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Faculté des Sciences Juridiques et Politiques

DROIT INTERNATIONAL PUBLIC

Kalilou Sidibé, docteur en droit public


Maître-assistant, ancien auditeur de l’Académie de droit international de La Haye
Introduction générale
Le droit des gens ou Jus gentium des Romais, est qualifié de « droit international » pour la première
fois par Jérémy Bentham dans son ouvrage « An Introduction to the Moral and Legislation »
paru en 1780. Dans sa définition traditionnelle, le droit international est appréhendé comme
« l’ensemble des règles juridiques qui régissent les rapports internationaux ». Cette définition ne rend pas
compte de l’ensemble des aspects couverts par le droit international. Le droit international peut se
définir par référence soit aux destinataires des normes du droit international, soit à l’objet de ces
normes, ou encore aux procédures de formation des normes juridiques internationales. Par
référence aux destinataires, le droit international est appréhendé comme « L’ensemble des règles
juridiques qui s’imposent aux Etats et aux organisations internationales dans leurs rapports mutuels ».1 La
référence faite à l’objet des normes du droit international est peu fréquente et la doctrine s’y réfère
pour identifier la sphère propre du droit international de celle du droit interne. Quant à la référence
au processus de formation du droit international, on part du constat qu’une norme est
internationale si elle est formée selon les procédés de formation propres au droit international.
Par ailleurs, le droit international n’est pas la branche d’un système juridique. En lui-même, il
constitue un système ou ordre juridique autonome.
A ce propos, Christian Dominicé disait, dans son cours inaugural à l’Académie de Droit
international de La Haye, qu’: « un ordre juridique ne peut être définit ni par son objet ni par ses destinataires,
ni par aucun critère communément utilisé pour décrire l’une de ses branches. Ainsi, l’ordre juridique interne d’un
Etat, ne peut être définit comme l’ensemble des normes juridiques qui régissent les relations des citoyens de cet Etat,
ou de tous les habitants de cet Etat; il ne saurait être décrit non plus par référence aux matières qu’il régit. Chacun
de ces définitions comporte une part d’exactitude, mais également des vices qui la rendent inexacte ». Il définit alors
le droit international comme « un ordre juridique comprenant l’ensemble des normes juridiques d’origine pluri-
ou interétatique immédiate ou médiate, ainsi que les principes généraux inhérents à tout ordre juridique».
Le caractère de droit public de la branche du droit international à laquelle il appartient permet de
spécifier le droit international public par rapport aux autres branches du droit international.
Le droit international privé est la première catégorie de droit international qui se distingue du droit
international public. Le droit international privé est l'ensemble des règles juridiques ayant pour
objet de régir, dans un pays, les rapports entre personnes privées lorsque ces rapports font
intervenir un élément d'extranéité. Il s'agit des règles relatives à la nationalité des personnes
physiques ou morales; des problèmes de conflit de lois, lorsqu'il s'agit de déterminer la loi applicable
à des rapports entre personnes de droit privé; de la condition des étrangers; de la compétence des

1 Gérard Cornu, Vocabulaire juridique, PUF, 2009, Paris. Epistémologie, Le dictionnaire le Larousse, éd.2007.., Jean
Salmon, Dictionnaire de droit international public, Bruxelles, 2001.

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tribunaux à l'égard des étrangers, ainsi que de l'effet des jugements et des actes étrangers ou
accomplis à l'étranger sur le territoire national. Quant au droit pénal international, il est constitué
par les règles dont l'objet est de déterminer la compétence respective des États en matière de
répression pénale des crimes et des délits; l'autorité des jugements répressifs étrangers, ainsi que
l'assistance internationale en matière de répression pénale.
Par ailleurs, dans l'étude du droit international, on relève un certain nombre de branches du droit
spécialisé, tel que le droit international de la mer, le droit international fluvial, le droit international
de l'espace ou le droit du commerce international. Cette spécialisation progressive du droit
international public, imposée par le souci d'assurer une meilleure adéquation entre la norme et les
exigences techniques, ainsi que celui de la recherche d'une meilleure effectivité a valu au droit
international le qualificatif de droit dynamique dans sa perspective de continuité et de changement.
Continuité par ce que l’Etat westphalien demeure, malgré tout, au cœur du système international
et continue à jouer le rôle indispensable de régulateur international (lutte contre le terrorisme,
répression des violations de droit de l’homme …). Droit de changement (théorie de l’état post
westphalien) par l’irruption de nouveaux domaines, de nouveaux sujets (individus, groupes armés
non étatiques, mondialisation de la société Civile, influence croissante des multinationales,…).
Section 1- Formation et développement du droit international
Dans l’étude du droit international, il importe de partir du processus historique de formation de
cet ordre autonome (notion, concepts et doctrines) et de sa théorie générale.
I. Evolution historique du droit international
Historiquement, deux périodes ont marqué cette évolution du droit international : son apparition
et son développement. On remonte au début du XVIème siècle pour situer l’apparition du droit
international. Cette période est intimement liée à l’avènement de l’Etat moderne en Europe. Cette
apparition du droit international sera marquée de la pensée libérale et de l’influence de la doctrine.
L’influence de la pensée libérale (Jean Bodin) et la détermination des monarques européens à se
libérer de la tutelle de l’Eglise catholique (la papauté) et de la monarchie universelle ont joué un
rôle de précurseur dans l’avènement du droit international. En effet, les traités de Westphalie de
1648 vont consacrer définitivement la défaite de l’empire (monarchie universelle) et de la Papauté
par la reconnaissance de deux principes (fondateurs) aux entités politiques territorialement
constituées : la souveraineté et l’égalité.
A ce propos, Jean Bodin précisait que : « cette puissance souveraine est la caractéristique essentielle de l’Etat.
Sans souveraineté, l’Etat ne peut exister, cette souveraineté doit être une et indivisible, perpétuelle et suprême ». Ainsi
pour Bodin, la souveraineté est le monopole d’un monarque héréditaire. Par conséquent, aucune
limite interne (féodalité) et externe (la papauté et l’empire germanique) ne peut être acceptée à
cette souveraineté. Cette existence étatique va poser un certain nombre de questions auxquelles

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plusieurs auteurs vont tenter d’apporter des réponses tout au long du XVIème et XVIIème siècle.
Deux grandes tendances forment les points de réflexion de ces auteurs : l’école de droit naturel et
des gens et l’école du positivisme juridique.
1. Ecole de droit naturel et des gens
Les théoriciens de ce courant sont représentés par des théologiens juristes comme Saint Thomas
d’Aquin, Francisco Vitoria et Francisco Suarez qui ont développé, à partir de la pensée grecque
antique, l’idée de l’existence d’un droit naturel.
- Saint Thomas d’AQUIN : Adepte d’Aristote, d’Aquin considère la société politique
comme naturelle à l’homme. Puisque l’homme est « un animal social », il affirme que l’homme est
un être social (animal civique) et libre. Cette liberté est protégée par le droit naturel. La sociabilité
et la liberté semblent essentielles et puisque l’homme ne peut vivre qu’en société, celle –ci doit être
une société juridique régit par le droit naturel qui garantie sa liberté en posant des limites au pouvoir
auquel il est soumis.
- Francisco VITORIA : Pour la première fois Vitoria va appliquer la théorie du droit naturel
à l’Etat souverain. Tout en reconnaissant la souveraineté de l’Etat, il estime que celle-ci est limitée
par le droit naturel qui lui est supérieur. Comme l’individu au sein d’une société juridique, l’Etat
souverain est un élément de la communauté des Etats souverains ou de la communauté
internationale. Une communauté nécessaire mais aussi juridique.
- Francisco SUAREZ : Tout en poursuivant l’œuvre de Vitoria, Suarez marque ses
différences, tout en reconnaissant la communauté des Etats, il fait une distinction entre droit des
Etats (immuable) et droit des gens (évolutif). Ce droit est le résultat du contenu que le peuple lui
donne. Par conséquent, un rapport étroit s’établit entre ces deux types de droits. Quant au droit
des gens, il doit se conformer au droit naturel. D’où la supériorité du droit naturel sur l’Etat.
- GROTIUS : Hugo de GROOT dit Grotius est considéré par les juristes comme le « père
du droit international ». En effet, Grotius a donné l’exposé le mieux élaboré de la théorie du droit
naturel dans son ouvrage « le droit de la guerre et de la paix » publié en 1625. Reprenant les idées de
Vitoria et de Suarez, Grotius définit la puissance souveraine en tant que actes indépendants de tout
autre pouvoir et ne pouvant être annulé par aucune autre volonté humaine. Ceci dit, Grotius se
démarque des théologiens du droit naturel quand au contenu de la morale entre droit naturel et
droit volontaire. La morale cesse d’être divine, elle devient laïque. Alors que le droit naturel repose
sur des principes moraux, le droit volontaire se fonde sur des règles applicables aux relations
internationales. Toutefois, pour Grotius, le droit naturel reste supérieur au droit volontaire. Ainsi,
chez Grotius, la volonté des nations n’est pas souveraine elle est limitée par le droit naturel.
Au lendemain de la conclusion des traités de Westphalie, la théorie du droit naturel n’a pas connu
une grande adhésion, au regard du décalage entre le contenu de cette théorie et la pratique.

2. Le Positivisme Juridique
Des contemporains de Grotius vont s’engager dans la voie du positivisme. Le positivisme
juridique considère que le droit résulte de la volonté de l’Etat et par conséquent, toute

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subordination de l’Etat souverain à un droit supérieur est exclue. Se situant à cheval entre ces
deux tendances, Emery De Vattel (considéré comme le précurseur du positivisme) expose ses idées
dans un ouvrage, « Droit des gens ou principes de la loi naturelle appliqués à la conduite et aux affaires des
nations souveraines », publié en 1758 sur la société internationale et le droit qui lui est applicable. Cette
société des nations a pour membre les Etats souverains et Vattel définit l’Etat souverain de « Toute
nation qui se gouverne elle-même sans dépendance d’un Etat étranger » et « il appartient à tout Etat libre de juger
en toute conscience de ce que ses devoirs exigent , de ce qu’il peut faire avec justice ou non. Si les autres entreprennent
à le juger, ils portent atteinte à sa liberté et le blessent dans ses droits les plus précieux ».
Vattel est influencé par la pratique royale de la souveraineté absolue. Pour lui, si les individus ont
renoncé, dans la société interne, à leur souveraineté pour adhérer au contrat social, les Etats
souverains n’ont pas besoins de renoncer à leur souveraineté pour vivre en société. Quand au droit
applicable à la société internationale, Vattel affirme qu’il appartient à chaque Etat souverain en
toute liberté de déterminer le droit qui lui sera applicable. Afin d’éviter d’éventuels conflits entre
eux, en absence d’un pouvoir politique central, les Etats s’entendent pour créer un droit volontaire
et non un droit suprême. Ce droit volontaire constitue le seul droit positif. C’est ainsi qu’à la
seconde moitié du 18éme siècle, des auteurs européens vont s’orienter vers un positivisme complet
en affirmant que : l’Etat seul est sujet de la société internationale et sa souveraineté est complète et
indépendante, il ne peut être soumis qu’à sa propre et exclusive autorité ; l’Etat étant souverain,
complètement indépendant, ne peut recevoir de personne ni être soumis à aucune prééminence.
Par ailleurs, la pratique des Etats dans leurs relations internationales montre que ces derniers se
sont inspirés de ces théories. En effet, après la consolidation de leur autorité à l’intérieur, les Etas
ont usé de la force dans leur politique extérieure comme moyen de domination. Le recours à la
force était considéré comme nécessaire et naturel dans les relations internationales. Cela a surtout
résulté de l’influence subie par les gouvernements, tout au long du XVIIIème siècle, de la pensée
de Machiavel, auteur du « prince ». D’après Machiavel, l’unique objet que doive méditer et
apprendre un prince [Etat] est celui de la guerre, par ce que celui-là est nécessaire à qui veut
commander aux autres. Cet état d’esprit a abouti à ce qu’on appelé « l’anarchie des souverainetés »
conduisant les Etats souverains à refuser toute soumission et toute subordination au droit. Les
conséquences de ces idées sur la formation du droit international sont perceptibles à travers le
contenu volontaire des règles du droit international.

Afin de contrer cette volonté dominée par la force, une autre voie faisait son chemin, celle d’une
société internationale organisée. Elle fut établie par certains penseurs et hommes d’Etat pour limiter
la souveraineté, nouvellement acquise par les Etats. A ces idées, les monarques vont imaginer une

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troisième voie, pas pour limiter leur souveraineté mais l’aménager. C’est le principe de l’équilibre
entre les grandes puissances.
II. Le développement du droit international
Deux facteurs ont marqué la formation et le développement du droit international, la persistance
de la notion d’Etat souverain et l’effort d’adaptation du droit international. La notion d’Etat
souverain et le développement du droit international. La notion d’Etat souverain s’est consolidée
à la suite de la révolution française. En effet, les révolutions politiques, les progrès techniques et
les guerres mondiales ont mis la solidarité internationale au centre des préoccupations de toutes les
nations, ainsi que la prise de conscience de l’interdépendance et nécessité de s’unir. Pour atteindre
cet objectif de solidarité internationale, tout en sauvegardant la souveraineté, la notion d’Etat va
subir des transformations afin de l’adapter aux exigences de la société internationale. Cette nécessité
d’adaptation a connu des variantes au niveau du détenteur de la souveraineté. On est alors passé
de l’Etat princier à l’Etat national, conséquence des deux révolutions politiques majeures, les
Révolutions Américaine et Française, marquées par l’idéologie nationale, ces deux révolutions ont
été à la base de l’émergence de deux principes nouveaux : la souveraineté nationale et le principe
de la nationalité.
IV- L’évolution de la doctrine
L’évolution de la vie internationale a eu de l’influence sur la doctrine .En effet, tout au long du
XIXéme siècle, le positivisme volontariste sui écartait toute considération de morale domine
.Cependant, après la première guerre mondiale, cette école connait une régression. En depuis 1945,
deux nouvelles tendances se dégagent, la renaissance du droit naturel et le militantisme juridique.
- La rénovation du positivisme
A l’origine du terme, le positivisme visait le droit posé par la volonté des Etats (Jus positum).Vite
avec Vattel, cette doctrine devient volontarisme pour dominante pendant longtemps. De
nouveaux adeptes vont l’adapter aux nouvelles exigences de la société internationale.
- Le volontariste classique
Le positivisme classique a émergé par des auteurs comme Jellinek et Triepel .Il reconnait que l’Etat
est la source unique du droit du droit et ce droit ne peut dépendre que de lui. Rejoignant Vattel, en
conservant comme lui le système interétatique, ces adeptes le modernisent en le débarrassant du
droit naturel par une analyse systématique. Avec Anzilotti et Cavaglieri, l’effort de cette
systématisation a été développé davantage.
Ainsi, Anzilotti précise que l’objet de la science du droit est le droit positif qui détermine et explique
les règles en vigueur .Dans la doctrine contemporaine, on s’efforce de renouveler l’approche
volontariste traditionnelle (Serge Sur).
- Le normativisme

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Le normativisme, qualifié de la théorie « pure »du droit, tente de débarrasser le droit de tout
considération .Se réclamant du positivisme, Kelsen et ses partisans (Alfred Verdress, Joseph L
Kunz) « école de vienne » reconnaissent l’existence de l’Etat .Mais l’Etat n’a pas qualité de sujet
direct exclusif du droit international .Le normativisme accorde une importance à la nation de
sanction .Jean Combacau est partisan de ce courant.
- L’objectivisme Sociologique
Partageant la conviction de Kelsen, George Sell refuse la notion de souveraineté étatique. Il fait
observer que la solidarité sociale internationale est le fait d’individus au même titre que dans la
société interne .Il ne saurait exister aucune différence de nature entre les deux sociétés , toutes les
deux sont des sociétés d’individus.
Pour ce courant, seule la société internationale universelle détient la souveraineté .Se rattache a ce
courant Marcel Merle, Roberto Ago, Michel Virally et Charles de Vischer.
- Le positivisme pragmatique
Un certain nombre d’auteurs refusent toutes ces théories fondées sur des postulats invérifiables.
Pour eux, on doit décrire l’état de droit positif par un examen systématique et ordonné du contenu
des diverse sources du droit , de la jurisprudence, et de la pratique diplomatique .Un concept est
valable dans la mesure qu’il domine la pratique internationale .C’est à partir de cette approche
pragmatique qu’ils reconnaissent la valeur de la souveraineté au droit international .La majorité de
la doctrine française se rallie à cette approche,(S.Bastide,Ch. Rousseau, R. J.Dupuy,J. Basdevant).
- La reconnaissance du droit naturel
Comme manifestation de la création contre le positivisme classique, ce droit naturel se fonde sur
la nécessité de lutter contre les effets négatifs de l’anarchie des souverainetés étatiques.
Les auteurs de la renaissance du droit naturel (James Brown Scott, Verdross, Paul Reuter) accordent
une place au droit positif dans leurs études.
Ce nouveau courant est accusé d’adopter une attitude peu scientifique par l’introduction de la
morale dans le droit.

Section 2- La théorie du droit international


Dans l’étude du droit international, la question de l’état domine toutes les controverses
doctrinales. Dans quelle mesure des entités souveraines doivent-elles se soumettre au droit qui
limitera leur liberté d’action ? Cette interrogation conduit à préciser les caractères spécifiques de la
nature juridique du droit international et son fondement juridique.

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1. Le formalisme juridique

Le formalisme juridique par du principe fondamental que les règles de droit procèdent de volonté
humaine. Le formalisme juridique est représenté par le volontarisme juridique et le normalise
(théorie pure du droit).
- Le Volontarisme juridique
Les règles du droit, produit de la volonté humaine, existent pour cette volonté et par cette volonté
.Les justifications du volontarisme juridique sont construites sur une affirmation de souveraineté
de l’Etat.
- Volontarisme et étatisme
Le droit s’impose à tous les membres de la collectivité non pas par essences mais du fait qu’il émane
de la volonté supérieure .Cette volonté supérieur occupe une position suprême à la société (l’Etat).
Ainsi le droit est fondé sur la volonté de l’Etat (positivisme juridique) et il n’ya de règles positives
que celles fondées sur la volonté de l’Etat. C’est à dire des règles expressément et régulièrement
formulées par les organes de l’Etat ayant compétence pour exprimer sa volonté. C’est pour quoi,
selon les volontaristes, le fondement du droit est intimement lié à sa définition institutionnelle et
sa force obligatoire ne dépend pas de la conformité de son contenu à certaines préoccupations
extérieures. C’est l’aspect formel du droit qui tire l’attention du positivisme volontariste et non son
caractère matériel .Le volontarisme ne refuse pas de penser qu’une loi est juste ou injuste, morale
ou immorale , néanmoins il considère que cette appréciation doit relever du domaine extra juridique
et qu’elle ne met pas en cause le caractère obligatoire d’une règle. Du moment que la force
obligatoire du droit n’est pas subordonnée par son contenu, la volonté créatrice de droit est
autonome et absolue.
- Les justifications du volontarisme juridique
En droit international, le volontarisme juridique cadre valablement avec le positivisme classique qui
a une conception absolue de la souveraineté de l’Etat. En effet , de Vattel à Jellinek en passant par
Triepel, on est unanime sur l’affirmation que la force obligatoire du droit international repose sur
la volonté des Etats souverains Tout comme Anzilotti et Cavaglieri qui affirment que le caractère
obligatoire des règles du droit international est soit sue leur reconnaissance par les Etats « le
véritable droit international ne dérive que de la volonté des Etats» dit Anzilotti.
Alors en absence d’une supérieure dans l’ordre international, fondement du caractère obligatoire
- La théorie de l’autolimitation de l’Etat
Jellinek fait remarquer que dans l’ordre international, l’Etat n’est subordonné à aucune autorité et
sa volonté souveraine seule peut créer le droit international et le fonder .Cela étant, la faculté
d’autodétermination que l’Etat tient de sa souveraineté comprend également faculté
d’autolimitation en vertu de la quelle il peut se lier par sa propre volonté. Dans ses rapports

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interétatiques, il accepte de s’autolimiter en créant le droit international : Cette volonté de
s’autolimiter n’est pas contraire à son propre intérêt mais afin de répondre aux nécessités de la
communauté internationale dont il est l’un des membres.
- La théorie de la volonté commune ou la vereinbarung
La théorie de la vereingbarung est de Triepel. Elle fait une distinction entre volonté commune et
volonté isolée .Triepel reconnait que tant que en droit interne qu’en droit international « la source
de droit est en premier lieu la volonté de l’Etat lui-même» et »…dans les relations entre Etats, la
source de droit ne peut être qu’une volonté émanant d’Etat ». La vereingbarung en droit
international se réalise dans les traités .Que ces traités soient conclus entre plusieurs Etats ou
seulement entre deux Etats n’a aucune importance. Elle peut aussi être tacite (le droit international
coutumier est ainsi crée). Dans sa formulation de la volonté commune, Triepel soutient que toute
règle de droit international doit procéder d’une vereingburung expresse (traité) ou tacite (coutume)
et que cette règle ne saurait être obligatoire que pour les participants à cette volonté commune.
2. Le normativisme juridique

Kelsen et l’école devienne, tout en se réclamant de l’objectivisme et refusant certaines des


considérations du volontarisme, adhérent au formalisme juridique pour Kelsen, l’Etat est le droit
et refuse la dualité que Jellinek et ses partisans font de la séparation entre l’Etat et le droit en
subordonnant le droit à l’Etat. Dans sa conception du normativisme, il explique le fondement de
la force obligatoire du droit international par une « loi de normativisme » puisque les normes
juridiques sont hiérarchisées pour former un système cohérent.
En vertu de cette hiérarchie, chaque norme tire sa force obligatoire d’une norme supérieure et
chaque norme sert de fondement à une norme suprême, fondamentale ou originaire se situant au
sommet de la hiérarchie, fondement du système tout entier. Dans l’ordre interne, la constitution
est la forme fondamentale. Et dans l’ordre international, le fondement de la force obligatoire du
droit repose sur le principe pacta sunt servanda.

3. Le droit naturel
Les théoriciens du droit naturel ont fondé le droit international sur un élément extérieur et
supérieur aux Etats, le droit naturel. C’est pourquoi Grotius considère que le droit volontaire
dépend doublement du droit naturel : en vertu du principe de droit naturel pacta Sunt Servanda, le
droit international procède valablement les volontaires étatiques, et son caractère obligatoire
repose sur son contenu qui est conforme aux autres principes du droit naturel.

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Ainsi pour les auteurs néo- naturalistes contemporains, le droit naturel est définit comme
l’application de la justice dans les relations internationales .Une justice considérée comme faisant
partie e du « monde objectif des valeurs étatiques « Certains auteurs reconnaissent qu’on ne peut
retenir les valeurs morales que lorsqu’elles sont incorporées dans le droit positif (principe de la
bonne foi, principe de justice dans le règlement des conflit , le droit naturel de légitime détenue, le
Jus Cogens consacré dans la convention de Vienne…).
4. L’objectivisme
Le positivisme sociologique considère que le droit est fondé sur les nécessités sociales des quelles
émanant à la fois à son contenu et sa force obligatoire. Pour Duguit, il ya un processus de passage
des nécessités sociales à la norme juridique .En bon disciple d’Aristote, le principe de départ de son
analyse est la sociabilité de l’homme. C’est pourquoi l’homme doit se conformer aux normes
sociales engendrées par les nécessités de la vie en société. Le non respect de ces normes engendre
un désordre social et fait nécessairement appel à une réaction de la collectivité .Cette réaction , en
prenant la forme d’une sanction organisée, se transforme en norme juridique .En effet , »la
transformation de la norme sociale en norme juridique se réalise quand la masse des individus qui
compose le corps social a conscience qu’elle est tellement importante pour la vie sociale , tellement
essentielle à la défense de la solidarité sociale que l’intervention de la contrainte pour sanctionner
sa violation devient socialement nécessaire : le droit est né…
Duguit le qualifie de droit objectif parce qu’il est obligatoire à l’égard de tous et se forme
indépendamment de la volonté étatique. Il applique le même raisonnement au droit international.
Celui –ci est une norme juridique inter sociale fondée sur les nécessités inter sociales. Adoptant la
même démarche, Georges Scelle trouve dans le respect de la solidarité sociale, en tant que
fondement du droit, une nécessite biologique. D’après Scelle, le droit (inter et international) est
impératif social traduisant une nécessité née de la solidarité naturelle.

III. La nature juridique du doit international

Le point de départ du droit international fut la préoccupation d’affirmer la souveraineté du prince.


C’est alors que la doctrine s’est orientée à la recherche de trouver des justifications théoriques à
la soumission de l’Etat à un droit auquel il est en même tant auteur et destinateur. Si la persistance
des conflits et les multiples manquements au droit international ont fait naitre, chez certains

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auteurs, des doutes sur la nature juridique (corps de règles obligatoires) du droit international, il en
demeure pas moins que le droit international est bien un ordre juridique autonome qui repose sur
un fondement juridique.
1. La négation du droit international
Le postulat des négateurs du droit international est l’inexistence d’organes supérieurs aux Etats
capables de sanctionner les violations de ce droit. Ainsi, le droit interne est « droit » par ce que
l’Etat est doté d’institutions juridiques supérieures aux individus et distinctes d’eux dont les
manquements au droit sont sanctionnés. Le droit international, pour exister devra comprendre ces
éléments indispensables à tout ordre juridique.
- Le droit international : des règles dépourvues de caractère juridique
S’inspirant de Hobbes et de Spinoza, ces négateurs vont jusqu’à assimiler la société internationale
à une société de nature et les relations que les Etats entretiennent entre eux à des rapports de force.
Car, au nom du principe de la souveraineté, les Etats peuvent recouvrir à la guerre en toute liberté.
Les traités conclus entre ces Etats ne sont que des règles de prudence fondées sur le caractère
éphémère des rapports de force entre les parties et non des règles de droit stables. Par conséquent,
chaque Etat peut de façon unilatérale abroger un traité devenu contraire à ses intérêts, s’il dispose
de la force nécessaire pour imposer sa décision.2 Dans la sociologie des relations internationales,
M. Merle fait remarquer qu’en consacrant le dogme de la souveraineté des Etats, les juristes ont
forgé un instrument qui a le mérite d’être universellement accepté et utilisé; mais c’est aussi le
recours à cet instrument qui compromet le fonctionnement du droit et empêche la constitution
d’un authentique ordre juridique international.3

- Le droit international, un droit public externe de l’Etat


Contrairement aux précédents, certains négateurs reconnaissent que les relations internationales
sont régies par des règles juridiques. Cependant, ces règles relèvent du droit étatique en tant que
droit public de l’Etat appliqué à ses relations externes. Ainsi le droit public comprend un droit
interne et un droit externe que l’on peut qualifier de droit international (Hegel affirmait qu’il ne
pouvait exister qu’un droit public externe créer par l’Etat lui-même par ce que rien n’est supérieur
à l’Etat. Ce sont les théoriciens de l’école dite de Bonn : Seydel, Zon ou en France comme le Doyen

2 Dans son ouvrage, Paix et guerre entre les nations, Calmann-Lévy, 8ème éd., 1984, Raymond Aron parle de « caractère
normal de la violence dans les relations internationales ». Quant à Hans Morgenthau, il insiste sur la fragilité des traités.

3 Marcel Merle, Sociologie des relations internationales, Dalloz, 1988.

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G. Burdeau). Par ailleurs, que ce droit externe de l’Etat est un aspect de son droit constitutionnel
qui déterminera les autorités ayant la compétence pour représenter l’Etat dans ses relations
extérieures. Et les règles qui régissent les rapports interétatiques sont établies par voie des traités,
que le droit constitutionnel contient des dispositions qui désignent les autorités étatiques chargées
de conclure ces traités et fixent les procédures à suivre afin de leur donner une force obligatoire.
Ces arguments sont battus en brèche par d’autres auteurs qui affirment l’existence du droit
international comme ordre juridique autonome.
2. Existence du droit international
- La positivité du droit international
Le droit international est reconnu par les Etats, sujet et destinataires principaux mais non exclusifs,
dans les rapports mutuels et dans leurs ordres juridiques internes. Il suffit de se reporter à la pratique
des gouvernements pour se rendre compte de la réalité du droit international. Le droit devient
réalité sociale lorsque les membres d’une société donnée estiment qu’il existe des règles de droit
(un système juridique) et que l’on observe que ce système bénéficie d’un certain degré d’effectivité.
Tel semble être, sans doute, le cas du droit international. Il existe une sorte d’opinio iuris globale
dans le comportement des Etats pour estimer que leurs relations sont régies par un système
juridique. C’est ainsi que les gouvernements s’entourent de conseils (directions des affaires
juridiques) au sein des départements des affaires étrangères pour déterminer la conduite à suivre à
son égard et pour mettre en exécution de façon correcte les préceptes, ou les contourner, ou encore
pour défendre des manquements qui leur sont imputés, ou pour modifier les règles ou pour en
créer de nouvelles (politique juridique extérieure). En outre, les Etats consacrent leur soumission
au droit international de différentes manières tant en droit conventionnel qu’en droit coutumier.
Ils cherchent constamment, dans les enceintes diplomatiques, à consolider leur position en se
fondant sur des arguments basés sur des règles de droit international. A travers leur participation
aux organisations internationales, les Etats reconnaissent le droit international par l’obligation
qu’imposent toutes les organisations internationales à ses membres pour son respect.4
IV. Caractère du droit international

4 L’article premier de la Charte des Nations Unies dispose qu’un des but de l’ONU est de maintenir la paix et la sécurité
internationales en réalisant « par des moyens pacifiques, conformément aux principes de la justice et du droit
international… ». Aussi, les cours et tribunaux internationaux sont constitués a fin d’appliquer le droit international
(l’article 38 du statut de la CJI dispose que sa mission est de régler conformément au droit international les différents
qui lui sont soumis).

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Ordre juridique international est un ensemble de normes juridiques articulées entre elles tirant
toutes leur origine du même système de référence (mode de formation) .Ordre juridique
international a ses caractéristiques propres qui le distinguent des ordres juridiques internes.
1. La sanction en droit international
Ordre juridique international se caractérise par sa structure, son, fondement, son autonomie, sa
constitution et sa perspective générale.
L’Ordre juridique international n’est pas une simple juxtaposition à la sphère internationale d’un
ordre juridique interne des Etats. Et la nature particulière de ses sujets (souveraineté et égalité) est
à la base de sa structure. Une distinction fondamentale s’établie entre le droit international et le
droit interne. Le droit national est un droit de subordination dans la mesure où les normes sont
créées par des organes de l'État et s'imposent aux personnes physiques et morales qui en sont
destinataires. En revanche, le droit international est, au contraire, essentiellement un droit de
relation et de coordination. Ses normes sont le plus souvent créées avec le consentement des États
qui en sont les destinataires. Il en résulte que, sur le plan de la qualification des obligations, une
large place est accordée aux obligations de conduite et de comportement, les obligations de résultat
étant l'exception. Sur le plan institutionnel, les pouvoirs publics, notamment les organes exécutifs
et judiciaires, font respecter par les sujets de droit le droit national. En droit international public, le
respect du droit international repose essentiellement sur un acte de volonté des États. Le
mécanisme juridictionnel comme l'institution exécutive dans le domaine international restent
essentiellement exceptionnels et sont dans un état embryonnaire. Les sujets de droit interne sont
variés et multiples, en fonction des centres d'intérêts reconnus par le droit, alors que les sujets de
droit international sont en nombre limité, dans la mesure où il s'agit des États, des organisations
internationales et d'autres formes d'institutions dont le recensement peut être facilement effectué.
Enfin, le champ d'application, c'est-à-dire les catégories des questions auxquelles la règle de droit
s'applique, est très vaste en droit interne. Il en résulte que les normes de droit interne ont un
caractère général, alors que celui du droit international est limité ; c'est essentiellement par des
réglementations spéciales, dans le cadre de normes particulières, que s'élabore et se développe le
droit international public. Sur un plan méthodologique, il est difficile de vouloir tenter de transposer
de façon absolue les méthodes de droit interne dans le domaine du droit international.
Par opposition au caractère privé, la dimension de droit public du droit international public
s'explique par le fait que l'État est, en droit international, à la fois auteur de la règle de droit, ce qui
le rapprocherait du droit privé, mais surtout sujet de la règle de droit, c'est-à-dire destinataire de
l'obligation juridique. En droit international, l'État sujet de droit occupe un statut particulier ; les
États sont souverains, en ce sens que ces États sont juxtaposés dans l'ordre international sans être
soumis à un pouvoir politique qui leur soit supérieur. La fonction législative dans la communauté

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internationale n'est pas exercée par une institution législative distincte des États eux-mêmes, et cette
situation de droit et de fait explique la place du consensualisme en droit international public. Dans
l’ordre juridique international, il n’existe, certes, pas d’organes spécialisés dans l’édiction des règles.
Néanmoins et comme tout ordre juridique, les normes internationales sont l’émanation d’un
processus formel d’élaboration dans lequel les Etats interviennent en premier lieu comme auteurs
et destinataires. L’ordre juridique international n’est pas un ordre construit autour d’une fonction
répressive , mais l’agrégation de mécanismes de coexistence entre souverainetés égales .La
contrainte bien que phénomène nécessaire , ne constitue pas un élément déterminant; Et la norme
juridique incorpore la contrainte comme moyen de manifestation particulier .C’est un ordre qui
met l’accent sur les valeurs essentielles à l’humanité.
2. Relation entre droit international et interne
Les rapports entre les deux systèmes juridiques peuvent être appréhendés dans leurs aspects
matériel ou formel (répartition de matière entre droit international et droit interne, différences
dans les procédures d’élaboration et d’application des normes). Cela peut poser le problème de la
hiérarchie entre normes internationales et internes, et la doctrine diverge sur l’unicité ou la dualité
des deux ordres.
- Le monisme
Dans la théorie moniste, on prétend que le droit international est de nature que le droit interne, la
différence qui existe entre eux est une différence de degré. Par conséquent .Une double définition
du droit est inconcevable. Le monisme soutient l’application directe du droit international dans
l’ordre juridique interne des Etats. Les rapports entre les deux systèmes sont des rapports
d’interpénétration du fait de leur appartenance à un système basé sur identité des sujets (les
individus) et des sources du droit (son fondement objectif).Et il est inutile d’établir des procédures
de réception par le droit interne pour assurer l’application des normes international et les conflits
susceptibles de se présenter entre normes seront réglés sur la base de principes uniques. Puisqu’il
existe, en réalité, un seul système juridique.
- Le dualisme
Le dualisme réfute l’existence de conflits entre normes relevant de deux ordres différents .Ils n’ont
pas le même objet et ne réglementent pas les mêmes rapports sociaux .Car la norme interne
s’applique exclusivement à l’intérieur d’un Etat et ne pénètre pas dans la sphère internationale, en
tant que règle (quant bien que le comportement contraire de l’Etat peut engager sa responsabilité
internationale). L’interpénétration entre ces deux ordres ne sera possible qu’en vertu des
procédures propres à chaque ordre juridique. Quand à la hiérarchie entre normes interne et
internationale, elle se pose lorsqu’ou admet la thèse moniste. Pour le dualisme, la question des
rapports entre normes d’ordres différents ne se pose guère .La perspective, seules les normes

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internationales s’appliquent en droit international et dans l’ordre interne c’est la norme interne qui
trouve application.
Cependant, la majorité des auteurs s’accordent sur la primauté du droit international.

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PREMIERE PARTIE - LES SOURCES DU DROIT INTERNATIONAL
Le terme source vient du latin sur gens qui signifie le jaillissement .Appliqué au droit , le concept
de source est ce qui engendre et produit les règles juridique .Cependant , certains auteurs
contemporains considèrent ce vocabulaire « source »inappropriés pour qualifier le fondement du
droit international .En effet ,dans son cours d’ »interaction entre traités et fondement du droit
international coutumier « , à l’Académie de droit international de la Haye en 2006 , le professeur
Yoram Dinstein fait remarquer que le mot source désigne un jaillissement (eaux , feu …) allant
dans le même sens .Alors que ,en se droit internationales fondement convergent, divergent et se
rencontre (la coutume n’est pas une source mais elle est du droit international).
En droit international, on distingue deux catégories de sources formelles et les sources matérielles
.Les premières sont des procédés d’élaboration des règles juridique ainsi que les techniques
permettant à considérer qu’une réglé appartienne au droit positif. Les secondes relevant des
fondements sociologiques du droit international. Il résulte de cette distinction entre les deux
catégories de sources, que le contenu du droit dérive des sources matérielles, tandis que les sources
formelles correspondent à la formation et à l’introduction dans le droit positif de ce contenu la
contenu.
L’article 38 du statut de la cour internationale de justice(CIJ) est explicite sur les sources formelles.
En effet, après avoir rappelé la mission dont la cour est chargée, cet article dispose que la cour
applique ;
« 1.a. les conventions internationale, soit générale, soit spéciale, établissant des règles de droit
expressément reconnues par les Etats en litige ; »
« b.la coutume internationale comme preuve d’une pratique générale, accepte comme étant le
droit ; »
« c. les principes généraux de droit reconnus par les nations civilisées ; »
« D. sous réserve de la disposition de l’article 59, les décisions judiciaires et la doctrine des
publicistes les plus qualifiés des différentes nations, comme moyen auxiliaire de détermination
de la règle de droit. » « 2.La présence disposition ne porte pas atteinte à la cour, si les parties
sont d’accord, de statuer ex aequo et bono. »
Toutefois la cour ne fait pas cas ni des actes unilatéraux des Etats ni les actes unilatéraux des
organisations internationales.
Quand à la hiérarchie des sources en droit international, il faut préciser tout d’abord les normes
internationales sont différentes des sources formelles dont parle la Cour. Une norme juridique
est reconnue comme telle par référence à l’ordre juridique qui l’identifie comme lui appartenant,
ou qui lui reconnait la qualité de règles de droit .C’est le contenu et la substance d’une règle

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élaborée en tenant compte des exigences de procédures (mode de formation) d’une source
formelle. Cela dit, il n’existe pas de hiérarchie entre les sources (Aff.Activitités militaires et
paramilitaires ou Nicaragua et contre celui-ci 1986).
Existe-il des normes, en raison de leur nature, supérieures aux normes ? Dans la hiérarchie des
ordres juridiques .L’ordre de référence, en cas de conflit de normes est effectives.(la loi récente
l’emporte sur celle ancienne ou encore la lex spécialis sur la lex généralis).C’est une hiérarchie
formelle empruntée du droit interne .Mais en droit international ,la hiérarchie formelle n’existe
pas. Par contre, la hiérarchie matérielle existe.
C’est le jus cogens, les obligations erga omnes et l’article 103 de la Charte des Nations Unies.
Les sources formelles en droit international sont les sources conventionnelles (traités, actes
unilatéraux des Etats et des organisations internationales) et les sources non conventionnelles
(coutumes, principes généraux de droit et la doctrine).

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CHAPITRE PREMIER- : LES SOURCES CONVENTIONNELLES DU DROIT
INTERNATIONAL
Le droit international conventionnel est « ensemble de normes juridiques entre elles et tirant toutes
leur origine du même système de référence (mode de formation) en faisant un système unique) Ch.
Dominicé et toute règle de droit ne peut être reconnue comme telle que par référence à l’ordre
juridique qui l’identifie comme lui appartenant ou qui lui reconnait la qualité de régle de droit .Les
normes internationales sont issues de l’ordre juridique originaire et de l’ordre juridique dérivé. Les
normes juridiques internationales relevant de l’ordre juridique originaire reposent essentiellement
sur des traités. L’étude de droit des traités comprend la conclusion des traités, la validité des traités,
l’effet des traités et l’extinction des traités.
SECTION 1- : Les traités
Les actes juridiques sont une manifestation de volonté (unilatérales ou multilatérales) destinées
à produire des effets juridiques (actes, existants) .Tous ces actes juridiques internationaux sont
basés sur le consentement des parties .C’est le principe de l’égalité souveraine qui prend tous ses
effets (le plus petit dénominateur commun dans l’ordre juridique international).Le traité est le mode
de formation des obligations juridiques entre les Etats .La définition du traité est complétée par sa
classification.
§1- : Définition de traité
La doctrine semble d’accord sur la définition coutumière du traité .Cette définition coutumière est
renforcée dans la Convention de Vienne sur le droit des traités par la définition écrite.
A- : Définition Coutumière du Traité

On définit le traité comme tout accord conclu entre deux ou plusieurs sujets du droit international,
destiné à produire des effets de droit et régi par le droit international .Cette définition coutumière
est constituée des éléments solidement établis. la base du traité, il y’a d’abord la conclusion d’un
accord .C’est à dire la concordance de volonté entre les parties à cet accord. Les parties à l’accord
doivent nécessairement être des sujets de droit international .Puisque les Etats sont les sujets
primaires du droit international, les traités sont essentiellement interétatiques mais non exclusifs
.Car les sujets secondaires du droit international(organisations internationales) se voient reconnaitre
le droit de conclure des traités.
Par conséquent, certains contrats (de concession) entre Etats et entreprises privées
(multinationales….) qualifiés de « contrat internationalisés » dont le contenu est proche d’un traité,
ne sont pas des traités (se sont des régimes autonomes qualifiés de lex mercatoria).Car les
personnes privées ne sont pas des sujets directs du droit international. De même que les accords

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entre un Etat et une organisation non gouvernementale (association de droit privé) quelle que soit
importance et son influence, n’ont pas la qualité de traité. Ces accords conclus créent d’effets de
droit à l’égard des parties avec force obligatoire .C’est ce caractère obligatoire qui distingue les
traités des actes concertés non conventionnels .Le traité doit nécessairement être régit par le droit
international Il n’est pas indispensable que le traité soit exclusivement soumis au droit international.
La conclusion d’un traité fait appel à l’intervention du droit public interne.
B- : Définition écrite du traité
Eu égard à l’importance que représente les traités dans les rapports interétatiques, la commission
de droit international(C.D.I) a entrepris dès 1950 un processus de codification du droit des
traités qui va aboutir à l’élaboration de la Convention de Vienne sur le droit des traités le 23mai
1969.Son article 2§1.a inclut certain éléments formels dans la définition du traité complétant
ainsi la définition coutumière.
D’après cette disposition : « l’expression « « traité »s’étend d’un accord international conclu par
écrit entre Etat et régit par le droit international, qu’il soit consigné dans un instrument unique
ou dans d’eux ou plusieurs instruments connexes, et quelle que soit sa dénomination
particulière ».
Cette même formule est reprise, avec quelque s adaptations nécessaires, dans la conclusion des
traités entre Etats et organisations internationales ou ente elles (convention de 1986).
C’est l’accord par écrit que retient la convention dans sa définition du traité tout en reconnaissant
de valeur juridique aux accords verbaux (art.3).Puisque le traité comprend à la fois le contenu
de l’accord conclu et l’instrument formalisant cet accord, la convention de Vienne permet au
traité la possibilité de contenir deux ou plusieurs instruments (échange de lettre ou échange de
note ) entre les parties .La Cour Internationale de Justice , dans l’Affaire Ambatielos a reconnu
expressément que dans cette espèce , l’accord liant les deux parties (le Royaume –Unis et la
Grèce).En tant que document unique , comprenait néanmoins un « traité » proprement dit et
une « déclaration ».
Les traités prennent de différentes dénominations (convention, protocole, déclaration, charte,
pacte, statut, accord, modus –vivendi, mémorandum d’accord, procès verbal approuvé,
échange de note, échange de lettre, concordat-réservé aux accords conclus par le
Vatican).Dans certains cas, les codes de conduite. Ainsi la Convention confirme la variété de
vocabulaire .Aucun critère ne détermine le domaine d’application de chaque dénomination
.Simplement, »il arrive qu’en raison de l’objet et de la procédure de certains accord, les auteurs
optent pour telles ou de ces dénominations .Mais dans la pratique, ce choix est soumis à de
simple considérations d’opportunité ».

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§ 2 - : Classification des traités
Deux méthodes de classifications des traités existent .Soit on teint compte des aspects intrinsèques
des traités (contenu ou fonction juridique), dans ce cas la classification est matérielle. Soit on
met l’accent sur les variables extrinsèque des traités (instruments juridiques .Cela donne
naissance à la classification formelle.
A- : Classification d’ordre matériel
Dans cette catégorie, on distingue les traités contrats qui visent réalisation d’une opération
juridique (traité d’alliance de commerce cession de territoire…) des traités – lois ayant pour
fonction l’établissement de règles de droit (charte des nations unies, acte constitutif de l’union
africaine, traite de la CEDEAO…..)Toutefois, cette distinction a simplement un intérêt
historique et sociologique. Sa portée juridique est limité Dans la mesure qu’un même traité peut
avoir un caractère mixte et qu’il n’existe pas un régime juridique propre à chacune de ces deux
catégories de traités. Ainsi l’opposition des traités « généraux »aux traités «spéciaux» (art.38,
§1.a, Statut de la C.I.J) est une formulation particulière de la distinction précédente .Par
contre la distinction de traité normatifs de traités constitutifs d’organisation international ;
consiste à opposer les traités qui fixent des règles de comportement aux traités qui établissent
des structures et déterminent leur mode de fonctionnement .Cette distinction est largement
reçue en droit positif .
B- : Classification d’ordre formel
En fonction de la qualité des parties , une distinction est opérée entre les traités conclus entre les
Etats et les traités conclus entre Etat et les organisations internationales ou encore les conclus
entre organisations internationales .Selon le nombre des parties ,la distinction principale
concerne les traitées bilatéraux et les traités multilatéraux .Certains auteurs estiment qu’entres
ces deux catégories de traités, existent des traités plurilatéraux qui sont des traités dans lesquels
le nombres de parties est supérieur à deux mais limité quant même .Cependant la pratique ne
révèle pas de différences fondamentales entre le régime juridique des traités plurilatéraux et
celui des traités multilatéraux.
Quant à la distinction d’après la procédure, traditionnellement pour la procédure de conclusion on
établit une distinction entre « traité en forme solennelle »et « accord en forme simplifiée
»auxquels vont s’appliquer des modalités différentes d’expression du consentement à être lié.
Une autre forme de distinction est fournie par l’intervention des organisations internationales dans
la conclusion des traités On distingue entre traité conclu « sous les auspices » d’une organisation
internationale lorsque l’organisation internationale se contente de fournir seulement une aide
pour encourager et favoriser la conclusion du traité , et un traité conclu «au sein » de

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l’organisation internationale quand l’élaboration du texte du traité procède directement d’un
organe constitué de l’organisation internationale.
SECTION 2- : La conclusion des traités
On entend par conclusion non le seul fait de l’engagement mais l’ensemble de la procédure qui
permet d’y aboutir. Cette notion recouvre à la fois la capacité à conclure, la procédure
commune de conclusion des traités et la particularité de conclusion des traités multilatéraux.
§1- La capacité à conclure
La capacité de conclure des traités est une conséquence de la personnalité juridique internationale
.Cette aptitude est reconnue aux Etats et aux organisations internationales.
A-: Les Etats
La capacité de conclure est un attribut de la souveraineté et l’exercice de cette souveraineté .C’est
une capacité qui relève de l’autonomie constitutionnelle de chaque Etat pour déterminer les
auteurs compétentes au regard de ses dispositions pertinentes en la matière. L’article 6 de la
convention de Vienne dispose que : « Tout Etat a la capacité de conclure des traités ».
B- : Les organisations internationales
Les organisations internationales jouent un important rôle dans la vie juridique internationale. Elles
constituent un cadre de négociation de nombreux traités bilatéraux .Elles participent également
à la conclusion des traités entre elles et avec les Etats dans les limites de ce que prévoit leur acte
constitutif (art.6 de la convention de Vienne de 1986).
Toute fois, la capacité des entités infra étatiques comme les mouvements de libération nationale et
des Etats fédérés soulèvent des problèmes .Car leur personnalité juridique internationale est
discutée. Les Etats fédèrent, par exemple ne peuvent se voir reconnaitre cette capacité juridique
que lorsque la constitution fédérale le permet. La capacité à conclure résout au préalable la
question des « pleins pouvoir « c'est-à-dire la compétence pour engager l’Etat et négocier en
son nom .Cette qualité est reconnue d’office aux chefs d’Etat, chefs de gouvernement et aux
ministres des affaires étrangères (art7. De la convention de Vienne de 1969) et tous les autres
organes de l’Etas doivent justifier d’une habitation.
§2- : La procédure commune aux traités
L’élaboration du texte est un préalable à l’engagement qui est le consentement à titre lié et entrée
en vigueur.
A-: Le préalable à l’engagement
Le préalable à l’engagement passe par la négociation, l’adoption et l’authentification du texte du
traité.
1- :La négociation

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La négociation est ce qui permet de mettre progressivement au point le texte du futur traité .Il n’ya
pas pour cela de techniques ou de formes imposées, et la liberté des Etats quand à la façon
d’organiser et de conduire. Ainsi la négociation peut être réduire à de simple échanges de notes
dans le cadre des traités bilatéraux .Certains projets peuvent être préparés par un organisme
d’experts. Soit des parties au traités soit d’experts indépendants comme la commission de droit
international des Nations Unies avant d’être soumis aux Etats.
La pratique contemporaine est très évolutive en la matière grâce au développement des
télécommunications.
Lors des négociations, la discussion intervient sur le projet de texte, il peut faire l’objet des
amendements ou des contre propositions .En fonction de l’issue des discussions, les projets
sont adoptés au fur et à mesure pour devenir les dispositions du future traité. La contexture
du traité est composée d’un préambule et d’un dispositif.
Le préambule comporte deux éléments : l’énumération des parties et l’exposé des motifs.
Le préambule n’a pas la force obligatoire dans l’ordre juridique international (sa valeur juridique)
main un élément d’interprétation (Aff. Activités militaires et para militaires au Nicaragua).
Le dispositif est le corps du traité.il a un caractère obligatoire .Le dispositif comprend les articles,
les clauses finales et éventuellement, des annexe complétant le traité.
2- :L’adaptation et l’authentification
La négociation se clôt en effet, généralement, par un acte formel d’adaptation (art.9 de la
convention de Vienne).C’es une acceptation du texte au sens littéral du mot. Elle se situe dans
la phase préparatoire à l’engagement et ne peut dès lors entrainer de conséquences juridiques
substantielle à l’égard des parties ayant participés à la négociation .A partir du moment où le
texte a été adopté ,il est offert à l’initiative unilatérale des parties qui peuvent l’accepter ou le
réviser : c’est l’authentification .Elle se fait au moyen du paraphe et signature ad referendum
.Le fait pour une partie d’authentifier le texte permet de penser qu’elle acceptera de s’engager ,
mais il n’ya la ni obligation ni automatisme ni le traité n’est pas si le traité n’est pas contraignant
à ce niveau (accord en forme simplifiée).
L’authentification a cependant des effets juridique .Elle fait entrer le texte dans une période durant
laquelle , pour préserver tout à la fois le travail diplomatique accompli et la souveraineté des
Etats qui n’ont pas encore consentis , l’obligation de « s’abstenir d’actes qui priveraient un traité
à son objet et de son but» (art.18 de la convention de Vienne).C’est une obligation qui pèse
sur les parties tant qu’elles n’ont pas manifesté leur intention de ne pas devenir parties au traité.
Cela signifie qu’il ne faut pas, par un comportement de mauvaise foi, « l’entreprise à laquelle
répond le traité.

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B-: L’engagement et l’entrée en vigueur
Le consentement d’un Etat à être lié est son expression formelle et la détermination des autorités
compétentes et l’entrée en vigueur.
1-: Expression de l’engagement
Le mode d’expression pour être lié par un traité diffère à la nature formelle de conclusion de traité.
Pour la conclusion du formelle, c’est la procédure classique de conclusion de traité qui se déroule
par l’authentification du texte du traité (signature…) et le consentement exprimé par les
organes compétents de l’Etat. L’expression à être lié se réalise en deux actes.
C’est par la ratification que la plus haute autorité détentrice de la compétence constitutionnelle de
conclure les traités internationaux engage l’Etat en confirmant le traité élaboré par ses
représentants afin de lui donner un caractère définitif et obligatoire à son égard.
Ainsi, acceptation, approbation, oc cession et ratification sont des synonymes qui recouvrent une
nature juridique internationale identique .L’instrument de ratification prend la forme de »lettre
de ratification »qui sont échangées entre les parties et constatées par un procès verbal daté et
signé afin d’éviter toute contestation.
Quand à la conclusion en forme simplifiée, le traité est définitivement conclu dès sa signature .Dans
ce cas, il ne sera plus nécessaire que la ratification intervienne du moment que l’authentification
du texte et l’expression du consentement sont remplis par la signature.
2-La détermination des autorités compétentes
Il appartient à la constitution de chaque Etat de déterminer les organes compétant de l’Etat ayant
la qualité de l’engager .Le droit international renvoie cette compétence au droit public interne
de chaque Etat.
Dans les régimes d’assemblées assouplis, c’est la collaboration entre l’assemblée fédérale et le
conseil fédéral (Suisse), quand bien même qu’en principe cette compétence soit réservée à
l’assemblée fédérale, et le peuple également être appelé à se prononcer par référendum. Dans
les régimes a parti unique, cette compétence relève de l’organe législatif collégial suprême .Aux
Etats Unis (régime présidentiel). Pour les traités formels, le président est limité dans ses
compétences par la majorité des deux tiers des sénateurs présents.
Néanmoins, la pratique des exécutive agréments par laquelle l’exécutif conclu seul le traité s’est
considérablement développée .Dans les régimes parlementaires, le pouvoir de ratifier appartient
à l’exécutif sous réserve d’autorisation préalable du parlement pour certains traités importants
dans des domaines déterminés par la constitution.
Quant au système constitutionnel française, une distinction française confère au président de la
république la compétence de la ratification .Et l’article 53 conditionne cette compétence à

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l’autorisation du parlement dans certains cas. Pour les accords non soumis à la ratification, le
ministre des affaires étrangères conclu et il tient le président informé.
Au Mali, l’article 114 de la constitution attribut la compétence de négociation et de ratification des
traités au président. Il est tenu informé de toutes négociations tendant à la conclusion d’un
accord international non soumis à la ratification. Par contre « les traités de paix , de commerce,
les traités au accords relatifs à l’Etat des personnes , ceux qui engagent les finances de l’Etat ,
ceux qui sont relatifs à l’état des personnes , ceux qui comportent cession , échange ou
adjonction de territoire , ne peuvent être approuvés ou ratifiés qu’en vertu de la loi « dispose
l’article 115 alinéa 1, .Le dernier alinéa de cet article fait remarque r que la ratification d’un
traité peut produire des effets juridiques au Mali .Le peuple doit donner son consentement
(référendum) pour qu’une cession , un échange , et une adjonction de territoire soit valable.
3- :L’entrée en vigueur
Pour que le traité s’intègre dans le dispositif normatif international, il doit respecter les conditions
de son entrée en vigueur. L’article 24 de la convention de Vienne précise que :
1- Un traité entre en vigueur suivant les modalités et la date fondées par ses dispositions ou par
accord entre les Etats ayant participé à la négociation.
2-A défaut de telle disposition ou de tel accord, un traité entre en vigueur dès que le consentement
à être lié par le traité a été établi pour tous les Etats ayant participé à la négociation.
3-Lorsque les consentement d’un Etat à être lié par un traité est établi à une date postérieure à
l’entrée en vigueur dudit traité, celui-ci , à moins qu’il n’en dispose autrement , entre en vigueur
à l’égard de cet Etat à cette date».A partie du moment où le consentement des parties est
exprimé, les accords en forme simplifiée rentrent en vigueur par opposition de la signature des
parties sur le texte de l’accord. Pour les traités en forme solennelle, on distingue entre les traités
bilatéraux et les traités multilatéraux .L’entrée en vigueur est la date de l’échange des deux
instruments de ratifications ou l’établissement du procès verbal qui constate cet échange ou
encore la deuxième notification de ratification. Il arrive que le traité prévoie un délai à l’échange
de ratification afin de donner aux parties le temps de préparer et d’organiser l’entrée en vigueur
du traité .La cour estime qu’une préoccupation existe en faveur de l’entrée en vigueur à partir
de la date d’échange des ratifications en cas de silence du texte (la sentence arbitrale du roi
d’Espagne dans l’arrêt rendu le 18 novembre 1960).
En ce qui concerne l’entrée en vigueur des traités multilatéraux, une exigence d’unanimité des
ratifications est parfois nécessaire (art3 du pacte Briand- Kellog en 1928).
Cette exigence d’unanimité existe généralement dans les traités politiques ou plurilatéraux .Pour les
traités multilatéraux généraux, l’entrée en vigueur est conditionnée par certain nombre de

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ratification (60 pour le statut de Rome de la cour pénale internationale signée en 1998).Après
la ratification, le traité est enregistré et publié Deux formalités qui permettent son intégration
dans l’ordonnancement juridique international.
L’institution du dépositaire est une garantie de conservation du traité .Il appartient aux Etats
signataires de désigner d’un commun accord un dépositaire du traité en lui confiant la tache de
centraliser toute la procédure.
§3- : La particularité des traités multilatéraux
Les traités internationaux présentent un aspect particulier dans leur procédure de conclusion et
dans l’extension des contractants.
A- : La procédure d’élaboration

La technique de la procédure d’élaboration des traités multilatéraux est soit l’élaboration par une
conférence internationale ou soit l’élaboration par un organe permanent d’une organisation
internationale.
1- :L’élaboration dans la cadre d’une conférence internationale
Il y’a deux modalités de convocation d’une conférence :à l’initiative d’un ou plusieurs Etats ou à
l’initiative d’une organisation internationale .La conférence sera marquée par cette distinction.
En effet, dans une conférence convoquée de premier type, ceux qui invitent ont un pouvoir
discrétionnaire pour déterminer les Etats invités .Dans le second type, les Etats membres de
l’organisation qui invite, le sont d’office et les autres invités devront remplir les conditions de
participation requises par l’organe compétent de l’organisation.
2-L’élaboration sur initiative d’un organe statutaire d’une organisation
Sur la base du principe de spécialité qui caractérise leur fonction, les organisations internationale
encouragent la conclusion d’accords internationaux .On parle de « diplomatie
parlementaire »pour qualifier l’élaboration de conventions au sein de ces organisations.
B- :L’extension des contractants
Les traités conclus entre les Etats, peuvent donner la possibilité à d’autres Etats d’en devenir parties.
Cela dépend aussi du caractère ouvert ou fermé du traité .L’extension se fait par la signature
différée et l’adhésion et la possibilité de réserves.
1-La signature différée et adhésion
A l’origine, elle était réservée aux Etats ayant participé aux négociations .Elle accordait un délai aux
négociateurs pour informer leurs gouvernements et recevoir leur signature différée.
Aujourd’hui, on permet aux Etats non parties au traité de donner leur signature différée. Le
délai de la signature différée est variable .Il peut être illimité (la clause facultative de juridiction

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obligatoire prévue dans l’article 38 du statut de la Cour).Cela délai peut aussi être limité à six
mois ou une année ou alors jusqu’à l’entrée en vigueur du traité.
Quant à l’adhésion, l’article 15 de la convention de Vienne précise qu’elle a le même rôle que la
ratification, elle traduit le consentement de l’Etat à etre lié par le traité auquel il adhère
.L’adhésion est un acte unilatérale de l’Etat , mais en général il n’ya adhésion qu’après
l’extension d’un délai fixe pour la signature différée.
2-Les réserves au traité
Les réserves constituent l’expression du volontarisme dans les normes internationales .Il s’agit
d’actes unilatéraux émis au moment de l’engagement (et non après) pour lesquels leur auteurs
(Etat réservataire) cherche à exclure ou modifier une ou plusieurs dispositions du traité.
La réserve est interprétative lord que l’Etat réservataire cherche à modifier par une interprétation
qui lui est propre , une ou plusieurs dispositions du traité .La convention de Vienne définit la
réserve comme « une déclaration unilatérale , quelque soit son libellé ou sa désignation ,faite
par un Etat quand il signe , ratifie, accepte ou approuve un traité ou y adhère , par laquelle il
vise à conclure ou à modifier l’effet juridique de certaines dispositions du traité dans leur
application à cet Etat.
La formulation de réserve présente l’avantage pour permettre de la réserve de retailler à sa mesure
certaines des obligations du texte .Et l’effet positif sera de permettre l’extension du traité à des
Etats qui refugieraient sinon d’être lié par le traité .Par contre, à trop admettre les dérogations,
on viendra à ruiner l’intégrité du texte conventionnel, à le dénaturer.
Le régime juridique des réserves dépend entièrement de ce que les Etats parties en ont décidé .Il
arrive qu’un, traité prévoie la possibilité de réserve .Il ya deux types de dispositions y relatives :
Le traité prévoit une interdiction ou une autorisation d’émettre des réserves sans autre précisions
(la convention de Montego ban sur le droit de mer°.Toute réserve sera alors inefficace ou bien
au contraire admise.
Le traité prévoit que les réserves sont possibles, mais sur certaines dispositions seulement, ou bien
que certaines réserves sont interdites. La possibilité de faire une réserve dépend de son contenu,
lequel doit être compatible avec l’objet et le but du traité.
Quant à l’effet des réserves, il dépend de l’attitude des autres parties. Dans la mesure où l’Etat
réservataire est partie à la convention alors que les autres s’opposent à cette réserve, quelle sont
ses relatives avec les objectant et avec ceux qui ont accepté la réserve ?
La Cour place la réponse sur le terrain de l’opposabilité
L’acceptation

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Si un Etat considère la réserve comme compatible avec le but et l’objet du traité et qu’il l’accepte,
la convention s’applique entre eux .Deux types d’acceptation sont possibles à une réserve :
-l’acceptation expresse ;
- l’acceptation tacite dès lors que les Etats n’a pas réagi dans les 12 mois qui suivent la notification
de cette réserve. La modification peut être assurée à tous les Etats ou à l’Etat dépositaire qui à
charge de le transmettre aux autres Etats.
L’objection
Deux modalités existent :
-l’objection simple
-l’objection persistante
SECTION 3- : Effets des traités
Le traité est acte juridique, produit des effets à l’égard des parties d’abord, ensuite à l’égard des tiers
puis à l’égard d’autre normes et enfin dans le temps (vie et mort des conventions).
La doctrine a justifié le principe de la force obligatoire des traités en se fondant soit sur la volonté
des contractants (la théorie de l’autolimitation) soit sur le principe pacta sunt servanda (les
traités doivent être respectés par les paries qui les ont conclu).
§1-Effets des traités à l’égard des parties
Les effets des traités à l’égard des parties se subdivisent en deux parties, à savoir d’abord le
fondement du caractère obligatoire des traités, ensuite l’interprétation des traités.
A- : Le fondement du caractère obligatoire des traités
Tout traité en vigueur lie les parties et doit être exécuté de bonne foi. C’est le principe de l’effet
relatif des traités .La Cour permanente de Justice Internationale (C.J.I) dans un arrêt de 1926
affirma qu’ : un traité ne fait droit qu’entre les Etats qui y sont parties. Dans le doute, des droits
n’en découlent pas en faveur d’autres Etats» Ce caractère obligatoire est souvent présenté
comme une loi à laquelle on reconnait une portée impérative. La CJI, dans son arrêt de 1969,
a refusé soit opposable à l’Allemagne la convention de Genève de 1958 relative au plateau
continental qu’elle a signé mais non ratifié. L’espace de validité du traité se confond avec
l’espace des compétences territoriales des Etats parties à moins que ceux n’en disposent
autrement.
1-Les effets du traité sur le territoire
Le principe de l’application du traité à l’ensemble du territoire est posé par l’article 29 de la
convention de Vienne, sauf si les parties ont décidé autrement .Ainsi, dans le cas d’un Etat
fédéral , il arrive que les Etats fédérés disposent des compétences qui limitent les effets dans la
fédération .Cela découle d’un problème interne et les Etats fédéraux ont l’obligation d’agir en

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conformité de leur constitution et toute violation de ses dispositions entraine immédiatement
la nullité.
2- : Les effets du traité sur les gouvernements
Les traités produisent leur effet sur les organes de l’Etat .En ce qui concerne les effets du traité à
l’égard de l’exécutif, la doctrine estime que les traités ne créent d’obligations que d’Etat à Etat
.C’est pourquoi, on ne peut les considérés comme sources de droit interne, c’est un acte
juridique interne qui les introduit dans l’ordre juridique interne en transformant les règles
internationales en règle obligatoire par la promulgation et la publication.
Quant aux effets du traité à l’égard des organes judiciaires , il appartient à cet organe d’appliquer
les traités et de les interpréter.
L’obligation d’exécution des traités par les parties entraine automatiquement pour les organes de
l’Etat de les appliquer .dans l’application des traités, il est difficile de déterminer le pouvoir des
juges internes. Chaque système juridique national détermine à sa façon le pouvoir des juges
internes qui est semblable au pouvoir qui leur est reconnu en droit interne à exercer ce pouvoir
De façon générale, leur intervention s’est caractérisée par la prudence, notamment par
l’interprétation des traités et dans le règlement des conflits entre traités et le droit interne.
B : L’interprétation des traités
Le droit international général reconnait qu’il appartient à chaque Etat d’apprécier raisonnablement
et de bonne foi , les situations et les règles qui le mettent en cause .Rien n’empêche , en effet
que , face à une difficulté récurrente dans l’application du traité due à une difficulté
d’interprétation , les Etats parties fixent ensemble la portée de la disposition sur le plan interne
.Cette interprétation peut être donnée au moment de son application au juge interne dans le
cas ou il existe un rapport entre particulier et l’Etat .Le juge peut solliciter lui –même à
l’interprétation du traité.
§ 2- Les effets du traité à l’égard des tiers
La convention de Vienne dans son article 2§1 définit l’expression d’Etat tiers, un Etat qui s’est pas
partie au traité .Alors, les Etats qui ne sont pas parties à un Etat peuvent –ils être considérés
lié par le traité à la conclusion duquel ils n’ont pas participé ? C’est le principe de la relativité
des traités qui répond à cette question et les effets des traités sur les autres engagements.
A- : Le principe de la relativité des traités:
Le principe volant que les traités ont un effet relatif et par conséquent, ne saurait avoir d’obligation
à l’égard des Etats est assorti d’exception.
1- : La portée du principe

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En posant le principe qu’un traité ne crée ni obligation ni droit pour un Etat tiers ou pour une
organisation sans leur consentement, ce principe est consacré par la pratique des Etats et par
la jurisprudence.
Dans la jurisprudence de la cour internationale de justice, la cour a constaté dans l’affaire de
l’incident aérien entre Israël et la Bulgarie que l’article 38§5 ne possède aucune force de loi pour
les Etats non signataires et la pratique des Etats va dans la même sens .Exemple , le Général
De Gaule commentant les accords de Yalta 1945 a déclaré : « Quant au règlement de la paix
future ou à toute autre disposition qui s’y rapporterait , nous avons fait connaitre à nos alliés et
nous avons dit publiquement que la France ne serait , bien entendu , engagée par absolument
rien qu’elle n’aurait été à même de discuter et d’approuver au même titre que les
autres».Reprenant cette coutume ,la convention de Vienne a prévu dans son article 34 qu’elle
ne crée ni obligation ni droit pour un Etat tiers sans son consentement .
2- : Les exceptions aux principes de la relativité des traités
Il y’a des hypothèses ou le principe n’est pas appliqué. En effet , il peut arrivé que les traités soient
appliqués à des Etats tiers en créant des droits à leur profit ou des obligations à leur égard.
Certains traités peuvent bénéficier aux Etats tiers automatiquement .On rencontre cette catégorie
de traités dans les accords relatifs aux communications, par exemple le droit de passage profite
à tous aussi bien aux Etats signataires qu’aux Etats tiers .Des traités profitant aux tiers en vertu
d’une stipulation préalable sont fréquents. Il peut s’agir de la clause de la nation la plus favorisée.
Il s’agit d’une clause en vertu de laquelle deux Etats s’engagent à se faire bénéficier du traitement
plus favorable qu’ils arriveraient à apporter ou qu’ils viendraient à accorder à ces Etats tiers .Par
cette clause , les traités peuvent créer des droits au profit d’Etats tiers dans le respect de leur
souveraineté. La C.IJ a posé certains principes de cette clause.
Dans le différent entre le Royaume Uni et l’Iran à propos de l’anglo-iranian oil company, la cour a
affirmé que c’est le traité contenant la clause qui est le traité de base qui établie le lien juridique
entre l’Etat bénéficiaire de la clause auquel il est tiers dont il réclame le bénéfice .La cour a aussi
affirmé que ce traité pris indépendamment du traité de base ne peut produire aucun effet
juridique .Pour la cour ,ne peut produire ses effets que si les deux traités portent sur une même
matière.
Par contre, les traités peuvent créer une situation objective qui s’impose aux Etats tiers. C’est
l’incidence indirecte qui peuvent avoir certains traités sue les tiers .Par exemple, les
délimitations frontalières (terrestres ou maritimes) sont opposables à tous .Donc création
d’obligation à l’endroit des tiers.
B- : Les effets du traité sur les autres engagements

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Les effets du traité sur les autres engagements concernent ses effets sur les autres traités et sur la
coutume.
Les solutions au problème des traités successifs et contradictoires sont simples. Quant les paries
aux traités successifs sont identiques, elles sont en revanche insatisfaisantes dans l’hypothèse
ou tous les Etats à la premières convention ne sont pas parties à la seconde.
Dans le premier cas, l’effet de le dernière convention l’emporte sur le second cas, la dernière
convention vaut pour le nouvel Etat partie, tandis que les autres sont l’effets de la convention
adoptée par les Nations Unies du 23 Aout 1978 :
Dans l’hypothèse de décolonisation, c’est le principe de la « table rase » qui prévaut, laissant à l’Etat
nouvellement indépendant la liberté de contracter ;
Dans l’hypothèse de raison ou de sécession territoriale en revanche, l’idée qui a prévalu est l’inverse.
Ici, l’Etat nouveau incarne la continuité à l’intérieur d’un espace modifié. Il est alors lié.
SECTION 4- : La nullité des traités
Le traité engage les parties dès sa conclusion .Toute fois , il ne peut le faire que s’il est valide .Sur
l’aspect de la nullité , la convention de Vienne a retenu deux types classiques de nullité que l’on
retrouve dans les différents ordres juridiques : la nullité relative et la nullité absolue.
Toutes irrégularités de consentement (violation des formes constitutionnelles, erreur, dole, et la
corruption du représentant de l’Etat partie au traité ) sont frappées de nullité sont relative.Et
toutes irrégularités de vice de violence poursuivant son œuvre de codification sont frappées de
nullité absolue.
Les causes de nullité et régimes juridique de nullité ont été définit dans la convention de Vienne.
§1- : Les causes de la nullité
Les conditions de validités du traité sont la capacité internationale des auteurs de l’actes et le
consentement régulier. Lorsqu’une de ces conditions n’est pas respectée, le traité devient nul.
A- :L’absence de capacité internationale des parties
En principe , selon l’article 6 de la convention l’Etat est le sujet qui par excellence possède la
capacité internationale à passer un acte juridique .Bien que ce principe soit clair , la pratique des
relations internationales a reconnu cette capacité aux organisations internationales dans la limite
de leur acte constitutif et aux mouvements de libération nationale.
1- : Les Etats
L’Etat en tant que sujet primaire de l’ordre juridique internationale détient la capacité internationale
.Sa capacité se présume.
C’est pourquoi dans un Etat fédéral, il appartient à la constitution fédérale de régler la question de
la capacité des Etats fédérés. Et le droit international tient compte de la situation particulière

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des Etats fédérés qui sont des sujets partiels de droit international :il leur accorde la possibilité
de conclure un traité sans que leur capacité soit imposable aux Etats tiers. Depuis le conférence
de Vienne, un traité ne peut être frappé de nullité même si l’Etat , est fédéré, de même un Etat
peut refuser de conclure un traité avec une entiflé autre que l’Etat fédéral .Pour éviter un
éventuel conflit entre l’Etat (fédérale l’Etat fédéré ,on a estimé que le gouvernement fédéral.
Intervient lorsqu’un Etat fédéré se propose ou tacite ou par un accord cadre. Lorsque des entités
décentralisées de l’Etat concluent des traités. Ils peuvent lui être imputés sous deux conditions :
-Que l’autorité administrative (entité décentralisée) soit en mesure de représenter l’Etat dans les
relations internationales :
-S’il apparait que leur comportement peut être imputé à l’Etat mais le plus souvent ces conditions
sont liées au degré de reconnaissance des autorités administratives ou entités décentralisées par
les Etats.
2- : Les organisations internationales
La convention de Vienne en 1969, sous la pression des Etats socialistes, a refusé le droit général
aux organisations internationales de participation aux traités multilatéraux .Cela était motivé du
fait qu’en leur accordant cette capacité, cela créerait une certaine égalité avec les Etats dans
l’exercice de la fonction législative internationale.
La convention de Vienne en 1986 dans son article 6 accorde cette capacité à aux organisations
internationales si l’objet de l’accord correspond à leur objet ; soit entre une organisation
internationale et un ou plusieurs Etats ou entre organisation internationales3La capacité d’une
organisation internationale de conclure des traités est règle par les règles pertinentes de cette
organisation » dit cet article.
3- : Les mouvements de libération nationale.
Bénéficiant d’une personnalité juridique internationale insuffisante, des entités ré étatiques ont eu
le droit de participer aux débats de l’Assemblée générale. Cependant, ils n’ont pas été autorisée
à adhérer à ces organisations et n’ont pas admis à participer aux statuts de ces organisations ou
à d’autres conventions à exclusion de celles de Genève relatives au droit humanitaire.
Cela dit, la pratique internationale a vu d’autres cas de traités conclus entre un Etat et un
mouvement de libération nationale, exemple la France et le FLN, Israël et l’OLP.
B- : Le consentement irrégulier
Le consentement irrégulier peut se manifester à travers les ratifications imparfaites et la contrainte.
1- : Les ratifications imparfaites

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Il peut arriver que dans un Etat la constitution prévoie l’intervention préalable du parlement alors
que le chef d’Etat a ratifié en dehors de toute participation du parlement .C’est une ratification
imparfaite. Quelle peut être la valeur juridique de cette ratification ?
Trois conceptions de la doctrine tentent d’apporter une réponse.
Les auteurs allemands et français (carré de Malberg) admet la validité d’un traité qui n’a pas été
parfait , dans le but de garantir une sécurité internationale dans les rapports internationaux et
pour éviter à l’Etat signataire de contrôler la constitutionnalité de l’autre Etat. George Scelle et
l’objectivisme considère qu’un traité ne peut produire d’effet juridique que si l’autorité qui le
ratifie est compétente.
Le positivisme va pour le maintien de ce genre de traité mais engage la responsabilité internationale
de l’Etat qui aurait commis un acte illicite.
Dans la pratique, très peu de traités irrégulièrement ratifiés ont été annulé.
En effet , dans une sentence arbitrale rendue en 1883 dans l’affaire relative au traité de démarcation
conclu en 1858 entre les Républiques de Costa Rica et le Nicaragua , le président Cleveland
a dégagé le principe de l’invalidité « pour déterminer la validité d’un traité conclu au nom de
l’Etat , il convient de s’en rapporter aux lois fondamentales de cet Etat »Dans le différent qui a
opposé le Sénégal à la Guinée-Bissau relative à la détermination de la frontière maritime en
1991, le tribunal arbitral a fait abstraction de la convention de Vienne , conclue après l’accord
dont la validité était contestée par la Guinée-Bissau et estime qu’il fallait »tenir compte du droit
tel qu’il est réellement interprété et appliqué par les organes de l’Etat , y compris ses organes
judiciaires et administratifs »pour rejeter cette prétention après examen de la pratique suivie au
Portugal en matière de ratification.
Pour combler le vide , la convention de Vienne dans son article 46 a précisé que le consentement
d’un Etat à être lié par un traité qui a été fait en violation d’une disposition de son droit interne,
la violation n’ait été manifeste et concerne un droit interne d’importance fondamentale.
L’erreur peut aussi constituer la cause de la nullité .L’article 48 de la convention de Vienne dit que
l’erreur doit porter sur le fait ou une situation qui constituent aux bases essentielles du
consentement .C’est ainsi que les erreurs rédactionnelles ne constituent pas une cause de
nullité.Dans l’affaire du temple de préah Vihéare ,la cour a affirmé que « que c’est une règle de
droit établie qu’une partie ne saurait invoquer l’erreur comme vice de consentement s’il a
contribué à cette erreur par sa conduite , s’il était en mesure de l’éviter ou si les circonstances
étaient telles qu’il avait averti de la possibilité d’une erreur ».
Quant au dol, la convention de Vienne dans son article 49 dispose que « Si un Etat a été amené à
conclure un traité par tricherie avec un autre Etat ayant participé a sa conclusion, il peut

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invoquer le dol ».La convention ne donne pas de définition au dol mais a posé une existence
du précédent dans la pratique et dans la jurisprudence qui rend difficile l’application de cet
article .La corruption du représentant de l’Etat est prévue par l’article 35 de la convention qui
fait perdre au représentant sa qualité de représentant de l’Etat , lorsque la corruption résulte de
l’acte directe ou indirecte d’un autre Etat ayant participé aux négociations .L’Etat victime peut
alors demander la nullité ou une clause .
2- : La contrainte
La contrainte peut être exercée sur le représentant de l’Etat et sur l’Etat lui –même .Sur le
représentant de l’Etat, l’article 51 de la convention de Vienne précise que l’expression de
consentement d’un Etat à être lié par un traité qui a obtenu par une contrainte exercée sur son
représentant est dépourvu de tout effet juridique. Il ressort de cet article que ce sont les actes
dirigés contre le représentant entant qu’individu.
La contrainte sur l’Etat lui –même , pour qu’elle entraine la nullité , la contrainte doit être illicite
dans de domaines non prévus par les textes .Dans l’article 52 de la convention de Vienne « Est
nul, tout traité dont la conclusion a été obtenue par la violence ou la menacé en violation des
principes de droit international incorporés dans les textes des Nations Unies ».
§ 2 -La nullité pour violation d’une norme impérative
C’est une création de la convention de Vienne qui a consacré le jus cogens et sa contribution au
développement progressif droit international.
A- : La consécration du jus cogens
Selon l’article 53 de la convention de vienne « Est nul, tout traité au moment de sa conclusion , est
en conflit avec l’ordre public du droit international général »Et ce même article donne une
définition de la norme impérative qui est une norme acceptée et reconnue par la communauté
des Etats dans son ensemble entant que norme à laquelle aucune dérogation n’ont permise et
qui ne peut être modifier que par une nouvelle norme de droit international général ayant le
même caractère.
En effet, la convention prévoie dans son article 64 que si une nouvelle norme impérative de droit
international général survient tout traité existant qui est en conflit avec ses normes devient nul
et prend fin. Ceci a été confirmé par la jurisprudence internationale.
Effet dans l’affaire Bancellona traction en 1970,la cour affirmait que « une distinction
essentielle(…)doit être établie entre les obligations des Etats envers la communauté
internationale dans son ensemble et celles-qui naissent vis-à vis d’un autre Etat dans le cadre
de la protection diplomatique .par leur nature même ,les premières concernent les Etats .Vu
l’importance de droits en cause, tous les Etats peuvent considérés comme ayant un intérêt

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juridique à ce que ces droits soient protégés ;les obligations dont il s’agit sont des obligations
ergones »Pour mettre fin aux différents qui naitraient de l’application des articles 53 et 64,la
convention a prévue à l’article 66 que »si un différent n’est pas régler dans un délai de 12 mois
à dater du jour ou il est constaté, toute parties peut , par une requête , le soumettre à une
décision de la cour ; a moins que les parties ne décident d’un commun accord de le soumettre
à l’arbitrage »
B- : Le jus cogens et le développement du droit international
La reconnaissance du jus cogens a divisé les auteurs .Certains le considèrent comme une norme
incompatible avec les caractères du droit international qui est surtout un droit de coordination.
Pour ces auteurs, cette reconnaissance dans la société internationale, différente de la société
interne, une société dépourvue de pouvoir législatif et sans autorité judiciaire, présente des
inconvénients. Puisqu’elle fait penser au droit naturel avec son subjectivisme et elle risque
d’annuler certains traités librement conclus pour une cause difficilement contrôlable.
L’autres auteurs par contre , ont défendu cette innovation dans le droit international .Quoc dinh
affirmait ceci : »c’est dans la perspective du développement progressif du droit international
qu’il faut se placer pour apprécier cet événement juridique considérable qui est la
reconnaissance de l’existence du jus cogens dans l’édification des bases constitutionnelles
écrites de la communauté internationale.
Il faut bien un commencement et il réside dans la solution du principe adopté par la convention »
Aujourd’hui, la majorité des auteurs (Ch.Dominicé, Y.Dinstein : cours de l’académie de Droit
International de la Haye 2006) font remarquer que 5 normes ont ce caractère impératif :
interdiction de recours à la force (art.2 de la Charte), interdiction de génocide, interdiction
de servitude et de l’esclavage, interdiction de discrimination raciale, et interdiction de
la torture.
§ 3- : Le régime de la nullité
Le régime de la nullité porte sur la procédure d’annulation et sur les effets de l’annulation
A- : La procédure d’annulation
La procédure d’annulation commence à déterminer les Etats pouvant déclencher l’action en
annulation et la date de l’envoie de notification.
1- : L’Etat pouvant déclencher l’action
Selon de la disposition de l’article 65 de la convention, seules, les parties au traité peuvent
déclencher l’action en annulation, les Etats tiers ne sauront le faire .Cependant , dans l’arrêt
Boncellona traction de 1970, la cour va opérer une exception : »D’après cet arrêt , les

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obligations du jus cogens (d’origine coutumière)donne à tous les Etats de qualité d’agir au cas
où le traité viole ces obligations.
2- : La date de l’envoie de notification
L’auteur delanotification deva attendre 3mois au cours desquels le traité demeure valable.Dans ce
cas, les Etats parties au traités peuvent réagir de 2façons :
-Soit que ces Etats n’ont pas d’objection à former. Dans ce cas l’Etat déclare la nullité .D’après
l’article 67 de la convention .Dans la déclaration, doit figurer un instrument signé par le chef
de l’Etat, le chef du gouvernement ou le ministre des affaires étrangère, sinon le représentant
de l’Etat qui fait sa notification doit produire son plein pouvoir dans la notification »
-En cas d’objection, la notification donnera lieu à cette objection .En effet, la nullité est basée sur
les faits qui ne sont pas interprétés de la même manière pour les parties .Il peut y avoir dans
l’objection , une différence entre l’Etat qui fait la notification et celui qui fait l’objection .Afin
de résoudre ce cas , l’article 654 de la convention précise que les parties devraient chercher un
règlement pacifique prévu par l’article 33 de la Charte des Nations Unies.
Si dans les 12 mois qui suivent il n’ya pas de situation , l’article 66 prévoit que la recherche d’un
règlement pacifique est poursuivis par d’autres voies. A cet effet le même article fait une
distinction entre la nullité résultant d’un traité et les normes de jus cogens et d’autres causes
de nullité .Cette distinction est importante, car chacune de ces catégories a un moyen de
règlement différent :
Pour la première catégorie (nullité résultant d’un traité et où du jus cogeens ,,les parties ont deux
choix , ou bien le soumettre d’un commun accord à l’arbitrage ou encore pare une requête ou
toute partie peut porter le différend devant la C.J.I en ce qui concerne la deuxième catégorie
(autres causes de nullité), l’article 66 précise que les parties ont la possibilité de recourir à une
annexe de la convention .C’est un mécanisme de conciliation .Son organisation est simple ,
chaque partie peut demander au Secrétaire Général des Nations Unies de porter lui-même le
différent à la commission, de réconciliation .Et cela après la médiation du secrétaire général .
B- : Les effets de la nullité
Il faut voir à partir de quelle date le traité est considéré comme nul et si cette nullité concerne le
traité dans son ensemble ?
Pour un traité bilatéral, l’effet de la nullité ne pose pas de problème .Quant au traité multilatéral, la
convention de Vienne dans son article 69 apporte la solution suivante :
« En cas de nullité pour vice de consentement, le traité est nul ente l’Etat entre l’Etat qui a fait la
déclaration d’annulation et les autres parties .Entre ces dernières le traité demeure valable , mais
quant il s’agit de violation de jus cogens le traité est frappé de nullité dans tout son

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ensemble »En ce qui concerne la date de la nullité des traités, le principe est celui de la nullité
rétroactive ,mais celui-ci comporte atténuations.
1-Le principe de la rétroactivité de la nullité
Le traité est considéré comme nul le jour de sa conclusion .Cette règle est affirmée par l’article 69
de la convention en ces termes « Est nul, un traité dont la nullité est établie en vertu de la
convention ».Il ressort de cet article que les dispositions d’un traité nul n’ont pas de force
juridique. En conséquence de cette rétroactivité est que les parties doivent effacer les effets du
traité et faire en sorte comme si le traité n’a jamais existé. Le retour à la situation antérieure au
traité est donc obligatoire lorsque la nullité résulte d’une violation du jus cogens, les parties
doivent se conformer à cette norme.
2-Les atténuations au principe de la rétroactivité de la nullité
C’est l’article 64 qui donne la première atténuation : Si une nouvelle norme impérative de droit
international général survient, tout traité existant qui est en conflit avec cette norme devient
nul et prend fin « Dans ce cas, les accomplis antérieurement à la nullité demeurent valable .Dans
cette hypothèse, le traité prend fin par vote d’extinction .La deuxième atténuation est contenue
dans l’article 69§2 : »Les actes accomplis de bonne foi avant que la nullité ait été évoquée ne
sont rendues illicite du seul fait de la nullité du traité »Ainsi ,cet article permet à toute partie de
demander le retour au statut quo-anté pour autant que possible. Le traité est considéré nul
dans son ensemble .Tel est le principe prévu par la convention de Vienne (art.44§2), mais la
commission de droit internationale et la C.I.J ont admis que dans la pratique, certaines
dispositions du traité peuvent être annulées. Mais il reste que dans le cas de nullité pour
violation, le principe est appliqué vigoureusement .Ce qui veut dire que la nullité frappe
l’ensemble des dispositions du traité.
SECTION 5- : L’extension des traités
L’extension du traité, le fait de disparaitre de l’ordonnancement juridique international. D’après
l’article 70 de la convention de Vienne, les parties sont libérées de « l’obligation de continuer
d’exécuter ce traité. Le même article précise que l’extinction» ne porte atteinte à aucun droit,
aucune obligation, ni aucune situation des parties crées par l’extinction du traité avant qu’il ait
pris fin.
§1.Les causes d’extinctions des traités
L’extinction du traité est la disparition de traité de l’ordonnancement juridique international.
D’après l’article 70 de la convention de Vienne, les parties sont libérées de »l’obligation de
continuer d’exécuter ce traité « .Le même article précise que l’extinction « ne porte atteinte à

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aucun droit , aucune obligation , ni aucune situation des parties crées par l’extinction du traité
avant qu’il ait pris fin « .Le traité peut prendre fin à la suite de certains événements.
A-Extinction des traités par abrogation
Extinction des traités par abrogation se fait par la volonté commune des parties. L’abrogation peut
résulter d(une clause spéciale d’un traité, ou un d’un traité spécial. Elle peut être expresse ou
tacite .Elle est tacite si le traité contient une clause qui stipule. Elle est tacite si le second traité
portant sur la même manière comporte des dispositions incompatibles avec le premier traité
.La convention de Vienne , tout en prévoyant cette hypothèse a précisé que l’abrogation peut
résulter aussi des termes du deuxième traité ou des instruments des parties.
L’abrogation d’un traité bilatéral ne pose pas de problème majeur, et elle est très fréquente dans
certains traités. Exemple traité de commerce, traité d’arbitrage ….)C’est surtout l’abrogation
des traités multilatéraux qui présente quelques difficultés. En effet, on peut se trouver devant
la situation suivante : un traité abrogatoire ne réunissant pas l’ensemble des parties au premier
traité. On se trouve donc avec deux traités, deux régimes.
Dans ce cas la pratique présente une exception au principe d’après lequel l’extinction des traités est
liée à l’accord de toutes les parties contractantes. Ainsi donc l’article94 de la Convention de
Chicago du 7décembre 1944 relative à l’aviation civile internationale et l’article 108 de la Charte
des Nations Unies, on trouve que l’accord unanime des parties n’est pas nécessaire pour
l’extinction ou la modification du texte constitutif.
Parfois la caducité du traité résulte du traité lui –même .Dans ce cas, le traité prévoit à titre de
causes d’extinction certains événement s dont la survenance entraine sa disparition .Il ya par
exemple : l’arrivée du terme final pour les traités à durée déterminée. En général, ces traités
sont conclus pour 5, 10, 15, 25, 30,50 voir 99 ans .Si aucune partie ne le dénonce, le traité sera
renouvelé par tacite reconduction pour une période souvent égale à la première.
B-Extinction des traités par dénonciation
La dénonciation met fin aux traités bilatéraux .Quant aux traités multilatéraux, elle n’entraine en
principe que le retrait de son auteur, mais ce traité demeure valable entre les parties.
L’article 56 de la convention de Vienne, tout en demeurant illicite la dénonciation, prévoit une
exception .En effet la dénonciation peut être fondée sur une autorisation implicite du traité (qui
résulte des intentions des parties ou se réduire de la nature du traité lui-même).En dehors de
ces hypothèses, la dénonciation est considérée comme une voie de fait susceptible d’engager la
responsabilité internationale de l’Etat contrevenant.
C’est l’organe auquel appartient le treaty-making –power qui dénoncer ’’les engagements
internationaux. La dénonciation est habituellement adressée à l’un des Etats signataires désignés

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par le traité lui-même ou à un agent public international par exemple : le secrétaire général d’une
organisation internationale .Ce fut le cas du secrétaire général de la SDN qui était habileté à
recevoir les notifications de dénonciation des conventions élaborées sur les auspices de SDN).
Il se pose alors le problème de la détermination de la date à partir de laquelle les Etats peuvent
dénoncer un traité .Parfois le traité le traité lui –même prévoit cette date 2, 3, ou 4 ans à partir
de son entrée vigueur .Toute fois la dénonciation ne commence à produire ses effets qu’après
un délai de préavis .Généralement, ce délai est de 6 mois ou 1ans à partir de la notification.
§ 2- : La survenance de certains faits non prévus.
Certains faits sont considérés par la convention de Vienne comme des causes d’extinction .Elle a
même prévu une procédure et un système de solutions semblables à ceux déjà prévu pour la
nullité des traités. Ces sont soit liés au comportement des parties soit indépendant de leur
volonté.
A- : Les faits liés au comportement des parties
Il s’agit essentiellement de l’inexécution fautive et du cas des conflits armés internationaux.
1- :L’inexécution fautive
Il s’agit de la violation des dispositions du traité par l’une des parties .D’après l’article 60 de la
Convention de Vienne ,il faut que la violation soit substantielle pour qu’il y ait extinction
.D’ailleurs la convention a définit la » violation substantielle ».Elle résulterait soit d’un »Rejet
du traité non autorisé (par exemple :dénonciation unilatérale illicite soit de la violation« d’une
disposition essentielle pour la réalisation de l’objet et du but du traité » le même article 60
détermine les conséquences de la « violation substantielle »selon des règles précises (voir les
règles ont été reconnues par la CIJ comme représentant « la codification du droit coutumier
existant dans ces domaines .Du 21 janvier 1971 (affaire Inde -pakistan), a propos de la
définition de la violation substantielle a rappelé qu’un Etat « ne peut unilatéralement considérer
que la caducité d’un traité découle automatiquement de sa violation par une des paries ».
2-Les cas du conflit armé International
La conférence de Vienne n’a adopté à ce sujet qu’un seul article (article 75) en vertu duquel les
dispositions de la convention « ne préjugent aucune question qui pourrait se poser à propos
d’un traité du fait …de de l’ouverture d’hostilité entre Etats ».Mais c’est surtout le droit positif
qui a présenté des solutions à ce problème .Ainsi en cas de guerre, les traités prennent fin ,ils
sont suspendus ou maintenus.
a- : La fin des traités
Les traités bilatéraux prennent fin en cas de guerre .Les traités de paix de 1919 et 1945 le confirment
.Par exemple, l’article 47 du traité de paix avec l’Italie prévoit que chacune des puissances

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alliées et associées notifie à l’Italie les traités qu’elle a conclu avec ce pays et dont elle désire »la
rendre en vigueur « .Ces traités ont été abrogés car s’ils n’avaient été que suspendus, leur remise
en vigueur aurait été automatique.
b- ; La suspension
Les traités multilatéraux ne sont suspendus qu’entre les Etats en guerre et demeurent appliqués
entre les autre parties .Cependant il existe une exception à ce principe :ces traités multilatéraux
créant des organisations internationales continuent à produire leurs effets même dans les
rapports entre belligérants (Irak –Iran continuent d’être membres des Nations Unies)
c- :Le maintien des traités
Certains catégories de traités sont maintenues même en cas de guerre .Il s’agit par exemple des
traités relatifs (au statut d’un territoire ou tracé de frontière) des traités bilatéraux ou
multilatéraux conclus en temps de guerre, par exemple traités relatifs au traitement des
prisonniers de guerres.
B- : Les faits indépendants de la volonté des parties
L’extinction des traités peut se produire aussi en conséquence da la survenance des faits
indépendants de la volonté des parties : c’est le cas de l’inexécution non fautive, du changement
radical et imprévisible des circonstances et la survenance d’une nouvelle norme.
Elle est due à la survenance d’une situation indépendante de la volonté des parties et qui rend
impossible l’exécution du traité .L’article 61 de la convention de Vienne qui a prévu cette
hypothèse a précisé que cette possibilité doit être la conséquence « de la disparition ou
destruction définitive d’un objet indispensable à l’exécution de ce traité ».
Le changement radical et imprévisible des instances (la théorie de la clause Rebus .Sic
Stantibus).Cela veut dire que le changement de circonstance en considération desquelles le
traité a été conclu, entrainerait sa caducité. Soit conduite dans la doctrine et reçue dans la
pratique cette théorie consacré par l’article 62 de la convention de vienne qui pose les
conditions suivantes :
-Il faut que le changement soit fondamental, que les circonstances qui ont changé constituent la
base essentielle du consentement initia des parties.
- Que le changement ait pour effet de transformer radicalement la portée des obligations qui restent
à exécuter en vertu du traité.
-Un changement politique interne intervenu dans les Etats parties ne peut être pris en considération
pour que les parties affirment l’existence obligatoire découlant d’un traité , la convention de
Vienne exclut tout automatisme et impose aux parties de notifier leur intention à leur intention
à leur partenaires et de respecter un délai de trois au minimum .En cas de litige , elle renvoie

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les parties à une solution par les moyens prévus par l’article 33 de la Charte des Nations Unies
en cas d’échec de ces moyens , on est obligé de revenir à l’application unilatérale de l’Etat
invoquant le changement de circonstances sera l’extinction du traité ou le droit pour la partie
qui l’impose de s’en retirer. L’article 62 et 314 de la convention de Vienne a quelque peu
assoupli ceux solution en prévoyant que la partie peut également invoquer le changement de
circonstance pour suspendre l’application du traité.
-La survenance d’une nouvelle norme de jus Cogens .Il peut arriver que des traités deviennent
contraires à une nouvelle norme impérative du droit international.
Coutumière ou conventionnelle, cette situation entraine automatiquement la caducité des traités
(article 64 de la convention de Vienne).Mais dans la pratique, on admet que lorsque la
contrariété se situe entre la nouvelle norme et certains dispositions du traité seulement, ce sont
ces dernière qui deviennent nulles et prennent fin.
CHAPITRE DEUXIEME- : LES SOURCES NON CONVENTIONNELLES DU
DROIT INTERNATIONAL.
L’article 38 du statut de la cour internationale de justice(CIJ) détermine que la convention
internationale, la coutume et les principes généraux de droit sont les fondements du droit
international.
SECTION1- : La coutume internationale
La coutume est un mode de formation du droit international .C’est un mode de formation de
caractère spontané .En effet , elle ne tire pas sa validité ou sa juridicité d’une autre norme ?La
coutume internationale a pour origine les comportements des Etats , comme elle peut se former
à partir de texte adoptés par des organes d’une organisation internationale(alors elle nait de la
réception , de l’acceptation des dispositions contenues dans ces textes par la communauté des
Etats résultant de comportement concluants).IL n’ya coutume qu’à partir du moment où le
milieu social affirme son caractère légal (opinio iuris) et se propose de sanctionner toutes
actions visant une dérogation à cette coutume. Elle est une règle non écrite , donc non contenue
dans un texte , cela ne l’empêche pas d’avoir une force obligatoire. Ainsi dans la typologie des
sources du droit international, la coutume est citée après les conventions internationales .Mais
il ne faut pas voir dans cet ordre d’énumération une quelconque infériorité de la coutume par
rapport au traité. La coutume se forme à partir d’éléments avant produire des effets dans
l’ordre juridique international.
§ 1 : Les éléments constitutifs de la coutume
Les actes peuvent donnés naissance à la coutume sont ceux qui proviennent des organes étatiques
ou interétatiques.

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A- : Les éléments constitués par les actes étatiques
La coutume peut provenir de l’ensemble des manifestations extérieures qui traduisent la vie
internationale de l’Etat .Ces actes doivent avoir été motivés par des conditions autres que la
pure opportunité sinon par la conscience d’un devoir appelé conditions d’opinio juris
necessitatis.
1-Les actes étatiques
C’est la conduite de l’exécutif avec comme pratique gouvernementale et diplomatique. Elle permet
de connaitre la pratique de tel Etat dans ses relations avec les autres membres de la communauté
internationale. Les actes pris conformément aux normes juridiques internes portant sur les
domaines internationaux sont importants, dans la mesure qu’ils permettent de comprendre la
ligne politique d’un Etat vis ç vis des autres Etats .Les décisions judiciaires par lesquels les
tribunaux nationaux se prononcent sur des problèmes juridiques internationaux. Cependant ,
sur les questions de droit international, ces tribunaux sont dominés par des considérations du
droit naturel et d’opportunité politique.
Les conditions d’opinio iuris
Une condition qui a vu naissance d’abord dans la doctrine a été la jurisprudence , aujourd’hui elle
fait partie du droit positif .La simple répétition de accèdent ne suffit pas et la coutume n’existe
que si l’acte est motivé par la conscience une obligation juridique .C’est le sens de la formule
de l’opinio iuris sive necessitatis (la conviction du droit ou de la nécessité).C’est par cette
conviction ou nécessité que la coutume se distingue de l’usage et la courtoisie internationale.
Dans l’affaire du plateau continental (1969),la cour a déclaré que la coutume est une pratique
générale acceptée comme étant le droit. Cependant, Yoram Dinstein (l(interaction entre traité
et droit international coutumier ) estime que la pratique des Etats n’est pas forcément une
pratique générale Que le caractère « générale » a un apport marginal dans la formation de la
coutume. La coutume ne fonde sur une pratique essentielle et non générale.
B : Les éléments constitués par les actes interétatiques
Les organes internationaux peuvent etre à l’origine de la création de la coutume internationale par
la répétition de certaines de leurs actes .Cela se fait au niveau des traités et au niveau des
juridiction internationales.
1- : Au Niveau des traités
Dans l’affaire du plateau continental (1959).La cour a reconnu que les traités qui traduisent l’effort
de législation de la communauté internationale sont importants pour la coutume. La cour a
admis l’existence d’une coutume qui était seulement en voie de formation sur la base du
précédent et définitivement établie par la conclusion d’un traité. Elle a ensuite admis que les

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traités peuvent provoquer la constitution d’une coutume .Ceci est aussi valable par consensus
dans les conférences internationales dont l’objet est de conclure un traité .Ce consensus qui
confirme une pratique naissante ou suivi par une pratique.
2-Au niveau du juge international
Le rôle des juges international est étendu dans le domaine du droit coutumier .En effet, la coutume
étant une règle non écrite, il appartient au juge de la constaté e et de la pratiquée dans
l’interprétation de l’article38 du statut de la cour et dans les éléments constitutifs de la coutume.
La constatation de l’élément matériel présente moins de difficulté que celle de l’élément
psychologique. Toute fois, dans la pratique, il peut y agir d’appréciations différentes. En effet,
dans l’affaire Barclona traction(1970), la cour a rejeté l’existence de coutume en constatant que
la politique invoquée à savoir diverses sentences arbitrales ne sauraient faire l’objet d’une
généralité dépassant les circonstances particulières de l’espèce.
Néanmoins, c’est l’appréciation de l’élément psychologique qui soulève de difficultés de preuves .Il
revient au juge international d’apprécier cet élément avec une grande latitude.
§ 2- : La coutume dans l’ordre juridique international
Dans l’ordre juridique international, la coutume est l’un des fondements du droit international. La
coutume a une grande portée dans cet ordre et le processus de sa codification a retenu
l’attention de la communauté internationale.
A- : La portée de la coutume
EN général , on fait une distinction entre coutume locale et coutume universelle ?La coutume locale
ne vaut que les Etats appartenant au même système local. Et cette coutume locale déroge à la
coutume universelle .Dans l’affaire du droit de passage en territoire indien, la cour a affirmée
qu’ »une telle pratique particulière doit l’emporter sur les règles générales éventuelles ».Quant à
la coutume universelle, la doctrine et la jurisprudence tentent à l’appréhender.
1-Attitude de la doctrine
Au sein de la doctrine on rencontre deux courants .Pour le volontarisme ,la règle coutumière
comme le traité repose sur l’accord entre sujets de droit international , le fondement de son
caractère obligatoire ne sauraient différents par nature de fondement du fondement du
caractère obligatoire de traité .Et seul le mode d’expression ne serait différent .Pour le deuxième
courant ,la coutume internationale a un fondement qui n’a aucun rapport avec la volonté des
Etats .Elle se forme d’une manière indépendante de consentement des Etats et peut même
exister quelque soit leur attitude .Ces débets de la doctrine n’ont pas manqué d’exercer une
influence qui a adopté une conception unilatérale modérée du caractère universellement
contraignant de la coutume .

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2-La jurisprudence
La jurisprudence est dotée de deux règles fondamentales en la matière .La première ne fait pas place
au consentement .Elle considère que la coutume lie l’ensemble des sujets de doit international.
Cette règle a été appliquée par la cour dans l’affaire du plateau continental puisqu’elle a
affirmé : « Les règles et obligations de droit international général ou coutumier par nature
doivent s’appliquer dans des conditions égales à tous les membres de la communauté
internationale »La deuxième règle accorde une place importante au consentement dans la
mesure qu’elle permet à un Etat d’empêcher qu’une coutume le lie en rejetant celle-ci pendant
sa formation ;Ainsi ,dans l’affaire des pêcheries anglo-norvégienne, la cour a jugé que la règle
coutumière n’est pas opposable à la Norvège qui s’étant toujours élevée contre toute tentative
de l’appliquer à la coté norvégienne.
B- : La codification de la coutume internationale
La codification des règles coutumières présente l’avantage de remédier à l’incertitude qui existe à
leur sujet et mettre fin à leur éparpillement .Cette codification est devenue impérative pour des
raisons politiques ; idéologiques et économiques. En effet, les Etats nouveaux et les anciens
Etats socialistes contestaient ces règles coutumières.
La codification a commencé à porter ses fruits avec la conférence de la Haye et poursuivie
régionalement .C’est justement la fonction essentielle confiée à la commission de droit
international. Toute fois, il faut rappeler qu’aucune codification n’est à cent pour cent .C’est
pourquoi on va toujours au de la de la codification pour interpréter un traité (principe la finalité
du jugement ) pour chercher la volonté des rédacteurs du traité , la philosophie qui a présidé à
la rédaction .Il faut rappeler que les article 4 et 51 de la Charte des Nations Unies relèvent de
la coutume et le droit des traités est d’origine coutumière.
En fin la coutume prend fin par extinction .Cette exinction est de deux formes :
-la consuètude qui est la création d’une coutume qui n’existait pas afin de combler le vide .La
coutume d’aujourd’hui n’est pas celle de demain (la pratique des Etats changent).
-la désuétude qui prend la coutume .Aux 17ème siècle, 3000 milles marins (1n81km) étaient
préconisés. Au moment de l’affaire des pêcheries entre le Royaume –Uni et l’Island en 1974
cette délimitation était à 12000miles marins (affaires mer continentale Libye-Malte).A l’issue de
la convention de montego bay(1982)un compromis a été trouvé, faisant 12000 miles marins la
mer territoriale et 12000miles marins la zone contiguë.
SECTION 2- : Les principes généraux de droit
Certains principe sont intimement liés à la notion même droit .Ils sont indissociables de tout
système juridique , sans ces principes l’idée du droit n’aurait aucun sens .Il en est ainsi du

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principe pacta sund servanda.C’est admettre que l’engagement mutuel est tenu comme pour
obligatoire et le principe qui veut que la violation d’une obligation vis-à-vis d’autrui entraine le
devoir de réserver , car la notion d’obligation juridique n’aurait aucune signification du moment
que sa transgression n’avait aucune conséquence de droit .Et ils sont nécessairement intégrés
dans l’espace normatif international »par ce qu’ils sont inhérents à tout système juridique » et
ne répondent pas à un mode de formation .Ce sont seulement des princes généraux du droit
stricto sensu.
En ce qui concerne les principes généraux de droit mentionnés dans l’article 38§1 C,ce sont des
règles généralement acceptées par les systèmes juridiques internes , dont la pratique montre
qu’elle concernent le domaine des obligations et de la procédure, elles deviennent normes
internationales lorsque, suite à un précèdent judiciaire , elles sont acceptées dans la pratique des
Etats pour acquérir l’autorité d’une coutume.
Les principes généraux de droit ont une nature juridique obligatoire dans leur mise en œuvre au
même titre que les traités et la coutume.
§ 1- : La nature juridique des pratiques généraux de droit
Les principes généraux de droit sont apparus réellement avec les juridictions internationales au
lendemain de la 2nd Guerre Mondiale. Ces principes généraux de droit sont des sources directe
et autonome de droit international et des sources primaires et supplétives.
A- : Les principes généraux de droit entant que source directe du droit international
Le caractère direct d’application des principes généraux de droit entant que source de droit
international est refusé par le volontarisme .Sans méconnaitre la valeur juridique de ces
principes. Ils estiment qu’ils ne peuvent s’appliquer dans les rapports interétatiques qu’à l’issue
d’une autorisation conventionnelle expresse. Et l’article 38 du statut de la cour ne s’adresse qu’à
la cour de recourir aux principes généraux de droit .Par conséquent, ils ne sauraient s’imposer
aux Etats et aux juges ou arbitres, par ce que ne constituant pas une source primaire du droit
international. De même que auteur (G. Scelle) refusent de reconnaitre dans ces principes une
sortie de troisième source distincte de la coutume ou des traités.
Cependant , cette vision repose sur une « confusion » lorsque l’on pousse l’analyse , il apparait
clairement que ces auteurs visent en réalité les principes généraux du droit international(règles
déduites de l’esprit des coutumes et des traités en vigueur) relevant de la coutume et non les
principes généraux de droit dont l’article 38 parle et qui sont des sources « secondaires »
d’application directe en droit international .Et leur utilisation entant que source directe du droit
international résulte d’une pratique constante (article 3 de la convention de la Haye de 1907 sur
le règlement pacifique des différents disposant que l’interprétation du compromis par lequel il

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est saisi, le tribunal arbitral peut appliquer les mêmes principes à l ‘égard des parties ).L’article
38 du statut de la cour en visant expressément ces principes , consacre son autonomie.
B- : Les principes généraux de droit entant que source primaire et supplétive de droit
international
Le juge international comme les agents étatiques invoquent d’abord les règles conventionnelle et
coutumières à l’appui de leurs arguments .C’est à l’absence de celles-ci que le recours aux
principes généraux de droit se fera .Cela ne doit pas être compris comme si les principes
généraux de droit sont inférieurs aux conventions et coutumes. En effet, les juridictions
internationales appliquent sans hésiter les principes généraux de droit en absence même d’une
habilitation et les sujets du droit international les invoquent en dehors de tout contentieux.
§ 2- : La mise en œuvre des principes généraux de droit
Dans la mise en œuvre des principes généraux de droit , l’on rencontre la combinaison des principes
communs aux ordres juridiques internes et leur transposition dans l’ordre juridique
international et les principes consacrés par la jurisprudence internationale.
A- : La combinaison des principes généraux communs aux ordres juridiques internes et la
transposition des principes dans l’ordre juridique international
Seuls les principes généraux communs dans la plupart des systèmes juridiques (pratique essentielle
et générale).Néanmoins, tous les principes communs aux systèmes juridiques internes ne sont
pas transposables dans l’ordre juridique international. Ceux qui sont compatibles avec les
caractères fondamentaux du droit international peuvent trouver leur applications dans cet ordre
(le principe interne d’après lequel l’individu peut ester en justice ne peut avoir d’application
dans l’ordre international caractérisé par la juxtaposition des sujets de cet ordre qui ont
l’exclusivité de la compétence à saisir une instance internationale sur une base
consensuelle).C’est pourquoi quant plusieurs principes généraux de droit sont en concurrence
pour le règlement d’un problème , la préférence pourrait être accordée à celui qui sera considéré
comme le plus adapté à l’ordre juridique international et non à celui qui bénéficie de la plus
grande généralité dans les ordres juridiques internes.
B- : Les principes généraux reconnus par la jurisprudence internationale
La jurisprudence internationale lorsqu’elle applique un principe général de droit ne précise pas s’il
est de ceux prévus par l’article 38§1c du statut de la cour.
De façon générale, on peut distinguer quelques catégories comme des principes rattachés à la
conception du droit (abus de droit , bonne foi , nul ne peut se prévaloir de sa propre faute ,
toute violation d’un engagement comporte obligation de réparer le préjudice subi…) ,des

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principes de caractère contractuel transposés aux traités (effet utile, principe relatifs aux vices
du consentement et à l’interprétation ,force majeure)…
SECTION 3- : Les moyens auxiliaires
L’article 38§1.d nous indique que la cour applique, sous réserve de l’article 59, les décisions
judiciaires et la doctrine des publicistes les plus qualifiés des différentes nations, comme moyen
auxiliaire de détermination des règles de droit.
§ 1- : La doctrine
Il y’a la position des acteurs internationaux sur des problèmes politiques (doctrine Monroe, doctrine
Brejnev...) Pour exprimer une politique juridique extérieure.
Par doctrine, il entende les positions des auteurs, des sociétés savantes ou des organes, appelés à
formuler des opinions juridiques sans engager les sujets de droit.
A- : La position des auteurs
La doctrine se caractérise d’abord par l’imprécation de son statut. En effet, ses auteurs,
contrairement à ceux des sources précédemment étudiés (Etats, organisations internationales,
juge, arbitre), ne sont pas mandatés pour se faire .Il ne représente que leurs propres personnes
.Et l’indépendance d’esprit des auteurs fait de la doctrine une source sérieuse.
Cette indépendance d’esprit entrainer des circonstances lorsqu’elles sont dirigées par intérêts
partisans. Le rôle de la doctrine est d’aider à la détermination du droit et exerce une influence
sur l’évolution du droit international.
B- : Les consultations juridiques
Les sujets de doit international recourent à l’expertise juridique des jurisconsultes soit dans
l’élaboration des textes juridiques, soit pour avoir leurs opinions sur un problème juridique
donné .Certains jurisconsultes ont un dédoublement fonctionnel .Ils sont agents et consultants
.Cela peut s’observer dans le cadre des organisations internationales. Ils sont tantôt agent de
l’organisation internationale, tantôt consultants gouvernementaux. Ils apportent une
contribution importante aux travaux des organes de codification à travers leurs compilations
des pratiques nationales et conventionnelles.
§ 2- : La jurisprudence
La jurisprudence est constituée de l’ensemble des décisions juridictionnelles ou arbitrales nationales
et internationales. La jurisprudence joue un rôle important dans le développement progressif
du droit international entant que source subsidiaire du droit international.
A- : Importance de la jurisprudence
La jurisprudence des cours universelles est celles visée en premier lieu par l’article 38, e la référence
à l’article 59 (autorisé de la chose jugée des arrêts de la cour) la confirme .En effet la CIJ est

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une source d’inspiration importe dans l’œuvre de codification en droit de la mer (définition du
plateau continental) ou celui des traités (régime des réserves).
Les désaccords entre juges ou arbitres des juridictions internationales sont exprimés dans les :
-L’opinion individuelle qui celle d’un juge, tout en acceptant le dispositif d’un arrêt, n’est pas
d’accord avec son exposé des motifs (cela lui permet de justifier son désaccord en faisant
connaitre les motifs sur lesquels il veut fonder son acceptation du dispositif).
- L’opinion dissidente est l’opinion d’un juge minoritaire qui indique non seulement son apposition
au dispositif de l’arrêt, mais aussi sur lesquels il fonde son dissentiment.
B- : La jurisprudence comme source de droit international
Il apparait clairement que seuls les arrêts ont la qualité de source de droit international avec une
opposabilité limitée aux Etats parties au contentieux Il est de notoriété publique qu’une
juridiction (y compris la C.I.J) « dit le droit existant et ne légifère point. Cela est vrai même si
la cour , en disant et en appliquant le droit , doit nécessairement en préciser la portée et parfois
,en constater l’évolution»(avis, licéité de la menacé ou complot d’armes nucléaires .Juillet 1996).
L’équité est également un moyen auxiliaire de détermination des règles de droit lorsque selon
l’article 38 du statut de la cour , les parties sont d’accords de statuer exae qus et bono .A coté
de tous ces actes concertés conventionnels qui sont les importantes et les fondements du droit
international contemporain , la pratique et la jurisprudence reconnaissent d’instrument
l’existence et la contribution à la formation du droit international d’autres catégories
d’instruments juridiques qui se distinguent des traités soit par leur mode de formation
volontaire (les actes unilatéraux des Etats et des organisations internationales) ou soit par leur
autonomie par rapport aux traités (les actes concertés non conventionnels).
Tous ces actes ont un caractère communs ; l’expression de volonté d’un sujet de droit international,
tendant à produire des effets de droit .Il est vrai qu’il est difficile de les rattacher aux sources
formelles traditionnelles du droit international, quant leur normativité , ces instruments sont de
plus en plus développés par la pratique en produisant des effets juridiques à l’égard des sujets
du droit international.

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Table des matières
Introduction générale…………………………………………………………………………...3
Section 1. Ordre juridique international
I.Caractéristiques de l’ordre juridique international
1. Le fondement du droit international
2. L’évolution du droit international
II. Evolution du droit International……………………………………………………...4

§1- : Apparition du droit International…………………………………………………………4


A- : Naisssance de l’Etat moderne……………………………………………………………4
B- :La
doctrine…………………………………………………………………………………….5
1- : La théorie du droit naturel………………………..…………………………………….5
a- : Saint Thomas d’Aquin…………………………………………………………………5
b- : Francesco
Vitoria………………………………………………………………………………………5
c- : Francesco Suarez…………………………..…………………………………………..5
d- :
Grotius……………………………………………………………………………………..5
2-Le positivisme Juridique…………………………………………………………………6
C- : La pratique des Etats………………………………………………………………………6
§2- : Développement de la notion de droit international……………………………………….7
A- La notion d’Etat souverain et le développement du droit international…………………..7

1-Transformation de la notion d’Etat………………………………………………….……7


a- : En Occident…………………………………………………………………………7
b-Dans les ex pays socialistes……………………..………………………………………8
1- : L’adaptation de l’Etat souverain…………………………..……………………………8
a- : La prépondérance des grandes puissances……………………………..………8
b- L’organisation de la société internationale……………………..……………………8

B- : Les efforts d’adaptation du droit international……………………..……………………9


1-L’expansion du domaine du droit international………………………..…………………9
A-L’apparition de nouvelles nations…………….…………………………………………9
b-La contestation du droit international……………………………...……………………9
2-L’évolution de la doctrine……………………..............…………………………………10

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a- La rénovation du positivism………..……………………………………………………10
b- La renaissance du droit naturel……………….…………………………………………11
c- L’apparition du militantisme juridique………………………….………………………11

Section2- : Théorie du droit international…………………….……………………………12


§1- : Nature juridique du droit internation……………………………………………………12
A- : Négation du droit international……………………..…………………………………12

1-Des règles dépourvues de caractères juridiques…………………………..…………….12


2-Le droit international, un droit public externe de l’Eta…………………..………………13
B- : Existence du droit international…………...………………………………………………13
1-La positivité du droit international…………………………………………………………13
a-La pratique des gouvernements……………………………………………………………13
b-La participation aux organisations internationales…………………………………………13
2-L’ordre juridique international……………………..………………………………………14
a- Caractéristiques de l’ordre juridique international……………………………………………14
b-Relation entre ordre juridiques international et interne……………………………...………14
§2- : Fondement et perspective générale du droit international………………..…………15
A- : Formalisme juridique…………………………………………………………………….15
1-Le volontarisme juridique………………………………………………………………15
a-Volontarisme et étatique……………………………………………..…………………15
b-Les justifications du volontarisme juridique………………………………...……………16
2-Le normalise juridique…………………………………………………………………17.
B- : Au-delà du formalisme juridique…………………...………………………………17

1-Le droit naturel……………………………………………………………………………17


2-L’objectivisme……………..……………………………………………………………17
Première partie : Les sources du droit
international………………………………………………19
Chaque premier- : Les sources conventionnelles du droit
international…………………..……..21
Section 1- : Les
traité…………………………………………………………………………………21
§1- : Définition du
traité…………….……………………………..…………………………….21
A- : Définition coutumière du traité…………………………….…………………………21

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B- : Définition écrites du traité…………………………………………………………...22
§2- : Classification des
traités………………………………………………………….………22
A- Classific ation d’ordre
matériel…………………………………….……………………22
B- Classification d’ordre
formel……………………………………………………………23

Section 2: La conclusion des


traités……………………………….………………………………23
§1 : La capacité de
conclure…………..…………………………………………………………..23
A- : Les
Etats………………………………………………………………………………..24
B- : Les organisations
internationales………………………………………………………..24
§2- : La procédure commune aux
traités……………………………………………………………24
A- Le préalable à l’engagement
………………………….…………………………………24

1-La
négociation…………………………….……………………………………………2
4
2- L’adoption et
l’authentification……………………………………………………….25
B- :L’engagement et l’entrée en
vigueur………………………………………………………25
1-Expression de l’engagement ……………………………………………………………25
2-La détermination des autorités
compétentes………………………………..………….26
§3- : La particularité des traités
multilatéraux…………………………………………………………27
A- : La procédure
d’élaboration………….………………………………………………………...27

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1-L’élaboration dans le carde d’une conférence internationale
…………………………………27
2-L’élaboration sur l’initiative d’un organe statutaire d’une organisation
internationale………28
B- : L’extension des
contractants………………………………………………………………….28
1- La signature différée et
l’adhésion…….……………………………………………………28
2- Les réserves au
traité….……………………………………………………………………28

Section3- :
……………………………………………………………………………………………29
§1 : Effets des traités à l’égard des
parties………………..……….…………………………………29
A- : Le fondement du caractère obligatoire des
traités……………………………………………..29
1- : Les effets du traité sur le
territoire………………………………………………………….30
2- : Les effets du traité sur les
gouvernements…………………………………………………30

B -L’interprétation des
traités………………………………………………………………………30
§2- : Effets des traités à l’égard des
tiers………………………………………………………….31
A- : Le principe de la relativité des
traités…………………………………………………………31
1- La portée du principe
…..…………………………………………………………………..31
2- Les exceptions au principe de la relativité des
traités………..……………………………..31

B- : Effets des traités sur les autres


engagements……………………………………………………32

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Section 4: La nullité des
traités…………………………………………………….……………….32
§1- : Les causes de la nullité
………….……………………………………………………………32
A- L’absence de capacité
internationale……….……………………………………………………33
1- Les
Etats…………………………………………………………………………………….
.33
2- Les organisations
internationales…..………………………………………………………..33
3- Les mouvements de libération
nationale……………………………………………………..33

B- : Le consentement
irrégulier………………...……………..………………………………………34
1- Les ratifications
impératives…...………………………………………………………………34
2- La
contrainte………..………………………………………………………………………
….35

§2- : La nullité pour violation d’une norme


impérative……………………..……………………..35
A- : La consécration du jus
cogens……………………..………………………………………….35
B- :Le jus cogens et le développement du droit
international……………………………………..36

§3- : Le régime de la
nullité………….………………………………………………………………..36
A- La procédure d’annulation…………
…………………………………………………………..36
1- : Les Etats pouvant déclencher
l’action………………………………………………………..36

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2- : La date d’envoie de notification…………
………………………………………………….37

B- : Les effets de la
nullité……………………………..………………………………………………37
1-Le principe de la rétroactivité de la
nullité……..………………………………38
2-Les atténuations au principe de la rétroactivité de la
nullité………….………..38

Section 5- : L’extinction des


traités……..…………………………………………………..38
§1- : Les causes d’extinction des traités……………...…………………………….38
A- : Extinction des traités par
abrogation………………………………….38
B- : Extinction des traités par
dénonciation………………………………..39

§2- : La survenance de certains faits non prévus………..………………………..40


A- Les faits liées aux comportements des
parties….……………………….40
1- L’Extinction
fautive…………………………………………………40
2- Le cas du conflit armé
International……………………………...…40
a- La fin des
traités…………..…………………………………….40
b- La suspension des
traités………………………………..………40
c- Le maintien des
traités………………………….……………….41
B- : Les faits indépendants de la volonté des
parties……………………….41

Chapitre deuxième- : Les sources non conventionnelles du droit


international………..…………43

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Section 1- : La coutume
internationale……………………………………………………..43
§1- : Les éléments constitués de la
coutume……………………...……………………43
A- : Les éléments constitués par les actes
Etatiques………………..……………….43
1- Les actes
étatiques………………………..…………………………………..43
2- Les conditions d’opinion
iris…………………..……………………………..44
B- : Les éléments constitués par les actes
interétatiques……………..……….…….44
1- Au niveau des
traités…………………………..……………………………..44

§2- : La coutume dans l’ordre <juridiques


international……………………..………45
A- : La portées de la
coutume………………………..……………………………....45
1-Attitude de la
doctrine………………………………………………………….45
2-La
jurisprudence………………………………………………………….........45
B- : La codification de coutume
internationale……………………………………..45

Section 2- : Les principes généraux de


droit…………………………………………….…46
§1- : La nature juridique des principes généraux de
droit………………………...….46
A- : Les principes généraux de droit en tant que source direct de droit
B- : Les principes généraux de droit en tant que source primaire
C- Supplétive de droit
international………………………………………………..47

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§2- : La mise en œuvres des principes généraux
droit……………………………….47
A- : La combinaison des principes généraux de droit communs aux ordres
juridiques internes et la transposition des principes généraux de droit dans
l’ordre juridique
International…………………………………………………………………
…..47
B- : Les principes généraux de droit reconnus par la jurisprudence
Internationale…48

Section 3- : Les moyens


Auxiliaires………………………………………………………….48
§1- : La
doctrine……………………………..…………………………………………….48
A- : La position des
auteurs………………………………………………………….48
B- Les consultations
juridiques……………………..……………………………….49

§2- : La
jurisprudence……………………..………………………………………………49
A- : Importance de la
jurisprudence…………………………...……………………49
B- : La jurisprudence comme source de droit
international…………………...……49

Bibliographie sélective
I-Ouvrages généraux :
1-N’guyen (Q), Daillier (P.), Pellet (A.), (2000)
Droit international public
Paris, L.G.D.J. ; 7ème édition.
2-Attar (F.), (1994)
Le droit international entre ordre et chaos
Paris, Hachette.
3-Combacau (J.) Sur (S.), (1997)
Droit international public

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Paris, Dalloz.
5- Carreau (D.), (2001)
Droit international public
Paris, Pedone.

II-Cours généraux et mélanges :


1-Dominicé (Ch.), (2006)
Cours général de droit international public
Académie de droit international de la Haye
2-Dinstein (Y.), (2006)
L’interaction entre traité et droit international coutumier
Académie de droit international de Haye.
3-Abbie-Saab (G.), (1997)
Cours général de droit international public
Recueil des cours de l’académie de droit international de la Haye,
Volume 207, p.9-460.
4-Virally (M.) (1983)
Panorama du droit international contemporain
Recueil des Cours de l’Académie de droit international de Haye,
Volume 183, p. 9-382.
5-Thierry (H.), (1990)
L’évolution du droit international
R.C.A.D.I., III, volume 222, p. 1- 185.
6- Dominé (Ch.), (1997)
L’ordre juridique international entre tradition et innovation
Recueil d’études, P.U.F., XLI-534p.
III-Périodiques :
1- Annuaire français de droit international (A.F.D.I.).
2- Annuaire de l’institut de droit international (A.I.D .I)
3- Annuaire de la commission du droit international (A.C.D.)
4- Revue belge de droit international (R.B.D.I.).
5- Revue générale de droit international Public (R.G.D.I.P.)

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