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EVOLUTION
CONSTITUTIONNELLE
DE LA REPUBLIQUE
DEMOCRATIQUE DU
CONGO
MICHEL NONGA TETE
AIDE-MEMOIRE DE L’EVOLUTION CONSTITUTIONNELLE DE LA REPUBLIQUE DEMOCTATIQUE
DU CONGO
1
Michel Nonga TETE
AIDE-MEMOIRE DE L’EVOLUTION CONSTITUTIONNELLE DE LA REPUBLIQUE DEMOCTATIQUE
DU CONGO
EPIGRAPHE
NAPOLEON HILL
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Michel Nonga TETE
AIDE-MEMOIRE DE L’EVOLUTION CONSTITUTIONNELLE DE LA REPUBLIQUE DEMOCTATIQUE
DU CONGO
DEDICACE
A mes collègues étudiants de L2 LMD, à l’Académie Juridique, ma famille scientifique, que le nom
de Jésus-Christ guide toutes nos activités académiques, car, à mon sens, une vie sans la présence de
Jésus-Christ est inenvisageable.
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AVANT-PROPOS
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Michel Nonga TETE
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VUNDUAWE-te-PEMAKO F., Traité de droit administratif, Bruxelles, Afrique éditions
et Larcier, 2007
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CHAP I : LA LOI
FONDAMENTALE………………………………………………………………………...............4
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La loi fondamentale est une loi d’origine belge, votée par le parlement belge, sanctionnée
et promulguée par le roi des belges le 19 mai.
Comme le fait savoir Jean-Claude William, le 5 septembre à 20h 15, la radio nationale
congolaise interrompit brusquement ses émissions pour faire entendre un message spécial
du président de la république. D’une voix mal assurée, KASA-VUBU annonça la
révocation du premier ministre que l’émotion du moment, il l’appela, « Premier
bourgmestre »…Apres ce message qu’il est venu lire en personne, entouré de Vital
Moanda, vice-président de l’Abako et quelques gardes du corps, la radio reprend le cours
normal de ses émissions4. Après seulement 1h soit à 21h, LUMUMBA se rend à la même
radio pour prononcer à son tour la déchéance du chef de l’Etat.
signalons que le chef de l’Etat va envoyer le parlement en congé sine die. Réagissant
a cette crise, le colonel Mobutu va neutraliser le président de la république et le
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Aux termes de l’article 8 de la loi fondamentale, les institutions centrales sont : Le chef
de l’Etat, le gouvernement dirigé par un premier ministre, la chambre des représentants et
le sénat. Le président de la république était irresponsable devant le parlement8, désigné
par un corps électoral restreint composé de deux chambres du parlement9, il confère des
grades aux forces armés et la gendarmerie, il nomme aux emplois d’administration
générale sauf les exceptions établies par les lois10.
parlementaire moniste.
8Loi fondamentale du 19 mai 1960 relative aux structures du Congo, art 20
9 Article 12, Idem
10 Article 23, Ibidem
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composite ou encore implicite11, une autre affirme cependant que la loi fondamentale
institue un régionalisme politique12 ou tout simplement un Etat unitaire fortement
décentralisé. La loi fondamentale institue à la fois des mécanismes fédéralistes et des
mécanismes de sauvegarde unitaristes.
La lecture combinée de ces articles a fait croire à la majorité des doctrinaires congolais
que la loi fondamentale organisait un Etat fédérale.
11 Djelo Empenge Osako cité par NDJOLI ES’ENGEKELI J., Droit constitutionnel.
L’expérience congolaise (RDC), Paris, L’Harmattan, Coll. COMPTE RENDU, 2013.
Pp80
12 Kabange cité par NDJOLI ES’ENGEKELI J., Droit constitutionnel. L’expérience
Point n’est besoin de rappeler que la loi fondamentale était un texte provisoire, après
l’indépendance, le Congo s’est plongé dans un contexte de crise politique permanant,
comme le relève le doyen J-L Esambo, Le processus de la mise en place d’un nouvel ordre
constitutionnel a été retardé par un contexte sociopolitique très agité dont, le point de mire reste la
crise politique et institutionnelle créée, le 5 septembre 1960, par la révocation du premier ministre
Patrice Emery Lumumba et sa mort le 17 janvier 1961127.
Sont, également, signalées dans cet épisode, la sécession du Katanga le 6 août 1960, celle du Sud-
Kasaï, le 8 août 1960, les rebellions au Kwilu et dans le Kivu, mais également les guerres civiles qui
conduisirent à la partition du pays et l’effondrement de l’autorité de l’État. En vue de parvenir à
l’unification du territoire et la réinstauration de l’autorité de l’État, plusieurs rencontres politiques
furent initiées et organisées, tant à l’extérieur qu’à l’intérieur du pays, notamment, la Conférence de
Léopoldville, les assises d’Antananarivo, de Brazzaville, de Coquilhatville et le conclave de
Lovanium.13 Le problème de la constitution définitive devrait être résolu dans les formes
prévues par la loi fondamentale14 ce texte reconnaissait au chef de l’Etat et aux deux
chambres du parlement, le pouvoir constituant, c’est-à-dire, le pouvoir d’élaborer une
constitution, qui devra remplacée la loi fondamentale15.
La constitution du premier Aout 1964 est parmi celle élaborée selon les modes
démocratiques d’élaboration d’une constitution17 . Sur la forme de l’Etat congolais, l’héritage
Paris, 2017-
2018, p. 228
17 Dans son traité de droit constitutionnel congolais, Jean-Louis Esambo renseigne
du compromis de la Loi fondamentale entre les fédéralistes et les unitaristes n’a pas cessé
de hanter la Constitution définitive du Congo18 . le constituant de 1964 avait
officiellement opté, compte tenu de l’expérience politique caractérisée par des sécessions,
guerres civiles et rebellions de diverses natures, pour une forme prudente de l’État
composé de vingt et une provinces autonomes19 , ainsi, cette constitution s’est inscrite
dans une logique purement fédéraliste20 Sans organiser l’État unitaire décentralisé, le
constituant s’est, également, réservé d’opter pour un État fédéral classique, les
divergences conceptuelles entre les deux formes d’État ayant amené la Commission
constitutionnelle à prévoir, avant le référendum, deux projets de Constitution dont, l’un
de nature fédérale, et l’autre favorable à un État unitaire. C’est ce dernier qui a été
finalement adopté au référendum, l’autre ayant été conservé dans une annexe à la
Constitution officiellement promulguée, sa mise en application devant intervenir plus
tard,21 au début de la troisième législature, soit au plus tôt dans dix ans22.
Au terme de l’article 69, « les membres du gouvernement central ne sont responsables que devant
le président de la république » aussi, « le contreseing qu’ils apposent aux actes du président de la
république est un engagement à exécuter ces actes », dommage que ce texte n’aïet pas organisé
la responsabilité du gouvernement devant le parlement, ayant pour mission de combler
les lacunes de la loi fondamentale, élaboré selon une procédure irrégulière, c’est-à-dire
cit, p77
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autre que celle prévue par la loi fondamentale, ce texte a le mérite d’avoir consacré ce que
Jacques Ndjoli qualifie de « régime présidentiel avec un glissement présidentialiste » cette
opinion est partagée par la majorité de la doctrine, comme le soulève le même auteur,
plus savant que moi-même, le professeur Jacques Ndjoli, les mécanismes institués par le
constituant à savoir, la question orale ou écrite, l’interpellation, l’audition par
commissions, commission d’enquête semblent être des mécanismes d’information que de
contrôle, dont les sanctions sont simplement l’avertissement ou la remontrance23, dans
son abrégé de droit administratif congolais, Jean-Marie Mboko différencie le contrôle
sanctionnateur et le contrôle informatif24
Intervenu dans un contexte de crise particulière, plus lâche que ses devancières25, la
constitution du 24 juin 1967 consacre une sorte de prééminence présidentielle(…)
caractérisée par la dévolution totale du gouvernement envers le Chef de l’État et
l’absence des moyens de contrôle du parlement26. A l’approche des élections
présidentielles, un climat malsain s’installa au sommet de l’Etat et offrit au général
Mobutu l’opportunité de planifier la prise du pouvoir27. A la base de cette crise se situe le
conflit de leadership entre le président Kasa-Vubu et le premier ministre Tshombe.28Le 13
octobre 1960 lors de son discours d’ouverture de la session parlementaire, fort de la
teneur de l’article 62 et suivants, le président de la république destitue le premier ministre
et annonce la désignation d’un formateur en la personne d’Evariste Kimba29.
Avant d’analyser l’organisation des pouvoirs, disons quelque chose sur le gouvernement
de fait. Lorsqu’une situation de trouble survient et que l’ordre public est perturbé, l’Etat
subsiste. C’est ainsi que les auteurs modernes qui ne se limitent pas seulement à l’aspect
exégétique, estiment que la révolution n’est pas nécessairement anti-juridique.
Tout en bouleversant l’ordre juridique existant, le coup d’Etat s’appuie sur la théorie
selon laquelle « nécessité fait loi » et sur le principe de la « continuité de l’Etat »37. André
Mahiou voit dans les coups d’Etat intervenu après les indépendances, une manifestation
authentique de la démocratie africaine ou du constitutionalisme africain, comme si le
continent méritait une démocratie et un constitutionnalisme de seconde zone38.
l’Etat
35 Ordonnance N° 66/92 bis du 7 Mars attribuant le pouvoir législatif aux chambres
36 L’initiative de révision, la procédure d’adoption, soumise à une stricte condition
de majorité, et celle d’approbation sont prescrites par les dispositions des articles
175 à 177 de la Constitution du 1er août 1964.
37 Felix Vunduawe te Pemako, op cit,p193
38 MAHIOU, A., L’avènement du parti unique en Afrique noire: l’expérience des Etats
cit, PP78
45 Elle a connu au moins 17 révisions dont la loi n° 70-025 du 17 avril 1970, les Loi
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Aussi, pour avoir fait intervenir le pouvoir constituant dérivé dans le domaine du pouvoir
constituant originaire, la révision constitutionnelle du 15 août 1974 traduit-elle l’idée de
la fraude à la Constitution47.
Il nous parait tout d’abord nécessaire de cerner le concept « transition » avant de faire un
examen sur le fond du chapitre, en effet la transition peut être définit comme un
changement de gouvernement, de régime politique. Ou encore un processus de
transformation qui fait passer un système autocratique vers une gouvernance
démocratique48. En janvier 1990, le président Mobutu initie une série de consultation, la
population dénonce dans 6 128 mémorandums, la forte concentration du pouvoir, la
dictature, le népotisme, la corruption généralisée, le détournement des derniers publics, la
mauvaise gouvernance. Le 24 avril de la même année, il va prononcer un discours à
Nsele à l’occasion duquel il annonce l’instauration d’un multipartisme à trois partis et le
pluralisme syndical. Chronologiquement, le droit constitutionnel de la transition
commence de 1990 et prend fin en 2006. Au cours de cette période de transition sept
textes ayant valeurs constitutionnelles ont été prises, ces textes font donc l’objet de l’étude
du présent chapitre.
Cette loi est la 16em révisions de la constitution de juin 1967, elle est la conséquence
logique, mieux la matérialisation du discours du président Mobutu prononcé le 24 Avril
à Nsele, cette loi a mis en place un exécutif bicéphale composé d’un président, chef de
l’Etat et d’un gouvernement dirigé par un premier ministre. Un parlement monocéphale
composé d’un assemblé national. Dans son exposé des motifs, cette loi précise que
« (…) cette révision introduit le multipartisme à trois et le pluralisme syndical(…) ». Les
partis politiques vont refuser d’adhérer à ce schéma unilatéral d’une démocratie octroyée
et imposée avec un multipartisme limité arbitrairement à trois partis(…),49 suite à ces
contestations, un premier pas de recherche de compromis se manifeste par l’acceptation
du principe du multipartisme intégral50.
47 Idem
48 Ndjoli, op cit p112
49 Ndjoli, op cit p148
50 Idem
51 Ibidem
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Ce texte n’avait pas été promulgué par le chef de l’Etat, il est donc considéré comme un
texte inexistant53. La loi n° 93-001 du 2 avril 1993 portant acte constitutionnel harmonise
relatif à la période de la transition, intervenu dans un contexte de crise, cette constitution
n’a pas été reconnu par le pouvoir en place, le pays va donc être régit par deux
constitution à la fois, l’une reconnu par le pouvoir de Mobutu ( la constitution du 24 juin
1967, révisée par la loi du 25 Novembre 1990), l’autre ( l’acte portant acte constitutionnel
harmonisé relatif à la période de la transition de CNS) reconnu par les formations de
l’opposition radicale, il va s’en suivre un dédoublement fonctionnel. Il y eut, en effet,
deux gouvernements dirigés l’un par Etienne Tshisekedi et l’autre par Faustin Birindwa,
deux anciens coreligionnaires de l’UDPS, le premier avec le haut conseil de la
République et le second avec l’assemblée nationale, composée de membres du MPR,
anciens commissaires du peuple de l’ancien conseil législatif, en guise de parlements. 54 Le
blocage du fonctionnement de l’Etat appela logiquement à d’autres négociations
politiques. Du compromis compromettant qui sortit de nouveaux conciliabules tenus
entre les forces en présence au dernier semestre de 1993 au Palais du peuple de Kinshasa
sortit l’Acte constitutionnel de la transition du 9 avril 1994 chargé de régir la transition
démocratique vers la troisième République55
Ce dernier texte découle d’un protocole d’accord conclu à la suite des concertations
politiques du Palais du peuple entre les forces politiques dites du « Conclave » et les
forces politiques dites de changement, l’Union sacrée de l’opposition radicale et alliées »
(USORAL), en vue de supprimer le dédoublement institutionnel153 consécutif à
l’aboutissement malheureux de la Conférence nationale souveraine. 56
La nouveauté de ce texte réside dans une combinaison indigeste entre les deux
parlements accouchant d’un parlement unique dénommé Haut Conseil de la
République/Parlement de transition, HCR/PT et d’un nouveau gouvernement qui écarte
tous les anciens protagonistes et aligne un outsider, Léon Kengo wa Dondo, à la tête
d’une composition qui récupère les plus habiles politiquement.57
52 Ibidem
53 Il est important de consulter la doctrine imminente en la matière pour plus
d’information.
54 Kamukuny, op cit p52
55 Idem
56 Ibidem
57 Ibidem
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Lorsque Laurent Désiré Kabila et son AFDL, appuyés par les forces gouvernementales
rwandaises, burundaises et ougandaises prennent Kinshasa le 17 mai 1997, ils décident
d’asseoir leur révolution sur la suspension de « tous les actes pseudo constitutionnels
existants ainsi que les institutions qu’ils organisent ». Ils promettent de convoquer « une
Assemblée constituante dans un délai de 60 jours en vue d’élaborer une Constitution
provisoire devant régir la période de transition ».58 En l’absence de toute concertation
avec les acteurs politiques et sociaux, Laurent Désiré Kabila prit, le 27 mai 1997, un texte
constitutionnel59 qui organisait son pouvoir avant son investiture par la Cour suprême de
justice, à l’issue d’une audience publique foraine organisée, deux jours plus tard, au stade
des martyrs. Ce texte qui ne comptait, au total, que 15 articles, confère au président de la
République la totalité des pouvoirs législatif60 et exécutif, ce texte de quinze articles,
n’ayant bénéficié d’aucun consensus, (…) apparu comme un simple fait de prince imposé
à l’ensemble du peuple congolais par Laurent Désiré Kabila et ses rebelles au point de ne
pas donner les gages d’une quelconque légitimité ni au plan national, ni au plan
international .61 Fait certainement pour régenter une situation exceptionnellement
anormale, le décret-loi constitutionnel n° 003 n’en prévoit ni procédure de révision ni
aucune possibilité de compétition, ni dévolution du pouvoir. De là à voir dans ce décret-
loi constitutionnel un instrument de domination aux mains de putschistes venus de l’Est,
il n’y a qu’un pas, très vite franchi.62 Aux termes du décret-loi constitutionnel sous
examen, les institutions de la République sont constituées du président de la République,
du gouvernement et des cours et tribunaux. Exerçant le pouvoir règlementaire dans sa
plénitude, le chef de l’État cumulait les prérogatives de président de la République, chef
de l’exécutif et du pouvoir législatif63 ; les membres du gouvernement étant politiquement
responsables devant lui.
La guerre imposée au Congo par ses voisins et la disparition brutale de Laurent Désiré
Kabila, qui parut en être une malheureuse conséquence, constituèrent l’occasion de
nouvelles concertations.64Cette constitution est le fruit d’un accord politique signé le 17
décembre 2002, à Sun City entre les acteurs intégrés dans le processus de démocratisation
de la RDC, l’Accord global et inclusif servira (…), de fondement à la Constitution de la
transition du 4 avril 200365.
mai
1997, le président de la République exerce le pouvoir législatif par décrets lois,
délibérés en Conseil des ministres.
61 Kamukuny, op cit, p44
62 Idem
63 Art. 5 du Décret-loi constitutionnel n° 003 du 27 mai 1997.
64 Kamukuny, op cit
65 J.-L, Esambo op ci,tp53
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Elle organise un pouvoir exécutif bicéphale, présidé par le chef de l’Etat à côté d’un
premier ministre, chef d’un gouvernement responsable devant l’assemblée nationale,
détient en outre, en commun avec le parlement,, en commun avec le parlement,
l’initiative législative83 et même de révision constitutionnelle84. Le gouvernement, avoir
défini, en concertation avec le président la République, la politique de la nation, en
assume seul la responsabilité et la conduit en tenant compte des domaines de
collaboration avec le chef de l’Etat que sont la défense, la sécurité et les affaires
étrangères85
Le pouvoir législatif est exercé par un Parlement composé de deux Chambres :
l’Assemblée nationale et le Sénat.86 Les deux chambres sont dotés du pouvoir de voter
lois, contrôler le Gouvernement, les entreprises publiques ainsi que les établissements et
les services publics.
Le pouvoir judiciaire est indépendant du pouvoir législatif et du pouvoir exécutif,
Montesquieu nous enseigne que « que tout homme qui a le pouvoir est toujours porté à
en abuser il faut que par la disposition des choses, le pouvoir arrête le pouvoir » la
séparation des pouvoirs un attribut du constitutionnalisme vise, de nos jours,
l’indépendance du juge. C’est le sens même de l’alinéa 2 de l’article 150 de la
constitution, au terme duquel « Les juges ne sont soumis dans l’exercice de leur fonction
qu’à l’autorité de la loi », en effet ce pouvoir judiciaire est dévolu aux cours et tribunaux
qui sont : la Cour constitutionnelle, la Cour de cassation, le Conseil d’Etat, la Haute
Cour militaire ainsi que les cours et tribunaux civils et militaires87.
S’agissant de la forme de l’Etat, les tendances unitaristes et les tendances fédéralistes
n’ont pas manqué de s’opposer à nouveau. Aux uns et aux autres, le constituant semble
avoir apporté des solutions à travers le compromis du silence destiné à donner à chacune
l’impression d’avoir été satisfait. La constitution actuelle organise un système à mi-
chemin entre l’Etat unitaire décentralisé et l’Etat fédéral, il s’agit du régionalisme
constitutionnel ou politique, en effet, ce type d’Etat se caractérise par la reconnaissance
d’une réelle autonomie politique reconnue au profit des entités régionales et notamment
81 Idem
82 Kamukuny, op cit, p81
83 Art. 130, al. 1 et 2, de la Constitution du 18 février 2006
84 Art. 218, al. 1, point 1 et 2, de la Constitution du 18 février 2006
85 Art. 91, al. 1 et 2 de la Constitution du 18 février 2006
86 Art. 100, idem
87 Art. 149, idem
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Royer-Collard opine que les constitutions ne sont pas des textes dressés pour le sommeil,
elles subissent l'usure du temps, comme toutes les choses humaines.89 Élaborée par le
pouvoir constituant originaire, la Constitution n’est pas faite pour l’éternité ; elle est
appelée à s’adapter à l’évolution, sans cesse changeante, de la société. La révision vise,
donc, la conformité de la Constitution à l’évolution de la société, mieux à celle du
temps90. En RDC, L’initiative de la révision constitutionnelle appartient concurremment :
au Président de la République; au Gouvernement après délibération en Conseil des
ministres; à chacune des Chambres du Parlement à l’initiative de la moitié de ses
membres ; à une fraction du peuple congolais, en l’occurrence 100.000 personnes,
s’exprimant par une pétition adressée à l’une des deux Chambres.(Art. 218), la révision
constitutionnelle est l’œuvre du pouvoir constituant dérivé, depuis sa promulgation le 18
février 2006, la constitution de la RDC n’a connu qu’une révision, il s’agit de la Loi n°
11/002 du 20 janvier 2011 portant révision de certains articles de la Constitution de la République
Démocratique du Congo.
Academia-L’Harmattan, 2013.pp98-99
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BIBLIOGRAPGIE SELECTIVE
DOCTRINE
E
Esambo Kangashe J-L, Traite de droit constitutionnel, Paris, L’Harmattan, 2O17
TEXTES CONSTITUTIONNELS
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