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REPRESSION EN DROIT
CONGOLAIS
Introduction générale
Le phénomène criminel est une donnée sempiternelle de l’histoire de
l’humanité, la lutte contre la criminalité en vue d’assurer la paix publique, une
des fonctions essentielles de l’Etat. C’est pourquoi pour la survie du groupe,
l’Etat édicte des lois. L’Etat définit les comportements interdits. Il sanctionne
les membres de la société qui adoptent des comportements prohibés. L’Etat
s’appuie alors sur la présomption de la connaissance de la loi. Cette
présomption est contenue dans la règle « nemo censetur ignorare legem » (
nul n’est censé ignoré la loi).
La règle repose sur le principe qu’en contrepartie du droit de
sanctionner, l’Etat a l’obligation d’informer préalablement la population de ce
qu’il prohibe. De cette façon, chaque individu pourrait être à mesure de savoir
à quelles peines il est exposé en raison de son action , de son omission ou de
son imprudence. A l’opposé, chaque acteur judiciaire devrait connaître la loi
pour mieux l’appliquer.
Il est donc nécessaire que chaque citoyen apprenne les faits, les actes,
les imprudences, les omissions ou inactions réprimés et les peines y
applicables. Chacun devrait en plus se prémunir des connaissances utiles pour
la sauvegarde et la défense de ses droits. Le justicier pour sa part devrait faire
montre d’une connaissance approfondie du droit pour l’exercice efficient de
sa mission aux fins de rapprocher le plus la justice du justiciable. En cela,
l’éducation et l’information relèvent d’une stratègie efficiente de lutte contre
la criminalité.
I. De l’évolution générale
Le premier souci des Etats de droit est de déterminer et définir les
infractions 1 , constituant un acte de respect du contrat social fondateur et
assurant la garantie de la sauvegarde concomitante de l’ordre public et des
droits individuels. Le législateur dresse une liste des infractions en définissant
leurs éléments constitutifs et le régime propre à chaque infraction. Ce
catalogue d’infractions constitue le droit pénal spécial. Il occupe la majeure
1 Les infractions sont autant nombreuses et variées que les lois qui les créent. Un livre de
cette nature ne peut aucunement prétendre les contenir toutes. Ce livre ne traite pas d’
infractions en matières fiscale et douanière auxquelles nous avons réservé notre précédente
publication. Il ne traite pas non plus d’infractions en matière des sociétés commerciales.
partie de la législation pénale. Son volume est très important du fait du grand
nombre de comportements incriminés par une inflation législative.
6Catalogue des infractions
voisine de celle qui est régie et prévue par le texte. Il doit strictement
qualifier les faits selon les règles existant au moment de l’action. Il
n’applique pas une nouvelle incrimination à un comportement ayant eu
lieu avant son entrée en vigueur.
• L’élément matériel constitue le comportement de commission ou
d’omission visé par la répression. Si les attitudes positives ou négatives
dans la perpétration de l’infraction sont punies, leur régime juridique n’est
pas identique. Les infractions de commission ne contiennent pas de
définition obligatoire de l’élément matériel qui peut être déduit des termes
de l’incrimination. Les infractions de pure omission, constituées par une
simple attitude passive, sont réprimées exclusivement lorsqu’elles sont
prévues par un texte spécifique.
• L’élément moral (psychologique ou intellectuel) connait des degrés
multiples, allant de la recherche du résultat, de la conscience de
transgresser la norme pénale à la faute non intentionnelle simple ou
caractérisée. Parfois l’intention n’est pas requise pour qualifier l’infraction,
rendant sa preuve inutile. La simple constatation matérielle peut entraîner
l’existence de la faute suffisant à la qualification juridique. On admet, en
outre, des infractions non intentionnelles lorsque la loi les prévoit
expressément. Enfin, la loi prévoit le dol général, constituant la volonté de
violer la loi pénale, et le dol spécial, représentant la recherche du résultat
spécifiquement prohibé.
2. L’intérêt de la qualification
La démarche de qualification est la mission essentielle du juge pénal.
Concrètement , le juge décompose les différents éléments constitutifs d’une
infraction et vérifie leur existence dans le comportement qui est soumis à son
analyse. La vérification de l’élément légal conduit à s’assurer de l’existence
d’un texte et de sa validité. Les éléments matériels et moral reposent sur la
prise en compte du comportement et de l’état de l’esprit de l’auteur des
agissements. Ces éléments sont cumulatifs. Lorsque l’un d’entre eux fait
défaut, la qualification pénale n’est pas possible et la répression s’en trouve
paralysée.
3 Le principe de la légalité des infractions et des peines est intégré dans le droit positif
congolais. D’abord,il figure à l’article 11 de la déclaration Universelle des droits de l’homme, à
laquelle notre pays a adhéré. Ensuite, il est repris par l’article 17 de la constitution de 18
février 2006. Enfin, l’article 1er du code pénal ordinaire dispose que nulle infraction ne peut
être punie des peines qui n’étaient pas portées par la loi avant que l’infraction fût commise.
Catalogue des infractions 9
5 Notons qu’un effort de codification est enclenché. En 2002, a vu le jour l’édition des codes
du Congo (R.D.C.). Ce sont les codes Larcier, République Démocratique du Congo ; ils sont
une sélection des textes légaux en vigueur répertoriés jusqu’au 1er janvier 2002. (Ces codes
sont en voie d’être dépassés par l’inflation législative). Grâce à l’appui du peuple Américain
par l’entremise de l’Agence Américaine pour le Développement International, USAID en sigle,
le Ministère de la Justice vient de publier (2010) le « Code pénal Congolais. Décret du 30
janvier 1940 tel que modifié jusqu’au 31 décembre 2009 et ses dispositions complémentaires
».
6 J. PAUWELS. , L’adaptation du droit africain par voie jurisprudentielle : expérience et projets
7. La doctrine
Les opinions émises ou les conceptions élaborées au sujet de la règle
de droit jouent un rôle important. Le juge peut s’appuyer sur certains auteurs8
qui « font autorité » et dont les opinions peuvent se révéler utiles. Les
publications des professeurs Likulia Bolongo, Nyabirungu Mwene Songa,
Akele Adau, Kalombo Mbanga, des auteurs Jean Lesueur, Georges Mineur,
des magistrats congolais Katuala Kaba Kashala, Nzangi Batutu, Esika
Makombo, Muzama Matansi, Shakira Mwene Mujinya, Kayumba N’kundi
Sultan, du Père De Quirini ainsi que des doctrinaires belges et français ont été
indispensable. Les oeuvres de ces auteurs ont suffisamment retenu ma
particulière attention. J’y ai récouru constamment. Je n’ai surtout pas perdu
de vue qu’une doctrine bien faite tient toujours compte des usages et manières
d’être, bref de la coutume.
lourdement surchargé, puisque des années après, il n’existe pas toujours de jurisprudence
de la cour suprême de justice relative à plusieurs infractions.
8 La pensée et les théories des auteurs de doctrine ont contribué ou contribuent à la vigueur du
V. Du contenu de l’ouvrage
11NYABIRUNGU MWENE SONGA. , Droit pénal Général zaïrois, Editions DES, Kinshasa,
1989 p. 9.
14Catalogue des infractions
Principales abréviations
AL : Alinéa
AM : Arrêté Ministériel
ART : Article
AT : Amende transactionnelle
B.A. : Bulletin des arrêts
B.O : Bulletin officiel
Bull. : Bulletin
CNS : Conférence Nationale Souveraine
CP : Code Pénal
CPL I : Code Pénal Livre premier
CPLII : Code Pénal Livre second
CPM : Code Pénal Militaire
D.L : Décret - loi
EX : Exemples
FARDC : Forces Armées de la République Démocratique du
Congo
IPJ : Inspecteur de Police Judiciaire
JEL : Recueil des journées d’études de Lubumbashi.
JORDC : Journal Officiel de la République Démocratique du Congo
JOZ : Journal Officiel du Zaïre
JT : Journal des Tribunaux
JTO : Journal des Tribunaux d’Outremer
JUR COL : Jurisprudence Coloniale
LGDJ : Librairie Générale de Droit et de Jurisprudence
MC : Moniteur Congolais
MP : Ministère Public
MPR : Mouvement Populaire de la Révolution
NB : Notez bien
NCR : Nouveau Code de la Route
OMP : Officier du Ministère Public
Op.Cit : Œuvre citée
OPJ : Officier de Police Judiciaire
ORD : Ordonnance
ORD L : Ordonnance loi
R.D.C. : République Démocratique du Congo
Catalogue des infractions 15
II. Poursuites
1. L’infraction d’abandon de famille touche à la famille. Dans les buts
d’assurer l’unité et la cohésion de la famille, l’enclenchement des
poursuites de l’infraction d’abandon de famille doit être précédé d’une
phase d’enquêtes et de conciliation. En plus, on doit attendre
l’expiration du délai de deux mois.
2. Ne peut saisir le tribunal que l’enfant, mais aussi le conjoint ou le
parent qui ne perçoit plus la pension alimentaire lui allouée par un
tribunal.
a) Compétences
Les tribunaux de paix sont compétents15 pour juger les infractions
punissables de cinq ans de servitude pénale principale au maximum et
15 Lorsqu’une infraction a été commise, il faut déterminer quelle est, parmi tous les tribunaux
répressifs, celui qui sera spécialement appelé à en juger l’auteur ? C’est le problème de la
compétence des tribunaux répressifs qui se pose. La compétence est définie comme «
l’aptitude d’une juridiction déterminée à connaître d’un procès donné ». Lorsqu’il possède
cette aptitude à juger telle ou telle affaire, on dit alors que le tribunal est compétent. Si cette
aptitude lui fait défaut, on dit qu’il est incompétent.
A la différence des règles de compétence en matière civile ( les règles de compétence
territoriale établies dans l’intérêt des plaideurs peuvent être écartées) qui n’ont pas toutes un
caractère d’ordre public, en matière répressive, toutes les règles de compétence sont d’ordre
public, car elles ont toutes été instituées dans un intérêt public, celui de la bonne
administration de la justice pénale.
Catalogue des infractions 19
Il en résulte que les parties au procès pénal ne peuvent jamais, par quelque accord, déroger
aux règles de compétence. La prorogation conventionnelle de compétence est interdite.
Puisque l’ordre public est en jeu, l’incompétence peut être opposée par les parties en tout état
de cause, en appel, si elle ne l’a pas été en première instance, et même pour la première fois
devant la Cour de cassation, si elle ne l’a pas été en appel, à la condition que le moyen soulevé
ne soit pas mélangé de fait et de droit.
d’amende. Ils jugent les personnes concernées par la législation sur le
vagabondage, la mendicité et celles qui ne jouissent pas d’un privilège de
juridiction. Les tribunaux de paix prennent également des mesures de garde,
d’éducation et de préservation en matière d’enfance délinquante16 .
Règles communes à la compétence territoriale
En règle générale, est compétent le tribunal du lieu où l’infraction a
été commise. Est aussi compétent soit le tribunal où se situe la résidence de
l’auteur de l’infraction, soit celui du lieu où l’auteur de l’infraction a été
trouvé.
Du caractère d’ordre public de la compétence, il résulte que toute juridiction répressive se doit
de vérifier sa compétence, et que même si aucune des parties (ministère public, inculpé,
prévenu, partie civile) n’a soulevé l’exception d’incompétence, elle doit la relever d’office et se
déclarer incompétente.
16 Cette compétence relève des articles 86, 88, 90 alinéa 1 er du Code de l’Organisation
et de la Compétence Judiciaires. Cependant, avec l’institution des tribunaux pour enfants, ces
dispositions semblent dépassées.
17 L’amende est une peine pécuniaire qui consiste dans l’obligation de payer une
certaine somme d’argent au trésor public. L’amende a pour siège légal les articles 5, 10, 11,
18, 20 et 27 du code pénal livre premier. Autrefois, les amendes étaient fixées en « franc ».
En 1970 le franc a été remplacé par les « makuta » à la suite de l’avènement de la monnaie
« Zaïre » en 1967. Suivront respectivement le « Nouveau-Zaire » et le « franc Congolais »,
de nos jours. Une difficulté réelle se pose du fait que, dans beaucoup de textes de lois, les
amendes demeurent jusqu’à ce jour fixées en monnaie qui n’a plus cours légal et dont
l’équivalence dans la nouvelle monnaie, le Franc Congolais, n’est pas évidente. Il est
souhaitable que les amendes pénales soient réadaptées et majorées par de nouveaux textes
20Catalogue des infractions
légaux, car elles relèvent du domaine de la loi. En effet, la peine d’amende doit garder sa vertu
répressive et dissuasive. La peine d’amende du Code Pénal Ordinaire est devenue dérisoire
du fait d’une forte et constante dépréciation monétaire; elle ne remplit plus son rôle de prévenir
les infractions et d’intimider les délinquants potentiels. Devant cette situation économique et
financière du pays qui a rendu modiques les taux des amendes transactionnelles et
judiciaires,de même que les taxes administratives et financières, l’urgence et la nécessité ont
amené, en attendant la loi, le Premier Président de la Cour Suprême de Justice et le
Procureur Général de la République à signer conjointement la note circulaire N°
789/D.010/GB/CSJ- PGR du 23 avril 1997 . Cette circulaire a fixé le minimum des amendes
transactionnelles et judiciaires à l’équivalent en
c) Au bout de combien de temps ,après la commission de
l’infraction d’abandon de famille, l’auteur ne sera-t-il plus poursuivi ?
(Prescription de l’action publique)
L’auteur de l’infraction d’abandon de famille ne sera plus poursuivi
après un délai d’une année, à compter à partir du jour où deux mois se sont
écoulés sans que l’agent n’ait versé la pension alimentaire à laquelle il est
contraint par décision d’un juge. A cet effet, il a été jugé que prononcer une
condamnation, alors que l’action publique est déjà éteinte par la prescription,
équivaut à violer les articles 24, 25, et 26 du code pénal livre 1er, et entraîne
cassation totale18.
monnaie ayant cours légal de dix dollars américains, et le maximum à mille dollars pour les
personnes Physiques. En dépit de cet accommodement pratique, le problème demeure : la
peine ne peut être fixée que par une loi
18 C.S.J., RP 470, 4 février 1986, B.A. Années 1985 à 1989, édition 2002, p. 124.
19 Cette question est réglementée par les articles 27 à 34 du code pénal. Les délais de
prescription des peines sont fixés par les articles 27 à 29 du même code.
I. Eléments constitutifs
Des conditions sont exigées pour que l’infraction d’abandon de foyer
soit imputée à un homme ou à une femme. a) L’existence d’un mariage
L’infraction d’abandon de foyer , pour exister en droit, requiert l’existence
d’un mariage. Celui-ci répond aux règles de droit civil. Il est soit un mariage
célébré en famille (coutumier) mais enregistré soit un mariage célébré devant
l’officier de l’état civil. b) L’habitation,
Il y a abandon de foyer lorsque le couple dispose d’une habitation.
L’habitation c’est le domicile, la résidence, le lieu où l’on est logé. Il n’est
pas nécessaire que le couple soit propriétaire de cette habitation. Il peut être
ou locataire ou même sous-logé. Peu importe. c) Le refus
Pour que l’infraction d’abandon de foyer soit établie, le refus est de deux
ordres , selon qu’il s’agit de l’épouse ou de l’époux. Pour la femme, elle refuse
d’aller résider avec son mari. L’homme, pour sa part, n’accueille pas son
épouse dans la résidence conjugale.
d) Le refus de cohabitation sans motifs valables.
Pour que le refus de cohabiter avec le conjoint soit infractionnel, il ne
doit pas être justifié. L’époux n’est coupable que s’il ne peut invoquer de «
justes motifs ». Ainsi, le fait pour une femme de quitter le toit conjugal pour
ne pas consommer le mariage est constitutif de la prévention d’abandon de
foyer. Par contre, pour une épouse, le fait d’abandonner le domicile conjugal
pour se soustraire aux mauvais traitements du mari n’est pas constitutif de
cette infraction.
14Le retrait de plainte de la victime n’est pas une cause d’extinction de l’action publique ; il
est juridiquement indifférent. Toutefois, ainsi qu’en dispose le code de procédure pénale,
22Catalogue des infractions
l’action publique peut s’éteindre en cas de retrait de plainte lorsque celle-ci est une condition
nécessaire à la poursuite.
15 Puisqu’elle a pour fondement l’intérêt social, plus spécialement la bonne administration de
I. Eléments constitutifs
de la Force Armée. Sont donc militaires les officiers, sous-officiers et hommes de rang ;
ceux qui sont incorporés en vertu d’obligations légales ou d’engagements volontaires et qui
sont actifs. Les réformés, les disponibles et les réservistes, mais aussi les militaires en congé
illimité quand ils sont réputés en service actif, sont également militaires.
18 Article 121 du code pénal militaire.
24Catalogue des infractions
ou l’assimilé en faction, en temps de paix, qui abandonne son poste est puni
de six mois à cinq ans de servitude pénale19. Bien qu’à son poste mais trouvé
endormi, il subira six mois à trois ans de servitude pénale. Le coupable de la
provocation à l’abandon de poste en présence de l’ennemi ou d’une bande
armée est passible de la peine capitale.
Généralement, l’infraction d’abandon de poste est poursuivie de façon
secondaire en participation avec une autre infraction. Dans la pratique, on
privilégie les sanctions disciplinaires s’il n’y a pas eu grave atteinte au bon
fonctionnement du service.
I. Conditions préalables
Deux conditions préalables doivent être réalisées pour l’existence de
l’infraction d’abandon d’un navire ou aéronef militaire. Il s’agit de l’existence
I. Eléments constitutifs
Pour sa réalisation, l’infraction d’absence irrégulière exige la réunion
des éléments constitutifs. Ceux-ci sont la qualité requise pour l’agent, les
éléments matériels et l’élément moral.
a)La qualité réquise pour l’auteur
L’infraction d’absence irrégulière ne peut être commise que par un
militaire ou un assimilé. Aux termes de l’article 106 alinéa 2 du code
judiciaire militaire, les assimilés sont des membres de la police nationale et
les bâtisseurs de la nation pour les faits commis pendant la formation ou à
l’occasion de l’exercice de leurs fonctions.
b)Les éléments matériels.
1. Le fait de quitter son unité sans autorisation
Le déplacement d’un militaire n’est valable que s’il est autorisé par écrit ou
verbalement, selon les distances à effectuer.
2. La durée de l’absence irrégulière
C’est à partir du quatrième jour qu’il est fait le constat de l’absence irrégulière
d’un militaire ou d’un assimilé à son unité. Ce qui signifie que la durée
maximum d’absence non infractionnelle est de trois jours. Cette durée
constitue un facteur déterminant.
c)L’élément moral
Il est entendu que pour être punissable, l’absence du corps non autorisée
reprochée à un militaire doit être volontaire. C’est le dol général qui est
Catalogue des infractions 27
requis20 . L’acte libre et conscient d’un militaire ou d’un assimilé qui se dérobe
à ses obligations militaires ou autres pendant au moins quatre jours.
I. Eléments constitutifs
20 27
HCM RP 001/2004 du 5 octobre 2004, M.P.C/Col Alamba et consorts, inédit.
C.G app., 19 janvier 1901, Jur. Etat I p. 113.
28Catalogue des infractions
29
Il découle des articles 2 et 3 du code de procédure pénale que les officiers de police
judiciaire ont le pouvoir de constater des infractions par procès-verbaux (art.3 du CPP). En
effet, la police judiciaire constate les infractions (art.2 CPP) ainsi que toutes les circonstances
qui les ont entourées. Elle prélève toutes les traces qu’elles ont laissées. Si l’infraction est
flagrante , la police judiciaire est dotée des pouvoirs étendus, non seulement, pour constater
l’infraction, mais également pour rechercher immédiatement tous les renseignements utiles,et
cela à l’aide des moyens coercitifs. Lorsque la police judiciaire vient à constater une infraction
flagrante ou à être avisée d’une telle infraction, elle doit se transporter sur les lieux. Elle se
dépêche sans délais sur les lieux (art.5 du CPP) pour procéder à toutes constatations utiles.
Dès son arrivée sur les lieux, l’Officier de police judiciaire prend toutes les mesures
21Cour d’Appel de Kinshasa /Matete RP 074, Arrêt du 08 janvier 2004, Ministère public et
partie civile Elumba Nkongolo Jean Bosco contre Mr Mukwene Wawa, Kabukanyi Zila
Yamaya et la foire internationale de kinshasa, inédit.
Catalogue des infractions 29
nécessaires pour veiller à la conservation des moyens de preuve qui permettront de parvenir
à la manifestation de la vérité (art.2).
L’Officier de police judiciaire procède à la saisie des objets se rapportant à l’infraction. Parmi
ces objets, les moyens de transport ayant servi à commettre l’infraction, ou les choses
paraissant avoir été le produit (art.3).
Pour faire surgir les preuves non apparentes, la police entreprend des investigations. Elle
cherche les papiers, les documents et autres objets susceptibles d’avoir un rapport avec
l’infraction ou d’appeler une certaine lumière sur les circonstances de celle-ci. Elle procédera
au besoin par voie de perquisition, sans que les personnes chez qui ces investigations ont
lieu puissent s’y opposer. Si elles s’y opposent, elles commettent l’infraction de rébellion. Les
perquisitions policières doivent avoir lieu dans des conditions qui ne permettent pas de mettre
en doute la régularité des découvertes auxquelles elles pourraient donner lieu. En
conséquence, les perquisitions dovenit avoir lieu en présence de la personne soupçonnée
d’avoir participé à l’infraction ou de détenir des pièces à conviction ou à défaut en présence
des témoins (art .3 alinéa 2 du CPP). A l’occasion des investigations et perquisitions :
- l’Officier de police judiciaire doit procéder à la saisie de tout ce qui peut servir à la
manifestation de la vérité ;
- l’Officier de police judiciaire peut recourir avec utilité et efficacité à des experts, à des
techniciens, des interprètes,des traducteurs, des médecins pour faire toutes
constatations utiles ou en vertu d’une réquisition de l’officier du Ministère public ;
- l’Officier de police judiciaire peut auditionner (art.64 de l’ord relative à la police
judiciaire) des témoins et des suspects ;
- l’Officier de police judiciaire, au cours de l’enquête, peut recourir à la garde à vue du
suspect pendant 48 heures, s’il existe contre la personne en question des indices
graves et concordants de nature à motiver l’inculpation (art. 72 de l’ord de 1978) ;
c’est le cas quand il y a danger de fuite,identité inconnue ou douteuse ;
- dès que les indices graves et concordants sont réunis, l’Officier de police judiciaire
doit conduire le suspect devant le Procureur de la République (art. 73 de
l’’ordonnance-loi 78-239 du 3 juillet 1968 relative à l’exercice des attributions des
OPJ et APJ près les juridictions de droit commun).
-
La poursuite peut être faite sur citation directe de la victime, de l’employeur
du fonctionnaire ou sur requête du Ministère public.
constants 22 ou d’une de ces peines (Article 150 f). Pour les abstentions
coupables, il s’agit de six mois de servitude pénale principale et une amende
de dix mille à cent mille francs congolais constants23 ou d’une de ces peines
(Article 150 g).
Après écoulement d’une année à compter de la fin du délai légal pour faire
l’acte de sa fonction, l’auteur de l’infraction d’abstention coupable d’un
fonctionnaire ne sera plus poursuivi. La décision du juge qui a omis de
constater que l’action publique était éteinte au moment où il en a été saisi doit
être annulée 24 . Si la peine n’a pas été exécutée normalement, ou si le
condamné n’est pas décédé ou gracié, deux ans après, la peine ne sera plus
appliquée.
a) Conditions préalables
22 Article 150 f tel que modifié et complété par l’article 6 de la loi n° 05/006 du 29 mars 2005
modifiant et complétant le Décret du 30 janvier 1940 portant code pénal congolais (JORDC,
47ème année, Numéro spécial, 05 octobre 2006).
23 Idem.
24 C.S.J., RPA 38, 23 décembre 1976, B.A. 1977, pp 198-199.
Catalogue des infractions 31
b) Eléments constitutifs
L’élément matériel s’entend par l’inaction ou l’abstention de porter
secours. L’agent qui a eu personnellement conscience du danger et de
l’impérieuse nécessité d’intervenir immédiatement, mais qui s’abstient
pourtant et volontairement, assume l’élément intellectuel.
S’abstenir de secourir un vieillard sur le point de mourir, ne pas donner de
l’eau à boire à une personne qui meurt de soif, ou encore s’empêcher de jeter
à un chasseur tombé dans un trou profond une machette située non loin de lui
et susceptible de lui permettre de faire des tranchées pour se tirer d’affaires,
ce sont là autant d’ exemples concrets d’infraction d’abstention d’apporter
secours à une personne en danger.
II. Poursuites
Qui peut se porter accusateur25 ?. Indépendamment de la plainte de la
victime, le parquet peut poursuivre le présumé auteur de l’abstention
d’apporter secours à une personne en danger. La plainte peut aussi être
déposée auprès de tout officier de police judiciaire. Par citation directe, le
tribunal de paix peut être saisi par la victime ou par toute autre personne
intéressée qui a subi préjudice.
25 La poursuite est mise en mouvement par une accusation. Un accusateur saisit l’autorité
publique, imputant une infraction à son adversaire. Ce droit appartient à la victime et à ses
proches. Avec l’installation du « procureur » dans notre procédure pénale, il incombe alors à
ce dernier le soin de déclencher la poursuite indépendamment de tout accusateur privé. C’est
l’accusateur spécialisé chargé de représenter objectivement l’intérêt social que nous appelons
Ministère public.
32Catalogue des infractions
II. Poursuites
a) Qui peut exercer l’action publique34 ?
L’officier du ministère public 35(Parquet), même contre la volonté de
la victime, exerce l’action publique dès que l’information lui parvient. La
victime peut d’elle-même porter plainte. La police est saisie par sa plainte ou
sur dénonciation de toute autre personne qui a vu se commettre les faits. La
plainte peut être écrite ou verbale.
Le tribunal de paix peut être saisi par citation directe ou par assignation
à prévenu après requête aux fins de fixation d’audience.
34 L’action publique, que l’on appelle aussi « l’action pour l’application des peines », a
pour but, en effet ,de réprimer le trouble social par l’application d’une peine ou d’une mesure
de sûreté à l’auteur de l’infraction. C’est une action d’intérêt général ou d’ordre public, par
opposition à l’action civile qui est d’intérêt privé. L’action publique appartient à la société, et à
elle seule. Celle-ci a seule le droit de l’exercer ou d’y renoncer. A vrai dire, la société la fait
exercer par des représentants qualifiés, les Magistrats du Ministère public.
35 Les membres du Ministère public auxquels la loi a confié l’exercice de l’action
publique sont les magistrats du parquet. Pour les opposer aux juges, magistrats du siège, on
les appelle les « magistrats debout », parce qu’ils se lèvent à l’audience pour présenter leurs
réquisitions.
1° Le Ministère public recherche, en matière répres sive ,les infractions aux actes législatifs et
réglementaires qui sont commises sur le territoire national. Il reçoit les plaintes et les
dénonciations. Il pose des actes d’instruction et saisit les cours et tribunaux.
2° Il assiste à toutes les audiences (art.9 alinéa 1er) et donne ses avis dans les cas prévus
par la loi.
3° Il remplit les devoirs de son office auprès des juridictions établies dans son ressort territorial
(art.11).
4° Il a la surveillance de tous les Officiers de po lice judiciaire (art.6 alinéa3). Il peut les charger
d’effectuer des devoirs d’enquêtes, des visites de lieux, des perquisitions et des saisies qu’ils
déterminent (art. 12).
5° Il n’est pas juge mais partie. Il agit au nom de la société à laquelle l’infraction a porté atteinte
(il est l’avocat de la société). Il a pouvoir de poursuivre et d’exercer l’action publique. Il est
partie au procès pénal.
6° Le Ministère public est un demandeur. Qu’il ait lui-même mis l’action publique en
mouvement ou qu’il se soit joint à l’action déclenchée par la partie civile, c’est toujours lui qui
exerce cette action et qui est demandeur à l’action publique.
36Le point de départ des délais de la prescription est défini par l’article 25 du code pénal le
jour où l’infraction a été commise (dies a quo) et compris dans le délai (art 26, al 2).
Quant à la prescription des peines , celles-ci ne seront plus exécutées au délai
double de la peine prononcée. Cependant, ce délai ne pourra pas être inférieur
à deux ans.
Aux termes de l’article 60 du code pénal militaire est puni de mort, tout
commandant qui, pouvant attaquer et combattre un ennemi égal ou inférieur
en force, secourir une troupe, un navire ou un aéronef national poursuivi par
l’ennemi ou engagé dans un combat, ne l’a pas fait. Le commandant n’est
34Catalogue des infractions
justifié qu’à la condition d’avoir été empêché par des instructions générales
ou des motifs graves.
I. Conditions préalables
a) Conditions préalables
1. La remise : un accord de volonté en vertu duquel la chose a été remise
de façon précaire. Peut donc générer l’abus de confiance : le louage, le
mandat, le nantissement, le prêt à usage, le gage, le dépôt, etc. La validité du
contrat est indifférente à l’égard des poursuites pénales.
La remise est nécessairement préalable et volontaire, mais elle doit
être affectée à un but précis. Le propriétaire n’entend pas se dessaisir de la
chose, mais simplement la remet à un tiers dans un but déterminé. Finalement,
l’abus de confiance est constitué « par la décision de s’arroger sur la chose
détenue à titre précaire des pouvoirs plus énergiques que ceux dont on devrait
normalement disposer »26 .
26 LARGUIER J., Droit pénal des affaires, éd.Armand colin, Paris, p.152.
36Catalogue des infractions
b) Eléments constitutifs
c) L’élément moral
a)La répression
L’abus de confiance est une infraction punie de trois mois à cinq ans
de servitude pénale principale et d’une amende ou d’une de ces peines
seulement (article 95 du code pénal livre II ). Il y a en la peine d’amende une
dissuasion sur le plan financier.
b) Particularités de la poursuite
La victime d’un abus de confiance peut porter les faits à la
connaissance de la police. Elle peut porter plainte au parquet ou traduire le
prévenu devant le tribunal de paix. Le Ministère public peut lui aussi mettre
l’action publique en mouvement. Même quand la partie civile met en
mouvement l’action publique, le Ministère public appelé à cette cause
devient seul partie poursuivante, car la loi lui reconnaît, à lui seul, l’exercice
de l’action publique47 .
c) La prescription de l’action publique48
soit consommée. Le troisième élément, pour que la tentative soit punissable, est l’intention de
commettre l’infraction tentée. C’est ce qui explique qu’il n’y ait pas de tentative des infractions
non intentionnelles. L’article 4 du code pénal dispose que la tentative est punissable. Toute
tentative réunissant les conditions rappelées ci-dessus est considérée comme l’infraction elle-
même. Il en est de même de la tentative de l’infraction lorsque la loi la réprime expressément.
L’auteur d’une tentative est donc passible de la même peine que celle qu’il eût encourue si
l’infraction avait été consommée. L’infraction manquée : il y a infraction manquée lorsque
l’agent a fait tout ce qui était nécessaire pour réaliser l’infraction, mais a manqué son but par
maladresse ou pour toute autre raison, alors que le but recherché par l’agent était possible à
atteindre, si celui-ci avait été plus adroit , avait agi avec plus de rapidité, etc. Il y a plus que
simple tentative, puisque l’agent a accompli tous les actes qui dépendait de lui de commettre
et n’a pas été arrêté en cours d’exécution, de sorte qu’il n’y a plus aucun doute à avoir sur son
intention d’aller jusqu’au bout. Mais il y a moins que l’infraction consommée, puisque le résultat
dommageable ne s’est pas produit. L’infraction manquée est punie des mêmes peines que
l’infraction tentée, car il s’agit d’un comportement qui n’a « manqué son effet » que par suite
de circonstances indépendantes de la volonté de l’auteur.
L’infraction impossible : c’est l’infraction qui était irréalisable, soit par manque d’objet («
meurtre » de quelqu’un qui est déjà mort, avortement d’une femme non enceinte), soit à raison
de l’insuffisance des moyens employés (empoisonnement par administration des substances
non toxiques, « meurtre » par un fusil non chargé). Le résultat était objectivement impossible
Catalogue des infractions 41
à atteindre alors que dans l’infraction manquée, plus d’habilité chez l’agent aurait permis de
l’obtenir à l’aide des moyens mis en œuvre.
II. Poursuites
36 Prévue et réglementée par le code de procédure pénale (art 24 du code pénal et suivant),
la prescription de l’action publique doit être soigneusement distinguée de celle de la peine.
Elle s’en différencie non seulement par ses effets (la prescription de la peine qui suppose
qu’un individu poursuivi et condamné a réussi à se soustraire à l’exécution de la peine, éteint
la peine prononcée), mais encore par son but et par son fondement.
42Catalogue des infractions
En droit congolais, l’abus des biens sociaux n’est pas une infraction
spécifique. Il est plutôt un élément du détournement ou de l’abus de
confiance. Au regard de l’évolution des entreprises et en vue d’une évolution
législative nous estimons indispensable d’appréhender cette réalité qui, sous
d’autres cieux, connaît une évolution et des réalités importantes.
c) Elément intentionnel
Pour que l’infraction soit établie, la notion de mauvaise foi est exigée.
Il doit être établi que le chef d’entreprise savait préalablement que l’usage
qu’il faisait de ses pouvoirs était contraire aux intérêts de la société.
d) Elément matériel
1. Usage des biens sociaux non conforme ou contraire à l’objet social
Catalogue des infractions 43
que des dirigeants de fait. Sont passibles des mêmes peines les complices38
dont la participation aux faits entre dans la définition du code pénal. Seront
coupables de recel ceux qui , en connaissance de cause, auront reçu les biens
sociaux dont il a été fait usage abusif, en particulier les bénéficiaires de
détournements.
19. Abus des croyances superstitieuses
38 Le sujet de l’infraction fait partie des éléments constitutifs de toute infraction. Si l’on peut
généralement penser à un seul agent, auteur du fait délictueux, la réalité par contre est que
très souvent l’infraction est l’œuvre de plusieurs personnes. Lorsque plusieurs personnes ont
contribué à la réalisation d’une infraction en y prenant une part plus ou moins active et directe,
il y a participation criminelle prévue par les articles 21 à 23 de notre code pénal. La complicité
est une modalité de la participation punissable. Les complices d’une infraction
Catalogue des infractions 45
sont ceux qui apportent à sa réalisation une aide utile, mais non indispensable. La loi a prévu,
de manière limitative, les modes de complicité en l’article 22 du code pénal. Ce sont les
instructions données pour commettre infraction, l’aide accessoire apportée à la commission
de l’infraction et enfin le fait de loger habituellement certaines catégories de malfaiteurs.
53 Jean LESUEUR. , Précis de droit pénal spécial, Imprimé par la section de police de l’Agence
II. Répression
L’accès illicite aux zones protégées est une action libre et consciente
visant à attenter aux intérêts fondamentaux de la Nation. Aux termes de
l’article 147 du code pénal militaire, cette infraction expose son auteur à une
peine de servitude pénale principale dont le taux maximum est de deux ans .
Catalogue des infractions 47
I. Eléments constitutifs
a)L’élément légal
L’article 50 du code pénal livre II incrimine l’administration de substances
nuisibles ayant porté atteinte à l’intégrité physique ou psychique d’autrui.
b)L’élément matériel
L’élément matériel consiste en l’administration, par quelque procédé que ce
soit, des substances mortelles ou nuisibles. L’élément matériel peut être
48Catalogue des infractions
III. Poursuites
L’auteur de l’administration des substances nuisibles pourra être
dénoncé à la police par tout témoin des faits. Il sera porté plainte au parquet
par la victime contre la personne présumée avoir administré des substances
nuisibles. L’auteur de l’infraction est aussi poursuivable par le Ministère
public ou par la personne lésée devant le juge.
40Général LIKULIA BOLONGO. ,Droit pénal spécial Zaïrois,tome I, 2 ème édition, Paris, LGDJ,1985,
p.84.
Catalogue des infractions 49
31. Adultère
L’adultère est le fait pour une personne mariée d’avoir des relations
sexuelles avec quelqu’un d’autre que son conjoint. L’adultère porte atteinte
au mariage, base de la société. En matière civile, depuis l’avènement du code
de la famille, l’adultère de l’homme ou de la femme n’est plus une cause de
divorce.
I. Eléments constitutifs
La relation sexuelle d’un mari avec une autre femme que sa conjointe ne
suffit pas à elle seule pour constituer l’infraction d’adultère. Il faut, en plus,
des circonstances pouvant paraître injurieuses pour la femme,par exemple le
fait que l’acte soit accompli dans le domicile conjugal ou que de l’union naisse
un enfant. L’adultère masculin n’est incriminé que s’il « a été entouré de
circonstances de nature à lui imprimer le caractère d’une injure grave » 46. Ces
circonstances sont laissées à l’appréciation souveraine du juge.
Il est jugé qu’en s’appuyant sur les témoignages et en appréciant
souverainement les faits de la cause, pour considérer que le fait pour le
prévenu de s’enfermer avec une femme mariée dans une maison non éclairée
et à des heures tardives constitue une faute lourde. Qu’ainsi le juge a bien
motivé l’existence de l’infraction d’adultère 47 . Celui qui a des relations
sexuelles avec sa belle-sœur alors qu’il est en séparation de corps avec son
épouse, commet l’adultère. Une femme mariée surprise en pleine conjonction
sexuelle avec un partenaire qui interrompt brusquement l’acte sans qu’il y ait
eu éjaculation, commet l’adultère. 1. La complicité d’adultère
En matière d’adultère, la complicité est punie. C’est l’article 22 du
code pénal ordinaire. Le complice d’adultère est en fait le partenaire du mari
ou le complice de la femme. Celui qui participe à l’infraction d’adultère (le
complice) est puni conformément à l’article 22 du code pénal. Cette
complicité48 exige :
1° que l’adultère soit établi à charge de la personne légalement et actuellement
mariée ;
2° l’intention coupable du complice. Le complice49 ne sera pas sanctionné s’il
prouve qu’il ignorait que son partenaire était marié.
Les exemples de complicité d’adultère existent. Céder une chambre aux
deux partenaires, mettre les deux partenaires en contact en vue de consommer
des relations sexuelles (faire le « Mukala » dit-on en langue lingala).
2. La tentative d’adultère
La tentative d’adultère est difficile à établir. Le fait pour un mari de
chercher à avoir des relations infractionnelles avec sa belle-sœur, et le fait
d’une femme de donner rendez-vous à un individu et de l’avoir reçu
secrètement chez elle,ou se rendre auprès de lui ne constituent point
l’infraction d’adultère. Le fait d’être surpris avant la consommation des
rapports sexuels ne constitue pas non plus l’adultère. Certes, ces tentatives
non punissables peuvent présumer l’existence de l’infraction d’adultère, de
même que les actes licencieux, les familiarités ou les attitudes impudiques ou
immorales, mais la jurisprudence devrait encore faire du chemin.
3. La preuve en matière d’adultèr
La preuve de l’infraction d’adultère peut être rapportée par un
ensemble de présomptions telles que : une lettre d’amour, des explications
fausses sur l’emploi du temps etc. Il a été jugé qu’a défaut d’un constat de
flagrant délit d’adultère, de correspondances saisies, de procès-verbaux
d’audition de témoins oculaires et compte tenu de ce que , de par sa nature
même, l’adultère est une des infractions sécrètes ne laissant pas de traces, la
complicité d’adultère peut être établie par des moyens de preuve habituels,
dont notamment les présomptions précises, graves et concordantes tirées des
faits révélés par des enquêtes, les constats et les témoignages constants et
spontanés, même recueillis à l’instruction préparatoire. 50 Par exemple, sont
retenues dans les liens de l’adultère deux personnes surprises en flagrance
dont l’une passe aux aveux et l’autre, malgré ses dénégations, a laissé
quelques preuves matérielles sur le lieu du crime . Il en est ainsi des
présomptions sérieuses et concordantes, notamment le fait pour les prévenus
de s’être enfermés dans la maison, la sortie brusque de la dame, prévenue, à
l’extérieur en courant, la fuite de l’homme incriminé après avoir administré
un coup de poing violent à la partie civile(la victime), l’abandon par le
prévenu de deux babouches au domicile de la partie civile , l’aveu du prévenu
devant le comité des sages (comité de Justice et paix) et le paiement partiel de
la « pénalité » lui infligée par celui-ci et l’aveu de la prévenue51.
II. Poursuites
50 CSJ., RPA 196, 21 novembre 1995, tiré de Ruffin LUKOO MUSUBAO . , La Jurisprudence
Congolaise en Droit Pénal, volume I, Editions ON S’EN SORTIRA, Kin 2006, p. 15.
51 Tribunal de grande instance de Bukavu, RP 7861, 1 er juin 1993, ministère public et partie
civile Djuma Muderhwa contre les prévenus Kafarhire Nicolas et Madame M’Bisharhula,
inédit.
54Catalogue des infractions
32. Anthropophagie
I. Définition
L’anthropophagie est le fait de manger, de consommer, de se restaurer,
de se nourrir de la chair humaine ou d’absorber du sang ou de la cervelle
humaine. L’anthropophagie suppose des actes matériels définis par le
législateur et un élément moral. L’anthropophagie est aussi appelée
cannibalisme.
Catalogue des infractions 55
III. Poursuites
55 Comme nous l’avons indiqué, rechercher les infractions, les constater, en rassembler les
preuves, en identifier les auteurs et appréhender ceux-ci, constitue l’un des rôles essentiels
de la police.
56 Il y a concours idéal d’infractions justifiant la condamnation du prévenu à une seule peine,
lorsque les infractions retenues à la charge du prévenu sont les produits d’une même
entreprise criminelle ou sont liées par l’unité d’intention criminelle (C.S.J. , R.P.A 112, 20
novembre 1985, inédit). Par contre, sont en concours matériel les infractions non reliées par
une seule intention persistante pour constituer une infraction collective (C.S.J. , R.P.A. 26 ,
4/5/1974, Bull. 1975, p. 74, texte, p.96, in fine) ,ou celles qui ne sont reliées par aucune unité
d’intention (C.S.J. , R.P.A. 23/C.R. , 26 janvier 1981, inédit).
Mais ne sont pas des actes interruptifs : la simple invitation à comparaître devant le tribunal,
l’appel du prévenu, l’acte d’opposition du prévenu, la plainte de la partie civile, sauf lorsqu’elle
est un préalable à toute poursuite.
I. Eléments constitutifs
a) L’élément légal
L’article 67 du code pénal Livre II est le texte légal qui incrimine
l’arrestation arbitraire et la détention illégale. b) L’’élément matériel
L’élément matériel consiste en l’enlèvement, en l’arrestation arbitraire ou en
la détention illégale59, c’est-à-dire :
- le fait, sans consentement, d’entraîner, de détourner, d’amener, de
déplacer une personne de l’endroit où elle se trouvait ;
- de se saisir d’une personne, de l’appréhender au corps, de l’empêcher de
continuer sa route, de la priver physiquement de sa faculté d’aller et de
venir à son gré ;
- le fait de garder, de détenir en sa possession, de retenir une personne
pendant une durée plus au moins longue ou de l’incarcérer ;
- le fait de séquestrer . La séquestration est la détention avec surveillance
serrée d’un individu dans un endroit quelconque ;
- quel que soit le lieu (maison privée, cachot, hôtel, magasin, etc.). Pour se
réaliser, l’arrestation arbitraire doit être opérée par :
- tout moyen de coercition qui met un obstacle matériel à la liberté d’aller
et de venir (violences) ; l’infraction d’arrestation arbitraire existe dès
qu’il y a coercition. Celle-ci équivaut à la violence prévue à l’article 67
du code pénal livre II75 ;
- l’usage de manœuvres qui paralysent la volonté de la victime et la
mettent dans l’impossibilité morale d’user de sa volonté (ruses) ;
- l’annonce d’un mal qui va s’abattre sur la victime si elle se déplace de
l’endroit qu’on lui assigne (menaces).
Il importe de relever que la pratique dite de « prise d’otage » qui consiste
en l’arrestation ou en la garde à vue des membres de la famille du suspect au
moment de l’exécution d’un mandat d’amener en vue de s’assurer de sa
comparution s’il n’est pas trouvé sur les lieux, est interdite. Cette pratique
constitue une arrestation arbitraire, car seul l’auteur d’un acte qualifié de délit
peut être puni pour cet acte60 .
60 NZANGI BATUTU (M). , « L’action policière et les droits de l’homme en R.D Congo », Collection Droit,
Politique, sociologie, CDPS ASBL, Kinshasa 2003.
61 Tribunal de grande instance d’Uvira, siège secondaire de Muenga/Shabunda, RP 459, 23 novembre
2004, ministère public et partie civile contre le prevenu Mukupi Mukina, inédit.
62
C.S.J., RPA. 112, 2O novembre 1985 B.A, Années 1985 à 1989 édition 2002 p.85.
63 C.S.J., RPA 106/107/108/109/110, 22 novembre1985, B.A. édition 2002, p. 98. 80 Tribunal
de grande instance de Bukavu, R.P 83 84, 23 juin 1989, Ministère public et partie civile
Biregeyi kakwemo contre le prévenu Dunia Matandi, inédit.
60Catalogue des infractions
contre, ne tombent pas sous le coup de l’article 67, une arrestation et une
détention qui sont ordonnées ou seulement permises par la loi, telles celles
qui, pour des raisons de nécessités d’instructions judiciaires, sont opérées par
un magistrat du parquet ou un opj80 .
d. Circonstances aggravantes
L’arrestation arbitraire est aggravée quand la mort s’ensuit, causée par
les tortures que la victime a subies. Toutefois, les tortures constituent en
ellesmêmes des circonstances aggravantes, même si elles n’ont pas entraîné
la mort. e. Cas jurisprudentiels et exemples
Il est de jurisprudence que le simple dépôt de la plainte par le prévenu,
même si par la suite il a fourni aux agents de l’ordre un moyen de
déplacement, ne saurait suffire pour établir l’élément moral dans son chef.
Aussi , le simple dépôt d’une plainte ne constitue pas un acte de complicité
ou de corréité dans l’arrestation ultérieure par les agents de l’ordre, en vertu
de leurs pouvoirs propres 64 . Sont exemples d’arrestations arbitraires et
détentions illégales, le cas d’un magistrat qui maintient en détention une
personne acquittée par un tribunal, le fait d’enlever un enfant et d’enfermer,
sans motifs valables, une personne donnée dans une chambre.
II. Poursuites
64 C.S.J., R.P. 15, 10 avril 1976 B.A. 1977p.89 ; C.S.J., R.P. 144,10 avril 1976. B.A. 1977, p.93.
Catalogue des infractions 61
C.J.M), punit quiconque aura arrêté, détenu ou séquestré des personnes durant
les hostilités, sans ordre des autorités constituées et hors les cas où la loi
ordonne de saisir des prévenus. La sanction, en ce cas, sera de quinze à vingt
ans de servitude pénale.
36. Assassinat
L’assassinat est le meurtre commis avec préméditation 65 . La
préméditation peut être définie comme étant « le dessein formé avant l’action
». La préméditation doit être définie dans son sens étymologique 66 . La
préméditation suppose une « méditation préalable », une décision mûrie, prise
après une réflexion valable. L’intention homicide doit précéder l’action. La
préméditation se manifeste, entre autres manières, quand l’assassin monte un
scénario pour amener la victime dans ses filets. Il tend un guet-apens à sa
victime. Il prépare son crime, organise et prend un temps pour réfléchir sur la
façon dont il va l’exécuter.
Il a été jugé que l’infraction d’assassinat est un meurtre prémédité dont
la commission requiert la réalisation de tous les éléments constitutifs de
l’infraction de meurtre auxquels s’ajoute l’élément préméditation et/ ou le
guetapens67 .
I. Eléments constitutifs
Mahasa Joseph contre les cités Magloire Kabemba Okandja et consorts, 18 mars 2010,
inédit.
62Catalogue des infractions
a)L’élément matériel
L’élément matériel est constitué d’un acte (à l’opposé de l’abstention, de
l’omission ou de l’inaction) ou d’un coup porté avec la main, l’arme, les pieds
ou autre instrument qui entraîne la mort d’une personne humaine ou
susceptible de la provoquer. Bien entendu, il faut relever que l’assassinat
suppose que la victime soit une personne humaine, née et vivante ainsi que
l’acte positif et matériel porté produise comme résultat la mort de cette
personne 68 . Il ne suffit pas de poser un acte matériel et positif pour que
l’assassinat soit établi, il faut en outre que l’acte soit librement voulu et
69
prémédité.
b)L’élément moral
L’élément moral suppose une conscience délibérée (mûrement réfléchie, non
subite et momentanée) avec comme résultat escompté de donner la mort à la
personne d’autrui (animus necandi). Le coupable a conçu le dessein de tuer
sa victime un certain temps avant l’action. Toutefois, il a été jugé que la
résolution de tuer qui, tout en étant conditionnelle, est néanmoins le résultat
d’une volonté non subite, momentanée mais antérieure et sûrement réfléchie,
constitue un des éléments de qualification d’assassinat86. A contrario, les
juges ont décidé qu’il n’y a pas d’assassinat lorsque, entre le moment du
dessein homicide conçu dans l’empire d’un vif ressentiment et celui de sa
réalisation, le prévenu n’a pas retrouvé son calme70.
68 Haute cour militaire, RP 001/2004, MP c/ Col Alamba et consorts, 5 octobre 2004, inédit.
69 èreinstance Kin, 19 février 1965, RJC. 1969,n°1 p.89 avec note.
70 Kin, 19 janvier 1967, RJC 1967, n° 2,P. 130.
71 Cour d’appel de Lubumbashi, 14 novembre 1968, B.P. c/V.J., in R.J.C. 1968, p.268. 89
Kinshasa, 1er juin 1967, RJC, 44eme année, janvier-mars 1968, n°1, p. 69.
72Tribunal de grande instance du Nord-Kivu à Goma, RP18.693 RMP 3016/BLK, 1er avril 2008,
inédit.
Catalogue des infractions 63
a) Texte légal
L’assassinat est défini et réprimé à l’article 45 du code pénal, tel que
modifié et renforcé par l’ordonnance-loi n°68/193 du 03/05/1968.
L’assassinat est réprimé de la peine de mort75. L’assassinat comme le meurtre
sont par priorité poursuivis et jugés dans un délai d’un mois maximum (art.6
de l’ordonnance-loi).
L’assassinat est une infraction relevant de la compétence du tribunal
de grande instance.
b) Circonstances atténuantes
Le fait qu’un meurtre a été prémédité n’empêche pas d’accorder au
condamné le bénéfice des circonstances atténuantes 76 . Peut constituer une
circonstance atténuante en faveur du prévenu, l’attitude de la victime qui,
fautive au regard de la coutume, peut avoir effectivement été ressentie par le
prévenu,vieillard de mentalité primitive, vivant sous l’influence complète de
la coutume77.Le désir de venger le meurtre de son frère a également, déjà été
73 C.S.J., R.P 2,10 janvier 1972. B.A 1973, p.88, R.J.Z 1972, p.135.
74 HCM RP 001/2004 du 5 octobre 2004, MP c/ Col ALamba et consorts, inédit.
75 A l'état actuel de la législation en vigueur en République Démocratique du Congo, le
législateur congolais n'a pas encore abolie la peine de mort en dépit des pressions immenses
exercées sur le Gouvernement. Sans nullement être abolitionniste, j’estime que le maintien
de la peine capitale dans l'arsenal répressif congolais n'est pas sans poser quelques
problèmes. La République Démocratique du Congo a signé un moratoire sur les exécutions
de la peine capitale, ce qui entraîne comme conséquence qu'à l'heure actuelle, les
condamnations à cette peine continuent d'être prononcées par les juridictions congolaises
sans qu'elles ne soient effectivement exécutées. Les condamnés à mort sont ainsi
indéfiniment maintenus dans une situation d'insécurité juridique, doublée d'un stress
intolérable, car ils ignorent leur sort définitif.
761ère instance App. Cost, 27 novembre 1938, Revue Juridique, 1940, p.112. Tribunal de grande
instance du Nord-Kivu à Goma, R.P 18.759, 7 avril 2009, inédit.
77 Trib. 1ère inst. Léo., 28 juillet 1961, in R.jud.C.1962, p.83.
64Catalogue des infractions
78 Trib.1ère inst. Stanleyville., 12 novembre 1962 cité par Ruffin LUKOO MUSUBAO. , la
jurisprudence congolaise en droit pénal, Volume I, Editions ON S’EN SORTIRA, Kin
/RDC2006, p.34.
79 Trib. 1ère inst. Léo., 28 juillet 1961, in R.jud.C.1962, p.83.
I. Eléments constitutifs
sur l’action publique et éventuellement sur l’action civile et sur les dommages-intérêts à allouer
d’office », un prévenu peut être soustrait de son juge naturel.
99 NYABIRUNGU MWENE SONGA. , op. cit . , 2e éd., DES, Kinshasa, 1995, p.321.
66Catalogue des infractions
100 Dictionnaire de droit, 2e Ed., tome I, Librairie Dalloz, Paris, p. 146.
101
Article 156 du code pénal livre II ; Cour d’appel de Kinshasa/Matete, RPA 11634, 31 mai
2010, inédit.
1. La préparation doit être caractérisée par un ou plusieurs faits matériels
(exemple vol de voiture) ;
2. Peu importe que les infractions à commettre soient indéterminées ;
3. L’association de malfaiteurs existe indépendamment de la commission des
infractions projetées, préparées ou commises ;
c) L’élément moral
On a vu que l’infraction existe même en l’absence de dessein de la
commission d’une infraction déterminée. Cependant, il faut que l’auteur ait
agi en connaissance de cause, qu’il ait su qu’il entrait dans une bande de
malfaiteurs ou qu’il fournissait(ne serait-ce qu’une seule fois) des instruments
destinés à la commission d’une infraction par une association de malfaiteurs.
d) Etat de la jurisprudence
- Une association doit, en plus, avoir une certaine permanence dangereuse,
en raison de la menace durable qu’elle fait peser sur la société.
L’association n’est pas faite le matin pour disparaitre le soir, il faut une
permanence. C’est la raison pour laquelle le législateur l’a prévue parmi
les infractions contre la sécurité publique105 ;
81 Elis. , 23 décembre 1913, Jur. Col. 1924, p. 187 ; Elis 6 janvier 1914. Jur. Col. p. 256.
82
C.S.J., R.P 319, 01 juillet 1980, Inédit.
83 C. S. J., RP 29/30/31 CR du 16 mai 1990, M.Pc/ Koyagialo, in RDJA 08/98, p. 460. 105 CA
Bruxelles 09 septembre 1947, in Revue de Droit pénal et criminologie 1947, p 109 ; Trib Milit
Garn kin/Gombe RP210/2006 du 16 juin 2006, MP C/Kuthino F et consort, inédit.
Catalogue des infractions 67
84Cass. B., 11 décembre 1893 pas v1894 1ère partie ; CA Bruxelles 09 septembre 1947, in
Revue de Droit et criminologie 1947, p.109, Trib Milit Garn Kin/gombe RP 210/2006 du 16 juin
2006 MP C/K, inédit.
85 Trib Milit Garn. Kin /Gombe RP 210/2006 du 16 juin 2006 MP C/K, inédit.
86 Idem.
87 Cass Fr chambre Crim . , 13 janvier Dalloz 1955 p 291 ; Trib Milit Kin /Gombe RP. 210/2006 du 16
juin 2006 MP c/K, inédit.
88 Cass Fr Crim. , 30 avril 1996 Bull n°176 et Rev sc crim 1997.113 obs Delmas Saint Hilaire.
89 Cass. Fr Crim. , 30 avril 1996, idem.
68Catalogue des infractions
90
Cass.Fr. crim., 8 février. 1979, Bull. n° 58 ; Rev.s c. crim. 1980. 151, obs. J. Robert 113
Cass Fr crim . , 22 janvier 1986 Bull n°29 ; 3 juill et 1991 Bull n°288.
Catalogue des infractions 69
I. Eléments constitutifs
92Aux termes des articles 27 à 29 du code pénal, les peines se prescrivent en dix ans révolus
pour les peines d’amende de moins de cinq mille Zaïres,quatre ans pour les peines d’amende
de cinq mille Zaïres et plus ; délai double de la peine prononcée pour les peines de servitude
pénale de dix ans ou moins, sans que ce délai ne puisse être inférieur à deux ans ; vingt ans
pour les peines de servitude pénale de plus de dix ans.
Catalogue des infractions 71
b) Le tribunal de paix
Le tribunal de paix est la juridiction compétente pour juger des
atteintes à la liberté des cultes et de conscience. L’action publique de
l’infraction d’atteinte à la liberté des cultes et de conscience se prescrit dans
le délai de trois ans.
I. Poursuites
94 Une série d’actes infractionnels peut donner lieu à un concours d’infractions. Le concours
d’infractions est réalisé lorsque, dans une situation donnée, l’inculpé doit répondre à la fois
de plusieurs infractions dont aucune n’a encore fait l’objet d’un jugement définitif.
Catalogue des infractions 73
Les articles 181 à 187 du code pénal livre II,tel que modifié par
l’ordonnance-loi n°229 du 16 septembre 196395, sont le siège de matière.
prononcée. Il en est ainsi de celui qui tire un coup de feu dans la foule, tue et blesse plusieurs
personnes. Il se rend coupable de plusieurs infractions de meurtre et de blessures volontaires.
C’est le concours idéal d’infractions, il est réglementé par l’article 20 alinéa 1er du code pénal
congolais. On considère qu’en cas de concours idéal, l’infraction est unique et la peine
prononcée est aussi unique car on applique la plus forte.
74Catalogue des infractions
Le fait pour un agent de l’Etat de poser un acte qui porte dommage aux
droits et libertés garantis aux particuliers ou d’abuser de ses fonctions (c’est-
àdire de poser l’acte hors le cas que la loi prévoit et sans respecter les formes
que la loi prescrit) est qualifié d’infraction d’atteinte aux droits garantis aux
particuliers.
I. Eléments constitutifs
98Code pénal congolais. Décret du 30 janvier 1940 tel que modifié jusqu ‘au 31 décembnre 2009
et ses dispositions complémentaires, 2010, p. 50.
Catalogue des infractions 75
L’ élément matériel est constitué de tout acte violant les libertés et droits
garantis par les lois, les décrets, les ordonnances et les arrêtés. L’auteur de
l’acte doit être préposé de l’Etat. C’est-à-dire une autorité administrative ou
territoriale, provinciale ou centrale. Peu importe le grade de l’autorité. Il suffit
que l’acte soit posé dans l’exercice des fonctions et, en outre, que l’autorité
abuse tout simplement de ses fonctions. Bref, il s’agit de tout dépositaire
d’une petite parcelle d’autorité publique qui en userait de manière abusive.
b. L’élément moral
L’agent agit avec conscience qu’il n’a pas droit. Il sait qu’il viole une loi,
ou encore qu’il ne se fonde sur aucune. Il en est ainsi de l’atteinte à
l’inviolabilité du secret des lettres, du déguerpissement d’un locataire sans
jugement par un officier de police judiciaire.
II. Poursuites
99 Toutes les peines prévues pour cette infraction sont retenues parce qu’étant les plus fortes.
Par contre lorsqu’un même sujet accomplit plusieurs infractions distinctes, non réunies par
une même intention délictueuse et dont aucune n’a encore fait l’objet d’un jugement définitif,
il y a concours matériel d’infractions. Le concours matériel d’infractions est prévu par l’article
20, alinéa 2 du code pénal. Il en est ainsi d’un individu qui vole une vache à Ngakwa le 30
décembre. Le 20 janvier, il tue une personne à Kanyalanga. Les agents de la police se
présentent pour l’arrêter à Bugobe, il frappe l’un avant d’être maîtrisé. Ce cas constitue un
exemple de concours matériel d’infractions de vol, de meurtre et de coups et blessures. La
solution est que le juge qualifiera chaque fait et lui appliquera une peine et ensuite il
additionnera les peines prononcées. C’est ce qu’on appelle le principe du « cumul des peines
».
76Catalogue des infractions
I. Eléments constitutifs
Deux éléments sont communs à tous les attentats : le fait matériel et
l’intention coupable.
a) Les éléments matériels101
100Elis. , 14 mai 1949, RJCB., p.139, Léo, 1.10.1935, RJCB, 1936, p.19.
101Les actes constitutifs de cette prévention peuvent être en concours matériel d’infractions
et exiger le cumul des peines. Le cumul des peines de servitude pénale ne peut dépasser le
double du maximum de la peine la plus forte prévue par la loi, ni être supérieure à vingt ans.
Le cumul des peines d’amendes ne peut dépasser le double du maxima de la peine la plus
forte prévue par la loi. En cas de cumul, la servitude pénale subsidiaire ne pourra dépasser
Catalogue des infractions 77
II. Poursuites
six mois. La peine de mort et la servitude pénale à perpétuité absorbent toute peine privative
de liberté.
102 Tribunal de grande instance de Kinshasa-Kalamu ; jugements R.P 7691, 8 juin 2000 et
I, 40.
78Catalogue des infractions
c)Tribunal compétent
L’article 168 alinéa 2 du code pénal congolais livre II, tel que modifié et
complété par la loi n° 06/018 du 20 juillet 2006 sur les violences sexuelles,
régit l’attentat à la pudeur commis avec violence, ruse ou menace. Pour les
éléments constitutifs, il sied de se référer à l’infraction d’attentat à la pudeur.
Seulement, le législateur a conféré des moyens de réalisation de
l’incrimination qui sont les violences, les menaces et les ruses.
Tout attentat à la pudeur consommé, ou tenté, sans violence sur la personne d’un enfant de
106
L’attentat aux mœurs se définit comme tout acte qui excite, facilite ou
favorise la débauche de la jeunesse. Il est une excitation des mineurs à la
débauche. L’infraction d’attentat aux mœurs sous-entend :
a) l’acte matériel : celui-ci consiste à favoriser la débauche ;
b) l’âge réquis : moins de dix-huit ans est l’âge requis pour la victime; :
c)le but escompté :le but est de satisfaire la passion d’autrui.
a)Texte légal
Catalogue des infractions 81
b) Circonstances aggravantes
Lorsque l’infraction d’attentat aux mœurs est commise sur un enfant de
moins de dix ans, l’auteur encourt cinq à dix ans de servitude pénale. Si
l’auteur est père ou mère de l’enfant, il peut en outre être privé de ses droits
sur l’enfant. Le tribunal de grande instance est l’instance compétente. La
prescription de l’action publique en matière d’attentat aux mœurs est de dix
ans.
a) Les attentats
Les attentats se divisent en cinq types :
1. Détruire ou changer le régime constitutionnel par des voies illégales ;
2. Exciter les citoyens ou habitants à s’armer contre l’autorité de l’Etat. ;
3. Exciter les citoyens ou habitants à s’armer les uns contre les autres ;
4. Porter atteinte à l’intégrité du territoire national ;
5. Porter le massacre ou la dévastation en un même lieu ou en divers lieux
(dans une ou plusieurs zones).
b) Les complots
Les éléments constitutifs du complot sont au nombre de quatre.
1. La résolution d’agir : une volonté précise et bien arrêtée ;
2. Cette résolution doit être concertée entre deux ou plusieurs personnes ;
82Catalogue des infractions
3. Elle (résolution) doit également être arrêtée entre les conjurés, d’où la
nécessité d’un accord entre eux sur le but et les moyens d’exécution du
complot. ;
4. Le complot doit avoir un but particulier : celui de commettre un attentat..
En période de guerre civile ou de troubles graves, ce sont des attentats qui ont
pour but de provoquer :
- le massacre, c’est-à-dire un ensemble de meurtres accomplis par des
bandes d’émeutiers ;
- la dévastation, c’est-à-dire une série de destructions, dégradations,
incendies, etc. exécutés avec violences ;
- le pillage, c’est-à-dire des vols collectifs se produisant au moment des
émeutes.
107 Pape paul VI, in Journal le Monde, 24 décembre 1974, p.10, cité par LIKULIA., op. cit., p. 307.
Catalogue des infractions 83
I. Eléments constitutifs
108
Au sens de l’article 165 du code pénal congolais livre II, l’avortement doit être considéré
comme un accouchement avant terme volontairement provoqué ou procuré par un procédé
quelconque, notamment par la violence ou par l’administration d’éléments, de breuvages et
de médicaments.
84Catalogue des infractions
113 Kin, 13 août 1970, R.J.Z. , 1971, p.241, cité par LIKULIA., op. cit ., p.306.
Catalogue des infractions 87
53. Banqueroute
Le terme « banqueroute » vient de l’italien « banca rotta », qui signifie
« banc brisé ». En effet, celui dont le commerce coulait et qui ne payait plus
ses dettes, voyait son banc à l’assembnlée des marchands brisé : il ne pouvait
plus y sièger.
La banqueroute est l’état d’un commerçant déclaré en faillite qui, dans la
gestion de ses affaires, s’est rendu coupable d’actes frauduleux ou de
négligences et d’imprudences. L’infraction de banqueroute concerne
uniquement les commerçants. Elle n’est envisageable qu’aux conditions
préalables de la qualité d’un agent commerçant déclaré en faillite. La
jurisprudence l’a confirmé 114 . Les conditions pour déclarer en faillite un
commerçant se rapportent notamment à la cessation de paiement et à
l’ébranlement du crédit.
Les dispositions légales des articles 86 et 87 du code pénal congolais
livre II sont les textes légaux. A l’analyse de ces dispositions légales, l’on
distingue la banqueroute commise frauduleusement et la banqueroute réalisée
sans intention frauduleuse.
I. Champs d’application de la banqueroute.
Peuvent tomber sous le coup des articles 86 et 87 du code pénal livre II qui
organisent les infractions de banqueroute les commerçants d’abord. Ensuite,
les dirigeants sociaux et les liquidateurs, ainsi que les personnes physiques
des personnes morales, lorsque c’est une personne morale qui est nommée
administrateur ou membre du conseil de surveillance d’une société. Enfin, la
banqueroute est applicable aux dirigeants de fait comme aux dirigeants de
droit.
des paiements 115 , constaté par une procédure collective ouverte contre le
débiteur.
115 L’état de cessation des paiements est le fait pour le débiteur de ne plus pouvoir faire face à
ses dettes(le passif exigible) avec l’actif disponible.
116 Elis. , 15 février 1949, R.J.C.B p.99 et 16 mars 1957 R.J.C.B. p. 230 ; Elis 19 janvier
1954 p. 91.
117 Léo. , 2o septembre 1956, R.J.C.B. 1957 p. 86.
Catalogue des infractions 89
57. Bigamie
La bigamie est l’état d’une personne engagée dans le lien d’un mariage
enregistré ou célébré devant l’officier de l’Etat civil qui aura fait enregistrer
ou célébrer un autre mariage sans que le précédent soit dissout ou annulé.
1. Monsieur Lukafu a quitté Kisangani après un mariage célébré le 18
juillet 1998 à la commune de la Makiso, avec son épouse, madame Ziyana.
Sans le dévoiler, Monsieur Lukafu voyage pour Matadi où il prépare une
autre union. Mademoiselle Musimwa, son ancienne amie, l’attend à bras
ouverts. Mr Lukafu s’unit avec Musimwa le 25 janvier 1999 devant
l’officier de l’état civil de la commune de Nzanza.
2. Entretenir « un deuxième bureau119 » ne constitue pas l’infraction de
bigamie.
I. Eléments constitutifs
a) Condition préalable.
Il faut en premier lieu que l’époux coupable soit déjà engagé dans les
liens d’un mariage (contracté en République Démocratique du Congo ou à
l’étranger) valable. Il faut qu’il y ait deux mariages valables. Il n’y a pas
infraction si le second mariage est nul pour une cause qui lui est propre120 .
Cas du mari dont la première femme meurt entre son deuxième et troisième
mariage ; s’il se trouve que la bigamie résultant du deuxième est prescrite, il
n’y a pas d’infraction punissable, puisque le décès a dissout le premier
mariage avant la conclusion du troisième, et que le troisième n’a coïncidé
qu’avec un deuxième qui était nul.
La nullité du mariage s’apprécie selon le droit civil. Elle constitue une
exception préjudicielle au jugement, pour la nullité entachant le premier
mariage. Le tribunal répressif statue, au contraire, pour les nullités du second.
b) L’élément matériel Un premier mariage valable et non dissous.
118
Cette infraction pose la question de l’abrogation par désuetude de la loi.L’abrogation de cette loi
pourrait résulter du seul fait qu’elle se trouve, en pratique, frappée d’ineffectivité.
119 A Kinshasa, «deuxième bureau » signifie concubine ou maîtresse d’un homme marié.
120 Toulouse, 2002 ; Mémentos, Droit Pénal Spécial, 14 ème édition, 2008, Dalloz p.298.
Catalogue des infractions 91
II. Poursuites
Les poursuites peuvent être engagées par l’épouse. Elle peut porter
plainte à la police, au parquet ou attraire l’auteur devant le juge de paix. La
personne reconnue coupable de l’infraction de bigamie sera sanctionnée sur
base des articles 408, 409 du code de la famille.
a) Sanctions dévolues
L’époux qui aura fait enregistrer ou célébrer une seconde union sans
que la première ne soit dissoute ou annulée, commet l’infraction de bigamie.
Il encourt un mois à trois ans de servitude pénale principale et une amende ou
une de ces peines seulement.
c) Complicité.
La loi ne prévoit aucune disposition concernant le complice qui épouse
la personne déjà mariée. S’il savait qu’il épousait une personne déjà mariée,
on lui appliquera les dispositions générales sur la complicité. Sera aussi
121 Paris, 31 mai 1949, JCP 1949. II. 5163, note Delaume.
122 Paris, 27 novembre 1981, D.1983, 14, note Ph. Paire.
146 Paris, 6 juillet 1988, Juris-Data n° 044484.
92Catalogue des infractions
124
En revanche, il est possible d’être à la foi complice et réceleur de l’auteur d’un blanchiment : crim.,20
février 2008, Dr.pénal 2008,comm, 67,obs.Véron.
125 Crim., 25 juin 2003, Dr.pénal 2003,comm.143,obs.Véron, RSC 2004,p. 350, obs.
Ottenhof.
94Catalogue des infractions
c)Autres sanctions
Aux termes de l’article 36 du même texte légal, il revient que les
personnes morales (sociétés) pourront être condamnées :
1. à l’interdiction, à titre définitif ou pour une durée de cinq ans au plus,
d’exercer directement ou indirectement certaines activités professionnelles
;
2. à la fermeture définitive ou pour une durée de cinq ans au maximum de
leurs établissements ayant servi à commettre cette infraction ;
3. à la dissolution lorsqu’elles ont été créées pour commettre les faits
incriminés ;
4 . au paiement des frais de publication de la décision par la presse écrite ou
par tout autre moyen de communication audio-visuelle.
Bruxelles ,11 e ch. ,30 juin 2003 et cass. , 2eme ch., 14 janvier 2004 – p 584 tiré de la Revue
126
I. Eléments constitutifs
L’existence de l’infraction de bris de scellés appelle à la réunion de
plusieurs éléments : de l’élément matériel et de l’élément moral.
a)L’existence des scellés
L’existence des scellés apposés sur ordre de l’autorité publique
(Gouvernement, Justice ou un fonctionnaire qualifié) dans les formes légales,
doivent être matériellement détruits. La destruction des scellés vise la
pénétration dans le local ou l’ouverture du meuble.
b)La destruction ou l’enlèvement des scellés
Pour qu’il y ait destruction ou enlevement des scellés il faut que la bande ou
l’empreinte ait dû être détruite ou enlevée. Ainsi, le fait de soustraire un objet
placé sous scellés, sans endommager les scellés, constituerait le vol.
c)L’élement moral
La destruction des scellés doit avoir été faite avec connaissance et volonté.
Le législateur utilise le concept « à dessein ». L’infraction de bris de scellés
est donc une infraction intentionnelle.
L’infraction est commise par celui qui sait que les scellés qu’il a brisés avaient
été apposés par l’autorité judiciaire. Cette connaissance ne résulte pas
exclusivement de la signification à l’auteur du bris de scellés de la décision
de justice ayant décidé de leur apposition, car il peut être un tiers au procès
ayant abouti à cette mesure127.
II. Poursuites
Les poursuites pour bris de scellés rentrent dans le droit commun des
poursuites. Le Ministère public met en mouvement l’action publique, même
sur simple dénonciation. Les personnes intéressées peuvent se constituer
parties civiles ou saisir le juge compétent. a) Quel est le texte légal ?
Les bris de scellés relèvent du code pénal livre II. Les articles 139 et 140 du
code pénal LII en sont le siège légal. La répression des actes des bris de scellés
y est définie.
b) Quelles sont les sanctions prévues ?
Ceux qui auront brisé les scellés seront punis de six mois à deux ans de
servitude pénale principale, et d’une amende ou d’une des peines seulement.
Le gardien par la négligence duquel le scellé, aura été brisé, ou qui aura lui
même brisé le scellé, peut encourir huit jours de servitude pénale principale,
et une amende ou l’une des peines seulement128. Le gardien qui brise le scellé,
ou le fonctionnaire qui opère le scellé et qui le brise, sera puni de trois ans de
servitude pénale principale maximum et d’une amende 129. c) Quel est le
tribunal compétent ?
L’infraction de bris de scellés est portée devant le juge compétent. La
compétence matérielle de cette infraction est dévolue au juge de paix. d)
Qu’en est-il de l’action publique ?
L’action publique relative à l’infraction de bris de scellés se prescrit
après trois ans et une année selon qu’il s’agit des cas prévus aux points 1, 3 et
au point 2 ci-dessus. Les peines, elles, seront prescrites au délai double de la
peine prononcée, ou à deux ans si ce délai est inférieur à deux ans.
61. Cannibalisme
Voir anthropophagie, n° 32.
63. Capitulation
I. Eléments constitutifs
a) Les trois conditions préalables
Trois conditions sont requises pour la réalisation de l’infraction de
capitulation : l’existence d’une situation exceptionnelle, le statut de
commandant opérationnel pour l’agent et l’avis obligatoire du conseil de
discipline sur la culpabilité dudit commandant.
b) Les éléments constitutifs propremendits
Les élements constitutifs sont faits d’une part de l’élément matériel,
et d’autre part de l’élément intellectuel.
1. L’élément matériel
Catalogue des infractions 99
Le cel frauduleux est défini comme le fait, pour une personne ayant
obtenu par hasard la possession d’une chose, de la conserver ou de la livrer à
un tiers. L’infraction de cel frauduleux est aussi appelée recel frauduleux. Le
cel frauduleux n’est pas le vol, faute de soustraction. L’infraction de cel
frauduleux se justifie, le fait de garder une chose dont on n’est pas propriétaire
étant contraire à la justice et à la morale.
100Catalogue des infractions
I. Eléments constitutifs
a) L’élément légal
L’élément légal de l’infraction de cel frauduleux est défini par l’article
102 du code pénal livre II (issu du décret du 24 décembre 1929). b)L’élément
matériel
L’élément matériel est constitué d’une chose trouvée par hasard ou dont
on a obtenu la possession par hasard. Le cel frauduleux ne porte que sur les
objets mobiliers.
Cette chose doit appartenir à autrui. La chose ne doit pas avoir été abandonnée
sciemment par son propriétaire. Un vieux vêtement jeté ne pourra pas faire
l’objet de cette infraction, car il n’a plus de valeur. Il doit s’agir d’une
appropriation de la chose en la conservant pour soi ou en la cédant à autrui
sous forme de don, de prêt, de vente, de mise en gage, etc.
c)L’élément moral
L’élément moral est fait, dans le chef d’une personne donnée , de l’intention
frauduleuse de s’approprier une chose qu’elle sait ne pas lui appartenir. Le cel
frauduleux, infraction instantanée, est établi dès qu’on est en présence d’un
paiement indu ou d’un enrichissement sans cause, l’intention délictuelle étant
manifestée par l’utilisation immédiate des fonds indûment perçus et causant
ainsi préjudice130 . Le tribunal a décidé qu’en conservant ou en retenant les
tuyaux trouvés avec dessein de les rendre dès qu’il en découvre le propriétaire,
ou dès qu’il a connaissance de leur réclamation, autrement dit en
s’appropriant lesdits tuyaux, le prévenu s’est comporté ainsi en maître de ces
tuyaux et tombe donc sous le coup de l’article 102 du code pénal réprimant le
cel frauduleux131.
Les « exemples d’école » constitutifs du cel frauduleux sont légion. Le
fait de ramasser de l’argent tombé de la poche d’un passant et de s’en servir.
S’approprier une chèvre réfugiée sous son toit ou une bête égarée. Recevoir
par suite d’une erreur de la poste un colis destiné à une autre personne et en
faire usage, en connaissant librement que l’on n’en est pas destinataire.
II. Poursuites
130
RJZ. , 8 octobre 1973, septembre- décembre. , n°3, p.274.
131
Tribunal de paix de Kisangani/Makiso., RP 1718, 16 juillet 2004, ministère public et partie civile
contre le prévenu Adel Achour.
Catalogue des infractions 101
public pourra se saisir d’office. Toute personne, sans être victime, peut
dénoncer les faits pour les avoir vécus. a) Quel est le texte légal ?
Le texte qui crée et sanctionne le cel frauduleux est l’article 102 du
code pénal LII (issu du décret du 24 décembre 1929). Il prévoit, pour l’auteur
de l’infraction de cel frauduleux, des peines allant de huit jours à deux ans de
servitude pénale principale, et une amende ou l’une de ces peines seulement.
Le tribunal de paix est la juridiction compétente.
b) Comment se prescrit l’infraction de cel frauduleux?
Le délai de prescription de l’action publique est de trois ans. Les
peines se prescrivent comme à l’infraction des bris des scellés.
65. Change
132 M.C 1967 p. 864 in Codes Larcier R.D.C, tome III, Vol 2, Larcier-afrique Editions 2003,
p.706.
133 Journal Officiel de la République Démocratique du Congo, 49 ème Année, Numéro Spécial,
20 janvier 2008.
102Catalogue des infractions
66. Chantage
134 C.S.J., R.P. 79, 25 juillet 1973, B.A. 1974, p.144.
135 C.S.J., R.P. 174, 04 juillet 1977, B.A. 1978, p.66.
Catalogue des infractions 103
136
Articles 312-10 du deuxième livre code pénal intitulé « Des crimes et délits contre les
personnes ».
138 163
B.O., 1903, p.36 et B.O., 1917, p.68 .
O- L. du 10 mars 1917
Catalogue des infractions 105
139 Ière Inst. Buta, 19 décembre 1929, Rev . Jur. 1931, p. 271.
165 Elis. , 2 décembre 1911, Jur. Congo 1912 p. 300.
140 Boma, 18 Novembre 1913, Jur. Congo1924, p. 87.
167 B. O. , 1959, p. 1157.
106Catalogue des infractions
Généralement, les films sont classés par catégories par une commission
ad hoc. Les films jugés immoraux ou trop violents sont classés dans la
catégorie de films dont la présentation est interdite aux enfants. Dans ce
dernier cas, l’entrée de l’établissement et les affiches doivent porter la
mention «enfant non admis ».
Seront coupables de l’infraction, les exploitants ou les gérants des
établissements cinématographiques et leurs préposés, qui admettent aux
spectacles représentés les personnes autres que celles autorisées à y assister,
en l’occurrence la présence de mineurs de moins de 18 ans. Par exemple, ils
peuvent encourir des peines à chaque présentation d’un film classé « enfant
non admis » en présence des mineurs d’âge. Même la personne qui projette
un film de cette catégorie dans les locaux non fermés est passible des peines.
a) Poursuites consécutives
L’auteur présumé de l’infraction « cinéma enfants non admis » peut
être poursuivi sur dénonciation. Il le peut aussi sur plainte de toute personne
lésée. Le Ministère public peut en outre se saisir d’office. L’ordonnance
n°23/216 du 04 mai 1959 portant protection de l’enfance en matière de
projections cinématographiques publiques167 est le texte légal. A l’endroit du
coupable, une sanction d’un mois maximum de servitude pénale principale et
une amende sont prévues ou une de ces peines (article 20 de l’ordonnance
citée). Le tribunal pourra ordonner , pendant trois mois , la fermeture de
l’établissement.
a) L’élément matériel
L’élément matériel est constitué de deux actes. D’une part, un acte de
pratique ou de procédé d’attribution sélective d’avantages indus, d’ autre part,
un acte de création ou d’entretien d’attaches personnelles sur base des critères
d’origine, d’appartenance ou de non appartenance à une religion, à une
association de fait ou de droit, ou sur tout autre critère discriminatoire.
b) L’élément moral
L’élément moral consiste, d’abord , dans la connaissance du caractère
indu des avantages qu’on attribue sélectivement, et dans la résolution libre et
consciente de les attribuer. Il consiste, ensuite, dans la ferme décision de créer
ou d’entretenir une coterie basée sur ces critères négatifs au mépris des effets
néfastes futurs ou réels141 .
141Laurent MUTATA LUABA . , Droit pénal militaire congolais. Des peines et incriminations
de la compétence des juridictions militaires en R.D. Congo ; Editions du Service de
Documentation et d’Etudes du Ministère de la Justice et Garde des Sceaux, Kinshasa 2005,
p.640.
108Catalogue des infractions
Par marché public, il faut entendre tout contrat écrit par lequel un
entrepreneur, un fournisseur ou un prestataire s’engage envers l’autorité
publique compétente soit à réaliser des travaux, soit à fournir des biens ou des
services, soit encore à exécuter des prestations intellectuelles moyennant un
prix. En d’autres termes, les marchés publics sont les contrats conclus à titre
onéreux entre les pouvoirs adjudicateurs(Etat, collectivités teritoriales,
établissements publics….) et des opérateurs publics ou privés, pour répondre
à leurs besoins en matière de travaux, de fournitures ou de services169.
169 F. Linditch., « Une définition élargie des marchés publics destinée à couvrir de larges
pans de l’activité économique », Cahiers de droit de l’entreprise, n° 5 septembre 2007,
dossier29.
170 Après harmonisation par la commission paritaire mixte de l’assemblée nationale et
du sénat, le texte a été l’adopté en assemblée plénière et promulgué le 27 avril 2010 par le
Président de la République. Ainsi donc vient d’être abrogée l’ordonnance loi n° 69/054 du 5
décembre 1969 (article 84).
b) Types de marchés publics et définitions
Aux termes de la loi n° 10/010 du 27 avril 2010 relative aux marchés
publics142, les différents types de marchés publics (articles 7, 8, 9,10 et 11)
sont les marchés de travaux, de fournitures, de services et des prestations
intellectuelles143.
Idem, pp 29-30.
Catalogue des infractions 109
1. Les marchés de travaux. Ils ont pour objet la réalisation, au bénéfice d’une
autorité contractante, de tous travaux de bâtiment ou de génie civile ou la
réfection d’ouvrages de toute nature.
2. Les marchés de fournitures. Les marchés de fournitures concernent l’achat,
la prise en crédit-bail, la location-vente de produits ou matériels au
bénéfice d’une autorité contractante.
3. Les marchés de service ont pour objet la réalisation des prestations qui ne
peuvent être qualifiés, ni de travaux, ni de fournitures.
4. Les marchés de prestations intellectuelles ont pour objet des prestations à
caractère principalement intellectuel. Ils incluent notamment les contrats
de maîtrise d’ouvrage déléguée, les contrats de conduite d’opération, les
contrats de maîtrise d’œuvre et les services d’assistance technique, les
marchés de prestation, d’études et de la maîtrise d’œuvre, tout comportant
des obligations spécifiques liées à la notion de propriété intellectuelle.
144 Les sanctions administratives sont prévues par la même loi relative aux marchés publics
à l’article 80.
145
Le législateur s’est efforcé de définir l’acte d’improbité à l’article 80 de la loi relative aux marchés
publics . Il y a réservé des larges développements.
146 Journal Officiel de la République Démocratique du Congo, 43 ème année, Kinshasa, 31 août
2002.
Catalogue des infractions 111
L’infraction est punie de six mois à trois ans et une amende de cent mille
à cinq cent mille francs congolais constants ou une de ces peines seulement.
12. Exploitation forestière en violation de la loi ou de ses
mesures d’exécution (art.143 point 1)
La sanction est de trois mois à deux ans de servitude pénale et d’une
amende de vingt mille à cent mille francs congolais constants ou une de ces
peines seulement. La saisie ou la restitution des produits de l’infraction, des
instruments ayant servi à commettre l’infraction sera en outre ordonnée.
13. Exploitation par le concessionnaire forestier des produits
forestiers sans autorisation requise (art.147 point 4).
Elle est réprimée d’un mois à trois ans de servitude pénale et une amende
de dix mille à cinq cent mille francs congolais constants ou une de ces peines
seulement.
14. Exportation par le concessionnaire forestier des essences
en violation des restrictions instituées par les mesures
d’exécution du code forestier (art..147 point 3)
Cette incrimination est punie de la même peine que l’exportation par le
concessionnaire forestier des produits forestiers sans autorisation requise
(voir n°13 en haut).
15. Exercice d’un droit d’usage forestier dans une forêt
classée en violation du code forestier ou de ses mesures
d’exécution (art. .150)
Deux mois à un an de servitude pénale et une amende de dix mille à cinq
cent mille francs congolais constants ou une de ces peines seulement sont
prévus en guise de sanction.
16. Exercice d’un droit d’usage forestier dans une forêt
protégée en violation du code forestier et de ses mesures
d’exécution (art..151)
Cette disposition légale prévoit un mois à un an de servitude pénale
principale et une amende de cinq mille à vingt cinq mille francs congolais
constants ou une de ces peines seulement.
17. Falsification d’une des autorisations prévues par le code
forestier et ses mesures d’exécution (art..145).
Cette falsification est punie de six mois à deux ans de servitude pénale et
une amende de vingt mille à cent mille francs congolais ou une de ces peines
seulement.
Les coupes pratiquées sous une autorisation falsifiée sont illicites. La
détention des produits forestiers en vertu d’une autorisation falsifiée est
illicite.
Catalogue des infractions 113
a) Procédure
1. Rôle des inspecteurs forestiers
Les inspecteurs forestiers, les fonctionnaires assermentés et les
officiers de police judiciaire sont les personnes habilitées en matière
forestière. Ils peuvent procéder à la saisie et à la mise sous séquestre des
instruments, véhicules et objets ayant servi à commettre une infraction
forestière ou qui en sont le produit. Ils ne peuvent procéder à des visites et
perquisitions dans les maisons d’habitation, dans les bâtiments, dans les cours
adjacents et dans les enclos que sur autorisation d’un officier du Ministère
public. Ils peuvent appréhender et conduire devant l’officier du Ministère
public toute personne surprise en flagrant délit d’infraction forestière. Ils
peuvent réquerir la force publique pour la répression des infractions
forestières et pour la saisie des produits forestiers illégalement détenus,
transportés , vendus ou achétés. Ils consignent dans leurs procés-verbaux , la
nature, le lieu et les circonstances des infractions constatées, les éléments de
preuve relevés et les dépositions des personnes ayant fourni les
renseignements. Les procès-verbaux font foi jusqu’à la preuve contraire. Ils
sont transmis, dans les meilleurs délais, à l’officier du Ministère public. Un
rapport est dressé par l’officier de police judiciaire à l’administration chargée
des forêts.
2.Rôle de l’Etat
L’Etat a le droit d’exposer l’affaire devant le tribunal. Il dépose ses
conclusions, au premier dégré comme devant la juridiction d’appel. Au cas où
l’Etat n’est pas représenté à l’audience, le tribunal prononce d’office les
dommages-intérêts (article 135 alinéa 2). Les jugements en matière forestière
sont signifiés au Ministre de la Justice qui en porte connaissance à
l’administration forestière(art. 136).
147 Les infractions forestières sont recherchées et constatées, sans préjudice des prérogatives
des offficiers du Ministère public, par les inspecteurs forestiers, les fonctionnaires
assermentés et les autres officiers de police judiciaire dans leur ressort territorial.
148 La situation des tribunaux de commerce est particulière. En effet, les tribunaux de
commerce ont une compétence d’attribution délimitée par la loi, eu égard, soit à la nature de
certaines infractions, soit à la qualité de certains délinquants. Ils ont été crées depuis 2001
par la loi du 03 Juillet 2001 portant création, organisation et fonctionnement des tribunaux de
commerce. Les juges de ces tribunaux sont donc le juge naturel des litiges relevant de la
législation économique et commerciale (article 17 de la loi citée). Ces juridictions connaissent
des infractions à la législation économique et commerciale, quel que soit le taux de la peine
ou la hauteur de l’amende (Clément NSAMPOLU IYELA., Organisation, compétence et
procédure devant les tribunaux de commerce. Séminaire de formation des juges consulaires
et magistrats des tribunaux de commerce, Edité par Avocats sans frontières Belgique /
Mission permanente en R.D.C, Kinshasa, Août –septembre 2002, p.4.) A la lumière de ce qui
précède, nous pouvons affirmer que les infractions en matière de prix, de registre de
commerce, de banqueroute et cas assimilés, à la réglementation du petit commerce relèvent
de la compétence des tribunaux de commerce. En attendant l’effectivité des tribunaux de
commerce sur l’étendue du territoire national, les tribunaux de grande instance exercent leurs
attributions là où ils ne sont pas encore installés.
116Catalogue des infractions
I. Infractions et pénalités
BZLa facilitation du détournement est aussi punie. Elle est punie dans
le chef de celui qui aura facilité le détournement. La sanction est une servitude
pénale de deux à cinq ans et une amende en francs congolais de l’équivalent
de 5.000 à 10.000 $US.
151
Tribunal de Grande Instance de Kinshasa/ Gombe, R.P 263, Ministère public et partie civile
contre le prévenu Ajudiya Pravin Kumar , 18 décembre 2009, inédit.
Catalogue des infractions 119
Les infractions à la législation minière sont créées par la loi n°007 /2002
du 11 juillet 2002. Cette loi, bien que postérieure à la loi n° 002/2001 du 03
juillet créant les tribunaux de commerce, n’a pas déterminé le tribunal pénal
compétent. Nous estimons que, le nouveau code minier faisant partie de la
législation économique et commerciale de notre pays en vertu de l’article 17
de la loi n° 002/2001, les infractions en matière des mines et carrières relèvent
de la compétence pénale des tribunaux de commerce.
l’encouragement des sciences, des arts, des lettres ou à tout autre but d’utilité
publique.
constitue une question de fait. Il sanctionne de cinq à dix ans dans le cas
contraire.
Celui qui aura fait une proposition non agréée de former un complot contre la
vie ou la personne du chef de l’Etat sera puni d’une servitude pénale de un à
cinq ans.
b) Tribunal compétent
L’infraction de complot contre la vie ou la personne du chef de l’Etat est
considérée tantôt de par sa nature comme une infraction continue, tantôt elle
est considérée, selon une autre opinion plus nuancée, comme une infraction
instantanée. L’infraction de complot contre le chef de l’Etat est de la
compétence du tribunal de grande instance.
I.Eléments constitutifs
premier 152 . La résolution est arrêtée dès lors qu’elle constitue une volonté
ferme et inébranlable de matérialisation du projet criminel. Les délinquants
finalisent le consensus dégagé par les conspirateurs afin d’atteindre un but
ignoble et clairement déterminé.
c)La résolution (ou entente) criminelle doit viser un but précis et
réalisable.
On ne peut concevoir une résolution criminelle sans les buts clairement
définis. Le complot militaire peut poursuivre trois buts.
1. L’entente peut viser à porter atteinte à l’autorité du commandant d’une
formation militaire, d’un navire ou d’un aéronef militaire ;
2. L’entente peut viser à porter atteinte à la discipline militaire ;
3. L’entente peut viser à porter atteinte à la sécurité d’une formation
militaire, d’un navire ou d’un aéronef.
II.Régime répressif
Le code pénal militaire, en son article 62(art 432-434 C.J.M), châtie les
comportements constitutifs du complot militaire de cinq à dix ans de servitude
pénale. Le maximum de la peine est appliqué aux militaires les plus élevés en
grade et aux instigateurs de l’infraction. En temps de guerre, en périodes
exceptionnelles ou en toutes circonstances pouvant mettre en péril la sécurité
de la formation, de l’aéronef ou du navire ou si le complot a pour but de peser
sur la décision du chef militaire responsable, l’auteur coupable de l’infraction
sera puni de mort.
79. Comptabilité
Toute entreprise exerçant une activité lucrative ou non sur le territoire
national, y compris les associations sans but lucratif, a.s.b.l en sigle, qu’elle
qu’en soit la forme juridique doit tenir une comptabilité régulière. Celle-ci est
tenue suivant les formes du Plan Comptable Général Congolais, en sigle
PCGC. Exception est faite des banques et autres institutions financières, des
petites et moyennes entreprises soumises au régime d’imposition forfaitaire
ainsi que celles relevant du régime de la patente ; les infractions en matière de
tenue de la comptabilité sont issues du décret du 31 juillet 1912 tel que
modifié par le décret du 20 avril 1935, de la loi n°76-020 du 16 juillet 1976 et
des ordonnances n°76-150 du 16 juillet 1976 et n°77/332 du 30 novembre
1977.
I. Infractions et sanctions
I. Définition
Par concours de pronostic, il faut entendre tout contrat par lequel deux
personnes assurent un gain déterminé à celle qui se trouvera avoir raison sur
l’existence ou la non existence d’un évènement affirmé par l’une et nié par
l’autre155 .
L’infraction de concours de pronostics s’entend du fait d’organiser ou
d’exploiter , pour son compte ou pour le compte d’autrui, des concours de
pronostic ou autres.
a)Domaine d’application de l’interdiction de concours de pronostics
L’interdiction s’applique à toutes sortes de concours de pronostics. En
effet, à la lecture de la loi , sont réprimés, non seulement les concours de
pronostics sportifs, mais aussi, tous les autres concours de pronostics. Le lieu
où ce concours de pronostics a lieu importe peu. Pourvu qu’il vise à porter
atteinte au droit de propriété d’autrui. Un seul fait suffit à caractériser
l’infraction , celle-ci n’étant pas une infraction d’habitude. b)L’élément
intentionnel
L’élément intentionnel est réquis. L’intention s’analyse dans la
conscience de violer le droit de propriété d’autrui. Toute personne qui , à titre
gratuit ou moyennant rémunération, aura servi d’intermédiaire entre une
entreprise de concours de pronostics et des particuliers, soit en transférant des
154 Article 15 point 1° de la loi 76-020 du 16 juillet 1 976 portant normalisation de la comptabilité au Zaïre.
155 LIKULIA BOLONGO. , Droit pénal spécial zaïrois, LGDJ, Paris 1976, p.515.
Catalogue des infractions 125
fonds, soit en diffusant des bulletins ou réclames de cette entreprise, sera puni
des mêmes peines que l’auteur principal156.
II. Poursuites
Les poursuites peuvent être faites sur dénonciation. Elles peuvent être
menées par le parquet après plainte ou même d’office. L’officier de police
judiciaire, « l’œil et l’oreille du Ministère public » , reçoit les plaintes. Il peut
être saisi sur réquisition, sur dénonciation ou aussi sur plainte157. a)Quel est
le texte légal en vigueur ?
L’ordonnance législative n°II /141 du 16 mai 1951 portant interdiction
des concours de pronostics sportifs ou autres 158 définit et réprime la
prévention de concours de pronostics.
b) Quelles pénalités le législateur prévoit-il ?
L’auteur principal de l’infraction de concours de pronostics pourra
subir deux mois de servitude pénale principale et une amende ou une de ces
peines seulement. Il encourt, en outre, confiscations de fonds, enjeux,
bulletins et matériels d’exploitation. Le complice sera puni des mêmes peines
que l’auteur principal. En cas de récidive dans un délai de deux ans, les peines
seront doublées.
c) Devant quel tribunal l’auteur sera traduit ?
Le tribunal de paix connaît de l’infraction de concours de pronostics.
Il peut être saisi par requête du Procureur de la République ou du Procureur
Général. La partie lésée peut, d’elle-même, saisir la juridiction par citation
directe.
Une année après la commission de l’infraction , les faits infractionnels
constitutifs de concours de pronostics cesseront d’être poursuivis
(prescription de l’action publique).
Volume 2, p.504.
126Catalogue des infractions
160NGUYEN Chanh Tam, Philippe DARTOIS, Charles SIMON. , Lexique de Droit des
affaires Zaïrois, Faculté de Droit, Kinshasa, 1972, p79.
Catalogue des infractions 127
III. Poursuites
En matière de concurrence déloyale, le parquet ne peut pas se saisir
d’office. Les infractions constitutives ne sont poursuivies qu’à la requête des
intéressés ou de l’un d’eux (art 4). Sans aucun équivoque, l’infraction de
concurrence déloyale relève de la compétence des tribunaux de commerce.
a)Quelles sont les sanctions prévues
Pénalement , la concurrence déloyale est punie d’amende (art 3).
D’autres sanctions sont prévues. Il s’agit de la faculté, pour le juge,
d’ordonner l’affichage du jugement à l’extérieur des établissements du
condamné à ses frais et pendant le délai qu’il détermine et la publication du
jugement dans les journaux aux frais du même condamné.
b) Récidive en matière de concurrence déloyale
En cas de récidive, une peine de servitude pénale de sept jours à deux
mois sera prononcée. Il y a récidive 161 lorsqu’après une condamnation
définitive pour manquement aux injonctions ou interdictions d’un jugement
ou d’un arrêt, le condamné commet un nouveau manquement au même
jugement ou arrêt, dans un délai de cinq ans.
82. Concussion
c)L’élément intellectuel
La constitution illégale d’une juridiction répressive doit être intentionnelle.
Elle procède d’un acte délibéré. Le dol général suffit à établir l’infraction. Il
doit être prouvé dans le chef de l’auteur un acte libre et conscient.
L’article 112 du code pénal militaire (art. 479 C.J.M ) dispose que tout
militaire qui, hors les cas prévus par la loi pénale militaire, établit et maintient
une juridiction répressive, sera puni. La sanction est de dix à vingt ans de
servitude pénale, sans préjudice de peines plus fortes pouvant être encourues
du fait de l’exécution des sentences prononcées.
167Nous allons nous limiter à nommer les principales, à indiquer la contravention routière, et
à en donner la référence légale. Nos divers commentaires sur la dépréciation des amendes
en général et des amendes transactionnelles en particulier demeurent, ici, d’application. 198
La nomenclature des contraventions routières proposée pourrait paraître peu heureuse. Les
dispositions légales évoquées peuvent également ne concerner parfois que l’interdiction, sans
évoquer la disposition porteuse de la peine. Nous sommes conscients de cette non
exhaustivité dont nous assumons l’entière responsabilité. En effet, l’incidence du
132Catalogue des infractions
respect du code de la route sur la préservation de la vie humaine, la pratique des agents
qualifiés sur les routes congolaises et le souci d’oser systématiser nous ont largement
influencé. Pareilles insuffisances pourraient dans les prochaines éditions trouver solution.
23. Défaut d’essuie-glace (art. 63 et 113 al. 1° NC R) ;
24. Défaut d’indicateur de vitesse (Art. 63. et 113 al 1° NCR) ;
25. Défaut de permis de conduire (art. 11. 6) ; (art.118-136.1
NCR) ;
26. Défaut de rétroviseur(art. 113 .1.g NCR) ;
27. Défaut de pre-brise ou vitre (art. 113. 1.g NCR) ;;
28. Défaut de plaque d’immatriculation(art. 52.2) ; (art. 59 NCR)
;
29. Défaut de signe distinctif
30. Défaut des feux clignotants (art.art. 12.3 NCR) ;
31. Défaut des feux stop (art.11. 3 ;1 NCR) ;
32. Défectuosité du dispositif de signe de signalisation à bord
des automobiles (art. 63 et 113 al 1° NCR) ;
33. Défectuosité manifeste du dispositif d’échappement,
silencieux (art. 63 et 113 al 10° NCR) ;
34. Défectuosité des dispositifs réfléchissants (art. 35 al 5°, 64
al. 2° et 113 al 1 NCR°);
35. Défectuosité manifeste des freins (art. 63, 64 et 113 al 1°
NCR) ;
36. Défectuosité manifeste des signalisations sur des
véhicules (clignoteurs, feux de position, feux rouges, faux
croisements) art. 35 al, 2°, 55, 57, 64 al 2° et 11 3 al 1° NCR;
37. Dégradation de la chaussée(art.105, 106 NCR);
38. Délit de fuite (art. 105, voir n°138 );
39. Distance de sécurité insuffisante entre véhicules (art.17 et
106al2° NCR) ;
40. Dommage causé à une voie publique ou ses dépendances
(art. 7 al 1° et 108 NCR) ;
41. Entrave à la circulation des piétons (art. 31 ,32 et 111
NCR) ;
134Catalogue des infractions
c)Sanctions
1. Amende168
Comme dit plus haut, les contraventions routières sont généralement
punies d’amende. En cas de récidive, l’amende est doublée. Il s’agit d’une
amende appelée transactionnelle. L’amende est dite transactionnelle, car son
payement fait l’objet d’un accord entre l’officier de police judiciaire et
l’inculpé. L’inculpé reste libre d’accepter ou de refuser. L’amende
transactionnelle est donc proposée. L’officier de police judiciaire de la police
spéciale de roulage ne peut , ni l’imposer , ni contraindre l’auteur présumé
d’une contravention routière à la payer. Le refus de la proposition conduit
uniquement à en dresser procès-verbal.
L’amende transactionnelle peut, en outre, être payée par le civilement
responsable169 . Le payement de l’amende fait au niveau de l’opj éteint l’action
publique. A la condition que ledit payement soit approuvé par l’officier du
Ministère public. Le payement de l’amende n’implique nullement pas la
reconnaissance par l’inculpé de sa culpabilité (art.9 du CPP). Néanmoins, il
produit les effets suivants :
- le Ministère public qui a approuvé l’amende payée ne peut plus poursuivre
l’action publique ;
- celui qui a payé une amende transactionnelle entérinée ne peut plus être
attrait170 par citation directe ;
168 La peine d’amende consiste en une somme d’argent que le condamné a l’obligation de
verser au Trésor public à titre de sanction. L’article 10 du code pénal dispose que l’amende
est de un Zaïre au moins. Elle est perçue au profit de l’Etat. Pour qu’elle atteigne le maximum
de son efficacité, l’on devrait résoudre le problème de son adaptation à la fortune du
condamné et son recouvrement effectif.
169 Les personnes qui d’après les règles du droit civil, sont civilement responsables des
170
En application du principe « non bis in idem », il ne peut plus lui être demandé compte
pour les faits qui ont donné lieu à la peine déjà exécutée. L’exécution de la peine est le mode
normal de son exécution. Lorsqu’elle est réalisée, le délinquant est quitte vis-à-vis de la
société ; il a payé sa dette.
138Catalogue des infractions
- celui qui a exécuté les conditions lui proposées par l’officier de police
judiciaire ne peut plus revenir sur son option et demander d’être jugé.
L’amende transactionnelle payée auprès du magistrat instructeur, pour
produire les effets ci-haut cités, doit avoir été approuvée par le chef
hiérarchique.
2. La suspension du permis de conduire
Tout véhicule en mouvement ou tout ensemble de véhicules en mouvement
doit avoir un conducteur. Celui-ci doit posséder les qualités physiques et
psychiques nécessaires et être en état physique et mental de conduite. Il doit
se faire délivrer un permis de conduire. Le permis de conduire est délivré par
une commission ad hoc. Le permis de conduire sera rétiré après jugement , à
un conducteur qui commet une infraction grave susceptible d’entraîner le
retrait.
171Il ya des conditions nécessaires pour se porter partie civile. Pour pouvoir se porter partie
civile, il faut avoir été lésé par l’infraction. Mais cette lésion ne suffit pas ; il faut que le préjudice
subi (qui peut être matériel ou moral) soit actuel, personnel et direct.
Catalogue des infractions 139
».
87. Contrefaçon
II. Poursuites
172La peine de servitude pénale est réglementée par les articles 7 à 9 de notre code pénal.
La servitude pénale est soit à perpétuité soit à temps. La servitude pénale à temps peut
varier entre un jour et vingt ans. La servitude pénale remplace la peine d’amende à défaut
140Catalogue des infractions
de paiement dans les délais légaux. Dans ce dernier cas, elle prend le nom de servitude
pénale subsidiaire.
204 Article 2 de la loi n°82-001 du 7 janvier 1982.
titulaire de ces droits protégés se voit réserver , par la loi n°82-001 du 7 janvier
1982, l’exclusivité de la reproduction et de l’usage de ses créations ou de
signes distinctifs permettant à un producteur ou à un commerçant de
Catalogue des infractions 141
3. L’intention coupable.
La contrefaçon des dessins et modèles est une infraction intentionnelle.
A partir du dépôt reçu et suivi de l’obtention du certificat d’enregistrement, il
existe une présomption de connaissance de ce dépôt. Il appartient à l’imitateur
poursuivi d’établir sa bonne foi.
I. Eléments constitutifs
a) L’objet protégé
1. Une invention , c’est-à-dire une invention nouvelle résultant d’une activité
inventive susceptible d’être exploitée comme objet d’industrie ou de
commerce (art.6) ;
2. Une découverte , c’est-à-dire une activité non inventive aboutissant au
constat de l’existence d’un objet déjà existant mais dont l’exploitation n’a
jamais été rendue publique (art.13).
b) Faits manifestant l’activité du contrefacteur
Nous avons dit que le brevet d’inventions ou de découvertes confère à
son titulaire un droit exclusif d’exploitation temporaire.
1. Le titulaire a le droit d’interdire, à toute personne, l’exercice des activités
couvertes par un brevet. Il peut s’agir, notamment de fabriquer le produit
concerné, de détenir celui-ci et l’utiliser aux fins de vente ou de le
transformer aux fins de vente sous autre forme, employer ou mettre en
œuvre et même vendre le procédé breveté (art.48) ;
2. Le fait de se prévaloir indûment d’une demande de brevet, d’une demande
de certificat d’encouragement, de la qualité de titulaire d’un brevet, d’un
certificat d’encouragement ou d’une licence d’exploitation (art.104) ;
3. Le fait de rendre public, de divulguer les inventions et les découvertes
déclarées secrètes sans autorisations, de divulguer le secret de fabrique, de
délivrer copie des dépôts secrets, d’exploiter librement des telles
inventions ou découvertes (art.40). Ce délit est passible de trois mois à un
an et d’une amende.
L’action publique ne peut être exercée par le Ministère public que sur
demande de la partie lésée (art.94 al 1). L’action civile fondée sur la
contrefaçon n’est recevable que si le délit de contrefaçon est établi pénalement
(art.94 al 2).
Le tribunal ordonnera la cessation par le contrefacteur de toute activité
portant atteinte aux droits de la partie lésée ainsi que la confiscation 174 des
objets reconnus contrefaits et des instruments ou ustensiles destinés
spécialement à leur fabrication (art.95 al 2).
174La confiscation spéciale est prévue par l’article 14 du code pénal. Elle porte sur les
choses ayant un rapport avec l’infraction. Jusqu’à une période récente, il existait la
confiscation générale (en condamnant l’auteur du détournement aux travaux forcés, le juge
devait prononcer en outre la confiscation de tous les biens du coupable) qui a été supprimée.
La confiscation spéciale, qui est une mesure de sûreté (art14 du code pénal) peut être
exécutée même après la mort du condamné, à condition qu’elle ait été prononcée par un
jugement coulé en force de chose jugée du vivant du condamné.
Catalogue des infractions 145
I. Eléments constitutifs
175
Bruxelles ,9eme ch .,27 juin 2003 p.872 in Revue de Jurisprudence de liège, Mons et Bruxelles ,31
décembre2004,110eme année ,Hebdomadaire p.2023.
176
LUKOMBE NGHENDA. , Le Règlement du contentieux commercial. Tome I, Les tribunaux
de commerce. Publications des Facultés de Droit des Universités du Congo, Février 2005,
p.623.
146Catalogue des infractions
L’infraction sous étude est créée à titre de protection des auteurs et des
artistes. Les législations calquées sur la colonisation se sont succedées les
unes après les autres. Le droit pénal en la matière , résulte des dispositions
pénales consacrées par les articles 96 à 103 de l’ordonnance-loi n° 86-003 du
05 avril 1986.
b) Eléments constitutifs propremendits
Pour être consommée, la contrefaçon des œuvres littéraires et
artistiques exige la réunion de trois éléments distincts. Ceux-ci ont trait
d’abord aux œuvres sur lesquelles a porté l’infraction, ensuite aux actes
matériels par lesquels il s’est manifesté et enfin à l’intention coupable.
1.Les œuvres littéraires
Aux termes de l’article 4 de l’ordonnance –loi n°86-003 du 5 avril
1986, les droits d’auteurs protégés sont toutes les œuvres de l’esprit quels
qu’en soit le genre, la forme d’expression, le mérite ou la destination. Il s’agit
notamment177 :
1° des livres, brochures et autres écrits littéraires, artistiques et scientifiques
; 2° des conférences, allocutions, plaidoiries, sermons, leçons, mémoires,
commentaires et autres œuvres de même nature tant sous forme orale que sous
forme écrite ou enregistrée ;
3° des œuvres dramatiques, dramatico-musicales et des œuvres théâtrales
en général de même que les œuvres chorégraphiques et les pantomimes
dont la mise en scène est fixée ;
4° des compositions musicales avec ou sans paroles ;
5° des œuvres cinématographiques ;
6° des journaux, revues ou autres publications de même nature ;
7° les œuvres de dessin, de peinture, d’architecture, de gravure, de
lithographie ;
8° des œuvres photographiques ;
9° des œuvres d’arts appliqués ;
10° des illustrations, les cartes géographiques ainsi que les ouvrages
plastiques relatifs à la géographie, à la topographie, à l’architecture ou à
toute autre science ;
11° des plans, croquis et maquettes d’architectes ;
12° des adaptations, traductions, arrangements de musique et autres
transformations autorisées par l’auteur de l’œuvre originale lorsque celle-
ci n’appartient pas au patrimoine culturel commun ;
13° des recueils d’œuvres littéraires ou artistiques (encyclopédies, guides,
dictionnaires et anthologies) ;
177 Nous tenons à porter la précision que cette liste bien qu’énumérative n’est pas limitative.
210 LUKOMBE NGHENDA. , op. cit .p.623.
Catalogue des infractions 147
C’est, par exemple, le cas d’un militaire qui se sert d’une autorisation de
sortie altérée ou contrefaite ou falsifiée ou encore contenant des mentions
incomplètes ou inexactes, laquelle autorisation était obtenue suite à un
arrangement personnel entre le bénéficiaire et un agent du secrétariat de son
unité213 .
b) Les actes interdits
Les actes prohibés doivent avoir pour but de constater un droit (sur un bulletin
de paie) de constater une indemnité (contrefaçon d’une lettre remise à
monsieur x par l’Etat Major Général en vue d’être indemnisé par suite de la
réquisition de son automobile), de constater une qualité (altérer une décision
de dissipation d’un commandant d’unité, de bataillon ou de brigade) ou
d’accorder une autorisation (altération d’un bon de retrait d’armement, de
fonds, d’une carte d’accès dans un restaurant militaire). c)L’intention
criminelle.
Le dol général suffit à établir la culpabilité de l’agent. Le préjudice subi par
les Forces Armées, des services apparentés ou l’Etat congolais peut même ne
pas exister.
2. De l’article 80 du code pénal militaire
Pour être punissable, l’auteur de l’infraction prévue par l’article 80 du code
pénal militaire peut être :
a) le requérant des documents faux effectivement ou pas, sans titre ni droit. ;
b) l’utilisateur desdits documents même s’il ne les a pas sollicité, dès lors
qu’aucune norme légale n’a été respectée ;
c) l’auteur desdits documents ou celui qui en facilite l’octroi à un individu qui
n’y a aucun droit.
En premier lieu, l’auteur doit avoir tenté d’obtenir ou obtenu effectivement
un document militaire. En second lieu, il doit en avoir fait usage. Enfin, il doit
avoir octroyé ou provoquer l’octroi de ce document.
d) L’élément moral qui peut être aussi bien un dol général qu’un dol spécial
doit exister.
II. Régime répressif
Les mêmes peines seront subies par celui qui fera usage de ces
documents et par celui qui les aura établis sous un autre nom que le sien.
L’individu qui délivrera ou fera délivrer des documents faux à une personne
qu’il sait n’y avoir droit, sera sanctionné de six mois à dix ans de servitude
pénale et d’une amende qui n’excédera pas 10.000 francs congolais constants.
Aux termes de l’article 192 du code pénal livre II, sera puni d’une servitude
pénale de un à cinq ans celui qui, en temps de guerre :
1. entretiendra, sans autorisation du Gouvernement, une correspondance ou
des relations avec les sujets ou les agents d’une puissance ennemie ;
2. fera directement ou par intermédiaire, des actes de commerce avec les
sujets ou les agents d’une puissance ennemie, au mépris des prohibitions
édictées.
L’infraction de correspondances avec un ressortissant d’une puissance
ennemie est une infraction d’atteinte à la sûreté extérieure de l’Etat. Autrefois,
cette prévention était justiciable de la Cour de Sûreté de l’Etat, actuellement
dissoute. Etant donné que l’infraction de correspondances avec un
ressortissant d’une puissance ennemie n’a pas été supprimée et qu’aucune
incrimination ne peut manquer de juge, elle est désormais de la compétence
matérielle de l’instance compétente, au regard du taux maximum de la peine
prévue.
97. Corruption
I. Définition
Le mot corruption vient du latin « corruptio » signifiant « avilissement,
vénalité, tare, vice ». Elle est inégalement répandue dans le monde et
différentes associations proposent des classements entre nations.
a)L’élément légal
La corruption fut prévue et réprimée par les articles 147 à 150 du code pénal
livre II. Ces dispositions furent modifiées par l‘article 2 de la loi n°73/017 du
05 janvier 1973. L’article 2 cité a inséré l’article 149 bis. La loi du 05 janvier
1973 sera, par la suite, complétée par l’ordonnance-loi n°73/010 du 14 février
1973. Cette ordonnance-loi a injecté l’article 149 ter.
Le texte, de nos jours , en vigueur est la loi n°05- 006 du 29 mars 2005
modifiant et complétant le décret du 30 janvier 1940 portant code pénal
congolais. Cette loi a modifié les articles 147, 148, 149, 149 bis, 149 ter du
code pénal. Elle a aussi inséré les articles 147 bis, 149 quater et 149 quinquies
au Code pénal .
b)L’élément matériel : L’acte de corruption
La définition de l’élément matériel de la corruption, soit active, soit
passive (agrément de propositions) porte sur, à tout moment, directement ou
indirectement, des offres 180 , des promesses, des dons, des présents ou des
avantages quelconques. Il en est ainsi du fait de demander et de recevoir d’un
suspect la remise d’une somme d’argent pour ne pas procéder à son arrestation
ni ouvrir une instruction à sa charge181
1. Caractère illégitime
L’acte incriminé ne doit pas être commandé, permis ou autorisé par des
dispositions législatives ou réglementaires.
180 Lorsqu’il n’existe aucun élément pour démontrer un commencement d’exécution ayant
consisté pour le prévenu à offrir une certaine somme d’argent destinée à corrompre un agent
; il subsistera un doute quant à la culpabilité du prévenu (Tribunal de grande instance de
Kinshasa/ Gombe, R.P 263, Ministère public et partie civile République Démocratique du
Congo contre le prévenu Ajudiya Pravin Kumar, 18 décembre 2009, inédit. ).
181 C.S.J., RPA 12, 03 mars 1972, B.A. 1973.
182 Ibidem
152Catalogue des infractions
4.Epoque de la corruption
La volonté du législateur est de ne pas restreindre la répression. La
corruption constitue une infraction instantanée constituée par l’acte incriminé.
En cas d’actes successifs et répétés, l’infraction se renouvelle à chaque nouvel
acte de corruption.
2.L’objet de la corruption
L’objet de la corruption peut être l’accomplissement ou l’abstention
de l’accomplissement d’un « acte entrant dans le cadre » de la fonction, de la
mission ou du mandat du dépositaire public. C’est aussi lorsque le but, ainsi
poursuivi, s’il n’entre pas dans le cadre strict de la fonction, est atteint grâce
aux « facilités » que lui donne sa fonction, ou sa mission, ou son mandat.
187 Il a été jugé que pour tomber sous les coups des articles 147 et 150 du code pénal congolais livre II,
il faut qu’il y ait notamment entre l’agent actif et l’agent passif une
154Catalogue des infractions
coopération, c’est-à-dire une entente préalable ou qu’il y ait des promesses agrées (C.S.J ;
1er avril 1980, RPA 61, Aff. M.P. c/Kahuongo et consorts.
a)Sanctions principales
L’auteur d’un acte prévu à l’article 147 bis sera puni de six mois à
deux ans de servitude pénale principale et une amende de cinquante mille à
deux cents mille francs congolais (art 148 modifié par l’article 3 de la loi n°
05-006 du 29 mars 2005). La peine sera doublée en cas d’acte injuste ou
Catalogue des infractions 155
188Cette disposition de l’article 147 bis a été insérée au code pénal par l’article 2 de la loi
n°05- 006 du 29 mars 2005 modifiant et complétant l e décret du 30 janvier 1940 portant code
pénal congolais.
189 Journal officiel de la République démocratique du Congo, 47eme année, Numéro spécial,
05 octobre 2006, p.41et 43.
190 Le Tribunal de Grande Instance juge au premier degré des infractions dont la peine
applicable est supérieure à cinq ans ou la peine de mort ou encore la peine des travaux forcés
Catalogue des infractions 157
VI. Particularités
(art 91 du COCJ). Au second degré, il connaît des appels des jugements rendus en premier
ressort par les tribunaux des Paix et des décisions prises en matière d’enfance délinquante
(art 92 du COCJ).
La cour d’appel connaît au premier degré des infractions commises par les magistrats (Le
magistrat à titre provisoire, le substitut du Procureur de la République, le juge de paix, les
magistrats du parquet général et de la cour d’appel), les fonctionnaires des services publics
ou para-étatiques revêtus au moins du grade de directeur ou du grade équivalent (art 94 al.
2 du COCJ). Elle connaît également des jugements rendus en premier ressort par les
tribunaux de grande instance (art 94 al. 1 du COCJ).
191Crim. , 13 décembre 1972, Bull. crim. n°391 ; Gaz. Pal.,1973.I.Somm. 94(corruption). 226
Crim. , 27 octobre 1977,Bull.crim. n°352.
158Catalogue des infractions
C.S.J., 4.9.1981 –RPA.65, in Dibunda cité par KATUALA KABA KASHALA., Code pénal zaïrois
192
c)L’acte de la fonction
L’acte de la fonction est le but de la sollicitation, de l’agréation des
offres ou promesses, de la sollicitation, de l’agréation ou de la réception des
dons ou des présents. Ce but peut consister , soit en l’accomplissement, soit
en l’abstention d’un acte de la fonction. N’est pas corrompu un fonctionnaire
qui s’engage à faire un acte qui sort de sa compétence. Le législateur a
distingué les actes de la fonction.
1.L’acte juste
L’article 148 modifié par l’article 3 de la loi n°05- 006 du 29 mars 2005
modifiant et complétant le décret du 30 janvier 1940 portant code pénal
congolais punit la corruption d’un fonctionnaire en vue d’un acte, de sa
fonction, juste mais non sujet à salaire. A commis l’infraction de corruption
par l’agréation de l’offre, pour accomplir un acte juste de ses fonctions, le
fonctionnaire qui, dans le cadre de ses fonctions, a recommandé expressément
et exclusivement la conclusion d’un marché à un fournisseur qui l’a gratifié à
cet effet193 .
2.L’acte injuste ou abstention d’un acte juste
L’article 148 alinéa 2 modifié par l’article 3 de la loi n°05- 006 du 29
mars 2005 modifiant et complétant le décret du 30 janvier 1940 portant code
pénal congolais réprime la corruption qui a pour but l’acte injuste ou
l’abstention d’un acte juste. L’acte injuste est celui qui consiste dans un abus
de la fonction. On exécute la fonction d’une manière contraire aux devoirs
professionnels. Constituent une abstention de l’acte juste194 :
- le fait de s’abstenir d’exercer sur des travaux la surveillance
et le contrôle qui incombent à l’auteur ;
- le fait de s’abstenir d’arrêter un déserteur ; - l’abstention de
dresser un procès-verbal.
3.L’acte infractionnel
L’article 149 modifié par l’article 3 de la loi n°05- 006 du 29 mars 2005
modifiant et complétant le décret du 30 janvier 1940 portant code pénal
193 C.S.J., R.P.A 22, 1er fèvrier 1973, B.A. 1974 p.17.
194 Novelles, Droit pénal, Tome III, Larcier, 1972, n°4 362.
230 C.S.J., R.P.A 22, 1er février 1973, B.A. 1974, p.17.
Catalogue des infractions 161
d) L’élément moral.
Dès que sont réunis les trois éléments essentiels cités ci-haut, l’élément moral
est constitué par le dol simple . Il suffit que l’agent public, volontairement et
sciemment, sollicite et agrée des offres ou promesses, sollicite et reçoive des
dons ou présents pour faire un acte de sa fonction. Il a été jugé qu’il y a
infraction de corruption après entente préalable l’agréation des dons et
promesses, la réception des dons ou présents pour :
- accomplir un acte de sa fonction juste, mais non sujet à salaire ;
- accomplir dans le cadre de son emploi un acte injuste ;
- s’abstenir de faire un acte qui entre dans le cadre de ses devoirs ; -
commettre une infraction dans l’exercice de sa charge230 .
Le code minier prévoit à son article 307, la corruption des agents des Services
publics de l’Etat habilités à procéder aux opérations minières (Loi n°
007/2002 du 11 juillet 2002). La sanction, en plus des peines prévues aux
articles 147 à 149, est aussi l’amende. Elle est fixée à l’équivalent de 1000$
US.
I. Définition
Le coup est un choc, un heurt produit contre le corps d’une personne.
La blessure est une lésion externe ou interne faite au corps humain quel que
soit le moyen employé. Les coups et blessures sont volontaires lorsqu’ils
sont administrés sciemment, en connaissance de cause. Ils sont des atteintes
volontaires à l’intégrité corporelle d’autrui. Les « coups » désignent les
contacts physiques violents n’ayant pas causé d’effusion de sang. Les «
blessures » sont réservées aux plaies et saignements, à la rupture de tissus, aux
fractures.
d) L’élément moral.
L’élément moral est nécessaire. L’infraction comprend l’intention de
commettre l’acte volontairement et la volonté d’obtenir un résultat
199
Tribunal de grande instance de Bukavu, R.P 8212/8231, 11 octobre 1994, Ministère public et
partie civile Muhimuzi contre le prévenu Mugula Cirhuza, inédit.
d)L’exercice de la médecine.
Chacun a droit au respect de son corps et il ne peut y être porté atteinte
qu’en cas de nécessité thérapeutique pour la personne elle-même et lorsque le
consentement de la personne a été recueilli au préalable.
e)Le droit de correction.
Le droit de correction tient à la fonction éducative. Notre société reconnaît
un droit de correction aux parents et aux enseignants. L’évolution des mœurs
et la protection des mineurs doivent conduire à une limitation importante de
ce droit. Si donner une gifle à un enfant est encore toléré, certains actes
constituent l’une des infractions des violences volontaires. Tout dépend des
circonstances de l’espèce et relève du pouvoir souverain d’appréciation des
juges. Il a été jugé que le droit de correction est légitime dans une action
exercée par un enseignant dans la cour de récréation « lorsqu’elle a comme
but de faire cesser, avec l’autorité physique nécessaire un chahut, une dispute,
une bagarre, une chamaillerie »202 ou lorsque le père utilise « son pouvoir de
direction et de correction exercé de manière très brève et ponctuelle »203 .
En revanche, la qualification pénale est acquise lorsque le comportement
violent des parents a entraîné des lésions graves traduisant une disproportion
évidente entre le droit éducatif de correction et les violences infligées aux
enfants.
202 Cour d’Appel Versailles 16 juin 2003, RSC, 2005, p.87, obs. y. Mayaud.
203 Cour d’Appel Paris 4 mai et 11 mai 2004, Dr. Pén. 2004, comm. n° 158, obs. Veron.
Catalogue des infractions 165
I. Eléments constitutifs
a)L’élément légal.
L’article 43 définit les coups et blessures tandis que l’article 46 en
donne les éléments matériels.
b)Les Eléments matériels
- Il faut un acte positif et un acte matériel constitués des coups et blessures ; -
La victime doit être une personne humaine et vivante.
C)L’élément moral
L’intention d’attenter à la personne d’autrui. Il a été jugé que celui qui
pousse fortement ou donne un coup de poing à un autre, dans l’intention de
206 Tribunal de grande instance de Luebo, siègeant en chambre foraine à Tshikapa, RP25
70/RTE, 20 septembre 2004, ministère public contre le prévenu Ilunga Kalonji, inédit.
207 C.S.J. , R.P.A. 123, 30 janvier 1987, B.A. Années 1985 à 1989, édition 2002, p. 251. 245
Tribunal de grande instance du Nord Kivu à Goma, RP 15354, Ministère Public contre le
prévenu Zaire Nziyumvira , 16 novembre 2000, inédit.
faire cesser une lutte à laquelle cet autre se livrait avec un tiers, sans avoir
l’intention criminelle d’attenter à sa personne, de lui faire du mal, ne se rend
pas coupable de l’infraction de coups et blessures209 .
a)Texte légal
Les infractions des coups et blessures sont prévues et punies par les
articles 43, 46, 47 et 48 du code pénal Livre II.
b) Peines prévues
Les coups et blessures simples (art. 46 al 1) sont punis de six mois de servitude
pénale principale maximum et/ou amende ;
Les coups et blessures donnés avec préméditation (art 46 al 2) sont
sanctionnés d’un mois à deux ans de servitude pénale principale et d’amende
;
Les coups et blessures ayant entraîné une maladie, une incapacité de travail
personnel, la perte de l’usage absolu d’un organe ou une mutilation grave (art.
47) seront réprimés de deux ans à cinq ans de servitude pénale principale et
d’amende. Les deux peines seront appliquées obligatoirement ;
Les coups et blessures ayant entraîné la mort sans intention de la donner (art.
48) sont passibles de cinq ans à vingt ans de servitude pénale principale et
d’amende. Le deux peines seront cumulatives obligatoirement ;
Les coups et blessures portés sur l’auteur d’un accident de circulation sont
punissables de six mois à trois ans de servitude pénale principale. La peine
d’amende n’est pas prévue. c) La tentative
La tentative des coups et blessures n’est pas expressément incriminée
par le code pénal. Le processus de qualification rend également impossible la
tentative des coups et blessures. En effet, la qualification des coups et
blessures dépend entièrement du résultat. d) Le tribunal compétent
mentionnant que cet arrêt a été rendu le 16 janvier 1976 cité par DIBUNDA KABUINJI. , op cit
., p. 179.
Catalogue des infractions 169
I. Eléments constitutifs
Les éléments constitutifs de coups et blessures, développés plus haut,
s’appliquent ici. La spécificité est que les coups doivent être portés sur ces
personnes désignées, dans l’exercice de leurs fonctions, à défaut, c’est le droit
commun qui sera appliqué avec circonstances aggravantes.
- sur les personnes prévues au point b) : la sanction est de six à vingt quatre
mois et d’une amende ;
- sur les personnes prévues au point c) : on appliquera six à huit mois de
servitude pénale principale et une amende.
2. Lorsque les coups sont portés avec blessures ou effusion de sang ou s’ils
ont causé une maladie :
- sur les personnes prévues au point a) : l’auteur encourt quatre à dix ans de
servitude pénale principale et l’amende ou une de ces peines seulement ; -
sur les personnes prévues au point b) : une servitude pénale de un à trois
ans et une amende ou une de ces peines ;
- sur les personnes prévues au point c) : six mois à deux ans de servitude
pénale principale et une amende ou une de ces peines uniquement.
214
Article 46 du code pénal livre II.
215
Tribunal de Grande Instance de Bukavu, R.P 7528, 18 septembre 1992, Ministère public et
partie civile Nyota Chondo contre le prévenu Mulume Chiragarhula, inédit.
216Idem, R.P 8212/8231, 11 octobre 1994, Ministère public et partie civile Masumbuko Bunyasi contre
le prévenu Mweze Marhegane et Alphonse Muhindo, inédit.
Catalogue des infractions 171
118. Crédit
L’immixtion du droit pénal dans la sphère des Coopératives d’Epargne
et de Crédit vise à protéger l’épargne et les intermédiaires financiers. Le texte
légal est la loi n° 002/ 2002 du 02 février 2002 portant dispositions applicables
aux Coopératives d’Epargne et de Crédit217 . Il prévoit des sanctions pénales à
l’endroit de toute personne qui participe directement ou indirectement à
l’administration, à la gestion ou au contrôle.
I. Infractions proprementdites
Sont incriminés et définis infractionnels, certains comportements qui sont : -
se prévaloir d’une dénomination ou raison sociale de l’une des appellations
ou d’une combinaison de « Coopérative d’Epargne et de Crédit », « Coopérati
ve Primaire d’Epargne et de Crédit » ou coopec, « Coopérative Centrale
d’Epargne et de Crédit « ou COOCEC » et Fédération des Coopératives
Centrales d’Epargne et de Crédit » sans avoir été préalablement agrée
217
Journal Officiel de la République Démocratique du Congo ; 49 ème Année, Numéro
spécial, 20 janvier 2008, P.21 à 44.
172Catalogue des infractions
(art.100,1) ;
- utiliser pour ses activités l’une des appellations ou une combinaison de «
coopérative d’épargne et de crédit », « coopérative primaire d’Epargne et de
Crédit » ou coopec, « coopérative centrale d’Epargne et de Crédit « ou
COOCEC » et Fédération des coopératives centrales d’épargne et de crédit
» sans avoir été préalablement été agrée (art.100,1) ;
- créer l’apparence de « Coopérative d’Epargne et de Crédit », « Coopérative
Primaire d’Epargne et de Crédit » ou coopec, « Coopérative Centrale
d’Epargne et de Crédit « ou COOCEC » et Fédération des Coopératives
Centrales d’Epargne et de Crédit » sans avoir été préalablement été agrée
(art.100,1) ;
- exercer une activité autre que collecter l’épargne et consentir du crédit ;
- être dirigeant d’une coopec en contravention de l’article 49 de la loi
n°002/2002 du 02 février 2002 ;
- obstacle à la mission des personnes mandatées par la Banque Centrale pour
effectuer une inspection (art.100 a) ;
- obstacle à la mission du représentant provisoire (art100 b) ;
- communication des renseignements inexacts ou incomplets (art100c) ;
- contravention aux dispositions des articles 13, 49 à 79 et 83 ; (art. 100, 3) ;
- refus de soumettre livres, comptes et dossiers à l’examen de la Banque
Centrale (art.100, 3).
II. Régime des poursuites
a) Régime des sanctions
La peine prévue est d’une servitude pénale d’un mois à un an et d’une
amende de trente mille à trois cents mille francs congolais ou de l’une de ces
peines seulement (article 100). Les coopératives d’épargne et de crédit sont
civilement responsables des condamnations d’amende prononcées (art.101).
Cette responsabilité civile ne joue pas en ce qui concerne les administrateurs,
gérants et représentants provisoires ainsi que les commissaires aux comptes
désignés par la Banque Centrale du Congo.
b) Particularités des poursuites
Les infractions relatives aux coopératives d’épargne et de crédit
doivent être portées à la connaissance de la Banque Centrale par l’autorité
judiciaire ou administrative qui en est saisie (art.102). En tout état de la
procédure, les autorités judiciaires saisies des poursuites peuvent requérir la
Banque centrale du Congo pour tous avis et informations utiles. La Banque
Centrale du Congo peut se constituer partie civile en application de la loi
(art103 alinéa 2).
Catalogue des infractions 173
Ces dispositions concernent d’une part l’affirmation des principaux droits de l’homme dont la
violation est à la base des crimes internationaux, la définition et les éléments constitutifs des
crimes de guerre, des crimes contre l’humanité et des crimes de génocide et d’autre part les
normes internationales qui permettent de compléter et d’interpréter les dispositions des lois
nationales congolaises en matières des crimes évoqués. En droit congolais , c’est au régime
du droit militaire qu’a été confiée la répression des crimes internationaux. Le législateur
congolais n’a inséré aucune disposition relative aux crimes de guerre, crimes contre
l’humanité ou au crime de génocide dans le code pénal ordinaire.
Les lois congolaises définissant les crimes de guerre, les crimes contre l’humanité et le crime
de génocide applicables aux violations ont été autrefois dans le code de justice militaire de
1972 et sont actuellement dans le code pénal militaire et dans le code judiciaire militaire du
18 novembre 2002.
Seules les juridictions militaires ont la compétence de juger les crimes internationaux, soit les
crimes de guerre, les crimes contre l’humanité et le crime de génocide. Dépuis leur
réconnaissance en droit congolais, les crimes internationaux ont toujours relevé de la
174Catalogue des infractions
législation pénale militaire. Leur définition est prévue au code pénal militaire de 2002. Leur
répression est attribuée aux cours et tribunaux militaires par l’article 76 du Code de justice
militaire de 2002 et par les articles 161 et 162 du code pénal militairede 2002.
La compétence matérielle des cours et tribunaux militaires sur les crimes internationaux
découle actuellement de l’article 76 du code de justice militaire de 2002 qui stipule que « Les
juridictions militaires connaissent, sur le territoire de la République des infractions d’ordre
militaire ». Stricto sensu, les crimes internationaux ne constituent pas des ‘infractions d’ordre
militaire », mais leur définition en droit congolais n’est prévue qu’au seul code pénal militaire.
En plus, l’article 161 du code de justice militaire affirme qu’en cas d’indivisibilité ou de
connexité d’infractions avec des crimes de génocide, des crimes de guerre ou des crimes
contre l’humanité, les juridictions militaires sont seules compétentes.
La compétence personnelle des cours et tribunaux militaires établit la nature des personnes
qui seront justiciables devant la justice militaire. La compétence est limitée aux seules
personnes physiques(article 73 du code de justice militaire) âgées d’au moins di-huit
ans(article 114) et peut s’exercer par défaut(article 326). Bien évidemment, les juridictions
militaires auront compétence sur les « militaires des forces armées congolaises et assimilés
» inclus les membres de la police nationale(article 106), de même que les employés civils au
service de l’armée, de la police, du ministère de la défense et du service national(article 108).
L’article 112 élargit la compétence personnelle des juridictions militaires à plusieurs groupes
de personnes qui ne sont pas liés aux forces armées ou à la police nationale, notamment :
- ceux qui , même étrangers à l’armée, commettent des infractions dirigées contre
l’armée, la police nationale, le service national, leur matériel, leurs établissements,
ou au sein de l’armée, de la police nationale ou du service national .
Les attributions de compétence personnelle aux cours et tribunaux militaires s’appliquent aux
crimes internationauxdéfinis en droit militaire. Le code pénal militaire étend la compétence
personnelles des juridictions militaires à toutes personnes « au service de l’ennemi…qui se
sont rendues coupables de crimes commis dépuis l’ouverture des hostilités… soit à l’encontre
d’un national, d’un étranger ou d’un réfugié…soit au préjudice des biens de toutes les
personnes physiques visées ci-dessus et de toutes les personnes morales nationales , lorsque
ces infractions , même accomplies à l’occasion ou sous prétexte de l’état de guerre, ne sont
pas justifiées par les lois et coutumes de guerre »(article 174du CPM).
Catalogue des infractions 175
I. Eléments constitutifs
a)L’élément légal
Le génocide est le « crime des crimes257 ». Il peut être considéré
comme la forme la plus grave de crime contre l’humanité. Le statut de Rome
de la CPI à son article 6 a repris intégralement la définition258 du génocide
établie par l’article 2 de la convention de 1948 pour la prévention et la
répression du crime de génocide. Le crime de génocide est prévu et défini par
l’article 164 de la loi 024 du 18 novembre 2002 portant code pénal militaire.
Essentiellement, le génocide exige la preuve de deux éléments
dinstincts : la commission d’un acte énuméré à l’encontre d’un groupe
national, ethnique, racial ou réligieux dans l’intention spécifique de détruire
en tout ou en partie le groupe prtégé .
b)Les actes énumérés
Il s’agit des comportements pouvant conduire à la qualification de
génocide, des actes positifs de commission en exécution du plan concerté. Il
faut entendre par là l’un des actes ci-après commis dans l’intention de
détruire,
Le code judiciaire militaire étend cette compétence à tous les crimes internationaux dans la
mesure où ils constituent « des infractions commises, dépuis l’ouverture des hostilités par les
nationaux…soit à l’encontre d’un national ou d’un protégé congolais…soit au préjudice des
biens de toutes les personnes physiques visées ci-dessus… lorsque ces infractions…ne sont
pas justifiées par les lois et coutumes de guerre »(article 80 CJM-2002).
Le code pénal militaire punit les auteurs et co-auteursdes infractions(article 5), les complices
des infractions(article 6), et également les auteurs des tentatives de commettre une
infraction(article 4). En matière de crimes de guerre et crimes contre l’humanité, le principe du
défaut de pertinence de la qualité officielle et des immunités connexes à telle qualité est prévu
àl’article 163 du code pénal militaire. La notion de la responsabilité du supérieur est prévue à
l’article 175. L’article 81applique cette même notion de la responsabilité à tous les crimes
internationaux qui constituent des infractions selon l’article 80 , soit celles « commises par les
nationauxdépuis l’ouverture des hostilités à l’encontre d’un national ou d’un protégé
congolais… ».
257
La Cour pénale internationale, Manuel de ratification et de mise en œuvre du Statut
de Rome, Vancouver, Mai 2000.
258 Le crime de génocide est défini « comme l’un quelconque des actes ci-après commis
dans l’intention de détruire, en tout ou en partie , un groupe national, ethnique, racial ou
176Catalogue des infractions
religieux comme tel ». Cette définition est suivie d’une série d’actes qui representent de
graves violations du droit à la vie et à l’intégrité physique ou mentale des membres du groupe.
en tout ou en partie, un groupe national, politique, racial, ethnique ou
religieux notamment :
1. meurtre des membres du groupe ;
2. atteinte grave à l’intégrité physique ou mentale des membres du groupe ;
3. soumission intentionnelle du groupe à des conditions d’existence devant
entraîner sa destruction physique totale ou partielle ; 4. mesures visant à
entraver les naissances au sein du groupe ; 5. transfert forcé d’enfants d’un
groupe à un autre groupe.
d)L’élément moral
L’intention spécifique de détruire , en tout ou en partie, le groupe
protégé. C’est l’élément clef du crime de génocide souvent décrit comme un
crime d’intention requérant un dol criminel aggravé. L’élément moral réside
en ce que le génocide constitue la destruction physique et biologique d’un
groupe. Les victimes sont ciblées en raison de leur appartenance à un groupe
; c’est donc le groupe qui est visé à travers la victime.
L’intention spécifique tend en la destruction d’un groupe humain .Le
niveau d’intention coupable requis est très élevé. Il faut démontrer chez la
personne l’intention de détruire un groupe. Un génocide ne peut pas être
commis par négligence.Les termes « en tout ou en partie » signifient qu’un
acte isolé de violence raciste ne peut constituer un génocide. Il faut avoir
l’intention d’éliminer un nombre cnsidérable de représentants du groupe, sans
qu’il ne soit nécessaire de détruire le groupe au complet.
La preuve de l’intention de détruire un groupe comme tel , en tout ou
en partie pose le plus de difficultés. La preuve doit établir l’existence du but
spécifique qu’avait l’auteur en commettant le crime.
218 Devant les tribunaux militaires, les procédures sont parfois plus expéditives et , dans
certaines juridictions, les garanties procédurales sont moins bien protégées que devant les
tribunaux ordinaires. Toutefois, la CPI ne peut se saisir d’une affaire traitée par des
juridictions nationales que si les procédures menées visaient la soustraction de la personne
accusée à sa responsabilité pénale ou étaient incompatibles avec l’intention de traduire la
personne accusée en justice.
219 L’exercice en pratique de la compétence exclusive des juridictions militaires sur les crimes
I. Définition
a)L’élément légal
L’élément légal fait du crime contre l’humanité, en premier lieu, une
infraction internationale. Il sanctionne la coutume internationale, les
conventions internationales, les principes généraux du droit reconnus par
l’ensemble des nations civilisées.
Le crime contre l’humanité est aussi une infraction classique de droit
interne. En France, la cour de cassation le qualifie de « crime de droit commun
commis dans certaines circonstances et pour certains motifs précisés dans le
texte qui le définit »222 .
Le code pénal congolais consacre l’autonomie et la gravité extrême de ces
comportements particulièrement odieux. Les articles 165 à172 de la loi 024
220 Ce sont finalement les Statuts des tribunaux internationaux qui sont venus cristaliser la
définition du crime contre l’humanité en droit international (article 3 du Tribuinal pénal
international pour l’ex-Yougoslavie(TPIY) et l’article 3 du Tribunal pénal international pour le
Rwanda (TPIR)) avant qu’elle ne soit définitivement codifiée à l’article 7 du Statut de Rome
de la Cour pénale internationale en juillet 1998. Essentiellement, cet arrticle a consolidé la
notion de crime contre l’humanité, qui trouve son fondemént dans les principes généraux du
droit pénal reconnus par toutes les nations civilisées et qui fait partie du droit international
coutumier.
221 Article 7 du Statut de Rome.
222 Crim., 6 février 1975, Touvier, Bull, n°42 ;D.1975,p .186,rapp ;Chapart, note costeFloret,RSC,
1976,p.97,obs.A. Vitu.K.
180Catalogue des infractions
223 Tribunal militaire de Mbandaka siégeant à Songo mboyo, 12 avril 2006, inédit.
182Catalogue des infractions
d)L’élément moral
L’élément moral est l’intention de détruire, d’affaiblir ou de persécuter un
groupe ou une communauté. La connaissance d’une attaque généralisée ou
systématique contre une population civile. Pour les actes de persécution, un
mobile d’ordre polique, racial, national, ethnique, culturel, religieux, ou tout
autre mobile universellement reconnu doit être démontré. L’auteur vise sa ou
ses victime(s) en tant que personne(s) appartenant à une certaine race, nation,
ou possédant des convictions politiques ou religieuses. Le fait de prendre part
à l’exécution d’un plan concerté en accomplissant de façon systématique les
actes inhumains et les persécutions incriminées.
III. Sanctions224
(les faits) ont entraîné des conséquences graves pour la santé publique la peine
capitale sera appliquée. Constituent également un crime contre l’humanité les
actes ci-dessous énumérés, perpétrés en temps de paix ou de guerre, dans le
cadre d’une attaque généralisée ou systématique contre la République ou la
population civile : 1. meurtre ;
2. extermination ;
3. réduction en esclavage ;
4. déportation ou transfert forcé des populations ;
5. emprisonnement ou autre forme de privation grave de liberté physique ;
6. torture ;
7. viol, esclavage sexuel, prostitution forcée, grossesse forcée, stérilisation
forcée et autres formes de violence sexuelle de gravité comparable ;
8. persécution de groupe ou de collectivité identifiable pour des motifs
d’ordre politique, racial, national, ethnique, culturel, religieux, ou sexiste
ou en fonction d’autres critères.
9. dévastation grave de la faune, de la flore, des ressources du sol ou du
soussol ;
10. destruction du patrimoine naturel ou culturel universel.
I. Définition
Le crime de guerre est défini comme une violation des lois et coutumes
de guerre les plus fondamenetales. Traditionnellement,la notion de « crimes
de guerre » était utilisée en référence aux conflits armées internationaux, et
désignait plus précisement les « infractions graves » aux quatre conventions
de génève de 1949 et à leur premier Protocole Additionnel de 1977. Les
comportements incriminés sont énoncés dans des nombreux instruments
internationaux. Par crime de guerre, il faut ainsi entendre toutes infractions
184Catalogue des infractions
a) Texte légal
Les crimes de guerre découlent essentiellement des conventions de
génève du 12 août 1949 et de leurs Protocoles additionnels I et II de 1977 et
des Conventions de la Haye de 1899 et 1907. Leur codification la plus récente
se trouve à l’article 8 du Statut de Rome de la Cour pénale internationale de
1998.
Les articles 173 à 175 de la loi n° 024 du 18 novembre 2002 portant code
pénal militaire définissent cette incrimination.226
225Article 173 de la loi n° 024 du 18 novembre 2002 por tant code pénal militaire.
226Il est important de rappeler que les normes internationales ont la primauté sur les normes
internes en vertu de l’article 215 de la Constitution du 18 février 2006. Ainsi, en cas de conflit
entre les dispositions du droit interne et les disposotions du droit international, notamment en
matière de garanties fondamentales, ce sont les normes internationales qui devraient être
appliquées par les juges.
Catalogue des infractions 185
Notons qu’il n’a pas fait l’objet d’une publication au Journal officiel de la République Démocratique
du Congo.
230 La liste est exhaustive au Code Larcier République Démocratique du Congo, Tome II,
231 Dans son premier arrêt de 1995, la Chambre d’appel du TPIY affirmait « que les principales
dispositions du droit international humanitaire s’appliquaient aussi aux conflits internes au titre
du droit coutumier et qu’en outre les violations graves de ces règles constituaient des crimes
de guerre ».
232 La cour pénale internationale. Manuel de ratification et de mise en œuvre du Statut de
L’Assemblée Générale des Nations Unies a approuvé par la résolution RES/2391 (XXIII) la
convention du 26 novembre 1968 sur l’imprescriptibilité des crimes de guerre.
Catalogue des infractions 187
ce mandat, ils outrepassent les pouvoirs qui leur sont reconnus par le droit
international234.
234A propos de l’immunité des anciens chefs d’Etat pour les actes commis lorsqu’ils étaient
au pouvoir, la chambre des Lords du Rauyaume Uni a décidé que le sénateur Augusto
Pinochet ne disposait d’aucune immunité pour les actes de torture commis sous ses ordres
lorsqu’il était chef de l’Etat au Chili. La Chambre a indiqué que puisque les actes de torture
allégués ne pouvaient pas faire partie de l’exercice des fonctions d’un chef de l’Etat, ces actes
n’étaient couverts par aucune immunité.
Catalogue des infractions 189
235Les articles 86(2) et 87 du Premier protocole additionnel aux Conventions de Génève ont codifié
ce pirncipe.
190Catalogue des infractions
123. Débauche
Voir prostitution, n° 463.
c)Pénalités
Ceux qui contreviennent à la réglementation sur les débits de boissons
sont susceptibles de peines. Ils peuvent être punis d’une peine de servitude
pénale de six mois à cinq ans et d’une amende ou d’une de ces peines
seulement. Il s’agit des gérants ou des débitants. Indépendamment de la peine,
l’autorité territoriale peut procéder au retrait de la licence d’exploitation.
126. Défaitisme
Voir capitulation, n° 63.
237Des propositions et des pressions pour mettre fin à ce monopole existent. En effet, le
monopole ne se justifie plus au regard de l’environnement international et de la
mondialisation des échanges. Le monopole dont jouit la Société Nationale d’Assurance est
même mis en mal. Des courtiers d’assurance sont agrées. Cependant les textes légaux en
vigueur n’ont toujours pas subi de modification. Le monopole de la société nationale demeure
légalement consacré.
Catalogue des infractions 193
Par véhicule automoteur, il faut entendre tout véhicule pourvu d’un moteur
de propulsion et circulant sur route par ses propres moyens. Le terme
automobile désigne ceux des véhicules à moteur qui servent normalement au
transport sur route de personnes ou de choses ou à la traction sur route de
véhicules utilisés pour le transport de personnes ou de choses.
I. Définition de l’infraction
II.Poursuites
a)Dispositions légales
Les articles 153, 154 du code pénal Livre II et 114, 115 du code de la
famille sont la base légale.
b) Pénalités applicables
Le défaut de déclaration, dans le délai légal , est sanctionné de sept
jours de servitude pénale principale et d’une amende ou d’une de ces peines
seulement (art. 114 du code de la famille). Le défaut de déclaration est puni
d’une amende.
240Ordonnance-loi n° 70-012 du 10 mars 1970 (M.C n°10 de 1970). Voir aussi Jean
Jacques YOKA MAMPUNGA., Codes Congolais de procédure pénale, Editions yoka, 1999, p.
91.
Catalogue des infractions 199
Le délit de fuite est une infraction qui possède une nature hybride241. Elle
est tantôt une infraction autonome tantôt une circonstance aggravante.
L’infraction de délit de fuite est une infraction de conséquence, car elle suit
toujours une première infraction.
b)Un accident
Le délit de fuite est une infraction de conséquence. Il faut au préalable un
accident causé par l’auteur. L’infraction première est donc une infraction non
intentionnelle : homicide involontaire ou des blessures involontaires.
- L’accident doit être corporel ou même matériel. Il suffit de l’apparence
d’accident, même si aucun dommage ne paraît exister ;
- L’accident doit être causé ou occasionné par n’importe quel type
d’accident(véhicule), par exemple : voiture, moto, bicyclette, bateau,
navire ; que l’accident ait été causé (dommage occasionné a une personne,
à un animal, à une chose inanimée, etc.) ; que l’accident ait été causé par
un véhicule (automobile, motocyclette, voiture attelée, etc.) ;
- L’accident doit pouvoir engager la responsabilité pénale ou civile, même
si le conducteur, dans la même poursuite ou dans une poursuite distincte,
est reconnu non responsable de l’accident ; il suffit de l’apparence de
responsabilité. Le texte s’applique même pour une voie privée, même si le
véhicule est en situation anormale.
241 Coralie Ambroise-castérot.,Droit pénal spécial et des affaires, Gualino éditeur, Lextenso
éditions, Paris 2008, p. 119.
242 Crim., 2004 tiré in Mementos, Droit Pénal Spécial, 14 ème édition 2008, Dalloz, p. 347.
200Catalogue des infractions
d) L’élément moral
I.Définition de l’infraction
Le souteneur est celui qui vit, en tout ou partie, aux dépens d’une
personne dont il exploite la prostitution.
Il en est ainsi de :
- celui qui surveille et protège une femme en quête des clients sexuels pour
éventuellement contraindre le partenaire récalcitrant à payer le prix
convenu ou fixé ;
- du mari qui protège sa femme qui se livre à la prostitution et fixe avec elle
le prix à exiger de ses clients ;
Catalogue des infractions 201
II.Poursuites
L’action publique est exercée par le Ministère public.
a) Disposition légale
Le délit de souteneur était prévu autrefois par l’ord-loi n°79/007 du
06/07/79. Il est actuellement défini et puni par l’article 174 b point 3 du code
pénal livre II tel que modifié et complété par la loi n° 06/018 du 20 juillet
2006 modifiant et complétant le décret du 30 janvier 1940 portant code pénal
congolais.
b) Pénalités
La disposition de l’article 174 b point 3 du code pénal livre II tel que
modifié et complété par la loi n° 06/018 du 20 juillet 2006 modifiant et
complétant le décret du 30 janvier 1940 portant code pénal congolais édicte
une sanction. Elle est de trois mois à cinq ans de servitude pénale principale
et une amende ou une de ces peines seulement à l’endroit du souteneur.
Le souteneur est justiciable du tribunal de paix. L’infraction de délit
de souteneur se prescrit (action publique) après trois ans.
140. Délit d’initié
En France, par contre , le délit d’initié est réprimé par l’article 465-1 du code
monétaire et financier244. En fait, il y a plusieurs délits d’initié plutôt qu’un
seul. En effet, sont sanctionnés pénalement plusieurs sortes de comportements
prohibés, illicitement adoptés par plusieurs variétés d’initiés. Mais tous
concenent la circulation de l’information privilégiée, élement commun
préalable et élement clef de l’ensemble des délits d’initiés.
a)Une information privilégiée
L’information privilégiée est tout d’abord une information confidentielle. Elle
possède donc une sorte de caractère secret et ne doit pas être révelée ou
utilisée par les initiés, c’est-à-dire ceux qui la connaissent, tant qu’elle n’est
pas rendue publique.Dès lors que l’information est circonscrite à un cercle, le
délit d’initié peut être carctérisé. En revanche, dès que les investisseurs, les
acteurs de la bourse et les épargnants sont informés(communiqué de presse,
journaux borsiers spécialisés, etc.), l’information devient publique et n’est
plus protégée.
Ensuite, cette information doit être également précise. Une information
privilégiée n’est donc pas une rumeur. En revanche, l’information n’a pas
besoin pour autant d’être certaine ; dans le domaine de la bourse, où prévaut
l’aléa, une telle exigence risquerait d’annihiler l’infraction.
L’objet de cette information est relative aux perspectives ou les perspectives
d’évolution d’un instrument financier admis sur un marché reglementé. Ainsi,
toute information sur les comptes, les pertes, les bénéfices éventuels, la
restructuration, la signature d’importants contrats, ou encore les projets de la
société(fusion, acquisition, par exemple) sont des informations privilégiées,
confidentielles qui ne doivent pas être utilisées par les initiés avant qu’elles
ne fassent l’objet d’une publicité.
Enfin, elle doit être aussi déterminante- c’est-à-dire permettre de réaliser une
opération illicite sur le marché boursier- et objectivement privilégié.
Autrement dit , la qualité de l’information ne doit pas être appréciée en
fonction de la qualité de la personne qui la réçoit : que ce soit la personne
mise illicitement dans la confidence, le délit d’initié est caractérisé.
b)Les initiés
Le cercle des initiés s’est élargi. Il peut s’agir du président, des directeurs
généraux, des membres du directoire d’une société, les administrateurs etc.
Ces personnes sont des initiés primaires, des initiés « de droit », celles sur
lesquelles pèse une présomption irréfragable de connaissance de
l’information privilégiée. Il leur est impossible de prétendre ne pas connaître
Article modifié par la loi du 26 juillet 2005 ; Cordalie Ambroise –Castérot., Droit pénal
244
spécial et des affaires, Gualino éditeur Lextenso éditions , Paris 2008, p.470.
Catalogue des infractions 203
I. Définition
Les délits de presse sont des infractions sui generis commises par voie
de presse écrite ou audiovisuelle (article 74 de la loi n°96-002 du 22 juin 1996
245J.-H. Robert et H. Matsopoulou.,Traité de droit pénal des affaires, PUF, coll. « Droit fondamental
» ,2004, n° 276.
204Catalogue des infractions
246
NIEMBA LUBAMBA Vincent-David. , « La répression des délits de presse en droit pénal
congolais » in Justice et ordre public, publication de l’Institut de Formation et d’Etudes
Politiques sous la direction de Lukieni Lu Nyimi et Masiala Muanda, Kinshasa 1999, p.151.
Catalogue des infractions 205
247
CFPJ (Centre de Formation et de Perfectionnement des Journalistes). , « Les droits et les
devoirs du journaliste ». Textes essentiels, co-édition : Presse et formation /les éditions du CFPJ,
Ecole Supérieure du Journalisme de Lille, 1992, p.13.
206Catalogue des infractions
1. l’auteur de l’article ;
2. à défaut de l’auteur, le directeur de publication ou l’éditeur ;
3. l’imprimeur lorsque, ni l’auteur, ni le directeur de la publication, ni
l’éditeur ne sont connus.
Lorsque le directeur de la publication et le propriétaire forment une seule
et même personne, celle- ci est :
1° pénalement responsable du non respect des conditions requises pour la
publication d’un journal ou écrit périodique ;
2° pénalement responsable du contenu du journal ou écrit périodique ;
3° civilement responsable, solidairement avec l’auteur de l’écrit, des
condamnations prononcées contre le journal ou contre l’écrit périodique.
Lorsque le directeur de la publication n’est pas propriétaire, le propriétaire
est civilement responsable. Il est civilement responsable solidairement avec
le directeur de la publication et l’auteur de l’écrit, des condamnations
prononcées contre le journal ou contre l’écrit périodique (art. 30).
248 NZANGI BATUTU (M). , « La diffamation et l’injure dans les médias », Collection Informations
juridiques, Kinshasa, janvier 1997, p.24.
208Catalogue des infractions
a. Matériellement
En matière de délit de presse, la compétence matérielle revient à
l’instance compétente pour l’infraction commise, ce, conformément aux
prescrits des articles 86, 91 et 96 du code de l’organisation et de la compétence
judiciaires.
b. Territorialement
La compétence territoriale du tribunal répressif est fixée par l’article
104 du code de l’organisation et de la compétence judiciaires. Pour les articles
de presse rédigés en vue de leur diffusion à un large public249 , qui franchissent
les frontières nationales, il va de soi que la distribution et la publication
réalisent tant sur le territoire national qu’à l’étranger l’élément de publicité
exigé par l’article 74 du code pénal.
Le problème ne reste pas moins délicat lorsqu’il s’agit de la répression
du délit de presse, car la publicité est faite en tous lieux où le journal a été
publié, vendu ou exposé, et l’infraction commise en tous ces endroits. Le
délinquant doit répondre de son fait partout où son article a sapé l’honneur et
la considération de l’individu diffamé, par exemple, et dès lors il doit être
réparé partout. N’a-t-il pas été jugé que le délit d’imputation dommageable
est réalisé partout où a été vendu et publié l’écrit litigieux250 ? Pour Georges
Mineur, les tribunaux congolais sont compétents pour connaître de
l’infraction de diffamation ou d’injures contenues dans un journal publié à
l’étranger et diffusé au Congo251 .
252 Corr. Dinant ,20 avril 2004 p.799 in Revue de jurisprudence de Liège ,Mons et Bruxelles ,31
décembre 2004, 110eme année ,Hebdomadaire p.1932.
253 C’est l ‘ordonnance – loi relative à la procédure devant la Cour Suprême de Justice.
296 Parquet Lwalaba , 22 octobre 1951, J.T.O. , n°29, p. 155, a.n.
254 C.S.J., R.P.P.2, 4/ 7/1980, Inédit.
210Catalogue des infractions
Le déni de justice peut être commis, soit par des juges proprement dits,
tant en matière civile qu’en matière répressive, soit par les magistrats du
parquet. L’Etat est civilement responsable des condamnations aux dommages
intérêts qu’il encourt. Si le magistrat a été poursuivi avec légèreté ou mauvaise
foi, le requérant sera condamné aux dommages intérêts pour procès téméraire
et vexatoire.
I. Eléments constitutifs
L’infraction prévue par l’article 76 du code pénal livre II requiert à la fois un
élément matériel et un élément moral qui, s’ils sont réunis, sont susceptibles
d’entraîner la répression.
a) Eléments matériels
L’acte de dénonciation. La dénonciation peut être effectuée , selon l’article
76, par tout moyen.Peu importe la forme, donc , qu’elle soit orale ou écrite,
ce qu’elle sera le plus souvent(lettre anonyme, plainte signée, etc.). Peu
importe également que la victime de la dénonciation soit clairement
nommée ou qu’elle soit seulement identifiable256, qu’elle soit une personne
physique ou une personne morale300 : dans tous les cas l’infraction est
constituée.
1. Une accusation déterminée par écrit ou verbale à l’autorité judiciaire ou à
un fonctionnaire public sous forme de plainte ou de procès-verbal. Elle est
adressée à l’autorité à laquelle les faits ont verbalement été relatés ;
2. L’accusation doit être portée contre une personne déterminée. Si la
personne (la victime) n’est pas expressément désignée, il suffit qu’il y ait
assez d’indications pouvant l’identifier ;
3. L’accusation doit être spontanée 257 , c’est-à-dire formulée sans aucune
invitation. Si elle est provoquée avec invitation par un interrogatoire auprès
de l’officier de police judiciaire, de l’officier du Ministère public, du juge,
d’une autorité publique ou par une audition en qualité de témoin, elle n’est
255
Tribunal de paix de Lubumbashi/ Kamalondo. , 24 janvier 1997, inédit.
256 M. Véron., Droit pénal spécial, Sirey, 12e édition, 2008, n° 275.
300 Crim.,22 mai 1959, Bull. crim., n° 265.
257 Crim.,16 octobre 1969, Bull. crim.,n° 254.
Catalogue des infractions 211
b) Elément moral
La dénonciation calomnieuse est une infraction intentionnelle qui
requiert donc la mauvaise foi de l’agent. Le dénonciateur doit connaître la
fausseté totale ou partielle de ses allégations. Volontairement, il a dénaturé ou
exagéré les faits, peut-être pour se rendre intéressant. Tout compte fait, il
connaît la fausseté des faits qu’il allègue. Il a été jugé qu’un jugement qui
retient, dans le chef du prévenu, l’infraction de dénonciation calomnieuse sans
établir l’élément moral du délit, alors que celui-ci requiert, outre la
connaissance par l’agent des faits incriminés, l’intention de nuire n’est pas
légalement motivé et doit être cassé 262 . De même, l’intention méchante
requise à l’article 76 peut résulter de l’esprit de vengeance qui animait le
prévenu, qui cherchait par cette dénonciation, à se protéger contre les
poursuites judiciaires engagées contre lui263 .
Un travailleur qui, pour se venger de son patron qui vient de mettre fin
à son contrat de travail, s’invite devant le Procureur et déclare que son patron
est pédophile ou trafiquant des drogues, déposer une plainte au tribunal sans
260Tribunal de grande instance de Bukavu, R.P 5944, 23 juin 1989, Ministère public et partie
civile Byumanine Ochidose contre le prevenu Selemani Songa, inédit.
preuves sérieuses, une accusation sans fondement, faite par jalousie ou par
vengeance constituent des exemples de dénonciation calomnieuse.
308 Dans le cadre des poursuites, le Ministère public a un rôle essentiel quoique non exclusif.
C’est lui qui met en mouvement l’action publique et en suit le développement. Peu importe
qu’il y ait ou non plainte de la partie victime ou lésée. Dès qu’il réunit les éléments de preuve
à charge du prévenu, il le défère devant le juge répressif. Après examen et instruction à
l’audience, le juge prononce soit la condamnation si les faits sont établis en se conformant à
la loi, soit l’acquittement dans le cas contraire. Au sujet de la preuve, il faut souligner qu’elle
peut être matérielle, consister en des témoignages, en indices et même en présomptions du
fait de l’homme pourvu que ces dernières soient graves, précises et concordantes. Il sied
néanmoins de préciser qu’en matières répressives, il n’existe point d’hiérarchisation de
preuves comme en matières civiles, la seule preuve qui lie le juge répressif étant son intime
conviction. Le Ministère public ne peut dans certains cas, exercer les poursuites sans :
- la plainte de la victime comme il en est en matière des infractions d’adultère, de
grivèlerie…
- la demande expresse de la Banque Centrale du Congo pour les infractions à la
réglementation de change.
214Catalogue des infractions
309
LIKULIA BOLONGO ; op.cit., p.250.
c) La dénonciation calomnieuse
L’infraction de dénonciation calomnieuse est de la compétence
matérielle du tribunal de paix. Le jugement sur la fausseté du fait dénoncé est
un préalable au jugement de l’action en dénonciation calomnieuse.
I. Eléments constitutifs
a)L’élément matériel
L’élément matériel s’entend d’un des actes ou comportements
répréhensibles décrits posé par le coupable.
b)L’élément moral
L’élément moral sera reconnu chaque fois qu’une intention
frauduleuse est susceptible d’être prouvée dans le chef de l’auteur du fait
interdit.
264 La circonstance d’avoir vendu des grains sans cacher qu’ils fussent avariés, n’est pas
une raison de justification, pour l’infraction prévue par l’article 1 er, 2° du décret du 26 juillet
1910, car l’infraction ne consiste pas dans le fait d’avoir trompé l’acheteur, mais bien dans le
fait d’avoir exposé en vente et vendu des denrées alimentaires gâtées(App.Elis., 14
septembre 1915, RDJC 1915, p. 34).
Catalogue des infractions 215
II. Pénalités
146. Déportation
Voir Travail obligatoire des civils, n°555.
311
B.O., p.657, Codes Larcier R.D.C, Tome III, Droit Commercial et Economique, vol 2-Droit
Economique, Larcier-Afrique Editions 2003, p.817.
le coupable est, dans tous les cas, un officier, le juge prononce, en outre, la
destitution.
b) Conditions préalables
Pour que l’infraction de désarmement ou démoralisation de la troupe
s’établisse, deux préalables s’imposent. 1. La période exceptionnelle
L’infraction de désarmement ou démoralisation de la troupe ne peut être
commise que pendant une période exceptionnelle. D’une part, l’infraction
sera caractérisée au moment des graves menaces d’agression armée ou
d’invasion, de déploiement des forces ennemies aux frontières nationales…
bref, le moment immédiatement antérieur à une guerre. D’autre part,
l’infraction ne se commet que pendant la guerre, la période des hostilités,
d’occupation effective de l’espace géographique national par les forces
ennemies au mépris des instruments juridiques internationaux. Enfin, elle se
commet au moment d’une opération de police tendant au maintien ou au
rétablissement de l’ordre public. 2. La qualité de l’agent
L’auteur de l’infraction ne peut être qu’un militaire ou assimilé. La personne
dont la mission consiste à veiller à la subsistance pacifique ainsi qu’à
l’intégrité de l’Etat congolais 265 .
les peines dues à cette infraction l’agent qui, croyant que la suppression du
courant électrique dans une région affaiblirait les moyens de défense de son
pays, mettrait hors d’usage l’usine centrale ou celui qui ferait sauter un pont
sur la route parce qu’il croit que des troupes armées se trouvant dans son
voisinage pourraient s’en servir266 .
Par démoralisation, il faut entendre le fait de décourager, de démotiver ou
d’ébranler moralement.. C’est un acte d’ébranlement de la foi des troupes
dans leurs capacités de résister aux forces ennemies ou de les vaincre en cas
d’affrontements armés. Il a été jugé que se rendra coupable de démobilisation
de la troupe, un élément d’un bataillon opérationnel qui, après s’être retranché
seul dans la forêt non loin d’une position armée, simule une attaque surprise
des forces ennemies en tirant des rafales à la hauteur des compagnons
d’armes, contraints d’abandonner immédiatement la position, d’autant plus
que cet agent rusé, ressorti en catastrophe de son isoloir, crie au débordement
de ladite position par les assaillants267 .
2. Les actes de réalisation de l’infraction répandus par l’agent.
Les actes ne sont pas limités par la loi. Il en est ainsi du fait de répandre la
peur, la panique, le désordre et la confusion au sein des troupes. Divers
moyenspeuvent être utilisés : à travers une causerie, s’il s’agit d’un chef
militaire, par une annonce tapageuse d’un péril imaginaire, par des tracts
annonçant la débandade supposée de membres de l’Etat Major Opérationnel,
par des affiches mensongères d’une infiltration ennemie, par l’administration
des breuvages enivrants aux troupes à l’approche des assaillants etc.
3. L’élément intellectuel
L’élément intellectuel consistant dans la connaissance du caractère illégal
de l’acte posé et dans la matérialisation d’une manière délibérée et consciente.
148. Désertion
La désertion est une infraction purement militaire. Elle consiste en une
absence non autorisée, telle que, par sa durée ou les circonstances qui
l’entourent, elle équivaut à la rupture du lien qui rattache le militaire à la
hiérarchie. La désertion est la plus fréquemment commise des infractions
proprement militaires. Le fait, pour un militaire, d’abandonner son corps sans
esprit de retour constitue le délit de désertion268 .
Les articles 44 à 52 du code pénal militaire sont la base légale de la désertion.
En temps de paix, la sanction est de deux mois à dix ans de servitude pénale.
266 Commentaire du code pénal congolais, 2ème éd. Bruxelles 1953, p.395.
267 COM Wenga (Basankusu), 21 décembre 1999, in Laurent MUTATA LUABA, op. cit., p.115.
268 Idem .
218Catalogue des infractions
I. Eléments constitutifs
La réalisation de la désertion exige la réunion de trois éléments, à savoir la
qualité de militaire, la rupture définitive de ses liens avec l’armée et
l’intention coupable.
a)La qualité de militaire pour l’agent
La désertion est une infraction continue. Le déserteur conserve sa qualité de
militaire. Il reste totalement soumis à la rigueur de la loi militaire pour toute
délinquance dont il pourrait être responsable.
b)La rupture définitive de ses liens avec l‘armée
La présomption légale découle des délais de grâce clairement déterminés. La
rupture des liens dans le chef du militaire est présumée sept jours au moins
après le constat de son absence. c)L’intention délictueuse
La responsabilité morale de l’agent pour la consommation de l’infraction
réside dans le dol général : la résolution de rompre ses liens avec l’armée ou
celle d’abandonner son service sous le drapeau et de se soustraire
définitivement à ses obligations militaires.
Il y a désertion d’un militaire :
- après six jours d’absence, sans autorisation de son corps, du détachement,
de la base ou formation, de son établissement, de l’hôpital où il est en
traitement ;
- douze jours après expiration de la mission, du congé ou de la permission
sans se présenter au corps, au détachement, à la base ou formation ou à
l’établissement fixé pour l’arrivée ou le retour en cas de voyage ;
- après absence sans permission sur le territoire de la République au moment
du départ pour une destination hors du territoire.
En temps de guerre, d’état de siège ou en cas d’état d’urgence, lors d’une
opération de maintien ou de rétablissement de l’ordre public les délais seront
réduits de deux tiers. Il a été jugé qu’il peut y avoir désertion, non seulement
lorsque le militaire a quitté les rangs pour se soustraire au service, mais encore
lorsqu’il a voulu simplement s’absenter du corps auquel il était attaché ou a
quitté le corps dans le but de changer de garnison alors que cette faveur lui a
été refusée269 .
269 C.G, app 19 janvier 19O1, Jur. Etat I p.113 ; C.G app.25 avril 1901.Jur. Etat p143 ; C.G. app.5
juillet 1914, jur.Col. 1925, p.246.C.G. app.18 novembre 1901, Jur.Etat I p.162.
Catalogue des infractions 219
ces derniers subiront, en outre, une peine d’amende de 5.000 à 10.000 francs
congolais.
Le recel de déserteur (article 54 du cpm). Il concerne tout individu
reconnu coupable d’avoir sciemment recélé ou soustrait des poursuites un
déserteur. Il est sanctionné, en temps de paix de deux mois à cinq ans et, en
temps de guerre ou pendant les circonstances exceptionnelles, de cinq ans à
vingt ans de servitude pénale. L’auteur peut, en outre, s’il n’est ni militaire ni
assimilé être puni d’une amende de 5.000 à 10.000 francs congolais constants.
154. Destruction
Les destructions, dégradations et détériorations s’inscrivent dans le cadre
des infractions contre les biens appartenant à autrui. Généralement, elles
comportent un élément matériel et un élément moral.
a)L’élément matériel
L’élément matériel désigne tout moyen de destruction matérielle. La
nature du moyen est indifférente, car elle est définie par rapport au résultat
produit. Il peut s’agir d’un meuble ou d’un immeuble. L’infraction de
destruction ou de dégradation méchante de biens mobilier ne peut être établie
s’il n’a pas été établie l’existence de l’élément matériel de cette infraction, à
b)L’élément moral
L’élément moral se caractérise par la volonté délibérée de détruire le
bien. L’auteur doit avoir connaissance de son défaut de propriété. Il doit être
conscient du fait que le bien appartenait à autrui. Lorsque les agissements
portent sur un bien propre, l’auteur du comportement exerce simplement son
« abusus » sur sa propriété. Il a été jugé que la destruction des biens
appartenant à la communauté des époux conduit à la qualification de
l’infraction272 .
I. Eléments constitutifs
Pour que l’infraction soit établie, l’agent public doit avoir posé un acte
matériel de destruction, dans une intention méchante. Détruire un document,
c’est l’anéantir, le réduire à néant et, par ricochet, le faire disparaître. Le
lacérer, c’est le déchirer, le mettre en pièces273.
271 C.S.J.,10 avril 1976, RP 144, aff. Gema c/ M.P et Kingu, B.A., 1977, p. 92.
272 Crim . , 9 mars 1994, Bull., n°94.
273 Haute cour militaire., RP 001/2004 du 05 octobre, inédit.
222Catalogue des infractions
c)L’élément moral
La destruction ou suppression doit être faite méchamment dans le but de
causer du tort ou d’en tirer un bénéfice. Sera poursuivi, pour infraction de
destruction méchante ou frauduleuse commise par un fonctionnaire public
prévue par l’article 145 bis du code pénal livre II, tel que modifié par
l’ordonnance-loi du 12 mai 1968, le greffier d’une juridiction qui détruit et
supprime frauduleusement un dossier judiciaire dont il avait la garde274 .
La perte des dossiers dans l’administration, résultat d’une action méchante
ou frauduleuse (et non de la négligence), peut donner lieu aux poursuites. Elle
peut être l’objet des sanctions prévues par l’article 145 bis du code pénal livre
II.
II. Poursuites
I. Eléments constitutifs
II. Poursuites
Les faits décrits à l’article 110 du code pénal livre II sont punis au maximum
de cinq ans de servitude pénale principale et d’une amende ou de l’une de ces
peines. Les faits de l’article 111 du code pénal livre II sont réprimés d’un
mois à un an de servitude pénale principale et d’une amende ou une de peines
seulement.
Quant aux faits de l’article 112 du code pénal livre II, ils seront
sanctionnés comme à l’article 110. L’article 113 du code pénal livre II permet
de sanctionner les destructions d’arbres, récoltes ou autres propriétés. Les
pénalités sont de sept jours de servitude pénale principale au maximum et
d’amende ou d’une de ces peines uniquement. 160. Destruction des
récoltes
Voir destruction des constructions, machines, tombeaux et
monumentsdestruction et dégradation d’arbres, récoltes et autres propriétés,
n° 159.
275 323
C.S.J., R.P. 144, 10 avril 1976, B.A. 1977, p.94.
C.S.J., R.C 47, 04 avril 1973, B.A. 1974, p.90.
226Catalogue des infractions
I. Eléments constitutifs
II. Poursuites
325
Le code pénal congolais ignore les causes de justification. Elles sont une création de la
jurisprudence. Les cours et tribunaux retiennent la légitime défense, l’état de nécessité et
l’ordre de la loi ou le commandement de l’autorité comme des causes de justification et à titre
de principes généraux de droit.
La légitime défense. « Il n’y a ni crime ni délit lorsque l’homicide, les blessures et les coups
étaient commandés par la nécessité actuelle de la légitime défense de soi-même ou d’autrui
». Pour que la légitime défense soit retenue :
1° l’attaque qui a provoqué la riposte doit être ac tuelle ou imminente. Si en effet on est en
présence d’une simple menace, il est possible de prévenir la police et l’on n’a pas à se faire
justice soi-même ;
2° l’attaque doit être injuste. Il n’ya pas de légi time défense contre celui qui ne fait qu’exercer
un droit. Nous estimons que la résistance à un policier qui procède à une arrestation ou à la
dispersion d’une manifestation, par exemple, n’est pas de la légitime défense. Elle constitue
l’infraction de rébellion, quand bien même l’action policière serait entachée d’irrégularité, voire
d’illégalité ;
3°la riposte doit être proportionnée à l’attaque ; mais la proportionnalité de la défense à
l’agression ne peut certes être extrêmement rigoureuse. Si la défense est manifestement
excessive, l’acte ne se trouve plus justifié ;
4° la riposte doit être concomitante à l’attaque. Si le mal a déjà été accompli et que le danger
a cessé, la violence privée est condamnable. La défense est légitime mais la vengeance ne
l’est pas ;
Catalogue des infractions 229
5° La riposte est justifiée non seulement à l’agres sion dont on est soi-même victime, mais
encore à l’agression dont un tiers quelconque est victime ( et le policier a le devoir d’intervenir
en l’occurrence).
Sur le plan civil aucune indemnité ne pourra être accordée à l’agresseur qui aurait pu subir un
préjudice du fait de la légitime défense. Le dommage qu’il subit est dû exclusivement en effet
à l’agression dont il avait pris l’initiative. Il y a faute de la victime et les règles de la
responsabilité civile suppriment alors toute possibilité de dommages-intérêts. Il appartient à
celui qui invoque la légitime défense de prouver que les conditions de celle-ci s’appliquent à
l’acte qu’on lui reproche.
L’état de nécessité. Il est la situation dans laquelle une personne commet volontairement
une infraction afin d’éviter pour elle-même ou pour autrui un mal grave et imminent. Le mal
dont on est menacé résulte d’un concours de circonstances tandis que dans la légitime
défense il résulte d’un tiers. Ce sera par exemple, le cas pour la mère indigente qui vole un
pain afin d’éviter que son enfant meurt de faim.
Pour que l’état de nécessité puisse être invoqué, il faut que soient réunies plusieurs conditions
:
1° il faut que la commission de l’infraction appara isse comme le moyen indispensable d’éviter
le mal dont l’agent est menacé ;
2° il faut que le mal redouté soit imminent. C’est parce que ce caractère n’apparaissait pas
nettement dans les espèces jugées que la jurisprudence a refusé généralement de considérer
comme nécessaire l’action des squatters (Nantes, 12 novembre 1956, D. 1957.
30) ;
3° il faut que le mal écarté soit grave, et plus grave que celui qui résulte de l’infraction. Mais
ce mal peut être d’ordre moral et pas seulement matériel (Colmar, 6 déc.1957, Gaz. Pal. 1958.
I. 202). L’évaluation de la gravité du mal est parfois très délicate à faire lorsque l’on doit mettre
en balance l’intérêt général et des intérêts particuliers ;
proie, chacals, chats sauvages et autres petits félins etc.. Toutefois, dans un
but scientifique ou dans un intérêt supérieur d’administration, le gouverneur
de province peut donner autorisation de détenir un animal sauvage. Il prescrit,
alors, dans chaque cas les mesures de précaution à prendre dans l’intérêt
général ainsi que toutes autres mesures utiles . Ces autorisations sont toujours
révocables.
4° il faut que le mal écarté soit injuste : le sold at qui fuit le combat ne pourrait invoquer l’état
de nécessité.
L’ordre de la loi et le commandement de l’autorité légitime. « Il n’y a ni crime ni délit
lorsque l’homicide, les blessures et les coups étaient ordonnés par la loi et commandés par
l’autorité légitime » Celui qui a obéi à la loi et à l’autorité n’a, en effet, accompli que son devoir
et il serait d’une criante injustice de le poursuivre pour cela. Le médecin qui dénonce une
maladie contagieuse que la loi lui ordonne de signaler aux autorités sanitaires ne peut pas
être poursuivi pour violation du secret professionnel. L’huissier qui fait ouvrir une porte par un
serrurier pour opérer une saisie ordonnée par l’autorité judiciaire ne peut être poursuivi pour
violation de domicile.
On assimile au commandement de la loi la simple permission expresse ou tacite de la loi.
Lorsque l’acte incriminé a été accompli en vertu d’un commandement illégal émanant d’une
autorité légitime, le fonctionnaire est délié de l’obligation d’obéir à un tel supérieur car un tel
ordre est manifestement illégal et de nature à compromettre gravement un intérêt public.
Le commandement de l’autorité légitime ne constitue pas, à lui seul, le fait justificatif. Il requiert
cumulativement l’ordre de la loi et le commandement de l’autorité légitime.
a)Quel est le texte légal qui réglemente la détention des animaux
sauvage ?
L’ordonnance 54bis/Agri du 05 mai I936 porte divagation des
animaux et détention des animaux sauvages réputés dangereux ou nuisibles.
Les articles 10 et 13 de cette ordonnance sont les dispositions pénales légales.
I. Considérations
III. De la répression
I. Eléments constitutifs
II. Poursuites
I. Eléments constitutifs
publics et les officiers publics, à toute personne chargée d’un service public283.
Les auteurs et la jurisprudence donnaient à ces expressions un sens : « les
fonctionnaires publics sont les personnes qui participent à un service d’Etat
d’intérêt public, après un acte de nomination et une prestation de serment,
tandis que « les officiers publics sont les personnes chargées d’un emploi
public, dont le concours est nécessaire pour des actes d’intérêt public ou
privé284. Les personnes chargées d’un service public sont les dépositaires ou
comptables qui, sans être fonctionnaires ou officiers publics sont institués
pour un intérêt d’ordre public, et qui reçoivent des deniers ou effets en vertu
de leur charge. Quoiqu’il en soit, la qualité de l’agent de l’infraction de
détournement des deniers publics permet de réprimer les détournements
commis par les fonctionnaires ou employés des « services publics » au sens
du droit administratif. Cette qualité peut prêter à confusion. A ce sujet, il a été
dit qu’un batelier de l’ONATRA, organisme de droit public est un
fonctionnaire au sens de l’article 145 du code pénal livre II, tandis qu’un
inspecteur engagé par une congrégation religieuse, chargé d’un enseignement
subsidié, n’a pas qualité de fonctionnaire public285. Le tribunal devra le juger
sur base de l’infraction d’abus de confiance prévue et punie par l’article 95 du
même code286.
b)L’objet de l’infraction.
Pour que l’infraction de détournement des deniers publics soit
constituée, il faut qu’il s’agisse de certains biens, c’est-à-dire d’une nature
donnée, et que ces biens aient été confiés à celui qui les a détournés.
1.La nature des biens détournés
Le texte parle des « deniers ». Le denier est une ancienne monnaie
française d’or ou argent. L’extension progressive en donne le sens large d’ «
espèce monnayée ». Le législateur congolais parle des « deniers publics ou
privés ». Il importe que les deniers qui sont l’objet de l’infraction, soient la
propriété de l’Etat, d’une province, d’un ministère, d’une commune, d’un
territoire, d’un établissement public ou de simples particuliers. Le texte
incrimine celui qui aura détourné des deniers publics ou privés, « des effets
en tenant lieu, des pièces, titres, actes, effets mobiliers »338. Le détournement
peut concerner des choses non appréciables en argent et des choses
appréciables en argent. 2. La détention préalable des biens détournés.
Il faut que les biens aient été remis ou confiés au fonctionnaire ou
agent assimilé, qui les a détournés, et que cette remise ait eu lieu à raison des
fonctions officielles ou de l’emploi dont il était investi. L’article 145 exige
que les biens publics ou privés soient entre les mains du coupable en vertu ou
à raison de sa charge. En matière de détournement des deniers publics par un
fonctionnaire public, la remise peut être opérée uniquement en vertu de la
fonction ou de la charge. C’est le cas, par exemple, du versement à l’huissier
de la somme qui représente les frais de mise au rôle. Elle peut aussi être opérée
à titre de mandat, lequel mandat trouve son fondement dans la fonction ou la
charge du mandataire ; par exemple un greffier qui détourne les deniers qui
lui sont confiés pour payer les amendes et les frais de justice.
La détention doit s’expliquer très exactement par la fonction de l’agent, car le
détournement des deniers publics ne se conçoit qu’à cette condition. C’est
ainsi qu’un inspecteur engagé par une congrégation religieuse chargée d’un
enseignement subsidié n’a pas la qualité de fonctionnaire. La fonction en
vertu de laquelle il détenait les deniers publics n’est pas celle que visent les
articles du code réprimant l’infraction. Il ne peut donc commettre l’infraction
de détournement de deniers
Par ailleurs, il n’est pas nécessaire que la remise des deniers ait été
faite directement au prévenu par l’Etat qui a conclu avec le coupable un
contrat de louage de service. Il y a donc remise au sens de l’article 145 du
Catalogue des infractions 237
Code Pénal Congolais, livre II, lorsque le prévenu avait été constitué, d’une
manière quelconque, possesseur précaire de la somme détournée288.
c) La victime de l’infraction
La victime de l’infraction de détournement des deniers publics ou
privés est généralement l’Etat et les collectivités publiques qui sont les
démembrements de l’Etat. La victime peut aussi, dans certains cas, être une
personne morale semi-publique, ou même, à la limite, un particulier.
3. Les particuliers
La victime du détournement peut, en effet, être une personne privée,
c’est-à-dire un tiers, un administré, un redevable, un justiciable, une société
privée qui avait confié la chose, le titre, le document ou parfois les fonds, au
fonctionnaire ou à la personne assimilée, mais sans perdre son droit de
propriété sur cette chose.
L’article 145 du code pénal congolais livre II vise les « deniers privés
», c’est-à-dire les deniers appartenant en propriété à des particuliers, à des
personnes privées, en même temps que les « deniers publics », c’est-à-dire
ceux appartenant à l’Etat ou aux personnes morales de droit public. Il existe
de nombreux cas où ce sont les particuliers qui souffrent des dommages
d) L’acte incriminé
1.Notions
L’acte incriminé est le détournement. Le détournement est un élément
matériel qui caractérise l’infraction de détournement de deniers publics. Le
détournement est aussi l’élément matériel d’autres infractions telles que
l’abus de confiance. On entend par détournement l’usage ou la disposition
d’objets ou de deniers qui sont dans les mains ou au pouvoir de l’auteur, à une
fin qui ne leur était pas assignée. Il y a détournement dès que l’objet a été
distrait de sa destination et est sorti de la droite voie289.
2.Consommation de l’élément matériel de détournement
Que le détournement soit une dissipation mettant l’auteur dans
l’impossibilité de restituer ou un usage abusif suivi d’un refus de restituer, il
est toujours consommé, en tant qu’élément matériel , dès que l’objet quitte la
« droite voie », c’est-à-dire la place qu’il doit occuper à tel moment. C’est
l’objet qui est dissipé, distrait, caché, « mis à l’ombre », ou déposé chez un
tiers. Peu importe la possibilité de réparation ou de remise en état, la
restitution effective ou l’impossibilité ou refus de restituer, elles sont
indifférentes à la réalisation de l’infraction. Que l’auteur du détournement ait
des ressources suffisantes pour rembourser les sommes détournées, qu’il ait
offert de les rembourser, qu’il se soit même libéré, tout cela est indifférent290.
Il a été jugé que le détournement de deniers publics est une infraction
instantanée et que le remboursement de la somme détournée, dès la toute
289 Ainsi, il n’y a pas de détournement de derniers publics, quand les sommes prétendues
détournées ont été versées au prévenu à titre de salaire se rapportant à une période de
service actif : cfr KIN, 7 juin 1974, RJZ 1974, n°3, p. 2364 ; novelles, op cit ., n°3357
290 Cf.Novelles n° 3372 ; Nyppels et Servais, op. cit ., T.II, p.94, n°8.
Catalogue des infractions 239
e) L’intention criminelle
1.Dol spécial et volonté d’appropriation
Il s’agit d’une appropriation injuste ou une rétention injuste. Le
détournement, comme la soustraction, impliquent nécessairement l’idée de
fraude 292 . Il faut donc la preuve de la décision unilatérale et volontaire
d’appropriation ou de rétention, ou, si l’on veut, la preuve de l’intention
dolosive ou frauduleuse. Ainsi, il a été jugé :
- que le détournement de deniers publics est caractérisé par l’utilisation
privative des deniers contrairement à leur destination, dans la conscience
que cet acte de disposition causait ou pouvait causer préjudice et que le fait
reste punissable même si le prévenu n’avait pas eu l’intention de
s’approprier définitivement les fonds344 ;
- que l’allégation mensongère d’un vol fantaisiste invoqué par celui qui
avait la garde des biens, est révélatrice de l’intention frauduleuse de
détournement commis par une personne chargée d’un service public293.
Pour tomber sous le coup de la loi, le fonctionnaire prévenu de
détournement doit avoir agi avec une intention frauduleuse. Cela signifie qu’il
faut un dol spécial. Celui-ci s’analyse en une volonté d’appropriation, mais
peut aussi, plus spécialement en matière de détournement par fonctionnaire
public, se ramener à une simple volonté d’utilisation momentanée de la chose.
En générale, les seules connaissance et conscience du détournement ne
suffisent pas à constituer l’intention frauduleuse, l’auteur doit être mu par une
volonté dolosive. Celle-ci exige, pour la réalisation de l’infraction de
détournement, entre autres, que l’agent ait agi avec une volonté libre. Il en est
autrement d’un fonctionnaire qui, chargé de payer les traitements d’un mois,
en paie pour deux mois sous la pression et les menaces des travailleurs294. De
même, des déficits de caisse dus à des erreurs commises dans la tenue de la
comptabilité ne suffisent pas, en l’absence de toute intention frauduleuse, à
constituer l’infraction de détournement de derniers publics295 , autrement dit ,
un simple déficit de caisse imputable à un agent de l’Etat ne constitue pas un
291
Kisangani, 2 mars 1973, R.J.Z., 1974, n°s 1 et 2, P. 48. Voir aussi, cass. Belge, 17 novembre 1952,
Pas., 1953, I, 168.
292 cf Novelles, op cit T. III, n°3384 bis ; R Vouin, o p. cit. ,par M.L. Rassat, n° 57
344 Cf Kin., 29 décembre 1966, R.J.C. 1967,2 ,128.
293 Kin., 6 août 1973, R.J.Z, 1973-3-269.
294 Cf lub., 11 décembre 1969, RJC. ; 1970-1-51.
295 C. S.J. , de Kin ; 7 juin 1974, penant, 1975-4-541.
240Catalogue des infractions
Les indispensables éléments qui suivent doivent être réunis pour que soit
établie l’incrimination de détournement des effets militaires ou des effets de
l’Etat.
a)L’acte de l’auteur
b)L’intention frauduleuse
L’intention frauduleuse est à déduire du fait de se procurer, soit à soi-même,
soit à un tiers, un avantage quelconque au préjudice d’autrui, pendant que l’on
est en fonction. Il a été jugé que la bonne foi de l’agent exclut toute intention
frauduleuse 304 . Il en a été décidé d’un militaire qui bien qu’en possession
d’armes de guerre, les a simplement gardées chez lui deux jours durant, alors
qu’il lui était loisible, au regard de ses fonctions, d’accéder à tout moment au
magasin d’armement305.
304 CGG, 5 décembre 1978, RJF, Vol. 0002, 1985 ; éd. Audit Gén., Kinshasa 1986, p.106.
305 CGG, 3 mai 1985, idem, p.99.
244Catalogue des infractions
I. Eléments constitutifs
b) Il faut qu’une saisie ait été opérée sur les objets détournés.
L’infraction n’existe pas si l’objet n’a pas été placé sous main de
justice. Il nécessite que l’objet ait été détourné. Le détournement consiste dans
l’enlèvement, le déplacement, le transport dans un autre lieu, ou même le
simple recel ou la résistance non motivée et persistante à représenter l’objet.
Le détournement doit être le fait du propriétaire de l’objet ou du gardien. Peu
importe que le créancier saisissant soit une personne physique ou morale,
qu’il soit une personne de droit publique ou privée 308 . L’infraction existe
même si la saisie n’est pas aux yeux du droit civil valable et régulière 309 ou
même si elle a été déclarée ultérieurement nulle en raison d’un vice de
procédure ; ceci n’a aucune incidence sur la culpabilité de l’agent310.
II. Poursuites
a)L’auteur de l’infraction
Pour être consommée, cette incrimination doit avoir pour auteur dans
le cas de l’article 111 du code pénal militaire tout individu, militaire, assimilé
ou civil. Ce dernier doit avoir détourné des objets placés sous la main des
instances militaires ou des instances judiciaires militaires ou encore, il doit
s’agir du saisi constitué gardien des objets placés sous la main des instances
militaires ou des instances judiciaires militaires. Dans le cas de l’article 132
du code pénal militaire, l’auteur est un officier du Ministère public militaire
ou tout membre de la Commission des Biens saisis, mis sous Séquestre ou
Confisqués.
b)Acte incriminé
L’acte incriminé est un acte d’appropriation indue pour soi-même ou
pour un tiers, d’un bien placé sous la main de la justice ou détenu pour besoin
d’enquête, saisi mis sous séquestre, confisqué et dont on a la garde, la
surveillance ou la gestion ; au sens de l’article 132 du code pénal militaire,
l’acte incriminé consiste en l’utilisation, la jouissance illégitime d’un bien
par un officier du Ministère public, par un membre de la commission des biens
saisis comme s’il en était le véritable propriétaire. Il est jugé que cette
infraction suppose, pour sa réalisation, un acte matériel de détournement, une
chose saisie, mise sous séquestre ou confisquée. Le détournement ne peut être
puni sur base de l’article 11 du code pénal militaire que s’il porte sur un objet
frappé de la mesure de saisie, de la mise sous séquestre ou de la
confiscation315.
d)L’élément moral
L’élément intentionnel se réalise lorsque l’agent a consommé son acte
délictueux tout en sachant que l’objet concerné était sous la main de la justice.
184. Discrimination
« Toute distinction » opérée entre les militaires ou assimilés, en raison de leur
origine, de leur appartenance, vraie ou supposée, à une ethnie, une tribu, une
317La discrimination est une incrimination innovante issue de la récente réforme du code
pénal militaire. Elle est un fléau avilissant généralisé et affectant quasiment tous les secteurs
de la vie sociale. Aucun secteur n’est épargné : privé ou public, civil ou militaire.
L’accès à l’emploi et l’exercice effectif de la profession ne sont pas à l’abri de ce mal. 370
Article 198 du code pénal militaire.
Catalogue des infractions 249
a)L’élément légal.
L’article 74 du code pénal militaire définit et réprime l’infraction de
dissipation des effets militaires ou des effets de l’Etat. b)Les éléments
matériels
Les éléments matériels sont faits d’actes de dissipation et d’objets
susceptibles de dissipation. Dissiper c’est dilapider, gaspiller, prendre en
dépenses, en prodigalités, utiliser abusivement, sans justification, ou à
l’occasion du service des effets appartenant à des militaires, à l‘armée ou à
l’Etat.
250Catalogue des infractions
I. Eléments constitutifs
a)Elément légal
Divers textes de lois répriment la distillerie clandestine. D’un côté
l’ordonnance-loi n°395/Fine du 26 décembre 1942 modifiée par
l’ordonnanceloi n°30 de décembre 1958. De l’autre, l’ordonnance législative
n°33/608 du 10 décembre 1959 et l’ordonnance -loi n°68/010 du 06 janvier
1968318 qui a remplacé les textes antérieurs qu’elle a abrogés. Ce sont là les
textes légaux relatifs à l’infraction de distillerie clandestine.
318
Les codes Larcier République Démocratique du Congo, Edition 2003, Larcier-Afrique
Editions, tome V, p.298.
Catalogue des infractions 251
b) Elément matériel.
La fabrication ou la préparation à des fins commerciales, les débits, la
cession et toutes opérations relatives aux alcools et aux boissons alcooliques
doivent être couverts par une licence ( art. 34). A cet effet, il est interdit le
débit et la consommation sur l’étendue de la République de toutes boissons
alcooliques titrant de plus de 45° (art.36°). C’est sous l’effet de cet article que
la boisson coutumière « lotoko » ne peut être consommée ni débitée d’autant
plus qu’elle contient un degré d’alcool de loin plus élevé que 45°.
I. Eléments constitutifs
les bovidés, ovidés, capridés et suidés ainsi que tous las animaux sauvages
apprivoisés, non réputés dangereux ou nuisibles. Toutefois, dans les cités
indigènes des circonscriptions urbaines, l’interdiction ne s’applique aux
ovidés, capridés et suidés que sur décision de l’administrateur du terrirtoire.
c)L’errance sans surveillance
Les animaux en concerne ne peuvent se promener dans les
circonscriptions des villes et cités que sous la surveillance de leur maître et/
ou gardien. Ceux –ci doivent scrupuleusement respecter les règles d’hygiene
et de sécurité. Les animaux ne doivent mettre ni en péril ni en insécurité la
vie humaine. Les animaux ne doivent non plus être mis en danger par la
négligeance de leurs propriétaire ou gardiens.
319Les codes Larcier, République Démocratique du Congo, tome II, Droit pénal,
LarcierAfrique Editions 2003, p. 27 ; Code pénal congolais, décret du 30 janvier 1940 tel
que modifié jusqu’au 31 décembre 2009 et ses dispositions complémentaires, 2010,
p.179. 373 B.A.C. ,1918, p. 94; Les codes Larcier, République Démocratique du Congo,
tome II, Droit pénal, Larcier-Afrique Editions 2003, p. 27.
Catalogue des infractions 253
320 Ière inst. App. Elis .28 mars 1933, Rev. Jur. 1933. p.206.
321 B.A.C., P.94.
254Catalogue des infractions
322 Codes Larcier, République Démocratique du Congo, tome VI-I, Droit public et administratif,
volume 1. Droit public, Larcier-Afrique Editions 2003, p. 234.
323 Ces actes sont répris in extenso par les articles 150 du code pénal militaire et 11 du décret-
loi du 26 janvier 2002 portant organisation générale de la défense et des forces armées
congolaises.
Catalogue des infractions 255
Aux termes de l’article 150 du code pénal militaire seront punis ceux
qui divulguent, diffusent, publient ou reproduisent des informations secrètes,
ceux qui en fournissent les moyens. La peine prévue est de vingt ans de
servitude pénale.
En temps de guerre ou dans une région où l’état de siège ou d’urgence
est proclamé ou à l’occasion d’une opération de police tendant au maintien ou
au rétablissement de l’ordre public, les coupables sont punis de cinq à vingt
ans de servitude pénale. Si les auteurs sont fonctionnaires ou agents de
l’autorité ils subiront un à cinq ans de travaux forcés.
325 YAMARELLOS (E) KELLENS (G). , Le crime et la criminologie, Marabout université, 197O,
p. 234.
326 Sont appelés colombiens au Stade des Martyrs de Kinshasa, les fumeurs de chanvre et
autres drogués. Ils se sont adjugés dans cette installation sportive des places et aires
réservées. Matonge est un quartier populaire de la Commune de Kalamu à Kinshasa, capitale
de la R.D.C.
256Catalogue des infractions
coins des rues, perdus dans le paradis artificiel ou commettant des crimes sous
impulsion de la drogue ou abandonnés en pleine journée au sommeil sous
l’action du valium ou d’autres produits consommés généreusement au risque
même de leur vie.
L’usage et l’incitation à l’usage des stimulants à l’occasion de
compétitions sportives sont des pratiques dangereuses tendant aujourd’hui à
se développer dans la pratique du sport (dopage sportif). Ces substances
destinées à accroître artificiellement et passagèrement les possibilités
physiques sont susceptibles de nuire à la santé. Le trafic illicite des drogues,
l’abus de drogues, les intoxiqués qui s’administrent la drogue, la possession
sans justification médicale des drogues, la production et le commerce des
drogues, la fabrication, l’exportation, l’importation, la distribution et la
détention des drogues au delà des quantités nécessaires à la médecine et à la
recherche scientifique sont des fléaux. Ils se posent alors l’épineuse question
d’empêcher ou de réduire l’abus de drogues en limitant leur usage aux seules
fins légitimes ou en interdisant toute utilisation. Quel choix faut-il opérer ?
II. Poursuites
L’organisation des Nations Unies a mis sur pied depuis 1961 une
législation internationale sur les stupéfiants. Cette législation est
régulièrement complétée et modifiée. Quant à notre pays, les lois de mise en
œuvre n’ont toujours pas été édictées. La législation et la réglementation
existantes au Congo-Kinshasa ne sont pas à la mesure des attentes et de
l’ampleur du phénomène dévastateur qu’est la drogue. Les textes qui existent
sont lacunaires et inadaptés.
sont celles applicables pour violation des consignes (trois à dix ans de
servitude pénale principale).
3. L’article 131 de l’ordonnance72-359 portant mesures d’exécution de
l’ordonnance-loi 72-046 du 14 septembre 1972 sur l’exercice de la
pharmacie interdit, sauf autorisation, la production, la transformation,
l’extraction, la préparation, la détention, l’offre, la distribution, le courtage,
l’achat, la vente, l’importation, l’exportation des stupéfiants et d’une
manière générale toutes opérations agricoles, industrielles et commerciales
relatives à ces substances inscrites à la liste « S » (stupéfiants et
préparations qui les contiennent)
IV. Propositions
327 ère instance Bas-congo, 18 janvier 1907, Jur. Etat, II, p.163.
258Catalogue des infractions
Les droits intellectuels font partie des droits patrimoniaux. Ils donnent à
son titulaire une double maîtrise : un droit de nature économique, à une part
du profit procuré par la reproduction de son œuvre, un droit moral à ce que sa
pensée ne soit pas communiquée d’une manière qui la défigure334 .
p. 299.
330 Boma, 18 février , Jur. Etat, II, p.218.
331 Boma.18 septembre 1914, Jur. Col.1925, p.161.
332 Boma, 26 octobre 1901, Jur. Etat, I, P.251.
333 Boma, 26 octobre 1901, idem.
334 LUKOMBE NGHENDA. , op. cit . , p. 609. 390
I. Eléments constitutifs
335 Bruxelles 26/10/1913, Jur Col 1924 p.189 ; Boma, 26 octobre 1913, Jur. Col. 1924, p.189
; 1er inst. Coq 7 décembre 1950, J.T.O.M. 1952, p.21.
336 Ces dispositions légales sont respectivement relatives aux infractions de coups et blessures
volontaires et de coups et blessures aggravées. Pour l’article 46, les peines sont d’une part
de huit jours à six mois de servitude pénale et d’une amende. D’autre part, en cas de
préméditation, la servitude pénale est d’un mois à deux ans en plus d’une amende. Les peines
de l’article 47 sont la servitude pénale de deux à cinq ans et l’amende.
260Catalogue des infractions
199. Elections
Les opérations électorales comprennent des dispositions pénales créant
des infractions spécifiques. Sous d’autres cieux, ces infractions sont appelées
« délits électoraux ». Ce sont des infractions relatives à l’exercice des droits
civiques. En République Démocratique du Congo, il y a deux catégories
d’infractions électorales. Les infractions susceptibles d’une part d’être
commises lors de la préparation des élections, de l’identification et de
l’enrôlement des seuls congolais en âge (18 ans au moins) de prendre part aux
scrutins, et d’autre part à l’occasion de l’organisation des élections
présidentielles, législatives, provinciales, urbaines, municipales et locales.
Deux lois définissent et répriment les délits électoraux. Il s’agit d’un côté
de la loi n°04/028 du 24 décembre 2004 portant identification et enrôlement
des électeurs en République Démocratique du Congo337 et de l’autre de la loi
n°06/006 du 09 mars 2006 portant organisation des élections présidentielles,
législatives, provinciales, urbaines, municipales et locales. Ces textes légaux
définissent certains faits, les qualifient d’infractionnels, en fixent et en
déterminent les sanctions. Par contre, la régularité et la sincérité de l’élection
sont garanties par un contrôle juridictionnel exercé suivant le cas, par la cour
suprême de justice, les cours d’appel, les tribunaux de grande instance, les
tribunaux de paix, suivant une procédure gratuite et simplifiée. Il revient au
juge de statuer sur les contestations concernant la recevabilité des
candidatures, les incompatibilités, la campagne électorale, le déroulement des
opérations de vote, de dépouillement et sur le recours mettant en cause le
résultat de l’élection ; bref le contentieux électoral.
Les dispositions pénales, elles, comprennent les infractions en matière
de préparation (identification et enrôlement des électeurs) des élections et les
infractions électorales proprement dites.
337Journal officiel de la République Démocratique du Congo, 45ème année, numéro spécial, Kinshasa,
27 décembre 2004.
262Catalogue des infractions
peine de servitude peut s’ajouter une amende ne dépassant pas deux cents
mille francs congolais constants. Toutefois, le juge pourra infliger une de ces
peines seulement.
le président du bureau. Pénétrer dans le bureau sans l’une de ces qualités vaut
expulsion sur ordre du président ou de son délégué.
En cas de résistance ou de récidive, la pénétration dans les lieux de
vote pendant les opérations sera punie. La peine est d’une servitude pénale
principale de dix à trente jours et d’une amende de dix mille à vingt mille
francs congolais constants ou de l’une de ces peines seulement. Un procès-
verbal en sera dressé par le président du bureau de vote ou de dépouillement.
Celui-ci le transmettra à l’autorité judiciaire compétente.
31) Pose des actes en vue de fausser les résultats du vote (art.89
al.2)
Voir Facilitation de la fraude au cours de déroulement des opérations
électorales, n° 199, 17).
I. Eléments constitutifs
339 Idem
Catalogue des infractions 271
II. Poursuites
sanctionné de cinq à dix ans l’auteur qui émet un chèque sans provision ou
pour lequel la provision n’est pas disponible.
La peine sera réduite au quart (cinq ans ou deux ans et demi) si le coupable
restitue les sommes à la victime. Le législateur a voulu punir moins
sévèrement le coupable qui désintéresse le porteur du chèque avant la saisine
du tribunal341
.
c) Quel est le tribunal compétent et le mode de prescription ?
Le tireur du chèque sans provision est justiciable du tribunal de
commerce. Là où celui-ci n’est pas encore installé, le tribunal de grande
instance demeure compétent. Cela ressort de la compétence dévolue à la
juridiction de commerce par le législateur. Le point de départ de la
prescription court du jour de la présentation du chèque à l’encaissement, c’est-
à-dire au paiement et non du jour de son émission. Le délai est de dix ans. Si
l’auteur de cette infraction subit une servitude pénale de dix ans ou moins,
cette peine va se prescrire au délai double de la peine prononcée, sans être
inférieur à deux ans. Par contre, s’il encourt plus de dix ans, c’est dans le délai
de vingt ans qu’elle sera prescrite.
I. Régime répressif
a)L’élément matériel.
341L’ordonnance-loi n°68- 195 du 03 mai 1968 sur les chèques sans provision est une excuse
atténuante en faveur du tireur de chèque qui aura désintéressé le porteur avant que
Catalogue des infractions 273
L’élément matériel est fait de l’emploi abusif de tous les biens susceptibles
de protection légale. L’emploi est abusif lorsque l’utilisation ou la gestion du
bien s’effectue dans l’inobservance des normes techniques ou administratives
connues par les lois et règlements de chacun des biens visés. Les biens ou
objets d’emploi abusif peuvent être des biens meubles ou des biens immeubles
: édifice, ouvrage, navire, aéronef, véhicule, approvisionnements, ornement,
matériel ou toute installation à l’usage des Forces Armées ou concourant à la
défense.
b)Les éléments intellectuels
le tribunal ait été saisi. Dans ce cas, « la peine applicable ne dépassera pas le quart du
maximum de la servitude pénale et de l’amende prévues… (art.3)
L’emploi d’effet de commerce tiré sans droit est défini à l’article 1er de
l’ordonnance loi n°68- 195 du 03 mai 1968. Elle consiste à se faire
frauduleusement procurer des fonds, valeurs ou décharges au moyen d’un
effet tiré sur une personne qui n’existe pas ou dont on savait ne pas être sa
débitrice ou ne pas devoir l’être à l’échéance et qui ne l’avait pas autorisé à
tirer sur ceci.
Le législateur sévit contre pareil comportement. Il inflige une servitude
pénale de cinq à vingt ans et une amende au coupable(article 1er) 342 .
Evidemment, l’infraction d’emploi d’effet de commerce tiré sans droit est de
la compétence du tribunal de commerce en vertu de l’article 17 de la loi du 3
342
Les codes Larcier, République Démocratique du Congo, tome III, volume I, Droit commercial,
Larcier- Afrique Editions 2003, p. 10.
274Catalogue des infractions
I. Conditions préalables
343
B.O. , 1912, p.526 et Les codes larcier, République Démocratique du Congo, tome II, Droit
pénal, Larcier- Afrique Editions 2003, p. 25.
Catalogue des infractions 275
Pour que cette infraction soit consommée il faut, outre les éléments
constitutifs proprement dits, l’existence d’un affrontement armé et la
disponibilité de prisonniers de guerre ou de personnes civiles. Les prisonniers
de guerre ainsi que les personnes civiles ne doivent jamais constituer des
objectifs militaires. Le droit international humanitaire protège spécialement
les prisonniers de guerre et les personnes civiles contre les atteintes portées à
leur vie, à leur santé, à leur bien-être physique et mental. Ils sont également
protégés contre les traitements cruels tels que la torture, les mutilations ou
toutes formes de peine corporelle, contre les punitions collectives. L’emploi
de prisonniers de guerre figure parmi les actes constitutifs de crimes de guerre
tels que conçus par l’article 173 du code pénal militaire.
Pour être établie à suffisance de droit, l’incrimination d’emploi des
prisonniers de guerre requiert l’acte prohibé et l’élément moral ou intellectuel.
a)L’acte prohibé
L’acte prohibé consiste à faire des prisonniers de guerre ou des
personnes civiles des objectifs militaires.
b)L’élément moral
L’élément moral dans le chef de son auteur procède de l’intention de
l’agent d’adopter un comportement répréhensible et d’en rechercher les
conséquences. Il procède aussi de la connaissance de la vulnérabilité des
prisonniers de guerre, des personnes civiles concernées et de leur utilisation à
des fins inhumaines indépendamment des effets.
III. Répression
L’agent reconnu coupable de l’emploi de prisonniers de guerre ou de
personnes civiles à des fins de protection contre l’ennemi peut encourir la
peine de servitude pénale principale de quinze à vingt ans. Il peut encourir
également la peine capitale.
206. Empoisonnement
I. Eléments constitutifs
a) L’élément légal
L’élément légal se trouve repris à l’article 49 du code pénal livre II.
L’empoisonnement constitue une infraction très actuelle pouvant connaître
des formes modernes très difficiles à identifier(les maladies, les traitements,
les irradiations).
b) L’élément matériel
L’élément matériel se définit par l’emploi ou l’administration des
substances de nature à entraîner la mort. Par « emploi ou administration », il
faut entendre notamment le fait de faire absorber, faire manger, injecter, faire
consommer ou faire boire des substances mortelles 345 . Attentat à la vie
d’autrui, l’empoisonnement est constitué par le fait de remettre à la victime,
pour qu’elle absorbe, des médicaments dont on sait que l’association peut
provoquer la mort (Crim., 1993)346 .
Avant la création d’une infraction spécifique et sous réserve de
l’élément tenant à l’intention coupable, le fait d’avoir des relations sexuelles
alors que l’on se savait porteur du virus du sida constituait l’infraction
d’empoisonnement ; la jurisprudence française en son dernier état préfère la
qualification d’administration de substances nuisibles 347 . Sous cette même
autonomes la contamination d’un enfant du vih/ sida et la transmission délibérée du vih/ sida.
Il a sanctionné la transmission délibérée du vih/ sida) sur base de l’article 45 de la loi n° 08/011
du 4 juillet 2008 portant protection des droits des personnes vivant avec le vih/sida et des
Catalogue des infractions 277
c)L’élément moral
L’empoisonnement comporte indiscutablement un élément moral.
L’existence de la volonté de donner la mort ou la connaissance que la
substance administrée peut donner la mort constitue l’élément moral. Il ne
doit donc pas s’agir d’un acte posé par erreur ou imprudence, inattention,
maladresse ou négligence. Il ne doit pas non plus s’agir d’administrer
volontairement de substances nuisibles à la santé mais non mortelles. Il
appartient au ministère public de prouver cet élément moral. L’élément moral
personnes affectées. La peine est de cinq à six ans de servitude pénale principale et d’une
amende de cinq cents mille francs congolais.
348 Kisangani, 26 octobre .1972, RJZ, Janvier-août 1974 n°s 1, 2, p. 45.
349 Tribunal de grande instance d’Uvira, siège secondaire de Kavumu, RP 1818/Flag, 23
I. Eléments constitutifs
Pour être donc établie, outre ces préalables, l’infraction requiert des
éléments matériels et l’élément moral car une décision judiciaire qui ne
constate pas l’existence des divers éléments de l’infraction retenue par elle,
n’est pas motivée351.
à la consommation. Que ces denrées soient crues, cuites ou à un autre état cela
importe peu.
c) L’élément moral.
L’élément moral est une intention homicide. Il est caractérisé par la parfaite
connaissance du caractère de l’acte perpétré et la démarche délibérée et
consciente visant à donner la mort par l’empoisonnement des eaux ou des
denrées consommables.
352 Cette infraction est issue du code pénal militaire comme on peut le constater. Voir Les
codes larcier, République Démocratique du Congo, tome II, Droit pénal, Larcier- Afrique
Editions 2003, p. 57.
353 Lorsque l’infraction porte sur des signaux géodésiques ou topographiques, les éléments
décrits ici s’appliquent. La différence réside en ce qu’en cas de détérioration l’intention méchante
n’est plus requise pour que l’infraction soit constituée.
Catalogue des infractions 281
I. Eléments constitutifs
a)Eléments matériels
1. L’enlèvement, le déplacement, la destruction ou la détérioration d’une
borne;
2. Il doit s’agir d’une borne délimitant des terres légalement occupées par
soimême ou par autrui : généralement, c’est un bornage cadastral, amiable,
judiciaire, entre parties et indiquant la limite entre les propriétés354 . Les
bornes peuvent consister en pierre, en arbres, en piquets, en piliers etc., peu
importe.
3. La borne enlevée ou détruite doit l’être sans autorisation de l’autorité
compétente (un géomètre du cadastre ou un géomètre arpenteur agrée par
exemple). Peu importe que l’auteur soit ou non propriétaire des terres
légalement occupées. L’agent qui enlève sans autorisation les bornes qui
délimitent les terres qu’il occupe légalement commet l’infraction
d’enlèvement des bornes.
b)Elément moral
L’élément moral est constitué de la volonté de causer préjudice ou
l’intention coupable. Il suffit que l’on agisse sans autorisation valable, et que
soit établi que l’auteur savait que la borne enlevée délimitait légalement des
terres occupées. La dégradation implique nécessairement de la part de l’agent
la volonté de causer un préjudice à autrui.Peu importe l’importance du
dommage.
Peu importe aussi le mobile invoqué par l’agent. Ainsi, il a été jugé
que celui qui enlève ou déplace les bornes en prétendant qu’il a un droit de
passage commet l’infraction. Il en est de même de celui qui dégrade les
bornes des terres occupées par un voisin à la suite d’une dispute résultant
d’un conflit de parcelles. Tel est aussi le cas de celui qui agit par vengeance.
Par contre dégrader des bornes par simple négligeance ou par défaut de
précaution n’est pas constitutif d’infraction d’enlèvement ou de déplacement
des bornes.
II. Poursuites
354 D’après Mineur, c’est tout signe extérieur planté pour indiquer la limite, op. cit. , p. 270.
282Catalogue des infractions
115 du code pénal Livre II. La sanction est une servitude pénale de cinq ans
au maximum et une amende ou une de ces peines seulement. Le tribunal de
paix matériellement compétent est susceptible d’infliger ces peines. Il peut les
assortir des circonstances atténuantes selon le cas 355. En cas d’autorisation
d’enlèvement des bornes, il n’y a pas infraction. La question demeure celle de
savoir qui doit délivrer cette autorisation. Il semble que c’est le géomètre du
cadastre sur invitation du conservateur des titres fonciers ou un géomètre
agrée qui est habilité à délivrer l’autorisation.
L’action publique de l’enlèvement de borne se prescrit après trois ans.
La peine infligée à l’enleveur des bornes ne sera plus appliquée au délai
double de la condamnation. Toutefois ce délai ne sera pas inférieur à deux
ans.
les soldats qu’on sait être ou faisant partie de l’armée régulière. Cette
infraction requiert des éléments constitutifs.
I. Les éléments constitutifs
Pour exister, l’infraction d’enrôlement non autorisé des militaires exige des
éléments constitutifs matériel et moral.
a)L’acte matériel de l’enrôlement ou de l’engagement
Usuellement, enrôler , c’est inscrire sur les rôles de l’armée.Faire entrer dans
un groupe. L’acte matériel d’enrôlement d’un militaire est l’incorporation,
l’insertion ou l’intégration d’un militaire.
b)La qualité des personnes enrôlées
Les personnes enrôlées doivent être des militaires ou assimilées .
C)L’élément moral
L’intention criminelle de l’agent doit être prouvée. Il doit s’agir d’incorporer,
d’insérer ou d’intégrer un ou des militaires dans un mouvement dont les
activités sont dirigées contre l’ordre institutionnel en place. Le mouvement a
pour but de porter atteinte à la sûreté de l’Etat ou à la tranquillité publique.
II.Régime répressif
a)Peines prévues
La peine est prévue par l’article 198 du code pénal livre II : « seront
punis d’une servitude pénale de cinq à vingt ans ceux qui auront levé ou fait
lever des troupes armées, engagé ou enrôlé, fait engager ou enrôler des
soldats, ou leur auront fourni des armes ou munitions , sans ordre ni
autorisation du gouvernement ».
b)Cas particulier de l’enrolement par l’ennemi
L’article 190 du code pénal militaire sanctionne tout enrôlement par
l’ennemi ou ses agents. La sanction est la peine capitale. Cet enrôlement est
fait pendant l’existence d’une situation exceptionnelle et d’un ennemi.
L’objectif est d’intégrer les rangs de l’ennemi au détriment des forces ou
services loyalistes et par voie de conséquence au détriment de toute la nation
entière.
216. Entraînement, embauchage, et détournement
en vue de la débauche ou de la prostitution
I. Eléments constitutifs
a)L’acte matériel
L’acte matériel est constitué d’embauchage, d’entraînement et de
détournement c’est-à-dire recrutement, entraînement, enlèvement. b)Le but
de l’acte
L’acte d’embauchage, d’entraînement et de détournement doit être accompli
en vue de la débauche ou de la prostitution. c)La victime
La victime, peu importe son sexe, doit être âgée de plus dix-huit ans (article
174b-1 du code pénal tel que modifié et complété la loi n°06/018 du 20 juillet
2006). L’âge de la victime est déterminable à défaut d’acte d’état civil par
examen médical, certificat de baptême… L’agent doit avoir cherché à
satisfaire les passions d’autrui. Celui qui satisfait ses propres passions n’est
pas punissable.
d)L’élément moral
L’agent doit avoir eu la conscience de commettre des actes tendant à favoriser
la prostitution, même si la victime est consentante.
I. Eléments constitutifs
L’infraction suppose que le coupable exerce des voies de fait , des menaces
ou des violences en sachant qu’il s’oppose à l’éxécution de travaux publics.
Mais, il a été jugé que les actes répréhensibles imputés au prévenu ne
sauraient être légitimés par l’irrégularité, alléguée ou réelle, des procédures
ayant abouti à la réalisation des travaux357
II. Poursuites
a)Légalité
Le texte de loi est le code pénal livre II en ses articles 141 et 142. Ces
dispositions légales sanctionnent l’auteur des entraves de huit jours à trois
mois de servitude pénale principale et d’une amende ou de l’une des peines
seulement. La peine est appliquée à condition que l’entrave soit accompagnée
des voies de fait ou menaces. En cas d’attroupement ou violences, la peine est
c)L’élément moral
L’infraction d’entreprise de démoralisation de l’armée est intentionnelle. Il
faut une intention coupable de la part de l’auteur se définissant par une
participation voulue et consciente de sa part à l’entreprise et à sa mise en
œuvre.
d)Moment et circonstances de commission
Il faut enfin pour que l’infraction d’entreprise de démoralisation de l’armée
soit établie que les faits se situent soit en temps de paix soit en temps de
guerre.
288Catalogue des infractions
II.Pénalités
I. Eléments constitutifs
359Les articles 57 à 60 du code pénal distinguent les épreuves superstitieuses simples des
épreuves superstitieuses accompagnées de circonstances aggravantes.Ce qui caractérise
les épreuves superstitieuses aggravées, c’est la réalisation d’une des conséquences prévues
par la loi, à savoir une maldie, une incapacité de travail personnel, la perte de l’usage absolu
d’un organe, une mutilation grave ou la mort.
Catalogue des infractions 289
III. Poursuites
416
1ère Inst. App. Kasaï, 27.1.1951, RPA .1669.
417 1ère Inst. Buta ,18.1.1930, RJCB, 1930, p. 217.
290Catalogue des infractions
228. Esclavage
I Eléments constitutifs
360
Général LIKULIA BOLONGO. , op.cit, p.182
Constitution de la transition issue de l’Accord global et inclusif sur la transition en
361
République Démocratique du Congo, J.O 44e année, Numéro Spécial 05 avril 2003.
Catalogue des infractions 291
2. Le fait de vendre comme esclaves des personnes placées sous son autorité.
Toute opération de traite. A bon droit, il a été reconnu par jugement qu’il
doit s’agir des personnes placées sous la garde du vendeur et sur lesquelles
il exerce une autorité légale362 .
b)L’élément moral
Pour être établie comme infraction d’esclavage, il faut l’intention
coupable. Elle est requise. Dans le chef de celui qui a enlevé, arrêté, détenu
ou fait enlever, arrêter ou détenir une personne pour la vendre comme esclave,
il faut trouver l’intention d’agir sciemment. Par exemple, le fait que l’auteur
a agi en connaissance de cause. Le mobile, l’erreur sur la personne et le
consentement de la victime importent peu. Il convient de relever que le motif
de la vente, le consentement et l’erreur sur la personne n’ont pas d’influence
sur la qualification à retenir.
362 Elis., 23 décembre1913,Jur.Col. 1924. p. 180 ; Elis, 26 mai 1914, Jur. Col.1925 p .29.
421 Article 16 point 3 de la constitution du 18 février 2006.
292Catalogue des infractions
422Vu la nature complexe de ce crime, il est entendu que sa commission pourrait impliquer
plusieurs auteurs ayant une intention criminelle commune.
des victimes. Il a adapté la peine à la gravité du crime. Il ne fait pas place à
des peines dérisoires. Les règles relatives à la répression sont développées
sous l’intitulé « violences sexuelles ».
b) Quelles sont les pénalités prévues ?
L’article 174 e du code pénal tel que modifié par le texte de loi de 2006
réprime l’esclavage sexuel. Le coupable peut encourir une servitude pénale
de cinq à vingt ans et une amende de deux cent mille francs congolais
constants. La loi n° 09/011 du 10 janvier 2009 organise l’esclavage sexuel
d’un enfant363. Il est puni d’ une peine allant de dix à vingt ans de servitude
pénale principale et une amende de huit cent mille à un million de francs
congolais424.
Lorsque le père ou la mère ou le parâtre ou la marâtre ou toute personne
exerçant l’autorité parentale sur l’enfant est condamné pour cette infraction,
le juge a la faculté de le déchoir de l’autorité parentale (article 184).
c)Quel est le tribunal compétent et comment l’infraction se prescrit-
telle ?
L’infraction d’esclavage sexuel est de la compétence du tribunal de
grande instance, une juridiction nationale. Mais faut-il encore qu’elle ne soit
pas constitutive d’un crime contre l’humanité ou d’un crime de génocide pour
ne pas échapper à la juridiction nationale de droit commun. La prescription de
cette infraction est décennale.
L’infraction d’esclavage sexuel est imprescriptible lorsqu’elle constitue un
élément des crimes de guerre, de crimes contre l’humanité ou de crime de
génocide364.
363 Article 183 de la loi n° 09/011 du 10 janvier 2009 portant protection de l’enfant. 424
Notons également qu’à l’article 183 de la loi du 10 janvier 2009 évoquée , il est prévu une
peine allant de dix à vingt ans de servitude pénale principale et une amende de huit cent
mille à un million de francs congolais.
364 Le tribunal pénal international pour le Rwanda, TPIR en sigle dans les affaires Semanza
231. Escroquerie
Selon le dictionnaire Littré, « escroquer » signifie « soustraire par
fourberie ». Cette définition rapproche considérablement cette infraction du
vol. Les formes d’escroquerie sont très diversifiées. L’escroc ne soustrait pas,
ne déplace pas, ne ravit pas la chose d’autrui. Il est rusé et réussit à obtenir, à
se faire remettre la chose par des moyens intellectuels. On peut donc définir
l’escroquerie comme le fait de se faire remettre, volontairement, par le
détenteur en vue de se les approprier des fonds, décharges, quittances,
obligations, et meubles, en faisant usage de faux noms,de fausses qualités, ou
en employant des manœuvres frauduleuses pour persuader l’existence d’un
pouvoir, d’un crédit imaginaire ou pour faire naître l’espérance ou la crainte
d’un succès, d’un accident, de tout événement chimérique ou encore pour
abuser autrement de la confiance ou de la crédulité365.
I. Eléments constitutifs
L’escroquerie est une infraction complexe mettant en œuvre des
moyens de commission fort divers. a)L’élément légal
L’article 98 du code pénal livre II incrimine « le fait, soit par l’usage d’un
faux nom ou d’une fausse qualité, soit par l’abus d’une qualité vraie, soit par
l’emploi de manœuvres frauduleuses, de tromper une personne physique ou
morale et de la déterminer ainsi, à son préjudice ou au préjudice d’un tiers »
à effectuer une remise. La définition simplifiée vise le fait de se faire consentir
une remise par des moyens frauduleux. b)L’élément matériel,
Dans l’élément matériel le mécanisme consiste à utiliser des procédés de
tromperie. Le but est d’induire la victime en erreur et de déterminer ainsi une
remise au préjudice de celle-ci. En effet, l’escroquerie est une infraction de
commission qui requiert l’accomplissement d’un ou plusieurs actes positifs427
. La nature complexe de l’élément matériel conduit à en étudier plusieurs
éléments distincts.
1.Les moyens de la tromperie
1° L’usage de faux nom et de fausse qualité L’usage
de faux nom.
User d’un faux nom conduit à prendre un nom auquel on n’a pas le
droit. La méthode est indifférente que l’on change de nom ou que l’on se
365Cette définition ressort clairement de la rédaction de l’article 98 du code pénal. Elle est
en outre citée par le professeur LIKULIA BOLONGO. , op.cit. ,p.403. 427 Crim. , 30 avril
2003, Dr.pén.2003, comm. N°19,obs. Veron.
Catalogue des infractions 295
présente sous le nom d’autrui. Le nom usurpé peut être réel ou imaginaire. Se
faire appeler Nyamulinduka, grand commerçant de renom, pour se faire
consentir un crédit par une banque alors que l’on se nomme Kabazane, un
petit marchand du village est un exemple typique de l’usage de faux nom.
2° L’usage de fausse qualité.
L’usage de fausse qualité suffit pour constituer l’escroquerie. Il ne doit
pas être renforcé par des manœuvres extérieures, mais il doit nécessairement
déterminer la remise. Il est impératif que l’auteur se soit attribué lui-même la
fausse qualité, qu’elle soit totalement inventée ou simplement perdue. L’état
des personnes peut donner lieu à une prise de fausse qualité (se déclarer mère
de soldat décédé à la guerre alors qu’il était déserteur, se présenter faussement
comme ayant des enfants mineurs à sa charge, arguer d’un faux lien de
filiation)
La profession donne lieu au plus grand nombre d’illustrations. La
qualification pénale est incontestable lorsque la fausse qualité porte sur des
professions réglementées (prêtre et évêque, médecin ou docteur en médecine,
conseiller financier, militaire) ou sur des titres universitaires ou des personnes
inscrites comme experts, concessionnaire exclusif d’une maison de
commerce, représentant d’un service officiel. Il en est du greffier qui, en vue
de se faire remettre de l’argent, fait usage de la fausse qualité d’envoyé du
procureur de la République et fait croire à son pouvoir d’obtenir auprès de ce
dernier la libération imminente d’un prévenu 366 . La jurisprudence a
considérablement étendu le domaine de la fausse qualité en l’appliquant au
salarié ou ancien salarié367 , au chef d’entreprise430 et au chômeur368 . La fausse
aptitude professionnelle peut donner lieu à la qualification pénale369 .
2° L’abus d’une qualité vraie
Ici, il s’agit de sanctionner le fait pour un individu d’abuser d’une qualité
réellement possédée. Cette qualité inspire la confiance et la sincérité, afin de
conférer à ses allégations mensongères une crédibilité de nature à tromper ses
dupes. Les qualités vraies protégées font référence à l’usage de fausse qualité
(prêtre, maire, avocat, conseiller juridique, receveur principal des
impôts).C’est l’usage déloyal de la fonction possédée qui est sanctionnée. Il
en est ainsi d’un agent de la Regideso se faisant remettre de l’argent pour
La production d’écrits
La production des documents écrits attestant la véracité du mensonge initial
est le moyen le plus fréquent pour commettre l’escroquerie.
La nature du document utilisé est indifférente, de même que son origine et le
procédé de falsification employé. Le fait d’utiliser des fausses factures sert à
commettre une escroquerie par l’obtention de prêts ou de crédits auprès
d’organismes financiers trompés par une apparence d’activité ou la
production de bordereaux.
L’escroquerie à l’assurance est constituée par des manœuvres frauduleuses.
Ces manœuvres peuvent porter sur la réalité du sinistre. Tel est le cas de porter
plainte pour un vol de véhicule simulé ou détruit, avec avis de recherche de
la police spéciale de roulage. Elles peuvent également porter sur l’importance
du sinistre. Il en est ainsi de présenter de fausses factures dans le but d’obtenir
des indemnités supérieures à la valeur réelle des objets assurés disparus ou
volontairement détruits. L’escroquerie au jugement est constituée par la
présentation de fausses pièces produites à l’appui d’une action en justice,
forgées par l’agent ou sous sa direction et qui sont destinées à tromper la
religion du juge et à faire condamner son adversaire370 .
La mise en scène
Les termes pour décrire cette manœuvre frauduleuse sont multiples : mise en
scène, machinations, simulations, truquage d’instruments, substitution,
trucage, falsification, arrangement de stratagèmes etc... La mise en scène peut
être simple ou reposer sur un mécanisme plus élaboré (art divinatoire, ou de
guérir, à la charité). Les actes perpétrés doivent être utilisés pour persuader la
victime d’effectuer la remise.
Exemples : se blesser soi-même pour simuler un accident de travail ; les faux
guérisseurs ; le fait pour un chauffeur de taxi de truquer son compteur ; une
personne avec son complice qui se cambriole elle-même pour se faire
indemniser par son assureur.
370 Crim. , 14 mars 1972, Bull, n°96 ; Crim. 22 mars 19 73, Bull, n° 147.
Catalogue des infractions 297
incite le témoin de la scène à acheter aussi une de ces voitures qui ne lui
donnera certainement pas la satisfaction promise et qu’il attendait.
L’esprit inventif des escrocs est tellement fertile que l’énumération faite ne
donne qu’un aperçu de la multitude de modes possibles d’escroquerie. Il a,
par exemple, été jugé le fait, pour un greffier ou un avocat, après réception
d’une somme d’argent à devoir remettre à un magistrat, d’entrer dans le
bureau de ce dernier et d’en sortir en faisant croire que l’argent a été remis373
. Relevons également le cas du policier qui, sous le fallacieux prétexte que la
victime a offensé le chef de l’Etat et outragé le drapeau national, ordonne à
un chauffeur de taxi de la rattraper, l’arrête et puis la relâche moyennant une
somme d’argent374 . Un individu qui avec sa carte d’identité réclame à une
société de télécommunication un numéro de téléphone pourtant appartenant à
son homonyme. En tout état de cause les manœuvres frauduleuses
constitutives de l’escroquerie doivent être de nature à déterminer la confiance
de la personne qu’il s’agit de léser 375
2.La remise
La remise caractérise l’infraction d’escroquerie. Le moment de la remise
est important car il faut établir un lien de cause à effet entre les moyens
frauduleux et la remise. La remise du bien est obligatoirement postérieure à
la tromperie qui doit avoir joué un rôle déterminant. On peut se faire délivrer
par la poste, par un transporteur ou du détenteur à l’agent.
L’objet de la remise
La remise volontaire et consciente constitue un acte positif portant sur une
liste de biens. Ces biens sont limitativement énumérés par le texte légal
d’incrimination. Les biens susceptibles de faire l’objet d’escroquerie sont les
meubles, les fonds (argent) obligations, quittances, décharges, les valeurs et
les biens quelconques. Le mot « fonds » désigne généralement les espèces.
Mais il y a lieu d’assimiler aux espèces les paiements effectués en monnaie
scripturale, quelques que soient les techniques utilisées (chèque, carte
bancaire et virement). Par contre les immeubles, les écrits ne portant pas
obligation, quittance ou décharge comme des simples correspondances ou
l’usage d’une fausse qualité en vue d’un service sont exclus des objets
possibles de l’infraction d’escroquerie. Il a été reconnu par jugement qu’en
matière d’escroquerie, le premier élément constitutif à retenir est la remise
d’une chose mobilière par la personne escroquée376 . A défaut de cette remise,
c) L’élément moral.
L’élément moral consiste en ce que l’escroquerie est nécessairement
une infraction intentionnelle. Elle est une infraction caractérisée par la volonté
d’obtenir une remise par l’un des moyens de la tromperie réprimés par la loi.
C’est le but frauduleux de s’approprier la chose d’autrui soit pour soi-même,
soit pour un tiers. L’élément moral se compose nécessairement d’un dol
général caractérisé par la conscience de l’agent d’user d’un des moyens
frauduleux spécifiquement définis, qu’il s’agisse d’un mensonge caractérisé
(l’usage d’une fausse qualité) ou de l’emploi de manœuvres élaborées
(machination ou montage frauduleux). Le mobile est indifférent à la
qualification pénale, conformément aux principes classiques du droit pénal
général. L’escroquerie n’existera pas quand les manœuvres employées l’ont
été pour récupérer une chose dont on est propriétaire. Un tribunal a reconnu
que l’escroquerie suppose l’intention de s’approprier une chose appartenant à
autrui, et non une chose dont on est créancier 379 . Il a aussi été jugé que
l’escroquerie suppose l’intention de s’approprier une chose appartenant à
autrui, cette infraction ne sera pas retenue dans le chef de celui qui est
créancier de la chose supposée escroquée380 .
Autres exemples d’escroquerie :
- Le fait de vendre des produits médicamenteux prétendument capables de
donner la puissance sexuelle ;
II Poursuites
c) La complicité
La complicité est très fréquente en matière d’escroquerie. En effet, la
complicité est comprise dans un des éléments constitutifs qui est la manœuvre
frauduleuse par intervention d’un tiers. Les modes de complicité sont divers :
faux expert, faux acquéreur pour faire monter les enchères, faux garant pour
381Crim . , 4 janvier 1935, D.P1936 .1.55, note de M.Hamel ; 7 janvier .1944, D.A 1944 ,47
in Dalloz, Code de procédure pénale, code de justice militaire, Paris, Librairie Dalloz 1962,
p.6.
Catalogue des infractions 301
233. Espionnage
L’espionnage rappelle la trahison . Les deux infractions relèvent, en
effet, des atteintes à la sûreté extérieure de l’Etat. La distinction entre
l’espionnage et la trahison est pourtant certaine. Cependant, les mêmes faits
sont constitutifs de l’une et l’autre infraction selon que l’auteur est congolais
ou étranger. A cet effet, il a été jugé que la disposition concernant
l’espionnage ne peut être appliquée à un congolais382 . Lorsque les faits décrits
en matière de trahison sont commis par un étranger, l’infraction sera qualifiée
d’espionnage.
c) Actes d’espionnage
L’acte matériel tient en des « intelligences » c’est-à-dire nécessairement
en des relations, lesquelles sont susceptibles d’une infinité d’aspects 383 .
Entretenir des intelligences c’est entretenir des relations secrètes, nuisibles
aux intérêts du Congo (RDC). Ces relations peuvent se manifester par la
fourniture des renseignements secrets ; tel serait par exemple les
renseignements relatifs à la position de divers corps384 .
382 Cour de sûreté de l’Etat. , Arrêt R.P. 2448, 07 décembre 2001, inédit.
383 Louis LAMBERT. , Traité de droit pénal spécial, édit. Police- Revue, 1968, p.781.
384 Georges MINEUR. , op. cit. , p. 386.
302Catalogue des infractions
235. Euthanasie
Etymologiquement, l’euthanasie définit « la mort douce ». Le concept
vient d’eu, signifiant « bien » en grec, et thanatos, faisant référence à la mort.
Mais cette définition est limitée à un moment particulier de la vie d’un
individu. Elle vise exclusivement les cas de maladie incurable en phase
terminale, lorsque la science a atteint ses limites curatives, à l’exclusion du
mal-être existentiel ou des situations dépressives.
L’euthanasie est le fait de provoquer délibérément la mort du malade
incurable pour abréger ses souffrances. L’euthanasie c’est aussi le fait de
supprimer les déficients qui souffrent physiquement ou moralement de leur
état. Bien qu’un mouvement d’opinion de plus en plus grand se développe
surtout en Europe en faveur du « droit de mourir », l’euthanasie est
condamnée par la doctrine dominante, la plupart des législations et des codes
de déontologie médicale 385 . Provoquer délibérément la mort d’un malade
quelle qu’en soit la motivation est un acte criminel. La pratique de
l’euthanasie est interdite386 .
Sera poursuivi pour meurtre, celui qui tue par pitié pour mettre fin à
une agonie accompagnée d’intolérables souffrances fût-ce à la demande de la
victime elle-même et même si la mort est prévisible, prochaine et certaine
(euthanasie)387 . Ainsi donc, juridiquement, l’euthanasie reçoit la qualification
de meurtre, même si elle est inspirée par la pitié, la charité ou l’amour. La
jurisprudence considère que le consentement de la victime à subir l’infraction
n’entraîne pas la disparition de la qualification pénale. La vie est une valeur
absolue, même sa fin douloureuse mérite un accompagnement spécifique,
sans acharnement thérapeutique, conduisant au développement des unités des
soins palliatifs. Le droit a toujours reconnu un droit à la vie, mais jamais un
droit à la mort.
385 Dr NYABIRUNGU MWENE SONGA. , Responsabilité pénale et civile du médecin en droit Zaïrois,
DES, Kinshasa, 1995, p.39.
386 Art. 19 du code de déontologie médicale, annexe à l’ordonnance n°70/158 du 30 avril
I. Eléments constitutifs
II. Poursuites
Les articles 161 à 164 du code pénal LII modifié par l’ord-loi n°73/012 du
14/02/1973 punissent l’évasion de détenus. Le directeur de la prison et le
Ministère public ont la charge de déclencher les poursuites.
L’article 161 – cas prévus aux points 1, 2 etc…prévoit la peine d’un an de
servitude pénale principale au maximum. Le tribunal de paix est compétent et
la prescription est d’une année ;
Le cas prévu au point 4 . L’auteur subira un an à six mois servitude pénale
principale en cas de négligence et de six mois à deux ans en cas de connivence
si l’évadé était poursuivi ou condamné du chef d’une infraction punissable de
cinq ans de servitude pénale principale maximum ou s’il avait été mis à la
disposition du gouvernement avec internement. L’auteur sera puni de deux
mois à un an de servitude pénale principale en cas de négligence. En cas de
connivence, il subira deux ans à cinq ans si l’évadé était poursuivi ou
condamné du chef d’une infraction punissable de cinq ans de servitude pénale
principale, des travaux forcés ou de la peine de mort.
Le cas prévu au point 5 . L’auteur sera puni de deux mois à un an de servitude
pénale principale si l’évadé était poursuivi ou condamné du chef d’une
infraction punissable de cinq ans de servitude pénale principale au maximum.
La peine sera de six mois à deux ans de servitude pénale principale si l’évadé
était poursuivi ou condamné du chef d’une infraction punissable de plus de
390 Georges Mineur cité par Laurent MUTATA LUABA . , op.cit , p.584.
Catalogue des infractions 305
Les articles 176 – 177 du code pénal militaire392 répriment les évasions
de détenus ou de prisonniers de guerre. On entend par prisonnier de guerre,
tout combattant qui tombe au pouvoir d’une partie ennemi et qui est protégé
par le droit de la guerre.
En dépit des exigences du bénéfice de respect et de dignité en faveur des
prisonniers de guerre , l’évasion du prisonnier de guerre est réprimée au même
titre que celle de tout autre individu, militaire , assimilé ou civil poursuivi ou
reconnu coupable.
I. Eléments constitutifs
c)L’élément moral
L’agent doit avoir posé son acte en toute conscience et liberté, et ce,
de manière formelle ou du moins implicite.
II. Régime répressif
a) Les peines à l’endroit des tiers-délinquants
Aux termes du code pénal militaire, les préposés à la garde ou à la
conduite d’un détenu ou prisonnier de guerre poursuivi ou condamné par les
instances judiciaires militaires, seront condamnés à une « peine égale à celle
à raison de laquelle l’évadé était détenu (article 177). En cas de connivence
c’està-dire lorsqu’il y a eu entente secrète entre l’évadé et une autre personne
chargée ou non de sa garde, de sa conduite ou de son transport (article 176
alinéa 2), au cas où il y a eu aide à l’évasion consistant en une abstention
volontaire, (article 176 alinéa 3°), en cas de négligence (article 177 alinéa 3 ),
en cas de connivence par corruption à l’endroit des préposés à la garde ou
conduite(article 178 alinéa 2 ) la peine est encourue.
Une peine d’amende de l’ordre de 3.000 à 20.000 francs congolais sera
également prononcée. La connivence par bris de prison ou violence, ceux qui
l’auront favorisé par la fourniture d’instruments à l’opérer encourent le double
de la peine prévue sans qu’elle excède vingt ans (art. 179 alinéa 1er ). Lorsque
l’évasion avec bris ou violence a été favorisée par la transmission d’armes, les
préposés, gardiens et conducteurs qui y ont participé seront sanctionnés de la
peine de mort (article 179 alinéa 2 ).
Catalogue des infractions 307
II. Poursuites394
393 Certes à l’état actuel de la législation, l’excision n’est pas à proprement parler une infraction
en droit positif congolais. Toutefois, l’organe de la loi n’est pas sans armes légales pour
réprimer ce comportement violent que d’autres législations ont par ailleurs déjà spécifiquement
pénalisé.
394 Voir aussi l’article 174g du code penal tel que modifié et complete par la loi n°06/018 du 20
I. Eléments constitutifs
indifférent,car il peut s’agir d’un garçon ou d’une fille. L’état des mœurs
réprochables ou irréprochables importe peu aussi car il peut s’agir
d’un(e)prostitué(e) ou pas.
I. Eléments constitutifs
Les textes de loi sont principalement le décret du 19 mars 1952 sur l’exercice de l’art de
397
guérir, l’ordonnance 71-81 du 19 février 1958 portant exercice de l’art de guérir- conditions et
modalités d’application, l’ordonnance-loi n°68-0 70 du 1er mars 1968 créant l’Ordre des
Médecins et l’ordonnance 70-158 du 30 avril 1970 sur le déontologie médicale. 462 Les Codes
Larcier République Démocratique du Congo , tome VI, Droit Public et administratif, Volume 2,
Larcier-Afrique Editions 2003, article 6 à 9, p. 404.
312Catalogue des infractions
398 Textes légaux réglementant l’exercice de la pharmacie au Zaïre, Copyright. Apharza 1991.
Catalogue des infractions 313
I. Eléments constitutifs
II. Poursuites
I. Eléments constitutifs
401Crim., 04 janvier 2006, cité par Coralie Apmbroise-Castérot.,Droit pénal spécial et des
affaires, Gualino éditeur,Lextenso éditions, Paris 2008, p. 81.
Catalogue des infractions 315
b) L’élément moral
L’exhibition sexuelle se caractérise par la volonté de blesser la pudeur
d’autrui en portant atteinte à sa liberté. Le simple fait de savoir que le lieu est
accessible au public et qu’il existe un risque d’être vue cractérise l’élement
intentionnel.
402
Crim., 12 mai 2004, Bull, crim.,n°119,D.2004, sommp. 2750,obs. Roujou de Boubée,RSC
2004, p. 879, obs. Mayaud.
316Catalogue des infractions
I. Eléments constitutifs
1. L’acte matériel est fait d’actes à l’instar de vivre aux dépens d’une
personne qui se livre à la prostitution ; vivre, pour un mari, des produits de
la prostitution de sa femme ; héberger une femme qui se livre à la
prostitution et d’en tirer profit ; demander à sa fille de se livrer à la
prostitution ;
2. Le fait de tirer profit de la prostitution d’autrui ;
3. L’habitude d’exploiter la prostitution d’autrui. Le fait d’exploiter une seule
fois la prostitution d’autrui ne suffit pas à constituer cette infraction469 ; 4.
Le profit doit provenir de la prostitution ou de la débauche
5. La victime peut être un homme ou une femme ;
6. Le coupable peut être un homme ou une femme ; tel est le cas d’un père ou
d’une mère qui vit aux dépens de sa fille prostituée
7. L’intention coupable. Elle est réquise. Consciemment, le prévenu doit
connaître l’origine de fonds perçus. N’est pas coupable de l’infraction
d’exploitation habituelle de la débauche ou prostitution, parce que justifié
251. Extorsion
I. Eléments constitutifs
a) L’élément légal
L’élément légal de l’extorsion consiste en l’article 84 du code pénal
livre II. Celui-ci définit l’extorsion et fixe les peines l’assortissant. La
structure de l’infraction est complexe.
b) L’élément matériel
L’élément matériel de l’infraction d’extorsion est double. L’article
84 définit, à la fois, les moyens employés et le but poursuivi.
Les moyens employés. L’auteur doit user , soit de violence, soit de
menace de violence, soit de contrainte physique ou morale, soit du chantage
Par exemple , frapper , deshabiller et humilier un garçon dans le but de lui
soutirer de l’argent caractérise l’infraction. Le moyen de coercition n’est pas
exclusivement de nature matérielle. Les violences seront appréciées par les
tribunaux in concreto, c’est-à-dire en fonction de la victime : l’âge, le
318Catalogue des infractions
II. Poursuites
407 C.S.J., R.P.A. 4, 22 juin 1972 B.A. 1973 p. 95 ; C.S.J., R.P.A .62, 9 juillet 1980, inédit
cités par Dibunda. , op. cit. , p. 87.
408 Tribunal de grande instance de Bukavu, R.p 7443, Ministère public et partie civile Nabintu
I. Eléments constitutifs
Pour son accomplissement, cette infraction nécessite les éléments matériel
et moral. L’infraction sera établie lorsqu’il y a :
1. la fabrication d’une fausse monnaie ressemblant à une monnaie ayant cours
légal (contrefaçon) ;
La vraie pièce de monnaie dont on a dérobé le métal par procédé mécanique
ou chimique (altération); l’introduction et la mise en circulation sur le
territoire national (introduction et émission) ; Il peut s’agir de : contrefaçon,
409 Mémentos, Droit pénal spécial, 14 ème édition 2008, Dalloz p.190.
Catalogue des infractions 321
L’infraction consiste pour l’interprète d’une part de, dans une intention
criminelle, faire devant un tribunal une traduction inexacte, susceptible
d’avoir une influence sur l’issue du procès et, d’autre part, d’attester dans une
même intention, comme exactes certaines constatations fausses.
324Catalogue des infractions
I. Conditions et sanctions
a) conditions essentielles
Certaines conditions sont requises pour que les fausses déclarations soient
dans le chef des interprètes et d’experts constitutives d’infractions.Pareilles
fausses déclarations sont passibles de cinq ans de servitude pénale au
maximum lorsque :
1. elles doivent avoir été faites devant une juridiction de jugement ;
2. l’auteur doit avoir prêté serment ou est assermenté.
Si ces formalités ne sont pas remplies, l’auteur sera puni de huit jours à un an
et d’une amende ou de l’une de ces peines (article 130.) b)Texte légal
Les articles 130 -131 du code pénal livre II sont le siège de cette matière. Aux
termes de l’article 131 précité, l’interprète et l’expert coupables de fausses
déclarations en justice seront punis comme faux témoins.
I. Eléments constitutifs
II. Poursuites
I. Eléments constitutifs
Quatre conditions doivent être réunies pour qu’il y ait infraction de faux
bruits.
1. Il doit s’agir des bruits, de fausses nouvelles ; il y a fausse nouvelle,
lorsqu’il y a présentation comme vrai d’un fait qui ne l’est pas, ou
dénaturation complète d’un fait ;
2. Que les bruits répandus soient faux, c’est-à-dire que la nouvelle publiée,
diffusée ou reproduite soit fausse ;
326Catalogue des infractions
II. Poursuites
Les poursuites de l’infraction de faux bruits sont faites sur base de la loi
n°75/013 du 14/05/1975410. C’est actuellement l’article 199 bis du code pénal
livre II411. Cette disposition légale sanctionne de :
- deux mois à trois ans de servitude pénale principale et l’amende ou une de
ces peines uniquement lorsque l’infraction a été commise dans le but de
porter le trouble dans l’Etat,
- un mois à un an de servitude pénale principale et l’amende ou l’une des
peines citées lorsqu’il n’y a pas eu l’intention de porter le trouble dans
l’Etat. Le tribunal de paix est la juridiction compétente. Dans le 1er cas, la
prescription de l’action publique est de trois ans tandis que dans le second
cas, elle est d’une année.
I. Eléments constitutifs
410
Journal officiel. ,1975, p. 577.
411
Le code pénal zaïrois . Dispositions législatives et réglementaires mises à jour au 31 mai 1982,
Service de Documentation et d’Etudes du Département de la Justice, 1983, p.60.
Catalogue des infractions 327
L’article 125 du code pénal livre II réprime les faux commis par un
fonctionnaire dans l’exercice de ses fonctions. L’article 126 autorise les
poursuites de l’usage de faux, œuvre du fonctionnaire. L’article 127 est la
disposition légale en matière de faux certificats délivrés par un fonctionnaire.
Le fonctionnaire auteur de l’infraction encourt trois mois à cinq ans de
servitude pénale. Le tribunal de paix, au regard du taux de la peine, est la
juridiction compétente. L’infraction se prescrit dans le délai de trois ans.
I. Eléments constitutifs
a)L’altération de la vérité.
L’altération de la vérité est l’élément matériel du faux. Si l’altération
de la vérité est l’élément essentiel du faux, toute altération de la vérité n’est
412G. Mineur. , commentaire du Code Pénal congolais, Larcier, Bruxelles, 1953, p. 285.
480A. RUBBENS. , Droit judiciaire T III, Instruction criminelle et procédure pénale n° I68
p.185.
328Catalogue des infractions
cependant pas un faux. Il est nécessaire pour qu’il y ait faux, que l’altération
de la vérité se produise dans un écrit, qu’elle soit réalisée par faux matériel ou
par faux intellectuel, qu’enfin, l’écrit sur lequel elle porte présente certains
caractères :
2. L’altération de la vérité doit être faite par faux matériel ou par faux
intellectuel.
• 1° le faux est dit matériel lorsqu’il se consomme par une altération
physique d’un écrit et laisse des traces corporelles.
• 2° le faux est dit intellectuel lorsqu’il porte sur le contenu d’un acte et ne
laisse aucune trace matérielle. C’est alors un simple mensonge qu’aucun
indice apparent ne révèle413 . Il a été jugé que le président de la juridiction
qui modifie, à l’insu de ses collègues, sur la minute du jugement, la
décision prise collégialement en délibéré au sujet des dommages intérêts à
allouer à des parties civiles, commet un faux en écriture intellectuel dans
l’exercice de ses fonctions414 .
Commet de même un faux intellectuel par pression, ascendant moral et abus
d’autorité, le magistrat, supérieur hiérarchique d’un agent de ventes
publiques, qui le contraint à rédiger un acte de son ministère en dénaturant
frauduleusement la substance et les circonstances, en l’espèce une attestation
fausse de vente publique pour une vente de gré à gré de biens saisis415 .
3.Le document sur lequel porte l’altération de la vérité doit être un titre
Il faut qu’il puisse constituer la source ou la preuve d’un droit, qu’il ait une
valeur probatoire, une portée juridique. Ainsi constitue un faux, la fausse
mention d’un paiement porté sur un livre de commerce, celui-ci ayant une
valeur probatoire. Il a été jugé en France que ne constituent pas des faux la
falsification de la copie d’un document, parce que cette copie ne peut faire la
preuve ou constituer la source d’un droit ; la production de factures falsifiées
413
GOYET. , Droit Pénal Spécial, 8ème édition par M. ROUSSELET, J. PATIN et P.
ARPAILLANCE, Paris, 1972, p.118 .
414 C.S.J. , 9. Mai 1977-B.A.1978, p.40.
415 C.S.J. , 8. 12. 1978 –RPA.50, B.A. 1979, p.136.
Catalogue des infractions 329
- une suppression d’une phrase, d’un mot, d’un chiffre par rature ou biffure,
par emploi d’un procédé chimique, par tâche d’encre sur un mot.
Ces opérations interviennent généralement après rédaction de l’acte, il est
possible aussi que l’altération d’écritures soit faite pendant la confection de
l’acte à l’insu d’une des parties.
3° Contrefaçon d’écriture (faux matériels)
Elle ne se conçoit guère qu’entre particuliers et consiste à faire
attribuer la confection de l’acte à celui dont on imite l’écriture. Elle peut
s’accompagner d’une fausse signature.
4° Fabrication de conventions, dispositions ou décharges
L’agent crée un titre renfermant une convention, une obligation, une
disposition, une décharge au préjudice de celui à qui il l’attribue. Cette
fabrication du titre peut être réalisée après coup et s’accompagner de fausses
signatures (faux matériel). Si la fabrication s’opère lors de la confection de
l’acte, on est en présence d’un faux intellectuel.
5°Supposition de personne
Généralement, le faux par supposition de personne est intellectuel. Il
est matériel lorsqu’il s’accompagne de grattages ou surcharges en vue
d’ajouter ou de remplacer un nom. Il se confond alors avec la fausse signature
ou l’altération d’écritures.
Il y a supposition de personne lorsque le rédacteur d’un acte y mentionne la
comparution d’une personne alors que c’est une autre qui a comparu, ou
lorsqu’ il y fait figurer une personne qui n’y assistait pas.
7° La constatation comme vrais de faits faux dans un acte ayant pour objet
cette constatation (faux intellectuel)
C’est un cas de faux intellectuel plus fréquent que le précédent. Tel est le
cas d’un officier de l’état civil qui atteste mensongèrement qu’un mariage a
été précédé de publications légales ou d’un notaire qui affirme faussement le
consentement d’une partie.
Il peut également être commis par des particuliers , c’est , par exemple, le cas
de celui qui déclare un enfant comme né d’une femme qui n’est pas sa mère.
Commet aussi le faux intellectuel le caissier qui altère frauduleusement les
livres qu’il a la charge de tenir, si ces attestations sont opérées au moment
même où l’inscription est effectuée. Le médecin qui établit faussement des
certificats permettant au bénéficiaire d’une assurance-vie de faire établir
Catalogue des infractions 331
1. Préjudice matériel
Le préjudice est généralement d’ordre matériel. Le faux lèse une
personne dans son patrimoine. Par exemple, le créancier se voit opposer une
fausse décharge par l’effet de laquelle le débiteur se prétend libéré.
2.Préjudice moral
Le préjudice peut être simplement moral. Il suffit que le faux porte
atteinte à l’honneur ou à la considération d’autrui : Ainsi, constitue un faux,
l’inscription d’un enfant né hors mariage sous le nom d’une jeune fille qui
n’est pas la mère, pour la déconsidérer. Notons que le faux peut porter
préjudice à la société sans porter atteinte à un intérêt privé ; il n’en est pas
moins punissable. Un faux commis dans un acte de l’état civil est punissable
même en l’absence de tant de préjudice matériel. Il en de même encore, pour
celui qui altère un diplôme universitaire.
418 Tribunal de grande instance de Bukavu, R.P 10041,13 octobre 2001, Ministère public et
partie civile Mossi Ramson contre Faida Simwerayi, inédit.
419
Tribunal de grande instance de Bukavu, R.P 10638, 26 mars 2004, Ministère public et
partie civile contre Mayutho et le conservateur des titres immobiliers.
c)L’intention frauduleuse
L’auteur doit avoir agi non seulement en sachant qu’il altérait la vérité,
mais aussi dans la connaissance que cette altération de la vérité était
susceptible de nuire soit matériellement, soit moralement à un tiers ou à la
société. N-a-ton pas jugé que ne commet pas le faux, la personne qui légalise
un document dont elle ignore le caractère faux421 ?
Il n’est pas nécessaire qu’il ait l’intention de nuire et encore moins
celle de tirer un profit personnel de son action coupable.
II. Poursuites
270. Faux-monnayage
422Le code pénal zaîrois. Dispositions législatives et réglementaires mises à jour au 31 mai
1982, Service de Documentation et d’Etudes du Département de la Justice, 1983, p. 40. 491
Michel Véron.,Droit pénal spécial, 12 ème édition, Sirey Université, Editrions Dalloz 2008,
p.414.
334Catalogue des infractions
I. Eléments constitutifs
Pour que l’infraction de faux témoignage puisse être retenue, cinq
conditions outre l’intention coupable doivent être réunies.
423 Il s’agit là du prescrit de la disposition légale de l’article 128 du code pénal congolais livre
II.
Catalogue des infractions 335
424 De ce qui précède , il est logique que les fausses déclarations effectuées pendant
l’instruction préjuridictionnelle au parquet ne constituent pas un faux témoignage . Il faut
qu’elles aient été faites devant un tribunal, sous la foi du serment. 494 Boma, 10
décembre 1907, Jur . Etat II p. 207.
425 Crim., 25 février 1964,Bull. n°65.
426 L’infraction n’est consommée que lorsque le témoin n’a plus la possibilité de se
retracter, possibilité qu’il conserve jusqu’à la clôture des débats. 497 Crim.,06 mars 1973,
Bull.n° 108.
336Catalogue des infractions
V. Poursuites
a) Textes légaux et peines assorties
Les poursuites en matière de faux témoignage sont faites sur base des
articles 128 - 129 - 130 - 131 - 132 du code pénal livre II. Ces dispositions
légales définissent et punissent les différentes formes de faux témoignage. A
l’article 128 du code pénal livre II, le faux témoignage est sanctionné de cinq
ans de servitude pénale principale au maximum. Si l’accusé contre lequel le
faux témoignage a été porté est condamné à mort ou à la servitude pénale à
perpétuité, le faux témoin encourra une servitude pénale à perpétuité.
Quant à l’article 129, il punit de cinq ans de servitude pénale maximum la
subornation de témoins. L’article 130 du code pénal livre II sanctionne de huit
jours à un an de servitude pénale principale et d’une amende ou d’une de ces
peines seulement toute personne appelée en justice pour donner des simples
renseignements qui se sera rendue coupable de fausses déclarations427. Selon
l’article 131 du code pénal livre II, l’interprète et l’expert coupables de fausses
déclarations en justice seront punis comme faux témoins. A l’article 132 du
même code, les fausses déclarations du témoin en matière civile sont
sanctionnées de six mois à trois ans de servitude pénale principale et
d’amende ou d’une peine de celles citées simplement.
b)Tribunal compétent et prescription de l’action publique
Le faux témoin sera traduit par devant le tribunal de paix. L’action
publique est prescriptible dans le délai de trois ans. Le faux témoignage est
consommé au moment de la déposition mensongère. Cette date constitue le
point de départ du délai de prescription de l’action publique, non au moment
où il est devenu irrévocable. Pour le témoin qui se rétracte spontanément avant
la décision, il bénéficiera de l’exemption de peine.
427Cet article 130 du code pénal a prévu pour les faux renseignements qui pourraient ainsi
être fournis des peines moins sévères que pour les faux témoignages effectués sous serment.
Catalogue des infractions 337
274. Filouterie
Voir grivèlerie, n° 277, 278,279 , 280.
a) Considérations générales
Le terrorisme menace la paix et la sécurité internationales par la
multiplication, dans diverses régions du monde, des actes terroristes motivés
notamment par l’intolérance et l’extremisme. Constitue le financement du
terrorisme le fait d’une part de fournir, de collecter, de réunir ou de gérer par
quelque moyen que ce soit, directement ou indirectement des fonds, des
valeurs ou des biens dans l’intention de les voir utilisés ou en sachant qu’ils
seront utilisés en tout ou en partie, en vue de commettre un acte de terrorisme
indépendamment de la survenance d’un tel acte428.
b) Quel est le texte légal qui réprime le financement du terrorisme ?
De création récente, cette infraction se trouve définie, prévue et
réprimée par les articles 2 et 41 de la loi n°04/016 du 19 juillet 2004 portant
lutte contre le blanchiment des capitaux et le financement du terrorisme.
II.De la répression du financement du terrorisme
a) Quelles sanctions encourt celui qui finance le terrorisme ?
L’article 41 de la loi n°04/016 du 19 juillet 2004 portant lutte contre
le blanchiment des capitaux et le financement du terrorisme sanctionne de la
peine de cinq à dix ans de servitude pénale et d’une amende en Francs
congolais, équivalente à 50.000 dollars américains, le coupable de
428
Article 2 de la loi n° 04/016 du 19 juillet 2004 po rtant luttre contre le blanchiment des
capitaux et le financement du terrorisme, Journal Officiel de la République Démocratique du
Congo, 45 ème Année, Numéro spécial, 05 août 2004, p. 10.
338Catalogue des infractions
429 Il s’agit là des peines prévues à l’article 43 de la loi du 19 juillet 2004. 501
Article 45 alinéa 1.
430 Article 45 alinéa 2. 503
I. Éléments constitutifs
277. Grivèlerie
I. Considérations générales relatives à toutes les grivèleries
431 On peut rapprocher avec les excuses absolutoires la cause d’exonération retenue par
l’article 102 bis du code pénal relative à la grivèlerie : « Les infractions prévues à l’alinéa
précédent ne pourront être poursuivies que sur plainte de la partie lésée. Le paiement du prix
et des frais de justice avancés par la partie plaignante ou le désistement de celle-ci éteindra
l’action publique »
Catalogue des infractions 341
II. Procédure
432 Crim. ,17 mars 1987, Gaz. Pal. 1987, 2, somm. p. 249, obs. Doucet.
342Catalogue des infractions
433 Idem .
434 Il nous parait important de faire remarquer qu’en dépit de ce que la grivelèrie est souvent une
infraction d’habitude, le législateur congolais n’a pas pour autant prévu de disposition
concernant la récidive.
Catalogue des infractions 343
I. Définition
En droit international pénal, la grossesse forcée est définie comme «
la détention illégale d’une femme mise en enceinte de force, dans l’intention
de modifier la composition ethnique d’une population ou de commettre
d’autres violations graves du droit international435.
En droit congolais, la détention d’une ou plusieurs femmes pour les
rendre enceintes de force ou par ruse constitue l’infraction de grossesse
forcée. Cette détention de la femme en vue d’une grossesse peut être réalisée
par la force, la contrainte ou la ruse. Il s’agit d’une atteinte à la liberté de la
femme, « une agression et une atteinte sexuelles » se caractérisant par l’emploi
de la contrainte, de la ruse, de la violence, des menaces ou de la surprise.
L’analyse de l’infraction de grossesse forcée s’articule autour des éléments
constitutifs et des pénalités .
c) L’élément moral
La grossesse forcée est une infraction nécessairement intentionnelle
caractérisée par l’absence de consentement de la victime et la nature sexuelle
d’une relation ayant pour but d’imposer une grossesse. L’intention coupable
de l’auteur résulte de la connaissance du caractère délictueux de l’acte
perpétré. Il résulte aussi de la volonté démontrée d’agresser sexuellement les
personnes privées de leur liberté illégalement et même légalement. L’article
174K énumère une liste de caractéristiques des modes d’imposition de la
grossesse forcée : force, contrainte ou ruse.
III. Régime juridique
a)Procédure de répression
En tant qu’infraction de violence sexuelle, la grossesse forcée est
réputée infraction flagrante. Elle doit être réprimée avec célérité. A ce titre,
elle exige une enquête sans désemparer de manière à fournir les principaux
éléments d’appréciation. Dès la mise en mouvement de l’action publique,
l’enquête préliminaire se fait dans le délai d’un mois maximum. L’instruction
et le prononcé du jugement doivent intervenir dans les trois mois maximum à
compter de la saisine de l’autorité judiciaire. Requérir un médecin et un
psychologue peut s’avérer nécessaire pour apprécier l’état de la victime. C’est
le cas lorsqu’il faut déterminer les soins appropriés, évaluer l’importance du
préjudice et l’aggravation ultérieure.
b)Pénalités et juridictions compétentes
Catalogue des infractions 345
437Il s’agit là de dispositions tout à fait spéciales prises peu de temps avant l’indépendance par
le Gouvernement Belge. Le Gouvernement Belge était soucieux d’éviter les faits de
discrimination injurieuse non seulement entre congolais et européens mais également entre
les différents groupes ethniques de la population congolaise.
346Catalogue des infractions
a)L’élément légal.
L’usage de menaces, d’ordres, l’abus d’autorité et le comportement
qui consiste à exercer une pression sur un salarié afin d’obtenir des faveurs
sexuelles existe depuis fort longtemps.
L’article 174d de la loi du 20 juillet 2006 modifiant et complétant le code
pénal congolais définit l’incrimination de harcèlement sexuel. C’est
l’adoption d’un comportement persistant envers autrui, se traduisant par des
paroles, des gestes soit en donnant des ordres ou en proférant des menaces ou
en imposant des contraintes, soit en exerçant des pressions graves, soit en
abusant de l’autorité que confère les fonctions pour obtenir des faveurs de
nature sexuelle. b)L’élément matériel.
Le texte n’est pas explicite dans la définition de l’élément matériel car
il se contente d’incriminer le fait de harceler autrui dans le but d’obtenir des
faveurs de nature sexuelle. Nous estimons néanmoins que l’auteur ne peut être
348Catalogue des infractions
440 Cour d’appel de Versailles, 29 novembre 1996 et 31 janvier 1997, RSC 1998, p. 105, obs,
Mayaud ; Crim.,22 janvier 1997, Bull. crim., n° 22, RSC 1998, p. 325, obs. Mayaud.
441 Cour d’appel Paris, 18 janvier 1996, Gaz.Pal.1996, 1, p.267, note Katz. 516
a)L’élément légal
L’article 53 du code pénal dispose que : « quiconque aura involontairement
causé la mort d’une personne sera puni… ». Il précise l’élément matériel et
moral. L’homicide involontaire est soumis à la définition commune de la faute
en lien de causalité avec le dommage. L’homicide involontaire est une atteinte
à la vie et à l’intégrité de la personne. La répression n’est envisagée qu’en cas
de préjudice. L’homicide involontaire est une infraction matérielle. Le
dommage est un élément constitutif à part entière de l’infraction.
443 C.S.J., R.P 288, 25 mars 1980 cité par Dibunda. , op. cit. , p. 102.
444 C.S.J., R.P. 311,15 avril 1980 cité par Dibunda ,op. cit. , p.84.
445 C.S.J., T S .R.R.n°2, 6 avril 1978 R.J.Z. 1979 p.38 c ité par Dibunda. , idem, p.85.
Catalogue des infractions 351
II. Poursuites
291. Homosexualité
L’homosexualité peut être définie comme une perversion sexuelle dans
la mesure où la libido est détournée de son objet naturel. Elle consiste en des
rapports contre nature entre deux femmes ou deux hommes. Le terme
homosexualité est plutôt réservé aux aspects physiques de l’homophilie qui
est une attirance érotique pour les individus du même sexe.
Au Congo, l’homosexualité n’est pas en soi érigée en infraction. Seul le
mariage homosexuel est prohibé. Il est érigé en infraction punissable
Crim. , 10 mars 1932, D.H 1932.189 –Aix ,12 janvier 1954, D 1954.338 et la note in
447
292. Hôtel
449Cette ordonnance-loi est citée à maintes reprises par le Professeur LIKULIA BOLONGO.,op.cit,p.350.
450 B.A. , 1957, p.2168 ; Codes Larcier, République Démocratique du Congo, tome III, volume
2, Larcier-Afrique Editions 2003, p. 888.
Catalogue des infractions 355
I. Conditions préalables
a)L’élément légal.
L’infraction de l’article 191(imposition d’amendes collectives) du code pénal
militaire exige la réunion des éléments constitutifs ; l’élément matériel et
l’élément moral.
b)L’élément matériel
L’élément matériel est fait d’actes autonomes de punitions collectives qui
sont susceptibles d’aggraver périlleusement la précarité de la situation
socioéconomique d’un groupe donné ou d’une communauté déterminée ;
c)L’élément moral
L’élément moral comme intention frauduleuse résulte de la connaissance de
l’illicéité de l’acte posé. Il résulte aussi de la recherche d’un gain illégitime
pour soi-même ou pour autrui, peu importe le mobile de l’agent.
I. Eléments constitutifs
b) Elément moral
L’auteur doit avoir la connaissance de la fausseté des faits imputés.
Peu importe qu’il ait agi par désir de nuire, pour se rendre intéressant, pour
obtenir de la considération ou pour toute autre raison. Les exemples propres
d’imputations calomnieuses sont le fait de dire à un directeur général que le
comptable est criblé des dettes et celui d’écrire une lettre à un patron pour lui
annoncer que son chauffeur s’enivre fréquemment.
II. Poursuites
451 Les termes mêmes employés par le code pénal « imputations calomnieuses » plaident pour
la fausseté du fait imputé. Il me semble donc que l’intention de nuire n’est pas à elle suffisante
pour établir l’infraction. La fausseté du fait est impérative et obligatoire.
Catalogue des infractions 357
I. Eléments constitutifs
du Congo , 1ère partie : Droit écrit , Janvier-Février- Mars-Avril 1969 p. 107. 531 Boma,
11avril 1916, Jur.Congo, 1926, p. 301 532 Ière inst. 29 janvier 1936 RJCB, p.198.
Catalogue des infractions 359
personne (fait précis) alors que cette imputation est faite dans un pays où la
croyance aux sorciers est générale et expose celui qui est l’objet de cette
imputation au mépris public531 .
Enfin l’article 78 qui se rattache aux dispositions réprimant les
épreuves superstitieuses, barbares donne à certaines imputations graves de
sorcellerie la qualification de complicité pour toutes les infractions que cette
infraction aura ainsi provoquées. Cette complicité de type spécial exige que
l’auteur abuse des croyances superstitieuses d’autrui, impute sans fondement
réel à une personne un acte ou un événement réel ou imaginaire et sait ainsi
que cette imputation incitera autrui à commettre une infraction. Une fois les
trois conditions réunies et après avoir abouti au résultat infractionnel, l’article
78 est applicable. Comme telle, cette infraction vise une imputation précise
tout comme l’article 74 du même code et réclame aussi l’exécution au moins
tentée de l’infraction qu’elle a suscitée. Dès lors dire seulement d’une
personne qu’elle est sorcière n’est pas lui imputer un acte ou un événement
vrai ou imaginaire au sens de l’article 78532 .
I. Préalables
a) La publicité.
fonction : les journalistes, les critiques littéraires ou d’art pour autant qu’ils
n’outrepassent pas les droits de la critique.
L’infraction d’imputation dommageable sera établie dans le cas du prévenu à
qui la victime a révélé qu’elle est réputée dans des matières supersitieuses, si
le prévenu l’expose au mépris du public et souille son honneur en informant
plusieurs autorités dans l’intention de nuire463.
Sont exemples d’imputations dommageables ou diffamation le fait de
dire de quelqu’un qu’il est coureur de jupon, qu’il pisse dans son pantalon.
Dire ou écrire qu’un politique est l’auteur du détournement des deniers
publics, qu’il est corrompu. Le fait de traiter quelqu’un de sorcier. Le fait de
dire d’un prêtre catholique qu’il vit en concubinage ; par contre, un ancien
patron qui donne des renseignements en toute bonne foi et dans la discrétion,
ne commet pas de diffamation.
III. Poursuites
I. Eléments constitutifs
4. Les forêts, les bois, les récoltes sur pied, les bois abattus ou récoltes
coupées (comme les fruits, les produits de la terre, du bois et même les
herbes et autres végétaux sur pied).
S’agissant d’incendies des herbes et des végétaux, ne sont pas infractionnels
:
- les feux préventifs, les feux hâtifs pratiqués selon la coutume pour prévenir
l’incendie de certains périmètres ou pour atténuer les ravages des feux
sauvages. Cette pratique est courante en début de saison sèche ;
- les feux de brousse autorisés par le chef de l’entité administrative
compétente ou son délégué ;
- l’incendie des végétaux sur pied ou couvertures mortes dans les terrains
propres, sauf interdiction expresse des autorités responsables ; - les contre-
feux en vue de combattre un incendie menaçant. c)La chose incendiée.
La chose incendiée est spécifiée par la loi. (Cfr énumération ci-haut ,
conforme à l’article 130 du code pénal). Cette chose doit appartenir à autrui.
L’infraction sera également retenue en cas de copropriété. d)Que le feu soit
mis volontairement à la chose.
Que ce soit même par vengeance, cupidité ou plaisanterie que le feu a été
mis volontairement à la chose, l’infraction sera établie. Les raisons et mobiles
importent peu.
II. Poursuites
542Pour la jurisprudence, l’infraction est consommée dès que l’agent a mis le feu à
l’habitation, même si à raison de circonstances indépendantes de sa volonté, l’incendie n’a
causé que des dégâts minimes (1ère inst. Kas. 2 juillet 1952, J.T.O. 1955, p. 7, avec note ;
1ère inst. Eq. 2 avril 1955, J.T.O.1956, p. 4 ; 1ère Inst. Stan. 31 mai 1955, J.T.O. 1956, p.
173 ; 1ère Inst.Kas.8 avril 1954, R.J.C.B. 1955, p. 210 cités par LIKULIA., op. cit ., p.521).
En matière d’incendie de la chose d’autrui, la victime, l’autorité
compétente ainsi que le Ministère public peuvent déclencher les poursuites.
a) Siège de la matière
Les articles 103,104, 105, 107 et 108 du code pénal, l’ordonnance-loi n°79-
007 du 6 juillet 1979 et l’ordonnance n°52/175 du 23 mai 1953 sur l’incendie
des herbes et des végétaux sur pied en ses articles 2 et 5 définissent et
répriment l’incendie de la chose d’autrui.
b)Régime des sanctions applicables
L’article 103 du code pénal punit l’incendie des lieux habités ou servant à
l’habitation de quinze à vingt ans de servitude pénale principale. Il punit
également l’incendie des lieux inhabités dont la présence des personnes est
certaine ou présumée de dix à quinze ans de servitude pénale principale.
Catalogue des infractions 365
L’article 104 du code pénal réprime en son alinéa 1er l’incendie des édifices
inhabités construits en matériaux durables de cinq à quinze 15 ans. L’article
104 en son alinéa 2ème sanctionne l’incendie des édifices inhabités construits
en matériaux non durables de trois mois à cinq ans et d’une amende ou de
l’une des peines.
L’article 105 du code pénal sanctionne l’incendie des forêts, bois, récoltes sur
pied, bois abattus ou récoltes coupées de trois mois à cinq ans et d’une
amende. L’une de ces deux peines pourra être uniquement infligée.
L’article 108 du code pénal prévoit de prononcer toujours une peine de
servitude pénale en cas d’incendie qui a causé une blessure à la personne qui
se trouvait dans les lieux incendiés lorsque l’incendiaire avait connaissance
de cette présence (alinéa 2). L’incendie qui a causé la mort à la personne qui
se trouvait, à la connaissance de l’incendiaire, dans les lieux incendiés est
punie dans le chef de son auteur de la peine de mort ou de la servitude pénale
à perpétuité. Les peines de l’article 108 ne seront appliquées que si l’incendie
a causé la blessure ou la mort ou si les victimes étaient dans les lieux incendiés
au moment où le feu y a été mis.
La blessure ou la mort doivent trouver leur origine dans l’incendie.
C’est le cas de celui qui se blesse ou se tue en se jetant d’un étage pour
échapper à l’incendie. Peu importe que la mort arrive sur le champ ou des
jours après l’incendie. Par contre l’article 108 n’est pas applicable aux
personnes blessées ou décédées venues aux secours pour circonscrire le feu et
éteindre l’incendie. Tel est le cas des sapeurs pompiers et autres sécouristes.
I. Eléments constitutifs
543 L’agent doit avoir incendié, c’est-à-dire brûlé, consumé par le feu, mis feu à une des choses
spécifiées par la loi.
544 1ère Instance appel Coq. 24 février 1943, R.P.A., n° 759 cité par LIKULIA., op. cit., p. 530.
II. Poursuites
a)Quel est le texte légal qui définit l’incendie de sa propre chose ?
L’incendie de sa propre chose est l’objet de l’article 106 du code pénal
livre II. Cette disposition stipule : « Seront punis des mêmes peines les
propriétaires exclusifs des choses désignées aux articles 104 et 105 , qui y
auront mis le feu dans une intention méchante ou frauduleuse ».
I. Eléments constitutifs
465Mineur, lui exige que la chose soit détruite pour que l’infraction soit caractérisée (op. cit. , p.
262). Le professeur LIKULIA pense qu’une destruction même partielle est susceptible
d’entraîner des sanctions pénales à l’encontre de l’auteur de cet incendie (op. cit. , p. 534).
Je suis quant à moi du dernier avis.
368Catalogue des infractions
II. Poursuites
involontaire des herbes et végétaux sur pied. L’exemple classique est celui
d’un citoyen autorisé à faire les feux de brousse qui ne prend aucune
précaution pour empêcher l’incendie de se propager.
Il est à faire remarquer que l’incendie n’est pas accidentel, car le feu a été mis
volontairement par l’agent conformément à la loi en vigueur.
L’incendiaire de ce genre peut encourir deux mois de servitude pénale
au maximum et une amende ou l’une de ces peines. Le texte qui incrimine
l’incendie involontaire des herbes et végétaux sur pied est l’ordonnance
n°52/175 du 23 mai 1953, en son article 5 alinéa 2.
I. Eléments constitutifs
II. Poursuites
Cette définition résulte des termes mêmes de l’article 107 du code pénal.
468
L’intention criminelle est requise. L’agent doit avoir agi volontairement. 1 ère Inst. Eq. 7
469
septembre 1950, R.J.C.B. 1951, p. 25 cité par LIKULIA . , op. cit . , p. 524.
370Catalogue des infractions
L’article 107 du code pénal livre II est le texte légal. Les sanctions sont
celles prévues aux articles 103, 104, 105, 106 et 108. Les règles de
compétence et de prescription sont celles décrites dans les cas précédents.
308. Inceste
I. Considérations générales
II.Répression de l’inceste470
spéciale. C’est le cas du code pénal italien de 1930 qui a incriminé à titre de
« délit contre la morale familiale », le fait de commettre un inceste de telle
manière qu’il en résulte un scandale public (article 564). L’incrimination
d’inceste n’existe pas de façon autonome en droit français 471 . Le terme est
ignoré par le code pénal472
S’agissant particulièrement du droit congolais, ce qui est formellement
réprimé ce n’est pas l’inceste lui-même mais le mariage incestueux. L’article
353 du code de la famille prohibe le mariage entre ascendants et descendants
; frères et sœurs germains, consanguins et utérins ; entre alliés ou d’autres
parents pour autant que la coutume l’interdit ; et entre adoptant et adopté.
L’inceste, comportement d’une grande complexité sociale, doit être transposé
dans le moule des violences sexuelles, particulièrement du viol par la
jurisprudence. Les juges doivent qualifier un des éléments constitutifs du viol.
Si la contrainte semble évidente pour les jeunes enfants, des efforts de
qualification de la violence, de la menace ou de la surprise sont nécessaires.
« Tout militaire ou tout individu qui, par quelque moyen que ce soit, incite un
ou plusieurs militaires à commettre des actes contraires au devoir ou à la
discipline est puni de… »473 .
A titre d’exemples, utiliser un militaire en tenue ou armée pour se faire
payer une créance ; se payer les services d’un militaire pour menacer la
18 novembre 2002. C’est ce texte qui définit et réprime les faits d’incitation des militaires à
commettre des actes contraires aux devoirs et à la discipline.
372Catalogue des infractions
c)L’élément moral.
L’incitateur agit, réalise son acte d’une manière libre et consciente,
peu importe qu’il ait ou non connu la possibilité de survenance d’une
infraction dans le chef du militaire incité ou que l’incité se soit exécuté ou
non.
474 DELMAS-MARTY,M., Droit Pénal des Affaires, Infractions , tome 2, 3ème edition, PUF, Paris1990.
475 LIKULIA BOLONGO., op. cit. , p. 358.
374Catalogue des infractions
a)Pénalités
Pourra subir une sanction de trois à cinq ans de servitude pénale
principale et une amende de cinq cent mille à un million de francs congolais
quiconque attente aux mœurs en incitant, en facilitant ou en favorisant pour
satisfaire les passions d’autrui la débauche ou la corruption des enfants.
b)Circonstances aggravantes
Si cet acte est commis envers un enfant âgé de moins de dix ans, la
sanction sera d’une servitude pénale principale de dix à vingt ans et d’une
amende de deux cent mille à quatre cent mille francs congolais. c)Qualité
des délinquants
Si l’incitation à la débauche est le fait du père, de la mère, du parâtre, de
la marâtre, du tuteur ou de toute personne exerçant en droit ou en fait l’autorité
sur l’enfant, la servitude pénale passera de cinq à dix ans de servitude pénale
principale et de l’amende de un million à deux millions de francs congolais.
L’auteur sera, en outre, déchu de l’autorité parentale ou tutélaire.
318. Infanticide
naissance, section 1ère : des atteintes volontaires à la vie et à l’intégrité physique ou mentale
de l’enfant.
557 Article 2 alinéa 1er de l’ordonnance-loi n° 78/001 du 24 février 1978. J.O. , n° 6 du 15 mars
crim,n° 2.
davantage les criminels, de rétablir l’ordre social rompu et d’accélérer la
répression. La base légale est l’ordonnance- loi n° 78/001 du 24 février 1978.
Une injure est une qualification méchante plus ou moins vague de nature
à porter atteinte à l’honneur d’une personne ou à exposer cette personne au
mépris public478479 . Constituent une injure les propos qui sont une imputation
méchante susceptible de porter atteinte à l’honneur ou à la considération de la
victime de cette infraction564 . L’injure se consomme par le seul fait d’offenser
une personne par des expressions blessantes, même imprécises, outrageantes,
par mépris ou invective. Le législateur prévoit deux formes d’injure : l’injure
publique et l’injure simple.
I. Conditions préalables
Il a été jugé que l’injure contenue dans une lettre missive, mais concernant un
tiers, conserve un caractère confidentiel exclusif de toute publicité482. b) Les
particuliers
Les particuliers concernés sont les personnes physiques par opposition
aux personnes morales (par exemple les sociétés) et aux corps constitués. Il
n’est pas nécessaire qu’elle soit désignée nominativement : il suffit qu’elle
soit suffisamment désignée pour être identifiée.
a)L’élément légal.
Le texte qui sanctionne l’injure publique est l’article 75 du code pénal livre
II. b)L’acte d’injure.
L’existence d’une expression outrageante ou offensante (elle n’a pas
à être précisée ni déterminée, ni prouvée). Expression outrageante, termes
de mépris ou invective. Il n’est pas possible de dresser la liste des termes ou
expressions considérées comme injurieuses. Les tribunaux retiennent le
caractère grossier des termes employés. Tout peut dépendre du contexte, du
ton et des circonstances. Il n’est pas exigé que l’expression porte atteinte à
l’honneur ou à la considération de la victime. L’injure se caractérise
481 Tribunal de paix de Kinshasa / Gombe, RP 15.982 / IV, 20 mai 1999, inédit.
482 Crim.,17 janvier 1995, Dr.pénal 1995, comm.120.
568 C.S.J . ,RPA 61, 1er avril 1980, inédit.
380Catalogue des infractions
seulement par des insultes, des propos grossiers, sans imputer un fait précis.
c)L’élément moral.
La volonté d’offenser : l’agent pose son acte dans le but d’offenser
(intention coupable). Autrement dit l’animus injuriandi.
Le fait de traiter de bandit son employé en présence d’autres employés
; le fait de qualifier dans un écrit paru dans un journal imprimé, vendu et
distribué, un leader de voyou ; le fait dans une émission radiophonique ou de
télévision en direct, de dire de quelqu’un qu’il est sale sont des faits
infractionnels d’injures publiques punissables.
III. Poursuites
I. Eléments constitutifs
483Dans la plupart des cas d’injures d’individu à individu, les tribunaux se sont toujours buté
au problème d’administration de la preuve. Devant la négation des faits par le prévenu et faute
de preuve contraire, le tribunal a toujours acquitté au bénéfice du doute.
Catalogue des infractions 381
II. Poursuites
484
Crim.16 décembre 1954,S.1955.287, rapport Patin. 571
Michel véron., op.cit, p. 184.
485 C.S.J. , R.P.A 61, 01 avril 1980 in Dibunda . , op. cit . , p.110.
573 JEL 1974, cité par Laurent MUTATA., op. cit . , p. 53.
382Catalogue des infractions
324. Insoumission
I. Eléments constitutifs
maximum. Les individus non militaires ou non assimilés aux militaires sont
en outre punis d’une peine d’amende de 5.000 à 10.000 francs congolais
constants.
486 GOYET (F) . , Droit pénal spécial, 8ème éd. Sirey 1972 p.4.
487 Articles 86 à 103 du Code de l’Organisation et de la Compétence Judiciaires. 576 Cette
infraction est aussi prévue par l’ordonnance n° 75/153 du 31 mai 1975 réglementant les
heures d’ouverture des débits de boisson et portant interdiction des nightsclubs sur toute
l’étendue de la République.
384Catalogue des infractions
a)L’élément légal
La loi congolaise définit et réprime l’ivresse au volant. C’est
l’ordonnance législative n°2/544 du 20 décembre 1958. b)L’élément
matériel
L’élément matériel est exclusivement caractérisé par le comportement
et les signes extérieurs présentés par le conducteur, même en l’absence de
toute autre contravention aux règles de la circulation ou de tout accident.
L’infraction pourra être constituée même si le taux d’alcoolémie
constaté est inférieur aux taux légaux, et même si le prélèvement sanguin a
été refusé par le conducteur. Il est de la pratique des tribunaux de trancher que
la loi n’établit pas un mode de preuve spécial de l’état d’ivresse. Le juge de
386Catalogue des infractions
fond peut déduire cet état de tous les éléments qui lui sont régulièrement
soumis et que les parties ont pu contredire488 .
I. Définition
III. Poursuites
II. Poursuites
Les jeux de hasard désignent les jeux dans lesquels, soit par eux mêmes,
soit en raison des conditions dans lesquelles ils sont pratiqués, le hasard est
l’élément prépondérant, c’est-à-dire prédomine sur l’adresse et les
combinaisons de l’intelligence583 .
491La libération conditionnelle est une mise en liberté que l’administration accorde au
condamné pour stimuler son amendement par la perspective d’une libération définitive en cas
de bonne conduite. La libération conditionnelle est prévue et réglementée par les articles 35
à 41 du code pénal et par l’ordonnance n°344 du 17 septembre 1965 portant organisation du
régime pénitentiaire. La libération conditionnelle a un caractère facultatif ;
390Catalogue des infractions
Les jeux de hasard sont interdits dans les lieux publics ou ouverts au public
ou dans tout autre lieu non clôturé sur lequel le public peut avoir directement
vue
584 .
I. Eléments constitutifs
Les éléments constitutifs sont au nombre de trois, outre l’intention qui est
le quatrième :
même lorsque toutes les conditions sont remplies, l’autorité compétente peut la refuser.
L’article 35 du code pénal précise les conditions d’octroi de cette mesure :
1° Il faut que le condamné à une peine comportant privation de liberté ait exécuté une partie
de la peine : un quart de la peine, et à condition que la durée de l’incarcération déjà subie
dépasse trois mois.
2° Il faut que le détenu donne des signes d’amendem ent et de bonne conduite. La libération
conditionnelle peut être révoquée pour cause d’inconduite (art 36 du code pénal). 3° Il faut
que le détenu accepte les conditions pos ées par l’administration pénitentiaire.
La libération conditionnelle est accordée par le Ministre de la Justice pour les condamnés des
juridictions civiles. Le Ministre de la Défense nationale est l’autorité de décision pour les
condamnés par les juridictions militaires. Avant toute décision de libération conditionnelle, il
ya consultation préalable du Ministère public, du directeur de la prison, du gouverneur de
province ou son délégué et le chef de division provinciale qui a l’inspection des services
pénitentiaires dans ses attributions.
La libération conditionnelle est destinée à ménager une période de transition entre le régime
de détention et la liberté totale. La libération définitive est acquise au condamné si la
révocation n’est pas intervenue avant l’expiration d’un délai égal au double du terme
d’incarcération que le condamné avait encore à subir à la date à laquelle la mise en liberté a
été accordée en sa faveur. Si le libéré conditionnel se comporte bien et respecte les conditions
imposées par l’administration, il verra sa libération confirmée à l’issue du temps d’épreuve
(art. 37 du code pénal).
Si par contre, pendant ce temps, il commet des actes d’inconduite (ivresse, débauche,
mauvaise fréquentation..) ou de manquements aux conditions énoncées dans le permis de
libération, celle-ci pourra être révoquée (art. 36 du code pénal), sur avis du parquet. Dans ce
cas, le libéré conditionnel regagnera la prison et exécutera le restant de la peine. Les auteurs
de détournement, de concussion et de corruption ne peuvent bénéficier de la libération
conditionnelle.
492 ère Inst. Elis, 17 août 1925 (Kat. 1, p. 200) ; Parq. Haut shaba, 28 septembre 1953.
Catalogue des infractions 391
2.Les jeux pratiqués doivent être des jeux dans lesquels le rôle du hasard
est prédominant.
3. Le public doit y avoir accès, soit librement, soit sur présentation des
affiliés.
4. L’intention s’analyse dans la conscience de prêter son concours à
l’organisation ou à l’administration d’une maison de jeux de hasard.
Il s’agit ici de la publicité. Les jeux ont lieu dans l’habitation réputée
ouverte au public ou dans l’habitation où toute personne désireuse de
jouer peut accéder.
Ne constitue pas un lieu ouvert au public, une habitation privée dans
laquelle des joueurs, unis par des liens de camaraderie, décident de pratiquer
entre eux un jeu de hasard. Il a été jugé par contre que cette habitation sera
réputée ouverte au public si tout individu désireux de jouer peut y pénétrer585
.
a) Texte légal
L’infraction de jeux de hasard est créée par l’arrêté du Gouverneur
Général du 19 janvier 1901 modifié par les ordonnances n° 93/AIMO du 28
septembre 1942 493 et 92/AIMO du 21 avril 1945 494 . Les pénalités
prévues par l’article 2 sont l’amende et la servitude pénale n’excédant pas
deux mois ou une de ces peines495.
République Démocratique du Congo, tome II , Edition 2003 Larcier- Afrique Editions, page 40.
392Catalogue des infractions
Catalogue des infractions 393
338. Lâcheté
La lâcheté s’entend de la fuite devant les forces ennemies ou bandes
insurrectionnelles, ou de l’emploi de moyens irréguliers pour se soustraire à
un danger. L’article 57 du code pénal militaire est le fondement légal de
l’infraction de lâcheté.
I. Eléments constitutifs
La lâcheté repose sur des éléments essentiels, sans lesquels il n’y a pas
infraction.
La qualité requise pour l’auteur, c’est-à-dire un militaire ou son assimilé ;
Les éléments matériels qui sont de deux ordres : il y a d’une part l’existence
préalable des forces ennemies ou des bandes insurrectionnelles, et d’autre part
la fuite devant lesdites forces ou l’emploi des moyens irréguliers pour se
soustraire à un danger ;
La volonté coupable doit être établie. Le dol général suffit à établir cette
culpabilité dès lors que l’agent a posé son acte d’une manière libre et
consciente, peu importe le mobile ou que son acte ait été préjudiciable ou
non à l’Etat congolais, à ses Forces Armées, à la Police Nationale ou au
Service National. Il a été jugé d’une part que l’infraction de lâcheté ne vise
pas le chef de poste qui a fui devant des forces supérieures, s’il est établi
que toute résistance aurait été impossible. D’autre part il a été également
jugé que le fait pour un militaire d’abandonner un poste attaqué par des
indigènes, sans rien tenter pour les repousser, constitue l’infraction de
lâcheté devant l’ennemi496 .
496
Ière Inst. Bas-Congo, 16 novembre 1901, Jur.Etat. I p. 171 ; Boma, 2août 1902 Jur. Etat I p.
206.
394Catalogue des infractions
victime mais il n’est pas nécessaire que l’auteur ait agi lui-même. Il a été jugé
que l’infraction de lésions corporelles involontaires suppose un agent
responsable qui a agi librement, mais sans intention d’attenter à la personne
d’autrui, et qui a causé le mal par défaut de prévoyance ou de précaution500 ou
par inobservance des règlements en matière de circulation routière en
l’occurrence par mauvais dépassement 501 . Un instituteur qui a laissé, à
l’école, les écoliers jouer avec une arme chargée commet l’infraction de
lésions corporelles involontaires lorsque ceux-ci blessent un passant.
Parfois il arrive que la victime ait également commis une faute : il y a
alors cumul de la faute de la victime avec celle de l’auteur. C’est le cas d’un
conducteur de véhicule qui roule en excès de vitesse dans une agglomération,
renverse et blesse un cycliste qui a brusquement tourné à gauche sans
prévenir. Dans ce cas, il y aura partage de la responsabilité civile mais la
responsabilité pénale de l’automobiliste reste entière.
Exemples502
Commet une blessure par imprudence celui qui confie sa voiture à un
tiers qu’il sait être en état physique déficient, insuffisamment apte à cette
conduite et dès lors susceptible de provoquer un accident ;
Un chirurgien qui oublie dans une plaie une compresse, laquelle
provoque une suppuration retardant ainsi la guérison, commet une blessure
par imprudence ;
Le seul fait de posséder un animal que l’on sait être d’un naturel malfaisant
est caractéristique d’une imprudence susceptible de provoquer la
responsabilité pénale de son maître en cas de morsure ;
Est condamnable pénalement, le propriétaire d’un singe qui connaît la
méchanceté de son animal à l’égard des personnes étrangères mais, qui ne
l’attache qu’à l’aide d’une simple corde dont l’animal a pu aisément se
débarrasser pour se précipiter sur Monsieur Mputu et le mordre ; un maçon
perché sur un mur qui laisse tomber une brique sur un passant.
II. Poursuites
LIKULIA BOLONGO.
396Catalogue des infractions
seulement une des peines prévues . C’est-à-dire que seule la servitude pénale
ou l’amende peut être infligée. Elle sera prescrite dans le délai d’une année.
a)Opérations prohibées
505 M.C. ,1960, p. 946. Voir aussi les Codes larcier République Démocratique du Congo, tome
II, Droit pénal, Larcier-Afrique-Editions, p. 38. Ce texte de loi de deux articles est entré en
vigueur le jour de sa publication (article 2).
506 Article 1er du décret-loi 196 du 29 janvvier 1996.
Catalogue des infractions 399
344. Maraudage
Voir vol dans le champ, n°599.
Selon l’article 174f du code pénal livre II, il doit s’agir de toute
personne exerçant une autorité parentale ou tutélaire, c’est-à-dire le père, la
mère ou le tuteur.
c)L’acte réprehensible
Comme pour la qualité requise, il y a une différence entre les actes
prévus par l’article 336 du code de la famille et ceux de l’article 174f du code
pénal livre II.
1° D’une part la contrainte d’une personne à se marier ou l’empêchement de
mauvaise foi d’un mariage régulier. C’est le cas d’un frère d’une fille qui la
flagelle pour l’obliger à épouser un homme déterminé.ou faire obstacle à la
conclusion d’un mariage régulier par malhonnetété, en débitant des
mensonges contre l’un des partenaires.
2° D’autre part le don en mariage ou en vue du mariage d’une fille par un
parent ou un tuteur sans rien exiger en contrepartie et contre le gré de la
victime ainsi que la contrainte à se marier. Un père qui oblige son fils à
épouser la fille du voisin pour consolider son amitié. Un tuteur qui impose à
une fille de se marier avec son coreligionnaire au détriment du fiancé membre
d’une autre communauté religieuse.
a)Les pénalités
Selon l’article 336 du code de la famille, l’auteur du mariage forcé
encourt une peine de servitude pénale d’un à trois mois et d’une amende ou
l’une de ces peines seulement. L’article 174f punit l’auteur de l’infraction de
mariage forcé d’une peine de servitude pénale de un à douze ans et d’une
amende ne pouvant être inférieure à cent mille francs congolais constants.
Lorsqu’il s’agit d’une personne âgée de moins de dix-huit ans, le minimum
de la peine prévue - à savoir un an - sera doublé. b)Prescription de l’action
publique
402Catalogue des infractions
3. En cas de mariage d’un mineur (articles 352, 357, 395, 407, 419),
encourent des peines l’officier de l’état civil qui a célébré ou enregistré ce
mariage, le conjoint du mineur ainsi que les témoins de ce mariage.
4. En cas de mariage d’une fille impubère (articles 420 à 423), sera puni
celui qui a la garde de la jeune fille impubère. Par contre il n’ya pas de
sanction pour l’officier de l’état civil ni pour le conjoint de la jeune fille
impubère.
5. En cas de mariage d’un interdit (articles 356, 425), peuvent se voir
appliqués des peines l’officier de l’état civil qui aura célébré ou enregistré
ce mariage, le conjoint de l’interdit et les témoins de ce mariage lorsqu’ils
ont agi en connaissance de cause.
e)Quel est le tribunal compétent ?
Toutes les personnes susceptibles d’encourir les sanctions seront
conduites devant le juge de paix. Si une année après la commission de
l’infraction ou tant qu’elle continue à se commettre les poursuites n’ont pas
été engagées, l’action publique sera éteinte.
publique se prescrit dans le délai d’une année. La peine, elle, se prescrit dans
le délai de deux années.
356. Menaces
Par menaces, il faut comprendre des paroles, gestes ou écrits dont on se
sert pour manifester à quelqu’un sa colère, son ressentiment, pour lui faire
craindre le mal qu’on lui prépare. C’est donc une promesse d’un mal qu’on se
propose de causer. Les menaces peuvent être faites par écrit, verbalement, par
gestes ou par emblèmes.
I. Eléments constitutifs
a)L’élément légal.
Les articles 159 et 160 du code pénal congolais livre II incriminent les
menaces. Celles-ci appartiennent à la catégorie des atteintes volontaires à
l’intégrité de la personne. L’infraction de menaces s’attache exclusivement à
la protection de l’intégrité morale. Certaines menaces sont étudiées
séparément du fait de la qualité des victimes ou du fait d’être dirigées contre
les biens. b)L’élément matériel.
La menace doit revêtir un caractère pénal et ne doit pas être l’expression
d’une simple colère à l’égard d’un tiers. Il s’agit des paroles, gestes, écrits
signés ou anonymes exprimant la colère ou le ressentiment destinés à inspirer
la crainte d’un mal grave qu’on prépare contre la personne visée ou un des
siens. La menace peut être effectuée devant des tiers, en l’absence de la
personne menacée. Il a été jugé que la partie civile et le ministère public
doivent rapporter la preuve pour établir les propos menaçants proférés par le
prevenu510.
Menace réitérée ou matérialisée. La menace constitue une infraction contre
les persones dont la tentative est punissable lorsqu’elle est soit
réitérée(menace verbale), soit matérialisée par un écrit, une image ou tout
autre objet. Peu importe le support dès l’instant qu’il est de nature à faire
impression sur le destinataire des menaces. Les menaces ne doivent pas être
équivoques.
515
« La problématique liée à l’application du décret du 6 décembre 1950 sur l’enfance
délinquante », par OLELA OKONDJI, Avocat Général, séminaire des magistrats des tribunaux
de paix de Kinshasa, session 2002, p.7.
408Catalogue des infractions
I. Eléments constitutifs
Certes les enfants qui se livrent à la mendicité ne peuvent être que l’objet
d’une protection spéciale ,mais ceux qui organisent ou exploitent la mendicité
d’autrui doivent être sanctionnés. Mais le but à intensifier est celui de lutter
contre les réseaux de mendicité qui se multiplient, notamment dans les
grandes villes, et qui semblent être financièrement profitables à ceux qui les
mettent en place.
516 Les enfants de rue sont indifféremment appelés dans les villes de la République
Démocratique du Congo. A kinshasa,à Lubumbashi et à Kisangani on les nomme « shégués
», à Mbuji-Mayi « Bana ba mu tshisalu », à Bukavu et Goma « Maibobo ». Le vocable «
shégué »tend à supplanter les autres vocables.
517 IDZUMBUIR ASSOP (J)., « La Justice pour mineurs au Zaïre : Réalités et perspectives »,
II. Poursuites
b) Pénalités prévues
L’auteur d’infractions est passible de sanction pénale. Pour les
mineurs mendiants et vagabonds, les peines proprement dites sont
abandonnées et remplacées par les mesures518 ci-après :
519 C.S.J., RP.1.154, 25 juillet 1989, B.A. années 1985 à 1989, édition 2002, p. 502.
520 Article 200 de la loi du 10 janvier 2009 portant protection de l’enfant.
Catalogue des infractions 411
dernier ressort des affaires qui relèvent de la compétence des tribunaux pour
enfants521.
d) Prescription
Après l’écoulement d’un délai d’une année, l’action publique contre le
père ou la mère qui ont commis une infraction à la procédure intentée contre
leur enfant mineur, sera éteinte. La peine, elle, si elle n’a pas été appliquée
sera éteinte au délai double de la peine prononcée. Ce délai ne sera pas
inférieur à deux ans.
Autres infractions en matière de presse et médias
La loi n° 04 /017 du 30 juillet 2004 portant organisation, attribution et
fonctionnement de la Haute Autorité des médias a crée et réprimé des
infractions spécifiques.
En effet, en matière de presse et médias , les violations des règles
d’éthique sont passibles des sanctions d’amende, de la suspension de la station
de radio, de la chaîne de télévision publique ou privée ou de l’organe de presse
pour une période n’excédant pas trois mois, et ce , suivant la gravité des faits.
- Toute entreprise de presse qui aura fait usage illicite de la raison sociale ou
sa dénomination, en violation de la loi, sans préjudice de la législation en
matière des sociétés commerciales sera punie d’une amende de 2.000 francs
fiscaux(article 53) ;
- L’entreprise de presse qui aura fait usage illicite de la raison
sociale ou de la dénomination d’une autre sera passible d’une
amende de 2.000 francs fiscaux(article 53 alinéa 2) ;
521 En vertu de l’article 101 de la loi du 10 janvier 2009 portant protection de l’enfant , est
territorialement compétent, le tribunal de la résidence habituelle de l’enfant, de ses parents
ou tuteur, du lieu des faits, du lieu où l’enfant aura été trouvé, ou du lieu où il a été placé, à
titre provisoire ou définitif.
412Catalogue des infractions
359. Meurtre
Le meurtre est l’acte d’une personne qui consiste à donner
volontairement la mort à autrui. Il est l’homicide intentionnel sur la personne
d’autrui. Le meurtre peut aussi être défini comme un homicide commis avec
Catalogue des infractions 413
I. Eléments constitutifs
Le meurtre obéit à la structure commune des infractions en droit pénal.
Les éléments constitutifs traditionnels sont réquis pour l’établissement de
l’infraction du meurtre. a)L’élément légal.
Les articles 43 et 44 du code pénal congolais livre II définissent le
meurtre. En suivant une définition étymologique, le meurtre est le fait de tuer
(caedere) une personne humaine (homo). En interprétant strictement la loi
pénale, le meurtre est le fait de donner la mort à autrui, ce qui semble exclure
le fait de se donner soi-même la mort. b)L’élément matériel
Le meurtre est une atteinte à la vie d’autrui. Il suppose donc le « le fait
de donner la mort » à « autrui ».Le fait de donner la mort. L’élément matériel
est un acte positif de toute nature s’apparentant à des violences ayant entraîné
la mort de la victime. Le meurtre se traduit nécessairement par un acte positif,
l’expression « donner la mort » exigeant une action. Comme nature de l’acte
matériel, il doit s’agir obligatoirement d’un acte matériel de violence
physique. Les actes matériels sont entendus comme l’accomplissement à
l’encontre d’une personne vivante d’un acte quelconque de nature à causer la
mort et l’ayant effectivement et matériellement entraînée.
Il n’est pas indiqué les moyens à employer pour donner la mort. Les moyens
déployés doivent être positifs, et non pas résulter d’une omission. Laisser
mourir une personne en restant inactif, alors que l’on n’a pas participé à la
situation qui l’a mise en danger , résulte de l’infraction de non asistance à
personne en danger.
522Article 1er de l’ordonnance-loi n° 68-193 du 3 mai 1968 qui a remplacé les anciens articles
44 et 45 du code pénal.
414Catalogue des infractions
c)L’élément moral523
L’élément moral est principal car le meurtre est une infraction
intentionnelle.L’animus necandi. En effet, le meurtre est un homicide
volontaire. L’élément moral contient cumulativement un dol général
(caractère volontaire de l’atteinte portée et de la violation de la loi pénale) et
un dol spécial (la volonté de donner la mort, désignée sous la locution latine
d’animus necandi). L’intention meurtrière est réquise. Il faut une volonté de
tuer.
Il faut l’intention de donner la mort. C’est une condition suffisante.
La volonté de tuer est consubsatantielle à l’infraction de meurtre.Laplupart
du temps, la preuve sera rapportée par l’étude de l’acte matériel : un coup de
couteau porté au pied ne démontre pas l’intention homicide, alors qu’un
coup au cœur, si. La jurisprudence examine toujours la partie du corps de la
victime(région vitale ou non) qui a été exposée aux coups ainsi que le choix
de l’arme. Par exemple , deux coups de fusil tirés à 1 m 50 et dirigés vers les
régions vitales(poumons, foie, rein, cage thoracique) permettent de retenir
l’intention criminelle, la victime étant morte sur le coup524.L’animus necandi
doit être relevé au moment de la commission de l’acte. Sa caractérisation
antérieure permet de retenir l’aggravation d’assassinat.525.
Il a été jugé qu’un prévenu parti pour venger son grand frère tué
quelques heures auparavant qui administre des coups à la victime qui en meurt
était animé de l’intention de tuer526.
A défaut d’intention de tuer, il s’agira d’une autre qualification telle les coups
et blessures volontaires ayant entraîné la mort sans intention de la donner (art.
523 L’élément moral exige la capacité de comprendre et de vouloir. Celle-ci n’existe pas lorsque
l’acte a été accompli par un très jeune enfant (Crim. 13 déc. 1956, D.1957, 349, note Patin),
il importe de voir à ce sujet les développements repris à l’infraction de mendicité et
vagabondage. Elle n’existe pas non plus lorsque la présence d’une cause de non imputabilité
est constatée. La cause de non-imputabilité fait disparaître la culpabilité de l’auteur. D’autres
causes de non-imputabilité peuvent être la démence, la contrainte irrésistible, l’erreur
invincible. Pour entraîner l’irresponsabilité de l’agent, la démence doit être contemporaine à
l’acte incriminé et être totale (annihilation complète de toutes les facultés de discernement et
de volonté). La contrainte irrésistible existe lorsque l’agent n’avait d’autre possibilité que de
commettre l’infraction. Pour supprimer l’imputabilité, la contrainte physique ou morale doit être
irrésistible et extérieure au prévenu. L’erreur invincible, qu’elle soit de fait ou de droit, doit être
invincible et porter sur un élément constitutif de l’infraction.
524 Crim.,08 janvier 1991, Bull.crim., n°14,D.1992, p. 1 15, note croisier-Nerac, RSC
II. Poursuites
a)Tribunal compétent
Le meurtre est par priorité poursuivi et jugé dans un délai d’un mois
maximum. Les articles 43 et 44 du code pénal livre II définissent et
sanctionnent l’infraction de meurtre de la peine de mort. Le tribunal
compétent est celui de Grande Instance.
b) Prescription de l’action publique
L’infraction de meurtre est prescriptible dans un délai de dix ans. Bien
que la loi soit silencieuse, la peine de mort n’est pas prescriptible. La
découverte d’un cadavre plus de dix ans après que la disparition a été signalée
pose des problèmes de prescription de l’action publique, en l’absence d’actes
interruptifs pendant ce délai (Crim., 2006)530 c) Les particularités
La répression connaît quelques règles particulières s’appliquant à tous
les homicides volontaires. La tentative de meurtre est toujours punissable en
vertu de l’application des principes de droit pénal général. L’infraction
impossible a été assimilée à la tentative pour les besoins de la répression. Les
complices du meurtre sont punis, qu’ils aient agi par aide ou assistance ou par
instigation. La plupart de ces particularités répressives s’appliquent aussi à
l’assassinat.
Lorsqu’au cours d’une même scène de violence, plusieurs auteurs portent
des coups à la victime qui décède, il est impossible de déterminer avec
précision quel est l’auteur du coup mortel. En toute logique, une seule
personne est l’auteur du meurtre alors que les autres ont simplement frappé
un cadavre. La jurisprudence abonde et tranche : les jugent doivent les
qualifier de coauteurs531 .
530 Mementos, Droit pénal spécial, 14ème édition 2008, Dalloz, P.10.
531 Crim. , 18 novembre 1978, Bull. n° 258.
Catalogue des infractions 417
a) Considérations générales
Comme l’expression « meurtre commis pour faciliter un vol »
l’indique, l’infraction de meurtre commis pour faciliter un vol se réalise
lorsque, pour commettre un vol ou une extorsion, l’auteur tue la personne qui
constitue un obstacle ou alors la personne qui serait un témoin gênant. C’est
une circonstance aggravante réalisée avant ou après la consommation de
l’infraction de vol ou d’extorsion. Les exemples sont classiques : s’introduire
dans une maison et y tuer l’occupant pour voler un coffre-fort ; celui qui, après
532 La préméditation peut être définie comme le desein formé avant l’action de commettre un crime.
533 Crim.,12 juillet 1982,RSC 1983,p.261,obs. Levasseur.
418Catalogue des infractions
avoir réalisé son vol s’aperçoit qu’il a été vu par un témoin qui le connaît et
tue ce témoin534 .
b) Poursuites
Le meurtre commis pour faciliter le vol est une circonstance
aggravante prévue par l’article 85 du Code Pénal. La disposition légale
précitée dispose : « le meurtre commis soit pour faciliter le vol ou l’extorsion,
soit pour en assurer l’impunité, est puni de mort ».
AKELE ADAU Pierre. , « Le citoyen- justicier, la justice privée dans l’Etat de droit », ODF
537
son groupe. On suppose que cette volonté est réfléchie et préméditée, car
l’activité incriminée est assimilée à l’assassinat.
c)Remarques
Les représailles sont interdites lorsqu’elles sont dirigées contre les
personnes civiles et les biens civils. Elles sont également prohibées
lorsqu’elles sont dirigées contre les prisonniers de guerre. Elles sont prohibées
contre les blessés, les malades et les naufragés. Le législateur interdit en outre,
les représailles contre les personnes et les biens particulièrement protégés,
contre les biens indispensables à la survie de la population civile, contre
l’environnement nature etc.
L’article 171 du code pénal cité précité n’incrimine que les représailles
exercées sur les personnes, quelles qu’elles soient, et ayant comme résultat la
mort de la victime.
538Cette mise en danger est consignée aux articles 185 à 194 de la loi n° 09/001 du 10
janvier 2009 portant protection de l’enfant.
Catalogue des infractions 421
a)L’élément matériel.
Il consiste en la mise en exécution d’une mission de combat sans
prendre des dispositions utiles à sa réussite. Il faut ainsi qu’il y ait adéquation
entre les armes et munitions, la dotation nécessaire pour engager les combats
ou résister, la qualité et l’état du matériel. En effet, il est interdit de préparer
ou envoyer au front des armes sans les munitions y afférentes. On ne peut
déclencher les hostilités ni prétendre défendre ses positions avec un armement
inférieur à celui de l’ennemi. Il est également prohibé de déclencher des
hostilités sans moyens de communication suffisants pour assurer la liaison
entre les troupes amies ou encore sans ration alimentaire adéquate. Défendre
ses positions ou déclencher des hostilités avec des effectifs en hommes réduits
par rapport aux forces ennemies rentre dans l’élément légal de l’infraction.
b)La négligence dans le chef de l’agent.
Toute attitude négative caractérisée notamment par une imprudence, une
maladresse, une inattention ou mégarde dont fait montre un agent dans
l’accomplissement de son devoir. Une négligence punissable dont la
conséquence consiste dans l’inadéquation entre les armes et les munitions, la
non-prévision d’une dotation nécessaire, la programmation d’un matériel non
performant…
b) Actes punissables
Sont punis sur base des articles 206 et 208 du code pénal ordinaire : - la
confection des barricades, retranchements ou tous autres travaux ayant pour
objet d’entraver ou d’arrêter l’exercice de la force publique ; - le fait
d’empêcher à l’aide de violences ou de menaces la convocation ou la réunion
de la force publique, ou de provoquer ou faciliter le rassemblement des
insurgés ;
- l’envahissement ou l’occupation d’édifices publics ou privés pour faire
attaque ou résistance envers la force publique.
c) Eléments constitutifs
En partant de la définition légale, deux types d’actes constituent les
éléments matériels au sens du code pénal militaire. Il y a la violence collective
et la possibilité ou concrétisation de la mise en péril des institutions nationales
ou de l’atteinte à l’intégrité du territoire national. Quant à l’élément
intellectuel, le mouvement insurrectionnel ne peut être consommé que si la
violence collective résulte d’une volonté libre et convergente des agents. Ils
sont conscients de prendre part librement à un mouvement subversif. Ils
savent bien que leur mouvement est susceptible de menacer ou compromettre
l’existence des institutions légitimes du pays, ou de porter atteinte à l’intégrité
du territoire national.
I. Eléments constitutifs
a) Elémént légal
Les poursuites du coupable de mutilation de cadavre sont faites sur la base
légale de l’article 61 du code pénal livre II. L’article 61 sanctionne l’auteur
de pareille infraction de deux mois à deux ans de servitude pénale et d’amende
ou d’une de ces peines seulement.
b) Elément matériel
1. Il faut physiquement avoir mutilé un cadavre humain ; en d’autres termes
agir sans respect dû aux morts sur les dépouilles humaines.
2. La mutilation n’est pas à restreindre au simple fait de retrancher ou de
priver un cadavre de quelque membre, il faut l’entendre dans un sens très
large.
3. Il doit s’agir d’un cadavre humain, une personne déjà morte. Les ossements
ne sont pas à considérer comme un cadavre543.
c) Elément moral
L’élément moral est doublement caractérisé. L’agent doit agir
intentionnellement et méchamment. D’une part le coupable a conscience qu’il
pose un acte interdit par la loi et, d’autre part, il pose cet acte interdit avec
penchant à faire du mal. Cette méchanceté caractéristique exclut les cas
accidentels et les cas où un but scientifique ou sanitaire est poursuivi (étude
anatomique, autopsie légale, incinération de cadavres en cas d’épidémie etc.)
542 L’infraction réprimée par l’article 61 du code pénal livre II est l’action d’attenter , avec de mauvaises
intentions, à l’intégrité du corps d’un être humain déjà mort.
543 Le mot cadavre désigne le corps humain privé de vie, aussi longtemps qu’il peut être
considéré comme un corps humain. Par contre, quelques ossements ne peuvent être considérés
comme constituant un cadavre.
Catalogue des infractions 425
II. Poursuites
sexuelle peut être définie comme le fait de poser un acte qui porte atteinte à
l’intégrité physique ou fonctionnelle des organes génitaux d’une personne545 .
L’infraction de mutilation sexuelle est de création récente. Elle est érigée
en infraction autonome. Elle est une forme de violences sexuelles. Elle est
créée par la loi n°06/018 du 20 juillet 2006 complétant et modifiant le Décret
du 30 janvier 1940 portant code pénal congolais.
II.Régime répressif
546
Article 137 de la loi cadre 86-005 du 22 septembre 1986, in Codes Larcier République Démocratique
du Congo, tome VI, volume 2, Larcier-Afrique Editions 2003, p. 73.
547 Article 139 du même texte de loi cadre sur l’enseignement. 643
549 C.S.J., R.P.A 77, 25 mars 1983 in Revue Pénale Congolaise, Editions Droit et Société
« DES »n°1, janvier -juin 2004 p.24.
550 Alger, 9 novembre 1953, D.1950.369, note Pageaud , concernant un passant qui pouvait
se borner à s’interposer, cause une fracture à l’agresseur. Cass.16 novembre 1955, B.489 cité
par GOYET. , op. cit . , p.184.
551 Crim. , 31mai 1949, Bull. n°202 ; JCP 1949, II, 4945, note Magnol.
432Catalogue des infractions
c) Juridiction compétente
Matériellement, la juridiction compétente est le tribunal de paix. Qu’il
s’agisse de l’omission de porter secours simple (art 66 ter) ou de l’omission
de porter secours aggravée (art 66 quater), au regard des peines, le juge de
paix est compétent.. Indemnisation de la victime La personne en péril qui a
subi un dommage du fait de l’abstention- ou ses ayants droit en cas decès-
peut demander réparation à celui qui aurait du agir.
I. Conditions préalables
556
Les codes Larcier, République Démocratique du Congo, Tome III, Droit commercial et
économique, Volume I, Larcier- Afrique Editions, 2003, p. 240 et 289 et suivants.
Catalogue des infractions 435
557 Le but est moins de contraindre à révéler une infraction passée que d’en prévenir les
conséquences dommageables ou l’éventuelle réitération en permettant aux autorités d’agir
de façon efficace.
558 L’obligation n’est pas de révéler l’identité ou le réfuge des auteurs des infractions(Crim.,26
février 1959, D.1959, 301 ; 02 mars1961, Bull. n° 137 ; D. 1962, 121, noteP. Bouzat ; JCP
1961,II. 12092, note J. Larguier).
436Catalogue des infractions
I. Eléments constitutifs
559 Crim., 07 novembre 1990, Bull., n° 372, et Rev. Sc. Crim.1991, 589, obs. Levasseur.
Catalogue des infractions 437
II. Poursuites
Il est fait obligation à toute personne qui aura trouvé un enfant nouveauné
de le présenter et d’en faire la déclaration à l’officier de l’état civil du lieu de
la découverte. Le but du législateur en créant cette infraction est de
sanctionner un comportement passif dans le chef de celui qui a, avec lui,
l’enfant mineur mais refuse de le présenter.
a)Elément légal.
L’article 120 du code de la famille est le texte légal de l’infraction de
non présentation d’enfant. L’attitude contraire ou l’intention coupable ou
intéressée de celui qui aura amené ailleurs qu’au siège du conseil de tutelle560
le plus proche ou aux autorités des localités ou collectivités, un enfant trouvé,
abandonné ou sans famille sera punie de la même peine que celui qui lui en a
donné mission.
b)Elément intentionnel.
Les termes de la loi marquent bien que l’infraction est intentionnelle.
La mauvaise foi est ainsi mise en évidence. Sans l’existence de l’intention
malveillante, l’infraction de non présentation ne sera pas établie.
N’existant pas à proprement parler dans les communes et territoires, ce sont les services sociaux
560
II. De la répression
entreprise sur une terre concédée en vertu d’un contrat frappé de nullité 563.
Cette infraction est aussi nommée trouble de jouissance. Pour exister, elle
requiert des éléments constitutifs.
I. Eléments constitutifs
a)Elément légal.
L’infraction d’occupation illégale est prévue et punie par la loi
n°73/021 du 20 juillet 1973 portant régime général des biens, régime foncier
et immobilier et régime des sûretés telle que modifiée et complétée par la loi
n°80/008 du 18 juillet 1980 spécialement son article 207. b)Elément
matériel.
L’élément matériel de l’infraction d’occupation illégale se caractérise
par :
1. un acte d’occupation, d’usage ou de jouissance d’une parcelle
(portion de terre), d’un champ, d’une terre ou d’une maison. Il a été jugé que
l’infraction d’occupation illégale s’étend également aux immeubles autres
que les terrains, en l’occurrence une maison564 .
Procéder à des travaux d’aménagement, de construction dans une
parcelle, sans titre ni droit ; s’installer sur une portion de terre non lotie et non
attribuée sont des exemples typiques de l’occupation illégale.
2. un défaut de titre et de droits. Inexistence d’un titre (de droit écrit
ou de droit coutumier) ou l’existence d’un titre frappé de nullité. C’est aussi
l’absence des titres légaux ou contractuels565. Il a été jugé que l’acte de vente
est un titre justificatif du droit d’occupation d’un champ566 .
c)Elément moral.
L’élément moral est l’intention frauduleuse. Elle est entendue comme une
volonté de s’attribuer un terrain, une parcelle, une maison sans justifier d’un
titre conformément à la loi foncière et sans droits. La mauvaise foi est avérée
lorsque le prévenu n’a pas apporté la preuve de l’acte de cession coutumière
563 Article 206 de la loi 021 du 20 juillet 1973 portant régime général des biens, régime foncier
et immobilier et régime des sûretés.
564 Cour d’Appel de Kinshasa / Gombe, RPA 109.60 du 21 juillet 1994 ; C.S.J., R.P 1726 du
2007, inédit.
566 Idem , RP 18492/18676, 02 avril 2008, inédit.
Catalogue des infractions 443
délivré par son père ou des décisions judiciaires coulées en force de chose
jugée le consacrant propriétaire567 .
II. Poursuites
Celui qui construit ou réalise quelque entreprise sur une terre concédée
en vertu d’un contrat frappé de nullité sera puni d’une servitude pénale de
deux mois à un an et d’une amende de 100 à cinq cents francs ou de l’une de
ces peines seulement 568 . L’administration peut ordonner la démolition des
constructions ou toutes autres réalisations effectuées en vertu d’un contrat
frappé de nullité 569. Faute par le contrevenant de s’exécuter, il pourra être
procédé d’office à cette démolition, le tout, à ses frais, par un entrepreneur
que désignera l’administration elle-même 570 . Le contrevenant ne pourra
prétendre à aucune indemnisation, à quelque titre que ce soit571
567 Idem , R.P 16.046 et 16.060, 12 septembre 2002 ; RAN 518 et jugement principal de
Bweremana n° 17/87, inédits.
568 Article 206 de la loi 021 du 20 juillet précitée.
op.cit. , p. 51.
444Catalogue des infractions
Le mot offense vise toutes les injures verbales, les actes d’irrévérence,
les manques d’égards, les grimaces, les imputations ou les allégations de fait
et de nature à froisser la susceptibilité. Le vocable « offense » vise aussi les
menaces, la diffusion ou la distribution d’affiches offensantes pour le chef de
l’Etat ou la distribution d’un journal, d’une revue contenant un article ou une
gravure le ridiculisant573.
C’est en qualité de Garant et de Représentant de la Nation que le chef de
l’Etat jouit d’une protection spéciale. A cet effet, le législateur a érigé en
infraction tout acte ou fait de nature à blesser le Chef de l’Etat dans sa dignité.
I. Eléments constitutifs
I. Conditions préalables
a)Elément matériel.
L’élément matériel est caractérisé par l’omission ou l’abstention de porter
secours aux blessés ou l’omission d’alerter les secours.
b)Elément moral.
L’élément moral est constitué de la volonté établie de l’abstentionniste de ne
pas porter secours au blessé. Le conducteur, qui pour éviter les réactions qui
suivent habituellement les accidents, n’est pas demeuré sur place mais s’est
présenté spontanément aux autorités pour porter les faits à leur connaissance
ou a alerté les tiers pour les prévenir, ne commet pas l’infraction.
Par contre, s’il est établi que le conducteur a fui pour échapper aux poursuites
pénales, il tombera sous le coup de cette loi pénale.
c)Eléments constitutifs
Cour d’appel de Nancy, 02 février 2005, JCP 2005. II. 10065, note M-L. Rassat et , sur
578
pourvoi, Crim., 22 novembre 2005, Bull. n° 305 ; Dr. Pénal 2006, comm.34.
Catalogue des infractions 449
I. Eléments constitutifs
L’infraction d’outrage à magistrat requiert des éléments constitutifs
pour être caractérisée.
a)La qualité de magistrat
L’outrage doit être adressé à un magistrat du siège ou du parquet ; les juges
consulaires des tribunaux de commerce, les assesseurs des tribunaux de paix
et de travail compris. Le magistrat à qui est adressé l’outrage doit être présent
ou l’écrit doit lui être adressé directement.
580Trib. Corr., Pontoise, 22 février 1985, Gaz. Pal 1985.2.589, obs. Doucet.
581Tribunal de Grande Instance de Bukavu, R.P 10641, 5 mars 2004, Ministère public
et partie civile Saleh katamea contre le prévenu Byadunia Nyakahuga crispin, inédit. 679
Tribunal de grande instance de Bukavu , R.P 9738, 24 mars 2002, Ministère public
contre les prévenus Mushizi Nfundiko, Jules Bahati,Kamengele Omba, Aziza clotilde,
Gerard Chikuru, Solange Lusiku et Namegabe Nabintu, inédit.
Catalogue des infractions 451
leurs pantalons lorsqu’ils voient des femmes.. ». Le tribunal en avait été saisi
le 5 novembre 1999 soit plus d’une année après . En outre, le dernier acte
d’instruction avait été commis en septembre 1998, ainsi donc la prescription
demeurait acquise679. En matière d’outrages, l’article 138 in fine précise : «
les outrages prévus aux articles 136 et 138 du code pénal livre II ne donneront
lieu à aucune action, s’il est établi qu’ils ont été précédé de provocation de la
part des personnes protégés ». Ainsi le prévenu qui allègue la provocation doit
démontrer en quoi aura consisté la provocation dans le chef du magistrat.
I. Eléments constitutifs
a)Textes légaux.
Les textes légaux qui répriment les outrages aux fonctionnaires publics
sont les articles 136 à 138 du code pénal livre II. Ces articles renferment
diverses sanctions bien déterminées selon les critères bien définis.
b)Elément matériel.
L’élément matériel de l’infraction d’outrage aux fonctionnaires publics est
constitué :
1. d’un fait matériel d’outrage. Le fait peut revêtir diverses formes. Il peut
s’agir :
452Catalogue des infractions
II. Poursuites
raison de leur déposition selon qu’ils peuvent être rangés dans l’une de
trois catégories des personnes protégées par la présente loi.
7. Aux termes de l’article 138 quinquies, sera puni selon le droit commun
mais avec circonstances aggravantes, celui qui aura outragé ou frappé l‘une
des personnes désignées aux articles 136 et 138 en dehors de l’exercice de
ses fonctions. Il n’y aura point d’action si l’outrage est né à la suite d’une
provocation de la part du fonctionnaire.
Les outrages ou violences envers les agents de l’Administration des mines
sont spécialement définis. A l’article 309 du code minier, il est question
d’outrages par faits, paroles, gestes, menaces ou le fait de frapper un agent des
mines dans l’exercice ou à l’occasion de l’exercice de ses fonctions. La
sanction est une servitude pénale maximum de six mois et une amende
équivalant en francs congolais de 1000 à 5.000 $US. Seule la servitude pénale
ou l’amende peut être infligée.
I. Eléments constitutifs
L’infraction d’outrage envers l’emblème national doit pour exister
réunir les éléments matériel et moral. a)L’élément légal
L’élément légal est fait de l’ordonnance-loi du 16 décembre 1963 qui en son
article 3 modifié par la loi n°71/007 du 19/11/1971 sanctionne ce
comportement.
b)L’élément matériel.
L’élément matériel est constitué :
1. d’un acte matériel d’outrage, c’est-à-dire détérioration, parole ou geste de
mépris ;
2. l’acte est effectué publiquement ; il est entouré d’une certaine publicité ;
3. un acte matériel d’outrage envers le drapeau national ; seul le drapeau
national est protégé par la loi.
c)L’élément moral.
Il doit y avoir dans le chef de l’auteur, l’intention d’outrager le drapeau
national. L’infraction est inexistante si la détérioration est accidentelle.
II. Poursuites
I. Eléments constitutifs
a) Elément légal.
L’infraction d’outrage public aux bonnes mœurs par écrits est prévue et
réprimée par les articles 175 et 177 du code pénal livre II.
b)Elément matériel.
L’élément matériel est constitué :
1. d’un acte matériel prévu par la loi. Il peut s’agir de chansons, pamphlets
ou autres écrits, imprimés, figures, images, emblèmes. La Cour Suprême
de Justice a reconnu coupable un groupe d’artistes –musiciens pour avoir
chanté devant plusieurs personnes, enregistré sur bandes cassettes,
vendu et distribué à diverses personnes deux chansons intitulées « Eleni
et Jacquie » d’une rare obscénité ou outrageant les parties intimes de ces
deux femmes586 .
2. L’acte porte sur un objet contraire aux bonnes mœurs, c’est-à-dire un
objet qui a pour effet de corrompre les mœurs587 . Il en est ainsi d’une
statuette reproduisant les usages sexuels (Ici cette notion est laissée à
l’appréciation du juge et selon les provinces).
586
C.S.J. , 16 octobre 1979, cité par LIKULIA BOLONGO. , op. cit., p. 353.
587Liège, 4e ch., 7 novembre 2001 p.760 in Revue de Jurisprudence de liège ,Mons et
Bruxelles ,31 décembre 2004,110ème année, Hebdomadaire p.2031
Catalogue des infractions 457
II. Poursuites
L’outrage public aux bonnes mœurs par gestes est aussi appelé « outrage
public à la pudeur ». C’est l’accomplissement d’un fait matériel contraire aux
bonnes mœurs qui, lorsque commis en public, est susceptible de blesser la
pudeur des personnes qui en sont involontairement témoins.
I. Eléments constitutifs
b)Eléments matériels.
Les éléments matériels consistent en :
1. Fait matériel contraire aux bonnes mœurs. Par exemple, un acte immoral
comme se promener poitrine nue dans la rue ou vêtu d’une jupe qui laisse
entrevoir les cuisses.
2. Publicité du fait. Un acte obscène commis dans un lieu public a un
caractère absolu. La publicité peut aussi résulter de la présence des
témoins.
La publicité est réalisée dès que les faits immoraux ont été vus par un seul
témoin, si celui-ci sans devoir à cette fin, modifier l’état des lieux a pu
apercevoir l’acte impudique588. Cette publicité existe si les actes blessant la
pudeur ont été accomplis à l’intérieure dans une voiture à conduire, dans des
conditions telles que des tiers auraient pu les apercevoir 589 . En outre, la
publicité existe si c’est volontairement que l’action a été vue par des tiers590.
Lorsque l’acte susceptible d’attenter à la pudeur est commis dans un lieu
privé, inaccessible aux regards du public, il n’y a délit que si le spectacle a été
imposé à quelqu’un689. Il a été jugé que l’outrage aux bonnes mœurs est établi
sur base de l’article 176 du code pénal livre II, lorsque la victime de cette
infraction a été non seulement battue et dépouillée de ses vetêments par le
prevenu, mais encore soumise à une prise de photo la montrant nue, spectacle
auquel ont en outre assisté les membres de la famille591.
Nous estimons, qu’en cas de témoin volontaire la publicité requise ferait
défaut. Le fait de satisfaire le besoin naturel d’uriner sur la voie publique est
un cas exemplaire de publicité. c)Elément moral.
La volonté de mal faire, l’intention de choquer n’est pas requise. La
volonté délibérée d’offenser, de blesser ou de froisser la pudeur publique, par
exemple dans la négligence apportée pour cacher l’acte obscéne, suffit. Seul
suffit le manque de précautions pour ne pas être vu. Il en est ainsi des époux
négligeant de tirer le rideau de la fenêtre avant d’accomplir l’acte conjugal. Il
importe peu que les témoins déclarent que leur pudeur n’a pas été outragée,
l’infraction existe si l’acte était de nature à blesser la pudeur592. Le tribunal a
tranché que l’outrage aux mœurs est public s’il est commis dans les herbes, à
trente mètres du chemin c’est-à-dire à un endroit accessible au public ; qu’en
s’adonnant à tour de rôle sur chacune de plusieurs femmes à des actes éhontés
auxquels les autres ont souvent assisté, et desquels elles auraient toujours pu
être témoins même sans le vouloir, le prévenu s’est rendu coupable d’outrage
public aux mœurs593 .
II. Poursuites
I. Eléments constitutifs
593 Boma, 12 décembre 1905, Jur. Etat II p. 75 ; Boma , 2 mai 1911, Jur. Congo 1912, p.149.
460Catalogue des infractions
II. Poursuites
a)Pénalités prévues par le législateur
L’ouverture ou la suppression des lettres est punie d’amende.
L’amende sera majorée en cas de lettre recommandée ou assurée ou contenant
des valeurs réalisables. Si l’auteur de l’infraction est un agent des postes ou
commissionné comme tel, il lui sera appliqué trois mois de servitude pénale
au maximum et l’amende.
L’ouverture d’un sac ou d’un paquet postal est susceptible de faire
encourir sept jours de servitude pénale au maximum et l’amende ou l’une de
ces peines, à l’auteur. Le porteur de courrier qui abandonne le courrier postal
594 Cela est conforme aux prescrits des articles 28 et 29 du code de procédure pénale.
Catalogue des infractions 461
confié à ses soins subira sept jours au maximum et l’amende ou l’une de ces
peines seulement.
La simple révélation, par un agent de poste ou par toute personne
officiellement commissionnée pour assurer le service postal, de l’existence ou
du contenu d’une lettre, carte postale ou tout envoi confié à la poste, est
punissable. La sanction est une servitude pénale principale d’un mois au plus
et une amende ou une de ces peines seulement 595 . Evidemment, n’est pas
concernée, la révélation de l’existence ou du contenu, cas prévus par la loi,
dans les établissements pénitenciers, en temps de guerre, de censure ou sur
mandat de justice.
•
•
430. Parricide
Le meurtre des père et mère ou de tout autre ascendant est appelé «
parricide ». Le droit congolais n’y accorde pas une attention particulière.
Certes, le commandement chrétien « Tes père et mère honoreras » et le code
de la famille596 (l’enfant à tout âge doit honneur et respect à ses père et mère)
595 Article 72 du code pénal tel que répris par l’ordonnance-loi n°68-045 du 21 janvier 1968.
596 Article 316 du code de la famille.
462Catalogue des infractions
en font une règle morale. En outre, la société traite avec grande sévérité et
déconsidère l’enfant parricide.
Cependant le droit congolais n’a pas spécialement réprimé cet acte
inexplicable, contraire aux sentiments naturels. Evidemment, dans l’ancien
droit coutumier (auquel on ne peut en droit pénal se référer aujourd’hui), le
parricide était sanctionné très sévèrement. Le droit pénal législatif devrait
intervenir pour marquer la désapprobation particulière de la société vis-à-vis
du parricide. En attendant, le parricide est réprimé comme homicide, meurtre,
assassinat ou empoisonnement, selon le cas de l’espèce.
433. Pédophilie
menace commis sur un enfant. Cet acte est également puni de cinq
à quinze ans de servitude pénale principale.
c) d)Les actes de stimulations des passions sexuelles de l’enfant.
Ces actes peuvent consister en l’excitation des mineurs à la débauche.
Ils sont prévus et sanctionnés aux termes de l’article 173 de la même loi
de 2009. L’auteur encourt trois à cinq ans de servitude pénale et une
amende de cinq cents mille francs congolais.
d) e)L’incitation d’un enfant à des relations sexuelles avec un animal.
Cet acte barbare et contre nature est prévu et puni. La sanction est de sept
à quinze ans de servitude pénale principale et une amende de cinq cents
mille à un million de francs congolais601.
e) f)La détention d’un ou plusieurs enfants dans le but d’abuser d’eux
sexuellement. Cette détention a été érigée en infraction. Elle est
sanctionnée de dix à vingt ans de servitude pénale principale602.
f) g)Le proxénétisme. Le proxénétisme est sanctionné par l’article 174 bis
du code pénal. Sous cette qualification apparaissent l’entraînement,
l’embauchage et le détournement en vue de la débauche ou de la
prostitution. Le proxénétisme est autrement appelé délit du souteneur. Il
est à regretter que les activités tendant à favoriser la débauche ou la
prostitution dans le chef des parents qui entraîneraient, embaucheraient
ou détourneraient en vue de la débauche ou de la prostitution leur propre
enfant ne soient pas spécialement réprimées.
g) h)Le mariage de la jeune fille impubère et le mariage incestueux.
Ils sont réprimés respectivement par les articles 420 et suivants ainsi que
par l’article 353 du code de la famille. S’agissant du mariage de la jeune
fille impubère, la non-puberté se situe en dessous de l’âge de quatorze
ans. Elle s’établit par tous les moyens de preuve ou par le simple aspect
de la fille 603 . Si l’époux de la fille impubère n’est pas visé par cette
incrimination, il est cependant poursuivable sur pied des dispositions
sanctionnant le mariage avec une fille mineure. En outre, s’il a des
relations sexuelles avec elle, il est susceptible de répondre de l’infraction
de viol réputé.
434. Perception indue d’une participation par travail,
conseils ou capitaux
I. Conditions préalables
La consommation de l’infraction de l’article 78 du code pénal militaire est
subordonnée à une double condition de l’agent visé et de l’affaire concernée.
Peut commettre cette infraction soit un militaire, soit toute autre personne au
service du Ministère de la Défense. L’existence d’une affaire suppose qu’il
s’agit « d’une entreprise, d’une concession ou d’un contrat de toute nature ».
a) L’agent jouit d’un mandat du Ministère de la Défense à raison de sa
fonction.
b) L’Etat congolais représenté par le Ministère de la Défense, confère des
prérogatives à un militaire ou autre personne à son service, de sauvegarder
ses intérêts dans la conclusion des marchés ou contrats d’affaires avec les
firmes privées ou les particuliers.
c) Les avis à émettre peuvent porter sur les prix, l’objet, ou sur la clause des
contrats.
Le coupable encourt une servitude pénale dont le taux varie entre cinq et
dix ans et une amende de 5.000 à 10.000 francs congolais constants. En outre,
466Catalogue des infractions
le préjudice subi par l’Etat congolais doit être réparé par l’auteur de la
perception indue d’une participation par travail, conseils ou capitaux.
Le droit au respect de la vie privée est garanti par les lois nationales et
internationales. Dans le cas où il y serait porté atteinte, réparation du
dommage subi doit être faite outre d’empêcher ou de faire cesser de telles
atteintes.
Toute personne a des droits exclusifs sur sa propre image. Elle peut
donc interdire qu’on la photographie ou que l’on publie une photographie déjà
prise. Or les exigences de l’actualité amènent journellement la presse à publier
des photographies d’hommes politiques, d’artistes ou même des personnes
quelconques mêlées aux faits divers. Dans la pratique, on admet que les
journaux peuvent publier, sans autorisations, les photographies prises dans la
rue ou dans les manifestations publiques mais ce n’est qu’une tolérance. Le
journal devrait respecter l’interdiction qui lui serait faite par la personne
photographiée.
Quant aux scènes de la vie privée, elles ne peuvent être photographiées.
Elles ne peuvent non plus être reproduites dans la presse qu’avec l’accord de
l’intéressé. La loi devra réprimer pénalement toutes photographies qui se
déroulent dans un lieu privé. Il en sera ainsi du fait de porter volontairement
atteinte à l’intimité de la vie privée d’une personne en fixant ou en
transmettant son image sans son consentement. Toutefois, il faut préciser que
si la photographie est prise au cours d’une réunion, au vu et au su des
participants, le consentement sera présumé. Pourquoi donc dans le cadre de
l’amélioration de notre législation répressive les efforts ne tendraient- ils pas
vers la création d’une infraction propre, qui serait à coup sûr un délit de presse
?
437. Pillage
Sous la dénomination de « pillages604 », le législateur rencontre deux
concepts. Le concept de pillages stricto sensu et celui des dégâts qui en
résultent. Par pillages, l’on entend tous les actes de dépouillement ou de
spoliation des denrées, marchandises ou autres effets appartenant soit à l’Etat,
soit à d’autres personnes morales nationales ou étrangères, soit à des
particuliers. Les actes de pillages sont généralement accompagnés de
violences ou autres atteintes à l’intégrité physique des personnes et perpétrés
par des militaires en bandes ou non, des assimilés ou autres individus
embarqués ou non, etc. Ceux-ci sont en possession ou non des armes, à force
ouverte etc.605
604 Les pillages ont eu lieu à plusieurs reprises en République Démocratique du Congo. Les
premiers pillages datent des 23 et 24 septembre 1991, au début de la Conférence
Nationale Souveraine. Les principaux objectifs des pillards étaient manifestement les
magasins, les sociétés détentrices d’un matériel diversifié et tentateur. La deuxième
expérience se présenta le 23 janvier 1993. Outre les magasins, les institutions publiques et
les institutions religieuses étaient manifestement visées. Des couvents et des paroisses
furent notoirement pillés. La fureur se manifesta par des destructions volontaires et
méchantes : on cassait, on abimait, on rendait inutilisables mobiliers et habitations. Des cas
de viols furent constatés. La troisième vague de pillages s’est déclenchée dès novembre
1996, dans l’est et le Nord-est du pays. Elle s’est propagée, pendant plusieurs mois, dans
diverses régions. Refusant de combattre les rebelles et fuyant devant leur progression, les
Forces Armées Zaïroises détruisaient systématiquement et sauvagement les bâtiments ainsi
que les véhicules dont ils n’avaient pas besoin ou qui tombaient en panne. Les militaires
commençaient le pillage et une partie de la population suivait (Abbé Laurent May Muke, Paul
Delanaye cicm : Violence, non-violence et pillage, Commission Episcopale de l’Education
Chrétienne, 1998).
605 Laurent MUTATA LUABA . , op. cit , p. 134.
468Catalogue des infractions
I. Eléments constitutifs
La réalisation de l’infraction de « pillages » requiert la réunion des
éléments essentiels.
a)L’existence des militaires ou individus embarqués en bandes, voire
des non militaires.
Il s’agit d’une bande armée mais aussi d’un groupe des hors-la loi qui,
même dépourvus des armes peuvent commettre des actes des pillages. Peu
importe le nombre des membres qui compose la bande, le nombre d’armes et
leur nature. Les personnes non militaires peuvent également participer aux
pillages soit par coactivité soit par complicité. Le législateur réprime les
individus non militaires qui participent aux pillages sur pied de l’alinéa 2 de
l’article 64 du code pénal militaire. Les civils et assimilés qui participent aux
pillages échappent à la rigueur de la loi militaire lorsqu’ils ne se sont pas
servis des armes de guerre.
b) L’élément matériel.
L’acte matériel consiste dans l’appropriation violente ou forcée ou
simplement dans la destruction collective du patrimoine de l’Etat, des
institutions publiques ou privées, ou du patrimoine des particuliers. Si
l’appréhension vise particulièrement les biens meubles, les dégâts, eux,
concernent tant les biens meubles que les biens immeubles, matériels ou
immatériels.
violence, les auteurs encourent une peine de servitude pénale principale dont
le taux varie entre dix et vingt ans606.
Par contre lorsque les pillages sont commis à l’aide des armes, par bris
des portes et clôtures extérieures, ou en usant des violences envers les
personnes, les auteurs seront punis de la servitude pénale à perpétuité. Si l’on
retrouve parmi les coupables un ou plusieurs instigateurs, un ou plusieurs
militaires supérieurs en grade, la peine de servitude pénale à perpétuité n’est
infligée qu’aux instigateurs et aux militaires les plus élevés en grade607. Bien
plus, la peine de mort sera infligée aux militaires, organisateurs des pillages,
appartenant à une ou plusieurs unités agissant de concert 608. La plus haute
expression pénale est réservée aux militaires ayant perpétré les actes de
pillage par suite d’une entente préalable. La même peine capitale est
prononcée à l’endroit des délinquants ayant commis les pillages en temps de
guerre ou dans une région où l’état de siège ou d’urgence est proclamé ou à
l’occasion d’une opération de police tendant au maintien ou au rétablissement
de l’ordre public.
Les juridictions militaires sont seules compétentes pour connaître des
actes de pillages en temps de paix ou en toute circonstance exceptionnelle.
Elles demeurent compétentes même lorsque les pillages sont commis avec la
participation des individus non militaires, c’est-à-dire les civils709.
Les pires formes de travail des enfants sont interdites. Sont considérées,
par la loi n°09/001 du 10 janvier 2009 portant protection de l’enfant à l’article
53, comme pires formes de travail des enfants :
1. toutes les formes d’esclavage ou pratiques analogues, telles que la vente et
la traite des enfants, la servitude pour dettes et le servage ainsi que le travail
forcé ou obligatoire ;
2. le recrutement forcé ou obligatoire des enfants en vue de leur utilisation
dans les conflits armés ;
3. l’utilisation, le recrutement ou l’offre d’un enfant à des fins de prostitution,
de production de matériel pornographique, de spectacles pornographiques
;
4. l’utilisation, le recrutement ou l’offre d’un enfant aux fins d’activités
illicites, notamment pour la production et le trafic des stupéfiants ;
5. les travaux qui, par leur nature et les conditions dans lesquelles ils
s’exercent, sont susceptibles de nuire à la santé, à la croissance, à la
sécurité, à l’épanouissement, à la dignité ou à la moralité de l’enfant.
Ces pires formes de travail de l’enfant sont érigées en infractions et
assorties des peines.L’intitulé « Protection pénale de l’enfant » en développe
les régimes juridiques et pénaux. Le lecteur pourra facilement s’y référer.
609
Nous recommandons l’ouvrage de Philippe Kayumba N’kudi Sultan intitulé « Guide de
migration en R.D.C », 1ère édition, Editions « pro-justitia », Kinshasa 2000, pp 35-41. 711
Articles 21 à 23 de l’ordonnance-loi n° 83-033 du 1 2 septembre 1983 relative à la police
des étrangers.
Catalogue des infractions 471
440. Polyandrie
I. Eléments constitutifs
L’infraction de polyandrie exige pour être établie l’existence de
plusieurs mariages, des faits réprimés et l’intention coupable. a)Existence
de plusieurs mariages
La polygamie est consommée lorsqu’il y a célébration simultanée ou
successive de plusieurs unions conjugales entraînant l’obligation de
cohabitation. Les unions concernées ici sont le mariage coutumier
polygamique et le mariage coutumier monogamique non inscrit. Elles doivent
être coutumièrement valables.
b)Différents faits réprimés
Les actes de polyandrie commis par ceux qui ont le droit de garde sur
la femme que les actes de polyandrie commis par toute personne sont
réprimés. Il pourra s’agir des faits et gestes tendant à placer une femme sous
régime de la polyandrie. Par exemple, réclamer, recevoir ou accepter sous
l’emprise de la coutume toute somme ou valeur à titre d’avance ou de
paiement de dot. Sont également réprimés les actes préparatoires à une union
polyandrique ou à sa consommation. Les personnes concernées sont celles qui
ont la garde sur une fille ou sur une femme. Par exemple, les parents, le chef
de famille et tous ceux dont l’intervention au mariage est requise. Celui qui
ferait usage des droits qu’il détiendrait en vertu de la coutume, par exemple le
II. Poursuites
441. Pornographie
Les images obscènes à caractère sexuel mettent en scène soit des enfants
(pornographie infantile) soit des adultes (pornographie des adultes). Sont
devenues monnaie courante les poses intentionnellement sexuelles ou
provocantes et les poses érotiquement explicites (axées sur les parties
génitales). Diverses images sexuelles auxquelles a accès le public expriment
la douleur ou mettent en cause des animaux. Des films pornographiques, des
photographies représentant des personnes nues ou entrain de faire l’amour,
I. Eléments constitutifs
615
Article 174 du code pénal tel que modifié et complété par la loi n° 06/019 du 20 juillet
2006.
Catalogue des infractions 475
I. Eléments constitutifs
II. Poursuites
L’infraction de port illégal des décorations est définie par l’article 123
bis du code pénal livre II. Cette disposition légale punit de sept jours au
maximum et d’amende ou d’une de ces peines l’auteur du port illégal de
décoration. Le tribunal de paix est compétent pour juger cette infraction.
616 Article 179 de la loi n° 09/001 du 10 janvier 2009 portant protection de l’enfant.
476Catalogue des infractions
a) Texte légal
La loi 004-2001 du 20 juillet 2001 portant dispositions générales
applicables aux associations sans but lucratif et aux établissements d’utilité
publique (section II, de l’exercice des cultes) en ses articles 46 à 56 est le texte
en vigueur. Notons que sous l’ancienne loi, (l’ordonnance – loi n°79/002 du
03 janvier 1979) était réprimée la pratique des sectes religieuses prohibées ou
non dotées de personnalité juridique au Zaïre. La peine a encourir était de cinq
à dix ans de servitude pénale principale et l’amende ou l’une de ces peines
seulement, en cas de reconstitution des sectes prohibées ou dissoutes. Etaient
punis de deux mois de servitude pénale principale au maximum ou de
l’amende seulement ceux qui reprêchent au nom d’une religion non reconnue.
pratique illégale est punie de deux ans au maximum et d’une amende ou l’une
de ces peines seulement.
Le fait de relancer les activités d’une association confessionnelle
suspendue est puni618 . La peine à subir par l’auteur est d’une année maximum
et d’une amende ou une de ces peines seulement. Le fait de participer au
maintien ou à la reconstitution d’une association confessionnelle dissoute 619
est prohibé. La sanction est d’une année à deux ans et d’une amende ou d’une
de ces peines seulement.
En cas de récidive, les peines prévues seront doublées. Il est à préciser
que le juge peut condamner un coupable d’une infraction donnée tout en
conditionnant l’exécution de la peine723 .
723Il s’agit là de la condamnation conditionnelle ou sursis. Elle est réglementée par l’article
42 du code pénal. Elle dispense de l’exécution de la servitude pénale. La condamnation
conditionnelle est inapplicable à l’amende, aux peines complémentaires ou aux mesures de
sureté. L’octroi du sursis est soumis à deux conditions : Il faut que la peine de servitude pénale
prononcée soit égale ou inférieure à un an et ensuite que le condamné n’ait pas encouru dans
le passé une condamnation de servitude pénale, même d’un jour, pour une infraction
punissable de plus de deux mois. La condamnation conditionnelle est facultative. Elle est une
faveur que le juge accorde discrétionnairement au condamné. Ceci veut dire que même
lorsque les conditions légales sont réunies, le juge peut refuser d’accorder le sursis, sans
devoir se justifier. Par contre, lorsque la condamnation conditionnelle est accordée, elle doit
être motivée.
Pendant la durée d’épreuve qui ne dépassera pas cinq ans, si le condamné avec sursis n’a
encouru aucune condamnation nouvelle grave, c’est-à-dire pour infractions punissables de
plus de deux mois, la dispense de l’exécution de la peine sera définitive. La condamnation
avec sursis n’efface pas la condamnation. Elle est à considérer comme un des termes de la
récidive.
Lorsque, pendant le délai d’épreuve fixé par le juge, le délinquant a encouru une
condamnation pour une infraction grave, le sursis sera révoqué de plein droit, et la
condamnation ancienne pour laquelle il avait bénéficié du sursis sera exécutée en cumul avec
la condamnation nouvelle. Les auteurs de détournement, de concussion et de corruption sont
exclus du bénéfice de la condamnation conditionnelle (Loi n° 73-017 du 05 janvier 1973).
Les enfants ne sont pas admis dans les bars. Ils y risquent leur santé et
leur moralité. Pour ces raisons, le législateur congolais responsabilise
620 Article 6 alinéa 1er er 2ème de la constitution du 18 février 2006.
480Catalogue des infractions
pénalement le tenancier d’un bar qui admettrait des enfants à fréquenter son
bar. L’infraction de présence des mineurs dans les bars sera établie lorsqu’il
s’agit d’un bar où l’on débite des boissons alcoolisées, quand le tenancier y a
admis des mineurs de moins de dix-huit ans et lorsque ces mineurs ne sont
pas accompagnés de leurs parents.
Le texte légal est l’Ordonnance-loi n°68/010 du 06 janvier 1968 portant
droit de consommation et régime des boissons alcooliques. Sans préjudice de
la suspension ou du retrait de la licence (sanction administrative), l’auteur de
cette infraction subira une servitude pénale de huit jours à un an (art. 51). Il
est interdit également de mettre au travail des mineurs de moins de dix-huit
ans dans des établissements débitant des boissons alcoolisées621. La sanction
est une peine d’amende.
Lorsque la présence du mineur dans le bar a été l’occasion d’une
infraction grave, la peine la plus sévère sera appliquée. Le tenancier du bar
peut être poursuivi pour complicité.
La prise à partie n’est pas une infraction. Elle est un mode exceptionnel
de recours à l’instar de la tierce opposition et de la requête civile. En effet, le
législateur a mis à la disposition du justiciable un certain nombre de
mécanismes pour le rassurer et pour qu’il ait toujours confiance en la justice.
La prise à partie et la récusation visent le magistrat. Le renvoi pour cause de
sûreté publique ou de suspicion légitime concerne la juridiction appelée à
trancher.
En droit congolais, la prise à partie est entendue comme une action en
dommage-intérêt au titre du préjudice causé au justiciable par des magistrats,
du chef de certaines fautes définies par la loi726. La procédure de la prise à
partie est organisée par les articles 58 à 67 de l’ordonnance-loi n°82-017 du
31 mars 1982 relative à la procédure devant la Cour Suprême de Justice. Elle
rentre parmi les compétences spéciales de cette cour622 .
621 726
Arrêté du Ministre du travail n° 68/13 tel que modi fié à ces jours.
A. Rubbens . , op. cit . , p. 248.
622 Article 155 du Code de l’Organisation et de la Compétence Judiciaires.
Catalogue des infractions 481
457. Prix
En matière de réglementation des prix, le texte en vigueur demeure le
décret –loi du 20 mars 1961627. Il y a lieu de mentionner aussi les différents
arrêtés ministériels portant mesures d’exécution de ce décret-loi. L’arrêté n°
003/CAB/MINECI/2001 du 12 janvier 2001 portant fixation du barème des
sanctions économiques est celui actuellement en vigueur.
I. Poursuites
Les agents des affaires économiques commissionnés recherchent et
constatent les infractions en matière des prix. Ils ont qualité d’officier de
police judiciaire. A cet égard ils peuvent dans leurs missions :
1° pénétrer entre 9 heures et 21 heures dans les dépôts, entrepôts privés,
publics, usines, magasins, débits et en général en tous lieux ou des produits
sont détenus à des fins industrielles, commerciales ou spéculatives,
exposés ou mis en vente.
Si les lieux sont ouverts au public, ils peuvent y pénétrer même en dehors
des heures fixées ci-dessus (article 26).
2° se faire produire à première réquisition ou rechercher tous documents,
pièces ou livres utiles à l’accomplissement de leur mission, notamment les
documents officiels, les documents de transport, les correspondances et
livres commerciaux.
1. Commerce triangulaire
Intervenir dans la distribution de produits exige que soient remplies la
double condition de s’approvisionner directement chez le producteur ou
l’importateur(a) et de vendre directement aux consommateurs(b). L’article 14
du décret-loi du 20 mars 1961 portant réglementation des prix constitue en
infraction la pratique du commerce sans remplir la double condition (le
commerce triangulaire). Le même décret fixe la sanction d’une servitude
pénale de six mois maximum et une amende ou l’une de ces peines. S’agissant
de l’amende, l’arrêté ministériel n° 003/cab/minec/2001 du 12 janvier 2001
portant fixation du barème des sanctions économiques (Ministère de
l’Economie, Commerce et Industrie), la fixe entre 1.600.000 à 6.400.000
Francs Congolais.
627
Les codes Larcier République Démocratique du Congo, tome III, volume 2, LarcierAfrique
Editions 2003, p. 802.
484Catalogue des infractions
Elles sont punies soit de 800.000 à 6.400.000 francs congolais, soit de quinze
jours à trois ans de servitude pénale.
niveau précédent alors qu’il aurait dû faire l’objet d’une diminution en vertu
d’une décision. L’infraction de pratique des prix illicites peut être retenue sur
base des prix établis suivant une étude du marché faite avant l’ouverture de
l’instruction judiciaire1
Les infractions de pratique des prix illicites sont prévues et définies
par les articles 5 et 6 du décret loi du 20 mars 1961. L’article 15 du décret
sanctionne l’auteur de ces infractions de quinze mois à trois ans de servitude
pénale et d’une amende ou d’une de ces peines seulement. L’amende a été
fixée par l’Arrêté Ministériel n°003/CAB/MINEC/2001 du 12 janvier 2001
portant fixation du barème des sanctions économiques de 800.000 à 6.400.000
FC. Le législateur a en outre prévu2 que le tribunal pourra en plus de la peine
:
1 C.S.J. , RP 2O/CR, 15 août 1979, RJZ 1979, p. 56, Bull. 1984, p. 194. Cité par DIBUNDA
KABUINJI. , op. cit . , p. 178.
2 Article 22 du décret –loi portant réglementation des prix.
1° condamner le contrevenant à payer une somme correspondant au bénéfice
indûment réalisé ou à la hausse illicite des prix ;
2° prononcer la fermeture de l’établissement pour une durée n’excédant pas
six mois ;
3° ordonner que la décision de condamnation soit publiée intégralement ou
par extrait aux frais du condamné dans les journaux qu’il désigne.
Toute infraction aux dispositions d’un jugement prononçant la fermeture
est punie d’une servitude pénale de trois mois à un an et d’une amende.
463. Prostitution
La prostitution d’enfants est le fait d’utiliser un enfant 637 aux fins des
activités sexuelles contre rémunération ou toute autre forme d’avantage.
L’infraction de prostitution d’enfants est prévue par l’article 174n de la loi n°
06/018 du 20 juillet 2006 modifiant et complétant le Décret du 30 janvier 1940
portant code pénal congolais. La sanction à infliger à l’auteur de l’infraction
est de cinq à vingt ans de servitude pénale.
Si l’auteur exerce l’autorité parentale ou tutélaire, il sera en outre déchu de
l’exercice de l’autorité parentale ou tutélaire conformément à l’article 319 du
code de la Famille.
L’infraction de prostitution d’enfants relève de la compétence du
tribunal de grande instance pour autant qu’elle n’est pas un crime de guerre,
un crime contre l’humanité ou un crime de génocide. La prescription est de
dix ans. La prostitution d’enfants est imprescriptible lorsqu’elle est un crime
de guerre, un crime contre l’humanité ou un crime génocide. La répression
de la prostitution d’enfants ne fait point place à des peines dérisoires. Elle
exclue la peine d’amende. Dans les phases de la procédure, les victimes
doivent être assistées d’un conseil. Le juge ordonne le huis-clos à la demande
des victimes ou du Ministère public. Il assure la sécurité physique des
victimes et d’éventuels témoins….
636 Loi n° 06/018 du 20 juillet 2006 modifiant et comp létant le code pénal(Décret du 30 janvier
1940) et loi n° 06/019 du 20 juillet 2006 modifiant et complétant le code de procédure pénale
(Décret du O6 août 1959).
637 Au sens de la loi n° 06/018 du 20 juillet 2006 sur les violences sexuelles, l’enfant c’est la personne
I.Eléments constitutifs
L’analyse de l’infraction de prostitution forcée requiert l’étude des
éléments constitutifs et des pénalités y afférantes. La prostitution forcée
suppose la réunion des éléments constitutifs ci-après :
- l’exercice d’un métier consistant à livrer son corps aux
plaisirs sexuels d’autrui ;
- le défaut de consentement ; - la rétribution pécuniaire
ou en nature ; - l’élément moral.
II.Régime répressif
a)L’élément légal
Créée par la loi n° 06/018 du 20 juillet 2006 modifiant et complétant
le Décret du 30 janvier 1940 portant code pénal congolais, l’infraction de
prostitution forcée relève de l’article 174 C. La sanction à encourir par l’auteur
est de trois mois à cinq ans de servitude pénale.
492Catalogue des infractions
638
Journal officiel de la République Démocratique du Congo, 50eme Année, Numéro spécial, 25
mai 2009.
639Le tribunal pour enfants n’est pas encore opérationnel. Les tribunaux pour enfants seront
installés et fonctionneront au plutard dans les deux ans qui suivent la promulgation de la loi
(article 200 de la loi précitée). Celle-ci ayant été promulguée le 10 janvier 2009, c’est-à-dire
en 20011, En attendant, les tribunaux de paix et les tribunaux de grande instance restent
compétents pour connaître respectivement en premier et dernier ressort des affaires qui
relèvent de la compétence des tribunaux pour enfants.
640 Il se pose là le problème des enfants en conflits avec la loi et leur responsabilité pénale.
Pour le législateur, on est majeur « pénalement à partir de dix-huit ans » : à partir de cet âge,
on est traité comme adulte et, en conséquence, on est justiciable des tribunaux répressifs
ordinaires. Actuellement, on estime que les enfants âgés de moins de dix-huit ans ne
peuvent en principe être tenus pour responsables pénalement des infractions qu’ils auraient
commises et qu’on ne peut donc pas leur appliquer les peines prévues par le code pénal.
L’enfant délinquant, plutôt en conflit avec la loi est donc considéré avant tout comme un
enfant en danger qu’il faut sauver par des mesures arrêtées après enquête sur sa personne
et son milieu social.
641 Article 97 de la loi n° 09/011 du 10 janvier 2009 p ortant protection de l’enfant.
642 Article 101 de la loi n° 09/011 du 10 janvier 2009 portant protection de l’enfant. 1 La RDC
s’est placée résolument à l’avant-garde des pays qui recherchaient , en dehors du droit
pénal classique, la meilleure protection de l’enfance. Il est désormais organisé la protection
de l’enfance tant sur le plan judiciaire que sur le plan social et la soustraction de l’enfant au
domaine de la loi pénale.
494Catalogue des infractions
pénale principale et d’une amende de cent cinquante mille à trois cent mille
francs congolais.
643 Article 190 alinéa 2 de la loi n° 09/011 du 10 janv ier 2009 portant protection de l’enfant.
644 Crim, 23 février 2000, Bull.,n°84 ;Rsc., 2000, p.61 0,obs.Mayaud
Catalogue des infractions 499
est puni de la servitude pénale à perpétuité et d’une amende de cinq cent mille
à un million de francs congolais.
servitude pénale principale et une amende de cent mille à deux cents cinquante
mille francs congolais à l’encontre de celui qui se rend coupable d’escroquerie
au préjudicie d’un enfant.
1 C.A Paris 1er mars 1996, D.1999, p.603, note Roujou de Boubée.
Le harcèlement sexuel sur l’enfant est le fait pour une personne
d’abuser de l’autorité que lui confère sa position sociale ou professionnelle en
exerçant sur l’enfant des pressions afin d’obtenir de lui des faveurs de nature
sexuelle. Le harcèlement sexuel sur un enfant est un comportement
infractionnel. Il est réprimé par l’article 181 de la loi n° 09/011 du 10 janvier
2009 portant protection de l’enfant.
L’auteur du harcèlement sexuel sur un enfant encourt trois à douze ans
de servitude pénale principale et une amende de deux cent mille à quatre cent
mille francs congolais.
647 Article 162 alinéa 2 de la loi n° 09/011 du 10 janv ier 2009 portant protection de l’enfant.
508Catalogue des infractions
I. Eléments constitutifs
L’infraction de provocation à la désobéissance civile requiert divers
éléments pour être établie. a)L’acte matériel.
Il peut être question d’écrits ou de paroles adressés à un seul individu, à un
groupe de personnes ou à la collectivité.
d)L’élément intellectuel.
Catalogue des infractions 511
L’agent sait que ce qu’il incite à faire est contraire aux lois (élément
moral).
I. Eléments constitutifs
c)L’élément moral.
L’élément moral résulte d’un acte délibéré et conscient de l’agent qui
tient à soustraire un tiers de l’obligation de son corps de troupe. Aucun mobile
ne peut être invoqué à part bien entendu la contrainte physique ou morale
subie par le provocateur.
II. Régime répressif
I. Eléments constitutifs
4. L’auteur sait que ce qu’il incite à faire est contraire aux devoirs militaires
et à l’obéissance que les militaires doivent à leurs chefs lorsqu’ils
commandent à l’exécution des lois et règlements militaires ;
5. Que l’acte matériel d’incitation soit commis en temps de paix. En temps
de guerre, il y aurait atteinte à la sûreté extérieure de l’Etat650.
475. Proxénétisme
1. Le délit de souteneur
« Le souteneur c’est celui qui vit , en tout ou en partie aux dépens d’une autre
personne dont il exploite la prostitution ». Le souteneur tire profit de la
débauche d’autrui. Il peut être un proche parent, un mari, un frère, un
concubain, un ami,, un confident etc. Le souteneur ne fait pas de charité, c’est
un calculteur. Il veut récolter une rétribution. La prostituée est sa vache
laitière. L’intention coupable doit être établie dans le chef de l’auteur. Il
connaît le caractère immoral de l’activité menée par la personne aux dépens
de laquelle il vit.
Le délit de souteneur est puni par l’article 174 b point 3 du code pénal
livre II tel que modifié et complété par la loi n° 06/018 du 20 juillet 2006
modifiant et complétant le décret du 30 janvier 1940 portant code pénal
congolais. Le souteneur encourt une peine de trois mois à cinq ans de
servitude pénale et une amende de cinquante mille à cent mille francs
congolais constants.
478. Publicité
I. Définitions
Est illicite la publicité :
- qui est incompatible avec les avis, recommandations et décisions du
conseil national de la publicité et de la commission de contrôle et de visa
de la publicité ; - contraire aux lois et règlements, aux bonnes mœurs, à
l’ordre et à la sécurité publics ;
- qui suscite dans le public, chez les enfants en particulier des
comportements indignes, irrationnels ou contraires à l’intérêt général ;
- comportant des allégations, omissions, exagérations, indications ou signes
trompeurs, équivoques ou de nature à induire en erreur (publicité
mensongère) ;
- contenant une comparaison de nature à induire en erreur, et contraire aux
principes de la concurrence loyale ;
- dénigrant une entreprise, un produit, en provoquant du mépris, ridiculisant
ou en discréditant ;
- comportant une imitation risquant d’entraîner des confusions ;
- contraire à la déontologie d’une corporation professionnelle dotée de la
personnalité juridique.
653 Les codes Larcier République Démocratique du Congo, tome III, Droit commercial et économique,
volume 2, Larcier-Afrique Editions 2003, p. 506 à 513.
654 J.O., n° 19, 1 er octobre 2009, p.23.
518Catalogue des infractions
655
Article 22 et 23 de l’arrêté départemental 04/DIP/004/90 du 21 avril 1990 portant dispositions
réglementaires générales en matière de publicité au Zaïre (Département de l’information et de
la presse).
656 B.A. , 1937, p. 416.
Catalogue des infractions 519
b) Tribunal compétent
Certes, les infractions provoquées par la publicité et par l’irrespect des
usages honnêtes en matière commerciale et/ou industrielle sont incorporées
dans le code pénal ordinaire. Nous pensons néanmoins qu’elles relèvent de la
compétence des tribunaux de commerce. L’explication se trouve être que la
publicité fait partie de la législation et de la réglementation économique et
commerciale.
La publicité n’est autorisée que dans les conditions fixées par la loi. La
publicité technique concernant les médicaments est libre auprès des médecins,
pharmaciens, chirurgiens-dentistes et des sages-femmes. Toutefois il doit
s’agir d’une publicité non illustrée ou si elle paraît dans des journaux ou
revues diffusés exclusivement auprès du corps médical ou pharmaceutique.
Cependant, dans la publicité, les mentions concernant les indications
thérapeutiques et les contre indications ne pourront être faites que dans les
limites fixées par la loi.
La publicité des produits pharmaceutiques ne doit porter aucune
déclaration ou présentation visuelle qui risque d’induire en erreur quant à la
nature ou à la propriété du produit659. La publicité des traitements médicaux
doit décrire de façon adéquate les caractéristiques des traitements proposés752.
Remarques
Les fabricants, importateurs et entrepositaires peuvent adresser aux
détaillants et débitants de boissons des circulaires commerciales indiquant les
caractéristiques des produits qu’ils vendent et les conditions de leur vente. A
l’intérieur des débits des boissons les noms des boissons accompagnés de leur
composition, du nom et de l’adresse du fabricant, de leur prix peuvent être
affichés.
Il est néanmoins interdit de les présenter comme possédant une valeur
hygiénique, diététique, ou médicale. Il est permis en outre d’inscrire
seulement sur les voitures utilisées pour les opérations normales de livraison,
la désignation des produits, le nom et l’adresse du fabricant, des agents et
dépositaires.
522Catalogue des infractions
Critères qualitatifs
Toute publicité sur les boissons alcoolisées doit éviter :
- de suggérer ou d’encourager l’abus de la consommation individuelle ; - de
présenter ou d’encourager la consommation des boissons alcoolisées par
les enfants mineurs d’âge ;
- de présenter un caractère mensonger ;
- d’associer la consommation de la boisson alcoolisée à la conduite
automobile
- d’encourager l’ébriété, les orgies, les beuveries, de présenter de buveurs
ayant perdu le contrôle de leurs actes ;
- de présenter la boisson alcoolisée comme traitement contre les déficiences
physiques et physiologiques ;
- d’associer ou présenter la consommation de la boisson avec le sport ;
- de présenter des scènes de passions sexuelles, de promiscuité ou d’activité
amoureuse présentée comme conséquence de la consommation de boissons
alcoolisées ;
- de contenir de double sens de caractère subjectif ou sous entendant des
intentions immorales ;
- d’associer la boisson au crime, aux criminels ou à toute activité illégale ;
- de s’employer dans la religion ou le thème religieux ;
- de présenter ou traiter déloyalement une boisson concurrente ; la règle dans
ce domaine c’est la retenue, l’objectivité et la vérité ;
- de laisser croire que les boissons concurrentes peuvent contenir des
composants nocifs ;
- d’utiliser des termes scientifiques ou pseudo scientifiques destinés à laisser
croire qu’une boisson alcoolisée rassemble certaines spécificités qu’en fait
elle ne possède pas ;
- d’être faite dans les lycées ou collèges et être présentée comme un facteur
facilitant la réussite scolaire. Critères quantitatifs
- Aucun message publicitaire sur les boissons alcoolisées ne sera diffusé
avant 22 heures et les jours fériés ou chômés.
- Il ne sera fait à la télévision et à la radio aucune publicité pendant le
weekend, les messages publicitaires ne dépasseront pas soixante secondes.
La diffusion de la publicité ne se fera pas dans les programmes spécifiques
destinés à la jeunesse.
- Pour la presse écrite le message n’apparaîtra pas sans la mention «
publireportage ou publicité ». Le message occupera un espace ne pouvant
excéder 20% de la surface totale de la page où est présentée la dite
publicité.
Catalogue des infractions 523
Régime répressif
a) Base légale
L’arrêté ministériel n° 008/ CAB/ MIN. INFO. PRES & COM. NAT
/2007 du 09 juillet 2007 modifiant et complétant l’arrêté ministériel
04/MCP/009/2002 du 15 octobre 2002 fixe les critères d’appréciation de la
publicité sur le tabac et boissons alcoolisées660. Cet arrêté renferme le régime
répressif. Les membres de la commission de contrôle et de visa de la publicité
sont désignés pour remplir les fonctions d’inspecteurs chargés de constater
tout manquement. Ils appliquent en outre les sanctions contre les
contrevenants.
b) Sanctions applicables
Les diverses sanctions prévues sont les unes administratives, les autres
pénales. L’avertissement, le rappel à l’ordre, la saisie des produits, la
destruction des produits peuvent être appliqués. Les amendes
transactionnelles et frais administratifs pouvant aller jusqu’à l’équivalent en
francs congolais de cinquante mille dollars américains peuvent être
infligées 661 . En cas de récidive, les amendes transactionnelles et les frais
administratifs seront portés au double.
I. Eléments constitutifs
Pour exister, au sens de l’article 133 du code pénal livre II, l’infraction de
rébellion exige la réunion des éléments constitutifs. Ceux-ci sont répertoriés
au nombre de quatre.
a)La résistance violente.
La résistance violente. La rébellion postule un acte de résistance actif et
violent. L’emploi des moyens violents, des actes de violences ou des menaces.
Par exemple, asséner un coup violent. Il n’est pas nécessaire qu’il y ait
contact physique, coup ou dommage, si l’attitude peut impressionner
vivement la victime : exemple, ramasser des pierres comme pour les lancer662.
Une résistance à un agent public exécutant une mission. La rébellion
traduit une opposition violente à une personne dépositaire de l’autorité
publique ou chargée d’une mission de service public agissant, dans l’exercice
de ses fonctions, pour l’exécution des lois, des ordres de l’autorité publique,
des décisions ou mandats de justice. Mais il n’y a pas infraction dans un acte
de résistance passive ; s’enfuir pour éviter l’arrestation, rester allongé sur un
banc malgré l’ordre de l’agent, refuser de se laisser mettre les menottes. Il n’y
a pas non plus infraction de rébellion dans les violences contre les choses ;
exemple jeter les pièces à conviction par la fenêtre, avaler un document.
c)La victime
Une victime agissant pour l’exécution des lois, des ordres de l’autorité
publique, des décisions ou des mandats de justice. Les agents ne sont protégés
que s’ils agissent pour l’exécution des lois, ordres ou ordonnances, décision
de l’autorité publique, des jugements ou autres actes exécutoires. Certes, nul
Mémentos ; Droit pénal spécial, 14ème édition 2008, Jean et Anne-Marie Larguier, Philippe Conte,
662
Dalloz.
Catalogue des infractions 525
II. Poursuites
663
Article 28 de la constitution du 18 février 2006 (J.O.R.D.C., 47 ème année, Numéro
spécial, p. 17. 756 Crim., 1965.
664 Elis. 12 octobre 1915, Jur. Col. 1926, p. 162 ; Elis. 28 novembre 1925, Jur. Kat. II p. 93 ; 1 ère
inst. App. Buta. 20 mai 1927, Rev. Jur. 1929, p. 206.
665 C.G app. 5 juillet 1914, Jur. Col. 1925, p.247.
526Catalogue des infractions
666La haute cour a arrêté que « le décès du prévenu en cours d’instance entraîne l’extinction
de l’action publique (C.S .J.,RP 44 , 24 juillet 1979, cité par Dibunda Kabuinji,op. cit p.57). La
doctrine elle aussi enseigne qu’en cas de décès du prévenu, l’action publique est éteinte
(Antoine Rubbens, le Droit judiciairee congolais, tome III, l’instruction criminelle et la
procédure pénale, 1965, Bruxelles, Maison Larcier, n° 109,p.127) ; Cour d’appel de
Catalogue des infractions 527
487. Recel
Voir recel d’objets, n° 492.
I. Eléments constitutifs
a)L’élément matériel
Pour être établie, l’infraction de recel de malfaiteurs exige l’existence d’un
acte de recel. C’est-à-dire qu’un asile ou un refuge ait été donné à la personne
recherchée.. Il importe peu que la personne recelée ait été momentanément
cachéé. Que la personne récellée soit cachée dans une cabane, dans un trou,
sur les arbres etc., l’acte de recel est , dans ces conditions, caractérisé. Mais,
cet élément matériel est défini de la façon la plus large, par exemple en
l’avertissant des poursuites dont il est l’objet. Il importe peu , finalement, que
la personne récélée ou aidée ne soit pas condamnée pour le crime dont elle
était soupçonnéé667.
b)Une personne poursuivie
L’infraction ne sera coupablement établie que s’il existe une personne
poursuivie ou condamnée du chef d’une infraction grave. La poursuite et la
Kananga, RPA 1225, 11 novembre 2004, inédit ; cour d’appel de Kisangani, RPA 1716, 17 juin
2004, inédit.
667 Bourges., 16 février 1950, JCP 1950, II. 5629, note Chavanne.
528Catalogue des infractions
Le texte légal est l’article 164 du code pénal livre II. Les pénalités sont
de six mois à deux ans de servitude pénale principale. Sont exempts de
poursuite pour recel des malfaiteurs les ascendants et les descendants, les
époux ou épouses même divorcés, les frères ou sœurs ainsi que les alliés668.
L’infraction de recel des malfaiteurs est de la compétence du tribunal de paix.
Le recel de malfaiteur tend à assurer l’impunité de l’auteur de l’infraction. Il
est donc connexe à l’ infraction dont est poursuivie ou condamnée la personne
aidée. Le receleur doit donc répondre solidairement avec l’auteur du crime ou
de l’infraction de l’entière réparation du préjudice subi par les parties
civiles669. Les victimes de l’infraction commise par le malfaiteur hébergé sont
recevables à se constituer partie civile contre la personne qui l’a hébergé pour
lui demander réparation du préjudice moral résultant pour elles de la
soustraction d’un criminel à l’action de la justice763.
668
Article 164 alinéa 2 du code pénal livre II.
669
Crim., 04 janvier 1995, Bull. n° 4. 763
Michel Véron., op.cit., p.406.
Catalogue des infractions 529
a) L’élément légal.
Partant de l’’article 101 du code pénal livre II qui définit et réprime le recel
nous pouvons en outre dire que le recel est le fait, en connaissance de cause
de bénéficier, par tout moyen, du produit d’une infraction. Le recel n’est pas
limité aux choses issues de certaines infractions. Il est généralisé aux « choses
» en général.
b)L’élément matériel
L’élément matériel du recel contient, dans son essence même, une condition
préalable. L’infraction de recel n’est constituée que si elle porte sur une chose
provenant d’une infraction. Il doit donc exister la provenance délictueuse de
la chose. L’infraction principale en question est indéterminée. Il peut s’agir
du vol, de l’abus de confiance, de l’escroquerie etc ;
L’infraction à l’aide de laquelle la chose recelée a été obtenue doit être bien
spécifiée. La chose détenue doit provenir d’une infraction commise par un
autre. Ce qui exclut que l’on soit receleur et auteur de l’infraction préalable.
Que l’auteur soit connu ou non, vivant ou mort, qu’il soit en fuite, qu’il ait
bénéficié d’un classement sans suite, que l’infraction soit déjà couverte de
prescription, le recel sera retenu.
Par contre si l’infraction initiale est couverte par un fait justificatif, une
excuse absolutoire, ou si elle fait l’objet d’une amnistie réelle, on ne peut
retenir l’infraction de recel. Il est de jurisprudence que le délit de recel existe
toutes les fois qu’on a caché , acheté ou simplement reçu en tout ou en partie
des choses obtenues à l’aide d’une infraction, en connaissant leur provenance
délictueuse . Le fait d’avoir bu de la bière en sachant qu’elle avait été obtenue
530Catalogue des infractions
à l’aide d’un vol constitue le délit de recel670 . Est aussi coupable de recel un
fonctionnaire public qui a reçu des sommes d’argent provenant des bulletins
de paie des agents fictifs dont la falsification ne peut lui être reprochée671 .
c) L’élément moral.
Le recel est nécessairement une infraction intentionnelle. En effet, n’est puni
que le receleur qui commet l’acte « en sachant que cette chose provient d’une
infraction ou en toute connaissance de cause ». L’imprudence et la négligence
ne sauraient être assimilées à la connaissance. Les juges doivent caractériser
l’existence de l’élément moral défini comme « la connaissance de l’origine
frauduleuse des objets, même s’il est inutile de s’assurer que le receleur
connait les circonstances exactes de commission de l’infraction d’origine ».
La connaissance par le receleur de l’origine délictueuse de la chose est
l’élément essentiel du recel. Celui qui, de bonne foi, a acheté une bicyclette
d’occasion volée ou détournée ne commet pas l’infraction de recel.
Garder une chèvre volée que l’on sait volée, recevoir une partie des sommes
détournées que l’on sait détournées ou recevoir le produit de vente d’une
marchandise que l’on sait escroquée pour payer ses études, peuvent être
qualifiés , à bon droit, d’infractions de recel d’objets. J’estime qu’acquérir,
gratuitement ou à titre onéreux, un des objets exposés dans les marchés dits «
Koweït »674 équivaut, à coup sûr, à une connaissance de l’origine délictueuse
de la chose.
674 Sont appelés « Koweït » à Kinshasa, ces marchés pirates nés et situés aux alentours de
camps militaires, et/ ou les objets y exposés proviennent généralement du produit soit du
pillage, soit des vols domestiques. Il y a un système de présomptions de connaissance tirées
des circonstances de fait établissant que le prévenu « ne pouvait ignorer » ou ne pouvait «
avoir le moindre doute » sur la nature de l’infraction d’origine(Crim.,05 juillet 1993,Dr.pénal
1993,comm.258).
532Catalogue des infractions
495. Récusation
I. Causes de récusation
Les causes de récusation sont diverses. Elles sont énoncées limitativement
à l’article 71 du code de l’organisation et de la compétence judiciaires.
1. si le récusé ou son conjoint a un intérêt personnel quelconque dans l’affaire
;
2. si le récusé ou son conjoint est parent ou allié soit en ligne directe, soit en
ligne collatérale jusqu’au troisième degré inclusivement de l’une des
parties, de son avocat ou de son mandataire ;
3. s’il existe une amitié entre le récusé et l’une des parties ;
4. s’il existe des liens de dépendance étroite à titre de domestique, de serviteur
ou d’employé entre le récusé et l’une des parties ;
5. s’il existe une inimitié entre lui et l’une des parties ;
6. si le récusé a déjà donné son avis dans l’affaire ;
7. si le récusé est déjà intervenu dans l’affaire en qualité de juge, de témoin,
d’interprète, d’expert ou d’agent de l’administration ou d’avocat ou de
défenseur judiciaire ;
8. s’il est déjà intervenu dans l’affaire en qualité d’officier de police judiciaire
ou d’officier du Ministère public.
678
Article 72 du code de l’organisation et de la competence judiciaires.
679C.S.J. , 23 décembre 1976, RPA 38, BA 1977, p. 108 ; RJZ 1978, p. 94 avec note. 775
C.s.j., 23 juillet 1985R 785- in Dibunda., Répertoire général de jurisprudence de la CSJ
1969-1985 V° récusation, n° 2, p. 198.
534Catalogue des infractions
I. Conditions préalables
L’infraction de refus d’apporter assistance aux victimes de calamité publique
n’est réprimée qu’à la double condition d’existence d’une calamité publique
et d’une réquisition de l’autorité compétente.
a)La calamité.
Le Larousse définit la calamité comme un malheur public : la famine, la
guerre sont des calamités, c’est-à-dire une mauvaise fortune781 . Le législateur
a assimilé d’autres événements à la calamité publique. Il a même dépassé
largement cette notion.
b)L’existence d’une réquisition de l’autorité compétente. La
réquisition de l’autorité doit provenir d’un fonctionnaire.
A l’ère des téléphones portables, l’infraction se réalise d’autant mieux que l’agent a un
685
686 Code larcier République Démocratique du Congo, tome I, larcier-Afrique édition 2003, p. 434.
Catalogue des infractions 537
Il s’agit de l’ordonnance-loi n° 25-557 du 06 novem bre 1959 relative aux peines à appliquer
687
en cas d’infraction à des mesures d’ordre général B.A., 1959,p.2904) ; Code larcier
République Democratique du Congo, tome II, Droit pénal, Larcier-Afrique éditions 2003, p.25.
538Catalogue des infractions
I. Conditions préalables
688 Il s’agit des conditions prévues par l’article 393 de l’ordonnance-loi 66-98 du 14 mars 1966.
689 Article 394 du code de la navigation maritime. 787
Article 128 alinéa 3.
690 CSJ., 25 juillet 1969, B. A 1970, Vol. I, 1.p.10 789
a)L’élément légal
Cette incrimination est prévue par l’article 105 du code pénal militaire.
L’article 105 du code pénal militaire punit de six mois à deux ans de servitude
pénale, « tout commandant d’unité » qui légalement saisi d’une réquisition de
l’autorité civile, aura refusé ou se sera abstenu de faire agir les forces sous ses
ordres.
L’infraction de refus d’exécuter une réquisition de l’autorité civile
exige l’existence des conditions préalables avant d’être caractérisée dans ses
éléments constitutifs.
Conditions préalables. Pour sa réalisation, l’infraction exige d’abord
l’existence d’une autorité requérante, c’est-à-dire une personne investie des
prérogatives selon les lois et les réglements en vigueur .Il peut s’agir de
l’autorité politico-administrative, des officiers de police judiciaire, des
officiers du ministère public ainsi que des juges de paix.
542Catalogue des infractions
b)L’acte incriminé
L’acte incriminé est le refus oul’abstention de faire agir les forces,
alors que l’on est régulièrement saisi de la demande. C’est la désapprobation,
le refus d’accomplir la mission d’intêret national ou intéressant le service
public.
c)L’élément intellectuel
L’infraction de refus d’exécuter une réquisition de l’autorité civile est
intentionnelle. L’intention consiste à réfuser par volonté délibérée et
consciente d’exécuter un ordre légitime exprimée sous réquisition.
2. Régime répressif
a)L’élément légal
Cette incrimination est prévue par l’article 106 du code pénal militaire.
L’article 105 du code pénal militaire punit de deux mois à un an de servitude
pénale, « tout militaire ou assimilé qui réfuse ou qui sans excuse légitime
s’abstient de se rendre aux audiences des juridictions militaires où il est appelé
à sièger »
L’infraction de refus de sièger aux audiences des juridictions militaires
exige l’existence des conditions préalables avant d’être caractérisée dans ses
élémements constitutifs.
Conditions préalables. Les deux conditions préalables exigées sont résumées
en la notification de la date d’audience à l’agent et en la présence des autres
membres de la composition et des parties au procès au lieu de l’audience.
Catalogue des infractions 543
b)L’acte incriminé
Deux actes sont visés par le législateur. Il y a d’une part le refus de se
rendre aux audiences des juridictions militaires. L’agent exprime son refus ;
il ne consent pas à accomplir sa mission de sièger.
Il y a d’autre part l’abstention sans excuse légitime de se rendre aux
audiences des juridictions militaires. Sans justification plausible, laissée à
l’appréciation du juge, l’agent s’abstient de sièger à une audience d’une
juridiction militaire.
c)L’élément moral
Il s’entend de l’expression d’un refus libre et conscient ou encore
d’une abstention de répondre au devoir des services judiciaires, sans
justification fondée. La preuve doit être apportée par toutes voies de droit.
2.Régime répressif
a)L’élément légal
Cette incrimination est prévue par l’article 189 du code judiciaire
militaire. Cet article punit de trois à six mois de servitude pénale et d’une
amende ne dépassant pas 10.000 francs congolais constants ou d’une de ces
peines « toute autorité civile ou militaire ou tout agent de la force publique
qui réfuse d’exécuter un mandat d’amener ou s’abstient à dessein de
l’exécuter »
L’infraction de refus d’exécuter un mandat d’amener exige
l’existence des conditions préalables avant d’être caractérisée dans ses
éléments constitutifs.
Conditions préalables . Les deux conditions préalables exigées sont
résumées en la régularité du mandat d’amener et au moment d’exécution du
mandat d’amener.
b)L’auteur de l’infraction
544Catalogue des infractions
2. Régime répressif
Le refus de vendre est une infraction consacrée en droit congolais par les
articles 9 et 19 du décret-loi du 20 mars 1961. Il est interdit de refuser à un
consommateur la vente d’un produit ou la prestation d’un service, sauf motif
légitime.
Le refus de vendre est le fait pour un commerçant, un industriel, un
producteur agricole et artisan :
1° de refuser de satisfaire dans la mesure de ses possibilités aux demandes
des acheteurs de produits ou aux demandes de prestation d’un service
lorsque ces demandes ne présentent aucun caractère anormal et qu’elles
émanent de demandeurs de bonne foi ;
2° de subordonner la vente d’un produit ou la prestation d’un service
quelconque soit à l’achat d’une quantité imposée soit à la prestation d’un
autre service.Laloi réprime cette contrainte, cette obligation d’achat de
deux ou plusieurs produits ou services(Ventes subordonnées)
Le consommateur doit pouvoir librement choisir ce dont il a besoin. Le
professionnel ne peut le forcer à contracter pour des supplements ou des
options. Par exemple, la location d’une chambre d’hôtel ne peut être liée à la
Catalogue des infractions 545
I. Eléments constitutifs
Pour que l’infraction de refus de vendre soit constituée, des élements
doivent être réunis :
a) une demande normale de produits dans le chef de la personne de la victime
;
b) un auteur de l’infraction : celui-ci doit être commerçant, industriel,
producteur agricole ou artisan ;
c) une disponibilité des produits et services ;
d) un refus est nécessaire ; un refus pur et simple de recevoir la commande ou
d’effectuer la livraison demandée. Ce qui suppose l’expression d’une
volonté : l’infraction est donc intentionnelle.
e) le refus doit être opposé sans motif légitime. Il en va ainsi, par exemple, si
un pharmacien refuse de vendre un médicament en raison de ses
convictions religieuses. En revanche, si le refus est légitime, l’infraction
n’est pas constituée. Par exemple, le produit n’est plus disponible , le
commerçant n’a momentanément plus ce produit en stock, l’hôtel est
complet…
d’une de ces peines uniquement. A été jugé que la pratique du commerce sans
patente régulière, même par simple négligence, constitue une infraction696.
6. Fausses déclarations dans une demande d’immatriculation au
registre de commerce.
Les mentions inexactes ou incomplètes faites dans une demande
d’immatriculation ou dans ses annexes ou dans une demande d’inscription
complémentaire, le non respect du délai prévu pour l’inscription
complémentaire au registre de commerce sont considérés comme des fausses
déclarations. La jurisprudence abonde dans le sens que les actes ou faits non
publiés sont inopposables aux tiers, mais qu’en revanche, les tiers peuvent
s’en prévaloir à l’encontre du commerçant (sanctions civiles).
Le texte légal est l’article 32 du décret du 6 mars 1951. La sanction
prévue est l’amende. Si l’omission ou l’inexactitude porte sur des faits
susceptibles de motiver le refus d’immatriculation ou d’inscription
complémentaire ou la radiation du registre de commerce, l’auteur subira sept
jours de servitude pénale et l’amende. Naturellement, les infractions relatives
à l’institution du registre de commerce et à l’ouverture d’un nouveau registre
de commerce sont de la compétence des tribunaux de commerce.
Celui qui a reçu à son insu de la fausse monnaie, s’en aperçoit après mais
la remet ou tente de la remettre en circulation commet une infraction.
I. Eléments constitutifs
a)L’élément matériel
L’élément matériel est constitué du fait de recevoir dans n’importe
quelles conditions de la fausse monnaie, de la remettre ou d’essayer de la
remettre en circulation (même sous forme de cadeau). b)L’élément moral
L’élément moral consiste en ce que l’auteur en recevant de la monnaie
qu’il croit bonne, il remet ou tente de la remettre en circulation en pleine
connaissance qu’elle est réellement contrefaite ou falsifiée.
a)L’élément légal
L’élément légal est constitué de l’ordonnance-loi du 14 février 1973
complétant la loi du 5 janvier 1973 sur la corruption. Cette ordonnance-loi
s’est résolue à punir sévèrement les actes de corruption dans le secteur privé.
Elle constitue le siège de l’infraction de rémunérations illicites .De cette
ordonnance sont issus les articles 150a – 150d du code pénal ordinaire qui
550Catalogue des infractions
a)Peines principales
Sera sanctionnée d’un à trois mois de servitude pénale et d’amende ou
d’une de ces peines seulement toute personne au service d’un tiers qui aura
sollicité, directement ou par personne interposée, des offres, promesses, dons
ou présents comme condition ou récompense, soit pour faire un acte même
juste, soit pour s’abstenir de poser un acte qui rentrait dans l’exercice de son
emploi (art.150a).
Subira deux à six mois de servitude pénale principale et une amende ou
l’une de ces peines seulement toute personne au service d’un tiers qui aura
directement ou par personne interposée agréé des offres ou promesses, reçu
des dons ou présents pour commettre un acte même juste de son emploi ou un
acte injuste ou une abstention de ses obligations (art.150b).
697 Journal Officiel de la République Démocratique du Congo, 47ème année, Numéro spécial, 05
octobre 2006. P. 44-45.
698 Annales de la Faculté de Droit, volume 3, 1974, Presses Universitaires du Zaïre, Rectorat-Kinshasa, 1978,
p.129.
Catalogue des infractions 551
Encourra quatre mois à deux ans et une amende double de la valeur des
choses reçues ou une de ces peines seulement la même personne qui, après
réception d’offres ou promesses, dons ou présents, a fait dans l’exercice de
son emploi un acte injuste ou s’est abstenu de poser un acte qui rentrait dans
l’exercice de son emploi (art.150c). b)Autres peines.
L’article 150d renforce la répression générale des rémunérations illicites en
prescrivant la confiscation spéciale des choses livrées au coupable ou leur
équivalent, et en donnant à l’Etat le droit de réclamer les sommes, biens ou
valeurs, objet des rémunérations illicites, à tous ceux qui les recueilleraient à
cause de mort. Le juge de paix est celui matériellement compétent
c) Administration de la preuve
En matière de rémunérations illicites accordées aux employés des personnes
privées, la preuve de l’origine et du montant des gains illicites peut être faite
par toutes voies de droit. Pour avor entendu deux témoins dont l’un confirme
les faits(sans toutefois apporter d’autres éléments) et l’autre les rejette, le
tribunal rejette la demande du citant au motif qu’il subsiste des doutes quant
à la matérialité des faits699. L’action publique de l’infraction de rémunérations
illicites est prescrite cinq ans après le décès de l’auteur des ayants-droits à la
succession.
699Tribunal de grande instance de Bukavu., RP 7487, 3 novembre 1992, Ministère public et partie
civile contre le prévenu Mutalya kashiramango, inédit.
552Catalogue des infractions
I. Eléments constitutifs
Il faut que trois conditions soient remplies pour établir, en fait et en droit,
l’infraction de rétention illicite des documents :
1° La rétention des documents officiels prouvant que le titulaire est en règle
ou constatant l’existence de son droit ;
2° La rétention doit être sans motif légal ;
3° La rétention doit être, en outre, contre la volonté du porteur.
II. Poursuites
700B.A., p . 491. Il s’agit de l’ordonnance relative à la rétention illicite des documents. 800
Les objets protégés par le législateur sont les lettres, les cartes postales, les
messages télégraphiques, les colis postaux. Les envois faits par voie postale.
L’objet doit avoir été confié à la poste. c)L’élément moral.
La révélation de l’existence ou du contenu des lettres est une infraction
intentionnelle. Pour que l’élément moral soit retenu, l’agent doit agir
volontairement, sciemment ou sans droit. Le mobile est inopérant car celui
qui agit pour rendre service ou par plaisanterie sera toujours rendu
responsable. Toutefois, n’est pas infractionnel, le fait pour un magistrat
instructeur de prendre connaissance du contenu d’une lettre confiée à la poste
au cours d’une instruction judiciaire. Le fait pour un enseignant de prendre
connaissance de la lettre d’un élève dans un internat où les correspondances
sont censurées ne l’est pas non plus.
rendre témoignage en justice et que la loi ne les y obligeait pas. C’est donc la
révélation d’une information à caractère secret par une personne qui en est
dépositaire , soit par état ou par profession, soit en raison d’une fonction ou
d’une mission temporaire.
I. Eléments constitutifs
702 MiNEUR, op.cit., p. 172 cité par LIKULIA BOLONGO.,op. cit., p. 215.
Catalogue des infractions 555
Sont secrètes par nature, les infections graves auxquelles est attaché un
caractère dégradant et répugnant et les maladies de nature à nuire à la
considération dont jouit le patient ou à son intérêt. Sont notamment secrètes
par nature : les infections vénériennes encore appelées les maladies
sexuellement transmissibles et les maladies épileptiques ou cancéreuses703.
Même une maladie connue de tous ne doit pas être révélée, car, le médecin
étant l’homme de l’art, la confirmation émanant de lui après avoir donné des
soins à l’intéressé donnerait une autorité scientifique à un bruit dont la
certitude ne peut pas être autrement établie. Le secret médical est d’ordre
public704. C’est ainsi que pour un médecin, le diagnostic d’une maladie, le
traitement applicable et même l’identité des personnes qui se sont adressées à
lui, sont autant de circonstances couvertes par le secret professionnel705 .
b)L’auteur de l’infraction.
Les personnes tenues au secret. La loi ne détermine pas les personnes
astreintes au secret. Elle n’en dresse pas la liste. Pour déterminer les individus
soumis au secret, il est nécessaire d’examiner, pour chaque profession, s’il
existe une disposition légale ou réglementaire imposant le secret. Ainsi,
peuvent commettre l’infraction de révélation du secret professionnel :
a) Les personnes exerçant l’art de guérir : les médecins, chirurgiens,
pharmaciens, dentistes, infirmiers, gardes- malades et accoucheuses ;
b) Les personnes dépositaires par état ou par profession des secrets qu’on
leur confie : les magistrats, ceux qui concourent à l’enquête et à
l’instruction préparatoire (inspecteurs judiciaires, agents de police
judiciaire, experts, interprètes, médecins) , les greffiers et huissiers, les
avocats et défenseurs judiciaires, les notaires , les fonctionnaires de
l’Etat , les membres du parlement, du gouvernement, les membres des
forces armées de la République Démocratique du Congo, les experts
comptables, les prêtres ou ministres des cultes, les collaborateurs des
personnes tenues au secret professionnel, les banquiers. Cas particuliers
- Les prêtres catholiques
Le secret sacramental est inviolable ; il est absolument interdit au
confesseur de trahir en quoi que ce soit un pénitent, par des paroles ou d’une
autre manière, et pour quelque cause que ce soit (Canon 983). Le confesseur
qui viole directement le secret sacramentel encourt l’excommunication latae
703
NZANGI BATUTU., Le secret professionnel, collection « Informations juridiques, janvier 1996,
p.14.
704 Idem. , p. 15.
c)L’élément intellectuel.
Un acte intentionnel de révélation. La forme de révélation importe
peu. . Elle peut être effectuée oralement ou par écrit. Mais pour que
l’infraction soit constituée, la révélation doit être intentionnelle. L’agent doit
avoir agi volontairement. La loi n’exige pas que l’intention de l’auteur soit de
nuire à la victime. Dès que le secret a été divulgué avec connaissance,
l’infraction existe. La divulgation doit être effective. Il faut que le praticien
ait réellement dévoilé le secret pour qu’il puisse constituer une infraction à la
loi. La divulgation doit être volontaire.
La révélation du secret ne doit pas être le résultat d’un cas fortuit,
d’une inattention, imprudence ou négligence, comme par exemple un médecin
qui, par inattention, laisse un certificat médical à la portée d’un tiers, qui par
curiosité, en prend connaissance : le médecin n’aura pas commis l’infraction
de révélation du secret professionnel, faute d’élément intentionnel.
706 C’est-à-dire que le coupable est dans ce cas frappé d’excommunication par le fait même
de la commission du délit, sans attendre que cette sanction lui soit infligée.
707 Cass. , 5 février 1977 , B.J. 229.
708 Ordonnance n° 70- 158 du 30 avril 1970 portant code de déontologie médicale. M.C. n° 20
II. Poursuites
II.Régime répressif
711
Journal Officiel de la République Démocratique du Congo, code pénal congolais, décret
du 30 janvier tel que modifié et complété à ce jour. Mise à jour au 5 octobre 2006, 47 ème
année, Numéro spécial, 05 octobre 2006 p. 8.
560Catalogue des infractions
521. Sabotage
Le sabotage est une atteinte à la défense nationale. Il consiste au fait de
détruire, de détériorer ou de détourner tout document, matériel, construction,
équipement, installation, appareil, dispositif technique, ou appareil de
traitement automatisé d’informations ou d’y apporter des malfaçons, lorsque
ce fait est de nature à porter atteinte aux intérêts fondamentaux de la nation.
I. Eléments constitutifs
Pour sa consommation, l’infraction de sabotage exige la réunion de l’
élément matériel avec l’élément intentionnel.
a)L’élément matériel
L’élément matériel est constitué d’une série d’actes ainsi que d’un ensemble
des biens que le législateur entend sauvegarder. Le sabotage s’articule sur les
actes suivants : la destruction, la détérioration, le détournement ainsi que
l’apport des malfaçons aux biens protégés. Le législateur entend sauvegarder
tout document, tout matériel, toute construction, tout équipement, toute
Catalogue des infractions 561
b)L’élément moral
Le sabotage est une infraction purement intentionnelle. Le dol général suffit
à l’établir, dès lors que l’agent a posé son acte d’une manière consciente et
libre. Par contre, l’auteur d’un acte réalisé soit par suite d’une contrainte
physique ou morale, soit dans l’intérêt supérieur de la nation ne tombe pas
sous le coup de l’infraction de l’article 133 du code pénal militaire.
523. Séquestration
Voir arrestation arbitraire, n° 34.
524. Soustractiond’un enfant à la garde des
personnes ou à l’institution à laquelle l’autorité
judiciaire l’a confiée
Voir protection pénale d’un enfant après sa naissance, n° 199 - 42.
b) Nature de l’infraction
Souteneur et proxénétisme est une autre infraction de violences
sexuelles. Elle est réglementée par l’article 174b du code pénal congolais.
L’article 174 b est issu de la loi sur les violences sexuelles. La loi n°06/018
du 20 janvier 2006 sur les violences sexuelles a complété et modifié le décret
du 30 janvier 1940 portant code pénal congolais.
La peine d’une servitude pénale de trois mois à cinq ans et une amende
de cinquante mille francs congolais constants seront infligées au souteneur et
proxénète. Lorsque la victime est un enfant âgé de moins de dix-huit ans, la
peine sera de cinq à vingt ans.
Seront également punis des peines de trois mois à cinq ans de servitude
pénale et d’une amende de cinquante mille à cent mille francs congolais
constants les auteurs de la diffusion publique d’un document ou film
pornographique aux enfants de moins de huit ans.
Le fait de passer à la télévision des danses ou tenues obscènes attentatoires
aux bonnes mœurs peut selon le cas être constitutif de l’infraction de
souteneur et proxénétisme. Conséquemment, ces actes sont susceptibles de
faire encourir des sanctions dans le chef de l’auteur.
poursuivre l’auteur de l’infraction qui lui a porté préjudice si, dix ans après la
commission des faits, il n’a posé aucun acte interruptif de la prescription. Il
en est de même du ministère public, la prescription s’imposant « erga omnes
».
529. Stellionat
I. Eléments constitutifs
Pour qu’il y ait stellionat, il faut la réunion dans le chef de l’auteur d’une
vente ou d’une mise en gage, la propriété d’un immeuble d’autrui et
l’intention de s’en approprier.
a)La vente ou la mise en gage.
712
Les codes Larcier République Démocratique du Congo, tome VI, volume I, LarcierAfrique
Editions 2003, p. 371.
564Catalogue des infractions
1. Il faut une vente ou une mise en gage d’un immeuble. Par vente, il faut
entendre toute transaction transférant la propriété. Par mise en gage, il faut
entendre le fait d’hypothèquer un immeuble.
2. La nature de l’immeuble.Il s’agit de tout immeuble peu importe le régime
foncier et immobilier les réglementant en droit privé. Il peut s’agir, aussi
bien, du régime d’enregistrement , de celui du droit spécial urbain constaté
par le titre d’occupation qualifié de livret de logeur, que du régime foncier
coutumier rural.
Il a été jugé que la vente d’un droit de propriété portant sur un immeuble
constitue l’infraction de stellionat, ce droit étant un immeuble par l’objet sur
lequel il porte, et cela quand bien même le vendeur peut opposer, au premier
acheteur, un certificat d’enregistrement à titre de preuve de son droit de
propriété sur l’immeuble vendu quant à la mutation du second acheteur. La
Cour a estimé que cet argument pertinent sur le plan civil ne l’est plus en
matière répressive713. L’immeuble à considérer ici est soit celui enregistré,
celui constaté par le livret de logeur ou bien celui constaté par le régime
coutumier rural714 .
b)Existence de la propriété d’un immeuble d’autrui.
La propriété de l’immeuble doit appartenir à une autre personne. Ainsi donc
pour que l’infraction de stellionat soit caractérisée, la propriété de l’immeuble
doit appartenir à une autre personne que l’agent lui-même. Celui qui vend ou
donne en gage son immeuble ne commet pas de stellionat. Par contre , il a été
jugé que la vente d’une maison appartenant à autrui faite sciemment est
qualifiée de stellionat715.
713 C.S.J., RP 705, 05 Novembre 1985, B.A. Années 1985 à 1989, Edition 2002, p.62.
714 C.S.J., RP 130, 15/04/1975, B.A.C.S.J. 1976, p.120.
715 C.S.J. , R.P 130 , 15 avril 1975, Bull. 1976, p. 119 , RJZ. 1979, p. 53.
Catalogue des infractions 565
II. Poursuites
716 Cour d’Appel de Kinshasa/ Matete, R.P.A. 511, 14 juillet 2003, inédit.
717Alexis TAKIZALA MASOSO, Recueil de jurisprudence des Cours et Tribunaux du Congo, Presses
universitaires de Lubumbashi, 1999, p.207-208.
718Article 96 du code pénal livre II.
719Cour d’Appel de Kinshasa/ Matete ,R.P.A 033 /RMP 849 /PG Mat /NGB ; 03 juillet ,1996 MP
et PC Ekutshu Moseka contre Moze Embumba, Inédit.
566Catalogue des infractions
720
Cela ne vise pas les mesures de régulation des naissances qui ont un effet non permanent
dans la pratique.
721 Article 174 l du code pénal tel que modifié par la loi du 20 juillet 2006. Le terme « libre consentement
532. Stupéfiants
I. Eléments constitutifs
a)L’élément légal.
L’article 129 du code pénal livre II est la base légale de l’infraction de
subornation de témoins. « Le coupable de subornation de témoin est passible
de la même peine que le faux témoin, selon la distinction de l’article précédent
».
b)L’élément matériel
1) L’élément matériel est fait de la pression, des conseils, instigations, dons,
promesses, menaces…sur une personne susceptible d’être appelée à
témoigner en justice. Il doit s’agir des cas de dossier en instruction ou
d’enquêtes entrain d’être menées.
2) Ces éléments matériels sont faits sur une personne susceptible d’être
appelée à témoigner en justice. L’infraction de subornation de témoins ne
pourra pas être établie si la personne allait être appelée à témoigner mais
n’a plus été appelée. Elle ne sera pas non plus retenue si l’individu a été
appelé mais n’a pas fait des déclarations contraires à la vérité.
3) Le but est de faire effectuer un faux témoignage. En conclusion, il s’agit
de faire des déclarations contraires à la vérité devant les tribunaux, après
avoir prêté serment. Mais, ces déclarations doivent être susceptibles de
porter préjudice.
Moment de l’acte. L’acte doit intervenir au cours d’une procédure, ou en
vue d’une demande ou d’une défense en justice ; quelle que soit la procédure,
en tout état de cause, et même seulement en vue d’une procédure. Pour qu’il
y ait subornation de témoin, il faut que la personne à laquelle on fait des offres
ait été appelée ou tout au moins puisse être appelée à témoigner en justice.
L’infraction de subornation des témoins ne peut exister en dehors de toute
instruction ou enquête722.
But de l’acte. Le but de l’acte est d’obtenir d’autrui soit un acte positif, soit
même une abstention.
1. une déposition, une déclaration ou une attestation mensongère :
déclaration sous serment, devant une juridiction d’instruction ou de
jugement(ou même pendant l’enquête policière) :
- peu importe que la déclaration soit spontanée ou non ; - peu importe
que la subornation n’ait pas eu d’effet ; peu importe qu’il s’agisse de
faire revenir quelqu’un sur son témoignage ;
- mais, il faut vouloir obtenir une déposition, une déclaration ou
attestation mensongère. La provocation à dire la vérité n’est pas
punissable, toutefois en cas de violence dans ce dessein, il y a une
infraction de violence.
2. une abstention de faire ou de délivrer une déposition, une déclaration
ou une attestation mensongère : il ya subornation punissable même s’il
ya seulement provocation à s’abstenir de témoigner (solution nouvelle).
Moyens de l’acte. L’acte est constitué des promesses, offres ou présents,
pressions, menaces, voies de fait, manœuvres ou artifices.
Ne constituent pas l’infraction de subornation de témoins les
recommandations que se font réciproquement des personnes pour lesquelles
une action pénale est ouverte se concertant avant toute procédure pour assurer
leur défense commune, ni une simple sollicitation adressée au témoin. En
revanche, il y a infraction dans le chef d’un avocat qui aide un prévenu à
émettre un chèque au profit d’un autre prévenu pour les déclarations de celle-
ci devant le juge.
c)L’élément moral
Pour que l’élément moral de l’infraction de subornation des témoins,
soit établi, le suborneur doit savoir que ce qu’il demandait au témoin était
contraire à la vérité. La contrevérité ou le mensonge est donc réquise pour
que l’infraction de subornation de témoin soit caractérisée. L’absence
effective du préjudice n’est pas élisive de l’infraction de subornation de
témoin , il suffit que le préjudice soit possible723.
a)Texte légal
Les auteurs de l’infraction de subornation des témoins sont
poursuivables sur base de l’’article 129 du code pénal livre II. La peine
applicable au coupable est de cinq ans maximum. Le suborneur encourra des
peines plus lourdes si le faux témoignage dont il a été l’instigateur a eu pour
723 Bruxelles, 3 juillet, 1895, J.T., p. 865.
572Catalogue des infractions
535. Suicide
724 Crim., 1995 cité par Dalloz, in mementos, Droit pénal spécial , 14 ème édition 2008.
725 C.S.J., RP 103, 22 janvier 1975, B.A. 1976, p. 21.
726 LIKULIA BOLONGO. ,op cit, p.48.
Catalogue des infractions 573
celui qui s’abstient de secourir la personne qui tente de mettre fin à ses jours
(de l’en empêcher) sera poursuivi sur base de l’article 66 ter du code pénal.
L’article 66 ter du livre II traite de l’abstention d’apporter secours à une
personne en danger. La sanction est de trois mois à deux ans de servitude
pénale et une amende ou une de ces peines. Si l’abstentionniste est militaire
ou individu au service des forces armées, il risque dix ans au maximum de
servitude pénale727. La provocation au suicide728 doit être punie ainsi que la
propagande ou la publicité en sa faveur729730.
I. Eléments constitutifs
731
Idem cité par LIKULIA BOLONGO., op.cit, p. 316.
732 Vouin.,op. cit, p.295.
733 Article 155 du code penal livreII.
735
I. Eléments constitutifs
735 ère
instance Léo., 05 février 1909,Jur.Etat, II, p.305.
736Robert wilkin. , Commentaire de la loi communale, Tome 1 er, Editions Etablissements Emile
Bruylant, Bruxelles, p.474.
576Catalogue des infractions
II. Poursuites
1. Siège de la matière
L’ordonnance n°64/ cont... du 16/09/1925 modifiée par l’ordonnance
n°92/AIMO du 28/06/1942, est la disposition légale. Cettre ordonnance
concerne particulièrement les exploitants de bars et lieux de plaisir.
Néanmoins , des auteurs et une certaine jurisprudence 738 y intègrent la
répression des bruits quiont pour origine les groupes de prière, les groupes
musicaux, folkloriques et socio-culturels etc.
539. Télécommunications
Cet acte est répréhensible. L’auteur est passible d’une servitude pénale
d’un an au plus et d’une amende maximale de cent mille francs congolais.
Toutefois, seule une de ces peines peut être appliquée. . C’est l’agent au
service d’un exploitant de services publics de télécommunications qui peut
commettre cette infraction.
II. Procédure
739Article 17 de la loi du 03 juillet 2001 portant création, organisation et fonctionnement des tribunaux
de commerce ; Les Codes Larciers, République Démocratique du Congo, tome I, Larcier-Afrique
Editions 2003, p.370.
580Catalogue des infractions
I. Eléments constitutifs
Pour subir les peines prévues en cas d’infraction de tenue d’une maison
de débauche ou de prostitution, il faut caractériser les éléments constitutifs.
a)L’acte matériel
Il est constitué de la tenue d’une maison de débauche ou de prostitution qui
caractérise l’acte répréhensible de l’infraction.Par exemple disposer d’une
maison, en assurer la surveillance, l’entretien, la direction, la gérance. Il peut
s’agir de tout abri ou logis susceptible de servir de cadre d’accomplissement
de la débauche ou de la prostitution. Par exemple aussi, être dirigeant,
propriétaire ou gérant des nihts clubs ou boîtes de nuit dans lesquels se font
le commerce de sexe, gérant ou propriétaire des maisons de débauche, de
passe ou de tolérance. Le professeur Likulia définit la maison de débauche
comme tout établissement destiné à recevoir des personnes qui font métier de
livrer leur corps aux plaisirs sexuels pour de l’argent740.
La dimension ou l’état de la maison importe peu, l’essentiel c’est l’activité
immoral qui s’y déroule. b)L’élément moral
C’est l’intention coupable. Elle est inséparable de l’acte matériel lui-même.
L’intention coupable se caractérise par la connaissance par l’agent du
caractère immoral ou impudique de la maison tenue ou amenagée de manière
délibérée pour la prostitution ou la débauche.
Les sanctions prévues par le 1er texte( l’article 174b alinéa 1 point 2 du
code pénal tel que modifié et complété en 2006) sont de trois mois à cinq ans
de servitude pénale et d’une une amende de cinquante mille à cent mille francs
congolais constants. Le deuxième texte (l’ord n°75-153 du 31 mai 1975), qui
punit les gérants ou débitants des maisons de passe ou de tolérance, prévoit
une servitude pénale de six mois à cinq ans et une amende ou une de ces peines
seulement.
L’autorité territoriale peut en outre procéder au retrait de la licence
d’exploitation741.
542. Terrorisme
843Il s’agit d’une excuse légale. C’est une circonstance spécialement définie par la loi. Elle a
pour effet d’exempter de la peine ou de l’atténuer. En présence d’excuse légale, le juge doit
exempter de la peine ou l’atténuer si la loi le prévoit. Les excuses légales sont absolutoires et
atténuantes.
Catalogue des infractions 583
Dans les premières (excuses absolutoires), l’agent est exempté de la peine soit pour avoir
dénoncé, soit pour s’être soumis, soit pour avoir réparé le préjudice etc. La dénonciation est
prévue par les articles 150 i et 218 du code pénal. L’article 150 i dispose : « Seront
exemptés de la peine portée par l’article précédent ceux qui auront fait connaître l’auteur ou
l’imprimeur, les crieurs, afficheurs, vendeurs ou distributeurs qui auront fait connaître la
personne de laquelle ils tiennent l’écrit incriminé »
L’article 218 dispose : « sera exempté de la peine encourue celui qui, avant toute exécution
ou tentative d’une infraction contre la sûreté de l’Etat, en donnera le premier connaissance
aux autorités administratives ou judiciaires.
L’exemption de la peine sera seulement facultative si la dénonciation intervient après la
consommation ou la tentative de l’infraction, mais avant l’ouverture des poursuites.
L’exemption de la peine sera également facultative à l’égard du coupable qui, après l’ouverture
des poursuites, procurera l’arrestation des auteurs et complices de la même infraction, ou
d’autres infractions de même nature ou de même gravité. »
La soumission est prévue est prévue à l’article 205 du code pénal qui dispose « il ne sera
prononcé aucune peine , pour le fait de sédition, contre ceux qui ayant fait partie d’une bande
armée sans y exercer aucun commandement et sans y remplir aucun emploi ni fonction, se
seront retirés au premier avertissement des autorités civiles ou militaires, ou même depuis ,
lorsqu’ils auront été saisis hors des lieux de la réunion séditieuse, sans opposer de résistance
et sans armes ».
Le but du législateur est d’apaiser les troubles et les émeutes.
La réparation du préjudice. On peut rapprocher avec les excuses absolutoires la cause
d’exonération retenue par l’article 102bis du code pénal relative à la grivèlerie. « Les
infractions prévues à l’article précédent ne pourront être poursuivies que sur plainte de la
La peine encourue est réduite de moitié si l’auteur ou le complice ,
ayant averti les autorités , a permis de faire cesser les agissements incriminés
ou d’éviter que l’infraction n’entraîne mort d’homme ou infirmité permanente
et d’identifier , le cas échéant , les autres coupables. Lorsque la peine encourue
est la servitude pénale à perpétuité, celle-ci est ramenée à vingt ans de
servitude pénale. La non dénonciation du terrorisme ou refus de dénoncer les
actes de terrorisme, est punie de cinq à dix ans de servitude pénale principale
(article 160).
I. Eléments constitutifs
a)L’élément légal.
584Catalogue des infractions
partie lésée. Le paiement du prix et des frais de justice avancés par la partie plaignante ou le
désistement de celle-ci éteindra l’action publique ».
Dans les secondes(les excuses atténuantes), le législateur crée une excuse atténuante à
partir du fait que le trouble social est moindre. C’est ainsi que constitue une excuse atténuante
à l’infraction d’attentat contre la vie ou la personne du chef de l’Etat (article 193 alinéa 1), le
fait que cet attentat n’a pas eu des suites graves (art. 193 alinéa 2). De même, il y aura
excuse atténuante en faveur d’un tireur de chèque qui aura désintéressé le porteur avant que
le tribunal ait été saisi (ordonnance n°68-195 du 03 mai 1968 sur les chèques sans
provision).Dans ce cas, « la peine applicable ne dépassera pas le quart du maximum de la
servitude pénale et de l’amende prévues … » (art. 3).
844 Boma, 23 février 1909, Jur. Etat II p. 306.
dol général existe car l’agent a conscience de commettre un acte interdit par
la loi en portant atteinte à l’intégrité d’autrui. Il est de droit que les souffrances
infligées intentionnellement à la victime constituent la circonstance
aggravante de tortures corporelles et non l’infraction de coups et blessures742.
Crever intentionnellement un œil à une personne arrêtée. Ligoter très
fortement une personne aux poignets, aux bras et aux pieds, au moyen des
cordes, la déposer liée en plein soleil pendant des heures sans lui donner ni
boisson ni nourriture. Ce sont là quelques exemples de tortures corporelles.
II. Poursuites
a)Texte légal prévoyant les tortures corporelles.
Les tortures corporelles, circonstance aggravante de l’arrestation
arbitraire et détention illégale se trouvent , comme évoqué ci-haut , définies
et prévues par l’article 67 alinéa 2 du code pénal livre II.
c) Circonstances aggravantes
Les tortures corporelles sont des circonstances aggravantes de
l’arrestation arbitraire et détention illégale. Les tortures corporelles
connaissent elles-mêmes des circonstances aggravantes si elles ont entraîné la
mort de la victime. Le coupable encourt alors la servitude pénale à perpétuité
ou la peine de mort.
d) Compétence et prescription
Le tribunal de grande instance est compétent matériellement. La
prescription est de dix ans (action publique). La peine sera prescrite, d’une
part, au délai double de la peine prononcée pour la servitude pénale de dix ans
ou moins et, d’autre part, en vingt ans pour la peine de servitude pénale de
plus de dix ans. Il est bon de faire remarquer que la cour a considéré que les
aveux obtenus par tortures sont inopérants lorsqu’ils ne sont pas corroborés
par d’autres modes de preuve743.
I. Eléments constitutifs
I. Personnes à poursuivre
744 Article 174 j du code pénal tel que modifié et complété par la loi n° 06/018 du 20 juillet
2006.
745 C .S.J., RPA 63, 09 juillet 1980, Inédit.
588Catalogue des infractions
746 P. DELAHAYE., « Le trafic d’influence », in Revue de Droit pénal et de Criminologie, 27 ème année
(1946-1947), n°5, février 1947, pp.377-405.
Catalogue des infractions 589
a) Texte légal
Notre législation, pour réprimer le trafic d’influence, a trouvé son
inspiration et puisé l’essentiel de ses termes dans l’ordonnance française du
08 février 1945 (article 178 du code pénal). Avant 1973, beaucoup de
comportements de trafic d’influence dommageables à la société restaient
impunis car leurs faits n’étaient constitutifs d’aucune infraction prévue par la
loi.
Avec l’article 5 de l’ordonnance-loi n°73/010 du 14 février 1973, a
été introduit l’article 150 (e) du code pénal livre II (siège actuel de la matière).
Cette dernière disposition légale a érigé en infraction le trafic d’influence.
Par l’article 6 de la loi n°05-006 du 29 mars 2005, l’article 150 e du décret du
30 janvier 1940 portant code pénal congolais, a été modifié et complété. Il est
le texte aujourd’hui en vigueur.
749
Nous tirons tous ces exemples des Annales de la Faculté de Droit, vol 3, Presses Universitaire du Zaïre,
Rectorat, Kinshasa, p133 – 134.
Catalogue des infractions 591
548. Trahison
I. Eléments constitutifs
La réalisation de l’infraction de trahison suppose la réunion des
éléments de nationalité de l’auteur de l’infraction, des éléments matériels et
de l’élément intellectuel. a)La nationalité
La nationalité est un élément indispensable. C’est le point de
distinction entre la trahison et l’espionnage. Pour la trahison, l’auteur doit être
de nationalité congolaise. Il n’en est pas de même pour l’espionnage qui ne
peut être perpétré que par un sujet étranger.
b)Les éléments matériels
Le législateur prévoit une série d’actes matériels. La trahison est une
infraction qui peut se réaliser de plusieurs manières. 1. Le fait de porter des
armes contre son pays ;
2. Entretenir des intelligences avec une puissance étrangère ou avec ses
agents pour engager cette puissance à entreprendre des hostilités contre
son pays ou pour lui en procurer les moyens ;
3. Livrer à une puissance étrangère ou à ses agents des ouvrages de
défense, postes, ports, magasins, matériels, munitions, vaisseaux,
bâtiments ou appareils de navigation aérienne appartenant au pays ;
4. Détruire ou détériorer en vue de nuire à la défense nationale, un navire,
un appareil de navigation aérienne, un matériel, une fourniture, une
construction quelconque ou d’y apporter avant ou après leur
achèvement, des malfaçons (sabotage) de nature à les endommager ou
à provoquer un accident ;
La peine d’amende a été fixée par la modification du Code Pénal Congolais, intervenue
750
par la loi n° 05-006 du 29 mars 2005 (JORDC, 47ème année, Numéro spécial, 05 octobre
2006).
592Catalogue des infractions
I. Définition
855 Seules, les juridictions militaires pourront connaître des faits prévus par les articles 127 et
128 du code pénal militaire. En effet, les faits précités ne sont réprimés qu’en temps de
guerre.
856 Petit larousse Illustré, Paris 2009, p. 535.
a)L’élément légal
594Catalogue des infractions
Celui qui, sauf les exceptions admises par la loi, aura transporté des
objets de correspondance dont le transport est un monopole de l’Etat, sera
puni. Il y a infraction au monopole de l’Etat en matière de transport postal
lorsqu’il existe un trafic constitué par la perception, par le transporteur, d’une
redevance.
Des exceptions sont admises ou des cas sont autorisés par la loi. Il s’agit
des lettres ou envois transportés par d’autres administrations publiques et des
correspondances transportées entre les localités où il n’existe pas de bureau
de poste. Il en est de même des correspondances que les particuliers
s’expédient par des personnes attachées à leur service et des correspondances
qu’un particulier transporte pour son propre compte. Notons également les
lettres de voiture et factures non cachetées ne contenant que les énonciations
nécessaires à la livraison des marchandises qu’elles accompagnent.
L’article 151 du code pénal livre II réprime le transport d’objets postaux.
L’amende est la sanction assortie à cette infraction. Le commandant d’un
navire qui ne se sera pas conformé aux prescriptions imposées par la
législation postale sera puni solidairement avec les propriétaires du navire
d’une amende (art.152 du code pénal livre II).
Etant donné que l’infraction de transport d’objets postaux est punie d’une
simple peine d’amende, la prescription de l’action publique sera acquise en
une année. La peine, elle, est prescrite en deux ans ou quatre ans révolus selon
l’importance de l’amende861 .
de classe que les jours de vacances et qu’ils ne puissent porter atteinte aux
prescriptions en vigueur en matière scolaire. Les enfants âgés de 16 ans et de
moins de 18 ans ne pourront effectuer plus de 8 heures de travail effectif par
jour s’ils travaillent plus de 4 heures par jour. Ce travail doit être interrompu
d’un ou plusieurs repos excédant une heure. Les enfants ne peuvent être
occupés le dimanche ni être employés à des travaux de nuit754.
b) L’enfant au travail
• La loi n°09/001 du 10 janvier 2009 portant protection de
l’enfant détermine le régime de l’enfant au travail.
• L’enfant ne peut être employé avant l’âge de seize ans révolus
(art.50).
• L’enfant âgé de quinze ans ne peut être engagé ou maintenu en
service, même comme apprenti, que moyennant dérogation expresse du juge
pour enfants, après avis psycho- médical d’un expert et de l’inspecteur du
travail (art.50 alinéa 2).
• Le juge est saisi à la demande des parents ou de toute personne
exerçant l’autorité parentale ou tutélaire sur l’enfant, par l’inspecteur du
travail ou toute personne intéressée.
• Le maître, l’homme ou la femme, s’il ne vit en famille ou en
communauté, ne peut loger comme apprenti un enfant âgé de moins de huit
ans (art.52). L’enfant âgé de seize à moins de dix-huit ans ne peut être engagé
ni maintenu en service que pour l’exécution des travaux légers et salubres.
• L’enfant ne doit travailler plus de quatre heures par jour. Le
travail de nuit d’un enfant, soit de dix-huit heures, est interdit (art.55).
L’enfant a droit à un congé d’au moins un jour ouvrable par mois entier de
service concurremment au congé annuel consacré par le code du travail.
754 Articles 26 et 27 de l’arrêté ministériel 68/13 du 17 mai 1968 portant conditions de travail des
femmes et enfants.
755 Articles 28 à 31 de l’arrêté ministériel 68/13 du 17 mai 1968 précité.
Catalogue des infractions 599
I.Conditions préalables
politique, soit pour leur opposition à l’ordre politique établi ou pouvant être
établi, et consistant à exécuter impérativement des tâches rudes758.
L’élément matériel peut réposer aussi sur l’acte de déportation, un acte
indistinctement réprimé. C’est le cas d’un transfert forcé dans une île par
l’ennemi en l’absence de toute décision judiciaire régulièrement rendue.
b)L’élément psychologique
L’élément psychologique est fait de la violence procédant à soumettre
de façon contraignante des personnes à un travail rude ou à un transfert
indésirable à un endroit inhabituel. Il y a l’intention de nuire à autrui en vue
d’en tirer un gain pour soi-même ou pour autrui. Les mobiles ou motifs sont
inopérants, car aucun ne peut légitimer l’intention délictueuse.
b) Elément matériel
Pour que l’infraction soit établie, il faut qu’il y ait tromperie sur
l’identité de la chose vendue, en livrant frauduleusement une chose d’une
espèce autre que celle déterminée sur laquelle se portait la transaction. La
tromperie peut également porter sur la nature ou l’origine de la chose vendue
en vendant ou en livrant frauduleusement une chose semblable en apparence
à celle qu’il a cru acheter. Il déçoit ainsi l’acheteur dans ce qu’il a
principalement recherché.
Cette infraction suppose un fait de tromperie. L’exemple est celui de
vendre à un prix élevé la farine de manioc en affirmant faussement qu’il s’agit
de la farine de maïs. La tromperie doit porter sur une marchandise , ce qui est
dans le commerce. La tromperie doit avoir lieu dans une convention ou contrat
; un transfert de propriété à titre onéreux. Cette tromperie doit être réalisée par
un des modes prévus par la loi.
Les modes prévus par la loi sont, soit la tromperie sur l’identité de la
chose comme vendre un sac de riz chinois en lieu et place d’un sac de riz
américain, soit la tromperie sur la nature et l’origine de la chose. Il en est ainsi
de vendre du vin de palme mélangé avec de l’eau et du sucre (nature de la
chose), de vendre un vin kinois pour un bordelais (origine de la chose).
Il y a tromperie sur la qualité de choses vendues au sens de l’article
100, quand l’une des parties, use de procédés frauduleux propres à augmenter
artificiellement le poids ou le volume de lamarchandise, faisant l’objet de la
transaction. Cette infraction exige l’intention frauduleuse ; ce qui exclut la
faute, l’oubli, l’erreur759.
C) L’intention coupable
L’agent doit avoir agi pour se procurer un bénéfice illicite. Il a été jugé
que le fait de livrer frauduleusement de la marchandise avariée, bonne ncore
uniquement pour les animaux, alors que la convention portait sur de la
nourriture humaine, constitue une tromperie sur l’identité de la chose parce
que la corruption de denrées alimentaires peut modifier les qualités qui
constituent la valeur de la chose868. Spécialement le fait d’avoir vendu une
vache que le vendeur affirmait être fraîche, que l’acheteur acquérait comme
telle, et qui ne l’était pas, constitue indubitablement une tromperie sur la
qualité essentielle qu’elle devait posséder, dans la pensée de l’acquereur si,
759
Elis.,25 janvier 1944, Rev.Jur.,p.168. 868
Gand, 21 janvier 1950, Pas.,II, 89.
602Catalogue des infractions
toutefois, il est établi que le vendeur a agi de mauvaise foi, et savait que
l’affirmation par lui donnée à l’acheteur était fausse760.
I. Eléments constitutifs
Il a été jugé que l’infraction de tromperie requiert la réunion de deux
éléments substantiels et nécessaires : un préjudice subi par l’acheteur et
l’emploi des manœuvres frauduleuses761.
a) Le texte de loi définissant et sanctionnant la tromperie sur la
quantité de la chose vendue
A l’instar de la tromperie sur la qualité de la chose vendue, la
tromperie sur la quantité de la chose vendue est prévue et punie par le code
pénal livre II. La dernière y est déterminée par l’article 100.
b) Elément matériel
L’infraction de tromperie sur la quantité de la chose vendue suppose
l’emploi des manœuvres frauduleuses, notamment l’altération de la vérité par
l’usage des faux instruments de pesage ou de mesurage. Le fait de vendre en
sachet , au prix légal d’un kilo de sucre, une quantité de sucre nettement
inférieure à celle annoncée , constitute l’infraction de tromperie, l’emploi de
manœuvres consistant en l’apparence que le sachet contenait un
kilogramme871.Vendre une quantité de sel nettement inférieure à celle
annoncée par exemple.
Le but est de tromper la victime sur la quantité de la chose vendue ou
sur les éléments devant servir au calcul du salaire en vue de se procurer un
bénéfice illicite et infliger ainsi un préjudice à la victime.
vendue est définie et punie par l’article 100 du même code. La tromperie sur
la qualité de la chose et la tromperie sur la quantité de la chose sont punies
chacune de la servitude pénale d’un an maximum et d’une amende ou de l’une
de ces peines 762. Elles se prescrivent (action publique) dans le délai d’une
année.
Code pénal congolais. Décret du 30 janvier 1940 tel que modifié jusqu’au 31 décembre
762
a)L’élément matériel
1. Il faut l’existence d’un usage. L’usage d’une pièce fausse, c’est le fait
d’utiliser ou de tenter d’utiliser un acte faux, établi, falsifié ou altéré
. C’est le fait d’utiliser ou de tenter d’utiliser un acte faux , cet acte
ayant été établi , falsifié ou altéré par un autre ou par soi-même. Un
individu postule un emploi grâce à un faux diplôme qui lui a été remis
par un faussaire. Il a été jugé que la vente par un particulier des
attestations de perte de pièces défalquées par un typographe sur un lot
produit à l’imprimerie et destiné au bourgmestre de la commune
constitue une infraction d’usage de faux764.
1) L’auteur doit savoir que la pièce est fausse ou a été altérée. Ce qui
signifie qu’il a dû, au moment où il en faisait usage, connaître la
falsification de la pièce par lui utilisée. Si la personne qui fait usage de la
pièce fausse n’en connaît pas le caractère faux, elle n’est évidemment pas
punissable767. Est, par contre, coupable de l’infraction d’usage de faux le
prévenu qui transmet une facture fictive au directeur du trésor pour
paiement, son intention frauduleuse étant manifeste768 .
2) Il faut que l’auteur ait agi de mauvaise foi.L’auteur doit agir dans une
intention frauduleuse ou à dessein de nuire.
Sur le plan intentionnel, l’infraction suppose que l’utilisateur sache que
l’écrit ou le document est falsifié769. La preuve de cette connaissance n’est
pas toujours facile à rapporter lorsque l’utilisateur n’est pas lui-même
l’auteur du faux. Dans le doute, l’acquittement s’impose.
c)Le préjudice
Il faut qu’un préjudice ait dû résulter de l’usage de la pièce fausse ou
du moins devant pouvoir en résulter.
765 C.S.J., R.PA 112, 20 novembre 1985, B.A. Années 1985 à 1989, édition 2002, p.84.
766 G. Mineur.,op. cit., p. 88.
767 Cass., 13 janvier 1943, Pas I. 19.
768 C.S.J., RPA.78, 15 juillet 1983, inédit.
769 Crim., 27 février 1947, Gaz. Pal. 1947. 1. 173.
770 C.S.J., RP 14, 22 janvier 1976, Bull. Arrêts 1977, p 17.
606Catalogue des infractions
b)Remarques
Certes celui qui dans une intention frauduleuse ou à dessein de nuire fait
usage de l’acte faux ou de la pièce fausse sera puni comme s’il était l’auteur
du faux771. Cependant, le particulier qui fait usage d’un faux commis par un
fonctionnaire public dans l’exercice de ses fonctions n’est punissable que des
peines de l’article 124 et non de celles de l’article 125.
Notons également qu’un prévenu peut être sans contradiction aucune
déclaré coupable du faux et non coupable du fait de l’usage de la même
pièce.772 Le faux et l’usage de faux constiuent deux délits distincts et l’usage
de faux est punissable même si le faux ne peut l’être, soit parceque l’auteur
du faux est resté inconn u773, soit parceque le délit de faux est couveret par la
prescription774.
Le faux et l’usage de faux peuvent aussi ne pas être établis en fait
comme en droit. Il en a ainsi été jugé d’un prévenu qui a suivi une procédure
régulière d’obtention des titres de propriété (certificat d’enregistrement) sur
un terrain dans une zone rurale, (en l’occurrence la colline Nyamiryangwe à
Bugobe dans le territoire de Kabare) après demande de terre, procès verbal de
constat de lieu fait par l’agronome de secteur, constat d’occupation provisoire,
procès verbal de mise en valeur de l’inspecteur du cadastre et lettre d’envoi
projet de contrat pour signature du chef de Division régionale des Affaires
foncières et Conservateur des titres immobiliers.775
2001 Ministère Public et partie civile collectivité-chefferie de Kabare contre le prévenu Musafiri
Rwema ; jugement confirmé par la cour d’appel de Bukavu sous R.P.A 1829 ,18 septembre
2003, Inédit.
776 Crim., 19 janvier 2000, Bull. n°32 ; RTD com. 2000.7 37,obs.B. Bouloc.
Catalogue des infractions 607
faux demeure punissable alors que la prescription du faux est acquise, d’où
l’intérêt évident à rechercher si l’auteur du faux n’a pas été aussi auteur
principal ou complice de l’usage de faux. Ne viole pas les articles 24 ,2° du
code pénal livre 1er et 126 du code pénal livre II, le juge d’appel qui constate
que la prescription de l’infraction de faux en écriture est acquise trois ans
après sa commission mais qui déclare non prescrite celle d’usage de faux
renouvelée moins de trois ans par l’usage d’un faux acte de vente à l’occasion
de l’action pénale intentée contre le demandeur777 . La peine se prescrit au
délai double de la peine prononcée sans que ce délai ne soit inférieur à deux
ans.
I. Eléments constitutifs
a)La convention
L’agent passe une convention avec la victime. La nature de la
convention est multiforme et son objet consiste en la remise d’une valeur
mobilière. La convention peut porter opération de crédit (crédits accordés à
l’occasion des ventes à crédit, ventes à tempérament, etc..) Il peut s’agir de
contrat de prêt conventionnel (crédit accordé par une institution bancaire ou
financière) ou de tout autre contrat indiquant une remise de valeur mobilière.
b)Le taux d’intérêt excédant l’intérêt normal
Le consentement du prêt est obtenu contre les taux d’intérêt ou autres
avantages honnêtement exagérés, excédant manifestement l’intérêt normal778.
Le prêteur profite des difficultés économiques, de l’ignorance, des besoins,
des faiblesses, des malheurs, des passions qui frappent l’emprunteur etc.
777 C.S.J., RP 843,28 avril 1987, B.A, Années 1985 à 1989, édition 2002, p.311.
778
Tribunal de grande instance de kinshasa/Gombe.,RPA 17157, 20 avril 2006, ministère
public et partie civile Fataki contre le prevenu Pacifique Tsh, inédit.
608Catalogue des infractions
779
Exposé des motifs du décret du 26 août 1959 cité par Likulia Bolongo., op cit , p. 467.
780 Les codes Larcier République démocratique du Congo, tome II, Droit pénal, LarcierAfrique
Editions 2003, p. 9.
781 Articles 96 bis alinéa 2 du code pénal livre II et 131 bis du code civil Livre III.
Catalogue des infractions 609
I. Eléments constitutifs
I. Eléments constitutifs
La loi n’exige pas que l’auteur agisse avec une intention frauduleuse
ou à dessein de nuire, ni que ses prétentions soient appuyées de manœuvres
frauduleuses.
Commet l’infraction d’usurpation de fonctions publiques un étudiant qui se
munie d’une carte d’officier des Forces Armées de la République
Démocratique du Congo en vue d’avoir accès libre dans le transport en
commun. De même, Monsieur Nkodia qui a répondu qu’il est le bourgmestre
de la commune et reçu de ce fait les honneurs dus à l’autorité, sans l’être
effectivement, est coupable d’usurpation des fonctions publiques.
Toutefois, il a été jugé que le port par un ancien sergent de galons de sergent
répond à un juste sentiment de fierté et rappelle les bons services qu’il a
782Parquet Maniema. , 21 décembre 1935, Revue Juridique, 1936, p. 33 cité par Georges Mineur.,
op.cit., p.282.
783 Crim., 03 novembre 1970, Bull. n° 287, et Rev.sc.crim. 1971, 413, obs.A. Vitu.
897 Crim., 1er octobre 1990, Dr ;pénal 1991, comm,2.
612Catalogue des infractions
570. Viol
I. Définition
614Catalogue des infractions
784
Loi n° 06/°18 du 20 juillet 2006 modifiant et compl étant le décret du 30 janvier 1940
portant code pénal congolais. Journal officiel de la République Démocratique du Congo, 1 er
août 2006, n° 15, p. 12.
785Le viol était, avant le 20 juillet 2006, réprimé par l’article du code pénal tel que modifié par
le décret du 27 juin 1960 et l’ordonnance-loi n° 78 -015 du 4 juillet 1978.
Catalogue des infractions 615
homme que d’une femme ; par un homme vis-à-vis d’une femme et par une
femme vis-àvis d’un homme. Il peut aussi être commis par un homme vis-à-
vis d’un homme (homosexualité) que d’une femme vis-à-vis d’une femme
(lesbiennes). Ainsi, le viol s’est élargi aux victimes de sexe masculin.
786
Tribunal militaire de garnison d’Ituri, Aff. MP c/Mukumbi Mukanya, RP n° 091/07, mai
2008, inédit ; Aff. MP c/Muvula Sango, RP n°008/08, 20 mars 2008, inédit.
787 Cour militaire du Sud-Kivu audience foraine d’Uvira, Aff. Mpc/Ayale Ndelo , RPA n°094,
mieux coït 788 . Toutefois, il n’est pas nécessaire qu’il y ait éjaculation.
L’éjaculation sur les parties autres que dans le vagin n’est pas constitutive de
la pénétration. Il y a conjonction sexuelle peu importe qu’il y ait eu atteinte
de l’orgasme ou non, que l’agresseur sexuel ait tiré satisfaction ou pas, qu’il
ait causé des lésions corporelles à la victime ou pas. Le tribunal a reconnu
qu’à défaut d’administrer la preuve de la conjonction sexuelle, à défaut
d’expertise médicale, la seule déclaration de la victime ne saurait suffire pour
confirmer l’existence des rapports sexuels789.
novembre 2008 pour viol de plusieurs garçons mineurs791. A aussi été reconnu
coupable de viol, le prévenu qui a commis l’acte matériel consistant dans la
pénétration même superficielle de l’anus d’une mineure de onze ans792.
Ce viol peut revêtir la forme d’une intromission d’un objet quelconque dans
les orifices du corps d’autrui n’ayant pas une vocation sexuelle intrinsèque
et/ou l’utilisation de ces orifices dans un but sexuel. Il peut s’agir de
l’introduction du membre viril dans l’orifice du nombril ou dans les oreilles
etc. 3.Le viol par introduction d’une autre partie du corps ou d’un objet
dans le vagin.
C’est le cas de l’intromission d’un objet autre que le sexe de l’homme dans
le vagin de la femme. « Toute personne qui aura introduit , même
superficiellement , toute autre partie du corps ou un objet quelconque dans le
vagin »793.
« Toute personne qui introduit , même superficiellement , toute autre partie
du corps ou un objet quelconque dans le vagin d’une enfant »794.
C’est l’introduction dans l’organe génital d’une femme ou d’une fille d’un
membre du corps autre que le sexe mâle ou encore tout objet. Il peut s’agir
des ongles, des doigts, des orteils. Il peut s’agir aussi de la langue. L’acte peut
se réaliser aussi par l’introduction d’objets quelconques dans les parties
génitales d’une femme ou d’une mineure. Tel est le cas de l’introduction d’un
bâton, d’un œuf, ou d’un instrument médical sans justification, un objet de
masturbation…
791 Tribunal de grande instance de Bukavu. , Aff. MP c/ Shumbe Otshinga alis Willy, RP 1950,
28 novembre 2008, inédit.
792 Tribunal militaire de garnison de Bukavu. , Aff. MP c /Vidi Phanzu, RP 204/07, 06 mai 2008,
inédit.
793 Article 170 point c de la loi n° 06/018 du 20 juill et 2006 modifiant et complétant le code
pénal.
794 Article 171 point c de la loi n° 09/001 du 10 janvi er 2009 portant protection de l’enfant.
618Catalogue des infractions
795 Cour d’appel de Kananga, Arrêt RPA 1333, 07 avril 2005, inédit.
796 Article 170, alinéa 1er du code pénal livre II tel que modifié et complété par la loi n°
O6/018 du 20 juillet 2006.
797
C.SJ., R.P. 17/C.R, 5/04/1978, Bull. 1979, p.57
798 Article 170, dernier alinéa du code pénal tel que modifié et complété par la loi du 20
juillet 2006
799 Tribunal de Grande Instance de Kinshasa- Kalamu., jugement R.P. 7627, 16 juin 1999, inédit.
Catalogue des infractions 619
préserver des bonnes relations avec le père des œuvres de ses entrailles les
juges se feront l’obligation de consolider le caractère absolu du défaut de
consentement dans le chef d’une mineure. A la rigueur le juge pourrait
atténuer ou individualiser la peine à prononcer et non acquitter le prévenu. Le
viol ne peut être évoqué que si les divers actes matériels de possession du
corps d’autrui sont concrétisés par la violence, la ruse, les menaces graves, la
contrainte,, à l’occasion d’un environnement coercitif.
800Kis, 13 septembre 1969, RJC 1970, p. 39 ; L’shi 11 octobre 1969, RJC 1970, p.48, in LIKULIA,
op. cit. , p. 332.
801Article 14(ter) du code de procédure pénale tel que modifié et complété par la loi n° 06/019
du 20 juillet 2006.
802 Comp 1ère Inst Cost.19 décembre 1934, Rév.Jur 1935, p.35, in LIKULIA BOLONGO, op.cit,
p.332.
803 Tribunal militaire de garnison d’Ituri, RP n° 050/ 07, Aff. MP c/ Mumbere Masimango, 13
805 Tribunal militaire de garnison de Butembo, RP n° 066 /07, Aff. MP c/Dakolabwira, 16 août
2008, inédit.
620Catalogue des infractions
c)L’élément intellectuel
La volonté consciente de consommer des relations sexuelles ou
pénétrations avec une personne non consentanteconstitue l’élément
intellectuel du viol. Le viol est une infraction intentionnelle. Pour établir
l’élément intentionnel dans le chef de l’auteur celui-ci doit avoir eu l’intention
de prendre possession du corps d’une autre personne. Cette prise de
possession se fait « par un organe sexuel ou de l’anus ou du vagin de la
victime par un objet ou toute autre partie du corps » à l’aide de violences ou
menaces graves, ou par contrainte, par surprise, par pression psychologique,
soit à l’occasion d’un environnement coercitif, soit en abusant d’une personne
malade, altérée mentale ou victime de toute autre cause accidentelle ou privée
de ses sens par quelques artifices.
L’élément moral caractérisant le viol est l’intention coupable résultant
de la violence physique exercée par le prévenu sur la personne de la victime808.
806 Tribunal militaire de garnison de Bukavu, RP n° 204/0 7, Aff. MP c/Vidi Mpanzu, 16 mai
2008, inédit.
807 Tribunal militaire de garnison de Beni-Butembo, RP n° 090/08, Aff. MP c/ Mulomba Biamungu,
inédit.
808Tribunal de grande instance d’ituri, RP 14565, Aff. MP c/ Udong Cwinya’ay, 30 janvier 2008,
,inédit.
Catalogue des infractions 621
Auditeur militaire de garnison, Ministère public et partie civile Safi et Makonga, 20 juin 2007, inédit.
622Catalogue des infractions
grossesse pourrait , dans des cas très précis, constituer une circonstance
atténuante de la peine lorsque la relation de copinage est avérée. Par contre,
en cas d’absence de consentement dans le chef de la victime, la grossesse
devrait être considérée comme circonstance aggravante. d)Moyens et cas
particuliers de viol
Ces moyens et cas particuliers sont faits généralement des circonstances
tenant aux auteurs, victimes et au lieu du viol. Ils peuvent avoir trait aussi à
l’arme utilisée par le bourreau pour commettre son forfait.
l’âge en l’occurrence moins de douze ans est devenu monnaie courante 817818.
Comme nous l’avons dit le législateur prévoit aussi le cas des femmes qui
obligent des enfants à introduire même superficiellement leurs organes dans
les siens. La force(violence), les menaces, la ruse, en contrepartie d’une
somme d’argent, la naïveté ou la curiosité du mineur sont les méthodes
employées.
Le viol est établi par exposition de l’organe sexuel du mineur à des
attouchements auxquels se livre une femme. Les atouchements constitutifs du
viol doivent être commis par une femme adulte sur le sexe d’un mineur. Cela
s’entend, les attouchements du sexe d’un homme majeur par une femme ou
une mineure sont constitutifs d’attentat à la pudeur.
Le viol des mineurs est aussi caractérisé par simple « rapprochement
charnel de sexes ». Autrefois le rapprochement de sexes était une variante de
la conjonction sexuelle. Par la loi du 20 juillet 2006, spécialement l’article
170 est réputé viol à l’aide de violences, le seul fait du rapprochement charnel
de sexes commis sur une personne âgée de moins de dix-huit ans. Est réputé
viol à l’aide de violences, le seul fait du rapprochement charnel de sexes
commis sur les personnes des enfants de tout sexe âgés de moins de dix huit
ans. Le fait de s’introduire nuitamment dans la chambre d’une enfant âgée de
13 ans, de lui ôter les habits et de consommer avec elle des relations sexuelles
constitue l’infraction932 .
Le fait pour la victime mineure d’avoir des mœurs faciles et d’avoir entretenu
des relations sexuelles avec d’autres personnes ne constitue pas des
circonstances élisives de l’infraction de viol mais bien une simple
circonstance atténuante819 etc.
817 Tgi Bkv., RP 11810, Aff. MP c/ Zigabe Katuruba, 09 juillet 2008, inédit; Tgi Ituri., RP.
19226, Aff. Mp c/Uvoya Mandrokpa, 05 février 2008, inédit ; TMG Bkv., RP 250/08, Aff. MP c/
Useni Ali, 02 décembre 2008, inédit.
818 Tribunal de Grande Instance de Kisangani, R.P 11.451, 04 juin 2008, Ministère public et partie
2° Les personnes qui ont autorité sur la victime, personne majeure ou enfant.
Ceux qui ont autorité sur la victime sont les autorités de droit ou de
fait sur une personne.
- le gardien d’une prison, le surveillant. Le prévenu qui a usé de son
autorité pour agresser sexuellement une fille détenue au cachot d’un poste
de la police nationale934 ;
- Le parâtre ou la marâtre par rapport aux enfants de la femme ou du mari
;
- Le tuteur ou la tutrice par rapport à la victime ;
- Les maîtres ou maîtresses sur leurs domestiques ;
- Le concubain de la mère de l’enfant ou la concubine du père de l’enfant
; - Les parents adoptifs, les patrons, les chefs d’entreprises, les
contremaîtres par rapport à leurs ouvriers ;
- L’autorité coutumière qu’un homme peut avoir sur sa belle soeur 821 ; -
L’influence prépondérante d’une femme sur son beau-frère (jeune frère
de son mari) ;
- L’autorité morale que peut exercer toute personne sur l’enfant vivant sous
son toît.
A été condamné au minimum doublé (soit de dix ans de servitude pénale ) un
prévenu qui a imposé des relations sexuelles à la nièce de son épouse, âgée de
dix-sept ans dans la cuisine où cette mineure s’occupait du ménage et ce,après
avoir chassé les enfants de la maison et en l’absence de sa conjointe822.
821
Comp, cass fr, 10 juillet 1952, LIKULIA BOLONGO ., op. cit., p. 339.
822
Tribunal de grande instance de Bukavu, RP 12186, Aff. MP c/Kilindila Katashi, 31 mars
2009, inédit.
Catalogue des infractions 625
de l’Etat, voir Journal Officiel, 44 ème année, numéro spécial, 15 janvier 2003, p. 6. 940
ELIS. ,11 novembre 1913, Jur. Congo, 1922, p. 352 ; Note sous app RM, 26 juin 1951,
JTO, 1952, p. 150 ; MINEUR, G. , op. cit., p. 81.
825 Tribunal militaire de garnison de Bukavu , RP n° 250/ 08, Aff. MP c/ USENI ALI, 02
décembre 2008, inédit. Dans cette affaire, l’épouse a pratiquement offert en proie la mineur en
apportant une aide essentielle à son mari pour la violer.
626Catalogue des infractions
L’auteur d’un viol sur une personne de troisième âge, sur une personne
avec handicap s’expose selon le cas au double du minimum de la peine
rattachée à l’infraction de viol. Il en est de même du viol d’un enfant. 11° Le
viol commis à l’aide d’une arme ou de la menace d’une arme.
Les hommes en armes ; les bandits, les hommes en uniformes qui font
irruption généralement pour voler ou tuer qui s’adonnent à des viols verront
les peines à leur appliquer aggravées. Le type d’arme n’a pas été précisé par
826 Tribunal militaire de garnison de Bukavu ,RP . 204/07, Aff. MP c/ VIDI PANZU, 06 mai
827 , inédit
828 CPI, chambre préliminaire, note en bas de page, 30 septembre 2008.
Catalogue des infractions 627
Le viol est puni de cinq à vingt ans de servitude pénale et d’une amende
dont le montant ne peut être inférieur à cent mille francs congolais
constants. De cet énoncé, il apparaît clairement que les peines de servitude
pénale et d’amende doivent être cumulées. Ne prononcer que la seule
servitude pénale ou que l’amende uniquement est donc contraire à la
volonté du législateur. Pour sauvegarder son œuvre face au juge d’appel et
à la cassation le premier juge de fond doit impérativement prononcer les
deux peines.
Le viol d’enfant est puni de sept à vingt ans de servitude pénale principale
et d’une amende de huit cent mille à un million de francs congolais constants.
De cette disposition, il ressort aussi clairement comme nous l’avons évoqué
tantôt que les deux peines doivent être impérativement prononcées. b)Les
peines aggravées
1. A la suite de la mort de la victime
L’article 171 du code pénal livre II tel que modifié et complété par la
loi n° 06/018 du 20 juillet 2006 stipule « si le viol ou l’attentat à la pudeur a
causé la mort de la personne sur laquelle il a été commis , le coupable sera
puni de la servitude pénale à perpétuité ». La victime est soit un adulte soit
un enfant, peu importe.
628Catalogue des infractions
4. Cas particuliers
829Y. Mayaud., « Tentative de viol…et troubles de l’érection », RSC 1996, p. 656, à propos
de Crim.,10 janvier 1996.
630Catalogue des infractions
830
Article 7 du code de procédure pénale ; Crim., 1999.
831
Crim.,11 juin1992, Bull.n°232, D.1993, p.117, note Rassat ; JCP 1993, II, 22043, note Gare ;
RSC, 1993, p.330 et 780, obs. Levasseur.
Catalogue des infractions 631
c)L’élément moral
L’infraction de violation de consignes est intentionnelle. Il doit être
prouvé dans le chef de l’agent l’intention criminelle . Concrétement, l’agent
doit avoir perpétré son acte librement et consciemment. Toutefois,l’état de
nécessite, la contrainte physique et même morale peuvent l’exonerer de sa
responsabilité.
II.Régime répressif
832 Comme nous l’avons déjà noté, il s’agit du cas de l’état de siège ou d’urgence ou à l’occasion
d’une opération tendant au maintien ou au rétablissement de l’ordre public.
833 LIKULIA BOLONGO. , op. cit . , p.203.
Catalogue des infractions 633
mais aussi comme toute habitation occupée par une personne, le « chez soi de
tout individu834 ».
L’infraction de violation de domicile n’est pas établie lorsqu’il n’est pas
prouvé que le prévenu s’est introduit dans la demeure de son occupant contre
la volonté de ce dernier950. Le législateur distingue la violation de domicile
avec menaces ou violences (Article 69 du code pénal livre II) et la violation
de domicile simple (article 70 du code pénal livre II).
579. Violation de domicile avec menaces ou
violences
I. Eléments constitutifs
836Tribunal de grande instance de Bukavu, RP 8557, 13 novembre 1995, Ministère public et partie
civile Lwegera Lwesso contre le prévenu Dodo Kinumbi, inédit.
Catalogue des infractions 635
953 1ère Inst. Elis., 9 octobre 19O9, Jur. Congo 1914-1919, Col. 1924, p. 168.
pas été rendue837. Le cas des enfants encore sous la garde de leurs parents ne
constitue pas une infraction. Les enfants ont leur domicile chez leur père838.
837
L’article 165 du code de la famille dispose plutôt que la femme mariée a son domicile chez
son mari, à moins que la loi n’en dispose autrement.
838 Ici aussi, l’article 166 stipule « Le mineur non émancipé a son domicile, selon le cas, chez
ses père et mère ou la personne qui assume l’autorité tutélaire sur lui ».
636Catalogue des infractions
ouvrir pour faire cesser le scandale839. Un individu qui entre pour y passer la
nuit dans une maison non fermée à clé est un exemple de violation de domicile
simple.
L’article 69 définit et réprime la violation de domicile avec menaces
ou violences tandis que l’article 70 concerne la violation de domicile simple.
839 C.S.J., R.P.A. 16, 12 mai 1972. B.A 1973, p.64 ; R.J.Z. 1973, p.38 cités par Dibunda., op.
cit . , p.231.
840 La grâce est une mesure de clémence que l’Exécutif accorde à un délinquant
d) Poursuites
Les faits infractionnels sont qualifiés par les officiers de police judiciaire
commis sur réquisition du Ministère des sports. Le Ministre des sports peut
également obtenir le concours d’un ou plusieurs officiers du Ministère public.
Les poursuites sont engagées sans délai contre l’auteur des faits infractionnels
par la partie lésée, qui a subi préjudice, devant la police, le parquet, ou le
tribunal compétent.
Si l’auteur de l’acte infractionnel est un athlète et que l’acte a été commis
dans l’exercice de ses fonctions, seul le ministère des sports est habilité à
entreprendre une action en justice.L’exercice de l’action publique est
suspendue à l’action du Ministre des sports.
843
Frederic DE MULINEN . ,Manuel sur le droit de la guerre pour les forces armées, CICR, Génève,
1989, p.12.
640Catalogue des infractions
d)L’élément moral
Les violences ou sévices graves constituant une multitudes d’actes ne
sont établies que si l’élément intellectuel existe. Celui-ci consiste à attenter
aux membres de la population civile, par exemple, quand il y a l’ intention
avérée de les tuer. Il doit être prouvée le dessein général d’attenter aux
membres de la population civile.La résolution criminelle est manifestée par
des traitements inhumains accompagnés d’intenion de nuire.
I. Eléments constitutifs
a) L’élément légal.
Catalogue des infractions 641
L’article 138 du code pénal livre II réprime les violences faites aux autorités
dans ou à l’occasion de l’exercice de leurs fonctions. La peine à infliger à
l’auteur de ces violences est de six mois à deux ans de servitude pénale et
l’amende ou une de ces peines.
b)Les éléments matériels.
c)L‘élément moral.
L’auteur doit avoir volontairement porté des coups ou s’être
volontairement livré à des voies de fait. Il est déterminant que les coups portés
volontairement ou les voies de fait auxquels on s’est livré aient été faits en
connaissant la qualité de la victime.
II. Poursuites
a) Circonstances aggravantes
L’article 138bis sera d’application si les violences ont été la cause
d’effusion de sang, de blessures ou de maladies. L’auteur subira de ce fait
quatre à dix ans de servitude pénale et une amende ou une de ces peines au
cas où la victime est membre du gouvernement, du parlement, de la cour
constitutionnelle, de la cour de cassation ou du conseil d’Etat.
Une peine d’une année à trois ans de servitude pénale et une amende
ou une de ces peines sera appliquée au cas où la victime est magistrat, membre
des forces armées de la République Démocratique du Congo, de la Police
Nationale ou gouverneur de province . Lorsque la victime est dépositaire de
l’autorité ou de la force publique, le juge fera subir à l’auteur des faits six
844AKELE ADAU (p)., Le citoyen – justicier. La justice privée dans l’Etat de droit, ODF Editions,
Kinshasa, décembre 2002, p.112.
642Catalogue des infractions
mois à deux ans de servitude pénale et une amende ou une de ces peines
seulement.
Une voie de fait ou une violence légère, un acte volontaire autre qu’un
coup qui, par contact, atteint et incommode la personne physique sans la
blesser, ni la frapper constitue l’infraction de violences légères et voies de fait.
Les violences légères et voies de fait sont des offenses physiques exclusives
de coups et blessures.
Peuvent être qualifiés de violences légères et voies de fait crier à l’oreille
d’une personne à son insu. Il est en de même d’embrasser de force ou à
l’improviste quelqu’un. Jeter quelqu’un par terre ou le secouer ; pour un
receveur de taxi bus arracher une chemise ou des chaussures à un client
voyageur insolvable. Ces exemples constituent également l’infraction.
Cracher sur une personne, l’éclabousser ou arroser volontairement un
passant rentrent dans la même qualification.
I. Eléments constitutifs
a)L’élément matériel
être exercées sur une personne autre que soi. Elles sont exercées sur la
personne d’autrui.
c)L’élément moral
Le législateur utilise le terme volontairement. Ce qui veut dire que
l’infraction de violences légères et voies de fait est intentionnelle. L’acte doit
être fait volontairement, peu importe le mobile, qu’il s’agisse d’énervement,
de plaisanterie ou même de désir de « faire le malin ».
Il a été jugé que l’auteur des violences légères et voies de fait est
justifié dans ses actes lorsqu’il s’oppose à une agression injuste de violation
de son domicile en bousculant et en tenant la victime au cou845.
Les violences sexuelles sont une violation grave des droits de l’homme.
Aussi vieilles que l’humanité, on les rencontre dans toutes les régions du
monde, dans toutes les sociétés humaines et dans les contextes les plus variés.
Les infractions de violences sexuelles sont fréquentes et monnaie courante.
846 Les infractions de violences sexuelles ont été modifiées et complétées par la loi n° 06/018
du 20 juillet 2006 modifiant et complétant le Décret du 30 janvier 1940 portant code pénal
congolais. Journal Officiel 1er août 2006, n° 15, p. 12.
847
L’infraction de viol a été insérée par la loi n° 0 6/018 du 20 juillet 2006 modifiant et
complétant le Décret du 30 janvier 1940 portant code pénal congolais. Journal Officiel 1 er août
2006, n° 15, p. 12.
Catalogue des infractions 645
Les autres infractions848 trouvent leur lettre de noblesse dans les articles 174c,
174d, 174e, 174f, 174g, 174h, 174i, 174j, 174k, 174l, 174m, 174n…. du code
pénal congolais tel que modifié et complété par la loi n° 06/018 du 20 juillet
2006. Elles sont une création de la loi modificative.
La loi du 20 juillet 2006 reprend les règles du droit international
relatives aux infractions de violences sexuelles. Elle prend en compte aussi
bien les femmes, les enfants que les hommes victimes. Elle a ainsi intégré
dans l’arsenal pénal congolais les incriminations résultant de la ratification le
30 mars 2002 du statut de Rome.
848 Ministère de la Justice. , Code pénal congolais. Décret du 30 janvier 1940 tel que modifié jusqu’au
31 décembre et ses dispositions complémentaires, 2010, p. 43-48.
849 Voir exposé des motifs et décret du O6 août 1959 tel que modifié et completé par la loi n°
être entendue comme témoin auquel cas les règles relatives au faux
témoignage lui sont dès lors applicables. A la demande de la victime ou du
ministère public, le juge ordonnera le huis clos. Il pourra délocaliser les
audiences si nécessaire.
Une prise en charge psychologique et sanitaire des victimes et des
personnes auxquelles la victime se confie est indispensable. Le juge prend
toutes les mesures nécessaires pour garantir la confidentialité quant à
l’identité et l’adresse de la victime.
Il est ainsi permis de recourir aux pseudonymes pour sécuriser toute
information en rapport avec la victime sans préjudice du droit de la victime.
Le juge doit protéger l’intimité, sauf consentement expresse de la victime. Les
photographies, le filmage, ou l’enregistrement ne sont permis qu’avec le
consentement de la victime. Le juge prendra soin de couvrir du secret
professionnel les informations divulguées aux médecins, psychologues,
prêtres et religieux qui auront pris en charge les victimes.
En cas de plainte, de dénonciation ou de constat d’infraction de
violences sexuelles à charge d’un magistrat, d’un cadre de commandement de
l’administration publique ou judiciaire, d’un cadre supérieur d’une entreprise
paraétatique, d’un commissaire de district, d’un bourgmestre, d’un chef de
secteur ou d’une personne qui les remplace, l’officier de police judiciaire ou
l’officier du ministère public procède à l’arrestation sans préalablement
informer l’autorité hiérarchique de la personne poursuivie. La formalité de
droit commun d’informer l’autorité hiérarchique n’est pas requise avant
l’arrestation d’un cadre public présumé coupable de violences sexuelles.
850
Le code de procédure pénale a été modifié et complété par la loi n° 06/019 du 20 juillet
2006. Cette loi modificative est le siège de nouvelles règles de preuve en matière de violences
sexuelles.
Catalogue des infractions 647
851 Telle a été la volonté du législateur. Il a sévèrement sanctionné les infractions constitutives
de violences sexuelles. L’officier du Ministère public qui transige ou le juge qui prononce la
seule peine d’amende fait montre d’insuffisance et d’ignorance de la loi. Il expose son œuvre
à la sanction .
852 Le tribunal pénal international pour la Rwanda a puni la violence sexuelle perpétrée dans
le cadre d’une guerre civile, et a réconnu le viol comme un acte de génocide ainsi qu’un acte
de torture(…), procès Jean Paul Akayesu, 02 octobre 1998 ; Le tribunal de la Haye dans les
jugements Furundzija (Tpiy, le procureur c/ Anto Furundzija et al.n° IT-AR 73,10 novembre
1998) Celebici (Tpiy, le Procureur c/ Delacic et al., n° IT-96-21-T, 16 novembre 1998) et
Kuranac(Tpiy, le Procureur c/ Kuranac et al., n° IT-96-23/2, 22 février 2001).
648Catalogue des infractions
b)La victime
Il s’agit du subordonné, c’est-à-dire tout militaire revêtu d’un grade
inférieur ou exerçant une fonction inférieure à celui de l’agent.
c) La qualité de l’auteur
L’auteur ne peut être que militaire ou assimilé. Il doit être un supérieur
de la victime, c’est-à-dire son supérieur hierarchique ou tout autre supérieur
connaissant parfaitement la position d’infériorité des personnes protégées.
d)L’élément moral
L’intention délictueuse doit être établie dans le chef de l’agent. Elle consiste
dans le dessein général d‘attenter à la personne de son subordonné. Sans cause
de justification objective, l’auteur ne peut invoquer aucun autre mobile pour
disculper sa résolution criminelle.
supérieur. Ces voies et outrages à supérieur peuvent être le fait d’un civil,
d’un militaire ou assimilé. Elles sont exercées pendant le service ou à
l’occasion du service et il doit s’agir d’un supérieur ou d’une autorité
qualifiée.
I.Eléments constitutifs
855
Dictionnaire Micro Robert, Paris 1987.
856 Robert Vouin . , cité in JEL. , p. 41.
857 Veron M., Droit pénal spécial, Masson, 2 ème édition, Paris 1982, p. 283. 975
II.Régime répressif
593. Vol
Aussi appelé vol simple, l’infraction de vol peut être définie comme
l’enlèvement d’un objet d’autrui de façon frauduleuse (c’est-à-dire contre le
gré ou à l’insu du propriétaire) dans le but de se le procurer ou de le procurer
à autrui. En d’autres termes s’emparer avec fraude de la chose d’autrui dans
l’intention de se l’approprier.
Le vol sous toutes ses formes est la plus fréquente de toutes les
infractions. Il est l’infraction la plus usuelle en droit pénal spécial et les
voleurs sont très souvent des récidivistes859. Les enquêtes en matière de vol ne
sont pas toujours des plus aisées. Les voleurs ont tendance à nier les faits mis
à leur charge. Aussi est-il souvent jugé que l’infraction de vol sera dite établie
dans le chef d’un prévenu qui soutient son innocence malgré la pluralité et la
concordance des témoins qui l’ont vu trimballer les moutons860.
I. Eléments constitutifs du vol
a)L’élément légal.
Le vol comme « soustraction frauduleuse de la chose d’autrui » est prévu et
réprimé par les articles 79 et 80 du code pénal ordinaire.
b)L’élément matériel.
Le comportement matériel s’applique à des procédés modernes et hautement
évolutifs. Quatre éléments sont nécessaires pour que l’infraction de vol soit
établie. Il s’agit de la soustraction, de la chose, de l’appartenance à autrui de
cette chose et de l’élément moral.
1. La soustraction. Le vol implique le fait de prendre, d’enlever et de
déplacer la chose d’autrui ; subtiliser le bien volé, contre le gré ou à
l’insu du propriétaire. L’agent peut dépouiller physiquement ou
matériellement le propriétaire de sa chose en le privant du corpus (par
exemple prendre ou s’emparer d’un billet de banque glissé dans la
poche d’un vêtement861). Certains auteurs estiment qu’il y a vol si la
chose a été remise volontairement, mais par un enfant ou un débile
mental862 ; la préhension de la chose constitue un élément déterminant
de l’infraction de vol863
859 Pour ces raisons multiples, le lecteur acceptera que nous approfondissions les contours
possibles de cette infraction ; sans évidemment espérer avoir tout dit d’une infraction aussi
complexe que le vol.
860 Tribunal de grande instance de Bukavu, R.P 10 250, 24 mai 2002, Ministère public et partie
civile Masumbuko Bunyasi contre les prévenus Mweze Marhegane, et Alphonse Muhindo,
inédit.
861 District Nord- Kivu, 18 Novembre 1957, R.J.C.B, p. 413.
Nature de la chose
Les immeubles par destination pouvant être choses détachables d’un
immeuble sont constitutifs d’objets susceptibles d’être volés. Il en est ainsi
des portes, fenêtres, du miroir scellé au-dessus d’une cheminée, des
chaudières murales et compteurs d’eau incorporés aux bâtiments, des briques,
etc. La jurisprudence a assimilé aux choses mobilières certaines choses
incorporelles. C’est ainsi qu’elle admet le vol d’électricité864.
La valeur et la licéité (stupéfiants) de la chose dérobée sont
indifférentes à la qualification pénale. On peut voler un objet de moindre
valeur. Ainsi, le vol d’une aiguille, d’une épingle est un vol au sens de l’article
79 et 80 du code pénal. La soustraction de la drogue, du poison, des denrées
avariées etc. relèvent tout aussi des termes des mêmes dispositions pénales.
L’utilisation de l’objet volé (enrichir, satisfaire les désirs, destruction) ne fait
pas disparaître la soustraction.
Vol d’usage
La soustraction frauduleuse de la chose n’implique pas son
appropriation par l’auteur du délit. Il suffit de constater que le propriétaire a
été dépouillé, même momentanément, quel qu’ait été le but poursuivi,
notamment la destruction volontaire de la chose soustraite865. En dérobant la
chose, l’agent exerce les prérogatives du droit de propriété : l’usus, l’abusus
ou le fructus.
Le vol d’usage ne prive pas définitivement le propriétaire de ses droits
sur la chose. Constitue un vol de voiture le fait de pénétrer dans une voiture
que son conducteur avait laissée à l’arrêt sans retirer la clé de contact, de
l’avoir mise en marche et de l’avoir utilisée toute la nuit avec ses camarades
et l’avoir ramenée et abandonnée à une centaine de mètres de l’endroit où elle
avait été prise 866 . L’utilisation sans droit, même temporaire, d’une chose
constitue l’infraction.
864 Idem
865 CA Bordeaux., 5 mars 1992, D.1994, p.305, note Mirabail.
866
Crim., 19 février 1959, Bull. n° 123, D.1959, p.331 , note Roujou de Boubée ; JCP 1959, II,
11178, note chambon.
654Catalogue des infractions
Vol d’énergie
Les biens de nature immatérielle (les communications téléphoniques
ou les ondes hertziennes) ne peuvent faire l’objet d’une soustraction, sauf
lorsque « la transmission peut être matériellement constatée de la possession
de l’un à celle de l’autre867. Tel est le cas notamment de l’’électricité. De même
la jurisprudence décide que les données d’un ordinateur sont susceptibles de
vol, puisqu’elles peuvent être reproduites, ont une valeur économique et font
dès lors partie du patrimoine du propriétaire868
Au sujet de la soustraction d’énergie, la qualification de vol s’impose
lorsque l’auteur se branche directement sur le réseau commun869 , en amont du
compteur ou lorsqu’il ne dispose pas d’un abonnement. La soustraction peut
porter sur une consommation totalement ou seulement partiellement
dissimulée. L’usage abusif, fait ou toléré par un abonné, de l’eau qui lui a été
volontairement livrée, alors même que le contrat lui interdit d’en disposer au
profit des tiers par branchement ou autrement, ne constitue pas l’infraction.
En revanche, le fait de perturber ou de dérégler le fonctionnement du
compteur en vue de diminuer sa consommation et sa facture constitue une
tromperie ou une escroquerie870 . Toutefois, en France la cour de cassation en
est venue à qualifier de vol aussi bien le branchement clandestin après coupure
du courant 871 que le trucage du compteur pour ne pas enregistrer la
consommation 872 . Le vol d’énergie est une infraction continue. Vol de
données et « piratage » informatique
867 Crim. 3 août 1912, DP 1913, 1, P439 ; S.1913, 1, p.337, note, note Roux
868 Cour d’appel d’Anvers , 13 décembre 1984, in Rechskunding weekblad, 1985-1986,
244246, obs. Verstraten, 215-230, Récensé in RDPC, 1988, 429 cité par le professeur
Nyabirungu Mwene Songha in Droit Pénal Général , Editions DES, Kin 1989, p. 52.
869 Crim., 15 avril 1921, S, 1921, 1, p.392 ; Crim.,8 janvier 1959, Bull.n°33 ;Crim.,10 avril 1964,Bull.
n°108.
870 Crim., 16 février 1899, DP 1899, 1, p.201, note F.T ; Crim. 7 mars1959, Bull, n°232. Crim., 22
873 Crim., 24 octobre 1956, Bull. n° 676 ; Crim., 5 déc embre 1984, Bull. n°387.
874 Crim., 21 novembre 1934, Bull. n°198 ; Crim., 1er m ars 1951.
875Tribunal de grande instance de Bukavu, R.P 7528, 18 septembre 1992, ministère
public et partie civile Madame Nyota Chombo contre le prévenu Mulume Cirakarhula ,
inédit. 995 Idem , R.P 9837, 04 mai 2001, ministère public et partie civile Henriette
M’kamachira contre la prévenue Tabu M’Chisheke, inédit.
656Catalogue des infractions
c)L’élément moral.
La soustraction de la chose d’autrui est punissable à titre de vol
uniquement si elle est frauduleuse. Le vol est une infraction intentionnelle.
L’intention doit être concomitante au moment de la soustraction. Il faut que
l’agent ait eu conscience de l’appartenance de la chose d’autrui et qu’il ait eu
la volonté de s’approprier de se l’approprier. Que ce soit pour s’enrichir, pour
la détruire, pour s’en servir quelques heures, peu importe.
La volonté coupable doit se manifester par l’intention de se comporter
en propriétaire de la chose , ne seraît-ce qu’un instant(vol d’usage).Le fait de
rendre la chose à son propriétaire n’est qu’un repentir indépendant de la
Catalogue des infractions 657
876 Crim.,19 fèvrier 1959, Bull. crim., n° 123, D. 1959 , p. 331, note Roujou de Boubée, JCP
1959. II. 11178, note Chambon.
877 Cour d’Appel. Elis., 30 novembre 1954, RJCB, 1955, P.315.
prévenu défaillant, le tribunal se fonde sur les aveux initialement faits lors de
l’instruction préjuridictionnelle. Pour que le prévenu ne puisse se soustraire à
l’exécution de la peine, le tribunal prononce son arrestation immédiate879.
Le saisi ou le tiers qui auront détourné des objets saisis sont passibles
des peines de vol (art 83 du code pénal livre II). En effet la saisie, voie
d’exécution ou mesure de précaution, n’enlève pas la propriété de la chose à
son propriétaire, mais ce dernier n’a pas le droit d’en disposer tant que la saisie
n’est pas levée. Les éléments constitutifs de cette infraction sont le
détournement (1°) d’une chose saisie (2°). Si la saisie n’est pas régulière, il
n’y a pas d’infraction.
L’intention frauduleuse (3°) consistant en la connaissance par le
propriétaire et par le gardien de la saisie doit être prouvée. (Voir aussi
l’infraction de détournement d’objets saisis).
879Tribunal de grande instance de Bukavu, R.P 9902, 02 février 2002, Ministère public et partie civile
la Société Bralima/ Bukavu contre le prévenu Biriondeke Dieudonné, inédit.
Catalogue des infractions 659
complété à ces jours n’est pas de cette obédience. Il punit le vol entre proches
parents à l’instar de tout vol. Toutefois j’estime que le ministère public et le
juge devraient faire montre de beaucoup de circonspection dans le traitement
de pareils cas.
circonstances atténuantes, le juge doit les motiver, se référer à l’article 18 du code pénal,
invoquer et citer les circonstances auxquelles il entend reconnaître l’effet atténuant (art. 19).
880 Il existe également les circonstances atténuantes applicables à chaque infraction, sauf
avis contraire du législateur. Les circonstances atténuantes sont réglementées par les articles
18 et 19 du code pénal. Ce sont des particularités qui accompagnent la commission de
l’infraction. Le juge a la faculté d’en tenir compte pour atténuer la peine au point de descendre
en-dessous du minimum légal, jusqu’à un jour de servitude pénale ou à un franc congolais
d’amende. Il existe plusieurs circonstances à considérer comme atténuantes. A titre
exemplatif le peu de gravité de l’infraction, le faible préjudice causé, le jeune âge du
délinquant, l’ivresse, , la tentative, le caractère fruste, la victime peu intéressante, le repentir
actif, la réparation du préjudice, l’erreur fautive, la contrainte irrésistible, une riposte
disproportionnée, l’absence d’antécédents judiciaires.
Le juge apprécie les circonstances atténuantes souverainement. Les circonstances
atténuantes sont personnelles,; elles peuvent être retenues en faveur des uns et refusées aux
autres. Il peut les retenir ou les rejeter. Néanmoins pour pouvoir accorder les
660Catalogue des infractions
La peine de mort pourra être remplacée par la servitude pénale à perpétuité ou par une
servitude pénale à temps déterminée par le juge. Les peines de servitude pénale et d’amende
pourront être réduites dans la mesure déterminée par le juge. Les circonstances atténuantes
ne s’appliquent pas aux peines complémentaires.
1001
Les circonstances aggravantes sont des éléments prévus par la loi qui, ajoutés à
l’infraction simple, en aggravent la peine. Elles jouent un rôle systématiquement opposé à
celui des excuses atténuantes. Les causes d’aggravation sont multiples. Elles sont légales ;
tout élément que la loi n’a pas ainsi défini ne peut constituer une circonstance aggravante
judiciaire. Il n’existe pas de circonstance aggravante s’il n’existe pas d’infraction à l’état simple.
Il n’ya pas de circonstances aggravantes s’il n’ya pas aggravation légale de la peine. On peut
regrouper les circonstances atténuantes selon les circonstances de temps et de lieu(1) :
l’article 81 alinéa 2 aggrave le vol simple en y ajoutant les éléments « la nuit » et « une maison
habitée».On aggrave également selon la qualité du sujet(2), il en est ainsi de la qualité
d’agent des postes (art. 71 alinéa 2)qui aggrave l’infraction de violation du secret des lettres.
La qualité de père ou de mère (art. 74) aggrave les infractions d’attentat aux mœurs prévues
par les articles 172 et 173 du code pénal tel que complété et modifié. La qualité de préposé à
la conduite ou à la garde des détenus (art. 162) aggrave l’infraction d’évasion des détenus
(art. 161), etc. La qualité de la victime(3) ; l’âge de la victime (enfant âgé de moins de 10
ans accomplis (art. 173 du code pénal) aggrave l’attentat aux mœurs prévu par l’article 172
du code pénal tel que complété et modifié. L’objet de l’infraction(4) ; les violences ou les
menaces aggravent l’infraction de vol (art.80), le meurtre commis pour faciliter le vol ou
l’extorsion (art.85) aggrave ces deux infractions (art. 80 et 84 du code pénal). Le fait que la
lettre ou l’envoi violé était recommandé ou assuré ou s’il renfermait des valeurs réalisables
(art. 71 in fine) aggrave l’infraction de violation de secret des lettres (art. 71). Les
conséquences incriminées(5) : la mort non voulue (art. 48) aggrave les coups et blessures
volontaires prévus par l’article 46 du code pénal. Donner la mort au cours d’un duel (art66)
constitue une aggravation du duel prévu et puni par l’article 65 du code pénal. Les tortures
mortelles (art. 67 alinéa 2) aggravent l’enlèvement, l’arrestation et la détention arbitraires
prévus et punis par l’article 67 alinéa 1er. L’élément moral(6) : la préméditation est une cause
d’aggravation des coups et blessures volontaires (art. 46 alinéa 2). Le concert préalable
aggrave l’infraction de rébellion (art. 135 du code pénal).
882
Tribunal de grande instance de Kisangani, RP 10707, 11 octobre 2004, ministère public et
partie civile contre le prévenu Bambe Ngbanga, inédit.
Catalogue des infractions 663
1004 Tribunal de grande instance de Bukavu, R.P 10 250, 24 mai 2002, Ministère public
et partie civile Masumbuko Bunyasi contre les prévenus Mweze Marhegane, et Alphonse
Muhindo, inédit.
1005 Tribunal de grande instance de Bukavu, RP 10380, 02 février 2001, ministère public
et partie civile la société Bralima contre le prévenu Biriondeke Dieudonné , inédit.
Le vol sera un vol qualifié si pour pénètrer dans les lieux, le voleur
s’est servi de fausses clefs. Par fausses clés, il faut entendre tout instrument
autre que la véritable clé. Les fausses clés peuvent aussi être la clé imitée, la
clé dite passe-partout ou même la véritable clé si elle a été volée ou trouvée.
664Catalogue des infractions
Par violences il faut entendre les actes de contrainte physique exercés sur
une personne, qu’ils soient légers, laissent des traces, des blessures ou des
contusions.
Prenons un exemple : pendant un vol, l’agent immobilise sa victime, la
main sur la bouche, lui inflige des coups, ou voile sa tête avant de la dépouiller
de ses bijoux. La violence doit avoir été exercée pour faciliter ou consommer
le vol. Par menace, on entend la contrainte morale, neutralisant par la crainte
d’un mal imminent la volonté que la victime se propose d’opposer à l’attaque.
Tel est le cas de menacer d’exercer des sévices sur les enfants si la victime
s’oppose au vol.
Le vol commis à l’aide de menaces est prévu et puni par l’article 82 du
code pénal congolais livre II. Ne commet pas le vol avec violences celui qui
coupe les cordons du sac contenant la somme volée.
Idem RP 10380, 1er novembre 2002, ministère public et partie civile Congocel contre le prévenu
883
c) Eléments constitutifs
L’infraction de vol à mains armées pour être établie dans le chef d’un
agent requiert tous les éléments constitutifs du vol simple. Outre ces éléments,
le port d’armes est l’élément particulier caractérisant l’infraction de l’article
81 bis du code pénal livre II.
884 Nombreuses dispositions en droit pénal commun congolais prévoient la peine de mort. La
peine de mort sanctionne les atteintes à la vie humaine telles que l’assassinat (art. 45 du code
pénal), le meurtre (art. 44) , l’empoisonnement(art. 49), l’épreuve superstitieuse ayant causé
la mort(art. 57), l’arrestation ou la détention arbitraires accompagnées de tortures et suivies
de mort (art. 67 al. 2), le meurtre commis pour faciliter le vol ou assurer l’impunité (art. 85), la
formation de bandes armées dans le but d’attenter aux personnes ou aux propriétés (art. 156
à 158), le viol ou l’attentat ayant causé la mort(art. 171°). Les atteintes à la sûreté de l’Etat
telles que la trahison (art. 181 à 184 du code pénal), l’espionnage (art. 185) , l’attentat contre
le chef de l’Etat (art. 193) , l’attentat tendant à porter le massacre et le pillage(art. 200) , la
sédition organisée en bandes armée(art. 204) , l’usage d’une arme dans un mouvement
insurrectionnel(art. 207) et la direction ou l’organisation des mouvements insurrectionnels (art.
208). Le code pénal militaire prévoit d’autres cas plus nombreux qu’il sanctionne de la peine
capitale.
666Catalogue des infractions
Le vol dans les champs de récoltes détachées du sol et le vol des récoltes
non encore détachées du sol dit « maraudage » sont des vols simples s’ils ne
sont pas accompagnés des circonstances aggravantes. Il a été jugé cependant
qu’il n’y a pas vol d’arbres ou de fruits par un membre du clan lorsque les
arbres fruitiers et toute la forêt appartiennent au clan de deux parties au procès
et que l’emplacement litigieux appartenait à leurs ancêtres communs.887
Le tribunal qualifie , non de destruction méchante mais plutôt de vol, le
fait pour un prévenu de couper les arbres d’un tiers et les vendre à son profit
personnel888.
Lorsque les circonstances tiennent soit au temps où le vol a été commis (la
nuit : l’intervalle du temps qui s’écoule entre le lever et le coucher du soleil),
soit à la qualité de l’auteur (fonctionnaire à l’aide de ses fonctions) soit aux
modes d’opération (à l’aide de violences ou menaces, d’effraction, d’escalade
ou de fausses clés, par port d’armes). De ce qui précède, les vols dans les
champs avec circonstances aggravantes constituent des vols qualifiés.
600. Vol de chambrée
a) Texte légal
Le code minier est la loi qui définit et réprime le vol des substances
minérales. Mais il n’en a pas toujours été ainsi. En effet, le législateur s’est
montré très innovant dans la répression législative de la prévention de vol de
substances minérales.
I. Eléments constitutifs
domestiques, les vols commis par l’employé d’un fonctionnaire public payé
par celui-ci mais non l’agent de l’administration (c’est-à-dire le fonctionnaire
public) mis sous les ordres d’un fonctionnaire. Ce dernier agent parce qu’il a
commis le vol à l’aide de ses fonctions commet un vol qualifié. En revanche,
le vol commis par un domestique, un ouvrier ou apprenti soit dans la maison
du maître, soit dans l’atelier soit dans le magasin ou par un fleuriste, un
cuisinier, un hôtelier, est un vol simple car domestique.
Le code pénal militaire organise l’infraction de vol de chambrée. A
l’article 205 du code pénal militaire, est puni d’une servitude pénale de cinq
à dix ans tout militaire ou assimilé (policier et membre du Service National)
qui a perpétré un vol au préjudice de l’habitat chez qui il est logé en vertu
d’une réquisition.
890 Tribunal de grande instance de Kinshasa-Kalamu, jugement R.P 7687, 14 février 2000, inédit.
672Catalogue des infractions
- si le voleur a utilisé pour atteindre son butin des clés autres que
d’origine, crochet, clés imitées par exemple (fausses clés891).
2° vol commis la nuit dans tout lieu quelconque servant d’habitation ou ses
dépendances (boyerie, garage, jardin, basse- cour etc..) ;
3° vol commis par un fonctionnaire public à l’aide de ses fonctions ; les vols
commis par un policier au préjudice de l’habitant chez lequel il est
cantonné
ou dans la maison duquel il perquisitionne rentrent dans cette catégorie. Il
a été jugé que le vol du matériel commis par un enseignant chargé de
laboratoire constitue un vol qualifié , parce qu’il s’agit d’un fonctionnaire
public quiprofite de ses fonctions pour délinquer1017.
4° vol commis en prenant le titre ou les insignes d’un fonctionnaire (vol
commis par un faux fonctionnaire public) ; s’introduire muni du mandat de
perquisition chez autrui alors que l’on n’est pas nanti de la qualité requise,
sans être commis à cette tâche, et y procéder au vol des biens.
Le vol qualifié, dont la prescription de l’action publique est acquise
en dix ans, est de la compétence du tribunal de grande instance. La peine se
prescrit au délai double de la peine prononcée, sans que ce délai puisse être
inférieur à deux ans. La peine peut s’éteindre indirectement par l’effacement
de la condamnation qui lui servait de support. A cet effet, le législateur
congolais connaît deux institutions : l’amnistie1018 et
la réhabilitation1019.
1017Tribunal de grande instance de Bukavu., R.P 10019 minstère public et partie civile institut
d’Ibanda contre le prévenu Muhunga matumwabirhi, 30 janvier 2001, inédit. 1018 L’amnistie
a généralement pour but d’apaiser les passions et les esprits après une crise politique
(Nyabirungu M, S., op cit. p. 354). Le mot « amnistie » vient des mots grecs « a» privatif et «
mnaomai » qui signifie : je me souviens. L’amnistie est donc une mesure de clémence. Elle a
pour effet d’enlever rétroactivement à certains faits leur caractère délictueux. C’est-à-dire que
les faits ont eu lieu, ils ne sont pas effacés, leur caractère infractionnel est seul effacé.
L’amnistie est d’ordre public , le bénéficiaire ne peut y renoncer. L’autorité judiciaire doit
l’appliquer d’office. L’amnistie relève du domaine de la loi, elle est accordée par des lois
particulières. Pour des faits dont les poursuites ne sont pas encore engagées, ou même sont
en cours, elles cessent immédiatement. Puisque l’amnistie dépouille rétroactivement de leur
caractère délictueux les agissements amnistiés, il en résulte que la condamnation
éventuellement intervenue à la suite de ceux-ci manque désormais le fondement et doit être
891Le vol est qualifié car la soustraction a été réalisée non seulement la nuit, dans une
maison habitée mais également à l’aide d’une clé oubliée, assimilable en conséquence à une
fausse clé (Rp 10657, 14 avril 2004, tgi/kisangani, Ministère public et partie civile Gbadi
contre le prevenu Tanda Kashinda, inédit).
Catalogue des infractions 673
considérée comme non avenue. L’exécution devient donc désormais impossible, celle qui était
en cours doit cesser et celle qui est terminée doit être censée n’avoir jamais eu lieu.
En conséquence, la condamnation ne peut donc plus figurer dans le casier judiciaire, ni
constituer un empêchement à l’octroi du sursis, ni être en considération pour la récidive ou la
délinquance d’habitude. L’amnistie étant l’oubli, la condamnation ne peut plus être rappelée,
ni fonder ou justifier une prétention en justice ou devant l’Administration, ni figurer dans un
document quelconque. Toutefois, la victime d’une infraction amnistiée peut obtenir réparation
en fondant son action sur les faits.
1019 Lorsqu’un individu a fait l’objet d’une condamnation et qu’il a purgé sa peine ou que celle-
ci ne peut plus être mise à exécution (parce qu’elle est prescrite par exemple), il demeure
souvent frappé de diverses incapacités qui peuvent gêner son reclassement (incapacité d’être
commerçant ou d’exercer certaines professions, déchéance de certains droits civiques ou de
famille). La réhabilitation efface les effets de la condamnation pour l’avenir. Elle est un
encouragement à la bonne conduite du délinquant et vise la réinsertion, face à une situation
légale et peut-être sociale perdue par juste condamnation. La réhabilitation est réglementée
par le décret du 21 juin 1937, tel que modifié notamment par
Il s’agit d’un vol qui a été l’occasion d’un meurtre soit pour le faciliter
soit pour en assurer l’impunité.. Cette catégorie d’infraction est prévue et
réprimée par l’article 85 du code pénal livre II. « Le meurtre commis, soit
pour faciliter le vol ou l’extorsion, soit pour en assurer l’impunité, est puni de
mort ».
Nous renvoyons utilement pour ce qui est du régime répressif ainsi que
des exemples à « meurtre commis pour faciliter un vol ou une extorsion ou
pour assurer l’impunité ».
le décret du 22 août 1959 et l’ordonnance législative du 28 août 1959 (Codes Piron, II, p. 165).
La réhabilitation fait cesser, pour l’avenir, tous les effets de la condamnation. Celle-ci ne
figurera plus au casier judiciaire, n’empêchera plus l’octroi du sursis et ne sera pas prise en
considération pour déterminer l’application des articles 14 b et d sur la récidive et la tendance
persistante à la délinquance. Par contre la réhabilitation n’empêche pas l’action en
674Catalogue des infractions
dommages-intérêts. Elle ne peut nuire aux intérêts des tiers, ne met pas obstacle à une action
en divorce ou en séparation des corps fondée sur la condamnation.
Il faut remplir des conditions pour obtenir la réhabilitation
1° Cinq ans doivent s’être déjà écoulés depuis l’extinction de la peine ou depuis la
condamnation conditionnelle.
2° Le demandeur doit s’être déjà acquitté des resti tutions, dommages –intérêts et frais
auxquels il avait été condamné.
3° La peine doit avoir été exécutée, remise en vert u du droit de grâce, ou être comme non
avenue par suite de sursis.
4°Le condamné doit n’avoir jamais bénéficié auparav ant d’une réhabilitation.
5° Le condamné doit avoir fait preuve de bonne cond uite et avoir eu une résidence certaine,
pendant ce délai.
Le condamné doit diriger sa requête vers le Procureur Général près la juridiction dont relève
le tribunal ou la cour qui a prononcé la condamnation. La Cour instruit le dossier, entend les
témoins. A l’issue de l’instruction, il peut y avoir soit rejet de la demande soit réponse positive.
Dans le dernier cas, il est ordonné qu’un extrait de l’arrêt de réhabilitation soit mentionné en
marge des jugements ou arrêts des condamnations définitives antérieures.
611. Zoophilie
La zoophilie est le fait d’avoir volontairement des rapports sexuels
avec un animal. C’est aussi le fait d’avoir, par ruse, violences, menaces ou par
toute autre forme de coercition ou artifice, obligé une personne à avoir des
relations sexuelles avec un animal892.
Etant donné que l’homme peut avoir des accouplements contre nature
avec des bêtes, un accès charnel avec des animaux, le législateur a créé
l’infraction de zoophilie par la loi n° 06/018 du 20 juillet 2006 complétant et
modifiant le décret du 30 janvier 1940 portant code pénal congolais.
I.Les éléments constitutifs de la zoophilie
Aux termes de l’article 174 h du code pénal livre II tel que modifié et
complété par la loi n° 06/018 du 20 juillet 2006 l’on peut distinguer la
zoophilie imposée par autrui et la zoophilie volontaire. Partant de l’article
174 de la loi n° 09/001 du 10 janvier 2009 portant protection de l’enfant, il y
a en outre l’incitation d’un enfant à des relations sexuelles avec un animal
1.La zoophilie imposée
892Alinéas 1er et second de l’article 174 h du code pénal livre II, tel que modifié par la loi n° 06/018
du 20 juillet 2006.
Catalogue des infractions 675
Elle est reprise à l’article 174 h du code pénal livre II tel que modifié
et complété par la loi n° 06/018 du 20 juillet 2006, alinéa 1er. L’acte matériel
de la zoophilie imposée est constitué de la contrainte faite à une personne à
avoir des relations sexuelles avec un animal . Il importe peu que cet animal
soit domestique ou sauvage. Cette zoophilie imposée peut être à l’encontre
d’une personne adulte ou d’une personne mineure.
1° La contrainte est la pression morale, physique, financière etc.. exercée sur
une personne ou encore toute obligation qui est faite à la victime d’accomplir
un acte contre son gré, en l’espèce entretenir des relations sexuelles avec un
animal. Cette contrainte exonère l’auteur de l’acte. Elle est cause
d’irresponsabilité pénale. Par contre la même contrainte fait endosser la
responsabilité pénale à la personne qui l’a exercée.
2° La personne protégée est celle qui est obligée à entretenir des relations
sexuelles avec la bête , peu importe les relations avec l’auteur de cette
contrainte ou son sexe.
3° La zoophilie peut se réaliser aux moyens de plusieurs procédés ; par
violences, menaces, ruse ou toute autre coercition ou artifice.
4° L’élément moral consiste en la connaissance par l’agent du caractère
répréhensible de son acte, la contrainte pour des relations sexuelles entre une
personne humaine et un animal ou une bête. Aucune cause ou raison ne
justifie l’acte.
2.La zoophilie volontaire
Elle est reprise à l’article 174 h du code pénal livre II tel que modifié
et complété par la loi n° 06/018 du 20 juillet 2006, second alinéa. La personne
qui aura volontairement eu des rapports sexuels avec un animal sera puni des
mêmes peines que celles prévues à l’article 174 h alinéa 1er .
L’acte matériel est caractérisé par l’interpénétration des organes
sexuels d’une personne humaine et d’un animal ou d’une bête. Un homme ou
une femme se résout à s’accoupler avec un animal sans contrainte ni influence
d’un tiers.
Dès que l’homme se livre de manière libre et consciente à pénétrer( ou
à se faire pénétrer par ) l’organe sexuel d’un animal, l’intention délictueuse
est établie. Le mobile importe peu.
c) Procédure et répression
893 Article 110 alinéa 3 de la loi n° 09/001 du 10 janv ier 2009 portant protection de l’enfant.
894 Article 184 de la loi n° 09/001 du 10 janvier 2009 portant prot ection de l’enfant.
Catalogue des infractions 677
14. GOYET F., Droit pénal Spécial, 8ème édition. par M. ROUSSELET, J.
PATIN et P. ARPAILLANGE, Sirey, Paris 1972.
15. IDZUMBUIR ASSOP (J). , La justice pour mineurs au Zaïre, réalités et
perspectives, Editions universitaires africaines, Kinshasa, 1994.
16. J. PRADEL et M. DANTI JUAN ., Droit pénal spécial, Cujas, 4e édition
2007/2008.
17. KALOMBO MBANGA. , « L’article 180 du code pénal et le concours
idéal d’infractions » in Annales de la faculté de droit, vol 3, 1974 Presses
universitaires du Zaïre, Rectorat Kinshasa, pp69-85.
18. KAMIDI OFIT Raphaël. , Le système judiciaire congolais, organisation
et compétence, édition FITO, Kinshasa 1999.
19. KATUALA KABA KASHALA Joseph Médard. , « Notions de droit
pénal général et de procédure pénale », séminaire de formation des juges
consulaires et magistrats, Edité par Avocats sans frontières –
Belgique/Mission permanente en R.D.C., Kinshasa, août – septembre
2002.
20. KAYUMBA N’KUDI SULTAN (P). , Guide pratique des infractions
courantes à l’usage du public, édition pro-justitia, Kinshasa 1996.
21. KENGO-wa-DONDO. , L’évolution jurisprudentielle de la Cour
Suprême de Justice au zaïre (1968-1979), Mercuriale, Kinshasa, 1979.
22. KENGO-wa-DONDO. , Vers une société sans prison. Mercuriale
prononcée à l’audience solennelle de rentrée de la Cour Suprême de
Justice, le 04 octobre 1975, Kinshasa, Edit st Paul, 1975.
23. LESUEUR (J). , Précis de Droit Pénal Spécial, (Imprimé par la section
de police de l’Agence pour le Développement International (AIP)
Kinshasa, 1967.
24. LEVASSEUR G. et (J.P). DOUCET. , Le Droit Pénal Appliqué, Ed
Cujas, Paris 1969.
25. LIKULIA BOLONGO. , Droit Pénal Spécial zaïrois, tome I, L.G.D.J.,
paris 1985.
26. MERLE ®. et VITU (A). , Traité de Droit Criminel, Cujas, Paris 1967,
1973, 1977, 1981, et 1984.
27. MICHEL VERON.,Droit pénal spécial, 12ème édition,mise à jour juin
2008,Sirey Université, Editions Dalloz,1976, 2008.
28. MINEUR (G). , Commentaire du code pénal congolais, maison F. Larcier
S.A. Bruxelles 1953.
29. MOSILO EBOMA Jean. , Enquête jurisprudentielle pour une
indemnisation judiciaire équitable, cas des accidents de circulation,
presses universitaires du Congo, (P.U.C.), Kinshasa, 2003.
30. MUKADI BONYI, KATUALA KABA KASHALA. , Procédure civile,
éditions Batena Ntambua, Kinshasa 1999.
Catalogue des infractions 679
69. Suppléments aux tomes I, II et III PIRON (P) et DEVOS (J), Larcier
1970.
III. Jurisprudence
70. Bulletins des arrêts de la Cour Suprême de Justice, 1976- 2004.
71. COLIN (J.P). , Répertoire Général de la Jurisprudence Congolaise.
72. Des jugements et arrêts des juridictions des ressorts des cours d’appel
de Bukavu, Goma, kananga, Kindu et Kisangani, Edition critique, Service
de Documentation et d’Etudes du Ministère de la Justice, Kinshasa 2005.
73. DIBUNDA KABUINJI. , Répertoire général de jurisprudence de la
cour suprême de justice, Edition Connaissance et Pratique du Droit
Zaïrois « C.P.D.Z », Kinshasa, 1990.
74. Johan, M. PAUWELS. , Répertoire de droit coutumier congolais
jurisprudence et doctrine (1954 -1967) Office National de la Recherche et
du Développement « O.N.R.D. », Kinshasa 1970.
75. KATUALA KABA KASHALA, LUMBALA ILUNGA Victor,
MWANZA
KATUALA. , Arrêts de principe et autres principales décisions de la Cour
Suprême de Justice, Editions Batena Ntambua, Kinshasa 2009.
76. Recueil des jugements rendus par le tribunal de grande instance de
Bukavu siègeant en matière pénale (1989-2004), 1ère partie vol.1,
Université catholique de Bukavu, Editions du Cegce, 2006.
77. Ruffin LUKOO MUSUBAO . , La jurisprudence congolaise en Droit
pénal, Editions On s’en sortira, Kin/RDC 2006.
78. TAKIZALA MASOSO (A). , Recueil de jurisprudence des cours et
tribunaux du Congo, Presses universitaires de Lubumbashi ,1999.
79. TOUCHARD (G). et LOUWERS (O). , Jurisprudence de l’Etat
indépendant du Congo, tome 1er (1890 – 1904), Bruxelles 1905.
IV. Revues
80. Annales de la faculté de droit, Kinshasa.
81. Revue de droit congolais doctrine – jurisprudence - législation
information, centre de recherches et de diffusion juridiques.
82. Revue de droit pénal et de criminologie.
83. Revue de science criminelle et de droit pénal comparé.
84. Revue interdisciplinaire des droits de l’homme.
85. Revue juridique de droit.
86. Revue juridique du Congo, 1er partie. Droit Ecrit, 45ème année, janvier
– Février, mars, avril 1969.
682Catalogue des infractions
TABLE ALPHABETIQUE
..............................................................................................................
12 V. Du contenu de l’ouvrage ....................................................................
12
VI. De la méthode appliquée ................................................................... 13
Principales abréviations ......................................................................................................
Principales abréviations ......................................................................................................
00. Abandon de famille ........................................................................... 16
I. Eléments Constitutifs de l’infraction .....................................................
16
II. Poursuites ............................................................................................
18
01. Abandon de foyer .............................................................................. 20
I. Eléments constitutifs .............................................................................
21 II. Régime répressif
.................................................................................. 21
02. Abandon de poste .............................................................................. 22
I. Eléments constitutifs .............................................................................
22 II. Régime répressif
.................................................................................. 23
03. Abandon des soins ............................................................................. 23
04. Abandon d’un navire ou aéronef militaire ........................................ 24
I. Conditions préalables ............................................................................
24
II. Eléments constitutifs proprement dits .................................................
24
III. Sanctions susceptibles d’être encourues ..............................................
25
05. Absence du numéro d’identification nationale .................................. 25
06. Absence irrégulière ........................................................................... 25
I. Eléments constitutifs .............................................................................
25
II. Régime répressif ..................................................................................
26
07. Abstention coupable d’un fonctionnaire ........................................... 26
I. Eléments constitutifs .............................................................................
27
II. Poursuites ............................................................................................
28
684Catalogue des infractions
I. Définition ............................................................................................
143
II. L’infraction : corruption active et passive ...........................................
143
III. Eléments constitutifs ........................................................................
143 IV. Actes constitutifs de la corruption
.................................................... 146
V. Régime répressif et règles de poursuites .............................................
147 VI. Particularités
..................................................................................... 150
98. Corruption active .............................................................................
150
99. Corruption dans le secteur privé ......................................................
151
100. Corruption des agents des services publics de l’Etat habilités à
procéder aux opérations minières .......................................................... 151
101. Corruption passive .........................................................................
151 102. Coups et blessures .........................................................................
153
II. Les éléments constitutifs ....................................................................
154
III. Les causes d’irresponsabilité .............................................................
155 IV. Les circonstances aggravantes
........................................................... 156
103. Coups et blessures aggravés .......................................................... 157
I. Eléments constitutifs ...........................................................................
158 II. Des poursuites ...................................................................................
159 a)Texte légal ........................................................................................
159
b) Peines prévues ............................................................................... 159
104. Coups et blessures ayant entraîné la mort ..................................... 160
105. Coups et blessures ayant entraîné une maladie ............................. 160
106. Coups et blessures donnés avec prémédition ................................ 160
107. Coups et blessures Involontaires ................................................... 161
108. Coups et blessures par imprudence ............................................... 161
109. Coups et blessures portés sur l’auteur d’un accident de circulation
...............................................................................................................
161
692Catalogue des infractions
110. Coups et blessures portés sur les membres des corps constitués .. 161
I. Eléments constitutifs ...........................................................................
161 II. Régime répressif applicable
................................................................ 161 a)Disposition légale
............................................................................ 161 111. Coups et
blessures simples ............................................................ 162
112. Coups et blessures volontaires ...................................................... 163
113. Coups et blessures volontaires, ayant entraîné la mort, sur un enfant
...............................................................................................................
163
114. Coups et blessures volontaires, ayant entraîné une incapacité, sur un
enfant .....................................................................................................
163 115. Coups et blessures volontaires, ayant entraîné une mutilation, sur
un enfant .....................................................................................................
163
116. Coups et blessures volontaires portés sur un enfant ...................... 163
117. Coups et blessures volontaires portés sur une femme enceinte..... 163
118. Crédit ............................................................................................. 163
119. Crime de génocide ......................................................................... 165
I. Eléments constitutifs ...........................................................................
167
II. Régime juridique ................................................................................
168
120. Crimes contre l’humanité .............................................................. 170
I. Définition ............................................................................................
170
II. Eléments constitutifs .........................................................................
171 Infractions constitutives des crimes contre l’humanité
............................ 171
III. Sanctions ..........................................................................................
174 121. Crimes de guerre
........................................................................... 175
I. Définition ............................................................................................
175
II. Régime répressif ................................................................................
178
122. Crime en col blanc ......................................................................... 181
Catalogue des infractions 693
I. Considérations ....................................................................................
221
II. Eléments constitutifs .........................................................................
222
III. De la répression ................................................................................
222
172. Détention illicite des documents ................................................... 222
173. Détention illicite des substances minérales ................................... 222
174. Détournement d’aéronef ................................................................
223 175. Détournement de main-d’œuvre
.................................................... 223
I. Eléments constitutifs ...........................................................................
223
II. Poursuites ..........................................................................................
224
176. Détournement des deniers publics ou privés ................................. 224
I. Eléments constitutifs ...........................................................................
224
II. Régime répressif et poursuites ............................................................
231 III. Restitutions et dommages-intérêts
.................................................... 232
177. Détournement des effets militaires ................................................ 232
I. Eléments constitutifs spécifiques .........................................................
232
II. Régime répressif ................................................................................
233 178. Détournement des substances minérales
....................................... 233
179. Détournement des travailleurs ....................................................... 233
180. Détournement d’objets saisis ........................................................ 234
I. Eléments constitutifs ...........................................................................
234
II. Poursuites .........................................................................................
235
181. Détournement d’objets saisis, mis sous séquestre ou confisqués .. 236
I. Eléments constitutifs de l’infraction ....................................................
236
II. Régime répressif ................................................................................
237
Catalogue des infractions 697
conclusion des marchés ou contrats d’affaires avec les firmes privées ou les
particuliers. .................................................
c) Les avis à émettre peuvent porter sur les prix, l’objet, ou sur la clause des
contrats........................... II. Eléments constitutifs
......................................................................... 448
b)L’élément matériel .........................................................................................................
L’élément matériel consiste à prendre ou à recevoir une participation par travail, conseils
ou capitaux dans une entreprise privée, ou encore à conclure des marchés ou contrats
avec elle ou des particuliers.
.........................................................................................................................
c)L’élément moral
.............................................................................................................. L’élément moral
consiste en ce que l’agent prend sciemment un intérêt dans une affaire que sa
fonction lui faisait un devoir de surveiller.
.......................................................................................
III. Régime répressif ...............................................................................
449
415. Photographie clandestine ...............................................................
449
416. Photographies et dessins interdits ................................................. 450
417. Pillage
............................................................................................ 450
I. Eléments constitutifs ...........................................................................
451
II. Régime répressif ................................................................................
452
418. Pires formes de travail des enfants ................................................ 452
419. Police des étrangers ....................................................................... 453
420. Polyandrie
...................................................................................... 454
I. Eléments constitutifs ...........................................................................
454
II. Poursuites ..........................................................................................
455
421. Pornographie ................................................................................. 455
I. Eléments constitutifs ...........................................................................
456
716Catalogue des infractions
préventifs ...............................................................................................
516 478. Refus de cohabitation ....................................................................
516
479. Refus de comparaître ..................................................................... 517
480. Refus de constater une infraction .................................................. 517
481. Refus de dénoncer les actes de terrorisme .................................... 517
482. Refus de déposer ........................................................................... 517
483. Refus de prêter serment ................................................................. 517
484. Refus de renseigner ....................................................................... 518
485. Refus de répondre à une convocation ........................................... 518
486. Refus de sauvetage après abordage
............................................... 518 I. Conditions préalables
.......................................................................... 519 II. Eléments
constitutifs ......................................................................... 519
III. Régime répressif ...............................................................................
519 487. Refus de témoigner ........................................................................
520 488. Refus d’obéissance ........................................................................
520
I. Eléments constitutifs du refus d’obéissance .........................................
521
II. Régime répressif ................................................................................
521 489. Refus d’un service dû légalement
................................................. 522 490. Refus de vendre
............................................................................. 525
I. Eléments constitutifs ...........................................................................
525
II. Régime répressif ................................................................................
526 491. Registre de commerce
................................................................... 526
492. Remise en circulation d’une fausse monnaie reçue comme bonne529
I. Eléments constitutifs ...........................................................................
529
II. Régime répressif ................................................................................
529
493. Rémunérations illicites .................................................................. 529
I. Personnes punissables .........................................................................
530
720Catalogue des infractions