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L’ÉTUDE DU DROIT
Par
22 BP 1536 Abidjan 22
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25 de la loi n°2016 -555 du 26 juillet 2016 relative au droit d’auteur et aux droits voisins.
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2016 relative au droit d’auteur et aux droits voisins.
SYLLABUS
Ce cours d’introduction à l’étude du Droit est destiné aux étudiants
de la première année de licence en Droit, en principe. Cependant, il
peut être étendu à d’autres facultés, notamment aux Sciences
économiques comme c’est le cas en l’espèce. Il est composé d’une
partie décrivant la notion de droit et lisant les sources du droit. Ensuite,
il résume les trois grandes divisions du droit.
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Aka Marcellin KOFFI Cours d’introduction à l’étude du droit
SOMMAIRE
SYLLABUS ............................................................................................................ 5
INTRODUCTION................................................................................................... 9
PREMIÈRE PARTIE ............................................................................................. 19
LE DROIT OBJECTIF ET LES DROITS SUBJECTIFS. ................................................. 19
TITRE-I- LE DROIT OBJECTIF. .............................................................................. 20
CHAPITRE 1 – LES SOURCES DU DROIT OBJECTIF............................................... 21
CHAPITRE 2 – GENERALITE DE LA REGLE DE DROIT ........................................... 30
CHAPITRE 3 – LES GRANDES DISCIPLINES DU DROIT ......................................... 40
CHAPITRE 4 – LE DOMAINE D’APPLICATION DE ................................................. 44
LA RÈGLE DE DROIT ............................................................................................ 44
TITRE 2 – LES DROITS SUBJECTIFS ...................................................................... 48
CHAPITRE 1 – LES SOURCES ET CLASSIFICATION DES DROIT SUBJECTIFS ...... 50
CHAPITRE 2 - LA PREUVE DES DROITS SUBJECTIFS........................................... 58
CHAPITRE 3 - LES ACTEURS DE LA VIE JURIDIQUE ............................................ 68
CHAPITRE 4 – LES OBLIGATIONS ...................................................................... 75
DEUXIÈME PARTIE............................................................................................. 80
L’ORGANISATION JUDICIAIRE EN CÔTE D’IVOIRE. ............................................. 80
TITRE I – LES JURIDICTIONS IVOIRIENNES ......................................................... 83
CHAPITRE 1 - LES TRIBUNAUX DE PREMIERE INSTANCE ET LEURS SECTIONS
DETACHEES ........................................................................................................ 85
CHAPITRE 2- LES JURIDICTIONS DU SECOND DÉGRÉ ......................................... 99
CHAPITRE 3- LES COURS SUPREMES ................................................................ 108
CHAPITRE 1- LA JURIDICTION D’EXCEPTION EN MATIERE CIVILE : LE JUGE DES
TUTELLES .......................................................................................................... 111
CHAPITRE 2- LES JURIDICTIONS D’EXCEPTION EN MATIERE PENALE ............... 113
CHAPITRE 3- LES JURIDICTIONS D’EXCEPTION OU SPECIALISEES EN MATIERE
COMMERCIALE ................................................................................................. 116
TITRE II- LA MISE EN ŒUVRE DE L’ACTION EN JUSTICE ET LES ANIMATEURS DE
L’APPAREIL JUDICIAIRE. .................................................................................. 121
CHAPITRE PRELIMINAIRE- LES GRANDS PRINCIPES DE BONNE CONDUITE DU
PROCES............................................................................................................. 122
CHAPITRE 1- LA MISE EN ŒUVRE DE L’ACTION EN JUSTICE ........................... 124
CHAPITRE 2- LES ANIMATEURS DE L’APPAREIL JUDICIAIRE ............................ 137
ÉLÉMENTS BIBLIOGRAPHIQUES....................................................................... 145
Table des matières .......................................................................................... 147
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Aka Marcellin KOFFI Cours d’introduction à l’étude du droit
INTRODUCTION
Pourquoi une introduction à l’étude de droit ?
1
Cherchez à regarder : « L’inconnu dans la maison » de Jean-Paul BELMONDO ou
encore « Les inconnus dans la maison » de Henri DECOIN ; Voir aussi Music Box de
COSTA-GAVRAS.
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etc.) sont les instruments que les citoyens utilisent au quotidien et qui
font l’objet d’enseignement et de recherches approfondies dans nos
facultés. Mais le monde s’universalise et le droit aussi. OMC, le
statut de Rome instituant la Cour pénale internationale, les
instruments universels et régionaux de protection des droits humains
constituent les principaux outils d’étude du droit.
Indépendamment des orientations futures auxquelles l’étudiant en
année de Licence sera confronté (droit privé, droit public, sciences
politiques, histoire du droit), la présente introduction intéresse le
droit dans son étendue. Elle posera les principes, c'est-à-dire offrira
les clés au moyen desquels la connaissance des différentes
disciplines juridiques pourra être facilitée.
L'histoire nous montre aisément que les rapports entre les hommes
dans la société n'ont pas toujours été régis par les mêmes règles. La
religion a longtemps été à l’origine des règles de droit, c’est-à-dire des
règles de conduite dans les rapports sociaux, par l’intermédiaire du
Clergé et du roi, l’envoyé de Dieu sur Terre. Suite à la Révolution
française, et à la Déclaration des Droits de l’homme et du citoyen de
1789, la place de la religion en matière de Droit a commencé à
diminuer dans la société au profit des différentes normes. Ces règles
régissant les rapports des personnes vivant dans la société dans un but
de paix sociale ont évolué avec la société. De plus en plus étendues,
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Aka Marcellin KOFFI Cours d’introduction à l’étude du droit
Le droit est partout. Le droit régit la vie des hommes. Les règles de
droit sont destinées à régir les rapports humains. Aussi, le droit surgit
dans tous les rapports humains. Il n’est pas étranger aux rapports
d’affection : le droit régit les rapports entre époux, y compris pour des
questions aussi intimes que la fidélité ou l’assistance pendant la
maladie mais aussi les rapports entre les parents et les enfants,
déterminant les règles de filiation, les rapports d’autorité, les devoirs
réciproques… Le droit régit naturellement les rapports économiques,
les rapports des individus avec l’État, les rapports des États entre eux.
Partout, il y a du droit…. Parce que le droit est consubstantiel à
l’existence d’une société. Dès qu’il y a une société, il y a du droit. (ubi
societas, ibi jus)
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1- Le Droit Objectif :
C’est l’ensemble des règles qui régissent une communauté tel qu’un
État ou une communauté d’États. Ces règles sont établies par l’État ou
les communautés d’États afin de régir leur propre fonctionnement dans
un but de maintien de l’ordre et de la sécurité. (Pas uniquement les lois
votées par le parlement). Toute disposition, ayant une valeur
normative, constitue le Droit Objectif.
2
Jurisprudence, 10 e éd., 1946
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Exemples
Ainsi les droits subjectifs, c'est à dire les prérogatives dont une
personne est le sujet, le titulaire, ne doivent pas être confondus avec
le droit, règle de droit ou Droit objectif qui se distingue des autres
règles sociales à travers son fondement (la règle de droit répond à
des besoins de sécurité et de justice : la vie en société suppose un
certain ordre qui est assuré par la règle de droit) et ses caractères (la
règle de droit est générale et abstraite, assortie d'une sanction).
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PREMIÈRE PARTIE
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Au sens formel, la loi est une disposition prise par une délibération
du Parlement par opposition au "règlement" qui est émis par une des
autorités administratives auxquelles les lois constitutionnelles ont
conféré un pouvoir réglementaire.
Constitution
Traités
Lois
Règlements
Circulaires.
La loi est dite générale quand elle s'applique à tous les citoyens et
dans toutes les situations, lorsqu'elle pose la règle ordinaire et qu'elle
décide pour l'avenir et ce indéfiniment.
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b- Les Règlements
- Les ordonnances
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- Les décrets
- Les arrêtés
- Les circulaires
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Loi n°2020- 348 du 19 mars 2020 modifiant la loi n°2016-886 du 8 novembre 2016
portant Constitution de la République de Côte d’Ivoire.
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2- La doctrine
La valeur normative de la doctrine est plus discutable, même
si certains auteurs y font une place particulière, au sein des sources
du droit.
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Caractère obligatoire
Caractère permanent
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B- Justice
La règle de droit détermine le juste et l'injuste. Cette notion de
justice doit être employée avec prudence. Ce qui est juste pour
moi, est-il juste pour les autres ? Le juge ne peut s'ériger en censeur
du droit. Il doit l'appliquer même s'il lui semble injuste. Le
jugement en équité n'existe pas. Toute décision contraire au
droit doit être cassée. La notion de justice est purement morale,
elle dépend de la civilisation dans laquelle elle évolue. La pratique
de l'excision soulève le problème de l'universalité de notre système
de valeurs.
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1- Droit et religion
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2- Le droit et la morale
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Gérard Cornu, ‘’ Droit civil- Introduction- Les personnes- Les biens’’, 11ème édition, paris
septembre 2003, P. 21.
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3 - Droit et équité
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En réalité, ce sont des règles et pratiques sociales qui ont pour vocation
de donner aux individus une bonne éducation et le savoir vivre dans la
société. À titre d’illustration : saluer les personnes, céder sa place aux
personnes âgées ou en situation de handicap, aider une personne âgée
à porter son lourd fardeau (bagage), respecter les personnes les plus
âgées que nous, etc.
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- L’exception
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Par contre, les droits subjectifs sont les prérogatives dont peut
se prévaloir une personne, sujet de droit.
Une personne peut donc revendiquer des droits qui lui sont
reconnus par le droit objectif. Face à un tel raisonnement, nous
aborderons la question des droits subjectifs suivant les chapitres
ci-dessous :
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- Acte sous seing privé (« sous signature privée »): acte signé
par les parties contractantes ou leurs mandataires en dehors de la
présence d’un officier public
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- Acte à titre onéreux: acte par lequel chacune des parties recherche un
avantage, mais par réciproquement (ex. un bail).
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En principe, la preuve des faits juridiques peut être faite par tous
moyens, écrits, témoignages, aveux, présomption, constat demandé à
un huissier ...
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Ce sont :
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B- L’objet de la preuve
La question est ici de savoir qui doit prouver quoi :
(respectivement) qui a la "charge" de la preuve et quel est "l'objet" de
la preuve.
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EXCEPTION :
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L'écrit ;
Le témoignage ;
L'aveu judiciaire ;
Le serment.
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- L’acte sous seing privé : Les actes sous seing privé sont les
actes écrits par les particuliers et portant leur signature. Les
actes sous seing privé doivent respecter des conditions de
forme. En effet l’article 1322 du code civil dispose que
«L'acte sous seings privés est valable lorsqu'il est signé
par les parties. »(Formalité du double)
Il faut néanmoins noter aussi les actes illettrés. «La partie illettrée
doit se faire assister de deux témoins lettrés qui certifient dans l'écrit
son identité et sa présence: ils attestent en outre que la nature et les
effets de l'acte lui ont été précisés.»
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Le principe
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Le témoignage est une déclaration faite par une personne sur des
faits dont elle a eu personnellement connaissance. Mais le témoignage
indirect, appelé par commune renommée ou par ouï-dire, est parfois
admis.
L’exception
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décès doivent être prouvés au moyen d'actes d'état civil qui sont des
actes authentiques, formés par des officiers ministériels.
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Il s’agit des titulaires des droits subjectifs que sont les personnes.
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Elle se compose de :
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B. Les exceptions
L’émancipation : un mineur peut être émancipé dès 16 ans, c'est-
à-dire qu’il va acquérir la capacité d’exercice, il sera considéré comme
un majeur capable.
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dans le ressort duquel est situé leur siège social ou leur principal
établissement ».
B- Les effets
Après son immatriculation la société qui jouit de la personnalité
morale peut commencer à exercer ses activités. Les dirigeants doivent
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SECTION 1 - LA RESPONSABILITÉ
Art 1382 du code civil (1240 du code civil français) : « Tout fait
quelconque de l'homme qui cause un dommage à autrui oblige
celui par la faute duquel il est arrivé à le réparer »
A- Le dommage
Le dommage est la première condition de la responsabilité
civile. Sa preuve incombe au demandeur. La preuve est libre et la
victime pourra demander au juge la désignation d’un huissier ou d’un
expert. Le dommage peut être matériel ou moral ; il est générateur de
responsabilité s'il porte atteinte à un droit.
Le dommage certain:
« Le dommage est certain lorsque, bien que n'étant pas réalisé sur le-
champ, il se produira nécessairement dans l'avenir ».
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Le dommage direct:
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SECTION 2. L’EXONÉRATION DE LA
RESPONSABILITÉ
La responsabilité peut disparaître ou être atténuée
lorsqu'intervient un évènement qui modifie la relation de causalité
entre la faute et le dommage.
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DEUXIÈME PARTIE
L’ORGANISATION JUDICIAIRE EN CÔTE
D’IVOIRE.
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I- L’organisation
Les juridictions de premier degré sont constituées par les
tribunaux de première instance et leurs sections détachées de
tribunal.
Les tribunaux de première instance et leurs sections détachées
constituent les juridictions de premier degré, c’est-à-dire
qu’elles connaissent en premier ressort de toutes les affaires
pour lesquelles compétence n’est pas spécialement attribuée à
une autre juridiction.
Les décisions qu’elles rendent sont appelées « jugement »
et elles ne sont pas définitives car, la partie insatisfaite de la
décision rendue peut saisir la juridiction de second degré.
La Côte d’Ivoire compte aujourd’hui neuf(9) tribunaux de
première instance ouverts : ils sont implantés dans les villes
d’Abidjan-Plateau, d’Abidjan-Yopougon, Abengourou,
Bouaké, Daloa, Gagnoa, Man, Bouaflé et Korhogo. Ils sont
composés de magistrats du siège et de magistrats du parquet.
Les sections détachées, quant à elles, désignent une partie
du tribunal de première instance, non pas en terme d’exercice
d’une partie des attributions de celui-ci mais plutôt en terme
d’occupation d’une partie de son territoire avec la même
autonomie d’attribution en toutes matières au sens de l’article
5 du code de procédure civile, administrative et commerciale.
L’objectif visé ici par le législateur, c’est de rapprocher la
justice des justiciables. Ces juridictions, constituent l’une des
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A- Le siège
Le siège est l’organe chargé principalement de juger et rendre
les décisions de justice. Il est aussi chargé de l’instruction des
affaires pénales (par le juge d’instruction) ou civiles (par le
juge de la mise en état). Les juridictions du premier degré
statuent en premier ressort, mais pour certaines affaires, elles
statuent en premier et dernier ressort. Sa structure est calquée
sur les attributions du tribunal ; elle est faite de chambres
(civile, administrative, sociale, correctionnelle et
commerciale). À ces chambres s’ajoutent les cabinets
d’instruction, du juge des enfants et du juge des tutelles.
Dans un tribunal de première instance, le siège est dirigé
par le Président du tribunal assisté de vice-présidents, d’un ou
plusieurs juges d’instruction et de juges. Ce sont tous des
Magistrats assis appelés juges. En cas d’empêchement ou
d’absence momentanée, le Président du Tribunal est remplacé
par le Vice-Président le plus ancien dans le grade le plus élevé.
À défaut, par le Magistrat du siège le plus ancien dans le grade
le plus élevé.
Le Président du tribunal est le chef de la compagnie judiciaire
de la juridiction. À ce titre, il organise sa juridiction et a un
droit de surveillance de la discipline et de notation sur tous les
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B- Le parquet
Appelé aussi le ministère public ou la magistrature débout,
le parquet est l’organe chargé de veiller aux intérêts de la
société.
Le parquet près les tribunaux de première instance et leurs
sections détachées compte le cabinet du procureur de la
république ou du substitut résident (dans les sections
détachées, lequel officie sous l’autorité du procureur de la
république près le tribunal de première instance de
rattachement) ; un service courrier chargé de la réception des
procès-verbaux et plaintes et de leur remise au cabinet du
procureur de la république ou du substitut résident. Il existe
également un service de l’enrôlement qui a pour attribution la
confection des dossiers, l’établissement des rôles d’audience et
leur transmission aux juges. Enfin, vient le service chargé du
suivi de l’exécution des peines prononcées par le tribunal.
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C- Le greffe
Témoin légal des instances de jugement et d’enquête, le
greffe est chargé de l’authentification des procédures, des
décisions et des actes de justice. Au-delà de ces attributions, il
assiste administrativement les autres services du tribunal (siège
et parquet), conserve les décisions et les pièces à conviction.
Au plan civil, il est également la porte de saisine de la
juridiction ; à ce titre, il veille à la procédure de saisine du
tribunal civil, reçoit les assignations et requêtes, établit et
délivre les titres exécutoires.
Le greffe assure également la gestion du casier judiciaire
Par ailleurs, il assure la responsabilité de la gestion financière
du tribunal. Sa structuration, jusqu’à ce qu’intervienne le
décret d’application de la loi 98-744 du 23 décembre 1998
l’érigeant en un service autonome dudit tribunal, reste
tributaire en plusieurs points de celle du siège. Il comprend
néanmoins un cabinet du greffier en chef et des chambres. Il
est animé par un personnel judiciaire non Magistrat.
II- Le fonctionnement
Les tribunaux de première instance et les sections détachées
utilisent dans leur fonctionnement deux moyens d’action. Il
s’agit des audiences et des assemblées générales.
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A- Les audiences
Elles sont de deux types : Les audiences solennelle et
ordinaire
1- L’audience solennelle
Au cours de l’audience solennelle, le tribunal composé de
tous les magistrats se réunit sous la présidence de son
président. Cette audience se tient généralement à l’occasion de
la rentrée judiciaire ou de l’installation des Magistrats.
2- L’audience ordinaire
Quant à l’audience ordinaire, elle est la formation normale de
jugement qui se réunit pour trancher tout litige.
B- « Les réunions »
On évoquera notamment les réunions en assemblée
générale et en chambre de conseil.
1- L’assemblée générale
L’assemblée générale composée également de tous les
Magistrats du tribunal y compris ceux des sections se réunit
pour délibérer sur le règlement intérieur, la date et le nombre
des audiences de vacations, les audiences spéciales et des
audiences foraines le cas échéant. .
2- Chambre de conseil
Les réunions du tribunal en chambre de conseil ne sont
possibles que dans les cas prévus par la loi.
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2- Le tribunal de commerce
Crée par la décision présidentielle N°I du 11 janvier 2012,
les tribunaux de commerce sont chargés d’assurer une
meilleure prise en charge des conflits commerciaux afin de
sécuriser les investissements étrangers et nationaux. Le
tribunal de commerce est une juridiction autonome de premier
degré spécialisée dans le règlement des conflits commerciaux.
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a- L’organisation
Le tribunal de commerce d’Abidjan est composé de juges
professionnels (Magistrats de carrière) et de juges consulaires
choisis sur une liste d’aptitude établie par la chambre de
commerce et d’industrie après concertation des chambres
consulaires et des associations d’opérateurs économiques
légalement constituées. Les juges consulaires sont deux ordres
: les uns titulaires ; les autres suppléants. Leur mandat est de
trois ans renouvelables.
b- Les attributions
Les litiges attribués au tribunal de commerce sont fixés par
les articles 7 et 8 de la décision présidentielle portant création
des tribunaux de commerce précitée. Ainsi le tribunal de
commerce d’Abidjan connait :
- Des contestations relatives aux engagements entre
commerçants au sens de l’acte uniforme relatif au droit
commercial général adopté le 15 décembre 2010 à Lomé au
Togo ;
- Des contestations entre associés d’une société
commerciale ou d’un groupement d’intérêt économique (GIE)
;
- Des contestations entre toutes personnes relatives aux
actes de commerces au sens de l’acte uniforme sur le droit
commercial susvisé. (NB : Dans les actes mixtes, la partie non
commerçante demanderesse peut saisir les tribunaux de
première instance) ;
- Des procédures collectives d’apurement du passif ;
- Des contestations et oppositions relatives aux décisions
prises par le tribunal de commerce ;
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3- Le tribunal du travail
Chambre spéciale des tribunaux de première instance, le
tribunal de travail est chargé de régler par la voie de la
conciliation et à défaut par jugement les conflits individuels
pouvant s’élever à l’occasion du contrat de travail ou
d’apprentissage entre les travailleurs ou apprentis et leurs
employeurs ou maîtres.
L’objet du tribunal du travail décrit, quels en sont la
composition, le fonctionnement et les attributions ?
a- La composition et le fonctionnement
Le tribunal du travail est constitué d’un président qui est
Magistrat et de deux assesseurs dont un employeur et un
salarié. Il est saisi par une requête écrite ou par déclaration
orale faite au greffe de cette juridiction avec s’il y a lieu, un
procès-verbal de non conciliation de l’inspecteur du travail et
des lois sociales qui peut être saisi préalablement pour régler
le conflit. Cette saisine préalable de ce dernier n’est pas
obligatoire. Le tribunal statue en premier et dernier ressort
lorsque le montant de la demande n’excède pas dix fois le
salaire minimum interprofessionnel garanti (SMIG) mensuel.
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b- Les attributions
Le tribunal du travail est compétent pour connaitre des
conflits individuels entre employeurs, maîtres, travailleurs et
apprentis, y compris les accidents de travail et les maladies
professionnelles. Il a également qualité pour se prononcer sur
tous les différends individuels touchant à la validité et à
l’exécution des conventions collectives et règlements en tenant
lieu. Le tribunal compétent en la matière est celui du lieu du
travail. Toutefois, pour les litiges nés de la résiliation du
contrat de travail, nonobstant toute attribution conventionnelle
de juridiction, le travailleur a le droit d’option entre le tribunal
de sa résidence et celui du lieu de son travail (cf. art 81.8 du
Code du Travail).
Les formations civiles des juridictions de premier degré
sommairement présentées, il convient à présent d’envisager les
formations pénales en leur sein.
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a- La juridiction d’instruction
Le rôle de l’instruction confié à un juge d’instruction est de
faire des investigations sur une affaire afin de voir s’il existe
suffisamment de charges contre la personne poursuivie
pouvant justifier son renvoi devant une juridiction de
jugement. Dans le cas contraire, les poursuites doivent être
arrêtées faute de charges suffisantes ou pour faits non
constitutifs d’infraction, ou non imputables à l’inculpé. Dans
ce cadre, le juge d’instruction dispose de pouvoirs très
importants. Il peut procéder soit à des interrogatoires, des
auditions, des confrontations, se transporter sur les lieux, soit
décerner des mandats (de comparution, d’amener, de dépôt et
d’arrêt).
Par ailleurs, le juge d’instruction constitue à lui seul une
juridiction. Il instruit de ce fait, les affaires à charge et à
décharge et peut prendre les décisions sous forme
d’ordonnances susceptibles d’appel devant la chambre
d’accusation de la Cour d’Appel.
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A- La composition
La Cour d’Appel est composée de trois services : Le siège,
le parquet et le greffe.
1- Le siège
Composé de Magistrats assis, le siège de la Cour d’Appel
présente la même structure que celle des juridictions de
premier degré. Il est dirigé par le Premier Président de la Cour
d’Appel, Chef de la compagnie judiciaire et organisateur de sa
juridiction, chargé de la surveillance de la discipline. Il est
assisté de Présidents de Chambres et de conseillers.
2- Le parquet général
Il a la même structure que le parquet des tribunaux de
première Instance et leurs sections détachées. Il représente le
ministère public près la cour d’appel. Il est animé par des
Magistrats debout et dirigé par un Procureur Général assisté
d’avocats généraux et de substituts généraux. Le Parquet
général reçoit du parquet près les juridictions de premier degré
des dossiers frappés d’appel. Il participe aux débats et
auditions pendant les audiences et veille aussi à l’exécution des
décisions. Dans ce cadre, les parquets près des Tribunaux de
Première Instance lui adressent des comptes rendus
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3- Le greffe
La configuration du greffe de la cour d’appel est identique
à celle des greffes des juridictions du premier degré. Son
personnel est similaire à celui des tribunaux de première
instance et leurs sections détachées. Il joue le même rôle que
les greffes de ceux-ci. Toutefois, il diffère de ceux-ci en
certains points.
En effet, le greffe de la cour d’appel n’est pas dépositaire
des fiches de casiers judiciaires et n’établit pas non plus des
actes administratifs (certificat de nationalité, extrait de
jugement supplétif, casier judiciaire).
4- Les formations
À l’instar des juridictions de premier degré, les Cours d’Appel
sont constituées de formations civiles, pénales et
commerciales.
a- En matière civile.
La Cour d’Appel a compétence, en formation civile, pour
connaitre de toutes les affaires civiles au sens large du terme
(les affaires civiles proprement dites, mais aussi des affaires
sociales ou administratives).
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b- En matière pénale
Les formations pénales de la Cour d’Appel sont au nombre de
deux : la chambre d’accusation, juridiction d’instruction et les
formations de jugement.
c- En matière commerciale
La mission assignée à la Cour d’Appel de commerce
d’Abidjan, à l’instar de celle du Tribunal de Commerce
d’Abidjan, est de contribuer à l’amélioration du climat des
affaires en Côte d’Ivoire par la prise en charge efficace,
diligente et transparente du contentieux commercial qui leur
est soumis.
La Cour d’Appel de commerce d’Abidjan en tant que
juridiction de second degré examine des affaires
précédemment soumises au Tribunal de Commerce d’Abidjan
lorsque la décision rendue par celui-ci ne satisfait pas l’une ou
plusieurs des parties au procès, conformément au principe
d’organisation judiciaire du double degré de juridiction,
principe cardinal d’une bonne justice et de l’Etat de droit.
Ces affaires concernent :
– Les contestations relatives aux engagements et transactions
entre commerçants au sens de l’Acte Uniforme sur le droit
commercial général ;
– Les contestations entre associés d’une société commerciale
ou d’un groupement d’intérêt économique ;
– Les contestations entre toutes personnes, relatives aux actes
de commerce au sens de l’Acte Uniforme relatif au Droit
Commercial Général ;
– Les procédures collectives d’apurement du passif ;
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B- Le fonctionnement
Les juridictions de second degré ou cours d’appel utilisent
comme mode de fonctionnement deux moyens. Il s’agit des
audiences et des assemblées générales.
1- Les audiences
Au titre des audiences, il y a l’audience solennelle et l’audience
ordinaire.
a- L’audience solennelle
La cour se réunit en audience solennelle pour statuer sur les
prises à partie (procès intenté contre un Magistrat), pour
recevoir le serment des Magistrats, pour l’audience de rentrée
judiciaire ou d’installation des membres de la cour.
b- L’audience ordinaire
Au cours de l’audience ordinaire, la cour statue sur tous les
appels interjetés contre les décisions rendues par toutes les
juridictions de son ressort.
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A- De la Cour de Cassation
La Cour de Cassation est la plus haute juridiction de l’ordre judiciaire.
Elle statue souverainement sur les recours en cassation contre les
5
La constitution du 8 novembre 2016 a prévu deux (2) juridictions suprêmes dont une loi organique
déterminant la composition, l’organisation et le fonctionnement n’a pas encore été adoptée. Il s’agit de la
Cour de Cassation, le Conseil d’Etat.
6
L’article 152 de la constitution dispose que la Cour des Comptes est l’institution suprême de contrôle
des finances publiques. Par conséquent, on peut affirmer que la Cour des Comptes a pris son autonomie,
voire son indépendance vis-à-vis des deux autres chambres de la Cour Suprême malgré son statut
d’institution suprême. Dans l’intervalle, la Cour Suprême est la seule juridiction suprême. Elle comprend
aujourd’hui la chambre judiciaire, la chambre administrative, qui sont appelées à devenir respectivement
la Cour de Cassation et le Conseil d’Etat.
7
Article 126 et suivants de la Constitution de 2016 révisée en 2020
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B- Du Conseil d’État
Le Conseil d’État est la plus haute juridiction de l’ordre
administratif. Il statue souverainement sur les recours en cassation
contre les décisions rendues en dernier ressort par les tribunaux
administratifs et par les juridictions administratives spécialisées en
matière de contentieux administratif9.
Le Conseil d’État est compétent pour se prononcer sur les pourvois en
cassation dirigés contre les décisions rendues en dernier ressort dans
les procédures où une personne morale de droit public est partie (sauf
pour les affaires pénales), de tous les recours pour excès de pouvoir
formés contre les décisions émanant des autorités administratives.
Enfin, Elle connait en dernier ressort du contentieux électoral que la
loi soumet à la cour suprême (les élections municipales et le
contentieux des élections municipales et régionales).
8
Article 148 Nouveau
9
Article 149 Nouveau
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I- Le statut
Le juges des tutelles est un magistrat du siège nommé à raison de
ses compétences avérées en matière de protection des droits de l’enfant
et des incapacités ; chargé d’organiser et de faire fonctionner la tutelle
des mineurs ainsi que celle des incapables majeurs et des régimes de
protection aménagés en leur faveur. On entend par tutelle une
institution ayant pour mission la protection par voie de représentation
de certains mineurs de même que des majeurs dont les facultés
mentales sont gravement altérées.
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1. NATURE
Le tribunal de commerce d’Abidjan est une juridiction
autonome de premier (1er) degré.
Avec son avènement, il y a dorénavant trois tribunaux de
premier degré à Abidjan à savoir :
- Le Tribunal de 1ère Instance d’Abidjan Plateau,
- Le Tribunal de 1ère Instance de Yopougon,
- Le Tribunal de Commerce d’Abidjan.
2. TEXTES DE BASE
- Décision N°001/PR du 11 janvier 2012 portant
création, organisation et fonctionnement des tribunaux de
commerce.
- Décret N°2012 – 628 du 6 juillet 2012 portant création
du Tribunal de Commerce d’Abidjan et fixant son ressort
territorial.
3. SIÈGE
Le siège du Tribunal de Commerce d’Abidjan se trouve dans
la commune de Cocody, aux deux Plateau, derrière la
fondation Donwahi.
4. ATTRIBUTIONS
Les litiges attribués au Tribunal de Commerce d’Abidjan sont :
- Les contestations relatives aux engagements et
transactions entre commerçants au sens de l’Acte Uniforme sur
le droit commercial général.
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5. RESSORT TERRITORIAL
Le ressort territorial du Tribunal de Commerce d’Abidjan
englobe celui des tribunaux de
1ère instance d’Abidjan-Plateau et de Yopougon.
6. COMPOSITION
Le Tribunal de Commerce d’Abidjan est composé de :
- Juges professionnels (magistrats de carrière)
- Juges consulaires (opérateurs économiques choisis sur
une liste d’aptitude établie par la chambre de Commerce et
d’Industrie de Cote d’Ivoire)
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- Greffiers
- Personnels Administratifs
7. MINISTÈRE PUBLIC
Les fonctions du Ministère Public sont exercées par le
Procureur de la République, près le Tribunal de 1ère Instance
d’Abidjan – Plateau.
8. PROCÉDURE
La procédure suivie devant le Tribunal de Commerce
d’Abidjan est contenue dans la décision du 11 janvier 2012 et
dans le code de procédure civile, commerciale et
administrative.
9. CONTRÔLE ET SUIVI
Le contrôle et le suivi des activités du Tribunal de Commerce
d’Abidjan sont dévolus principalement à un Conseil de
Surveillance composé d’un conseiller à la Chambre Judiciaire
de la Cour Suprême (Président), de l’Inspecteur Général des
services judiciaires et pénitentiaires, d’un avocat désigné par
le Barreau, d'un Administrateur des services judiciaires
désigné par le Ministre de la Justice et de deux opérateurs
économiques désignés par la Chambre de commerce et
d’Industrie de Cote d’Ivoire.
10. OUVERTURE
Le Tribunal de Commerce d’Abidjan a ouvert ses portes depuis
le 1er Octobre 2012.
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11. FINANCEMENT
Le Tribunal de Commerce d’Abidjan bénéficie de l’appui
financier de l’Etat de Côte d’Ivoire, de la Banque Mondiale, de
la Chambre de Commerce et d’Industrie de Cote d’Ivoire et de
la Confédération Générale de Cote d’Ivoire.
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I- La personnalité juridique
L’article 3 du Code de Procédure civile semble ignorer cette
condition préalable puisqu’il n’en fait pas cas. Pourtant cette condition
s’impose comme un préalable en ce sens que l’action en justice n’est
possible que pour ou contre une personne juridique, c’est-à-dire une
personne apte à être titulaire de droits et tenus d’obligations.
Pour les personnes physiques, la personnalité juridique commence à la
naissance viable sauf l’exception de l’adage "infans conceptus". Cette
personnalité juridique prend fin au décès de la personne. Cela signifie
qu’au décès de la personne, l’action en justice n’est plus possible.
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Cela signifie que l’intérêt doit être lié directement au droit dont il
est demandé reconnaissance au juge, par conséquent seule la personne
lésée dans son intérêt propre ou désignée par la loi peut agir en justice
en principe.
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A- L’assignation
L’assignation est un exploit d’huissier qui permet de convoquer un
adversaire devant une juridiction. Il prend le nom de citation directe
en matière pénale. Selon l’article 32 nouveau du CPC, l’assignation
est le mode principal d’introduction des instances en matière civile,
commerciales ou administrative. L’article 33 du CPC donne des
indications sur les mentions obligatoires que doit contenir
l’assignation, l’article 34 nouveau du CPC, le délai qui doit exister
entre le jour de l’assignation et celui de la comparution (en principe 8
jours au moins). Quant aux articles 247 et suivants du CPC, ils donnent
des indications sur la remise des exploits.
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parties n’est pas impossible, il faut bien admettre qu’elle demeure très
rare en pratique.
C- La requête
C’est une demande écrite ou orale présentée au greffe de la
juridiction compétente pour connaître de l’affaire, par le demandeur
en personne ou par son représentant ou mandataire. Ce n’est donc pas
un acte solennel comme l’assignation, mais elle ne dispense pas du
paiement des frais de greffe. Son domaine est beaucoup plus réduit
que celui de l’assignation, car elle n’est possible que dans les affaires
personnelles (droit des personnes et de la famille), ou dans les affaires
à caractère patrimonial dont l’intérêt n’excède pas 500 000 FCFA
(article 32, alinéa 2 du CPC).
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Aka Marcellin KOFFI Cours d’introduction à l’étude du droit
2- La demande reconventionnelle
C’est une demande qui provient du défendeur, qui ne se contente
pas seulement d’assurer sa défense, mais réclame aussi un avantage
particulier. L’article 101 du CPC donne les conditions de recevabilité
d’une telle demande. Ex : une partie à qui l’on exige l’exécution de ses
obligations contractuelles, peut demander la nullité ou la résolution du
contrat.
3- La demande en intervention
Elle émane des tiers qui sont intéressés à une instance, à une action
déjà engagée. Cette intervention peut être volontaire ou forcée (le juge
ou l’une des parties oblige le tiers à intervenir dans le débat : article
103 et suivants). Le Ministère Public a également la faculté
d’intervenir dans certaines affaires (article 105 CPC). Le CPC limite
les modalités d’une telle intervention (articles 104, 167 du CPC).
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B- Le principe du contradictoire
C’est un principe fondamental gouvernant le procès. Les impératifs
de justice nécessitent le respect des droits de la défense.
En effet, chacune des parties doit être en mesure de se faire entendre
afin d'exposer son point de vue et discuter les éléments qui peuvent
être utilisés pour aboutir à la solution du litige. C’est pourquoi les
communications doivent être faites "en temps utile". Selon l’article
144 du CPC sont contradictoires, les décisions rendues contre les
parties qui ont eu connaissance de la procédure soit parce que l’acte
introductif d’instance leur a été signifié ou notifié à personne, soit
parce qu’elles ont comparu en cours de procédure, soit elles – mêmes
soit par leurs représentants ou mandataires, soit parce qu’elles ont fait
valoir à un moment quelconque de la procédure leurs moyens. Sont
par défaut les décisions rendues hors ces cas visés.
Le CPC a organisé une procédure par défaut pour éviter que
l’adversaire ne se dérobe. Des précautions ont été prises pour garantir
les droits de la partie défaillante. On lui permet si le jugement a été
rendu en son absence de faire opposition : le même tribunal sera saisi
pour que l’affaire soit à nouveau jugée dans son entier, après débat
contradictoire. Le délai pour faire opposition est en principe de 15
jours.
C- Le principe de la publicité
La justice doit être rendue publiquement pour permettre à chacun
d’apprécier la loyauté de la procédure (art. 138 du cp civile). Les
audiences doivent se dérouler publiquement. Toutefois pour
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Aka Marcellin KOFFI Cours d’introduction à l’étude du droit
sauvegarder la vie privée dans certains cas, la publicité est écartée par
la loi.
D- Le principe de la collégialité
Le principe de collégialité signifie que la décision de justice doit
être rendue par un collège de juges statuant à la majorité. Ce principe
qui était déjà appliqué dans les juridictions de second degré (cour
d’appel) et dans la juridiction suprême (cour suprême), est rendu
obligatoire dans les tribunaux de 1ère instance par la loi du 23
décembre 1999. Ce principe est un garant d’une justice impartiale,
équitable, indépendante et permet de diminuer les risques de mauvais
jugements. Toutefois ce principe n’est pas encore totalement appliqué
dans les sections détachées des tribunaux, où un seul juge statue.
II- Le jugement
Après avoir précisé la notion de jugement nous en étudierons la
force.
A- Notion de jugement
Le mot jugement a un sens large et un sens restreint.
Au sens large, le mot "jugement" désigne toute décision judiciaire.
Toutefois, il faut constater que les décisions émanant d'une juridiction
ne sont pas toutes des jugements.
Il convient de distinguer les jugements contentieux, les actes
d'administration et les décisions gracieuses. Seuls les jugements
contentieux sont de véritables actes juridictionnels.
Les actes d'administration judiciaires sont destinés à assurer le
bon fonctionnement du service de la justice. Par exemple une date
d'audience est un acte de pure administration judiciaire. Les décisions
gracieuses se caractérisent par le fait qu'elles ne tranchent pas un litige.
133
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B- Force du jugement
Le jugement va acquérir l'autorité de la chose jugée Quand le litige
a été définitivement tranché, il va acquérir une force particulièrement
importante. Cela signifie que ce qui a été définitivement jugé ne peut
plus être remis en cause. Il convient de circonscrire le domaine de
l'autorité de la chose jugée avant d'en examiner les conditions.
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I- Les magistrats
Ce sont des professionnels du droit à qui l’Etat confie le pouvoir de
dire le droit ou de juger (magistrats du siège) (A) ou de requérir
l’application de la loi (Ministère Public) (B). Qu’ils soient du siège ou
du Ministère Public, ils sont des fonctionnaires de l’Etat soumis aux
mêmes règles relatives au recrutement, à la formation, à l’obligation
de résidence, aux incompatibilités et interdictions.
1- Le principe de l’indépendance
Ce principe est affirmé à l’article 139 de la constitution du
novembre 2016 (ancien art 103 de la constitution du 1er Août) en ces
termes : « les magistrats ne sont soumis, dans l’exercice de leurs
fonctions, qu’à l’autorité de la loi. » cela signifie que dans l’exercice
de leurs fonctions, les magistrats du siège ne doivent recevoir
d’instructions ou d’ordres de personne, ni subir de pressions de la part
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2- Le principe de l’indivisibilité
Les magistrats du ministère public sont juridiquement considérés
comme ne formant qu’une seule et même personne. Celui d’entre eux
qui agit ou prend la parole, est considéré comme agissant au nom du
parquet tout entier ; ils sont à ce titre interchangeables car ils peuvent
se remplacer au cours d’une même audience, ce qui n’est pas possible
pour les magistrats du siège.
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1- Le greffier
C’est un fonctionnaire de l’Etat recruté par voie de concours. Il a
diverses fonctions : il est considéré comme la mémoire et la plume du
tribunal. En effet il assiste le magistrat à l’audience. Il tient le
répertoire général des affaires et le registre d’audience. IL assiste le
juge, conserve les minutes des décisions et en délivre des expéditions
et des copies.
2- L’expert
L’expert est un professionnel dans son domaine qui intervient dans
le procès à la demande du juge. Il a pour mission d’éclairer le juge sur
un problème technique dont la solution est indispensable au litige. Il
peut intervenir dans divers domaines : médical, comptable, immobilier
etc. c’est le juge qui définit sa mission et le temps qui lui est imparti.
Toutefois l’expert ne fournit qu’un avis qui ne lie pas le juge. En effet
le juge est libre de son appréciation finale. L’expert est choisi sur une
liste officielle dressée par la Cour Suprême ou la Cour d’Appel. Les
candidats à l’inscription doivent remplir un certain nombre de critères
de moralité et de compétence professionnelle. L’expert perçoit des
honoraires à la charge des plaideurs. L’expert peut engager sa
responsabilité civile et pénale pour ses manquements.
3- L’avocat
En droit, l'avocat est un juriste exerçant une profession libérale dont
la fonction traditionnelle est de défendre ses clients, personnes
physiques ou morales, en justice, en plaidant pour faire valoir leurs
intérêts et, plus généralement, pour les représenter. L'avocat s'acquitte
d'une fonction de conseil et de rédacteur d'actes (contrats, statuts d’une
société). Le ministère d'avocat est parfois rendu obligatoire par la loi
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1- Les notaires
Les notaires sont des officiers publics et ministériels investis du
pouvoir de délivrer des actes authentiques, dotés de la force exécutoire
sans qu'il soit besoin de recourir à une décision de justice. Ils exercent
leur profession dans un cadre libéral. Ils ont également une mission de
conseil des particuliers et des entreprises, liée ou non à la rédaction
d'actes, et peuvent intervenir, à titre accessoire, dans la gestion de
patrimoines et la négociation immobilière. Leurs domaines
d'intervention principaux sont ceux du droit de la famille (opérations
de liquidations et partage des biens de la communauté, successions,
libéralités (rédaction de testament par exemple), adoptions), du droit
immobilier et des contrats civils et commerciaux... L'organe
représentatif de la profession auprès des pouvoirs publics est la
chambre des notaires.
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ÉLÉMENTS BIBLIOGRAPHIQUES
COURS
- Cours du Professeur MELEDJE Djedjro (introduction à
l’étude du droit, ABC 2016)
- Cours du Professeur LATH Yédo Sébastien (introduction à
l’étude du droit, ABC 2018)
- Cours des docteurs SAMY Justine et NENE BI (Arsène
introduction à l’étude du droit, ABC 2021)
- Cours du Professeur Amsatou Sow Sidibé (introduction à
l’étude du Droit civil, 2008-2009
- Cours du Professeur Isaac Yankhoba NDIAYE (Introduction
à l’étude du Droit civil, 2OO5-2006)
CODES
Code Civil des personnes et de la famille
Code des obligations et des biens
Code civil français
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