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Cours de géochronologie 

: isotopes radioactifs
et géochronologie

Professeur Christian LEFEVRE


Université des Sciences et Technologies de Lille

http://www.univ-lille1.fr
christian.lefevre@univ-lille1.fr

Christian Lefevre – Univ. Sci et Technologie de Lille Page 1 22/10/2022


SOMMAIRE

I - Définition des isotopes

II - Abondances isotopiques

III - Les isotopes radioactifs et la Radiochronologie

1 - Les phénomènes radioactifs

a – Radioactivité 
b - Radioactivité 
c – Capture d’un électron de la couche k
d – Fission spontanée

2 - Les lois de la désintégration - Équations fondamentales de


la géochronologie

IV - Méthodes de Géochronologie

1 - Méthode Rubidium – Strontium


a - Principe et équation fondamentale
b - Ages absolus et age apparents
c - Isochrones sur roches totales et sur minéraux

2 - Méthodes Uranium - Thorium – Plomb


a - Méthodes des isochrones U - Th - Pb
b - Méthode 207Pb - 206Pb
c - Méthode U - Pb appliquée aux systèmes enrichis
d - conclusion sur les méthodes U - Th - Pb

3 - Méthode Potassium – Argon

a - principe de la méthode
b - Equation chronométrique
c - limites et contraintes e la méthode géochronologique K - Ar.

4 - Méthode du Carbone 14 (14C).

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ISOTOPES RADIOACTIFS ET GEOCHRONOLOGIE

I - Définition des isotopes

Une espèce atomique X est caractérisée par son numéro atomique Z (égal au nombre
de protons du noyau) et sa masse atomique M (égale au nombre de protons et de neutrons)

M XZ
Les isotopes d'un élément chimique X ont tous le même nombre atomique Z (c'est à dire
le même nombre de protons), mais des masses atomiques M différentes, correspondant à un
nombre de neutrons différents. Prenons l'exemple de l'oxygène :

18O8 ; N° atomique Z = 8 protons ; Masse atomique M = 18 (8 protons + 10 neutrons)


16O8 ; N° atomique Z = 8 protons ; Masse atomique M = 16 (8 protons + 8 neutrons)

II - Abondances isotopiques
Il existe dans la nature environ 340 espèces nucléaires répertoriées mais qui n'ont pas
tous, bien sûr, la même abondance et la même importance.

La plupart des éléments possèdent plusieurs isotopes. On peut exprimer les abondances
isotopiques de plusieurs façons.

a - Par le rapport (ou %) de la quantité d'atomes d'une certaine espèce isotopique


MX au nombre total d'atomes d'un élément donné. Prenons l'exemple des 3 isotopes de
Z
l'oxygène :
16O : 99,759 %
17O : 0,037 %
18O : 0,203%

b - Par le rapport d'une quantité d'atomes d'un isotope MXZ à la quantité d'un autre
isotope du même élément. Prenons l'exemple du strontium : Sr38 qui possède 4 isotopes:
84Sr 0,56%

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86Sr 9,86%
87Sr 7,02%
88Sr 82,56%
Le rapport 87Sr / 86Sr est égal à 7,02/9,86 ; soit 87Sr /86Sr = 0,712

c - Par l'écart "" d'un rapport isotopique (R) d'un échantillon en comparaison du
même rapport isotopique avec un étalon de référence standard pour lequel le rapport
isotopique R est connu ;

R échantillon -- R standart
=
R standart

ou en 0/00

= ( R échantillon
R standart ) -- 1 X 1000

Par exemple pour l'oxygène 18O, le standard de référence est le rapport isotopique
18O/16O très constant dans les eaux océaniques (Standard Mean Ocean Water : SMOW).
Ce rapport RSMOW 18O/16O est égal à 2,035 . 10-3. Si pour un échantillon le rapport
isotopique 18O/16O (R ) est égal à 2,043 . 10-3 :
éch

= ( 2,043.10-3
2,035.10-3
) -- 1 X 1000

 = 3,931 %o

Certains isotopes naturels sont stables. D'autres au contraires sont instables et


radioactifs et donnent naissance à des isotopes radiogéniques. C'est ainsi qu'un isotope père
(P) radioactif se désintègre en un isotope fils (F) radiogénique :

P ------------------------------------> F
(Isotope père radioactif) ---------------------> (Isotope fils radiogénique)

Ce sont les isotopes instables, radioactifs qui sont utilisés en radiochronologie.


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III - Les isotopes radioactifs et la Radiochronologie

Dès le début du XX° siècle, suite aux découvertes sur la radioactivité, les scientifiques
tentèrent d'appliquer ses principes à la mesure des temps géologiques.

En 1905, Rutherford, le premier, réalisa une détermination d'âge sur un minéral en


mesurant les quantités de He et U. En 1911, Holmes publia des résultats radiochronologiques
obtenus par la méthode U-Pb. Mais, jusqu'en 1945, tous les essais de géochronologie
demeurèrent imparfaits, en raison notamment de difficultés d'ordre analytique (imprécision
due aux spectromètres de masse de l'époque). Actuellement, la technologie permet une
précision analytique de tout premier ordre, qui autorise des mesures et des résultats de bonne
qualité, même pour des concentrations isotopiques relativement faibles. Il existe aujourd'hui
de nombreuses méthodes de radiochronologie. Avant d'en exposer quelques unes, examinons
les phénomènes radioactifs.

1 - Les phénomènes radioactifs

Il existe plusieurs formes de désintégration radioactive

a - RADIOACTIVITÉ 

Un atome se désintègre en émettant une particule  c'est à dire un noyau d'hélium (4He2).

MX -------> M-4X' 4
Z Z-2 + He2

Ex : 238U -----------> 234Th90 +  (Période T = 4,51.109 ans)


92

b - RADIOACTIVITÉ 

La particule émise est un électron. Ce phénomène correspond à la transformation d'un neutron


du noyau en proton avec émission d'un électron selon la réaction :

n ---------> p+ + e

MX -----> MX' -
Z Z+1 + e ( )

ex : 87Rb 87Sr + e (-) (T = 4,7.1010 ans)


37 ---------> 38

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c - CAPTURE D'UN ÉLECTRON DE LA COUCHE K

Un électron de la couche K réagit avec un proton du noyau pour former un neutron

e + p+ ----> n ; Z -----> Z - 1
MX + e ----> MX'
Z Z-1

ex : 40K + e ----> 40Ar18


19

d - FISSION SPONTANÉE

Un noyau lourd éclate en deux noyaux de masses voisines, avec émission de neutrons ;
Ex : 235U

2 - Les lois de la désintégration - Équations fondamentales de


la géochronologie

Les méthodes de la géochronologie reposent sur le principe suivant :

Soit un isotope radioactif Père (P) qui se désintègre en élément radiogénique fils (F)
P ---------> F

Le rapport de concentration P/F à un instant donné est une fonction de la constante de


désintégration  (qui est la probabilité de désintégration par unité de temps) de l'élément P et
de l'âge t.

La quantité d'atomes P désintégrés dans le temps dt est proportionnelle au nombre P


d'atomes et à la constante de désintégration. On peut alors écrire :

dP
(1) = - P
dt P = nombre d'atomes pères radioactifs
= constante de désintégration
dP/dt = taux instantanée de transformation

Si P0 représente la quantité d'atomes pères à l'instant t0, l'équation 1 s'intègre selon les
équations (2) et (3) :

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(2) P = P 0 e -t

(3) P0 = P e t

Dans la pratique, on ne doit faire intervenir dans l'équation que des grandeurs
mesurables actuellement. Or, on ne connaît pas le nombre d'atomes pères P 0 à l'instant initial
t0. Au cours du temps, un certain nombre d'atomes P 0 radioactifs se sont transformés en
éléments fils radiogéniques F. On pose alors l'hypothèse, que le nombre d'atomes père à un
temps t (P) est égal au nombre d'atomes pères initiaux (t 0) moins le nombre d'atomes fils
radiogéniques produits au cours du temps t. Soit :

P = P0 - F

ou P0 = P + F

En remplaçant P0 par sa valeur (P + F) dans l'équation (3) on obtient :

P + F = P et

ou F = P et - P ; soit :

(4) F = P ( e t - 1 )

De cette équation (4) on peut en déduire l'âge (t) :

(5) 1 ln 1 + F
t =
 P

Un problème peut apparaître. La quantité d'atomes F mesurés aujourd'hui correspond


en fait à la quantité d'atomes fils radiogéniques provenant de la désintégration de l'élément
père (P) radioactif, mais aussi à la quantité d'atomes fils (F 0)qui étaient présents dès le départ
dans le système. C'est à dire que :

F total mesuré = F radiogénique + F0 existant au départ

L'équation (4) peut alors s'écrire :

(6) F = P ( e t - 1 ) + F0

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Cette équation (6) est l'équation fondamentale de la géochronologie. Elle permet
d'obtenir l'âge d'une formation (ou d'un minéral) selon l'équation (7)

(7) t= 1 ln 1 + F - F0
 P

L'âge est obtenu dans les conditions suivantes :

1) La constante de désintégration  soit connue avec précision


2) que l'on connaisse P et F avec une bonne précision
(3) que l'on connaisse F0 ; ce qui est souvent délicat, voir impossible
(4) que le système soit resté clos (Rien ne se perd, rien ne se crée, tout se transforme)

IV - Méthodes de Géochronologie

1 - Méthode Rubidium - Strontium

a - Principe et équation fondamentale


Le Rb37 possède 2 isotopes : 85Rb et 87Rb.
Le 87Rb est radioactif et se désintègre par radioactivité ß en 87Sr radiogénique.

87Rb ------>87Sr (radioactivité ß)

Selon l’équation fondamentale de désintégration (6) du 87Rb (éléments père radioactif,


P) en 87Sr (élément fils radiogénique, F)

(6) F = P (et - 1) + F0
On peut écrire :

87 87 t 87
(8) ( Sr) = ( Rb) (e - 1) + ( Sr )
0
-11 -1
 = 1,42.10 an

Sr38 possède 4 isotopes 84-86-87-88.


Seul 87Sr est radiogénique.

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Dans l'équation (8), (87Sr), (87Rb) peuvent être mesurés et sont connus. Par contre la
quantité de (87Sr)0 est une inconnue.
Le 86Sr est un isotope stable non radiogénique, non radioactif. Sa quantité dans le
système est donc une constante. Dans l'équation (8), on rapporte les concentrations de ( 87Sr) t,
(87Rb)t et (87Sr)0 à cette isotope stable (86Sr).

(9) ( 87Sr
86Sr
) ( =
87Rb
86Sr
) (et-1) + ( 87Sr
86Sr )
0

Cette équation est de la forme y = ax + b

Considérons plusieurs échantillons cogénétiques de même age, distincts des uns des
autres par leur rapport 87Rb/86Sr, évoluant en système clos ; les points représentatifs de ces
échantillons doivent dans un diagramme (87Sr/86Sr) - (87Rb/86Sr) s'aligner sur une droite,
dénommée isochrone, dont la pente (et-1) est fonction de l'âge du système. L'ordonnée à
l'origine permet de connaître le rapport (87Sr/86Sr) (fig.1) (fig.2)
Mel3 %7 C%3 D%7 C 7 5 6 c6 f3 d 6 a 6 2 6 d 6 c3 7 3 5 3 5 3 9 7 c7 6 6 9 7 0 3 d 3 7 3 8 3 1 3 7 3 3 3 2 3 9 3 5 3 3 3 6 3 
53 5 
7 c75 
7 07 
7 3 
d 7 0 6 c6 1 7 4 6f6 e9 7 e42 a 7 a                                                                 

87Sr
86Sr

e
hron
s oc *4
t- 1) i

(e *3
*2
*1
( 8786SrSr ) 0

87Rb
86Sr
Fig.1 : tracé d'une isochrone dans le système radiochronologique Rb - Sr

b - Ages absolus et age apparents

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Age "absolu" : lorsque tous les points analytiques sont, dans le diagramme
(87Sr/86Sr) - (87Rb/86Sr), alignés (aux incertitudes analytiques près), cela signifie que 3
conditions ont été remplies :

(1) - Les échantillons ont le même âge


(2) - Les échantillons ont le même rapport initial ( 87Sr/86Sr)0.
(3) - Les échantillons se sont comportés en système clos vis à vis du rubidium et du
strontium

L'âge obtenu peut être alors considéré comme un " âge absolu."

Age "apparent" : Suite à un événement thermique (tel qu'un épisode métamorphique),


le système peut s'ouvrir, facilitant alors la diffusion des éléments géochimiques. Les
concentrations en Rb et Sr sont alors perturbées et l'âge obtenu n'est plus un âge "absolu"
mais un âge "apparent".

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u)
ol
a bs
e
87Sr ( âg
es
86Sr al
t ot
sh o wman y c_ _ Q2 3 std 4 1 b asic_ streamb u f< w,Q 2 3 std 1 4 c

h es
oc 4

ne
sur
r
*
ro 3
iso
ch
*
2

1
*
*
( 8786SrSr ) 0 *
1
*
2
*
3
* t=0
4

87Rb
86Sr
Fig.2 : Isochrone sur roches totales.

Les échantillons 1-2-3-4 issus d'un même réservoir magmatique, ont intialement
le même rapport isotopique (87Sr/86Sr)0. Ils s'alignent sur une horizontale et diffèrent
par leurs rapports 87Rb/86Sr. Avec le temps, la désintégration de 87Rb en 87Sr induit
pour chaque échantillon une augmentation de leur rapport87Sr/86Sr et une diminution
de leur rapport 87Rb/86Sr. L'augmentation du rapport 87Sr/86Sr est proportionnelle à
la valeur du rapport 87Rb/86Sr. Les points s'alignent, conformément à l'équation 9
selon une droite dont lapente est une fonction du temps et est égale à (et-1)

c - Isochrones sur roches totales et sur minéraux (fig.3)

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d

A - Minéraux

B - Roche totale

Figure 3 : systèmes fermés et systèmes ouverts


(explications dans le texte)

Si on imagine que au cours du temps un événement thermique, (suite à un événement


thermique, tel qu'un épisode métamorphique), un élément géochimique s'est moyennement
déplacé sur une distance d (fig.3), les petits systèmes (tels que les minéraux A) seront ouverts
plus intensément que les grands systèmes (tels que l'échantillon de taille B dont seule la
pellicule extérieure aura changé de composition. (Les parties grisées représentent le matériel
qui a échangé avec l'extérieur du système. Si cette frange ouverte est d'un volume faible par
rapport au reste de l'échantillon, on considère que celui-ci n'a pas été affecté par la
perturbation thermique. L'isochrone obtenue sur roches totales permet d'obtenir un âge
"absolu", alors que l'isochrone tracée à partir des analyses de minéraux (isochrone sur
minéraux), permet d'estimer un age "apparent".

Supposons 4 roches (1-2-3-4) cogénétiques, caractérisées par des rapports 87Rb/86r


différents et par un rapport initial (87Sr/86Sr)0 identique (fig.4). Tant que le système reste
clos, l'augmentation du rapport 87Sr/86Sr des roches est fonction du temps et permet
d'obtenir une isochrone sur roche totale correspondant à l'âge absolu du système.

Dans la roche 2 ont cristallisé des plagioclases (Pl2) et des biotites (Bi2). Lors de la
cristallisation de ce magma au temps t = 0, magmas et minéraux ont le même rapport initial
(87Sr/86Sr)0.

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lu)
so
eab
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87Sr

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al
86Sr

ot
st
t)

he
pp aren

c
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ro
â
*4 ux (

ur
éra

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min

n
ur

ro
ne s les)

ch
* h ro ta
i so c * s to

iso
3 Bi2 h e
(roc
tm
pl2 *2 *4
( 87Sr
) tm *
*1
* 3 tm
86Sr *
pl2
* 2
Bi2
* *1
( 8786SrSr ) 0 *
pl2
*
1
*
2
*
3
* * t=0
Bi2 4

87Rb
86Sr

Fig.4 : Isochrones sur roches totales et sur minéraux


(explications dans le texte).

Lors d'un événement thermique (t m), daté par l'isochrone sur roches totales t m le 87Sr
radiogénique est mis en mouvement. Les minéraux, plagioclases et biotite, échangent leurs
isotopes et leurs rapports isotopiques (87Sr/86Sr)tm s'équilibrent avec celui de la valeur
87Sr/86Sr de la roche 2 au moment de l'événement thermique t . Graphiquement, l'isochrone
m
des minéraux bascule lors de l'événement thermique autour du point représentatif de la roche
totale de façon à acquérir une pente nulle (tm). Il y a homogénéisation isotopique. Quand
l'événement thermique est terminé, les minéraux (Pl2, Bi2) et la roche 2 se mettront à vieillir
selon l'équation (9) et dessineront une isochrone sur minéraux.

En conséquence, une isochrone sur roche totale correspond à la fermeture d'un système
magmatique correspondant à la première cristallisation et la mise en place du magma. Une
isochrone sur minéraux signe un événement thermique. Dans ce cas le rapport 87Sr/86Sr n'a
pas de signification car il dépend du rapport 87Rb/86Sr de la roche totale correspondante.

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2 - Méthodes Uranium - Thorium - Plomb

a - Méthodes des isochrones U - Th - Pb

Le plomb (Pb82) possède 4 isotopes stables :


204Pb : non radiogénique
206Pb - 207Pb et 208Pb, isotopes radiogéniques qui sont les produits de 3 chaînes
radioactives naturelles (radioactivité )

(10) 238 U 92 ---------------> 206 Pb 82 + 8 4He = 1,55.10 -10


T = 4,47 Ga

(11) 235 U 207 Pb + 7 4He '= 9,85.10 -10


92 ------------------->
T = 0,704 Ga

(12) 232 Th 90 --------------> 208 Pb + 6 4He " = 4,95.10 -10


T = 14 Ga

Pour chacune des chaînes, l'équation radiochronologique (6) peut être appliquée :

(10) -----> 206 Pb = 238 U (e t - 1) + ( 206 Pb )0


(11) -----> 207 Pb = 235 U (e 't - 1) + ( 207 Pb )0
(12) -----> 208 Pb = 232 Th (e "t - 1) + ( 208 Pb )0

Dans les trois équations (10) - (11) - (12), les teneurs initiales en éléments
radiogéniques ( 206 Pb )0 - ( 207 Pb )0 - ( 208 Pb )0 sont inconnues. L'isotope stable du
plomb, non radiogénique (204Pb) sera utilisé comme référence ; les équations
chronométriques pour chacun des couples son alors :

206Pb 238U 206Pb


(13) = e t - 1 +
204 Pb 204Pb 204Pb
0

207Pb 235U 207Pb


(14) = e 't - 1 +
204 Pb 204Pb 204Pb
0

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208Pb 232Th 208Pb
(15) = e "t - 1 +
204 Pb 204Pb 204Pb
0

Il est donc possible, comme dans le cas de la méthode Rb - Sr, de tracer des isochrones
dans des diagrammes :

206Pb/204Pb - 238U/204Pb (équation 13 - isochrone I)


207Pb/204Pb - 235U/204Pb (équation 14 - isochrone II)
208Pb/204Pb - 232Th/204Pb (équation 15 - isochrone III)

L'avantage de cette méthode est donc de pouvoir estimer l'âge d'un système par le tracé
de 3 isochrones différentes. Les âges obtenus par ces trois isochrones peuvent être comparés ;
soit, ils sont sensiblement identiques et l'on peut alors estimer que ces âges concordants sont
des âges "absolus", soit ils présentent des différences sensibles, ce qui suggère que certains
âges obtenus peuvent être des âges discordants "apparents"

Une difficulté de cette méthode résulte du fait que l'uranium est un élément naturel
mobile, sensible aux altérations de surface, ce qui amène un lessivage de ce dernier. Les
points expérimentaux peuvent alors ne pas être bien alignés dans les diagrammes et une
certaine incertitude existe sur le tracé des isochrones et les âges estimés peuvent être
relativement certains. Dans ce cas, une méthode (la méthode Pb - Pb) peut permettre de
contourner cette difficulté en ignorant la concentration en uranium des échantillons.

b - Méthode 207Pb - 206Pb

Les équations (13) et (14) peuvent s'écrire ainsi :

206Pb 206Pb 238U


(13- ---> (16) - = e t - 1
204 Pb 204Pb 204Pb
0

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207Pb 207Pb 235U
(14) - --->(17) - = e 't - 1
204 Pb 204Pb 204Pb
0

Si nous divisons les 2 équations (17) et (16) membres à membre nous obtenons
l'équation (18) :

207Pb 207Pb
-
17 204 Pb 204Pb
-----> (18) 0 235U e 't - 1
16 =
206Pb 206Pb 238U e t - 1
-
204 Pb 204Pb
0

Le rapport 235U/238U est une constante et égal à 1/137,88 . Cette valeur peut être
rapportée dans l'équation (18) et le dosage de l'uranium devient alors inutile ; l'équation (18)
s'écrit alors :

207Pb 207Pb
-
204 Pb 204Pb
0 1 e 't - 1
=
206Pb 206Pb
137,88 e t - 1
-
204 Pb 204Pb
0

Cette équation permet dans un diagramme 207Pb/204Pb - 206Pb/204Pb de définir une


isochrone (fig.5) de pente 1/137,88 :

Par cette méthode, l'âge d'un système est déterminé à partir des rapports isotopiques du
Plomb. Il n'y a pas contre pas de possibilités de connaître les rapports isotopiques initiaux
(207Pb/204Pb)0 et (206Pb/204Pb)0 .

C'est par cette méthode Pb - Pb que fut déterminé la première fois en 1955 l'âge de la
Terre par Patterson, Tilton et Inghram (fig.6).

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207Pb
204Pb

*4
*3
: 1
*2 pente = 137, 88 ( ee 't-1
t-1 )
*1

206Pb
204Pb
Fig.5 : Isochrone Pb - Pb

40
207Pb
204Pb n n ées
'a Nuevo
30 r d sd Laredo
il li a
5 m Richardton
à 4 ,5
one
ch r
20 is o
Saratov Elenovka
sédiments modernes et galènes récentes
1 0 , 2 9 3 Beardsley
10 Météorite ferreuse
(Canyon Diablo)
9
,3
0
6
6

10 20 30 50 40
206Pb
204Pb
Fig. 6 : âge de la terre défini par des météorites,
des sédiments océaniques actuels, des galènes
récentes (d'après Murthy et Patterson, 1962) selon
la méthode Pb - Pb

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La connaissance des rapports isotopiques initiaux yo = (207Pb/204Pb)0 et X0 =
(206Pb/204Pb) est obtenue sur la troïlite (sulfure de Fe, FeS) d'une météorite ferreuse
0
(météorite de Canyon Diablo) (X0 = 9,3066 ; Y0 = 10,293). De telles météorites sont
supposées provenir du système solaire, d'âge comparable à la Terre.

La composition actuelle des rapports isotopiques du plomb ont été déterminés par des
analyses de météorites ferreuses et chondritiques, des galènes récentes, des sédiments
océaniques actuels (argiles rouges des fonds océaniques) et des basaltes récents.

Toutes ces formations s'alignent sur une isochrone (fig.6) dont la pente donne l'âge de la
Terre : 4,55 milliards d'années ± 70 millions d'années.

c - Méthode U - Pb appliquée aux systèmes enrichis

Dans l'équation (6) :

(6) F = P ( e t - 1 ) + F0

Si l'élément fils radiogénique (F) produit par la désintégration de l'élément père


radioactif père (P) est en grande quantité par rapport à la quantité initiale de l'élément fils
(F0), alors ce dernier peut être négligé dans l'équation chronométrique (6). Autrement dit, si
la quantité initiale d'éléments fils F 0 est faible par rapport à F (Fo << F), l'équation
chronométrique (6) se transpose en l'équation (4) :

(4) F = P ( e t - 1 )

Ceci nécessite des mesures sur des systèmes possédant des teneurs élevées en éléments
radioactifs pères, de façon que la quantité d'éléments radiogéniques (F) soit forte vis à vis de
la quantité d'éléments fils initiaux (F0). (Fo << F)

Dans le cas des systèmes uranium-plomb, il est donc nécessaire que les quantités
d'atomes pères 238U et 235U soient élevées de telle sorte que les quantités d'atomes fils
radiogéniques produits 206Pb et 207Pb soient fortes en regard des éléments fils initiaux
(206Pb)0 et (207Pb)0 potentiellement présents au départ.

Dans le cas des systèmes uranium - plomb, les systèmes enrichis en 238U et 235U sont
représentés dans les roches magmatiques par des minéraux riches en U. Le plus courant

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d'entre-eux est un minéral toujours présent, bien qu'en faible quantité : le zircon (ZrSiO4).
Peuvent être également utilisés des monazites ou des minerais d'uranium.

Les équations chronométriques des systèmes enrichis des systèmes U - Pb s'écrivent :

(10) -----> (19 ) 206 Pb = 238 U (e t - 1)

206Pb
5 ----> (20) t = 1 ln 1+
 238U

(11) ------> (21) 207 Pb = 235 U (e 't - 1)

207Pb
5 ----> (22) t = 1 ln 1+
' 235U

Nous pouvons à partir des équations 19 et 21 écrire :

206Pb
(19) ---> = e t - 1 = y
238U
207Pb
(21) ---> = e 't - 1 = x
235U

Les âges calculés par les équations (20) et (22) peuvent être discutés dans un
diagramme (y - x) 206Pb/238U en y - 207Pb/235U en x (fig.7) appelé diagramme
concordia.

La courbe concordia est la courbe de coordonnées paramétriques y/x. C'est le lieu des
points dont l'ordonnées et l'abscisse donnent des âges identiques par chacune des méthodes U-
Pb. Tout minéral donnant le même âge par les équations chronométriques (19) et (21) se situe
sur cette courbe. Tout minéral situé sur la concordia donne l'âge de cristallisation du minéral,
donc du magma.

Lorsque les âges obtenus par les deux méthodes ne sont pas concordants, les points
représentatifs se placent en dehors de la concordia et sont souvent alignés selon une courbe

Christian Lefevre – Univ. Sci et Technologie de Lille Page 19 22/10/2022


(parfois même une droite) qui définit la discordia. Cela signifie alors qu'il y a eu ouverture
du système avec perte de plomb. L'intersection supérieure de la discordia avec le concordia
permet d'obtenir l'âge de la fermeture du système (cristallisation du magma). L'intersection
inférieure de la discordia avec la concordia date l'ouverture du système (suite par exemple à
événement thermique, telle une phase de métamorphisme).

206Pb 2,4
238U 2,25
2,0 1
T
a
rdi
**
o 2
onc 
C 2 1

**2 2
2
1,0 
*
* 2 show manyc_Q 23std41baic_rem buf<w ,Q 23std14c

0,6 T1

207Pb
235U

206Pb 207Pb
Fig.7 : diagramme concordia -- pour deux populations
238U 235U
de zircons ; les zircons de l'échantillon granitique , tousconcordants, attribuent

un âge de 2,25 milliards d'années à ce granite ; les zircons de l'échantillon 2 situés


sur une discordia ont été formés en T il y a 2,0 milliards d'années (cristallisation du
magma) et ont subi un évènement thermique (épisode métamorphique) en T1, il y a
620 millions d'années

d - conclusion sur les méthodes U - Th - Pb

Les longues périodes de désintégration des éléments pères ( 238U - 235U - 232Th)
permettent d'utiliser ces méthodes pour dater des événements très anciens (plusieurs milliards
d'années à plusieurs centaines de millions d'années).

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Les méthodes U - Th - Pb ont de nombreux avantages. En particulier, elles possèdent le
pouvoir de dater des événements géologiques par plusieurs équations chronométriques,
permettant de juger de la validité des âges obtenus (concordants ou discordants) et grâce à la
méthodologie des "systèmes enrichis" connaître l'âge réel (âge "absolu") de cristallisation du
magma et de son ouverture éventuelle (âge "apparent").

3 - Méthode Potassium - Argon

a - principe de la méthode

Le potassium (K19) possède 3 isotopes naturels :


39K : 93,08%
40K : 0,0119%
41K : 6,91%

Le 40K est radioactif et se désintègre en 2 produits radiogéniques selon 2 mécanismes :

--- par capture d'un électron sur la couche électronique k selon la réaction (88%) :
MX + e ----> MX'
Z Z-1
40K + e -----> 40Ar (constante de désintégration  = 0,581 . 10-10 . an-1)
18 k

--- par radioactivité  selon la réaction (12%) :


MX -----> MX' +e
Z Z+1
40K ------> 40Ca + e ( = 4,962 . 10-10 . an-1)
20

La constante de désintégration est donc :  = 5,543 . 10-10 . an-1.

Seul le couple 40K ---> 40K est utilisé en géochronologie car le 40Ca radiogénique est
trop peu abondant par rapport au 40Ca normal.

b - Equation chronométrique

Nous pouvons utiliser l'équation chronométrique (4) :

(4) F = P ( e t - 1 )
soit :

40Ar = 40K (et-1)

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Dans cette équation, contrairement à l'équation géochronologique (6) la plus courante la
quantité d'élément fils initial (F)0, c'est à dire la quantité d'argon (40Ar)0 est ignoré. Cette
approche est possible dans la mesure où l'argon étant un gaz n'est pas retenu dans le réseau
cristallin lors d'une cristallisation à haute température.

L'application de l'équation chronométrique (5) :

(5) 1 ln 1 + F
t =
 P

doit être adapté à la double désintégration du potassium.

En effet les produits fils radiogéniques provenant de la désintégration de 40K sont le


40Ar et le 40Ca : la somme des éléments fils radiogéniques est donc :

Fils = 40Ar + 40Ca

Le rapport d'abondance (R) de ces deux isotopes radiogéniques est égal au rapport de
leurs constantes de désintégration ( et ). On peut donc écrire :

40Ar  0,581 . 10-10


R = = = = 0,117
40Ca  4,962 . 10-11

La somme des produits fils peut s'écrire :

Fils = 40Ar + 40Ca

 Fils = 40Ar * ( 40Ar


40
+ 40Ca
)
Ar

40
 Fils = 40Ar * ( 40Ar
Ar
+
40Ca
40Ar
)
sachant que :

40Ca
= 1
40Ar R

 Fils = 40Ar * (1+ 1


R
)
L'équation chronométrique (5) s'exprime en remplaçant F par sa valeur :
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40Ar ( 1 + 1 )
(23) t = 1 ln 1+ R
 40K

Cette équation permet donc de dater directement une roche ou un minéral par les
mesures de 40K et 40K.

c - limites et contraintes e la méthode géochronologique K - Ar.

La méthode potassium - argon permet, en principe, par application de l'équation


géochronologique (23), de dater des événements de quelques milliards d'années à plusieurs
milliers d'années. Cette large gamme en fait une méthode très utilisée. Mais le fait que l'argon
soit un gaz implique quelques limites et contraintes à son usage.

1 - Contamination par l'argon atmosphérique.


Dans toutes les mesures d'argon, il y a contamination par de l'argon atmosphérique
(0,93% en volume dans l'air). Une correction de la mesure d'argon s'impose, pour estimer la
valeur de l'argon radiogénique. Or l'argon possède 3 isotopes :
36Ar = 0,337 %
38Ar = 0,063 %
40Ar = 99,6 %
Connaissant le rapport 40Ar/36Ar = 295,55 de l'argon atmosphérique, il est possible en
dosant dans l'échantillon les teneurs en 40Ar et 36Ar et ainsi d'estimer le rapport 40Ar/36Ar
de l'échantillon et de déduire la quantité de 40Ar radiogénique.

2 - Excès ou pertes d'argon.


Il n'y a dans l'équation chronométrique (23), aucun terme ne se référant à l'élément fils
initial (F0 = Ar0). On considère donc que l'40Ar dosé dans les minéraux (ou la roche) est,
après correction de la contamination atmosphérique éventuelle, en totalité de l' 40Ar
radiogénique qui provient de la désintégration in situ du 40K. Ce postulat est établi dans la
mesure où il est possible de considérer que lors de la cristallisation d'un minéral (ou de la
roche), l'argon qui est un gaz n'est pas retenu dans le réseau cristallin (ou le magma). De
même, il est nécessaire qu'après la cristallisation, et bien que l'argon soit un gaz, il n'y ait pas
eu départ d'argon radiogénique. En conséquence, la méthode implique que la roche étudiée
(ou les minéraux) n'ont ni conservé de l'argon initial (excès d'argon ), ni au contraire perdu de
l'argon (perte d'argon ). Ces deux postulats sont loin d'être vérifiés.

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--- Pertes d'argon : l'argon étant un gaz, peut être volatile et l'argon radiogénique
mesuré est alors mesuré par défaut. Les âges apparents obtenus sont alors trop jeunes. Ces
pertes d'argon peuvent être dues :
* à l'adsorption de l'argon à la surface des cristaux et à son élimination aisée
ultérieurement
* à une élévation de température (métamorphisme) qui favorise l'élimination par
diffusion de l'argon qui, jusqu'alors était retenu à l'intérieur du réseau cristallin.
* à la recristallisation du minéral (épisode métamorphique) qui libère totalement l'argon
par modification du réseau cristallin.

Certains minéraux ne perdent pas facilement leur argon (micas, amphiboles, sanidine,
pyroxènes) et sont plus particulièrement utilisés comme géochronomètres. D'autres au
contraire, tels que les feldspaths potassiques de type orthose ou microcline, ont une tendance
à perdre plus aisément leur argon radiogénique.

--- Excès d'argon : L'excès d'argon a pour conséquence de fournir des âges trop vieux.
Les causes en sont multiples, parfois obscures. Citons comme causes possibles :
* héritage de 40Ar initial (40Ar)0. C'est le cas des magmas qui peuvent ne peuvent pas
être totalement dégazés lors de leur cristallisation
* 40Ar hérité lors de transferts gazeux associés à des épisodes métamorphiques.
* 40Ar perdu par certains minéraux et piégé par d'autres minéraux.

La méthode potassium - argon est une méthode très utilisée en géochronologie, mais
demande beaucoup d'attention.

Elle permet de calculer, en principe, un âge sur une seule mesure (roche totale ou
minéraux), à condition que le système soit resté clos et qu'il n'y ait eu ni pertes ni excès
d'argon, ce qui est difficilement vérifiable d'une façon directe. La validité des âges mesurés
(âges absolus ou âges apparents) peut être vérifiée en effectuant des datations K - Ar sur
roches totales et sur minéraux séparés. Les résultats peuvent être reportés dans un diagramme
40Ar/40K et d'après l'équation

40Ar = 40K (et-1)

définir une isochrone de pente (et - 1).

La méthode potassium - argon s'applique à des âges anciens (plusieurs centaines de


millions d'années), jusqu'à des âges plus récents (quelques centaines de milliers d'années).

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4 - Méthode du Carbone 14 (14C).
Le carbone (C6) possède 3 isotropes :

12C (98,892%)
13C (1,108%)
14C (en quantité infime)

Le 14C est produit dans la haute atmosphère par réaction de neutrons cosmiques avec
l'azote ; au cours de cette réaction, l'azote et les neutrons qui interagissent produisent le 14C
et un proton ; soit la réaction :

(24) 14N7 + n --------> 14C6 + p

Le 14C, radioactif se désintègre par radioactivité  en redonnant du 14N selon la


réaction:

(25 ) 14C6 ------> 14N7 +  1,21.10-4.an-1 (T = 5730 ans)

Cette désintégration suit la loi :

(2) P = P 0 e -t

soit : 14C = 14C0.e-t .

ou en se référant à l'isotope stable 12C du carbone :

14C 14C
(26) = e -t
12C 12C
0

Le 14C est formé constamment dans l'atmosphère et est incorporé dans les molécules de
CO2 et est introduit de cette façon dans le cycle du carbone. Le 14C, au même titre que le
12C (stable), est alors fixé dans les végétaux ou animaux. Le rapport ( 14C/12C) dans
0
l'atmosphère est une constante et est connu. Tous les êtres vivants ont ainsi un rapport
(14C/12C)0 constant. Pour un être vivant, l'instant t0 coïncide avec sa mort, dès lors qu'il n'y a
plus d'échanges avec le CO2 atmosphérique.

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On peut voir selon l'équation (26) que connaissant ( 14C/12C)0 et mesurant 14C/12C,
on peut calculer l'âge de la mort de l'organisme.

La méthode de datation par le 14C s'applique tant en archéologie, qu'en paléontologie


(datations d'ossements), sédimentation (datation des carbonates et mesure des vitesses de
sédimentation), volcanologie (datation de bois carbonisés sous les coulées de laves), étude des
météorites (détermination de l'âge de leur chute sur terre). Etant donné la courte période de
désintégration du 14C, cette méthode n'est applicable qu'à la datation de matériaux très
récents, ne dépassant pas 50 000 ans.. C'est une méthode destinée à dater des événements de
l'ère quaternaire.

ORIENTATION BIBLIOGRAPHIQUE

Albarède Francis (2001). – La géochimie190 p. (éditions Gordon and Breach, collection


Géosciences).

Vidal Philippe. ( 1994). – Géochimie, 190 p. (éditions Dunod).

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