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INTRODUCTION

1. ETAT DE LA QUESTION
L’état de la question peut défini comme un produit documentaire établissant un
le bilan critique des travaux effectués sur un sujet donné pendant une période déterminée et
pouvant se présenter sous forme écrite ou orale.1

Lorsque nous avons entrepris notre travail, notre première étape a été de
rechercher les opinions et les positions de différents auteurs et spécialistes du droit concernant
la présomption d’innocence en le droit congolais. Le droit congolais comme le droit
international protège la personne humaine particulièrement la personne qui est coupable d’une
infraction.

Nous citons les auteurs tels que LUZOLO BAMBI et NYABIRUNGU SONGA.

Pour le professeur de droit LUZOLO BAMBI, dans son ouvrage « Manuel de


procédure pénale » exprime une forte conviction en faveur de la présomption de la liberté
individuelle dans le cadre du procès pénal. Il met en exergue l’importance de ces principes
dans le respect des droits de l’homme et dans la garantie d’un procès équitable. Selon lui, la
présomption d’innocence est un droit essentiel qui devrait être respecté tout au long du procès
pénal. Il insiste également sur le fait que la charge de la preuve de la culpabilité incombe à la
partie poursuivante et le doute devrait bénéficier à l’accusé en cas d’insuffisance des preuves.

De plus, il souligne que la liberté individuelle doit être la règle, et toute détention devrait être
considérée comme une exception intervenant seulement en cas de juste nécessité. Il met
également en avant les garanties nécessaires à la défense de l’accusé, y compris le droit d’être
jugé dans un délai raisonnable. Il met l’accent sur la protection des droits de l’homme, la
prééminence et la nécessité de respecter la liberté individuelle dans le processus judiciaire. 2

Quant au professeur NYABIRUNGU MWENE, dans son ouvrage « Traité de


droit pénal général congolais » martèle que la présomption d’innocence implique trois
exigences :

- La charge de la preuve revient à la personne qui accuse d’apporter la preuve que la


personne accusée est réellement coupable ;

1 Dictionnaire de langue française, Larousse, 1995


2 LUZOLO BAMBI LESSA, Manuel de procédure pénale, Kinshasa, presse universitaire du Congo, 2011, p.245
2

- Le droit de la défense : la personne accusée d’une infraction a le droit de se défendre


elle-même sinon de se faire assister par un avocat de son choix. Et pour mieux assurer
sa défense, elle doit être immédiatement informé de la raison de son arrestation.

- Le profit du doute : la partie accusatrice devrait réunir tous les éléments de la preuve
permettant d’établir la culpabilité sans contestation aucune de la personne poursuivie. 3

2. PROBLEMATIQUE
Faire une étude sur la présomption d’innocence n’est pas chose aisée, compte
tenu de l’ampleur du concept.

La présomption d’innocence est un principe fondamental dans un Etat de droit tel que la
République Démocratique du Congo, qui est protégé par la constitution.

Le législateur congolais ne définit pas expres verbis le concept présomption d’innocence,


mais la constitution du 18 février 2006 modifié par la loi n°11/002 du 20 janvier 2011 en son
article 17 al.7 dispose que : « Toute personne accusée d’une infraction est présumée innocente
jusqu’à ce que sa culpabilité ait été établi par un jugement définitif. »

L’institution de ce principe est d’éviter l’arbitraire en accusant faussement une personne et


même en la salissant. Cela favorise une bonne administration de la justice dans un bon état de
droit où les droits de l’homme sont appelés à être respectés et observés.

Mais ce principe protecteur de la présomption d’innocence n’est pas illimité, il peut connaitre
une limitation lorsque le juge, le magistrat (O.P.J) se décide d’arrêter une personne encore
présumée innocente compte tenu de l’appréciation des faits qui lui sont reprochés.

On peut aujourd’hui s’interroger sur l’importance de ce principe dans un monde où les


informations circulent à une vitesse de croisière où rien ne peut se cacher. Ce principe est de
plus en plus violé par les médias, les réseaux sociaux et les observateurs.

- On peut donc s’interroger, c’est quoi réellement la présomption d’innocence en droit


positif congolais et ses exigences ?

- Quelles sont les limites en droit et en fait de ce principe ?

- Comment pousser les médias et les utilisateurs des réseaux sociaux à respecter le
principe de la présomption d’innocence ?

3. HYPOTHESE

3 NYABIRUNGU MWENE, Traité de droit pénal général congolais deuxième édition, Kinshasa, édition
universitaire africaine, p. 444
3

En recherche, la simple accumulation d’informations qui ne sont pas dirigée


par une hypothèse fouillée ne peut en aucun cas être considérée comme une recherche
scientifique.

L’hypothèse est définie comme une proposition ou une explication que l’on se
contente d’énoncer sans prendre position de son caractère véridique, c’est dire sans l’affirmer
ou l’infirmer. Il s’agit donc d’une simple supposition appartenant au domaine du possible ou
du préalable.4

Nous reconnaissons que la présomption d’innocence est un principe fondamental du droit


pénal qui stipule qu’une personne est considérée comme innocente tant que sa culpabilité n’a
pas été prouvée au-delà de tout doute raisonnable par un tribunal compétent. En d’autres
termes, toute personne suspecte, arrêtée ou poursuivie doit d’être considérée comme non
coupable jusqu’à ce qu’un jugement définitif ne lui soit rendu.

En droit congolais tout comme en droit comparé, la présomption d’innocence


n’est pas illimitée. Ce principe connait quelques limitations surtout dans le cadre de la
détention provisoire, bien que la présomption d’innocence soit reconnue. Une personne
accusée peut être placée en détention provisoire dans certaines circonstances, notamment si
elle représente un risque de fuite ou un danger pour la société. Et dans le domaine de la liberté
d’expression, les médias et le public peuvent parfois porter des jugements préjudiciables avant
qu’un accusé ne soit jugé.

Pour que ce principe soit respecté de plus en plus, il faut d’un côté sensibiliser les médias et
les utilisateurs des réseaux et de l’autre côté punir les récalcitrants.

4. METHODE ET TECHNIQUES DE RECHERCHE


Les méthodes et techniques sont d’une très grande importance pour tout
chercheur scientifique afin d’atteindre un but poursuivi.

4.1. METHODES

La méthode est une démarche intellectuelle ponctuée des étapes rigoureuses et


essentielles pour atteindre la valeur euristique de sorte qu’à la démonstration du résultat, toute
personne qui emploierait la même démarche parvienne au même résultat.5

4 Eddy MWANZO, cours de méthodologie juridique, Kinshasa, CDH-print, p.82


5 KODJO NDUKUMA, notes de cours de méthode des recherches scientifiques
4

Selon Descartes, la méthode est l’ensemble des règles certaines et faciles, par
l’observation exacte desquelles on sera certain de ne jamais prendre le faux pour le vrai, et de
parvenir à la connaissance vraie de tout ce dont sera capable.

Dans le cadre de ce travail, nous avons utilisé deux approches méthodologiques


différentes qui sont : la méthode analytique et historique.

La méthode analytique nous a permis à analyser les phénomènes qui


conduisent à la violation de ce principe pourtant garanti par la constitution de notre pays.

Avec la méthode historique, nous a servi à comprendre les phénomènes passés


pour mieux comprendre le présent, …

4.2. TECHNIQUES

La technique de recherche est un moyen qui permet au chercheur d’acquérir et


de traiter des données dont il a besoin afin de comprendre et d’expliquer un phénomène ou un
sujet d’études.

C’est donc un outil de collecte des données.6

Dans cette étude, nous avons utilisé la technique documentaire.

Cette technique nous a été utile en ce sens qu’elle nous a permis d’entrer en
contact avec des ouvrages afin d’éclairer notre zone d’ombre.

5. INTERET DU SUJET
Dans un monde de plus en plus communiquant où aucune information ne passe
inaperçue, réfléchir sur le principe protecteur de la présomption d'innocence devient impératif
car cela permet de connaître les limites de son action.

Ce principe nous permet d'informer les congolais à partir de quel moment un homme peut être
qualifié de coupable. Mais aussi, nous profitons cette occasion pour étudier et connaître les
limites du principe de la présomption d'innocence. Sur le plan social cette dissertation a le
mérite de faire connaître ce principe sur la vie active de chacun.

Dans un travail scientifique, il est important de ressortir l’intérêt parce que ce


n’est non seulement un bon moyen d’animer un travail mais souvent l’occasion de dégager
des idées éclairant le sujet. L’intérêt est un sentiment de curiosité, de bienveillance à l’égard
de quelque chose ou un agrément que l’on y prend.7

6 Eddy MWANZO, op.cit, Kinshasa, p.82


7 Idem
5

Ce travail présente un intérêt double : théorique et pratique.

5.1. INTERET THEORIQUE

Du point de vue théorique ou scientifique, cette étude tend à démontrer les


violences flagrantes du principe de la présomption d’innocence dans la société et surtout par
les médias.

5.2. INTERET PRATIQUE

Au point de vue pratique, l’étude sur la présomption d’innocence nous a permis


à mettre à l’usage du grand public un outil de droit d’une lecture facile et même agréable.

6. DELIMITATION DU CHAMP DE LA RECHERCHE


Il nous convient de circonscrire les analyses dans le temps et dans l’espace
comme l’exige la rigueur scientifique.

Sur le plan spatial, notre étude couvre le droit interne en démontrant les conditions
d’applications du principe de la présomption d’innocence.

Sur le plan temporel, la présente étude étudie le principe de la présomption d’innocence dès la
constitution du 18 février 2006, telle que modifiée en 2011.

7. PLAN SOMMAIRE

Notre travail est structuré en deux chapitres :

- Le premier chapitre traite les généralités sur la présomption d’innocence.

- Le second chapitre les limites de la présomption d’innocence en droit positif


congolais.

Bibliographie

A. Ouvrages

1. Eddy MWANZO et Carlos KALOMBO, Cours de méthodologie juridique, PUZ, 2020

2. Damien ROETS, la présomption d'innocence, Dalloz, 2003

3. Gildas RAUSSEL, Procédure pénal, France, Maury S.A.S, 2019

4. KATUALA KABA KASHALA, Code pénal congolais annoté, Kinshasa, 2004


6

5. LEVASSEUR G., CHAVANNE A et alii, Droit pénal général et procédure pénale, Paris,
Sirey, 1999

6. LUZOLO BAMBI LESSA, Manuel de procédure pénale, Kinshasa, Publication


universitaire au Congo, 2011

7. MPINDA BAKANDOWA WA KALETA, Cours de procédure pénale G2, CUEG/Goma,


2000, inédit

8. NGOLO NGOIE NGALINGI, l'essentiel du droit pénal congolais, Kinshasa, PUC, 2018

9. NYABIRUNGU MWENE, Traité de Droit pénal général congolais deuxième édition,


édition Universitaire africaine, 2006

10. SOYER J.C, Droit pénal et procédure pénale, 3ième éd., LGDJ, 1992

Bibliographie

B. Articles

1. KENGO WA DONDO Léon, <le détention préventive (mercuriale du procureur de la


République) >, in RDZ, n•1, 1972, Kinshasa-ONRD

2. La charte africaine des droits de l'homme et des peuples

3. La déclaration universelle des droits de l'homme de l'ONU

4. La constitution de la République démocratique du Congo du 18 février 2006 modifiée par


la loi n° 11/002 du 20 janvier 2011.

5. Décret du 06 août 1959 portant code de procédure pénale congolais modifié à ce jour par la
loi n° 06/ 019 du juillet 2006.

6. Décret du 30 janvier portant code pénal congolais modifié et complété à ce jour par la loi
n° 06/018 du 20 juillet 2006.

7. Loi n° 023/2002 du 18 novembre 2002 portant code judiciaire militaire.

8. Loi n° 024/2002 du 18 novembre 2002 portant code pénal militaire.

9. Décret du 30 juillet 1888 portant code civil livre III.

10. Loi organique n°13/011-B du 11 avril 2013 portant organisation, fonctionnement et


compétence des juridictions de l’ordre judiciaire.

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