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Licence Sciences et Technologie

Parcours Physique, 3ème année

Travaux Pratiques

UE55P

– Partie 1 –

Année 2013-2014

Contact : Sandrine Ferri (sandrine.ferri@univ-amu.fr)


Préambule
Les Travaux Pratiques se déroulent dans les salles de Physique pour les L3-Masters du
2ème et 3ème étages du Bâtiment Alfred Pérot 1

Les TP sont répartis sur le semestre en 2 blocs de 6 TP. Le premier bloc porte essentielle-
ment sur des TP de physique quantique, physique atomique, d’optique et d’électromagnétisme.
Les TP de physique statistique, de mécanique et d’électronique seront traités dans le
deuxième bloc. Au terme de chaque bloc, on demandera un compte-rendu par binôme
qui sera la synthèse de 2 ou 3 TP (suivant les sujets choisis par l’enseignant). Un examen
sur table complètera le contrôle des connaissances que vous aurez acquises sur les TP
dudit bloc.

Les séances de TP durent 4 heures. Il est indispensable de préparer les TP avant la


séance. La préparation consiste essentiellement à lire le TP, à répondre aux questions
marquées par une !
dans le texte, à faire les calculs liés à la théorie si il y en a, à
relever les phases d’expérimentation et à réfléchir aux mesures, aux types d’erreurs les
entachant et à leur traitement. L’expérience montre que les groupes d’étudiants n’ayant
pas préparé les TP n’ont pas le temps de les faire correctement !

Pour faciliter l’écriture du compte-rendu, il est aussi indispensable de tenir un cahier


de TP dans lequel vous pourrez relever la démarche expérimentale, les mesures et leur
1. Jean Baptiste Gaspard Gustave Alfred Pérot est un scientifique français, né à Metz en 1863 et
mort à Paris en 1925.
Sorti de l’École polytechnique en 1884, il revient à Nancy effectuer sa thèse dans le laboratoire de René
Blondlot où il met déjà en uvre des méthodes ingénieuses et directes. En 1888, il soutient sa thèse de
docteur ès sciences devant la Faculté des sciences de Paris avec ses travaux sur la détermination précise
des constantes thermodynamiques pour le calcul de lquivalent mécanique de la chaleur.
En 1888, Perot est nommé maı̂tre de conférences à la faculté des sciences de Marseille. Avec Charles
Fabry, ils inventent l’interféromètre à ondes multiples, à lames semi-argentées, officiellement dénommé
interféromètre de Perot-Fabry, mais plus fréquemment nommé aujourd’hui interféromètre de Fabry-Perot.
analyse ainsi que les remarques des enseignants. Il est très profitable de montrer à l’en-
seignant votre cahier et de discuter des résultats au cours de chaque séance de TP afin
de rectifier les incompréhensions et d’obtenir un maximum d’information aidant à la
rédaction du compte-rendu.

À la fin du fascicule, vous trouverez un formulaire des principales constantes issus du


Naval Research Laboratory. C’est une véritable mini-bible des physiciens du plasma. La
version complète peut être téléchargée à l’adresse suivante :
http ://wwwppd.nrl.navy.mil/nrlformulary/
Table des matières
0.1 DETERMINATION DE LA CONSTANTE DE RYDBERG . . . . . . . . 7
0.2 NATURE CORPUSCULAIRE ET/OU ONDULATOIRE D’UN ÉLECTRON
. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 14
0.3 EFFET PHOTOÉLECTRIQUE . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 29
0.4 EXÉRIENCE DE MILLIKAN . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 37
0.5 INTERFÉROMÈTRE DE MICHELSON - Partie 1 . . . . . . . . . . . . . 40
0.6 INTERFÉROMÈTRE DE MICHELSON - partie 2 . . . . . . . . . . . . . 43
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0.1 DETERMINATION DE LA CONSTANTE DE RYDBERG

But

À partir des mesures de longueur d’onde des raies de la série de Balmer du spectre de
l’hydrogène on estimera la valeur de la constante de Rydberg.

Nota Bene :
– La partie décrivant le réglage de l’appareil de mesure et qui est donc à lire et à réaliser
avant de commencer la calibration sur le mercure et la mesure sur l’hydrogène est
située à la fin de cet énoncé.
– Le travail d’estimation des incertitudes est crucial dans ce TP, un travail préalable au
TP sur ces aspects est absolument nécessaire.
Rappel : Les ! dans le texte indiquent les questions auxquelles il faut répondre avant
de venir en TP

I. Introduction

Au moment où naı̂t la théorie des quanta (fin XIXe siècle), l’émission de lumière par les
atomes reste incomprise. Dans les années 1860, des progrès importants sont réalisés par
G. Kirchhoff et R. Bunsen, professeurs de physique et de chimie respectivement à l’Uni-
versité d’Heidelberg, qui découvrent les spectres optiques atomiques, en introduisant des
sels dans la flamme d’un brûleur. Le spectre émis n’avait rien de continu mais présentait
des raies très fines correspondant à des longueurs d’onde bien définies. Ils montrèrent
donc que les raies apparaissant dans un spectre sont dues à la présence d’un élément
déterminé dans la source.

1. Spectre de l’hydrogène

À la même époque, de nombreux scientifiques essaient de comprendre les résultats concer-


nant les raies émises par l’atome d’hydrogène. Un tube à décharge contenant de la vapeur
d’eau est placé devant la fente d’entrée d’un spectroscope. Sous l’action de la décharge
les molécules d’eau sont dissociées et dans le riche spectre d’émission du tube (spectre de
bande de la molécule d’eau, raies d’éléments parasites, ...) on observe des raies de l’atome
d’hydrogène, celles situées dans le domaine visible. La lumière émise est de couleur rose.
Ce rayonnement résulte de la combinaison de quatre raies visibles :
– raie rouge appelée raie Hα à 6563 Å,
– raie bleue appelée raie Hβ à 4861 Å,
– raie indigo appelée raie Hγ à 4340 Å,
– raie violette appelée raie Hδ à 4102 Å.

Dans le proche ultraviolet, les raies se resserrent et semblent tendre vers une limite au-
delà de laquelle commence le spectre continu. Elles sont observées par impression sur
une plaque photographique.

En 1885, le physicien et mathématicien suisse J. Balmer analyse le spectre visible de

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l’hydrogène et remarque que les longueurs d’onde suivent la loi empirique suivante :
1 1 1
= R( − 2 ), (1)
λ 4 p
où R = 109677 cm−1 est une constante (aujourd’hui connue sous le nom de constante
de Rydberg) et où p est un nombre entier tel que p ! 2.

En 1890, J. Rydberg, puis Ritz ultérieurement (1908) généralisent cette relation sous la
forme du principe dit de combinaison :
1 1 1
= R( 2 − 2 ), avec m > n, entiers. (2)
λ n m
C’est en 1913, que N. Bohr interprète cette loi en utilisant le langage des photons. En
effet le nombre d’onde λ1 est proportionnel à la fréquence ν, ou encore à l’énergie hν des
photons correspondants avec h = 6, 6256 10−34 Js. On a la relation :
hc
hν = = hcTn − hcTm (3)
λ
où Tn = R/n2 et Tm = R/m2 sont appelés termes spectraux et c = 2, 99795 108 ms−1 .

Ainsi, la loi de combinaison énoncée plus haut sur les nombres d’ondes s’applique aussi
bien à l’énergie des divers photons qui peuvent être émis par un même atome. Si l’on
admet que le processus d’émission s’effectue indépendamment pour chaque atome isolé,
l’énergie hν représente la perte d’énergie subie par un atome au cours du processus
d’émission ; et la loi générale de conservation d’énergie exige alors que :
hν = Ei − Ef , (4)
en appelant Ei l’état initial de l’atome avant l’émission du photon et Ef son état final.

Puisque l’énergie d’un photon émis ne peut pas avoir d’autre valeur que la différence
d’énergie entre deux termes spectraux hcTn − hcTm , on en conclut que l’atome ne peut
pas posséder de valeurs d’énergie autres que les valeurs hcTn = hcR/n2 .

! L’énergie emmagasinée par un atome ne peut prendre que certaines valeurs parti-
culières formant une suite discontinue ", telle est finalement l’hypothèse faite par Bohr
pour expliquer la loi de combinaison de Rydberg-Ritz en tenant compte de l’existence
des photons.

Ainsi, à partir du modèle atomique élémentaire de Bohr l’énergie d’un niveau atomique
n est donnée par :
e 4 me 1
En = − 2 2 2 avec n = 1, 2, 3, ..., (5)
8#0 h n
et #0 = 8, 8542 10−12 F m−1 , e = 1, 602 10−19 C, me = 9, 1091 10−31 kg.

Les raies émises correspondent aux transitions entre deux niveaux d’énergie (voir figure
1), leur énergie est donnée par :
e 4 me 1 1
hνnm = 2 2
( 2 − 2 ) avec m > n, n = 1, 2, 3, ..., (6)
8#0 h n m

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Figure 1: Diagramme d’énergie de l’atome d’hydrogène

et νnm la fréquence de la radiation observée. On mesure généralement des longueurs


c
d’onde et on a la relation : νnm = λnm avec c = 2, 99795 108 ms−1 .

On obtient finalement :
1 1 1 e4 me
= R( − ) avec R = la constante de Rydberg. (7)
λnm n2 m2 8#20 h3 c

Les séries de raies sont associées au niveaux d’énergie le plus bas :


n = 1 série de Lyman : les raies sont situées dans l’ultra violet
n = 2 série de Balmer : les raies sont situées dans le visible
n = 3 série de Paschen : les sont situées dans l’infrarouge
n = 4 et au delà les raies sont infrarouges

Malgré le succès remarquable de la théorie de Bohr basée sur un modèle planétaire, on


dut se rendre à l’évidence : elle est incomplète et possède de fâcheuses limites. En par-
ticulier, en examinant les spectres optiques avec une plus grande précision, on s’aperçut
qu’il existait plus de raies que ne prévoyait la théorie de Bohr : en autre la série de Bal-
mer possède des doublets. Afin d’expliquer cette ! structure fine ", Sommerfeld, en 1916,
affine la théorie de Bohr en faisant l’hypothèse que les électrons suivent des trajectoires
elliptiques dont l’un des foyers est confondu avec le noyau. Il définit alors de nouveaux
nombres quantiques et propose une nouvelle expression pour le calcul de l’énergie des
niveaux. Cependant cette avancée ne permet pas d’expliquer le spectre des atomes lourds
et il faudra attendre le développement de la mécanique quantique, au cours du XXème
siècle, pour élucider le mystère de la structure de l’atome.

L’expérience proposée dans ce TP consiste à observer le spectre de l’hydrogène à travers


un spectroscope constitué d’un goniomètre sur la platine duquel un réseau de dif-

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fraction sert de disperseur. La constante de Rydberg sera mesurée expérimentalement


à partir des mesures des longueurs d’onde des raies de la série de Balmer.

2. Rappels sur les réseaux de diffraction

La formule générale des réseaux est :

sinα − sinβ = kN λ, (8)

avec α l’angle d’incidence, β l’angle de diffraction, k l’ordre du spectre diffracté et N


le nombre de traits su réseau par unité de longueur (on utilise ici un réseau avec N le
nombre de traits par milimètre du réseau). Dans le cas d’une incidence normale et dans
le premier ordre (k = ±1 ) on obtient : sinβ = ±N λ. Attention à l’homogénéité de cette
formule, selon la dimension de N vous obtiendrez des longueurs d’ondes en mm, m, µm,
...

Figure 2: Schéma de la diffraction des rayons lumineux par transmission.

On s’affranchit de la détermination de la valeur origine des angles en faisant une mesure


|δ −δ |
de la déviation à droite et une mesure de la déviation à gauche ainsi : β = droite 2 gauche .

3. Calibration du réseau

Lors d’une mesure déduite de l’expérience, l’une des premières étapes fondamentales
consiste à s’assurer de la maı̂trise des outils de la mesure. Dans l’expérience proposée
l’une des premières incertitudes concerne le nombre de traits du réseau. Il est donc
nécessaire de calibrer la mesure et donc de mesurer avec une source dont les raies sont
connues la valeur moyenne et la barre d’erreur sur N .

Commencez donc par placer à l’entrée de l’appareil de mesure préalablement réglé (cf.
Chapitre III. Réglage du goniomètre) une lampe à vapeur de mercure (Hg) dont les raies
observables sont :
– un doublet jaune (579,07 et 576,96 nm),
– une raie verte à 546,07 nm,
– une raie bleue violette à 435,83 nm,
– une raie violette à 404,66 nm,
– et enfin une raie dans le proche UV à 365,02 nm.
Il est envisageable que vous ne voyez pas toutes ces raies, vous devez donc prendre des
précautions quant aux mesures.

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Le but de cette partie introductive est d’estimer la valeur de N , moyennée sur plusieurs
raies et que doit accompagner une barre d’erreur tenant compte des incertitudes dans la
détermination des angles.

II. Expérience et mesures

À l’aide du spectroscope (voir réglage du goniomètre ci-dessous) mesurer la longueur


d’onde des raies les plus intenses Hα , Hβ , Hγ situées respectivement dans le rouge, le
bleu et le violet. En déduire à chaque fois R, donner la valeur moyenne de R et l’in-
certitude sur R et comparer avec la valeur obtenue par le calcul utilisant les valeurs
actuellement admises des constantes fondamentales.

Vous tiendrez compte dans ces mesures des incertitudes directement déduites des incer-
titudes sur les mesures des angles et aussi de l’incertitude reportée de celle entachant la
connaissance parfaite de N , telle que vous l’avez mesurée dans la partie sur la calibration
du réseau.

III. Réglage du goniomètre

Le goniomètre est muni d’une lunette pouvant tourner autour d’un axe vertical, sa
position est repérable par une lecture sur un cercle gradué (limbe) exactement perpen-
diculaire à cet axe. Celui-ci porte un plateau mobile, réglable en hauteur et orientable
par trois vis calantes. On peut faire tourner la lunette autour de l’axe, et le plateau sur
lui même de façon indépendante.

La lunette comme le plateau peuvent être immobilisés par des vis de blocages ; à partir
d’une position bloquée, de petits déplacements peuvent être effectués au moyen de vis
micrométriques.

Un collimateur constitué d’une fente d’entrée et d’un objectif est placé à hauteur de la
lunette. Il est lié rigidement au limbe. La fente peut être amenée dans le plan focal de
l’objectif en agissant sur une bague moletée permettant de réaliser un faisceau de rayons
parallèles qui intercepte l’axe de rotation du système.

La lunette est constituée d’un objectif achromatique, d’un réticule et d’un oculaire. L’en-
semble oculaire-réticule est mobile et le réticule peut être placé exactement dans le plan
focal de l’objectif en agissant sur une bague moletée. Un dispositif constitué d’une petite
lampe et d’un miroir semi-réfléchissant situé à l’intérieur de la lunette permet d’éclairer
le réticule.

1. Réglage à l’infini de la lunette

On règle l’oculaire pour obtenir une image parfaite du réticule, puis on place sur le pla-
teau mobile un support portant un miroir. On cherche alors l’image du réticule donnée
par le miroir, pour cela il peut être nécessaire de faire tourner la platine et de la basculer
autour de l’axe vertical (au moyen des trois vis de positionnement). L’image du réticule
étant obtenue on règle la netteté en faisant varier le tirage de l’objectif au moyen de la
molette jusqu’à obtenir une image nette du réticule et de son image dans le miroir. Cette

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méthode de réglage par auto-collimation permet de placer exactement le réticule dans


le plan focal de l’objectif.

2. Réglage simplifié de l’othogonalité

On place le plan du miroir le plus exactement parallèle à deux des vis de réglage de la
platine ; on observe l’image du réticule donnée par une face du miroir puis celle obte-
nue après une rotation de 180◦ de la platine par la même face. A priori le plan de ce
miroir et l’axe de la lunette ne sont pas orthogonaux. Le réglage consiste à amener en
coı̈ncidence le réticule et son image obtenue dans le miroir. Ces images ne coı̈ncident
généralement pas avec le réticule mais en sont situées de part et d’autre. On amène en
coı̈ncidence ces images en jouant moitié avec la vis de réglage de la platine permettant
le basculement du miroir par rapport à l’axe passant par les deux autres vis, et moitié
avec la vis de réglage du basculement de la lunette, puis on tourne la platine de 180◦ ;
on observe alors que l’écart entre les images et le réticule est réduit. On reprend le
réglage précédemment décrit. Après trois ou quatre rotations le réglage doit être achevé.
La lunette se déplace alors dans un plan parfaitement perpendiculaire à l’axe du système.

3. Réglage de la mise au point du collimateur

Le collimateur doit fournir un faisceau de rayons parallèles. Pour cela on cherche l’image
de la fente d’entrée du collimateur vue à travers la lunette. Le réglage sera correct lorsque,
en agissant sur la bague de réglage du collimateur, la fente sera vue nettement.

4. Réglage des angles

On fait la lecture des angles au moyen d’un oculaire qu’il est nécessaire de régler à sa
vue. Le limbe est gradué en degrés, une graduation de 60 minutes solidaire de la lunette
permet d’apprécier la valeur de l’angle à 20 secondes près environ.

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Figure 3: Schéma du goniomètre et de ses réglages

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0.2 NATURE CORPUSCULAIRE ET/OU ONDULATOIRE D’UN


ÉLECTRON

But

Dans ce TP, vous réaliserez deux expériences mettant en évidence la nature corpuscu-
laire puis ondulatoire des électrons. Vous vérifierez la relation de de Broglie, analyserez
la structure d’un cristal et enfin, déterminerez la distance inter-atomique d’un cristal.

Rappel : Les !dans le texte indiquent les questions auxquelles il faut répondre avant
de venir en TP

I. Introduction

En mécanique classique le mouvement de particules ponctuelles est décrit en leur as-


signant une quantité de mouvement. En mécanique quantique, nous apprenons que le
mouvement de particules est également décrit par des ondes, les deux points de vue sont
liés par la relation de de Broglie :
λ = h/p, (9)
où p est la quantité de mouvement, λ la longueur d’onde, et h la constante de Planck
(h = 6, 64 × 10−34 J.s = 4, 136 × 10−15 eV.s).

Nous allons au cours de ce TP réaliser deux expériences mettant successivement en


évidence le caractère corpusculaire et le caractère ondulatoire d’un électron. Le caractère
corpusculaire sera vérifié en reproduisant (partiellement) les travaux fondateurs de J.J.
Thomson (1897). L’analyse d’un faisceau d’électrons générés dans un tube cathodique
et soumis à une force électrostatique et/ou magnétique, permettant de déterminer la
charge e et la masse m de l’électron, ou plus précisément le rapport e/m.

Pour observer un comportement ondulatoire, nous avons besoin d’une sorte de maillage
où ”la distance entre fentes” soit de l’ordre de grandeur de la longueur d’onde. Aux
énergies typiques utilisées en laboratoire, la longueur d’onde d’un électron de Broglie
est de l’ordre d’un angström (10−10 m), ce qui correspond à la taille que présentent les
espacements interatomiques dans les cristaux communs. L’arrangement périodique des
atomes d’un cristal est parfaitement adapté pour créer une figure de diffraction d’ondes
de matière, mesurant sa longueur d’onde et vérifiant l’équation (9). En prime, lorsque
ce principe est vérifié, les figures de diffraction s’avèrent être de puissants outils pour
l’étude de structures cristallines.

Dans cette expérience, vous utiliserez un tube cathodique avec pour cible un cristal de
graphite qui permet d’obtenir une figure de diffraction sur un écran. Vous vérifierez la
relation de de Broglie, analyserez la structure du cristal et enfin, déterminerez la distance
inter-atomique du cristal.

II. Principe de base

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1. Charge et masse de l’électron

Dans le tube cathodique, dont le fonctionnement est décrit dans l’annexe 1, un électron
est accéléré par une haute tension V . Son énergie et sa quantité de mouvement sont liés
par :
E = p2 /2m = e · V. (10)
En l’absence d’interactions extérieures la trajectoire des électrons est rectiligne. L’appli-
cation d’une force électrostatique va provoquer une déviation du faisceau généré, l’am-
plitude de la déviation pouvant être reliée à la masse et la charge de l’électron. L’appli-
cation conjointe d’une force magnétique adaptée permet d’annuler la déviation induite
par le champ électrique, et de déterminer plus précisément le rapport charge/masse de
l’électron.

2. Longueur d’onde de de Broglie vs. tension

En remplaçant la quantité de mouvement dans l’éq. 9, on obtient :



λ = h/ 2eV m. (11)

! Vérifiez que ceci peut être re-écrit sous la forme pratique suivante :
!
λ(Å) = 151, 3/V (volts). (12)

Ainsi, un électron de 150V a une longueur d’onde de de Broglie de 1 Angström dont les
variations devraient être inversement proportionnelles à la tension d’accélération.

3. Distances inter-réticulaires d’un cristal

Un cristal est un arrangement très régulier d’atomes. La régularité peut être quantifiée
en termes de motifs d’atomes, appelés cellules élémentaires, qui sont répétés sur des très
grandes distances. Aux sommets d’une cellule élémentaire, on trouve souvent un atome
et la taille de cette cellule est donc naturellement liée aux distances inter-atomiques ou
au paramètre de maille d’un cristal que l’on appelle habituellement a.

L’expérience de diffraction électronique sera réalisée avec un cristal de graphite dont


la structure est hexagonale. Pour un cristal hexagonal simple comme le graphite, le
réseau est comme indiqué sur la figure ci-dessous (fig. 4). Les plans (100) et (110) qui
sont à l’origine respectivement des anneaux intérieurs et extérieurs de la figure de dif-
fraction électronique sont indiqués à droite. Ces plans sont
! séparés par les distances
inter-réticulaire d100 et d110 dont le ratio est d100 /d110 = (3)/1. Ces espacements ont
été définis en termes des vecteurs unités a et b avec a = b dans le cas particulier de la
structure hexagonale. Les indices (100), (110), etc sont appelés indices de Miller.

Pour plus de détail, reportez-vous à l’annexe 3.

4. Réflexion de Bragg

Une description rigoureuse de diffraction (électronique) par un cristal commence par


la propagation d’une onde plane (électronique), traite chaque atome comme une source

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Figure 4: Cellule élémentaire et distance inter-réticulaire du graphite.

individuelle de re-diffusion de cette onde plane en ondes sphériques et résout le problème


tridimensionnel de la sommation de l’ensemble des fronts dondes en expansion (propa-
gation d’ondes sphériques). La solution standard est une très intéressante et élégante
application de la cristallographie et de l’analyse de Fourier. Vous pourrez en apprécier
le traitement dans les chapitres 1-2 du Kittel 2 , qui partant du problème de diffraction
élabore une théorie de la structure cristalline, ou encore dans les chapitres 4-6 d’Ashcroft
and Mermin 3 , qui en s’appuyant sur la cristallographie développe une analyse de la dif-
fraction.

Cependant, comme dans bien des cas, il existe une description basée sur un modèle phy-
sique simple, qui est facile à comprendre et donne exactement la bonne réponse. Cette
image a été formulée par W.H. et W. L. Bragg (le père et le fils) en 1913, pour expliquer
les maxima très étroits observés à certains angles en réflexion de rayons X par des cris-
taux. Pour leurs contributions à l’analyse de la structure cristalline au moyen des rayons
X, W.H et W.L Bragg ont obtenu le prix Nobel de physique en 1915.

Parce qu’elle implique vraiment la nature ondulatoire des diffuseurs, l’image de Bragg
s’applique également au cas des électrons. Nous imaginons l’arrangement périodique d’un
cristal en termes de plans d’atomes. Chaque plan réfléchit l’onde comme un miroir plan
simple, avec un angle de réflexion égal à l’angle d’incidence (réflexion spéculaire).

La somme des réflexions d’un grand nombre de miroirs parallèles tous séparés par la
même distance, d, produira des maxima de diffraction très intenses quand l’angle entre
le rayon et la surface vérifie la condition de Bragg :

2dsinθ = nλ. (13)


En 1927, quatorze ans après le travail de Bragg avec des rayons X, Davisson et Ger-
mer, travaillant aux Bell Labs, ont observé un pic de diffraction intense dans la diffusion
2. C. Kittel, Introduction to Solid State Physics.
3. N. Ashcroft and D. Mermin, Solid State Physics.

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Figure 5: Représentation de Bragg de la diffraction d’un cristal vue comme de multiples


réflexions spéculaires (Ashcroft et Mermin).

d’électrons par du nickel. La longueur d’onde de ”l’onde électronique”, calculée à partir


de la formule Bragg et du paramètre de maille du nickel, a confirmé la prédiction de de
Broglie. Ceci a été vérifié peu de temps après par G. Thompson en Écosse.

De Broglie a obtenu le Prix Nobel en 1929. Le résultat de Davison était complètement


accidentel (voir note 4 pour l’anecdote). Thompson, qui a vérifié que l’électron était une
onde, était le fils de J.J. Thompson, qui a découvert que l’électron était une particule !
Davison et Thompson ont obtenu le Prix Nobel en 1937.

4. La ”méthode des poudres”

La représentation de Bragg nous dit qu’un rayon de longueur d’onde donnée (i.e. d’énergie
fixe) arrivant sur un cristal avec le bon angle verra sa réflexion renforcée par une in-
terférence constructive. La démarche expérimentale qui s’impose alors est de mesurer
l’intensité en fonction de l’angle. Cependant, étant donné un cristal unique uniforme, le
problème qui n’est pas si évident est de savoir comment l’on doit procéder pour être sûr
de sonder tous les angles possibles... Une des façons de le faire est d’avoir un détecteur
fixe et de faire tourner le cristal. On pourrait également faire varier l’énergie du rayon-
nement, en espérant rencontrer la bonne longueur d’onde pour une orientation inconnue
du cristal.

Le problème est habilement contourné par l’idée de Debye et Scherrer d’utiliser une
poudre ou un échantillon polycristallin. Un poly-cristal est un conglomérat d’un grand
nombre de petits domaines cristallins, où chaque domaine est assez grand pour contenir
”la vraie” structure cristalline, mais où tous les domaines sont orientés aléatoirement les
uns par rapport aux autres. (Pourquoi les cristaux se formeraient-ils de cette façon ?)
Un faisceau incident arrivant sur un échantillon de ce type trouvera forcément beaucoup
de domaines orientés selon l’angle Bragg adapté à son énergie.
4. http ://en.wikipedia.org/wiki/Davisson-Germer experiment

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! Réfléchissez à cette géométrie simple et convainquez-vous que le lieu où l’onde est forte-
ment réfléchie sera un cône avec le demi-angle égal à deux fois l’angle de Bragg.

Cette situation est décrite de façon schématique à gauche dans la figure 6. De plus, cette
technique permet de projeter naturellement la figure de diffraction, sur un écran, dont
l’enregistrement via une photographie, ou une technique similaire, facilitera l’analyse.

Figure 6: À gauche, la technique de Debye-Scherrer. À droite, une figure de diffraction


obtenue à partir d’un cristal d’or polycristallin (Eisberg et Resnick).

Un maximum de diffraction forme un cercle dans le plan de projection. Ce cercle est la


base d’un cône dont le demi-angle est donné par :

α = 2θBragg = tan−1 (r/L), (14)

où r est le rayon du cercle et L la distance de l’échantillon à l’écran. En combinant cela


avec la relation de Bragg et en admettant que r $ L, on trouve :

dr/L = nλ = nh/ 2eV m. (15)
Ainsi, connaissant L et λ, la mesure du rayon conduit à d la distance entre les plans de
Bragg.

La diffraction électronique devient un outil puissant pour mesurer des distances inter-
atomiques de cristaux et, comme nous le verrons, les nombreux détails de la structure
cristalline. Debye a obtenu le Prix Nobel de Physique en 1936.

III. Technique expérimentale.

1. Déviation des électrons dans un tube cathodique

a. Physique des tubes cathodiques

18
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Un tube cathodique (Cathode Ray Tube : CRT) est un tube à vide semblable à ceux que
l’on trouve dans de vieux modèles de postes de télévision, d’ordinateur ou d’oscilloscopes
(cf. Fig. 7). Il est constitué d’un filament chauffé (1) qui permet de contrôler l’émission
des électrons de la cathode (2) et de plusieurs électrodes (3, 4 et 5) qui correctement pola-
risées permettent d’accélérer et de focaliser les électrons sur un écran électroluminescent
(7).

Figure 7: Schéma de principe d’un tube cathodique.

La propagation des électrons de la cathode vers l’écran est rendue possible en polari-
sant positivement une électrode, appelée anode (5) entre le filament et l’écran. C’est
précisément ce potentiel UA de l’anode (∼ 2000V ) qui va fixer l’énergie cinétique des
électrons. Entre la cathode et l’écran sont également placées des électrodes jouant le rôle
de déflectrices (6) qui vont permettre par l’application d’une différence de potentiel UD
de dévier le faisceau d’électrons.

b. Action des champs électriques et magnétiques sur les électrons

Les électrons comme toutes particules chargées sont sensibles aux forces électriques (force
de Coulomb) et aux forces magnétiques (force de Laplace). On rappelle que les expres-
sions des forces de Coulomb et Laplace sont données par :
F'C = q E
' et F'L = q'v × B,
' (16)
et que la somme de ces deux forces est appelée force de Lorentz.

Nous verrons comment, au travers d’une simple mesure de la déviation (∆y), nous pour-
' et B
rons étudier l’influence respective des champs E ' sur un faisceau d’électrons de
vitesse 'v et ainsi atteindre une grandeur physique caractéristique de tout faisceau de
particules chargées indépendamment de leur nature (cf. Fig. 8).

19
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' et magnétique B
Figure 8: Représentation des champs électrique E ' agissant sur un
faisceau d’électrons de vitesse uniforme 'v .

b. Procédure expérimentale

! À préparer
Pour simplifier les calculs, nous ferons les deux approximations suivantes :
– la ddp UD appliquée autour du potentiel UA étant petite devant UA nous considérerons
que la composante horizontale de la vitesse des électrons ( vx ) est constante.
– la taille l de la déflectrice (du moins dans la portion où le champ est le plus intense)
étant beaucoup plus petite que la distance déflectrice-écran L nous considérerons que
la trajectoire des électrons est rectiligne.

1. Exprimez la composante horizontale de la vitesse des électrons à l’entrée des


électrodes déflectrices en fonction de la tension d’accélération UA .
2. En appliquant le premier principe de la dynamique, exprimez la composante ver-
ticale de la vitesse (vy ) des électrons en fonction de la tension de déflection UD , et
d’un champ magnétique B ' orienté comme sur la figure 8.
3. Décrire les propriétés d’un champ magnétique dans un montage de type bobines
de Helmholtz.

Manipulation :

1. Pour une tension de filament de l’ordre de 7−8V , en utilisant une tension d’accélération
UA = 1800V , et une tension de déflection nulle, régler les tensions du Wenhelt et
de la lentille électrostatique afin de focaliser le faisceau d’électrons sur l’écran
électroluminescent. Relevez précisément la position du faisceau sur l’écran.
2. On applique maintenant une tension de déflection UD = 20V . Mesurez le déplacement
induit par la force de Coulomb du faisceau sur l’écran.
3. Que nous apprend ce résultat quant à la nature de la charge de l’électron ?

20
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4. En utilisant les expressions définies précédemment, comparez la déflection mesurée


à la valeur attendue.
5. À l’aide de deux solénoı̈des (bobines de Helmholtz), appliquez un champ magnétique
orienté comme sur la figure 8 afin d’annuler la déflection induite par le champ
électrique. Mesurez alors l’intensité du courant parcourant le solénoı̈de.
6. Dans la même configuration, mais sans le canon à électrons, mesurer le champ
magnétique au centre des bobines en utilisant un teslamètre axial.
7. En utilisant les valeurs des champs électriques et magnétiques appliqués, estimer
le rapport q/m.
8. Comparez ce résultat aux valeurs de q/m des électrons et des protons. Conclure.
2. Diffraction électronique

1. Appareil

Le principe de fonctionnement du tube de diffraction électronique est décrit dans l’annexe


1. Les électrons passent au travers d’un échantillon de graphite poly-cristallin (constitué
de seulement quelques couches moléculaires) déposé par évaporation sur une grille de
cuivre de maille micrométrique. L’échantillon est cristallin sur de tous petits domaines,
ce qui donne lieu à une figure de diffraction de poudre constituée de deux anneaux
concentriques autour du spot central sur lcran fluorescent. Voir le diagramme ci-dessous.
La distance entre l’échantillon et l’écran est 2R = 13 cm.

Figure 9: Représentation schématique d’un tube cathodique.

2. Procédure expérimentale.

! À préparer : Déterminez les distances inter-réticulaires d110 et d100 du graphite (voir


annexe 3).

M̀anipulation :
1. Familiarisez vous avec l’appareil, un tube de diffraction électronique PHYWE (voir
annexe 2) avec un échantillon de graphite. Une alimentation électrique fournit la

21
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haute tension (HT) qui peut aller de 0 et 10 kV . Mettez la haute tension à 0


avant l’allumage de l’alimentation. Changez la HT et comprenez qualitativement
la réponse du faisceau électronique. Déterminez la tension la plus basse pour la-
quelle les figures de diffraction peuvent être obtenues. Mesurez le rayon r des deux
anneaux du graphite pour plusieurs valeurs de la HT. On pourra utiliser un mor-
ceau d’adhésif passant par le centre du tube sur lequel on repèrera les positions
du centre et du rayon. Pour éviter un échauffement excessif de l’échantillon ou la
combustion du phosphore sur l’écran, veillez à couper la HT lorsque vous n’effec-
tuez pas de mesures. Vous devrez éteindre les lumières de la salle afin de voir les
anneaux le plus distinctement possible.
2. Vérifiez la calibration de l’indicateur de HT à l’aide d’une sonde adaptée si vous
en disposez.
3. Tracez r en fonction V en reportant les incertitudes pour les deux jeux d’anneaux.
4. En déduire les valeurs de d110 et d100 du graphite et estimez leurs incertitudes.
5. Est-ce que les données sont compatibles avec R ∝ V −1/2 comme prédit par l’équation
(15) ?
6. Avez-vous vérifié l’hypothèse de de Broglie ? Avez-vous observé la nature ondula-
toire de l’électron ? Discutez vos résultats.

22
Annexe 1 : Canon à électrons
Vous allez utiliser un canon à électrons sous vide, représenté schématiquement ci-
dessous :

Ce canon est composé des éléments suivants :

Un filament H, d'où les électrons vont


être extraits par émission thermo-
ionique. C'est à dire que l'on chauffe un
matériau conducteur jusqu'au point où
les électrons situé au niveau de Fermi
EF du métal gagnent suffisamment
d'énergie pour dépasser le travail de
sortie du matériau EW et s'échappent
alors du filament.

Extraction des électrons du filament : lorsque


l'énergie thermique fournie à un électron situé au
niveau de Fermi (EF) est supérieure au travail de
sortie (EW) du métal, cet électron peut s'échapper
du métal.

Un Wehnelt porté à un potentiel négatif G1, réglable. Il a pour but, avec l'anode
portée à un potentiel positif G2, de concentrer les électrons émis (à faible vitesse) de
la cathode en un point A situé entre l'anode d'accélération et le Wehnelt. L'anode,
portée à un potentiel positif, accélère les électrons. Les électrons, repoussés par le
pourtour du Wehnelt, se concentrent plus ou moins au point A. Le réglage de la
tension négative du Wehnelt assure une convergence d'un plus ou moins grand
nombre d'électrons.

Principe de fonctionnement de l'ensemble Filament / Wenhelt / Anode : les électrons émis par le
filament vont être focalisés par les lignes de champ formées autour de l'orifice du Wenhelt, puis
accélérés par l'anode

La lentille électrostatique qui va jouer deux rôles : accélérer et focaliser le faisceau


d'électrons.

Schéma de principe d’une lentille électrostatique

La lentille électrostatique est formée par un ensemble de 3 électrodes cylindriques. Elles ont
pour but de ramener le faisceau issu du point A en un point A' aussi fin que possible sur
l'écran ou l'échantillon de graphite dans notre cas. L'électrode I (l'anode) et l'électrode III sont
à un même potentiel positif UA = G3 qui va fixer l'énergie des électrons du faisceau.
L'électrode II, intermédiaire, est à un potentiel (positif ou négatif UF = G4 ) différent de UA.
L'effet de focalisation est provoqué par les discontinuités du potentiel aux interfaces entre ces
3 électrodes. Le faisceau d'électrons ainsi focalisé va pouvoir traverser l'échantillon de
graphite, subir des phénomènes de diffusion avant de venir former une image sur l'écran
fluorescent.
LEP
Electron diffraction 5.1.13
-00

Related topics 3. To determine the interplanar spacing of graphite from the


Bragg reflection, Debye-Scherrer method, lattice planes, gra- relationship between the radius of the diffraction rings and
phite structure, material waves, de Broglie equation. the wavelength.

Principle Set-up and procedure


Fast electrons are diffracted from a polycrystalline layer of gra- Set up the experiment as shown in Fig. 1. Connect the
phite: interference rings appear on a fluorescent screen. The sockets of the electron diffraction tube to the power supply as
interplanar spacing in graphite is determined from the dia- shown in Fig. 2. Connect the high voltage to the anode G3
meter of the rings and the accelerating voltage. through a 10 M! protective resistor.

Equipment
Electron diffr. tube a. mounting 06721.00 1
High voltage supply unit, 0-10 kV 13670.93 1
High-value resistor, 10 MOhm 07160.00 1
Connecting cord, 30 kV, 500 mm 07366.00 1
Power supply, 0...600 VDC 13672.93 1
Vernier caliper, plastic 03014.00 1
Connecting cord, l = 250 mm, red 07360.01 2
Connecting cord, l = 250 mm, blue 07360.04 2
Connecting cord, l = 750 mm, red 07362.01 2
Connecting cord, l = 750 mm, yellow 07362.02 1
Connecting cord, l = 750 mm, blue 07362.04 1
Connecting cord, l = 750 mm, black 07362.05 2

Tasks
1. To measure the diameter of the two smallest diffraction
rings at different anode voltages.
2. To calculate the wavelength of the electrons from the
anode voltages.

Fig. 1: Experimental set-up: electron diffraction.

PHYWE series of publications • Laboratory Experiments • Physics • © PHYWE SYSTEME GMBH & Co. KG • D-37070 Göttingen 25113-00 1
LEP
5.1.13 Electron diffraction
-00

Fig. 2: Set-up and power supply to the electron diffraction Fig. 3: Crystal lattice of graphite.
tube.

Set the Wehnelt voltage G1 and the voltages at grid 4 (G4) and
G3 so that sharp, welldefined diffraction rings appear.
Read the anode voltage at the display of the HV power supp-
ly.
To determine the diameter of the diffraction rings, measure the
inner and outer edge of the rings with the vernier caliper (in a
darkened room) and take an average. Note that there is an-
other faint ring immediately behind the second ring. where d is the spacing between the planes of the carbon
atoms and u is the Bragg angle (angle between electron beam
and lattice planes).
Theory and evaluation In polycrystalline graphite the bond between the individual
To explain in the interference phenomenon, a wavelength l, layers (Fig. 3) is broken so that their orientation is random. The
which depends on momentum, is assigned to the electrons in electron beam is therefore spread out in the form of a cone
accordance with the de Broglie equation: and produces interference rings on the fluorescent screen.
h The Bragg angle u can be calculated from the radius of the
l! (1) interference ring but it should be remembered that the angle
p
of deviation a (Fig. 2) is twice as great:
where h = 6.625 · 10–34 Js, Planck’s constant.
a = 20.
The momentum can be calculated from the velocity " that the
electrons acquire under acceleration voltage UA: From Fig. 2 we read off
r
1 p2 sin 2a ! (5)
mv2 ! ! e · UA (2) R
2 2m
where R = 65 mm, radius of the glass bulb.
The wavelength is thus Now, sin 2a = 2 sin a cos a.

h
l! (3)
22me · UA

where e = 1.602 · 10–19 As (the electron charge) and


m = 9.109 · 10–31 kg (rest mass of electron).

At the voltages UA used, the relativistic mass can be replaced


by the rest mass with an error of only 0.5%.

The electron beam strikes a polycrystalline graphite film depo-


site on a copper grating and is reflected in accordance with
the Bragg condition:

2d sin u = n · l, n = 1, 2, … (4) Fig. 4 : Graphite planes for the first two interference rings.

2 25113-00 PHYWE series of publications • Laboratory Experiments • Physics • © PHYWE SYSTEME GMBH & Co. KG • D-37070 Göttingen
Annexe 3 : Quelques rudiments de
cristallographie
Sur la droite de la figure 3, est présentée une figure de diffraction obtenue à partir
d’un polycristal d’Or. La prédiction d'une figure de diffraction circulaire est correcte,
mais il y a beaucoup de maximums. Nous devons conclure qu'il y a beaucoup de
plans de Bragg différents avec des espacements différents. En fait, ceci est une
conséquence simple du fait que pour une structure de réseau donnée, il y a
beaucoup de façons pour "dessiner des plans". Un exemple de structure cubique à
deux dimensions, de paramètre de maille a, est présenté dans la figure ci dessous.
Au delà des évidentes rangées "horizontales et verticales" de la Fig. 2, nous pouvons
dessiner un jeu de plans où chaque atome est à "2 x a" selon -y et "1 x a" selon x de
son voisin. La distance entre ces plans diffère de la distance entre atomes, menant à
un angle Bragg différent et ainsi un rayon d'anneau différent comparé à la situation
présentée dans la figure 2. Chacune des nombreuses autres façons de tracer des
plans ("2 x a" selon x et "2 x a" selon y, etc.) mène à une distance d différente, un
cercle différent et à finalement obtenir la figure de diffraction assez complexe de la
figure 3.

Plans de Bragg dans un « cristal cubique bidimensionnel » et son vecteur perpendiculaire u


dont les coordonnées numériques dans le repère (a1, a2) sont ses indices de Miller.

La version tridimensionnelle du réseau de la figure 2 est appelée un réseau cubique


simple sachant qu’il existe deux autres réseaux cubiques : le cubique centré et le
cubique à face centrée (Fig. suivante). On trouve dans la nature 7 systèmes
cristallins (cubique, quadratique, hexagonal, etc.) se déclinant en 14 réseaux dit de
Bravais (simple, centré, base centrée, face centrée) se distinguant chacun par des
combinaisons d’éléments de symétrie qui leurs sont propres [réf.1]. De plus, il existe
un grand nombre d’arrangements cristallins (hexagonal compact, diamant, etc.) et la
possibilité de mélanger différentes espèces atomiques (menant à autant de modèles
périodiques) fait que les possibilités "de dessiner" des plans Bragg sont différentes
dans toutes ces structures et la diffraction électronique (ou de rayons X) s’avère être
une méthode de choix pour les comprendre et les distinguer.
La compréhension de la correspondance physique entre une figure de diffraction et
la structure d’un cristal exige un formalisme pour décrire le réseau cristallin. Le
traitement minutieux de ce problème est un exercice mathématique fascinant, la
base de cristallographie et le point de départ de la physique du solide.

Cellules unités du système cristallin cubique : cubique simple, cubique centré et cubique à
faces centrées (Kittel)

Pour cela, nous disposons d’une construction et d’une terminologie issue de la


cristallographie. Nous sommes intéressés par la détermination des plans de Bragg et
de la distance entre eux. Considérons la représentation bidimensionnelle de la Fig. 4
où la cellule unité de ce réseau est un carré de côté a dont les vecteurs de base
sont a1 et a2. Les plans de Bragg, décrits dans la figure 4 par "2xa" selon -y et "1xa"
selon x, seront repérés par le vecteur normal1 u = 2xa1 + 1xa2 et notés (2,1). Les
chiffres 2 et 1 sont appelés des indices de Miller. A trois dimensions, les indices de
Miller pour un plan de Bragg sont le jeu d'entiers (h, k, l) les plus petits indiquant la
direction du vecteur normal dans la base définie par a1, a2 et a3. On montre quelques
exemples pour le réseau cubique simple ci-dessous.

Figure 6 : quelques plans de Bragg du système cubique simple (Kittel)

Au delà de la détermination de la distance d entre plans, cette indexation des plans


de Bragg est largement utilisée dans l’analyse des intensités diffractées. La solution
générale à ce problème qui est un exercice élégant combinant la symétrie du cristal
et l'analyse de Fourier est discutée en détails dans le second chapitre du Kittel
[réf.1].

1
Le vecteur normal, u, est un élément du réseau réciproque. Un maximum d'interférence se
produira si le changement du vecteur d’onde électronique !k est un vecteur du réseau réciproque!
Voir Kittel.
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0.3 EFFET PHOTOÉLECTRIQUE

But

Ce TP a pour but de démontrer la nature corpusculaire de la lumière, et de déduire des


mesures une estimation de la constante de Planck, qui fixe la relation de proportionnalité
entre l’énergie et la fréquence d’un quantum de lumière.

Rappel : Les !dans le texte indiquent les questions auxquelles il faut répondre avant
de venir en TP

I. Petite introduction historique

En 1839, une expérience d’Antoine Becquerel et de son fils Alexandre Edmond Becque-
rel, présentée à l’Académie des Sciences, permet d’observer pour la première fois que si
on illumine une électrode d’un dispositif composé de deux électrodes identiques plongées
dans un électrolyte , il peut apparaı̂tre une différence de potentiel (ou tension électrique)
entre ces deux électrodes d’environ 1mV. Puis en 1887, Heinrich Hertz démontre que la
lumière ultraviolette provoque l’émission d’électrons à partir d’une surface métallique
comme le zinc.

En 1905, Albert Einstein proposa une explication de cet effet en utilisant le concept de
particule de lumière (que nous appelons aujourd’hui le photon) et de quantum d’énergie
(qui avait été introduit par Max Planck dans son modèle des propriétés d’émission d’un
corps noir). Dans son explication, le phénomène d’émission d’électrons par un matériau
était provoqué par l’absorption de photons. C’est cette découverte qui lui valut le prix
Nobel de Physique en 1912. Einstein lui-même considérait que, si la relativité était
intéressante d’un point de vue conceptuel, les idées concernant l’effet photoélectrique
étaient révolutionnaires. En effet, l’effet photoélectrique balayait la théorie classique,
vieille de plusieurs siècles, représentant la lumière comme une onde, et était un argu-
ment fort en faveur de la mécanique quantique en plein développement à cette époque.

II. Procédure expérimentale

D’un point de vue purement expérimental, les différentes observations et mesures ont
menées aux conclusion suivantes :
– Les électrons ne sont émis que si la fréquence de la lumière est suffisamment élevée et
dépasse une fréquence limite appelée fréquence seuil.
– Cette fréquence seuil dépend du matériau.
– Le nombre d’électrons émis lors de l’exposition à la lumière (et donc le courant
électrique généré) est proportionnel à l’intensité de la source lumineuse.
– L’énergie cinétique des électrons émis dépend linéairement de la fréquence de la lumière
incidente.
Ces observations sont basées sur la mesure de courants électriques, et bien entendu sur
la mesure de l’énergie cinétique des électrons. Comment réaliser de telles mesures ?
Si l’on irradie une plaque métallique, il va falloir fournir une certaine quantité d’énergie
à un électron pour l’arracher au métal, cette quantité d’énergie représente le travail

29
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de sortie du métal W . Si l’énergie fournie à l’électron vaut exactement W (ou si la


fréquence lumineuse vaut la fréquence seuil), alors celui-ci sera arraché au métal avec
une énergie cinétique nulle. Si l’énergie fournie E excède W (la fréquence lumineuse
excède la fréquence seuil) alors l’énergie cinétique de l’électron
1
mv 2 = E − W (17)
2
sera non nulle. L’électron pourra alors se déplacer hors de son électrode de départ.

Figure 10: Effet photoélectrique : des électrons sont éjectés d’un métal. L’énergie
nécessaire est fournie par l’absorption de lumière (source Wikipedia).

Imaginons maintenant deux plaques métalliques en vis à vis, reliées électriquement, l’une
d’elle étant éclairée par une lumière de fréquence supérieure à la fréquence seuil. Si des
électrons sont arrachés à la plaque éclairée et peuvent rejoindre la deuxième plaque (ce
sera le cas si l’expérience est réalisée sous vide, condition sous laquelle les électrons
peuvent voyager sur des distances suffisamment longues), un courant électrique net sera
généré. Ce courant pourra être mesuré si l’on dispose d’un ampèremètre suffisamment
sensible.
La mesure de l’énergie cinétique n’est pas beaucoup plus compliquée. En effet si les
électrons sont éjectés avec une énergie cinétique non nulle, du fait de leur charge électrique
e, l’application d’une différence de potentiel V entre les deux électrodes va empêcher les
électrons d’atteindre l’électrode chargée négativement (et donc l’établissement du cou-
rant photoélectrique) si :
1 2
eV ≥ mvmax , (18)
2
2
vmax étant la vitesse maximale des électrons émis. Il est donc aisé de déterminer au
cours d’une expérience l’énergie cinétique des électrons si l’on dispose d’un ampèremètre
et d’une source de tension.
On peut imaginer un dispositif expérimental un peu différent, où les deux plaques ne
sont plus reliées que par l’intermédiaire d’un voltmètre (dont on supposera l’impédance
infinie). Dans ce cas le dispositif peut-être assimilé à un condensateur de capacité C.
Chaque électron qui va rejoindre l’électrode de collection va créer une différence de po-
tentiel e/C, lorsque N électrons auront rejoint, une différence de potentiel V va s’établir
N.e
V = (19)
C

30
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ce potentiel aura pour valeur limite


1 1 2
V = . mvmax (20)
e 2
et donnera une mesure de l’énergie cinétique des électrons extraits de l’électrode illu-
minée.

1. Comportement classique attendu

La théorie classique de la lumière ne définit pas de limite à ce potentiel d’arrêt au cours


de l’expérience. Si de l’énergie est continuellement absorbée par la plaque irradiée, et
est communiquée à ses électrons, ils doivent pouvoir s’échapper à un moment ou à un
autre, indépendamment de la différence de potentiel qui s’oppose à leur mouvement. Si
l’on appelle ∆N le nombre d’électrons qui voyagent entre les deux électrodes durant un
intervalle de temps ∆t, alors ∆N est égal à la quantité d’énergie fournie aux électrons
pendant cet intervalle de temps divisée par l’énergie nécessaire à un électron pour faire
le trajet entre les électrodes

∆N = (P.∆t − W.∆N )/(e.V ), (21)

où P est l’énergie déposée par la lumière incidente sur l’électrode par unité de temps
(en d’autres termes, la puissance), W la quantité d’énergie nécessaire à la libération
d’un électron de l’anode (ce que nous appelons le travail de sortie du matériau), et V la
différence de potentiel entre électrodes. Pour un ∆t infiniment petit
dN P
= . (22)
dt e.V + W
De plus, C.V = e.N , où N est le nombre total d’électrons ayant atteint l’électrode de
collection, et C la capacité entre les 2 électrodes. En intégrant l’équation précédente (en
posant N (t = 0) = 0) on obtient :

e2 .N 2
WN + = P.t (23)
2.C
d’où l’on déduit (en introduisant V = e.N/C et en résolvant l’équation d’ordre 2) :
"
W W2
V =− ± + 2.C.P.t (24)
e e2
que l’on peut approximer par : √
V = 2.C.P.t, (25)
si l’on suppose que W est négligeable devant l’énergie totale déposée par la lumière in-
cidente. On voit donc que V est proportionnel à t1/2 et également à la racine carrée de
l’intensité incidente (puisque l’énergie des ondes lumineuses est proportionnelle à l’in-
tensité lumineuse).

2. Comportement quantique

L’énergie d’un quantum de lumière, un photon est donné par la relation E = h.ν où ν
est la fréquence du photon et h la constante de Planck. Comme la lumière est constitué

31
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de paquets discrets, un électron ne peut interagir et n’être éjecté de l’électrode que par
un photon unique qui va lui communiquer son énergie sous forme d’énergie cinétique.
Ainsi, si l’énergie du photon est finie, celle de l’électron le sera aussi.
1
m.v 2 ≤ h.ν. (26)
2
Cela signifie qu’au cours de l’expérience décrite précédemment, lorsque suffisamment
d’électrons auront atteint l’électrode de collection, la différence de potentiel V sera trop
importante pour permettre à de nouveaux électrons de l’atteindre. Cette condition sera
atteinte lorsque
h.ν = e.Vmax + W, (27)
et donc que
h.ν W
Vmax = − , (28)
e e
Cela signifie donc que si la fréquence est constante, ce potentiel sera constant, indépendamment
de l’intensité lumineuse absorbée. De plus comme Vmax = N.e/C, ce potentiel d’arrêt ne
dépend pas de la rapidité du déplacement des électrons d’une électrode à l’autre, mais
simplement de leur nombre. Une variation d’intensité lumineuse (à fréquence constante)
n’affectera que la vitesse d’émission des électrons, et n’aura donc pas d’influence sur la
valeur Vmax .

III. Mise en évidence de l’effet photoélectrique

Vous allez utiliser deux sources lumineuse monochromatiques, des diodes lasers dans le
rouge et dans le vert. Faire diverger le faisceau à l’aide d’une lentille, de telle sorte que la
tâche résultante recouvre correctement l’entrée du détecteur, un phototube tel que celui
représenté sur la figure 11, dont la photocathode est en sulfure de plomb.

Figure 11: Un phototube du commerce : la photocathode est l’électrode semi-


cylindrique, l’électrode de collection est située en vis à vis. Le dispositif est enfermé
dans une ampoule sous vide pour permettre le déplacement des électrons.

Pour les deux longueurs d’ondes disponibles vous allez mesurer Vmax pour le faisceau
libre, puis vous réaliserez la même mesure en disposant un filtre atténuateur sur le trajet
optique.

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Ces quatre mesures permettent-elles de mettre en évidence l’effet photoélectrique ?

IV. Estimation de la constante de Planck

Figure 12: Diagramme d’énergie pour les électrons d’une photopile illuminée et pola-
risée par une différence de potentiel U0 .

Le diagramme d’énergie de notre photopile est représenté sur la figure 12. Les électrons
sont extraits de la cathode et peuvent être collectés par l’anode tant que V < Vmax . A
la sortie de la cathode leur énergie cinétique Ec vaut :

Ec = h.ν − WC . (29)

Les électrons pourront ensuite atteindre l’anode si Ec est supérieure à l’énergie qu’ils
perdent en remontant le champ électrique créé par la différence de potentiel V plus un
champ électrique inconnu créé par ce que nous appelerons le potentiel de contact entre
l’anode et la cathode (WA − WC sur la figure 12). Ce dernier a la même direction que
V . Ce potentiel de contact est calculé d’après les potentiels électrochimiques de l’anode
VA et de la cathode VC . Ces potentiels multipliés par la charge de l’électron donne les
travaux de sortie des 2 électrodes WA et WC . A Vmax nous avons

Ec = e(Vmax + VAC ) = e.Vmax + WA − WC . (30)

À partir de ces relations nous pouvons calculer la constante de Planck avec l’équation :

Ec = e.Vmax + WA − WC = h.ν − WC (31)

d’où
h.ν
e.Vmax = h.ν − WA ⇒ Vmax = − VA (32)
e
comme VA est une constante, la représentation Vmax = f (ν) est linéaire, et sa pente vaut
h/e.
Le protocole expérimental de cette mesure que vous allez réaliser à l’aide d’une lampe
spectrale au mercure (les raies de cette lampe sont reportées dans la table 1) figure en
annexe de ce document. Comme dans le cas de la mesure précédente vous veillerez à ce
que la raie analysée à la sortie du réseau de diffraction recouvre le plus complètement
possible l’entrée du photodétecteur.

33
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longueur d’onde (nm) couleur intensité


404,66 violet
407,78 violet faible
435,83 indigo
491,60 vert chou faible
546,07 vert jaune
576,96 jaune
579,07 jaune

Table 1: Spectre étalonné d’une lampe spectrale au mercure

1. Pour une longueur d’onde, réalisez une mesure de Vmax à la lumière et dans l’obs-
curité. Commentez les résultats obtenus
2. Réalisez les mesures de Vmax pour les différentes raies de la lampe
3. Tracez Vmax = f (ν)
4. En déduire une estimation de la constante de Planck
5. Discutez l’écart à la valeur tabulée de h, quelles peuvent être les sources d’erreurs ?

34
LEP
Planck’s “quantum of action” from the photoelectric effect
5.1.05
(line separation by defraction grating)
-01

Related topics Optical profile bench l = 60 cm 08283.00 2


External photoelectric effect, work function, adsorption, pho- Base f.opt.profile-bench, adjust. 08284.00 3
ton energy. Turning knuckle f. opt. prof.-bench 08285.00 1
Slide mount f. opt. pr.-bench, h = 80 mm 08286.02 4
Principle
A photocell is illuminated with monochromatic light of different
wavelengths. Planck’s quantum of action, or Planck’s constant Set-up and procedure
h, is determined from the photoelectric voltages measured. Fig. 1 shows the experimental set-up. Place the mercury
vapour lamp and the photocell at the respective ends of the
Equipment optical bench. Place the diffraction grating into a diaphragm
Photocell, for h-det., w. housing 06778.00 1 holder, and mount it in the turning knuckle with the aid of a
Diffraction grating, 600 lines/mm 08546.00 1 lens holder. Position the slit at approximately 9 cm. Using the
Colour filter, 580 nm 08415.00 1 convex lens (located at approximately 20 cm), sharply focus
Colour filter, 525 nm 08414.00 1 the slit on the location of the photocell’s entrance diaphragm.
Diaphragm holder, attachable 11604.09 2 Select the slit width such that the width of the slit image is
Slit, adjustable 08049.00 1 approximately 1 cm. For better control, fix a strip of typing
Lens holder 08012.00 2 paper which is approximately 3 cm wide above the entrance
Lens, mounted, f = +100 mm 08021.01 1 diaphragm with transparent adhesive tape. With its help, the
Mercury high pressure lamp 80 W 08147.00 1 otherwise invisible UV lines can be seen due to the slight flu-
Screened cable, BNC, l = 300 mm 07542.10 1 orescence of the paper.
Connecting cord, l = 250 mm, red 07360.01 1
Connecting cord, l = 250 mm, blue 07360.04 1 By turning an arm of the optical bench, superimpose the
Lamp holder E 27, on stem 06176.00 1 coloured slit images successively on the entrance diaphragm
Power supply for spectral lamps 13662.97 1 and after several seconds determine the corresponding,
Universal measuring amplifier 13626.93 1 stable voltage levels. To avoid having the UV fractions from
Digital multimeter 07134.00 1 second order diffraction falsify the measured values for the

Fig. 1: Experimental set-up: Planck’s “quantum of action” from the photoelectric effect (line separation by defraction grating).

PHYWE series of publications • Laboratory Experiments • Physics • © PHYWE SYSTEME GMBH & Co. KG • D-37070 Göttingen 25105-01 1
LEP
Planck’s “quantum of action” from the photoelectric effect
5.1.05
(line separation by defraction grating)
-01

yellow and red spectral lines, place colour filters in front of the Fig. 2: Voltage of the photo-cell as a function of the frequency
entrance diaphragm with the aid of an attachable diaphragm of the irradiated light.
holder (525-nm coloured glass for the yellow spectral line and
580-nm coloured glass for the red spectral line)

Before each measurement, discharge the entrance capacitor


of the measuring amplifier and check its zero point with the
diaphragm closed. When the measuring amplifier has been
switched on for approximately ten minutes, it is ready to use.
The setting parameters of the measuring arrangement are as
follows:

Measuring amplifier:
– Electrometer = Re > 1013 !
– Amplification = 10 °
– Time constant = 0

Voltmeter: 2 V DC

Theory and evaluation


Half of the inside of the high-vacuum photo-cell is metal-coat-
ed potassium-cathode. The anular anode is opposite the
cathode.

If a photon of frequency f strikes the cathode, then an elec- An additional contact potential f occurs because the surfaces
tron can be ejected from the metal (external photoelectric of the anode and cathode are different:
effect) if there is sufficient energy.
m 2
eU $ f " n
Some of the electrons thus ejected reach the (unilluminated) 2
anode so that a voltage is set up between anode and catho-
de, which reaches the limiting value U after a short (charging)
time. The electrons can only run counter to the electric field If we assume that A and f are independent of the frequency,
set up by the voltage U if they have the maximum kinetic ener- then a linear relationship exists between the voltage U (to be
gy, determined by the light frequency, measured at high impedance) and the light frequency f:

m 2 1A $ f2 h
hf # A " n (Einstein equation)
2 U" # $ f
e e
where A = work function from the cathode surface, n = elec- If we assume U = a + bf to the values measured in Fig. 2 we
tron velocity, m = rest mass of the electron. obtain:

Electrons will thus only reach the anode as long as their ener- h = (6.7 ± 0.3) · 10-34
gy in the electric field is equal to the kinetic energy:
m 2 Literature value: h = 6.62 · 10-34 Js.
eU " n
2

with e = electron charge: 1.602 · 10-19 As.

2 25105-01 PHYWE series of publications • Laboratory Experiments • Physics • © PHYWE SYSTEME GMBH & Co. KG • D-37070 Göttingen
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0.4 EXÉRIENCE DE MILLIKAN

But

La manipulation a pour but de refaire d’une manière simplifiée l’expérience historique


par laquelle Millikan, en 1909, a déterminé la valeur exacte de la charge ”e” de l’électron.
Elle consiste à étudier le mouvement d’une gouttelette d’huile chargée, soumise au champ
électrique d’un condensateur plan.

I. Principe

On étudie le mouvement d’une gouttelette d’huile chargée, soumise au champ électrique


d’un condensateur plan. Soient a le rayon de la goutte, m sa masse telle que m = 43 πa3 ρ,
q sa charge, v sa vitesse de chute, V la différence de potentiel entre les armatures du
condensateur, d la distance des armatures du condensateur, E = V /d le champ électrique
à l’intérieur du condensateur, ρ la masse spécifique de l’huile (ρ = 800kg/m3 ), ρ# la
masse spécifique de l’air (ρ# = 1, 29kg/m3 ) et n le coefficient de viscosité de l’air (n =
18.10−6 N s/m2 ).
Les forces qui s’exercent sur la goutte sont :
1. son poids = 43 πa3 ρg,
2. la poussée d’Archimède due à l’air = 43 πa3 ρ# g,
3. la force due à la résistance de l’air = 6πnav,
4. la force électrostatique = qE.

L’équation du mouvement de la sphérule est donc (en prenant un axe de référence vertical
descendant) :
dv 4
m = πa3 (ρ − ρ# )g − qE − 6πnav, (33)
dt 3
qui a pour solution, pour une vitesse initiale nulle :
4 3
3 πa (ρ − ρ# )g − qE 6πna
v= (1 − exp− m t ). (34)
6πna
Le coefficient de t dans l’exponentielle étant très grand, celle-ci devient négligeable au
bout d’un temps court (de l’ordre de 10−4 s) et l’on peut admettre que la goutte acquiert
instantanément sa vitesse limite :
4 3
3 πa (ρ − ρ# )g − qE
v= . (35)
6πna
Dans cette relation les deux seules inconnues sont q et a, si l’on mesure v et E.

Les équations nécessaires seront obtenues de la façon suivante :


1. E = 0
On mesure le vitesse limite de la chute libre de la goutte dans l’air :
4 3
3 πa (ρ − ρ# )g 2 a2 (ρ − rho# )g
v= = · . (36)
6πna 9 n

37
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2. v = 0
On immobilise la goutte par l’action d’un champ électrique calculable :
4 3
πa (ρ − ρ# )g = qE, (37)
3
d’où l’on tire : "
nv d
a=3 #
et q = 6πnanv . (38)
2(ρ − ρ )g V
II. Description de l’appareil

ll se compose de deux parties : l’appareil proprement dit qui comprend, montés sur un
même socle : le condensateur plan, un microscope à oculaire micrométrique, le nébuliseur
d’huile, le système d’éclairage. Le générateur à voltmètre incorporé qui délivre une ten-
sion continue réglable de 0 à 600 Volts. Il fournit également le courant nécessaire à la
lanterne d’éclairage, le condensateur est constitué de deux plaques d’alliage léger parfai-
tement dressées et distantes de 6 mm. Il est parfaitement isolé par une plaque de base en
matière plastique et un capot de plexiglas. Il est facilement amovible et se monte sur le
support par une goupille et un ergot de centrage. Deux trous latéraux percés dans le capot
laissent le passage aux fiches bananes permettant de connecter les plaques du conden-
sateur au générateur. Le capot est également percé de deux petits trous par lesquels
entrent les gouttelettes d’huile obtenues en pressant vivement la poire du nébuliseur ;
certaines se chargent par frottement.

Figure 13: Schéma de principe.

Le microscope, fixé sur le même support, a un objectif à long foyer qui permet de viser,
à travers un verre plan serti dans le capot, les gouttelettes d’huile qui tombent selon
l’axe du condensateur et se détachent comme des points brillants sur fond sombre. Son
oculaire possède un réticule. Le système d’éclairage est également fixé sur le support, il
comprend une lanterne et une optique. Cet ensemble est fixé sur un socle par une tige
télescopique permettant de mettre le microscope à hauteur convenable. Le générateur
délivre une tension continue réglable de 0 à 600 volts par un potentiomètre. Il est muni
d’un voltmètre. Un voyant lumineux indique que l’appareil est sous tension. Deux bornes
latérales fournissent la tension de 6 volts nécessaire à la lanterne.

38
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III. Manipulation

Déterminer le grandissement du microscope en nombre de graduations du réticule par


millimètre. Pour cela, retirer le condensateur de son support en le tirant vers le haut ;
la goupille de centrage est percée d’un trou dans lequel on va poser la tige de l’échelle
micrométrique.

Régler le tirage de l’oculaire pour voir nettement le réticule qui est à l’intérieur puis, en
agissant sur le bouton de la crémaillère, régler le microscope pour voir nettement l’échelle
millimétrique. Superposer les graduations (le microscope peut tourner d’un petit angle
autour de son axe de fixation). Définir l’incertitude.

Remettre le condensateur à sa place. Connecter les douilles rouge et bleu du générateur


aux plaques haute et basse du condensateur. Connecter la prise de courant de la lanterne
aux bornes marquées 6V et allumer la lanterne. Sans polariser les armatures, vaporiser
des gouttes et les observer.

Quand le mouvement tourbillonnaire a cessé, mettre la tension et repérer la ou les gouttes


qui sont freinées par le champ électrique. Retenir celle que l’on parvient à immobiliser
avec une tension convenable.

La profondeur de champ du microscope est faible et l’on peut observer les gouttes en
avant ou arrière de la zone initialement visée en modifiant légèrement le réglage du mi-
croscope par le gros bouton moleté.

Si la goutte choisie est sur le bord du champ, on peut l’amener au centre en tournant
un peu le microscope.

Noter la tension permettant d’immobiliser parfaitement la goutte.

Couper la tension et déclencher simultanément un chronomètre. Mesurer le temps mis


par la goutte repérée pour franchir un certain nombre de graduations du micromètre
oculaire.

Calculer la vitesse de chute compte tenu du grandissement de l’objectif du microscope.

En déduire la charge de la goutte.

Faire un grand nombre d’ expériences avec plusieurs gouttes. Placer les résultats sous
la forme d’un histogramme. Constater que les valeurs trouvées mettent en évidence la
nature discontinue de la charge électrique.

Remarque : pour de meilleurs résultats, choisir de petites gouttes.

39
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0.5 INTERFÉROMÈTRE DE MICHELSON - Partie 1

But

À partir d’un interféromètre de Michelson mesurer la différence de longueur d’onde entre


les composantes du doublet jaune du sodium.

Rappel : Les !
dans le texte indiquent les questions auxquelles il faut répondre avant
de venir en TP

I. Principe de l’interféromètre

Le Michelson est un interféromètre à séparation de faisceaux, les deux bras portent des
miroirs plans, orientables, et sont situés symétriquement par rapport à la séparatrice
(Sp), l’un des miroirs est monté sur un chariot mobile dont le déplacement est assuré
par une vis micrométrique. Une lame ”compensatrice” (Cp) est placée dans un des bras
afin de rendre possible l’égalité des trajets optiques.

Figure 14: Description sommaire de l’interféromètre.

! Montrer la nécessité de disposer une lame compensatrice dans un bras du Michelson.


Faites pour cela le calcul de la différence de chemin optique entre les deux bras avec et
sans la lame compensatrice. Que constatez-vous ?

! Vous allez observer des figures d’interférences en sortie du Michelson : décrire préalablement
au TP les deux types de figures que vous allez observer en expliquant leur provenance
et en précisant leur localisation.

! durée conseillée pour la partie réglage : 3/4 d’heure

1. Pré-réglage de l’interféromètre

40
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1. Les vis V21 et V22 qui permettent de régler l’orientation du miroir fixe M2 agissent
sur des lames d’acier qui transmettent une contrainte réglable au support du miroir
M2 . Commencer par agir sur les vis V21 et V22 de façon à ce que les deux lames
d’acier soient à peine cambrées.
2. Vérifier que séparatrice (Sp) et compensatrice (Cp) sont sensiblement parallèles.
Si ce n’est pas le cas, on peut obtenir un parallélisme approché par action sur le
bouton moleté B2 .
3. Vérifier que M1 et M2 sont sensiblement symétriques par rapport à Sp. Si ce n’est
pas le cas, agir sur le bouton moleté B1 qui assure la translation de M1 .

2. Réglage de l’interféromètre à l’aide de la lampe à vapeur de mercure

! 1. On dispose d’une source à vapeur de mercure qui éclaire un petit trou percé dans
une plaque d’aluminium et d’une lentille convergente. Le trou est placé, par auto-
collimation, au foyer de la lentille. On obtient un faisceau de rayons parallèles
qui tombe normalement sur le miroir M1 .
2. Dans la direction visée, on voit deux séries d’images du trou. En agissant sur
l’orientation de la compensatrice, on ramène chacune de ces 2 séries à une image
unique. On a donc deux images du trou.
3. On superpose ces deux images en agissant sur les vis V11 et V12 de réglage du miroir
mobile M1 . On aperçoit alors des franges d’interférences dans l’image unique ainsi
obtenue.
4. On éclaire le Michelson avec une source étendue : supprimer la lentille et le trou,
rapprocher la source du Michelson et interposer, entre les deux, un écran translu-
cide. On aperçoit alors, dans tout le champ de visée, une figure d’interférences (en
général mal définie et peu visible).
5. En agissant sur les vis V11 et V12 , améliorer progressivement la visibilité de la
figure d’interférences jusqu’à obtenir des anneaux bien visibles dont l’aspect se
modifie très peu lorsque, regardant toujours les anneaux, on déplace la tête soit
horizontalement soit verticalement.
6. On peut alors (et alors seulement) utiliser les vis de réglage fin V21 et V22 du
miroir fixe. Le réglage est bon lorsque l’aspect des anneaux reste le même lorsque
on déplace la tête, comme indiqué en (5.).
II. Mesures

1. Mesure de l’écart en longueur d’onde du doublet jaune du sodium

! durée conseillée pour cette partie : 3/4 d’heure pour les mesures et 1/2 heure pour
l’analyse des résultats

Lorsqu’on éclaire un dispositif à deux ondes, avec deux raies voisines de longueurs d’onde
λ1 et λ2 telles que Dλ = |λ1 − λ2 | $ λm où λm = (λ1 + λ2 )/2 (avec λm = 589, 3 nm), la
visibilité du système d’anneaux est modulée sinusoı̈dalement en fonction de la différence
de marche δ :
V (δ) = |cos(πδDσ )| où σ = 1/λ et Dσ = |σ1 − σ2 |. (39)

41
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La visibilité s’annule pour δ = (2k + 1)/2Dσ avec k entier.

! Lorsque l’on fait varier δ, on observe donc successivement des anneaux très visibles :
V (δ) ≈ 1 (systèmes d’anneaux en concordance) et des anneaux très peu visibles :
V (δ) ≈ 0 (systèmes d’anneaux en discordance ou intercalés). Le contraste de ces franges
décroı̂t avec δ, expliquez pourquoi ceci est dû à la largeur spectrale non nulle des deux
raies.

On repère sur la vis micrométrique de translation de M1 , la position d’une discordance


quelconque (k = k0 ), puis on fait varier δ, en comptant les discordances. A la dixième
(k = k0 + 10), on repère à nouveau la position de M1 . Si D est le déplacement de M1
entre les discordances k0 et k0 + 10, on a :

2D = 10/Dσ ,

! d’où l’on en déduit Dσ et donc Dλ .

! On effectuera plusieurs séries de mesures (au moins 5), afin dobtenir une valeur moyenne
et un écart type. Le résultat sera donné sous la forme : < Dλ > ±E.T (Dλ ) où E.T (A)
est l’écart type sur A.

! De manière à améliorer la précision, on fera attention de rattraper le jeu de


la vis micrométrique en la déplaçant toujours dans le même sens pour une
série de mesure.

42
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0.6 INTERFÉROMÈTRE DE MICHELSON - partie 2

But
À partir d’un interféromètre de Michelson mesurer les longueurs de cohérence de différences
sources de lumière.

Rappel : Les !
dans le texte indiquent les questions auxquelles il faut répondre avant
de venir en TP

I. Principe de l’interféromètre

Reprendre l’énoncé TP Interféromètre de Michelson : partie 1

II. Mesures

2. Mesure de la longueur de cohérence temporelle

L’interféromètre de Michelson est l’un des outils les plus pertinents pour estimer la lon-
gueur de cohérence des sources de lumières.

Il existe deux types de cohérence utilisée dans la description des sources de lumières.

La première et la plus simple à saisir est appelée cohérence temporelle. Elle se quantifie
par la donnée d’une longueur : appelée longueur de cohérence. Qualitativement, on peut
se représenter cette longueur de cohérence comme la longueur au bout de laquelle la
lumière ne contient plus d’informations pertinentes sur la lumière émise précédemment.
Longueur et temps de cohérence sont liées par la vitesse de la lumière.

Le deuxième type de cohérence que nous n’étudierons pas dans ce TP s’appelle cohérence
spatiale et quantifie les pertes d’informations dans une direction transverse à sa propa-
gation. Soyez vigilant : la longueur de cohérence est associée à la cohérence temporelle,
pas à la cohérence spatiale !

Mais revenons à la cohérence temporelle, mathématiquement cela se formalise par l’étude


des corrélations de phase de l’onde électromagnétique. Au bout d’un certain temps, ou ce
qui est parfaitement équivalent, au bout d’une certaine distance de propagation, la fonc-
tion d’autocorrélation de l’amplitude chute et tend vers 0. Cette longueur (ou temps) de
cohérence est directement liée à la largeur naturelle spectrale de la source considérée. Plus
une source est ! monochromatique " , plus faible est sa largeur spectrale et plus grande
sera sa longueur de cohérence. Cette cohérence est également en jeu dans la construction
de figure d’interférence. En effet, tout se passe comme si au delà de cette longueur de
cohérence les deux bras de l’interféromètre étaient éclairés par deux sources différentes :
aucune figure d’interférences ne sont plus visibles. Une description de ces phénomènes
est donnée ici : http ://www.unice.fr/DeptPhys/optique/coh/ctemp/node2.html.

Manipulation :

43
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– Reprenez les réglages avec la lampe à vapeur de mercure (Hg) et régler le Michelson
pour n’avoir plus qu’une fraction d’un anneau visible dans tout le champ. Notez cette
position que nous appellerons contact optique . Augmentez alors la distance entre le
miroir mobile et la séparatrice à l’aide de la vis du chariot. Le nombre d’anneaux doit
augmenter. Continuez à éloigner le miroir. Qu’observez-vous ? Comment interprétez-
vous cela ? Déduisez-en la longueur de cohérence de la lampe à vapeur de mercure.
– Réitérez cette expérience en plaçant comme source un laser. ATTENTION de ne
pas mettre l’œil comme détecteur. Placez une lentille en sortie de l’interféromètre
et un écran placé à la distance focale par rapport à la lentille. Les anneaux sont
observés sur l’écran. Pouvez-vous donner la longueur de cohérence du laser ? Que
concluez-vous ?
– Revenez à la situation où vous ne voyez qu’une fraction d’anneau dans le champ
d’observation (situation appelée ! contact optique ") et mettez à la place du laser
une lampe blanche. A l’aide de l’enseignant trouvez de jolies couleurs en sortie de
l’interféromètre : les teintes de Newton en ne jouant que sur le chariot et en restant
très proche du point de départ. Sur quelle distance observez-vous ces couleurs ? Que
pouvez-vous en déduire sur la longueur de cohérence de cette lampe ?
– Concluez cette partie en expliquant ce que vous avez compris du rapport entre largeur
naturelle spectrale d’une source, monochromaticité et distance sur laquelle une figure
d’interférences peut être observée à l’aide d’un Michelson.

44
PHYSICAL CONSTANTS (SI)7

Physical Quantity Symbol Value Units

Boltzmann constant k 1.3807 × 10−23 J K−1


Elementary charge e 1.6022 × 10−19 C
Electron mass me 9.1094 × 10−31 kg
Proton mass mp 1.6726 × 10−27 kg
Gravitational constant G 6.6726 × 10−11 m3 s−2 kg−1
Planck constant h 6.6261 × 10−34 J s
h̄ = h/2π 1.0546 × 10−34 J s
Speed of light in vacuum c 2.9979 × 108 m s−1
Permittivity of "0 8.8542 × 10−12 F m−1
free space
Permeability of µ0 4π × 10−7 H m−1
free space
Proton/electron mass mp /me 1.8362 × 103
ratio
Electron charge/mass e/me 1.7588 × 1011 C kg−1
ratio
me4
Rydberg constant R∞ = 1.0974 × 107 m−1
8"0 2 ch3
Bohr radius a0 = "0 h2 /πme2 5.2918 × 10−11 m
Atomic cross section πa0 2 8.7974 × 10−21 m2
Classical electron radius re = e2 /4π"0 mc2 2.8179 × 10−15 m
Thomson cross section (8π/3)re 2 6.6525 × 10−29 m2
Compton wavelength of h/me c 2.4263 × 10−12 m
electron h̄/me c 3.8616 × 10−13 m
Fine-structure constant α = e2 /2"0 hc 7.2974 × 10−3
α−1 137.04
First radiation constant c1 = 2πhc2 3.7418 × 10−16 W m2
Second radiation c2 = hc/k 1.4388 × 10−2 mK
constant
Stefan-Boltzmann σ 5.6705 × 10−8 W m−2 K−4
constant

15
Physical Quantity Symbol Value Units

Wavelength associated λ0 = hc/e 1.2398 × 10−6 m


with 1 eV
Frequency associated ν0 = e/h 2.4180 × 1014 Hz
with 1 eV
Wave number associated k0 = e/hc 8.0655 × 105 m−1
with 1 eV
Energy associated with hν0 1.6022 × 10−19 J
1 eV
Energy associated with hc 1.9864 × 10−25 J
1 m−1
Energy associated with me3 /8"0 2 h2 13.606 eV
1 Rydberg
Energy associated with k/e 8.6174 × 10−5 eV
1 Kelvin
Temperature associated e/k 1.1604 × 104 K
with 1 eV
Avogadro number NA 6.0221 × 1023 mol−1
Faraday constant F = NA e 9.6485 × 104 C mol−1
Gas constant R = NA k 8.3145 J K−1 mol−1
Loschmidt’s number n0 2.6868 × 1025 m−3
(no. density at STP)
Atomic mass unit mu 1.6605 × 10−27 kg
Standard temperature T0 273.15 K
5
Atmospheric pressure p0 = n0 kT0 1.0133 × 10 Pa
Pressure of 1 mm Hg 1.3332 × 102 Pa
(1 torr)
Molar volume at STP V0 = RT0 /p0 2.2414 × 10−2 m3
Molar weight of air Mair 2.8971 × 10−2 kg
calorie (cal) 4.1868 J
Gravitational g 9.8067 m s−2
acceleration

16
OSCILLATIONS LIBRES D’UN SYSTÈME DE DEUX CIRCUITS
ÉLECTRIQUES COUPLÉS PAR MUTUELLE INDUCTANCE

BUT DE LA MANIPULATION : étude des variations des pulsations propres en fonction du couplage en
régime libre.

1) Étude théorique
On considère deux circuits oscillants identiques couplés par une mutuelle de valeur M.

Les équations décrivant le comportement des circuits s’écrivent:

d 2 i1 d i1 i1 d 2 i2 d E
L   =−M 
d t2 dt C d t2 d t
d 2 i2 d i2 i2 d 2 i1
L   =−M
d t2 dt C d t2

2 1  M
Posons 0 = , =2 m 0 et k = .
LC L L

Le terme m est le coefficient d’amortissement et k le coefficient de couplage.


En cherchant les solutions de la forme i 1 t =I1 e Pt et i 2 t =I2 e Pt , il vient (en négligeant le terme dE/dt) :

 P 2 m  P  I k P I =0
2
0
2
0 1
2
2

k P I   P 2 m  P  I =0
2 2 2
1 0 0 2

Les équations montrent que les deux grandeurs couplées sont les courants.
Ce système est satisfait quand :

P2 2 m 0 P 20 =±k P 2

Si les circuits sont peu amortis, les solutions sont oscillatoires et on écrit :
0
P1 = −m  j  1 k −m 2 
1 k

P2 = 0 −m  j  1 −k −m 2 
1 −k

1
Dans le cas général, le système est donc le siège d’une combinaison linéaire de deux oscillations de
courant de pulsations 1 et 2 et d’amortissements respectifs 1 et 2

2 2 1 k −m
2
m 0 2 2 1 −k −m
2
m 0
 =
1 0 2
, 1 = et 2 =0 2
, 2 =
 1 k  1 k  1 −k  1 −k

Ces formules se simplifient si on considère des circuits très peu amortis et si le couplage k n’est pas trop grand.
On peut alors écrire à l'ordre 2

0
 
2
k 3k
1 = ~0 1 − 
 1 k 2 8

2 =
0
 1 −k
~0 1  
2 8
k 3 k2

l’approximation effectuée est de l'ordre de 6% pour k = 0,4.

1 2
➢ Sur l'ordinateur, tracer la courbe théorique représentant f k = et g k = en fonction de k
0 0
pour k ∈ [ 0 ; 0 , 2 5 ] .

2) Étude expérimentale

L’excitation du circuit primaire s’effectue par la tension E  t  . Il est donc souhaitable d’utiliser une
source de tension à très faible résistance interne. C’est pourquoi on a interposé entre le générateur et le circuit
un ampli de puissance dont la résistance de sortie est de l’ordre de 5 Ω, l’ampli et le générateur sont dans le
même boîtier.
L’utilisation de l’ampli de puissance garantit une tension d’attaque constante, même si l’impédance du
circuit varie beaucoup (c’est le cas du circuit ρ-L-C série, par exemple, lorsque ρ est faible).

Mesures préliminaires: mesure des inductances mutuelles.


On met les condensateurs hors circuit, de façon à conserver seulement les deux bobines. Réaliser le montage,
et attaquer en signaux triangulaires.

=1 k 

L’écriture de la loi de Lenz au secondaire donne


d i1
V 2 =M .
dt

2
d i1 di E t  M d E t 
Au primaire, E t = i 1 L ; s i  i 1 ≫L 1 , i 1 ≈ e t V 2=
dt dt   dt

L’attaque en signaux triangulaires permet de vérifier facilement si la condition


d i1
 i1 ≫L
dt
est vérifiée, car le signal obtenu à l’oscilloscope doit se rapprocher du signal rectangulaire.
d E t 
➢ Mesurer à l’oscilloscope.
dt
➢ En fonction de l'écartement x entre les bobines, mesure l’amplitude crête à crête, 2V2 m a x de V 2 . On
fera varier x centimètre par centimètre entre 0 et 10 cm environ
➢ En déduire les valeurs M et de k en fonction de x.
➢ Tracer sur ordinateur la courbe donnant la variation du couplage k en fonction de la distance x entre les
deux bobines. Imprimer cette courbe qui vous servira de courbe d'étalonnage dans la suite du TP.

d E t  4 E m a x
= .
dt T

M d E t 
V 2 m a x= .
 dt

3) Manipulation
Réaliser le montage ci-dessous, et attaquer le circuit en signaux rectangulaires, afin d’étudier la
réponse en courant du circuit à une excitation en échelons de tension.

Ajuster la fréquence des signaux rectangulaires afin d’observer le régime oscillatoire amorti en entier. Pour cela
on prendra une fréquence faible pour le signal d’attaque afin de simuler au mieux une alimentation continue. 
sera pris de l’ordre de 10-100 Ohms.

a) Mesure de 0
Éloigner au maximum la bobine couplée (à 10 cm, le signal est ensuite trop faible pour être correctement
2
mesuré) et mesurer à l’oscilloscope la pseudo-période des oscillations. Celle-ci est voisine de T0= .
0

3
1
Comparer avec la valeur théorique 0 = .
 LC
b) Mesures sur les modes propres
Pour exciter un seul des modes propres, il faut jouer sur les conditions initiales.

Les deux circuits sont excités de la même façon, et la sortie de l’ampli de puissance est connectée
simultanément aux deux circuits.

   Mode (1) (ω 1 diminue lorsque k augmente)


➢ Observer le régime oscillatoire amorti ; mesurer la pseudo période pour différents couplages, calculer
en fonction de k le rapport

T 0 1
= =f  k  .
T 1 0

➢ On fera varier k entre 0,02 et 0,20 par pas de 0,02.


➢ La valeur de T0 est obtenue lorsque les bobines sont éloignées au maximum.
➢ Sur l'ordinateur, reporter les points expérimentaux [k ; f(k)] et les comparer à la courbe théorique
représentée précédemment.

Remarque : si le branchement réalisé donne le deuxième mode, inverser les connections A et B de la bobine
secondaire.

 mode (2) (ω 2 augmente lorsque k augmente)

Pour obtenir l’autre mode, il suffit de changer le signe de la mutuelle, ce que l’on réalise en permutant
les deux bornes A et B de la bobine secondaire.

➢ Mesurer la pseudo période pour les valeurs de couplage k précédents et calculer le rapport,
T 0 1
= =g  k  .
T 2 2

➢ Comme précédemment la valeur de T0 est obtenue lorsque les bobines sont éloignées au maximum.

➢ Sur l'ordinateur, reporter les points expérimentaux [k ; g(k)] et les comparer à la courbe théorique
représentée précédemment.

4
 cas général
Pour observer le signal dans le cas le plus général, les conditions initiales sont choisies de façon arbitraire : par
exemple, on réalise le branchement ci-dessous.

Montrer à l’oscilloscope que le régime oscillatoire comporte des battements. En faisant varier le couplage,
montrer que:
➢ la période 1 des battements augmente quand le couplage diminue;
➢ la période 2 des oscillations intérieures aux battements ne change pas de façon appréciable.

Pour k ={ 0 , 0 2 5 ;0 , 0 5 ; 0 , 0 7 5 ; 0 , 1 ;0 , 1 2 5 ; 0 , 1 5 ; 0 , 1 7 5 ; 0 , 2 } , mesurer :
2
➢ la période 1 des battements (pulsation 1 = );
1
2
➢ la période 2 des oscillations (pulsation 2 = ).
2
➢ Dans un tableau, reporter pour chaque valeur k, les valeurs de Ω 2 et Ω 1, et vérifier que

1  2
2 = ≈0 ,
2
➢ Sur ordinateur, tracer la courbe Ω 1 en fonction de k, et montrer que :

1 =
2 −1

   
0 1 
k
2
−0 1 −
k
2  k
≈ 0 .
2 2 2

5
ÉTUDE DU HAUT PARLEUR ÉLECTRODYNAMIQUE

BUT DE LA MANIPULATION:
Modélisation et mesure des différents paramètres du haut-parleur.
I- RAPPELS THÉORIQUES
1) Modélisation du haut parleur électrodynamique

Représentation schématique du haut-parleur.

Dans l’entrefer annulaire de l’aimant permanent, on a placé une bobine mobile qui, parcourue par un courant I,
subit le déplacement horizontal x  t  . On néglige la capacité C.

a) Oscillateur mécanique

L'équipage mobile (bobine + membrane) est rappelé par une suspension élastique de raideur k. Cet
équipage est supposé se déplacer en translation; Il s’agit en fait d’une modélisation, car les déplacements des
différentes zones de la membrane ont des amplitudes différentes. Si x  t  est le déplacement de la bobine, le
déplacement de tout point P de la membrane est a  P  x  t  , où 0 ≤a  P ≤1 . Dans la modélisation, nous
supposerons que cet équipage se déplace “en bloc”, ce qui conduit à affecter à la masse oscillante une valeur m
très inférieure à la masse réelle que l’on peut mesurer en pesant l’ensemble mobile.
Nous supposerons (ceci est vérifié par l’expérience) que l’action de l’air sur la membrane introduit une force de
dx
frottement de type visqueux, d’intensité égale à −f .
dt

b) Le “moteur” électromagnétique

La bobine mobile a pour résistance R et pour inductance L. Elle est placée dans le champ radial de module
constant B créé par l’aimant permanent.
La longueur totale de fil soumis à l’action du champ a pour valeur l =N 2  r , où N est le nombre de
spires et r le rayon de la bobine.

6
c) Le couplage électromagnétique

La force de Laplace qui s’exerce sur la bobine est


FL=−Bli .
Lorsqu’elle se déplace à la vitesse v, elle est le siège d’une f.e.m induite donnée par la loi de Lenz,
d dx
e =− =B l v =Bl .
dt dt
Les termes de couplage possèdent le même facteur Bl .

2) Équation du mouvement

Appliquons la tension E aux bornes de la bobine mobile. Il vient :


di dx d2 x dx
E=R e iL −Bl et m f k x=−Bli
dt dt dt 2
dt
En régime sinusoïdal, l’élimination de x donne l’impédance du haut parleur :
2
E  Bl 
Z = =R e  jL 
I
f  j m −  k
 
Le couplage a eu pour effet d’ajouter à l’impédance électrique Ze l'impédance motionnelle Zm.

Z e =R e  j L 
et
2
 Bl 
Zm=

f  j m −
k
 
II - DÉTERMINATION DES ÉLÉMENTS DU MODÈLE

1) Mesure de la raideur k
La mesure de k nécessite la mesure précise (1/10e mm) du déplacement x de la bobine. Dans ce but, on
place sur le diaphragme du haut parleur un émetteur d’ultrasons (fréquence 40 kHz). Le récepteur, accordé à la
même fréquence est fixé sur un support, au-dessus de l’émetteur. L’émetteur d’ultrasons est monté sur le haut
parleur (boitier noir). Ne pas utiliser de générateur extérieur.

7
La mesure du déphasage entre les signaux émis et reçus utilise l’oscilloscope en double trace, en
synchronisant sur le signal d’émission (le signal d’émission, issu du générateur sera envoyé sur la voie 1 et on
veillera à ce que le bouton CHI / CHII trig I / II de l’oscilloscope ne soit pas enfoncé).

La figure est dilatée de façon à ce que le décalage des deux figures soit mesuré dans de bonnes
conditions. On place une surcharge de masse  (100 g à 200 g) sur la membrane. Le déphasage entre les deux
courbes augmente de :

 x t
=2  =2  où =c T =8 , 5 0 mm, on obtient ainsi : x =
T  T
Ainsi, pratiquement on mesure t sans avoir à calculer .
La détermination de k se fait par l'utilisation de la relation  g −k x=0 . On déterminera x en mesurant T et
Δ t à l’oscilloscope, à l’aide de la base de temps étalonnée; Son étalonnage (précision 5 % environ) peut être
vérifié en représentant à l’écran un signal de fréquence connue. Quelle est la précision maximale sur la mesure de
k?

2) Mesure du produit Bl

On fait passer un courant I dans la bobine en utilisant une alimentation continue et une résistance R de 10
Ohms afin de déplacer la membrane vers le haut, (inverser les bornes de l’alimentation, si nécessaire) sous
l’action de la force de Laplace. L’amplitude de cette force va être ajustée pour contrebalancer la force due à une
surcharge placée sur la membrane du haut parleur (cf II 1). L’alimentation du haut-parleur se fait à l’aide des deux
bornes centrales sur le boitier du haut parleur.

On procède de façon similaire à celle employée pour la mesure de k :

● on repère la position des signaux émis et reçus sur l’oscilloscope, en l’absence de surcharge et de courant
continu dans le haut parleur.
● on met une surcharge variant de 50 g à 200 g sur la membrane et on fait passer un courant dans le haut-
parleur, on ajuste ce courant de façon à ramener la bobine à la position qu’elle occupait au repos (sans
surcharge et sans courant). On mesure le courant ainsi ajusté à l’aide d'un voltmètre placé en dérivation
aux bornes de R.

En déduire le produit Bl . On rappelle que l'on a à l'équilibre :  m g−Bli=0 

N.B. La mesure séparée de B et l nécessite le sacrifice d’un haut parleur, car il faut détruire une bobine et mesurer
la longueur du fil. Or, seul le produit Bl intervient dans les calculs, et cette mesure n’était pas indispensable.
Pour fixer les idées, les longueurs utilisées vont de 10 m environ (HP de graves de bonne qualité) à 1 m environ.
===============================================================================
TRAVAIL PERSONNEL
3) Mesure de la masse oscillante M et du coefficient d'amortissement f
Le haut-parleur est excité par une percussion sur sa membrane. Celle-ci revient à l'équilibre en décrivant
des oscillations amorties de pulsation ω. La f.e.m e induite par le déplacement de la bobine est enregistrée en
fonction du temps (cf. graphique). L'équation du mouvement d'écrit :

d2v dv
2   0  20 v =0 ,
dt 2
d t
2 k f
avec 0 = et 2  0= .
M M
➢ Mesurer la pseudo période T =2 /

8
e0 f
➢ Mesurer le décrément logarithmique =l n = T
e 1 2M
k 2 2 2
➢ En déduire =0 =  2 , puis M.
M T
2M
➢ Calculer f =
T

===============================================================================
4) Mesure de l’impédance électrique Ze

Cette mesure s’effectue sur un haut parleur bloqué, la membrane ne bougeant plus. Un haut parleur dont la
membrane est immobilisée servira pour cette mesure (un seul haut parleur pour les deux groupes).
On utilisera une fréquence élevée pour l’alimentation du haut parleur. En pratique la fréquence d’alimentation du
haut parleur sera prise égale à 2 kHz. On laissera libres les bornes de l'émetteur et du récepteur du haut parleur.
L’impédance présentée par le haut parleur est alors Z = Ze. On mesure le module de Ze,

∣Z e∣=  R 2e L2 2

et le déphasage courant-tension,

=arctan
 
L
Re
.

La résistance  est de l’ordre de grandeur de la résistance à mesurer; une valeur de 10 Ω convient.

9
∣Z e∣∣V Y 1∣
∣V Y 2∣=∣Z e∣I= , où ∣Z e∣=R e  1 t a n2  .

● Mesurer V Y 1 , V Y 2 et 
● Calculer R e et L.

III- ÉTUDE DU HAUT-PARLEUR en fonctionnement

À présent, on va mesurer l’impédance et la bande passante du haut-parleur en fonctionnement.

Le module de Z est calculé par ∣Z ∣=


 
U2
U3
 . (à vérifier)

➢ Faire les mesures en utilisant deux voltmètres numériques pour différentes valeurs de la fréquence
délivrée par le générateur f .
➢ Sur ordinateur, tracer la courbe de variation de ∣Z ∣ en fonction de ω= 2π f et définir la bande passante à -
3 db du haut parleur. Attention les variations étant fortes entre f = 60 Hz et f = 90 Hz, il faudra bien
resserrer les mesure dans cet intervalle.
➢ Sur la même courbe, représenter la courbe théorique ∣Z ∣=f  que l'on obtient à partir des équations
établies en section I.2. (optionnel)

Remarque : le calcul du facteur de qualité à partir de la largeur Δf de la bande passante à -3 db :

f0
Q=
f

10
ANALYSE ET SYNTHÈSE DE SIGNAUX PÉRIODIQUES

BUT DE LA MANIPULATION:
● Analyse en fréquence de quelques signaux périodiques à l'aide de la décomposition en
série de Fourier.
● Reconstitution de quelques signaux périodiques simples à l'aide d'un générateur
d'harmoniques.

les calculs de la décomposition en séries de Fourier des fonctions proposées sont à faire avant
la séance de TP

I. Introduction
Toute fonction f(t), périodique de période T continue, dérivable dont la dérivée étant continue et dérivable
sauf éventuellement en un nombre fini de points est développable en série de Fourier :

[
f  t = ∑n A n c o s n 2   t
T  
+ Bn s i n n 2
t
T ]
le calcul des coefficients donne :

1
A0=
T
∫T f  t  d t
la valeur moyenne de f(t).

An=
2
T
∫T f  t  c o s  n2
t
T  2 t

d t et B n = ∫T f  t  s i n n 2  d t
T T 
Ce développement s’écrit souvent sous la forme :

f  t  =A0 ∑ n C n cos n 2   t
T
−n 
ou
f  t  =<f(t)>C 1 sin  t− n  C 2 sin  2 t− n  ...C n sin  n  t− n 

où 
C n = A 2n + B2n et n =a r c t a n  
Bn
An
.

L’obtention des différents coefficients Cn constitue l’analyse spectrale du signal temporel. Un calculateur
effectue les opérations mathématiques définissant les coefficients et donne directement la valeur de Cn, associée
à la fréquence n =n 2/T . C’est une méthode numérique basée sur un algorithme de calcul de Transformée
de Fourier rapide (FFT) qui sera utilisée ici.

11
Remarque générale: L'ordinateur ne sait calculer une transformée de Fourier uniquement sur un nombre entier de
périodes. Pour cela, il faut choisir des bornes périodiques pour le calcul de la transformée de Fourier.

II – Analyse de quelques signaux simples

1°) Le générateur délivre un signal sinusoïdal, de l’ordre de 200-500Hz, par exemple. Effectuer la transformée de
Fourier du signal et analyser la décomposition en série de Fourier obtenue.

2°) Le générateur délivre maintenant un signal rectangulaire, sur le graphe de la transformée de Fourier de ce
signal, mesurer les amplitudes et les fréquences de chacun des pics présents. Vérifier par le calcul des
coefficients de Fourier Cn que les résultats expérimentaux sont cohérents.

3°) Le générateur délivre un signal triangulaire symétrique d'amplitude A :


● Effectuer la décomposition en série de Fourier et, mesurer la fréquence et l’amplitude des pics observés.
● Vérifier par le calcul des coefficients de Fourier Cn que les résultats expérimentaux sont cohérents. Noter
en particulier le déphasage de l’harmonique 3 par rapport au fondamental.

12
III – Synthèse de signaux périodiques

Le générateur d’harmoniques permet de choisir la fréquence F 0 et l'amplitude du fondamental puis


automatiquement de générer des signaux de fréquence multiple 2F 0 , 3F0 ... et de choisir leurs amplitudes. À partir
des mesures des amplitudes sur les transformées de Fourier précédentes, effectuer la synthèse approchée de
signaux rectangulaires, puis triangulaires. Attention si les déphasages entre les harmoniques sont laissés à 0 le
générateur délivre une somme de sinusoïdes positives.

IV Analyse du son

A l'aide du micro on peut enregistrer sur l'ordinateur un signal correspondant au son. Comparer les différents son et
leurs transformées de Fourier :
•le son du diapason,
•le même son mais par l'orgue électronique
•et le même son une octave au-dessus.

Compression de données audio:


Le format mp3 est un algorithme de compression audio capable de réduire considérablement la quantité de
données nécessaire pour stocker des sons. Ce format est partiellement destructif, il ne retransmet pas
intégralement le spectre des fréquences audio. En revanche il tente d'annuler d'abord les sons les moins perçus de
façon à ce que les dégradations se fassent le moins remarquer possible. Pour cela il annule les amplitudes des
fréquences en dessous d'un certain seuil.

13
OSCILLATIONS FORCÉES D’UN SYSTÈME DE DEUX CIRCUITS
ÉLECTRIQUES IDENTIQUES COUPLÉS PAR MUTUELLE

BUT DE LA MANIPULATION: étude des variations des pulsations propres en fonction du


couplage en régime forcé.

I) ÉTUDE THÉORIQUE
On considère deux circuits oscillants identiques couplés par une mutuelle de valeur M attaqué en
régime sinusoïdal.

L'écriture de la loi d'Ohm au primaire et au secondaire donne : E= Z i 1  j M i 2 et


Z i 2  j M  i 1 =0 avec Z = j X , où X est la réactance de chaque circuit,
LC 2 −1
X=
C
− jM  E
En éliminant i1 entre ces 2 équations, on obtient : i2 =
 jX2 M 2 2
Introduisons les pulsations propres ω0 de chaque circuit, pris isolément, et le coefficient de qualité,
L 0
Q= .

En se limitant aux faibles écarts de fréquence par rapport à la résonance, on introduit

−0
x= ,
0

où x«1. Il vient alors : X ≈2 Q  x , M =k L ≈k L 0 =k Q  . Le courant parcourant le circuit


secondaire est donné par,

−jk Q E
i2 = =YE
 1 Q k −4 x2 4 j Q
2 2

14
L'écriture de la formule donnant Y, montre que :
● à la fréquence centrale (x = 0), les signaux d'entrée et de sortie sont en quadrature de phase.
● l'étude de la dérivée du module du dénominateur par rapport à x donne la position des extrema :

a) k< 1/Q : couplage lâche


Il y a un seul extremum, c'est un maximum qui est atteint pour x = 0,
la valeur de Y pour x=0 est égale à
kQ 1
Y x =0 =
 1 k 2 Q 2

b) k= 1/Q : c'est le couplage critique appelé souvent couplage transitionnel.


Il n'y a qu'un seul extremum pour x = 0 , mais la courbe de réponse est très plate, car la dérivée seconde
s'annule aussi pour x = 0 .

kQ1
Y x =0 =
 2

c) k > 1/Q : le couplage est serré. Trois valeurs de x annulent la dérivée :

● x = 0 : Y est minimum et égal à

kQ 1
Y x =0 =
 1 k 2 Q 2

● x =±
1
2  1
k 2 − 2 ≈±k / 2 (le coefficient de qualité Q est grand devant 1)
Q
Ces valeurs de x donnent deux maxima, d'amplitude égale,

kQ1
Y=
 2

On remarquera que les valeurs de x =±k / 2 correspondent aux pulsations propres étudiées dans le TP «

Oscillation Libre » car =0 1 ±k /2  correspond à

−0
=±k /2
0
k
● Pour x =− (fréquence inférieure) i2 et E sont en opposition de phase.
2
k
● Pour x = (fréquence supérieure) i2 et E sont en phase.
2

15
II) ÉTUDE EXPÉRIMENTALE

1) Mesure préliminaire : étude du circuit RLC en régime Forcé

a) Mesurer les différentes fréquences de résonance dans le circuit RLC série. Étudier la résonance en charge aux
bornes du condensateaur. On choisira une amplitude du générateur de ~ 1,5 V.

b) On souhaite déterminer la somme des résistances r (résistance du GBF) et r’ (résistance de la bobine) dans le
circuit ci-dessous, pour cela étudier les variations de tension aux bornes de la capacité en fonction de la fréquence
du générateur.
● Mesurer la fréquence de résonance ωc et le facteur de qualité Q.
L ω0
● Sachant que Q= et ωc~ω0, déterminer la résistance totale (r+r'+ ρ) du circuit ci-dessous. (lors de
R
l'acquisition).
La réponse du circuit est de la forme :

VS

VMax

Vmax
2

ω1 ω0 ω2 ω

● La valeur f0 de la fréquence correspond à la réponse est maximale, et les fréquences f 1 et f2 limitent la


bande passante :
f0
Q=
f 2 −f 1

16
2) Circuits couplés
a) Réaliser le montage ci-dessous :

b)
Mode opératoire
Dans ce qui suit, noter les fréquences caractéristiques sur les courbes. En couplage serré, vérifier que
les fréquences correspondant aux maxima sont données par :

k
f 1 =f 0 1  
2
et,
k
f 2 =f 0 1 −  .
2

● Relever la courbe de réponse pour différentes valeurs du coefficient de couplage : k ={0,4 ; 0,3 ; 0,1 ;
0,05}. Se reporter au graphe k=f(x) ci-dessous et tracer f 1 et f2 en fonction de k. On choisira une
amplitude autours de 5 V pour le générateur et prendre ρ = 100 Ω.

● Repérer le couplage critique (ou transitionnel) s'il existe puis tracer la courbe de réponse
correspondante. Vérifier que k est égal à 1/Q. Mesurer la bande passante. Comparer cette courbe avec
celle relevée pour le circuit RLC série non couplé.

● Fixer la valeur du couplage à k=0,3 et procéder comme précédemment :


○ Relever la courbe de réponse pour différentes valeurs de ρ. (N. B. la valeur des résistances doivent
être les mêmes dans les 2 circuits)
○ Repérer le couplage critique (s'il existe) et tracer la courbe de réponse correspondante ; vérifier que
k est égal à 1/Q. Mesurer la bande passante et comparer la courbe avec celle qui a été relevée
pour le circuit unique.

● Mettre en évidence le phénomène d'antirésonance dans ce système électrique et déterminer la


fréquence d'antirésonance.

Conclusion : La principale application de ce circuit concerne la réalisation de filtres de bande. Les courbes
relevées montrent qu'il est possible d'augmenter le bande passante en augmentant le couplage. En
télécommunications (radio, TV, etc.) la transmission de signaux modulés exige une bande passante quelquefois
très importante, ce qui ne peut être obtenu qu'en utilisant des filtres à 2 voire 3 circuits couplés.

17
k
0,55

0,5

0,45

0,4

0,35

0,3

0,25

0,2

0,15

0,1

0,05

0
0 2 4 6 8 10 12 14 16
d(cm)

18
OSCILLATIONS MÉCANIQUES

A. Étude du mouvement du pendule simple non amorti.

1. Étude théorique.

a. Dans le cas d’un pendule simple non amorti, de masse m, pour lequel on néglige la masse de la
tige, écrire l’équation différentielle qui régit la position angulaire φ(t) où φ désigne l’angle
entre l’axe du pendule et la verticale (position de repos). On suppose que la tige de liaison à l’axe
de rotation O est rigide et de longueur l.

b. Donner la solution de cette équation différentielle dans la limite des petits angles ( φ ≤ 15°).
En déduire la pulsation propre ω0 du pendule.

2. Manipulation
Écarter le pendule de sa position d’équilibre d’environ 10 cm et observer les oscillations. Réaliser les
branchements nécessaires afin d’enregistrer l’amplitude de l’oscillation sur l’ordinateur à l’aide de GENERIS. Le
capteur est de type potentiométrique. Sa sortie fournit une tension proportionnelle à la position angulaire φ du
pendule. Utiliser l’enregistrement pour déterminer la pulsation propre ω0 du pendule. Montrer que cette valeur de
ω0 ne dépend ni de la déviation initiale ω0 ni de la masse m du pendule que l’on peut rendre plus massif à l’aide de
l’aimant permanent fixé sur son flanc.

B. Étude du mouvement du pendule simple amorti.


1. Étude théorique.
Nous étudions ici le régime oscillatoire amorti dans le cas d’un frottement fluide ou visqueux c'est-à-dire dans
l’approximation où la force de frottement est proportionnelle à θ̇ .
2
L’angle de déviation obéit à une équation du second ordre de la forme θ̈ 2 α θ̇ + ω 0 θ = 0 où α est le
coefficient d’amortissement. Dans le cas du régime pseudopériodique obtenu avec des amortissements faibles,
l’équation caractéristique admet deux racines complexes conjuguées r 1 =−α+jω e t r 2 =−α − jω où

ω=  ω20−α 2 représente la pseudo pulsation.

Donner la forme de la solution de l’équation différentielle.

19
2. Étude expérimentale.
Utiliser le pendule en ayant pris soin de fixer l’aimant permanent sur son flanc. Approcher la tôle en aluminium
à quelques centimètres du pendule et l’aligner sur le plan du mouvement oscillatoire. Les courants de Foucault
résultant du phénomène d’induction ainsi générés par le déplacement du pendule freinent son mouvement. Utiliser
GENERIS pour enregistrer les oscillations faiblement amorties. A l’aide du menu de simulation, tester le modèle du
frottement visqueux. Donner la valeur des différents paramètres c'est-à-dire, le coefficient d’amortissement, la
pseudo période, le décrément logarithmique (voir la définition dans le cours).

C. Étude du système constitué de deux pendules couplés par un ressort.


1. Étude théorique.

P1 O P2 O

λ
k

L
L
φ0 φ0
m m

φ1
φ2

Le ressort de constante de raideur k est mis en place. On appelle λ la longueur de couplage.

Chacune des masses est soumise :

- au couple dû à la pesanteur (par exemple pour P1) :

M P =−mgLsin 0 ≈−mgL 0

- et au couple dû au ressort :

M R=−kx 0  cos0 ≈−k  2  0

où x0 est l’allongement du ressort.

L’équation fondamentale de la dynamique donne : I ̈=∥M∥  où I est le moment d’inertie d’un pendule autour de
son axe de rotation et M le couple total auquel il est soumis. Pour simplifier l’étude théorique, considérons la
position de repos comme celle où les 2 pendules sont verticaux.

I ̈1=−mgL 1 −k  2 1 k  2 2 =−mgL 1k 2  2−1 


I ̈ 2=−mgL 2 −k  2  2 k  2 1 =−mgL1k  2 1− 2

20
2 mgL 2 kλ 2
On pose alors : ω0= et  =
I I

On obtient :
̈1 20 1=2 2−1 
̈120 2=−2 1− 2

dont les solutions sont selon les conditions initiales :

Cas A :

Pour t = 0, φ1 = φ2 =φA, ̇1=̇2 =0

1  t = 2  t = A cos0 t 

Les 2 pendules vibrent en phase avec la même amplitude et la même fréquence ω0 que celle d’un pendule non
couplé.

Cas B :

Pour t = 0, φ1 = −φ2 =φA, ̇1=̇2 =0

1  t  =− 2  t = A cos   02 2 2 t0 

Les 2 pendules vibrent en opposition de phase avec la même amplitude et la même fréquence ωc =  ω2022 .
Cette fréquence ωc dépend de la longueur de couplage λ. Le déphasage ϕ 0 devrait normalement être nul. Pour
la modélisation, il sera pris non nul à priori puisque l’acquisition pourra être lancée après avoir relâché les
pendules.

Cas C :

Pour t = 0, φ1 = φA, φ2 = 0, ̇1=̇2 =0 . Alors,

1 t =2  A cos
t
2 [
  2022−0  cos ] [ t
2
  202 20  ]
t
[
 2 t =−2  A sin   20 22 −0  sin
2 ] [ t
2
  202 20 ]
On ne considèrera que les couplages faibles : ω0 >> Ω. On a alors :

1 =
  2  − ≈ 
2
0
2
0
2
et 2 =
  2  ≈  
2
0
2
0
2

0
2 2 0 2 2 0

Le mouvement des pendules correspond à un battement, l’énergie de vibration passe d’un pendule à l’autre et
ainsi de suite.

21
2. Étude expérimentale.

Étudier systématiquement en fonction de la longueur de couplage λ (prendre 3 valeurs de λ ou plus si nécessaire):


- cas a : la vibration en phase. Vérifier alors que la fréquence est indépendante de la longueur de couplage
et qu’elle est approximativement égale à celle d’un pendule libre.
- cas b : la vibration en opposition. L’étude théorique a montré que :
2

 2c =202k
I

Vérifier graphiquement cette relation. En déduire ω0 et k/I et comparer ces valeurs à celles obtenues plus haut.

- cas c : la vibration en battement. Vérifier graphiquement les relations déduites de l’étude théorique :

2 2
 1=k et  2 =0 k
2I 0 2I 0

Comme pour le cas b, ajouter un déphasage pour chacune des fonctions sinusoïdales puisque l’acquisition peut
être lancée après le relâchement du pendule 1.

22
OSCILLATEUR DE VAN DER POL

BUT DE LA MANIPULATION :
● Réalisation d'un dipôle dont la caractéristique dynamique est assimilable à

I =A0 V − A1 V 3
● Réalisation à l'aide d'un montage électronique de l'oscillateur de van der Pol.
● Étude spectrale en fonction des paramètres.

I- INTRODUCTION : rappel de cours


On considère l'équation différentielle linéaire régissant l'évolution de la grandeur x(t) fonction du temps :

d2x dx
2
2  20 x =0
dt dt

Le paramètre λ est le coefficient d'amortissement et 0 =1 /  LC est la pulsation propre de l'oscillateur.


Lorsque le système est peu amorti, l'excitation donne naissance à des oscillations amorties de pulsation ω telle
que :

La réalisation d'oscillations entretenues exige que le paramètre d'amortissement soit inférieur ou égal à
zéro dans un domaine déterminé {D}, ce qui ne peut être réalisé qu'en utilisant un dipôle actif non linéaire.
L'équation différentielle s'écrit alors :

d2x dx
2  F  x   20 x =0
dt 2
dt

Lorsque la fonction F(x) est représentée de façon satisfaisante dans ce domaine par F x =1 −a x 2 , où a
est un coefficient positif, l'équation est dite de « van der Pol ». Les changements de variables, t ' =0 t et
y =x  a conduisent à l'équation :

d2y 2 dy
− 1 − y 2   y =0 .
d t' 2 0 d t'
2
En posant = , l'équation précédente s'écrit sous la forme :
0
y ' '− 1 −y 2  y ' y =0 .
Elle ne contient plus que des grandeurs sans dimension. La développement en série de Fourier de la solution
exacte de cette équation conduit au résultat approché suvant :
2 
y t ≈ cos  0 t − cos 3 0 t.
a aa

Ce résultat est valable tant que ε reste petit devant 1 : ≪1 . La vérification de ces formules exige le calcul
8
des paramètresε, a et ω0. Lorsque  est grand (10 par exemple), l'oscillation cesse d'être quasi sinusoïdale
et se rapproche du signal rectangulaire. La période augmente et tend vers la valeur approchée,

T =1 , 6 2 .
0

23
II- ÉTUDE DE LA MAQUETTE
La maquette comporte :
● un circuit LC parallèle.
● Un amplificateur opérationnel en montage à résistance négative de conductance GN.
● Un dipôle non linéaire : c'est une résistance VDR ou varistance (Voltage Dependent Resistor) de
conductance GV.

Ces trois dipôles sont montés en parallèle : l'admittance du circuit équivalent est égale à la somme des
admittances.

2 =20− 2 .
1) Le circuit LC parallèle
Les pertes par effet Joule sont modélisées par la conductance GC, et l'admittance complexe du circuit
est donnée par,


G =G C  j C −
1
L.

Cette admittance est minimale à la résonance, atteinte à la pulsation propre ω0 et vaut alors GC.

2) Le circuit à résistance négative


Il utilise un amplificateur opérationnel en régime linéaire. Il est supposé idéal et on le considère vu de
l'entrée, la tension de sortie ne servant que d'intermédiaire de calcul.

La loi d'Ohm écrite aux bornes de R2 donne :

v −V S 
i= .
R2

24
La tension présente à l'entrée inverseuse v– est une fonction de VS puisque le courant consommé sur les
entrées est nul :
R
v -=V S .
RR 1
L'amplificateur étant en régime linéaire, v– = v+ = v et l'élimination de VS permet d'écrire :
R1
i =−v =−G N v ,
R2 R
R1
où GN= est la conductance du circuit à résistance négative.
R2 R

3) Le dipôle non linéaire


Le dipôle doit impérativement avoir le même comportement vis à vis des deux alternances du signal, ce
qui exclut tout dipôle non symétrique (diodes, en particulier). Un dipôle non linéaire symétrique possède un
caractéristique i =f v  fonction impaire de la tension appliquée :

i = A 0 v  A 1 v 3  A 2 v 5 . . .

Pour la varistance que nous allons utiliser ici, les deux premiers coefficients sont positifs, le troisième est
négatif ; on limitera l'étude au domaine où la caractéristique est correctement représentée par les deux
premiers termes et la modélisation du dipôle n'est satisfaisante que pour ∣v ∣2 , 5 volts environ.

4) Réalisation du montage oscillateur


On cherche à établir l'équation différentielle régissant l'évolution du circuit.

Tous les dipôles étant en parallèle, ils sont soumis à la même tension v. La loi des noeuds permet d'écrire
i 1 i 2 i 3 i4 i 5 =0 . Par ailleurs,

di 1
v =L  i 1 = ∫t v t d t ,
dt L
soit,
1 dv
L
∫t
v t  dt C G C v A0 v A1 v 3−G N v =0.
dt

En dérivant par rapport au temps, il vient :

25
d2v dv v
C G C  A 0 3 A 1 v 2 −G N   =0 .
dt 2
dt L

En transformant cette équation, on obtient :

d v G N −G C − A 0 
{ 3 A1
}
2
dv v
2
− 1− v2  =0
dt C G N −G C − A 0 d t LC

Cette équation s'identifie facilement avec l'équation de van der Pol en posant :

G N −G C − A 0 
2 =
C
3 A1
a=
G N −G C − A 0 

Soit,

d2 v dv
2
−2   1−a v 2  20 v =0
dt dt


 L Comme on l'a vu auparavant
Le paramètre =2 est donc égal à G N −G C − A 0  .
0 C
R1 R1 5
GN= . Sur la maquette =5 donc G N = .
R2 R R2 R

III- MESURES PRÉLIMINAIRES


La vérification des formules écrites précédemment nécessite la connaissance complète des
caractéristiques du circuit anti-résonant ainsi que la connaissance des coefficients A0 et A1 de la varistance.

1. Mesures sur le circuit oscillant


Le circuit comporte une inductance marquée L=0 , 1 H et une capacité de valeur
C=0 , 3 4  F. La résistance de la bobine est supposée négligeable. Pour mesurer à la fois ω 0 et la
conductance du circuit GC, on réalise le montage suivant :

● Le générateur délivrant un signal sinusoïdal, faire varier la fréquence et repérer la fréquence de

26
résonance du circuit. Pour cette fréquence, les deux signaux sont en phase et on observe un
maximum de tension sur la voie Y2. On a,
1
V Y2 GC
= .
V Y1 1
R
GC

● Calculer GC et ω0 puis comparer la fréquence de résonance trouvée expérimentalement avec celle


donnée par le calcul.

2. Caractéristique de la varistance
Il s'agit d'observer la caractéristique i =f v  à l'oscilloscope. Pour cela, on réalise le montage
suivant :

Relever les coordonnées de quelques points (tous les 0,5 V par exemple) puis tracer la caractéristique
i =f v  de la varistance.

Remarques :
● dans le montage précédant, le courant est donnée par la valeur de la tension aux bornes de r, c'est à
dire par la quantité −ri. Il faut donc inverser la tension sur la voie Y pour observer la caractéristique
dans le bon sens.
● On prendra dans la suite du TP : A0= 10-3 A.V-1et A1= 2 10-4 A.V-3.

IV- ÉTUDE DE L'OSCILLATEUR DE VAN DER POL

1. Tracé de la caractéristique dynamique de l'oscillateur


Sur un même graphique, tracer les caractéristiques du courant :
● du circuit LC parallèle à la résonance, i 3 =G C v ;
● de la résistance dynamique négative du montage II-2), i 4 =−G N v ;
3
● de la varistance i5 = A0 v  A1 v .

Il est nécessaire de choisir une valeur déterminée pour cette dernière caractéristique. On prendra par exemple la
valeur de R qui correspond à =0 , 5. On a vu précédemment que :

=G N −G C − A 0 
 L avec G = 5
C
N
R

Ces dipôles étant placés en parallèle, il suffit, pour une abscisse v0, de faire la somme algébrique des
différentes intensités : i =i 3 i 4 i5 =v .

27
Tracer la caractéristique i =v  et mettre en évidence la domaine à résistance dynamique négative
encadré par deux portions de caractéristique à résistance dynamique positive.

2. Étude de l'oscillation
Lorsque / 8 ≪1 , la résolution de l'équation de van der Pol conduit à la solution suivante :
2 
y t = c o s 0 t − c o s3 0 t .
a 4 a
La vérification de cette solution exige le calcul des paramètres ε, a et ω0.

Réaliser le montage oscillateur ci-dessous. L'analyse spectrale est effectuée à l'aide d'un filtre à capacités
commutées dont la fréquence d'accord est égale à 100 fois la fréquence de commande délivrée par le
générateur (prendre une tension de commande supérieure à 1 volt).

● Amorçage des oscillations

Régler la résistance variable de façon à voir apparaître les oscillations sur la voie 1 (sensibilité maximale de
l'oscilloscope). Repérer la valeur R0 de R pour laquelle la tension oscillante de fréquence f a une amplitude de
l'ordre de 250 mV. Cette valeur de R correspond à ≈0 et vérifier que 5 / R0 −G C − A0 =0 aux erreurs de
détermination près.

ANALYSE SPECTRALE :

Maintenant que le montage de van der Pol est réalisé, il faut effectuer une analyse spectrale de la tension de
sortie VS(t) de l'oscillateur à l'aide du logiciel GENERIS. Tant que  reste petit devant 1, la tension VS(t) prend
la forme suivante :

V S t =Y 0 m c o s0 t Y 1 m c o s 3  0 t

Il s'agit donc d'une tension périodique de fréquence F0, somme de deux fonctions sinusoïdales de fréquences
F0 et 3F0.

28
● Étude de l'oscillation pour  petit

Remplir le tableau suivant.

 R Y0m Y1m f  R Y0m Y1m f


0,01 0,4
0,02 0,5
0,05 0,6
0,1 0,7
0,2 0,8
0,3 0,9

Les quantités Y0m et Y1m sont respectivement les amplitudes de crête du fondamental et de l'harmonique 3. Ces
amplitudes sont mesurées en effectuant une analyse de Fourier à l'aide du logiciel GENERIS.
● Lorsque  est très petit, le signal est quasi sinusoïdal et sa fréquence reste très voisine de

0
0 =
2
● Lorsque  augmente, le signal se déforme et sa fréquence décroît. Montrer que seul
l'harmonique 3 est présente tant que 0,5 .
● Sur le même graphique, tracer les courbes théoriques donnant respectivement Y0m e t Y1m en
fonction de .
● Comparer ces courbes à celles obtenues expérimentalement et vérifier le bon accord lorsque
 reste petit.
● Comment peut-on montrer simplement à l'aide de la maquette utilisée que le modèle de van der
Pol s'écarte de la réalité lorsque le paramètre  grandit ?

● Étude de l'oscillation lorsque  est supérieur à 1

Observer le signal pour des valeurs de  comprise entre 1 et 10 : il se déforme et présente pour 
élevé deux phases bien différentiées un palier où il varie peu à pente sensiblement constante suivi d'une phase
à variation rapide. Mesurer sa période et montrer qu'elle augmente considérablement. Pour =2 0 ,
comparer la valeur de la période mesurée avec la limite,

T =1 , 6 2 .
0

29
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Travaux Pratiques 2012-2013

1.4 ÉTUDE DE L’ÉLARGISSEMENT COLLISIONNEL DES


RAIES SPECTRALES À L’AIDE D’UN DIAPASON

But
Le but de ce TP est d’étudier le phénomène d’élargissement collisionnel des raies spec-
trales émises dans les gaz ou les plasmas. Les collisions sont modélisées par l’excitation
d’un diapason à l’aide d’un marteau 6 . La réponse à cette excitation est enregistrée via
un microphone sur un ordinateur. Le spectre en fréquence est alors obtenu à l’aide de
la Transformée de Fourier du signal enregistré. L’analyse de ces spectres permet de ca-
ractériser le phénomène d’élargissement en fonction de la fréquence de collisions.

I. Introduction

L’analyse spectroscopique des raies apporte une information riche sur les atomes ou les
molécules qui émettent ce rayonnement ainsi que sur leur environnement. Les spectres
des atomes et des molécules consistent en une série de raies dispersées à différentes lon-
gueurs d’onde (ou fréquences). Chaque raie représente une résonance entre deux états
quantiques différents. La position de ces raies sur l’échelle des fréquences permet de ca-
ractériser l’élément émetteur. La largeur des raies décrit les phénomènes des désexcitation
des états quantiques : une raie large correspond à une désexcitation rapide, une raie
étroite correspond à une désexcitation lente. Il existe quatre contributions majeures à la
largeur des raies dans les gaz ou les plasmas : (i) la largeur naturelle liée à la durée de vie
d’un état quantique, (ii) l’élargissement collisionnel lié à l’environnement de l’émetteur,
(iii) l’élargissement Doppler lié à la vitesse de l’émetteur et (iv) l’élargissement lié à
des champs perturbatifs extérieurs. Le profil des raies (forme et largeur) permet donc
de caractériser l’environnement de l’émetteur. Dans la suite, seules les deux premières
causes d’élargissement des raies seront étudiées.

Tout système quantique excité relaxe sur l’état fondamental via l’émission d’un photon
(voir figure 15).
La puissance totale rayonnée par unité de fréquence, P (ω) est donnée par :
4ω 4
P (ω) = I(ω), (16)
3c3
avec I(ω) le profil de raies que l’on peut exprimer sous la forme :
! +∞
1
I(ω) = !e e−iωt p(t)dt, (17)
π −∞

où p(t) correspond à la probabilité qu’a le système quantique de se désexciter entre le


temps t et t + dt.
Si l’on considère le système quantique isolée, le processus de relaxation est modélisé par
une exponentielle décroissante avec un taux γn (l’inverse de ce taux s’appelle la durée
de vie du niveau). Dans ce cas on a :
p(t)dt = e−γn t dt (18)
6. A. Boreen, Am. J. Phys. 68, 768 (2000)

32
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Travaux Pratiques 2012-2013

longueur d’onde (nm) couleur intensité


404,66 violet
407,78 violet faible
435,83 indigo
491,60 vert chou faible
546,07 vert jaune
576,96 jaune
579,07 jaune

Table 1: Spectre étalonné d’une lampe spectrale au mercure

Figure 15: Schéma de désexcitation d’un système quantique et émission d’un photon
d’énergie !ω0 .

! Montrez que la partie réelle de la transformée de Fourier (TF) de la fonction e−γn t est une
fonction lorenztienne de demi-largeur γn . On considérera la symétrie par renversement
du temps, c’est-à-dire qu’il suffira de calculer la TF sur l’intervalle [0; +∞].

À pression non nulle, l’environnement contribue à l’élargissement du profil de la raie


émise. Cette contribution est appelée l’élargissement collisionnel. Les collisions entre
les molécules (dans un gaz) ou entre les ions (dans un plasma) interrompent le train
d’onde émis par l’émetteur. Cette interruption du train d’onde entraı̂ne l’apparition de
fréquences additionnelles dans le spectre et élargit donc la raie en plus de l’élargissement
naturel. L’élargissement collisionnel étant caractérisé par un taux γc , la demi-largeur
totale du profil est donc : γt = γn + γc . C’est cet élargissement que nous cherchons à
caractériser dans ce TP.

II. Expérience

Un simple diapason vibrant à 105Hz est utilisé pour modéliser le système quantique.
La fréquence principale du diapason représente la fréquence de transition du système.
Les collisions entre molécules ou entre ions sont modélisées en tapant avec un marteau
sur le diapason. Chaque frappe perturbe le diapason et cause une interruption du train
d’onde (acoustique dans ce cas). Le signal audio émis par le diapason (voir figure 16)
est l’analogue du signal optique émis par le système quantique perturbé. Le détecteur
dans ce modèle est donc un microphone qui est relié à un ordinateur via une carte
d’acquisition. Pour représenter le milieu collisionnel, il suffit d’exciter le diapason puis
de frapper (pas trop fort) celui-ci de manière aléatoire à la fréquence de collision choisie.
Cette dernière est définie par le nombre total de coups de marteau donné sur la durée

33
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Travaux Pratiques 2012-2013

de l’enregistrement.

Figure 16: Exemple de signal enregistré lors de l’excitation du diapason à la fréquence


de collision de 1Hz et sa FFT en haut à droite.

Manip préliminaire :

– Enregistrez le phonogramme du signal émis par le diapason soumis à aucune pertur-


bation à l’aide du logiciel IGOR Pro (voir annexe 1). À partir de celui-ci, calculez
le spectre en fréquence en prenant la transformée de Fourier du phonogramme (voir
annexe 2). Quels sont les effets de l’échantillonnage sur le spectre de ce signal ?

– On travaille avec une fréquence d’échantillonnage de l’ordre de 6 kHz et une durée


d’acquisition de l’ordre de 40 s. Enregistrez le signal émis par le diapason non perturbé
puis calculez sa transformée de Fourier. Réitérez l’expérience 5 à 10 fois afin d’obtenir
une mesure statistique du signal. Le spectre du diapason non perturbé sera obtenu en
faisant la moyenne des spectres acquis (voir annexe 1). Mesurez la largeur du spectre
du diapason non perturbé. À quoi correspond cette largeur ?

Manipulation :

L’étude de la largeur du profil de raies en fonction de la fréquence de collision se fera


pour 4 ou 5 fréquences de collisions νc bien choisies.

Pour chaque fréquence de collision : enregistrez le phonogramme puis calculez le spectre


en fréquence. Enregistrez le spectre sous un nouveau nom à chaque expérience (’spec1Hz-
1’, par exemple) car, afin d’obtenir une bonne statistique, on réitérera l’expérience 5 à 10
fois pour chacune des fréquences de collisions. Effectuez la moyenne des spectres avant
de passer à leur analyse (voir annexe 1).

Que remarquez-vous sur les spectres lorsque la fréquence de collision augmente ?

La largeur du profil de raie est obtenue en ajustant le spectre moyenné par une fonction
Lorenztienne. En utilisant l’outil d’ajustement (fit en anglais) de IGOR Pro (voir annexe
1), mesurez la largeur du profil pour chacune des fréquences de collisions et tracez la
largeur du profil en fonction celles-ci. Qu’en déduisez-vous ? Commentez.

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Annexe 1 : Utilisation de IGOR Pro

IGOR Pro est un logiciel qui permet de collecter, d’analyser et de visualiser des données
expérimentales.

Reconnaissance de la carte d’acquisition

– Avant de procéder aux mesures, IGOR Pro doit reconnaı̂tre le signal envoyé par la
carte d’acquisition.
Ouvrir IGOR Pro en cliquant sur l’icône située sur le bureau.
Aller à Windows → Procedure Windows → Procedure Windows. Une fenêtre Procedure
s’ouvre.
Écrire la ligne de commande suivante : #include <NIDAQmxwavescanprocs>
Cliquer sur compile en bas de la fenêtre Procedure
Fermer cette fenêtre.

– Pour ouvrir la fenêtre de dialogue avec la carte d’acquisition du signal il suffit d’aller
dans :
Data → NIDAQ Tools MX → Wave Scan Controls
La fenêtre Scan Control Dev3 s’ouvre.

Pour enregistrer le signal

Dans la fenêtre Scan Control Dev3, fixez le nombre de points de votre échantillonnage
(Number of Samples), la période d’échantillonnage (Sample Period (sec.)). Attention, le
nombre de points et la période d’échantillonnage doivent satisfaire la règle d’échantillonnage
de Shannon (voir Annexe 2).
Sélectionner le mode One Shot pour une seule acquisition à la fois et Return Immediatly
pour voir se dessiner le phonogramme pendant la durée de l’acquisition.
Sélectionner le Channel to Scan qui correspond à la voie sur la carte d’acquistion sur
laquelle le micro est relié.

Appuyer sur Start pour commencer l’enregistrement. D’après l’exemple ci-dessus le pho-
nogramme sera enregistré dans le fichier : Input1

Pour tracer le signal

Aller dans l’onglet Windows → New Graph


Choisir ’Input1’ pour YWave et ’ calculated ’ pour XWave

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Pour prendre la transformée de Fourier du signal

IGOR Pro utilise un algorithme de FFT pour calculer la transformée de Fourier discrète
du signal.

La fenêtre graphique du signal étant sélectionnée, aller à : Analysis → Fourier Trans-


forms.
Une fenêtre de dialogue s’ouvre.
Choisir comme Source votre fichier (’Input1’).
Sélectionner Output Type : Magnitude, Output Wave : Auto, Where : Current Data Folder.
Ouvrir une nouvelle fenêtre graphique et tracer le spectre en fréquence (par ex, In-
put1 FFT). Vous pouvez limiter votre fenêtre des fréquences autour de la fréquence
étudiée en ”double-cliquant” sur l’axe des abscisses et en choisissant les fréquences mi-
nimales (manual min) et maximales (manual max) dans l’onglet Axis Range. Même
opération pour l’axe des ordonnées.

Pour ajuster une fonction sur les mesures

La fenêtre graphique du spectre en fréquence étant sélectionnée, limiter la fenêtre des


fréquences autour de la fréquence étudiée.
On limite l’ajustement entre deux bornes de fréquences autour de la fréquence centrale.
Pour cela, aller à l’onglet Graph → Show Info. Une barre apparaı̂t en-dessous de la
fenêtre graphique. Cliquer et déplacer le curseur A sur la borne inférieure choisie du
spectre puis le curseur B sur la borne supérieure.
Pour choisir la fonction d’ajustement aller sur l’onglet : Analysis → Fit.
Dans Function and Data, choisir la fonction d’ajustement, puis sélectionner pour Y
Data le fichier correspondant au spectre mesuré ( ou au spectre moyenné sur plusieurs
mesures).
Dans Data Options sélectionner Cursors dans Range pour limiter l’ajustement entre les
deux bornes A et B choisies précédemment. Relever dans la barre des commandes (en
bas de l’écran) les coefficients de l’ajustement.
N.B. Le formule de la fonction utilisée pour l’ajustement est donnée dans la fenêtre de
dialogue Curve Fitting.

Quelques astuces pour manipuler les fichiers

Toutes les manipulations sur les fichiers (création, duplication, opérations sur les données,
etc...) sont réalisables à partir des onglets d’IGOR ou directement en ligne de commande
dans la barre des commandes située en bas de l’écran. Chaque action réalisée dans Igor
est listée dans cette barre.

– On peut par exemple repérer l’action prendre la transformée de Fourier du signal


’Input1’ :
FFT/OUT=5/PAD=262144/DEST=Input1 FFT Input1,
Pour répéter cette commande copiez la et puis collez la dans la ligne en-dessous du
bandeau rouge (voir figure ci-dessous).

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– Pour renommer le fichier ’Input1 fft’ and ’fft 1hz’ :


duplicate Input1 FFT ’fft 1hz’
– Pour moyenner deux colonnes de données ’fft 1’ et ’fft 2’ par exemple, et pour écrire
le résultat dans ’fft moy’ :
’fft moy’=(’fft 1’+’fft 2’)/2.

Annexe 2 : la Transformée de Fourier discrète (TFD)

La plupart des signaux rencontrés lors d’une mesure physique 7 (intensité lumineuse en
provenance d’un astre, courant électrique, son émis par une source, etc...) sont à temps
continu. Or on travaille très souvent non pas avec le signal analogique (à temps continu),
mais avec des échantillons de ce signal (appelé signal à temps discret) lorsque celui-ci
est traité par un ordinateur.

On rappelle qu’un signal s(t) est dit ! signal


analogique " (ou encore à temps continu)
si la variable indépendante t varie conti-
nument sur un intervalle de temps [t1 , t2 ].
Un ! signal à temps discret " est défini sur
toutes les valeur entières de son domaine
de définition : on le note avec la variable
indépendante n entre crochet, comme par
exemple : s[n], n ∈ [n1 , n2 ].

L’échantillonnage transforme le signal continu s(t) en un signal discret s[n] composé


de plusieurs mesures du signal continu, relevées à des instants séparés par un pas tem-
porel constant. Ainsi : s[n] = s(nTe ) où Te est la période d’échantillonnage. C’est une
étape nécessaire pour pouvoir enregistrer, analyser et traiter un signal par ordinateur,
car celui-ci ne peut traiter que des nombres.

Sous certaines conditions, on peut passer de la forme discrète à la forme continue de


manière réversible, et on peut en particulier reconstruire exactement le signal analogique
s(t) à partir de ses échantillons. Une condition nécessaire pour que cette reconstruction
du signal analogique soit possible est que la fréquence d’ééchantillonnage fe = 1/Te (
soit l’inverse de la période d’échantillonnage ou encore le nombre d’échantillons par se-
7. texte extrait du cours de Jean-Marc Themlin ”Traitement du Signal”

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conde ) soit suffisamment grande par rapport à la fréquence (maximale) fmax du signal
analogique que l’on échantillonne. Le théorème de Shannon exige que fe soit au moins
égale au double de fmax . Ce critère est très important car les fréquences supérieures à
la moitié de fe introduisent un recouvrement spectral appelé repliement lors du calcul
de la transformée de Fourier discrète du signal.

La transformée de Fourier discrète (TFD) est un outil mathématique de traitement du


signal numérique, qui est l’équivalent discret de la transformée de Fourier continue qui
est utilisée pour le traitement du signal analogique. Il est à noter que la FFT (Fast
Fourier Transform rencontré dans IGOR Pro) est un algorithme particulier de la TFD.
La définition mathématique de la TFD pour un signal s de N échantillons est la suivante :
N
" −1
n
S[k] = s[n] · e−2iπk N pour 0 ! k < N.
n=0

On obtient ainsi une représentation spectrale discrète, S[k] du signal échantillonné s[n].
La DFT transforme donc la variable de temps en fréquence et la résolution en fréquence
du spectre est donnée par : ∆f = N1Te . Si le signal original est réel, alors sa DFT a pour
fréquence minimum fmin = 0 et pour fréquence maximum fmax = fN/2 = N2 N1Te = 2T1 e .

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