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INTRODUCTION
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La dot : valeur des biens en argent ou en nature que le fiancé donne à la famille de sa fiancée ou ses parents.
Cette solde marque l’alliance entre les deux familles. La loi n° 87-010 du 1er août 1987 portant code de la famille
en son article 363 dispose que « pas de mariage sans dot ».
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Mariage : acte public, solennel et consensuel pour lequel un homme et une femme s’engagent jusqu’au décès
pour une commune destinée et perpétuel l’espèce (article 33 du code de la famille).
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(4) KAMPETENGA LUSENGU B.M., Fondement de la vie en société : Du clan à la Nation, Mémoire du
Diplôme d’Etudes Supérieures en Anthropologie, UNILU, Lubumbashi,
1999.
(5) M’BALE KEBA : « Afrique noire : Droit » in Encyclopaedia Universalis, Corpus, France, S.A., Paris, 1989,
p. 60 et suivant.
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(6) A. SOHIER, Le mariage en Droit coutumier congolais, Institut Royal colonial belge, Mémoire, coll. In 82,
Tome XI, fasc. 3 et dernier, Librairie Falk Fils, Bruxelles, 1943, p. 3.
(7) Loi n° 87-010 du 1er août 1987 portant code de la famille congolais
(8) A. SOHIER , Pratique des juridictions indigènes, Ed. Larcier, Bruxelles, 1932, p. 29.
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(9) AKELE et SITA, Le droit pénal coutumier congolais, in l’Etat de droit, Revue de la Faculté de Droit, n° 1,
Université protestante au Congo, Kinshasa, 1999, p. 25
(10) S. COMHAIRE et alii, le nouveau dossier Afrique, situation et perspectives, Marabout Université, Paris,
1971, p. 36.
(11) A. SOHIER, Traité élémentaire de droit coutumier du Congo Belge, 2ème Ed. Ferd-Larcier, Bruxelles, 1954,
p. 21.
(12) A. SOUPIOT, Essai anthropologique de la fonction du droit, Ed. du Seuil, Paris, 2005, p. 2.
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a) Les Bakabilo
Il peut en exister un ou plusieurs. Ils peuvent être de
n’importe quel clan, mais ne sont jamais choisis dans celui du chef,
à savoir, le clan des Bena Ngoma.
Ils sont choisis parmi les indigènes manifestant le plus de
bon sens et le plus de capacité pour intervenir dans la solution des
palabres. Cette charge est théoriquement héréditaire, mais
pratiquement, il peut arriver que celui appelé à succéder au Kabilo
(par voie utérine : frère, cousin maternel, neveu maternel ou petit-
neveu maternel) soit incapable de faire face à ses devoirs. Il est alors
écarté et un autre Kabilo est désigné. Cet autre Kabilo peut être
indifféremment du même clan que le défunt ou d’un autre clan. Sa
valeur personnelle sera seule prise en considération pour fixer le
choix.
Le Kabilo ne porte ni ne reçoit aucun insigne particulier
représentatif de son titre et de sa fonction.
Il est choisi et élu par le chef entouré de ses Bamushika et
du Conseil des notables. Le chef ne peut le désigner de sa propre
autorité, et de toute façon, le Kabilo doit être agréé par les
Bamushika.
Cette institution existe encore. Elle a contribué à subsister
sous l’influence lunda et sous l’influence Muyeke. Sous cette
dernière, le nom de Kabilo eut tendance à disparaître pour faire
place au nom de « Mtoni », qui désigne chez les Bayeke, le dignitaire
chargé du règlement des palabres.
Depuis l’occupation européenne, le langage courant les
désigne – par imitation – sous le nom de « Bajuges ». Ce terme est
naturellement à proscrire, car il est de nature à créer une confusion
dans l’esprit des natifs, qui ne sont que trop tentés de copier notre
organisation judiciaire (comme toute notre organisation en général),
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III. PROCEDURE
a) Introduction des affaires
La partie, qui veut introduire une action en justice, se rend
d’abord chez un des bakabilo, porteur de son « lupango », tribut exigé
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b) Audience et Jugement
Il n’y avait aucun jour fixe pour les audiences du tribunal.
Un jour était fixé pour l’audience au fur et à mesure que les affaires se
présentaient. Celle-ci se tenait près de la maison du mushika ou dans
l’enceinte de la maison du chef, quand celui-ci siégeait au tribunal. Le
chef prenait alors place sur sa chaise basse (kipona), les bamushika et
les bakabilo étant assis à ses côtés sur des nattes. Les parties en
cause, leurs proches parents et les témoins se tenaient assis par terre
à quelque distance.
Le public n’avait pas accès dans cette enceinte et se tenait
dehors, mais par les fentes de la palissade, il assistait à toute
l’audience et pouvait entendre la sentence prononcée. Le public était
tenu à l’écart uniquement par respect pour la personne du chef.
Personne n’entrait, en effet, dans l’enceinte de la maison du chef sans
y être autorisé.
Il est à noter que, lorsque le tribunal siégeait, tous les
travaux étaient suspendus et tous les indigènes se réunissaient à
proximité, attendant la décision.
Les notables, parents du chef, pouvaient assister à
l’audience. Ils le faisaient toujours lorsque l’affaire était d’importance.
Ils y étaient d’ailleurs très souvent convoqués par le chef lui-même.
L’audience commençait par l’exposé des parties, puis les
témoins étaient interrogés. Quand chacun avait exposé son point de
vue, suivaient des débats contradictoires. Les parties pouvaient se
faire assister de membres de leur famille ou de toute personne qui fût
au courant de l’affaire. Il ne faudrait pas voir là une institution
correspondante à celle de nos avocats. La défense des parties était
admise de la part de leurs parents et de leurs amis, mais à titre
absolument privé, sans qu’il soit question de défenseurs public de
métier ou de rémunération quelle qu’elle soit.
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Bulletin des juridictions indigènes de 1930 et 1931, Elisabethville, p. 154-170
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I. POSITION DU PROBLEME
En droit coutumier, la conception de la culpabilité se révèle
d’une importance capitale, car à la base il y a la coutume qui est
violée, mais au fond, l’ordre social basé sur la solidarité.
En droit coutumier Bemba au Sud du Katanga, le vol d’un œuf
constitue une atteinte grave à la morale et est considérée comme un
vol qualifié ; de même la sorcellerie dans la coutume primitive n’était
pas nuisible, elle était un moyen pour corriger, punir les individus qui
se comportaient en marge des règles établies par la tribu et la
coutume.(14)
En droit pénal écrit, seuls tombent sous la loi les faits qui,
au moment où ils sont commis, sont déjà définis comme constituant
une infraction par le législateur.
Le Professeur NYABIRUNGU estime que la légalité des
incriminations a des conséquences aussi bien pour le législateur que
pour le juge. Il estime que ce principe de l’antériorité obligatoire des
définitions des infractions est une garantie de la liberté et de la
sécurité juridique, car on peut valablement supposer que, dans ce cas,
ces définitions ont été élaborées sans parti pris, dans l’ignorance qui
tomberont éventuellement sous leur application (15).
Ce principe a été tempéré par le décret du 30 janvier 1940
portant code pénal en son article 1er ainsi libellé : « Nulle infraction ne
peut être punie des peines qui n’étaient pas portées par la loi avant
que l’infraction fut commise ; et repris dans la Constitution du
18/02/2006 ; il en est de même de l’article 11 de la Déclaration
(14) Interview accordé au chef coutumier Shula KAMAKOMBWE MWELWA du Territoire de Pweto, le
24/01/2008 à 12 heures (katanga, RDC).
(15) NYABIRUNGU, op.cit. p. 36.
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NYABIRUNGU, MS op.cit p. 9
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(17) C.S.J. (Kinshasa), 28/12/1979, Bull. 1984. 357, NYABIRUNGU M.S., Traité de Droit pénal général
congolais, Ed. Droit Et Société (DES), Kinshasa, 2001, p. 61.
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(18) Emile LAMY L’omission criminelle en droit pénal congolais et propositions législatives, in R.J.C., 1964,
p. 225
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(19) Arrêt de la Cour d’Appel de Kinshasa, inédit, 4ème feuillet rendu le 08/01/1970, en cause M.M. c/Matutu,
Nganga, Mavungu, Bunga et Bongo, rôle 415, cité par BAYONA, Discours à l’audience solennelle de la
rentrée judiciaire du 16/10/1976, in Bulletin des arrêts de la Cour Suprême de Justice, 1977, 227-238.
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(20 ) BAYONA-BA-MEYA, Parapsychologie et droit, in cahier de recherches, « PSI », n° 3, série III, 1982,
p. 236.
(21) C.S.J. 02/06/1971, R.P. 24, inédit, cité par BAYONA-BA-MEYA, Loc. cit.
32
(22) Tribunal de Grande Instance de Kinshasa, 27/02/1998, in R.D.A., 1998, 360 note de Léon KYABOBA
KASOBWA, cité par NYABIRUNGU, op.cit., p. 246.
(23 ) Rapport de la commission juridique de la Conférence Nationale Souveraine, Palais du Peuple, Kinshasa,
1992, pp. 109-110.
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(24 ) ROKOFYLLOS, Le concept de lésion et la répression de la délinquance par imprudence (essai et critique),
L.G.D.J., Paris, 1967, n° 34.
(25 ) R. SAVATIER, Traité de la responsabilité civile en droit français, 11ème Ed., L.G.D.J., Paris, 1951, n° 457.
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que chaque homme ne soit impliqué « dans tout le mal qui déchire
l’univers »(26).
(26) S. CARBONNIER, Droit civil, 4ème Ed., P.U.F., Coll. Thémis, Paris, 1972, p. 322.
(27)Cass. Belge, 15/10/1974
35
(28) L’interview accordée au chef coutumier KOMBO de la chefferie KOMBO, Cité de Kasumbalesa, à 95 km de
la Ville de Lubumbashi, Province du Katanga en R.D.C.
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- Que sur insistance de son ami ZAKI, il avait pris le colis pour
aller le garder chez lui ; qu’il ne sait pas trop comment la victime
en était informée et était venue l’interroger à ce sujet ;
- Attendu qu’il est produit aux débats un scellé constitué d’un
sachet en plastic noir contenant lesdits effets maléfiques que le
prévenu reconnaît avoir reçu de son acolyte ZAKI qui a pris fuite
après l’arrestation du prévenu ;
- Attendu de ce qui précède, il résulte suffisante contre KEREBAI
Noël de s’être rendu à Sindere, ressort judiciaire de céans
courant 1996, livré des pratiques de sorcellerie, magie ou
divination susceptible de troubler l’ordre ou la tranquillité
publique ou de porter atteinte aux personnes en détenant les
objets maléfiques qu’ont servi à envoûter l’enfant de DILLA
Simon, plaignant ;
- Attendu que ces faits constitutifs de pratique de sorcellerie et
qu’il y a lieu d’en déclarer le prévenu coupable ;
- Attendu cependant que pour ces aveux spontanés, il y a lieu de
lui accorder le bénéfice des dispositions bienveillantes de l’article
72 sur les circonstances atténuantes ;
- Attendu que les dépenses sont à la charge de la partie qui
succombe ;
Par ces motifs,
Statuant publiquement en matière correctionnelle et ce, premier
ressort par un jugement contradictoire à l’égard du prévenu et par
défaut de la partie civile :
- déclare KEREBAI Noël coupable de pratique de la sorcellerie ;
- lui accorde des circonstances atténuantes pour ses aveux
spontanés à 1 an d’emprisonnement ferme et aux dépens ;
- ordonne la confiscation et la destruction de scellés n° 88/CT/NG
du 14/05/1996.
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Sorcellerie camerounaise : http//www.afrilex.ubordeau.4.fr
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CONCLUSION
Le traitement de la culpabilité par le droit coutumier, sa
conception et sa base tel est le thème ayant attiré notre attention
particulièrement à l’issue de notre démarche scientifique.
Au demeurant, la conception de la culpabilité en droit
coutumier se ramène à la détermination du régime juridique applicable
soit pour châtier, corriger, punir toute personne qui se comporterait en
marge des règles et usages issus de la coutume.
En effet, il faut reconnaître qu’en dépit du droit pénal écrit
caractérisé par la sanction en vertu du principe « nullum crimen nulla
poena sine lege », le droit pénal coutumier par ailleurs se manifeste par
un système basé sur l’arbitrage que sur la punition (sanction).
Il va sans dire que le droit coutumier est un ensemble des
valeurs sacrés, droit qui procède du mystique ou magies religieux dont
le clivage entre le sacré et le réel se superposant par le recours aux
mânes des ancêtres, à la sagesse incarné dans les autorités
coutumières qui sont soit le chef de tribu ou le chef du village.
Saisir la conception de la culpabilité et sa base en droit
coutumier revient à réfléchir sur la notion même de la coutume qui est
violée par un membre composant la communauté ou un groupe social.
Or, le droit coutumier étant essentiellement clanique, ou le
sens du communautarisme l’emporte que le reflet de l’individualité,
chacun étant considéré par rapport à la société qui le créée, l’éduque,
l’initie au sens de la vie, sa base se trouve liée à l’esprit de solidarité et
du groupe.
Dans les sociétés juridiquement et coutumièrement
organisées, par exemple le vol d’un œuf était un délit grave car on
estime qu’un individu qui vole un œuf est considéré comme un voleur
qualifié ; il en est de même du vol de la viande dans une casserole en
ébullition sur le feu.
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BIBLIOGRAPHIE