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Chapitre III : Modèles classiques de l’atome

III.1. Spectre électromagnétique


La lumière est constituée d’ondes électromagnétiques. On entend par onde électromagnétique
la propagation d’un champ électrique et d’un champ magnétique selon un mouvement de
vibration ondulatoire. Pour simplifier, on considérera seulement les caractéristiques de la
composante électrique de la lumière.

Figure 1 : Spectre électromagnétique

Le spectre électromagnétique est la description de l’ensemble des rayonnements


électromagnétiques, classés par fréquence (ν), longueur d’onde (𝜆) ou énergie. Il s'étend de
façon continu (sans rupture) de zéro à l'infini. Le rayonnement électromagnétique visible (380
nm-780 nm) est la très étroite portion du spectre électromagnétique accessible à la perception
humaine visuelle ; elle correspond à la plus forte énergie de rayonnement solaire arrivant à la
surface de la terre.

III.1.1. Vitesse de la lumière, c

C’est la vitesse à laquelle tout rayonnement électromagnétique se propage dans le vide. Les
deux ondes de la figure 2 se déplacent à la même vitesse, soit : C = 3 x 108 m/s

III.1.2. Longueur d’onde, (λ : lambda)

C’est la distance séparant deux maximums ou deux minimums consécutifs.


Souvent, on exprime la longueur d’onde en nanomètres (nm), 1 nm = 10-9 m.

Figure 2 : Ondes
III.1.3 Fréquence, (υ : nu)

C’est le nombre de longueurs d’onde (ou cycles) passant en un point repère à chaque seconde. L’unité de
fréquence est le hertz (Hz), 1 Hz = 1 cycle/s = 1 s-1.
L’expression mathématique qui relie ces trois paramètres est :
𝑪
𝝀=
𝝂
III.2. Effet photoélectrique.

Cet effet a été découvert par le physicien allemand HERTZ vers 1885. On irradie par une lumière
monochromatique, de fréquence υ croissante, une plaque métallique reliée à un électromètre à cadran,
déchargé à l’instant initial. L’électromètre commence à se charger au-delà d’une fréquence υ0. Les deux
branches de l’électromètre s’écartent, signe de la présence d’électricité de même nature dans les plaques.

Que s’est-il passé ?

Lorsqu' on éclaire une plaque métallique et qu’on procède à un balayage en fréquence pour la lumière on
obtient une émission d’électrons à partir d’une fréquence-seuil υ0 qui est caractéristique du métal utilisé. C’est
EINSTEIN qui a apporté cette explication à l’expérience de HERTZ. Il s’était écoulé environ 20 ans entre les
deux événements....

Si l’on éclaire une plaque métallique avec une lumière monochromatique de fréquence ν supérieure à la
fréquence-seuil ν0, le surcroît d’énergie par rapport au travail d’extraction W0, tel que :

W0 = h.ν0

est dissipé sous forme d' énergie cinétique prise par les électrons:

Wapportée par les photons monochromatiques = h.ν = hν0 + ½ m.v2

L’effet photoélectrique est très utilisé dans les systèmes d’alarme qui équipent bon nombre d’établissements
en contact avec le public. Le passage d’une personne là "où il ne faut pas" déclenche toutes les alarmes....

III.3. Quantification de l'énergie (hypothèse de Plank)


L’idée de quantification de l'énergie a été introduite en 1900, par le physicien allemand Max Planck. Il
l’utilisa pour expliquer le spectre d'émission thermique des corps noirs. En étudiant les radiations émises par
un métal chauffé au rouge, il constata que la matière émet de l'énergie d'une façon discontinue, c'est-à-dire
par «paquets» appelés quanta d'énergie. Selon Planck, chaque «paquet» ou
quantum d’énergie équivaut à h où h est une constante de proportionnalité et est la fréquence de la
radiation émise ou absorbée.

𝑬=𝒉𝝂

E = énergie de la radiation exprimée en J

𝝂 = fréquence de la radiation en exprimée en s-1


h = constante de Planck = 6,63 x 10-34 J.s

La quantité d’énergie qui peut être transférée est toujours un multiple entier de hυ, 1hυ , 2hυ, 3hυ …etc. On
dit alors que l’énergie est quantifiée, c’est-à-dire qu’elle ne peut être échangée en n’importe quelle quantité.

En 1905, Albert Einstein suggéra que l’énergie lumineuse est également quantifiée. Elle est formée d'un flux
de « particules », appelées photons, dont l'énergie est :

𝑪
𝑬𝒑𝒉𝒐𝒕𝒐𝒏𝒔 = 𝒉
𝝀
Par conséquent, on peut calculer l’énergie d’un photon de lumière aussi bien à partir de sa fréquence que de
sa longueur d’onde. Les travaux d’Einstein montrent que la lumière, à laquelle on n’accordait que des
propriétés ondulatoires est également dotée de caractéristiques corpusculaires. C’est pourquoi on parle de la
double nature de la lumière.

III.4. MODELES CLASSIQUES DE L'ATOME

III.4. 1. Etude expérimentale du spectre d’émission de l’atome d’hydrogène

En comparant le spectre du rayonnement thermique émis par les corps denses (Soleil ; arc électrique ; ...) et
le spectre d’émission de l’atome d’hydrogène, on constate que :
a) Le spectre du rayonnement thermique est continu ce qui veut dire que toutes les couleurs, c.-à-d. les
longueurs d’ondes correspondantes, y sont représentées.

b) Le spectre d’émission de l’atome d’hydrogène est discontinu. On ne peut distinguer que quelques raies
colorées auxquelles correspondent des longueurs d’ondes discrètes que l’on peut mesurer à l’aide d’un
spectromètre adéquat.

En 1885, Johann Jacob Balmer publia une formule empirique permettant de calculer les longueurs d’onde
du spectre de l’atome d’hydrogène. Cette formule, que Johannes Robert Rydberg généralisa en 1890, peut
s’écrire pour la partie visible du spectre de l’atome H :
Formule de Balmer-Rydberg :
𝟏 𝟏 𝟏
= 𝑹𝑯 ( 𝟐 − 𝟐 )
𝝀 𝟐 𝒏

RH est une constante appelée constante de Rydberg : 𝑹𝑯 =1,096776 107 m-1


III.4.2. MODELE DE RUTHERFORD

Ce modèle est basé sur l'existence du noyau dans lequel est pratiquement concentrée toute la masse de l'atome
et autour duquel gravitent des électrons.

Le système est stable par les deux forces ⃗⃗⃗⃗


𝑭𝒂 et ⃗⃗⃗⃗
𝑭𝒄 :

𝒌.𝒒𝟏 .𝒒𝟐
❖ Force d'attraction de coulomb : ⃗⃗⃗⃗
𝑭𝒂 =
𝒓𝟐
1
avec 𝑘 = 4𝜋𝜀 = 9.10 (SI) est constante, et ε0 : permittivité du vide= 8,854.1012 F.m-1,
9
0
r : rayon de la trajectoire (supposée circulaire)

𝒎.𝒗𝟐
❖ Force centrifuge (répulsion) : ⃗⃗⃗⃗
𝑭𝒄 = 𝒓

𝟐 𝒎.𝒗𝟐
Le système est en équilibre si : |𝑭 ⃗⃗⃗⃗𝒄 | c’est-à-dire : 𝒆
⃗⃗⃗⃗𝒂 | = |𝑭 =
4𝜋𝜀 0 .𝒓𝟐 𝒓

𝒆𝟐
= m. v 2 Équation (1)
4𝜋𝜀0 .𝒓
𝒆𝟐
𝒓=
4𝜋𝜀0 . m. v 2
L'avantage de ce modèle c'est qu'il ne fait appel qu'aux lois de la mécanique classique.
Conclusion : D’après la théorie classique, tous les rayons sont permis car il n’existe aucune condition
limitant les valeurs possibles de v. Par contre, il présente des inconvénients :
• La théorie électromagnétique exige que l'électron rayonne des ondes électromagnétiques, donc il va perdre
de l'énergie et finirait par tomber sur le noyau.
• L'énergie lumineuse émise varie de façon continue.
Ces deux conclusions sont en contradiction avec l'expérience.

III.4.3. MODELE DE BOHR


III.4.3. 1. Description (cas de l'atome d’hydrogène)
Pour pallier les contradictions précédentes, Bohr propose quatre hypothèses :
• Dans l'atome, le noyau est immobile alors que l'électron de masse m se déplace autour du noyau selon une
orbite circulaire de rayon r.
• L'électron ne peut se trouver que sur des orbites privilégiées sans émettre de l'énergie ; on les appelle
"orbites stationnaires".
• Lorsqu'un électron passe d'un niveau à un autre il émet ou absorbe de l'énergie : 𝑬 = 𝒉 ν
n2

Absorption d’énergie =h


n1< n2
• Le moment cinétique de l'électron ne peut prendre que des valeurs entières (quantification du moment
𝒏𝒉
cinétique) : m.v. 𝒓 = 𝟐𝝅

h : constante de Planck, n : entier naturel, V : vitesse de l’électron en mouvement,


r : rayon de l’atome (distance électron-noyau) et m : masse de l’électron
III.4.3.2. Energie totale du système :

a) Energie totale du système


L’énergie totale (ET) d’un atome correspond à la somme de l’énergie cinétique et de l’énergie potentielle.

ET = Ec + Ep
L’énergie cinétique de cet électron est donnée par :
1
Ec = . mv 2
2
𝐞𝟐
De l’équation (1) on a 𝐦. 𝐯 𝟐 = 4πε
0 .𝐫
1 𝒆𝟐
 𝑬𝒄 = 2 . 4𝜋𝜀
0 .𝒓
D’autre part le terme de l’énergie potentielle est d’origine électrostatique
On a donc :
1 −𝒆𝟐
𝑬𝒑 = ∫ ⃗⃗⃗⃗ ⃗ =
𝑭𝒂 . 𝒅𝒓 .
4𝜋𝜀0 𝒓
Ainsi on obtient :

1 𝒆𝟐 1 −𝒆𝟐
𝑬𝑻 = . + .
2 4𝜋𝜀0 . 𝒓 4𝜋𝜀0 𝒓

1 𝟏 𝒆𝟐
𝑬𝑻 = − . .
2 4𝜋𝜀0 . 𝒓

𝒆𝟐 1
𝑬𝑻 = −k 𝟐𝒓 Avec k = 4𝜋𝜀 . Equation (2)
0

b) Rayon de l’orbite
nh
D’après le quatrième postulat de Bohr (m. v. r = 2π), on peut noter :
𝐧𝟐 𝐡𝟐
mv 2 = Équation (3)
4π2 m.𝐫 𝟐

Si on combine l’équation (1) et (3), on obtient le rayon de l’orbite où se trouve l’électron, il est quantifié :
𝐧𝟐 .𝐡𝟐
𝑟𝑛 = − 4π2k.m.𝐞𝟐 Équation (4)

c)Expression de l’énergie
On remplace par le rayon 𝑟𝑛 de l’équation (4) dans l’équation (2), on obtient l’énergie totale quantifiée ou
discrète d’un électron :
2π2 m.k2 .e4
𝐸𝑛 = Équation (5)
n2 .h2

Ainsi pour :
➢ n = 1 (état fondamental), l’électron occupe une orbite de rayon r1 = 0,53 Ǻ et d’énergie E1 = -13,6
eV.
➢ n = 2 (premier état excité), r2 = 4 r1 = 2,116 Ǻ et E2 = E1/4 = -3,4 eV.
➢ n = 3 (deuxième état excité), r3 = 9 r1 = 4,761 Ǻ et E3 = E1/9 = -1,51 eV
➢ pour la nième orbite : rn = 0,53.n2, (Ǻ) En = -13,6/n2 (eV)

À retenir :
- Plus n augmente, plus rn augmente et moins l’électron est lié au noyau. A la limite, si n→∞,
l’électron est expulsé de l’atome. Ce dernier est alors ionisé.
- Si n augmente, les niveaux énergétiques se rapprochent de plus en plus.
- Le niveau d’énergie le plus bas correspond à n = 1. C’est l’état fondamental l’atome Si n > 1,
l’atome se trouve dans un état excité.
- L’énergie d’ionisation Eioni (= E∞) de l’atome d’hydrogène est l’énergie minimale qu’il faut lui
fournir pour arracher l’électron à partir de l’état fondamental.

❖ Diagramme d’énergie d’un atome


Un électron ne peut absorber ou émettre de l’énergie c’est-à-dire rayonner qu’en passant d’un
niveau (orbite) initial ni à un autre niveau final nf. Ce changement d’orbites induit des lumières
(photons) caractérisées par des fréquences  reliées à l’énergie E via la relation de Planck :

ΔE = Enf- Eni = h.ν


E (eV)
0 n = ∞ (état ionisé)

-1,51 n = 3 (état excité)


h h (couche M)
E = h Désexcitation
-3,4 n n = 2 (état excité)
Excitation =
(couche L)
3
(
é
t
-13,6 a n = 1 (état fondamental : stable)
t (couche k)
Spectre Spectre d’émission
e
x
c
i
t
é
)
❖ Spectre d’émission de l’atome d’hydrogène
Le spectre de raie de l'atome d'hydrogène présente quatre raies principales dans le domaine
visible.

2π2 m.k2 .e4 1


On note que : 𝐸𝑛 = . n2 =>
.h2

𝐂 𝟏 ν
et ν = 𝝀 => ν̅ = 𝝀 = c avec c : vitesse de la lumière ; ν̅ :nombre d’ondes

donc : ∆𝐸 = h. ν = ℎ. 𝑐.̅ν

On aura :
∆𝐸 2π2 m. e4 . k 2 1 1
ν̅ = = [ − ]
𝑐. ℎ 𝑐. h3 𝑛𝑖 2 𝑛𝑓 2
En posant :
2π2 m.e4 .k2
𝑅𝐻 = = 1.097. 107 m−1 (Constante de Rydberg)
𝑐.h3

On obtient :
1 1
ν̅ = 𝑅𝐻 [𝑛 2 − 𝑛 2 ]
𝑖 𝑓

Cette relation permet de calculer les différentes longueurs d’ondes correspondantes aux
transitions électroniques de l’hydrogène entre deux niveaux d’énergie. En général, on trouve
plusieurs séries de spectre selon l’état ou se trouve l’électron. Chaque groupe de raies est
nommé série et porte le nom du savant qui l’a découvert. On distingue plusieurs séries de raies :

Niveau
Série Domaine
n1 n2
Lyman 1 2……∞ Ultraviolet lointain
Balmer 2 3……∞ Visible et Ultraviolet
Paschen 3 4……∞ Infra rouge proche
Brachett 4 5……∞ Infra rouge proche
Pfund 5 6……∞ Infra rouge lointain
Spectre d’émission de l’atome d’hydrogène

Remarque :
- La première raie : correspond à la transition n1 = n → n2 = n+1.
- La raie limite : correspond à la transition n1 = n → n2 = ∞
- Lorsque l’électron est amené de son état fondamental vers ∞, on parle de l’ionisation de
l’atome et l’énergie mise en jeu est dite énergie d’ionisation : Eioni = E = E∞ - E1 = 13,6 eV.
- Le spectre de l’ensemble des radiations peut se présenter de la façon suivante :

Rγ RX UV Visible IR Onde radio


10 91 400 700 740 λ (nm)

III.4.4. Généralisation aux ions hydrogénoïdes


Ce sont des ions qui ne possèdent qu'un seul électron.
Exemple : He (Z=2) -------> He+ (1e- et 2 protons)
Li (Z=3) -------> Li2+ (1e- et 3p)

He+ et Li+2 sont des ions hydrogénoïdes.


Donc, un raisonnement analogue à celui suivi dans le cas de l’atome d’hydrogène conduit aux
expressions de rn et En suivantes :

Z2 2π2 m.k2 .e4 Z2


𝐸𝑛 = 2.
Ou bien 𝐸𝑛 = . 𝐸𝐻
n h2 n2

Avec 𝐸𝐻 = 13,6 𝑒𝑉, l’énergie de l’atome d’hydrogène à l’état fondamental.


Le rayon d’une orbite de rang n d’un ion hydrogénoïde est :
𝐧𝟐 .𝐡𝟐 𝐧𝟐
𝑟𝑛 = . Ou bien 𝑟𝑛 = 𝑟1
𝒛 4π2 k.m.𝐞𝟐 𝒛
avec r1= rH =0,529 Å , étant le rayon de l'atome d'hydrogène à l'état fondamental.

III.4.6. Insuffisance du modèle de BOHR.


BOHR ne considère que des orbites circulaires définies par un nombre quantique n . Or,
lorsqu’on place l’atome d’hydrogène dans un champ extérieur (électrique ou magnétique), on
observe des déplacements, ou même des nouvelles raies, non prévisibles par la théorie de
BOHR (effets STARK et ZEEMAN). SOMMERFELD interpréta ce nouveau phénomène en
définissant pour chaque valeur de n, un ensemble d’orbites elliptiques ; il introduisit ainsi, pour
repérer l’état énergétique de l’électron dans l’atome, des nombres quantiques supplémentaires,
l et m.

La théorie de BOHR, même complétée par celle de SOMMERFELD, ne parvient pas à


interpréter les spectres des atomes lourds. Ce modèle est maintenant dépassé mais permet de
retrouver par le calcul certaines relations très utiles.

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