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: REVUE DE LA LITTERATURE
Tout d’abord, la notion de carrière mérite d’être mieux définie afin de savoir ce
que l’entreprise et les salariés gèrent. É tymologiquement, le mot carrière signifie «
chemin pour les courses de chars ». L’idée de chemin ou de trajectoire est plutô t
positive. La carrière est souvent associée à d’autres notions positives comme celles de :
Progression ;
Avancement ;
Promotion ;
Développement.
Dans les conceptions classiques, la carrière est vue comme une succession de
postes ou un ensemble d’étapes à parcourir (JANAND, 2013).
Pour Besseyre des Horts et al, la carrière est un ensemble des mouvements et
d’étapes franchies (MAKINDU et LANGI, 2022).
Pour SCHEIN (1976), la carrière est une suite de fonction et d’activités liées au
travail qu’occupe une personne au cours de sa vie et auxquelles on associe des attitudes
et des réactions particulières.
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1.1.2 Notions de la gestion des carrières
Pour PERETTI (2020, p.82), la carrière dans une entreprise est une succession
de postes et de responsabilités qui constituent le parcours professionnel du
collaborateur. Un parcours est un compromis permanent entre les besoins de
l’entreprise, des potentiels disponibles et les désirs exprimés par les salariés. Ce
compromis s’exprime en décisions de recrutement, de formation et de mobilité interne.
Pour CERDIN (2000, p.37), la gestion des carrières est « au cœur de la GRH »,
elle s’efforce de concilier deux visions, celle de l’entreprise et celle du salarié.
L’entreprise inscrit sa politique dans une gestion prévisionnelle des emplois et des
compétences (GPEC). L’individu, quant à lui, planifie sa carrière en fonction de ses
aspirations personnelles. Il ressort de cette idée que la gestion des carrières vise donc à
atteindre le meilleur équilibre possible entre les besoins en hommes des structures, les
attentes à l’égard du travail et, les potentiels et aspirations des personnels.
SYLIVIE et al. (2006, p.288) abordent le sujet dans le même sens et définissent
la gestion des carrières comme un ensemble d’activité de la Gestion des Ressources
Humaines (GRH) visant à planifier, à organiser, à mettre en œuvre et à contrô ler les
mouvements de main d’œuvre, depuis l’entrée des personnes dans l’organisation jusqu’à
leur départ, ce qui inclut la mobilité interne et divers programmes de soutiens.
CERDIN (2000, p.15) pour sa part souligne l’utilité que revêt la gestion des
carrières dans la politique d’emploi des organisations. Pour l’auteur, cette utilité repose
sur trois éléments :
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termes, il s’agit d’améliorer l’adaptation entre l’individu et l’organisation (DUCHAMP &
GUERY, 2010, p.84).
Analyse des
Rémunération
emplois
Restructuration
du travail
Planification Formulations Implantation
Stratégie des ressources de plans de des plans de Formation et
organisationnelle humaines carrières carrière développement
Recrutement/
sélection
Evaluation des Relations entre
salariés les salariées
Source : CERDIN, Gérer les carrières, Caen, éd. EM, 2000, p.23
Dans ce courant de carrière, l’individu entre dans l’entreprise dès la sortie des
études et grimpe patiemment les échelons hiérarchiques et barémiques en fonction de
son mérite mais surtout de son ancienneté (DELOBBE, 2006, P.156). Dans ce modèle,
l’organisation demeure un lieu d’identification majeur, auquel l’individu vouera
l’essentiel de sa vie professionnelle.
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d’un changement dans le paysage économique et organisationnel devenu plus instable,
les individus sont désormais invités à prendre en charge leur destinée professionnelle
(DELOBBE, 2006). Ces nouvelles carrières reposent sur une nouvelle vision de la
carrière, moins linéaire, fondée principalement sur la mobilité professionnelle inter-
entreprise et la capacité de l’individu à s’adapter et à apprendre.
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Source : DELOBBE, RH les apports la psychologie du travail, ed. d’Organisation, 2006,
p.154
1.3.APPROCHES DE LA CARRIERE
1. Sécurité et stabilité
2. Autonomie et indépendance
Elle concerne les personnes qui cherchent à être reconnues pour leur expertise.
Leur identité est construite autour du contenu de leur travail. La décision de
mobilité est favorablement perçue si elle permet au salarié de se perfectionner ou
de rester un spécialiste.
4. Compétences en gestion/manager
Les choix de carrières sont dictés par l’ambition d’obtenir un poste de direction.
5. Créativité entrepreneuriale
Les personnes ont le désir d’exprimer dans le travail des valeurs centrales pour
elles.
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Carrière organisée autour d’une cause, de la volonté d’aider autrui
7. Défi pur
Entrée dans la structure de vie 23-28 ans Création d’une structure de vie Stable
en début d’â ge adulte stable avec des engagements
Transition de trentaine 28-33 ans Réévaluation et modification de la Transitoire
structure initiale
Point culminant de la structure 33-40 ans Mise en place d’une riche par la Stable
de vie en début d’â ge adulte réalisation d’un objectif ambitieux
Transition de la quarantaine 40-45 ans Réévaluation et reformulation des Transitoire
objectifs pour permettre à des
parties négligées de la personnalité
du salarié de s’exprimer
Entrée dans la structure de vie 45-50 ans Création d’une structure de vie Stable
en milieu d’â ge adulte productive et significative
Transition à la cinquantaine 50-55 ans Evaluation, modification et Transitoire
amélioration de la structure en
milieu d’â ge adulte
Point culminant de la structure 55-60 ans Réalisation des objectifs fixés stable
de vie en milieu d’â ge adulte pendant la cinquantaine
Source : CERDIN, Gérer les carrières, Caen, éd. EMS, 2000, p.112
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Popularisé par Rousseau en 1995, le contrat psychologique se définit comme
un ensemble de croyances et de perceptions individuelles concernant les termes et les
conditions de la relation d’échange entre un employé et son organisation (DELOBBE,
2006, p.163). Le contrat psychologique est donc un schéma mental qui permet de
compléter les termes du contrat formel d’emploi et spécifie, aux yeux de l’employé, les
obligations réciproques, les rétributions et contributions qui le lient à son employeur.
Trajectoires
et attentes
individuelles
Stabilisation Perception de Sentiment
d’un contrat brèches dans de violation
psychologique le contrat du contrat
Signaux en
provenance de
l’organisation 7|Page
Source : DELOBBE, RH les apports la psychologie du travail, ed. d’Organisation, 2006,
p.166
La mobilité verticale
Source : PERETTI, Gestion des Ressources Humaines 21è édition, ed. Vuibert 2020, p.92
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d'organigrammes plats limitent les opportunités de mobilité verticale et encouragent le
développement de mobilité horizontale et de parcours permettant un accroissement des
compétences. Pour occuper l'un des postes de niveau n+1 (B1; par exemple), il faut
maîtriser les compétences développées dans les postes A1 à A4. Un passage par ces
différents postes permet de remplir cette condition et rend susceptible d'être promu. De
même ; pour un poste de niveau n+2; la connaissance de chaque poste et des
compétences nécessaires pour le tenir permet de construire dans l'entreprise des
évolutions de carrière qui peuvent être proposées au personnel. Les évolutions de
carrière peuvent se faire dans la même filière ou inclure des changements de filière
(passage de la filière technique à la filière commerciale ; par exemple). Les évolutions de
carrière nécessitent souvent des compléments de formation pour assumer les tâ ches du
nouveau poste. FELDMAN (2007) précise pour sa part : « Quel que soit le type de
mobilité, celle-ci s’accompagne d’un changement plus ou moins marqué en termes
d’activité avec l’apprentissage de nouvelles compétences. »
La mobilité nationale
La mobilité internationale
1.4.3. Départ
Pour gérer les carrières, les entreprises mettent en place des structures et des
outils appropriés (PERETTI, 2020, p.90). Par ailleurs, MAKINDU et LANGI (2022, p.122)
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précisent que ces démarches peuvent varier d’une entreprise à une autre, mais doivent
comprendre généralement le collaborateur, son manager et une tierce personne de la
DRH ou d’une direction. L’objectif ici, c’est d’assurer la plus grande transparence
possible dans les décisions de formation ou de mobilité qui peuvent être difficiles à
comprendre de la part des acteurs non directement concernés.
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1.5.1 Acteurs de la gestion des carrières
A. Dirigeants de l’entreprise
Il est à noter que la gestion des carrières exige des dirigeants d’avoir une
vision stratégique de l’organisation, d’éviter la navigation à vue et de procéder par une
planification (MAKINDU et LANGI, 2022, p.124). En effet, selon Cornet (2016) les
dirigeants d’entreprises doivent avoir la capacité à anticiper et à prévenir l’avenir. En
outre, ils doivent attribuer les moyens aux responsables de la gestion des carrières pour
qu’ils remplissent correctement les missions qui leurs sont assignées (Séverine et
Samuel, 2015, pp. 115-133).
Afin de faire le point sur les potentiels et sur les perspectives d'évolutions
individuelles, de nombreuses entreprises créent des revues de personnel et des comités
de carrière qui, chaque année, passent en revue les salariés d’une entité et s'interrogent
sur les mesures envisageables pour :
PERETTI (2020, p.90) indique que les comités de carrière regroupent les
principaux managers et les ressources humaines de l'entité. Leurs actions se
concentrent autour du développement individuel et des souhaits de mobilité des
collaborateurs.
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D. Conseil en évolution professionnelle
F. Salariés
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C’est à partir de cela que seront alors dégagés :
les points sur lesquels une amélioration parait nécessaire ou souhaitable
dans le poste actuel ;
les progrès à réaliser par l’intéressé, avec l’aide éventuelle de l’entreprise ;
les changements auxquels l’intéressé devra se préparer pour l’accession à
des fonctions nouvelles adaptées à ses possibilités.
a) Plan de carrière
Cet outil présente tant d’intérêt pour l’entreprise et pour les personnes qui
la compose. Du cô té du salarié, le plan de carrière lui permet d’avoir une vision claire sur
ses possibilités de développement et de s’appuyer sur ce support pour évoluer. Il est un
outil de motivation et permet d’attirer les meilleurs candidats. Pour le manager de
l’entreprise, le plan de carrière est un véritable outil pour suivre le travail et la montée
en compétence de ses équipes.
b) Référentiel métiers
1) La détermination des emplois types : cette étape consiste à identifier des métiers
de l’entreprise et compte-tenu de l’environnement de l’entreprise, de distinguer les
emplois prioritaires, les emplois permanents et les emplois menacés
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https://www.youtube.com/watch?v=IWE_xfyJXDU, consulté le 26/03/2023 à 22h18
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2) La constitution d’une nomenclature : dans cette étape, une analyse détaillée de
tous les emplois de l’entreprise est faite afin de dégager les grandes familles
professionnelles et d’entrevoir différents ponts entre certains métiers.
3) L’élaboration du référentiel de compétences : partant de l’analyse des activités
actuelles et futurs, on définit dans cette étape les compétences nécessaires dans
l’avenir.
4) L’établissement d’un plan d’actions : en fonction des besoins identifiés, ce plan
peut conduire au recrutement, à l’élaboration d’un plan de formation, aux politiques
de mobilités ou à la reconversion.
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MAKINDU Hilaire, Notes de cours GRH1, ISC, G1 AGRH/SOIR, année académique 2019-2020
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c. Bilan de compétences
Le bilan de compétences présente aussi bien des enjeux pour le salarié que
pour l’entreprise. Si pour le salarié, ce bilan lui permet de mettre en exergue ses atouts
pour un emploi, une formation ou une nouvelle orientation de carrière. Pour
l’entreprise, souligne DUCHAMP et GUERY (2010), l’enjeu est triple :
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viser l’adéquation entre les règles du JEU (les besoins de l’organisation), et le règle du JE
(les aspirations de l’individu).
L’employabilité
Politique de mobilité
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2) L’évolution des aspirations individuelles : les salariés peuvent être
amenés à changer de trajectoire professionnelle et à modifier leur carrière
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SECTION 2 : ETUDE EMPIRIQUE
Bon nombre d’études empiriques ont été menées dans le cadre du sujet mis
sous-examen, parmi lesquelles nous avons retenu les travaux ci-après :
DENISE COFFI (2016) pour sa part, son étude souligne l’importance d’une
politique et pratique de la gestion des carrières. Il souligne que : « Mettre en place un
plan de carrière motivant qui tienne compte de l’avenir du personnel ainsi que de ces
capacités de développement est un facteur qui fidélise et stimule les travailleurs ». En effet,
les résultats de cette étude montrent que, dans la plupart des organisations, les salariés
ne perçoivent pas les effets de véritables politiques et pratiques de gestion de carrières.
Le système d’appréciation qui permet de réunir les informations nécessaires pour
construire les différents programmes (promotion, rémunération, formation) et prendre
les décisions concernant les carrières des salariés sont défaillants. De ce fait, il souligne
cinq composantes dans la définition d’une bonne politique de gestion des carrières.
L’auteur préconise : (i) la politique de participation à la vie de l’entreprise ; (ii) le
développement des compétences en entreprise ; (iii) la politique d’emploi ; (iv) les
conditions de travail et politique de rémunération ; (v) la politique de reconnaissance
des mérites.
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SEVERINE VENTOLINI ET SAMUEL MERCIER (2015) viennent enrichir le débat
sur la part de responsabilité qu’incombe à l’individu et à l’organisation en ce qui
concerne la gestion des carrières. CERDRIN (2000, p.195) a dit : « gérer les carrières, y
compris la sienne, ne s’improvise pas ».
Le responsable des carrières quant à lui, doit agir au maximum en faveur des
initiatives de l’individu et de l’orientation de carrière qu’il souhaite avoir et cela sur des
temps de carrière plus courts. La logique de planification à long terme des carrières n’est
plus appropriée, et ne correspond pas à l’horizon temporel des réorganisations et à
l’impatience croissante des nouvelles générations. Il s’agit d’être dans des modèles
innovants de parcours spécifiques sur une projection à court ou moyen terme. Pour cela,
améliorer les dispositifs de développement des compétences et de projection des
individus sur des métiers, convaincre les managers de laisser leur chance aux
collaborateurs, trouver des solutions adaptées à chaque individu, semblent nécessaire. À
ce titre on peut prévoir la nécessité de professionnaliser davantage le métier de
responsable des carrières et de lui attribuer plus de moyens pour qu’il remplisse ses
missions.
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CONCLUSION PARTIELLE
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