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Droit de la fonction publique

La principale actualité : le nouveau code de la fonction publique

Ordonnance n°2021-1574 du 24 novembre 2021 portant partie législative du code général de la fonction publique. En
vigueur à partir du 01 mars 2022

Introduction générale :
I. Approche théorique

A. Notion de la fonction publique

La notion : Ce sont les agents qui travaillent dans les administrations publiques, cette personne publique doit gérer un
service public administratif. Si on gère un service public industriel et commercial : des agents de droit privé. Les
fonctionnaires des établissements publics industriels et commerciaux, ne relèvent pas du droit de la fonction publique

Les personnes publiques gérant un service public administratif : il y a des agents qui ne sont pas fonctionnaires et qui ne
sont pas des agents publics : ils travaillent avec un contrat soumis au code du travail.

Des exceptions : la société Orange privatisée, mais les agents ont conservé leur statut des agents publics.

Il faut la présence d’une loi pour légitimer ces exceptions, pour conférer un statut privé ou public aux agents.

Le terme de fonction publique désigne un agent public relevant du juge administratif, il y a deux catégories d’agent :

- Les vrais fonctionnaires : des agents titulaires ils ont passé concours et carrières dans l’administration
- Les agents publics contractuels : des agents non titulaires, ils relèvent dans leur contentieux au juge administratif

Le droit de la fonction publique, c’est le droit public qui s’applique à la fois aux agents publics titulaires et les agents
publics contractuels (aujourd’hui ils ont une place très importante).

Le contrat du droit public est très différent du contrat du droit privé. Le pouvoir règlementaire a fait 3 décrets
spécifiques pour régler les contrats du droit public.

- Les vacataires des agents publics non permanents, non titulaires mais rémunérés par l’administration publique et leur
juge c’est le juge administratif

B. Les différents systèmes de fonction publique

Il existe deux grands systèmes de la fonction publique :

- Fonction publique d’emploi (fonction publique « ouverte ». Origines : « systèmes des dépouilles » ou « spoil system »
- Fonction publique de carrière (fonction publique « fermée »)

Le pays choisit soit l’un soit l’autre. La France s’achemine entre les deux : système de l’emploi et le système de la
carrière

1. Le système d’emploi :

Les agents qui travaillent dans services publics ne sont pas recrutés sur la base d’un contrat pour occuper une fonction
précise selon des règles différentes des salariés privés. C’est le droit du travail qui s’applique à ses agents. Ils ont
vocation de quitter cette fonction et aller faire une carrière dans le secteur privé.

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L’administration ne s’attache pas à une collaboration à vie. Elle peut supprimer l’emploi.
C’est un système qui a été adopté par les pays anglosaxons, on a mis ce système dans les pays où on voulait que les
agents soient dépendants du personnel politique et des politiques développées.
C’est l’idée que, il ne faut pas que les agents qui ont été recrutés dans le cadre d’une politique empêchent leurs
successeurs de développer d’autres politiques et se trouvent liés à la politique des précédents.

L’idée d’avoir des agents qui sont au service des politiques et pas des fonctionnaires qui vont faire de la résistance,
critiquer les choix politiques, ralentir le mouvement de transformation de la société … on veut des fonctionnaires aux
ordres qui sont au service de l’intérêt général tel qu’il est dégagé par la majorité => L’idée est de prévaloir la
démocratie.
Cependant, Il y a certaines fonctions qui nécessitent malgré tout une formation et surtout des conditions d’exercice
particulières :
 Les policiers
 Les magistrats (ils ont besoin de l’indépendance, de la protection, ...), les règles de gestion de sa carrière et de sa
vie professionnelle ne doivent pas être les règles de gestion d’un simple salarié. Il faut des garanties.

2. Le système de la carrière : choisi par la France : Un système hiérarchisé.

Un système d’équilibre : on a à la fois des fonctionnaires qui vont bénéficier de protection et qui vont avoir des droits à
la carrière, dont le licenciement sera rendu extrêmement difficile, qui vont bénéficier de la permanence, d’une
assurance, d’une tranquillité, des garanties contre toute arbitraire ou favoritisme.
Mais en contrepartie ces agents ont des devoirs, des obligations renforcés. Et donc un équilibre entre les devoirs et les
pouvoirs qui fait l’originalité de ce système de carrière. Aujourd’hui on essaye de rééquilibrer en renforçant les devoirs.

Donc le fonctionnaire dans un système de carrière, il fait l’objet d’une sélection objective contrairement au système
d’emploi (c’est l’employeur qui recrute ses collaborateurs sur la base des diplômes, entretien, qualifications ...)

Dans le système de carrière on retire à l’employeur la fonction du choix de ses collaborateurs et on la confie à un
système général qui collectivise le système du recrutement : on organise des concours généraux.
Et l’idée c’est d’objectiver le recrutement, ce n’est plus un recrutement de gré à gré. On fait prévaloir des principes
d’égalité d’accès à la fonction publique. C’est un système qui se voit à la fois efficace, performant parce qu’on fait une
sélection des meilleurs mais aussi un système objectif qui préserve les principes d’égalité.

Les agents dans ce système, Ils ont vocation à exercer toute une série d’emplois différents mais relevant d’une entité
qu’on appelle corps du fonctionnaire. Ils ont également l’opportunité de progresser, d’avancer dans leur carrière.

 Le statut c’est ce qui met l’agent dans une position d’infériorité.


Dans le secteur privé, l’employeur dispose d’un pouvoir disciplinaire mais, l’agent avant de signer le contrat peut
négocier son salaire (les conditions du travail, partir de l’entreprise…)

Dans le cadre du système de la fonction publique de carrière, l’agent public que soit titulaire ou contractuel ; ne négocie
pas son salaire. Il y a très peu de marge de manœuvre, très peu de marge de négociations. Donc les espaces de
négociation dans le contrat public sont relativement restreintes. Le contrat est fermé.

Ce qui défend le système de la fonction publique : il y a trois rapports : un rapport au pouvoir, rapport à l’usager,
rapport à l’argent par rapport au secteur privé.

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Le rapport au pouvoir :

Pareil si c’est le pouvoir d’hiérarchie : le respect de la hiérarchie des ordres et la cohérence de l’action de l’entreprise
nécessite est nécessaire dans le secteur privé comme dans le secteur public.

Mais le pouvoir n’est pas du même nature dans le secteur privé qui est, au service d’un intérêt particulier, de l’intérêt
de l’entreprise.

En France, on est au service de l’intérêt général : il est supérieur à l’intérêt particulier. D’une certaine manière, il se
construit contre l’intérêt particulier. Il doit être conçu à part et protégé par rapport au reste de la société. Ce n’est pas
le cas dans les pays anglosaxons, l’intérêt général c’est une composition entre les intérêts particuliers.

Relation à l’usager :

Ce n’est pas une relation marchande avec un client parce que l’usager est aussi titulaire des droits (transport, droit au
soin …).

D’une manière générale, les usagers ont droit au service public, ils ont même un droit à être traitéq de façon égalitaire,
ils ont droit à un accès égal au service public. Donc Il y a des obligations à l’égard de cette hiérarchie mais il faut faire
attention du pouvoir qu’on exerce à l’égard de l’usager parce qu’il est régulé et comporte des contraintes très
importantes.

Rapport à l’argent :

C’est un rapport à l’argent différent, parce que quand on fait carrière dans l’administration public ce n’est pas pour
gagner l’argent.

Un agent public ne touche pas un salaire, il touche un traitement, c’est-à-dire il va toucher une rémunération mais il ne
rémunère pas sa force de travail, il ne rémunère pas son application dans l’application. En effet, ça rémunère un statut
social.

Dans l’administration, la rémunération ne dépend pas de l’emploi qu’on occupe, elle dépend du grade.

C’est la différence avec le système de l’emploi, dans la relation contractuelle on dit ça engage une relation
synallagmatique ; le salaire est en contrepartie d’une énergie proportionnellement.

Réintroduire la question de l’emploi dans la carrière fonctionnaire public : un nouveau régime indemnitaire a été mis en
place dans les années 2007 sous François Hollande qui s’appelle RIFSEEP, qui prend un peu plus mieux en compte les
caractéristiques de l’emploi, pour justement moduler la rémunération ce qu’on appelle « le traitement de base » celui
qui est relié à un indice de rémunération.

C. Le modèle bureaucratique

Max weber : « Nos administrations relèvent de ce qu’on pourra appeler des organisations bureaucratiques ».

Max Weber (1864-1920), juriste et sociologue allemand


Principaux ouvrages : Économie et Société (1921) ; Le Savant et le politique (1917) ; L'Éthique protestante et l'esprit du
capitalisme (1904-1905)
La Bureaucratie ; normalement a un sens péjoratif mais il était positivé par Max weber : plein d’avantage, un système
de structuration, un moyen efficace de s’organiser dans une société industrielle et démocratique.

Il précise dans une liste des critères d’une bonne bureaucratie :

L’organisation bureaucratique correspond à un type de domination dit « rationnel-légal » dont les principes sont les
suivants :
- Division du travail et spécialisation des tâches, -hiérarchie des fonctions et des emplois,
- Absence d’appropriation des moyens d’administration et des postes par les dirigeants et les titulaires,

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- Discipline stricte et contrôle du travail,
- Sélection objective des agents sur la base des qualifications techniques et des compétences,
- Rétribution des fonctionnaires selon leur position hiérarchique,
- Activité exercée à plein temps le poste étant la seule occupation professionnelle,
- Existence d’une carrière avec avancement progressif sur la base de critères objectifs,
- Existence de règles techniques et juridiques fixant les modalités d’action et de décision.

L’idée c’est que, dans les organisations bureaucratiques il ne faut pas qu’il ait d’interrelations entre les individus
affectives. On vient de remplir une mission et on essaye d’objectiver ces relations. On a essayé d’écarter ce qu’on
appelle les relations face à face et c’est ce qui va permettre à l’administration de fonctionner sans conflits, sans
difficulté.

Selon Max weber les relations entre les individus sont régis par des règles c’est pour ça qu’il dit, que le modèle
bureaucratique est un modèle légal rationnel, ce sont des lois qui ont été élaborées avant qui s’imposent aux individus
et qui régissent leurs relations.

Autrement dit, cette relation de face à face éventuellement conflictuelle entre les individus, elle est médiatisée par la
règle de droit.

Dans la fonction publique tout le monde est soumis à un statut et les règles hiérarchiques sont très encadrées pour
éviter l’arbitraire (politique et du petit chef).

Critiques à la bureaucratie :

Tous les sociologues Anglais introduisent ce qu’on appelle la routine. C’est un travail très routinier. Pour eux le
problème de la démocratie c’est la difficulté de faire fasse à un univers qui bouge, qui est en mouvement, se
transforme, qui a très lente adaptation aux changements.

On sait qu’il y a des défauts à la bureaucratie, mais pour Max Weber, les défauts sont bien inférieurs aux avantages.

D’un point de vue démocratique, ça pose un problème parce que la bureaucratie (inventée par Vincent de Gournay en
1759) il dit que les agents publics du roi ils font peser sur la société un véritable pouvoir. Le pouvoir du bureau sur la
société.

Pour Weber, la bureaucratie elle est au service du demos. La bureaucratie est inférieure à la loi et les agents doivent
respecter et mettre en œuvre la loi ou aussi organiser à la fois la protection des agents mais aussi une certaine
indépendance par rapport à l’arbitraire. Donc c’est toute une recherche d’équilibre entre les droits et devoirs des
agents.

II. La fonction publique en quelques chiffres

Les chiffres dans les diapos : emplois dans la fonction publique

La proportion des catégories hiérarchiques : A, B, C

 Catégorie A : 35%


 Catégorie B : 20%
 Catégorie C : 45%

Première partie : L’organisation de la fonction publique

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Chapitre 1 : La notion de fonctionnaire

Section 1 : Agents publics et agents privés

Les fonctionnaires sont des agents publics. L’intérêt de distinguer entre les deux vient de notre dualisme juridictionnel.
Être agent public est un statut enviable : celui qui bénéficie de ce statut va bénéficier de garantie et protection de
l’arbitraire.

Comment on peut qualifier un salarié d’agent public ?

Les critères :

1. La personnalité juridique de l’employeur

C’est le rattachement à une personne publique qui compte. Le premier critère indispensable pour être qualifié d’un
agent public.

TC, 2 mai 1988, Bon : Autres contrats ne pouvant être regardés comme conclus pour le compte d'une personne
publique par un organisme privé chargé d'un service public CE, 3 juillet 1968, Dupont : Seul le législateur ne peut
prévoir des exceptions. Elles viennent toutes du fait que les établissent publics ont changés de statut.

Décision n° 2012-281 QPC du 12 octobre 2012, Syndicat de défense des fonctionnaires Maintien de corps de
fonctionnaires dans l'entreprise France Télécom : la personne a privé va gérer des fonctionnaires en leur appliquant le
statut général des fonctionnaires. Loi du 31 décembre 2003, l’état n’est plus majoritaire dans la capitale d’orange. QPC
jugée en 2012, le CC a estimé que plus aucun principe constitutionnel ne ‘opposait au maintient de fonctionnaire au
sein d’un établissement privé.

TC, 16 oct. 2006, Caisse centrale de réassurance c/ Mutuelle des architectes français, n° 3506 : Les fonctionnaire
peuvent être détaché dans une entreprise privée, pour y exercer des missions d’intérêt général. Exemple de mutuelle.
Dans ce cas le fonctionnaire ne perd pas sa qualité de fonctionnaire ma va être dans une situation de détachement.
Période de détachement (3ans renouvelables). Signer un contrat de droit privé. En cas de litige il faut être porter devant
le juge judiciaire. Une fois la période de détachement finit, le fonctionnaire revient et la rémunération devra être
évoluée

2. La nature du service

Arrêt Bac de Loca.

Les EP qualifiés d’industriel et commercial peuvent avoir des activités administratives. Le juge ad doit distinguer la
nature des activités

La qualification des agents privés dans les EPIC a connu une évolution : tous les agents de direction relevaient de droit
public.

La jurisprudence de CE, 8 mars 1957, Jalenques de Labeau et CE, 15 décembre 1967, Level : va restreindre assez
considérablement la qualification des agents publique au sein des EPIC à deux personnes : le directeur de services et le
comptable s’il a la qualité de comptable public.

Avant la jurisprudence « Berkani » : Sont agents publics des SPA ceux qui exercent des fonctions les faisant « participer
directement à l’exécution » ou « participer à l’exécution même » du service public administratif et Sont agents privés
des SPA ceux qui sont engagés pour « satisfaire aux besoins » du service public.

3. Les services publics administratifs et la jurisprudence Berkani

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TC, 25 mars 1996, Berkani (TC, 25 mars 1996, préfet de la Région Rhône-Alpes, préfet du Rhône c/ Conseil de
Prud’hommes de Lyon) : le préfet a raison va consacrer la juridiction administrative, et sa compétence. Il donnera la
définition des agents publics.

Avant Berkani : il y a un effort à partir 1954 pour établir une distinction entre différent agents. Ainsi, :

- Sont agents publics des SPA ceux qui exercent des fonctions les faisant « participer directement à l’exécution » ou «
participer à l’exécution même » du service public administratif

- Sont agents privés des SPA ceux qui sont engagés pour « satisfaire aux besoins » du service public

L’idée de distinguer les fonctions (par rapport aux mérites collectifs). Pour les distingués, on peut regarder la
jurisprudence. La qualification d’agent de catégorie privé était plutôt marginale. Ceux-ci sont ceux qui s’occupe de
l’entretien des locaux (ménages). Ce posait des questions quand il y a un enjeu particulier.

Exemple : des hôpitaux, dans ce cas, on considérait que les personnes qui s’occupait de l’hygiène des hôpitaux faisait
partie des caractéristiques importantes, et par conséquent, les agents d’hygiènes des hôpitaux étaient des agents
publics

Exemple 2 : un agent qui sert des repars dans les cantines, ou les second de maitre sont des agents de droits publics, car
cela participe à l’éducation des enfants. TC, 25 novembre 1963, Vve Mazerand : personne qui avait occupé plusieurs
rôles et postes dans une école, on considérait que le dernier contrat valait pour saisir le juge compétent, ou alors on
voyait par rapport à son plus gros contrat.

TC, 19 avril 1982, Mme Robert : personne du Crous, agent non-fonctionnaire employé par contrat, qui était jugé comme
un agent de droit privé.

Cette jurisprudence était hétérogène, et peu lisible, qui était sujette à critique.

L’agent Berkani va changer les choses, et dira que les agents employés dans le cadre d’un SP sont des agents de droit
public « quelques soit son emploi ».

TC, 3 juin 1996, préfet des Yvelines : Le TC rattrape son oublie, et rappelle le critère organique, i.e. que la personne
publique est nécessaire.

Le législateur doit avoir prévu la possibilité pour une personne publique d’employer des personnes privées. Les
apprentis font aussi parti des agents publics. Il arrive aussi que le législateur, quand il établit le statut d’un
établissement public, prévoit, par dérogation, qu’il emploie des personnes de droits privée :

TC, 9 octobre 2017, M. Frédéric Ladent c/Etablissement public de sécurité ferroviaire, n° 4096 « Considérant que, sauf
disposition législative contraire, les personnels non statutaires travaillant pour le compte d'un service public à caractère
administratif géré par une personne publique sont des agents contractuels de droit public, quel que soit leur emploi ;
Considérant qu’aux termes de l'article L. 2221-3 du code des transports, l’EPSF (Etablissement public de sécurité
ferroviaire) peut employer des personnels dans les conditions fixées par le code du travail ; que par cette disposition, le
législateur a entendu donner à l’établissement public la possibilité de recruter une partie de son personnel selon les
règles du droit privé ; Considérant que l’article 1er du contrat conclu le 22 mai 2006 par lequel l’EPSF a engagé M. L. en
qualité d’assistant de gestion des ressources humaines stipule que ce contrat sera régi par les dispositions du code du
travail ; qu’il s’ensuit que le litige opposant M. Ladent à son employeur relève de la compétence de la juridiction
judiciaire ; »

Le transfert d’une activité :

L.122-12 alinéa 2 du Code du travail (aujourd’hui : art. L. 1224-1 du Code du travail) : « Lorsque survient une
modification dans la situation juridique de l’employeur, notamment par succession, vente, fusion, transformation du
fonds, mise en société de l’entreprise, tous les contrats de travail en cours au jour de la modification subsistent entre le
nouvel employeur et le personnel de l’entreprise (...) ».

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Entité économique autonome : « ensemble organisé de personnes, et d’éléments corporels (mobilier, matériel
informatique et bureautique, outillage, véhicules...) ou incorporels (clientèle, droit au bail, marque...) permettant
l’exercice d’une activité économique qui poursuit un objectif propre » (Cass. soc., 7 juill. 1998, n° 96-21451)

= reprise en régis direct par l’administration d’origine. Cas le plus fréquent : la restauration collective (scolaires ou
d’entreprises), association touristique. Le souci vient de la nature du contrat à la suite du transfert, du privé vers le
public notamment.

Question posée à la Cour de cassation quand la sécurité du parcours professionnel est prévue au niveau européen.

CJCE, 26 septembre 2000, Mayeur : « le transfert d’une activité économique d’une personne morale de droit privé à
une personne morale de droit public entre en principe dans le champ d’application de la directive n°77/187/CEE »
(devenue depuis directive n°2001/23/CE)

La CCass s’inspire de cette décision, pour prendre sa décision et réexaminer ses dispositions : Cass. Soc, 25 juin 2002,
sociétés CIR Médical et PHS, elle considère que les administrations qui reprennent une activité ont l’obligation de
reprendre les contrats.

CE, 22 octobre 2004, Lamblin, n°245154 : « lorsque l’activité d’une entité économique employant des salariés de droit
privé est reprise par une personne publique gérant un service public administratif, il appartient à cette dernière, en
l’absence de dispositions législatives spécifiques, et réserve faite du cas où le transfert entraînerait un changement
d’identité de l’entité transférée, soit de maintenir le contrat de droit privé des intéressés, soit de leur proposer un
contrat de droit public reprenant les clauses substantielles de leur ancien contrat(...) »

L’administration oblige à reprendre l’ensemble des contrats. La jurisprudence Lamblin reste toutefois faible, si elle ne
propose pas un contrat de droit public, elle propose un droit privé. De plus, il n’y a ni délai ni sanction.

En 2005, le législateur se saisi du code du travail et le modifie en deux temps : Loi n° 2005-843 du 26 juillet 2005
modifiant le code du travail (art. L.1224-3 du code du travail).

Le juge judiciaire va vérifier que les closes substantielles sont reprises (par rapport aux salaires par exemple) dans le
transfert d’activité du public vers le privé : TC, 17 octobre 2011, SCEA du Chéneau, n° 3828 et 3829 Les agents privés
des SPA.

Section 2 : Fonctionnaires et agents non-titulaires

Il y a des fonctionnaires non titulaires, titulaire ou statutaire. Les futurs fonctionnaires ont pour vocation d’être
titularisé, c’est le cas des apprentis.

§ 1 – Les fonctionnaires

Loi n°84-16 du 11 janvier 1984 portant dispositions statutaires relatives à la fonction publique de l'Etat :
Personnes qui « ont été nommées dans un emploi permanent à temps complet et titularisées dans un grade de la
hiérarchie des administrations de l'Etat, des autorités administratives indépendantes ou des établissements publics de
l'Etat. »

Loi n°84-53 du 26 janvier 1984 portant dispositions statutaires relatives à la fonction publique territoriale :
Personnes qui « ont été nommées dans un emploi permanent et titularisées dans un grade de la hiérarchie
administrative des communes, des départements, des régions ou des établissements publics en relevant, à l'exception
des agents comptables des caisses de crédit municipal… »

Loi n°86-33 du 9 janvier 1986 portant dispositions statutaires relatives à la fonction publique hospitalière :

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Personnes qui « ont été nommées dans un emploi permanent à temps complet ou à temps non complet dont la quotité
de travail est au moins égale au mi-temps, et titularisées dans un grade de la hiérarchie des établissements ci-après
énumérés… »
 Cette notion de fonctionnaire suppose plusieurs éléments :
 Le recrutement par une personne publique sauf exceptions
 Le recrutement se fait par l’acte de nomination (un acte ad unilatéral avec une clause résolutoire). Le fonctionnaire
n’est jamais recruté par un contrat : c’est un acte plurilatéral.
 L’acte de nomination suppose une personne qui nomme et personne nommée, et un emploi à pourvoir. Certaines
autorités de nomination sont rappelées dans la Constitution (PR, PM), d’autres dans les lois organiques. Le pouvoir de
nomination est formel. Les lauréats de concours sont classés et cet ordre va déterminer les emplois. L’autorité de
nomination va donc être limité. La fonction va correspondre au grade acquis, l’emploi doit être correspondant.

Un fonctionnaire doit être nommé sur un emploi permanent de l’administration. Il doit être inscrit au budget pour
l’année civile, et des crédits doivent être prévus pour le salaire de l’agent.

L’État ne connait que des emplois à temps complet, i.e. qu’il doit prévoir un crédit pour un temps complet, même si le
poste n’est pas occupé à temps complet. L’agent nommé sur un emploi à temps complet a donc la possibilité de
demandé a occupé le poste à temps partiel. L’administration s’occupera de la masse salariale restante. L’agent doit
occuper son poste de manière permanente. C’est différent pour les CT et les hôpitaux qui eux peuvent prévoir des
temps partiels.

La discipline :
 La révocation : la sanction la plus grave emporte une rupture du lien entre le fonctionnaire et l’ad et perd
tous ses droits.
 La rétrogradation : passer d’un grade supérieur à un grade inférieur
 La suppression d’emploi : n’existe plus aujourd’hui. Seul le législateur par l’intermédiaire de loi, le
dégagement du cadre.

§ 2 – Les agents publics non-fonctionnaires ou non-titulaires

1. Les fonctionnaires-stagiaires :

Ce sont des agents publics qui ont vocation à être titularisés à l’issu d’une période de stage probatoire.

Deux types de stagiaires :

 Les stagiaires de droit commun à la suite d’un concours.


 Les stagiaires qui ont passé un concours mais qui ont passé par une école de formation : Exemple : ENA : Ecole
Nationale d’Administration, IRA : Institut Régional d’Administration, ENS : Ecole Normale supérieure INET : Institut
National des Etudes Territoriales, EHESP : Ecole des Hautes Etudes en Santé
Ils ont un statut à part par des décrets :
 FPE : décret n°94-874 du 7 octobre 1994 fonction public d’Etat
 FPT : décret n°92-1194 du 4 novembre 1992
 FPH : décret n°97-487 du 12 mai 1997 fonction public hospitalière

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Deux situations à évoquer :

 Le licenciement au cours de stage :


Ils ne peuvent être licencié avant le découlement de la moitié de la période de stage. Licenciement le plus grave : le
stagiaire n’a pas assez de temps pour montrer ses compétences. Il y a un régime procédural ; contradictoire avec un
contrôle du juge. Une commission se réunit pour le bien fondée du licenciement.

 Le licenciement au terme du stage :


Licenciement pour insuffisance professionnelle ou on demande de refaire un stage si problème réglable. Manoeuvre
plus discrétionnaire mais contrôle possible par le juge, au moins des fait) Le contrôle est moins rigoureux.

2. Les auxiliaires :
Sont recrutés par voie de nomination (un acte unilatéral) sur des postes temporairement vacants-permanent ou non
permanent- mais qui sont normalement destinés à être occupés par des fonctionnaires.
Vont signer un procès-verbal d’installation. Ils peuvent avoir une petite carrière car ils peuvent évoluer et progresser en
termes de rémunération en fonction de leur ancienneté.
Ex. Maîtres auxiliaires de l’enseignement : décret n°62-379 du 3 avril 1962.
Aujourd’hui les auxiliaires disparaissent au profit des contractuels

3. Les vacataires :
Agents engagés pour un acte déterminé et qui sont rémunérés en fonction du nombre d’heures effectuées (qui peut
varier d’une période à l’autre) multiplié par un taux horaire.
Ce sont agents employés pour réaliser une mission déterminée. En forme d’horaire. L’heure attachée par un tarif. Des
taches précises déterminées dans le temps.
Les critères :
 Il faut que cette vacation prévoie un paiement à l’acte
 Il faut que cet acte ne corresponde pas à une activité permanente
 Il faut que l’activité soit limitée dans le temps
 Il faut une discontinuité

4. Les agents publics contractuels


Une marge de négociation très faible (rémunération, la durée d’engagement). Matière très encadrée et règlementée.
Ce sont des quasi-contrats.
Loi n°83-634 du 13 juillet 1983 portant droits et obligations des fonctionnaires, article 3 : « Sauf dérogation prévue par
une disposition législative, les emplois civils permanents de l'Etat, des régions, des départements, des communes et de
leurs établissements publics à caractère administratif sont… occupés… par des fonctionnaires régis par le présent titre »

Le recrutement de ces contractuels a été modifié par la loi de 6 aout 2019 : Les emplois permanents sont pourvus par
les fonctionnaires. Donc le recrutement des contractuels n’est que des règles dérogatoires.

La loi du 11 janvier 1984 dans l’article 1 prévoit deux séries de possibilités : le recrutement contractuel des emplois
permanents ou les emplois temporaires pour répondre à des besoins temporaires.

 Le recrutement contractuel des emplois permanents :

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 Article 3 loi du 11 janvier 1984 Titre II FPE : « Les emplois permanents de l'Etat et des établissements publics de
l'Etat énumérés ci-après ne sont pas soumis à la règle énoncée à l'article 3 du titre Ier du statut général :
1°Les emplois supérieurs…
1°bis Les emplois de direction de l'Etat.
2°Les emplois des établissements publics sous réserve des dispositions du code de la recherche pour les agents publics
qui y sont soumis ; …
 Les emplois supérieurs de l’Etat sont les emplois qui sont à la discrétion de l’ad par lesquels le gouvernement
possède un pouvoir discrétionnaire.
 Les emplois de direction d’Etat sont des emplois qu’on peut faire une carrière

Les exceptions :

Article 5 Titre II FPE : « Par dérogation au principe posé à l'article 3 du titre Ier du statut général des emplois
permanents à temps complet d'enseignants-chercheurs des établissements d'enseignement supérieur et de recherche
peuvent être occupés par des personnels associés ou invités n'ayant pas le statut de fonctionnaire. »

Les personnels associés : recrutés par un contrat de 3 ans (peut être prolongé 6 ans ou 9ans) pour exercer un véritable
service d’enseignement. Ils peuvent être fonctionnaire ou agent dans un établissement privé. Ces emplois sont
permanents mais sont occupés temporairement.
Les invités c’est pour recruter les enseignants étrangers.

Article 4 titre IIFPE : « Par dérogation au principe énoncé à l'article 3 du titre Ier du statut général, des agents
contractuels peuvent être recrutés dans les cas suivants :
1°Lorsqu'il n'existe pas de corps de fonctionnaires susceptibles d'assurer les fonctions correspondantes ;
2°Lorsque la nature des fonctions ou les besoins des services le justifient, notamment :
a) Lorsqu'il s'agit de fonctions nécessitant des compétences techniques spécialisées ou nouvelles ;
b) Lorsque l'autorité de recrutement n'est pas en mesure de pourvoir l'emploi par un fonctionnaire présentant
l'expertise ou l'expérience professionnelle adaptée aux missions à accomplir à l'issue du délai prévu par la procédure
mentionnée à l'article 61 ;
3°Lorsque l'emploi ne nécessite pas une formation statutaire donnant lieu à titularisation dans un corps de
fonctionnaires. »

 Les emplois temporaires pour répondre à des besoins temporaires

Les remplaçants temporaires : Remplacement momentané de fonctionnaires à temps partiel ou en congés

Article 6 quater titre II FPE : « Les remplacements de fonctionnaires occupant les emplois permanents de l'Etat et de
ses établissements publics mentionnés à l'article 3 de la loi n°83-634 du 13 juillet 1983 portant droits et obligations des
fonctionnaires, dans la mesure où ils correspondent à un besoin prévisible et constant, doivent être assurés en faisant
appel à d'autres fonctionnaires. »

Vacances temporaires d’emploi dans l’attente du recrutement d’un fonctionnaire

Article 6 quinquies titre II FPE : « Pour les besoins de continuité du service, des agents contractuels peuvent être
recrutés pour faire face à une vacance temporaire d’emploi dans l’attente du recrutement d’un fonctionnaire.
Le contrat est conclu pour une durée déterminée qui ne peut excéder un an. Il ne peut l’être que lorsque la
communication requise à l’article 61 a été effectuée. »

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Accroissement temporaire ou saisonnier d’activité

Article 6 sexies titre II FPE : « Des agents contractuels peuvent être recrutés pour faire face à un accroissement
temporaire ou saisonnier d'activité lorsque cette charge ne peut être assurée par des fonctionnaires. »

Contrat de projet : Pour mener à bien un projet (innovation de la loi du 6 août 2019)
Article 7 bis titre II FPE : « Les administrations de l'Etat et les établissements publics de l'Etat autres que ceux à
caractère industriel et commercial peuvent, pour mener à bien un projet ou une opération identifiée, recruter un agent
par un contrat à durée déterminée dont l'échéance est la réalisation du projet ou de l'opération. »

§ 3 – La situation statutaire et réglementaire des agents publics

Article 4 de la loi n° 83-634 du 13 juillet 1983 : « Le fonctionnaire est, vis-à-vis de l'administration, dans une situation
statutaire et réglementaire. »

Formule jurisprudentielle : « les fonctionnaires ne peuvent invoquer aucun droit acquis au maintien de leur statut,
lequel peut être modifié à tout moment » CE, Ass., 1er juin 1973, Synd. National du personnel navigant commercial et
autres et CE, 8 mars 1912, Lafage

Conséquences : situations juridiques peuvent être modifiés à tt moment, de manière unilatérale, sans que l’agent
public puisse se prévaloir de droit acquis antérieurement. Parfois, la modification est positive, mais elle peut aussi être
négative de manière ponctuelle. Relation contractuelle collective.

Chapitre 2 Les structures de la fonction publique : non étudié

Chapitre 3 Les concepts clés de la fonction publique

Section 1 Les notions de catégorie, corps, grades et échelons

§ 1 – Les catégories

A l’origine : 4 catégories On disait qu’une circulaire administrative devait être normalement :


- conçue par un agent de catégorie A --> fonctions de conception
- rédigée par un agent de catégorie B --> fonctions d’application
- dactylographiée par un agent de catégorie C --> fonctions d’exécution spécialisée
- distribuée par un agent de catégorie D --> fonctions d’exécution non spécialisées

 Tous les fonctionnaires sont classées forcément dans l’une de ces catégories et même le contractuel.

Depuis le protocole d'accord conclu le 9 février 1990 sur la rénovation de la grille de classification et des rémunérations
des trois fonctions publiques, les corps de catégorie D ont été progressivement intégrés à la catégorie C.

Catégorie A : recrutement au niveau licence (voire master ou doctorat), parfois on parle des catégories A+
Catégorie B : recrutement au niveau baccalauréat (ou bac+2), fonction d’application
Catégorie C : sans condition de diplôme (ou brevet / CAP / BEP)

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§ 2 – Les corps et les cadres d’emplois

Corps = associée à la notion de cadre d’emploi.


Tous les fonctionnaires titulaires appartiennent à des cadres d’emplois ou des corps.
Le principe de libre administration des CT art 72 de la constitution : les autorités de recrutement doivent avoir une
certaine autonomie de recrutement de leurs collaborateurs.

Corps (dans la FPE) : « les corps groupent les fonctionnaires soumis au même statut particulier et ayant vocation aux
mêmes grades » (loi du 11 janvier 1984 art.29)
Cadres d’emplois (dans la FPT) : « Un cadre d'emplois regroupe les fonctionnaires soumis au même statut particulier,
titulaires d'un grade leur donnant vocation à occuper un ensemble d'emplois. Chaque titulaire d'un grade a vocation à
occuper certains des emplois correspondant à ce grade. » (Loi du 26 janvier 1984 art.4)
Corps (dans la FPH) : « Les corps, qui comprennent un ou plusieurs grades, groupent les fonctionnaires soumis au
même statut particulier et ayant vocation aux mêmes grades. » (Loi du 9 janvier 1986, art.4)
Un agent qui intègre un corps on doit remplir une mission qui se relève de ce corps. Dans le statut du corps on trouve
les missions qui doivent être exercées.

Prob :
 Ces corps ne sont pas tous la même taille. Il y a des corps très importants avec un effectif important Ex. le corps des
enseignants. Mais, il y a des corps petits EX. le corps d’inspection
 Il y a des corps qui sont techniques, spécialisés. Le corps de police, le corps de magistrats.
 Il y a des corps généralistes Ex. les corps d’attachés territoriaux.

 Exemples de cadres d’emplois dans la FPT


Catégorie A : cadre d'emplois des administrateurs / cadre d'emplois des attachés
Catégorie B : cadre d'emplois des rédacteurs / cadre d'emplois des chefs de service de police municipale
Catégorie C : cadre d'emplois des agents de maîtrise territoriaux / cadre d'emplois des sapeurs et caporaux de sapeurs-
pompiers professionnels
 Exemples de corps dans la FPE
Catégorie A : Corps des administrateurs civils/ Corps des ingénieurs des travaux publics de l'État
Catégorie B : Corps de secrétaires administratifs / Corps des greffiers des services judiciaires
Catégorie C : Corps des adjoints administratifs / Corps des magasiniers des bibliothèques

Effets de structuration :

 La multiplication des régimes juridiques


 L’immobilité : des corps fermés surtout les corps prestigieux.
Le conseil d’Etat dans un rapport annuel de 2003 avait dénoncé cette gestion de corps. Nécessité de le réduire de créer
des corps interministériels.
Depuis ce rapport en France un effort considérable a été fait pour fusionner, supprimer des corps voire créer des corps
interministériels. Par ex ; Corps interministériel des assistants de service social des administrations de l’État, créé par le
décret n°2012-1098 du 28 septembre 2012. On est passé de 1700* à 200 corps.

§ 3 – La structure interne des corps : les grades et les classes

 Grade :
Tous les corps sont structurés par un grade. On va évoluer en rémunération et responsabilité c’est le grade qui marque
ces responsabilités.

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 Classe ou hors classe :
Classe exceptionnelle : c’est un grade. Un terme générique
Ce n’est pas un concours puisque l’autorité supérieure qui décide de faire avancer un grade supérieur. Les mêmes
modalités que les grades.
Ex : Structure interne du cadre d’emplois des attachés territoriaux
Décret n°87-1099 du 30 décembre 1987 portant statut particulier du cadre d'emplois des attachés territoriaux
Participent à la conception, à l'élaboration et à la mise en œuvre des politiques décidées dans les domaines
administratif, financier, économique, sanitaire, social, culturel, de l'animation et de l'urbanisme
Comprend 4 grades :
•Le grade d'attaché comprend onze échelons (IM 383-664 en 2017)

•Le grade d'attaché principal comprend neuf échelons puis 10 en 2020 (IM 489-793 en 2017)

•Le grade d'attaché hors classe comprend six échelons et un échelon spécial (IM 645-HEA)

•Le grade de directeur territorial, placé en voie d'extinction, comprend sept échelons (IM 591-808)

§ 4 – Les échelons
A l’intérieur des grades, aujourd’hui l’avancement des échelons est automatique. Il y a une possibilité d’avancer les
échelons.

Section 2 La distinction du grade et de l’emploi

2 prob :
La notion d’emploi a deux sens :
 Emploi budgétaire : support juridique de la rémunération
 Emploi fonction : support matériel de l’activité
Le terme « distinction » a également 2 sens :
 « Liaison »
 « Séparation »

§ 1 – La liaison du grade et de l’emploi


 La liaison du grade et de l’emploi-budgétaire  : Liaison évidente. L’emploi est là pour rémunérer le fonctionnaire. On ne
peut pas rémunérer un fonctionnaire sans un soutien budgétaire. Rôle pécuniaire du traitement du fonctionnaire. La
possession cumulée de droit (ancienneté et retraite).
Quand on supprime l’emploi, on ne licence pas le fonctionnaire. Il y a principe de reclassement systématique (Sécurité
de l’emploi en termes de rémunération).
C’est différent dans les CT et l’emploi dans les établissements hospitalières la suppression de l’emploi peut conduire au
licenciement.

 La liaison du grade et de l’emploi-fonction


Il y a un droit à être nommé sur l’un des emplois correspondant au grade. L’agent qui a passé un concours a le droit
d’occuper un poste correspondant au niveau de responsabilité équivalent.

CE, Sect., 6 novembre 2002, M. Guisset travaille dans le service diplomatique. Il n’a pas de missions mais il a été
rémunéré.
Une liaison entendue de façon souple : on peut placer quelqu’un dans un emploi qui ne correspond pas à son grade.
L’ad a une marge de manœuvre de définir les emplois qui correspondent à ses besoins.

13
§ 2 – La séparation du grade et de l’emploi

 La séparation du grade et de l’emploi-budgétaire  :


Généralement, dans l’ad publique tous les emplois correspondent à des grades. Mais il y a quelques-uns qui ne sont pas
rattachés à des grades qu’on appelle « sans grade ». C’est un emploi de très haut niveau.
Cet emploi est nécessairement rattaché au gouvernement et aux ministères. Un emploi qui demande la loyauté. Il y
aura une affectation budgétaire spécifique. Il y aura une séparation entre le corps budgétaire de l’emploi et l’agent.
Dans les CT : les emplois fonctionnaires : une liberté de nomination de l’autorité en question

Le détachement : un fonctionnaire appartient à un corps et peut demander son détachement à un autre service et
pendant un temps il va exercer des fonctions. Ex : un conseiller d’Etat, peut demander son détachement à la tête d’une
grande CT pendant 6 ans. Il va exercer l’exercice de direction générale de services. En tant que conseiller d’Etat, il est
privé de sa rémunération. Mais il reste lié à son emploi, revenir à son corps d’origine et retrouver sa rémunération. Il va
pouvoir avancer dans l’échelon en parallèle pendant la période de détachement.

La mise en disponibilité : quand le fonctionnaire arrête de travailler et il ne sera pas rémunéré. Au cas où il revient, il ne
peut pas avancer dans l’échelon.

 La séparation du grade et de l’emploi-fonction


Il y a un cas dont on a une séparation du grade et la fonction sans séparation du grade et de l’emploi. Il y a deux
positions :
Position d’activité normale : on occupe un poste correspondant à notre garde.
Mise à disposition : on sera mis à disposition à une autre administration privée … le fonctionnaire change de fonction.
Par exemple : pendant les procédures de décentralisation, l’Etat a mis ses agents à la disposition des CT. Mais il n’y a
pas une séparation du grade et de l’emploi parce que le fonctionnaire continue d’être rémunéré par son corps
d’origine.

Deuxième partie : La carrière dans la fonction publique

Chapitre 1 L’entrée dans la carrière

Section 1 Les conditions d’admissibilité aux emplois publics

§ 1 – Les conditions générales

Article L321-1 du code général de la fonction publique : « Sous réserve des dispositions des articles L. 321-2 et L. 321-3,
nul ne peut avoir la qualité de fonctionnaire :
1° S'il ne possède pas la nationalité française ;
2° S'il ne jouit pas de ses droits civiques ;
3° Le cas échéant, si les mentions portées au bulletin n° 2 de son casier judiciaire sont incompatibles avec l'exercice des
fonctions ;
4° S'il ne se trouve pas en position régulière au regard du code du service national ;
5° Le cas échéant, s'il ne remplit pas, compte tenu des possibilités de compensation du handicap, les conditions de
santé particulières exigées pour l'exercice de certaines fonctions relevant du corps ou du cadre d'emplois auquel il a
accès, … »

 Principe de nationalité :

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C’est une exigence qui porte atteinte d’égale admissibilité. L’accès à la fonction publique est un droit du citoyen
français.
Les citoyens européens peuvent voter aux élections locales mais pas aux élections nationales. Certaines fonctions sont
ouvertes pour les ressortissants européens. Les citoyens suisses, Liechtenstein, norvégiens sont concernés par
l’ouverture des fonctions publiques aux européens. C’était progressif, une longue bataille. Aucune discrimination ne
peut être faite entre les nationaux.
Ce principe a connu des dérogations par des lois :
 Les contractuels : pas d’obligation de nationalité sauf exception
 Les fonctionnaires : pour le recrutement des chercheurs (enseignements chercheurs, école d’architecture, milieux
médical 1976, les hôpitaux 1980 …)
 Principe d’égale admissibilité des emplois publics (DDHC art 6) qui se traduit du principe de non-discrimination

Jurisprudences du CC et du CE :
 Conseil constitutionnel, décision n°98-399 DC du 5 mai 1998, loi n°98-349 du 11 mai 1998 relative à l'entrée et au séjour
des étrangers en France et au droit d'asile
 CE, 6 mai 1998, Confédération nationale des groupes autonomes de l’enseignement public CE, avis du 31 janvier 2002
(n°366313) relatif aux conditions et modalités d’ouverture des corps, cadres d’emplois et emplois de la fonction
publique française aux ressortissants des Etats membres de la Communauté européenne ou d’un autre Etat partie à
l’accord sur l’Espace économique européen

 Jouissance des droits civiques

Article 131-26 du Code pénal :


L'interdiction des droits civiques, civils et de famille porte sur :
1°Le droit de vote ;
2°L'éligibilité ;
3°Le droit d'exercer une fonction juridictionnelle ou d'être expert devant une juridiction, de représenter ou d'assister
une partie devant la justice ;
4°Le droit de témoigner en justice autrement que pour y faire de simples déclarations ;
5°Le droit d'être tuteur ou curateur ;

 Absence de condamnation pénale 

Art. 5, 3etitre 1 :
« Nul ne peut avoir la qualité de fonctionnaire… si les mentions portées au bulletin n°2 de son casier judiciaire sont
incompatibles avec l'exercice des fonctions ».

Le juge administratif contrôle si les faits qui ont entraîné la condamnation portée au bulletin n°2 sont bien
incompatibles avec l’exercice des fonctions (ce n’est pas systématique, un pouvoir d’appréciation du juge).

Et une condamnation dont le juge pénal a décidé qu’elle ne figurerait pas au bulletin n°2 peut cependant être invoquée
à l’encontre de l’intéressé dès lors que les faits qui ont entraîné la condamnation sont bien établis et qu’ils sont jugés
incompatibles avec l’exercice des fonctions.

 Le comportement de l’agent qui peut révéler une incompatibilité avec la fonction


Par ex : CE, 18 mars 1983, Mulsant qui était candidat au concours de la magistrature et on lui refusé l’accès au
concours ; cet étudiant avait participé à une manifestation. Mais l’absence de violence lui ai permis d’accéder au
concours par le CE.

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 La régularité de la position au regard du service national : faire la JDC (journée défense et citoyenneté)
 Aptitude physique

Décret n°86-442 du 14 mars 1986 relatif à la désignation des médecins agréés :


Article 20 : « Nul ne peut être nommé à un emploi public s'il ne produit à l'administration, à la date fixée par elle, un
certificat médical délivré par un médecin généraliste agréé constatant que l'intéressé n'est atteint d'aucune maladie ou
infirmité ou que les maladies ou infirmités constatées et qui doivent être indiquées au dossier médical de l'intéressé ne
sont pas incompatibles avec l'exercice des fonctions postulées (…)»
Refus de candidature à la fonction de magistrat judiciaire en raison de cécité notamment : CE, 27 octobre 2004,
Chopard

 Condition d’âge
Sont pratiquement toutes disparues. On va quand même vérifier la personne qui va passer le concours ne sera titularisé
après 65 ans.
La politique de suppression des limites d’âge pour accéder à la fonction publique a pour but d’améliorer le brassage
professionnel, et d’ouvrir des viviers de recrutement pour la fonction publique.

Malgré le principe d’égalité d’accès à la fonction publique, des conditions d'âge peuvent cependant être fixées
notamment lorsque les caractéristiques de l'emploi les rendent nécessaires et à condition qu'elles ne soient pas
manifestement disproportionnées aux buts légitimes en vue desquels elles sont instituées.

§ 2 – Le principe d’égale admissibilité aux emplois publics

Art. 6 DDHC : « La loi est l’expression de la volonté générale. Tous les Citoyens ont droit de concourir personnellement
ou par leurs représentants, à sa formation. Elle doit être la même pour tous, soit qu’elle protège, soit qu’elle punisse.
Tous les Citoyens, étant égaux à ses yeux, sont également admissibles à toutes dignités, toutes places ou emplois
publics, selon leur capacité, et sans autre distinction que celle de leurs vertus et de leurs talents ».

 Non-discrimination en raison des opinions politiques


Le principe d’égalité interdit la discrimination qui se reposait sur plusieurs critères.
Par ex : le critère politique : CE, Ass., 28 mai 1954, Barel et autres des candidats communistes, on les avait refusés leurs
candidatures. Ça fait partie d’une liberté d’opinion des fonctionnaires.

 Non-discrimination en raison des croyances religieuses


Les croyances religieuses ne doivent pas surgir sur les activités fonctionnaires. Conserver une stricte neutralité. L’affaire
CE, 10 mai 1912, abbé Bouteyre écarté du concours de philosophie parce qu’il était prêtre.

 La non-discrimination en raison du sexe


CE, 3 juillet 1936, Delle Bobard ; avait un poste très hiérarchisé au niveau administratif. Le CE a refusé le recrutement de
Delle Bobard.
Statut général du 19 octobre 1946 : « toute distinction entre hommes et femmes est proscrite, sous réserve des
dispositions spéciales qu’il prévoit », ça veut dire quand le service l’exige.

Section 2 Le recrutement des fonctionnaires par concours


§ 1 – Les différents types de concours

C’est l’emblématique du principe d’égale admissibilité. Le concours constitue la technique de recrutement la plus
démocratique. Il permet d'éviter la partialité qui résulterait d'un choix discrétionnaire par l'autorité administrative
investie du pouvoir de nomination. Le concours est le principal mode de recrutement des fonctionnaires (près de 90 %

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des agents civils de l'État sont recrutés par concours). Le concours constitue une garantie fondamentale de la fonction
publique au sens de l'article 34 de la Constitution (CC, 19 févr. 1963, AJDA 1963, II, p. 159).
Seul le législateur peut prévoir d’autres types de recrutement.
 L'examen professionnel ne saurait être regardé comme équivalent à un concours interne, « dès lors que les
membres du jury de cet examen complètent leur appréciation des mérites des candidats par la consultation de
leur dossier individuel administratif » (CE, 6 mars 2009, Synd. nat. ingénieurs industrie et mines, n° 309922).
 Le Conseil d’Etat a distingué le concours de la procédure de nomination sur présentation de candidats par des
organes de sélection (non souverains) : cf. CE, 4 octobre 2012, n° 347312, Rousseaux.
 Concours externes

Les concours externes s'adressent à des candidats extérieurs à l'administration, titulaires de certains diplômes
(concours dits étudiants). Hormis certains concours de catégorie C (par exemple : agents et adjoints administratifs),
les candidats doivent être titulaires de diplômes dont le niveau est fixé par le statut particulier ou figurant dans une
liste fixée par décret, ou justifier de l'accomplissement de certaines études.

 Concours internes

Les concours internes concernent les candidats ayant déjà la qualité de fonctionnaire ou d'agent public et
justifiant d'une certaine expérience professionnelle ou d'une durée de service dans l'administration (concours
dits fonctionnaires). Les conditions d'accès sont fixées par les statuts particuliers de chaque corps. Le candidat
doit être en position d'activité : ainsi l'agent en congés annuels, congés de maladie, congé de longue maladie
ou congé parental, peut concourir.
La condition tenant à l'exercice de services est variable.

Il peut s'agir de :

 « Services effectifs », c'est-à-dire de l'exercice réel d'une fonction publique. À contrario, les services
accomplis dans le cadre du service national, ne sont pas pris en compte (mais ils seront intégrés pour
l'avancement et la retraite).
 « Services accomplis dans un corps ou emploi précis », mais pas dans des fonctions équivalentes ou
dans un corps de même catégorie, qui eux ne sont pas pris en compte.

§ 2 – Les exceptions au principe du concours

1. Les recrutements réservés

La voie des emplois réservés, prévue explicitement par le statut général, constituait une procédure dérogatoire
à la voie normale de recrutement par concours des fonctionnaires.
L'accès à la fonction publique est alors organisé selon :

 des examens professionnalisés réservés ;


 Des concours réservés ;
 Des recrutements réservés sans concours : voir pour l'accès au premier grade des corps de catégorie C
accessibles sans concours (avec dans ce cas sélection par une commission d’au moins trois membres). Ces
recrutements sont fondés notamment sur la prise en compte des acquis de l'expérience professionnelle
correspondant aux fonctions auxquelles destine le corps d'accueil sollicité par le candidat

2. Les recrutements directs

Les recrutements directs permettent une certaine souplesse dans le recrutement, qui sera opéré sans

17
concours. Il s'agit du tour extérieur, des emplois supérieurs, du recrutement aux emplois les moins qualifiés, et
de la constitution initiale d'un corps.

A. Le tour extérieur

Le tour extérieur permet la nomination directe, d'agents publics, de fonctionnaires, ou encore de personnes issues du
secteur privé dans certains corps de la fonction publique, en principe à un niveau élevé (Conseil d'État, Cour des
comptes, Inspection des Finances, Corps d'Inspection et de contrôle, préfets, sous-préfets).
Il y a un tour "fonctionnaire", et un tour "gouvernement". Philosophe Régis de Berel est entré dans le tour extérieur.
Permet au gouvernement de placer des gens proches du gouvernement.
Les candidats sont dispensés des formalités de droit commun de recrutement, et sont nommés de façon
discrétionnaire.
Des conditions sont toutefois parfois requises :

 d'âge minimum (garantissant une certaine connaissance professionnelle),


 et/ou d'ancienneté de services publics.

Le tour extérieur doit permettre de diversifier le recrutement de la haute fonction publique. Décision n° 84-179 DC
du 12 septembre 1984 dite Limite d'âge des fonctionnaires,

La nomination sur des critères exclusivement politiques est dès lors exclue. CE arrêts de Section du 16 décembre 1988
Association Générale des administrateurs civils et autres c/ M. Dupavillon ; et M. Bléton et autres c/ M. Sarazin.

B. Les emplois supérieurs

La possibilité pour le gouvernement de recruter des hauts fonctionnaires sans passer par le filtre égalitaire du
concours remonte à une tradition distinguant, de manière informelle, les emplois considérés comme techniques, de
ceux considérés comme politiques.

 Les emplois supérieurs de l'État

Une tradition veut que le Président de la République et le Gouvernement détiennent le pouvoir de choisir et de se
séparer discrétionnairement des plus hauts fonctionnaires.
La procédure des nominations aux emplois supérieurs « laissées à la décision du gouvernement », qui réserve au
gouvernement un large pouvoir d'appréciation, pour des titulaires étroitement associés à la mise en œuvre de sa
politique, ne permet pas de procéder à ces nominations en méconnaissant les dispositions de l'article 6 de la
Déclaration de 1789, en vertu desquelles le choix doit être fait en prenant en considération les capacités requises pour
l'exercice des attributions afférentes à l'emploi ; elle est donc conforme à la Constitution (CC, 28 janvier 2011,
Casanovas, n° 2010-94-QPC

 Les emplois supérieurs des collectivités territoriales

L'article L. 343-1 du CGFP permet au pouvoir exécutif territorial de choisir emplois supérieurs. Ce recrutement
n'entraîne pas titularisation, ces agents sont révocables ad nutum.
Cette procédure de recrutement contractuel a été instituée afin de permettre de valoriser le principe de libre
administration des collectivités territoriales. Ils ne peuvent non plus être détachés de la collectivité en cause pour
effectuer ces fonctions de cabinet.

C. Le recrutement aux emplois non qualifiés de la fonction publique

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Le recrutement direct est traditionnellement possible pour les emplois d'exécution, notamment territoriaux, ne
nécessitant aucune qualification particulière : aides ouvriers professionnels, ouvriers d'entretien de la voie publique,
agents spécialisés des écoles maternelles et des classes enfantines, agents administratifs. Le recrutement direct en
catégorie C pour les corps et cadres d'emploi de la fonction publique est possible « lorsque le grade de début est doté
de l'échelle de rémunération la moins élevée de la fonction publique... », selon des conditions d'aptitude et des
modalités prévues par décret en Conseil d'Etat.
D. La constitution initiale d'un corps ou cadre d'emplois

Une tradition française, confirmée dans le statut général, veut que lors de la constitution initiale d'un corps ou cadre
d'emploi, la nomination des premiers titulaires puisse se faire directement, au choix, sans concours.

3. Le PACTE

L'objectif est d'ouvrir une nouvelle modalité de recrutement pour l'accès aux corps et cadres d'emplois de catégorie C
par la voie de la formation en alternance, qui conduirait à la titularisation après vérification des aptitudes
professionnelles - une exonération de cotisations sociales pour les personnes recrutées selon cette procédure étant
prévue. Le PACTE concerne les jeunes de moins de vingt-six ans.

4. La reprise des contrats

En vertu de l'art. L. 445-1 du CGFP : « Lorsque l'activité d'une personne morale de droit public employant des agents
contractuels de droit public est reprise par une autre personne publique dans le cadre d'un SPA, cette personne
publique propose à ces agents un contrat de droit public, à durée déterminée ou indéterminée selon la nature du
contrat dont ils sont titulaires. »

5. Le stage "étudiant"
Mécanisme destiné cette fois aux jeunes encore en formation scolaire ou universitaire, avant même tout concours
administratif. Le gouvernement, conscient du phénomène du développement des stages d'initiation, notamment
dans le secteur public, a souhaité encadrer le phénomène.
Désormais, le montant de la gratification obligatoire est fixé à environ 30 % du SMIC (400 euros pour 35 heures
hebdomadaires) est attribué pour les stages de plus de deux mois dans la fonction publique. Une "charte des
stages" est élaborée.

6. L'apprentissage

L'apprentissage peut concerner les jeunes de 16 à 29 ans. Il se développe dans le secteur public. C'est une
formation en alternance délivrée dans le cadre d'un contrat de travail, de droit privé.

Au terme du contrat, l'apprenti n'a donc pas vocation à devenir fonctionnaire, sauf s'il passe un concours, ou bien s'il
passe un PACTE.

§ 3 - La procédure du concours
Plusieurs étapes. Une organisation assez complexe : plusieurs actes pris par le gouvernement.
L’ouverture des concours => Admission => les épreuves. Il faut aussi que les administrations qui recrutent, doivent
déclarer leurs vacances d’emplois. Et puis la publicité des emplois vacants sur la plateforme place-emploi-public.gouv.fr

 L’ouverture :
L'ouverture du concours est de la compétence discrétionnaire de l'autorité administrative. L'Administration estime en
opportunité le nombre de postes à pourvoir chaque année.

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Celui-ci doit être expressément précisé dans l'arrêté d'ouverture de concours, et ne pourra plus être modifié après début
des épreuves (CE, 5 juillet 1974, Mascaro, p. 403).
L'ouverture du concours est de toute façon subordonnée à la vacance de postes. L'acte d'ouverture du concours doit faire
l’objet d’une publicité suffisante. L’insuffisance de publicité peut entraîner l’annulation de décision. On fixe la date, le lieu,
le nombre de postes … Après la date de clôture d’inscription, il devient intangible.
Le poste peut être modifié jusqu’à la date de l’épreuve (vielle jurisprudence CE, 4 juin 1948, Sieur Froment, CE, 5 juillet
1974, Mascaro)
 L’admission à concourir :
L’administration va vérifier que les candidats répondent aux conditions requises : les diplômes, nationalité, état civil.
La liste des candidats doit être publiée avant l’épreuve.

L'administration doit pouvoir filtrer les candidats, afin de s'assurer que le service public sera accompli par des
personnes fiables et motivées, dans le but d'assurer par la suite le fonctionnement continu des services publics.

Une personne qui n’a pas les critères requis, a été conduise à autoriser par erreur de passer le concours : une
situation qui va conduire de nature à l’annulation du concours. La motivation du refus d'admission à concourir est
obligatoire, l'admission étant une décision créatrice de droits. Un refus d'admission illégal peut conduire à
l'annulation des résultats du concours s'il s'avère qu'il était susceptible d'avoir une influence sur ces résultats

 Le déroulement des épreuves

La majorité des concours se déroulent sur épreuves. Celles-ci se décomposent généralement en deux étapes. Les
candidats subissent tout d'abord des épreuves écrites dites d’admissibilité, destinées à les filtrer en contrôlant leurs
connaissances et leur culture générale.

Ensuite, viennent pour les candidats retenus à l’issue de cette première série d’épreuves, épreuves d'admission, au
moins en partie orales, afin de départager les candidats. Parmi ces épreuves orales, l'entretien avec le jury s'avère
bien souvent déterminant.
On va apprécier la valeur des candidats. Un jury souverain, indépendant de l’administration qui s’organise dans une
délibération.
- Principe d’unicité de jury : Le jury doit préserver son unité. Ceux qui ont suivi l’ensemble des éléments
et le déroulement du concours.
Le jury peut se diviser sur des groupes d’examinateurs. Mais il faut faire une péréquation des notes (faire les
moyennes des notes). CE, 5 novembre 2003, Jaffrain le CE a annulé le concours en raison de la règle d’unicité de jury.
Le jury a décidé de subdiviser en plusieurs sous-groupes pour 50 candidats.

- Le principe d’impartialité : le jury ne doit favoriser ni défavoriser. Les seules qu’il doit prendre en
compte les capacités et les mérites des candidats.
 Impartialité objective : des liens objectifs qui existent entre un candidat et un membre du jury (familles,
relations intellectuelles).
Des dispositions prévoient qu’un membre du jury qui serait en conflit d’intérêt se déporte.
CE, Sect., 18 juillet 2008, Madame B., il ne faut pas seulement connaitre le candidat, il faut qu’il ait une relation
familiale ou une activité professionnelle …
 Principe d’impartialité subjective : un jury pendant le concours manifestait une hostilité ou au contraire
une entente en direction de l’un des candidats.

Les épreuves doivent avoir lieu comme prévu dans le programme. Les critères, la cotation des épreuves doivent être
respectés. Il faut respecter l’égalité des candidats.

- Une proclamation des résultats :


Il n’y a pas une obligation de remplir tous postes proposés dans le concours, et d’établir une liste complémentaire.
Le jury classe, pour les concours externes ou internes de la fonction publique de l'État ou hospitalière, les candidats
reçus reçus, sur une liste d’aptitude par ordre de mérite ; sont admis seulement les meilleurs candidats

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Dans la fonction publique territoriale au contraire, afin de respecter la liberté de choix des collectivités territoriales
résultant du principe de libre administration, la liste est dressée par ordre alphabétique et l'inscription ne vaut pas
recrutement
Le secret des délibérations s'impose aussi au jury, et sa violation entraînera l'annulation du concours, sauf s'il est
prouvé qu'elle n'a eu aucun effet sur la détermination des résultats.
Par voie de conséquence, l’annulation du concours entrainement automatiquement l’annulation des nominations
prises.

CE, 10 octobre 1997, Lugan. Désormais lorsqu’un justiciable conteste un concours, il doit en même temps contester
dans les deux mois qui suivent la période de nomination fonctionnaire.

Section 3 Le recrutement des non-titulaires

§ 1 – Les conditions de recours à des agents publics non titulaire

Le contrat doit avoir un certain nombre d’éléments prévus par un décret de 17 janvier 1986, 86-83. L’article 4 précise
les éléments du contrat. Il faut que figure les dispositions législatives qui sont au fondement du recrutement. Ça va
conditionner les droits qui va concourir le fonctionnaire.

§ 2 – Modalités et durée d’engagement

Le contrat précise la durée d’engagement. Il faut que la catégorie hiérarchique soit notée. L’INM doit être majoré. Les
droits et obligations des agents. L’identité des parties. Il faut qu’il soit écrit.
L’absence du contrat ne nie pas l’engagement, ais indique un engagement irrégulier. L’administration a l’obligation de
régulariser le contrat.
Le contrat oral ; est un contrat qui doit être régularisé, CE 31 décembre 2008 Cavallo. Un contrat irrégulièrement signé
n’entrainera pas la fin du contrat, mais doit être régularisé.
Article 9 du décret prévoit la période d’essai, sans obligation. Un contrat ne comporte pas nécessairement une période
d’essai. Par ex : Un contrat de 6 mois, 3 semaines d’essai.

Chapitre 2 Le déroulement de la carrière

Sous-chapitre 1 La progression dans le corps

Section 1 De la notation à l’évaluation

Dès 1946 le premier statut réel des fonctionnaires, l’idée c’est l’avancement des fonctionnaires : progresser en
rémunération et en responsabilité. La certitude de progression et d’évolution. Cet avancement a été modelé en
fonction de mérité.
L’idée est de faire une sélection pour les meilleurs pour qu’ils puissent occuper une place méritée. C’est aussi une
préoccupation d’une dynamique de gestion, de pouvoir espérer de progresser, de motiver les agents publics.
En 1959, ce système a amélioré : un nouveau statut de la fonction publique. On a mis en place une notation avec le
décret 14 février 1959, ordonnance du statut de la fonction publique.

§ 1 – La notation

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Cette notation va pouvoir rendre compte des valeurs de la manière d’occuper le poste, de servir. Est appréciée par le
supérieur hiérarchique. Est composée :
 Note chiffrée : de 0 à 20 : un système très scolaire
 Une appréciation littérale qui doit motiver justifier la note.

Elle va servir de base à l’avancement. Sur la base de cette note qu’on va décider de faire avancer les fonctionnaires
publics. On va pouvoir distribuer la progression en fonction des règles de bonne gestion et une masse salariale voté
par l’Etat.
Cette notation a longtemps été considéré comme un acte intermédiaire, le conseil d’Etat l’a considéré comme une
mesure d’ordre intérieur. On ne pouvait pas attaquer la notation directement. On peut l’attaquer qu’indirectement
par un acte complexe.
CE, 23 nov. 1962, Camara le conseil d’Etat a jugé que la notation peut être attaquée directement et ses deux
composants (note chiffrée + appréciation littéraire) sont deux éléments d’un acte indivisible devant être attaqués
dans leur ensemble pour forcer la hiérarchie (le notateur) à être proportionné.

Il y a un notateur primaire qui fait une proposition primaire au chef de service => double notation. Le notateur
secondaire final : chef de service va pouvoir modifier la notation parce qu’on va avoir un souci de péréquation des
notes. Il peut y avoir des écarts par rapport à la moyenne. Il faut une certaine cohérence de notation sur le niveau
national.
Il faut des règles de notation, les ministères vont fixer les notes minimales. On a règlementé la progression rapide et
évidente de la note, en exigeant un rapport justifiant cette note.

La notation est devenue assez éloignée de la réalité. L’arbitraire a tellement encadré la notation qu’il a laissé peu de
pouvoir au notateur pour donner des notes parfois méritées.

Des recours sont possibles, devant le juge administratif qui va faire un contrôle minimum. (Erreurs manifestes
d’appréciation, détournement de pouvoir …)

§ 2 – L’évaluation et l’entretien professionnel

Décret n°2002-682 du 29 avril 2002 introduit l’entretien d’évaluation et réforme la notation. On ne peut plus apprécier
les agents publics sans faire un entretien. Accompagner l’agent, échanger et essayer de comprendre les difficultés qu’il
face.
Cet entretien va faire l’objet d’un compte rendu. L’évaluateur c’est celui qui va rédiger le compte rendu de l’entretien et
ensuite il va être envoyé à l’agent qui peut faire des remarques sur le compte rendu sur les choses qui n’ont pas été
mentionnées par exemple.
 Procédure contradictoire de rédaction de ce compte rendu.

On abandonne la notation 0 à 20 et on a mis en place une note 0 à 5. Par une expérimentation du 2007, on
abandonne la notation chiffrée et on conserve l’entretien et le compte rendu. On va remplacer le système de
notation par un système de croix.
Tous les agents publics ont une fiche de poste : les missions … Cette fiche est discutée dans l’entretien.
Le supérieur fixe des objectifs aux agents dans l’entretien et vérifie à ce que cet objectif est atteint.
L’idée de l’entretien qui aujourd’hui appelé entretien professionnel régis par le décret n°2010-888 du 28 juillet 2010
relatif aux conditions générales de l'appréciation de la valeur professionnelle des fonctionnaires de l'Etat, consiste à
faire le bilan du passé pour essayer d’améliorer le travail et de trouver des solutions aux difficultés de l’agent public.
Désormais, on va confier l’entretien d’évaluation au supérieur hiérarchique direct car il est le plus proche de l’agent.
Il n’y aura plus des notateurs primaires.
L’évaluation a pour finalité de permettre l’avancement. Améliorer le système d’avancement. Or l’avancement ne
concerne que les fonctionnaires titulaires. Les agents contractuels ne sont pas intégrés dans le corps et donc ne sont
pas concernés par l’avancement de grade ou d’échelon.

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 A quoi sert donc l’entretien d’évaluation pour les agents contractuels s’ils n’ont pas le droit
d’avancement ?
L’entretien ne serve pas seulement à l’avancement. Il a d’autres finalités : le management d’équipe, encadrer
l’équipe et le service, gérer l’évolution professionnelle des agents contractuels.

Section 2 L’avancement et la promotion interne

§ 1 – L’avancement d’échelon

Article 57 de la Loi n°84-16 du 11 janvier 1984 codifié par Loi n°2015-1785 du 29 décembre 2015 -art. 148 (V)
« L’avancement d'échelon est accordé de plein droit. Il a lieu de façon continue d'un échelon à l'échelon
immédiatement supérieur. Il est fonction de l'ancienneté. « 
L'avancement d'échelon se traduit par une simple augmentation de traitement, sans changement d'emploi ou de
fonctions : « l’avancement d'échelon est accordé de plein droit. Il a lieu de façon continue d'un échelon à l'échelon
immédiatement supérieur. Il est fonction de l'ancienneté. Il se traduit par une augmentation de traitement. » (art. L.
522-2 du CGFP).
Temps de passage d’échelon fixé par l’autorité supérieur (dure généralement 3 ans).
L'avancement d'échelon a lieu de façon continue : chaque grade comporte plusieurs échelons et le fonctionnaire
avance d'échelon en échelon dans un même grade, sans « saut d'échelon » possible.
Selon une réforme récente, les bons agents peuvent passer à un échelon plus rapidement que la durée prévue.  Les
mieux notés avanceront simplement plus vite.
Il y a ceux qui pouvaient passer plus longtemps que la durée prévue. Ce n’est pas une vraie sanction mais un
ralentissement du temps d’échelon peut être décidé si le comportement de l’agent l’exige.

§ 2 – L’avancement de grade ou de classe


L’idée c’est que les grades supérieurs doivent être réservés aux meilleurs. L’avancement de grade repose
essentiellement sur le mérite.
L'avancement de grade (ou de classe) est une promotion qui entraîne le passage dans un grade supérieur, ainsi
qu'une augmentation de traitement. Il est conditionné par l'existence de vacances dans le grade ou la classe du
niveau supérieur ainsi que par la valeur professionnelle des agents.

A partir de la LOLF (décret du 1er septembre 2005) on a tout modifié. Le nombre maximum de promouvables au
grade supérieur, dans la fonction publique de l'Etat, est déterminé par l'application d'un taux de promotion à
l'effectif des fonctionnaires remplissant les conditions nécessaires Le taux est fixé par chaque ministre : c'est la
méthode dite du « ratio promus/promouvables », qui vise à éviter les blocages purement démographiques.

 3 techniques d’avancement :

1. L’avancement au choix par voie d’inscription sur un tableau d’avancement :

Les fonctionnaires qui ont une valeur professionnelle suffisante pour être promus sont inscrits par ordre de mérite
sur un tableau d'avancement : contrôle restreint ( CE, 12 février 1971. Le chef de service choisit dans ce tableau les
fonctionnaires qui bénéficieront d'un avancement de grade, dans l'ordre de mérite du tableau et sans qu'il puisse y
avoir "saut" de grade ou de classe. Ne peuvent avancer dans le grade que les agents qui ont atteint un certain
échelon dans leur grade.

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Le tableau d'avancement est préparé chaque année par l'Administration sur la base notamment des comptes rendus
d'entretiens professionnels ou de notations, des propositions motivées formulées par les chefs de service,
notamment au regard des acquis de l'expérience professionnelle
Les fonctionnaires n'ont pas de droit à l'avancement au choix, il n'y a donc pas obligation de motiver les refus
d'inscription au tableau d'avancement ( CE, 11 mai 1988, Droulers, Dr. Adm)

2. L’avancement au choix par voie d’inscription sur un tableau d’avancement après sélection
par voie d’examen professionnel.

L'inscription au tableau d'avancement après avis de la CAP est dans ce cas opérée à partir d'une liste d'aptitude
établie suite à une sélection par examen professionnel. Le tableau sera établi au vu, non seulement de la valeur
professionnelle des agents, mais aussi des résultats obtenus à cet examen et parfois un entretien avec le jury.
De plus, les statuts particuliers peuvent prévoir que le jury complétera son appréciation par la consultation
des dossiers individuels de l'ensemble des promouvables.
Le jury va dresser une liste par ordre alphabet. On va filtrer ceux qui sont susceptibles ou capables d’avancer.

3. L’avancement au choix après inscription sur une liste de classement établie par un jury à la
suite d’épreuves de caractère professionnel (concours)

L'avancement par voie de concours professionnel a lieu en fonction des résultats d'une sélection opérée par voie de
concours professionnel. Il y a dans ce cas possibilité de saut de grade ou de classe. Les promotions sont prononcées
dans l'ordre du tableau ou dans l'ordre de la liste de classement arrêtée par le jury du concours.
Ces techniques veulent faire échec à la tendance des CAP et chefs de service à établir les tableaux d'avancement en
prenant surtout en compte l'ancienneté des agents

§ 3 – La promotion interne

La promotion interne consiste à choisir des fonctionnaires de catégorie supérieure parmi ceux appartenant à une
catégorie inférieure.
Elle peut permettre la démocratisation de l'Administration en permettant à des fonctionnaires formés sur le tas
d'accéder à des emplois élevés.
Elle favorise l'émulation en permettant de récompenser les meilleurs qui ont montré les qualités professionnelles de
passer par exemple de passer du corps de catégorie C au corps A.

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