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FACULTE DE DROIT
EPIGRAPHE
« Quoi que les lois ne punissent pas l’intention, il n’en demeure pas moins,
qu’un acte qui est le commencement d'un délit et qui manifeste la volonté de l’achèvement
mérite une punition, moindre sans doute que si le délit avait réellement été commis. »
DÉDICACES
REMERCIEMENTS
« Nous pensons tous sur les pensées des autres », a déclaré Paul Valéry, tant il
est vrai que peu de ce que nous avons écrit nous appartiennent en propre, et que les meilleurs
de nos idées proviennent des autres.
Nous ne pouvons passer sous silence la contribution de personnes qui ont rendu
possible la réalisation de ce travail grâce à leur intervention et leurs conseils.
Nous pensons particulièrement à Liliane Ewoko, qui sans elle nos études
seraient un rêve irréalisable ;
Nous remercions également notre directrice, la professeure Angélique Sita
Muila qui malgré ses multiples occupations a accepté de diriger ce travail ;
À tous nos camarades qui nous ont assistés dans de durs moments de solitude,
d’amertume, qu’ils trouvent ici l’expression de notre gratitude.
1
INTRODUCTION
Dans le cadre de notre travail de fin d’étude, nous nous focalisons sur la
répression de la tentative du meurtre d’un cadavre en droit comparé Français, et Suisse; mais
aussi et surtout sur l’opportunité de la répression de celle-ci en droit pénal Congolais.
Une étude qui exige pour mieux l’aborder, de situer la position du problème
et sa question de départ (I), d’indiquer son hypothèse (II), de formuler son intérêt (III),
d'énoncer les différentes méthodes et techniques (IV), d’énoncer son champ d’étude (V),
et d’élaborer un plan sommaire (VI).
avant au début du dix-neuvième siècle par le théoricien allemand, Feurbach, cette notion
n’était pas envisagée auparavant par le droit romain ou l’ancien droit5.
L’infraction impossible est une notion incluse dans la tentative punissable qui,
n’est pas définie par la loi, et c’est la jurisprudence qui a ouvrée en ce sens qu’en se basant sur
l’article 4 du code pénal congolais6, il existerait ainsi deux types de tentative punissable :
D’une part celle qui a été suspendue par des circonstances indépendantes de la
volonté de l’auteur ; en fait, il faut qu’il y ait le désistement involontaire pour en parler; et
d’autre part, celle dite infructueuse où l’auteur va jusqu’au bout avec son action mais
n’obtient gain de cause.
Cependant, il est à constater que, le fait tel que perpétré par l’auteur d’une
infraction impossible relative ou même d’une infraction impossible absolue, l’auteur
démontre une volonté dangereuse de franchir le Rubicon du crime en ce que son intention
manifestée par des actes extérieurs prouve à suffisance sa culpabilité ou sa nature dangereuse;
c’est ainsi que sous d’autres cieux, à l’instar de la France, le fait de tenter de tuer un cadavre
peut constituer une infraction, car en se basant sur l’évolution de la jurisprudence Française
sur la matière de l’infraction impossible qui s’est faite en trois étapes 10 :
La dernière celle de l’arrêt de principe de 1928 qui s’est engagé dans la voie de
la répression généralisée, mais également grâce à une succession d’arrêts sur la tentative de
meurtre sur un cadavre dont le dernier, intitulé « Arrêt Perdereau »12 énonce le principe que
lors d’une infraction impossible, il y a bien commencement d’exécution cependant,
l’infraction n’est pas consommée; car, toujours dans l’acte commis sur un cadavre il n’y a
pas meurtre; or ce qui empêche le meurtre, ce n'est pas un désistement volontaire de
l’auteur mais une circonstance indépendante de sa volonté; de ce fait, nous estimons que
tous les éléments sont donc réunis pour procéder à la répression de la tentative.
Puisqu’il en est ainsi il serait préférable, pour répondre d'une manière plus
accomplie aux astreintes scientifiques, de nous poser la question de savoir s’il est opportun
pour le droit pénal congolais de réprimer un tel acte eu égard à son caractère socialement
dangereux.
Puisqu’il en est ainsi, nous pensons que le droit pénal congolais peut
intervenir pour deux raisons prépondérantes:
14 M. Telemono, Initiation à la recherche scientifique, cours, université de Kinshasa, Droit, deuxième graduat,
2018-2019, p. 11, Inédit
5
Dans ce cas en effet, “ Il y a objet vain aux moyens inadéquats alors que
l’immoralité du délinquant reste un scandale public. Tel, par exemple de celui qui tire sur une
personne et vise mal, n’a donc pas pû, à aucun moment commettre un crime, le meurtre est
impossible tout autant sur si l’arme n’avait pas été chargée.”18
15 Nyabirungu mwene Songa, Traité de droit pénal générale congolais, deuxième, éditions universités
africaines, Kinshasa, 2007,p.218
16 J.Pradel, Op.cit. , page 332
17 E. Lamy, Droit Pénal général, cours, université nationale du Zaïre, 1971-1972, cité par Nyabirungu mwene
18 E. Lamy, Op.cit.,p.219
6
B. Théorie subjective
l Elle justifie la solution qu’elle propose par le fait que l’infraction impossible révèle
une volonté dangereuse. Cette dernièr est mêmement condamnée dans le cas d’une
infraction possible que dans celui une tentative infructueuse.21
Le procureur général Leclerc (Belgique) défend cette théorie pour trois25 raisons :
Autant qu’il est de coutume que toute recherche scientifique doit comporter un
double intérêt, c’est ainsi que celui-ci comporte :d’une part un intérêt théorique ; et d’autre
part, un intérêt pratique
l Intérêt théorique : Est celui ayant un lieu par rapport à la science 26 ; il permet non
seulement à nous, chercheur, mais également à ceux qui nous lirons, de s’instruire sur
la matière faisant l’objet d’étude
l Intérêt pratique : Il établit un rapport avec la société 27; il nous permet de proposer
une étude rigoureuse autour d’un plan désormais classique impliquant ainsi la défense
de la société.
MÉTHODOLOGIE ET TECHNIQUE (S)
A. Méthodes
Puisqu’il en est ainsi, nous avons jugé bon, étant chercheur, de sélectionner,
et d'expliciter pour le bon déroulement de ce travail, les méthodes y appliquées.
Elle consiste à l’interprétation des textes des lois auxquelles nous ferons
recours pour mieux procéder à l’élaboration de notre travail; in casus specie, le code pénal
congolais en son article 4, l’article 2 du code pénal français de 1810 et le code pénal suisse
version 2000.
Ø Méthode comparative
26 M. Telemono, Op.cit. , p. 12
27 M. Telomono,Idem,p.12
28 M. Telemono, Op.cit., p. 13
8
différents pour améliorer son propre système juridique à partir de l’expérience des
autres29.
Pour ce qui est de notre cas, nous nous sommes focalisés sur la méthode
comparative dans son approche horizontale où nous faisons certainement une étude
comparative entre les droits pénaux Congolais, Français, et Suisse sur la tentative de
meurtre d’un cadavre humain, pourquoi pas une confrontation, car comme l'a dit un
auteur « C'est de la confrontation des idées que jaillisse impétueusement la lumière ».
B. Technique
- Technique documentaire
Elle consiste à palper les documents pour les consulter. Elle met en relation
le chercheur avec les documents, supposés avoir en son sein des renseignements
nécessaires et recherchés 31; pour dire peu, elle nous aide à nous ancrer dans l’esprit de
notre recherche.
29 M. Telomono.Op.cit., p.13
30 M. Telomono, Idem,p.13
31 M. Telemono Op.cit., p. 12
9
V. DELIMITATION DU TRAVAIL
On ne délimite pas le sujet, mais l’étude car le sujet est déjà délimité de par
son intitulé32; il s’agit en effet de délimiter le champ d’étude ou de recherche. Pour ce
faire, trois critères sont mis en exergue :
· Délimitation temporelle: Cette recherche est comprise entre le début du 19 ième siècle;
en effet, l’infraction impossible est une constitution doctrinale adoptée par la
jurisprudence, qui a été mise en œuvre par un juriste Allemand, Feuerbach, le père de
l’aphorisme “Nulla poena sine lege”33, à la suite du cas assez étrange d’un paysan qui
avait fait un pèlerinage pour obtenir la mort de son ennemi 34; cette théorie fut amendée
quelques années plus tard par un autre jusriste Allemand, Mittermaier, qui pour
atténuer les conséquences de la théorie de Feurbach, introduisit la distinction entre
l’infraction relativement impossible et l’infraction absolument impossible.
Seule l’activité criminelle vouée en toutes circonstances à l’insuccès doit
rester impunie, quant à l’activité qui n’a échoué que par des circonstances occasionnelles,
elle doit être réprimée à titre d’infraction manquée; et cette recherche va jusqu’au siècle
puisque jusqu’à nos jours cette distinction est en vigueur dans les jurisprudences de
nombreux pays.
· Délimitation spatiale: Ce travail étant une comparaison, une confrontation des
systèmes juridiques de plusieurs pays ; elle couvre principalement l’étendu de la
République Française, congolaise, celle de République Suissesse.
· Délimitation matérielle: Il est effectivement question, dans cette étude, de
donner, au travers le droit comparé, la position des différents législateurs notamment
Fançais et Suisse par rapport à l’infraction impossible de tentative de meurtre sur un
cadavre, et par ce point-ci de proposer une opportunité de répression pour le droit
pénal congolais.
34 Pompe ,Le trois degrés du droit pénal , Paris, Revue.de droit pénal, Paris, 1949-1950, p.799
10
Ainsi un individu pratique des manœuvres abortives sur femme qu’il croit
enceinte qui en réalité ne l’est pas, ou bien pratique ces manœuvres sur une femme enceinte,
mais à l’aide de substances inoffensives qu’il croyait dotées d’une capacité abortive. 36
Cette théorie fut amendée plus tard par un autre juriste Allemand, Mittermaier,
qui l’a nuancée pour en atténuer les conséquences en mettant en avant la distinction entre
infraction absolument impossible et l’infraction relativement impossible, dont seule l’activité
criminelle vouée à l’insuccès doit rester impunie c’est-à-dire l’infraction absolument
impossible ; quant à l’activité qui n’a échoué que par des circonstances occasionnelles, elle
doit être réprimée à titre d’infraction manquée39.
C’est le cas par exemple comme dans l’espèce sous examen , d’un individu qui,
voulant tuer une personne alors que cette dernière était déjà morte à son insu, l’auteur croit
commettre un crime mais ne peut en réalité en commettre aucun d’après d’autres cieux.
Pour y répondre, il nous faut passer par deux étapes nécessaires, étapes qui
constituent les sources formelles du droit positif Français et dans lesquelles la matière sous
examen est plus abordée et abondante, notamment, la jurisprudence comme l’une des sources
ordinaires ( Paragraphe I ), et la doctrine, source secondaire ( Paragraphe II )
Une certitude doit tout d’abord être rappelée, l’infraction impossible étant
poursuivie sous la qualification d’infraction tentée, elle n’est répréhensible que lorsque la
tentative est punissable et que lorsque sont réunis en l’espèce, les éléments de la tentative
1. Quelques arrêts très anciens assuraient l’impunité du délit impossible non seulement,
en raison d’une adoption assez généralisée d’une conception objective de la tentative,
mais encore en s’appuyant sur un argument textuel fondé sur l’article 2 du code pénal
45
de 1810 et selon lequel on ne peut pas commencer à exécuter une infraction dont
l’exécution est impossible46, et ce, au motif que≪ Là où se rencontre une
impossibilité matérielle à la préparation du crime même, il se rencontre une
impossibilité de même nature pour l’existence en fait et la qualification en droit de la
tentative.≫47
Cette solution fut reprise par la suite dans de nombreuses décisions ultérieures,
c’est ainsi que :
52
Il y a tentative de vol lorsque l’agent visite une voiture et n’en retire rien Ou
53
s’il pénètre par effraction dans une maison et en ressort les mains vides . Il y a tentative
d’escroquerie dans le fait de déclarer à une compagnie d’assurance un sinistre fictif aux fins
de percevoir une indemnité alors que les clauses du contrat d’assurance faisaient obstacle à
toute indemnisation54. Il y a tentative de viol si l’agent , après d’inspensables préliminaires,
renonce à son action en raison d’une déficience physique momentanée 55 .
52 Crim., 14 juin 1961, B.C., n°299 ; 23 juillet 1969, Joao, D.,1970.361,note G.Roujou de Boubée, J.C.P.,
1970.II.16507 bis, note M.J.Littman ; J. Pradel et A. Varinard, n°32
53 Crim.,15 mars 1994, Droit pénal, 1994, comm.153
54 Crim.,7 janvier 1980, B.C., n°8,D.,1980, I.R.,521,note M.Puech
55 Crim.,10 janvier 1996, B.C.,n°14, droit pénal, 1996,comm.97
56 Garroud et Roux, Oc.cit.
57 Paris, 9 avril 1946, R.S.C.,1948.147, Observations Gulphe
58 Crim., 5 octobre 1972, G.P.,1973.I.25, R.S.C.,1973.880, observations J.Larguier
59 Crim.,16 janvier 1986, D.,1986.265, note D.Mayer et C.Gazzounaud, note Jean Pradel J.C.P., 1987.II.20774;
note G.Roujou de Boubée, R.S.C.,1986.839, observations A Vitu, et 839, observations G.Levasseur
15
Dans les décisions des stades rapportées ci-dessus, rendues par la chambre
criminelle de la cour de cassation, quoique à des années d’intervalle, montrent d’une part que
la jurisprudence Française a connu, tant soit peu, une évolution en matière de la répression des
infractions impossibles; et d’autre part, donnent une solution identique qui permet, nous
semble-t-il, de mettre un terme à l’une des controverses les plus vives que l’on ait rencontré
dans le domaine du droit pénal, celle concernant la répression de l’infraction impossible et par
ricochet celle de la tentative de meurtre d’un cadavre.
De ce fait, il lui a asséné des coups de bouteille sur le crâne puis l’a étranglé
avec un lien torsadé sans savoir que la victime était déjà décédée. En effet, l’autopsie de la
victime a fait apparaître que les violences infligées par M. Charaux avaient suffi à causer sa
mort.
Ainsi, les deux protagonistes ont été assignés en justice; du chef d’inculpation
de meurtre pour M. Charaux, et de tentative d’homicide volontaire pour M. Perdereau. la
chambre criminelle de la cour de cassation énonça le principe suivant: “ Il n’importe, pour
que soit caractérisée la tentative d’homicide, que la victime fût déjà décédée. Cette
circonstance étant indépendante de la volonté de l’auteur; les dites violences caractérisent un
commencement d’exécution au sens de l’article 2 du code pénal”
était fondé le moyen est sans incidence quant à la répression de la tentative dès lors que les
faits reprochés constituent un commencement d’exécution, condition indispensable mais
suffisante pour la répression.
Toutefois, le droit pénal Français n’est pas le seul législateur où le code pénal
ne parle pas de expressément de l’infraction impossible, mais où la jurisprudence intervient; il
en est de même avec la Belgique où la doctrine est classiquement favorable à la répression 60 et
où la jurisprudence va unanimement dans le même sens 61.
Tel est encore le cas de l’Allemagne, où le code pénal ancien n’incriminait pas
expressément la tentative impossible, mais où la jurisprudence et la doctrine ont toujours
prôné la répression, cette idée idée avancée avec le nouveau code pénal Allemand de 1975
dont le paragraphe 23-3 III prévoit avec modération, ou une absence de peine lorsque l’agent
d’une façon grossièrement déraisonnable, n’a pas considéré que la tentative ne pouvait
radicalement pas aboutir à l’acte final; en fait le paragraphe 23-3 utilise une formule qui peut
englober l’infraction impossible 62.
60 Voir l’étude classique de P.Leclercq, La tentative du crime impossible est-elle punissable ? RDPC 1907, p.
145 et S.
61 Voir, Anvers, 18 décembre 2003, NJW 2004, 698; corr. Bruxelles, 30 juin 1983, RW 1983-84, 2177, note A.
De Naw, répression d’une tentative de trafic de stupéfiants dans des cas où le prévenu croyait qu’il s’agissait
‘héroïne alors qu’il s’agissait en réalité de pourdre.
ième
générale objectiviste; les criminalistes du XIX soulignaient la nécessité absolue d’un
trouble social ou individuel effectif comme condition de la répression64.
Une partie de la doctrine Française a fortifié cette thèse par deux arguments68:
i. Le premier argument est exégétique tiré des termes employés par le code pénal 69; en
effet, l’article 2 du code pénal de 181070 constataient ces auteurs71, exigé soit un
commencement d’exécution, soit une exécution ; or en cas d’infraction impossible, ni
l’exécution, ni le commencement d’exécution ne sont concevables, car estiment-ils, on ne
peut commencent à exécuter une action impossible, donc il n’y a pas d’infraction punissable 72.
70 Article 2 et 301 du code de 1810, voir aussi l’article 121-5 du nouveau code pénal
71 Auteurs à l’instar de: Rossi, Cours de droit pénal, II, chapitre 30; ainsi que CHAVEAU et Helie, Théorie de
code pénal, VILLEY,France judiciaire, p. 185
Reste à savoir si elle doit l’être à tout le moins possible; telle est la véritable position du
problème.
ii. Comme second argument, on ajoute, dans une conception objective de la tentative
que le délit impossible n’entraîne aucun trouble social75, mais il est certain que cette absence
de trouble social soit loin d’être définitive, comme ne manquent pas de le faire remarquer les
auteurs favorables à une répression systématique76.
Ces arguments ont été repris dans l’optique de la théorie de défense sociale
nouvelle , c’est ainsi que Marc Ancel estimait que “ La discussion sur l’infraction impossible
est considérée par certains criminologues contemporains comme une illustration
particulièrement spectaculaire du juridisme abstrait imputable au droit pénal classique.78” en
d’autres termes, l’auteur d’une infraction, délinquant criminologique, ne doit pas être exclu,
pour des motifs de pure technique juridique, du champ d’application de la défense sociale
perfectionnelle moderne79.
Mais cette conception répressive, séduisante pour l’esprit, est-elle pour autant
75 A. Chaveau et F-.Helie, Théorie du code pénal, 5 ième édition, 1872,I,523,note Edmond Villey sous crim. 12
avril 1877
satisfaisante?80
Voici quelques exemples pour illustrer tant l’mpossibilité absolue par rapport à l’objet que
l’impossibilité absolue liée au moyen:
② Un autre voulant la mort de son ennemi lui a administre du nitre croyant que c’est de
l’arsenic;
③ Un individu tire sur un autre avec une arme à feu qui a été déchargée à son insu86
Cependant, il n’en est pas de même pour l’impossibilité relative, celle dans
laquelle les moyens auraient pû produire le résultat voulu s’ils avaient été mieux utilisés ou
lorsque l’objet de l’infraction n’a été que momentanément impossible à atteindre.
Pour ce dernier, il existe une impossibilité de fait quand cette dernière est le
fruit du hasard, d’une circonstance imprévue indépendante de la volonté de l’auteur.
Cependant ces auteurs n’evoquent pas le même danger; Molinier fait référence
au danger d’une réalisation matérielle alors que Garroud à la dangerosité de l’individu.
répression, la doctrine de cette époque laissait en effet penser qu’elle considérait comme
définitivement réglée une controverse coupée du réel95.
La tentative impossible doit être traité à part comme une infraction sui generis, il
semble donc proposer de laisser les infractions d e délit manqué et tenté tel quel dans le code, et de
traitere l’infraction impossible à part.
également une exécution pleine et entière mais ici l’absence de résultat est dû à une
impossibilité différente d’une circonstance indépendante.
l Le délit putatif ou infraction putative: Où l’agent croit avoir commis une infraction
alors que son geste n’est pas interdit99.
susmentionnés qui ont tablés sur la matière, en prenant expressément les termes de l’article 2
du code pénal français de 1810; et en acheminant par ses positions doctrinales où jusqu’à nos
jours, existe une controverse interminable entre différentes doctrines précitées ci-haut, menant
ainsi à une imprécision de la doctrine sur la matière.
Toutefois deux cas particuliers ont été évoqués, notamment, le délit absurde,
dit surnaturel qui se conçoit lorsque le moyen mis en œuvre est chimérique et ne présente
aucun lien de convenance avec l’expérience même de la vie, avec le résultat de la vie 101; ainsi
que le délit putatif où l’illégalité de faits tels que l’agent les a commis n’existe que dans son
imagination.
Puisqu’il en est ainsi nous nous proposons à présent de situer la position du droit pénal Suisse.
celui qui aura poursuivi jusqu’au bout son activité coupable, mais sans atteindre le
résultat nécessaire pour que le crime ou le délit soit consommé104”
Après avoir, tant soit peu confronté différentes législations sur l’infraction
impossible en général, et sur la tentative de meurtre d’un cadavre en particulier, notamment
en débutant par la position du droit pénal Français où la loi ne parle pas de l’infraction
impossible ni même de sa répression, mais c’est plutôt la jurisprudence qui a œuvré en la
matière, prenant pour arguments les dispositions de l’article 2 du code pénal de 1810
aujourd’hui l’article 121-5 en son sens subjectif, en ce que qu’il n’importe, pour que soit
caractérisée la tentative punissable à l’occurrence d’homicide, que la victime fût déjà décédée,
cette circonstance étant indépendante de la volonté de l’auteur; les dites violences
107L’article 24 parle d’une “tentative de commettre l’infraction, qu’il fût possible ou non dans les
circonstances, de la commettre”
26
caractérisent un commencement d’exécution; ensuite, vient le droit pénal Suisse qui, par
opposition au droit pénal Français, traite de l’infraction impossible par l’entremise de son
code pénal, prévoyant l’atténuation de peines en cas d’infraction tentée et manquée, ou à celui
qui de son propre gré aura empêché ou contribué à empêcher que le résultat ne se réalise
quoique ayant effectué tous les actes d’exécution, ou encore à l’égard de l’auteur d’une
infraction absolument impossible.
Toutefois, hormis, les droits pénaux Français et Suisse, nous avons constaté,
que même dans la tendance libérale ou subjective règne un certain désordre, en ce qu’il y a de
prime abord, certaines législations qui ne tablent pas expressément sur l’infraction impossible
à telle enseigne que c’est la jurisprudence qui a dû intervenir, il en est le cas de la France, de
la Belgique, et de l’Allemagne, et en dernier lieu, il existe des législations qui abordent sur la
question de l’infraction impossible, cependant, ces législations se subdivisent en trois
groupes, notamment : ceux qui réfutent la répression de l’infraction impossible dont le code
pénal Autrichien, le code pénal Ialien ainsi celui de la Portugal; ceux garantissent une
répression ordinaire, le cas de l’Angleterre et du Canada; et ceux qui prévoient la diminution
de la peine habituellement encourue, à l’instar de la Suisse et de l’Espagne.
Ainsi cette section sera étudiée en deux paragraphes, dont le premier table sur
les objectifs de la répression du point de vue juridique ( Paragraphe I), et le second, sur les
objectifs de la société (Paragraphe II).
La question majeur que nous nous posons ici, est celle de savoir, pourquoi le
droit pénal Congolais devrait-il réprimer l’infraction impossible, in casus specie la tentative
de meurtre d’un cadavre?
Le nommé Katalale gisait à terre, victime d’un coup de fusil dont la charge
faisant balle l’avait traversé de part en part. Le prévenu Kansele vint lui porter un coup de
couteau dans la région du cou. Le tribunal déclara la prévention d’homicide non établi au
motif que le fait « de frappe un cadavre ne peut pas constituer une tentative de meurtre,
parce que toute tentative suppose la possibilité d’accomplir l’infraction que l’agent veut
commettre, ce principe implique toutefois que l’impossibilité d’accomplir l’infraction soit une
impossibilité absolue, qui existe soit dans l’objet, soit dans les moyens, et qui soit
insurmontable d’après les lois même de la nature » 110
Dans cette espèce, il apparaît que le juge a acquitté l’agent parce que
l’infraction lui a paru absolument impossible étant donné que la tentative devrait supposer une
certaine possibilité d’accomplir l’infraction alors que tel n’est pas le cas.
Mais dans l’affaire ci-dessous puisque la tentative était relativement impossible le juge l’a
donc érigée en tentative punissable :
M versa dans un plat de riz et de manioc une petite quantité d’acide sulfurique
aux fins de faire mourir K , celui-ci ayant mis un peu de nourriture dans la bouche , la cracha
immédiatement, et ne subit aucun mal. D’après les experts consultés l’acide sulfurique était en
concentration de 33%, mais aussi impossible à manger , et cette impossibilité ne pouvait pas
causer la mort car elle a été neutralisée par le contact avec les aliments. En outre, le plat était
selon les experts pharmaciens, non seulement impropre, mais aussi impossible à manger. Et
cette impossibilité était absolue puisque le mangeur avait rejetté le plat à cause de son goût et
de la sensation de brûlure que devrait ressentir la langue et les gencives dès le premier
contact. Le tribunal acquitta le prévenu au motif que « Constitue une tentative absolument
impossible et, dès lors non infractionnelle, le fait de présentée à celui dont on veut la mort ,
une très faible dose de poison, mélangée à des aliments, lorsque la préparation en fut
tellement grossière que le mélange se trouve être immangeable tant à cause de son goût que
de la sensation de brûlure que devraient ressentir la langue et les gencives au prémier
contact » 112
De ce qui précède, l’on peut donc affirmer que le droit pénal Congolais en ce qui
s’agit de la question de la répression d’une infraction impossible, établit en premier lieu par
l’entremise du juge pénal, le distinguo entre l’impossibilité absolue et celle dite relative par
rapport à l’acte posé par l’auteur; ensuite il vérifie si les conditions nécessaires à la répression
sont établies telle que prescrites par la loi, dans le cas d’espèce, le code pénal, notamment : le
commencement d’exécution, et l’absence de désistement volontaire; et enfin après avoir fait la
distinction entre l’impossibilité absolue et l’impossibilité relative, et vérifier l’existence de ces
deux conditions précitées indispensables à la répression d’une tentative, le juge pénal
Congolais pourra enfin réprimer ledit acte.
Toutefois, rappelons qu’il est incontestablement vrai que le droit pénal au-delà
d’être le protecteur des valeurs essentielles d’une société, le droit pénal protège également le
cadavre, dépouille mortelle de l’homme113 mais il ne faut toutefois pas en déduire que le droit
pénal Congolais doit sanctionner l’auteur de la tentative d’homicide d’un cadavre puisqu’il
protège le cadavre, il serait là question de la mutilation de cadavre, infraction prévue à
l’article 61 du code pénal congolais 114, qui est, tout mal commis sur un cadavre en dehors
de rites funéraires 115, la condition préalable pour l’existence et la réalisation de cette
infraction, est la connaissance préalable de l’état de la victime par l’auteur c’est-à-dire
que l’auteur doit d’ores et déjà savoir que cette dernière est morte, mais tel n’est pas le
cas dans la tentative de meurtre d’un cadavre où l’auteur n’à pas connaissance de l’état
de sa victime mais a cependant manifesté son animus necandi, le droit pénal Congolais
devrait alors, non punir les actes, ni même le résultat mais l’intention révélée par les
actes; le fondement de la répression ne doit pas être dans le résultat, la véritable cause
doit demeurer en la volonté de l’agent, à son “ tempérament criminel” 116.
118 A. Prins, Science pénale et droit positif, Bruxelles, Bruylant, 1899, p. 591.
119 Saleiles, Essai sur la tentative et plus particulièrement sur la tentative irréalisable, Bulletin de la Société
générale desPrisons,1897,p.87
31
C’est à son intention qu’il faut le demander, C’est l’intention qui révélera le
crime; ce sera donc bien l’intention dans ses modalités diverses que l’on punira et que l’on
atteindra et non le fait lui-même” 121
La société est pour le droit un support sur lequel le droit doit s’exercer pour
faire vivifierr, pour rendre plus humaine et meilleure la société.
Non, il ne s’agit plus de l’acte puisque celui-ci n’est pas dangereux en lui-
même, et ne cause aucun trouble social ou individuel effectif, mais cela n’empêche pas que
l’acte même ne révèle le danger, subsinquement, il s’agit de l’agent, auteur de l’acte, puisque
le fait, l’acte n’a de valeur que comme manifestation de la volonté de l’agent, en lui-même, il
est indifférent124.
victime étant préalable morte avant la réalisation de tout acte, mais l’intention extériorisée par
les actes caractérisant un animus necandi, qui démontrent une volonté perverse, et dangereuse
pour la vie sociale.
Pour mieux répondre à toutes ces questions, nous procéderons dans un premier
temps, par l’interprétation de l’article sus-mentionné ( Paragraphe I) ; pour enfin adapter
ladite interprétation à la répression de la tentative sous-espèce ( Paragraphe II).
125 Article 4 alinéa 2 code pénal congolais : La tentative est punie de la même peine que l'infraction
consommée.
34
commencement d’exécution et qui n’ont suspendus ou qui ont manqués leur effet que par des
circonstances indépendantes de la volonté de l’auteur “
“ La tentative est punie de la même peine que l’infraction consommée ”
Elle rejoint donc le point de vue subjectif puisqu’il suffit d’un commencement
d’exécution, sans que le résultat soit atteint pour que la peine de l’infraction consommée soit
applicable à la tentative.
126 Donne de Vabres, Traité élémentaire de droit pénal et de législation pénal comparé, 3ème édition, Sirey,
Paris, 1987, p. 76
Pour notre part, nous appuyant à l’école positiviste Italienne, nous estimons
qu’il faut donc permettre au juge de punir tout fait quelconque qui denotera de la part de
l’agent, la résolution certaine de violer la loi, tout en mesurant selon les circonstances, la plus
au moins grande témébilité de l’agent131 ; le juge doit toujours être enfermé dans la double
limite résultant de la classification des actes à incriminer et du maximum de peine affectée à
chaque infraction. cependant, il est de cas où le châtiment répugne, c’est le cas du delit putatif
et du delit absurde; ainsi la conscience publique ne concevra pas que la justice frappe un
individu qui, à l'aide de prières ou d'actes de magie,aura cru provoquer la mort d'une
personne.
Qui est-ce qui oserait punir celui qui croirait que l'eau sucrée est un poison, «
celui qui aurait frappé une monnaie de bois » ?132
encore faut-il que cette volonté soit capable d'une attaque contre l'ordre social, qu'elle suscite
la réprobation de la conscience populaire et une crainte pour l'avenir; l’individu qui
s'adonnera à des pratiques de sorcellerie, qui frappera des monnaies de bois, qui usera de l'eau
sucrée comme un poison, éveillera un sentiment de pitié et non un sentiment de crainte.
La cause productrice peut varier; entre elle peut être accidentelle dans une
espèce donnée et pourrait ne pas se reproduire dans un autre cas ou avec un autre agent ; elle
peut être absolue et se reproduire irrévocablement quels que soient l'agent et les circonstances
de l'exécution,mais dès qu'elle est survenue elle crée un obstacle insurmontable à la
consommation134.
personne mais un défaut dans sa visée détruit tout rapport efficace entre son arme et sa
victime.
Les éléments du délit, une fois situés les uns par rapport aux autres, ne peuvent
produire , dans les deux exemples cités, un danger concret plus grand que dans les cas où un
individu frappe une personne déjà morte ou prétend tirer un coup de feu avec une arme
préalablement déchargée à son insu .
La cause varie ainsi que le moment où l'impossibilité prend naissance,mais, dès
lors,l'impuissance est absolue d'aboutir à l'exécution; dès qu'il y a une impossibilité, qu'elle
soit absolue ou relative, on ne peut dire qu'il y a eu un danger matériel et concret, un rapport
objectif de causalité dans l'exécution telle qu'elle a été accomplie.
En effet , nous estimons que dans le premier cas le résultat aurait pû être
atteint alors que tel n’est le cas dans celui de l’infraction impossible d'homicide volontaire sur
un cadavre où au-delà de son intention et des ses actes, l’agent ne pourrait au grand jamais
atteindre le résultat recherché à l’instar du meurtre ; à cet effet, comme vu précédemment sous
d’autres cieux, à l’instar du législateur Suisse ou Espagnol, qui donnent une compétence au
juge d’atténuer la peine pour celui qui aura tenté une infraction impossible, c’est dans cette
même ordre d’idée nous estimons que le code pénal congolais devra alors comprendre un
article 4 bis en ces termes : “ Dans le cas d’une tentative absolument impossible le juge
pourrait librement atténuer la peine eu égard aux actes posés par celui qui aurait tenté une
infraction quelle que fût sa nature insurmontable de par les lois mêmes de la nature.”
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CONCLUSION
Ensuite, il y a le droit pénal suisse, qui par opposition au droit pénal congolais,
puni les infractions impossibles en général et celle du meurtre d’un cadavre en particulier; et
par comparaison au droit pénal Français où la répression n’est que l’œuvre de la
jurisprudence, le droit pénal suisse a incriminé cet acte dans son code pénal en son article
23.136
l’irréversible ; son état dangereux insuffle donc un sentiment de peur, et brisant l’équilibre
l’orde social, l’objectif pour la société serait alors de rétablir l’équilibre brisé en banissant des
actes relevant d’un caractère dangereux.
BIBLIOGRAPHIE
I. TEXTES OFFICIELS
A. TEXTES ETRANGERS
B. TEXTES NATIONAUX
2. Décret du 30 janvier 1940 tel que modifié à ce jour, relatif au Code pénal Congolais ;
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momentanément vide ;
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Boubée, J.C.P., 1970.II.16507 bis, note Littman ; Jean Pradel et André Varinard ;
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conforme de Jean Pradel, cité dans la chronique semestrielle, décembre 1986-92 ;
III. OUVRAGES
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