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HEDDY-PIERRE
Heddy-Pierre NKULU/encadreur en Droit NKULU
0991276140/0895467382/0811632770
ENCADREUR EN DROIT ET CHERCHEUR

HEDDY-PIERRE EST CHERCHEUR , ASSIONNE DE L’ENSEIGNEMENT N IL DONNE


IL ENCADRE EN : DROIT CONSTITUTIONNEL ; DROIT ADMINISTRATIF ; DROIT INTERNATIONAL PUBLIC ;
DES COURS D’ENCADREMENT
CONTENTIEUX AUX ETUDIANTS
ADMINISTRATIFS ; ORGANISATIONS DE G1 ; G2 ;G3
INTERNATIONALES ;L1 ;L2 PUBLICS
; SERVICES NOTAMENT
ET
LES SUIVANT
ENTREPRISES : ; DROIT
PUBLIC DROITFISCAL
CONSTITUTIONNEL,
; DROIT DES SOCIETES DROIT CIVIL
; REGIMES DES PERSONNES,
MATRIMONIAUX, SUCCESSIONS
PROCEDURE PENALE,
ET LIBERALITES DROIT INTERNATIONAL
; DEONTOLOGIE DES MAGISTRATS, PUBLIC, DROITETADMINISTRATIF,
DES AVOCATS FONCTIONNAIRES LES
SERVICES PUBLICS ET ENTREPRISES PUBLIQUES, LES D’AUTRES
INTERNATIONAUX, PRINCIPAUX SYSTEMES JURIDIQUES ET TANT ORGANISATIONS
INTERNATIONALES, LE DROIT DES SOCIETES, LE DROIT FISCAL, LES FINANCES
0991276140 / 0895467382 / 0811632770
PUBLIQUES, LE DROIT PENAL GENERAL, LE DROIT PENAL SPECIAL, LES REGIMES
MATRIMONIAUX, LES LIBERALITES ET LES SUCCESSIONS,LES PRINCIPAUX
SYSTEMES URIDIQUES,LA DEONTOLOGIE DES MAGISTRATS, DES AVOCATS ET
FONCTIONNAIRES INTERNATIONAUX ET TANT D’AUTRESHEDDY-PIERRE EST
CHERCHEUR , ASSIONNE DE L’ENSEIGNEMENT N IL DONNE DES COURS
D’ENCADREMENT AUX ETUDIANTS DE G1 ; G2 ;G3 ;L1 ;L2 NOTAMENT LES
SUIVANT : DROIT CONSTITUTIONNEL, DROIT CIVIL DES PERSONNES, PROCEDURE
PENALE, DROIT INTERNATIONAL PUBLIC, DROIT ADMINISTRATIF, LES SERVICES
PUBLICS ET ENTREPRISES PUBLIQUES, LES ORGANISATIONS INTERNATIONALES,

S
LE DROIT DES SOCIETES, LE DROIT FISCAL, LES FINANCES PUBLIQUES, LE DROIT
PENAL GENERAL, LE DROIT PENAL SPECIAL, LES REGIMES MATRIMONIAUX, LES

YNTHESE DU COURS DE
LIBERALITES ET LES SUCCESSIONS,LES PRINCIPAUX SYSTEMES URIDIQUES,LA
DEONTOLOGIE DES MAGISTRATS, DES AVOCATS ET FONCTIONNAIRES
INTERNATIONAUX ET TANT D’AUTRES

DEONTOLOGIE DES
MAGISTRATS, DES AVOCATS ET
DES FONCTIONNAIRES
INTERNATIONAUX
L’auteur s’est basé sur le cours tel qu’il a été enseigné par le professeur
BALANDA
au cours de l’année académique 2009-2010, mais l’a actualisé

N’ayant pas été à la hauteur des conditions


relatives au recrutement des assistants
arrêtées par son université -UPC- (il a obtenu
soixante neufs pourcent trois fois, dont
soixante neufs pourcent en terminal),
Heddy-Pierre tient tout de même
à emporter un jour le titre de docteur en droit.

2011
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On ne peut pas tout apprendre avec une synthèse (quel qu’en soit l’auteur);
La synthèse ne reprend pas, lorsqu’elle y recourt, tous les exemples et les cas pratiques ;
On maitrise mieux son cours avec une synthèse et ce, dans peu de temps ;
La synthèse permet une révision rapide du cours;
Les synthèses sont indispensables à une bonne maitrise de la science en générale et du droit en
particulier

H eddy-Pierre NKULU

INTRODUCTION GENERALE
I. DEFINITION DES CONCEPTS

1. La déontologie : on entend par « déontologie », l’ensemble des règles et usages devant


guider les comportements dans l’exercice d’une profession donnée.
2. Le magistrat : est magistrat en général, un professionnel, titulaire d’une licence en droit
au moins, nommé par le Président de la République au sein des juridictions ou des
parquets, selon le cas, en vue, soit de veiller à la défense de l’ordre public ou à celle de
certains catégories de personnes, soit encore dans le but de dire le droit et de trancher
des litiges opposant soit les particulier entre eux ou opposant ceux-ci aux autorités
publiques.
3. Avocat : l’Avocat peut être défini comme étant un professionnel membre d’un barreau
titulaire d’une licence en droit au moins, ayant le monopole de la représentation ou de
l’assistance des parties devant les juridictions ou en dehors de celles-ci. L’Avocat est
normalement choisi en toute liberté par la personne qui recourt à ses services.
4. Fonctionnaire international : un fonctionnaire international peut être défini comme étant
toute personne recrutée par une organisation internationale en vue d’exercer, dans le
cadre d’un régime juridique établi par cette organisation internationale, des fonctions,
d’une manière durable et continue, dans l’intérêt de la dite organisation. Sont donc
exclues les personnes qui remplissent des missions temporaire ainsi que celles qui
exercent d’autres activités en plus de celles qu’elles peuvent se voir confier par
l’organisation ; la qualité de fonctionnaire international est donc caractérisée par l’idée de
l’indépendance (Cf. par ex. l’art.100 de la Charte des Nations Unies).

SOMMAIRE
PREMIERE PARTIE
DEONTOLOGIE DES MAGISTRATS

DEUXIEME PARTIE
DEONTOLOGIE DES AVOCATS

TROISIEME PARTIE
DEONTOLOGIE DES FONCTIONNAIRES INTERNATIONAUX
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PREMIERE PARTIE : LA DEONTOLOGIE DES


MAGISTRATS.
(Loi n° 06/020 du 10 oct. 2006)1

CHAPITRE I
NOTION, CATEGORIES ET CARACTERISTIQUES.

- Notion : Cf. introduction.

- Catégories : on distingue deux catégories des magistrats : les magistrats du siège et les
magistrats du parquet ou les magistrats debout ou encore les Officiers du Ministère Public
(OMP).

- Caractéristiques des magistrats.

I. Caractéristiques communes aux magistrats du siège et à ceux du parquet.

1. Le statut des magistrats du siège et des OMP a un fondement constitutionnel ;


2. Les conditions relatives à leur recrutement sont les mêmes ;
3. Ils sont tous membres du pouvoir judiciaire (art. 149 Const. 2006). Mais après
la révision constitutionnelle intervenue en 2011, seuls les magistrats du siège
sont membres du pouvoir judiciaire (art. 149 tel que révisé à ce jour) ;
4. Ils prêtent tous le même serment (art. 5 du Statut des magistrats de 2006) ;
5. Dans l’exercice de leurs fonctions, ils engagent tous la responsabilité civile de
l’Etat ;
6. Ils sont tous hiérarchisés sur le plan administratif.

II. Caractéristiques propres à chaque catégorie des magistrats.

A. Les magistrats du siège :

- Is sont investis du pouvoir de dire le droit ;


- Ils sont indépendant dans l’exercice de leur mission ;
- Ils ne sont hiérarchisés que sur le plan administratif ;
- Le juge est le gardien des lois dont il doit faire application ;
- Le juge n’a le pouvoir de prendre que des actes limités au sein de la juridiction
où il est affecté ;
- Le juge a le pouvoir d’interpréter les lois ;
- Les juges sont inamovibles.

B. Les Officiers du Ministère Public :

- Les OMP sont gardiens de l’ordre public ;


- Ils ne sont pas indépendants dans l’exercice de leur mission ; leurs chefs
hiérarchiques peuvent leurs donner des directives ;
- Ils sont partiellement agents du pouvoir exécutif ; le Ministre de la justice a le
pouvoir de leur donner des injonctions (qui doivent par ailleurs être conforme
aux lois) ;

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Loi organique n° 06/020 du 10 octobre 2006 portant statut des magistrats
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- Ils sont soumis au principe de l’indivisibilité de laquelle découle leur


interchangeabilité ;
- Ils peuvent exercer le pouvoir de tutelle ou de mandataire à l’endroit de
certaines personnes incapables.

CHAPITRE II
LE RECRUTEMENT DES MAGISTRATS
(art. 1 à 5 Statut de 2006)

I. CONDITIONS DE FOND

1. Posséder la nationalité congolaise, parce que l’Administration de la justice est


une des prérogatives de l’Etat, c’est un service public ;
2. Etre âgé d’au moins 21 ans et ne pas avoir dépassé l’âge de 40 ans : cet
écart parce que le magistrat doit être formé et sur le plan du caractère et sur
le plan de la personnalité ;
3. Posséder les aptitudes physique exigées pour l’exercice de la profession :
fournir un certificat médical pour ce faire ;
4. Etre titulaire d’au moins une licence en droit délivrée par l’enseignement
national ou reconnue équivalente ;
5. Fournir un extrait de mariage pour les candidats mariés.

II. CONDITIONS DE FORME : PROCEDES DE RECRUTEMENT.

Deux procédés de recrutement ont été retenus : le concours (à titre principal) et le


recrutement sur titre (procédé exceptionnel). Par ailleurs faut-il noter que le recrutement,
quel qu’il soit, est toujours effectué à l’initiative du Conseil supérieur de la magistrature et
requiert une publicité préalable par voie d’avis officiel dans tous les chefs-lieux des
provinces, fixant un délai utile pour l’introduction des candidatures.

A. Le concours.

Ne sont retenus, à l’issue du concours que les candidats ayant obtenu les points au dessus
de la moyenne requise et classé en ordre utile eu égard au nombre des postes à pouvoir.

Sont cependant dispensés du concours, les candidats ayant exercé comme Avocat durant
au moins cinq ans.

B. Le recrutement sur titre.

Le recrutement sur titre n’est possible que lorsque le nombre des candidats ne dépasse
pas celui de poste à pourvoir.

C. Autorité compétente pour faire des nominations.

Seule l’Ordonnance du Président de la République peut attribuer la qualité de magistrat.


Toutefois, cet acte unilatéral ne relève pas du pouvoir discrétionnaire du chef de l’Etat ; il ne
peut intervenir que sur proposition du Conseil supérieur de la magistrature et ce
conformément au Statut des magistrats (respect des conditions de fond et de forme oblige,
Cf. infra).
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CHAPITRE III
LE DEROULEMENT DE LA CARRIERE

Le déroulement de la carrière des magistrats est toujours précédé d’une période de stage.

I. PERIODE PROBATOIRE.

Les candidats dûment retenus et nommé par ordonnance présidentielle sont admis à l’école
supérieure de la magistrature et soumis à un stage de 12 mois. A l’issue de ce stage, un
rapport ad hoc est obligatoirement dressé par le Procureur de la République (art.4 al.2 et
3).

II. LA PRESTATION DE SERMENT.

Conforment à l’article 5, le magistrat n’entre en fonction qu’après avoir prêté verbalement ou


par écrit, devant la juridiction à laquelle il est affecté, le serment.

III. LES POSITIONS DANS LE DEROULEMENT DE LA CARRIERE


(art. 28 et ss).

Au cours de sa carrière, le magistrat peut se trouver dans l’une des positions suivantes :
activité de service, détachement ou disponibilité.

A. L’activité de service.

On dit qu’un magistrat est en activité de service, lorsqu’il exerce effectivement les fonctions
qui lui sont attribuées. Cependant, il y a des cas où le magistrat, bien que n’exerçant pas de
manière effective ses fonctions, est considéré comme en activité de service, et jouit par
conséquent de tous les avantages attachés au déroulement de la carrière. Il s’agit des cas
suivants :

1. Le fait pour un magistrat d’exercer certaines fonctions particulières, notamment :

Servir dans le cabinet du Ministre de la justice ; le fait d’être affecté au Conseil supérieur
de la magistrature ; le fait d’être affecté au service de documentation ; le fait d’être à
l’inspection générale judiciaire ; les missions officielles dans le cadre de service etc. Tous
ces cas entrent en ligne de compte dans le calcul de la carrière. Par exemple en cas de
promotion, le fait que la loi exige au moins 3 ans de carrière, ces temps seront considérés
comme faisant partie du déroulement de la carrière, il en est de même du temps de
congé.

2. Le congé (art.30 et ss).

- Le congé est la position d’un magistrat dont les fonctions sont temporairement
interrompues pour des raisons de santé, pour lui assurer une détente ou lui permettre de
faire face à certaines circonstances de la vie.

- Sortes des congés (art. 31).

a. Le congé de reconstitution : il est de trente jours pour une année entière de


service ; il est pris selon les convenances de l’agent et les nécessités de
service.
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b. Le congé de maladie ou d’infirmité : la maladie ou l’infirmité doit être dûment


constatée par un certificat médical et doivent être de nature à ne pas
permettre l’intéressé d’exercer ses fonctions.
c. Les congés de circonstances : ils sont accordés en vue de permettre au
magistrat de faire face aux événements suivants : son mariage ;
accouchement de l’épouse ; décès du conjoint ou d’un parent au premier
degré ; décès d’un parent ou allié proche au deuxième degré ;
déménagement ; mariage d’un enfant.
Les congés de circonstances ne peuvent être pris qu’au moment des
événements qui les justifient. Et leurs durées varient entre deux et six jours
selon le cas (art. 31 §3).

- Effets des congés.

A l’expiration du congé (quel qu’i soit), le magistrat concerné réoccupe d’office son poste,
sans qu’il soit besoin d’une mesure préalable de réaffectation.

Après l’activité de service qui a fait l’objet d’une longue analyse, voyons à présent la
deuxième position qu’est le détachement.

B. Le détachement (art. 33 et ss).

- Notion.

Le détachement est la position du magistrat qui est autorisé à interrompre


provisoirement ses fonctions pour prester ses services au sein d’administrations,
institutions ou organismes officiels autres que ceux qui dépendent du pouvoir judiciaire.

- Conditions du détachement (art.34).

 Le détachement ne peut être accordé qu’à un magistrat revêtu d’un grade


égal ou supérieur à celui du juge du Tribunal de grande instance ou de
premier Substitut du procureur de la République (pour les OMP).
 Le magistrat qui fait l’objet d’une procédure disciplinaire ne peut être détaché.

- Durée du détachement et autorité habilitée à l’autorisée (art.33 al.2).

 Le détachement est accordé par les Premiers présidents de la Cour de


cassation, du Conseil d’Etat ou les Procureurs généraux près ces juridictions,
selon qu’il s’agit d’un magistrat du siège ou du parquet.
 Il est en outre accordé pour une durée qui ne peut excéder trois ans, une fois
renouvelable.

- Effets du détachement.

 En ce qui concerne la rémunération, le magistrat est désormais à charge de


l’organisme ou de l’institution qui l’emploie.
 Il est en outre soustrait à l’empire du Statut (de 2006) sur les magistrats et est
désormais soumis au Statut de l’administration, de l’institution ou de
l’organisme officiel qui l’emploie.
 A l’expiration du détachement, sauf pour le magistrat de la Cours de
cassation, du Conseil d’Etat ou des parquets généraux près ces juridictions
qui reprend d’office le service, les autres magistrats sont replacés en activité
de service et réaffectés par le Président du Conseil supérieur de la
magistrature, sur proposition du Premier président de la Cour de cassation, du
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Conseil d’Etat ou des Procureurs généraux près ces juridictions selon que le
magistrat est du siège ou du Ministère Public.

C. La disponibilité (art.36).

- Notion.

La disponibilité est la position du magistrat qui interrompt ses services, pour


convenances personnelles ou pour une cause indépendante de a volonté, ou qui est
autorisé à les interrompre dans l’intérêt du service.

- Cas de mise en disponibilité.

Il y a la mise en disponibilité d’office et la mise en disponibilité à la demande du magistrat.


Il sied de noter que dans tous les cas, la mise en disponibilité est toujours prononcée par
le Président du Conseil supérieur de la magistrature.

a. Le magistrat est mis en disponibilité d’office :

1. Pour cause de maladie ou d’infirmité, lorsqu’il a obtenu, pendant une période


de douze mois consécutive, des congés de maladie d’une durée totale de six
mois et qu’il n’est pas apte à reprendre son service à l’expiration de son
dernier congé. La durée de la disponibilité ne peut, en ce cas, dépasser un
an ;
2. Pour effectuer, dans l’intérêt du service, des études ou stage de
perfectionnement en République démocratique ou à l’étranger ;
3. Lorsqu’il est nommé par le Président de la République à d’autres fonctions
hors du pouvoir judiciaire ;
4. Lorsqu’il est appelé à exercer d’autres fonctions hors du pouvoir judiciaire.

b. La disponibilité à la demande du magistrat ne peut être accordée que dans les cas
suivants :

1. Pour l’exercice des fonctions politique ou électives incompatible avec sa


profession. Dans ce cas, la durée de la disponibilité correspond à celle de la
fonction politique ou du mandat électif ;
2. Pour effectuer des études ou des recherches en RDC ou à l’étranger
présentant un intérêt général pour le pays. Dans ce cas, la durée de la
disponibilité ne peut excéder cinq ans ; néanmoins, cette durée est
renouvelable une fois :
- Conditions : 1) le magistrat doit avoir acquis une ancienneté de trois ans
au moins dans la carrière. 2) Cette mise en disponibilité ne peut être
accordée à un magistrat qui fait l’objet d’une mesure disciplinaire.
3. Pour des raisons sociales :
- Dans le cas où le magistrat accompagne son conjoint en mutation ;
- Dans le cas où le magistrat accompagne son conjoint ou son enfant
mineur dans un lieu d’hospitalisation ou de traitement en RDC ou à
l’étranger. Dans ce cas, la durée de la disponibilité ne peut excéder un an.

- Effets de la mise en disponibilité (art.39 et ss).

 Pour ce qui est de la rémunération, le magistrat verra celle-ci réduite ou même


supprimé conformément aux articles 39 et 40 et ce, selon le type de
disponibilité.
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 La disponibilité rend vacant le poste occupé par le magistrat ; à l’expiration


de la période de disponibilité, l’intéressé est replacé en activité de service,
sauf le cas : 1) de mise en disponibilité pour case de maladie ou d’infirmité le
rendant inapte 2) de l’impossibilité pour le magistrat de rejoindre son poste
d’attache (cette situation, bien que n’ayant pas été citée parmi les différentes
hypothèses de disponibilité, constitue également un cas de mise en
disponibilité).

IV. LE SIGNALEMENT ET LA PROMOTION


(art.7 et ss).

A. Le signalement.

I. Notion et objet.

Le signalement répond à un double objet : il permet de connaitre le rendement et la


conscience professionnelle du magistrat d’une part et d’apprécier l’aptitude qu’a ce dernier à
bénéficier d’une promotion de l’autre part.

Il consiste en un bulletin (appelé « bulletin de signalement ») dans lequel sont brièvement


décrites les activités exercées pendant l’année écoulée et dans lequel est attribuée une
appréciation du mérite du magistrat. L’appréciation de ce mérite est synthétisée par l’une
des mentions suivantes : « élite », « très bon », « bon », « médiocre ».

II. Autorité compétente pour procéder au signalement.

Le droit congolais a instauré deux degrés en matière de signalement : le degré de


proposition (ou le degré d’établissement provisoire) et le degré de confirmation (ou
d’attribution définitive). Et ces deux échelons varient selon la catégorie des magistrats (art.8).
Ainsi, pour les juges des Tribunaux de paix et les substituts du Procureur de la République
nous avons les autorités suivantes : au premier échelon, le Président du Tribunal de paix ou
le Premier substitut du Procureur de la République le plus ancien (pour les magistrats du
parquet). Et au second échelon, le Président du Tribunal de grande instance ou le Procureur
de la République selon le cas. (art.8 §8).

III. Moment du signalement et recours (art.9).

Le signalement est établi chaque année. L’ autorité qui établi le bulletin y relatif, en transmet,
dans un délai de huit jours, une copie au magistrat concerné. Celui-ci peut, dans les quinze
jours de la réception de la copie du bulletin, introduire, s’il échet, un recours hiérarchique
contre l’appréciation du mérite décerné au premier échelon. Le recours est transmis avec
bulletin de signalement à l’autorité compétente pour l’attribution définitive.

Il sied de noter que la décision d’attribution définitive est notifiée au magistrat et n’est
susceptible d’aucun recours.

B. La promotion (art.10 et ss).

I. Conditions.

Est nommé à un grade immédiatement supérieur, le magistrat qui a accompli au moins trois
années de service dans un grade et qui a obtenu au moins deux fois la cote « très bon »
pendant cette période.
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Toutefois, le Président de la République a seul le pouvoir de promouvoir le magistrat sur


proposition du Conseil supérieur de la magistrature.

CHAPITRE IV
LES DEVOIRS ET LES INCOMPATIBILITES

I. LES DEVOIRS.

On distingue deux catégories de devoirs : ceux qui sont prescrits par la loi et ceux qui
découlent de la nature des fonctions.

A. Les devoirs que la loi consacre (art.27).

Il s’agit des devoir suivants :

1. La fidélité : la notion de fidélité est vaste, mais l’on peut retenir notamment :
est interdit au magistrat de poser des actes contraire à la Constitution et aux
lois de la République (par ex. en interprétant la loi, il doit le faire de manière
à ne pas perturber l’ordre public.
2. Le dévouement : cela implique que le magistrat doit remplir ses fonctions
avec conscience de ses obligations professionnelles, ce qui suppose
notamment : la ponctualité, l’assiduité au service, la promptitude à rendre
service etc.
3. La dignité : le magistrat doit s’abstenir de tout acte pouvant porter atteinte à
l’honneur et à la réputation des fonctions qu’il rempli. Par ex.(cela peut
paraitre ridicule) mettre simplement une culotte sous sa toge ou manger une
canne à sucre chemin faisant ou encore entrer, en mangeant un morceau de
pain sec, dans la salle d’audience etc.
4. La loyauté : le magistrat doit faire preuve de la droiture, de l’honnêteté, de la
sincérité.
5. L’intégrité : il doit faire preuve d’une probité irréprochable.
6. Il doit cultiver la conscience professionnelle. L’article 27 alinéa 2 oblige
tout magistrat à entretenir régulièrement ses connaissances, car la science (et
le droit en particulier) évolue.

B. Les devoirs qui découlent de la nature des fonctions.

Il s’agit de tout autre devoir qui concourt à l’exercice des fonctions, il s’agit notamment :

- L’obéissance à ses chefs ;


- La modestie : être humble avec ses aptitudes intellectuelles, mêmes dans
la mesure elles dépassent celles des autres ;
- L’audace ;
- La délicatesse : par exemple, retirer la parole à un prévenu ou à un
Avocat avec sagesse, et non par ex. : « on vous a trop écouté, le reste
gardez pour vous et vos parents ». en lieu et place on peut dire :
« Madame ou Maitre, il ne vous reste qu’une minute » ou encore
« Madame, nous avons besoin de l’essentiel » ;

En fait, la liste des obligations qui découlent de la nature des fonctions n’est pas exhaustive.
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II. LES INCOMPATIBILITES


(art. 65 à 69).

A. Justifications.

- Nécessité pour un magistrat d’être entièrement disponible en vue de toujours être à


même d’exercer un servi ce public ;
- Nécessité d’éviter qu’un magistrat se trouve dans une situation susceptible de nuire à
l’exercice et à la crédibilité des fonctions.

B. Cas d’incompatibilité.

1. Hormis les cas de détachement et de disponibilité, les fonctions de magistrat


sont incompatibles avec toute activité professionnelle, salariée ou non, dans le
secteur public ou privé.
Toutefois, le Président du Conseil supérieur de la magistrature peut dans les
cas particuliers, autoriser un magistrat à enseigner dans une université ou
dans un institut supérieur. Cependant, le chef de juridiction ou d’office (pour
les magistrats du parquet), peut accorder provisoirement cette autorisation, à
condition d’en informer le Conseil supérieur de la magistrature.
2. Aucun magistrat ne peut directement ou indirectement (par personne
interposée) exercer un commerce quel qu’il soit ;
3. Le magistrat ne peut être désigné comme arbitre, sauf si le litige soumis à
l’arbitrage concerne des personnes qui lui sont apparentées ou alliées
jusqu’au quatrième degré ;
4. Les magistrats parents ou alliés jusqu’au troisième degré, en lige directe ou
collatérale, ne peuvent siéger dans une même affaire (il est quand même
prudent de rappeler que le Ministère public siège également dans une affaire).

CHAPITRE V
LE REGIME DISCIPLINAIRE
(art. 46 et ss).

I. NOTION DE FAUTE DISCIPLINAIRE.

On entend par faute disciplinaire, tout manquement par un magistrat aux devoirs de son
état, à l’honneur ou à la dignité de ses fonctions.

II. CAS DE FAUTES DISCIPLINAIRES.

L’article 47 qui énumère les différentes hypothèses des fautes disciplinaires n’est pas
exhaustif, puisqu’il commence par le mot « notamment ». C’est-à-dire que toute atteinte à
une obligation professionnelle telle que le chef hiérarchique l’entend peut constituer une
faute disciplinaire.

L’article 47 énumère donc les quelques cas suivants :

1. Le fait pour un magistrat du parquet de ne pas rendre son avis dans les délais
suivants : dix jours au pénal ; trente jours pour les matières du travail ; trente
jours pour les matières civiles ou commerciales ;
2. Le fait pour les juges de ne pas rendre une décision dans les mêmes délais ;
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3. Le fait pour un magistrat de chercher directement ou indirectement à entrer en


contact avec les parties en cause avant son avis, ou sa décision, selon le
cas ;
4. Le fait de procéder à des arrestations et détentions arbitraires ;
5. Le fait de ne pas informer l’inculpé ou le prévenu de ses droits, conforment
aux articles 17 et 18 de la Constitution ;
6. Le fait d’encourager ou de pratiquer la torture ;
7. Le fait pour un magistrat de violer les termes de son serment ;
8. Le fait pour un magistrat, au cours de l’instruction, de se rendre coupable des
tortures ou d’autres traitements cruels inhumains, dégradants ou encore
d’harcèlements et de violences sexuelles.

III. L’EXERCICE DU POUVOIR DISCIPLINAIRE.

A. Quelques observations.

- Le pouvoir disciplinaire est exercé par le Conseil supérieur de la magistrature. Mais, les
fautes disciplinaires sont constatées par les autorités suivantes (art.50) :
- Les chefs de juridiction et les chefs d’office de parquets pour les fautes commises par les
magistrats placés sous leurs autorités. Ces chefs, constatent en outre toute faute
disciplinaire commise par les chefs de juridiction et par les chefs d’office des parquets
inférieurs, selon le cas ;
- Les magistrats membres de l’inspectorat général peuvent constater toute faute
disciplinaire commise par tout magistrat de grade égal ou inférieur à celui du magistrat
instrumentant ;
- Les fautes disciplinaires commises par les Premiers présidents de la Cour de cassation
ou du Conseil d’Etat sont constatées par les Procureurs généraux près ces juridictions.
Celles commises par ces derniers sont constatées par les Présidents des juridictions
près ces offices.

 L’article 50 en question, s’applique mutatis mutandis aux magistrats


militaires.
 En matière disciplinaire, le respect du contradictoire est également
d’observation et il y a possibilité de recours.

B. PROCEDURE DISCIPLINAIRE
(art.51 et ss)

- La procédure disciplinaire débute par l’établissement du PV de Constat ;


- Ce constat est suivi de l’ouverture d’une enquête. Pour ce faire, les chefs de juridictions et
les chefs d’offices des parquets (pour les OMP) peuvent désigner un magistrat de rang
au moins égal à celui du magistrat mis en cause pour accomplir les devoirs d’enquête
qu’ils précisent (art.52 désigne les autorités compétentes en la matière pour ce qui est
des hauts magistrats et des magistrats membres de l’inspectorat général).
- Le magistrat chargé de l’enquête adresse un rapport, selon le cas, au Président du
Conseil supérieur de la magistrature ou aux chefs de juridictions ou chefs d’offices des
parquets.
- Dès réception du dossier avec le rapport d’enquête, le chef de juridiction ou le chef
d’office de parquet, décide soit de la classer sans suite, soit d’envoyer en fixation devant
le Conseil supérieur de la magistrature.
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C. ORGANES DISCIPLINAIRES
(art. 48 et 49).

Nous avons les organes suivants :

- Les chambres provinciales du Conseil supérieur de la magistrature : elles statuent au


premier degré ;
- La chambre nationale du Conseil supérieur de la magistrature. Celle-ci statue au second
degré et en premier et dernier ressort à l’égard de certains hauts magistrats.

 Pour la tenue des audiences disciplinaires :

 Le principe du contradictoire doit être respecté ;


 La comparution personnelle est obligatoire (on peut se faire assister) ;
 Le principe du déport est scrupuleusement respecté.

D. LES PEINES DISCIPLINAIRES


(art. 48 et 49).

Suivant la gravité des faits, les peines disciplinaires sont :

1. Le blâme ;
2. La retenue du tiers du traitement d’un mois ;
3. La suspension de trois mois au maximum avec privation de traitement ;
4. La révocation.

 Le magistrat qui a subi l’une des trois premières sanctions citées ci-haut est
écarté de la promotion en cours.
 Le blâme, la retenue du traitement et la suspension sont prononcés par le
Conseil supérieur de la magistrature et la révocation par le Président de la
république sur proposition bien entendu du Conseil supérieur de la
magistrature.

CHAPITRE VI
LA FIN DE LA CARRIERE
(art.42 et ss et art.70)

Les causes de fin de carrière sont limitativement énumérées par le législateur, nous avons :
la relève anticipée pour inaptitude physique ou professionnel ; la démission volontaire ; la
démission d’office ; la révocation et la mise à la retraite.

I. LA RELEVE ANTICIPE POUR INAPTITUDE PHYSIQUE OU PROFESSIONNELLE.

L’inaptitude physique (maladie ou infirmité grave ou permanent) ou l’inaptitude


professionnelle (grave ignorance du droit), doivent être constatées par une commission
d’inaptitude appropriée et dûment composée.

 C’est le Président de la République qui est habilité à relever anticipativement un


magistrat de ses fonctions, et ce, sur proposition du Conseil supérieur de la magistrature.
13
Heddy-Pierre NKULU/encadreur en Droit 0991276140/0895467382/0811632770

II. LA DEMISSION VOLONTAIRE.

- La démission volontaire doit être adressée au Président de la République par voie


hiérarchique.
- Le requérant est tenu de rester en fonction jusqu’à l’acceptation (expresse) de sa
démission.
- Une acceptation tacite est requise, lorsque après l’écoulement d’un délai de quatre mois,
à dater du dépôt de sa démission, le requérant n’obtient pas sa démission, auquel cas, il
peut procéder à la remise et reprise.
- Le magistrat qui a valablement démissionné bénéficie de ses allocations de fin de
carrière.

III. LA DEMISSION D’OFFICE


(art.45).

Est considéré comme démissionnaire d’office :

1. Le magistrat en congé, qui sans motif valable, n’aura pas repris le service après trente
jours à dater de l’expiration de son congé ;
2. Le magistrat en disponibilité qui, après trente jours, méconnaît l’ordre écrit lui adresser
par l’autorité compétente pour la reprise de ses fonctions ;
3. Le magistrat qui n’a pas prêté ou renouvelé le serment dans le délai d’un mois à partir du
jour où il lui a été notifié une invitation écrite à ce faire ;
4. Le magistrat en détachement qui, trente jours après la fin de son détachement, méconnait
l’ordre écrit donné par l’autorité compétente de reprendre ses fonctions.

 De tout ce qui précède, il sied de souligner que la démission est constatée par une
ordonnance du Président de la République, sur proposition du Conseil supérieur de la
magistrature.

IV. LA REVOCATION.

La révocation est liée au régime disciplinaire et est prononcée contre le magistrat qui a
commis une faute grave

 Seul le Président de la République peut révoquer, sur proposition du Conseil supérieur de


la magistrature (art.49).

V. LA MISE A LA RETRAITE.

Il y a la mise à la retraite par limite d’âge, la mise à la retraite par ancienneté et la mise à la
retraite à la demande de l’agent.

1. La mise à la retraite par limite d’âge.

A ce niveau, l’âge est arrêté à :

-65 ans et
-70 ans pour les magistrats de la Cour de cassation, du Conseil d’Etat et des parquets
généraux près ces juridictions.

2. La mise à la retraite par ancienneté.

Elle est prononcée lorsque le magistrat a accompli 35 ans de service.


14
Heddy-Pierre NKULU/encadreur en Droit 0991276140/0895467382/0811632770

3. La mise à retraite à la demande de l’agent.

Tout magistrat qui a atteint l’âge de 55 ans et qui a accompli une carrière d’au moins vingt-
cinq ans de service, peut faire valoir ses droits à la retraite anticipée.

4. Le magistrat retraité bénéficie des avantages sociaux prévus aux 2 e et 5e points du 1e


alinéa de l’article 25.

CHAPITRE VII
PRINCIPE FONDAMENTAUX A L’INDEPENDANCE
DE LA MAGISTRATURE : PRINCIPES DE MILAN

Ces principes sont une suite du 7e congrès des Nations unies pour la prévention du crime et
le traitement des délinquants tenu à Milan en 1985. Ils ont ensuite été consignés dans la
résolution 40/32 de l’AG des Nations unies.

Ces principes concernent les matières suivantes :

1. L’indépendance de la magistrature ;
2. La liberté d’expression et d’association ;
3. La qualification, la sélection et la formation des magistrats ;
4. Les conditions dans lesquelles le service devrait être organisé ;
5. Le secret professionnel et l’immunité garantie aux magistrats quant à l’exercice de leur
profession ;
6. Les mesures et les sanctions disciplinaires susceptibles d’être infligées aux magistrats.
15
Heddy-Pierre NKULU/encadreur en Droit 0991276140/0895467382/0811632770

DEUXIEME PARTIE : LA DEONTOLOGIE DES


AVOCATS
(O-L n° 79/028 du 28 sept. 1979)2

CHAPITRE I
LES CARACTERISTIQUES DE LA PROFESSION D’AVOCAT

La profession d’avocat est une profession libérale et qui s’exerce en toute indépendance. En
fait il obéit aux caractéristiques suivantes :

1. C’est une profession libérale : le caractère libéral consiste en ce que l’Avocat n’est pas
inséré dans une hiérarchie administrative. Par ailleurs, le fait pour les Avocats d’avoir à la
tête de leur barreau un bâtonnier ne les place pas sous la subordination de ce dernier.
2. L’égalité : les Avocats sont tous égaux peu importe l’ancienneté d’où :
- Cette égalité apparait dans leur port (de toge) ; pas de décoration particulière
sur la toge ;
- Les Avocats doivent s’échanger leurs moyens de défense, et cela, pour éviter
la concurrence déloyale (c’est toujours le principe de l’égalité).
3. L’indépendance : les Avocats sont indépendants aussi bien envers leurs clients
qu’envers les autres Avocats, y compris ceux avec qui ils sont en rapport d’association ou
de collaboration (c’est à dire même dans leurs cabinets respectifs). De leur indépendance
découle qu’ils engagent seuls la responsabilité des actes posés dans l’exercice de la
profession (pour les magistrats c’est l’Etat qui est civilement responsables).
Toujours dans la cadre de l’indépendance, le lien qui unit l’Avocat à son client est un lien
intuitu personae, c’est donc un lien individuel et non un lien de cabinet par exemple.
A cause de ce lien, l’Avocat est tenu d’aller plaider personnellement et ne peut se faire
remplacer sans prévenir son client ; en fait, il peut se faire représenter valablement par
un autre Avocat pour une remise, mais pas pour la plaidoirie.
4. La profession d’Avocat est une profession privée mais à caractère public, parce qu’elle
touche à la justice qui est l’une des prérogatives de l’Etat. D’où la mise dans une certaine
mesure du contrôle de l’autorité publique.
5. L’Avocat doit faire preuve de délicatesse, honorabilité et probité.
6. L’Avocat est un humaniste : il ne doit pas chercher en premier lieu le lucre.

CHAPITRE II
LES CONDITIONS D’ACCES A LA PROFESSION

I. CONDITIONS DE FOND (art. 7)

-Etre titulaire d’au moins une licence en droit ;


-Posséder la nationalité congolaise. Cependant les candidats de nationalité étrangère sont
éligibles, mais seulement sous réserve de réciprocité étatique ;

2
O-L n° 79/028 du 28 sept. 1979 portant organisation du barreau, du corps des défenseurs
judiciaires et des mandataires de l’Etat
16
Heddy-Pierre NKULU/encadreur en Droit 0991276140/0895467382/0811632770

-Faire preuve de l’honorabilité (art. 3 à 5) : fournir une preuve qu’on n’a pas été condamné
pour des agissements contraire à l’honneur ou à la probité ou fournir un extrait de casier
judiciaire vierge ;
-Ne pas se trouver dans l’un des cas d’incompatibilités prévus par la loi (à voir
ultérieurement).

II. CONDITIONS DE FORME.

-Subir un concours organisé à cet effet ;


-Etre inscrit sur la liste pour stagiaire en vue d’un stage ;
-Etre inscrit au barreau (après le stage) ;
-Le serment.

CHAPITRE III
CAUSES SUSCEPTIBLE D’ENTRAINER LA FIN DE L’EXERCICE
DE LA PROFESSION D’AVOCAT

I. CAUSES VOLONTAIRES.

A. Le fait de cesser d’exercer la profession.

Le fait pour un Avocat de cesser d’exercer la profession pendant trois mois au moins
entraine déchéance du droit à son exercice.

B. Le fait de se trouver dans l’un des cas d’incompatibilités prévues par la loi (art.58 à 63).

Toute activité de nature à porter atteinte au caractère libéral et indépendant de la profession


est interdite à l’Avocat. L’article 58 n’énumère que quelques cas (Cf. le mot « notamment »).
Dans toutes les autres hypothèses l’intéressé devra s’adresser au près de son Conseil de
l’ordre.

 Hypothèses prévues par l’article 58 :

- Le fait d’exercer une activité dans l’ordre judiciaire ou administratif ;


- Le fait d’exercer tout emploi qui crée un lien de subordination ;
- Le fait d’exercer directement ou indirectement le commerce etc.
- La liste de l’article 58 n’est donc pas exhaustive par ce que cette disposition
commence par « notamment » ; dans tous les autres cas l’intéressé devra
s’adresser au près de son Conseil de l’ordre pour s’assurer de
l’incompatibilité de l’activité.
- Cependant, l’Avocat peut valablement enseigner le droit dans une université
ou un institut supérieur (cela lui permet en même temps d’entretenir ses
connaissances).

C. Cas d’omission (art. 32 à 37)

L’omission consiste en la mesure qui frappe un Avocat, soit lorsqu’il se trouve dans un cas
d’incompatibilité ou lorsqu’il ne s’est pas acquitter du paiement de sa cotisation.
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Heddy-Pierre NKULU/encadreur en Droit 0991276140/0895467382/0811632770

II. CAUSES INVOLONTAIRES

-Le décès ;
-La radiation (art 87 et 102) : l’Avocat radié (c’est une sanction disciplinaire), ne peut
recouvrer le droit à l’exercice de la profession qu’après l’écoulement d’un délai de 10 ans.

 Pas de mise en disponibilité ni de mise à la retraite pour les Avocats.

CHAPITRE IV
L’ORGANISATION ET L’ADMINISTRATION
DE LA PROFESSION D’AVOCAT EN RDC

 En RDC, la profession d’Avocat est organisée de façon pyramidal : au sommet de la


pyramide se trouve l’ordre national des Avocats ; puis vient le barreau près la Cour
suprême de justice ; et enfin au bas de la pyramide les différents barreaux des cours
d’appel.

Chaque barreau, y compris l’ordre national des Avocats, a une personnalité juridique. Et ils
sont tous (l’ONA également) dotés des mêmes organes : une assemblée ; un Conseil de
l’ordre et un bâtonnier.

- Le bâtonnier du barreau près la CSJ et en même temps bâtonnier national


(de l’ONA).
- Le Conseil de l’ordre a une double compétence : administrative et
disciplinaire.
- Le bâtonnier est le représentant du barreau, il surveille et a le pouvoir de
saisir le Conseil de l’ordre.

III. la profession d’Avocat peut s’exercer soit :

- en groupe ;
- en collaboration : contrat écrit en vertu duquel un Avocat accepte d’accomplir
des prestations pour le compte d’un cabinet d’Avocat moyennant une
rétribution juste et préalable. Cette rétribution ne saurait être qualifiée de
18
Heddy-Pierre NKULU/encadreur en Droit 0991276140/0895467382/0811632770

« rémunération », parce que l’Avocat concerné n’est pas sous les ordres du
cabinet (Cf. le principe de l’égalité entre Avocat).
- En association : convention écrite par laquelle des Avocats décident
d’exploiter en commun la profession moyennant partage des pertes et
profits. En association, il n’est pas indispensable que tous les associés soient
physiquement d’un même cabinet ; il peut y avoir plusieurs cabinets mais ce
qui est important c’est la convention qui les lie.
- En RDC, il y a une forme particulière d’exercice de la profession d’Avocat :
c’est le groupement. Celui-ci consiste en la décision de plusieurs Avocats
exerçant la profession dans un même local, de participer aux frais commun
d’exploitation et d’administration. Ils peuvent donc louer un même étage, où
chacun à son cabinet, mais le secrétariat reste le même pour tous.

CHAPITRE V

LES INTERDICTIONS, LES DROITS ET LES DEVOIRS.

I. LES INTERDICTIONS (art. 74).

Sont interdits aux Avocats :

1. Le fait d’être cessionnaire des droits successoraux ou litigieux : parce que les droits
litigieux ou successoraux sont aléatoires ; on ignore quand ils vont s’ouvrir (un droit
litigieux est un droit qui n’appartient à personne ; il y a risque de le manquer).
2. Le racolage : le fait de procéder à la recherche ou au recrutement des clients. L’égalité et
l’honorabilité des Avocats leurs interdit un tel comportement.
3. La conclusion des conventions aléatoires sur l’issue du procès avec les clients,
moyennant rétribution. Par ex. « je t’assure que je gagnerai inévitablement ce procès. Et
si cela se concrétisait, me payera-tu combien à part mes honoraires ? ». en fait, seul le
juge a le pouvoir de décider sur l’issue du procès.
4. La publicité.
5. Les injures envers les parties.
6. Faire des personnalités : c'est-à-dire, l’Avocat ne peut pas dire : « moi » ou « nous » mais
plutôt « mon client », parce que c’est ce dernier qui agit par lui.
7. Les agissements contraires à l’honneur et à la réputation. Par ex. les Avocat doivent se
communiquer les pièces, et le fait de soustraire une pièce est un agissement contraire à
l’honneur (la tricherie).

II. LES DROITS (art. 71 à 73).

1. Le port d’une toge spécifique (qui leur est propre) ;


2. L’utilisation du titre « maitre » normalement à l’audience ;
3. L’exercice de la profession en monopole ;
4. Droit de correspondre avec les clients qui sont en détention en dehors de toute censure
(censure : violation de secret) ;
5. La visite des détenus en dehors de toute présence d’un tiers ;
6. La représentation des parties dès lors que l’Avocat est porteur des pièces ;
7. Droit d’assister aux audiences des juridictions qui sont tenues à huis clos ;
8. Droit au paiement des honoraires.
19
Heddy-Pierre NKULU/encadreur en Droit 0991276140/0895467382/0811632770

III. LES DEVOIRS

1. Conduire les affaires avec célérité : donc l’Avocat qui ne fait que solliciter des remises
pour profiter des provisions en cascade viole cette obligation.
2. L’obligation de prévenir le client en cas d’abandon du dossier. En fait, l’Avocat est
indépendant (nous l’avons vu) ; il peut se dessaisir librement du dossier, mais à la seule
condition de prévenir préalablement le client.
3. Conduire les affaires jusqu’à leurs termes, sous réserve bien entendu de la liberté lui
reconnue de ne plus continuer (Cf. l’obligation précédente).
4. Restituer les dossiers sans délai ainsi que des pièces ou éventuellement les sommes
indûment perçues.
5. L’obligation de se présenter devant toutes les juridictions extérieures à son barreau. Par
ex. « je me nomme Me Christian BALUTI, Avocat au barreau de la cour d’appel de la
Gombe ».
6. En cas d’empêchement, il doit prévenir son client.
7. L’obligation d’observer le secret professionnel : l’Avocat ne doit pas révéler tout ce dont il
est dépositaire, même à son conjoint ou un parent.

 Ces devoirs sont prescrits dans la loi n°28 de 1979, mais le règlement
intérieur de l’ordre des Avocats consacre d’autres devoirs.

TROISIEME PARTIE : DEONTOLOGIE DES


FONCTIONNAIRES INTERNATIONAUX

CHAPITRE I
NOTION ET CARACTERISTIQUES DES FONCTIONNAIRES INTERNATIONAUX.

A. Notion.

Est fonctionnaire international tout individu chargé par une organisation internationale et
sous son contrôle, d’exercer, en étant soumis à des règles juridiques spéciales, d’une façon
continue et exclusive, des fonctions dans l’intérêt de la dite organisation.

B. Caractéristique du fonctionnaire international.

Un fonctionnaire international se reconnait par son indépendance, son exclusivité et la


continuité dans l’exercice des ses fonctions.

I. L’indépendance.

Le fonctionnaire international est indépendant à l’égard de toute personne extérieure à


l’organisation ; il est uniquement soumis à cette dernière qui l’emploie : ceci découle de
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Heddy-Pierre NKULU/encadreur en Droit 0991276140/0895467382/0811632770

l’article 100 de la Charte des Nations unies dont s’inspirent la quasi-totalité des actes
constitutifs des Organisations internationales.

II. L’exclusivité et la continuité dans l’exercice de leurs fonctions.

A la différence des autres catégories d’agents internationaux, par exemple, les membres de
commissions d’enquête, les experts etc., qui peuvent conserver, par ailleurs, certaines
activités privées ou publiques, le fonctionnaire international doit se consacrer exclusivement
au devoir de sa charge.

Il exerce également et naturellement ses fonctions de manière continue ; c’est ce qui le


différencie des autres personnes employées par l’Organisation, tel que les consultants, les
membres d’une commission d’enquête etc. qui eux exercent des fonctions temporaire. Par
ailleurs, cette continuité dans l’exerce des fonctions ne doit pas sous-entendre l’hypothèse
de « fonctionnaire à vie ». Ainsi, existe-t-il par exemple des fonctionnaires engagés sur base
des contrats à durée déterminée ou indéterminée et même ceux engagé sous statut. Dans
tous les cas des causes de fin de carrière telle que le licenciement, la mise à la retraite sont
concevables.

CHAPITRE II
LE RECRUTEMENT DES FONCTIONNAIRES INTERNATIONAUX.

I. CRITERES ET PROCEDURE DE RECRUTEMENT.

A. Critères de recrutement.

La Charte des Nations unies (dont s’inspire un grand nombre d’actes constitutifs des
Organisations internationales) pose un principe fondamental en matière de recrutement des
fonctionnaires internationaux : « la considération dominante dans le recrutement et la
fixation des conditions d’emploi du personnel doit être la nécessité d’assurer à l’Organisation
des services de personnes possédant les plus hautes qualités de travail, de compétences et
d’intégrité ».

Outre ce principe du mérite, cette disposition ajoute « l’importance d’un recrutement effectué
sur une base géographique aussi large que possible ». Cette exigence a été traduite comme
signifiant que le Secrétariat devait refléter une répartition géographique équitable : chaque
Etat ayant droit à ce qu’un certain nombre des postes soit attribué à ses ressortissants.
Toutefois, des exigences ou critères variables sont prises en compte, notamment : la qualité
de membre de l’Organisation, le montant de la contribution au budget et la densité de la
population de l’Etat concerné.
21
Heddy-Pierre NKULU/encadreur en Droit 0991276140/0895467382/0811632770

B. Procédure de recrutement.

Le principe d’une compétitivité ouverte est partout posé. Et à l’issue de la procédure


intervient l’acte de nomination pris par l’autorité compétente. Cependant, les chefs de
secrétariat et certaines catégories particulière des fonctionnaires, échappent aux procédures
normales de recrutement et sont soit élus, soit désignés d’un commun accord par les Etat
membres.

C. Le déroulement de la carrière : avancement

Les fonctionnaires internationaux ne peuvent être privés des « perspectives d’avancement »


auxquels ils aspirent légitimement. Ce droit est très inégalement assuré selon les
Organisations et les différentes catégories de fonctionnaires. Les perspectives de promotion
aux grades les plus élevés (Directeur et même Chef de division) sont cependant limitées en
pratique, notamment par l’incidence des préoccupations liées à la représentation
géographique. Cependant, partout, l’on distingue l’avancement d’échelon, la promotion de
grade et le changement de catégorie. Le premier, se traduisant en une augmentation de
traitement, a pu être qualifié de « prime de fidélité ».

CHAPITRE III
DROITS ET DEVOIRS DES FONCTIONNAIRES INTERNATIONAUX.

A. LES DROITS.

I. Les droits sociaux économiques.

Tout fonctionnaire a droit à une rémunération. Celle-ci comprend le traitement proprement dit
et dans une certaine mesure des compléments.

a. Le traitement stricto sensu.

Il est déterminé par l’autorité qui dispose du pouvoir budgétaire au sein de l’Organisation. Si
l’on met à part celui des très hauts fonctionnaires (secrétaire général, directeur général et
adjoints, juge à la CIJ, etc), le traitement du personnel est fixé selon un barème. Le niveau
de rémunération est tel qu’il vise à attirer dans les Organisations internationales les
personnes les plus compétentes.

Ce traitement est généralement assorti d’un ajustement (indemnité de poste) pour tenir
compte des différences de coût de vie entre les divers lieux d’affectation et de taux de
change de la monnaie de compte de l’Organisation par rapport à celle du pays d’exercice
des fonctions. Il fait également l’objet de revalorisations périodiques et des immunités
fiscales au regard des impôts nationaux sur le revenu.

b. Les compléments de traitement se présentent sous la forme d’indemnités, de primes ou


allocations. Les unes sont périodiques (non résidence ou expatriation, connaissance
linguistiques, charges de familles et allocations d’études, frais de représentation pour les
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Heddy-Pierre NKULU/encadreur en Droit 0991276140/0895467382/0811632770

hauts fonctionnaires). D’autres ne le sont pas (prime d’installation, frais de


déménagement, prime de rapatriement ou indemnité de licenciement) certaines de ces
primes peuvent être considérées comme des avantages sociaux.

c. Les avantages sociaux : la sécurité sociale.

La sécurité sociale peut, au sens large, être entendue comme couvrant un ensemble des
mesures d’existence aux fonctionnaires malades ou âgés et subvenir aux besoins des
personnes à charge en cas de décès. En somme, chaque Organisation est libre de fixer les
modalités de son régime de sécurité sociale.

II. La protection fonctionnelle des fonctionnaires.

Dans son avis consultatif de 1949 (Cf. affaire Bernadotte), la CIJ a reconnu le droit à une
protection fonctionnelle de la part de l’Organisation au profit des agents internationaux
qu’elle emploie. Il y a lieu de souligner que cette protection est de nature à garantir
l’indépendance des fonctionnaires internationaux. Ceux-ci n’ont pas à s’en remettre à leur
Etat d’origine pour bénéficier de ce qu’il est convenu d’appeler la protection diplomatique,
c’est-à-dire l’assistance qu’un Etat est en droit d’apporter à ses nationaux victimes d’un
préjudice de la part d’un Etat étranger.

Ce droit à une protection indépendante de toute initiative étatique permet d’éviter toute
pression directe ou indirecte en vue d’influencer l’action des fonctionnaires internationaux.
Mais, il faut reconnaitre que son caractère est purement fonctionnel par rapport à la
protection diplomatique qui couvre également les actes de la vie privée. Et elle se situe dans
le cadre des rapports individuels et ne peut être invoquée pour résoudre des problèmes
entre les institutions et les organisations syndicales ou professionnelles.

III. Les libertés publiques des fonctionnaires internationaux.

Les statuts reconnaissent aux fonctionnaires internationaux le droit à la liberté d’opinion, à la


liberté d’expression et à celle d’association.

a. Liberté d’opinion et d’expression.

Tout fonctionnaire jouit du droit à la liberté d’opinion et d’expression. Cependant, leurs


exercices doivent se concilier avec les intérêts de l’Organisation. Ainsi, les fonctionnaires
doivent solliciter une autorisation préalable pour toute publication d’ouvrage ou d’article
même à caractère exclusivement scientifique. En ce qui concerne les opinions politiques,
elles n’ont pas à s’exprimer dans l’exercice des fonctions pour ne pas mettre en cause
l’impartialité de l’Organisation. Mais, hors service également, les fonctionnaires
internationaux doivent faire preuve de discrétion. La participation à la vie publique dans le
pays d’origine soulève ainsi des difficultés. Compte tenu de la nécessité d’assurer
l’indépendance du fonctionnaire à l’égard de son Gouvernement et aussi, une autorisation
est-elle nécessaire et n’est généralement accordée que pour l’exercice de fonctions
publiques nationales, locales.

b. Liberté d’association.
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Heddy-Pierre NKULU/encadreur en Droit 0991276140/0895467382/0811632770

La liberté d’association s’exerce dans le cadre des dispositions statutaires et règlementaires.


Les représentants syndicaux et professionnels se voient accorder certaines facilités pour
exercer personnellement leur mandat (dispenses de service, crédit d’heures, congé syndical,
congés spéciaux d’éducation et/ou de formation) ainsi que des facilités matérielles, qui, si
elles peuvent être règlementées, ne peuvent, cependant être retirées au gré de
l’Organisation. Car il ne s’agit pas de privilèges. Les juridictions internationales veillent à la
protection des représentants du personnel. L’Organisation ne doit pas les sanctionner en
tant que tels.

L’action des représentants du personnel implique la liberté d’expression et le droit de


critique, à condition de respecter l’obligation de réserve et de discrétions. Ces diverses
modalités de la représentation du personnel visent à réaliser une concertation entre
employeur et employés, de nature à éviter des conflits collectifs du travail. Parmi les divers
moyens d’action, le recours à la grève, que l’on peut considérer comme un appel à l’équité
contre le droit, est relativement rare. Bien que non reconnu formellement dans les textes
statutaires. Le principe en est admis, pratiquement, dans les Organisations internationales.
Celles-ci ont rarement règlementé l’exercice de ce droit. Noter que les représentants du
personnel ne peuvent, généralement pas former, en cette matière, de recours devant les
juridictions administratives internationales.

B. Les obligations des fonctionnaires internationaux.

B1. Obligations dans l’exercice des fonctions.

Nous allons les examiner en trois points :

I. L’obéissance hiérarchique et les incompatibilités.

a. L’obéissance hiérarchique.

Les fonctionnaires internationaux sont soumis à l’autorité hiérarchique du secrétaire ou du


directeur général de l’Organisation. Celui-ci dispose d’un pouvoir discrétionnaire dans
l’organisation des services et l’affectation des membres du personnel en fonction des
nécessités et des aptitudes de chacun. Il est donc seule responsable de l’organisation des
services qu’il doit si nécessaire, pouvoir modifier en fonction des besoins de service, sous
réserve toutefois du respect des dispositions statutaires. Néanmoins, certains agents
internationaux échappent à toute subordination, en raison même de leurs fonctions (par
exemple les juges internationaux).

b. Les incompatibilités.

Il existe deux types d’incompatibilités : les incompatibilités d’activité et ceux d’intérêts.

En ce qui concerne les incompatibilités d’activités, les fonctionnaires ne peuvent, sans


autorisation de l’Organisation, exercer une activité privée extérieure. Cette interdiction trouve
son fondement dans le souci d’assurer l’indépendance des fonctionnaires à l’égard de toute
personne ou autorité extérieure à l’organisation. C’est cette même justification que l’on
24
Heddy-Pierre NKULU/encadreur en Droit 0991276140/0895467382/0811632770

retrouve à propos de la limitation des activités politiques, le militantisme politique se concilie


mal avec la fonction publique internationale. Par ailleurs, l’exercice d’activité lucrative par les
conjoints devra être déclaré à l’Organisation en vue d’une appréciation de compatibilité.

S’agissant des incompatibilités d’intérêts, les fonctionnaires doivent faire preuve de leur
intégrité et de leur désintéressement, en s’abstenant de détenir des intérêts financiers dans
des entreprises qui pourraient profiter de leur position dans l’Organisation. Par ailleurs, celle-
ci peut relever le fonctionnaire de ses interdictions ou les compenser par le versement
d’indemnités. Les fonctionnaires internationaux n’ont aucun droit sur les travaux et études
accomplis pour le compte d’une organisation. Ils sont également interdits à accepter des
cadeaux ou des décorations sans autorisation.

II. Obligation de fidélité et de loyalisme.

La fidélité et le loyalisme à l’égard de l’Organisation internationale doit tenir compte des buts
énoncés dans la convention de base de cette dernière, impliquant notamment la volonté de
s’efforcer de comprendre et de tolérer les points de vue, des formes de culture et des
habitudes de travail différents. Ainsi, des opinions racistes seraient assurément contraire à
l’objectif de coopération internationale auquel tendent les organisations internationales.

III. Le devoir de discrétion.

Le fonctionnaire internationale est tenu à un devoir de discrétion à l’égard des faits et


informations auxquels il a accès dans l’exercice de ses fonctions. D’une manière générale, il
doit s’abstenir de toute manifestation orale ou écrite de nature à nuire à l’organisation ou à
faire douter de son impartialité.

L’obligation de discrétion ne s’impose pas seulement dans l’exercice des fonctions, elle
s’impose également dans le cadre d’un mandat syndical et même dans la vie privée. En
effet, certaines obligations maintenues après la cessation des fonctions sont généralement
sanctionnées sur le plan financier par une déchéance du droit à la pension.

B 2. Obligations en dehors de l’exercice des fonctions.

Les fonctionnaires internationaux sont également tenus de veiller à une certaine dignité dans
leur vie privée, dans la mesure où certains actes ou conduites seraient susceptibles d’avoir
une influence sur la fonction ou pourrait porter atteinte à la réputation de l’Organisation.

B 3. le pouvoir disciplinaire.

C’est par le biais du pouvoir disciplinaire que les Organisations veillent au respect par les
fonctionnaires de leurs obligations. L’existence d’une faute disciplinaire s’apprécie par
rapport au respect des dispositions statutaires sur base des faits précis. Ce pouvoir s’exerce
sous le contrôle du juge administratif international qui vérifiera l’existence d’une faute, la
régularité de la procédure suivie, notamment au regard du principe du contradictoire, ainsi
que de la légalité de la sanction infligée, y compris sous l’angle de la proportionnalité de
celle-ci par rapport à la gravité de la faute.
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CHAPITRE IV
LES PRIVILEGES ET IMMUNITES.

Les privilèges et immunités se traduisent par des limitations à la généralité de la compétence


territoriale des Etats.

A. Le fondement et le bénéficiaire des privilèges et immunités.

I. Le fondement, le but et les sources des privilèges et immunités des fonctionnaires


internationaux.

a. Fondement et but.

Le fondement principal des privilèges et immunités reconnus aux fonctionnaires


internationaux doit être recherché dans l’indépendance de la fonction exercée. Ils permettent
d’éviter que des pressions puissent être exercées sur eux.

Quant au but, il est constitué par l’intérêt de l’Organisation et non par celui des
fonctionnaires. Ce qui explique que ceux-ci ne peuvent y renoncer sans son autorisation.
L’Organisation peut par ailleurs toujours le lever, c’est ce qu’elle fait souvent en matière
civile, mais très rarement en cas de poursuites pénales.

b. Sources.

Les privilèges et immunités des fonctionnaires internationaux trouvent leurs sources dans
des documents écrits, notamment : les conventions de base de l’Organisation, les
conventions multilatérales (c’est le cas des Nations unies et ses institutions spécialisées), les
accords additionnels, les accords bilatéraux, notamment les accords de siège avec les Etats
sur les territoires desquels est installée l’Organisation.

A ces sources internationales s’ajoutent parfois des sources de droit interne, entre autres les
actes unilatéraux étatiques (législatifs ou réglementaires) qui viennent préciser ou suppléer
les dispositions conventionnelles internationales.

II. Les bénéficiaires des privilèges et immunités.

Les privilèges et immunités reconnus aux fonctionnaires internationaux présentent un


caractère fonctionnel. Ils sont attachés à la fonction exercée et non à la personne des
fonctionnaires. Seuls sont couvert les actes nécessaires à l’exercice des fonctions.
Toutefois, certains fonctionnaires internationaux bénéficient d’une protection particulièrement
étendue. En fait, les fonctionnaires internationaux se rangent en deux catégories :

- Les fonctionnaires de rang subalterne ne bénéficient de privilèges et


immunités que pour leurs actes officiels.
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- Ceux supérieurs bénéficient des privilèges et immunités pour tous les actes,
qu’ils soient publics ou privés. Ils sont en quelque sorte dans la même
situation que les agents diplomatiques.

La liste des fonctionnaires relevant de cette seconde catégorie est établie par l’Organisation
et communiquée aux autorités locales. Elle comprend généralement le chef de
l’Administration de l’Organisation (Secrétaire ou Directeur général) et ses principaux adjoints.

Il convient de souligner que les membres de famille du fonctionnaire international sont


généralement exclus du bénéficie des ces privilèges et immunités, sauf dans le cas des plus
hauts fonctionnaires dont le statut est, à cet égard, aligné sur celui des chefs de mission
diplomatique, ou encore s’agissant des facilités d’immigration.

En ce qui concerne les agents dit « régnicoles » (fonctionnaires internationaux


ressortissants de l’Etat du siège ou du lieu d’exercice d’une mission), ceux-ci bénéficient
normalement d’immunités couvrant leurs actes officiels, néanmoins les Etats se refusent
généralement à leur reconnaître des immunités couvrant leurs actes privés.

B. Sortes des privilèges et immunités.

Ils sont de deux types :

I. Les privilèges et immunités non fiscaux.

On en distingue deux sortes :

a. L’immunité personnelle (inviolabilité).

Les fonctionnaires internationaux ne doivent faire l’objet d’aucune mesure de contrainte ni


d’arrestation dans l’exercice de leurs fonctions. Les Organisations s’efforcent toujours pour
obtenir la libération de ceux qui sont arrêtés. Et elles protestent en cas d’expulsion ; mais,
elles n’ont pas les mêmes moyens que les Etats pour répliquer. Les contre-mesures
(mesures de rétorsion ou de représailles) qui traduisent le principe de la réciprocité dans les
relations internationales leur font défaut. Elles ne peuvent du reste qu’envisager de
suspendre leurs activités dans les pays qui ne respectent pas leurs obligations.

b. L’immunité de juridiction.

En dehors de la dispense de témoignage, l’immunité de juridiction recouvre à la fois les


poursuites devant les tribunaux répressifs et les assignations en matière civile. La nature des
actes (officiels ou privés) et l’appartenance à telle ou telle autre catégorie de fonctionnaires
internationaux permettent de délimiter la portée de ces immunités. Par ailleurs, il appartient à
l’Organisation concernée de lever l’immunité accordée à un fonctionnaire dans tous les cas
où à son avis, et ce, en considération de ses intérêts.

Un fonctionnaire international ne peut comparaitre comme témoin à propos d’activités de


caractère officiel, sans y avoir été expressément autorisé. Et même en cas d’autorisation,
l’Organisation pourra lui donner des instructions sur le contenu de son témoignage. Pour ce
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qui est des activités de caractère non officiel, il est libre, sous réserve bien entendu de
respecter ses obligations statutaires visant son devoir de tact, de réserve et de discrétion.

Enfin, le fonctionnaire international jouit également de l’immunité d’exécution forcée sur les
biens, par exemple l’interdiction de saisie de traitement ou de pensions.

II. Les privilèges et immunité fiscaux.

Les traitements et parfois les pensions des fonctionnaires internationaux ne sont pas
imposables. Cependant, certains Etats conteste cette immunité et y contreviennent (cas des
Etats unis d’Amérique).

CHAPITRE V
FIN DE LA CARRIERE.

A. Cessation prématurée des fonctions : le licenciement et la démission.

I. Le licenciement.

Les fonctionnaires dont le contrat ou l’engagement est à durée indéterminée ou déterminé,


ne sont pas à l’abri d’un licenciement. La grande majorité des statuts et règlements du
personnel permettent aux chefs de secrétariat d’y recourir dans cinq catégories
d’hypothèses, à savoir :

1. Pour raison de santé médicalement constatée ;


2. Pour faute disciplinaire grave ;
3. En cas de services insatisfaisants en l’absence de toute faute
professionnelle ;
4. Si les nécessité du service l’exigent du fait de la suppression du poste de
l’intéressé ou d’une réduction du personnel, ou dans l’intérêt de la bonne
marche de l’Organisation ;
5. En cas de renvoi sans préavis qui sanctionne une faute disciplinaire d’une
exceptionnelle gravité.

Selon le Tribunal administratif de l’OIT, par exemple, le licenciement est toujours entouré
d’un certain nombre de garanties : un préavis, une indemnité de licenciement et une
procédure légalement déterminées. La décision y relative peut être contestée devant les
organes de recours internes puis normalement devant la juridiction compétente. Mais, ces
recours n’ont jamais d’effet suspensif. Au fait, en pratique les licenciements sont plus
fréquents dans le système des Nations unies. Ils sont liés parfois au retrait de certains Etats
membres (par exemple les Etats-Unis de l’OIT en 1977 ou de l’UNESCO en 1984), à la
volonté des organes délibérants de procéder à une restriction du secrétariat ou d’en rajeunir
les cadres.
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II. La démission.

La possibilité d’une démission est prévue dans les statuts et les règlements du personnel
respectifs des Organisation internationales.

B. La cessation normale des fonctions : contrat à durée déterminé ; limite d’âge et retraite
anticipée.

Conformément à une formule figurant dans des termes voisins dans la plupart des statuts et
règlement du personnel et reprise dans les contrats eux-mêmes, les engagements pour une
durée déterminée n’autorisent pas leur titulaire à compter sur une prolongation ou sur une
nomination d’un type différent. Il n’existe donc, en principe, aucun droit ou renouvellement
d’un contrat de ce type. Le maintient en fonctions du fonctionnaire relève du pouvoir
discrétionnaire du chef du secrétariat et un non renouvellement ne saurait être assimilé à un
licenciement.

Par ailleurs, les fonctions prennent fin lorsque le membre du personnel a atteint une limite
d’âge légalement arrêtée (ex. 62 ans pour le système des NU). Toutefois, cette limite n’est
pas applicable aux titulaires de très hautes fonctions (chefs de secrétariat et leurs adjoints
immédiats). Enfin, des possibilités de retraite anticipée sont souvent prévues.

C. Les effets de la cessation des fonctions.

Après sa sortie définitive du service, l’ancien fonctionnaire reste tout de même astreint au
devoir de réserve et de discrétion. La fin des fonctions n’entraîne pas forcement la rupture de
tout lien entre l’Organisation et son ancien fonctionnaire. Indépendamment des formalités
immédiatement liées à la cessation du lien de fonctions (par exemple, la délivrance d’un
certificat de travail, le versement de certains indemnités, le rapatriement), certaines relations
demeurent.

Par ailleurs, les voies de recours lui restent ouvertes contre les décisions lui faisant grief et
liées à ses fonctions ou à sa qualité d’ancien fonctionnaire. Et une pension lui est versée si
la durée de ses services n’a pas été suffisante, une somme en capital représentant des
versements effectués au titre de la retraite lui est payée. Enfin, l’Organisation offre parfois, à
ses anciens fonctionnaires des contrats de consultation en vue de profiter de leurs
expertises.

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