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Droit pénal général

I. INTRODUCTION
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Toutes les sociétés, depuis l'âge de la pierre ont des
règles qui permettent d'assurer la stabilité du groupe. Dans ce
contexte, nous pouvons citer les règles politiques, sociales,
religieuses, etc. Mais il convient aussi de souligner que tous les
hommes ne sont pas honnêtes et, corrects. Certains se moquent
de toutes les règles établies. C'est le cas des criminels, des
marginaux, bref des hors la loi.
Par conséquent, la société ne peut pas rester
indifférente et elle recourt alors au Droit Pénal, Lorsque les
règles prévues par la société s'avèrent inefficaces, le Droit Pénal
appelé aussi droit criminel sera alors appliqué pour sanctionner
les récalcitrants. Ainsi entendu, la définition du Droit Pépiai
n'est pas facile dans la mesure où ce dernier englobe de
nombreux aspects. Il est tout d'abord défini comme un corps de
règles régissant la vie en société et sanctionnées par la
puissance publique.
Concrètement, c'est une branche de droit, il est
d'ailleurs défini par le lexique des termes juridiques comme un
ensemble de règles de droit ayant pour objet la définition des
infractions ainsi que des sanctions qui leur sont applicables. Ici,
il y a deux éléments à prendre en compte ; les faits qualifiés
d'infraction, c'est-à-dire, ce qui est contraire à la loi; la réaction
contre les faits non acceptés appelée sanction.
Pour MERLE et VITU, «Le Droit Pénal est constitué
par l'ensemble de règles juridiques qui organisent la réaction de
l'État vis-à-vis des infractions et du délinquant » (cf. MERLE et
VITU, traité de droit criminel).
Quant à DONNEDIEU de VABRE, 'le droit criminel
est considéré comme l'ensemble de lois qui réglementent dans
un pays, l'exercice de la répression par l'État. (DONNEDIEU de
VABRE, Principes de Droit Pénal Général)
Le Droit Pénal ainsi défini, nous pouvons retenir dans
le cadre de ce cours que le Droit Pénal est une branche mixte
Droit pénal général

(droit public et privé) qui traite des infractions, des peines et


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dont l'objet essentiel est de déterminer les faits punissables et
les sanctions qui doivent leur être appliquées.

Evolution du Droit Pénal


L'évolution du Droit Pénal est marquée par la
pratique de la sanction dépendant de l'émancipation des
mœurs et de la conception de l'autorité à travers les différentes
sociétés.

a. La vengeance privée
Il s'agit de la réaction menée par les individus contre
le criminel. Dans l'antiquité, par exemple, le chef de famille
avait toute compétence pour condamner à mort ou expulser
l'enfant délinquant ou la femme adultère. L'infraction est ici une
atteinte à l'ordre familial ou privé et la justice est
essentiellement privée.
En ce qui concerne les infractions commises en dehors
de la famille, elles étaient vengées par la famille de la victime.
Cette vengeance, sentiment, inhérent à la nature humaine, était
exercée soit par la victime elle-même, soit par son groupe sans
tenir compte du degré de gravité ou de nocivité du coupable.
En effet, la réaction privée qualifiée de vengeance était de fois
aveugle sans limitation. Ce qui occasionnait des luttes
incessantes au sein des sociétés ou entre les communautés,
suscitant le besoin d'une certaine réglementation.

b. Pouvoir public sanctionnateur


A cause du manque de proportionnalité de la
vengeance privée, la société a ressenti le besoin de faire
intervenir l'autorité établie. Le pouvoir du chef de famille tend
à se réduire et on respecte progressivement la règle de
proportion. La loi du TALION ; « Œil pour œil, dent pour dent
» marque un progrès. On assiste aussi à l'émergence de la
Droit pénal général

responsabilité individuelle grâce à la pratique de l'abandon


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noxal.
Celle-ci postule que- le responsable d'une infraction
soit remise entre les mains de la famille de la victime qui est
libre d'en disposer. Au-delà de ces mécanismes, on peut encore
citer.la composition grâce à laquelle deux familles en conflit
s'assoient autour d'une table et discutent des modalités du
règlement du conflit. Mais l'évolution du Droit Pénal a aussi
subi l'influence de la religion.

c. Fondement religieux
Ici, la répression prend une allure religieuse; certaines
sociétés primitives croyaient que l'infraction provoquait la
colère des dieux. Par la peine, on cherchera ainsi à établir
l'harmonie entre les dieux et les hommes.

d. L'influence de l'Europe
Le Droit Pénal trouve son origine en Europe. En effet,
le Droit Pénal ancien était hétérogène, car il se référait à
plusieurs sources (droit canon, droit coutumier), II était aussi
arbitraire dans la mesure où le Roi avait le pouvoir de
sanctionner de façon discrétionnaire,
Quant au juge, il pouvait condamner pour des faits
non punissables et prononcer des peines non prévues. Par
ailleurs, le Droit Pénal ancien se caractérisait aussi par sa
rigueur : La peine de mort était exécutée de façon inhumaine.
Pour ce qui est de l'Afrique précoloniale, elle n'était
pas un modèle de vertu ; de nombreuses peines d'une extrême
gravité ont été appliquées. Enfin, le droit européen ancien était
à la fois inégal et irrationnel. Il était inégal, car les peines
variaient, selon la situation du condamné. Il était irrationnel par
ce qu'il condamnait le cadavre et les animaux. Aujourd'hui, on
peut considérer que le Droit Pénal moderne est l'émanation du
Droit Pénal européen.
Droit pénal général

Enfin, c'est le code pénal de 1810 qui est l'ancêtre du


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droit pénal actuel, enrichi par différents courants doctrinaux. Il
est aujourd'hui le résultat de multiples réformes législatives
intervenues à travers le monde. Elle tient aussi compte de
nouvelles évolutions des sociétés ainsi que de nouvelles
exigences ; respect des droits de l'homme, lutte contre la
récidive, la protection de l’environnement, etc.

2. Principales branches du Droit Pénal

Le Droit Pénal comprend les branches ci-après :


 le droit pénal spécial : il comporte la typologie des
infractions ;
 le droit pénal général : c'est l'ensemble de règles relatives
aux infractions;
 la procédure pénale : c'est l'ensemble de règles concernant
les infractions et la condamnation du délinquant;
 La pénologie: c'est l'étude du régime d'exécution des
sanctions.
Au-delà de ses branches subsidiaires, il faudrait aussi
noter que le Droit Pénal entretient des rapports avec des
disciplines voisines. C'est ainsi qu'il s'appuie sur la criminologie
qui est l'étude du criminel, du crime et de la réaction sociale.
La criminalistique qui regroupe un ensemble de
disciplines et des techniques scientifiques qui rendent possibles
la constatation des infractions.
A titre illustratif, nous pouvons citer : la médecine
légale qui renseigne sur les circonstances d'un viol,
d'avortement.
La police scientifique et technique qui permet
d'identifier l'arme du crime et la nature du matériel utilisé.
Ensuite la dactyloscopie permet, grâce aux empruntes digitales
de retrouver le criminel.
S'agissant du Droit Pénal congolais, nous pouvons
aussi affirmer qu'il est un droit mixte, légal et strict. Pour ce
Droit pénal général

faire, nous allons, dans le cadre de cet enseignement, le


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subdiviser en cinq chapitres. Le premier portera sur la loi
pénale en soi ; le second nous amènera à aborder les faits
répréhensibles au regard de la loi l'infraction; le troisième sera
axé sur l'individu, auteur des faits répréhensibles le délinquant;
le quatrième fera allusion aux sanctions. Et enfin, le cinquième
nous conduira aux instances pénales internationales.

3. OBJECTIFS DU COURS
Cet enseignement vise comme objectifs :
- Permettre aux étudiants de maîtriser les Principes
Généraux du Droit Pénal Général ;
- Les initier à se défendre contre les abus de droit
- Comprendre le fonctionnement des Juridictions
pénales Internationales, ainsi que leurs articulations avec les
Juridictions Nationales.

4. Méthodologie
L'appréhension du droit pénal général postule le
recours à une méthodologie appliquée. Il s'agira
essentiellement ici de l'exposé magistral qui sera complété par
des débats. Toute cette architecture sera fondée sur la méthode
juridique qui requiert le recours au droit posé.
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CHAPITRE I. LA LOI PENALE


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La loi pénale, nous l'avons dit, est un ensemble de


règles qui définissent les infractions et déterminent les
sanctions.
De façon générale, elle comprend les lois du Droit
Pénal Commun et les lois du Droit Pénal Particulier.
Les lois du Droit pénal Commun comprennent le
code pénal et les lois complémentaires du code pénal. Ce sont
les lois qui ont été ajoutées après l'élaboration du code pénal.
Exemple : loi sur la bigamie et l'adultère.
Quant aux lois pénales particulières, elles sont
destinées à régler des situations particulières. Exemple : code de
la route.
II faudrait noter que contrairement aux autres
législateurs, législateur congolais ne porte aucune disjonction
entre l’infraction, le délit et la Contravention.

Section 1. Principe de la légalité des Infractions et des peines


L'infraction en soi est un fait contraire à l'ordre social.
C'est une action ou une omission prévue et punie par 3a loi
pénale. D'où l'application du principe de la légalité des délits et
des peines,

§1. Le principe
« Ne peuvent faire l'objet d'une condamnation pénale
que, les faits préalablement définis et sanctionnés par le
législateur au moment où l’accusé a commis son acte. Par
conséquent, ne pourront être appliquées que les peines qui
étaient déjà prévues par le législateur ».
«Nullum crimen, Nulla poena. Sine lege». Cela se
traduit littéralement par : pas de crime sans loi, pas de peine
sans loi. Ce principe est le fruit des réflexions des philosophes
du 18èrne siècle qui voulaient lutter contre l'arbitraire du roi et
du juge.
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Dans notre code pénal, l'article 1er dispose : Nulle


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infraction ne peut être punie des peines qui n'étaient pas
portées par la loi avant que l'infraction fut commise.

§2. La justification du principe


Plusieurs raisons militent en faveur de ce principe.
Parmi celles-ci, nous pouvons citer :

1. La limitation de droit de punir


Le pouvoir de la société n'est pas absolu, il doit tenir
compte de certaines limites qui respectent la liberté de chacun.
Ainsi, le pouvoir de punir, dont dispose la société n'est pas sans
limite.

2. Le rempart contre l’arbitraire du juge.


Il ne convient pas que le jugé soit seul à décider de la
punissabilité des faits. Cela serait susceptible de créer deux
dangers :
1 ) Le juge qui doit faire prédominer les exigences de
justice et de vérité, risque de soumettre sa démarche à son
émotion à son tempérament, à ses intérêts de classe, voir à son
zèle ;
2) L'incertitude quant à la façon dont le juge dira en
définitive le droit est de nature à créer l'insécurité au sein de la
population.

3. L’exigence d'une bonne politique criminelle


« Moneat lex Prius quam feriat » : il, est de bonne,
politique que la loi avertisse ayant de frapper afin que dans son
comportement, l’agent sache à quoi s'en tenir. Ne dit-on pas
que vaut mieux prévenir que guérir ? La loi pénale ne doit pas
avoir comme objet de punir les éventuels criminels mais aussi
de décourager ceux qui peuvent être tentés. D'où l'exigence
d'une certaine publicité qui peut produire des effets dissuasifs. '
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§3. Le contenu du principe


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Ce principe illustre la légalité des incriminations et
des peines qui peuvent être appliquées.
A. La légalité des incriminations
Il n’y a que la loi qui détermine les infractions. Seuls
tombent sous le coup de la loi, les faits qui, au moment où ils
sont commis, sont déjà définis comme tels par le législateur.
C'est le principe de l'antériorité obligatoire, des infractions.
Nous pensons que l'antériorité constitue une garantie de liberté
des citoyens.
En effet, au regard de cette approche, nous pouvons
dégager certaines conséquences tant au niveau du législateur
que du juge.

1. Conséquences pour le législateur


, ,
 seul le législateur à la compétence de fixer les normes
pénales;
 le législateur doit édicter de textes précis comportant des
définitions des sanctions précises
 Bref, c'est au législateur, de restreindre les droits des
citoyens, de leur imposer un comportement et d’en
déterminer les peines en cas de déviation.

2. Conséquences pour le juge


Le juge ne peut pas considérer comme infraction ce
qui n'a pas été défini comme tel même si l’acte choque sa
moralité. Il ne peut pas prononcer des sanctions non prévues
par la loi. Concrètement, le juge est lié à la seule application de
ce' qui est prévu par la loi.

B. La légalité de peines
Elle se situe à deux niveaux :
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a. Au Niveau du législateur
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La peine étant une privation des droits, il n'y a que le
législateur qui est habileté à déterminer la nature et le taux de la
peine.

b. Pour le juge
 il ne peut prononcer que les peines prévues ;
 il ne peut prononcer une peine supérieure au maxima ou
une peine inférieure au minimum.
 Enfin, il ne peut pas refuser la peine prévue. En somme, le
juge exerce une compétence liée.

Section 2. Interprétation de la loi pénale

Etant donné que seuls, les faits préalablement définis


comme infraction par le législateur peuvent être punis, il
importe que le juge sache avec précision quelle loi devra-t-il
appliquer autrement dit, il devra interpréter la loi,
Interpréter la loi est une procédure utilisée par le juge
en présence d'un texte peu clair afin de dégager le sens exact, la
portée réelle des faits. Il existe plusieurs méthodes
d'interprétation en Droit Pénal qui, contrairement au droit civil
et commercial qui acceptent l'interprétation extensive sinon
analogie ne se fonde que sur l'interprétation stricte. C'est un
principe dérivé de la légalité pénale selon lequel les lois
d'incrimination et de pénalité doivent être appliquées sans
extension ni restriction.

§1. Les sources d’interprétation


Trois sources principales permettent d'assurer
l'interprétation en Droit Pénal. Il s'agit de l'interprétation
authentique, judiciaire et doctrinale. Néanmoins le juge pénal
peut se référer à certaines sources d'interprétation,
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1. L’interprétation authentique
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C’est celle qui émane du législateur lui-même, elle
revêt une force, obligatoire pour le juge car elle est le fruit de
l’autorité qui a rédigé la loi.
Dans ce contexte, elle peut être contextuelle
lorsqu'elle est donnée par la loi elle-même, ou postérieur
lorsqu'elle intervient après promulgation de la loi dont
l'application soulève des difficultés. Une nouvelle loi vient alors
préciser le sens de la loi antérieure.

2. L'interprétation judiciaire
C’est celle qui provient des cours et tribunaux qu'on
appelle aussi jurisprudence. Il s'agit de l'interprétation résultant
d'une position dégagée, à partir des anciens jugements
suffisamment concordants rendus par les juridictions sur une
question de droit.

3. L’interprétation doctrinale.
C’est le fruit du travail des spécialistes du droit qui se
prononcent dans leurs écrits sur la portée exacte des
dispositions légales. Elle se base sur les différentes publications
dans un domaine bien précis. Mais à côté des sources, il existe
aussi des méthodes.

§2. Les méthodes d'interprétation


La loi pénale peut être interprétée de manière
littérale, téléologique et analogique.

a. L'interprétation littérale
D'après cette méthode pour interpréter la loi, on doit
se limiter à ses propres termes. Cette interprétation est dite
restrictive ou étroite car elle se limite au terme ou à la lettre de
la loi et non à son esprit.
Droit pénal général

En cas de contradiction avec la volonté du législateur,


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le texte de loi sera privilégié. Mais en cas d'obscurité du texte, le
juge retiendra l'hypothèse la plus favorable au prévenu. En
outre, l'application de cette méthode se conforme aussi à
l'adage « Odiosa sunt restrigenda ». Littéralement, cela signifie
que les choses odieuses doivent être interprétées de manière
stricte.
. . ,
Toutefois, la méthode littérale est à la fois inexacte et
stérilisante. Elle est inexacte car elle suppose la perfection de la
loi, alors que celle-ci peut avoir des lacunes, des erreurs voire
des contradictions. Elle est stérilisante dans la mesure où elle
fige le droit, le cantonne et l'empêche de s'adapter à l'évolution
de la société.

b. l'interprétation téléologique
Elle est la procédure utilisée par le juge en cas de non
clarté de texte afin de rechercher le but de la loi ou la volonté
du législateur. Le juge va alors chercher à déterminer le
fondement de la loi, l'objectif que le législateur voulait atteindre.
Bref quelle est la finalité de la loi ? Ici, c'est l'esprit qui
prédomine sur la lettre de la loi.

c. L'interprétation analogique
C’est une pratique opposée à l'interprétation stricte.
Elle consiste à étendre l'application de la loi des cas qu'elle a
prévenu aux cas qu'elle n'a pas prévu. Mais quelle que soit
l'approche utilisée par le juge pour apprécier le fait et le
qualifier la loi pénale garde toujours une certaine autonomie.

§2. Autonomie de la loi pénale


L'autonomie du Droit Pénal se manifeste
particulièrement en ce qui concerne l’interprétation. Ainsi, le
Droit pénal emprunte aux autres branches certains termes mais
change le sens qu’ils ont dans leurs disciplines de provenance.
Droit pénal général

A titre d'exemple, le terme domicile désigne en Droit


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civil le principal établissement, tandis qu'en Droit Pénal, c'est
tout lieu d'habitation.
La loi pénale autonome doit aussi être appliquée dans
le temps.

Section 3. L’application de la loi pénale dans le temps

La question essentielle à laquelle il faut répondre


consiste à savoir ce qu'il faut faire dans l'hypothèse ou une
nouvelle loi abroge ou modifie une loi ancienne. IL en est aussi
dans le cas des actes commis avant la rédaction d'une loi le
qualifiant d'infraction,
Tel est le cas sil la nouvelle loi supprime, abroge ou
modifie une loi ancienne, elle crée une nouvelle infraction et
supprime celle qui existe déjà ou encore elle crée ou modifie les
peines.
Le principe est que nul ne peut être poursuivi pour
une action qui ne constituait pas une infraction au moment où
elle était commise.
Dans le même sens, on peut aussi ajouter qu'une
infraction ne peut être punie des peines qui n'étaient pas prévue
par la loi au moment de sa commission, Cela dit, il faut
distinguer dans l'exécution de la loi pénale, lés lois de fond et
les lois relatives à la procédure.

§1. L'application dans le temps des lois de fond


Par loi de fond, on entend tout acte juridique qui
qualifie les faits ou détermine les peines y découlant, le principe
applicable est celui de la non rétroactivité de la loi pénale. En
effet, la loi pénale, ne rétroagit pas, elle dispose pour l'avenir,
sauf si elle est plus douce. Pour mieux appliquez ce principe, il
faut comparer la loi applicable. On se refera à la hiérarchisation
suivante :
Droit pénal général

 la peine de mort ;
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 les travaux forcés ;
 la servitude pénale ;
 la peine d'amende.
§2. L'application dans le temps des lois de procédure
Par procédure, le lexique des termes juridiques
entend l'ensemble des formalités qui doivent être suivies pour
soumettre une prétention à un juge. En Droit Pénal elle
détermine les règles qui sont d'application. Selon ce principe,
une norme juridique nouvelle ne peut remettre en cause les
situations anciennes nées de l'application de la règle antérieure.
C'est la non application de la loi sur les faits antérieurs à son
entrée en vigueur.
La manière de procéder pour la constatation des
infractions l'instruction préparatoire, la poursuite et le jugement
du délinquant. Par conséquent, le principe dans cette discipline,
est celui d'application immédiate des lois nouvelles, Le principe
est que les lois nouvelles sont d’application immédiate.

Section 4. L'application de la loi pénale dans l'espace


Le problème qui se pose ici est de déterminer la loi
qui sera d'application lorsque l'auteur d'une infraction se trouve
en dehors du lieu où il a commis le crime ou encore lorsque
l'infraction se réalise sur plusieurs territoires différents.

Cette question est d'autant pertinente que de nos


jours les frontières sont devenues poreuses. En termes clairs, il
s'agit de la détermination de la loi applicable lorsque
l'infraction est commise par exemple en République
Démocratique du Congo sur des individus de nationalité
française, et que le criminel se réfugie au Rwanda.
La réponse à cette question a donné naissance à
divers systèmes doctrinaux.
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§1. Les systèmes doctrinaux


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La loi applicable sera déterminée en fonction soit du
lieu le crime a été commis, de la nationalité de la victime ou
encore du lieu ou le criminel est appréhendé.
1. La territorialité de la loi pénale
D'après ce principe, la loi pénale s'applique à tous les
individus qui ont commis une infraction sur le territoire d'un
Etat donné indépendamment de la nationalité du criminel ou
de la victime, Plusieurs raisons militent en faveur de ce
système, notamment la bonne administration de la justice, car le
juge local connaît mieux sa loi nationale et peut bien
l'appliquer.
L'intérêt social recommande que l'infraction soit jugée
le plus près possible du lieu. Où elle a été commise afin que la
paix sociale troublée soit rétablie.
On peut aussi ajouter le respect de la légalité car le
délinquant devrait connaître la loi pénale qu'il a violée. Enfin, il
permet à l'Etat d'exercer pleinement sa souveraineté.
Au-delà de ces arguments le système de la
territorialité prête le flanc à la critique dans la mesure où il peut
favoriser l'impunité du délinquant. Enfin, lorsque le territoire
sur lequel l'infraction a été commise n'est pas connu ou ne
relève d'aucune souveraineté/ aucun Etat ne serait habileté
d'engager les poursuites.

2. La personnalité
La loi pénale s'attache aux personnes et elle leur sera
d'application où qu'elle se trouve. Ce principe a deux volets à
savoir :
 la personnalité active : la loi pénale s’applique aux
infractions commises par les nationaux d'un Etat où qu'ils
se trouvent, le délinquant est jugé par la loi de son pays et
par les tribunaux de son pays. II y a application du
Droit pénal général

principe de continuité de la souveraineté même en dehors


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des frontières nationales.
 personnalité passive : au terme .de ce principe, la loi
pénale suit les ressortissants de l'Etat où elle est en vigueur
et s'applique à toute les infractions dont ils sont victimes
où qu'ils se trouvent.

3. L’universalité du droit de punir


Ce principe est aussi appelé compétence universelle
de la loi pénale. Elle donne au juge du lieu d'arrestation le
pouvoir de juger toutes les infractions sans tenir comte du lieu
de commission ou de la nationalité du délinquant ou de la
victime.
L'application correcte de ce principe postule
l'existence d'une communauté d'intérêt entre les Etats. C'est
dans ce contexte que les conventions internationales ont été
signées afin de poursuivre ou d'extrader le délinquant qui
trouble l'ordre public national et international
On peut citer ; la convention sur les publications
obscènes ou encore le statut de Rome instituant la cour pénale
internationale qui reconnaît la compétence universelle à tous les
juges sur les criminels violant le droit international.

§2. Le droit positif congolais


En droit positif congolais la matière est réglée par les
art. 2 et 3 de code pénal ainsi que par l'art. 14 du code civil livre
I. En analysant ces différents textes, nous pouvons conclure que
c'est le système de territorialité qui est d'application.
En effet l'art. 2 du code pénal dispose : «l'infraction
commise sur le territoire de la République Démocratique du
Congo est punie conformément à la loi». Par ailleurs le
législateur congolais a repris l'art 2 de l'arrêté royal du 22
décembre 1934 qui disposait «qu'en matière répressive, le
ministère Public recherche les infractions aux lois, décrets,
Droit pénal général

ordonnances et règlements qui sont commises sur le territoire


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de la République.
Par territoire congolais, il faut entendre :
 le sol congolais
 la mer territoriale
 l’espace aérien ;
 les navires du commerce battant pavillon congolais qui
sont dans les eaux internationales ;
 les navires de guerre et
 les enceintes des ambassades congolaises à l'étranger.
Mais ce principe connaît quelque tempérament qui
est prévu par l’art. 3 du code de procédure pénale qui permet
que le tribunal congolais puisse juger toute personne quelque
soit sa nationalité ou celle de sa victimes qui se sera rendu
coupable à l'étranger d'une infraction présentant une certaine
gravité. C'est en quelque sorte l'application du principe
d'universalité.
Les alinéas 4 et 5 de l'art, du code pénal permettant
au juge congolais de connaître de toutes les infractions
commises à l'étranger qui porte atteinte à la sûreté de l'Etat et à
la foi publique sans qu'il ne soit tenu compte de situation
juridique nées à l'étranger. Ici il est fait allusion au principe «
Non bis in idem » qui interdit que l'on soit jugé deux fois pour
les mêmes infractions.
Enfin, le système de la personnalité passive est aussi
dit principe de réalité lorsque l'Etat lui-même est victime.

§3. La coopération judiciaire internationale

Aujourd'hui le crime est devenu un phénomène


complexe et global. Pour y lutter efficacement, une coopération
entre les Etats s'avère indispensable. Celle-ci se matérialise à
travers l'extradition et d'autres formes de coopération.
Droit pénal général

1. L’extradition.
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C'est une procédure internationale par laquelle un
Etat (Etat requis) accepte de livrer un individu qui se trouve sur
son territoire à un autre Etat qui en fait la demande (Etat
requérant) afin que celui-ci puisse le juger ou s'il est déjà
condamné de lui faire purger sa peine.
Le fondement juridique de l'extradition est les traités
que les Etats signent entre eux afin de se livrer mutuellement
le délinquant le plus dangereux.
a. Conditions d'extradition

1. L'Etat requérant

L'extradition est accordée à la demande de l'Etat


requérant. Ce dernier ne peut demander l'extradition que si
l'individu a déjà fait l'objet de poursuite ou de condamnation
par ses tribunaux.
Trois Etats, peuvent alors demander l'extradition :
l’Etat sur le territoire duquel l'infraction a été commise, est
ressortissant et enfin, l'Etat dont les intérêts ont été lésés.

2. L'Etat requis
La demande d'extradition est adressée à un autre Etat
celui où se trouve présentement le délinquant recherché.

3. Le délinquant recherché
Le délinquant recherché doit être auteur coauteur ou
complice d'une infraction consommée ou tentée. En principe, on
n'extrade par ses propres nationaux/ sauf en cas de réciprocité
(Angleterre, Italie, Etats-Unis).
Il convient de retenir que l'extradition étant complexe
et onéreuse, on ne peut extrader que pour une infraction
présentant une certaine gravité. Pour déterminer le degré de
gravité, on se réfère soit à l'énumération des actes susceptibles
d'extradition ou à la gravité de la peine encourue.
Droit pénal général

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Ex : Le traité du 04 mars 1966 entre lu République Démocratique du
Congo et le Rwanda, fixe le seuil de la peine susceptible d'extradition
à au moins six mois de servitude pénale.
Les infractions militaires et politiques échappent à
l'extradition. Mais que faut-il entendre par infraction politique.
Ce sont celles qui portent atteinte à l'ordre politique (doctrine
objective). Une infraction peut aussi avoir une nature mixte
(celle qui viole à la fois le droit commun et l'ordre politique).
Qu'en est-il pour le terrorisme ?
La convention européenne du 10 novembre 1968
énumère un certain nombre d'actes qui ne peuvent pas être
couverts par leur caractère politique pour échapper à
l'extradition.
On peut citer les infractions relatives à la capture
d'aéronef/ la prise d'otage, attaque contre des personnes
bénéficiant d'une protection internationale.

2. La collaboration policière internationale


En plus des échanges des informations entre les
différentes polices internationales; il existe une Organisation
Internationale de Police Criminelle (OIPC) connu sous le nom
d'Interpol et dont le siège est à Paris (1946). Elle a pour objet
d'établir une collaboration étroite entre les services de différents
pays et surtout de mieux localiser les criminels afin de les
appréhender. Malheureusement l'efficacité de l'Interpol dépend
de la volonté politique des Etats, des moyens d'action des
agents et aussi de leur qualité technique.
En somme, la loi est le seul déterminant du droit
pénal de son efficacité et de sa finalité. Elle vise essentiellement
l'infraction. Mais qu'en est-il de ce concept.
Droit pénal général

CHAPITRE II. L'INFRACTION


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La loi n'a pas défini l'infraction, il faut s'appuyer sur


la doctrine pour déterminer le contenu de l'infraction. Le
lexique des termes juridiques (16e Ed, 2007) la définit comme «
une action ou une omission volant une norme de conduite
strictement définie par un texte d’incrimination entraînant la
responsabilité pénale de son auteur. Ici, le droit français
subdivise l'infraction en trois catégories : crime, délit et
contravention. Mais le législateur congolais se limite à une seule
détermination : infraction.
En définitive, il faut retenir trois déterminants : une
action, une loi qui qualifie l'action et la personne qui pose l'acte
ou refuse de la poser. Cela dit, on peut retenir deux types
d'infractions ; active par commission et passive par omission.
En bref, il s'agit de tout fait contraire à l'ordre social.
Pour HAUS, l'infraction c'est la violation d'une loi
pénale, l'action ou l'inaction que la loi frappe d'une peine (cf.
Droit Pénal, PUF, Paris, 1982).
De ce qui précède nous pouvons retenir que ce n'est
pas le caractère immoral ou antisocial de l'acte qui en fait une
infraction, mais plutôt la peine dont il est frappé. Celle-ci doit
impérativement être prévue par la loi.
Ainsi, pour mieux étudier l'infraction, il faut se baser
sur l'élément légal et l'élément matériel.

Section 1. L'élément légal de l'Infraction


L'élément légal se réfère au principe de la légalité des
peines et des délits. En d'autres termes, chaque fois que
l'autorité judiciaire est saisie des faits, elle doit le confronter à la
définition de la loi, autrement dit, il doit les qualifier afin
d'appliquer les éventuelles peines prévues.
Droit pénal général

§1. La qualification des faits


20

1. Le principe de base
En partant du principe de la légalité, il faut confronter
les faits poursuivis au divers types des faits incriminés par la
loi;
Ainsi, l'autorité judiciaire peut adopter une
qualification provisoire et l'abandonner si tous les éléments ne
sont pas réunis .En d'autres termes, les tribunaux ne sont pas
liés par la qualification retenue par le Ministère ' Public appelé
communément l'organe de la loi.
C'est au moment de l'action qu'il faut se placer pour
apprécier la qualification de l'infraction même, Ce principe est
aussi appelé intangibilité ou cristallisation de la qualification au
moment des faits.
2. Les qualifications multiples
Lorsque les actes commis par le délinquant peuvent
recevoir diverses qualifications, On se trouve devant des
qualifications incompatibles ou alternatives. Par ailleurs le
même fait peut être susceptible de plusieurs qualifications.

A. Qualifications incompatibles ou alternatives

Dans leur ouvrage intitulé « traité de droit criminel »,


MERLE et VITU pensent qu'il y a qualification incompatible
lorsque l'infraction est la conséquence logique et naturelle d'une
première infraction avec laquelle elle se confond.
Exemple : Un délinquant porte des coups et fait des blessures, il
sera condamné pour coups et blessures volontaires et non pas
pour non assistance à personne en danger.
Un voleur qui garde les biens volés chez lui ne sera poursuivi
que pour vol et non pour recel.
Droit pénal général

Quant aux qualifications alternatives, elles se


21
présentent lorsque les faits sont qualifiés différemment en
fonction de la nature ou du degré de l'élément moral.
Exemple : Assassinat ou meurtre selon la présence de l'élément
intentionnel

B. Les concours d'infraction.


Il y a concours d'infraction lorsque l'inculpé doit
répondre à la fois de plusieurs infractions. On peut se trouver
alors devant deux hypothèses :

a. Le concours idéal d'infraction


Lorsque le même fait constitue plusieurs
infractions ; seule la une peine la plus forte sera prononcée (art,
20 al 1 code pénal). Ici aussi, on distingue deux hypothèses :
 Le délit complexé ; le même fait constitue plusieurs
infractions. Ex : une femme mariée qui commet l'adultère
au bord de la route se rend coupable d’adultère et
d'outrage, public à la pudeur ;

 le délit collectif : ici plusieurs infractions de même nature


pénale mais séparées par le temps ou le lieu, peuvent en
raison de l'unité d'intention délictueuse être considérées
comme ne formant qu'une infraction. Par conséquent, elles
ne subissent qu'une peine. Ex : une suite des relations
d'adultère, le vol d'une bibliothèque ouvrage par ouvrage.

D'après la doctrine et la jurisprudence, on estime


qu'en cas de concours idéal, l'infraction est unique, la peine à
prononcer sera aussi unique dans la mesure où on applique la
peine la plus forte.
Droit pénal général

b. Le concours matériel d'infraction


22
Cette hypothèse se réalise lorsque le même individu
accomplit plusieurs infractions distinctes non réunie par une
intention délictueuse et dont aucune n'a encore fait l'objet d'un
jugement définitif.
Ex ; Un délinquant se rend coupable de vol le 03
février 2005, le 30 mars 200S il viol une fille dé 17 ans, deux
semaines plus tard, il résiste avec violence aux policiers venus
l'arrêter.

Dans ce cas, chaque fait sera qualifié et on lui


appliquera une peine, .ensuite on cumulera les peines
prononcées. C'est ce principe qu'on appelle cumul

§2. Les causes de justification


Un acte qui réunit tous les éléments constitutifs peut
être couvert par une cause de justification. Ainsi, la cause- de
justification rend l'acte conforme au droit. Elle supprime
l'élément légal de l'infraction. Ce sont donc des circonstances
objectives qui rendent l'acte non punissable parce que l’auteur
avait le droit ou le devoir de l'accomplir.
On peut retenir que les causes de justification sont de
nature jurisprudentielle. On le retient comme principes
généraux du droit. Il s'agit de :

1. L’Etat de nécessité
C'est la situation de crise dans laquelle se trouve une
personne qui, pour échapper, à une menace ou pour sauver un
tiers d'un péril imminent n'a d'autre solution que de commette
une infraction.
Exemple : -Le fait pour un automobile de détourner
son véhicule sur un mur ou sur un autre véhicule afin d'éviter
un piéton;
Droit pénal général

-Le fait pour une mère en plein dénuement de voler des


23
aliments pour nourrir ses enfants.

Pour que l'Etat de nécessité soit retenu,


certaines conditions doivent être réunies ;

1.1. Condition d’ouverture

 L’intérêt à sauvegarder doit être de valeur supérieure ou


au moins égale à la valeur de l'intérêt sacrifié ;
 L’intérêt à sauvegarder doit être menacé d'un péril grave
ou imminent ;
 La commission de l'infraction doit être le seul moyen pour
sauvegarder l'intérêt menacé.

1.2. Condition d'exercice


Ne seront justifiés par l'état de nécessité que les actes
adéquats/ ceux qui respectent la légalité élémentaire. Ainsi,
seront exclus les actes inefficaces qui ne peuvent pas
sauvegarder les biens menacés. Les actes délictueux superflus
ne seront pas no plus pris en considération. II faut retenir que
Tétât de nécessité n'exclut pas le la responsabilité civile.
Toutefois, s'il est équitable qu'il en soit ainsi dans la mesure où
la victime n'a pas pris, part à la production du préjudice, il faut
aussi indiquer que la personne qui doit réparer n'est pas
forcement l'auteur de l'infraction ou de l'acte nécessaire.
Exemple : Le tiers qu'on a sauvé du feu en saccageant
la clôture du voisin1 devra indemniser celui-ci.

2. La légitime défense

Dans l'Etat moderne, le monopole de la force revient


à l'Etat. Par conséquent, nul ne peut se faire justice soi-même.
Cependant, lorsqu'un individu est exposé ou voit une tierce
personne exposée à une agression grave qui causerait des
Droit pénal général

conséquences incalculables s'il devait attendre l'intervention de


24
l'autorité publique, il peut recourir à là force.
Dans ce cas, il a non seulement le droit mais aussi le
devoir de repousser la force par la force. Ainsi, la légitime
défense est un emploi direct et nécessaire de la violence pour
repousser une agression injuste qui se commet ou qui va se
commettre contre soi-même ou contre un tiers. En analysant
cette notion, on peut déduire que la légitime défense est un cas
particulier de l'état de nécessité.
En effet, l'agent se trouve dans l'alternative soit de
subir un mal irréparable ou de la laisser subir ou de commettre
une infraction grave contre l'agresseur.
Certains auteurs dont GARKAUD considèrent même
que la légitime défense est un acte de justice car celui qui
repousse une agression injuste rend service à la société (Droit
Pénal Général, 3e Ed, Paris, 1969).

a. Conditions d'existence de la légitime défense


On retient généralement quatre conditions qui
donnent lieu à la légitime défense :
- l'attaque doit être actuelle ou imminente ; la
défense doit être, .simultanée à l'agression. Exemple ; Celui qui a
été agressé la nuit chez-lui dans sa maison et qui retrouve
l'agresseur deux semaines se promenait librement, ne peut plus
évoquer la légitime défense ;
- L'attaque doit être injuste ; Ainsi celui qui, par une
agression injuste a placé son adversaire dans la nécessité de se
défendre n'a pas le droit de repousser la force par la force. Il n'y
a pas de légitime défense contre la légitime défense ;
- Le recours à la force doit être le seul, moyen de se
protéger ou de protéger autrui ;
- L'agression doit être dirigée contre les personnes
ou contre les biens il faut qu'il s'agisse d'un danger contre les
personnes.
Droit pénal général

b. Condition d'exercice de la légitime défense


25
II faut que la réaction soit justifiée et proportionnelle
à l'attaque subie ou dont on est victime. Par conséquent, il faut
donc respecter la proportion entre l'attaque et la riposte.
ÏÏ convient de souligner enfin que la légitime défense
exclut la faute civile.

3. l'ordre ou l'autorisation de la loi et le commandement de


l’autorité
Certains actes définis comme infractionnels à la .loi
peuvent être justifiés lorsqu'ils sont le fait de celui qui a reçu
l'ordre dé la loi ou celui qui exécute l'ordre de son supérieur
donné conformément à la loi.
Exemple ; Le serrurier qui fracture la porte d'une
maison sur réquisition.
Notons que pour être justifiés par la loi ou le
commandement de l'autorité, les actes posés doivent rester
dans la limite de l'utile, du strict nécessaire et du proportionnel.
C'est ce qu'on appelle légalité élémentaire.
En outre, ces actes doivent être le fait d'une personne
qui a qualité pour agir et poser dans la forme prévue, Enfin,
l'agent d'exécution ne peut exécuter que les ordres légaux. Mais
il est parfois difficile de distinguer l'illégalité des ordres reçus.

Section 2. L'élément matériel de l'Infraction


Une infraction n'est constituée que si elle se traduit
par un acte extérieur. L'élément matériel qui est le fait extérieur
par lequel l'infraction se révèle est appelé « Corpus delictiti ».
Le professeur Roux dans son cours de droit criminel français le
qualifie de manifestation fautive d'une volonté agissant contre
le droit. L'élément matériel permet de distinguer plusieurs
sortes d'infractions.
Droit pénal général

§1. Infraction de commission et d’omission.


26

A° L'infraction de commission

On appelle infraction de commission, celles dont la


réalisation exige un acte positif (geste, écrit, parole). C'est la
qualification objective de l'infraction. Elle exige la réalisation
d'un acte positif.

B° L'infraction d’omission
Le Professeur ROUX dans son cours avait fait
remarquer ; « il ne faut pas attacher au mot acte la signification
d'une activité positive, caractérisée par un mouvement
physique du corps. Cette expression doit être prise dans son
acception la plus large aussi bien positive que négative ».
Concrètement, l'infraction d'omission est celle qui se réalise par
inaction, omission ou abstention.

Ex : Rester inerte alors qu'un homme en difficulté de mort crie au


secours devant soi, refus de déclarer une naissance ou u oubli pur et
simple.
Il faut noter que si le droit reconnaît à un individu la
liberté de faire ou de ne pas faire, le même droit, par exigence
de solidarité sociale/ nous oblige de poser certains actes. Il en
est de même de l'influence étatique qui se fait sentir sur les
citoyens dans certains domaines.

§2. Les infractions consommées


On se place ici sous l’angle du résultat obtenu.
On distinguera alors :
a. Infraction, formelle : C'est celle par laquelle on incrimine le
procédé indépendamment du résultat. Exemple ; -art. 50 CPII
administration de substance nuisible ; - art, 104 CPII incendie
volontaire.
Droit pénal général

b. Infraction matérielle : c’est celle qui ne se réalise que par le


27
résultat.

c. Moment et durée de l'infraction : Ici, on aura


Infraction instantanée ; c'est celle qui se réalise en un
trait du temps. Exemple : vol abus de confiance ;

d. infraction continue ; elle est caractérisée par une activité


délictueuse ou par une omission permanente délictueuse.
C'est la volonté persistante de l'agent de violé la loi. Exemple
: Association des malfaiteurs, la tenue d'une maison de
débauche ;

e. infraction d'habitude : c'est celle qui est constituée par la


réitération d'un certain fait, on réprime non pas le fait isolé maïs
l'habitude, exemple : l'exercice illégal de l'art de guérir.

§3. La tentative punissable


II y a tentative punissable, lorsque la résolution de
commettre une infraction a été manifestée par les actes
extérieurs qui marquent un début^d'exécution de cette
infraction et, qui ont été suspendus ou qui n’ont manqué leur
résultat que par des circonstances indépendantes de leur
auteur.
Au terme de l'art. 4 CP Livre I, l'auteur de la tentative
est puni de la même peine que Fauteur de l'infraction qui est
consommée. Cependant, il faut distinguer l'infraction tentée de
l'infraction manquée.

a. Infraction tentée
C'est lorsque l'exécution des actes matériels
constitutifs de l'infraction est suspendue à la suite des
circonstances indépendantes de la volonté de son auteur.
Ainsi, nous pouvons retenir les conditions suivantes :
- résolution de commettre une infraction ;
Droit pénal général

- acte extérieur constituant un début d'exécution


28
- l'absence du désistement volontaire.
b. Infraction manquée
C'est lorsque la résolution de commettre l'infraction a
été manifestée par des actes extérieurs 'qui marquent un
commencement d'exécution mais qui n'ont manqué leurs effets
par des circonstances indépendantes de la volonté de leur
auteur.
Dans l'infraction tentée, les actes extérieurs ont été
interrompus par une cause extérieure tandis que dans
l'infraction manquée, tous les actes ont été accomplis mais le
résultat n'a pas été atteint à la suite d'un cas fortuit.
Il y a donc deux conditions qu'il faut prendre en
considération à savoir :
 l'accomplissement de tous les actes d'exécution
 l'échec des actes suite aux circonstances extérieures de
l'agent, Exemple: 1. Celui qui a placé une bombe qui explose
avant le passage de la victime ;
2. Celui qui a tiré volontairement sur une personne mais qui ne meurt
pas,
Enfin, l'infraction impossible est celle dont le résultat
recherché par l'auteur n'a pas pu être atteint, soit par manque
d'objet soit parce que le moyen utilisé était inefficace.
Peut-on alors punir l'infraction impossible ? D'après
la théorie objective préconisée par FEVERBACH, l'infraction
impossible doit être punissable (Cfr. NYABYRUNGU MWENE
SONGA, Droit Pénal Général Kinshasa, D.E.S, 1989).

Quant à la tendance objective, elle préconise la


répression systématique de l'infraction impossible certains ont
préconisé les théories intermédiaires qui distinguent
l'impossibilité absolue de l'impossibilité relative, Exemple; - Pour
faire avorter une femme un infirmier lui donne des vitamines qu'il
prend pour des produits abortifs ;
Droit pénal général

- On poignarde quelqu'un qu'on croyait vivant mais qui a


29
déjà succombé à une crise cardiaque.
Ainsi, l'impossibilité absolue existe lorsque l'objet
n'existe point ou que les moyens utilisés sont inefficaces pour
atteindre le résultat. On parle de l'impossibilité relative lorsque
l'objet existe réellement mais n'est ou n'est plus là où l'agent le
croyait. Ou encore lorsque le moyen était efficace mais n'ont pas
atteint le résultat par mauvaise utilisation.
c. Délit absurde et délit putatif

c.1. Délit absurde


II y a délit absurde lorsque le moyen mise en œuvre
est chimérique et n'a présenté aucun rapport de convenance
d'après l'expérience de la vie avec le résultat recherché.
L'infraction absurde est aussi appelée infraction surnaturelle.
D'après la doctrine, il est difficile de la considérer comme
tentative punissable.
Exemple ; Réciter une prière ou une formule magique pour
obtenir la mort de quelqu’un.

c.2. Délit putatif


C'est lorsque l'illégalité des faits tel que l'agent les a
commis n'existe que dans son imagination. Ex : Un homme qui
sort avec une fille de 18 ans et qui pense avoir commis un viol
selon l'art. 170 du CP.
Droit pénal général

CHAPITRE III. LE DELINQUANT


30

Concrètement lorsque la loi pénale est violée, il y a


toujours un individu qui en est l'auteur. Il s'agit donc d'étudier
le délinquant en tant qu'auteur de l'infraction. Aussi, faut-il
étudier le contexte et les circonstances dans lesquels la personne
commet l'infraction.

Section 1.La personne responsable


En principe, seules, les personnes physiques peuvent
commettre des infractions ou délinquer. Mais l'évolution tend
de nos jours à envisager la responsabilité des personnes
morales.

§1. Les personnes physiques responsables


Les choses ou les animaux ne peuvent être des sujets
de l'infraction. Seuls, les êtres doués de volonté ou
d'intelligence peuvent commettre une infraction et encourir une
peine. L'infraction est individuelle c'est-à-dire, elle s'attache à
celui qui en est l'auteur. Tout individu auteur ou complice
d'Une infraction peut faire l'objet d'une poursuite de ce chef,
C'est le fondement de toutes les législations pénales évoluées.
On ne peut imputer un acte à quelqu'un que dans la mesure où
est établi qu'il en est l'auteur, Néanmoins, ce principe comporte
des exceptions.
a. Les immunités pénales
Pour des raisons d'opportunité politique, certaines
personnes physiques sont exclues de l'application de certaines
règles pénales. Ainsi, le Président de la république ne peut être
poursuivi pour des infractions pénales. Il en est de même des
chefs des Etats étrangers, des diplomates et fonctionnaires
internationaux sans oublier les avocats lorsqu'ils avancent leur
opinion dans le cadre de leur profession.
Droit pénal général

Il convient de retenir qu'il y a des immunités de


31
poursuite et des immunités de juridictions.

§2. La responsabilité pénale des personnes morales


Selon la maxime juridique : « Societas delinquere non
potest» ; la société n'a pas le pouvoir de délinquer. Et comme
nous l'avons déjà souligné, les infractions et les peines sont
prévues pour les personnes physiques. Par conséquent
Certaines peines sont inapplicables aux personnes morales. A
l'opposé de ce courant une autre tendance pense que les
personnes morales constituent une véritable réalité juridique et
sociale.
A ce titre, elles sont capables de volonté car elles
délibèrent à travers les comités de gestion, le conseil
d'administration. Enfin, certaines -peines sont adaptées aux
personnes morales (amende fermeture, interdiction d'exercer).

1. La tendance générale

Lorsque la responsabilité des personnes morales n'est


pas consacrée, c'est la personne physique par laquelle la
personne morale a agit qui est responsable des infractions
commises. En Angleterre, au Canada et aux USA par exemple,
la responsabilité pénale des personnes morales est admise.

2. La responsabilité pénale des personnes morales en droit


congolais

Le fait infractionnel accompli par les personnes


morales sont imputables aux dirigeants, personnes physiques
qui pourront y répondre. En définitive, la responsabilité pénale
des personnes morales n'est pas admise en droit positif
congolais, car ce sont les personnes physiques qui subissent les
peines en lieu et place des entreprises, administration oui voir
services de l'Etat. C'est cette conception qui établit la
Droit pénal général

responsabilité des dirigeants politiques ou militaires au regard


32
du droit international.

Section2. La participation criminelle

Très souvent, l'infraction est l'œuvre de plusieurs


personnes. C'est pour cela que le législateur a défini le
participant criminel. Il y a participation criminelle lorsque
plusieurs personnes ont contribué à la réalisation d'une
infraction en y prenant une part plus ou moins active ou directe
(art. 21-23 CP LII).
On distingue alors deux formes de
participation criminelle :
 La correité ou coactivité : c’est lorsque la contribution
s'avère directe ou indispensable ;
 La complicité ; lorsque l'aide apportée n'est pas nécessaire
mais utile.

§1. Les conditions générales de la participation criminelle


Trois conditions sont requises pour la réalisation de la
participation criminelle, à savoir ;

 une infraction principale ;


 l'acte participation ;
 l'élément moral

1. Une participation principale


La participation ne devient punissable que lorsqu'elle
a favorisée la commission d'une infraction, c'est-à-dire un fait
que la loi condamne et sanctionne d'une peine. Ex: II n'y a pas
de participation criminelle dans le chef de celui qui apporte son
aide à une personne qui veut se suicider,
En effet, le suicide, contrairement aux autres
législations n'est pas incriminé dans notre droit.
Droit pénal général

1. Un acte de participation
33
La participation doit se réaliser soit selon la corréité,
soit selon la complicité. Les modes légaux de participation sont'
limitatifs et de stricte interprétation. Les actes de participation
sont des actes positifs ou de commission. Ex ; 1, Donner un
conseil n'est pas un acte de participation,
2. Celui qui assiste à une infraction et qui ne l'a pas
empêchée.
3. L'élément moral
La résolution criminelle est la troisième condition de
la participation criminelle. En effet, lorsqu'on pose un acte,
l'agent doit savoir qu'il favorise l'exécution d'une action. De
surcroît, il doit y contribuer volontairement/ il faut un
concours de volonté pour atteindre un projet commun. En
d'autres termes, l'agent doit accepter de participer à la
commission de l'infraction .principale. C'est dans ce sens qu'on
parle de volonté délibérante.

§2. Les modes légaux de la corréité


Toutes les personnes qui participent à une infraction
principale sont des auteurs. Mais celles qui apportent une aide
nécessaire, indispensable sont des coauteurs. Le droit congolais
détermine le mode par lequel la correité ou la coactivité se
réalise (art. 21 CP LII).
Il s'agit de :
 l'exécution matérielle et coopération directe
 l'aide indispensable
 la provocation privée et publique

1. L’exécution matérielle et la coopération directe


L'exécution matérielle consiste à poser les actes qui
constituent une infraction ou une partie de sa réalisation.
Exemple ; -Celui qui tue réalise l'acte matériel de meurtre.
Droit pénal général

-Celui qui soustrait frauduleusement un portable commet l'acte


34
matériel de vol simple.
Il y a coopération directe lorsque l'intervention de
l'agent est directe dans la réalisation de l'infraction sans qu'il ne
réalise les éléments matériels de l'infraction.
Exemple : Celui qui immobilise la victime pendant
qu'un autre lui donne des coups coopère directement aux
coups et blessures volontaires.
2. Aide et assistance indispensable
Aux termes de la loi ceux qui ont prêté par leur
assistance une aide telle que sans cette assistance/ l'infraction
n'aurait pas été commise. Exemple : Le domestique qui ouvre la
porte au voleur;
Celui qui fait le guet pendant les amis volent dans la maison.

3. La provocation privée et publique


Elle consiste à faire naître la volonté criminelle ou à la
renforcer. Le provocateur est aussi appelé auteur intellectuel ou
moral .La correité par provocation n'est retenue que lorsque la
provocation a été suivie des faits, c'est-à-dire auteur lorsque
l'infraction a été commise ou tentée.
Il s'en suit que la responsabilité du
provocateur est entière et identique à celle de l'auteur matériel,
lorsque celui-ci a scrupuleusement respecté le mandant reçu.
Cela nous permet de distinguer les hypothèses suivantes ; -
lorsque le provocateur a précisé le mode d'exécution de
l'infraction, le choix des moyens et leur usage. Dans ce cas, il ne
répondra que de l'infraction qu'il avait ordonnée.
Exemple: Je donne l'ordre de tabasser un garçon et de la
blesser légèrement à l'aide d'un couteau pour l'effrayer, mais l'agent
la tue. La participation ne serait retenue que pour les coups et
blessures.
Lorsque le provocateur a donné un ordre
indéterminé, il faudra distinguer selon que l'agent avait ou non
les raisons de croire qu'il agissait conformément à, l'ordre reçu,
Droit pénal général

Si ces raisons existent, le provocateur sera puni à titre de


35
coauteur.
Exemple : Le provocateur a donné l'ordre de voler dans une
maison fermée, il est normal que l'agent se serve des fausses clefs ou
escalade le mure.
En revanche, si ces raisons n'existent pas, il sera
injuste de rendre le mandant responsable des moyens employés
par l'agent. L'ordre est précis mais l'agent exécute un ordre
différent : il sera injuste de rendre le mandant responsable.
Par conséquent, lorsque le provocateur désiste, c'est-
à-dire change d'avis, ce changement ne sera pris en
considération que s'il a été révélé à temps et de façon expresse.
La provocation privée se réalise par des dons, des
ordres ou de promesses, des menaces, l'abus d'autorité, la
machination ou artifice coupable. Ainsi, celui qui, par des
moyens divers aura provoqué une erreur dans l'esprit de
l'agent et l'aura déterminé à commettre une infraction sera
considéré comme coauteur.
Par machination ou artifice coupable on vise la
fraude, le déguisement et la ruse.

§3. Les modes légaux de complicité


La complicité est une modalité atténuée de la
participation criminelle. Les complices d'une infraction
sont ceux qui apportent à sa réalisation une aide utile, mais non
indispensable. Le code pénal congolais en son art. 22 cite
limitativement le mode des complicités, on peut citer :
 Les infractions : le simple fait de fournir les indications et
des renseignements de nature à faciliter l'accomplissement
d'une infraction ou encore le fait de dresser un plan
d'exécution d'une infraction et d'en déterminer les
obstacles.
On peut aussi relever la fourniture des moyens et
l'aide accessoire sans oublier le recel de malfaiteur. La
répression de la participation punie l'auteur et le coauteur
Droit pénal général

d'une même peine, tandis que complice est punit de la moitié


36
de la peine de l'auteur. Enfin, l'aide accessoire est le fait
d'apporter une aide non indispensable mais utile dans le fait.
Néanmoins, l'infraction plurale est distincte de la
participation criminelle. En effet, l'infraction plurale requiert le
concours matériel de deux ou plusieurs personnes. Ex :
L'adultère, la corruption.

Section 3. Les causes de non imputabilité

Le Droit Pénal moderne ne frappe pas


automatiquement l'auteur ou le complice d'une infraction. Il
faut d'abord que celui-ci soit reconnu pénalement responsable.
Etre responsable, c'est être en mesure de répondre de ses actes.
Quant à l'imputabilité, c'est la capacité de comprendre et de
vouloir.
Enfin, la culpabilité, c’est la faute. Ainsi, l'imputabilité
est préalable à la culpabilité.

La responsabilité pénale se donne comme l'obligation


pour l'agent de répondre de ses actes délictueux et d'en subir la
peine. Elle suppose donc que l'agent est imputable et coupable.
Les causes de non imputabilité sont des éléments qui
suppriment la capacité de Comprendre de l'agent et qui rendent
impossible la culpabilité et la responsabilité pénale.
Ces causes sont :

§1. La démence
En principe, il n'y a ni crime, ni délit lorsque le
prévenu était en état de démence au moment des faits. Cette
situation n'était pas une évidence dans la mesure où dans le
Droit Pénal ancien, les ont parfois été condamnés sévèrement
parce qu'on considérait qu'ils étaient possédés par des démons.
Ce concept est défini par le lexique dés termes
juridiques comme étant une atteinte aux facultés mentales de
Droit pénal général

l'auteur ou de complices d'une infraction au moment des faits.


37
Il s'agit d'une aliénation mentale, une altération des facultés
mentales ou corporelles ; La démence dans lé cadre du Droit
Pénal actuel concerne toutes les formes de déviation mentale
comprenant l'idiotie, le crétinisme, la paralysie coutumière à la
maladie, les folies spécialisées ou localisées (Kleptomanie,
pyromanie).

Il s'ensuit que la démence exclut toute imputabilité


dans le chef de l'agent. En conséquence, la faute comme la
responsabilité pénale devient impossible. Mais pour que la
démence soit retenue, elle doit être contemporaine à l'action et
non antérieure et, elle doit être totale.
Que faut-il penser des états voisins de la démence à
l'instar du somnambulisme ? En principe, lorsque le
somnambule agit dans un état second, il accomplit des actes
dans un état inconscient et irrésistible. Il ne serait donc
répondre de ses actes. Toutefois, on pourrait lui reprocher .e
délit d'imprudence dans l'hypothèse ou sachant qu'il, est
somnambule, il n'avait prit aucune disposition lorsqu'il était à
l'état normal. Quant à l'inverse, il faut relever qu'elle est
instituée en infraction tant par le code pénal que le nouveau
code de la route.
Toutefois, lorsque le somnambulisme est complet et
involontaire, il peut être considéré comme une cause non
imputabilité.

§2. La contrainte irrésistible


On parle de contrainte irrésistible lorsque l'agent
n'avait pas d'autre possibilité que de commettre
l'infraction.
Nous distinguons deux sortes de contrainte irrésistible savoir :
 La contrainte physique
 La contrainte morale.
Droit pénal général

La contrainte physique existe lorsqu'un individu


38
est matériellement forcé d'accomplir 'un acte délictueux ou a été
empêché d'accomplir un acte prescrit.
Ex : Réduit par une maladie, Mr. x n'a pas pu verser la
pension alimentaire.
La contrainte morale dérive d'une pression exercée
sur la volonté de l'agent par la menace d'un mal ou par une
force quelconque. II s'ensuit que la contrainte doit être
irrésistible, totale, annihilant et déterminante. La contrainte doit
être enfin extérieure à l'agent.

§3. La minorité
C'est l'état d'un individu qui n'a pas encore atteint la
majorité légale. Aux termes du décret du 06 décembre 1950,
toute personne qui accomplit des actes délictueux avant 16 ans
ne peut être poursuivi. Seuls les majeurs relèvent du Droit
Pénal. Actuellement la majorité est fixée à 18 ans en République
Démocratique du Congo.

§4. L'élément moral


Une fois que l'élément matériel est établi, il faut
encore prouver l'élément moral c'est-à-dire l'intention qui a
accompagné et caractérisé la commission de l'infraction.
L'élément moral est parfois appelé « mens rea ». Sur
la base de cet élément, on distinguera les infractions
intentionnelles des infractions non intentionnelles les délits
matériels des délits d'imprudence.

Section 4. Les infractions intentionnelles


Ce sont celles, qui se commettent avec
conscience et volonté d’accomplir l'acte illicite. C'est cela qu'on
appelle dol ou intention, le dol peut être général ou spécial.
Le dol plus spécial est réalisé lorsque la volonté porte
à la fois sur l'acte et ses conséquences (meurtre). Le dol plus
Droit pénal général

spécial tient compte du mobile ou du sentiment personnel que


39
l'agent a poursuivit. Ex ; En vue de renverser.
On parle de délit préterintenrionnel lorsque
l’infraction compte plusieurs conséquences dommageables,
dont les unes ont été voulues mais les autres ont dépassé
l'intention de l'auteur. Ex ; Art. 48 C.P.LII : Coups et blessures
volontaires ayant entraîné la mort sans intention de la.-donner.
« L'aberatio ictus » désigne la situation, de l'agent qui par
maladresse atteint une autre personne que celle visée.
Que doit faire le juge ? Y-a-t-il infraction unique ou
multiple ? Nous pensons quant à nous que l'auteur répondra
de deux infractions en concours idéal.

§1. Les délits d'imprudence


Les délits d'imprudence sont aussi appelés délits
culpeux ou involontaires; on parle aussi d'imprudence, de
négligence, d'inattention ou de faute pénale. Ex ; Lésion
corporelle involontaire (art. 52 et 54 C.P.L II, incendie
involontaire (art. 109 CP.LII).

§2. Les infractions matérielles

Ici deux théories se disputent la vedette :

a. La théorie classique de la faute contraventionnelle


L'infraction matérielle existe par le seul fait de
l'inobservation du règlement sans qu'il ne soit nécessaire de
rechercher l'intention ni la faute de l'agent.

b. La faute pénale dans les infractions dites matérielles


Aujourd'hui, il est admis que les infractions
matérielles exigent la faute On ne devait pas condamner
quelqu'un s'il prouve l'absence de faute.
Droit pénal général

CHAPITRE IV. LA SANCTION


40

Quoiqu'appliqué par le droit, le concept en soi n'est


pas défini par les différentes législations. Le droit français par
exemple détermine plutôt des différentes variances ; sanctions
administratives, éducatives, sanction, réparation. Nous
pouvons néanmoins nous en tenir à cette dernière ; peine
applicable, tant en matière délictueuse que pour les
contraventions à rencontre des personnes physiques comme
des personnes morales, soit à titre de peine de substitution à
l'emprisonnement ou à l'amende, soit à titre de peine
complémentaire, consistant à l'indemnisation du préjudice de la
victime dans le délai et selon les modalités fixées par la
juridiction.
Le droit positif congolais se limite seulement à
l'infraction. Par conséquent, Une règle dont la volonté n'est pas
assortie d'une sanction n'est pas pénale. La spécificité de
l'infraction, c'est la peine qui l'accompagne obligatoirement.
Cela dit ce chapitre est consacré à l'examen de la
notion de la peine, à l'examen de ses relations avec les notions
sans oublier les circonstances qui affectent sa détermination et
son exécution.

Section 1. Une conséquence de l'infraction


Après avoir analysé la peine, on indiquera les
fonctions qu'elle remplit dans la société.

§1. La peine
La peine est un mal infligé à titre de punition par le
juge à celui qui est reconnu coupable d'une infraction. En outre,
la peine implique toujours de souffrances, ce qui la distingue de
la sanction administrative ou de la réparation civile.
Ainsi définie, la peine remplit quatre fonctions;
Droit pénal général

1° Fonction morale ou rétributive


41
Lorsqu'un individu commet une infraction, il devient
redevable de la société, il contraste une dette envers elle. Il doit
payer les bons aces 'doivent être récompensés et les mauvais
punis.

2°. Fonction de prévention individuelle ou spéciale

La fonction de la peine est d'empêcher celui à qui elle


est appliquée de recommencer.
Elle peut atteindre ce but par l'intimidation car, celui
qui a subit une peine en connaît tous les désavantages et il
devra éviter de récidiver.
La peine aboutit aussi à l'amendement car l'ancien
délinquant sera retenu dans la bonne voie, il aura des
sentiments honnêtes vis-à-vis de la société.

3°La fonction de prévention générale


En ce sens, la peine constitue une mise en garde
adressée à tous les citoyens qui seraient tentés de commettre
une infraction. Elle a pour objet d'intimider les délinquants,
c'est ce qu'on appelle intimidation collective.

4°. La fonction éliminatrice


Par l'exécution de la peine, le délinquant est mis hors
état de nuire. Si la mort réalise parfaitement cette fonction, la
servitude pénale principale (prison) la réalise de façon
temporaire. Le droit français applique aussi la perpétuité ou la
servitude pénale assortie de peine de sûreté

§2. Les caractères de la peine


La peine doit remplir certaines caractéristiques :
Droit pénal général

1. La peine doit être légale


42
« Nulla poena sine lege », pas de peine sans loi : le
juge ne peut prononcer aucune peine dont la nature et le taux
n'ont pas été préalablement déterminés par la loi. En outre dès
qu'elle est prévue, elle doit être prononcée par la loi.

2. La peine doit être égale

Ce principe exclut les privilèges, car tous les citoyens


sont égaux devant la loi et il ne serait question d'appliquer des
peines en fonction des classes sociales.

3. La peine doit être personnelle


Elle ne peut que frapper l'auteur de l'infraction et non
sa famille. Toutefois, la responsabilité pénale du fait d'autrui
constitue une exception.

4. La peine doit respecter la dignité humaine


Nul ne peut être soumis à la torture et au traitement
inhumain et dégradant. (Cfr. Déclaration Universelle des Droits
de l'Homme, convention contre la torture /constitution de la
3ème République).

§3. Typologie des peines

Notre droit positif retient les peines suivantes :


 la mort
 les travaux forcés
 la servitude pénale
 l'amende
 la confiscation spéciale.

1° La peine de mort
La peine de mort est la privation de la vie ordonnée
par le juge et exécutée en vertu d'une décision judiciaire. Les
Droit pénal général

infractions suivantes peuvent entraîner l’application de la peine


43
de mort :
 l’assassinat ;
 le meurtre ;
 l’empoisonnement.

L’exécution de la peine de mort se fait par pendaison


pour les civils et par les armes pour les militaires. Mais chaque
fois qu’un délinquant est condamné à mort, l’OMP doit injecter
appel et surseoir l’exécution tant que le recours en grâce n’aura
pas encore reçu de réponse.
La peine de mort n’est pas approuvée par tout le
monde, beaucoup d’Etats l’ont même supprimée. Notre pays,
quoiqu’ayant souscrit à l’abolition de la peine de mort, la
République Démocratique du Congo a néanmoins sollicité un
moratoire à sa suppression.

2. La controverse sur la peine de mort

Deux tendances antipodistes s’affrontent quand à la


peine de mort. Ceux qui optent pour son maintien sont appelés
rétentionnistes, tandis que ceux qui prônent son abolition sont
appelés abolitionnistes. Les rétentionnistes avancent les
arguments suivants :
 La peine de mort permet de mettre les délinquants
hors d'état de nuire ;
 la peine de mort permet à la société d'assurer sa défense
contre les criminels ;
 par son caractère intimidant, elle dissuade les éventuels
criminels.

Quant aux abolitionnistes, leurs arguments tournent


autours des considérations suivantes :
• la suppression du droit à la vie
Droit pénal général

• la justice humaine n'est pas parfaite elle peut condamner


44
à mort les innocents ;
• la peine de mort constitue une violation des droits de
l'homme parce qu'elle est inhumaine et cruelle;
• la peine de mort n'est pas efficace et ne dissuade pas les
criminels
• nul ne peut s'arroger le droit de décider sur la ' vie
d'autrui. ce privilège appartient à Dieu.

De tout ce qui précède nous pensons que l'abolition


de la peine de mort constitue un idéal vers lequel tous les États
doivent tendre. Par ailleurs elle devrait dans cette perspective
être remplacée par la servitude pénale à perpétuité. Mais les
conditions carcérales ne permettent toujours pas de respecter ce
moratoire sur la peine de mort.

1. Les travaux forcés ; cette peine est d'un an au minimum et de


20 ans au maximum.
2. La servitude pénale : II y a deux sortes de servitudes pénales
;
 la servitude pénale à perpétuité ;
 la servitude pénale à temps, entre un et vingt ans.

3. L’amende
C'est une somme d'argent que le condamné a
l'obligation de payer au trésor public.

§4. Classification des sanctions


On distingue la peine, les mesures de sûreté, la peine
principale, la peine accessoire et la peine complémentaire.

1. La peine principale, complémentaire et accessoire


La peine principale est celle qui existe par elle-même,
elle constitue un instrument direct -de pénalisation (LIKULIA
BOLONGO, Droit Pénal Spécial). Les peines complémentaires
Droit pénal général

s'ajoutent à la peine principale. La peine accessoire est attachée


45
à certaines peines principales, elle n'est pas prévue en Droit
Pénal Congolais.

Section 2. Circonstances variant la peine


Dès que l'infraction existé et que tous ces éléments
constitutifs sont réunis le juge doit encore déterminer la
sanction appropriée. Selon ces circonstances qui entourent le
cas d'espèces, il se montrera indulgent ou sévère.
La loi a prévu un minimum et un maximum entre
lequel le juge peut se mouvoir, il peut même descendre du
minimum si l'agent est bénéficiaire des circonstances
atténuantes. Le juge peut aussi aggraver le sort du délinquant si
son attitude a révélé une dangerosité particulière.

§1. Causes d'atténuation ou d'exécution de la peine

1. Les circonstances atténuantes


Ce sont des particularités qui accompagnent la
commission de l'infraction et dont le juge a la faculté de tenir
compte. Ces circonstances sont indéfinies ; le juge apprécie
souverainement ces dernières et peut les retenir ou les rejeter, II
est seulement tenu de les motiver.

2. Les excuses légales


Ce sont des circonstances spécialement définies par la
loi et qui ont pour effet d'exempter de la peine ou de l'atténuer.
Les causes légales s'imposent aux juges. Celui-ci doit exempter
de la peine ou l'atténuer si la loi le prévoit ainsi. Elles sont de
deux ordres :

1° Les excuses absolutoires, par celles-ci, l'agent est exempté de


la peine Ex: art. 150 de la CPLII est exempté de la peine celui qui
aura dénoncé l'auteur des affiches ;
Droit pénal général

2° Les excuses atténuantes, elles sont crées par le législateur en


46
raison du moindre trouble social.
Ex ; Le fait que l'attentat contre k chef de l'Etat n'a pas eu
des suites graves.
§2. Les circonstances aggravantes
Ce sont des éléments prévus par la loi et qui ajoutés à
l'infraction en aggravent la peine. Elles s'imposent au juge car
elles sont légales. En outre les circonstances aggravantes
n'existent pas s'il n'y a aucune infraction à l'état simple.
1 ° Les éléments formant les circonstances aggravantes

- Circonstances de temps et de lieu : L'art, 81 du C.P.LII


aggravent Le vol en y ajoutant la nuit et une maison habitée ;
- Qualité de l'agent la qualité des parents aggrave l'infraction
de viol et d'attentat à la pudeur ;
- Qualité de la victime: l'âge de la victime aggrave l'infraction
de viol et d'attentat à la pudeur ;
- Objet du délit ; le fait que la lettre décachetée était assurée ou
s'elle renfermait des valeurs réalisables ;
- Conséquence incriminée : la mort non voulue aggrave les
coups et blessures volontaires ;
- L'élément moral : les circonstances aggravantes sont des
éléments accessoires de l'infraction, elles n'aggravent pas le
caractère d'infraction.
Tandis que les éléments constitutifs sont ceux sans
lesquels les infractions n'existent pas. Les circonstances
aggravantes réelles sont liées à l'élément matériel d'une
infraction. Ex: Escalade, effraction, usage des fausses clés,
tandis que ces circonstances aggravantes ou subjectives sont
liées à l'agent, Ce qu'il faut retenir, ce qu'il peut s'agir de la
qualité du sujet ou de l'élément moral.

§3. La récidive
: C'est- la rechute dans l'infraction dans les conditions

légalement déterminées après une ou plusieurs condamnations


Droit pénal général

coulées en force de la chose jugée. La récidive pose le problème


47
de l'efficacité des sanctions à l'égard du délinquant.

Faut-il punir plus sévèrement le délinquant comme le


préconise l'école classique ?
Pour sa part, l'école positive italienne estime que le
délinquant ne doit pas être puni sévèrement mais plutôt être
traite autrement. Il faut distinguer la récidive de la délinquance
d'habitude. Mais tous les deux posent le problème de
réitération de l’infraction.
Toutefois, pour la récidive il faut que, pendant un
laps de temps de 10 ans maximum, le délinquant ait commis
deux infractions ayant chacun une S.P d'au moins 6 mois
d'habitude.

Section 3. Les causes de suspension de la peine


Plusieurs mécanismes permettent d'individualiser la
peine/, de favoriser l'amendement et la resocialisation du
délinquant.

§1. Libération conditionnelle


C'est la mise en liberté accordée ou condamnée en
vue de stimuler l'amendement de ce dernier dans la perspective
d'une libération définitive en cas de bonne conduite.
Pour bénéficier de la liberté conditionnelle, le
condamné .doit remplir les conditions suivantes :
 en cas S.P.P., le condamné doit avoir exécuté une partie de
la peine 1/4de la peine et à condition que la durée de séjour
en prison ait passé 3 mois;
 un détenu doit donner des signes d'amendement et de
bonne conduite ;
 le détenu doit accepter les conditions posées par l'autorité
pénitentiaire. Les autorités compétentes sont :
 pour la consultation : le Ministère publique le directeur de
la prison, le gouverneur ou son délégué ;
Droit pénal général

 pour la décision : le Ministre de la justice pour le


48
condamné, celui de la défense pour le condamné militaire ;
 le détenu qui bénéficie d'une liberté conditionnelle dispose
d'un temps d'épreuve qui est égale au double du temps
qui lui restait encore à subir à la date de sa mise en liberté.
La libération conditionnelle ainsi accordée est
destinée à ménager une période de transition entre le régime de
détention et de liberté totale. Par conséquent, si le détenu se
comporte bien, sa libération sera confirmée dans le cas
contraire, elle sera révoquée.

§2. La condamnation, conditionnelle ou le sursis


Le sursis est la mesure. de dispense de l'exécution de
la S.P, que le juge, a la faculté d'accorder pour éviter certains
inconvénients et stimuler l'amendement de délinquant pour le
dispenser de l'exécution de la peine pendant une période qui ne
dépassera pas 5 ans.
Pour avoir droit à la condamnation conditionnelle; le
détenu doit remplir certaines conditions :
 II faut que la peine de S.P prononcée soit égale ou
inférieure à 1 an ;
 il faut que le condamné n'ait pas encouru dans le passé
une condamnation de S.P, même d'un jour pour une
infraction punissable de plus de deux mois,

Si pendant la durée d'épreuve qui ne dépasse pas


cinq ans, le condamné sursitaire n'a pas encouru des
condamnations nouvelles pour des infractions punissables de
plus de deux mois, la dispense de l'exécution de la peine sera
définitive.
Il convient de retenir que le sursis n'efface pas la
condamnation. Celle-ci subsiste et figure au casier judiciaire,
mais si pendant le temps d'épreuve le condamné a encouru une
condamnation grave, la survie sera révoquée.
Droit pénal général

Section 4. Causes d'extinction de la peine


49

Plusieurs causes peuvent entraîner disparition


de peine. Nous pouvons citer :
 l'exécution de peine ;
 le décès dû condamner ;
 les raisons légales,

1. L'exécution des peines

L'exécution de la peine est le mode de son extinction


lorsque le délinquant a purgé sa peine, il a payé sa dette vis-à-
vis de la société. On ne peut pas demander des comptes pour
les faits qui ont déjà entraîné une peine subie et exécutée. C'est
le principe «non bis in idem»,

§2. Le décès du condamné


Le décès du condamné met fin à l'exécution des
peines, mais les condamnations civiles peuvent être exécutées
contre ses héritiers. Enfin, la prescription met aussi fin aux
poursuites et à l'exécution des peines. La prescription concerne
tantôt l'action publique tantôt l'exécution des peines.
La prescription, dé l'action publique consiste en ce
que celle-ci s'éteint, si après l'écoulement d'un certain délai, les
poursuites n'ont pu être engagées. Le délai de prescription est
de :
 un an : si l'infraction est punie d'une amende ou d'une SP
d'un an au maximum ;

 trois ans : si l'infraction est punie d'une amende ou d'une


S.P de cinq ans maximum ;
 dix ans : si l'infraction est punie d'une amende ou d'une
S.P ne dépassant cinq ans ou de la peine de mort.
La prescription est interrompue par des actes
d'instruction ou de poursuite.
Droit pénal général

§3. La grâce
50
C'est une mesure de clémence que le pouvoir exécutif
prend en faveur d'un délinquant définitivement condamné et
qui a pour effet de le soustraire à l'application d'une partie ou
de la totalité de la peine.
Ainsi seul le Président de la République peut
accorder la grâce. Le 1er effet de la grâce est de dispenser de
l'exécution de la peine soit totalement par la remise de la peine
ou la commutation de celle-ci en vue d'une peine plus douce. La
grâce laisse subsister la condamnation, Ainsi la condamnation
sera inscrite au casier judiciaire et peut empêcher l'obtention du
sursis ou l'accès à certaines responsabilités surtout politiques.

Section 5. Las causes d'effacement de la peine


Nous analyserons successivement l'amnistie et la
réhabilitation.

§1. L'amnistie
C'est une mesure de clémence ayant pour effet
d'enlever rétroactivement à certains faits leur caractère
délictueux. L'amnistie est d'ordre public et l'individu qui en
bénéficie ne peut y renoncer. L'autorité compétente qui peut
accorder l'amnistie est le Parlement et le chef de l'Etat en cas
d'empêchement ou d'absence du Parlement.
Par conséquent, si les infractions amnistiées ne font
pas encore l'objet de poursuites, celles-ci ne pourront plus être
engagées. Et -si les poursuites sont en cours, elles cessent
immédiatement; par contre, si l'individu a déjà été condamné,
la condamnation s'efface. Elle ne peut plus figurer au casier
judiciaire. De plus, on ne peut pas en tenu-compte pour une
quelconque prétention devant la justice ou l'administration.

§2. La réhabilitation
La réhabilitation est une mesure prise par l'autorité
judiciaire à la demande du condamné en vue de remettre celui-
Droit pénal général

ci dans la situation légale et si possible sociale qu'il a 'perdu


51
suite à une juste condamnation.
La République Démocratique du Congo n'a retenu
que la réhabilitation judiciaire qui fait cesser les poursuites
pour l'avenir et elle ne peut pas figurer au casier judiciaire, ni
constituer un obstacle en justice.
D'après MERLE et VITU, la-preuve est tout moyen
permettait d'affirmer l'existence ou la non existence d'un fait
donné, ou encore l'exactitude ou la fausseté permettant
d'affirmer l'existence d'une infraction ou l’absence de
culpabilité ou l'innocence.

A. La charge de la preuve
Pour condamner un individu, il faut avoir établi sa
culpabilité.

§1. Le rôle du Ministère Public

La preuve de tous les éléments constitutifs des


infractions et de l'absence des causes de justification et de non
imputation, incombe entièrement au Ministère Public. Il est
constitué de l'ensemble de magistrats du parquet qui sont
chargés, devant certaines juridictions de requérir l'application
de la loi et de veiller aux intérêts généraux de la société.
Dans ce processus, l'on ne peut, condamner que sur
base de la certitude de la culpabilité. Le doute que le M.P n'a
pas dissipé profite au prévenu « in dubio pro reo », le doute
profite à .II convient de souligner que ce principe est de bon
sens et confirme la présomption de l'innocence. Toute personne
accusée d'une infraction est présumée innocente tant que sa
culpabilité n'est pas encore établie.
En Droit Pénal, on consacre la liberté de la preuve, de
sorte qu'il n'y a pas des preuves préalablement constituées, ni
d'autres exclues à l'avance. Le juge devra se fonder sur son
intime conviction.
Droit pénal général

Néanmoins, le juge devra respecter la force probante


52
que la loi attache aux documents authentiques et officiels. Il
devra soutenir les moyens de preuves rationnelles, et ceux qui
ne le sont pas (fétichisme, sorcellerie). Les moyens des preuves
doivent être respectés de la dignité humaine et de respecter
aussi le droit de la défense.
Dans ce contexte, il ne pourra accepter que les
preuves soient soumises à un débat contradictoire.

§2. L’appréciation des preuves

C’est au juge qu’il appartient d’apprécier


souverainement d’après son intime conviction les moyens qui
lui sont soumis. Ce système a succédé à celui de preuve légale
ou la valeur de la preuve était ratifiée et hiérarchisée. Dès que
telle preuve était apportée, elle s’imposerait au juge, dans le cas
contraire, le juge devrait acquitter.
En outre, le système de l’intime conviction est aussi
appelé système de preuve morale, car la loi se limite à
réglementer la recherche, la constatation et la production des
preuves. Le juge dispose de la liberté souveraine de les
apprécier. L’intime conviction du juge ne signifie pas que cette
décision doit être arbitraire, sa démarche doit être raisonnable.

Les éléments des preuves soumis au juge sont les


suivants:
 les concertations directes : ce sont les données matérielles
de sa soumission. Elles peuvent concerner l'objet de crime,
le plan de lieu etc.;
 l'aveu ; il est constitué par les déclarations du prévenu par
lesquelles par il reconnaît les accusations portées contre
lui. Jadis il était la reine des preuves « l'ultina probatio ».
Aujourd'hui, on admet que l'aveu doit être critiqué parce
qu'il peut servir à masquer la vérité;
Droit pénal général

 témoignages : l'O.M.P ou le juge peut citer toute personne


53
dont il estime l'audition nécessaire. Le témoin cité doit
prêter serment, on peut avoir les témoins à charge qui
confirme l'accusation ou à décharge qui réfute l'accusation;
 les indices ; les indices sont formés de tout ou de toute
circonstance pouvant conduire à sa manifestation de la
vérité. Us forment une preuve indirecte dont le point de
départ est constitué par « des faits ou des circonstances
qu'on suppose établis et dont il s'agit de dégager le rapport
avec le fait recherché.
Droit pénal général

CHAPITRE V. LES JURIDICTIONS PENALES


54
INTERNATIONALES

Historiquement, le Droit International n'avait pas


compétence à apprécier le comportement des individus. Mais
les atrocités commises à la suite de deux premières guerres
avaient amené les Etats alliés à mettre en place des instances
pour entendre les éventuels criminels. Mais ces juridictions
dites des vainqueurs, étaient ponctuelles.
Pour combler l'absence d'une Cour criminelle
internationale, la Communauté Internationale a mis en place en
1993 et 1994, deux tribunaux ad hoc pour enquêter et juger les
personnes responsables de crimes de guerre, crime contre
l'humanité et actes de génocide commis en ex-Yougoslavie
(TPIY) et au Rwanda(TPIR),
Ces deux tribunaux ont été crées par des résolutions
du Conseil de Sécurité fondées sur le chapitre VII de la charte
de l'ONU.

Section 1. Les juridictions pénales ad hoc

Il s'agit essentiellement du Tribunal Pénal pour l'ex-


Yougoslavie et du Tribunal Pénal pour le Rwanda.

§1. Le TPIY et le TPIR

Le TPIY a été crée par les résolutions 808 du 22


février 1993 et 827 du Conseil de Sécurité dé sécurité. Il siège à
La Haye. Le TPIR lui aussi a été crée par la résolution 955 du 08
novembre 1994. Son siège est à Arusha (Tanzanie). Ces
résolutions contiennent en annexe les statuts de ces TPI. Les
deux tribunaux bien qu'autonomes, conservent des liens
organisationnels pour assurer une unicité dans la démarche
juridiques.
Droit pénal général

Sur les faits, ils ont vocation à sanctionner les


55
violations graves du Droit International Humanitaire. Il s'agit
des crimes de guerre, des crimes de génocide et des crimes
contre l'humanité, avec pour chaque tribunal une spécificité si
on les compare aux interprétations étroites du Droit
International, Les statuts du TPI posent le principe de la
responsabilité pénale individuelle. En l'état actuel du Droit.
.International, ce principe ne s'applique qu'aux individus.
Par conséquent, les TPI sont habilités à juger tout
individu présumé responsable de violations graves du Droit
International Humanitaire, que soit son niveau de
responsabilité. Leurs statuts reprennent les dispositions des
statuts du tribunal de Nuremberg.
II faudrait aussi noter que la qualité officielle d'un
accusé, soit comme chef de l'Etat ou de gouvernement, soit
comme haut fonctionnaire, ne l'exonère pas de sa responsabilité
pénale et n'est pas un motif de diminution de la peine. Il y a ici
l'affirmation de la suprématie du droit à la vie, considérée
comme droit faisant partie des normes de « jus cogens ». De
même, le fait qu'un accusé a agit en exécution d'un ordre d'un
gouvernement ou d'un supérieur ne l'exonère pas de sa
responsabilité pénale. Mais cela peut être un motif de
diminution de la peine, uniquement dans le cas où cette
autorité était telle qu'elle a exclu toute liberté d'appréciation on
d'action.
La responsabilité pénale des supérieurs n'est pas
dégagée par le fait que les crimes en question ont été commis
par un subordonné, si le supérieur savait ou avait des raisons
de savoir que le subordonné s'apprêtait à commettre cet acte ou
l'avait fait et que le supérieur n'a pas pris les mesures
nécessaires et raisonnables pour empêcher que ledit acte ne soit
commis ou en punir les auteurs. Les statuts reprennent ici les
dispositions du protocole additionnel aux conventions de
Genève de 1977(1 et II) sur les devoirs des commandants.
Toutefois, L'efficacité de la justice pénale internationale et
Droit pénal général

spécialement des tribunaux est dépendante de la volonté de


56
collaboration entre différents Etats et gouvernements.

§2. La coopération avec les Etats


L'existence des tribunaux ad hoc ne dispense pas les
Etats de leurs obligations de rechercher et de juger les auteurs
de violations graves du Droit Humanitaire comme cela est
précisé par les Conventions de Genève de 1949. Le bon
fonctionnement du tribunal international suppose le bon
fonctionnement des justices nationales et la coopération
judiciaire entre ces différents tribunaux.
Même si les statuts des deux tribunaux ad hoc ont été
adoptés par des résolutions obligatoires, la coopération
judiciaire entre les TPI et les autorités nationales n'est possible
que si chaque pays a voté une loi nationale spéciale qui
organise cette coopération.

1. Articulation des compétences entre les TPI et les


juridictions nationales

Elle est fondée sur trois principes :


a. Compétence concurrente
Les TPI et les juridictions nationales sont
concurremment compétents pour juger les personnes
présumées responsables de violations graves du Droit
Humanitaire. La prise en compte de la complémentarité de la
justice nationale est particulièrement importante pour les
victimes. On a vu en effet que seul le Procureur peut saisir les
TFÎ et que la constitution de partie civile y est impossible : les
individus et les ONG sont ainsi privés de tout recours,
Concrètement, il n'y a donc que devant les tribunaux
nationaux que- les victimes peuvent retrouver la place qui leur
revient de droit celle de la patrie civile, et demander des
indemnisations pour les préjudices subis. Les juges nationaux
Droit pénal général

sont de cette manière clairement associés à l'exercice de la


57
justice internationale.

b. Primauté des TPI

Cette primauté est clairement affichée par les statuts


des tribunaux. Elle leur permet à tout stade de la procédure de
demander officiellement aux juridictions nationales de se
dessaisir en leur faveur. La procédure de dessaisissement est
prévue en détail dans les règlements de procédure et de preuve
des TPI.

Ce principe de primauté est une exception en droit


international, et il n'a pas été repris par les statuts de la nouvelle
Cour Pénale Internationale.

c. Non bis in idem


Ce principe qui veut que nul ne soit jugé deux fois
pour la même infraction existe tant en Droit Pénal qu'en Droit
International
Enfin tous les Etats sont tenus ' de coopérer avec les
deux Tribunaux Internationaux dans toutes les étapes de la
procédure.

Section 2. La cour pénale Internationale (CPI)


L'absence d'un tribunal pénal permanent exigé à
cause de la multiplicité des crimes, avait amené les membres de
la communauté internationale des Etats à adopter le statut
d'une cour pénale internationale à Rome (Italie), le 17 juillet
1998, à l'issue d'une conférence diplomatique internationale
organisée sous l'égide de l'ONU. Cette cour, qui siège à La
Haye (Pays-Bas), n'est devenue effective que lorsque 60
ratifications ont été réunies en 2002.
Droit pénal général

Cette Cour vient combler un vide concernant la


58
répression pénale par la communauté internationale des crimes
internationaux les plus graves et est une promesse de justice
pour les victimes. Son statut a été adopté dans le but de
poursuivre le travail des tribunaux ad hoc pour l'ex-
Yougoslavie et le Rwanda. Elle est compétente pour juger, sous
certaines conditions, les crimes de génocide, les crimes contre
l'humanité, les crimes de guerre et le crime d'agression.
Cependant, contrairement aux TPY et TPR, la CPI
.connaît une limite à sa compétence internationale par le fait
qu'elle n'a pas primauté sur les juridictions internes car sa
compétence est subsidiaire, L'existence de poursuites devant
des juridictions nationales empêchera l'action de la cour, sauf si
elle parvient a prouver que l'Etat en question ne veut pas ou ne
peut pas faire aboutir ces procès. Le but de cette approche est
d'encourager les Etats à exercer leur compétence chaque fois
que cela est possible.
§1. Saisine et compétence

Le statut prévoit que la Gour pourra être saisie par un


Etat partie/ par le conseil de sécurité, mais aussi par le
procureur du tribunal de sa propre initiative. Quant à la
compétence, la Cour est compétente pour les crimes de
génocides, les crimes de guerre, les crimes contre l'humanité. La
cour est compétente à l'égard des personnes physiques qui ont
commis un crime relevant de sa compétence, à l'exception des
personnes qui ont moins de 18 ans au moment où ils
commettent les faits.
Aucune immunité de pourra être invoquée
concernant les crimes sur lesquels elle est compétente. La Cour
sera compétente pour toute personne sans distinction fondée
sur l'exercice des fonctions officielles. Enfin, la Cour est
compétente pour les crimes commis après l'entrée en vigueur
de son statut (2002).
Droit pénal général

§2. Coopération avec les Etats


59
Contrairement aux tribunaux ad hoc, la Cour n'a pas
la priorité sur les juridictions nationales. Sa juridiction est
subsidiaire. Cela signifie que chaque fois que des poursuites
sont engagées contre une personne devant les tribunaux d'un
Etat, la cour ne peut engager de poursuites contre elle pour les
mêmes faits, à moins de démontrer que la procédure avait pour
but de soustraire la personne à sa responsabilité pénale pour
des crimes relevant de la compétence de la Cour, qu'il y a un
retard injustifié dans la procédure ou que la procédure n'est pas
menée de manière indépendante et impartiale ou encore que
l'Etat n'a pas la réelle intention ou est incapable d'exercer des
poursuites effectives en raison de l'effondrement de la totalité
ou d'une partie substantielle de son propre appareil ou de
l'indisponibilité de celui-ci.
Enfin, les Etats ont une obligation de coopérer mais
cette obligation n'est assortie des sanctions au cas où l'Etat
refusait de s'y soumettre.
Droit pénal général

CONCLUSION
60

Aucune société ne peut rester indifférente £ace aux


crimes qui menacent sa survie, elle doit se défendre, et l'une de
ses armes favorites, c'est le Droit Pénal. Pour mieux organiser la
réaction de l'Etat contre le crime/ le droit pénal est fondé sur le
principe de la légalité des délits et des peines qui constitue le
pivot des mécanismes de répression, En effet, si le monopole de
là force revient désormais à l'Etat, celui-ci ne peut pas s'en
servir de façon arbitraire.
Voilà pourquoi le législateur et le juge sont soumis à
certaines obligations légales dans la détermination et
l'application des infractions et des peines, La loi pénale doit être
interprétée en tenant compte des intérêts de la défense mais
aussi de ceux qui enfreignent la loi. Bref, aujourd'hui, le droit
pénal a subi de profondes mutations qui nécessitent la
coopération judiciaire internationale tant au niveau des Etats
qu'au niveau de différentes polices.

C'est dans ce cadre qu'il faut saluer l'avènement de la


cour pénale internationale qui consacre la volonté de la
communauté internationale de lutter contre l'impunité à
l'échelle mondiale. Mais son efficacité dépend largement de la
collaboration entre les Etats et gouvernements.
Droit pénal général

TABLES DES MATIERES


61

I. INTRODUCTION ....................................................................... 1
Evolution du Droit Pénal ............................................................... 2
a. La vengeance privée .................................................................... 2
b. Pouvoir public sanctionnateur.................................................. 2
c. Fondement religieux ................................................................... 3
d. L'influence de l'Europe .............................................................. 3
CHAPITRE I. LA LOI PENALE .................................................... 6
Section 1. Principe de la légalité des Infractions et des peines .. 6
Section 2. Interprétation de la loi pénale ..................................... 9
Section 3. L’application de la loi pénale dans le temps ............ 12
Section 4. L'application de la loi pénale dans l'espace ............. 13
CHAPITRE II. L'INFRACTION .................................................. 19
Section 1. L'élément légal de l'Infraction .................................... 19
A. Qualifications incompatibles ou alternatives ...................... 20
Section 2. L'élément matériel de l'Infraction .............................. 25
A° L'infraction de commission ..................................................... 26
B° L'infraction d’omission ............................................................ 26
CHAPITRE III. LE DELINQUANT ............................................ 30
Section 1.La personne responsable ............................................... 30
Section2. La participation criminelle .......................................... 32
Section 3. Les causes de non imputabilité ................................. 36
Section 4. Les infractions intentionnelles ................................. 38
CHAPITRE IV. LA SANCTION ................................................. 40
Droit pénal général

Section 1. Une conséquence de l'infraction.................................. 40


62
Section 2. Circonstances variant la peine ................................... 45
Section 3. Les causes de suspension de la peine ...................... 47
Section 4. Causes d'extinction de la peine ................................... 49
Section 5. Las causes d'effacement de la peine ............................ 50
Nous analyserons successivement l'amnistie et la réhabilitation.
.......................................................................................................... 50
A. La charge de la preuve.............................................................. 51
Pour condamner un individu, il faut avoir établi sa culpabilité.
.......................................................................................................... 51
CHAPITRE V. LES JURIDICTIONS PENALES
INTERNATIONALES .................................................................. 54
Section 1. Les juridictions pénales ad hoc ................................... 54
Section 2. La cour pénale Internationale (CPI) .......................... 57
CONCLUSION .............................................................................. 60
TABLES DES MATIERES .............................................................. 61

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