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Prof PIERRE DAGBO G.

Pierre Godé DAGBO

ÉCONOMIE POLITIQUE
Livre I MACROÉCONOMIE

1ère Année
Prof PIERRE DAGBO G.

Tout droit de reproduction,


d’adaptation et de traduction
intégrale ou partielle est INTERDIT
sans autorisation de l’auteur et de
son éditeur.

Achevé d’imprimer en Juillet 2019


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© Les éditions d’AVENIR

Pierre Godé DAGBO


est politologue,
juriste et
économiste,
Fondateur de
Global Management
of Africa

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« Le monde moderne se définit par


l’idée que le bonheur sur terre est le
but de l’humanité. À l’échelle des
siècles le résultat semble être au
rendez-vous. La vie était hier misérable
bestiale et brève selon Thomas
HOBBES. Aujourd’hui, sur tous les
continents, elle devient longue et
prospère ; les guerres et les épidémies
reculent, la démocratie et l’économie
du marché avancent »

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AVANT PROPOS

Malgré la crise financière internationale actuelle, le monde se


transforme sans cesse en une société sans frontières. En effet, les
frontières entre Etats s'estompent pour laisser la place à un marché
mondial. Il est donc essentiel de privilégier, en tant que spécialiste
des sciences sociales, un esprit de concertation et de collaboration
pour gagner en efficacité. Ainsi, la mondialisation croissante de
l'économie et la prédominance de l'esprit d'entreprise obligent les
économistes à se montrer plus innovateur en s'intéressant aux
autres disciplines : Droit, science politique, sociologie, psychologie,
philosophie etc.
Plus qu'hier tout intellectuel du XXIème siècle doit avoir des aptitudes
et des compétences variées et pointues. J'ai donc tenté en rédigeant
ce manuel de créer les conditions propices à l'apprentissage de ces
habilités professionnels qui s'avèrent essentielles pour les étudiants,
ces décideurs de demain.

1- L’objectif du manuel
L'objectif fondamental de ce manuel est de familiariser l'étudiant
avec les concepts de base de la macroéconomie et de la
microéconomie et d'en présenter les fondements. Il s'agit pour nous
de susciter l'intérêt de l'étudiant pour l'économie politique en lui
montrant comment celle-ci peut-être utiliser pour mieux
comprendre les problèmes qu'il vit au quotidien.

2- L’objectif spécifique
Ce manuel amènera l'étudiant à :

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• Acquérir la capacité d’utiliser un vocabulaire propre à


l'économie politique
• Maîtriser certains concepts analytiques
• Interpréter les rapports économiques des grands organismes
de l'Etat et dans l'Etat.
• Acquérir un esprit d'analyse et de synthèse, favorisant ainsi le
développement de l'esprit critique
• Identifier et analyser les grands enjeux économiques de la
Côte
D’Ivoire

3- Les compétences attendues


A la fin de ce manuel, l'étudiant devra pouvoir
• Identifier et décrire les flux fondamentaux de l'activité
économique d'un pays ;
• Comprendre l'objet et la méthode de l'économie ;
• Comprendre le concept de marché ;
• Décrire les grands équilibres macro et microéconomiques que
cherche à réaliser l'État ;
• Mieux comprendre la politique économique gouvernementale
et les stratégies des entreprises ;

4 - Thèmes et contenu du manuel


Le manuel comprend deux grandes parties dont l'une est consacrée
à la macroéconomie et l'autre à la microéconomie.
J'achève ce livre au moment où la Côte d'Ivoire traverse une crise
politique et économique aiguë. Qu'il serve pour les débats sur la
renaissance de l'économie ivoirienne et la rédemption économique
de l'Afrique.

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Sommaire

INTRODUCTION........................................................................................7
CHAPITRE 1 : QU’EST-CE QUE L'ÉCONOMIE....................................11
CHAPITRE 2 : LES AXES GÉNÉRAUX DE...........................................27
DÉVELOPPEMENT DE LA PENSÉE............................27
CHAPITRE 3 : LE PROBLÈME ÉCONOMIQUE....................................50
CHAPITRE 4 : LES FORCES DU MARCHE :.......................................63
L’OFFRE ET LA DEMANDE.........................................63

CHAPITRE 5 : LES NOTIONS DE MACROÉCONOMIES ... Erreur !


Signet non défini.
CHAPITRE 6 : LE CALCUL DU PIB ET DE LA CROISSANCE
ÉCONOMIQUE .................Erreur ! Signet non défini.
CHAPITRE 7 : LA MESURE DU COÛT DE LA VIE.. Erreur ! Signet
non défini.
CHAPITRE 8 : LE CONTRÔLE DES CYCLES, DE l’EMPLOI ET DU
NIVEAU DES PRIX ........ Erreur ! Signet non défini.
CHAPITRE 9 : L'OFFRE ET LA DEMANDE AGRÉGÉES .... Erreur !
Signet non défini.
CHAPITRE 10 LES MULTIPLICATEURS Erreur ! Signet non défini.
CHAPITRE 11 : LA POLITIQUE BUDGÉTAIRE Erreur ! Signet non
défini.
CHAPITRE 12 : LA MONNAIE, LES BANQUES ET
LE TAUX D'INTÉRÊT. .....Erreur ! Signet non défini.

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CHAPITRE 13 : LES INTERACTIONS ENTRE LA POLITIQUE


BUDGÉTAIRE ET LA POLITIQUE
MONÉTAIRE ....................Erreur ! Signet non défini.
CHAPITRE 14 LA CROISSANCE MONÉTAIRE ET
L'INFLATION ...................Erreur ! Signet non défini.
CHAPITRE 15 : LE CYCLE ÉCONOMIQUE ....... Erreur ! Signet non
défini.

INTRODUCTION
Les relations entre « l'Etat » et le « marché » créent ce que l'on
appelle I « l'économie politique ». Le concept « économie politique »
a été employé pour la première fois par Antoine de Montchrestien,
qui a publié en France, en 1615, un traité de l'économie politique.
On peut la définir en disant qu'elle a pour objet l’étude de l’activité
que des hommes vivant en société déploient pour satisfaire leurs
besoins matériels et augmenter leur bien-être. Elle s’intéresse donc
à la vie économique. Sans l’existence de l’État et du marché,
l’économie politique n’existerait pas. En effet, en l’absence de l’État
ce sont les forces du marché et du mécanisme des prix qui
détermineraient les résultats de l’activité économique ; ceci serait
alors le monde parfait selon les économistes. En l’absence du
marché, ce serait plus tôt l’État qui déciderait de l’allocation des
ressources. Ce serait alors le monde parfait selon les adeptes de la
science politique. Bien que le monde parfait selon l’une ou l’autre
thèse ne saurait exister dans sa forme pure, les influences relatives
du marché ou de l’État changent selon les circonstances et les
époques. C’est pourquoi les concepts de « marché » et de « l’État »
sont ceux qu’a définis Max Weber comme des types idéaux.
Le terme « économie politique » a toujours été défini avec une
certaine ambiguïté. En effet, ADAM SMITH et les tenants de
l’Économie classique l’utilise pour désigner ce qui aujourd’hui est

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appelé sciences économiques. Plus récemment, des chercheurs


américains dont GARY BECKER et ANTHONY DOWNS, ont défini
l’économie politique comme une application du modèle de l’acteur
rationnel, à tous les comportements de l’homme. D’autres
définissent l’économie politique comme l’application d’une théorie
économique précise pour expliquer le comportement social de
l’homme (jeux et actions collectives). Mais une distinction doit être
faite entre économie politique et politique et économique. La notion
de politique économique désigne un ensemble de questionnements
relatifs à l’interaction entre l’activité économique et la politique,
questionnement qui devra être traité aux moyens de l'analyse
méthodologique ou des théories en vigueur.
Bien que l'approche de l'économie politique soit d'une certaine
utilité, elle ne fournit pas un cadre logique et satisfaisant pour les
chercheurs. Les concepts, les variables et les relations causales n'ont
à ce jour pas été assez développés ; les facteurs politiques et toutes
les autres variables non économiques sont souvent peu pris en
compte. En fait, une méthodologie générale ou une théorie globale
de l'Économie politique nécessiterait une approche globale de la
compréhension des moteurs des changements sociaux, y compris la
façon dont le social, le politique et les aspects économiques
interagissent. C'est pourquoi, j'utilise le terme d'économie politique
pour désigner un ensemble de questionnement que je me propose
d'analyser de façon éclectique sur la base de méthodes analytiques
et des approches théoriques. Ces questionnements naissent de
l'interaction entre l'Etat et le marché comme une somme du
mélange entre les sciences politiques et les sciences économiques.
Deux paradigmes qui cherchent à comprendre comment l'Etat et le
processus politique qui lui est associé, affectent la production et la
répartition des richesses et en particulier comment les décisions et
les intérêts politiques affectent l'implantation des activités

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économiques, la redistribution des coûts et avantages attachés aux


dites activités économiques.
De plus, ils cherchent à comprendre comment les forces du marché
affectent l'allocation du pouvoir et des richesses entre les Etats et les
autres acteurs politiques, en particuliers comment ces forces
économiques interfèrent dans la répartition à l'international des
pouvoirs politiques et militaires. Ni l'Etat ni le marché n'est
fondamental dans la mesure où les relations causales sont
interactives et cycliques. En conséquence, le questionnement qui
nous apparait central demeure l'interaction entre l'Etat et marché.
Cette formulation n'est pas originale. Elle est, en effet, aussi vieille
que la distinction que fait HEGEL dans « la philosophie du droit »
entre l'Etat et la société, entendue comme l'économie. Cette même
définition a aussi été faite par d'autres auteurs. Charles LINDBIOM
(1977), par exemple propose « l'échange et l'autorité » comme des
concepts fondamentaux de l'économie politique.
Peter BLAU (1964) utilise l'expression « l'échange » et « la coercition
» ; Charles Kindleberger (1970) et David BALDWIN (1971) préfèrent;
les termes « pouvoir » et « monnaie » et Klaus KNORR emploie les
termes « pouvoir et richesses ».
Toutes ces conceptions de l'économie politique ont leurs mérites
respectifs. Charles KINDLEBERGER par exemple souligne que le
budget de l'Etat et le marché sont des mécanismes de productivité
et d'allocation des ressources.
Dans une approche pure du monde du marché, l'Etat ne doit pas
intervenir. Le marché devrait être capable d'allouer et de définir
librement les prix des marchandises et des services. Les décisions
devraient être prises de façon individuelle pas les acteurs
économiques en fonction de leurs propres intérêts Étudier
l'économie politique, c'est dès lors comprendre comment ce mode
d'organisation des activités humaines et des décisions prises
affectent les autres secteurs de la vie en société.

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Bien que l'Etat soit [Incarnation de la politique et le marché


l'incarnation de l'économie, ils sont la caractéristique du monde
moderne. Ils ne sont jamais totalement séparés, l'Etat influence
profondément le résultat des activités sur le marché et déterminent
par exemple les droits de propriété et les règles qui gouvernent
l'économie.
Beaucoup de gens pensent à tort ou à raison que l'Etat doit
influencer les forces du marché. Or, le marché à lui seul est une
source de pouvoir qui influence l'action politique. En bref, il est bon
de regarder la politique et l'économie comme des forces qui se
complètent. On ne peut pas les séparer. Et l'un ne peut fonctionner
sans l'autre.
L'Etat et le marché ont tendance à transformer l'organisation
politique et économique du monde moderne à cause de leur
efficacité dans la production des pouvoirs et des richesses. C'est
pourquoi la relation entre l'Etat et le marché, et spécialement les
différences entre ces deux principales organisations de la vie en
société, est un débat récurrent dans le discours académique.
D'une part, l'Etat est basé sur le concept de la territorialité, loyauté,
exclusivité, et il possède le monopole de l'utilisation de la force
légitime. Par conséquent aucun Etat ne peut survivre s'il n'assure les
intérêts du groupe qu'il représente. D'autre part, le marché est basé
sur les concepts d'intégration fonctionnelle, relations contractuelles,
et consacre l'interdépendance entre acheteur et vendeur. C'est un
univers composé principalement de l'offre et de la demande, des
prix et des quantités produites ; l'autonomie des agents
économiques répondant au signal des prix fournis sur le marché.
Pour L'Etat, les frontières nationales sont une base nécessaire à
l'unité politique. Pour le marché, l'élimination de toute politique et
autres obstacles aux opérations des prix est un impératif. La tension
entre les deux positions fondamentales a profondément modifié le
cours de l'histoire moderne et constitue un problème crucial dans

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l'analyse de l'économie politique. Ce qui m'amène à préciser ce


concept d'"économie politique" comme une interaction, un rapport
dont l'objectif est de créer la richesse et d'acquérir le pouvoir. En
d'autres termes, l'Etat et le marché sont interdépendants. Ils
influencent l'ensemble de la distribution du pouvoir et la richesse
dans les relations entre les individus et entre les Etats dans les
relations internationales.
L'économie politique aujourd'hui s'inscrit dans la dynamique des
sciences économiques dont l'étude prend en compte la
macroéconomie et la microéconomie.

CHAPITRE 1 : QU’EST-CE QUE L'ÉCONOMIE


A la fin de ce chapitre vous serez en mesure de :
• Définir l'économie et distinguer la microéconomie de la
macroéconomie.
• D'expliquer les trois grandes questions de la microéconomie.
• D'expliquer les trois grandes questions de la macroéconomie.
• D’expliquer les idées qui déterminent la façon de penser des
économistes.
• D’expliquer comment les économistes envisagent leur travail
dans le champ des sciences sociales.
Choix, changements, défis et occasions
• L'économie est étudiée comme une science des choix parfois
non objectifs dans un contexte de complexité croissante.
• Les NTIC ont apporté des changements majeurs dans nos vies
privées et professionnelles.
• Les événements majeurs imprévisibles poussent tous les
agents économiques à s'adapter constamment et à remettre
en cause des modèles initialement validés

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• Ces nombreuses questions de l'heure doivent pourtant trouver


une explication quelconque dans le cadre des sciences
économiques, ce qui n'est pas facile en soi

Définition de l'économie
Toutes les questions économiques émanent du problème de la
rareté.
 Parce que les ressources disponibles pour satisfaire nos
besoins sont insuffisantes, nous ne pouvons obtenir tout ce
que nous
Voulons et nous devons donc faire des choix
L'économie est la science qui étudie les choix que font les gens pour
résoudre le problème de la rareté.
 La microéconomie est l'étude des choix des individus et des
entreprises.
 La macroéconomie est l'étude de l'économie nationale et
mondiale
Le mot économie vient du mot grec oikos (maison) et nomos (loi). Il
signifie « administration de la maison ». D'où cette définition
classique de l'économie comme l'administration des ressources rares
citée par Raymond Barre, économiste et ancien premier ministre
français de années 60-70.

LES TROIS GRANDES QUESTIONS DE LA MICROÉCONOMIE


 Quels biens et services produit-on?
• Comment produit-on les biens et services?
• Pour qui produit-on les biens et services?

QUELS BIENS ET SERVICES PRODUIT-ON?

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On appelle biens et services, toutes les choses que les gens


valorisent et produisent pour satisfaire leurs désirs.
Quels sont les biens et services produits par la Côte-d’Ivoire?
Qu'est ce qui détermine la quantité de vente au détail de
nouvelles maisons, du riz, de la farine, du poisson?
La microéconomie apporte des réponses à ce type de question.

COMMENT PRODUIT-ON LES BIENS ET SERVICES ?


Plusieurs modes de production ont été utilisés dans le temps. De
l'artisanat à la production de masse par lots, puis vers des
productions de plus en plus optimisées favorisées par les nouvelles
technologies telle que la robotique et toutes les autres formes de
production.
Les ressources utilisées par les entreprises pour produire sont
appelées facteurs de production et ce sont: la terre, le travail, le
capital et l'entreprenariat.

POUR QUI PRODUIT-ON LES BIENS ET SERVICES ?


• Les revenus des gens (pouvoir d'achat) dictent le
comportement des acheteurs des biens et services produits.
• Pour gagner un revenu, les gens vendent les services de
facteurs de production qu'ils possèdent :
 la terre rapporte loyer
 Le travail rapporte un salaire  Le capital rapporte des
intérêts
 L'entreprenariat rapporte un profit.

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• Quel facteur rapporte le plus de revenu en Côte-d’Ivoire ?


Discutez

POUR QUI PRODUIT-ON LES BIENS ET SERVICES ?


Des questions d'équité et d'éthique se posent à ce niveau et on peut
se demander:
 Pourquoi, en moyenne, à travail égal, les hommes
gagnent-ils plus d'argent que les femmes?
 Pourquoi les jeunes sont-ils moins payés que les plus
vieux à travail égal?
 Pourquoi les plus nantis ont accès à plus de facilités
financières ? Etc.
Les trois grandes questions microéconomiques examinées, nous
passons aux grandes questions macroéconomiques

LES TROIS GRANDES QUESTIONS DE LA MACROÉCONOMIE L'ère de


la nouvelle économie est particulière avec l'économie du savoir. Le
niveau de vie s'est accru, de nouvelles possibilités d'emploi se sont
créées et les variations des prix sont devenues plus faibles.
Cependant, cette économie fluctue d'une année à l'autre, la
macroéconomie explique ces variations en se penchant sur les trois
questions suivantes :

1. Qu'est ce qui détermine le niveau de vie?


2. Qu'est ce qui détermine le coût de la vie?
3. Pourquoi notre économie fluctue-t-elle?

QU'EST-CE QUI DÉTERMINE LE NIVEAU DE VIE ?


Le niveau de vie est le niveau moyen de consommation dont
jouissent les gens; il se mesure par le revenu moyen par personne.

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Ceteris paribus (toute chose étant égale par ailleurs), plus le revenu
moyen par personne est élevé, plus le niveau de vie est élevé.
On peut se poser des questions telles que : qu'est ce qui fait monter
le niveau de vie? Que font les ivoiriens pour améliorer leur niveau de
vie? Les études macroéconomiques permettent de donner des
réponses à ces questions.
Le coût de la vie est la quantité d'argent qu'il faut à une famille
moyenne pour acheter les biens et services qu'elle consomme. Le
coût de la vie se mesure en monnaie locale: en Côte-d’Ivoire, il sera
en FCFA, aux Etats-Unis, il sera en dollar et en Angleterre, il sera en
livre sterling. Le coût de la vie suit l'inflation. Plus elle sera haute,
plus le coût de la vie va augmenter, alors que la déflation va signifier
une baisse du coût de la vie. Le coût de la vie au fil des ans
augmente, de même que le niveau de vie des gens ne cesse de
s'améliorer.
Comment expliquer ce phénomène: parce que les salaires ont
augmenté plus vite que le coût de la vie ou est-ce le contraire avec
l'inflation.
Qu'est ce qui cause l'inflation? Que pouvons-nous faire pour l'éviter?
L'étude de la macroéconomie apporte des réponses à ce type de
question.

POURQUOI NOTRE ÉCONOMIE FLUCTUE-T-ELLE ?


À cause de la variation de la production et de l'emploi. Les cycles
économiques sont des variations périodiques, mais irrégulières du
niveau de vie et du coût de la vie. Lorsque l'emploi et la production
dépassent la normale, on est en cycle d'expansion économique, alors
que lorsque l'emploi et la production évoluent moins vite que la
normale, on parle de récession économique.

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LE RAISONNEMENT ÉCONOMIQUE
Les économistes ont un mode de raisonnement particulier tournant
autour d'un certain nombre de choix et de compromis. La rareté
impose des choix et faire un choix veut dire renoncer à autre chose
qu'on aurait pu faire ou choisir.
Un choix est vu comme un compromis et un compromis signifie une
renonciation. On renonce à une chose pour en obtenir une autre
Exemple courant: du riz ou des fusils.
La notion de compromis est centrale en microéconomie et en
macroéconomie.

LES COMPROMIS MICROÉCONOMIQUES


Les grandes questions de la microéconomie (quels biens et services
sont produits, comment et pour qui) impliquent toutes, des
compromis:
 Le compromis du quoi: nature de biens ou services à produire
par les entreprises, les individus et les gouvernements.
 Le compromis du comment: automatisation d'un système de
production ou travail artisanal.
 Le compromis du pour qui : exemple le compromis
fondamental qui est celui de l'équité et de l'efficacité surtout
dans le cadre des actions sociales. On renonce souvent à
l'efficacité en faveur d'une équité
LES COMPROMIS MACROÉCONOMIQUES
Les trois grandes questions de la macroéconomie touchent le niveau
de vie, le coût de la vie et les cycles économiques et sont aussi
ramenés à des compromis comme le riz et le fusil. Le compromis sur
le niveau de vie dépend des choix que les individus, les entreprises et
les gouvernements font.

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 Quelle proportion de notre revenu nous consacrons à


l'épargne.
 Quel niveau d'effort fournir pour l'éducation?
 Quelle quantité de ressources consacrer à la recherche et le
développement
Le compromis production-inflation: une politique monétaire
consistant à abaisser les taux d'intérêt et d'augmenter la masse
monétaire entraîne une augmentation des dépenses, de la
production et de l’emploi. En conséquence, le choix d'une politique
consistant à diminuer l'inflation va entraîner une diminution de la
production et de l'emploi à court terme.
Le compromis production-inflation s'impose donc aux
gouvernements à court terme.
 Envisager les choix comme des compromis renforcent l'idée
que pour avoir quelque chose, il faut renoncer à une autre,
c'est le coût d'opportunité
 Le coût d'opportunité: c'est la valeur de la meilleure
possibilité à laquelle on renonce pour en obtenir une autre.
Tous les compromis supposent donc des coûts d'opportunité. La
quantité de riz à laquelle on renonce est le coût d'opportunité des
fusils qu'on choisit à la place. Le coût d'opportunité de posséder 1
milliard de FCFA à la maison est l'intérêt généré par cette somme
qu'on reçoit si on la dépose à la banque. On dit généralement que le
coût d'opportunité de possession de la monnaie est le taux d'intérêt.
 Les marges et les incitatifs: pour faire un choix dans un
système de production par exemple, on compare la valeur que
rapporte une unité supplémentaire d'une option par rapport à
une autre.
L'option à choisir est celle qui nous procure un avantage
marginal élevé (coût marginal plus faible que revenu

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marginal). Un avantage marginal est l'avantage qui découle


d'un accroissement d'activités.
Nos choix répondent à des incitatifs. Nous sommes en présence de 2
incitatifs avec l'avantage marginal et le coût marginal.

L'ÉCONOMIE: UNE SCIENCE SOCIALE


L'économie est une science sociale au même titre que la psychologie,
la sociologie, le droit, la science politique, etc. Pour découvrir
comment fonctionne le monde, les économistes imitent les
scientifiques en faisant deux types d'énoncés: les énoncés relatifs à
ce qui est (énoncés positifs vérifiables) et des énoncés relatifs à ce
qui devrait être (énoncés normatifs reposant sur des valeurs et
souvent invérifiables).

L'ÉCONOMIE: UNE SCIENCE SOCIALE


L'économiste s'est-donc donné comme tâche de découvrir les
énoncés positifs qui rendent compte des phénomènes observés et
permettent de comprendre le monde économique. Cette tâche
comprend trois étapes:
 L'observation et la mesure
 La construction des modèles 
La vérification des modèles.

L’OBSERVATION ET LA MESURE
Les économistes observent les faits et mesurent les données sur des
phénomènes comme les ressources humaines, les salaires, les
heures de travail, les ressources naturelles, les prix et les quantités
de divers services produits, les impôts et les dépenses des
gouvernements, les quantités des biens et services achetés et
vendus à d'autres pays.

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LA CONSTRUCTION DES MODÈLES


Un modèle est une représentation schématique d'un aspect donné
du monde économique. Ces modèles ne contiennent souvent que
des éléments dont on a besoin pour mesurer le phénomène. Il est
donc plus simple que la réalité qu'il décrit. La validité d'un modèle en
économie n'est pas absolue, mais incomplet et approximatif. Le
ceteris paribus permet néanmoins d'en faire des interprétations
dotées de sens.
LA VÉRIFICATION DES MODÈLES
Un modèle peut être vérifié positivement ou négativement.
Lorsqu'un modèle est constamment vérifié et tant qu'il n'est pas
contredit, on peut en élaborer une théorie.
Une théorie économique est une généralisation qui résume ce que
nous croyons comprendre des choix économiques des gens, ainsi
que des rendements des industries et des économies.
Une théorie est un pont entre le modèle et la réalité économique.
L’économie politique est une science jeune et les progrès dans ce
domaine de recherche sont lents à cause de nombreux obstacles liés
aux variations des besoins du marché.

LES OBSTACLES ET LES ÉCUEILS EN ÉCONOMIE


Difficulté de départager les causes et les effets: adoption de la clause
du ceteris paribus. Comme la clause du ceteris paribus ne permet
pas de figer tous les facteurs à l'exception de celui que l'on veut faire
varier, il y a donc de la difficulté à interpréter les causes d'un
phénomène soumis à plusieurs influences.
Les économistes corrigent la situation en : o étudiant les
paires d'événements o recourant à de l'économétrie

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o ou alors, ils recourent aussi à de


l'expérimentation.
Malgré tout, des erreurs de composition et de post hoc ergo propter
hoc sont toujours récurrentes.

LES DEUX ERREURS RÉCURRENTES


L'erreur de composition se réfère-à l'affirmation qu'une vérité
partielle est généralisable car les interactions ne traduisent pas
toujours les intentions des partis pris individuellement. Il y a par
exemple ce que nous avions appelé des synergies qui se
développent.
L'erreur post hoc ergo propter hoc signifie: après cela, donc à cause
de cela. Ce type d'erreur consiste à penser qu'un événement en
cause un autre tout simplement parce qu'il le précède.

LES ACCORDS ET LES DÉSACCORDS


Les économistes sont souvent d'accord sur la majorité des points et
des théories énoncés, alors que les autres acteurs économiques et
les politiciens n'y adhèrent pas toujours.
Il nous faut donc, à chaque instant, analyser les affirmations positives
et les distinguer des affirmations normatives. Les économistes nous
en filent indifféremment dans leurs discours.

LES DIX PRINCIPES DE L'ÉCONOMIE


L'économie est l'étude de la manière dont la société gère ses
ressources rares. Les économistes étudient la façon dont les gens
prennent les décisions dans plusieurs domaines : o Combien
d'heures ils travaillent o Comment ils achètent les biens et les
services ; o Comment ils épargnent ; o Comment ils investissent.

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Les économistes étudient aussi la manière dont les gens


interagissent en tant que vendeurs ou acheteurs.
o Détermination des prix ».
Les économistes analysent aussi les forces et les tendances qui
affectent l'économie dans son ensemble. o Croissance du revenu
moyen. o Taux de croissance des prix.

COMMENT LES GENS PRENNENT-ILS DES DÉCISIONS ?


La nature de l'économie n'a rien de mystérieux. C'est un groupe de
personnes interagissant au quotidien. L'étude de l'économie
commence donc par les quatre principes ayant trait à la prise de
décision individuelle.
1. Les gens sont soumis à des arbitrages.
2. Le coût d'un bien est ce à quoi il faut renoncer pour
l'obtenir.
3. Les gens rationnels raisonnent à la marge.
4. Les gens réagissent aux incitations.

Principe n° 1 : Les gens sont soumis à des arbitrages


« On n'a rien pour rien. »
Pour avoir quelque chose qu'on désire, on doit souvent renoncer à
quelque chose d'autre.
Un étudiant et son temps :
 Étudier ou aller cinéma.
Les arbitrages de la société :
 Fusil ou riz
 Un environnement plus sain et un revenu plus élevé.
 Efficience ou équité.
Efficience : la capacité de la société à tirer le maximum de ses
ressources rares.

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Équité : la capacité de répartir équitablement la richesse


entre l'ensemble des agents de la société.

Principe n° 2 ; Le coût d'un bien est ce à quoi il faut renoncer pour


l'obtenir
La prise de décision requiert une comparaison des coûts et des
bénéfices des actions possibles. Entreprendre ou non des études
universitaires?
Coût de renonciation : ce à quoi il faut renoncer pour obtenir
quelque chose.

Principe n° 3 : Les gens rationnels raisonnent à la marge


Changements marginaux : petits ajustements effectués aux
changements d'un plan d'action existant. Les gens ainsi que les
firmes peuvent prendre de meilleures décisions en raisonnant à la
marge. En comparant le bénéfice marginal (Bm) au coût marginal
(Cm) d'une décision.

Principe n° 4 : Les gens réagissent aux incitations


Les changements marginaux dans les coûts ou les bénéfices vont
motiver les gens à répondre aux actions qui les ont causés. Lorsque
le prix des pommes augmente...
La décision de choisir une possibilité plutôt qu'une autre sera
effective lorsque le bénéfice marginal (Bm) de la possibilité excédera
son coût marginal (Cm) !
COMMENT LES INDIVIDUS INTERAGISSENT-ILS ?
Les quatre premiers principes présentés concernent la prise de
décision individuelle. Les trois principes suivants touchent les
interactions entre individus.

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Principe n° 5 : Les échanges améliorent le bien-être de tous. Les


gens tirent profit de leur habilité à échanger avec les autres. La
concurrence résulte en gains provenant de l'échange. L'échange
permet aux gens de se spécialiser dans ce qu'ils font le mieux.

Principe n° 6 : Les marchés représentent en général une façon


suffisante d'organiser l'activité économique.
Économie de marché : économie dans laquelle l'allocation des
ressources repose sur les décisions décentralisées des ménages et
des firmes régissant sur les marchés des biens et des services.
Les firmes décident qui engager et quoi produire. Les ménages
décident pour quelles firmes travailler et quoi acheter avec leurs
revenus.

Principe n° 7 : Le gouvernement améliore parfois les solutions de


marché
Lorsque la main invisible ne marche pas.
 Défaillance du marché : situations dans lesquelles le marché,
livré à lui-même, ne parvient pas à allouer les ressources de
manière efficiente.
 Externalité : effet du comportement d'un agent sur le bien-
être d'un tiers.
 Pouvoir de marché : capacité d'un agent économique (ou d'un
groupe) à influer sur les prix du marché.

COMMENT L'ÉCONOMIE FONCTIONNE-T-ELLE ?


Les trois derniers principes s'appliquent au fonctionnement général
de celle-ci.

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Principe n° 8 : Le niveau de vie d'un pays dépend de sa capacité à


produire des biens et des services
Le niveau de vie peut être mesuré de différentes façons (le revenu
personnel ou la valeur marchande de la production agrégée d'une
nation).
- Les différences de niveaux de vie entre les pays ou les
provinces sont attribuables à la productivité du pays ou de la
province.
- Productivité : quantité de biens et de services produite par
heure travaillée.

Principe n° 9 : Les prix montent lorsque le gouvernement émet trop


de monnaie
Au Zaïre du temps de Mobutu
 En février 1974, un quotidien coûtait 5 zaïres.
 En décembre 1980, le même journal coûtait 15 000 zaïres.
 Inflation : une augmentation du niveau général des prix.
Une des causes de l'inflation est la croissance de la masse monétaire.
Lorsque le gouvernement émet une grande quantité de monnaie,
elle perd de sa valeur.

Principe n° 10 : À court terme, la société est soumise à un arbitrage


entre l'inflation et le chômage
 La courbe de Phillips : une courbe qui représente la relation
d'arbitrage à court terme entre inflation et chômage.

RÉSUMÉ
Les questions économiques découlent de la rareté L'économie est
une science sociale dans laquelle les gens font des choix et des

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compromis. Trois grandes questions de la microéconomie: quels


bien, comment le produit-on et pour qui on le produit
Trois questions de la macroéconomie: qu'est ce qui détermine le
niveau de vie, le coût de la vie et pourquoi notre économie fluctue-t-
elle?
Tout choix est un compromis
Toutes les questions économiques impliquent des compromis. Le
compromis fondamental est le compromis d'équité et d'efficacité. Le
compromis entre production et inflation à court terme est un
compromis macroéconomique.
La meilleure possibilité à laquelle on renonce pour en prendre un
autre est le coût d'opportunité de ce que l'on choisit les gens font
leur choix à la marge et répondent aux incitations. Les économistes
distinguent les énoncés positifs (ce qui est) et les énoncés normatifs
(ce qui devrait être).
Les économistes construisent des modèles économiques, les valident
et élaborent des théories. Les économistes utilisent la clause ceteris
paribus pour essayer de départager la cause des effets et se méfient
des erreurs de composition et de post hoc ergo propter hoc. Les
économistes sont largement d'accord sur bon nombre des questions
relatives au fonctionnement de l'économie.

COMMENT JUGER LA PERFORMANCE ECONOMIQUE ET SOCIALE


D’UN GOUVERNEMENT EN 5 ETAPES.
Au cours des 10 dernières années, les gouvernements africains ont
lancé des programmes d’émergence économique. Quel en est le
résultat ? bien évidemment, ces gouvernements seront enclins à
louer les mérites de leurs programmes tandis les opposants de
bonne ou de mauvaise foi, révèleront les failles. Quels critères
objectifs permettront au citoyen ordinaire de juger de la réussite ou
non de ces actions. Nous proposons la démarche suivante en 5
étapes.

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1. LE TAUX DE CROISSANCE ECONOMIQUE : C’est un critère


universellement accepté malgré ses faiblesses (agrégation et non
répartition de la richesse). Vue la faible base économique des pays
africains, le taux de croissance idéal du PIB serait autour de 10%.

2. LE NIVEAU DE L’EMPLOI : Le niveau de l’emploi est jugé par le


taux de chômage. Cependant comme la compilation des statistiques
de l’emploi est peu fiable en Afrique (manque d’infrastructure
administrative fiable pour collecter les demandes d’emplois), il faut
tenir compte les emplois précaires. Par conséquent, le niveau de
l’emploi en Afrique doit être jugé non seulement par le taux de
chômage au sens du bureau international du travail mais aussi par le
taux d’emploi précaire (secteur informel).

3. L’ACCES AUX SOINS DE SANTE : L’accès aux soins de santé est


jugé par plusieurs critères. Nous en retiendrons trois pour simplifier
les choses. Ce sont l’espérance de vie, le nombre de médecins pour
1000 patients et le nombre de lits d’hospitalisation pour 1000
patients.

4. L’ACCES AUX SERVICES DE BASE : Nous retenons les ratios de


la population ayant accès à l’eau potable et l’électricité.

5. LE NIVEAU DE L’EDUCATION : Parmi tous les critères


pertinents possibles, nous retenons deux qui sont le ratio de la
population active de niveau bac +4 et le ratio de la population ayant
achevée le cycle primaire.

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Tous ces chiffres sont disponibles dans un document publié par la


banque mondiale sur son site. Le document s’appelle « world
development indicators ».
Tous les pays du monde y figurent. Vous pouvez le consulter pour
évaluer rationnellement la performance de votre gouvernement.
Par exemple, pour la Côte d’Ivoire on a les chiffres suivants. Seuls les
chiffres les plus récents disponibles sont utilisés.

1. Taux de croissance : en 2018, le taux de croissance est estimé


à 7,4%. On peut dire excellent puisque nous sommes à peu près au
niveau souhaitable de 10%.
2. Le niveau de l’emploi : Le taux d’emplois précaires est de 76%.
Sur 100 personnes en âge de travailler, 76 travaillent dans la
précarité. Très mauvais résultat
3. L’accès aux soins de santé : l’espérance de vie est de 53 ans.
C’est quand même jeune pour mourir. Le nombre de médecins pour
1000 personnes est 0,144, même pas 1. Le nombre de lit
d’hospitalisation pour 1000 personnes est de 0,4, même pas 1. Très
mauvais résultat.
4. L’accès à l’eau est de 71% et 65% pour l’électricité : Résultat
mitigé. Peut mieux faire.
5. Le niveau de l’éducation : le ratio de la population active de
niveau bac +4 est 2,8%. Le ratio de la population ayant achevé le
cycle primaire est de 35%. Très mauvais résultat.

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CHAPITRE 2 : LES AXES GÉNÉRAUX DE


DÉVELOPPEMENT DE LA PENSÉE
La réalité économique a attiré l'attention des hommes depuis très
longtemps. En effet, déjà dans l'antiquité on recense des
économistes comme Platon, Aristote par exemple. Cependant la
science économique au sens vrai du terme ne s'est formée que
beaucoup plus tard. La prise de conscience des mécanismes de base
ne commence qu'à partir du XV ème siècle. On peut simplifier et
distinguer quatre phases :
Première phase : l'économie politique pré-classique.
Deuxième phase : la pensée classique et la pensée marxiste.
Troisième phase : la pensée néoclassique.
Quatrième phase : le courant contemporain depuis Keynes.

Paragraphe premier : L'économie politique pré-classique


Pour la plupart des manuels d'économie politique, la science
économique débute avec le courant de pensée mercantiliste. En
effet à partir du XVIème siècle commence à se développer une
réflexion économique indépendante de considérations d'un autre
ordre c'est-à-dire "philosophique, morale ou politique. Il devient
alors possible de codifier une réflexion indépendante sur les
phénomènes économiques.
Que prônent les mercantilistes ? La richesse c'est-à-dire une balance
commerciale excédentaire et les moyens d'accroître ces richesses en
essayant (de vendre à l'extérieur les marchandises qui incorporent le
plus de valeur ajoutée. Le commerce prend de l'essor dans toute
l'Europe et le mercantilisme se développe particulièrement en
France, en Italie et en Espagne (mais il a touché d'autres pays
comme l'Angleterre, l'Autriche, l'Allemagne, la Russie).

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Les auteurs sont John Haies («Discours sur la prospérité publique de


ce royaume d'Angleterre », 1549 mais publié en 1581), Antoine de
Montchrestien « Traité d'économie politique », 1616).
Les traits Principaux de la vision mercantiliste sont les suivants : les
métaux précieux et la thésaurisation sont décrits comme l'essence
de la richesse.
L'organisation du commerce extérieur doit produire une rentrée de
métaux précieux. L'industrie doit être encouragée par l'importation
de matières premières bon marché. L'importation
de produits manufacturés doit être taxée. Les exportations
doivent être stimulées, particulièrement celles de produits finis.
Enfin, l'accent doit être mis sur la croissance démographique qui
maintient les salaires à un niveau bas. Le fondement du
mercantilisme est qu'une balance commerciale excédentaire
engendre la prospérité nationale.
Ainsi, John Haies propose le développement des manufactures pour
lutter contre l'exode rural. Ce développement des manufactures
remplit un rôle double: il sert l'intérêt de l'économie et il enrichit les
citoyens commerçants. La solidarité économique au sein de la
société implique une compatibilité de l'intérêt de l'Etat et de celui
des commerçants qui est l'enrichissement. C'est un lien économique
qui les unit et non pas politique.
Cela rejoint par certains côtés le point de vue d'Antoine de
Montchrestien qui a publié en 1616 son « Traité d'économie
politique ». Pour lui le travail ne se justifie que s'il permet à l'individu
de s'enrichir. C'est l'activité commerciale qui vient en tête car selon
lui elle accroît la puissance de l'Etat. Celui-ci réalise des succès
militaires ce qui lui permet d'assurer l'enrichissement de la classe
commerçante. Cependant des auteurs libéraux comme North,
Boisguillebert (1646 -1714, considéré avec R. Cantillon 1680-1734
des auteurs de la transition entre mercantilistes et physiocrates) se

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sont élevés contre l'intervention de l'Etat prônée par les


mercantilistes. Pour ces auteurs, il faut abolir les entraves au
commerce et instaurer la liberté des marchés pour aboutir à
l'équilibre naturel des prix. Cette thèse défendue particulièrement
par Boisguillebert a été l'ébauche de ce qui est devenu plus tard la
concurrence pure et parfaite.
En outre les mercantilistes ont confondu richesse privée et richesse
étatique, confusion relevée par D. Hume.
A côté de la pensée mercantiliste il y a l’école physiocratique qui
explique différemment la richesse et son accroissement. Les
physiocrates élaborent une nouvelle théorie en réaction au
mercantilisme. Cette école née en France est représentée par (F.
Quesnay 1694 - 1774), médecin de Louis XV, auteur entre autres du
"Tableau Économique" (1758). Quesnay est considéré comme le chef
de file de l'école physiocratique, Le tableau Économique est
consacré à la circulation des biens dans le système économique. La
philosophie des physiocrates est fondée sur l’ordre naturel qui
implique la liberté et l’accroissement des richesses matérielles. La
notion de richesse matérielle s’oppose à la notion pécuniaire des
mercantilistes. La richesse matérielle est définie comme la quantité
de biens nécessaire à la vie de l’homme. La monnaie se réduit à un
simple instrument de circulation de la richesse. La richesse
matérielle ne peut être réalisée que grâce à la terre. La terre source
du produit net, est, le seul élément productif.
Les autres classes (artisans et commerçants) occupés, dans des
activités non agricoles sont stériles. En effet selon les physiocrates, le
commerce, les échanges et même l’industrie ne font que
transformer les biens et n’ajoutent rien au produit. Il suffit en fin de
compte de comptabiliser le produit agricole d’un pays pour avoir une
idée précise de sa richesse. L’ordre naturel caractérise le
fonctionnement normal du système. Dès lors que l’on s’abstient de
toute intervention sur ce fonctionnement, on parvient à instaurer un

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système de prix unique pour tous les échanges, au niveau national et


international. Ainsi, la libre concurrence, la politique du laissez –
faire, conduit à un prix commun à toutes les nations commerçantes.
Par conséquent les moyens avancés par les mercantilistes pour
accroitre la richesse perdent toute efficacité, car cela suppose des
prix différents pour un même bien, ce que rejettent les physiocrates.
Enfin Quesnay introduit une nouvelle conception du capital qu’il
appelle les « avances ». Il s’agit des fonds monétaires avancés à
chaque période par la classe productive pour financer les moyens
de production nécessaires à la réalisation du produit net. Ces
avances sont reprises à la fin de chaque période, le processus
productif étant stationnaire. Le produit net circule entre les trois
classes : les fermiers, les propriétaires fonciers et les artisans. Le
produit net, correspondant à l’excédent des productions agricoles
annuelles sur les dépenses annuelles dans l’agriculture, circule
entre les trois classes : les fermiers, les propriétaires fonciers et les
artisans.

Avances Revenu des Avance de la


annuelles de la propriétaires classe des
fonciers artisans
productiveclasse 2 1

Somme servant au 1
1
apiement du revenu 1 des

propriétaires
fonciers et les 1
intérêts des
1
avances primitives Total Dont 1 milliard
2 retenu par cette

l’année suivante
Les chiffres en en milliards
Les flèches sont les sens des dépenses

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Dépenses des avances


primitives classe pour les

Total avances de

Schéma de la circulation chez F. Quesney


Cette structuration de la société se retrouve, sous une forme voisine,
chez les classiques.
Paragraphe 2 : La pensée classique
L'école classique regroupe un grand nombre d'auteurs dont les
principaux sont A. Smith. (1723-1790), D. Ricardo (1772- 1823), J,B.
Say (1767-1832), T.R. Malthus (1766-1834).
Ces auteurs avaient des centres d'intérêt communs comme la
théorie de la valeur et des prix, la théorie de la répartition, la
théorie des crises et l'évolution à long terme du système
capitaliste. Cependant, cela ne doit pas masquer les divergences et
controverses entre ces auteurs au point que certains évitent de
parler d’« école classique».
Il faut noter aussi que les développements théoriques des classiques
sont intervenus dans un monde en pleine mutation :
- Au niveau démographique : doublement de la population
britannique entre 1750 et 1800 ;
- au niveau agricole : avec les "enclosures acts" (remembrement
des terres), les nouvelles techniques de culture intensive et les
progrès de l'élevage (la jachère remplace l'assolement
triennal, progrès des fourrages, etc.) ;
- Au niveau industriel : la machine à vapeur mise en service à
partir de 1784, introduction du moteur mécanique dans les
fabriques à la fin du XVIIIème siècle ;

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- Au niveau des moyens de transport : chemins de fer à partir de


1830 en Grande Bretagne ;
- Au niveau des banques et du crédit : définition de la valeur-or
de la monnaie notamment en France et en Angleterre ; le
crédit bancaire contribue au financement des chemins de fer.

Nous allons résumer la pensée classique à travers les points


suivants :
- les concepts ;
- les caractéristiques des différents revenus ;
- l'évolution à long terme des revenus ;
- et enfin la réaction au libéralisme : le marxisme.

A- Les concepts
Les classiques font référence aux classes, mais l'analyse classique est
centrée sur l’individu.
a- Adam Smith (auteur de « Recherche sur la nature et les causes
de la richesse des nations », 1776) voulant clarifier la signification de
la marchandise remarque que la marchandise présente deux aspects
pour son détenteur :
- c'est un objet utile et en ce sens a une valeur d'usage ;
- elle peut être échangée ce qui permet d'obtenir d'autres
marchandises. D’où la marchandise a une valeur d'échange ou
une valeur-travail commandé. En effet, selon Smith, la valeur
d'échange d'une marchandise c’est la quantité de travail que
cette marchandise peut acheter ou commander.
Ainsi les travailleurs sont à la fois producteurs et vendeurs des
marchandises qu'ils ont réalisées. Si une marchandise X a nécessité
dix heures pour sa fabrication, le travailleur peut l'échanger contre
un bien Y ayant imposé dix heures de travail. Par conséquent la

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valeur d'une marchandise (x ou y) est déterminée par la valeur du


travail qu'elle peut acheter (c'est-à-dire du travail consacré à la
fabrication de la marchandise x ou y).
Mais cela revient à dire que la valeur d'une marchandise est
déterminée par la valeur d'échange du travail nécessaire à sa
fabrication c'est-à-dire la valeur du produit du travail. Ce qui conduit
à un cercle vicieux.
b- D. Ricardo (auteur de « principe de l’économie politique et de
l’impôt », 1817) quant à lui étudie des lois qui règlent la distribution
du produit de la terre entre les trois classes sociales détentrices des
trois types de revenus : la rente, le profit et le salaire1 (I).
En ce qui concerne la valeur d’un bien Ricardo distingue :
• la valeur d’usage d’un bien c'est-à-dire l’utilité que représente
ce bien pour l’individu.
• Et la valeur d’échange d’un bien. Celle-ci repose sur deux
fondements : la rareté et la quantité de travail nécessaire à la
production du bien.
Pour les biens non reproductibles (exemple la terre, les œuvres
d’art), leur valeur est déterminée par leur rareté. Pour les biens
reproductibles à partir d’un processus de production utilisant du.
Travail, leur valeur est déterminée par la loi de la valeur travail c'est-
à-dire que la valeur d’échange des marchandises est déterminée par
la quantité de travail nécessaire à leur production. C’est la théorie
ricardienne de la valeur – travail incorporé.
De même, Ricardo distingue deux sortes de prix :

1 Signalons ici l’existence d’une école néo-ricardienne appelée aussi école néo-
cambridgienne car elle regroupe les plus grands économistes de l’Université de
Cambridge. Ce courant, héritier de la pensée de Ricardo, s’est formé vers 1960 autour
Pierro Sraffa. Il met au centre de ses préoccupations la question de la répartition. Sraffa
analyse la répartition par une relation entre le taux de salaire et le taux de profit. Sraffa
enseigne l’économie à l’Université de Cambridge en Grande-Bretagne après avoir
enseigné à l’Université de Cagliari en Italie. Il a publié un ouvrage en 1960 qui s’intitule
"La production des marchandises par les marchandises : prélude à une critique de
la théorie économique"

34
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• Le prix naturel d’un bien qui correspond au cout de


production de bien exprimé en travail
• Le prix de marché, c’est le prix courant, le prix pratiqué sur le
marché et qui subit les fluctuations de l’offre et de la
demande. Ces concepts étant définis, nous pouvons dégager
les caractéristiques des différents revenus.
B- les caractéristiques des différents revenus
- La rente : c’est la portion du produit de la terre que l’on paie au
propriétaire pour avoir le droit d’exploiter le sol.
Le mécanisme de formation de la rente :
Dans tout pays, la terre est limitée en quantité et en qualité. Avec
l'accroissement de la population, on procède à la mise en culture de
terre de moins en moins fertiles. L'accroissement du coût de
production du blé entraîne l'accroissement du prix du blé qui doit
être au moins égal à son coût de production sur la terre la moins
fertile mise en culture (c'est la loi de la valeur-travail déterminant le
prix naturel du blé).
La rente dépend de la différence dans la qualité respective des
terres. Le coût de production du blé sur les terres plus fertiles étant
plus faible, celles-ci rapportent une rente égale à la différence entre
le prix du blé et ce coût de production. C'est la conception de la
rente différentielle. La rente n'est pas un élément constitutif du prix
du blé. C'est la hausse du prix du blé qui est la cause de la formation
et de l'augmentation de la rente sur les terres plus fertiles
relativement à la terre marginale.
A la base de ce raisonnement, il y a la loi des rendements
décroissants que l'on peut énoncer ainsi: lorsqu'on applique un
nombre croissant de travailleurs à une surface de terre donnée,
cultivée à l'aide d'une méthode inchangée, la production totale
obtenue augmente moins vite que le nombre de travailleurs et finit
par atteindre un maximum.

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Les rendements décroissants impliquent que les coûts sont


croissants. - Le salaire : prix du travail.
Pour la détermination du salaire, Ricardo se base sur la distinction
faite par Smith entre le prix naturel et le prix courant.
Le prix naturel du travail est celui qui fournit aux ouvriers les moyens
de subsister et de perpétuer leur espèce sans accroissement ni
diminution. Ce Prix naturel varie dans le temps et dans l'espace, cela
tient essentiellement aux mœurs et aux habitudes du peuple. Le prix
courant du travail ou prix de marché par contre, est celui que reçoit
le travailleur et qui est déterminé par la situation de l'offre et de la
demande. Ricardo estime que le prix courant du travail aura
tendance à se rapprocher du prix naturel du travail.
- Le profit : enfin résulte de l'emploi du capital engagé.
profit
Le taux de profit =
𝑐𝑎𝑝𝑖𝑡𝑎𝑙 𝑒𝑛𝑔𝑎𝑔é

Le profit est considéré comme étant un résidu. C'est ce qui reste du


produit de la terre une fois payés les salaires et les rentes.
Distinction revenu brut-revenu net :
Revenu brut = salaires + profits + rentes
Revenu net = profits + rentes = surplus fourni par le travail.
Si les propriétaires fonciers consomment l'intégralité des rentes,
c'est la partie du profit non consommée par les capitalistes agraires
qui donne naissance à l'épargne pouvant être ultérieurement
investie : la capacité d'expansion du système repose donc sur le
mode d'utilisation du profit. C- L'évolution des revenus dans la
perspective ricardienne
L'interdépendance des trois types de revenu va permettre à Ricardo
d'expliquer l'évolution à long terme de l'économie et de la société de
son temps. Il fournit une représentation fondée sur l'évolution
respective des parts relatives de chacun des revenus au sein du
produit total: le processus d'évolution tend vers un état stationnaire.

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* La part de la rente s'accroît avec le développement


économique selon le mécanisme déjà décrit : l'accroissement de la
population conduit à la limitation productive de la terre.
* La part des salaires dépend de son taux (prix naturel du travail)
et du nombre de salariés. La hausse du prix des subsistances conduit
à l'accroissement du prix naturel du travail.
L'augmentation de la demande de travail résultant de l'accumulation
de capital entraîne un accroissement du nombre de salariés.
Tout cela a pour résultat l'élévation de la part des salaires dans le
produit total.
* Les parts relatives de la rente et des salaires augmentant, celle
du profit diminue. Cette diminution du taux de profit limite la
capacité d'expansion du système.
À la limite, le taux de profit s’annule et la totalité du produit net est
transformée en rente. Si les niveaux de population et de production
restent constants, seul le capital fixé consommé au cours du
processus de production se renouvelé. On débouche alors sur un
état stationnaire.
Les moyens qui permettent de combattre la baisse du taux de profit
sont d'une part le progrès technique, d'autre part le commerce
extérieur. En effet le progrès technique fait obstacle à la loi des
rendements décroissants. Quant au commerce extérieur, s'il permet
une baisse du prix des denrées qui contribue à réduire la rente et le
prix naturel du travail, la baisse des profits s'en trouve alors freinée.
En conclusion, Ricardo fournit une analyse macro-économique,
fondée sur le comportement des classes sociales qui se partagent le
revenu total (mise en évidence des conflits entre les classes sociales
dont la solution détermine l'avenir du système).
Il faut également souligner que toute l'école classique issue d'A.
Smith prône le libéralisme économique, la libre entreprise. Il faut
laisser faire les mécanismes du marché et les intérêts personnels.

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Par conséquent, pas d'intervention extérieure, pas d'intervention de


l'Etat. C'est l'intérêt personnel qui guide les actions des agents
économiques et cette recherche de l'intérêt personnel est le meilleur
stimulant de l'économie dans son ensemble.
D- La réaction au libéralisme : le marxisme.
Le développement du capitalisme a engendré la naissance du
marxisme qui critique le mode de production capitaliste. Si l'on se
réfère à J. Staline dans "le matérialisme dialectique et le
matérialisme historique", le mode de production englobe tout aussi
les forces productives de société que les rapports de production
entre les hommes, et est ainsi l’incarnation de leur unité dans le
processus de production des bien matériels.
Les forces productives « les instruments de production à l’aide
desquels les biens matériels sont produit, les hommes qui manient
les instruments de production et produisent les biens matériels
grâce à une certaine expérience la production et a des habitudes de
travail ».
Le mode de production capitaliste est un mode de production où
l'échange marchand se généralise à tous les biens de l'économie, y
compris la force de travail2 (l) considérée comme une marchandise.
Les rapports sociaux cèdent la place aux échanges entre
marchandises ; ce que Marx appelle le « fétichisme de la
marchandise », c'est-à-dire la réification des rapports sociaux qui se
réduisent à des rapports entre choses.
Marx (1818 - 1883) est l'auteur de : « Economie politique et
philosophie » (1844) ; « Misère de la philosophie » (1847), « Le
manifeste du parti Communiste » (1848) ; « Contribution à la critique
de l'économie politique » (1859); « Le capital » (1867).
a- Objectif du MPC

2 La force de travail est défini par Marx « l’ensemble des facultés physiques et
intellectuelles qui dans le corps d’un homme, dans sa personnalité vivante et qu’il doit
mettre en mouvement pour produire des choses utiles »

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D'après Marx, le but poursuivi par le mode de production capitaliste


est la production de plus-value. Celle-ci s'effectue par la mise en
œuvre de travail salarié. Les travailleurs doivent vendre leur capacité
de travail et non les produits de leur travail. Quant à la réalisation de
la plus-value, elle résulte de l'achat et de la vente de marchandises.
Marx considère que la société est divisée en deux classes sociales :
les capitalistes et les salariés. Les premiers possèdent les moyens de
production; les seconds possèdent quze leur capacité de travail. Les
capitalistes achètent aux salariés leur force de travail, la combinent
avec les instruments matériels de production pour fabriquer des
Produits qui sont les marchandises, ce qui permet de générer la
plusvalue.
Marx distingue le « travail concret » et le « travail abstrait ». Le «
travail concret », c'est ce qu'il appelle aussi de travail utile qui rend
l'objet propre à la satisfaction de besoins de l'homme. Il s'agit de «
travaux individuellement différents » matérialisant les valeurs
d'usage des différents matériaux façonnés par les hommes.
Le travail abstrait « c'est le travail homogène, indifférencié »
incorporé dans les marchandises considérées en tant que valeurs
d'échange. D'autre part, le travail n'est pas homogène. II y a le
travail ordinaire ou simple et le travail qualifié ou complexe. Marx
adhère au travail ordinaire, simple, non qualifié, comme unité de
base de la création de la valeur. Le travail qualifié ou complexe étant
considéré comme un multiple simple du travail ordinaire. Ainsi on
dira par exemple une heure de travail qualifié est égale à deux ou
trois ou dix fois le travail ordinaire.
b- La plus-value : signification, formation et utilisation
Dans le schéma A-M-A', le résultat de l'échange est la plus-value A'-
A. La phase M-A' correspond à un échange d'équivalents, la
marchandise passant de sa forme naturelle à la forme argent. C'est
au cours de la phase A-M que se forme la plus-value, grâce à
l'utilisation d'une marchandise spécifique, la force de travail.

39
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Alors que les instruments matériels de production ne peuvent


transmettre plus de valeur qu'ils n'en possèdent eux-mêmes, la force
de travail elle, peut fournir davantage de travail qu'il n'en coûte pour
sa reconstitution. La quantité totale de travail qu'elle peut fournir se
retrouve incorporée dans les biens produits et représente pour son
acquéreur, le capitaliste, sa valeur d'usage.
La différence entre la valeur d'usage de la force de travail et sa
valeur d'échange (coût de sa reconstitution c'est-à-dire le temps de
travail nécessaire à la production des biens destinés à la subsistance
des travailleurs3 (l) représente la plus-value.
La plus-value correspondant donc au travail non payé est selon Marx
accaparée par le capitaliste. Le capital investi en force de travail,
créant une valeur additionnelle, est appelé capital variable (V). Le
capital investi en moyens matériels de production, ne faisant que
transmettre la valeur qu'il contient est appelé capital constant (C).
Cela couvre ce que les classiques appellent le capital fixe et le capital
circulant. Le taux de plus-value pl/V exprime le degré d'exploitation
de la force de travail par le capital.
L'objectif principal du capitalisme est d'accroître le taux de plus-
value. Pour cela il dispose de deux moyens :
- augmenter le temps total de travail fourni (c-a-d la durée de
la journée de travail) ce qui permet la création de plus-value
absolue ;
- diminuer le temps de travail nécessaire à la reconstitution de
la force de travail au moyen d’une baisse du coût d’obtention
des marchandises nécessaire à cette
reconstitution : l’accroissement du travail entraine la
création de la plus-value relative.

3 Par substance, il faut entendre selon Marx « les besoins naturels tels que nourriture,
vêtements, chauffage, habitation, etc. (qui) différent suivant le climat et autres
particularités physiques d’un pays… Le nombre même des besoins dits naturels est un
produit historique et dépend ainsi en grande partie du degré de civilisation

40
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D’où une conséquence importante : le développement du capital


constant. L’utilisation que fait le capitalisme de la plus-value
détermine la grandeur de l’accumulation.
c- Les conditions de l’accumulation du capital
Il s’agit de la réalisation de la plus-value (c-a-d la vente des
marchandises produite ce qui entraine des problèmes de débouchés)
la conversion d’une partie au moins de cette plus-value en capital
(achat de la force de travail et ds moyens de production)
La loi générale de l’accumulation
Modification de la composition organique du capital C/V.
L’accroissement de la productivité du travail se traduisant par un
accroissement de C relativement plus important que celui de V
entraine un accroissement du rapport C/V sous l’effet de la
concurrence entre capitaliste, s’accompagnant d’une concentration
des capitaux des capitaux et d’une tendance à l’accroissement du
chômage (ce que Marx a appelé « l’armée de réserve industrielle »
dans laquelle on puise en cas d’expansion de l’activité économique
et qui empêche les salaires d’augmenter excessivement lorsque la
demande de travail est forte). D’autre part, le développement du
machinisme représente une méthode de fabrication de plus-value
relative.
Le taux de profit pl/(c+v) rapporte le plus-value réalisée à la totalité
du capital investi.
𝑝𝑙

Ce rapport peut s’écrire : 𝑐𝑣


( )+1
𝑣

Le taux de profit dépend donc principalement de deux facteurs : le


taux de plus-value pl/v et la composition organique du capital c/v 
Tendance à l’égalisation des taux de profit.

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Dans les différentes branches de production sous l'effet de la


concurrence, on aboutit à la constitution d'un taux de profit moyen
égal dans toutes les branches.
En effet la concurrence entre les capitalistes fait que le capital se
déplace vers les branches où le taux de profit est élevé ce qui
conduit à la péréquation des taux de profit. La valeur d'un bien
produit dans chaque branche est égale à c + v + pi
Le prix de production, expression monétaire de la valeur de la
marchandise, s'obtient en ajoutant à son coût de production, un
pourcentage de profit calculé conformément au taux moyen de
profit. La valeur d'échange d'une marchandise selon la définition de
Marx est déterminée par la quantité de travail socialement
nécessaire pour sa fabrication, conformément au niveau moyen de
productivité atteint à un moment donné dans l'économie 4. La valeur
comprend donc le travail direct et le travail indirect (c'est-à-dire le
travail cristallisé dans les moyens de production utilisés dans le
processus de production) nécessaires à la fabrication des
marchandises. La valeur d'un bien se présente comme la somme du
capital constant Q et du capital variable vj utilisés pour la fabrication
de ce bien et de la plus-value mi :
Vi = Ci + Vi + mi
Travail indirect travail direct

La plus-value extraite dans les branches de production les moins


mécanisées est relativement plus élevée que dans les branches les
plus mécanisées, puisque le rapport (C/V)y est plus faible (à taux de
plusvalue identique).

4 Marx limite l’application de la valeur d’échange aux seules marchandises c-a-d les
biens produits et reproductibles par le travail social. Un bien non reproductible (une
œuvre d’art) n’a pas de valeur mais un prix qui dépend des dispositions des acquéreurs
potentiels.

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Le prix de production est donc inférieur à la valeur des biens produits


sans les branches les moins mécanisées, et supérieur dans les
branches les plus mécanisées.
Les branches où la productivité est la plus faible se trouvent ainsi
pénalisées puisque l'on assiste aux transferts de plus-value des
branches les moins productives vers les branches les plus
productives.
Cela se fait sous une condition : la mobilité du capital.
Exemple5
C, V : capital (constant ou varial) investi dans chaque branche (dans
notre exemple il est toujours égal 100)
C,V : capital consommé (varie selon la branche)

Nous allons considérer 5 branches


capital C V Coût de Plusvalue valeur r(*) Prix de Prix >
production 100% 22% production valeur

I 80c + 20v (= 100) 50 20 70 20 90 22 92 +2


II 70c + 30 v (= 100) 51 30 81 30 111 22 103 -8
III 60C + 40V (= 100) 51 40 91 40 131 22 113 -18
IV 85C + 15V (= 100) 40 15 55 15 70 22 77 +7
V 95c + 5V (= 100) 10 5 15 5 20 22 37 +17
Ʃ 390C + 110V (= 500) 202 110 312 110 422 110 422 0

(*)r : taux de profil moye = plus −valeue


= = = 0.22 ⇒
22/%
C+V

Ʃplus − valeues

Ʃcapital( constant et varaibles)

Dans la valeur : on ajoute au coût de production (c + v) la plus-value


calculée sur v (travail consommé).
Dans le prix de production : on ajoute au coût de production (c + v)
un profit calculé sur V et C (capital investi).
5 Pour plus de détail voir K. Marx “le capital pp160 - 17S - M. Blaug "la Pensée
économique" Economica 1986.

43
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On remarque sur la dernière colonne que dans toutes les branches


les valeurs ne sont pas égales aux prix de production car les
compositions organiques du capital dans les différentes branches
sont inégales. Dans les branches les plus productives (les plus
mécanisées: la composition organique du capital est supérieure à la

moyenne, supérieure à : =
3,55) : I, IV et V : la production se vend à un prix > à la valeur.
Dans les branches les moins productives (les moins mécanisées : la
composition organique du capital est inférieure à la moyenne) : II et
III : la production se vend à un prix < à la valeur. Or ce sont ces
branches qui créent la plus grande plus-value. Par conséquent il y a
un transfert de plus-value des branches II et III vers I, IV et V,
Quant aux prix de marché et prix de production, ils évoluent ainsi : le
prix de marché fluctue autour du prix de production en fonction de
la situation de l'offre et de la demande sur le marché.
Les mécanismes tendant à réduire ces écarts ont pour effet global
d'accroître la composition organique du capital.
* Une conséquence de l'accumulation : la baisse tendancielle du taux
de profit. L'accumulation entraîne l'accroissement de la composition
organique du capital dans toutes les branches de production en
raison de la concurrence entre les capitalistes. Mais du fait que le
taux de profit est inversement relié à la composition organique du
capital, l'accumulation provoque une tendance inévitable à la baisse
du taux de profit6.
Ainsi, si le taux de plus-value pl/ V reste constant l'élévation de la
composition organique du capital C/V entraîne une tendance à la
baisse du taux de profit. Mais pour parer à cette baisse du taux de
profit les capitalistes vont s'efforcer d'augmenter la plus-value.
6 Les conclusions de Marx et de Ricardo à propos de la tendance à la baisse du taux de
profit convergent. Mais c’est au niveau de l’explication de ce phénomène que les deux
auteurs divergent. En effet Ricardo se réfère à un facteur naturel, en l’occurrence la
baisse de la fertilité du sol ; alors que Marx retient les contradictions inhérentes au
système capitaliste.

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L'augmentation de la plus-value absolue se heurte aux limites


physiologiques du travailleur. L'augmentation de la plus-value
relative permet certes de freiner la baisse du taux de profit, mais
simultanément l'accroissement de la composition organique du
capital suite à l'augmentation de la productivité du travail accentue
la baisse du taux de profit.
En outre, il y a une contradiction profonde entre les exigences de
l'accumulation capitaliste et la nécessité de trouver des débouchés
pour la production. En effet le but de la production capitaliste est la
création de plus-value et la transformation de cette plus-value en
capital nouveau.
Cela suppose que la production est intégralement vendue pour que
la plus-value soit entièrement réalisée. Sinon (c'est-à-dire si une
partie de la production est invendue ou si elle est vendue à un prix
inférieur au prix de production) il y a non réalisation de plus-value
voire même perte de la valeur du capital. L'explication réside dans le
fait que la création de plus – value relève de la sphère de la
production alors que la réalisation de la plus – value dépend de la
sphère de la consommation. Or la sphère de la consommation se
trouve limitée par la nécessité de l'accumulation en raison de la
concurrence qui sévit entre les capitalistes qui s'efforcent de rester
compétitifs. La conséquence c'est évidemment l'accentuation du
conflit entre production et consommation, entre création de plus-
value et réalisation de celle-ci. Au total, la baisse du taux de profit
engendre une tendance à la suraccumulation du capital, génératrice
de crises du fait de la capacité limitée de consommation.
Les contradictions internes du mode de production capitaliste
doivent selon Marx le mener à son effondrement inéluctable.
Remarque : Beaucoup d'auteurs classent Marx parmi les classiques
en notant une convergence au niveau de certaines conclusions de
Marx et des classiques.

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Néanmoins cela ne devrait pas voiler les divergences à propos des


explications adoptées. Ainsi si Marx comme les classiques se réfère
aux classes sociales, il n'en retient que deux (au lieu de trois chez les
classiques). D'autre part si Marx rejoint les classiques pour affirmer
que le salaire courant fluctue autour du salaire de subsistance, il
base son explication sur l'armée de réserve industrielle et non pas
sur la loi de la population de Malthus comme les classiques. De
même si les classiques déduisent la baisse du taux de profit de la loi
de. La population de Malthus et de la rareté des terres, Marx
l'explique par la concurrence capitaliste qui-conduit à l'augmentation
de la composition organique du capital.
Enfin si les classiques reconnaissent trois types de revenus : profit,
salaire et rente, Marx ne retient que deux revenus : le salaire et la
plusvalue que l’on distingue selon que la plus-value revient au capital
productif, au capital financier ou à la propriété foncière.
Paragraphe 3- Le courant de pensée néo-classique.
Les auteurs de ce courant sont ce que l'on peut appeler les «
nouveaux classiques ». Ils se sont surtout intéressés aux mécanismes
psychologiques qui déterminent les choix individuels et au
raisonnement marginalistes la « révolution marginaliste » se situe au
début des années 1870 et s'apparente à trois auteurs qui ont mis au
point presque simultanément et séparément de nouveaux concepts.
Il s'agit de William Stanley levons en Grande-Bretagne (auteur de la
théorie de l'économie politique » en 1871), Léon Walras en France («
Eléments d'économie politique pure » 1874) et Cari
Menger en Autriche (« Principes fondamentaux d'économie politique
» 1871). Nous allons apporter quelques précisions d'une part à la
théorie générale des choix, d'autre part à l'équilibre général
d'inspiration walrasienne. Mais auparavant il convient d'établir une
comparaison succincte des conceptions classique et néoclassique
pour bien mettre en évidence les points de rupture.

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A- Comparaison des conceptions classique et néo-classique.

CLASSIQUE NEO-CLASSIQUE
- Analyse portant sur le long terme - Analyse de courte période avec l’hypothèse d’offre
donnée des facteurs de production.
- Approche dynamique - Approche statique avec recherche de la meilleure utilisation
des ressources pour le producteur : Equilibre général. Comportement rationnel des agents
économiques.
- Développement économique, - Affection optimale pour maximiser le bien-être croissance
économique pour social.
satisfaire les besoins vitaux de la population.
- Les biens sont reproductibles - Rareté des ressources productives.
- Le capital : avances de fonds par - Le capital : les instruments physiques de production.
les capitalistes.
- Théorie de la valeur-travail - Théorie symétrique de la valeur ou le capital et le travail ont
des rôles équilibrés.
- Théorie objective de la valeur - Théorie subjective de la valeur : maximisation de
(caractéristiques intrinsèques des l’utilité. biens).
- Répartition du produit entre les - Rémunération des facteurs de production.
classes sociales propriétaires des facteurs de
production.

Ce tableau comparatif rend compte d'une rupture totale avec le


cadre d'analyse des classiques. Cependant il ne faut pas perdre de
vue qu'au sein même du courant néo-classique existe une grande
diversité. On relève en effet trois grandes écoles que nous
présentons ci-dessous brièvement en insistant sur les différences.
- L'école de Vienne :
Née à partir des travaux de Cari Menger qui, en tant qu'enseignant, a
exercé une grande influence sur ses collègues et disciples. Cari
Menger a développé une théorie de la valeur fondée sur futilité
marginale (concept qui sera
Développé plus loin). Il s'agit d'une théorie subjective de la valeur qui
met en rapport les biens et les besoins: la valeur d'un bien trouve sa
source dans l'aptitude de ce dernier à satisfaire les besoins des

47
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agents économiques. Les coûts selon lui ne peuvent pas influencer la


valeur. C'est donc une théorie de la demande qu’il développe et non
une théorie de l'offre c'est-à-dire une théorie des coûts de
production. Parmi les auteurs de cette école, citons E. Von Bôhm
Bawerk (18511914), F, Von Wieser (1851-1926), F. Von Hayek (1899 -
1992).
- L'école de Lausanne :
Le chef de file de cette école est Léon walras (il a enseigné à
Lausanne). En 1874, c'est-à-dire trois années après levons et Menger
et indépendamment d’eux, il a énoncé le concept de futilité
marginale. A son tour il fonde la valeur d'échange sur l'utilité et la
rareté.
Ce qui caractérise surtout Walras c'est l'usage des mathématiques
(montrant ainsi l'influence qu'a exercé sur lui A. Cournot (1801 -
1877) et la recherche de solutions ayant un caractère général, le
conduisant à élaborer une théorie de l'équilibre général qui montre
l'interdépendance générale des prix, des demandes et des offres.
Parmi les auteurs de cette école, on peut signaler V. Pareto (1848 -
1929), J.R.-Hicks (né en 1904).

- L'école de Cambridge :
C’est Alfred Marshall (auteur de « Principes d'économie politique »
1890) qui est le représentant de cette école néoclassique anglaise.
Mathématicien, il a recouru à l'algèbre et à la géométrie pour
analyser les relations entre les variables dans des contextes bien
déterminés. En raisonnant sur des firmes « représentatives » (firmes
moyennes n'ayant pas une grande influence sur le reste de
l'économie) il étudie les situations d’équilibre partiel (que nous
verrons plus loin car plus commode que l’équilibre général. Il s'agit
d'étudier l'équilibre d'un agent économique individuel
(consommateur, producteur) ou d'un marché isolé.

48
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Parmi les auteurs de cette école, on peut retenir A.C. Pigou (1877 -
1959). Tous ces auteurs néo-classiques se présentent comme des
défenseurs du libéralisme. Avec quelques nuances cependant
concernant la politique économique.
Alors que Menger était franchement libéral et contre toute mesure
socialisante, A, Marshall se disait en faveur d'une atténuation des
inégalités et, L.Walras était pour la réforme foncière.
A- Les néo-mercantilistes et la théorie générale des choix. Les
décisions, les choix des individus sont le fondement de l'analyse néo-
classique. L’individu connaît ses besoins, les prix et son revenu sont
pour lui une donnée.
En fonction de ces éléments, il choisit de manière optimale ;
l'ensemble des choix des individus membres de la société se
concrétise sur le marché où se forment les prix.
Qu’est-ce qui explique la demande et l'offre autrement dit les choix
des acheteurs et des Vendeurs? C'est la valeur qu'ils attribuent aux
biens qui dépend non pas de leur cout de production mais de leur
utilité ? (Conception subjective de la valeur opposée à la conception
« objective » de la valeur des classiques et de Marx).
Ce concept d'utilité va leur permettre d'élaborer une théorie des prix
relatifs les biens. Le concept d'utilité marginale fait une synthèse
entre les concepts d'utilité et la rareté. L’utilité supplémentaire
fournie par une unité supplémentaire d'un bien, ou utilité marginale
de ce bien, décroît au fur et à mesure que l'individu acquiert de
nouvelles unités de ce bien. C'est le principe de la loi de l'utilité
marginale décroissante. Ce sont les utilités marginales des différents
biens qui expliquent leurs différences de valeur.
La valeur d'un bien dépend donc de son utilité mais aussi du nombre
d'unités déjà acquises, nombre limité par sa rareté.

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Le concept d'utilité marginale permet aussi de parvenir à la théorie


de la valeur d'échange en se fondant sur le principe de l'égalisation
des utilités marginales des biens pondérés par leurs prix.

CHAPITRE 3 : LE PROBLÈME ÉCONOMIQUE

À la fin de ce chapitre vous serez en mesure :


• Définir la courbe des possibilités de production et calculer le
coût d'opportunité
• Distinguer les possibilités de production et les préférences, et
décrire une allocation des ressources efficaces
• Expliquer comment nos choix de production actuels
augmentent nos possibilités de production futures
• Expliquer comment la spécialisation et l'échange augmentent
nos possibilités de production

50
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• Expliquer pourquoi le droit de propriété et les marchés ont été


institués

FAIRE PLUS AVEC MOINS


Du phonographe des années 60 au MP3 des années 2000, il s'est
écoulé du temps, mais les choses ont tellement changé que nos
ancêtres ne pourraient vivre l'actuelle période qu'au prix d'efforts
inimaginables. Malgré les améliorations spectaculaires de nos
niveaux de vie respectifs, nous continuons à faire des choix pour
l'améliorer de plus belle.
La spécialisation nous hante. Pourquoi? Quel avantage tirons-nous
de la spécialisation et de l'échange? Nous y répondrons.
Les institutions sociales comme le marché et le droit de propriété
nous semble naturelles que nous les tenons pour acquises. Mais
pourquoi ces institutions ont vu le jour et ont évolué comme elles
l'ont fait?
Les possibilités de production et le coût d'opportunité
La Courbe de Possibilité de Production (CPP) trace les frontières de
possibilités de production et celles qui ne sont pas réalisables. En
général, on se concentre sur 2 biens en supposant que les autres
quantités de biens restent constantes.
• L'efficacité dans la production
• Le compromis le long de la CPP.
• Le coût d'opportunité sont les trois éléments d'analyse de la
CPP. Analyse du coût d'opportunité, du compromis de
production et de l'efficacité du système.

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Quelques questions à se poser au sujet de la CPP et des éclairages


qu'elle nous donne :
• Comment la CPP est-elle liée au coût d'opportunité?
• Comment la CPP illustre-t-elle la rareté?
• Qu'est-ce qu'un coût d'opportunité croissant?
• Pourquoi les coûts d'opportunité sont-ils omniprésents? 
Pour qui produit-on les biens et services?
• Expliquez la notion d'efficacité et d'inefficacité sur la CPP

Efficacité dans l'utilisation des ressources


Nous avions vu précédemment les notions d'efficacité dans la
production et des choix de production avec utilisation efficace et
inefficaces des ressources
Le coût marginal est égal au coût d'opportunité.

LES PRÉFÉRENCES ET L'AVANTAGE MARGINAL


Les préférences d'une personne décrivent ce qu'une personne aime
et ce qu'elle n'aime pas. L'avantage marginal d'un bien/service est
l'avantage qu'on tire de la consommation d'une unité

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supplémentaire de ce bien/ser. La courbe de l'avantage marginal


illustre la relation entre l'avantage marginal et d'un bien et la
quantité consommée de ce bien.
La courbe est une droite décroissante.
AVANTAGE MARGINAL ET COÛT MARGINAL
Quand on ne peut produire un bien sans renoncer à un autre, on a
atteint l'efficacité dans la production et on produit à un point
appartenant à la CPP.
Quel facteur rapporte le plus de revenu en Côte-d'Ivoire? Discutez
LA CROISSANCE ÉCONOMIQUE
La croissance économique est l'expansion de la production. Elle
rehausse notre niveau de vie, mais n'élimine ni la rareté, ni le coût
d'opportunité. Ses plus grands moteurs les progrès technologiques
et l'accumulation du capital
Pour assurer donc une croissance économique, il faut faire des
compromis du niveau de vie: moins consommer aujourd'hui et
investir pour plus de production demain. La croissance économique
a un coût. INTERDÉPENDANCE ET GAINS TIRÉS DE L'ÉCHANGE
Considérez une journée typique :
- Vous buvez du jus d'orange provenant du Mali et du café
provenant du Cameroun.
- Vous avez des vêtements faits du coton provenant du Burkina
et confectionnés au Sénégal.
- Vous regardez des nouvelles produites à New York à partir
d'une télévision fabriquée au Japon.
- Vous conduisez une voiture fabriquée à partir de composantes
provenant de dix pays différents.
- Finalement, vous ouvrez votre livre d'économie écrit par des
auteurs résidant aux USA et en Côte d'Ivoire, et publié par une
compagnie ivoirienne (ABC) sur du papier produit au...

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L'économie étudie la manière dont la société produit et distribue les


biens et services de telle sorte que les besoins des individus soient
satisfaits. L’échange peut améliorer la situation de tout le monde qui
y est impliqué.
Comment satisfaire nos besoins et nos désirs ?
On peut être économiquement autosuffisant.
La spécialisation et l'échange avec les autres mènent à
l'interdépendance économique
Observation générale . . .
Les individus et les nations se basent sur la spécialisation dans la
production et l'échange pour affronter les problèmes causés par la
rareté. Deux questions se posent :
• Pourquoi est-ce que l'interdépendance constitue la norme ?
• Qu'est-ce qui détermine la tendance de la production et de
l'échange
Pourquoi est-ce que l'interdépendance constitue la norme ?
 L'interdépendance est préférable car elle permet aux Individus
de mieux s'en tirer lorsqu'ils se spécialisent et échangent avec
les autres.
Qu'est-ce qui détermine la tendance de la production et de
l'échange?
 Les tendances de la production et de l'échange dépendent des
différences des coûts de renonciation.

ALLÉGORIE POUR UNE ÉCONOMIE MODERNE


Considérez deux biens dans le monde :
1-Riz ;
2-Viande. ... et deux
personnes au monde : 3-
Riziculteur; 4-Éleveur.
• Qui devrait produire quoi ?

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• Pourquoi devraient-ils échanger ?


Tableau 3.1 - Les possibilités de production du riziculteur et de
l'éleveur
Quantités produites Quantités produites
en 1 heure (en kg) en 8 heures (en kg)

Viande Riz Viande Riz

Fermier 1 1 8 8

Éleveur 8 2 64 16

Selon les productivités du tableau, l'éleveur est plus productif pour


les deux biens.
Pourtant, comme on le verra, le riziculteur et l'éleveur peuvent
gagner en échangeant...

55
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Figure 3.1 (a) - Courbe des possibilités de production du riziculteur

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Si chacun des deux producteurs décide de vivre en « autarcie » au


lieu de commercer, il consommera ce qu'il aura produit. Dans ce cas,
la courbe des «possibilités de production» représente aussi la courbe
des « possibilités de consommation »

La spécialisation et les échanges


Le riziculteur et l'éleveur vont se spécialiser et échanger. Chacun va
mieux s'en tirer en se spécialisant dans la production du bien qu'il
produit de manière plus efficiente et en échangeant avec l’autre. Le
riziculteur devrait produire le riz de terre. L'éleveur devrait produire
la viande. Ils devraient échanger.

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LE PRINCIPE DE L'AVANTAGE COMPARATIF


Les différences de coûts de production déterminent :
- Qui va produire quoi ?
- Quelle quantité de chaque bien sera échangée ?
Qui peut produire du riz au moindre coût ? Le riziculteur ou
l'éleveur ?
LE PRINCIPE DE L'AVANTAGE COMPARATIF
Pour mesurer les différences de coûts de production, on peut utiliser
:
- Le nombre d'heures requises pour produire une unité de bien.
 Un kilo de riz
- Coût de renonciation : ce à quoi il faut renoncer pour obtenir
quelque chose.
L'avantage absolu
Les économistes emploient le terme avantage absolu lorsqu'ils
comparent la productivité d'une personne, d'une entreprise ou
d'une nation à une autre.
Avantage absolu : avantage que détient une personne (ou un pays)
sur une autre lorsque, avec la même quantité de facteurs de
production, sa production est supérieure.
Le coût de renonciation et l'avantage comparatif
Comparaison des producteurs en termes de coût de renonciation. Le
producteur qui a le plus bas coût de renonciation pour la production
d'un bien a un avantage comparatif dans la production de ce bien.

Tableau 3.3 - Les coûts de renonciation de la viande et des pommes


de terre

C ût de renonciation de 1 kg

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Viand ( en termes Ri
riz (en termes de
sacrifiée

Riziculteu 1 1

Eleveu 1/ 4

• Qui a l'avantage absolu dans la production de tous les biens ?


• L'éleveur, pour tous les biens !
• Pourtant, on a vu que le riziculteur et l'éleveur peuvent tous
gagner à échanger?
L’avantage comparatif, qui fait appel aux différences de coûts, de
renonciation est à la base de la spécialisation dans la production et
l'échange. Lorsque les parties impliquées ont des différences de
coûts de renonciation, elles peuvent toutes tirer profit de l'échange.
L'avantage comparatif et les échanges Du tableau 3.3...
Le coût de renonciation de 1 kg de riz pour l'éleveur est de 4 kg de
viande. Pour le riziculteur, le coût de renonciation de 1 kg de riz est
de 1 kg de viande.
Le coût de renonciation, pour l'éleveur, de 1 kg de viande est de 1/4
kg de riz, alors que celui du fermier est de 1 kg de riz...
L'éleveur a un avantage comparatif dans la production de la viande
(plus bas coût de renonciation).
Le riziculteur a un avantage comparatif dans la production du riz
(plus bas coût de renonciation).
Les bénéfices tirés de l'échange découlent des différences entre les
coûts de renonciation et, par conséquent, des avantages comparatifs
respectifs.
En d'autres mots, aussi longtemps que les coûts de renonciation sont
différents pour deux personnes, chacune tire profit d'un échange en

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Prof PIERRE DAGBO G.

obtenant un bien à un prix inférieur à son propre coût de


renonciation.
La morale de l'histoire :
« L'échange profite à tout le monde dans la société parce qu'il
permet aux gens de se spécialiser dans les activités ou chacun
dispose d'un avantage comparatif ».

L’APPLICATION DE L’AVANTAGE COMPARATIF


Le principe de l'avantage comparatif a de multiples applications.
Voici deux exemples :
• Didier Drogba ;
• La Côte-d’Ivoire.
Didier Drogba devrait-il tondre son gazon lui-même ?
• Avantage absolu.
• Coûts de renonciation. . .
• Gains à l'échange. . .
La Côte-d'Ivoire devrait-elle commercer avec d'autres pays ? Chaque
pays a plusieu7s~citoyens avec" des Intérêts différents. Le commerce
international peut heurter certaines personnes même si, de façon
générale, tout le pays en sort gagnant.
- Importations : biens produits à l'étranger et vendus en
Côted’Ivoire.
- Exportations : biens produits en Côte-d'Ivoire et vendus à
l'étranger.

RÉSUMÉ
Chaque individu consomme les biens et les services produits par
plusieurs autres personnes aussi bien dans son pays d'origine que
dans les pays étrangers. L'interdépendance et l'échange sont

61
Prof PIERRE DAGBO G.

désirables car ils permettent à chaque personne d'avoir accès à une


quantité et à une variété de biens et de services.
Il y a deux façons de comparer l'habileté de produire les biens par
deux individus :
- L'individu qui peut produire un bien à l'aide d'une moindre
quantité d'intrants que l'autre possède un avantage absolu
dans la production de ce bien.
- L'individu avec un moindre coût de renonciation pour la
production d'un bien détient un avantage comparatif dans la
production de ce bien. Les gains à l'échange sont basés sur
l'avantage comparatif et non sur l'avantage absolu.
L'échange profite à toutes les parties impliquées parce qu'il permet
aux gens de se spécialiser dans les activités dans lesquelles ils ont un
avantage comparatif. Le principe de l'avantage comparatif s'applique
aussi bien aux individus qu'aux nations.

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CHAPITRE 4 : LES FORCES DU MARCHE :


L’OFFRE ET LA DEMANDE

À la fin de ce chapitre, vous serez en mesure…


• De comprendre la nature d'un marché concurrentiel
• D’examiner les déterminants de la demande sur un marché
concurrentiel
• D’examiner les Déterminants de l'offre sur un marché
concurrentiel
• De voir le rôle de l'offre et de la demande dans la fixation du
prix d'un bien et des quantités vendues
• D’apprécier le rôle des prix dans l'allocation des ressources
rares dans une économie de marché.

LE MARCHÉ ET LES PRIX


Un marché est un arrangement qui permet aux acheteurs et aux
acheteurs d'obtenir de l'information et de commercer entre eux.
Il existe des marchés pour les biens, les services et les facteurs de
production. Il existe également les marchés monétaires et les
marchés pour les valeurs financières. Les marchés sont organisés

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pour faire face à la concurrence des uns et des autres. Dans ces
marchés, le consommateur doit faire des choix et des compromis.
Généralement, le prix relatif aussi appelé coût d'opportunité va
dicter les comportements des consommateurs. Le prix relatif est le
prix du bien calculé par rapport au prix d'un panier de bien de
consommation aussi appelé indice de prix à la consommation.
DEUX QUESTIONS À SE POSER
Quelle est la différence entre le prix monétaire d'un bien et le prix
relatif de ce bien? Pourquoi le prix relatif correspond-il au coût
d'opportunité.
LES FORCES DU MARCHÉ : L'OFFRE ET LA DEMANDE
L'offre et la demande sont parmi les mots les plus utilisés par les
économistes. L'offre et la demande sont les forces qui font que les
économies de marché fonctionnent efficacement !
La microéconomie moderne est faite de l'offre, de la demande et de
l'équilibre du marché.
LES MARCHÉS ET LA CONCURRENCE
Les termes offre et demande réfèrent au comportement des
individus, lorsqu'ils interagissent entre eux sur les marchés. Un
marché est la rencontre entre un groupe d'acheteurs et de vendeurs
d'un bien ou d'un service particulier.
- Les acheteurs déterminent la demande.
- Les vendeurs déterminent Y offre.
LES MARCHÉS CONCURRENTIELS
Un marché concurrentiel est un marché sur lequel les acheteurs et
les vendeurs sont trop nombreux pour que l’un ou l'autre d'entre
eux puisse influencer le prix du marché de manière unilatérale. La
concurrence parfaite et la concurrence imparfaite Concurrence
parfaite :
- Produit homogène ;
- Vendeurs et acheteurs sont des preneurs de prix.

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Monopole : Un vendeur contrôle le prix.


Oligopole : Peu de vendeurs. Pas de concurrence agressive.
Concurrence monopolistique : Plusieurs vendeurs, Plusieurs produits
différenciés.
LA DEMANDE
Quantité demandée : quantité d’un bien (ou d’un service) que les
consommateurs désirent acheter à un prix donné et dans une
période donnée.
Quels sont les déterminants de la demande individuelle ? Quels
facteurs déterminent la quantité de crème glacée que vous allez
réellement acheter ?
1) Prix du produit
2) Revenu du consommateur
3) Prix des autres biens connexes
4) Goûts
5) Anticipations
6) Nombre de consommateurs

Loi de la demande
La loi de la demande stipule que, toutes choses étant égales par
ailleurs, la quantité demandée d'un bien diminue lorsque son prix
augmente.
1) Revenu
Bien normal : bien pour lequel la demande augmente lorsque le
revenu du consommateur augmente.
Bien inférieur : bien pour lequel la demande diminue avec
l'augmentation du revenu du consommateur.
2) Prix des produits connexes
Prix des biens connexes

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Biens substituts : lorsque la baisse du prix d'un bien réduit la


demande d'un autre bien. Autrement dit, ces biens peuvent être
utilisés l'un à la place de l'autre.
Biens complémentaires : lorsque la baisse du prix d'un bien
augmente la demande de l'autre bien. Biens utilisés en même temps.
3) Autres
• Goûts
• Anticipations
• Nombre de consommateurs
Le barème de demande et la courbe de demande
Le barème de demande est un tableau indiquant la relation entre le
prix d'un bien et la quantité demandée de ce bien.
La courbe de demande est une courbe qui indique la relation entre la
quantité demandée et le prix d'un bien.

Ceteris paribus : « Toutes choses étant égales par ailleurs ».

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La demande de marché et la demande individuelle

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• La demande de marché est la somme de toutes les demandes


individuelles à chaque niveau de prix.
• Graphiquement, la courbe de demande du marché est la
somme horizontale des courbes de demandes individuelles.
• Supposez que le marché de crème glacée ait deux acheteurs...

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L'OFFRE
La quantité offerte est la quantité d'un bien (ou d'un service) que les
producteurs désirent vendre à un prix donné et dans une période
donnée.
Quels sont les déterminants de l'offre individuelle ? Quels sont les
facteurs qui déterminent l'offre ?
1) Prix du bien
2) Prix des intrants
3) Technologie
4) Anticipations
5) Nombre de vendeurs
1) Le prix
La loi d’offre
La loi de l’offre stipule que toutes choses étant égales par ailleurs, la
quantité offerte d’un bien augmente lorsque le prix du bien
augmente.
Le barème d'offre et la courbe d'offre
Le barème d'offre est un tableau illustrant la relation entre le prix
d'un bien et la quantité offerte de ce bien.
La courbe d'offre est le graphique qui illustre la relation entre le prix
d'un bien et la quantité offerte de ce bien, « Toutes autres choses
étant égales par ailleurs ».

Tableau 4.4 - Le barème d'offre de Jean

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Figure 4.5 la courbe d’offre de Zadi


…………………

Le barème de l'offre du marché


L'offre du marché est la somme des offres individuelles à chaque
niveau de prix. Graphiquement, la somme horizontale des courbes
d'offre individuelles constitue l'offre du marché. Supposez que le
marché compte deux vendeurs. L'offre du marché est la somme des
offres Individuelles à chaque niveau de prix.

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Tableau 4.5 le barème d’offre individuelle et d’offre du marché


Prix d’un cornet de Zadi Ozigré Marché
crème glacée (CFA)
Le déplacement
0,00 0 + 0 = 0 de la courbe
0,50 0 0 0
d'offre
1,00 1 0 1
1,50 2 2 4
Chaque fois que
2,00 3 4 7
l'un des
2,50 4 6 10
déterminants de
3,00 5 8 13 l'offre change, à
l'exception du prix,
la courbe d'offre se déplace. Tout facteur provoquant une
augmentation de la quantité offerte pour chaque prix entraîne un
déplacement de la courbe d'offre vers la droite.
À l’inverse tout facteur réduisant la quantité offerte pour chaque
prix entraine un déplacement de la courbe vers la gauche.

Figure 4.7 les déplacements de la courbe d’offre

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Tableau 4.6 les déterminants de l’offre

L'OFFRE ET LA DEMANDE
Équilibre : situation dans laquelle le prix a atteint un niveau où la
quantité demandée est égale à la quantité offerte.
L'équilibre
Prix d'équilibre
- Le prix qui assure l'égalité de l'offre et de la demande.

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- Graphiquement, il s'agit du prix qui correspond à l'intersection


des courbes d'offre et de demande.
Quantité d'équilibre
- La quantité offerte et demandée quand le prix assure l'égalité
de l'offre et de la demande.
- Graphiquement, il s'agit de la quantité qui correspond à
l'intersection des courbes d'offre et de demande.

L’équilibre

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L’équilibre
• Le surplus

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Lorsque le prix d'un produit est supérieur au prix d'équilibre de ce


produit la quantité offerte est supérieure à la quantité demandée : il
y a offre excédentaire (ou surplus).
Les vendeurs vont consentir des baisses de prix pour augmenter les
ventes, ramenant la situation vers l'équilibre.
• Pénurie
Lorsque le prix est inférieur au prix d'équilibre. La quantité
demandée est supérieure à la quantité offerte : Il y a demande
excédentaire (ou pénurie).
Les vendeurs vont augmenter les prix parce que plusieurs acheteurs
sont à la recherche de peu de biens disponibles, ce qui provoquera
un retour vers l'équilibre.

Figure 4.9 (a) offre excédentaire

Figure 4.9 (b) demande excédentaire

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Les trois étapes pour analyser les variations de l'équilibre


Déterminer si l'événement produit un déplacement de la courbe
d'offre ou de la courbe de demande (ou des deux courbes à la fois).
Confirmer la direction dans laquelle la courbe se déplace.
Représenter cette évolution de l'équilibre à l'aide du diagramme
d'offre et de demande

Exemple : la canicule.

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RÉSUME
Pour analyser les marchés concurrentiels, les économistes utilisent le
modèle de l'offre et de la demande. La courbe de demande révèle la
façon dont la quantité de biens demandée dépend du prix. Outre le
prix, les autres facteurs déterminants de la quantité demandée
comprennent le revenu, les goûts, les anticipations et les prix des
substituts ou des compléments.
La courbe d'offre illustre la manière dont la quantité de biens offerte
dépend du prix.
Mis à part le prix, d'autres facteurs déterminent la quantité offerte :
le prix des intrants, la technologie, les anticipations et le nombre de
vendeurs. Si l'un de ces facteurs change, la courbe d'offre se déplace.
L'équilibre du marché se situe à. l’intersection des courbes d'offre et
de demande. Au prix d'équilibre, la quantité demandée est égale à la
quantité offerte.
Le comportement des acheteurs et des vendeurs ramène
naturellement le marché à son point d'équilibre.
Afin d'analyser les conséquences d'un événement sur le prix et la
quantité d'équilibre d'un marché, nous avons recours au graphique
de l'offre et de la demande. Dans une économie de marché, les prix
sont des signaux qui servent à guider les décisions économiques et,
par conséquent, à allouer les ressources rares.

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