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TD. Géochronologie Complément cours STU4 AU.

21-22

TD Géochronologie

Rappels sur la structure de l'atome


Numéro atomique —>Z est le nombre de protons (= le nb d'électrons)
Nombre de masse —> A est le nombre de particules dans le noyau : neutrons + protons
Isotopes d'un même élément : - même Z ; A différent car le nombre de neutrons est
différent

Les isotopes ont donc des propriétés chimiques identiques.


Exemples 11H : 1 proton, 1 électron
2
1 H : 1 proton, 1 électron, 1, neutron (Deutérium)
3
1 H : 2 neutrons, 1 électron (Tritium)

.
Fractionnements isotopiques

Le fractionnement des isotopes peut avoir différentes origines:


- cinétique —> différence de réaction des différents isotopes d'un même élément.
- thermodynamique --> établissement d'un équilibre thermo entre les différents isotopes
d'un même élément.
- fission —> fission spontanée d'un isotope qui se partage en deux ou plus isotopes plus
légers d'autres éléments.
- radioactivité --> désintégration d'un isotope radioactif en un isotope radiogénique d'un
autre élément.
Les deux premiers ne concernent que les éléments légers comme H, C, 0 et sont
surtout utilisés en sédimentologie, en hydrogéologie ou en climatologie.
La fission concerne les éléments lourds avec Z > 92, surtout pour les isotopes de U.
La radioactivité concerne tous les éléments ayant des isotopes radioactifs naturels.

Différents types de radioactivité


II existe trois grands types de radioactivité naturelle :
α: émission d'une particule a qui est un noyau d'hélium constitué de 2 protons et de 2
neutrons. Isotopes fils: Z' = Z-2
N' = N-2
A' = A-4

- : émission d'un électron, accompagnée de la transformation d'un neutron en proton.


Isotopes fils: Z'=Z+1
N' = N-l
A'=A

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+: émission d'un positron, accompagnée de la transformation d'un proton en neutron.


Isotopes fils: Z'=Z-1
N' = N+l
A'=A
.
: Émission d'un photon très énergétique, lorsqu'un noyau excité redescends à un
niveau d'énergie plus faible. Pas d'intérêt en géologie.
- et + sont les formes de radioactivité les plus courantes dans la nature et sont aussi
les seules qui affectent les éléments légers. La radioactivité a ne concerne que les
éléments lourds, avec Z > 60.
La radioactivité met donc enjeu un isotope père radioactif et un isotope fils
radiogénique. La géochimie isotopique utilise la radioactivité naturelle dans deux
applications principales:
- la géochronologie —> datation des processus géologiques
- La fonction de traceur des processus géologiques.

Les lois de la radioactivité


L'équation de base de la décroissance radioactive est:
dN  N (1)
dt
Où , est la constante de désintégration (unité: t-1)
N = nb d'atomes radioactifs
dN = nb d'atomes désintégrés pendant de temps dt
En intégrant, on obtient :
ln N N i t (2)
qui peut être exprimé:
N / N i  e-t (3)

(4)

Puis :
Avec Ni = nb d'atomes radioactifs au temps initial et N = nb d'atomes radioactifs non
désintégrés.
Si on veut connaître le temps pour que la moitié des atomes de l'isotope père se soient
désintégrés en atomes de l'isotope fils, on calcule t pour N = 1/2, on obtient :
Ni
t1/2 =ln2/ (5)
Qui est la relation entre la constante de désintégration et la demi-vie.

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La désintégration des isotopes pères produit des isotopes fils. Le nombre d'atomes fils
produit est simplement :
D = Ni - N (6)
C’est à dire le nb de pères au temps initial moins le nb de pères au temps t.
L'équation 4 peut aussi s’écrire :
Ni = Net (7)
Si on substitue (7) dans (6) on obtient :
D = Net - N (8)
Ou :
D=N(et-1) (9)
Cette équation nous dit que le nb d'atomes fils produits et présents au temps t est
fonction du nb d'atomes pères présent au temps t et du temps. Dans le cas général, il y
a déjà des atomes de l'isotope fils présent au début, c'est à dire au temps initial t=0, ce
nb étant noté Di On obtient alors une équation plus générale qui est:
D = Di + N(et-1) (10)
Cette équation peut alors être résolue pour trouver t qui est le temps depuis lequel
l'isotope père se désintègre en isotope fils. On a alors :
D-Di/N=et-1 (11)
d’où :
t=1/ln (D  Di 1) (12)
N
t représente alors "l'âge" du système géologique, mais plusieurs conditions doivent être
satisfaites:
- La roche ou le minéral étudié ne doit pas avoir échangé d'atomes de l'isotope père ou
de l'isotope fils avec le milieu extérieur et doit avoir évolué en système clos depuis le
temps t = 0.
- La valeur de la constante de désintégration À doit être connue avec précision.
- Il faut pouvoir mesurer précisément D et N.
- Il faut pouvoir estimer correctement Di.
En pratique, on ne connaît pas la quantité D; qui représente les atomes de l'isotope fils
présents au début, lors de la fermeture du système. Comme on ne connaît pas t, on a
donc une équation et deux inconnues —> pas de solution!
Pour pouvoir calculer un âge, il faut donc disposer de deux systèmes de même âge et
dont le do au moment de la fermeture du système est le même.
On a alors à partir de l'équation (10):

D1 = Di +N1(et-1) (13)
pour le premier système et:
D2 = Di N2(et-1) (14)

pour le deuxième système.

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Si Di et t sont équivalents pour les deux systèmes on peut alors


écrire :
D1-D2 =(N1-N2)(et-1) (15)
On a alors:
D1 D2 )1
et= ( N1 N2 (16)
d'où on peut tirer l'âge du système:

t=1/ln D1 D2
N1 N2
1  (17)
Les deux systèmes considérés peuvent être deux roches cristallisant à partir d'un même
magma, ou deux minéraux ayant cristallisés en même temps dans une même roche.
Dans la pratique, on n'utilise jamais cette méthode consistant à calculer un âge avec
seulement deux systèmes différents car les incertitudes sont alors énormes. Par contre,
on peut remarquer que l'équation (10) est de la forme
y = ax + b avec y = D, x= N, b = i et a = et-1. Cette équation est celle d'une droite dans
le diagramme D en fonction de N dont la pente a = et-1 et dont l'intercepte b = Di. La
pente de cette droite dépend donc uniquement de t. La droite ainsi définie est appelée
une isochrone car tous les points y ont le même âge. On peut donc calculer précisément
l'âge d'un ensemble géologique (une roche ou plusieurs roches Co-génétiques) si on
peut trouver plusieurs points définissant une droite isochrone.

Methode Rubidium/Strontium (Rb-Sr)

Rb et Sr sont des éléments traces présents en faible abondance sur Terre.


Rb (Z=37) possède deux isotopes naturels : 85Rb et 87Rb.
Leur abondance respective est :
85 87
Rb= 72.165% Rb= 27.835%
Sr (Z=38) possède quatre isotopes naturels : 84Sr, 86Sr, 87Sr et 88Sr.
Leur abondance respective est :
84 86
Sr = 0.56% Sr = 9.86% 87Sr = 7.00% 88
Sr = 82.58%
87
Le Rb est radioactif et se désintègre en ^Sr suivant la réaction :
87
Rb —-—> 87Sr
-11 -1 10
La constante de désintégration du 87Rb est :  = 1.42.10 a et la demi-vie est : t = 4.88.10
a.
e-t à 4.5.109 années est égal à: 0.938, donc d'après l'équation (4), environ 6% du 87Rb existant
au début du système solaire s'est désintégré en 87Sr.

On définit i = le temps initial au moment de la fermeture du système isotopique.


0 = aujourd'hui, c'est à dire le jour de la mesure isotopique.
D'après (6) modifiée, on sait que :
87
Sro = 87Sri + (87Rbi - 87Rbo) (18)

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87
Or, d'après (4) on a: Rbo = 87Rbie-t (09)
87 87 t
D'où, d'après (7): Rbi = Rboe (20)
Par substitution de (20) dans (18) on obtient :
87
Sro = 87Sri + (87Rboet - 87Rbo) (21)
Qui peut s’écrire :
87
Sro = 87Sri + 87Rbo (et - 1) (22)
qui est l'équivalent de l'équation générale (10).
Cette équation n'est pas utilisable directement pour des raisons techniques. Il est en effet très
difficile d'obtenir ces valeurs de Sr sur un spectromètre de masse. Il est par contre plus facile
d'obtenir des rapports de différents isotopes.

pour le couple Rb-Sr, les mesures au spectromètre de masse se feront par normalisation à
l'isotope 86 du strontium, qui est stable.
L'équation (22) devient alors :
 87   87   87  t 1
 Sr   Sr  Rb  
 86   86   86  e  (23)
 Sr   Sr    0
 0  i  Sr 
 87   87 
 Sr  Rb
Seuls sont mesurables les rapports  86  et  mais on ne connaît pas le rapport
 Sr   
86

 0  Sr 

 87 
 Sr 
 86  et t . Il faut donc disposer de plusieurs systèmes de même âge et de même rapport
 Sr 
 i 0
 87 
 Sr 
 86  donc des
 Sr 
 i 0
Systèmes Co-génétiques tels que des roches ou des minéraux d'une même roche. On dispose
alors d'une équation de droite du style y=ax+b avec:
 87   87   87 
 Sr   Rb   Sr 
y=  86  x=   b =  86  et a =et-1
 Sr   86   Sr 
 0  Sr   i
 0
- y est directement mesurable au spectromètre de masse.
- x est calculable à partir du rapport Rb/Sr mesuré.
- La pente de la droite, noté a est alors proportionnelle au temps t. Plus la pente est forte et plus
l'âge est élevé.

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 87 
 Sr 
- b est l'ordonnée à l'origine t représente le rapport  86  , c'est à dire le rapport isotopique au
 Sr 
 i
moment de la fermeture du système.
 87 
 Rb 
Calcul du rapport   à partir du rapport Rb/Sr :
 86 
 Sr 
 0
Ce rapport peut être mesuré par dilution isotopique mais le plus souvent on mesure le rapport
Rb/Sr par fluorescence X
On alors
 87 
   
 Rb   87 
  = Rb MmSr  RbAb  (24)
 86  Sr XRF MmRb  87 
 Sr   Sr Ab 
 0
avec
MmSr =87.62g/mole
MmRb = 85.47g/mole
Et
87
RB
87
RbAb= 85  85 1  1
87
3.592
Rb  Rb Rb
87
1
Rb
86
Sr 1 1 1
86
SrAb= 84  84 

86
Sr  Sr  Sr  Sr
87
Sr Sr Sr
88
 8787

Sr 
88
 87 Sr 

 86  86 1 0.057  86 8.3751 9.432 86 
86
   
Sr Sr Sr  Sr 0  Sr 0
    87 Sr  
     
 87  1  9.432 86  
 Rb 

 86
 = Rb
 Sr
   XRF
87.62 
85.47 

 3.592
1


 87 Rb 
 puis  86   Rb

  
 Sr XRF 85.47

87.62 

 SR 0 
3.592 
 Sr  
9.432   87 
  Sr 0  
 0 
 SR 

 86 

  
 
 Sr  0   
donc
 87 
 Rb 

 86
  Rb
 Sr
  XRF
*2.89
 Sr 
 0
Principe de l’isochrone
D’après l’équation de la droite (23), on sait que la pente a =et-1. on a donc :

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lna 1
t =ln(a+1) d’où t = (25)

Dans la plupart des cas, pour calculer les paramètres a et b de l’isochrone, on utilise la méthode
statistique des moindres carrés en utilisant tous les points disponibles de l’isochrone. A t=initial
(fermeture du système), tous les minéraux et la roche totale ont le même rapport isotopique du
Sr mais des rapports Rb/Sr différents. Au cours du temps, le 87Rb se transforme en 87Sr donc
Rb/Sr diminue et 87SR/86Sr augmente. Tous les points se trouvent donc sur une même droite
dont l’ordonnée à l’origine est la valeur initiale du rapport 87SR/86Sr

t = initial

87
Rb/86Sr
Pour être précis, le calcul d'âge doit utiliser des points les plus éloignés les uns des autres, donc
des minéraux ou des roches ayant des rapports Rb/Sr les plus différents possibles..

Pour calculer l'âge d'une roche en faisant une analyse au laboratoire de chimie isotopique, en
connaissant les quantités de 87Sr et de 86Sr en prenant des échantillons de formes différentes
dans le massif granitique

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F= p(et-1)+F0 de forme y = ax +b
0.890= 26a+0.706
a=0890-0706/26 = 0.007 et-1 = a = 0.007 et= 1.007
=> t = log 1.007 = 0.00697 t = 0.00697/1.39 10-11 => t = 0.005 1011
d’où t = 5 108 = 500 106 = 500 Ma

Méthode Potassium – Argon

Le Potassium est ses deux isotopes se trouve dans le magma, les roches cristallines et les
laves consolidées.
Le 40K se désintègre en 40Ar, gaz non radioactif inerte qui reste dans le minéral tant que celui-ci
n'est pas porté à une température supérieure à quelques centaines de degrés.
Le 40K est présent dans les micas, les feldspaths et les amphiboles. Le 40K l'un des isotopes
naturels du K radioactif, sa période est de 1.25 Mda, et lorsqu'il se désintègre il forme 40Ar. Le
dosage de ces deux éléments dans un minéral permet donc la détermination de l'âge de celui-ci.
La datation se fait par dosage, en utilisant le spectromètre de masse, la teneur en argon
augmente avec le temps (avec l'âge)
La méthode peut être appliquée à la datation de minéraux tel que les feldspaths, les micas, les
amphiboles à condition toutefois que le minéral à étudier ne contienne pas d'Argon au moment
de sa formation, ce qui en théorie le cas pour les minéraux volcanique
En connaissant la teneur en potassium d'un cristal d'une roche, la mesure de la quantité
40
Ar qu'elle contient et le rapport des deux éléments permettent de donner l'âge de la roche lors
de sa formation.
Cette méthode est d'un emploi très large, du fait de l'abondance du K, elle a une bonne fiabilité ;
de quelques milliards d'année à un million d'année.

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Différentes erreurs peuvent s'introduire


• l'argon peut s'échapper des minéraux où il s'est formé, les âges obtenus par les micas
étant systématiquement plus grands que ceux des feldspaths de la même roche, on peut
penser qu'il s'échappe facilement de ces derniers
• II peut avoir un risque de pollution dû à l'argon atmosphérique provenant du potassium
qui s'échappe de la croûte et du manteau lors des éruptions volcaniques (les roches très
jeunes renferment peu d'40Ar)

Méthode Uranium – Thorium

Cette méthode a été découverte par Becquerel en 1896, c'est-à-dire depuis qu'on a su plus
exactement que les éléments radioactifs se désintègre progressivement, d'où l'intérêt de les
utiliser comme chronomètre pour dater les événements géologique.
Il existe dans la nature 3 familles radioéléments naturelles dont les chefs de familles sont :
238 232 235
U Th U
Parmi l'Uranium il existe trois isotopes
238
92 U (99.274%), 92235U (0.72%) , 92234U (0.0055%)
238
U => proton = 92 neutrons =146
238
U est radioactif et se désintègre en 206Pb suivant la réaction
238
U8 ,6-206Pb
La constante de désintégration de 238U est  =1.551 10-10 et la demi-vie t =4.47.109ans.
e-t à 4.5.109 années est égal à 0.497 donc environ 50% de 238U s’est désintégré en 206Pb depuis
la formation du système solaire.
235
U est radioactif et se désintègre en 207Pb suivant la réaction
235
U7 ,4-207Pb
La constante de désintégration de 235U est  =9.849 10-10a-1 et la demi-vie t = 7.07.108ans.
e-t à 4.5.109 années est égal à 0.012 donc environ 99% de 235U s’est désintégré en 207Pb depuis
la formation du système solaire.

232
Th est radioactif et se désintègre en 208Pb suivant la réaction
232
Th6 ,4-206Pb
La constante de désintégration de 232Th est  =4.948 10-11a-1 et la demi vie t = 1.4.1010ans.
e-t à 4.5.109 années est égal à 0.80 donc environ 20% de 232Th s’est désintégré en 208Pb depuis
la formation du système solaire.

Les trois uraniums sont tous instables, et ils ont tous une émission 
4
1 238U234Th +  (ou 234Th + 2 He)
Cette décroissance suit toujours une courbe exponentielle et la période caractérise chaque
atome.
9
Dans ce cas T = 4.5 10 ans
2) 234Th 234Pa +e-,  T=24.1 jours (période très
courte)

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3) 234Pa 234U + e-,  T=1.18mn


4) 234U 230Th + T = 2.4 105 ans
5) 230Th226Ra +  T = 75200 ans
234 231
Pour U  Pa la période est de 34300 ans
Si l'on regarde attentivement les deux familles de l'uranium, on voit que la décroissance donne
naissance à :
du Thorium
du Protactinium
du Radium
Dans la famille de U230Th la période est de 75200 ans (230Th /234U)
238

235
U 231Pa la période est de 34300 ans (231Pa/235U)
ils sont tous les deux bien appropriés pour dater des événements allant de 20 000 à 300 000
ans, à condition de bien connaître les conditions dans lesquelles les déséquilibres ont pu se
créer.
Lorsque l'eau ruisselle sur une roche, l'uranium très soluble présent dans la roche va être mis en
solution dans l'eau, alors que le protactinium et le Thorium qui sont très insoluble vont être
adsorbés sur des particules en suspension (argiles, oxydes). L'uranium contenu dans l'eau va
donc être incorporé dans les minéraux qui se forme à partir d'elle, tells que les carbonates
(coquille des mollusques, coraux, formation stalagmitique..) alors que le protactinium et le
thorium ne le seront pas1*. Une fois les minéral forme, L'U présent dans celui-ci commence à se
désintégré et va donner naissance à du thorium et du Protactinium, l'accumulation de ces deux
éléments / à l'Uranium peut permettre de dater les carbonates fossiles La conséquence
importante de cette séparation est que les minéraux qui se forment en milieu marin ex.
carbonate forment les coquille des mollusques et les squelettes des coraux se forment dans un
milieu qui contient de l'U et pas de Th. En raison des affinités entre le calcaire et l'U. les
coquilles vont retenir l'U dans leur réseau cristallin 230Th et 231Pa vont se former au dépend de
238
U et 235U (Voire planche)

Tant que l'équilibre ne sera pas atteint, on pourra savoir depuis combien de temps le cristal a
été séparé du milieu marin

II faut qu'il n y ait ni gain ra perte de l'isotope


Ce phénomène peut être analogue à la formation des plancher stalagmitique où il y a de l’U et
pas de Th.
Au début pas de thorium mais au fur et à mesure que le temps passe il y a augmentation du
230
Th et on obtient une courbe inverse de la désintégration 230Th/234U

En connaissant ce rapport on peut déterminer l'âge de l’échantillon Age limite de cette méthode
est de 350000 ans

1
Dans les eaux des fleuves qui ont un pH acide l’U et le Th sont tous les deux en solutions. En revanche dans l’eau
de mer à pH basique (8.2) et très riche en ions bicarbonates, dans ces conditions, l’U arrive sous forme de UO2+4 et se
complexe sous forme UO2(CO3)4-3, complexe soluble dans les eaux océaniques. Le Th arrive sous forme de Th4+
s’adsorbe sur les particules en suspension et précipite rapidement => séparation très nette au niveau des chefs de
famille.

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Matériel à dater : Carbonates fossiles (os "dent, corne", stalagmite, coraux), épidote, sphène
(caTiSiiO5), apatite, Zircon (ZrSi04)

Pour le système U-Th-Pb, on peut aller jusqu’à l’âge de la terre (selon les premier équations).
Dans ce cas la mesure des rapports isotopiques se fait par normalisation au 204Pb, on peut écrie
alors les équations générales de désintégrations des isotopes de l’uranium et du Thorium
d’après l(équation (10) de la façon suivante

 206 Pb   206 Pb   238U  8t


  =  +  (e 1) (29)
 204   204   204 
 Pb 0  Pb i  Pb 0

 207 Pb   207 Pb   235U  5t


  =  +  (e 1) (30)
 204   204   204 
 Pb 0  Pb i  Pb 0
 208 Pb   208 Pb   232Th  2t
  =  +  (e 1) (31)
 204   204   204 
 Pb 0  Pb i  Pb 0
On obtient alors trois systèmes isotopiques dont les trois éléments fils appartiennent aux mêmes
éléments. On a donc la possibilité de calculer trois isochrones qui, pour un même système
devraient donner le même âge. En fait, on obtient rarement des points alignés sur une isochrone
du fait de la grande mobilité de l’U et de la difficulté d’analyser le 232Th. On utilise donc des
méthodes particulières pour combiner ces systèmes isotopiques suivant les systèmes
isotopiques suivants les systèmes géologiques considérés
Pour l’utilisation de U et Pb on distingue :
- Les systèmes riches en U et pauvres en Pb initial  Pb initial est alors négligeable.
- Les systèmes à U variables et à Pb initial non négligeable  Pb initial est important
- Les systèmes à U initial négligeable  le Pb radiogénique est alors négligeable

Le premier système est surtout représenté par des minéraux riches en U comme les zircons

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Datation par me 14C

Le carbone 14 (radiocarbone) est un isotope radioactif du carbone


Le 14C a pu être produit artificiellement en 1934
En 1946 un chimiste américain Libby a prouvé que le 14C existe dans la nature, bien que en très
faible quantité.
L'interaction en haute atmosphère de rayonnement cosmique et d'atome d'Azote
Entraîne en effet la formation du 14C
14 14
7 N + 1 neutron 6 C + 1 proton
14
Le C se produit et il se désintègre selon la réaction suivante :
14 14 -
6 C ——>7 N + T = 5730 ans

La quantité de 14C dans l'atmosphère terrestre résulte donc d'un équilibre dynamique entre la
production et la destruction de l'isotope.
Ce 14C se combine avec l'oxygène sous forme de 14CO2 lequel entre dans la constitution de la
matière organique vivante par suite des réactions de photosynthèse. Tant que l'organisme est
vivant, le métabolisme équilibre en quelque sorte les actions constructives de la photosynthèse
et celles destructives de la combustion. Il en résulte que le contenu en 14C de l'organisme
s'équilibre avec celui de l'atmosphère et reste constant.
Lorsque l'organisme meurt, ce processus d'équilibration s'arrête et le système se ferme. L'âge
déterminé sera celui de la mort
A=Aoe-t

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Voire Planche

En plus du carbone non radioactif le 14C peut être combiné avec O2 pour donner le CO2. Le CO2;
descend dans les basses couches et s'y disperse d'une façon uniforme.
- il est ensuite assimilé par les végétaux et les animaux terrestres
- passe dans l'eau et entre dans la constitution des organismes marins
Lorsqu’un organisme marin ou terrestre meurt, ses échanges avec l'atmosphère cessent et le
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C qu'il contient commence à se désintégrer. Comme la période du radiocarbone est longue
(5570 ans) Libby propose de l'utiliser pour dater les échantillons fossiles d'origine organique.
Cette datation consiste à mesurer la quantité du 14C restante, moins il en reste plus c'est vieux,
et il est possible de dater tout fossile d'origine organique ; tourbe, ossements, coquille....
L'âge limite du 14 C <40 000 ans, ce qui a permis d'établir un calendrier de l'histoire terrestre au
cours des 4 dernières millénaires

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Datation par Thermoluminescence

Dans la nature, les minéraux (fluorine, quartz, feldspath...) sont irradiés en permanence en
raison de la présence d'éléments radioactifs (U. Th, K etc.) en leur sein et dans leur
environnement.

Cette irradiation se traduit ai niveau du minéral par une ionisation c'est à dire une libération
d'électron. Un certain nombre d'électron ainsi libérés vont être piégés dans des défauts du
système cristallin.

Piège

Ces électrons ne peuvent sortir de leur piège sans apport d'énergie. Comme le rayonnement
agit sans cesse, le nombre d'électron fixés sur les pièges croît avec le temps. Lors d'une
chauffe, les électrons sont libérés de leur piège et ils vont rejoindre les atomes qui ont perdus un
électron. Cette organisation est accompagnée d'une émission lumineuse, la quantité de lumière
produite est d'autant plus grande que la quantité de rayonnement a été plus important, donc le
temps d'irradiation plus long.

Le nombre total d'électrons piégés d'un échantillon fossile est approximativement proportionnel
à la dose totale de radiation ou paléo-dose, qu'il a reçu au cours de son histoire.
Si la concentration en radioélément dans le minéral (dans la roche) n'a pas varié, la dose totale
qu'il a reçue est proportionnelle au temps
La dose totale = dose annuelle x âge => âge = dose totale/ dose annuelle
La thermoluminescence correspond à faire le chemin inverse des électrons

Mode opératoire : (voire planche)

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1* Chauffe : l’échantillon est placé sur une plaque chauffante dans une enceinte obscure;
- augmentation de température en présence d'un gaz inerte pour éviter l'action de l'O2 de l'air
qui peut engendrer une lumière parasite avec la combustion de la matière organique incluse
dans la roche.
2* mesure de la lumière
Faite par un tube photomultiplicateur (Pm) qui délivre une tension (TL) proportionnelle au
flux lumineux émis par le minéral. Cette tension TL est mesurée sur une table traçante (xy)
dont la plume décrit une courbe exprimant l'émission lumineuse de l'échantillon selon OY en
fonction de la température (T) donnée par le thermocouple en OX

Résonance de spin électronique (ESR)

Le rayonnement des isotopes crée des défauts dans les minéraux (calcite, quartz, phosphates
etc.) par déplacement des électrons. Défauts qui augmentent avec l'âge (de quelques milliers
d'années à quelques millions d'années). La résonance électronique de spin (ESR) permet de
compter les électrons ou les trous dus aux rayonnements. L'absorption d'ondes électriques dans
un champ magnétique puissant étant proportionnel à leur nombre ; ainsi il n'y a pas de vidanges
des pièges et il est possible de mesurer plusieurs fois le même échantillon. ESR est toutefois
beaucoup moins sensible que la TL et ne peut être utilisé pour des échantillons dont l'âge < 20
000 ans.

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Trace de fission de l’Uranium

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Les noyaux de certains isotopes lourds tels que l'U subissent au cours du temps une fission
spontanée. Ils se transforment en 2 noyaux fils projetés avec une très grande énergie, la
projection de ces noyaux-fils entraîne un dommage dans le cristal qui se présente sous la forme
d'une trace dite "trace de fission", sa longueur maximum varie entre 8 et 18 microns.
Le nombre de ces traces est proportionnel au nombre de noyaux d'Uranium contenu et aux
temps, il est donc fonction de l'âge de l'objet à dater qui peut être un : os, un plancher
stalagmitique, un échantillon phosphaté
L’âge peut être compris entre quelques centaine de milliers d'années et quelques centaines de
millions d'années.

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