Chapitre 5

Onduleurs multi niveaux

1. Introduction
Dans ce chapitre nous allons présenter le fondement de la commande par modulation
de la largeur d’impulsion (MLI) appliquée aux onduleurs monophasé et triphasé. Ensuit, la
commande par élimination des harmoniques sera détaillée pour le réglage de la fréquence et
de la valeur efficace de la tension ondulée à la sortie de l’onduleur monophasé en pont en H.
En plus, nous allons évoquer une méthode d’optimisation du système non linéaire obtenu à
savoir la méthode de Newton-Raphson pour déterminer les angles optimaux de commutation
des semi-conducteurs de puissance. Une structure d’onduleur triphasé à base de trois
onduleurs monophasé est aussi présentée et étudié. Dans le but d’avoir une forme presque
sinusoïdale de la tension ondulée monophasé, on va élaborer une structure qui consiste en
pont en H amené par des interrupteurs auxiliaires. En effet, la technique de réglage est fondée
sur l’élimination d’harmoniques. Une approche d’optimisation efficace basée sur l’algorithme
génétique est expliquée pour le concept des instants de commutation des transistors.

2. Principe de la commande MLI sinusoïdale

La qualité de tension de sortie d'un onduleur dépend largement de la technique de
commande utilisée. En réalité l'onduleur n'a pas la possibilité de produire à la sortie que des
signaux purement rectangulaires. Si on dispose un système de signaux rectangulaires triphasé,
la performance sera affectée par la forte teneur en harmoniques qui ne peuvent pas être filtrée
complètement par la charge. De nos jours, une nouvelle technique basée sur le découpage de
l'onde rectangulaire dénommée la modulation de largeur d'impulsion (MLI) est largement
utilisée pour la commande des onduleurs. Le principe de la modulation de largeur
d'impulsions MLI, (Pulse Width Modulation, PWM), est de comparer le signal de référence
ou la modulante sinusoïdale V réf avec une porteuse triangulaires haute fréquence, VP comme

illustrée par la figure 1.

Comme la sortie de l'onduleur de tension n'est pas purement sinusoïdale, l’intensité de
courant comporte aussi des harmoniques ce qui engendre des pertes supplémentaires dans la
charge. La commande MLI sert à remédier ces problèmes et elle a comme avantages :
 Variation de la fréquence de la tension de sortie.
 Elimination de certaines harmoniques de tension.

1
  Elle repousse les harmoniques à des fréquences plus élevés.

Figure 1 : Principe de la commande MLI

Et comme conséquences :
 Minimisation de l'ondulation de courant de charge.
 Fiable coût du filtre de sortie.
Pour optimiser la commande MLI on utilise deux paramètres qui caractérisent cette
commande:
 L'indice de modulation, m défini par le rapport de la fréquence de la porteuse f p
sur
fp
la fréquence de la référence, fr. Soit m  .
fr
 Le taux de modulation, r définie par le rapport de l’amplitude de tension de référence
Vm
Vm , sur l’amplitude de la porteuse V pm , r 
V pm
 La modulation est synchrone lorsque, m est entier et elle est asynchrone dans le cas
contraire.

Figure 2 : Les différents signaux de la stratégie triangulo-sinusoïdale

Les ondes de référence désirée à la sortie de l’onduleur sont :

2
 
 V r 1  V rm sin(  t )

 2
 V r 2  V rm sin(  t  ) (1)
 3
 4
 V r 3  V rm sin(  t  )
 3

L’équation de la porteuse triangulaire est donné par :

VP V pm
Tri ( 2  f p t ) (2)

2. Commande de l’onduleur de tension monophasé

La topologie de l’onduleur à 3 niveaux est donnée par la figure 3.

D1 D2
Q1 Q2

VL
+
E -
iL

D3 D4
Q3 Q4

Figure 3 : Onduleurs à trois niveaux

Le concept de base de l'onduleur a existé pendant plus de deux décennies. Cependant,

il n'était pas entièrement réalisé jusqu'à ce que les deux chercheurs, Lai et Peng présentent ses
divers avantages sous forme d'un brevet d'invention en 1997. Depuis, l'onduleur en cascade
a été utilisé dans de nombreuses applications.
En 1998, Gec Alsthom a proposé d'employer la topologie d'onduleur en cascade comme
convertisseur de puissance principal, vue la supériorité de ce type d'onduleurs dans les
applications de grandes puissances. On va détailler bien cette topologie au notre modèle de
l’onduleur de tension monophasé en cascade. Pour ce type d'onduleur comme montré par la
figure 3, on distingue trois niveaux de tension d’une seule cellule. Elles sont obtenues comme
suite:
 pour le niveau 1:
Si Q1, Q4 sont passants et Q2, Q3, sont bloqués.
La tension de sortie est:
VL= +E

3
  pour le niveau 2:
si 0 <t< α1 et π- α3 <t< π- α2 et π+ α2<t< π+ α3 et 2π- α1<t< 2π
Q3, Q4 sont passants et Q1, Q2 sont bloqués.
si α2 <t< α3 et π- α1 <t< π+ α1 et 2π- α3<t< 2π- α2
Q1, Q2 sont passants et Q3, Q4 sont bloqués.
La tension de sortie est:
VL= 0
 pour le niveau 3:
Q2, Q3 sont passants et Q1, Q4 sont bloqués.
La tension de sortie est:
VL= -E
2. 1 Commande complémentaire
Pour éviter le court-circuit des sources de tension par conduction de plusieurs
interrupteurs, et pour que le convertisseur soit totalement commandable, on adopte une
commande complémentaire (Figure 4).

La figure 4 montre les formes d'onde de la tension de sortie VL, ainsi que les signaux du
chaque interrupteur.

Figure 4 : Signaux des interrupteurs d'un onduleur à trois niveaux.

4
2. 2 Elimination des harmoniques
L'idée de cette stratégie a été introduite pour la première fois par Tumbull en 1967, puis
développée par Patel et Hoften 1973 [12]. Son principe consiste d'abord à formuler
l'expression générale de l'amplitude des harmoniques, en se basant sur le développement en
série de Fourier. L'expression obtenue est une fonction des angle, αi de commutation ensuite,
un système d'équations non linéaire est obtenu, en imposant la valeur désirée du fondamental
et en annulant certains harmoniques. La résolution de ce système non linéaire permet de
déterminer les angles αi, par conséquent les instants de commande des interrupteurs.
Les séries de Fourier sont des séries de fonction périodiques. L'objectif est de
décomposer un signale périodique en somme de sinus et de cosinus. Ceci peut être exprimé
d'une manière mathématique par la relation suivante:


V L (t )  a 0   ( a n cos( 2 n  f 0 t )  b n sin( 2 n  f 0 t )) (3)

n 1

Les paramètres a0, an et bn appelés: coefficients de Fourier, on note aussi que f0 est la
fréquence du fondamental. Pour une fonction périodique les cœfficients a0, an et bn sont
déterminés à partir des relations suivantes:
2
 1
a0 
2 0
 f ( t ) dt

 2
 1
 n
a 

 f ( t ) cos( 2 n  f 0 t ) dt (4)
 0

 2
1
b  f ( t ) sin( 2 n  f 0 t ) dt

n


0

Avec: n=1, 2,3, …

D'autre part comme VL(t) présente une symétrie demi onde (figure 4).
VL (t+л)=-VL(t) (5)
La valeur moyenne a0 est nulle et seulement les harmoniques impairs qui existent. Par
conséquent, l'indice prend des valeurs impairs 1, 3, 5, 7, …
Dans le cas symétrie par rapport au quart de la période les coefficients de Fourier sont les
suivants:
a0 = 0 (6)
an  0 pour tous les n (7)

bn  0 pour n pair (8)

5
  /2
4
bn  V L
( t ) sin( 2 n  f 0 t ) dt pour n impair (9)
 0

De ces relations on conclure que:

 Les termes pairs en sinus sont nuls.
 Les termes impairs en cosinus seuls qui existent.
On peut faire la décomposition en série de Fourier sur le quart de période à cause de la
symétrie par rapport à la demi-période. Nous présentons l'application des séries de Fourier à
la tension fournie par l'onduleur à trois niveaux. Donc, nous décomposons le signale de sortie
d'un onduleur, pour déterminer les équations exprimant des différentes harmoniques. Ces
équations sont en fonction des angles de commutation de commande des interrupteurs (figure
5, U=E).

Figure 5 : Motif adopté pour éliminer C-1 harmoniques.

A partir de la figure 4 et l’équation (9), on peut écrire
 4E
b  (cos  1  cos  2  cos  3 )
 1


 4E
b3  (cos 3  1  cos 3  2  cos 3  3 )
 3
 4E
b5  (cos 5  1  cos 5  2
 cos 5  3 )
 5

La tension de sortie est écrite comme suit :

4E 4E
V L (t )  (cos  1  cos  2
 cos  3 ) sin  0 t  (cos 3  1  cos 3  2
 cos 3  3 ) sin 3  0 t 
 3
4E 4E
(cos 5  1  cos 5  2
 cos 5  3 ) sin 5  0 t  ....  (cos( 2 n  1 )  1 
5 ( 2 n  1)
cos( 2 n  1 )  2
 cos( 2 n  1 )  3 ) sin( 2 n  1 )  0 t

6
On cherche à éliminer tous les signaux qui possèdent des harmoniques et on garde seulement
le fondamental. Mais pour cet exemple, on peut écarter uniquement deux harmoniques
d’ordre 3 et 5. Si on fixe une amplitude désirée du fondamental, v1, et en annulant les
amplitudes des harmoniques d’ordre 3 et 5, on obtient le système d’équations non linéaires
suivant :
4E
(cos  1  cos   cos  3 )  v 1
 2


4E
(cos 3  1  cos 3   cos 3  3 )  h 3  0
 3 2


4E (cos 5  1  cos 5   cos 5  3 )  h 5  0
 5
2


4E
 (cos 7  1  cos 7  2
 cos 7  3 )  h 7
 7

 
cos  1  cos  2  cos  3  v 1

4E

 cos 3  1  cos 3  2  cos 3  3  0

cos 5  1  cos 5   cos 5   0
 2 3

Dans le cas général (figure 5), on peut écrire :

 
cos  1  cos   cos   cos   ...  cos   v1
 2 3 4 c
4E

 cos 3  1  cos 3  2
 cos 3  3
 cos 3  4
 ...  cos 3  c
 0
 cos 5  1  cos 5   cos 5   cos 5   ...  cos 5   0

2 3 4 c

 cos 7  1  cos 7  2
 cos 7  3
 cos 7  4
 ...  cos 7  c
 0

.

 .

cos c  1  cos c   cos c   cos c   ...  cos c   0
 2 3 4 c



Cette solution permet d’éliminer tous les harmoniques mais ce n’est pas possible d’obtenir
une solution optimale du système non linéaire ci-dessus.
La méthode de Newton-Raphson est habituellement la plus employée pour résoudre un tel
système.

On pose m  v1 : taux de modulation 0  m 1
4 E

Dont la solution recherchée, les angles de conduction doivent obéir à la contrainte suivante :

1   2
 .....   c
 (12)
2

7
3. Onduleur triphasé
La structure suivante représente un groupement de trois onduleurs monophasés pour
alimenter une charge triphasée comme montré à la figure. 6.

+ v
Ond mono 3N
Discrete, Ich RL
-
Ts = 1e-006 s. E1 Vch Scope
i
powergui + -
R1

Ond mono 3N
Ich1 RL Scope 3
Commande E2
i
+ -
R2

Ond mono 3N
Ich 2 RL 1
E3 i
+ -

R3
Scope 2 + v
-
Vch2 Scope 1

Figure. 6 Onduleur triphasé

On désigne les tensions pour chaque onduleur monophasé par: V1, V2 et V3. Les tensions
composées sont alors d’après la loi des nœuds :
 V ab  V 2 - V 1

 V bc  V 3 - V 2

 V ca  V 1 - V 3

 1
V  (V ab  V ca )
 an
3

 1
 V bn  (V bc  V ab )
 3
 1
 V cn  (V ca  V bc )
 3

Après un certain développement, on obtient

8
  1
V an  (  2 V 1  V 2  V 3 )

3

 1
 V bn  (V 1  2 V 2  V 3 )
 3
 1
 V cn  (V 1  V 2  2 V 3 )
 3

Pour cette structure, les harmoniques de rang 3 ou multiple de 3 disparaissent. On ne

cherche donc pas à éliminer ces harmoniques et on profite de suppression des conditions qui
étaient liées à cette élimination pour annuler les harmoniques impaire 5 et 7. Le système
algébrique non linéaire comporte 3 équations à 3 inconnues, les systèmes non linéaires
peuvent exhiber de fortes instabilités numériques et en effet leur résolution est délicate, dans
le prochain paragraphe, nous présentons une méthode de résolution la plus connue dans la
littérature. En considérant les trois onduleurs de la figure 4, on peut écrire
 cos(  1 )  cos(  2 )  cos(  3 )  m

 cos( 5  1 )  cos( 5  2 )  cos( 5  3 )  0 (13)

 cos( 7  1 )  cos( 7  2 )  cos( 7  3 )  0

2. 3 Méthode d’optimisation de Newton-Raphson

La méthode de Newton-Raphson est une méthode utilisée pour résoudre une équation
algébrique non linéaire, basée sur le procédé d'approximation successif.
D'une façon générale, le système d'équation non-linéaire de N variables peut être représenté
par:
f 1  1 ,  2 ,......... ..  N
 k1 (14)

f 2  1 ,  2 ,......... ..  N
 k3 (15)
.
.
.
f N  1 ,  2 ,......... ..  N
 kN (16)

On peut écrire
F   K (17)
Où
 f1 , 
T
F  f 2 ,........ f N (18)
   1 ,  2 ,........  
T
N
(19)
K  k 1 , k 2 ,........ k N 
T
(20)

9
Dans un système d'équations non linéaire, l'algorithme de la méthode de newton peut être
présenté comme suit:
1) Donner les valeurs initiales des  qui assurant la convergence de la méthode pour j  0

On pose 
0
  1 ,  0 0
2
,......, 
0
N
 (21)
2) Calculer la matrice,
F ( )  F
j j
(21)
3) Linéarisation de l'équation (17)
j
 f 
 d  K
j j
F
 
(22)
  

Où

f1 f1 f1

…...
 1  2  N

f 2 f 2 f 2
…...
j  1  
 f  2 N
 . .
  . .
   (23)
. . . .
. . . .
 f.N f N .  .f N
. …...
 . 1  . 2 .  . N

et

 
T
d  d 1 , d ,......, d 
j j j j
2 N
(24)
4) A partir de (II.31) on trouve
j
 f 
d  INV (K  F
j j
 
) (25)
  

j j
 f   f 
Où INV
 
est la matrice inverse de  
     

5) Mise a jour de  ,
j 1
    d
j j
(26)
d
j
6) Répéter le processus de l'équation (21) à (25), jusqu'à la valeur désiré de .
Les étapes précédentes sont mises en pratique dans l'algorithme de la figure 6.

10
 Initialisation des angles
   0

Calcul de la matrice
F ( )  F
j j

Résolution du système

Oui
d  

Convergence
 est la solution
Non

    d

Figure 7. Organigramme de l'algorithme de Newton-Raphson.

Pour commander l'amplitude fondamentale et éliminer les harmoniques de rang 5 et 7, les

trois équations non-linéaires peuvent être installées comme suit:
cos  1   cos  2
  cos  3
  m (27)

cos  5  1   cos  5  2
 cos  3  3
 0 (28)

cos  7  1   cos  7  2
 cos  5  3
 0 (29)
Avec

m  r (30)
4

Pour résoudre ce système d'équations, la méthode de Newton-Raphson est appliquée, en

utilisant:
1) Le vecteur des angles de commutation:

 
T
   1 , ,
j j j j
2 3

11
2) La matrice non-linéaire du système:
 cos(  1 )  cos(  2 )  cos(  3 ) 
j j j

 
  cos( 5  1 )  cos( 5  2 )  cos( 5  3 ) 
j j j j
F
 j 
cos( 5  1 )  cos( 7  2 )  cos( 7  3 )
j j
 

  sin(  1 )  sin(  2 )  sin(  3 ) 

j j j
j
 f   
   5 sin( 5  1 )  5 sin( 5  2 )  5 sin( 5  3 ) 
j j j
 
    j 
 7 sin( 7  1 )  7 sin( 7  2 )  7 sin( 7  3 )
j j
 

3) Le vecteur d'amplitude d'harmonique correspondant

T  m 
T
0 0

On peut écrire les équations (27), (28) et (29) de la forme matricielle suivante:
F ( )  T

L'algorithme de calcul des angles de commutation basé sur la méthode de Newton-Raphson,

peut être résumé comme suit:
1) On devine les valeurs initiales de αj avec j=
 
T
   1 , ,
0 0 0 0
Soit 2 N
0
2) Calcul de la valeur de F
F ( )  F
0 0


0
3) Linéarisation de l'équation (II.47) environ de
0
 f 
 d  T
0 0
F
 
  

 d 
T
d  d d
0 0 0 0
et 1 2 N

4) Résolution de l'équation F ( )  T par:

0
 f 
d  INV (K  F )
0 0
 
  
0 0
 f   f 
Où INV
 
est la matrice inverse de  
     

5) Mise à jour des valeurs initiales,

j 1
    d
j j

6) Répéter le processus, jusqu'à la valeur désiré de d  j .

Les solutions doivent satisfaire la condition suivante:

 1  2
 3

2

12
Pour mettre en application cet algorithme dans un ordinateur, la programmation en MATLAB
est employée. Après avoir exécuté le programme, on obtient des résultats montrés par les
figures suivantes :

Figure 8 : Variation des angles de commutation en fonction de taux de modulation m.

Figure 9 : La variation de l’erreur de la méthode de Newton-Raphson

en fonction du taux de modulation m.

13
 Figure 10 la variation de l’amplitude des harmoniques en fonction
de taux de modulation m.

Le THD (the Total Harmonics Distorsion) est donné par l'expression suivante:



2
H (n)
n2
THD 
H 1

Où
H 1
est l'amplitude de la composante fondamentale, dont la pulsation est  0 .

H (n)
est l'amplitudes de l'harmonique de rang n, dont la pulsation est n 0 .
N
4E
H (n)

n
 cos( n  K
)
K 1

N
4E
H 1


 cos(  K
)
K 1

On obtient
2

1 
N

   cos( n  K
)
n2 n K 1 
THD  N

 cos(  K
)
K 1

Dans le cas d’un onduleur à trois niveaux et pour ( 0  m  0 . 92 ) on obtient la forme du THD
montré par la figure. 10.

Figure 11: La variation de THD de la tension de phase en fonction

de taux de modulation m.

14
D’une manière générale, la distorsion harmonique totale THD de la tension de sortie de
l’onduleur, est inversement proportionnelle au taux de modulation (que ce soit pour la tension
simple ou pour la tension composée) .
L’augmentation du nombre d’angles de commutation ne réduit pas forcément la distorsion
harmonique totale THD, c'est-à-dire que le THD varie d’une manière arbitraire en fonction du
nombre d’angles de commutation.

Les avantages de la méthode :

On note que la technique de modulation à élimination d’harmoniques présente plusieurs
avantages par exemple :
 Les instants de commande sont connus au préalable.
 Elle permet la sélection d’harmoniques à éliminer.
 Elle permet aussi le contrôle (maximisation) de l’amplitude du fondamental.

Les inconvénients de la méthode :

On note que les inconvénients de la technique de modulation à élimination d’harmoniques se
présentent aux méthodes d’optimisation de système non linéaire, on prend notre méthode de
Newton-Raphson par un exemple, elle a un seul inconvénient qui se présente à l’initialisation
des angles de commutations.

4. Onduleurs monophasés multi niveaux

L'onduleur multi niveaux est une nouvelle structure de convertisseur d'énergie, il
présente l'idée d'employer des sources de tension continue séparées pour produire une forme
d'onde d’une tension alternative. La fonction principale de la structure d'onduleur multi
niveaux (Multilevel inverter new family) est de réduire le nombre de dispositifs de
commutation utilisés sans changer la nature d'escalier de la tension de sortie. Par conséquent,
il devrait avoir le même nombre des alimentations DC comme un onduleur multi niveaux en
cascade pour le même nombre de niveaux de la tension de sortie. L’onduleur à cinq niveaux
est montré par la figure. 12.

15
 Onduleur en pont principal

D1 D2
Q1 Q2
Vdc1

D5 VL
Q5 IL

Charge

D6 D3 D4
Vdc2 Q6 Q3 Q4

Figure. 12 Onduleur 5 niveaux nouvelle structure.

Il contient un onduleur en pont en H principal formé par: , deux commutateurs

auxiliaires et deux sources d’alimentations DC, Vdc1-Vdc2. La fonction des
commutateurs auxiliaires est pour contrôler la logique des connexions des sources
d’alimentations DC d’entrée afin de construire la forme en escalier de la tension de sortie. La
tension de sortie et les signaux de commande des interrupteurs sont montrés par la figure. 13
(Vdc1=Vdc2=Vdc). Cette configuration peut être exploitée aux trois modes de fonctionnement
différents pour chaque période de conduction selon les signes de la tension et du courant de
sortie; à savoir le fonctionnement de la charge comme récepteur, roue libre (récupération
d’énergie selfique) et génératrice (récupération d’énergie vers la source).

16
 Q1
VL D1 Q1 Q4
Q1
Q5 Q4 Q6
2Vdc D4 Q 4 Q4
D3 D2
D6
Vdc Q Q6 D 6
3 D3
D4      2
2   1 t
1

1  2     1 3 2   2 2
2

2 Q2 2 Q2 Q2
Q3 Q3 D1
Q2
D6 D6
Q3
IL Q5
t

Q1, Q3’
t

Q2, Q4’
t

Q5, Q6’
t

Figure. 13 Formes d'onde d’onduleur à 5 niveaux nouvelle structure.

Pour obtenir un onduleur à 7 niveaux, on doit rajouter en plus deux autres commutateurs
auxiliaires au niveau de l’entrée avec une seul source d’alimentation DC , Vdc3, comme montré
dans la figure. 14.

Onduleur en pont principal

Vdc1 D1 D2
Q1 Q2

Q5 D5

Charge
Vdc2 IL

D7 VL
Q7
D3 D4
Q3 Q4
Vdc3 Q8 D8 Q8 D6

Figure. 14 Structure d’onduleur à 7 niveaux .

17
Ce genre d’assemblage est considéré pour chaque deux niveaux supplémentaires comme
montrés dans la figure. 15 qui représente un modèle général de notre nouvelle structure
d’onduleur multi niveaux.

Onduleur en pont principal

Vdc1
D1 D2
D5
Q5 Q1 Q2

Vdc2
Q7 D7

Vdc3 Charge IL

Qk Dk
VL
Vdc (k-1) /2
D3 D4
Dn Q3 Q4
Qn
Dn+1 Dk+1 D8 D6
Vdc (n-1) /2
Qn+1 Qk+1 Q8 Q6

Figure. 15 Onduleur monophasé général à n niveaux

Le nombre de commutateurs épargnés comparé à l'onduleur multi niveaux en cascade

est , où est le nombre de niveaux.

4. 1 Elimination des harmoniques

Comme présente une symétrie demi onde.

(30)

La valeur moyenne est nulle et seulement les harmoniques impairs qui existent. Par
conséquent, l'indice prend les valeurs impairs,
Les coefficients et du série de Fourier sont alors données par:

pour n paire

pour n impaire

18
 pour n paire

pour n impaire

Dans le cas symétrie par rapport au quart de la période les coefficients de Fourier sont

les suivants:

pour tous les n

pour n impair

De ces relations on conclue que:

 Les termes pairs en sinus sont nuls.

 Seuls les termes impairs en sinus existent.

On peut faire la décomposition en série de Fourier sur le quart de période à cause de symétrie
par rapport à la demi-période.
Le contrôle de la structure multi niveau proposée est basé sur le choix d'un ensemble d'angles
de commutation pour approcher au mieux une tension sinusoïdale désirée. La figure 15
présente la forme générale de la tension de sortie synthétisée par 2s + 1 niveaux où s est le
nombre des angles de commutation qui est aussi égale au nombre des sources continues
d'alimentation.

Figure. 15 Forme générale de la tension de sortie

19
 La tension de sortie est impaire et symétrique par rapport au quart de la période.
De ce fait, les coefficients a0 et an sont nuls, de plus les harmoniques pairs en sinus sont
aussi nuls. Avec des sources continues identiques égales à , le développement en série de
Fourier de la forme d'onde de la tension de sortie est donné par:
(31)
Avec :
…………… (32)

Si on veut commander la valeur efficace du fondamental de la tension de sortie et éliminer

harmoniques, on doit résoudre le système d'équations suivant :
……….…….…
…….….…
…….….… (33)
.
.
.
…….….…

Où .
Dans ce paragraphe nous présentons l'application des séries de Fourier à la tension
fournie par l'onduleur à cinq niveaux. Donc, nous décomposons le signal de sortie d'un
onduleur, pour déterminer les équations exprimant les différents harmoniques. Ces équations
sont en fonction des angles de commutation de commande des interrupteurs.
Avec, , l'équation (31) devient :
(34)

Et le système d'équation (33) se simplifié à:

(35)

Une des approches la plus utilisée pour résoudre ce type de système d'équations non
linéaires est la fameuse méthode de Newton.Raphson. Cependant, la résolution en utilisant
cette méthode dépend fortement des valeurs initiales d'autant plus qu'elle ne garantie pas une
solution optimale. De ce fait, nous avons opté l'utilisation des algorithmes génétiques (GAs).

20
4. 2 Optimisation par l’algorithme génétique
La plupart des AGs utilisent les opérateurs génétiques binaires. Les AGs à codage
binaire (ou à codage classique) sont moins efficaces dans le cas où ils seraient appliqués à des
problèmes multidimensionnels de grande précision ou des problèmes continus. Dans ce type
de codage les variables (les gènes) dans le chromosome sont en binaires (une chaînes
composée des ‘’0’’ et des ‘’1’’) ce qui nécessite à chaque fois de décoder ces chaînes pour
calculer leurs valeurs réelles avant de calculer les valeurs de la fonction coût. Cette
conversion se fait alors pour chaque individu et à chaque génération menant un temps de
calcul considérable. En effet, dans les AGs à codage réel, les variables réelles apparaissent
directement dans le chromosome et sont exploitées par des opérateurs génétiques simples et
spéciaux (expressions mathématiques). Dans ce type de codage, les opérateurs de la
recombinaison génétique agissent d’une façon différente à celle de codage binaire.

Soit :
r  0 ,1  est un nombre aléatoire (suit la distribution uniforme),

t=0,1,2,……,Tg est le numéro de la génération.

Sw et Sv sont les chromosomes sélectionnés par l’opérateur génétique,

k  1 , 2 ,..., N  est la position d’un élément dans le chromosome.

vkmax et vKmin sont respectivement les limites inférieure et supérieure de l’élément dont
la position dans le chromosome est k.

La description génétique d’un AG à codage réel peut être exécuté selon les fonctions
suivantes:

(a) L’opérateur du croisement

Dans cet opérateur, les chromosomes sont sélectionnés par pairs ( S ,Sv).Trois types de w

croisement à codage réel sont possible [11].

t t
(i) Le croisement arithmétique simple: S et S sont croisés au site k. Les enfants obtenus
v w

comme résultat de ce croisement sont:

t 1
Sv  ( v 1 ,..., v k , w k  1 ,... w N )

et
t 1
Sw  ( w 1 ,..., w k , v k  1 ,..., v N )

21
où k est choisi aléatoirement de l’ensemble 2 ,..., N  1 .

(ii) Le croisement arithmétique entier: Une combinaison linéaire des deux parents S et t
v

t 1 t 1
S
t
w
résultent les enfants Sv et S w donnés par

t 1
 r .( S v )  (1  r ). S w
t t
Sv

et
t 1
 r .( S w )  (1  r ). S v
t t
Sw

t
(iii) Le croisement heuristique: S et t
v
S w
sont combinés tel que :

 S v  r S w  S v 
t 1 t t t
Sv

et

 S w  r S v  S w 
t 1 t t t
Sw

(b) L’opérateur de mutation

Dans l’opération de la mutation, un seul chromosome doit sélectionner

(i) La mutation uniforme: L’élément sélectionné aléatoirement vk .k={1,2,…N} est remplacé

par '
vk qui est une valeur aléatoire qui appartienne à l’intervalle [vKmin,vkmax]. Le résultat est
alors le chromosome
t 1
 ( v 1 ,..., v k ,..., v N ).
'
Sv

(ii) La mutation uniforme multiple : Le même principe que la méthode précédente mais n
variables du même chromosome sont sélectionnés aléatoirement, où n est aléatoirement choisi
de l’ensemble 1, 2 ,..., N .

(iii) La mutation Gaussienne : Tout les éléments du chromosome sont mutés tel que :
t 1
 ( v 1 ,..., v k ,..., v N ).
' ' '
Sv

où

vk  vk  fk ,
'
k=1, 2, …, N

Où fk est un nombre aléatoire tiré d’une distribution gaussienne de moyenne nulle et d’une
variance adaptative telle que :

22
  T g  t   v max  v min 
    K 
K
k
 T  3 
 g  

Avant la reconstitution de la nouvelle population, une contrainte doit être appliquée aux
variables du chromosome après chaque opération du croisement et de mutation.

vk  [vKmin,vkmax], k  1, 2 ,..., N 

Un AG à codage réel procède selon l’organigramme suivant :

Génération aléatoire de la
première population, t=1

Calcul de la fonction coût

Oui
Si t  T

Non

Solution optimale
Sélection des parents

t t
S v et S w

Croisement et mutation

t 1 t 1
Sv et S w

Nouvelle génération, t=t+1

v k  [vKmin,vkmax], k  1 , 2 ,..., N 

Figure. 16 Organigramme de l’AG à codage réel

L'optimisation de la commande de l'onduleur par les algorithmes génétiques passe

nécessairement par la définition d'une fonction objective. Il s'agit d'une fonction à minimiser
pour calculer les angles de commutation qui contrôlent le fondamental et éliminent
l'harmonique trois. La fonction objective est choisie comme suit :

23
 (36)

Pour mettre en application cet algorithme, l'outil GAtool de MATLAB est employé. La
Figure. 17 représente la variation des angles de commutation en fonction de tel que
. Les angles de commutation doivent satisfaire la contrainte,

Figure. 17 Variation des angles de commutation en fonction de

Pour illustrer la forme de la tension de sortie de l’onduleur à cinq niveaux, on prend par
exemple deux valeurs du coefficient de réglage.

(i)Pour
Dans ce cas la forme d’onde de la tension de sortie et les signaux de commande des
interrupteurs sont représentés sur la figure 18.

24
 Figure. 18 Tension de sortie et signaux de commande d’un onduleur à 5 niveaux

(ii) Pour
Dans ce cas la forme d’onde de la tension de sortie et les signaux de commande des
interrupteurs sont représentés sur la figure 19.

Figure. 19 Tension de sortie et signaux de commande d’un onduleur à 5 niveaux

25
Le spectre fréquentiel discret de la tension montre que les harmoniques de rangs impairs
existent.

Figure. 20 Spectre harmonique de la tension de sortie ( )

Figure. 21 Spectre harmonique de la tension de sortie ( )

26