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République Démocratique du Congo

UNIVERSITE DE LUBUMBASHI

FACULTE DE DROIT
B.P 1825

RESUME DU COURS DE LEGISLATION


EN MATIERE ECONOMIQUE

Dispensé par : LOMENDJA VANDA Lambert


Professeur Ordinaire

Promotion : L2 DROIT / LMD


Léonard MUKHALENGI

Année Académique 2023-2024


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INTRODUCTION

1. DE LA LEGISLATION

Le contour du vocable législation peut être apprécié au regard de


deux approches, c’est lorsque l’on se situe sous l’angle général ou dans
l’optique restrictive donnant lieu à deux approches complémentaires.

D’une manière générale, la législation désigne le corps de loi et


règlements en vigueurs dans un Etat déterminé. C’est dans ce cadre que l’on
parle par exemple de la législation congolaise.

Dans cette même optique, la législation comprend donc la


constitution et les règles (lois) que fixent le parlement, les règlements
administratifs que sont les arrêtés et dans une certaine mesure les
circulaires.

Au sens restrictif, le mot législation a une portée réduite à une


matière déterminée, auquel cas on peut se référer. Par exemple la législation
industrielle à la législation en matière économique, à la législation du travail.

La synergie de ces deux approches définitionnelles, permet de


considérer la législation en matière économique comme l’ensemble de
dispositions constitutionnelles, légales, règlementaires et conventionnelles
régissant les matières pertinentes au cours d’une période donnée.

2. DU RAPPORT ENTRE LA LEGISLATION EN MATIERE


ECONOMIQUE ET LE DROIT ECONOMIQUE

La législation en matière économique ne peut pas se confondre


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avec le droit économique, qui est l’ensemble de règles juridiques assorties


des sanctions que contient la législation.

Bref : les règles juridiques qui forment le droit demeurent


tributaires de l’interventionnisme législatif et de pouvoir public. La
législation en matière économique apparait comme un grand ensemble qui
inclut le droit économique qui en est issu.

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OBJECTIFS DU COURS

Ce cours est destiné aux étudiants de la deuxième licence LMD,


selon le programme du Ministère d’Enseignement Supérieur et Universitaire,
la législation en matière économique poursuit les objectifs clairs dont :

 Éclairer l’apprenant sur les différentes législations en


matière économique ;
 Permettre à ce dernier d’appréhender les divers concepts liés
au contenu des différents secteurs régit par le droit
économique.

Ce cours a subi des profondes modifications du fait de l’adhésion


de la RDC au traité de l’OHADA. Il permet également l’examen des différents
aperçus, des différents textes légaux : lois et règlements relatifs à chaque
secteur du droit économique concerné.

Ainsi, l’apprenant possède une idée sur les textes légaux. Certes,
mais il aurait fallu un code économique.

3. DE L’ORIGINALITE ET PLACE DE LA LEGISLATION EN MATIERE


ECONOMIQUE

L’originalité de ce cours découle de la nature éparse des lois et


règlements économiques, lesquels n’ont jamais fait objet d’une codification
d’ensemble.

Que l’apprenant ne se laisse pas prendre par certains titres


comme : codes et lois du Congo Belge. Ce qui importe pour l’apprenant en
Droit, appeler à l’issu de 2ème Master à appliquer les lois et règles du droit
économique et appréhender que ce soit dans le cadre du droit public, du
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droit privé et du droit conventionnel l’ensemble et la nature des règles de


Droit économique applicable en RDC.

Le cours trouvera dès lors, le droit de citer parmi les autres


branches du droit enseignées à la faculté. Car en l’absence d’une codification
d’ensemble, il donnera à l’apprenant l’aperçu général de droit économique
interne (unilatérale ou conventionnelle) et international essentiellement
d’origine conventionnelle applicable en République Démocratique du Congo.

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Première partie :

LEGISLATION PORTANT ORGANISATION GENERALE DE


L’ECONOMIQUE

CHAPITRE 1 : LA CONSTITUTION

En République Démocratique du Congo, il n’existe pas de


constitution économique, la constitution de la RDC du 18 février 2006 telle
que modifiée et complétée à ce jours, adoptée par référendum populaire
renferme néanmoins quelques dispositions à caractère économique.

Dans le cadre de l’analyse intrinsèque de ses textes, nous


découvrons le chapitre 2, du titre 2 qui est consacré aux droits économiques,
sociaux et culturels, il renferme notamment l’article 34 sur la propriété
privée, l’article 35 qui reconnait le droit à l’initiative privée tant aux
nationaux qu’aux étrangers et encourage l’exercice du petit commerce, de
l’art et l’artisanat, les art. 36 à 39, se rapportant au droit du travail.

En outre, il y a la section 6 du chapitre 1, titre 3 laquelle section se


rapporte aux finances publiques. Cette section comprend l’art. 172 sur le
budget de l’Etat, l’art. 174 sur l’impôt qui ne peut être établit qu’en vertu de
la loi, les art. 176 et 177 sur la banque centrale du Congo qui est l’institut
d’émission monétaire du pays. Les art. 178 et 180 sur la cour de comptes, et
l’art. 181 sur la caisse nationale de péréquation.

CHAPITRE 2 : LOIS ET REGLEMENTS

1. LEGISLATION SUR LA PLANIFICATION

Définition
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La planification est la programmation d’actions et d’opérations à


mener ou à entreprendre dans un domaine précis, avec les objectifs précis,
avec des moyens précis et sur durée et des étapes précises.

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Elle se traduit par un plan répondant de façon détaillé et concrète


aux principaux aspects opérationnels du type : Qui ? Quoi ? Où ? Quand ?
Comment ? et Combien ? (Q.Q.O.C.C).

Le plan peut faire partie d’une stratégie, celle-ci étant plus générale
et permanente, et moins détaillée. On parle toutefois de planification
stratégique, lorsqu’une stratégie est particulièrement concrète et précise.

2. PLANIFICATION ECONOMIQUE

Définition

La planification économique est par exemple un plan de


développement (projet 100 jours, projet 145 territoires), plan de
redressement, plan d’austérité. (Pour le redressement, on corrige une
situation qui était désastreuse, plan d’austérité veut dire qu’il faut réduire le
salaire par exemple des députés pour augmenter le salaire des enseignants
ou encore augmenter les impôts pour se lancer dans un secteur donné).

A. DE LA NATURE ET DE L’ELABORATION D’UNE PLANIFICATION

La planification peut être impérative ou indicative selon le cas.

a) La planification contraignante, dirigiste ou impérative

La planification impérative consiste pour l’Etat à prendre des


mesures contraignantes et dirigistes en imposant aux entreprises des
conditions qui viennent parfois des bailleurs de fond.

Cette forme d’interventionnisme autoritaire de l’Etat dans la vie


économique l’amène à créer les entreprises étatiques sous formes des
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sociétés commerciales, à participer au capital de certaines sociétés qui


deviennent ainsi d’économie mixte ou privatiser la gestion.

Ici la vie économique est entre les mains de l’Etat.

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b) La planification indicative, concertée, souple ou contractuelle

Elle consiste notamment à l’octroi des avantages incitatifs de


l’ordre fiscal, financier tel que prévu par le code des investissements,
miniers, forestiers en faveur des pouvoirs privés qui s’engagent à appliquer
les orientations de la politique économique afin de contribuer au
développement d’un pays.

Cette planification est utilisée ici au Congo.

B. CONDITIONS PREALABLES D’UNE BONNE PLANIFICATION ET


CAUSES DE L’INEFFICACITE

Pour une bonne planification il faut :

 La stabilité, une bonne structure gouvernementale pour éviter


de bloquer le dynamisme économique ;
 Un bon fonctionnement de l’appareil étatique ;
 Disposer des services compétents pouvant concevoir une
stratégie de développement économique ;
 Jouir d’une certaine indépendance économique et avoir des
cadres biens formés et la nomination doit tenir compte des
critères objectifs tel que la qualification objectif.

C. CAUSES D’ECHEC ET D’UNIFICATION DE LA PLANIFICATION


a. Manque ou insuffisance des techniciens et experts de la
planification capables d’élaborer et exécuter des plans, de
concevoir des institutions ;
b. Absence ou insuffisance des services compétents susceptibles
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de fournir une certaine quantité d’informations d’ordre


statistique, économique, monétaire, sociale et dispensable à
l’élaboration des plans ;
c. Nombre considérable des problèmes immédiats auxquels sont
confrontés les pays de tiers monde et qui détourne l’intention
du gouvernement au détriment des objectifs à long terme ;

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d. Le caractère fort ambitieux des plans souvent élaborés à tel


enseigne qu’ils s’avèrent réalisables, faute des structures
financières et la planification n’a toujours servi pour beaucoup
que de moyen de propagande pour des gouvernements c’est le
mi-temps.

Questions :

1) Déclinez la différence entre la planification indicative et la planification


contraignante ?
2) Expliquez, la RDC adopte quel type de planification ?

3. DE LA LEGISLATION SUR LE COMMERCE

On ne le dira jamais assez, le commerce est l’une des activités


pratiquées par l’homme depuis son apparition. Toutes les sociétés le
connaissent et le pratiquent à une intensité différente, certes, mais avec un
seul objectif qui est de rechercher profit ou le gain.

Ainsi, chaque Etat moderne mise sur cette activité en s’appuyant


tantôt sur l’initiative privée, tantôt sur l’interventionnisme étatique en la
matière, et tantôt en combinant les deux dans le souci de promouvoir le
commerce.

L’exercice du commerce dans le monde et au sein de chaque Etat


est soumis sans contexte à une règlementation interne et conventionnelle
qui en fixe les règles d’usage destinées essentiellement à l’ère de la
mondialisation par le principe de la liberté du commerce sous réserve des
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règles conventionnelles sur l’exercice du commerce.

A ce stade, nous allons nous contenter de fixer des règles de droit


national déterminant les conditions d’accès à la profession commercial, ainsi
que les modalités de son exercice.

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En accord avec Emile ARRIGHI de Casa Nova, les actes


professionnels d’un commerçant ou d’un industriel sont quelques soit sa
branche d’activité (vente, transport, titre de paiement), innombrables les uns
et les autres hausses pendant besoin d’un environnement juridique assurant
la sécurité.

Dans la même voie, l’accès à la profession commerciale en dépit de


ce que le professeur MASAMBA MAKELA qualifie de sacro-saint principe de
la liberté du commerce et de l’industrie n’est pas valablement libre, les
conditions et exceptions liées à la personne désireuse de pratique le
commerce et à l’accomplissement des actes réputés commerciaux par la loi
constituent un préalable incontournable et sine qua non.

4. LES PRINCIPES REGULATEURS DE L’EXERCICE DU COMMERCE


EN RDC

La RDC, à l’instar des nombreux pays à économie libérale, mieux à


économie sociale des marchés mise aussi sur l’initiative privée que publique
en matière économique pour mobiliser la croissance économique.

Aussi, a-t-elle consacrée dans sa constitution la règle que l’accès


aux activités commerciales est libre, sous réserve toutefois du respect des
textes légaux et règlementaires en matière commerciale. C’est le principe de
la libre entreprise qui est ainsi consacré.

4.1. LE FONDEMENT JURIDIQUE DU PRINCIPE DE LA LIBRE


ENTREPRISE
A. Fondement juridique
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L’exercice du commerce en RDC est intimement lié à la notion de


liberté qui, à en croire Montesquieu qui dit : c’est un bien fait jaillir d’autres
biens.

En République Démocratique du Congo, toute personne a droit de


faire le commerce en se conformant aux lois qui en règlent l’exercice. Cette
liberté est consacrée par la loi fondamentale en l’occurrence les articles 34 et
35 de la constitution du 18 février 2006, telle que modifiée à ces jours.

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En effet, l’art. 34 dispose : « la propriété privée est sacrée. L’Etat


garantit le droit à la propriété individuelle ou collective acquis conformément
à la loi ou à la coutume. Il encourage et veille à la sécurité des
investissements privés, nationaux et étrangers ».

L’art. 35 ajoute que : « l’Etat garantit de droit à l’initiative privée


tant aux nationaux qu’aux étrangers. Il encourage l’exercice du petit
commerce, de l’art et de l’artisanat par les congolais et veille à la protection
et à la promotion de l’expertise et des compétences nationales. La loi fixe les
modalités d’exercice de ce droit ».

C’est dire qu’en RDC, le principe de la liberté du commerce et de


l’industrie est la règle applicable en matière économique, aussi bien par les
étrangers qu’aux nationaux et est assis sur une base constitutionnelle d’où
le droit d’exercer le commerce est l’un des droits fondamentaux garanti par
la constitution du pays qu’aucune loi ne peut écarter.

Néanmoins, ce texte laisse aux législateurs le soin d’organiser


concrètement l’exercice pratique de cette liberté d’entreprendre en
définissant les différents cas de limitation. Ainsi que les conditions d’exercice
de cette liberté, tel est le cas de la loi numéro 73/009 du 05 janvier 1973
dite loi particulière sur le commerce.

B. Contenu du principe de libre entreprise

La libre entreprise est un concept vaste, qui, en matière


commerciale, revêt essentiellement un double contenu ce que :

 D’une part, elle implique le droit garanti à chaque citoyen de


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s’adonner à l’exercice de tout négoce ou industrie de son


choix (la liberté du commerce et de l’industrie) ;
 D’autre part, elle garantit à chaque commerçant le choix de
concurrencer l’autre dans l’exercice de la profession
concernée.

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Car le commerce en général n’est pas la propriété exclusive d’un


quelconque individu (la libre concurrence devient ainsi le corollaire obligé de
la liberté du commerce et de l’industrie).

En dépit du constat fait par le Professeur Jacques de Burlet, selon


lequel : « en matière de commerce, l’Etat Congolais s’est conformé à la
conduite habituelle des Etats souverains qui défavorise les étrangers par
rapport aux nationaux et établissent selon l’intérêt du moment des
discriminations parmi les étrangers ».

Force est de constater, avec le Professeur LUKOMBE NGHENDA,


qu’en vertu du principe juridique selon lequel, ce qui n’est pas interdit est
permis, l’on doit comprendre ou admettre qu’en RDC se trouve toujours
consacré la liberté du commerce et de l’industrie même par les étrangers.

Ce principe implique dans son contenu d’une part, que toute personne
nationale ou étrangère, physique ou morale ayant la qualité de commerçant
peut se livrer à tout commerce ou industrie de son choix, soit en créant une
industrie de son choix pour la première fois, soit en développant une activité
existante en la gérant.

En outre, ce principe implique le droit pour toute personne


exerçant le commerce d’entrer en relation d’affaire avec toute personne de
son choix, de s’établir tout en droit en RDC qui lui convient, des réputer et
de mettre fin à son exploitation commerciale à l’époque qu’elle juge
opportune et nécessaire. Enfin, cette liberté a beau être restreinte par des
très nombreuses dispositions, elle reste la règle en ce que toute activité
commerciale ou industrielle qui n’est pas dans le commerce expressément
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défendue ou déclarée hors commerce est permise.

Dès lors la liberté du commerce est considérée comme une liberté


publique qui ne tolère aucune distinction si ce n’est pas par la loi avec
comme conséquence l’égalité de tous les commerçants devant la loi, et leur
soumission à des règles.

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4.2. LA LIBRE CONCURRENCE

Après s’être rendu compte du fait que la liberté du commerce et de


l’industrie risquait de n’est être qu’un vœu pieux si elle n’était accompagnée
dans la pratique d’une réelle liberté d’agir dans le chef des professionnels. Le
législateur a consacré ce second aspect de la liberté du commerce qui est la
libre concurrence. A cette différence de ce second principe, n’est pas
consacré dans la constitution contrairement au premier.

La libre concurrence implique le droit reconnu à chaque


commerçant de mettre en place les moyens suffisants et honnêtes pour
gagner une clientèle sur le marché économique, ou besoin en s’accaparant
de la clientèle d’un autre, rendant ainsi licite le dommage concurrentiel. Car
par principe, la clientèle n’appartient à personne si ce n’est qu’à celui qui
sait s’en accaparer à condition de le faire dans le respect de la loi et des
usages et pratiques honnêtes en affaire.

Dès lors, certaines pratiques sont sanctionnées en dépit de ce


principe, si le concurrent auteur recours à des actes déloyaux (tel que le
dénigrement, confusion, etc.), pratiques anticoncurrentielles (abus de
monopole ou de position dominante) ou collective, (entente illicite). Les
entraves à la liberté de concurrence peuvent dans certains cas être un texte
particulier rendant ainsi licite pareille restriction, tel est le cas des divers
monopoles légaux accordés à certaines entreprises publiques.

Ex : la régideso et la SNL ont chacune le monopole d’exploiter l’objet


social.

La libéralisation de secteur
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C’est le fait pour l’Etat d’attribuer un secteur commercial à une


entreprise privée (le fait de laisser au particulier un libre choix). De même,
considérant la spécificité de certaines activités lucratives qui exigent un
savoir-faire particulier, le législateur exige du candidat désireux de s’adonner
à telle activité, la réunion d’un nombre des conditions particulières pour

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l’exercice dudit commerce tel est le cas des personnes voulant exercées le
commerce et la vente des médicaments et autres produits spécifiques.

Ici, la concurrence est ouverte aux seules personnes réunissant ces


conditions ; si donc des pratiques contraires aux règles impératives en
matière des affaires et aux usages honnêtes sont commises, elles peuvent
selon le cas tomber, soit sur le coup d’incrimination, de violation des
monopoles légaux ou des actes de concurrence déloyale et dans certains cas
de celle de contrefaçon.

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Deuxième partie

LEGISLATION SUR LES SOCIETES COMMERCIALES

Le fondement légal considéré sur l’optique régionale assorti des


implications nationales, fait l’objet de la section 1 consacrée aux
considérations générales, qui s’étendent à l’analyse des éléments de la
définition légale des sociétés commerciales, avant de parler des règles qui les
gouvernent.

Section 1 : CONSIDERATION GENERALE

La RDC ayant au traité de l’OHADA du 12 juillet 2002, il y a lieu


au regard de ses dispositions constitutionnelles que les actes uniformes
OHADA, relatifs au droit commercial et aux sociétés commerciales et
groupement d’intérêt économique, ils reçoivent application sans énerver
l’esprit des dispositions juridiques et termes compatibles et pertinentes.

§1. APERÇU INTRODUCTIF

A. BASE LEGALE
1. Sur le plan régional
- Acte uniforme du 17/04/1997 relatif au droit commercial
général entré en vigueur le 01 janvier 1998 ;
- Acte uniforme relatif au droit des sociétés coopératives adopté le
15 décembre 2010 ;
- Acte uniforme, l’instrument d’adhésion du 27 Juin 2012 à ce
traité a été déposé auprès du ministère sénégalais ;
2. Sur le plan interne
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Il y a lieu d’énumérer également les textes suivants :

- La loi du 12 septembre 2012 autorisant la promulgation de


l’adhésion de la RDC au traité de l’OHADA, loi n°10/002 du 11
octobre 1993 relatif à l’OHADA, cette loi est prise dans le sens
de l’art. 214 de la Constitution de la RDC qui prévoit que : « le

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traité qui modifie les dispositions législatives ne doivent être


ratifiées ou approuvées qu’en vertu d’une loi ;
- La loi n° 08/008 du 07 juillet 2008 portant disposition générale
relative au désengagement de l’Etat, des entreprises de
portefeuille ;
- Décret n°09/12 du 24 Avril 2009 établissant la liste des
entreprises publiques transformées en sociétés commerciales,
établissements publics et services publics.

B. CONSEQUENCES DE L’ADHESION DE LA RDC AU TRAITE DE


L’OHADA : SUPREMATIE DU DROIT UNIFORME ET MISE EN
CONFORMITE DU DROIT INTERNE

L’art. 214 de la constitution en vigueur en République


Démocratique du Condo, confère au parlement la compétence d’approuver
en vertu d’une loi, le traité qui modifie les dispositions législatives.

L’art. 215 de la même constitution reconnait la suprématie des


traités et accords internationaux sur la loi interne dès leurs publications à
condition d’être régulièrement conclu et de recevoir la réciprocité
d’application.

Il appert de ces dispositions constitutionnelles qu’en vertu de la loi


n° 10/002 du 12 Février 2010 autorisant l’adhésion de la RDC au traité du
17 octobre 1993 relatif à l’OHADA et de la loi du 12 septembre 2012
autorisant la promulgation de l’adhésion de la RDC au traité de Port Louis :
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- Les sociétés commerciales sont désormais régis en RDC par les


actes uniformes pertinents et en vigueur de l’OHADA ;
- La supériorité des normes OHADA par rapport au Droit interne
avec pour conséquence l’abrogation des dispositions nationales
antérieures ou postérieures contraires aux actes uniformes en
vertu de l’article 10 du traité de Port-Louis et des actes
uniformes qui les rappellent systématiquement ;

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- La survivance des dispositions internes non contraires ou de


celles intervenants dans le domaine non ciblé par l’OHADA ;

C. COMMERCIALITE DES SOCIETES

L’acte uniforme utilise deux critères alternatifs de commercialité :


la forme et l’objet de la société (l’art. 6.1). Au terme de la loi, toute société qui
n’a pas pour objet les actes de commerce et qui n’adopte pas l’une des
formes prévues par la loi est donc civile et régit par le décret du 04 Main
1913.

a) La commercialité par objet

Implique pour la société conformément aux art. 2 et 3 de l’OHADA,


l’accomplissement à titre de profession habituelle des actes qualifiés
commerciaux par la loi.

Il s’agit des actes suivants :

 L’achat des biens meubles et immeubles en vue de leur


revente ;
 Les opérations des banques, des bourses, d’échanges,
d’assurances et des transites ;
 Le contrat entre commerçant pour besoin de leur commerce ;
 L’exploitation industrielle des mines, carrières et de tout
gisement des ressources naturelles ;
 Les opérations de manufacture, de transport et de
communication ;
 Les opérations intermédiaires de commerce telle que pour
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l’achat et la vente ;
 Les actes effectués par les sociétés commerciales (art. 3 de
l’OHADA) ;

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b) La commercialité par la forme

Suppose que la société adopte l’une des 5 formes prévues par l’acte
uniforme, quelques soit la nature de leur objet. Ont également le caractère
d’actes de commerce et par leur forme des effets de commerce : chèque, titre
d’échange, billet à ordre et warrant.

L’art. 4, le deuxième alinéa de l’art. 6 de l’acte uniforme distingue 4


formes des sociétés auxquelles est ajouté la 5e par acte uniforme additionnel,
il s’agit de :

 La société en nom collectif ;


 La société en commandite simple ;
 La société à responsabilité limitée ;
 La société anonyme ;
 La société coopérative ;
 La société en participation ;
 Le groupement d’intérêt économique ;

1. Société en nom collectif (SNC)

Ici, il est appliqué les critères classiques de l’acte uniforme, d’une


société en nom collectif à savoir : la responsabilité solidaire et non défini des
associés au passif social (art. 270), ainsi que le principe d’incessibilité des
parts sociales (sauf accord unanime des associés).

2. Société en commandite simple (SCS)

Il est appliqué les critères classiques de coexistence de deux


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catégories des associés, le commandité et le commanditaire.

3. Société à responsabilité limitée (SARL)

Applique les critères classiques de limitation. C’est une société


dans laquelle les associés ne sont responsables es dettes sociales qu’à
l’occurrence de leurs apports, et dont les droits sont représentés par des
parts sociales.

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Elle peut être constituée par une personne physique ou morale, ou


entre deux ou plusieurs personnes physiques ou morales. Le capital social
minimum est fixé à 1 000 000 CFA (un million de franc CFA).

Dettes sociales

C’est une catégorie du passif du bilan comptable d’une entrepris.


Elle comprend le salaire en attente de règlement et les différentes cotisations
sociales, patronales et salariales, en essence de règlement.

4. Société anonyme (S.A)

C’est une société dans laquelle les actionnaires ne sont


responsables des dettes sociales qu’à l’occurrence de leurs apports et dont
les droits des actionnaires sont représentés par leurs actions.

Elle ne peut comprendre que seul actionnaire, son capital


minimum est fixé à 10 000 000F CFA (dix millions de franc CFA), les actions
ne pouvant être inférieures à 10 000F CFA (dix milles franc CFA).

5. Société coopérative (S.C)

Elle est régie par l’acte uniforme relatif aux droits des sociétés
coopératives adopté le 15 décembre 2010 à Lomé (Togo) et qui prévoit deux
types des sociétés coopératives, l’une en forme simplifié et l’autre avec
conseil d’administration.

La nature civile ou commerciale d’une société est tributaire de


l’activité constituant son objet social.

6. Société en participation (S.P)


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C’est celle dans laquelle les associés conviennent qu’elle ne sera


pas immatriculée au registre de commerce et du crédit mobilier, et qu’elle
n’aura pas la personnalité morale.

Les associés conviennent librement de la durée, de l’objet, des


conditions de fonctionnements, des droits des associés, de la fin de la société
en participation sous réserve de ne pas déroger aux règles impératives.

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NB : en droit, une personne morale est une entité dotée de la personnalité


juridique, ce qui lui permet d’être directement titulaire des droits et
obligations en lieu et place des personnes physiques ou morales qui l’ont
créée ou qui la compose.

7. Société de fait et le groupement d’intérêt économique (GIE)

Elle existe lorsque deux ou plusieurs personnes morales ou


physiques se comportent comme des associés sans avoir constitué entre
elles, l’une des sociétés reconnues ci-dessus.

Le groupement d’intérêt économique (GIE) est celui a pour but


exclusif de mettre en œuvre pour une durée déterminée tous les moyens
propres à faciliter ou à développer l’activité économique de ses membres, à
améliorer ou à accroitre les résultats de cette activité, il ne donne pas lieu
par lui-même à réalisation et à partage des bénéfices.

Section 2 : LES INCOMPATIBILITES ET LES DECHEANCES

Les incompatibilités impliquent le cas de personnes qui sont


normalement capables d’exercer le commerce, mais à qui le législateur a
interdit de le faire en raison des fonctions nobles et d’intérêt général leur
confié ; lesquelles fonctions ne se prestent pas simultanément avec l’exercice
d’activités teintées de trop de spéculation, car elle leur exige beaucoup de
dignité.

C’est ainsi que le commerce est interdit aux fonctionnaires d’état,


magistrats, officiers et sous-officiers, membre de la profession assujettit à un
ordre professionnel, tel que les avocats, pharmaciens, médecins. Si en dépit
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de l’incompatibilité qui les frappent, les personnes mentionnées arrivent tout


de même à exercer le commerce, elles s’exposent à des sanctions
disciplinaires prononcées par l’autorité compétente sous réserve d’autres
sanctions plus graves comme :

- La radiation de l’intéressé de l’ordre donc il fait parti ;

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Au plan strictement juridique, il faut indiquer que les actes de


commerces accomplis à titre de profession par un tel individu sont
juridiquement valables et lui confèrent les qualités de commerçant, avec
possibilité qu’il soit mis en faillite et en cas de cessation de paiement et
d’ébranlement de crédit.

Quant à la déchéance, elle implique l’interdiction à toute personne


ayant fait preuve, pas de passé d’une indignité notoire dans l’exercice du
commerce, indignité constatée par des jugements de condamnation à
certaines infractions spécifiques au droit des affaires ou au droit commun.

Le non-respect de l’interdiction d’exercer le commerce par ces


personnes, les exposent à des sanctions pénales néanmoins, elles méritent
d’être qualifiés des commerçants pour les actes accomplis à titre de
profession.

Léonard MUKHALENGI

WhatsApp : +243 994 891 777 ----- E-mail : leonmubarack@gmail.com


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Annexe :

 Toutes les remarques et recommandations sont à nous faire


parvenir par whatsapp ou par e-mail, indiqué en bas de
page ;
 Pour l’obtention des résumés d’autres cours ou de version
woord de même ce cours écrivez-nous ;
 Ce résumé a été fait par Léonard MUKHALENGI ;

Léonard MUKHALENGI

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