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DÉRIVATION DE L'ÉQUATION DE NORDHEIM A PARTIR

DE L'ÉQUATION DE DIFFUSION
AHMED YÜKSEL ÖZEMRE

Dana cet article I équation de N O R D H R I M est déduite en se basant uniquement


sur l'équation de diffusion des neutrons thermiques d un milieu multipli-
cateur. Ceci est réalisé e n ajoutant à l'équation de diffusion un terme de
source qui exprime convenablement la contribution de m groupes différents
de neutrons retardés au bilan neutronique du milieu.
La considération d'une seule équation différentielle pour obtenir l'équa-
tion de N O R D H E I M constitue évidemment une simplification importante par
rapport à la méthode appliquée jusqu il présent qui consiste à s e servir
simultanément de 1 équation de diffusion des neutrons thermiques e t de m
équations couplées donnant les densités des noyaux-mires, produits de
fissiou, émettant les neutrons retardés.

Le procédé classique pour obtenir l'expression de l'équation de NORDHEIM [']


qui fournit les périodes stables et transitoires d'un milieu multiplie-iteur en fonc-
tion de la réactivité du système d'une part et du coefficient de multiplication et
des caractériatiques des m groupes de neutrons retardés de l'autre part, consiste à
considérer l'équation de diffusion donnant le flux neutronique, avec les m équati-
ons donnant les densités des m groupes de noyaux-mères produisant les neut-
rons retardés. On suppose alors que le système est assez proche de la criticalité e t
que par conséquent le flux neutronique peut être calculé avec satisfaction à partir
du mode fondamental de l'équation des ondes en posant:
<2>(r, t) = R(r)T(t)=R(r)
d (r, t) = Ci (r) HO = CM e"t.
L'élimination de i> (r,/) e t de C; (r, t) qui sont respectivement le flux neutronique
et la densité des. noyaux-mères du groupe i, dans ces m - j - 1 équations noua con-
duit finalement à la formule de NORDHEIM.
Dans l'article présent, nous noua proposons de montrer que la même formule
peut être obtenue eu se basant uniquement sur l'équation de diffusion des neutrons
thermiques en y ajoutant toutefois u n terme convenable pour tenir compte de la
contribution dey neutrons retardés nu bilan ueutronique du milieu.

di
42 A. Y. OzEMRE
L'équation de la diffusion des neutrons thermiques s'écrit d'après la théorie de
l'âge :
D V'-' <I> (r, 0 - Sa $ (r, t) + e B V (t - f>) Sa <I> (r, t)
(1)
+ Gir, ,)=-»- » » M

où C> est la proportion des neutrons retardés et G (r, t) la densité des neutrons re-
tardés thermalisés. Pour pouvoir écrire explicitement G(r, t), remarquons que le
nombre de neutrons absorbés par cm'1 dans l'intervalle de temps dt' entourant t' est
donné par
Sa<P(r, t') dt'.
Ceux ci vont donner lieu à

— Sa t> (r, t') dt'


P
neutrons (rapides) de fission. Par conséquent le nombre de noyaux-mères dans le
même intervalle de tîmps émettant conformément aux lois quantitatives générales
de la radioactivité des neutrons retardés appartenant au groupe Î sera donné par

d—t-Safir, t)dt'.
P
De ces noyaux-mères qui vont se désintégrer il n'en restera que

— Stt * (r, t') e-Xi'i~t') df.


P
à l'instant t. Donc le nombre de neutrons retardés à l'instant / dûs au flux neuf*
ronique à l'instant t' sera donné par

(2) A,ftt-ky- Sa * (r, f ) e-hit-t') df.

Une fraction de ces neutrons retardés sera absorbée dans la région des réson-
nances de la matière fissile et une autre fraction s'échappera du milieu pendant la
modération avant d'atteindre le domaine thermique. La fraction qui atteindra le
domaine thermique sera obtenue en multipliant l'expression (2) par la probabilité
antitrappe p et par la probabilité antifuite e Bsr pendant la modération; cette
fraction sera donc :

(3) p^s"1!,. ft-^-JTn<p(r, t') é-W-t') dt'. *>-•••••

11 est évident que lorsque le milieu multiplicateur est «allumé» pour la premi-
DÉRIVATION DE L'ÉQUATION DE NORDHEÏM 4-3
ère fois, le nombre de neutrons retardés doit être nul à cet instant d'«allumage».
Or nous constatons que, tant que <I> (r, t') reste fini, l'expression (3) n'est nulle
que pour i ' — — Donc l'instant t' = — d o i t être considéré d'après ce forma-
lisme comme l'instant d'«allumage» du milieu multiplicateur. Par conséqu:nt, le
nombre de neutrons retardés du groupe i à l'instant t sera exprimé par l'intégrale
de / ' — — «> à t'— t de l'expression (3). La somme de tous les neutrons retardés
par unité de volume et de temps sera donc donnée par la somme des contributions
de tous les groupes de nentrous retardés, c'est-à-dire p a r :

(4) G (r, i) = K e~BzT Sa £ h Pi J 1> (r, i') é~h^~~t') dt'.


f= I —»

Dans ee cas, l'équation de diffusion (1) admettra après quelques arrangements


convenables la forme :

L? V 0 (r, t) + [(1 - /?) K e~Be% - l ] * (r, t) +


2

(5)
m i

+ *- I l * *i / * <r> *') e-^t-n dt>=?ÊthA.


Pour pouvoir obtenir la formule de NORDHEIM nous admettrons:
1) que le milieu multiplicateur est très proche d e l à criticalité, de sorte qu'il
soit possible de Be contenter du mode fondamental de la partie spatiale R (r) du
flux neutronique qui s'annulle à la frontière du milieu multiplicateur et qui satis-
fait de ee fait à l'équation
(6) V 5
R{r) + BJ R(r) = 0
où Bg* est le laplacien géométrique correspondant,
2) que le flux neutronique peut s'exprimer sous la forme de

(7)

Si nous portons l'expression (7) dans (5) nous aurons, en tenant compte de (6):
44 A. Y . ÔZEMRE

II

(8)'

+ K e S ^ A| y — dt - 2* «y j y; e ^ £(r) = 0 .
i— i — m e

i et r étant des variables indépendantes, e°)*/Z(r) peut prendre n'importe


quelle valeur; alors, pour que cette somme soit nulle il faut et il suffit que l'ex-
pression entre les accollades soit identiquement nulle pour chaque j. Après avoir
évalué l'intég*a!e, celle-ci peut s'écrire sous la forme s u i v a n t e :

0 * = 1,2, ...,«).
Or si nous remarquons que

<io) JfTUsl = k"'


et que
(U) ' = «.//,
après avoir posé
(12) /.// = 1 + L* B/
et
(13)

nous aurons comme une expression analogue à (9)

m
. „ », = «.// + *.// E ( ^ T I T - "••) =
(14)

(j=i,2, ...,«)•
DÉRIVATION DE L'EQUATION DE NOHDHEIM
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D'autre part la réactivité étant définie par la relation
k*ff - 1 Skeff
(15) e —- k.ff~
kcff

l'expression (14) se réduit à la forme de

leff Wj
(16) keff keff

0 = 1,2, ...,n).
Or ce sont des équations de (m -f- l) e degré en G>J, et quelque soit chaque
équation admet toujours la même forme; donc toutes ces équations ne sont qu'une
même équation qui admet m -f-1 racines :

(17)

Cette équation unique dont les racines fournissent les arguments des expo-
nentielles dans l'expression du flux neutronique (7) constitue, comme on le sait,
l'équation de NORDHEIM.
Pour terminer, montrons également que l'on peut parvenir aux m équations
classiques donnant la variation par rapport au temps de la concentration de chaque
espèce de noyau-mère de neutrons retardés, à partir de l'expression de la concent-
ration pour le groupe i établie plus haut.
En effet, nous avons vu qu'à l'instant f il existait par cm 3 du milieu mul-
tiplicateur
Pii -k~ Sa * (r, i')e-h(t~t') dï

noyaux-mères d'espèce i dûs à la valeur du flux neutronique au temps i'\ cela re-
vient, en somme, à dire qu'à l'instant t, la valeur de la concentration des noyaux-
mères de neutrons retardés appartenant au groupe i est donnée par

(18) Ci (r, i) = /î,

(i = l , 2 m).
En se servant de la règle de la différentiation sous le signe intégral dérivons
cette dernière expression par rapport à f. Nous obtenons ainsi:
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09) 5C,-(r,f) _
of P
0 = 1, 2, . . . , m )
qui, avec l'équation de diffusion des neutrons thermiques (5) réécrite en tenant
compte des relations (18)

l ] * (r, t) -f-
(20) m

constituent les m + 1 équations nécessaires pour la dérivation de l'équation de


NORDHEIM telle qu'elle a été faite jusqu'à présent [']• Ainsi venons-nous de démon-
trer que, pour obtenir l'équation (17), la méthoie décrite dans cot article est, au
fond, équivalente à la méthode classique mais qu'elle a pourtant l'avantage d'être
plus succinte et de n'avoir recours qu'à l'équation de diffusion des neutrons ther-
miques tenant compte de la contribution des neutrons retardés au bilan neutron ique.
DÉRIVATION DE L'ÉQUATION DE KORDHEIM
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BIBLIOGRAPHIE

['1 S. Ci.Assro.vE AND M. EDLVND : T h e E l e m e n t s of N u c l e a r R e a c t o r T h e o r y , 6th p r i n t . ,


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T
New Y o r k ,
L o n d o n , (1957).

ÇEKMECE NÜKLEER ARAŞTIRMA (Manuscrit reçu le 15 Mal 19S3)


VE EĞITIM MERKEZÎ
ISTANBUL — TÜRKIYE

ÖZET

B u m a k a l e d e NORDHEIM denklemi, sâdece çoğal tkan bir ortamın ılık nöt­


r o n l a r ı n ı n difüzyon denklemine dayanılarak çıkartılmaktadır. Bu, farklı m
grup g e c i k m i ş n a t r o n u n o r t a m ı n n ü t r o n b i l a n ç o s u n a i ş t i r a k l e r i n i uygun bir
tarzda ifade eden bir kaynak teriminin dlfUayon denklemine ilâvesiyle
gerçekleştirilmiştir.

NORDHEIM denklemini elde etmek i ç i n tek bir diferansiyel denklemin göz


a n l l n e a l ı n m ı ş o l m a s ı , ş i m d i y e k a d a r t a t b i k e d i l m e k t e o l a n ve ı l ı k nölron-
Inrın d i f ü z y o n denkleminden ve a y n ı zamanda gecikmiş nötron neşreden
f i s y o n u r i l n l l a n a ç e k i r d e k l e r i n y o ğ u n l u k l a r ı n ı v e r e n m adet k ü p l e d e n k l e m ­
d e n f a y d a l a n m a e s â s ı n a d a y a n a n metoda ntabetle â ş i k S r olarak mtttıim b î r
sadelik arzetmcktedîr.

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