Vous êtes sur la page 1sur 68

2014-2015

DROIT PRIVE

LICENCE III

Etudiant : BEANDRASOA Mario UCM/L3/2014-2015

Professeur(e) : Nelly RAKOTOBE (MAGISTRAT RETRAITE)


INTRODUCTION
GENERALITE

A. NOTION ET ASPECT

Dans un sens large, le terme procédure évoque une série de formalité à accomplir pour atteindre
un résultat déterminé. Mais dans un sens plus étroit, ce terme désigne un ensemble d’acte ou de formalité
dont l’accomplissement permet à une juridiction de trancher un problème juridique.

Tout procès implique une procédure. Il y a un double aspect dans la procédure du procès. D’abord,
du côté des justiciables. Ce sont les formalités, les formes qu’ils doivent suivre pour obtenir justice. C’est
le principe du droit d’accès à la justice. Ensuite, du côté des tribunaux, ce sont les formalités que ces
tribunaux doivent respecter pour rendre la justice. C’est le principe du droit à un procès équitable.

Il y a donc plusieurs types de procédure selon la nature des droits, selon que ces droits sont issus du
droit privé ou du droit public.

Le terme procédure, en outre évoque le mot « processus », c’est-à-dire, l’idée d’une certaine durée,
voire même une certaine lenteur. La procédure suppose réflexion du côté du juge et temps nécessaire à
l’accomplissement de certaines formalités du côté des parties. L’on conçoit en conséquence, une certaine
lenteur de la justice.

B. INTERETS

La procédure est gage de paix social et que dans toute société organisée, l’Etat doit mettre en place
un service public dont la mission est de régler les multiples conflits ou litiges que la vie en société
engendre. Enfin, la procédure constitue un recueil de règle essentiel au fonctionnement de la justice à la
mise en œuvre des droits substantiels. Elle est donc le passage obligé de l’effectivité des droits. Ceci
explique les caractères particuliers de la procédure.

C. CARACTERE

La procédure civile est un droit impératif et formaliste. D’abord impératif. En effet, on ne peut pas
laisser au plaideur le choix de la juridiction à saisir ou les formes à suivre. Ce caractère impératif fait
intervenir la notion d’ordre public.

Il faut distinguer cependant selon le cas d’’une part, certaines règles sont d’ordre public lorsqu’elle
concerne l’organisation et le fonctionnement du service public de la justice. Par exemple, le problème de
la compétence d’attribution. Cependant, dans un deuxième cas, il faut bien préciser que les règles de
procédure sont destinées en fait à assurer la sanction de droit substantiel individuel dont le titulaire a la
libre disposition. Certaines règles sont donc d’intérêt privé.

Ensuite, le caractère formaliste. Le formalisme est entendu comme une protection contre
d’éventuel manœuvre d’un adversaire de mauvaise foi ou contre l’arbitraire du juge. En effet, l’obligation
de respecter certains délais constitue un facteur de bonne justice.

D. SOURCES DES REGLES DE PROCEDURE

Les sources du droit (1ère année) y sont applicables.


1) Les sources internationales

Il y a d’abord l’article 10 de la déclaration universelle des droits de l’homme qui prévoit : « Toute
personne a droit, en plein égalité à ce que sa cause soit entendue équitablement et publiquement par
un tribunal indépendant et impartial qui décidera soit de ses droits et obligations, soit du bien-fondé de
toute accusation en matière pénale dirigée contre elle. »

Ensuite, l’article 7 de la charte africaine des droits de l’homme et du peuple qui stipule : toute
personne a droit à ce que sa cause soit entendue. Ce droit comporte :

Le droit de saisir les juridictions nationales compétentes de tous actes violant les droits
fondamentaux qui lui sont reconnus et garantis par les conventions, les lois, règlements et coutumes en
vigueur.

Le droit d’être jugé dans un délai raisonnable par une juridiction impartiale.

2) Les sources purement internes

Les sources légales nationales

La constitution de 2010 qui prévoit en son article 13 alinéas 6 : « la loi assure à tous le droit de se
faire rendre justice et l’insuffisance des ressources ne saurait y faire obstacle »

 Le code de procédure civile mise à jour au 31 mai 2004


 L’ordonnance notifié n° 60-107 du 27 septembre 1960 portant réforme de l’organisation
judiciaire.
 L’ordonnance 62-041 du 19 septembre 1962 portant disposition générale de droit interne et
de droit international privé.

E. APPLICATION DANS LE TEMPS ET DANS L’ESPACE DES TEXTES DE PROCEDURE :


1) Application dans le temps

C’est la question des conflits de loi dans le temps. Quand un nouveau texte de procédure intervient,
il s’agit de savoir à quelle situation processuel il s’applique et corrélativement, quelle situation demeure
régie par le texte ancien.

Si le texte nouveau contient des dispositions transitoires, il y a lieu de faire application de ces
dispositions transitoires. Mais s’il n’y a pas de disposition transitoire, on applique les principes généraux,
le règlement des conflits de loi dans le temps.

La non-rétroactivité et l’application immédiate.

2) Application de la loi dans l’espace

En matière commerciale, on peut faire option de juridiction dans le contrat (choix du tribunal
compétent) et ceux, quelle que soit la nationalité des justiciables.
En matière civile, et en particulier en matière d’état de personne, il faut distinguer 2 problèmes :
d’abord, la compétence du tribunal (le tribunal civil d’Antananarivo est-elle compétent pour juger des
personnes de nationalité autre que malgache ?). La seconde concerne la loi de fond applicable au cas.

En matière de procédure, les tribunaux malgaches sont compétents pour trancher des problèmes
des personnes d’une autre nationalité. Pour ce qui est de la loi de fond applicable, le tribunal malgache
leur appliquera la loi étrangère. Les étrangers peuvent exiger l’application de leur loi nationale (loi
français) uniquement en matière d’Etat de personne (Etat civil, filiation, …). Ceci ne concerne que l’état
de personne. La procédure applicable est celle de Madagascar.

Les règles de procédure et de compétence sont régies par la loi du tribunal saisi du litige. C’est la
LEX FORI. En effet, il est impossible à un tribunal d’observer d’autres formalités de procédure que celles
qui sont prescrites par les lois de l’Etat, au nom duquel il rend la justice. Il est impossible, en effet,
d’accomplir, dans un pays, d’autres formalités que celles qu’imposent les législations de ce pays.

Par exemple, comment faire un acte notarié dans un pays où il n’existe pas de notaire ou comment
juger en formation collégiale dans un pays où le principe est le juge unique ? Néanmoins, il faut bien
distinguer les lois de procédures et les lois de fond. A Madagascar, toute personne étrangère peut
demander l’application de leur loi nationale en matière d’état de personne exclusivement (nom, filiation,
adoption,…). Ainsi, en matière de contrat, c’est impossible d’appliquer une autre loi que celle en vigueur
à Madagascar.

TITRE I : LES JURIDICTIONS DE L’ORDRE JUDICIAIRE :


PRINCIPES GENERAUX GOUVERNANT LES JURIDICTIONS JUDICIAIRES

L’exercice de la fonction juridictionnelle revêt dans un Etat une importance exceptionnelle. Garante
des libertés publiques et des droits individuels, la justice n’est pas un service administratif comme un
autre. Le magistrat n’est pas un fonctionnaire ordinaire.

Il existe actuellement à la base de notre organisation judiciaire un certain nombre de principe,


d’idées générales qui lui donnent sa physionomie particulière. Néanmoins, compte tenu du fait qu’après
l’indépendance, nous avons gardé à peu près le même système qui existait auparavant, notre organisation
judiciaire repose sur certains principes traditionnellement admis en France :

 Principe de la séparation du pouvoir ;


 Règle du double degré de la juridiction ;
 Principe d’unité ou de collégialité des juges ;
 Principe de la gratuité de la justice et d’égalité devant la justice ;

SECTION I : LE PRINCIPE DE SEPARATION DU POUVOIR

Principe ancien qui instaure une séparation entre l’exécutif, le législatif et la judiciaire. Ce système
a été instauré pour s’assurer de la liberté du judiciaire par rapport à l’exécutif qui a tendance à prédominer
sur les autres pouvoirs. Ainsi, la branche judiciaire ne devrait pas être rattachée, ni même influencée, ni
par l’exécutif, ni par le législatif.
SECTION II : PRINCIPE DU DOUBLE DEGRE DE JURIDICTION OU DE LA HIERARCHISATION DES
TRIBUNAUX

Les juridictions sont hiérarchisées. Ceci pour permettre le fonctionnement de la règle du double
degré de juridiction. En principe, un justiciable peut refaire juger une deuxième fois son affaire par une
juridiction supérieure. Le double degré d’une juridiction est une garantie de bonne justice. En effet, par
le biais de l’appel, on peut réparer les erreurs ou les injustices qui auraient pu être commises par les
premiers juges. Ce système gène la crédibilité de la justice car un jugement peut être modifié et contesté.

SECTION III : COLLEGIALITE OU JUGE UNIQUE

En matière de collégialité, il y a l’échevinage. D’abord, il y a la collégialité homogène (cours d’appel


et cours de cassation : il n’y a que des magistrats qui siègent) et l’échevinage, c’est-à-dire qu’il y a des
assesseurs qui travaillent avec le magistrat.

SECTION IV : GRATUITE ET EGALITE DEVANT LA JUSTICE

En ce qui concerne la gratuité, cela signifie que c’est l’Etat qui rémunère les juges.

En matière pénal, tout est gratuit. Mais en matière civil, le demandeur doit avancer une provision
à payer auprès du greffier en chef. Elle concerne le droit de greffe : droit de papier, les machines à écrire,
et les émoluments du greffier.

Il y a également les lettres recommandées. Il s’agit de la convocation du défendeur. Ce qui coûte


chère, c’est le droit d’enregistrement. Mais certains procédures sont totalement gratuit : devant le
tribunal de travail et pour les jugements supplétifs (rectification de nom dans un acte d’Etat civil, date de
naissance, etc.)

Si les personnes n’arrivent pas à payer (les indigents), le code de procédure civile prévoit une
possibilité de déposer une demande auprès de l’assistance judiciaire qui étudiera que la personne est
vraiment indigente et pourra lui accorder une assistance judiciaire. Ce bureau lui donnera un avocat et ne
paiera pas le droit d’enregistrement.

SECTION V : PRINCIPE D’EGALITE DEVANT LA JUSTICE

Les plaideurs sont égaux devant la justice. Ils sont tous soumis aux mêmes règles d’organisation
judiciaire et de procédure. Le privilège de juridiction n’existe pas. Par exception, il y a ceux qui bénéficient
des privilèges de juridictions (agents diplomatique et personnes qui y sont assimilés, conformément à
l’ordonnance 60-132 du 3 octobre 1960 relative aux immunités et privilèges diplomatiques. Les personnes
assimilées sont les représentants des organisations internationales de l’ONU, PNUD, UNICEF, UNESCO…).

Pour les étrangers, il y a une certaine inégalité au profit des nationaux. Dans l’hypothèse où le
demandeur est un étranger, ce dernier devra payer une CAUTION JUDICATUM SOLVI (caution au cas où
l’une des parties ne sera pas solvable). L’étranger devra payer une caution annoncée par le juge en avant-
dire droit, surtout lorsque l’étranger n’a pas de bien à Madagascar. A partir de la condamnation avant-
dire droit de paiement de la caution JUDICATUM SOLVI, la procédure est suspendu jusqu’au paiement de
cette caution.
Une autre inégalité est à signaler dans l’hypothèse d’une prise à partie d’un magistrat. En matière
de procédure civile, le magistrat est soumis aux mêmes règles que tous les justiciables. La prise à partie,
c’est la mise en cause de la responsabilité du magistrat concernant l’exercice de ses fonctions.

Un justiciable prend à partie un magistrat quand le magistrat fait des fautes dans l’exécution de ses
fonctions (surtout pour le déni de justice). La prise à partie ne concerne pas la vie privée du magistrat. La
partie qui a subi des dommages par la faute professionnelle du magistrat qui peut mettre en cause la
responsabilité du magistrat. Le requérant doit obtenir une autorisation du président de la cour d’appel
pour les juges du TPI, et de la cour de cassation pour les juges composant la cour d’appel. Il appartient
au président d’apprécier si le magistrat a fait une faute ou si le requérant est seulement en désaccord
avec la décision de justice. Il peut également engager cette procédure lorsqu’il constate un certain lien
entre le magistrat et l’autre partie au procès.

TITRE II : LES JURIDICTIONS MALGACHES

CHAPITRE I : LE SCHEMA DE L’ORGANISATION JUDICIAIRE

Il faut préciser tout d’abord que les juridictions de l’ordre judiciaire font l’objet d’une subdivision
fondamentale en juridiction répressive et juridiction civile au sens large du terme (commercial, social,
l’immatriculation).

La HCC n’est compétent que sur les litiges concernant le problème de conformité avec la
constitution, les élections, les pouvoirs publics, etc. tandis que la Haute cour de justice juge les chefs
d’institutions (président de la république, PM, président du parlement/sénat) s’ils commettent des délits
et des crimes dans l’exercice de leur fonction.

La cour suprême comprend la cour des comptes, le conseil d’Etat et la cours de cassation.

La cour des comptes va juger les comptes des institutions publiques, les entreprises publiques. A la
base, la cour des comptes a le tribunal financier. Le tribunal financier va analyser les comptes au niveau
des collectivités publiques. Mais lorsqu’on arrive au ministère, ce sera l’affaire de la cour des comptes.

Le conseil d’état est de l’ordre administratif. Au premier degré, il y a le tribunal administratif. Il prend
en charge des litiges où le défendeur est l’Etat. Si le litige porte sur une institution nationale (ministère,
institution,…), on saisit immédiatement le Conseil Etat. Pour les problèmes à portée moindre, on saisit
d’abord les TA puis, en cas d’inacceptation, le Conseil d’Etat.

Pour la cours de cassation, il y a la cours d’appel et le tribunal de première instance. Pour le tribunal
de première instance, il y a le tribunal civil et les chambres d’immatriculation, commerciale et de travail.

Il y a également le tribunal répressif : tribunal correctionnel et de simple police, tribunal pénal des
enfants (juger le mineur avec les coauteurs majeurs. Si l’un des coauteurs est mineur, c’est le tribunal
pour enfant qui va trancher même si les peines seront différentes. Il s’agit de délit mineur), juge
d’instruction, juge des enfants. Enfin la cour criminelle spéciale (vol de bœuf sans blessé)

Au niveau de la cour d’appel, en matière civile, il y a la chambre civile et d’immatriculation, chambre


commerciale et chambre sociale. Au niveau répressif, on a les chambres correctionnelles et de simples
polices, la chambre d’accusation (appel sur jugement du tribunal pour enfant, mais également les
décisions du juge d’instruction et du juge des enfants. La chambre d’accusation ne va pas émettre un
jugement, il va faire l’instruction au niveau de la cours d’appel), la cour criminelle ordinaire, la cour
criminelle spéciale aggravée.

Au niveau de la cours de cassation, il y a 2 sections : section civile et section criminelle. Tout ce qui
est cour criminelle rend des arrêts qui peuvent faire l’objet d’un pourvoi en cassation, devant la section
criminelle même pour la cour criminelle spécial au niveau du TPI (il n’y a pas d’appel).

CHAPITRE II : LE PERSONNEL JUDICIAIRE QUI ANIME LES JURIDICTIONS

Dans chaque juridiction, il y a le magistrat du siège (celui qui prend les décisions) et le ministère
public.

Au niveau de la cour suprême, le premier président de la cours suprême au siège et le procureur


général de la cours suprême au parquet.

Au niveau de la cour de cassation, au siège, il y a le président de la cours de cassation et au


Ministère Public le procureur général de la cours de cassation. Avant 2008, le président de la cours de
cassation était le président de la cours suprême.

Au niveau du Conseil d’Etat, au siège, il y a le président du conseil d’Etat, et comme MP, le


commissaire général de la loi.

Au niveau de la cour des comptes, au niveau siège, le président de la cours des comptes, et au MP,
le commissaire général du trésor public.

Au niveau de la cour d’appel, au siège, il y a le premier président de la cours d’appel (PPCA) et au


MP, le procureur général de la cours d’appel (PGCA).

Au niveau du Tribunal de Première Instance, il y a le premier président du TPI et le procureur de la


république.

Au niveau de la cour de cassation, au siège, on a des chambres présidées par un président de


chambre avec des conseillers. Au MP, le PGCS travaille avec les avocats généraux et les substituts
généraux.

Au niveau de la cour d’appel, au siège : président de chambre et conseillers. Au MP, il y a les avocats
généraux et les substituts généraux. L’avocat général est un magistrat.

Au TPI, au niveau siège, il y a le président, vice-président et juges. Au MP, le procureur travaille avec
les substituts du procureur.

CHAPITRE III : LES EXCEPTIONS PREJUDICIELLES OU INTERFERENCE ENTRE LES DIFFERENTES


PROCEDURES

Des juridictions d’ordres distinctes ou de nature différentes peuvent être saisies concomitamment
de litiges qui ont un lien de connexité entre eux. L’une ou l’autre des parties peut alors soulever une
exception préjudicielle.

Plusieurs situations doivent être envisagées :


L’article 7 du code de procédure pénale prévoit que l’action civile peut être exercée en même
temps que l’action publique devant la juridiction répressive. Cette juridiction répressive, en vertu de
l’article 16 du code de procédure pénale est compétente pour statuer sur cette action civile.

Les juridictions civiles, saisies d’une action en réparation du préjudice subi, consécutive à une
action pénale, sont incompétentes pour statuer sur l’action publique. En effet, la victime d’une infraction
pénale peut saisir directement la juridiction civile pour demander le dédommagement de son préjudice.

C’est surtout le cas, dans l’hypothèse où l’action publique est éteinte (décès du délinquant).
Cependant, cette action civile doit respecter la règle posée par l’article 9 du code de procédure pénale
dénommée : ELECTA UNA VIA. Selon cette règle, la partie qui a exercé son action devant la juridiction
civile ne peut plus la porter devant la juridiction répressive.

Il n’en est autrement que si cette juridiction répressive a été saisi par le ministère public avant qu’un
jugement sur le fond ait été rendu par la juridiction civile. L’option de la partie civile est irrévocable. En
effet, la voie civile est censée être moins sévère que la voie pénale et l’on ne veut pas que l’une des parties
aggrave le sort de l’autre en s’adressant à la juridiction répressive.

La règle « le criminel tient le civil en l’état » (article 8 du code de procédure pénal) signifie que
l’action exercée devant la juridiction répressive paralyse celle qui se trouve pendante (en cours) devant
la juridiction civile et la décision du juge pénal s’impose au juge civil. Ainsi, le juge civil surseoir à statuer
en avant-dire droit en cas de procès pénal parallèle.

Il en est ainsi du requérant qui demande au civil l’expulsion, en vertu d’un acte de vente. Le
défendeur invoque le faux et usage de faux pour se défendre et saisi le tribunal pénal. Dans ce cas, le
tribunal civil doit surseoir à statuer jusqu’à la décision du juge pénal. Si le faux est rejeté, l’expulsion sera
prononcée par le juge, si le faux est par contre établi, alors le juge civil devra rejeter la requête du
requérant.

Il en est de même pour le tribunal du travail. Cependant, lorsque le procès civil ne dépend pas du
procès pénal, le juge civil n’a pas à surseoir à statuer. Il en est ainsi pour un travailleur qui a raté une
journée de travail et qui a été renvoyé par son employeur pour absence non justifié. Le travailleur va saisir
le tribunal social pour licenciement abusif.

C’est alors que l’employeur va éplucher les comptes pour trouver une erreur de l’employé en vue
de saisir le tribunal pénal pour abus de confiance. Ici, le juge social n’a pas à surseoir à statuer car il ne
prend en compte que le motif inscrit dans la lettre de licenciement. Ainsi, pour que cette règle soit
applicable, il faut un lien de connexité entre les éléments au civil et au pénal.

L’exception préjudicielle d’inconstitutionnalité est invoquée lorsqu’une partie constate


l’incommodité d’une disposition légale ou règlementaire avec la constitution. Lorsque l’exception
d’inconstitutionnalité est invoquée par l’une des parties, l’article 114 alinéas 2 de la constitution prévoit
que le juge doit impartir un délai de 1 mois à la partie qui s’en prévaut pour saisir la juridiction
compétente.

Ce délai écoulé, si la partie intéressée se muni d’une preuve de la déposition d’une requête à la HCC,
alors le juge devra surseoir à statuer et prendre en compte la décision de la HCC.
On peut prendre l’exemple de la requête portant sur l’annulation de la décision, prononçant la
retraite à 55 ans pour la gente féminine. Au cours de ce procès, opposant AIRMAD aux hôtesses, ces
dernières ont soulevé l’exception d’inconstitutionnalité par rapport au principe d’égalité prôné par la
constitution. Alors, après avoir saisi la HCC dans le délai imparti, le juge dû surseoir à statuer.

Exception préjudicielle de propriété : Un litige relatif au droit de propriété est de la seule


compétence du tribunal civil. L’article 16 alinéas 2 du code de procédure pénal prévoit que « lorsqu’une
exception de droit de propriété est soulevé devant le juge pénal, celui-ci doit surseoir à statuer jusqu’à
décision du juge civil qui est seul compétent à statuer ». Ainsi, si au pénal, le requérant saisi le tribunal
pour abattage d’arbre appartenant à autrui et que le défendeur se prévaut des droits de propriété sur le
bien, alors le juge pénal renvoie au civil et doit surseoir à statuer.

En principe, les litiges concernant l’Etat et les collectivités publiques sont de la compétence de la
juridiction d’ordre administratif. En particulier la responsabilité de l’Etat et des collectivités publiques du
fait de leurs agents ou préposés ne peuvent pas être mis en cause devant les tribunaux de l’ordre judiciaire
(article 15 du CPP).

Mais l’alinéa 2 du même article énumère quelques infractions pénales commises par des agents de
l’Etat qui peuvent être portées devant les juridictions judiciaires : violation de domicile, corruption et
concussion, et voie de fait (plus que le normal).

CHAPITRE IV : PRESENTATION DES JURIDICTIONS CIVILES

Cette présentation sera faite à partir de la distinction fondamentale entre les juridictions de droit
commun et les juridictions d’exception.

Les juridictions de droit commun ont vocation à statuer sur toute affaire dont la connaissance n’est
pas attribuée en vertu d’un texte expresse à une juridiction.

A l’opposé, les juridictions d’exception ou juridiction spécialisée ne peuvent connaitre que des
affaires dont la connaissance leur est confiée par un texte exprès.

SECTION I : LES JURIDICTIONS DE DROIT COMMUN

Ces juridictions sont au premier degré le tribunal Civil du TPI, et au second degré et à la cour de
cassation la chambre civile.

PARAGRAPHE I : LES TRIBUNAUX DE PREMIERE INSTANCE

Il y a actuellement 40 TPI : le tribunal civil est juge de droit commun en premier ressort. Le TPI
comprend les magistrats du siège dirigé par un président, éventuellement un ou plusieurs vice-présidents
et des juges. Le ministère public est représenté par le procureur de la république assisté d’un ou plusieurs
substituts.

Chaque tribunal dispose d’un greffe à la tête duquel on trouve un greffier en chef et qui comprend
plusieurs greffiers. Le TPI comprend plusieurs chambres : civile, immatriculation, tribunal du commerce
et tribunal du travail.
Par ailleurs, le président du TPI constitue à lui seul une véritable juridiction. Il dispose
personnellement de certains pouvoirs juridictionnels importants : c’est le référé et les ordonnances sur
requête.

Le TPI tient des audiences ordinaires publiques et en chambre de conseil. Il tient également des
audiences solennelles pour l’installation de ses membres ou pour recevoir les prestations de serment.
Enfin, il tient des assemblées générales qui règlent des questions d’administration interne.

PARAGRAPHE II : LES COURS D’APPEL

TRIBUNAUX DE
COUR
PREMIERE CLASSE RESSORT
D’APPEL
INSTANCE
ANTANANARIVO PREMIERE ANTANANARIVO - RENIVOHITRA, ANTANANARIVO
- AVARADRANO, ANTANANARIVO - ATSIMONDRANO,
ANJOZOROBE, MANJAKANDRIANA, AMBOHIDRATRIMO

ANTANANARI ARIVONIMAMO DEUXIEME ARIVONIMAMO


VO ANKAZOBE DEUXIEME ANKAZOBE
ANTSIRABE PREMIERE ANTSIRABE, BETAFO, FARATSIHO
MIARINARIVO DEUXIEME MIARINARIVO, SOAVINANDRIANA,
TSIROANOMANDIDY, FENOARIVOBE
AMBATOLAMPY DUXIEME AMBATOLAMPY, ANDRAMASINA, ANTANIFOTSY

TOAMASINA PREMIERE TOAMASINA, BRICKAVILLE, SAINTE-MARIE, FENERIVE,


VAVATENINA, SOANIERANA-IVONGO

AMBATONDRAZ PREMIERE AMBATONDRAZAKA, ANDILAMENA, ANDRIAMENA


AKA
TOAMASINA
MAROANTSETR DEUXIEME MAROANTSETRA, MANANARA
A
VATOMANDRY DEUXIEME VATOMANDRY, MAROLAMBO, MAHANORO

MORAMANGA DEUXIEME MORAMANGA, ANOSIBE AN’ALA


FIANARANTSOA PREMIERE FIANARANTSOA, AMBOHIMAHASOA, AMBALAVAO,
IKALAMAVONY

FARAFANGANA PREMIERE FARAFANGANA, VANGAINDRANO, MIDONGY-


FIANARANTS TSIMO, VONDROZO
OA AMBOSITRA PREMIERE AMBOSITRA, FANDRIANA, AMBATOFINANDRAHANA

MANAKARA DEUXIEME MANAKARA, VOHIPENO


MANANJARY DEUXIEME MANANJARY, IFANADIANA, NOSY-VARIKA

IKONGO DEUXIEME IKONGO


IHOSY DEUXIEME IHOSY, IVOHIBE, IAKORA
TOLIARA PREMIERE TOLIARA, BETIOKY, SAKARAHA
TOLAGNARO PREMIERE TOLAGNARO, AMBOVOMBE, AMBOASARY, TSIHOMBE
TOLIARA
MORONDAVA PREMIERE MORONDAVA, BELO-SUR-TIRIBIHINA, MAHABO

MIANDRIVAZO DEUXIEME MIANDRIVAZO


MOROMBE DEUXIEME MOROMBE-MANJA
ANKAZOABO DEUXIEME ANKAZOABO-BEROROHA
BETROKA DEUXIEME BETROKA-BEKILY
AMPANIHY DEUXIEME AMPANIHY-BELOHA
MAHAJANGA PREMIERE MAHAJANGA MAROVOAY
MAINTIRANO PREMIERE MAINTIRANO- MORAFENOBE-ANTSALOVA

MANDRITSARA DEUXIEME MANDRITSARA, BEFANDRIANA-AVARATRA

MAEVATANANA DEUXIEME MAEVATANANA, AMBATO-BOENY, KANDREHO


MAHAJANGA
MAMPIKONY DEUXIEME MAMPIKONY
PORT-BERGE DEUXIEME PORT- BERGE
BESALAMPY DEUXIEME BESALAMPY
MITSINJO DEUXIEME MITSINJO- SOALALA
TSARATANANA DEUXIEME TSARATANANA
ANALALAVA DEUXIEME ANALALAVA- ATSOHIHY-BEALANANA
ANTSIRANANA PREMIERE ANTSIRANANA- AMBILOBE
ANTALAHA PREMIERE ANTALAHA- SAMBAVA- ANDAPA-VOHEMAR
ANTSIRANAN
A NOSY-BE DEUXIEME NOSY-BE

AMBANJA DEUXIEME AMBANJA

La cour d’appel juge les affaires ou jugements rendus par les TPI du premier ressort et frappé
d’appel, ainsi que l’appel contre les jugements du Tribunal Terrier Ambulant.

La cour d’appel est dirigée au siège par le PPCA qui est aidé par des présidents de chambres et des
conseillers. Le ministère public est représenté par le PGCA qui est assisté d’avocats généraux et de
substituts généraux.

Comme pour les TPI, la Cour d’appel comporte une chambre civile, commerciale, sociale et
d’immatriculation. Le ministère public est toujours représenté dans les audiences civiles. Dans sa
formation ordinaire, la cour d’appel tient des audiences publiques et comprend 3 magistrats du siège, un
président et 2 conseillers. Elle tient également des assemblées générales et des audiences solennels.

SECTION II : LES JURIDICTIONS D’EXCEPTION

Elles sont au nombre de 3 : tribunal de commerce, tribunal du travail et tribunal arbitral.

PARAGRAPHE I : LE TRIBUNAL DE COMMERCE

A) Composition et organisation du tribunal de commerce

Selon l’article 09 de l’Ordonnance 60-107, chaque tribunal de première instance devra comporter
une chambre commerciale, et l’article 24 al.2 ajoute que cette chambre prend le nom de tribunal de
commerce.

Le tribunal de commerce est constitué par échevinage, c’est-à-dire qu’il statue en participation de
deux assesseurs qui portent le nom de juge consulaire pour des raisons historiques. Il y a également un
juge de référé commercial, mais la compétence de ce dernier est différent du référé civil. Ainsi, le référé
n’est compétent uniquement qu’en cas d’urgence.
Pour être nommés assesseurs au niveau des tribunaux de commerce, plusieurs conditions de
formalité et de fond doivent être remplies. Ainsi, les assesseurs sont nommés par arrêté du Garde des
Sceaux, Ministre de la Justice, sur présentation de la chambre de commerce du siège de la juridiction
parmi les commerçants des deux sexes, âgés de trente ans au moins, établis depuis cinq ans et habiles à
exercer à Madagascar leurs droits civiques et politiques. Les assesseurs exercent leur fonction pour un
mandat de deux ans qui est renouvelable.

Par contre, ne peuvent être nommés assesseurs les personnes déjà condamnées pour crime ou délit
de droit commun ou s’il s’agit d’un officier ministériel destitué ou d’un failli non-réhabilité.

Il est à noter que les assesseurs exercent leur fonction gratuitement même s’ils bénéficient d’un
droit de demander une allocation d’une indemnité forfaitaire dont le prix est fixé par décret.

Enfin, les assesseurs peuvent être sanctionnés dans le manquement à leur devoir et ils doivent faire
des serments dans les mêmes modalités que ceux des magistrats avant l’exercice de leur fonction.

B) Compétences des tribunaux de commerce


1) Compétence matérielle d’attribution

Ils statuent en premier et dernier ressort sur les demandes n’excédant pas certaines sommes (qui
varient dans le temps selon l’évolution de l’économie) et à charge d’appel sur les demandes excédant ces
chiffres ou indéterminées.

Les tribunaux de commerce ne sont compétents que pour les matières spécialement attribuées à
eux par loi.

Parmi ce domaine de compétences, ils ont le pouvoir de statuer sur tous les litiges qui ont leur cause
dans un acte de commerce. Ensuite, ils ont autorités sur toute contestation entre associés dans une
société commerciale régie par la loi 2003-036 du 30 Janvier 2003 sur les sociétés commerciales. Dans le
même ordre d’idée, il en est de même en matière de faillite et de règlement judiciaire.

En matière d'acte mixte, c’est-à-dire un acte qui présente la caractéristique d’être commercial pour
l’une des parties et civil pour l’autre, les tribunaux de commerce sont compétents si l’acte est commercial
à l’égard du défendeur. Ainsi, le tribunal de commerce est apte à statuer sur le litige portant sur la vente
d’un véhicule par un commerçant à un simple particulier si ce dernier est la partie demanderesse.

Toutefois, la Loi n°99-018 du 02 Août 1999 prévoit expressément que ces tribunaux de commerce
ne sont pas compétents pour les actions intentées contre un propriétaire, éleveur, cultivateur ou vigneron
pour vente de denrées provenant de son cru. Il en est de même celles contre un commerçant pour
paiement des denrées et marchandises achetées pour son usage particulier.

2) Compétence territoriale

En principe, la compétence territoriale appartient au tribunal du domicile réel ou du domicile élu du


défendeur à Madagascar. Si celui-ci n’y a qu’une résidence, alors ce sera au tribunal de commerce de sa
résidence. C’est le principe « Actor sequitur forum rei ». Ainsi, s’il y a plusieurs défendeurs, le demandeur
peut saisir à son choix le tribunal du domicile ou de la résidence de l’un d’eux.
Toutefois, ce principe souffre de plusieurs exceptions. Parmi ces dérogations, tous les litiges en
matière de société en dissolution jusqu’à a sa liquidation définitive doivent être jugés au lieu où ladite
société a son siège ou le siège d’une de ses succursales. Ensuite, les poursuites nées de la faillite et de
règlement judiciaire en matière de commerce doivent être portés devant le juge du domicile du failli ou
du bénéficiaire du règlement judiciaire. Enfin, en matière commerciale, le règlement du litige peut être
porté devant le tribunal de commerce prévu par les parties dans leur convention.

C) Voie de recours

Les cours d’appel constituent un second degré de juridiction car elles rejugent l’ensemble du procès.
Elles sont au nombre de 6 qui sont repartis dans les 6 chefs-lieux de province de Madagascar.

Elles sont composées de plusieurs chambres dont l’une d’elles est la chambre commerciale,
compétente pour statuer sur les appels interjetés contre les décisions rendues par les tribunaux de
commerce statuant en matière commerciale et en premier ressort ainsi celles rendues par les tribunaux
de première instance ou les sections statuant en matière commerciale, ou enfin par les présidents des
tribunaux de commerce en matière gracieuse on contentieuse commerciale.

Enfin, la Cour de cassation est également composée d’une chambre commerciale qui statue sur les
pourvois formés en matière commerciale contre les décisions définitives rendues en dernier ressort par
les tribunaux commerciaux ou cour d’appel. Elle ne juge que sur la violation de la loi et non concernant
les faits. Ce n’est qu’un juge de fond.

Après avoir vu le régime juridique des tribunaux de commerce à Madagascar, nous allons
maintenant examiner celui des tribunaux de travail.

PARAGRAPHE II : LES TRIBUNAUX DE TRAVAIL A MADAGASCAR

Comme pour les tribunaux de commerce, nous allons voir : composition et organisation (A),
compétences (B), et enfin voie de recours (C)

A) Composition et organisation

Similairement au tribunal de commerce, dans chaque tribunal de première instance, il y a une


chambre sociale portant le nom de « tribunal de travail ».

Les chambres sociales sont composées d’un président du tribunal de première instance ou de la
section, ou un magistrat de la juridiction désigné par lui ce dernier, puis d’un assesseur employeur ainsi
qu’un assesseur employé. Il s’agit également d’un échevinage. Il ne faut pas oublier que dans chaque
tribunal, il y a l’assistance d’un greffier.

Les assesseurs sont désignés par le président parmi ceux qui figurent sur une liste établie selon
plusieurs formalités. Il est préférable que les assesseurs désignés appartiennent à la même catégorie
professionnelle que les parties.

Les assesseurs et leurs suppléants sont nommés par arrêté du chef de province. Ils sont choisis sur
des listes comportant un nombre de noms double de celui des postes à pourvoir présentés par les
organisations syndicales les plus représentatives ou, en cas de carence de celle-ci, par le chef du Service
provincial du travail ou par l’inspecteur préfectoral du travail selon le cas.

Il est à remarquer que ces listes sont visées par le parquet du tribunal de première instance ou de
la section après vérification des antécédents judiciaires des personnes présentées.

Comme conditions pour nommer valablement assesseur dans un tribunal de travail, il faut que celui-
ci soit de nationalité malgache, jouit de ses droits civils et politiques. Puis, il ne doit faire l’objet d’aucune
condamnation à une peine correctionnelle, sauf pour les condamnations pour délit d’imprudence.

Ainsi, les assesseurs qui cessent de remplir les conditions d’aptitude sont déchus de leur
mandat. Les assesseurs sont désignés pour la durée de l’année judiciaire et renouvelable. Les assesseurs
titulaires sont remplacés, en cas d’empêchement, par les assesseurs suppléants désignés en nombre
égal à celui des titulaires.

B) Compétences des tribunaux de travail

1) Compétences matérielles d’attribution

Comme son nom l’indique, les tribunaux du travail sont compétents en matière de tout litige qui
touche le domaine du travail, ou plus précisément le contrat de travail. Ainsi, ils connaissent des différends
individuels nés à l’occasion du contrat de travail entre les travailleurs et leurs employeurs et des différends
entre travailleurs à l’occasion du travail. Ils prononcent également sur tous les différends individuels
relatifs aux conventions collectives et les litiges relatifs à la réparation des accidents du travail et des
maladies professionnelles.

Toutefois, concernant ces matières, il statue en premier et dernier ressort lorsque le chiffre de la
demande n’excède pas certaines sommes (qui varient dans le temps) et sur les demandes en remise de
certificat du travail ou de bulletin de paye.

Le tribunal du travail connaît de toutes les demandes reconventionnelles ou en compensation qui


rentrent dans sa compétence en raison de leur nature. Lorsque chacune des demandes principales,
reconventionnelles ou en compensation sera dans les limites de sa compétence en dernier ressort, il
prononcera sans qu’il y ait lieu à appel.

Si l’une de ces demandes n’est susceptible d’être jugée qu’à charge d’appel, le tribunal du travail ne
se prononcera sur toutes qu’à charge d’appel.

Toutefois, le tribunal de travail statuera en dernier ressort si seule la demande reconventionnelle


en dommages-intérêts fondée exclusivement sur la demande principale dépasse sa compétence en
dernier ressort.

Enfin, il statue sans appel en cas de défaut du défendeur, si seules les demandes reconventionnelles
formées par celui-ci dépassent le taux de sa compétence en dernier ressort, quels que soient la nature et
le montant de cette demande.

2) Compétences territoriales

En matière de tribunal de travail, la compétence territoriale de celui-ci est soumise au même régime
que celui du tribunal de commerce, c’est-à-dire au principe « Actor sequitur forum rei ». Il y a également
des exceptions, ainsi, le tribunal de travail du lieu où s’exécute le contrat peut être valablement saisi, par
l’une ou l’autre des parties contractantes, de toute action découlant dudit contrat d’engagement.
Toutefois, cette exception connait également une exception, il s’agit d’une clause d’attribution de
juridiction qui pourra en disposer autrement.

C) Voie de recours

La chambre sociale de la Cour d’appel peut statuer pour toute affaire de la compétence du tribunal
de travail sauf pour celles dont le chiffre de la demande n’excède pas certaines sommes (qui varient dans
le temps), et celles concernant les demandes en remise de certificat du travail ou de bulletin de paye.
Autres que ces exceptions, elle est compétente pour rejuger de toutes les décisions interjetées en appel
quel que soit le taux de litige, ainsi que les demandes dont le chiffre est indéterminé.

Comme en matière commerciale, une chambre sociale est également établie à la Cour de cassation
pour trancher sur les litiges dont les parties estiment qu’il y a une violation de la loi. Il s’agit toujours d’un
juge de fond.

PARAGRAPHE III : LE TRIBUNAL ARBITRAL

Dans cette partie, il y a lieu de distinguer l’arbitrage interne, c’est-à-dire national, puis celui
international. L’arbitrage international s’applique à l’arbitrage commercial international. Dans le cadre
cet exposé, nous nous limiterons sur l’arbitrage national.

Nous verrons en premier lieu la composition et organisation (A), puis la compétence (B), et enfin les
voies de recours (C).

A) Composition et organisation

L'arbitrage est un mode de résolution des conflits par l'intermédiaire d'un tribunal arbitral composé
d'un ou plusieurs arbitres. L'arbitre est un véritable juge dont la décision s'impose aux plaideurs.
L'arbitrage permet donc de régler un litige sans passer par les tribunaux du droit commun, mais par une
juridiction arbitrale, en confiant la mission de juger en vertu d’une convention d’arbitrage qui prend la
forme d’une clause compromissoire ou celle d’un compromis. Il s’agit donc d’un règlement juridictionnel
de litige et non judiciaire qui a un caractère hybride, intermédiaire entre judiciaire et contractuelle. Ainsi,
les principes régissant les tribunaux judiciaires sont applicables dans ces tribunaux arbitraux.

Toute personne physique ou morale peut recourir à l’arbitrage sur les droits dont elle a la libre
disposition. Toutefois, la mission d’arbitre ne doit être confiée qu’à une personne physique. En outre,
l’arbitre doit avoir le plein exercice de ses droits civils et s’engager par écrit sur l’honneur à être et
demeurer indépendant et impartial vis-à-vis des parties.

Dans le cas où la convention d’arbitrage indique une personne morale, celle-ci ne dispose que du
pouvoir d’organiser l’arbitrage.

Selon la disposition de la convention des parties, le tribunal arbitral peut être constitué d’un seul
arbitre ou de plusieurs. Néanmoins, leur nombre devra toujours impair.
En cas d’arbitrage par un arbitre unique, si les parties ne peuvent s’accorder sur le choix de l’arbitre,
celui-ci est nommé sur la demande d’une partie par le président du tribunal de première instance. Dans
l’hypothèse où le tribunal arbitral est composé de plusieurs arbitres, chaque partie nomme un nombre
égal d’arbitres et ces derniers choisissent celui destiné à compléter le tribunal arbitral.

Dans le cas où une partie ne procède pas à la nomination dans un délai de 30 jours à compter de la
réception d’une demande à cette fin provenant de l’autre partie, la nomination est faite par le président
du tribunal de première instance. Ce dernier a également compétence à la nomination des arbitres dans
le cas où les parties ne s’accordent pas sur le choix de l’arbitre destiné à compléter le tribunal arbitral.

Cependant, la nomination d’un arbitra par le magistrat saisi doit tenir compte de toutes les
qualifications requises de l’arbitre par convention des parties et de toutes considérations propres à
garantir son indépendance et son impartialité.

Enfin, la constitution du tribunal arbitral n’est parfaite que si le ou les arbitres acceptent la mission
qui leur est confiée. En matière de récusation, les arbitres sont soumis aux mêmes règles que les
magistrats de profession dans les affaires qu’ils tranchent.

En cas de litige, si les parties n’ont pas réglé la procédure de récusation, la demande de récusation
est portée, à la demande de la partie la plus diligente, devant le président du tribunal de première instance
qui statue par voie d’ordonnance en la forme des référés dans le délai de huit jours.

L’arbitre peut être remplacé soit par sa démission, par récusation, après la prononciation de la
sentence arbitrale, ou enfin pour toute autre cause prévue par le code de procédure civile ou par la
convention des parties.

B) Compétences

En principe, le tribunal arbitral n’est compétent que pour les matières qui ont été explicitement
prévues par la convention des parties.

Dans l’hypothèse où une matière est invoquée devant le tribunal arbitral, mais que celle-ci ait
soulevée une question préjudicielle qui ne rentre pas dans les limites de sa compétence mais liée à
l’arbitrage, le tribunal arbitral doit surseoir à statuer jusqu’à ce que la juridiction de droit commun saisie
rende sa décision. Ainsi, le délai imparti pour rendre la sentence est suspendu jusqu’à la notification au
tribunal arbitral de la décision définitive rendue sur la question préjudicielle soulevée. On entend par
question préjudicielle celle qui oblige le tribunal à surseoir à statuer jusqu’à ce qu’elle ait été soumise à
la juridiction compétente qui rendra à son sujet un acte de juridiction.

En outre, le tribunal arbitral peut faire toutes investigations utiles et ordonner toutes mesures
d’instruction nécessaires, sauf disposition contraire de la convention des parties. Ainsi, les tiers peuvent
être entendus sans prestation de serment.

Pour que le tribunal arbitral soit compétent, il faut que la clause compromissoire soit stipulée par
écrit dans la convention principale ou dans un document auquel celui-ci se réfère. Elle doit désigner le ou
les arbitres ou prévoir les modalités de leur désignation. La clause compromissoire est indépendante du
contrat principal. Sa validité n’est pas affectée par la nullité de ce contrat et elle est appréciée d’après la
volonté commune des parties. L’irrespect de ces formalités conduit à l’annulation de l’acte qui est une
nullité d’ordre public, c’est-à-dire une nullité absolue.
Enfin, le tribunal arbitral ne peut être prévu par les parties sur les questions concernant l’ordre
public, sur les questions relatives à la nationalité, sur les questions relatives au statut personnel, à
l’exception des litiges d’ordre pécuniaire en découlant, sur les litiges concernant l’Etat, les collectivités
territoriales et les établissements publics.

Il est à noter que le lieu de l’arbitrage ou la compétence territoriale est soumis à la volonté commune
des parties également, ou du lieu de domicile du défendeur du tribunal arbitral, ou enfin selon les règles
de compétence territoriale comme les tribunaux judiciaires.

C) Voie de recours des décisions du tribunal arbitral

La décision rendue par un tribunal arbitral n’est pas susceptible d’appel, ni d’opposition, ni de
pourvoi en cassation.

La sentence arbitrale peut toutefois être frappée de voie de recours extraordinaire, de rétractation
ou de réformation, ouverte aux personnes qui n’ont été ni parties ni représentées dans une instance
arbitrale et leur permettant d’attaquer la décision de celle-ci qui leur fait grief et de faire déclarer qu’elle
est inopposable. Cette voie de recours extraordinaire peut être portée devant la juridiction qui devait être
compétente sans ce recours au tribunal arbitral.

Ainsi, la requête civile peut être présentée contre la sentence arbitrale. Ce recours est porté devant
la Cour d’appel qui aurait été compétente pour connaître des autres recours contre la sentence.

En outre, la sentence arbitrale peut faire l’objet d’un recours en annulation même si les parties ont
stipulé dans leur convention une disposition qui en interdise. Il s’agit donc d’une règle d’ordre public.
Toutefois, il est limité et n’est ouvert que dans les cas prévus explicitement par le code de procédure
civile. Ainsi, ce recours n’est ouvert que si l’acte qualifié de sentence arbitrale a été rendu sans convention
d’arbitrage ou sur convention nulle ou expirée. Ensuite, dans le cas où le tribunal arbitral a été
irrégulièrement composé ou l’arbitre unique irrégulièrement désigné, ou si l’arbitre a statué sans se
conformer à la mission qui lui a été conférée. Enfin, ce recours en annulation peut également être motivé
par l’irrespect du principe de la contradiction, la violation dans la sentence une règle d’ordre public, ou
enfin en cas d’irrespect des formalités spécifiques qui ont été explicitement obligatoires pour le tribunal
arbitral.

Cependant, ce recours n’est recevable que si les cas de nullité invoqués sont nés de la sentence. Il
en est de même lorsque les parties n’ont pas été mises en mesure avant d’être invoqué devant le tribunal
arbitral.

Au contraire, le recours en annulation est recevable dès le prononcé de la sentence. Il cesse de l’être
s’il n’a pas été exercé dans les trente jours de la notification de la sentence.

Le recours en annulation est porté devant la Cour d’appel dont dépend le tribunal de première
instance dans le ressort duquel la sentence a été rendue. Le recours en annulation est formé, instruit et
jugé selon les règles relatives à la procédure en matière contentieuse devant la Cour d’appel.

En ce qui concerne le délai, la Cour d’appel doit statuer dans le délai de 4 mois à compter du jour
où le recours a été régulièrement formé.
Si la cour annule la sentence arbitrale, l’affaire est renvoyée au tribunal arbitral qui doit à nouveau
statuer dans les limites de sa mission. Le rejet du recours en annulation confère l’exequatur à la sentence
arbitrale ou à celles de ses dispositions qui ne sont pas atteintes par la censure de la cour. On entend par
l’exequatur un ordre d’exécution par le tribunal de première instance d’une sentence rendue par un
tribunal arbitral ou autre (privés). L’exequatur est apposé sur la minute de la sentence arbitrale

SECTION III : LA COUR SUPREME

La cour suprême n’est ni juridiction de droit commun, ni juridiction d’exception. La cour suprême
occupe une place exceptionnelle au sein de l’ordre judiciaire dans la mesure où elle est la plus élevée mais
elle ne constitue pas un 3ème degré de juridiction.

Elle est régie par la loi organique n° 2004-036 du 28 juillet 2004 relative à l’organisation, aux
attributions, au fonctionnement et à la procédure d’application devant la cour suprême et les 3 cours la
composant.

L’article 117 de la constitution précise que la cour suprême comprend la cour de cassation, la cour
des comptes et le conseil d’Etat.

En ce qui concerne la cour de cassation de l’ordre judiciaire, elle tient d’abord des audiences
ordinaires et est composé de 5 magistrats : un président de chambre et 4 conseillers (article 20 de la loi
organique). Elle tient ensuite des audiences toutes chambres réunies qui comprend donc le premier
président de la cour suprême ou en cas d’absence, le premier président de la cour de cassation et tous les
présidents de chambre ainsi que les conseillers.

La cour suprême peut tenir également des Assemblées Plénières et comprend alors le conseil d’Etat
et la cour de cassation. La cour suprême ou la cour de cassation tient également des audiences solennelles
et peut se réunir en Assemblée Général.

Le ministère public est toujours représenté aux audiences de la cour suprême et de la cour de
cassation, dirigé par le PGCS, pour la cour suprême, le PGCC pour la cour de cassation, assistés d’avocats
généraux et de substituts généraux.

TITRE III : LA COMPETENCE DES JURIDICTIONS

La compétence est le pouvoir que possède une juridiction de connaitre d’un litige ou encore son
aptitude à instruire et à juger ce litige. Les juges étant nombreux et les litiges innombrables, il faut répartir
ces litiges entre ces juges.

Pour déterminer la compétence d’une juridiction, on peut retenir soit la nature de l’affaire, soit le
domicile ou la résidence de l’une des parties au procès. Il existe ainsi deux séries de règles de
compétence. Il faut tout d’abord déterminer à quelle catégorie appartient la juridiction qui doit être
saisie en fonction de la nature du litige. C’est la question de la compétence d’attribution. Ensuite, il est
nécessaire, compte tenu du fait que chaque tribunal a un certain ressort géographique, de savoir quelle
est au sein de la catégorie retenue, la juridiction territorialement compétente. C’est la question de la
compétence territoriale.

CHAPITRE I : LA COMPETENCE D’ATTRIBUTION


Les règles de compétences d’attribution permettent de connaitre en premier lieu l’ordre dont relève
la juridiction à saisir (ordre administratif ou ordre judiciaire). Dans ce dernier cas, ordre civil ou ordre
répressif.

En second lieu, ces règles d’attribution nous renseignent sur le degré de cette juridiction (juridiction
de première instance ou d’appel). Enfin, en troisième lieu, c’est sur la base de ces règles que peut être
précisé la nature de la juridiction recherchée, c’est-à-dire, juridiction de droit commun ou juridiction
d’exception. Parfois, c’est la matière même de l’affaire qui est prise en considération. On parle alors de
compétence en raison de la matière ou ratione materiae.

Parfois cependant, c’est l’importance de l’intérêt litigieux ou plus précisément le montant de la


demande qui fixe cette compétence. Enfin, dans le cadre de certaines procédures particulières, par
exemple le référé, certaines circonstances justifient la compétence du juge.

SECTION I : COMPETENCE D’ATTRIBUTION DES JURIDICTIONS DES DROITS COMMUNS

PARAGRAPHE I : LES TRIBUNAUX DE PREMIERE INSTANCE

A) Compétence à raison de la nature des affaires

Juridiction de droit commun, le TPI ou plus précisément, le tribunal civil bénéficie de la plénitude
de juridiction. Il a vocation à connaitre de tout contentieux privé, sauf si un texte expresse attribue
compétence à une autre juridiction pour statuer sur telle catégorie d’affaire.

B) Compétence à raison du montant de la demande

Le tribunal civil statue en premier et dernier ressort sur les demandes n’excédant pas 400.000 Ariary
et à charge d’appel sur les demandes excédant ce chiffre ou sur les demandes indéterminées ou encore,
qui statue sur la compétence.

Les demandes indéterminées : le divorce ou demande en expulsion (pas de valeur pécuniaire


directe)

C) Compétence exclusive du tribunal civil

 En matière d’Etat de personne (droit de la famille : filiation, divorce, mariage, adoption,…)


 En matière de propriété immobilière
 En matière d’exequatur

L’exequatur d’une décision judiciaire étrangère. Par exemple, deux commerçants, l’un Malgache
l’autre est étranger. Dans leur contrat, il est dit que c’est le tribunal de Botswana qui est compétent. Si ce
tribunal a condamné le malgache à payer une certaine somme.

Alors, l’étranger va se munir d’un jugement auprès d’un huissier. Ce dernier dira qu’il ne peut pas
exécuter les jugements émis par un tribunal étranger. Pour que ce jugement soit applicable à Madagascar,
il faut obtenir l’exequatur de ce jugement. Donc, le tribunal civil ne va pas refaire le procès, mais il va
vérifier les possibilités d’exécution du jugement à Madagascar :

Il vérifie qui le jugement n’est plus susceptible de voie de recours ;


Il vérifie si le jugement étranger n’est pas contraire à l’ordre public malgache (le tribunal suédois
qui condamne un malgache à verser une pension alimentaire à une personne de même sexe que lui
(homo). Ici, c’est contraire aux bonnes mœurs à Madagascar car l’on ne saurait appliquer cette décision
à Madagascar.

 En matière de propriété intellectuelle : propriété industrielle

D) Compétence de la chambre du conseil

Ce n’est que dans le cadre du tribunal civil qu’on peut statuer en chambre du conseil. C’est surtout
dans certains litiges d’état de personne : divorce, rejet, etc.

PARAGRA II : LA JURIDICTION DU PRESIDENT

Le président du TPI constitue à lui seul une véritable juridiction. En effet, il est d’une part le juge des
référés et juge de l’ordonnance sur requête ou OSR. Il peut toutefois déléguer ces fonctions.

Les référés et l’OSR sont exécutoire de plein droit, c’est-à-dire, même si la personne forme appel
ou opposition, une exécution nonobstant. Mais il faut trouver un système pour éviter les abus. Pour cela,
le PPCA peut arrêter l’exécution provisoire de la décision, lorsqu’une partie forme une défense à
exécution provisoire.

A) Le juge de référé

Aux termes de l’article 223 du code de procédure civile, dans tous les cas d’urgence ou lorsqu’il
s’agit de statuer provisoirement sur les difficultés relatives à l’exécution d’un titre exécutoire ou d’un
jugement, l’affaire est porté devant le président du TPI statuant comme juge des référés. L’article 223.1
ajoute : « il (juge de référé) est également compétent en cas de créances non sérieusement contestable
».

Il y a également le référé provision et les cas légaux (hypothèse où la loi donne compétence au juge
de référé).

1) Compétence du juge des référés

a) L’urgence

Le juge des référés est, d’une manière générale, compétent toutes les fois qu’il y a urgence, c’est-à-
dire, chaque fois qu’un retard dans la décision à intervenir risque de mettre en péril les intérêts de l’une
des parties.

La compétence du juge des référés est cependant limitée, même s’il y a urgence, il ne peut en aucun
cas trancher un problème de fond du droit d’une part, et d’autre part, sa décision est essentiellement
provisoire. Ainsi par exemple, il peut mettre fin provisoirement à un entrave ou lever un obstacle, en
attendant que le juge du fond, c’est-à-dire, le tribunal civil ait statué sur le droit substantiel.

Exemple : Dans une propriété enclavée, le propriétaire du fonds dominant (enclavé) est un
producteur. Ce dernier doit passer par la propriété du propriétaire servant pour accéder à la voie
publique. Un nouveau propriétaire va alors construire un mur bloquant l’accès du fonds enclavé à la voie
publique.

Alors le référé va, à titre provisoire, autoriser le passage de ce dernier en détruisant le mur. Mais il
appartient au tribunal civil de juger sur le fond pour déterminer le montant de la servitude de passage,
l’assiette de passage, etc. Ainsi, quand l’affaire est jugée sur le fond, l’ordonnance du référé n’a plus de
raison d’être.

Pour le problème de référé dans un cas pratique, il faut d’abord prouver l’urgence, si l’urgence est
établie, le juge vérifie si sa décision ne portera préjudice à l’opposant sur le fond.

b) Les difficultés d’exécution d’un titre exécutoire ou d’un jugement

Dans cette hypothèse, l’urgence est inutile. On entend par difficulté, toute contestation soulevée
par l’une des parties ou par un tiers relative à l’exécution du jugement. Le juge des référés, cependant, ne
peut en aucun cas interpréter le jugement ou en modifier les dispositions. Il pourra, le cas échéant,
ordonner la suspension des poursuites jusqu’à décision du tribunal sur le fond du droit.

Prenons l’exemple d’une personne qui saisit le tribunal qui demande l’expulsion d’une personne sur
la partie qui empiète sur sa propriété. Alors le juge du fond va ordonner l’expulsion sur la partie qui
empiète. Alors, l’huissier arrive et les expulsés expliquent qu’ils n’habitent plus dans la partie qui dépasse.
Alors le problème se pose car l’expulsion a eu lieu, mais que le requérant a maintenant besoin d’une
autorisation de démolition. C’est alors que le référé va prononcer une suspension des poursuites et
renvoyer l’affaire devant le juge civil où les parties vont formuler une nouvelle requête portant sur la
démolition de la partie qui dépasse.

c) Le référé-provision

Lorsqu’une créance n’est pas sérieusement contestable, le juge de référé peut ordonner son
paiement en totalité ou en partie, le cas échéant, jusqu’à décision du tribunal civil.

On a un créancier qui fait valoir une créance de 50 millions. Si la créance n’est pas sérieusement
contestable, c’est-à-dire qu’on a la preuve de la réalité de cette créance (chèque sans provision ou que
le créancier produit un acte d’huissier). Dans ces cas, la créance est certaine. Et le créancier peut saisir le
référé qui va, par la suite, ordonner le paiement de la créance. Mais ce paiement n’est qu’à titre
provisoire. En effet, le juge civil peut modifier la somme de la créance.

Dans une première hypothèse, le référé peut ordonner le paiement d’une partie de la créance. Le
reste sera payé lorsque le juge prononcera la somme exacte (peut-être plus ou peut-être moins)

Dans une autre hypothèse, lors des jeux des îles, un entrepreneur a été engagé pour s’assurer de
l’alimentation des sportifs. Une avance de 50 millions a été donnée. Alors, l’entrepreneur s’est préparé et
a dépensé cette somme dans l’achat de matériel. Viens le moment ou le comité annule. Alors il dit que la
somme a déjà été dépensée. Alors le comité demande un chèque de garantie à ce dernier. Mais le comité
a utilisé ce chèque, ce qui mène à un chèque sans provision.

Ainsi, la créance n’est pas sérieusement contestable, et le référé peut demander le paiement. Mais
le juge du fond peut ordonner la saisie des matériaux et non le paiement. Donc, la somme déjà versé en
vertu de l’ordonnance du référé sera remis au débiteur et les créanciers pourront procéder à la saisine
des matériaux.

d) Les cas légaux

C’est la loi qui donne compétence au référé. L’article 52 de la LTGO dispose que : « le juge peut
accorder exceptionnellement au débiteur, des délais, qui, en total, ne peut pas dépasser un an. En cas
d’urgence, cette faculté appartient en tout état de cause au juge des référés » : il s’agit du délai de grâce.

En matière de bail d’habitation, l’article 19 de l’ordonnance 62-100 du 1er octobre 1962 dispose
que les locataires de mauvaise foi (ceux qui ne paient pas leur loyer) et après expiration du préavis, ainsi
que ceux qui ont reçu un congé régulier, enfin, les occupants sans droit ni titre, pourront être expulsés
par décision du juge des référés.

En matière de bail commercial :

Le juge de référé n’a pas compétence pour expulser un locataire commerçant. Mais, aux termes
de l’article 31 de l’ordonnance 60-050 du 22 juin 1960 relative au bail commercial, lorsque le locataire
peut prétendre à une indemnité d’éviction, la partie la plus diligente peut saisir le juge des référés pour
se voir ordonner les mesures d’expertise nécessaires et déterminer un loyer provisoire.

En outre, le juge de référé peut également déterminer provisoirement le prix des baux d’immeuble
à usage commerciale. Ici, on peut prendre le cas où le désaccord se porte sur le montant du loyer. Alors,
le juge de référé va prononcer un loyer provisoire. Il y a également le cas où le locataire peut se prévaloir
d’une garantie d’éviction (locataire commerçant de bonne foi), alors, l’une des parties demande la
détermination de la garantie d’éviction par le référé qui ordonne un expert.

Dans le cas d’un immeuble déclaré insalubre par l’autorité administrative et qui doit être détruit,
il a toutefois compétence pour ordonner l’expulsion. L’article 16 du code de la santé publique prévoit que
le juge des référés est compétent pour prononcer l’expulsion du locataire récalcitrant d’un tel immeuble,
sans qu’il y ait lieu de distinguer si le locataire concerné bénéficiait d’un bail civil ou commercial. Il est
important de préciser que la demande d’expulsion doit être faite par l’autorité administrative.

Enfin, le juge des référés est compétent en matière de saisie (arrêt ou conservatoire).

2) Les limites de la compétence du juge des référés.

Il est interdit au juge des référés « de faire préjudice au principal », cela signifie qu’en aucun cas
il ne peut empiéter sur la compétence du juge du fond.

Dès lors qu’il y a contestations sérieuses sur le fond, sur le droit substantiel, il doit se déclarer
incompétent, et cela même s’il y a urgence. Il lui est donc interdit de condamner à dommages-intérêts
ou à une somme d’argent sauf s’il y a référé-provision ou des astreintes provisoires. Il ne peut pas non
plus interpréter les clauses obscures d’un contrat, ni décider de la qualité d’ayant-droit ou de
successibilité d’une personne.

Ex : le propriétaire qui a obstrué le passage du terrain enclavé, plus ce propriétaire du P2 tarde, plus
il doit payer des astreintes (50 mille fmg par jour).
L’ordonnance de référés n’a qu’un caractère PROVISOIRE dès lors qu’il ne statue pas sur le fond
du droit. Par la suite, la décision sur le fond va se substituer à l’ordonnance de référé. Ex : hypothèse du
référé-provision. L’ordonnance de référés n’a donc pas l’autorité de la chose jugée.

3) La procédure

La procédure devant le juge des référés est public et contradictoire. Il peut y avoir en cas d’extrême
urgence, un référé à bref délai. Cela signifie que le demandeur peut être autorisé par le président du
tribunal à convoquer son adversaire dans un délai très bref en tout cas pas moins de 8 jours.

L’opposition doit alors recevoir sa convocation au moins 8 jours pour préparer sa défense.

Enfin, l’ordonnance de référé n’est pas susceptible d’opposition. Le délai d’appel contre une
ordonnance de référé est de 8 jours.

B) L’ordonnance sur requête


a) Compétence de principe du juge de l’ordonnance sur requête (art 232 et suivants).

En principe, l’ordonnance sur requête n’est possible qu’en cas d’extrême urgence et lorsque la
mesure sollicitée n’est pas susceptible de nuire aux intérêts de l’une des parties.

En principe, l’OSR n’est pas contradictoire. Le juge n’a pas besoin d’écouter le demandeur. Il
tranche le litige seul dans son bureau, c’est-à-dire qu’il examine seul le dossier avant de rendre sa décision.

Ex 1 : autorisation de toucher la pension d’un parent malade, il n’y a aucun litige, on les appelle des
matières gracieuses (par opposition aux matières contentieuses).

Ex 2 : ordonnance d’un huissier pour faire un constat d’adultère ou un inventaire (pour éviter que
l’huissier ne fasse une violation de domicile)

Il faut également une OSR pour constater la qualité de tutrice de la mère d’un orphelin de père
(pour que la mère ait l’autorité parentale).

Il faut une OSR dans l’hypothèse d’autorisation pour verser une somme d’argent à la caisse de
dépôt et de consignation du Trésor (les loyers).

Le juge de l’OSR n’a pas compétence pour condamner, il ne peut qu’autoriser une mesure
conservatoire.

b) Les cas légaux

Dans quelle hypothèse le juge de l’OSR pour régler certaines situations ?


En matière de saisie, le juge autorise ou refuse une saisie selon que la créance lui paraît fondée
ou non (ART 721). Il y a un conflit d’intérêt opposant un créancier à son débiteur mais le juge de l’OSR n’a
pas à trancher le litige. Il ne donne qu’une autorisation et en cas d’incident, c’est le juge des référés qui
décide.

En matière de pré-notation,

Lorsqu’il y a un litige sur un terrain immatriculé ou un litige va être introduit au tribunal, par exemple
deux époux qui divorce et lorsque l’un des époux ait peur que l’autre vend le terrain, celui-ci peut
demander une OSR de prénotation, dans le titre, on va inscrire une prénotation sur un terrain immatriculé,
aucune des parties ne peut vendre, aliéner, etc. le terrain. C’est après que le litige soit réglé que la
prénotation soit enlevée.

En matière de prescription : les possesseurs peuvent au bout de 20 ans de possession demander


une OSR pour avoir le service d’une commission domaniale pour faire la constatation de la mise en valeur
et l’affectation de la durée. Lorsque le service des domaines ont fait la constatation, un procès-verbal
sera ajouté aux pièces au tribunal civil. Le tribunal civil devra alors trancher sur l’acquisition de la
propriété.

c) Régime et caractère de l’OSR

La procédure n’est pas contradictoire. Le président ou le juge qui le remplace décide en son bureau,
au vue des pièces produites.

Le juge de l’OSR est fondamentalement incompétent pour prononcer une condamnation. Il ne doit
pas faire préjudice au principal, ni empiété la compétence du juge du fond. L’OSR ne revêt qu’un caractère
provisoire.

Elle n’a pas l’autorité de la chose jugée. Aussi, l’OSR doit comporter la phrase suivante : « nous (le
nom) juge de l’OSR … disons qu’il nous en sera référé en cas de difficulté ». Cela signifie que l’ordonnance
sur requête peut être modifiée si des arguments nouveaux sont présentés. Le président a la possibilité de
rétracter sa première décision, de la modifier ou de la compléter.

Si c’est la même personne qui a obtenu une OSR et qui demande sa rétractation, le président
décide par simple OSR (personne malade qui a obtenu une OSR autorisant une autre personne à toucher
sa pension. Ayant recouvert la santé, la personne peut rétracter l’OSR pour pouvoir toucher en personne
sa pension ; Supposons que le locataire est autorisé à déposer le loyer à la caisse de dépôt du trésor, alors
sur le fond, la propriété est attribuée à une seule personne. Alors, le locataire va rétracter l’OSR pour
pouvoir effectuer le paiement auprès du vrai propriétaire.

Il y a une personne à qui l’ordonnance fait grief. Dans l’hypothèse où un tiers obtient une OSR pour
que le paiement du loyer se fasse à la caisse de dépôt de la trésorerie. Dans ce cas, vu que le vrai
propriétaire n’a pas fait une demande d’OSR et que la décision lui fait grief, il peut alors formuler une
opposition. Le juge de référé est compétent pour connaitre de cette opposition. Il peut, soit rétracter, soit
confirmer l’OSR.
En matière de saisie, l’huissier vient sur ordre du créancier car le locataire est insolvable. Mais les
parents du locataire prouvent que les meubles ne sont pas au locataire mais à eux. Alors, les parents
peuvent rétracter l’OSR autorisant la saisie.

PARAGRAPHE III : LA COUR D’APPEL

La chambre civile de la cour d’appel connait des appels contre les jugements rendus en premier
ressort par les TPI statuant en matière civile. Elle connait également de l’appel contre les ordonnances de
référé rendues par le président du tribunal ou par le juge qui le remplace. La chambre commerciale
connait des appels interjetés contre les jugements rendus en premier ressort par les tribunaux de
commerce. La chambre d’immatriculation connait des appels relevés contre les jugements des TPI,
statuant en matière d’immatriculation. Enfin, la chambre sociale connait des appels interjetés contre les
jugements des tribunaux de travail. En toutes ces matières, la cours d’appel statue collégialement, c’est-
à-dire, un président de chambre assisté de 2 conseillers. Le ministère public est toujours représenté.

Le premier président de la cours d’appel constitue également une véritable juridiction. Il statue en
référé dans les affaires urgentes et est compétent pour statuer sur les défenses à exécution provisoires
(permet d’arrêter l’exécution d’une ordonnance exécutoire de plein droit).

PARAGRAPHE III : COUR DE CASSATION

La compétence d’attribution de la cour de cassation est régie par la loi organique n° 2004-036 du
1er octobre 2004 sur la cour suprême. La compétence va être étudiée en fonction de la formation de la
cour de cassation.

A) Cour de cassation dans sa formation ordinaire

La cour de cassation dans sa formation ordinaire, c’est-à-dire 5 magistrats dont 1 président de


chambre et 4 conseillers. L’article 24 de la loi organique précise que la cour de cassation statue sur les
pourvois formés en toutes matières contre les décisions définitives rendues en dernier ressort par les
juridictions de l’ordre judiciaire. Elle statue également sur des matières particulières prévues par l’alinéa
2 de l’article 24.

1) Compétence de principe

La cour de cassation statue sur des pourvois contre des décisions définitives. Il s’agit de décisions
qui ont tranchée définitivement le fond du litige. La cour de cassation déclarera en conséquence
irrecevable les pourvois contre les arrêts ADD préparatoires, donc, des décisions ordonnant l’enquête,
l’expertise qui ont simplement préparée la décision définitive.

C’est un pourvoi en dernier ressort des juridictions. C’est-à-dire, elle ne peut pas être portée contre
un jugement du TPI. On ne peut pas pourvoir en cassation si la décision attaquée est du premier ressort.
Cependant, le TPI peut rendre des jugements en dernier ressort. Il s’agit des demandes n’excédant pas
400.000 Ariary. Il en est également en matière de certificat foncier.

Pour limiter les litiges fonciers et pour la loi qui concerne l’acquisition des terres soit plus proche
des justiciables. D’abord il y a les guichets fonciers. Il y a une loi qui prévoit qu’au niveau des communes,
il y a un guichet foncier qui va gérer les terres qui sont sous l’autorité de la commune. Les usucapions vont
faire une demande auprès du guichet foncier et un jour, les voisins seront convoqués par une commission
pour attester la possession, la propriété d’une personne.

C’est à partir de là que le possesseur aura son certificat foncier (titre foncier). Mais si, au cours de
la procédure, des voisins affirmeront que le requérant n’est qu’un détenteur (gardien). Alors, le
propriétaire sera porté à s’opposer à cette requête. Ce sera le président du conseil communal et 2
conseillers vont trancher le litige et émettre une sentence arbitrale. Cette sentence arbitrale pourra faire
l’objet d’un recours devant le tribunal civil (premier degré : sentence arbitrale ; second degré de juridiction
: TPI). Ainsi, la décision du TPI sur cette sentence est une décision en dernier recours. Donc, l’appel n’est
plus possible, mais il y a possibilité de pourvoi en cassation.

La cour de cassation ne tranche que les pourvois formés pour violation de la loi. Cela signifie que la
cour de cassation ne juge pas en troisième degré le litige, mais va juger en droit la décision de justice. La
cour de cassation n’apprécie plus les faits. Les faits sont souverainement appréciés par les juges du fond.
(Un arrêt de la cour d’appel qui rejette une demande de divorce. Pour motif, le mari, demandeur en
divorce, ne prouve pas que son épouse ait injurié ses beaux-parents et ne prouve pas que l’attitude de
son épouse ne rende pas la vie conjugale invivable. Alors le mari va opérer un pourvoi en cassation. Il faut
signaler que la cour de cassation va juger l’arrêt de la cour d’appel. Il va voir si l’arrêt de la cour d’appel
respecte la loi. Dans ce cas, la cour de cassation va casser l’arrêt. Qu’appelle-t-on violation de la loi :

 Violation de la coutume ;

L’arrêt de la cour d’appel dit, le mari demande le divorce, l’épouse a fait le MISINTAKA et le mari
demande le divorce pour abandon de foyer. Cependant, selon la coutume, le mari doit faire le
FAMPODIANA avec ses parents. Mais ce dernier a envoyé un huissier, ce qui est une violation des
coutumes. Alors la cour de cassation va rejeter car il a déjà fait le FAMPODIANA, mais la cassation va
casser cette décision.

 Procédure ;
 Incompétence ;
 Fausse interprétation de la loi ;
 Excès de pouvoir ;
 Inobservation des formes ou des formalités prescrites à peine de nullité : pour respecter le
principe de l’impartialité ;
 Violation de l’autorité de la chose jugée ;
 Absence, insuffisance ou la contradiction de motif ;

Par exemple, un jugement du tribunal civil sur les certificats fonciers. Le juge a oublié de dire que
c’était en dernier ressort. Alors les intéressés vont faire appel et la cour d’appel va retrancher. Mais la
cour de cassation va casser la décision de la cour d’appel pour incompétence et excès de pouvoir.

En matière civil, si un juge a déjà connu d’un litige entre 2 parties, il ne peut plus trancher,
ultérieurement à un litige futur. Par exemple, le juge a déjà émis un OSR autorisant le saisi arrêt. Après
être jugé au fond, les parties ont fait appel. Entre temps, le juge qui a émis l’OSR a été affecté à la cour
d’appel et il est devenu conseiller dans le même litige. Alors, la cour de cassation va casser la décision car
il y a inobservation des formes prescrites sous peine de nullité.
Autorité sur la chose jugée : le demandeur introduit une requête contre un défendeur. Le défendeur
est un enfant légitime du de cujus. Le demandeur est un enfant adopté. Selon le droit, l’enfant adopté a
droit à la moitié de la part de l’enfant légitime (si un seul enfant légitime : 2/3 pour lui et 1/3 pour
l’adopté).

Devant le tribunal, puisque l’enfant adopté n’a pas apporté la preuve de son adoption, le tribunal
va rejeter la demande. Les voies de recours sont épuisées, alors, le jugement a dorénavant autorité de la
chose jugée. Ainsi, si plus tard, si le requérant ou ses ayant-droits à titre universel, vont intenter un
nouveau procès car il pense avoir plus de chance. Mais le demandeur peut invoquer l’autorité de la chose
jugé :

On appelle autorité de la chose jugée un jugement sur la même affaire, entre les mêmes parties et
avec les mêmes moyens. Mais si la partie demanderesse apporte de nouveau moyen (un testament caché
par le défendeur), il n’y a pas autorité de la chose jugée car les moyens sont différents.

A la cour d’appel, la contradiction de motif est très fréquente car il y a collégialité. Par exemple, à la
chambre sociale, un conseiller propose le rejet de l’indemnité car le requérant a fait des fautes lourdes.
Ce conseiller dit conseiller rapporteur va rédiger une proposition d’arrêt. Dans cette proposition, il justifie
cette décision. Mais quand ils délibèrent, les deux autres magistrats ne sont pas du même avis, alors, ils
ont décidés d’accorder l’indemnité de préavis. Le problème est qu’ils ont oublié de corriger la proposition
d’arrêt. Alors, la cours de cassation peut casser la décision pour contradiction de motif.

Dans sa formation normale, dans un premier temps, la cour de cassation va étudier la recevabilité
de la demande (délai…). Dans un second temps, il cherche les irrégularités de l’appel. Si oui, la cour de
cassation va casser l’arrêt de la cour d’appel, et va prononcer un renvoi de la cause et des parties devant
la même cour d’appel autrement composé.

Compétence de la cour de cassation dans sa composition ordinaire :

 Compétence de principe pour violation de la loi Article 26 ;


 Compétence particulière prévue par l’article 24.

2) Les demandes de renvoi d’une juridiction à une autre pour cause de suspicion légitime ou de
sureté publique

Il s’agit, par exemple d’une affaire où le mari veut divorcer de son épouse qui se trouve être le
président du tribunal. Alors le mari se dit qu’introduire l’affaire auprès du tribunal présidé par sa femme,
il aura une suspicion légitime. Donc, le mari, demandeur doit déposer une demande à la cour de cassation
pour désigner un autre tribunal pour trancher sur l’affaire. Alors la cour de cassation va constater le bien-
fondé de la suspicion légitime et nommé un autre tribunal.

3) Demande en révision

Dans le cas pénal où le condamné trouve de nouveau preuve de son innocence. La cour de cassation
va décider une révision.

4) Cas de règlement de juge entre juridictions n’ayant au-dessus d’elle aucune juridiction
supérieure commune
Dans l’hypothèse d’une demande de divorce par le mari, devant le tribunal du domicile conjugal à
Antananarivo. L’épouse, défenderesse, dans ce dossier, en Etat de MISINTAKA à ANTSIRABE. Dans ce cas,
la loi autorise la femme à saisir le tribunal d’ANTSIRABE pour trancher sur le divorce. Il appartient à la
juridiction supérieure commune de décider de la compétence du tribunal. La cour d’appel
d’ANTANANARIVO tranchera sur le tribunal compétent.

Dans le cas où la femme est en MISINTAKA à FIANARATSOA qui a sa propre cour d’appel. Il
appartient alors à la cour de cassation de choisir le tribunal compétent.

5) Demande de prise à partie contre les juges de la cour d’appel ou contre un membre de la cour
suprême

Cf. plus haut

6) Renvoi sur les sentences arbitrales en matière de conflit collectif de travail

7) En cas de contrariété de jugement ou d’arrêt en dernier ressort entre les mêmes parties sur
les mêmes moyens rendu par différentes juridictions de l’ordre judiciaire

Supposons que le mari a saisi le tribunal d’ANTANANARIVO qui a tranché. L’épouse a également
posé une requête en divorce auprès du tribunal de FIANARANTSOA. Cette dernière juridiction a également
tranché. Ceci est possible car la femme peut informer son mari qu’elle ne peut pas venir. Alors le tribunal
de Tana prononce le divorce au profit du mari. Il en est de même à FIANARANTSOA, le mari ne voulant
pas comparaitre devant le tribunal de FIANARANTSOA, le tribunal va prononcer le divorce au tord du mari.
Ces deux personnes vont faire appel et obtenir de chaque côté une confirmation. Il y a alors contradiction
entre ses arrêts : il appartient à la cour de cassation de trancher.

B) Compétence de la cours de cassation toute chambre réunie

Tous les présidents de chambre + tous les conseillers : 2 conseillers par chambres = 25 à 30
magistrats. Prévu par l’article 84 de la loi sur la cour de cassation.

Testament : devant la cour d’appel, Dame Jeanne a introduit une action devant le tribunal parce
que son mari est déjà décédé (de cujus : Théophile). De son vivant, c’était le mari de Dame Jeanne et ils
ont 4 enfants. Quelques mois avant son décès, le de cujus a eu une maitresse : Suzanne. Il a habité chez
sa maitresse jusqu’à sa mort. La sœur de Suzanne était un agent d’affaire. Quelques jours avant sa mort,
il a rédigé un testament, léguant tous ces biens à sa maitresse et à l’agent d’affaire. Le de cujus étant très
riche, lors de son décès, Dame Jeanne, la femme du de cujus porte plainte car elle trouve injuste le fait
d’avoir déshérité ses enfants.

A la cour d’appel, l’on a invoqué le fait que le testament est MASIMANDIDY, c’est-à-dire que le de
cujus peut donner tous ces biens à qui il veut. D’ailleurs, il est de principe en coutume de donner des biens
à sa maitresse : HAREN-DANIM-BAZO. Selon la coutume, on ne peut pas demander la restitution des biens
donnés à la maitresse. Cependant, selon l’origine, le HAREN-DANIM-BAZO est un cadeau offert à une
maitresse à la fin de leur aventure. La cour de cassation est alors saisie pour trouver les limites du
MASIMANDIDY.
Cependant, la constitution protège la famille légitime. Donc, la cour de cassation décide qu’il faut
protéger les enfants et non une maitresse adultérine. Le fait de valider ce testament serait l’équivalent
de la protection des relations adultérines au détriment de la protection de la famille.

Alors, la cour de cassation casse et annule la décision et renvoi devant la cour d’appel autrement
composée en vertu de l’ordre public familial. Mais la deuxième cour d’appel confirme la position de la
première. Alors, Dame Jeanne va saisir une seconde fois la cour de cassation. Pour éviter les vas et viens,
la cour de cassation va trancher et statuer définitivement. Dans cette hypothèse, la cour de cassation a
prononcé l’annulation du testament en vertu de l’ordre publique familiale.

Article 84 : «Lorsque, après cassation d'un premier jugement ou arrêt rendu dans la même affaire et
entre les mêmes parties procédant en la même qualité, le second jugement ou arrêt est attaqué par les
mêmes moyens que le premier, ce pourvoi saisit la Cour toutes Chambres réunies, laquelle, en cas de
cassation évoque et statue au fond».

C) Compétence de la cour de cassation toute chambre confondue pour pourvoi dans l’intérêt de
la loi (PIL)

Le pourvoi en cassation ne peut être fait qu’en cas de violation de la loi. La cour de cassation ne
regarde pas les faits, mais regarde le respect de la loi uniquement. Cependant, des fois, l’arrêt de la cour
d’appel contient des injustices. Alors, la cour de cassation va faire abstraction de l’équité, la justice. Or,
pour certain, une décision est juste puisqu’ils ont gagné. Ainsi, la notion de justice n’est pas la même pour
tous. Le ministère peut autoriser le PIL sur requête d’une des parties.

Conformément à l’article 87 de la loi organique, un pourvoi dans l’intérêt de la loi ou PIL peut être
fait, en cas de violation des préceptes généraux de justice et des principes équitables. Le PIL est formé par
le procureur général de la cour suprême sur ordre du ministre de la justice dans le délai de 3 ans à compter
du prononcé de la décision attaquée. Le PIL saisi la cour de cassation, toute chambre réunie, laquelle, en
cas d’annulation, statue au fond et sa décision a effet à l’égard des parties.

Une femme déléguée de personnel d’AIRMAD a fait l’objet d’une proposition de licenciement. Le
problème est que l’inspecteur du travail a refusé. Le TPI, la cour d’appel et la cour de cassation ont tous
condamné AIRMAD à payer les indemnités car après le refus de l’inspecteur de travail, AIRMAD ne l’a pas
réintégré, ce qui a mené à toute cette procédure. Le ministre de la justice a alors ordonné un PIL car la
femme n’a pas travailler depuis 10 mois depuis le début de la procédure. La cour de cassation, toute
chambre confondue a alors tranché en faveur d’AIRMAD et la femme n’a rien obtenu.

Il y a également le cas d’une société qui a fait un prêt auprès d’une banque de la somme de
400.000.000 Ariary. Alors, ayant engagé la procédure judiciaire. La société reconnait sa créance mais
soulève des irrégularités des comptes et demande un dédommagement de 4.000.000.000 Ariary. Toutes
les juridictions ont refusé la demande de DI, et il a un PIL. La cour de cassation, toute chambre confondue
a également confirmé qu’il y avait injustice et rejeté la demande de DI.

D) La cour suprême en assemblée plénière

C’est la réunion du conseil d’Etat et de la cour de cassation (article 248 et s. de la loi organique).
L’assemblée plénière de la cour suprême est compétente en cas de conflit de compétence entre le
judiciaire et l’administratif.
En matière de travail, les travailleurs EFA/ECD/ELD/EMO, c’est-à-dire les agents contractuels. En cas
de licenciement abusif, le travailleur saisit le tribunal social car c’est un contrat du droit privé. Le problème
est que la commune est une collectivité publique, alors il a fallu saisir le tribunal administratif. Alors, soit
les deux juridictions se déclarent en même temps compétent, soit se déclarent incompétent. Ici,
l’assemblée plénière a tranché que l’affaire est du ressort du judiciaire car les travailleurs ne sont pas des
fonctionnaires.

CHAPITRE II : LA COMPETENCE TERRITORIALE

SECTION I : PRINCIPES

Le principe est posé par l’article 79 du code de procédure civil. Cet article a consacré la règle
traditionnelle selon laquelle la compétence territoriale appartient au tribunal du domicile réel ou du
domicile élu du défendeur. Sans cette disposition, le défendeur serait à la merci de demandeur
malhonnête qui l’assignerait devant des tribunaux très éloigné de son domicile, l’obligeant à engager de
lourd frais de déplacement. La règle est que le demandeur doit se déplacer devant le tribunal du
défendeur.

Cependant, si le défendeur n’a ni domicile, ni résidence à Madagascar, le tribunal compétent serait


celui du lieu où le contrat a été conclu, ou encore, celui du lieu où se trouve passagèrement le défendeur
(un touriste français qui habitait à l’hôtel mais ne paie pas les frais, le demandeur peut saisir le tribunal
de l’hôtel).

En outre, en matière commercial ou en matière contractuel civil, les parties peuvent prévoir une
clause attributive de compétence.

Exception : article 81 et 82 du CPC et des textes particuliers :

Les exceptions où la loi désigne comme tribunal compétent un tribunal déterminé autre que le
tribunal du défendeur :

En matière réelle immobilière, l’action est portée devant le tribunal du lieu où se trouve
l’immeuble litigieux. Le demandeur est à ANTANANARIVO et le défendeur est à Toamasina. L’immeuble
est à ANTSIRABE (compétent).

En matière de société commerciale ou civile, l’action est portée devant le juge du lieu où la société
a son siège, mais, l’action peut également être introduite devant le tribunal où cette société a des
succursales. C’est le principe consacré par la jurisprudence dite « les gares principales » (accident de
chemin de fer : les victimes devaient aller à Paris où se trouve le siège sociale de la société alors que les
victimes habitent à Lyon et Marseille.

Pour protéger les victimes, la jurisprudence a accepté que le tribunal du lieu où se trouve une
succursale soit compétent. Possibilité de saisir le tribunal dans le ressort duquel se trouve un
établissement de la société à la tête duquel se trouve un agent supérieur ayant le pouvoir d’engager la
société à l’égard des tiers.

En matière de procédure collective d’apurement du passif, l’action pourra être introduite auprès
du tribunal du bénéficiaire du règlement judiciaire.
En matière de succession, l’article 3 de la loi n° 68-012 du 4 juillet 1968 précise que c’est le tribunal
du domicile du défunt qui est compétent pour connaitre de toutes les actions successorales. Par exemple,
litige entre les cohéritiers jusqu’au partage ou encore demande de nullité de testament. Ce n’est pas le
contenu qui est en litige, mais de la succession en totalité qui est en contestation. Par conséquent, même
si l’objet du testament est un immeuble, c’est la compétence du domicile du De cujus qui est compétent
avant le partage.

SECTION II : LES EXCEPTIONS OU LA LOI DONNE LE CHOIX AU DEMANDEUR

Dans un certain nombre d’hypothèse, le code de procédure offre une option entre la compétence
de principe et une ou parfois plusieurs autres compétences.

a) En matière de pension alimentaire

Possibilité de saisir le tribunal du domicile de l’ascendant demandeur. Les parents doivent des
aliments à leurs enfants. Si un parent ne prend pas part dans les charges, l’enfant peut demander un
paiement d’une pension par le biais de son ascendant (généralement la mère, quand le père est parti ou
que l’enfant est né hors mariage). Lors de la vieillesse des parents, les enfants sont également tenus d’une
obligation alimentaire. Le demandeur a le choix du tribunal.

La pension alimentaire est une obligation alimentaire réciproque.

b) En matière de contestation relative à des fournitures, à des travaux, à des locations ou à des
louages d’ouvrage ou d’industrie

Possibilité de saisir le juge du lieu de la conclusion du contrat, ou bien du lieu d’exécution du


contrat lorsque l’une des parties est domiciliée en ce lieu. Par exemple, une personne loue une voiture à
Tuléar pour aller à Tana. Là, la voiture est endommagée. En cas de non-paiement des obligations nées de
ce contrat de réparation, le garagiste a le choix de compétence.

c) En matière d’élection de domicile pour l’exécution d’un acte

Option entre le tribunal du domicile élu et le tribunal du domicile réel du défendeur. C’est surtout
lorsqu’il y a un litige au tribunal. Le défendeur peut élire domicile à Tana, au domicile de son avocat ou
chez son fondé de pouvoir.

d) En matière délictuelle

Possibilité de compétence de la juridiction du lieu où le fait dommageable s’est produit peut


également être compétente. Par exemple, une personne est accidentée à AMBATOLAMPY. Cette
personne y habite. Les défendeurs sont de Tuléar, le demandeur a le choix entre le lieu s’est produit
(AMBATOLAMPY), et le lieu de domicile du chauffeur (TULEAR).

e) En matière de contrat de travail

En principe, c’est le tribunal du lieu d’exécution du travail qui est compétent, surtout si le contrat
de travail n’est pas encore rompu. Mais, après rupture de contrat, le travailleur a le choix entre le tribunal
où se trouve son employeur et du tribunal de son lieu de domicile.
L’article 208 du code de travail précise que toute clause contraire est considérée comme non-écrite.
C’est seulement en cas de rupture du contrat que le travailleur a le choix. Les parties ne peuvent pas
préciser le tribunal de travail compétent.

CHAPITRE III : CARACTERES ET SANCTIONS DES REGLES DE COMPETENCE

Parler des caractères et des règles de compétence, c’est rechercher dans quelle mesure les règles
de compétences sont fondées sur l’intérêt général, et sont donc d’ordre public ou sur l’intérêt privé.

A) Distinction entre compétence d’intérêt général ou d’ordre public, et compétence d’ordre


privé ou compétence relative :
1) Compétence d’ordre public ou d’intérêt général

Il s’agit surtout des règles de compétence d’attribution. Traditionnellement, on considère que les
règles de compétence d’attribution sont fondées sur l’intérêt général notamment lorsqu’elle concerne
l’ordre et le degré des juridictions.

En effet, l’on ne pourrait point saisir, on ne peut pas admettre que l’on saisisse par exemple d’une
juridiction civile alors qu’il s’agit d’un contentieux administratif ou encore au respect des règles relatives
au degré de juridiction s’imposent avec une force particulière. On ne peut admettre, en effet, que les
parties saisissent directement la cour d’appel de leur affaire.

L’intérêt général est également en cause quand on saisit une juridiction d’exception, par exemple
commercial alors qu’on aurait dû saisir le tribunal social.

L’exception d’incompétence d’ordre public peut être soulevée en tout état de cause et en tout état
de la procédure, même directement à la cour de cassation. Les parties ne peuvent pas y déroger par une
convention. Le juge doit soulever cette incompétence d’office.

La violation d’une règle de compétence d’ordre publique (compétence d’attribution) est


sanctionnée par une incompétence absolue. Si elle est fondée, le tribunal doit se déclarer d’office
incompétent. Le requérant peut refaire sa demande devant le tribunal compétent.

2) Les règles de compétence territoriale ou compétence relative

Ces règles sont d’ordre privé et sont édictés dans l’intérêt des justiciables et des particuliers et ne
sont sanctionnés que par une incompétence relative.

L’article 11 du code de procédure civile prévoit que l’exception d’incompétence relative doit être
soulevée IN LIMINE LITIS au seuil du procès et avant toute conclusion au fond.

Ensuite, elle doit être soulevée simultanément avec les autres exceptions. Dans un procès, il ne
doit pas déposer de quelconque conclusion sur le fond, mais doit dire IN LIMINE LITIS, soulevé l’exception.

Par exemple, le défendeur veut à la fois soulever l’incompétence territoriale et l’annulation de


l’assignation.

Le défendeur qui soulève l’exception doit également dire le tribunal compétent. Le tribunal peut
rejeter cette exception. Plus tard, il va soulever l’exception de nullité pour cause d’assignation (8 jours au
minimum alors qu’elle a été seulement 2 jours). Alors, le tribunal va rejeter cette demande car toutes les
exceptions doivent être soulevées en même temps, sauf la caution JUDICATUM SOLVI.

La raison en est que le dépôt de conclusion au fond laisse présumer que le défendeur a renoncé à
se prévaloir de l’incompétence de la juridiction saisie. Dès que le défendeur a soulevé les problèmes de
fond, il ne peut plus soulever l’incompétence territoriale du tribunal.

Toute partie qui soulève le problème d’incompétence relative doit faire connaitre en même temps,
à peine d’irrecevabilité de l’exception, devant quelle juridiction elle demande que l’affaire soit portée.

Cette disposition sert à déjouer les manœuvres dilatoires de plaideurs qui se contentent de
contester la compétence de la juridiction saisie sans savoir quelle est la juridiction réellement
compétente.

En définitive, l’incompétence relative sanctionne la violation d’une règle d’intérêt privé et ne peut
être soulevée que dans des conditions précisées par la loi. Enfin, un jugement rendu qui tranche sur une
exception d’incompétence est toujours en premier ressort.

B) Les cas particuliers


1) La litispendance

LITIS (procès) et PENDANCE (l’affaire est pendante, en cours devant le tribunal).

C’est l’article 82 du code de procédure civile qui prévoit le cas : la litispendance suppose qu’un
même litige ayant un même objet est pendante devant deux juridictions également compétentes pour
en connaitre.

Par exemple, en matière de divorce. Le mari domicilié à Antananarivo introduit l’action au tribunal
de Tana car le domicile conjugal est à Tana. Alors que la femme est en état MISINTAKA à Tuléar chez ses
parents. La loi sur le divorce lui donne le droit de saisir le tribunal de son domicile pendant le
FISINTAHANA. Alors, le tribunal de Tana convoque les 2 époux sur requête du mari en février mais la
femme ne comparait pas. La femme introduit en avril à Fianarantsoa.

Lorsque les juridictions saisies sont du même degré, en principe la juridiction saisie en second doit
se dessaisir au profit de la première juridiction saisie si l’une des parties le demande, et à défaut, elle
peut le faire d’office.

C’est également une hypothèse lorsqu’il y a plusieurs défendeurs domiciliés dans des ressorts
différents. Selon la loi, s’il y a plusieurs défendeurs, le demandeur peut choisir un tribunal du domicile
d’un défendeur. D’un autre côté, l’on a saisi également le tribunal du domicile du défunt car on parle de
succession.

2) L’exception de connexité

Ce sont les articles 82, 14 et 11 du code de procédure qui prévoient les problèmes d’exception.

La connexité suppose qu’il existe entre des affaires portées devant deux juridictions distinctes, un
lien certain de connexité tel qu’il soit dans l’intérêt d’une bonne justice de les faire instruire et juger
ensemble par un seul tribunal pour éviter deux décisions qui se contredisent.
En pareil hypothèse, il peut être demandé à une des juridictions de se dessaisir et de renvoyer en
l’état la connaissance de l’affaire à l’autre juridiction. La connexité se trouve surtout dans la compétence
relative.

Prenons l’exemple d’un vendeur de voiture V1 (Tana) qui vend la voiture à A1 (Tuléar) et ce dernier
vend immédiatement la voiture à A2 (Antsirabe). Disons que « A1 » n’a pas payé à V1. V1 va demander le
paiement du prix de la voiture, ou la résiliation du contrat + restitution de la voiture pour non-paiement
du prix. Il va intenter l’action contre A1. Alors, il va saisir le tribunal de Tuléar. En même temps, A2 n’a pas
payé le prix de la voiture. Alors, A1 est alors demandeur en résiliation du contrat avec A2 et demande la
restitution de la voiture. A1 va saisir le tribunal d’Antsirabe, tribunal de « A2 ». Ici, le Lien de connexité
est établi. Ici, A1 peut soulever la connexité et demandé à un tribunal de trancher sur les 2 affaires.

Il y a donc une exception de connexité qui est soulevée. La litispendance et les connexités sont à
soulever in limine litis.

3) Conflit de compétence et règlement de juge


a) Conflit positif de compétence : article 91 à 95 du code de procédure civile

Il y a lieu à règlement de juge quand deux ou plusieurs tribunaux sont saisis d’un même litige et
qu’aucun d’entre eux ne veut se dessaisir au profit de l’autre. Le principe est que la juridiction supérieure
aux deux premières juridictions qui va régler le juge. Il y a lieu donc de distinguer si les deux premières
juridictions dépendent d’une même cour d’appel ou de deux cours d’appel différentes.

Par exemple, le cas de divorce du MISINTAKA énuméré plus haut. Théoriquement, l’un des tribunaux
doit se dessaisir. Dans ce cas, c’est la juridiction supérieure commune qui doit attribuer la compétence. Si
les tribunaux sont tous sous le ressort d’une même cour d’appel, ce sera la cour d’appel qui décidera.

Les deux juridictions ont une juridiction commune qui leur est supérieure. C’est cette juridiction
commune supérieure qui décidera laquelle de ces deux premières juridictions jugera l’affaire. Ainsi, si le
litige est porté devant deux tribunaux de première instance qui dépendent d’une même cour d’appel, le
règlement de juge est porté devant cette cour d’appel.

Si les tribunaux primitivement saisis relèvent de cour d’appel différente, c’est la cour de cassation
qui va régler le juge.

b) Conflit négatif de compétence

Cette fois, deux tribunaux de l’ordre judiciaire saisis d’une même affaire se déclarent tous deux
incompétents. Deux moyens s’offrent au plaideur :

Il pourra faire appel et pourvoi en cassation le cas échéant. Les justiciables peuvent recourir aux
règlements de juge, c’est-à-dire soit devant la juridiction commune immédiatement supérieure, soit
devant la cour de cassation.

c) Compétence particulière de la Cour de cassation

C’est l’article 96 du CPC qui prévoit le renvoie d’une juridiction à une autre. (Cf. plus haut Cour de
cassation). La cour de cassation est compétente en cas de règlement de juge, et ensuite, elle peut dessaisir
toute juridiction et renvoyer la connaissance de l’affaire à une autre juridiction de même ordre si la
juridiction normalement compétente ne peut être légalement composée ou si le cours de la justice s’y
trouve interrompu (à cause de la grève, etc.) ou encore pour cause de suspicion légitime ou de sûreté
publique (en matière pénale).

TITRE IV : LE PERSONNEL JUDICIAIRE

Recherches à faire : l’Avocat, le notaire, l’huissier, l’agent d’affaire (qui ils sont, les textes qui les
régissent et en quoi consiste leur fonction, responsabilités).

Les juridictions fonctionnent grâce à un personnel judiciaire. Il y a d’une part, les magistrats, et
d’autre part, les auxiliaires de la justice, et les partenaires de justice, arbitre et expert devant les
juridictions.

CHAPITRE I : LES MAGISTRATS

Au sens général, une personne qui administre un territoire et dirige la police sont des magistrats
(Président de la république, maire)

Au sens strict, les magistrats désignent toutes les personnes appartenant au corps judiciaire et qui
sont investis à titre professionnelle soit du pouvoir de rendre la justice (siège), soit du pouvoir de requérir
au nom de l’Etat et qui représente la société (parquet).

 Ordonnance 2005-005 du 22 mars 2006 portant loi organique relative au statut de la magistrature.
 Loi organique 2007-039du 14 janvier 2008 sur le conseil supérieur de la magistrature
 La constitution
 Décret 2005-710 du 25 octobre 2005 sur le code de déontologie

Les magistrats, dans son sens large, y compris les magistrats d’ordre financier, sont régis par les
textes cités en haut (même statut), c’est-à-dire, même règle concernant le recrutement, le déroulement
de leur carrière et la fin de la carrière.

Tous les magistrats ont des responsabilités.

Les magistrats du parquet, ils sont maitres de la poursuite et de l’action pénale. Ils ont également
des responsabilités en matière civile. Ils ont le contrôle des huissiers, des notaires, ils vérifient si les maires
tiennent un registre civil en état, il supervise les affaires civils, les affaires de l’Etat (domaine privé) et
lorsque l’Etat est en cause ou l’ordre est en jeu. Tous ces dossiers passent entre les mains du magistrat
du parquet. Il doit y mettre sa conclusion dans ces dossiers. C’est un corps hiérarchisé : les moins gradés
doivent obéir à leur supérieur hiérarchique (jusqu’à l’exécutif), à la limite de la déontologie. La
conséquence de cette hiérarchisation est que les magistrats du parquet sont amovibles, sans qu’il y ait à
demander leur avis. Le ministère public est un corps indivisible : ils peuvent s’inter changer au cours d’un
même procès (MISOLOSOLO).

Les magistrats du siège prennent des décisions de justice. Ce sont eux qui statuent, qui décident,
qui tranche dans un litige. De ce fait, il y a un principe général concernant la justice dans toutes les normes
internationales, c’est le principe d’impartialité.
La décision doit être prise en fonction de la loi. Le juge du siège n’est soumis qu’à la loi et à la
constitution dans la prise de décision. Pour que cette décision ne soit pas influencée par différentes
pression par différents contextes, pour que cette décision soit conforme au droit, il faut que le juge soit
indépendant.

Il faut protéger le juge contre les pressions extérieures. Cette indépendance ne signifie pas que le
juge est libre dans l’exécution de son travail. Cette indépendance concerne uniquement la prise de
décision dans les dossiers (dans le fait de statuer, de juger un dossier).

Cette indépendance se trouve vis-à-vis de l’exécutif. L’exécutif ne doit pas faire pression sur lui. Le
juge ne doit jamais être affecté à cause des décisions qu’il a prises. Il y a également l’affectation
disciplinaire. L’indépendance vis-à-vis du législatif. Il faut éviter que le législateur érige des lois contre des
jurisprudences pour qu’il ou ses gens gagnent un procès.

Les supérieurs hiérarchiques ne peuvent pas influencer la décision du juge, mais il peut émettre des
observations que le juge est libre de respecter ou non. Il faut que le juge soit lui-même, le gardien de son
indépendance. S’il commence à fléchir sur des pressions, il aura beaucoup de mal. Il doit également être
indépendant vis-à-vis de lui-même (ne pas se laisser corrompre par l’argent). Il doit primer la loi et le
dossier et non l’argent. Il doit être indépendant vis-à-vis de sa famille. Indépendance vis-à-vis de ses
opinions personnelles.

CHAPITRE II : LES PARTENAIRES DE LA JUSTICE

A) Les avocats

L’exercice de la profession d’avocat est règlementé par la loi n° 2001-006 du 9 avril 2003.

Définitions. Les avocats ont pour mission de représenter les parties devant les juridictions de
quelque ordre que ce soit, devant les tribunaux d’arbitrage, devant les organismes administratifs ou
disciplinaires et même au sein des entreprises. Ensuite, de les assister, de plaider et conclure pour elles
et de poursuivre les décisions de justice. L’avocat c’est celui qui, nanti des diplômes exigés par la loi, ayant
prêté serment devant la justice et soumis à la discipline du barreau de Madagascar et est inscrit au tableau
de l’ordre, aide professionnellement les justiciables. Il faut avoir la maitrise en droit, ensuite, réussir un
concours d’admission à l’Institut professionnel de la profession des avocats (IFPA), puis, obtenir un
certificat d’aptitude à l’issue d’une formation à l’IFPA.

Devoirs et obligations :

Lorsque l’avocat représente son client, il est mandataire mais il n’a pas besoin de présenter un
mandat. Il a une obligation de moyens : il doit donc faire diligence, respecter les délais légaux et ce qui
sont prescrits par les juridictions. Il est tenu d’informer le client du déroulement de la procédure
(l’obligation de résultats). L’avocat a droit à des honoraires qui sont entièrement supportés par son client.

Il a droit à porter un costume ou robe noire et l’obligation de le porter dans les audiences. La
profession d’avocat est INCOMPATIBLE avec toute profession publique ou d’experts, ou d’officiers
ministériels, ou de gérants de SARL, ou avec toute profession commerciale (il ne devrait pas être mis en
faillite) ou qui comporte un lien de subordination (parce qu’il doit être libre dans la prise de décision
concernant la défense de ses clients). Ensuite, l’avocat, lorsqu’il est désigné d’office, ne peut pas refuser
son ministère. L’avocat ne peut pas faire de la publicité.
Les avocats forment un ORDRE qu’on appelle « le barreau de l’ordre des avocats ». L’ordre des
avocats est administré par un conseil de l’ordre présidé par le bâtonnier. Le bâtonnier représente l’ordre
dans tous les actes de la vie civile. L’ordre des avocats est rattaché à la Cour d’Appel d’Antananarivo. Une
Section de l’ordre est instituée dans le ressort de chaque Cour d’Appel. Chaque section de l’ordre est
dirigée par un délégué du bâtonnier. Une section est instituée dans le ressort de chaque Cour d’Appel.

Avant, la sélection des avocats étaient sur pièce. Mais à cause des nombres, la sélection s’est fait
sur concours. Mais on remarque de moins en moins de candidat, et des concours de plus en plus faciles.
Parallèlement, le concours de magistrats est difficile : 30 sur 3000

B) Le notaire

Le texte qui porte statut du notariat est la loi 2007-026 du 12 décembre 2007 portant statut du
notariat à MADAGASCAR.

Définition :

Le notaire est un officier public institué pour recevoir les actes auxquels les parties confèrent le
caractère d’authenticité. Cela signifie que l’acte notarié a une très grande force probante. Il est exécutoire
de plein droit et vaut loi entre les parties.

En matière immobilière, lorsque l’immeuble a une valeur supérieure à 15 millions d’Ariary, l’acte
concernant cet immeuble, surtout s’il y a vente, doit être nécessairement notarié. Le notaire a une
compétence nationale (même s’il a son cabinet à Tana, il peut faire des actes dans tout MADA). Les offices
de notaire sont créés par décret, c’est donc le ministère de la justice qui gère la carrière de notaire (la ville
où sera affecté le cabinet d’un notaire sera décidé par le ministère de la justice au moment de son
accession à sa profession. Tous ceux qui font le concours pour être notaire doivent préciser dans quelles
villes ils veulent affecter leur cabinet). Compte tenu de la grande responsabilité, le notaire doit faire
preuve de loyauté, d’impartialité et d’intégrité (les faux commis sont punis très sévèrement). C’est aussi
une profession libérale.

Le notaire a un ou plusieurs clercs pour l’aider et, dans les lieux où aucune charge n’a été créée,
c’est le greffier en chef qui fait office de notaire. Pour accéder à la fonction de notaire, il faut être titulaire
de la maitrise en droit ou d’un diplôme équivalent, il faut avoir suivi avec succès le concours d’entrée dans
le notariat. Ensuite, il faut avoir accompli 2 années de stages dans un office de notaire, enfin, il faut avoir
subi avec succès l’examen final d’aptitude aux fonctions de notaire. C’est le Procureur Général de la Cour
d’Appel qui exerce le contrôle sur les notaires.

Les notaires sont réunis dans une chambre nationale des notaires qui est dirigée par un président.

CHAPITRE III : LES AUXILIAIRES DE LA JUSTICE

A) Les greffiers

Les greffiers sont appelés officiers ministériels (Art 101 du CPC). Ils font partie du Tribunal. Le juge
doit être assisté du greffier dans tous les actes qu’il accomplit. Par exemple, dans la tenue d’une audience,
dans l’accomplissement d’une enquête avec descente sur les lieux. Ou encore lorsqu’il est juge
d’instruction, etc.
Les actes du juge sont nuls s’ils ne sont pas certifiés par le greffier. Le greffe comprend le greffier en
chef qui dirige plusieurs greffiers. Le greffe assure l’ensemble des services administratifs des juridictions.
C’est le greffe qui garde les minutes des actes et des PV accomplis par le juge. Il s’agit en particulier des
décisions de Justice, jugements, ordonnances, arrêts, c’est le greffier qui en délivre les expéditions.

Le recrutement de greffier se fait par concours, les élèves greffiers doivent suivre une formation de
2 ans à l’école nationale de la magistrature et des greffes (ENMG) : ils sont des milliers à concourir. Pour
passer le concours, il faut avoir le BACCALAUREAT. Mais beaucoup de ceux qui concourent ont déjà leur
maitrise.

B) Les huissiers de justice (loi n° 2005-034 du 20 février 2006)

Définitions. Les huissiers de justice sont des officiers ministériels chargés de la signification des
actes judiciaires et extrajudiciaires de l’exécution forcée (des grosses : des exécutions en dernier ressort),
des décisions judiciaires et des actes notariés ainsi que du service intérieur des cours et tribunaux en tant
qu’huissier audiencier. Les actes d’huissiers s’appellent les « EXPLOITS ».

Ces exploits faits expressément par lui a un caractère authentique, a donc une force probante
certaine et ne pourra être combattue que par une inscription de faux. L’inscription de faux civil est une
procédure très complexe pour parvenir à l’annulation d’un acte authentique. On peut aussi porter plainte
au pénal pour faux en écriture authentique. Tant que l’acte n’a pas été annulé par décision de justice, cet
acte a une force probante certaine.

Ex : interpellation d’huissier sur la mise en demeure. Le débiteur répond je n’ai pas encore d’argent.
L’huissier va rédiger cette réponse dans le PV. Ce PV est une preuve que le créancier a réclamé la somme.
Et c’est à partir de cette date de PV que l’astreinte va courir.

Il est à noter que les déclarations des parties n’ont pas caractère authentique.

Pour être huissier, il faut être titulaire de BACCALAUREAT + 2 années d’études juridiques justifié par
un certificat de réussite (le DEG). C’est le notaire … au siège du tribunal ou il n’y a pas encore ou
insuffisamment d’huissiers. Le ministère va organiser un concours et créer des charges dans des villes où
il n’y a pas d’huissiers.

Pour être candidat, il faut préciser pour quelle charge on opte. Il faut avoir effectué un stage auprès
d’un huissier titulaire, ce stage dure 2 ans. C’est alors le ministère de la justice qui va titulariser l’huissier
par arrêté après avoir obtenu un avis favorable de la chambre nationale des huissiers de justice et de
commissaires-priseurs. L’huissier n’a pas compétence nationale.

Sa compétence s’étend au ressort de la juridiction du siège où ils sont établis. Pour qu’un huissier
de justice puisse instrumenter dans une autre ville, il doit obtenir une double autorisation : celle du PGCA
où il a son étude, ensuite, l’autorisation du PGCA du lieu où il entend instrumenter pour une affaire
particulière.

C) Les commissaires-priseurs
C’est un huissier de justice qui a déjà exercé ses fonctions en tant qu’huissier pendant une durée de
5 ans au moins. Dans le ressort de tribunal où il n’y a qu’un seul huissier de justice, il est d’office nommé
commissaire-priseur par arrêté du ministre de la justice. Le commissaire-priseur est un officier ministériel
chargé de procéder aux VEP (vente aux enchères publics) des meubles et objets immobiliers corporels,
ainsi que des meubles saisis ou donnés en gage conformément à la loi. Il gagne beaucoup d’argents
lorsqu’il procède au VEP, presque la moitié du prix du bien à vendre.

Avant de prendre ses fonctions, l’huissier doit payer une caution, il doit porter la robe lorsqu’il est
huissier audiencier. Ces actes ont force probante jusqu’à faux.

Ils sont protégés lorsqu’ils procèdent à l’exécution de décisions de justice. En conséquence, toute
personne qui oppose une résistance de mauvaise foi à l’exécution d’une décision de justice, qui menace
et injurie l’huissier, ou qui commet des violences et voies de fait à l’encontre de l’huissier sont passibles
de très sévères peines pénales.

CHAPITRE IV : LES MANDATAIRES DE JUSTICE

A) Les agents d’affaires

Une profession qui est amenée à disparaitre. Le texte applicable est l’ordonnance 60-10 du 23 mars
1960. Ils ne sont pas des avocats mais accomplissent d’une manière très générale les mêmes actes que
les avocats, c’est-à-dire qu’ils conseillent les parties, intervient dans l’établissement de contrats et sous
certaines conditions peuvent assister et représenter les parties en justice.

Quelles sont ces conditions ?

 Devant les juridictions où il y a moins de 3 avocats.


 L’agent d’affaire doit demander l’agrément du président du tribunal pour pouvoir plaider.
 Il doit se munir d’une procuration particulière pour représenter en justice.

B) L’arbitre rapporteur et expert technicien (loi n°2006-015 du 3 aout 2006)

Il s’agit de personnes reconnues qualifiés dans certains domaines techniques. Ex : en matière


d’assurance maritime. Il s’agit de personnes reconnues pour ses connaissances techniques particulières.
C’est la Cour d’Appel d’Antananarivo qui dresse annuellement la liste des arbitres rapporteurs et experts
agréés. Ils sont réunis au sein d’une association appelé COMPAGNIE.

Une demande marque le début d’une instance (procès) et se termine par le jugement. Se pose alors
la question de la compétence du requérant. Le demandeur doit avoir « l’action » : c’est le pouvoir d’agir.

LA PROCEDURE PROPREMENT DITE


CHAPITRE I : L’ACTION EN JUSTICE

SECTION I : NOTION ET DEFINITION

L’article premier du CPC prévoit que toute personne peut agir en justice pour obtenir la
reconnaissance ou, s’il y a lieu, la protection de son droit.
Toutefois, l’action n’est recevable que si le demandeur présente un intérêt juridique né et actuel,
direct et personnel (Pas d’intérêt, pas d’action). Le droit malgache ne reconnait pas les dettes de jeux, ne
sont pas juridiquement protégées car contraire aux bonnes mœurs (donc, il ne s’agit pas d’un intérêt
juridique).

L’action, c’est le pouvoir reconnu aux particuliers de s’adresser à la justice pour obtenir le respect
de leur droit et de leur intérêt légitime. L’action permet de déclencher l’activité du juge par une demande
en justice. Mais c’est aussi le droit reconnu à l’adversaire de combattre la prétention du demandeur
(article 3 du CPC).

L’action tend à se confondre, soit avec le droit dont elle assure la sanction, soit avec la demande en
justice qui la concrétise. Le droit naturel ne dispose pas d’action en justice.

L’action doit être distinguée de la demande en justice. Seul celui qui a l’action peut déposer une
demande en justice. Mais, la faculté d’agir, le pouvoir légal d’agir, c’est-à-dire, l’action, peut ne pas être
utilisée par le titulaire (il y a des personnes qui squatte ma propriété, mais je peux ne pas agir en justice,
par pitié. On dit qu’une personne n’agit pas quand il laisse la prescription s’écouler. La prescription
marque la fin du délai d’action.)

En tout état de cause, la loi interdit l’abus dans l’exercice de l’action. La théorie de l’abus de droit
est également applicable dans le domaine de la procédure. Par exemple, un supposé créancier introduit
une demande en justice pour réclamer une créance. Mais il le fait de mauvaise foi car il sait que le débiteur
a déjà payé.

SECTION II : CONDITIONS D’OUVERTURE DE L’ACTION

L’article 2 précise que l’action n’est recevable que si le demandeur justifie d’un intérêt juridique, né
et actuel, direct et personnel. Deux autres conditions sont traditionnellement exigées. Il s’agit de la qualité
et de la capacité.

SECTION III : L’INTERET

L’intérêt peut être patrimonial ou extrapatrimonial, c’est-à-dire, un intérêt pécuniaire, moral


(honneur de la famille). On utilise plusieurs maximes pour justifier cet intérêt : « pas d’intérêt, pas
d’action », « l’intérêt est la mesure des actions ». Cette maxime signifie que personne n’a le droit de
soulever des contestations qui ne pourraient pas, en fin de compte, lui profiter. Par exemple, une voisine
est victime d’un accident de circulation et décide de ne pas agir. L’on ne peut pas agir pour son compte
pour qu’elle reçoive des dommages-intérêts.

L’intérêt doit être juridiquement protégé, c’est-à-dire, légitime. En conséquence, un enfant


adultérin ne pourra pas agir, pour demander un partage d’un bien de son père, ou encore, un proxénète
qui demande en justice le paiement d’une créance par une prostituée avec qui, il a passé un arrangement.

L’intérêt doit être né et actuel. Le rôle du juge est de trancher des litiges déjà nées. Un intérêt
simplement éventuel et hypothétique n’est pas de nature à justifier l’exercice d’une action.

L’intérêt doit être direct et personnel. Cela signifie que le demandeur doit avoir été directement
et personnellement lésé dans ses propres intérêts. Il ne peut pas saisir le tribunal en invoquant l’intérêt
d’autrui.
SECTION IV : LA QUALITE

C’est le titre auquel on figure dans un acte juridique ou dans un procès. Très souvent, la qualité tend
à se confondre avec l’action, puisque la qualité est également la faculté légale d’agir en justice. Ainsi, par
exemple, si c’est le propriétaire ou le titulaire du droit litigieux qui agit, l’action et la qualité se confond.
Par contre, dans plusieurs hypothèses, ce n’est pas le titulaire du droit qui agit (le titulaire du droit est
représenté par un mandataire légale ou conventionnelle. Ou encore, c’est le créancier du titulaire du droit
qui agit) Ainsi, lorsque le titulaire du droit délègue la qualité à un mandataire pour le représenter, ce
mandataire doit justifier de sa qualité.

L’article 22 et s. prévoit que seuls, peuvent avoir qualité pour agir (représenter une autre personne)
:

 Le conjoint ;
 Les parents, ascendant ou descendant jusqu’à l’infini (Père, mère, fils et fille) ;
 Les parents en ligne collatéral jusqu’au 3ème degré, inclus

(1er degré : le père et la mère ; 2ème degré : sœur et frère et 3ème degré : neuve, enfant de la
sœur). Les cousins germain sont du quatrième degré, et ne pourra pas représenter l’individu (1er degré :
les parents ; 2ème degré : les grands parents (parenté commune avec l’oncle) ; 3ème degré : oncle (frère
de la mère, il faut monter aux parents communes pour la décompte). Les alliés au même degré peuvent
représenter : gendre. De même, les enfants peuvent être représentés par ses beaux-parents.

 Un fondé de pouvoir (personne qui s’occupe habituellement des affaires d’un autre). Les
agents d’affaires y sont assimilés.
 Un avocat
 En matière de travail : un autre travailleur ou un représentant syndical.

Il peut y avoir la représentation légale qui concerne les personnes qui ont l’autorité parentale sur
les mineurs, ou les représentants légaux d’un aliéné ou d’un débile, d’un interdit légale. Dans ce cas, on
dit que le représentant « ES qualité » du titulaire du droit. Signalant que les personnes morales,
conformément à leur statut (association syndicale) peuvent se faire représenter par les dirigeants ou
autre, conformément à leur statut.

La notion de qualité doit être également vérifiée dans la personne du défendeur. Doit être déclaré
irrecevable toute prétention émise par ou contre une personne dépourvue du droit d’agir. Par exemple,
un propriétaire qui agit en justice pour demander l’expulsion d’un exploitant clandestin sur son terrain.
Cependant, ce dernier établit le fait que le commanditaire est la sœur du propriétaire, moyennant
financier. Ainsi, la requête introduit à l’encontre de l’exploitant sera déclaré irrecevable du fait qu’il n’a
pas la qualité pour agir.

Dans le cas où l’Etat est parti au procès, c’est le directeur du service contentieux qui représente
l’Etat. Mais dans certains cas particulier, une dérogation est prévue.

SECTION V : CAPACITE

Toute personne peut plaider et agir en justice si elle n’en est pas déclaré incapable par la loi (mineur
non émancipé, interdits judiciaires ne peuvent ester en justice, ils doivent être représentés.) Les autres
incapables peuvent ester en justice, mais avec l’assistance ou l’autorisation d’un tuteur ou d’un conseil
judiciaire.

SECTION VI : LA CLASSIFICATION (Article 4 à 6 du CPC)

Traditionnellement, on distingue deux classifications de l’action en justice. D’une part, les actions
réelles et personnelles. Ensuite, les actions mobilières et immobilières.

PARAGRAPHE I : ACTIONS REELLES ET PERSONNELLES

Cette classification s’inspire de la nature du droit. L’action est réelle quand elle est l’exercice d’un
droit réel (porte sur une chose). Elle est personnelle quand elle est l’exercice d’un droit d’obligation.
L’intérêt de cette distinction, c’est qu’une action peut être intentée contre tout détenteur de la chose,
objet du droit réel. Il comporte ce qu’on appelle un droit de suite.

La distinction intéresse essentiellement la détermination du tribunal compétent. En principe, les


actions personnelles (droit de créance) et mobilières, compétence du tribunal du domicile réel ou élu du
défendeur. Pour les actions réelles immobilières, compétence du lieu de situation de l’immeuble. Une
action peut être mixte. Par exemple, une action en résiliation d’une vente d’un immeuble pour non-
paiement du prix (touche l’immeuble et la personne). Dans une telle hypothèse, le demandeur a le choix.

PARAGRAPHE II : LES ACTIONS MOBILIERES ET IMMOBILIERES

Cette classification s’inspire de l’objet du droit. L’importance concerne également la compétence


de la juridiction à saisir et la détermination de la valeur de l’objet. Pour les objets mobiliers de moins de
400.000 Ariary, compétence en dernier ressort du tribunal de première instance.

CHAPITRE II : L’INSTANCE

L’instance concerne une période pendant laquelle les personnes concernées par le procès
accomplissent les actes de procédure nécessaires au procès. Cette période commence par la demande en
justice et s’étend normalement jusqu’au jugement. Pendant la durée de l’instance, les personnes
concernées sont tenues de certaines obligations. Les parties doivent comparaitre ou se faire représenter
et doivent déposer les conclusions. Le juge est tenu de rendre une décision. En effet, il se crée entre ces
personnes intéressées ce qu’on appelle un « lien juridique d’instance ».

SECTION I : LES PRINCIPES DIRECTEURS DU PROCES

Signalons d’abord qu’une procédure peut être accusatoire ou inquisitoire. Dans la procédure
accusatoire, comme c’est le cas en France, les parties jouent un rôle très important. Ce sont elles qui
dirigent l’instance qui rassemble les éléments de preuve en provoquant les mesures d’instruction utile.

Le juge joue un rôle passif. Par contre, dans la procédure inquisitoire, le juge joue un rôle important
dans le déroulement de l’instance et dans la recherche de preuve. C’est le cas à Madagascar, dès lors que
les justiciables, sauf s’ils ont des avocats, ne sont pas au fait des procédures (ne connaissent pas les
procédures). C’est le juge de la mise en état ainsi que le conseiller de mise en état qui joue un rôle très
important dans la mise en état des procédures.

PARAGRAPHE I : LE PRINCIPE DU CONTRADICTOIRE OU DROIT DE LA DEFENSE


Ce principe est d’ordre public, étant la garantie d’un procès équitable. Diverses expressions sont
employées pour l’exprimer : « La contradiction, le respect des droits de la défense ». Les règles qui
expriment les règles de la contradiction concernent le début de l’instance, le déroulement de l’instance
et le prononcé du jugement.

A) Début de l’instance

Le tribunal ne peut régulièrement juger un procès que s’il est prouvé que chacune des parties a été
régulièrement convoquée. En effet, il faut informer l’adversaire de l’existence d’une procédure engagée
contre lui. Le tribunal doit donc disposer dans le dossier le récépissé de convocation ou d’une assignation
régulière avant de pouvoir continuer la procédure.

B) Durant l’instance

Chaque partie doit connaitre les arguments de l’autre. Il faut qu’il y ait contradiction effective, donc,
dépôt de conclusion et réplique à ses conclusions. C’est ce qui fait que le procès dure longtemps.

Jusqu’à la clôture des débats, chacun est libre de porter à la connaissance du juge tous les éléments
susceptibles d’établir le bien-fondé de ces prétentions. Les parties doivent se faire connaitre
mutuellement les moyens sur lesquels elle fonde leur prétention ainsi que les moyens de preuve qu’elles
produisent.

C) Au moment du prononcé du jugement

Le juge a l’obligation d’écarter les conclusions et les pièces qui n’ont pas été régulièrement
communiquées à la partie adverse et le juge doit préciser aux parties la date du prononcé du jugement.

Une exception doit être rappelée. Les instances gracieuses ainsi que les ordonnances sur requête
n’ont pas à respecter le principe du contradictoire.

PARAGRAPHE II : LE PRINCIPE CONCERNANT LES ACTES DE PROCEDURE

C’est le principe du formalisme des actes de procédure. En effet, il est nécessaire que le bon
fonctionnement de la justice ne soit pas laissé à la fantaisie des plaideurs et à l’arbitraire du juge. Les
actes de procédure sont soumis à des règles strictes dont l’inobservation entraine leur inefficacité :

A) Les actes émanant des parties

Il y a la requête introductive d’instance et les conclusions qui doivent être signées par les parties
surtout en matière de procédure de divorce.

B) Les actes du greffier

Il s’agit essentiellement de la tenue du plumitif (grand registre que le greffier tient pendant
l’audience, mention de tout ce qui se passe). Le greffier consigne dans ce plumitif les débats et le
déroulement de l’audience. Les formalités obligatoires sont prévues par l’article 162. Le greffier convoque
les parties et leur notifie les décisions de justice.

C) Les actes du juge (article 181)

Il s’agit essentiellement de la rédaction des jugements et des procès-verbaux.


D) Les actes de l’huissier

Les actes d’huissier s’appellent les exploits. Ces exploits portent un nom différent selon leur objet.
Il y a d’abord l’assignation (social, civil…) et la citation (pénale) quand l’exploit a pour objet de faire
comparaitre une personne devant une juridiction.

Ensuite, le commandement. C’est la demande effectuer par l’huissier au débiteur d’avoir à exécuter
ses obligations. On appelle constat l’acte par lequel l’huissier décrit les circonstances et les lieux où s’est
déroulé un évènement.

Ensuite, on a la sommation qui est un exploit portant à la connaissance d’une partie, un fait ou une
mise en demeure. Enfin, la signification qui est le moyen utilisé pour porter les actes, décisions de justice
en particulier à la connaissance des parties.

L’article 139 prévoit que tout exploit d’huissier doit contenir certaines mentions obligatoires à peine
de nullité. D’abord, c’est la signature de l’huissier qui confère l’authenticité à l’ensemble de l’acte. Enfin,
l’huissier doit porter les actes à la connaissance des parties dans les conditions prévues par l’article 143
: « pas avant 5 heures du matin, ni après 19 heures, ni non plus les jours de fête légale ».

PARAGRAPHE II : LES PRINCIPES RELATIFS AU DELAI DE PROCEDURE

Une procédure suppose l’accomplissement d’une série d’acte et de formalité dans un certain laps
de temps, d’un certain délai. Les délais de procédure sont de rigueur. Trois questions importantes doivent
être étudiées. D’abord, les différentes catégories de délai, ensuite, la computation de délai, et enfin la
sanction de l’inobservation des délais.

A) Différentes catégories de délai

Le délai désigne le temps accordé par la loi ou par le juge, soit pour accomplir un acte, soit pour
interdire un acte. On distingue alors, d’une part, les délais d’action, et d’autre part, les délais d’attente.

1) Délai d’action

Ces délais imposent aux parties d’agir dans un certain laps de temps. Cette catégorie de délai peut
empêcher le procès de trainer en longueur. Par exemple, un délai pour exercer une voie de recours.
L’appel doit être formé dans un mois. Cette catégorie de délai permet, en conséquence, une accélération
de la procédure.

2) Délai d’attente

Ce délai permet d’accorder au défendeur, un temps suffisant pour préparer sa défense. Cette
catégorie de délai tend à assurer la protection des droits de la défense. Il s’agit en effet d’attendre
l’expiration d’un certain délai avant de pouvoir accomplir un acte ou une formalité.

Par exemple, délai de comparution du défendeur devant les juridictions est d’au moins 8 jours avant
l’audience. Il s’agit d’accorder un laps de temps au bénéficiaire pour qu’il puisse organiser sa défense.
Pour ce dernier cas, une personne veut expulser le défendeur. Il va envoyer un huissier pour faire une
assignation. Mais l’huissier doit faire l’assignation au moins 8 jours avant l’audience.

3) Délais légaux et délais fixés par le juge


Les articles 794 et 124 précisent que les délais peuvent être abrégés par ordonnance du juge, en cas
d’urgence. C’est une hypothèse du référé à bref délai.

Les articles 170 et 52 de la LTGO permettent au juge, selon les circonstances, d’accorder à la partie
défaillante, un délai de grâce pour s’exécuter.

B) La computation des délais

L’article 794 du CPC précise que les délais édictés par le code de procédure civil sont des délais
francs, c’est-à-dire que les jours termes ne comptent pas. Le jour du point de départ du délai et le jour
de l’échéance ne sont pas compris dans le délai. Par exemple, délai d’appel d’un jugement du référé est
de 8 jours. S’il est notifié le 1er février. Ce jour ne compte pas. Le dernier jour n’est pas compté non plus.
Donc, on commence à compter le 2 février les 8 jours. On arrive au 9 février. Mais le dernier jour n’est pas
compté. Donc, l’échéance est le 10 février. C’est le dernier jour où l’on peut faire appel. D’une manière
simple, il a délai + 2jours pour un décompte simple.

Pour la cassation, le délai est de 2 mois. Délai de désaveu de paternité est de 1 an, à compter de la
connaissance des faits. Dans ces cas, l’on va calculer de quantième en quantième (jour du mois) et l’on
ajoute 2 jours car on est dans le cadre de délai franc. Ainsi, si la décision de la cour d’appel : 01/02 ; en
quantième en quantième : 01/04 et on ajoute 2 jours : 03/04 est le délai. L’on doit toujours favoriser le
débiteur.

Lorsque le délai expire en quantième, c’est le quantième correspondant au dernier mois du délai
qui doit être tenu en compte avec cette précision que les jours termes ne comptent pas.

En général, les jours fériés comptent dans le délai. Mais lorsque le dernier jour d’un délai de
procédure est un jour férié ou un samedi le délai est prorogé jusqu’au premier jour ouvrable qui suit le
jour férié ou le samedi.

Enfin, dans certaines hypothèses, il y a lieu à tenir compte de la distance. Par exemple, pour un
pourvoi en cassation. Les délais de distances sont prévus par l’article 129. Ainsi, le délai (de convocation)
doit être de 15 jours au lieu de 8 jours si le défendeur habite une sous-préfecture limitrophe du siège
du tribunal. S’il habite une autre sous-préfecture, le délai est de 1 mois (Autre province). S’il habite hors
de Madagascar, le délai est de 2 mois.

C) La sanction de l’inobservation des délais

Celui qui a laissé passer le délai imparti par la loi pour agir encourt la déchéance ou la forclusion. Il
perd définitivement le droit d’agir (droit de faire appel, etc.). Le non-respect des délais d’action est
sanctionné par une déchéance d’ordre publique. Le juge doit donc le soulever d’office. Il en est ainsi par
exemple de l’irrecevabilité d’un appel tardif. On peut le soulever d’office même pour la première fois
devant la cour suprême.

Par contre, le délai de comparution est institué dans l’intérêt privé. Le non-respect peut donc être
couvert. Par exemple, une personne qui a été convoquée seulement dans un délai de 5 jours.

Schéma de l’instance sans incident :

Comment elle se produite, comment elle est instruite et comment elle prend fin ?
CHAPITRE III : INTRODUCTION DE LA DEMANDE

La demande en justice doit être introduite soit par requête introductive d’instance, soit par
assignation. Ce sont des actes introductifs d’instance. Ces actes introductifs d’instance sont en même
temps des conclusions (article 135 et 116 du CPC).

La requête ou l’assignation doit avoir été remise au moins 8 jours avant la date de l’audience. Ce
délai pouvant être augmenté en fonction du lieu de résidence du défendeur.

L’assignation peut être déposée au FIRAISANA (Assignation à Mairie) et ensuite au parquet


(Assignation au parquet) en cas où le défendeur n’a pas de domicile élu ou réel, etc.

Dès la réception de l’acte introductif d’instance, le greffier avise le demandeur du montant


approximatif des frais du procès, c’est-à-dire il fait consigner une provision qui correspond en principe au
droit d’enregistrement, au droit de greffe, aux frais de convocation par lettre recommandée et de
notification.

Le greffier transmet le dossier au président du tribunal qui ordonne l’enrôlement du dossier, c’est-
à-dire, le premier président précise la section ou la chambre devant laquelle le dossier sera mis au rôle.
Le rôle est donc la liste des affaires qui doivent être jugé lors d’une audience précise.

Le greffier convoque alors les parties à une audience du tribunal. En principe, l’audience est
publique, c’est-à-dire, les débats se font devant le public. Dans certaines procédures (état de personne :
divorce) les débats ont lieu en chambre du conseil, c’est-à-dire, non publics.

Mais le jugement sera rendu en audience publique. Le président est la police de l’audience et
certaines infractions particulières qui pourraient être commises lors de l’audience sont prévues et
réprimées par l’article 161.

En principe, les conclusions sont écrites et orales. Après ceux, et après la plaidoirie des avocats, le
président clôt le débat, communique le dossier, le cas échéant, au ministère public, puis met l’affaire en
délibéré.

Le président du tribunal ordonne l’enrôlement du dossier (le dossier va être jugé à une audience
précise. On a alors un rôle, c’est-à-dire, la liste de tous les dossiers qui vont être jugé).

SECTION I : INSTRUCTION DE LA DEMANDE OU AUDIENCE

Le président de l’audience va classer les dossiers à juger en 2 catégories. D’une part, les dossiers
simples et d’autres parts, les dossiers complexes. Les dossiers simples vont être jugés immédiatement si
les parties le demande, sinon renvoyés à une audience pour débat.

A cette audience de débat, il y a les plaidoiries si les parties ont constituées avocat, puis le dossier
va être mis en délibéré à une audience de renvoi. Si le dossier est communicable, l’affaire est
communiquée au ministère public pour ses conclusions.

Le dossier est simple lorsque par exemple le débiteur a reconnu sa dette dans l’exploit d’huissier.
Rabattre le délibéré, c’est ne pas rendre la décision à cause de nouveaux éléments dans l’affaire. Le
délibéré est prorogé lorsque le juge n’a pas fini de délibérer (prolongé).
Un dossier est complexe lorsqu’il y a une succession d’enquête à encore effectuer (descente sur
place, témoins, etc.) Alors, on envoi le dossier devant le juge de la mise en état. Ce dernier va faire les
enquêtes, c’est devant le juge de la mise en état que se passent les échanges de conclusion.

Ce juge dispose d’audiences de mise en état. Pour le juge de mise en état, le délai de renvoi est très
court. Il accélère le processus. Lorsqu’il a fini son travail, pour clore la mise en état du dossier, le juge de
la mise en état va émettre une ordonnance de clôture et renvoyer le dossier à l’audience publique.

Ici, l’on mettra le dossier en délibéré où l’on entreprend la plaidoirie. Ce n’est qu’à la fin de cette
procédure qu’il y a jugement.

Le dossier passe d’abord à l’audience et le juge peut renvoyer au juge de mise en état.

SECTION II : LES INCIDENTS DE PROCEDURE

Il y a incident de procédure lorsque l’instance qui a été introduit va être étendu dans la sphère du
procès. Ici, le juge est lié par la demande. Il ne peut statuer que sur la demande. Mais cette sphère va être
rallongée. Outre les demandes principales (dans la requête), le demandeur va ajouter des demandes
additionnelles. Suite à la requête du demandeur, le défendeur peut contester uniquement, et il n’y a pas
d’incidence. Mais le défendeur peut également émettre des demandes. Ceci provoque un incident. Le
premier incident concerne la sphère du procès.

Il y a également incidence en cas d’interruption d’instance du fait d’une des parties (à cause de la
lenteur de la procédure) ou du décès d’une des parties.

CHAPITRE IV : LES INCIDENTS RELATIFS A LA SPHERE DU PROCES, LES DEMANDES ET LES DEFENSES

SECTION I : LES DEMANDES EN ACTION EN JUSTICE

PARAGRAPHE I : LA DEMANDE PRINCIPALE OU DEMANDE INITIALE

C’est la demande initialement introduite par le demandeur suivant acte introductif d’instance. Elle
délimite l’objet du litige et en fixe l’étendu. Par exemple, le demandeur demande l’expulsion. Ainsi, le
procès doit tourner autour de l’expulsion. Pendant les dépôts de conclusion, le demandeur se rend
compte qu’un partage serait plus opportun. Alors, ce changement d’objet de la demande sera
irrecevable.

PARAGRAPHE II : LA DEMANDE ADDITIONNELLE

C’est la demande formulée par le demandeur en cours de l’instance et qui a pour objet de modifier
sa demande initiale, de la restreindre ou de l’augmenter. Cela peut être également une demande
connexe ou subsidiaire. Cependant, le demandeur ne peut pas substituer sa demande initiale par une
nouvelle demande tout à fait nouvelle n’ayant aucun lien de connexité avec la demande primitive.

Toutes les demandes additionnelles doivent être formulées cumulativement. En d’autres termes,
elles doivent être formulées en même temps (article 352). Par exemple, en demande principal, il demande
une expulsion et loyer impayé. En cours de procédure, il va demander des dommages-intérêts. En plus il
peut demander un taux d’intérêt (la créance contractuelle impayée donne naissance à des intérêts). Ces
demandes doivent être formulées en même temps. Le plus fréquent, il s’agit de la demande de
dommages-intérêts.
Après émission de l’ordonnance de clôture par le juge de la mise en état, aucune demande
additionnelle ne peut plus être formulée.

Devant le tribunal du travail, par exemple, le travailleur demande une indemnité compensatrice de
congé, un salaire et une indemnité de préavis. Suite à cette demande, on convoque les 2 parties pour la
conciliation (audience de conciliation). Audience de conciliation en présence du juge, du greffier et des
assesseurs.

Les éléments de la demande ayant fait l’objet de conciliation ne seront plus évoquer lors de
l’audience publique. Il faut signaler que tout doit être présenté en conciliation, même les demandes
additionnelles. Les demandes additionnelles qui sont déposées après la conciliation sont irrecevables.
Mais la procédure au tribunal du travail est gratuite, ainsi, le travailleur peut introduire une nouvelle
instance, portant sur le dommage-intérêt comme objet principale.

Les demandes principales et additionnelles délimitent la mission du juge. Celui-ci ne peut pas statuer
ultrapétita, c’est-à-dire qu’il ne peut pas accorder aux parties, plus que ce que celles-ci ont demandé. A
l’inverse, il ne peut pas statuer INFRA PETITA, c’est-à-dire qu’il doit examiner l’ensemble des prétentions
des parties et doit répondre à chaque chef de demande.

PARAGRAPHE III : LES DEMANDES INCIDENTES

Toute demande intervenant au cours d’un procès est dite incidente. On distingue plusieurs sortes
de demandes incidentes en fonction de la personne qui les a formulées.

PARAGRAPHE IV : LES DEMANDES D’INTERVENTION

A) Demandes en intervention volontaire

C’est celle qui est faite, spontanément, volontairement par un tiers, lequel demande à être
également parti au procès.

Par exemple, dans une requête introductive d’instance, la victime d’un accident de voiture saisit le
tribunal de première instance et demande des dommages-intérêts de 100.000.000Ar. Le chauffeur étant
décédé, il n’y a plus lieu d’aller au pénal. Ici, le chauffeur est défendeur car il est civilement responsable.
Le propriétaire ne fait pas d’opposition, car il a une assurance tout risque. Alors, l’assurance va intervenir
volontairement dans le contrat pour être parti au procès. Alors, l’assurance pourra se défendre devant la
cour, soit pour se désengager de sa responsabilité (pour une faute du chauffeur), soit pour contester le
montant du dommage-intérêt.

B) Demande en intervention forcée pour mise en cause

C’est celle qui est dirigée par le demandeur ou le défendeur contre un tiers. Le tiers sera parti au
procès contre sa volonté (article 362 du CPC)

On peut prendre l’exemple d’un commerçant qui a effectué une commande sur des marchandises
de Tamatave à Antananarivo. Ainsi, le commerçant va demander des dommages-intérêts au transporteur
terrestre qui va prendre la place du défendeur.
Ce dernier va renvoyer la faute au transporteur maritime. Alors, le transporteur terrestre va
demander l’intervention forcée du transporteur maritime et des manutentionnaires du port, ainsi que de
l’assurance. Une assignation sera notifiée à ces personnes qui seront engagés dans le procès.

PARAGRAPHE V : DEMANDE INCIDENTE EN GARANTIE (Article 375 du CPC)

Une partie au procès peut demander la mise en cause d’un tiers à titre de garant. Le garant
régulièrement appelé est tenu d’intervenir.

Supposons que « A » vend une voiture à « B » en lui garantissant que toutes les pièces sont d’origine
et que la voiture est en très bonne état. « B », étant un vendeur de voiture, il va vendre à « C » avec les
mêmes termes que « A ». « C » constate, après une semaine, l’existence de vices importants. Alors « C »
va engager un procès contre « B » car le vendeur doit garantir l’acheteur. Alors « B » va demander
l’intervention de « A » et le juge va émettre un jugement ADD qui engage « A » dans le procès.

SECTION II : LES DEFENSES DE L’ACTION EN JUSTICE

Il y a les moyens de défense au fond, d’une part, ensuite, les exceptions et enfin la demande
reconventionnelle. Sous le terme général de défense, on regroupe tous les procédés qui permettent au
défendeur de réagir contre l’attaque dont il est l’objet.

PARAGRAPHE I : LA DEFENSE AU FOND

C’est un moyen dirigé directement à l’encontre de la prétention du demandeur pour établir que
cette prétention est injustifiée ou non fondée. C’est la dénégation du droit du demandeur. (Le défendeur
s’attaque au fond du problème)

La défense au fond peut être présentée à tout moment et à toute hauteur de la procédure (première
instance, appel ou en cassation). Si le défendeur a opposé avec succès une défense, il y a chose jugée sur
le fond du droit.

PARAGRAPHE II : LES EXCEPTIONS

Une exception est dirigée contre la procédure, contre la régularité de cette procédure sans que le
défendeur ne discute encore le fond du droit. Le défendeur se borne à dire que le débat est mal engagé
ou a été engagé d’une manière incorrecte.

On peut définir l’exception comme tout moyen de procédure qui tend, soit à déclarer la procédure
irrégulière ou éteinte, soit à en suspendre le cours. Par exemple, une exception d’incompétence. C’est
l’hypothèse où la femme dit qu’elle ne soulève pas le divorce, mais qu’elle dénonce une exception
territoriale dans le cas où elle serait en MISINTAKA.

Il y a l’exception de nullité quand le défendeur dénonce la nullité d’une assignation par exemple,
pour vice de forme, ou que son nom n’est pas complet. Ici, il attaque la nullité de procédure sans attaquer
le fond.

Exception de litispendance ou une exception de connexité ou encore une CAUTIO JUDICATUM


SOLVI (c’est une exception que le défendeur va soulever, à l’encontre d’un demandeur étranger).
Cette caution est payée avant toute discussion. Ce n’est qu’après la consignation de cette caution
au trésor peut avoir lieu discussion. Il s’agit d’une exception demandant le paiement d’une caution avant
toute discussion.

Cette caution ne sera pas obligatoire si l’étranger possède des biens à Madagascar. L’étranger ne
nationalité française ou d’un pays qui a conclu avec Madagascar des accords de coopération qui dispense
les étrangers de cette caution en est dispensé. La caution doit être présentée avant toutes les autres.

Exception de communication de pièce qui peut être soulevée par les parties. Les exceptions doivent
remplir les conditions de recevabilité.

Les exceptions doivent être présentées ou soulevées simultanément et avant toute défense au
fond (in limine (au seuil) litis (du procès)). Il ne peut pas soulever une exception à chaque audience, mais
une fois pour toute.

Les premières conclusions doivent contenir les exceptions, et non après conclusion au fond.

Il doit y avoir vice de forme (délai ou forme)

Il faut faire valoir un préjudice (l’huissier doit préciser la salle de l’audience. S’il y a une faute sur
la salle d’audience et qu’il n’a pas pu se défendre car il était dans une autre salle.) Même si c’est d’ordre
public, mais c’est pour protéger un intérêt privé, il faut établir un préjudice.

PARAGRAPHE III : LA FIN DE NON-RECEVOIR

Il s’agit d’un moyen de nature mixte entre la défense et l’exception. Il ressort d’une part à la défense
proprement dite pour les effets. Il entraine un échec définitif de la demande.

D’autre part, il ressemble aux exceptions car le défendeur ne contredit pas la demande sur le fond,
mais la paralyse sans s’attaquer au fond.

Constitue une fin de non-recevoir, tout moyen qui tend à faire déclarer l’adversaire irrecevable en
sa demande sans examen de fond.

Il n’y a pas beaucoup. Il y a des textes qui le prévoient.

L’exception va paralyser provisoirement la procédure, mais après l'on étudie le fond après
réparation de l’exception. La fin de non-recevoir par contre met fin au procès (fond et forme) :

Divorce : conciliation devant le juge, fin de non-recevoir :

Réconciliation (PV de conciliation par le juge) : les moyens ayant fait l’objet de conciliation, le
moyen évoqué précédemment est irrecevable et l’on ne peut plus discuter sur le fond.

Filiation : action en recherche de paternité, il y a fin de non-recevoir : preuve que la mère a eu


commerce habituel avec d’autres hommes.

CHAPITRE V : LES INCIDENTS RELATIFS A L’INSTANCE

SECTION I : LA REPRISE D’INSTANCE (article 371 et s.)


Il y a lieu à reprise d’instance quand l’une des parties au procès ou même les 2 décèdent en cours
d’instance. Les héritiers demandent alors à continuer l’instance interrompue. Ils doivent le faire par acte
introductif d’instance. Cependant, lorsque l’affaire est en état d’être jugé, il n’y a pas lieu à reprise
d’instance (le dossier peut être jugé, plus d’enquête à effectuer, tous les conclusions sont déposées). Dans
l’hypothèse où l’affaire est déjà en état, le jugement est rendu et est opposable.

SECTION II : LA PEREMPTION D’INSTANCE

La péremption est l’anéantissement de l’instance par la discontinuation des poursuites pendant 2


ans, c’est-à-dire, qu’aucun acte de poursuite, par exemple, ADD, assignation ou conclusion, n’a été
accompli du fait de la négligence des parties durant 2 ans.

Le fondement de la péremption, c’est la présomption de l’abandon de son droit par le demandeur.


S’il y a silence prolongée pendant plus de 2 ans, on présume que le demandeur s’est totalement
désintéressé de son affaire. La péremption, ayant pour but de sanctionner un demandeur qui se
désintéresse de sa procédure. Elle ne saurait être prononcée, tant que le dossier se trouverait entre les
mains d’un expert ou attend l’exécution d’un avant-dire-droit.

Le délai de 2 ans est augmenté de 6 mois au cas où il y aurait reprise d’instance. Ce délai est
interrompu chaque fois qu’il y a un acte de poursuite (il faut également que la péremption soit causée par
une faute ou un désintéressement du demandeur).

SECTION III : LE SURSIE A STATUER (ARTICLE 392.4 ET S.)

Le cours de l’instance est suspendu en attendant provisoirement un évènement ou une décision


dans une autre procédure engagée entre les mêmes parties. Cette dernière décision pouvant influer sur
l’issue de l’instance suspendue. Le sursit à statuer est décider par le tribunal qui rend un jugement ADD
en ce sens.

Dans l’hypothèse d’une exception d’inconstitutionnalité ou d’indexation, le criminel tient le criminel


en l’état.

SECTION IV : LES INCIDENTS RELATIFS A LA PREUVE (article 265 et s.)

Un droit non prouvé est un droit inexistant. La preuve a donc une importance pratique certaine. 2
questions principales doivent être résolues. D’abord, qui doit prouver ? La réponse concerne la charge de
la preuve ou le fardeau de la preuve.

Ensuite, comment doit-on prouver. C’est le problème des différents modes de preuve. (Révision de
la LTGO sur la preuve écrite)

PARAGRAPHE I : La charge de la preuve

C’est celui qui réclame l’exécution d’une obligation qui doit prouver cette obligation.

Par exemple, un propriétaire d’une maison où il y a une personne qui habite dans la maison. Le
propriétaire, lorsqu’il demande le paiement du loyer, le locataire va dire qu’il y a une intention de libéralité
de la part du propriétaire. Ici, il appartient au propriétaire de se munir d’un contrat de bail donnant lieu
au paiement du loyer. S’il n’arrive pas à s’en procurer, il perdra le procès.
A l’inverse, celui qui se prétend libérer d’une obligation doit justifier le paiement ou le fait qu’il a
produit l’extinction de son obligation. Ici, l’hypothèse où le propriétaire dit que le locataire n’a pas encore
payé le loyer. Si le locataire avance qu’il a déjà payé le loyer, ou qu’il a déjà avancé par des réparations
sur les gros œuvres, il lui appartient de prouver l’exécution de l’obligation.

Par exemple, l’employeur qui est débiteur du salaire du travailleur. Le présumé travailleur réclame
le paiement d’un salaire. Dans un premier temps, le présumé travailleur doit prouver l’existence d’un
contrat de travail. Si le contrat de travail est prouvé ou n’est pas contesté, le patron devient débiteur de
l’obligation. Il appartient à l’employeur de prouver le paiement, sinon, il sera tenu de payer une seconde
fois les frais.

C’est à celui qui allègue la réalité d’un acte ou d’un fait qu’il appartient de prouver cet acte ou ces
faits.

Généralement, c’est le demandeur. On dit que, en général c’est le demandeur qui doit prouver le
fondement de sa demande.

PARAGRAPHE II : LES DIFFERENTS MODES DE PREUVE

A) La preuve littérale (article 269-270 LTGO)

Cette catégorie de preuve est le mode normal de preuve en matière d’acte juridique.

Acte authentique : acte rédigé par des officiers publics et a une force probante jusqu’à inscription
de faux (sa force vient de la loi). Parmi les actes authentiques, il y a les actes de notaire, d’huissier, du
juge, de l’officier d’état civil.

Dans ces actes authentiques, ce sont les mentions que l’officier public déclare avoir effectué sont
authentiques (uniquement). Les déclarations des parties ne sont pas authentiques.

L’acte authentifié : il y a des personnes qui sont mandatées par la loi pour faire de tels actes. Il s’agit
d’un acte transcrit. Les actes authentifiés sont rédigés par les parties, mais que l’officier public transcrit
dans les registres. Par exemple, dans un acte de vente ou un acte de partage, ils présentent l’acte pour
que les transcriptions puissent se faire. (Similaire à la valeur de l’acte authentique)

ASSP : c’est la signature des parties qui confère sa force probante à l’acte. Entre les parties, cet acte
a une force probante qui crée une obligation réciproque entre les parties. Il faut qu’il soit publié,
authentifié dans les registres du FIRAISANA par exemple.

Par exemple, le demandeur réclame une certaine somme au débiteur sur un prêt contracté.

Lorsqu’il s’agit de la réclamation d’une somme d’argent et que le montant de la somme est
supérieur à 2.000 Ariary, il n’y a que la preuve littérale qui est admise (en principe). Ce n’est
qu’exceptionnellement que c’est possible, notamment lorsque la preuve écrite a disparu suite à un
accident ou une intempérie (incendie). Il en est de même en cas d’impossibilité morale de fournir des
preuves. Par exemple, un prêt dans une même famille dans le but de préserver la solidarité.

La preuve par témoin est également recevable lorsque le créancier produit un « commencement de
preuve » : le contrat n’est pas écrit, cependant, le créancier apporte un reçu de remboursement
périodique (qui peut prouver (supposer) l’existence d’une obligation).
Dans ces hypothèses, le créancier va apporter ce commencement de preuve et le tribunal va
ordonner l’audition de témoin.

B) La preuve testimoniale et les présomptions


1) La preuve testimoniale

La preuve testimoniale est règlementé par une procédure spéciale dénommée enquête civile prévu
par l’article 274 à 279 du CPC.

Le témoignage, c’est la dénonciation en justice sous la foi du serment par une personne qui n’est
pas partie au procès d’un fait qu’elle a connu de ses propres sens. L’enquête est effectuée par le juge au
le tribunal. Le témoin, c’est celui qui va déposer, après avoir prêté serment, après avoir été avisé des
peines du faux témoignage.

Déjà, il y a différence entre enquête civile (par le juge ou le tribunal : aucune intervention de la
police) et enquête pénale (officier de police judiciaire).

Le terme témoin est important parce que le jugement ne peut être fondé sur les témoignages d’un
autre qu’un témoin qui a prêté serment et qui n’a pas été avisé des peines du faux témoignage.

En matière civile, il n’y a que les enfants de moins de 15 ans et les personnes qui ont déjà fait l’objet
d’une condamnation pénale à une peine afflictive et infamante (criminel : personne non crédibles) qui ne
peuvent pas être entendu comme témoin. En matière civile il n’y a que ces 2 catégories de personnes qui
peuvent être entendu comme témoin.

2) Pour les présomptions (article 297 de la LTGO)

La présomption est la conséquence que la loi ou le juge tire d’un fait connu dans le dessein d’établir
ou de faciliter la preuve d’un fait inconnu. Ce sont donc des procédés de preuves puisqu’elles sont
instituées pour établir la preuve d’un fait inconnu.

En matière de preuve, c’est celui qui conteste cette présomption qui doit en rapporter la preuve.

C) Les mesures d’instructions

Par application de l’article 265 du CPC, le tribunal a la possibilité de recourir à telle ou telle mode de
preuve qu’il estime nécessaire en fonction du litige qui lui est soumis. Il peut décider de la mesure
d’instruction par jugement avant-dire-droit, soit sur demande des parties, soit d’office. Il ordonne des
mesures d’instructions destinées à former sa conviction à lui démontrer le bien ou le mal-fondé des
prétentions respectives des parties.

Le juge de la mise en état peut également, par ordonnance, ordonner toute mesure d’instruction.
Ces mesures peuvent consister, soit à la demande de production d’attestation, soit par enquête, soit une
mesure qui doit être exécuté par un technicien ou un expert ou par le juge lui-même.

D) L’aveu et le serment

L’aveu est prévu par l’article 374 LTGO

C’est une déclaration par laquelle une personne reconnait pour vrai et comme devant être tenu
pour avérer à son égard un fait de nature à produire contre elle les conséquences juridiques.
L’aveu peut être judiciaire (une personne qui demande un jugement supplétif (lorsque la personne
n’a pas d’acte de naissance ou d’acte de décès et que l’on demande un jugement supplétif pour suppléer
l’acte de naissance) pour son fils, né hors mariage. Son acte constitue également un aveu en
reconnaissance de paternité.

L’aveu a une force probante certaine et constitue une preuve par excellence d’une obligation.

Le serment (article 317 LTGO) n’est plus actuellement utilisé. Avant, au moment où l’on a rédigé la
LTGO, la population était encore simple d’esprit. Mais actuellement, l’on jure pour des mensonges.

CHAPITRE V : LE JUGE DE LA MISE EN ETAT ET LE CONSEILLER DE LA MISE EN ETAT

SECTION I : LE JUGE DE LA MISE EN ETAT

Le juge de la mise en état accomplit d’une part des actes d’administration et d’autre part, il a un
pouvoir d’instruction et enfin, il a un rôle juridictionnel.

PARAGRAPHE I : LES ATTRIBUTIONS DU JME

Le JME a pour rôle principal de surveiller le bon déroulement de la procédure, de veiller à son
accélération et à veiller au respect du contradictoire.

A) Le JME contrôle le déroulement loyal, contradictoire et la bonne marche du procès

Suite à l’acte introductif d’instance, il y a enrôlement à une première audience civile. Là, le tribunal
aura une pile de nouveaux dossiers à traiter. Le juge va les classer. Il y a les affaires simples (dans le dossier,
on a l’assignation de l’huissier, et le créancier réclame une somme et le débiteur reconnait cette
obligation). Ici, seules les modalités des paiements restent à trancher.

Si c’est le cas, le juge renvoie l’affaire à une audience de débats (ultérieurs) et l’affaire sera
immédiatement envoyée en délibéré pour jugement à une prochaine audience.

Mais si le juge constate qu’il s’agit d’une demande de partage d’un bien d’un de cujus. Là, le juge
voit qu’il s’agit d’une affaire complexe car il y a des enquêtes à faire et des pièces à rapportées. Dans ce
cas, le tribunal va envoyer le dossier au JME (c’est l’analogue du juge d’instruction dans les affaires
pénales).

On dit qu’il renvoie pour mise en Etat. Le juge de la mise en état va mettre le dossier en état, c’est-
à-dire, les parties vont comparaitre devant lui dans les audiences de mise en état (délai plus court que
dans les audiences civiles : renvoi de 1 ou 2 semaines uniquement).

Le juge va recevoir les 2 parties dans le bureau du JME avec un greffier. Le juge va commencer par
dire au défendeur s’il a la copie de la requête. Ensuite, il va demander à chaque partie de déposer une
conclusion face aux allégations de l’autre partie dans un délai qu’il impose et que les parties doivent
respecter.

Dans l’ancien code, les parties, surtout les avocats, lorsqu’ils ont une date de renvoi, ils demandent
toujours un renvoi et le juge ne pourra pas les empêcher (les avocats imposait les renvois). Le JME permet
une accélération de la procédure.
Ensuite, le JME doit veiller au déroulement loyal de la procédure. Il doit faire respecter le principe
du contradictoire. Lors du dépôt de conclusion, le JME doit remettre aux autres parties cette conclusion
(chaque partie doit connaitre les pièces que son adversaire a fournies).

Il peut également faire la mise en état intellectuel. Il va lire la conclusion et apporter quelques
explications (par exemple dans la conclusion, la personne allègue l’existence d’un testament, il appartient
au JME de demander à cette parties de rapporter ce testament). Egalement, dans le cadre d’une
procédure de divorce, le JME peut aviser les parties que les causes avancées ne seront pas recevables.

De même, le JME peut ordonner une descente pour enquête sur terrain (les frais seront fixés par le
juge et les parties paieront 50% chacun)

Lorsque le JME aura terminé de faire la mise en état matériel (dépôt de conclusion) ou que l’une
des parties n’a pas déposé de conclusion, le JME va rendre une ordonnance de clôture et le JME va
renvoyer le dossier à une audience publique (débats, conclusions des avocats et délibérés).

C’est le JME qui fixe les délais nécessaires pour qu’une partie réponde aux conclusions de son
adversaire. Il peut ordonner la production de pièces même détenues par un tiers (contrat entre les mains
d’un notaire).

Il peut faire une mise en état intellectuelle, c’est-à-dire, demandé aux parties d’expliciter les points
obscurs de leurs conclusions.

B) Le JME peut ordonner des mesures d’instructions telles qu’une enquête ou une expertise

Dans cette hypothèse, c’est lui qui détermine le montant des honoraire de l’expert et la provision à
verser en présence des parties (cas où un expert est nécessaire par exemple pour la détermination du
taux de loyer). Avant, c’est l’expert qui convoque les parties et impose un prix. Actuellement, le juge
participe à la négociation du prix de l’expertise.

En principe, c’est lui qui exécute les mesures d’instructions telles qu’une descente sur les lieux ou
une enquête.

C) Le JME a un rôle juridictionnel

C’est à l’article 168 alinéa7 qui dispose que :

Le juge peut ordonner, même d’office, toute mesure d’instruction (par exemple, le juge ordonne
l’audition de témoins à une date définie). Le juge peut faire une descente sur terrain et rédiger par la
suite, un PV ; ensuite, il peut y avoir une audition. Enfin, les parties vont déposer les dernières conclusions,
portant confirmation ou infirmation des constats.

Il va prendre des décisions sur le déroulement même de la procédure (pour accélérer la procédure),
sur les exceptions de procédure. Les parties peuvent soulever des exceptions à la première audience du
JME. C’est donc lui qui a pouvoir de décider sur la validité des exceptions.

D) Exception qui tend à suspendre l’instance

Pour la CAUTIO JUDICATUM SOLVI, le JME lors de la première audience de mise en état peut
ordonner le paiement de la caution par l’étranger si la partie adverse le réclame in limine litis.
Cas de la PROVISION AD LITEM qui peut être ordonnée par la JME et qui suspend la procédure,
jusqu’à paiement de la caution. En général, c’est le tribunal qui rend ces décisions, mais le JME est
également compétent.

E) Statuer sur les nullités pour vice de forme


 Il faut la mention obligatoire In limine litis avec les autres exceptions
 Faire valoir un grief

Accorder toute ou partie de la somme à titre provisionnel au créancier lorsque l’existence de


l’obligation n’est pas sérieusement contestable :

Il s’agit du même principe que le référé provision. C’est dans le cas où le défendeur ne peut pas
contesté, sérieusement la requête. C’est le cas où le créancier produit un chèque sans provision. Ici, le
chèque sans provision ne peut pas être sérieusement contesté par le juge.

Ainsi, le JME peut comme le juge des référés ordonner le paiement provisoire de tout ou partie de
la créance dans ces cas.

Par exemple, un braconnier qui a été blessé par un garde champêtre. Alors le braconnier saisit le
tribunal pour obtenir réparation. Le demandeur a demandé à obtenir le paiement d’une créance
provisionnelle. Le TPI et l’appel a confirmé le paiement de cette créance. Mais pour la cour de cassation,
il y a contestation sérieuse car il faut d’abord régler le problème de légitime défense.

Ainsi, le JME peut ordonner le paiement de cette provision (à titre provisoire). Cette décision peut
être annulée. Il s’agit de l’octroi à titre provisionnelle de créance dès lors qu’elle n’est pas sérieusement
contestable.

F) Ordonner des mesures provisoires qu’il peut modifier ou compléter en fonction des faits
nouveaux

Mais il ne peut pas prendre des mesures de voies d’exécution : saisie, hypothèque provisoire, etc.
Ce n’est que durant la mise en état que le JME peut prendre ces décisions.

Lorsque la mise en état est terminée, la JME remet une ordonnance de clôture et renvoi l’affaire à
une audience publique du tribunal pour être jugé au fond à la date qu’il fixe. Ici, il n’y a plus de
convocation à faire.

Le tribunal entend les plaidoiries si des avocats sont constitués. Ensuite, le tribunal met l’affaire en
délibéré. Le cas échéant, après communication au ministère public pour les affaires communicables.

PARAGRAPHE II : CARACTERE DE L’ORDONNANCE DU JME

A) Le JME ne peut en aucun cas préjudicié au principal

Les ordonnances du JME n’ont pas l’autorité de la chose jugée. L’ordonnance n’a qu’un caractère
provisoire. Cependant, elle est exécutoire de plein droit, c’est-à-dire que les parties doivent
immédiatement l’exécuter dès qu’elle a été portée à leur connaissance. On dit qu’elle est exécutoire par
provision, nonobstant appel.
Comme pour l’ordonnance de référée, elle n’est pas susceptible d’opposition. En principe, elle est
susceptible d’appel, mais seulement avec l’appel sur le jugement définitif.

B) Le JME peut mettre fin au procès en déclarant une incompétence

SECTION II : LE CONSEILLER DE MISE EN ETAT (Article 410)

Il se situe à la cour d’appel. A la première audience, le président réparti les dossiers entre les
conseillers de mise en état qui sont les conseillers (les deux conseillers).

Article 410 : « l’affaire est instruite sous le contrôle d’un conseiller chargé de la mise en état,
appartenant à la chambre collégiale de la cour d’appel, à laquelle l’affaire est distribuée. Le conseiller de
mise en état dispose des mêmes pouvoirs que le juge de la mise en état.

Le recours contre l’ordonnance du JME est interjeté devant le CME et cela n’est possible qu’avec
l’appel du jugement en même temps.

Mais en plus, l’article 410.1 précise : « le conseiller de la mise en état est compétent pour déclarer
l’appel irrecevable et trancher à cette occasion toute question ayant trait à la recevabilité de l’appel.

Si pour le JME, sa décision pouvait faire l’objet d’appel, pour le CME, son ordonnance peut faire
l’objet d’un recours devant la chambre collégiale de la cours d’appel (président et les deux conseillers).
Donc, si le CME a déclaré l’appel irrecevable. Alors l’appelant va faire un recours contre la décision du
CME, et c’est la chambre collégiale qui va décider définitivement.

Les ordonnances du CME sont provisoires, mais immédiatement exécutoire, et ne préjudicie pas au
principal.

SECTION III : LA PROCEDURE PARTICULIERE DE L’INJONCTION DE PAYER (appréciation du


président)

Il s’agit d’une procédure particulière pour le recouvrement de petites créances commerciales et


civiles (article 242 et suivant).

Il s’agit d’une procédure d’injonction de payer pour des créances qui ne dépassent pas 3.000.000
d’Ariary en matière civile et 5.000.000 d’Ariary en matière commerciale et qui a une cause contractuelle.

Par ailleurs, cette procédure d’injonction de payer peut être également utilisée si l’engagement
résulte d’une lettre de change acceptée ou d’un billet à ordre ou d’un warrant ou d’un chèque, c’est-à-
dire d’un effet de commerce ou traite.

A ce moment, peu importe le montant. Le président du tribunal délivre une ordonnance d’injonction
de payer si la créance lui parait justifiée. Cette ordonnance est notifiée au débiteur. Le débiteur a un mois
pour former contredit à l’encontre de cette OIP (ordonnance d’injonction de payer).

En absence de contredit dans ce délai, l’OIP devient exécutoire. En cas de contredit, le tribunal civil
ou commercial est saisi pour statuer sur le fondement de ce contredit.
Ici, c’est le président qui tranche en fonction des preuves fournies par le créancier. La mention «
exécutoire » sera inscrite auprès de la greffe. Ceci mène à la voie d’exécution. En cas de contredit, le
débiteur va introduire une instance (normale). La procédure aboutit au jugement.

TITRE V : LE JUGEMENT (Article 176 et suivant)

CHAPITRE I : NOTION GENERALE

Le jugement est l’acte par lequel le juge dit le droit et ordonne en conséquence les mesures
nécessaires pour en assurer le respect.

Au sens strict, le terme jugement désigne les décisions rendues par le tribunal. Le président du TPI,
le juge de référé, le JME et le CME rendent des ordonnances. Les cours quant à elles rendent des arrêts.

Au sens large, le jugement désigne toutes décisions rendues par une juridiction, une autorité
judiciaire. Le jugement est rédigé par écrit. Le jugement dessaisit le juge de la contestation qu’il tranche.
Toutefois, il a le pouvoir d’interpréter ou de rectifier son jugement en cas d’omission ou d’erreur
purement matériel dans les conditions des articles 183.1 et suivant du code.

Un tribunal qui rend un jugement est dessaisi, c’est-à-dire, il ne peut plus trancher une autre fois
l’affaire. Le tribunal va rédiger le factum (mémoire judiciaire) que le greffier va taper.

Mais quand il rédige le factum et qu’il s’aperçoit d’une faute qu’il aurait commis. Il ne peut plus
changer les dispositions du jugement. En cas d’erreur de droit, seul l’arrêt peut le modifier. Cependant,
dans l’hypothèse où il y a eu erreur matériel (par opposition aux erreurs de fond). Il s’agit généralement
de faute de frappe (sur le nom, sur la somme, etc.).

En cas d’erreur matériel, on doit respecter le principe du contradictoire, c’est-à-dire, il est obligé de
convoquer les parties à une audience et les parties peuvent apporter des remarques (sur la somme).

CHAPITRE II : LES DIFFERENTES SORTES DE JUGEMENT

SECTION I : JUGEMENT CONTENTIEUX OU GRACIEUX

Quand le juge rend une décision à propos d’un litige qui lui est soumis, le jugement qu’il rend est un
jugement contentieux. Quand il rend une décision sans qu’il y ait litige, il n’y a pas d’adversaire, sa décision
est gracieuse.

Par exemple, la demande de duplicata titre aboutit à un jugement gracieux.

SECTION II : JUGEMENT DECLARATIF ET JUGEMENT CONSTITUTIF

Quand le jugement reconnait simplement un droit déjà existant, le jugement est dit « déclaratif de
droit ». Le jugement consolide les droits d’un plaideur et ne lui en confère pas de nouveaux.

Les effets d’un tel jugement peuvent remonter au jour de la demande ou même au jour de la
naissance du droit (intérêt moratoire). Par exemple, un jugement qui constate et qui reconnait un droit
de créance résultant d’un contrat, ou encore, un jugement qui consolide un droit de propriété résultant
des mentions d’un titre (cas de squatteurs).
Quand le juge rend une décision qui a pour effet de créer une situation juridique qui n’existait pas
antérieurement, ce jugement est un jugement constitutif de droit. Par exemple, un jugement de divorce
confère aux parties une nouvelle situation juridique. Il en est de même pour les jugements d’adoption et
même condamnation à des dommages-intérêt.

Dans ces cas, le jugement crée une situation juridique nouvelle. Ces effets ont pour point de départ
le prononcé du jugement. Par exemple pour les intérêts compensatoires.

SECTION III : JUGEMENT DEFINITIF ET JUGEMENT AVANT-DIRE-DROIT

Le jugement définitif tranche dans son dispositif le fond du droit, le litige au principal ou encore
statue définitivement sur un incident de procédure. Par exemple, une exception ou une fin de non-
recevoir.

Le jugement ADD prépare seulement la décision définitive. Le juge conserve encore le droit
d’apprécier les résultats des mesures préparatoires qu’il a ordonné avant de dire le droit. Il ne tranche
pas encore le litige, mais ordonne une mesure préparatoire ou d’instruction pour pouvoir, par la suite,
prendre une décision sur le fond, en toute connaissance de cause.

On distingue 2 sortes de jugement ADD :

Le jugement ADD purement préparatoire qui se borne à ordonner une mesure d’instruction.

Le jugement ADD interlocutoire qui tranche déjà une partie du principal et qui préjuge déjà du fond
du droit : par exemple, demande de partage. Le demandeur est un enfant adopté du de cujus. Le
défendeur est un enfant légitime. Il y a contestation de part et d’autre (contradiction). Déjà, le JME
constate que dans le dossier il y a un acte d’adoption émis par la FIRAISANA.

Alors, en ADD, le tribunal va d’abord déclarer que le demandeur est un enfant adopté. Ensuite, le
tribunal va ordonner l’inventaire des biens du de cujus et ordonner l’évaluation de ces biens par un expert.
Ici, en ADD, la première décision concerne déjà un fond du droit. Le second est une mesure d’instruction.
Ainsi, cette décision sera interlocutoire par la première décision.

Il est important de préciser que les demandes reconventionnelles en appel sont interdites. C’est-à-
dire, si la demande reconventionnelle n’a été présentée pour la première fois qu’en appel. En effet, il
s’agira alors d’une demande nouvelle, ce qui est interdit de par le principe du double degré de juridiction.

Cependant, il y a une exception pour la demande reconventionnelle. Par exemple, le mari demande
le divorce en première instance et la femme refuse. Par exemple, il demande le divorce car il sort déjà
avec une autre personne, mais la femme dit qu’elle n’en fait pas un problème. Le tribunal va refuser car
accepter ceci sera favoriser la faute du mari.

Mais en appel, la femme peut demander un divorce reconventionnel si elle change d’avis.

CHAPITRE II : LA NATURE ET QUALIFICATION DU JUGEMENT

SECTION I : AU REGARD DE LA PRESENCE OU NON DES PARTIES

PARAGRAPHE I : JUGEMENT OU ARRET CONTRADICTOIRE


On dit qu’un jugement est contradictoire à l’égard d’une des parties lorsque celle-ci comparait
personnellement ou par mandataire au cours des débats.

PARAGRAPHE II : JUGEMENT OU ARRET PAR DEFAUT

Un jugement (au sens large) ou un arrêt est par défaut à l’égard d’une partie lorsque celle-ci, non-
convoquée ou assignée à personne, ne comparait pas et ne demande pas à être jugée sur pièce.

Le jugement du TPI est par défaut à l’égard d’une partie, si cette partie convoquée ou assigné à
personne ne comparaît pas, mais le jugement ne devant pas être en plus susceptible d’appel. Il y a 3 sortes
de décisions :

Par défaut à l’égard du défendeur : cas où le défendeur n’a pas été convoqué ou assigné à
personne (assigné à personne : convocation reçue personnellement par le concerné). Il s’agit du cas où la
convocation est déposée au parquet ou à la mairie. Le défendeur peut former opposition si le jugement
est au dernier ressort.

Par défaut à l’égard du demandeur : cas où le demandeur n’a pas reçu la convocation
personnellement. Ceci est par défaut s’il n’y a plus de voie de recours : cas de créance inférieur à 400.000
Ariary où le TPI statue en dernier ressort. Il faut signaler que le code actuel limite la possibilité d’opposition
pour les cas où il n’y a plus de voie de recours. S’il y a possibilité d’appel, on fait immédiatement appel et
non opposition.

Pour les arrêts des cours d’appel, en cas de défaut, on peut faire opposition. Dans les juridictions
sociales, il y a possibilité d’opposition vu la rapidité des procès.

PARAGRAPHE III : JUGEMENT OU ARRET REPUTE CONTRADICTOIRE

Un jugement ou un arrêt est réputé contradictoire à l’égard de l’une des parties, lorsque celle-ci,
touché personnellement par la convocation ou l’assignation ne comparait pas et ne justifie d’aucun motif
de non comparution. Si le défendeur a fait connaitre son intention d’être jugé sur pièce. Dans toutes les
autres hypothèses, si le jugement est susceptible d’appel.

SECTION II : NATURE DU JUGEMENT AU REGARD DU TAUX DU LITIGE OU DE LA NATURE DU LITIGE

PARAGRAPHE I : JUGEMENT EN PREMIER RESSORT OU EN PREMIER ET DERNIER RESSORT

Le jugement rendu en premier ressort est susceptible d’appel. Les jugements du TPI, en premier
ressort sont à charge d’appel sur les demandes excédant la somme de 400.000 Ariary (article 71 en
matière civil et 74 en matière commerciale).

Egalement en premier ressort sur les demandes indéterminées (divorce, dédommagement


indéterminé). Egalement lorsque le jugement statue sur la compétence.

PARAGRAPHE I : JUGEMENT EN DERNIER RESSORT

Les tribunaux du TPI statuent en premier et dernier ressort sur les demandes dont le montant
n’excède pas 400.000 Ariary.
Egalement, lorsqu’une loi le prévoit expressément à titre exceptionnelle : un jugement accordant
ou refusant un certificat foncier mais statuant sur recours à l’encontre d’une sentence arbitrale (loi 2006-
031 du 24 novembre 2006 sur la propriété foncière privée non titrée).

Enfin, les arrêts de la cour d’appel sont toujours en dernier ressort.

Pour le jugement, il y a le factum : jugement rédigé par le juge à la main ou dans son ordinateur.
Ensuite, il y a l’expédition qui est remis à chaque partie pour leur notifier du jugement. Mais l’original du
jugement qui est signé par le juge et le greffier est dit la minute. La minute sera multipliée pour donner
les expéditions. La grosse, par contre, est délivrée lorsque les voies de recours sont éteintes. L’huissier
procèdera à l’exécution de la grosse.

CHAPITRE III : ELEMENTS DU JUGEMENT

Les qualités : le tribunal saisi, le nom des magistrats et assesseurs, huissier audiencier et greffier,
ainsi que le déroulement du procès.

Les motifs : ce sont les arguments du juge ou du tribunal. Les motifs comprennent les motifs de
fait, les prétentions des parties ; et les motifs de droit (le point de droit à appliquer)

Le dispositif : Le dispositif commence par : « Par ces motifs… ». C’est donc la solution donnée par
le tribunal. C’est le résultat des motifs. Lorsque c’est le tribunal qui juge, en entête, il y a :

« Le tribunal… qualité, motifs, dispositions »

«La cour d’appel… »

Le jugement est donc à la 3ème personne du singulier

Pour les ordonnances par contre, on utilise la première personne du pluriel.

« Par ces motifs,

Statuant publiquement (après débat en chambre du conseil : cas d’affaire de cas de personne), en
premier ressort (ou en dernier ressort selon le cas), contradictoirement (ou par défaut à l’encontre de…,
ou réputé contradictoire à l’égard de…)

TITRE VI : LES VOIES DE RECOURS


Les juges malgré leur connaissance et leur expérience ne sont pas infaillibles. Le législateur est
intervenu pour donner au justiciable une garantie contre les risques d’erreur ou d’injustice en leur
permettant de provoquer un nouvel examen du procès. Les moyens mis à la disposition des plaideurs
pour obtenir ce nouvel examen de leur affaire constitue des voies de recours. En principe, on oppose les
voies de recours ordinaires et les voies de recours extraordinaires.

En principe, quelle que soit les voies de recours considérés, le point de départ d’exercice d’une voie
de recours est la notification du jugement ou sa signification.

CHAPITRE I : LES VOIES DE RECOURS ORDINAIRES

Les voies de recours ordinaires sont l’opposition et l’appel.


En principe, les voies de recours ordinaires sont suspensives d’exécution (si cette voie de recours
ordinaire est formée, on ne peut pas exécuter la décision objet de cette voie de recours) et sont
dévolutives.

SECTION I : L’OPPOSITION

L’opposition est une voie de rétractation ouverte à la partie contre laquelle un jugement ou un arrêt
par défaut a été rendu (article 393).

PARAGRAPHE I : CONDITION DE L’OPPOSITION

D’abord, il faut un jugement rendu par défaut. Il faut que le jugement soit en dernier ressort. Il
convient de remarquer que certaines décisions telles que l’ordonnance de référé ne sont pas susceptible
d’opposition.

Ensuite, seule le défaillant au premier jugement ou au premier arrêt peut régulièrement former
opposition. Le délai d’exercice de l’opposition en matière civile et commerciale est de 15 jours à compter
de la signification ou de la notification. Il est de 10 jours en matière sociale.

L’opposition n’est pas admise contre un jugement qui a été rendu à la suite de l’opposition à un
précédent jugement, c’est-à-dire, que celui qui fait défaut une deuxième fois ne peut plus faire une
nouvelle opposition au deuxième jugement qui le déboute de son opposition : « opposition sur opposition
ne vaut ».

En ce qui concerne la forme, l’opposition doit être formée par déclaration écrite ou verbale au
greffe de la juridiction qui a statué.

PARAGRAPHE II : LES EFFETS DE L’OPPOSITION

Etant une voie de recours ordinaire, l’opposition a un effet suspensif. Il n’est donc pas possible
d’exécuter une décision frappée d’opposition, sauf si l’exécution provisoire a été ordonnée.

L’opposition a un effet dévolutif, c’est-à-dire que le fait d’exercer cette voie de recours remet en
question devant le même juge tout le litige pour qu’il soit à nouveau statuer en fait et en droit. Il y aura
donc un nouvel examen de toute l’affaire.

Si l’opposition est finalement rejetée ou irrecevable, le jugement ou l’arrêt qui a été attaqué a
désormais toute efficacité et ces dispositions doivent être appliquées.

Si au contraire, l’opposition est déclarée fondée, le premier jugement ou premier arrêt est rétracté
et le tribunal statue à nouveau.

Sauf en matière de jugement du tribunal du travail, seul le pourvoi en cassation est possible contre
le jugement ou l’arrêt rendu sur opposition.

SECTION II : L’APPEL

Au terme de l’article 398, l’appel est la voie par laquelle, il est demandé à une juridiction supérieure
de trancher à nouveau en fait et en droit, une affaire jugée en premier ressort. La possibilité de l’appel
est la traduction du principe du double degré de juridiction.
PARAGRAPHE I : CONDITIONS DE L’APPEL

A) Conditions de fond
1) Décisions susceptibles d’appel

En ce qui concerne les décisions susceptibles d’appel, la voie de l’appel, en principe est ouverte en
toute matière même gracieuse contre les jugements de TPI rendu en premier ressort, c’est-à-dire, dont le
montant du litige excède 400.000 Ariary en matière civile et commerciale et excède 25.000 francs en
matière sociale, ou des décisions dont le montant est indéterminé, ou enfin, les jugements statuant sur
la compétence.

L’appel est possible contre un jugement qualifié par erreur par son auteur de jugement en dernier
ressort. Par exemple, un jugement qui prononce l’expulsion et le tribunal met en dernier ressort. L’appel
sera toujours recevable malgré l’erreur du juge.

A l’inverse, l’appel sera irrecevable si l’erreur avait consisté à qualifier le jugement en premier
ressort, une décision qui ne pouvait être rendue qu’en dernier ressort.

Les ordonnances du JME et les jugements avant-dire-droits préparatoires ne peuvent être frappés
d’appel que conjointement avec le jugement définitif sur le fond. Par contre, les jugements ADD
interlocutoires peuvent faire l’objet d’un appel immédiat.

2) Les parties à l’instance

Pour pouvoir interjeter appel, il faut avoir été partie au procès qui s’est déroulé devant la juridiction
de la première instance. Le droit d’appel appartient à toute partie qui y a intérêt, c’est-à-dire, qui a
succombé en première instance, partiellement ou en totalité.

En principe, l’appel ne peut être dirigé que contre ceux qui ont été partie en première instance et
qui seront les intimés (appelant ≠ intimé).

L’intimé (celui qui a gagné en première instance) peut faire appel incident. Il peut faire appel sur les
demandes qui lui ont été refusées par le premier juge (il ne s’agit pas de nouvelles demandes). Il
appartient à l’appelant de respecter les délais et non à l’intimé.

B) Condition de forme et de délai

L’appel est formé par déclaration écrite ou verbale au greffe de la juridiction qui a statué sur
présentation d’une expédition de la décision attaquée. En matière civile et commerciale, le délai d’appel
est de 1 mois à compter de la notification.

Cependant, dans plusieurs cas, ce délai est réduit. D’abord, il est de 15 jours en matière de travail,
8 jours en matière de référé, 3 jours en matière de contredit (appel d’un jugement qui statue sur la
compétence).

L’appel incident de l’intimé par contre, peut être formé par simple conclusion en tout état de la
procédure. Le conseiller de mise en état (article 410) est compétent pour déclarer l’appel irrecevable.

PARAGRAPHE I : LES EFFETS DE L’APPEL


Les arrêts de la cour d’appel sont rendus par 3 magistrats. L’appel produit un effet suspensif sauf si
l’exécution provisoire a été ordonnée.

Ensuite, l’appel produit un effet dévolutif, c’est-à-dire, l’appel va soumettre à la juridiction de


second degré l’ensemble des questions soulevées dans une procédure en fait et en droit. Cependant,
l’étendu de la dévolution peut être limité par les parties dans l’acte d’appel ou dans leur conclusion.

Enfin, la juridiction d’appel ne peut connaitre de demandes nouvelles. Toutes les demandes devant
avoir été déjà soumises à l’examen du premier juge.

PARAGRAPHE III : L’EVOCATION

C’est lorsqu’il y a appel d’un jugement avant-dire-droit interlocutoire, si la cour d’appel estime
disposer d’élément suffisant d’appréciation, elle évoque et statue définitivement sur l’affaire.

Il faut préciser qu’un appel n’est recevable que contre une solution. C’est pourquoi, l’appel est
irrecevable pour les ADD préparatoires.

Si l’appel contre un ADD interlocutoire confirme l’ADD, et donc rejette l’appel, il renvoie au TPI pour
continuation de la procédure.

Si la cour d’appel considère que l’ADD n’est pas fondée, et va infirmer le jugement sur le fond (pour
défaut de preuve) et la cour va rejeter la demande et mettre fin au procès.

Dans une autre hypothèse, la cour peut confirmer l’ADD interlocutoire (ex, qualité d’enfant
adoptée). Donc, il y a confirmation sur le fond. Mais la cour peut apprécier la partie préparatoire de l’ADD
qui pourrait être superflu dans l’hypothèse où l’on dispose déjà de tous les éléments dans le dossier. Ainsi,
la cour confirme sur le fond et évoque. Et puisqu’il dispose d’assez d’élément, le juge de la cour peut
directement ordonner une solution (ex, partage immédiate du bien)

Ainsi, l’évocation, c’est le fait que la cour d’appel confirme l’ADD sur le fond, mais rejette les
mesures préparatoires et décide de trancher directement et définitivement sur le fond.

C’est dans la mesure où il y a appel sur ADD interlocutoire, et que la cour estime disposer de tous
les dossiers pour trancher sur le fond, la cour va trancher sur le fond, définitivement, et il n’y aura plus
lieu à renvoyer au TPI.

CHAPITRE II : LES VOIES DE RECOURS EXTRAORDINAIRE

Elles ne sont ouvertes qu’exceptionnellement dans des cas spécifiés par la loi. Normalement, les
voies de recours extraordinaires ne peuvent pas coexister avec les voies de recours ordinaires, c’est-à-
dire, qu’il faut avoir épuisé les voies de recours ordinaires avant le pouvoir engager une voie de recours
extraordinaire.

En principe, elles ne sont ni suspensives d’exécution, ni dévolutives (contrairement à l’appel et à


l’opposition). Ici, ce n’est pas la totalité du dossier qui sera jugée par la juridiction qui va trancher.

Il y a trois voies de recours extraordinaires : pourvoi en cassation, la tierce opposition et la requête


civile.

SECTION I : LE POURVOI EN CASSATION


C’est une voie de recours extraordinaire dont l’exercice permet de soumettre à la juridiction la plus
élevée de l’ordre judiciaire, des décisions rendues en derniers ressorts.

La cours de cassation n’a pas à réexaminer l’ensemble de l’affaire. Elle n’examinera que les moyens
de droit soulevés par le pourvoi, les questions de faits ayant été souverainement appréciées par les juges
dont la décision lui est soumise.

PARAGRAPHE I : LES CONDITIONS DU POURVOI

A) Conditions de fond

Condition relative aux décisions attaquées (art 24 de la loi organique 2004-036 du 1 octobre 2004)

Le pourvoi n’est ouvert qu’à l’encontre de décisions rendues définitivement en dernier ressort. Si
la cour d’appel a rendu un ADD préparatoire, le pourvoi sera irrecevable.

Seules les personnes ayants été parties, ou représentées dans la décision attaquée peuvent former
pourvoi. Ensuite, il faut avoir intérêt pour agir :

Celui qui a gagné le procès n’a pas ce droit. Le pourvoi tend à censurer, par la cour de cassation, la
violation de règle de droit. Il s’agit de violation de la loi, coutume, non-respect des compétences,
formalités légales.

B) Conditions de formes
1) Délai

2 mois à compter de la notification de la décision. Il est d’un mois dans les affaires urgentes : le
divorce, le référé, les litiges de la juridiction sociale.

Les pourvois particuliers du procureur général de la cour suprême ou pourvoi dans l’intérêt de la
loi, sur ordre du ministre de la justice pour violation des préceptes généraux de justice et des principes
équitables. Ce pourvoi doit être formé, dans le délai de 3 ans à compter du prononcé de la décision
attaquée. Ce délai étant interrompu en cas de pourvoi ordinaire.

Le PIL fait de la cour de cassation toutes chambres réunies fait un troisième degré de juridiction. Si
la cour constate une injustice, il annule la décision de la cour d’appel et tranche à nouveau sur l’affaire
(sur le droit et sur les faits). Le PIL est suspensif d’exécution.

2) Formes

En ce qui concerne la forme, le pourvoi consiste en une requête déposée au greffe de la cours
suprême. Le demandeur doit, en outre, consigner une amende. Dans les 2 mois du dépôt de cette
requête, il doit déposer un mémoire ampliatif. Au niveau de la cours de cassation, on ne discute plus des
faits. C’est une requête et non une déclaration.

La requête signifie que le demandeur expose les moyens de cassation, quelle est la loi violée par la
cours d’appel. Il doit énumérer la loi qu’il estime avoir été violé par la cours de cassation. Il n’y aura plus
dépôt de conclusion. La requête et le mémoire vont être notifiés au défendeur qui va remettre un
mémoire en défense, et c’est tout. Il n’y a plus de pièce à déposer, ni d’autre conclusion. Le dépôt se fait
une fois pour tout, et les parties n’ont plus le droit de verser quoi que ce soit.
Le pourvoi doit être déposé dans les 2 mois de la notification ou signification, mais comme le
pourvoi doit être déposé au greffe de la cour suprême (cassation), l’on peut envoyer par poste, et c’est le
timbre de la poste qui sera considéré pour le décompte du délai. Le délai de distance est également
valable (car il n’y a qu’une seule cour de cassation). Mais pour l’appel et l’opposition, il n’y a pas de délai
de distance.

PARAGRAPHE II : Les effets du pourvoi

Le pourvoi extraordinaire n’a pas d’effet suspensif, sauf dans certains cas particuliers, c’est-à-dire,
en matière de divorce, d’immatriculation, de jugement du tribunal civil sur un certificat foncier et dans
le cas particulier du PIL.

Néanmoins, le premier président de la cour suprême, dans certaines hypothèses, peut par
ordonnance suspendre l’exécution de la décision frappée de pourvoi en cassation. Ceci, lorsque
l’exécution de la décision de la cour d’appel est irréversible (destruction d’ouvrage…)

Le pourvoi n’a pas d’effet dévolutif. La cour de cassation n’étant pas un 3ème degré de juridiction.
La cours de cassation peut, soit rejeter le pourvoi, soit l’accueillir. En cas de cassation et d’annulation, de
la décision attaquée, l’affaire est renvoyée devant la même juridiction, mais autrement composée.

SECTION II : LA TIERCE OPPOSITION (Article 334 et s.)

C’est une voie de recours extraordinaire réservée aux tiers. Elle tend à faire rétracter ou réformer
un jugement au profit du tiers qui l’attaque. La décision portant préjudice à ce tiers.

Par exemple, dans une vente. Le premier acquéreur n’a pas encore payé, alors qu’il a déjà vendu à
un second acquéreur. C’est alors que le vendeur va demander la résiliation de la vente avec le premier
acquéreur du bien vendu et va obtenir gain de cause. Le second acquéreur pourra alors former opposition.

PARAGRAPHE I : CONDITION DE FOND

Toute personne qui y a intérêt peut former tierce opposition à la condition qu’elle n’ait pas été
partie, ni représentée au jugement ou à la décision qu’elle attaque. Il faut qu’elle soit tierce au procès
primitif et qu’elle fasse valoir un préjudice.

PARAGRAPHE II : CONDITION DE FORME ET DE DELAI

L’article 435 prévoit que la tierce opposition doit être faite par acte introductif d’instance. Ensuite,
le tiers opposant doit consigner une amende (différent de la provision).

La tierce opposition est portée devant le tribunal qui a rendu le jugement attaqué. Ainsi, si le
jugement avait été frappé d’appel, c’est contre l’arrêt de la cour d’appel qu’il faut former tierce opposition
et l’affaire sera portée directement devant la cour d’appel.

Pour le délai, le délai d’exercice est de 2 mois à compter de la date à laquelle le tiers opposant a
eu connaissance de la décision lui faisant grief.

PARAGRAPHE III : Les effets de la tierce opposition


Elle n’a pas d’effet suspensif. Le jugement qui fait droit à la tierce opposition ne profite qu’au tiers
opposant. Le jugement reste définitif entre les parties primitives sur tous les points qui ne préjudicient
pas au tiers opposant.

SECTION III : REQUETE CIVILE

Il faut faire la différence avec la requête introductive d’instance. C’est une voie de recours
extraordinaire qui tend à faire rétracter un jugement ou un arrêt rendu en dernier ressort ou passé en
force de chose jugée pour qu’il soit à nouveau statuer en fait et en droit. On a une décision définitive (voie
de recours épuisés)

PARAGRAPHE I : CONDITIONS D’OUVERTURE DE LA REQUETE CIVILE

A) Les décisions susceptibles de requête civile

Il s’agit de jugement ou arrêt définitif en dernier ressort qui n’est pas susceptibles d’être attaqué
par une voie de recours suspensive d’exécution (plus d’appel ou opposition). On ne peut pas former
requête civile contre les ordonnances de référées qui sont provisoires, ni contre les arrêts de la cour de
cassation. Les jugements rendus en premier ressort, si le délai d’appel n’est pas expiré.

L’article 430 précise qu’on ne peut pas faire requête civile sur requête civile. « Requête civile sur
requête civile ne vaut ».

B) Causes d’ouverture de requête civile

Les causes sont limitativement énumérées par l’article 422. La requête civile se présente comme
une véritable instance en révision pour erreur.

S’il y a dol personnel émanant d’une des parties, c’est-à-dire une fraude, un manœuvre effectuée
par une partie pour tromper le juge, ou encore des affirmations mensongères de nature à fausser la
décision du juge (cas où un avocat a omis de remettre des pièces ou conclusions à la partie adverse, ou
remise de faux dans le dossier).

Cependant, il est nécessaire que les faits constitutifs de dol aient été découverts par l’autre partie
postérieurement au débat et que ces faits dolosifs aient exercés une influence déterminante sur l’opinion
du juge. S’il a été jugé sur des pièces reconnues fausses, postérieurement à la décision attaquée.

Dans l’hypothèse de rétention de pièce décisive, c’est-à-dire rétention frauduleuse découverte


après prononcée d’un jugement (cas de testament caché découvert ultérieurement notamment suite au
décès du défendeur).

PARAGRAPHE II : CONDITIONS DE FORME

Elle doit être exercée par l’une des parties aux procès contre les autres parties ou leurs ayants-
causes dans le même procès.

La requête civile est portée devant le tribunal qui a rendu la décision attaquée. Elle doit être faite
par acte introductif d’instance. Le délai pour représenter requête civile est de 2 mois à partir de la
notification ou signification de la décision attaquée, si cette décision a montré les manœuvres
frauduleuses, sinon, à partir de la découverte de pièces nouvelles ou du jour où le faux ou le dol a été
reconnu.

PARAGRAPHE III : EFFETS DE LA REQUETE CIVILE

Elle n’a pas d’effet suspensif. Si elle est admise, le jugement est rétracté et les parties sont remises
dans le même état où elles étaient avant le jugement. Les condamnations perçues doivent être restituées.

L’article 431 précise que les jugements sur requête civil ne sont pas susceptibles d’appel, mais
possibilité de pourvoi.

Vous aimerez peut-être aussi