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PHQ 585: Physique de l’état solide (Hiver 2023)

Devoir 1 (dû le 31 janvier à 10h30)

1. - Temps de collision
D’après le modèle de Drude, la probabilité pour qu’un électron entre en collision dans un
intervalle de temps infinitésimal dt est dt/τ .
(a) Montrez qu’un électron pris au hasard à un certain instant n’a subit aucune collision
durant le temps t précédant cet instant avec une probabilité e−t/τ . Montrez qu’il ne subira
aucune collision pendant le temps t à venir avec la même probabilité.
(b) Montrez que la probabilité pour que l’intervalle de temps entre deux collisions successives
d’un électron ait pour bornes t et t + dt est
dt −t/τ
e . (1)
τ
(c) Montrez que, comme conséquence de (b), le temps moyen entre deux collisions successives
est τ .

2.- Effet Joule


Considérons un métal à une température uniforme dans un champ électrique E (également
uniforme). D’après le modèle de Drude, l’énergie de l’électron n’est pas conservée lors des col-
lisions, puisque la vitesse moyenne d’un électron émergeant d’une collision ne dépend pas de
l’énergie acquise par l’électron dans le champ électrique depuis la dernière collision.
Montrez, en utilisant le résultat du problème 1(b), que l’énergie moyenne perdue au profit
des ions par électron et par collision est (eEτ )2 /m. En déduire que la perte moyenne par unité de
temps et de volume est (ne2 τ /m)E 2 . Déduire que la puissance perdue dans un fil de longueur L
de section A est I 2 R, où I est le courant et R est la résistance du fil. Ce résultat a été découvert
empiriquement par Joule. Le modèle de Drude réussit à fournir une théorie microscopique de
l’effet Joule.
Piste : Considérez un électron particulier qui subit une première collision, et après un temps
t, une deuxième. Calculez l’énergie perdu lors de la deuxième collision, en fonction de t et de
la vitesse de l’électron immédiatement après la première collision. Puis, moyennez sur tous les
électrons. Rappelez-vous que, après une collision, la direction de mouvement de l’électron est
statistiquement aléatoire (toutes les directions sont équiprobables).

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PHQ 585: Physique de l’état solide (Hiver 2023)

3.-Ondes hélicon
Supposons qu’un métal soit placé dans un champ magnétique uniforme et statique B = Bẑ,
et qu’un champ électrique alternatif Ee−iωt soit appliqué perpendiculaire à B.
(a) Si le champ électrique a une polarisation circulaire (Ey = ±iEx ), montrez que
σ0
jx = Ex
1 − i(ω ∓ ωc )τ
jy = ±ijx
jz = 0, (2)
où σ0 = ne2 τ /m est la conductivité dc de Drude.
(b) En utilisant la réponse pour (a), montrez que les équations de Maxwell
∇·E=0
∇·B=0
∂B
∇×E=−
∂t
1 ∂E
∇ × B = µ0 j + (3)
c2 ∂t
ont une solution de la forme
Ex = E0 ei(kz−ωt)
Ey = ±iEx
Ez = 0, (4)
à condition que k 2 = µ0 ω 2 , où
ω2
 
1
(ω) = 0 1− P (5)
ω ω ∓ ωc + i/τ
est la fonction diélectrique du métal en présence d’un champ magnétique, ωc est la fréquence
du cyclotron et ωP est la fréquence de plasmon.
(b) Montrez que, pour |ω|  ωc et ωc τ  1, la relation entre k et ω est donnée par
c2 k 2
ω ' ±ωc . (6)
ωP2
Cette onde de basse fréquence, connue sous le nom d’hélicon, a été observée dans de nombreux
métaux (et même dans l’atmosphère terrestre). Donnez une estimation de la fréquence hélicon
pour une longueur d’onde d’un centimètre et un champ d’un Tesla, et pour des densités typiques
des métaux.
La fréquence que vous allez obtenir est beaucoup d’ordres de grandeur inférieure à la fré-
quence du plasmon. On a vu en classe que les ondes de fréquence inférieure à ωP ne se propagent
pas dans les métaux...or, le résultat vu en classe était valide uniquement pour un champ magné-
tique statique nul ! C’est le champ magnétique statique qui permet l’existence et la propagation
des hélicons dans les métaux.

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PHQ 585: Physique de l’état solide (Hiver 2023)

4.- Potentiel chimique d’un gaz quantique d’électrons


Soit un gaz d’électrons nonrelativiste en trois dimensions, à température T .
(a) En utilisant le développement de Sommerfeld, montrez que le potentiel chimique µ pour
T  TF s’écrit approximativement comme
"  2 #
π2 T
µ ' F 1 − , (7)
12 TF

où F est l’énergie de Fermi et TF = F /kB est la température de Fermi.


Piste : On suppose que la densité d’électrons ne varie pas avec la température. Cette sup-
position est justifiée si l’on néglige le changement de volume du cristal avec la température.
(b) Recalculez µ en fonction de T sans faire des approximations, à l’aide d’un ordinateur.
Comparez votre résultat numérique avec l’Éq. (7) (montrez un graphique de µ/F en fonction
de T /TF , fait à l’ordinateur. Votre graphique doit contenir deux courbes : une courbe exacte
numérique et une courbe approximative analytique).
Pistes : Montrez que la densité volumique d’électrons,
Z
1 1
n= dρ() β(−µ) , (8)
V e +1
peut se réécrire d’une façon plus commode pour le calcul numérique :
3 ∞ √
Z
1
1= d˜ ˜ , (9)
2 0 e(˜−µ̃)/T̃ + 1

où ˜ = /F , µ̃ = µ/F et T̃ = T /TF sont tous adimensionnés. Pour arriver à l’Éq. (9), utilisez
l’expression pour ρ() dans l’Éq. (8), puis faites un changement de variables. À partir de l’Éq. (9),
obtenez par itération numérique la valeur de µ en fonction de T .

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