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1. Contexte du cours de Droit pénal et procédure pénale
militaires
Le cours de Droit pénal et procédure pénale militaires est une matière au
choix destinée aux étudiants de troisième année de graduat, option droit
privé et judiciaire en général, spécialement à ceux ayant choisi l’orientation
Droit pénal et criminologie. Il comprend 45 heures réparties en 30 heures
d’enseignement théorique et 15 heures de travaux pratiques.
Les étudiants appelés à suivre le Cours de Droit pénal et procédure pénale
militaires doivent avoir préalablement assimilé les enseignements de droit
de l’organisation et de la compétence judiciaires (dispensé en première
année de graduat), le droit pénal général et la procédure pénale (dispensés
en deuxième année de graduat) ainsi que le droit pénal spécial (dispensé
en troisième année de graduat).
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Comme pour plusieurs disciplines juridiques, les étudiants
disposant des prérequis minima en formation littéraire ou gréco-
latine semblent être privilégiés pour comprendre facilement le
cours de Droit pénal et procédure pénale militaires qui, comme
d’autres branches de fond et de forme des sciences criminelles,
recourent aux méthodes interprétatives des textes légaux au sens
large, ainsi que pour s’accommoder du raisonnement juridique qui
est hypothético-déductif par excellence nécessitant une meilleure
connaissance de la langue de l’enseignement universitaire qu’est le
français.
Aussi, les étudiants ayant fait les humanités commerciales,
scientifiques et techniques ne sont pas en reste, car ils peuvent
facilement s’acclimater aux principes, règles et méthodes du droit
criminel dans toutes ses composantes et les appliquer avec plus de
rationalité.
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2. Objectifs pédagogiques
2.1. Objectif général
En fin de troisième année de graduat, l’étudiant en
droit, aspirant à la profession de praticien de droit
militaire, aura acquis une connaissance de base et
suffisante des règles et principes applicables à la
répression des actions ou omissions commises par les
militaires et assimilés susceptibles de troubler
gravement l’ordre public au sein des Forces Armées.
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2.2. Objectifs spécifiques
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3. Styles et formules pédagogiques
Etant donné que le Professeur a l’initiative et la responsabilité de
transmettre le savoir, le cours sera donné dans un style transmissif,
empruntant les méthodes expositives, essentiellement les
méthodes magistrale et démonstrative assorties de plusieurs
exemples palpables.
La technique pédagogique qui accompagnera ces méthodes
expositives est le « face-à-face frontal ». Mais pour éviter aux
apprenants ennuis et lassitudes, l’utilisation d’un vidéoprojecteur
permettra de projeter certaines parties du cours comportant
beaucoup de détails comme l’organisation et la compétence des
juridictions des forces armées, la nomenclature des grades au sein
ses Forces armées, l’analyse de la structure des infractions.
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3. Styles et formules pédagogiques
En vue de renforcer la motivation des étudiants, nous emprunterons le
style incitatif matérialisé par la méthode active qui permettra à un
nombre important d’étudiants de s’exprimer librement et
spontanément dans l’auditoire en formulant les observations, en
donnant leurs impressions et en posant des questions en toute
quiétude, créant ainsi un climat de confiance entre eux et avec
l’enseignant.
Aussi, la méthode active poussera notamment les étudiants à faire de
découvertes personnelles ou à s’approprier du savoir acquis. A titre
d’exemple, les apprenants seront appelés à analyser personnellement
ou en petits groupes certaines infractions prévues par le Code pénal
militaire partant d’un échantillon développé par l’enseignant compte
tenu du volume horaire qui est très limité et qui ne permet pas
d’enseigner toutes les incriminations qui sont nombreuses.
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En outre, pour susciter plus d’intérêts des apprenants, les exposés et
démonstrations pourront être appuyés, d’une part, par certaines
projections audiovisuelles illustrant le déroulement des procès pénaux
devant les cours et tribunaux militaires pour aider les étudiants à se faire
une perception réelle des spécificités du droit pénal militaire et de ses
points de convergence avec le droit pénal commun, et d’autre part par
l’intervention d’experts militaires pendant les séances de cours en vue
d’échanger avec les étudiants sur les aspects liés à l’applicabilité du droit
pénal et de la procédure pénale militaires.
Par ailleurs, à travers les travaux pratiques, les étudiants s’emploieront à
faire les commentaires des arrêts et jugements rendus par les cours et
tribunaux militaires pour les aider à se familiariser avec la pratique
judiciaire en la matière. Parallèlement, les apprenants seront également
appelés à résoudre quelques cas pratiques (casus) consistant notamment à
confronter certains faits sociaux d’actualité aux règles pénales en
cherchant leurs qualifications légales exactes prévues par le Code pénal
militaire.
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Ces travaux pratiques se dérouleront dans un style associatif, sous
forme de travail de groupe, en recourant soit aux techniques
sociométriques, soit aux groupes de sympathies, soit aux groupes
formels quant à la constitution desdits groupes, sans toutefois
écarter la possibilité de faire les travaux pratiques individuellement
selon les circonstances.
Dans tous les cas, la méthode créative ou métacognitive sera
privilégiée en ce sens qu’elle amènera les apprenants à poser eux-
mêmes les problèmes, à formuler la démarche à suivre et à donner
eux-mêmes la solution aux problèmes. Cette démarche
méthodologique qui permet aux étudiants d’être conscients de
leurs fonctions cognitives, laissera l’enseignant jouer le rôle de
« vérificateur » pour se rendre compte de la véracité de la solution
apportée par les étudiants.
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4. Contenu et plan du cours
La partie théorique du cours comprend une introduction au droit
pénal et procédure pénale militaires exploitant certaines approches
liminaires comme l’explication de l’intitulé même du cours et de
son objet, son évolution historique, son fondement ainsi que ses
sources. Le cours sera ensuite scindé en trois grandes parties
intitulées respectivement « Organisation et compétences des
juridictions des Forces armées », « Particularités des principes et
règles de la procédure pénale et du droit pénal général militaires »
et « Etude des quelques infractions prévues par le Code pénal
militaire ». Enfin, une conclusion interviendra à la fin pour résumer
l’essentiel du cours.
Ce contenu sera alors décliné comme suit :
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5. Plan détaillé du cours
Partie liminaire : « Introduction au droit pénal et
procédure pénale militaires »
1. Définition et objet du droit pénal et procédure pénale
militaires ;
2. Evolution historique de la justice militaire en
République Démocratique du Congo ;
3. Fondement et nécessité de la justice militaire ;
4. Sources du droit et procédure pénale militaires.
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Première partie : Organisation et compétences des juridictions
des Forces armées
Chapitre Ier : Organisation judiciaire militaire
Section 1ère : Les juridictions Militaires
§1ère : Tribunal Militaire de Police (art 23,24,25,26,90 et 91 CJM)
§2 : Tribunal Militaire de Garnison (articles 21, 22, 88,89 et 122
CJM)
§3 : Cour Militaire (articles 12 à 17, 84,85 et 121)
§4 : Cour Militaire Opérationnelle (articles 18, 19, 20, 86 et 87)
§5 : Haute Cour Militaire (articles 6 à 11, 82, 83, 120, 123 à 128
CJM)
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Section 2 : Les Parquets militaires
§1ère : Auditorat Militaire de Garnison (articles 51 et 52 CJM)
§2 : Auditorat Militaire Supérieur et Auditorat Militaire Supérieur
Opérationnel (articles 48, 49 et 50 CJM)
§3 : Auditorat Général des Forces Armées(Articles 42 à 47 CJM).
Section 3 : Principes régissant le fonctionnement des Juridictions et Offices
Militaires
§1er : Principes régissant le fonctionnement des Juridictions Militaires
§2 : Principes régissant le Ministère Public Militaire
Section 4 : Nomenclature des grades au sein des Forces Armées et de la
Police Nationale
§1ère : Nomenclature des grades de la Force Terrestre, de la Force Aérienne et
des Services Communs
§2 : Nomenclature des grades de la Force Navale
§3 : Nomenclature des grades de la Police Nationale
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Chapitre II : Compétences d’attributions des Juridictions des
Forces Armées
Section 1 : La règle normale de compétence
§1ère : Portée de la règle normale de compétence
§2 : Restrictions apportées à l’ampleur de la règle normale de
compétence
Section 2 : Extension de compétences des juridictions des Forces
Armées
§1 : Extension de compétences à l’égard des personnes ayant
appartenu ou appartenant à l’Armée
§2 : Extension de compétences à l’égard des personnes
n’appartenant pas à l’Armée
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Deuxième partie : Particularités des principes et règles de la
procédure pénale et du droit pénal général militaires par rapport
au droit pénal commun
Chapitre I : Particularités des principes et règles de la procédure
pénale militaire
Section 1 : Amendes transactionnelles, perquisitions et visites
domiciliaires
§1 : Amendes transactionnelles
§2 : Perquisitions et visites domiciliaires
Section 2 : Le Serment
§1 : Autorité devant laquelle le serment est prêté
§2 : Formule du serment
§3 : Renouvellement du serment 16
Section 3 : La détention préventive et la liberté contrôlée
§1 : Durée du Mandat d’Arrêt Provisoire (MAP)
§2 : L’Auditeur Militaire et la détention préventive
§3 : Le juge militaire et la détention préventive
§4 : De la liberté contrôlée
§5 : De la liberté provisoire
§4 : Durée maximum de la détention préventive (à
supprimer)
Section 4 : Modalités de saisine et pouvoirs du juge avant
les débats
§1 : Modalités de saisine
§2 : Pouvoirs du juge avant les débats
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Section 5 : Les délais
§1 : Délais de citation
§2 : Délais d’opposition et d’appel
Section 6 : Exécution des peines
§1. Exécution des peines capitales
§2. Suspension de l’exécution des peines
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Chapitre II : Particularités des principes et règles du
droit pénal général militaire
Section 1 : Concours des infractions et prescription
§1 : Concours des infractions
§2 : Prescription
Section 2 : Sursis et récidive
§1 : Sursis
§2 : Récidive
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Troisième partie : Etude des infractions prévues par le
Code pénal militaire
Chapitre I : Les infractions d’ordre militaire
§1 : Infractions tendant à soustraire leurs auteurs à ses
obligations militaires (articles 41 à 57 CPM)
§2. Infractions contre l’honneur ou le devoir (articles 58
à 88 CPM)
§3. Infractions contre la discipline (articles 89 à 112
CPM)
§4. Infractions aux consignes (articles 113 à 125 CPM)
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Chapitre II : Les infractions mixtes
§1 : Trahison et espionnage (articles 127 à 132 CPM)
§2 : Autres atteintes à la défense nationale (articles 133 et 134
CPM)
§3 : Atteintes aux Institutions de la République ou à l’intégrité du
Territoire National (articles 135 à 142 CPM)
§4 : Atteintes au secret de la Défense Nationale (articles 149 à 156
CPM)
§5 : Terrorisme (articles 157 à 160 CPM)
§6: Evasion des détenus ou des prisonniers de guerre (articles 176
à 186 CPM)
§ : Infractions diverses (articles 187 à 206 CPM)
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6. Bibliographie indicative
AKELE ADAU P., Analyse et commentaire du nouveau code pénal
militaire congolais (Loi n° 024/002 du 18 novembre 2002). Livre
Premier : Des infractions et de la répression en général, Notes de
cours polycopiées, Université de Kinshasa, (inédit), Année
académique 2007-2008.
COLIN, « Des peines et de fautes militaires graves », in Revue
juridique du Congo-Belge.
DOLL P.-J., Analyse et commentaire du Code de justice Militaire,
Paris, 1916.
LIKULIA BOLONGO N., Droit pénal militaire zaïrois, Paris, 1977.
LIKULIA BOLONGO N., La compétence d’attribution des juridictions
militaires en temps de paix en droit comparé zaïrois, belge et
français, Paris, 1975.
22
MUKENDI TSHIDJA-MANGA F., Procédure pénale militaire,
Kinshasa, 2011.
MUTATA LWABA, Droit pénal militaire congolais, Kinshasa,
2012.
PICARD, C., Organisation et fonctionnement de la justice
militaire, Paris, Sirey, 1940.
RUBENS, A., « La justice militaire », in Revue Juridique du
Congo, 1966, n°1.
23
SERVAIS, « L’Armée Nationale Congolaise », in Revue Militaire
Générale.
VERHAEGEN, « L’Armée Nationale Congolaise », Etudes
Congolaises, 280/1.
H.C.M., Affaire Auditeur général des FARDC contre Général
de Brigade Germain KATANGA SIMBA, Kinshasa, 18 mars
2016, inédite.
MULENGA NTAMBALA, E., « Du droit de la détention
préventive en procédure pénale militaire congolaise: analyse
et perspective », Mémoire de Licence/Département de Droit
Pénal et Criminologie, Faculté de Droit, UNIKIN, 2016-2017,
inédit.
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Partie liminaire : Introduction au droit
pénal et procédure pénale militaires
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1. Définition et objet du cours de Droit pénal et
procédure pénale militaire ;
2. Evolution historique de la justice militaire en
République Démocratique du Congo ;
3. Fondement et nécessité de la justice militaire ;
4. Sources du droit et procédure pénale militaires.
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1.Définition et objet du droit pénal et
procédure pénale militaires
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1.1. Définition
Le droit pénal militaire est une branche spéciale du droit criminel ayant
pour objet de prévenir par la menace et au besoin de réprimer par
l’application de différentes sanctions les actions ou les inactions
susceptibles de troubler gravement l’ordre public au sein des Forces
Armées.
Il présente cette particularité d’avoir des règles d’organisation, de
compétence ainsi que de procédure propres, règles variables selon qu’on
se trouve en temps de paix, en temps de guerre, en état d’urgence ou de
siège ou au cours des opérations de maintien ou de rétablissement de
l’ordre public. Bien plus, il prévoit des incriminations particulières qui ne
peuvent être commises que par des militaires ou des assimilés compte
tenu des exigences et de la particularité du métier des armes.
En principe, il n’est applicable qu’à une certaine catégorie de citoyens :
ceux qui ont choisi le métier des armes.
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1.2. Objet du cours
Le cours de Droit pénal et procédure pénale militaires présente
étudie des règles d’organisation, de compétence ainsi que de
procédure propres aux juridictions militaires, règles variables selon
qu’on se trouve en temps de paix, en temps de guerre, en état
d’urgence ou de siège ou au cours des opérations de maintien ou
de rétablissement de l’ordre public.
Bien plus, il étudie le catalogue des incriminations particulières qui
ne peuvent être commises que par des militaires ou des assimilés
compte tenu des exigences et de la particularité du métier des
armes. Vu sous cet angle, il est un droit pénal plus spécial qui se
distingue du droit pénal spécial général ou droit pénal spécial
commun.
En principe, il n’est applicable qu’à une certaine catégorie de
citoyens : ceux qui ont choisi le métier des armes.
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2. Evolution historique de la justice
militaire en République Démocratique du
Congo
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2.1. De l’EIC à l’époque coloniale
L’histoire de la justice militaire de
la RDC remonte avant l’Etat
Indépendant du Congo avec la
création de la Force Publique par
Décret du 14 août 1880.
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2.1. De l’EIC à l’époque coloniale
Après l’Etat Indépendant du Congo (EIC), il
convient de citer le Décret du 22 décembre
1888, instituant les Conseils de guerre qui
étaient compétents, d’abord pour connaitre
des fautes militaires graves érigées en
infractions, ensuite pour connaitre de toutes
les infractions commises par les officiers, sous-
officiers et soldats de la Force Publique.
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Sur le plan de l’organisation, il avait été
institué des conseils de guerre et des
conseils de guerre d’appel.
Ces juridictions étaient présidées par des
juges du tribunal de première instance,
assisté des officiers désignés en
respectant le principe hiérarchique.
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Le ministère public était représenté par
un officier du ministère public près le
tribunal de première instance.
Au point de vue de la procédure, les
règles applicables étaient celles en
vigueur devant les juridictions de droit
commun.
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2.2. Après l’époque coloniale jusqu’à la
Deuxième République
Il a fallu attendre l’avènement du Décret-loi du 18
décembre 1964 portant code provisoire de justice
militaire qui a apporté plusieurs innovations.
Sur le plan de l’organisation sont institués une
cour militaire pour toute la République, un conseil
de guerre par ressort territorial du tribunal de
première instance, un conseil de guerre restreint et
un tribunal militaire de police ;
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Sur le plan de la compétence, les juridictions
militaires connaissent de toutes les infractions
commises par les militaires ;
Sur le plan de la procédure, les voies de
recours ne sont plus reconnues aux
justiciables de juridictions militaires ;
Un code de magistrats militaires et un code
de greffiers militaires sont institués.
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Mais, c’est avec l’ordonnance-loi du 25
septembre 1972 portant institution d’un Code de
justice militaire que l’organisation, la
compétence et la procédure vont être plus
améliorées qu’avant.
En effet, Sur le plan de l’organisation, il est créé
un ensemble juridictionnel qui se veut intégral et
complet, capable en tout temps de se suffire à
lui-même tout en consignant l’administration de
la justice militaire aux magistrats militaires et aux
officiers des Forces Armées;
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Sur le plan de la compétence et de la procédure,
le Code de justice militaire de 1972 reconnait aux
conseils de guerre une compétence personnelle,
tout en délimitant les domaines respectifs des
tribunaux ordinaires et des tribunaux militaires ;
Sur le plan des incriminations, il est défini toute
une série d’infractions susceptibles de
compromettre l’ordre public militaire et la
sécurité de l’Etat.
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2.3. De la Deuxième République jusqu’à
l’avènement de l’AFDL
Avec l’avènement de l’AFDL du 17 mai 1997
et la chute du régime mobutiste, la justice
militaire de la RDC, a connu une organisation
et un fonctionnement particulier.
En effet, le Décret-loi n° 019 du 23 Août 1997
portant création de la Cour d’ordre militaire
apporte des innovations ci-après :
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Une seule juridiction militaire est instituée dotée d’une
compétence matérielle, personnelle et territoriale illimitées;
Ses décisions ne sont susceptibles ni des voies de recours
ordinaires ni des voies de recours extraordinaires;
La Cour d’ordre militaire applique autant que possible les
peines prévues par le code pénal ordinaire et le code pénal
de la justice militaire;
Cette juridiction applique autant que possible les règles de
procédure prévues par le code de procédure pénale et par le
code de justice militaire.
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En 2002, une autre innovation a vu le jour dans
le domaine de la justice militaire. En cette
année, le législateur congolais a décidé de
scinder le code de justice militaire en deux
codes distincts.
En effet, la loi n°023/2002 et la loi n°024 du 18
Novembre 2002 portent respectivement Code
judicaire militaire et code pénal militaire
viennent organiser davantage la justice
militaire.
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L’une des grandes innovations
introduites en 2002 est certainement
la séparation claire et nette entre la
magistrature militaire-débout et la
magistrature militaire-assise.
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Les magistrats du siège sont placés sous
l’autorité du Premier Président de la Haute
Cour Militaire tandis que ceux du parquet
sont dirigés par l’Auditeur Général.
De l’Auditeur Général, Chef de corps, de tous
le personnel judiciaire militaire du parquet
comme du siège, on se trouve en présence de
deux Chefs de corps distincts, indépendants
l’un vis-à-vis de l’autre.
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Une autre innovation à signaler
est celle relative à la réduction des
pouvoirs du ministère public
militaire en matière de détention
préventive.
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En effet, sous l’empire du Code de
justice militaire de 1972, le
ministère public militaire pouvait
détenir préventivement un inculpé
pour une durée indéterminée.
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Cependant, le code judiciaire militaire de
2002, sans créer la chambre du conseil,
limite à 12 mois la durée de la détention
provisoire ordonnée par l’officier du
ministère public militaire.
Au-delà de ce délai, la durée de détention
ne peut être prorogée qu’avec
l’autorisation du juge compétent quant au
fond.
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La réforme de 2002 a cherché à
trouver un équilibre nécessaire
entre la protection des droits de la
défense et la sauvegarde des
intérêts fondamentaux de la nation.
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Sur le plan des incriminations, cette
réforme a introduit des incriminations
nouvelles pour répondre à des nouvelles
formes de déviance constatées au sein
des Forces Armées tout en cherchant à
adapter le code pénal militaire aux
exigences de la lutte contre les nouvelles
formes de criminalité.
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2.4. Nouveau visage de la justice militaire dans la
Constitution du 18 février 2006 à ce jour
Composante du pouvoir judiciaire. Le
pouvoir judiciaire militaire est composée de
la Haute Cour Militaire, des Cours et
Tribunaux militaires lesquels concourent à
cette expression du pouvoir judiciaire pris
généralement, c’est-à-dire vis-à-vis des
Cours et Tribunaux civils (article 149 al. 1 de
la Constitution).
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2.4. Nouveau visage de la justice militaire dans la
Constitution du 18 février 2006 à ce jour
Néanmoins, aux cotés de ce pouvoir judiciaire
militaire, y sont rattachés des Parquets militaires
appelés Auditorats militaires, chapeauté par
l’Auditorat Général des Forces Armées. En effet, ne
faisant plus partie du pouvoir judiciaire militaire
depuis la modification de la Constitution précitée
intervenue en 2011, cependant leur apport ne
restant incontestable dans la mission particulière au
regard de l’administration de la justice militaire. Ils
sont le maitre détenant le monopole de l’exercice de
l’Action publique devant ces juridictions militaires. 50
2.4. Nouveau visage de la justice militaire dans la
Constitution du 18 février 2006 à ce jour
52
2.4. Nouveau visage de la justice militaire dans
la Constitution du 18 février 2006 à ce jour
Le pouvoir exécutif, en ce compris le commandement et la
hiérarchie militaires (ou de la police nationale), ne peut
donner d’injonctions au juge militaire dans l’exercice de sa
juridiction, ni statuer sur les différends, ni entraver le cours
de la justice, ni s’opposer expéditivement à l’exécution d’une
décision rendue par une juridiction militaire.
De même, le pouvoir législatif ne peut ni statuer sur des
différends juridictionnels, ni modifier une décision de
justice, ni s’opposer expéditivement à son exécution.
(Articles 150 al 1, 151 de la Constitution congolaise) 53
Statut des magistrats militaires, la Loi organique n°06/020 du 10
octobre 2006 portant statut des magistrats.
Comme dit plus haut, dans l’accomplissement de sa mission, le pouvoir
judiciaire militaire concourt avec les Auditorats militaires lesquels
exercent la mission d’organe d’instruction et de poursuites devant lui.
Tous, c’est-à-dire, et les magistrats du pouvoir judiciaire militaire, et ceux
des Auditorats militaires, sont soumis à la Loi organique n°06/020 du 10
octobre 2006 portant statut des magistrats que leurs collègues civils.
Par conséquent, ils sont gérés par le Conseil supérieur de la magistrature
à la composition de laquelle participe notamment le Premier Président
de la Haute Cour Militaire, l’Auditeur Général près la Haute Cour
Militaire, les Premiers Présidents des Cours militaires, les Auditeurs
militaires supérieurs, un magistrat militaire de siège par ressort de Cour
militaire et un magistrat militaire de parquet par ressort de Cour
militaire (article 158 alinéa 2, points 7, 8, 13, 14, 17, 18 de la
Constitution congolaise).
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Le pouvoir judiciaire militaire relève de l’ordre
des juridictions judiciaires. Le pouvoir judiciaire
militaire fait partie intégrante de l’Ordre des
juridictions judiciaires et est donc, à ce titre,
placée sous le contrôle de la Cour de cassation
qui s’exerce par voie de cassation.
La Cour de cassation connaît en effet des
pourvois en cassation formés contre les arrêts et
jugements rendus en dernier ressort par les
cours et tribunaux civils et militaires. (Article 153
alinéa 2).
55
Applique le droit. Comme les juridictions civiles,
les cours et tribunaux militaires sont les garants
des libertés individuelles et des droits
fondamentaux des citoyens (article 150 alinéa 1).
N’obéissant qu’à l’autorité de la loi, les cours et
tribunaux militaires appliquent les traités
internationaux dûment ratifiés, les lois, les actes
réglementaires pour autant qu’ils soient
conformes aux lois ainsi que la coutume pour
autant que celle-ci ne soit pas contraire à l’ordre
56
Justice spécialisée, de proximité à compétence
personnelle. La Justice militaire est un corps
spécialisé de juridictions qui connaissent des
infractions de tout genre commises par les
membres des Forces armées et de la Police
nationale.
C’est donc une justice de proximité attachée à la
qualité spécifique de justiciables militaires ou
policiers. Autrement dit, elle est principalement
incompétente pour connaître des infractions
commises par des civils.(Article 156 al. 1). 57
Juridiction de substitution. Cependant, en temps de
guerre ou lorsque l’état de siège ou d’urgence est
proclamé, le Président de la République, par une décision
délibérée en Conseil des ministres, peut suspendre sur tout
ou partie de la République et pour la durée et les
infractions qu’il fixe, l’action répressive des Cours et
Tribunaux de droit commun au profit de celle des
juridictions militaires (la compétence de substitution des
juridictions militaires à celles de droit commun en temps
de circonstances exceptionnelles graves).
Toutefois, dans cette hypothèse, le droit d’appel ne peut
être suspendu(N.B. l’inconstitutionnalité de l’article 85 al. 2
du CJM). La Justice militaire joue ainsi le rôle de juridictions
de substitution. (Article 156 al 2).
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2.5. Réformes du 31 décembre 2015 et du 10
mars 2017 de la justice militaire (Mise en
œuvre du Statut de Rome)
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2.5. 1: Réforme du 31 décembre 2015
La Loi n° 15/023 du 31 décembre 2015,
modifiant et complétant la Loi n° 024/2002
portant Code pénal militaire, a apporté les
principales innovations suivantes:
L’élagage des dispositions relatives aux
crimes touchant à la paix et à la sécurité de
l’humanité de la Loi n° 024/2002 du 18
novembre 2002 portant Code pénal militaire;
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Par conséquent, l’abrogation de l’article 207 du
Code pénal militaire qui attribuait aux juridictions
militaires la compétence exclusive de connaître
les infractions de crime de génocide, les crimes
contre l’humanité et les crimes de guerre.
L’insertion du principe de la responsabilité pénale
du chef militaire ou de la personne faisant
effectivement fonction de chef militaire pour les
crimes contre la paix et la sécurité de l’humanité
perpétrés par des forces placées sous son 61
2.5. 2: Réforme du 10 mars 2017
Le législateur congolais a pris la Loi organique n°17/003
du 10 mars 2017 modifiant et complétant la Loi n°
023/2002 du 18 novembre 2002 portant Code judiciaire
militaire.
A travers cette réforme, le législateur cherche à régler la
question de la détermination de la juridiction
compétente lorsque les civils et les militaires se trouvent
en participation criminelle, à travers l’harmonisation du
Code judiciaire militaire avec la Loi organique n° 13/011-
B du 11 avril 2013 portant organisation, fonctionnement
62
A cet égard, les juridictions de droit
commun sont compétentes dès lors que
l’un des coauteurs ou complices n’est pas
justiciables des juridictions militaires, sauf
pendant la guerre ou dans la zone
opérationnelle, sous l’état de siège ou
d’urgence (article 115 CJM).
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Aussi, le législateur a aussi visé à
résoudre le problème de la juridiction
compétente en cas d’infraction continue
s’étendant d’une part sur une période où
le justiciable relevait de la juridiction de
droit commun et d’autre part, sur une
période pendant laquelle il relève de la
juridiction militaire.
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Dans ce cas, lorsque l’infraction continue
s’étendant d’une part sur une période où
le justiciable relevait de la juridiction de
droit commun et d’autre part, sur une
période pendant laquelle il relève de la
juridiction militaire ou vice-versa, la
juridiction de la dernière qualité est la
seule compétente (article 119 du Code
judiciaire militaire). 65
3. Fondement et nécessité de la justice
militaire
66
La question du droit pénal militaire et de la justice
militaire donne naissance aux polémiques le plus
virulentes.
Les unes sont inspirées par le souci d’une
administration de la justice égale pour tous en vertu
du « principe de l’égalité des citoyens devant la loi ».
Les autres, dictées par les nobles aspirations de
sauvegarde de la souveraineté de l’Etat, de la défense
des intérêts existentiels de la défense et de l’unité de
la nation face aux agressions extérieures et aux
67
En fait, l’égalité des citoyens devant la loi
n’est qu’une vue d’esprit. En réalité, à
l’égalité de droit devrait correspondre
l’égalité des obligations.
Or, le militaire vis-à-vis de la nation n’est
pas soumis aux mêmes obligations que le
commun des citoyens. Les dures exigences
de son métier imposent qu’il soit régi par
des règles particulières.
68
Le fondement du droit pénal militaire et
de la justice militaire réside dans la
nécessité du maintien d’une façon
permanente et sans relâche d’une
discipline particulière aux Forces Armées
et de la mise en œuvre des moyens
propres à assurer la sécurité de l’Etat et de
l’unité de la nation.
69
En effet, si en temps de paix, la vie du soldat
est assez proche de la vie normale de tous les
citoyens, durant les hostilités et plus
particulièrement durant les engagements,
lorsqu’il est sous le feu ennemi, le drame
surgit, le combattant doit à tout instant
affronter la mort.
Traumatisé par la férocité de la guerre, il est
balloté entre les nobles inspirations qui
créent les héros et les instincts de la chaire
qui font le lâche.
70
L’acte tout naturel de fuir un danger, devient crime
contre la nation. Dans ces circonstances, le droit
disciplinaire et le droit pénal commun paraissent
totalement inopérants, seul le droit pénal militaire
peut efficacement faire face à la situation.
Pendant ces instants, pour faire face au ballotage de
militaire, le droit pénal militaire ne lui donne qu’une
alternative : faire face au feu ennemi avec
l’éventualité de mourir ou d’être décoré, ou encore
fuir devant l’ennemi et mourir certainement de
manière honteuse sur le poteau d’exécution.
71
Le droit pénal militaire apparait ainsi comme l’arme
essentiel du commandement et le soutien suprême de
l’ordre public militaire reposant sur l’obéissance qui
est l’âme même de l’armée, sur l’honneur, le respect
et le sacrifice.
Les exigences spécifiques de la discipline de Forces
Armées confèrent ainsi un particularisme permanent
aux impératifs de l’ordre public militaire. Celui-ci
entraine, non seulement les infractions découlant de
la structure propre à l’armée mais aussi une procédure
spéciale applicables au militaire laquelle ne peut être
mise en œuvre que par une juridiction spécialisée.
72
En réalité, le soldat est régi par des règles
particulières, il vit dans des conditions
spéciales.
Son juge naturel doit être celui qui a la pratique
du commandement et de l’obéissance, qui parle
son langage et qui, soumis aux mêmes devoirs
et sacrifices, vivant au sein de cette
communauté militaire, connait sa mentalité et
ses difficultés.
73
4. Sources du droit et procédure pénale
militaires
74
La Constitution du 18 février 2006 telle que
modifiée et complétée à ce jour (articles 149 à
156);
Traités internationaux dûment ratifiés par la
RDC: Le Statut de Rome de la Cour Pénale
Internationale du 18 juillet 1998, etc.
Loi n° 023-2002 du 18 novembre 2002 portant
Code judiciaire militaire;
Loi n° 024-2002 portant Code pénal militaire;
75
Loi n° 15/023 du 31 décembre 2015 modifiant et
complétant la Loi n° 024-2002 portant Code pénal
militaire;
Loi organique n°17/003 du 10 mars 2017 modifiant et
complétant la Loi n° 023-2002 du 18 novembre 2002
portant Code judiciaire militaire;
Loi organique n° 13/011-B du 11 avril 2013 portant
organisation, fonctionnement et compétences des
juridictions de l'ordre judiciaire;
Décret du 30 janvier 1940 portant Code pénal tel que
modifié et complété à ce jour;
76
La coutume non contraire à l’ordre public et aux
bonnes mœurs;
Les principes généraux du droit.
77
Partie I : Organisation et compétence des
juridictions des Forces Armées
78
Chapitre I. Organisation Judiciaire
Militaire
79
Section 1. Structure des Juridictions
Militaires
80
§1. Tribunal Militaire de Police (art
23,24,25,26,90 et 91 CJM)
Organisation. Il est établi un ou plusieurs
tribunaux militaires de police dans le ressort d’un
tribunal militaire de garnison.
Composition et fonctionnement. Il siège avec
trois juges dont un magistrat de carrière. Il est
toujours présidé par le magistrat de carrière
faisant partie du siège. Il siège avec le concours
du ministère public et avec l’assistance du greffier.
81
§1. Tribunal Militaire de Police (art
23,24,25,26,90 et 91 CJM)
Attributions. Les tribunaux militaires de police
connaissent les infractions punissables de un an
de servitude pénale maximum commise par des
personnes justiciables du tribunal militaire de
garnison. Ils sont également compétents à l’égard
d’autres infractions lorsque l’Auditeur Militaire de
Garnison estime que la peine à prononcer ne peut
dépasser un an de servitude pénale. Les
jugements rendus par les tribunaux militaires de
police sont susceptibles d’opposition et d’appel. 82
§2. Tribunal Militaire de Garnison
(articles 21, 22, 88,89 et 122 CJM)
Organisation. Il est établi un ou plusieurs
Tribunaux Militaires de Garnison dans le
ressort d’un district, d’une ville, d’une
garnison ou d’une base militaire.
Composition et fonctionnement. Le
tribunal militaire de garnison est composé
d’une Président et des juges. Il siège au
nombre de cinq membres, tous officiers
supérieurs ou subalternes, dont au moins un
83
§2. Tribunal Militaire de Garnison
(articles 21, 22, 88,89 et 122 CJM)
Il siège avec le concours du
ministère public et l’assistance du
greffier.
Il est présidé par un officier
supérieur ou subalterne,
magistrat de carrière.
84
Attributions
Les tribunaux militaires de garnison connaissent les
infractions punissables d’une peine supérieure à un an
commises par les militaires des Forces Armées Congolaises
d’un grade inférieur à celui de major et les membres de la
Police Nationale et du Service National de même rang.
Les jugements rendus par les tribunaux militaires de
garnison sont susceptibles d’appel et d’opposition.
Ils connaissent également de l’appel des jugements rendus
au premier degré par les tribunaux militaires de police.
85
§3. Cour Militaire (articles 12 à 17, 84,85 et 121)
Organisation
Il est établi une ou deux cours militaires dans le ressort
territorial de chaque province et dans la ville de Kinshasa.
Il est à noter que l’organisation des juridictions militaires
n’a pas suivi l’actuel découpage territorial. C’est ainsi que
dans les provinces démembrées, il n’existe qu’une seule cour
militaire dans le ressort territorial couvre les anciennes
provinces.
La Cour Militaire peut se réunir en foraine en tous lieux de
son ressort.
86
Composition et fonctionnement
La cour militaire est composée d’un Premier Président,
d’un ou de plusieurs Présidents et des Conseillers.
En cas d’absence ou d’empêchement, le Premier Président
est remplacé par le Président pré-séant ou à défaut par le
Conseiller pré-séant.
La cour militaire siège au nombre de cinq membres, tous
officiers supérieurs au moins, dont deux magistrats de
carrière. Elle comprend deux ou plusieurs chambres
présidées par des magistrats de carrière.
La cour militaire est présidée par un officier général ou
supérieur, magistrat de carrière. 87
Composition et fonctionnement
Le Premier Président peut, en cas de nécessité,
requérir les services d’un magistrat civil en vue de
compléter le siège.
Elle siège avec le concours du ministère public et
l’assistance du greffier.
Les arrêts de la cour militaire sont susceptibles
d’opposition et d’appel.
88
Attributions
La cour militaire connait au premier degré des
infractions commises par :
Des officiers supérieurs des Forces Armées et les
membres de la Police Nationale et du Service National
du même rang
Les personnes justiciables, par état, de la Cour
d’Appel pour des faits qui relèvent de la compétence
des juridictions militaires ;
89
Attributions
Les magistrats militaires des tribunaux militaires de
garnison et ceux des auditorats militaires près ces
juridictions ;
Les membres militaires de ces juridictions pour les
faits commis dans l’exercice ou à l’occasion de
l’exercice de leurs fonctions.
La cour militaire connait également de l’appel
des jugements rendus au premier degré par les
tribunaux militaires de garnison.
90
§4. Cour Militaire Opérationnelle (articles 18, 19,
20, 86 et 87)
Organisation.
En cas de guerre ou dans toutes autres
circonstances exceptionnelles de nature à mettre
en péril la vie de la nation, il est établi dans les
zones d’opération de guerre, des cours militaires
opérationnelles qui accompagnent des fractions
de l’arme en opération.
91
§4. Cour Militaire Opérationnelle (articles 18, 19,
20, 86 et 87)
Au sens de la loi, on entend par circonstances
exceptionnelles de nature à mettre en péril la vie
de la nation, les menaces de guerre, de rébellion
ou d’insurrections armées.
Toutefois, l’implantation de la Cour Militaire
Opérationnelle est décidée par le Président de la
République, s’exprimant par voie d’Ordonnance.
(exemple de l’Ordonnance n°08/003 du 09 janvier 2008
portant implantation d’une Cour Militaire Opérationnelle,
précisément au Nord-Kivu) 92
§4. Cour Militaire Opérationnelle (articles 18, 19,
20, 86 et 87)
Composition et fonctionnement.
La cour militaire opérationnelle siège au nombre
de cinq membres dont un magistrat de carrière au
moins, et sont autant que possible, revêtus du grade
d’officiers supérieurs.
Elle siège avec le concours du ministère public et
l’assistance du greffier.
Elle a rang de cour militaire.
Des arrêts de la cour militaire opérationnelle ne
sont susceptibles d’aucun recours. 93
Attributions
Elle connait sans limitation de compétence
territoriale de toutes les infractions relevant
des juridictions militaires qui lui sont
déférées.
Elle connait des infractions de toutes
natures commises par des justiciables des
juridictions militaires 94
§5. Haute Cour Militaire (articles 6
à 11, 82, 83, 120, 123 à 128 CJM)
Organisation.
Il est établi une Haute Cour Militaire dont le
siège ordinaire est fixé dans la capitale. Son
ressort s’étend sur tout le territoire de la
République.
95
Composition et fonctionnement
Elle est composée d’un Premier Président, d’un ou de
plusieurs Présidents et des Conseillers.
En cas d’absence ou d’empêchement, le Premier
Président est remplacé par le Président pré-séant ou à
défaut par le Conseiller pré-séant.
La Haute Cour Militaire comprend deux ou plusieurs
chambres.
Elle siège au nombre de cinq membres tous officiers
généraux ou supérieurs dont deux magistrats de
carrière. 96
Composition et fonctionnement
Elle est présidée par un officier général, magistrat de
carrière.
Lorsqu’elle siège en appel, la Haute Cour Militaire est
composée de cinq membres dont trois magistrats de
carrière.
Elle siège avec le concours du ministère public et
l’assistance du greffier.
La Haute Cour Militaire statue en premier et dernier
ressort.
97
Attributions
Sont justiciables de la Haute Cour Militaire :
Les officiers généraux des Forces Armées et les membres de la
Police Nationale et du Service National de même rang ;
Les personnes justiciables, par état, de la Cour de cassation pour
des faits qui relèvent de la compétence des juridictions militaires ;
Les magistrats militaires des cours militaires, des cours militaires
opérationnelles et ceux des auditorats militaires près ces
juridictions ;
Les membres militaires de ces juridictions pour les faits commis
dans l’exercice ou à l’occasion de l’exercice de leurs fonctions.
98
Attributions
La Haute Cour Militaire connait de l’appel
des arrêts rendus par les cours militaires.
Elle connait également des demandes en
révision, les prises à partie et des règlements
des juges. Dans ces cas, elle siège avec cinq
membres tous magistrats de carrière.
99
Section 2. Des Parquets Militaires
100
§1. Auditorat Militaire de Garnison (articles 51,
52 CJM)
Il est institué un Auditeur Militaire près chaque tribunal
militaire de garnison.
Il exerce, sous la surveillance et la direction de l’Auditeur
Militaire Supérieur près la cour militaire, les fonctions de
ministère public près le tribunal militaire de garnison et les
tribunaux militaires de police du ressort.
Il est assisté d’un ou de plusieurs Premiers Substituts et des
Substituts de l’Auditeur Militaire de Garnison.
101
§2. Auditorat Militaire Supérieur et Auditorat
Militaire
Supérieur Opérationnel (articles 48, 49, 50 et
65 CJM)
Il est institué auprès de chaque cour militaire ou de
chaque cour militaire opérationnelle, un Auditeur
Militaire Supérieur.
L’Auditeur Militaire Supérieur exerce, sous la
surveillance et le contrôle de l’Auditeur Général des
Forces Armées, les fonctions de ministère public
devant toutes les juridictions militaires du ressort de la
cour militaire.
Il a la plénitude de l’action publique devant toutes les
juridictions militaires du ressort de la cour militaire.102
§2. Auditorat Militaire Supérieur et Auditorat
Militaire
Supérieur Opérationnel (articles 48, 49, 50 et
65 CJM)
Il est assisté d’un ou de plusieurs Avocats
Généraux et des Substituts de l’Auditeur
Militaire Supérieur.
En cas d’absence ou d’empêchement, il est
remplacé par l’Avocat Général ou le
Substitut de l’Auditeur Militaire Supérieur le
plus ancien dont le grade le plus élevé.
103
§2. Auditorat Militaire Supérieur et Auditorat
Militaire
Supérieur Opérationnel (articles 48, 49, 50 et
65 CJM)
Aux termes de l’article 65 du CJM, il est disposé
que pour des raisons liées aux impératifs de la défense,
à la demande de l’Auditeur Général des Forces Armées,
le Ministre de la Défense peut déléguer un magistrat
d’un parquet inférieur pour remplir temporairement les
fonctions supérieures. Il en est de même pour les
Auditeurs Militaires près les Cours Militaires
Opérationnelles. » (promotion circonstancielle en O.C.J militaires)
104
§3. De l’Auditorat Général des Forces
Armées (articles 42 à 47 CJM)
L’Auditeur Général des Forces Armées remplit les fonctions
d’officier du ministère public et peut exercer près toutes les
juridictions militaires établies sur tout le territoire de la
république ; l’exercice de l’action publique, dans toute sa
plénitude et devant toutes les juridictions militaires
appartient à l’Auditeur Général des Forces Armées ; il a le
droit d’ordonner d’instruire, de poursuivre ou de ne pas
poursuivre. Il est le Chef hiérarchique des magistrats du
ministère public militaire.
Il recherche et poursuit toutes les infractions de la
105
compétence de la Haute Cour Militaire et des autres Cours et
§3. De l’Auditorat Général des Forces
Armées (articles 42 à 47 CJM)
En cas d’absence ou d’empêchement, il est remplacé
par le pré-séant parmi les Premiers Avocats Généraux
ou le cas échéant parmi les Avocats Généraux.
Il est chargé de l’exécution des arrêts rendus par la
Haute Cour Militaire.
Dans les limites de ses prérogatives prévues par le
Code Judiciaire Militaire, le Ministre de la Défense,
exerce le pouvoir d’injonction de poursuite vis-à-vis de
l’Auditeur Général des Forces Armées. 106
Section 3. Principes régissant le fonctionnement
des Juridictions et Offices Militaires
107
§1. Principes régissant le fonctionnement des
Juridictions Militaires
108
Principe de faire juger le Militaire par ses pairs
et ses supérieurs.
Le principe fondamental qui domine la composition des
juridictions militaires est le suivant : le soldat doit être jugé
par ses pairs et ses supérieurs (article 33 CJM).
Le principe hiérarchique posé par le législateur procède du
souci de l’impartialité absolue qui doit caractériser
l’administration de la justice.
En effet, il ne saurait y avoir de véritable justice que si celui
qui est appelé à dire le droit jouit d’une certaine
indépendance de position vis-à-vis de l’inculpé.
109
Principe de faire juger le Militaire par ses pairs
et ses supérieurs.
Au sein des Forces Armées, le grade est la pierre
angulaire de la construction de la discipline qui
est la mère des armées. Un militaire ne peut
répondre de ses actes que devant celui qui a un
grade supérieur à celui qu’il porte ou en cas
d’égalité de grade, devant celui qui occupe une
fonction supérieure.
110
Principe de faire juger le Militaire par ses pairs
et ses supérieurs.
A côté du principe hiérarchique, la loi exige que le soldat soit
jugé par ses pairs c’est-à-dire par ceux qui comprennent la
mentalité, la psychologie du militaire et les besoins de
l’armée. En effet, il n y a que celui qui a la pratique du
commandement et de l’obéissance, qui parle le même
langage que le prévenu et qui partage les mêmes servitudes
avec lui, qui connait sa mentalité et ses difficultés.
Le pair du militaire n’est pas seulement celui qui appartient
comme lui aux Forces Armées mais c’est surtout celui qui
appartient à la même arme, à la même force, à la même 111
Principe de faire juger le Militaire par un magistrat de
carrière
114
Dans ses fonctions d’instruction
caractère contradictoire de
l’instruction de l’avant-procès.
En son article 19, la Constitution congolaise pose
le principe du contradictoire de l’instruction
judiciaire à tous les niveaux.
Ce principe suppose un procès équitable ou une
égalité des armes, ainsi que les droits de la
défense -art. 132 C.J.M-. 115
Dans ses fonctions d’instruction
Du secret de l’instruction
Ce principe, ne violant pas les droits de la défense dans son
ensemble (art. 132 C.J.M.), facilite l’action répressive en évitant
d’étaler en public le travail de recherche des preuves, assure la
protection des libertés individuelles en mettant le prévenu à l’abri
de la calomnie ou de la déconsidération et protège le public
contre le scandale pouvant résulter de certaines affaires.
Principe de l’indépendance
Le magistrat instructeur n’est pas tenu par la plainte de la partie
civile ni par les dénonciations. Il instruit à charge et à décharge,
entend toute personne et pose tout acte qui lui parait utile à la 116
Dans ses fonctions de poursuites
Principe de l’unité du Ministère Public
La puissance de l’action du ministère public militaire dans ses fonctions
de poursuite, requiert une forte structure intérieure qui implique une
unité s’exprimant sur deux formes complémentaires :
Unité dans la direction se traduisant par la subordination hiérarchique.
L’officier du ministère public militaire est placé sous les ordres de sa
hiérarchie. Le Ministre de la Défense peut donner des ordres ou des
injonctions à l’Auditeur Général. L’Auditeur Général peut à son tour peut
donner des ordres ou des injonctions à tous les officiers du ministère
public militaire. Les Auditeurs Militaires ont le même pouvoir vis-à-vis des
officiers du ministère public de leurs offices.
117
Dans ses fonctions de poursuites
Unité dans la représentation donnant au Ministère
Public un caractère d’indivisibilité
Les magistrats du ministère public sont considérés
juridiquement comme formant une seule et même
personne.
Ils peuvent se remplacer mutuellement à l’audience au
cours de l’instruction d’une même affaire sans que cela
nécessite la réouverture des débats.
118
Dans ses fonctions de poursuites
Principe de liberté du Ministère public.
(à rechercher)
119
Dans ses fonctions de poursuites
Principe de l’indépendance du Ministère
Public
Le principe de l’indépendance du ministère public est doublement
caractérisé. D’abord, à l’égard du siège car aucun juge ne peut ni
blâmer le ministère public ni lui refuser de prendre ses
réquisitions, ni lui en joindre d’exercer des poursuites. Ensuite à
l’égard des justiciables, étant entendu que le ministère public n’est
as tenu d’agir sur simple plainte comme il n’est pas tenu non plus
par le désistement, le retrait de la plainte ou des transactions
intervenues au bénéfice des délinquants.
120
Dans ses fonctions de poursuites
Principe de l’irresponsabilité du
Ministère Public
Pour assurer une grande liberté d’action dans
l’exercice de la répression, le droit pénal militaire
consacre l’irresponsabilité du ministère public même
pour les conséquences dommageables de son activité.
121
Dans ses fonctions de poursuites
Principe de l’irrécusabilité
Le ministère public militaire étant partie
principale et nécessaire au procès pénal car c’est
lui qui soutient l’accusation, il ne peut faire l’objet
d’une récusation.
122
Section 4. Nomenclature des grades au sein des Forces
Armées
123
§1. Nomenclature des grades de la Force
Terrestre, de la Force Aérienne et des Services
Communs
124
§1. Nomenclature des grades de la Forces
Terrestre, de la Force Aérienne et des
Services Communs.
Des Officiers Généraux.
Général d’Armée
Lieutenant-Général
Général-Major
Général de Brigade
125
§1. Nomenclature des grades de la Forces
Terrestre, de la Force Aérienne et des Services
Communs
Officiers supérieurs
Colonel
Lieutenant-colonel
Major
126
§1. Nomenclature des grades de la Forces
Terrestre, de la Force Aérienne et des Services
Communs
Officiers subalternes
Capitaine
Lieutenant
Sous-lieutenant
127
§1. Nomenclature des grades de la Forces
Terrestre, de la Force Aérienne et des Services
Communs
Sous-officiers de 1ere classe
Adjudant- Chef
Adjudant de 1ere Classe
Adjudant de 2ème Classe
128
§1. Nomenclature des grades de la Forces
Terrestre, de la Force Aérienne et des Services
Communs
Sous-officiers de ème
2 Classe
1er Sergent-major
Sergent-major
1er Sergent
129
§1. Nomenclature des grades de la Forces
Terrestre, de la Force Aérienne et des Services
Communs
Sous-officiers de 3ème Classe
Sergent
131
§2. Nomenclature des grades de la Force
Navale
Officiers Généraux
Grand Amiral
Amiral
Vice-amiral
Contre-amiral
132
§2. Nomenclature des grades de la Force
Navale
Officiers supérieurs
Capitaine de Vaisseau
Capitaine de Frégate
Capitaine de Corvette
133
§2. Nomenclature des grades de la Force
Navale
Officiers subalternes
Lieutenant de Vaisseau
Enseigne de Vaisseau
Enseigne de Vaisseau de 2ème Classe
134
§2. Nomenclature des grades de la Force
Navale
135
§2. Nomenclature des grades de la Force
Navale
136
§2. Nomenclature des grades de la Force
Navale
Sous-officiers de 3ème Classe
Quartier Maître
Catégorie des militaires de rang
1èr Matelot
2ème Matelot
Matelot
137
§3. Nomenclature des grades de la Police
Nationale
138
§3. Nomenclature des grades de la Police
Nationale
Les Commissaires Divisionnaires de Police
Commissaire Divisionnaire en Chef,
Commissaire Divisionnaire Principal,
Commissaire Divisionnaire,
Commissaire Divisionnaire Adjoint.
139
§3. Nomenclature des grades de la Police
Nationale
140
§3. Nomenclature des grades de la Police
Nationale
141
§3. Nomenclature des grades de la Police
Nationale
142
§3. Nomenclature des grades de la Police
Nationale
143
§3. Nomenclature des grades de la Police
Nationale
144
Chapitre II. Compétence d’attributions des
Juridictions des Forces Armées
145
Chapitre II. Compétence d’attributions des
Juridictions des Forces Armées
La compétence d’attribution des juridictions militaires peut être
définie comme étant l’aptitude d’une juridiction militaire à
connaitre des cas qui lui sont soumis.
La compétence d’une juridiction militaire peut être déterminée en
ne considérant que la nature des actes à juger sans s’occuper de la
qualité des personnes qui les ont accomplis. Il s’agit du système
dit de la compétence réelle ou matérielle.
A l’inverse, on peut, sans se préoccuper de la nature de l’acte
accompli, considéré exclusivement la qualité de la personne à
juger. C’est le système de la compétence personnelle.
146
Chapitre II. Compétence d’attributions des
Juridictions des Forces Armées
Le code judiciaire militaire de 2002 a confirmé le système le plus
étendu de la compétence personnelle. Il s’agit donc de la règle
normale de la compétence posée par le nouveau texte mais le
législateur ne sait pas limiter à poser cette seule règle de
compétence, il a étendu les pouvoirs des juridictions militaires à
l’égard des personnes qui n’ont pas la qualité de militaire ou
d’assimilé pour des infractions qui peuvent troubler l’ordre public
au sein de l’armée ou de nature à porter atteinte à son matériel
ou à son patrimoine. Les infractions susceptibles d’affaiblir le
potentiel de la défense nationale pendant les circonstances
exceptionnelles ont été également attribuées à ces juridictions.
147
Chapitre II. Compétence d’attributions des
Juridictions des Forces Armées
C’est ainsi qu’au cours de ce chapitre, nous
aurons deux sections : la première examinera la
règle normale de compétence, la seconde sera
consacrée aux extensions de compétence
reconnue aux juridictions militaires.
148
Section 1. La règle normale de compétence
149
Section 1. La règle normale de compétence
152
Compétence à l’égard de l’action publique.
153
Compétence à l’égard de l’action publique.
L’infraction purement militaire est celle qui ne peut être commise
que par un militaire ou assimilé compte tenu de la spécificité du
métier des armes. Elle n’est prévue que par le code pénal
militaire.
L’infraction mixte est celle qui est prévue à la fois par le code
pénal ordinaire et par le code pénal militaire, mais plus
sévèrement sanctionnée par celui-ci compte tenu des
circonstances de sa perpétration ou des biens et valeurs protégés.
L’infraction de droit commun est celle qui est prévue par le code
pénal ordinaire et les textes complémentaires.
154
Compétence à l’égard de l’action civile.
156
Incompétence à l’égard de l’action disciplinaire.
L’action disciplinaire étant indépendante de l’action
répressive, les juridictions militaires sont incompétentes
de statuer sur les fautes disciplinaires qui sont laissées à
l’appréciation du commandement.
Donc, si un militaire ou assimilé venant d’être transféré
devant un Auditorat militaire pour être présumé auteur
d’une infraction et que par la suite de l’instruction, il est
constaté qu’il est plutôt question d’une faute disciplinaire
qu’infractionnelle, celui-ci sera renvoyé à son
commandement afin qu’il subisse une action disciplinaire.
C’est le renvoi à la discipline du corps.
157
§1. Portée de la règle normale de compétence
158
Le principe fondamental de la compétence des
juridictions militaires demeurent que tout
individu appartenant à l’armée est normalement
justiciable des juridictions militaires. Il est donc
important de savoir d’une part, quelles sont les
personnes qui ont cette qualité de militaire et
d’autre part, à quel moment ces personnes
commencent à être assujetties à cette loi et à
quel moment elles cessent de l’être.
159
1.Les personnes ayant la qualité de militaire
160
1.Les personnes ayant la qualité de militaire
165
A. Restrictions résultant de la complicité ou de la
coactivité (Art 115 CJM)
Aux termes de l’article 115 du CJM, les juridictions de droit
commun sont compétentes dès lors que l’un de co-auteur ou
complice n’est pas justiciable des juridictions militaires.
Donc, dans l’hypothèse d’une participation criminelle qui
implique civil et militaire, en principe, le civil attire le militaire
vers son juge naturel.
Mais cette règle connait des limites.
166
B. Limites à cette règle exceptionnelle
168
B. Limites à cette règle exceptionnelle
169
B. Limites à cette règle exceptionnelle
172
§1. Extension de compétences à l’égard des
personnes ayant appartenu ou appartenant à
l’Armée
A. Extension de compétences à l’égard des réservistes
démobilisés
Aux termes de l’article 109 du CJM, les réservistes
démobilisés sont soumis aux lois pénales militaires pour les
infractions suivantes :
Trahison,
Espionnage,
Participation à une révolte militaire,
173
§1. Extension de compétences à l’égard des
personnes ayant appartenu ou appartenant à
l’Armée
A. Extension de compétences à l’égard des réservistes
démobilisés
Violences et outrages envers un supérieur qu’ils ont connu
dans l’armée,
Violences et outrages envers une sentinelle qu’ils ont connue
dans l’armée,
Détournement ou vol des effets militaires,
Pillage.
174
§1. Extension de compétences à l’égard des
personnes ayant appartenu ou appartenant à
l’Armée
B. Extension de compétence à l’égard des anciens militaires
L’article 110 du CJM, considère comme justiciable des
juridictions militaires, celui qui, dans les cinq années suivant
son départ de l’armée, commet contre ses anciens supérieurs
ou tout autre supérieur hiérarchique, en raison de relations
de service qu’ils ont eu l’une des infractions de voies de faits
et outrage envers supérieur, prévues par le code pénal
militaire, de violences ou de meurtre contre ce supérieur ainsi
que les infractions prévues par les articles 67-70 et 74 à 78 du
CPO. 175
§1. Extension de compétences à l’égard des
personnes ayant appartenu ou appartenant à
l’Armée
C. Extension de compétence à l’égard de ceux qui
ayant appartenu aux anciennes armées,
fractions rebelles, bandes insurrectionnelles ou
milices armées.
Cette catégorie d’individus demeure justiciables des
juridictions militaires pour des infractions énumérées
au point A ci-dessus.
176
§2. Extension de compétences à l’égard des
personnes n’appartenant pas à l’Armée
A. Extension de compétences à l’égard des auteurs d’infraction
d’audience
L’article 134 du CJM permet de juger sur le banc ceux
qui perturbent le déroulement de l’audience quels
qu’ils soient. De même, l’article 235 du CJM, autorise la
condamnation sur le champ de quiconque se rend
coupable envers un ou plusieurs de la juridiction
militaire des voies de fait, d’outrage ou de menace.
177
§2. Extension de compétences à l’égard des
personnes n’appartenant pas à l’Armée
B. Extension de compétences à l’égard des civils travaillant
au sein de l’Armée
Aux termes de l’article 108 du CJM, les personnes non
revêtues de la qualité de militaire, qui sont employées dans
un établissement ou dans un service de l’armée, de la Police
Nationale ou du Service National, sont justiciables des
juridictions militaires pour des infractions commises au sein
de l’armée ou dans l’exercice ou à l’occasion de l’exercice de
leur fonction.
178
§2. Extension de compétences à l’égard des
personnes n’appartenant pas à l’Armée
C. Extension de compétence à l’égard de ceux qui
commettent des infractions au moyen d’armes
de guerre
L’article 111 en son dernier alinéa dispose que les
juridictions militaires sont en outre compétentes à
l’endroit de ceux qui, sans être militaires, commettent
des infractions au moyen d’armes de guerre.
179
§3. Extension de compétence résultant de
l’Article 112 du Code Judiciaire Militaire
180
§3. Extension de compétence résultant de
l’Article 112 du Code Judiciaire Militaire
Cette disposition étend la compétence des juridictions
militaires aux civils rentrant dans les catégories
suivantes :
Les individus embarqués,
Ceux qui sans être liés légalement ou
contractuellement aux Forces Armées, sont portés sur
le rôle et accomplissent du service.
181
§3. Extension de compétence résultant de
l’Article 112 du Code Judiciaire Militaire
Les élèves des écoles militaires,
Les membres des bandes insurrectionnelles,
Les personnes à la suite de l’Armée, de la
Police Nationale ou du Service National.
182
Partie II. Procédure Pénale, Droit Pénal
Général et Droit Pénal Spécial Militaires
183
Partie II. Procédure Pénale, Droit Pénal Général et
Droit Pénal Spécial Militaires
Tout le long de cette deuxième partie du
cours de droit pénal et procédure pénale
militaires, nous allons relever quelques
particularités de la procédure pénale
militaire, du droit pénal général militaire
et du droit pénal spécial militaire.
184
Section 1. Amendes transactionnelles,
perquisitions et visites domiciliaires
185
§1. Amendes transactionnelles
L’article 138 du CJM dispose que,
contrairement aux dispositions de l’article 9 du
CPP, les officiers de police judiciaire militaires
ne peuvent en aucun cas proposer une
amende transactionnelle aux justiciables des
juridictions militaires pour les affaires de la
compétence de ces juridictions.
186
§2. Perquisitions et visites domiciliaires
L’article 22 Alinéa 3 du CPP dit que les perquisitions ne
peuvent commencer avant 5 Heures du matin ni après
21 Heures.
Par contre, l’article 139 du CJM dit que l’Auditeur
Militaire peut prescrire par instructions écrites aux
officiers de police judiciaire militaire de procéder
même de nuit à des perquisitions et à des saisies dans
les établissements militaires ou tous autres lieux qui
leurs sont désignés. 187
Section 2. Le Serment
188
§1. Autorité devant laquelle le serment est
prêté
En dehors des magistrats des Hautes Juridictions,
le magistrat civil prête serment devant la
juridiction auprès de laquelle il est affecté.
Par contre, le magistrat militaire ne prête
serment que devant le Président de la
République en personne ou par écrit (art. 66
CJM).
189
§2. Formule du serment
Le magistrat militaire comme son collègue civil jure
« obéissance à la Constitution et aux lois de la
République, et de remplir loyalement et fidèlement les
fonctions qui lui sont confiées ». Toutefois, le
magistrat militaire prend à témoin Dieu et la Nation
en débutant son serment par la formule : « Je jure
devant Dieu et la Nation » (art. 66 CJM).
190
§3. Renouvellement du serment
Le magistrat civil prêtant serment devant la
juridiction auprès de laquelle il est affecté, il est
normal qu’il renouvelle son serment chaque fois
qu’il change d’affectation. Par contre, son
collègue militaire, prêtant serment devant le
Président de la République qui est une institution
pérenne, n’a pas besoin de renouveler son
serment. 191
Section 3. La détention préventive et la
liberté provisoire
192
§1. Durée du Mandat d’Arrêt Provisoire (MAP)
Cependant, la validité du
mandat d’arrêt provisoire signé
par son collègue militaire est
tenue pour une durée de quinze
jours (15).
194
§2. L’Auditeur Militaire et la détention préventive
197
§2. L’Auditeur Militaire et la détention préventive
199
§3. Le juge militaire et la détention
préventive
Pourtant, l’institution de la « chambre
du conseil » est généralement inconnue
en procédure pénale militaire; cela eu
égard aux délais de pouvoir de détention
préventive accordés à l’Auditeur
Militaire.
200
§3. Le juge militaire et la détention
préventive
En effet, l’Auditeur Militaire peut statuer
et décider sur la prorogation de la
détention de mois en mois sans toutefois
dépasser le délai butoir de douze mois,
d’une manière consécutive (art. 209, al. 4
CJM).
201
§3. Le juge militaire et la détention
préventive
C’est justement après l’écoulement
de ces délais de pouvoir reconnus à
l’Auditeur Militaire à cette fin que le
juge militaire peut être saisi (art.
209, al. 5 CJM).
202
§3. Le juge militaire et la détention
préventive
Néanmoins, deux problèmes se posent:
De prime à bord, celui relatif à la juridiction
militaire compétente siégeant en chambre
du conseil,
Ainsi que celui relatif à la composition de
cette chambre du conseil militaire.
203
Le problème lié à la juridiction militaire
compétente siégeant en chambre du conseil à
laquelle il sera question de se référer.
La juridiction militaire compétente est
effectivement appréciée par rapport au parquet
militaire instructeur, c’est-à-dire que celui-ci doit
être principalement rattaché près cette
juridiction en ce qui concerne cumulativement
toutes les dimensions des compétences des
juridictions militaires (compétences personnelle,
matérielle et territoriale). 204
Le problème lié à la composition de cette
chambre du conseil militaire.
Ici, notons que le problème lié à la composition de
cette chambre du conseil militaire est
conséquemment réglé par rapport à la solution du
premier problème; autrement dit, chaque juridiction
militaire compétente siégeant en chambre du conseil
en la matière tiendra particulièrement sa
composition selon le vœu du législateur de 2002, et
cela est de stricte observance.
205
§4. De la liberté contrôlée
En droit positif congolais, la liberté contrôlée
n’est consacrée spécifiquement qu’en procédure
pénale militaire, par le biais de la Loi n°023/2002
du 18 novembre 2002 portant Code Judiciaire
Militaire.
Dans cette loi militaire de 2002, le législateur n’a
pas donner la définition de cette notion.
206
§4. De la liberté contrôlée
Néanmoins, comme la détention préventive, la
liberté contrôlée est une mesure de sûreté
judiciaire prise à l’encontre d’un justiciable des
juridictions militaires, selon le cas, cependant
ayant pour effet de le placer sous la surveillance
et sous le contrôle renforcés du commandant
militaire de son unité de service.
207
§4. De la liberté contrôlée
Cette décision est accordée par l’Auditeur
Militaire compétent.
Néanmoins, dans « l’affaire Colonel
ALAMBA, la Haute Cour Militaire l’a
judicieusement accordée comme solution
jurisprudentielle favorable aux droits de la
défense. » (Affaire R.P. n°001/2004). 208
§4. De la liberté contrôlée
209
§4. De la liberté contrôlée
Et plus loin, ce législateur n’a pas aussi
précisé les modalités d’exercice de cette
notion, le large pouvoir étant laissé à
l’Auditeur Militaire lequel prend à cet effet
une « ordonnance » par laquelle il en
détermine les conditions et les modalités
d’exercice.
210
§5. De la liberté provisoire
La liberté provisoire peut être demandée, ad
nutum, par l’inculpé ou son conseil à l’Auditeur
Militaire. Celui-ci apprécie s’il peut l’accorder ou
non.
Néanmoins, dans les conditions nécessaires au
dépend de l’intime conviction de l’Auditeur
Militaire, la mise en liberté provisoire peut être
ordonnée d’office par ce dernier.
211
§5. De la liberté provisoire
L’inculpé mis en liberté provisoire a
l’obligation de se présenter à tous les
actes de procédure aussitôt qu’il en sera
requis et de tenir informé l’Auditeur
Militaire de tous ses déplacements.
212
§5. De la liberté provisoire
Contrairement aux dispositions du Code
de procédure pénale relatives aux
conditions de la mise en liberté
provisoire, l’article 212 du code judiciaire
militaire ne soumet pas la mise en liberté
provisoire au paiement d’une caution, ni
à l’élection de domicile.
213
§5. De la liberté provisoire
Le militaire, non seulement ne dispose pas de moyens
pour payer une caution, mais aussi il est placé sous
commandement d’une unité de service militaire où il est
repéré officiellement. Autrement dit, lorsque la liberté
provisoire lui est accordée, celui-ci est remis entre les
mains de son commandant qui est son répondant.
A défaut de satisfaire à ces conditions, l’inculpé peut être
remis en incarcération par l’Auditeur Militaire à travers le
biais, éventuellement, d’un nouveau mandat d’arrêt
provisoire ou d’une ordonnance de réincarcération.
214
Explication
Principe du contradictoire
C’est un principe naturel de l’instance en vertu duquel toute
personne doit être informée d’une instance engagée contre
elle et doit être en mesure de discuter librement ses
prétentions, les arguments et les preuves de son adversaire. Le
respect du principe du contradictoire est la condition
indispensable de la liberté de la défense. (
215