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i

EPIGRAPHE

« Les droits de l’homme n’existent comme droits qu’à partir du moment où ils
sont effectivement consacrés et protégés, c’est-à-dire à partir du moment où une action atten-
tatoire aux droits de l’homme peut effectivement, par des voies juridiques, être prévenue ou si
elle a eu lieu, donner lieu à une réaction juridique par la sanction positive (satisfaction équi-
table) ou négative (condamnation des auteurs, annulation des actes). A défaut d’être effectifs,
les droits de l’homme ne sont pas des droits, mais de simples prétentions.1 »

MILLARD Éric, ‘Effectivité des


droits de l’homme’, in Joël ADRIAN TSIMBAZOVINA/GAUDIN Hélène/MARGUE-
NAUD, Jean-Pierre/RIALS Stéphane/SUDRE Frédéric (édit.), Dictionnaire des droits de
l’homme, Paris : PUF, 2008, pp.349,52 et 352.

MILLARD Éric, ‘Effectivité des droits de l’homme’, in Joël ADRIAN TSIMBAZOVINA/


1

GAUDIN Hélène/MARGUENAUD, Jean-Pierre/RIALS Stéphane/SUDRE Frédéric (édit.),


Dictionnaire des droits de l’homme, Paris : PUF, 2008, pp.349,52 et 352.
ii

DEDICACE

A mon père, André ONATOTO et ma tante, Thérèse ASELO

A ma famille pour tant de sacrifices et d’efforts consentis à mon égard.

OMONOMBE ONATOTO
iii

REMERCIEMENTS

De prime abord, ce travail est non seulement les résultats de nos recherches et multiples sacri-
fices, mais aussi un instrument témoignant de nos capacités et connaissances acquises durant
les années académiques encourus à la grande faculté de droit.

Nous remercions avant tout Dieu tout poussant, notre créateur et notre protecteur de son ai-
mable assistance au long de cursus académique, ensuite nous remercions le corps professoral
de la grande faculté de droit de l’université de Kinshasa notre alma mater qui a contribué à
notre formation de juriste.
Qu’il me soit permis de remercier tout particulièrement le professeur Godefroid
BOKOLOMBE BOMPONDO TARA APANDA, il a su me faire part de ses critiques, ré-
serves et suggestions avec franchise et tact. Bien plus, qu’a su se montrer confiant en mes ca-
pacités, souvent plus que je ne l’étais moi-même. Pourrais-je avoir l’expression la plus juste,
la plus chargée de sens pour lui témoigner ma reconnaissance ?
J’exprime ma profonde reconnaissance aux relecteurs et relectrices de ce mémoire en vue de
la dépouiller des imperfections. Je pense notamment à l’assistant robert BEYA KESHI.
À mes parents, André ONATOTO, Thérèse ASELO, Aline ANDEKA, Antoine ASEKE, abbé
Daniel OKASHOKO, Alice PALA et jolie MALABA pour leurs attentions particulières à
mon éducation, instruction et leurs conseils qui m’ont permis de baliser le chemin malgré les
aléas de la vie. Ainsi, nous associons à cet hommage, ces couples, pierre LOPONGO, benoit
YULAMA, Christian ESSELAKOY, Prince MBUTELA, Emile MULENDA, Alpha SUKU-
SUKU, Athos OLEKO, Emile OLEKO et Paul DEKO. A mes frères et sœurs de lutte de tout
le temps, David MATANDA, Benjamin NDANGANI, Christian MAYAMBO, Blaise
KONGWA, MUKENDI KALALA, BUKA MBAKA, TANSIA M’Fear, POLEPOLE, MBA-
LA, BAYAKALA, MALESHENEN, MUTEBA, ABEDI. A mes amis de la première promo-
tion en droit des droits de l’homme en RDC et de la promotion 2020-2021.
Je ne saurais nommer les noms de tout le monde ici, car vous avez été une bénédiction pour
moi. Je reste certes convaincu que ce n’est pas dans le faste des remerciements que je pourrai
vous témoigner de mon infinie gratitude. Et pourtant, il va falloir dire merci ! A charge de re-
vanche !
iv

LISTE DES SIGNES ET ABREVIATION

Art : article
CNDH : Commission Nationale des Droits de l’homme
CONST : Constitution
DESC : Droits économiques, sociaux et culturels
DUDH : Déclaration Universel des droits de l’homme
ECOSOC : Conseil économiques et social
Ed : Edition
Ibidem : Au même endroit
Idem : Même page
N.U : Nation unies
ONG : Organisation non gouvernementale
Op.cit. : Optus Citatus ou l’œuvre déjà citée
PIDESC : Pacte internationale relatif aux droits économiques, sociaux et culturels
PIDCP : Pacte internationale relatif aux droits civils et politiques
RDC : République Démocratique du Congo
UNDP : Programme des Nations unies pour le développement
UNESCO : Organisation des Nations unies pour l’éducation, la science et la culture
URSS : Union des Républiques socialistes soviétiques
VIH : Virus humain

OMONOMBE ONATOTO
1

INTRODUCTION
En vue de cerner la quintessence de notre matière, la partie introductive ren-
ferme une problématique(i), une hypothèse (ii), un intérêt (iii), une approche méthodologique
(iv), une délimitation (v), et un plan sommaire (vi).

Problématique

Formuler une problématique, c’est exprimer en termes sans équivoque, dans un


énoncé affirmatif, pour dire non interrogatif, la situation qui exige qu’une recherche soit me-
née pour que la lumière soit apportée aux brouillards des interrogations. Autrement, il s’agit
de montrer à l’aide d’une argumentation que l’exploitation empirique du problème est néces-
saire, pertinente, et qu’elle peut contribuer à l’avancement des connaissances2.

Les droits économiques, sociaux et culturels sont consacrés dans la Constitu-


tion du 18 février 2006 telle que modifiée à ces jours et dans les instruments internationaux
ratifiés par la République Démocratique du Congo. La pertinence de cette consécration au ni-
veau international pose moins de problème du fait que l’on veut corriger l’ascendance des
États puissants et riches économiquement sur les faibles et les pauvres et autonomiser ces der-
niers. Il est absolument admis que l’effectivité des droits de l’homme implique que les nations
aient des mécanismes de protection appropriés et réalistes. Le premier pas vers l’instauration
de tels mécanismes dans chaque pays est l’inscription de ces droits ou la transposition des
conventions internationales dans la Constitution et le droit national.

Longtemps considérés comme des droits de “seconde classe”, faisant l’objet


d’une marginalisation par rapport aux droits civils et politiques à cause des difficultés qui en-
tourent la détermination de leur portée juridique, les droits économiques, sociaux et culturels
acquièrent progressivement une place importante dans le droit international des droits de
l’homme. Cette évolution n’a été possible que grâce à leur promotion par les États et au
consensus quasi-universel qui s’est établi au sein des Nations unies sur le caractère indivisible
et interdépendant de tous les droits de l’homme.3

Dans la théorie des droits de l’homme, les droits économiques, sociaux et


culturels sont appelés droits de deuxième génération. Cette génération de droits est considérée
2
Paul N’DA, Méthodologie de la recherche. De la problématique à la discussion des résultats. Ediction universi-
taire de côte d’ivoire, Abidjan, 2006, P.46
3
AZZOUZ KERDOUN, « La place des droits économiques, sociaux et culturels dans le droit international
des droits de l’homme », IN REVUE TRIMESTRIELLE DES DROITS DE L’HOMME, BRUYLANT, N° 87 DU 1ER
JUILLET 2011, P. 499.
2

comme liée à l’idéologie marxiste des pays socialistes, émanant des critiques marxistes des
droits individuels et des droits de l’homme de première génération. Ces droits sont représentés
par les droits économiques, sociaux et culturels qualifiés de “droits créance” en ce qu’ils né-
cessitent une action positive de l’État.

Il s’agit des droits qui figurent dans les articles 22 à 27 de la DUDH et dans le
Pacte international relatif aux droits économiques, sociaux et culturels (PIDESC) sans exclure
ceux qui sont consacrés dans le premier texte africain des droits de l’homme qu’est la Charte
africaine des droits de l’homme de 1981. Ils visent à assurer l’équité sur les plans écono-
miques, sociaux et culturels entre tous les individus de la société.

En outre, la titularité de ces droits appartient aux peuples de différents États.


Sur le plan interne, néanmoins, la question se pose sur l’utilité de consacrer constitutionnelle-
ment ces droits, car l’État doit protéger équitablement toute sa population.

La place occupée par les droits économiques, sociaux et culturels sur la scène
du droit international relatif aux droits de l’homme confine la marginalité. Malgré l’accroisse-
ment constant de l’intérêt qui leur est actuellement porté, ces droits ont fait et continuent de
faire l’objet d’une quasi déréliction ; phénomène dont une des raisons les plus importantes, si-
non la principale, tient aux difficultés entourant la détermination de leur effectivité et leur por-
tée juridique.

À cet égard, les droits économiques, sociaux et culturels souffrent avant tout de
la comparaison entretenue avec les droits civils et politiques, dont la juridicité ne porte pas, du
moins lorsque leur source est conventionnelle, à controverse. Alors qu’au sein des Nations
unies, il est permis d’affirmer qu’un consensus quasi-universel existe sur le caractère théori-
quement indivisible et interdépendant des deux catégories de droits 4, la certitude apparaît tou-
tefois en pratique fort différente comme l’a souligné avec rigueur le Comité des droits écono-
miques, sociaux et culturels, organe chargé du contrôle de la mise en œuvre du pacte interna-
tional relatif aux droits économiques, sociaux et culturels.

Quoi ne pas adhérer à ce constat quelque peu amer lorsque l’on sait que la pré-
carité économique est le lot quotidien de la majorité de la population de la planète en général

4
N.U. A/CONF. 157/23. Le point 5 stipule : « Tous les droits de l’homme sont universels, indissociables, inter-
dépendants et intimement liés. La communauté internationale doit traiter des droits de l’homme globalement, de
manière équitable et équilibrée, sur un pied d’égalité et en leur accordant la même importance. S’il convient de
ne pas perdre de vue l’importance des particularismes nationaux et régionaux et la diversité historique, cultu-
relle et religieuse, il est du devoir des États, quel qu’en soit le système politique, économique et culturel, de pro -
mouvoir et de protéger tous les droits de l’homme et toutes les libertés fondamentales ».
3

et en particulier de la République Démocratique du Congo et que chaque année ce phénomène


s’amplifie plus qu’il ne régresse ? Très pragmatiquement, nous pouvons d’ailleurs déjà relever
que cette situation est loin d’être étrangère aux multiples difficultés et ambiguïtés qui se sont
attachées, dès leur formulation, aux droits économiques, sociaux et culturels.

En effet, bien plus que pour les droits civils et politiques, leur respect effectif
est, et de manière presque inhérente, tributaire d’un contexte socio-économique global dont la
maîtrise échappe bien souvent aux acteurs auxquels incombent précisément cette tâche, à sa-
voir les Etats.

Enfin, si la question de l’effectivité des normes juridiques est susceptible d’af-


fecter l’ensemble des droits fondamentaux5, elle peut directement compromettre la réalisation
du principe d’égalité devant la loi puisque des différences de traitement peuvent résulter d’une
application hétérogène de la loi selon les territoires ou les personnes considérées. De l’effecti-
vité, des normes juridiques peuvent ainsi, indirectement, dépendre, non seulement de la puis-
sance de l’Etat mais aussi certaines des garanties les plus élémentaires de la démocratie 6.
C’est ainsi que Dieudonné KALINDYE pense que l'effectivité d'un droit est toujours le sou-
bassement des autres droits.7

Dans les limites de l’espace qui nous est ici dévolu, nous avons entrepris d’ex-
poser les lignes de force qui parcourent la question de l’effectivité et portée juridique des
droits économiques, sociaux et culturels, étant entendu que celle de chacun de ces droits pris
séparément mériterait à elle seule de longs développements.

La réalisation des droits de l’homme fait référence à leur mise en œuvre. À no-
ter que les termes peuvent fluctuer : pour parler de leur réalisation, il est parfois fait mention
de concrétisation, de mise en œuvre ou de spécification des droits de l’homme. La simple
existence d’un droit de l’homme ne garantit pas qu’il soit réalisé. Au contraire, l’existence
d’un droit de l’homme génère un droit à ce qu’il le soit et une obligation positive morale et lé-
gale correspondante de le mettre en œuvre.
5
Véronique CHAMPEIL-DESPLATS et Danièle LOCHAK, A la recherche de l’effectivité des droits de
l’homme, Paris, Presses universitaires de Paris 10, 2008, p.58.
6
Art.1er de la Constitution française et art.1er de la Déclaration des droits de l’homme et du citoyen.
7
Dieudonné KALINDYE BYANJIRA et Jacques KAMBALE BIRA’MBOVOTE, Manuel d’Enseignement de
droit international humanitaire, UNIKIN, Année académique 2020-2021, p.85.
4

Ces obligations de réalisation appellent des mesures individuelles mais aussi


structurelles et institutionnelles dans certains cas. On parle d’ailleurs souvent d’institutionnali-
sation des droits de l’homme pour signifier leur réalisation.8

La faisabilité d’un droit de l’homme doit se persuader dans un contexte histo-


rique spécifique, et en lien avec un droit en particulier plutôt qu’avec l’ensemble des droits de
l’homme et en tout temps. C’est surtout dans le domaine des droits sociaux que la question de
la faisabilité des droits de l’homme se pose avec acuité. Leur manque de faisabilité est
d’ailleurs l’une des reproches centrale qui leur est fait. 9 Il est important, par conséquent, d’en
examiner la crédibilité.

Premièrement, si l’on se réfère à l’article 2 paragraphes 1 du Pacte international du 16 dé-


cembre 1966 relatif aux droits sociaux, économiques et culturels, les droits sociaux donnent
naissance à des obligations dont la spécificité est d’être progressive. 10 Ces droits et leurs obli-
gations doivent donc être réalisés peu à peu et non pas immédiatement. On retrouve cette idée
de progression dans la mise en œuvre des droits sociaux à l’art. 6 par. 2, 10 par. 1 et 12, 11

c’est en fait précisément pour anticiper la critique de la faisabilité des droits sociaux que cette
idée de progression a été introduite : si les obligations générées par les droits garantis ne sont
que progressives, on ne peut pas leur reprocher leur manque de faisabilité. La difficulté tient
cependant à ce que si une obligation est progressive et non pas immédiate, elle ne peut pas
être considérée comme une obligation au sens strict, mais uniquement comme un objectif.12

On peut donc douter de l’existence même du droit correspondant à une telle obligation
de nature progressive. La réplique selon laquelle les droits sociaux peuvent être considérés
comme des droits d’un type spécial, des droits-objectifs en quelque sorte, n’est pas convain-
cante.

En effet, un droit dont on ne peut connaître, même abstraitement, ni le débiteur, ni le


contenu de son obligation ni le moment de son exécution et qu’on doit simplement essayer de
mettre en œuvre ne peut être considéré comme un droit. Il faut cependant mentionner, deuxiè-
8
Art. 28 de la Déclaration universelle des droits de l’homme du 10 décembre 1948 : « Toute personne a droit à
ce que règne, sur le plan social et sur le plan international, un ordre tel que les droits et libertés énoncés dans la
présente Déclaration puissent y trouver plein effet. ».
9
http://plato.stanford.edu/archives/fall2010/entries/rights-human.
10
Art. 2 par. 1 PIDESC : « 1. Chacun des Etats parties au présent Pacte s’engage à agir, tant par son effort
propre que par l'assistance et la coopération internationales, notamment sur les plans économique et technique,
au maximum de ses ressources disponibles, en vue d’assurer progressivement le plein exercice des droits recon -
nus dans le présent Pacte par tous les moyens appropriés, y compris en particulier l’adoption de mesures légis -
latives ».
11
Idem.
12
Art. 2 par. 1 PIDESC, op.cit.
5

mement, que le comité des droits économiques, sociaux et culturels des Nations unies inter-
prète l’art. 2 par. 1 de manière à pouvoir résister à cette critique. Il distingue en effet entre les
droits et obligations sociaux ordinaires et les droits et obligations sociaux qui relèvent du
noyau minimal.13

Ces deux types de droits sociaux ne sont pas des objectifs, mais de vrais droits
dont la mise en œuvre immédiate doit être recherchée.

L’interrogation de l’effectivité se pose donc à nouveau en relation à ces deux


types de droits sociaux. Il semble cependant que les justifications qui sont soulevées en lien
avec leur faisabilité soient faciles à écarter. Il s’agit surtout du fait que les obligations corres-
pondantes sont positives et chères. Étant donné que tous les droits de l’homme donnent nais-
sance à des obligations de faire qu’à des obligations de ne pas faire, la première objection
n’est pas c'est-à-dire plus dommageable aux droits sociaux qu’aux autres. Sans compter que la
faisabilité d’une obligation de réaliser peut-être aisément envisagée.

Quant à la seconde objection, elle est entièrement contingente et il n’est pas


établi que les droits sociaux requièrent davantage de ressources que certains droits civils et
politiques, comme le droit à la vie ou le droit à un juge impartial.

L’effectivité comme résultat du caractère obligatoire des droits de l’homme et


de leur réalisation en pratique doit d’abord être expliquée de manière générale puis en relation
à la question du coût des droits de l’homme, l’effectivité comme conséquence de la mise en
œuvre des droits de l’homme n’est pas seulement une condition de l’existence des droits de
l’homme « en tant que faisabilité », mais une conséquence de leur nature obligatoire ou inévi-
table.

Comme indiqué précédemment, chaque droit donne naissance à une obligation


positive morale et légale de mise en œuvre. La réalisation d’un droit peut dès lors être plus ou
moins complète et son degré d’effectivité plus ou moins grand, L’effectivité d’un droit de
l’homme en tant qu’état de réalisation de ce droit peut être mesurée.

Ainsi, la Constitution est toujours considérée comme un texte traduisant la vo-


lonté unanime de tout le peuple, ce qui confère la légitimité aux pouvoirs de l’État. En même
temps, la Constitution est aussi la procuration que le peuple donne à l’État, avec des droits et
des obligations. Ainsi l’inscription des droits fondamentaux de l’homme dans la Constitution

13
Idem.
6

signifie que le peuple définit l’obligation pour l’État qui doit réaliser les engagements pris
dans la Constitution. Ces droits sont reconnus à toute personne vivant sous juridiction de la
République Démocratique du Congo, en vue de la satisfaction de ses besoins économiques,
sociaux et culturels indispensables, sous réserve des limitations coulées dans la loi. Ils ré-
sultent de l’option fondamentale suivant laquelle le peuple congolais veut « bâtir, au cœur de
l’Afrique, un Etat de droit et une Nation puissante et prospère, fondée sur une véritable démo-
cratie, économique, sociale et culturelle14»

De ce fait la Constitution congolaise a consacré tout un chapitre aux droits éco-


nomiques, sociaux et cultures dans les articles 35 à 49 qui prouve l’importance que les
Congolais donne aux droits de la deuxième génération 15.Cette affirmation est totalement anta-
gonique à la pensée selon laquelle les droits de l’homme et du citoyen sont « un cadeau de
l’État bienfaiteur ». L’inscription des droits de l’homme dans la Constitution est la consécra-
tion au plus haut niveau du pouvoir du peuple. Aussi pouvons-nous comprendre que les
“Constitutions sont alors censées être les déclarations fondamentales d'un groupe de per-
sonnes qui se sont rassemblées en tant que citoyens d'une nation particulière. Ce sont les
règles et les valeurs fondamentales qu'ils partagent et auxquelles ils acceptent de se lier.

L'importance d'une Constitution est qu'une fois approuvée par un processus dé-
mocratique, ce qui confirme qu'elle est soutenue par « nous le peuple » (...), elle sert alors à la
fois comme un modèle magistral pour l'organisation des institutions de ce gouvernement et
comme la norme par laquelle toutes les actions ultérieures du gouvernement peuvent être véri-
fiées pour s'assurer de leur validité.

En considérant que les droits de l’homme ne naissent pas de la Constitution


mais sont reconnus par celle-ci afin d’être juridiquement protégés au niveau le plus élevé,
toutes les limitations concernant les droits de l’homme devraient être également vérifiées en
employant les outils constitutionnels. D’après François LUCHAIRE, certains principes sont le
résultat de la structure de l’État, quand d’autres proviennent des missions de l’État16

Le règne du droit, écrit Maurice KAMTO, tient (…) du rêve, si l’on admet que
l’effectivité de la règle de droit est la condition nécessaire de l’existence de l’Etat de droit 17 »
14
Préambule de la constitution du 18 février 2006, op. Cit.
15
Art. 35 à 49 de la constitution congolaise du 18 février 2006 tel modifiée par la loi n° 11/002 du 20 janvier
2011 portant révision de certains articles de la Constitution de la République Démocratique du Congo
16
François LUCHAIRE, La protection constitutionnelle des droits et des libertés, Paris Economica, 1998, p13.
17
Maurice KAMTO, Pouvoir et droit en Afrique noire, Paris, LGDJ, 1986, p. 441.
7

Comment déchiffrer cette assertion ? Elle tirerait fondement de ce que l’étude du droit au
Congo est souvent faite à partir du seul prisme de l’énoncé de la règle de droit.

L’inscription des droits fondamentaux de l’homme dans la Constitution n’a pas


seulement valeur de déclaration politique et juridique d’une nation pour la protection des
droits de l’homme et des droits du citoyen, elle constitue aussi une solide base juridique sur
laquelle le peuple peut s’appuyer pour protéger ses droits et intérêts légitimes. C’est pourquoi
il y a désormais une autre obligation dans la réglementation des droits de l’homme par les
Constitutions modernes : “Aujourd’hui, on exige que les dispositions constitutionnelles en
cette matière soient suffisamment claires et précises pour pouvoir être appliquées directe-
ment18.

L’effectivité de la règle de droit se réduisant dans ce registre au seul droit posé


par le légiste et justifiant toutes les analyses. La notion d’effectivité, entendue du « degré de
réalisation, dans les pratiques sociales, des règles énoncées par le droit 19» induit un dépasse-
ment du rêve pour la matérialité du règne du droit et interpelle à ce titre quant à la prise en
compte du rapport au social, des différentes pesanteurs participant dans l’application du droit.

D’où l’interrogation principale de notre étude est la suivante : Quel est l’état
des lieux des droits économiques, sociaux et culturels ? L’effectivité de ces droits est un
mythe ou une réalité en République Démocratique du Congo ?

L’effectivité n’est pas uniquement une clause de l’existence des droits de


l’homme (en tant que faisabilité), mais un effet de leur nature obligatoire. Comme indiqué
précédemment, chaque droit donne naissance à une obligation positive morale et légale de
mise en œuvre. La réalisation d’un droit peut dès lors être plus ou moins complète et son de-
gré d’effectivité plus ou moins grand.

Nous avons remarqué qu’en République Démocratique du Congo, la lutte pour


la dignité humaine se fonde aujourd’hui de plus en plus sur les droits humains et donne une
importance nouvelle aux droits économiques, sociaux, culturels. Profusément, ces droits ont
été ignorés, alors même qu’ils recouvrent un ensemble d'aspirations humaines essentielles :
alimentation, éducation, logement, santé, accès à l'eau et aux services de base, conditions de
travail dignes et sûres, loisirs, protection en cas d'accident ou de maladie, environnement sain,
préservation des ressources naturelles…
18
La Protection des Droits de l’Homme, Actes du Colloque, Varsovie, p. 177
19
André-Jean ARNAUD, Dictionnaire encyclopédique de théorie et de sociologie du droit, Paris, LDGJ, 2e éd.
1993, p. 217.
8

I. Hypothèse

L’hypothèse est un énoncé affirmatif écrit au présent de l’indicatif, déclarant


formellement les relations prévues entre deux variables ou plus. C’est une supposition ou une
prédiction, fondée sur la logique de la problématique et des objectifs de recherche définis 20.
En répondant aux questionnements suscités par cette problématique, on construit la recherche.
En République Démocratique du Congo, la Constitution du 18 février 2006 votée au referen-
dum populaire telle que modifiée par la loi n° 11/002 du 20 janvier 2011 portant révision de
certains articles de la Constitution de la République Démocratique du Congo consacre un
Chapitre intitulé : Des droits économiques, sociaux et culturels. En plus la RDC a ratifié plu-
sieurs traités et accords pour la réalisation de ces droits. Notamment le Pacte international re-
latif aux droits économiques, sociaux et culturels, le 1er novembre 1976, la Charte africaine
des droits de l’homme et des peuples, le 20 juillet 1987, la Charte africaine des droits de
l’homme et du bien-être de l’enfant et plusieurs autres instruments visent la protection de ces
droits.

Ainsi formulées, ces réponses provisoires feront l’objet d’une étude approfon-
die pour leur vérification. Maintenant, il importe de préciser la justification du choix et l’inté-
rêt du sujet.

II. CHOIX ET INTERET DU SUJET

Le choix d’un sujet n’est jamais un fait anodin, il est souvent les résultats des
motivations inconscientes ou tout au moins peu explicitées21. La portée et l’intérêt de ce sujet
ne sont pas à démontrer, car comme on le sait, les droits économiques, sociaux et culturels
sont des droits qui contribuent au développement de la dignité humaine et par le caractère in-
terdépendant de droits de l’homme prouve une place capitale pour aider la population de vivre
en dignité. C’est pour ce motif que la Constitution du 18 février 2006 telle que modifiée à ce
jour et les instruments internationaux garantissent ces droits fondamentaux. Soulignons finale-
ment que ce travail vise, d'une part, à présenter une vision d'ensemble d'une approche par les
DESC et, d'autre part, à alimenter le débat sur les apports et les limites d'une telle approche,
Comme dans tous les pays organisés, le gouvernement est chargé pour la réalisation ou l’ef-
fectivité de ces droits-créances.

20
Paul N’DA, op. cit. p.51
21
Serge PAUGAM, la pratique de la sociologie, Paris, PUF, 2008, p.17.
9

Par ailleurs, l’intérêt pratique est celui nous poussant à lancer un simple regard
synchronique sur la promotion et la protection de ces droits en République Démocratique du
Congo. Notre étude s’inscrit dans la consolidation ou la valorisation de la dignité humaine et
de l’égalité d’accès ainsi que de la distribution équitable des richesses et ressources naturelles
de la république.

III. METHODES

Tout travail qui se veut scientifique et utile doit être effectué selon une épisté-
mologie adéquate à l’objet d’étude. Compris dans ce sens, la méthode peut être entendue
comme une manière de conduire sa pensée, de penser, de dire ou de faire quelque chose sui-
vant certains principes et avec un certain ordre.22D’après Jacques CHEVALLIER et Danièle
LOSCHACK : la méthode est la composition de différents procèdes d’analyse susceptibles de
conduire à une explication des phénomènes observes23. L’emploi des approches juridique et
sociologique ainsi que des techniques documentaires se sont révélées indispensables à la réali-
sation d’une recherche scientifique.

Etudiant le droit, nous avons usé des méthodes juridiques essentielles à la ma-
tière tout en nous inscrivant dans la perspective de l’interdisciplinarité ; ce qui a commandé
l’usage des méthodes sociologique, historique et comparative24.Toute institution étant régie
par le droit, il va sans dire que la dogmatique est la première à mettre en exergue dans le cadre
de cette étude.

a. METHODE JURIDIQUE

Cette méthode vise à déterminer la règle à partir de la prise en compte des sources for-
melles du droit.

Dans le même ordre d’idée, Nicolas BERNARD affirme que « toute étude juri-
dique a besoin de la recherche et d’une lecture attentive des textes relatifs au sujets sous exa-
men».25 Dès lors, étudier une question en droit c’est penser en premier lieu aux textes juri-
diques régissant ou réglementant le domaine sous-examen.

22
http://www.wikipedia.org consulter le 15 novembre 2021
23
Jacques CHEVALLIER et Danièle LOSCHACK, science administrative, Paris, PUF, 1943, P.49
24
Léon ODIMULA LUFUNGUSO, La justice constitutionnelle à l’épreuve de la juridisation de la vie politique
en droit positif congolais, Thèse de doctorat en Droit, l’Université de Kinshasa, 2013, p.27.
25
Léon ODIMULA LUFUNGUSO, op.cit., p.23.
10

A cet égard, cette méthode nous a été utile pour faire le toilettage de la recon-
naissance constitutionnelle des droits économiques, sociaux et culturels et les mécanismes de
mise en œuvre de ces droits fondamentaux garantie par les instruments nationaux et interna-
tionaux. En plus le dogmatique juridique, le recours est également fait à la méthode sociolo-
gique.26Pour Léon ODIMULA LUFUNGUSO « la méthode juridique consiste à analyser et à
exposer le droit positif aussi à confronter le fait de droit ».27

b. METHODE SOCIOLOGIQUE

L’objet de la sociologie du droit est de confronter les règles juridiques ou ces


concepts à la réalité de la société existante. D’après Olivier CORTEN , pourquoi telle règle
est fréquemment appliquée, alors que telle autre ne l’est pas28 ? Les droits de la première gé-
nération ont-ils une prépondérance par rapport aux droits de la seconde génération. Cette ap-
proche diachronique, reposent sur l’observation des phénomènes que l’on cherche à expliquer,
elle se saisit des faits sans un double angle, à la fois descriptif et explicatif.

c. METHODE HISTORIQUE

Dans son approche diachronique, la méthode historique est d’une importance


certaine en vue de comprendre la manière dont la matière sous-examen à fonctionner et com-
ment cela a évolué dans le temps en RDC.

Car l’histoire est un trésor aux mains des juristes puisqu’elle leur permet
d’éclairer la situation des institutions existantes et prévoir leur évolution future et même de
connaitre les institutions disparues pour comprendre, par contraste, les institutions actuelles,
c’est-à-dire que l’histoire permet d’éclairer le présent et baliser l’avenir.29

d. METHODE COMPARATIVE

26
Axel De THEUX, Imre KOVALOVSZKY et Nicolas BERNARD, Précis de méthodologie juridique,
Bruxelles, Presses de l’Université Saint-Louis,1995, p.47.
27
Léon. ODIMULA LUFUNGUSO, op.cit., p.28.
28
Olivier CORTEN, Méthodologie du droit international public, édictions de l’université de Bruxelles, 2009,
p.25.
29
Léon ODIMULA LUFUNGUSO, op.cit., p. 28.
11

Cette méthode, enfin, nous a permis d’élargir notre champ d’investigation en


recourant au droit comparé pour essayer de puiser des recettes en la matière même enrichir la
question en droit positif congolais, cela permet d’apporter une innovation. La comparaison
permet de se dégager du cadre étroit du droit national congolais, de transcender ses particula-
rités pour mieux apprécier leur réalisation.30

Pour les techniques de recherche, nous avons recouru à la technique documen-


taire, car elle nous a permis de recueillir les données correspondant au sujet grâce à la docu-
mentation existante, elles ont consisté dans l’exploitation de matières relatifs à l’objet de
l’étude.

IV. DELIMITATION DU SUJET

Toute démarche scientifique procède par un découpage de la réalité, il n’est pas


réalisable d’étudier, de parcourir tous les éléments influents jusqu’aux extrêmes limites de la
terre et jusqu’au début des temps 31. En effet, pour saisir la portée de l’étude sous examen, il
nous parait d’indiquer de délimiter le sujet. Ainsi, cette étude par de l’année 2006 jusqu’au-
jourd’hui. En ce qui concerne la délimitation matérielle, l’étude s’analyse dans le domaine de
droits de l’homme notamment de la deuxième génération, et dans la démarcation spatiale, elle
s’inscrit sur le territoire national de la république démocratique Congo.

V. PLAN SOMMAIRE DU TRAVAIL

Hormis l’introduction et la conclusion, ce travail comprend trois chapitres ; le


premier va se porter sur le cadre conceptuel relatif aux droits économiques, sociaux et cultu-
rels. Elle a deux sections ; la première va porter sur les notions, fondements et historique de
ces droits et la seconde sur l'importance et contenus des droits économiques, sociaux et cultu-
rels. Le deuxième chapitre va porter sur les obligations de l'État congolais et la justiciabilité
de ces droits. Elle aura deux sections ; la première porte sur les obligations de l'État congolais
en matière des droits économiques, sociaux et culturels et la seconde sur la problématique de
justiciabilité de ces droits et enfin la troisième section s’articulera sur les mécanismes de
contrôle ou des protections de droits de la deuxième génération.

30
Idem, p.29
31
Silvain SHOMBA KINYAMBA, Méthodologie et épistémologie de la recherche de la recherche scientifique,
Kinshasa, PUK, 2012, p.8.
12

CHAPITRE I : CADRE CONCEPTUEL RELATIF AUX DROITS ECONOMIQUES,


SOCIAUX ET CULTURELS.

Ce chapitre est reparti en deux sections ; la première section porte sur la consi-
dération générale des droits économiques, sociaux et culturels (Section I) tandis que la se-
conde section est axée sur l'importance et contenus des droits économiques, sociaux et cultu-
rels (Section II).

Section I : Considération général des droits économiques, sociaux et culturels


13

Les droits civils et politiques et les droits économiques, sociaux et culturels ne


sont pas fondamentalement différents les uns des autres, ni dans le droit ni dans la pratique.
Tous ces droits sont indivisibles et interdépendants.

§1. Notions de droits de la deuxième génération

La notion de droits économiques, sociaux et culturels est, avant d’être philoso-


phique ou juridique, inspirée par l’instinct de survie purement biologique de l’homme à la fois
en tant qu’individu et en tant que communauté.

L’histoire de l’humanité nous enseigne que toute organisation sociale basée sur
une redistribution inéquitable et inacceptable des ressources ne peut être maintenue à long
terme que par la force, « ce qui condamne invariablement une telle organisation à disparaître
»32. Pourtant, cette société dangereuse pour la paix dans laquelle se côtoient l’abondance,
l’opulence et la rareté prospère à l’échelle planétaire et « constitue l’un des repères les plus
sûrs d’effet de civilisation et de culture 33».

Dès lors, la protection internationale des droits économiques, sociaux et cultu-


rels ne serait-elle pas une entreprise vaine, vouée à l’échec, battue avant d’avoir combattue,
coupable de penser l’homme comme une fin et non comme un moyen ? « Les Etats et la com-
munauté internationale en général continuent à tolérer trop souvent des violations des droits
économiques, sociaux et culturels, alors que si ces violations touchaient des droits civils et
politiques les réactions d’indignation et de révolte seraient telles qu’elles conduiraient à des
appels massifs à des sanctions immédiates. Dans les faits, malgré les propos théoriques, les
violations des droits civils et politiques continuent à être considérés comme beaucoup plus
graves et plus manifestement intolérables que les violations massives et directes des droits
économiques, sociaux et culturels 34».

Ce constat du Comité des droits économiques, sociaux et culturels, dressé peu


de temps après la dissolution de l’URSS, témoigne de la propension prégnante des Etats et de
la communauté internationale en général à considérer les droits économiques, sociaux et

32
KEBA M’BAYE, « Les droits de l’homme » in Droit international : Bilan et perspectives », (dir) BEDJAOUI
Mohammed (dir.), Paris, UNESCO, 1991, Tome 2, p. 1153.
33
KEBA M’BAYE, « Droits de l’homme et pays en développement » In Humanité et droit international, Mé-
langes René-Jean Dupuy, Paris, Pedone, 1991, p. 221.
34
Déclaration du Comité des droits économiques, sociaux et culturels à la Conférence mondiale sur les droits de
l’homme, adoptée par le Comité le 7 décembre 1992.
14

culturels comme des droits de seconde zone, des « pauvres droits ou droit(s) des pauvre(s) »35
insusceptibles de recevoir la qualification d’authentiques droits de l’homme. Pierre-Henri IM-
BERT souligne que la distinction entre les droits économiques, sociaux et culturels et les
droits civils et politiques est devenue si traditionnelle qu’elle en arrive à se présenter comme
un postulat selon lequel, finalement, une violation des droits économiques, sociaux et cultu-
rels ne correspond pas à une véritable violation des droits de l’homme.

Or, pareillement le souligne Philipe TEXIER, les violations de ces droits sont
actuellement beaucoup plus massives que les violations des droits civils et politiques et l’on
meurt plus de faim que sous la torture36.

§2. NOTION DE LA PROMOTION ET PROTECTION DES DROITS ÉCONOMIQUES, SOCIAUX ET


CULTURELS

En effet, ces mots sont certes très habituels aux spécialistes des droits de
l’homme. Mais pour autant ils ne cèlent pas une signification précise pour tous les juristes.
Ainsi, on parle beaucoup de « la promotion et de la protection des droits de l’homme » mais,
en certitude, aucun effort significatif n’a encore été tenté pour essayer d'analyser ces notions,
d’évaluer leur véritable contenu respectif et surtout de préciser ce qu'il faut saisir par « protec-
tion des droits de l’homme ». C’est à cette tâche que nous souhaiterions nous atteler.

Ainsi, lorsqu’on parle des droits économiques, sociaux et culturels, il est bien
rarissime que les deux concepts protection et promotion ne soient pas associées. Ainsi, selon
l’article 45 de la Charte africaine des droits de l’Homme et des Peuples, les deux fonctions es-
sentielles de la Commission africaine des Droits de l’Homme et des Peuples sont la promotion
et la protection des droits de l’homme 37. Le concept de promotion nous est parvenu d’outre-
Atlantique. Elle est avant tout une expression recouvrant une politique commerciale. Sa fonc-
tion fondamentale est d’étendre le champ d'un produit ou d'une idée. Si l'on tentait d'opposer
promotion à protection, on pourrait dire que la promotion est « résolument tournée vers l'ave-

35
Pierre-Henri IMBERT « Droits des pauvres, pauvre(s) droit(s) ? Réflexions sur les droits économiques, so -
ciaux et culturels », Revue du Droit public, 1989-3, pp. 739-754.
36
Philipe TEXIER cité par Emmanuel DECAUX, enjeux et défis d’une réforme économiques, sociaux et cultu-
rels, Paris, Pedone, Centre de recherche sur les droits de l’homme (C.R.D.H), Université Panthéon-Assas, 2006,
p. 281.
37
Art. 45 de la charte africaine des droits de l’homme et des peuples 27 juin 1981 et entrée en vigueur le 10 oc-
tobre 1986.
15

nir » suivant Karel VASAK38.Elle tente d’empêcher que les droits de l'homme soient violés.
Elle a donc un but préventif.

Quant à la protection, elle s’intéresse plutôt à ce qui s'est fait ou est en train de se faire.
Elle est donc ancrée dans le présent et regarde vers le passé. Son objectif est de restituer
l'ordre des choses quand il est dérangé par un acte attentatoire des droits de l'homme. Elle a un
but curatif. Elle apporte un remède à une situation qui s’est produite ou qui se produit et qui
n'est pas conforme aux règles régissant les droits de l'homme. L'on prétend que c'est la raison
pour laquelle les pays socialistes et les pays en voie de développement ont, pour des raisons
différentes, une certaine aversion contre la protection des droits de l’homme39.

En conséquences pour les premiers, ce serait parce que l’on vit dans une société dont le
droit est condamné et, pour les seconds, ce serait parce qu'on vit dans une société qu'il faut
transformer et donc le droit est à modifier. À y voir de près les deux situations sont similaires.
Dans un cas comme dans l'autre l'ordre des choses et les règles qui les régissent ne se
conservent pas, mais doivent périr. Pour notre part, nous sommes loin de penser que ces
considérations se vérifient et sont justes. En tout cas, la protection a effectivement une finalité
thérapeutique40.
Karel VASAK a suggéré ce qu’il a appelé une définition inductive de ce qu'il faut en-
tendre par « science des droits de l’homme ». Pour lui ; « la science des droits de l’homme
concerne la personne et, en particulier, l’homme travailleur vivant dans le cadre d’un Etat et
qui, accusé d'une infraction ou victime d'une situation de guerre, bénéficie de la protection de
la loi grâce à l'intervention du juge national et de celle des organisations internationales tels
que les organes de la Convention européenne des droits de l’homme et dont les droits, et no-
tamment le droit à l’égalité, sont harmonisés avec les exigences de l’ordre public.41 » René
CASSIN pense que « la science des droits de l'homme se définit comme une tranche particu-
lière des sciences sociales qui a pour objet d'étudier les rapports entre les hommes en fonction
de la dignité humaine, en déterminant les droits et les facultés dont l’ensemble est nécessaire
à l'épanouissement de la personnalité de chaque être humain42.
Il ne s’agit pas ici d’émettre des jugements de valeur sur ces définitions mais
plutôt d’essayer de tirer profit de leur existence pour faire avancer notre propre recherche.
Elles comportent assurément un élément pouvant servir à mieux cerner ce qu’il faut com-
38
KEBA MBAYE, op.cit. p.70
39
Idem, p.71
40
Ibidem, p.71.
41
Yves MADIOT, Droits de l’homme et libertés publiques, Paris, PUF, 1976, p. 13
42
René CASSIN cité par KEBA MBAYE, op.cit., p.76
16

prendre par « protection des droits de l’homme ». Karel VASAK parle de la « personne qui
bénéficie de la protection de la loi » grâce à l’intervention du juge national et de celle des or-
ganisations internationales. Ainsi, il fait apparaître que la protection est en faveur d’une per-
sonne se trouvant dans une situation où elle estime n'avoir pas bénéficié pleinement de la
jouissance des droits qui lui sont reconnus par une norme interne ou internationale43.

§3. Historique des droits économiques, sociaux et culturels

L’histoire montre que les droits de l’homme, bien qu’énoncés pour la première fois à la
même époque que les premières constitutions modernes pendant la révolution démocratique
bourgeoise, ont été en réalité évoqués bien plus tôt que cela. L’interrogation des droits de
l’homme est une condition préalable à l’enfantement de la Constitution ; donc la Constitution
existe pour satisfaire aux exigences des droits de l’homme.

L’adoption de dispositions relatives aux droits économiques, sociaux et culturels n’avait


pas été réalisée sans mal au sein de la Commission. La Révolution d'octobre et la Révolution
mexicaine avaient consacré ces droits dans des lois constitutionnelles internes. Et les déléga-
tions de l'U.R.S.S. et des autres pays socialistes tenaient à ce que ces droits soient reconnus
par la Déclaration qui s'élaborait, non point seulement par une énumération théorique, mais en
garantissant « leur jouissance, en tenant compte, bien entendu, des particularités de chaque
pays dans l’ordre économique et social », pour reprendre les mots du représentant de
l’U.R.S.S.

Quant aux délégués des pays occidentaux, ils avaient quelque difficulté à accepter ces
nouveaux droits comme des droits de l'homme et, dans tous les cas, estimaient nécessaire de
ne pas exiger leur satisfaction comme une prestation de l’Etat. Pour eux il fallait tenir compte
de la situation économique et financière des pays et en conséquence assortir les dispositions
relatives à de tels droits des réserves qui s'imposent44.

De cette contraction entre deux conceptions extrêmes sont nées, dans la Déclaration
universelle, deux dispositions de compromis : l’article 22 et l’article 28 (1)45. Le premier sou-
ligne le rôle de la coopération internationale et insiste sur la nécessité de tenir compte des res-
sources de chaque pays et le second énonce, sous une forme édulcorée, la nécessité d’un cer-
tain ordre pour la jouissance des droits de l’homme.

43
Idem.
44
KEBA M’BAYE, op.cit., p.36.
45
Arts. 22 et 28 de la déclaration universelle de droits de l’homme du 1948.
17

A. Fondement des droits économiques, sociaux et culturels

Les droits de l’homme et la protection des droits de l’homme sont un point essentiel et
capital des Constitutions, et si les droits de l’homme ne sont pas inscrits dans la Constitution,
ils perdraient leur plus importante protection. Il n’est peut-être plus nécessaire de démontrer
cette relation étroite. Nous ne pouvons que conclure que l’inscription et la protection des
droits de l’homme participent à la nature d’une Constitution ou, de manière plus générale,
sont deux reflets du même miroir du régime social.

Tous les traités relatifs aux droits de l’homme contiennent des dispositions qui ont un
rapport direct avec les droits économiques, sociaux et culturels. Même le Pacte international
relatif aux droits civils et politiques et d’autres conventions qui, en apparence, traitent exclusi-
vement des droits civils et politiques, en reconnaissant le droit à la vie, à l’égale protection de
la loi et à la liberté de réunion, reconnaissent en même temps indirectement des éléments
constitutifs des droits économiques, sociaux et culturels allant dans le sens de l’interdépen-
dance des droits de l’homme.

Dans de nombreux pays, les tribunaux l’ont d’ailleurs reconnu 46. Par exemple, de nom-
breux tribunaux ont jugé que le droit à la vie suppose nécessairement d’autres droits essentiels
à une qualité élémentaire de vie, comme le droit à l’éducation et aux soins de santé. Les droits
de l'homme, leur protection et leur promotion ont longtemps été considérés comme un « héri-
tage » de l’Humanité. L'idée de droits de l'homme n'est pas seulement l'inspiration inépui-
sable, mais aussi la source directe des Constitutions et des lois démocratiques dans le monde.
Dans presque tous les pays du monde, les droits de l'homme figurent dans la Constitution et
les lois nationales. La Constitution de la République Démocratique du Congo du 18 février
2006, vu l’importance de ces droits, lui consacre un chapitre intitulé droits économiques, so-
ciaux et culturels, et le législateur congolais a légiféré plusieurs lois pour la réalisation de ces
droits.

En effet, l’inscription des droits de l’homme dans la Constitution est la consécration au


plus haut niveau du pouvoir du peuple. Aussi pouvons-nous comprendre que les Constitutions
sont alors censées être les déclarations fondamentales d'un groupe de personnes qui se sont
rassemblées en tant que citoyens d'une nation particulière. Ce sont les règles et les valeurs
fondamentales qu'ils partagent et auxquelles ils acceptent de se lier. L'importance d'une
Constitution est qu'une fois ratifiée par un processus démocratique, ce qui confirme qu'elle est
46
KEBA M’BAYE, « Le droit au développement comme un droit de l’homme », Revue des droits de l'homme,
tome 2-3, 1972, p. 503.
18

soutenue par « nous le peuple » (...), elle sert alors à la fois comme un modèle architectural
pour l'organisation des institutions de ce gouvernement et comme la norme par laquelle toutes
les actions ultérieures du gouvernement peuvent être vérifiées pour s'assurer de leur validi-
té”47.

B. Les caractères des droits de l’homme

Le caractère indivisible et interdépendant de tous les droits de l’homme signifie que les
droits économiques, sociaux et culturels s’appliquent à tous les individus sur un pied d’égalité
et sans discrimination, qu’ils donnent lieu à des obligations concrètes de l’État, qu’ils sont
justiciables et que les hommes et les femmes peuvent et doivent les faire valoir. Tous les
droits doivent être traités comme égaux par les institutions nationales des droits de l’homme
dans leurs efforts de protéger et promouvoir les droits de l’homme.

L’indivisibilité et l’interdépendance de tous les droits de l’homme :civils, culturels, éco-


nomiques, politiques et sociaux sont des caractères fondamentaux du droit international des
droits de l’homme, maintes fois réaffirmés, de la manière la plus frappante peut-être, par la
Conférence mondiale de 1993 sur les droits de l’homme 48. Il n’en a pas toujours été ainsi. Et
même, les militants des droits de l’homme ont dû déployer des efforts immenses pour obtenir
dans les textes et en pratique la reconnaissance de l’interdépendance des droits. Les principes
de l’indivisibilité et de l’interdépendance sont au cœur des droits de l’homme, de même que la
dignité inhérente à la personne humaine, la participation et l’égalité des sexes.

a. Indivisibilité de droits de l’homme 

Au préalable, les droits de l’homme sont indivisibles, malgré que la division des droits
de l’homme en nombreuses générations répond plus à des critères idéologiques. Une approche
globale des droits de l’homme est désirable, et même exhortée. Les droits de l’homme
forment un tout commun, un ensemble homogène et cohérent comme les atomes dans une
molécule. Nous pouvons dire que l’indivisibilité des droits humains sont complémentaires et
inséparables et qui vise notamment à rejeter toute hiérarchisation entre les différents types de
droits ou l'exclusion de certains d'entre eux.

47
Hager Barry, The Rule of Law : A Lexicon for Policy Makers, The Mansfield Center for Pacific Affairas,
2000, p. 21.
48
Droits économiques, sociaux et culturels, Manuel destiné aux institutions nationales des Hager Barry, The Rule
of Law : A Lexicon for Policy Makers, The Mansfield Center for Pacific Affairas, 2000, p. 21, Droits de
l'homme, Série sur la formation professionnelle No. 12, New York et Genève, 2004, p.7.
19

b. L’interdépendance des droits de l’homme

Ensuite, les droits de l’homme sont interdépendants. Cela explique que la satisfaction
des droits civils et politiques résulte de l’accomplissement des droits économiques, sociaux et
culturels, voire d’autres catégories, et vice-versa. Un Etat qui s’appuie uniquement sur les
droits civils et politiques en négligeant les droits économiques, sociaux et culturels ainsi que
les autres catégories n’est pas digne de figurer parmi les nations respectueuses des droits fon-
damentaux. De même, un Etat qui ne s’appuie que sur la deuxième ou la troisième génération
des droits fondamentaux est loin de satisfaire aux exigences de la démocratie. Les générations
des droits de l’homme s’alimentent mutuellement et opèrent souvent comme des vases com-
municants49.

En effet, Les droits sont interdépendants, c'est-à-dire que la réalisation de chaque droit
dépend de l'accomplissement d'autres droits. Ainsi, le droit de vote requiert, comme corol-
laire, le droit à l'éducation, la liberté d'expression, la liberté d'opinion, etc. l'approche des
droits doit être non sélective : les Etats ne peuvent pas choisir de respecter certains droits mais
pas d'autres. Les droits sont indissociables, c'est-à-dire qu'il ne faut pas introduire de distinc-
tion ou de différence de traitement entre les différents types de droits.

c. L’universalité des droits de l’homme

Il est indéniable qu’aujourd’hui les droits de l'homme ont évolué vers l'universalisme.
On peut considérer qu’il y a au moins trois stades dans l’universalisme : l’universalisme de la
conception, l’universalisme de la formulation, l’universalisme du contrôle et de l’effectivité
du respect des droits de l’homme.50 L'universalité des droits de l'homme veut dire que tous les
individus doivent jouir des droits dans tous les pays à travers le monde car les droits de
l'homme sont liés à la nature humaine51

Les droits humains sont à vocation universelle, la DUDH fait de la dignité humain le
fondement des droits humains et défend le principe de l’universalité de ces droits. Au plan
philosophique, ce système repose donc sur une caractéristique universelle, inhérente à tous les
êtres humains sans condition d’origine ni de richesse, et reconnaît que ceux-ci partagent tous
les mêmes aspirations. En pratique, les droits ne sont pas toujours et partout respectés, et ne
peuvent pas être uniformément mis en œuvre dans tous les pays. Les droits de l’homme sont

49
Rémy NGOY LUMBU, Droits de l’homme (éléments du droit international des), Notes de cours, 2ème Li-
cence, Faculté de Droit, UNIKIN, 2016-2017, p. 19.
50
KEBA MBAYE, op.cit. p.47.
51
Dieudonné KALINDYE BYANJIRA, op.cit. p.78
20

universels. Ce sont des valeurs qui s’appliquent à l’espèce humaine, par essence universelle
nonobstant les apparentes subdivisions ainsi que les approches politiques diversifiées dont
elles peuvent faire l’objet. Malgré donc l’existence des droits régionaux des droits de
l’homme et des catégories particulières, les droits de l’homme restent universels52.

Pour Pierre-Felix KANDOLO ON’UFUKU Wa KANDOLO l'universalité et l'indivisi-


bilité sont des principes logiques d'interprétation de chaque droit de l'homme. L'universalité
est le caractère spécifique d'un droit de l’homme ; l'indivisibilité est la clause de cohérence
dans la légitimité : chaque droit de l'homme est un principe d'interprétation des autres droits
de l'homme53.

Il existe une sorte de jus communes des droits de l’homme, droit commun des droits de
l’homme54 auquel tout le monde doit obéir, droit commun dont la Déclaration universelle des
droits de l’homme constitue un des supports incontestés. Dans la pratique cependant, la réalité
est différente. Le choc des cultures et des valeurs conduit à des interprétations diversifiées in-
fluencées par des valeurs de rattachement également diversifiées.

En résumé de la doctrine des droits humains selon laquelle les droits humains
s'adressent à tous les êtres humains et ont vocation à être appliqués partout. Cette conception
se heurte à deux obstacles majeurs : une limite pratique : les droits humains sont très inégale-
ment réalisés selon les pays et selon les époques.

Dans le cas des DESC, leurs détracteurs insistent en particulier sur le fait que les
grandes disparités de ressources et de niveau de développement des différents Etats de la pla-
nète ne permettraient pas à tous les pays de réaliser ces droits. Une opposition politique : les
tenants du relativisme culturel soulignent que les droits humains formulés dans les instru-
ments internationaux sont d'influence occidentale55.

Certains ne seraient pas donc applicables dans toutes les cultures ou solliciteraient à être
aménagés pour être culturellement adaptés. L'universalité des droits humains a été consacrée
par la Déclaration universelle des droits de l'homme adoptée par les Nations unies en 1948 et

52
Brochure du Groupe de travail sur les droits fondamentaux CEDIDELP-IPAM, Les droits économiques, so-
ciaux, culturels et environnementaux : instruments de lutte pour la dignité humaine et la justice sociale, Docu-
ment de travail (première version) Genève, Mars 2005, p.85.
53
Pierre-Felix KANDOLO ON’UFUKU Wa KANDOLO, du système congolais de promotion et protection des
droits de l’homme, Contribution pour une mise en œuvre du mécanisme institutionnel spécialisé, MEMOIRE de
l’obtention du grade de Diplômé d’Etudes Approfondies en Droit, Lubumbashi, UNILU, 2011, p.69.
54
KEBA M’BAYE, les droits de l’homme en Afrique, op.cit., p.47.
55
Brochure Groupe de travail sur les droits fondamentaux, op.cit. p.86.
21

réaffirmée à la Conférence de Vienne en 1993. Elle constitue aujourd'hui la doctrine domi-


nante en droit international.

C. LES ELÉMENTS DE DIFFÉRENCE ENTRE LES DROITS CIVILS ET POLITIQUES ET


LES DROITS ECONOMIQUES, SOCIAUX ET CULTURELS

En effet, aucun comité n'étant prévu, c'est, au départ, une simple réunion d'ex-
perts qui veille à l'application du Pacte. Ce groupe d'experts se réunit à New York, trois se-
maines par an, pour examiner les rapports des Etats. Il le fait cependant de façon très infor-
melle, sans beaucoup de moyens, sans procédure précise et sans publicité. Ce groupe a
d'abord été composé des représentants des gouvernements à New York, puis d'experts gouver-
nementaux, mais le système n'a jamais cheminé de façon satisfaisante. Assez rapidement, le
groupe a donc proposé au Conseil économique et social (ECOSOC) la création d'un comité ad
hoc. Il a fallu attendre mai 1985 pour que ce comité soit créé ; sa première réunion s'est tenue
en 1987.

Une première différence entre les deux Pactes concerne la procédure de re-
cours56. Dans un cas, pour le PIDCP, en même temps que le Pacte, a été adopté un protocole
facultatif, qui permet aux individus de présenter des « communications » (ce qu'en langage
courant on appellerait des plaintes) par lesquelles ils peuvent saisir le Comité, lorsqu'ils es-
timent qu'un de leurs droits civils ou politiques a été violé et après que toutes les voies de re -
cours internes ont été épuisées. Il faudra attendre 1993 pour que la perspective d'adopter un
Protocole similaire pour le PIDESC soit finalement sérieusement envisagée au sein des Na-
tions unies : c'est la Conférence mondiale des droits de l'homme de Vienne, en 1993, qui a re-
commandé au Comité des DESC de préparer un projet de protocole facultatif et de le subju-
guer à la Commission des Droits de l'homme. Cet effort financier exigé par les droits écono-
miques, sociaux et culturels entrainait logiquement pour les critiques comme l’affirme BOS-
SOUYT, un contenu différent et variable des droits économiques, sociaux et culturels d'un
État à l'autre et ce contrairement aux droits civils et politiques57.

La deuxième différence entre les deux Pactes réside dans le contenu de leur article 2.
Alors que le PIDCP prévoit, par cet article, que toutes ses dispositions sont immédiatement
applicables, le PIDESC mentionne une application progressive. Ce terme a donné lieu à d'im-
56
Véronique RIOUFOL et Horacio ORTIZ, Le document du Groupe de travail sur les droits fondamentaux inti-
tule : Les droits économiques, sociaux, culturels et environnementaux : instruments de lutte pour la dignité hu-
maine et la justice sociale, Document de travail (première version) paris, Mars, 2005, p.7.
57
Marc BOUSSUYT, « La distinction juridique entre les droits civils et politiques et les droits économiques, so -
ciaux et culturels. » (1975) 8 Revue des droits de l'Homme, p.783.
22

portants malentendus, certains Etats ayant parfois considéré que cette progressivité ne leur
créait pas d'obligations, en termes des droits économiques, sociaux et culturels. Ce n'est pas là
l'interprétation du Comité, qui a constamment rappelé les obligations immédiates incombant
aux Etats, notamment dans ses Observations générales 3 et 9. Il a, en particulier, souligné que
les Etats sont tenus, dès la ratification du Pacte, de mettre en œuvre le principe de non-discri-
mination, et de commencer immédiatement à prendre des mesures, au maximum de leurs res-
sources disponibles, pour contribuer au respect et à la promotion des DESC58.

La thérapeutique très différente de ces deux types de droits n'a pas tenu seulement à une
attitude négative des États à leur égard. La société civile, les ONG, les juristes, les profession-
nels du droit, ont, très longtemps, superbement ignoré les DESC, et n'ont consacré leur action
qu'aux droits civils et politiques. Heureusement, cette situation est en cours d'évolution. la
Commission internationale des juristes ont pris conscience, depuis quelques années, de l'im-
portance des DESC et de la nécessité de défendre et promouvoir 59tous les droits de l'Homme,
au nom de « l'indivisibilité, de l'universalité, de l'interdépendance et de la complémentarité »,
rappelée par la conférence de Vienne de 199360. En effet, pour conclure les droits de l’homme
est un corps de droit unique, les droits civils et politiques et les droits économiques, sociaux et
culturels ne sont pas fondamentalement différents les uns des autres, ni dans le droit ni dans la
pratique. Tous ces droits sont indivisibles et interdépendants

Les différentes catégories des droits de l’homme

La première génération est celle dite la génération des droits civils et politiques : elle
est dite première en raison de ce que, sous l’angle du positivisme juridique, ces droits sont
supposés être apparus les premiers dans les systèmes juridiques. Cette thèse n’est certes pas à
l’abri des critiques. L’une d’elles étant le fait que cette allégation n’est guère valable si l’on
considère ces mêmes droits du point de vue du droit naturel.

En effet, les droits de première génération seraient, selon certains doctrinaires qualifiés
en cette matière comme par exemple Olivier DE SCHUTTER, Guy HAARSCHERH et les
autres, des libertés revendiquées « contre » ou « par rapport à l’Etat » afin de protéger l’es-
pace de liberté appartenant à toute personne61.
58
Le document du Groupe de travail sur les droits fondamentaux intitule : Les droits économiques, sociaux,
culturels et environnementaux : instruments de lutte pour la dignité humaine et la justice sociale, op.cit., p.8.
59

60
Idem
61
Olivier DE SCHUTTER et Guy HAARSCHER cité par Rémy NGOY LUMBU, Droits de l’homme (éléments
du droit international des), op.cit., p.17. (Il faut ne pas confondre le droit à l’environnement sain qui est un droit
de l’homme de la troisième génération et le droit de l’environnement qui est une des branches du droit (national
23

Ces droits visent à limiter l’ingérence des pouvoirs publics dans l’espace réservé à l’au-
tonomie de l’individu. Il s’agit de ce que l’on appelle les « droits de », les « libertés de », ou
en anglais « right to », ou « freedom from ». Au regard de ces droits, l’individu postule pour
son émancipation de la puissance ou de la domination étatique (l’arbitraire du Prince ou du
Roi, l’interventionnisme dans les libertés de conscience, d’aller et de venir), etc.

L’Etat incarné par le pouvoir judiciaire sanctionne toute immixtion dans cette sphère.
D’où l’austérité du sacro-saint principe de la séparation des pouvoirs pour justement séparer
l’action de l’Etat dans ses compétences législatives et exécutives (qu’il convient de borner ou
cloisonner) de celles judiciaires. Dans une société démocratique, l’Etat est à la fois Juge des
citoyens et juge de lui-même, elles sont appelle « les droits-libertés ».

En succinct, dans le cadre de ces droits, il est demandé à l’Etat de ne pas intercéder, ex-
cepté lorsqu’il le fait en tant que pouvoir judiciaire pour sanctionner ses propres immixtions
ou celles des autres personnes vivant sous sa juridiction. Notons cependant que son interven-
tion, au titre des pouvoirs législatif et exécutif, n’est interdite qu’en tant qu’agent de limitation
de l’autonomie personnelle.

Elle reste toutefois approuvable en tant qu’agent promoteur de cette autonomie person-
nelle (contrat sociale entre le Léviathan et les citoyens).

La deuxième génération ; est celle dite génération des droits économiques, sociaux et
culturels : Cette génération est supposée être débarquée après celle des droits civils et poli-
tiques.

Pour Rémy NGOY LUMBU, au lieu de parler de « freedom from », on parle ici de «
freedom to », des « droits à ». Il s’agit, contrairement aux premiers, des droits nécessitant une
intervention de l’Etat. Celui-ci n’est plus appelé à s’abstenir comme ce fut le cas pour proté-
ger la sphère privée ; il doit intervenir, poser des actions concrètes, des prestations positives
(tel est le cas par exemple du programme minerais contre les infrastructures matérialisé par ce
que l’on appelle les « Cinq chantiers »62).

On dispose régulièrement les droits économiques, sociaux et culturels dans cette


deuxième catégorie : droit à la santé, à l’éducation, au travail, à la sécurité sociale, au bien-
être et à un niveau de vie suffisant, … L’Etat est donc obligé de construire des routes, des
écoles, des hôpitaux, des complexes sportifs, de bien rémunérer le personnel de santé ou

ou international)
62
Olivier DE SCHUTTER et Guy HAARSCHER cité par Rémy NGOY LUMBU, op.cit., p.17.
24

d’éducation, grâce aux moyens qu’il tire soit de l’impôt soit des dividendes de la coopération
internationale.

Guy HAARSCHER pense que si dans le cadre de la première génération, on parle sou-
vent de « Minimal State » ou d’ « Etat minimal 63 » en demandant à l’Etat qu’il en fasse moins,
dans celui-ci, on parle d’ « Etat providence » (autrement appelé le welfare State) en lui de-
mandant qu’il en fasse plus. Nous pouvons retenir que ces deux générations des droits de
l’homme naviguent entre ces deux contractions l’une exige de l’Etat l’abstention et l’autre de-
mande l’intervention qu’il convient de rapprocher.

De la seule intervention limitatrice du pouvoir judiciaire, on passe à l’intervention glo-


bale de tous les trois pouvoirs (inflation législative, multiplication des règlementations) avec
le risque désormais d’une forte limitation de la sphère privée de l’autonomie individuelle.

La troisième génération : Est celle dite génération des droits collectifs : ces droits en-
core en construction sont composés du droit à la paix, du droit à un environnement sain, droit
au développement qui risquent à leur tour d’affaiblir les droits des deux premières généra-
tions.

Plusieurs auteurs pensent que ces droits sont critiquables à plusieurs égards, On va
même jusqu’à leur nier le statut de droits de l’homme car ils sont loin de satisfaire à un certain
nombre de critères notamment l’absence de titulaire pour en réclamer le contenu, l’absence
d’objet ou de contenu de ces droits, l’absence d’opposabilité (à qui devrait-on les réclamer), et
l’absence de sanctions organisées en cas de violation64. Ils sont dits aussi droits de solidarité.

Malgré, les obligations internationales liées à cette troisième génération des droits de
l’homme demeurent encore vagues et doivent davantage gagner en précisions.

La quatrième génération ; est celle qu’on dénomme l’Habeas Data : avec l’arrivée sur
le marché des nouvelles technologies de l’information et des communications, on parle de
plus en plus, voyez par exemple les écrits de Guy BRAIBANT, de la protection des données
nominatives ou des données à caractère personnel que chacun de nous confie soit aux diffé-
rentes administrations ou sociétés commerciales avec lesquelles il entre en relation. Ils sont
relatifs à l’avancement des sciences et des techniques et concernent principalement deux do-

63
Guy HAARSCHERH, parle à cet égard de l’Etat minimal du libéralisme dix-neuviémiste en références aux li -
bertés civiles et politiques telles qu’elles figurent dans la Déclaration française des droits de l’homme et du Ci -
toyen de 1789.p.41cité par Rémy NGOY LUMBU
64
Remy NGOY LUMBU, op.cit., p. 17.
25

maines ; les nouvelles technologies de l’information et de la communication « NTIC »et les


biotechnologies65.

La communauté internationale et les autorités congolaises doivent traiter des droits de


l'homme globalement, de manière équitable et équilibrée, sur un pied d'égalité et en leur ac-
cordant la même importance. S'il convient de ne pas perdre de vue l'importance des particula-
rismes nationaux et régionaux et la diversité historique, culturelle et religieuse, il est du devoir
des États, quel qu'en soit le système politique, économique et culturel, de promouvoir et de
protéger tous les droits de l'homme et toutes les libertés fondamentales66.

SECTION II : L’IMPORTANCE ET LES CONTENUS DE CES DROITS

§.1. L’importance des droits économiques, sociaux et culturels

L’énonciation des DESC dans le droit international est le fruit de réclamations


de ces droits élémentaires portées depuis longtemps par des gens du monde entier et traduit
une préoccupation pour la vie de chaque personne, en particulier les plus vulnérables, qui se
manifeste dans plusieurs traditions philosophiques, religieuses et autres.

En cette époque d’universalisation économique croissante où les inégalités au sein des


États et entre eux ne cessent de s’accentuer, il est impératif que les groupes de base, les ONG,
les universitaires et d’autres organisations et personnes s’unissent pour reconnaître les liens
entre les luttes locales qui se poursuivent et réaliser concrètement les droits fondamentaux de
toutes les personnes. Pour saisir que les cas et les formes de pauvreté et de privation sont des
violations des DESC et non pas clairement une question de malchance, d’événements hors du
contrôle humain ou le résultat de lacunes individuelles, les États et, de plus en plus, les entre-
prises et autres acteurs non étatiques sont tenus de prévenir ces situations et d’y remédier.

Universellement dans le monde, le cadre des DESC sert à étayer des actions pour la jus-
tice et contre l’oppression et à faire connaître de nouveaux moyens progressistes de renforcer
l’exercice des DESC.

Des activistes ont intenté des actions auprès d'organes de suivi des traités, les Nations
unies, des tribunaux et autres instances de règlement des différends pour exiger des change-
ments, ont documenté et rendu publiques des violations répétées des droits, mobilisé des com-
munautés, élaboré des lois, analysé les budgets nationaux et les accords commerciaux interna-
65
Idem.
66
Déclaration et Programme d'Action de Vienne, supra note 97 par. 5.
26

tionaux pour assurer le respect des droits humains et renforcé la solidarité et les réseaux entre
les communautés à l'échelle locale et partout dans le monde.   Les DESC unissent femmes et
hommes, personnes migrantes et autochtones, jeunes et aîné-e-s, de toutes les races, religions,
orientations sexuelles, et de tous horizons économiques et sociaux, dans une réalisation com-
mune de la liberté et de la dignité humaines universelles

En effet, déjà nous l’avons souligné que c’est grâce aux pays socialistes, plus particuliè-
rement à l’U.R.S.S., que la Déclaration universelle des droits de l’homme et les Pactes inter-
nationaux relatifs aux droits de l’homme ont réservé une place aux droits économiques, so-
ciaux et culturels. La Déclaration universelle des droits de l'homme mentionne ces droits et
l’un des Pactes de 1966 leur est consacré. En 1948 de tels droits, encore nouveaux, n’étaient
admis par certains Etats qu'avec une extrême réticence. Pour ces Etats, comme nous l’avons
indiqué, seuls les droits civils et politiques devaient être considérés comme de véritables
droits de l’homme. Cette conception est aujourd’hui dépassée67. La Déclaration universelle
des droits de l’homme, qui n’est pas un traité et qui, au moment de son adoption, était tenue
pour un simple idéal à atteindre, est devenue dans son ensemble, y compris les dispositions re-
latives aux droits économiques, sociaux et culturels, un élément du droit international coutu-
mier. Elle n’avait pas de force contraignante à l'origine.

Cette déclaration a été adoptée à l'unanimité. De son côté, le Pacte international relatif
aux droits économiques, sociaux et culturels est cité par les auteurs et par les représentants des
Etats dans les mêmes clauses que le Pacte relatif aux droits civils et politiques, bien que l’un
et l’autre ne soient pas ratifiés par un très grand nombre d'Etats.

Les droits économiques, sociaux et culturels non seulement sont reconnus mais l'impor-
tance qui leur est accordée s'est accrue avec la grande attention prêtée aux problèmes de la dé-
colonisation et du développement par le droit international68. L’importance des droits écono-
miques, sociaux et culturels ne saurait être surestimée. La pauvreté et l’exclusion occupent
une grande place parmi les facteurs qui menacent toujours la sécurité, aussi bien au niveau na-
tional qu’au niveau international, et peuvent donc représenter un danger pour la promotion et
la protection de tous les droits de l’homme. Même dans les pays les plus prospères, la pauvre-
té et les inégalités flagrantes persistent et de nombreux individus et groupes vivent dans des

67
KEBA M’BAYE, op.cit., p.35
68
KEBA M’BAYE, les droits de l’homme en Afrique, op.cit., p.35.
27

conditions qui constituent un déni de leurs droits économiques, sociaux, civils, politiques et
culturels69.

Les inégalités économiques et sociales affectent l’accès à la vie publique et à la justice.


La mondialisation a engendré des taux de croissance économique plus élevés mais un trop
grand nombre des avantages qui en découlent sont répartis de manière inégale aussi bien au
sein des sociétés qu’entre les sociétés. Pour surmonter ces obstacles fondamentaux à la sécuri-
té humaine, il faut prendre des mesures au niveau national et en matière de coopération inter-
nationale70.

Vu son importance, La jouissance complète des droits civils et politiques est impossible
sans celle des droits économiques, sociaux et culturels ; les progrès stables dans la voie de
l’application des droits de l’homme en général et les droits économiques, sociaux et culturels
en particulier présupposent une politique nationale et internationale rationnelle et efficace de
développement économique et social.

§2. Les contenus des droits économiques, sociaux et cultures

Ici, nous allons analyser les contenus et conditions d’effectivité des droits économiques,
sociaux et culturels consacrés par la Constitution du 18 février 2006 telle que modifiée par la
Loi numéro 11/002 du 20 janvier 2011 portant révision de certains articles de la Constitution
de la République Démocratique du Congo.

 Droits économiques

En effet, il apparait que les droits proprement économiques ne sont pas exhaustifs, ça si-
gnifie que ceux qui sont susceptibles de procurer un gain économique direct, ne sont pas nom-
breux. Au droit de jouir des richesses nationales, qui est d’apparition récente, la Constitution a
joint le traditionnel droit à la propriété privée ainsi que le droit à l’initiative privée. Quant au
droit au développement71. Au décryptage des dispositions de la DUDH et du PIDESC, on peut

69
Idem.
70
Louise ARBOUR, Le fiche d’information numéro 33 du Haut-Commissariat des Nations Unies aux droits de
l’homme, question fréquemment posées concernant droits économiques, sociaux et culturels, pensé de Haut-
Commissaire des Nations Unies aux droits de l’homme (Genève, 14 janvier 2005) p.6.
71
Paul-Gaspard NGONDANKOY NKOY-ea-LOONGYA et Charles ODIKO LOKANGAKA, Notes de cours des
libertés publiques, dispensé à l’Unikin, Faculté de Droit, pour les étudiants de deuxième année de licence en
28

dire que les droits économiques sont en fait les droits des travailleurs. Émergeant du constat
que les droits au travail sont précisément la base pour gagner la vie, les droits économiques
dans ces textes portent principalement sur les droits des travailleurs. Dans l’inventaire qui
vient d’être faite, il apparait que les droits proprement économiques, cela veut dire qui sont
susceptible de procurer un gain direct ne sont pas abondants ou nombreux. En effet, le droit
de jouir des richesses nationales. Qui est l’apparition récente, la Constitution a joint le tradi-
tionnel droit à la propriété privé ainsi que le droit à l’initiative privée.

 Droits sociaux

Un peu plus que les droits économique, des droits sociaux sont ceux qui ont bénéficié de
la plus substantielle attention du constituant congolais. 72 De l’énumération précédente, il res-
sort que certains droits sociaux sortent du lot, même s’il ne faut pas en négliger. Il s’agit tout
notamment du droit au travail, de la liberté syndicale, du droit de gréve, du droit à la santé et à
la sécurité alimentaire qui sont notamment révolutionnaires dans le contexte d’un Etat « en
voie de développement » comme la RDC. Certains droits notamment le droit à un logement
décent ainsi que le droit d’accès à l’eau potable et l’énergie électrique dont on attend toujours
un régime d’aménagements spécifique.73

 Droits culturels

De tous les droits de la seconde génération reconnus par la Constitution du 18 février


2006, ceux qualifiés de culturels sont ceux qui sont les plus méconnus ; non pas parce qu’ils
sont dépourvus de la même protection que d’autres, mais parce qu’ils n’occupent qu’une por-
tion congrue du chapitre74. À peine peut-on repérer notamment : le droit à l’éducation scolaire,
le droit à la culture et les autres droits dérivés. Ceux-ci sont des droits nébuleux car ce « serait
collectivement des droits, des libertés et des responsabilités pour une personne, seule ou en
commun, avec et pour autrui, de choisir et d’exprimer son identité, et d’accéder aux réfé-
rences culturelles, comme autant de ressources qui sont nécessaires à son processus d’identifi-
cation75» Tout le monde a des droits culturels, un droit à la science et un droit à la protection
des intérêts d'auteur. Ceux-ci garantissent le droit de participer à la culture et à la science et de
droit, année académique 2020-2021, p.76
72
Idem., p.80
73
Ibidem.
74
Paul-Gaspard NGONDANKOY NKOY-ea-LOONGYA et Charles ODIKO LOKANGAKA, op.cit., p.85.
75
Céline ROMAINVILLE, Neuf essentiels pour comprendre les “droits culturels et le droit de participer à la
vie culturelle, Culture et Démocratie, 2013, p.16.
29

jouir des bienfaits qui en découlent et concernent la quête de connaissances, de compréhen-


sion et de créativité humaine.  Ces droits sont un élément sérieux de l'harmonie sociale et sont
profondément liés au droit à l'éducation et à la liberté de pensée, de conscience et de religion.
Les droits culturels ne peuvent toutefois pas servir à justifier des pratiques discriminatoires à
l'endroit de certains groupes ou qui portent atteinte à d'autres droits humains.

Les contenus des droits économiques, sociaux et culturels

a. Droit au travail

Il ressort de l’article 36 de la Constitution, et de toute coutume constitutionnelle en la


matière que le travail est à la fois un droit et un devoir, qualifié de « sacré », pour chaque
Congolais.76 de cette lecture on peut arguer que le travail est à la fois une faculté et une obli-
gation et d’autre part, que son titulaire indiqué c’est chaque Congolais. Le droit au travail est
à la base de l’accomplissement ou de la réalisation de plusieurs droits humains et d'une vie
digne.  Il appréhende la possibilité de gagner sa vie par un travail librement choisi ou accepté.
Pour assurer la réalisation progressive de ce droit, l’État congolais est tenu d'assurer l'accès à
l'orientation et à la formation technique et professionnelle et prendre les mesures nécessaires
pour établir un environnement propice à la création d'emplois productifs.

En effet, l’État congolais doit garantir la non-discrimination dans tous les as-
pects du travail et le travail forcé est défendu en vertu du droit international par plusieurs ins-
truments juridiques. Le droit au travail est profondément lié au droit à des conditions de tra-
vail justes et favorables et aux droits syndicaux. Ainsi l’État est tenu de garantir des salaires
équitables, l'égalité salariale pour un même travail et la parité salariale pour un travail de
même valeur.  Les travailleurs et travailleuses devraient se voir assurer un salaire minimum
qui leur procure, ainsi qu'à leur famille, une existence décente.

Les conditions de travail doivent être salubres et sûres et ne doivent pas porter


atteinte à la dignité humaine. Les travailleurs et travailleuses doivent se voir offrir des ho-
raires de travail raisonnables, suffisamment de temps de repos et de loisir, ainsi que des
congés rémunérés périodiques.

Les travailleurs et travailleuses ont le droit de s'associer les uns avec les autres
et de négocier collectivement pour améliorer leurs conditions de travail et leur niveau de
76
Art. 36 de la Constitution telle que modifiée à ces jours.
30

vie. Elles ont le droit de constituer un syndicat et de s'affilier au syndicat de leur choix et les
syndicats ont 77le droit de former des unions nationales ou internationales.

Les travailleurs et travailleuses ont le droit de grève, pourvu qu'il soit exercé
conformément aux lois nationales78. Allant dans la même idée que le comité des DESC qui a
donné des directives que l’État ne peut pas imposer aux droits collectifs des travailleurs et tra-
vailleuses des restrictions autres que celles qui sont prévues par la loi et nécessaires dans une
société démocratique, dans l’intérêt de la sécurité nationale ou de l’ordre public, ou pour pro-
téger les droits et les libertés d'autrui79.

En effet, le Comité a également signalé que le droit au travail comporte les élé-
ments essentiels et interdépendants suivants :

La disponibilité : L’État doit assurer l'existence de services personnalisés afin


d'aider les personnes à trouver un emploi.

L'accessibilité : L'accès au travail comporte trois éléments clés à savoir : la


non-discrimination, l'accessibilité physique et l'accessibilité des informations. La discrimina-
tion dans l'accès à l'emploi et dans le maintien de l'emploi est interdite.  Les États doivent
veiller à ce que des aménagements raisonnables soient apportés pour que les lieux de travail
soient physiquement accessibles, en particulier pour les personnes handicapées physique-
ment.  Tout le monde a le droit de demander, d'obtenir et de partager des informations concer-
nant les possibilités d'emploi80.

L’acceptabilité et la qualité : Le droit au travail admet plusieurs volets interdé-


pendants, notamment le droit de choisir et d'accepter librement un emploi, le droit à des
conditions de travail justes et favorables, la sécurité des conditions de travail et le droit de for-
mer des syndicats81.

Les droits des travailleurs : Aujourd’hui, avec la mondialisation et le dévelop-


pement La préoccupation actuelle concernant les « droits culturels » ont de nombreuses
causes, parmi lesquelles l’industrialisation et la mécanisation croissante du monde. À mesure
77
Art.37 de la Constitution., op.cit.
78
Art.39 de la constitution, op.cit.
79
Dans l’Observation générale n°18, le Comité des droits économiques, sociaux et culturels (CDESC) des Nations
Unies a donné des directives précises aux États concernant leur obligation de respecter, protéger et mettre en
œuvre le droit au travail. Voir le lien http/tbinternet.ohchr.org/_layouts/treatybodyextenal/download.aspx?sym-
bolno=e/c.12/gc/18&long=en
80
Observation générale n°18 du Comité des droits économiques, sociaux et culturels, op.cit.
81
Ibidem
31

que les hommes obtenaient plus de loisirs, ils se sont rendus compte qu’ils avaient besoin non
seulement de biens matériels, mais aussi d’activités créatrices. Un « nouvel humanisme est
apparu. »82. Maintenant, c’est la Déclaration de Fribourg du 7 mai 2007 qui constitue un ins-
trument de référence sur les droits culturels en ce que, d’une part, elle les définit et, d’autre
part, elle établit les responsabilités des acteurs publics et des organisations internationales83.
Mais avant, il a été adoptée, lors de la 14ème session de la Conférence générale
de l’Organisation des Nations unies pour l’éducation, la science et la culture (UNESCO),
réunie à Paris le 4 novembre 1966, une Déclaration des principes de la coopération culturelle
internationale. Cette Déclaration stipule, en son article 1er que : « Toute culture a une dignité
et une valeur qui doivent être respectées et sauvegardées ».
Tout peuple a le droit et le devoir de développer sa culture. Dans leur variété
féconde, leur diversité et l’influence réciproque qu’elles exercent les unes sur les autres,
toutes les cultures font partie du patrimoine commun de l’humanité 84. C’est dans la même phi-
losophie que la constitution congolaise de 2006 consacre les droits culturels comme des droits
fondamentaux garantis au plus haut niveau par le texte suprême de la République Démocra-
tique du Congo85.

b. Droit au logement

Tous les citoyens congolais ont le droit au logement. Un logement suffisant, en


tant qu'élément du droit à un niveau de vie suffisant, est essentiel à l'exercice de tous les droits
économiques, sociaux et culturels.  Il ne devrait pas être interprété comme se limitant à un
simple abri86. Le droit au logement est reconnu en tant que droit social depuis 1946. Au ni-
veau international, la DUDH considère dans son article 25 que le droit au logement fait partie
des droits sociaux.87

L’État doit plutôt promouvoir la mise en place de cadres nationaux appropriés


pour la réalisation de ce droit, spécialement en parant aux menaces immédiates pesant sur le

82
UNESCO, Les droits culturels en tant que droits de l’homme. Politiques culturelles : Etudes et documents, Pa-
ris, s.é. 1970, p. 11–12.
83
Patrice MEYER-BISCH, Les droits culturels. Projet de déclaration, Fribourg, éditions Universitaires, Unesco,
1998, p. 23.
84
Art. 1er de la Déclaration des principes de la coopération culturelle internationale, reprise dans UNESCO, pp.
127-129.
85
Lire l’article 46 de la Constitution, op.cit.
86
Art. 48 de la Constitution, op.cit.
87
Le droit au logement : un droit sans cesse réaffirmé http://www.vie-publique.fr/politiquespubliques/logement-
social/droit-logement: consulter le 25 janvier 2022.
32

logement, en optant pour des politiques et des pratiques visant à répondre aux besoins à long
terme des populations qui changent en matière de logement et en règlementant l'offre de loge-
ments du secteur privé.

Tout d’abord on doit préciser que le Comité des droits économiques, sociaux et
culturels a également signalé que le droit au logement comporte les sept éléments essentiels et
interdépendants suivants ; La sécurité légale de l'occupation : chaque personne devrait jouir
d'un certain degré de sécurité du logement lui assurant une protection contre l'expulsion for-
cée ou arbitraire, le harcèlement ou autres menaces. Cette protection peut prendre diverses
formes, par exemple, la propriété légale, la location ou le logement coopératif88.

L'existence des services, matériaux, équipements et infrastructures : Les États


doivent veiller à ce que les logements soient dotés d'équipements essentiels à la santé, à la sé-
curité, au confort et à la nutrition. Il faut assurer notamment un accès permanent à des res-
sources naturelles et communes, à l'eau potable, à l'énergie pour la cuisson, le chauffage et
l'éclairage, des installations sanitaires et de lavage, des moyens de conservation des denrées
alimentaires, un système d'évacuation des déchets, de drainage et des services d'urgence.

La capacité de paiement : Le logement et les frais s'y rattachant devraient être


proportionnés aux niveaux de revenus et se situer à un niveau qui ne compromette pas la satis-
faction d'autres besoins essentiels. L’État doit prévoir des allocations de logement pour ceux
qui n'ont pas les moyens de payer un logement, mettre en place des mesures de protection des
locataires contre des loyers excessifs et assurer la disponibilité de matériaux naturels dans les
sociétés où les matériaux de construction sont essentiellement des matériaux naturels89.

L'habitabilité : Un logement convenable devrait offrir suffisamment d'espace,


permettre de vivre en sécurité et assurer une protection contre le froid, la chaleur, la pluie et
autres éléments naturels, et contre les risques structurels. Les États devraient prêter une atten-
tion particulière aux liens existant entre des mauvaises conditions de logement et les risques
pour la santé.

88
 Dans l’Observation générale n°4, le Comité des droits économiques, sociaux et culturels (CDESC) des Nations
Unies a donné des directives précises aux États concernant leur obligation de respecter, protéger et mettre en
œuvre le droit à un logement suffisant.
Voir le lien http//www.1umn.edu/humants/esc/french/general_comments/4_gc.html
89
Observation générale n°4 du Comité des droits économiques, sociaux et culturels, op.cit.
33

La facilité d'accès : Tout le monde devrait avoir accès à un logement suffisant,


surtout les plus vulnérables. L’État devrait offrir des logements en priorité aux groupes défa-
vorisés, dont les personnes âgées, les enfants, les personnes handicapées, les malades en phase
terminale et les victimes de catastrophes naturelles. L’État nécessiteraient mettre en place des
mécanismes appropriés en matière de logement de façon à permettre aux secteurs sans terre
ou appauvris de la société d'accéder à la propriété foncière.

L'emplacement : Dans plusieurs cas, aussi bien dans les villes qu'en milieu ru-
ral, le transport peut être coûteux et demander beaucoup de temps.  Un logement convenable
doit se situer en un lieu où il existe des possibilités d'emploi, des services de santé, des éta-
blissements scolaires et d'autres services sociaux. Les logements ne devraient pas être
construits dans des lieux dangereux ou pollués.

Le respect du milieu culturel : La construction des maisons et les matériaux uti-


lisés doivent être liés à l'expression de l'identité culturelle et de la diversité du logement, en
fonction des communautés dans le contexte concerné. Les efforts de modernisation des loge-
ments devraient tenir compte des croyances ainsi que de l'évolution des besoins des occu-
pants90.il faut noter que certains instruments juridique consacrent le droit au logement combi-
nant le statut positif et le statut négatif en ce qu’ils appellent à la fois une action positive et
une abstention en vue de la protection de ce droit91.

c. Droit à la sécurité sociale

En assurant des services de protection ou d'aide sociale, l’État doit garantir la


protection de toute la population, en particulier des membres les plus vulnérables de la socié-
té, en cas de chômage, de maternité, de maladie, d’handicap, de vieillesse ou d’autres cas du
même genre.

Conformément aux lois de République l’Etat doit assurer progressivement la


réalisation du droit à la sécurité sociale en offrant une protection, en espèce ou en nature, qui
permette aux personnes et aux familles de bénéficier au moins des soins de santé essentiels,
d'un hébergement et d'un logement de base, de l’approvisionnement en eau et de l’assainisse-
ment, des denrées alimentaires et des formes les plus élémentaires d’enseignement.
90
Observation générale n°4 du Comité des droits économiques, sociaux et culturels, op.cit.
91
Godefroid BOKOLOMBE BOMPONGO TARA APANDA, Notes des cours des mécanismes régionaux de
promotion et protection des droits de l’homme, UNIKIN, Faculté de droit, Deuxième année de Licence, année
académique 2020-2021, p.56.
34

En effet, en raison de son effet distributif, le droit à la sécurité sociale est un


facteur important de l'insertion et de la cohésion sociale et de la réduction de la pauvreté. La
sécurité sociale doit être offerte en l'absence de la discrimination, quoique les moyens de fi-
nancer et d'assurer la sécurité sociale varient d'un État à l'autre.

En effet, le Comité a également signalé que le droit comporte les éléments es-
sentiels et interdépendants suivants :
La disponibilité : l’État doit veiller à ce qu'il existe un système de sécurité so-
ciale, quelle que soit sa composition, offrant des prestations qui permettent de faire face à
d'éventuels impacts sur les moyens de subsistance. Ce système doit être administré et contrôlé
par l'État et devrait être durable pour en assurer la continuité des générations en génération92.
Risques et aléas sociaux : Les systèmes de sécurité sociale des États devraient
comporter les neuf grands volets suivants : soins de santé, maladie, vieillesse, chômage, acci-
dents de travail, aide à la famille et à l'enfant, maternité, invalidité et survivants et orphelins.
 L'adéquation : les prestations offertes dans le cadre d'un régime de sécurité so-
ciale doivent être d’un montant et d’une durée adéquats afin que chacun puisse exercer son
droit à la protection et à l’aide de la famille, à un niveau de vie suffisant et à des soins de san-
té suffisants. Pour faciliter cela, les États devraient réexaminer régulièrement les critères
d'adéquation.  Lorsqu’une personne cotise à un régime de sécurité sociale qui prévoit des
prestations en cas de perte de revenus, le rapport entre le salaire qu’elle a perçu, les cotisa-
tions qu’elle a versées et le montant de la prestation devrait être raisonnable.93
L'accessibilité : l'accès à la sécurité sociale comporte cinq éléments clés : cou-
verture, admissibilité, accessibilité économique, participation et information et accès phy-
sique. Chacun devrait être couvert par le système de sécurité sociale de l'État, en particulier
les groupes les plus défavorisés et marginalisés, sans discrimination fondée sur un quelconque
des motifs proscrits. 
Des régimes non contributifs seront nécessaires pour assurer une couverture
universelle.  Les conditions d’admissibilité doivent être raisonnables, proportionnées et trans-
parentes.

92
DANS L’OBSERVATION GENERALE n°19, le Comité des droits économiques, sociaux et culturels (CDESC) des
Nations Unies a donné des directives précises aux États concernant leur obligation de respecter, protéger et
mettre en œuvre le droit à la sécurité sociale.Voir le lien http/tbinternet.ohchr.org/_layouts/treatybodyextenal/
download.aspx?symbolno=e/c.12/gc/19&long=en consulter le 25 février 2022.
93
Observation générale n°19 du Comité des droits économiques, sociaux et culturels, op.cit.
35

Il faut noter que la cessation, la suspension ou la réduction des prestations de-
vraient être déterminées par la loi, reposer sur des motifs raisonnables et faire l’objet d’une
procédure régulière.  Le montant des cotisations à verser à un régime de sécurité sociale de-
vrait être défini d'avance, abordable pour tous et ne devrait pas compromettre d'autres droits
humains. Tout le monde doit avoir accès aux informations concernant les droits à la prestation
de la sécurité sociale et pouvoir participer aux systèmes de sécurité sociale qui existent.94

L’Etat congolais devrait s'assurer que tout le monde puisse avoir physiquement
accès aux services de sécurité sociale afin de pouvoir accéder aux prestations et aux informa-
tions et, le cas échéant, verser des cotisations, en permettant une attention particulière aux per-
sonnes handicapées, aux migrants et aux personnes vivant dans des régions éloignées, sujettes
à des catastrophes ou touchées par des conflits.

d. Droit à la santé

Conformément article 47. al 1 de la Constitution congolaise ce droit concerne à


la fois le droit qu'ont les personnes de jouir à un certain niveau de la santé et des soins de san-
té et l'obligation qui incombe à l'État d'assurer à un certain niveau la santé publique à la com-
munauté en général95 En effet, la vraie définition de ce droit que nous avons retenue est celle
de l’organisation mondiale de la santé, qui définit le droit à la santé comme 96 étant « un état
complet de bien-être physique, mental et social, et non pas seulement l'absence de maladie ou
d'infirmité ».

Voilà d’où naît l’obligation pour l’Etat de garantir tant les libertés que les
droits. Parmi les libertés se trouvent le droit de contrôler sa santé et son corps, ce qui com-
prend la liberté sexuelle et génésique, et le droit à l’intégrité, par exemple, le droit de ne pas
être soumis à la torture et de ne pas être soumis sans son consentement à un traitement ou une
expérience médicale. Les droits voient le droit d’accès à des établissements et à des soins de
santé adéquats, ainsi que l'adoption par l'État de mesures appropriées concernant les détermi-

94
Ibidem
95
Art.47, al 1 de la Constitution op.cit.
96
http://WWW.who.int/about/definition/fr/print.html, consulter le 10 janvier 2022.
36

nants socio-économiques de la santé, tels que l'alimentation, l'eau et l'assainissement, la sécu-


rité et l'hygiène au travail, le logement et la pauvreté97.
Le droit à la santé est intimement lié à de nombreux autres droits humains, dont
le droit à l'alimentation, à l'eau, au logement, au travail, à l'éducation, à la vie, à la non-discri-
mination, au respect de la vie privée, l'accès à l'information, l'interdiction de la torture, entre
autres98.

Dans l’observation générale n°14 le Comité a pareillement signalé que le droit


comporte les éléments essentiels et interdépendants suivants : La disponibilité : l’État doit
veiller à ce qu'il y ait en quantité suffisante et sur tous les territoires des services de santé pu-
blique et des soins de santé, ainsi que de l'eau salubre et des installations sanitaires, des pro-
fessionnels de santé qualifiés et bien rémunérés et des médicaments essentiels99.
La facilité d'accès : l'accès à la santé comporte quatre éléments clés : la non-
discrimination, l'accessibilité physique, l'accessibilité économique et l'accessibilité des infor-
mations.  Les établissements et les services de santé devraient être accessibles à tous, en parti-
culier aux groupes les plus vulnérables, sans discrimination fondée sur l'un quelconque des
motifs proscrits. Les établissements et les services, ainsi que les déterminants fondamentaux
de la santé, tels que les services d'assainissement et d'approvisionnement en eau, doivent être
physiquement accessibles sans danger. 

Les installations, biens et services de santé doivent être d'un coût abordable
pour tous, et celui-ci doit être établi sur la base du principe de l'équité de façon à ce que les
ménages les plus démunis ne soient pas confrontés à des frais de santé démesurés. 

L’État doit veiller à ce que toute personne ait le droit de demander, recevoir et
partager des informations sur la santé, sans porter atteinte à la confidentialité des informations
médicales.

L'acceptabilité : les établissements de santé devraient être respectueux de


l'éthique médicale et de la culture des personnes et des communautés, et attentifs aux besoins
spécifiques des femmes et des hommes aux différents stades de la vie.

97
Conformément à l’article 47 al 2 de la Constitution congolaise, c’est à l’Etat qu’incombe l’obligation de veiller
à la santé de la population puisque. Cette obligation se traduit par le devoir de construire les infrastructures sani -
taires et de former un personnel médical complété
98
Idem.
99
 Dans l’Observation général n°14, le Comité des droits économiques, sociaux et culturels (CDESC) des Na-
tions Unies a donné des directives précises aux États concernant leur obligation de respecter, protéger et mettre
en œuvre le droit à la santé. Voir le lien http//www.1umn.edu/humants/esc/french/general_comments/14_gc.htm,
consulter le 14 janvier 2022.
37

La qualité : les services de santé devraient être scientifiquement et médicale-


ment appropriés et de bonne qualité, ce qui suppose, entre autres, la fourniture des médica-
ments et des équipements nécessaires, un personnel médical qualifié et un approvisionnement
en eau et des moyens d'assainissement appropriés100.

e. Droit à l’alimentation

Le droit à l'alimentation est essentiel à une vie digne et fondamentale pour la


réalisation de nombreux autres droits, dont le droit à la santé et à l'éducation. L'alimentation
est importante non seulement pour la survie, mais aussi pour la pleine croissance des capacités
physiques et mentales de chacun.
Ce droit n’est pas défini par la constitution ni dévoilé. Une fois encore c’est le
Pacte international relatif aux DESC dans son art. 11 point 2 qui nous en donne la meilleure
formulation : c’est le droit d’être à l’abri de la faim, cela veut dire que le droit de ne pas
craindre de mourir de faim101.
L’État est tenu d'adopter, individuellement et au moyen de la collaboration ou
la coopération internationale, différentes mesures de production, de conservation et de distri-
bution des aliments de façon à ce que tout le monde ait accès à une nourriture suffisante pour
être à l'abri de la faim et de la malnutrition ou boulimie.
Pour la réalisation du droit à l'alimentation, il faut aussi prêter attention à des
concepts comme la durabilité de l'accès à l'alimentation pour les générations présentes et fu-
tures et la sécurité alimentaire, le droit des peuples à définir leurs propres systèmes alimen-
taires et agricoles102. Le droit à l'alimentation ne se limite pas simplement à avoir un certain
nombre de calories et les nutriments nécessaires dans son alimentation ; il suppose que toute
personne ait physiquement et économiquement accès, à tout moment, à une nourriture suffi-
sante ou aux moyens de se la procurer.
C’est ainsi que le Comité des droits économiques, sociaux et culturels a égale-
ment signalé que le droit à alimentation comporte les éléments essentiels et interdépendants
suivants :

La disponibilité : tout le monde doit pouvoir obtenir suffisamment de nourriture de


qualité, soit par le biais des systèmes de marché ou directement de la terre et d'autres res-
sources naturelles. L'adéquation : la nourriture disponible pour la consommation doit être ap-
100
Idem
101
Art. 11. 2 PIDESC, op.cit.
102
http//www.who.int.hode/glossory/strong/028/cm/ consulter le 3 janvier 2022
38

propriée compte tenu du contexte social, économique, culturelle et environnemental 103. Le ré-
gime alimentaire doit contenir une combinaison de nutriments nécessaires à une vie saine et
conformément aux besoins physiologiques de l'être humain à tous les stades du cycle de vie et
en fonction du sexe et de l'occupation. La nourriture devrait être exempte de substances no-
cives et être culturellement appropriée.

L'accessibilité : L'accès à la nourriture comporte trois éléments clés : la non-discrimi-


nation, l'accessibilité économique et l'accessibilité physique.  Chacun doit avoir accès à de la
nourriture sans discrimination fondée sur l'un quelconque des motifs proscrits. Le prix des ali-
ments devrait se situer à un niveau qui ne compromette pas la satisfaction d'autres besoins es-
sentiels. Il pourrait falloir pour cela mettre en place des programmes spéciaux pour les
groupes vulnérables. L'accessibilité physique signifie que chacun, en particulier les groupes
vulnérables tels que les enfants, les personnes handicapées, les personnes âgées et les victimes
des catastrophes naturelles ou des conflits, doit avoir accès à de la nourriture104.

La durabilité : l’État doit s'assurer, en adoptant des mesures appropriées et en assurant


le contrôle des acteurs privés, que les pratiques ayant une incidence sur la production alimen-
taire, la terre ou les ressources naturelles ne compromettent pas la disponibilité et l'accessibili-
té à long terme des aliments. En droit congolais, le droit à l’alimentation est garanti à travers
la protection de la dignité humaine qui est reconnue comme un droit fondamentale. Ce droit
ne pas reconnu explicitement dans la constitution de la République.

f. Droit à un environnement sain

En effet, nous pensons à notre sens, la continuation du droit à la santé, le droit


à un environnement sain est certes affirmée d’une manière autonome par l’article 53 de la
constitution105
Tout le monde a le droit à un environnement sain.  Un environnement sain est
considéré comme une condition préalable à la réalisation d'autres droits humains, dont le droit
à la vie, à l'alimentation, à la santé et à un niveau de vie suffisant. Cet aspect est mentionné en
partie dans l'énoncé relatif au droit à la santé apparaissant dans le Pacte international relatif
103
 Dans l’Observation générale n°12 , le Comité des droits économiques, sociaux et culturels (CDESC) des Na-
tions Unies a donné des directives précises aux États concernant leur obligation de respecter, protéger et mettre
en œuvre le droit à l'alimentation. Voir le lien http/tbinternet.ohchr.org/_layouts/treatybodyextenal/down-
load.aspx?symbolno=e/c.12/gc/1999/5&long=en. Consulter le 24 janvier 2022
104
Observation n°12 du Comité des droits économiques, sociaux et culturels, op.cit.
105
Art.53 de la constitution, op, cit,
39

aux droits économiques, sociaux et culturels (PIDESC), qui signale que tous les États doivent
assurer la réalisation du droit à la santé en assurant, entre autres, l’amélioration de tous les as-
pects de l’hygiène du milieu106.
Chacun et chacune devrait pouvoir vivre dans un environnement favorable à sa
santé et à son bien-être. L’État devrait prendre des mesures concrètes et progressives, indivi-
duellement et en coopération les uns avec les autres, pour élaborer, mettre en œuvre et mainte-
nir des cadres appropriés pour réunir tous les éléments nécessaires à un environnement sain et
durable, qui englobe l'ensemble du monde naturel.

Il devrait, particulièrement, garantir le contrôle des entreprises et autres acteurs


privés dans leurs activités dans le pays et à l'extérieur. Suivant les principes établis du droit
international, dont les dispositions du PIDESC, la coopération internationale pour le dévelop-
pement et la réalisation des droits humains est une obligation qui incombe à tous les États.
Une telle collaboration et un tel soutien, surtout de la part des États qui sont en tempérance
d'aider les autres, sont notamment importants pour faire face aux impacts transnationaux sur
les conditions environnementales, comme les changements climatiques.

g. Droit l’eau

Le droit à l'eau est indispensable à une vie digne et fondamentale pour la réalisation de
plusieurs autres droits, dont le droit à la santé, à la vie et à un niveau de vie suffisant. Bien
qu'il ne soit pas explicitement mentionné dans le Pacte international relatif aux droits écono-
miques, sociaux et culturels, il se procède d'un élément nécessaire à la réalisation du droit à un
niveau de vie suffisant, qui a été reconnu dans divers instruments internationaux relatifs aux
droits humains.

Tout le monde doit avoir accès à une quantité suffisante d'eau potable pour éviter la
déshydratation et garantir une bonne santé de base, en particulier chez les groupes les plus
vulnérables de la société. Si l’État devrait en priorité patronner l'approvisionnement en eau
pour des usages personnels et domestiques, il faut aussi que des mesures soient prises pour
garantir la disponibilité et la durabilité des ressources en eau pour la production alimentaire,
l'hygiène environnementale, la sécurité des moyens de subsistance et l'exercice de certaines
pratiques culturelles.

106
Pour de plus amples informations, se référer au site internet du haut-commissariat aux droits de l’homme.
Voir le site officiel sur www.ohchr.org.
40

La suffisance de la réserve en eau dépendra du contexte social, économique, culturel,


climatique et écologique, car l'eau devrait être considérée comme un bien social et culturel et
non fondamentalement comme un bien économique. Le Comité a également signalé que ce
droit comporte les éléments primordiaux et interdépendants suivants :

La disponibilité : Tout le monde devrait avoir accès à la quantité d'eau nécessaire pour satis-
faire ses besoins essentiels. Si la quantité minimum d'eau nécessaire varie selon le contexte
(notamment les conditions de santé, climatiques et de travail), les usages personnels et domes-
tiques ordinaires de l'eau comprennent généralement la consommation, l’assainissement indi-
viduel, le lavage des linges, la préparation des aliments ainsi que l’hygiène personnelle et do-
mestique107.

La qualité : L’eau destinée à l'usage personnel et domestique doit être exempte de substances
nocives, telles que des micro-organismes, des substances chimiques et des risques radiolo-
giques.  Son odeur, sa couleur et son goût doivent être acceptables pour la consommation hu-
maine.

L'accessibilité : L'accès à l'eau comporte quatre éléments clés : l'accessibilité physique, l'ac-
cessibilité économique, la non-discrimination et l'accessibilité des informations. L'eau, ainsi
que les installations et les services qui y sont liés, doivent être physiquement accessibles à
tous sans danger et sans discrimination fondée sur l'un quelconque des motifs proscrits. Il de-
vrait être possible d'avoir accès à l'eau dans chaque foyer, établissement d'enseignement et
lieu de travail ou à proximité. L’Etat devrait veiller à ce que les installations et services d'ap-
provisionnement en eau soient accessibles sans danger, culturellement adaptés et respectueux
de la vie privée et des besoins des femmes et des hommes aux différents stades de la vie.  Les
coûts et les frais directs et indirects associés à la consommation ou à l'usage de l'eau doivent
être abordables pour tous et ne doivent pas risquer la réalisation d'autres droits humains. Tout
le monde a le droit de solliciter, recevoir et partager des informations concernant des ques-
tions relatives à l’eau.

h. Droit à l’éducation

107
Dans l’Observation générale 15, le Comité des droits économiques, sociaux et culturels (CDESC) des Nations
Unies a donné des directives précises aux États concernant leur obligation de respecter, protéger et mettre en
œuvre le droit à l'eau. Voir le lien http/tbinternet.ohchr.org/_layouts/treatybodyextenal/download.aspx?symbol-
no=e/c.12/2002/11&long=en consulter le 25janvier 2022.
41

Conformément à l’article 43 de la constitution qui en confirmant que 108


« toute
personne a droit à l'éducation scolaire …. », Car l'éducation concerne, entre autres, à assurer
le plein épanouissement et la dignité de chaque personne, à permettre une participation utile à
la société et à renforcer le respect des droits humains. L'instruction est importante en soi et est
aussi souvent appelée un droit "multiplicateur", compte tenu que la place d'accès à l'éducation
a une incidence sur le niveau d'exercice d'autres droits humains.
Le droit à l'éducation comporte des exigences précises à différents niveaux
d'enseignement. L'enseignement primaire doit être obligatoire et gratuit pour tous, ce qui sup-
pose de prendre en compte les coûts directs et indirects liés à l'éducation. La nature obliga-
toire de l'enseignement primaire empêche les parents ou les gouvernements de porter at-
teinte à ce droit, élimine la discrimination économique et fait disparaître les incitations au dé-
crochage.  L’État devrait élaborer un cadre national permettant de développer et d'améliorer
progressivement le système éducatif et d'instaurer successivement la gratuité scolaire à tous
les autres niveaux d'enseignement, notamment secondaire, supérieur et de base109.

L’État faudrait respecter le droit à la liberté d'enseignement.  Ils doivent, à ce


titre, respecter les convictions religieuses et morales des enfants et des parents, le droit des pa-
rents ou des tuteurs légaux de choisir une école privée pour leurs enfants et la liberté de créer
des établissements d'enseignement privé sous réserve que ceux-ci soient conformes aux
normes nationales relatives aux programmes d'étude et à l'admission110.

Le Comité a identiquement signalé que ce droit comporte les éléments indispensables et


interdépendants suivant :
Les dotations111 : L’État nécessiterait veiller à l'existence d'une infrastructure scolaire
(établissements et programmes) suffisante pour tous.  Ces établissements et programmes de-
vraient être dotés de tous les matériels et des installations nécessaires à leur bon fonctionne-
ment dans un contexte donné, à savoir des bâtiments, du matériel et des équipements pédago-
giques, un personnel qualifié et bien rémunéré, une protection contre les éléments naturels,
des installations sanitaires pour les deux sexes et de l'eau potable.

108
Art. 43 de la constitution, op.cit.
109
Pour de plus amples informations, se référer au site internet du Haut-commissariat aux droits de l’homme.
Voir le site officiel sur www.ohchr.org.
110
Idem.
111
Dans l’Observation générale n°13(link is external), le Comité des droits économiques, sociaux et culturels
(CDESC) des Nations Unies a donné des directives précises aux États concernant leur obligation de respecter,
protéger et mettre en œuvre le droit à l'éducation.
42

L'accessibilité : L'accès à l'éducation comporte trois éléments clés : la non-discrimina-


tion, l'accessibilité physique et l'accessibilité économique.  Les établissements d'enseignement
devraient être accessibles à tous, en particulier aux groupes les plus vulnérables, et personne
ne doit faire l'objet de discrimination au motif, entre autres, du sexe, de l'origine ethnique, de
la situation géographique, de la situation économique, d'un handicap, du statut de citoyenneté
ou de résidence, de l'appartenance à un groupe minoritaire, de la religion ou de l'orientation
sexuelle.  Les écoles devraient être situées à une distance raisonnable des communautés ou,
dans le cas des régions éloignées, accessibles à l'aide de technologies modernes.  L'éducation
devrait être économiquement à la portée de tous et l’Etat redevrait instaurer progressivement
la gratuité scolaire à tous les niveaux.

L'acceptabilité : Sous réserve des objectifs généraux de l'éducation et des normes mini-
males établies par l'État en matière d'éducation, les programmes scolaires et les méthodes pé-
dagogiques devraient être acceptables pour les étudiants et, le cas échéant, pour les parents.
Cela signifie que l'éducation devrait répondre au contexte, aux besoins et au développement
des capacités de l'enfant, et être de bonne qualité et culturellement appropriée112.

L'adaptabilité : L'enseignement doit être assez souple pour s'adapter et répondre à


l'évolution des sociétés et aux besoins des étudiants dans divers cadres sociaux et culturels.
Les institutions et les événements (ex. bibliothèques, musées, théâtres, cinémas et stades de
sport) ; les espaces publics et les biens culturels incorporels (ex. langues, coutumes, croyances
et histoire).

i. Le droit à la science

Le droit de bénéficier du progrès scientifique et de ses applications contient


non seulement les résultats scientifiques mais aussi les démarches scientifiques, leurs métho-
dologies et leurs outils.  La science peut être définie comme la recherche, l’étude et l'examen
théoriques et pratiques dans tous les domaines d'études, y compris les sciences sociales.

j. Le droit à la protection des intérêts moraux et matériels des auteurs

Lorsqu'un individu produit une œuvre scientifique, littéraire ou artistique, il a


le droit de bénéficier de la protection des intérêts moraux et matériels qui en découlent.  Il ad-
met de signaler que cette protection se retrouve plus fréquemment dans les instruments relatifs
à la propriété intellectuelle que dans ceux concernant les droits humains. En tant que droit hu-
112
Observation générale n°13 du Comité des droits économiques, sociaux et culturels, op.cit.
43

main, ce droit est intimement lié à la dignité inhérente à la créativité humaine et ne peut être
révoqué, concédé sous licence ni attribué à un tiers.

Le Comité a autant signalé que ce droit comporte trois éléments primordiaux et


interdépendants, à savoir :

La disponibilité : L’État doit adopter des lois et des règlements adéquats et prévoir des re-
cours propres à assurer la protection des intérêts des auteurs113.
L'accessibilité : L’accès aux voies de recours pour la protection des intérêts des auteurs com-
porte trois substances clés : l'accessibilité physique, l'accessibilité économique et l'accessibili-
té des informations concernant ce cadre de protection des intérêts des auteurs.
La qualité de la protection. Les États doivent veiller à ce que les procédures de protec-
tion des intérêts moraux et matériels des auteurs soient administrées avec compétence et dili-
gence par les autorités correspondantes114.

K. Le droit à la culture

En effet, Toute individu a le plein droit de participer librement à la vie culturelle de la


société. Les valeurs de chaque culture sont tenues à être respectées 115 et sauvegardées, car
elles font partie du patrimoine commun de l'humanité. Le constituant vise ici, visiblement,
plusieurs choses à la fois. Dans un premier sens, le droit à la culture peut être considérer
comme celui permettant de se revendiquer, le Petit Robert parle de des formes acquises de
comportement dans une société donnée. En ce sens le droit à la culture renvoie aux pratiques
sociales reliant un groupe de personnes entre elles et qui permettent de les distinguer des
autres dans les domaines les plus divers de la vie sociale. Ces domaines scrutant par exemple
les coutumes « alimentaires, vestimentaires, maritales… » Les croyances « religieuses, non
religieuses, philosophiques, non philosophique… » Les convenances « sociales, comporte-
mentales… ». Les modes de pensée « expressions orales ou écrits… » Et constituent ce que la
constitution appelle le « patrimoine culturel national » voué à la promotion et à la protection
étatiques116.

113
 Dans l’Observation générale n°17, le comité a donné des directives précises aux États concernant leur obliga-
tion de respecter, de protéger et de mettre en  œuvre le droit à la protection des intérêts moraux et matériels des
auteurs. Voir ce lien http/tbinternet.ohchr.org/_layouts/treatybodyextenal/download.aspx?symbolno=e/c.12/gc/
17&long=en consulté le 25 janvier 2022
114
Idem.
115
Dieudonné KALINDYE BINDJIRA, op.cit. p.77.
116
Art. 46, al 3 de la constitution, op.cit.
44

Sur un second sens, ce droit peut aussi renvoyer au droit à l’identité culturelle. En ce
sens, il est synonyme de faculté qu’à toute personne ou tout groupe de personnes de se consi-
dérer soi-même comme une individualité propre et se représenter le monde- avec tous les ob-
jectifs qui constituent d’une manière conforme à la perception, à son individualité propre. L
s’agit donc ici, du droit « droit d’avoir une façon de vivre propre », une perception propre de
la vie » c’est vraisemblablement dans ce sens que la constitution utilise l’expression « diversi-
té culturelle » dont l’Etat doit tenir compte dans la réalisation de ses tâches117.

Compte tenu des difficultés de définition de la culture et description de ses éléments


constitutifs, le droit à la culture prend habituellement, pour en assurer une meilleure protec-
tion, la forme du droit à droit d’accès à la culture. Ce troisième sens renvoie presque au droit
de participation à toutes à toutes les manifestations des œuvres de l’esprit, que ce soit dans le
domaine des connaissances ou dans celui des arts. Ainsi en ce sens, l’accès à toutes les
œuvres de la culture118.

L’affirmation constitutionnelle du droit à la culture n’est pas une question anodine, si


l’on prend en compte le contexte dans lequel évolue « la culture congolaise ». En effet dans
un contexte où, par l’effet des médias principalement, cette culture est marquée notamment
par un certain mimétisme et par un certain relativisme, il peut paraitre utile de la protéger 119.
L’on dès lors pourquoi la constitution place à la garde l’Etat tous les divers sens du droit à la
culture que l’on vient de voir. Concrètement les éléments culturels susceptible de recevoir pa-
reille protection (musique, mœurs, habitudes, coutumes, langues nationales et locales et lo-
cales, croyances…).

117
Art. 46, al. 4, de la constitution op.cit.
118
Paul-Gaspard NGONDANKOY NKOY-ea-LOONGYA et Charles ODIKO LOKANGAKA, op.cit. p.88
119
Idem.
45

CHAPITRE II : LESOBLIGATIONS DE L'ÉTAT CONGOLAIS ET LA PROBLEMA-


TIQUE DE LA JUSTICIABILITE DES DROITS ECONOMIQUES, SOCIAUX ET
CULTURELS.

Dans ce chapitre, nous allons, d’une part, relever les obligations de l’Etat congolais dans la
mise en œuvre des droits économiques, sociaux et culturels (Section I) ; d’autre part, la pro-
blématique de la justiciabilité de ces droits (Section II) et en fin, les Mécanismes de contrôle
disponible aux niveaux national, régional et international (section III)

Section I : Les obligations de l’État congolais pour l’effectivité des droits économiques,
sociaux et culturels

Les droits de l’homme et les libertés fondamentales sont irréductibles et inter-


dépendants. Cette évidence revient à conclure l’État, d’une manière générale, a des obliga-
tions pour la réalisation de tous les droits de l’homme. L’article 2, paragraphe 1, du Pacte in-
ternational relatif aux droits économiques, sociaux et culturels tranche que chaque État partie
« s’engage à agir au maximum de ses ressources disponibles, en vue d’assurer progressive-
ment le plein exercice des droits reconnus dans le présent Pacte 120 ».
Cet outil reconnaît que l’application de ses règles s’inscrit dans le temps et
qu’elle peut passer par différents degrés en raison de la nature même des obligations pres-
crites121. Certaines dispositions fixent en effet des objectifs tout en laissant aux États parties
une « marge d’appréciation » quant aux moyens qu’ils adopteront pour les atteindre. Suivant
les cas, cela présuppose l’adoption de nouveaux textes législatifs.
La mise en œuvre des droits économiques, sociaux et culturels ne peut donc se conce-
voir que sur la durée. L’article 2 dispose ce qui suit : 1. Chacun des États parties au présent
Pacte s’engage à agir, tant par son effort propre que par l’assistance et la coopération interna-
tionales, notamment sur les plans économique et technique, au maximum de ses ressources
disponibles, en vue d’assurer progressivement le plein exercice des droits reconnus dans le
120
Art. 2, paragraphe 1 du Pacte international relatif aux DESC, op.cit.
121
Observation générale N° 3 : La nature des obligations des États parties (article 2, paragraphe 1, du Pacte).
Cette observation date du 14 décembre 1990. Voir aussi Directives de Maastricht relatives aux violations des
droits économiques, sociaux et culturels, UN Doc. E/C12/2000/13, 2 octobre 2000, n° 8.
46

présent Pacte par tous les moyens appropriés, y compris en particulier l’adoption de mesures
législatives.
Les États parties au présent Pacte s’engagent à garantir que les droits qui y sont énoncés
seront exercés sans discrimination aucune fondée sur la race, la couleur, le sexe, la langue, la
religion, l’opinion politique ou toute autre opinion, l’origine nationale ou sociale, la fortune,
la naissance ou toute autre situation.
Les pays en développement, comptent dûment tenu des droits de l’homme et de leur
économie nationale, peuvent déterminer dans quelle mesure ils garantiront les droits écono-
miques reconnus dans le présent Pacte à des non-ressortissants.
L’Etat congolais, par sa ratification du Pacte international relatif aux droits écono-
miques, sociaux et culturels, s’engage à des obligations en savoir : l’obligation de respecter,
l’obligation de protéger et l’obligation de donner effet.

§.1. L’obligation de respecter

L'obligation de respecter les droits économiques, sociaux et culturels exige de


l’État qu’ils s’abstiennent d’appliquer, de cautionner ou de tolérer toute pratique, politique ou
mesure juridique portant atteinte à l’intégrité des individus ou à leur liberté d’utiliser les res-
sources matérielles ou autres dont ils disposent de la sorte qu’ils jugent la plus appropriée
pour exercer leurs droits économiques, sociaux et culturels 122. L’obligation protège les ci-
toyens contre toute entrave arbitraire à la jouissance des droits économiques, sociaux et cultu-
rels.

Cette obligation donne naissance à plusieurs droits à savoir :


 Le droit de jouir librement des droits acquis, sans ingérence arbitraire de l’État ;
 Le droit de ne pas être exclu injustement de l’accès à un établissement scolaire ou hos-
pitalier, ou à un service attaché aux droits économiques, sociaux et culturels
 Le droit de n’être soumis à zéro ou aucune forme de discrimination ;
 Le droit de participation, y compris le droit pour les citoyens d’essayer d’influencer les
lois ou les politiques pertinentes ;

122
À ce sujet, il conviendrait que les gouvernements s’abstiennent de restreindre le droit à la participation popu-
laire et s’engagent concomitamment à faciliter la mise en place de conditions économiques, sociales et politiques
propres à favoriser l’initiative personnelle des bénéficiaires des droits économiques, sociaux et culturels, à créer
de telles conditions ainsi qu’à respecter les droits à la liberté syndicale et à la liberté de réunion, qui sont indis -
pensables pour permettre aux titulaires de droits économiques, sociaux et culturels de faire valoir leurs requêtes.
47

 Le droit à la liberté syndicale, à la liberté de réunion et à la liberté d’association, en


particulier dans le cadre des organisations associatives ou non gouvernementales ;
 Le droit à l’égalité de traitement, spécialement en ce qui concerne la dotation de res-
sources et l’accès au crédit ;

§.2. L’Obligation de protéger

L’obligation de protéger les droits économiques, sociaux et culturels exige à


l’État et à ses agents d’anticiper les violations des droits de toute personne par toute autre per-
sonne ou par un acteur non étatique.
En cas d’atteinte aux droits économiques, sociaux et culturels commise par un
tiers, les autorités publiques doivent faire le nécessaire pour empêcher des nouvelles viola-
tions et garantir aux éventuelles souffre-douleurs l’accès à des voies de recours.
L’État doit aussi mettre en place des mesures efficaces pour protéger les per-
sonnes contre la discrimination raciale ou d’autres formes de discrimination, le harcèlement,
la suppression de services ou d’autres menaces. Cette obligation de protéger ordonne :
 De prendre instantanément des mesures pour prévenir des violations des droits écono-
miques, sociaux et culturels par l’État ou ses agents ;
 De prendre aussitôt des mesures pour prévenir des violations des droits économiques,
sociaux et culturels par des tiers ;
 De garantir l’accès à des voies de recours équitables en cas de violation présumée des
droits économiques, sociaux et culturels par l’État ou par des acteurs non étatiques ;
 De tenir des mesures actives pour protéger toutes les personnes contre la discrimina-
tion raciale ou d’autres formes de discrimination, le harcèlement et la suppression de services.

§.3. L’obligation de donner effet

Cette obligation de donner effet aux droits économiques, sociaux et culturels demande
de l’État qu’il prenne des mesures palpables ou positives lorsque les autres mesures n’ont pas
permis d’assurer la pleine réalisation ou l’effectivité de ces droits. Il peut récréer dans ce sens
sur la gérance des dépenses publiques, la réglementation de l’économie, la fourniture de ser-
vices publics et d’infrastructures de base, la politique fiscale et d’autres mesures économiques
de redistribution.
48

En effet, cette obligation de donner effet appréhende l’adoption par les gouvernements
des mesures matérielles nécessaires pour garantir à chaque personne relevant de leur juridic-
tion la possibilité d’avoir tout à fait accès à tous les droits économiques, sociaux et culturels
dont ils sont propriétaires mais qu’ils ne peuvent exercer par leurs seuls efforts personnels.
Dans les exemples de ce que sent l’obligation de donner effet aux droits, on peut invo-
quer ce qui suit :
 Affecter une part satisfaisante des dépenses publiques à la réalisation progressive des
droits économiques, sociaux et culturels ;
 Assurer la fourniture des services publics particulièrement la mise en place des infra-
structures, l’entretien des routes, les services de santé et les secours d’urgences, la distribution
d’eau et d’électricité, l’assainissement, le chauffage, l’évacuation des eaux usées et des eaux
de débordement ;
 Prévoir des stratégies et des plans d’action ciblés au sujet de droits économiques, so-
ciaux et culturels, assortis de calendriers précis, avec indication des fonds nécessaires pour les
financer, en vue d’assurer la pleine réalisation de ces droits ;
 Ajuster des critères pour le suivi du respect des droits économiques, sociaux et cultu-
rels, et utilisation à cet effet d’indicateurs appropriés ;
 Accomplir sans délai au réexamen de l’ensemble des lois, règlements ou distincts
textes normatifs qui ont une incidence négative sur la réalisation des droits économiques, so-
ciaux et culturels ;
 Surveiller à ce que les textes législatifs et les politiques gouvernementales épaulent re-
connaissance des droits économiques, sociaux et culturels ;
 Donner une attention prioritaire à la réalisation des droits économiques, sociaux et
culturels des groupes défavorisés.
En effet, tout comme les droits civils et politiques, les droits économiques, sociaux et
culturels imposent trois types d’obligations différentes aux États : les obligations de respecter,
de protéger et d’exécuter. Le non-respect de l’une quelconque de ces trois obligations consti-
tue une violation de ces droits. L’obligation de respecter impose à l’État de ne pas entraver la
jouissance des droits économiques, sociaux et culturels.
Ainsi, le droit au logement est violé lorsque l’État procède à des expulsions arbitraires.
L’obligation de protéger exige de l’État qu’il prévienne les violations de ces droits par des
tiers. Ainsi, le fait de ne pas veiller à ce que les embaucheurs ou employeurs privés respectent
les normes élémentaires du travail peut engendrer une violation du droit au travail ou du droit
à des conditions de travail justes et convenables. L’obligation d’exécuter impose à l’État de
49

prendre les mesures législatives, administratives, budgétaires, judiciaires et autres qui s’im-
posent pour assurer la pleine réalisation de ces droits. Ainsi, la carence de l’État à fournir des
soins de santé primaires indispensables à ceux qui en ont besoin peut constituer une violation.

Section II : Problématique de la justiciabilité de ces droits

La justiciabilité exige l’existence d’un ordre juridique qui s’explique par un


système normatif efficace comprenant des normes et sanctions au sens strict. Alors qu’une
norme est la signification d’un énoncé qui est obligatoire. Bref, la juridicité ou la justiciabilité
veut-dire la revendication auprès d’une juridiction d’un droit et obtenir un gain de cause.
De ce fait, les droits de la deuxième génération sont internationalisés par les
instruments juridiques et constitutionalisés dans la quasi-totalité des Etats.
Conformément à l’article 8 de la Déclaration Universelle des Droits de
l’Homme stipule : « Toute personne a droit à un recours effectif devant les juridictions na-
tionales compétentes contre les actes violant les droits fondamentaux qui lui sont reconnus
par la constitution ou par la loi ».123 Cela signifie que le droit international des droits de
l’homme exige la présence des mécanismes de protection des droits de l’homme, dont, avant
tout, la protection par le mécanisme judiciaire.
Contrairement aux autres organes Onusiens de suivi et d’application des droits
de l’homme, rappelons que le Comité des droits économiques, sociaux et culturels a été créé
par le Conseil économique et social (ECOSOC). Le Comité qui a été créé en 1985 s'est réuni
pour la première fois en 1987. Au départ, il se réunissait une fois par an, mais actuellement, il
se réunit deux fois par an pour des sessions de deux ou trois semaines, généralement en mai et
en novembre/décembre.
Toutes ses sessions ont lieu à l'Office des Nations Unies à Genève. Le Comité
se compose de 18 membres qui sont des experts d'une compétence reconnue dans le domaine
des droits de l'homme. Ils sont indépendants et exercent leurs fonctions à titre personnel, et
non en tant que représentants des gouvernements. Les membres élisent le président, ses trois
vice-présidents et son rapporteur.
Les membres du Comité sont élus par le Conseil économique et social pour une
durée de quatre ans et sont rééligibles si leur candidature est de nouveau proposée. Le Comité
123
Art. 8 de la Déclaration universelle des droits de l’homme, op.cit.
50

est donc un organe subsidiaire du Conseil économique et social dont il détient formellement
ses pouvoirs. Les élections ont lieu au scrutin secret à partir d'une liste de candidats proposés
par les Etats parties au Pacte. Les Etats qui n'ont pas ratifié le Pacte ne peuvent donc pas pré-
senter de ressortissants comme candidats à l'élection des membres du Comité. Les principes
de la répartition géographique équitable et de la représentation de différents systèmes sociaux
et juridiques sont respectés dans le cadre des élections. Le Centre des Nations Unies pour les
droits de l'homme assure les services nécessaires au Comité.
Au plan interne, il faut, sans contestation aucune, noter que la République démocratique
du Congo a aménagé un cadre structurel suffisant de protection des droits de l’homme de ma-
nière générale. Il s’agit des mécanismes juridictionnel et quasi-juridictionnel. Au rang des
mécanismes juridictionnels, il faut préciser c’est le pouvoir judiciaire, et cela dans son en-
semble, qui assure la protection de tous les droits de l’homme 124 et au nombre des mécanismes
quasi-juridictionnels, l’on note parmi tant d’autres la Commission Nationale des Droits de
l’Homme (CNDH) instituée par la Loi organique n° 13/011 du 21 mars 2013.
.
§.1. Le fameux débat de la justiciabilité des droits économiques, sociaux et culturels

Ce sont des droits-créances ou programmatoires. Ils nécessitent l’intervention de


l’Etat pour leur effectivité. Ce sont des droits conçus à l’origine comme des droits dont la
fonction est de remédier à certaines formes d’insécurité et de précarité qui caractérisaient les
conditions de vie des travailleurs et autres catégories des personnes.
Parmi ces droits, la doctrine note le droit au travail, droit à une juste rémunération, droit
à un syndicat ou non, droit à la sécurité sociale, droit à la santé, droit à un niveau de vie suffi -
sant, droit à l’éducation, droit de participer à la vie culturelle, droit de famille, droit de bénéfi-
cier du progrès scientifique, technique et social, protection des œuvres scientifiques, littéraires
et artistiques, droit à l’identité culturelle.
Parmi ces droits, la doctrine note le droit au travail, droit à une juste rémunération, droit
à un syndicat ou non, droit à la sécurité sociale, droit à la santé, droit à un niveau de vie suffi -
sant, droit à l’éducation, droit de participer à la vie culturelle, droit de famille, droit de bénéfi-
cier du progrès scientifique, technique et social, protection des œuvres scientifiques, littéraires
et artistiques, droit à l’identité culturelle.
Du point de vue historique, les prémisses ces droits ont été détectés sous la Révolution
française. Dès les débuts de la Révolution s’exprime la volonté d’introduire dans le droit pu-
124
Lire attentivement l’article 150 alinéas 1 er de la Constitution du 18 février 2006, op.cit.
51

blic le principe nouveau d’une assistance aux citoyens incapables de pourvoir à leurs besoins.
Les propositions en ce sens ne se retrouvent pas, finalement, dans la Déclaration de 1789,
mais la mise en place d’un Comité de mendicité au sein de l’Assemblée constituante et
l’adoption d’une série de textes ponctuels en matière d’aide et d’assistance sociale traduisent
l’existence d’un courant favorable à la reconnaissance d’un droit de l’homme à la sub-
stance125.

Les efforts de l’internationalisation des droits de l’homme après la deuxième guerre


mondiale nécessitent un appui institutionnel adéquat sans lequel cet édifice risque de se crou-
ler un jour. Ce souci se raccorde parfaitement avec la pensée d’un fervent défenseur des droits
de l’homme. Il s’agit de l’Australien Evait, l’un des rédacteurs de la Déclaration universelle
des droits de l’homme du 10 Décembre 1948 qui disait : « Le recours est aussi important que
le droit. Sans recours, aucun droit n’est garanti »126.

Devant ces évidences, le doute sur la justiciabilité des droits économiques, sociaux et
culturels est à élaguer. Certes, du point de vue historique et idéologique d’après la deuxième
guerre mondiale, ce sont les droits civils et politiques qui ont acquis des béquilles judiciaires
avant les droits économiques, sociaux et culturels. Cependant, l’allemand JELLENIK , cité
par Godefroid BOKOLOMBE, pense également que ces droits sont « des droits de statut po-
sitif »en ce sens qu’ils appellent une action positive de l’Etat, par opposition aux droits de sta-
tut négatif, à savoir les droits-libertés qui impliquent l’abstention de l’Etat et garantissent la
protection d’une sphère de libertés. 127 Bref, ce sont des « instruments de transformation so-
ciale » qui cherchent à apporter des «correctifs» au «libéralisme économique» et qui sont gui-
dés par un «objectif de fraternité »128

Nonobstant toutes critique contre la justiciabilité des droits économiques, so-


ciaux et culturels, concluons que le Comité du Pacte international relatif aux droits écono-
miques sociaux et culturels s’est borné à affirmer un principe fondamental, celui que les États
125
Danièle LOCHACK, op.cit, p.34.

126
EVAIT, cité par R. NGOY LUMBU, Droits de l’homme  : Eléments du droit international des droits de l’homme,
notes de cours à l’usage exclusif des étudiants de la Faculté de droit, Deuxième Licence, UNIKIN, édition 2015-
2016, p.49.

127
Godefroid BOKOLOMBE BOMPONDO TARA APANDA, op.cit. p.55
128
Diane ROMAN, « La justiciabilité des droits sociaux ou les enjeux de l’édification d’un État de droit social
», Rev. Dr. H. 2012, par. 7, [En ligne], [revdh.revues.org/635] (1er avril 2020 ; Marie-Pauline Deswarte, «
Droits sociaux et État de droit », R.D.P. 1995.951, 979
52

membres sont tenus d’utiliser au maximum leurs ressources existantes dans l’optique d’arriver
progressivement à la réalisation effective de tous ces droits.129

Section III. Mécanismes de contrôle disponible aux niveaux national, régional et interna-
tional

En effet, si un État donné n’honore pas l’une de ses obligations de respecter, de


protéger et mettre en œuvre ou de donner effet aux droits économiques, sociaux et culturels,
toutes personnes qui en sont victimes devraient pourvoir accéder à un mécanisme de contrôle
judiciaire pour pouvoir revendiquer leur droit. Ainsi toutes les victimes de ces droits ont droit
à une réparation adéquate, une réparation, compensation et/ou garantie de non répétition.130
Toujours dans l’agencement d’idée, une personne ou groupe des personnes
qui, par exemple, a été expulsé arbitrairement de la terre qui lui permettait de se nourrir ou de
se promouvoir, ou qui s’est vu retirer l’accès à une zone agricole ; une personne ou une
groupe des personnes dont l’eau utilisée pour l’irrigation a été polluée par l’Etat ou par une
entreprise ; une personne ou groupe des personnes qui est laissé et sans aucun moyen d’avoir
accès à une vie minimal ou adéquate par ses propres moyens, ni avec l’aide locale, nationale
ou internationale, doit pouvoir porter plainte et obtenir la réparation et compensation pour
violation pour des ces droits.
De ce fait, les moyens de revendiquer la réalisation de droits économiques, so-
ciaux et culturels et les chances d’obtenir la réparation ou compensation découleront large-
ment de l’information et des mécanismes de contrôle disponible.
Il faut noter que toute personnes ou groupe des personnes qui a perdu accès aux
droits économiques sociaux et culturels ou qui ne reçoit aucune aide du gouvernement, doit
s’adresser en premier lieu aux autorités locales pour leurs demander de l’aide. Si c’est impos-
sible ou si cela n’améliore pas sa situation, cette personne ou ce groupe des personnes peut
s’adresser aux mécanismes de contrôle disponible de protection aux niveaux national, puis ré-
gional et internationale. Cette saisine peut être fait seul ou avec une organisation spécialisée
dans la protection des droits de l’homme. 131

129
La KHANH TUNG, “Droits de l’individu dans la Constitution Vietnamienne considérés sous l’angle du Code
International des Droits de l’homme” In Constitution : Les problèmes théoriques et pratiques, Faculté de Droit,
Université de Hanoi, 2011, p.678.
130
Voir le comité des droits économiques, sociaux et culturels (12 mai 1999) dans observation général 9, sur le
droit à une nourriture suffisante (article 11).
131
GIANG NGUYEN, La protection constitutionnelle des droits de l’homme au Vietnam, Thèse de Doctorat,
’Université de Toulouse 2015, «. p.273.
53

La locution « mécanisme constitutionnel » désigne les règles, les organisations,


les institutions mais aussi les relations entre ces organismes qui sont définies par la Constitu-
tion. C’est sur la base de la Constitution que les organes étatiques sont établis et fonctionnent.
Autrement dit, l’organisation et le fonctionnement de l’appareil étatique doivent s’appuyer sur
un mécanisme constitutionnel qui reflète la nature démocratique ou totalitaire d’une Constitu-
tion. Le mécanisme de protection des droits de l’homme est un système de réglementation de
ces droits institué par la Constitution congolaise.
C’est le seul mécanisme qui est capable de limiter la latitude des pouvoirs pu-
blics et qui permet au citoyen d’employer les pouvoirs que la Constitution lui donne pour pro-
téger ses droits. Respecter, réaliser et protéger les droits de l’homme par un mécanisme
constitutionnel consiste donc à inscrire et affirmer ces droits dans la Constitution, puis à éta-
blir les fondements et les conditions de leur protection.
Quel que soit le régime politique, tous les pays considèrent les droits de
l’homme et ceux du citoyen comme un sujet essentiel, indispensable à une Constitution. Res-
pecter, réaliser et protéger les droits de l’homme sont la mission et l’objectif d’une Constitu-
tion. Quand une Constitution reconnaît des droits de l’homme, elle doit prévoir également des
mécanismes pour les protéger.
La manière dont le peuple exerce ses droits dans la vie sociale, la manière dont
une Constitution protège ses citoyens, montrent la nature de cette Constitution.
En effet, niveaux nationale régionale et internationale, il existe deux types des
mécanismes de contrôle utilisables de protection de ces droits : les mécanismes de contrôle ju-
diciaire et le mécanisme extra-judiciaire. Les premiers consistent pour un juge local ou natio-
nal de sanctionner, par une décision judiciaire, toute violation d’un droit de l’homme (peu im-
porte sa génération) émanant d’un acte privé (violation horizontale) ou d’un acte d’un organe
administratif ou politique (violation verticale). Les deuxièmes sont constitués des mécanismes
quasi-juridictionnels. Bien que dépourvus des pouvoirs décisionnels, ces mécanismes dé-
noncent les violations des droits de l’homme et y font rapport aux pouvoirs publics. Tel est le
cas de la Commission Nationale des Droits de l’Homme.

§1. Les mécanismes de contrôle judiciaire

Comme nous l’avions précédemment précisé, le pouvoir judiciaire, en Répu-


blique Démocratique du Congo, est un garant des droits et libertés fondamentaux des citoyens
tels que garantis par la Constitution du 18 février 2006 telle que modifiée à ces jours. Autre-
54

ment, ce sont les cours et tribunaux qui concourent à la protection des droits et libertés fonda-
mentaux des citoyens132.
L’action du pouvoir judiciaire dans la protection des droits de l’homme, peu
importe leur génération, se constate par le procès. Notons deux exemples. Le premier est le
cas d’un licenciement abusif d’un travailleur. Si le juge du travail est saisi conformément aux
règles procédurales et le conseil du travailleur licencié expose les moyens justifiant le licen-
ciement abusif, le juge du travail est tenu de prononcer la réintégration du travailleur comme
l’exige le Code du Travail. Cette décision du juge constate la protection du droit au travail. Le
deuxième cas est celui d’un recours exercé contre une décision judiciaire ordonnant le déguer-
pissement d’un citoyen. Si le juge d’appel reforme l’œuvre du premier juge, il est à constater
la protection du droit au logement.
En Afrique du sud, l’un de droit sociaux notamment le droit à alimentation est reconnu
comme un droit fondamental dans la constitution sud-africaine. Cette reconnaissance permet
aux victimes des violations de ce droit de porter plainte directement devant les juges constitu-
tionnels régionaux (les high court siégeant dans chaque province de l’Etat national). Si elles
n’obtiennent pas réparation ou compensation en cas de violation, les victimes peuvent encore
se tourner vers la cour constitutionnelle nationale qui rendra un jugement final sur le cas.133
A ces jours, les plaintes pour violations des droits économiques, sociaux en Afrique du
sud ont surtout porté sur le droit au logement, le droit à l’eau et le droit à la santé. Dans un cas
en 2000, une municipalité de la province du western cape a été obligée de fournir des condi-
tions de logement décentes et de l’eau portable des communautés vivant dans conditions dé-
plorables.134
Dans une autre espèce judiciaire, , le Gouvernement Sud-Africain a été forcé de pro-
duire et de distribuer à toutes les femmes porteuses du virus VIH un médicament contre la
transmission du VIH/SIDA de la mère à l’enfant135. En effet existe plusieurs jurisprudences
sud-africaines allant dans le but de rendre effective les droits de la deuxième génération ni-
veau national.
En Suisse, également un droits sociaux, notamment le droit à l’alimentation est garanti à
travers la protection de la dignité humaine qui est reconnue comme un droit fondamental. En

132
Art. 150 de la Constitution du 18 février 2006 telle que modifiée à ces jours.
133
Cour constitutionnelle d’Afrique du sud (2000) : The government of the republic of south Africa, the premier
of the province of the werten cape, cape metropolitan council, Oostenberg municipality versus Irene Grootbom
and others. Cas CCT 11 /00. http://www.communitylawcentre.org.za/cases/grootboom.pdf
134
Idem
135
Cour constitutionnelle d’Afrique du sud (2002) : Minister of heateh and others vs. treatment Action compaign
and Campaign and éthers. Cas CCT 8/02.http://.lrc.org.za/jugements_constitutional.asp
55

réalité, ce droit n’était pas reconnu explicitement dans la Constitution Suisse. En 1996, trois
frères réfugiés apatrides d’origine Tchèque, qui se trouvaient sur le territoire Suisse sans nour-
riture ni argent, ont saisi le tribunal fédéral suisse, la plus haute instance judiciaire suisse pour
la violation de leur droit à l’assistance, y compris alimentaire. Ils ne pouvaient travailler, faute
de pouvoir obtenir un permis et, faute de papiers, ils ne pouvaient de quitter le pays. Ils
avaient demandé une aide aux autorités régionales.
Du Canton de Berne, mais cette aide leur avait été refusée. Ils ont alors directement saisi
le tribunal fédéral. Ce dernier a, pour la première fois, reconnu le droit à des conditions mini-
males d’existence, y compris « la garantie de tous les besoins humains élémentaires comme
l’alimentation, l’habillement ou le logement » afin de prévenir un état de mendicité indigne de
la condition.136Le juge avait décidé que toute personne présente sur le territoire suisse avait le
droit au moins, à des conditions minimales d’existence afin d’éviter d’être réduite à la mendi-
cité. Ce droit est aujourd’hui reconnu dans la nouvelle constitution comme un droit fonda-
mental.137Cela permet à toutes les victimes de violation de droits de la deuxième génération
peuvent ou ont le droit de l’invoquer directement devant le tribunal fédéral et obtenir la répa-
ration.

En définitive, dans les pays où ils sont reconnus comme faisant partie du droit national
consacré par la constitution ou par les lois au niveau national, il est donc possible que les trai-
tés et internationaux ou régionaux qui protègent ces droits soient directement invocables de-
vant les juges nationaux en cas de violation des droits de la deuxième génération 138. En effet,
cependant cette possibilité est des fois ignorée par les juges et les pouvoir publiques dans plu-
sieurs pays en général et en particulier en république démocratique du Congo.
Dans la plupart des cas, les traites internationaux et régionaux de protection des droits
de l’homme, comme les droits économiques, sociaux et culturels reconnus dans la constitution
nationale, pourront être également invoqués devant les mécanismes de protection ou de
contrôle extra-judiciaire disponibles aux niveaux local et national.

§2. Les mécanismes de protection extra-judiciaire

136
Tribunal fédéral suisse, référence : ATF 121, I, 367, 371, 373 V. = JT 1996 386. Voir A. Auer, G. MALIN-
VENI et M. HOTTELERIER, droit constitutionnel suisse, Ediction, Staempfli, Berne, 2000, p 690
137
Cela fut adoptée le 18 avril 1999.
138
Christophe GOLAY, Accès à la justice et droit à l’alimentation. Le pacte international relatif aux droits écono -
miques, sociaux et culturels devant les juridictions nationales, in M. Borghi et L. Postiglione blommestein,
(edis)le droit à l’alimentation et l’accès à la justice, édictions universitaires fribourg, 2005 p.122.
56

En République Démocratique du Congo la protection ou le contrôle extra-judiciaire est


assurer par la Commission nationale des droits de l’homme crée par la Loi organique n°
13/011 portant institution, organisation et fonctionnement de la Commission nationale des
droits de l'Homme, ce mécanisme est l’institution national de protection des droits de
l’homme, elle existe dans plusieurs pays, sont régit par les principes de Paris. Il faut préciser
que la plupart des institutions nationales des droits de l’homme en général sont contrôlées par
les pouvoir politique en place et leurs décisions restent des recommandations.
Nous avons également remarqué la Commission nationale des droits de l’homme est
fréquemment limité aux droits civils et politiques reconnus dans la constitution au détriment
des autres droits fondamentaux.
Malgré tout, et à défaut de mécanismes judiciaires, les mécanismes de contrôle ou pro-
tection extra-judiciaire disponible au niveau national peuvent jouer un rôle dans la protection
des droits de l’homme en général et les droits économiques, sociaux et culturels en particulier.
En république démocratique du Congo qu’elle existe, les victimes de violations des droits
économiques, sociaux et culturels peuvent y recourir en leur adressant une simple lettre ou
en leur présentant oralement leur cas139.
Nous encouragerons le gouvernement congolais de mettre les moyens possibles qui per-
mettront la commission nationale des droits de l’homme de menée d’exercé ses prérogatives
constitutionnelle de la protection des droits de l’homme en générale et en particulier les droits
de la deuxième de génération.
Dans le même temps, les CNDH doivent permettre un certain niveau de protection des
victimes de violations des droits de l'homme et disposer d’un pouvoir de suivi des plaintes in-
dividuelles, généralement avec les autorités nationales”140. Par conséquent, les INDH doivent
être des institutions indépendantes et actives sur le terrain. Une fois qu’une institution natio-
nale des droits de l’homme est instaurée conformément aux principes de Paris, elle constituera
la base du système de protection et de promotion des droits de l’homme en générale et en par-
ticulier des droits économiques, sociaux et culturels au niveau national.

1. Les mécanismes de protection au niveau régional


139
Lire la Loi organique n° 13/011 du 21 mars 2013 portant institution, organisation et fonctionnement de la
Commission Nationale des Droits de l'Homme.
140
UNDP, UNDP-OHCHR Toolkit for collaboration with National HR Institutions, UN 2010
57

L’Union africaine a institué trois mécanismes de protection des droits de


l’homme. Il s’agit de la Commission et la Cour africaine des droits de l’homme et des peuples
ainsi que le Comité des droits et le bien-être de l’enfant.

1.1. La Cour africaine des droits de l’homme

La Cour africaine des droits de l’homme est niveau régional, le mécanisme de


protection des droits le plus nouvellement crée par l’adoption en 1998, par les Etats africains,
par le protocole relatif à la Charte africaine des droits de l’homme et des peuples. Il faut sa-
voir que ce protocole est entre en vigueur en janvier 2004 et la cour africaine est déjà mise sur
pied. En effet, les victimes de violations de ces droits pourront donc saisir et demander répara-
tion et compensation. Pour cela, il faudra cependant s’assurer que l’Etat africain coupable de
violation est un Etat partie du protocole.
Mais il faut savoir que le protocole à la Charte africaine pose une deuxième
condition à cette possibilité : les victimes de violations des droits économiques, sociaux et
culturels devront avoir épuisé les voies de recours possible au niveau internes, cela signifie
qu’elles devront naturellement avoir essayé de revendiquer leurs droits, sans succès devant les
mécanismes nationaux de contrôle ou de protection de ces droits. La Cour africaine a un
grand travail à faire sur la violation de ces droits en afrique en général et particulier en RDC,
nous pensons vu l’importance de ces droits pour le progrès de la dignité humaine, la cour afri-
caine doit subir des reformes pour lui permettre des saisir d’officie en cas des violations des
droits.

1.2. La Commission africaine des droits de l’homme et des peuples

En effet, cette organe contrôle le respect des traités africains de protection des
droits de l’homme, parmi lesquels la Charte africaine des droits de l’homme et des peuples et
la Charte africaine des droits de bien-être de l’enfant. La RDC comme partie doit présenter
des rapports à la commission sur mesures qu’il a prises pour l’effectivité ou réaliser ces droits
à leurs populations.
La commission africaine peut aussi recevoir des réclamations des individus et
des ONG dans des cas de violation des droits protégés par la Charte africaine des droits de
l’homme et des peuples qui comprend plusieurs. Pour conclure cette analyse, la grande fai-
58

blesse de ce mécanisme de contrôle ou de protection, comme plusieurs autres instruments in-


ternationaux, est qu’il n’a pas de moyens de contrainte pour la mise en œuvre de ses décisions
par les Etats concernés. Mais sa grande force que nous pouvons retenir est que la commission
est relativement aisément accessible par les individus et les ONG et que son mandat implique
la protection de tous les droits de l’homme.
Dans l’affaire du peuple ogoni du Nigeria en 2001 contre la société pétrolière
national l’entreprise américaine Shell avec, saisie par deux ONG nigérienne (social and eco-
nomic Rights Action center) la commission se prononcé ;en disant que le droit en faveur du
peuple ogoni dont qui été victime des violation par ces entreprises en coopération avec l’Etat
nigérienne.141 Cette affaire a été suivi par plusieurs ONG nationales et internationale.
1.3. Comité africain d’experts sur le droit et le bien-être de l’enfant
La Charte africaine des droits et du bien-être de l’enfant a institué en son article 32 un
Comité africain d’experts sur les droits et le bien-être de l’enfant dont la mission est d’assurer
la promotion et la protection des droits et du bien-être de l’enfant. Mis en place en juillet 2001
à l’occasion de la 37e session de la Conférence des chefs d’Etats et de gouvernements de
l’OUA (actuelle UA) à Lusaka (Zambie) 142, le Comité africain d’experts sur les droits et le
bien-être de se compose de onze membres siégeant à titre personnel (art.33) et se réunit deux
fois par an, généralement en mai et en novembre à Addis-Abeba, en Ethiopie.
Ces membres sont élus au scrutin secret pour un mandat de cinq ans par la Conférence
des Chefs d’Etats et de gouvernement sur une liste présentée par les Etats parties à cette
charte (art.34). Ils ne sont donc pas rééligibles. Il est de droit reconnu aux Etats parties à ladite
Charte de présenter tout au plus deux candidats dont l’un ne devrait pas être son ressortissant
mais d’un autre Etat partie à la présente charte. Cela peut sous-entendre le souci de préserver
une répartition géographique équitable.
Et d’ailleurs ce comité ne peut comprendre plus d’un ressortissant du même Etat. Sur
base des usages en la matière, il sera également tenu compte d’une représentation équilibrée
des principaux systèmes juridiques africains. Et sur base des usages diplomatiques, un Etat
quelconque pourra se contenter à appuyer la candidature d’un de ses partenaires. Si rien n’est
expressément dit dans la Charte à propos des émoluments des membres du Comité, il sied de

141
Commission africaine des droits de l’homme et des peuples,155/96 the social and Economic Rigths Action
Center and center for Economic and social Rights v. Nigeria (2001)
http://www1.umn.edu/humanrts/africa/comcases/155-96b.html. Consulter le 25 mars 2022.
142
Union africaine, Conseil exécutif, Vingt et unième session ordinaire (9-12 juillet 2012) EX.CL/744(XXI),
Rapport du Comité africain d’Experts sur les droits et le bien-être de l’enfant (ACERWC).
59

comprendre par ailleurs qu’ils ne travaillent pas en bénévolat. Autant pour leurs privilèges et
immunités comme fonctionnaires internationaux, ils dépendent de l’Union Africaine.
Pour les cas d’empêchement d’exercice de leurs fonctions, ce qui peut être le décès, la
démission ou toute autre raison, il revient à l’Etat partie qui avait présenté la candidature du
cas concerné de nommer un autre expert pour terminer le mandat restant, sous réserve de l’ap-
probation de la Conférence des Chefs d’Etat et de gouvernement (art.39).

Suivant son mandat (cf. art .42), le Comité africain d’experts sur les droits et le bien-être
de l’enfant assure la promotion et la protection des droits de l’enfant consacrés par ladite
Charte notamment en réunissant des documents et informations importants concernant la si-
tuation de l’enfant sous la sphère africaine ; en élaborant et formulant des principes et règles
visant la protection et le bien-être de l’enfant en Afrique ; coopérant avec toute institution
africaine œuvrant dans le domaine des droits et du bien-être de l’enfant ; interprétant et
veillant à l’application de la présente Charte et en s’acquittant des tâches qui peuvent lui être
confiées par tout organe de l’Union africaine.

A ce titre comme tout organe de protection des droits de l’homme, le Comité africain
d’experts sur les droits et le bien-être de l’enfant n’agit pas de manière solitaire. Car il parti-
cipe non moins au respect des droits de l’homme au niveau universel. C’est justement dans ce
sens que pour mieux remplir sa double mission de promotion et de protection des droits et du
bien-être de l’enfant sous la sphère africaine, le Comité s’inspire de tout instrument pertinent
relatifs au DIDH (art. 46).
Partant de l’article 46 de la Charte africaine des droits et du bien-être de l’enfant, notons
que le Comité peut connaitre des communications individuelles contre un Etat dénonçant les
violations du droit au logement, droit au travail d’un enfant de plus de 14 ans, droit à l’éduca -
tion de l’enfant, etc.

§2. Les mécanismes de protection au niveau universel

En effet, il est très important des signaler, qu’il n’y a pas de mécanismes de
contrôle ou de protection judiciaire au niveau international pour protéger ces droits étant don-
né que le comité économiques, sociaux et cultures des nations unies qui est chargé de sur-
veiller le respect, la protection et la réalisation de ces droits reconnus par les Etats dans le
pacte internationale relation aux droits économiques, sociaux et culturels, ne dispose toujours
pas d’un protocole facultatif qui lui permettrait d’être saisi en cas de violation de ces droits.
60

Toutefois, ce comité adresser des recommandations à l’Etat concerné lors de l’examen du rap-
port de celui-ci.
2.1. Le Comité des droits économiques, sociaux et culturels

Il a été créé en 1985 par le Conseil économiques et social (ECOSOC), le comité des
droits économiques, sociaux et culturels a pour fonction essentielle de veiller la mise en
œuvre par les Etats parties du pacte international relatif aux droits économiques, sociaux et
culturels.143le comité est composé de 18 membres qui sont des experts d’une compétence
avouée dans le domaine des droits homme, ils sont indépendants et exercent leur fonction à
titre personnel et non comme délégué de gouvernement. Les membres du comité sont élus par
l’ECOSOC pour une durée quatre ans et leur mandat est renouvelable144.
Tout Etat qui ratifie ce pacte prend la responsabilité solennelle de se décharger des
toutes les obligations qui en découlent et d’assurer, dans un esprit de bonne foi, la comptabili-
té de ses lois nationales avec ses obligations internationales. Par conséquent, en ratifiant les
instruments relatifs aux droits de l’homme, les Etats deviennent responsables devant la com-
munauté devant les autres Etats qui ont ratifié les mêmes textes ainsi que devant leurs ci-
toyens et tous ceux qui résident sur leur territoire. Conformément aux articles 16 et 17du
pacte, les Etat membres s’engagent à présenter au comité, dans les deux ans qui suivent l’en-
trée en vigueur du pacte pour l’Etat concerné ensuite, tous les cinq ans des rapports pério-
diques présentant les mesures de caractère législatif, judiciaire, politiques et autres qu’ils ont
prises pour garantir la jouissance des droits énoncés dans le pacte145. L’Etat est aussi priés de
donner des renseignements détaillés sur degré de mise en œuvre des droits et sur les difficul-
tés auxquelles ils se sont heurtés à cet égard. A la fin, après avoir achevé l’analyse des rap-
ports en présence des Etats membres, le comité met fin à l’examen de ces rapports en formu-
lant des « conclusions » qui engendrent la décision du comité quant au respect du pacte dans
l’Etats partie.146
Pendant tout le processus, de la présentation du rapport au suivi des recommandations,
les organisations de la société civile sont cruciales. Ces organisations peuvent présenter des
rapports alternatifs au comité sur les violations des droits économiques, sociaux et culturels,
prendre parole devant le comité, assister aux débats entre les représentants de l’Etat et les
143
Pour de plus amples informations, se référer au site internet du haut-commissariat aux droits de l’homme
www.ohchr.org
144
Idem.
145
Art.16 et 17 PIDESC, op.cit.
146
Tous les rapports des Etats, le contenu de tous débats et toutes les recommandations du comité des droits éco-
nomiques, sociaux et culturels à l’adresse internet : http//www.unhchr.ch/tbs/doc.nsf
61

membres du comité et garantir le suivi des recommandations du comité au niveau national, en


faisant pression pour que le gouvernement transforme ces recommandations en une améliora-
tion concrète de la vie populations opprimées dans le pays.
La Commission des droits de l’homme des Nations Unies à crée un groupe de tra-
vail « charge d’examiner les options qui s’offrent en ce qui concerne l’élaboration d’un projet
de protocole facultatif se rapportant au pacte. En 2008 le protocole facultatif au pacte interna-
tional relatif aux droits économiques, sociaux et culturels fut adopté, permet maintenant à
toute personne victime de ces droits de peut saisir la commission, en respectant la procédure
pour obtenir une réparation ou compensation.

CONCLUSION

Comme l’indiquent les informations contenues dans la présente étude, les


droits de la deuxième génération sont des droits humains reconnus au niveau national, comme
au niveau international et régional. En tant que des droits, ils doivent être respectés et appli-
qués. Cependant, dans la pratique, ces droits ne sont non seulement respectés, ni appliqués
malgré leur violation flagrante.
62

Tous les droits de l’homme ; civils, culturels, économiques, politiques et so-


ciaux sont indivisibles et interdépendants. Les droits économiques, sociaux et culturels sont
pleinement reconnus par les instruments internationaux relatifs aux droits de l’homme, notam-
ment par le Pacte international relatif aux droits économiques, sociaux et culturels, la Conven-
tion relative aux droits de l’enfant, la Convention internationale sur l’élimination de toutes les
formes de discrimination raciale et la Convention sur l’élimination de toutes les formes de
discrimination à l’égard des femmes, ainsi que, dans une certaine mesure, par la plupart des
systèmes juridiques nationaux.
La justiciabilité des droits économiques, sociaux et culturels peine à s’affirmer
dans la pratique pour deux raisons. D’abord, ce freinage est justifié par les courants idéolo-
gique et historique soutenus par la guerre froide qui traversé l’humanité après la deuxième
guerre mondiale. En synthèse, il faut noter l’objectif après l’adoption de la Déclaration uni-
verselle des droits de l’homme en date du 10 décembre 1948 consistait à avoir un texte unique
des droits de l’homme. Le poids de la guerre froide n’a pas permis cette option. C’est ainsi
que les Nations Unies ont proposé deux textes. D’une part, le Pacte sur les droits civils et poli-
tiques, et d’autre part, le Pacte sur les droits économiques, sociaux et culturels. La deuxième
raison est qu’après l’adoption de deux Pactes, les Nations Unies ont mis en place le Comité
sur les droits civils et politique et ce ne qu’en 1985 que le Comité des droits économiques, so-
ciaux et culturels a été mis en place.

Nonobstant ce débat, il faut noter que tous les droits de l’homme sont justi-
ciables. Autrement, chaque citoyen peut saisir les instances judiciaires ou extra-judiciaires de
portée nationale, régionale et universelle pour violation de ses droits. Au plan national, cette
affirmation est prévue dans la Constitution congolaise qui prévoit que le pouvoir judiciaire est
le garant des droits et libertés fondamentaux des citoyens. Au plan régional et universel, les
traités des droits de l’homme permettent aux citoyens de saisir par voie des communications
individuelles les instances régionales et universelles en cas de violation des droits de
l’homme, peu importe leur génération.
Devant toutes évidences, la présente étude fait des propositions suivantes pour
aboutir à l’effectivité des droits de la deuxième génération :
- La bonne gouvernance
- La réforme de la justice pour permettre au juge congolais de se saisir d’of-
fice en cas de violation des droits de la deuxième génération
63

- La lutte contre les antivaleurs (la corruption, l’impunité et le détournement


des derniers publics) et
- La promotion des droits économiques, sociaux et culturels.
Si l’histoire nous enseigne qu’il faut lutter pour obtenir des droits, elle nous enseigne qu’il
faut se battre pour leur application. Nous espérons que ce mémoire sera utile pour les mouve-
ments sociaux, et les ONG et les citoyens qui se mobilisent pour faire respecter et mettre en
œuvre de ces droits.

BIBLIOGRAPHIE

I. INTRUMENTS INTERNATIONAUX ET NATIONAUX

a. INSTRUMENTS INTERNATIONAUX

1. Déclaration universelle des droits de l’homme du 10 décembre 1948. http://hcd.org/en/


countries/AricaRegion/pages/zrindex.aspx

2. LA Charte africaine de droits de l’homme et des peuples

3. Pacte international relatif aux droits économiques, sociaux et culturels du 16 décembre


1966, en entrée en vigueur le 03 janvier 1976.

4. Pactes international relatif aux droits civils et politiques du 16 décembre 1966, entrée en
vigueur le 23 mars 19676 http://www.cncdh.FR

5. Déclaration et Programme d'Action de Vienne du 09 octobre 1993. www.cvc.eu

b. INSTRUMENTS NATIONAUX DE DROITS COMPARES


64

1. La constitution française de la 5eme république http://www.wikipedia.org consulter le 6


mars 2022.

2. Déclaration des droits de l’homme et du citoyen de 1789 http://www.elysee.fr consulter le


le 04 mars 2022.

c. INSTRUMENT NATIONAUX

1. La constitution de la RDC du 18 février 2006 tel que modifiée par la loi N°11/002 du
janvier 2011 portant révision des certains articles de la constitution du 18 février 2006, in
JORDC, n°52éme, 05 février2017.
2. Loi organique n° 13/011 du 21 mars 2013 portant institution, organisation et fonction-
nement de la Commission Nationale des Droits de l'Homme

II. OUVRAGES

1. André-Jean. ARNAUD, Dictionnaire encyclopédique de théorie et de sociologie du


droit, Paris, LDGJ, 2e éd. 1993,758pages.
2. Axel De THEUX, Imre KOVALOVSZKY et Nicolas BERNARD, Précis de métho-
dologie juridique, Bruxelles, Presses de l’Université Saint-Louis,1995, 750 poages.
3. CELINE ROMAINVILLE, Neuf essentiels pour comprendre les “droits culturels et le
droit de participer à la vie culturelle, Culture et Démocratie, Bruxelles, 2013,102pages.
4. Emmanuel DECAUX, enjeux et défis d’une réforme économiques, sociaux et culturels, Paris,
Pedone, Centre de recherche sur les droits de l’homme (C.R.D.H), Université Panthéon-Assas, 2006,
267Spages.
5. François LUCHAIRE, La protection constitutionnelle des droits et des libertés. Econo-
mica, paris, 1998,501pages.
6. Giorgio MALINVENI et Michel HOTTELERIER, droit constitutionnel suisse, Edic-
tion, Staempfli, Berne, 2000, 912pages.
7. Jacques CHEVALIER et Danièle HOSCHACK, introduction à la recherche science
administrative, Paris, 1974, 697pages.
8. KEBA M’BAYE, « Droits de l’homme et pays en développement » in Humanité et
droit international, Mélanges René-Jean Dupuy, Paris, Pedone, 1991, 223pages.
9. KEBA M’BAYE, les droits de l’homme en Afrique, Editions A. Pedone 13, rue Souf-
flot PARIS,1992, 307pages.
10. KEBA MBAYE, « Les droits de l’homme » in Droit international. Bilan et perspec-
tives, BEDJAOUI Mohammed (dir.), Paris, UNESCO, Tome 2, 1991,1361pages.
65

11. LA KHANH TUNG, “Droits de l’individu dans la Constitution Vietnamienne considé-


rés sous l’angle du Code International des Droits de l’homme” in Constitution : Les pro-
blèmes théoriques et pratiques, Faculté de Droit, Université de Hanoi, 2011, 545pages.
12. Maurice KAMTO, Pouvoir et droit en Afrique noire, Paris, LGDJ, 1986, 549pages.
13. Olivier CORTEN, Méthodologie du droit international public, édictions de l’université
de Bruxelles, 2009, 292pages.
14. Paul N’DA, Méthodologie de la recherche. De la problématique à la discussion des ré-
sultats. Ediction universitaire de côte d’ivoire, Abidjan, 2006, 275 pages.
15. Serge PAUGMA, la pratique de la sociologie, Paris, PUF,2008, 198pages.
16. Silvain SHOMBA KINYAMBA, méthodologie et épistémologie de la recherche de la
recherche scientifique, édition, PUK, Kinshasa, 2012, 125pages.
17. Véronique CHAMPEIL-DESPLATS et Danièle LOCHAK, A la recherche de l’effec-
tivité des droits de l’homme, Presses universitaires de Paris 10, 2008,268 pages
18. Véronique RIOUFOL et Horacio ORTIZ, le document du Groupe de travail sur les
droits fondamentaux intitule : Les droits économiques, sociaux, culturels et environnementaux
: instruments de lutte pour la dignité humaine et la justice sociale, Document de travail (pre-
mière version) paris, Mars, 2005,98 pages.
19. Yves MADIOT, Droits de l’homme et libertés publiques, Paris, PUF, 1976, 289 pages.

III. Articles et revues

1. AZOUZZ KERDOUN, “La place des droits économiques, sociaux et culturels dans le
droit international des droits de l’homme”, REVUE TRIMESTRIELLE DES DROITS DE L’HOMME,
BRUYLANT, N° 87 DU 1ER JUILLET 2011,
2. Brochure du Groupe de travail sur les droits fondamentaux CEDIDELP-IPAM, Les
droits économiques, sociaux, culturels et environnementaux : instruments de lutte pour la di-
gnité humaine et la justice sociale, Document de travail (première version) Genève, Mars
2005.
3. DIANE ROMAN, « La justiciabilité des droits sociaux ou les enjeux de l’édification
d’un État de droit social », Rev. Dr. H. 2012, par. 7, [En ligne], [revdh.revues.org/635] (1er
avril 2020 ; Marie-Pauline Deswarte, « Droits sociaux et État de droit », R.D.P.
4. GUY HAARSCHERH, parle à cet égard de l’Etat minimal du libéralisme dix-neuvié-
miste en références aux libertés civiles et politiques telles qu’elles figurent dans la Déclaration
française des droits de l’homme et du Citoyen de 1789.
66

5. Haut-Commissariat des nations unies aux droits de l’homme, Droits économiques, so-
ciaux et culturels Manuel destiné aux institutions nationales des droits de l'homme, New York
et Genève, 2004,158pages.
6. KEBA M’BAYE, « Le droit au développement comme un droit de l’homme », Revue
des droits de l'homme, tome 2-3, 1972 de 75é à 96pages.
7. LOUISE ARBOUR, le fiche d’information numéro 33 du Haut-Commissariat des Na-
tions Unies aux droits de l’homme, question fréquemment posées concernant droits écono-
miques, sociaux et culturels, pensé de Haut-Commissaire des Nations Unies aux droits de
l’homme Genève, 14 janvier 2005.
8. Marc BOSSUYT « La distinction juridique entre les droits civils et politiques et les
droits économiques, sociaux et culturels. » (1975) 8 Revue des droits de 1'Homme 783.
9. Pierre-Henri IMBERT « Droits des pauvres, pauvre(s) droit(s) ? Réflexions sur les
droits économiques, sociaux et culturels », R.D.P., 1989
10. Pierre-Henri IMBERT « Droits des pauvres, pauvre(s) droit(s) ? Réflexions sur les droits
économiques, sociaux et culturels », Revue du Droit public, 1989-3, pp. 739-754.
11. UNESCO, Les droits culturels en tant que droits de l’homme. Politiques culturelles :
études et documents, Paris, s.é. 1970.
12. VINCENT VALAÏ, Protocole facultatif se rapportant au Pacte international relatif aux
droits économiques, sociaux et culturels : prélude à une vision unifiée des droits de l’Homme

IV. THESES ET COURS

a. THESES

1. Léon ODIMULA LUFUNGUSO, la justice constitutionnelle à l’épreuve de la juridisation


de la vie politique en droit positif congolais, thèse de doctorat en Droit, l’université de Kin-
shasa, 2013.

2. Pierre-Felix KANDOLO ON’UFUKU Wa KANDOLO, du système congolais de promo-


tion et protection des droits de l’homme, Contribution pour une mise en œuvre du mécanisme
institutionnel spécialisé, MEMOIRE de l’obtention du grade de Diplômé d’Etudes Approfon-
dies en Droit, Lubumbashi, UNILU, 2011

3. GIANG NGUYEN, thèse en vue de l’obtention du doctorat de l’université de Toulouse,


présentée et soutenue le 29 juin 2015, « la protection constitutionnelle des droits de l’homme
au Vietnam. Sous la direction du professeur Jean-Marie CROUZATIER & le professeur
KHANH VINH VO.
67

b. COURS
1. Dieudonné KALINDYE BYANJIRA et Jacques KAMBALE BIRA’MBOVOTE, Ma-
nuel d’Enseignement, de droit international humanitaire, UNIKIN, Année académique 2020-
2021.
2. Godefroid BOKOLOMBE BOMPONGO TARA APANDA, notes des cours des mé-
canismes régionaux de promotion et protection des droits de l’homme, UNIKIN, faculté de
droit, promotion deuxième année de licence, année académique 2020-2021.
3. Paul-Gaspard NGONDANKOY NKOY-ea-LOONGYA et Charles ODIKO LOKAN-
GAKA, notes de cours des libertés publiques, dispensé à l’UNIKIN, faculté de droit, pour les
étudiants de deuxième année de licence en droit, année académique 2020-2021.
4. Rémy NGOY LUMBU, Professeur, Droits de l’homme (éléments du droit internatio-
nal des), Notes de cours, 2ème Licence, Faculté de Droit, UNIKIN, 2016-2017.

V. LA JURISPRIDENCE

a. Les arrêts

1. Cour constitutionnelle d’Afrique du sud (2002) : minister of heateh and others vs. treatment
Action compaign and Campaign and éthers. Cas CCT 8/02.

2. Tribunal fédéral suisse, référence : ATF 121, I, 367, 371, 373 V. = JT 1996 386. Voir A.
Auer, G. MALINVENI et M. HOTTELERIER, droit constitutionnel suisse, Ediction, Staemp-
fli, Berne, 2000, Cela fut adoptée le 18 avril 1999.
3. Christophe GOLAY, Accès à la justice et droit à l’alimentation. Le pacte interna-
tional relatif aux droits économiques, sociaux et culturels devant les juridictions
nationales, in M. Borghi et L. Postiglione blommestein, (edis)le droit à l’alimenta-
tion et l’accès à la justice, édictions universitaires fribourg, 2005.
4. Commission africaine des droits de l’homme et des peuples,155/96 the social and Economic Rigths Ac-
tion Center and center for Economic and social Rights v. Nigeria (2001) http://www1.umn.edu/humanrts/africa/
comcases/155-96b.html. Consulter le 25 mars 2022
5. Cour constitutionnelle d’Afrique du sud (2000) : the government of the republic of
south Africa, the premier of the province of the werten cape, cape metropolitan council, Oos-
tenberg municipality versus Irene Grootbom and others. Cas CCT 11 /00. http://www.commu-
nitylawcentre.org.za/cases/grootboom.pdf
http://.lrc.org.za/jugements_constitutional.asp
68

b. Autres décisions

1. Déclaration du Comité des droits économiques, sociaux et culturels à la Conférence


mondiale sur les droits de l’homme (adoptée par le Comité le 7 décembre 1992.
2. La Protection des Droits de l’Homme, Actes du Colloque, Varsovie,
3. Observation générale n° 15 Droit à l’eau
4. Observation générale n°12 Droit à la nourriture suffisante
5. Observation générale n°13 Droit à l’éducation
6. Observation générale n°14 Droit au meilleurs état de sante
7. Observation générale n°18 Droit au travail
8. Observation générale n°19 Droit à la sécurité sociale
9. Observation générale n°4 Droit à un logement
10. Union africaine, Conseil exécutif, Vingt et unième session ordinaire (9-12 juillet 2012)
EX.CL/744(XXI), Rapport du Comité africain d’Experts sur les droits et le bien-être de l’en-
fant (ACERWC).

VI. WEBOGRAPHIE

1. Voir le site officiel sur www.ohchr.org


2. Voir le lien le droit à l'alimentation http/tbinternet.ohchr.org/_layouts/treatybo-
dyextenal/download.aspx?symbolno=e/c.12/gc/1999/5&long=en
3. http//www.who.int.hode/glossory/strong/028/cm/
4. Droit à la santé. Voir le lien http//www.1umn.edu/humants/esc/french/general_com-
ments/14_gc.html
5. http://WWW.who.int/about/definition/fr/print.html
6. Droit à la sécurité sociale. Voir le lien http/tbinternet.ohchr.org/_layouts/treatybo-
dyextenal/download.aspx?symbolno=e/c.12/gc/19&long=en
7. Le droit au logement : un droit sans cesse réaffirmé http://www.vie-publique.fr/politi-
quespubliques/logement-social/droit-logement
8. Droit au travail. Voir le lien http/tbinternet.ohchr.org/_layouts/treatybodyextenal/
download.aspx?symbolno=e/c.12/gc/18&long=en
69

TABLE DES MATIERES

EPIGRAPHE.........................................................................................................................................i
DEDICACE...........................................................................................................................................ii
REMERCIEMENTS...........................................................................................................................iii
INTRODUCTION................................................................................................................................1
I. Hypothèse..................................................................................................................................8
II. CHOIX ET INTERET DU SUJET............................................................................................8
III. METHODES..............................................................................................................................9
a. METHODE JURIDIQUE..................................................................................................10
70

b. METHODE SOCIOLOGIQUE.........................................................................................10
c. METHODE HISTORIQUE...............................................................................................10
d. METHODE COMPARATIVE..........................................................................................11
IV. DELIMITATION DU SUJET.............................................................................................11
V. PLAN SOMMAIRE DU TRAVAIL.........................................................................................11
CHAPITRE I : CADRE CONCEPTUEL RELATIF AUX DROITS ECONOMIQUES, SO-
CIAUX ET CULTURELS.................................................................................................................13
Section I : Considération général des droits économiques, sociaux et culturels........................13
§1. Notions de droits de la deuxième génération......................................................................13
§2. NOTION DE LA PROMOTION ET PROTECTION DES DROITS ÉCONOMIQUES, SOCIAUX ET
CULTURELS..................................................................................................................................14

§3. Historique des droits économiques, sociaux et culturels....................................................16


A. Fondement des droits économiques, sociaux et culturels.................................................17
B. Les caractères des droits de l’homme................................................................................18
a. Indivisibilité de droits de l’homme....................................................................................19
b. L’interdépendance des droits de l’homme........................................................................19
c. L’universalité des droits de l’homme................................................................................19
C. LES ELÉMENTS DE DIFFÉRENCE ENTRE LES DROITS CIVILS ET POLITIQUES ET LES
DROITS ECONOMIQUES, SOCIAUX ET CULTURELS........................................................................21
SECTION II : L’IMPORTANCE ET LES CONTENUS DE CES DROITS..................................................25
§.1. L’importance des droits économiques, sociaux et culturels..............................................25
§2. Les contenus des droits économiques, sociaux et cultures.................................................27
 Droits économiques.............................................................................................................28
 Droits sociaux......................................................................................................................28
 Droits culturels....................................................................................................................28
a. Droit au travail...................................................................................................................29
b. Droit au logement...............................................................................................................32
c. Droit à la sécurité sociale.....................................................................................................34
d. Droit à la santé....................................................................................................................36
e. Droit à l’alimentation.........................................................................................................37
f. Droit à un environnement sain..........................................................................................39
g. Droit l’eau............................................................................................................................40
h. Droit à l’éducation..............................................................................................................41
i. Le droit à la science..............................................................................................................43
j. Le droit à la protection des intérêts moraux et matériels des auteurs...............................43
K. Le droit à la culture...............................................................................................................44
71

CHAPITRE II : LESOBLIGATIONS DE L'ÉTAT CONGOLAIS ET LA PROBLEMATIQUE


DE LA JUSTICIABILITE DES DROITS ECONOMIQUES, SOCIAUX ET CULTURELS.....46
Section I : Les obligations de l’État congolais pour l’effectivité des droits économiques, so-
ciaux et culturels.............................................................................................................................46
§.1. L’obligation de respecter....................................................................................................47
§.2. L’Obligation de protéger....................................................................................................48
§.3. L’obligation de donner effet................................................................................................48
Section II : Problématique de la justiciabilité de ces droits.........................................................50
§.1. Le fameux débat de la justiciabilité des droits économiques, sociaux et culturels........51
Section III. Mécanismes de contrôle disponible aux niveaux national, régional et international
.........................................................................................................................................................53
§1. Les mécanismes de contrôle judiciaire................................................................................54
§2. Les mécanismes de protection extra-judiciaire..................................................................56
1. Les mécanismes de protection au niveau régional............................................................58
1.1. La Cour africaine des droits de l’homme......................................................................58
1.2. La Commission africaine des droits de l’homme et des peuples.................................58
§2. Les mécanismes de protection au niveau universel............................................................61
2.1. Le Comité des droits économiques, sociaux et culturels...................................................61
CONCLUSION...................................................................................................................................63
BIBLIOGRAPHIE.............................................................................................................................65
TABLE DES MATIERES.................................................................................................................71

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