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Le droit du travail est régi au Cameroun par la loi du 14 aout 1992 portant code du
travail
I. Définition et historique du droit du travail
A. Définition
Le droit du travail est défini comme la branche du droit privé qui régit les rapports de
travail entre les travailleurs et les employeurs ainsi qu’entre les employeurs et les
apprentis placés sous leur autorité.
Le travailleur est toute personne qui s’est engagé à mettre son activité
professionnelle moyennant rémunération, sous la direction et l’autorité de son
employeur ;
L’employeur est toute personne physique ou morale qui utilise les services
d’une personne en vertu d’un contrat de travail.
B. Evolution Historique du droit du travail
Le droit du travail est né en Europe pendant la révolution industrielle du XIXe siècle.
Au Cameroun, L’évolution historique du droit du travail s’est faite en quatre étapes :
Avant 1946 : c’est la période coloniale marquée par le remplacement du troc
par le travail forcé et l’indigénat (esclavage) ;
Le 11 avril 1946 : abolition du travail forcé par la loi Houphouët-Boigny ;
De 1952 à 1957 : grâce à la participation victorieuse des africains à la seconde
guerre mondiale, la France va introduire en Afrique le code du travail d’outre-
mer le 15 décembre 1952 qui donne lieu au travail salarié ;
De 1967 à 1974 : le Cameroun indépendant va s’inspirer du code français pour
élaborer son premier code du travail le 12 juillet 1967 ;
Depuis le 14 aout 1992 le Cameroun applique son deuxième code du travail en
vigueur jusqu’à nos jours enrichi par les arrêtés du ministre du travail et les
conventions collectives.
II. Objectifs et champ d’application du droit du travail
A. Les objectifs du droit du travail
Le droit du travail poursuit quatre principaux objectifs à savoir :
La protection des travailleurs contre les abus des employeurs : l’Etat intervient
à travers le droit du travail pour règlementer les conditions du travailleur qui
est économiquement plus faible et vulnérable ;
La garantie de la paix sociale : lorsque l’emploi est stable et décent il Ya la paix
dans la société ;
La recherche de la stabilité politique : les conflits de travail (grève, sitting,
boycott…) qui se transforment souvent en crise politique sont réglés par le
droit du travail ;
Catégorie ANCIENNETE
professionnelle moins d’un an Entre 1 et 5 ans Plus de 6ans
I à VI e catégorie 15 jours 1 mois 2 mois
VII à IX 1 mois 2mois 3 mois
X à XII 1 mois 3 mois 4 mois
La formule de calcul de l’indemnité de préavis est la suivante :
IP = SA + Avantages en espèces x durée du
préavis
DP : durée du préavis ;
IP : indemnité de préavis ;
SA : salaire
b) L’indemnité de licenciement
Elle est attribuée au travailleur licencié réunissant au moins 2ans d’ancienneté dans
l’entreprise. Elle correspond à un pourcentage du salaire mensuel moyen des douze
derniers mois précédant le licenciement appliqué au nombre d’années de présence
dans l’entreprise. Les taux sont fixés de la manière suivante :
De la 1ere à la 5eme année : 20%/année d’ancienneté
De la 6e à la 10e année : 25%
De la 11e à la 15e année : 30%
De la 16e à la 20e année 35%
A partir de la 21e année : 40%
NB : les conditions pour bénéficier de l’indemnité de licenciement sont :
Avoir un CDI
Ne pas être démissionnaire ;
Totaliser au moins 2ans de service effectif ;
Ne pas avoir été licencié pour faute lourde.
c) L’indemnité de congé payé
Le congé est la période de repos accordée à tout travailleur ayant exercé au moins une
année de travail effectif. Le travailleur licencié sans avoir jouit de son congé payé doit
bénéficier d’une indemnité de congé dont le montant est égal au salaire et avantages
en espèce pendant la durée normale de son congé. La durée normale du congé est de
un jour et demi par mois de service effectif. Cette durée peut faire objet de
majorations selon les cas suivants :
Les travailleurs de moins de 18ans bénéficient de 2.5 jours ouvrables/mois ;
Les mères salariées ont 2jours ouvrables/enfant âgé de moins de 6ans ;
L’ancienneté dans l’entreprise donne droit à 2jours par période entière de 5ans
de service.
La fraction du salaire utilisée pour le calcul de l’allocation de congé est la suivante :
Cours de droit de travail au BTS/M.MONKEU BORIS/PLET DE DROIT Page 11
Pour un congé principal de 18 jours, l’allocation est égale au 1/16 e du
salaire total perçu par le salarié pendant la période donnant droit au
congé ;
Pour un congé de 24 jours, l’allocation est égale à 4/12e de la
rémunération ;
Pour un congé de 30 jours l’allocation est égale au 5/48 e de la
rémunération.
NB : le licenciement légitime ne donne pas droit aux dommages et intérêts car il n’y a
aucun abus. De même, la faute lourde fait perdre au travailleur congédié ses droits au
préavis et à l’indemnité de licenciement.
Ne sont pas prises en compte pour le calcul de l’indemnité de congés :
L’indemnité de transport
De déplacement
D’entretien véhicule ;
De logement ;
De représentation ;
De préavis ;
De licenciement ;
De salissure ;
Les gratifications.
d) Les droits non calculables
Le certificat de travail : document délivré au travailleur au moment de son
départ de l’entreprise attestant qu’il y a travaillé ;
Les frais de transport lorsqu’il a été déplacé ;
2. Cas du licenciement abusif
L’indemnité de préavis ;
l’indemnité de licenciement ;
l’indemnité de congé payé ;
le certificat de travail ;
les dommages et intérêts : le minimum est de 3 mois de salaire et le maximum
12 mois de salaire ;
Les frais de transport ;
L’indemnité d’attente.
3. Cas du licenciement irrégulier
Ici Le travailleur congédié bénéficie des mêmes droits que dans le cadre du
licenciement abusif sauf que les dommages et intérêts ne peuvent excéder 1mois de
salaire.
Les délégués du personnel sont des travailleurs élus par leurs collègues
pour parler en leur nom auprès de l’employeur dans les entreprises employant au
moins 20 salariés.
I. La désignation des délégués du personnel
A. Mode de désignation des délégués du personnel
Les délégués du personnel sont choisis par élection. Ils sont élus pour un mandat de 2
ans renouvelables dans les établissements employant au moins 20 salariés.
1) Les modalités de l’élection
L’élection est faite sous la responsabilité du chef d’établissement ou son
représentant. 4o jours avant la date prévue pour l’élection, il doit :
Dresser la liste des électeurs ;
Repartir la liste par collège électoral (collège des ouvriers et collège des
cadres) ;
Afficher cette liste au moins 20 jours avant la date du scrutin ;
Recevoir le dépôt des candidatures au moins 6 jours avant la date du scrutin ;
NB : les listes des candidatures sont séparément établies pour les délégués titulaires
et les délégués suppléants.
2) Le déroulement du vote
Le vote a lieu dans l’établissement un jour ouvrable et pendant les heures de
travail ;
Le bureau de vote est présidé par le chef d’établissement ou son représentant
assisté de deux travailleurs non candidats jouant le rôle de scrutateur ;
Le vote a lieu au suffrage universel direct et secret ;
Le vote par procuration ou par correspondance est admis pour les travailleurs
absents le jour du vote ;
Le scrutin est de liste majoritaire à deux tours. Est élue après le 2e tour la liste
qui aura obtenu la majorité simple (50 voix+1) ; en cas d’égalité des voix entre
deux listes, les sièges sont attribués à la liste dont la moyenne d’ancienneté
des candidats dans l’entreprise est la plus élevée ;
Le chef d’établissement après la proclamation des résultats affiche les noms
des délégués titulaires et suppléants.
B. Les conditions d’éligibilité des délégués du personnel
1) Les conditions pour être électeur
Les électeurs doivent :
Etre travailleur des deux sexes au sein de l’entreprise depuis au moins 6
mois ;
Etre âgé d’au moins 18 ans ;
N’avoir pas fait l’objet d’une condamnation pénale.
2) Les conditions pour être candidat
Sont éligibles :
Introduction
Un syndicat est une association à but non-lucratif chargée crée par les membres
d’une même profession ou d’un même secteur d’activité en vue d’étudier et de
défendre les intérêts professionnels de ses membres.
Exemple : le SYNES : Syndicat National des Enseignants du Supérieur.
Il existe deux types de syndicats : les syndicats d’ouvriers et les syndicats patronaux.
Le syndicat est représenté au sein des entreprises par les délégués syndicaux. Le
délégué syndical a pour rôle de présenter les revendications des salariés à
l’employeur.
I. La constitution des syndicats
Pour qu’un syndicat soit constitué des conditions de fond et de forme doivent être
respectées
1. Les conditions de fond
Il faut réunir au moins 5 personnes pour les syndicats patronaux et 20
personnes pour les syndicats d’ouvriers ;
Les membres du syndicat doivent exercer la même profession ou appartenir au
même secteur d’activité ;
Pour être membre il faut avoir au moins 18 ans ;
les promoteurs et les dirigeants doivent jouir de leurs droits civiques et ne pas
avoir été frappés d’une peine de déchéance ;
les dirigeants doivent être de nationalité camerounaise. Toutefois pour les
étrangers, il faut avoir travaillé pendant au moins 5 ans au Cameroun ;
Payer régulièrement ses cotisations syndicales ;
Ne pas être chômeur au moment de l’adhésion. Toutefois ceux qui ont cessé
leur activité salariale peuvent continuer à faire partie d’un syndicat à deux
conditions :
Avoir été membre du syndicat pendant au moins 6mois ;
Se consacrer seulement à ses activités syndicales.
Les centrales syndicales des ouvriers que nous avons au Cameroun sont :
La CSTC : confédération syndicale des travailleurs du Cameroun ;
La CSAC : confédération des syndicats autonomes du Cameroun ;
L’USLC : union des syndicats libres du Cameroun ;
L’UGTC : union générale des travailleurs du Cameroun ;
IV. Les moyens d’action des syndicats
Les syndicats peuvent agir soit par voie judiciaire soit par voie extrajudiciaire
1. L’action syndicale par voie judiciaire
Les syndicats ont le droit d’ester en justice pour défendre leurs intérêts propres, les
intérêts individuels de leurs membres et les intérêts collectifs des professions qu’ils
représentent.
2. Les actions syndicales extrajudiciaires
Elles se font à travers :
L’élaboration des conventions collectives ;
La désignation des délégués syndicaux ;
La proposition des candidats à l’élection des délégués du personnel ;
La proposition des assesseurs dans les juridictions du travail ;
Initier les mots d’ordre de grève.
V. La dissolution des syndicats
La dissolution peut être volontaire ou involontaire
1. La dissolution volontaire
C’est lorsque les statuts des syndicats prévoient d’avance les conditions dans
lesquelles l’assemblée générale peut dissoudre le syndicat.
2. La dissolution judiciaire
C’est la dissolution du syndicat prononcée par le juge comme sanction pénale en cas
du non-respect du code du travail.
I. Définition et manifestations
A. Définition
Le conflit collectif dépasse le cadre individuel et est caractérisé à la fois par :
L’intervention d’une collectivité de salariés organisés ou non en groupements
professionnels ;
La nature collective de l’intérêt en jeu ;
Exemple : la compression illégale des effectifs
B. Les manifestations des conflits collectifs de travail
Les conflits collectifs se manifestent par :
La grève ;
Le lock-out.
1. La grève
a) Définition
C’est le refus collectif et concerté de tout ou d’une partie des travailleurs d’un
établissement en vue d’amener l’employeur à satisfaire leurs revendications.
Exemple : la grève des chauffeurs de taxi en 2008
b) Les différents types de grève
La grève abusive : elle est constituée par des arrêts courts et répétées du
travail ;
La grève sauvage : elle est un arrêt collectif du travail sans un mot d’ordre
d’un syndicat ;
La grève sur le tas : elle est une grève sur le lieu de travail et pendant les
heures de travail ;
La grève perlée : elle est une mauvaise exécution ou un ralentissement du
rythme du travail ;
La grève tournante : elle est la grève qui touche successivement divers
ateliers ou diverses catégories professionnelle entrainant une grave
désorganisation de l’entreprise ;
La grève thrombose ou bouchon : elle est une grève limitée à une
catégorie professionnelle ou à un service ou à un atelier de l’entreprise.
Exemple : la grève des personnels d’appui ; la grève des cadres.
La grève illicite : c’est une grève fondée sur des motifs politiques et non sur
la défense des intérêts professionnels des travailleurs.
c) L’exercice du droit de grève
La grève n’est légitime au Cameroun que si elle est déclenchée après échec des
procédures de conciliation et d’arbitrage. Pendant la grève, le contrat de travail est
suspendu, le pouvoir disciplinaire de l’employeur est également suspendu. La grève
engagée en violation des règles, entraine des conséquences pour les
travailleurs notamment:
1. LA CONCILIATION
Elle consiste pour les parties (employeur et délégués du personnel) au conflit de saisir
l’inspecteur du travail pour une tentative de règlement amiable. Trois solutions sont
envisageables à savoir :
Référence :
Une maladie non professionnelle est une maladie contractée par le travailleur en
dehors de ses activités professionnelles. Elle n’est pas prise en charge par l’entreprise.
Référence :
I. La santé au travail
La législation du travail prévoit que toute entreprise de quelque nature que ce soit,
doit organiser un service médical sanitaire au profit des travailleurs.
FIN DU PROGRAMME