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EPIGRAPHE
« Les droits de l’homme n’existent comme droits qu’à partir du moment où ils
sont effectivement consacrés et protégés, c’est-à-dire à partir du moment où une action atten-
tatoire aux droits de l’homme peut effectivement, par des voies juridiques, être prévenue ou si
elle a eu lieu, donner lieu à une réaction juridique par la sanction positive (satisfaction équi-
table) ou négative (condamnation des auteurs, annulation des actes). A défaut d’être effectifs,
les droits de l’homme ne sont pas des droits, mais de simples prétentions.1 »
DEDICACE
OMONOMBE ONATOTO
iii
REMERCIEMENTS
De prime abord, ce travail est non seulement les résultats de nos recherches et multiples sacri-
fices, mais aussi un instrument témoignant de nos capacités et connaissances acquises durant
les années académiques encourus à la grande faculté de droit.
Nous remercions avant tout Dieu tout poussant, notre créateur et notre protecteur de son ai-
mable assistance au long de cursus académique, ensuite nous remercions le corps professoral
de la grande faculté de droit de l’université de Kinshasa notre alma mater qui a contribué à
notre formation de juriste.
Qu’il me soit permis de remercier tout particulièrement le professeur Godefroid
BOKOLOMBE BOMPONDO TARA APANDA, il a su me faire part de ses critiques, ré-
serves et suggestions avec franchise et tact. Bien plus, qu’a su se montrer confiant en mes ca-
pacités, souvent plus que je ne l’étais moi-même. Pourrais-je avoir l’expression la plus juste,
la plus chargée de sens pour lui témoigner ma reconnaissance ?
J’exprime ma profonde reconnaissance aux relecteurs et relectrices de ce mémoire en vue de
la dépouiller des imperfections. Je pense notamment à l’assistant robert BEYA KESHI.
À mes parents, André ONATOTO, Thérèse ASELO, Aline ANDEKA, Antoine ASEKE, abbé
Daniel OKASHOKO, Alice PALA et jolie MALABA pour leurs attentions particulières à
mon éducation, instruction et leurs conseils qui m’ont permis de baliser le chemin malgré les
aléas de la vie. Ainsi, nous associons à cet hommage, ces couples, pierre LOPONGO, benoit
YULAMA, Christian ESSELAKOY, Prince MBUTELA, Emile MULENDA, Alpha SUKU-
SUKU, Athos OLEKO, Emile OLEKO et Paul DEKO. A mes frères et sœurs de lutte de tout
le temps, David MATANDA, Benjamin NDANGANI, Christian MAYAMBO, Blaise
KONGWA, MUKENDI KALALA, BUKA MBAKA, TANSIA M’Fear, POLEPOLE, MBA-
LA, BAYAKALA, MALESHENEN, MUTEBA, ABEDI. A mes amis de la première promo-
tion en droit des droits de l’homme en RDC et de la promotion 2020-2021.
Je ne saurais nommer les noms de tout le monde ici, car vous avez été une bénédiction pour
moi. Je reste certes convaincu que ce n’est pas dans le faste des remerciements que je pourrai
vous témoigner de mon infinie gratitude. Et pourtant, il va falloir dire merci ! A charge de re-
vanche !
iv
Art : article
CNDH : Commission Nationale des Droits de l’homme
CONST : Constitution
DESC : Droits économiques, sociaux et culturels
DUDH : Déclaration Universel des droits de l’homme
ECOSOC : Conseil économiques et social
Ed : Edition
Ibidem : Au même endroit
Idem : Même page
N.U : Nation unies
ONG : Organisation non gouvernementale
Op.cit. : Optus Citatus ou l’œuvre déjà citée
PIDESC : Pacte internationale relatif aux droits économiques, sociaux et culturels
PIDCP : Pacte internationale relatif aux droits civils et politiques
RDC : République Démocratique du Congo
UNDP : Programme des Nations unies pour le développement
UNESCO : Organisation des Nations unies pour l’éducation, la science et la culture
URSS : Union des Républiques socialistes soviétiques
VIH : Virus humain
OMONOMBE ONATOTO
1
INTRODUCTION
En vue de cerner la quintessence de notre matière, la partie introductive ren-
ferme une problématique(i), une hypothèse (ii), un intérêt (iii), une approche méthodologique
(iv), une délimitation (v), et un plan sommaire (vi).
Problématique
comme liée à l’idéologie marxiste des pays socialistes, émanant des critiques marxistes des
droits individuels et des droits de l’homme de première génération. Ces droits sont représentés
par les droits économiques, sociaux et culturels qualifiés de “droits créance” en ce qu’ils né-
cessitent une action positive de l’État.
Il s’agit des droits qui figurent dans les articles 22 à 27 de la DUDH et dans le
Pacte international relatif aux droits économiques, sociaux et culturels (PIDESC) sans exclure
ceux qui sont consacrés dans le premier texte africain des droits de l’homme qu’est la Charte
africaine des droits de l’homme de 1981. Ils visent à assurer l’équité sur les plans écono-
miques, sociaux et culturels entre tous les individus de la société.
La place occupée par les droits économiques, sociaux et culturels sur la scène
du droit international relatif aux droits de l’homme confine la marginalité. Malgré l’accroisse-
ment constant de l’intérêt qui leur est actuellement porté, ces droits ont fait et continuent de
faire l’objet d’une quasi déréliction ; phénomène dont une des raisons les plus importantes, si-
non la principale, tient aux difficultés entourant la détermination de leur effectivité et leur por-
tée juridique.
À cet égard, les droits économiques, sociaux et culturels souffrent avant tout de
la comparaison entretenue avec les droits civils et politiques, dont la juridicité ne porte pas, du
moins lorsque leur source est conventionnelle, à controverse. Alors qu’au sein des Nations
unies, il est permis d’affirmer qu’un consensus quasi-universel existe sur le caractère théori-
quement indivisible et interdépendant des deux catégories de droits 4, la certitude apparaît tou-
tefois en pratique fort différente comme l’a souligné avec rigueur le Comité des droits écono-
miques, sociaux et culturels, organe chargé du contrôle de la mise en œuvre du pacte interna-
tional relatif aux droits économiques, sociaux et culturels.
Quoi ne pas adhérer à ce constat quelque peu amer lorsque l’on sait que la pré-
carité économique est le lot quotidien de la majorité de la population de la planète en général
4
N.U. A/CONF. 157/23. Le point 5 stipule : « Tous les droits de l’homme sont universels, indissociables, inter-
dépendants et intimement liés. La communauté internationale doit traiter des droits de l’homme globalement, de
manière équitable et équilibrée, sur un pied d’égalité et en leur accordant la même importance. S’il convient de
ne pas perdre de vue l’importance des particularismes nationaux et régionaux et la diversité historique, cultu-
relle et religieuse, il est du devoir des États, quel qu’en soit le système politique, économique et culturel, de pro -
mouvoir et de protéger tous les droits de l’homme et toutes les libertés fondamentales ».
3
En effet, bien plus que pour les droits civils et politiques, leur respect effectif
est, et de manière presque inhérente, tributaire d’un contexte socio-économique global dont la
maîtrise échappe bien souvent aux acteurs auxquels incombent précisément cette tâche, à sa-
voir les Etats.
Dans les limites de l’espace qui nous est ici dévolu, nous avons entrepris d’ex-
poser les lignes de force qui parcourent la question de l’effectivité et portée juridique des
droits économiques, sociaux et culturels, étant entendu que celle de chacun de ces droits pris
séparément mériterait à elle seule de longs développements.
La réalisation des droits de l’homme fait référence à leur mise en œuvre. À no-
ter que les termes peuvent fluctuer : pour parler de leur réalisation, il est parfois fait mention
de concrétisation, de mise en œuvre ou de spécification des droits de l’homme. La simple
existence d’un droit de l’homme ne garantit pas qu’il soit réalisé. Au contraire, l’existence
d’un droit de l’homme génère un droit à ce qu’il le soit et une obligation positive morale et lé-
gale correspondante de le mettre en œuvre.
5
Véronique CHAMPEIL-DESPLATS et Danièle LOCHAK, A la recherche de l’effectivité des droits de
l’homme, Paris, Presses universitaires de Paris 10, 2008, p.58.
6
Art.1er de la Constitution française et art.1er de la Déclaration des droits de l’homme et du citoyen.
7
Dieudonné KALINDYE BYANJIRA et Jacques KAMBALE BIRA’MBOVOTE, Manuel d’Enseignement de
droit international humanitaire, UNIKIN, Année académique 2020-2021, p.85.
4
c’est en fait précisément pour anticiper la critique de la faisabilité des droits sociaux que cette
idée de progression a été introduite : si les obligations générées par les droits garantis ne sont
que progressives, on ne peut pas leur reprocher leur manque de faisabilité. La difficulté tient
cependant à ce que si une obligation est progressive et non pas immédiate, elle ne peut pas
être considérée comme une obligation au sens strict, mais uniquement comme un objectif.12
On peut donc douter de l’existence même du droit correspondant à une telle obligation
de nature progressive. La réplique selon laquelle les droits sociaux peuvent être considérés
comme des droits d’un type spécial, des droits-objectifs en quelque sorte, n’est pas convain-
cante.
mement, que le comité des droits économiques, sociaux et culturels des Nations unies inter-
prète l’art. 2 par. 1 de manière à pouvoir résister à cette critique. Il distingue en effet entre les
droits et obligations sociaux ordinaires et les droits et obligations sociaux qui relèvent du
noyau minimal.13
Ces deux types de droits sociaux ne sont pas des objectifs, mais de vrais droits
dont la mise en œuvre immédiate doit être recherchée.
13
Idem.
6
signifie que le peuple définit l’obligation pour l’État qui doit réaliser les engagements pris
dans la Constitution. Ces droits sont reconnus à toute personne vivant sous juridiction de la
République Démocratique du Congo, en vue de la satisfaction de ses besoins économiques,
sociaux et culturels indispensables, sous réserve des limitations coulées dans la loi. Ils ré-
sultent de l’option fondamentale suivant laquelle le peuple congolais veut « bâtir, au cœur de
l’Afrique, un Etat de droit et une Nation puissante et prospère, fondée sur une véritable démo-
cratie, économique, sociale et culturelle14»
L'importance d'une Constitution est qu'une fois approuvée par un processus dé-
mocratique, ce qui confirme qu'elle est soutenue par « nous le peuple » (...), elle sert alors à la
fois comme un modèle magistral pour l'organisation des institutions de ce gouvernement et
comme la norme par laquelle toutes les actions ultérieures du gouvernement peuvent être véri-
fiées pour s'assurer de leur validité.
Le règne du droit, écrit Maurice KAMTO, tient (…) du rêve, si l’on admet que
l’effectivité de la règle de droit est la condition nécessaire de l’existence de l’Etat de droit 17 »
14
Préambule de la constitution du 18 février 2006, op. Cit.
15
Art. 35 à 49 de la constitution congolaise du 18 février 2006 tel modifiée par la loi n° 11/002 du 20 janvier
2011 portant révision de certains articles de la Constitution de la République Démocratique du Congo
16
François LUCHAIRE, La protection constitutionnelle des droits et des libertés, Paris Economica, 1998, p13.
17
Maurice KAMTO, Pouvoir et droit en Afrique noire, Paris, LGDJ, 1986, p. 441.
7
Comment déchiffrer cette assertion ? Elle tirerait fondement de ce que l’étude du droit au
Congo est souvent faite à partir du seul prisme de l’énoncé de la règle de droit.
D’où l’interrogation principale de notre étude est la suivante : Quel est l’état
des lieux des droits économiques, sociaux et culturels ? L’effectivité de ces droits est un
mythe ou une réalité en République Démocratique du Congo ?
I. Hypothèse
Ainsi formulées, ces réponses provisoires feront l’objet d’une étude approfon-
die pour leur vérification. Maintenant, il importe de préciser la justification du choix et l’inté-
rêt du sujet.
Le choix d’un sujet n’est jamais un fait anodin, il est souvent les résultats des
motivations inconscientes ou tout au moins peu explicitées21. La portée et l’intérêt de ce sujet
ne sont pas à démontrer, car comme on le sait, les droits économiques, sociaux et culturels
sont des droits qui contribuent au développement de la dignité humaine et par le caractère in-
terdépendant de droits de l’homme prouve une place capitale pour aider la population de vivre
en dignité. C’est pour ce motif que la Constitution du 18 février 2006 telle que modifiée à ce
jour et les instruments internationaux garantissent ces droits fondamentaux. Soulignons finale-
ment que ce travail vise, d'une part, à présenter une vision d'ensemble d'une approche par les
DESC et, d'autre part, à alimenter le débat sur les apports et les limites d'une telle approche,
Comme dans tous les pays organisés, le gouvernement est chargé pour la réalisation ou l’ef-
fectivité de ces droits-créances.
20
Paul N’DA, op. cit. p.51
21
Serge PAUGAM, la pratique de la sociologie, Paris, PUF, 2008, p.17.
9
Par ailleurs, l’intérêt pratique est celui nous poussant à lancer un simple regard
synchronique sur la promotion et la protection de ces droits en République Démocratique du
Congo. Notre étude s’inscrit dans la consolidation ou la valorisation de la dignité humaine et
de l’égalité d’accès ainsi que de la distribution équitable des richesses et ressources naturelles
de la république.
III. METHODES
Tout travail qui se veut scientifique et utile doit être effectué selon une épisté-
mologie adéquate à l’objet d’étude. Compris dans ce sens, la méthode peut être entendue
comme une manière de conduire sa pensée, de penser, de dire ou de faire quelque chose sui-
vant certains principes et avec un certain ordre.22D’après Jacques CHEVALLIER et Danièle
LOSCHACK : la méthode est la composition de différents procèdes d’analyse susceptibles de
conduire à une explication des phénomènes observes23. L’emploi des approches juridique et
sociologique ainsi que des techniques documentaires se sont révélées indispensables à la réali-
sation d’une recherche scientifique.
Etudiant le droit, nous avons usé des méthodes juridiques essentielles à la ma-
tière tout en nous inscrivant dans la perspective de l’interdisciplinarité ; ce qui a commandé
l’usage des méthodes sociologique, historique et comparative24.Toute institution étant régie
par le droit, il va sans dire que la dogmatique est la première à mettre en exergue dans le cadre
de cette étude.
a. METHODE JURIDIQUE
Cette méthode vise à déterminer la règle à partir de la prise en compte des sources for-
melles du droit.
Dans le même ordre d’idée, Nicolas BERNARD affirme que « toute étude juri-
dique a besoin de la recherche et d’une lecture attentive des textes relatifs au sujets sous exa-
men».25 Dès lors, étudier une question en droit c’est penser en premier lieu aux textes juri-
diques régissant ou réglementant le domaine sous-examen.
22
http://www.wikipedia.org consulter le 15 novembre 2021
23
Jacques CHEVALLIER et Danièle LOSCHACK, science administrative, Paris, PUF, 1943, P.49
24
Léon ODIMULA LUFUNGUSO, La justice constitutionnelle à l’épreuve de la juridisation de la vie politique
en droit positif congolais, Thèse de doctorat en Droit, l’Université de Kinshasa, 2013, p.27.
25
Léon ODIMULA LUFUNGUSO, op.cit., p.23.
10
A cet égard, cette méthode nous a été utile pour faire le toilettage de la recon-
naissance constitutionnelle des droits économiques, sociaux et culturels et les mécanismes de
mise en œuvre de ces droits fondamentaux garantie par les instruments nationaux et interna-
tionaux. En plus le dogmatique juridique, le recours est également fait à la méthode sociolo-
gique.26Pour Léon ODIMULA LUFUNGUSO « la méthode juridique consiste à analyser et à
exposer le droit positif aussi à confronter le fait de droit ».27
b. METHODE SOCIOLOGIQUE
c. METHODE HISTORIQUE
Car l’histoire est un trésor aux mains des juristes puisqu’elle leur permet
d’éclairer la situation des institutions existantes et prévoir leur évolution future et même de
connaitre les institutions disparues pour comprendre, par contraste, les institutions actuelles,
c’est-à-dire que l’histoire permet d’éclairer le présent et baliser l’avenir.29
d. METHODE COMPARATIVE
26
Axel De THEUX, Imre KOVALOVSZKY et Nicolas BERNARD, Précis de méthodologie juridique,
Bruxelles, Presses de l’Université Saint-Louis,1995, p.47.
27
Léon. ODIMULA LUFUNGUSO, op.cit., p.28.
28
Olivier CORTEN, Méthodologie du droit international public, édictions de l’université de Bruxelles, 2009,
p.25.
29
Léon ODIMULA LUFUNGUSO, op.cit., p. 28.
11
30
Idem, p.29
31
Silvain SHOMBA KINYAMBA, Méthodologie et épistémologie de la recherche de la recherche scientifique,
Kinshasa, PUK, 2012, p.8.
12
Ce chapitre est reparti en deux sections ; la première section porte sur la consi-
dération générale des droits économiques, sociaux et culturels (Section I) tandis que la se-
conde section est axée sur l'importance et contenus des droits économiques, sociaux et cultu-
rels (Section II).
L’histoire de l’humanité nous enseigne que toute organisation sociale basée sur
une redistribution inéquitable et inacceptable des ressources ne peut être maintenue à long
terme que par la force, « ce qui condamne invariablement une telle organisation à disparaître
»32. Pourtant, cette société dangereuse pour la paix dans laquelle se côtoient l’abondance,
l’opulence et la rareté prospère à l’échelle planétaire et « constitue l’un des repères les plus
sûrs d’effet de civilisation et de culture 33».
32
KEBA M’BAYE, « Les droits de l’homme » in Droit international : Bilan et perspectives », (dir) BEDJAOUI
Mohammed (dir.), Paris, UNESCO, 1991, Tome 2, p. 1153.
33
KEBA M’BAYE, « Droits de l’homme et pays en développement » In Humanité et droit international, Mé-
langes René-Jean Dupuy, Paris, Pedone, 1991, p. 221.
34
Déclaration du Comité des droits économiques, sociaux et culturels à la Conférence mondiale sur les droits de
l’homme, adoptée par le Comité le 7 décembre 1992.
14
culturels comme des droits de seconde zone, des « pauvres droits ou droit(s) des pauvre(s) »35
insusceptibles de recevoir la qualification d’authentiques droits de l’homme. Pierre-Henri IM-
BERT souligne que la distinction entre les droits économiques, sociaux et culturels et les
droits civils et politiques est devenue si traditionnelle qu’elle en arrive à se présenter comme
un postulat selon lequel, finalement, une violation des droits économiques, sociaux et cultu-
rels ne correspond pas à une véritable violation des droits de l’homme.
Or, pareillement le souligne Philipe TEXIER, les violations de ces droits sont
actuellement beaucoup plus massives que les violations des droits civils et politiques et l’on
meurt plus de faim que sous la torture36.
En effet, ces mots sont certes très habituels aux spécialistes des droits de
l’homme. Mais pour autant ils ne cèlent pas une signification précise pour tous les juristes.
Ainsi, on parle beaucoup de « la promotion et de la protection des droits de l’homme » mais,
en certitude, aucun effort significatif n’a encore été tenté pour essayer d'analyser ces notions,
d’évaluer leur véritable contenu respectif et surtout de préciser ce qu'il faut saisir par « protec-
tion des droits de l’homme ». C’est à cette tâche que nous souhaiterions nous atteler.
Ainsi, lorsqu’on parle des droits économiques, sociaux et culturels, il est bien
rarissime que les deux concepts protection et promotion ne soient pas associées. Ainsi, selon
l’article 45 de la Charte africaine des droits de l’Homme et des Peuples, les deux fonctions es-
sentielles de la Commission africaine des Droits de l’Homme et des Peuples sont la promotion
et la protection des droits de l’homme 37. Le concept de promotion nous est parvenu d’outre-
Atlantique. Elle est avant tout une expression recouvrant une politique commerciale. Sa fonc-
tion fondamentale est d’étendre le champ d'un produit ou d'une idée. Si l'on tentait d'opposer
promotion à protection, on pourrait dire que la promotion est « résolument tournée vers l'ave-
35
Pierre-Henri IMBERT « Droits des pauvres, pauvre(s) droit(s) ? Réflexions sur les droits économiques, so -
ciaux et culturels », Revue du Droit public, 1989-3, pp. 739-754.
36
Philipe TEXIER cité par Emmanuel DECAUX, enjeux et défis d’une réforme économiques, sociaux et cultu-
rels, Paris, Pedone, Centre de recherche sur les droits de l’homme (C.R.D.H), Université Panthéon-Assas, 2006,
p. 281.
37
Art. 45 de la charte africaine des droits de l’homme et des peuples 27 juin 1981 et entrée en vigueur le 10 oc-
tobre 1986.
15
nir » suivant Karel VASAK38.Elle tente d’empêcher que les droits de l'homme soient violés.
Elle a donc un but préventif.
Quant à la protection, elle s’intéresse plutôt à ce qui s'est fait ou est en train de se faire.
Elle est donc ancrée dans le présent et regarde vers le passé. Son objectif est de restituer
l'ordre des choses quand il est dérangé par un acte attentatoire des droits de l'homme. Elle a un
but curatif. Elle apporte un remède à une situation qui s’est produite ou qui se produit et qui
n'est pas conforme aux règles régissant les droits de l'homme. L'on prétend que c'est la raison
pour laquelle les pays socialistes et les pays en voie de développement ont, pour des raisons
différentes, une certaine aversion contre la protection des droits de l’homme39.
En conséquences pour les premiers, ce serait parce que l’on vit dans une société dont le
droit est condamné et, pour les seconds, ce serait parce qu'on vit dans une société qu'il faut
transformer et donc le droit est à modifier. À y voir de près les deux situations sont similaires.
Dans un cas comme dans l'autre l'ordre des choses et les règles qui les régissent ne se
conservent pas, mais doivent périr. Pour notre part, nous sommes loin de penser que ces
considérations se vérifient et sont justes. En tout cas, la protection a effectivement une finalité
thérapeutique40.
Karel VASAK a suggéré ce qu’il a appelé une définition inductive de ce qu'il faut en-
tendre par « science des droits de l’homme ». Pour lui ; « la science des droits de l’homme
concerne la personne et, en particulier, l’homme travailleur vivant dans le cadre d’un Etat et
qui, accusé d'une infraction ou victime d'une situation de guerre, bénéficie de la protection de
la loi grâce à l'intervention du juge national et de celle des organisations internationales tels
que les organes de la Convention européenne des droits de l’homme et dont les droits, et no-
tamment le droit à l’égalité, sont harmonisés avec les exigences de l’ordre public.41 » René
CASSIN pense que « la science des droits de l'homme se définit comme une tranche particu-
lière des sciences sociales qui a pour objet d'étudier les rapports entre les hommes en fonction
de la dignité humaine, en déterminant les droits et les facultés dont l’ensemble est nécessaire
à l'épanouissement de la personnalité de chaque être humain42.
Il ne s’agit pas ici d’émettre des jugements de valeur sur ces définitions mais
plutôt d’essayer de tirer profit de leur existence pour faire avancer notre propre recherche.
Elles comportent assurément un élément pouvant servir à mieux cerner ce qu’il faut com-
38
KEBA MBAYE, op.cit. p.70
39
Idem, p.71
40
Ibidem, p.71.
41
Yves MADIOT, Droits de l’homme et libertés publiques, Paris, PUF, 1976, p. 13
42
René CASSIN cité par KEBA MBAYE, op.cit., p.76
16
prendre par « protection des droits de l’homme ». Karel VASAK parle de la « personne qui
bénéficie de la protection de la loi » grâce à l’intervention du juge national et de celle des or-
ganisations internationales. Ainsi, il fait apparaître que la protection est en faveur d’une per-
sonne se trouvant dans une situation où elle estime n'avoir pas bénéficié pleinement de la
jouissance des droits qui lui sont reconnus par une norme interne ou internationale43.
L’histoire montre que les droits de l’homme, bien qu’énoncés pour la première fois à la
même époque que les premières constitutions modernes pendant la révolution démocratique
bourgeoise, ont été en réalité évoqués bien plus tôt que cela. L’interrogation des droits de
l’homme est une condition préalable à l’enfantement de la Constitution ; donc la Constitution
existe pour satisfaire aux exigences des droits de l’homme.
Quant aux délégués des pays occidentaux, ils avaient quelque difficulté à accepter ces
nouveaux droits comme des droits de l'homme et, dans tous les cas, estimaient nécessaire de
ne pas exiger leur satisfaction comme une prestation de l’Etat. Pour eux il fallait tenir compte
de la situation économique et financière des pays et en conséquence assortir les dispositions
relatives à de tels droits des réserves qui s'imposent44.
De cette contraction entre deux conceptions extrêmes sont nées, dans la Déclaration
universelle, deux dispositions de compromis : l’article 22 et l’article 28 (1)45. Le premier sou-
ligne le rôle de la coopération internationale et insiste sur la nécessité de tenir compte des res-
sources de chaque pays et le second énonce, sous une forme édulcorée, la nécessité d’un cer-
tain ordre pour la jouissance des droits de l’homme.
43
Idem.
44
KEBA M’BAYE, op.cit., p.36.
45
Arts. 22 et 28 de la déclaration universelle de droits de l’homme du 1948.
17
Les droits de l’homme et la protection des droits de l’homme sont un point essentiel et
capital des Constitutions, et si les droits de l’homme ne sont pas inscrits dans la Constitution,
ils perdraient leur plus importante protection. Il n’est peut-être plus nécessaire de démontrer
cette relation étroite. Nous ne pouvons que conclure que l’inscription et la protection des
droits de l’homme participent à la nature d’une Constitution ou, de manière plus générale,
sont deux reflets du même miroir du régime social.
Tous les traités relatifs aux droits de l’homme contiennent des dispositions qui ont un
rapport direct avec les droits économiques, sociaux et culturels. Même le Pacte international
relatif aux droits civils et politiques et d’autres conventions qui, en apparence, traitent exclusi-
vement des droits civils et politiques, en reconnaissant le droit à la vie, à l’égale protection de
la loi et à la liberté de réunion, reconnaissent en même temps indirectement des éléments
constitutifs des droits économiques, sociaux et culturels allant dans le sens de l’interdépen-
dance des droits de l’homme.
Dans de nombreux pays, les tribunaux l’ont d’ailleurs reconnu 46. Par exemple, de nom-
breux tribunaux ont jugé que le droit à la vie suppose nécessairement d’autres droits essentiels
à une qualité élémentaire de vie, comme le droit à l’éducation et aux soins de santé. Les droits
de l'homme, leur protection et leur promotion ont longtemps été considérés comme un « héri-
tage » de l’Humanité. L'idée de droits de l'homme n'est pas seulement l'inspiration inépui-
sable, mais aussi la source directe des Constitutions et des lois démocratiques dans le monde.
Dans presque tous les pays du monde, les droits de l'homme figurent dans la Constitution et
les lois nationales. La Constitution de la République Démocratique du Congo du 18 février
2006, vu l’importance de ces droits, lui consacre un chapitre intitulé droits économiques, so-
ciaux et culturels, et le législateur congolais a légiféré plusieurs lois pour la réalisation de ces
droits.
soutenue par « nous le peuple » (...), elle sert alors à la fois comme un modèle architectural
pour l'organisation des institutions de ce gouvernement et comme la norme par laquelle toutes
les actions ultérieures du gouvernement peuvent être vérifiées pour s'assurer de leur validi-
té”47.
Le caractère indivisible et interdépendant de tous les droits de l’homme signifie que les
droits économiques, sociaux et culturels s’appliquent à tous les individus sur un pied d’égalité
et sans discrimination, qu’ils donnent lieu à des obligations concrètes de l’État, qu’ils sont
justiciables et que les hommes et les femmes peuvent et doivent les faire valoir. Tous les
droits doivent être traités comme égaux par les institutions nationales des droits de l’homme
dans leurs efforts de protéger et promouvoir les droits de l’homme.
Au préalable, les droits de l’homme sont indivisibles, malgré que la division des droits
de l’homme en nombreuses générations répond plus à des critères idéologiques. Une approche
globale des droits de l’homme est désirable, et même exhortée. Les droits de l’homme
forment un tout commun, un ensemble homogène et cohérent comme les atomes dans une
molécule. Nous pouvons dire que l’indivisibilité des droits humains sont complémentaires et
inséparables et qui vise notamment à rejeter toute hiérarchisation entre les différents types de
droits ou l'exclusion de certains d'entre eux.
47
Hager Barry, The Rule of Law : A Lexicon for Policy Makers, The Mansfield Center for Pacific Affairas,
2000, p. 21.
48
Droits économiques, sociaux et culturels, Manuel destiné aux institutions nationales des Hager Barry, The Rule
of Law : A Lexicon for Policy Makers, The Mansfield Center for Pacific Affairas, 2000, p. 21, Droits de
l'homme, Série sur la formation professionnelle No. 12, New York et Genève, 2004, p.7.
19
Ensuite, les droits de l’homme sont interdépendants. Cela explique que la satisfaction
des droits civils et politiques résulte de l’accomplissement des droits économiques, sociaux et
culturels, voire d’autres catégories, et vice-versa. Un Etat qui s’appuie uniquement sur les
droits civils et politiques en négligeant les droits économiques, sociaux et culturels ainsi que
les autres catégories n’est pas digne de figurer parmi les nations respectueuses des droits fon-
damentaux. De même, un Etat qui ne s’appuie que sur la deuxième ou la troisième génération
des droits fondamentaux est loin de satisfaire aux exigences de la démocratie. Les générations
des droits de l’homme s’alimentent mutuellement et opèrent souvent comme des vases com-
municants49.
En effet, Les droits sont interdépendants, c'est-à-dire que la réalisation de chaque droit
dépend de l'accomplissement d'autres droits. Ainsi, le droit de vote requiert, comme corol-
laire, le droit à l'éducation, la liberté d'expression, la liberté d'opinion, etc. l'approche des
droits doit être non sélective : les Etats ne peuvent pas choisir de respecter certains droits mais
pas d'autres. Les droits sont indissociables, c'est-à-dire qu'il ne faut pas introduire de distinc-
tion ou de différence de traitement entre les différents types de droits.
Il est indéniable qu’aujourd’hui les droits de l'homme ont évolué vers l'universalisme.
On peut considérer qu’il y a au moins trois stades dans l’universalisme : l’universalisme de la
conception, l’universalisme de la formulation, l’universalisme du contrôle et de l’effectivité
du respect des droits de l’homme.50 L'universalité des droits de l'homme veut dire que tous les
individus doivent jouir des droits dans tous les pays à travers le monde car les droits de
l'homme sont liés à la nature humaine51
Les droits humains sont à vocation universelle, la DUDH fait de la dignité humain le
fondement des droits humains et défend le principe de l’universalité de ces droits. Au plan
philosophique, ce système repose donc sur une caractéristique universelle, inhérente à tous les
êtres humains sans condition d’origine ni de richesse, et reconnaît que ceux-ci partagent tous
les mêmes aspirations. En pratique, les droits ne sont pas toujours et partout respectés, et ne
peuvent pas être uniformément mis en œuvre dans tous les pays. Les droits de l’homme sont
49
Rémy NGOY LUMBU, Droits de l’homme (éléments du droit international des), Notes de cours, 2ème Li-
cence, Faculté de Droit, UNIKIN, 2016-2017, p. 19.
50
KEBA MBAYE, op.cit. p.47.
51
Dieudonné KALINDYE BYANJIRA, op.cit. p.78
20
universels. Ce sont des valeurs qui s’appliquent à l’espèce humaine, par essence universelle
nonobstant les apparentes subdivisions ainsi que les approches politiques diversifiées dont
elles peuvent faire l’objet. Malgré donc l’existence des droits régionaux des droits de
l’homme et des catégories particulières, les droits de l’homme restent universels52.
Il existe une sorte de jus communes des droits de l’homme, droit commun des droits de
l’homme54 auquel tout le monde doit obéir, droit commun dont la Déclaration universelle des
droits de l’homme constitue un des supports incontestés. Dans la pratique cependant, la réalité
est différente. Le choc des cultures et des valeurs conduit à des interprétations diversifiées in-
fluencées par des valeurs de rattachement également diversifiées.
En résumé de la doctrine des droits humains selon laquelle les droits humains
s'adressent à tous les êtres humains et ont vocation à être appliqués partout. Cette conception
se heurte à deux obstacles majeurs : une limite pratique : les droits humains sont très inégale-
ment réalisés selon les pays et selon les époques.
Dans le cas des DESC, leurs détracteurs insistent en particulier sur le fait que les
grandes disparités de ressources et de niveau de développement des différents Etats de la pla-
nète ne permettraient pas à tous les pays de réaliser ces droits. Une opposition politique : les
tenants du relativisme culturel soulignent que les droits humains formulés dans les instru-
ments internationaux sont d'influence occidentale55.
Certains ne seraient pas donc applicables dans toutes les cultures ou solliciteraient à être
aménagés pour être culturellement adaptés. L'universalité des droits humains a été consacrée
par la Déclaration universelle des droits de l'homme adoptée par les Nations unies en 1948 et
52
Brochure du Groupe de travail sur les droits fondamentaux CEDIDELP-IPAM, Les droits économiques, so-
ciaux, culturels et environnementaux : instruments de lutte pour la dignité humaine et la justice sociale, Docu-
ment de travail (première version) Genève, Mars 2005, p.85.
53
Pierre-Felix KANDOLO ON’UFUKU Wa KANDOLO, du système congolais de promotion et protection des
droits de l’homme, Contribution pour une mise en œuvre du mécanisme institutionnel spécialisé, MEMOIRE de
l’obtention du grade de Diplômé d’Etudes Approfondies en Droit, Lubumbashi, UNILU, 2011, p.69.
54
KEBA M’BAYE, les droits de l’homme en Afrique, op.cit., p.47.
55
Brochure Groupe de travail sur les droits fondamentaux, op.cit. p.86.
21
En effet, aucun comité n'étant prévu, c'est, au départ, une simple réunion d'ex-
perts qui veille à l'application du Pacte. Ce groupe d'experts se réunit à New York, trois se-
maines par an, pour examiner les rapports des Etats. Il le fait cependant de façon très infor-
melle, sans beaucoup de moyens, sans procédure précise et sans publicité. Ce groupe a
d'abord été composé des représentants des gouvernements à New York, puis d'experts gouver-
nementaux, mais le système n'a jamais cheminé de façon satisfaisante. Assez rapidement, le
groupe a donc proposé au Conseil économique et social (ECOSOC) la création d'un comité ad
hoc. Il a fallu attendre mai 1985 pour que ce comité soit créé ; sa première réunion s'est tenue
en 1987.
Une première différence entre les deux Pactes concerne la procédure de re-
cours56. Dans un cas, pour le PIDCP, en même temps que le Pacte, a été adopté un protocole
facultatif, qui permet aux individus de présenter des « communications » (ce qu'en langage
courant on appellerait des plaintes) par lesquelles ils peuvent saisir le Comité, lorsqu'ils es-
timent qu'un de leurs droits civils ou politiques a été violé et après que toutes les voies de re -
cours internes ont été épuisées. Il faudra attendre 1993 pour que la perspective d'adopter un
Protocole similaire pour le PIDESC soit finalement sérieusement envisagée au sein des Na-
tions unies : c'est la Conférence mondiale des droits de l'homme de Vienne, en 1993, qui a re-
commandé au Comité des DESC de préparer un projet de protocole facultatif et de le subju-
guer à la Commission des Droits de l'homme. Cet effort financier exigé par les droits écono-
miques, sociaux et culturels entrainait logiquement pour les critiques comme l’affirme BOS-
SOUYT, un contenu différent et variable des droits économiques, sociaux et culturels d'un
État à l'autre et ce contrairement aux droits civils et politiques57.
La deuxième différence entre les deux Pactes réside dans le contenu de leur article 2.
Alors que le PIDCP prévoit, par cet article, que toutes ses dispositions sont immédiatement
applicables, le PIDESC mentionne une application progressive. Ce terme a donné lieu à d'im-
56
Véronique RIOUFOL et Horacio ORTIZ, Le document du Groupe de travail sur les droits fondamentaux inti-
tule : Les droits économiques, sociaux, culturels et environnementaux : instruments de lutte pour la dignité hu-
maine et la justice sociale, Document de travail (première version) paris, Mars, 2005, p.7.
57
Marc BOUSSUYT, « La distinction juridique entre les droits civils et politiques et les droits économiques, so -
ciaux et culturels. » (1975) 8 Revue des droits de l'Homme, p.783.
22
portants malentendus, certains Etats ayant parfois considéré que cette progressivité ne leur
créait pas d'obligations, en termes des droits économiques, sociaux et culturels. Ce n'est pas là
l'interprétation du Comité, qui a constamment rappelé les obligations immédiates incombant
aux Etats, notamment dans ses Observations générales 3 et 9. Il a, en particulier, souligné que
les Etats sont tenus, dès la ratification du Pacte, de mettre en œuvre le principe de non-discri-
mination, et de commencer immédiatement à prendre des mesures, au maximum de leurs res-
sources disponibles, pour contribuer au respect et à la promotion des DESC58.
La thérapeutique très différente de ces deux types de droits n'a pas tenu seulement à une
attitude négative des États à leur égard. La société civile, les ONG, les juristes, les profession-
nels du droit, ont, très longtemps, superbement ignoré les DESC, et n'ont consacré leur action
qu'aux droits civils et politiques. Heureusement, cette situation est en cours d'évolution. la
Commission internationale des juristes ont pris conscience, depuis quelques années, de l'im-
portance des DESC et de la nécessité de défendre et promouvoir 59tous les droits de l'Homme,
au nom de « l'indivisibilité, de l'universalité, de l'interdépendance et de la complémentarité »,
rappelée par la conférence de Vienne de 199360. En effet, pour conclure les droits de l’homme
est un corps de droit unique, les droits civils et politiques et les droits économiques, sociaux et
culturels ne sont pas fondamentalement différents les uns des autres, ni dans le droit ni dans la
pratique. Tous ces droits sont indivisibles et interdépendants
La première génération est celle dite la génération des droits civils et politiques : elle
est dite première en raison de ce que, sous l’angle du positivisme juridique, ces droits sont
supposés être apparus les premiers dans les systèmes juridiques. Cette thèse n’est certes pas à
l’abri des critiques. L’une d’elles étant le fait que cette allégation n’est guère valable si l’on
considère ces mêmes droits du point de vue du droit naturel.
En effet, les droits de première génération seraient, selon certains doctrinaires qualifiés
en cette matière comme par exemple Olivier DE SCHUTTER, Guy HAARSCHERH et les
autres, des libertés revendiquées « contre » ou « par rapport à l’Etat » afin de protéger l’es-
pace de liberté appartenant à toute personne61.
58
Le document du Groupe de travail sur les droits fondamentaux intitule : Les droits économiques, sociaux,
culturels et environnementaux : instruments de lutte pour la dignité humaine et la justice sociale, op.cit., p.8.
59
60
Idem
61
Olivier DE SCHUTTER et Guy HAARSCHER cité par Rémy NGOY LUMBU, Droits de l’homme (éléments
du droit international des), op.cit., p.17. (Il faut ne pas confondre le droit à l’environnement sain qui est un droit
de l’homme de la troisième génération et le droit de l’environnement qui est une des branches du droit (national
23
Ces droits visent à limiter l’ingérence des pouvoirs publics dans l’espace réservé à l’au-
tonomie de l’individu. Il s’agit de ce que l’on appelle les « droits de », les « libertés de », ou
en anglais « right to », ou « freedom from ». Au regard de ces droits, l’individu postule pour
son émancipation de la puissance ou de la domination étatique (l’arbitraire du Prince ou du
Roi, l’interventionnisme dans les libertés de conscience, d’aller et de venir), etc.
L’Etat incarné par le pouvoir judiciaire sanctionne toute immixtion dans cette sphère.
D’où l’austérité du sacro-saint principe de la séparation des pouvoirs pour justement séparer
l’action de l’Etat dans ses compétences législatives et exécutives (qu’il convient de borner ou
cloisonner) de celles judiciaires. Dans une société démocratique, l’Etat est à la fois Juge des
citoyens et juge de lui-même, elles sont appelle « les droits-libertés ».
En succinct, dans le cadre de ces droits, il est demandé à l’Etat de ne pas intercéder, ex-
cepté lorsqu’il le fait en tant que pouvoir judiciaire pour sanctionner ses propres immixtions
ou celles des autres personnes vivant sous sa juridiction. Notons cependant que son interven-
tion, au titre des pouvoirs législatif et exécutif, n’est interdite qu’en tant qu’agent de limitation
de l’autonomie personnelle.
Elle reste toutefois approuvable en tant qu’agent promoteur de cette autonomie person-
nelle (contrat sociale entre le Léviathan et les citoyens).
La deuxième génération ; est celle dite génération des droits économiques, sociaux et
culturels : Cette génération est supposée être débarquée après celle des droits civils et poli-
tiques.
Pour Rémy NGOY LUMBU, au lieu de parler de « freedom from », on parle ici de «
freedom to », des « droits à ». Il s’agit, contrairement aux premiers, des droits nécessitant une
intervention de l’Etat. Celui-ci n’est plus appelé à s’abstenir comme ce fut le cas pour proté-
ger la sphère privée ; il doit intervenir, poser des actions concrètes, des prestations positives
(tel est le cas par exemple du programme minerais contre les infrastructures matérialisé par ce
que l’on appelle les « Cinq chantiers »62).
ou international)
62
Olivier DE SCHUTTER et Guy HAARSCHER cité par Rémy NGOY LUMBU, op.cit., p.17.
24
d’éducation, grâce aux moyens qu’il tire soit de l’impôt soit des dividendes de la coopération
internationale.
Guy HAARSCHER pense que si dans le cadre de la première génération, on parle sou-
vent de « Minimal State » ou d’ « Etat minimal 63 » en demandant à l’Etat qu’il en fasse moins,
dans celui-ci, on parle d’ « Etat providence » (autrement appelé le welfare State) en lui de-
mandant qu’il en fasse plus. Nous pouvons retenir que ces deux générations des droits de
l’homme naviguent entre ces deux contractions l’une exige de l’Etat l’abstention et l’autre de-
mande l’intervention qu’il convient de rapprocher.
La troisième génération : Est celle dite génération des droits collectifs : ces droits en-
core en construction sont composés du droit à la paix, du droit à un environnement sain, droit
au développement qui risquent à leur tour d’affaiblir les droits des deux premières généra-
tions.
Plusieurs auteurs pensent que ces droits sont critiquables à plusieurs égards, On va
même jusqu’à leur nier le statut de droits de l’homme car ils sont loin de satisfaire à un certain
nombre de critères notamment l’absence de titulaire pour en réclamer le contenu, l’absence
d’objet ou de contenu de ces droits, l’absence d’opposabilité (à qui devrait-on les réclamer), et
l’absence de sanctions organisées en cas de violation64. Ils sont dits aussi droits de solidarité.
Malgré, les obligations internationales liées à cette troisième génération des droits de
l’homme demeurent encore vagues et doivent davantage gagner en précisions.
La quatrième génération ; est celle qu’on dénomme l’Habeas Data : avec l’arrivée sur
le marché des nouvelles technologies de l’information et des communications, on parle de
plus en plus, voyez par exemple les écrits de Guy BRAIBANT, de la protection des données
nominatives ou des données à caractère personnel que chacun de nous confie soit aux diffé-
rentes administrations ou sociétés commerciales avec lesquelles il entre en relation. Ils sont
relatifs à l’avancement des sciences et des techniques et concernent principalement deux do-
63
Guy HAARSCHERH, parle à cet égard de l’Etat minimal du libéralisme dix-neuviémiste en références aux li -
bertés civiles et politiques telles qu’elles figurent dans la Déclaration française des droits de l’homme et du Ci -
toyen de 1789.p.41cité par Rémy NGOY LUMBU
64
Remy NGOY LUMBU, op.cit., p. 17.
25
Universellement dans le monde, le cadre des DESC sert à étayer des actions pour la jus-
tice et contre l’oppression et à faire connaître de nouveaux moyens progressistes de renforcer
l’exercice des DESC.
Des activistes ont intenté des actions auprès d'organes de suivi des traités, les Nations
unies, des tribunaux et autres instances de règlement des différends pour exiger des change-
ments, ont documenté et rendu publiques des violations répétées des droits, mobilisé des com-
munautés, élaboré des lois, analysé les budgets nationaux et les accords commerciaux interna-
65
Idem.
66
Déclaration et Programme d'Action de Vienne, supra note 97 par. 5.
26
tionaux pour assurer le respect des droits humains et renforcé la solidarité et les réseaux entre
les communautés à l'échelle locale et partout dans le monde. Les DESC unissent femmes et
hommes, personnes migrantes et autochtones, jeunes et aîné-e-s, de toutes les races, religions,
orientations sexuelles, et de tous horizons économiques et sociaux, dans une réalisation com-
mune de la liberté et de la dignité humaines universelles
En effet, déjà nous l’avons souligné que c’est grâce aux pays socialistes, plus particuliè-
rement à l’U.R.S.S., que la Déclaration universelle des droits de l’homme et les Pactes inter-
nationaux relatifs aux droits de l’homme ont réservé une place aux droits économiques, so-
ciaux et culturels. La Déclaration universelle des droits de l'homme mentionne ces droits et
l’un des Pactes de 1966 leur est consacré. En 1948 de tels droits, encore nouveaux, n’étaient
admis par certains Etats qu'avec une extrême réticence. Pour ces Etats, comme nous l’avons
indiqué, seuls les droits civils et politiques devaient être considérés comme de véritables
droits de l’homme. Cette conception est aujourd’hui dépassée67. La Déclaration universelle
des droits de l’homme, qui n’est pas un traité et qui, au moment de son adoption, était tenue
pour un simple idéal à atteindre, est devenue dans son ensemble, y compris les dispositions re-
latives aux droits économiques, sociaux et culturels, un élément du droit international coutu-
mier. Elle n’avait pas de force contraignante à l'origine.
Cette déclaration a été adoptée à l'unanimité. De son côté, le Pacte international relatif
aux droits économiques, sociaux et culturels est cité par les auteurs et par les représentants des
Etats dans les mêmes clauses que le Pacte relatif aux droits civils et politiques, bien que l’un
et l’autre ne soient pas ratifiés par un très grand nombre d'Etats.
Les droits économiques, sociaux et culturels non seulement sont reconnus mais l'impor-
tance qui leur est accordée s'est accrue avec la grande attention prêtée aux problèmes de la dé-
colonisation et du développement par le droit international68. L’importance des droits écono-
miques, sociaux et culturels ne saurait être surestimée. La pauvreté et l’exclusion occupent
une grande place parmi les facteurs qui menacent toujours la sécurité, aussi bien au niveau na-
tional qu’au niveau international, et peuvent donc représenter un danger pour la promotion et
la protection de tous les droits de l’homme. Même dans les pays les plus prospères, la pauvre-
té et les inégalités flagrantes persistent et de nombreux individus et groupes vivent dans des
67
KEBA M’BAYE, op.cit., p.35
68
KEBA M’BAYE, les droits de l’homme en Afrique, op.cit., p.35.
27
conditions qui constituent un déni de leurs droits économiques, sociaux, civils, politiques et
culturels69.
Vu son importance, La jouissance complète des droits civils et politiques est impossible
sans celle des droits économiques, sociaux et culturels ; les progrès stables dans la voie de
l’application des droits de l’homme en général et les droits économiques, sociaux et culturels
en particulier présupposent une politique nationale et internationale rationnelle et efficace de
développement économique et social.
Ici, nous allons analyser les contenus et conditions d’effectivité des droits économiques,
sociaux et culturels consacrés par la Constitution du 18 février 2006 telle que modifiée par la
Loi numéro 11/002 du 20 janvier 2011 portant révision de certains articles de la Constitution
de la République Démocratique du Congo.
Droits économiques
En effet, il apparait que les droits proprement économiques ne sont pas exhaustifs, ça si-
gnifie que ceux qui sont susceptibles de procurer un gain économique direct, ne sont pas nom-
breux. Au droit de jouir des richesses nationales, qui est d’apparition récente, la Constitution a
joint le traditionnel droit à la propriété privée ainsi que le droit à l’initiative privée. Quant au
droit au développement71. Au décryptage des dispositions de la DUDH et du PIDESC, on peut
69
Idem.
70
Louise ARBOUR, Le fiche d’information numéro 33 du Haut-Commissariat des Nations Unies aux droits de
l’homme, question fréquemment posées concernant droits économiques, sociaux et culturels, pensé de Haut-
Commissaire des Nations Unies aux droits de l’homme (Genève, 14 janvier 2005) p.6.
71
Paul-Gaspard NGONDANKOY NKOY-ea-LOONGYA et Charles ODIKO LOKANGAKA, Notes de cours des
libertés publiques, dispensé à l’Unikin, Faculté de Droit, pour les étudiants de deuxième année de licence en
28
dire que les droits économiques sont en fait les droits des travailleurs. Émergeant du constat
que les droits au travail sont précisément la base pour gagner la vie, les droits économiques
dans ces textes portent principalement sur les droits des travailleurs. Dans l’inventaire qui
vient d’être faite, il apparait que les droits proprement économiques, cela veut dire qui sont
susceptible de procurer un gain direct ne sont pas abondants ou nombreux. En effet, le droit
de jouir des richesses nationales. Qui est l’apparition récente, la Constitution a joint le tradi-
tionnel droit à la propriété privé ainsi que le droit à l’initiative privée.
Droits sociaux
Un peu plus que les droits économique, des droits sociaux sont ceux qui ont bénéficié de
la plus substantielle attention du constituant congolais. 72 De l’énumération précédente, il res-
sort que certains droits sociaux sortent du lot, même s’il ne faut pas en négliger. Il s’agit tout
notamment du droit au travail, de la liberté syndicale, du droit de gréve, du droit à la santé et à
la sécurité alimentaire qui sont notamment révolutionnaires dans le contexte d’un Etat « en
voie de développement » comme la RDC. Certains droits notamment le droit à un logement
décent ainsi que le droit d’accès à l’eau potable et l’énergie électrique dont on attend toujours
un régime d’aménagements spécifique.73
Droits culturels
a. Droit au travail
En effet, l’État congolais doit garantir la non-discrimination dans tous les as-
pects du travail et le travail forcé est défendu en vertu du droit international par plusieurs ins-
truments juridiques. Le droit au travail est profondément lié au droit à des conditions de tra-
vail justes et favorables et aux droits syndicaux. Ainsi l’État est tenu de garantir des salaires
équitables, l'égalité salariale pour un même travail et la parité salariale pour un travail de
même valeur. Les travailleurs et travailleuses devraient se voir assurer un salaire minimum
qui leur procure, ainsi qu'à leur famille, une existence décente.
Les travailleurs et travailleuses ont le droit de s'associer les uns avec les autres
et de négocier collectivement pour améliorer leurs conditions de travail et leur niveau de
76
Art. 36 de la Constitution telle que modifiée à ces jours.
30
vie. Elles ont le droit de constituer un syndicat et de s'affilier au syndicat de leur choix et les
syndicats ont 77le droit de former des unions nationales ou internationales.
Les travailleurs et travailleuses ont le droit de grève, pourvu qu'il soit exercé
conformément aux lois nationales78. Allant dans la même idée que le comité des DESC qui a
donné des directives que l’État ne peut pas imposer aux droits collectifs des travailleurs et tra-
vailleuses des restrictions autres que celles qui sont prévues par la loi et nécessaires dans une
société démocratique, dans l’intérêt de la sécurité nationale ou de l’ordre public, ou pour pro-
téger les droits et les libertés d'autrui79.
En effet, le Comité a également signalé que le droit au travail comporte les élé-
ments essentiels et interdépendants suivants :
que les hommes obtenaient plus de loisirs, ils se sont rendus compte qu’ils avaient besoin non
seulement de biens matériels, mais aussi d’activités créatrices. Un « nouvel humanisme est
apparu. »82. Maintenant, c’est la Déclaration de Fribourg du 7 mai 2007 qui constitue un ins-
trument de référence sur les droits culturels en ce que, d’une part, elle les définit et, d’autre
part, elle établit les responsabilités des acteurs publics et des organisations internationales83.
Mais avant, il a été adoptée, lors de la 14ème session de la Conférence générale
de l’Organisation des Nations unies pour l’éducation, la science et la culture (UNESCO),
réunie à Paris le 4 novembre 1966, une Déclaration des principes de la coopération culturelle
internationale. Cette Déclaration stipule, en son article 1er que : « Toute culture a une dignité
et une valeur qui doivent être respectées et sauvegardées ».
Tout peuple a le droit et le devoir de développer sa culture. Dans leur variété
féconde, leur diversité et l’influence réciproque qu’elles exercent les unes sur les autres,
toutes les cultures font partie du patrimoine commun de l’humanité 84. C’est dans la même phi-
losophie que la constitution congolaise de 2006 consacre les droits culturels comme des droits
fondamentaux garantis au plus haut niveau par le texte suprême de la République Démocra-
tique du Congo85.
b. Droit au logement
82
UNESCO, Les droits culturels en tant que droits de l’homme. Politiques culturelles : Etudes et documents, Pa-
ris, s.é. 1970, p. 11–12.
83
Patrice MEYER-BISCH, Les droits culturels. Projet de déclaration, Fribourg, éditions Universitaires, Unesco,
1998, p. 23.
84
Art. 1er de la Déclaration des principes de la coopération culturelle internationale, reprise dans UNESCO, pp.
127-129.
85
Lire l’article 46 de la Constitution, op.cit.
86
Art. 48 de la Constitution, op.cit.
87
Le droit au logement : un droit sans cesse réaffirmé http://www.vie-publique.fr/politiquespubliques/logement-
social/droit-logement: consulter le 25 janvier 2022.
32
logement, en optant pour des politiques et des pratiques visant à répondre aux besoins à long
terme des populations qui changent en matière de logement et en règlementant l'offre de loge-
ments du secteur privé.
Tout d’abord on doit préciser que le Comité des droits économiques, sociaux et
culturels a également signalé que le droit au logement comporte les sept éléments essentiels et
interdépendants suivants ; La sécurité légale de l'occupation : chaque personne devrait jouir
d'un certain degré de sécurité du logement lui assurant une protection contre l'expulsion for-
cée ou arbitraire, le harcèlement ou autres menaces. Cette protection peut prendre diverses
formes, par exemple, la propriété légale, la location ou le logement coopératif88.
88
Dans l’Observation générale n°4, le Comité des droits économiques, sociaux et culturels (CDESC) des Nations
Unies a donné des directives précises aux États concernant leur obligation de respecter, protéger et mettre en
œuvre le droit à un logement suffisant.
Voir le lien http//www.1umn.edu/humants/esc/french/general_comments/4_gc.html
89
Observation générale n°4 du Comité des droits économiques, sociaux et culturels, op.cit.
33
L'emplacement : Dans plusieurs cas, aussi bien dans les villes qu'en milieu ru-
ral, le transport peut être coûteux et demander beaucoup de temps. Un logement convenable
doit se situer en un lieu où il existe des possibilités d'emploi, des services de santé, des éta-
blissements scolaires et d'autres services sociaux. Les logements ne devraient pas être
construits dans des lieux dangereux ou pollués.
En effet, le Comité a également signalé que le droit comporte les éléments es-
sentiels et interdépendants suivants :
La disponibilité : l’État doit veiller à ce qu'il existe un système de sécurité so-
ciale, quelle que soit sa composition, offrant des prestations qui permettent de faire face à
d'éventuels impacts sur les moyens de subsistance. Ce système doit être administré et contrôlé
par l'État et devrait être durable pour en assurer la continuité des générations en génération92.
Risques et aléas sociaux : Les systèmes de sécurité sociale des États devraient
comporter les neuf grands volets suivants : soins de santé, maladie, vieillesse, chômage, acci-
dents de travail, aide à la famille et à l'enfant, maternité, invalidité et survivants et orphelins.
L'adéquation : les prestations offertes dans le cadre d'un régime de sécurité so-
ciale doivent être d’un montant et d’une durée adéquats afin que chacun puisse exercer son
droit à la protection et à l’aide de la famille, à un niveau de vie suffisant et à des soins de san-
té suffisants. Pour faciliter cela, les États devraient réexaminer régulièrement les critères
d'adéquation. Lorsqu’une personne cotise à un régime de sécurité sociale qui prévoit des
prestations en cas de perte de revenus, le rapport entre le salaire qu’elle a perçu, les cotisa-
tions qu’elle a versées et le montant de la prestation devrait être raisonnable.93
L'accessibilité : l'accès à la sécurité sociale comporte cinq éléments clés : cou-
verture, admissibilité, accessibilité économique, participation et information et accès phy-
sique. Chacun devrait être couvert par le système de sécurité sociale de l'État, en particulier
les groupes les plus défavorisés et marginalisés, sans discrimination fondée sur un quelconque
des motifs proscrits.
Des régimes non contributifs seront nécessaires pour assurer une couverture
universelle. Les conditions d’admissibilité doivent être raisonnables, proportionnées et trans-
parentes.
92
DANS L’OBSERVATION GENERALE n°19, le Comité des droits économiques, sociaux et culturels (CDESC) des
Nations Unies a donné des directives précises aux États concernant leur obligation de respecter, protéger et
mettre en œuvre le droit à la sécurité sociale.Voir le lien http/tbinternet.ohchr.org/_layouts/treatybodyextenal/
download.aspx?symbolno=e/c.12/gc/19&long=en consulter le 25 février 2022.
93
Observation générale n°19 du Comité des droits économiques, sociaux et culturels, op.cit.
35
Il faut noter que la cessation, la suspension ou la réduction des prestations de-
vraient être déterminées par la loi, reposer sur des motifs raisonnables et faire l’objet d’une
procédure régulière. Le montant des cotisations à verser à un régime de sécurité sociale de-
vrait être défini d'avance, abordable pour tous et ne devrait pas compromettre d'autres droits
humains. Tout le monde doit avoir accès aux informations concernant les droits à la prestation
de la sécurité sociale et pouvoir participer aux systèmes de sécurité sociale qui existent.94
L’Etat congolais devrait s'assurer que tout le monde puisse avoir physiquement
accès aux services de sécurité sociale afin de pouvoir accéder aux prestations et aux informa-
tions et, le cas échéant, verser des cotisations, en permettant une attention particulière aux per-
sonnes handicapées, aux migrants et aux personnes vivant dans des régions éloignées, sujettes
à des catastrophes ou touchées par des conflits.
d. Droit à la santé
Voilà d’où naît l’obligation pour l’Etat de garantir tant les libertés que les
droits. Parmi les libertés se trouvent le droit de contrôler sa santé et son corps, ce qui com-
prend la liberté sexuelle et génésique, et le droit à l’intégrité, par exemple, le droit de ne pas
être soumis à la torture et de ne pas être soumis sans son consentement à un traitement ou une
expérience médicale. Les droits voient le droit d’accès à des établissements et à des soins de
santé adéquats, ainsi que l'adoption par l'État de mesures appropriées concernant les détermi-
94
Ibidem
95
Art.47, al 1 de la Constitution op.cit.
96
http://WWW.who.int/about/definition/fr/print.html, consulter le 10 janvier 2022.
36
Les installations, biens et services de santé doivent être d'un coût abordable
pour tous, et celui-ci doit être établi sur la base du principe de l'équité de façon à ce que les
ménages les plus démunis ne soient pas confrontés à des frais de santé démesurés.
L’État doit veiller à ce que toute personne ait le droit de demander, recevoir et
partager des informations sur la santé, sans porter atteinte à la confidentialité des informations
médicales.
97
Conformément à l’article 47 al 2 de la Constitution congolaise, c’est à l’Etat qu’incombe l’obligation de veiller
à la santé de la population puisque. Cette obligation se traduit par le devoir de construire les infrastructures sani -
taires et de former un personnel médical complété
98
Idem.
99
Dans l’Observation général n°14, le Comité des droits économiques, sociaux et culturels (CDESC) des Na-
tions Unies a donné des directives précises aux États concernant leur obligation de respecter, protéger et mettre
en œuvre le droit à la santé. Voir le lien http//www.1umn.edu/humants/esc/french/general_comments/14_gc.htm,
consulter le 14 janvier 2022.
37
e. Droit à l’alimentation
propriée compte tenu du contexte social, économique, culturelle et environnemental 103. Le ré-
gime alimentaire doit contenir une combinaison de nutriments nécessaires à une vie saine et
conformément aux besoins physiologiques de l'être humain à tous les stades du cycle de vie et
en fonction du sexe et de l'occupation. La nourriture devrait être exempte de substances no-
cives et être culturellement appropriée.
aux droits économiques, sociaux et culturels (PIDESC), qui signale que tous les États doivent
assurer la réalisation du droit à la santé en assurant, entre autres, l’amélioration de tous les as-
pects de l’hygiène du milieu106.
Chacun et chacune devrait pouvoir vivre dans un environnement favorable à sa
santé et à son bien-être. L’État devrait prendre des mesures concrètes et progressives, indivi-
duellement et en coopération les uns avec les autres, pour élaborer, mettre en œuvre et mainte-
nir des cadres appropriés pour réunir tous les éléments nécessaires à un environnement sain et
durable, qui englobe l'ensemble du monde naturel.
g. Droit l’eau
Le droit à l'eau est indispensable à une vie digne et fondamentale pour la réalisation de
plusieurs autres droits, dont le droit à la santé, à la vie et à un niveau de vie suffisant. Bien
qu'il ne soit pas explicitement mentionné dans le Pacte international relatif aux droits écono-
miques, sociaux et culturels, il se procède d'un élément nécessaire à la réalisation du droit à un
niveau de vie suffisant, qui a été reconnu dans divers instruments internationaux relatifs aux
droits humains.
Tout le monde doit avoir accès à une quantité suffisante d'eau potable pour éviter la
déshydratation et garantir une bonne santé de base, en particulier chez les groupes les plus
vulnérables de la société. Si l’État devrait en priorité patronner l'approvisionnement en eau
pour des usages personnels et domestiques, il faut aussi que des mesures soient prises pour
garantir la disponibilité et la durabilité des ressources en eau pour la production alimentaire,
l'hygiène environnementale, la sécurité des moyens de subsistance et l'exercice de certaines
pratiques culturelles.
106
Pour de plus amples informations, se référer au site internet du haut-commissariat aux droits de l’homme.
Voir le site officiel sur www.ohchr.org.
40
La disponibilité : Tout le monde devrait avoir accès à la quantité d'eau nécessaire pour satis-
faire ses besoins essentiels. Si la quantité minimum d'eau nécessaire varie selon le contexte
(notamment les conditions de santé, climatiques et de travail), les usages personnels et domes-
tiques ordinaires de l'eau comprennent généralement la consommation, l’assainissement indi-
viduel, le lavage des linges, la préparation des aliments ainsi que l’hygiène personnelle et do-
mestique107.
La qualité : L’eau destinée à l'usage personnel et domestique doit être exempte de substances
nocives, telles que des micro-organismes, des substances chimiques et des risques radiolo-
giques. Son odeur, sa couleur et son goût doivent être acceptables pour la consommation hu-
maine.
L'accessibilité : L'accès à l'eau comporte quatre éléments clés : l'accessibilité physique, l'ac-
cessibilité économique, la non-discrimination et l'accessibilité des informations. L'eau, ainsi
que les installations et les services qui y sont liés, doivent être physiquement accessibles à
tous sans danger et sans discrimination fondée sur l'un quelconque des motifs proscrits. Il de-
vrait être possible d'avoir accès à l'eau dans chaque foyer, établissement d'enseignement et
lieu de travail ou à proximité. L’Etat devrait veiller à ce que les installations et services d'ap-
provisionnement en eau soient accessibles sans danger, culturellement adaptés et respectueux
de la vie privée et des besoins des femmes et des hommes aux différents stades de la vie. Les
coûts et les frais directs et indirects associés à la consommation ou à l'usage de l'eau doivent
être abordables pour tous et ne doivent pas risquer la réalisation d'autres droits humains. Tout
le monde a le droit de solliciter, recevoir et partager des informations concernant des ques-
tions relatives à l’eau.
h. Droit à l’éducation
107
Dans l’Observation générale 15, le Comité des droits économiques, sociaux et culturels (CDESC) des Nations
Unies a donné des directives précises aux États concernant leur obligation de respecter, protéger et mettre en
œuvre le droit à l'eau. Voir le lien http/tbinternet.ohchr.org/_layouts/treatybodyextenal/download.aspx?symbol-
no=e/c.12/2002/11&long=en consulter le 25janvier 2022.
41
108
Art. 43 de la constitution, op.cit.
109
Pour de plus amples informations, se référer au site internet du Haut-commissariat aux droits de l’homme.
Voir le site officiel sur www.ohchr.org.
110
Idem.
111
Dans l’Observation générale n°13(link is external), le Comité des droits économiques, sociaux et culturels
(CDESC) des Nations Unies a donné des directives précises aux États concernant leur obligation de respecter,
protéger et mettre en œuvre le droit à l'éducation.
42
L'acceptabilité : Sous réserve des objectifs généraux de l'éducation et des normes mini-
males établies par l'État en matière d'éducation, les programmes scolaires et les méthodes pé-
dagogiques devraient être acceptables pour les étudiants et, le cas échéant, pour les parents.
Cela signifie que l'éducation devrait répondre au contexte, aux besoins et au développement
des capacités de l'enfant, et être de bonne qualité et culturellement appropriée112.
i. Le droit à la science
main, ce droit est intimement lié à la dignité inhérente à la créativité humaine et ne peut être
révoqué, concédé sous licence ni attribué à un tiers.
La disponibilité : L’État doit adopter des lois et des règlements adéquats et prévoir des re-
cours propres à assurer la protection des intérêts des auteurs113.
L'accessibilité : L’accès aux voies de recours pour la protection des intérêts des auteurs com-
porte trois substances clés : l'accessibilité physique, l'accessibilité économique et l'accessibili-
té des informations concernant ce cadre de protection des intérêts des auteurs.
La qualité de la protection. Les États doivent veiller à ce que les procédures de protec-
tion des intérêts moraux et matériels des auteurs soient administrées avec compétence et dili-
gence par les autorités correspondantes114.
K. Le droit à la culture
113
Dans l’Observation générale n°17, le comité a donné des directives précises aux États concernant leur obliga-
tion de respecter, de protéger et de mettre en œuvre le droit à la protection des intérêts moraux et matériels des
auteurs. Voir ce lien http/tbinternet.ohchr.org/_layouts/treatybodyextenal/download.aspx?symbolno=e/c.12/gc/
17&long=en consulté le 25 janvier 2022
114
Idem.
115
Dieudonné KALINDYE BINDJIRA, op.cit. p.77.
116
Art. 46, al 3 de la constitution, op.cit.
44
Sur un second sens, ce droit peut aussi renvoyer au droit à l’identité culturelle. En ce
sens, il est synonyme de faculté qu’à toute personne ou tout groupe de personnes de se consi-
dérer soi-même comme une individualité propre et se représenter le monde- avec tous les ob-
jectifs qui constituent d’une manière conforme à la perception, à son individualité propre. L
s’agit donc ici, du droit « droit d’avoir une façon de vivre propre », une perception propre de
la vie » c’est vraisemblablement dans ce sens que la constitution utilise l’expression « diversi-
té culturelle » dont l’Etat doit tenir compte dans la réalisation de ses tâches117.
117
Art. 46, al. 4, de la constitution op.cit.
118
Paul-Gaspard NGONDANKOY NKOY-ea-LOONGYA et Charles ODIKO LOKANGAKA, op.cit. p.88
119
Idem.
45
Dans ce chapitre, nous allons, d’une part, relever les obligations de l’Etat congolais dans la
mise en œuvre des droits économiques, sociaux et culturels (Section I) ; d’autre part, la pro-
blématique de la justiciabilité de ces droits (Section II) et en fin, les Mécanismes de contrôle
disponible aux niveaux national, régional et international (section III)
Section I : Les obligations de l’État congolais pour l’effectivité des droits économiques,
sociaux et culturels
présent Pacte par tous les moyens appropriés, y compris en particulier l’adoption de mesures
législatives.
Les États parties au présent Pacte s’engagent à garantir que les droits qui y sont énoncés
seront exercés sans discrimination aucune fondée sur la race, la couleur, le sexe, la langue, la
religion, l’opinion politique ou toute autre opinion, l’origine nationale ou sociale, la fortune,
la naissance ou toute autre situation.
Les pays en développement, comptent dûment tenu des droits de l’homme et de leur
économie nationale, peuvent déterminer dans quelle mesure ils garantiront les droits écono-
miques reconnus dans le présent Pacte à des non-ressortissants.
L’Etat congolais, par sa ratification du Pacte international relatif aux droits écono-
miques, sociaux et culturels, s’engage à des obligations en savoir : l’obligation de respecter,
l’obligation de protéger et l’obligation de donner effet.
122
À ce sujet, il conviendrait que les gouvernements s’abstiennent de restreindre le droit à la participation popu-
laire et s’engagent concomitamment à faciliter la mise en place de conditions économiques, sociales et politiques
propres à favoriser l’initiative personnelle des bénéficiaires des droits économiques, sociaux et culturels, à créer
de telles conditions ainsi qu’à respecter les droits à la liberté syndicale et à la liberté de réunion, qui sont indis -
pensables pour permettre aux titulaires de droits économiques, sociaux et culturels de faire valoir leurs requêtes.
47
Cette obligation de donner effet aux droits économiques, sociaux et culturels demande
de l’État qu’il prenne des mesures palpables ou positives lorsque les autres mesures n’ont pas
permis d’assurer la pleine réalisation ou l’effectivité de ces droits. Il peut récréer dans ce sens
sur la gérance des dépenses publiques, la réglementation de l’économie, la fourniture de ser-
vices publics et d’infrastructures de base, la politique fiscale et d’autres mesures économiques
de redistribution.
48
En effet, cette obligation de donner effet appréhende l’adoption par les gouvernements
des mesures matérielles nécessaires pour garantir à chaque personne relevant de leur juridic-
tion la possibilité d’avoir tout à fait accès à tous les droits économiques, sociaux et culturels
dont ils sont propriétaires mais qu’ils ne peuvent exercer par leurs seuls efforts personnels.
Dans les exemples de ce que sent l’obligation de donner effet aux droits, on peut invo-
quer ce qui suit :
Affecter une part satisfaisante des dépenses publiques à la réalisation progressive des
droits économiques, sociaux et culturels ;
Assurer la fourniture des services publics particulièrement la mise en place des infra-
structures, l’entretien des routes, les services de santé et les secours d’urgences, la distribution
d’eau et d’électricité, l’assainissement, le chauffage, l’évacuation des eaux usées et des eaux
de débordement ;
Prévoir des stratégies et des plans d’action ciblés au sujet de droits économiques, so-
ciaux et culturels, assortis de calendriers précis, avec indication des fonds nécessaires pour les
financer, en vue d’assurer la pleine réalisation de ces droits ;
Ajuster des critères pour le suivi du respect des droits économiques, sociaux et cultu-
rels, et utilisation à cet effet d’indicateurs appropriés ;
Accomplir sans délai au réexamen de l’ensemble des lois, règlements ou distincts
textes normatifs qui ont une incidence négative sur la réalisation des droits économiques, so-
ciaux et culturels ;
Surveiller à ce que les textes législatifs et les politiques gouvernementales épaulent re-
connaissance des droits économiques, sociaux et culturels ;
Donner une attention prioritaire à la réalisation des droits économiques, sociaux et
culturels des groupes défavorisés.
En effet, tout comme les droits civils et politiques, les droits économiques, sociaux et
culturels imposent trois types d’obligations différentes aux États : les obligations de respecter,
de protéger et d’exécuter. Le non-respect de l’une quelconque de ces trois obligations consti-
tue une violation de ces droits. L’obligation de respecter impose à l’État de ne pas entraver la
jouissance des droits économiques, sociaux et culturels.
Ainsi, le droit au logement est violé lorsque l’État procède à des expulsions arbitraires.
L’obligation de protéger exige de l’État qu’il prévienne les violations de ces droits par des
tiers. Ainsi, le fait de ne pas veiller à ce que les embaucheurs ou employeurs privés respectent
les normes élémentaires du travail peut engendrer une violation du droit au travail ou du droit
à des conditions de travail justes et convenables. L’obligation d’exécuter impose à l’État de
49
prendre les mesures législatives, administratives, budgétaires, judiciaires et autres qui s’im-
posent pour assurer la pleine réalisation de ces droits. Ainsi, la carence de l’État à fournir des
soins de santé primaires indispensables à ceux qui en ont besoin peut constituer une violation.
est donc un organe subsidiaire du Conseil économique et social dont il détient formellement
ses pouvoirs. Les élections ont lieu au scrutin secret à partir d'une liste de candidats proposés
par les Etats parties au Pacte. Les Etats qui n'ont pas ratifié le Pacte ne peuvent donc pas pré-
senter de ressortissants comme candidats à l'élection des membres du Comité. Les principes
de la répartition géographique équitable et de la représentation de différents systèmes sociaux
et juridiques sont respectés dans le cadre des élections. Le Centre des Nations Unies pour les
droits de l'homme assure les services nécessaires au Comité.
Au plan interne, il faut, sans contestation aucune, noter que la République démocratique
du Congo a aménagé un cadre structurel suffisant de protection des droits de l’homme de ma-
nière générale. Il s’agit des mécanismes juridictionnel et quasi-juridictionnel. Au rang des
mécanismes juridictionnels, il faut préciser c’est le pouvoir judiciaire, et cela dans son en-
semble, qui assure la protection de tous les droits de l’homme 124 et au nombre des mécanismes
quasi-juridictionnels, l’on note parmi tant d’autres la Commission Nationale des Droits de
l’Homme (CNDH) instituée par la Loi organique n° 13/011 du 21 mars 2013.
.
§.1. Le fameux débat de la justiciabilité des droits économiques, sociaux et culturels
blic le principe nouveau d’une assistance aux citoyens incapables de pourvoir à leurs besoins.
Les propositions en ce sens ne se retrouvent pas, finalement, dans la Déclaration de 1789,
mais la mise en place d’un Comité de mendicité au sein de l’Assemblée constituante et
l’adoption d’une série de textes ponctuels en matière d’aide et d’assistance sociale traduisent
l’existence d’un courant favorable à la reconnaissance d’un droit de l’homme à la sub-
stance125.
Devant ces évidences, le doute sur la justiciabilité des droits économiques, sociaux et
culturels est à élaguer. Certes, du point de vue historique et idéologique d’après la deuxième
guerre mondiale, ce sont les droits civils et politiques qui ont acquis des béquilles judiciaires
avant les droits économiques, sociaux et culturels. Cependant, l’allemand JELLENIK , cité
par Godefroid BOKOLOMBE, pense également que ces droits sont « des droits de statut po-
sitif »en ce sens qu’ils appellent une action positive de l’Etat, par opposition aux droits de sta-
tut négatif, à savoir les droits-libertés qui impliquent l’abstention de l’Etat et garantissent la
protection d’une sphère de libertés. 127 Bref, ce sont des « instruments de transformation so-
ciale » qui cherchent à apporter des «correctifs» au «libéralisme économique» et qui sont gui-
dés par un «objectif de fraternité »128
126
EVAIT, cité par R. NGOY LUMBU, Droits de l’homme : Eléments du droit international des droits de l’homme,
notes de cours à l’usage exclusif des étudiants de la Faculté de droit, Deuxième Licence, UNIKIN, édition 2015-
2016, p.49.
127
Godefroid BOKOLOMBE BOMPONDO TARA APANDA, op.cit. p.55
128
Diane ROMAN, « La justiciabilité des droits sociaux ou les enjeux de l’édification d’un État de droit social
», Rev. Dr. H. 2012, par. 7, [En ligne], [revdh.revues.org/635] (1er avril 2020 ; Marie-Pauline Deswarte, «
Droits sociaux et État de droit », R.D.P. 1995.951, 979
52
membres sont tenus d’utiliser au maximum leurs ressources existantes dans l’optique d’arriver
progressivement à la réalisation effective de tous ces droits.129
Section III. Mécanismes de contrôle disponible aux niveaux national, régional et interna-
tional
129
La KHANH TUNG, “Droits de l’individu dans la Constitution Vietnamienne considérés sous l’angle du Code
International des Droits de l’homme” In Constitution : Les problèmes théoriques et pratiques, Faculté de Droit,
Université de Hanoi, 2011, p.678.
130
Voir le comité des droits économiques, sociaux et culturels (12 mai 1999) dans observation général 9, sur le
droit à une nourriture suffisante (article 11).
131
GIANG NGUYEN, La protection constitutionnelle des droits de l’homme au Vietnam, Thèse de Doctorat,
’Université de Toulouse 2015, «. p.273.
53
ment, ce sont les cours et tribunaux qui concourent à la protection des droits et libertés fonda-
mentaux des citoyens132.
L’action du pouvoir judiciaire dans la protection des droits de l’homme, peu
importe leur génération, se constate par le procès. Notons deux exemples. Le premier est le
cas d’un licenciement abusif d’un travailleur. Si le juge du travail est saisi conformément aux
règles procédurales et le conseil du travailleur licencié expose les moyens justifiant le licen-
ciement abusif, le juge du travail est tenu de prononcer la réintégration du travailleur comme
l’exige le Code du Travail. Cette décision du juge constate la protection du droit au travail. Le
deuxième cas est celui d’un recours exercé contre une décision judiciaire ordonnant le déguer-
pissement d’un citoyen. Si le juge d’appel reforme l’œuvre du premier juge, il est à constater
la protection du droit au logement.
En Afrique du sud, l’un de droit sociaux notamment le droit à alimentation est reconnu
comme un droit fondamental dans la constitution sud-africaine. Cette reconnaissance permet
aux victimes des violations de ce droit de porter plainte directement devant les juges constitu-
tionnels régionaux (les high court siégeant dans chaque province de l’Etat national). Si elles
n’obtiennent pas réparation ou compensation en cas de violation, les victimes peuvent encore
se tourner vers la cour constitutionnelle nationale qui rendra un jugement final sur le cas.133
A ces jours, les plaintes pour violations des droits économiques, sociaux en Afrique du
sud ont surtout porté sur le droit au logement, le droit à l’eau et le droit à la santé. Dans un cas
en 2000, une municipalité de la province du western cape a été obligée de fournir des condi-
tions de logement décentes et de l’eau portable des communautés vivant dans conditions dé-
plorables.134
Dans une autre espèce judiciaire, , le Gouvernement Sud-Africain a été forcé de pro-
duire et de distribuer à toutes les femmes porteuses du virus VIH un médicament contre la
transmission du VIH/SIDA de la mère à l’enfant135. En effet existe plusieurs jurisprudences
sud-africaines allant dans le but de rendre effective les droits de la deuxième génération ni-
veau national.
En Suisse, également un droits sociaux, notamment le droit à l’alimentation est garanti à
travers la protection de la dignité humaine qui est reconnue comme un droit fondamental. En
132
Art. 150 de la Constitution du 18 février 2006 telle que modifiée à ces jours.
133
Cour constitutionnelle d’Afrique du sud (2000) : The government of the republic of south Africa, the premier
of the province of the werten cape, cape metropolitan council, Oostenberg municipality versus Irene Grootbom
and others. Cas CCT 11 /00. http://www.communitylawcentre.org.za/cases/grootboom.pdf
134
Idem
135
Cour constitutionnelle d’Afrique du sud (2002) : Minister of heateh and others vs. treatment Action compaign
and Campaign and éthers. Cas CCT 8/02.http://.lrc.org.za/jugements_constitutional.asp
55
réalité, ce droit n’était pas reconnu explicitement dans la Constitution Suisse. En 1996, trois
frères réfugiés apatrides d’origine Tchèque, qui se trouvaient sur le territoire Suisse sans nour-
riture ni argent, ont saisi le tribunal fédéral suisse, la plus haute instance judiciaire suisse pour
la violation de leur droit à l’assistance, y compris alimentaire. Ils ne pouvaient travailler, faute
de pouvoir obtenir un permis et, faute de papiers, ils ne pouvaient de quitter le pays. Ils
avaient demandé une aide aux autorités régionales.
Du Canton de Berne, mais cette aide leur avait été refusée. Ils ont alors directement saisi
le tribunal fédéral. Ce dernier a, pour la première fois, reconnu le droit à des conditions mini-
males d’existence, y compris « la garantie de tous les besoins humains élémentaires comme
l’alimentation, l’habillement ou le logement » afin de prévenir un état de mendicité indigne de
la condition.136Le juge avait décidé que toute personne présente sur le territoire suisse avait le
droit au moins, à des conditions minimales d’existence afin d’éviter d’être réduite à la mendi-
cité. Ce droit est aujourd’hui reconnu dans la nouvelle constitution comme un droit fonda-
mental.137Cela permet à toutes les victimes de violation de droits de la deuxième génération
peuvent ou ont le droit de l’invoquer directement devant le tribunal fédéral et obtenir la répa-
ration.
En définitive, dans les pays où ils sont reconnus comme faisant partie du droit national
consacré par la constitution ou par les lois au niveau national, il est donc possible que les trai-
tés et internationaux ou régionaux qui protègent ces droits soient directement invocables de-
vant les juges nationaux en cas de violation des droits de la deuxième génération 138. En effet,
cependant cette possibilité est des fois ignorée par les juges et les pouvoir publiques dans plu-
sieurs pays en général et en particulier en république démocratique du Congo.
Dans la plupart des cas, les traites internationaux et régionaux de protection des droits
de l’homme, comme les droits économiques, sociaux et culturels reconnus dans la constitution
nationale, pourront être également invoqués devant les mécanismes de protection ou de
contrôle extra-judiciaire disponibles aux niveaux local et national.
136
Tribunal fédéral suisse, référence : ATF 121, I, 367, 371, 373 V. = JT 1996 386. Voir A. Auer, G. MALIN-
VENI et M. HOTTELERIER, droit constitutionnel suisse, Ediction, Staempfli, Berne, 2000, p 690
137
Cela fut adoptée le 18 avril 1999.
138
Christophe GOLAY, Accès à la justice et droit à l’alimentation. Le pacte international relatif aux droits écono -
miques, sociaux et culturels devant les juridictions nationales, in M. Borghi et L. Postiglione blommestein,
(edis)le droit à l’alimentation et l’accès à la justice, édictions universitaires fribourg, 2005 p.122.
56
En effet, cette organe contrôle le respect des traités africains de protection des
droits de l’homme, parmi lesquels la Charte africaine des droits de l’homme et des peuples et
la Charte africaine des droits de bien-être de l’enfant. La RDC comme partie doit présenter
des rapports à la commission sur mesures qu’il a prises pour l’effectivité ou réaliser ces droits
à leurs populations.
La commission africaine peut aussi recevoir des réclamations des individus et
des ONG dans des cas de violation des droits protégés par la Charte africaine des droits de
l’homme et des peuples qui comprend plusieurs. Pour conclure cette analyse, la grande fai-
58
141
Commission africaine des droits de l’homme et des peuples,155/96 the social and Economic Rigths Action
Center and center for Economic and social Rights v. Nigeria (2001)
http://www1.umn.edu/humanrts/africa/comcases/155-96b.html. Consulter le 25 mars 2022.
142
Union africaine, Conseil exécutif, Vingt et unième session ordinaire (9-12 juillet 2012) EX.CL/744(XXI),
Rapport du Comité africain d’Experts sur les droits et le bien-être de l’enfant (ACERWC).
59
comprendre par ailleurs qu’ils ne travaillent pas en bénévolat. Autant pour leurs privilèges et
immunités comme fonctionnaires internationaux, ils dépendent de l’Union Africaine.
Pour les cas d’empêchement d’exercice de leurs fonctions, ce qui peut être le décès, la
démission ou toute autre raison, il revient à l’Etat partie qui avait présenté la candidature du
cas concerné de nommer un autre expert pour terminer le mandat restant, sous réserve de l’ap-
probation de la Conférence des Chefs d’Etat et de gouvernement (art.39).
Suivant son mandat (cf. art .42), le Comité africain d’experts sur les droits et le bien-être
de l’enfant assure la promotion et la protection des droits de l’enfant consacrés par ladite
Charte notamment en réunissant des documents et informations importants concernant la si-
tuation de l’enfant sous la sphère africaine ; en élaborant et formulant des principes et règles
visant la protection et le bien-être de l’enfant en Afrique ; coopérant avec toute institution
africaine œuvrant dans le domaine des droits et du bien-être de l’enfant ; interprétant et
veillant à l’application de la présente Charte et en s’acquittant des tâches qui peuvent lui être
confiées par tout organe de l’Union africaine.
A ce titre comme tout organe de protection des droits de l’homme, le Comité africain
d’experts sur les droits et le bien-être de l’enfant n’agit pas de manière solitaire. Car il parti-
cipe non moins au respect des droits de l’homme au niveau universel. C’est justement dans ce
sens que pour mieux remplir sa double mission de promotion et de protection des droits et du
bien-être de l’enfant sous la sphère africaine, le Comité s’inspire de tout instrument pertinent
relatifs au DIDH (art. 46).
Partant de l’article 46 de la Charte africaine des droits et du bien-être de l’enfant, notons
que le Comité peut connaitre des communications individuelles contre un Etat dénonçant les
violations du droit au logement, droit au travail d’un enfant de plus de 14 ans, droit à l’éduca -
tion de l’enfant, etc.
En effet, il est très important des signaler, qu’il n’y a pas de mécanismes de
contrôle ou de protection judiciaire au niveau international pour protéger ces droits étant don-
né que le comité économiques, sociaux et cultures des nations unies qui est chargé de sur-
veiller le respect, la protection et la réalisation de ces droits reconnus par les Etats dans le
pacte internationale relation aux droits économiques, sociaux et culturels, ne dispose toujours
pas d’un protocole facultatif qui lui permettrait d’être saisi en cas de violation de ces droits.
60
Toutefois, ce comité adresser des recommandations à l’Etat concerné lors de l’examen du rap-
port de celui-ci.
2.1. Le Comité des droits économiques, sociaux et culturels
Il a été créé en 1985 par le Conseil économiques et social (ECOSOC), le comité des
droits économiques, sociaux et culturels a pour fonction essentielle de veiller la mise en
œuvre par les Etats parties du pacte international relatif aux droits économiques, sociaux et
culturels.143le comité est composé de 18 membres qui sont des experts d’une compétence
avouée dans le domaine des droits homme, ils sont indépendants et exercent leur fonction à
titre personnel et non comme délégué de gouvernement. Les membres du comité sont élus par
l’ECOSOC pour une durée quatre ans et leur mandat est renouvelable144.
Tout Etat qui ratifie ce pacte prend la responsabilité solennelle de se décharger des
toutes les obligations qui en découlent et d’assurer, dans un esprit de bonne foi, la comptabili-
té de ses lois nationales avec ses obligations internationales. Par conséquent, en ratifiant les
instruments relatifs aux droits de l’homme, les Etats deviennent responsables devant la com-
munauté devant les autres Etats qui ont ratifié les mêmes textes ainsi que devant leurs ci-
toyens et tous ceux qui résident sur leur territoire. Conformément aux articles 16 et 17du
pacte, les Etat membres s’engagent à présenter au comité, dans les deux ans qui suivent l’en-
trée en vigueur du pacte pour l’Etat concerné ensuite, tous les cinq ans des rapports pério-
diques présentant les mesures de caractère législatif, judiciaire, politiques et autres qu’ils ont
prises pour garantir la jouissance des droits énoncés dans le pacte145. L’Etat est aussi priés de
donner des renseignements détaillés sur degré de mise en œuvre des droits et sur les difficul-
tés auxquelles ils se sont heurtés à cet égard. A la fin, après avoir achevé l’analyse des rap-
ports en présence des Etats membres, le comité met fin à l’examen de ces rapports en formu-
lant des « conclusions » qui engendrent la décision du comité quant au respect du pacte dans
l’Etats partie.146
Pendant tout le processus, de la présentation du rapport au suivi des recommandations,
les organisations de la société civile sont cruciales. Ces organisations peuvent présenter des
rapports alternatifs au comité sur les violations des droits économiques, sociaux et culturels,
prendre parole devant le comité, assister aux débats entre les représentants de l’Etat et les
143
Pour de plus amples informations, se référer au site internet du haut-commissariat aux droits de l’homme
www.ohchr.org
144
Idem.
145
Art.16 et 17 PIDESC, op.cit.
146
Tous les rapports des Etats, le contenu de tous débats et toutes les recommandations du comité des droits éco-
nomiques, sociaux et culturels à l’adresse internet : http//www.unhchr.ch/tbs/doc.nsf
61
CONCLUSION
Nonobstant ce débat, il faut noter que tous les droits de l’homme sont justi-
ciables. Autrement, chaque citoyen peut saisir les instances judiciaires ou extra-judiciaires de
portée nationale, régionale et universelle pour violation de ses droits. Au plan national, cette
affirmation est prévue dans la Constitution congolaise qui prévoit que le pouvoir judiciaire est
le garant des droits et libertés fondamentaux des citoyens. Au plan régional et universel, les
traités des droits de l’homme permettent aux citoyens de saisir par voie des communications
individuelles les instances régionales et universelles en cas de violation des droits de
l’homme, peu importe leur génération.
Devant toutes évidences, la présente étude fait des propositions suivantes pour
aboutir à l’effectivité des droits de la deuxième génération :
- La bonne gouvernance
- La réforme de la justice pour permettre au juge congolais de se saisir d’of-
fice en cas de violation des droits de la deuxième génération
63
BIBLIOGRAPHIE
a. INSTRUMENTS INTERNATIONAUX
4. Pactes international relatif aux droits civils et politiques du 16 décembre 1966, entrée en
vigueur le 23 mars 19676 http://www.cncdh.FR
c. INSTRUMENT NATIONAUX
1. La constitution de la RDC du 18 février 2006 tel que modifiée par la loi N°11/002 du
janvier 2011 portant révision des certains articles de la constitution du 18 février 2006, in
JORDC, n°52éme, 05 février2017.
2. Loi organique n° 13/011 du 21 mars 2013 portant institution, organisation et fonction-
nement de la Commission Nationale des Droits de l'Homme
II. OUVRAGES
1. AZOUZZ KERDOUN, “La place des droits économiques, sociaux et culturels dans le
droit international des droits de l’homme”, REVUE TRIMESTRIELLE DES DROITS DE L’HOMME,
BRUYLANT, N° 87 DU 1ER JUILLET 2011,
2. Brochure du Groupe de travail sur les droits fondamentaux CEDIDELP-IPAM, Les
droits économiques, sociaux, culturels et environnementaux : instruments de lutte pour la di-
gnité humaine et la justice sociale, Document de travail (première version) Genève, Mars
2005.
3. DIANE ROMAN, « La justiciabilité des droits sociaux ou les enjeux de l’édification
d’un État de droit social », Rev. Dr. H. 2012, par. 7, [En ligne], [revdh.revues.org/635] (1er
avril 2020 ; Marie-Pauline Deswarte, « Droits sociaux et État de droit », R.D.P.
4. GUY HAARSCHERH, parle à cet égard de l’Etat minimal du libéralisme dix-neuvié-
miste en références aux libertés civiles et politiques telles qu’elles figurent dans la Déclaration
française des droits de l’homme et du Citoyen de 1789.
66
5. Haut-Commissariat des nations unies aux droits de l’homme, Droits économiques, so-
ciaux et culturels Manuel destiné aux institutions nationales des droits de l'homme, New York
et Genève, 2004,158pages.
6. KEBA M’BAYE, « Le droit au développement comme un droit de l’homme », Revue
des droits de l'homme, tome 2-3, 1972 de 75é à 96pages.
7. LOUISE ARBOUR, le fiche d’information numéro 33 du Haut-Commissariat des Na-
tions Unies aux droits de l’homme, question fréquemment posées concernant droits écono-
miques, sociaux et culturels, pensé de Haut-Commissaire des Nations Unies aux droits de
l’homme Genève, 14 janvier 2005.
8. Marc BOSSUYT « La distinction juridique entre les droits civils et politiques et les
droits économiques, sociaux et culturels. » (1975) 8 Revue des droits de 1'Homme 783.
9. Pierre-Henri IMBERT « Droits des pauvres, pauvre(s) droit(s) ? Réflexions sur les
droits économiques, sociaux et culturels », R.D.P., 1989
10. Pierre-Henri IMBERT « Droits des pauvres, pauvre(s) droit(s) ? Réflexions sur les droits
économiques, sociaux et culturels », Revue du Droit public, 1989-3, pp. 739-754.
11. UNESCO, Les droits culturels en tant que droits de l’homme. Politiques culturelles :
études et documents, Paris, s.é. 1970.
12. VINCENT VALAÏ, Protocole facultatif se rapportant au Pacte international relatif aux
droits économiques, sociaux et culturels : prélude à une vision unifiée des droits de l’Homme
a. THESES
b. COURS
1. Dieudonné KALINDYE BYANJIRA et Jacques KAMBALE BIRA’MBOVOTE, Ma-
nuel d’Enseignement, de droit international humanitaire, UNIKIN, Année académique 2020-
2021.
2. Godefroid BOKOLOMBE BOMPONGO TARA APANDA, notes des cours des mé-
canismes régionaux de promotion et protection des droits de l’homme, UNIKIN, faculté de
droit, promotion deuxième année de licence, année académique 2020-2021.
3. Paul-Gaspard NGONDANKOY NKOY-ea-LOONGYA et Charles ODIKO LOKAN-
GAKA, notes de cours des libertés publiques, dispensé à l’UNIKIN, faculté de droit, pour les
étudiants de deuxième année de licence en droit, année académique 2020-2021.
4. Rémy NGOY LUMBU, Professeur, Droits de l’homme (éléments du droit internatio-
nal des), Notes de cours, 2ème Licence, Faculté de Droit, UNIKIN, 2016-2017.
V. LA JURISPRIDENCE
a. Les arrêts
1. Cour constitutionnelle d’Afrique du sud (2002) : minister of heateh and others vs. treatment
Action compaign and Campaign and éthers. Cas CCT 8/02.
2. Tribunal fédéral suisse, référence : ATF 121, I, 367, 371, 373 V. = JT 1996 386. Voir A.
Auer, G. MALINVENI et M. HOTTELERIER, droit constitutionnel suisse, Ediction, Staemp-
fli, Berne, 2000, Cela fut adoptée le 18 avril 1999.
3. Christophe GOLAY, Accès à la justice et droit à l’alimentation. Le pacte interna-
tional relatif aux droits économiques, sociaux et culturels devant les juridictions
nationales, in M. Borghi et L. Postiglione blommestein, (edis)le droit à l’alimenta-
tion et l’accès à la justice, édictions universitaires fribourg, 2005.
4. Commission africaine des droits de l’homme et des peuples,155/96 the social and Economic Rigths Ac-
tion Center and center for Economic and social Rights v. Nigeria (2001) http://www1.umn.edu/humanrts/africa/
comcases/155-96b.html. Consulter le 25 mars 2022
5. Cour constitutionnelle d’Afrique du sud (2000) : the government of the republic of
south Africa, the premier of the province of the werten cape, cape metropolitan council, Oos-
tenberg municipality versus Irene Grootbom and others. Cas CCT 11 /00. http://www.commu-
nitylawcentre.org.za/cases/grootboom.pdf
http://.lrc.org.za/jugements_constitutional.asp
68
b. Autres décisions
VI. WEBOGRAPHIE
EPIGRAPHE.........................................................................................................................................i
DEDICACE...........................................................................................................................................ii
REMERCIEMENTS...........................................................................................................................iii
INTRODUCTION................................................................................................................................1
I. Hypothèse..................................................................................................................................8
II. CHOIX ET INTERET DU SUJET............................................................................................8
III. METHODES..............................................................................................................................9
a. METHODE JURIDIQUE..................................................................................................10
70
b. METHODE SOCIOLOGIQUE.........................................................................................10
c. METHODE HISTORIQUE...............................................................................................10
d. METHODE COMPARATIVE..........................................................................................11
IV. DELIMITATION DU SUJET.............................................................................................11
V. PLAN SOMMAIRE DU TRAVAIL.........................................................................................11
CHAPITRE I : CADRE CONCEPTUEL RELATIF AUX DROITS ECONOMIQUES, SO-
CIAUX ET CULTURELS.................................................................................................................13
Section I : Considération général des droits économiques, sociaux et culturels........................13
§1. Notions de droits de la deuxième génération......................................................................13
§2. NOTION DE LA PROMOTION ET PROTECTION DES DROITS ÉCONOMIQUES, SOCIAUX ET
CULTURELS..................................................................................................................................14