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I. INTRODUCTION
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Toutes les sociétés, depuis l'âge de la pierre ont des
règles qui permettent d'assurer la stabilité du groupe. Dans ce
contexte, nous pouvons citer les règles politiques, sociales,
religieuses, etc. Mais il convient aussi de souligner que tous les
hommes ne sont pas honnêtes et, corrects. Certains se moquent
de toutes les règles établies. C'est le cas des criminels, des
marginaux, bref des hors la loi.
Par conséquent, la société ne peut pas rester
indifférente et elle recourt alors au Droit Pénal, Lorsque les
règles prévues par la société s'avèrent inefficaces, le Droit Pénal
appelé aussi droit criminel sera alors appliqué pour sanctionner
les récalcitrants. Ainsi entendu, la définition du Droit Pépiai
n'est pas facile dans la mesure où ce dernier englobe de
nombreux aspects. Il est tout d'abord défini comme un corps de
règles régissant la vie en société et sanctionnées par la
puissance publique.
Concrètement, c'est une branche de droit, il est
d'ailleurs défini par le lexique des termes juridiques comme un
ensemble de règles de droit ayant pour objet la définition des
infractions ainsi que des sanctions qui leur sont applicables. Ici,
il y a deux éléments à prendre en compte ; les faits qualifiés
d'infraction, c'est-à-dire, ce qui est contraire à la loi; la réaction
contre les faits non acceptés appelée sanction.
Pour MERLE et VITU, «Le Droit Pénal est constitué
par l'ensemble de règles juridiques qui organisent la réaction de
l'État vis-à-vis des infractions et du délinquant » (cf. MERLE et
VITU, traité de droit criminel).
Quant à DONNEDIEU de VABRE, 'le droit criminel
est considéré comme l'ensemble de lois qui réglementent dans
un pays, l'exercice de la répression par l'État. (DONNEDIEU de
VABRE, Principes de Droit Pénal Général)
Le Droit Pénal ainsi défini, nous pouvons retenir dans
le cadre de ce cours que le Droit Pénal est une branche mixte
Droit pénal général
a. La vengeance privée
Il s'agit de la réaction menée par les individus contre
le criminel. Dans l'antiquité, par exemple, le chef de famille
avait toute compétence pour condamner à mort ou expulser
l'enfant délinquant ou la femme adultère. L'infraction est ici une
atteinte à l'ordre familial ou privé et la justice est
essentiellement privée.
En ce qui concerne les infractions commises en dehors
de la famille, elles étaient vengées par la famille de la victime.
Cette vengeance, sentiment, inhérent à la nature humaine, était
exercée soit par la victime elle-même, soit par son groupe sans
tenir compte du degré de gravité ou de nocivité du coupable.
En effet, la réaction privée qualifiée de vengeance était de fois
aveugle sans limitation. Ce qui occasionnait des luttes
incessantes au sein des sociétés ou entre les communautés,
suscitant le besoin d'une certaine réglementation.
c. Fondement religieux
Ici, la répression prend une allure religieuse; certaines
sociétés primitives croyaient que l'infraction provoquait la
colère des dieux. Par la peine, on cherchera ainsi à établir
l'harmonie entre les dieux et les hommes.
d. L'influence de l'Europe
Le Droit Pénal trouve son origine en Europe. En effet,
le Droit Pénal ancien était hétérogène, car il se référait à
plusieurs sources (droit canon, droit coutumier), II était aussi
arbitraire dans la mesure où le Roi avait le pouvoir de
sanctionner de façon discrétionnaire,
Quant au juge, il pouvait condamner pour des faits
non punissables et prononcer des peines non prévues. Par
ailleurs, le Droit Pénal ancien se caractérisait aussi par sa
rigueur : La peine de mort était exécutée de façon inhumaine.
Pour ce qui est de l'Afrique précoloniale, elle n'était
pas un modèle de vertu ; de nombreuses peines d'une extrême
gravité ont été appliquées. Enfin, le droit européen ancien était
à la fois inégal et irrationnel. Il était inégal, car les peines
variaient, selon la situation du condamné. Il était irrationnel par
ce qu'il condamnait le cadavre et les animaux. Aujourd'hui, on
peut considérer que le Droit Pénal moderne est l'émanation du
Droit Pénal européen.
Droit pénal général
3. OBJECTIFS DU COURS
Cet enseignement vise comme objectifs :
- Permettre aux étudiants de maîtriser les Principes
Généraux du Droit Pénal Général ;
- Les initier à se défendre contre les abus de droit
- Comprendre le fonctionnement des Juridictions
pénales Internationales, ainsi que leurs articulations avec les
Juridictions Nationales.
4. Méthodologie
L'appréhension du droit pénal général postule le
recours à une méthodologie appliquée. Il s'agira
essentiellement ici de l'exposé magistral qui sera complété par
des débats. Toute cette architecture sera fondée sur la méthode
juridique qui requiert le recours au droit posé.
Droit pénal général
§1. Le principe
« Ne peuvent faire l'objet d'une condamnation pénale
que, les faits préalablement définis et sanctionnés par le
législateur au moment où l’accusé a commis son acte. Par
conséquent, ne pourront être appliquées que les peines qui
étaient déjà prévues par le législateur ».
«Nullum crimen, Nulla poena. Sine lege». Cela se
traduit littéralement par : pas de crime sans loi, pas de peine
sans loi. Ce principe est le fruit des réflexions des philosophes
du 18èrne siècle qui voulaient lutter contre l'arbitraire du roi et
du juge.
Droit pénal général
B. La légalité de peines
Elle se situe à deux niveaux :
Droit pénal général
a. Au Niveau du législateur
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La peine étant une privation des droits, il n'y a que le
législateur qui est habileté à déterminer la nature et le taux de la
peine.
b. Pour le juge
il ne peut prononcer que les peines prévues ;
il ne peut prononcer une peine supérieure au maxima ou
une peine inférieure au minimum.
Enfin, il ne peut pas refuser la peine prévue. En somme, le
juge exerce une compétence liée.
1. L’interprétation authentique
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C’est celle qui émane du législateur lui-même, elle
revêt une force, obligatoire pour le juge car elle est le fruit de
l’autorité qui a rédigé la loi.
Dans ce contexte, elle peut être contextuelle
lorsqu'elle est donnée par la loi elle-même, ou postérieur
lorsqu'elle intervient après promulgation de la loi dont
l'application soulève des difficultés. Une nouvelle loi vient alors
préciser le sens de la loi antérieure.
2. L'interprétation judiciaire
C’est celle qui provient des cours et tribunaux qu'on
appelle aussi jurisprudence. Il s'agit de l'interprétation résultant
d'une position dégagée, à partir des anciens jugements
suffisamment concordants rendus par les juridictions sur une
question de droit.
3. L’interprétation doctrinale.
C’est le fruit du travail des spécialistes du droit qui se
prononcent dans leurs écrits sur la portée exacte des
dispositions légales. Elle se base sur les différentes publications
dans un domaine bien précis. Mais à côté des sources, il existe
aussi des méthodes.
a. L'interprétation littérale
D'après cette méthode pour interpréter la loi, on doit
se limiter à ses propres termes. Cette interprétation est dite
restrictive ou étroite car elle se limite au terme ou à la lettre de
la loi et non à son esprit.
Droit pénal général
b. l'interprétation téléologique
Elle est la procédure utilisée par le juge en cas de non
clarté de texte afin de rechercher le but de la loi ou la volonté
du législateur. Le juge va alors chercher à déterminer le
fondement de la loi, l'objectif que le législateur voulait atteindre.
Bref quelle est la finalité de la loi ? Ici, c'est l'esprit qui
prédomine sur la lettre de la loi.
c. L'interprétation analogique
C’est une pratique opposée à l'interprétation stricte.
Elle consiste à étendre l'application de la loi des cas qu'elle a
prévenu aux cas qu'elle n'a pas prévu. Mais quelle que soit
l'approche utilisée par le juge pour apprécier le fait et le
qualifier la loi pénale garde toujours une certaine autonomie.
la peine de mort ;
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les travaux forcés ;
la servitude pénale ;
la peine d'amende.
§2. L'application dans le temps des lois de procédure
Par procédure, le lexique des termes juridiques
entend l'ensemble des formalités qui doivent être suivies pour
soumettre une prétention à un juge. En Droit Pénal elle
détermine les règles qui sont d'application. Selon ce principe,
une norme juridique nouvelle ne peut remettre en cause les
situations anciennes nées de l'application de la règle antérieure.
C'est la non application de la loi sur les faits antérieurs à son
entrée en vigueur.
La manière de procéder pour la constatation des
infractions l'instruction préparatoire, la poursuite et le jugement
du délinquant. Par conséquent, le principe dans cette discipline,
est celui d'application immédiate des lois nouvelles, Le principe
est que les lois nouvelles sont d’application immédiate.
2. La personnalité
La loi pénale s'attache aux personnes et elle leur sera
d'application où qu'elle se trouve. Ce principe a deux volets à
savoir :
la personnalité active : la loi pénale s’applique aux
infractions commises par les nationaux d'un Etat où qu'ils
se trouvent, le délinquant est jugé par la loi de son pays et
par les tribunaux de son pays. II y a application du
Droit pénal général
1. L’extradition.
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C'est une procédure internationale par laquelle un
Etat (Etat requis) accepte de livrer un individu qui se trouve sur
son territoire à un autre Etat qui en fait la demande (Etat
requérant) afin que celui-ci puisse le juger ou s'il est déjà
condamné de lui faire purger sa peine.
Le fondement juridique de l'extradition est les traités
que les Etats signent entre eux afin de se livrer mutuellement
le délinquant le plus dangereux.
a. Conditions d'extradition
1. L'Etat requérant
2. L'Etat requis
La demande d'extradition est adressée à un autre Etat
celui où se trouve présentement le délinquant recherché.
3. Le délinquant recherché
Le délinquant recherché doit être auteur coauteur ou
complice d'une infraction consommée ou tentée. En principe, on
n'extrade par ses propres nationaux/ sauf en cas de réciprocité
(Angleterre, Italie, Etats-Unis).
Il convient de retenir que l'extradition étant complexe
et onéreuse, on ne peut extrader que pour une infraction
présentant une certaine gravité. Pour déterminer le degré de
gravité, on se réfère soit à l'énumération des actes susceptibles
d'extradition ou à la gravité de la peine encourue.
Droit pénal général
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Ex : Le traité du 04 mars 1966 entre lu République Démocratique du
Congo et le Rwanda, fixe le seuil de la peine susceptible d'extradition
à au moins six mois de servitude pénale.
Les infractions militaires et politiques échappent à
l'extradition. Mais que faut-il entendre par infraction politique.
Ce sont celles qui portent atteinte à l'ordre politique (doctrine
objective). Une infraction peut aussi avoir une nature mixte
(celle qui viole à la fois le droit commun et l'ordre politique).
Qu'en est-il pour le terrorisme ?
La convention européenne du 10 novembre 1968
énumère un certain nombre d'actes qui ne peuvent pas être
couverts par leur caractère politique pour échapper à
l'extradition.
On peut citer les infractions relatives à la capture
d'aéronef/ la prise d'otage, attaque contre des personnes
bénéficiant d'une protection internationale.
1. Le principe de base
En partant du principe de la légalité, il faut confronter
les faits poursuivis au divers types des faits incriminés par la
loi;
Ainsi, l'autorité judiciaire peut adopter une
qualification provisoire et l'abandonner si tous les éléments ne
sont pas réunis .En d'autres termes, les tribunaux ne sont pas
liés par la qualification retenue par le Ministère ' Public appelé
communément l'organe de la loi.
C'est au moment de l'action qu'il faut se placer pour
apprécier la qualification de l'infraction même, Ce principe est
aussi appelé intangibilité ou cristallisation de la qualification au
moment des faits.
2. Les qualifications multiples
Lorsque les actes commis par le délinquant peuvent
recevoir diverses qualifications, On se trouve devant des
qualifications incompatibles ou alternatives. Par ailleurs le
même fait peut être susceptible de plusieurs qualifications.
1. L’Etat de nécessité
C'est la situation de crise dans laquelle se trouve une
personne qui, pour échapper, à une menace ou pour sauver un
tiers d'un péril imminent n'a d'autre solution que de commette
une infraction.
Exemple : -Le fait pour un automobile de détourner
son véhicule sur un mur ou sur un autre véhicule afin d'éviter
un piéton;
Droit pénal général
2. La légitime défense
A° L'infraction de commission
B° L'infraction d’omission
Le Professeur ROUX dans son cours avait fait
remarquer ; « il ne faut pas attacher au mot acte la signification
d'une activité positive, caractérisée par un mouvement
physique du corps. Cette expression doit être prise dans son
acception la plus large aussi bien positive que négative ».
Concrètement, l'infraction d'omission est celle qui se réalise par
inaction, omission ou abstention.
a. Infraction tentée
C'est lorsque l'exécution des actes matériels
constitutifs de l'infraction est suspendue à la suite des
circonstances indépendantes de la volonté de son auteur.
Ainsi, nous pouvons retenir les conditions suivantes :
- résolution de commettre une infraction ;
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1. La tendance générale
1. Un acte de participation
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La participation doit se réaliser soit selon la corréité,
soit selon la complicité. Les modes légaux de participation sont'
limitatifs et de stricte interprétation. Les actes de participation
sont des actes positifs ou de commission. Ex ; 1, Donner un
conseil n'est pas un acte de participation,
2. Celui qui assiste à une infraction et qui ne l'a pas
empêchée.
3. L'élément moral
La résolution criminelle est la troisième condition de
la participation criminelle. En effet, lorsqu'on pose un acte,
l'agent doit savoir qu'il favorise l'exécution d'une action. De
surcroît, il doit y contribuer volontairement/ il faut un
concours de volonté pour atteindre un projet commun. En
d'autres termes, l'agent doit accepter de participer à la
commission de l'infraction .principale. C'est dans ce sens qu'on
parle de volonté délibérante.
§1. La démence
En principe, il n'y a ni crime, ni délit lorsque le
prévenu était en état de démence au moment des faits. Cette
situation n'était pas une évidence dans la mesure où dans le
Droit Pénal ancien, les ont parfois été condamnés sévèrement
parce qu'on considérait qu'ils étaient possédés par des démons.
Ce concept est défini par le lexique dés termes
juridiques comme étant une atteinte aux facultés mentales de
Droit pénal général
§3. La minorité
C'est l'état d'un individu qui n'a pas encore atteint la
majorité légale. Aux termes du décret du 06 décembre 1950,
toute personne qui accomplit des actes délictueux avant 16 ans
ne peut être poursuivi. Seuls les majeurs relèvent du Droit
Pénal. Actuellement la majorité est fixée à 18 ans en République
Démocratique du Congo.
§1. La peine
La peine est un mal infligé à titre de punition par le
juge à celui qui est reconnu coupable d'une infraction. En outre,
la peine implique toujours de souffrances, ce qui la distingue de
la sanction administrative ou de la réparation civile.
Ainsi définie, la peine remplit quatre fonctions;
Droit pénal général
1° La peine de mort
La peine de mort est la privation de la vie ordonnée
par le juge et exécutée en vertu d'une décision judiciaire. Les
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3. L’amende
C'est une somme d'argent que le condamné a
l'obligation de payer au trésor public.
§3. La récidive
: C'est- la rechute dans l'infraction dans les conditions
§3. La grâce
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C'est une mesure de clémence que le pouvoir exécutif
prend en faveur d'un délinquant définitivement condamné et
qui a pour effet de le soustraire à l'application d'une partie ou
de la totalité de la peine.
Ainsi seul le Président de la République peut
accorder la grâce. Le 1er effet de la grâce est de dispenser de
l'exécution de la peine soit totalement par la remise de la peine
ou la commutation de celle-ci en vue d'une peine plus douce. La
grâce laisse subsister la condamnation, Ainsi la condamnation
sera inscrite au casier judiciaire et peut empêcher l'obtention du
sursis ou l'accès à certaines responsabilités surtout politiques.
§1. L'amnistie
C'est une mesure de clémence ayant pour effet
d'enlever rétroactivement à certains faits leur caractère
délictueux. L'amnistie est d'ordre public et l'individu qui en
bénéficie ne peut y renoncer. L'autorité compétente qui peut
accorder l'amnistie est le Parlement et le chef de l'Etat en cas
d'empêchement ou d'absence du Parlement.
Par conséquent, si les infractions amnistiées ne font
pas encore l'objet de poursuites, celles-ci ne pourront plus être
engagées. Et -si les poursuites sont en cours, elles cessent
immédiatement; par contre, si l'individu a déjà été condamné,
la condamnation s'efface. Elle ne peut plus figurer au casier
judiciaire. De plus, on ne peut pas en tenu-compte pour une
quelconque prétention devant la justice ou l'administration.
§2. La réhabilitation
La réhabilitation est une mesure prise par l'autorité
judiciaire à la demande du condamné en vue de remettre celui-
Droit pénal général
A. La charge de la preuve
Pour condamner un individu, il faut avoir établi sa
culpabilité.
CONCLUSION
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I. INTRODUCTION ....................................................................... 1
Evolution du Droit Pénal ............................................................... 2
a. La vengeance privée .................................................................... 2
b. Pouvoir public sanctionnateur.................................................. 2
c. Fondement religieux ................................................................... 3
d. L'influence de l'Europe .............................................................. 3
CHAPITRE I. LA LOI PENALE .................................................... 6
Section 1. Principe de la légalité des Infractions et des peines .. 6
Section 2. Interprétation de la loi pénale ..................................... 9
Section 3. L’application de la loi pénale dans le temps ............ 12
Section 4. L'application de la loi pénale dans l'espace ............. 13
CHAPITRE II. L'INFRACTION .................................................. 19
Section 1. L'élément légal de l'Infraction .................................... 19
A. Qualifications incompatibles ou alternatives ...................... 20
Section 2. L'élément matériel de l'Infraction .............................. 25
A° L'infraction de commission ..................................................... 26
B° L'infraction d’omission ............................................................ 26
CHAPITRE III. LE DELINQUANT ............................................ 30
Section 1.La personne responsable ............................................... 30
Section2. La participation criminelle .......................................... 32
Section 3. Les causes de non imputabilité ................................. 36
Section 4. Les infractions intentionnelles ................................. 38
CHAPITRE IV. LA SANCTION ................................................. 40
Droit pénal général