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1.1. Structures isostatiques (statiquement déterminées) et
hyperstatiques (statiquement indéterminées) :
Si nous considérons un corps (structure) arbitraire soumis à l'action d'un système de forces
dans l'espace x, y, z (Figure 1.1), son équilibre d'ensemble peut être défini par les équations
d'équilibre statique :
7
1.2. Exemple introductif :
Voici deux poutres (Figure 1.2. et 1.3.) qui ne diffèrent que par leurs appuis. Elles sont de
longueur L et soumises à une charge uniformément répartie sur toute la longueur.
Equilibre vertical :
Equilibre horizontal :
Equilibre de rotation
Equilibre vertical :
Equilibre horizontal :
Equilibre de rotation
Ainsi on définit le degré d’hyperstaticité d’un système comme une valeur qui donne
le nombre d’inconnus supplémentaires.
- Les liaisons surabondantes extérieures que l’on retrouve dans les appuis (les
réactions).
8
Figure 1.4. : Cadre simple
- Les liaisons surabondantes intérieures sont celles qui proviennent des contours
fermés (on ouvrant le contour les efforts internes deviennent des inconnues
supplémentaires).
Système isostatique
Equivalent (SI)
Système hyperstatique
à
SH d’ordre d
(d) équations
(Déficit de (d) équations supplémentaires pour
pour pouvoir analyser le calculer toutes les
système hyperstatique inconnues
SH)
- soit en s’intéressant aux efforts (dans les liaisons surabondantes) (méthode des
forces, chapitre 4),
- soit en s’intéressant aux déplacements (méthode des déplacements, chapitre 6).
10
1.5.2. Méthode des contours fermés :
Le degré d’hyperstaticité est donné par la formule suivante :
Applications :
11
1.5.3. Cas des poutres en treillis :
La formule ci-dessous permet de déterminer le degré d’hyperstaticité dans le cas des
systèmes en treillis :
: Le nombre de nœuds
Exemples :
12
Figure 1.9. : Système en treillis
13
Chapitre 2 - THEORIE DU POTENTIEL INTERNE
Méthodes énergétiques
Sommaire :
A - Hypothèses
B - Théorème de Clapeyron
C - Théorème de réciprocité de Maxwell-Betti
D - Théoreme de Castigliano
E - Théorème de Ménabréa
But de ce chapitre :
Lorsque des forces sont appliquées à une structure elles effectuent un travail pour :
- déformer la structure,
- produire de l'énergie cinétique,
- vaincre les résistances de frottement (dissipation en chaleur).
Nous nous placerons dans des conditions telles que l'énergie cinétique et celle dissipée en chaleur
soient nulles. Il faut pour cela supposer :
1°- que les forces sont appliquées "statiquement", c'est-à-dire sans produire d'accélération,
2°- que les frottements aux liaisons sont négligeables,
3°- que les frottements internes sont aussi négigeables, c'est-à-dire que le système est parfaitement
élastique.
Soit une structure constituée d'un ensemble de poutres. Pour amener cette structure, par application
d'un système de forces extérieures, d'un état initial naturel à un état final caractérisé par un tenseur
contrainte et un tenseur déformation il faut dépenser un travail W.
Si le passage de l'état initial à l'état final se fait de façon réversible, le travail ne dépend que de
l'état final (principe de thermodynamique). Ce travail est par définition le potentiel interne de la structure.
C'est l'énergie potentielle emmagasinée par la structure pendant la déformation.
Force
F B
dF
F1
O x A
dx déplacement
l
Calculons le travail pour un accroissement dF à partir d'une valeur intermédiaire F1 : le déplacement est dx
et le travail dW = F1dx, il se mesure par l'aire hachurée.
B. Théorème de CLAPEYRON
F
RA A
v
A'i
Soit une poutre en équilibre sous l'action d'un système de forces concentrées : F1, F2, ... Fi,... Fn.
Fi se déplace de Ai à A'i. Dans tout ce qui suit nous considèrerons seulement vi : déplacement
projeté de Fi sur sa direction. Ceci pour pouvoir exprimer simplement le travail de Fi.
Faisons varier les forces de 0 à leur valeur maximum Fi. D'après la loi de Hooke, si l'on applique kFi, le
déplacement est kvi (0 < k < 1).
Le travail d'une force F1 est donc :
v1 1
W kF1.d (kv1 ) kF1.v1.dk 1 F1.v1
2
0 0
On peut donc calculer le potentiel interne d'une poutre en déterminant les déplacements par les équations de
Bresse. On peut procéder plus simplement dans le cas d'une poutre droite.
-N N
l l
W = 1/2 N l
Considérons un tronçon dx : dW = 1/2 N (dx)
(dx) = N dx/ES (loi de Hooke)
dW = 1/2 N² dx/ES et pour la poutre entière :
l
1 N2
WN .dx
2 0 ES
d = M/EIdx
-M R M
dx
On a de même pour un tronçon dx : dW = 1/2 M d
d/dx = M/EI
dW = 1/2 M² dx/EI et pour la poutre entière :
l
1 M2
WM
2 0 EI
.dx
dx
dW = 1/2 T dx
l
1 T2
WT .dx
2 0 GS r
d. Cas général :
l
1 N 2 M 2 T 2 M 2t
W ( ).dx
2 0 ES EI GS r GI 0
e. Remarque :
Dans le cas d'une poutre en flexion simple on néglige en général les déformations dues à T, on a donc :
l
1 M2
W .dx
2 0 EI
Fi Fj
Ai Aj
vij vjj
vii vji
Fj Fi Fj
Fi
Aj Ai Aj
Ai
(1) (2) vij vjj
vii vji
vjj vii vji
vij
Le premier indice indique l'effet (le déplacement), le deuxième indice indique la cause (la force).
Puis appliquons Fj. Il faut tenir compte du fait que les forces Fi qui demeurent constantes, se déplacent
Le potentiel interne a donc pour valeur : Wi+j = 1/2 Fi vii + 1/2 Fj vjj + Fi vij
Fi vij = Fj vji
Exemple :
P
P. y12 = P. y21
y11 y21
y12 = y21
P
y12 y22
P1 P2 P3
v3
v1 v2 =
||
P1 1
= P1 x
v11 v21 v31
µ11 µ21 µ31
+ +
P2 1
= P2 x
v12 v22 v32 µ12 µ22 µ32
+ +
P3
1
= P2 x
v13 v23 v33 µ13 µ33
µ23
D. Théorème de CASTIGLIANO
( 1i P1Pi )
1i .P1i et que µi1 = µ1i
Pi
0 0 . . . µ1i .P1 0
µ 2i .P2
.
W 1 .
P i 2 µi1.P1 µi2 .P2 . . . 2µii .Pi . . . µin .Pn
.
.
0 0 ... µ ni .Pn 0
Chapitre 2 : théorie du potentiel interne -8- Mécanique des Structures
W
µi1.P1 µi2 .P2 ... µii .Pi ... µin .Pn vi
Pi
W
vi
Pi
Théorème : Le déplacement du point d'application d'une force quelconque, projeté sur la direction de
cette force, est égal à la dérivée partielle, par rapport à cette force, du potentiel interne exprimé en
fonction des forces appliquées.
W
Le raisonnement est le même pour un couple : i
M i
Remarque :
Le théorème de Clapeyron permet de calculer le déplacement du point d'application d'une force
(projeté sur sa direction) lorsque cette force est unique. En effet :
W = 1/2 F.v → v = 2W/F
Le théorème de Castigliano permet de calculer directement les déplacements projetés des points
d'application des forces quel que soit leur nombre.
Applications :
W 1 M2
v W .dx , il est en général plus
2 EI
Remarque : pour calculer avec
P
W M dx
facile de calculer : M .
P P EI
P/2 P P/2
A B
l/2 C l/2
l
W 1 M2
vC
2 0 EI
et W .dx
P
l l
2
M2 2
M dx
W .dx et vC 2 M .
0
EI 0
P EI
Pl 3
vC
48EI
b) On peut aussi calculer le déplacement d'un point où n'agit aucune force en appliquant une force fictive
. On calcule l'énergie potentielle avec cette force, puis sa dérivée partielle et on fait tendre vers
0. Cette méthode est pratique pour calculer les flèches sous charges réparties :
RA q
C
l
l
W M2 2
vC et W .dx en utilisant la symétrie
0
EI
l
2
M x 2 M
et vC M .dx on obtient :
2 EI 0
5ql 4
vC
384EI
Par les formules de Bresse, ou par la double intégration, les déplacements dirigés vers le bas sont obtenues
avec une valeur négative. Les méthodes énergétiques calculent des déplacement projetés sur les directions
des forces qui en sont la cause. Leurs valeurs sont donc positives.
Appliquons le théorème de Castigliano à l'action de contact d'un appui. Le déplacement de cette force sur
sa direction est nul si l'appui est fixe. Ce déplacement peut être perpendiculaire à la direction de la force s'il
s'agit d'un appui glissant (et dans ce cas la force se déplace sans effectuer de travail). Donc :
Théorème : La dérivée partielle du potentiel interne d'une poutre par rapport à une action de contact
surabondante est nulle :
W
0
R i
Ce théorème s'applique pour un nombre quelconque d'appuis et permet de calculer les inconnues
hyperstatiques.
RA RB
q
MB
A B
l
W
Calculons RA avec Ménabréa : 0
R A
M
M(x) = RAx - qx²/2 , x
RA
W 1 l M
M .dx 0 ,
RA EI 0 RA
3ql
on obtient : RA (c'est plus rapide qu'avec Bresse...)
8
Remarque :
si on utilise la même méthode avec une poutre isostatique associée on obtient le même résultat :
RA = 3ql/8.
Le théorème de Ménabréa ne s'applique qu'à des inconnues hyperstatiques.
14
2.1. Méthode des trois moments :
La méthode des trois moments s’applique aux systèmes dits poutres continues. On
suppose que l’effet de l’effort tranchant est négligé.
Ou bien :
: le nombre d’appuis
Ou bien :
Exemples :
3 réactions 1 réaction
2 réactions
1 réaction 1 réaction 1 réaction 1 réaction
15
2.3. Calcul des moments fléchissant dans les appuis :
- Considérons l’exemple de la figure 2.3. Le degré d’hyperstaicité de cette poutre est
égal à N-2 où N représente le nombre d’appuis
- Prenons pour inconnues hyperstatiques les moments fléchissants agissant au droit
de chaque appui intermédiaire. Pour ce faire, on procède à des coupures de manière
à supprimer la liaison de moment au niveau de chaque appui.
- Dans chaque appui nous avons deux rotations (une à gauche et l’autre à droite).
- Pour une poutre de N-1 travées, on numérote les appuis de 1 à N. La travée est
comprise entre les appuis (i) et (i+1), avec une rigidité .
Une poutre continue comportant N-1 travées peut être décomposée en N-1 poutres
isostatiques sur lesquelles s’appliquent les mêmes charges que sur la poutre continue avec
en plus les moments aux appuis. Nous obtenons alors pour la travée et :
16
A- Rotations dues aux moments fléchissants
Les déformations en général et spécifiquement les rotations dues aux moments fléchissants
peuvent être évaluée par l’une des méthodes analytiques connues comme par exemple : la
méthode de CASTIGLIANO ou Maxwell-Mohr et aussi la méthode graphique de
VERETCHAGUINE.
Poutre Poutre
A1- Poutre
Par le principe de
superposition
Poutre
+1
- Poutre Poutre
17
- Poutre
Poutre auxiliaire
A2- Poutre
18
Cette équation est appelée méthode des trois moments (dite aussi méthode des rotations)
ou aussi méthode de Clapeyron. Elle permet de calculer les moments aux appuis
intermédiaires des poutres continues.
Le tableau suivant résume les valeurs des rotations au niveau des appuis pour différentes
charges extérieures :
Tableau 2.1 : les valeurs des rotations au niveau des appuis pour différentes charges
extérieures.
Schéma statique
(géométrie et chargement)
19
2.4. Exercices :
2.4.1 Exercice N° 2.1 :
On considère une poutre continue (ABCD) de trois travées, de rigidité constante. Elle
supporte une charge répartie de 5kN/m sur la travée AB et CD et une charge concentrée de
40kN au milieu de la travée BC.
5kN/m 40 kN 5kN/m
A B C D
EI
6m 5m 5m 6m
Degré d’hyperstaticité :
fois hyperstatique
Point B :
Et
Donc :
Point C :
20
Et
Donc :
6m 5m 5m 6m
Les réactions dues aux moments appliqués aux niveaux des appuis :
5kN/m 40 kN 5kN/m
A B C D
EI
6m 5m 5m 6m
977
21
Diagramme des efforts tranchants
+
+
+
-
-
-
- -
+ +
+
22
2.4.2. Exercice N° 2.2 :
On considère une poutre continue (ABC) de deux travées, de rigidité constante. Celle-ci
est encastrée en A, repose sur deux appuis simples en B et C. Elle supporte une charge
répartie de 6kN/m sur la travée AB et une charge concentrée de 40kN au milieu de la
travée BC.
6kN/m 40 kN
A B C
EI
5m 3m 3m
Degré d’hyperstaticité :
fois hyperstatique
6kN/m 40 kN
A B C
EI
5m 3m 3m
Point A :
Donc :
Point B :
23
Et
Donc :
5m 3m 3m
Les réactions dues aux moments appliqués aux niveaux des appuis :
Ou
+
+
-
-
-
+
+
24
2.4.3. Exercice N° 2.3 :
On considère une poutre continue (ABCD) de trois travées, de rigidité constante sur
toutes les travées. Celle-ci est encastrée en A, repose sur deux appuis simples en B, C et D.
Elle supporte une charge répartie de 8kN/m sur toute la longueur de la poutre continue
ABCD et une charge concentrée de 20kN au milieu de la travée BC.
8kN/m 20 kN
A B C D
EI
3m 1m 1m 2m
Degré d’hyperstaticité :
fois hyperstatique
Point A :
Point B :
25
Donc :
Point C :
Et
Donc :
3m 1m 1m 3m
Les réactions dues aux moments appliqués aux niveaux des appuis :
26
Les réactions totales :
+
+ +
- -
-
- -
-
+ +
+
27
2.4.4. Exercice N° 2.4 :
EI
7m 7m 4m 4m 4m 12m 4m
6m
Degré d’hyperstaticité :
fois hyperstatique
Point B :
Et
Donc :
Point C :
28
Et
Donc :
Les réactions dues aux moments appliqués aux niveaux des appuis :
10.93kN
7.53kN
5kN
4.18kN +
+ +
+ 0.53kN
- - -
6.47kN
7.82kN
11.075kN
- - -
29
Diagramme des moments fléchissant :
30
CHAPITRE 3
Méthode des forces
31
3.1. Méthode des forces
La méthode des forces s’applique aux structures hyperstatiques lorsque les liaisons
sont rigides et parfaites. Elle est basée sur le choix d’un système de base qui permet
d’identifier les réactions surabondantes et aussi le principe de superposition du système
isostatique simple avec les charges réelles et des systèmes virtuels avec une charge
unitaire.
Pour la même structure il y a plusieurs choix du système de base (Exemple, Figure 3.1).
1ière possibilité
2ième possibilité
Figure 3.1. : La structure initiale est transformée en une structure isostatique équivalente
soumise aux charges extérieures et aux réactions choisies (les inconnues et
Le système isostatique obtenu par suppression des liaisons surabondantes est désigné par :
- Système de base,
- Système fondamental,
- Système principal.
32
La structure isostatique équivalente est soumise à deux catégories de forces :
1ière possibilité :
33
Figure 3.2.a : Type poutre sur appuis simple
2ième possibilité :
3ième possibilité :
34
Figure 3.2.c : Type double poutre cantilever
3.6. Exemples :
Calculer le degré d’hyperstaticité et représenter les différents systèmes de base :
a)
P P P
Possibilité 1 Possibilité 2
Systèmes de base
b)
q
q q
Systèmes de base
35
3.7. Equations canoniques :
Dans le paragraphe précédent nous avons noté que pour une structure hyperstatique, il faut
utiliser en plus des trois équations d'équilibre, des équations supplémentaires. Dans la
méthode des forces, ces équations sont connues sous le nom des équations "canoniques" de
la méthode des forces.
Etant donné une structure n fois hyperstatique, soumis à des forces extérieures. Les
équations canoniques de la méthode des forces s’écrivent sous la forme matricielle :
36
Notant que les expressions des moments et sont toujours linaires sauf pour les
expressions de . Nous pouvons calculer les coefficients de flexibilité à l’aide des
expressions analytiques données ci-dessous, aussi par la méthode graphique de
veretchaguine.
Les tableaux présentés ci-dessous permettre d’évaluer ces intégrales pour certaines cas de
charges extérieures.
37
Tableau 3.1. : Valeur de
38
Tableau 3.1. (suite): Valeur de
39
Tableau 3.1. (suite) : Valeur de
40
Tableau 3.1. (suite) : Valeur de
41
3.9. La procédure de la méthode des forces :
Les différentes étapes de calcul par la méthode des forces sont les suivantes :
42
3.10. Exercices
3.10.1. Exercice N°3.1 :
43
- On Trace les diagrammes unitaires ( et celui des charges extérieures (
-
-
. .
Diagramme
Diagramme
+
Diagramme
+
44
- Calculer des déplacements .
(Méthode de VERETCHAGUINE)
On trouve,
+ Diagramme Diagramme
45
- Le diagramme final des moments fléchissants :
0.96 kN.m
-
+
-
1.78kN.m
Diagramme
+
0.48kN.m
1.82 kN.m
+
-
- 1.18kN
Diagramme de
0.48kN
0.48 kN
-
-
1.82kN
Diagramme de
46
3.10.2. Exercice N°3.2 :
Diagramme
-
47
Etat 1 : Charges extérieures = et
+ Diagramme
- On Trace le diagramme final des moments fléchissants de l’état réel par superposition
de l’épure unitaire avec le diagramme .
-
+
Diagramme
48
3.10.3. Exercice N° 3.3 :
Diagramme
-
49
Etat 1 : Charges extérieures = et
Diagramme
+
Le diagramme corrigé
-
+
Diagramme des
50
Section 1-1
Section 1-1
+
-
Diagramme de
51
3.10.4. Exercice N°3.4 :
3 inconnues hyperstatiques
52
Diagramme
=1
Diagramme
+ +
-
+
Diagramme
1
- - 1 1
1 1
=1
- -
Diagramme
53
- Calculer les déplacements .
Diagramme +
+
1.98
0.68
- 0.68
0.68
=0.45 + 0.68
+
-
Diagramme
54
=0.18
0.18 0.18
0.18 + + 0.18
+
+
Diagramme
- +
Diagramme de
+
-
55
CHAPITRE 5
Treillis hyperstatiques
74
5.1. Définition d’un treillis :
Un treillis, ou système triangulé, est un assemblage d’éléments en forme de barres
verticales, horizontales ou inclinées formant des triangles, de sorte que chaque barre
subisse un effort acceptable, et que la déformation de l'ensemble soit modérée.
Cette structure est devenue courante en construction métallique à partir de la
révolution industrielle, pour des ponts, avions… En effet, un tel assemblage allie
résistance, rigidité et légèreté, et permet d'utiliser des éléments normalisés (barres) ; par
ailleurs, le treillis peut éventuellement être pré-assemblé.
Lorsqu'un treillis est soumis à un effort, certaines parties de l'assemblage sont mises
en compression et d'autres parties en traction.
Les axes des barres concourent en nœuds ; ce sont les points d'assemblage des
barres. D'un point de vue mécanique, les nœuds sont modélisés par des articulations
parfaites. Initialement, pour simplifier les calculs, les charges n'étaient appliquées qu'aux
seuls nœuds.
Pont à tablier supérieur, sur le Canal Erié Pont à quatre travées à treillis traversé du pont du
Général Hertzog sur le fleuve Orange à Aliwal North.
Pont à treillis de type Warren de la ligne Pont Bailey sur la Meurthe, France. Pont
ferroviaire « Seaboard Air Line Railway », situé provisoire en treillis, permettant une mise en place
près du village de Willow, Floride. très rapide
75
5.3. Différentes catégories de treillis :
Il existe trois grandes catégories de treillis plans : le treillis simple, le treillis composé et le
treillis formé de barres qui se chevauchent.
76
- Le treillis formé de barres qui se chevauchent sans être reliées physiquement.
77
5.5.2. Treillis hyperstatiques
L’hyperstaticité d’un treillis plan peut être sous trois formes (a) une hyperstaticité
extérieure, (b) une hyperstaticité intérieure ou (c) une hyperstaticité à la fois extérieure et
intérieure.
78
5.5.2.1. Efforts intérieurs :
La détermination des efforts intérieurs dans un treillis hyperstatique est illustrée ci-
après pou les différentes formes d’hyperstaticité.
Soit le treillis plan de la Figure 5.5. Il y a deux réactions en chacun des deux appuis alors
qu’on ne dispose que de 3 équations d’équilibre global (d=4-3=1). Ce degré
d’hyperstaticité est de forme extérieure.
A A treillis isostatique
treillis hyperstatique
Puis on crée toujours à partir du système de base un autre système virtuel en éliminant les
charges extérieures et en prenant uniquement l’inconnue appelé état 1.
où :
79
où :
Lorsque la valeur de est connue, les efforts dans les barres du treillis hyperstatique réel
seront calculé à l’aide du principe de superposition, c'est-à-dire :
Soit le treillis plan de la Figure 5.6 où on change l’appui B (doubles réactions) par un appui
simple avec une seule réaction et on ajoute une autre barre entre A et B. On recalcul le
degré d’hyperstaticité et il est toujours égal à 1 mais de forme intérieure.
A A
treillis hyperstatique treillis isostatique
Puis on crée toujours à partir du système de base un autre système virtuel en éliminant les
charges extérieures et on prenant uniquement l’inconnue appelé état 1.
où : la valeur de
Lorsque est connue, les efforts dans le treillis hyperstatique concerné
s’obtiennent par le principe de superposition selon :
- représente l’effort normal dans chaque barre du système dit état 1.
80
5.6. Exercices :
5.6.1. Exercice N°5.1 :
Pour le treillis hyperstatique suivant, on demande :
- de déterminer le degré d'hyperstaticité;
- de déterminer les efforts dans toutes les barres.
B 2 C
4
1
3
55 4
45°
A D
6
- Le degré d’hyperstaticité :
- Le système de base :
Le calcul des efforts internes des barres se fait par l’une des méthodes ; soit la méthode des
sections ou la méthode des nœuds. Les tableaux ci-dessous reprennent les valeurs de ces
efforts normaux pour les deux états (Etat0 et Etat 1).
B 2 C
1
3
5 4
45°
A D
6
81
N° de la barre Longueur de la barre Effort normal
1
2 0
3
4
5
6
B 2 C
1
3
5 4
45°
A D
6
82
- Les efforts normaux dans les barres des systèmes réels (treillis hyperstatique)
83
5.6.2. Exercice N° 5.2 :
L L L Force F
A
1 C 6 E 11 G
2 4 5 7 8 10 12
L
B
3 D 9 F
- Le degré d’hyperstaticité :
le nombre de barres
le nombre de nœuds
le nombre de liaisons
- Système de base :
L L L Force F
A
1 C 6 E 11 G
2 4 5 7 8 10 12
L
B
3 D 9 F
84
N° de la barre Longueur de la barre Effort normal
1
2 0
3
4
5
6
7 0
8
9
10
11
12
L L L
A
1 C 6 E 11 G
2 4 5 7 8 10 12
L
B
3 D 9 F
85
Etat 2 : Charges extérieures
L L L
A
1 C 6 E 11 G
2 4 5 7 8 10 12
L
B
3 D 9 F
86
- Valeurs des efforts normaux du treillis hyperstatique réel
87
5.6.3. Exercice N° 5.3 :
F=10kN
A 1 B
7 2
6
45°
4 3
E D C
- Le degré d’hyperstaticité :
- Système de base :
F=10kN
A 1 B
5
2
6
45°
4 3
E D C
88
N° de la barre Longueur de la barre Effort normal
1 1 10
2 0
3 0
4 0
5 0
6 -14.14
7 0
- Etat 1 : Charges extérieures
F=0
A 1 B
5
2
6
45°
4 3
E D C
F=0
A 1 B
5
2
6
45°
4 3
E D C
89
N° de la barre Longueur de la barre Effort normal
1 1 -2
2 -1.41
3 1
4 1
5 0
6 1.41
7 0
Effort Effort
N° de la Longueur Effort
normal
barre de la barre normal normal
1 1 10 -0.71 -2 0.67
2 0 0 -1.41 -4.45
3 0 0 1 3.15
4 0 -0.71 1 0.12
5 0 1 0 4.28
6 -14.14 1 1.41 -5.4
7 0 -0.71 0 -3.03
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