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REPUBLIQUE DU CAMEROUN REPUBLIC OF CAMEROON

Paix—Travail—Patrie Peace– Work– Fatherland


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UNIVERSITE DE DOUALA THE UNIVERSITY OF DOUALA
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THE FACULTY OF LAW AND
FACULTE DES SCIENCES
POLITICAL SCIENCES
JURIDIQUES ET POLITIQUES
Political Science department
Departement de Science politique

Appel à communication

COLLOQUE NATIONAL

« La décentralisation au Cameroun : état des lieux, défis et perspectives »

Du 07 au 09 juin 2023 Université de Douala (Campus II)

Le Département de Science politique de la Faculté des Sciences Juridiques et Politiques de


l’Université de Douala l’Université de Douala lance un appel à communications pour un
colloque national portant sur « La décentralisation au Cameroun : état des lieux, défis et
perspectives ».

I. Contexte :

La décennie 2013-2023 apparaît comme l’une des plus décisives dans la matérialisation d’une
volonté politique de décentralisation de l’État du Cameroun. A priori, l’accélération de la
décentralisation occupe une place de choix dans le rapport à la gouvernance. L’entrée en
vigueur du Sénat, institution prévue depuis la promulgation de la Loin n° 96/06 du 18 janvier
1996 portant révision de la Constitution du 02 juin 1972 est révélatrice. Elle rend nécessaire le
transfert des compétences et des ressources aux Collectivités Territoriales Décentralisées. Ce
transfert de compétences et de ressources a connu une évolution significative et méthodique.
En 2021, le gouvernement a réservé une enveloppe globale de 590 milliards de FCFA à la
décentralisation soit environ 18% des recettes de l’État. Les communes et Villes Unies du
Cameroun soulignent qu’entre 2019 et 2020, cette dotation a connu une évolution de 17%.
Selon les prévisions, cette enveloppe consacrée au financement de la décentralisation
connaîtra une augmentation progressive afin de poursuivre le transfert des ressources aux
Collectivités Territoriales Décentralisées (Abane Engolo, 2022).

Plus révélateur de cette volonté politique d’accélération du processus de décentralisation est la


promulgation le 24 Décembre 2019 de la Loi n° 2019/024 du 24 Décembre 2019 portant Code

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général des Collectivités Territoriales Décentralisées qui encadre « la libre administration des
collectivités territoriales Décentralisées » non sans garantir « le transfert des compétences aux
collectivités territoriales » (Titre II). Cette Loi institue par ailleurs le « Maire de la Ville »
qui, aux termes des dispositions pertinentes de l’article 246 al. 1, « est une personnalité
autochtone de la Région de rattachement de la Communauté urbaine ». Bref, tout ou presque
tout indique que la décennie qui s’achève s’est avérée décisive en matière d’accélération de la
décentralisation. Il s’agit d’une mutation importante qu’il convient d’analyser objectivement
pour en apprécier l’intérêt, les enjeux et surtout « le sens et la puissance ».

Ce colloque se présente comme un cadre de réflexion, d’analyse et, le cas échéant, de


proposition dans une volonté citoyenne de socialisation au pouvoir local. Il s’agit d’apporter
une contribution scientifique à la volonté politique de construction d’un modèle participatif de
gestion du territoire. Il s’agit surtout d’apprécier à leur juste valeur les politiques publiques
mises sur agenda et implémentées dans cette dynamique d’accélération du processus de
décentralisation. L’ambition ici est d’éduquer, de sensibiliser, de former et d’intéresser les
acteurs et les bénéficiaires des politiques publiques de décentralisation pour les outiller du
point de vue cognitif aux exigences nouvelles autant qu’aux fenêtres d’opportunités du
pouvoir local.

II. Argumentaire :

La décentralisation qui fait l’objet d’un intérêt soutenu dans l’espace public au Cameroun
n’est cependant pas une génération spontanée. C’est une construction, mieux une réalité
historique qui a connu des ruptures et des continuités. Sans nécessairement s’inscrire dans le
registre mimétique de la dépendance au sentier (path dependency), il convient de souligner
qu’elle était jadis pratiquée dans le territoire camerounais sous administration britannique
sous le modèle dit de l’indirect rule, un système d’administration qui permettait d’impliquer
les pouvoirs locaux dans la gestion du territoire (Ngoh, 1996). La politique post coloniale va
ensuite nettement contribuer à reconsidérer ce rapport à la décentralisation en général et aux
pouvoirs dits locaux en particulier. L’âge d’or du jacobinisme camerounais est donc apparu
comme « le temps mort » de la décentralisation. Dans le discours officiel, il fallait éviter que
des dynamiques centrifuges compromettent la construction d’un État fort et stable. D’où
l’option politique de l’ultra centralisme. Une évaluation post factum de cette expérience
renseigne que l’ultra centralisme a produit des effets pervers autant sur la performance
souhaitée de l’administration postcoloniale que sur les politiques de développement du
territoire. L’État centralisé s’est avéré être contreproductif parce qu’inefficace, contesté et
délégitimé dans les périphéries. L’une des conséquences de cet habitus centralisateur serait

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« la crise anglophone » (Lado & Mballa Elanga (dir), 2018). Quoi qu’il en soit, l’impérieuse
nécessité de décentraliser l’État est accentuée par la plus-value démocratique qu’on
reconnait à la décentralisation en tant « acte de volonté politique qui consiste à transférer les
responsabilités techniques et politiques aux collectivités territoriales » (Castor, 1998 : 4). Elle
a partie liée avec la culture politique de participation qui est propre aux démocraties. La
décentralisation est donc une école de la démocratie d’autant plus qu’elle permet d’impliquer
les populations à la gestion des « biens » d’intérêt local. Sous ce rapport, les affinités électives
entre décentralisation et démocratie sont certaines. D’où l’idée de « démocratie locale »
(Chavrier, 2013). Tout compte fait, la décentralisation apparaît aujourd’hui comme une
condition sine qua non de la modernisation et du développement du Cameroun, une
opportunité d’expérimentation de la gouvernance participative ; gouvernance qui, à termes
peut permettre d'enraciner la démocratie locale (Favreau, 2017 : 154-158). Donc, au
Cameroun, la décentralisation se réinvente au gré des conjonctures suscitées par la crise du
mimétisme. D’où les limites de l’approche par la dépendance au sentier (path dependency).

Ce colloque se propose donc d’être un cadre de (re)socialisation à la gouvernance


participative qu’implique la décentralisation. Par conséquent, a pour objectif de rassembler
des professionnels et des chercheurs de diverses disciplines autour de cette problématique
légitime. À cet effet, les propositions de communications peuvent porter sur les axes
thématiques (non exhaustifs) suivants:

 Axe thématique n°1 / l’historicité de la décentralisation au Cameroun

 Axe thématique n°2 / les acteurs de la décentralisation

 Axe thématique n°3/les représentations sociales de la décentralisation en contexte


Camerounais : la dimension cognitive d’un mode de gouvernance

 Axe thématique n°4 / résistances au changement et résilience du centralisme étatique

 Axe thématique n°5 / le transfert des compétences et des ressources

 Axe thématique n°6 la problématique de la gestion de la fonction publique locale dans


le contexte de diversité sociologique

 Axe thématique n°7/ l’exercice du pouvoir de tutelle sur les collectivités territoriales

 Axe thématique n°8/: la coopération décentralisée, l’intercommunalité et la question


du financement de la décentralisation

 Axe thématique 9 / les rapports centre-périphérie à l’aune du transfert des compétences


et des ressources

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 Axe thématique 10 / les populations dans la gouvernance participative

III. Modalités de soumission des propositions

Les propositions de communication en français ou en anglais (en format word, time new
roman, police 12, interligne 1,5) doivent comporter un titre et un résumé de 500 mots au
maximum. Ce résumé doit être construit autour d’une problématique, d’une méthodologie et
d’une indication des résultats attendus. La forme adoptée est : Times New Roman 12,
interligne simple. La première page doit renseigner sur les noms et qualités du ou des
(co)auteurs, l’adresse électronique, le titre de la communication ainsi que 4 à 5 mots-clés.
Chaque proposition sera examinée par deux évaluateurs. La proposition devra être envoyée
aux adresses suivantes : ibock_martin@yahoo.fr; estelleetoh@gmail.com;
cyril.kouoh@yahoo.fr avant le 15 mars 2023

 Public cible : Chercheurs, Enseignants, Étudiants, Société civile, Collectivités


publiques, Professionnels, Journalistes.

 Langues de communications : Français et Anglais.

IV. Publication des actes du colloque

Le colloque fera l’objet d’une publication. Toutes les propositions de communication retenues
seront inscrites au programme. Toutefois, le comité scientifique se réserve le droit de ne pas
publier les textes dont la qualité, de l’avis du comité scientifique, ne correspondrait pas aux
normes exigées.

V. Lieux de déroulement du colloque

Amphi 100 Madiba au Campus II-Ndog-Bong de la Faculté des Sciences Juridiques et


Politiques.

VI. Calendrier :

 15 mars 2023: Réception des résumés.

 30 mars 2023: Réponse du comité scientifique.

 22 mai 2023 : Renvoi des textes définitifs

 Du 07 au 09 juin 2023 : Déroulement du colloque.

VII. Membres d’honneur

 Pr ONDOA Magloire (Université de Douala, Cameroun) ;

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 Pr EKAMBI DIBONGUE Guillaume (Université de Douala, Cameroun) ;

 Pr ONANA Janvier (Université de Douala, Cameroun) ;

 Pr ABOYA ENDONG Manassé (Université de Douala, Cameroun).

 Professeur André AKAM AKAM, Doyen FSJP Université de Douala ;

 Pr MANDJACK Albert Legrand (Université de Douala, Cameroun) ;

VIII. Comité scientifique

Président :

o Pr NGUELIEUTOU Auguste (Université de Douala, Cameroun) ;

Rapporteur :

o Pr TSANA NGUEGANG Ramses (Université de Douala, Cameroun) ;

Membres :

o Pr AKONO EVANG Serge Paulin (Université de Douala, Cameroun) ;

o Pr AMOUGOU MBARGA Alphonse Bernard (Université de Douala,


Cameroun) ;

o Pr ATEBA Bertrand (Université de Douala, Cameroun) ;

o Pr MEDOU NGOA Fred Jérémie (Université de Douala, Cameroun) ;

o Pr MENGUELE MENYENGUE Aristide Michel (Université de Douala,


Cameroun) ;

o Pr EBELE ONANA Désiré (Université de Douala, Cameroun);

o Pr YEBEGA NDJANA Nicolas Junior (Université de Douala, Cameroun);

o Pr FANYIM Gaius (Université de Douala, Cameroun) ;

IX. Comité d’organisation :

Département de Science politique

 Dr ETOH EKWONENG Estelle (Université de Douala, Cameroun) ;

 Dr ATEBA ABESSOLO Sylvain (Université de Douala, Cameroun) ;

 Dr CHINTOUO NJISSAPU Alain (Université de Douala, Cameroun) ;

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 Dr NYMI BEKONO Luc (Université de Douala, Cameroun) ;

 Dr OBAM Yannick Serge (Université de Douala, Cameroun) ;

 Dr NJIKI BIKOI Christelle Madeleine (Université de Douala, Cameroun) ;

 Dr ABE MBARGA Sylvestre Nicker (Université de Douala, Cameroun) ;

 Dr ESSAME Isaac (Université de Douala, Cameroun) ;

 Dr LAGME Freddy Cyriac (Université de Douala, Cameroun) ;

 Dr LEKANE VOMO Brigitte (Université de Douala, Cameroun) ;

 Dr BOUNOUGOU Gérard Joseph (Université de Douala, Cameroun) ;

 Dr NGO NYEMB Martine Epse WISMANN (Université de Douala,


Cameroun) ;

 Dr NTSOBE Lionel (Université de Douala, Cameroun) ;

 Dr EKANG Adventus (Université de Douala, Cameroun) ;

 Dr MPACKO EKELLE Gédéon (Université de Douala, Cameroun) ;

 Dr MBOG IBOCK Martin Raymond Willy (Université de Douala,


Cameroun).

 Dr OBAM Yannick

 Dr ATEFOUNG KOUOH Cyrille Joël (Université de Douala, Cameroun) ;

 Dr SOLI Joël Rodrigue (Université de Douala, Cameroun) ;

X.Bibliographie :

Bako-Arifari Nassirou et Laurent Pierre-Joseph, « La Décentralisation comme Ambition


Multiple », Bulletin de l’APAD, n° 15, 1998, pp.1-7.
Caillosse Jacques, « Le savoir juridique à l'épreuve de la décentralisation ? », Annuaire des
collectivités locales, Tome 8, 1988. pp. 5-31.
Deberre Jean-Christophe, « Décentralisation et développement local », Afrique
contemporaine, Vol. 1, n° 221, 2007, pp. 45-54.
Favreau Florian, « Démocratie locale », In : Dictionnaire Collectivités territoriales et
Développement Durable, 2017, pp. 154-158.
Hassenteufel Patrick, Sociologie politique : l'action publique, Paris, Armand Colin, 2008.
Kouomegne Noubissi Hilaire, Décentralisation et centralisation au Cameroun. La répartition
des compétences entre l'Etat et les collectivités locales, Paris, L’Harmattan, 2013.

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Lascoumes Pierre et Le Galès Patrick, Gouverner par les instruments, Paris, Presses de
Science po, 2005.
Lemieux Vincent, Décentralisation, politiques publiques et relations de pouvoir, Montréal,
Presses de l'Université de Montréal, 2001.
Lorrain Dominique, « Après la décentralisation. L'action publique flexible », Sociologie du
travail, Vol. 35, n° 3, 1993, pp. 285-307.
Moussa Quedraogo, Décentralisation et dynamiques locales de développement durable au
Burkina Faso. Étude de cas dans les communes rurales dans la Région de la Boucle du
Mouhoun dans la partie nord-ouest du pays, Thèse de doctorat en droit public, Université de
Bretagne Loire, 2016.
Muller Pierre, La sociologie de l’action publique, Paris, Armand Colin, 1990.
Ngono Tsimi Landry, L'autonomie administrative et financière des collectivités territoriales
décentralisées : l'exemple du Cameroun, Thèse de doctorat en droit public, Université de
Paris-Est, 2010.
Nguelieutou Auguste, « L’évolution de l’action publique au Cameroun : l’émergence de l’Etat
régulateur », Revue Camerounaise de Science Politique, Vol. 15, n° 1 & 2, 2008, pp. 1-28.
Nioche Jean-Pierre, L'évaluation des politiques publiques et la gestion en France. Un rendez-
vous manqué ? », Revue Française de Gestion, Vol. 8, n° 245, 2014, pp. 71-84.
Ngando Sandjè Rodrigue, « Le statut des régions anglophones du Cameroun : chronique
d’une exigence de l’Assemblée Générale des Nations Unies », Civitas Europa, Vol. 1, n° 44,
2020, pp. 181-205.
Ntumgwe Ndue Paul, Decentralization and Local Government in Cameroon, Yaoundé,
Friedricht-Ebert Foundation, 1994.
Owona Joseph, La décentralisation camerounaise, Paris, L’Harmattan, 2011.
Sanzhie Bokally Thierry, « La décentralisation comme politique publique », Conference paper
IAG Dakar, 2014, pp. 1-8.
Tassou André, Urbanisation et décentralisation au Cameroun. Essai d’analyse historique de
la gestion urbaine (1990-2012), Paris, L’Harmattan, 2013.
Walter Oyugi, « Decentralization for Good Governance and Development », Regional
Development Dialogue, Vol. 21, n°1, 2000, pp. 3-22.

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