4800. .3  .(2400.3  3600.3)  .2700. .3  .1800.3 +
EI EI 2 3EI EI 2 3EI
1 1 19070,25
.33,75. .3 = ;
EI 5 EI
1 1 1 1 11333,75
Δ3p = .4800.1  .(2400.1  3600.1)  .2700.1  .1800.1 = .
EI 3EI EI 3EI EI
Comme on a déterminé les déplacements spécifiques et les termes libres, plaçons leurs valeurs
dans le système d’équations canoniques et passons à sa résolution (au préalable, on a
simplifié par la grandeur EI) :
132X1 - 45X2 – 24X3 – 55102,5 = 0
-45X1 + 36X2 + 15X3 + 19070,25 = 0
-24X1 + 15X2 + 8X3 + 11333,75 = 0

d’où : X1 = 351,70 kN ; X2 = 276,90 kN; X3 = 880,80 kN.


Diagrammes des moments de flexion M:
Rappelons qu’on peut
appliquer les valeurs
trouvées des
inconnues X1, X2 et X3
au système (portique)
et déterminer les
moments dans les
différents tronçons
par la méthode des
sections (voir fig. 20).
Aussi, on peut tracer
les diagrammes
corrigés des moments
M1, M2 et M3 (on a : Fig. 20.
M1 = X1 M 1 ; M2 =
X2 M 2 et M3 = X3 M 3 ), puis faire la somme de ces épures corrigées avec les épures dues à la
charge extérieure Mp ( Mp = MP1 + Mq1 + Mq2) pour obtenir le diagramme définitif des
moments de flexion dans le portique : M = M1 + M2 + M3 + Mp . Ainsi, les diagrammes
corrigés sont représentés sur les fig. 21, a, b et c ; on obtient donc :
 Sur le tronçon EC : ME = 0 ; MC = 400 kN.m.
 Sur le tronçon DC : MD = 880,8 kN.m ; MC = 880,8 + 830,7 = 1711,5 kN.m.
 Sur le tronçon BC : MC = 880,8 + 830,7 + 400 = 2111,5 kN.m ;
MB = 880,8 + 830,7 - 2110,2+ 900 + 1600 = 2101,3 kN.m ;
A l’abscisse x, on a : Mx = 880,8 + 830,7 – 351,7x + 200(2+x)+25x2 =
2111,5 – 151,7x + 25x2;
dM x 151,7
= -151,7 + 50x = 0, donc x = = 3,034 m ;
dx 50
Mx =3,034 = 2111,5 – 351,7.3,034 + 25(3,034)2 = 1881,37 kN.m.

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Calcul des portiques hyperstatiques par la méthode des forces

 Sur le tronçon BA : MB = 880,8 + 830,7 – 2110,2 + 900 + 1600 = 2101,3 kN.m ;


MA = 880,8 – 2110,2 + 45 + 900 + 1600 = 1315,6 kN.m ;
5
A l’abscisse x, on a : Mx = 880,8 + 276,9 (3 – x) – 2110,2 + x 3 + 900 + 1600 =
3
5
2101,3 – 276,9x + x 3 ;
3
dM x 5
= - 276,9 + . 3 x2 = - 276,9 + 5x2 = 0, donc x = ± 7,44 m ; cela veut dire
dx 3
que l’extremum du moment ne va pas se réaliser sur le montant (x = 3 m).

Le diagramme définitif des moments de flexion M est tracé sur la fig. 21, d.

Fig. 21.

Diagrammes de l’effort tranchant T et de l’effort normal N :


Efforts tranchants (voir fig. 20) :
 Sur le tronçon EC : TEC = P1 = 200 kN.m.

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Calcul des portiques hyperstatiques par la méthode des forces

 Sur le tronçon DC : TDC = X2 = 276,9 kN ;


 Sur le tronçon BC : TBC = P – X1 + qx = 200 – 351,7 + 50x = -151,7 + 50x ;
Si TBC = 0, alors x = 151,7/50 = 3,034 m ;
Ainsi, on a : TC = - 151,7 + 50.0 = - 151,7 kN ;
TB = - 151,7 + 50.6 = -151,7 + 300 = 148,3 kN.
 Sur le tronçon BA : TBA = - X2 +5x2 = - 276,9 + 5 x2 ;
On a : TB = - 276,9 kN ; TA = - 276,9 + 5 (3)2 = - 231,9 kN.

Efforts normaux : (voir fig. 22).


Nœud C (fig. 22, a) : ∑X = – NCB – 276,9 = 0 ; d’où NCB = - 276,9 kN ;
∑Y = - NCD – 151,7 – 200 = 0, d’où NCD = - 351,7 kN.
Nœud B (fig. 22, b) : ∑X = NBC + 276,9 = 0 ; d’où NBC = - 276,9 kN ;
∑Y = - NBA – 148,3 = 0, d’où NBA = - 148,3 kN.

Fig. 22.

Les épures des efforts tranchants T et normaux N sont représentées sur les fig. 21, e et f.

Exemple 4. : Tracer les épures des sollicitations pour le système hyperstatique représenté sur
la fig. 23.

Fig. 23. Fig. 24.

Solution : Déterminons le degré d’hyperstaticité du portique :

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Calcul des portiques hyperstatiques par la méthode des forces

n = 3c – a, avec c = 2 et a = 3 ; donc : n = 3.2 – 3 = 6 – 3 = 3


Les inconnues superflues sont notées X1, X2 et X3, voir fig. 24 (système isostatique de base
(SIB) ; les équations canoniques se présenteront comme suit :
δ11X1 + δ12X2 + δ13X3 + Δ1p = 0,
δ21X1 + δ22X2 + δ23X3 + Δ2p = 0
δ31X1 + δ32X2 + δ33X3 + Δ3p = 0
Donnons les valeurs unitaires aux inconnues superflues X1, X2 et X3 et traçons les épures des
moments sous l’action des forces unitaires ; aussi, traçons l’épure des moments sous l’action
de la force extérieure donnée pour le système isostatique de base.
Epure de M 1 : ∑MB = - V A .10 + 1.5 – 1.5 = 0  V A = 0 et VB = 0 ;
aux différents nœuds, on a : M = 1.5 = 5 kN.m.
Epure de M 2 : aux nœuds C et I, on obtient : M = 1.3 = 3 kN.m.
Epure de M 3 : aux différents nœuds, on obtient : M = 1 kN.m.
Epure de Mp : Déterminons les réactions des appuis A et B :
Avec la symétrie du système, on a (remarquons que le système est symétrique et qu’on
peut donc utiliser les méthodes simplifiées):
VA = VB = (1/2).∑P = (1/2).(q.10 + 2.P1 + 2.P2) = (1/2).(40.10 + 2.120 + 2.60) = 380
kN.
Vérification : ∑MB= -VA.10 + + P2 .12 – P2.2 + P1 .7 + P1.3 +q.10.5 = 0,
d’où VA = (1/10)(60.10 + 120.10 + 40.10.5) 60 + 120 + 200 = 380 kN.
Pour l’épure due à la force q, aux points E et F, on a :
M = -qa2/2 = -40(5)2/2 = -500 kN .m.

Fig. 25.

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Calcul des portiques hyperstatiques par la méthode des forces

Pour l’épure due à la force P2, aux points C et I, on a : M = - P2.2 = -60.2 = -120 kN.m.
Sur la traverse intermédiaire, à partir de l’aile gauche, au nœud C, on a :
M = - 60(2+x) + 40.5(2,5 – x) + 380x ; x étant compté à partir du point C ;
si x = 0 (point C) M = -60.2+40.5.2,5+0=380 kN.m ;
si x=3 (point G) M = -60.5+40.5.(-0,5)+380.3 =740 kN.m.
Par symétrie, on obtient les épures des moments sur le côté droit du portique.
On remarquera qu’au point H, on a : x = 7 m, et M = -60.9+40.5.(-4,5)-120.4+380.7 =
-540 – 900 + 2660 -480 =740 kN.m.
Les épures unitaires M 1 , M 2 et M 3 sont représentées sur les fig. 25, a, b et c, les épures des
moments dus à la charge extérieur Mp sont données sur les fig. 25, d.

Déterminons les déplacements spécifiques :


1 1 2 1 1 1 2 1 1 2
δ11 = . .5.5. .5  .5.3.5  . .5.5. .5  . .5.5. .5
2 EI 2 3 EI 2 EI 2 3 2 EI 2 3
1 1 1 2 215,5
+ .5.3.5  . .5.5. .5 = ;
EI 2 EI 2 3 EI
1 1 2 1 1 1 2 63
δ22 = . .3.3. .3  .3.10.3  . .3.3. .3  ;
EI 2 3 2 EI EI 2 3 EI
1 1 1 1 1 16
δ33 = .1.5.1  .3.1.1  .1.10.1  .1.3.1  .1.5.1  ;
2 EI EI 2 EI EI 2 EI EI
1 1 1 1 1 1 1 1
δ12 = δ21 = .5.3. .3  . .5.5.3  . .5.5.3  .5.3. .3 = 0 ;
EI 2 2 EI 2 2 EI 2 EI 2
δ13 = δ31 =
1 1 1 1 1 1 1 1 1 1
. .5.5.1  .5.3.1  . .5.5.1  . .5.5.1  .5.3.1  . .5.5.1 = 0 ;
2 EI 2 EI 2 EI 2 2 EI 2 EI 2 EI 2
1 1 1 1 1 24
δ23 = δ32 = . 3.3.1  .3.10.1  . .3.3.1  ;
EI 2 2 EI EI 2 EI

Déterminons les valeurs des aires pour les figures des moments dus aux charges unitaires et à
la charge extérieure :
1 2500
1 = 1 ' = .500.5 = ;
3 3
 2 = 2 ' = 500.3 = 1500 ;
1
 3 = 3 ' = .120.2 = 120 ;
2
 4 = 4 ' = 380.3 = 1140 ;
1
 5 = 5 ' = .(740-380).3 = 540 ;
2
6 = 740.4 = 2960.
Les valeurs des ordonnées prises sous les centres Fig. 26.
de gravité de ces aires sur les épures unitaires
sont données dans le tableau ci-après.

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Calcul des portiques hyperstatiques par la méthode des forces

Valeurs de y sous les centres de gravité des Ωi sur les épures de


Aires Ωi
M1 M2 M3
2500
1 = (-3/4).5 = -15/4 0 -1
3
 2 = 1500 -5 (-1/2).3= -1,5 -1
 3 = 120 0 0 0
 4 = 1140 (-3.5/5).5 = - 3,5 -3 -1
5 = 540 (-3/5).5 = - 3 -3 -1
6 = 2960 0 -3 -1
5 ' = 540 +3 -3 -1
4 ' = 1140 +3,5 -3 -1
3 ' = 120 0 0 0
2 ' = 1500 +5 -1,5 -1
2500
1 ' = +15/4 0 -1
3

Déterminons les coefficients libres :


1 2500 15 1 1 1 1
Δ1p =  . .  .1500.( 5)  .120.0  .1140.( 3,5)  .540.( 3)
2 EI 3 4 EI 2 EI 2 EI 2 EI
1 1 1 1 1
+ .2960.0  .540.3  .1140.( 3,5)  .120.0  .1500.( 5)
2 EI 2 EI 2 EI 2 EI EI
1 2500 15
 . . = 0;
2 EI 3 4
1 2500 1 1 1 1
Δ2p= . .0  1500( 1,5)  120.0  1140( 3)  540( 3)
2 EI 3 EI 2 EI 2 EI 2 EI
1 1 1 1
 .2960.( 3) + .540.( 3)  .1140.( 3)  .120.0
2 EI 2 EI 2 EI 2 EI
1 1 2500 13980
+ .1500.( 1,5)  . .0 = ;
EI 2 EI 3 EI
1 2500 1 1 1 1
Δ3p = ( 1)  1500( 1)  120.0  1140( 1)  540( 1)
2 EI 3 EI 2 EI 2 EI 2 EI
1 1 1 1
 .2960.( 1) + .540.( 1)  .1140.( 1)  .120.0
2 EI 2 EI 2 EI 2 EI
1 1 2500 6993,33
+ .1500.( 1)  . .( 1) =  .
EI 2 EI 3 EI
Plaçons les valeurs des déplacements spécifiques et des termes libres dans le système
d’équations canoniques et passons à sa résolution (au préalable, on a simplifié par la grandeur
EI) :
212,5X1 + 0.X2 + 0.X3 + 0 = 0
0.X1 + 63X2 + 24X3 - 13980 = 0
0.X1 + 24X2 + 16X3 – 6993,33 = 0

d’où : X1 = 0 kN ; X2 = 129,3 kN; X3 = 243 kN.

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Calcul des portiques hyperstatiques par la méthode des forces

Fig. 27.

Diagrammes des moments de flexion M:


Les diagrammes corrigés des moments M1, M2 et M3 (on a : M1 = X1 M 1 ; M2 = X2 M 2 et M3 =
X3 M 3 ) sont tracés sur les fig. 27, a, b et c ; le diagramme de Mp est donné sur la fig. 27, d.
Il s’agit de faire la somme des épures corrigées avec les épures dues à la charge extérieure Mp
pour obtenir le diagramme définitif des moments de flexion dans le portique : M = M1 + M2 +
M3 + Mp . On obtient donc :
 Sur la traverse supérieure EF :
o en milieu de travée : M = 0 + 0 + 243 + 0 = 243 kN.m ;
o aux nœuds E et F : ME = MF = 0 + 0 + 243 - 500 = - 257 kN.m.
o Sur les montants supérieurs EC et FI : ME = MF = 0 + 0 + 243 - 500 = - 257 kN.m ;
MC = MI = 0 + 388 + 243 – 500 = 131 kN.m.
 Sur les consoles DC et IJ : MC = MI = 0 +0 + 0 + 120 = 120 kN.m.
 Sur la traverse inférieure CI :
o aux nœuds C et I : MC = MI = 0 + 388 + 243 -380 = 251 kN.m
o en travée, aux points G et H : MG = MH = 0 + 388 + 243 - 740 = - 109 kN.m.
 Sur les montants inférieurs CA et IB : MC = MI = 0 +0 + 0+ 0 = 0 kN.m ; MA = MB = 0
+0 + 0+ 0 = 0 kN.m.
Le diagramme définitif des moments de flexion M est tracé sur la fig. 28, a.

Diagrammes des efforts tranchants T:


Le diagramme des efforts tranchants est déduit de celui des moments de flexion ; on obtient
donc :

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Calcul des portiques hyperstatiques par la méthode des forces

 Sur la traverse supérieure EF :


o en travée : T = To + TM, avec To = ql/2 – qx et TM =(-257+257)/10 = 0 ; donc
T = ql/2 –qx + 0 = ql/2 – qx = 40.(10/2) – 40x = 200 – 40x ; si x = 0  T =
+200 kN ; si = 10 m  T = 200 – 40.10 = -200 kN ;
o T = 200 – 40x = 0  x = 200/40 = 5 m.
 Sur le montant supérieur gauche EC : T = To + TM, avec, To = 0 et TM =(-257-131)/3
= -129 kN ; donc T = 0 – 129 = - 129 kN.
 Sur le montant supérieur droit FI : T = To + TM, avec, To = 0 et TM =(+257+131)/3 =
+129 kN ; donc T = 0 + 129 = + 129 kN.

 Sur la console gauche DC et IJ :


T = - 60 kN.
 Sur la console droite IJ : T = + 60 kN.
 Sur la traverse inférieure CI :
TM = (-251 + 251)/3 = 0 :
o sur le tronçon CG :
T = To + 0 = -120 kN ;
o sur le tronçon GH :
T = To + 0 = 0 ;
o sur le tronçon HI :
T = To + 0 = +120 kN.
 Sur le montant inférieur gauche CA :
T = To + TM = 0 + 0 = 0 ;
 Sur le montant inférieur droit IB :
T = To + TM = 0 + 0 = 0.

Le diagramme des efforts tranchants sont tracés


sur la fig. 28, b.

Diagrammes des efforts normaux N:

Le diagramme des efforts normaux est déduit de


celui des efforts tranchants ; on obtient donc :
 Nœud E (voir fig. 29, a) :
∑X = NEF + 129 = 0  NET = - 129 kN ;
∑Y = - NEC - 200 = 0  NEC = - 200 kN.
 Nœud C (voir fig. 29, b) :
∑X = NCI – NCD - 129 = 0 
NCI = NCD + 129 = 0 + 129 = 129 kN ;
∑Y = - NCA + NCE – 60 - 120 = 0 
NCA = - 180 + NCE = -180 – 200= - 380 kN.
Le diagramme des efforts normaux sont tracés sur
la fig. 28, c.
Fig. 28.

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Calcul des portiques hyperstatiques par la méthode des forces

Fig. 29.

Exemple 5 : Tracer les


lignes d’influence des
efforts internes
développés dans la
section k du portique
représenté sur la fig.
30, a.

Solution : Le système
isostatique de base est
représenté sur la fig.
30, b ; le système
d’équations canoniques
se présente comme
suit :

δ11X1 + δ12X2 + δ1P = 0,


δ21X1 + δ22X2 + δ2P = 0

Déterminons les
coefficients des
équations canoniques Fig. 30.
(les épures unitaires
sont représentées sur
les fig. 30, c et d).

M 1M 1 1 2 1 1 1  288
δ11 =  dx =  .6.6. .6.  . .6.12.6 .2 =
EI 2 3 EI 2 EI 2  EI

M 1M 2  1 1 1  12
δ12 =  dx =   .6.12. .1. .2 = -
EI  2 3 2 EI  EI

M 2M 2  1 1 2  4
δ22 =  dx =  . .1.12. .1.2 =
EI  2 EI 2 3  EI

Pour la charge en 1ère travée (voir fig. 30, e), on a :

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Calcul des portiques hyperstatiques par la méthode des forces

P x(12  x ) x(12  x ) = M .
Mp,max =  m,1
12 12

M 1M p 1 1 x(12  x )
δ1p=  dx   . . .12. y1
EI 2 EI 2 12

6 6 x  12  1 24  x
avec, y1= (12  a )  12   .
12 12  3  2 3

1 x(12  x )( 24  x )
donc, δ1p=  . .
EI 24

M 2M p 1 1 x(12  x ) 1  x  12  1 12  x
δ2p =  EI
dx   . .
2 EI 2 12
.12. y2 avec, y2 = . 
12  3  12 3

1 x(144  x 2 )
donc, δ2p = + .
EI 144

On peut donc écrire :

x(12  x )(24  x ) x(144  x 2 )


EIδ1p = -f1(x) et EIδ2p = f2(x) avec, f1(x) = et f2(x) =
24 144

Les équations canoniques se présentent donc comme suit :


288X1 - 12X2 + EIδ1P = 0,
-12X1 + 4X2 + EIδ2P = 0

Les équations des lignes d’influence de X1 et X2 peuvent être présentées sous la forme :

Lidi X1 = β11EIδ1p + β12 EIδ2p

Lidi X2= β21 EI δ1p+β22 EIδ2p

où, βij sont les coefficients d’influence :

β11 β12 δ11 δ12

B= = - D-1 avec, D =

β21 β22 δ21 δ22

D étant la matrice des coefficients des équations canoniques.

Le déterminant du système d’équations canoniques est égal à :

288 -12

Déterminant = -12 4 = 1008

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Calcul des portiques hyperstatiques par la méthode des forces

Les inconnues sont donc elles que :

4 12 288 .
β11 =  ; 12   21   ;  22  
1008 1008 1008

Ainsi, on obtient pour les équations des lignes d’influence de base :

4 12 12 288
Lidi X1  f1 ( x )  f 2 ( x) ; Lidi X2  f1 ( x )  f 2 ( x)
1008 1008 1008 1008

Comme le système est symétriques, ces mêmes expressions définissent les lignes d’influence
quand la charge se trouve dans la travée de droite, il faut seulement compter l’abscisse x à
partir de l’appui droit (voir fig. 30, e’ ; on a ainsi Mm,2 = Mm,1). En donnant plusieurs valeurs à
x, on construit les lignes d’influence pour les inconnues X1 et X2 (lignes d’influence de base).
Ces épures sont représentées sur les fig. 32, b et c.
Comme pour une sollicitation quelconque S, on a :

Lidi S = Lidi X1 . S1 + Lidi X2 . S2 + Lidi S Po


avec, S1 et S2 - les efforts dans le système isostatique de base sous X i = 1 :
 pour les moments de flexion, on a : S1 = M 1, k = 3 (voir fig. 30, c) et,
S2 = M 2, k =1/2 (voir fig. 30, d).
 pour les efforts tranchants, les grandeurs S1 et S2 sont à déterminer : il s’agit des
valeurs de l’effort tranchant dans la section k sous l’action de X 1 = 1 et X 2 = 1. Ainsi,
on trouve (voir fig. 31) : S1 = T1,k  VA,1  1 2 ; S2 = T2,k  VA,2  1 12 .

Fig. 31.

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Calcul des portiques hyperstatiques par la méthode des forces

x(12  x )(24  x )
f1(x) =
24

x(144  x 2 )
f2(x) =
144

4 12
Lidi X1  f1 ( x )  f 2 ( x)
1008 1008

12 288
Lidi X2  f1 ( x )  f 2 ( x)
1008 1008

1 1 12  x
Lidi VA = Lidi X1 . + Lidi X2 . +
2 12 x

La ligne d’influence de M ko est déterminée


comme pour une travée indépendante.

La ligne d’influence de Tko est déterminée


comme pour une travée indépendante.

Lidi Mk =

1
Lidi X1 .(-3) + Lidi X2 .   + Lidi M ko
2

1
Lidi Tk = Lidi X1 .  
2

1
+ Lidi X2 .   + Lidi Tko
 12 
Fig. 32.

On peut aussi profiter pour tracer la ligne d’influence de la composante verticale VA de l’appui
A (voir fig. 31, c) ; ainsi, on a :

Lidi VA = Lidi X1 . VA,1 + Lidi X2 . VA, 2 + Lidi VA,P

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Calcul des portiques hyperstatiques par la méthode des forces

1 1 12  x
ou encore Lidi VA = Lidi X1 . + Lidi X2 . +
2 12 x

La ligne d’influence de VA est tracée sur la fig. 32, d.

Les lignes d’influence des moments M ko et des efforts tranchants Tko dans la section k du
système isostatique de base sont données sur les fig. 32, e et f (on les construit aisément
comme pour une travée indépendante). Ainsi, pour les sollicitations Mk et Tk, on a :
1
Lidi Mk = Lidi X1 .(-3) + Lidi X2 .   + Lidi M ko
2
1 1
Lidi Tk = Lidi X1 .   + Lidi X2 .   + Lidi Tko
2  12 
Les lignes d’influence de Mk et Tk sont tracées sur les fig. 32, g et h.

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