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REPUBLIQUE DEMOCRATIQUE DU CONGO

MINISTERE DE L’ENSEIGNEMENT SUPERIEUR, UNIVERSITAIRE


ET RECHERCHES SCIENTIFIQUES

UNIVERSITE CATHOLIQUE DU CONGO

FACULTE DE DROIT ET SCIENCES POLITIQUES

BP : 1534

SUPPORT DU COURS DE DROIT


CIVIL III (les obligations)

Ce cours a été dispensé par le


Professeur Matthieu TELOMONO
BISANGAMANI, assisté, participé et
mis à l’écrit par l’étudiant WANYELE
BASOSILA Marcus Pop’s.

ANNEE ACADEMIQUE 2013-2014


Droit civil III les obligations Me Wanyele Basosila Marcus Pop’s

DROIT CIVIL III DES OBLIGATIONS

PROF : TELOMONO BISANGAMANI Mathieu

Tél : +243971339666

E-mail mathieutelomono@yahoo.fr

Plan sommaire

0. Introduction
1. Notion de l’obligation
2. Place des obligations en droit civil
3. Le caractère patrimonial de l’obligation
4. La principale classification des obligations
5. L’origine et l’évolution du droit congolais des obligations

I ère PARTIE : LES SOURCES DES OBLIGATIONS

Titre I le contrat

Titre II les délits et la quasi délit

Titre III les quasi contrat

II me PARTIE : LE REGIME GENERAL DES OBLIGATIONS

Titre I la transmission des obligations

Titre II les modes d’extinction des obligations

Titre III les modalités des obligations et les obligations complexes

Titre IV les preuves des obligations

Titre V les garanties générales du droit de créances.

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0. Introduction générale

Le « droit est objectif » dans le sens qu’il est un ensemble des


règles établit par un Etat pour mettre l’ordre et compromettre le mal. Le but
ultime du droit est l’ordre et la paix dans un pays,
Le « droit subjectif » est une prérogative (attribution) qu’a un
individu alors sujet de droit. Le droit objectif met de l’ordre sur le droit
subjectif. Le droit est aussi appréhendé comme l’art du juste. Le droit est
une science parce qu’il est un ensemble de connaissance qu’on peut
apprendre pour l’appliquer. On étudiera les obligations civiles et non les
obligations en général, mais qui sont protège par la loi.
Une obligation en droit civil est considérée comme une relation
qui existe entre deux parties en vertu de cela, la partie créancière peut exiger
au débiteur de lui payer le prêt.

L’obligation civile a quatre sources dont :

o Le contrat
o Le quasi contrat (n’est pas vraiment un contrat au vrai sens du
terme)
o Le délit (faute intentionnelle)
o Quasi délit (c’est la faute involontaire, c’est-à-dire que c’est
imprudent mais en droit civil, il faut réparer).
§. 1 Notion des obligations

Le mot obligation a plusieurs sens, dans un sens large, l’obligation désigne


tout ce que la loi et même la religion ou la morale recommande.

En droit civil, l’obligation est un lien de droit entre deux personnes en vertu
duquel l’une d’elle, le créancier, peut exiger de l’autre, le débiteur, une certaine
prestation. L’obligation civile s’appelle aussi droit de déchéance, parce que
toute obligation civile peut s’évaluer ou convertis en argent, il s’agit d’un lien
de droit dans ce sens que ce lien est reconnu et protégé par l’Etat,

Vinculum juris - un lien de droit

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La dette civile est quérable et non portable veut dire le créancier a le droit
d’aller auprès de son débiteur pour chercher sa somme, en d’autres termes,
c’est le créancier qui doit aller vers le débiteur pour réclamer et non se
retrouver dans un endroit prévu.

Cependant, toutes les obligations juridiques ne sont pas identiques, car il


existe des obligations juridiques parfaites et imparfaites.

 L’obligation juridique est dite parfaite lorsqu’elle peut être


sanctionnée actuellement,
 L’obligation juridique est dite imparfaite ou naturelle c’est celle
qui ne peut pas être sanctionnée actuellement.

On distingue deux sortes d’obligation juridiques imparfaites ou d’obligation


naturelle :

 L’obligation juridique dégénérée (cas de la prescription)


 Et l’obligation juridique manquée (cas de l’obligation consentis par un
incapable)
§. 2 La place des obligations en droit civil

Le droit des obligations fait partie du droit civil et les obliquions sont rangé
parmi le droit patrimonial car, ils sont évaluables en argent.

§. 3 Caractère patrimonial

L’obligation est un droit patrimonial, c’est-à-dire qu’il est évaluable en argent


l’obligation est un élément de patrimoine, elle présente aussi deux aspects
actif ou positif qu’on appelle la créance ou un aspect passif ou actif dont la
dette.

§. 4 principales classifications des obligations

Les obligations se classent soit, d’après leur objet, soit d’après leur source

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1. Classification d’après leur objet


D’après leur objet, on distingue les obligations de donner « dare »
quelque chose, de faire « facere » quelque chose ou de ne pas faire
quelque chose.

Les obligations de faire « facere » quelque chose comprennent, les obligations


de résultat et les obligations de moyen

Dans l’obligation de résultat, le débiteur est censé réaliser le résultat qu’il


promet.

Ex : l’obligation du transporteur

Dans l’obligation de moyen, le débiteur n’est pas obligé d’atteindre un


résultat, il est seulement obligé d’utiliser tous les moyens dont il dispose
sans garantir le résultat.

Ex : l’obligation de médecin.

2. Classification des obligations d’après leur source

D’après leur source, on distingue les obligations contractuelles (contrat),


quasi contractuel (quasi contrat), délictuel (délit) et quasi délictuel (quasi
délit).

§. 5 l’origine et l’évolution du droit congolais des obligations

Conformément à l’ubiquité du droit (ibi ius) le droit congolais des obligations


tire son origine dans l’épaisseur du temps car il a existé depuis les ancêtres
sous la forme de coutumes ou des usages, mais sous sa forme écrite, le droit
congolais des obligations remonte à l’époque coloniale.

En effet, parmi les conditions que la conférence de Berlin avait imposé au roi
Léopold II qui convoitait le bassin du Congo figurait celle d’y implanter un
droit moderne pour faciliter le commerce international. C’est ainsi que le roi
Léopold II exporta au Congo en tout précipitation le code civil belge qui était
lui-même conforme au code Napoléon de 1804. Il signa ainsi le décret du 30
juillet 1888 de contrat et des obligations conventionnelles sans tenir compte

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de la mentalité locale. Depuis lors ce code ou décret n’a pratiquement pas


évolué.

I ère PARTIE LES SOURCES DES OBLIGATIONS

Il existe quatre sources des obligations à étudier dans cette première partie
du cours.

TITRE I LE CONTRAT

CHAP. I NOTION GENERALE ET CLASSIFICATION DES CONTRATS

§. 1 la définition du contrat

Art 1er du code civil livre III définit le contrat comme une convention spéciale
et particulière qui a pour but de produire des effets juridiques. Le contrat est
une convention au sens spécial, mais la convention n’est pas forcément un
contrat.

! Le contrat est définit comme une convention par laquelle une ou plusieurs
personnes s’obligent envers une ou plusieurs autres à donner, à faire ou à
ne pas faire quelque chose.

Dans la pratique on confond souvent la notion du contrat avec celle de


convention. En réalité, du point de vue juridique, le contrat n’est pas
synonyme de convention.

En effet, la convention est tout accord entre deux ou plusieurs personnes en


vue de faire quelque chose.

Alors que le contrat est une convention particulière dans ce sens qu’il s’agit
d’un accord conclu dans le but de créer des effets juridiques. C’est-à-dire
dans le but de faire créer des obligations juridiques.

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§. 2 le principe de l’autonomie de la volonté ou de la liberté


contractuelle

A. Le principe
Selon ces principes, toute personne est libre de conclure des contrats,
c’est-à-dire de créer ses propres obligations. Mais ce principe connait
des limitations
B. Les limitations des principes
Les principes de l’autonomie de la volonté consacré à l’art 33 est des
limites par les lois impératives et les bonnes mœurs.
§. 1 le contrat nommé et le contrat innommé
1. Les contrats nommés

Sont ceux auxquelles la loi a donné un nom ou une dénomination propre

Ex : le contrat de vente, le contrat de louage, le contrat de dépôt, le contrat


de prêt, le contrat de mandat, le contrat d’échange…

2. Les contrats innommés

Sont ceux auxquelles la loi n’a pas donné un nom, mais dans la pratique ils
peuvent avoir un nom donné par les particuliers (parties)

Ex : le contrat de ristourne= likelemba

§. 2 la classification des contrats selon le code ou la classification


ancienne

1. Le contrat synallagmatique et le contrat unilatéral


1. 1 Le contrat synallagmatique (bilatéral)
Est celui dans lesquels les parties apposent leurs signatures
réciproquement.
Ex : le contrat de vente,
1. 2 Le contrat unilatéral

Est celui dans lesquels une seule partie s’oblige à l’égard des autres.

Ex : le contrat de donation.

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Le contrat bilatéral exige deux parties ou deux volontés qui tombent


d’accord, il ne doit pas être confondu avec l’acte unilatéral qui est l’œuvre
d’une seule personne.

2. Le contrat à titre onéreux et le contrat à titre gratuit

2. 1 Le contrat à titre onéreux

Ici chaque partie poursuit un intérêt « do ut das »

Ex : la vente

2. 2 Le contrat à titre gratuit


Les parties ne recherchent pas une contrepartie, c’est un contrat dominé
par l’animus donandi= l’esprit de partage, l’esprit de père noël
Ex : la donation
3. Le contrat commutatif et le contrat aléatoire
2. 1 le contrat commutatif
Le contrat commutatif c’est celui dans lequel l’avantage poursuivit par
chacune des parties est bien précisé et bien connu au moment de la
conclusion de contrat.
Ex : le contrat de vente
3. 2 le contrat aléatoire

C’est celui dans lequel l’avantage poursuivit dans le contrat est soumis aux
hasards ou à l’aléa.

Ex : le contrat de pari

3. Le contrat consensuel, solennel et réel


4. 1 le contrat consensuel

Il est dit consensuel lorsque la volonté des parties suffit pour le former

Ex : le contrat de vente mobilière

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4. 2 le contrat solennel

C’est celui qui outre la volonté des parties exige l’accomplissement de


certaines formalités pour être formé valablement.

Ex : le contrat de mariage qui exige le payement de la dot

4. 3 le contrat réel

C’est celui qui, outre le consentement de deux parties exige la remise d’une
chose pour être formé.

Ex : le contrat de prêt, le contrat de dépôt

5. Le contrat à exécution instantanée et le contrat successif


5. 1 le contrat à exécution instantanée ou contrat instantanée

Est celui dont les obligations peuvent être exécutées en une seule fois

Ex : le contrat de la vente d’un objet

5. 2 le contrat successif

C’est celui dont les obligations s’exécute de façon répétée ou de façon


échelonnée ou continue dans le temps.

Ex : le contrat de travail, le contrat de bail, le contrat de mariage.

§. 3 la classification moderne des contrats

1. Le contrat de libre discussion : est lorsque les deux contractants


librement ont discuté clause par clause, les conditions générales
d’affaires.
2. Le contrat d’adhésion : les parties n’ont pas discuté les clauses, il y
a aussi ici prédominance exclusive d’une seule volonté qui s’impose
à l’autre partie, mais une seule partie a imposé sa volonté dans la
conclusion de ce contrat.
Ex : l’autre partie est peut être en position de faiblesse et accepte
quand même les clauses, le contrat léonin « le contrat signé avec le
lion et ça ne demande pas l’adhésion de l’antilope »

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3. le contrat type ou contrat standard : ce sont des modèles ou des


formules établies par un organisme public ou privé pour servir aux
futurs contractants.
Ex : en matière de contrat d’assurance, il existe plusieurs types de
contrats d’assurance
4. les conditions générales d’affaires : les conditions générales
d’affaires ressemblent à des contrats d’adhésion. En effet, il s’agit
de clauses non négociables imposées généralement par l’Etat à côté
d’autres clauses négociables dans le cadre d’un marché public.
5. le contrat individuel : c’est celui qui met en face deux individus
Ex : le contrat de mariage
6. le contrat collectif : c’est celui dans lequel intervient un groupe
d’individu ou deux groupes d’individu
Ex : la convention collective de travail signé entre le syndicat de
travailleur et le patron.

CHAP. II LES CONDITIONS DE FORMATION ET DE VALIDITE DE


CONTRAT

Aux termes de l’article 8 du code civil livre III quatre conditions sont requises
pour l’existence d’un contrat dont:

 Le consentement des parties


 La capacité juridique des parties
 L’objet licite
 La cause du contrat

SECTION I LE CONSENTEMENT

§. 1 le consentement en lui-même

Question 1ère de qui doit émaner le consentement ?

Réponse : il va de soi que le consentement doit émaner de chaque partie au


contrat, mais il n’est pas exigé que chaque partie intervienne physiquement
et personnellement.

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En effet, la représentation est permise en matière contractuelle et puisqu’il


est possible d’être représenté, il est donc possible de conclure un contrat
avec sois même, il y a contrat avec sois même lorsque l’une des parties
représente l’autre partie dans le contrat.

Ex : la vente d’un bus par l’UCC à Mr l’abbé Bosco en sachant que c’est Mr
l’abbé qui va signer comme toutes les parties, c’est-à-dire en tant que
vendeur et acheteur.

Question 2ème la nécessité et la portée du consentement le contrat étant un


acte bilatéral, il implique nécessairement la volonté de deux parties et ce
consentement doit porter sur chaque clause du contrat.

Question 3ème quelle doit être la forme du consentement ?

Réponse : en principe le contrat est soumis au consensualisme, c’est-à-dire


que le consentement peut être exprimé de n’importe quelle manière par écrit,
par la parole et par les gestes. Il peut même être exprimé par le silence dans
le cas de la tacite reconduction des contrats successifs. Il existe des
exceptions comme en ce qui concerne le contrat solennel, le consentement
doit s’exprimer en respectant la procédure prévue par la loi.

Ex : la vente immobilière exige un écrit,

Question 4ème à quel moment se réalise le concours de deux volontés

Réponse : lorsque le contrat est conclu par des personnes présentement


physique l’une en face de l’autre, le problème du moment où le concours de
volonté se réalise ne se pose. Lorsque des parties en distance, c’est-à-dire
dans le contrat par correspondance, la loi est silencieuse au moment où le
concours de volonté se relise. La doctrine a proposée 4 thèses :

La thèse de la déclaration, de l’expédition de l’information et de l’exécution


proprement dite, la doctrine reste divisée sur cette question. En définitive me
ment où se réalise le concours de 2 volontés dépend de chaque cas d’espèce,
c’est-à-dire de la volonté des parties.

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§. 2 les vices du consentement

Aux termes de l’art 09 du code civil congolais livre III le consentement n’est
pas valable s’il a été donné par erreur, extorqué, par violence ou surpris par
dol. En définitif, il existe quatre type de consentement :

L’erreur, la violence, le dol et la lésion (art 131 bis)

A. l’erreur

Elle est une représentation fausse de la vérité à l’occasion


d’un contrat, commettre une erreur c’est se tromper, l’erreur entraine la
nullité du contrat, mais en réalité toutes les erreurs n’ont pas la même
conséquence car il existe trois catégories d’erreur : l’erreur grave ; l’erreur
moyenne et l’erreur légère.

A. 1 l’erreur grave ou erreur destructrice du consentement


Cette erreur entraine la nullité absolue du contrat et on la rencontre
dans les trois hypothèses suivantes :
L’erreur sur la nature du contrat, l’erreur sur l’identité de l’objet et
l’erreur sur la cause du contrat.

A. 2 l’erreur moyenne ou l’erreur vice de consentement

Entraine la nullité relative du contrat, on la rencontre dans le cas


suivant : l’erreur sur la substance de la chose, l’erreur sur la personne dans
le contrat « intuitu personae », l’erreur sur le droit.

A. 3 l’erreur légère ou erreur indifférente


Elle n’a aucune incidence sur la validité du contrat
Ex :
 L’erreur sur la qualité non substantielle de la chose ;
 L’erreur sur la solvabilité du cocontractant.
B. le dol
Il est un ensemble de manœuvres frauduleuses qu’une partie
utilise pour pousser l’autre à contracter, en réalité, il faut distinguer le

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mauvais dol (malus dolus) qui entraine la nullité relative et le bon dol (bonus
dolus) qui n’entraine aucune sanction.
Ex : le dol ou réclame commerciale.
Il faut également distinguer le dol déterminant et le dol incident, le dol
déterminant est celui qui amène l’autre partie à contracter, il est sanctionné
par la nullité relative du contrat. Le dol incident est celui qui convainc l’autre
partie non pas à contracter mais à accepter les conditions beaucoup plus
désavantageuses, il est sanctionné par la réduction de l’avantage exagéré.
C. La violence
C’est le fait d’inspirer à une personne la crainte d’un mal pour
elle-même où pour ses proches en vue de lui arracher un consentement, elle
peut être physique, morale ou pécuniaire. Elle a toujours un effet
psychologique et elle entraine la nullité relative du contrat. Pour être retenu
comme vice de consentement, la violence doit être illicite (injuste ou encore
contraire à la loi) elle doit avoir une certaine gravité.
D. la lésion
Elle est une disproportion manifeste entre l’avantage procuré
et l’avantage reçu par chacune des parties dans un contrat synallagmatique
ou à titre onéreux. La lésion a été ajouté dans le code civil congolais livre II
par le décret du 26 aout 1959 dans l’art 131 bis. La lésion suppose toujours
qu’une des parties à profiter des faiblesses ou de l’ignorance de la partie
victime. En droit positif congolais la lésion n’entraine pas la nullité du
contrat, elle est sanctionnée simplement par la réduction d’avantage exagéré.
En droit comparé français et belge, la lésion est plutôt sanctionnée par la
nullité relative spécialement appelé rescision. La victime de la lésion en droit
congolais dispose d’un délai de 3 ans pour exercer l’action en réduction, ce
délai commence à courir non pas au jour du contrat, mais au jour du
paiement effectif. Il ne s’agit pas d’un délai de prescription, mais d’un délai
préfix.
Ex : l’achat d’un immeuble à un prix un peu plus bas que le prix ordinaire,
alors que le prix normal n’est pas là, dans ce cas on doit réduire dans le
compte de l’acheteur pour ajouter dans le patrimoine du vendeur.
Il existe deux capacités dans l’extrapatrimonial de l’homme dont :

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SECTION II LA CAPACITE DE CONTRACTER

 la Capacité qui donne à une personne le pouvoir d’être titulaire


d’un droit (capacité de jouissance)
 et la Capacité qui donne à une personne le pouvoir de son
exercice (capacité d’exercice).

Avec l’abolition de l’esclavage, tous les êtres humains jouissent en principe


de tous les droits (humains), mais la capacité d’exercice n’est pas reconnue à
certaines catégories telles que : les enfants mineurs, les faibles d’esprit, les
prodigues, les interdits et la femme mariée dans une certaine mesure. La loi
prévoit 3 régimes de protection des incapables : le régime de la
représentation, de l’assistance et le régime de l’autorisation.

SECTION III L’OBJET DU CONTRAT

L’objet du contrat c’est ceux à quoi on s’engage, pour que le contrat soit
valable l’objet doit être licite c’est-à-dire conforme aux bonnes mœurs,
morale, déterminé et possible.

SECTION IV LA CAUSE DU CONTRAT

La cause du contrat c’est ce pourquoi on s’engage, c’est-à-dire le but


poursuivi par chaque partie. Dans un contrat synallagmatique la cause du
contrat pour chaque partie se trouve dans l’objet de l’autre partie. La cause
du contrat doit être licite (conforme à la loi et aux bonnes mœurs) et valable.
La cause du contrat c’est le but immédiat poursuivit par chaque partie, elle
ne doit pas être confondu avec les motifs du contrat, les motifs sont des
raisons souvent multiples, lointaines et souvent cachées qui n’ont donc
aucune incidence sur la validité d’un contrat.

La cause du contrat peut ou ne pas être exprimée, dans ce cas le contrat


s’appelle un «billet non causé »

La cause simulée ou cachée est permise en droit, à condition qu’elle respecte


la loi et les bonnes mœurs (licite et morale). Lorsque la cause du contrat est
contraire à la loi et aux bonnes mœurs elle entraine la nullité absolue.

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Remarque : les tempéraments des adages « nemo auditur turpitudinem suam


allegans » nul ne peut se prévaloir de ses propres turpitudes (bêtise).

Ex : une femme qui se prostitue et après elle part demander en justice parce
qu’un client ne s’est pas bien acquitté de ses obligations.

« In pari causa turpitudinis repetitio cessat » dans pareil cas de turpitude


(bêtise) la restitution cesse, c’est-à-dire qu’on ne peut

CHAP III LA NULLITE DES CONTRAT

SECTION I NOTION GENERALE

§. 1 définition de la nullité

Elle est une sanction juridique qui frappe un acte qui n’a pas
respecté ses conditions de formation et de validité prévue par la loi. Elle doit
être prononcée par les juges, c’est-à-dire au tribunal, elle n’est pas
automatique.

§. 2 distinctions de la nullité avec des notions voisines

 L’annulation : c’est la procédure qui conduit à la nullité, alors que la


nullité c’est l’aboutissement de l’annulation ;
 La résolution : c’est la dissolution d’un contrat valable par le tribunal
pour inexécution par l’une des parties de ses obligations (art 82 CCCL
III).
 La révocation : c’est l’acte par lequel deux parties mettent
volontairement fin à leur contrat.
 La résiliation : elle a les mêmes sens que la révocation seulement que
celle-ci ne concerne que le contrat successif.
 L’inopposabilité du contrat aux tiers : c’est la situation d’un contrat
solennel qui n’a pas rempli les formalités de publicités prévues par la
loi.
 La rescision : (voir la lésion)
 La suspension du contrat : c’est un simple arrêt momentané de
l’exécution du contrat

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 L’inexistence du contrat : les éléments qui forment le contrat n’existe


presque pas.

SECTION II LA CLASSIFICATION DOCTRINALE DE NULLITE

La doctrine distingue deux sortes de nullité, la nullité absolue et la nullité


relative.

§. 1 la nullité absolue

Il y a nullité absolue lorsque le contrat porte atteinte à l’intérêt


général, notamment lorsqu’il viole une règle impérative.

Ex : un contrat portant sur la vente du chanvre.

S’agissant d’une nullité d’ordre public, elle peut être sollicitée par tout le
monde, c’est-à-dire par le contractant eux-mêmes, par leurs représentants,
leurs héritiers, par leurs créanciers, et même par le tiers Penitus extranei
« tiers complètement tiers » le juge peut aussi soulever cette nullité absolue
d’office, de même que le Ministère Public

La nullité absolue est prescriptible dans un délai trentenaire, conformément


à la jurisprudence constante.

§. 2 la nullité relative

Il y a nullité relative lorsque le contrat a violé un intérêt privé de


l’une des parties, généralement, on dit qu’il y a nullité relative lorsqu’une
partie est victime d’un vice de consentement, excepté la lésion, cette nullité
relative ne peut être sollicité que par la partie victime et par ses ayants droits
(les héritiers). La personne victime peut néanmoins s’abstenir de solliciter la
nullité relative, dans ce cas, on parle de la confirmation de l’acte nul.

La nullité relative doit être sollicitée dans un délai de 10 ans art 196 du
CCCLIII.

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SECTION III LES EFFETS DE LA NULLITE

Qu’il s’agisse de nullité absolue ou de la nullité relative, toute nullité produit


en principe des effets rétroactifs, c’est-à-dire qu’il faut rétablir le statuquo
ante (la situation antérieur au contrat ; concrètement les effets rétroactifs
impliquent que chacun restitue ce qu’il avait reçu de l’autre. Toutes fois la
rétroactivité de nullité connait quelques tempéraments (limites), il en est
ainsi dans le cas suivant :

 dans le contrat successif ;


 dans le cas où le tribunal évoque les adages nemo auditur, et in pari
causa ;
 dans le cadre de la nullité des contrats en matière immobilière.

CHAP. IV LES EFFETS DES CONTRATS ENTRE LES PARTIES

SECTION Ière LES PRINCIPES DE LA FORCE OBLIGATOIRE DU CONTRAT

Ce principe est affirmé à l’article 33 du CCC L III qui dispose que les
conventions légalement formées tiennent lieu de loi à ceux qui les ont faites
et elles doivent être exécutées de bonne foi. Le principe de la force obligatoire
du contrat entraine trois conséquences :

 le contrat a la force de la loi entre les parties, c’est-à-dire que les


parties doivent respecter leurs accords comme si elles respectaient la
loi ;
 le contrat s’impose aux juges, c’est-à-dire que le juge n’a pas le
pouvoir de modifier le contenu d’un contrat qui réunit les conditions,
le seul pouvoir que la loi lui accorde, c’est celui de donner un délai de
grâce à un débiteur de bonne foi qui serait aux aboies
 le contrat est supérieur à la loi supplétive, mais il reste subordonné à
la loi impérative.
SECTION II LES CONDITIONS DE L’EXECUTION FORCEE DU CONTRAT

Si le débiteur n’exécute pas volontairement son obligation, le créancier


pourra exiger cette exécution avec l’appui de la Force Publique. Cette

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exécution forcée peut se faire en nature ou par équivalent (par dommage-


intérêt). L’exécution forcée en nature est facile à réaliser pour les obligations
de donner, car elle se réalise par la voie de saisi, mais elle est plus difficile à
réaliser pour les obligations de faire. Dans ce dernier cas, on recoure
généralement à l’exécution forcée par équivalent (dommage-intérêt), et toute
exécution forcée doit respecter les 4 principes suivants :

 la dette doit être exigible, c’est-à-dire qu’elle doit arriver à


l’échéance ;
 le créancier doit mettre préalablement son débiteur en demeure ;
 le débiteur ne doit pas être déchargé (justifié) de son obligation par
une cause d’exonération
Ex : le cas de force majeur
 le créancier doit être muni d’un titre exécutoire obtenu par la voie
judiciaire
Ex : un jugement.

La mise en demeure équivaut à un rappel ou une interpellation du débiteur


par le créancier, sa procédure est très simplifiée :

Elle peut se faire par une simple lettre missive, par téléphone, par un mail,
par un texto, par une simple déclaration verbale (parler face à face),… ou
encore par une sommation (un acte signifié par un huissier de justice qui a
pour finalité de mettre le débiteur en demeure.

La mise en demeure a deux conséquences dont :

 elle permet au créancier de réclamer des dommages-intérêts


moratoires (c’est quand il y a retard de payer la dette à partir de
la mise en demeure)
 si l’obligation consistait à livrer un objet, la mise en demeure
met les risques de la chose à la charge du débiteur,
conformément à l’adage latin res perit debitori (c’est-à-dire que
c’est le débiteur qui est le responsable des dommages subi)

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L’obligation de la mise en demeure peut être écarté par la volonté de deux


parties, lorsque le contrat stipule que l’arrivé du terme équivaudra d’office
mise en demeure.
Il existe 4 causes d’exonération classique :
 le cas fortuit un événement indépendant de la volonté du
débiteur et qui affecte l’organisme de celui-ci
Ex : une maladie ;
 le cas de force majeure vise les événements indépendant de la
volonté du débiteur qui se produit en dehors de son organisme
le séisme, le tremblement de terre, la mort d’un être cher ;
 la faute du créancier lui-même ;
 la faute exclusive d’une tierce personne

SECTION III LA PARTICULARITE DE L’EXECUTION DE CONTRATS


SYNALLAGMATIQUE

L’exécution d’un contrat synallagmatique obéi aux principes d’exécution


simultanée des obligations réciproques, c’est-à-dire dans l’idéal, on aimera
que les deux parties s’exécutent au moment. Mais lorsqu’une partie ne veut
pas leucite indépendamment de sa bonne volonté, l’autre peut aussi
s’abstenir d’exécuter, en invoquant le principe de la connexité des obligations
réciproques, lorsqu’une partie refuse de s’exécuter par mauvaise foi l’autre
partie pourra aussi refuser de s’exécuter invoquant l’exception d’inexécution
(l’exceptio non adimpleti contractus)

SECTION IV LES CONSEQUENCES DE L’INEXECUTION OU DU RETARD


DANS L’EXECUTION

Lorsque l’inexécution ou l’exécution tardive sont imputables au débiteur, le


créancier peut procéder à l’exécution forcée en nature ou par équivalent.
L’exécution forcée en nature n’est pas possible dans tous les cas, il en est
ainsi la plus part des fois pour les obligations de faire de procéder à
l’exécution forcée, dans ce cas, le créancier va se rabattre sur l’exécution
forcée par équivalent ou exécution en dommage-intérêt.

18
Droit civil III les obligations Me Wanyele Basosila Marcus Pop’s

On distingue les dommages-intérêts compensatoires qui remplacent


l’exécution en nature et le dommage-intérêt qui sanctionne le retard dans
l’exécution. La loi ne fixe pas un barème des dommages-intérêts en matière
civile ; en droit positif congolais, la fixation des dommages-intérêts est
essentiellement judiciaire, lorsque le demandeur fourni les éléments de base
pour calculer le montants des dommages-intérêts celui-ci est évalué ex
aequo et bono (en équité) par les juges, lorsque le juge fixe le montant de
dommage-intérêt, il doit viser la réparation intégrale du préjudice, les
dommages et intérêts doivent viser aussi bien le manque à gagner (lucrum
cessans) que la perte subit (damnum emergens).

Remarque

 Astreinte : est un procédé indirect de contrainte consistant pour les


juges à condamner le débiteur qui refuse ou qui retarde à s’exécuter à
payer au créancier une somme d’argent égal tant par jour et ceux pour
toute la durée de l’inexécution et du retard de l’exécution. L’astreinte
n’est donc pas à confondre aux dommages et intérêts, c’est donc un
moyen de pression pour pousser le débiteur à s’exécuter.
 la clause pénale : constitue une convention subsidiaire à un contrat
principale par laquelle les parties évaluent en avance les dommages et
intérêts qui seront dus au débiteur en cas d’inexécution ou du retard
d’exécution, il ne s’agit pas d’une peine au sens de l’amende de la
privation de liberté comme peut le faire penser le terme pénal, c’est
plutôt une indemnité civile. La clause pénale tient lieu des dommages-
intérêts, elle constitue des dommages-intérêts, elle a un caractère
forfaitaire parce que son montant est déterminé. La clause pénale
étant une convention accessoire, sa validité dépend de la validité de la
convention principale.
 la clause limitative de responsabilité : ce sont des clauses par
lesquelles le contrat fixe le maximum possible des dommages et
intérêts que le débiteur pourrait payer sans couvrir la totalité du
préjudice, ces clauses sont en principes valables lorsqu’elles

19
Droit civil III les obligations Me Wanyele Basosila Marcus Pop’s

concernent des préjudices matériels mais elles ne sont pas acceptées


dans le cas des dommages causés aux personnes.
 clauses d’irresponsabilité : elles ne sont pas acceptées lorsqu’elles
sont relatives à l’intégrité physique de la personne, nul ne peut mettre
la vie des personnes en (péril) danger pour décliner la responsabilité
des préjudices.

CHAP. V LES EFFETS DE CONTRAT A L’EGARD DES TIERS

SECTION I LE PRINCIPE DE LA RELATIVITE DES CONVENTIONS

Aux termes de l’article 63 du CCCL III les contrats n’ont d’effet qu’entre les
parties contractantes, elles ne nuisent point aux tiers et elle ne lui profite
que dans le cas prévue par la loi. Cette disposition a été influencée par le
vieil adage res inter alios acta aliis neque prodesse nec nocere potest « une
chose faite entre les uns ne peut profiter des autres ni nuire à d’autres ou
les effets internes du contrat, c’est-à-dire les droits et les obligations qui
naissent du contrat doivent être limité aux parties, ils ne peuvent pas
s’imposer aux tiers »

Q/ Quel est le sens du mot tiers à l’article 63 ?

R/

 Le représenté n’est pas un tiers au contrat,


 Les ayants causes à titre universel (héritiers) ne sont pas des tiers
dans le contrat,
 les ayants causes à titre particulier (grand frère du de cujus, la
tutelle) ne sont pas totalement tiers,
 les créanciers chirographaires (c’est un créancier dépourvue de
sureté) ne sont pas des véritables tiers, au regard de l’art 63. Ils ne
sont pas des véritables tiers, parce qu’ils disposent de l’action
oblique et de l’action paulienne.
En définitive le mot tiers utilisé par l’article 63 a pour signification
res penitus extranei

20
Droit civil III les obligations Me Wanyele Basosila Marcus Pop’s

SECTION II LES DEROGATIONS AU PRINCIPE DE LA RELATIVITE DES


CONVENTIONS

Il existe cinq dérogations au principe de la relativité des conventions :


 le cas de la promesse pour autrui ;
 le cas de la stipulation pour autrui ;
 le cas de la simulation ;
 le cas de la représentation
 et le cas de contrat collectif
§. 1 le cas de la stipulation pour autrui
L’art 19 du CCCLIII interdit la promesse pour autrui en disposant
que, on ne peut s’engager ni stipuler que pour sois même, mais l’art 20 de la
même loi reconnait la validité de la promesse pour autrui à titre exceptionnel
lorsque cette promesse pour autrui se présente sous la forme d’une
promesse de porte-fort.
En effet, aux termes de l’article précité, on peut se porter fort pour un tiers
en promettant les faits de celui-ci sauf l’indemnité contre celui qui s’est porté
fort ou qui a promis de faire ratifier si le tiers refuse de tenir l’engagement.
La promesse de porte-fort doit être distinguée de la promesse des bons
offices.
Dans la promesse de porte-fort, le porte-fort assure une obligation
de résultat, mais dans la promesse des bons offices, le promettant n’engage
qu’une obligation de moyen. Dans la promesse de porte-fort, si le tiers ne
ratifie pas l’engagement le porte-fort doit indemniser son cocontractant, mais
si le tiers ratifie l’engagement, le porte-fort sera libéré et le tiers sera engagé
avec des faits rétroactifs.
§. 2 la stipulation pour autrui
La stipulation pour autrui est un contrat par lequel une des parties
appelé le stipulant obtient de l’autre partie appelé le promettant un
engagement consistant à faire ou à donner quelque chose au profit d’un tiers
appelé tiers bénéficiaire, ce tiers bénéficiaire devient ainsi créancier du
promettant sans avoir été parti au contrat.

21
Droit civil III les obligations Me Wanyele Basosila Marcus Pop’s

§. 3 le cas de la simulation

Il s’agit de l’hypothèse de la contre-lettre, c’est-à-dire le cas d’un


contrat apparent contredit par un contrat caché ou simulé, dans ce cas, le
contrat caché prime sur le contrat apparent à condition qu’il respecte toutes
les conditions de formation de validité prévue par la loi.

Ex : une simulation portant sur l’identité du cocontractant.

§. 4 le cas de représentation

§. 5 le cas des contrats collectifs

Ici c’est le délégué (syndicat) qui signe le contrat avec le patron.

CHAP. VI L’EXTINCTION ET LA RESOLUTION D’UN CONTRAT

SECTION Ière LES CAUSES D’EXTINCTION EN GENERAL

Il s’agit des causes d’extinction qui s’appliquent à n’importe quel contrat de


manière générale, parmi celle-ci on peut citer :

 L’exécution des obligations par chacune des parties, c’est le mode

 L’accord des parties, les deux parties avaient décidé de conclure un


contrat ou révoquer un contrat ou le mutuus disensus

 L’arrivé du terme convenu pour le contrat successif

 La volonté de l’une des parties dans le contrat successif, c’est-à-dire la


résiliation de contrat de bail, le contrat du travail, etc.

 La mort de l’un des contractants le contrat pourrait prendre fin pour le


contrat intuitu personae

SECTION II LA RESOLUTION JUDICIARE DU CONTRAT


SYNALLAGMATIQUE.

La résolution est une sanction prononcée par le tribunal en cas


d’inexécution ou de retard d’exécution concernant le contrat
synallagmatique et à la demande de la partie lésée.

22
Droit civil III les obligations Me Wanyele Basosila Marcus Pop’s

Aux termes de l’article 82 du CCCL III la condition résolutoire est toujours


sous entendue dans le contrat synallagmatique pour le cas où les deux
parties ne satisfera point à des engagements, mais les parties peuvent
toujours prévoir cette condition résolutoire a une clause expresse du contrat
appelé pacte commissoire exprès.

Il existe deux sortes de pactes commissoires et exprès. Le pacte commissoire


est simple qui est la répétition de l’art 82 et qui exige une mise en demeure
provisoire. Et le pacte commissoire exprès étendu qui va au-delà

De l’art 82 dans ce sens qu’elle supprime une supériorité dans ce sens qu’il ;

En principe, la résolution produit des effets rétroactifs s’appelle aussi ex


turn.

IIème PARTIES LES DELITS ET LE QUASI-DELIT

Base légale : Art 258-264

Introduction

Les délits et le quasi délits constitue les fautes respectivement


volontaires et involontaires qui peuvent être à la base d’une responsabilité
civile lorsque ‘elle cause dommage à autrui. La responsabilité civile est donc
l’obligation de réparer les dommages qu’on a causés à autrui.

Le principe de la responsabilité civile est consacré par l’art 258 selon lequel
« tout fait quelconque de l’homme qui cause à autrui un dommage oblige celui
par la faute du quel il est arrivé à le réparer, c’est-à-dire tout dommage oblige
à son auteur de le réparer » La philosophie de la responsabilité civile est
différente entre culture occidentale, classique et africaine.

Dans la conception classique occidentale, la responsabilité civile


est subjective, c’est-à-dire qu’elle exige une faute et individualiste, c’est-à-
dire qu’elle doit être assumé par l’individu auteur da la faute. Mais dans la
conception africaine, la responsabilité civile est objective, c’est-à-dire qu’elle
s’intéresse aux dommages sans exiger une faute préalable et collectiviste ;
c’est-à-dire qu’il doit être assumé par la collectivité le groupe social.

23
Droit civil III les obligations Me Wanyele Basosila Marcus Pop’s

CHAP. I LES CONDITIONS DE LA RESPONSABILITE CIVILE DE DROIT


COMMUN

La responsabilité civile de droit communs ou la responsabilité civile pour


faits personnels exige trois conditions dont :

 Les dommages
 La faute
 Et les liens de causalité entre la faute et le dommage

SECTION I LES DOMMAGES

§. 1 la nécessité et la preuve du dommage

Sans dommages la responsabilité civile n’existe pas, c’est la victime


qui doit en fournir la preuve.

§. 2 les catégories des dommages réparables

La doctrine distingue trois catégories de dommages :

 Les dommages matériels (patrimoniaux) ;


 Les dommages corporels
 Et les dommages moraux

Le juge fixe le montant des dommages-intérêts en équité, en ayant à l’esprit


la réparation intégrale du dommage, mais le dommage moral n’est pas
évaluable en argent, cela n’empêche pas que la victime d’un dommage moral
peut recevoir une indemnité, dans ce cas, l’indemnité ne vise pas la
réparation intégrale du dommage, elle n’a pas le caractère d’un dommage et
intérêts véritablement compensatoire, il s’agit plutôt d’une sorte des peines
civiles qui peut avoir un but de consolation de la victime. Un dommage peut
avoir à la fois un caractère matériel et moral.

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Droit civil III les obligations Me Wanyele Basosila Marcus Pop’s

§. 3 le caractère du dommage réparable

Il faut que le dommage réponde à certain nombre de caractère dont :

 Le dommage doit être certain, c’est-à-dire qu’il doit exister actuellement


(le moment où on demande la réparation) on admet aussi la réparation
d’un dommage futur lorsque sa réalisation est certaine. Dans tous le
cas un dommage simplement éventuel ne peut pas être réparé.
Lorsque l’auteur du dommage est couvert par une assurance de
responsabilité civile le droit prône le principe du non cumul
d’indemnité, c’est-à-dire que la victime ne peut pas demander deux
indemnités à la fois.
 Le dommage doit consister dans la violation d’un intérêt légitime
juridiquement protégé
 Le dommage doit être direct : c’est la conséquence immédiate de la
faute commise
 Le dommage doit être personnel, c’est-à-dire qu’il doit être subit
personnellement par la victime qui l’évoque

SECTION II LA FAUTE

La faute n’a pas été définie par la loi elle-même, la doctrine définit la faute
comme un comportement que dans les mêmes circonstances, un bon père de
famille ne pouvait pas adopter.

Il existe deux catégories de faute :

 la faute intentionnelle (c’est le délit proprement dit prévue à l’art 258)


 et la faute non intentionnelle, la faute de négligence ou d’imprudence
(c’est le quasi délit prévue à l’art 259)

Qu’il s’agisse de la faute volontaire et involontaire, l’une et l’autre donne lieu


à la réparation du dommage causé. La faute comprend deux éléments
internes à savoir la culpabilité et l’imputabilité.

25
Droit civil III les obligations Me Wanyele Basosila Marcus Pop’s

La culpabilité : c’est l’élément objectif de la faute, c’est-à-dire le fait illicite en


lui-même.

L’imputabilité : c’est l’élément subjectif de la faute, c’est-à-dire, l’imputation


de la faute à l’auteur, ici on recherche le responsable de la faute.

Les infractions sont aussi des fautes civiles, mais toute faute civile n’est pas
nécessairement une infraction.

Remarque : en matière civile, la faute en elle-même n’est pas sanctionnée.


N’est sanctionné que la faute civile qui entraine un dommage. Il n’y a donc
pas de responsabilité civile sans dommage.

Lorsque la faute civile est en même temps une faute pénale, l’action pénale
et l’action civile subit le sort de l’action pénale. La victime peut demander
réparation soit au tribunal pénal (répressif) en se constituant en partie civile
soit au tribunal civil en exerçant une action purement civile.

Si la victime s’adresse séparément au tribunal pénal pour obtenir la


réparation pénale (sanction pénale) et au tribunal pour obtenir la réparation,
celui-ci doit statuer jusqu’à ce qu’il sera définitivement sur l’action publique.
C’est le principe du pénal qui tient le civil en état, c’est-à-dire le pénal doit
édicter l’existence de la faute (infraction) avant que le civil s’en intéresse.

SECTION III LE LIEN DE CAUSALITE ENTRE LA FAUTE ET LE DOMMAGE

§.1 la problématique de la causalité

Le droit occidental qui a inspiré notre droit exige un lien de


causalité expérimental ou cartésien. Mais la plupart de système africain
n’attache aucune importance à la causalité telle qu’elle est conçue en droit
écrit.

En effet, la mentalité attribue facilement le dommage au hasard ou des


causes métaphysiques ou irrationnelles (sorcellerie, envoutement).

26
Droit civil III les obligations Me Wanyele Basosila Marcus Pop’s

NB : la problématique de la pluralité des causes. Dans la pratique, on peut


rencontrer les difficultés d’application de causalité lorsque le dommage
semble résulter des causes multiples.

La question qu’on se pose sera de savoir quelle cause retenir ? La doctrine a


émise plusieurs solutions ou théories.

1. La théorie d’équivalence de cause : selon cette théorie tous les


évènements lointains ou proches sont en titre égal, la cause du
dommage. Cette théorie ne peut être retenue parce qu’elle pourrait
allonger le titre de cause jusqu’à mettre en cause l’humanité toute
entière voire même Dieu.
2. La théorie de la proximité de la cause ou causa proxima : selon cette
théorie, il faut retenir uniquement la cause la plus proche du
dommage. Ce critère parait trop simple voir simplicité, car la cause la
plus proche n’est pas nécessairement la plus déterminante.
3. La théorie de la causalité adéquate : d’après cette théorie, il faut
écarter toutes les causes qui normalement ne peuvent pas produire le
dommage du genre de celui qui a été causé. Elle ne peut pas non plus
être retenue puisqu’elle introduit dans la recherche de la cause un
critère raisonnable qui n’est pas objectif.

En définitive, aucune de ces théories ne s’impose dans la pratique, le juge


décide empiriquement, c’est-à-dire il décide cas par cas ou l’analyse
minutieusement.

SECTION IV L’ACTION EN RESPONSABILITE DELICTUELLE OU ACTION EN


RESPONSABILITE CIVILE

Q / §.1 Le caractère de l’action en responsabilité civile


L’action en responsabilité civile à un certain caractère d’ordre public, cela
signifie qu’il est interdit à la victime d’y renoncer en avance.
Ensuite, l’action en responsabilité civile n’est pas une action attachée à la
personne
§. 2 Q/ quel est le tribunal compétent pour l’action en responsabilité civile
(cfr. COCJ)

27
Droit civil III les obligations Me Wanyele Basosila Marcus Pop’s

Le tribunal responsable est le lieu où le dommage était commis.


§. 3 Q/ qui peut intenter l’action en responsabilité civile ? en principe, c’est
la victime, mais les ayants droit (héritier, un représentant légal)
§. 4 Q/ quel est le mode d’extinction de l’action en responsabilité civile ?
Trois hypothèses pour cette question
1. Par la prescription (30 ans en matière de droit purement civile) et en
matière pénale où se réfère au délai de l’infraction prévues par la loi
qui peut être 1, 3 et 10 ans, il y a ici le fait infractionnel)
2. L’exécution de la réparation ou le payement
3. La renonciation de la victime après le dommage, c’est-à-dire que la
renonciation intervient après le dommage. Ici la décision revient à la
victime d’exercer une responsabilité civile, mais en matière pénale la
victime peut mettre ou renoncer mais pas le ministère public
Q/ qui va trouver la preuve ? la charge de la preuve incombe à la
victime c’est-à-dire partie demanderesse et celle-ci peut prouver en se
référant à tout le moyen de droit.
Q/la nature du jugement déclaratif de droit non pas un jugement
attributif de droit c’est-à-dire le tribunal déclare simplement le droit
de la victime et non attribue un nouveau droit cas de l’adoption.

CHAP. II LA RESPONSABILITE CIVILE DU FAIT D’UN TIERS OU POUR


AUTRUI

La responsabilité pour fait d’autrui constitue une exception au droit


commun de la responsabilité civile. Elle est surtout justifiée ou fondée par
l’idée de la garantie qu’on doit aux victimes.

SECTION I LA RESPONSABILITE DU PERE AU DE LA MERE POUR


DOMMAGE CAUSE PAR LEUR ENFANT (art 260)

D’après l’art 260 al 2 et 5 « le père et la mère après le décès du mari, sont


responsable du dommage causé par leurs enfants habitant avec eux » cette
responsabilité sera engagée « à moins que le père et mère, la mère ne
prouvent qu’ils n’ont pas empêché les faits qui donnent lieu à cette
responsabilité »

28
Droit civil III les obligations Me Wanyele Basosila Marcus Pop’s

Le responsable que si le père décède.

Car dans ce cas c’est celle qui exercera la puissance paternelle. La mère peut
aussi être responsable même du vivant du mari chaque fois que pour une
raison quelconque elle exerce la puissance paternelle (divorce, malade, …)

C’est donc le père ou la mère qui est responsable, il n’y a pas solidarité de
deux. Ce salut on est contraire au droit traditionnel africain qui consacre la
responsabilité collective. Cette responsabilité exige trois conditions

1° il faut que le dommage soit causé par un enfant et la loi ne


précise pas que cet enfant doit être mineur, c’est ainsi que d’après la
doctrine l’art 260 ne doit pas être limité aux enfants mineurs, c’est-à-dire
dans la pratique, on tient compte du critère de la dépendance sens matériel.

2° Il faut que l’enfant habite avec ses parents, si l’enfant habite


chez une tierce personne, c’est celle-ci qui sera responsable sur base des
articles 258 et 259

3° il faut que le dommage soit causé par le fait personnel de


l’enfant (l’enfant doit agir personnellement)

Le fondement de cette responsabilité c’est la présomption de faute


de la part du père ou de la mère consistant dans la mauvaise surveillance ou
mauvaise éducation de l’enfant.

SECTION II LA RESPONSABILITE DES INSTITUTEURS ET DES ARTISANS


POUR LE DOMMAGE CAUSE PAR LEUR ELEVES ET
APPRENTIS

§. 1 Le principe selon l’art 260 al 4 « les instituteurs et les artisans sont


responsables du dommage causé par leurs élèves et apprentis pendant
le temps qu’ils sont sous leur surveillance »

Pour instituer, il faut comprendre pas seulement celui qui donne un


enseignement. Mais aussi tout celui qui assure un rôle pour l’élève.

29
Droit civil III les obligations Me Wanyele Basosila Marcus Pop’s

Quant aux artisans, il faut comprendre tout ce qui donne une formation
manuelle.

§. 2 Conditions

1° La condition du temps, il faut que le dommage soit passé par l’élève ou


l’apprenti pendant le temps qu’il est sous surveillance de l’instituteur ou de
l’artisan.

2° Il n’est pas dit que l’élève ou l’apprenti doit être mineur

3° Le dommage doit être causé par l’élève ou l’apprenti par l’élève ou


l’apprenti à une tierce personne.

Le fondement, cette responsabilité est fondée sur une présomption de faute


de surveillance ou même d’éducation.

SECTION III LA RESPONSABILITE DE MAITRE ET COMMETTANT POUR LE


DOMMAGE CAUSE PAR LEUR DOMESTIQUE ET PROPOSE

D’après l’art 260 al 3, le maitre et commettant sont responsables de


dommage causé par leur domestique et préposent dans les fonctions
auxquelles ils les sont emploies.
§. 1 Conditions

1° il faut qu’il existe un lieu de commentant à un préposé (un lien


de subordination) ;

2° le dommage doit être causé par la faute du préposé ;

3° le dommage doit être causé dans l’exercice des fonctions


auxquelles le domestique est préposé est emploi c’est-à-dire dans le cadre
de l’exercice de ses fonctions ;

4° le dommage doit être causé au tiers ;

Le fondement de cette responsabilité est sur la garantie que l’on


doit aux victimes. Le commettant dispose toujours d’une action récursoire.

30
Droit civil III les obligations Me Wanyele Basosila Marcus Pop’s

SECTION IV LA RESPONSABILITE DU PROPRIETAIRE DE VEHICULE


AUTOMOTEUR
La loi n° 73/013 du 05 janvier 1973 a instituée le propriétaire du véhicule
automoteur qui a causé un accident comme étant civilement responsable de
cet acte.
§. 2 Les conditions de cet acte
Les dommages doit être causé à l’aide d’un véhicule automoteur.
Les dommages doit être causée par une personne qui avait l’assentiment
exprès ou tacite du propriétaire pour conduire le véhicule

NB : il s’agit d’une responsabilité objective, c’est à dire qu’elle n’exige pas


une faute du propriétaire. Si le propriétaire dispose une assurance, la
victime peut poursuivre directement l’assureur. Le fondement de cette
responsabilité. Elle est fondée sur la garantie que l’on doit à la victime

CHAP. III LA RESPONSABILITE DU FAIT DES CHOSES

SECTION I LA RESPONSABILITE DU FAIT DES ANIMAUX

§. 1 le principe

Aux termes de l’art 261 du CCCL III « le propriétaire d’un animal ou


celui qui s’en sert, pendant qu’il est à son usage, est responsable du dommage
que l’animal a causé soit que l’animal fut sous sa garde soit qu’il fut égaré ou
échappé »

§. 2 les conditions de cette responsabilité

A. Les conditions concernant l’animal

1° il s’agit de tous les animaux sans distinction de leur nature zoologique à


condition qu’il soit approprié, c’est-à-dire domestiqué par une personne. Il
faut donc exclure les animaux sauvages qui sont des animaux sans maitre
(res nullius)

2° l’animal doit être intervenu positivement dans la genèse du dommage,


c’est-à-dire que l’animal doit avoir adopté une attitude lorsqu’ il est

31
Droit civil III les obligations Me Wanyele Basosila Marcus Pop’s

B. Les conditions concernant les responsables

Le responsable peut soit être le propriétaire soit le gardien de l’animal.

§. 3 fondements

Cette responsabilité est fondée sur la présomption de faute, c’est-à-


dire que l’on présume une négligence dans la surveillance de l’animal pour
une imprudence dans son utilisation. En dépit de la présomption de faute, il
faut aussi ajouter la notion de la garantie des victimes.

SECTION I LA RESPONSABILITE DE LA RUINE DES BATIMENTS

§. 1 principe

Aux termes de l’art 262 « le propriétaire d’un bâtiment est


responsable du dommage causé par sa ruine lorsqu’elle est arrivé par une
suite du défaut d’entretien ou de vice de construction »

§. 2 Les conditions de cette responsabilité

1° il faut qu’il s’agisse d’un vrai bâtiment, c’est-à-dire d’une construction en


matériaux durables, cela exclu les cases africaines

2° il faut que le dommage soit causé par la chute totale ou partielle du


bâtiment

3° il faut que l’origine de la chute (ruine) soit le défaut d’entretien ou le vice


de construction.

§. 3 le fondement

Cette responsabilité est fondée sur la présomption de faute de


surveillance ou vice de surveillance, et l’idée de garantir les victimes

Remarque : sur le recours au propriétaire, le propriétaire dispose de deux


cas dont :

 Il a un recours contre l’architecte ou l’entrepreneur au cas où le


dommage est survenu à la suite d’un vice de construction, mais ce

32
Droit civil III les obligations Me Wanyele Basosila Marcus Pop’s

recours se prescrit après 10ans à daté de la réception du bâtiment


(réception des clés).
 La victime dispose d’un recours contre le propriétaire où l’usufruitier
s’il prouve que la ruine du bâtiment est survenue suite à un défaut
d’entretien qui leur incombait en vertu du contrat.

SECTION III LA RESPONSABILITE DU FAIT DES CHOSES INANIMEES

§. 1 principe

Aux termes de l’art 260 al 1er « on est responsable du dommage


causé par le fait des choses que l’on a sous sa garde »

§. 2 les conditions

1° il s’agit de toutes les choses excepté les bâtiments et les animaux

Ex : vélo bicyclette, les lames de rasoir, le fil électrique, les explosifs, la


fumée ne doivent pas être considérée comme des choses au sens de l’art 260
al 1er

Ex : le corps humain, la pensée, la parole et tous les res nullius.

2° le responsable du dommage causé par la chose doit en avoir la garde

NB : le voleur d’une chose est considéré comme un gardien

§. 3 le fondement de cette responsabilité

Il est fondé sur la responsabilité fondée sur la présomption de


faute dans la surveillance de la chose et la garantie des victimes.

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Droit civil III les obligations Me Wanyele Basosila Marcus Pop’s

TITRE III LES QUASI-CONTRATS

Il existe trois quasi-contrats dont :

CHAP. LA GESTION D’AFFAIRES (arts 258 à251)

SECTION Ier NOTION DE LA GESTION D’AFFAIRES

Il y a gestion d’affaires toutes les fois qu’une personne appelé gérant d’affaire
accompli un acte dans l’intérêt et pour le compte d’un tiers appelé géré ou
maitre de l’affaire sans avoir reçu mandat de celui-ci, dans ce cas la loi
oblige le gérant à agir de bonne foi et le géré a indemnisé le gérant

SECTION II LES CONDITIONS DE LA GESTION D’AFFAIRE

§. 1 les conditions concernant l’affaire

1° La gestion d’affaire peut concerner les actes juridiques ou les actes


matériels, les actes d’administration ou des actes de disposition.

2° L’affaire doit être utile aux gérés

§. 2 les conditions concernant le gérant

1° Le gérant doit être capable de gérer, c’est-à-dire avoir la capacité


juridique ;

2° Son intervention doit être spontanée ;

3° Le gérant doit avoir l’intention d’agir dans l’intérêt et pour le compte


d’autrui

§. 3 les conditions concernant le maitre d’affaire ou le géré

1° contrairement au gérant, la capacité juridique du gérer n’est pas exigée,


car ce n’est pas sa volonté qui est la source des obligations

2° la gestion d’affaire doit être faite à l’insu du géré sinon ce serait le contrat
au vrai sens du terme.

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Droit civil III les obligations Me Wanyele Basosila Marcus Pop’s

SECTION III LES EFFETS OU LA CONSEQUENCE DE LA GESTION


D’AFFAIRES

§. 1 les effets de la gestion d’affaires entre gérant et géré

Si la gestion a été faite de bonne foi, le géré aura l’obligation de


ratifier les actes posés par le gérant et d’indemniser ce dernier et en cas de
ratification, la gestion d’affaires se transforme rétroactivement en contrat de
mandat.

§. 2 les effets de la gestion d’affaires à l’égard des tiers

Lorsque le gérant a agi de bonne foi (correctement) la conséquence


de la gestion d’affaires à l’égard de tiers seront supporté par le géré, c’est-à-
dire si le gérant est allé prendre le sapeur-pompier.

CHAP. II LE PAYEMENT DE L’INDÛ (ars 252 à 257)

SECTION I NOTION ET HYPOTHESE DU PAYEMENT DE L’INDU

Il y a payement de l’indu d’une façon générale lorsqu’une personne appelé


accipiens reçoit à titre de payement d’une autre personne appelé solvens ce
qui ne lui est pas dû, dans ce cas la loi accorde au solvens le droit de
réclamer ce qu’il a payé indument.

A titre d’hypothèse, il y aura payement de l’indu lorsqu’on paye une dette qui
n’existe pas ou qui n’existe plus, il y aura aussi payement de l’indu lorsqu’il
y a payement alors que la dette n’existait plus.

SECTION II LES CONDITIONS DU PAYEMENT DE L’INDU

La condition principale exigée c’est l’erreur du solvens (art 253) on peut


aussi ajouter le dol, c’est-à-dire on vous a trompé pour cette date, même
quand il y a violence.

NB : la restitution ne sera pas possible dans le cas où l’on applique les


adages latin ‘’in pari causa ou nemo auditur’’

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Droit civil III les obligations Me Wanyele Basosila Marcus Pop’s

SECTION III LES CONSEQUENCES DU PAYEMENT DE L’INDU

Selon les ars 252 et 253 celui qui a payé l’indu dispose d’une action en
répétition de cette indu, c’est-à-dire il a une action en réclamation, ou
demander ce qu’il a dû, cette indu peut être un objet en nature ou une
somme d’argent.

Remarque : l’accipiens doit restituer concrètement ce qu’il reçu

 Quand l’accipiens est de bonne foi il ne doit resituer que la chose


reçue, c’est-à-dire le capital
 S’il est de mauvaise foi on l’obligerait de restituer le capital mais aussi
les intérêts produits par ce capital.

CHAP. III L’ENRICHISSEMENT SANS CAUSE

SECTION I PRINCIPE

L’enrichissement sans cause n’est pas règlementé par les codes, il s’agit
d’une source d’obligation consacrée par la jurisprudence depuis l’arrêt
BOUDIER du 15 juin 1892 rendu en France. Dans l’espèce (cette affaire) un
marchand (commerçant) avait livré des engins à un fermier insolvable, pour
n’avoir pas été payé le marchand actionnant contre le propriétaire de la
ferme qui avait repris son terrain après le départ du fermier locataire parce
que selon lui, le propriétaire du terrain s’était enrichi sans juste cause à ce
dépend.

La jurisprudence s’est appuyée sur le principe général d’équité selon lequel,


nul ne peut s’enrichir sans juste cause au dépend d’autrui.

SECTION II CONDITIONS

1° il faut qu’il y ait enrichissement d’un patrimoine et l’appauvrissement


corrélatif d’un autre patrimoine

2° il faut qu’il y ait absence de cause (motifs) tant pour l’enrichissement que
pour l’appauvrissement.

36
Droit civil III les obligations Me Wanyele Basosila Marcus Pop’s

SECTION III CONSEQUENCES DE L’ENRICHISSEMENT SANS CAUSE

La personne qui s’appauvri a le droit de réclamer une indemnité auprès de la


personne qui s’enrichi en exerçant l’action de ‘’in rem verso’’ (le montant de
l’indemnité ne peut pas dépasser le montant de l’appauvrissement) c’est le
fait de réclamer l’indemnité auprès de la personne qui s’enrichi sans cause.

IIème PARTIE : LE REGIME GENERAL DES OBLIGATIONS

TITRE I LA TRANSMISSION DES OBLIGATIONS

CHAP. I LES GENERALITES

L’obligation est un élément de patrimoine, il peut être cédé ou transmis.

En principe, la transmission des dettes……

La transmission des créances peut se faire à titre gratuit par un contrat de


donation ou à un titre onéreux dans un contrat de vente.

CHAP. II LES CONDITIONS DE LA CESSION DES CREANCES

SECTION I LE PRINCIPE DE LA CESSIBILITE DES CREANCES

La créance étant considérée comme un bien patrimonial, c’est-à-dire comme


un bien économique, elle peut être cédée librement à titre onéreux ou à titre
gratuit.

SECTION II LE MOUVEMENT DU TRANSFERT DE LA CREANCE

SCHEMA DE CESSIBILITE DES CREANCES

CEDE

CEDANT

CESSIONNAIRE

37
Droit civil III les obligations Me Wanyele Basosila Marcus Pop’s

Le transfert se fait au moment où il y a accord entre le cédant et le


cessionnaire. Le cédant doit informer le cédé sur la cession intervenue.

CHAP.III LES EFFETS DE LA CESSION DES CREANCES

SECTION I LES EFFETS GENERAUX

§. 1 le cédant transmet au cessionnaire toute sa créance pour son montant


nominal même si le cessionnaire n’a payé qu’un prix inférieur.

§. 2 la créance sera cédée avec tous ces accessoires (garantie essentielle), les
privilèges.
§. 3 la créance sera cédée avec toutes les exceptions qui pouvaient être
opposées par le débiteur cédé.

SECTION II LES EFFETS PARTICULIERS DE LA CESSION EN CAS DE


VENTE

§. 1 le cédant doit garantir le cessionnaire que la créance existe, c’est


ce qu’on appelle garantie de droit commun.

§. 2 la clause extensive de garantie

Elle est une clause par laquelle le cédant garantie la solvabilité du cédé vis-
à-vis du cessionnaire, mais il s’agit de la solvabilité actuelle, c’est-à-dire la
solvabilité appréciée au moment du contrat de cession.

§. 3 la clause de fournir et de faire valoir

Il s’agit d’une clause par laquelle le cédant garantie au concessionnaire la


solvabilité future du cédé, c’est-à-dire c’est la clause par laquelle le cédant se
constitue lui-même la caution du débiteur cédé.

TITRE II LE MODE D’EXTINCTION DES OBLIGATIONS

Globalement, il existe trois mode d’extinction des obligations dont :

 Le payement ;
 Les modes volontaires d’extinction
 Et les modes légaux d’extinction des obligations.

38
Droit civil III les obligations Me Wanyele Basosila Marcus Pop’s

CHAP. I LE PAYEMENT

Il existe trois types de payement dont :

 Le payement pur et simple


 Le payement avec compensation
 Le payement avec subrogation

SECTION I LE PAYEMENT PUR ET SIMPLE

En droit civil, la situation du payement doit être distinguée du langage


courant.

Du point de vue juridique, le payement est considéré comme l’exécution de


la prestation dû par le débiteur quel qu’en soit l’objet. Ainsi, le payement
apparaît comme le mode le plus normal d’extinction d’une obligation.

§. 1 qui doit payer ?

En principe général, c’est le débiteur qui paye, mais il peut aussi être fait par
toute personne intéressée.

Ex : les ayants droit du débiteur, les coobligés, la caution peut aussi payer
ou un mandataire.

§. 2 a qui doit-on payer ?

En principe on paye au créancier lui-même, mais celui-ci peut se faire


représenter par un ayant droit.

§. 3 que doit comprendre le payement ?

Le payement doit comprendre la chose même qui a fait l’objet de la dette,


mais on remarque que toutes-fois, le créancier et le débiteur peuvent
convenir qu’une autre chose soit payée à la place de l’argent, dans ce cas on
dit qu’il y a dation en payement.

39
Droit civil III les obligations Me Wanyele Basosila Marcus Pop’s

§. 4 l’époque ou le temps et le lieu du payement

C’est au jour, heure, date ou moment convenu, et cela se fait plus au


domicile du débiteur selon le principe qui dit la dette civile est quérable et
non portable, mais les parties peuvent décider autrement.

§. 5 les règles concernant de somme d’argent

En droit congolais le payement doit se faire en franc congolais, les tribunaux


congolais ne sont pas autorisés à prononcer des condamnations en
monnaies étrangères. Par ailleurs, le débiteur sera libéré par la remise de la
somme d’argent telle que convenu, même si entre le jour de la conclusion du
contrat et celui du payement la monnaie a perdue de sa valeur à la suite
d’une dévaluation ou d’une dépréciation, c’est ce qu’on appelle le principe du
nominalisme monétaire.

Remarque : la dévaluation est une décision soit du gouvernement soit des


autorités compétentes sur la dépréciation, alors que la dépréciation est la
perte du pouvoir d’achat de la monnaie.

§. 6 la question de l’imputation des payements

La question de l’imputation des payements se pose lorsqu’un débiteur est


tenu envers son créanciers des plusieurs dettes ayant toutes pour objet des
sommes d’argent ou des choses de même nature et qu’il verse à titre de
payement une somme qui ne suffit pas pour acquitter toutes les dettes. Dans
ce cas il faut déterminer les dettes qui seront éteintes les premières en
sachant que certaines dettes sont plus onéreuses ou plus anciennes. Dans
ce cas l’imputation du payement sera faite en principe selon la volonté des
parties elles-mêmes, si les parties garde silence, l’imputation se fera
conformément à la loi (art 154 CCCLIII) qui règlemente l’imputation de la
manière suivante :

 Sur la créance échue avant la non-échue


 Si toutes sont échues, sur la plus onéreuse, l’imputation se fera sur la
créance la plus onéreuse

40
Droit civil III les obligations Me Wanyele Basosila Marcus Pop’s

 Si toutes sont échues et également la plus onéreuse, sur la plus


ancienne en date
 Si toutes sont égales, c’est-à-dire toutes échues, toutes onéreuses et
toutes de la même date, l’imputation se fera sur toutes les dettes
proportionnellement

§. 7 la question des offres des payements et de la consignation

La procédure des offres des payements et de la consignation a lieu lorsque le


créancier refuse le payement qui lui est fait par le débiteur, dans ce cas,
pour protéger le débiteur la loi décide que le débiteur va consigner, c’est-à-
dire déposer ladite sommes au greffe du Tribunal de Grande Instance ou de
la Cour d’Appel. La consignation aura pour conséquence qu’elle libère le
débiteur vis-à-vis du créancier, elle arrête les cours des intérêts et elle met la
chose consignée au risque du créancier.

SECTION II LE PAYEMENT AVEC SUBROGATION

§. 1 définition ou notion

Le mot subrogation exprime l’idée de remplacement ou de substitution.


D’une manière générale, il y a subrogation lorsqu’une personne remplace
une autre dans le payement.

§. 2 les espèces des subrogations

Il existe deux types des subrogations : la subrogation conventionnelle et la


subrogation légale

A. La subrogation conventionnelle
C’est la subrogation décidée par la volonté des parties. Elle peut être
consentie par le débiteur ou par le créancier.
Il y a subrogation consenti par le débiteur, lorsque le débiteur contracte
un emprunt pour acquitter sa dette (art 148. 2)
Il y a subrogation consentie par le créancier lorsque le créancier reçoit
payement des mains d’un tiers en concluant avec celui-ci une
convention au terme de laquelle il les substitue dans tous ces droits

41
Droit civil III les obligations Me Wanyele Basosila Marcus Pop’s

contre le débiteur. La subrogation met en présence trois personnes : le


subrogeant c’est celui qui prête, le subrogé est celui qui emprunte et
un tiers solvens qui est celui qui paye.

SUBROGEANT SUBROGER

1OOO$

A
1000$
B
1000$

1000$

C
TIERS SOLVENS

La subrogation légale est celle qui est décidée par la loi

 Le cas du créancier préférable, c’est l’hypothèse d’un créancier


chirographaire qui paye un créancier préférable pour se faire
rembourser par un débiteur commun.
 Le cas de l’acheteur d’un immeuble hypothéqué, c’est l’hypothèse de
l’acquéreur ou qui achète un immeuble déjà hypothéqué pour éviter la
saisie et la vente de cet immeuble elle peut désintéresser le créancier
hypothécaire et se faire rembourser par le vendeur (art 149. 2).
 Le cas de la personne tenue avec d’autres c’est l’hypothèse de
codébiteur, lorsqu’un codébiteur paye la dette commune, il se subroge
aux droits du créancier et doit se faire rembourser par les autres
codébiteurs.

42
Droit civil III les obligations Me Wanyele Basosila Marcus Pop’s

SECTION II LE PAYEMENT AVEC COMPENSATION

§. 1 notion

C’est l’extinction de deux obligations de la même espèce en particulier les


sommes d’argent, elle suppose que deux personnes sont respectivement
créancière et débitrice l’une et l’autre. La compensation étend les deux dettes
soit en totalité si elles sont égales soit à concurrence du montant le plus
faible si elles sont inégales.

En réalité dans la compensation chacun se lui-même paye sur ce qu’il doit à


l’autre, c’est pourquoi on dit parfois que la compensation est un payement
abrégé.

La compensation exige que les deux obligations soient réciproques, qu’elle


concerne de l’argent ou des choses de même espèces et il faut qu’il soit
exigible, c’est-à-dire arriver à l’échéance.

CHAP. II LE MODE VOLONTAIRE D’EXTINCTION DES OBLIGATIONS

Il existe trois modes volontaires d’extinction des obligations à savoir :

La remise des dettes, la novation et la délégation

SECTION I LA REMISE DES DETTES

Elle est une convention des dettes par laquelle le créancier consent
pratiquement au débiteur qu’il accepte l’abandon complet ou partiel de sa
créance.

En réalité, la remise des dettes renferme 2 opérations :

 Le négotium : c’est-à-dire la convention de remise (négociation du


contrat)

43
Droit civil III les obligations Me Wanyele Basosila Marcus Pop’s

 L’instrumentum : la remise de l’instrument (c’est le titre ou le


document qui constate la créance).

NB : La remise des dettes suppose un accord entre le créancier et le


débiteur. Elle ne doit pas être confondue avec la simple renonciation
unilatérale.

SECTION II LA NOVATION

§. 1 notion

Elle est une opération juridique au moyen de laquelle une obligation nouvelle
est substituée par l’obligation originaire par le fait d’un changement apporté
à l’un des éléments constitutifs de l’obligation.

Ainsi on distingue 3 types des novations : la novation par changement d’objet


ou changement des dettes, la novation par changement de débiteur et la
novation par changement du créancier. Dans la novation, la nouvelle dette
est complètement nouvelle, l’ancienne disparait avec ces accessoires et ses
exceptions.

En effet, la novation exige l’accord des parties et toutes les parties doivent
être habitées par l’animus novandi « l’intention de changer »

NB : la novation par changement de débiteur comme la novation par


changement de créancier exige un triple consentement, mais quelque fois la
novation par changement de débiteur peut se réaliser sans le concours du
premier débiteur, c’est ce qu’on appelle l’expromission.

Ex : un passager qui refuse de payer son ticket de transport, alors qu’il est
déjà à la destination. Un autre passager qui est encore à l’intérieur peut
accepter de payer lui.

SECTION III LA DELEGATION

§. 1 notion

La délégation est une opération par laquelle une personne appelée délégant
(débiteur) ordonne à une autre personne appelée déléguée (tiers solvens) de

44
Droit civil III les obligations Me Wanyele Basosila Marcus Pop’s

faire une prestation au profit d’une troisième personne appelée délégataire


(créancier).

Cette opération suppose que dans une relation juridique antérieure le


délégué était lui-même un débiteur du délégant.

§. 2 les catégories des délégations

Il existe deux sortes de délégation qui sont : la délégation parfaite et la


délégation imparfaite.

La délégation est dite parfaite lorsque le créancier délégataire libère


totalement le débiteur délégant.

La délégation est dite imparfaite lorsque le créancier délégataire ne


manifeste pas sa volonté de décharger totalement le délégant, dans ce cas le
créancier délégataire aura désormais deux débiteurs

CHAP. III LES MODES LEGAUX D’EXTINCTION DES OBLIGATIONS

Il existe deux modes d’extinction à savoir : la confusion et la prescription

SECTION I LA CONFUSION

§. 1 notion

Est la réunion sur la même tête relativement à une même obligation et deux
qualités de créancier et de débiteur. La confusion éteint la créance, car on ne
peut pas être son propre débiteur.

L’hypothèse classique de la confiscation est celle qui se produit lorsque l’une


des parties devient l’héritière de l’autre partie.

§. 2 les conditions de la confiscation

Aux termes de l’art 192 du CCCLIII deux conditions sont requises.

1. Il faut qu’il y ait un seul lien obligatoire


2. Les qualités des créanciers et de débiteur doivent être réunies dans la
même personne.

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Droit civil III les obligations Me Wanyele Basosila Marcus Pop’s

SECTION II LA PRESCRIPTION EXTINCTIVE (art 613 à 659)

§. 1 notion

La prescription libérale est un mode d’extinction des droits patrimoniaux qui


résulte de non-exercice de ses droits par leur titulaire pendant un certain
temps prévu par la loi.

Selon le droit occidental si la dette est déjà prescrite on ne demande plus


sous pression faute d’être accusé de troubles de l’ordre public.

D’autres auteurs avance un fondement basé sur la notion de l’oubli et de


négligence. Mais la mentalité juridique africaine ne reconnait pas le principe
de la prescription.

§. 2 le différent délai de prescription (art 647 à 698)

Le délai de prescription de droit commun est de 30 ans (art 647).

Cependant, à côté de la prescription trentenaire la loi prévoit quelques cas


de prescription décennale (10 ans), la prescription quinquennale (5 ans), et
la prescription annale (1 an) et même la prescription de six mois.

Remarque :

1. Le délai de prescription peut connaitre une interruption ou une


suspension
2. Les conséquences en réalité, la prescription n’éteint pas les obligations
ou les dettes.
La prescription rend seulement l’obligation inefficace, c’est-à-dire
qu’elle transforme l’obligation juridique en obligation naturelle
autrement dit, elle interdit au créancier de poursuivre le débiteur mais
elle n’empêche pas le débiteur de payer suite à une reconnaissance
volontaire. Et la reconnaissance volontaire transforme l’obligation
naturelle en obligation juridique.

46
Droit civil III les obligations Me Wanyele Basosila Marcus Pop’s

TITRE III LES MODALITES DES OBLIGATIONS ET LES OBLIGATIONS


COMPLEXES

IL existe deux modalités des obligations à savoir : la condition et le terme

Les modalités des obligations sont des particularités qui peuvent affecter une
obligation soit dans sa naissance, exécution ou extinction

SECTION I LA CONDITION

§. 1 notion

La condition est un évènement futur des réalisations incertaines dont


dépend soit la naissance, soit l’extinction d’une obligation et qui produit son
effet rétroactivement

§. 2 les conséquences des conditions

Il existe plusieurs catégories dont :

1. La condition résolutoire et condition suspensive


1. 1 La condition suspensive

La condition suspensive est celle qui retarde ou conditionne la naissance de


l’obligation,

1. 2 La condition résolutoire

C’est celle dont la réalisation entraine l’extinction de l’obligation

2. La condition est dite casuelle lorsque sa réalisation dépend du hasard


3. La condition mixte

Est une condition qui demande qu’une partie au contrat qui décide et celle
d’une tierce personne pour sa réalisation

Ex : je vous donnerai 1000 $ si vous acceptez épouser une folle.

4. La condition potestative

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Droit civil III les obligations Me Wanyele Basosila Marcus Pop’s

C’est celle dont la réalisation dépend de a volonté de l’une des parties au


contrat, mais il existe deux sorte des conditions potestatives :

4. 1 La condition simplement potestative : c’est-à-dire celle dont la


réalisation dépend de la volonté de l’une des parties et de certains facteurs
extérieurs.

Ex : je vous donnerai 100.000cdf si réussissez à me couper cet arbre

4. 2 Condition purement potestative : c’est-à-dire celle dont la réalisation


dépend que de la seule volonté de la partie contractante

Ex : je vous donnerai 1000cdf si vous me faites un sourire

5. La condition impossible

C’est celle dont la réalisation est absolument impossible soit matériellement


soit juridiquement

Ex : dessinez un carré à trois côtés, épousez votre maman

6. La condition illicite qui n’est pas permis

C’est celle qui est contraire à la loi

7. La condition immorale

C’est celle qui est contraire aux bonnes mœurs ou à la moralité

§. 3 les effets ou conséquences de la condition

1. Les effets de la condition pendant la situation pendente conditionne :


c’est-à-dire les effets de la condition dans la période qui conditionne.
Dans cette période lorsqu’il s’agit d’une condition suspensive avant sa
réalisation l’obligation n’est pas encore née, il existe déjà un espoir que
l’on appelle un droit en germe et ce droit en germe ou en gestation
est déjà un élément de patrimoine, il peut même faire objet d’une
cession
Si c’est une condition résolutoire, avant sa réalisation l’obligation
existe déjà.

48
Droit civil III les obligations Me Wanyele Basosila Marcus Pop’s

2. Les effets de la condition lorsqu’elle se réalise : lorsqu’il s’agit d’une


condition suspensive, l’obligation va prendre naissance mais avec des
effets rétroactifs.
Si c’est une condition résolutoire qui se réalise l’obligation qui existe
va s’éteindre
Ex : mon fils si tu réussi avec 80% je vous donnerai une voiture Mazda
et à la fin si un enfant
3. Les effets de la condition lorsqu’elle ne réalise pas : si c’est une
condition résolutoire ne se réalise pas l’obligation va continuer à
exister, si c’est une condition suspensive qui ne se réalise pas
l’obligation ne va pas naître.

SECTION II LE TERME

§. 1 notion

Le terme est un évènement futur de réalisation certaine dont dépend soit


l’exécution soit l’extinction des obligations et qui produit ses effets sans
rétroactivité

Ex : 1. Je vous donnerai 1000 $ le jour de votre anniversaire

2. Je vous donnerai 1000 FC le 1er janvier 2014

§. 2 les catégories des termes

1. Le terme incertain : le terme est incertain lorsque l’évènement est


certain dans le futur mais on ne connait pas la date de la réalisation
Ex : vous hériterez ma voiture le jour de ma mort
2. Le terme certain : c’est un évènement qui est certain dans le fut avec
une date connue.
Ex : je vous donnerai 1000 $ le samedi prochain
3. Le terme suspensif : est un évènement futur certain qui va donner
naissance à l’exécution de l’obligation
Ex : je vais vous payer votre dette le samedi prochain
4. Le terme extinctif : est celui qui met fin à l’obligation
Ex : j’ai l’obligation de vous nourrir jusqu’à la fin du mois

49
Droit civil III les obligations Me Wanyele Basosila Marcus Pop’s

5. Le terme de droit : c’est celui qui est fixé par la loi ou le contrat
6. Le terme de grâce : c’est celui fixé par le juge au profit d’un débiteur
qui serait aux abois.

§. 3 Les conséquences ou les effets du terme

Le terme suspensif a pour conséquence de retarder l’exécution de


l’obligation.

Le terme extinctif a pour conséquence mettre fin à l’obligation

Ex : je vais vous aimer jusqu’à la fin de votre vie

CHAP. II LES OBLIGATIONS COMPLEXES

L’obligation est dite complexe lorsqu’elle contient plusieurs objets, plusieurs


débiteurs et plusieurs créanciers.

Ainsi, on distingue les obligations complexes à objets multiples, les


obligations complexes à débiteurs multiples et les obligations complexes à
créanciers multiples

SECTION I LES OBLIGATIONS COMPLEXES A OBJETS MULTIPLES

Il existe trois catégories d’obligations complexes à objet multiples à savoir :


l’obligation conjonctive, l’obligation alternative et l’obligation facultative.

§. 1 l’obligation conjonctive

Une obligation complexe à objet multiples est dite conjonctive lorsqu’elle


comprend plusieurs prestations qui doivent être dû cumulativement ; on dit
aussi que dans ce cas, plusieurs prestations sont in obligatione et le débiteur
ne sera libéré qu’à l’exécution de toute cette prestation qui est in obligatione

Ex :

§. 2 l’obligation alternative

L’obligation complexe à objet multiples est qualifiée d’obligation alternative


lorsqu’elle comprend deux ou plusieurs prestations qui sont dû sous une

50
Droit civil III les obligations Me Wanyele Basosila Marcus Pop’s

forme alternative, c’est-à-dire que plusieurs prestations sont in obligatione


mais le débiteur sera libéré en exécutant une seule prestation ; le choix
appartient au débiteur sauf s’il était expressément réservé au créancier.
Ex : je m’engage à vous payer 1000 $ ou à vous livrer un cheval

§. 3 l’obligation facultative

L’obligation complexe à objets multiples est dite facultative lorsqu’une seule


prestation est in obligatione mais le débiteur a la faculté de se libérer en
exécutant une autre prestation

Ex : vous recevez un visiteur et vous demande n’importe quelle boisson


sucrée, c’est-à-dire le débiteur a droit de livrer ce qu’il veut.

SECTION II LES OBLIGATIONS COMPLEXES A DEBITEURS MULTIPLES

§. 1 les obligations conjointes

Dans ce cas, le principe est que la dette se divise en autant de fraction qu’il y
a de débiteurs de sorte que chaque débiteur ne peut être poursuivi que pour
sa part. En d’autre terme, le créancier doit diviser la dette et poursuivre
chaque débiteur séparément pour sa part.

La mise en demeure que le créancier peut faire à l’égard d’un débiteur n’a
aucun effet sur les autres.

C’est pourquoi on dit aussi que les obligations conjointes sont en réalité
disjointe dans ce sens qu’elles impliquent une disjonction de poursuite.

Les obligations conjointes présentent un grand inconvénient pour le


créancier qui doit multiplier les poursuites et qu’il reste soumis aux aléas de
l’insolvabilité de certains débiteurs. C’est le risque qui peut être corrigé à
travers les obligations solidaires.

§. 2 les obligations solidaires

L’obligation complexe à débiteur multiples est solidaire lorsque le débiteur


sont obligés à la même chose de manière que la chaque codébiteur solidaire
peut être contraint pour la totalité de la dette et que le payement qui est fait

51
Droit civil III les obligations Me Wanyele Basosila Marcus Pop’s

par un seul codébiteur libéré tous les autres codébiteurs vis-à-vis du


créancier.

La solidarité peut avoir une source conventionnelle ou légale, s’agissant


d’une exception au principe des obligations conjointes

La solidarité ne se présume pas, elle doit être expressément stipulée.


Lorsque l’obligation est solidaire, la mise en demeure faite à l’un des
codébiteurs concernent aussi les autres codébiteurs. De même la remise de
dette faite de l’un des codébiteurs solidaires par la remise du titre profite à
tous les codébiteurs.

NB ; le décès d’un codébiteur solidaire entraine la divisibilité de la dette


entre ses héritiers. Autrement dit, les héritiers du codébiteur décédé ne
peuvent pas supporter l’entière dette d’où elle est divisible.

L’obligation solidaire doit être distinguée de l’obligation in solidum.

En effet, dans l’obligation solidaire il existe plusieurs débiteurs dès le départ.


Mais dans l’obligation in solidum, il existe un seul débiteur qui bénéficie
d’une garantie personnelle.

Ex : cas d’une caution

§. 3 l’obligation indivisible

 L’obligation à débiteur multiples et indivisible lorsque le créancier a le


devoir de poursuivre un seul codébiteur pour lui demander la totalité
de la dette et que cette dette totale doit être payé en un seul trait (une
seule fois)
 L’indivisibilité peut avoir une source conventionnelle mais elle peut
aussi être naturelle.
 L’indivisibilité conventionnelle est celle qui résulte de la volonté des
parties même si l’obligation elle-même pouvait être divisée.

Ex : payer une somme d’argent.

 L’indivisibilité naturelle est celle qui résulte de la nature de la chose.

52
Droit civil III les obligations Me Wanyele Basosila Marcus Pop’s

Ex : plusieurs débiteurs doivent livrer un animal vivant au créancier.

On dit que l’indivisibilité conventionnelle a pour but de garantir les intérêts


du créancier. Par contre, l’indivisibilité naturelle n’a aucun but parce qu’elle
n’est pas voulu par les hommes.

SECTION III L’OBLIGATION A CREANCIERS MULTIPLES

Comme les obligations à débiteur multiples, les obligations à créanciers


multiples peuvent être conjointe solidaire ou indivisible

§. 1 les obligations conjointes à créancier multiples

Il s’agit des obligations de principe, c’est-à-dire qu’en face de plusieurs


créanciers en principe la créance doit être divisé de sorte que chaque
créancier ne peut réclamer que sa quote-part au débiteur

§. 2 l’obligation solidaire à créanciers multiples

Dans ce cas, chaque créancier a le droit de recevoir la totalité de la créance


de sorte que le payement qui est fait à un seul créancier libère le débiteur. Il
appartiendra alors au créancier payé de partagé avec les autres cocréanciers

NB : l’obligation solidaire à créancier multiples est rare dans la pratique,


parce qu’on évite que le créancier payé ne puisse dissiper la créance au
préjudice des autres créancier.

§. 3 l’obligation indivisible à créanciers multiples

Dans ce cas, le débiteur payera la totalité de la dette à un seul créancier et


en un seul prêt.

TIRE IV LA PREUVE DES OBLIGATIONS

En droit, prouver c’est établir la véracité d’un fait d’où peuvent découler les
conséquences juridiques.

La charge de la preuve incombe au demandeur selon l’adage « actori


incumbit probatio» mais celui qui se défend doit aussi prouver la preuve de
son innocence « reus in excipiendo fit actor »

53
Droit civil III les obligations Me Wanyele Basosila Marcus Pop’s

En droit civil, les preuves sont hiérarchisées suivant l’importance de la force


probante, ainsi en partant de plus probantes vers les moins probantes on
distingue les preuves suivantes :

CHAP. I LES CONSTATATIONS MATERIELLES

Il s’agit des faits qui sont constaté par le tribunal lui-même généralement à
l’occasion de la descente sur le lieu.

CHAP. II LA PREUVE PAR ECRIT OU LA PREUVE PRECONSTITUEE

On distingue les actes authentiques et les actes sous seing privée

Un acte authentique c’est celui qui est reçu par l’officier public en général il
s’agit de notaire

Un acte sous seing privé c’est celui qui est rédigé par le particulier et qui
ne contient qu’une signature privée.

Les contrats solennels ne peuvent être prouvés que par les actes
authentiques, l’acte authentique a une force probante supérieure à un acte
sous seing privée.

Les actes sous seing privées qui servent à constater les contrats
synallagmatiques doivent être rédigés en autant d’exemplaires qu’il y a des
parties, c’est ce qu’on appelle la formalité du double chaque originale doit
contenir la mention du nombre d’originaux qui ont été produit.

NB : en dehors des actes authentiques et les actes sous seing privé, il existe
certains documents qui peuvent servir de preuve en droit tel est le cas de
livre de commerçant (tous les documents qui sont dans un établissement
commercial) et le registre domestique (agenda) article « 211 à 214 »

CHAP. III LA PREUVE TESTIMONIALE

C’est la preuve par témoin, elle se réalise par des déclarations d’une
personne qui relate des faits dont elle a eu personnellement connaissance.
La preuve par témoin a connu une importance énorme par le passé. Un vieil
adage disait « témoins passent lettres » mais aujourd’hui la preuve

54
Droit civil III les obligations Me Wanyele Basosila Marcus Pop’s

testimoniale connait un certain déclin qui est dû notamment au


développement de l’écriture et à la chute des valeurs morales, de sorte que le
vieil adage a été remplacé par « lettres passent témoins » l’article 217 du
CCCLIII n’accepte pas la preuve testimoniale pour prouver des sommes
supérieur à 2000 FC, c’est-à-dire qu’il faut faire la preuve testimoniale il faut
le faire pour une somme supérieur à 2000 FC.

CHAP. IV LA PREUVE PAR PRESOMPTION

La présomption est une conséquence que la loi ou le magistrat tire d’un fait
connu à un fait inconnu.

Il existe deux catégories de présomption d’après leurs sources : la


présomption humaine et la présomption légale

 La présomption humaine : c’est celle qui résulte du magistrat on


l’appelle aussi présomption du magistrat.
 La présomption légale : c’est celle qui est prévue par le législateur ou
de la loi.

Ex : l’enfant a pour père le mari de sa mère article 602 du CCCL I

Du point de vue de la force probante, on distingue deux catégories de


présomption légale : la présomption irréfragable ou absolue ou encore juris
et de jure,

1. la présomption irréfragable : qu’on ne peut pas à ajouter ni changer


2. La présomption simple ou relative ou réfragable ou encore juris
tantum : qu’on peut apporter les preuves contraires

CHAP. V LA PREUVE PAR AVEU

A première vue, l’aveu apparait comme les meilleurs des preuves, les anciens
auteurs la qualifient de probatio probatissima.

Cependant, il peut se faire qu’un aveu soit volontairement faux, soit pour
égarer la justice, c’est le cas de l’aveu de jactance qui vise à (protéger le vrai
coupable) soit par complaisance soit par plaisanterie soit par pression.

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Droit civil III les obligations Me Wanyele Basosila Marcus Pop’s

Il existe deux types d’aveu, celui qui est fait en justice appelé judiciaire et
celui qui est faite en dehors de la justice appelé extra judiciaire

L’aveu obéi à deux principes :

1. Le principe de l’indivisibilité de l’aveu c’est-à-dire l’aveu ne doit pas


être divisé. Diviser un aveu c’est emprendre ce qui est favorable et
rejeter ce qui est défavorable.
2. Le principe de l’irrévocabilité de l’aveu une fois qu’il a été prononcé ne
doit pas être réfuté, toutes fois l’aveu reste révocable lorsqu’il a été
donné par contrainte sous torture ou par erreur.

CHAP. VI LE SERMENT

Le serment est un acte à la fois civil et religieux par lequel une personne
prend Dieu en témoin de la véracité d’un fait ou de la sincérité d’une
promesse et l’invoque comme vengeur de son parjure.

Le faux serment est puni pénalement article 132 du CCCLIII

Il existe deux catégories de serment : le serment litis décisoire c’est celui et le


serment

C’est le serment qui est déféré directement par l’une des parties sans en
avoir reçu une demande de l’autre partie

TITRE V LES GARANTIES GENERALES DU DROIT DES CREANCES

Il s’agit des droits reconnu à un créancier lorsque le débiteur ne peut pas ne


veut pas s’acquitter de sa dette.

On peut imaginer trois catégories de solution :

CHAP. I L’ENUMERATION DES SOLUTIONS POSSIBLES

SECTION I LES MESURES DE CONTRAINTES SUR LA PERSONNE DU


DEBITEUR

Dans l’ancien droit on acceptait que le débiteur soit contraint physiquement.

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Droit civil III les obligations Me Wanyele Basosila Marcus Pop’s

Ex : condamné en prison pour une dette.

Ces mesures des contraintes à la personne du débiteur ont été déjà


supprimées partout depuis la fin du XIX è siècle.

SECTION II LES MESURES D’EXECUTION SUR LE PATRIMOINE DU


DEBITEUR

Il s’agit essentiellement de la saisie exécution qui consiste à saisir les biens


du débiteur à les vendre aux enchères (vente publique) pour désintéresser le
créancier. Il peut s’agir d’une saisie-arrêt lorsque les biens à saisir se
trouvent chez une tierce personne.

SECTION III LES MESURES DE CONSERVATION

Il s’agit notamment de l’apposition de scellés, de l’obtention de gage ou des


hypothèques, l’action oblique et l’action paulienne.

CHAP. II L’ACTION OBLIQUE

Aux termes de l’article 64 du CCCLIII dispose que les créanciers peuvent


exercer tout le droit et action de leur débiteur à l’exception de ceux qui sont
exclusivement attaché à la personne.

L’action oblique ou action subrogatoire est définit comme action exercée par
un créancier contre le débiteur de son propre débiteur.

A 1OOO $

B
500$

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Droit civil III les obligations Me Wanyele Basosila Marcus Pop’s

Elle a pour raison d’être d’éviter qu’un débiteur ne néglige de faire valoir le
droit qu’il lui importune parce qu’il en profiterait pas.

L’action oblique suppose un débiteur insolvable et négligeant qui donne un


mandat à son créancier pour poursuivre son propre débiteur.

Pour exercer l’action oblique, il faut que la créance soit exigible (arriver à
l’échéance convenue. Le créancier poursuivant agi au nom de son propre
débiteur, il peut donc recouvrir une créance supérieure à la sienne.

L’action oblique profite à tous les créanciers potentiels du débiteur commun.


Cela signifie que le créancier poursuivant ne tire aucun profit personnel et
exclusif, donc il profite à tous.

Remarque :

L’action oblique se distingue de l’action directe dans la mesure où cette


dernière profite exclusivement à la personne qui l’exerçait. Les actions
directes ne profitent qu’aux personnes qui l’ont exercée, donc n’intéresse pas
tout le monde.

Ex : L’action de la victime contre l’assureur

L’action de l’ouvrier d’une entreprise contre le maitre d’ouvrage

L’action du mandat contre le maitre substitue l’idée est de mandater


une personne qui lui aussi mandate une autre personne.

CHAP. III L’ACTION PAULIENNE

Aux termes de l’article 65 du CCCLIII dispose qu’un créancier peut en son


nom propre attaqué les actes faits par son débiteur en fraude de ses droits.
L’action paulienne vise à éviter qu’un débiteur aux abois ne tente de se
soustraire de son patrimoine aux préjudices de ses créances ce qui lui reste
dans l’actif.

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Droit civil III les obligations Me Wanyele Basosila Marcus Pop’s

En effet, un débiteur de mauvaise foi peut être tenté d’organiser une


insolvabilité artificielle (créer) en pratiquant de la libéralité ou de vente
secrète à vil prix.

L’action paulienne exige une fraude chez le débiteur, des actes


d’appauvrissement artificiels, la complexité d’un tiers acquéreur de bien et
un préjudice causé au créancier.

NB : le créancier qui exerce l’action paulienne ne sera désintéressé que dans


la mesure de son créancier. Autrement dit, il va chercher seulement sa
créance et pas d’autre.

S’il y a un reliquat (surplus ou surcroit) celui-ci doit rester chez le tiers


complice (ceci montre bien que l’action paulienne n’est pas action en nullité).

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