Académique Documents
Professionnel Documents
Culture Documents
2013-2014
Cours de Droit Pénal Général 2013
INTRODUCTION GÉNÉRALE
2|Page
Cours de Droit Pénal Général 2013
La loi pénale est la loi qui prévoit une peine. Dans cette conception, le
législateur fixe à l'avance les comportements interdits, et il détermine à l'avance
la peine encourue. Exemple : Si on prend le code pénal, et qu'on va à l'article
79, on constatera que le vol y est défini, et sa pénalité est déterminée à l'article
80 qui punit le coupable d'emprisonnement et d'amende. C'est cela la prévision
du législateur. C’est qui veut dire que du point de vue du droit, le phénomène
criminel consiste en la violation d'un texte d'incrimination.
3|Page
Cours de Droit Pénal Général 2013
Deux questions:
- peut-on mesurer le phénomène criminel ? Si oui comment
- quels sont les résultats ?
En réalité, une telle idée paraît pour le moins inexacte dans certaines
sociétés et pour quelques infractions. On peut mesurer la criminalité. Le chiffre
noir n'est pas si important pour toutes les infractions. Il y a sans doute des
infractions où le chiffre noir est égal à 0. Exemple : Pour les homicides
volontaires commis dans certaines sociétés, le chiffre noir est nul.
4|Page
Cours de Droit Pénal Général 2013
Mais, quel peut être le volume du phénomène criminel dans une société.
2. Le volume de la criminalité
5|Page
Cours de Droit Pénal Général 2013
Mais, ces analyses ont été mises de côté au profit de différentes autres
théories. C’est ainsi qu’on distingue les facteurs déclenchant de ceux
prédisposant.
6|Page
Cours de Droit Pénal Général 2013
a. Facteurs prédisposant
b. Facteurs déclenchant
7|Page
Cours de Droit Pénal Général 2013
Une infraction donnera lieu à une peine lourde, même si le préjudice est
minime, dérisoire. Ex : tentative de meurtre. Du point de vue civil, elle n'a rien.
Mais du point de vue pénal, la peine est lourde. Le critère de la peine est la
gravité de l'infraction, pas le dommage pour la rétribution. Si la faute est grave,
la peine est grave, c'est la "rétribution" ou "l'expiation".
8|Page
Cours de Droit Pénal Général 2013
C'est un modèle très ancien qui a été théorisé par un italien "Beccaria
César " né à Milan en Italie le 15 mars 1738 et décédé le 28 novembre 1794.
Ce livre est aujourd’hui connu dans tous les pays de la famille romano
germanique ; et particulièrement en France, par le rôle efficacement joué par
Voltaire. On y trouve toute la philosophie pénale actuelle. C'était donc pour la
première fois que l'on réfléchissait au droit de punir, que l’auteur reconnaissait
à la société. Le traité fut fondé à partir du contrat social de Rousseau. L’auteur
est parti du Contrat social pour expliquer le droit de punir.
Pour lui donc, certaines peines comme la peine de mort ne sont pas
vraiment utiles ni dissuasives. Qu'en fait ce qui compte le plus, c'est la rapidité
de la peine, modérément, plutôt qu'une intervention tardive. Mais sa grande
idée est la légalité criminelle : que l'on punisse seulement avec un texte. Il faut
qu'une loi pré-existe. La loi doit dire avant ce qui est permis ou non.
9|Page
Cours de Droit Pénal Général 2013
Ce sont les italiens qui l'ont conçu : Lombrozo, Ferri et Garofalo. Ce sont
des positivistes juridiques. Le positivisme est conçu par un français Auguste
Comte. Ces idées sont reprises par les Italiens par la suite.
Le point de départ est l'anti-Beccaria. C'est à dire que l'homme n'est pas
libre mais déterminé, soit biologiquement pour Lombrozo (nez, œil,...) soit
socialement ou sociologiquement, conception de Ferri (immigré ou non). Du
coup, il n'est pas nécessaire d'attendre la commission d'une infraction, on peut
aussi régulièrement agir préventivement. Le critère d'intervention n'est pas la
commission d'une infraction, mais l'état dangereux.
Le système n'a jamais été transposé à l'état pur : Il est construit sur la
base du système pénal. Sur la base d'un modèle juridique, donc sur la base de
Beccaria. Le Code Pénal, est finalement composé des incriminations, des
comportements interdits. Si un acte n'est pas prévu par le texte pénal, on devra
relaxer la personne.
10 | P a g e
Cours de Droit Pénal Général 2013
11 | P a g e
Cours de Droit Pénal Général 2013
Le droit pénal a connu une évolution considérable car il est l'une des
plus anciennes branches du droit.
12 | P a g e
Cours de Droit Pénal Général 2013
Sous l'antiquité, le droit pénal n'était pas très développé. Le droit qui
était bien construit était le droit civil. Le droit pénal était oublié. En effet, le
droit pénal suppose un État fort. Hors sous l'Antiquité, l'Etat était rarement fort
et donc le droit pénal était un droit assez peu construit. Ce qu'on sait quand
même c'est que les grandes infractions existaient. Ex: le vol, l'escroquerie... La
procédure était plutôt accusatoire et la tendance était d’abandonner peu à peu
le caractère privé de la réaction à l’infraction.
Sous l'ancien droit, c'est là que le droit pénal va se construire, car l'Etat
va progressivement apparaître. On va partir du Moyen-Age, avec plusieurs fiefs,
dans lesquels chaque seigneur faisait son droit pénal. Et par la suite il va y a
voir un droit pénal influencé par l'Église, qui avait un volet répressif et donc ce
n'est pas innocent, si c'est l'Église qui a inventé une réelle procédure. L'Église
était une institution centralisée, construite. C'est comme cela que des peines
ont pût être données de l'Église.
13 | P a g e
Cours de Droit Pénal Général 2013
14 | P a g e
Cours de Droit Pénal Général 2013
Le code pénal congolais. Le code pénal, sur lequel est fondé l’objet de
notre enseignement de droit pénal, a été introduit en République Démocratique
du Congo par la colonisation. En effet, lorsque vers la fin du XIXième siècle, le
territoire du bassin du fleuve Congo fut placé sous la responsabilité de Léopold
II roi des belges et roi souverain de « l’Etat Indépendant du Congo » (1884-
1908), puis au XXième siècle sous l’administration de la Belgique dans le cadre
du « Congo belge » (1908-1960), les autorités coloniales belges y ont
naturellement transposé le modèle pénal européen, avec quelques adaptations
mineures.
A. La vengeance privée
1
Jean PRADEL, Droit pénal général, 12e éd., CUJAS, Paris, 2010, p.93.
15 | P a g e
Cours de Droit Pénal Général 2013
16 | P a g e
Cours de Droit Pénal Général 2013
1. Le fondement religieux
Cette période veut aussi dire que l’autorité sociale est constituée et
repose dans les mains d’un seul dépositaire qu’on appelle chef, roi, empereur,
seigneur ou même grand vassal. Cette autorité laïque va se considérer comme
le bras séculier de la religion et va punir de manière rigoureuse. Dans certaines
sociétés, l’auteur d’un crime, loin d’être protégé par son groupe, est abandonné,
livré au groupe victime qui demeure libre d’en faire ce que bon lui semble.
17 | P a g e
Cours de Droit Pénal Général 2013
Le droit canon est pénétré par la philosophie pénale qui était orientée
vers la réhabilitation du criminel et le christianisme fort des grands thèmes de
la charité et de la rédemption favorisant le sentiment de pitié et de modération
dans l’applicabilité de la peine.
2.
Vidal Georges, Cours de droit criminel et science pénitentiaire, 9ième éd, Rousseau, Paris, 1949, p.1.
18 | P a g e
Cours de Droit Pénal Général 2013
Le droit de punir est limité par la justice et l’utilité sociale et les peines
ne peuvent pas dépasser les limites de la stricte nécessité de défense sociale.
BECCARIA exclut comme injuste la torture, la peine de mort, l’atrocité des
peines et des supplices et réclame premièrement la nécessité de certitudes des
peines, leur personnalisation, leur humanité et leur proportion aux infractions.
En 1810, le premier code pénal français voit le jour, il est appelé code
napoléon et est influencé par les idées de l’anglais Jérémie BENTHAM, mais
l’autoritarisme de l’époque permet la réapparition de quelques peines abolies en
1791. Ce code fixe la fourchette de la peine, c’est-à-dire détermine le minimum
et le maximum.
19 | P a g e
Cours de Droit Pénal Général 2013
D. La période pénitentiaire
Depuis 1830, l’épine dorsale du système pénal est représentée par les
pénitenciers cellulaires tels qu’ils existent encore aujourd’hui. Tout le 19ième
siècle fut dominé par la création, l’organisation, la domination et l’amélioration
des pénitenciers. Deux doctrines ont marqué l’histoire du droit pénal.
20 | P a g e
Cours de Droit Pénal Général 2013
Les criminels nés : Il existe trois catégories de criminels nés qui sont.
D’abord, il y a des grands criminels nés : ceux qui ont des signes
anatomiques et morphologiques. Exemple : Oreilles écartelées en forme d’anse,
yeux enfoncés et obliques, pommettes saillantes, fronts étroits, cheveux
abondants, etc. Il y a ensuite des criminels qui ont des stigmates biologiques et
fonctionnels ; dans ce sens, il y a anomalie de la sensibilité tactique. Il y a
enfin, ceux qui ont des stigmates philosophiques : ce sont les criminels qui ont
une insensibilité morale, l’imprévoyance dans l’exécution et ils sont vaniteux.
21 | P a g e
Cours de Droit Pénal Général 2013
22 | P a g e
Cours de Droit Pénal Général 2013
Sauf que ce code pénal est une œuvre sommaire accomplit hâtivement
au début de l’installation de l’Etat Indépendant du Congo et qui n’a reçu depuis
que peu de modification substantielles.
23 | P a g e
Cours de Droit Pénal Général 2013
En conclusion, on peut dire que l’histoire du droit pénal nous montre les
progrès accomplis dans ses aspects fondamentaux :
au niveau de la loi pénale : il y a l’avènement du principe de la légalité des
délits et des peines ;
au niveau de l’infraction : elle cesse d’être une lésion privée pour devenir une
atteinte à l’ordre intéressant toute la société ;
au niveau du délinquant : il doit être une personne responsable et donc
amendable. La responsabilité collective devient individuelle ;
au niveau de la sanction : elle ne peut plus se limiter à la simple vengeance
ou à l’élimination, mais doit permettre l’amélioration et la réinsertion sociale
du délinquant. C’est pourquoi, elle doit être individualisée.
24 | P a g e
Cours de Droit Pénal Général 2013
Pour comprendre le droit pénal, le plus simple est de dire ce qu'il n'est
pas avant de traiter de ce qu’il comporte : l’environnement et le contenu du
droit pénal.
Dans un Régime totalitaire : c’est la société qui prime sur l’individu, dès
lors l’interdit pénal est la règle et la liberté l’exception. Ces régimes reposent sur
l’idée que tout ce qui n’est pas permis est interdit.
25 | P a g e
Cours de Droit Pénal Général 2013
26 | P a g e
Cours de Droit Pénal Général 2013
Disons que le point commun est assez évident et repose sur la notion de
jugement de valeur. En effet, la morale et le Droit pénal sont amenés à poser un
jugement sur le comportement d’une personne par rapport à des valeurs.
27 | P a g e
Cours de Droit Pénal Général 2013
a. La criminologie
28 | P a g e
Cours de Droit Pénal Général 2013
b. La criminalistique
Il en est ainsi :
de la police technique et de la police scientifique qui se chargent de découvrir
l’origine d’un cheveu, d’une tâche de sang, de la poussière ou de déterminer
l’arme du crime et utilisent la balistique pour étudier le mouvement des
projectiles ;
de l’anthropométrie qui permet l’identification des délinquants par la
description du corps humain (photographies, mesures des parties ou organes
humains) ;
de la dactyloscopie facilitant l’identification des malfaiteurs par l’examen des
empreintes digitales ;
de la cryptographie qui étudie l’écriture secrète utilisant les abréviations ou
les signes convenus ;
29 | P a g e
Cours de Droit Pénal Général 2013
Les diverses pièces qui forment le droit pénal. Tout au long de son
histoire, certaines branches se sont détachées du droit pénal pour déclarer une
certaine autonomie. Ces branches qui se sont détachées peuvent être
regroupées en deux catégories :
- les branches traditionnelles ; et
- les branches nouvelles.
30 | P a g e
Cours de Droit Pénal Général 2013
Droit pénal général. Il se trouve dans le livre 1ier du Code pénal. C'est
l'étude des règles générales, permettant de réprimer les infractions à la loi
pénale.
31 | P a g e
Cours de Droit Pénal Général 2013
C’est ainsi que sont nés : le droit pénal du travail, le droit pénal des
affaires, le droit pénal de l’économie réglementant le prix, le droit pénal
financier, le droit pénal de l’environnement régissant le domaine de
l’urbanisme, le droit pénal de la construction…etc.
32 | P a g e
Cours de Droit Pénal Général 2013
Le droit pénal militaire est une branche spéciale du droit criminel ayant
pour objet de prévenir par la menace et au besoin de réprimer par l’application
de différentes sanctions (peines ou mesures de sûreté), les actions ou inactions
susceptibles de troubler l’ordre public dans les rangs des forces armées de la
République. Il présente cette particularité d’avoir une organisation, une
compétence et une procédure propres et variables selon les contingences
(période du temps de paix ou période troublée)3.
3. Norbert LIKULIA BOLONGO, Droit Pénal militaire Zaïrois, T1, l’organisation et la compétence des juridictions des Forces
Armées, Paris, LGDJ, 1977, p.1
33 | P a g e
Cours de Droit Pénal Général 2013
L’unité de ces différentes branches est réalisée par deux facteurs qui
sont communs à toutes ces branches. Ces facteurs sont l’objet et la politique
législative qui sont les mêmes pour toutes ces branches.
34 | P a g e
Cours de Droit Pénal Général 2013
I. DROIT SANCTIONNATEUR
35 | P a g e
Cours de Droit Pénal Général 2013
PORTALIS considère à ce sujet que « les lois pénales, sont moins une
espèce particulière des lois que la sanction de toutes les autres ».
Par certains aspects, le droit pénal évoque le droit public, parce que la
peine est infligée par la société au nom de l'Etat. Ceci est vrai puisque d’une
part c'est l'Etat qui met en prison un condamné. Le parquet représente la
société et par conséquent, l'Etat. D'un autre côté, la plupart du temps
l'infraction intervient entre deux personnes privées : le cas de monsieur A qui
tue sa femme B. Au départ, le contentieux est privé. Ensuite et surtout, le droit
pénal, relève des juridictions judiciaires, non pas celles administratives.
36 | P a g e
Cours de Droit Pénal Général 2013
Il est pourtant une lapalissade connue de tous que d’une part, le droit
pénal ressemble au droit public dans l’autorité sanctionnatrice, mais que
d’autre part, il se rapporte au droit privé dans les préjudices causés. A cet effet,
quelles peuvent être les conséquences de ces caractéristiques du droit pénal ?
Une autre partie de la doctrine classe le droit pénal dans le droit privé et
avance également quatre arguments :
le droit pénal poursuit essentiellement comme objectif la défense des droits
subjectifs des individus (par exemple droit au patrimoine) ;
une des préoccupations majeures du droit pénal est le souci de la protection
de la victime de l’infraction ;
ce sont les mêmes magistrats qui composent les juridictions civiles et
répressives en vertu du principe de l’unité des juridictions civiles et pénales ;
dans nombreuses hypothèses, le droit pénal met en œuvre les concepts du
droit privé, et pour la définition de ces concepts, le droit pénal se réfère
souvent au droit civil.
La troisième thèse est intermédiaire : c’est celle qui soutient que le droit
pénal ne peut être classé ni dans le droit public ni dans le droit privé et ceci
pour deux raisons :
d’abord, il faut remarquer que chacune de deux premières thèses avance des
arguments qui, pour la plupart, sont défendables. Les deux premières thèses
s’annulent ;
ensuite, précisément à cause du rôle sanctionnateur qu’il joue vis-à-vis des
autres branches juridiques, il apporte son soutien tant au droit public qu'au
droit privé. Par conséquent, aucune de ces deux disciplines ne peut
s’accaparer du droit pénal à titre exclusif.
L'autonomie du droit pénal signifie que le droit pénal est libre d'adopter
ses propres définitions pour d'autres notions empruntées à d'autres droits
(public ou privé). Le droit pénal a plusieurs occasions d’exprimer cette
autonomie notamment en matière d’interprétation de la loi pénale.
Il arrive souvent que le droit pénal utilise des termes empruntés soit au
droit public, soit au droit privé sans pour autant leur accorder la même
signification qu’ils ont dans leurs disciplines respectives. D’abord, il en est ainsi
du terme Fonctionnaire. En effet, en droit administratif, c’est tout agent qui
entre dans le personnel de carrière du service public de l’Etat. C’est ainsi qu’en
droit administratif, le ministre n’est pas fonctionnaire. En revanche, en droit
pénal, est fonctionnaire tout agent public (y compris le ministre). Ensuite, l'on
peut invoquer la définition du domicile.
38 | P a g e
Cours de Droit Pénal Général 2013
Autant dire que le droit pénal constitue une arme de gros calibre
destinée à maintenir le déroulement des activités et des entreprises des
membres de la collectivité dans un cadre régulé et ordonnancé. Il est le
dispensateur de certitude et de sûreté. C’est donc une discipline qui assure
essentiellement le fondement de tout système dans un Etat. On ne peut
concevoir une certaine garantie des droits de l’homme sans le droit pénal. On
ne peut concevoir un Etat démocratique sans le droit pénal.
Le but du droit pénal est de faire respecter les devoirs naturels de base,
ceux qui nous interdisent de nuire aux autres dans leur vie et leur être, ou de
les priver de leur liberté et de leur propriété ; et les peines doivent servir à cette
fin. Elles ne sont pas simplement un système de taxes et de charges qui
donnent un prix à certaines formes de conduite et qui, ainsi, guident le
comportement des hommes pour leur avantage mutuel. Il vaudrait infiniment
mieux que les actes interdits par le code pénal ne fussent jamais commis. Mais,
la tendance à commettre de tels actes est la marque d’un caractère mauvais et,
dans une société juste, les peines légales ne seront infligées qu’à ceux qui
montrent de tels défauts.
40 | P a g e
Cours de Droit Pénal Général 2013
Georges MINEUR considère que : Le droit pénal est la seule base possible
d’une bonne justice répressive. Celle-ci ne peut se satisfaire ni des vagues
notions personnelles de l’équité ni surtout des recherches des fins
administratives d’un bon rendement économique ou d’un ordre basé sur une
crainte aveugle de répression7 ;
5. DONNEDIEU de VABRES, Traité élémentaire de droit criminel et de la législation pénale comparée, 3e éd., Paris, n°1.
6. MERLE Roger et VITU André, Traité de droit criminel, Cujas, Paris, 1967, n°85.
7. MINEUR Georges, Commentaire du droit pénal congolais, 2e éd., Larciers, Bruxelles, 1953.
41 | P a g e
Cours de Droit Pénal Général 2013
D’où :
8. NYABIRUNGU-mwene-.SONGA, Traité de droit pénal général congolais, D.E.S. éd., Kinshasa, RDC, p.15.
9. LIKULIA BOLONGO, Droit Pénal militaire Zaïrois, T1, l’organisation et la compétence des Forces Armées, Paris, LGDJ,
1977, p. 1
42 | P a g e
Cours de Droit Pénal Général 2013
PREMIERE PARTIE
L’INFRACTION
43 | P a g e
Cours de Droit Pénal Général 2013
Titre Premier
LA SOURCE DE L’INFRACTION :
La norme pénale
Le droit pénal est la discipline normative par excellence. Seule la « loi »
en détermine l’étendue et les limites, et les autres sources du droit, à savoir : la
coutume, la jurisprudence, l’équité, même les principes généraux du droit, si
utiles dans l’interprétation des textes, n’ont aucun rôle créateur dans la
détermination des infractions et des sanctions.
44 | P a g e
Cours de Droit Pénal Général 2013
Il va falloir traiter de :
- l’inventaire des sources de l’infraction ; et
- le principe de la « légalité des délits et des peines ».
Il existe d’une part les normes du droit pénal commun et de l’autre celle
du droit pénal particulier.
Il en est ainsi des règles sur les circonstances atténuantes (art. 18-19),
le concours de plusieurs infractions (art. 20), la participation criminelle (art.
21-23).
45 | P a g e
Cours de Droit Pénal Général 2013
Le droit pénal général énoncé dans les normes de droit pénal commun
est applicable aux textes de droit particulier. Mais dans quelle mesure ?
10
C.G., 14 octobre 1901, Jur. Etat, I, 163.
46 | P a g e
Cours de Droit Pénal Général 2013
Mais, étant donné que l’infraction mais aussi la sanction pénale ne sont
plus portées uniquement que par la loi et qu’il existe actuellement une diversité
de règles pénales, nous pensons qu’il serait plus exact, à la place, de parler du
principe de « normativité » ou de « textualité » des délits et des peines.
Ce principe signifie que les règles du droit pénal sont exprimées dans la
« loi » : seuls peuvent faire l’objet d’une condamnation pénale les faits déjà
définis et sanctionnés par le législateur au moment où l’accusé a commis son
acte, et seules peuvent leur être appliquées les peines édictées à ce moment
déjà par le législateur. L’infraction doit donc être portée par une norme pénale
qui peut être une loi, une convention, et même pour d’autres pays, un arrêté.
11
STEFANI (G), LEVASSEUR (G) et BOULOC (B), Droit pénal général, Précis Dalloz, 11e éd., Paris, 1980, n°116.
12
V° MONTESQUIEU, De l’Esprit des lois, Liv XI, Chap. VI, 1748 ; BECCARIA, Traité des délits et des peines, Chap. III,
1764.
47 | P a g e
Cours de Droit Pénal Général 2013
48 | P a g e
Cours de Droit Pénal Général 2013
I. Pour le législateur
49 | P a g e
Cours de Droit Pénal Général 2013
I. Au niveau du législateur
Le juge ne doit pas condamner un prévenu alors que la « loi » n’a pas
prévu de peine pour le comportement adopté par ce dernier, c’est-à-dire, le juge
ne peut prononcer des peines (même pas une peine complémentaire) si le texte
n’en prévoit pas. Il n’appartient pas, en effet, au juge en raisonnant, par voie
d’analogie, de suppléer au silence de la loi et de prononcer des peines en dehors
des cas limitativement prévus par la « loi ».
50 | P a g e
Cours de Droit Pénal Général 2013
A. Interprétation authentique
Elle émane du législateur lui-même. Elle revêt une force obligatoire pour
le juge, car elle est l’œuvre de l’autorité même qui a rédigé la loi. En effet, le
législateur intervient pour donner la signification, la portée de la norme.
51 | P a g e
Cours de Droit Pénal Général 2013
Elle prend ce nom lorsqu’elle est faite dans le texte même à interpréter.
C’est le cas de l’article 174 C.P. qui définit le souteneur. Pour fixer l’opinion sur
le terme souteneur, il le définit lui-même dans cet article. Cette explication c’est
donc l’interprétation authentique contextuelle ; l’article 212 C.P. définit
l’attentat ; art. 213 C.P. définit le complot, …
B. Interprétation judiciaire
Est celle qui émane du juge, des cours et tribunaux. Elle s’appelle aussi
jurisprudence. Quand le législateur ne donne pas la signification d’un concept,
le juge peut combler ce vide.
Cette interprétation n’a pas autorité de droit, mais de fait. Pour l’autorité
des arrêts de la Cour de cassation, deux hypothèses sont envisageables :
- en cas de renvoi après cassation, les cours et tribunaux inférieurs sont
tenus de se conformer à l’arrêt de la Cour de cassation sur le point de droit
jugé par celle-ci ;
- dans les autres cas, les arrêts de la Cour de cassation ne s’imposent pas
aux juridictions inférieures. Ils jouissent tout de même d’une autorité
morale et la pratique judiciaire démontre qu’ils ont une autorité de fait.
52 | P a g e
Cours de Droit Pénal Général 2013
C. Interprétation doctrinale
Elle émane des savants juristes qui se prononcent dans leurs écrits sur
le sens à donner à telle disposition légale. Elle n’a aucune autorité de droit,
mais une réelle autorité morale.
A. L’interprétation littérale
53 | P a g e
Cours de Droit Pénal Général 2013
Cette méthode est écartée parce qu’elle minimise le rôle que doit jouer le
juge (procéder aux adaptions nécessaires).
B. L’interprétation téléologique
I. Les principes
54 | P a g e
Cours de Droit Pénal Général 2013
a. L’étude grammaticale
Le juge se référera avec intérêt à l’exposé des motifs aux rapports des
commissions et aux interventions des rapporteurs et d’autres orateurs qui
proposent des amendements.
55 | P a g e
Cours de Droit Pénal Général 2013
C’est une technique qui permet au juge de sanctionner certains faits qui
se sont produits après la mise en vigueur d’une loi, mais qui rentrent dans le
champ d’application normal de cette loi sans pour autant que le législateur ait
visé expressément ledit comportement dans le texte ; tout simplement parce
qu’à l’époque de l’élaboration du texte, le législateur ne pouvait pas se les
représenter.
56 | P a g e
Cours de Droit Pénal Général 2013
Il en est ainsi de la notion d’ordre social qui n’a pas le même contenu
dans un pays démocratique que dans un pays au régime totalitaire.
57 | P a g e
Cours de Droit Pénal Général 2013
C. L’analogie
Elle consiste pour le juge à résoudre un cas non prévu par la norme en
se fondant sur l’esprit général du droit pénal, c’est-à-dire, en recourant aux
fondements de l’ordre juridique pris dans leur ensemble14.
13
BOUZAT (P) et PINATEL (J), Traité de droit pénal et de criminologie, Tome I, Droit pénal général, Dalloz, Paris, 1963, n°88.
14
JIMENEZ DE ASUA, « L’analogie en droit pénal », in RSC, 1949, 189.
58 | P a g e
Cours de Droit Pénal Général 2013
Il est évident que cette nouvelle norme ainsi conçue s’appliquera à tous
les faits commis après sa promulgation. Mais qu’en sera-t-il des faits commis
sous l’ancienne norme ? Faut-il aussi leur appliquer la nouvelle norme, ou
doivent-ils continuer à être régis par la norme ancienne ?
59 | P a g e
Cours de Droit Pénal Général 2013
La norme pénale de fond est celle qui définit les infractions et détermine
les sanctions. Dans ce cas, on l’appellera norme pénale parfaite. Si elle ne porte
que soit l’incrimination soit la sanction, elle sera qualifiée de norme pénale
imparfaite
A. La norme applicable
1. Incriminations
60 | P a g e
Cours de Droit Pénal Général 2013
2. Les pénalités
En sorte que si de part et d’autre (dans les deux lois) il y a des peines
complémentaires ou accessoires, il n’y aura pas toujours facilité d’apprécier
leur gravité. Le juge est alors contraint de recourir à la comparaison in concreto
(dans le concret).
15
HAUS (J.J.), Principes généraux du droit pénal belge, 3e éd., 2 T., Gand, 1869, réimprimé à Bruxelles, 1979, n°186.
16
Article 112 – 4 Nouveau code pénal français.
61 | P a g e
Cours de Droit Pénal Général 2013
La doctrine dominante est que, les mesures de sûreté étant prises dans
l’intérêt des délinquants (elles n’infligent pas une souffrance), elles doivent
toujours rétroagir, c’est-à-dire, elles doivent recevoir application même s’il s’agit
des faits connus antérieurement à la promulgation de la loi nouvelle.
Bien que la norme nouvelle soit plus sévère que celle ancienne, le
législateur peut-il disposer expressément qu’elle rétroagira ou à l’inverse qu’elle
ne régira que l’avenir. En R.D.C., le principe de la non rétroactivité de la norme
pénale, ainsi que son exception d’application des normes plus douces sont
constitutionnels. En plus, la R.D.C. a adhéré à la Déclaration Universelle des
Droits de l’Homme qui consacre ce principe et qui a une force supérieure à la
loi.
18
STEFANI (G), LEVASSEUR (G) et BOULOC (B), Droit pénal général, 11e éd., Dalloz, Paris, 1980, p.167.
63 | P a g e
Cours de Droit Pénal Général 2013
Cette solution doit être écartée, car les lois de procédure sont censées
être faites pour une meilleure administration de la justice et il serait contraire à
cet intérêt de maintenir en vigueur des normes dont, par la promulgation des
nouvelles, on reconnaît les lacunes et les faiblesses.
Elle est également écartée si l’on considère le tort qu’elle causerait aussi
bien au délinquant qu’à la société. Elle crée, en effet, une insécurité juridique
pour le justiciable et entraîne des coûts injustifiés pour la justice.
64 | P a g e
Cours de Droit Pénal Général 2013
B. Quelques dérogations
65 | P a g e
Cours de Droit Pénal Général 2013
C’est un principe qui veut que la norme pénale d’un pays déterminé
s’applique à toutes les infractions commises sur tout le territoire de ce pays
quelle que soit la nationalité du couple pénal. A l’inverse, la norme de ce pays
ne peut pas s’appliquer aux infractions commises hors de son territoire même
par ses nationaux.
66 | P a g e
Cours de Droit Pénal Général 2013
a. L’intérêt social
Ce dernier ne pourra en aucun cas le punir, car le crime n’a pas été
commis sur son territoire. Le pays du lieu de l’infraction ne pourra pas non
plus le punir, car cela supposerait que le pays d’origine extrade le criminel. Or,
il y a des pays qui n’extradent pas leurs propres nationaux. Pour corriger cette
imperfection de l’impunité, on a imaginé d’autres systèmes.
67 | P a g e
Cours de Droit Pénal Général 2013
Ce système veut que la norme d’un pays s’applique à tous ses nationaux
même en dehors de son territoire et ne s’applique qu’à ses nationaux à
l’intérieur de son territoire. Ce principe est en réalité double selon que l’on
considère la nationalité du coupable (personnalité active) ou celle de la victime
(personnalité passive).
C’est un principe qui veut que la norme d’un Etat déterminé s’applique à
toutes les infractions commises par ses nationaux soit à l’intérieur soit à
l’extérieur du territoire. Le délinquant est jugé d’après sa norme d’origine et
relève des tribunaux de son pays.
C’est ce principe qui veut que la norme pénale d’un Etat déterminé
s’applique à toutes les infractions qui victimisent ses nationaux, où qu’ils se
trouvent. Il est justifié par l’idée que la norme pénale de la victime est la plus à
même d’assurer sa protection. Il peut arriver que la victime de l’infraction en
question soit l’Etat lui-même. Dans cette hypothèse, le principe de personnalité
passive est appelé « principe de réalité ».
68 | P a g e
Cours de Droit Pénal Général 2013
C’est le principe qui est appliqué par la majorité des Etats modernes
parce qu’il est considéré comme le seul permettant la répression suffisante et
satisfaisante des infractions en même temps que la collaboration des Etats en
matière de lutte contre la criminalité et l’extradition s’inscrivent dans la logique
du principe de l’universalité.
A. Principe de territorialité
19
. Article 2 du décret du 30 Janvier 1940 portant Code Pénal Congolais, tel que modifié et complété à ces jours. Article 67 de la
Loi organique n°13/011-B du 11 avril 2013 portant organisation, fonctionnement et compétences des juridictions de l’ordre
judiciaire. Article 14 du décret du 04 mai 1895 portant Code civil, relativement aux personnes (B.O., 1895, p. 138), Décret abrogé
expressément par la loi 87-010 du 1er août 1987 portant Code de la famille, à l’exception du titre II portant des étrangers issu du
décret du 20 février 1891. Actuellement Code Civil Livre I (voir Codes Larciers Tome I Droit Civil et Judiciaire, p. 89).
69 | P a g e
Cours de Droit Pénal Général 2013
B. Emprunts de correction
Pour que cette disposition s’applique, l’infraction doit être punie d’une
peine de servitude pénale de plus de deux mois et les poursuites ne peuvent
être intentées qu’à la requête du ministère public.
70 | P a g e
Cours de Droit Pénal Général 2013
Il faut souligner que l’inculpé ne doit pas avoir été jugé définitivement à
l’étranger et, en cas de condamnation, n’ait pas subi ou prescrit sa peine ou
obtenu sa grâce (sauf en cas d’atteinte à la sûreté de l’Etat et à la foi publique).
A. L’extradition
I. Définition
a. L’Etat requérant
71 | P a g e
Cours de Droit Pénal Général 2013
- l’Etat dont les intérêts vitaux ont été mis en cause par l’infraction (principe
de réalité).
L’un ou l’autre de ces trois Etats ne peut requérir l’extradition que si ses
tribunaux ont déjà engagé des poursuites contre la personne sollicitée
(délinquant) ou encore si ses tribunaux ont déjà condamné l’agent sollicité.
b. L’Etat requis
1. L’individu recherché
C’est ici qu’intervient le principe qu’un Etat ne peut extrader ses propres
nationaux. Mais, il y a des Etats qui acceptent d’extrader leurs nationaux, sous
réserve de réciprocité. Le cas de l’Angleterre, les Etats-Unis et l’Italie acceptent
de livrer leurs propres nationaux, à condition d’une réciprocité qu’ils ne
trouvent presque nulle part.
Il est des infractions d’une certaine nature qui ne sont pas en principe
extradables. Ce sont les infractions purement militaires et les infractions
politiques.
72 | P a g e
Cours de Droit Pénal Général 2013
Ce sont des infractions qui ne peuvent être commises que par des
hommes en uniforme parce que ces infractions consistent en réalité en un
manquement aux devoirs militaires.
Elles sont voisines des infractions politiques mixtes. C’est le cas lors
d’une insurrection, on détruit les monuments de l’adversaire : il y a là
destruction méchante qui se réalise dans un mouvement, dans une
insurrection.
73 | P a g e
Cours de Droit Pénal Général 2013
3. La procédure d’extradition
74 | P a g e
Cours de Droit Pénal Général 2013
Les polices nationales, surtout celles des pays qui partagent les
frontières, collaborent entre elles et s’échangent des informations et même des
délinquants.
75 | P a g e
Cours de Droit Pénal Général 2013
Deuxième Titre
LA COMMISSION DE L’INFRACTION
76 | P a g e
Cours de Droit Pénal Général 2013
a. Un fait
Le fait suppose tant l’action que l’inaction. C’est ainsi que l’avant-projet
fait allusion tant au fait, à l’action qu’à l’omission. Bref, il s’agit de toute
attitude, tout geste, tout comportement affiché mais qui soit préjudiciable à
autrui.
20
Article 2 de l’ancien avant-projet du livre 1er du Code pénal (1974).
77 | P a g e
Cours de Droit Pénal Général 2013
b. Imputable à l’homme
En effet, l’on admet que ne peut être auteur d’une infraction qu’une
personne humaine. Ce qui sous-entend son imputabilité. Toute infraction doit
donc être imputable à l’homme.
c. Préjudiciable à autrui
Il doit s’agir d’un fait qui préjudicie une autre personne que l’auteur de
l’acte lui-même. C’est ainsi que l’avant-projet souligne que le fait doit avoir
violé l’une quelconque des valeurs fondamentales de la société, et en
conséquence troublé ou, être susceptible de troubler la paix ou l’ordre publics en
portant atteinte aux droits légitimes des particuliers, des collectivités privées ou
publiques
78 | P a g e
Cours de Droit Pénal Général 2013
79 | P a g e
Cours de Droit Pénal Général 2013
80 | P a g e
Cours de Droit Pénal Général 2013
Pour ce qui est du crime, il est puni des peines criminelles. Ainsi,
l’article 131-1 du Code pénal français prévoit ce qui suit : Les peines criminelles
encourues par les personnes physiques sont :
1° La réclusion criminelle ou la détention criminelle à perpétuité ;
2° La réclusion criminelle ou la détention criminelle de trente ans au
plus ;
3° La réclusion criminelle ou la détention criminelle de vingt ans au plus
;
4° La réclusion criminelle ou la détention criminelle de quinze ans au
plus.
81 | P a g e
Cours de Droit Pénal Général 2013
Les personnes morales subissent elles aussi des peines telles que
prévues dans le droit pénal français. Les peines criminelles ou
correctionnelles encourues par les personnes morales sont :
1° L'amende ;
2° Dans les cas prévus par la loi, les peines énumérées à l'article 131-
3921.
21
C’est ce que prévoit l’article 131-39 du Code Pénal Français.
82 | P a g e
Cours de Droit Pénal Général 2013
83 | P a g e
Cours de Droit Pénal Général 2013
L’on peut ainsi reconnaître que le critère de la gravité n’est pas pris en
considération par la législation congolaise pour procéder à la classification des
infractions. Mais, cela n’est certainement pas le cas en ce qui concerne d’autres
critères, en l’occurrence celui de la nature de l’infraction.
Les infractions de droit commun sont celles qui peuvent être perpétrées
par toute personne.
84 | P a g e
Cours de Droit Pénal Général 2013
L’amnistie était plus fréquente pour les crimes politiques que pour ceux
de droit commun.
22
HAUSS (J.J.), Op. cit., n°345.
23
Idem, n°346.
24
AKELE ADAU (P), Analyse et commentaire du nouveau code pénal militaire congolais, (loi n°024/2002 du 18/11/2002) livre
1er les infractions et de la répression en général, inédit.
85 | P a g e
Cours de Droit Pénal Général 2013
25
Voir loi n°024/2002 du 18 novembre 2002 portant code pénal militaire.
86 | P a g e
Cours de Droit Pénal Général 2013
87 | P a g e
Cours de Droit Pénal Général 2013
Ces infractions sont perpétrées sans que l’auteur ne les ait prévu ni
voulu. L’auteur d’une infraction non intentionnelle doit avoir violé la loi et ainsi
préjudicié autrui par défaut de prévoyance ou de précaution. Il ne doit donc pas
avoir l’intention ni de violer la loi ni d’attenter à la personne d’autrui.
88 | P a g e
Cours de Droit Pénal Général 2013
Il est fait un constat selon lequel ces infractions qui sont pourtant les
plus graves sont cependant les plus fréquemment perpétrées. C’est le cas de
l’infraction de vol (art. 79 C.P.LII) et de l’escroquerie (art. 98 du C.P.LII). En ce
qui concerne les infractions d’abstention, l’on doit dire qu’elles sont aussi
appelées infractions d’omission ou d’inaction.
Ce sont des infractions qui, selon leur définition légale, sont des
commissions ou se commettent, mais qui, concrètement, se réalisent par
omission. L’omission dont question ici est celle d’accomplir l’acte ordonné par la
loi. Pénalement, ces infractions qui se consomment par omission ou abstention
sont punissables si la personne coupable a omis de faire ce qui constitue pour
elle une obligation légale, réglementaire ou contractuelle, mais elle n’est pas
punissable si elle a omis simplement de satisfaire à une obligation morale.
Les infractions instantanées sont celles qui se réalisent par une action
qui s’exécute en un instant ou en un trait de temps.
89 | P a g e
Cours de Droit Pénal Général 2013
On entend par infraction continue, celle qui est consommée par une
action ou une omission qui se prolonge dans le temps de par la volonté réitérée
et constante de l’auteur. Elle est donc caractérisée par la volonté réitérée et
persistante de l’agent de commettre un acte prohibé par la loi et de se
maintenir dans une situation contraire à la loi.
L’infraction complexe est celle dont l’élément matériel est constitué d’un
seul acte consommant plusieurs infractions. C’est le cas d’un automobiliste qui
tue plusieurs personnes pour avoir ignoré la priorité. C’est l’homicide ou les
coups et blessures involontaires que l’on retiendra et la peine unique la plus
forte sera ainsi prononcée à cause de l’intention ou du but qui est unique. C’est
la peine de l’infraction la plus sévèrement sanctionnée qui devra ainsi être
retenue.
90 | P a g e
Cours de Droit Pénal Général 2013
Lorsqu’il n’y a ni unité d’intention ni celle de fait mais plutôt des (faits)
infractions distinctes qui sont unies par un lien assez étroit les faisant
dépendre ou expliquer les unes par rapport aux autres, on parle alors des
infractions connexes.
Le voleur qui tue pour faciliter le vol ou assurer l’impunité de son acte
(art. 85 du code pénal livre II), sera considéré comme auteur d’infractions
connexes, car il y a unité d’intention. Et c’est le cas du concours idéal.
Ce sont les infractions qui ont été commises depuis un certain temps et
dont les preuves sont moins certaines.
26
Article 7 du Décret du 06 Août 1959 portant Code de Procédure Pénale.
91 | P a g e
Cours de Droit Pénal Général 2013
Elle est celle qui n’est consommée que par la réalisation du résultat
nuisible. Ce qui signifie que dans une infraction matérielle, le résultat est un
élément constitutif de l’infraction. C’est le cas du meurtre, assassinat, vol,
empoisonnement… prévus dans le code pénal ordinaire (livre II).
92 | P a g e
Cours de Droit Pénal Général 2013
Le droit pénal se doit de protéger la société le plus tôt possible dès que
l’indice ou le signe extérieur pourra annoncer le résultat interdit par la loi.
L’infraction peut être immédiate, provoquée et même la conséquence d’un acte
soudain. Elle peut en revanche être préméditée, préparée et même organisée.
93 | P a g e
Cours de Droit Pénal Général 2013
94 | P a g e
Cours de Droit Pénal Général 2013
La question fondamentale qui se pose dès lors est celle de savoir à partir
de quel instant l’activité infractionnelle tombe sous le coup de la loi pénale. L’on
cherche ainsi à savoir si la sanction pénale ne doit être prononcée qu’à
l’encontre de l’agent qui serait allé jusqu’au bout de son projet ou si
l’accomplissement de certains actes suffit pour justifier l’application de la
sanction pénale. Ce qui conduit à l’analyse de l’infraction consommée, tentée et
manquée dont l’explication s’inscrit dans le cadre de l’examen d’une question
plus globale : celle de la tentative.
95 | P a g e
Cours de Droit Pénal Général 2013
Alors que l’article 4 du code pénal ordinaire est à tous égards identique
à l’article 4 du code pénal militaire congolais, l’article 51 du code pénal belge
dispose : « Il y a tentative punissable lorsque la résolution de commettre un crime
ou un délit a été manifesté par les actes extérieurs qui forment un commencement
de ce crime ou de ce délit et qui n’ont été suspendu que par des circonstances
indépendantes de la volonté de l’auteur ».
96 | P a g e
Cours de Droit Pénal Général 2013
97 | P a g e
Cours de Droit Pénal Général 2013
98 | P a g e
Cours de Droit Pénal Général 2013
En définitive, l’on doit dire que dans les faits, la frontière est difficile à
tracer. C’est ainsi que le législateur en a laissé le soin aux tribunaux, dans
chaque cas d’espèce. Les principes directeurs issus de la jurisprudence, devant
guider le juge sont ceux-ci :
- le juge recherchera le but poursuivi par le criminel ;
- il devra comparer le but poursuivi à l’acte posé et l’intention de
l’auteur ;
- il décidera si l’acte est nécessaire pour atteindre le but ;
- il décidera aussi si l’acte était moralement si près du point de
réussite que l’agent en parcouru le reste de la distance seul ;
- il interprétera favorablement pour l’accusé lorsque l’acte n’indique
pas clairement l’intention de cet accusé ;
- il se montrera favorable si l’acte est susceptible de deux
interprétations, l’une favorable et l’autre défavorable à l’accusé.
99 | P a g e
Cours de Droit Pénal Général 2013
100 | P a g e
Cours de Droit Pénal Général 2013
27
LIKULIA BOLONGO, Droit pénal spécial zaïrois, LGDJ, Paris, T1, 2ère éd., T.2., L.G.D.J., 1985, pp.58-59.
101 | P a g e
Cours de Droit Pénal Général 2013
C’est que l’infraction ne peut se réaliser soit à défaut d’objet (le cas
d’une tentative d’avortement sur une femme qui en réalité n’est pas enceinte, le
fait pour un agent de mettre sa main dans une poche vide pour réaliser le vol)
soit du fait de l’inefficacité des moyens employés, c’est-à-dire, par défaut de
moyens nécessaires ou de moyens requis par la loi (par exemple une tentative
de meurtre avec une arme non chargée ou chargée à blanc).
* CRITERES DE PUNISSABILITE
Rejetant ces deux théories pour leur caractère radical, certains auteurs
avancent des solutions de compromis dont les plus célèbres distinguent d’une
part entre l’impossibilité absolue et l’impossibilité relative, d’autre part, entre
l’impossibilité de fait et l’impossibilité de droit.
102 | P a g e
Cours de Droit Pénal Général 2013
103 | P a g e
Cours de Droit Pénal Général 2013
Quand l’impossibilité n’est pas de droit, elle est de fait. Elle est liée à des
circonstances qui ne sont pas un élément de l’infraction. Ainsi, peut-on parler
d’impossibilité de fait lorsqu’un assassin, muni de son arme bien chargée pour
éliminer son ennemi, fait le guet dans un coin de rue où celui-ci passe
habituellement, mais en vain, car la victime potentielle a emprunté une autre
voie.
Il faut dire que dans la pratique, il est souvent difficile d’opérer toutes
ces distinctions entre impossibilité absolue et impossibilité relative, ou
impossibilité de droit et impossibilité de fait. La jurisprudence apprécie
restrictivement les cas d’exonération pour ne retenir l’impunité qu’en cas de
délit absurde et de délit putatif.
104 | P a g e
Cours de Droit Pénal Général 2013
Il n’y a donc pas de tentative punissable lorsque l’acte est sans lien avec
le résultat recherché, comme le fait de vouloir tuer quelqu’un par envoûtement,
ou avec un jouet d’enfant.
Délit putatif. Il y a délit putatif, lorsque l’illégalité des faits tels que
l’agent les a accomplis n’existe que dans son imagination.
C’est le cas d’un agent qui croît commettre une infraction en vendant du
diamant, tout simplement parce qu’il ignore les dispositions qui en libéralisent
l’exploitation, la détention, le transport et la vente (Ordonnance-loi n°82-039 du
05 novembre 1982, modifiant et complétant l’ordonnance-loi n°81-013 du 02
avril 1981, portant législation générale sur les mines et hydrocarbures).
105 | P a g e
Cours de Droit Pénal Général 2013
Il faut dire que toute infraction n’est constituée et n’est punissable que
si son auteur a eu la volonté ou la conscience de violer la loi pénale.
Néanmoins, cette volonté ne joue pas le même rôle ou n’a pas la même étendue
dans toutes les infractions. Dans certaines infractions, la volonté ne porte que
sur l’acte lui-même. Dans d’autres, elle porte à la fois sur l’acte et sur ses
conséquences.
L’infraction est intentionnelle lorsqu’elle est commise avec le dol qui est
la résolution criminelle ou la détermination de commettre une action dont on
connaît le caractère délictuel.
106 | P a g e
Cours de Droit Pénal Général 2013
A. La nécessité de la connaissance
B. La nécessité de la volonté
A. Le dol général
107 | P a g e
Cours de Droit Pénal Général 2013
Le dol général est une condition souvent tacite de toutes les infractions.
C’est ainsi qu’il a été jugé que le « dol est un élément essentiel pour l’existence
de toute infraction prévue par les différentes dispositions qui forment le code
congolais, sauf dans le cas où le texte lui-même prévoit expressément la simple
faute, la simple négligence »28.
Pour préciser ce dol général, il arrive par moments que le législateur vise
expressément le dol en ayant recours à certains termes comme : à dessein,
volontairement, sciemment, sachant, connaissant, avec connaissance29.
B. Le dol spécial
Il est aussi appelé dol spécifique. Lorsqu’on prend le cas des infractions
de meurtre et de vol, on se rend ainsi compte que : Dans le meurtre, la volonté
consciente de violer la loi ne suffit pas ; il faut en autre que l’agent ait eu la
volonté de donner la mort. C’est donc l’animus necandi. Cet animus necandi
constitue l’élément intellectuel spécial appelé aussi dol spécifique de l’infraction
de meurtre (articles 44 et 45 CPL II).
Il faut noter que la loi ne mentionne pas toujours expressis verbis le dol
spécial. Le juriste dégagera souvent l’existence de celui-ci à partir de la nature
même de l’infraction. C’est ainsi par exemple que l’outrage à un fonctionnaire
(article 136 du CPL II) ne peut pas se réaliser sans animus injuriandi. L’auteur
de l’acte est animé de l’intention de suivre, d’injurier, de faire souffrir le
fonctionnaire. Ce qui ne doit pas se confondre au mobile de l’infraction.
C. Le mobile de l’infraction
28
Boma, 15 juillet 1902, Jur. Et. I., p.202.
29
Articles 45 du code pénal congolais livre II et 54 du code pénal militaire congolais.
108 | P a g e
Cours de Droit Pénal Général 2013
Il arrive par moments que le législateur érige parmi les différents buts
poursuivis par l’auteur, un but précis et particulier en élément constitutif de
certaines infractions. Un tel mobile est alors qualifié de dol plus spécial.
Il en est ainsi de l’article 68 du Code pénal qui dispose ce qui suit : « Est
puni de … celui qui a enlevé ou fait enlever, arrêté ou fait arrêter, détenu ou fait
détenir des personnes quelconques pour les vendre comme esclaves ». En effet,
pour les vendre comme esclaves constitue donc un intérêt tout à fait
particulier, un mobile érigé en élément constitutif de l’infraction, un dol plus
spécial.
30
LIKULIA BOLONGO, Op. cit., pp.54-58.
109 | P a g e
Cours de Droit Pénal Général 2013
C’est aussi le cas de l’article 200 du C.P. qui dispose ce qui suit :
« L’attentat dont le but aura été de porter le massacre, la dévastation ou le pillage
sera puni de mort ». Dès lors, porter le massacre, la dévastation ou le
pillage, constitue le but poursuivi par l’agent en commettant cette infraction.
Ce but constitue un intérêt personnel mais érigé en élément constitutif de
l’infraction par le législateur lui-même. L’article 164 de la loi n° 024/2002 du
18 novembre 2002 portant Code Pénal Militaire prévoit le crime de Génocide en
ces termes : « Par génocide, il faut entendre l’un des actes ci-après commis dans
l’intention de détruire, en tout ou en partie, un groupe national, politique, racial,
ethnique, ou religieux…». Pour cette infraction de génocide, le dol spécial
consiste en cette « intention » de l’agent, de détruire partiellement ou
totalement un groupe.
Le dol est susceptible de degrés dont la prise en compte peut influer sur
la qualification et la sanction. On oppose ainsi le dol simple qui entraîne la
peine ordinaire, au dol aggravé, réfléchi ou prémédité qui entraîne une peine
plus sévère. Le législateur distingue donc ici le mouvement spontané du
dessein réfléchi (ou prémédité).
110 | P a g e
Cours de Droit Pénal Général 2013
Le dol est direct lorsque l’agent recherche le résultat prohibé par la loi et
pénalement sanctionné. Dans le cas contraire, il est indirect.
A. Le dol nécessaire
111 | P a g e
Cours de Droit Pénal Général 2013
B. Le dol éventuel
31
JIMENEZ de ASUA, « La faute consciente et le dolus eventualis », in R.D.P.C., 1959-1960, pp.603 et s.
112 | P a g e
Cours de Droit Pénal Général 2013
32
STEFANI (G), LEVASSEUR (G) et BOULOC (B), Droit pénal zaïrois, 13e éd., Dalloz, Paris, 1987, p.277.
33
HAUS, cité par NYABIRUNGU (M.S.), Op. cit., p.233.
113 | P a g e
Cours de Droit Pénal Général 2013
La faute est donc cette erreur de conduite qui permet d’imputer à un agent
une conséquence dommageable d’un fait qu’il n’a pas voulu provoquer.
Autrement dit, le fait de l’agent n’est pas le résultat d’une volonté positive mais
plutôt d’une faute psychologique, intellectuelle ou, mieux encore, d’une inertie
de la volonté.
43. Trib. Distr. Mbuji-Mayi 20 avril 1971, in R.J.Z. 1977, p.89 ; Trib. Distr. Mbuji-Mayi, 11 mai 1971, in R.J.Z. 1977, p.90.
44. Distr. Mbuji-Mayi 1er septembre 1971, in R.J.Z. 1977, p.93.
116 | P a g e
Cours de Droit Pénal Général 2013
117 | P a g e
Cours de Droit Pénal Général 2013
Troisième Titre
L’AUTEUR DE L’INFRACTION :
Le Délinquant
Ce ne sont pas les faits qui violent le droit qui sont punissables, ce sont
les personnes45. L’étude sur la loi pénale et l’infraction ont fait comprendre qu’il
est impossible d’analyser sans faire recours à celui qui viole la loi, à celui qui
pose des actes réprimés par la loi, c’est-à-dire, le délinquant.
45
ORTOLAN, Eléments de droit pénal, I, 4e éd., Paris, 1886, n°219.
118 | P a g e
Cours de Droit Pénal Général 2013
Paragraphe 1. Principe
Le principe posé est que seuls les être physiques sont capables de
délinquer. Ni les choses ni les animaux ne peuvent être sujet de l’infraction.
Seuls des êtres faites de chair, dotés de volonté et d’intelligence peuvent
commettre une infraction et, de ce fait, encourir une peine.
119 | P a g e
Cours de Droit Pénal Général 2013
Ainsi, par la volonté politique d'un pays, peut-il être organisé des mécanismes
juridiques mettant en mal toute initiative pouvant viser l'établissement de la
responsabilité pénale des individus qui exercent ces fonctions ou portent ces
qualités. Parmi ces mécanismes, il y a les immunités en matière pénale. Ce sont
des exemptions temporaires absolues d’action pénale organisées au profit de
certaines personnes (tenant compte de leur statut : haut responsable ou
membre de famille) en vue de protéger les fonctions qu’elles assument ou leurs
qualités.
Mais, nous retenons qu’en droit pénal l’immunité (telle que présentée
par le Vocabulaire juridique (PUF)), est une cause d'impunité qui, tenant à la
situation particulière de l'auteur d'une infraction au moment où il commet celle-ci,
s'oppose définitivement à toute poursuite, alors que la situation créant ce privilège
a pris fin. Elle constitue donc, au profit de son bénéficiaire, une entrave à la
qualification même de l’infraction. Elle lui enlève son caractère infractionnel et
l’acte accompli par son bénéficiaire n’entrainera plus de poursuites pénales.
46
Article 107 de la Constitution du 18 février 2006 telle que modifiée le 20 janvier 2011 : « Aucun parlementaire ne peut être
poursuivi, recherché, arrêté, détenu ou jugé en raison des opinions ou votes émis par lui dans l’exercice de ses fonctions. Aucun
parlementaire ne peut, en cours de sessions, être poursuivi ou arrêté, sauf en cas de flagrant délit, qu’avec l’autorisation de
l’Assemblée nationale ou du Sénat, selon le cas. En dehors de sessions, aucun parlementaire ne peut être arrêté qu’avec
l’autorisation du Bureau de l’Assemblée nationale ou du Bureau du Sénat, sauf en cas de flagrant délit, de poursuites autorisées
ou de condamnation définitive. La détention ou la poursuite d’un parlementaire est suspendue si la Chambre dont il est membre
le requiert. La suspension ne peut excéder la durée de la session en cours ».
120 | P a g e
Cours de Droit Pénal Général 2013
Cette thèse de rejet a été défendue pendant tout le 19e siècle. Pendant
cette période de l’évolution du droit pénal, le principe qui était consacré en cette
matière de responsabilité pénale des personnes morales était : « Societas
delinquere non potest ». La société ne peut pas délinquer. Cette thèse a été
construise sur base de l’interprétation rigoureuse du principe de la légalité. Les
auteurs qui la développent avancent quatre arguments :
1. La personne morale ne peut pas délinquer parce qu’elle est une fiction
dénuée de toute volonté personnelle. Or, la volonté personnelle est une
condition de la responsabilité pénale. Celui qui la manque ne peut être
imputé47 ;
47
. MERLE (R) et VITU (A), Traité de droit criminel, Cujas, Paris, 1967, pp.489 et ss.
121 | P a g e
Cours de Droit Pénal Général 2013
Cette thèse est née vers la fin du 19e siècle et début 20ème siècle. Elle est
basée sur un constat : le développement accéléré des affaires commerciales et
la multiplication des textes régissant le monde des affaires (les textes sur le
prix, sur la consommation, sur la protection de l’environnement, sur les
relations du travail, …).
1. L’idée de la fiction juridique de l’être moral est à écarter, car l’être moral est
une réalité vivante. Ceci pour deux raisons : L’être moral peut réaliser
l’élément matériel de certaines infractions. C’est le cas de la Fraude fiscale,
la banqueroute, la concurrence déloyale, la contrefaçon, ….etc
L’être moral a sa volonté propre qui s’exprime à travers son assemblée
générale, son conseil d’administration ou comité de gestion et qui se
distingue de la volonté de ses représentants.
2. Même si l’être moral n’a pas été créée pour commettre des infractions, il
peut néanmoins commettre des infractions dans la réalisation de son objet
spécial. Une entreprise créée pour fabriquer la bière peut commettre une
infraction contre l’environnement social.
3. La loi pénale prévoit aussi des peines qui sont compatibles avec des êtres
moraux. Le cas de la peine d’amende, de confiscation, de dissolution d’une
entreprise (équivalent de la peine de mort), d’interdiction d’émettre les
chèques. Les autres membres sont protégés par le code du travail.
122 | P a g e
Cours de Droit Pénal Général 2013
Dans les pays européens, c’est en droit pénal des affaires qu’on a vu les
premiers textes qui consacrent la responsabilité pénale des groupements.
Depuis plusieurs années, se dessine une évolution favorable à la responsabilité
pénale des personnes morales.
Le décret du 20 avril 1935 assimile à la banqueroute un certain nombre de faits commis par les dirigeants de personnes
morales qui sont déclarées en faillite. Mais le législateur ne s’est pas arrêté à la répression des agissements de seuls
dirigeants de personnes morales. Il a également érigé en infraction dont il a assimilé à la banqueroute, une série des faits
123 | P a g e
Cours de Droit Pénal Général 2013
se rapportant à la déclaration de la faillite susceptibles d’être commis aussi bien par la personne physique que par celle
morale. Sauf qu’actuellement, la banqueroute n’est retenue qu’à l’égard de la seule personne physique.
L’Ordonnance-loi n°68/71 du 1er mai 1968, portant réquisition des médecins congolais punit toute personne qui aura
engagé un médecin requis ou l’autre maintenu dans son emploi (article 8, alinéa 1 er). Mais, l’alinéa 2 du même article
dispose aussitôt que si le coupable est une personne morale, les peines seront appliquées aux personnes chargées de la
direction ou de l’administration de l’établissement.
En matière fiscale, les articles 147 et 148 de l'ordonnance-loi n°69/009 du 10 février 1969 relative aux contributions
cédulaires sur les revenus telle que modifiée par le décret-loi 098 du 3 juillet 2000 portant réforme des pénalités fiscales,
stipule qu’une personne morale peut subir les sanctions pécuniaires.
La loi n°04/016 du 19 juillet 2004 portant lutte contre le blanchiment des capitaux et le financement du terrorisme
prévoit les sanctions applicables aux personnes physiques et aux personnes morales.
51
. Article 87 de l’avant-projet du Code pénal congolais du 19 mai 2009.
124 | P a g e
Cours de Droit Pénal Général 2013
52
. On peut citer par exemple des législations pénales de la Belgique, l’Angleterre, les Pays-Bas où le législateur pose en effet le
principe de la responsabilité pénale des personnes morales sans pour autant indiquer les infractions auxquelles il s’applique et
même sans fournir au juge de critère. Mais, ce système est en réalité ouvert et englobe toutes les infractions, à deux exceptions
près, à savoir : lorsque la nature des choses c’est-à-dire le type d’infraction l’impose, et lorsque la loi prévoit une peine
inapplicable à une personne morale (emprisonnement).
53
. Article 90 de l’avant-projet du Code pénal congolais du 19 mai 2009.
54
. Article 88 de l’avant-projet du Code pénal congolais du 19 mai 2009.
125 | P a g e
Cours de Droit Pénal Général 2013
126 | P a g e
Cours de Droit Pénal Général 2013
Quand on analyse tous ces modes, on note que tous ces actes sont des
actes de commission, des actes positifs. On ne peut donc pas participer à une
infraction par omission en principe. C’est pour quoi ne sera pas considéré
comme ayant participé à une infraction un simple spectateur qui ne l’a pas
empêchée. Le simple fait de tolérance ne constitue pas un acte de
participation55.
55
. STEFANI (G) et LEVASSEUR (G), op. cit, n°257.
56
. LAMY (E), Cours de droit pénal spécial, UNAZA, 1971-1972, p.353.
127 | P a g e
Cours de Droit Pénal Général 2013
128 | P a g e
Cours de Droit Pénal Général 2013
B. L’aide indispensable
129 | P a g e
Cours de Droit Pénal Général 2013
b. Le désistement du provocateur
Ces moyens doivent avoir déterminé l’auteur matériel à agir pour être
retenus.
57
. LAMY (E), op. cit., p.364.
130 | P a g e
Cours de Droit Pénal Général 2013
Par ces termes, il faut entendre les intrigues, les montages, les cabales,
les tromperies, les ruses qui sont réalisées par le provocateur pour déterminer
l’agent matériel à commettre l’infraction. Autrement dit, par des histoires
montées de toute pièce, le provocateur arrive à exciter l’agent et à le déterminer
à commettre l’infraction. Ce sont donc les manipulations.
b. La provocation publique
131 | P a g e
Cours de Droit Pénal Général 2013
132 | P a g e
Cours de Droit Pénal Général 2013
Il importe de souligner que le législateur n’a pas fixé des critères qui
distinguent l’aide utile non indispensable et l’aide nécessaire et indispensable
(de la coactivité). Cela est laissé à l’appréciation souveraine du juge. Toutefois,
cette appréciation a une incidence sur la sanction à infliger au délinquant.
Les coauteurs sont des auteurs. Il est donc justice qu’ils encourent les
mêmes peines. Quant aux complices, ils sont passibles d’une peine qui ne peut
excéder la moitié de la peine prévue pour l’auteur qui a exécuté l’infraction.
S’agissant des complices, lorsque la peine prévue pour les auteurs est la
peine de mort ou la servitude pénale à perpétuité, ils encourent la servitude
pénale de 10 à 20 ans (art. 23 al. 4 C.P.). Les prévisions légales n’excluent pas
qu’en fait le complice puisse être condamné à une peine plus rigoureuse que
l’auteur principal, compte tenu de sa culpabilité propre et des circonstances qui
lui sont personnelles58.
58
. STEFANI (G) et LEVASSEUR (G), op. cit., n°272 et s..
133 | P a g e
Cours de Droit Pénal Général 2013
Paragraphe 1. Définition
59
. C.S.J., 11 février 1972, bull., 1973, 18 ; R.J.Z., 129.
134 | P a g e
Cours de Droit Pénal Général 2013
Le concours idéal nécessite qu’il y ait d’abord un acte unique. Il s’agit ici
d’un seul acte externe ce qui n’implique pas que cet acte soit subi. Il faut une
activité unique. C’est ainsi que plusieurs actes externes devront être réunis par
une seule activité criminelle. Ce qui fait penser à un fait pénal unique.
135 | P a g e
Cours de Droit Pénal Général 2013
Section 6. LA RECIDIVE
Pour ce qui est de la délinquance des mineurs de dix huit ans, le souci
du législateur est de mettre sur pied un système de protection susceptible
d’empêcher le jeune coupable de devenir un véritable criminel, c’est-à-dire un
récidiviste.
Il faut dire que cette délinquance des mineurs de dix huit ans n’est pas
à confondre avec la délinquance primaire. Alors que la première sous-entend
une (déviance) attitude déviante d’une catégorie de personnes mineurs de dix
huit ans, la seconde suppose l’état criminel d’une personne, qui peut être à son
premier forfait tout en étant jeune ou adulte. Lorsque l’agent ne cesse de
perpétrer de manière habituelle l’infraction et qu’il est pour cela condamné
définitivement, cette répétition sera caractérisée de récidive.
A. Analyse de la définition
136 | P a g e
Cours de Droit Pénal Général 2013
Elle doit être pénale et même disciplinaire. C’est ainsi le cas de la mise à
la disposition du gouvernement pour vagabondage, et la mise en garde ou toute
autre mesure de sûreté.
C’est que tant que la condamnation n’a pas la force des choses jugées,
elle ne peut servir de base à la récidive. Tant qu’il y a recours, c’est-à-dire une
opposition, un appel un pourvoir en cassation, la condamnation n’est pas
encore définitive.
137 | P a g e
Cours de Droit Pénal Général 2013
Elle peut être spéciale et spécifique lorsque la loi demande une identité
ou une similitude entre les deux termes. On parlera alors dans ce cas de la
rechute dans la même infraction (récidive spéciale).
Mais, il faut aussi éviter une trop grande sévérité parce que la pénologie
ne le permet pas. La loi prévoit pour cela différentes modalités d’aggravation de
la peine. Elle peut être obligatoire ou facultative selon qu’on veut laisser plus de
discrétion au juge pour individualiser la peine. Si dans certains textes de lois
(code) elle est facultative, dans certaines lois spéciales, elle est obligatoire. La
récidive peut être sanctionnée de la servitude pénale ou même à la mise à la
disposition du gouvernement. C’est le cas de la relégation ou de la mise à la
disposition du gouvernement.
138 | P a g e
Cours de Droit Pénal Général 2013
Deuxième chapitre
139 | P a g e
Cours de Droit Pénal Général 2013
Toutes ces causes ont en commun le fait que l’auteur est privé donc de
conscience et de volonté. Il ne peut pas pour cela être légalement tenu de
répondre pénalement de l’acte délictuel par lui commis.
Il est ici tenu compte tant de l’âge que du sexe de l’agent pour ainsi
individualiser la responsabilité.
L’on doit dire qu’aujourd’hui avec est la loi n°09/001 du 10 janvier 2009
qui porte protection de l’enfant et qui crée les tribunaux pour enfants, il n’est
pas possible d’envisager la responsabilité pénale des mineurs de quatorze ans.
Le juge des enfants ne devra donc utiliser, face à l’enfant que cette loi de 2009.
Lorsque les mineurs d’au moins quatorze ans commettent des actes prohibés
par la loi et qu’ils sont responsables de ces faits, le juge devra ordonner un
traitement spécial pour l’intérêt supérieur de l’enfant.
140 | P a g e
Cours de Droit Pénal Général 2013
En ce qui concerne le sexe, il n’y a aucune différence qui est faite entre
l’homme et la femme dans la commission de l’infraction et dans l’étendue de la
responsabilité pénale. Mais, au niveau de l’exécution de la peine de mort, la
femme se voit accorder un certain avantage. Ce qui fait qu’une femme enceinte
condamnée à la peine de mort ne pourra être exécutée qu’après délivrance. Car,
la peine étant individuelle, il convient de ne l’appliquer qu’à la personne
« auteur » de l’infraction qu’est la mère enceinte. L’enfant devra être protégé
jusqu’à son accouchement même si on s’est rendu compte qu’il naîtra mort.
141 | P a g e
Cours de Droit Pénal Général 2013
- Le déséquilibre mental :
- La débilité mentale :
142 | P a g e
Cours de Droit Pénal Général 2013
Paragraphe 1. La contrainte
Pour que l’on retienne la contrainte, elle doit être totale, étrangère à
l’accusé ou au prévenu, et antérieure à l’infraction.
143 | P a g e
Cours de Droit Pénal Général 2013
1. La contrainte physique
144 | P a g e
Cours de Droit Pénal Général 2013
C’est le cas d’un témoin qui ne peut pas remplir son devoir à cause
d’une inondation ou d’une maladie grave.
2. La contrainte morale
145 | P a g e
Cours de Droit Pénal Général 2013
1° La passion
2° La suggestion criminelle
La question que l’on se pose est celle de savoir si l’on peut dire que la
volonté forte peut contraindre moralement la volonté faible pour ainsi pousser
l’agent à poser un acte illégal.
- La suggestion morale :
146 | P a g e
Cours de Droit Pénal Général 2013
- La suggestion physique :
Elle est aussi appelée HYPNOSE. Il s’agit donc d’une action sur le
cerveau ou sur le système nerveux qui contraint irrésistiblement l’agent et ne
constitue une cause de non imputabilité pour l’hypnotisé qu’à la condition qu’il
n’y ait pas été volontairement ou par négligence.
L’erreur ou l’ignorance peuvent porter sur la loi pénale. C’est le cas d’un
Congolais qui, une fois arrivée en R.D.C., ne connaît pas les règles de la
circulation routière congolaises.
Dans le meurtre d’un père par son enfant par erreur sur la personne,
alors qu’il voulait, en effet, plutôt tuer une autre personne ; il y a difficulté pour
que l’on retienne le parricide qui constitue la circonstance aggravante du
meurtre (meurtre aggravé). Etant donné l’erreur sur la circonstance aggravante,
on ne retiendra que le meurtre ordinaire, sans pour autant retenir le parricide.
147 | P a g e
Cours de Droit Pénal Général 2013
1° L’invincibilité
a) Notions
148 | P a g e
Cours de Droit Pénal Général 2013
149 | P a g e
Cours de Droit Pénal Général 2013
2° La bonne foi
a) Notions
3° Le mobile honorable
150 | P a g e
Cours de Droit Pénal Général 2013
151 | P a g e
Cours de Droit Pénal Général 2013
C’est par exemple le cas d’un magistrat qui peut décerner un mandat
d’arrêt ou un mandat de dépôt sans commettre de délit d’arrestation et
détention arbitraire ; sauf naturellement s’il maintient l’inculpé plus de
quarante-huit heures dans une maison d’arrêt sans l’avoir entendu (Article 188
du code judiciaire militaire).
152 | P a g e
Cours de Droit Pénal Général 2013
Lorsqu’on lit les articles 70, 152 et 260 du code pénal belge, on se rend
compte qu’il n’y a pas d’infraction si le fait était ordonné par la loi et commandé
par l’autorité.
L’immunité est ici accordée pour le fait lui-même incriminé. Le fait tire
sa justification de : - l’ordre qui soit – légal. L’article 107 al. 2 du code pénal
militaire congolais prescrit qu’il n’y a pas infraction de voies de fait et outrage à
subordonné en ces termes : « Toutefois, il n’y a pas d’infraction si les violences
ont été commises à l’effet de rallier des fuyards en présence de l’ennemi ou de
bande armée ou d’arrêter soit les pillages, dévastation ou destruction, soit le
désordre grave ».
En ce qui concerne l’ordre ; il faut dire que l’agent ne doit pas prendre
une initiative privée. Il doit s’agir donc d’un ordre reçu au cas contraire, il n’y
aura pas de justification.
Par rapport à cet ordre reçu, l’agent devra rester dans les limites de
l’injonction. C’est ce qui fait que l’exécution d’un ordre ne vaudra plus fait
justificatif lorsque l’agent a dépassé ce qui était nécessaire pour satisfaire aux
impératifs de l’ordre.
L’ordre dont question ici doit être légal. Ainsi, un ordre illégal ne
constitue pas un fait justificatif.
153 | P a g e
Cours de Droit Pénal Général 2013
L’agent qui aura exécuté l’ordre reçu se verra protéger, car les formalités
accomplies créent une présomption de légalité dont il profitera sous forme
d’impunité pour l’acte illicite qu’il aurait commis conformément à l’ordre formel
reçu. L’ordre de commettre les crimes contre l’humanité n’exonère aucunement
de la responsabilité pénale. Il n’y a aucune justification à ce sujet. Ceci suppose
tant les crimes de guerres, que les crimes contre l’humanité et même le crime
de génocide. C’est ainsi que EICHMAN ne pouvait pas alléguer l’ordre reçu de
HITTLER pour justifier les crimes qu’on lui imputait lorsque ceci a été prouvé.
154 | P a g e
Cours de Droit Pénal Général 2013
Elle est basée sur le droit naturel qui accorde à chaque individu le droit
de conservation que la société est impuissante dans certaines circonstances à
les assurer. Malgré que la loi belge la limite aux crimes de sang, c’est-à-dire
homicide et coups et blessures, les causes de justification étant susceptibles,
d’une interprétation exclusive et même analogique, une allégation de légitime
défense serait acceptable pour des violences légères ou pour lésion aux biens
d’autrui si celles-ci est le moyen de repousser une agression.
Pour qu’il y ait légitime défense, il faut que : le droit de la défense puisse
exister et que la riposte soit proportionnelle à l’attaque.
155 | P a g e
Cours de Droit Pénal Général 2013
L’agression doit également être sérieuse. C’est ainsi que celui qui se croit
raisonnablement en danger se verra reconnaître par le juge une cause de
justification. Il faut, par ailleurs, ajouter qu’on a élargi la légitime défense aux
notions telles que : l’attentat à la pudeur, la tentative de viol. On l’a élargi aussi
jusqu’aux notions telles que l’enlèvement, la séquestration, l’arrestation
arbitraire qui sont généralement accompagnées de violences auxquelles on peut
appliquer la notion de légitime défense.
156 | P a g e
Cours de Droit Pénal Général 2013
L’acte de la défense doit réunir deux conditions pour être légitime. Une
condition de proportionnalité et une autre de nécessité.
157 | P a g e
Cours de Droit Pénal Général 2013
D. La défense illégitime
60
PRADEL (J), Droit pénal général, n°306, p.335.
158 | P a g e
Cours de Droit Pénal Général 2013
Il faut bien noter que cette solution n’est pas absolue : « malgré l’excès
dans la défense, la demande en réparation par le premier agresseur doit être
rejetée, lorsqu’elle est contraire à l’ordre public et aux bonnes mœurs ».
Il faut ajouter que cela doit se faire sans démesure, c’est-à-dire sans
disproportion entre les moyens employés et la gravité de la menace.
61
FORIERS (P), De l’état de nécessité en droit pénal, 1951, n°9.
159 | P a g e
Cours de Droit Pénal Général 2013
Ce qui paraît si facile à faire sur le plan théorique ne peut pourtant être
le cas dans la pratique. C’est ainsi que le fait pour une femme qui allaite un
enfant de voler du pain pour manger devra être apprécié par le juge pour
chercher à savoir si elle a agi suite à l’irrésistibilité ou à l’état de nécessité.
160 | P a g e
Cours de Droit Pénal Général 2013
161 | P a g e
Cours de Droit Pénal Général 2013
A. L’application en pratique
B. Conditions d’existence
162 | P a g e
Cours de Droit Pénal Général 2013
Il faut dire en suite que les interventions médicales ont une valeur
sociale non négligeable. Il est aussi question de conflit entre différentes valeurs.
C’est ainsi que la guérison même éventuelle du patient doit l’emporter les
blessures ou lésions et même la mort. La profession médicale est réglementée
par la loi. Il y a donc une certaine permission de la loi, accordée aux médecins
dans leur profession. Il leur revient de ne rester que dans le strict nécessaire
sans pour autant extrapoler. C’est pour cela qu’il procède à des chirurgies,
greffes curatives mutilations des personnes en coupant soit la main, soit la
jambe pour lui éviter un risque plus grave.
Sur le plan civil, le médecin n’est lié que par l’obligation de moyen. C’est
ainsi qu’il doit mettre en jeux tous les moyens à sa disposition sans pour
autant être tenu par l’obligation de résultat.
Il faut dire que la pratique du sport est justifiée tant par la permission
de la loi que par la valeur sociale du sport. La pratique de sport apporte un bien
tant sur le plan individuel que celui collectif, supérieur au risque que l’on court.
163 | P a g e
Cours de Droit Pénal Général 2013
DEUXIEME PARTIE
LA SANCTION PENALE
164 | P a g e
Cours de Droit Pénal Général 2013
Dès lors, l’exécution des peines devient une branche à part du droit
pénal. (Il y a néanmoins rareté de manuels s’y rapportant : P. Poncela a traité
du droit de la peine, il existe aussi un Droit d’application des peines, de
l’édition Dalloz action).
62
. Il en est ainsi de la loi française du 15 juin 2000, complétée par la loi du 9 mars 2004
165 | P a g e
Cours de Droit Pénal Général 2013
Il convient de souligner en effet que toutes les sanctions que l’on prend
en matières répressives ne sont pas forcement des sanctions pénales. Cette
distinction pose des difficultés d’autant plus que ce pouvoir répressif entretient
avec le droit pénal des liens étroits. En toutes hypothèses, la sanction pénale
est l’archétype de la sanction répressive. Elle peut donc être définie comme la
mesure coercitive prononcée sur la base d’une infraction par le juge pénal. La
sanction pénale est une réponse à la commission d’une infraction infligée par
le juge pénal. Cette sanction pénale n’est pas toujours assimilée à une peine, il
peut s’agir également d’une mesure de sûreté.
Dès lors qu’il est constaté que l’auteur avéré n’avait pas le choix, la
réponse de la société n’est plus la peine mais la mesure de sûreté. On considère
dans ce cas, que ce n’est ni la commission d’une infraction, ni « la
responsabilité qui commandent la réaction sociale mais la dangerosité ou l’état
dangereux de l’individu, aussi connu sous l’appellation de « terribilité ».
166 | P a g e
Cours de Droit Pénal Général 2013
Cet article 27 du code pénal militaire est libellé comme suit : « Dans tous
les cas punissables de mort, la juridiction militaire pourra prononcer la peine de
servitude pénale à perpétuité ou une peine de servitude pénale principale, en
précisant une durée minimale de sûreté incompressible, c'est-à-dire la période de
temps pendant laquelle le condamné ne peut prétendre à aucune remise de
peine ».
A l’antiquité
167 | P a g e
Cours de Droit Pénal Général 2013
Au XVIIIième siècle
Il faut noter que les peines retenues à cette époque étaient multiples : la
peine de mort, la guillotine, la peine de galères, la peine privative de liberté, la
mutilation, la trace au fer rouge. C’est seulement au XIXième siècle qu’arriveront
les circonstances atténuantes, le mouvement de la suppression de la peine de
mort dans certains pays pour les motifs politiques (en 1848 en France) ; en
Europe, il y a eu : l’amélioration du régime pénitentiaire notamment en posant
la règle de l’encadrement individuel, le développement des peines coloniales (le
bagne), la Relégation (éloignement géographique proposé comme traitement des
récidivistes en 1855), création de la liberté conditionnelle (en 1885).
168 | P a g e
Cours de Droit Pénal Général 2013
63
. Lire avec intérêt Bienvenu Wane Bameme, La responsabilité pénale pour crime de guerre. Etude comparée des droits français
et congolais. Thèse de doctorat en droit, Aix-Marseille Université, 2010-2012, pp. 377-780.
64
. Article 1ier de la loi n° 2009-1436 du 24 novembre 2009 portant loi pénitentiaire française.
169 | P a g e
Cours de Droit Pénal Général 2013
65
. Voir Association Internationale de Droit Pénal, Résolutions des congrès de l'Association Internationale de Droit Pénal (1926-
2004), Xième Congrès international de droit Pénal, Rome, 29/09-5/10/1969, Editions Erès, numéro 20, 2009, p. 82
66
. Gilles Mathieu, op.cit., p. 369.
170 | P a g e
Cours de Droit Pénal Général 2013
171 | P a g e
Cours de Droit Pénal Général 2013
La peine est donc un mal infligé à titre de punition par le juge à celui
qui est reconnu coupable d’une infraction.
172 | P a g e
Cours de Droit Pénal Général 2013
1° Notion
173 | P a g e
Cours de Droit Pénal Général 2013
2° Domaines d’application
La peine de mort est prévue par le législateur tant dans le code pénal
ordinaire que dans celui militaire. C’est ainsi que l’on retrouve plusieurs cas,
entre autres :
- les articles 44 et 45 du code pénal ordinaire livre 2 qui prévoit le
meurtre et l’assassinat les réprime par la peine de mort ;
- l’article 49 du code pénal ordinaire livre 2 prévoit l’empoisonnement
et le punit de mort ;
- le vol à mains armées prévu par l’article 81 bis est puni de mort (art.
2 de l’ordonnance-loi n°68/193 du 03 mai 1968, M.C., p.1324) ;
- l’article 182 du code pénal ordinaire livre 2 qui punit de mort tout
auteur de l’infraction de trahison ;
- l’article 185 du code pénal ordinaire livre 2, puni l’espionnage de la
peine de mort ;
- l’article 193 du code pénal livre 2 prévoit la peine de mort contre
l’auteur de l’attentat contre la vie ou la personne du chef de l’Etat ;
- l’article 200 du code pénal livre 2, puni de mort l’attentat dont le but
était de porter le massacre, la dévastation ou le pillage.
174 | P a g e
Cours de Droit Pénal Général 2013
- L’article 143 du code pénal militaire puni de mort tout celui qui
inciterait les militaires appartenant aux forces armées de la RDC à
passer au service d’une puissance étrangère.
- Le code pénal militaire punit l’auteur du terrorisme qui aura entraîné
mort d’homme, de la peine de mort (article 157 du C.P.M.).
- L’auteur du crime de génocide est puni de mort (article 164 du
C.P.M.).
- L’auteur des infractions des crimes contre l’humanité est puni de
mort si ses actes ont soit causé la mort ou une atteinte grave à la
santé des victimes (article 167 al. 2 du C.P.M.).
- L’auteur de la mise à mort par représailles est puni de mort comme
celui de l’assassinat (article 171 du C.P.M.).
- L’article 172 du C.P.M. puni de mort l’emploi des prisonniers de
guerre à des fins de protection contre l’ennemi en temps de guerre ou
des circonstances exceptionnelles.
La peine de mort est exécutée soit par pendaison, soit par les armes. En
effet, le militaire condamné à mort devra passer par les armes. Tandis que le
civil ne passera par les armes que lorsqu’il commet lui-même ou participe à la
perpétration d’une infraction prévue et punie de mort par le code pénal militaire
(Article 28 du C.P.M.).
Pour éviter des exécutions hâtives, l’OMP compétent est tenu d’interjeter
appel chaque fois qu’il y a une condamnation à mort et de surseoir à l’exécution
en attendant qu’il soit statué le recours en grâce qu’il doit introduire.
175 | P a g e
Cours de Droit Pénal Général 2013
Etant donné que la loi de mise en application n’a pas encore été prise, la
peine des travaux forcés se voit, dans la pratique des cours et tribunaux,
remplacée par celle de la servitude pénale en droit congolais, alors même que le
troisième alinéa de l’article 6 bis du code pénal congolais affirme que l'exécution
de la peine de travaux forcés ne peut être assimilée, ni confondue avec la peine
de servitude pénale.
176 | P a g e
Cours de Droit Pénal Général 2013
- Le sursis et l’approbation.
Elle consiste en une peine portant sur une somme d’argent que le
condamné est obligé de verser au trésor public.
L’amende est de un franc constant au moins, selon la loi. Elle est perçue
au profit de la République. Elle est prononcée individuellement contre chacun
des condamnés à raison d’une même infraction.
177 | P a g e
Cours de Droit Pénal Général 2013
Alors que la peine est une sanction infligée à titre de punition, les
mesures de sûreté constituent des mesures individuelles coercitives sans
coloration morale imposées à un individu dangereux pour l’ordre social afin de
prévenir les infractions que son état rend probable.
Il faut dire que l’article 5 du C.P.L.II ne parle que des peines alors que
l’on y trouve aussi les mesures de sûreté. Elles sont invoquées à l’article 27 du
Code Pénal Militaire.
178 | P a g e
Cours de Droit Pénal Général 2013
Les peines peuvent être classifiées soit par catégorie soit encore en
tenant compte du mal infligé à la personne qui l’aura subi.
Lorsqu’on envisage les rapports qui existent entre elles, les peines
prévues par la loi peuvent être catégorisées comme suit : les peines principales,
les peines complémentaires et les peines accessoires.
Ce sont les peines qui sont imposées par le législateur et que le juge ne
peut pas se dispenser de prononcer lorsqu’il déclare le prévenu coupable à
moins qu’il ne retienne en sa faveur une excuse légale absolutoire.
179 | P a g e
Cours de Droit Pénal Général 2013
Il faut noter, par ailleurs, qu’une même mesure peut être à la fois une
peine principale ou une mesure de sûreté ou même une mesure
complémentaire ou accessoire si tel est la volonté du législateur.
En droit pénal congolais, les peines corporelles sont celles qui atteignent
le condamné au corps. Le législateur n’a pour cela prévu aujourd’hui que la
peine de mort.
180 | P a g e
Cours de Droit Pénal Général 2013
181 | P a g e
Cours de Droit Pénal Général 2013
On considère que la peine ne doit pas seulement être juste, elle doit être
aussi utile c'est-à-dire tournée vers l’avenir. Elle remplit diverses fonctions
fondamentales et doit afficher un certain nombre de caractère.
Il existe :
- La fonction morale ;
- la fonction de prévention spéciale ;
- la fonction de prévention générale ; ainsi que
- la fonction d’élimination.
La peine a aussi pour fonction d’empêcher celui à qui elle est appliquée
de recommencer. Elle atteint ce but soit par intimidation pure soit par
l’amendement.
182 | P a g e
Cours de Droit Pénal Général 2013
B. De la Fonction éliminatrice
183 | P a g e
Cours de Droit Pénal Général 2013
Comme c’est le cas pour les infractions, aucune sanction pénale ne peut
être créée par une toute autre source que la norme pénale. Aussi, selon les
catégories, les sanctions pénales sont et doivent être d’application égale.
184 | P a g e
Cours de Droit Pénal Général 2013
B. L’égalité de la peine
Ce principe exclu les privilèges, car on admet que toute personne est
égale devant la loi. Il s’agit d’un principe à valeur constitutionnelle. Pour le
juge, il ne saurait être question d’appliquer aux délinquants des peines
différentes non pas en tenant compte de l’étendue de la responsabilité pénale
de chacun par rapport à l’acte commis, mais en se basant plutôt à la différence
des classes sociales auxquelles ils appartiennent, de race, de religion ou tout
autre critère arbitraire de discrimination.
185 | P a g e
Cours de Droit Pénal Général 2013
Ces idées sont diffusées par l’école juridique de Marc ANCEL qui fut
l’élève de Saleilles. L’individualisation suppose une plus grande liberté du juge
dans le choix de la sanction pénale. Cette liberté, par le biais de ce principe,
n’est pas illimitée. La peine aujourd’hui doit être systématiquement adaptée à
la personne de l’auteur. C’est ainsi que la juridiction de jugement devra
prononcer les peines et fixer le régime en fonction de la gravité de l’infraction et
de la personne de son auteur.
67
. Oeuvres : L'individualisation de la peine. Étude de criminalité sociale, Paris, 1898. De la déclaration de volonté. Contribution
à l'étude de l'acte juridique dans le Code civil allemand, 1901. Bibliographie L'individualisation de la peine. De Saleilles à
aujourd'hui. Réédition de la troisième édition de l'ouvrage de Raymond Saleilles, suivie de : L'individualisation de la peine : cent
ans après Saleilles, Ed. Eres, coll. Criminologie et sciences de l'homme, 2001.
186 | P a g e
Cours de Droit Pénal Général 2013
Nul ne peut être tenu en esclavage ni dans une condition analogue. Nul ne
peut être soumis à un traitement cruel, inhumain ou dégradant. Nul ne peut être
astreint à un travail forcé ou obligatoire ».
187 | P a g e
Cours de Droit Pénal Général 2013
188 | P a g e
Cours de Droit Pénal Général 2013
Paragraphe 1. Notions
Il faut dire par contre que le juge ne peut aller au-delà du maximum, car
il aura cette fois-là aggravé la peine, ce qui rentre dans le domaine des
attributions du législateur seul.
189 | P a g e
Cours de Droit Pénal Général 2013
L’article 18 du code pénal ordinaire livre 1er dispose : « s’il existe des
circonstances atténuantes, la peine de mort pourra être remplacée par la
servitude pénale à perpétuité ou par une servitude pénale dont le juge
déterminera la durée. Les peines de servitude pénale et d’amende pourront être
réduite dans la mesure déterminée par le juge ». Le juge apprécie donc les
éléments de fait d’une façon absolue. La loi ne définit donc pas et n’énumère
pas ce qu’elle entend par « circonstances atténuantes » en vertu de
l’inimaginable variété des faits criminels. Le juge est mandaté par le législateur
pour effectivement apprécier et évaluer les circonstances atténuantes.
190 | P a g e
Cours de Droit Pénal Général 2013
191 | P a g e
Cours de Droit Pénal Général 2013
C. Du renforcement de la répression
C’est le cas des violences et menaces qui accompagnent le vol qui sont
des causes d’aggravation de la peine dans l’infraction de vol. Alors que les
violences seules constituent déjà une autre forme d’infraction (coups et
blessures).
192 | P a g e
Cours de Droit Pénal Général 2013
Les circonstances réelles sont des faits extérieurs qui ont accompagné la
commission de l’infraction. C’est le cas de l’escalade et l’effraction qui sont des
circonstances extérieures à la commission de l’infraction. Elles se rattachent
donc à l’activité criminelle ou à la modalité de la perpétration (de l’opération) de
l’infraction.
193 | P a g e
Cours de Droit Pénal Général 2013
Paragraphe 1. Définition
194 | P a g e
Cours de Droit Pénal Général 2013
Paragraphe 2. Caractéristiques
A. Excuses absolutoires
195 | P a g e
Cours de Droit Pénal Général 2013
Elle est une excuse absolutoire. Ici, l’infraction consiste dans l’aide
apportée au criminel pour empêcher l’œuvre de la justice. Il faut dire que, les
parents ou alliés peuvent cacher leur fils mais pas une bande criminelle dont
fait partie leur fils.
Aussi, lorsque les parents sont chargés de la garde d’un détenu, ils ne
seront pas excusés s’ils le font évader. Le vol ou le détournement opéré par un
fonctionnaire dans l’exercice de ses fonctions ne sera impuni du fait que la
victime est sa femme.
La dénonciation doit être faite avant toute poursuite si elle est faite
pendant l’instruction préjuridictionnelle, elle ne devient qu’un AVEU. La
dénonciation doit être faite à l’autorité administrative ou judiciaire. Elle doit
être sincère et complète.
196 | P a g e
Cours de Droit Pénal Général 2013
B. Excuses atténuantes
C. La provocation
Les violences doivent être graves. C’est ainsi que la colère et même la
crainte doivent être sérieusement fondées et l’intensité de la violence devra être
appréciée objectivement et raisonnablement par le juge.
Les violences doivent être illégitimes. Elles doivent avoir été exercées
contre les personnes, car il serait illégal d’être provoqué par les animaux ou
autres objets.
197 | P a g e
Cours de Droit Pénal Général 2013
1. La violation de domicile
198 | P a g e
Cours de Droit Pénal Général 2013
68
. Articles 35-41 du décret du 30/01/1940 portant Code pénal congolais tel que modifié et complété à ce jour.
69
. Articles 12-19 de la loi n°024/2002 du 18/11/ 2002 portant Code pénal militaire congolais.
199 | P a g e
Cours de Droit Pénal Général 2013
200 | P a g e
Cours de Droit Pénal Général 2013
Section 2. LA PRESCRIPTION
70
. Lire avec intérêt Bienvenu WANE BAMEME, La responsabilité pénale pour crime de guerre. Etude comparée des droits
français et congolais. Thèse de doctorat en Droit. Présentée et soutenue à Aix-Marseille Université, France, 2012, pp 486-489.
201 | P a g e
Cours de Droit Pénal Général 2013
Cette pratique varie selon les systèmes juridiques des Etats. Il faut noter
que les pays de Common law ne connaissent généralement pas la prescription,
alors qu’elle est une pratique assez courante dans les pays du système Romano-
germanique qu’on appelle droit civil71.
71
. « Répression nationale des violations du droit international humanitaire : prescription », in Document de la Croix Rouge, 1999,
http://www.circ.org.
72
. Pierre Mertens, L’imprescriptibilité des crimes de guerre et contre l’humanité, éd. de l’Université de Bruxelles, 1974, p. 226.
202 | P a g e
Cours de Droit Pénal Général 2013
73
. David Boyle, « L’apport des tribunaux pénaux internationalisés quant au régime du crime », pp. 95-143, in Ascensio (Hervé),
Lambert-Abdelgawad (Elisabeth), Sorel (Jean-Marc) (sous la direction de), Les juridictions pénales internationalisées
(Cambodge, Kosovo, Sierra Leone, Timor Leste), Paris : Société de législation comparée, 2006, 383 p., collection Unité mixte de
recherche de droit comparé de Paris (Université de Paris I/CNRS UMR 8103), vol. 11, p. 131
74
. A. Mihman, Comment réformer la prescription de l’action publique, R.P.D.P., 2007, p. 527, cité par Jean-Pradel dans
Procédure pénale, Paris, édition Cujas, 15ième éd., 31 juillet 2010, p. 183.
75
. Contrairement à ces arguments en faveur de la prescription, il est aussi soutenu d’une part, que l’idée d’une expiation résul tant
de l’angoisse imposé au délinquant par l’écoulement du temps ressort d’un romantisme juridique infirmé par les données de la
psychologie judiciaire, chaque délinquant réagissant à sa manière, le temps n’étant pas le même pour tous. Aussi, l’idée de
négligence est-elle dangereuse pour le coupable plaidant la prescription puisqu’il lui sera très malaisé de prouver la date à laquelle
le Ministère public a eu connaissance de l’infraction. D’autre part, la prescription est pernicieuse à différents égards : elle nuit à la
protection de la société en profitant aussi bien aux grands malfaiteurs qu’aux petits délinquants, alors que le temps ne saurait
atténuer les dangers des premiers. Elle exclut toute mesures de traitement pour certains coupables qui en auraient pourtant besoin ;
il n’est pas moins nécessaire de les traiter parce que leur faute n’a été révélée que tardivement. C’est pourquoi, l’application de la
prescription dépend de chaque société (les droits de la common law l’ignorent, sauf pour les très petites infractions). Pradel
affirme, et c’est vrai, que c’est pour cette raison que le droit français confère à la prescription un régime empreint d’une certaine
défaveur à l’égard du délinquant (Voir Procédure pénale, op. cit., p. 184). Mais, nous constatons de nos jours, que le régime de la
203 | P a g e
Cours de Droit Pénal Général 2013
prescription dont bénéficie le criminel de guerre en droit français parait de loin favorable que celui de l’imprescriptibilité organisé
par le droit congolais mais également dans le statut de la CPI. A cet effet, une fois poursuivi pour crime de guerre, il y a
possibilité de plaider la prescription après un temps. Ainsi, tout délinquant poursuivi en France pour crime de guerre a la
possibilité de plaider la prescription et de choisir la loi la plus favorable entre le statut de la CPI et la législation pén ale française.
La CPI se saisira-t-elle des faits déclarés prescrits par la justice française ?
76
. Serge Guinchard et Jacques Buisson, op.cit., p. 666, cité par Bienvenu WANE BAMEME, La responsabilité pénale pour crime
de guerre. Etude comparée des droits français et congolais. Thèse de doctorat en Droit. Présentée et soutenue à Aix-Marseille
Université, France, 2012, op cit.
77
. Crim., 6 mai 2003, B.C., n° 52.
78
. Crim., 20 mai 1980, B.C., n° 156, R.S.C., 1980.459, obs. J.-M. Robert.
79
. Crim., 5 novembre 1970, B.C., n° 291, R.S.C., 1971.90, obs. J.-M. Robert.
80
. Frédéric Desportes et Francis Le Gunehec, Droit pénal général, 12 ième éd., Economica, Paris, 15 septembre 2005, p. 1024.
204 | P a g e
Cours de Droit Pénal Général 2013
205 | P a g e
Cours de Droit Pénal Général 2013
Section 3. LA GRACE81
Paragraphe 1. Notion
81
. Lire avec intérêt Bienvenu WANE BAMEME, La responsabilité pénale pour crime de guerre. Etude comparée des droits
français et congolais. Thèse de doctorat en Droit. Présentée et soutenue à Aix-Marseille Université, France, 2012, op cit.
82
. En France, on peut évoquer un certain nombre de cas, notamment : la grâce présidentielle accordée à Alfred Dreyfus, par le
président Émile Loubet le 19 septembre 1899. Paul Touvier fut condamné à mort et a bénéficié de la grâce du président Georges
Pompidou le 23 novembre 1971. Omar Raddad était condamné en 1994 pour meurtre, mais, depuis 1998, il a obtenu la grâce
présidentielle. Maxime Gremetz, député communiste de la Somme, a bénéficié d'une grâce individuelle en 2002, lui permettant de
retrouver son siège de parlementaire. Jean-Charles Marchiani, ancien préfet du Var condamné en 2007 à trois ans de prison pour
corruption et incarcéré en 2008, a bénéficié d'une grâce partielle la même année ; quant bien même que cette décision fut
contestée, car à l'inverse des 26 autres grâces décidées le même jour, la sienne n'a pas été formulée sur proposition des services du
ministère de la Justice pour comportement méritant.
206 | P a g e
Cours de Droit Pénal Général 2013
207 | P a g e
Cours de Droit Pénal Général 2013
208 | P a g e
Cours de Droit Pénal Général 2013
La sanction n’est pas supprimée dans son principe, mais la peine n’est
pas exécutée (le bénéficiaire demeurant toutefois tenu -dans certaines
législations- d’indemniser la victime. On considère la grâce comme une mesure
qui procède à l’extinction de la peine sans effacement de la condamnation. Il
faut dire que la grâce accordée corrobore l’existence du crime (lequel est
mentionné dans le casier judiciaire du délinquant) mais atteint, tout en
l’éteignant, uniquement la peine.
209 | P a g e
Cours de Droit Pénal Général 2013
88
. On se souviendra de la grâce présidentielle accordée souverainement en France par le président Georges Pompidou à Paul
Touvier le 23 novembre 1971 ; alors qu’il était condamné (par contumace) à la peine de mort, pour avoir commis le crime contre
l’humanité en ayant d’un côté, organisé l’assassinat du président de la ligue des droits de l’homme Victor Basch et son épouse
Hélène ; et de l’autre, après avoir infiltré la Résistance et interrogé des prisonniers, dirigé des rafles, pillé des biens et vengé
l'assassinat de Philippe Henriot en faisant fusiller sept juifs à Rillieux-la-Pape, le 29 juin 1944.
89
. Accusé de Crimes contre l’humanité pour des faits commis pendant la seconde guerre mondiale, Paul Touvier né en 1915, a
finalement été jugé par la Cour d'assises des Yvelines qui le condamne à la réclusion criminelle à perpétuité le 19 avril 199 4. Il
meurt à la prison de Fresnes le 17 juillet 1996, à l'âge de 81 ans. Après avoir fuit la justice, le 10 septembre 1946, Paul Touvier est
condamné à mort par contumace par la cour de justice de Lyon, et le 4 mars 1947 à la même peine par la cour de justice de
Chambéry. Après 1967, Touvier, qui bénéficie de la prescription des crimes de guerre, vit à Chambéry dans la maison de fami lle.
Il obtint la grâce le 23 novembre 1971. Les associations de résistants portent plainte en novembre 1973 contre Touvier pour
complicité de crime contre l'humanité, étant donné que l’action publique pour crime de guerre était prescrite. Le 13 août 199 2 la
chambre d'accusation conclue par un non-lieu qui suscite une vive émotion. Le procureur général de Paris, Pierre Truche, forme
un pourvoi devant la Cour de cassation qui casse cet arrêt de non-lieu le 27 novembre 1992. La Cour d'assises des Yvelines juge
Touvier et le condamne à la réclusion criminelle à perpétuité. Il mourut en prison.
210 | P a g e
Cours de Droit Pénal Général 2013
Section 1. L’AMNISTIE90
Paragraphe 1. Notion
Les bénéficiaires sont donc pénalement lavés des infractions qui leur
étaient reprochées. Ces infractions ne pourront plus être invoquées à leur
encontre, même en cas de rechute dans la criminalité.
90
. Voir Bienvenu WANE BAMEME, La responsabilité pénale pour crime de guerre. Etude comparée des droits français et
congolais. Thèse de doctorat en Droit. Présentée et soutenue à Aix-Marseille Université, France, 2012, op cit.
91
. PRADEL Jean, Droit pénal général, 16è édition, 2006/2007, Editions CUJAS, p. 723
211 | P a g e
Cours de Droit Pénal Général 2013
92
. Parmi les mesures destinées, périodiquement à aplanir les reliefs de la vie politique des Etats et surtout à apaiser, voire à
pacifier le climat de tension qui a prévalu dans les rapports entre Etats, entre Etats et individus ou entre individus eux-mêmes,
figure également l’amnistie. Historiquement, on signale que la première amnistie, celle de Thrasybule, remonte à l’an 403 avant
Jésus-Christ. En effet, rentré d’exil pour chasser les trente tyrans d’Athènes et rétablir la démocratie dans sa cité, cet homme
proposa à l’assemblée des citoyens de voter une loi pour consacrer l’oubli des divisions antérieures. La loi de Thrasybule donna
ainsi à la notion d’amnistie son caractère d’oubli volontaire puisqu’institué.
93
. Il en est également ainsi de la grâce. En effet, ce fut le cas avec le décret n° 04/40 du 16 mai 2004 portant mesure collective de
grâce qui a été pris par le président congolais en vue de marquer, selon ses propres termes, par un acte de clémence et de cohésion
nationale le 7ième anniversaire (…).
94
. On peut citer : la loi d’amnistie générale prise au Congo-Brazzaville par la Conférence nationale de février 1991, en faveur de
tous les responsables de crimes politiques ou des violations des droits de l’homme afin de favoriser la réconciliation nationale ;
l’Ordonnance-Présidentielle du 26 septembre 1975 accordant amnistie aux officiers responsables dans l’assassinat du Président
Rahman au Bengladesh du 15 août 1975 ; du décret-loi du 7 mai 2009 portant amnistie pour faits de guerre et insurrection commis
dans le nord et sud-Kivu.
212 | P a g e
Cours de Droit Pénal Général 2013
En revanche, il nous semble que les raisons pour lesquelles elles sont
prises ne soient généralement pas atteintes. Les conflits armés se poursuivent
sans les moindres répits. Il arrive aussi qu’ils reprennent avec une plus grande
intensité, après seulement quelques temps d’accalmie. On constate enfin, que
de nouveaux conflits jaillissent peu importe l’amnistie préalablement
prononcée.
C’est que les effets de l’amnistie sont très avantageux pour le délinquant
que ceux de la grâce. Car, alors que la grâce ne fait que remettre, commuer ou
réduire la peine sans effacer la condamnation pénale qui reste acquise,
continue à figurer au casier judiciaire du condamné et fait obstacle à l’octroi du
sursis ; l’amnistie, elle, supprime rétroactivement le caractère infractionnel du
fait commis par le délinquant, et éteint aussi bien l’action publique que la peine
qui était en cours d’exécution.
95
. Louis Joinet, Lutter contre l’impunité - Dix question pour comprendre et agir, Paris, La Découverte, 2002, p. 9.
96
. El Hadji Guisse, « Le procès équitable », in Rencontres internationales sur l’impunité des auteurs de violations graves des
droits de l’homme, organisées par la Commission nationale consultative des droits de l’homme (CNCDH) et la Commission
internationale des juristes (CIJ) sous les auspices des Nations Unies (du 2 au 5 novembre 1992), Palais des Nations, Genève, p.
172.
213 | P a g e
Cours de Droit Pénal Général 2013
Ce qui, en tout cas en RDC, n’est pas du tout une chose facile dans la
société congolaise, étant donné d’une part, la conception de ces mesures par la
population, et d’autre part, les influences des bénéficiaires de ces mesures
après leur application, et vu pour certains, les postes de responsabilité qu’ils
occupent en « récompense » de leur « offre » de paix.
97
. Article 4 du décret-loi du 7 mai 2009 portant amnistie pour faits de guerre et insurrection commis dans le Nord et Sud-Kivu.
214 | P a g e
Cours de Droit Pénal Général 2013
215 | P a g e
Cours de Droit Pénal Général 2013
Section 2. LA REHABILITATION
Elle est prévue par le décret du 21 juin 1937, modifié par le décret du
22 août 1959 et l’ordonnance législative du 28 août 1959.
98
. L’article 2 du décret-loi du 7 mai 2009 portant amnistie pour faits de guerre et insurrection commis dans le nord et sud-Kivu
définit d’abord les faits de guerre comme des actes inhérents aux opérations militaires autorisées par les lois et coutumes de
guerres qui, à l’occasion de la guerre, ont causé un dommage à autrui ; ensuite, les faits insurrectionnels comme des actes de
violence collective de nature à mettre en péril les institutions de la République ou à porter atteinte à l’intégrité du territoire
national.
216 | P a g e
Cours de Droit Pénal Général 2013
Elle est une procédure par laquelle, moyennant les éléments nouveaux
légalement définis, peuvent être annulées des condamnations passées en force
des choses jugées pour toute infraction punissable de plus de deux mois
d’emprisonnement.
Paragraphe 1. Notions
99
. Les articles 67 à 72 de la loi organique n° 13/010 du 19 février 2013 relative à la procédure devant la Cour de Cassation.
217 | P a g e
Cours de Droit Pénal Général 2013
100
. Article 68 de la loi organique n° 13/010 du 19 février 2013 relative à la procédure devant la Cour de Cassation.
218 | P a g e
Cours de Droit Pénal Général 2013
101
. Jean Pradel, Procédure pénale, Ed. Cujas, Paris 1976, n°647 à 649.
219 | P a g e
Cours de Droit Pénal Général 2013
220 | P a g e
Cours de Droit Pénal Général 2013
221 | P a g e
Cours de Droit Pénal Général 2013
222 | P a g e
Cours de Droit Pénal Général 2013
BIBLIOGRAPHIE
I. TEXTES LEGAUX
II. JURISPRUDENCE
III. DOCTRINE
A. OUVRAGES
1. AKELE ADAU, Analyse et commentaire du nouveau code pénal militaire congolais, inédit.
2. BECCARIA, Traité des délits et des peines, 1764.
3. BOUZAT (P) et PINATEL (J), Traité de droit pénal et de criminologie, T. I, Droit pénal général,
Dalloz, Paris, 1963.
4. DONNEDIEU DE VABRES, Traité élémentaire de droit criminel et de la législation pénale
comparée, 3e éd., Paris.
5. FORIERS (P), De l’état de nécessité en droit pénal, 1951.
6. HAUS (J.J), Principes généraux du droit pénal belge, 3e éd., 2 T., Gaud, 1869, réimprimé à
Bruxelles, 1979
7. LIKULIA BOLONGO, Droit pénal militaire ; T1, Organisation et fonctionnement des juridictions
militaires, L.G.D.J., Paris, 1977, 272 p.
8. LIKULIA BOLONGO, Droit pénal spécial zaïrois, 1ère éd., T.1., L.G.D.J.,
Paris, 1985, 600 pages
9. MERLE (R) et VITU (A), Traité de droit criminel, Cujas, Paris, 1967.
223 | P a g e
Cours de Droit Pénal Général 2013
10. MINEUR (G), Commentaire du droit pénal congolais, 2e éd., Larcier, Bruxelles, 1953.
11. MONTESQUIEU, De l’esprit des lois, Liv XI, Chap. VI, 1748.
12. ORTOLAN, Eléments de droit pénal, I, 4e éd., Paris, 1886.
13. PRADEL (J), Droit pénal général, 12e éd., Cujas, Paris, 2010.
14. STEFANI (G), LEVASSEUR (G) et BOULOC (B), Droit pénal général, 11e éd., Dalloz, Paris, 1980
et 13e éd., 1987.
B. REVUES
C. COURS ET THESE
224 | P a g e
Cours de Droit Pénal Général 2013
225 | P a g e
Cours de Droit Pénal Général 2013
226 | P a g e
Cours de Droit Pénal Général 2013
227 | P a g e
Cours de Droit Pénal Général 2013
228 | P a g e
Cours de Droit Pénal Général 2013
229 | P a g e
Cours de Droit Pénal Général 2013
230 | P a g e
Cours de Droit Pénal Général 2013
BIBLIOGRAPHIE 223
231 | P a g e
Cours de Droit Pénal Général 2013
232 | P a g e