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MÉTHODOLOGIE DU DROIT

OU MÉTHODOLOGIE DES
EXERCICES JURIDIQUES

Par

M. YAO ANGOUA PATRICK


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M. YAO ANGOUA PATRICK Méthodologie du droit ou méthodologie des exercices juridiques

Table des Matières


INTRODUCTION ............................................................................................................. 5
CHAPITRE I :LA DISSERTATION JURIDIQUE ........................................... 6
I – La préparation de la dissertation .....................................................6
A – La lecture du sujet ........................................................................... 6
B – La définition du sujet ..................................................................7
1 – Relever et définir séparément les mots-clés du sujet ............. 7
2 – Définir l’ensemble des mots-clés du sujet ............................... 7
C – L’inventaire des connaissances sur le sujet ............................... 8
D – Le problème juridique ............................................................................9
1 – Le sens du problème juridique ..................................................9
2 – La formulation du problème juridique .......................................9
3 – La réponse au problème juridique ........................................... 10
E – La recherche d’un plan .................................................................. 10
1 – Considérations générales sur le plan .....................................10
2 – Les méthodes pour trouver un plan ......................................11
3 – La formulation des intitulés .................................................... 12
II – Rédaction ................................................................................................ 12
A – L’introduction..................................................................................................... 12
1 – La phrase d’accroche ou chapeau introductif ......................... 13
2 – La situation du sujet .............................................................. 13
3 – L’intérêt du sujet .................................................................... 13
4 – Le Problème juridique ................................................................. 14
5 – L’annonce du plan .................................................................. 14
B - Le développement ................................................................................ 11
C – La conclusion ....................................................................................... 11
CHAPITRE 2 :LE COMMENTAIRE DE TEXTE ........................................... 13
I - LA PREPARATION DU COMMENTAIRE ......................................................... 13
A – La lecture du texte ........................................................................ 13
B – L’analyse du texte .......................................................................... 13
1 – L’explication du texte .............................................................. 14
2 – La motivation de l’explication ................................................. 14

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M. YAO ANGOUA PATRICK Méthodologie du droit ou méthodologie des exercices juridiques
3 – La critique du texte ............................................................... 14
4 – La portée du texte ..................................................................... 15
C – Le problème ........................................................................................ 15
II – La rédaction ........................................................................ 15
A – L’introduction ...................................................................................... 15
B – Le développement ............................................................................. 16
VI – La conclusion ........................................................................................ 16
CHAPITRE 3 :LE COMMENTAIRE D’ARRET ............................................17
I – La préparation du commentaire ................................................. 17
A - La fiche d’arrêt ............................................................................................ 17
B – La recherche du plan .................................................................... 20
1 - La méthode du découpage .................................................... 20
2 – La méthode distributive ......................................................... 21
II – La rédaction .................................................................................... 22
C – Le corps du devoir ........................................................................ 23
CHAPITRE 4 :LE CAS PRATIQUE...........................................................24
I – L’objet de l’exercice .......................................................................... 24
II – Les t y pe s de cas pratiques.............................................................. 25
III – Les étapes préliminaires .............................................................. 25
A – L’analyse des faits ......................................................................... 25
1 - La lecture attentive du cas .................................................... 25
2 – Le tri parmi les faits .............................................................. 25
B – Le problème de droit ..................................................................... 26
IV – La résolution des problèmes soulevés........................................ 26
A – La mineure du syllogisme ou les faits pertinents ..................... 26
B – La majeure du syllogisme ou l’exposé de la règle de droit
applicable ....................................................................................... 26
C – L’application du droit aux faits ................................................. 27
D – La solution-conclusion ....................................................................... 27
V - La mise en forme du cas pratique ....................................................................... 28
A – L’introduction ................................................................................................... 28
B – Le plan ................................................................................................ 28

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M. YAO ANGOUA PATRICK Méthodologie du droit ou méthodologie des exercices juridiques

INTRODUCTION

« Avant donc d’écrire, apprenez à penser. Tout ce qui se conçoit


bien, s’énonce clairement. Et les m o ts pour le dire arrivent aisément »
a pu dire Nicolas Boileau (De l’art poétique, 1674).

L’on peut en déduire q u ’ u n e r é d a c t i o n , c ’ e s t -à-dire


l’énonciation de la pensée, nécessite au préalable un travail
d’organisation, de préparation. Mieux élaborée, mieux conçue, une
pensée est plus claire.

Il en va a i n s i de la pensée ou du raisonnement juridique. Une


meilleure rédaction ou clarté du raisonnement juridique, nécessite
d’acquérir une méthode, autrement dit une démarche à suivre pour
atteindre cet objectif.

Ainsi le but de cet enseignementest d’inculquer aux étudiants la


méthodologie des exercices juridiques auxquels ils seront confrontés tout
au long d e leur formation. Ces e x e r c i c e s sont de q u a t r e types : la
dissertation (Chapitre I), le commentaire de texte (Chapitre II), le
commentaire d’arrêt (Chapitre III) et le cas pratique (Chapitre IV).

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M. YAO ANGOUA PATRICK Méthodologie du droit ou méthodologie des exercices juridiques

CHAPITRE I
LA DISSERTATION JURIDIQUE

La dissertation est l’exercice que vous connaissez le mieux pour


l’avoir pratiqué tout au long de vos études secondaires, notamment en
français, en histoire-géographie et en philosophie.

Le mot « dissertation » (du latin disserere, signifie exposer des


raisonnements, des idées liées les uns aux autres). La dissertation
juridique correspond à la mise en œuvre d'un discours ordonné et
cohérent à propos d'un problème envisagé dans sa dimension juridique.

Deux termes caractérisent l’exercice de dissertation. Il s’agit de


l’exhaustivité et de la rigueur.

L’exhaustivité signifie que tous les aspects importants du sujet doivent


être abordés.

La rigueur consiste à éviter les deux écueils suivants : le premier écueil


est le hors sujets. Le secondest de veiller à ce que
les développements correspondent non seulement au
problème juridique dégagé dans l’introduction et aux
intitulés du plan.

La méthodologie de la dissertation s’articule autour de deux phases


: la préparation au brouillon (I) et la rédaction sur la copie (II).

I – La préparation de la dissertation

Les étapes suivantes sont déterminantes dans la


composition de la dissertation : la lecture du sujet (A), la
définition du sujet (B), l’inventaire des connaissances sur le sujet (C), la
problématique (D) et la recherche d’un plan (E).

A – La lecture du sujet

Cette étape, pour être la plus évidente, est paradoxalement celle à


laquelle il est accordé moins d’attention. Et
pourtant, les conséquences sont immédiatement visibles. En
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M. YAO ANGOUA PATRICK Méthodologie du droit ou méthodologie des exercices juridiques

effet, une mauvaise lecture voir une lecture trop rapide du sujet est la
meilleure garantie d’un hors sujet. Aussi l’importance primordiale de
cette étape nécessite-t-elle d’y consacrer,
relativement, suffisamment de temps.

Une bonne lecture peut être faite en deux temps : la lecture passive
et la lecture active.

La lecture passive est dite de celle qui consiste à lire attentivement et


à ne se préoccuper qu’à la lecture du sujet.

La lecture active, à l’inverse, est celle qui consiste à souligner ou à


mettre en évidence les termes du sujet. Il en résulte une
opération de sélection qualitative des termes du sujet selon, par
exemple, qu’ils sont plus ou moins déterminants dans la compréhension
du sujet qu’il faut dès lors définir.

B – La définition du sujet

Cette étape est déterminante dans la dissertation. Elle consiste


en la présentation du sujet qui sera traité. Elle permet de cerner
l’étendue du sujet. Autrement dit, à cette étape, l’étudiant devra
répondre aux essentielles suivantes : « de quoi est-il question dans ce
sujet ? », « que doit-on entendre par ce sujet ? », c’est-à-dire « quel
est son sens ? ». Pour s’en assurer, il est utile d’adopter une démarche
prudente en deux temps.

1 – Relever et définir séparément les mots-clés du sujet

L’étudiant doit relever les mots clés du sujet. Ensuite, il faut les
définir isolément, c’est-à-dire qu’il ne faut pas, pour l’instant, chercher
à établir un lien entre les termes ou mots déterminants du sujet.
Donc, les mots-clés doivent être définis séparément.

Application : sujet : « la notion de règle de


droit » Mots-clés : notion – règle – règle de droit
-définir « notion » – définir « règle » – définir « règle de
droit »

2 – Définir l’ensemble des mots-clés du sujet

Cette étape est la suite de l’opération précédente. Ce deuxième

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M. YAO ANGOUA PATRICK Méthodologie du droit ou méthodologie des exercices juridiques

temps consiste à définir l’ensemble des mots-clés du sujet, autrement


dit à définir le sujet entier.

Application : sujet : « la notion de règle de


droit »
Répondre à la question « quel est le sens de la notion « règle de droit »
» ? ou comment peut-on définir « la règle de droit » ?

Dès lors qu’on a une idée précise du sujet de la dissertation, l’on peut
donc dresser l’inventaire des connaissances s’y rapportant.

C – L’inventaire des connaissances sur le sujet

L’opération d’inventaire permet de savoir ce qu'il y a, comme


connaissances, dans le sujet. Le but visé est de réaliser l’exhaustivité
des connaissances sur le sujet, notamment les aspects importants du
sujet.

C’est ce qui permet de comprendre qu’à cette étape, il est plutôt


question d’un inventaire sommaire des connaissances sur le sujet.
Pour les sujets transversaux, il faut s’assurer qu’aucune partie du cours
n’a été oubliée.

Il faut en effet non seulement savoir quelles sont les


connaissances à intégrer dans le plan, mais également en quoi elles
sont intéressantes au regard du sujet, afin de savoir comment les y
intégrer.

Application : sujet « la notion de règle de droit »

- règle
- Norme de conduite sociale
- règles religieuses ; règles morales ; règles de bienséance
; règles étatiques
- Etat : auteur de la règle de droit (monopole)
- règle générale, règle impersonnelle, règle obligatoire
- contraignante, coercitive

Les c o n n a i s s a n c e s inventoriées sont, en même temps, autant de


pistes de réflexion pour la dissertation.
Aussi s’impose-t-il d’en dégager une problématique
centrale.

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M. YAO ANGOUA PATRICK Méthodologie du droit ou méthodologie des exercices juridiques

D – Le problème juridique

Qu’entend-t-on par le terme « problème juridique » (1) et comment


le formuler ? (2). Après avoir dégagé un problème juridique, il faut en
donner une réponse (3).

1 – Le sens du problème juridique

Le problème juridique est la formulation en termes juridiques de la ou


des questions que soulève le sujet de dissertation. Le problème juridique
devient ainsi le point central de l’analyse du sujet proposé. Par
conséquent, la dissertation consistera à organiser une discussion
autour d’une ou des questions posées par le sujet. Le problème
juridique est donc indispensable dans cet exercice.

Le problème juridique peut être dégagé à partir de divers éléments.


Par exemple :

- une question générale ou précise sur le sujet soulevée dans


le cours par l’enseignant
- l’actualité juridique du sujet
- l’intérêt du sujet

2 – La formulation du problème juridique

A la vérité, aucune formulation n’est exigée. Cependant, l’étudiant ne


doit pas perdre de vue que le problème juridique est avant tout une
QUESTION. En ce qui concerne sa formulation, le problème juridique
est généralement rédigé sous deux formes. Premièrement, le
problème juridique peut être présenté sous la forme interrogative.
Cette formulation a l’avantage de montrer qu’il s’agit d’une question.

Application : sujet : « la notion de règle de droit » - problème


juridique :
comment peut-on définir la règle de droit ?

Deuxièmement, le problème juridique peut être rédigé sous la forme


affirmative. Sous cette forme, on voit moins qu’il s’agit d’une question.

Application : sujet : « la notion de règle de droit » - problème juridique


: Le problème juridique est celui de savoir comment on peut définir la règle
de droit. Nous marquons nettement notre préférence pour la première
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M. YAO ANGOUA PATRICK Méthodologie du droit ou méthodologie des exercices juridiques

formule. Car, c’est souvent que les étudiants omettent de donner la


réponse au problème juridique posé. Aussi semble-t-il qu’une
formulation du problème sous forme interrogative permet de mieux s’en
rendre compte et de penser à donner la réponse attendue.

3 – La réponse au problème juridique

Le problème juridique est une question qui nécessite qu’on en donne


une réponse. La réponse au problème est, en fait, l’objet de la discussion
dans le développement. En effet, le plan du développement s’articule
autour de la réponse donnée à la question posée, c’est-à-dire le
problème juridique. Il y a donc un lien entre la réponse au problème et
le développement.

La réponse doit être la plus concise ou brève possible. Ce n’est donc


pas le lieu d’initier ou de commencer le développement. C’est à
travers cette réponse que sera bâti le plan de la dissertation.

E – La recherche d’un plan

Il est tout d’abord nécessaire de rappeler quelques considérations


d’ordre général sur le plan (1), avant d’envisager les méthodes pour y
parvenir (2) et enfin de revenir sur la formulation des intitulés (3).

1 – Considérations générales sur le plan

Le plan de la dissertation est l’articulation ou l’organisation des


idées principales et secondaires qui découlent de la question juridique
posée par le sujet proposé.

Il en ressort qu’il y a un lien entre le problème juridique et le plan


de la dissertation. Voici qui justifie encore la nécessité de donner une
réponse au problème juridique dégagé.

En raison de la particularité de la pensée juridique, le plan le plus


usité est le plan en deux parties et deux sous-parties. L’un des objectifs
ici recherchés est de réaliser l’équilibre du plan adopté. Il va sans dire
que le plan en trois parties est fortement déconseillé mais il n’est pas
formellement interdit. Il peut être imposé par un problème juridique
bien particulier.

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M. YAO ANGOUA PATRICK Méthodologie du droit ou méthodologie des exercices juridiques

2 – Les méthodes pour trouver un plan

Il y a lieu d’indiquer que plusieurs méthodes peuvent aider dans la


recherche de plan.

Il y a, tout d’abord, la méthode qui semble faire l’unanimité car elle


est la plus sûre pour trouver un plan équilibré et convaincant. Elle
consiste à répartir les connaissances recensées dans l’inventaire selon
des critères.

Pour une approche générale (neutre) de la réponse à développer, l’on


peut retenir les plans suivants :
- I - Principes – II - exceptions ;
- I - Règle générale – II - règle spéciale ;
- I - Nature juridique – II - régime juridique ;
- I - Notion – II - fonctions ; - I - Conditions – II - effets ; - I -
Unité – II - diversité.

Il y a aussi la méthode dite de la problématisation ou du plan


dynamique, c’est-à-dire que le plan informe plus clairement sur ce que
vous pensez du sujet. Cela consiste à réfléchir à une qualification
des intitulés. Il s’agit d’indiquer à travers les intitulés du plan le
constat qui ressort de l’analyse du sujet. Autrement dit, on décrit ou
qualifie ce qu’on constate. Dès lors, le plan peut permettre de qualifier
ou de décrire :

- un rapport de cause à effet entre les deux parties : « sujet : la


règle de droit et les autres règles sociales » (I – L’instabilité des autres
règles sociales II – L’exclusivité de la règle juridique)

- un rapport d’opposition : « sujet : la notion d’Etat » (I – L’Etat,


une notion sociologique II – L’Etat, une fiction juridique) ;

- une appréciation : « sujet : la notion d’Etat » (I – L’Etat, une


réalité sociologique insuffisante II – L’Etat, une réalité juridique
nécessaire) ;

- une évolution : « sujet : l’autorité parentale » (I – L’autorité exclusive


du père II – Une autorité partagée avec la mère).

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3 – La formulation des intitulés

Il est important de soigner la formulation des intitulés du plan car


ceux-ci donnent une idée du travail. Aussi faut-il tenir compte de trois
paramètres :

- la rigueur : les intitulés doivent correspondre au contenu des


parties et sous-parties

- la clarté : il faut que les titres soient explicites et renseignent


sur le contenu.

- l’élégance : les intitulés doivent comporter à peu près le même


nombre de mots. L’utilisation d’expressions réciproques est conseillée.

Après avoir, au brouillon, préparé la dissertation, il y a lieu de


passer à la phase de rédaction.

II – Rédaction

Sont concernées les deux blocs importants de la dissertation :


l’introduction
(A) et le développement (B) à l’exclusion, c’est selon, de la conclusion (C).

A – L’introduction

L’introduction se présente sous forme d’entonnoir. Cela signifie qu’il


faut partir de considérations générales sur le sujet pour
aboutir à un resserrement du sujet.

Deux impératifs doivent être respectés dans la rédaction de


l’introduction :
- 1. L’introduction doit comporter la définition des termes du
sujet.
- 2. Le lecteur doit pouvoir connaître le plan, avant même de
lire son annonce formelle, à la fin de l’introduction.

Pour y parvenir, l’introduction est composée de cinq éléments au


moins. Il s’agit du chapeau introductif (1), de la situation du sujet (2),
de son intérêt (3), du problème juridique soulevé (4) et de l’annonce du
plan (5).

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1 – La phrase d’accroche ou chapeau introductif

L’introduction commence généralement par un chapeau introductif


ou phrase d’accroche. Cela veut dire qu’il faut commencer
l’introduction par une citation, c’est-à-dire une expression, un
adage, une pensée, une disposition d’un texte juridique, qu’on met
entre GUILLEMETS. Il faut bien sûr éviter les « De tout temps… » ou «
Depuis que le monde est monde... ». Les références littéraires ou
historiques ne sont pas proscrites, mais à manier avec précaution.
Le chapeau introductif doit avoir un lien avec le sujet, sinon il serait
considéré comme hors sujet.

Application : sujet : « la sévérité de la loi ». Phrase d’accroche : «


Nemo censetur ignorare legem » ou « Nul n’est censé ignoré la loi ».

2 – La situation du sujet

Situer le sujet consiste à le saisir tant du point de vue de son sens


que de son étendue. Il s’agit de définir le sujet afin de le délimiter. Il
est obligatoire de définir le sujet pour en dégager le sens.

D’une part, il est important de dire de quoi on parle. La compréhension


du travail accompli dépendra de la lisibilité ou des éclaircissements
apportés au sujet. D’autre part, l’opération de définition du sujet
permet de savoir de quoi il ne sera pas question dans le travail.
Autrement dit, l’étudiant va délimiter son sujet, c’est-à-dire indiquer
ce qui ne sera pas traité dans le développement.
À ce stade de votre formation, la définition du sujet montrera
implicitement ce que n’est pas le sujet proposé. Dès lors, la définition
du sujet pourrait suffire.

Egalement, on peut situer le sujet à travers des éléments d’histoire du


droit, de droit comparé, d’autres matières dans la mesure où ils
permettent d’illustrer les autres dimensions du sujet.

3 – L’intérêt du sujet

Il s’agit de donner les raisons de l’attention que l’on porte au sujet.


Bien entendu, il n’est pas recommandé de faire cas des intérêts
personnels. Il s’agit d’un intérêt objectif qu’il est d’usage de présenter
sous deux aspects essentiels : un intérêt théorique et un intérêt
pratique.

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M. YAO ANGOUA PATRICK Méthodologie du droit ou méthodologie des exercices juridiques

En ce qui concerne l’intérêt théorique, il s’agit de rappeler la position


de la doctrine (les débats théoriques ou les commentaires qu’elle
fait de la jurisprudence sur le sujet, notamment s’il ya des
controverses).

Relativement à l’intérêt pratique, il est question de r e l eve r les difficultés


ou les succès dans l’application ou la mise en œuvre de la règle de droit
dont le sujet est l’objet.

On s’intéressera pour cela à l’actualité juridique du sujet. Le sujet est-


il nouveau ? ou le sujet est-il remis au goût du jour ? ou encore le sujet
est-il dépassé ? Il est également intéressant d’indiquer les a u t r e s
dimensions du sujet si elles sont importantes. Par exemple, d’un point
de vue s o c i o l o g i q u e , d’un point de vue écono miq ue voire philosophique
ou historique, le sujet est aussi important. Vos lectures (le cours, les
revues juridiques, les manuels ou traités) doivent pouvoir vous y aider.
C’est l’occasion de montrer à votre correcteur l’étendue de votre culture
tant juridique que générale. Alors l i s e z
!! Fréquentez assidument la bibliothèque !!

Il e s t admissible que l’intérêt du sujet soit présenté après le


problème juridique et sa réponse.

4 – Le Problème juridique

Nous l’avions noté plus haut, le problème juridique doit être


clairement formulé. De préférence à la forme interrogative. N’oubliez
pas d’en donner une réponse concise.

5 – L’annonce du plan

Il s’agit ici non seulement de présenter les deux articulations de votre


plan, mais aussi de justifier votre plan. La justification du plan
permet de comprendre l’approche que vous avez choisie pour
développer la réponse.

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M. YAO ANGOUA PATRICK Méthodologie du droit ou méthodologie des exercices juridiques

Concrètement, l’annonce du plan consiste à dire pourquoi on a choisi


les deux articulations du plan. Ainsi v o t r e correcteur verra clairement
annoncé vos deux parties.

Evitez donc les « Pour y répondre nous verrons dans une première
partie… et dans une deuxième partie… ». Les parties du plan doivent
être distinctement identifiées, c’est-à-dire que vous devez indiquer les
parties par : (I) et (II).

Utiliser des formules élégantes et simples pour l’annonce du plan. Evitez


les formules suivantes : « dans une 1ère partie, nous verrons… » « dans
un (I)… ».

B - Le développement

Les sous-parties doivent être annoncées formellement dans un

chapeau. Quant aux développements, il ne faut jamais perdre

de vue que la dissertation sert à faire une démonstration. Il ne s ’ a g i t

ni d’un catalogue de connaissances, ni d’une récitation de cours. On

doit donc toujours expliquer


– fondements juridiques à l’appui + exemples illustratifs – pourquoi
on évoque tel ou tel point et montrer qu’il sert à démontrer la réponse
donnée à la problématique.

Des transitions sont exigées entre les parties. On peut s’inspirer des
intitulés (ex. : « Or, c’est précisément en raison de cette grande
généralité du principe que son régime est incertain »).

C – La conclusion

S’il est vrai qu’en droit la conclusion n’est pas obligatoire, c’est surtout
parce que la conclusion ne doit pas être un résumé ou un bilan du
devoir. Tout ayant été déjà dit depuis l’introduction et le
développement, une telle conclusion-résumé ou conclusion-bilan n’est
pas conseillée, car elle n’est qu’une répétition qui ne sert à rien.

Il est plutôt recommandé de faire une conclusion qui se présente comme


une ouverture sur une ou d’autres questions. Il s’agit pour vous
d’ouvrir encore le débat en vous appuyant sur des faits, des débats
doctrinaux, l’actualité juridique, etc.

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M. YAO ANGOUA PATRICK Méthodologie du droit ou méthodologie des exercices juridiques

Exercice d’application

Sujet : La règle de droit est-elle la règle de conduite sociale ?

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M. YAO ANGOUA PATRICK Méthodologie du droit ou méthodologie des exercices juridiques

CHAPITRE 2
LE COMMENTAIRE DE TEXTE

Il s’agit là encore d’un exercice que vous connaissez


bien.

Avant tout, Que faut-il entendre par texte ? : il peut s’agir d’un
texte constitutionnel (le préambule, une disposition constitutionnelle)
; un texte législatif (loi organique, loi ordinaire) ou un texte
règlementaire (ordonnance, décret, arrêté, circulaire) ; une citation ;
un extrait d’un article ou d’ouvrage de doctrine etc.

Quel est le but du commentaire ? : commenter ou analyser le


texte = expliquer le texte + motiver l’explication + critiquer le texte
+ dégager la portée du texte.

Nous envisageons la méthodologie du commentaire de texte en deux


étapes :
la phase préparatoire (I) et la phase de rédaction
(II).

I - LA PREPARATION DU COMMENTAIRE

Elle comprend la lecture (A) et l’analyse du texte


(B).

A – La lecture du texte

Il convient de la traiter en deux étapes. Tout d'abord, lire le texte en


entier d'une manière passive, c'est-à-dire ne prendre aucune
note, ne rien souligner. Plusieurs lectures passives du
texte sont généralement nécessaires pour une bonne
compréhension.

Cette étape terminée, on peut commencer la lecture dite active.


S’intéresser à la structuration du texte, à ses subdivisions ou
découpages en paragraphes, en idées (principales et secondaires).
Relevez également le nombre de lignes ou d’alinéas du texte.

B – L’analyse du texte

C’est le principal objet de cet exercice méthodologique. L’analyse


consiste à révéler le sens évident et le sens caché du texte.
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M. YAO ANGOUA PATRICK Méthodologie du droit ou méthodologie des exercices juridiques

Elle se rapporte aux quatre opérations suivantes : l’explication du texte,


la motivation de l’explication, la critique du texte explicité et la portée
du texte. Concrètement, chaque idée de l’auteur ou disposition du
texte que vous commentez ou analysez, devra être soumise à ces
quatre opérations.

1 – L’explication du texte

L’explication du texte s’entend certes de l’ensemble du texte, mais


également l’explication de chaque idée, disposition, alinéa du texte à
commenter.
Si elle semble la plus évidente, elle est paradoxalement celle qui est
abordée avecmoins de profondeur par les
étudiants. L’expérience révèle que l’explication du
texte tutoie bien souvent la paraphrase de l’auteur. En d’autres
termes, il faut éviter de redire, bien qu’habilement, avec des
synonymes, la pensée de l’auteur.

Aussi l’explication doit-elle viser à révéler ou à ressortir la pensée


profonde de l’auteur. Cela implique de porter à la lumière ce qui est la
pensée sous- jacente de l’auteur.

Intéressez-vous aussi à la forme, c’est-à-dire au style de l’auteur, elle


peut être révélatrice de sa pensée.

2 – La motivation de l’explication

L’explication donnée de la pensée de l’auteur doit être confortée par


des références puisées dans le texte auxquelles l’on ajoute ses
propres connaissances. Cela revient à dire qu’il faut justifier son
analyse par des renvois au texte. En effet, commenter un texte
c’est se livrer à un mouvement de va-et-vient entre le texte et ses
propres connaissances, c’est à- dire qu’il faut partir du texte et revenir
au texte. Le commentaire ne doit pas servir de prétexte pour réciter
vos connaissances sur l’idée principale du texte. Vous seriez alors hors
sujet.

3 – La critique du texte

On ne peut concevoir le commentaire sans la critique du texte ou


de la pensée ou de la position de l’auteur du texte. Après avoir expliqué
le texte, la pensée de l’auteur et motivé cette explication, il importe
d’apporter un regard critique à ce texte ou à cette pensée explicitée.
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M. YAO ANGOUA PATRICK Méthodologie du droit ou méthodologie des exercices juridiques

Il s’agit là de l’un des intérêts du commentaire : donner son opinion


sur la pensée de l’auteur. En évitant de se livrer à des jugements de
valeur, il s’agit de relever soit les faiblesses ou les insuffisances soit
le bien-fondé de la position de l’auteur. Cela signifie que vous devez
relever dans le texte les éléments (idées) sur lesquels portent vos
critiques. Après l’analyse, il y a lieu de dégager la portée du texte.

4 – La portée du texte

Une analyse de texte, même brillante, ne suffirait pas si l’on n’a pas
livré la portée du texte à commenter. La portée du texte peut
comprendre au moins deux choses : tirer les conséquences de
l’analyse du texte, d’une part, et mettre le texte en perspective,
d’autre part. L’une comme l’autre vise à révéler l’importance ou encore
la valeur de l’idée principale du texte sur un plan juridique notamment.

C – Le problème

Divers points de vue, dont deux au moins cristallisent cette étape. En


effet, selon certaines opinions, il n’est pas nécessaire de dégager
un problème dans le commentaire. D’autres, à l’inverse, estiment que
le commentaire de texte ne doit pas échapper à cette
caractéristique de la méthodologie juridique : poser un problème
juridique.

Suivant cette dernière position, le problème est la question à laquelle


l’auteur a répondu dans son texte. Le problème est ainsi la
question à laquelle répond l’idée principale du texte.

Faites ressortir le problème qui se dégage de ce texte. Formulez-le en


termes juridiques. La rédaction se fait en termes abstraits, mais pas
trop généraux.

II – La rédaction

Elle concerne l’introduction (A) et le développement


(B).

A – L’introduction

Elle se présente sous une forme d’entonnoir. À la différence de


l'introduction de la dissertation, celle du commentaire comporte
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M. YAO ANGOUA PATRICK Méthodologie du droit ou méthodologie des exercices juridiques

quelques exigences spécifiques :

- situer le texte (sa nature, son auteur, l’ouvrage dont est extrait
le texte, la date de parution) ;

- préciser le contexte d’écriture du texte ;

- faire ressortir le contenu (l’idée générale. Expliciter la


brièvement) et l'apport (l’intérêt) du texte ;

- dégagez le problème ;

- annoncer le plan.

B – Le développement

Il se présente aussi en deux parties et deux sous parties. Il


faut des chapeaux annonçant les sous parties. Des transitions sont
indispensables entre les parties. Rappelez-vous que le cœur du
développement est le I/B et II/A.

C’est dans le développement qu’on verra appliqués les conseils donnés


ci- dessus (cf. voir I – B). Le commentaire de chaque idée de l’auteur
doit suivre ce cheminement.

VI – La conclusion

En principe, elle n’est pas exigée d’autant qu’en introduction l’on sait
déjà ce que vous allez dire et où vous voulez aller. Cependant,
il vous est recommandé de conclure par une ouverture sur un sujet
ou un thème qui se rapproche ou auquel fait penser le sujet, le
problème analysé.

Exemple d’application :

Rédigez l’introduction en entier du commentaire de texte suivant :

« Héritée du droit romain, la distinction entre droit public et droit privé


reste aujourd’hui, malgré les nuances et les critiques, un indispensable
outil de classification ». Bruno PETIT, Introduction générale au droit,
Grenoble, PUG, 7ème édition, 2008, p. 40-41.

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M. YAO ANGOUA PATRICK Méthodologie du droit ou méthodologie des exercices juridiques

CHAPITRE 3
LE COMMENTAIRE D’ARRET

C’est l ’ e x e r c i c e que vous connaissez le moins pour ne l’avoir quasiment


pas pratiqué. Cet exercice est particulier, c a r l’étude d’une décision
de justice nécessite, au-delà des connaissances liées au thème
de la décision à commenter, une bonne connaissance des termes
juridiques techniques et de l’organisation judiciaire.

Envisageons, dans le cadre de la méthodologie, la préparation (I)


et la rédaction (II) du commentaire d’arrêt.

I – La préparation du commentaire

Il va de soi que, pour commenter un arrêt, il faut d’abord le lire


très attentivement et chercher à comprendre tous les attendus. Il
faut identifier les thèses en présence, c'est-à-dire la solution de la
juridiction qui a rendu la décision à commenter, ainsi que, dans un
arrêt de rejet, la thèse du pourvoi et, dans un arrêt de cassation, la
solution de la cour d’appel.

Tous ces éléments résultent en réalité de la fiche d’arrêt qui doit


être préparée au brouillon. Ce n’est qu’après avoir préparé la fiche d’arrêt
(A) que l’on peut rechercher le plan (B).

A - La fiche d’arrêt

Elle constitue une vision synthétique de la décision à commenter.


Elle contient les é l é m e n t s essentiels de la décision, c’est-à-dire au moins
les six points suivants :

1 - Situer la décision : Noter la nature, l’auteur, le lieu et la date


de la décision.

2 - Résume r les faits sans paraphraser. Ne relever que les


éléments essentiels pour la compréhension du problème de droit. Il
est préférable de les présenter dans l'ordre chronologique, même s'ils
n'apparaissent pas ainsi dans la décision.

3 - Indiquer la procédure : Il s'agit de re tra ce r "l'histoire judiciaire"


de l'affaire. Elle commence au moment où les parties ont saisi
le juge (assignation). Ne l’inventer surtout pas si les éléments ne
vous sont pas donnés dans la décision à commenter.
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M. YAO ANGOUA PATRICK Méthodologie du droit ou méthodologie des exercices juridiques

À partir de là, il faut reprendre dans l'ordre les différentes juridictions


qui sont intervenues jusqu'à celle qui a rendula
décision présentement analysée.

C'est l'occasion de faire attention à la rigueur du vocabulaire employé


: en première instance, jugement, débouter, interjeter appel d’un
jugement, décision confirmative ou infirmative de la Cour d’appel,
se pourvoir en cassation... Cette phase nécessite une bonne
connaissance des institutions juridictionnelles.

4 - Analyser les arguments développés dans la décision : Les


argumentations développées varient selon le type de décision
soumis à l'analyse et sa nature. Il est question soit des arguments des
parties au litige (demandeur et défendeur) soit de ceux des juridictions
(la Cour d’Appel et la Cour suprême). Il faut résumer les
argumentations en faisant ressortir la structure du raisonnement
(les prétentions et les moyens ou fondements juridiques invoqués au
soutien des prétentions).

5 - Dégager le problème de droit. Le problème de droit doit être


rédigé sous forme de question. Il s’agit de la question qui se pose et fait
l'objet de la motivation. La rédaction se fait en
termes abstraits (les parties disparaissent), mais pas trop
généraux : c'est une question précise qui a trouvé une réponse dans
cette décision. On peut la dégager en formulant la solution retenue par
le juge sous forme de question.

6 – Rappeler la solution dégagée par le juge

Il s’agit de la solution que les juges ont donnée à la requête. Il y a


lieu de faire ressortir les points suivants :
- la solution elle-même ;
- si la décision "fait droit à la demande" ou pas (donne
raison au demandeur ou non), "rejette" ou "casse" la décision
précédente (rejette ou annule) ;
- le fondement juridique de la solution

- donnez l’intérêt de cette solution (elle en a forcément un).


Concrètement, l’arrêt peut être intéressant à commenter parce qu’il
opère un revirement de jurisprudence, parce qu’il illustre une
jurisprudence bien établie, parce qu’il apporte une précision ou encore
parce qu’il résout une question nouvelle.

- 18 -
M. YAO ANGOUA PATRICK Méthodologie du droit ou méthodologie des exercices juridiques

En tout état de cause, ce travail doit rester synthétique, il s'agit d'une


"fiche" c'est-à-dire d'un outil simple et pratique qui doit pouvoir
resservir pour un travail de recherche ou de révision.

Exemple : « Considérant, par ailleurs, que l’article 48 de la Constitution


a été mis en œuvre par le Président de la République depuis le 26
avril 2005 ; qu’aux termes dudit article « l’Assemblée Nationale se
réunit de plein droit » et ce aux fins de contrôle des mesures
pouvant être prises par le président de la République ; qu’ainsi,
aussi longtemps que l’article 48 sera en application, le Parlement
demeure en fonction ». Conseil constitutionnel, Avis n° 2005-
013/CC/SG du 15 décembre
2005

Application :

Nature de la décision : un avis – auteur de la décision : le Conseil


constitutionnel –
date de la décision : le 15 décembre 2005 – lieu : Abidjan

Les faits : alors que le mandat des députés arrive à expiration le 16


décembre 2005, il s’est avéré impossible d’organiser tenant à la
situation de crise les élections législatives.

Objet de la requête : le Président de la République est le demandeur


d’avis (il a saisi le Conseil constitutionnel par lettre du 15 décembre
2005).

Le demandeur d’avis voulait savoir si « le défaut d’élections, dû à la


situation de crise que connaît notre pays, entraine la dissolution
et la fin des pouvoirs de l’Assemblée Nationale ».

Les arguments du demandeur d’avis : Il n’est pas indiqué dans l’avis


le fondement juridique de la saisine du Conseil constitutionnel. Mais la
requête du Président de la République est jugée recevable sans être ici
motivée (en réalité la question ne se pose pas cette fois-ci car le juge
constitutionnel avait dans des avis de décembre
2003 et 2005 déjà répondu à cette question en admettant le droit
pour le PR de le saisir pour avis sur le fondement des articles 34 et 88
combinés de la Constitution).

Problème juridique : l’expiration le 16 décembre 2005 du mandat de


l’Assemblée nationale arrivant, entraine-t-elle en l’absence d’élections

- 19 -
M. YAO ANGOUA PATRICK Méthodologie du droit ou méthodologie des exercices juridiques

législatives la fin de ses pouvoirs et sa dissolution ?

Solution : « l’Assemblée nationale demeure en fonction et conserve ses


pouvoirs ». Le Conseil constitutionnel se réfère à de nombreux
principes constitutionnels qu’il dégage du préambule de la Constitution
: la séparation et l’équilibre des pouvoirs, la continuité de l’Etat. Si c’est
la première fois que le juge constitutionnel est confronté à une telle
question en ce qui concerne le parlement, la solution était prévisible.
Le juge avait déjà en octobre admis le maintien en fonction du
PR en raison de l’impossibilité d’organiser l’élection présidentielle. Cette
solution est fondée sur le pouvoir de « régulateur du fonctionnement
des pouvoirs publics » que l’article 88 de la Constitution attribue au
Conseil constitutionnel.

B – La recherche du plan

Retenons que le but de cet exercice est de commenter la solution


retenue par le juge. Par conséquent, c’est a u t o u r de cette solution que
doit être dégagée un plan. Pour ce faire, différentes méthodes sont
proposées parmi lesquelles nous ne retiendrons que deux : la méthode
du découpage (1) et la méthode distributive (2).

1 - La méthode du découpage

Elle convient lorsque la décision tranche plusieurs questions de droit


ou lorsqu’elle comporte un considérant principal qui se prête à un
découpage. Le plan peut ressortir aisément de l’attendu ou du
considérant à commenter. Il s’agit des cas où l’attendu ou le
considérant se compose de deux parties. En réalité, cette hypothèse
n’est pas fréquente.

Exemple :

« Considérant (…) qu’à défaut d’élections dans les délais, les pouvoirs de
l’Assemblée Nationale ne peuvent prendre fin sans porter atteinte à
des principes et des règles de valeurs constitutionnelles » ;
« Considérant, par ailleurs, que l’article 48 de la Constitution a été
mis en œuvre par le Président de la République depuis le 26 avril
2005 (…) qu’ainsi, aussi longtemps que l’article 48 sera en application,
le Parlement demeure en fonction »

Dans cet exemple, la solution du juge peut être divisée en deux parties
qui constituent les deux parties du commentaire.
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M. YAO ANGOUA PATRICK Méthodologie du droit ou méthodologie des exercices juridiques

Application :

I – Les pouvoirs de l’Assemblée nationale ne peuvent prendre


fin → Le maintien des pouvoirs du Parlement

II – Le parlement demeure en fonction en vertu de l’article 48 → Le


Parlement maintenu en fonction

2 – La méthode distributive

La seconde méthode, qu’on appellera méthode distributive, convient


lorsque l’arrêt tranche un seul problème de droit. Cette hypothèse
est la plus fréquente. Ce sont les cas où le plan n’apparaît pas
aisément. Le plan du commentaire peut être construit autour des
mots-clés ou expressions importantes de la solution donnée par les
juges. Il faut donc relever ces mots-clés. Pour chacun : définir et faire
un inventaire des connaissances s’y rapportant (textes juridiques ;
jurisprudences ; débats doctrinaux, etc…). Puis, à partir de ce travail,
il convient de dégager quatre groupes d’idées. Ces quatre groupes
devront être repartis en deux grands blocs d’idées. Ainsi se présentent
les deux parties et les deux sous-parties du plan du
commentaire.

Exemple :

« Considérant, par ailleurs, que l’article 48 de la Constitution a été


mis en œuvre par le Président de la République depuis le 26 avril
2005 ; qu’aux termes dudit article « l’Assemblée Nationale se réunit
de plein droit » et ce aux fins de contrôle des mesures pouvant être
prises par le président de la République ; qu’ainsi, aussi longtemps que
l’article 48 sera en application, le Parlement demeure en fonction ».
Conseil constitutionnel, Avis n° 2005-013/CC/SG du 15 décembre 2005

Application :

I – L’Assemblée nationale se réunit de plein droit → L’obligation


de maintien en fonction du Parlement

II – L’Assemblée nationale contrôle les mesures présidentielles →


Le contrôle des décisions présidentielles par le Parlement

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M. YAO ANGOUA PATRICK Méthodologie du droit ou méthodologie des exercices juridiques

Nota bene : Ces méthodes peuvent être combinées. Il faut donc


adapter la technique à l’arrêt à commenter.

II – La rédaction

L’introduction commence par une phrase d’introduction qui indique :


- Une phrase d’accroche
- la date de la décision,
- la formation qui l’a rendue,
- l’intérêt que présente son commentaire,
Ensuite, on rapporte les faits de l’arrêt. Plusieurs formules
peuvent être utilisées à cet effet :
- « Les faits de l’espèce étaient les suivants », - « Les faits de
l’espèce
étaient peu banals », - « En l’espèce, (…) ».
- La procédure
- La prétention du demandeur et son fondement juridique

- La décision de la ou les dernières juridictions saisie(s) (si la


décision à commenter ne rappelle pas le sens de la décision des
premiers juges, on passe directement à la décision de la cour
d’appel ; si la décision à commenter est un arrêt de cassation, on
indique les motifs de la cour d’appel (résumés si nécessaire) ; si la
décision à commenter est un arrêt de rejet, on expose l’argumentation
du pourvoi).

- Puis, on dégage le problème de droit : à ce propos, on


peut utiliser la formule suivante : (« La Cour suprême ou le
Conseil constitutionnel était donc confronté au problème de droit suivant
: »).

- La réponse au problème de droit est la solution dégagée


par le juge.

Enfin, il faut annoncer le plan. Certaines formules sont à éviter : « on


va se pencher ». Utiliser par exemple : « il convient donc d’étudier ».
Mais le mieux est de faire simplement une phrase qui reprend les
intitulés.

- 22 -
M. YAO ANGOUA PATRICK Méthodologie du droit ou méthodologie des exercices juridiques

C – Le corps du devoir

Les sous-parties doivent être annoncées dans un


chapeau.

Vos développements doivent toujours être clairement rattachés à


l’arrêt : il s’agit d’un commentaire, non d’une dissertation. Il est mal vu
d’imposer au correcteur de découvrir par lui-même le lien entre vos
développements et l’arrêt commenté. Il faut donc systématiquement
renvoyer à l’arrêt. (ex. : C’est précisément cette règle légale que l’arrêt
a, en l’espèce, consacré dans son 2è considérant.

La conclusion n’étant que facultative, vous pouvez ne pas en faire.


Toutefois, il est recommandé de la faire pour montrer au
correcteur que vous connaissez la matière.

Exercice : commentaire d’arrêt n° 432 du 15 mai 2013 (11-26.933) -


Cour de cassation - Première chambre civile

- 23 -
M. YAO ANGOUA PATRICK Méthodologie du droit ou méthodologie des exercices juridiques

CHAPITRE 4
LE CAS PRATIQUE

Le c a s pratique peut être appréhendé comme un exercice,


consistant à soumettre à l’étudiant des faits fictifs, qui posent des
problèmes de droit qu’il est invité à résoudre. La méthodologie du cas
pratique sera organisée autour des quatre étapes suivantes :

I – L’objet de l’exercice

Pour mieux le présenter, il convient auparavant d’indiquer la posture


que doit adopter l’étudiant. À ce propos, le cas pratique met l’étudiant
dans la posture, non pas d’un avocat – à moins que l’énoncé ne l’exige
– mais plutôt celui d’un consultant qui ne défend pas les intérêts d’une
partie.

Dès lors, sans se laisser distraire par les caractères humoristiques


ou déroutants des faits, l’étudiant doit avoir à l’esprit que le cas
pratique s’articule principalement autour des éléments que voilà :
l’analyse des faits ; la qualification juridique des faits, c’est-à-dire
l’opération intellectuelle consistant à faire entrer le fait dans une
catégorie juridique ; l’énumération des problèmes juridiques posés par
ces faits ; les solutions à y apporter ; le raisonnement à adopter pour
aboutir à cette solution.

Il s u i t de ce qui précède que l’objet de cet exercice est d'apporter


une solution juridique solidement argumentée à un ou des problèmes
de faits dont vous êtes saisis.

L’objectif poursuivi à t ra ve r s cet exercice est non seulement que


vous trouviez et exposiez la ou les solution(s) au(x) problème(s)
soulevés mais aussi que vous montriez à votre correcteur vos
capacités de raisonnement, de construction et de réflexion.

En d’autres termes, d’une part, votre note porte essentiellement sur


votre raisonnement. Ce sont les différentes étapes de votre
argumentation pour aboutir à la solution qui sont principalement
évaluées. D’autre part, il ne s’agit pas d’offrir au correcteur « LA
solution » la plus probable mais d’évoquer l’ensemble des solutions
possibles avant de choisir en dernier lieu la solution la plus pertinente.

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M. YAO ANGOUA PATRICK Méthodologie du droit ou méthodologie des exercices juridiques

II – Les t y p es de cas pratiques

Il est simplement question de rappeler ici que deux principaux types


de cas pratique sont généralement proposés. Au regard de ce qui vous
est demandé de faire, il s’agit soit du cas pratique ouvert (aucune
orientation précise ne vous est donnée. Vous devez de vous-mêmes
dégager tous les problèmes soulevés par les faits de l’espèce. Exemple
: Dégagez les problèmes posés par les faits de l’espèce en leur apportant
les solutions appropriées) soit du cas pratique fermé (une ou plusieurs
questions sont posées, qui vous orientent sur ce qui est attendu de
vous. Exemple : que pensez-vous de la révocation du Vice-président de
la République et de son remplacement par le Premier ministre ?).

III – Les étapes préliminaires

A – L’analyse des faits

1 - La lecture attentive du cas

Comme tout exercice juridique, la première étape fondamentale, afin


d’éviter tout contresens, est la lecture attentive du cas. Cette première
affirmation a plusieurs sens.

Tout d’abord, lors de cette première lecture, vous ne devez pas avoir de
stylo en main. Il faut se concentrer sur le cas sans souligner quoi que
ce soit. Une fois que vous êtes certain d’avoir compris les faits et leur
chronologie, vous pouvez vous livrer à une deuxième ou troisième
lecture afin de souligner les faits les plus importants. Ensuite, la lecture
doit être intégrale. A ce titre, s’il s’agit d’un cas unique avec plusieurs
questions, vous devez lire l’ensemble des questions posées afin de vous
faire une idée des thèmes à aborder et de l’esprit général du cas. S’il
s’agit de plusieurs cas, ils sont parfois liés les uns aux autres et vous
ne pourrez vous en rendre compte que par une lecture intégrale des
cas.

2 – Le tri parmi les faits

Tout n’est pas important dans un cas pratique. Pour les besoins
d’une histoire cohérente, certains détails sont parfois donnés mais ils
n’ont aucune importance pour la résolution du cas pratique. Vous

- 25 -
M. YAO ANGOUA PATRICK Méthodologie du droit ou méthodologie des exercices juridiques

devez donc opérer un tri entre les faits inutiles et l e s faits dits
pertinents, ceux qui serviront à vérifier que les conditions de la
règle de droit sont établies ou non. Intéressez-vous aux faits, qui
pose nt des problèmes de droit.

Certes le cas prat i que peut vous conduire à envisager les


hypothèses juridiques probables, mais on ne vous demande pas de
créer des faits encore moins des hypothèses qui ne figurent pas dans
le contenu du cas pratique. Aussi faut-il éviter d’ajouter des données
factuelles qui n’existent pas. Ce qui n’est pas dit ne doit pas être inventé.

Les faits retenus doivent être qualifiés juridiquement.

B – Le problème de droit

Il vous appartient ensuite de s o u l e v e r un ou plusieurs problèmes de


droit. Au début de chaque partie du cas
pratique, vous devez formuler juridiquement le problème que
vous allez te nte r de résoudre.

Parfois une question vous est posée directement par le cas pratique.
Dans ce cas, vous devez formuler juridiquement le problème posé.
N’hésitez pas à affiner en permanence le pro blè me de droit posé que
vous allez tenter de résoudre.

IV – La résolution des problèmes soulevés

La résolution s’opère à travers les points importants suivants :

A – La mineure du syllogisme ou les faits pertinents

La première étape pour un long cas pratique ou au début de chaque petit


cas pratique à résoudre, est l’exposé des faits pertinents. Ce sont
uniquement les faits qui s o n t à l’origine du problème spécifique soulevé.
Ces f a i t s doivent en principe être juridiquement qualifiés.

B – La majeure du syllogisme ou l’exposé de la règle de droit


applicable

La deuxième étape consiste à exposer la règle de droit ou la source de


droit applicable au problème posé. C’est ici qu’il
va falloir solliciter vos connaissances. L’exposé de la
règle de droit, au sens large, doit être fait pour chaque hypothèse

- 26 -
M. YAO ANGOUA PATRICK Méthodologie du droit ou méthodologie des exercices juridiques

envisagée par le cas. Le choix de la règle de droit applicable est


aussi fonction de l’importance de la source juridique dont elle procède.

Il faut ensuite décortiquer les éléments constitutifs de la règle en vue


de son application aux faits.

Lorsque la règle de droit est un texte, il faut faire l’effort de le citer en


entier s’il est court ou le résumer s’il est long.

La règle de droit peut être une décision jurisprudentielle. Il en est


ainsi notamment lorsque la solution au problème soulevé ne se trouve
pas dans un texte de loi ou si c’est le juge qui a clarifié ou complété un
texte existant.

La règle de droit applicable peut être encore une coutume


établie.

En l’absence des sources précédentes, l’on est face à une question qui
n’est pas régie par le droit. Donc, aucune solution juridique ne peut être
proposée. Néanmoins, après avoir indiqué cela, c’est l’occasion de
rappeler si c’est le cas que des solutions doctrinales ont été proposées,
qui peuvent inspirer le juge s’il était saisi ou le législateur pour régir la
question.

C – L’application du droit aux faits

Après l’exposé de la règle de droit, vient la confrontation de la règle de


droit applicable aux faits de l’espèce. Il s’agit du cœur de la
démonstration de l’étudiant. C’est une étape trop souvent négligée.
Les étudiants y voient souvent une évidence qui ne mérite pas de
s’y attarder. Pourtant, il faut désormais démontrer en quoi les
conditions de la règle de droit sont réunies en l’espèce. Il faut donc
prendre les faits du cas ou un ensemble de faits qui attestent que telle
condition est remplie ou ne l’est pas.
Cette étape doit commencer par les expressions comme : En
l’espèce, …

D – La solution-conclusion

Dernière étape, il vous faut conclure en précisant si oui ou non la


personne qui vous a sollicité pourra obtenir gain de cause. Vous ne
devez surtout pas vous cacher derrière l’appréciation des juges. Il faut
clairement dire quel est le fondement qui a le plus de chance d’aboutir

- 27 -
M. YAO ANGOUA PATRICK Méthodologie du droit ou méthodologie des exercices juridiques

ou affirmer que la prétention n’a aucune chance d’être retenue par les
juges.

Conseils :
Vous devez répondre à la question posée. Cela paraît être une évidence
mais parfois certains étudiants évoquent toutes les hypothèses sans
répondre spécialement à la question posée par le cas.

Attention à ne pas oublier de vous poser certaines questions sous-


entendues dans les cas pratiques.

V - La mise en forme du cas pratique

Elle concerne l’introduction et le plan.

A – L’introduction
Il ne s’agit pas ici en tant que tel d’une introduction construite sur la
base des canons vus dans les exercices précédents. Mais, le juriste
s’attachant à la forme, il est bon à ce stade de présenter à travers
des intitulés ce qu’on a choisi de faire.

À cet effet, deux méthodes sont proposées. L’une consiste à faire un


rappel général des faits puis à énumérer les problèmes posés. L’autre
se contente d’exposer les problèmes soulevés. La première méthode
conduit à des répétitions sans intérêt car vous commencerez, dans
chaque résolution de problème par un rappel des faits pertinents, c’est- à-
dire utiles à la résolution du problème posé. Si de ce point de vue, notre
préférence va à la seconde méthode, il est important toutefois de faire
attention à ce que l’énoncé vous commande de faire.

B – Le plan

À la différence des autres types d’exercice pour lesquels il est impératif


de se conformer à un plan en deux parties, deux sous-parties, vous
disposez pour le cas pratique de plus de liberté, car il y a moins
d’exigence formelle ici. De sorte que vous pouvez présenter autant de
parties qu’il y a de problèmes et autant de sous-parties qu’il y a
d’hypothèses envisageables.

Il n’est point besoin de faire une conclusion


générale.

- 28 -
M. YAO ANGOUA PATRICK Méthodologie du droit ou méthodologie des exercices juridiques

Le devoir n’a pas besoin d’être trop long. Il doit surtout être structuré
et réfléchi.

Exercice d’application :

Le 05 janvier 1994, M. Coupé-décalé é p o u s a Mlle Kpangô. Le


couple resta longtemps sans enfants malgré tous les traitements. Le
10 avril 2000, M. Coupé- décalé perdit la vie dans un accident de la
route en voulant éviter la sublime Mawa- naya. Il ne savait pas que son
épouse était enceinte de six (06) mois. Coupé-décalé laissa à son épouse
un riche patrimoine immobilier. Veuve Coupé-décalé accoucha dans des
conditions difficiles, le 12 juillet 2000, de triplés.

- Le premier des triplés est né


sans vie ;

- Le second, un garçon, pesant 4,2 kg fut expulsé après


césarienne ;

- Le troisième né ne survit que deux


jours.

Inconsolable après t ou s ces malheurs, veuve Coupé-décalé doit faire


face aux accusations de sa belle-famille qui soutient devant le notaire,
chargé du partage de la succession de feu Coupé-décalé, qu’aucun
des triplés ne peut avoir droit aux biens de la succession car ils sont
nés après le décès de Coupé-décalé.

Sous le choc, veuve Coupé-décalé vient vous consulter pour l’éclairer sur
les droits de chacun des triplés.

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