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LES SOURCES
L'étymologie du mot travail renvoie à un instrument de torture (tripalium). Et, si le gendre de Marx,
Paul Lafargue, a défendu le droit à la paresse dans l'ouvrage éponyme (1880), c'est bien parce que le
travail est rarement un plaisir. On travaille généralement par nécessité et, si on a la chance d'avoir
un emploi intéressant, pour l'estime de soi.
Le droit du travail est un droit jeune, qui date de la seconde moitié du XIXème siècle. Il vise à
protéger le salarié en raison de l'inégalité inhérente au contrat de travail qui le subordonne à un
employeur. C'est un droit individuel (relation employeur / salarié) et collectif (relation employeur :
instances représentatives du personnel) en constante évolution.
C'est paradoxalement un droit impératif (règles d'ordre public), mais aussi fortement négocié
(conventions ou accords collectifs).
Leur force résulte de la croyance en leur caractère obligatoire. Les usages d'entreprise sont des
avantages octroyés par les employeurs depuis le XIXème siècle et conférant un avantage aux salariés
(13ème mois, prise en charge des indemnités de transport, etc...).
Attention : la dénonciation de l'usage suppose le respect d'un préavis qui permettra, le cas échéant,
l'ouverture de négociations. L'information des représentants du personnel et de tous les salariés
individuellement est nécessaire par LRAR. Le seul fait pour les salariés de poursuivre le contrat de
travail ne permet pas de présumer de leur accord (Cass. Soc. 7/05/1991 n°87-43.242).
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3 – Du droit du travailleur au droit de la personne au travail
Après l'échec du Contrat de Nouvelle Embauche, créé par l'ordonnance n°2005-893 du 2/08/2005, a
montré que la France n'était pas prête pour la flexibilité libérale. L'ordonnance n°2007-329 du
12/03/2007 a recodifié le Code du Travail en tentant de concilier la flexibilité à laquelle les
entreprises aspirent et la stabilité du contrat de travail que le salarié entend conserver.
La Charte sociale européenne de 1961, révisée en 1996, du Conseil de l'Europe, vise à sauvegarder
les droits sociaux et économiques de l'homme.
Le Comité européen des droits sociaux statue sur la conformité des pratiques des Etats membres
avec la charte et son protocole additionnel de 1988.
Tout citoyen de l'Union européenne ou de l'un de pays de l'EEE (Espace Économique Européen)
(Norvège, Liechtenstein, Islande) et de Suisse peuvent travailler dans l'Union. Les salariés roumains
et bulgares sont soumis à une autorisation de travail simplifié pendant une période transitoire.
Attention : les 28 Etats membres ont des salaires minimums très différents. C'est pourquoi le
dumping social européen effraie, même si la directive du 12 décembre 2006 relative aux services
dans le marché intérieur, dite « Bolkestein » a finalement modifié marginalement la législation en
simplifiant pour un prestataire de service d'un État membre les conditions dans lesquelles il peut
opérer dans un autre État membre.
L'Organisation Internationale du Travail a été créée en 1919 par les Etats signataires du traité de
Versailles, conscients que des conditions de travail désastreuses pouvaient mettre en péril la paix.
L'OIT est devenue par la suite une agence spécialisée de l'ONU. Elle cherche à promouvoir un
travail décent à travers le monde et élabore des conventions internationales qui sont ratifiées par les
Etats membres partiellement ou totalement (189 à ce jour). Ces dernières l'emportent alors sur les
lois antérieures. Elle élabore aussi des recommandations (202 à ce jour). L'absence de sanctions
réelles en fait cependant un organisme créateur de droits essentiellement incantatoires. Le
10/06/2008, l'OIT a adopté à l'unanimité la Déclaration sur la justice sociale pour une
mondialisation équitable.
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II – Le droit commun du contrat de travail
Le droit du travail s'applique aux relations individuelles et collectives qui naissent à l'occasion d'un
contrat de travail entre le salarié et un employeur. Le contrat de travail est caractérisé par le lien de
subordination qui inféode le salarié à son employeur.
Exemple : le salarié doit venir travailler à heures fixes, dans un endroit précis, avec du matériel
fourni par l'entreprise, sous l'autorité hiérarchique de son employeur qui contrôlera par la suite son
travail.
Le Code du travail ne définit pas le contrat de travail. Il peut néanmoins être décrit comme le
contrat par lequel une personne met sa force de travail à disposition d'une autre, sous sa
subordination, et moyennant rémunération. En 2012, en France, selon l'Insee, 88,5 % des
travailleurs étaient salariés.
Le contrat de travail doit être rédigé en français (art L.1221-3 du Code du Travail).
Le droit commun des contrats : il s'applique au contrat de travail. Ce dernier est donc susceptible
d'être annulé si le consentement de l'une des parties a été extorqué par un vice du consentement (dol,
erreur, violence...).
Le contrat de travail est soumis aux règles du droit commun. Il peut être établi selon les formes que
les parties contractantes décident d'adopter (art L.1221-1 du CT).
Les contrats d'entreprise : le droit du travail ne s'applique pas aux contrats d'entreprise. Dans de
tels contrats, l'entrepreneur est un homme de l'art, titulaire d'un savoir-faire particulier, ce qui lui
permet de travailler en totale autonomie.
Exemples : un médecin effectue sa visite chez un malade quand il le peut et tente de le soigner ; un
plombier qui refait une salle de bains reste libre de ses allers et venues sur le chantier.
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Les contrats de mandat : Le droit du travail ne s'appliquera pas non plus aux contrats de mandat.
Dans de tels contrats, un mandat demande à un mandataire de le représenter. Si les dirigeants
sociaux ne sont pas des dirigeants salariés, ils sont forcément mandataires de leur société. Le droit
du travail ne s'appliquera pas non plus au contrat de société.
B – Le recrutement
Depuis la loi n° 2005-32 du 18 janvier 2005, Pôle Emploi n'a plus le monopole de l'activité de
placement.
Exemple : la suite d'un licenciement économique, le salarié licencié qui en fait la demande a droit à
une priorité de réembauche durant un an (art L 1233-45 CT).
2 – La procédure de recrutement
L'annonce :
De même, toutes les dispositions discriminatoires fondées sur l'origine, le sexe, la situation
familiale, les mœurs ou encore sur l'appartenance supposée ou non à une ethnie, à une nation ou à
une religion sont strictement interdites.
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Le CV et les modalités d'entretien
La Cour de Cassation considère que la fourniture de renseignements inexacts par le salarié lors de
l'embauche n'est un manquement à l'obligation de loyauté susceptible d'entraîner la nullité du
contrat de travail que si elle constitue un dol (Cass. Soc. 30/03/1999 n°96-42.912), mais dans
certaines limites.
Exemple : une salariée a été reconnue coupable d'avoir falsifié son CV afin de dissimuler une
période d'activité au cours de laquelle elle avait commis des détournements de valeurs ayant donné
lieu à une condamnation pénale (Cass. Soc. 5/12/2006 n°05-44.825).
En outre, la procédure de recrutement doit être pertinente au regard d la finalité poursuivie (tests
graphologiques ou psychotechniques, questionnaires d'embauche...), mais ces demandes doivent
uniquement avoir pour finalité l'appréciation de la capacité du salarié à occuper l'emploi proposé et
présenter un lien direct et nécessaire avec l'emploi (art L 1221-6 CT). Le candidat n'est pas tenu de
répondre aux questions qui n'ont pas de lien direct avec l'emploi proposé, mais il doit être de bonne
foi.
Tout employeur doit adresser, pour chaque salarié embauché, une DUE ou déclaration préalable à
l'embauche à l'URSSAF ou à la mutualité agricole (art L.1221-10 CT). Elle doit être effectuée avant
la prise de fonction ou au tout début de la période d'essai et au plus tôt 8 jours avant la date
présumée de l'embauche. Le retard ou l'absence de déclaration sont pénalement sanctionnés.
L'employeur doit remettre au salarié le volet détachable que l'URSSAF lui aura préalablement
adressé. Le registre du personnel de l'entreprise recense les entrées et départs du personnel (art
L.1221-13 CT). La visite médicale d'embauche (avant l'embauche ou, au plus tard, avant la fin de la
période d'essai) est obligatoire.
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QCM 1
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ANALYSE D'ARRET 1
[...] Attendu que pour condamner l'employeur au paiement de certaines sommes au titre de la prime
exceptionnelle du deuxième semestre 2007, l'arrêt retient que l'examen des bulletins de paie du salarié
montre qu'une prime exceptionnelle lui a été versée deux fois par an, en juillet et en décembre de chaque
année, régulièrement depuis au moins 1990 ; que cette prime s'est élevée à 11 400 € en juillet 2006, 20 300 €
en décembre 2006 et 11 400 € en juillet 2007 ; que la société Montenvert orthopédie ne conteste pas la
pratique suivie dans l'entreprise de verser une prime exceptionnelle aux salariés récompensant leur esprit
d'équipe et leur dynamique ; que cette pratique constante, générale et fixe a acquis la valeur contraignante
de l'usage ; que jusqu'au 10 octobre 2007, l'employeur n'a adressé aucun reproche au salarié ; que les
conditions d'attribution de cette prime sont donc remplies du fait de son activité jusqu'au mois d'octobre
2007 ;
Attendu, cependant que le paiement d'une prime est obligatoire pour l'employeur lorsque son versement
résulte d'un usage répondant à des caractères de généralité, constance et fixité ;
Qu'en statuant comme elle l'a fait, sans constater la fixité des éléments de calcul de la prime exceptionnelle,
la cour d'appel a violé le texte susvisé ;
Casse et annule, mais seulement en ce qu'il condamne la société Montenvert orthopédie au paiement de la
somme de 13 533 € au titre de la prime exceptionnelle du second semestre 2007 [...]
1 – Reconstituez la procédure.
2 – Quels sont les éléments retenus par la Cour de Cassation pour caractériser l'usage ?