Vous êtes sur la page 1sur 228

Erin Gérard Bac 3 – 2018/2019 Philippe Bouvier

Droit Administratif :
Informations sur l’administration du cours :
Juger est parfois un plaisir mais comprendre ne est toujours un plaisir. Ce qui lui importe c’est
que l’on puisse comprendre ce qu’il va essayer de nous raconter. Il y a une autre phrase : « le
droit n’est point fait pour les besoins de l’esprit mais pour des réalités sociales ». Le droit peut
donner des satisfactions à l’esprit mais nous ne devons jamais perdre de vue que le droit n’est
pas une fin en soi. Le droit est fait pour des réalités sociales.

Section 1 : Informations générales :


Cette année le titulaire du cours (David Renders) lui a demandé de la suppléer. Il espère pouvoir
nous communiquer cette passion. On a tendance à dire que le droit administratif est rébarbatif
mais on peut y trouver du plaisir. Sa vie professionnelle s’achève et c’est une chance pour lui
de faire une dernière fois le parcours de la théorie du cours de droit administratif. C’est un
passage de relai dont il se réjouit. Il a beaucoup à nous apprendre mais il espère en apprendre
beaucoup de nous également.
Il faut aller du général au particulier comme souvent. Il faut savoir distinguer l’essentiel de
l’accessoire. Il y a 3 petits conseils qu’il peut nous donner :
1) Faire un plan
2) Faire de synthèses
3) Il ne faut pas hésiter à parcourir le précis. On peut confronter les notes au précis pour
voir ce qui est intéressant de développer.
4) Lisez les journaux. Prenez le temps de vous intéresser à des articles d’actualité.
On a dans Mooddle deux choses.
1) Un lexique Néerlandais Français qui nous donne un bonus lors de l’examen écrit
2) Les consignes relatives à la partie écrite de l’examen. L’écrit porte sur les parties 1 et 3
du cours ainsi que le lexique. On a 2 oraux : un oral sur la partie 2 du cours et puis on a
un oral sur l’ensemble du cours. Il faut prendre connaissance de ces précisions.

Section 2 : Supports de cours :


1) Le précis : Il nous recommande de manière appuyée de faire l’acquisition du précis de
droit administratif général du droit administratif. Il contient tout le cours. Confronter les
deux peut être très intéressant. Le faire au quotidien est encore mieux. On peut se
procurer le précis au service cours dès a présent. C’est une 3ème édition.
a. Remarque : La matière de marchés public a changé depuis les autres éditions.
On a droit à une réduction étudiante et M. Renders ne prend pas de droit d’auteur sur ce
livre.
2) Le recueil de texte (Code): Un autre document important est le recueil de texte. On ne
périt point faute de loi, il y en a toujours assez. Ce sont plutôt la multiplicité qui est
pernicieuse. Les textes sont présentés en lien direct avec la façon dont le cours est
présenté. C’est aussi une édition de 2019. C’est cette édition qu’il vaut mieux acquérir.

1
Erin Gérard Bac 3 – 2018/2019 Philippe Bouvier

Il y a quelques de informations du précis liées aux districts que nous ne verrons pas. De la même
manière, la partie consacrée aux incidences sur l’environnement ne feront pas partie de
l’examen. La partie du cours sur le contrôle para juridictionnel ne fera pas l’objet de l’examen
non plus. Nous ne voyons pas les notes de bas de page.

Section 3 : Méthode :
Il va peut-être paraitre un peu scolaire mais il va suivre un plan très précis.

Table des matières


Droit Administratif : ................................................................................................................... 1
Informations sur l’administration du cours : .......................................................................... 1
Section 1 : Informations générales : ................................................................................... 1
Section 2 : Supports de cours : ........................................................................................... 1
Section 3 : Méthode : ......................................................................................................... 2
Introduction au droit administratif : ..................................................................................... 13
Section 1 : Les lois de services publics : .......................................................................... 13
Section 2 : L’organisation, l’action et le contrôle des administrations : .......................... 14
Partie 1 : L’organisation de l’administration. ....................................................................... 17
Chapitre 1 : L’organisation externe de l’administration : ................................................ 17
Section 1 : Administrations fédérale, régionales et communautaires : ........................ 17
§1 : Les ministres et les secrétariats politiques ou cabinets ministériels.................. 18
A) Les ministres : .............................................................................................. 18
B) Les secrétariats politiques ou cabinets ministériels : ................................... 18
§2 : Les administrations ........................................................................................... 19
A) Les administrations générales ...................................................................... 20
1) Au niveau fédéral ...................................................................................... 20
❖ Les services publics : ............................................................................ 20
❖ Organisation des Services Publics : ...................................................... 21
2) Au niveau Communautaire et régional ...................................................... 22
B) Les administrations spéciales ....................................................................... 22
1) L’administration de la justice : .................................................................. 23
2) L’administration de la Police : .................................................................. 23
3) L’administration militaire : ....................................................................... 24
4) L’administration de l’enseignement .......................................................... 24
C) Les administrations collatérales : ................................................................. 26

2
Erin Gérard Bac 3 – 2018/2019 Philippe Bouvier

1) Des administration collatérales établies par acte unilatéral....................... 26


❖ Les services administratifs à comptabilité autonome ........................... 26
❖ Les établissements publics : .................................................................. 27
❖ Les autorités administratives indépendantes. ........................................ 28
2) Les autorités administratives établies par actes bilatérales : ..................... 29
Section 2 : Les administrations locales (Collectivités locales) .................................... 30
§1 : Notion de la collectivité locale .......................................................................... 30
§2 : La commune ...................................................................................................... 33
A) La collectivité communale dans sa globalité : ............................................. 33
1. Notion ........................................................................................................ 33
2. Territoire et population : ............................................................................ 34
B) Les autorités de la commune : ...................................................................... 36
1. Généralités : ............................................................................................... 36
2. Le conseil communal ................................................................................. 37
3. Le Bourgmestre ......................................................................................... 39
❖ Les conditions auxquelles le bourgmestre est investi de sa charge : .... 39
• La nomination du Bourgmestre dans une des communes à facilité : ............. 40
• L’élection du bourgmestre dans la région de BXC ........................................... 41
• Election du Bourgmestre en région wallonne : ............................................... 42
• Présomption de connaissance de la langue : .................................................. 42
❖ Les conditions auxquelles le bourgmestre peut être démis de ses
fonctions : ..................................................................................................... 42
❖ Les attributions du bourgmestre ............................................................ 44
4. Le collège des bourgmestres et échevins :................................................. 44
❖ Les conditions auxquelles l’échevin peut être désigné : ....................... 44
• La désignation de l’échevin en région Wallonne : ........................................... 44
• La désignation de l’échevin en Région Bruxelloise : ........................................ 44
• La désignation de l’échevin dans les communes à facilité : ............................ 45
• La connaissance de la langue :......................................................................... 45
❖ Les conditions de démission de l’échevin : .......................................... 45
❖ Le mode de fonctionnement du collège échevinal : .............................. 45
❖ Quelles sont les compétences du collège ? ........................................... 45
5. Les services communaux ........................................................................... 46
❖ L’administration communale : .............................................................. 46

3
Erin Gérard Bac 3 – 2018/2019 Philippe Bouvier

❖ Les régies : ............................................................................................ 47


❖ Les services intercommunaux : ............................................................. 47
❖ Les établissements publics .................................................................... 48
• Notion : ............................................................................................................ 48
• Les Watringues, les polders. ............................................................................ 49
• Les centres publics d’actions sociales (CPAS) .................................................. 49
• Les ASBL communales : ................................................................................... 50
C) Les attributions de la communes : ................................................................ 50
1. Les attributions générales : ........................................................................ 50
2. Les attributions particulières : ................................................................... 51
3. La police communale : .............................................................................. 51
§3 : La province : ..................................................................................................... 55
A) La collectivité de la province : ..................................................................... 55
1. Notion : ...................................................................................................... 55
2. Population et territoire ............................................................................... 55
B) Les autorités de la province : ........................................................................ 56
1. Le collège et le conseil : ............................................................................ 56
2. Le gouverneur : .......................................................................................... 58
3. Les administrations provinciales ............................................................... 60
4. Le cas particulier de Bruxelles Capitale .................................................... 61
C) Les attributions de la provinces :.................................................................. 61
1. Les attributions d’intérêt provincial : ........................................................ 61
2. Les attributions confiées par les autorités supérieures : ............................ 62
§4 : Collectivité supra-communale .......................................................................... 62
§5 : L’agglomération et fédération de commune ..................................................... 63
§ 6 : Commissions communautaires bruxelloises .................................................... 63
A) Les institutions : ........................................................................................... 64
B) Les attributions : ........................................................................................... 64
C) Contrôles : .................................................................................................... 65
Chapitre 2 : L’organisation interne .................................................................................. 65
Section 1 : Les concepts génériques : ........................................................................... 65
§1 : Statut ou contrat ................................................................................................ 65
A) Le statut : ...................................................................................................... 65
1. Le statut administratif ................................................................................ 65
4
Erin Gérard Bac 3 – 2018/2019 Philippe Bouvier

2. Le statut pécuniaire :.................................................................................. 67


3. Le statut syndical ....................................................................................... 68
B) Le contrat : ................................................................................................... 69
1. La place du contrat dans la fonction publique : ......................................... 69
2. La théorie de l’acte détachable : ................................................................ 70
3. L’exécution du contrat : ............................................................................. 71
4. Le terme : ................................................................................................... 71
C) L’intérêt de la distinction : ........................................................................... 71
§2 : L’agent organe et l’agent préposé ..................................................................... 72
§3 : Les notions de cadre, d’emploi et de fonction .................................................. 74
A) Le cadre ........................................................................................................ 74
1. Le cadre organique : .................................................................................. 74
2. Le cadre linguistique : ............................................................................... 74
B) L’emploi : ..................................................................................................... 75
C) La fonction ................................................................................................... 75
§4 : Les notions de niveau, de rang et le grade ........................................................ 75
Section 2 : Les principes généraux ............................................................................... 76
§1 : Concernant le recrutement, le stage et la nomination. ...................................... 76
A) Le recrutement .............................................................................................. 76
1. Les principes : ............................................................................................ 76
2. Dans la pratique ......................................................................................... 77
B) Le stage : ...................................................................................................... 78
§2 : Concernant les droits et les devoirs ................................................................... 79
A) Les devoirs : ................................................................................................. 79
B) Les droits : .................................................................................................... 80
§3 : La carrière ......................................................................................................... 81
A) Les principes : .............................................................................................. 81
B) La mise en œuvre des principes : ................................................................. 82
§4 : Le régime disciplinaire et la suspension préventive : ....................................... 82
A) Le régime disciplinaire : ............................................................................... 83
1. Les sanctions : ........................................................................................... 83
2. Recours possible devant le CE .................................................................. 83
3. Les principes à respecter ............................................................................ 84

5
Erin Gérard Bac 3 – 2018/2019 Philippe Bouvier

D) Respect des droits de la défense : ......................................................... 84


E) Respect du principe Non bis ibidem ..................................................... 84
F) Respect de l’exigence d’impartialité : ................................................... 84
G) Sanction limitée : .................................................................................. 84
H) Respect du principe de la non rétroactivité de la sanction : ................. 84
I) Respect du principe le pénal tient le disciplinaire en état ...................... 85
B) La suspension préventive dans l’intérêt du service : .................................... 86
§5 : Les positions administratives : .......................................................................... 87
§6 : Les fins de carrières .......................................................................................... 88
Partie 2 : L’action de l’administration : ............................................................................... 88
Chapitre 1 : L’acte administratif unilatéral : .................................................................... 89
Section 1 : Les contours de l’acte ................................................................................. 89
§1 : Les actes qui ne sont pas l’œuvre d’une administration ................................... 90
A) Actes pris par les assemblées législative : .................................................... 90
B) Actes pris par des autorités dans le girons de la justice ............................... 91
C) Actes pris par des personnes privées. ........................................................... 92
§2 : Les actes de l’administration qui ne sont pas des actes administratifs : ........... 94
A) Les actes de gestion interne : .......................................................................... 94
1. Les circulaires ............................................................................................ 94
2. Les mesures d’ordre intérieur : .................................................................. 95
D) Les actes préparatoire ou les actes décisoires : ............................................ 96
1. Acte préparatoire ....................................................................................... 96
2. Acte interlocutoire ..................................................................................... 96
3. Acte post-décisoire .................................................................................... 97
Section 2 : Classification des actes administratifs unilatéraux : .................................. 97
§1 : Les actes à caractère réglementaire et individuel. ............................................. 97
A) Les actes à caractère réglementaire : ............................................................ 97
B) L’acte individuel : ........................................................................................ 98
§2 : L’intérêt de la distinction : ................................................................................ 98
A) L’avis de la SLCE : ...................................................................................... 98
B) La motivation formelle : ............................................................................... 99
C) L’interprétation de l’article 159 de la Const. ............................................... 99
Section 3 : Le régime juridique l’acte administratif de l’acte individuel ................... 102

6
Erin Gérard Bac 3 – 2018/2019 Philippe Bouvier

§1 : L’adage « Respecte la loi que tu as faite » ...................................................... 102


§2 : Les prescriptions qui touchent à l’élaboration de l’acte .................................. 103
A) Les conditions de légalité, les vices de légalité. ......................................... 104
1. Les exigences de légalité externe : .......................................................... 104
❖ Les exigences qui touchent à la compétence de l’autorité : ................ 104
Les limites à respecter : .............................................................................. 105
❖ Les exigences de formes concernant d’élaboration de l’acte .............. 109
• Les formes qui précèdent l’adoption de l’acte .............................................. 109
• Les exigences qui portent sur l’instrumentum : ............................................ 116
• Les exigences qui succèdent l’adoption de l’acte : ........................................ 121
2. Les conditions de légalité interne : .......................................................... 122
❖ L’objet de l’acte .................................................................................. 122
❖ Les motifs de l’acte ............................................................................. 124
❖ Le but de l’auteur de l’acte ................................................................. 125
Section 4 : les prescription qui touchent à son caractère obligatoire ......................... 125
§1 : Les moments clés de la vie d’un acte : ............................................................ 125
§2 La mutabilité de l’acte ....................................................................................... 128
A) L’acte réglementaire ................................................................................... 128
1. Portée du principe : .................................................................................. 128
2. Les formes de mutabilité : ....................................................................... 129
B) L’acte individuel ........................................................................................ 129
1. Abrogation et retrait d’acte : .................................................................... 129
2. Les actes créateurs ou non créateurs d’avantage : ................................... 130
3. Les actes réguliers ou les actes irréguliers. .............................................. 130
4. Les distinctions et la théorie du retrait d’acte .......................................... 131
§3 : La disparition de l’acte .................................................................................... 134
Section 5 : Les prescriptions qui touchent à son caractère exécutoire. ...................... 134
Chapitre 2 : L’acte administratif bilatéral : .................................................................... 134
Section 1 : Les contours de l’acte administratif bilatéral. .......................................... 134
Section 2 : Classification : .......................................................................................... 135
Section 3 : Les régimes juridiques : ........................................................................... 135
§1 : Le régime commun des contrats : ................................................................... 135
§2 : Le contrat de Marché public : ......................................................................... 137
A) Environnement juridique : .......................................................................... 137
7
Erin Gérard Bac 3 – 2018/2019 Philippe Bouvier

B) Définition : ................................................................................................. 137


C) Le régime juridique des marchés publics. .................................................. 137
1. Observations préalables aux marché juridique : ...................................... 137
2. Le champ d’application : ......................................................................... 139
❖ Champ d’application ratione personnae :............................................ 139
• Le pouvoir adjudicateur : ............................................................................... 139
• Le cocontractant ............................................................................................ 141
❖ Champ d’application rationne materiae : ............................................ 142
• L’objet : .......................................................................................................... 142
• Les relations qui échappent aux marchés publics : ....................................... 142
3 : Les grands principes : ................................................................................ 143
❖ Le principe de la concurrence : ........................................................... 143
❖ Les droits à respecter : ........................................................................ 143
❖ Le principe du forfait : ........................................................................ 143
❖ L’idée du service fait et accepté. ......................................................... 144
❖ La règle de la confidentialité ............................................................... 144
❖ La procédure est électronique. ............................................................ 144
❖ Estimation préalable :.......................................................................... 144
3. La structuration et les modalités de la commande publique :.................. 144
❖ Les outils de structuration : ................................................................. 144
• La prospection de marché : ........................................................................... 144
• Le cahier des charges ..................................................................................... 145
• L’allotissement : ............................................................................................. 147
❖ La commande publique : ..................................................................... 148
4. Les procédure, les techniques et les instruments de passation du marché :
149
❖ Les procédures de passation :.............................................................. 149
• La suppression des notions d’adjudication et d’appel d’offre ...................... 150
• Les procédures ouvertes et les procédures restreints : ................................ 151
• Les procédure avec négociation : .................................................................. 152
• Le dialogue compétitif : ................................................................................. 154
• Le partenariat d’innovation ........................................................................... 154
❖ Les autres procédures de passation particulières ................................ 154
5. Motifs d’exclusions, critères de sélection et critères d’attribution .......... 155

8
Erin Gérard Bac 3 – 2018/2019 Philippe Bouvier

❖ Le dépôt et l’ouverture des offres ....................................................... 155


❖ L’analyse des offres : .......................................................................... 156
• La sélection .................................................................................................... 156
• L’exclusion : ................................................................................................... 158
• L’attribution : ................................................................................................. 159
• La décision d’attribution ................................................................................ 162
6. L’exécution du marché ............................................................................ 163
❖ La conclusion du contrat ..................................................................... 163
❖ L’exécution du contrat : ...................................................................... 163
7. La fin du marché. ..................................................................................... 165
8. Le contentieux de l’exécution et de l’attribution : ................................... 165
❖ Le contentieux de l’attribution des marchés publics :......................... 166
o Cadre juridique : ............................................................................................ 166
o Les distinctions fondamentales..................................................................... 167
o Les garanties et leurs obligations : ................................................................ 168
o Le délai d’attente : ........................................................................................ 171
o Les recours avant que le contrat ne soit conclu : ......................................... 172
o Le régime contentieux institué après la conclusion du contrat .................... 175
❖ Le contentieux de l’exécution du marché public ................................ 176
§3 : Le contrat de concession domaniale................................................................ 177
A) L’environnement juridique de la concession domaniale ............................ 177
1. La domanialité : ....................................................................................... 177
2. Régime juridique propre : ........................................................................ 177
3. Les distinctions entre biens du domaine public et biens du domaine privé :
177
4. Le régime des biens du domaine public et des biens du domaine privé. . 178
B) La définition de la concession domaniale .................................................. 179
1. Acte administratif bilatéral ...................................................................... 179
❖ Caractéristiques : ................................................................................. 179
❖ Concession de stationnement et de voierie : ....................................... 180
2. Acte administratif unilatéral : .................................................................. 180
C) Le régime juridique des concessions domaniales : .................................... 180
❖ Les parties : ......................................................................................... 180
❖ Les principes : ..................................................................................... 181

9
Erin Gérard Bac 3 – 2018/2019 Philippe Bouvier

❖ Les droits du concessionnaires :.......................................................... 182


❖ Les limites à la concession : ................................................................ 182
§4 : Le contrat de gestion ....................................................................................... 182
A) Notion : ......................................................................................................... 182
C) Le régime juridique du contrat de gestion :................................................ 183
1. Le droit des contrats : .............................................................................. 183
2. Le Contrat de gestion = un règlement ? ................................................... 183
3. Les exigences de libre concurrence : ....................................................... 184
4. Une nouvelle forme de tutelle : ............................................................... 184
5. L’extension du champ d’application : ..................................................... 184
§5 : Le contrat de concession de travaux et de services : ....................................... 185
A) Distinction entre concession de service et marché de service : .................. 185
B) L’environnement juridique :....................................................................... 186
C) Le régime juridique .................................................................................... 186
1. Le champ d’application de la loi du 17 juin 2016 : ................................. 186
❖ Champ d’application personnel : ........................................................ 186
❖ Champ d’application matériel : ........................................................... 186
2. Les principes applicables : ....................................................................... 187
3. La procédure de passation : ..................................................................... 187
4. L’exéccution de contrat : ......................................................................... 188
5. L’attribution du contrat :.......................................................................... 188
6. Les concessions qui n’entrent pas dans le champ d’application : ........... 189
Partie 3 : le contrôle de l’administration : .......................................................................... 190
Chapitre 1 : Les contrôles administratifs et citoyens ..................................................... 190
Section 1 : Le contrôle administratif : ........................................................................ 190
§1 : Le recours administratif : ................................................................................ 190
A) Les principes : ............................................................................................ 190
B) Le recours administratif inorganisé ............................................................ 191
C) Le recours administratif organisé ............................................................... 192
§2 : Le contrôle de tutelle :..................................................................................... 194
A) L’organisation : .......................................................................................... 195
B) La nature : ................................................................................................... 196
C) Les procédés de tutelle : ............................................................................. 196

10
Erin Gérard Bac 3 – 2018/2019 Philippe Bouvier

1. La tutelle ordinaire : ................................................................................ 196


❖ La tutelle ordinaire générale : ............................................................. 196
❖ La tutelle ordinaire spéciale : .............................................................. 198
2. La tutelle spécifique ................................................................................. 199
3. Le concours de tutelle .............................................................................. 199
Section 2 : Le contrôle citoyen : ................................................................................. 200
§1 : L’accès aux documents administratifs : .......................................................... 200
A) Les origines constitutionnelles : ................................................................. 200
B) Les bases légales : ...................................................................................... 201
C) Les lignes directrices : ................................................................................ 201
D) Les formalités : ........................................................................................... 203
E) Les recours : ............................................................................................... 203
§2 : Le médiateur : ................................................................................................. 205
A) Le mode de saisine : ................................................................................... 205
1. Saisine obligatoire : ................................................................................. 205
2. Objet de la saisine : .................................................................................. 205
3. Suspension des travaux du médiateur :.................................................... 206
4. Suspension du recours devant le Conseil d’état ...................................... 206
B) Les pouvoirs : ............................................................................................. 206
Chapitre 2 : Les contrôles juridictionnels et para-juridictionnels .................................. 207
Section 1 : Les contrôles juridictionnels : .................................................................. 207
§1 : Les attributions du pouvoir judiciaire : ........................................................... 207
A) Point historique : ........................................................................................ 207
B) La notion de droit civil : ............................................................................. 207
C) La notion de droit politique : ...................................................................... 208
D) Le conflit de l’attribution : ......................................................................... 208
1. Le contexte du conflit : ............................................................................ 208
2. Comment départager les juges et les conflits d’attribution ?................... 208
3. Les exemples de conflit d’attribution : .................................................... 209
§2 : La responsabilité civile extracontractuelle de l’administration : .................... 210
A) Contexte historique : .................................................................................. 210
B) La faute de l’administration : ..................................................................... 211
1. La notion de faute : .................................................................................. 211

11
Erin Gérard Bac 3 – 2018/2019 Philippe Bouvier

2. La responsabilité de la faute : .................................................................. 211


C) Le dommage et le lien causal : ................................................................... 212
Section 2 : Le Conseil d’état : .................................................................................... 213
§1 : Les juridictions administratives – Généralité :................................................ 213
A) La diversités de juridictions administratives : ............................................ 213
B) La place du conseil d’état : ......................................................................... 213
C) Les juridictions administratives créées par les Communautés et les Régions :
214
D) Pas de structure similaire à la structure judiciaire : .................................... 214
§2 : Le contentieux d’annulation :.......................................................................... 215
A) Principes généraux : ................................................................................... 215
B) L’introduction du recours : ......................................................................... 216
1. L’objet : ................................................................................................... 216
2. L’intérêt à agir : ....................................................................................... 216
3. Les moyens d’annulation : ....................................................................... 217
4. Le Délai : ................................................................................................. 217
C) Le traitement du recours :........................................................................... 218
1. Le déroulement de la procédure : ............................................................ 218
3. Le rôle du greffe ...................................................................................... 218
4. Les moyens invoqués après la requête .................................................... 218
5. Intervention des personnes intéressés ...................................................... 219
6. Procédure accélérée ................................................................................. 219
7. Le système de la boucle administrative Bestuurlijk lus .......................... 220
D) Les effets des arrêts d’annulation : ............................................................. 220
1. Les arrêts de rejet et d’annulation : ......................................................... 220
2. Autorité relative de chose jugée. ............................................................. 220
3. Maintien des effets d’un acte administratif unilatéral annulé : ............... 220
4. Possibilité d’enjoindre un comportement à l’administration :................. 221
5. Délai d’ordre : .......................................................................................... 221
§3 : Le contentieux de suspension : ....................................................................... 221
A) La suspension ordinaire : ............................................................................ 221
1. L’introduction de la demande : ................................................................ 221
2. Le traitement de la demande .................................................................... 222
3. Les effets de la suspension ordinaire : ..................................................... 222

12
Erin Gérard Bac 3 – 2018/2019 Philippe Bouvier

B) La suspension d’extrême urgence : ............................................................ 222


1. Les conditions : ........................................................................................ 222
2. Diligence :................................................................................................ 223
3. Procédure : ............................................................................................... 223
C) Les mesures provisoires : ........................................................................... 223
§4 : La Cassation administrative : .......................................................................... 223
A) Observation liminaire ................................................................................. 223
1. Le siège de la matière : ............................................................................ 223
2. La partie adverse :.................................................................................... 223
3. Contentieux administratif judiciaire ou mixte ? ...................................... 224
4. La procédure : .......................................................................................... 224
B) Introduction du recours .............................................................................. 224
C) Admission du recours : ............................................................................... 224
D) Instruction du recours : ............................................................................... 225
§5 : L’indemnité réparatrice : ................................................................................. 225
A) Introduction et principes généraux : ........................................................... 225
B) Les conditions pour introduire un demande : ............................................. 226
C) La procédure : ............................................................................................. 227
§6 : Art. 159 de la C° : ........................................................................................... 227

Introduction au droit administratif :


Section 1 : Les lois de services publics :
Le cours se présente sous la forme d’une triptyque. Le cours comprend 3 parties :
1) L’organisation de l’administration
2) L’action de l’administration
3) Contrôle de l’action de l’administration
Ces 3 grands thèmes sont irradiés par les lois de service public. Elles transcendent l’organisation
de l’administration, son action et son contrôle.
➢ Remarque : Il y a certaines notions qui sont polysémiques. On vise ici des règles de
droit qui ne sont pas inscrites dans un texte. Un certains monsieur Roland les a appelées
comme ça.
Quelles sont ces lois ?

13
Erin Gérard Bac 3 – 2018/2019 Philippe Bouvier

1) La loi d’égalité : C’est la loi qui est inscrite dans la Constitution. « Tous les belges sont
égaux devant la loi ». Cette loi d’égalité a été précisée par les juridictions et par la Cour
constitutionnelle en particulier.
a. De quoi s’agit-il ? Cette loi d’égalité assure l’égal accès des usagers devant les
services publics. Le principe de l’égalité suppose que :
i. Les personnes dans des situations similaires doivent être traitées de la
même manière,
ii. Les personnes dans des situations différentes doivent être traitées
différemment.
iii. Exception : Mais il est possible de traiter différemment des personnes
dans la même situation ou de la même manière des personnes dans des
situations différentes pour autant qu’on le justifie.
2) La loi de continuité : Le droit administratif inclu nécessairement cette loi qui veut que
les services publics ne s’arrêtent jamais. Ils sont là pour assurer l’intérêt général et
l’intérêt général ne souffre pas l’interruption. C’est ça la continuité.
a. Tempérament : C’est un principe mais il y a évidemment des exceptions.
i. Exemple : Il se conçoit aisément que les chemins de fer ou les gares
soient fermées la nuit. On voit donc que la continuité souffre des
tempéraments.
ii. Exemple : Le droit de grève dans le service public. Moyennant certaines
conditions il se conçoit que le service public soit en grève.
b. Tempérament au tempérament : On a imaginé des systèmes qui permettent
quand même de faire en sorte que ce droit de grève soit régulé par le service
minimum.
i. Exemple : Un service minimum a été organisé au niveau du rail. C’est
un tempérament au tempérament.
ii. Exemple : Il est question d’instaurer un service minimum en ce qui
concerne les administrations pénitentiaires.
3) La loi du changement : le système peut changer il peut bouger.
a. Exemple : Le règlement général des études peut changer et il change d’ailleurs.
Les règles changent beaucoup.
b. Exemple : Lorsque par le truchement d’une concession domaniale une autorité
publique concède la gestion de son bien public à un propriété privé, la
concession domaniale est précaire. Il peut y être mis fin. L’autorité publique peut
y mettre fin et reprendre le contrôle d’un bien.
Ce sont les 3 grandes lois qui irradient le droit administratif. On retrouvera ces lois relativement
souvent. Ces lois du services public sont des principes généraux du droit administratif.

Section 2 : L’organisation, l’action et le contrôle des administrations :


Dans l’introduction du cours, le professeur Renders prend 5 exemples : pour montrer que toutes
les situations de fait prennent souvent des questions au niveau de son administration, de son
action et de son contrôle.

14
Erin Gérard Bac 3 – 2018/2019 Philippe Bouvier

1) L’affaire de la carolorégienne : un des politicien a fait l’objet d’un vote de méfiance


constructive. Certains membre du conseil communal voulaient le mettre à la porte.
L’intéressé est allé devant le conseil d’état qui lui a donné raison car elle n’était pas
motivée. Le législateur a dit désormais la motivation ne sera plus nécessaire.
a. Organisation : Comment situer un échevin sous l’angle de l’administration.
Qu’est-ce qu’un échevin.
b. Action : Une motion de méfiance est-ce que c’est un acte administratif
unilatéral. Si s’en est un, c’est de la compétence du conseil d’état.
c. Contrôle : Le conseil d’état a contrôle l’acte en question. Le législateur modifie
la loi, c’est aussi une sorte de contrôle.
2) Changement d’affectation : Une fonctionnaire de police qui bénéficie d’une place
importante était harcelée par son supérieur. Elle ne se laisse pas faire et dépose plainte.
Le supérieur change l’affectation de l’intéressée.
a. Organisation : Cette fonctionnaire de police où se situe-t-elle dans
l’administration
b. Action : Est-ce que la décision de réaffectation est une acte administratif
unilatérale ? C’est important car si ce n’est pas un acte administratif il n’y a pas
de juge qui peut contrôler sa légalité.
c. Contrôle : Qui est compétent pour en connaitre ?
3) Permis d’environnement : Un particulier veut ouvrir une discothèque. Il faut obtenir de
la commune un permis d’environnement. Si le permis est refusé par la commune
l’intéressé peut se pourvoir en recours devant le ministre régional de l’environnement.
Si le ministre refuse également l’intéressé a un deuxième recours possible.
a. Organisation : Ce sont des questions qui touchent à l’administration
b. Action : Le permis est un acte administratif unilatéral
c. Contrôle le contrôle peut être opéré par le conseil d’état ou par le pouvoir
judiciaire. La ligne de démarcation, peut poser des problèmes.
i. Remarque : Pourquoi cette concurrence entre les juges ? Pour
comprendre pourquoi l’administration n’a pas un juge mais deux c’est
parce que quand la Belgique a été créée il n’y avait pas de conseil d’état
en Belgique.
1. Première proposition de création : Dès 1832 une proposition a
été déposée pour en créer un. Il sera créé en 1948.
2. L’après-guerre : C’est à partir de 1920, qu’il est possible pour
les juridictions de l’ordre judiciaire de condamner les autorités
administratives. La C. Cass a rendu un tel arrêt à ce moment là
car l’idée de créer un conseil d’état a été à nouveau effleuré en
1920.
3. Arrêt la Flandria : Voir Arrêt La Flandria ; arrêt extrêmement
important de 1920. Jusqu’à ce moment-là, les juridictions de
l’ordre judiciaire, au nom de la séparation des pouvoirs, ne
voulaient pas condamner une autorité administrative à des
Dommage et Intérêt si elle avait commis une faute.

15
Erin Gérard Bac 3 – 2018/2019 Philippe Bouvier

Renversement de jurisprudence : La jurisprudence de la Cour


de cassation a alors été fixée dans un autre sens. Donc
maintenant, les juridictions de l’ordre judiciaire peuvent
condamner les juridictions administratives à des DI suite à un
dommage causé par sa faute à un particulier. Cet arrêt a marqué
un temps d’arrêt dans la volonté du pouvoir politique de l’époque
de vouloir créer enfin en Belgique un CE. On voit cela
notamment avec l’arrêt La Flandria qui est un frein. Ce dernier
est cependant provisoire.
La création du Conseil d’Etat : L’idée de créer un CE a
continué son petit bonhomme de chemin et le sujet était mûr juste
avant la SGM. Le projet était prêt. Mais cela n’a pas été réalisé
directement à cause de la SGM et donc le CE a été adopté au
lendemain de cette guerre.
Pouvoir judiciaire : On n’a néanmoins pas retiré ce contentieux
au pouvoir judiciaire. Il l’a toujours aujourd’hui, même avec
l’existence du CE. De l’arrêt La Flandria on peut en tirer 2
constatations concernant ce contentieux :
▪ Le roi n’est pas une juridiction : On ne l’a pas retiré car
un type de contrôle était exercé par le Roi à l’encontre des
collectivités locales. C’est ce qu’on appelle la tutelle ; le
Roi peut annuler des actes pris par des collectivités
politiques locales. Mais le Roi n’est pas une juridiction et
en outre, ces décisions prises par les collectivités ne
valaient pas pour le Roi et pour ses ministres.
▪ Pas de recours en excès de pouvoirs : On n’avait donc
pas de recours pour ce qu’on appelle l’excès de pouvoir.
Ce terrain n’était pas occupé par un juge et c’est ce terrain
qu’on a confié au CE. C’est pour cela, qu’on a
aujourd’hui un contrôle de l’administration opéré par le
juge judiciaire et un contrôle de l’administration opéré
par le CE, en Belgique. Donc le terrain inoccupé par le
juge du pouvoir judiciaire a été confié au CE, le terrain
déjà occupé par le juge judiciaire lui a été laissé.
4) Marché public : Il y a aussi l’hypothèse ce cette entreprise publiques qui conclu un
marché pour désamianter un de ses bâtiments. Un de ses soumissionnaires (qui fait
offre) évincé veut introduire une action contre cette décision d’attribuer le marché à une
entreprise concurrente de la sienne.
a. Organisation : Une entreprise publique autonome se situe dans la gestion de
cette administration.
b. Action : La décision de ne pas attribuer le marché à quelqu’un est un acte
administratif unilatéral.

16
Erin Gérard Bac 3 – 2018/2019 Philippe Bouvier

c. Contrôle : Les adjudicateurs doivent attendre 15 jours. Après les 15 jours, les
soumissionnaires peuvent saisir un juge. Des problèmes se pose au niveau de
l’administration au niveau de l’action et au niveau du contrôle.
5) Problèmes de vivre ensemble : Un problème de voisinage une commune décide
d’aménager une place. Voilà qui va poser des problèmes aux riverains et aux
commerces. Ce sont des problèmes de vivre ensemble qui posent des questions en
termes de droit administratif. La commune prend une décision. Cette décision peut être
attaquée par les commerces et les riverains. Cette décision peut être attaquée devant une
autorité de tutelle.
a. Organisation : Le riverain n’est pas obligé de passer par là il peut aller
directement devant le juge aussi. Elle est illégale et elle demande l’organisation.
b. Action : Elle montre une décision prise par la commune.
c. Contrôle : Un recours est possible mais c’est un recours gracieux. Au niveau du
contrôle on a un contrôle juridictionnel qui reste possible.
Le dénominateur commun est de mettre l’accent sur les 3 grands thèmes qui sont l’organisation,
l’action et le contrôle de l’administration. Pour aller un peu plus loin dans cette approche.
Question de structure : On verra que dans le précis, la présentation des 3 thèmes est binaires.
➢ Organisation : Quand nous parlerons de l’organisation de l’administration on distingue
l’organisation externe de l’organisation interne. C’est une des grandes distinction.
➢ Action L’action de l’administration est aussi binaire. Il y a d’abord l’acte administratif
unilatéral et il y a l’acte administratif bilatéral. Le marché passé entre l’adjudicataire et
l’adjudicateur c’est un contrat.
o Remarque : S’il y a bien une partie qui a changé c’est celle-là. Une catégorie
d’acte bilatéraux a subi de profondes modifications.
➢ Contrôle : Le contrôle de l’administration. On a un contrôle citoyen ou administratif et
on a un contrôle juridictionnel. Chacune des partie est subdivisée en 2.

Partie 1 : L’organisation de l’administration.


Quelle est la différence entre organisation interne et externe ?
➢ Pour l’organisation interne, on parle essentiellement des fonctionnaires. C’est le droit
de la fonction publique pour l’essentielle.
➢ Pour l’organisation externe c’est fédéral d’une part et local d’autre part.

Chapitre 1 : L’organisation externe de l’administration :


Section 1 : Administrations fédérale, régionales et communautaires :
Il faut avoir à l’esprit que nous sommes dans un état fédéral et décentralisé. Il ne faut pas
confondre les deux.
➢ Fédéralisme : Les régions et les communauté c’est du fédéralisme. Quand on parle des
administration fédérales, régionales et communautaires on parle des administrations
fédérales.
➢ Décentralisation : Les provinces et les communes c’est de la décentralisation.

17
Erin Gérard Bac 3 – 2018/2019 Philippe Bouvier

§1 : Les ministres et les secrétariats politiques ou cabinets ministériels


A) Les ministres :
Mode de désignation :
➢ Les ministres fédéraux sont nommés et révoqués par le roi. Art. 96 de la Constitution.
Ils prêtent serment entre les mains du roi.
➢ Les ministres communautaires et régionaux sont élus et ils prêtent serment entre les
mains du président de leur parlement.
o SAUF le ministre président qui prête serment entre les mains du roi.
Mode de fonctionnement : Ce qui distingue les ministres fédéraux des ministres des entités
fédérées c’est leur manière de fonctionner.
➢ Les ministres fédéraux : Chaque ministre fédéral est à la tête d’un département
ministériel (SPF justice, SPF finance, SPF …). Au niveau fédéral, le conseil des
ministres est l’exception au principe qui veut que chaque ministre est responsable de
son département.
➢ Les ministres communautaires et régionaux : Dans les communautés et les régions ça
ne fonctionne pas comme ça. Le mode de fonctionnement des ministres est basé sur le
principe de la collégialité. Les décisions qui sont prises sont des décisions qui sont en
principe collégiales. Au niveau régional et communautaire, la délégation d’une matière
à un ministre est l’exception au principe de collégialité.
o Remarque : Le principe est de la décision collégiale sauf délégation. La
préparation des décisions prises par les gouvernements, l’exécution des
décisions relève de chaque membre individuellement en fonction des matières
qui lui ont été attribuées. Il y a une répartition qui faite.
Hiérarchie administrative : Les ministres sont les supérieurs hiérarchiques. C’est le principe
hiérarchique qui trouve à s’appliquer au niveau fédéral et au niveau communautaire régional.
C’est le point commun qui relie les deux niveaux. Le mot principe hiérarchique reviendra
souvent.
➢ Exemple : S’agissant de la Région wallonne, le gouvernement wallon dans son
ensemble est le supérieur hiérarchique de l’administration en question.

B) Les secrétariats politiques ou cabinets ministériels :


Dénomination :
➢ Fédéral On parle au niveau fédéral des secrétariats politiques
o Remarque : Il y a une réforme Copernic où on a voulu modifier de fond en
comble les administrations. Le mot secrétariat politique qui a été décidé est au
final peu utilisé. On parle en général de cabinet même au niveau fédéral.
➢ Communautaire et régional : On parle des cabinets ministériels
Les membres du cabinet : Ces cabinets sont composés de personnes qui sont choisies en toute
confiance par le ministre. En règle générale, dans ses choix le ministre ne se trompe pas.

18
Erin Gérard Bac 3 – 2018/2019 Philippe Bouvier

➢ Quid si la confiance est rompue ? Il arrive parfois que ça ne se passe pas bien. Dans
cette hypothèse-là, les membres du cabinet peuvent être démis de leurs fonctions.
o Particularité : Ils sont dans un régime statutaire. Ils ne sont pas sous contrat de
travail. Ils peuvent perdre la confiance de leur ministre.
➢ Compétence hautement discrétionnaire : S’ils sont démis de leurs fonctions la décision
doit être motivée (même si c’est difficile étant donné que c’est un choix basé sur la
confiance). Comme son choix est discrétionnaire et même hautement discrétionnaire,
on comprend qu’il n’y a guère d’explication à donner ni dans les choix opérer au
moment où on compose le cabinet ni au moment où il y met fin.
o Attention : Compétence discrétionnaire >< Compétence liée : La
compétence discrétionnaire d’une autorité publique s’oppose à la compétence
liée de l’autorité publique.
▪ Discrétionnaire ça veut dire que l’autorité a un choix important.
▪ Liée ça veut dire que l’autorité n’a pas de choix. On parle de compétence
liée lorsque dès lors que les conditions de faits et de droit sont réunies,
l'administration a l'obligation d'agir dans un sens déterminé. Il y a
compétence liée chaque fois que le législateur et le pouvoir
réglementaire n'ont reconnu aucune possibilité de choix à
l'administration dans la prise de décision
• Exemple : Les subventions sont octroyées selon certaines
conditions. Si les conditions sont remplies alors il y a subvention.
o Attention Compétence discrétionnaire >< compétence arbitraire Une
compétence discrétionnaire d’une autorité ne se confond pas avec une
compétence arbitraire.
▪ Compétence arbitraire : Ça n’existe pas. Une compétence arbitraire
c’est une compétence où une autorité ne doit pas justifier son choix.
Même dans le choix d’un membre d’un cabinet ministériel, il y a
justification et il n’y a pas de compétence arbitraire.
• Remarque : Quand on parle de compétence liée et de
compétence discrétionnaire on parle de compétence
d’attribution. Il faut que la loi lui attribue. Les compétences du
pouvoir administratif et ses dérivés sont toujours des
compétences d’attribution. C’est quelque chose d’important.
Quelles sont leurs fonctions au sein du cabinet ministériels ? Ils sont des sortes de
transmission. C’est le trait d’union entre l’administration et le ministre. Il faut dire qu’ils ont
d’autres fonctions aussi. Ils ont aussi tendance à empiéter. Il arrive que le cabinet fasse le travail
de l’administration. Normalement le rôle est un rôle de trait d’union et en principe pas autre
chose.

§2 : Les administrations
Ces administrations procèdent du mode d’organisation qu’on appelle la centralisation, par
opposition à la décentralisation. Donc ce sont des administrations centralisées, dépendant
directement du ministre. A nouveau, avec la Réforme Copernic, on a changé les noms. Selon le

19
Erin Gérard Bac 3 – 2018/2019 Philippe Bouvier

Pr, ces changements sont davantage cosmétiques. On appelle cela désormais des « services
publics »

A) Les administrations générales


Ces administrations-là procèdent du mode d’organisation qu’on appelle la centralisation. Donc
les administrations composées d’agent sont des administrations centralisées. Elles dépendent
du ou de ministres.

1) Au niveau fédéral
❖ Les services publics :
Quelles sont les administrations générales fédérales ? On a des administrations au niveau
fédéral que l’on appelle désormais service public. Remarque : On a changé les noms. Ces
changements de dénominations peuvent sembler cosmétiques. Fondamentalement, les choses
n’ont pas changé.
Personnalité juridique : Les Services publics sont dépourvus de personnalité juridique. Ces
administrations ont des attributions qui leur sont propres et des moyens qui leurs sont propres
mais elles n’ont pas la personnalité juridique.
Compétence : Les services publics n’ont pas de personnalité juridique mais, il est vrai qu’ils
sont, au niveau de leur organisation, organisés par le roi car la cCnstitution le prévoit. On a
deux dispositions qui sont intéressantes :
➢ Art. 37 de la Const. « Au Roi appartient le pouvoir exécutif fédéral, tel qu'il est réglé
par la Constitution. »
➢ Art 107 al. 2 qui nous dit « Il nomme aux emplois d'administration générale et de
relation extérieure, sauf les exceptions établies par les lois. » C’est sur cette base là que
le roi a qualité pour organiser une administration.
o Quelle est la logique ? C’est un peu curieux. Il faut garder à l’esprit que c’est
l’accessoire qui emporte le principal. Parce qu’on donne au roi le pouvoir de
nommer les agents il peut aussi organiser l’administration. Donc, pas
d’intervention du législateur pour organiser les services des administrations
fédérales. On a de tout temps déduit de cette disposition que comme le roi
nommait, il était aussi compétent pour organiser l’administration. C’est un
pouvoir qui relève du pouvoir exécutif tout seul. On n’est pas dans l’hypothèse
où le roi exécute une loi.
▪ Remarque : L’article 106, C° dispose cependant la règle du contreseing
ministériel. Un acte posé par le Roi doit toujours être fait avec l’accord
d’un de ses ministres. On n’a donc pas d’intervention du législateur pour
organiser les administrations au niveau fédéral.
Distinctions à opérer : On distingue quand on parle des services publics, les services publics
verticaux et les services publics de programmation.
➢ Remarque : Par « Services publics », on désigne les anciens ministères mais on donne
pour un même mot des sens différents. Le mot service public est aussi polysémique.

20
Erin Gérard Bac 3 – 2018/2019 Philippe Bouvier

o Sens organique : Service public fédéraux, verticaux, horizontaux, de


programmation, on parle au sens organique du mot. Ici, nous parlons de service
public organique (ministère).
o Sens fonctionnel : Il est aussi souvent pris dans un sens fonctionnel : la mission
de service public.
▪ Exemple : L’UCL est un service public fonctionnel mais pas un service
public organique.
Au niveau fédéral, on distingue les services public verticaux, horizontaux et de programmation.
➢ Verticaux : C’est le SPF finance, mobilité transport, justice, intérieur, emploi et travail,
…Il y en a 10 au total. Ce sont les héritiers des anciens ministères. On parle aussi de
départements ministériels.
➢ Horizontaux : Les services horizontaux il n’y en a que 2. Ils sont transversaux et passent
à travers les autres services verticaux. Ce sont des services qui viennent en appui des
SPF verticaux
o SPF BOSA : On a le SPF Stratégie et Appui qui s’occupe du budget et des
comptes des différents autres SPF. Il assiste le Gouvernement et soutient les
organisations fédérales dans différents domaines. C’est le SPF Stratégie et
Appui.
o Le SPF Chancellerie du Premier Ministre a pour vocation d’organiser la
coordination générale. Ce sont des services qui viennent en appui des services
verticaux. . Il soutient le PM dans la direction et la coordination de la politique
gouvernementale. C’est aussi lui qui assure le relais avec les entités fédérées,
d’une part, et l’UE, d’autre part.
➢ Programmation : C’est une notion un peu nouvelle. Il n’y en a que 5. Ce sont des
administrations temporaires qui sont là pour accomplir un service particulier. Ils sont
rattaché à des SPF verticaux mais ils disposent d’une autonomie en terme de moyen et
en terme des missions qui leurs sont données.
o Exemple : SPP développement durable, SPP police scientifique, …
L’ensemble de ces administrations est organisé en services. Il y a différents services qui
la compose.
❖ Organisation des Services Publics :
Comité de direction : Les SPF sont dirigés par un président du comité de direction. C’est le
patron de l’administration c’est le premier fonctionnaire du SPF. Ils sont désignés par mandat.
Son boulot, c’est le boulot d’un manager. Il doit gérer son budget, ses employés, ses missions
… Il lui appartient d’exécuter les axes politiques que son ministre détermine. Dans le comité
de direction, on trouve les fonctionnaires les plus importants pour le service. Ceux qui le
dirigent.
Conseil stratégique : Il peut y avoir un conseil stratégique à côté du président du comité de
direction. Sa composition est différente : il peut être composé par le ministre, le président du
comité de direction, chef de cabinet, experts. Il faut déterminer les politiques générales
d’exécution. Ce conseil siège au côté du comité de direction.

21
Erin Gérard Bac 3 – 2018/2019 Philippe Bouvier

➢ Remarquons que le schéma d’organisation décrit ci-dessus ne vaut que pour les SPF.
Dans la mesure où les SPP sont créés en vue de réaliser un objectif précis de l’action
gouvernementale, leur existence et leur nombre sont susceptibles de varier.
Pareillement, le Gouvernement est libre d’organiser les SPP selon le schéma
organisationnel qui lui paraît le plus approprié, pour assurer la réalisation de l’objectif
à atteindre.

2) Au niveau Communautaire et régional


Dénomination : Au niveau régional et communautaire il n’y a pas eu de réforme de Copernic.
Les anciens ministères sont restés.
➢ Remarque : En Wallonie, on a le « Service public Wallonie ». Pour la Communauté
Française, on trouve le « Ministère de la Fédération Wallonie-Bruxelles » mais
attention, cette dénomination « Fédération Wallonie-Bruxelles » n’a aucune valeur
juridique.
Organisation : Il n’y a pas de comité de direction, il n’y pas de cellule stratégique. Ce qui est
important c’est que l’organisation n’est pas la même.
➢ Secrétaire général (// président du comité de direction) Il y a un secrétaire général qui
est le patron de l’administration générale communautaire. On ne trouve pas de comité e
direction ou de conseil stratégique.
o Remarque : Le mot secrétaire général est un vieux mot qui est intéressant. Le
mot est un mot qui date d’il y a très longtemps et notamment dans la belgique
occupé. Le rôle des secrétaire généraux a été important. Le terme de secrétaire
général a disparu sauf dans les entités fédérées.
Les règles applicables : Dans l’organisation beaucoup de règles sont directement inspirées de
celles qui sont appliquées au niveau de l’état. A l’article 87, §2 de la LS : « Chaque
gouvernement dispose en propre d’une administration et de son personnel ». On retrouve la
même idée que celle de l’article 107 de la constitution mais pour les communautés et les
régions. Ces administrations générales sont sous la coupe du pouvoir exécutif.
➢ Qui est compétent ? Ces administrations sont donc directement sous la coupe du
pouvoir exécutif, le pouvoir législatif n’intervient donc pas.
B) Les administrations spéciales
Par opposition aux administrations générales (organisées par le Roi Art. 107 de la C°) les
administrations spéciales sont organisées par la loi (le législateur) et il y a des raisons à cela.
➢ Remarque : C’est là que réside la grande différence entre le général et le spécial. Au
niveau des communauté et des régions on a prévu la même chose. Le général est
organisé par l’exécutif et le spécial est organisé par le spécial car il y a en jeu des droits
fondamentaux, l’hypothèse de la séparation des pouvoirs, …
Pourquoi est-ce que c’est comme ça ? C’est l’histoire qui nous éclaire. On doit se souvenir que
le suffrage universel masculin date de 1921. Il a renversé fondamentalement les choses. On a
vu le parti socialiste éclore, prendre de l’importance. Les classes dirigeantes se sont trouvée un
22
Erin Gérard Bac 3 – 2018/2019 Philippe Bouvier

peu mises à mal. Il y a eu un phénomène de rejet contre le parlementarisme dans les années 30.
On parlait d’antiparlementarisme. Ce qui est sûr c’est que les années 30 ont eu de l’importance
car époque de l’antiparlementarisme et volonté de renforcer ce mouvement. L’époque des
années 30, le pouvoir législatif part en vrille. On peut trouver que c’est normal aussi.
Il y en a 4 qui sont importantes :

1) L’administration de la justice :
L’intendance de la justice : Il y a un SPF justice donc il y a des services qui s’occupent de la
justice et qui relèvent de l’administration générale. C’est un peu l’intendance de la justice mais
ce n’est pas la justice elle-même. C’est l’administration générale justice qui cohabite avec
l’administration spéciale justice.
➢ Exemple : Il y a à Bruxelles une direction générale des administrations pénitentiaires.
Il y a là aussi une déconcentration qui nait de la centralisation. Ce sont des services qui
dépendent de l’administrations centralisées. Un autre exemple, ce sont les
établissements pénitentiaires, on sait que tous les établissements pénitentiaires ne sont
pas à Bruxelles.
La justice en tant que telle : La justice elle-même est rendue par les juges. Il y a le MP, il y a
le greffier, il y a les employés de la justice, la police judiciaire, … Le pouvoir judiciaire sont
organisés à part par la loi.
➢ Remarque : Au sein de la police, il y a des membres de la police qui exercent des actes
de police judiciaire.
Comment s’organise la justice ? Tout le petit monde de la justice est organisé dans le code
judiciaire. Le Code Judiciaire comprend toute une partie qui a trait à l’organisation. Attention :
Le Code Judiciaire, ce sont des lois. Donc, ce sont des lois qui organisent le service de la justice
(pas son intendance).
➢ Pourquoi organiser la justice par le biais de lois ? Le but est d’assurer une
indépendance. C’est le principe de la séparation des pouvoirs.
o Le pouvoir législatif : On confie au Parlement, au pouvoir législatif, le pouvoir
d’organiser la justice.
o Le pouvoir judiciaire : C’est comme ça qu’on a dans la constitution un article
151 qui consacre l’idée que les juges sont indépendants dans l’exercice de leur
compétence. « Les juges sont indépendants dans l'exercice de leurs compétences
juridictionnelles. Le ministère public est indépendant dans l'exercice des
recherches et poursuites individuelles, sans préjudice du droit du ministre
compétent d'ordonner des poursuites et d'arrêter des directives contraignantes
de politique criminelle, y compris en matière de politique de recherche et de
poursuite. »

2) L’administration de la Police :
Qu’en est-il concernant la police ? L’article 184 de la Const. nous dit « L'organisation et les
attributions du service de police intégré, structuré à deux niveaux, sont réglées par la loi. Les

23
Erin Gérard Bac 3 – 2018/2019 Philippe Bouvier

éléments essentiels du statut des membres du personnel du service de police intégré, structuré
à deux niveaux, sont réglés par la loi.»
Quels sont les deux niveaux ?
➢ La police judiciaire s’occupe de la recherche et du constat des infractions.
o Pourquoi sont-ils réglés par la loi ? C’est justifié par la séparation des pouvoirs
pour assurer l’indépendance du pouvoir judiciaire mais aussi, s’agissant de la
police.
➢ La police administrative cherche à assurer l’ordre public.
o Pourquoi sont-ils réglés par la loi ? Lorsqu’on assure l’ordre public, on met
plus ou moins en péril les libertés fondamentales. C’est tout le grand débat qui
se voit souvent. Tout le problème c’est le rapport proportionnel entre la
protection des libertés fondamentales et la protection de l’ordre public. On voit
une manifestation de cette tension qui toujours existe entre l’ordre public et les
libertés fondamentales. C’est en raison de cela aussi que, s’agissant de la police,
son organisation est fixée par le pouvoir qui dispose de la plénitude des
compétences : le législateur.

3) L’administration militaire :
Quelles sont les dispositions pertinentes ?
➢ Art. 182 de la Const. « Le mode de recrutement de l'armée est déterminé par la loi.
Elle règle également l'avancement, les droits et les obligations des militaires.»
➢ Art. 183 de la Const.: « Le contingent de l'armée est voté annuellement. La loi qui le
fixe, n'a force que pour un an si elle n'est pas renouvelée.»
Pourquoi sont-ils réglés par la loi ?
➢ Pouvoir important de l’armée : On a estimé que le législateur devait intervenir en raison
du pouvoir que l’armée représente. On ne voulait pas mettre l’armée sous la coupe de
l’exécutif.
➢ Equilibre entre liberté fondamentale et ordre public : De la même manière, s’agissant
du contingent, cette obligation de pouvoir faire appel à la population pour renforcer les
armée c’est aussi une atteinte au libertés fondamentales et ça justifie que
l’administration soit spéciale et donc organisée par la loi.
o Exemple : Au Venezuela on a un président auto proclamé et un président choisi.
Que voit-on actuellement ? Les deux s’efforcent d’avoir l’armée pour eux. Ça
montre bien à quel point l’armée est importante sur un plan civil et politique.
C’est pour illustrer à quel point il est important de faire en sorte que des gardes
fous soient mis.

4) L’administration de l’enseignement
➢ Remarque : L’administration de l’enseignement va subir d’importantes modifications
à la suite du Pacte d’excellence. Des choses importantes se passent au niveau de
l’organisation de l’administration.

24
Erin Gérard Bac 3 – 2018/2019 Philippe Bouvier

➢ Remarque : Les profs bénéficient d’un statut particulier fixé par décret. Ça ne veut pas
dire que dans le ministère de Wallonie Bruxelles il n’y a pas des services centralisés.
C’est l’organisation des différents services au sein du système Wallonie Bruxelles
enseignement. Ce qui va être nouveau c’est l’organisme d’intérêt public. C’est une
nouveauté qui permet de passer de l’administration spéciale à l’administration
collatérale avec cette particularité que : ce n’est pas pour ça que le service spécialisé va
disparaitre le rôle qu’on va donner c’est d’être le pouvoir organisateur des écoles. Il faut
isoler une partie de l’administration actuelle. Tout cela ne remet pas en cause l’existence
de cette administration spéciale de l’enseignement.
Quelles sont les dispositions pertinentes ? L’article 24, §5 de la Const. Nous dit que :
« L'organisation, la reconnaissance ou le subventionnement de l'enseignement par la
communauté sont réglés par la loi ou le décret.». Ici aussi, c’est au législateur décrétal, cette
fois, que ce pouvoir a été attribué.
Pourquoi le législateur est-il compétent pour régler cette administration spéciale ? Une
nouvelle fois, c’est justifié par la liberté d’enseignement qui est une liberté fondamentale. Il
faut que le législateur intervienne pour garantir l’exercice complet. On a considéré que les
grandes règles en matière d’enseignement doivent être adoptées par une assemblée
démocratiquement élue.
➢ Remarque : On parle de l’enseignement au sens strict du mot.
o L’intendance fait partie de l’administration générale.
o L’enseignement opérationnel : Ce qui fait partie de l’administration spéciale
c’est l’enseignement pris sous un angle opérationnel.
Le pacte d’excellence : Ce qui se passe au niveau de l’enseignement et du pacte d’excellence.
➢ Quel est le contexte ? On sait que dans notre petit pays, en communauté française, il y
a 3 réseaux d’enseignement :
o Le réseau de la communauté française :
o Le réseau libre subventionné (établissement d’enseignement privé)
o Le réseau d’enseignement officiel (organisés par les collectivités locales qui sont
les provinces et les communes).
➢ Qui détient le pouvoir organisationnel ?
o Dans les établissement d’enseignement libre, c’est le pouvoir de l’école elle-
même. Le pouvoir organisateur est le conseil de direction. Ce PO est désigné par
l’établissement lui-même.
o Dans l’enseignement officiel, ce sont les organes des communes et des provines,
chacune pour ce qui les concernent, qui sont le pouvoir organisateur.
o En communauté française c’est la communauté française elle-même qui est son
propre organisateur. On dissocie alors l’organisation de l’enseignement de la
Communauté pour el confier à une personnalité publique distincte de la CF.
➢ Quel est le but du Pacte d’excellence ? On va faire un organisme d’intérêt public qui
est le pouvoir organisateur de l’enseignement directement organisé par la communauté.

25
Erin Gérard Bac 3 – 2018/2019 Philippe Bouvier

On confie le pouvoir organisateur de ce réseau d’enseignement à une personne de droit


public le pouvoir d’organisation des établissements de la communauté française.
o Pourquoi ? L’idée est d’imposer des « plans de pilotage » qui sont des sortes de
contrats d’objectifs qui doivent être conclus par les différents établissements
d’enseignement. Ces contrats prévoient des objectifs et des conditions.
o Pourquoi était-ce problématique concernant l’enseignement de la
communauté française ? Ce qu’il n’allait pas c’est que la communauté
française allait être seule partie au contrat.
▪ Dans de la cas de l’enseignement libre, la Communauté Française allait
conclure le plan de pilotage avec les établissements
▪ Dans le cas de l’enseignement subventionné, la Communauté Française
allait conclure le plan de pilotage avec les communes et les provinces
▪ Dans l’enseignement du réseau de la Communauté Française, la
Communauté française ne pouvait pas conclure un contrat avec elle-
même. C’est la raison pour laquelle on a décidé de faire un organe
supplément. Ce qui permet à la communauté française d’être un organe
régulateur de tous les réseaux d’enseignement.
o Comment appeler l’organisation collatérale ? On va l’appeler « Wallonie-
Bruxelles enseignement ».
▪ Remarque : cette appellation n’est pas Constitutionnelle. Ces mots ont
une valeur symbolique.
• Pourquoi cette appellation ne sera probablement jamais
constitutionnelle ? Les flamands sont plutôt derrière le concept
de communauté. Du côté francophone, ce trait d’union est moins
fort. Ils utilisent les mots « Wallonie Bruxelles » en mettant
l’accent sur les régions. Cette façon de faire de la part des
francophones est un coup de force.

C) Les administrations collatérales :


C’est quoi les administrations collatérales ? Ce sont des administrations qui existent en marge
des administrations générales qui sont organisées de diverses manières. C’est une nébuleuse
confuse et compliquée.
➢ Exemple : Wallonie-Bruxelles enseignement est une administration collatérale.
Ce sont des administrations qui sont établies par des actes unilatéraux ou bilatéraux. L’axe
directeur est constitué par les organismes établis par acte unilatéral et les organismes établis par
acte bilatéral. Essayer de rattacher l’organisme à l’axe c’est ça le travail à faire.

1) Des administration collatérales établies par acte unilatéral.


❖ Les services administratifs à comptabilité autonome
De quoi s’agit-il ? Art. 7 et 8 de la loi de 1954 Certains ont la personnalité juridique d’autres
pas. Ce sont des administrations qui sont isolées des administrations générales, qu’elles soient
fédérales, communautaires ou régionales, pour des raisons de souplesse dans la gestion
administrative et financière.

26
Erin Gérard Bac 3 – 2018/2019 Philippe Bouvier

➢ Exemple La régie des bâtiment ou l’AFSCA sont des administrations qui sont des
administration à comptabilité autonome qui ont la personnalité juridique. En revanche,
le SELLOR n’a pas la personnalité juridique.
Le principe hiérarchique : Ce qui est important ici, c’est que ces administrations-là sont
soumises au principe hiérarchiques. Elles sont organisées comme les autorités générales elles-
mêmes. Elles sont soumises à l’autorité directe du ministre. Leur organe de décision c’est le
ministre lui-même.
➢ Exemple : Sur le site de FEDASIL il est marqué qu’ils sont « sous la tutelle de Maggie
Deblock ». Ils ne sont pas « sous tutelle de » mais « sous l’autorité de » car il s’agit
d’un service administratif à comptabilité autonome.
Ils bénéficient d’une autonomie administrative et financière mais ils n’ont pas d’organes qui
leur sont propres. Ils ont une comptabilité, une gestion administrative et financière autonome
mais leur organe de décision, c’est le ministre.
❖ Les établissements publics :
De quoi s’agit-il ? Ils ont toujours la personnalité juridique. Les établissements publics, à la
différences des services administratives à comptabilités ont toujours la personnalités juridique.
Les organes de gestions propre : Ils ont des organes qui leurs sont propres. Ces administrations
on a en a de toute sorte. Les organes de décisions ne sont pas le ministre. Ils ont des organes de
décision qui leurs sont propres.
➢ Exemple : Service fédéral des pensions, ONE (communauté française), AWEX
(Région Wallonne), UNIA, …
Quelle est leur particularité ? Ce qui caractérise ces différents établissement c’est qu’il ne faut
pas croire qu’ils sont autonomes. Ils sont sous contrôle du ministre, ils ne sont pas sous autorité
du ministre. On peut avoir dans les deux cas des établissements qui ont la personnalité
juridique MAIS les uns sont sous contrôles du ministres et les autres sont sous autorité du
ministre.
➢ Concrétisation de la distinction entre contrôle et autorité :
o Art. 1er de la loi de 1954 classe dans la catégorie A l’agence fédérale des
demandeurs d’asile. La loi classe FEDASIL dans la catégorie A.
o Art. 8 de la loi de 1954 dit que :
▪ Les organismes de la catégorie A sont soumis à l’autorité du ministre. Il
y a autorité directe car il n’y a pas d’organe de gestion propre dans les
service administrative de comptabilité autonome.
▪ Concernant la catégorie B, l’article 8 de la loi de 1954 dit que les
organismes sont soumis au pouvoir de contrôle du ministre dont il relève.
Il y a contrôle car il y a des organes de gestion propre pour les
établissements publics.
On parle d’autorité dans un premier cas et de contrôle dans un deuxième cas.

27
Erin Gérard Bac 3 – 2018/2019 Philippe Bouvier

❖ Les autorités administratives indépendantes.


De quoi s’agit-il ? A côté des établissements publics, il y a aussi ce qu’on appelle les autorités
administratives indépendantes. Ce sont des administrations un peu spéciales qui régulent les
marchés. Elles ne sont pas directement opérationnelles d’un secteur, elles sont là pour encadrer
un secteur d’activité.
➢ Exemple : Ces administrations jouent un rôle important s’agissant des Télécoms, de la
distribution de l’énergie, … On en trouve un peu partout notamment au niveau de la
communauté (le conseil supérieur de l’audio-visuel).
➢ Exemple : IBPT c’est l’organe de régulation du secteur des télécoms. Il revient à
L’IBPT d’encadrer, de faire en sorte, que la concurrence entre les différents opérateurs
soit effective.
o Pourquoi s’agissant de l’IBPT, ce pouvoir de régulation n’est pas exercé
directement par l’état ? Parce que, l’actionnaire principal de Proximus c’est
l’état. Donc si l’état était régulateur du marché des télécoms il serait jugé par
qui ?
➢ Exemple : La CWAP décide d’imposer une redevance aux propriétaires de panneau
photovoltaïques lorsque ceux -ci sollicitent le réseau. Le ministre ne l’entend pas de
cette oreille. Les propriétaires doivent être dispensé de la redevance. Le ministre veut
faire adopter un décret.
o Si ce décret est adopté, que peut-il se passer ? L’histoire n’est pas tout à fait
annoncée car la CWAP peut attaquer le décret devant le Cour Const. Ce bras de
faire montre que l’autonomie dont disposer les autorité administrative
indépendante a ses limites. Les autorités indépendantes ne sont pas dans la
Const. Est-ce qu’on pourrait supprimer la CWAP par décret ? Non car elle est
protégée par le droit européen.
Quel est le problème de cette appellation ? Ce nom « d’autorité administrative indépendante »
est un peu gênante. Toutes ces administrations collatérales ne devraient-elles pas être soumises
au contrôle du pouvoir administratif ? Il s’agit d’administration qui ne doit pas répondre de ses
erreurs devant une assemblée démocratiquement élue. Le mot indépendant est quand même
problématique et l’indépendance n’est pas tout à fait absolue.
Personnalité juridique : Ces autorités administratives indépendantes ont ou n’ont pas la
personnalité juridique.
➢ Remarque : C’est le seul point commun entre les autorités administratives
indépendantes et les autorité administratives à comptabilité autonome.
Asymétrique : Les textes cités dans les précis, et tous ceux qui ne sont pas cités, ne couvrent
pas tous les OIP. Ils ne couvrent pas tous les organismes d’intérêts public. Si on essaie de voir
tous les organismes visés, il faut avoir égard à l’article 1er de la loi de 54. Ils sont classés mais
on ne va pas les retrouver tous. D’ailleurs, la loi de 54, c’est un vrai moulin : on entre et on sort.
Il n’y a pas de correspondance donc il y a une asymétrie. Il n’y a pas d’articulation entre les
organismes cités et tous les OIP.

28
Erin Gérard Bac 3 – 2018/2019 Philippe Bouvier

➢ Quels sont les organismes concernés : Dans la lois de 54, les organismes de type A
sont tous des organismes administratifs à comptabilité autonome. Ce qu’on sait aussi
c’est que les OIP ce sont Belgacom, SNCB,…
o Exemple : L’agence wallonne pour l’intégration des personnes handicapées, se
trouve toujours aujourd’hui dans la loi de 1954, al. 1 dans les organismes de type
B.
o Remarque : C’est quand même bizarre on a créé le fameux Avic qui s’est
substitué.
▪ Qu’est-ce que l’adwix fiche encore dans la loi de 54 ? La technique
législative ce n’t pas si simple. La région Wallonne a mal légiféré. Ils ont
adopté dans un décret de 2011, un article 110 qui dit : tous les organismes
visés, la loi de 1954 est abrogée.
▪ Qu’est-ce qu’il aurait fallu faire ? Il aurait fallu dans le décret de la
région wallonne, les mots awic sont supprimés.

2) Les autorités administratives établies par actes bilatérales :


De quoi s’agit-il ? Ce sont des personnes qui se sont associées pour créer des administrations
collatérales.
➢ Quelles sont les administrations concernées ? Dans ces administrations-là, on retrouve
B-Post, la SNCB, la STIB. On va aussi retrouver un certain nombre de ces organismes
dans la loi du 16 mars 1954. A côté de ça on en a d’autres qui sont établies par acte
bilatéral. On a une association entre le public et le privé mais la société reste un
organisme public car la majorité des parts appartient toujours à l’état.
o Remarque : Par contre, l’Abiac est une société mixte qui est passée du public
vers le privé car il y a plus de parts privées que public. D’ailleurs, la société
Proximus, rien ne nous dit qu’elle restera une société publique pendant
longtemps.
➢ Quels sont les textes d’encadrement : Au niveau fédéral, on a la loi du 16 mars 1954
(qui avait été envisagée pour quand même essayer de réguler un peu ces organismes).
Des textes d’encadrement de ces organismes existe aussi au niveau régional et
communautaire.
o Quel est le but de ces textes : La raison d’être principale de la loi du 16 mars
1954 est d’organiser le rapport entre les administrations collatérale et les
autorités supérieures. Il y a d’ailleurs une autre loi de 2003 qui vient se
superposer à la loi de 1954 et qui a la même fonction.
Il y a principalement 3 textes qu’il faut avoir à l’esprit :
o Il y a la loi de 1954 qui est intéressante.
o On a la loi de 2003.
o Il y a la loi du 21 mars 1991 qui concerne les organismes publics autonomes on
y retrouve 3 administrations collatérales importantes (Bpost SNCB et
Proximus).
▪ Pourquoi retrouve-t-on ces 3 administrations particulières ? Dans le
temps, la régie des postes, la régie des télégraphes et de téléphonie étaient

29
Erin Gérard Bac 3 – 2018/2019 Philippe Bouvier

des établissements publics et on les en a sortis car le secteur des postes,


de téléphonie et du rail a été soumis par le droit de l’union européenne à
la concurrence.
▪ Quelle est l’influence de la concurrence sur ces services ? Pour que la
concurrence soit effective, il faut leur donner une autonomie plus grande
que celle des établissements publics. La différence c’est que les
l’établissement public sont sous tutelle alors que les administrations
publiques autonomes pas.
▪ Quel est le lien entre ces services et l’état ? Ces 3 services sont quand
même liés minimalement à l’état par un contrat de gestion qui leur
impose d’assurer le service. On garanti ainsi que l’usager soit toujours
servi par la poste et le service de téléphonie. C’est pour cela qu’on les
appelle services historiques car avant il n’y avait qu’eux.

Section 2 : Les administrations locales (Collectivités locales)


Quand on parle des administrations locales, on parle de la décentralisation.

§1 : Notion de la collectivité locale


Définition et concept : Ce sont des collectivités politiques par cela que les membres sont élus
et qu’ils prennent leur décision en tout autonomie. Ce sont des collectivités qui sont autonomes
mais qui ne sont pas hors de contrôle. Il y a un lien de tutelle qui existe entre la collectivité
subordonnée et la collectivité supérieure. Ce sont des collectivités qui ont un fondement
constitutionnels Art. 41, 162 et 165 de la Const..
➢ On retrouve ces dispositions à l’article 41 de la Const. qui dit « Les intérêts
exclusivement communaux ou provinciaux sont réglés par les conseils communaux ou
provinciaux, d'après les principes établis par la Constitution. Toutefois, en exécution
d'une loi adoptée à la majorité prévue à l'article 4, dernier alinéa, la règle visée à
l'article 134 peut supprimer les institutions provinciales. Dans ce cas, la règle visée à
l'article 134 peut les remplacer par des collectivités supra-communales dont les
conseils règlent les intérêts exclusivement supra-communaux d'après les principes
établis par la Constitution. La règle visée à l'article 134 doit être adoptée à la majorité
des deux tiers des suffrages émis, à la condition que la majorité des membres du
Parlement concerné se trouve réunie. ».
Comment s’illustre l’autonomie de ces administrations ? La collectivité est autonome ce qui
veut dire qu’il bénéficie d’une autonomie institutionnelle, d’attribution et fiscale.
1) L’autonomie institutionnelle : les collectivité locales sont organisées par la loi.
L’organisation de ces collectivités locales est réservée au législateur. Pour le surplus, les
collectivités se gèrent elle-même par des organes élus. Ce qu’elle fait elle le fait par des
organes politiquement élus.
2) L’autonomie d’attribution : Cette autonomie n’est pas seulement institutionnelle elle
porte aussi sur les attribution que la commune exerce. La commune en réalité exerce
deux tâches principales.

30
Erin Gérard Bac 3 – 2018/2019 Philippe Bouvier

a. Les tâches définies par la collectivité supérieure : Certaines tâches leurs sont
attribuées par la collectivité supérieure.
b. Les tâche définie par la collectivité locale : On parle d’intérêts communaux ou
provinciaux. La constitution dans son article 41 dit que « Les intérêts
exclusivement communaux ou provinciaux sont réglés par les conseils
communaux ou provinciaux, d'après les principes établis par la Constitution »
Donc, cette disposition-là consacre l’idée des intérêt communaux et provinciaux.
Les collectivités locales ont un choix dans leurs attribution. On leur permet de
s’occuper de ce qu’ils estiment être le plus important pour eux.
i. Remarque : Ce qu’il faut bien avoir à l’esprit, c’est que ce ne sont pas
les collectivités supérieures qui dictent ce qu’elles doivent faire. Pour
l’essentiel, c’est l’intérêt communal qui détermine ce qu’elles font. C’est
tout à fait essentiel et important à savoir.
3) L’autonomie fiscale : C’est l’article 170 §3 et 4 de la constitution qui nous dit
« Aucune charge, aucune imposition ne peut être établie par la province ou la
collectivité supracommunale que par une décision de son conseil. La loi détermine,
relativement aux impositions visées à l'alinéa 1er, les exceptions dont la nécessité est
démontrée. La loi peut supprimer en tout ou en partie les impositions visées à l'alinéa
1er. § 4. Aucune charge, aucune imposition ne peut être établie par l'agglomération, par
la fédération de communes et par la commune que par une décision de leur conseil. La
loi détermine, relativement aux impositions visées à l'alinéa 1er, les exceptions dont la
nécessité est démontrée.».
Que peut-on observer concernant l’autonomie fiscale ? L’autonomie fiscale existe
mais elle n’est pas absolue pour autant.
o Première nuance : Le législateur fédéral peut très bien limiter l’autonomie
fiscale de la commune.
o Deuxième nuance : Non seulement le législateur fédérale peut entraver
l’autonomie fiscale mais en plus les régions et les communautés peuvent aussi
taxer. On peut avoir une concurrence fiscale.
D’une par l’autonomie fiscale est assurée mais il peut y avoir une concurrence et, d’autre
part, l’état peut empêcher une collectivité locale de taxer.
Quel est le contrôle exercé sur l’autonomie fiscale ? L’autonomie fiscale qui est
encadrée s’accompagne de moyens financier qui sont alloués par les autorités
supérieurs. Qui dit dotation et subvention, dit forcément contrôle. L’autorité qui accorde
des subventions et des dotations sont en droit de réclamer des comptes aux autorités
locales. C’est une partie de contrôle importante.
o Remarque : A côté de cela il y a aussi un contrôle administratif ou juridictionnel
qui est opéré sur les collectivités locales.
o Le contrôle administratif est exercé par les autorités de tutelles.
o Le contrôle juridictionnel est exercé par le conseil d’état ou le pouvoir
judiciaire.
Quelles sont les notions importantes liées aux autorités locales ?

31
Erin Gérard Bac 3 – 2018/2019 Philippe Bouvier

➢ Collectivité politique : Les collectivités locales leur premier trait caractéristique c’est
que ce sont des collectivités politiques.
➢ Collectivité autonome
➢ Collectivité de contrôle : A coté de cette autonomie fiscale, les collectivités travaillent
également de recettes qui proviennent de dotations allouées par les autorités supérieures.
Qui dit dotations et subventions, dit contrôle. Il est important que les autorités
supérieures soient en droit de réclamer des comptes aux collectivités locales.
o Remarque : Notons que sans les dotations et les subventions, les collectivités
locales ne pourraient pas survivre.
Les autorités locales sont sous contrôle, même si aucune injonction n’est possible dans
le chef de l’autorité supérieure. Ainsi, l’autorité supérieure bénéficie d’un contrôle a
posteriori.
o Remarque : L’autonomie ça veut dire qu’on peut prendre des initiatives, ça ne
veut pas dire qu’on ne peut pas être contrôlé
➢ Décentralisée : Les autorités locales sont des collectivités décentralisées par opposition
aux collectivités centralisées (ce qui n’a rien à voir avec le fédéralisme). Il y a donc une
décentralisation territoriale car toutes les collectivités locales ont un territoire. Qui dit
décentralisation dit contrôle. Qui dit centralisation dit principe hiérarchique.
o Décentralisation territoriale >< Déconcentration : Par opposition au terme
décentralisation politique territoriale existe le mot déconcentration. La
déconcentration nait de la centralisation. Donc, on a, d’une part, la centralisation
et son enfant la déconcentration et, d’autre part, la décentralisation.
▪ Qu’est-ce que la déconcentration ? On a voulu pour les services
centraux organiser les choses concrètement pour faire en sorte que les
bureaux soient éparpillés un peu par tout dans le pays.
• Exemple : Toutes les prisons ne sont pas concentrées à
Bruxelles. Donc, on peut qualifier ces services là de
déconcentrés.
• Attention nuance : le mot déconcentration peut aussi être lié à
une activité locale. Le registre de population des communes est
un service qui est imposé par l’état aux communes. Donc, là on
peut dire que les communes exercent une activité déconcentrée.
o Décentralisation territoriale >< Décentralisation par service : La
décentralisation territoriale est opposée à la décentralisation par service.
▪ Qu’est-ce que la décentralisation par service ? Ça se rapproche ou c’est
la même chose que les administrations collatérales qui procèdent du
mode d’organisation de décentralisation par service. Il ne faut pas s’en
étonner.
• Exemple : Il nous a parlé de FEDASIL. Fedasil est chargé d’un
service particulier qui est l’organisation de l’accueil des
demandeurs d’asile sur le territoire national.
• Exemple : L’ONSS s’occupe de la sécurité.

32
Erin Gérard Bac 3 – 2018/2019 Philippe Bouvier

• Exemple : L’AFSCA s’occupe du service alimentaire. C’est une


décentralisation par service car on leur demande de s’occuper
d’un service particulier.
A l’inverse la décentralisation territoriale, s’occupe de matières d’intérêt
communal sur le territoire communal.

§2 : La commune
Qui était là avant ? Il y a une question qui est peut-être sémantique. On peut se demander si la
commune précède l’état ou le suit. On n’aura jamais la réponse. Mais en 1831, la commune a
été consacrée par la constitution.
➢ Consécration constitutionnelle : Ce qui montre que la commune est consacrée par la
constitution. On retrouve trace de la commune dans toute une série de disposition
constitutionnelles. Il y a plusieurs articles qui en parlent. Art. 7, art. 41. Art. 159. Art.
162. Art. 170. Art. 173, Art. 190.
➢ Est-ce que la Constitution a créé la commune ? Il y a un vieux décret révolutionnaire
qui date de 1789 qui impose aux municipalité d’assurer la tranquillité. Ce vieux décret
il est toujours là. Les municipalités avaient ce pouvoir en 1789. Donc, les municipalités
existaient bien avant la Const. Mais la Constitution consacre plusieurs dispositions aux
communes.
➢ Conclusion : Les communes ont été consacrées par la Const. mais pas créée.

A) La collectivité communale dans sa globalité :


1. Notion
Quels sont les traits caractéristiques des communes ?
➢ Une qualité politique : Elles ont une qualité politique. Ce sont des collectivité à
caractère politique. Ces collectivités politiques sont autonomes. Elles sont autonomes
sous deux aspects.
o Autonomie d’attribution : Leur organisation est fixée par la loi mais elles sont
autonomes car elles ont la possibilité de gérer les intérêts communaux.
L’autonomie existe sur le plan de leurs attribution. Ça veut dire que les
collectivités locales décident elles même des sujets qui sont couverts par la
notion « d’intérêt communal ».
▪ Limite de l’autonomie d’attribution : Cette autonomie est encadrée car
elle peut être restreinte par les pouvoirs supérieurs qui peuvent attribuer
des matières, des compétences, des missions aux communes. Les
collectivités supérieures peuvent donner des missions à accomplir.
o Autonomie fiscales : elles disposent du pouvoir de lever l’impôt mais elles
peuvent se trouver en concurrence avec les autres collectivités.
▪ Limite de l’autonomie fiscale : Il y a une autonomie fiscale sauf si le
législateur en décide autrement. Art. 170 de la Const.
▪ Remarque : Est-ce que le pouvoir des taxes et des impôts leur suffit
pour vivre ? Non il y a des subventions, des protections qui sont données

33
Erin Gérard Bac 3 – 2018/2019 Philippe Bouvier

au collectivités locales. C’est important de voir que l’autonomie fiscale


existe mais elle ne suffit pas aux collectivités locales de vivre.
➢ Collectivité sous contrôle : Quel est le contrôle exercé sur les collectivités locales ?
Pour obtenir les subventions, il faut respecter les conditions de l’octroi des subventions
ou des dotations. Les collectivités locales sont aussi sous contrôles. Il n’y a pas
d’injonctions possible mais le contrôle à postériori de ce qui a été fait par les
collectivités locales ça c’est quelque chose qui existe. Il y a aussi le contrôle
évidemment opéré sur l’usage financier qui fait des subventions.
➢ Collectivité décentralisée : il y a la décentralisation territoriale et la décentralisation par
service.
o ATTENTION : Ça n’a rien à voir avec le fédéralisme.
Qu’est-ce que ça implique ? Qui dit décentralisation dit contrôle.
o Remarque : Cette décentralisation est territoriale ou politique mais on a aussi
vu qu’il existait une décentralisation fonctionnelle. A la différence des
collectivités locales, ce sont des organismes d’intérêt public.
o Exemple : Les tec c’est un OIP dont la mission vise le transport des
voyageur.
Tous ces OIP ont une mission donc un rôle particulier. On parle de
décentralisation fonctionnelle.
o Remarque : S’agissant de la décentralisation par service il faut aussi être
prudent. Il n’oserait pas nous dire que toutes les OIP procèdent toutes de la
techniques de décentralisation par service. S’il y a décentralisation il y a toujours
une tutelle derrière ;
o Attention aux notions : Peut-on parler de la décentralisation par service pour
les comptabilité autonome. Il est mitigé. Pour les établissements publics ça ne
pose pas de problèmes. Il faut être très prudent surtout que ces notions existent
depuis toujours.

2. Territoire et population :
Quels sont les éléments capitaux qui définissent la commune ? La collectivité politique
communale, il y a deux choses extrêmement importante :
➢ Le territoire d’une commune : Prise dans sa globalité tout le territoire est subdivisé en
commune. Il n’y a pas une partie du territoire qui ne fait pas partie d’une commune. Il
y a 581 commune.
o Modification du territoire : On a aussi l’article 7 de la constitution qui dit
quelque chose d’important : « Les limites de l'État, des provinces et des
communes ne peuvent être changées ou rectifiées qu'en vertu d'une loi.». Les
limites ne peuvent être rectifiées qu’en vertu d’une loi.
o Quelle est la loi concernée ? La loi effectivement aujourd’hui, puisque
l’organisation des communes, relève de la compétence des régions vise en réalité
le décret. C’est au niveau des régions que les modifications peuvent être
apportée. Ça ne veut pas dire loi au sens formel. Donc le législateur régional

34
Erin Gérard Bac 3 – 2018/2019 Philippe Bouvier

peut modifier les limites des communes. C’est ce qu’il a fait en région flamande.
Le législateur flamand a fusionné 7 communes.
▪ Exemple (Pas essentiel): le Professeur Renders rappelle la fusion des
communes en 1976. La procédure prévoyait que la fusion allait être
opérée. On demandait l’avis aux commune. Puis, un arrêté royal était
pris pour fixer les nouvelles limites. Puis, l’arrêté royal était ratifié par
une loi.
Pourquoi ? Le but était d’éviter qu’il y ait des contestations devant le
conseil d’état. On voulait éviter que la fusion ne saute. On va faire ratifier
l’arrêté royal par une loi : ainsi plus aucune contestation ne sera possible.
Comment cela se fait-il qu’il n’y ait plus de contestations possibles ? A
ce moment, là, il n’y avait pas de Cour Constitutionnelle donc le
législateur était souverain.
➢ La population.
o Distinction entre les citoyens et les habitants. Ce sont deux notions qui sont très
différentes qui ont leur finalité.
▪ Les habitants : ce sont toutes les personnes qui y vivent quel que soit
leur nationalité quel que soit leur âge.
Quel est l’enjeu ? Le nombre d’échevin est déterminé par le nombre
d’habitant. C’est capital. Le nombre d’échevin recouvre toutes les
personnes qui y habite.
Comment savoir qui habite dans la commune ? L’inscription au registre
de population, le domicile, sont en principe des mots qui recouvrent la
même finalité. On ne permet pas à quelqu’un de s’inscrire au registre de
population d’une commune s’il n’y a pas sa résidence principale.
▪ Les citoyens : Les citoyens concernent le nombre d’électeur. Le citoyen
c’est celui qui vote. Les citoyens dans une commune, ce sont :
• Belges : Tous les électeurs qui sont belge, majeurs et inscrits au
registre de la population ce qui suppose qu’ils y habitent.
• Tous les ressortissant de l’union européenne, à condition qu’ils
en fassent la demande, sont électeurs. Ils doivent, comme les
citoyens belges, être majeurs et inscrit au registre de la population
de la commune. Ils doivent s’inscrire sur la liste des électeur.
S’ils ne le font pas on n’a pas voulu les y contraindre.
• Tous les électeurs étrangers non ressortissant de l’union
européenne : Sont également électeurs les étrangers non
ressortissant de l’union européenne. Ils doivent en faire la
demande, s’engager à respecter la constitution et la convention.
Ils doivent également prouver qu’ils habitent dans le pays depuis
au moins 5 ans.
Les belges sont électeurs, les européen peuvent l’être, les étrangers
peuvent l’être aussi mais avec des conditions plus strictes.

35
Erin Gérard Bac 3 – 2018/2019 Philippe Bouvier

B) Les autorités de la commune :


1. Généralités :
Quelles sont les autorités présentes dans une commune ? On sait que, dans une commune, il
y a un conseil communal, un bourgmestre, un collège des bourgmestres échevins et les services
communaux.
➢ Qui est compétent ? Ce qui est important c’est que concernant la matière d’organisation
des communes, il s’agit d’une compétence qui est régionalisée. Si bien qu’on va parler
de ce qui se passe à Bruxelles et en Wallonie.
o Remarque : En communauté germanophone, c’est la communauté
germanophone qui est compétente. Ils ont des règles particulières ce qui est
étonnant puisqu’ils sont en région wallonne.
Il y a au niveau des autorités de la commune un principe de base. On retrouve chaque
fois l’équivalent dans la nouvelle loi communale. Les textes que l’on va citer sont plutôt
retrouvés dans la nouvelle loi communale qui s’applique à Bruxelles.
o Quel est le problème ? Il n’y a plus une législation organique pour toutes les
communes.
➢ Composition du corps communal : Article L1122. 1 du Code Wallon de la
démocratie locale (Art. 117 Nouvelle Loi Communale) : il y a dans chaque commune
un corps communal composé de conseillers de bourgmestres et d’échevin ainsi que le
président du CPAS.
o Quid du principe de la séparation des pouvoirs ? Ce qui est particulier ici c’est
qu’on a qu’un seul corps. Le principe de la séparation des pouvoirs ne s’applique
pas au niveau communal.
▪ Remarque : On pourrait croire le contraire car il y a un bourgmestre et
des échevins et des conseillers.
o Le principe de l’unicité du corps communal : C’est le principe de l’unicité du
corps communal qui fait que le principe de séparation des pouvoir ne s’applique
pas. Cette unicité du corps communal se singularise par son mode de
désignation.
Comment les choisit-on ?
o Elections directe conseiller communaux. Les conseillers communaux sont élus
directement Art. 162, al.2 de la constitution. C’est aussi quelque chose de très
important.
Que dit l’article 162 de la Const. ? « Les institutions provinciales et
communales sont réglées par la loi. La loi consacre l'application des principes
suivants : 1° l'élection directe des membres des conseils provinciaux et
communaux; 2° l'attribution aux conseils provinciaux et communaux de tout ce
qui est d'intérêt provincial et communal, sans préjudice de l'approbation de
leurs actes, dans les cas et suivant le mode que la loi détermine; 3° la
décentralisation d'attributions vers les institutions provinciales et communales;
4° la publicité des séances des conseils provinciaux et communaux dans les
limites établies par la loi; 5° la publicité des budgets et des comptes; 6°

36
Erin Gérard Bac 3 – 2018/2019 Philippe Bouvier

l'intervention de l'autorité de tutelle ou du pouvoir législatif fédéral, pour


empêcher que la loi ne soit violée ou l'intérêt général blessé. ».
Que peut-on observer ? Le décret consacre l’élection directe des membres des
conseils provinciaux.
▪ Remarque : Le constituant ne laisse pas le choix au législateur
décrétale. Ils n’ont pas le choix. Le décret doit le régler, il n’a pas le
choix de ne pas le faire et il doit le faire selon les modification de
l’article 162 al. 2. Le principe de légalité contient celui de la hiérarchie
des normes. Le constituant dit que c’est comme ça, ça pourrait être
changé mais il faut modifier la constitution.
o Attention : A la différence de la durée de la législature
communale qui est de 6 ans. Les conseils sont renouvelés
intégralement tous les 6 ans. Art. L1112-1 Code démocratie
locale Cette règle là, si les régions veulent le modifier elles
peuvent le faire. Mais pour l’élection directe n’est qu’une
résurgence de ce qui est dans la constitution donc on ne peut pas
le modifier.
o Elections indirecte pour les échevins et pour le bourgmestre
▪ Exception : sauf à Bruxelles où le Bourgmestre est nommé.
➢ Quel est le mode de fonctionnement du corps communal ? Cette unicité du corps
communal se caractérise par son mode de fonctionnement. En principe, le conseil
communal ne sait pas renverser le collège. Ils sont priés de s’entendre pour 6 ans. Un
organe ne sait pas renverser l’autre.
o Exception : Sauf, en région wallonne où il existe cette fameuse motion de
méfiance constructive.

2. Le conseil communal
Qu’est-ce que le conseil communal ?

➢ Quelles sont les attributions du conseil communal ? Parlons du conseil communal. En


fait, il s’occupe de tout ce qui est d’intérêt communal et de tout ce que les autorités
supérieures lui confient. Si on prend les textes une nouvelle fois :
o Art. 1122.30 dit « le conseil règle tout ce qui est d’intérêt communal. Il délibère
sur tout autre objet qui lui est soumis par l’autorité supérieure ».
o Article 117 du la nouvelle loi communale : On retrouve une disposition
similaire dans la nouvelle loi communale c’est l’article 117.
o La loi spéciale dans son article 6. VIII. « les conseils communaux règlent tout
ce qui est d’intérêt communal et délibèrent sur tout ce qui lui est soumis par les
communautés et les régions » ;
o Article 41 de la Constitution qui dit les intérêts exclusivement communaux
sont réglés par les conseils communaux. L’assemblée souveraine c’est le conseil
communal. Il est chargé de ce qu’on lui donne comme pouvoir et de ce qui relève
de l’intérêt communal.

37
Erin Gérard Bac 3 – 2018/2019 Philippe Bouvier

Qu’est-ce qui est d’«intérêt communal » ? La notion d’intérêt communal n’a jamais été
précisée. Ce qui permet aux communes de faire, dans les limites de leur territoire, tout
ce qu’elles ont envie de faire sachant qu’il y a un contrôle par les autorités de tutelles.
➢ Quelle est la durée de la législature ? La législature communale est de 6 ans. Une
législature c’est 6 ans. L’Art. 1122.1 précise que les conseils communaux sont
renouvelés intégralement tous les 6 ans. Le renouvellement tous les 6 ans est intégral. Il
n’y a pas d’élection partielle en région wallonne.
o Remarque Pour changer cette durée, il faut un autre décret pour le changer car
ce n’est pas inscrit dans la constitution.
➢ Quelles sont les conditions pour être élu conseiller communal ?
o Conditions de base : Il faut être belge ou citoyen de l’union, avoir 18 ans et
inscrit au registre de la population.
o Pas de limite temporelle à la réélection : Il y a le principe de la réélection sans
limite de temps.
o Présomption irréfragable de connaissance de la langue : Il y a aussi une chose
importante en matière de connaissance de la langue. La connaissance de la
langue de la région linguistique dans laquelle ils se trouvent doit être effective.
Il y a une présomption irréfragable de connaissance de la langue. C’est prévu à
l’article 72 bis de la nouvelle loi Communal. Tout conseiller communal doit
connaitre la langue. Il y a une présomption de connaissance de la langue par les
conseiller.
▪ Irréfragable : pour tout mandataire élu directement par la population (=
conseillers communaux) Cette présomptions ne devrait valoir que pour
les conseillers communaux. Mais dans certaines commune (Art. 7, 3° à
10° de la loi sur l’emploi des langue + Article 15 de la nouvelle loi
communale) les échevins sont élus directement. On y ajoute aussi les
échevins des communes de Warmeton et de Fourrons. Si on reprend
alors, les lois sur l’emploi des langues dans le Code. On voit que dans
les articles 7 et 8 on cite toutes ces communes à faciliter. Il y a donc un
certain nombre de communes qui ont un statut linguistique spécial qui a
pour conséquence que les échevins sont élus directement. Pour ces
communes là uniquement, la présomption à l’égard des échevins est
également irréfragable.
▪ Réfragable : Pour tous les autres mandataires.
➢ Quel est le mode de scrutin ? On sait aussi qu’on utilise un mode de scrutin
proportionnel qui fait que chaque parti a droit à un nombre de chaise proportionnel au
nombre de voix qu’il a obtenu. Notre système est un système de scrutin proportionnel.
➢ Est-ce qu’il y a un contrôle sur les élections communales ? Il y a en a un: les
assemblées délibérantes valident elle-même leur pouvoir.
o Remarque : Mais, ça commence à devenir difficile d’expliquer que ces
assemblées valident elle-même leur propre pouvoir. Il y a une évolution qu’il
faut attendre.
En attendant, toutes les assemblées délibérantes valident elle-même leurs pouvoir
SAUF pour les communes.

38
Erin Gérard Bac 3 – 2018/2019 Philippe Bouvier

Qui exerce le contrôle communal ? Les assemblées délibérantes communales sont


contrôlées d’office par le gouverneur de la province L4146-1 du Code de la
démocratie locale. A Bruxelles, il y a un collège juridictionnelle spécial (comme ce
n’est pas une province il n’y a pas de gouverneur de province). En Flandres cette
compétence est exercée par des institutions (il y en a une par provinces) qui sont les
héritières des anciennes députations permanentes.
o Anecdote : Depuis le début de la Belgique, les collèges provinciaux ont toujours
été compétent pour valider en première instance. En degré d’appel, c’était le roi.
Cependant, aujourd’hui ce n’est plus le Roi qui valide. C’est le conseil d’état.
C’est une compétence de pleine juridiction et pas sa compétence principale.
Contexte : Hastière est une petite commune. En 1933, la députation permanente
du conseil provinciale de Namur avait annulé les élections à Hastière. Le parti
élu à la majorité était un parti catholique. Le ministre de l’époque s’appelait
Debrockeville et il était aussi catholique. Le gouverner annule. Il y a eu une crise
gouvernementale et Debrockeville remet sa démission au roi et la démission est
refusée. Albert 1er dit : « le pays ne comprendrait pas que la chute du
gouvernement soit liée à la validation d’un conseil dans un village ». C’est pour
ça qu’on a retiré la compétence du roi. (pas bien compris l’exemple)
Comment a-t-on pu confier au conseil d’état ce contentieux des contestations
électorales ? Grâce à l’article 145 de la C° qui dit que « les contestations qui ont pour
objet des droits politiques sont du ressort des tribunaux sauf les exceptions établies par
la loi ». C’est ainsi qu’il a été permis de confier ce contentieux au conseil d’état.
Comment ça se passe ? Dans ce contentieux-là, le conseil d’état statue comme un juge
d’Appel. Il peut confirmer ou il peut infirmer. Si le gouverneur annule les élections le
Conseil d’état peut confirmer la décision du gouverneur mais il peut aussi réformer la
décision du gouverneur. Ils ne peuvent annuler que s’il y a eu des irrégularités.
➢ Peut-on démettre un conseiller communal de ses fonctions ? Un conseiller communal
ne peut pas voir son mandat retiré sauf si nait en cours de législature une incompatibilité,
une perte d’une des conditions d’éligibilité.
o Exemple : Celui qui est nommé magistrat, est incompatible.
o Exemple : Celui qui est condamné au pénal à une perte de ses droits civils et
politiques il perd une de ses conditions d’éligibilité.
La présidence du conseil communal est généralement assurée par le bourgmestre mais pas
nécessairement. Voilà ce qu’on avait à dire s’agissant du conseil communal.

3. Le Bourgmestre
❖ Les conditions auxquelles le bourgmestre est investi de sa charge :
Les modes des désignations varient d’une région à l’autre c’est un peu ça qui est ennuyeux. Il
y a des distinctions à faire. Il faut s’en accommoder tout en précisant que c’est un état qui se
disloque. Il y a un univers juridique qui n’est plus le même selon la Région dans lequel on se
trouve. Il y a des différence entre la région wallonne et la région de Bruxelles Capitale.

39
Erin Gérard Bac 3 – 2018/2019 Philippe Bouvier

La nomination du Bourgmestre dans une des communes à facilité :


Incursion dans la 6 communes de la périphérie de Bruxelles. Ces 6 communes sont en
Flandres mais leur organisation, au stade actuel, relève toujours de la compétence fédérale. Il
s’agit de protéger dans ces communes une minorité de droit que sont les francophones si même
dans ces communes ils constituent une majorité de fait. Les choses sont un peu compliquées et
c’est pourquoi le mode de désignation est particulier.
Dans les communes à facilités, comment est-ce que ça marche ?
➢ Actualité : la Ministre a refusé de nommer 4 bourgmestres sur 6 car ils ont envoyé en
français les convocations électorales aux électeurs francophones. Aujourd’hui, les
bourgmestres non nommés ont décidé d’introduire un recours. L’affaire suit son cours
et on verra, plus tard, si les bourgmestre non nommés auront gain de cause ou pas.
Les Bourgmestres sont nommés par le gouvernement flamand. Ils doivent nommer celui qui a
été désigné par une majorité au sein de sa commune. On peut penser qu’il sera francophone
puisque la majorité de fait ne correspond pas à la majorité de droit. Mais on est en Flandres.
Donc, on a décidé de confier la nomination des bourgmestres au gouvernement flamand. C’est
une compétence fédérale donc c’est une décision qui a été prise au niveau de l’état.
➢ Le Conseil communal présente quelqu’un.
➢ Ce quelqu’un est Bourgmestre désigné aussi longtemps qu’il n’est pas nommé.
o Remarque : Si le bourgmestre désigné est en même temps échevin, la commune
perd un échevin tant qu’il n’est pas nommé. Ce n’est que quand il est nommé
officiellement que la commune retrouve la possibilité de choisir un autre
échevin.
➢ Le gouvernement de la région flamande choisit soit de nommer le bourgmestre proposé
soit de ne pas le nommer.
o Actualité : Mme la ministre avait deux possibilités : soit elle nomme soit elle
refuse de nommer.
Qu’est-ce qui se passe après ? Le système qui a été imaginé par le législateur est le suivant. Le
gouvernement flamand qui refuse de nommer un bourgmestre doit envoyer son dossier au
Conseil d’état (SCACE). Ici, le conseil d’état est saisi par l’effet de la loi. La SCACE fonctionne
comme un véritable tribunal.
➢ Dépôt du mémoire ; Les bourgmestres non nommés ont 30 jours pour déposer un
mémoire. Le Conseil d’état est saisi sans l’être par l’acheminement du dossier à lui.
Mais, en droit, s’ils ne déposent pas de mémoire le bourgmestre désigné ne peut pas être
nommé. Sans mémoire l’affaire de poursuit pas.
➢ Question tranchée par le conseil d’état : Après, c’est l’assemblée général du conseil
d’état qui est compétente pour trancher la question. On sent dans cette façon de procéder
une méfiance atavique car on veut s’entourer d’un maximum de protection.
o Remarque : Le CE est composé de 44 personnes. Parmi elles, 12 sont affectées
à la section législation. L’assemblée générale est constituée de 15 à 20
personnes. Il a observé que la plupart du temps les conseillers d’état entendaient
siéger, tout en sachant qu’il faille une parité de néerlandophone et de
40
Erin Gérard Bac 3 – 2018/2019 Philippe Bouvier

francophone. Mais est-il important d’investir autant dans un tel contentieux


quand on sait que le CE souffre d’un arriéré juridictionnel assez important. C’est
donc fruit d’une méfiance des francophones et des néerlandophones. Le Pr dit
qu’il aura été préférable de confier ce contentieux à des chambres réunies. Est-
ce qu’il est vraiment opportun d’investir autant dans un contentieux tel que
celui-là quand on sait que le conseil d’état souffre d’un arriéré juridictionnel
important. C’est évidemment le fruit d’une méfiance générale entre francophone
et néerlandophone.
Bref, comment sont nommés les bourgmestres dans ces communes à facilités ? Les
bourgmestres de ces communes à facilités sont donc nommés par le gouvernement flamand qui
a le choix de nommer ou non. Ce dernier doit nommer le candidat bourgmestre qui a été élu par
une majorité de citoyens dans sa commune. Notons que les majorités de fait ne correspondent
pas toujours à des majorités de droit. Or, nous sommes en Flandre. Ici, on a essayé de trouver
un équilibre entre les intérêts de ces deux majorités. Le conseil communal présente quelqu’un
qui sera bourgmestre désigné aussi longtemps qu’il ne sera pas nommé. Si le bourgmestre
présenté est par ailleurs échevin, aussi longtemps qu’il n’est pas nommé, la commune perd un
échevin. Ce n’est que quand il est nommé que la commune récupère la possibilité de nommer
un échevin. Le plus souvent la personne désignée est par ailleurs échevin.
L’élection du bourgmestre dans la région de BXC
Comment est nommé le bourgmestre à Bruxelles ? A Bruxelles, le bourgmestre est nommé
par le gouvernement de la RBC. Il est nommé sur présentation d’une liste des élus du conseil
communal.
➢ Double majorité : Il doit avoir une majorité au sein du conseil communal. Il doit être
présenté par une majorité de sa propre liste et par une majorité au sein du conseil
communal donc il y a une exigence de double majorité.
o Remarque : Article 13, nouvelle loi communale dispose qu’on peut choisir un
bourgmestre qui ne se trouve pas dans le conseil communal. Cette règle ne vaut
pas en RW. C’est quand même très rare.
➢ Nationalité belge : Il doit aussi être belge.
➢ Critères développés par le conseil d’état : Ça montre que les critères développés par le
conseil d’état démontrent tout leur intérêt :
o Politique : Il faut avoir un sens politique, il faut avoir le conseil communal
(dimension politique).
o Technique : Il faut savoir administrer une commune, il faut avoir les
compétences techniques pour gérer une technique (dimension technique).
o Morale : En outre il doit se comporter comme un homme normal prudent et
diligent qui ne commette pas d’écart (dimension morale).
En RBC, c’est la nouvelle loi qui s’applique donc. Ça pourrait changer car le RBC peut modifier
les règles qui sont disposées.

41
Erin Gérard Bac 3 – 2018/2019 Philippe Bouvier

Election du Bourgmestre en région wallonne :


Pour être Bourgmestre en région wallonne il faut : être belge et faire partie de la majorité que
le pacte de majorité prévoit. Il faut que les parties politiques qui font alliance aient une majorité
absolue parmi les conseilleurs communaux.
➢ Qu’est-ce que le pacte de majorité ? Le pacte de majorité c’est un pacte nouveau : des
parties s’allient au lendemain des élections communale, pour former une majorité. C’est
cette majorité là qui va gérer la commune pendant 6 ans.
Le Bourgmestre sera celui qui, parmi les partis qui s’allient, aura obtenu le plus de voix. Le
mode d’élection, c’est le CWaDeL qui décide. Il est prévu que le bourgmestre ce serait celui
qui aurait le plus grand nombre de voix au sein de la liste qui a obtenu le plus de voix dans le
pacte de majorité
➢ Remarque : Ça ne veut pas dire que le bourgmestre c’est le champion des voix de
préférence dans la commune. Le Bourgmestre c’est celui qui fait parti qui a eu le plus
de voix de la majorité et dans ce parti le plus fort on ira chercher celui qui a eu le plus
de voix.
o Attention : Chose importante, le pacte de majorité n’est pas un programme
politique, il ne contient que des noms : Le nom du bourgmestre le nom des
échevins et le nom du président du CPAS. Ensuite, c’est toute une procédure.
Une fois que le pacte de majorité est mis en place, la majorité vote pour
l’adoption du pacte.
Quid si le bourgmestre refuse ? On peut refuser. Celui qui renonce à sa place de Bourgmestre,
le décret prévoit une solution de rechange. Celui qui a renoncé, perd toute possibilité de se tenir
au collège échevinal.
Quels sont les critères à remplir pour être nommé bourgmestre ?
➢ Dimension politique : Un sens certain de politique est requis. Il faut avoir la confiance
du conseil communal).
➢ Dimension technique : il doit savoir s’occuper d’une commune. Il doit répondre à ce
critère de compétence technique. Il doit pouvoir gérer une commune, avoir de bons
rapports avec l’autorité de tutelle et avec le citoyens.
➢ Dimension morale : la personne choisie doit se comporter comme un homme normal,
prudent et diligent qui ne commet pas d’écart.
Présomption de connaissance de la langue :
Le bourgmestre bénéficie d’une présomption simple de la langue de la région de laquelle il
choisit. Il y a une présomption simple pour tous les bourgmestre du royaume. Si quelqu’un veut
contester la connaissance de la langue de la région, il peut saisir le conseil d’état. C’est un
problème qui est plus fréquent pour les communes à faciliter.
❖ Les conditions auxquelles le bourgmestre peut être démis de ses fonctions :
Les conditions de démission du bourgmestre : En RW et RBC, le bourgmestre peut être
suspendu pour 3 mois max ou peut être révoqué. Il peut l’être pour inconduite notoire, si c’est

42
Erin Gérard Bac 3 – 2018/2019 Philippe Bouvier

un acte commis dans le cadre sa vie privée, ou pour négligence grave, si c’est un acte commis
dans le cadre des fonctions.
➢ Exemple négligence grave : Un bourgmestre qui dissimulerait des irrégularité dans la
comptabilité communale ça peut être constitutif d’une négligence grave. Il y a à la page
80 du précis un exemple illustratif très long d’un bourgmestre qui a eu des problèmes.
C’est un exemple qui est assez long et qui n’est pas à connaitre.
➢ Exemple inconduite notoire : Mais l’inconduite notoire c’est par exemple, l’état
d’ivresse sur la voix public..
Qui est compétent en cas de négligence grave ou d’inconduite notoire ?
➢ En région de Bruxelles capitale (Sanction disciplinaire), c’est le roi qui est compétent.
C’était comme ça avant parce que c’est le roi qui nommait. Aujourd’hui encore, c’est le
Roi qui peut les sanctionner en cas de négligence grave ou d’inconduite notoire. C’est
une anomalie qui a été oublié par le législateur.
➢ En Région wallonne (Sanction politique): le bourgmestre peut aussi faire l’objet d’une
motion de méfiance constructive en région wallonne.
o Remarque : Un bourgmestre en région de Bruxelles capitale on ne peut pas le
dégommer. Mais en Région wallonne, on peut renverser la majorité locale ou le
bourgmestre.
o Remarque : Derrière le mot « constructif » se cache le nouveau pacte de
majorité.
▪ Attention : la désignation du bourgmestre en cours de législature n’est
plus déterminée. En revanche si la motion de méfiance constructive n’est
pas collective, si elle vise uniquement le bourgmestre, alors les partis de
la majorités n’ont plus le choix et on prend le deuxième qui a le plus de
voix.
Comment ça se passe ? C’est ce qu’on appelle la motion de méfiance qui doit être
signée par au moins la moitié de chaque construction politique..
Qui peut être concerné ? La méfiance vise la personne. Le mot constructif dit qu’il ne
peut pas y avoir de méfiance Ça joue pour l’échevin. Ça joue aussi pour l’ensemble du
collège. Il peut y avoir en région wallonne un renversement d’alliance. Une nouvelle
majorité qui se crée.
Quelles sont les conditions ?
o Nouvelle majorité : Si ça joue collectivement il faut qu’il y ait des partis qui
s’allient et qui forment une nouvelle majorité qui vient avec des nouveaux noms
tant pour le bourgmestre que pour les échevins.
o Accord conseil communal : Il faut que le renversement d’alliance soit avalisé
par le conseil communal.
▪ Remarque : La petite nuance quand il s’agit du bourgmestre, le
bourgmestre ne sera plus celui qui a le plus de voix du parti le plus fort.
Il sera choisi de manière plus libre ce qui se comprend puisqu’on est en
court de législateur.

43
Erin Gérard Bac 3 – 2018/2019 Philippe Bouvier

Que faut-il retenir ? Il faut savoir expliquer ce qu’est une méfiance constructive. Le CWaDeL
est parfaitement développé. Quand la motion vise la totalité du collège, elle ne peut pas être
faite n’importe quand. « Une motion de méfiance concernant l’ensemble du collège ne peut être
déposée avant l’expiration d’un délai d’un an et demi suivant l’installation du collège
communal. Lorsqu’une motion de méfiance à l’encontre de l’ensemble du collège a été adoptée
par le conseil, aucune nouvelle motion de méfiance collective ne peut être déposée avant
l’expiration d’un délai d’un an. Aucune motion de méfiance concernant l’ensemble du collège
ne peut être déposée après le 30 juin de l’année qui précède les élections » Article L 1123-14
Code de démocratie locale.
❖ Les attributions du bourgmestre
Le bourgmestre ne détient que les attributions que la loi lui confère expressément. Il préside
donc le collège et le conseil communal, articles L1122-15 et 1123-19, CWADEL. Il est
spécialement chargé de l’exécution des lois, décret, des ordonnances, des règlements et des
arrêtés de l’Etat, des Régions et des Communautés, à moins qu’elle ne soit formellement
attribuée au Collège communal ou au conseil communal ; article L1123-29, CWADEL. Il
remplit les fonctions d’OEC. Et enfin, il détient des pouvoirs de police administrative générale.

4. Le collège des bourgmestres et échevins :


Qu’est-ce que le collège des bourgmestres et échevins ?

En région Wallonne, le président du CPAS fait partie de collège échevinal. Il est présent aussi
mais il n’a pas voix délibérative.
❖ Les conditions auxquelles l’échevin peut être désigné :
La désignation de l’échevin en région Wallonne :
Comment est élu le collège des bourgmestres et échevins en région wallonne ? C’est bien par
le truchement du pacte de majorité que les échevins vont être élus, choisis par les conseillés
communaux. C’est le Bourgmestre qui préside le collège. En Région Wallonne le président du
CPAS fait partie du collège.
➢ Obligation de parité : Il y a des obligations qui existent pour faire en sorte que les 2
sexes soient représentés dans ces collèges. Le dernier al. De l’article 11bis de la
Constitution qui prévoit qu’il faut au moins 1/3 de personnes de sexe différent. Cette
règle figure en toute lettres à l’article 1123.1, §2 du CWaDel. Ces règles sont la
consécration de ce que prévoit l’article 11bis al. 3 de la Constitution qui dit que […].
S’il y a cette volonté de faire en sorte que des personnes des deux sexes soient
représentées est constitutionnelle.
o Remarque : On parle ici de députation permanente.
La désignation de l’échevin en Région Bruxelloise :
Comment est élu le collège des bourgmestres et échevins à Bruxelles ? En région de Bruxelles
capitale, une nouvelle fois les règles ne sont pas les mêmes. Les échevins sont élus par le conseil
communal par une présentation qui est faite par la majorité. Chaque candidat échevin fera
l’objet d’un pacte de présentation. Ils sont directement élus par la population. Chaque parti

44
Erin Gérard Bac 3 – 2018/2019 Philippe Bouvier

politique se voit attribuer un certain nombre de siège d’échevin. Art. 11 de la nouvelle loi
communal.
La désignation de l’échevin dans les communes à facilité :
Ils sont directement élus par la population. Chaque parti politique se voit attribué un certain
nombre de sièges.
La connaissance de la langue :
La connaissance de la langue : S’agissant de la connaissance de la langues, les échevins
bénéficient d’une présomptions simple. Mais, cette règle-là ne vaut pas pour les 6 communes
de la périphérie. Pour ces 6 communes, la présomption est irréfragable de connaissance de la
langue de la région linguistique laquelle on se trouve.
❖ Les conditions de démission de l’échevin :
Conditions de démissions pour les échevins. C’est la même chose que pour les bourgmestres :
inconduite notoire ou négligence grave. En région wallonne on peut adopter une notion de
méfiance constructive.
❖ Le mode de fonctionnement du collège échevinal :
Trois choses concernant le mode de fonctionnement du collège échevinal :
Les décisions sont prises collégialement. C’est le système de la collégialité qui fonctionne.
C’est le fonctionnement collégiale. Ça ne veut pas dire que ça ne peut pas être effectué par les
membre du collège tout seul.
➢ Une exception notoire qui se trouve à l’article 7 du Code Civil dit le bourgmestre ou
l’échevin désigné par le collège rempli la tâche d’officier de l’état civil.
Protection de la législature communale : La deuxième chose s’agissant du mode de
fonctionnement : « Le collège est protégé par la législature communale. » Il ne peut pas sauter
sauf pour ceux de la région wallonne.
➢ Exception : le cas de la motion de méfiance constructive en région Wallonne
Décisions prises à la majorité : Les décisions se prennent à la majorité et non pas selon la règle
du consensus. Ici, on vote C’est l’article 1123 -22 qui prévoit cette règle-là. Elle a quand même
ses nuances et en cas d’urgence la voix du Bourgmestres peut être prépondérante. La décision
peut être déterminée par le président du collège.
❖ Quelles sont les compétences du collège ?
Les compétences du collège sont attribuées par la loi, par le texte. Ce sont des véritables
compétences d’attribution qui sont énumérées. Si on prend l’article 1123 du CWaDeL. Le
collège est chargé de : puis, on a 11 points qui décrivent les compétences attribuées au collèges.
➢ Exemple exécution des lois, des arrêtés, des règlement de l’état lorsque c’est attribué
au collège. Art. 123 ou Art. 1123-23.

45
Erin Gérard Bac 3 – 2018/2019 Philippe Bouvier

On voit ici que, finalement, s’agissant de ces autorités on voit que le conseil communal est
vraiment assemblé. Le bourgmestre c’est l’autorité qui a vocation, presque par nature à exécuter
toutes les décisions venues d’en haut et ses compétences sont déterminées par la loi.

5. Les services communaux


❖ L’administration communale :
L’autonomie communale : On a l’expression parfaite de ce que veut dire l’autonomie
communale. C’est bien la commune qui organise.
Ces services c’est quoi ? C’est l’administration communale. Ce sont les services de la commune
qui s’occupent d’un tas d’activités liées à la compétence de la commune. Cette administration
communale est dirigée par la commune en Région wallonne. Remarque : Ça s’appelait avant
secrétariat communal. On a de manière très détaillée revu les compétences dévolues aux
secrétaires communal.
➢ Le directeur général : Ce qui est important à avoir à l’esprit c’est que le directeur
général est la véritable clé de boute de l’administration communale.
o Missions de supervision et de coordination : Il est au-dessus de l’administration
communal. Il est la courroie de transmission entre le collège le conseil le
bourgmestre et l’administration communal. Il dirige les travaux de
l’administration communal. Il exerce toutes ces compétences sous l’autorité du
conseil communal.
o Mission purement administrative :
▪ Procès-verbaux : Il a aussi des vieilles compétences qu’il a depuis
toujours Art. 1132-1 du CWaDeL + Art. 26 et 26 bis de la nouvelle loi
communale. Le directeur général rédige les procès-verbaux du collège
communal. Il rédige les PV du collège et du conseil.
▪ Signature : L’article 1132-3 dit aussi que tous les actes de la commune
sont signés par le bourgmestre et contre-signé par le directeur général.
▪ Assistance : Il y a aussi une disposition prévoit qu’il assiste aux réunions
du collège sans voix délibérative.
➢ Le directeur financier : Autre personnage important dans la commune, c’est le directeur
financier qui est chargé de la vérification de la comptabilité communal : des recettes et
des dépenses. Art. 1124-21.
➢ Le directeur général adjoint : Il existe également un directeur général adjoint pour les
communes qui comptent plus de 10.000 habitants
Les grades légaux : On parle souvent quand on évoque ces deux personnages dans une
commune : on les appelle souvent les grades légaux. Leur grade est prévu dans la loi elle-même.
C’est en cela que le grade est légal.
➢ Pourquoi est-ce important ? Ça différencie ces deux fonctionnaires de tous les autres
fonctionnaires communaux. C’est le législateur qui dit qu’il y a un directeur général et
un directeur financier. Pour tout le reste c’est l’autonomie communal sous le contrôle
de l’autorité de tutelle.

46
Erin Gérard Bac 3 – 2018/2019 Philippe Bouvier

o Remarque : Dans certaines communes, il y a aussi le directeur général adjoint


dont le grade est prévu par la loi communale. C’est pour cela qu’on parle de
grades légaux.
❖ Les régies :
Les organismes (Régie communale autonome ou non) : Dans les communes, on peut faire un
peu ce qu’on fait au niveau fédéral communautaire et régional. On va créer des des organismes.
Il y a d’autres organismes qui sont d’ailleurs créés par la loi. Ça fait penser aux administrations
collatérale.
Décentralisation par services : On est dans la décentralisation par service mais cette fois-ci au
niveau communal.
Elle s’exprime comment ? Toujours avec les nuances indiquées. Les premiers instruments que
la commune peut mettre en route ce sont les régies communal.
➢ Régie communale autonome. Elle a la personnalité juridique. La différence c’est
qu’elle exerce toujours une activité à titre industriel ou commercial.
o L’exemple typique c’est l’exploitation de parking. Elle peut servir plus
facilement quand il s’agit de ces activité-là.
➢ Régie communale ordinaire Elle n’a pas la personnalité juridique. Elle peut exercer ou
non une activité commerciale. Ce qui les différencie c’est quelles ont un système
financier plus souple. Il y a une possibilité de faire des activités à caractère industriel ou
pas.
o Exemple : La régie urbaine de l’équipement de Namur est une régie
communale. C’est une régie communale dépourvue de personnalité juridique.
D’autres infrastructures peuvent être exploitées sous ce mode-là.
Donc, la décentralisation par service a un sens au niveau local.
Quelle est la différence entre les deux ? La différence entre les deux n’est pas très très grande
si ce n’est la personnalité juridique.
Quelle est l’idée principale générale ? L’idée est toujours la même d’affecter un patrimoine à
un organisme pour qu’il remplisse une tâche particulière. Ce qu’il faut toujours avoir a l’esprit
c’est que c’est d’un service qu’il s’agit.
o Exemple : Un musée, un centre sportif, un centre culturel, des parking, c’est
toujours quelque chose de précis.
Quand on crée une régie c’est pour s’occuper d’un phénomène particulier.
❖ Les services intercommunaux :
Quels sont les services communaux ? A côté de ces régies, il y a un autre instrument qu’on
appelle les services communaux. On doit avoir à l’esprit l’article 162 al. 4. Il nous dit « le
décret ou la rège règle les condition et le mode suivant lequel plusieurs communes peuvent
s’entendent ou s’associer ». Les communes peuvent donc s’entendre ou s’associer entre elles.

47
Erin Gérard Bac 3 – 2018/2019 Philippe Bouvier

➢ Entente entre les communes : Lorsqu’on parle d’entente on veut simplement dire que
par le truchement d’une convention, certaines communes mettent quelque chose en
commun. Un service transversal aux communes est possible.
➢ Association entre les communes : On ne confondra pas cette entente, ce service avec
l’inter-communale elle-même. Ce sont plusieurs communes qui créent une institution,
un organisme.
o Exemple : Ces intercommunales peuvent s’occuper de la gestion des parcs
industriels. On a travaillé au bureau de la province de Namur. Chaque fois ce
sont des activités particulières.
Les intercommunales sont pures ou mixtes :
➢ L’intercommunale pure n’est composée que d’associés publics.
➢ L’intercommunale mixte : Ce sont des intercommunales pures où sont associées des
intercommunales pures et des intercommunales mixtes.
o Exemple : Horès est une intercommunale mixte, le bureau économique dans son
volet expansion économique est une intercommunal mixte.
o Exemple : On a aussi le cas de Publifin qui était une intercommunale mixte mais
aussi tentaculaire qui avait pour objet de confier à une entreprise privée
beaucoup de missions. Cette société privée échappait à tout contrôle. La
difficulté avec ce genre de choses c’est : jusqu’où va-t-on.
o Exemple : La Libre 14/02/2018 : ECETIA : intercommunale liégeoise pour
aider à réaliser le financement d’écoles, d’entrepôts, de bâtiments pour les
communes concernées. Son directeur général disait qu’on pouvait organiser ces
opérations pour des communes situées dans d’autres provinces.
Le prof ne voit pas comment une intercommunale pourrait commencer à rendre
ce type de service à des communes qui ne font pas partie de la compétence de
celle-ci.
Les intercommunales c’est une matière régionalisée c’est la nature juridique des inter-
communales.
Tout ça ce sont des organismes satellite à l’organisation communale.
❖ Les établissements publics
Notion :
Les établissements publics : Il peut y avoir les établissement public comme au niveau des états
de communauté des régions de plusieurs sortes.
➢ Exemple : Les fabrique d’église. Les biens d’église ont été confisqué. Les églises ont
été remises à la population des fidèles mais on a donné la gestion des biens à des
fabriques d’église. C’est un établissement public. Il y a des églises qui sont hors
concordat car elles ont été construites après. On a aménagé de cette façon là. Les églises
ne vont pas être propriété du clergé.
➢ Exemple : Le monde piété existe à Bruxelles. C’est un établissement public qui
s’occupe. C’est un prêteur sur gage. Le prêt sur gage peut être admissible en société

48
Erin Gérard Bac 3 – 2018/2019 Philippe Bouvier

aujourd’hui. Les personnes qui ont des difficultés financières peuvent mettre l’objet en
gage au près du monde piété. Le jour où ils reviennent à meilleur fortune il arrive. Les
objets, alors sont remis en monde public. Pour l’anecdote, dans le temps, on disait
pudiquement, qu’il allait chez « matante » c’était moins gênant que de dire « monde
piété » ;
➢ Exemple : Les agences locales pour l’emploi qui sont aussi des établissements publics.
Les Watringues, les polders.
Que dit le droit ? Art. 173 de la Constitution dit que : « Hors les provinces, les polders et les
watringues aucune rétribution ne peut être exigée que pour… » Autrement dire, les polders et
les watringues ont un pouvoir fiscal.
C’est quoi ? Ça correspond à des territoires.
➢ Watringue : c’est un territoire qui vise des terrains humide.
➢ Le polder, c’est des parties de territoires qui sont susceptibles d’être recouvertes par la
mers.
On en a fait des associations pour mettre leur viabilité, qu’on puisse y construire, qu’on puisse
y cultiver. Ce sont des établissements publics avec un pouvoir fiscal. C’est quelque chose de
singulier car un pouvoir fiscal est donné.
Les centres publics d’actions sociales (CPAS)
De quoi s’agit-il ? Il est prévu par le loi. La matière est largement régionalisée mais pour
l’essentiel c’est la loi organique de 1976 qui trouve à s’appliquer.
➢ Territorialité : Il y a un CPAS par commune.
➢ Fonctions : Leur but est de venir en aide aux plus démunis.
➢ Organes :
o Conseil d’action sociale : Ils disposent d’un conseil d’actions sociale qui est
composé de personnes élus. Il y a un président à la tête du CPAS. Le président
siège à la tête du conseil d’action sociale. Le rôle du conseil est l’action social.
Le président assure la gestion quotidienne.
o Directeur générale : On a l’équivalent du directeur général à la commune. On a
ici aussi un directeur général de CPAS.
Quelles sont les particularités des CPAS ? Il y a 3 particularités :
➢ Election : Les conseillers sont élus par le conseil communal
➢ Contrôle de Tutelle : Le centre public d’action sociale est soumis à la tutelle. Il y a des
contrôles de tutelle opéré par la commune.
➢ La couche supplémentaire. On sait que le CPAS est un établissement public. On sait
qu’il trouve son organisme dans la loi. Ces même CPAS peuvent s’associer et créer une
personne juridique nouvelle. Il a pour origine le CPAS lui-même. On a surtout ça dans
le milieu hospitalier. C’est prévu par le chapitre 12 de la loi organique du CPAS.
o Exemple : Le CHU Saint pierre regroupe le pouvoir public, le CPAS et l’ULB.
Un autre exemple pour parler de Namur on a les pouvoirs publics

49
Erin Gérard Bac 3 – 2018/2019 Philippe Bouvier

o Exemple : CHR Sambre et Meuse : le CPAS DE Namur, la province de Namur,


… Pour gérer le CHR de Namur et le CHR Val de Sambre.
Les ASBL communales :
De quoi s’agit-il ? Ce sont des personnes de droit privé gravitant autour des communes.
Généralement, les organes sont des conseillers communaux, des membres de la communes
concernée avec cette particularité qu’elles échappe à tout contrôle de tutelle. La particularité est
qu’elles échappent à tout contrôle puisqu’il s’agit de personnes morales de droit privé. Il existe
une ordonnance du 5 juillet 2018 qui a sûrement dû être adoptée suite au scandale SAMU
social. Un contrôle est donc maintenant possible si le législateur le décide. Si rien n’est
cependant prévu, ces ASBL échappent à tout contrôle.

C) Les attributions de la communes :


1. Les attributions générales :
Quelles sont les bases légales ? Art. L.1122.30 du Cwadel qui dit « le conseil règle tout ce
qui est d’intérêt communal. Il délibère sur tout autre objet qui lui est soumis par l’autorité
supérieure ». On retrouve la même idée dans L. 1131.1 Les matières peuvent être confiées aux
communes. On remarque même l’article 6 de la loi spéciale. Il contient quelque chose d’un
peu similaire sauf que les régions ne sont pas visées. Les conseils communaux règlent ce qui
est d’intérêt communal.
Quelles sont les attribution des communes ? En général, il y a deux maîtres mots :
➢ L’intérêt communal : Il faut avoir à l’esprit l’importance de l’article 41 de la Const et
Art. 162.. On retrouve la motion d’intérêt communal ailleurs. On la retrouve encore
dans certaines dispositions du Cwadel ou de la nouvelle loi communale. Dans le
CWADEL, l’article L1122-30 dispose que le conseil communal règle tout ce qui est
d’intérêt communal, il délibère sur tout autre objet qui lui est soumis par l’autorité
supérieur. On retrouve la même idée dans L1131-1. Il dit que « Les actes des autorités
des communes ne peuvent être contraires aux décrets, règlements et arrêtés des Régions
et Communautés, qui peuvent charger ces autorité de leur exécution ».
o Définition ? En fait, ce qu’il y a de caractéristique c’est qu’on ne la trouvera
définie nulle part. ça a un avantage mais ça a aussi un inconvénient.
▪ L’avantage c’est que c’est évolutif.
▪ Inconvénient : Le pouvoir des collectivités supérieures peuvent retirer
des matières. Elles ne peuvent plus faire partie de l’intérêt communal.
C’est à la fois un avantage mais c’est aussi un inconvénient car des
matières peuvent être disqualifiées.
o Le recépage : Ce qui est singuliers c’est que certaines matières ont été reprises
et puis rendue.
▪ Exemple : aménagement du territoire. La matière est réglée par la
région. Mais les collèges échevinaux sont compétents pour les permis
d’urbanisme. C’est ce qu’on appelle le recépage (Art. 116 et 117 de la
nouvelle loi communale)..

50
Erin Gérard Bac 3 – 2018/2019 Philippe Bouvier

➢ Les compétences attribuées à la commune par les autorités supérieures. C’est une
compétence où les communes agissent au nom ou pour le compte des autorités
supérieures. La commune s’en occupe sur commande car la compétence lui a été confiée
par l’autorité supérieure.

2. Les attributions particulières :


Quelles sont les attributions particulières les plus importantes ? En particulier, il y a deux
domaines qui vont retenir notre attention :
➢ L’enseignement communal : Ça montre le mouvement de vas-et-viens entre la
commune et les collectivités supérieures.
o A l’origine : A la base, les communes sont en première lignes. Elles avaient
organisé un enseignement primaires. Les enfants étant en bas âges, les
communes avaient comme soucis d’organiser des établissements près de chez
eux.
o Fédéralisation de l’état belge : Les communautés sont compétentes.
o Pouvoir organisateur communal des établissement officiels suventionnés :
Mais, les communes ont parfois la possibilité (voire l’obligation) de créer un
établissement. Quand elles créent un établissement elles en sont le pouvoir
organisateur. Lorsque les parents de 15 enfants demandent la création d’une
école primaire communale, la commune est obligée de la créer Art. 22, al. 1er
des LC du 20 août 1957. Si les parents de 35 enfants âgés de 3 à 6 ans le
demandent, l’école est tenue d’organiser une école maternelle, article 28 des
lois coordonnées de 1957. Cet enseignement est un enseignement officiel
subventionné mais chaque commune en est le pouvoir organisateur.
▪ Remarque : C’est un enseignement libre subventionné qui est neutre.
Art. 24, §1, al. 4 de la Const. cet enseignement doit offrir le choix entre
le cours de moral et le cours de religion. Sachant, qu’aujourd’hui il y a
un cours de citoyenneté commun à tous.
▪ Remarque : La neutralité de l’enseignement subventionné est
relativement récente. Il y a eu une époque où certains établissement
communaux avaient un caractère confessionnel.

3. La police communale :
Qu’est-ce que la police communale ? On considère que relève de l’intérêt communal la
tranquillité publique, la salubrité et la sureté publique. Ce qui excède le territoire communal
revient alors aux autorités supérieures. La police communale est restée une matière communal.
Quelles sont les bases légales importantes ?
➢ L’article 135, §2 de la loi communale dit : « les communes ont pour mission de faire
jouir aux habitant les avantages d’une bonne police ».
o Remarque : Art. 50 du décret du 14 décembre 1784 charge les municipalité
de faire jouir aux habitants les avantages d’une bonne police. Cet article 135 a
une origine révolutionnaire. Il a été importé chez nous et il est inscrit dans la
nouvelle loi communale.
51
Erin Gérard Bac 3 – 2018/2019 Philippe Bouvier

➢ Quid des compétences ? Cet article 135, §2 exprime bien que l’ordre publique est
d’intérêt communal Art. 41 et 162 de la Const. Ça reste confié au législateur régional
et pas au législateur communal.
o Que nous dit la LSRI ? Si on reprend la LSRI Art. 6, VIII, 1° ça nous dit que
la Région est compétente pour « la composition, l'organisation, la compétence
et le fonctionnement des institutions provinciales et communales à l’exception
de l’organisation et de la politique relative à la police »
o Que peut-on en conclure ? Donc ça reste une matière fédérale. « En ce compris
l’article 135, §2 de la nouvelle loi communale ». Cet article 135 §2 est donc un
texte fondateur qui intéresse tout le monde. Même le législateur spécial a marqué
un temps d’arrêt sur cet article-là.
Comment les institutions communales se répartissent-elles les missions ?
➢ La compétence de principe du conseil communal Le conseil communal est l’autorité
de base pour adopter des ordonnances de police.
o Règlement général de police : Le conseil communal adopte son règlement
général de police au départ de l’article 119 de la nouvelle loi : « le conseil
communal fait son règlement de police » qui se lit en lien avec l’article 135, §2
de la nouvelle loi communale. Mais l’article 119 dit « à l’exception de l’article
130 bis ».
▪ Que peut-on conclure de ces articles ? Donc, si en matière
réglementaire c’est bien le conseil communal qui est compétent pour les
règlements de police, une compétence est effectivement réservée au
collège des bourgmestres et échevins.
➢ La compétence du collège des Bourgmestres et échevins : En vertu de l’article 119 de
la nouvelle loi communale, pour toutes les matières énumérées à l’article 130bis, c’est
le collège qui est compétent.
o Sûreté et commodité du passage dans les rues. Le code de la route reste donc
une compétence fédérale. Le collège peut être amené à prendre des mesures
temporaires et restreintes pour assurer la sureté et la commodité de passage dans
les rues.
▪ Exemple : Ce que le collège ne peut pas faire c’est par exemple c’est
décider que pendant toute la saison l’accès à la voierie est interdit.
Des règlement peuvent être adopté à titre temporaire par le collèges des
bourgmestre et échevins.
o La police des spectacles : L’autre compétence qu’ils ont en matière de police
c’est la police des spectacle art. 130 de la nouvelle loi communale. Il peut
interdire toute représentation qui est de nature à porter atteinte à l’ordre public
matériel de manière effective.
▪ Exemple : Un spectacle de Dieu Donné avait été interdit à Bruxelles
pour des raisons de tranquillité publique. On est dans un conflit entre les
libertés individuelles et la police administrative. Les communes doivent
préserver l’ordre public matériel. En Belgique, on vise la protection de
l’ordre public matériel donc le CE a donné raison à Dieudonné

52
Erin Gérard Bac 3 – 2018/2019 Philippe Bouvier

• Remarque : En France, le même Dieu Donné s’est vu interdire.


Le conseil d’état français a fait l’inverse de ce que le conseil
d’état belge a fait. Il ne faut pas s’en étonner on est confronté à
deux valeurs et il faut qu’une des deux valeur l’emporte. On
s’aperçoit à la lueur de cet arrêt qu’ils vont au-delà de la
protection de l’ordre public matériel.
➢ Les compétences de police du Bourgmestre : Les compétences sont très importantes.
La seule chose qu’on doit dire c’est qu’en même temps elles sont encadrées.
o Compétence réglementaire : Le Bourgmestre a une compétence réglementaire
Art. 134 de la nouvelle loi communale. Il peut prendre des règlements. C’est
une compétence que le bourgmestre a.
▪ Exemple : En cas d’émeute, lorsque le moindre retard pourrait
occasionner des dangers ou des dommages, le bourgmestre peut poser
des règlements pour éviter cela.
Ces ordonnances cesseront d’avoir leur effet immédiat si le conseil communal
ne les confirme pas. C’est une compétence réglementaire en cadrée puiqu’il faut
que la décision soit encadrée par le conseil communal. On trouve 4 exigences :
▪ Le bourgmestre ne peut exercer son pouvoir qu’en cas « d’émeutes,
d’attroupements hostiles, d’atteintes graves portées à la paix publique »
ou en cas « d’autres évènements imprévus »
▪ que « lorsque le moindre retard pourrait occasionner des dangers ou des
dommages pour les habitants »
▪ qu’ « en donnant, sur le champ, communication au conseil, de
l’ordonnance rendue et en joignant à cette communication les motifs
pour lesquels il a cru devoir se dispenser de recourir au conseil »
▪ en sachant que les ordonnances cesseront immédiatement d’avoir effet si
elles ne sont pas confirmées par le conseil communal à l’occasion de sa
plus prochaine réunion
o Compétence de prendre des mesures individuelles
▪ Compétence générale : Art. 133 al. 2 de la nouvelle loi communale qui
dit que le Bourgmestre est spécialement chargé de l’exécution des arrêtés
de police. Ici, il est mis en principe que le bourgmestre peut prendre des
mesures de police individuelle.
• Remarque : On couplera l’article 133, al. 2 avec l’article 135,
§2. L’article 135, §2 peut être couplé aussi, pourquoi pas avec
l’article 134, avec l’article 119 et avec les mesures que le collège
peut prendre puisque c’est une règle extrêmement générale.
▪ Compétence spéciales énumérées : Là où ça devient un peu différent :
On a une litanie de règle que le bourgmestre peut prendre. Art. 134 ter,
quater, quinquies, sexies, … Ce sont des dispositions qui attribuent une
compétence de police au bourgmestres dans des circonstances
particulières. Dans toutes ces compétences-là, la compétence du
bourgmestre est strictement encadrée. Il peut prendre des mesures

53
Erin Gérard Bac 3 – 2018/2019 Philippe Bouvier

individuelles particulières mais dans un contexte donné et uniquement


dans des mesures ciblée.
• Art. 134 ter : Le bourgmestre peut procéder à la fermeture d’un
établissement lorsque les conditions d’exploitations ne sont pas
respectées. On pense évidemment aux bars, aux dancings, …
o Attention le bourgmestre peut fermer l’établissement
mais cette décision doit être confirmée par le collège lors
de sa prochaine réunion et elle ne peut valoir que pendant
3 mois.
• Art 134 quater n’est pas tellement éloignée du 134 ter. Il donne
le pouvoir au bourgmestre de donner totalement à un
établissement accessible au public. Des troubles surviennent aux
alentours de l’établissement sachant qu’ils ont lieu aux alentours
de l’établissement. C’est en lien avec le maintient de l’ordre
public.
• Art. 134 quinquies : le bourgmestre peut ferme un établissement
en cas de soupçon de trafic d’être humain pour une durée de 6
mois
• Art. 134 sexies : le bourgmestre peut interdire temporairement
l’accès à un lieu accessible au public à certaines personnes pour
autant qu’il y ait incivilité ou atteinte à l’ordre public.
• Art. 134 septies : suspicion de terrorisme.
• Art. 135 §2 + Art. 133 : déclaration d’insalubrité du logement
en cas d’urgence.
Remarque : Tous les cas de figures envisagés montrent que la
compétence du bourgmestre est cadenassée et encadrée. Toutes ces
mesures ne peuvent avoir que des effets limités dans le temps. On ne veut
pas porter atteinte délibérément aux libertés individuelles.
➢ Les fonctions des services de polices : Dans le précis, on voit que le professeur Renders
rappelle l’affaire Dutroux. Suite à des problèmes d’organisation interne, la structure de
la fonction de police a été totalement repensée.
o Comment ça se passait avant ? Avant on avait 2 corps de polices concurrents ;
La gendarmerie et la police judiciaire étaient en concurrence. Cela a posé
problème car les informations ne circulaient pas bien et cette concurrence portait
atteinte à l’ordre public belge et à sa population.
o Que s’est-il passé après ? A la suite de ces problèmes, il y a eu l’accord Octopus
débouchant sur l’idée que tout ça ne serait pas arrivé. On a adopté une loi du 7
décembre 1998 qui porte intégration dans une police structurée à 2 niveaux. On
a un corps de police unique mais on protège quand même la police de proximité.
o La création des zones de polices : Le résultat des courses c’est la mise sur pied
de zones de police contenant un conseil zonal de police qui est appelé à réaliser
des plans de sécurité pour la zone de police concernée. Les zones de polices

54
Erin Gérard Bac 3 – 2018/2019 Philippe Bouvier

varient. On a des zones de police communales et des zones de polices pluri


communales.
▪ Zone de police communale : elles ne concernent qu’une zone commune.
Les compétences sont là exercées par le collège communal.
▪ Zone de police pluri-communale : zones de police qui recouvrent
plusieurs communes. Ces dernières sont gérées par des collèges et des
conseils de police. Contrairement aux zones unicommunales, les zones
pluricommunales disposent de la personnalité juridique puisqu’il s’agit
d’établissements publics.
• Exemple : on a des établissements (personnes juridiques créée
par la loi) qui sont gérées par un conseil de police et pas un
collège de police. Dans les zones pluri communal on n’a pas ça.
Dans les zones pluri-communales on a érigé la zone en
établissement public.

§3 : La province :
A) La collectivité de la province :
1. Notion :
De quoi s’agit-il ? C’est une institution qui est un peu mal aimée. Elle est enchâssée entre les
communes et les régions. Elle souffre de deux grands handicaps.
➢ Rôle marginal : Son rôle est marginal.
➢ Rôle distant : elle reste fort éloignée de la population.
Ce sont les deux handicaps que la province connait. On ne dit pas que la province n’a pas
personnalité juridique mais personne n’en a jamais douté.
Quelle sont les bases juridiques pertinentes ? C’est une institution consacrée par la
constitution. Article 5 qui est important pare que les régions comprennent les provinces. Il est
composé de province. L’article 7 dit que les limites peuvent être modifiées par la loi (région).
On a l’article 41 qui dit que les intérêts exclusivement provinciaux relèvent de la compétence
des conseils provinciaux. Art. 162 dit aussi que les institutions provinciales sont réglées par la
loi. Art. 170 évoque la question de l’impôt. Les provinces sont habilitées à lever l’impôt comme
les communes. On a l’article 173 qui a trait aussi à la question des impôts.
➢ Remarque : On peut, comme pour la commune, se demander si la province précède le
texte ou pas. Ce que l’on peut remarquer c’est que si la Constitution ne crée pas la
province elle en consacre néanmoins l’existence. La question c’est est-ce que la provine
est assurée par des texte ? Oui

2. Population et territoire
Quelle est la population de la province ? C’est la même chose que pour les communes il faut
distinguer les habitants et les citoyens.

55
Erin Gérard Bac 3 – 2018/2019 Philippe Bouvier

➢ Les habitants déterminent le nombre de conseillers provinciaux. Du côté wallon, la


population est importante car elle déterminer le nombre de mandataire que la province
compte au niveau de son conseil et au niveau du collège.
➢ Les citoyens : Les citoyens ce sont les individus qui sont dans les conditions pour
exercer les droits politiques de tout citoyens. Pour voter, il faut avoir au moins 18 ans,
être domicilier dans une commune de la province en question, et être belge. A la
différence de la commune, les électeurs sont belges. Les ressortissants n’ont pas le droit
de vote.
Quel est le territoire de la Région en question ? Les 10 provinces ne couvrent pas l’ensemble
du territoire. Bruxelles est hors province en vertu de l’article 163 de la Const.
➢ Les 5 provinces de la région Wallonne : Art. 5 de la Const. nous dit que la région
wallonne comprend 5 provinces. Ces limites peuvent être modifiées par l’article 7 de
la Const.
o Que peut-on modifier comme limites ?
▪ Pas de fusion : A partir du moment où la Constitution consacre 10
provinces, on ne peut pas les fusionner.
▪ Maintien des frontières linguistiques : Bruxelles est hors province. Est-
ce concevable d’agrandir la région flamande au détriment de la région
de BX cap ? Non car autre notion importante, on ne peut pas toucher à
la frontière linguistique Art. 4 de la Const.
Remarque : Le sort de Bruxelles : est réglé à l’article 163 de la
constitution. L’article 5 n’a rien à voir avec ça. Donc on voit que c’est
là que le sort de BX fait l’objet d’un traitement particulier.
Pourquoi avoir écrit ça à l’article 5 al. 2 de la Const. ? On a imaginé à
un moment donné du temps, lorsque Fourrons était un porc épic, on a
imaginé qu’on pourrait soustraire la commune de fourrons de la province
et le faire dépendre directement du fédéral.

B) Les autorités de la province :


Comment ça se passe au niveau provincial ? Ça fonctionne de manière très très différente.
➢ La trinité provinciale : Le texte le montre très bien
o Art. 1122. 12. 1 « Il y a dans chaque province un conseil provincial, un collège
provincial et un gouverneur »
o Art. 1121« Il y a dans chaque commune un corps communal ».
La différence c’est qu’il n’y a pas d’unicité au niveau provincial. C’est la trinité des
organes provinciaux. Le rôle des un et des autres n’est pas le même.

1. Le collège et le conseil :
Le collège et le conseil communal :
➢ Election directe : L.4121-1,§1 Cwadel Le conseil et le collège défendent l’intérêt
provincial et ils sont élus. Le conseil provincial on sait qu’ils sont élus directement.

56
Erin Gérard Bac 3 – 2018/2019 Philippe Bouvier

➢ Législature : La durée de la législature provinciale est de 6 ans. Ils sont élus pour une
législature de 6 ans, renouvelable sans limite de temps. La date des élections
provinciales se calque sur celle des élections communales ; le 2e dimanche d’octobre
tous les 6 ans.
➢ Conditions : Ils sont rééligibles sans limite. Les électeurs sont belges. Pour élire et pour
être élu il faut être belge, avoir 18 ans au moins et être inscrit au régime de la population
d’une commune de la provine en question.
Le conseil provincial en particulier :
➢ Validation des pouvoirs : Le conseil provincial valide lui-même ses pouvoirs. On verra
la mise en place d’un contrôle juridictionnel. Comme pour les conseillers communaux,
les élus exercent leur pouvoir c’est de la démocratie représentative.
➢ Dans quels cas peuvent-ils perdre leur mandat public ? Les élus exercent leurs
pouvoirs, un mandat public, jusqu’à la fin de la législature et rien ne peut changer cela
sauf s’ils ont perdu leur droit civil (à cause d’une condamnation pénale) ou si une
incompatibilité apparaît. Si l’un des conseillers déménage hors du territoire de la
province, il perd également sa place au sein du conseil provincial.
➢ Plénitude des compétences : Le conseil provincial dispose de la plénitude de
compétence. C’est l’assemblée souveraine au sein de la province.
o Intérêt provincial C’est le tout ce qui est d’intérêt conseil provincial. On a une
notion aussi vague que celle d’intérêt communal. C’est l’article 41 de la C° qui
confie au conseil provincial les intérêts exclusivement provinciaux. L’article
L2212-32, CWADEL ajoute que le conseil provincial règle, dans le respect du
principe de subsidiarité, tout ce qui est d’intérêt provincial. Ce dernier exerce
ainsi ses compétences de façon complémentaire à l’action régionale et à celle
des communes. C’est donc « tout au conseil provincial ».
o Attributions confiées par l’autorité supérieure : Toutes les attributions sont
confiées par les autorités supérieures au province.
Le Collège provincial en particulier :
➢ Dénomination : A côté du conseil provincial on a le collège provincial. Le mot
députation permanente est l’ancienne dénomination des collège provinciaux.
o Remarque : Aujourd’hui encore les membre du collège provincial s’appellent
aujourd’hui encore les députés provinciaux.
▪ Pourquoi ce mot ? En réalité, au début de la Belgique, les conseils
provinciaux ne se réunissaient qu’un mois par an. Donc, qui faisait
tourner la boutique, c’était l’exécutif (le collège communal). On a donc
appelé ça députation permanente (car ils tenaient la permanence).
▪ Pourquoi le collège se réunissait si peut ? Le fédéral avait peur que les
provinces ne prennent le pouvoir.
➢ Election et pacte de majorité : Ils sont élus par le conseil et ils sont choisi par le
truchement d’un pacte de majorité. Il faut au moins 1/3 de personnes du même sexe le
cas échéant un membre peut être proposé en dehors du conseil. On trouve également un
pacte de majorité, trouvant un nom par mandat de député. Leur situation est donc

57
Erin Gérard Bac 3 – 2018/2019 Philippe Bouvier

identique à celle des membres des collèges communaux. La seule différence est la
présence du gouverneur. Notons qu’il n’assume pas le rôle de président. Il assiste aux
réunions du collège sans avoir ni voix consultative, ni voix délibérative.
➢ La durée de la législature et la révocation : Les députés provinciaux sont également
élus pour 6 ans, article L2212-40, §1, CWADEL. Ils ne peuvent révoqués ou suspendus
pour des raisons disciplinaires, à la différence des membres du collège communal. Cela
est pourtant étrange puisque leur statut est à peu près le même. Cette différence de
traitement n’est pas concevable. On trouve, tout comme au niveau communal, la motion
de méfiance constructive.
o Attention : Motion de méfiance constructive : Les membres du collège ne
peuvent pas être suspendus ou révoqués pour des raisons disciplinaires sachant
que le mécanisme de la motion de méfiance constructive ne s’applique pas. Ce
sont des élus indirects. Le conseil provincial LUI peut être renversé.
▪ Remarque : Le gouverneur va siéger au niveau du collège (tout comme
au conseil). Il n’assume pas la présidence du collège. Il n’a pas voix
délibérative ni voix consultative. Il ne peut pas être renversé car il est
nommé et il va diriger les services provinciaux avec les députés
provinciaux.
➢ Fonction : Le collège son rôle principal c’est d’instruire les affaires provinciales. Les
organes communaux sont un et de surcroit on a cette présence qui est celle du
gouverneur.

2. Le gouverneur :
Le gouverneur : Le gouverneur contrôle l’action menée par les provinces. Il est commissaire
du gouvernement dans la province Art. 2212-51 Cwadel Il est commissaire du gouvernement
régional mais il y a un détriplement de fonction.
➢ Agent de surveillance à la province : C’est l’agent de la région à la province. C’est l’œil
de Moscou. C’est l’agent du gouvernement de la communauté française à la province et
de la communauté fédérale à la province.
o Rôle de contrôle : Il est aussi l’organe de contrôle des actions menées par les
provinces. Il opère un contrôle pour le compte de la région mais aussi pour le
compte de l’état et de la communauté française. Sachant qu’il s’agit ici des
gouvernements.
➢ Nomination sur avis conforme du gouvernement Wallon : En application de l’article
6. VIII.1°, les gouverneurs sont nommés et révoqués par le gouvernement. Ici, ce qui
est tout à fait intéressant, c’est de voir qu’effectivement le gouvernement wallon nomme
le gouverneur sur avis conforme du gouvernement fédéral.
o C’est quoi un avis conforme ? C’est un avis qui est requis pour nommer. La
véritable autorité investie du pouvoir de nommer c’est le gouvernement régional.
Tant qu’il n’y a pas conformité entre le gouvernement provincial et le
gouvernement régional, il n’y a pas nomination. Il faudra à un moment donné
qu’ils s’entendent. Quand l’avis est conforme on n’a pas le choix.

58
Erin Gérard Bac 3 – 2018/2019 Philippe Bouvier

o Pourvoir discrétionnaire du gouvernement de région : Cet avis conforme ce


n’est pas n’importe quoi. Ce qui frappe ici c’est qu’on est vraiment dans le cadre
d’un pouvoir discrétionnaire de l’autorité.
▪ C’est quoi un pouvoir discrétionnaire ? Discrétionnaire ne veut pas dire
arbitraire. Ça veut dire que ça repose sur des motifs.
• Remarque : Ici, c’est difficile de trouver des motifs. Ce sont de
endroits où la confiance doit régner en maître. C’est un peu
spécial parce que d’un autre côté on a toujours considéré que
c’était des actes administratifs individuels ces nominations de
gouverneurs. Donc, on peut saisir le Conseil d’état.
Que peut faire la SCACE ? Le conseil d’état est un peu gêné car
il faut que ce soit motivé mais on sait très bien que c’est une
décision politique.
• Remarque : Si en Belgique on avait avalisé la théorie de l’acte
du gouvernement, il n’y aurait pas eu de problèmes. C’est une
décision prise par le pouvoir exécutif mais une décision qui a un
tel pouvoir qu’elle échappe au contrôle du juge. On aurait pu dire
mais cette théorie n’a pas court chez nous.
▪ Quelles sont les conséquences de ce pouvoir discrétionnaire ? Du fait
que le gouverneur de province est nommé « au grand choix » résultent
deux conséquences.
o 1° La nomination du gouverneur n’est pas conditionnée par les
couleurs de la coalition au pouvoir dans la province, ni par les
couleurs de la coalition qui prévaut la région, ni même par les
couleurs de la coalition qui gouverne au niveau de l’Etat fédéral.
o 2° Le gouverneur ne doit pas être domicilié dans la province dans
laquelle il est appelé à exercer la fonction de gouverneur au
moment où il est nommé mais une fois nommé, l’article 2212-
54, CWADEL.
➢ Droit de regard du gouverneur sur le pouvoir exécutif et législatif: Le gouverneur
assiste aux réunions du conseil et du collège. Il est chargé au niveau fédéral
communautaire et provincial. Les 3 organes sont chargés d’exécuter des règles prises
mais dans ce contrôle d’exécution qu’exerce le gouverneur, il a un droit de regard. Il
contrôle la bonne exécution.
o Exemple : Un rôle que le gouverneur joue encore aujourd’hui beaucoup c’est
tout ce qui concerne les permis de port d’arme. C’est une mesure que le
gouverneur prend en tant que service déconcentré.
Il exerce ses missions de contrôle pour le compte de l’état, de la communauté ou de la
région. Il est aidé par des commissaires d’arrondissements. Il y en a un par
arrondissement provincial.
➢ La révocation du gouverneur : Un gouverneur peut être révoqué soit en cas de
manquement grave soit parce qu’il y a rupture de confiance Art. 6, §1, VIII, 1°, al.
LSRI. C’est possible même s’il n’y a pas de faute disciplinaire mais que la confiance
n’y est plus. Les gouverneurs de province sont nommés et révoqués.

59
Erin Gérard Bac 3 – 2018/2019 Philippe Bouvier

o Remarque : Par contre, le gouverneur est immunisé contre la disparition du


poste. La disposition du CWaDel n’est qu’importée. Elle dit que lorsque les
institutions provinciales sont supprimées cela ne porte pas préjudice au maintien
du poste de gouverneur. Dans l’état actuel du droit positif, si les provinces sont
menacées, le gouverneur ne l’est pas.
o Arrêt Lamalle : Arrêt Lamalle (voir précis) montre la possibilité de révoquer
un gouverneur. C’était le gouverneur de la province de Luxembourg. Cet arrêt a
dégagé un principe fondamental. C’est un arrêt principe. La révocation du
gouverneur de province peut ainsi intervenir dès que le lien de confiance est
rompu entre lui et l’autorité détenant le pouvoir de nomination.
Le gouverneur est un fonctionnaire qui peut être révoqué par le gouvernement wallon.
Qui révoque le gouverneur ? Voyons bien que ce ne sont pas les mêmes autorité. Il y a
une grande différence. Ce n’est pas le conseil provincial, c’est le gouvernement
régional.
o Remarque : Il va de soi que la révocation des membres du conseil provincial et
du conseil communal ne se conçoit pas.
o Remarque : Le collège provincial peut-il être révoqué ? Il y a une petite
surprise de constater que si on conçoit la révocation ou la suspension il est
bizarre qu’on ne prévoie pas la même chose pour les membres du collège
provincial.
o Pourquoi ? Ce sont des élus indirects. Dans le temps le bourgmestre était
nommé. Le membre des conseil ne peuvent pas être révoqué. Ce qui ne
va pas dans le système actuel c’est la différence de traitement entre les
membres du collège communal et les membres du collège provincial. Il
n’y a pas de soucis à ce qu’on ait maintenu cette possibilité de les
révoquer et de les suspendre

3. Les administrations provinciales


Quelles sont les administrations provinciales ? Les services provinciaux travaillent sous la
direction du directeur général provincial. Art. 2212-56 Cwadel Il est nommé sur base d’un
examen.
➢ Grades légaux : Le directeur général et le directeur financier sont des grades légaux car
ils sont prévus comme tel dans le CWaDel.
➢ Que fait le directeur général ? Il dirige les services provinciaux, l’administration
provinciale.
Quelles sont les différentes formes de ces services provinciaux ?
➢ L’administration provinciale à proprement dite : Chargée de toutes les questions
d’intérêt provincial.
➢ Les collectivité décentralisés : Il peut y avoir des services décentralisés à qui sont
confiés une tâche particulière. Les collectivités décentralisées, personnalisées de la
province pour gérer les questions d’intérêt provincial.
▪ Exemple : la fédération du tourisme.

60
Erin Gérard Bac 3 – 2018/2019 Philippe Bouvier

➢ Création de régies : Il peut aussi créer des régies provinciales ordinaires ou autonomes.
Les régies autonomes se distinguent car elles ont la personnalité juridique et car ils ne
peuvent exercer que des activités commerciale. Les régies provinciales gèrent aussi de
telles questions. Le conseil provincial peut également créer des régies provinciales
comme au niveau communal ; ordinaires ou autonomes.
o Exemple : Dans la province de Namur, ils envisagent de faire du domaine de
Chevetogne une Régie autonome.
➢ La déconcentration
Il y a des agents provinciaux mais ils côtoient d’autres agents qui ne sont pas des agents
provinciaux mais qui sont des agents fédéraux, communautaire et régionaux. C’est une
déconcentration administrative.
➢ Exemple : Si le gouverneur est chargé par le gouvernement fédéral désigner les permis
de port d’arme, il lui faut des agents qui préparent toute la paperasse. Ces agents là sont
des agents fédéraux.

4. Le cas particulier de Bruxelles Capitale


Comment exercer les compétences provinciales à Bruxelles ? On sait que Bruxelles est Hors
province mais que fait on avec les compétence provinciales à Bruxelles.
➢ Les compétences communautaires : Elles sont confiées à la COCOF et à la COCOM
et à la COCON Art. 163 C°
➢ Les compétences fédérales et régionales exercées par les provinces : A Bruxelles,
comme il n’y a pas de province ce sont des autorités régionales qui s’en occupent. On
exerce des missions exercées ailleurs par des provinces et qui sont des missions
fédérales et régionales. Art. 83 quinquies, §1, LSIB
➢ Les missions propres existant au niveau de Bruxelles
o Respect de la législation linguistique : On a conservé un vice-gouverneur qui
est chargé de veiller au respect de la législation linguistique :
o Contestation électorale communale Collège communal prévu exprès pour ça.

C) Les attributions de la provinces :


1. Les attributions d’intérêt provincial :
Quel est le problème concernant ces attributions ? Ce qui est problématique c’est le mot intérêt
provincial. Art. 1224-32. Le gros problème c’est qu’il n’est pas plus défini que l’intérêt
communal. Mais, il est encore plus mal embarqué que l’intérêt communal car il est coincé entre
l’intérêt communal et les intérêts fédéral régional et communautaire. C’est donc une définition
négative.
D’où viennent ces attributions ? Mais dans l’article 41 et l’article 162 de la Const. On
reconnait l’existence d’un intérêt provincial.
➢ Subsidiarité : Art. 1224-32 dit que le conseil provincial règle par le principe de
subsidiarité les matières d’intérêt provincial.

61
Erin Gérard Bac 3 – 2018/2019 Philippe Bouvier

➢ Non concurrence : Le conseil exerce ses compétences de manière complémentaire et


non concurrente avec l’action régionale et celle des communes. Il est donc coincé entre
les deux possibilités.
o Exemple : Elles ont des compétences en matière de tourisme, elles ont des
compétences en matière d’éducation. Elle a un rôle en matière de développement
économique.

2. Les attributions confiées par les autorités supérieures :


A côté ce qui relève de l’intérêt provincial, on a les missions qui sont confiées par l’état les
communauté, les régions. On a des missions qui sont décentralisées via le conseil provincial et
on a aussi cette fameuse mission juridictionnelle. .

§4 : Collectivité supra-communale
Qui consacre l’existence des collectivités supra-communale ? Il faut avoir à l’esprit l’article
41 de la constitution dit « les intérêts provinciaux sont réglés par les conseils provinciaux
toutefois en exécution d’une loi spéciale, la règle visée à l’article 134 peut supprimer les
institutions provinciales ».
o Remarque : Ce sont des collectivités en devenir, elles n’existent pas
aujourd’hui. Bruxelles n’est pas concerté par le projet de collectivité supra-
communale. La vocation c’est de prendre le pas sur les institutions provinciales.
➢ L’enseignement de l’article 41 de la Const : Il y a quelque chose de difficile à
comprendre. La possibilité de supprimer les institutions existe. MAIS elles peuvent être
remplacée par des collectivités supra-communal.
➢ Quel est le problème ? Comment concilier ça avec l’article 5 de la Const. ? Celui-là
même dit que la région wallonne est composée de province. Comment concilier ça avec
l’article 162 qui consacre l’élection directe. Il y a quand même un flou.
o Suppression des provinces : D’un côté on dit qu’on supprime les institution
provinciale.
o Il y a 5 provinces en région wallonne :
➢ Comment trouver un terrain d’entente ? On pourrait dire que la provinces existe
comme circonscription territoriale mais que le collège provincial et le conseil provincial
sont dissout.
o Attention au gouverneur : Dans l’article 6 de la LSRI quand on parle du
gouverneur on a été jusqu’à préciser que si une région supprime les institutions
provinciale, le gouverneur demeure.
Que peut-on en conclure ? Les institution provinciales peuvent être supprimée au profit de la
collectivité supra-communale qui ont le pouvoir de lever l’impôt. Mais les provinces ne
disparaissent pas. On peut concevoir qu’au sein des provinces des services déconcentrés
continuent à exister. Ce qui disparaîtrait ce sont les mandataires.
➢ Remarque : Ce qu’on peut voir c’est qu’il y a des velléité très nettes de faire disparaitre
les provinces en région wallonne. On parle de communauté de commune ou de bassin
de vie. On va même jusqu’à parler de territoire juste. Il y a une volonté d’avancer sur le
terrain d’institution supra communal.
62
Erin Gérard Bac 3 – 2018/2019 Philippe Bouvier

Consécration du problème du placage : En Belgique, on ne supprime rien mais on ajoute des


trucs donc ça ne simplifie pas. Le citoyen n’est pas rapproché du monde politique.

§5 : L’agglomération et fédération de commune


Qu’est-ce qu’une agglomération de commune ? Art. 165 de la constitution et Art. 166
Constitution. Il dit que la loi crée des agglomération ou des fédérations de communes. Les
compétences de l’agglomération sont déterminées par la LSRI.
➢ Pourquoi ces agglomérations de communes ? En 1970 il y avait des velléités de voir
un pouvoir accordé aux conseil communal. L’agglomération c’est une fusion de
commune avant la lettre.
➢ Que se passe-t-il en 1971 ? Une loi a été prise le 26 juillet 71 qui a consacré 5
agglomérations de commune. Mais, au final une seule a fonctionné.
A quoi ça sert des agglomérations de communes ? C’est une matière régionale.
➢ Plus d’institution propre aux agglomérations : Ce qui est extraordinaire c’est qu’on a
aucune raison objective de la maintenir. Elle est toujours là et elle a des compétences.
Mais les compétences de l’agglomérations ont été confiées à d’autres institutions. Ces
compétences sont exercées par d’autres collectivité politique.
o Qui exerce les compétences des agglomérations : Ici, elle est bien
l’agglomération mais toute ses compétences réglementaires sont exercées par
les autorités régionales. La seule chose importante à avoir à l’esprit c’est que la
région de Bruxelles Capitale ne prend pas des ordonnances. Si la région
Bruxelles Capitale hérite des compétences de l’agglo. Elle exerce ses
compétence.
o Attention au surréalisme à la belge : Depuis, la fin du gouverneur, les
compétences du gouverneur de la région de Bx cap, ont été confiées à
l’agglomération des communes de Bruxelles Capitale. Puis, tout de suite, ces
compétences vont être exercées en substance par le ministre président de la
Région de Bruxelles Capitale. Voilà le sort triste de l’agglomération. Elle est
toujours là mais c’est une véritable coquille vide.
▪ Remarque : on peut dire qu’elle est en voie de disparition.
Les fédérations de communes, c’est quoi ? Les fédérations de communes aussi prévue par
l’article 165 de la Const. Il n’y a jamais aucune fédération de commune qui a vu le jour. On
voit très bien le problème de l’agglomération de commune

§ 6 : Commissions communautaires bruxelloises


Quelle est la particularité de ces Collectivités ?
➢ Collectivités politiques supérieures : La COCOM et la COCOF sont par ailleurs des
collectivités politiques supérieures. Elles peuvent prendre des normes à valeur
législative.
➢ Collectivités politiques désorganisées : Ici, on ne parle de ces 3 organismes là qu’en
tant que collectivité politique désorganisée. C’est dur à expliquer et c’est dur à
comprendre. Le texte est très significatif.
63
Erin Gérard Bac 3 – 2018/2019 Philippe Bouvier

o Quelles sont les compétences : C’est visé par les article 135 et 136 de la
constitution. Il y a aussi l’article 163 et 166 de la constitution qui est consacré
à ces commission communautaire.
o Qui est compétent ? On a l’article 60 de la LSRI de Bruxelles qui nous dit : il
existe pour l’exercice des compétence visées aux articles 135 et 136, des
institutions dotées chacune de la personnalité juridique. Il y a la COCOM la
COCOF et la Commission communautaire flamande.

A) Les institutions :
Quel est le problème à l’origine de la COCOF et de la COCOM ? En réalité, c’est le fait
communautaire qui surgit au cœur du fait régional. Le problème que nous avons c’est qu’on a
des communautés qui sont sans territoire et on ne peut pas donner de territoire car il y a des
flamands et des francophones.
➢ Qui exerce les compétences communautaires à Bruxelles ? On est devant une impasse
donc les COCOF et COCOM naissent de ça.
Comment se composent ces institutions ? Leur composition est réalisée, mise sur pied,
imaginée au départ des organes de la région de Bruxelles capital.
➢ La COCOF se sont les membres du Groupe Linguistique français du parlement
bruxellois et les membres francophones du gouvernement bruxellois. Art. 136 C°
➢ La COCON se sont les membre du Groupe linguistique néerlandais du parlement
bruxellois et les membres néerlandophone du gouvernement bruxellois.
➢ La COCOM c’est le reflet du parlement bruxellois. Ce sont tous les parlementaire
bruxellois. Le collège, lui, est composé uniquement des ministres bruxellois. La
composition est directement induite de la composition du parlement bruxellois et de
l’exécutif bruxellois. Les membres parlement de la communauté française ne se
retrouvent pas dans ces organes.

B) Les attributions :
De quoi s’occupent-ils ? Ils s’occupent principalement de 3 choses :
➢ Pouvoir organisateur : Ils sont le pouvoir organisateur d’institutions créées à Bruxelles,
des musées, des écoles, … Art. 166, §3, 1° et 3° Const.
o Exemple : On a la COCOF qui est le pouvoir organisateur d’un établissement
d’enseignement. C’est un rôle que les commission communautaire joue. A
Bruxelles on permet à ces institutions de créer des institutions.
➢ Compétences réglementaires attribuées par les autorités supérieures : Elles exercent
aussi des compétences qui leurs sont déléguées par la communauté française et la
communauté flamande leur délègue. Pour la COCOF et la VGC Art. 166, §3, 2°
➢ Compétences provinciales : Il y a aussi les compétences de la communauté française
qui sont, par ailleurs confiées aux provinces, et qui, à Bruxelles, sont confiées à la
COCOF et à la COCOM. Les compétences que la communauté française exerce au
niveau provincial à Bruxelles sont confiés à la COCOM et à la COCOF. Art. 163, al. 1

64
Erin Gérard Bac 3 – 2018/2019 Philippe Bouvier

C) Contrôles :
Quels sont les contrôles exercés ? Les contrôles opérés sur ces collectivités politiques
décentralisées.
➢ Contrôle juridictionnel : Elles sont soumises au contrôle juridictionnel. Leur juge
naturel dans ce cadre là c’est le conseil d’état.
➢ Tutelle : Un pouvoir de tutelle est aussi imaginable. Mais pour ce qui est de la COCOM
aucun mécanisme de tutelle n’a été institué.
o Remarque : Il ne faut pas s’étonner qu’il n’y ait pas de tutelle pour la COCOM
puisqu’elle est composée de tout le parlement et de tout le gouvernement. C’est
l’équivalent des organes de la région de Bruxelles capitale.

Chapitre 2 : L’organisation interne


Section 1 : Les concepts génériques :
§1 : Statut ou contrat
A) Le statut :
Qu’est-ce qu’un statut ? Un agent statutaire est un agent sous statut. Le statut est un acte
réglementaire c’est un ensemble de règles qui trouve à s’appliquer aux agents qui y sont soumis.
Il fixe la situation juridique des agents. Ces règles générales et abstraites sont rédigées par
l’autorité. Le statut est imposé à l’agent. C’est un acte unilatéral qui fixe les obligations
professionnelles des agents. L’agent n’a pas le choix. Si il refuse de prêter serment, l’autorité
serait alors amenée à constater que l’agent statutaire ne s’est déjà plus.
➢ La particularité des agents statutaires : La caractéristique d’un agent sous statut c’est
qu’il est nommé dans son emploi. Il fait l’objet d’une nomination et la nomination va
entrainer l’application du statut étant entendu qu’il faudra qu’ils disent « je jure fidélité
au roi, obéissance à la constitution, et au peuple belge ». Il l’acquiert par sa nomination
mais le serment est une qualité résolutoire.
Quelles sont les règles particulières qui s’appliquent à l’intéressé ? Un ensemble de règles
vont trouver à s’appliquer à l’intéressé. Le statut a 3 catégories :

1. Le statut administratif
De quoi s’agit-il ? Ce sont les règles qui déterminent les modes de recrutement des agents, qui
déterminent l’évolution de leur carrière, la fin de la carrière et le régime disciplinaire. On n’a
pas un statut pour l’ensemble des fonctionnaires du pays. On a plusieurs statut.
Qui fixe le statut ? L’article 107 al. 2 dit que le roi nomme aux emplois. C’est comme pour
les administrations. Cette disposition habilite le roi à organiser comme il l’entend avec la
responsabilité ministérielle qui l’accompagne. Le statu et fixé par le pouvoir exécutif. C’est un
interprétation historique.
➢ Remarque : Ce qui est ahurissant c’est que c’est du pouvoir de nommer qu’on a déduit
que le roi pouvait gérer son administration comme il l’entend. La jurisprudence est
partie dans ce sens-là. Elle n’a jamais été remise en question mais cette règle a été
contagieuse.

65
Erin Gérard Bac 3 – 2018/2019 Philippe Bouvier

Le statut des agents de Camu : Ce pouvoir donné au roi, le législateur en a fait application
notamment en 1937 quand on a établi un statut des agents de l’état. Louis Camu est l’initiateur
du texte. C’était un haut fonctionnaire qui a été l’initiateur de ce statut. Ce statut en réalité a
aussi servi de base à cet Arrêté royal de 2000 qui a dégagé les principes généraux du régime
statuaire.
➢ Contexte historique : Ce n’est pas neutre le fait que ce statut a été adopté en 1937. On
est dans une époque de réaction au suffrage universel. On est dans une époque où on
veut marginaliser le rôle parlementaire et où on veut renforcer l’’exécutif. On dit que
l’exécutif a son propre instrument et tout ça il en décide seul. Si on prend l’article 87
§3 de la loi spéciale on va retrouver l’équivalent de l’article 107 de la constitution :
« Les communautés et les régions fixent les règles relatives au statut administratif et
pécuniaire ». L’interprétation de l’article 107 a percolé. Il fixe directement le statut des
agents. On a toujours fonctionné comme ça. La loi intervient quand même.
➢ Particularité de cette loi : Il y avait une règle qui disait en substance ceci, un arrêté
royal. Dans la réforme de l’état on a prévu cette règle qui chargeait le roi d’identifier
des règles à ce point importantes qui étaient érigées comme principes généraux. Il y a
eu en exécution de la LS, un arrêté royal a été pris et il a fixé les principes qui sont tirés
du fameux statu camu. Arrêté royal de 2000
➢ Quelle a été l’évolution actuelle : Mais l’article 87 §4 a été complètement changé. Ces
principes généraux ont été adoptés en 2000 n’ont plus de base légale. Ces principes
généraux de la fonction publique qui ont gouverné la fonction publique ont disparu de
la circulation. Ils n’ont plus de fondement juridique et il faut considérer qu’ils ne
s’appliquent plus.
o Remarque : Il n’en demeure pas moins que ces principes généraux transcendent
les statuts existants. C’est pour ça qu’on appelle ça le noyaux dur de la fonction
publique.
➢ Que faut-il retenir en bref ? En 1980, le législateur spécial avait confié au roi
d’identifier les règles qui doivent s’appliquer dans le statut des communautés et des
régions. Ces principes généraux ont été identifiés. Mais maintenant cette habilitation a
sombré donc l’arrêté de 2000 n’a plus de fondement juridique. Il n’en demeure pas
moins que ces principes généraux sont souvent repris.
On ne trouve pas un statut administratif mais DES statuts administratifs. On a autant de statuts
qu’il y a d’agents. Mais il est vrai que dans les statuts, on retrouve toujours à peu pas la même
chose. On retrouve les principes généraux que nous avons vu supra.
Les statuts des agents communaux et provinciaux sont régis par le CWADEL. C’est les conseils
communaux et provinciaux qui fixent ces statuts, articles L1212-1, CWADEL et L2221-1.
Quelles sont les particularité de la loi du changement ?
➢ Fonctionnaire : En principe, pour être fonctionnaire il faut être belge mais la loi peut
déroger à cette règle.
➢ Application de la loi du changement : Ces grands principes conceptuels sont vraiment
transversaux à l’ensemble du cours. La loi du changement s’applique ce qui peut dire

66
Erin Gérard Bac 3 – 2018/2019 Philippe Bouvier

que l’on peut modifier les statuts même le statut camu en application de la loi du
changement. Il n’y a donc pas de loi acquise. Quand la loi du changement trouve à
s’appliquer. Mais, elle peut emporter la disparition des droits acquis mais dans toutes
les mesures du possible on essaie de préserver les droits acquis.

2. Le statut pécuniaire :
Il est aussi fixé par le pouvoir exécutif. C’est la fixation du traitement qui évolue avec le temps,
d’échelle en échelle. Entre différentes échelles on a ce qu’on appelle les échelons.
A quoi sert le statut pécuniaire ? Le statut va fixer le manière de calculer le traitement, les
modalités de paiement du traitement. Le statut pécuniaire fixé par la même autorité que ceux
qui fixent le statut administratif SAUF pour le régime des pensions des retraites.
➢ Exception : L’article 179 de la Const. dit que les pensions de retraites sont gérées par
l’état fédéral et Art. 87, §3 de la LSRI.
➢ Attention tout est fixé par le régime exécutif. On n’a pas voulu que les entités fédérées
puissent avoir leur mot à dire.
C’est quoi un traitement ? Le traitement c’est la contrepartie du service. Le fonctionnaire
travaille. Par conséquent, il est normal qu’il soit payé pour le travail qu’il fait.
o Remarque : ça n’a pas toujours été comme ça. Jusqu’à la moitié des années 80,
le traitement était une rétribution qui permettait au fonctionnaire de tenir le rang
qui était le sien travailler pour les pouvoirs publics c’était un honneur et donc
pas besoin de payer.
Quel a été le point au centre du débat ? Le débat tournait toujours autour du
point de savoir s’il fallait considérer le traitement comme une contrepartie du
service rendu ou comme un honneur.
➢ Comment est fixé le traitement ? Le traitement est fixe puis on y ajoute les allocations
en fonction de leur fonctions. Il est déterminé en fonction proportionnelle des tâche
exercées.
o Exemple : SI on a deux fonctionnaires qui ont un grade identiques, des fonctions
identiques ils vont être payés de la même manière, C’est tout le problème de la
fonction publique.
▪ Remarque : Il y a quand même une évolution qui se fait. On n’est pas
véritablement récompensé.
➢ La loi du changement : Si la loi du changement s’applique au statut administratif elle
s’applique aussi pour le statut pécuniaire. La loi du changement s’applique ce qui peut
dire que l’on peut modifier les statuts Il n’y a donc pas de loi acquise. Le traitement
n’est pas négociable. Il n’y aura pas de tractation et il n’est pas négociable non plus pour
les contractuels.
o Limite 1 : Quelle est la ligne directrice en cette matière ? C’est la loi d’égalité
qui exerce toute son importance. Le principe d’égalité s’applique entre statutaire
et entre contractuel et statutaire.
▪ Exception : Il peut y avoir des différences (exemple : régime des
pensions).

67
Erin Gérard Bac 3 – 2018/2019 Philippe Bouvier

o Limite 2 : La non rétroactivité : Il y a une autre limite à la loi du changement


c’est la non rétroactivité. La loi du changement s’opère toujours.

3. Le statut syndical
Ce sont l’ensemble de règle qui organise la relation entre les employeurs et les syndicats. Le
statu syndical est fixé par le législateur syndical. Il y a une grande différence entre les 3 statuts.
Sans doute les organisations représentatives des travailleurs ont surement joué un grand rôle
dans le reconnaissance légale du statut syndical.
Le siège de la matière : C’est une loi du 19 décembre 1974 et un Arrêté d’exécution pris 10
ans plus tard. Ce sont le statut syndical des agents publics.
➢ Légal : Le statut syndical est le fait de la législation. Art. 87, §5 LSRI
➢ Universel : On a que cette loi là qui s’applique à tout le monde. Elle s’applique à
l’ensemble des fonctionnaires. Tout fonctionnaire, quel que soit l’organisme où il
travaille.
o Exception : Il y a quand même certaines catégories de fonctionnaire qui
échappent à l’application du statut syndical, les professeurs d’université, les
magistrats. Les militaires, les policiers ne sont pas soumis à la loi du 19
décembre 1974 mais ils ont un statut propre.
Ça consiste en quoi exactement ? Toutes les règles qui touchent aux relations entre employeur
et travailleur doivent faire l’objet d’un échange avant qu’elles ne soient adoptées.
➢ Les consultations syndicales : Il doit y avoir un échange entre l’employeur et les
syndicats. Cet échange porte un nom : les consultations syndicales. Il ne peut être adopté
ou modifié que par le truchement d’une consultation syndicale.
➢ La négociation et la concertation syndicale : Il y deux manières de réaliser une
consultation syndicale : il y a une négociation syndicale et une concertation syndicale.
o La négociation syndicale :
▪ Quel est l’avantage de la négociation syndicale ? La négociation
syndicale est plus contraignante que ne l’est la consultation syndicale.
Ce n’est pas pour autant que les syndicats décident d’utiliser la
négociation. Ainsi, l’impact de leur intervention est plus important. La
négociation syndicale peut se définir comme un dialogue approfondi
entre l’autorité et les syndicats à la recherche d’une situation applicable
pour chacun. Ça touche au statut administratif ou pécuniaire.
▪ Quelles sont les sujets soumis à négociation ? La négociation syndicale
porte sur les règles les plus importantes. Les règles là, les règles
statutaires sont visées.
▪ Quelle est la place de la négociation dans le processus ? La négociation
syndicale est une formalité substantielle. Ça veut dire que dans le
processus d’élaboration d’une décision administrative, la négociation
doit avoir lieu. Elle est prévue dans l’intérêt des travailleurs eux même.
Elle doit avoir lieu. Si un texte est adopté sans la négociation, la règle est
alors adoptée d’une vice de légalité. Comme la règle est illégale, le

68
Erin Gérard Bac 3 – 2018/2019 Philippe Bouvier

conseil d’état pourrait l’annuler. Une formalité non respecter soit menée
à l’annulation.
▪ Quelles sont les finalités possible ? Soit, il aboutit, soit, il n’aboutit pas,
s’il n’aboutit pas il y aura un protocole de désaccord. Si une solution se
dégage on parlera de protocole d’accord.
▪ Le protocole d’accord suite à la consultation syndicale : Il a une valeur
politique, il n’a pas d’effet en droit. On consacre l’accord dans un
protocole. Il reste à l’autorité de consacrer l’effet.
• Quels sont les effets ? Il y a une obligation morale d’inclure
l’accord dans le statut. L’autorité s’engage à apporter les
modifications nécessaires.

o Quid de la concertation syndicale ? Elle vise également à ce que l’autorité et


les organisations syndicales représentatives recherchent ensemble des solutions
acceptables à chacun. Ici, elle est possible pour des questions moins importantes
; le statut du personnel et l’organisation du travail. Ca peut se réduire à pas grand
chose. Si aucun accord n’est trouvé, ce n’est pas grave, les négociations
continuent.
▪ Quel est l’effet contraignant des concertation ? L’effet contraignant est
moindre que pour les négociations car la concertation ne débouche que
sur un avis et pas un engagement. Grâce à cet avis, l’autorité connaît la
position des organisations syndicales représentatives avant de prendre sa
décision.
▪ Droit d’initiative ? Les organisations syndicales n’ont pas, ici, de droit
d’initiative. Elles ne peuvent donc formuler leur avis que si l’autorité leur
demande.
▪ Obligatoire ? Si elle doit avoir lieu, il faut qu’elle soit faite sinon il y a
un vice de légalité qui affecte la règle prise. Cela est dû au fait qu’il
s’agisse également d’une formalité substantielle lors de la procédure
d’élaboration de la mesure.

B) Le contrat :
1. La place du contrat dans la fonction publique :
Quelle est la place du contrat dans la fonction publique ? Il se trouve que dans la fonction
publique, des agents sont recrutés par contrat. Ce qui s’applique à ces agents c’est la loi du 3
juillet 1978 sur le contrat de travail. Pour ces agents-là, c’est la loi sur le contrat de travail qui
trouve à s’appliquer.
Que peut-on dire à propos du contrat ? Les principes généraux ne s’appliquent pas
normalement. Le contrat est le fruit d’un accord de volonté entre les parties. Ils sont déterminés
par le contrat. Il ne s’agit plus de l’autorité qui impose le régime juridique à quelqu’un. Trois
observations sur le contrat :
➢ Evolution croissante du nombre de contractuel dans la fonction publique : Il faut
savoir que si on continue à considérer que la position d’un agent des pouvoirs publics

69
Erin Gérard Bac 3 – 2018/2019 Philippe Bouvier

est une position statutaire, on s’aperçoit que le choses changent petit à petit. Un agent
des services publics sur deux est un contractuel. On a donc une évolution.
o Quelles sont les conséquences ? Ce n’est pas sans incidence sur la protection
juridictionnelle.
➢ Quelle est la juridiction compétente pour contrôler la régularité d’un contrat de
travail ? Le contrôle de la légalité dépend du conseil d’état. Il y a des incidences
importantes qui existent.
o Remarque : On a toujours considéré que le statut protégeait mieux que le
contrat. Mais il y a de plus en plus de protections qui sont misent en œuvre à
l’égard des contractuels. Il y a un mouvement et peut-être que dans le futur on
ne parlera plus de statut du tout.
➢ Evolution des hypothèses de recrutement sur contrat :
o Dans quel cas peut-on conclure un contrat dans la fonction publique ? Alors
qu’en principe, le contrat est l’exception et qu’il ne peut y avoir de recrutement
sous contrat que dans certains cas précis :
▪ Assurer une mission temporaire
▪ Nécessité d’assurer des remplacement
▪ Nécessité d’accomplir des tâches auxiliaires
▪ Exécution de pourvoir à des tâches spécifique
• Remarque : Quel sort faut-il réserver à ces 4 conditions là ?
Ces 4 conditions existent toujours. Mais, dans les faits, on s’en
éloigne de plus en plus. Puisque les principes généraux, l’arrêté
royal de 2000 n’a plus de valeur, c’est clair que les entités fédérés
sont de plus en plus habilités à s’ en éloigner. Il faut savoir ajouter
que c’est la théorie mais la pratique nous éloigne de plus en plus
de ces hypothèse.
o Qu’en est-il aujourd’hui ? Il faut cependant reconnaitre que ce cadre
s’effiloche. Il n’y a pas de conditions particulières de recrutement pour les
contractuels mais il faut avoir à l’esprit le principe.
o Quelles sont les conditions pour postuler ? Il faut prendre des dispositions. Ce
n’est pas parce que l’autorité recrute sous contrat qu’elle ne doit pas respecter
certaines règles.
▪ Qui peut postuler : Il faut permettre à toute personne de poser sa
candidature.
• Remarque : D’ailleurs au niveau fédéral, le recrutement des
contractuels ne peut se faire que par le Sellor, le but étant
d’assurer l’égale admissibilité aux emplois publics.

2. La théorie de l’acte détachable :


Qu’est-ce que la théorie de l’acte détachable ? La théorie de l’acte détachable par rapport au
recrutement d’un contractuel.
➢ Comment qualifier la décision de recruter des contractuel plutôt que des statutaires ?
C’est un acte administratif unilatéral. Cette décision prise de passer par le recrutement

70
Erin Gérard Bac 3 – 2018/2019 Philippe Bouvier

d’un contractuel est un acte administratif unilatéral. Elle se détache, elle est détachable
du contrat de travail en lui-même. C’est un acte administratif unilatéral.
➢ Quel est l’enjeu ? Ça veut dire qu’il peut être soumis au conseil d’état.
o Remarque : Quel est le lien avec la théorie du retrait d’acte : Cette théorie ne
s’oppose pas à une application de la théorie du retrait d’acte. Un acte détachable
on peut concevoir qu’il soit retiré.
o Remarque : Il faut aussi avoir à l’esprit qu’il peut être attaqué devant le Conseil
d’état, cependant, si entre temps le contrat est conclu, ça ne sert plus à rien
d’attaquer devant le Conseil d’état.

3. L’exécution du contrat :
Comment est exécuté le contrat ? On applique la loi de 1978. Il faut avoir à l’esprit que si
l’agent statutaire est protégé par son statut l’agent contractuel est protégé par son contrat. Une
modification des termes du contrat. Ce qui est vrai c’est qu’en terme de terme du contrat, il peut
être mis fin dans le respect de la loi de 1978. Un licenciement est possible. Le contractuel est
moins protégé que le statutaire.
➢ Remarque : le statutaire aussi peut être mis dehors. Cependant, les conditions pour
mettre un statutaire à la porte sont limitativement énumérées.

4. Le terme :
Faut-il motiver la décision de licenciement ? La loi de 1991 sur la motivation formelle, est
une loi qui trouve à s’appliquer lorsqu’il est mis fin à un statut. C’est une décision administrative
unilatérale qui doit être motivée.
➢ Quid pour le contrat ? Cette loi a fait l’objet de beaucoup de débats, elle ne s’applique
pas à la décision de mettre fin à un contrat.
➢ Qu’est-ce qui s’applique ? Dans le cas actuel, elle ne s’applique pas. Ce qui va
s’appliquer c’est le droit au respect de la défense. Elle ne doit pas être motivée pour un
contrat alors elle doit l’être pour une statut.
➢ Pourquoi cette obligation ne s’applique pas au contrat ? La décision de mettre fin à
un contrat n’est pas une décision que l’on peut détacher du contrat lui-même. La théorie
de l’acte détachable ne s’applique pas. Donc, ce n’est pas un acte administratif à portée
individuelle. Or, seules les actes administratifs à portée individuelle doivent être
motivés.
o Remarque : Si on admettait l’idée que la décision de mettre fin à un contrat peut
être détachée du contrat, alors on pourrait dire que c’est un acte détachable, donc
un acte administratif unilatéral à portée individuelle et donc il faudrait qu’il soit
motivé.

C) L’intérêt de la distinction :
Quel est l’intérêt de la distinction entre statutaire et contractuel ? L’intérêt de distinguer
l’agent statutaire de celui contractuel existe à différents niveaux
➢ Régime juridique différent :
o L’agent statutaire : c’est le statut auquel il est attaché qui s’applique à lui

71
Erin Gérard Bac 3 – 2018/2019 Philippe Bouvier

o L’agent contractuel : Le contrat est son régime juridique :


➢ Les règles relatives à l’engagement sont différentes :
o Les deux types d’agent doivent être engagés dans le respect de la règle d’égalité
o Les modalités du recrutement sont plus souples en matière contractuelle qu’en
matière statutaire
➢ Des contours de la loi du changement différents
o L’agent statutaire : les modalités de la relation de travail peuvent, en tout temps,
mais uniquement pour l’avenir, être revues unilatéralement par l’autorité.
▪ Remarque : Notons que les formalités requises en vues d’adopter les
modifications rendent, dans les faits, la modification moins évidente.
o L’agent contractuel : les modalités de la relation de travail ne peuvent, en
principe pas, être revues. Mais si un accord entre les parties est trouvé et que la
relation est individuelle, il est possible, en pratique, que des modifications
interviennent

§2 : L’agent organe et l’agent préposé


Attention : Ce n’est pas parce qu’on est organe qu’on est statutaire. Ce n’est pas parce qu’on
est agent préposé qu’on est contractuel. Les deux notions doivent être envisagées distinctement.
L’intérêt de la distinction est quand même assez mineur.
Quelle est la grande différence entre l’organe et le préposé ? La grande différence c’est que :
➢ L’imperium de l’organe : L’agent organe dispose d’une parcelle de la puissance
publique. Il a la faculté d’imposer à des tiers des décisions.
o Exemple : C’est le cas d’un fonctionnaire, d’un militaire, d’un policier.
o Exemple : La décision unilatérale prise par un ministre dispose de l’imperium.
Il y a un pouvoir d’imposer unilatéralement des décisions à des tiers.
▪ Remarque : On parle ici de fonctionnaire pas de mandataire.
➢ Quel est le pouvoir des préposés ? Les préposés n’ont pas ça. Un chauffeur d’un
ministre, un ouvrier, ne disposent pas de l’imperium.
Quels sont les enjeux liés à cette distinction entre organe et préposé ? Il y avait 3 raisons.
➢ L’enjeu majeur toujours applicable aujourd’hui : La raison restante et principale vient
du traité de l’union européenne Art. 45 et 51 du TUE. Ces articles veulent que tous les
emplois dans lesquels l’imperium ne trouve pas à s’exercer soient ouverts aux
ressortissants de l’union. A l’inverse les emplois dévolus à des agents qui disposent de
l’imperium peuvent être réservés à des belges.
o Qu’est-ce que ça veut dire ? Les organes sont forcément belges. Les préposés
peuvent ne pas l’être. La conséquence, l’intérêt de la distinction entre le préposé
et l’organe elle est là ET elle n’est plus que là.
➢ Les enjeux tombés en désuétude : Il y avait deux situations qui sont aujourd’hui un peu
dépassées.
o Le droit au procès équitable ne s’appliquait pas aux organes : L’article 6 de
la CEDH dit que « toute personne a droit à ce que sa cause soit entendue par
un tribunal indépendant et impartial qui décidera de toute accusation en matière

72
Erin Gérard Bac 3 – 2018/2019 Philippe Bouvier

pénale en cas de contestation portant sur des droits civils et politiques ». Les
notions de contestation portant sur des droits civils, ces mots là ont un champ
d’application, une portée qui leurs sont propres. Ce n’est pas nécessairement la
même chose que les droits civils en Belgique.
▪ Remarque : Ce qui est important ici c’est d’avoir à l’esprit que cet
article important s’applique directement en Belgique. Il peut disposer
d’un tribunal indépendant et impartial.
Quel a été le problème concernant l’application de cet article aux organes ?
▪ Jurisprudence Pellegrin c. France : Pendant tout un temps, la cour a
considéré que les fonctionnaires muni de l’imperium ne bénéficiaient pas
de cette couverture de la disposition de l’article. 6 de la CEDH. C’était
la jurisprudence Pelgrin.
▪ Jurisprudence Vilho c. Finlande: Mais depuis l’arrêt Villo, on
considère qu’il ne suffit pas d’être organe. En plus il faut que l’objet du
litige entre l’organe en question et l’autorité soit lié à l’exercice de
l’autorité étatique ou que l’objet du litige remette en cause le lien de
confiance et de loyauté qui doit exister.
o Qu’est-ce que ça veut dire ? C’est UNIQUEMENT dans ce cas
là que l’organe n’est pas couvert par l’article 6. On ajoute en plus
que cette règle ne trouve à s’appliquer
o Comment ça se passe dans la pratique ? Dans la pratique, tout
ça n’a plus lieu d’être car dans la pratique on a toujours le droit
de se faire entendre par un tribunal indépendant et impartial.
Cette fameuse jurisprudence Villo ajoute aussi que de toute
façon cette dispense de respecter l’article 6 n’existe pas quand
l’état prévoit une protection juridictionnelle.
Que peut-on conclure concernant cet enjeu ? Cette différence qui a eu un
temps son importance, aujourd’hui ne l’a plus car tous les agents bénéficient de
cette protection juridictionnelle là.
▪ Remarque : La seule chose dont le précis ne parle pas c’est : quelle est
la juridiction qui est compétente ? Pour les statutaires le tribunal
compétent c’est le Conseil d’Etat. On peut se demander si le conseil
d’état est un tribunal indépendant et impartial qui statue sur des
contestations portant sur des droits civils. Il est admis dans la
jurisprudence que le conseil d’état est un tribunal au sens de l’article 6.
MAIS si débat il devait y avoir, ce serait sur cette question-là.
➢ La responsabilité civile de l’organe : Dernière chose, la théorie de l’organe et du
préposé a eu aussi son importance en termes de responsabilité civile pour ce qui
concerne l’organe.
o Qu’est-ce qui s’applique au fonctionnaire ? Le fonctionnaire organe peut être
attaqué directement devant le juge. Il n’amène pas la possibilité de faire venir à
la cause. La théorie de l’organe ne protège pas le fonctionnaire. Il n’a pas eu
affaire non plus au préjudicié. La théorie de l’organe c’est ça l’application.

73
Erin Gérard Bac 3 – 2018/2019 Philippe Bouvier

o Qu’est-ce qui s’applique au préposé ? Pour ce qui concerne le préposé c’est


l’article 1384. Le préposé lui, c’est l’article 1384 qui s’applique. S’il y a un
recours sur 1384, c’est le commettant qui va en prendre. C’est avantageux pour
la victime et ce n’est pas le même préposé.
o Quelle était la grande différence entre les deux régimes ? Une grande
différence entre les deux c’est que :
▪ A quoi peut être condamné l’organe ? l’organe peut être condamné pour
dol. Il peut être condamné pour faut lourde, pour une faute légère
habituelle, une faute légère occasionnelle.
▪ A quoi peut être condamné le préposé ? Le commettant lui, ne peut se
retourner contre son préposé que dans l’hypothèse du dol. Le préposé a
toujours été protégé par cette protection-là. Il a toujours été protégé pour
les fautes légères occasionnelles.
Quelles sont les évolutions ? Depuis la loi de 2003, finalement, aujourd’hui, ils
sont sur le même pied. L’organe ne peut plus non plus être inquiété, s’il a
commis une faute légère occasionnelle. Ce qui change fondamentalement c’est
que l’organe peut appeler à la cause son employeur.
▪ Remarque :Il faut avoir à l’esprit que je parle des fonctionnaires. Ils ont
des responsabilités. Une nouvelle fois la différence entre organe et
préposé n’est plus protégé que dans un cas en termes de responsabilité.
La distinction qui a eu son heure de gloire a disparu.

§3 : Les notions de cadre, d’emploi et de fonction


A) Le cadre
Qu’est-ce qu’un cadre ? On en a une illustration dans le précis. C’est un acte à portée
réglementaire comme le statut mais ce n’est pas la même chose. C’est un acte réglementaire. Il
y a deux types de cadre :

1. Le cadre organique :
Que comprend le cadre organique ? C’est un tableau qui va reprendre des catégories d’emploi.
Si on va dans le précis, on voit un morceau de cadre. Tous les emplois sont énumérés comme
ça dans un cadre.
➢ L’ordonnancement : Le cadre organique reprendre les catégories d’emploi qui sont
reprises. Les catégories d’emploi on appelle ça l’ordonnancement.
➢ Le recensement : A côté de chaque catégorie, apparaît un numéro. C’est le
recensement.

2. Le cadre linguistique :
Quel est le siège de la matière ? Il se trouve dans l’article 43 de la loi du 18 juillet 46. On
retrouve cette loi dans le code à la page 374.
➢ Où se retrouvent ces cadres ? On les trouve dans les services fédéraux et dans les
services de Bruxelles Capital. On s’assure que dans tous les services il y ait des agents
des deux rôles linguistiques.

74
Erin Gérard Bac 3 – 2018/2019 Philippe Bouvier

o Pourquoi ? Le but c’est qu’ils puissent répondre aux agents dans leur langue.
On veut aussi protéger les agents. On veut qu’ils puissent être nommés sur un
plan linguistique.
➢ Répartis de manière équitable ? Equitable, ne veut pas dire qu’il doit y avoir un nombre
égal d’agent francophone et d’agent flamand. Dans les emplois les plus importants il
doit y avoir une stricte égalité. Quand on descend dans la hiérarchie, on va essayer de
faire coller le pourcentage par rapport aux citoyens représentés. C’est une chose à bien
avoir à l’esprit. Qui dit cadre linguistique ne dit pas parité.
o Exemple : Dans certaines administrations, il y a à côté des francophones et des
flamands, des agents bilingues et des agents germanophones. Ce n’est plus 50
50. C’est une répartition de 40% franco 40% flamand et 10% bilingue et 10%
germanophone
➢ Comment est déterminé le rôle linguistique ? Chaque agent appartient à un rôle
linguistique. Ce rôle linguistique est déterminé par la langue de son diplôme.
Qui contrôle les cadres linguistiques ? Importance de la Commission de Contrôle
Linguistique. Elle joue un rôle au cas où les documents n’aient pas été remis dans la bonne
langue.
➢ Dans quels cas agit la Commission ? Il faut aussi avoir à l’esprit que le cadre
linguistique n’est pas immuable MAIS les cadres linguistiques vont évoluer en fonction
de l’intérêt des services. On adapte les cadres linguistique à la réalité.
➢ Quid en cas de déséquilibre ? Quand il y a un déséquilibre important dans un cadre
linguistique. On va nommer quelqu’un qui permet de rétablir l’équilibre. Il y a une
recherche d’équilibre dans le concret qui trouve à s’appliquer il faut que la réalité
corresponde le plus possible à ce cadre théorique.

B) L’emploi :
Que dire de l’emploi ? Cadre linguistique, l’emploi c’est un fonctionnaire à l’état de prévision.
Ça correspond aux besoin. L’autorité qui détermine le nombre d’emploi n’est pas l’autorité qui
nomme. Les nominations ne font par l’autorité individuelle. L’autorité qui nomme va devoir
tenir compte du cadre.
Il faut décrire les tâches qui sont dévolues à chaque emploi. Ça va permettre d’avoir une vue
d’ensemble des catégories d’emploi. Il y a le chiffre et la catégorie d’agent que l’on peut
recruter. Les tâches c’est la fonction qui permet de les identifier.

C) La fonction
Que dire de la fonction ? Quant à la fonction elle décrit les tâches que le fonctionnaire est
appelé à exercer. On distingue l’emploi de la fonction.
Il y a une correspondance mais ce sont 3 notions différentes.

§4 : Les notions de niveau, de rang et le grade


Comment ça se passait avant Copernic ? Avant Copernic on avait le niveau, le rang et le grade.

75
Erin Gérard Bac 3 – 2018/2019 Philippe Bouvier

➢ Le niveau : Quand on parle de niveau c’est un peu différent. C’est l’application du


principe hiérarchique. Tous les emplois sont classés dans différents niveaux : A, B, C,
D.
o Les A : Sont universitaires
o Les B : ont un diplôme des études supérieures
o Les C : Ont le CESS
o Les D : Tous les autres
➢ Les rangs : Les niveaux sont divisés en plusieurs sous catégories qui définissent la
hiérarchie interne au niveau (A1, A2, A3, A4).
➢ Le grade n’est pas si éloigné de la notion d’emploi. Tout ça ce sont des emplois mais
en même temps ce sont des grades. C’est globalement la description de la fonction
attendue. Il peut y avoir plusieurs grades pour un même rang.
Quel est le problème que pose la réforme Copernic ? Ce qui pose problème ce sont les classes
de métier et les titres. Le rang et le grade laissent leur place aux classes de métiers et au titre.
➢ Le titre : Le grade c’est très proche de la notion d’emploi. On peut aussi dire que c’est
plus ou moins équivalent au titre même si la loi n’est pas aussi claire à ce sujet.
➢ Les classes de métier : Quand on a des classes de métier, c’est exclusivement au niveau
A (A1. A2. A3. A4. A5.) qu’on retrouve ces classes de métier et principalement au
niveau fédéral.
o Exemple : Au sein d’une filière de métier il y a différentes classes (cela fait
penser aux rangs). Les titres, eux, prennent la place des grades. Au regard des
filières de métiers, qui vont de A 1 à A5, à chaque classe correspond des titres
ou des grades.

Section 2 : Les principes généraux


Remarque générale sur l’ensemble des principes : Ils ne concernent QUE le statut
administratif. Il a existé un temps en droit positif des principes généraux de la fonction
publiques.
Rappel général : Des principes étaient tirés du statut Camu et s’appliquaient à toute la fonction
publique. Cet arrêté est devenu obsolète mais les principes qui en sont tirés valent pour les
différentes personnes publiques que notre royaume compte. C’est pour ça que ça vaut la peine
de continuer à les voir. Ce n’est pas parce que l’on a cité tel ou tel principe qu’on va les retrouver
dans tous les statuts.
Il y a des principes qui concernent le recrutement, le stage et les obligations.

§1 : Concernant le recrutement, le stage et la nomination.


A) Le recrutement
1. Les principes :
Quelles sont les conditions de recrutement ?

76
Erin Gérard Bac 3 – 2018/2019 Philippe Bouvier

1) Mention des conditions de recrutement : Elles doivent être inscrite dans le statut. A
titre d’exemple, on prend le statut Camus qui se retrouve dans le code. Art. 16 du Statut
Camu. On trouve les conditions de recrutement.
o Jouir des droits civils et politiques
o Conduite irréprochable et compatible avec l’exercice de la fonction.
o Être belge lorsque la fonction est liée à l’imperium
o Être belge ou européen lorsque la fonction n’est pas liée à l’imperium
o …
2) Lien entre l’emploi et le diplôme : Il faut qu’il y ait un lien entre l’emploi qui est à
pourvoir et le diplôme requis pour y prétendre. Pour le niveau A, il faut être
universitaire. Il y a un lien entre l’emploi et le diplôme
3) L’égalité d’accès aux emplois public : La vacance d’emploi doit être annoncée dans le
Moniteur Belge et il faut laisse un espace-temps suffisant pour que ceux qui y prétendent
aient le temps de postuler. C’est l’égal admissibilité aux emplois publics
4) Les statuts doivent indiquer les modes de recrutement. Quelles sont les épreuves à
passer ? Quels sont les critères d’évaluation ?
a. Modalités objectives : Les modalités de recrutement doivent permettre de
garantir l’objectivité du recrutement. Il n’y a pas d’arbitraire possible. Les jurys
doivent être composé de personnes impartiales et indépendantes. C’est un
principe important. Un jury est composé d’un certain nombre de personne et les
personnes ne peuvent pas changer en cours de route.
b. Remarque : Quelle est la différence entre un concours et un examen ?
Dernière petite chose importante sur le plan sémantique : il y a une grande
différence à opérer entre un concours et un examen.
i. Le concours : Lorsqu’un concours est organisé et qu’il y a eu lieu,
l’autorité investie du pouvoir de nommer doit suivre l’ordre du
classement. A l’issue du concours les candidats qui ont réussi sont
classés.
ii. L’examen : L’examen c’est autre chose. Si un examen est réussi,
l’autorité peut s’écarter du classement et recruter qui elle veut parmi ceux
qui sont réussi l’examen. Ils doivent tout de même justifier leur choix.

2. Dans la pratique
Comment le recrutement est organisé au niveau fédéral ? Il s’est dans le fameux statut Camu.
Le recrutement s’opère par le truchement du fameux Sellor. Le recrutement des agents de
communauté et des région s’opère par le Sellor aussi. Pour les statutaires le recrutement par le
Sellor est le principe.
➢ Comment est-ce que ça fonctionne ? Il faut distinguer les classes.
o Les agents de classe 1- sélection comparative : Quand on a affaire à des agents
de la classe 1. En classe 1, il y a ce qu’on appelle une sélection comparative.
Quand l’épreuve est passée, le jury doit classer les gens. Pour le niveau A1,
l’autorité doit suivre le classement. La sélection comparative pour la classe A1
c’est un concours.

77
Erin Gérard Bac 3 – 2018/2019 Philippe Bouvier

o Les agents de classe 2-les promotions ou recrutements : Pour les autres classes
(A2 à A5), ce sont des promotions, mais les promotions ne sont pas
automatiques. Elles sont aussi le fruit de sélections, d’épreuves, … On ne classe
pas on forme un groupe de Lauréat et là, le président du SPF peut choisir qui il
veut. Il a un pouvoir discrétionnaire.
▪ Attention : discrétionnaire n’est pas arbitraire. Car le choix doit être
motivé.
• Remarque : On doit exposer les motifs de la décision, mais en
termes d’objectivité, c’est toujours un peu dangereux quand
même. Tout dépend du degré d’objectivité du président du SPF.
Comment sont recrutés les tops manager ? Pour les top manager, le pouvoir dont dispose
l’autorité en charge de nommer est encore plus vif. Ils sont nommés à temps. Ils sont nommés
pour 6 ans. Quand le mandat est fini, ils retournent là où ils étaient avant. AR du 29 octobre
2001.
➢ Comment ça fonctionne ? On a d’abord des tests informatisés au niveau du Sellor. Puis,
on a un entretien qui se passe par une commission de sélection.
o Remarque : Le ministre concerné a toujours son mot à dire dans la composition
de la commission de sélection.
La commission de sélection classe les postulants. Ils sont très aptes, aptes, moins aptes
ou pas apte. C’est un classement qui compare les titres et mérites de chacun.
➢ Quand ce travail là est terminé, que se passe-t-il ? Même s’il y a un très aptes et deux
aptes ce n’est pas nécessairement le très aptes qui va être retenu. Le ministre peut
choisir. Il peut prendre une personne qui est apte sans être très apte.
o Remarque : Le pouvoir est discrétionnaire n’est pas arbitraire donc il faut
habiller sa décision. Si l’explication n’est pas convaincante un recours est
toujours possible. Le juge n’a pas à substituer sauf si l’administration fait
quelque chose.

B) Le stage :
Qu’est-ce qu’un stage ? Le stagiaire n’est pas nommé et un stage n’est pas de principe. Une
autorité administrative peut très bien ne pas prévoir de stage. Ce n’est évidemment pas la règle.
➢ Les modalités : Une nouvelle fois, le statut devra préciser quelles sont les modalités du
stage, quelle est sa durée, quels sont les critères d’évaluation en fin de stage. La durée
est variable en fonction du niveau. A l’issue du stage, une évaluation a lieu.
➢ S’il n’est pas nommé : S’il n’est pas nommé, le statut doit définir la procédure pour
licencier le stagiaire.
o Remarque : Le stagiaire qui n’a pas été nommé dispose de recours. Le stagiaire,
qui n’a pas été nommé et qui estime que les motifs de son éviction ne sont pas
valables, dispose d’un recours devant la SCACE. Devant le juge judiciaire, il
pourra, en outre, essayer de réclamer des DI. Pour l’annulation de la décision de
refus, seul le CE est compétent.

78
Erin Gérard Bac 3 – 2018/2019 Philippe Bouvier

➢ S’il est nommé : Si un stage est prévu dans un statut le statut doit donner toutes ces
princisions sachant qu’on n’assimilera jamais un stagiaire à un agent nommé. Pour être
nommé il faut avoir réussi son stage.
o Comment est-il nommé ? A1 = par arrêté royal + acceptation par le stagiaire par
prestation de serment. S’il ne prête pas serment on constate la nullité de sa
nomination. Un stagiaire du niveau A sera nommé par AR. Les autres
nominations se font par le truchement du SPF par le biais du président du comité
de direction. Par ailleurs, la nomination d’un agent n’est opérante qu’à la
condition de l’acceptation par son bénéficiaire. C’est une condition résolutoire.
C’est à dire que sans acceptation, la nomination est annulée. Il faut donc que le
stagiaire prête serment pour ne pas perdre le bénéfice de sa nomination ; articles
45 à 48, AR de 1937
Comment ces principes sont mis en œuvre au niveau fédéral ? On retrouve ces règles dans le
Statut Camu. Il est évident que le stagiaire n’est pas un agent nommé donc le statut administratif
Camus ne s’applique pas à lui sauf les dispositions du statut camus qui s’appliquent directement
au stage. Art. 27 et suivant du statut Camu (AR du 2 octobre 1937).

§2 : Concernant les droits et les devoirs


A) Les devoirs :
Quels sont les devoirs ? S’agissant des devoirs : Il y a 4 observations à faire au niveau des
principes :
1) L’agent doit respecter la loi. Il se trouve que l’agent exécute des décisions. Dans
l’exécution des décisions, il doit respecter le principe de légalité. La loi est visée au sens
générique. Il doit respecter le principe de légalité.
2) Loyauté et intégrité :
a. Loyauté : Il doit exercer ses fonctions avec loyauté. Le devoir de loyauté c’est
le droit de réserve.
i. Qu’est-ce que ça veut dire ? C’est s’abstenir de toute critique déplacée
à l’endroit de son employeur. Ce n’est pas le fait de ne pas parler de
dossier en cours. Il faut s’abstenir de toute critique.
b. Intégrité et conscience : Il faut agir avec intégrité et conscience
i. Exception : SAUF en cas d’ordre manifestement illégal. L’agent peut
manifestement dire je ne me plie pas à l’ordre que vous nous avez donnez
car il est manifestement illégal. Quand un ordre est illégal il est évident
que l’agent peut refuser de le faire sans être exposé à des sanctions. C’est
une hypothèse à prendre avec énormément de pincettes.
3) Non-discrimination :Il appartient à l’agent de traiter tous les usagers de la même
manière. Il ne faudrait pas qu’un agent refuse le service à un citoyen dont la tête ne nous
reviendrait pas. Le second principe à respecter c’est qu’il faut agir de manière à traiter
les usager sans discrimination aucune et avec considération.
4) Le devoir de dignité ou le devoir de retenue. Il ne faut pas que l’agent ait un
comportement qui soit de nature a ébranler la confiance du public.

79
Erin Gérard Bac 3 – 2018/2019 Philippe Bouvier

a. Exemple : Un enseignant a tenu des propos qualifiés licencieux (pas


politiquement correct) de l’autorité. C’est un comportement que cet agent
n’aurait pas dû avoir.
b. Exemple : Arrêt Purnode l’agent qui a conduit en état d’ivresse, c’est un
comportement qui a été sanctionné. C’est un comportement où l’agent a porté
atteinte à la confiance que le public doit pouvoir donner au service public.
5) Pas de corruption : Un agent ne peut pas recevoir de gratification quelconque. Il peut
y avoir des poursuites pénale.
Voilà les 4 grands principes : respect de la légalité, traiter les usagers de la même manière,
avoir un comportement digne et ne pas recevoir des avantages.
➢ Remarque : Au niveau fédéral on a aussi identifié comme devoir de se tenir au courant
de l’évolution de la réglementation liée aux fonction. Il faut aussi justifier ses absences.
Ce sont des devoirs que l’on retrouve au niveau fédéral.
➢ Remarque : Un manquement disciplinaire peut aussi être une faute pénale. C’est le cas
de la corruption. Mme Purnode a aussi été poursuivie au pénal pour avoir conduit en
état d’ivresse.

B) Les droits :
Quels sont les 4 grands droits du fonctionnaires que l’on peut exercer en principe ?
1) La liberté d’expression : Un agent dispose de la liberté d’expression MAIS cette liberté
est encadrée.
a. Le devoir de réserve : Une des limite c’est le devoir de réserve. On ne peut pas
tout dire. Il faut rester modérer dans sa critique.
b. Le devoir de discrétion : Elle est aussi tempérée par le devoir de discrétion. Il
ne faut pas communiquer le contenu d’un dossier en dehors de l’administration.
i. Attention il faut bien distinguer le droit de discrétion et le devoir de
réserve.
2) Droit à l’information : Il y a un autre droit c’est d’être tenu informé de toutes les
informations utiles à l’exercice de sa fonction. L’agent a aussi le droit de solliciter de
son employeur de recevoir toutes les formations nécessaires.
3) Le droit de consulter son dossier personnel. Un agent a toujours le droit de consulter
un dossier personnel.
a. Remarque : Ça permet de rebondir sur la transparence administrative. Tout
citoyen justifie d’un intérêt à accéder aux documents administratifs.
i. Quel est le principe ? Le principe posé en matière de publicité c’est que
le citoyen a toujours un intérêt. Cet intérêt là qui est général, pour ce qui
concerne les documents à caractère personnel est précisé. Pour tous les
documents administratifs le citoyen justifie par principe. Il ne doit pas
expliquer pourquoi.
ii. Quid pour les documents à caractère personnel ? Pour les document à
caractère personnel, il faut justifier de l’intérêt personnel. Il peut accéder

80
Erin Gérard Bac 3 – 2018/2019 Philippe Bouvier

à son dossier mais il est le seul à pouvoir accéder à son dossier. Ça mérite
‘être parfois nuancé mais le principe est celui-là.
4) Le droit à la vie privée : Dans le prolongement de ces principes, il y a aussi le droit à la
vie privée. Il est consacré également par la constitution. Il faut le mettre en regard avec
l’obligation de ne pas porter atteinte à l’intégrité de ses fonctions. Il y a une balance à
trouver.
5) Le droit d’association : Le droit d’association est également accordé. On peut être
affilié à un parti politique ou à un syndicat.
6) Le droit de grève : Il y a un autre droit c’est le droit de grève des fonctionnaire. Ils
disposent en général du droit de grève.
a. Quel est le cadre juridique ? C’est un droit qui est consacré par la CEDH, par
la charte sociale européenne, … Les instruments internationaux ont contraint la
Belgique à reconnaître un droit de grève.
b. Quels sont les éléments utilisés contre le droit de grève ? Le principe de la
continuité du service public a longtemps été invoqué pour contrer le droit de
grève. C’est au nom de ce principe là que le fonctionnaire ne peut pas abuser de
la grève. Une grève sauvage pourrait être considérée comme un abus de droit.
c. Comment ça se passe aujourd’hui ? Aujourd’hui aussi, pour cette raison-là, on
voit inclure la loi du service minimum. Cette règle qui est en train de s’étendre
tempère le droit de grève. Il y a un lien à faire. Il faut aussi avoir à l’esprit que
le droit de grève est lié

§3 : La carrière
A) Les principes :
Quels sont les principes qui concernent la carrière des fonctionnaires ? Il y a quelques
principes qui doivent se retrouver dans le statut. C’est le possibilités de promotions qui existent
au sein de l’administration.
1) La transparence : les statuts doivent permettre aux agents de connaître quels sont les
perspective de problèmes qu’ils ont.
2) Classement des emplois au sein des niveaux : Les statuts doivent consacrer l’existence
des niveaux, et du classement des emplois au sein de ces niveaux. Tous les statuts
doivent contenir quelque chose à ce sujet-là.
3) Egalité homme- femme : Les statuts doivent garantir l’égalité homme femme parmi les
fonctionnaires
4) Pas de promotion sans publicité : Il n’y a pas de promotion sans publicité, sans vacance
d’emploi annoncée. Il n’y a pas de promotion sans épreuve de sélection. Il faut que les
promotions soient attribuées au départ de critères objectifs. Autre chose qui est
important c’est que tant l’ancienneté que l’évaluation de l’agent sont importantes.
a. Une petite nuance : si les promotions doivent faire l’objet d’une publicité
encore faut-il qu’il y ait des emplois vacant. Il y a une hypothèse où il peut être
promu sans qu’il y ait d’emploi vacant. On peut les promouvoir sans vacance
d’emploi. Le statut organise une carrière aux agents qui fait qu’automatiquement

81
Erin Gérard Bac 3 – 2018/2019 Philippe Bouvier

ils sont promus au grade supérieur. On a les promotions par emploi vacant et les
promotions par carrière plane.
i. Exemple : Art. 71 des LCCE qui dit que sont nommés par le roi,
auditeur, les auditeurs adjoints qui comptent au moins 2 années de
fonction. Automatiquement quand l’auditeur compte 11 années de
fonction il devient 1er auditeur.
b. Petite distinction :
i. Les promotions graduelles : Si on veut aller un peu plus loin il faut bien
voir que la promotion se fait au sein d’un même niveau. Au sein d’un
niveau A il y a des rangs.
ii. Les promotion par accession au niveau supérieur : Quand on est promu
en passant d’un niveau B au niveau A on parle d’une promotion par
accession au niveau supérieur.
iii. Les promotions par avancement barémique : Il faut aussi savoir même
si on parle du statut administratif qu’il y a des promotions qui se font par
avancement barémique. Ils ne changent pas de grade mais ils sont mieux
payés. Ça n’a pas d’incidence sur le statut administratif de l’agent.
5) Pas de promotion pour les tops manager : Pour les top manager la promotion n’est pas
possible puisque c’est à temps.

B) La mise en œuvre des principes :


On trouve deux types de promotions : la promotion dans la carrière administrative et la
promotion dans la carrière pécuniaire.
Pour la promotion dans la carrière administrative faut bien voir que la promotion se fait au sein
d’un même niveau ou à un niveau supérieur. Au sein du niveau A, on a des rangs ou des classes
de métiers. Quand on est promu au sein de niveau, on parle de promotion au sein de ce niveau.
Par contre si on est promu d’un niveau à un niveau supérieur, on parle de promotion par
accession à un niveau supérieur.
Pour la promotion dans la carrière pécuniaire, ce sont des promotions qui se font par
avancement barémique. On passe d’un échelon barémique à un autre. Cette promotion n’a pas
d’incidence sur la promotion de l’agent.
Pour être promu, il faut, outre s’être porté candidat à la promotion, réussir l’épreuve de sélection
si une telle épreuve est organisée, ou disposer des meilleurs titres et mérites possibles si une
comparaison de ceux-ci est organisée.
Tant l’ancienneté que l’évaluation favorable de l’agent constituent des éléments favorables pour
la promotion de l’agent.
➢ Remarque : Notons que, durant leur carrière, les agents peuvent commettre des fautes
qui conduisent à des poursuites disciplinaires. Les sanctions disciplinaires sont à
prendre en compte dans la comparaison des titres et mérites.

§4 : Le régime disciplinaire et la suspension préventive :


Quels sont finalement les principes importants ?
82
Erin Gérard Bac 3 – 2018/2019 Philippe Bouvier

A) Le régime disciplinaire :
1. Les sanctions :
Exposé des différents types de sanctions : Il faut savoir que les statuts doivent contenir les
sanctions inscrites dans le statut. Elles vont de l’avertissement, du blâme, à la rétrogradation, la
sanction disciplinaire, …
Pas de peine sans loi : Il ne peut pas y avoir de peine sans loi. Il n’y a pas de sanction possible
si elle n’est pas prévue par la loi. Ainsi, l’agent ne peut se voir infliger que les sanctions qui se
trouvent dans son statut. Ces sanctions vont de l’avertissement à la révocation, en passant par
la suspension disciplinaire. Mais, il ne peut pas y avoir de sanction si elle n’est pas prévue pas
un texte.
Dans l’ordre croissant de gravité : le rappel à l’ordre, le blâme, la retenue de traitement, le
déplacement disciplinaire, la suspension disciplinaire (qui ne peut dépasser 3 mois et ne peut
donner lieu à une retenue de traitement supérieure au montant fixé par la loi du 12 avril 1965
sur la protection de la rémunération), la régression barémique, la rétrogradation, la démission
d’office et la révocation.
➢ Quelles sont les sanctions les plus importantes ? Note de bas de page 667 Les deux
sanctions les plus importantes : La démission d’office et la révocation.
o La démission d’office : Lorsqu’il y a démission d’office, l’agent conserve ses
droits à la pension publique. L’agent qui est démis d’office conserve ses droits
à la pension service public.
o La révocation : Si l’agent est révoqué il perd son droit à la fonction publique.
▪ Que fait la CJUE ? La Cour de justice y a vu un problème : révoquer et
perdre tout ses droits à la pension ça ne va pas. Pour rattraper la sauce,
on a dit il perd ses droits à la pension publique mais il passe dans le
régime des travailleurs salariés. Donc il ne perd pas tout.
Qu’est-ce qui manque dans le régime disciplinaire ? En revanche, ce qui n’existe pas c’est
une nomenclature des manquements professionnels. Il n’existe pas une nomenclature des faits.
Il y a trop de manquements. Un comportement général déficient peut convenir aussi à un
manquement général. Il n’y a pas de nomenclature de manquement.

2. Recours possible devant le CE


Quel est le juge compétent en cas d’application du régime disciplinaire : Ce qui faut savoir
aussi au niveau des principes. L’autorité a une compétence disciplinaire. Dans le domaines des
agents statutaires, le juge naturel de ce contentieux c’est le conseil d’état.
➢ Que fait le conseil d’état ? Il n‘a pas le pouvoir de substituer son appréciation. Il va
censurer l’erreur d’appréciation de l’autorité. Il peut aussi y avoir une erreur
d’appréciation sur la qualification.
o Exemple : L’agent qui a tenu des propos licencieux devant des élèves a été
sanctionné. Est-ce qu’une autorité statuant dans les mêmes circonstances aurait
statué dans le même sens, aurait également sanctionné.
➢ Recours discrétionnaire : Un recours devant le conseil d’état est discrétionnaire.

83
Erin Gérard Bac 3 – 2018/2019 Philippe Bouvier

3. Les principes à respecter


D) Respect des droits de la défense :
Quid des droits de la défense devant un autorité administrative ? Les droits de la défense
doivent être organisé au niveau de l’administration. Devant le juge aussi mais en amont devant
l’administration.
➢ L’agent peut être entendu au préalable : Il doit entendre l’agent au préalable. Il y a un
respect des droits de la défense.
➢ Représentation : Possibilité pour l’agent de se faire assister. Il y a une possibilité de se
faire assister devant l’autorité disciplinaire. L’agent doit faire valoir ses droits de la
défense.
➢ Publicité de l’audience (s’il le demande)Il peut aussi revendiquer dans la foulée que
l’audience soit publique.
o Remarque : Petite précision qui ne manque pas d’intérêt. Si un agent est
poursuivi disciplinairement, le plus élémentaire est que l’agent s’exprime dans
sa langue et il faut que tous les membres du collège comprennent la langue.
E) Respect du principe Non bis ibidem
Le principe non bis ibidem : Autre chose importante c’est que le fameux adage non bis ibidem
trouve à s’appliquer. Un agent ne peut pas être punit deux fois pour les même faits.
➢ Remarque : Mais ça n’empêche pas de tenir compte de l’ancienne condamnation. Dans
l’appréciation de la peine tu va en avoir des plus importantes. Ça n’empêche pas de tenir
compte de sanctions antérieures.
F) Respect de l’exigence d’impartialité :
Quel est le principe ? Il doit toujours y avoir une différence de personne entre l’autorité qui
instruit le dossier et cette qui prend la sanction. On dira qu’il y a partialité sur un plan objectif.
➢ Remarque : Quel est le principe ? Ce qui aussi est important et fait figure de principe
c’est que s’il y a une procédure disciplinaire qui est entamée pour plusieurs faits, si une
procédure est entamée pour plusieurs fait elle ne peut conduire qu’à une sanction
disciplinaire.
G) Sanction limitée :
Pas plus lourde que la sanction proposée : S’il y a proposition de sanction le principe veut que
la sanction ne peut pas être plus lourde que cette qui a été proposée.
H) Respect du principe de la non rétroactivité de la sanction :
Non rétroactivité de la sanction : Une sanction ne peut pas produire d’effet pour le passé.
➢ Attention nuance : si l’agent fait l’objet d’une sanction disciplinaire de suspension et
qu’il a été suspendu préventivement il n’y a rien qui empêche de faire porter la mesure
disciplinaire prise sur la mesure de prévention. Il y a cette petite nuance là. Il ne devra
pas y avoir de problème à accepter une rétroactivité pour une sanction disciplinaire. Il

84
Erin Gérard Bac 3 – 2018/2019 Philippe Bouvier

faut aussi qu’elle soit motivée. Elle doit aussi faire l’objet d’une communication sans
délai.
o Remarque : Quelques petites précisions au regard de la suspension
préventive :
▪ Impartialité : On attend de l’autorité disciplinaire, des autorités
disciplinaire en ce compris celle qu’il instruit le dossier, qu’elle soit
impartiale. Quand on parle du principe d’impartialité il y a une
impartialité objective et une impartialité subjective.
• Observation : Parmi les arrêts, il y a un arrêt Trévisiol qui
montre bien ces différences. Il est dans les différents arrêts
communiqués sur Moodle.
▪ Présomptions d’innocence : L’agent est présumé innocent. Ce la va de
soi. Dans une affaire toute récente, une autorité disciplinaire a essayé de
faire croire que c’était à la défense de prouver qu’il n’était pas coupable.
• Observation : L’arrêt 243 370, l’intérêt de cet arrêt c’est de
montrer ce qu’est la présomption d’innocence. La partie adverse
avait invoqué son intime conviction pour punir. L’autorité a
évidemment pris une baffe.
I) Respect du principe le pénal tient le disciplinaire en état
Quel est le lien entre le disciplinaire et le civil ? Dernière chose, en lien étroit avec l’arrêt
Purnode, il n’y a pas de lien entre l’action pénale et l’action disciplinaire.
➢ Le pénal tient le disciplinaire en état : En principe, normalement, le pénal ne tient pas
le disciplinaire en état. Ça veut dire qu’il n’y a pas au range des principes une règle qui
dirait qu’il faut attendre l’issue. Cwadel article 1215-27 + Statut Camus Art. 81, §4
et 5 du statut Camu. Ce sont des règles qui posent en principe que la prescription
disciplinaire est interrompue pendant l’action pénale.
o Que dit la jurisprudence ? Même si le statut prévoit que le criminel tient le
disciplinaire en état, la jurisprudence du Conseil d’Etat va dans le sens que dans
toute la mesure du possible, même si le statut prévoit ça, l’autorité disciplinaire
peut faire avancer son dossier et procéder à une condamnation disciplinaire. La
jurisprudence, au regard de cette règle, est fixée dans un sens très restrictif.
▪ Observation : C’est un arrêt Darville qui dit attention c’est vrai que la
prescription est interrompue mais ça n’autorise pas ceux-là à faire
n’importe quoi. Si l’autorité disciplinaire peut aller de l’avant dans son
action elle doit le faire. Elle ne peut pas ne pas le faire. Elle doit aller le
plus loin possible dans son action. Il faut aboutir à ce qu’une peine
disciplinaire soit invoquée.
▪ Observation : Affaire Purnode : Le conseil d’état dit que, dans sa
jurisprudence, on ne peut pas se prévaloir de l’action pénale pour ne pas
avancer dans le disciplinaire.
Comment le CE se positionne par rapport à l’article 1215 – 27 ? Le
Conseil d’état, par rapport à ces textes, qui interrompent la procédure

85
Erin Gérard Bac 3 – 2018/2019 Philippe Bouvier

disciplinaire en cas de procédure au pénal, donnent une interprétation


restrictive.
Que fait Mme Purnode ? Elle s’est empêchée dans cette brèche. Elle dit
que comme l’interprétation est restrictive, le disciplinaire aurait quand
même pu avancer. Ce faisant, on n’a pas respecté le délai raisonnable.
Elle a entamé une série d’initiative avant que la peine ne soit évoquée au
pénale.
Remarque : Le conseil d’état donne une interprétation restrictive, ça
existe mais ce n’est pas pour ça que le requérant va obtenir gain de cause.
Que peut-on conclure de l’affaire Purnode ? Fondamentalement, dans
l’affaire Purnode ce qui mérite d‘être dit c’est que dans le cas où les faits
sont commis en mai 2015 et donnent lieu à une peine disciplinaire un an
plus tard, il est difficile de soutenir que le délai raisonnable n'a pas été
respecté (sachant qu’il y a eu une action.
o Quel est le risque ? Il n’en demeure pas moins que c’est un risque qui existe :
on peut être amené à sanctionner quelqu’un pour des faits que le juge pénal dit
ne pas être établis. Dès lors que les faits sont établis, tout ça ne pose pas de
problèmes. Les faits pour lesquels l’autorité disciplinaire n’est pas établie. Une
action est tout à fait possible devant le Conseil d’état. En tout cas, on pourra
arriver à une condamnation.
▪ Remarque : Même si le criminel tient le disciplinaire en état, il ne peut
pas le tenir indéfiniment. Ça ne veut pas dire éternellement. Le
disciplinaire doit aller à l’encontre de ce que le statut prévoit.

B) La suspension préventive dans l’intérêt du service :


La question de la suspension préventive : La suspension préventive est au disciplinaire ce que
la détention préventive est au pénal.
➢ De quoi s’agit-il ? Une suspension préventive n’est pas une mesure disciplinaire. C’est
ce qu’on appelle une mesure d’ordre. La suspension préventive est une mesure d’ordre.
➢ Quel est le but ? C’est une mesure qui n’est pas prise dans le but de punir un agent. Il
s’agit de prendre des dispositions que l’on peut qualifier de conservatoires et de
provisoires. Il semblerait que les faits soient avérés.
o Exemple : On peut concevoir que parce que l’instituteur met ses élèves en
danger on l’écarte provisoirement.
➢ Quelles sont les conséquences ? C’est une mesure qui normalement n’est pas assortie
d’une privation des droits à la promotions. Il conserve son traitement et sa promotion
SAUF cas exceptionnel (exemple : flagrant délit). C’est extrêmement délicat d’aller
jusque-là. La personne concernée doit quand même continuer à vivre.
➢ Une mesure de bonne administration et de bon sens : Dernière petite chose aussi, c’est
une mesure d’ordre, ce n’est pas une peine. Le principe du contradictoire trouve à
s’appliquer. Ce n’est pas les droit de la défense au sens disciplinaire du terme. Les droits
de la défense sont plus rigoureux, plus stricts. On ne peut pas suspendre un agent. On
est dans un rayon moins précis que le droit de la défense.

86
Erin Gérard Bac 3 – 2018/2019 Philippe Bouvier

▪ Exemple : Dans l’arrêt Lamalle, arrêt de principe qu’on a tendance à


oublier, cette obligation d’entendre quelqu’un avant la mise en œuvre
d’une mesure grave est aussi une règle de bonne administration. Une
règle de bonne administration et d’équité commande que l’on continue
On avait à connaître d’un retrait de population.

§5 : Les positions administratives :


Quelles sont les positions administratives que l’on connait ? Il faut savoir que la position
classique, c’est la position d’activité et des service. Un agent travaille il est dans une position
d’activité et de services. Il y a deux autres positions administrative. La position de non-activité
de service et la position de disponibilité. AR de 1937
La position d’activité et de services : De quoi s’agit-il ? Quand un agent est en activité de
service, c’est la position normale. Il a droit à son traitement, à ses promotions, à l’avancement
de traitement, …
➢ Exception : Il faut savoir, en rapport avec la position d’activité de service, qu’il y a des
personnes qui sont en positions d’activité de service et qui pourtant ne travaillent plus.
o Exemple : Quand un agent occupe un poste qui est supprimé il reste en activité
de service, il ne perd pas ses avantages.
La position de non-activité : Non-activité de service c’est le cas de quelqu’un qui décide
d’interrompre sa carrière pour des raisons personnelles. Il n’a pas droit aux promotions ou aux
avancements de traitement.
o Attention La position de non-activité de service est différent de la retraite.
▪ Remarque lexicale : la pension c’est le traitement différé. Mais on est
mis à la retraite et on fait valoir ses droit aux traitement de la pensions.
La Position de disponibilité : il y a la disponibilité par retrait d’emploi.
➢ Hypothèse du retrait d’emploi : C’est un retrait d’emploi on retire son emploi dans
l’intérêt du service. On estime qu’il n’y a plus d’adéquation entre la personne et
l’emploi. On le met en disponibilité.
o Les caractéristiques principales : ce n’est pas une sanction.
▪ Traitement d’attente : Le traitement dont il bénéficie c’est un traitement
d’attente. Il y a une possibilité de réclamer ses droits.
▪ Réaffectation : Il faut aussi savoir que quelqu’un qui est en disponibilité
a vocation à être réaffecté.
➢ Hypothèse de la maladie grave : Autre hypothèse c’est la mise en disponibilité pour
cause de maladie. Dans le régime quelqu’un qui est malade tombe sous la mutuelle. Les
agents publics sont en disponibilité quand ils ont épuisé leur quota de congé de maladie.
Dans cette hypothèse-là la règle c’est que l’agent touche 60% de son salaire. Sachant
qu’ici les titre à promotion sont préservé. Soit il revient au bout d’un moment et il
reprend ses fonction soit il tombe à la retraire.

87
Erin Gérard Bac 3 – 2018/2019 Philippe Bouvier

o Particularité : Quand la maladie est grave ou de longue durée il touche plus que
60% de son salaire. Ce qui est sauvegardé pour tous c’est les congés annuel et
la maternité.

§6 : Les fins de carrières


Où trouver les modalités de la fin de carrière ? Les fins de carrières sont inscrites dans les
statuts. Il n’y a pas de possibilité de fin de carrière autre que celles que le statut prévoit. On ne
peut pas y mettre fin autrement qu’au bénéfice d’une des conditions dans le statut qui est
applicable.
Qu’est-ce qui peut mettre fin à une carrière ?
➢ Une démission volontaire.
➢ L’âge de la retraite.
➢ Nomination irrégulière : Lorsqu’on constate qu’une nomination est irrégulière, la
nomination irrégulière est constatée dans le délai pour faire un recours au CE.
➢ La perte de nationalité ou des droits civils et politiques.
➢ Condamnation pénale : Un agent condamné au pénal peut se voir aussi. L’autorité n’a
d’autres possibilités que de le démettre de ses fonctions.
➢ Longue absence injustifiée La règle c’est qu’un agent qui est absent au moins 10 jours
peut être mis fin à sa carrière. Il faut voir s’il n’a pas une explication à donner.
➢ Il y a aussi les démission d’office et révocation.
➢ Inaptitude professionnelle : Il y a aussi l’inaptitude professionnelle qui peut conduire
au terme de la carrière. C’est une procédure assez lourde. On n’a parfois pas la
possibilité de faire autrement. Cette procédure implique également la possibilité de faire
un recours.
➢ La suppression d’emploi à ne pas confondre avec le retrait d’emploi du service. Ça peut
aussi conduire à une fin de carrière. Il faut d’abord voir si l’agent ne peut pas être
éconduit.

Partie 2 : L’action de l’administration :


Pourquoi l’action de l’administration est-elle si importante ? Une administration organisée
qui ne fait rien ça ne sert à rien. Qui dit organisation dit action de celle-ci. Il est assez logique
de voir ce que l’administration fait. Il faut voir comment elle est contrôlée. Tout ça, est d’une
logique implacable.
Quel est le moteur de l’action ? L’administration guide son action par l’intérêt général.
L’intérêt général commande la continuité du service public. Les règles changent si l’intérêt
général le requiert.
Quel est le cadre juridique ? Pour que l’on soit assuré que l’intérêt général soit défini, l’action
d’administration est encadrée. Il est encadré par des textes, il y a un ensemble de règles qui
encadrent l’administration pour faire en sorte quelle agisse bien dans l’intérêt général. Il y a les
opérations matérielles et il y a les actes juridiques :

88
Erin Gérard Bac 3 – 2018/2019 Philippe Bouvier

➢ Les faits juridique : Les faits ou opérations matérielles peuvent avoir des conséquences
en droit mais le fait lui-même n’a pas de valeur juridique en soi.
o Exemple : On peut imaginer une tempête qui peut conduire à des dommages.
Ces dommages auront des conséquences en droit mais ce sont des faits.
Ce sont des opérations qui sont purement matérielles. Elles n’ont de valeur juridique
que par les conséquences qu’elles entrainent.
o Exemple : L’exemple repris dans le précis c’est une équipe d’ouvrier
communaux. Ça va entrainer un dommage qui va pouvoir entrainer réparation.
On voit qu’elle a des conséquences juridiques.
o Exemple : c’est l’arrêt la Flandria en 1920. C’est l’arrêt qui a consacré le
principe de la puissance publique. On peut connaître des faits ou des gestes.
C’est l’application de 1382 aux pouvoirs publics. On a affaire à un fait qui a des
conséquences en droit.
➢ Les actes juridiques : On ne va pas s’intéresser aux faits juridiques on va s’intéresser
aux décisions que l’administration prend. On a une présentation binaire. Il y a deux
types de décisions que l’administration prend :
- Les actes administratifs unilatéraux
- Les actes administratifs bilatéraux.

Chapitre 1 : L’acte administratif unilatéral :


Dans l’acte administratif unilatéral il y a 3 chapitres :

Section 1 : Les contours de l’acte


De quoi s’agit-il ?
➢ Acte administratif unilatéral : C’est un acte qui procède d’un commandement d’une
seule personne. Les actes unilatéraux posés il y en a plein et il y en a tous les jours.
Toutes ces personnes-là sont amenés d’une manière ou d’une autre à prendre des
décisions. C’est ça dans tous les domaines.
➢ A portée individuelle : La fermeture d’un établissement c’est un acte individuel aussi.
Ce sont des actes pris à des niveaux différents mais par une autorité administrative. Il y
en a pleins chaque jour et il y en a pleins qui sont illégaux. On en est entouré.
➢ Ecrits et explicites : Ces actes sont en général écrits explicites
o MAIS il y a aussi des actes administratifs unilatéraux qui sont implicites car ils
découvrent d’un sens que la loi donne à un silence. Il arrive que la loi donne un
sens au silence de l’administration. Le silence est un silence qui prend un
décision implicite.
▪ Exemple Art 14 des LCCE §3 : Lorsqu’une autorité administrative est
tenue à statuer, lorsqu’aucune décision est intervenue, le silence est
réputer donner une décision. C’est par le truchement de la loi qu’elle est
administrative.
➢ Autorité administrative : Il faut qu’il y ait une autorité administrative. Il faut que
cette autorité soit obligée de statuer et il faut qu’il n’y ait pas une autre règle
subsidiaire qui viendrait trouver à s’appliquer.

89
Erin Gérard Bac 3 – 2018/2019 Philippe Bouvier

o Quel genre de règle pourrait s’appliquer ? Ça ne préjudicie pas aux effets


différents.
▪ Exemple : On a la loi sur la transparence administrative dans le cas
où je fais une demande de reconsidération : Le texte dit en cas
d’absence de communication dans un délai prescrit, la demande est
réputée rejetée.
▪ Exemple : Art. 6, §5 de la loi sur la transparence administrative,
quand la commission d’accès, la demande est réputée avoir été
rejetée. Il y a des décisions implicite car la loi donne une indication.
➢ Obligation et mise en œuvre : Quand on a dit obligation de statuer, ça veut dire que
l’obligation de statuer est assortie de modalités. Il faut la mettre en œuvre et ce n’est
que si elle n’a rien dit qu’on va lui donner un sens. La règle est effectivement
subsidiaire. S’agissant de l’article 14, §3. Parfois parce que la loi le veut ainsi.
Qu’est-ce qu’on entend par acte administratif unilatéral ? Il y a un lien à opérer entre l’acte
et son auteur. On va parler de l’article 14, §1er. « La section du contentieux administratif statue
par voix d’arrêt sur les recours en annulation dirigés contre les actes et règlement des autorités
administratives. » Il y a un lien entre l’administratif unilatéral et son auteur.
Qu’est-ce qu’une autorité administrative ? La notion d’autorité administrative n’est pas
définie. C’est la jurisprudence qui la défini :
➢ Toutes les personnes publiques (=toutes les administrations) : On se doute bien que
par autorité administrative on entend toutes les personnes publiques dont on a parlé dans
la première partie du cours. Tout ça ce sont des autorités administratives. On peut dire,
à ce stade, au départ de l’article 14 que toutes les administrations prennent des actes
administratifs unilatéraux. Le mot administration ne se confond pas avec autorité
administrative qui, lui, est un peu plus large. Toutes les décisions qui sont prises par ces
autorités sont des actes administratifs unilatéraux sont des actes administratif
unilatéraux. Ces autorités administratives là visée par l’article 14 de la LCCE 1°, font
des actes administratifs unilatéraux. MAIS il a fallu qu’on imagine d’autres hypothèse.
➢ Les actes administratifs qui ne sont pas pris par une autorité :

§1 : Les actes qui ne sont pas l’œuvre d’une administration


Quel est le contexte ? Tous les actes administratifs unilatéraux pris par une administration sont
des actes administratifs mais il y a des actes administratifs qui sont pris par d’autres autorité. Il
y a d’une part des actes qui ne sont pas l’œuvre d’une administration.

A) Actes pris par les assemblées législative :


Que nous dit la loi (Art. 14 de la LCCE §1 2°) ? La section statue sur les recours en annulation
dirigés contre les actes et les règlements : « des assemblées législatives ou de leurs organes, en
ce compris les médiateurs institués auprès de ces assemblées, de la Cour des comptes et de la
[1 Cour constitutionnelle, du Conseil d'Etat et des juridictions administratives ainsi que des
organes du pouvoir judiciaire et [2 du Conseil supérieur de la Justice, relatifs aux marchés
publics, aux membres de leur personnel, ainsi qu'au recrutement, à la désignation, à la
nomination dans une fonction publique ou aux mesures ayant un caractère disciplinaire »
90
Erin Gérard Bac 3 – 2018/2019 Philippe Bouvier

➢ Qui est visé par cet article ? Il s’agit d’organismes qui ne sont pas reconnues comme
étant des autorités administratives (au sens de l’article 14, 1° de la LCCE) mais il leur
arrive de prendre des actes et des règlements relatifs.
Quelle est la première catégorie sur laquelle il faut se pencher ? Bien que les assemblées
parlementaires ne sont pas des autorités administratives, il n’en demeurent pas moins qu’elles
prennent des décisions dans le domaine des marchés publics, par exemple. Elles ont du
personnel qu’elles doivent recruter. Ils peuvent faire l’objet de sanctions. Tous ces actes là ce
sont des actes qui sont qualifiés d’actes administratif unilatéral.
➢ Qu’est-ce qui a mené à l’adoption de l’article 14, 2° ? Un ministre se voit refuser ou
rate un concours d’accès. Il veut faire un recours. Il n’y a pas de juge compétent car il
ne s’agissait pas d’une autorité administrative au sens de l’article 14, 1° (qui était la
seule option à ce moment là).
Que fait le conseil d’état ? Le conseil d’état se tourne vers la C. Const. et dit : Est ce
qu’il n’y a pas un problème au niveau de l’article 14 au regard des articles 10 et 11 de
la Constitution ? La C Const. dit il y a un problème. Ce n’est pas qu’il est mal fait mais
ce n’est pas normal. On s’est aperçu qu’il n’y avait pas que les assemblées législative.
Le problème apparait ailleurs. C’est pour ça qu’on a fait ce 2°.
Donc quelle est la raison de cet élargissement ? On a étendu à ces catégories, parce
que sinon certains étaient privés d’une protection législative.
Quels sont les actes visés depuis ? On vise les marchés publics des matières. Tous les actes pris
dans ces matières là sont des actes unilatéraux. Pour les assemblées parlementaires et les
institutions particulières, ils ne prennent des actes unilatéraux qu’en manière de fonction public
et en fonction de marché public.
➢ Remarque : On a été un peu plus loin. Il y a d’autres hypothèses qu’on n’avait pas
imaginé. Il y avait l’hypothèse d’une commission qui existe par des notaires. Un
candidat malheureux a voulu attaquer la désignation d’un autre. On va donc un peu plus
loin que la fonction publique. On a voulu aller un peu plus loin.

B) Actes pris par des autorités dans le girons de la justice


Que nous dit la loi (Art. 14 de la LCCE) ? La section statue sur les recours en annulation dirigés
contre les actes et les règlements : « des assemblées législatives ou de leurs organes, en ce
compris les médiateurs institués auprès de ces assemblées, de la Cour des comptes et de la Cour
constitutionnelle, du Conseil d'Etat et des juridictions administratives ainsi que des organes du
pouvoir judiciaire et du Conseil supérieur de la Justice, relatifs aux marchés publics, aux
membres de leur personnel, ainsi qu'au recrutement, à la désignation, à la nomination dans une
fonction publique ou aux mesures ayant un caractère disciplinaire »
➢ Que peut-on remarquer ? Cet article reconnait que certaines décisions des
administrations justices sont des actes administratif unilatéraux. Ça concerne toujours
des actes qui concernent les autorités publiques ou la fonction publique. Ce n’est que
dans le domaine des marché public et de fonction publique.
o Nuance : Il y a une distinction à faire. On vient de parler des autorités de justice.

91
Erin Gérard Bac 3 – 2018/2019 Philippe Bouvier

Les décisions qui contribuent à l’exécution de la décision : A côté de ça il y a


aussi des décisions qui sont prises par l’administration elle-même mais où
l’administration collabore à la création de décision du justice. il se trouve que le
SPF justice compte en son sein un certain nombre de service et il lui revient de
collaborer avec la justice à l’exécution des peines. Quand c’est le SPF justice
qui collabore à l’exécution de la peine, ces actes-là ne sont pas des actes
administratifs unilatéraux.
▪ Exemple : elle est compétente pour octroyer des congés pénitentiaires.
Est-ce que c’est un acte administratif unilatéral ou l’exécution de la
décision de justice. Pour cette hypothèse-là précise, l’administration
collabore à l’exécution d’une peine elle ne prend pas un acte
administratif unilatéral. Elle ne prend pas d’acte administratif unilatéral.
Les décisions qui sont des actes administratifs unilatéraux : Mais,
l’administration de la justice prend parfois d’autres décisions qui ne contribue
pas à l’exécution de la peine.
▪ Exemple : la sanction disciplinaire n’a rien à voir avec l’exécution de la
peine. C’est un acte administratif unilatéral C’est une distinction qu’on
retrouve dans un arrêt 116 649 Arrêt Desmet. Le conseil d’état a dit
que le simple fait qu’il exerce ces compétence ne suffit pas pour lui
dénier la compétence. I l’y a lieu de le faire que s’il met à exécution une
décision judiciaire. On est face à une autorité administrative mais le
conseil d’état dit attention il se peut qu’il prenne parfois des mesures qui
participe de l’exécution de la peine. Quand il fait ça, il n’est pas autorité
administrative. S’il ne fait pas, il reste autorité administrative. Il ajoute
(mesure de gestion interne) que le directeur d’une organisation
pénitencière doit maintenir l’ordre. Il peut prendre des mesures qui
causent du tords aux détenus mais dans certains cas ce sont uniquement
des mesures d’ordre intérieur et pas des actes administratifs. Ca permet
de définir les contours de l’acte.

C) Actes pris par des personnes privées.


Quelle est la dernière hypothèse ? Il y a des personnes privées qui prennent des actes
administratifs unilatéraux.
➢ Arrêt Bonheure, le conseil d’état a eu l’occasion de dire qu’une entreprise privée
(SNCB auparavant) peut être un autorité administrative.
Comment savoir si une personne privée est une autorité administrative ? Pour savoir
si derrière une personne privée se cache une autorité administrative en fonction de l’acte
qu’elle pose. Il y a 3 indices
o Contrôlée ou organisée par une personne publique
o Accomplissement d’une mission d’intérêt public
o La personne privée dispose d’un pouvoir de décision contraignant à l’égard des
tiers. Le conseil d’état a considéré que cette SNCB était bien une autorité
administrative.

92
Erin Gérard Bac 3 – 2018/2019 Philippe Bouvier

▪ Remarque : Ce qu’il faut savoir ici, c’est que globalement les 3 indices
que l’on a donnés sont cumulatifs par la Cour de Cassation. On voit que
les arrêt donnent quand même à réfléchir. Les 3 conditions doivent être
réunies pour parler d’autorité administrative. Par contre pour le conseil
d’état c’est surtout le pouvoir de prendre des mesures obligatoires à
l’égard des tiers qui joue.
➢ Exemple : On peut prendre comme bel exemple l’UCL. C’est une personne de droit
privé. Elle est considérée comme étant autorité administrative lorsqu’une prend des
décisions contraignantes à l’égard des tiers
o Si l’acte contraint les tiers: toutes les décisions qui participent à la délivrance
d’un diplôme.
▪ Exemple les décisions prises par les jurys d’examen, elle est une autorité
administrative. Mais, elle n’est pas toujours une autorité administrative.
o Si l’acte ne contraint pas les tiers :
▪ Exemple : Si le refus d’inscription émane de l’UCL ce n’est pas un acte
administratif unilatéral. Dans les arrêts qu’il a communiqués il y a un
arrêt qui évoque l’hypothèse de l’UCL qui refuse l’inscription. C’est le
judiciaire qui est compétent. Elle n’est pas autorité administrative, elle
ne l’est que pour des décisions administratives qui concerne la délivrance
des diplôme.
Une étudiante se voit refuser son inscription. Si l’enseignement libre subventionné
constitue un service fonctionnel, il ne s’en suit pas que ces établissements doivent
toujours être considéré comme des autorité administrative. Elles ne le sont que quand
elles prennent des actes qui impose des décisions aux tiers.
▪ Exemple : Autre hypothèse quand l’université conclu un marché public,
la loi sur les marché public font l’objet d’une administration particulière.
Elle n’est pas autorité administrative. La loi des marchés public
s’applique mais s’il y a une contestation c’est devant le judiciaire qu’on
ira.
• Paradoxe : Le paradoxe c’est qu’on va dire la décision
d’attribuer un marché public, là c’est un acte administratif
unilatéral.
➢ Exemple : Arrêt Margermans Ores, ce n’est pas parce qu’une autorité est
adjudicatrice qu’elle est administrative. Ce qui prête à réflexion c’est n’aurait-il pas été
plus simple de qualifier les… d’autorité administrative de dire
Est-ce qu’ores est une autorité administrative ou pas ? Il y a là les actes détachables.
Ce qui est important c’est qu’un pouvoir adjudicateur n’est pas nécessairement une
autorité administrative. La loi sur les marchés a un spectre plus large que le cadre de
l’autorité administrative. S’agissant de qualifier ou non d’autorité administrative il faut
distinguer les personnes morale publique (autorité administrative même si elles ne sont
pas fondées à prendre des décisions vis-à-vis des tiers) et les personnes morales de droit
privé administrée par les pouvoirs public (autorité administrative que lorsqu’elles
prennent unilatéralement des décisions obligatoire vis-à-vis des tiers). Donc quand on a
affaire à une personne morale de droit privé on utilise les critères de l’arrêt bonheur. Il

93
Erin Gérard Bac 3 – 2018/2019 Philippe Bouvier

faut que l’autorité en question prenne des décisions obligatoires vis-à-vis des tiers.
Donc, pour les marché public ce n’est pas une autorité administrative
o MAIS pour tous les institutions citées on dit qu’elles prennent des actes
administratives unilatéraux dans le domaine des marché public c’est le contraire
des personnes privées de droit public.
Quels sont les problèmes pour ces différents actes ? C’est la jurisprudence qui a identifié au
départ des 3 critères, quand on pouvait considérer qu’était autorité administrative une personne
morale de droit privé. On aurait dû laisser faire la jurisprudence que tout complexifier dans la
loi. On ne l’a pas fait, le législateur est parti dans une énumération. Le problème c’est que ça a
déjà été modifié une fois et rien n’empêche que ça le soit encore car il y a toujours des
hypothèses auxquelles on n’avait pas pensé.

§2 : Les actes de l’administration qui ne sont pas des actes administratifs :


On a vu des actes administratifs unilatéraux sui ne sont pas le fait de l’administration. Quand
on reste dans l’administration on a aussi des actes qui ne sont pas des actes administratifs
unilatéraux. Il arrive de réaliser des actes matériel. Il arrive aussi de prendre des mesures dont
on pourrait penser qu’elle réaliser des actes juridiques mais elle n’en réalise pas. Il y a des actes
pris par l’administration qui ne réalisent pas d’effet juridique.

A) Les actes de gestion interne :


Il y a deux catégories :

1. Les circulaires
Une notion parfois incomprise : Certains ont du mal à la comprendre. On est en train de
modifier un article du Codété. Il y a un texte qui fait défaut. Le ministre du logement dit « il
faudrait peut-être préciser les conditions techniques minimales que doit remplir un logement
pour obtenir un permis ». Il dit on pourrait faire ça par circulaire. C’est une circulaire qui existe
qui a « force obligatoire » à conditions qu’elle circule dans le cadre d’un décret. Dans ce cas-
là, le ministre est passé complètement à côté de ce qu’était une circulaire.
Qu’est-ce que c’est ? Le principe c’est que ce sont des documents adressés aux fonctionnaires
sur le sens la portée des textes réglementaires. C’est un document qu’on peut qualifier
d’interprétatif. Voilà, un document qui est pris par des autorités administratives mais qui ne
sont pas des actes administratifs. Les circulaires ministérielles ne produisent pas d’effet
juridique.
➢ Quel est le problème ? Le problème c’est que on a des circulaires qui sont présentées
comme étant interprétatives mais qui ne le sont pas. On parle alors de circulaires
réglementaires. Par nature, une circulaire réglementaire est toujours irrégulière.
o Pourquoi est-elle réglementaire ? Une circulaire ne peut pas ajouter à la loi. Il
y a des circulaires qui interprètent la loi, c’est parfait. Il y a des circulaires qui
ajoutent à la loi. C’est une circulaire réglementaire qui est illégale.
o Pourquoi est-elle illégale ? Car, normalement, tous les règlements doivent être
soumis à la SLCE. La circulaire réglementaire passe outre cette obligation. Le
plus souvent ce sont des règles qui auraient peut-être dû faire l’objet d’un arrêté

94
Erin Gérard Bac 3 – 2018/2019 Philippe Bouvier

réglementaire. Son auteur n’était pas compétent pour prendre la mesure en


question. Elle ne produit pas d’effet de droit, lorsqu’elle en produit il y a un
problème.
➢ Les fameuses circulaires Peeters : Sont-elles réglementaires ou non ? Quand elle a
été imaginée on a voulu imposer aux bénéficiaires l’obligation de demander leurs
papiers dans leur langue. Maintenant c’est fini, on doit demander chaque fois de recevoir
le document en français. Pour couper la poire en deux, le conseil d’état a dit non il faut
demander le formulaire une tous les 4 ans et pas tous les ans.
Est ce qu’elle ajoute à la loi ou pas ? La circulaire a changé quelque chose. Il y a deux
thèse :
o La thèse des flamands qui dit que les facilités ont été conçues à titre transitoire,
donc les habitants doivent s’intégrer donc la circulaire n’est pas réglementaire.
o La thèse des francophone c’est que les facilités n’avaient pas été conçue pour
ne pas disparaitre un jour. Donc les circulaires Peeters sont réglementaires.

2. Les mesures d’ordre intérieur :


Qui est concerné par de telles mesures ? Elles concernent les agents. Elles ne produisent pas
d’effet de droit.
➢ Exemple : Si un supérieur hiérarchique invite son collaborateur à changer de bureau
c’est une mesure d’ordre intérieur.
Quel est le problème ?
➢ Sanction disciplinaire déguisée en mesure d’ordre intérieur :
o Exemple : Quand on ordonne à des policiers d’aller tenir l’ordre dans une prison
car les gardiens sont en grève, c’est une mesure d’ordre intérieur qui ne produit
pas d’effet de droit. MAIS Si on décide de changer d’affectation un policier qui
a fait une bêtise dans sa fonction, c’est une véritable peine et donc elle produit
des effets de droit.
➢ Mesure d’ordre déguisée en mesure d’ordre intérieur : L’ennui c’est que certaines
mesures l’ordre intérieur cache une autre réalité. Elles sont en réalité des mesures
d’ordre qui produisent des effets de droit. Ou alors, elles cachent des véritables peines
disciplinaires. C’est au juge de trancher.
o Exemple un agent provincial qui travaille à Namur et qui est amené à travailler
à Jodinne, on change totalement sa manière de travailler. La grande difficulté
c’est de prouver l’existence de la peine disciplinaire. Il y a cette mise à pied du
gouverneur Lamal dans la province du Luxembourg. Le conseil d’état dit
clairement dans l’arrêt lamal que ce n’est pas une sanction disciplinaire, ce n’est
pas une mesure d’ordre intérieur c’est une mesure d’ordre. Une mesure d’ordre
= acte qui produit des effets juridiques sans connotation disciplinaire.
Que cache le mot révocation ? Ça peut être simplement la fin des fonctions c’est
comme ça que ça a été interprété. La mesure d’ordre était susceptible d’être
attaqué.

95
Erin Gérard Bac 3 – 2018/2019 Philippe Bouvier

Pourquoi l’arrêt est intéressant. Lamal demande l’annulation de l’arrêté qui le


révoque comme gouverneur. Le Conseil d’état dit que ce n’est pas vraiment une
révocation vous avez été « déchargé de vos fonctions », la qualification n’est pas
la même. Le conseil d’état va dire dans l’article 13939 l’arrêté en question est
bien un mesure d’ordre car il décharge le requérant de ses fonctions. Le conseil
d’état va dire dès lors que le mesure avait décidé de renoncer à la mesure
disciplinaire mais il dis clairement que ici on a affaire à une mesure d’ordre.
C’est bien une mesure d’ordre qui concerne. Il y a des mesures d’ordre intérieurs
qui ne produisent pas d’effet de droit. Et il y a entre les deux des mesurs d’ordre
qui produisent des effets juridique mais qui ne sont pas des mesures
disciplinaire. Un intérêt de Laval est de dire on a affaire à une mesure d’ordre
c’est-à-dire à une mesure pour laquelle les droits de la défense ne doivent pas
être respecté mais les droits des tiers doivent être respecté.
Certaines décisions prises sous le couvert d’une mesure d’ordre intérieur. Il existe aussi d’autres
mesures grave. On y reviendra plus tard. A côté de ces actes de gestion interne, il y a encore
parmi les mesures que l’administration prendre les actes préparatoires et les actes post
décisoires.

D) Les actes préparatoire ou les actes décisoires :


1. Acte préparatoire
Qu’est-ce qu’une mesure préparatoire ? Il y a un tas de prescription qui doivent être
respectées. Ce sont ces prescriptions là qui sont les mesures de préparation à la décision.
➢ Exemple : Si on veut promouvoir un fonctionnaire, il y aura une comparaison des titres
et mérites faite avant. Ce sont des mesures préparatoires.
➢ Exemple : En marché public, on va devoir solliciter les prix des différents fournisseurs,
il y aura un cahier spécial des charges qui sera élaboré. En principe, ils ne produisent
pas d’effet juridiques, mais ils montrent qu’une décision administrative est le fruit de
l’opération complexe. Il prépare les décisions qui vont être prises. Ce sont des actes
préparatoires, ils ne produisent pas d’effet de droit.
Quid en cas d’illégalité ? Ces actes préparatoires-là ont peut-être été établis de façon illégales.
L’illégalité de ces actes rend la décisions finale illégale. Ça a un impact sur la décision finale.

2. Acte interlocutoire
Qu’est-ce qu’un acte interlocutoire ? Il y a une variété d’acte préparatoire qu’on appelle acte
interlocutoire. Il produit des effets de droit. Par exception aux considérations qui précèdent il y
a des hypothèses dans lesquelles un acte préparatoire cause, par lui-même, grief. Il devient alors
un acte administratif unilatéral.
➢ Par exemple, on va reprendre l’arrêté royal de 1939. Art 26 du statut Camu dit :
pour toute promotion subordonnée à la vacance d’un emploi.
o Contexte : La proposition est faite par le comité de direction pour le niveau A
en ce cas il contient 5 candidats. Supposons qu’il y avait 6 ou 7 candidats.

96
Erin Gérard Bac 3 – 2018/2019 Philippe Bouvier

o Quid pour les 5 candidats sélectionnés : L’acte ne leur cause pas grief à ce
stade de la procédure. Donc, c’est un acte préparatoire à leur égard. Ils ne
peuvent pas attaquer l’acte devant le conseil d’état.
o Quand un acte est interlocutoire ? Par contre, le 6ème qui n’est pas dans le
classement, pour lui, c’est un acte interlocutoire. L’acte lui cause grief puisqu’il
a été écarté. Donc, à son égard, c’est un acte administratif qui peut être attaqué
devant le conseil d’état.
A côté des actes préparatoires et la variante de l’acte interlocutoire on a des actes post-
décisoires. Ils ne sont pas des actes administratifs qui font grief.

3. Acte post-décisoire
Qu’est-ce qu’un acte post décisoire ? C’est l’acte par lequel l’autorité porte au destinataire de
la décision connaissance de celle-ci.
➢ Exemple : La publication au moniteur se distingue de l’acte lui-même. Si la publication
est irrégulière, alors l’acte n’a pas été porté à la connaissance.
➢ Exemple : Si la notification n’est pas bien faite, si elle ne contient pas la mention des
voie de recours, l’acte notifié n’est pas illégal pour autant. Ce sont des actes qui sont
sans incidence. Ils sont sans incidence sur la légalité de la décision publiée ou notifiée.
o Que dit la loi ? On a dans le Cwadel, un article 1215-18 qui dit ceci : « La
décision motivée est notifiée sans tarder à l’intéressé. A défaut de la notification
et dans le délai de 10 jours ouvrables, on donne un effet juridique à la
notification. » Le législateur a décidé que si la peine disciplinaire n’avait pas été
rapportée dans les 10 jours, elle n’était pas notifiée. C’est l’exception qui
confirme la règle.

Section 2 : Classification des actes administratifs unilatéraux :


§1 : Les actes à caractère réglementaire et individuel.
Il y a une grande distinction au sein des actes administratifs unilatéraux. Les actes
réglementaires et les actes individuels d’autre part.

A) Les actes à caractère réglementaire :


Qu’est-ce qu’un acte à caractère réglementaire ? C’est un acte qui contient des normes de
conduite abstraites et générales. C’est un acte qui ne vise par une situation particulière. C’est
un acte qui est par nature impersonnel. On peut très bien avoir un acte réglementaire qui ne
concerne qu’une seule personne. Il n’épuise pas ses effets en une seule fois.
➢ Exemple : Il y a une affaire Liedemans keupens. On parle aussi d’une affaire qui se
passe à jupi, on a des brasseur qui ont introduit un recours en annulation contre un
règlement de taxe parce que le brasseur constatait que le règlement de s’appliquerait
qu’à lui.
Que dit le juge ? Le juge ne l’a pas suivi vous êtes le seul destinataires mais rien ne
nous dit qu’il n’y aura pas un nouveau brasseur. Un acte réglementaire vise une situation
générale et abstraite et ne peut viser qu’une seule personne.

97
Erin Gérard Bac 3 – 2018/2019 Philippe Bouvier

B) L’acte individuel :
Que vise l’acte individuel ? L’acte individuel vise dans une situation l’interdiction de certaines
choses. Voilà des décisions qui sont individuelles car elles concernent des situations concrètent.
➢ Exemple : L’octroi ou le refus d’octroi, un marché public, un refus d’autorisation de
séjour, un refus de demande d’asile ; Ce sont des actes individuels.
Quelles sont les situations simples et fréquentes ? Il y a des situations assez simple.
➢ Exemple il y a des actes qui octroient des décorations à une série de personnes. C’est
une décisions qui épuise ses effets en une seule fois. Il y a une permanence dans le
temps. C’est une collection d’actes individuels.
➢ Exemple : Décider de la répartition des séquences radio toutes les personnes concernées
par l’acte sont identifiables et identifiées.
➢ Un autre exemple qui est un peu exceptionnel c’est le permis d’urbanisme et le permis
d’urbanisation. Pour le propriétaire qui dispose d’un grand terrain on voit un permis
d’urbanisation. On scinde l terrain en différents lots. Lorsque le propriétaire du grand
terrain, le loti, décide de le vendre en lot, il doit passer par le bourgmestre qui va diviser
le terrain en lot. Il devra auparavant obtenir un permis d’urbanisation qui reprend un
série de particularité.
o Comment qualifier ce permis ? Pour lui, ce permis est un acte individuel. Mais
le même permis d’urbanisation à l’égard de ces personnes-là le permis
d’urbanisation est un acte réglementaire. C’est un acte mixte qui est individuel
à l’égard de celui qui demande le permis d’urbanisation mais qui est un acte
réglementaire. Il n’est pas encore connu. Il y a des prescriptions à respecter.

§2 : L’intérêt de la distinction :
L’intérêt de la distinction : Le plus difficile c’est de montrer pourquoi cette distinction est
importante. C’est une distinction que l’on retrouve souvent

A) L’avis de la SLCE :
Quelle est la première raison de cette distinction ? . Il n’y a pas d’acte individuel soumis à la
SLCE ce ne sont que les actes réglementaires. Art. 3 de la LCCE
➢ Pour les actes individuels L’avis de la SLCE n’est jamais demandé pour les actes
individuels.
➢ Pour les actes réglementaires, Il est demandé pour certains actes réglementaires, pas
tous.
o Les actes émanant du pouvoir exécutif : La SLCE est amenée à donner des avis
lorsqu’il s’agit d’acte pris par le roi et ses ministres ou s’il s’agit d’actes pris par
l’exécutif des communautés et régions. La distinction est importante mais il ne
faut pas en déduire que tous les actes réglementaires.
o Quels sont les actes qui ne passent pas devant la SLCE : Tous les actes
réglementaires ne vont pas devant le conseil d’état.
▪ Pourquoi ? La section de législation du conseil d’état a une conception
plus étroite. Il y a des actes qui sont réglementaires pour les actes du

98
Erin Gérard Bac 3 – 2018/2019 Philippe Bouvier

contentieux (SCACE) mais qui ne le sont pas pour la section de


législation (SLCE).
▪ Quels sont les actes sur lesquels la SLCE ne donne pas d’avis ? Plus
particulièrement les dispositions qui créent les cadres. Un cadre c’est un
acte réglementaire pour la section du contentieux. Sur les cadres la
section de législation n’a rien à dire si ce n’est des emplois qui sont
ordonnancés et recensés. La section de législation ne donne pas d’avis
là-dessus car ça n’a pas d’intérêt juridique. Ces actes ne sont pas soumis
au même régime juridique. On a la loi sur la motivation formelle des
actes administratifs et on a l’adage respecte la loi que tu as fait. Il y a ces
deux aspect là qui sont important.

B) La motivation formelle :
Quels sont les actes qui nécessitent une motivation ? La loi du 29 juillet 1991 nous dit que
l’acte juridique qu’elle vise est l’acte juridique unilatéral de portée individuelle Art. 1 et 2 de
la loi de 1991. Donc, la motivation, l’obligation de motiver un acte administratif unilatéral ne
vaut que pour les actes administratifs individuels. Première réflexion sur le régime juridique
qui distingue l’acte juridique unilatéral individuel et l’acte réglementaire.

C) L’interprétation de l’article 159 de la Const.


Quel est le dernier intérêt de la distinction ? Le troisième intérêt de la distinction C’est l’article
159 de la constitution. C’est l’importance que les juges donnent à cet article 159 de la
constitution. C’est quelque chose de très compliqué qui a beaucoup d’incidence. Plus on
appréhende ça plus on a une maîtrise importante de la constitution. Art. 159 de la Const. dit
que « Les cours et tribunaux n'appliqueront les arrêtés et règlements généraux, provinciaux et
locaux, qu'autant qu'ils seront conformes aux lois. »
➢ Que signifie ce texte ? C’est un texte qui dit que les juges, s’ils sont confrontés à un
règlement, à un acte administratif qui produit des effets juridiques qui est contraire à la
loi, ils n’en tiennent pas compte.
Quelle est l’interprétation de la Cour de Cassation ? Les actes que la cour de cassation estime
que le juge judiciaire ne doit pas connaitre car illégal, ce sont les actes individuels et les actes
réglementaires.
Quelle est l’interprétation du conseil d’état ? Le conseil d’état c’est différent, la distinction
entre acte réglementaire et acte individuelle est fondamental. Il n’applique l’article 159 de la
Const. Qu’à l’égard des règlements. Le conseil d’état n’écarte l’application d’acte que si ils
sont réglementaires.
➢ Exemple : Le conseil d’état peut être saisi d’un recours en annulation d’une promotion.
Imaginons que la promotion a été prise sur le fondement d’un arrêté royal. Imaginons
que cet arrêté royal est illégal.
o Que fait le conseil d’état ? Le conseil d’état va dire je ne tiens pas compte de
cet arrêté royal. Elle repose sur une acte qui est illégal. La nomination n’a plus
de support, n’a plus de fondement juridique.

99
Erin Gérard Bac 3 – 2018/2019 Philippe Bouvier

o Quid de la validité de la promotion ? Le fonctionnaire promu avait bénéficié


d’une promotion manifestement illégal. C’est dans les 60 jours. La première
promotion nouvellement promis est devenu définitive. Tant pis, on ne peut pas
écarte un acte administratif individuel.
➢ Arrêt Rocherieux Art. 224 695 : C’est une décision prise par le collège de Scharbeek.
C’est un arrêt qui ferme un salon de prostitution situé à Schasbeek pour une durée de
deux mois. Il demande la suspension de cette décision qui ferme son salon. C’est ça qui
est intéressant. Cette décision est prise sur la base d’un règlement communal. C’est un
règlement du 22 juin 2011.
o Qu’est-ce que la requérante va dire ? Peu importe la raison de l’illégalité, mon
salon est fermé. Vous avez fermé ce salon en invoquant cet arrêté mais cet arrêté
est illégal.
o Que va dire le conseil d’état ? Il va dire « l’article 5 du règlement est illégal, il
y a lieu d’en écarter l’application ». Il s’en suit que la décision de fermeture est
elle-même illégale. On invoque par la voie indirecte de l’illégalité d’un acte. La
décision de fermeture est contaminée. Le règlement est illégale donc la mesure
n’a plus de fondement donc elle est illégale par contagion.
Quelle est la grande différence entre le judiciaire et l’administratif ? La grande différence
c’est que pour le judiciaire ils écartent l’application de tout acte administratif qu’il soit
réglementaire ou individuel. Il leur arrive d’aller trop loin. Il arrive que le judiciaire empiète
sur les compétences du conseil d’état.
➢ Exemple : Imaginons que ce règlement n’a pas été adopté, il est poursuivi dans le cadre
d’une sanction. Ce règlement n’a pas été adopté par l’autorité compétente.
o Que fait le judiciaire ? Le juge de police pourrait dire ce règlement n’a pas été
adopté par telle autorité, j’en écarte l’application. Il va acquitter l’intéressé car
il a été poursuivi. Il est compétent pour dire cette amende est maintenue. On
voit qu’une contestation est portée devant un juge, si le juge est judiciaire et que
le juge dans le cadre de la contestation, s’il s’aperçoit que le règlement ou l’acte
administratif qu’on lui oppose est illégal c’est pareil.
o Que fait le conseil d’état : La différence c’est qu’au niveau du conseil d’état
cet exercice ne se fait pas. On peut dire que la théorie de l’opération complexe
c’est des tempérament. On ne remet pas en question des actes administratifs.
On a un conflit de valeur. C’est ce que commande la légalité et ce que
commande la sécurité juridique. La sécurité juridique commande de dire que si
l’acte a été pris 20 ans plus tôt il est peut-être illégal.
➢ Exemple : Deux enseignants d’une commune veulent être nommé. La nomination se
fait selon les jours de l’ancienneté. A est la plus ancienne, B est moins ancienne mais
la commune se trompe dans les jours de l’ancienneté. B est nommée, et pas A. un an
plus tard A s’aperçoit de l’erreur. La commune s’apercevant de son erreur veut la
modifier un an plus tard. Il y a une contestation qui nait, la commune fait changer un
an plus tard alors que la nomination est définitive. B introduit un recours au conseil
d’état, la commune prend peur et revient en arrière.

100
Erin Gérard Bac 3 – 2018/2019 Philippe Bouvier

o Que dit le pouvoir judiciaire ? Le TPI d’Arlon dit que la nomination de B était
irrégulière, j’écarte cette nomination et je vous enjoins de nommer A. Le dossier
est devant le conseil d’état mais si on suit le conseil d’état il faut dire certes, la
nomination est irrégulière. Ce n’est pas parce que la nomination est B est
irrégulière qu’on ne peut pas en écarter l’application. B c’était irrégulier mais
c’est devenu définitif. On se retrouve avec des décisions judiciaires.
o Que pourrait dire le Conseil d’état ? La Cour de Cassation écarte la nomination
irrégulière mais le Conseil d’état pourrait faire le contraire.
o La tension avec la légalité : On voit là aussi quelque chose de fondamental qui
touche à l’essence du droit administratif c’est la tension entre la légalité. Elle
dit même si on le constate 1 an plus tard peu importe elle doit sauter. Cette
tension là on la retrouve dans le recours c’est pour ça qu’il doit être introduit
dans les 60 jours. Il doit y avoir des moyens dans la requêtes. C’est vraiment
essentiel et fondamental.
▪ Remarque : Qui règle le bras de fer ? C’est l’article 158 de la C.
Const. C’est la Cour de Cassation qui règle. Mais, c’est bizarre car la
Cour de Cassation est juge et partie. Il ne revient pas à la C Cass de
s’occuper de ce genre de chose là.
Que voit-on de particulier dans le LCCE concernant l’article 159 Const. ? Art. 14, §1, al. 3
LCCE nous dit que l’article 159 de la constitution s’applique aussi aux règlements pris par
les assemblées législative, par les institutions, … C’est quelque chose qui nous interpelle.
➢ Quel est le problème ? Ce n’est pas normal que le législateur utilise la loi pour définir
le champ d’application de la Constitution. Ce n’est pas normal, c’est une hérésie. Ça
vient d’un avis mal compris de la SLCE.
Qu’est-ce que la théorie de l’opération complexe ? C’est une théorie qui va tempérer la
position du conseil d’état. La théorie de l’opération complexe revient à favoriser la légalité au
détriment de la sécurité juridique. Ce n’est pas une théorie facile à utiliser.
➢ L’opération complexe, qu’est-ce que c’est ? Dans l’arrêté royal de 1937 on dit que
toute promotion est subordonnée à la vacance d’emploi. Il est établi une proposition qui
contient 5 nom maximum. Le 6e qui n’est pas classé c’est le fameux acte interlocutoire.
o Quand le requérant peut-il agir ? A la faveur de l’aboutissement de la
procédure, quand la nomination intervient, le requérant peut critiquer la
proposition.
o Quel est le problème ? Or, cette proposition lui faisait grief dès le début. On
aurait pu lui dire monsieur vous n’avez pas attaqué dès le début donc vous n’avez
pas intérêt. Vous n’avez donc plus intérêt.
o Quelle est la solution ? L’opération complexe dit qu’il y a une succession d’acte
qui s’appellent les un est autres, certains de ces actes ont des effets juridiques,
d’autres n’en ont pas. Les 60 jours peuvent être passé et il peut invoquer l’acte
interlocutoire qui le touche.

101
Erin Gérard Bac 3 – 2018/2019 Philippe Bouvier

▪ Attention : Là où la jurisprudence a dérapé c’est qu’il est arrivé au


conseil d’état de dire vous attaquez mais vous n’avez pas attaqué
l’opération de classement. Ça c’est l’opération de classement.
➢ Qu’est-ce qui est constant dans cette théorie ? Ce qui est toujours exigé c’est que l’acte
interlocutoire puisse être attaqué directement.
o Exemple : Ils peuvent attaquer le cahier des charges tout de suite. Ils peuvent
attendre que le marché soit attribué.
On doit toujours dire à quelqu’un qui attaque un acte interlocutoire, « attention, si la
décision n’est pas rendue avant, on ne doit pas étendre le recours. On peut très bien
attendre la fin de l’opération et attaquer l’acte final et critiquer des actes
interlocutoires ». On peut aussi parfaitement attaquer l’acte interlocutoire. Il faut
étendre son recours.
En bref qu’est ce que c’est ? Si on a compris que la théorie de l’opération complexe
c’est un tempérament à la position du conseil d’état qui consiste, on a tout compris.
o Remarque : Cette théorie du retrait d’acte c’est ça aussi ça permet de remettre
en question la légalité d’actes définitifs.
➢ Quelles sont les conditions pour que ça marche ? Un dernier mot là-dessus, cette
théorie doit être maniée avec énormément de prudence, elle n’est pas facile et elle ne
marche pas à tous les coups. Pour qu’elle fonctionne il faut que le premier acte appelle
les suivant.
o Exemple : Quelqu’un qui viendrait dire j’attaque la protection de mon voisin
car la protection ancienne est illégale. Ça ne marche pas car la promotion
n’appelle pas la protection suivant. L’opération ne fonctionne que s’il y a un lien
avec les différents actes.

Section 3 : Le régime juridique l’acte administratif de l’acte individuel


§1 : L’adage « Respecte la loi que tu as faite »
L’adage ne concerne que l’acte juridique unilatéral individuel en rapport avec l’acte
réglementaire. Si on prend l’adage lui-même l’adage : respecte la loi que tu as faite, c’est un
adage qui s’applique à l’autorité qui a pris l’acte réglementaire. C’est un adage de bon sens qui
montre la rencontre entre l’acte réglementaire et l’acte individuel. Elle ne peut pas dire que ne
m’en débarrasse pas. Un acte individuel ne peut pas se poser sur un autre acte individuel. Le
régime juridique de l’acte réglementaire n’est pas le même.
➢ Arrêt Legrand : Michel Legrand est syndicaliste. Il introduit un recours en annulation.
Il demande l’annulation d’un refus implicite de la promouvoir en surnombre. Il
prétendait qu’il devait bénéficier d‘une protection en surnombre. Il a mis en demeure
l’autorité de leur nommé.
Quel est le type de décision que l’on obtient ? On a une décision par l’effet de la loi.
Le silence vaut rejet de la demande.
Quel est le contexte : Ce qu’il faut savoir c’est qu’il y a un article de l’arrêté royal
d’exécution (réglementaire)où il est mis que lorsqu’un délégué syndical et dépassé par
un autre agent, il obtient une promotion si les 3 conditions suivantes sont réunies. C’est
une disposition qui dit si vous êtes permanent syndical et que vous êtes en congé

102
Erin Gérard Bac 3 – 2018/2019 Philippe Bouvier

syndical et qu’un autre agent vous dépasse par une promotion vous pouvez obtenir la
même promotion.
Que dit Michel Legrand : Michel Legrand demande la même promotion et c’est un
refus implicite.
Que dit la partie adverse ? Elle dit que et arrêté royal est illégal, on ne peut pas
l’appliquer. Monsieur Legrand dit, si vous voulez changer cet arrêté royal, si vous
voulez modifier, vous pouvez. MAIS tant que vous ne modifiez pas vous devez la
respecter. L’état belge pouvait abroger cette règle, il pouvait la modifier mais il ne
pouvait pas lui tourner de dos dans un cas particulier. Legrand doit pouvoir en
bénéficier car l’autorité n’a pas promu M. Legrand en application de cette règle-là.
Que peut-on conclure ? Lorsqu’une autorité est dans ce cas de figure là elle doit respecter le
règlement qu’elle applique Elle ne peut pas refuser d’appliquer un règlement qu’elle a pris par
ailleurs. Donc quand on parle de l’adage « respecte la loi que tu as faite l’autorité peut très bien
modifier un acte réglementaire.

§2 : Les prescriptions qui touchent à l’élaboration de l’acte


La classification, l’acte réglementaire et l’acte individuel mais surtout l’intérêt de cette
distinction, après avoir vu les contour nous en arrivons à parler du régime juridique. Les
prescription qui tiennent à l’élaboration de l’acte. Il faut respecter un certain nombre de
prescription. Il y a des prescription qui tiennent au caractère obligatoire de l’acte et il a des
précisions qui tiennent au caractère exécutoire de l’acte. Ils tiennent à l’élaboration de l’action.
Ce qui est important d’avoir à l’esprit c’est que trouvent à s’appliquer 5 règles d’or.
Quelles sont les 5 règles d’or ?
1) Application du principe de la légalité : Ce principe veut que l’autorité qui prend une
décision doit respecter l’environnement juridique autour duquel il se trouve. Il doit
respecter toutes les règles qui se trouvent autour de lui. Le principe de la légalité est
fondamental c’est ce principe là qu’il faut respecter. Il est évident que si c’est une
mesure réglementaire il ne doit pas en tenir compte. Le principe de la légalité veut qu’ils
tiennent compte de toutes les autorités en vigueur.
2) Le principe de hiérarchie : Un principe qui procède la légalité c’est le principe de la
hiérarchie. Toutes les normes n’ont pas la même intensité de force obligatoire. Elles
s’ordonnent les unes en fonction des autres. Toutes ces normes s’ordonnent.
3) Les juges ont le pouvoir d’écarter. C’est un principe tout à fait fondamental. Il est
concerné par l’environnement juridique qui est relatif à l’acte en question. Le texte le
plus important, c’est le développement territorial. Si une décision doit être prise, il y a
un décret particulier qui trouve à s’appliquer. C’est uniquement les règles concernées
qui concernent l’acte administratif individuel qui doit être pris. Art. 159 de la Const.
4) Il n’y a pas d’égalité dans l’illégalité :
a. Exemple : Ce n’est pas parce qu’on a un collège étudiant qui aurait été l’auteur
d’un plagiat et qui aurait évité la censure que le plagiat ne doit pas être
sanctionné.

103
Erin Gérard Bac 3 – 2018/2019 Philippe Bouvier

b. Exemple : Un permis d’urbanisme c’est la même chose. Il y en a un qui obtient


son permis. Le deuxième ne peut pas dire. Il n’y a pas d’égalité dans l’illégalité.

A) Les conditions de légalité, les vices de légalité.


Que sait-on à propos de la légalité d’un acte ? Quand une condition de légalité n’est pas
remplie il y a vice. Il devra dire qu’il y a un vice de légalité et cela s’exprime par le mot moyen.
Il doit invoquer un moyen de droit. C’est l’invocation d’une règle dont il prétend qu’une règle
adoptée n’a pas été respectée. C’est l’invocation d’une règle de droit et c’est dire en quoi ça n’a
pas été respecté. Ces vices de légalité, ces conditions de légalité il y a en a deux sortes :
Dans bien des cas si une prescription n’est pas respectée, il se peut que cela puisse conduire à
l’annulation de l’acte administratif en question. Ca n’entraine pas nécessairement le vice d
l’acte.

1. Les exigences de légalité externe :


Il y a les exigences de légalité externe (compétence forme et formalités). Il faut toujours avoir
en tête l’arrêt Rocherieu qui permet de comprendre ce qu’est la légalité interne et la légalité
externe.
On est en périphérie de l’acte.
❖ Les exigences qui touchent à la compétence de l’autorité :
L’auteur de l’acte doit être régulièrement investi :
➢ Qu’est-ce que ça veut dire ? Si l’auteur de la décision et une personne, elle doit avoir
été régulièrement élue ou nommée. Sinon, il y aura une illégalité touchant à la
compétence de l’auteur de l’acte.
➢ Quels sont les tempéraments : Cette obligation connait deux tempérament.
o Continuité du service public : Il peut arriver que certaines personnes prennent
des décisions qui ne seront pas critiquée.
▪ Exemple : bourgmestre Nering n’était pas régulièrement investi. Il
fallait bien assurer l’administration de la commune c’est un peu le
principe de la continuité du service public.
o La théorie du fonctionnaire de fait : C’est l’histoire d’un fonctionnaire qui
pendant sa carrière prend des décisions et puis il voit sa nomination annulée par
le conseil d’état.
▪ Quelles sont les conséquences de l’annulation ? Il n’a jamais été
fonctionnaire. Annuler, c’est anéantir l’existence de l’acte administratif.
Le retrait c’est la même chose, c’est le juge qui l’a décidé. Il n’a jamais
été fonctionnaire.
▪ A quoi sert cette théorie ? La théorie du fonctionnaire de fait c’est à
sauver les actes pris par les fonctionnaires dont la nomination est
sauvegardée. Ça c’était une chose importante il doit être régulièrement
investi quand il est une personne.
• Exemple : Si l’autorité qui prend la décision est un collège, là
aussi le collège ne sera compétent que si le quorum des présence

104
Erin Gérard Bac 3 – 2018/2019 Philippe Bouvier

est acquis (moitié + 1). Par ailleurs, pour que l’autorité collégiale
se prononce régulièrement il faut que les personnes qui siègent
puissent siéger. On connait ces histoire de bourgmestre empêché.
S’il siège alors qu’il est empêché la décision sera irrégulière.
Lorsque c’est une personne ou un collège de personne. Le
quorum doit être habilité à pouvoir siéger.
Les limites à respecter :
L’auteur doit respecter certaines limites. Les auteurs de l’acte doivent respecter des limites
d’ordre matériel, territorial temporel. Tout ce qui compte est considéré par la jurisprudence
comme d’ordre public. S’il ne prend pas le moyen de la violation de la compétence, le conseil
d’état peut soulever d’office. Ce n’est contesté par personne ils ont pour effet. Il y a un équilibre
à trouver. Ça touche ces deux concepts.
➢ Les limites matérielles : Art. 33 Const. On sait qu’il n’y a pas de compétences sans
texte, les compétences des autorités administratives sont des compétences d’attribution.
o Quelles sont les limites posées par les compétences ? Il ne se concevrait pas
qu’un organe prennent un acte qui viendrait empiéter sur le terrain du législateur.
Il doit être pris dans les limites. Il ne peut jamais empiéter sur le pouvoir exécutif
du voisin. Il ne se concevrait pas qu’il prenne une décision qu’il voudrait faire
appliquer.
▪ Exemple : Le gouvernement n’a pas de compétences en cette matière au
sein du pouvoir exécutif il y aurait incompétence si le conseil communal
ou le bourgmestre devrait prendre une décision.
o Comment sont attribuées les compétences ?
▪ Enumération précise : Les compétences sont allouées par la loi de
manière très nette et précise. Ce sont des choses essentielles.
▪ Interprétation restrictive Les attributions de compétences sont
interprétées restrictivement elles sont attribuées par la loi et elles sont
toujours restrictive.
• Exemple : On pourrait se dire le collège prend une décision qu’à
cela ne tienne, non ça ne se peut pas non plus. S’il prend une
décision, le conseil communal devra élaborer l’action, il ne
pourra pas changer l’étiquette. Il faudra qu’il exerce son propre
pouvoir.
o Quelle est l’exception ? Il y a à ces compétences attribuées une exception qui
existe pour des raisons pratiques, c’est la délégation de pouvoir. Une autorité
dans certains cas peut déléguer son pouvoir à une autre autorité. Pour citer deux
textes, si on prend l’article 5 du statut camus « Les agents des niveaux BCD
sont nommé par les présidents du comité de direction ou son délégué ». Art. 133
de la nouvelle loi communale. Il y a d’autres traces de délégation. Les
délégations sont imaginables car pour des raison il est important que les
président puissent déléguer à d’autre.

105
Erin Gérard Bac 3 – 2018/2019 Philippe Bouvier

▪ Nécessité d’une autorisation à déléguer : La première règle qui est


importante ce qu’on a lu à l’article 5 on dit « l’autorité est autorisée à
déléguer, elle peut déléguer ». La délégation est permise. Ce n’est pas
pour ça qu’elle existe. Il faut que la délégation soit prise. L’autorisation
à déléguer est dans la loi alors que la délégation fait partie d’un acte
distinct. Il n’y a pas d’autorisation sans texte.
• Qu’est-ce que ça veut dire ? S’il n’était pas indiqué dans le texte
même (Art. 5) « ou son délégué » aucune autorisation de
délégation n’est prévue et la délégation n’est pas possible.
• Attention le conseil d’état a déjà accepté des délégations alors
que la loi ne donnait pas d’autorisation à déléguer. MAIS il
n’arrive jamais qu’une délégation soit autorisée sans texte qui
prévoit ce qui est délégué et à qui.
▪ Opposabilité aux tiers : L’acte de délégation doit être pris mais pour être
pris il doit être opposable aux tiers. Il doit être porté à la connaissance
des tiers.
• Publicité Le droit qui délègue un pouvoir. Il ne suffit pas de
prendre l’acte de délégation il faut lui donner la publicité qui le
requiert. Pour être opposable au tiers il faut qu’il y ait publicité
donnée selon l’endroit où on se trouve.
o Exemple : Il y a des délégations de pouvoir qui doivent
se trouver au moniteur belge. Il faut respecter de voie de
publicité prévue au niveau d’affichage.
o Exemple : Il y a le bulletin provincial.
▪ Limitation de la matière faisant l’objet d’une délégation : La délégation
ne peut jamais porter sur tout le pouvoir, le noyaux dur c’est qu’on doit
rester la délégation délégante.
• Remarque : Une subdélégation est possible mais c’est très
marginal, l’autorité délégataire doit donner au sub-délégataire
l’accessoire de l’accessoire.
▪ Révocabilité d’une délégation : Une délégation est toujours révocable
▪ Stricte interprétation : L’article 33 de la Const. est important ici, les
délégations sont toujours de stricte interprétation.
o Attention : Il ne faut pas confondre la délégation de pouvoir et la délégation de
signature. Déléguer la signature ne signifie pas qu’on a délégué le pouvoir. C’est
quelqu’un qui a apposé sa signature sur une décision qui vient de quelqu’un
d’autre.
Arrêt Colmant : La loi dit quelle compétence peut être déléguée et il y a
l’autorisation à déléguer. Dans l’arrêt colmant on voit aussi la délégation
effective de la compétence ; C’est un acte qui vient après la loi, qui est pris en
exécution de la faculté ouvert de la loi elle-même. Il faut bien faire la différence
entre les 3. ça concerne une décision de refus d’armurerie du Gouverneur.
L’article 30 dit que contre un refus du Gouverneur, un recours est ouvert auprès
du ministre ou d’un de ses délégués. La loi dit donc que le ministre est
106
Erin Gérard Bac 3 – 2018/2019 Philippe Bouvier

compétent. En outre, la loi autorise le ministre à déléguer sa compétente. La loi


attribue donc la compétence et autorise la délégation. En outre, on a la délégation
elle-même qui est un acte qui vient après, pris en exécution de la faculté que la
loi ouvre.
➢ Les limites d’ordre territorial : On ne peut prendre des décisions que sur le territoire.
Ce sera valable à tous les niveaux.
➢ Les limites d’ordre temporel : Il y a une obligation de respecter les délais quand les
délais sont prévus.
o Attribution de compétence sans délai : On peut y avoir une autorité de
compétence sans délai. L’autorité doit respecter un délai raisonnable. Un moyen
pris qui n’est pas d’ordre public.
o Attribution de la compétence avec délai : Si le texte qui attribue la compétence
prévoit un délai l’autorité doit respecter son délai.
▪ Comment on calcule le délai ?
• Le délai pour décider :
o Le dies a quo ne compte pas : L’autorité est saisie
d’une question elle a 30 jours pour statuer, le jour où
elle est saisie le dies a quo ne compte pas, le dies a
quem c’est le 30e jour.
o Jour ouvrable Si le 30E jour est un samedi un
dimanche ou un jour férié c’est reporté au prochain
jour ouvrable.
• Le délai de notification/publication : Pour calculer le délai on
n’inclut pas la notification, la publication,… ça vient après, la
décision doit être prise dans le délai, on ne compte pas en plus la
notification ou la publication
o SAUF si c’est prévu dans le texte. Art. 1215-18 du
CwaDel dit qu’une décision doit être notifiée dans les 10
jours où elle est prise. Le texte dit que si la mesure n’est
pas notifiée elle est censée ne pas avoir été prise.
o Quid quand il y a un délai et qu’il n’est pas respecté ? Soit le texte prévoit une
sanction soit il n’en prévoit pas.
▪ Le texte prévoit une sanction : Si le texte prévoit une sanction, la
sanction s’applique. Le délai assorti d’une sanction on appelle ça le délai
de rigueur.
• Exemple : Si le texte dit que la décision est prise après
l’expiration du délai et la décision est nulle, elle a 30 jours pour
le faire Au-delà des 30 jours, le permis est réputé annulé. Si
l’autorité refuse le permis ça peut être le texte qui dit le permis
est refusé. Voilà comment les sanctions fonctionnent.
▪ Le texte ne prévoit pas de sanction : Lorsqu’il n’y a pas de sanction
prévue on parlera de délai d’ordre. Il y a beaucoup de bon sens dans tout
ça, quand le délai est d’ordre on va distinguer l’hypothèse où l’autorité
doit statuer et où elle peut ne pas statuer.
107
Erin Gérard Bac 3 – 2018/2019 Philippe Bouvier

• L’autorité peut ne pas statuer : Exemple : l’autorité n’est pas


tenue de statuer mais, si elle le fait, elle doit le faire dans les 30
jours. Si elle ne décide pas dans les 30, jours elle est dessaisie.
• L’autorité doit statuer : Si l’autorité est tenue de statuer mais que
le délai n’est pas assorti d’une sanction, le requérant a la
possibilité de solliciter l’article 14, §3 et de mettre l’autorité en
demeure de statuer. Si elle ne le fait pas, la procédure est bloquée.
Chaque fois que ces conditions ne sont pas respectées on doit
parler de la compétence de l’auteur de l’acte. On peut mettre
l’autorité en demeure de statuer. Une décision tardive est une
décision qui existe mais elle est irrégulière. Il faut faire quelque
chose pou faire disparaître cette décision là ;
o Les actes in extremis :
▪ De quoi s’agit-il ? Normalement une autorité est compétence pour
prendre une mesure aussi longtemps qu’elle le souhaite. Il y a à ça une
petite dérogation il arrive que la jurisprudence censure de décisions qui
sont prises in extremis.
▪ Pourquoi elle fait ça ? Elle considère que ce type de décision met le
concerné devant le fait accompli.
• Exemple : C’est souvent le cas dans des pouvoirs de nominations
partisanes. Ces nominations-là pourraient être viciée pour
incompétence car elle a été prise dans des conditions dans
laquelle elle ne pouvait pas l’être. On attend la fiiiin du délai et
puis, in extremis, on nomme quelqu’un. L’autorité était, en
principe toujours compétente, mais comme elle a manipulé le
délai elle n’a pas agit-là les conditions voulues
o Les affaires courantes : On a aussi les affaires courantes, Les affaires courantes
on connait bien. Selon la règle, ça contient de la gestion quotidienne. La situation
est un peu spéciale car elle a un parlement qui est là. Elle continue à expédier
mais il n’y a plus de contrôle parlementaire. On se trouve avec des gouvernement
qui n’ont plus de parlement en face d’eux. On est dans l’hypothèse où
l’assemblée parlementaire est dissoute et le gouvernement est encore là, alors le
rôle est réduit aux affaires courantes.
Le principe du parallélisme des compétences : ça veut dire qu’une autorité qui prend une
décision est aussi compétente pour la modifier, pour l’abroger,… Le principe en tout cas c’st
qu’on ne doit pas préciser dans la loi qu’elle est compétente pour le faire. Celui qui a fait
quelque chose peut le défaire.
➢ Exemple : ça veut dire qu’une autorité qui est compétente pour délivrer un permis
d’environnement, même si le texte ne dit pas qu’elle est compétente, elle peut la
modifier ou l’abroger.
Attention : Simplement ici, cette théorie du parallélisme des compétences n’est pas absolue :

108
Erin Gérard Bac 3 – 2018/2019 Philippe Bouvier

➢ Texte contraire : Il est possible que le texte prévoie d’autres choses. Il est possible
que le texte considère que cette modification est impossible.
➢ Modification des compétences : Il est possible que les compétences entre le moment
où la décision a été prise et le moment où on veut la retirer aient changé. Le principe
du parallélisme n’est donc pas absolu.
❖ Les exigences de formes concernant d’élaboration de l’acte
Quelles sont les différentes formalités possibles ? Les formes et formalités visent des formes
et formalités qui précèdent l’adoption de l’acte. Elles sont afférentes à l’instrumentum, elles
succèdent l’adoption de l’acte et le parallélisme des actes.
• Les formes qui précèdent l’adoption de l’acte
Attention distinction préliminaire importante : Un sort distinct doit être réservé entre les
avis et les propositions, d’une part, et les principes de bonne administration.
➢ Les conséquences de l’irrégularité :
o Les avis, les propositions, les présentations qui sont irrégulières, si elles sont
irrégulières, leur irrégularité va entacher la décision qui suit ces avis et ces
proposition. Si une irrégularité affecte la procédure d’élaboration de l’acte elle
va vicier la décision.
o Les principes de bonne administration ce sont des principes dégagés par le juge
que l’autorité administrative doit respecter quand elle élabore. Ce sont des règles
de droit qui doivent être respecté. Si elles ne le sont pas c’est annulé.
▪ Remarque : On les considère comme étant de valeur quasi législative.
C’est-à-dire que si on a des dispositions statutaires réglementaires qui
sont contraires à un principe de bonne administration on va écarter le
règlement et écarte le principe de bonne administration. L’approche
qu’on a ne peut pas être la même si on parle de tout ça dans les
prescriptions relatives à l’élaboration de l’acte et dans les prescriptions à
respecter qui précèdent l’élaboration de l’acte.
Les propositions et les avis : La grande distinction qu’il y a à faire entre les propositions et les
avis
➢ La proposition : Ce sont promotions établies sur base d’une classement et le classement,
c’est la proposition.
o Opinion contraignante : C’est l’expression d’une opinion qui a un caractère
contraignant. Elle a un caractère contraignant c’est-à-dire que l’autorité suit la
proposition ou alors il ne la suit pas. Il est face à une alternative. S’il ne la suit
pas il doit renvoyer le dossier. Elle est encerclée, elle ne veut que suivre ou ne
pas suivre.
▪ Exemple : Art ; 5 classement qui dit que le comité de direction fait un
classement de 5 candidats. Le conseil de direction peut choisir n’importe
lequel des 5 mais s’il ne prend pas le premier il devra juste motiver de
manière renforcée. Ici, il a une latitude il ne doit pas renvoyer le dossier

109
Erin Gérard Bac 3 – 2018/2019 Philippe Bouvier

car il reste conforme à la proposition (il choisi un des 5 donc c’est


conforme).
o Pourquoi cette obligation de renvoie en cas de désaccord est importante ?
C’est une formalité substantielle : qu’est-ce que ça veut dire une formalité
substantielle ? S’il venait à s’en écarter la décision finale serait viciée la
formalité doit être respectée car elle est prévue dans l’intérêt du citoyen.
o Régularité : Il ne peut pas y avoir de décision sans cette proposition et elle doit
être régulière.
▪ Exemple : Si l’organe collégial qui doit faire la proposition n’est pas
régulier. La proposition au final sera irrégulière aussi.
o Antériorité : Il faut que la proposition précède la décision et il faut qu’elle soit
régulière.
➢ L’avis : On distingue la proposition de l’avis.
o Non contraignant : Il soit prévu par un texte obligatoire ou qu’il ne le soit pas
(facultatif), quand il est demandé, il ne doit pas nécessairement être suivi mais
il faut en tenir compte.
▪ Exception : Il y a quand même une forme d’avis qui est contraignant
c’est l’avis conforme, l’autorité n’a pas le choix.
Conséquences de l’avis conforme ? Donc le ou les candidats qui ne font
pas l’objet de l’avis conforme ont face à eu un acte interlocutoire, ils
peuvent l’attaquer tout de suite. On est dans une hypothèse d’acte
interlocutoire. S’il est interlocutoire il peut être attaqué tout de suite mais
la même personne peut attendre la décision finale.
o Quel est donc le principe ? Le principe de l’avis c’est qu’il n’est pas
contraignant. L’autorité peut le suivre ou ne pas le suivre.
o Obligatoire ou facultatif : L’autorité va se retrouver dans certains cas de figure
dans l’obligation de demander un avis. Arrêt Dalemagne : on a l’hypothèse de
l’avis obligatoire et de l’avis sollicité. On a une commission d’avis simple qui
est créée. Dans cette histoire-là, le CE, par rapport à l’intéressé, va dire que ça
ne va pas parce que l’avis supplémentaire n’est pas prévu par les textes. On a
déjà l’avis de la commission qui est suffisant. On a donc l’hypothèse où
l’autorité avait devait obligatoirement demander un avis et qu’elle a ajouté un
autre avis. Dans ce cas, si l’avis n’est pas suivi, alors l’autorité doit justifier
pourquoi elle ne le suit pas. Le CE dit que si on s’écarte d’un avis, il faut
expliquer pourquoi.
▪ Obligatoire : Peu importe les exemples, si l’avis est prévu par le texte, il
doit être demandé. S’il n’y a pas d’avis parce que l’autorité consultative
refuse de donner son avis la procédure peut continuer.
▪ Facultatif : Il arrive aussi que l’avis ne soit pas suivi par le texte. C’est
un avis facultatif. L’autorité qui décide n’est pas tenu de le suivre il n’est
pas pour autant contraignant. Mais s’il s’écarte de cet avis, il doit
expliquer pourquoi. Si l’autorité qui doit donner l’avis ne le donne pas
l’autorité n’est pas bloquée pour autant
o A quelles conditions un avis est-il régulier ?

110
Erin Gérard Bac 3 – 2018/2019 Philippe Bouvier

▪Avis demandé et donné avant la décision :


▪Régulièrement compétent : Il faut que l’avis soit donné par un organe
régulièrement compétent et composé.
▪ Avis circonstancié : L’avis doit être circonstancié.
▪ Avis donné sur une problématique que l’autorité qui doit prendre la
décision rencontre : L’avis est donné non pas sur un projet de décision,
ce n’est pas un projet de décision qui doit être soumis. La seule petite
nuance c’est que ça ne vaut pas pour la SLCE.
• Remarque : Un avis 243879 en page 9 évoque la possibilité que
l’autorité a de solliciter l’avis d’un expert en plus. Le conseil
d’état dans cet arrêt rappelle la possibilité de demander un vis qui
ne lui est pas imposé existe. C’est aussi ce qu’on appelle le devoir
de minutie. Il est consacré dans cet arrêt-là.
o Est-ce que la formalité est substantielle ou pas ? La seule question qu’on va se
poser c’est est ce qu’il a été prévu dans l’intérêt du citoyen administré.
▪ S’il est prévu dans l’intérêt de l’administré il est substantiel, et qu’il
n’est pas régulier, il affecte la légalité de l’acte.
▪ S’il n’est pas prévu dans l’intérêt de l’administré : Alors il n’est pas
substantiel.
• Exemple de formalité non substantielle c’est l’avis de
l’inspecteur des finances n’est pas une formalité substantielle.
Donc s’ils ne sont pas donnés, l’acte ne sera pas pour autant
irrégulier car c’est dans l’intérêt de l’administration.
o La transparence de l’autorité administrative. Il y a une conditions d’accès qui
peut être sollicité et le particulier peut solliciter un avis.
▪ Acceptation : Soit l’avis dit que le particulier peut avoir accès aux
documents administratifs.
▪ Refus : Si l’autorité reste sur la position de refus, elle doit motiver
d’autant plus.
• Remarque : quid pour le futur ? Il y a une tentation actuelle de
donner à la commission d’accès aux documents administrative de
prendre la décision. C’est la commission d’accès qui décide.
Remarque : Si ça devait arriver, on donne un pouvoir de
décision. Si elle dit oui, que peut-il se passer si l’autorité de base
avait dit quoi. Il peut se passer que comme on a un acte
administratif unilatéral, il est possible de faire un recours au
conseil d’état. Ce genre de chose là on devrait à la fin du cours
être capable de dire que ça va de soi.
➢ Quel est l’arrêt pertinent concernant les propositions et les avis ? L’arrêt
Dallemagne on a l’hypothèse de l’avis obligatoire et l’avis sollicité.
o Quel est le contexte : Le gouvernement doit demander l’avis d’une commission
d’expérience utile. C’est la commission d’avis qui dit si l’intéressé dispose ou
non de la compétence ou pas. Dans cette histoire-là, l’autorité a demandé l’avis
d’un expert en plus.
111
Erin Gérard Bac 3 – 2018/2019 Philippe Bouvier

o Que dit le conseil d’état ? Le conseil d’état va dire ça ne va pas cet avis n’est
pas prévu, ce n’est pas prévu par les textes. Aucune des dispositions ne prescrit
le recours à un tel moyen. L’autorité avait un avis obligatoire à demander et elle
y a ajouté un avis facultatif supplémentaire.
▪ Remarque : Si l’autorité fait ça et qu’elle ne suit pas l’avis, l’autorité
doit expliquer pourquoi elle ne le fait pas.
Arrêt 2270 l’autorité prend une décision. L’intéressé à un recours devant une
commission d’avis. La commission donne un avis et puis l’autorité tranche. L’avis était
qu’il ne fallait pas sanctionner l’avis car on n’avait pas assez d’éléments. L’autorité
disciplinaire décide de s’écarter de cet avis. Elle doit le motiver d’autant plus. Le conseil
d’état dit que si on s’écarte d’un avis il faut expliquer pourquoi.
Les principes généraux de bonne administration :
➢ Le principe d’impartialité régularité formelle) (est protégé par l’article 6 de la CEDH
mais il est applicable au juge.
o Procédure disciplinaire : Mais ce principe existe indépendamment du pouvoir
judiciaire donc il s’applique aux administration. L’impartialité revêt deux facette
elle doit être objective et subjectif. Qu’est-ce que ça veut dire ?
▪ Objective : apparence d’impartialité : l’autorité doit donner l’apparence
d’être impartiale. Si une autorité est liée à la personne, elle ne donne pas
l’apparence d’être impartial, même si elle réussit à être impartiale.
▪ Subjective : démontre concrètement que l’autorité n’a pas été impartiale.
• Exemple : audition et fait preuve de parti pris, montre que sa
conviction est faite, par des écarts de langages, comportements,
… Alors partialité subjective.
• Remarque : Ce qu’il doit aussi nous dire c’est que c’est un
moyen d’OP donc si le requérant ne le voit pas, le requérant peut
le soulever d’office. Sachant quand même aussi que l’organe est
collégial et qu’il y a donc un soupçon de partialité et à l’égard
d’une personne qui a pu avoir une influence déterminante sur les
autres.
o Moyen d’ordre public : Attention : Certes le moyen peut être soulevé d’office
mais le conseil d’état est prudent car il faut que le fonctionnement ne soit pas
mis en péril par ce principe
o Quel est l’arrêt pertinent concernant ce principe d’impartialité ? Arrêt
Trévisiol car il présente bien tous les aspects et il va même plus loin.
▪ Quel est le contexte : On a un agent qui travaillait chez Techtéo. Il est
démis d’office et il attaque la décision. Il prend un moyen de l’exception
d’inégalité t de l’exigence de l’impartialité. La décision a été prise par le
bureau exécutif, pendant l’appel, la décision a été soumise au conseil
d’administration.
▪ Quel est le problème ? Les personnes composant le bureau exécutifs sont
aussi membre du conseil d’administration. Donc, ils ont jugé deux fois

112
Erin Gérard Bac 3 – 2018/2019 Philippe Bouvier

du cas. Le problème c’est que techtéo prévoit la composition du conseil


d’administration. C’est dans les statuts que c’est mis.
▪ Que dit la partie adverse ? La partie adverse dit je n’avais pas le choix
puisque je doit respecter les statuts de mon entreprise.
▪ Que dit le Conseil d’état : Le Conseil d’état dit il n’y a pas de problème
d’impartialité subjective mais il y a un problème d’impartialité objective.
• Que va-t-il dire ? Le moyen il critique les statut. Ce sont les
statuts qui sont critiqués. Le pouvoir d’impartialité commande.
Le principe d’impartialité interdit de siéger à la fois en première
instance et en appel. Il dit que la circonstance que les statuts du
personnel n’est pas de nature à légitimer.
• Que fait-il ? Il écarte les statuts au profit du principe de
d’impartialité car ils sont au-dessus des statuts. Un principe de
bonne administration l’emporte sur l’administration
réglementaire. Le conseil d’état dit s’ils étaient sorti le quorum
pourrait être atteint.
➢ Le fair play et la sollicitude. (Régularité formelle) C’est lié au devoir de loyauté. Il faut
faire preuve de compréhension et il ne faut pas discriminer les citoyens. On parle aussi
du principe de bonne collaboration procédurale.
o Est-ce que c’est un principe de droit ? C’est controversé car généralement on
n’a pas besoin de ce principe là pour constater qu’une irrégularité a été commise.
➢ Les droits de la défense (régularité formelle)
o La champ d’application des droits de la défense. L’obligation de respecter les
droit de la défense est faite à l’égard de toute décision qui comporte une volonté
de punir. Ça ne s’applique que quand l’autorité à l’intension de punir.
▪ Exemple : punir un élève dans l’enseignement officiel (pas libre).
▪ Exemple : les sanctions disciplinaires prises à l’encontre des détenus.
▪ Exemple : les sanctions administratives communales.
o Quelles sont les exigences ? Les droits de la défense trouvent à s’appliquer. Il
requiert certaines exigences.
▪ Qui peut se défendre et comment ? Il faut que la personne poursuivie
puisse présenter sa défense oralement ou par écrit. Elle doit se faire
assister par une personne de son choix.
▪ Devant qui ? Normalement la règle voudrait qu’on présente la défense
devant l’autorité habilité à prendre la mesure. Mais parfois ça doit se
faire par arrêté royal. Est-ce que c’est toujours devant l’autorité qui prend
la décision pas vraiment car on ne pas pas aller devant le roi et son
ministre si la décision est prise par arrêté royal.
▪ Avoir accès à son dossier en temps utile et pouvoir faire venir des
témoins
▪ Procès-verbal : Il faut un procès-verbal d’audition.
▪ Objet de la convocation. Quand on convoque l’agent il faut lui dire
pourquoi on le convoque.

113
Erin Gérard Bac 3 – 2018/2019 Philippe Bouvier

• Remarque : Ce n’est pas pour ça que l’autorité disciplinaire est


amenée à convoquer les faits disciplinairement. Il n’y pas
d’obligation de communiquer la qualification des faits
o Quand s’applique le droit de la défense ? Les exigences doivent être respecté
dans tous les cas même s’il y a urgence, même s’il y a force majeure SAUF s’il
y a un texte qui prévoit une exception. Les textes prévoient parfois alors que
l’audition à lieu après.
o Moyen d’ordre public : Il s’agit ici, d’un moyen d’ordre public. Il ne faut pas
confondre les moyens d’ordre public et les formalité substantielle ce n’est pas
un moyen d’ordre public.
➢ Ecoute l’autre partie : (régularité formelle ) Audi alteram partem :
o Mesure grave en raison du comportement de quelqu’un : Cet adage-là
s’applique dans tous les cas où une mesure grave est prise, en raison du
comportement de quelqu’un principalement.
▪ Quelqu’une ? Que ce quelqu’un soit fonctionnaire ou pas.
▪ Mesure grave ? Qu’il s’agisse d’un retrait de port d’arme, qu’il s’agisse
de la restitution d’une subvention, tous les hypothèse où il n’y a pas une
volonté de punir mais une volonté de prendre une mesure grave en raison
du comportement de quelqu’un.
• Exemple d’une mesure grave pour une fonctionnaire c’est par
exemple la suspension préventive.
• Attention : Quand il s’agit de promouvoir un agent, « audi
alteram partem » ne s’applique pas.
o Mesures graves sans lien avec le comportement de quelqu’un : Il arrive aussi
que la mesure Audi alteram partem s’impose quand des mesures sont prises qui
sont graves pour les gens mais qui ne sont pas liées à leur comportement.
▪ Exemple : La mesure est grave c’est de son immeuble qu’il s’agit,
l’audition préalable s’impose.
▪ Remarque : Ça peut aussi s’imposer pour des mesures graves qui sont
sans lien avec le devoir de la personne visée.
o Quelle est la finalité de cet adage ? La finalité est C’est permettre à l’autorité
de décider en connaissance de cause et de permettre à la personne concernée de
faire valoir son point de vue. Prendre une décision en connaissance de cause et
entendre la partie ça va ensemble. Il y a donc une double finalité.
o Règle de bonne administration et d’équitable procédure : Il y a l’arrêt Lamal
qui en parle : L’arrêt Lamal dit autre chose quand il invoque cet adage « audi
alteram partem » c’est un peu lui qui le consacre. Considérant que c’est la règle
de bonne administration selon laquelle, nul ne peut se voir opposer une décision,
sans avoir été entendu au préalable.
o Exception compétence liée : Si la compétence de l’autorité est liée, l’adage ne
s’applique pas.
▪ Exemple : Un agent qui a exposé son quota de jour de maladie,
l’employé est mis de plein droit en disponibilité. De plein droit, ça ne
sert à rien de l’entendre puisque cette mesure s’impose.
114
Erin Gérard Bac 3 – 2018/2019 Philippe Bouvier

o Quel est le formalisme ici ? Il n’y a pas de formalisme ici. Le conseil d’état ne
soulève pas le moyen d’office. On ne doit pas respecter l’adage. Ce qui est
important c’est que l’autorité puisse statuer en pleine connaissance de cause.
o Quid des droits de la défense ? Les droits de la défense s’appliquent avec plus
de souplesse car il n’y a pas de formalisme et ce n’est pas d’ordre public. Ça fait
penser aux droits de la défense, ça fait penser au principe du contradictoire mais
il y a beaucoup plus de souplesse et moins d’exigences.
o Si l’autorité prend une décision en méconnaissance l’existence d’une pièce au
dossier si elle n’a pas été prise en considération pour prendre la mesure. On n’est
pas dans une logique de punition.
➢ La régularité matérielle de l’acte : Il faut que la mesure soit préparée avec soin. Il faut
que l’on prenne une décision qui est conforme à ce que l’on appelle le devoir de minutie.
o Est-ce difficile ? Mais ce devoir de minutie si on a écouté l’autre partie, si on a
sollicité des avis même facultatif, si quand on lit la décision on voit qu’elle
repose sur une motivations détaillée, le devoir de minutie est respecté.
o Est-ce que ça s’invoque souvent en pratique ? On dira donc plus souvent que
l’acte est irrégulier car il n’y a pas de motivation détaillée. Tout ça se recoupe,
il n’est pas nécessaire d’invoquer le non-respect du devoir de minutie. Ce
principe est là mais comme on le voit dans le précis la question de savoir si le
devoir de minutie est respecté ou pas c’est secondaire. Que l’on prenne un acte
réglementaire ou individuel il est clair qu’il faut préparer la décision avec soin.
On compare, on regarde un acte par rapport aux règles qui sont au-dessus et on
essaie de voir si c’est conforme.
L’enquête publique :
➢ C’est quoi des « enquêtes publiques » ? Il y a des enquêtes publiques qui sont imposées.
➢ Quels sont les cas d’application ? Elle est souvent de mise dans les matières de
l’urbanisme de l’aménagement du territoire, de l’environnement, de l’énergie. Elle est
autant quand une commune envisage de créer des voieries communales. Cette matière
est amenée par le décret du 6 février 2014. L’obligation de procéder à une enquête
publique est prévue parfois. C’est surtout la matière de l’aménagement du territoire qui
est prévu par la loi.
➢ Quelles sont les exigences : Il y a deux exigences : il y a des exigences qui se situent
au niveau de la tenue de l’enquête et il y a des exigences à respecter après la tenue de
l’enquête.
o Au niveau de la tenue de l’enquête : L’enquête doit être effective. Il faut aussi
permettre aux personnes de consulter le projet, il faut aussi que l’on fournisse à
l’autorité à la population l’investissement nécessaire. Il faut leur donner le temps
de le faire. Cette exigence s’applique qu’il y ait une enquête obligatoire ou pas.
▪ Si l’enquête est prévue : Elle concerne les cas où l’enquête est prévue.
Il faut respecter toutes les formalités que le texte impose. Le texte prévoit
des réunions de concertation elle doit être tenue.
o Après la tenue de l’enquête : Après l’enquête, les exigences sont de 4 ordres.

115
Erin Gérard Bac 3 – 2018/2019 Philippe Bouvier

▪ Tenir compte des résultats de l’enquête : Si une enquête a été faite c’est
pour l’autorité. L’autorité doit tenir compte des résultats de l’enquête.
▪ Motivation :Il faut aussi que la décision qui va être prise après l’enquête
soit motivée.
▪ Publicité : Il vaut que cette motivation soit communiquée aux gens
▪ Nouvelle enquête : Si à la suite de l’enquête l’autorité dit mon projet ne
tient pas la route, je refais un projet ALORS je fais une nouvelle enquête.
➢ Est-ce que la formalité est substantielle ou pas ? Puisque c’est une formalité prévue
dans l’intérêt des gens c’est évident que si elle n’a pas été accomplie les personnes
peuvent s’en prévaloir devant le tribunal. Donc elle est substantielle mais pas d’ordre
public.
Les évaluation de non incidence sur l’environnement on n’en parlera pas.
L’accès aux documents administratifs on n’en parlera que peu car ç reviendra en fin de cours.
➢ Sans incidence sur la décision de l’autorité : A la différence de l’enquête publique, des
avis et des proposition, à la différence des principes de bonne administration, le refus
d’accès est sans incidence sur la décision que l’autorité va prendre.
o Exemple : un agent demande l’accès à son dossier d’évaluation. L’autorité dit
non. L’intéressé s’adresse à la commission d’accès aux documents administratif,
elle ne reconsidère pas. On a donc un refus, ça n’a pas d’incidence.
▪ Attention : Ça ne veut pas dire qu’il n’y a pas un recours contre ce refus.
On y reviendra plus tard dans le cours.
➢ C’est quoi la transparence ? La transparence est un droit fondamental consacré à
l’article 32 de la constitution ; Mais les lois sur la transparence administrative
comprennent deux volet :
o La publicité active L’autorité doit prendre des initiative elle doit indiquer les
mentions La publicité active n’est pas consacrée par l’article 32 de la Const.
o La publicité passive : C’est la publicité passive qui est envisagée. L’autorité ne
doit rien faire, le citoyen vient vers elle pour avoir accès à un document.
▪ Remarque : Il ne faut pas la confondre avec les principes de bonne
administration. Ça n’a pas d’incidence. C’est important que l’on puisse
avoir cela à l’esprit. Pour ce qui concerne ça consiste à signaler. On a
une disposition qui dit clairement que si la mention de la voix de recours
n’est pas indiquée, le délai de recours ne court pas. Mais dans les LCCE
précise quand même que si elle ne court pas après 4 mois, le requérant
bénéficie de 60 jours.
Elle est assortie d’une litanie d’exception.
• Les exigences qui portent sur l’instrumentum :
L’exigence d’un écrit : La décision doit être écrite même si la prescription n’est pas requise
par un texte. La première c’est un écrit. Même s’il n’y a pas de texte, l’écrit est requis. Il n’y a
pas toujours des écrits. On l’a dit.

116
Erin Gérard Bac 3 – 2018/2019 Philippe Bouvier

➢ Exemple : En matière de transparence administrative c’est l’article 6. Quand l’autorité


a refusé l’accès au document administratif. Elle a un délai, si elle ne dit rien la demande
est réputée rejetée. La décision implicite existe mais elle n’existe que parce que la loi
dit qu’elle existe. Il faut que le législateur le dise.
Exigence des visas : Ici, comme on le rappelle dans le précis il ne faut pas confondre visa et
visa. Ce n’est pas une autorisation de séjour c’est un visa dans le sens vu. Il faut que la décision
vise les textes sur lesquelles elle se fonde. Il n’y a pas de principe qui impose les visa mais il y
a traditionnellement des visa dans les décisions. Il y a des cas ou le visa est obligatoire.
➢ Exemple : on a l’article 3 de la LCCE où on dit or les cas d’urgence spécialement
motivée l’avis de la section de législation est obligatoire. Si on ne demande pas alors il
faut VISER l’article 3. Le visa est obligation.
➢ Exemple : L’avis de l’inspecteur des finance loi de novembre 1994 art. 22 dit que tout
arrêté royal met dans son préambule l’avis de l’inspecteur des finance et du ministre du
budget. Le visa doit figurer dans la décision.
➢ Exemple : On a même la loi sur la motivation formelle des actes administratif. La loi
de 91 dit que la motivation exigée consiste en l’indication dans l’acte des motifs de
droits et de fait.
➢ Exemple : Quel est l’arrêt pertinent à ce sujet ? Arrêt Rocherieu est intéressant.
Fermeture d’un institution de prostitution. On a le préambule et dans le préambule on a
des vu et on a des considérant. Les Vu ce sont des visa.
C’est vrai qu’il n’y a pas d’obligation si un texte ne le prévoit pas. On a l’accord et on a aussi
donné l’exemple de la section de législation du conseil d’état. Les visas renvoient au fondement
juridique de la décision prise. Il n’y a pas d’obligation de visa mais dans les faits il est difficile
d’y échapper. La loi ne s’applique aux actes administratif individuel.
La mention de la date et du lieu de l’acte : Il reste une exigence qui touche à la date et au lieu
de la décision. Si ces exigences là ne sont pas respectée l’acte ne sera pas illégal pour autant.
➢ Pourquoi la date était-elle importante ? Une décision administrative unilatérale, sa
légalité se vérifie à la date où elle a été prise. Il se peut qu’un acte quand il est pris, il
est pris à un moment où la législation se présente comme ceci. Il est important de
connaître la date puisque tempus regi actum. C’est à la date qu’on va examiner si les
conditions de légalité.
La signature de l’acte et le contre seing: Une décision doit être signée et si elle n’est pas signée
elle est illégale. C’est quelque chose qui est tout à fait important à la fois sur le plan formel et
sur le plan du fond. C’est la bonne personne qui a invoqué la décision. On est certain que la
décision a été prise.
➢ Remarque : C’est toute l’importance du contre seing. L’arrêté royal doit être revêtu du
contreseing du ministre et de la signature u roi. Il faut deux signature Art. 106 de la
const. L’importance de la signature c’est capital. Autant la date et le lieu sont moins
importants autant l’absence de signature vicie la décision.

117
Erin Gérard Bac 3 – 2018/2019 Philippe Bouvier

La motivation formelle de l’acte : Art. 1 et 2 de la loi de 1991 On arrive à ce qui est essentiel
dans l’instrumentum de l’exécution. La motivation formelle d’un acte administratif c’est la
troisième exigence que l’on situe. Il faut jeter un coup d’œil sur la décision qui illustrera ce
qu’est une motivation.
➢ Deux remarques essentielles concernant la motivation formelle de l’acte :
o Pas d’ordre public :Le moyen qui est pris de la violation de la loi sur la
motivation formelle n’est pas d‘ordre public. Si un acte est dépourvu de
motivation, le conseil d’état ne pourra pas soulever d’office.
o Quels sont les avantages de la motivation ? La deuxième observation c’est les
avantages de la motivation.
▪ Gage de sérieux : Cela permet de s’assurer que l’administration a fait
son travail avec soin.
▪ Compréhension de l’administré : Cela contribue à faciliter la
compréhension du destinataire.
▪ Base du recours : Cela va aussi rendre un éventuel recours contre la
décision qui est prise. Celui qui la comprend soit l’accepte soit ne
l’accepte pas.
▪ Meilleur compréhension de l’autorité de tutelle Cela permet aussi
l’autorité de tutelle d’avoir une meilleure compréhension de la décision
qui a été prise.
➢ Quelles sont les exigences liées à la motivation formelle ? Il y a 6 prescriptions qui
découlent de la loi elle-même. L’article 1er contient des définition.
o Acte pris par une autorité administrative : Il dit que la notion d’autorité
administrative est celle que l’on vise à l’article 14 de la LCCE. L’article 2 de
la loi sur la motivation formelle dit que le champ d’application c’est l’acte
administratif individuel pris par des autorités administratives.
▪ Qui sont les autorités administratives ? C’est une loi dont le champ
d’application dépasse le fédéral. Ça concerne toute les administrations
du pays. C’est un champ d’application qui est très large. Une nouvelle
fois, en utilisant le concept on ne défini pas les personnes qui doivent
motiver leur décision.
▪ Comment lire l’article 14 de la LCCE ? Quand on regarde l’article 14,
§1, 1° des LCCE. La notion d’autorité administrative apparait, elle est
étendue vers des personnes morales de droit privé lorsqu’il s’impose à
l’égard des tiers. On voit dans la loi. En revanche, on ne s’est pas arrangé
ou organisé pour assimiler les autorités administrative.
• Remarque : On ne les a pas, assimilé à des autorité
administrative ce qui pourrait vouloir dire que quand un
parlement prend une mesure, la loi sur la motivation formelle ne
s’applique pas. Si on avait légiféré autrement, ou si on avait laissé
faire le juge, si on avait laissé le juge dire « le parlement quand il
prend une mesure face à son employé, est une autorité
administrative ». Ça aurait été beaucoup plus simple

118
Erin Gérard Bac 3 – 2018/2019 Philippe Bouvier

o Acte unilatéral à portée individuelle : Les actes visés, ce sont les actes
administratifs unilatéraux individuels. Ça ne concerne que l’acte administratif
de portée individuelle. Il n’y a pas de définition.
o Motifs de droit et de fait : Art. 3 de la loi de 1991 Les motifs de la décision de
droit et de fait doivent se trouver dans l’acte. Il ne faut pas venir avec des
explications après, on n’en tiendra pas compte.
o Compétence discrétionnaire de l’autorité ou compétence liée : On reviendra
encore sur les notions de compétences discrétionnaires.
▪ La compétence est liée : Si l’autorité a sa compétence liée, sur le plan de
la motivation ça a son importance. Quand la compétence est liée elle est
tenue. Si l’autorité se trompe, ça n’a pas d’importance parce que la
compétence est liée. Au besoin le juge procédera à une substitution.
▪ La compétence est discrétionnaire : Mais quand la compétence est
discrétionnaire le juge a le choix.
• Remarque : Ce qu’on a longtemps appliqué c’est que quand il y
a plusieurs motifs et qu’un des motifs et illégal, le conseil d’état
disait sans ce motif là je ne sais pas si la décision aurait été pris
ou pas prise donc j’annule. Maintenant la jurisprudence a évolué.
Exemple : On retrouvera ça dans l’arrêt Dallemagne. Il y a une
petite phrase qui dit « Cette précision qui peut être déterminée
comme surabondante n’est pas un motifs fondamental de l’acte
attaqué ». Il dit que sans ce motif-là, la décision aurait quand
même été prise. Dans le temps, le conseil d’état ne faisait pas ça.
La théorie de la pluralité des motifs en cas de compétence
discrétionnaire. Cette théorie est de plus en plus abandonnée. Les motifs
sont dans l’acte.
• Remarque : C’est l’occasion pour dire qu’il faut bien distinguer
les mots motivation et motif. Il faut aussi distinguer motivation
formelle et motivation matérielle. C’est l’hommage de la
bouteille, la motivation c’est le contenant, les motifs c’est le
contenu.
▪ Exception : Il y a des exception possibles, il y a des cas où il ne faut pas
motiver. Ils sont énumérés dans la loi du 1991. C’est la sécurité de l’état,
l’ordre public, le secret professionnel.
▪ Attention l’urgence n’est pas une excuse : L’urgence ne permet jamais
de se dispenser de la motivation. On ne peut pas invoquer l’urgence pour
se dispenser de motiver.
• Remarque : Dans la foulée, la jurisprudence a dégagé le fait
qu’une décision soit prise par un organe collégial, ne dispense
pas le secret du vote. Le secret du vote c’est le secret de la
décision individuelle de chaque personne. Le secret du vote est
compatible avec la motivation.

119
Erin Gérard Bac 3 – 2018/2019 Philippe Bouvier

o La loi est une loi résiduelle. Si on a un texte au niveau fédéral, communautaire


qui est plus exigent, c’est ce texte là qui va s’appliquer. Le texte moins exigent
c’est le texte général qui va s’appliquer.
o Le caractère adéquat de la motivation. Art. 3 de la loi de 1991. On revient sur
la 6e prescription : on a 10 observations sur que veut dire le mot adéquate.
▪ Le caractère discrétionnaire ou non de la prescription. Plus la
compétence est discrétionnaire plus il faudra que l’autorité s’explique.
Souvent, on dit que ça ne doit pas être long pour être bon. Adéquat ça ne
veut pas dire que ça doit être long.
▪ Interdiction des formules creuses et stéréotypée : Il faut éviter les
formules passe partout. Elles ne contribuent pas à justifier une décision.
▪ Pas de contradiction dans la motivation : C’est en lien avec le fait qu’il
ne faut pas être trop long. Plus, on est long plus on risque de se
contredire. Il n’y a pas de contradiction et il ne faut pas les motifs dans
les motifs.
▪ Motivation renforcée en cas de revirement : Quand l’autorité change
d’avis il faut renforcer l’explication.
▪ Motivation renforcée en cas de décision opposée à l’avis : Arrêt
Mutavi, 243370 si on ne suit pas un avis, qui lui est donné est doit dire
pourquoi elle ne le suit pas.
▪ Comment motiver ? On peut motiver une décision par des points mais
pas toujours. Parfois qu’il faut aller plus loin. Donner des points ça peut
parfois paraitre insuffisant. Autant les motifs de fait doivent toujours se
retrouver dans une décision, autant on est plus lâche avec les motifs de
droit.
• Remarque : Peut-on se contenter de motiver par référence à un
autre document ?
▪ Publication : Si on est d’accord et qu’on trouve que c’est bien fait
l’autorité peut faire ça. L’avis doit être porté à la connaissance du
destinataire. C’est un élément important, il faut que cet avis soit porté à
la connaissance et il doit l’être. Cet avis motivé, et que l’autorité en ce
compris.
• Remarque : On voit bien qu’avec le mot adéquat on passe de la
motivation formelle à la motivation matérielle. On passe de la
légalité externe de l’acte à la légalité interne de l’acte. Ça touche
à la légalité externe. Le mot adéquat est tout à fait intéressant
parce qu’il marque l’opposition entre légalité interne et l’égalité
externe.
▪ L’arrêt Dallemagne reprend une définition de la motivation formelle et
de ce qu’on doit retenir principalement. La loi impose d’indiquer les
considérations de fait ou de droit qui le font. L’autorité ne viole pas son
obligation de motivation formelle. On a là un beau résumé de ce qu’est
la motivation formelle (Page 8 de l’arrêt Dallemagne).

120
Erin Gérard Bac 3 – 2018/2019 Philippe Bouvier

• Les exigences qui succèdent l’adoption de l’acte :


Quelles sont les formalités qui succèdent l’adoption de l’acte ? A côté de ces exigences liées
à l’instrumentum de l’acte, on a aussi des formes et formalités qui succèdent à l’adoption de
l’acte. Il précède l’adoption de l’acte, il touche à l’instrumentum de l’acte et il succède à
l’adoption de l’acte. On vérifie la légalité de l’acte au moment où il est pris. Il y a à cela une
exception dont on a souvent parlé.
La publication: S’agissant de ces formalités on a des formalités que l’on appelle publications
et on a des formalités que l’on appelle notification.
➢ Où se fait la publication ? Au niveau provincial, c’est le bulletin provincial. Au, niveau
communal c’est l’affichage. Au niveau national, c’est le moniteur.
➢ Quelles sont les bases légales ? On retrouve ces exigences aux article 56 de la loi de
66 (p. 578) On a le pendant au niveau provincial dans le Cwadel Art. 2213 – 2 et pour
la commune c’est l’article 1133-1 du Cwadel.
➢ Quelles sont les obligations de l’autorité ? C’est une obligation de publication qui est
prévue. Cette obligation de publication peut s’étendre à des actes individuels. L’article
56 de la loi de 66 à cet égard est assez indicatif. Il nous dit que les Arrêté Royaux et
Arrêté Ministériels sont publiés intégralement par le moniteur belge.
o Particularité quand il n’intéresse que certaines personnes : Quand il
n’intéresse qu’une catégorie de citoyen il peut faire l’objet d’une publication par
extrait pour par mention dans le moniteur.
▪ Exemple d’un arrêté royal par mention : c’est un arrêté qui a fait
l’objet d’une publication par mention au moniteur. Par arrêté royal
Philippe Bouvier est admis à la retraite.
o Qu’est-ce que la publication ? La publication est opération qui vise à reproduire
dans un document officiel des décisions réglementaires. On retrouve ces
obligations dans le texte.
La notification des actes individuels : A côté de ça, on a la notification qui vise plus des actes
individuels. Ça a aussi été notifié.
➢ A quoi sert la notification : La notification est là pour prévenir quelqu’un. La
notification ou bien elle est prévue par un texte ou bien elle ne l’est pas. Si elle concerne
quelqu’un directement, elle doit exister.
➢ Comment se fait la notification :
o Délai : Cette notification procède d’une démarche de l’autorité elle-même qui
doit être faite dans un délai raisonnable.
o Le texte : Une notification de la décision ça ne veut pas dire qu’il faut
communiquer toute la décision.
Quelles sont les sanctions au défaut de publication ou de notification ? Le défaut de
publication ou de notification n‘a pas d’incidence.

121
Erin Gérard Bac 3 – 2018/2019 Philippe Bouvier

➢ Exception : La seule exception c’est l’article 1215-18 qui dit expressément qu’une
décision disciplinaire est réputée adoptée. On a un effet que le législateur a prévu à la
notification.
o Remarque : Ça n’a pas d’incidence sur l’acte. On peut difficilement ne pas lui
donner crédit de ce qu’il a fait. Voilà pour les formes et formalités qui sont
postérieures à l’adoption de l’acte.
➢ Problème d’opposabilité aux tiers : Un texte qui n’est pas publié, ne sait pas être
opposable aux tiers.
o Exemple : Un règlement qui sera adopté par une commune et qui ne fait pas
l’objet d’un affichage, si la commune envoie un avertissement extrait de rôle,
L’absence de publication n’a pas d’incidence sur la légalité mais ça ne veut pas
dire qu’il n’y a pas de conséquences. La conséquence c’est que ce n’est pas
opposable.
Le parallélisme des formes : Le parallélisme des compétences vaut pour les parallélisme des
formes. Ceci est à prendre avec prudence car les règles peuvent avoir changé. Les formes et
formalités prévues ne le sont plus. On ne se montre pas très strict au niveau de ce principe pour
les actes individuel. Cette obligation du parallélisme des forme ne s’applique pour les autorités.

2. Les conditions de légalité interne :


Que voit-on dans un acte administratif ? Les motifs de la décision de fait et de droit. Toutes
les décisions ne se présentent pas aussi bien que ça. On voit quand on la lit que « le collège est
l’autorité compétent ». On a les visa, puis on a les considérant ce sont les motifs de fait. Voilà
la différence qui est entre les deux. C’est un arrêt qui est intéressant.
❖ L’objet de l’acte
Quel est l’objet de l’acte ? L’objet de la décision en lui-même, on va souvent le relier aux
motifs pour examiner si une illégalité n’existe pas. Quand on parle de l’objet, c’est ces fameuses
notions de compétences discrétionnaires et de compétences liées.
➢ Compétence discrétionnaire : L’autorité à une marge d’appréciation. Il y a un choix, il
y a une échelle de peine.
➢ Compétence liée : L’autorité n’a pas de pouvoir d’appréciation. Elle doit prendre la
décision qui s’impose. C’est une différence importante.
o Attention : Il y a deux choses, qui dit discrétionnaire n’est pas arbitraire. Une
décision arbitraire n’est pas admissible. C’est organisé de manière dont la
constitution prévoit. Les compétences sont d’attribution. Une compétence peut
être liée ou discrétionnaire mais certainement pas arbitraire.
Est-ce que la théorie des actes de gouvernement s’applique en Belgique ? Il y a la théorie des
actes de gouvernement qui existe en France mais pas en Belgique.
➢ C’est quoi les « actes de gouvernement » ? Ce sont des actes politiques qui échappent
au contrôle du juge. On n’a pas accepté ça en Belgique.

122
Erin Gérard Bac 3 – 2018/2019 Philippe Bouvier

o Exemple : Les membres du cabinet ministériel sont sous statut, c’est un acte
administratif on aurait pu invoquer la théorie de l’acte de gouvernement, mais
on n’a pas accepté cette théorie-là. On ne le fait pas.
o Exemple : On ne le fait pas non plus pour les nominations de gouverneurs.
o Arrêt. 107 541 C’est un recours rendu contre la nomination du dernier
gouverneur de Bruxelles. Donc, ce monsieur Vandenboren attaque cette
nomination du dernier gouverneur de Bruxelles.
▪ Que dit le conseil d’état quant à sa compétence ? Le Conseil d’Etat dit
« En prenant la décision attaquée, le roi agit en qualité d’autorité
administrative. Le caractère hautement politique de la décision ne justifie
pas que cette décision échappe au contrôle du Conseil d’Etat. »
▪ Que dit le Conseil d’état quant à l’analyse de la règle? Les pages 7 et
8, le conseil d’état au milieu de la page 7 rappelle que les gouverneurs
sont rappelés par le roi. Elle permet au roi de nommer à la fonction de
gouverneur la personne de son choix sans devoir procéder à un appel
préalable au candidat. Cette motivation ne doit pas pour être adéquate
faire ressortir qu’une distinction a été opérée entre les mérites.
▪ Quel est le paradoxe de cette décision ? Le conseil d’état dit qu’il est
compétent mais quand il arrive au travail de rapprochement qu’il doit
faire entre l’acte attaqué et la règle qui préside à son élaboration, il ne le
fait pas. L’appel aux candidats c’est élémentaire. Mais le conseil d’état
dit non non non, je suis bien compétent même si c’est un acte hautement
politique. Mais quand il s’agit de vérifier la légalité, il se met en retrait.
C’est le grand écart que le conseil d’état est amené à faire. C’est un peu
le grand écart mais il ne faut pas critiquer. Une fois qu’on accepte, la
difficulté vient alors après.
Quel est l’intérêt de la distinction ? L’intérêt de la distinction est triple.
➢ Le pouvoir compétent :
o Si la compétence est entièrement liée, la compétence porte sur un droit et donc
le juge compétent c’est le juge judiciaire.
o Si la compétence est discrétionnaire, en cas de contestation, le requérant a le
choix. Comme c’est un acte administratif unilatéral, le recours au Conseil d’Etat
est possible. Mais il est également possible que le citoyen se tourne vers le juge
judiciaire. Art. 159 de la constitution.
➢ Le pouvoir d’appréciation : Deuxième intérêt de la distinction, plus la compétence est
discrétionnaire plus le pouvoir d’appréciation est large et plus le conseil d’état sera
amené à justifier. En cas de compétence liée, le contrôle du conseil d’état va demander
une motivation attaquée mais son contrôle va être marginal. Il va vérifier voire
sanctionner mais son contrôle ne va pas au-delà.
➢ Le principe du contradictoire : Plus la compétence est discrétionnaire plus le contrôle
du juge est contenu. Lorsque la compétence est liée, plus la compétence est liée, moins
il y a de raison d’appliquer l’adage audi alteram partem et le principe du contradictoire.

123
Erin Gérard Bac 3 – 2018/2019 Philippe Bouvier

❖ Les motifs de l’acte


Quels sont les motifs de l’actes ? Il y a les motifs de droit et les motifs de fait.
➢ Le vice touchant les motifs de droit : Quand il y a un vice dans les motifs de droit.
o Absence de motif : Exemple Imaginons que l’article 130 n’existe pas. En
l’absence de cet article le collège d’une commune décide d’interdire le spectacle.
Il le ferait sans fondement juridique. Une absence de fondement juridique vicie
la légalité de l’acte.
o Une erreur dans le choix de fondement juridique.
▪ Exemple : Un permis d’urbanisme est refusé au motif que l’endroit est
en zone d’intérêt paysagé (et pas en zone d’habitation) sur le plan
secteur. L’autorité se trompe et la construction projetée est en dehors du
périmètre paysagé du plan de secteur. Le plan de secteur ne s’applique
pas. C’est une erreur dans le choix du fondement juridique.
▪ Exemple : C’est l’avis, un avis n’est pas contraignant. Si l’autorité dit
moi j’ai eu cet avis là je ne pouvais rien faire d’autre que le suivre, elle
se trompe.
➢ Les motifs de fait :
o Erreur concernant l’exactitude matérielle des faits : Au niveau des motifs de
fait, on peut trouver une erreur au niveau de l’exactitude matérielle des faits.
Dans l’arrêt 23 470, cet arrêt est intéressant à un autre point de vue. On dit que
la partie adverse est en défaut d’établir ce qu’elle allègue et ce n’est pas au à la
partie requérante de prouver. L’autorité doit prouver l’exactitude matérielle des
faits. Ici, l’exactitude matérielle des fait n’est pas établie.
o Défaut de qualification : Si les faits ne sont pas bien qualifiés, il faut aussi qu’il
y ait une adéquation entre la mesure qui est prise et les motifs de fait.
o Proportion entre la mesure et le motif de fait : Du reste, on ne va pas accepter
qu’un agent soit révoqué au motif qu’il est arrivé un jour 5 minutes trop tard. Il
faut qu’il y ait une proportion entre les motifs de fait.
Comment on les vérifie les motifs ? On les trouve dans la décision elle-même. Loi du 29 juillet
1991
➢ Actes administratifs individuels : Les motifs doivent se trouver au moins en germe dans
la décision elle-même. Quand on a une explication en germe dans la motivation, on peut
la compléter.
➢ Pour les actes réglementaires, cette communication n’existe pas. Un acte réglementaire
ne doit pas être motivé dans la forme mais ça ne veut pas dire qu’il n’y a pas de motif.
Il faut aller chercher dans le dossier les raisons d’être.
o Remarque : Parfois il est possible que le Moniteur Belge contienne le rapport
au roi ou au gouvernement. Dans ce cas là on peut retrouver les explications des
raisons d’être de l’adoption des actes en question. Les rapports au roi et au
gouvernement sur relativement rapide.

124
Erin Gérard Bac 3 – 2018/2019 Philippe Bouvier

❖ Le but de l’auteur de l’acte


Quels sont les buts de l’acte ? On est au-delà de l’acte.
➢ Pas de détournement de pouvoirs : On veut dire qu’une décision ne doit pas être
affectée d’un détournement de pouvoir, il ne faut pas qu’elle utilise son pouvoir à des
fins partisanes.
o Qu’est-ce qu’une décision partisane ? La décision sera dite partisane et elle
sera illégale. L’objectif poursuivi n’est pas un objectif d’intérêt général.
o Quelle est l’intention de l’auteur ? S’agissant du vice de détournement de
pouvoir on va rechercher l’intention. Il faut sonder les reins et les cœurs de
l’auteur de la décision.
o Comment le prouver C’est très difficile de prouver un détournement de pouvoir.
▪ Exemple : Dans l’arrêt Lamalle, Lamal invoque le détournement de
pouvoir et le Conseil d’Etat dit que l’allégation du requérant selon
laquelle sa révocation serait entachée d’un détournement de pouvoir ne
repose sur aucune preuve et sur aucun commencement de preuve.
Puisque c’est un problème de preuve, il faut avoir des positions graves.
C’est un moyen subsidiaire : Il y a des indices, ces présomptions existent et
convergent. Les raisons pour lesquelles un tel moyen n’a pas vocation à aboutir
c’est qu’il est subsidiaire. Le travail qu’il opère sur le motif le conduit à
considérer que la décision est viciée dans ses motifs. Le fait que le contrôle se
soit affiné. Le moyen qui est subsidiaire vient après les autres moyens. C’est un
moyens qui est de moins en moins retenu.
o Quid en cas de détournement de pouvoir avéré ? La loi prévoit qu’en cas de
détournement de pouvoir avéré c’est le conseil d’état qui décide Art. 91 de
LCCE. On utilise une procédure à des fins pour lesquelles elle n’est pas prévue.
La section doit être consultée hors urgence spécialement motivée. Le conseil
d’état peut estimer qu’il y a détournement mais il ne le fera pas il va juste se
contenter d’un contrôle sur les motifs.

Section 4 : les prescription qui touchent à son caractère obligatoire


§1 : Les moments clés de la vie d’un acte :
Quelles sont les notions importantes ? On a 4 notions qui sont proches et distingue. On a le
caractère obligatoire, le caractère exécutoire, l’entrée en vigueur et la force juridique.
➢ Avoir force obligatoire : Quand on dit d’un acte qu’il a force obligatoire on veut dire
qu’il est en état d’obliger. L’acte à force obligatoire quand il est en état d’obliger. C’est
quand il est publié, notifié. Quand il y a publication, quand il y a notification, l’acte
prend une force obligatoire, il est en état d’obliger. C’est la fonction obligatoire.
o Provicial : Bulletin provincial et un site internet
o Bruxelles : Affichage
➢ Avoir force exécutoire : Il ne faut pas la confondre avec la force exécutoire. Elle est
reconnue à un acte quand l’acte est en état d’être exécuté. S’agissant du caractère
exécutoire de l’acte ça veut dire que l’acte existe. Donc, l’acte existe.

125
Erin Gérard Bac 3 – 2018/2019 Philippe Bouvier

o Exemple : L’arrêté royal date du 17 février 2019. A partir de ce moment là il


existe, il a une force exécutoire. Il ne sera publié que le 1er mars 2019. Donc, il
a force obligatoire au 1er mars 2019.
➢ L’entrée en vigueur : L’entrée en vigueur d’un acte le rend obligatoire. L’entrée en
vigueur c’est l’acte qui devient obligatoire, il devient opposable aux tiers. L’acte
devient obligatoire au moment de son entrée en vigueur.
o Quand entre-t-il en vigueur ? Pour aller un peu plus loin, cette date là ne
correspond pas à la date de la publication. L’acte est en état d’obliger mais il ne
devient obligatoire que plus tard. Son entrée ne vigueur est fixée par les textes.
▪ Exemple : Le texte de l’acte prévoit qu’il entre en vigueur 10 jours après
leur publication au moniteur belge. Le texte de l’acte prévoit qu’ils
entrent en vigueur 8 jours près leur mise en ligne.
o Quid si l’acte lui-même ne dit rien sur l’entrée en vigueur ? Entrée en vigueur
article 6 le la loi du 31 mai 1961 les arrêté royaux et loi sont obligatoire le 10e
jour après leur publication. Ils sont obligatoires au sens de « opposable aux
tiers ». L’acte ne devient obligatoire qu’au moment de son entrée en vigueur. On
a la même chose dans le Cwadel Art. 2213-2. Pour les règlement communaux
c’est Art.1133-2 et nouvelle loi communale Art. 114.
▪ Remarque : Il se conçoit parfaitement que la loi en dispose autrement.
On peut dire qu’il entre en vigueur le jour de sa publication. L’acte
devient opposable. Dire qu’il entre en vigueur le jour de son adoption
c’est une autre histoire parce que ça veut dire qu’il rétroagit.
▪ Remarque : La publication sur le site n’a pas d’incidence sur leur entrée
en vigueur à Bruxelles. Par contre, pour les provinces ca a une incidence.
En règle à Bruxelles la règle entre en vigueur le 5e jour après son
affichage.
➢ Les effets juridiques : Il se peut que les effets se produisent à un effet.
o Dès l’adoption : On peut dire qu’il produit ses effets à la date de son adoption.
o Rétroaction : Il produit ses effets à une date antérieur. C’est un acte qui produit
ses effet juridique à un moment antérieur. On est en plein dans la fiction
juridique.
▪ Remarque : Il faut bien comprendre qu’il y a une distinction à faire entre
le caractère obligatoire d’un acte, le caractère exécutoire, son
opposabilité au tiers et le fait qu’il produit des effets juridiques. On
pourrait avoir un acte dont on dit qu’il « entre en vigueur ». Dans
beaucoup de cas, quand il sera opposable aux tiers, on aura la même date.
On peut avoir 3 de ces éléments. On peut très bien avoir un téléscopage
de la publication, de l’entrée en vigueur et de la production des effets
juridiques. Ça peut se dissocier et ça se dissocie souvent.
Quelques cas particuliers quant à l’enchainement de ces étapes :
➢ Les arrêtés individuels qui font l’objet d’une notification et d’une publication Ils
peuvent être publiés par extrait ou par mention mais ils sont aussi notifiés
personnellement à l’intéressé.

126
Erin Gérard Bac 3 – 2018/2019 Philippe Bouvier

o Il est notifié à l’intéressé PUIS publié :


▪ Force exécutoire : Adoption de l’acte = le même moment pour tous.
▪ Force obligatoire : Notification à l’égard de l’intéressé et publication à
l’égard des tiers.
• Que fait la notification : La notification va emporter, à l’égard
de l’intéressé, la force obligatoire et va rendre au même moment
obligatoire. Il n’y a pas un endroit dans la loi qui dit que pour la
notification c’est le 10è jour.
o Remarque : Rien n’empêche de dire dans un arrêté royal
publié au moniteur de dire qu’il entre en vigueur le jour
de sa publication.
▪ Entrée en vigueur : pour lui, l’acte est opposable dès la notification.
Pour les tiers l’acte est opposable dès la publication
▪ Les effets : Les effets juridiques peuvent être soit différés dans le temps,
soit viser une situation antérieure à la publication. Si l’acte produit des
effets avant son entrée en vigueur alors il y a rétroactivité.
Exemple : L’arrêté dit « est admis à la retraite » le 1er janvier 2019.
▪ Force obligatoire : Il m’a été notifié personnellement le 22 février. Il est
publié le 1er mars mais c’est la notification qui va emporter son caractère
obligatoire. Notification pour l’intéressé et publication à l’écart des tiers.
▪ Entrée en vigueur : Il est opposable à lui dès la notification. Il est
opposable aux tiers dès la publication. Par rapport au tiers, il a force
obligatoire à partir du 1er mars et il est opposable à partir du 1er mars. Ça
se déduit de l’article 6, al. 2 de la loi de 1961 Ce qu’il faut bien voir ici
c’est que les 10 jours ne joue pas
▪ Effets : Il ne produit pas des effets juridiques tout de suite. Ça distingue
au niveau des effets juridiques. Il ne produit des effets juridiques que
dans le futur. Il faut bien distinguer. Il arrive que cela se télescope.
Exemple : Ce qui peut se passer aussi c’est que les effets juridiques d’un acte
soient différés dans le temps. On a un arrêté qui date du 17 février 2019 et il est
publié au moniteur du 1er mars. Il produit ses effets.
▪ Quid de l’entrée en vigueur ? Il faut prendre l’article 6 de la loi de
1951.
• Publication : Dans l’article 6, on trouve ceci : on rappelle que
les arrêtés deviennent obligatoires 10 jours après avoir été liés.
• Notification : Puis, on a un alinéa 2, les arrêtés notifiés aux
intéressés sont obligatoires à partir de leur notification. Au
moment où il est notifié, il a un caractère obligatoire et il est
obligatoire.
o Il est publié PUIS notifié à l’intéressé : L’interprétation qu’il faut retenir c’est
qu’à partir du moment où c’est un acte individuel, son opposabilité correspond
à la date à laquelle il a été notifié ou publié.
Exemple : Il est publié le 27 février et Il a été notifié le 1er mars.

127
Erin Gérard Bac 3 – 2018/2019 Philippe Bouvier

Les effets de l’acte administratif peuvent-ils rétroagir ? Normalement, un acte administratif


ne rétroagit pas. Le principe est la non-rétroactivité des actes administratif mais c’est un
principe qui connait une litanie d’exception.
➢ SAUF si le législateur le prévoit : Un acte administratif peut rétroagir si le législateur
le prévoit. Il peut aussi rétroagir dans des hypothèses que le législateur a prévues.
➢ SAUF si l’acte est annulé ab initio : L’annulation produit des effets pour le passé. Il
anéantit l’acte ab initio. La tutelle d’annulation s’est réduite et c’est une dérogation au
principe.
➢ SAUF : Le constat du passage d’activité de service à la mise en disponibilité va se faire
après donc cette décision va rétroagir. C’est accepté.
➢ SAUF pour éviter le vide juridique : Il y a aussi les cas où la rétroactivité est tolérée.
Le juge va tolérer la rétroactivité pour éviter le vide juridique. Si on annule un acte
administratif l’annulation rétroagit donc on va permettre que le nouvel acte rétroagisse
également.
o Exemple : s’il fallait annuler le statut camus dans son entièreté. Il faut se vide
juridique. On acceptera qu’une nouveau statut soit adopté. Ce nouveau statut
pourra rétroagir et remplace le statut Camus même pour le passé.
➢ SAUF la théorie du retrait d’acte : Puis il y a la théorie du retrait d’acte c’est aussi un
tempérament au principe de la non rétroactivité des acte administratif.

§2 La mutabilité de l’acte
Quel est le fondement de la mutabilité de l’acte ? La mutabilité, c’est le changement. C’est la
loi du changement qui s’applique aux actes administratifs unilatéraux.
➢ Remarque : Les lois du service public irradient toute la matière. C’est pourquoi les lois
du services public sont si importantes.
o Exemple : Le fondement juridique de la loi du fonctionnaire du fait c’est la
continuité du service public.
o Exemple : L’arrêt concernant le gouverneur, quel est le problème ? la
compétence du juge est discrétionnaire. Elle est tellement discrétionnaire qu’il
est compétent mais la comparaison des titres et mérites n’est pas requise. Or la
comparaison des titres et mérites c’est la loi de l’égalité.
Quelles sont les distinctions concernant la mutabilité de l’acte ?

A) L’acte réglementaire
1. Portée du principe :
Quel est le principe ? Le principe c’est qu’on peut toujours modifier un acte réglementaire.
➢ D’ordre public : La modification est d’ordre public c’est la loi du changement qui
s’applique à pleins d’acteurs . Il y a deux prescriptions importantes. Non seulement ça
s’applique tout à l’auteur de l’acte réglementaire et l’auteur de l’acte ne peut jamais y
renoncer.

128
Erin Gérard Bac 3 – 2018/2019 Philippe Bouvier

➢ Pas de droit au maintien d’un acte réglementaire Un administré n’a pas de droit acquis
au maintien d’un acte réglementaire. Les droits acquis existent pour le passé mais ils
n’existent pas pour le futur.
o Exemple : il avait une voiture qui datait de 1990. En 2015, cette voiture est
devenue ancêtre. Donc il a bénéficié d’une taxe de circulation réduite. En 2016,
le gouvernement dit qu’en fait maintenant pour une taxe réduite, c’est 30 ans
d’âge. La loi change elle s’applique à tout le monde mais elle ne remet pas en
cause les droits acquis
o Exemple : Opposition entre le régulateur wallon qui dit désormais il faut
imposer une redevance aux propriétaires de panneaux photovoltaïques quand ils
pompent sur le réseaux. Le ministre de l’énergie dit : « pas question ils ont un
droit acquis donc on ne peut pas imposer une telle redevance. Qui a raison dans
ce débat ?
L’intérêt général est changeant et c’est toujours l’intérêt général qui prime.

2. Les formes de mutabilité :


Quelles sont les formes de mutabilité ? Une modification, une mutabilité, un changement peut
se présenter sous la forme d’une modification.
➢ Totale ou partielle : La modification peut être totale ou partielle.
➢ Explicite ou implicite : La règle de la mutabilité par rapport au règlement est explicite
mais ça peut parfois être implicite aussi.
o Qu’est-ce qu’une modification implicite ? On a un texte ancien et un texte
nouveau. Les textes se contredisent. On accepte ça, on accepte que des
modifications puissent être implicitent.
▪ Remarque : Ce qu’il n’y a pas par contre c’est une abrogation d’un
règlement par désuétude. Implicitement mais nécessairement un
règlement en a remplacé un autre. Pas on ne peut pas imaginer qu’il n’est
plus là.
➢ La théorie du retrait d’acte ? La dernière chose, la question se pose de savoir si on peut
retirer un acte réglementaire. Est-ce qu’elle s’applique aussi aux actes réglementaires.

B) L’acte individuel
1. Abrogation et retrait d’acte :
Quelle est la première distinction à opérer ? A ce sujet-là, il faut dire qu’il y a une grande
distinction à faire qui est très importante. C’est la distinction que l’on fait entre l’abrogation et
le retrait.
➢ Qu’est-ce que l’abrogation ? L’abrogation c’est un acte qui disparait pour le futur.
o Est-ce que c’est possible d’abroger un acte comme ça ? C’est possible mais ça
ne l’est pas pour tous les actes individuels.
▪ Exemple : L’abrogation ne se conçoit pas pour une sanction
disciplinaire, on peut la retirer mais l’abroger n’a aucun sens.

129
Erin Gérard Bac 3 – 2018/2019 Philippe Bouvier

o Dans quels cas l’abrogation est-elle envisageable ? Mais il y a des cas où


l’abrogation est possible. L’abrogation est possible parce que l’acte fournit des
effets dans le temps de manière durable.
▪ Exemple : Voilà qu’il ne respecte pas les conditions d’exploitation. Les
textes permettent de dire monsieur vous ne respectez pas les conditions
donc nous décidons d’abroger l’acte.
➢ Le retrait est-il possible ? Le retrait d’un acte administratif est possible.
o Principe d’ordre public : C’est un principe d’ordre public, c’est un principe
général de droit que l’on essaie de rattacher des règles existantes.
o Conditions strictes : Si le retrait est un principe d’ordre public est possible ça ne
l’est que dans certaines conditions importantes.
o Retrait par l’auteur de l’acte L’auteur du retrait est par hypothèse celui qui a
pris l’acte initial. Ça peut aussi être son supérieur hiérarchique. Bien souvent
c’est le même qui prend la décision.
o La question de la compatibilité avec le droit de l’union européenne : Puis, est-
ce que cette théorie du retrait est compatible avec l’union européenne c’est une
question qui se pose. C’est une question controversée qui a fait l’objet d’un
article dans la revue d’administration du droit public.
Dans le retrait d’acte on a deux mots on a le mot acte et le mot retrait qui sous-entend la
rétroaction.

2. Les actes créateurs ou non créateurs d’avantage :


Quelle est la première distinction à opérer ? On opère la distinction entre les actes créateurs
ou non créateurs d’un droit ou d’un avantage.
➢ Exemple d’acte créateur d’avantage : Octroyer un permis d’urbanisme c’est un acte
individuel qui crée un avantage.
➢ Exemple d’acte non créateur d’avantage : Il y a des actes qui sont non créateurs d’un
avantage. Une peine disciplinaire crée des obligations mais pas des droits.
On a aussi des décisions qui refusent un avantage. Octroyer un acte administratif unilatéral ça
n’octroie pas toujours un avantage.
➢ Attention : Il y a aussi des actes recognitifs de droits car ils consacrent un droit existant.
o Exemple : Si on octroie un titre de séjour à un étranger c’est un acte qui
reconnait un droit de séjour.
o Exemple : Si le traitement est versé on peut y voir un acte recognitif mais c’est
le versement du traitement qui donne un avantage.
On privilégie le mot avantage car le mot droit fait toujours penser au droit subjectif.

3. Les actes réguliers ou les actes irréguliers.


C’est en combinant les deux distinctions qu’on peut développer la théorie du retrait d’acte.
Quelle est la seconde distinction ? On a les actes réguliers et on a les actes non réguliers.

130
Erin Gérard Bac 3 – 2018/2019 Philippe Bouvier

➢ Acte régulier = acte qui répond à tous les prescrit de légalité. C’est un acte qui a été
élaboré et appliqué selon les conditions prévues par la loi.
➢ Acte irrégulier n’a pas été régulièrement adopté. Il est illégal.
o Remarque : Ce qu’il faut dire qui est important à avoir à l’esprit ici, il ne faut
pas oublier les deux concepts fondamentaux que sont la légalité et la sécurité
juridique. Ces deux principes s’entrechoquent. Si on privilégie la légalité c’est
très bien mais ça remet en cause la sécurité juridique.

4. Les distinctions et la théorie du retrait d’acte


A quoi sert la théorie du retrait d’acte dans notre ordre juridique ? La théorie du retrait d’acte
administratif essaie de combiner ces exigences-là.
➢ Pourquoi on dit que ça doit être consacré ? On ne veut pas non plus ouvrir la boite de
pandore et remettre en cause tous les actes administratifs. On vit avec pleins d’actes
irrégulier et ce n’est pas grave en soi. Cette théorie du retrait est au cœur de cette tension
entre la légalité et la sécurité juridique.
Peut-on retirer un acte qui ne crée pas d’avantage ?
➢ Irrégulier : Si l’acte qui ne crée pas un avantage est illégal Exemple : la sanction
disciplinaire est illégale. Alors, il doit toujours être retiré à tout moment car il n’y a rien
qui fait obstacle à ce que la légalité soit respectée.
o Quelle est la valeur qui l’emporte ? C’est la légalité qui l’emporte sur la sécurité
juridique.
➢ Régulier : Un acte non créateur d’avantage est légal. On ne doit pas le retirer. MAIS on
peut la retirer à la condition qu’on ne porte pas atteinte aux droits des tiers.
o Exemple : L’agent n°1 est rétrogradé et l’agent n°2 prend sa place. Il ne faudrait
pas que le retrait de la rétrogradation prise par l’autorité porte atteinte aux droits
de l’agent n°2 qui remplace l’agent n°1. L’agent n°1 va retrouver sa position
d’avant mais la nomination de l’agent n°2 est devenue définitive. Il n’empêche
qu’il ne faut pas oublier que dans l’hypothèse d’un acte légal, on peut, on ne doit
pas retirer l’acte.
Peut-on retirer un acte qui crée un avantage ? Il y a maintenant la distinction entre l’acte qui
est créateur d’un avantage.
➢ Régulier : L’acte légal, qui est créateur d’un avantage ne peut jamais être retiré.
➢ Irrégulier : On arrive au gros du morceau. C’est le cas de l’acte illégal créateur d’un
avantage ; C’est ce qui combine le mieux la sécurité juridique et la légalité. Cette théorie
du retrait trouve tout son intérêt.. Peut-il être retiré ? La jurisprudence de la cour de
cassation et du conseil d’état ce ne sont pas les même. Ce n’est pas étonnant et ce n’est
pas la première fois qu’ils s’opposent. Cette divergence est tout à fait regrettable car
c’est une question qui est éminement importante. Ca pose la question du dualisme
juridictionnel.

131
Erin Gérard Bac 3 – 2018/2019 Philippe Bouvier

o La Cour de Cassation et la Cour des comptes : Ici pour la cour de cassation et


pour la cour des comptes, un acte illégal même s’il est créateur d’un avantage
peut toujours être retiré.
▪ Pourquoi ? Puisque la cour de cassation et la cour des comptes
considèrent que le juge peut écarter à tout moment un acte administratif
unilatéral individuel irrégulier (Art. 159 Const.). Ils vont dire que
l’autorité administrative auteure d’un acte peut le retirer à tout moment.
o Le Conseil d’état : La jurisprudence du conseil d’état Un acte irrégulier créateur
d’un avantage. Pour le conseil d’état il peut être retiré mais à certaines conditions
ou dans certains cas.
Dans quels cas un acte peut être retiré s’il est créateur d’un avantage mais
illégal ? Ces hypothèses sont les suivants.
▪ Réputé inexistant : Si l’acte est réputé être inexistant.
▪ Obtenu frauduleusement : Un acte peut être retiré à tout moment s’il a
été obtenu de manière frauduleuse.
▪ Un texte le prévoit : Il se peut aussi qu’un texte exprès autorise le retrait
d’un acte au-delà des 60 jours et au-delà du temps qui s’écoule jusqu’à
la clôture de l’acte. Un texte exprès qui autorise ce retrait.
▪ Le bénéficiaire de l’acte renonce à l’avantage : Le cas où le bénéficiaire
de l’acte y renonce. Si le bénéficiaire de l’avantage y renonce, un retrait
est possible à tout moment.
▪ Retrait est nécessaire pour exécuter une annulation : L’hypothèse où
un retrait est nécessaire pour assurer l’exécution d’une annulation par le
conseil d’état.
▪ La théorie de l’acte dérivé : Exemple : Un agent est promu et sa
promotion est attaquée normalement. Par la suite on lui accorde des
fonctions supérieurs dans le grade aussi. La promotion est attaquée mais
l’exercice des fonction supérieurs n’est pas attaqué. La promotion est
retirée. Mais quid des fonctions supérieurs (acte dérivé). La question est
controversée. Une jurisprudence dit que l’on peut aussi retirer l’acte
dérivé. La théorie de l’acte dérivé est une hypothèse dans laquelle on
accepte l’idée du retrait mais c’est une hypothèse qui est aussi
controversée.
▪ L’acte créateur d’un avantage irrégulier n’est pas définitif :. La théorie
du retrait d’acte on a la liste d’interprétation restrictive. Le cœur de la
théorie c’est de dire un acte irrégulier créateur d’un avantage peut être
retiré tant qu’il n’est pas définitif, tant qu’il peut être entrepris en
annulation devant le conseil d’état. Si cet acte est entrepris en annulation
il peut être retiré jusqu’à la clôture des débats. Donc, un acte peut être
retiré si on est dans la période de 60 jours qui sépare un point de départ
à fixer ou bien, si recours, il y a jusqu’à la clôture des débat l’acte peut
être retiré.
o Quid si l’acte est définitif ? Un texte législatif peut permettre un
retrait au-delà du délai de 60 jours. Le retrait est possible que s’il

132
Erin Gérard Bac 3 – 2018/2019 Philippe Bouvier

est effectué dans le délai de 60 jours qui permet de l’attaquer


devant le Conseil d’état MAIS un texte peut permettre d’aller
encore au-delà.
Pourquoi l’acte est retiré par l’autorité à l’origine de l’acte ? L’acte retiré, le retrait porte sur
l’acte initial.
➢ L’acte n’est pas encore attaqué : L’autorité prend l’acte initial puis on est dans un délai
où elle peut se raviser. Elle se rend compte que son acte initial est irrégulier, elle le retire
dans les 60 jours quel que soit l’irrégularité que le conseil d’état constate.
➢ Un recours est déjà en cours : Si cet acte initial est attaqué devant le conseil d’état
contre l’acte initial, elle ne peut le retirer que pour des causes attaquées. La marge de
manœuvre de l’autorité est très restreinte.
Quand le délai de 60 jours commence à courir ?
➢ 60 jours à partir de l’adoption de l’acte : Si c’est le moment de l’adoption de l’acte
initial c’est 60 jours à partir de là et la jurisprudence essaie de raccrocher ça dans ce
sens. Seulement, le problème c’est que le point de départ des 60 jours ce n’est pas
toujours le même.
➢ 60 jours à partir de la notification de l’acte : Exemple : Si l’acte est notifié à son
bénéficiaire, on peut imaginer que cet acte ne donne pas entièrement satisfaction à son
bénéficiaire. L’intéressé peut introduire un recours contre la décision qui lui accorde un
avantage mais pas l’avantage qu’il souhaitait.
o Quel est le point de départ : Dans cette hypothèse-là, on peut aussi soutenir que
le point de départ des 60 jours c’est le moment où l’acte initial est notifié à son
bénéficiaire. Mais ce n’est pas le même moment donc les 60 jours ne démarre
pas en même temps.
➢ 60 jours à partir de la connaissance de l’acte : Il y a aussi l’hypothèse où l’acte profite
à quelqu’un mais à d’autres personnes il ne profite pas. Exemple : Un voisin est
mécontent il apprend le permis.
o Quel est le point de départ ? Donc pour lui le point de départ c’est à partir du
moment de sa connaissance.
Quelles sont les conséquences ? Ça veut dire que l’autorité se retrouve avec des points de
départ différents. C’est une manière de raccrocher la théorie du retrait des actes administratifs.
On raccroche.
➢ Remarque : Si la mention de la voie de recours au conseil d’état n’est pas
mentionnée, faut-il considérer que le délai pour retirer l’acte ne cours pas non plus ?
La jurisprudence n’a pas accepté ça, c’est trop avantageux.
Ce qu’on veut démontrer c’est la grande difficulté, la détermination du point de départ des 60
jours. On abandonne les points de départ différent. L’autorité a 60 jours à partir du moment où
elle a adopté son acte. Il a été modifié par un arrêt et il a décidé de décupler le délai. Elle a
dissocié le délai pour le retrait et le délai de recours. Ce lien là en France ils l’ont abandonné.
Actuellement on ne l’a pas abandonné mais la tendance est de fixer un point de départ unique.

133
Erin Gérard Bac 3 – 2018/2019 Philippe Bouvier

§3 : La disparition de l’acte
Comment un acte disparait ? Il peut disparaitre par abrogation ou par retrait. Il peut disparaitre
par le juge. Il peut disparaitre quand il a épuisé tout ses effets. Le retrait a disparu par nature de
l’ordonnancement.

Section 5 : Les prescriptions qui touchent à son caractère exécutoire.


De quel « caractère exécutoire parle-t-on » ? La force exécutoire de l’acte resurgit mais dans
un contexte complètement différent. La force exécutoire, l’acte existe on peut prendre des
mesures d’exécution. Ici les prescription ont une autre dimension. Derrière ces prescriptions,
on a deux privilège. Il y a le privilège du préalable et le privilège de l’exécution d’office.
➢ Le privilège du préalable : Si on devait les expliquer simplement, le privilège du
préalable, c’est un pas plus loin. Si tu persiste à ce moment là je vais utiliser la force.
o Pourquoi obéis d’abord et rouspète ensuite ? L’acte administratif unilatéral est
présumé régulier. L’autorité se réserve un titre exécutoire pour exécuter sa
décision, l’autorité de doit pas passer par la justice.
o Quels sont les tempéraments ? Ce privilège est à relativiser. Un particulier peut
très bien, dire on ne va pas chez le juge, je ne rempli par mes obligations parce
que tu ne remplis pas les tiennes. Exemple le particulier a toujours la possibilité
d’attraire en justice l’autorité.
o Quel est son fondement ? La continuité du service public c’est là que se trouve
la raison d’être du privilège du préalable.
▪ Exception : Une grande exception c’est le droit de propriété. Quand
l’autorité veut exproprier quelqu’un, et qu’il n’est pas d’accord, la loi
prévoit une procédure d’extrême urgence devant le juge de paix Elle doit
saisir la justice elle ne peut pas faire usage de son privilège du préalable.
➢ Le privilège de l’exécution d’office : L’autorité peut recourir à la force publique sans
faire appel à la justice. Ce privilège là existe mais il y a 5 conditions qui doivent être
remplie. L’injonction doit être une injonction régulière. Il faut que l’autorité n’ait pas
d’autre solution. Il faut qu’il y ait une résistance à l’injonction, il faut qu’il y ait urgence
à intervenir. Il ne faut pas que l’intervention soit proportionnée au péril qu’on veut
éviter. Il y a 5 conditions. Ça ne marche pas si bien que ça ce privilège-là. Exemple :
on a quelqu’un qui a un permis d’environnement il est suspendu car il ne respecte pas
les conditions d’exploitation. Il ne respecter pas l’obligation. L’autorité pose des scellé.
Si l’intervenant brise les scellé il faut recourir à la justice.

Chapitre 2 : L’acte administratif bilatéral :


Section 1 : Les contours de l’acte administratif bilatéral.
Qu’est-ce qu’un acte bilatéral ? Un acte bilatéral est un acte par lequel une personne publique
conclu, avec une personne publique une personne privée, une convention et qui procède d’un
accord de volonté. Ici, l’acte procède d’un accord de volonté alors que dans l’acte bilatéral
l’administration impose sa volonté.

134
Erin Gérard Bac 3 – 2018/2019 Philippe Bouvier

Section 2 : Classification :
Quelle est la classification des actes bilatéraux ? On retrouve une nouvelle fois une summa
divisio. L’acte unilatéral se distingue entre l’acte réglementaire et l’acte individuel.
➢ Le contrat d’administration : C’est l’administration qui conclut un contrat avec un tiers
cocontractant selon les règles du droit commun. C’est le droit commun qui s’applique
et l’administration est l’alter ego de son co-contractant.
o Exemple : Elle peut conclure une vente, un contrat de bail, …
➢ Le contrat administratif : Ce n’est pas que les règles du droit commun ne s’appliquent
pas mais il y a un régime particulier. C’est l’idée que les deux parties ne sont pas sur un
pied d’égalité. Ça veut dire que l’autorité publique est sur une sorte de piédestal par
rapport à son co-contractant. Certes les contrat administratifs sont aussi régis par le droit
commun mais pas seulement. On a une législation particulièrement foisonnante qui
encadre les marchés publics. On dira que les lois du service public (loi d’égalité, loi du
changement,…) sont des lois qui s’appliquent aux marchés publics.
Quel est l’intérêt de cette distinction ?
➢ Les règles qui s’appliquent :
o Les règles du droit commun : On sait que pour les contrats d’administration
ce sont les règles classiques qui s’appliquent, les règles de droit commun.
o Les règles du droit commun ET des textes spécifiques : Pour les contrats
administratifs, il y a des règles qui y déroge.
▪ MAIS la différence n’est pas si flagrante que cela car même pour les
contrats d’administration, on peut appliquer des règles particulières.
La pénétration du droit commun est beaucoup plus importante pour le contrat
d’administration que pour le contrat administratif.

Section 3 : Les régimes juridiques :


§1 : Le régime commun des contrats :
Quelles sont les règles communes au contrats administratifs ? Il y a quelques règles qui
sont communes à tous les contrats administratif et, après, on va envisager 4 contrats
distincts. Il y a en fait 3 étapes.
➢ Les pouvoirs exorbitants laissés à l’autorité : Il y a 4 pouvoirs exorbitants au profit
de l’autorité.
o Pouvoir de direction : Elle a un pouvoir de direction et de contrôle dans
l’exécution du contrat.
o Pouvoir de modification : L’autorité administrative peut modifier
unilatéralement les conditions du contrat
o Pouvoir de sanction : Elle peut en cas de défaillance du cocontractant lui
imposer des sanctions administratives
o Pouvoir de résiliation : Elle peut résilier le contrat même s’il n’y a pas de
faute du cocontractant.
➢ Quelles sont les précisions ? Il y a 3 précisions.

135
Erin Gérard Bac 3 – 2018/2019 Philippe Bouvier

o Les pouvoirs existent sans textes : Ces pouvoirs exorbitant existent même
sans texte.
o Pourquoi ? Grace au pouvoir de commandement qui est accordé à
l’administration.
o D’où vient ce pouvoir de commandement ? L’intérêt général génère ce
pouvoir de commandement. C’est ce qui justifie le pouvoir du
commandement reconnu à l’autorité administrative.
▪ Exemple : Il y a des controverses doctrinales qui opposaient deux
personnes sur le point de savoir s’il fallait privilégier l’intérêt général
ou le bien commun. En droit administratif, on parle souvent de
l’intérêt général. Au final, la différence est plus subtile qu’il n’y
parait.
➢ Quelles sont les théories qui atténuent le pouvoir de l’autorité administratif ? Il y
a 3 théories qui viennent atténuer cette position dominante que l’autorité publique a
dans un contrat administratif. Il y a la théorie d’imprévision. La théorie de la sujétion
imprévue, la théorie du fait du prince.
o L’imprévision surgit en cours d’exécution du contrat : Si l’imprévision
survient le co-contractant pourra demander une aide à l’autorité. Je demande
des délais supplémentaire ou une indemnité complémentaire.
▪ Exemple : pendant qu’un contrat est exécuté, il y a une hausse du
prix du pétrole qui survient.
▪ Exemple : pendant l’exécution du contrat, le cocontractant est
victime d’intempérie. ce n’était pas prévu c’est survenue en cours de
contrat.
o La théorie de la sujétion imprévue : Elle vient tempérer les pouvoirs
exorbitant dont l’autorité publique bénéficie. Les cocontractants ne
pouvaient pas soupçonner l’existence.
▪ L’exemple on fait des études géologiques sur le terrain à bâtir et on
n’a pas détecté la présence de roche. L’entrepreneur avait basé son
devis sans connaitre l’existence de ces roches. Les coûts
supplémentaires n’ont pas été pris en compte dans le devis de
l’entrepreneur. Dans ce cas-là on pourra demander une compensation
financière, une aide à l’autorité publique.
▪ Arrêt de la cour d’appel de Bruxelles de 1958. C’est tout un
marché public sur l’entretient d’action militaire. Cette pièce de
rechange coutait beaucoup plus cher. Ils ont été pris au dépourvu et
ont du accepter. On a développé la théorie de la sujétion imprévue.
o La théorie du fait du prince : Ce n’est pas la même chose que les deux
premières théories qui sont dus à des faits extérieurs. C’est un fait extérieur
mais qui est imputable à autrui.
▪ Exemple : Dans le secteur de la construction, une hausse des salaires
est décidée par le gouvernement. Ca vient affecter, ça vient toucher
le contrat. Le salaire est donc corigé alors qu’au départ ce n’était pas

136
Erin Gérard Bac 3 – 2018/2019 Philippe Bouvier

prévu et ce n’était même pas imaginable. Il n’y avait pas tellement


de choses à dire sur le régime commun des contrats administratifs.

§2 : Le contrat de Marché public :


A) Environnement juridique :
Quel est l’environnement juridique ? L’idée c’est que l’administration, a besoin de tiers, elle
ne fait pas tout toute seule. Elle peut demander à des tiers de construite des bâtiments, de
commander des fournitures, de construire des routes,.. Il y a aussi des services,.... Pour pouvoir
accomplir ces missions, ces travaux, ces fournitures, ces services sont indispensables à
l’administration, il faut conclure des contrats. Pour entretenir tout ça, l’administration conclu
des contrat avec des tiers. Ces contrats-là sont des contrats administratifs des marchés publics.

B) Définition :
Quels sont les éléments constitutifs de ce contrat ?
➢ Les parties : Il faut avoir à l’esprit qu’on a au moins deux parties.
o Le pouvoir adjudicateur : L’autorité qu’on va appeler pouvoir adjudicateur.
o L’adjudicataire : Le cocontractant qui va exécuter les travaux, livrer les
fournitures et prester les services. C’est une personne privé ou une personne
publique.
➢ Contrepartie : Ces personnes vont faire avec une contrepartie qui est le prix. Souvent,
il y a un prix. Donc on a un véritable contrat synallagmatique.
➢ L’objet : Il y a une commande à fournir dans le chef du cocontractant et il y a un prix à
payer.
Il n’empêche que c’est quand même une législation qui est un fameux fouillis.

C) Le régime juridique des marchés publics.


1. Observations préalables aux marché juridique :
Première remarque : Une matière en mouvement : On a vraiment affaire à une matière qui est
en ébullition permanente.
➢ L’importance du droit de l’union européenne : On a au niveau des pays de l’union
perdu une fameuse part de souveraineté. Le droit de la commande publique est
principalement dicté par des directive de l’union européenne. Ca s’applique à beaucoup
de pays et les cultures juridiques sont très différentes donc c’est encore plus difficile de
s’y retrouver.
o Pourquoi ? Quand plusieurs pays doivent coucher sur papier de règles
communes, ce n’est pas évident à réaliser.
o Quelles sont les conséquences ? Il est dicté par l’union européenne, ce n’est pas
toujours facile à rédiger et ça change souvent. Les nouvelles lois qui ont été
transposées, ce sont des lois qui sont importantes. Donc, voilà, les lois qui
encadrent les marchés publics sont des lois qui transposent les directives
européennes.

137
Erin Gérard Bac 3 – 2018/2019 Philippe Bouvier

Deuxième remarque : Le cadre juridique en cette matière : Il y a actuellement dans cette


matière 3 lois. On retrouvera 2 d’entre elles dans les codes.
➢ Loi du 17 juin 2016 : La première c’est la loi du 17 juin 2016 relative aux marchés
publics.
➢ Loi du 13 août 2011 : Puis on a la loi du 13 août 2011 relative aux marchés publics
dans le domaine de la défense et de la sécurité. Pour ces domaines-là, on a une loi à part
qui a d’ailleurs été un peu complétée et modifiée par la loi du 17 juin 2016.
➢ Loi du 17 juin 2013 : Loi du 17 juin 2013 en matière de marchés publics et de
concessions domaniales. On a enfin la loi du 27 juin 2013. La loi du 17 juin 2013
concerne la motivation, les voix de recours. C’est une loi qui s’applique à la fois aux
marchés classiques mais aussi aux marchés qui sont conclus en matière de défense.
Troisième remarque : Quid de l’exécution de ces lois ?
➢ L’exécution de la loi du 17 juin 2016 : La loi du 17 juin 2016 a fait l’objet de deux
arrêté d’exécution :
o Arrêté d’exécution du 18 avril 2017 concerne ce qu’on appelle les marchés
classiques
o Arrêté d’Exécution du 18 juin 2017 concerne ce qu’on appelle les marchés
spéciaux. C’est quoi les marchés spéciaux ce sont les marchés qui concernent le
secteur de l’eau les transports et les services spéciaux.
o Arrêté d’exécution du 14 janvier 2016 A côté de ces deux arrêtés d’exécutions-
là qui sont des arrêté d’exécution de la loi de 2016 qui ont subi des modifications,
il y a un 3e arrêté d’exécution qui date du 14 janvier 2016. C’est l’arrêté du 14
janvier 2013 qui entre dans le code à la page 696. Il concerne les marchés
militaire ou des marchés classiques ou spéciaux. C’est le « cahier général des
charges ». C’est tout ce qui s’applique concernant les marchés publics.
Quatrième remarque : Pourquoi un régime juridique spécial pour les marchés publics ? A
l’origine, depuis l’après-guerre, il y a eu un soucis dans le chef des autorités publiques de veiller
à ce que le partenaire choisi soit celui qui réponde le plus adéquatement à la demande de
l’autorité.
➢ Qu’est-ce qui doit correspondre adéquatement aux attentes ?
o Le prix : Le prix reste un élément d’attribution de marché qui est important.
o Le soucis d’égalité des sous-missionnaires : Il y a aussi le soucis de veiller à ce
que les prestataires des services soient traités de manières égale.
o Les exigences du droit de l’union : Ensuite on s’ajoute à cela le droit de l’union.
C’est surtout là que le problème se pose.
Cinquième remarque : Les marchés publics classiques : Dernière observation préalable, c’est
essentiellement dans les marchés publics les secteurs classiques qui vont retenir notre attention.
Quels sont les 3 premiers secteurs :

138
Erin Gérard Bac 3 – 2018/2019 Philippe Bouvier

2. Le champ d’application :
On distingue ici le champ d’application rationne personae et le champ d’application rationne
materiae.
❖ Champ d’application ratione personnae :
Quel est le champ d’application rationne personnae ? S’agissant du champ d’application
ratione personnae.
• Le pouvoir adjudicateur :
Le pouvoir adjudicateur : le pouvoir adjudicateur est l’auteur de la commande. Il est définit
par la loi du 17 juin 2016 à l’article 2 (p.644).
En réalité, qui est pouvoir adjudicateur ?
➢ Les collectivités politiques : Toutes les collectivités politiques à savoir, par exemple,
l’état, la communauté, la région qui sont à différencier des organismes de droits publics
créé par les collectivité politique.
➢ Les organismes de droit public : Tous les organisme de droit public. On a vu les
organismes de droit publics dans la première partie.
➢ Les personnes : Quelles que soient leur formes ou leur natures pour autant qu’elles
remplissent les conditions cumulatives suivantes. Il faut que ce soit des personnes :
o 1° qui ont été créée pour satisfaire un besoin d’intérêt général autre que
commercial ou industriel
o 2° qui sont dotées de la personnalité juridique
o 3° qui dépendent d’une collectivité politique ou d’un organisme de droit public :
soit parce qu’elles sont financées par ces collectivités ou soit parce que leur
gestion est contrôlée par ces collectivité ou soit parce qu’il y a la moitié qui sont
des membres.
➢ Les associations formée par une ou plusieurs personnes juridiques (Exemple : les
intercommunales qui sont pures ou mixtes). C’est un exemple d’association qui sont
formées par une ou plusieurs personnes juridiques qui sont pures ou mixtes. Tout ça
c’est l’auteur de la commande publique.
Quelles sont les remarques liées au pouvoir adjudicateur ?
➢ Remarque 1 : où trouver des exemples de pouvoirs adjudicateur ? Dans le code en
annexe de l’arrêté d’exécution du 18 avril 2017 on a une liste d’organismes de droits
publics ou de personnes qui est reprise. Cette liste est très longue. C’est l’annexe à
l’arrêté royal. Elle reprend tous les organismes qui sont des adjudicateurs potentiels.
Cette liste ne comprend pas les collectivités politiques ET cette liste n’est pas
exhaustive.
➢ Remarque 2 : Les marchés subsidiés : Dans les secteurs classiques des marchés, en
plus de toutes ces personnes qu’on a cité, il y a d’autres personnes qui doivent respecter
les règles sur les marchés publics. On parle de marché subsidiés. On la retrouve à
l’article 18 de la loi du 17 juin 2016. C’est dans le code à la page 651. On a cet article
20 de la loi du 7 juin 2016. Ce qu’il faut avoir à l’esprit c’est que ce sont des marchés

139
Erin Gérard Bac 3 – 2018/2019 Philippe Bouvier

qui sont commandés par des personnes qui sont autres celles appartenant à
l’énumération que l’on vient de faire.
➢ Remarque3 : Particularités terminologiques :
o Spéciaux : Quand on est dans les secteurs spéciaux, l’auteur de la commande
publique est l’appelé entité adjudicatrice (qui est aussi un pouvoir adjudicateur).
o Classiques + spéciaux : Quand on regroupe des auteurs de commande du
secteur classique et des secteurs spéciaux, on va parler d’adjudicateur.
o Militaire : Pour les autorités militaire, c’est les pouvoirs adjudicateurs.
Donc, tous ces concepts traduisent la même réalité. L’idée de base c’est que ce sont des
pouvoirs adjudicateurs qui portent des noms différents.
La distinction fondamentale entre pouvoir adjudicateur et autorité administrative : Il ne faut
pas confondre la notion de pouvoir adjudicateur avec la notion d’autorité adjudicatrice.
➢ Quel est l’intérêt de cette distinction ?
o Qui est compétent pour ce qui est du contentieux des marchés publics ?
S’agissant du contentieux des marchés publics, le contentieux qui attrait à la
formation la dissolution des contrat, le juge compétent c’est le juge judiciaire.
o Qui est compétent pour la décision d’attribution du marché public ? En amont
de la formation du contrat, il y a la décision d’attribuer le marché au sous-
missionnaire. La décision d’attribuer le marché est une décision qui se détache
du marché public. C’est un acte détachable du contrat. C’est la théorie de l’acte
détachable.
▪ Quel est l’intérêt de cette théorie ? Il change de nature. Il devient un acte
administratif unilatéral
▪ Qui est compétent : DONC c’est le conseil d’état qui est compétent. Ca
a un intérêt primordial pour le contentieux des marchés publics.
➢ Ça veut dire quoi ?
o Dans quels cas est compétente la SCACE ? Si on prend l’article 14 de la
LCCE on a voir que si le contentieux n’est pas attribué à une autre juridiction,
la SCACE statue sur les actes pris par les autorités administratives.
o Qui sont les autorités administrative : Nous avons développés les différents
autorités administratives existant ci-avant.
▪ Attention : Il y a des acteurs qui sont PARFOIS autorités
administratives
• Exemple : les université libres qui sont des autorités
administratives au sens fonctionnel. Mais, quand elles procèdent
à la passation d’un marché public, elles ne sont pas autorités
administratives. DONC la décision d’attribuer un marché public
relève du pouvoir judiciaire et pas du conseil d’état.
o Qu’est-ce que ça veut dire ? Lorsque le pouvoir adjudicateur est par ailleurs
autorité administrative, la décision d’attribuer le marché, par la décision de la
théorie de l’acte détachable, doit être contesté devant le conseil d’état. Sinon,
c’est le pouvoir judiciaire qui est compétent.

140
Erin Gérard Bac 3 – 2018/2019 Philippe Bouvier

▪ Exemple : Conseil supérieur de justice = autorité administrative : Le


conseil supérieur de justice est nommément cité dans la loi sur le conseil
d’état. Le conseil supérieur de justice quand il décerne un marché public,
c’est de la compétence du conseil d’état MEME si ce n’est pas une
autorité administrative.
Conseil supérieur de justice = pouvoir adjudicateur : De plus, dans la
liste, on voit que c’est un pouvoir adjudicateur.
DONC, par la liste on voit que c’est un pouvoir adjudicateur. ET par la
loi on voit que le conseil supérieur de justice dépend du conseil d’état
même si ce n’est pas une autorité administrative en tant que tel.
▪ Arrêt 219 043 Magermans c. Orès. On a un marché qui est attribué.
Page 5 de l’arrêt.
• Que dit le Conseil d’état ? Conseil d’état dit que la qualité
d’autorité adjudicatrice au sens de la loi de 1993, n’emporte pas
nécessairement la qualité d’autorité administrative.
• Que faut-il distinguer ? « Il convient de distinguer entre, d'une
part, les personnes morales créées par les pouvoirs publics aux
fins d'assurer une mission de service public et, d'autre part, les
personnes morales de droit privé agréées ou contrôlées par les
pouvoirs publics pour assumer une mission de service public. »
o Les premières sont les autorités administratives.
o Les secondes ne sont considérées comme autorités
administratives QUE si elles sont habilitées à prendre et
lorsqu’elles prennent unilatéralement des décisions
obligatoires à l'égard des tiers.
• Quid dans le cas d’espèce ? Orès est une personne de droit privé.
Les parties n’invoquent aucun élément qui laisse à penser que
c’est une autorité administration. En tout cas, l’octroi de marché
public à une société ne fait pas pour autant d’Orès une autorité
administrative. DONC la décision d’octroyer le marché relève du
pouvoir judiciaire et pas du pouvoir administratif.
• Le cocontractant
Qui sont les autres acteurs ?

➢ Le cocontractant : C’est le cocontractant. On a plusieurs noms.


o L’opérateur économique : Dans les secteurs classiques et spéciaux on parle
d’opérateur économique. L’opérateur économique (définit dans la loi) ce sont
tous les opérateurs qui ont vocation à contracter un marché publique.
o Le candidat : Le candidat c’est un opérateur économique qui est invité à
participer à une procédure de passation de marché. Le volet passation de marché
ce sera pour après. Il est invité à participer.
o Le sous-missionnaire : S’il participe il devient ce qu’on appelle
soumissionnaire.

141
Erin Gérard Bac 3 – 2018/2019 Philippe Bouvier

o L’adjudicataire : C’est le sous-missionnaire qui a été sélectionné et à qui est


attribué le marché public.
❖ Champ d’application rationne materiae :
• L’objet :
Quel est l’objet des marchés publics ratione materiae ?
➢ Les marchés classiques : C’est des marchés de travaux, les fournitures et c’est les
services.
o Exemple de service : faire appel à une société informatique.
o Exemple de service : les services juridiques qu’une administration sollicite un
avocat.
o Exemple de service : C’est aussi l’administration qui fait appel à une société de
nettoyage pour nettoyer les bureaux et les vitres.
➢ Les marchés mixtes : On a parfois des marchés qui portent sur des fournitures et sur
des services.
o Exemple : Une société d’ordinateur fourni à une administration. C’est un
marché mixte, dans le marché mixte c’est l’importance respective des
prestations. Dans le cas dont on parle on dit que ce sera un marché de fourniture.
Quel est le problème ? Le problème du marché mixte, c’est qu’il y a deux significations.
Art. 20 de la loi du 17 juin 2016 code page 671.
Attention : Deuxième observation en rapport avec l’objet des marchés dans les secteurs
classiques : il ne faut pas confondre le marché de service avec la concession de service ou la
concession de service public
➢ Un marché de service c’est une administration qui fait appel à une société de laveur de
vitre. La société fait son boulot elle est payée et elle repart.
➢ La concession de service public Dans le « concession » il y a un élément de durabilité.
o Exemple Je concède l’exploitation d’un parking privé ; C’est une concession de
serivce qui est cédée à une entreprise privée mais avec un élément de durabilité.
Il y aussi un transfert des risques. S’il y a un soucis c’est l’entreprise privée qui
doit réparer le préjudice.
• Les relations qui échappent aux marchés publics :
Quelles sont les deux notions importantes ? Deux notions importantes c’est la relations in
house et la collaboration horizontale non institutionnalisé. Art. 30 et 31 de la loi du 18 juin
2016. Les relations inhouse et la collaboration horizontale échappe aux marchés publics.
➢ Une relations in house Hypothèse où on a une collectivité politique qui crée un
organismes d’intérêt publique pour une mission particulière ET qui contrôle totalement
les organismes d’intérêts publics concernés.
o Exemple : je suis une collectivité politique. Il y a deux personne mais il y a une
telle relation étroite entre les deux personne que ça échappe aux marchés publics.

142
Erin Gérard Bac 3 – 2018/2019 Philippe Bouvier

➢ La collaboration horizontale non institutionalisée : Les collectivités locales se mettent


ensemble pour éliminer les déchets. Elles mettent sur pied un service commun qui
s’occupe de ça. On échappe à la loi sur les marchés publics.
o Remarque : On a parlé ici des marchés classiques MAIS pour les régimes
spéciaux et militaires c’est le même objet. PAR CONTRE, le régime est
différent.

3 : Les grands principes :


❖ Le principe de la concurrence :
C’est quoi le principe de la concurrence ? Suppose l’égalité entre les sous-missionnaire. On
veut mettre en concurrence des entreprises de travaux de fourniture ou de services pour
favoriser l’émulation entre ces différentes société ou pour favoriser in fine le développement
économique.
➢ Libre concurrence : Il y a une relations étroite entre la libre concurrence et cette idée
de faire en sorte que la concurrence soit la plus large possible partant de l’idée que c’est
la meilleure manière qui existe.
➢ Transparence des marchés : Assurer la transparence des marchés. Tout le monde doit
être au courant qu’un marché va être lancé.
Quelles sont les limites à cette libre concurrence ?
➢ Agrégation obligatoire : Pour participer à un marché de travaux, il faut être un opérateur
agréé. C’est une forme de présélection, ça illumine les entrepreneurs qui ne sont pas
agréé. Ils ont obtenu un agrément. On a retrouvé dans le code à la page 606.
➢ Marchés réservés : Il y a ce qu’on appelle les marchés réservés c’est L’article 15 de la
loi du 17 juin 2016. Il y a des marchés publics qui sont réservés à certains prestataires
de service.
❖ Les droits à respecter :
Quelles sont les droits particuliers à respecter ? Les soumissionnaires potentiels doivent
respecter le droit social environnemental et du travail. Les adjudicataires doivent à tout moment
respecter ces conditions. Si ce n’est pas respecté à un moment du contrat il peut faire l’objet de
sanction.
❖ Le principe du forfait :
Qu’est-ce que le principe du forfait ? Le principe du forfait c’est l’idée que le prix du marché
est fixé a priori. Le marché est forfaitaire et il comprend le prix du marché dans son ensemble,
risques compris.
➢ Quels sont les tempéraments ?
o Les théories particulières : La théorie du fait du prince etc viennent s’appliquer
donc il y a un tempérament ici.
o Pas d’affichage : Il arrive parfois aussi que la fixation préalable du prix n’est
pas affichée.

143
Erin Gérard Bac 3 – 2018/2019 Philippe Bouvier

o Urgence : L’urgence commande que l’on se dépêche pour pouvoir entamer les
travaux.
❖ L’idée du service fait et accepté.
Qu’est-ce que ça veut dire ? Ce n’est que quand le travail est achevé qu’il est payé. Le principe
du service fait et accepté n’empêche quand même as l’échelonnement des paiement
❖ La règle de la confidentialité
Qu’est-ce que ça veut dire ? Aussi longtemps que le marché n’est pas attribué les pièces restent
entre les mains de l’adjudicateur. En plus, c’est aussi le secret des affaires. C’est l’obligation
de ne pas transmettre des éléments qui appartiennent au secret des affaires. Il y a d’une part la
confidentialité en amont du marché. En toute hypothèse il doit être respecté par le pouvoir
adjudicateur.
❖ La procédure est électronique.
❖ Estimation préalable :
Qu’est-ce que ça implique ? L’estimation du montant du marché doit être exprimée avant de
commencer la procédure évidente. Les règles ne sont pas nécessairement les mêmes. Quand un
marché dépasse les seuils européen, les règles du publicité ne sont pas les mêmes. Il est
important que le marché soit estimé en amont de la procédure pour voir quelles sont les règles
de publicité qui s’appliquent.

3. La structuration et les modalités de la commande


publique :
Quelle est l’idée sous-jacente ? L’idée c’est qu’un pouvoir adjudicateur. C’est un acheteur,
comme vous et mois, mais c’est un acheteur public d’où la notion et la référence à la notion de
commande publique. Il va commander mais à des fins publiques. C’est un acheteur comme nous
MAIS pour un pouvoir adjudicateur il n’y a pas d’achat compulsif. Il doit définir clairement
ses attentes et ses besoins. S’il ne le fait pas il risque d’acheter compulsivement c’est ça qu’on
veut éviter.
➢ Exemple : si on achète une voiture on va faire une étude de marché pour acheter la
meilleure. C’est ça que le pouvoir adjudicateur va faire. Il y a des marchés publics qui
sont beaucoup plus complexes.
❖ Les outils de structuration :
Quels sont les outils dont dispose le pouvoir adjudicateur ? Il y a donc des outils laissés au
pouvoir adjudicateur pour structurer son achat.
• La prospection de marché :
En quoi ça consiste ? On est au stade où on va réfléchir à ce qu’on va commander. La loi du
17 juin 2016 permet de recueillir des avis, professionnels, d’institution. Le but est de déterminer
les caractéristiques précises de sa commande.
➢ Exemple : Un marché de travaux. Il y a des difficultés techniques dans un bâtiment on
veut rénover mais on n’est pas un expert en construction. On ne sait pas si on a besoin

144
Erin Gérard Bac 3 – 2018/2019 Philippe Bouvier

d’un chauffagiste ou d’un plombier. L’article 51 de la loi du 17 juin 2016 nous permet
de prendre contact et de savoir qui contacter.
Quelles sont les conditions à respecter ? On peut consulter mais il y a toujours ces fameux
quand principes qui doivent toujours être respectés.
➢ Interdiction de fausser la concurrence : On peut prospecter mais ça ne peut pas avoir
pour effet de fausser la concurrence. L’idée c’est qu’en allant consulter des personnes
on va potentiellement créer des avantage.
o Qu’est-ce que ça veut dire ? On a réfléchi et on a lancé une procédure
d’attribution. Il y a des personnes qui sont déjà impliquées. Ce qu’il faut faire
c’est qu’il faut éviter d’avantager les personnes que l’on va consulter. On doit
respecter dans le strict cadre de la prospection afin de définir les besoins.
o Que prévoit l’article 52 ? Si on va à l’article 52 on verra qu’on détermine les
hypothèses et les règles pour déposer une offre. L’article 52 prévoit les
hypothèses dans lesquelles les personnes consultées pourront déposer une offre
et l’article 51 permet de prospecter le marché.
• Le cahier des charges
Que se passe-t-il après la prospection ? On a éventuellement prospecté. Si on n’a pas prospecté
on a une idée claire de ce qu’on veut acheter. Maintenant il va falloir mettre tout ça par écrit. Il
faut que ce soit clair, il faut que ce soit transparent.
➢ On est-ce qu’on va mettre l’ensemble des besoins et des attentes ? On va le mettre va
écrit dans le cahier spécial des charges. Parfois, il n’y aura pas de cahier spécial des
charges mais c’est exceptionnel. De manière général il y a en a toujours un.
➢ Comment est-il structuré : Il est divisé en 2 parties : il y a les clauses administratives et
les clauses relatives à l’exécution du marché. Il y a ensuite, les clauses techniques.
Les clauses administrative et les clauses relative à l’exécution du marché :
➢ Les clauses administrative :
o L’attribution du marché : Au niveau des clauses administratives, on va d’abord
avoir des règles relatives à l’attribution du marché. On va expliquer comment
déposer une offre, dans quel délai on va expliquer comment les offres seront
examinées.
o L’exécution du marché : Puis, dans les clauses administratives il y a les clauses
relatives à l’exécution du marché. On va s’adresser à l’adjudicataire qui va
remporter le marché. Ces règles relatives ce sont celles que l’on retrouve dans
l’arrêté du 14 janvier 2016.
▪ Qu’est-ce qu’on va aborder ? Les délais d’exécution, les méthodes de
paiement (comment introduire ses facture ?), défaut d’exécution, ….
▪ Remarque : En fait on a des dispositions réglementaire dans l’arrêté
royal du 14 janvier 2013 mais ces règles doivent êtres précisées.

145
Erin Gérard Bac 3 – 2018/2019 Philippe Bouvier

• Exemple : l’AR dit il faut des délais d’exécutions. Dans le


contrat il faut préciser. Les règles de l’AR doivent être précisées
et modalisées.
➢ Les clauses techniques on va préciser les besoins et les attentes. Qu’est-ce que j’attend
de vous dans le marché.
o Exemple : la construction d’une route. Dans le cas de la construction d’une route
on retrouvera le revêtement de la route.
▪ Méthode de construction : On va éventuellement prévoir la méthode de
construction. S’il y a une méthode qui répond à des besoins
environnementaux, il pourra les préciser. Il pourra les préciser.
▪ Difficultés techniques : S’il y a des difficultés techniques, exemple, on
doit construire sur 10km mais sur 3 km on a une mauvaise portance du
sol, c’est une précision à intégrer.
o A quoi ça sert ? Plus on est précis, plus on a réfléchi en amont du côté du pouvoir
adjudicateur plus on aura des offres précises. Ca va aussi influencer les prix.
L’idée c’est d’avoir un cahier des charges qui est précis. Plus on a un document
précis plus on va recevoir des conséquences précises.
o Quelles sont les conditions à respecter ? Pour les spécifications techniques, on
ne peut pas fausser la concurrence.
▪ Exemple : Les hôpitaux doivent commander du matériel médical pour
dispenser les soins mais il arrive souvent que ce matériel médical soit
étiqueté d’une marque particulière. Dans le cahier des charges on ne peut
pas exiger une marque, on doit exiger une précision technique.
• Pourquoi ? Il ne faut pas que la marque limite la concurrence. Si
on précise une marque et qu’elle n’est fournie que pas un seul
fournisseur alors on limite la concurrence ; C’est toujours le
même raisonnement.
Remarque : Rédiger un cahier spécial des charges de n’est pas simple. Les clauses techniques
sont prises de tête. C’est pour ça que les pouvoirs adjudicateurs ont des juristes en interne. Ça
va lui permettre de rédiger les clauses techniques.
➢ Exemple les communes lancent un marché public elle demande confient à architecte.
Souvent les clauses techniques sont réglées par quelqu’un qui a les conséquences du
rime. Ca demande d’avoir plusieurs professionnels. On parle de marchés complexes qui
sont plus évidents qui sont plus simple.
L’avis de marché : C’est un document qui est moins précis. On retrouve certains informations.
L’intérêt de l’avis de marché c’est surtout de publier le marché. De dire à toutes les sociétés
intéressées : attention je lance une procédure de passation.
➢ Comment se fait la publication ? Logiquement, la publication d’un avis de marché est
obligatoire.
o Au niveau belge : On doit toujours publier le marché au niveau belge. On va le
publier dans le bulletin des adjudications.

146
Erin Gérard Bac 3 – 2018/2019 Philippe Bouvier

o Au niveau européen : Si ça dépasse les seuils européen il faut publier au niveau


belge et au niveau européen. Il faut publier tant au bulletin des adjudications et
au journal officiel de l’union européenne.
▪ Remarque pratique : On peut y accéder par internet. On aura à chaque
fois un onglet sur lequel on pourra accéder à l’avis de marché et le cas
échéant au cahier spécial des charges.
➢ A quoi faut-il être attentif ? Petite précision concernant les seuils européens, comme
les grands principes les seuils européens c’est quelque chose d’essentiel en matière de
marché public.
o Pourquoi ? On se trouve en dessous ou au-dessus des seuils européens. Les
règles seront plus ou moins exigeantes. Le montant du marché est plus important
et donc on a des règles plus strictes et plus nombreuses. En dessous des seuils
européens on a des règles plus souples. Les seuils européens sont définis à
l’article 11 de l’AR.
➢ Le cas particulier de l’avis de pré-information : Il y a aussi des avis de pré-
informations, il arrive avant l’avis de marché. Le but c’est de dire je vais lancer une
procédure. Ce sera l’objet du marché ; L’objectif est de dire voilà, préparez-vous déjà.
L’avis vient en bout de course, en aval. On devra publier un avis soit au bulletin des
adjudication soit au bulletin des adjudication et au JOUE.
• L’allotissement :
Quels sont les autres outils dont dispose le pouvoir adjudicateur ? Dans le cadre de cette
structuration, de cette réflexion au niveau de la commande publique il y a un ensemble d’outil
comme la prospection. Il y en a d’autres, qui lui permettent d’acheter de manière intelligente.
Le pouvoir adjudicateur peut structurer sa commande de manière intelligente.
➢ Exemple : Les variantes
➢ Exemple : Les tranches
➢ Exemple : Les options
➢ Exemple : Les lots :
L’allotissement ça consiste en quoi ? Ca consiste à diviser l’objet du marché de manière à
stimuler la concurrence.
➢ Exemple : Si on a un projet de construction et qu’on lance un marché de travaux sans
diviser les prestations, on va surement avoir les gros promoteurs et les grands
entrepreneur qui vont développer une offre. Pour les PME, ce sera plus compliqué car
on leur demande de réaliser une prestation globale.
MAIS Si on utilise la technique de l’allotissement et qu’on divise le marché, le pouvoir
adjudicateur pourra obtenir plus d’offre. Ça va permettre d’attribuer le marché par lot.
o Exemple : Je vais attribuer à 5 personnes chaque lot.
o Exemple : Je vais attribuer 2 lots à un adjudicataire.
➢ Quel est l’intérêt ? Ça permet d’avoir des prix et des prestations plus diversifiées. On
est vraiment dans une logique économique. Ce n’est pas toujours comme ça mais c’est
souvent le critère du prix qui est important. On tend à aller un peu plus loin quand on
conçoit un marché unique.
147
Erin Gérard Bac 3 – 2018/2019 Philippe Bouvier

➢ A quoi faut-il faire attention ? Dans le cadre des lots, il faut faire attention à une chose :
cette technique ne peut pas être utilisée pour scinder le marché.
o Exemple : On ne peut pas dire : Je vais lancer un immeuble et je vais lancer
plusieurs marchés successifs.
▪ Comment ça se passe ? L’idée est qu’on lance un marché. On détermine
le montant global, la valeur du marché. Si on est au-dessus des seuils
européen on a des règles plus contraignantes, ça prend plus de temps.
Pour faciliter le travail on peut diviser le marché en lot mais ça reste un
marché unique.
▪ Qu’est-ce qu’on ne peut pas faire ? Certains pouvoirs adjudicateurs ont
été tenter de scinder (c’est-à-dire faire plusieurs marchés) pour passer
en dessous du seuil européen et avoir moins de règles. On ne peut pas
scinder en plusieurs marchés.
❖ La commande publique :
Pourquoi le prix est-il important ? Il y a une logique économique. Ce n’est pas que ça mais le
prix c’est un peut le nerf de la guerre. D’autant plus qu’on parle de notre argent prélevé par les
impôts.
Le principe du forfait : Il y a un principe fondamental en matière de marché public : c’est le
principe du forfait. Il est intéressant car il fait peser la majorité des risques économiques sur
l’adjudicataire.
➢ Qu’est-ce que ça veut dire ? Si on réalise une route, pour 3 millions d’euro on est censé
inclure tous les risques dans ce forfait de 3 million d’euro.
o Exemple : Si on rencontre des difficulté d’exécution, là on est censé dans les 3
millions d’euro inclure les risques techniques.
o Exemple : La pose des châssis est en retard, les toits ne sont pas posés. Ce sont
les risques qui se trouvent logiquement dans le forfait.
➢ Exception : Il y a des règles qui permettent de s’en sortir. En cas d’imprévision le
pouvoir adjudicateur devra arrondir les angles en octroyant des délais supplémentaires.
De base, on par du principe que l’adjudicataire doit supporter les risques.
Quelles sont les notions importantes ? Il y a deux notions importantes.
➢ Le marché à prix global : Il y a d’abord la notion de marché à prix global. C’est
relativement simple.
o Exemple : Je veux construire une route et je vais vous demander de me proposer
un prix forfaitaire qui englobe toutes les prestations.
➢ Le marché à bordereau de prix : Il y a la notion de marché à bordereau de prix c’est un
peu différent. Pour simplifier les choses exemple : imaginons un tableau de prix qui a 3
colonne.
o Les prestations : Il a une 1er colonne avec les prestations. On va préciser les
prestation.
▪ Exemple : Pour la construction, il y aura un poste terrassement il y aura
un poste déblaiement. On va diviser la prestation.

148
Erin Gérard Bac 3 – 2018/2019 Philippe Bouvier

o Le prix : A chaque prestation va correspondre un prix unitaire.


o La quantité : Ensuite, ce sera la quantité commandée.
▪ Exemple : Ce qui est forfaitaire c’est le prix unitaire. Si on s’arrête sur
le poste apport de terre, on peut dire que le prix est de 100 €/m³ et veut
une quantité de 10 m³.
▪ Exemple : On a un prix de 25 euros pour des prises, on commande
20prise. On sait le prix que l’on aura à payer. Si pendant on a besoin de
7 prises supplémentaires, on connaitra déjà le prix.
Quel est le problème de ces marchés ? Il est difficile de définir son prix à l’avance.
o Exemple : Les communes disaient « je vais vous donner un certain nombre de
dossier à traiter et je vous demande de fixer un prix forfaitaire. » ; Sauf qu’on ne
sait pas, mais on n’a pas le choix.
➢ Le marché à remboursement : Il y a des marchés qui sont plus complexes que ça. Pour
les gros marchés où on a une phase projection et une phase construction.
o Que se passe-t-il dans ces cas-là ? Parfois on établit un principe du
remboursement qui déroge au principe du forfaitaire. Le prix qui sera payé c’est
un prix qui prend en compte le prix de réclamé et la marche bénéficiaire.
▪ Exemple : C’est le coût de distribution d’une fourniture par exemple.
o Quelle est l’idée ? Ce sont des clauses assez compliquée l’idée est vraiment ici
que le pouvoir adjudicateur n’as pas un prix défini à l’avance. On va établir un
prix.
o Quid si des difficulté surviennent ? on veut éviter de devoir payer des sommes
importantes donc c’est quelque chose qu’on évite dans le secteur privé.
➢ La marché mixte est un marché dont ls prix sont fixés selon plusieurs des modes décrits
ci-avant. Il permet de recourir à a fois à la notion de marché à prix et d’utiliser la
technique du bordereau de prix où de la démarche de remboursement.
o Comment ça fonctionne ? Fondamentalement c’est la même chose c’est de
nouveau un tableau exprès. On va diviser les prestations. Pour telle prestation
c’est un prix global. Pour telle autre c’est un prix unitaire. Si on mixte les
pratiques on va devoir diviser les prestation. Telles prestation ce sera structurée.
➢ Le métré récapitulatif : Dans un marché de travaux, c’est un document du marché qui
fractionne les prestations en postes différents et précise pour chacun d’eux la quentité
ou le mode de détermination du prix.
➢ L’inventaire : Dans un marché de fourniture des services, le document du marché qui
fractionne les prestations en postes différents t précise pour chacun d’eux la quantité ou
le mode de détermination du prix.

4. Les procédure, les techniques et les instruments de


passation du marché :
❖ Les procédures de passation :
Quelles sont les possibilités ? Il existe différentes procédure de passations et il faut choisir la
bonne parce que chaque procédure a des caractéristiques distincte et il faudra choisir la bonne
procédure. Ce choix se fait en amont, il se fait dans le cahier spécial des charge. Si on ne choisit

149
Erin Gérard Bac 3 – 2018/2019 Philippe Bouvier

pas, on peut perdre du temps ou des opportunité. Pour les procédures c’est l’Art. 35 de la loi
du 17 juin 206.
• La suppression des notions d’adjudication et d’appel d’offre
Quelles sont les récentes modifications ? Loi du 15 juin 2006 encore en vigueur jusqu’au 30
juin 2017, elle prévoyait 2 procédures : l’adjudication et l’appel d’offre. Quand on lit l’article
35 aujourd’hui on ne les voit plus.
➢ Qu’est-ce que l’adjudication ? Son principe est simple : Avec l’adjudication, il s’agit
d’octroyer le marché au sous-missionnaire qui a proposé la prime la plus basse.
➢ Qu’est-ce que l’appel d’offre : Puis, on a l’appel d’offre. Ce n’est pas une logique
purement économique. On a aussi égard à d’autres critères. Exemple : Le caractère
esthétique et fonctionnel. C’est laissé au pouvoir discrétionnaire du pouvoir
adjudicateur. Au niveau de la notion, on ne va pas attribuer le marché à l’offre la plus
basse. On va attribuer le marché à l’offre la plus avantageuse. On va avoir égard à
d’autres critères d’attribution.
Comment ça se passe maintenant ? Maintenant, on a supprimé la notion d’adjudication et la
notion d’appel d’offre ça ne veut pas dire que les principes qu’on a expliqués ne sont plus
réalisables. On a un article 81 dans la loi du 17 juin 2016 qui dit qu’on devait attribuer le
marché à celui qui a déposé l’offre la plus avantageuse au sens de l’article 81.
➢ Quelle est la différence ? Elle se veut plus large. On englobe la notion de prix dans
cette notion d’offre économiquement la plus avantageuse.
o Le critère du prix : Si on va à l’article 81 §2 on va nous dire que pour déterminer
l’offre économiquement la plus avantageuse, on peut se fonder exclusivement
sur le critère du prix. Il s’agira de faire comme à l’époque dans la notion
d’adjudication. Le fait d’avoir égard au critère du prix se trouve dans cette
disposition.
o D’autres critères : Elle peut aussi déterminer d’autres critères d’attribution. On
n’est plus comme avec une adjudication on se retrouve comme un appel d’offre.
➢ Qu’est-ce que ça veut dire ? Pour faire simple au lieu de lier la notion de critère
d’attribution et procédure de passation, on vient scinder. C’est juste différent au niveau
du raisonnement. On va dire je vais choisir une procédure de passation et je vais
également choisir un critère d’attribution mais on scinde les 2. On fait 2 choix.
o Remarque : C’est important qu’on en soit conscient.
➢ Modification conceptuelle : On a un petit changement au niveau du concept. Il y a une
nouvelle notion qui vient compléter le prix, c’est le critère du coût.
o Avant : Pour déterminer l’offre économiquement la plus avantageuse, on peut
attribuer sur base du prix.
o Maintenant : On peut aujourd’hui attribuer sur base du cout et d’autres critères
d’attribution ; La notion du coût est une notion nouvelle qui se veut plus large
que la notion de prix.

150
Erin Gérard Bac 3 – 2018/2019 Philippe Bouvier

• Les procédures ouvertes et les procédures restreints :


La procédure ouverte et la procédure restreinte, on distingue 2 hypothèse. On raison avec des
choix pour mieux comprendre on a distingué deux hypothèse : et puis toutes les autres
hypothèses qui se font sur d’autres critères que le prix.
L’hypothèse de la procédure restreinte et ouverte basée sur le critère du prix : On a le choix
entre procédure ouverte et restreinte. On dit qu’il s’agit de procédure de droit commun.
➢ La procédure ouverte : est assez simple à comprendre elle se déroule en phase. La
procédure ouverte se déroule en une phase. On a la publication de l’avis de marché qui
invite les particuliers à déposer une offre et puis sur base d’un ou plusieurs critères
d’attribution, on va attribuer le marché.
➢ La procédure restreinte, on vise à restreindre les offres qui vont être déposée. Elle se
déroule donc en 2 étapes.
o Première phase : On a la publication de l’avis de marché qui invite à déposer
une offre et sur la base d’un ou plusieurs critère on va attribuer le marché. On
publie et on peut déposer une demande de participation. Ceux qui déposent la
demande de participation c’est les candidats.
o Deuxième phase : Une fois qu’on a sélectionné les candidats on entre dans une
deuxième phase. Les candidats sont appelés les sous missionnaires et on leur
permet de déposer une offre.
▪ Remarque terminologique : Quand on parle de demande de
participation on parle de candidat et quand on accepte on parle de sous
missionnaire.
Détermination de l’offre la plus avantageuse sur base du prix : On détermine
alors l’offre la plus avantageuse sur base du prix.
▪ Pourquoi on a distingué ? Si le pouvoir adjudicateur n’octroie pas le
marché à l’offre régulière la plus basse, il devra payer à ce sous
missionnaire évincé un équivalent forfaitaire équivalent à 10 % de son
offre. Ici, cette indemnité forfaitaire ce n’est pas rien. Il y a tout de même
des pouvoirs adjudicateurs qui paient cette indemnité.
• Exemple : Il est déjà arrivé que des pouvoirs adjudicateurs se
soient trompés sur le caractère régulier de l’offre. Ils pensent que
l’offre est base et irrégulière. Ils la délaissent puisqu’irrégulière.
Mais le tribunal dit qu’elle est régulière.
▪ Dans quels cas peut-on réclamer cette indemnité ? Cette indemnité ne
vaut que pour une procédure restreinte et ouverte. Dans les autres
procédure il n’y aura pas.
➢ Quid si notre offre n’est pas sélectionnée ? 16 al. 3 de la loi du 17 juin 2016. En tant
que sous-missionnaire qu’on a proposé l’offre et qu’on estime qu’elle est régulière, on
peut le contester en justice.
o Quel est le fondement ? Mais, on fonctionnera sur la base d’un autre régime
c’est le régime de la responsabiltié aquilienne Art. 1382 du C. Civ.. La

151
Erin Gérard Bac 3 – 2018/2019 Philippe Bouvier

responsabilité aquilienne impose de démontrer que 3 conditions sont respectées :


une faute un lien causal et un dommage.
▪ Première difficulté : Ce n’est pas si simple de prouver une faute. Et
même si on y arrive il faut que cette faute implique qu’on aurait été en
état de remporter le marché. SI le pouvoir s’est trompé, on a une chance
de pouvoir contester mais ce n’est pas toujours simple.
▪ Deuxième saut d’obstacle, en quoi consiste le dommage ? Il faut le
préciser. Si j’avais remporté le marché, on aurait eu tel bénéfice. Ca reste
difficile à prouver. Si on n’a pas d’indemnité forfaitaire ça rend la
procédure plus difficile à mener.
• Les procédure avec négociation :
Une procédure d’exception : On a dit que les procédures ouvertes et restreintes sont les
procédures de droit commun. Déjà sous l’ancienne législation, on disait « attention les
procédure avec négociations doivent rester exceptionnelles »
➢ Pourquoi ? Car du point de vue européen le droit des marché public est issu du droit de
l’UE. Ca se fait du côté du parlement européen. L’idée à l’époque c’était que les
procédures avec négociation doivent rester exceptionnelles parce qu’elles ont pour effet
de restreindre la concurrence.
➢ Que disent les directives européennes ? Dans les nouvelles directives de 2014 qui ont
été transposées par la loi du 17 juin 2016, on dit toujours que ces procédures elles sont
exceptionnelles.
➢ Dans quels cas peut-on les utiliser ? On prévoit les hypothèses dans la loi, dans
lesquelles on peut recourir à ces procédures avec négociation. Il y a un cadre législatif
très clair.
Quel est le grand changement ? On change un peu de vision tout en disant : en restant dans le
cadre prévu par la loi on nous encourage à utiliser les procédure. Le recours aux procédures ave
négociation, c’est un moyens sûr et efficace pour stimuler la concurrence. C’est l’inverse de ce
qu’on pensait sous l’ancienne législation. On a changé d’avis.
➢ Dans quels cas peut-on les utiliser ? Le meilleur exemple qu’on puisse donner c’est
que pour toutes les hypothèses qui sont prévues, on peut recourir à une procédure avec
négociation. On a sensiblement élargi les hypothèses dans lesquelles ont peut recourir à
une procédure avec négociation.
Dans quels cas peut-on utiliser la procédure ? Il y en a 3. Art. 38, 41 et 42 de la loi du 17
juin 2016
➢ La procédure concurrentielle avec négociation : Art. 38.
o Comparaison : On peut lorsqu’on raisonne la rapprocher de la procédure
restreinte car elle se déroule en 2 phases :
▪ On publie un avis de marché, on reçoit des demandes, on les sélectionne
▪ On a sélectionné, on demande une offre et on évalue ces offres.

152
Erin Gérard Bac 3 – 2018/2019 Philippe Bouvier

o Quelle est la différence ? Ici, on ne va pas s’arrêter là. Les offres demandées ce
sont les offres initiales qui peuvent faire l’objet d’une négociation. Le contenu
de ces offres peuvent évoluer. L’offre avantageuse ce ne sera peut-être pas celle-
ci, c’est possible qu’il s’avère que ce soit une autre offre. Les techniques de
négociation ça fait l’objet de formation d’un jour voir de deux jours.
o Quels sont les principes à respecter ? Il y a toujours le principe de concurrence,
le principe de transparence, le principe d’égalité et non-discrimination. On ne
négocie pas comme on veut et on ne négocie pas sur tout. Dans les §5 à 9 on
explique les principes de la négociation. Ces principes sont précisés donc il y a
des balises.
▪ Remarque : Même en procédure concurrentielle, l’adjudicateur n’est
pas toujours tenu de négocier. Il peut dire les offres initiales ne sont pas
si mal que ça donc je ne négocie pas. On a des hypothèses où on peut
recourir à la procédure concurrentielle avec négociation (n° 847 du
précis).
➢ La procédure négociée directe avec publication préalable : qui se trouve à l’article 41
de la loi.
o Comparaison procédure ouverte : Cette procédure-là au niveau de son
déroulement on peut la rapprocher de la procédure ouverte qui se déroule en une
phase : On a la publication de l’avis de marché qui invite les particuliers à
déposer une offre et puis sur base d’un ou plusieurs critères d’attribution, on va
attribuer le marché.
o Quelle est la différence : A nouveau on ne s’arrête pas là. On a à nouveau la
possibilité de les négocier et de les faire évoluer. A nouveau si on lit l’article 41
de la loi on a des hypothèses précises devants lesquelles on va pouvoir recourir
à une procédure. On nous explique comment négocier.
➢ La procédure négociée sans publication préalable. Cette procédure-là, encore
aujourd’hui, on va l’utiliser dans des cas très exceptionnels.
o Comment ça se passe ? Au niveau du déroulement, la procédure négociée sans
publication préalable, c’est l’idée de consulter des fournisseurs des prestataires
de services ou de travaux de notre choix.
o Qu’est- ce que la loi impose ? Tout ce que la loi impose c’est de consulter
plusieurs entrepreneurs, plusieurs fournisseurs ou plusieurs prestataires de
service, c’est tout. Le pouvoir adjudicateur peut contacter les personnes de son
choix pour autant qu’elles soient plusieurs. La transparence n’est pas toujours
de mise avec cette procédure.
o Dans quels cas est-ce que c’est admis ? On dit que ça doit rester exceptionnel
mais on prévoit une exception. Si le montant ne dépasse pas 144 000 euro on
peut recourir à la procédure.
▪ Remarque critique : C’est un montant qui peut être important pour les
PME par exemple. 144 000 euro ce n’est pas rien. Permettre une zone
d’ombre de 0 à 144 000, potentiellement ça favorise certaines pratiques
dans le secteurs des marchés publics. C’est vrai qu’entre 0 et 144 000

153
Erin Gérard Bac 3 – 2018/2019 Philippe Bouvier

euro le pouvoir adjudicateur n’est souvent pas inquiété. Dans la pratique


on va recourir à la procédure négociée.
• Le dialogue compétitif :
De quoi s’agit-il ? c’est un mode de passation particulier qui ne ressemble à aucune autre
procédure car son objectif n’est pas le même. L’idée du dialogue compétitif c’est d’y recourir
quand le pouvoir adjudicateur n’a pas su définir ses besoins avec précision. Il sait ce qu’il veut
mais il a besoin d’aide.
➢ Comment ça se passe ? Pour simplifier le déroulement, on a un avis de marché, des
demandes de participation qui vont être déposées et un dialogue va s’établir entre les
candidats et le pouvoir adjudicateur.
➢ Qu’est-ce qui est intéressant ? Il faut se dire le pouvoir adjudicateur a tel problème, il
a tel besoin et il faut trouver une solution. C’est ça qui est intéressant. On va avoir des
solutions qui vont ressortir et quand c’est au goût du pouvoir adjudicateur, il peut
concrétiser clairement cette solution.
➢ Dans quels cas est-ce utilisé ? Ça a toujours été utilisé dans le cadre de marchés publics
complexes. Pour des marchés simple il on n’aura pas besoin. Cette procédure est prévue
pour ça. Ca reste que dans la pratique c’est une procédure qui a été mise en œuvre mais
qui est restée assez difficile. Elle n’a pas toujours été utilisée par tout le monde et dans
tous les cas. On y a recouru pour certains projets.
o Exemple projet néo c’est un projet qui a pour objet de créer un nouveau quartier
aux alentours de l’Atomium. Il y a un dialogue qui a été lancé et on est vraiment
dans ce projet. Ça permet d’arriver à un projet. C’est lourd on n’y recourt pas
souvent mais ça permet d’arriver à des projets intéressant.
Dans la loi du 17 janvier 2016, on souhait encourager aussi le recours au dialogue compétitif.
On souhaite que les pouvoirs adjudicateurs l’utilisent plus couramment. Les hypothèses ont été
élargies et pour faire simple on peut recourir au dialogue compétitif dans les même hypothèses
que celles prévues pour dialogue concurrentiel avec négociation.
• Le partenariat d’innovation
Qui est concerné ? Ca vise les marchés dont la valeur ne dépasse pas 30.000€. En dessous de
ce montant, on a une procédure très très simple : article 92 de la loi de 2016 et l’article 124
de l’AR du 18 avril 2017.
Comment ça se passe ? Cette procédure est utilisée au quotidien. Elle consiste à consulter
différentes entreprises, prestataires de services, etc. Dans la pratique, ça consiste à envoyer des
courriels et à recevoir une offre de prix par courriel également. Notons que des exigences
subsistent telles que la motivation formelle.
Il n’y a pas beaucoup de contestation pour ces marchés.
Selon K. Polet, c’est aussi une zone suspecte. Une zone où on a moins de transparence.
❖ Les autres procédures de passation particulières
Qui est concerné ? Les procédures pour les marchés de services sociaux et …

154
Erin Gérard Bac 3 – 2018/2019 Philippe Bouvier

Comment ça se passe ? Article 89, loi de 2016 : soit on recourt aux procédures vues ci-dessus,
soit le pouvoir adjudicateur prévoit une procédure ad hoc pour autant qu’il ait une publication
préalable.
Pour les marchés publics d’avocats : procédure particulière prévue à l’article 125, de l’AR du
18 avril 2017. L’article 28 de la loi 2016 prévoit une habilitation pour le Roi.

5. Motifs d’exclusions, critères de sélection et critères


d’attribution
Quel est le contexte ? On a marché public lancé par un CPAS pour la fourniture de boulangerie
et pâtisserie. Le home fait un appel aux boulangeries pour savoir qui va pouvoir fournir les
croissants et les pains au chocolat.
➢ Procédure en une seule phase : Il y a différentes procédures : il y a la procédure en une
phase et la procédure en deux phase. Ici, c’est une procédure en une phase.
➢ La conception de la commande : Ca implique de prospecter le marché, d’établir le
document (cahier spécial des charge, procédure). Une fois que les documents sont
établis il faut publier l’avis de marché.
➢ Le dépôt des offres : Après la publicité les opérateurs économiques vont déposer les
offres. On a dépôt des offres. Les rège applicable à l’attribution du marché au sens large
elles sont nombreuses.
o Les règles communes : Il y a des règles qui sont communes à toutes les
procédures d’attribution règle en matière d’irrégularité, on les retrouve dans la
loi et dans l’arrêté royal du 18 avril 2017.
o Les règles particulières : Puis, il y a des règles particulières que l’on retrouve
aux dispositions suivantes Art. 77 à 89 (restreinte et ouvert) Art. 90 à 96
(négociation) Art. 97 à 100 (dialogue) Ce qu’on remarque c’est qu’il y a deux
type de procédure qui n’ont pas de règles spécifiques : le partenariat et la
notification sans publication préalable :
Il faudrait que le roi adopte des règles particulières soit c’est la jurisprudence qui vient
compléter les règles. Aujourd’hui on va voir les règles communes à toutes les procédure.
❖ Le dépôt et l’ouverture des offres
Comment ça se passe ? Il prend connaissance par l’avis de marché. S’il veut déposer une offre
il doit établir une offre Art. 77 à 85.
➢ La possibilité de la correction : Le sous-missionnaire peut s’il décèle des erreurs dans
les documents de marché éventuellement les corriger.
o Exemple : Le marché de pains au chocolat. Si je suis sous missionnaire et je
constate qu’on me demande de fournir 1000 pains au chocolat par jour. OR je
sais qu’il n’y a que 100 personnes dans ce home. DONC je peux me dire qu’il
y a une erreur et corriger l’erreur dans le document de marché.
Pour modifier l’erreur, il faut le faire selon l’AR du 18 avril 2017.
➢ Le dépôt des offres :

155
Erin Gérard Bac 3 – 2018/2019 Philippe Bouvier

o Quand ? Les offres doivent évidemment être déposées avant la date et l’heure
ultimes qui sont prévues dans les documents de marché. Il y a toujours un
moment limite pour déposer son offre. Il faut que l’offre soit déposée avant ce
moment.
o Comment ? L’offre doit être déposée par voie électronique en principe. Les
communication entre les opérateurs économiques et le pouvoir adjudicateur se
faire de manière électronique.
Une fois que les offres sont déposées il faut les ouvrir puis il faut analyser les offres.
❖ L’analyse des offres :
• La sélection
Première étape : La confrontation des offres aux motifs d’exclusion : C’est une obligation de
vérifier si le candidat ou le sous-missionnaire n’est pas concerné par le motif d’exclusion. On
veut vérifier la fiabilité des candidat aux sous missionnaire.
➢ Quels sont les motifs d’exclusion admis ? La loi du 17 juin 2016 prévoit de manière
exhaustive les motifs d’exclusion qui peuvent être appliqués. Ils sont précisés dans
l’arrêté royal de 2017.
o Pour donner des exemples : il est par exemple prévu qu’est un motif
d’exclusion obligatoire le fait que le candidat ou le sous missionnaire ait été
condamné pour fraude.
o Exemple : Est un motif d’exclusion facultatif la faillite du candidat.
➢ Quelle est la différence entre motif d’exclusion obligatoire et facultatif ?
o Obligatoire : Exclusion obligatoire s’impose toujours à tous les pouvoirs
adjudicateurs à tous les marchés.
o Facultatif : Le critère d’exclusion facultatif, le pouvoir adjudicateur fait le choix
de l’appliquer ou non.
➢ Dans quel cas la confrontation n’est pas nécessaire ? Le pouvoir adjudicateur est tenu
de vérifier les motifs d’exclusion dans toute les procédures.
o Exception : Il y a une exception C’est une procédure négociée sans publication
inférieure au seuil européen.
➢ Quid si on est dans une situation d’exclusion ? Le pouvoir adjudicateur est tenu
d’écarte son offre. Mais, le candidat ou le sous missionnaire a la possibilité de
contourner l’exclusion en faisant application des mesures correctrices. Elles permettent
à l’opérateur économique d’apporter la preuve que malgré qu’il se trouve dans un motifs
d’exclusion il est quand même fiable et honorable. Ok un jugement a été contre moi
pour fraude mais depuis je suis nickel.
Deuxième étape : La confrontation des offres au critères de sélection : La confrontation des
offres aux critères de sélection c’est une obligation pour le pouvoir adjudicateur. Il faut vérifier
que le candidat ou le soumissionnaire satisfait aux critères de sélections. Il faut vérifier les
attitudes professionnelles, la capacité technique, professionnelle, financière et économique. La
question à se poser c’est est ce que ce candidat dispose de la capacité et des moyens pour
exécuter le marché de manière correcte. La vérification des critères de sélection est une

156
Erin Gérard Bac 3 – 2018/2019 Philippe Bouvier

obligations pour toutes les procédure SAUF en ce qui concerne les procédures négociées sauf
si la valeur est inférieure au seuil.
➢ Quels sont les critères de sélection ? Le pouvoir adjudicateur n’est pas obligé
d’appliquer des critères de sélection mais il peut le faire.
o Comment sont établis les pouvoirs de sélection ? Ils sont établis par le pouvoir
adjudicateur qui dispose d’un pouvoir discrétionnaire. Il va définir les critères
de sélection qu’il veut appliquer.
o Quelles sont les limites qui s’imposent à lui ? Il dispose d’un pouvoir
discrétionnaire mais il est encadré : il y a plusieurs limites.
▪ Les qualités de l’opérateur économique : Première limite les critères de
sélections doivent obligatoirement concernée soit l’aptitude de
l’opérateur économique à exercer sa profession, soit sa capacité
financière et, ou, économique, soit sa capacité technique et/ou
professionnelle. Ca ne peut concerner rien d’autre que ça.
▪ Documents listés dans la loi : La deuxième limite c’est que la législation
et la réglementation limite les documents, le modes de preuves que le
pouvoir adjudicateur peut requérir des opérateurs économiques afin de
démontrer qu’ils satisfont aux critères de sélection. Il doit produire des
documents. Il y a la liste des documents qui peuvent être demandé. On
ne peut pas demander d’autres documents que ceux qui sont prévus dans
la liste.
• Exemple : Pour s’assurer de la capacité technique de l’opérateur,
le pouvoir adjudicateur peut solliciter à l’opérateur économique
de titre d’étude et formations professionnelle. L’opérateur qui
sous missionne doit avoir un diplôme de boulangerie pâtisserie.
• Exemple : Il y a l’outillage, le matériel dont dispose le sous
missionnaire. Le pouvoir adjudicateur peut également demander
des échantillons ou des certificats établis par des instituts de
contrôle.
• Exemple : En ce qui concerne la capacité économique et
financière, le pouvoir adjudicateur peut demander des états
financiers ou des déclarations relatives au chiffre d’affaire global
de l’entreprise.
• Exemple : Il peut demander une preuve de l’assurance qui la
couvre en cas d’erreur professionnelle.
• Exemple : En matière de marché de travaux il y a une spécificité,
le pouvoir adjudicateur peut demander l’agréation c’est un papier
délivré par l’état qui atteste des travaux pour lesquels ces
entreprises sont agréées et à quel montant.
▪ Niveau d’exigence fixe : Il doit fixer le niveau d’exigence requis sauf si
c’est impossible.
• Exemple Arrêté du 16 novembre 2018 le pouvoir avait sollicité
qu’ils déposent une assurance risques professionnels. Le conseil

157
Erin Gérard Bac 3 – 2018/2019 Philippe Bouvier

d’état a considéré que ce n’était pas un critère de sélection valable


car il n’est pas assorti d’un niveau d’exigence.
Qu’aurait-il dû prévoir ? Il aurait du prévoir les risques couverts,
le plafond, et le montant de la franchise. Il aurait dû dire quel est
le montant maximal que le pouvoir doit pouvoir prendre à sa
charge. Juste dire qu’il faut qu’il ait une stature suffisante ça ne
va pas parce que ce n’est pas assez précis. Ca pourrait poser des
problèmes en termes de transparence et différence de traitement.
Comme c’est flou, le sous missionnaire ne peut pas déposer son
offre en toute connaissance de cause.
▪ Exigence de proportionnalité : Les critères de sélections doivent être
liés à l’objet du marché et proportionné. Art. 67, §3, al. 2 de l’arrêté
royal du 18 avril 2017 qui dit que le pouvoir adjudicateur ne peut exiger
des opérateurs économiques un chiffre d’affaire annuel supérieur au
double du marché.
• Exemple : Pour le marché de pain au chocolat si la valeur est de
100 000 € je ne peux pas demander à ce que le sous missionnaire
ait un chiffre d’affaire global de 1 million d’euro. On peut max
dire 200 000 €. Les critères doivent être annoncés dans l’avis de
marché pour des raisons de transparence, d’égalité de traitement.
• L’exclusion :
Troisième étape : La vérification de la régularité des offres. On vérifie si les offres sont
affectées d’irrégularité. Le pouvoir va devoir vérifier si les offres ne sont pas affectées d’une
ou plusieurs irrégularités substantielles ou non substantielles.
➢ Qu’est-ce qu’une irrégularité substantielle ou non substantielle ? Art. 76 Arrêté
Royal 2017
o Substantielle : Une irrégularité est substantielle lorsqu’elle donne un avantage
discriminatoire au sous missionnaire, ou lorsque l’irrégularité est susceptible
d’entrainer une distorsion de la concurrence. Lorsqu’elle est susceptible
d’empêcher l’évaluation de l’offre du sous missionnaire ou sa comparaison aux
autres offres. Lorsqu’elle est susceptible à rendre inexistant, incertain ou
incomplet. Toujours considéré comme substantielle :
▪ Exemple : Non-respect d’une norme sociale, environnementale.
▪ Exemple : Si votre offre ne contient pas telle donnée, elle sera affectée
d’une irrégularité.
o Non substantielle : C’est une irrégularité qui n’est pas substantielle. Il y a
différents exemples
▪ Un arrêt du 27 février 2019 243/ 817 : le Conseil d’Etat a dit que
constitue bien une irrégularité non substantielle le fait pour une offre
d’être signée mais pas par le bon représentant de l’entreprise.

158
Erin Gérard Bac 3 – 2018/2019 Philippe Bouvier

▪ Exemple : si le cahier spécial des charges prévoit qu’il faut joindre à


l’ordre des fiches techniques relatives aux qualité nutritionnelle des pain,
s’il ne le fait pas c’est une irrégularité non substantielle.
➢ Quelle est la conséquence ? Quelle attitude doit adopter le pouvoir adjudicateur. Il est
tenu d’écarter l’offre.
o Cas particulier : Il est également tenu d’écarte l’offre en procédure ouverte et
restreinte, si celle si est affectée de plusieurs irrégularités non substantielles mais
qui cumulées ont les mêmes effets qu’ne irrégularité substantielle.
▪ Remarque A l’inverse : Si l’offre est affectée de plusieurs irrégularité
non substantielles qui n’ont pas pour effet une irrégularité substantielle
alors il ne doit pas écarter l’offre.
Quatrième étape : La correction des erreurs et la vérification des prix et des coûts Ca impose
au pouvoir adjudicateur de corriger les erreurs purement matérielles et les erreurs dans les
opérations arithmétiques qu’il décèle dans les offres.
➢ Exemple : S’il y a une erreur d’addition, le pouvoir adjudicateur est obligé de la
corriger. S’il de décèle pas l’erreur la responsabilité du sous- missionnaire ne pourra pas
être mise en cause.
➢ Que doit faire le pouvoir adjudicateur précisément ? La vérification des prix et des
coûts implique que le pouvoir adjudicateur analyse les prix et les coûts des différentes
offres. Il interroge sous missionnaire et s’il constate des prix anormalement haut ou
anormalement bas il sollicite une justification du sous missionnaire.
o Comment on sait si un prix est anormalement haut ou anormalement bas ? Il
y a plusieurs techniques. Si je reçois 4 offres et que le prix est de 2 euros et il y
en a un qui propose 5 euros, le prix est anormalement haut. Le pouvoir
adjudicateur va demander des explications.
o Que doit faire le sous-missionnaire ? Le sous-missionnaire va décortiquer son
prix, expliquer, … Le pouvoir adjudicateur apprécie ensuite les justifications.
• L’attribution :
Cinquième étape : La confrontation des offres au critères d’attribution. Il faut déterminer
quelle est l’offre la plus avantageuse.
➢ A qui va-t-on attribuer le marché ? Avant, dans l’ancienne législation de 2006 on
distinguait l’offre économiquement la plus avantageuse (plusieurs critères) et l’offre la
plus « économiquement » le plus avantageuse. Cette dernière était basée uniquement
sur le prix.
➢ Comment déterminer l’offre économiquement la plus avantageuse ? On veut
comparer aux critères d’attribution. Ces critères d’attribution, c’est le pouvoir
adjudicateur qui au stade de la conception de la commande a du les établir.
L’établissement de critères d’exécution c’est une obligation qu’ont les pouvoirs
adjudicateur sauf exception.
o ATTENTION : Il ne faut pas confondre avec les motifs d’exclusion et les
critères de sélections. L’objectif des motifs d’exclusion et les critères de

159
Erin Gérard Bac 3 – 2018/2019 Philippe Bouvier

sélection c’est d’apprécier la capacité du sous missionnaire. Les critères


d’attributions permettent d’apprécier la qualité de l’offre elle-même.
Comment établir les critères d’attribution ? Pour établir les critères d’attribution, le pouvoir
adjudicateur dispose d’un pouvoir discrétionnaire tout comme pour l’établissement des critères
de sélection.Ce pouvoir discrétionnaire est limité par la loi et l’arrêté royal.
➢ La première limite. C’est à l’article 81 de la loi du 17 juin 2017 Cette disposition
distingue 3 hypothèses de critères d’attribution :
o Le seul critère = le prix : Le pouvoir adjudicateur peut décider d’ériger comme
seul critère d’attribution le prix. C’est le plus facile. C’est simplement ce que va
couter la fourniture des produits, le service ou les travaux.
▪ Exemple : Pour le pain au chocolat c’est le pain au chocolat qui coûte
un euro.
o Le seul critère = le coût : Le pouvoir adjudicateur peut décider d’ériger comme
seul critère d’attribution le coût : Le coût englobe le prix mais il implique de
tenir compte d’autres coûts économiques qui sont aussi liés à l’achat ou à la
propriété du produit des travaux.
▪ Par exemple, ce critère permet de tenir compte du cycle de vie du
produit. On tient compte de sa consommation en énergie, des frais de
maintenance qu’il va engendrer, des frais de recyclage, … Il y a toute
une série de chose qui ne relève pas du prix mais qui ont un coût.
▪ Exemple : l’hypothèse d’achat d’une imprimante. On a l’achat de
l’imprimante, les cartouches, le papier. On se demande combien
l’imprimante coûtera sur toute sa durée de vie.
o Le seul critère = le critère qualité/ prix ou qualité/coût : Le pouvoir
adjudicateur peut décider d’ériger en critère d’attribution le meilleur rapport
qualité/ prix ou coût. On tient compte du prix ou du coût mais en plus d’autres
éléments liés à l’objet du marché, liés aux aspects qualitatifs à des aspects
environnementaux, à des aspects sociaux. Dans le marché de pain au chocolat.
Je pourrais prendre le prix mais aussi la qualité, le goût, la texture, l’odeur,
l’aspect ou même la valeur nutritionnelle.
➢ Les critères d’attribution vagues, imprécis, discriminatoires: le pouvoir adjudicateur
ne peut prévoir des critère d’attribution qui seraient aléatoire vague imprécis ou
discriminatoire.
o Quel est le pb d’un tel critère d’attribution ? il accord au pouvoir adjudicateur
une liberté inconditionnée de choix. Ce critère n’est pas assez précis pour que
les opérateur économiques au moment où ils établissent leur offre puissent
comprendre ce qui est attendu du pouvoir adjudicateur et puissent établir leur
offre en conséquence. C’est un critère qui pourrait être sujet à des interprétations
différentes. Dans le chef des opérateurs économiques qui sous missionne aux
marché donc il n’est pas admissible.
o Remarque : Le caractère vague imprécis ou discriminatoire d’un critère
d’attribution dépend aussi de l’appréciation du juge qui sera saisi du litige.

160
Erin Gérard Bac 3 – 2018/2019 Philippe Bouvier

➢ Pas de critères de sélection : Le pouvoir adjudicateur ne va pas pouvoir utiliser des


critères qui sont en fait des critères de sélection. Il faut bien distinguer les critères
d’attribution et les critères de sélection. Si un pouvoir adjudicateur a utilisé un critère
de sélection plutôt qu’un critère d’attribution alors le marché dans son entièreté sera
irrégulier sauf exception.
o Exception : Il y avait une exception dans la loi de 2016 on va permettre dans
une certaine mesure au pouvoir adjudicateur de prendre en considération, en tant
que critère d’attribution, certains éléments qui touchent à l’expérience de
l’opérateur économique. Cette exception est prévue à l’article 81, §2, 3° b de la
loi de 2016.
o Que permet-elle ? Elle prévoit que l’organisation les qualifications et
l’expérience du personnel assigné à l’exécution du marché peuvent être prises
en considération en tant que critère d’attribution lorsque la qualité du personnel
assigné à l’exécution du marché est susceptible d’avoir une influence
significative sur l’exécution du marché. On peut prendre en considération
certains éléments qui touchent à l’expérience du sous missionnaire.
▪ Remarque : Si on prend les critères en tant que critères d’attribution on
ne peut pas les utiliser en tant que critères de sélection. Il faut faire un
choix.
➢ Les critères doivent être annoncés : les critères d’attribution doivent être annoncé dans
l’avis de marché ou dans les documents de marchés pour les établir au stade de la
conception de la commande. Il en va de même de la pondération des critères ainsi que
des sous critères.
C’est quoi La pondération des critères et les sous-critères d’attribution ?
➢ Les critères : la pondération c’est un coefficient qu’on va assigner au critère
d’attribution pour déterminer leur importance.
o Exemple : Le critère 1 se voit assigner une pondération de 50 points. Le critère
2 se voir assigner une pondération de 40 points et le critère 3 sue voit assigner
une pondération de 10 points. C’est la valeur du critère.
➢ Les sous critères : On peut aussi préciser les sous critères. Ce sont des éléments qui
viennent préciser, déployer un critère.
o Exemple : Le critère n°2 est détaillé en 4 sous critères : le goûts, l’odeur,
l’aspect et la texture.
o ATTENTION : Il ne faut pas confondre les sous critères avec des simples
éléments d’appréciation de l'offre. Quand on constate que le pouvoir
adjudicateur confronte chaque offre à un même élément, et cote cette élément
c’est un sous critère. Par contre si lorsqu’elle apprécie les offres, elle tient parfois
compte de cet élément et parfois d’un autres élément c’est un critère
d’appréciation.
▪ Exemple : L’aspect, il se peut qu’en appréciation le pouvoir dise oh
super le pain au chocolat est nappé. C’est un élément en plus. MAIS s’il
classe les offre en fonction qu’ils soient nappés ou pas, alors c’est un
sous critère.

161
Erin Gérard Bac 3 – 2018/2019 Philippe Bouvier

➢ Où doit-on préciser la pondération ? En principe, la valeur des sous-critère doit être


annoncée dans les documents de marché mais la cour de justice de l’union européenne
et le conseil d’état admettent que la pondération ne soit pas annoncée si plusieurs
conditions sont réunies.
o Pondération antérieure à l’ouverture des offres : Tout d’abord, il faut que cette
pondération ait été établie avant l’ouverture des offres. Elle peut être établie
après le cahier spécial des charges. Elle peut intervenir avant l’ouverture des
offres
o Pas de dénaturation des critères : Cette pondération ne peut entrainer une
dénaturation des critères et des sous critères du cahier spécial des charges. Elle
ne peut pas modifier les critères, la pondération des sous critères.
o Pas d’éléments déterminant : Elle ne peut pas non plus contenir des éléments
qui, s’ils avaient été connus, les sous missionnaires auraient été influencé.
o Pas d’effet discriminatoire : Ca veut dire que la pondération ne peut pas avoir
été établie en tenant compte d’éléments susceptibles d’avoir un effet
discriminatoire envers l’un ou l’autre sous missionnaire.
▪ Exemple : Imaginons que ce ne soit pas pondéré dans le cahier spécial
des charges ou dans le document de marché. Je veux en avantager un vu
que lui ses pains au chocolat sont super beaux je vais mettre 30 point à
l’aspect 5 point à l’odeur et 5 point au goût. Ca ce n’est pas admissible.
Pas de confusion entre attribution et la méthode d’évaluation : Dernière chose concernant les
critères d’attribution. Il ne faut pas confondre avec ce qu’on appelle la méthode d’évaluation.
C’est la manière dont on valorise l’offre.
➢ Comment les notes sont-elles attribuées ? La méthode d’évaluation des offres ne doit
pas être indiquée car il faut que le pouvoir adjudicateur dispose d’une certains liberté
dans la manière dont il va apprécier les offres. On peut éviter de rendre impossible le
travail d’appréciation des offres en aval.
o Exemple : Pour le critère qualité, la méthode qui avait été choisie c’était de faire
un test à l’aveugle. Chaque sous missionnaire apportait et elle goutait sans savoir
la provenance. C’était une méthode d’évaluation.
o Exemple : Pour le critère, prix il y a plusieurs méthodes possible.
➢ Quelles sont les limites au pouvoir du pouvoir adjudicateur ? Certes le pouvoir
adjudicateur a une liberté mais il ne peut pas faire tout et n’importe quoi. C’est
relativement fréquent que certaines méthodes soient discriminatoires. Il y a quand même
des restrictions.
• La décision d’attribution
Possibilités de correction : ? On arrive au terme de ce qui concerne l’analyse des offres. Durant
tout la procédure d’analyse des offres, le pouvoir adjudicateur, s’il constate que dans une offre
il y a des informations, des documents incomplets, manquants imprécis, il peut solliciter de
l’opérateur économique qu’il complète le document, qu’il précise des informations manquantes
dans un délai déterminé. Ca va se faire dans le respect des principes d’égalité de traitement, de
transparence, de concurrence, …

162
Erin Gérard Bac 3 – 2018/2019 Philippe Bouvier

➢ Attention : Dans les procédures ouvertes et restreintes ça ne peut pas permettre au sous
missionnaire ou au candidat de modifier une donnée essentielle de son offre.
o Par exemple, via son complément d’information le sous missionnaire ne
pourrait pas changer le prix unitaire des pains aux chocolats. C’est une donnée
essentielle de l’offre.

6. L’exécution du marché
❖ La conclusion du contrat
Qu’est-ce que la décision d’attribution ? Le pouvoir adjudicateur a apprécié l’offre et il l’a
analysé. Il adopte donc une décision d’attribution C’est un acte administratif unilatéral. On a
vu que les marchés publics ce sont des contrats. On a une décision unilatérale la conclusion du
contrat doit encore intervenir.
Comment se conclu le contrat ? La manière dont cette conclusion du contrat intervient varie
selon le type de procédure qui est appliqué.
➢ En procédure ouverte ou en procédure restreinte, la conclusion du contrat va intervenir
quand le pouvoir adjudicateur notifie au sous missionnaire retenu l’approbation sans
réserve de son offre.
➢ En matière de procédure négociée sans publication préalable ou de procédure
concurrentielle avec négociation la conclusion va intervenir soit via la conclusion
d’une véritable convention, soit via la notification au sous missionnaire retenu de
l’approbation de son offre. Soit par simple échange de correspondance si c’est dans les
usages du commerce.
➢ Pour le dialogue compétitif là aussi la conclusion intervient.
➢ Pour les marchés de faibles importances (moins de 30 000 euros HTVA), c’est sur
simple facture.
Quand on a une procédure en deux phase d’abord les candidats déposent une demande le
pouvoir adjudicateur vérifie que les critères sont bien remplis. Puis, on dépose une offre et puis
il y a la vérification de la régularité des offres.
L’attribution du marché, le pouvoir adjudicateur adopte une décision unilatérale. On crée le lien
contractuelle avec l’adjudicataire choisi.
❖ L’exécution du contrat :
Quelles sont les règles de droit civil qui s’appliquent ? Le marché public c’est un contrat
administratif, le contrat administratif ce sont des contrats auxquels on applique des règles de
droit civil sauf si des dispositions particulières y dérogent. On va appliquer des disposition de
droit civil sauf certaines disposition y déroge.
➢ Art. 1134 : exécution de BF des conventions
➢ Art. 1794 : résiliation
Quelles sont les règles spécifiques propres aux marchés publics ? En ce qui concerne les
règles spécifiques à l’exécution des marchés public elles sont contenues dans l’AR 14 janvier

163
Erin Gérard Bac 3 – 2018/2019 Philippe Bouvier

2013 qui contient les Règles Général d’Exécution. C’est ce qu’on appelait le cahier général des
charges.
➢ Remarque : Il ne faut pas confondre avec le cahier spécial des charge. Le cahier général
s’appliquait à tous les marchés.
Quelles sont les règles liées au pouvoir de commandement du pouvoir adjudicateur ?
➢ Pouvoir de contrôle et de direction sur l’exécution du contrat. C’est le pouvoir
adjudicateur qui décide quand les travaux vont commencer.
➢ Pouvoir de modification unilatérale contrat : La deuxième manière dont ce pouvoir de
commandement se manifeste c’est qu’il dispose d’un pouvoir de modification contrat.
Le pouvoir adjudicateur peut ordonner à l’adjudicataire de les réaliser.
o Attention : Ce pouvoir de modification unilatérale est strictement encadré.
▪ Pourquoi ? pour éviter que des pouvoirs adjudicateurs utilisent ce
pouvoir pour se passer de la législation sur les marchés publics. Je
pourrais être tenté de faire des travaux sur une école maintenant tu va le
faire sur une deuxième école. Or, il faudrait ouvrir un deuxième marché
public. C’est pour ça que c’est strictement réglementé.
➢ Pouvoir de sanction : Le pouvoir adjudicateur peut sanctionner l’adjudicataire en cas
de manquement (retard, ne respecte pas ses engagements).
o Pénalités financières : Ce peut être des pénalités financières, des amendes des
intérêts de retard.
o Mesures d’office : Ca peut aussi être une mesure d’office.
▪ Résiliation du marché : La première c’est la résiliation du marché.
▪ Exécution en gestion propre :La deuxième mesure d’office c’est
l’exécution en gestion propre. Le pouvoir adjudicateur vas exécuter lui-
même ce qu’il reste à exécuter du marché.
▪ Exécution pour compte : La troisième mesure d’office c’est l’exécution
pour compte. Il confie à un tiers l’exécution de la partie du marché
inachevé. Ces mesures sont exécutées aux frais risques et périls de
l’adjudicataire. Il y a toute une partie de marché particulière.
➢ Pouvoir de résiliation du contrat hors de tout manquement : Même en l’absence de
manquement le pouvoir adjudicateur va pouvoir résilier le contrat. Dans, une série
d’hypothèse qui sont listée à l’article de l’AR de 2013 il peut résilier le pouvoir du
marché public :
o Décès : en cas de décès de l’adjudicataire.
o Exclusion : Si on est dans des catégories d’exclusions obligatoires ou
facultative.
o Interdiction : uand l’adjudicataire est dans une situation d’interdiction, de mise
sous tutelle, …
Il y a toute une autre série d’hypothèse listée aux articles 38 / 1 et suivant. Ca permet
aux pouvoirs adjudicateurs de mettre fin au contrat même en l’absence de manquement.
o Exemple : C’est le cas quand on ne constate pas un manquement mais constate
certains faits imputables au pouvoir adjudicataire. Quand l’adjudicataire ne

164
Erin Gérard Bac 3 – 2018/2019 Philippe Bouvier

commet pas de faute un chantier prend énormément de retard en raison du sous-


traitant. Il y a un fait qui lui est imputable à savoir le retard de ce sous-traitant.
Que dit la théorie de l’imprévision ? Dans l’arrêté royal, il y a des dispositions qui viennent
concrétiser la théorie des sujétions imprévues et la théorie de l’imprévision. On l’applique
quand des circonstances imprévisibles surviennent postérieurement. La théorie des suggestions
imprévues c’est quand un homme normalement prudent et diligent. Ces théories s‘applique aux
contrats de marchés publics Art. 38 / 1 et suivant.
➢ Exemple : Ca concerne le sort des marchés publics. Par exemple dans le cadre de
travaux on découvre un bunker dans le sol. Les travaux prennent de retard. Circonstance
imprévisible ou faute du pouvoir adjudicateur qui n’avait pas bien analysé le terrain.

7. La fin du marché.
Premier mode : Le contrat arrive à son terme.
Deuxième mode : Décision de parties : En cours d’exécution les parties décident d’y mettre un
terme. Le terme du contrat peut résulter tantôt de la volonté du pouvoir adjudicataire ou de la
volonté du pouvoir adjudicateur.
Troisième mode : Décision unilatérale du pouvoir adjudicateur : Le pouvoir adjudicateur va
pouvoir mettre fin au contrat en l’application. On peut appliquer à certains contrat l’article
1794, on peut appliquer une disposition particulière de l’arrêté royal du 14 janvier 203. Il
peut mettre fin au contrat de marché public. Se pose une question qui est relative à la
jurisprudence
➢ Arrêt Rudelotte. C’est une jurisprudence du conseil d’état qui permet de mettre fin
quand c’est justifié par l’intérêt général.
o Peut-on invoquer l’intérêt général ? Est-ce qu’en matière de marché public, le
pouvoir adjudicateur peut décider de mettre fin à la convention en invoquant
l’intérêt général. A priori, on aurait tendance à répondre non. Concernant les
concession domaniale, il n’y a pas de loi. Ce n’est pas le cas pour les marchés
publics. Ici on a une loi on a un AR qui définit comment on peut mettre fin à la
convention. Il faut d’office se passer sur des dispositions de droit civil ou sur
des dispositions des législations particulières.
8. Le contentieux de l’exécution et de l’attribution :
Quel est le contexte et l’objet de ces contentieux ? Les marchés publics ça représente des
enjeux économiques importants ce qui veut dire litige potentiel. Au niveau européen et belge
on a souhaité réglementer tout ça. Quand on a réfléchi contentieux des marchés publics on pense
attribution et exécution des marchés publics. Le régime juridique applicable n’est pas le même
dans l’une et l’autre hypothèse.
Quels sont les différents type de contentieux ? Il faut distinguer les recours liés à l’exécution
et l’attribution.
➢ Le contentieux de l’attribution c’est contrôler la régularité du marché. Ce seront des
recours qui opposent une autorité adjudicatrice à un soumissionnaire.
165
Erin Gérard Bac 3 – 2018/2019 Philippe Bouvier

o Quelles sont les règles applicables ? En ce qui concerne le contentieux de


l’attribution on distingue les recours qui sont destiné à contrôle la régularité
avant et après la conclusion du contrat.
➢ Le contentieux de l’exécution : le contrat est déjà conclu et on va avoir un litige qui
survient entre l’autorité adjudicatrice et l’adjudicataire. L’autorité n’a pas payé une
facture et l’adjudicataire la cite en justice. L’adjudicataire ne respecte pas ses
obligations contractuelles et il le cite en justice. C’est tout ce qui touche à l’exécution
du contrat.
o Quelles sont les règles applicables ? Pour le contentieux de l’exécution on va
appliquer les règles procédurales de droit commun qui relèvent du droit
judiciaire.
Quelle est l’influence du délai d’attente sur les recours possibles ? Ce qui concerne les recours
en suspension, annulation, astreinte, est pertinent quand le délai d’attente est applicable. Quand
le délai d’attente n’est pas applicable parce qu’on est en dessous des seuils européens, ces
recours suspension annulation ne présentent que peu d’utilité car l’autorité peut immédiatement
conclure le contrat. Ca ne permettra pas au sous missionnaire évincé de récupérer une chance
de subir le contrat.
Quelles sont les conséquences des recours ?
➢ Avant la conclusion du contrat : Les recours qu’on introduit avant la conclusion du
contrat (suspension annulation et mesure provisoire), visent véritablement à récupérer
une chance d’obtenir le marché.
➢ Après la conclusion du contrat ? Quand on agit après la conclusion du contrat on vise
les dommages et intérêts.
❖ Le contentieux de l’attribution des marchés publics :
o Cadre juridique :
Quel est le Cadre juridique du contentieux d’attribution ? Quand on parle du contentieux de
l’attribution, il faut qu’une loi nous vienne à l’esprit c’est la loi du 17 juin 2013. On va en
parler pendant toute cette heure. A chaque fois, il y a les articles dans le précis.
➢ Le champ d’application de la loi : Attention, il y a un champ d’application à la loi du
17 juin 2013 et la loi n’est pas rendue applicable à tous les types de contrat.
o Application aux marchés publics : La loi est applicable d’abord aux marchés
publics. On a vu la définition du marché public. Il faut entendre par marché
public ce qu’on a vus avant Pâques.
o Application aux contrats de concession domaniale : La loi va s’appliquer aux
contrats de concession de travaux et de service qui entrent eux même dans le
champ d’application de la loi du 17 juin 2016 relative aux contrats de
concession.
o Ne s’applique pas aux contrats administratifs : A l’inverse, il y a des contrats
qui ne rentrent pas dans le champ d’application de la loi du 17 juin 2013. C’est
ce qu’on appelle les contrats administratif. Il en va de même des contrats de
concession qui n’entrent pas dans le champ d’application de la loi du 17 juin

166
Erin Gérard Bac 3 – 2018/2019 Philippe Bouvier

2016. Pour ces contrats administratifs-là on est dans un autre régime. Il faut bien
y faire attention.
o Les distinctions fondamentales
Au niveau de la loi du 17 juin 2016, il y a d’autres distinctions à opérer.

Les marchés publics en-dessous ou au-dessus des seuils européens : On nous a déjà dit que
selon que l’on se retrouve soit en dessous soit au-dessus des seuils européens. Les règles
peuvent être pus ou moins contraignantes. Au-dessus elles sont plus contraignantes et en
dessous des seuils elles sont moins contraignantes. Au-dessus des seuils européens on a un
régime plus élevé. En dessous on a un régime moins élevé et moins efficace. On va voir qu’il y
a un chapitre 1 et 2 dans la loi du 17 juin 2013. Ces articles-là sont applicables et concernent
le régime en dessous des seuils européen.
➢ Pourquoi est-ce que le régime de protection juridique est moins efficace dans la
pratique en dessous des seuils ?
o Les recours à introduire ? Ce n’est pas parce qu’on ne peut pas introduire des
recours. Les recours que l’on verra tout à l’heure, on y a accès tant au-dessus
qu’en dessous.
o La période du délai d’attente (délai de stand still) ? La difficulté principale
c’est la période de délai d’attente. Il n’y a pas de délai d’attente, de standstill au-
dessous des seuils européen.
▪ De quoi s’agit-il ? Le délai de standstill c’est un délai de 15 jours qui
s’impose au pouvoir adjudicateur et durant lequel il ne peut pas conclure
le contrat. Il attribue le marché et à partir de là pendant 15 jours il ne peut
pas conclure le contrat.
▪ Quel est l’objectif ? L’objectif est d’empêcher la conclusion du contrat,
de permettre au sous-missionnaire évincé d’introduire un recours et
d’obtenir une nouvelle chance de remporter le marché. Si le contrat est
conclu, c’est trop tard. La plupart du temps sans le délai de standstill si
le contrat est conclu avec autrui c’est trop tard, ce qu’ils vont pouvoir
obtenir c’est une réparation par équivalent. L’utilité c’est empêcher la
conclusion du contrat et permettre l’exécution normale du marché.
▪ Pourquoi la réparation par équivalent est moins intéressante ? Il est
plus intéressant de remporter un marché que d’obtenir une indemnité. Si
on exécute un contrat on a la rémunération et on les bénéfices. Alors que
les dommages et intérêts sont évalués à 10% de l’offre. Pour faire simple
quel est l’intérêt de demander la suspension alors que le contrat
▪ Petite Précision en ce qui concerne les marchés de travaux : au
niveau de l’application du délai de standstill en dessous de seuils
européens, il y a un semi seuil concernant le marché public de travaux.
Le seuil européen c’est 5 548 000 euro. Pour les marché de travaux on
va faire un semi seuil de 2 354 000 et on dit que à partir de ce demi seuil
on applique le délai de stand stil. Pour les marché de travaux il y a un

167
Erin Gérard Bac 3 – 2018/2019 Philippe Bouvier

semi seuil et dans la pratique c’est intéressant. On a une protection qui


est plus efficace.
Les marchés publics et spéciaux vs. Les marchés publics qui concernent les militaires etc. Il
faut faire attention au fait que la loi a encore divisé en deux entre les marchés publics et spéciaux
et les marchés publics qui concernent les domaines militaires et de sécurité.
➢ Quelle est la particularité de la 2e catégorie ? Ces marchés publics là ils ont un régime
différent qui est prévu à l’article 35 et 66 de la loi du 17 juin 2016.
o Remarque : C’est quelque chose de tout à fait spécifique donc nous on va se
concentrer sur les secteurs classiques et spéciaux.
o Les garanties et leurs obligations :
Quelles sont les garanties au sein du régime de l’attribution ? On est dans la loi du 17 juin
2013 régime du contentieux de l’attribution, au sein du régime de l’attribution on peut
distinguer les garanties. Il y a les garanties précontentieuses et les garanties contentieuses. Ce
sont des garanties qui interviennent avant l’existence d’un litige. Les garanties contentieuses
interviennent quand il y a un litige.
Les garanties précontentieuses : On commence avec les garanties précontentieuses. L’objectif
de cette garantie est de permettre de contrôler la légalité, la régularité de la décision d’attribution
et de se dire soit il y a lieu d’introduire un recours, soit pas. Au sein de ces garanties
précontentieuses il y a 2 obligations particulières. Il y a une obligation de motivation et une
obligation d’information.
➢ L’obligation de motivation des décisions. Quand on dit obligation de motivation des
décision c’est parce qu’il n’y a pas que la décision d’attribution qui est concernée.
o Obligation de motivation formelle et son cadre juridique : Il y a une obligation
de motivation formelle qui s’impose aux autorités administratives qui prennent
des actes administratifs unilatéraux à portée individuelle. Ici, on a un régime de
motivation qui se trouve directement dans la loi du 17 juin 2013 mais qui ne
prend pas le pas sur la loi de 91. La loi du 17 juin 2013, lorsqu’elle prévoit ses
obligation se cumule avec les régime prévu de la loi de 91 sur la motivation.
▪ Pourquoi ce cumul des textes ? L’intention du législateur c’était de se
dire ok on a la loi de 91 et toute autorité administrative est un pouvoir
adjudicateur MAIS tout pouvoir adjudicateur n’est pas une autorité
administrative. Donc, certains pouvoirs adjudicateurs peuvent échapper
à l’obligation de la loi de 91 et donc on va quand même prévoir
directement dans la loi une obligation de motivations.
▪ Quels sont les pouvoirs adjudicateurs qui ne sont pas des autorités
administratives ? Cet article 2, 1°, c de la loi 17 juin 2016 vise des
organismes de droit public et vise aussi les personnes privées. Pour les
personnes privées, quelle que soit la personne de droit privé, il y a un
ensemble de critères qui doivent être respecté.

168
Erin Gérard Bac 3 – 2018/2019 Philippe Bouvier

• Exemple : Il faut qu’elle soit financée majoritairement par des


autorités publiques. Il faut que cette personne privée soit
contrôlée par les autorités publiques.
Donc dès que l’ensemble de ces conditions sont remplies on sera face à
un pouvoir adjudicateur qui n’est pas une autorité administrative. Dans
ce cas là on doit aussi respecter une obligation de motivation.
o Quelles sont les décisions concernées par l’obligation de motivation ?
▪ Procédure de passation négociée : Le fait de décider de recourir à une
procédure du passation cela concerne les procédure avec négociation, le
dialogue compétitif. On impose de prendre une décision motivée dans ce
genre de cas. On encourage le recours à ces procédure négociée mais
dans les strictes hypothèses de la loi du 17 juin 2016. Il faut qu’on puisse
comprendre pourquoi on a décidé de recourir à une procédure avec
négociation.
▪ Procédure en deux phases : Il y a aussi une obligation de motivation
quand on est dans une procédure avec deux phases. On se souviens peut
être de la 1er phase qui est l’étape de sélection (on reçoit puis on
sélectionne puis on les invite à déposer une offre). Dans toutes ces
procédures là en deux phases, on va devoir prendre une décision
motivées. On va devoir motiver notre décision d’attribuer un marché
quel que soit la procédure.
▪ Renonciation à l’attribution d’un marché. Exemple : Un hôpital
attribue un marché à une entreprise et puis l’entreprise dit « oups il y a
un problème technique qui remet tout en cause ». L’hôpital prend une
décision motivée et on motive en disant que les architectes se sont
trompés. L’entrepreneur qui avait remporté le marché n’était pas très
content. Ce qu’il a fait c’est qu’il a introduit un recours devant le juge
judiciaire pour contester la renonciation et ils ont eu gain de cause.
• Pourquoi ? Les motif de renonciation au marché de l’hôpital
n’était pas suffisamment motivé. La difficulté c’est que le juge a
dit lui-même il suffit de modifier l’offre. L’entrepreneur a gagné
beaucoup d’argent et l’hôpital a été obligé de poursuivre la
collaboration avec lui. Le fait de motiver les décisions ça a une
importance on ne peut pas faire tout et n’importe quoi.
o Quel est le contenu de la motivation ? Il faut savoir aussi que le contenu va
varier selon plusieurs choses : la procédure d’attribution concernée, la procédure
de décision en cause.
▪ Exemple que l’on retrouve à l’article 5 de la loi du 17 juin 2013. Quand
on décide d’attribuer un marché public on doit faire apparaitre dans les
décision les motifs de faits et de droit qui ont permis d’attribuer le
marché. On doit retrouver les caractéristiques et les avantages de l’offre
qui a été retenue. On doit retrouver les caractéristiques de l’offre la plus
avantageuse. Ça impose de choisir l’offre la plus avantageuse.

169
Erin Gérard Bac 3 – 2018/2019 Philippe Bouvier

▪Autre précision : On sait certainement que quand on motive une


décision, le processus d’écriture doit être effectué au moment où on
prend la décision et donc logiquement on ne peut pas motiver à
postériori. On décide au moment où la décision est prise. La décision
écrite doit exister. Il faut reprendre les motifs de faits et de droits relatifs
à cette décision.
o Quelles sont les exceptions ? Dans la loi du 17 juin 2013 il y a des exceptions :
On permet la motivation a postériori :
▪ Les procédure négociées Lorsqu’on décide de recourir à une des 3
procédures qui permet de négocier. Dans ce cas-là, Cette décision on
permet de la motiver a postériori et au plus tard quand on décide
d’attribuer le marché public. Il y a deux décisions à prendre :
• Le choix de la procédure : Je choisis un mode de passation et si
ce mode de passation est une procédure avec négociation.
• Le choix du moment de la motivation : La loi du 17 juin 2013
dit qu’on peut motiver ce choix de recourir à une procédure en
négociation en bout de Quand je décide d’attribuer le marché je
peux motiver à postériori la décision. On a une seule décision qui
arrive en bout de course qui concerne le choix de la procédure de
passation et l’attribution de ce marché.
▪ Procédure négociée sans publication préalable : C’est dans certaines
hypothèses de procédures négociées sans publication préalable.
• Urgence impérieuse si on a une véritable urgence et que l’on doit
obtenir des travaux, des fournitures ou des services en urgence
on nous permet de motiver à postériori la décision d’attribution.
S’il a urgence on peut décider de choisir telle personne mais le
jour où on le sait il fait rédiger la décision d’attribution. Ça
permet de postposer ce choix. S’il y a urgence, et que je décide
d’attribuer le marché il faudrait prendre la décision aujourd’hui.
La loi du 17 juin 2013 permet de postposer la justification de 15
jours.
L’information : il y a toute une série de garanties ou d’exigence. Il y en a 3 en fait :
➢ 1er série d’exigence concernant la décision de sélection. On nous dit que quand on va
motiver la décision, on va devoir la communiquer c’est ça l’obligation d’information.
La première série d’exigence concerne la décision de sélection. Il y a des procédures en
2 phases. Une procédure restreinte, on est dans la 2ème phase.
o La notification de la décision de sélection : La loi nous impose de motiver la
décision de sélection et de communiquer à tout candidat non sélectionné les
motifs du refus de sélection qui les concerne. On ne doit pas transmettre toute la
décision mais juste l’extrait de la décision qui concerne le candidat sélectionné.
Tant qu’on n’a pas fait ça, il n’est pas possible d’inviter les candidats
sélectionnés à déposer une offre.

170
Erin Gérard Bac 3 – 2018/2019 Philippe Bouvier

➢ 2e série d’exigence : infos concernant le déroulement des négociations ça concerne


surtout les procédures avec négociation et le dialogue compétitif. En tant que sous
missionnaire ou participant, on a la possibilité de demander des informations en cours
de procédure concernant le déroulement des négociations ou du dialogue. On renvoie à
l’article 7/1 de la loi du 17 juin 2016. Voilà pour la deuxième série d’exigence.
➢ 3ème série d’attribution : on va décision d’attribuer le marché à l’adjudicataire. On est
tenu d’établir une décision d’attribution motivée qui a le droit d’être communiquée de
manière différente selon les personnes concernées.
o Infos aux candidats non sélectionnés Tout d’abord, en ce qui concerne les
candidats non sélectionnés, il va falloir leur dire en quoi la décision les concerne
et pourquoi ils n’ont pas été sélectionné. De même, ceux qui ont déposé une
offre qui a été jugée irrégulière, on devra leur exposer les motifs de leur décision.
o Infos à l’adjudicataire choisi : On doit transmettre la décision dans son
ensemble à l’adjudicataire choisi et on va transmettre toute la décision
d’attribution motivée au sous missionnaire dont l’œuvre n’a pas été retenue.
▪ Quid s’il y a un délai d’attente ? S’il y a un délai d’attente on va devoir
communiquer les informations complémentaires. On doit communiquer
la décision et on va devoir communiquer plusieurs informations en
même temps que la décision d’attribution. On va indiquer la durée du
délai d’attente (15 jours). On va devoir les inviter à proposer une offre.
Le pouvoir adjudicateur va devoir avertir des personne concernées. Vous
avez un délai de 15 jours pour introduire un recours et si vous introduisez
un recours merci de me l’indiquer.
▪ Double notification : Dans tous les cas, la communication de la décision
doit être notifiée d’une double manière, la décision d’attribution doit être
notifiée de manière rapide et puis, de manière un peu moins rapide.
• Comment se fait la double notification ? La manière rapide c’est
soit un fax, soit un email. Le même jour ce qu’on va faire c’est
qu’on va envoyer un courrier recommandé comme ça il y a une
double notification.
o Le délai d’attente :
Quand se forme le contrat ? Lorsqu’on communique la décision d’attribution, si on raisonne
comme un civiliste, logiquement on a une offre et une acceptation quand on notifie la décision
d’attribution. On a une rencontre de volonté entre l’adjudicataire et le pouvoir adjudicateur qui
l’accepte. On a un pouvoir qui se forme. MAIS la loi du 17 juin 2013 montre bien que le
contrat ne se forme pas au moment de la décision d’attribution, il se forme comme l’indique.
On a vu dans quelles situations le contrat va se former. C’est clairement indiqué dans la loi du
17 juin 2013.
Quel est le délai d’attente ? Il est prévu l’article 1 de la loi du 17 juin 2016 et c’est un délai
de 15 jours durant lequel le pouvoir adjudicateur ne pourra pas conclure de contrat. Il a attribué
le contrat mais il ne peut pas encore conclure le contrat. Il ne peut pas dire vas-y c’est bon on
va exécuter. Ce délai d’attente de 15 jours est très important.

171
Erin Gérard Bac 3 – 2018/2019 Philippe Bouvier

➢ A quoi ça sert ? ça permet d’assurer une certaine efficacité au recours notamment en


suspension.
➢ Le délai d’attente commence à courir à partir de quand ? Il commence à courir au
moment de cette fameuse double notification. On doit envoyer par email et le même
jour par courir recommandé c’est à partir de ce jour-là.
o Quid si la double notification ne se fait pas simultanément ? Si on n’a pas la
double notification, le délai de standstill ne commencera qu’à partir du jour où
on a notifié par courrier recommandé. C’est pour ça que la double notification
est importante. On a 15 jours pour introduire un quelconque recours.
➢ Quid si le délai d’attente n’est pas respecté ? Si en toute illégalité le pouvoir
adjudicateur a dit ce n’est pas grave on commence à fournir à prester les services, le
juge judiciaire ou le conseil d’état considèrent ça emporte de plein droit la décision de
suspension du marché. Il a une décision de justice et il doit dire « stop on n’exécute plus
parce qu’il y a une suspension ». Sa première suspension était légale.
Comment cela se passe-t-il une fois le délai d’attente écoulé ?
➢ Aucune demande : Si aucune demande n’est introduite on peut à ce moment conclure
le contrat.
➢ Demande de suspension Si un recours en suspension est introduit on va devoir attendre
la décision du juge qui a été saisi.
o Attention : Il y a une attrape c’est qu’il ne faut pas oublier d’introduire un
recours en annulation. Le recours en suspension est introduit il ne faut pas
oublier qu’il y a un délai de 60 jours au cours duquel il faut introduire une
recours en annulation qui est le principal. Sans principal l’accessoire (recours en
suspension) tombe.
o Les recours avant que le contrat ne soit conclu :
Quels sont les recours ? En ce qui concerne les recours c’est une matière assez compliquée car
elle établit toute une série de voix de recours particulières qui ne correspondent pas aux recours
habituels en matière de droit administratif. Outres ces voix de recours ont un objectif différent
mais en même temps elles s’entrecroisent et elles s’entrechoquent. On doit savoir ce que veut
le sous missionnaire qui nous consulte et voir à quelle étape on en est. Il faut arriver à jongler
avec les différentes procédure

1. Le recours en suspension :
A quoi sert le recours en suspension ? Le recours en suspension a pour but d’obtenir la
suspension de la décision d’attribution. Elle permet d’aménager la situation dans l’attente d’un
jugement ou d’un arrêt au fond. Dans l’attente d’un arrêt d’annulation. Elle est donc
nécessairement momentanée.
Quelle est l’autorité compétente ? La première question à examiner c’est de savoir quelle est
l’autorité compétente. Il y a 2 hypothèses qu’il faut distinguer.
➢ L’autorité adjudicatrice est une autorité administrative. Dans ce cas-là, c’est le
Conseil d’état qui est compétent pour connaitre du recours en suspension.

172
Erin Gérard Bac 3 – 2018/2019 Philippe Bouvier

➢ L’autorité adjudicatrice n’est pas une autorité administrative : Dans ce cas-là, ce sont
les juridictions de l’ordre judiciaire qui sont compétentes pour connaître du recours en
suspension. Il faut vraiment retenir que toute autorité adjudicatrice n’est pas une autorité
administrative.
➢ Comment distinguer les deux hypothèses ?
o Comment savoir si on est face à un pouvoir adjudicateur ? Pour savoir si on
est face à un pouvoir adjudicateur, on va appliquer les critères prévus pas la
législation sur les marchés public.
o Comment savoir s on est face à une autorité administrative ? Pour savoir si on
est face à une autorité administrative les critères sont issus de la jurisprudence.
Il faut toujours se demander si le pouvoir adjudicateur est ou pas une autorité
administrative. Il y a des cas qui sont simples exemple : l’état, les communautés
les sociétés de logement public en région wallon.
▪ Exemple : Dans un arrêt du 14 août 2018, 242/216 le CE a bien rappelé
qu’une SA de droit public est une autorité administrative.
▪ Exemple : L’UCL est une personne morale de droit privé. On a vu que
c’est un pouvoir adjudicateur qui doit respecter la législation sur les
marchés publics car elle est financée majoritairement par les pouvoirs
publics. MAIS ce n’est pas toujours une autorité administrative. Elle sera
par exemple une autorité administrative quand elle délivre des diplôme
mais elle n’est pas une autorité administrative quand elle conclu des
marché public car ce n’est pas une décision qui lie les tiers. C’est ultra
important donc il faut vraiment que ce soit clair dans notre tête.
▪ Exemple il y a eu une saga avec BSCA qui gérait l’aéroport en général
ce n’est pas une autorité administrative mais par contre BSCA security
qui gère la sécurité de l’aéroport ‘est une autorité administrative.
Quelles sont les règles applicables ? Dans les deux cas (judiciaire ou administratif), le délai de
suspension est de 15 jours à partir de la communication ou de la publication de la prise de
connaissance de la décision.
Pour obtenir la suspension, que faut-il démontrer ?
➢ Urgence : La première chose importante à retenir c’est qu’il ne faut pas démontrer
l’urgence. En principe, il faut toujours démontrer une urgence mais en matière de
marché public l’urgence est présumée.
➢ Moyen sérieux ou une inégalité apparente : Par contre, il faut un moyen sérieux ou une
inégalité apparente. La juridiction saisie soit constater la violation de certaines règles. Il
faut soit un détournement de pouvoir, soit la violation d’une règle de droit de l’union
européenne relative aux marchés publics, soit la violation d’une règle belge du droit des
marché publics, soit la violation d’un document de marché du cahier spécial des charges.
Quel est le moyen de défense de l’autorité adjudicatrice ? Dans le cadre des recours en
suspension l’autorité adjudicatrice a un moyen de défense particulier.

173
Erin Gérard Bac 3 – 2018/2019 Philippe Bouvier

➢ Exemple : Imaginons qu’on constate qu’il y a une violation d’une norme de droit
européen. Le juge doit ordonner la suspension SAUF si l’autorité adjudicatrice parvient
à ce que le juge face une balance des intérêt en sa faveur.
o A quoi ça sert ? La balance des intérêt met échec à la suspension. ça permet au
juge de décider de ne pas ordonner la suspension si la suspension a plus
d’inconvénients que d’avantages. Le juge va prendre en compte les
conséquences de la suspension sur l’ensemble des intérêts en présence et
l’intérêt public.
▪ Exemple : On a des exemples dans le précis. Mais il faudrait regarder
un autre exemple. Une société gestionnaire d’aéroport avait lancé un
marché public de service d’architecte pour la conception de travaux de
modification de tout ce qui était sas de sécurité. Un sous-missionnaire
évincé a attaqué la décision et il demande la suspension. Le juge dit
effectivement il y a des irrégularités. La société de gestion dit c’est vrai
mais on a des problèmes, la situation est invivable, c’est compliqué. Le
juge a accepté de faire droit à la demande de balance des intérêt. Donc la
suspension n’a pas été ordonnée.
Quels sont les effets de la suspension ? En plus si le délai d’attente n’a pas été respecté et que
le contrat a été conclu la suspension va jouer sur le contrat. On va suspendre la décision
d’attribution mais aussi le contrat.
➢ Remarque : C’est un accessoire d’une procédure principale elle n’a vocation qu’à
s’appliquer de manière momentanée. Si rien n’est introduit, la suspension est levée de
plein droit elle ne demeure pas ad vitam aeternam. Quand la suspension de la décision
est étendue l’autorité adjudicatrice va surement la retirer. Si elle est retirée rapidement,
il n’y aura pas besoin d’introduire un recours en annulation.
2. Le recours en annulation :
Qu’est-ce qu’un recours en annulation ? Le recours en annulation a pour objet d’obtenir
l’annulation c’est pareil.
➢ Quelle est l’autorité compétente ? Si l’autorité adjudicatrice est une autorité
administrative la juridiction compétente c’est le conseil d’état. Si ce n’est pas une
autorité administrative c’est le judiciaire qui est compétent.
➢ Quel est le délai d’introduction ? Le délai pour introduire le recours et de 60 jours
Quelles sont les Conditions ?
➢ Soit un détournement de pouvoir
➢ Violation de règle de L’Union Européenne relative aux Marchés Publics
➢ Violation d’une règle de Droit belge relative aux Marchés Publics
➢ Violation d’un document de marché
Peut-on échapper au recours en annulation ? Pas de balance des intérêts, cela n’existe pas
pour le recours en annulation. L’autorité adjudicatrice ne peut pas échapper au recours en
annulation comme elle le fait concernant le recours en suspension.

174
Erin Gérard Bac 3 – 2018/2019 Philippe Bouvier

Quelles sont les Effets de l’annulation ? Si elle est prononcée, disparition rétroactive de la
décision et donc le contrat ne peut pas être conclu.

3. Les mesures provisoires et l’astreinte


De quoi s’agit-il ? Il s’agit d’une Demande complémentaire, accessoires que l’on introduit avec
ou après une demande de suspension ou annulation pour augmenter l’effectivité de la protection
juridictionnelle.
Quel est le but des Mesures provisoires ? Elles visent à corriger une violation alléguée,
empêcher de porter atteinte à certains intérêts ou exécution d’un jugement ou arrêt. Elles
peuvent être prononcées tant par le Conseil d’Etat que par l’ordre judiciaire.
➢ Remarque : Peuvent être formulée en même temps que demande en suspension ou en
annulation ou séparément.
Qu’est-ce qu’une astreinte ? L’astreinte, c’est une demande de condamnation de l’autorité
adjudicatrice au paiement d’une somme d’argent forfaitaire par jour tant qu’elle n’exécute pas
une jugement ou un arrêt.
➢ Remarque : Accompagne uniquement une demande en suspension mais pas une
demande en annulation.
4. L’action téméraire et vexatoire (non vu)
o Le régime contentieux institué après la conclusion du contrat
Voies de recours quand le contrat est conclu. Différents objectifs : soit contrat conclu mais le
soumissionnaire évincé aimerait l’annulation du contrat, soit il veut des DI, une indemnisation.

1. Le recours en déclaration d’absence d’effets


A quoi sert le recours en déclaration d’absence d’objet ? Son objet est d’obtenir que le contrat
soit déclaré sans effet, qu’il soit annulé. La juridiction compétente c’est toujours le juge
judiciaire statuant comme en référé. Le Conseil d’état n’est pas compétent
Délai pour introduire le recours : la règle c’est 6 mois à partir de la conclusion du contrat.
Dans certaines hypothèses c’est 60 jours à partir d’un autre moment.
Quelles sont les parties à la causes ? Toujours une procédure tripartite : soumissionnaire,
autorité adjudicatrice mais également l’adjudicataire.
Quelles sont les conditions : peut être prononcée dans 3 hypothèses :
➢ Lorsque l’autorité adjudicatrice n’a pas respecté l’obligation de publicité européenne
qui s’imposait à elle. Listé par la loi de 2013.
➢ 2 autres conditions dans le précis à connaitre
Le juge judiciaire peut soit annuler rétroactivement toutes les obligations contractuelles. Il peut
également annuler uniquement els obligations contractuelles qui restent à exécuter. Il peut aussi
décider de maintenir les effets du contrat. Cela il ne peut le faire que dans une hypothèse : des
raisons impérieuses d’intérêt général l’impose.

175
Erin Gérard Bac 3 – 2018/2019 Philippe Bouvier

En principe des raisons économique ne sont pas des raisons impérieuses d’intérêt général.
L’autorité adjudicatrice lorsque constate que manque et que du coup risque cela peut se rattraper
en cours de procédure pour échapper à l’éventuelle déclaration d’absence d’effets.

2. Le recours en sanction de substitution


Ne voit pas ça youpie

3. Le recours en dommages et intérêts ou en indemnité forfaitaire


Quel est le but de ces recours ? L’objet du recours est d’obtenir réparation du préjudice subi
par le soumissionnaire évincé.
➢ Indemnité forfaitaire : On peut réclamer une indemnité forfaitaire lorsque nous sommes
dans une procédure ouverte ou restreinte pour laquelle il y a un seul critère d’attribution
qui est fixé à savoir le prix.
o Comment ça se passe ? Dans cette procédure-là , le marché doit être attribué en
principe au soumissionnaires qui a remis l’offre la plus basse.
o Quid si ce n’est pas le cas ? Si ce n’est pas le cas, le soumissionnaire dispose
d’un droit subjectif là obtenir une indemnité forfaitaire qui est de 10% de la
valeur du marché.
➢ Dommages et intérêts : Dans les autres cas, s’il y a d’autres critères d’attribution que le
prix, alors, on parle de Dommages et Intérêts car le préjudice n’est pas évalué
forfaitairement.
Quelles est l’autorité compétente ? Cela peut être le CE ou les juridictions de l’ordre judiciaire,
au choix.
➢ Dans quels cas le conseil d’état est compétent ? Le CE peut connaitre de la demande
en indemnité via un recours en indemnité réparatrice (accessoire d’une demande en
suspension et annulation) art 11bis LCCE
➢ Dans quels cas le conseil d’état est compétent ? Même si le Ce pourrait ordonner cela,
peut toujours aller devant les juridictions de l’ordre judiciaire.
Quelles sont les conditions ?: démontrer 3 éléments :
➢ Un détournement pouvoir - Norme européenne ou droit bel - Doc de marché
➢ Dommage
➢ Lien Causal entre la faute et le dommage
Quelle est la procédure à respecter ? Si l’autorité compétente est le conseil d’état, alors, il faut
respecter la procédure indemnité réparatrice. Par contre, si l’autorité compétente est l’ordre
judiciaire, il faut agir dans un délai de 5 ans.
❖ Le contentieux de l’exécution du marché public
Contrat déjà conclu et litige entre l’autorité adjudicatrice et l’adjudicataire. Ici on applique les
règles procédurales de droit commun.
Qui est compétent pour ces litiges ? Toujours le juge judiciaire. 2 raisons :

176
Erin Gérard Bac 3 – 2018/2019 Philippe Bouvier

➢ N’applique pas au stade de l’exécution la théorie de l’acte détachable. Mais une


exception : pour les décisions de l’autorité adjudicatrice qui modifie substantiellement
le marché.
➢ N’applique pas la jurisprudence Rudelote : concerne les concessions domaniales.

§3 : Le contrat de concession domaniale


A) L’environnement juridique de la concession domaniale
1. La domanialité :
Qu’est-ce que la domanialité ? Qui dit concession domaniale suppose un bien dont
l’administration est propriétaire. Cela mène à la domanialité. C’est de la domanialité des biens
de l’administration dont il est question ici. Le mot domanialité englobe le mot concession
domaniale. La concession domaniale prend place dans le régime des biens public ou privé. Le
mot prend place dans la domanialité.

2. Régime juridique propre :


Que peut-on dire du régime juridique des biens publics ? Deuxième observation, le régime
juridique des biens appartenant à l’administration est différent du régime juridique des biens
appartenant aux particulier.
➢ Les biens appartenant aux Particuliers tombent dans le champ d’application du code
civil.
➢ Les biens appartenant à l’administration ont un régime distinct.

3. Les distinctions entre biens du domaine public et biens du domaine privé :


Quelle est la grande distinction au sein des biens de l’administration ? Parmi les biens qui
appartiennent à l’administration on distingue. Il y a les biens qui relèvent de son domaine
public, et les biens qui relèvent de son domaine privé. Le régime juridique n’est pas tout à fait
le même. On est dans un cadre qui englobe la concession domaniale.
Comment distinguer le domaine privé et le domaine public ? Les critères de distinctions ne
sont pas clairement établis.
➢ Pour la Cour de cassation : un bien relève du domaine public lorsque la loi le dit ou
lorsqu’il s’agit de biens qui servent indistinctement à l’usage de tous.
➢ Pour la doctrine : En général, la définition est plus large. Les biens qui relèvent du
domaine public sont les biens qui sont affectés à l’usage collectif, c’est-à-dire qu’ils
sont nécessaires à la satisfaction d’un besoin collectif et qui sont irremplaçable.
➢ Les biens du domaine privé c’est quoi ? Ce sont ceux qui sont définis par défaut. Ils ne
sont pas indistinctement désignés à l’usage de tous.
Quelles sont les évolutions récentes ? Maintenant, c’est une matière qui a très peu bougé mais
qui est en train de bouger de plus en plus notamment en ce qui concerne les critères de
distinction entre la domanialité publique et privée. On se demande même si cette distinction a
encore beaucoup de sens.

177
Erin Gérard Bac 3 – 2018/2019 Philippe Bouvier

4. Le régime des biens du domaine public et des biens du domaine privé.


Quels sont les exemples que l’on connait ? On parle de la domanialité privée on verra dans le
précis qu’il reprend de manière très développée une série d’exemple qui montre ce qui relève
de la domanialité publique ou privée. C’est d’autant plus important qu’en fait on se rend compte
que même si on essaie d’utiliser les critères développés, on ne peut pas ne pas se poser la
question.
➢ En manière de domanialité privée : Par exemple, les écoles, les bâtiments des
ministères, les meubles meublant, les forêts domaniales, les théâtres, les palais de
justice, les presbytères. Tout ça c’est du domaine privé du pouvoir public.
o A quoi servent les critères de distinction ? Il ne faut pas trop se tracasser car
quand on essaie de les employer ça ne marche jamais. Il faut voir si ça relève de
la domanialité publique ou privée.
o Quel est le régime juridique des biens du domaine privé ? Le régime juridique
des biens du domaine privé est beaucoup plus proche du code civil que les biens
qui relève de la domanialité privée. C’est légèrement dérogatoire mais il l’est un
peu quand même.
▪ Exception : Il est plus proche du droit commun mais Par exemple si on
décide de vendre ou de louer un bien on veillera à appliquer les principes
généraux et les fameuses lois du service public.
• Exemple : Ca veut dire que quand une paroisse n’a plus de
servant et que la commune ne sait pas quoi faire du presbytère,
elle peut le vendre.
o En quoi les biens du domaine privé sont-ils plus proche du droit commun ?
▪ Usucapion : On dira des biens du domaines privé qu’ils sont susceptibles
d’être acquis par prescription.
▪ Saisissable : En règle générale, même s’il y a des règles particulières qui
s’appliquent on considère que l’immunité d’exécution ne s’applique pas
à ces biens-là, ils sont saisissables.
• Exemple : Si une administration est débitrice et qu’elle est
débiteur récalcitrant on peut saisir un bien du domaine privé et le
vendre
o Quels sont les biens saisissable ? Art. 1412bis du C.
Jud. Prévoit que les administrations doivent lister les
biens qui sont saisissables. Si elle ne le fait pas et qu’on
veut saisir un bien, le juge va devoir regarder si le bien st
utile à la continuité du service public. Il n’y a pas de
coïncidence parfaite entre un bien du domaine privé et la
circonstance qu’il ne serait pas saisissable.
▪ Egalité d’exécution : Le principe d’égalité d’exécution transcende un
peu la distinction entre bien du domaine public et bien du domaine privé.
➢ Les biens du domaine public des pouvoirs publics : S’agissant des biens du domaine
public de l’administration, on classe les biens qui appartiennent au domaine public en
sous ensemble. Exemple : On a le domaine public immobilier (cimetière, église, les

178
Erin Gérard Bac 3 – 2018/2019 Philippe Bouvier

bibliothèques, les musées, les prisons, le parlement, les gares), le domaine public
mobilier, maritime, ferroviaire, militaire, aérien.
o Quel est le régime juridique des biens du domaine public : C’est un régime
juridique largement dérogatoire au bien commun.
▪ Insaisissable : Ils ne sont pas saisissables.
▪ Imprescriptible : Ils ne peuvent pas être acquis.
o Quid de l’utilisation privative d’un bien public ? Dernière chose s’agissant du
régime juridique des biens du domaine public. Ce n’est pas parce qu’il n’est pas
susceptible d’être loué que l’utilisation privative n’est pas possible mais elle
n’est possible que dans certaines conditions. Il n’y a que dans certains cas où
l’utilisation peut être privée.
▪ Par exemple des concessions domaniales, des autorisations domaniales,

Quel est l’intérêt de la distinction entre biens du domaine public et biens du domaine privé ?
Pour les biens du domaine privé le régime juridique est légèrement dérogatoire au droit
commun. Pour les biens du domaine public, le régime est largement dérogatoire au bien
commun.

B) La définition de la concession domaniale


1. Acte administratif bilatéral
❖ Caractéristiques :
De quoi s’agit-il ? Il s’agit d’un contrat administratif où on permet à un usager d’utiliser
temporairement une parcelle du domaine publique. On l’utilise soit à des fins privatives, soit à
d’autres fins que celles pour lesquelles ce bien est destiné.
Quelles sont les caractéristiques importantes ?
➢ Pourquoi cette nuance quant aux fins poursuivies ? La concession domaniale peut
parfois être jointe à une concession de service public. Utilisation à des fins privatives
avec un élément de durabilité.
o La concession domaniale : De plus en plus de travail, de perception des
redevances est confié à des sociétés privées. On parle d’une concession
domaniale. C’est la société privée qui va pouvoir utiliser la voie publique. Elle
va pouvoir utiliser à des fins qui leurs sont personnelles.
o La concession de service public : Concession de service publique c’est la
perception des redevances. On peut parler d’une concession domaniale qui se
double d’une concession de service publique. Ca suppose que le bien soit utilisé
à des fins purement publiques.
➢ Durable : Il y a une notion de permanence mais durable ne veut pas dire éternelle. En
termes de durée, c’est fait avec une permanence dans le temps. La concession domaniale
est toujours précaire et révocable.
o Pourquoi concession domaniale précaire et révocable ? Puisque c’est un bien
qui relève du domaine public, l’autorité concédante doit toujours se réserver la
possibilité de mettre fin au contrat de concession

179
Erin Gérard Bac 3 – 2018/2019 Philippe Bouvier

➢ A titre onéreux : Evidemment il y a un prix à payer. L’utilisation à des fins privative va


se faire moyennant le paiement d’une redevance. On a un peu tous les éléments.
➢ . Ca reste quelque chose de précaire et la concession domaniale est une concession qui
suppose le paiement d’une redevance par le concessionnaire..
❖ Concession de stationnement et de voierie :
Une concession de stationnement : Il y a la possibilité d’utiliser à des fins privatives ce bien
sans qu’il y ait d’emprise dans le sol. Il n’y a pas d’élément de durabilité.
➢ Exemple : Quand une courses cycliste est organisée, il y a une concession de
stationnement pour cette course. Il n’y a pas d’emprise dans le sol et il n’y a pas de
durée dans le temps non plus.
La concession de voierie : Par opposition à la concession de stationnement, il y a la concession
de voierie. Il n’y a pas nécessairement d’emprise dans le sol mais ce n’est pas exclu ET il y a
un élément de permanence.
➢ Exemple : les concession de sépulture, l’abribus, la station-service avec restaurant le
long d’une autoroute.

2. Acte administratif unilatéral :


Les autorisations de stationnement et de voierie : A côté des concessions domaniales qui sont
des contrats administratifs, il y a les autorisations de stationnement et de voierie.
➢ De quoi s’agit-il ? Les autorisations sont des actes administratifs unilatéraux. C’est une
autre manière d’autoriser un particulier d’utiliser à des fins privatives un bien.
Le permis de stationnement et le permis de voierie.
➢ Le permis de stationnement c’est superficiel.
o Exemple, terrasse de café.
➢ Le permis de voierie c’est quelque chose qui a un élément de durée et qui peut avoir
une emprise dans le sol.
o Exemple : baraque à frite, station-service. C’est autant d’actes qui permettent
une utilisation privative du domaine public. Il faut revenir dans le giron de
l’usage collectif.
Quand est-ce qu’il y a une concession, quand est-ce qu’il y a un acte unilatéral, c’est une autre
question mais il est évident que les 4 possibilités existent.

C) Le régime juridique des concessions domaniales :


S’agissant du régime juridique des concessions domaniales il y a ici 4 principes :

❖ Les parties :
Quelle est l’autorité concédante ? On va distinguer selon qu’on a affaire à une concession de
stationnement ou de voierie. On distingue bien la concession de stationnement de la concession
de voierie.

180
Erin Gérard Bac 3 – 2018/2019 Philippe Bouvier

➢ Concession de stationnement : Quand c’est une concession de stationnement c’est


l’autorité qui a la police de la circulation.
➢ Concession de voierie : Quand on a affaire à une concession de voierie c’est le
propriétaire du bien qui est le concédant.
Le choix du concédant : S’agissant du choix du concédant, on n’est pas dans les marchés
publics donc il y a une marche de manœuvre qui existe. La compétence est discrétionnaire il
faut motiver le choix qui a été opéré.
❖ Les principes :
Quels sont les principes qui s’appliquent ?
➢ Les lois du service public s’appliquent.
➢ La théorie de l’acte détachable : Quand l’autorité décide d’attribuer le contrat à telle
personne, c’est un acte détachable du contrat.
o Quelle est l’autorité compétente ? Donc, il peut être contesté par un
soumissionnaire (l’offrant) évincé auprès du Conseil d’état MAIS il peut aussi
saisir le juge judiciaire via l’article 159 de la constitution. La possibilité de
saisir un juge ou l’autre dépend de la manière dont on présente son litige. On
peut aller devant le Conseil d’état mais on peut aussi aller devant le juge
judiciaire pour écarter l’application.
▪ Remarque : Ce choix ne vaut que pour les conflits qui concernent
l’attribution. Toutes les contestations en cours d’exécution de contrat
dépendent du judiciaire.
o Que nous apprend le fameux arrêt Rudelotte ? Rudelotte ne s’applique pas
aux marché public, il ne s’applique pas aux concessions de 2016 MAIS il
s’applique aux concessions domaniales. C’est une décision de mettre fin à une
occupation de voierie. Dans Rudelotte l’intéressé avait obtenu la possibilité
d’occuper une voierie ET il y a mis fin. C’était une concession domaniale.
▪ Le Conseil d’Etat dit EN PRINCIPE le Conseil d’Etat ne peut censurer
l’acte quand il est adopté en vertu d’un droit de résiliation. On est dans
l’hypothèse où normalement tout ce qui touche à l’exécution du contrat
relève de l’exécution judiciaire. MAIS la décision où on met fin à une
concession pour des motifs qui sont étrangers au contrat (intérêt général)
ça, c’est un acte détachable.
• Qu’est-ce que ça veut dire ? Alors qu’on est dans le contrat,
certains actes sont détachables du contrat car la résiliation n’est
pas décidée dans un des cas de figure que le contrat prévoit mais
en dehors du contrat.
▪ Que peut faire le conseil d’état ? Il s’agit d’un acte unilatéral que le
conseil d’état est habilité à annuler quand le recours ne porte pas sur un
droit subjectif. On est en dehors du contrat et le conseil d’état est
compétent.
▪ Quel est le champ d’application de l’arrêt Rudelotte ? Ça marche pour
les concessions domaniales, ça marche pour les concessions de service.

181
Erin Gérard Bac 3 – 2018/2019 Philippe Bouvier

o La fin de la concession domaniale : (Arrêt Rudelotte) La décision de conclure


le contrat de concession avait été prise par le collège. L’autorité compétente
c’était le conseil communal. La décision de conclure un contrat était adoptée par
le collège communal. Elle n’est donc, en principe, pas régulière mais, comme
elle n’a pas été attaquée elle est devenue définitive.
▪ Comment mettre fin à la concession ? On peut prendre l’acte contraire
à l’acte qu’elle a pris au départ. L’acte contraire c’est décider de résilier
un contrat.
▪ Qui est compétent pour prendre l’acte contraire ? La difficulté ici c’est
l’acte contraire qui a été pris par une autorité incompétente. C’est pour
ça que sur le fond, le conseil d’état va annuler. Etant donné que le contrat
était définitif, le conseil d’état dit on ne peut mettre fin au contrat que
par acte contraire pris par l’autorité habilitée à mettre fin (le conseil).
▪ Qu’est-ce que ça veut dire ? Ce n’est pas parce que ce n’est pas parce
que la commune s’est trompée une fois et que c’est devenu définitif
qu’elle peut continuer à se tromper.
❖ Les droits du concessionnaires :
Quels sont les droits du concessionnaire ? Les droits dont le concessionnaire dispose ce sont
des droits subjectifs opposables aux tiers. Le judiciaire est compétent pour en connaitre. Le
concessionnaire peut mettre sa responsabilité en cause si on fait un usage fautif. Art. 1382 du
Code civil peut trouver à s’appliquer.
❖ Les limites à la concession :
Les limites dans lequel le droit évolue : il n’y a pas de monopole dans le droit du
concessionnaire.
➢ Incessible : La concession en principe n’est pas cessible, normalement.
➢ Révocable : Ce qui va se passer quand elle met fin à une concession c’est qu’elle s’en
va. Le caractère révocable c’est toujours possible mais s’il y a résiliation une indemnité
sera due. Il faut aussi s’il y a résiliation, une décision expresse et régulière c’est-à-dire
prise par l’autorité compétente. Voilà ce qu’on avait à dire dans les concessions. Il faut
dire quelques mots des services publics.

§4 : Le contrat de gestion
On peut faire des recoupements avec des choses qui ont été vues ou dites. On a parlé du contrat
de gestion concernant l’organisation externe. Nous avions fait des organisations collatérales qui
sont créées par des collectivités politiques. Nous avons vu ensemble que, souvent, un contrat
de gestion était alors conclu entre la collectivité qui a créé l’organisme public et l’organisme
public lui-même.

A) Notion :
Définition : C’est un contrat cadre qui est conclu entre un pouvoir public, une collectivité
politique et une personne morale de droit public sachant que cet organisme public a été

182
Erin Gérard Bac 3 – 2018/2019 Philippe Bouvier

préalablement institué par cette collectivité politique et à qui la collectivité politique a confié
des missions de service public.
➢ Attention, on ne dit pas que toutes les administrations collatérales ont avec la
collectivité publique qui les a créé. C’est un contrat de gestion.
➢ Attention : il ne faut pas confondre les établissements publics avec ce qu’on appelle les
fondations d’utilité publique qu’on appelait aussi les établissements d’utilité publique.
Ce sont des fondations qui sont régies par la loi de 1921 sur les ASBL. Ce sont des
personnes morales de droit privé. Donc, il faut faire attention il y a établissement public
qui sont des organismes publics et il y a les fondations d’utilités publique qui sont des
personnes morales de droit privé. C’est une loi qui a été modifiée en 2002.
Qu’est-ce qu’il y a dans le contrat de gestion ?
➢ Objectifs : Il détermine les objectifs qui sont assignés aux entités créées. Il fixe les
objectif à respecter.
➢ Financement : Il établit le mode de financement, quels sont les mécanismes financiers.
➢ Contrôle : Il détermine aussi le mode de contrôle. Le contrat de gestion va déterminer
les modes de contrôle que la collectivité politique va exercer.
➢ Droits et obligations On peut dire qu’il détermine les droits et les obligations de
l’organisme public d’une part et de la collectivité politique d’autre part. On dit que le
contrat de gestion garanti le dialogue sur les missions confiées à l’organisme public
concerné.

C) Le régime juridique du contrat de gestion :


1. Le droit des contrats :
Quel est le régime juridique du contrat de gestion ?

➢ Le droit des contrat : Tout le droit commun trouve à s’appliquer sauf l’article 1184 sur
la résolution judiciaire.

2. Le Contrat de gestion = un règlement ?


Quel est le problème lié à la qualification du contrat ? On se demande même si ces contrats
de gestions ne sont pas de véritables règlements. On passe de la partie acte bilatéral à la partie
acte unilatéral.
➢ Exemple : C’est là que le professeur Renders évoque le contrat de gestion entre la
RTBF et la communauté française. Il parle de la problématique de la qualification
juridique à donner au contrat de gestion.
o Un règlement : On se demande si on n’a pas un ensemble de règles imposées à
l’organisme public. On peut difficilement considérer que ce sont des contrats de
l’administration puisqu’on va jusqu’à se demande si ce n’est pas un ensemble
de règle imposé.

183
Erin Gérard Bac 3 – 2018/2019 Philippe Bouvier

3. Les exigences de libre concurrence :


D’où est-ce que ça vient ? Ca vient d’une loi de 1991 sur les entreprises publiques autonomes.
Sur les impulsions de l’union européenne, on a forcé les états à assurer une libre concurrence
dans une série de services qui étaient à l’origine entre les mai,s de l’état tout seul.
➢ Quelles sont les conséquences de la libre concurrence ? La régie des télégraphe et des
téléphones avait la main sur l’ensemble des télécommunications. Cette régie a disparu
on sait que c’est Proximus et on sait que cet opérateur n’est plus seul.
o Autonomisation et libéralisation des services :C’est pour ça qu’on a voulu dans
le mouvement donner plus d’autonomie à un certain nombre d’entreprise
publique. On a modifié les choses. Il y a une évolution importante de
libéralisation des services.
o Quel est le lien entre la libre concurrence et le contrat de question ? Si cette
activité est maintenue l’organisation donne beaucoup plus d’autonomie
qu’auparavant. Pour ces entreprises-là, on a fait le choix de leur donner plus
d’autonomie et de les lier à l’état par un contrat de gestion. Ces contrats de
gestion se sont multipliés un peu partout.
▪ Exemple : On a un contrat de gestion qui lie la RTBF à la communauté
française.
▪ Exemple : On a la même chose entre la Région wallonne et la région
wallon à l’exportation.
On a même un décret du 12 février 2004 relatif au contrat de gestion que l’on
retrouve dans le code à la page 197 et qui institue le mécanisme pour une série
d’organismes publics wallons qui sont énumérés.

4. Une nouvelle forme de tutelle :


Qui « contrôle » les organismes publics ? C’est un mouvement ou de plus en plus
d’organismes publics voient leurs droits et obligations réglés par la collectivité politique qui les
a créés. C’est une sorte de nouvelle tutelle qui est mise en place.
➢ Exemple : Le décret dit qu’il s’applique à l’agence wallonne d’exportation. Il y en a
pleins qui sont considérés.
A quoi sert le contrat de gestion ? Cet instrument juridique se développe de plus en plus et on
voit bien à quoi il sert. Il relie l’organisme public à la collectivité politique elle-même. On peut
parler de « fil à la patte » c’est un fil qui est attaché à la patte de l’organisme public et qui le
relie à la collectivité politique.

5. L’extension du champ d’application :


La communautarisation et la régionalisation des contrats : On voit au niveau des régions et
des communautés le même phénomène qui renait. Le contrat de gestion n’est plus purement
fédéral, il s’est élargi. C’est comme ça que le droit évolue.
La contractualisation : On sent bien un mouvement vers la contractualisation, si on prend la
deuxième partie du cours on voit bien qu’il y a un mouvement qui favorise les contrats. Le

184
Erin Gérard Bac 3 – 2018/2019 Philippe Bouvier

contrat de gestion est autre chose. Le contrat est en train de s’infiltrer partout. Les choses en
train d’évoluer encore.
➢ La privatisation : Exemple : On a créé des maisons de transition qui sont destinées à
accueillir des détenus avant de leur permettre de retrouver une liberté. On a confié la
gestion de cette maison de transition au secteur privé.
o Comment on a fait ? Est-ce qu’on va faire un contrat de concession ? C’est
compliqué car quand on confie au privé des services public il faut que ce soit
organisé par quelque chose. Le contrat de concession de service public est peut
être un moyen de régulariser la situation. On voit qu’une participation plus active
du secteur privé à l’exercice de mission de service public contribue aussi au
développement du phénomène contractuel en droit administratif.

§5 : Le contrat de concession de travaux et de services :


A) Distinction entre concession de service et marché de service :
Quelle est la première distinction ? La première chose à retenir qu’il faut retenir c’est qu’il ne
faut pas confondre la concession de service avec le marché de service.
➢ Le marché de service c’est l’administration qui doit faire nettoyer les vitres de son
bâtiment. C’est un service qui va être rendu. Quand les vitres sont lavées
l’administration va payer le lavage des vitres.
➢ La concession de service : C’est l’idée qu’un service va être accompli avec une durée
dans le temps du bénéficiaire de la concession.
o Exemple : Confier le soin de percevoir les redevance de stationnement et
identifier les personnes qui n’ont pas payé leur redevance c’est quelque chose
qui va durer dans le temps, c’est un service.
o Exemple, d’un centre sportif dans lequel il y a une cafétéria. On peut imaginer
que ça va durer. Ici, ça va durer dans le temps et il va y avoir un transfert des
risques. Il va y avoir une rémunération qui va être payée et il va supporter les
risques d’exploitation.
o Exemple : On peut même imaginer la réalisation d’une maison de repos. On
confie la réalisation d’une maison de repos à une société privée. Puis, la société
privée va gérer la maison du repos une fois qu’elle sera construite. Donc
l’entreprise va rester dans la courses, elle va la gérer et prendre les risques à sa
charge. On a une concession de service doublée d’un marché de travaux.
o Attention : une concession de service peut être une concession de service
public. Ce sont des choses à retenir s’agissant des contrats de concession qui
sont des contrats administratifs.
Quelles sont les caractéristiques de la concession ?
➢ Non obligatoire : Les autorités publiques peuvent par manque de moyen ou de
qualification faire procéder à l’exécution de travaux ou recourir à des services en dehors
de l’administration sans pour autant passer par la case concession de service. Ça c’est
l’environnement.

185
Erin Gérard Bac 3 – 2018/2019 Philippe Bouvier

➢ Partenariat durable : C’est clair que dans la concession il y a un partenariat qui se


développe entre l’autorité concédante et le concessionnaire.

B) L’environnement juridique :
Quelle est la loi belge de référence ? Ce qu’on doit dire c’est que cette matière est gérée, réglée
depuis peu par une loi qui est la loi du 17 juin 2016 sui est une transposition d’une directive de
l’union. On voit ici l’emprise du droit de l’union européenne sur ces activités-là de travaux et
de services qui sont réalisé par des personnes privées. On a cette loi du 17 juin 2016 et il y a
un arrêté d’exécution du 25 juin 2017 que l’on retrouvera dans le code.
➢ Remarque : Maintenant on peut avoir des concession de service OU des concession de
service public. Pour ces concessions de services public, elles sont englobées dans la
fameuse loi de 2016.
➢ Remarque : Il faut bien avoir à l’idée que dans ces contrats les risques et périls sont à
charge du concessionnaire.

C) Le régime juridique
1. Le champ d’application de la loi du 17 juin 2016 :
Les limites du champ d’application : S’agissant du régime juridique des concessions de travaux
et de service il faut distinguer les concessions qui entrent dans le champ d’application. Il y a
des concessions qui entrent et il y a des concessions qui n’y entrent pas.
❖ Champ d’application personnel :
Le champ d’application ratione personnae : C’est la même chose que pour les marchés
publics. Art. 2,1° de la loi du 17 juin 2016. On peut aussi faire état d’une liste d’organisme
public que l’on trouve dans l’annexe 1 de l’arrêté royal code p 776.
❖ Champ d’application matériel :
Quel est le critère fixe ? Toutes les concessions de services et des travaux ne tombent pas dans
le champ d’application. S’agissant de la loi de 2016, on a effectivement sur le plan des travaux
et services, un seuil qui correspond à un chiffre d’affaire qui est ou n’est pas dépassé. S’agissant
des concessions de service, tout dépend du seuil. Ce qui importe c’est la valeur du marché, le
chiffre de ‘affaire de la concession. Art. 35 de la loi de 2016.
➢ Le seuil est dépassé : Si ça dépasse ça s’applique
o Si le seuil est dépassé, quel est le CA ratione materiae ? La seule chose c’est
que ça ne s’applique pas à tous. On retrouve à l’art 3, §1 de la loi de 2016 et à
l’article 4 de l’Arrêté royal le champ d’application rationne materiae de la loi
de 2016. C’est là qu’on retrouve les cas dans lesquels la loi de 2016 s’applique
et les cas dans lesquels la loi ne s’applique pas.
o A qui s’applique la loi de 2016 ? C’est la même chose que pour les marchés
publics. On sait que la loi de 2016, va s’appliquer notamment aux autorités
administratives mais la notion est plus large. Il n’empêche que la loi va

186
Erin Gérard Bac 3 – 2018/2019 Philippe Bouvier

s’appliquer. Cette nuance-là est évidemment fort importante. On ne parle pas


des concessions mixtes
➢ Le seuil n’est pas dépassé : alors la loi de 2016 ne s’applique pas.
Quelle est la disposition constitutionnelle qui fonde cette règle législative ? C’est l’article 105
de la C° qui donne l’aptitude au roi de fixer les seuils. On a l’article 108 C ° qui donne au roi
un pouvoir général d’administration. Mais l’article 105 C ° dit que le roi est compétent en vertu
des lois particulières. La loi de 2016 est un cas d’application de l’article 105 de la C°.

2. Les principes applicables :


Les principes applicables : Les principes applicables ce sont les mêmes que dans les marchés
publics. Il faut savoir que s’il y a une prix à payer le prix est forfaitaire mais il n’y a pas
nécessairement de prix à payer. Il peut y avoir un prix quand même mais ce n’est pas toujours
le cas. (n° 968).
Il y a une seule chose à retenir, c’est que la règle c’est le prix forfaitaire. Il y a des exceptins, il
y a des tempéraments, … Mais la règle c’est le prix forfaitaire. C’est particulier pour les
concessions de marchés et de service car il n’y a pas nécessairement un prix. Quand il y a un
prix il est forfaitaire mais il n’y en a pas nécessairement.

3. La procédure de passation :
La passation des contrats : Il y a une chose qui est importante à retenir c’est que les procédures
de passation sont plus simples qu’en marché public. On n’a pas toutes ces différentes
procédures (ouverte restreinte négociée, …) C’est beaucoup plus simple et la négociation règne
en maître et elle est tout à fait possible entre les sous-missionnaire. Art.38 et 46 §6 de la loi.
Quid des différents critères ? On n’insiste pas sur les documents et les garanties procédurales.
Tout ça c’est la même chose que pour les marchés public. Ce qui est intéressant ce sont les
modes de passation qui sont beaucoup plus simple. On a un cahier des charges, des documents
de concessions Art. 2, 13° de la loi + Art. 41. Mais, tout ce qui concerne la terminologie
afférente aux documents est très similaire à celle des marchés publics.
Non vu n° 959 à 961.
Les garanties procédurales : Nous ne les voyons pas. C’est dans le précis les n° 980 à 993.
Nous ne les retenons pas mais les motifs d’exclusion, les règles relatives à la sélection des
candidats, les règles relatives à la régularités des offres et les règles relatives à l’attribution des
contrats sont similaires à celles en marché public.
➢ Remarque : On peut avoir des candidats ou des soumissionnaires. Ou bien la procédure
se passe en une étape et on a que des soumissionnaires. Soit on a une procédure en deux
étapes et dans ce cas là il y a des candidats. Candidats et soumissionnaires ce n’est pas
la même chose parce qu’il n’y a pas nécessairement la phase des contrats.
Conclusion du contrat n°992 t 993 → Matière non vue.

187
Erin Gérard Bac 3 – 2018/2019 Philippe Bouvier

4. L’exéccution de contrat :
Les règles relatives sont contenues dans l’arrêté d’exécution et pas dans la loi. Parmi ces
règles, il y en a une qui est importante c’est la règle relative à la résiliation des concessions.
Toutes les règles relatives à l’exécution des contrat sont contenues dans la réglementation.
Il n’y a pas moyen de trouver d’autre manière de mettre fin. Donc l’arrêt Rudelotte ne
s’applique pas.
Quid en cas de contestation ? S’agissant de la question de l’exécution du contrat et de
l’attribution du contrat. Une fois que le contrat est conclu s’il y a des contestation c’est comme
dans tous les contrats en général. C’est le cas dans les marchés publics. Ici l’arrêt Rudelotte
ne s’applique pas car il n’y a pas d’autres résiliations possible que ce qui est prévu par le contrat.
➢ Pour l’exécution tout relève de la compétence du judiciaire. Art. 73 de l’arrêté royal
du 25 juin 2017.

5. L’attribution du contrat :
La décision d’attribution du contrat : on retrouve la même distinction. C’est un acte qui se
dissocie du contrat lui-même et qui peut être attaqué en tant qu’acte administratif unilatéral. La
loi du 17 juin 2013 s’applique aussi. Ca veut donc dire que toutes les règles trouvent à
s’appliquer ici aussi.
Est-ce que le délai de standstill s’applique également aux concession de service ? S’agissant
du contentieux d’attribution loi recours du 17 juin 2013, le standstill s’applique aux
concessions de travaux et de services. Elle s’applique aussi comme pour les marchés publics
c’est la même chose. Elle tend à s’appliquer tant pour les marchés que pour les concessions.
Qui est compétent ? Il faut bien avoir à l’esprit le contentieux d’attribution et le contentieux
d’exécution. Il faut faire la distinction entre les autorités concédantes qui sont des autorités
administratives et celles qui ne le sont pas. Celles qui ne le sont pas relèvent toujours du pouvoir
judiciaire.
➢ Quel est l’article pertinent : Il y a cette chose intéressante à dire, c’est l’article 24 de
la loi du 17 juin 2013. Cet article est l’article qui identifie l’instance de recours en cas
d’attribution.
o Attribution :
▪ Autorité administrative : L’instance de recours est la SCACE si
l’autorité adjudicatrice est une autorité administrative.
▪ Ce n’est pas une autorité administrative : Le juge judiciaire pour les
autres cas. C’est l’article 24 de la loi du 17 juin 2013 qui identifie
l’autorité juridictionnelle compétente.
➢ Qu’est-ce qui est intéressant ? Ce qui est intéressant c’est de regarder ce qu’il en est
des autorités qui ne sont pas des autorités administratives et qui prennent parfois des
actes administratifs unilatéraux. Ca renvoie à l’article 14 des lois coordonnées qui nous
dit que la section du contentieux statue par voix d’arrêt sur les recours. On peut
combiner ceci, l’article 24 de la loi de 2013 renvoie à l’article 14 des LCCE. Les
autorités administratives qui sont autorités concédantes lorsqu’elles attribuent une

188
Erin Gérard Bac 3 – 2018/2019 Philippe Bouvier

concession c’est bien le conseil d’état qui est juge mais l’article 24 vise Art. 14 LCCE
dans son ensemble donc les autorités administrative et tout le reste.
o Qu’en est-il quand l’autorité concédante n’est pas une autorité administrative
mais est une assemblée parlementaire ou le conseil de la justice ? Car l’article
24 ne fait pas de distinction, l’instance de recours c’est la section du contentieux
administratif. Quand on lit l’article 14 §1 on ne parle pas des concession.
o Où est la solution ? La solution c’est que si demain le conseil d’état conclu une
concession de travaux et de services, la décision d’attribution du contrat en
question relèvera bien du pouvoir du conseil d’état en dépit du fait que l’article
14, §1 ne le dit pas.
o Qu’est-ce qu’il faudrait faire pour bien faire ? Il faut modifier l’article 14, §1,
2°des lois coordonnée du conseil d’état pour mettre « relatif aux marchés public
et aux concessions de »

6. Les concessions qui n’entrent pas dans le champ d’application :


Dernière chose sur les concessions : Il y a aussi des concessions qui ne tombent pas dans le
champ d’application de la loi de 2016.
Quel est le régime juridique de ces concessions ? Il y a 5 choses à retenir concernant ces
concessions dont le régime juridique n’est pas organisé par la loi du 17 juin 2016.
➢ Première observation : Il est bien entendu que les concessions de travaux et de services
qui échappent au champ d’application de la loi de 2016 échappent aussi au champ
d’application de la loi de 2013. C’est la 1er remarque.
➢ Deuxième observation : Les concessions de service public qui ne sont pas dans le
champ d’application ont un volet contractuel et un volet réglementaire.
o Volet contractuel : Les dispositions qui ont un rapport contractuel c’est toutes
celles qui concernent les droits et obligations entre le concessionnaire et le
concédant.
o Volet réglementaire : Mais, il y a aussi un volet réglementaire qui s’applique à
tous les destinataires de services.
▪ Exemple N°1000 de la maison de repos. Si on a une concession qui est
octroyé à un particulier qui gère la maison de repos. On a un volet
contractuel et on a aussi un volet réglementaire qui concerne tous les
pensionnaires de la maison de repos.
➢ Troisième observation : Ça se rapproche du régime juridique de la concessions
domaniale.
o Exemple : avec la cafétéria et la station-service on peut avoir une concession
domaniale et une concession de service qui nous permet d’exploiter la station-
service. On a deux contrats qui règlent la même situation juridique.
Quels sont les points communs entre le régime juridique de la concession domaniale
et le régime juridique de la concession de marchés et de services ? Ce qu’on a dit pour
la compétence de l’autorité compétente. La motivation de son choix, le choix du
concessionnaire, … Tout cela, c’est la même chose que pour la concession domaniale.
Il faut que la décision soit motivée. Il faut comparer les offres des concessionnaire.

189
Erin Gérard Bac 3 – 2018/2019 Philippe Bouvier

o Attention : Le choix du concessionnaire est un acte détachable ce qui veut dire


qu’on peut relever du conseil d’état. Mais il est aussi possible que le juge
judiciaire en soit saisi. Il y a deux possibilités dans ce cas s’y qu’on ne retrouve
pas dans les marchés publics.
➢ Quatrième observation : le régime juridique se caractérise par le fait que le
concessionnaire a des droits subjectifs. S’agissant non pas de l’attribution de la
concession fait de son exécution, c’est de la compétence du juge judiciaire.
o Attention : Une nouvelle fois ici, arrêt Rudelotte pourrait trouver à
s’appliquer. On peut imaginer qu’il soit mis fin à la concession et la question de
la légalité de la fin du contrat pourrait être portée devant le conseil d’état.
➢ Cinquième observation : Les limites qui encadrent les concessions domaniales
encadrent aussi les concessions de services.

Partie 3 : le contrôle de l’administration :


Chapitre 1 : Les contrôles administratifs et citoyens
Le mot contentieux administratif contient les mécanismes qui règle le règlement des litiges. Il
ne concerne pas que les mécanismes qui règlent les conflits mais il concerne aussi les
mécanismes qui visent à prévenir les conflits. Et le contrôle préventif c’est ce que nous allons

Section 1 : Le contrôle administratif :


On a principalement les recours administratifs et le contrôle de tutelle.

§1 : Le recours administratif :
A) Les principes :
Il y a 6 traits essentiels du recours administratif.

Premièrement : Recours administratif : c’est un recours qui est porté devant une
administration et pas une juridiction.
Deuxièmement : objectif du recours. Il tend à contester un acte administratif tant du point de
vue de sa légalité que du point de vue de son opportunité.
Troisièmement : résultat du recours : Le recours tend à obtenir une nouvelle décision après
réexamen.
Quatrièmement : Avantage du recours : L’avantage est d’éviter un recours juridictionnel. On
ne passe pas par la case du juge.
Cinquièmement : Il y a 3 types de recours administratifs.
➢ Le recours gracieux : Le premier c’est ce qu’on appelle le recours gracieux. C’est un
recours qu’on introduit auprès de l’auteur de la décision pour tenter de la faire revenir
sur sa décision. Le but est de faire en sorte qu’il la modifie ou qu’il la retire dans le
respect de la théorie du retrait d’acte.
➢ Le recours hiérarchique est introduit auprès du supérieur hiérarchique de celui qui a
pris la décision. L’objectif c’est qu’il fasse usage de son pouvoir de commandement
voir que lui-même substitue sa décision à la décision initiale.

190
Erin Gérard Bac 3 – 2018/2019 Philippe Bouvier

➢ Le recours de contrôle : Dernier type de recours c’est ce qu’on appelle le recours de


contrôle. Le recours de contrôle est, lui, introduit auprès d’une autorité différente de
celle qui a pris la décision initiale. Etant entendu que l’autorité différente n’est pas le
supérieur hiérarchique de l’auteur de la décision initiale.
o Exemple : Auprès de quelle autorité de contrôle ? Le cas du collège de
l’environnement.
Sixièmement : Recours inorganisés et organisés : On a parmi les recours administratifs des
recours qui sont inorganisés et des recours qui sont organisés. Dans le précis, on voit que les
recours inorganisés sont ou gracieux ou hiérarchique. Les recours organisés sont ou gracieux
ou hiérarchique ou de contrôle.
➢ Remarque : Il se demande s’il ne peut pas y avoir de recours inorganisés de
contrôle. Mais c’est une discussion qu’il aura avec le professeur Renders.
o Pourquoi ? Il pense à l’autorité de tutelle. Il y a des recours qui sont
organisés. Rien n’interdit un citoyen de faire appel à l’autorité de tutelle qui
contrôle les autorité qu’elle contrôle. C’est pourquoi il PENSE qu’il peut
aussi y avoir des recours inorganisés de contrôle auprès des autorités de
contrôle.

B) Le recours administratif inorganisé


Il y a 8 observations qui doivent être faites : Art. 28 Const. et Art. 41 LSRI
Premièrement : Pourquoi est-ce qu’on qualifie un recours d’inorganisé ? Parce que les textes
ne prévoient pas le recours.
Deuxième observation : L’autorité de recours : l’administré s’adresse à l’auteur de la décision
de contester ou à son supérieur hiérarchique. C’est en cela que le recours est inorganisé. Il
s’adresse à l’un ou à l’autre.
➢ Remarque Il pense qu’on peut aussi ajouter un recours inorganisé auprès de
l’autorité de contrôle.
Troisième observation : Les formalités de recours : C’est l’administré qui s’adresse au
supérieur hiérarchique alors qu’aucun texte ne prévoit. Puisqu’aucun texte n’organise le recours
il n’y a pas non plus de modalité particulière. Il n’y a pas de délai non plus. Les critiques peuvent
porter tant sur la décision de non recours.
La quatrième observation : pas d’obligation à connaitre du recours : puisque le recours n’est
pas organisé, l’autorité, l’auteur de la décision n’est pas tenu d’examiner le recours. Il peut ne
pas l’examiner. Il peut refuser de le faire ou il peut se taire. S’il se tait son silence ne vaut pas
décision implicite. S’il refuse de l’examiner c’est bon aussi. Il n’y a pas là matière à acte
administratif susceptible de faire l’objet d’un recours.
➢ Remarque : Souvent ce sont des questions de bon sens. Le bon sens commande la
réflexion. C’est le bon sens qui doit nous aider à trouver la solution.

191
Erin Gérard Bac 3 – 2018/2019 Philippe Bouvier

La cinquième observation : Impossible d’attaquer la décision de refus,… : un recours auprès


du conseil d’état n’est pas non plus possible contre une décision qui serait prise par l’autorité
sur recours.
➢ Exemple : Le refus d’examiner, le silence, le simple fait de dire je confirme la décision
initiale, ce ne sont pas des actes attaquable.
La sixième observation : Si l’autorité prend une nouvelle décision après un réexamen on a
affaire à un vrai acte unilatéral. Et là, cette décision devra être conforme aux différentes
prescriptions conformes à l’élaboration d’un acte. Il doit la motiver et il tombe dans le champ
d’application de la loi de 91.
La septième observation : Pas d’effet suspensif du recours : Puisque ce recours n’est prévu
par rien, il ne suspend pas non plus le délai pour agir devant le conseil d’état contre la décision
initiale. Le délai de 60 jours court contre la décision initiale s’il le laisse passer c’est trop tard.
La demande à l’autorité ne suspend pas le délai de recours contre la décision initiale. Le délai
ne s’est pas arrêté par le fait qu’on a introduit un recours inorganisé.
➢ Remarque : SI à la suite d’un recours inorganisé, l’autorité prend une nouvelle
décision, cette nouvelle décision était susceptible de faire l’objet d’un recours. Cette
décision-là, qui est prise sur recours se substitue à la décision initiale, elle la remplace,
elle prend sa place. Donc si un recours est introduit il doit l’être dans les 60 jours.

C) Le recours administratif organisé


Première observation : prévu par le texte : il est organisé parce qu’un texte le prévoit. Il doit
être organisé par une autorité.
Deuxième observation : Organe compétent : C’est un organe qui est identifié par les textes. Il
peut être entendu près d’une autorité qui préexiste au recours ou près d’une autorité qui a été
créée expressément pour connaître de ce recours.
➢ Exemple : il y a toujours une proposition de décision, ou un projet de décision. Un
recours est possible auprès de cette autorité-là. Ce recours là dont on parle ici,
l’organe qui est compétent pour en connaitre a été institué rien que pour ça. La
chambre de recours a été instituée rien que pour ça.
➢ Exemple : décret du 6 février 2014 : Mais, il y a des autorités qui préexistent à
l’introduction d’un recours. Un recours administratif organisé est organisé dans ce
décret. Le recours est organisé auprès du gouvernement wallon qui préexiste au
recours. Il n’a pas eu besoin de ce recours pour exister.
Donc l’organe est soit spécialement prévu pour le recours en question soit il préexiste.
Troisième observation : Les formalités : puisqu’il est organisé, les règles qui président à son
organisation doivent être respectées. Il faut respecter les formes et la procédure que le texte
prévoit. C’est quelque chose qui est important à avoir à l’esprit et notamment la question du
délai pour autant que la mention de la voie de recours soit précisée dans la décision initiale.

192
Erin Gérard Bac 3 – 2018/2019 Philippe Bouvier

Quatrième observation : Le délai : l’autorité qui statue sur recours doit le faire dans le délai
imparti.
➢ Quels sont les délais prévus ? Les délais c’est parfois des délais d’ordre c’est parfois
des délais de rigueur.
▪ Remarque : On est en lien avec ce qu’on a vu dans la partie 2 du cours.
On est dans la légalité externe de l’acte. On est dans la légalité ratione
temporis. Le délai doit être respecté par l’autorité qui statue sur recours.
o Le délai de rigueur : Si le délai est de rigueur, le texte prévoit une sanction.
o Le délai d’ordre : S’il est d’ordre ou s’il n’y a pas de délai du tout, la règle du
délai raisonnable s’applique.
Cinquième observation : Quels sont les motifs ? On retombe dans des notions qui sont déjà
familières. Il faut que la décision prise sur recours soit régulière. Il faut qu’elle soit conforme
la décision doit reposer sur des motifs admissibles en droit.
Sixième observation : Les pouvoirs de l’autorité : L’autorité sur recours peut avoir des
pouvoirs différents. Elle peut avoir un pouvoir de réformation, d’annulation de la décision ou
un pouvoir d’approbation.
1) Le pouvoir de réformation : Si c’est un pouvoir de réformation, la décision qui sera
prise par cette autorité, comme dans le cas des recours inorganisé, se substitue à la
décision initiale. Elle la remplace. Donc s’il y a recours, il y aura recours contre la
nouvelle décision et pas contre l’ancienne décision. SI le requérant se trompe, il y a un
souci.
2) Le pouvoir d’annulation ou d’approbation : Quand l’autorité de recours ne dispose que
d’un pouvoir d’annulation ou d’approbation, l’autorité est limitée par les moyens qui
sont invoqués par l’administré qui introduit le recours (SAUF moyens d’ordre public).
Avec, une décision d’approbation ou d’improbation il pense qu’on a une décision qui
vient se greffer sur la décision initiale.
a. La décision d’approbation : Le recours doit être dirigé non pas seulement contre
l’approbation mais aussi contre la décision initiale. Donc ce n’est pas tout à fait
la même chose.
b. La décision d’annulation : Si c’est une annulation il pense qu’on peut raisonne
de la même manière mais si c’est un recours d’approbation alors on attaque la
décision initiale et l’approbation.
i. Exemple : un fonctionnaire communal nommé. Il est nommé. Un
concurrent évincé d’adresse à l’autorité de tutelle même si le recours
n’est pas organisé. L’autorité de tutelle décide d’annuler la nomination
du fonctionnaire en question.
1. Le recours organisé du fonctionnaire : Il introduit un recours
devant le conseil d’état. le conseil d’état lui donne raison alors le
conseil d’état annule l’annulation. Donc dans ce cas il pense
qu’on peut attaquer que l’annulation mais il faut être prudent.
PAR CONTRE pour l’approbation il faut attaquer l’approbation
ET la décision initiale.

193
Erin Gérard Bac 3 – 2018/2019 Philippe Bouvier

Huitième observation : Pas d’effet suspensif : Un recours administratif n’est jamais suspensif
de la décision initiale sauf si le texte dit autre chose. La décision initiale continue à produire ses
effets. Le recours n’est pas suspensif.
Neuvième observation. La subsidiarité du recours au conseil d’état : Sauf cas de force
majeure, un recours organisé doit être impérativement exercé avant de saisir le Conseil d’Etat.
C’est ce qu’on appelle le recours administratif préalable.
➢ Quel est le principe ? Le principe c’est que si le recours administratif est préalable il
doit être exercé avant d’introduire un recours au conseil d’état. On veut que le juge soit
saisi quand il n’y a vraiment pas moyen de faire autrement, sauf en cas de force majeur.
o Remarque : Même si le recours est facultatif, il faut quand même qu’il ait été
introduit avant d’aller avant le conseil d’état. Il y a deux arrêt qui disent ça mais
c’est bizarre parce qu’un recours administratif est toujours facultatif. Mais en
gros, il faut toujours exercer le recours administratif avant d’aller devant le
conseil d’état.
➢ Quelle est l’exception : L’autre hypothèse c’est que si jamais le recours autorisé ne peut
porter que sur certains aspects et pas sur d’autres, si d’autres critiques de légalités
peuvent être invoquées. Si le spectre d’action de l’autorité administrative de recours est
aussi large que celle du Conseil d’Etat cette question ne se pose pas.
Article 19, al.2, LCCE : disposition qui permet, quand les voies de recours ne sont pas
indiquées sur l’acte, de prolonger le délai pour introduire un recours devant le CE de 4 mois on
a donc 60j + 4mois.
Cet article indique que si l’autorité n’indique pas la voie de recours au CE, le délai est allongé
de 4 mois. Mais, la voie de recours naturelle n’est pas toujours au CE. Cet article ne peut donc
pas s’appliquer si c’est la voie de recours organisé qui devait être indiqué.
Pour ce qui concerne les voies de recours organisés, le délai ne commence jamais à courir si la
voie de recours n’est pas indiquée.

§2 : Le contrôle de tutelle :
Qu’est-ce que l’autorité de tutelle ? La tutelle se conçoit en l’absence même de recours. C’est
un mode de contrôle de nature administrative. C’est un contrôle opéré par une autorité
supérieure sur des actes bilatéraux et unilatéraux. Cette autorité inférieure procède de la
décentralisation territoriale ou de service. On voit rejaillir des concepts tant dans les
organisations collatérales que dans les organisations locales.
➢ Exemple : les communes et les provinces sont soumises à un contrôle de tutelle.
➢ Exemple les établissement publics qui procèdent de l’organisation locale sont aussi
soumis à la tutelle.
➢ Exemple : les organisation fédérales régionales et communautaires peuvent aussi être
soumises à la tutelle SAUF les organisations comme l’AFSCA car c’est le ministres qui
gère directement l’afsca. Donc, l’idée de tutelle n’a pas le sens.

194
Erin Gérard Bac 3 – 2018/2019 Philippe Bouvier

On a un tas d’hypothèse qui sont différentes, il n’en demeure pas moins que la tutelle est un
mode de contrôle qu’une entité exerce sur une autre. Ce contrôle est un contrôle adminitratif
qui porte sur tous les actes de l’autorité.

A) L’organisation :
La tutelle au niveau de la décentralisation territoriale : On a une tutelle par les collectivité
politique sur d’autres collectivités politiques décentralisées. Il y a deux dispositions
importantes :
➢ Disposition constitutionnelle : Une disposition qui se trouve dans la constitution. Art.
162, al. 2, 6° qui consacre le principe selon lequel la tutelle doit être organisée par le
législateur. Il détermine le procédé de tutelle, les autorités de tutelle et les éléments
essentiels de la procédure. Cet article 162 nous dit que dans son al. 2 la loi consacre
l’application des principes suivant : « La loi consacre l'application des principes
suivants : 1° l'élection directe des membres des conseils provinciaux et communaux; 2°
l'attribution aux conseils provinciaux et communaux de tout ce qui est d'intérêt
provincial et communal, sans préjudice de l'approbation de leurs actes, dans les cas et
suivant le mode que la loi détermine; 3° la décentralisation d'attributions vers les
institutions provinciales et communales; 4° la publicité des séances des conseils
provinciaux et communaux dans les limites établies par la loi; 5° la publicité des
budgets et des comptes; 6° l'intervention de l'autorité de tutelle ou du pouvoir législatif
fédéral, pour empêcher que la loi ne soit violée ou l'intérêt général blessé.c’est la loi
qui institue la tutelle. »
➢ La LSRI de 1980 : Nous dit dans son article 7 que les régions sont compétentes en ce
qui concerne l’organisation de la tutelle pour les province, les communes, etc. Le
législateur compétent, de manière générale pour la tutelle, c’est le législateur régional.
Art. 7 de LSRI du 8 août 1980 qui doit être lu avec les article 39 et 134 de la Const.
o Qu’est que ça veut dire ? La Constitution dit que c’est la loi qui organise la
tutelle des communes et des provinces. Cet article 7 ne se contente pas de dire
que l’organisation de la tutelle relève des région elle fait une distinction
fondamentale entre la législation ordinaire et la tutelle spécifique.
▪ La compétence des Régions (tutelle ordinaire) : L’article 7 de la LS
nous dit que l’autorité compétente pour organiser la tutelle ce sont les
Régions qui sont compétentes pour ce que l’on appelle la tutelle. Donc,
ce sont les Régions qui, par décret, organisent la tutelle sur les autorités
locales provinciales et communales.
▪ La tutelle spécifique : la compétence de l’état et des communautés :
MAIS l’article 7 parce aussi d’une tutelle organisée par l’état et pas les
communauté. A côté de la tutelle ordinaire organisée par les régions, on
a la tutelle spécifique, qui elle est organisée sur des actes qui s’inscrivent
dans les matières qui relèvent de l’état et des communauté. Quand L’état
et les communautés instituent une tutelle spécifique, ça doit être réglé
par le législateur.

195
Erin Gérard Bac 3 – 2018/2019 Philippe Bouvier

B) La nature :
Contrôle concret et casuistique : La tutelle est exercée de façon concrète, acte par acte.
➢ Etablissement de règles pour guider les autorités locales : Il est tout à fait possible que
l’autorité de tutelle respecte des directives, des circulaires. Il existe des directives qui
sont données à la Région wallonne. C’est une circulaire qui n’a pas d’effet juridique en
principe.
➢ Examen au cas par cas des décisions prises par les autorités locales : L’autorité de
tutelle peut faire ça mais cela ne la dispense jamais d’exercer son contrôle de tutelle au
moment où elle doit le faire. Ce n’est pas parce que la Région wallonne a pris une
circulaire en disant vous devez faire comme ça, qu’elle est dispensée de l’examen au
cas par cas des décisions des autorités locales qui sont portées à la connaissance de
l’autorité de tutelle.
Contrôle en toute égalité et opportunité : La tutelle s’exerce en égalité et en opportunité. Quand
la Région exerce son contrôle, il faut regarder si la décision est conforme à la loi. Elle va aussi
regarder si la décision poursuit un but d’intérêt général. C’est le deuxième aspect important
quant à la nature de la tutelle.
Respect du principe de l’autonomie communale : Enfin, la tutelle ne peut pas porter atteinte
au principe de l’autonomie communale. C’est un principe fondateur mais ces intérêts existent
bel et bien. Il ne faudrait pas qu’on arrive à une situation où le contrôle fasse disparaitre
l’autonomie qui est reconnue aux autorités locales.

C) Les procédés de tutelle :


On distingue la tutelle ordinaire et le tutelle spécifique :

1. La tutelle ordinaire :
On distingue la tutelle ordinaire générale de la tutelle ordinaire spéciale. Quand on parle de
tutelle ordinaire spéciale on est dans la tutelle ordinaire. Il ne faut pas confondre tutelle spéciale
et tutelle spécifique.
❖ La tutelle ordinaire générale :
Première observation : Tous les actes adoptés par une autorité locale : Cette tutelle générale
est appelée générale parce qu’elle porte sur tous les actes soumis et adoptés par les autorités
locales. Elle s’opère sur tous les actes, que ces actes aient été ou non transmis à l’autorité de
tutelle. Il n’y a pas d’obligation à communiquer tel ou tel acte qui est soumis à la tutelle
d’annulation. SAUF si le texte le prévoit. Le principe c’est que les actes soumis à la tutelle
générale, c’est tous les actes et ils ne sont pas automatiquement transmis. Il n’y a pas de texte
qui dit que tous les actes des collectivités locales doivent être transmis à l’autorité de tutelle car
c’est ingérable évidemment.
Deuxième observation : Contrôle a posteriori : La tutelle ordinaire générale est aussi appelée
répressive. Ca veut dire qu’elle s’opère à postériori. Les décisions prises produisent leurs pleins
effets aussi longtemps que l’autorité de tutelle n’a pas intervenu.

196
Erin Gérard Bac 3 – 2018/2019 Philippe Bouvier

Troisième observation : Contrôle facultatif : Elle est facultative. On n’est pas obligé de mettre
le pouvoir de tutelle en œuvre.
Quatrième observation : A son initiative ou sur recours : L’autorité de tutelle va exercer son
pouvoir de sa propre initiative. MAIS elle peut aussi agir sur recours. Elle peut aussi agir sur
recours.
➢ Par exemple dans le Cwadel on a l’article 31. 33. 3. qui prévoit que toute décision de
révocation ou de démission d’office est transmise au gouvernement wallon. Le membre
du personnel concerné a 30 jours pour introduire un recours.
o Tutelle d’annulation : Ça montre que nous somme dans la tutelle générale, c’est
une tutelle d’annulation.
o Obligation exceptionnelle de transmission : Il y a une obligation de
transmission de la part de l’autorité locale et de la commune du gouvernement
wallon.
o Tutelle qu’il y ait recours ou non : Il y a une tutelle qui s’exerce même sans
recours. Elle est obligée de statuer. MAIS on dit aussi qu’un recours est possible.
Nous sommes donc ici dans le cadre de la tutelle ordinaire générale d’annulation
mais on voit bien qu’ici le texte prévoit un recours organisé auprès de l’autorité
de contrôle.
▪ Remarque : A son sens il n’y a rien qui interdit un citoyen à s’adresser
à l’autorité de tutelle. Même si un recours n’est pas prévu, rien n’interdit
un citoyen d’une commune d’alerter l’autorité de tutelle des résistance
qu’un acte de cette personne conteste.
o Effet suspensif du recours organisé : Quand un recours comme ça est exercé
auprès d’une autorité de tutelle c’est que le délai de recours pour intervenir est
suspendu. Il est interrompu.
▪ Suspension : Ca veut dire que si une partie du délai est déjà écoulée,
lorsque la suspension se termine, il ne reste que la partie qui n’a pas
encore été épuisée qui jouera.
▪ Interrption : Quand un recours est introduit auprès d’une autorité de
tutelle, le recours est interrompu et un nouveau recours partira plus tard.
Ce qu’il faut avoir à l’esprit si c’est un citoyen d’une commune il faut
qu’il s’adresse à l’autorité de tutelle à un moment où l’autorité de tutelle
est encore compétente pour connaitre de la décision. Si elle est toujours
compétente, si elle prend une décision, c’est à partir de ce moment-là que
le fameux délai pour introduire une action va recommencer. Si puisqu’on
est en tutelle facultative, un citoyen va auprès d’une autorité de tutelle,
la décision étant facultative, l’autorité de tutelle peut ne rien dire. Le
point de départ du nouveau délai pour statuer a comme nouveau
Cinquième observation : Si l’autorité de tutelle s’abstient ou si elle dit je n’exerce pas mon
autorité de tutelle, ce n’est pas un acte susceptible de recours.
Sixième observation : Distinction entre tutelle de suspension et tutelle d’annulation : on
distingue la tutelle d’annulation et la tutelle de suspension.

197
Erin Gérard Bac 3 – 2018/2019 Philippe Bouvier

1) La tutelle de suspension : Avec la suspension, on suspend l’acte soumis à contrôle dans


l’attente d’une éventuelle annulation. Maintenant, on ne parle plus explicitement dans
le Cwadel de la tutelle de suspension. Ici, la suspension c’est une mesure provisoire qui
n’est pas susceptible de recours devant le conseil d’état.
a. Une fois que la suspension a eu lieu qu’est-ce qu’elle peut faire l’autorité
locale ? Elle peut soit confirmer sa décision. Soit elle retire sa décision
conformément à la théorie du retrait d’acte. Soit-elle ne fait rien du tout et
l’autorité de tutelle va annuler pour pas.
i. Remarque : Il est clair aussi que si l’autorité locale décide de maintenir
sa décision elle doit justifier pourquoi elle le fait.
b. Qui est compétent ? Puisque la tutelle d’annulation est au pouvoir des région, la
tutelle de suspension est aussi au pouvoir des région.
i. Remarque : Si on va voir l’ordonnance de Bx Cap, il est mention de la
suspension à l’article 9. MAIS dans le Cwadel on n’en parle par du tout
Art. 31 :11 et suivants.
2) La tutelle d’annulation : L’acte annulé n’est censé n’avoir jamais existé. Exemple :
Un agent communal est nommé et cette nomination st annulée par l’autorité de tutelle.
La nomination est annulée donc ça veut dire qu’il est censé n’avoir jamais été nommé.
Il a un recours contre la décision de la nomination. Si le conseil d’état vient à annuler
l’annulation décidée par l’autorité de tutelle où en est-on ? Il reste agent nommé. C’est
vraiment une question de bon sens.
a. Qui est compétent : La tutelle d’annulation est une tutelle qui appartient
normalement au gouvernement régional. C’est la LSRI qui le dit. On le retrouve
à l’article 7 de la LSRI. MAIS il n’est pas impossible que le gouvernement
régional délègue. C’est le gouvernement régional qui exerce la tutelle et c’est
délégué à un des membres.
b. Quel est le délai ? Le délai pour l’autorité de tutelle est en principe de 30 jours
qui peut être prolongé une fois de moitié donc on peut aller jusqu’à 45 jours. Le
point de départ du délai varie. C’est toute la difficulté qui s’adresse aux autorités
de tutelle. Le point de départ ce n’est pas simple a fixer. Pour faire bref c’est le
moment où l’autorité de tutelle a connaissance de la décision. C’est important
pour le déterminer. Un fois que le délai est passé l’autorité n’a plus une
compétence quelconque. Ce délai est le même pour la région Wallonne Art.
31 :22-6 et pour Bruxelles c’est l’article 10.
❖ La tutelle ordinaire spéciale :
Qu’est-ce que la tutelle ordinaire spéciale ? C’est une tutelle qui s’exerce uniquement à l’égard
des actes qui sont identifiés dans le texte.
➢ Exemple : Tout à l’heure, on parlait du budget. Le budget est soumis à tutelle spéciale
et plus particulièrement à la tutelle d’approbation. C’est l’article 31 31 §1 1° on verra
une série d’acte soumis à la tutelle spéciale d’approbation.
Il y a l’approbation principalement mais il y a aussi l’autorisation et la tutelle coercitive.

198
Erin Gérard Bac 3 – 2018/2019 Philippe Bouvier

La tutelle ordinaire spéciale d’approbation : l’acte de l’autorité locale ne produit ses pleins
effets que lorsqu’il est approuvé. Ça suppose que l’acte à approuver existe bel et bien mais il
ne produit d’effet qu’à partir de l’approbation.
➢ Exemple : Le budget d’une commune ne produit ses pleins effets que quand il a été
approuvé.
La tutelle ordinaire spéciale d’autorisation : Aussi longtemps qu’il n’y a pas d’autorisation,
l’acte ne produit pas d’effet. Ça suppose que l’acte à autoriser n’existera que quand il aura fait
l’objet d’une autorisation par l’autorité de tutelle.
La tutelle ordinaire spéciale coercitive : l’autorité de tutelle prend une mesure ou envoie un
commissaire spécial Art. 31 :16.
➢ Exemple : La commune de Schaarbeek avait installé dans la salle des guichet un seul
guichet pour les néerlandophone. Le bourgmestre avait été sommé de mettre fin à cette
situation. Il a refusé donc un commissaire spécial a été envoyé pour retirer les
distinction.
Dernier mot sur la tutelle spéciale, la tutelle générale s’applique à tous les actes saufs tous les
actes qui sont soumis.

2. La tutelle spécifique
De quoi parle-t-on ? Il y a certaines matières dont les communes et les provinces sont chargées,
qui sont en fait des compétences des communautés et de l’état. Dans le cadre de ces décisions,
les décisions peuvent être soumises à un contrôle de tutelle. C’est une tutelle qui est mise en
place par la communauté ou par l’état.
➢ Exemple : Il y a une police locale et il y a des zones de polices locales. Certaines
décisions peuvent être prises et on peut concevoir que l’autorité fédérale qui est toujours
compétente exerce un contrôle de tutelle. C’est identifié par le fédéral. L’article 66 de
la loi du 7 décembre 1998 institue une tutelle spécifique.

3. Le concours de tutelle
Qu’est-ce que le concours de tutelle ? Pour faire simple, il est concevable que à propos d’un
même acte deux tutelles existent. Une tutelle ordinaire et une tutelle spécifique. Attention :
C’est concevable mais ces tutelles de se confondent pas. La tutelle peut être exercée dans les
limites que la tutelle prévoit.
➢ Qu’est-ce que ça veut dire ? Si la tutelle spécifique est prévue pour tel et tel aspect, il
est possible que pour d’autres aspects cette tutelle ne joue pas. Il faut voir ce que la
tutelle spécifique prévoit. La tutelle spécifique ne peut pas aller au-delà de ce que le
législateur a prévu. S’il y a d’autres aspects du même acte, la tutelle spécifique peut
jouer.
En d’autres mots, la tutelle spécifique n’exclut pas par principe la tutelle générale mais à propos
d’un même acte le partage des eaux est fait. Un même acte peut être concerné par deux tutelles
mais il y a une frontière.

199
Erin Gérard Bac 3 – 2018/2019 Philippe Bouvier

Section 2 : Le contrôle citoyen :


Nous distinguons bien le contrôle juridictionnel d’une part et le contrôle administratif d’autre
part. Il y a à côté du contrôle administratif le contrôle citoyen. On a l’accès aux documents
administratifs et la médiation institutionnelle ou le médiateur.

§1 : L’accès aux documents administratifs :


A) Les origines constitutionnelles :
Pourquoi la transparence administrative existe ? C’est pour permettre un contrôle
administratif direct par les citoyens. Ca permet aux citoyens de défendre leurs intérêts en
connaissance de cause.
➢ Remarque : Sur le Fronton de l’hôtel de ville de Verviers on peut lire « Publicité,
sauvegarde du peuple » et c’est totalement en accord avec l’idée de la transparence
administrative.
Quel est le fondement constitutionnel de la transparence administrative ? L’accès aux
documents administratifs est consacré par l’article 32 de la Constitution « Chacun a le droit
de consulter chaque document administratif et de s’en faire remettre copie ».
➢ Que peut-on en dire ?
o C’est un droit fondamental
o C’est un droit qui est ouvert à tout le monde en ce compris les personnes morales
de droit public
o Il ne faut pas justifier d’un intérêt. L’accès ne suppose pas l’existence d’un
intérêt.
o L’article 32 vise tous les documents administratifs. Chaque document
administratif quel que soit son support. Ca concerne tout document.
▪ Attention il ne faut pas justifier d’un intérêt MAIS pour les documents
à caractère personnel un intérêt doit exister. Exemple : je ne peux pas
consulter le dossier personne de mon collègue.
o Le document vise la consultation et la possibilité de prendre copie. Dans les
textes qui organisent la transparence administrative, en réalité, on va au-delà.
▪ Publicité passive est prévue par l’article 32 de la constitution. Nous
sommes dans la publicité passive.
▪ Publicité active En réalité les textes législatifs qui s’inscrivent dans le
prolongement de l’article 32 de la constitution vont au-delà de ce que
la constitution prévoit.
• Exemple : garantissent la publicité active (l’autorité prend
l’initiative).
• Exemple : possibilité de demander une consultation, des
explications.
o Pas de droit absolu : Il se trouve que ce droit est assorti d’exception. Et
l‘identification des exceptions relève de l’état, des communautés et des régions.
Tout dépend de la matière concernée et de l’autorité compétente pour la matière
concernée.

200
Erin Gérard Bac 3 – 2018/2019 Philippe Bouvier

B) Les bases légales :


Quelles sont les bases légales concernant la transparence administrative ? Il y a plein de
textes sur la transparence administrative car chaque collectivité politique supérieure est
compétente pour organiser la transparence administrative.
➢ Exemple : il y a une loi de 94 pour la transparence en ce qui concerne l’état fédéral.
➢ Exemple : il y a 2 décrets qui concernent la région wallonne.
Donc, il y a des textes un peu pour toutes les administrations.
➢ Remarque : On pourrait peut-être dire que c’est peut être un peu dommage qu’on n’ait
pas un texte applicable à tous. Ca aurait peut être été mieux d’agir comme ça afin de
rapprocher le citoyen de l’administration. Il y a même des textes propre à la transparence
administrative pour les administrations qui concernent l’environnement. C’est d’ailleurs
par là que ça a commencé.
Quelles sont les normes qui concernent la Région Wallonne ? On va retrouver le décret du
30 mars 95 qui, lui concerne l’administration régionale wallonne. Et, dans le Cwadel Art.
32 :11 :1 à la page 438, on a les dispositions qui concernent les communes et les provinces.
➢ Que peut-on en conclure ? La Région wallonne est compétente pour prendre des règles
concernant sa propre administration mais elle est aussi compétente pour l’organisation
des pouvoirs locaux. C’est aussi la région qui est compétente pour organiser la
transparence administrative dans les pouvoirs locaux.
➢ La Commission d’accès aux documents administratifs : Quand on regarde l’article
32 :31-5 qui est à la page 440, on voit qu’il existe une commission d’accès.
o Remarque : On voit dans cet article là que la Cada qui est compétente pour les
communes et les provinces est la même Cada que celle qui est compétente pour
les régions. Il y a une passerelle qui a été faite pour ce qui concerne la
transparence administrative.

C) Les lignes directrices :


Quelles sont les lignes directrice de la transparence ? On va maintenant dégager quelques
lignes directrices concernant le débiteur du droit d’accès, l’objet, les exceptions et la procédure
au droit d’accès. On va plus parler de la loi de 94 au niveau fédéral.
Qui est le débiteur de ce droit d’accès ? Le débiteur du droit d’accès c’est l’autorité
administrative. Chaque législation va viser des autorités administratives qui sont édifiées en
autorité administrative. Dans chaque législation, on va trouver les autorités qui sont visées par
cette administration. On a aussi des dispositions dans le Cwadel qui s’appliquent aux communes
et aux provinces. Cette transparence administrative a un champ d’application à géométrie
variable.
➢ Quelles sont les exceptions ? Les exceptions sont fixées par la loi. Mais les exceptions
doivent être mises en lien avec la compétence des communautés et des régions. Il y a
des exceptions qui visent l’administration fédérale qui peuvent s’étendre et trouver à
s’appliquer à d’autres entités fédérées.

201
Erin Gérard Bac 3 – 2018/2019 Philippe Bouvier

Chaque législation qui identifie le débiteur du droit d’action, s’agissant plus particulièrement
des exceptions, le régime des exceptions a une géométrie variable. Les législations peuvent
trouver aussi à s’appliquer à d’autres administration.
➢ Exemple : le droit à la vie privée est prévu dans la loi de 94 et elle va s’appliquer à
toutes les autorités administratives parce que le droit à la vie privée c’est une
compétence fédérale.
Quel est l’objet du droit d’accès ? L’objet du droit d’accès : toutes les législations vont dans le
sens de ce que la Constitution indique. Le droit d’accès concerne tous les documents qu’ils
soient par papiers ou qu’ils soient électroniques. Tous ces documents peuvent entrer dans le
champ d’administration de l’article 32 de la constitution. Ce peut même être un acte
préparatoire et pas nécessairement un acte administrative. L’accès aux documents en matière
d’environnement touchent une administration distincte.
Quelles sont les exceptions au droit d’accès : C’est ici, qu’il y a une petite chose intéressante
à dire sur le champ d’application à géométrie variable. Quand on regarde les textes on voit que
les exceptions sont très nombreuses. C’est là que ça devient intéressant pour comprendre en
quoi les législations peuvent être à géométrie variable.
➢ Que dit la loi de 94 concernant son champ d’application ? Quand on prend la loi de
94 l’autorité dit la présente loi s’applique aux administration fédérales. Et le petit b dit
que la loi s’applique également « aux autorités administratives autres que les autorités
administratives fédérales, mais uniquement dans la mesure où, pour des motifs relevant
des compétences fédérales, la présente loi interdit ou limite la publicité de documents
administratifs. » Il y a des exceptions de l’état impose aux entités fédérées.
➢ Quelles sont les exceptions ? Art. 6 de la loi du 11 avril 1994 : les 3 premiers
paragraphes indiquent toutes les exceptions.
o §1 : L'autorité administrative fédérale ou non fédérale rejette la demande de
consultation, d'explication ou de communication sous forme de copie d'un
document administratif SI elle a constaté que l'intérêt de la publicité ne l'emporte
pas sur la protection de l'un des intérêts suivants :
▪ Qu’est-ce ça veut dire ? Si la publication empêche la protection d’un des
intérêt listé alors, l’administration doit rejeter la demande de
consultation. C’est donc une exception obligatoire relative.
o §2 : L'autorité administrative fédérale ou non fédérale rejette la demande de
consultation, d'explication ou de communication sous forme de copie d'un
document administratif qui lui est adressée en application de la présente loi si la
publication du document administratif porte atteinte :
▪ Qu’est-ce que ça veut dire ? l’obligation est obligatoire et elle est
absolue. Elle doit rejeter la demande.
o §3 : L'autorité administrative fédérale peut rejeter une demande de consultation,
d'explication ou de communication sous forme de copie d'un document
administratif dans la mesure où la demande.

202
Erin Gérard Bac 3 – 2018/2019 Philippe Bouvier

o Qu’est-ce que ça veut dire ? Ce sont des exceptions facultative.


L’autorité peut, elle n’y est pas obligée mais elles ne s’appliquent qu’à
l’administration fédérale.

D) Les formalités :
Quelles sont les formalités à remplir pour avoir accès aux documents ? Normalement une
demande d’accès doit faire l’objet d’un écrit : On veut éviter les demandes abusives. Il faut
préciser ce à quoi on veut avoir accès. Art. 5 de la loi de 94.
Dans quel délai l’administration doit-elle répondre ? En règle aussi, les textes le montrent, le
délai qui est imposé pour répondre à une demande. Ce délai est un délai de rigueur. On verra
ça à l’article 6 de la loi de 94. Ça veut dire que si le délai n’est pas respecté, cela vaut refus. Il
y a une solution en cas d’absence de réponse, c’est le refus.
Exigence de motivation de la décision : Il est évident aussi que la notification de la décision
doit comporter les motifs de cette décision. Si l’autorité ne dit rien c’est un refus implicite. Il
n’y a pas de motifs. Il y a une obligations de motivation sui se superpose à la loi de 1991 sur la
motivation formelle.

E) Les recours :
Quid si la décision mène à un refus de la demande d’accès ?
➢ Recours : Après, la plupart des législations prévoient un recours possible qui est
introduit auprès de l’autorité qui a dit non. C’est une demande en reconsidération qui
est possible. Le recours peut être assortie d’une demande faite à la Commission d’accès
aux documents administratifs.
➢ Avis de la CADA : Mais, en même temps, il est possible de saisir la commission d’accès
aux documents administratifs qui va alors elle donner un avis sur la demande en
reconsidération en prenant en considération le refus opposé aux citoyens. Si on a
effectivement un avis, de nouveau, il appartient à l’autorité de se prononcer
définitivement sur une nouvelle considération. Il y a un chose très importante, si un
Cada vient à dire à l’autorité
Quels sont les recours possibles ? Au bout du compte quand l’avis a été pris, si c’est toujours
un refus un recours est possible.
➢ Devant le conseil d’état : La loi de 94 organise un recours particulier auprès du conseil
d’état. Un refus peut faire l’objet d’un recours devant le conseil d’état MEME si on ne
peut pas exclure un recours devant les autorités judiciaires.
➢ Devant les juridictions administratives : Si la transparence administrative trouve à
s’appliquer et qu’on ne précise pas quel est le juge compétent, on peut dire qu’un recours
ne serait pas impossible devant les juridictions judiciaire. Quand la compétence est
discrétionnaire, qu’on considère qu’on est dans le cadre d’un droit subjectif politique
donc ils peuvent relever de la compétence du judiciaire.
o Remarque : Au niveau de l’administration fédérale ça ne marche pas car ce
n’est pas prévu → Il faut voir texte par texte.

203
Erin Gérard Bac 3 – 2018/2019 Philippe Bouvier

Comment peut-on qualifier la compétence de l’autorité ? Dans cette matière, la compétence


de l’autorité est toujours discrétionnaire si elle refuse, elle se fait en raison d’une des exceptions
dans la loi. La compétence n’est pas liée.
➢ Exemple : C’est vrai qu’elle doit refuser l’accès s’il y a un problème de secret
professionnel mais il y a toujours une place à discussion donc il peut toujours y avoir
un éventuel contrôle du conseil d’état.
➢ Attention : Si la compétence est entièrement liée (exemple enquête publique) elle doit
donner l’accès et donc le juge judiciaire est compétent mais pas le conseil d’état.
Quelles sont les discussions à propos de la Cada à l’heure actuelle ? Pour l’instant, la Cada a
un rôle d’avis, c’est-à-dire qu’on la consulte et elle donne un avis. Mais, il est question, de
donner un pouvoir décisionnaire à la Cada. Elle pourrait directement décider si oui on non le
refus de l’autorité à l’accès était abusif ou non.
➢ Pourquoi ce n’est pas une si bonne idée que ça ? la Cada wallonne n’est pas
indépendante.
o Exemple de situation problématique :La commune qui a refusé l’accès à un
document administratif. Si c’est la Cada qui décide elle pourrait donner l’accès
là où la commune a refusé. Dans un cas pareille la commune pourrait aussi
introduire une recours devant le conseil d’état.
Arrêt Charles : De quoi s’agissait-il ? C’est un enseignant suspecté de maltraitance d’enfant
et il est invité à comparaitre devant un service d’aide et d’intervention locale pour les enfants.
Il est entendu et puis il demande l’accès aux documents qui sont à charge. Le service refuse.
L’intéressé fait une demande de reconsidération au service et demande un avis à la Cada
Wallonne. Le service, après, ne dit plus rien.
➢ Qu’est-ce que c’est que ce service ? C’est un service qui appartient à un réseau Sos
enfant. C’est un service provincial qui est géré par une personne de droit public. Les
équipes SOS enfants sont institués par la communauté française. Donc ce service
provincial gère une matière de la communauté française.
➢ Qui est compétent pour connaître de ce refus ? Le conseil d’état constate que c’est un
service intégré dans l’administration provinciale de la province de Namur. C’est une
Province dont l’organisation est confiée à la Région Wallonne.
➢ Quel est le motif du refus : Le Conseil d’état constate que c’est le secret médical qui
est invoqué pour justifier le refus. MAIS on n’explique pas pourquoi le secret médical
s’oppose.
o Que dit le conseil d’état concernant les motifs ? Le conseil d’état dit que la
décision finale est une décision implicite donc elle n’est pas motivée MAIS il
faut que les motifs apparaissent dans le dossier administratif OR le dossier
administratif est vide.
o Quel est le second problème (et le plus grave). En plus, le CE constate que la
province a refusé de collaborer avec la CADA au nom du secret médical. Le
refus opposé par une autorité administratif de collaborer avec la CADA voile
toute obligation de transparence.

204
Erin Gérard Bac 3 – 2018/2019 Philippe Bouvier

▪ Remarque : On comprend mieux pourquoi ce serait intéressant de


donner un pouvoir décisionnaire à la CADA.
➢ Quelle est la conclusion du conseil d’état ? Le dossier ne fait pas apparaitre les motifs
pour lesquels il y a eu u refus implicite donc le conseil d’état Annule.

§2 : Le médiateur :
Que faut-il bien voir ? On va parler de la médiation institutionnelle et pas de la médiation
processuelle. La médiation processuelle c’est la médiation qui intervient en marge d’un procès.
Ici, c’est une médiation qui est réalisé au sein d’une administration.
Quels sont les différents médiateurs qui existent ? On a des médiateurs fédéraux Loi du 22
mars 1995 ; On a un décret de la communauté germanophone du 26 mai 2009. On a un accord
de coopération entre la communauté française et la région wallon pour avoir un médiateur
commun. Nous allons nous attarder sur celui qui concerne l’état même si les règles et la
compétence des médiateurs est à peu près la même.

A) Le mode de saisine :
1. Saisine obligatoire :
Première observation : Le médiateur n’agit pas motu proprio, il agit toujours sur saisine. Il est
saisi d’une réclamation par un citoyen.
➢ Condition de forme : En principe, le mode de saisine se fait à l’écrit. Ce n’est pas une
règle absolue mais c’est une règle qui s’applique normalement. Le texte de la loi de 95
dit même « par écrit, ou oralement »
➢ Condition de recevabilité : MAIS si même le mode de saisine est relativement lâche et
souple, ça n’empêche pas l’existence d’une condition recevabilité. Art. 8 et 9 de la loi
de 1995.
o Toute personne peut saisir le médiateur : Il est écrit que toute personne peut
introduire une réclamation.
o Les cas dans lesquels le médiateur peut refuser : MAIS dans certains cas, le
médiateur peut refuser de traiter la réclamation. Ces exceptions sont citées à
l’article 9. On voit bien que si le mode de saisine est large il y a quand même
des limites.

2. Objet de la saisine :
Deuxième observation : Objet large : Le texte dit que la personne intéressée doit prendre
contact avec l’autorité.
➢ Quel est l’objet ? L’objet de la médiation ce sont : les actes pris par une autorité
administratif OU le fonctionnement de l’autorité administrative.
➢ Que peut-on observer ? Quand on dit que le citoyen peut s’adresse au médiateur sur le
fonctionnement ou sur les actes d’une autorité administrative c’est très large car :
o le terme « autorité administrative » est large
o ça concerne le fonctionnement et les actes.

205
Erin Gérard Bac 3 – 2018/2019 Philippe Bouvier

3. Suspension des travaux du médiateur :


Troisième observation : si un citoyen s’est adressé à un médiateur et qu’il fait marche arrière
le médiateur suspend ses travaux. Dès qu’on introduit une procédure judiciaire, le médiateur
arrête de travailler.
➢ Exception majeure : On a dans la loi de 1995, un article 13, §2 qui prend l’affaire de
manière inversée. Ce n’est valable que si un recours est introduit auprès du conseil
d’état. Dans ce cas-là, le médiateur continue son travail.
➢ Attention : Cette règle ne vaut QUE pour les médiateurs fédéraux et les médiateur de
la communauté germanophone.

4. Suspension du recours devant le Conseil d’état


Quatrième observation : Art. 19 al. 3 de la LLCE nous dit que lorsqu’un citoyen saisi le
médiateur, le recours dont il dispose pour aller devant le conseil d’état est suspendu. Il est
suspendu jusqu’au moment où le médiateur s’est prononcé.
➢ Quelle est la différence avec la règle précédente ? Là il y a aussi une règle qui est
prévue comme la précédente mais qui vaut pour tous les médiateurs.
➢ Comment ça se passe ? S’il décide de s’adresser à un médiateur alors que la procédure
devant le conseil d’état est en cours, le délai cesse de courir. Il y a une suspension de
délai de 4 mois et après les 4 mois le délai recommence à courir là où il en était.

B) Les pouvoirs :
Quels sont les pouvoirs d’investigation des médiateurs ? Il faut savoir que les pouvoirs
d’investigations d’un médiateur sont énormes. Il peut obtenir tous les documents qu’il veut. Il
peut aussi faire des observations qui touchent la légalité de l’acte. Il a un pouvoir extrêmement
large tant au niveau des enquêtes qu’il peut mener qu’au niveau de ce qu’il peut dire. Le pouvoir
d’investigation qu’il a est inversement proportionnel
Quelles sont les missions des médiateurs fédéraux ? Les médiateurs fédéraux Art. 1 de la loi
de 95 ont droit missions principales. On a surtout parlé de la première :
➢ Examiner les réclamations par les citoyens relative au fonctionnement des autorités
fédérale
➢ Investigation sur le fonctionnement des administrations à la demande de la chambre des
représentants
o Remarque : en réalité les médiateurs sont des agents collatéraux du pouvoir du
parlement.
➢ Le pouvoir du médiateur de formuler des recommandation et de faire rapport sur les
fonctionnements. Art. 1, 3° de la loi de 95.

206
Erin Gérard Bac 3 – 2018/2019 Philippe Bouvier

Chapitre 2 : Les contrôles juridictionnels et para-juridictionnels


Section 1 : Les contrôles juridictionnels :
§1 : Les attributions du pouvoir judiciaire :
A) Point historique :
Les choses ne sont pas simples. C’est l’histoire qui explique le droit.
Pourquoi y a-t-il cette concurrence de juge ? Cette concurrence vient principalement du fait
que le conseil d’état n’a vu le jours qu’en 1948. DONC le judiciaire avait le champ libre depuis
1830. Il n’y avait pas d’autre juge que le juge judiciaire. Quand le conseil d’état est arrivé il a
fallu lui trouver une niche. Mais il y a eu une concurrence entre les deux ordres juridictionnels.
Quelles sont les dispositions importantes ?
➢ Art. 144 et 145 de la Constitution.
o Art. 144 qui réserve au pouvoir judiciaire depuis 1831 les contestations qui
portent sur des droits subjectifs civils.
o Le 145, lui réserve aussi aux tribunaux de l’ordre judiciaire des contestations
qui portent sur des droits subjectifs politiques. Ce sont deux dispositions qui
expliquent pourquoi il y a deux juges.
➢ Art. 158 de la Const qui réserve à la Cour de Cassation et depuis 1831 le pouvoir de
trancher les conflits d’attribution entre les ordres juridictionnels.
➢ Art. 160 et 161 (date du 18 juin 1993) : On insère le conseil d’état et les juridictions
administratives dans la constitution.

B) La notion de droit civil :


Quel est le contrôle opéré par les juridictions judiciaires ? Art. 144 de la Constitution « Les
contestations qui ont pour objet des droits civils sont exclusivement du ressort des tribunaux.
Toutefois, la loi peut, selon les modalités qu'elle détermine, habiliter le Conseil d'état ou les
juridictions administratives fédérales à statuer sur les effets civils de leurs décisions. »
Qu’est-ce qu’un droit civil ? C’est là qu’on a un solide problème. Dans le précis, M. Renders
se réfère à une définition de Jean Dabin qui pour définir les droits civils dit qu’ « ils ont pour
objet les biens propres et privés de l’individu ».
➢ Que peut-on dire de cette définition ? Ca a pour objet la personne et les biens. La
définition part de là. Ils demeurent quel que soit l’individu. Toutes les personnes sont
concernées par ces droits civils. La définition est vague et c’est bien là que git la
difficulté.
➢ Concrètement, ça donne quoi ? Ca donne que les litiges qui portent sur la rémunération
de la matière ont toujours été considéré comme relevant du droit civil. Les litiges qui
touchent à la conclusion, la résiliation, la résolution d’un contrat sont des litiges qui
appartiennent aux juridictions judiciaires. C’est la même chose pour tout ce qui
concerne la responsabilité extracontractuelle de l’administration. En réalité, on
s’aperçoit que l’analyse se fait presque au cas pas cas.
Voilà pour les droits civils.
207
Erin Gérard Bac 3 – 2018/2019 Philippe Bouvier

C) La notion de droit politique :


Quid des droits politiques ? Les droits politiques sont du ressort des tribunaux SAUF pour les
exceptions fixées par la loi.
➢ C’est quoi les droits politiques ? C’est très difficile à définir. Les droits politiques ce
sont les droits qui donnent la possibilité de participer à l’exercice de la souveraineté. Il
donne la possibilité de donner le bénéfice des services.
o Exemple : Les contestations qui portent sur la matière de l’impôt parce que le
citoyen a le droit à payer l’impôt que dans la mesure envisagée par la loi.
▪ Attention en matière d’impôt quand un règlement communal fiscal est
pris par une commune il peut être attaqué devant le conseil d’état parce
que c’est un règlement. Mais si on parle de l’impôt lui-même, la
contestation touchant à l’impôt lui-même, ça relève du judiciaire.
o Exemple : On a tout ce qui touche au droit des salariés en matière de sécurité
sociale. Toutes ces contestations là relèvent du juge judiciaire.
o Exception : Le contentieux électoral communal. Il y a eu une exception qui
confie le contentieux électoral communale au conseil d’état. SACHANT que le
conseil d’état intervient ici comme juge d’appel. Il connait en degré d’appel
d’une décision prise par une juridiction en 1er instance.

D) Le conflit de l’attribution :
1. Le contexte du conflit :
Quelles sont les compétences des différentes instances ?
➢ Le pouvoir judiciaire : On dit classiquement que sauf exception il revient aux
juridictions judiciaires de trancher toutes les contestations qui portent sur des droits
subjectifs.
o Remarque : Le mot droit subjectif n’est pas très juste. Il faut préciser s’il s’agit
de droit subjectif civil ou politique.
➢ Le pouvoir administratif : Le conseil d’état lui s’occupe des recours qui sont introduits
contre un acte administratif unilatéral dont le requérant postule l’annulation voire la
suspension. L’essentiel de son pouvoir c’est de connaitre de la conformité à la loi des
règlements et des actes administratifs individuels.
Quel est le problème qui peut survenir ? Le problème c’est qu’on peut avoir un recours
introduit au conseil d’état contre un acte administratif mais qui en réalité masque une
contestation qui porte sur un droit subjectif.

2. Comment départager les juges et les conflits d’attribution ?


La théorie de l’objet direct et véritable du recours : Dès 1952, la Cour de Cassation qui est le
juge des conflits d’attribution a dégagé la théorie de l’objet véritable et direct du recours. Ca a
l’air facile mais ça ne l’est pas du tout. Il donne lieu à des débats à n’en plus finir. Pendant très
longtemps la cour de Cassation a peu cassé le conseil d’état.
➢ Remarque : C’est le seul cas où la C Cass peut casser le CE. C’est uniquement en cas
de conflit d’attribution.
208
Erin Gérard Bac 3 – 2018/2019 Philippe Bouvier

Pourquoi est-ce que la C. Cassa a le dernier mot ? On doit regretter que la cour de cassation
est compétente pour trancher le conflit CAR la cour de cassation est juge et partie.
➢ Le contexte historique : Il se trouve qu’en 1830, on n’a pas voulu créer de conseil d’état.
Le conseil d’état du droit Guillaume avait des tendances dictatoriales et donc il a laissé
des mauvais souvenirs. MAIS on a quand même prévu donner à la Cour de cassation
les conflits d’attribution selon les modalités prévues par la loi. La loi n’est jamais venue.
➢ Quel était le « conflit d’attribution » à départager ? On peut se demander pourquoi
cette disposition existait. Certains auteurs disent ça ne sert à rien puisque le judiciaire
était compétent pour tout. MAIS, en réalité, le judiciaire n’était pas compétent pour tout.
Il y avait toujours des limites.
o Exemple : Il ne se concevait pas qu’une décision prise par le roi en tant
qu’autorité de tutelle puisse être annulé par le judiciaire. Le conflit d’attribution
était un conflit entre le judiciaire et les administrations.
➢ Dans les années 20 – volonté de créer un conseil d’état : On a voulu créer une
juridiction de conflit administratif. C’est tombé à l’eau mais POURQUOI ? c’est
l’arrêt La Flandria, le juge judiciaire a compris qu’on allait lui opposer un concurrent
et donc il a sorti l’arrêt La Flandria. L’avantage de cet arrêt c’est qu’il dit que le juge
judiciaire peut condamner un pouvoir public en responsabilité.
➢ La création effective du conseil d’état : En 1948, on a créé un Conseil d’état sans
modifié la constitution. Mais par contre, pour créer un tribunal de règlement des conflits
d’attribution, il fallait modifier la constitution et c’était inenvisageable. C’est une
situation paradoxale qui s’explique par l’histoire. C’est un jeu de pouvoir et dans les jeu
de pouvoir ce n’est jamais simple.

3. Les exemples de conflit d’attribution :


Exemple : L’importance de la compétence liée ou discrétionnaire : On a un exemple dans le
précis le professeur Renders donne l’exemple d’une décision qui refuse de reconnaitre le
caractère rétroactif à une allocation de diplôme.
➢ Qui se déclare compétent ? Le conseil d’état se déclare compétent et ça ne pose pas de
problème parce que l’autorité disposait d’un pouvoir discrétionnaire d’allouer ou de ne
pas allouer un caractère rétroactif à l’allocation des diplômes.
➢ Est-ce que le pouvoir judiciaire pourrait être compétent ? Il faut voir si l’autorité
dispose d’un pouvoir discrétionnaire dans le choix de la décision qu’elle doit prendre
ou si la compétence est liée.
o SI la compétence est liée alors on dit le citoyen a un droit DONC il y a un droit
subjectif. Pour mettre en œuvre la théorie de l’objet véritable du recours on a
égard à la compétence. Est-elle discrétionnaire ou liée.
Exception : Le critère de la compétence liée ou discrétionnaire n’est pas automatique : Arrêt
de 2016 : On sait que les agents disposent d’un quota de jour de congé de maladie. Si le quota
est épuisé, l’agent est mis de plein droit en disponibilité.
➢ Quel est le contexte : Un agent vient devant le conseil d’état pour contester la mise en
disponibilité.

209
Erin Gérard Bac 3 – 2018/2019 Philippe Bouvier

➢ Que dit la Cour de Cass ? La cour de Cassation dit que dans ce cas-là, l’objet de cet
acte est l’annulation d’un acte administratif unilatéral. La C. Cass ajoute que la
circonstance que la compétence de l’autorité liée n’y change rien. Car à l’obligation qui
est imposée à l’administration ne correspond pas à un droit subjectif dont un agent peut
se prévaloir.
Exemple : Le questionnement de l’ouverture des procédure Un litige qui vient à l’audience le
21 mai. Ce sont deux enseignantes qui se battent sur une question d’ancienneté. Il y a un système
dans l’enseignement qui détermine la positions. Il est admis que le classement n’est pas bon. Il
y a une procédure judiciaire qui a été ouverte par l’enseignante qui a été lésée en même temps
que le conseil d’état.
➢ Devant le conseil d’état, elle demande une annulation de la décision.
➢ Devant le juge judiciaire, elle demande de constater l’irrégularité sur base de 1382 et
d’enjoindre à la commune de reconstituer une carrière. Il y a deux présentations pour
une même réalité.
➢ Qui est compétent ? On en vient à considérer que les deux juges sont compétents. MAIS
à un moment où on se plaint que les moyens alloués au juges sont insuffisants est-il
normal qu’on puisse se payer le luxe de demander la même chose à deux juges. Il ne
trouve pas normal que l’on puisse s’adresser pour une même situation contentieuse
s’adresser à deux ordres juridictionnels différents.
o Remarque : Est-ce que le problème n’est pas dans la définition de droit
subjectif ? Il est surpris de dire qu’on parle de droit subjectif et qu’on oublie
totalement la terminologie droit civil et droit politique.
S’agissant du contrôle des juridictions judiciaires nous avons vu les attributions du pouvoir
judiciaire.

§2 : La responsabilité civile extracontractuelle de l’administration :


A) Contexte historique :
Quelle a été l’évolution historique ? Arrêt la Flandria : Dans ce genre de situation et à
l’époque, le juge judiciaire quand l’administration se comporte comme personne privée le juge
judiciaire est compétent. Mais, si l’administration se comporte comme une personne publique
le juge judicaire n’est pas compétent.
➢ Arrêt de la Veuve…. C’est une affaire une un homme, militaire de profession, participe
à une célébration militaire sur la place du cinquantenaire. L’homme meurs à cause d’un
des canons présents à la cérémonie. La veuve de l’homme intente une action en
responsabilité contre le pouvoir public. Le judiciaire se déclare incompétent.
o Quelle est la réaction ? Cette affaire là a conduit le constituant à vouloir créer
une cour du contentieux administratif pour s’occuper de ça. La manœuvre a été
avortée par l’arrêt la Flandria. C’est vraiment le point de départ de la
responsabilité civile extracontractuelle.
o Remarque : L’arrêt la Flandria montre un type de raisonnement mais ce
raisonnement peut être contesté. C’est une décision qui est très utilisée mais elle
peut faire débat. Ce qui est bon à savoir qui est aussi assez amusant c’est qu’en

210
Erin Gérard Bac 3 – 2018/2019 Philippe Bouvier

1872, le tribunal des conflit français rend une décision similaire mais prend une
décision contraire. L’arrêt la Flandria est donc le contrepieds de l’arrêt Blanco.
L’arrêt Blanco qui dit clairement que le code civil est là pour régler les
situations de particuliers à particuliers et donc a ne s’applique pas au personnes
publiques.
Quel est l’avantage de l’arrêt la Flandria ? L’arrêt la Flandria efface la distinction entre
administration de personne privée et administration de la personne publique. Donc le judiciaire
est compétent.

B) La faute de l’administration :
1. La notion de faute :
C’est quoi la faute de l’administration ? Il y des controverse pour savoir si c’est assimilable à
une illégalité ou non. On accepte de dire que la faute c’est une irrégularité ou un manquement
au devoir de prudence. C’est quelque chose qui a fait l’objet d’une immense controverse. Cette
controverse est moins intéressante aujourd’hui car le mécanisme de l’indemnité comparatrice
diminue cette distinction entre faute et illégalité.
➢ Petite précision : Même s’il y a faute, on peut admettre l’idée de l’erreur invincible qui
expurge la responsabilité de l’auteur de la faute. Ca peut conduire l’administration à se
tromper.

2. La responsabilité de la faute :
Comment est-ce qu’une faute subvient dans l’administration ? Si faute il y a c’est parce
qu’une personne en a commise une. Il y a toujours la faute de quelqu’un. Nous avons déjà vu
cette problématique là de la faute causée par des agents dans la première partie du cours quand
on a distingué l’agent organe et l’agent préposé.
➢ Qui est responsable de la faute de l’organe ? Il faut parler d’une loi important La loi
de 2003 : Son article 3 dit que les personnes publiques sont responsables du dommage
causé à des tiers par les membres de leurs personnels dans l’exercice de leurs fonctions.
De la même manières que les commettant sont responsables du dommage causé par ses
préposés. Cette disposition est capitale car elle modifie fondamentalement un système
de responsabilité.
➢ Qu’est-ce que ça veut dire ? Les fautes commises par des agents sous statut sur réputées
être commises par l’état, la personne publique qui est commettant. On traite les organes
et les préposés de la même manière. C’est la personne publique pour laquelle on travaille
qui est responsable. Depuis 2003, l’agent organe et l’agent préposé sont protégés par
l’article 1384 du Code Civil.
➢ Ça veut dire que la théorie de l’organe est abandonnée. Ca ne veut pas dire que l’agent
ne peut pas être directement cité. Le but c’est de faire en sorte que tous les agents
peuvent appeler la personne morale. Il est évident aussi que pour celui qui est victime il
est plus facile de se tourner. La saisine du juge peut directement viser la personne
publique. Mais si l’agent est visé tout seul l’article 4 permet d’appeler l’employeur

211
Erin Gérard Bac 3 – 2018/2019 Philippe Bouvier

comme civilement responsable. Sachant que pour le dol, pour la faute lourde, là l’agent
est directement responsable.
Qui est protégé par l’article 3 de la loi de 2003 ? Cette protection existe pour tous les agents
de la fonction publique qu’ils soient préposés, organes, contractuels ou statuaires. SAUF article
2 de la loi de 2003 l’action récursoire est toujours possible et permet au pouvoir de se retourner
contre l’agent sauf pour une faute légère occasionnelle.
Quid de la protection des mandataires ? Ce système qui protège les agents de la fonction
publique ne protège pas les mandataires. Ils échappent au champ d’application de la loi de
2003. Ca veut dire qu’un bourgmestre qui a des responsabilités importantes, sera responsable
en justice. C’est ça qui fait que ça peut mettre un bourgmestre en difficulté.
➢ Exemple il y a une voierie et il y a un nid de poule et le bourgmestre ne prend pas de
mesures à signaler l’existence de ce nid de poule. Un Motard tombe sur le nid de poule,
et se tue, c’est la théorie de l’organe. Si la famille introduit un action sur base de 1382,
le bourgmestre est civilement responsable et une protection n’est pas possible puisque
1382 fait que l’organe et la personne publique se confondent.
o Coups et blessure : Le bourgmestre peut être attrait au pénal. Mais au pénal la
responsabilité des personne morale ne joue pas. Il n’y a pas moyen de le citer
devant un juge pénal. S’agissant d’une juridiction pénale, là il y a un problème.

C) Le dommage et le lien causal :


Application de la théorie de l’équivalence des conditions : Le principe, la question qui se pose
c’est que sans la faute le dommage n’aurait pas existé. C’est la théorie de l’équivalence des
condition.
➢ Quelles sont les particularités propres au droit administratif ? Appliqué en droit
administratif, ça a quand même ses particularités car ça dépend de l’irrégularité.
o Les vices de légalité externe : Si c’est un vice de motivation ou de compétence,
ces vices-là, ils se corrigent facilement. Donc, sans la faute la même décision
aurait été prise.
o Les vices de légalité interne : Par contre, si la faute est un vice de légalité
interne. Exemple : on révoque un agent. C’est disproportionné. Cette révocation
est annulée. Il faut le réintégrer mais il y a eu des dommages qui étaient
supportés. Sans cette disproportion-là, la mesure n’aurait jamais été prise.
DONC le lien de causalité va être lié à la question de savoir si l’autorité dispose du pouvoir de
reprendre la même mesure. Si un vice de légalité est un vice de légalité externe, est-ce qu’on
peut imaginer la présence du lien de causalité entre l’inégalité et la mesure ? On peut l’imaginer
mais on parlera du critère de chance. Il y avait peut être une chance. On a perdu cette chance.
En outre, il y a une prescription de 5 ans pour la responsabiltié extracontractuelle. Qui
commence à partir de l’identification du dommage.

212
Erin Gérard Bac 3 – 2018/2019 Philippe Bouvier

Section 2 : Le Conseil d’état :


§1 : Les juridictions administratives – Généralité :
A) La diversités de juridictions administratives :
Première observation : En Belgique il y a pleins de juridictions administratives à compétences
spéciales qui trouvent le fondement à l’article 145 de la constitution. La loi peut instituer des
juridictions administratives et elle ne sait pas privée de le faire.
➢ Exemple : la Cour des comptes qui a des activités juridictionnelle, elle a des
compétences en ce qui concerne les comptables publics. Un renvoi est possible devant
la cour de cassation.
➢ Exemple : Les gouverneurs en région wallonne sont compétents pour le contentieux
électoral communal. Avant ce contentieux était extrêmement important il y a 20 ou 30
ans. Mais, aujourd’hui, c’est très rare. Un renvoi est possible devant le Conseil d’état
qui statue comme juge d’appel.
➢ Exemple : Le Conseil contentieux des étrangers : est une juridiction administrative à
compétence spéciale dont les décisions peuvent être jugées par le conseil d’état en
cassation.
➢ Exemple : Cette cour des marché st compétente. Il y a une série de décision qui sont
prise par des Autorités administratives indépendantes qui sont prises par la Cour des
marchés.
➢ Exemple : Commission compétent pour les personnes victimes de détention préventive
inopérante. Cette commission est compétente par le 1er président du C. Cass., par le 1er
président du C. E. et par le doyen de l’ordre des barreau.
Ca montre qu’il y a pas mal de juridiction administrative à compétence spéciale. Ce n’est pas
parce qu’elles existent que les recours ne sont pas possibles. Il y a une grande disparité. On a
donc des recours juridictionnels qui sont un peut à cheval. Cette disparité fait un peu désordre.
On a voulu régler ça mais on n’y est jamais arrivé.

B) La place du conseil d’état :


Deuxième observation : Est-ce que le conseil d’état est aussi une juridiction créée ? C’est la
thèse du Professeur Renders. C’est le recours pour l’excès de pouvoir. C’est le contentieux
objectif.
Est-ce que le Conseil d’état statue sur des droit subjectifs politiques ? Certaines disent que oui
et d’autres disent que non. La thèse n’est pas soutenue par tout le monde.
➢ Quel est le débat ? Ceux qui considère que ce contentieux de l’annulation se déduit de
l’exception inscrite dans l’article 145 de la Const., nous diront que l’article 144, al. 2
n’était pas nécessaire. Ceux qui considère que le fondement juridictionnel n’est pas dans
l’article 145 de la Const., considère que l’article 144, al. 2 de la Const. a tout son
intérêt.
o L’argument contre la théorie selon laquelle le conseil d’état est fondé sur 145
Ce qu’il faut aussi remarquer c’est que de toute façon, finalement, depuis 1993
le conseil d’état est inscrit dans la constitution. Donc si le Conseil d’était tire son

213
Erin Gérard Bac 3 – 2018/2019 Philippe Bouvier

existence de l’article 145 alors il n’y avait pas besoin d’adopter l’article 160 de
la Const. en 1993.
o L’argument pour la théorie selon laquelle le conseil d’état est fondé sur 145
Quand en 1921, le constituant abandonne l’idée de créer une Cour de
contentieux administratif dit qu’il n’y a pas besoin d’un article particulier. Donc
ça accrédite la thèse selon laquelle le conseil d’état trouve son fondement dans
l’article 145 de la Const.

C) Les juridictions administratives créées par les Communautés et les Régions :


Troisième remarque : On a admis que les Région est les Communautés pouvaient, sur base de
leurs compétences implicites (l’article 10), créer des juridictions administratives. MAIS un
recours devant la cour de cassation administrative s’impose.
➢ Exemple de juridiction administrative : On a la juridiction administrative qui connait
du contentieux électoral communal.
➢ Exemple de juridiction administrative : En Flandre établi un conseil de règlement en
matière étudiante. S’il y a des contestation autour de la contestation des échec, il y a une
juridiction administrative spéciale pour connaître de ça. Le seule recours qui est possible
en Wallonie c’est le recours devant le conseil d’état.
➢ Exemple de juridiction administrative : Il y a aussi une juridiction qui connait, en
Flandres, des permis d’urbanisme.
➢ Exemple de juridiction administrative : On aussi une Cour environnementale.
Pourquoi il n’aime pas ça ? On assiste à un désordre et désordonné.
➢ Quelle est la conséquence de ça ? Exemple en Wallonie il y a un contentieux autour
d’un permis d’urbanisme c’est le conseil d’état qui est compétent pour en connaitre en
premier et en dernier recours. Ce qui veut dire qu’un référé est possible et que des
indemnités réparatrices sont possibles. MAIS en Flandres, ce n’est pas possible car la
Cour de Cassation n’est compétente qu’en qualité de Cour de Cassation. Donc Le
citoyen n’est pas traité de la même façon selon qu’il habite en Wallonie ou en Flandres.
Si rien n’est prévu en termes de recours par rapport aux décisions que ces juridictions prennent,
c’est le conseil d’état qui est compétent. S’agissant des juridictions flamande, si la Cour Const.
a accepté l’idée que les collectivités politiques fédérées créent des juridiction c’est à condition
qu’un recours au conseil d’état soit possible.

D) Pas de structure similaire à la structure judiciaire :


Quatrième observation : en France il y a des tribunaux administratifs, des Cours
administratives d’appel, puis il y a le Conseil d’état. En Belgique, il y a un Conseil d’état qui
dans la, majeure partie des cas, statue en premier et dernier ressort. Il n’y a pas de juridictions
administratives inférieures à compétence générale.
Il agit parfois comme juge de cassation comme juge d’appel. Il n’y a pas une hiérarchie des
juridictions administratives. On peut regretter qu’on ait pas un système similaire au système
français.

214
Erin Gérard Bac 3 – 2018/2019 Philippe Bouvier

§2 : Le contentieux d’annulation :
A) Principes généraux :
Première observation : Le fondement de ce recours : Le recours en annulation, en excès de
pouvoir trouve son fondement législatif dans l’article 14 de la LCCE.
➢ Attention : L’article 14 de la LCCE §1 dit « Si le contentieux n’est pas attribué à une
autre juridiction par la loi ». Donc le fondement c’est bien l’article 14 MAIS cet article
comment par poser en règle le principe de subsidiarité.
Deuxième observation : Que peut-on attaquer en annulation devant le conseil d’état ? Des
actes administratifs unilatéraux réglementaires ou individuels. Ils sont pris par une autorités
administratives ou pas les autorités qui sont visées Art. 14, §1, 2°.
➢ Remarque : Ce sont les autorités dont on a déjà abondamment parlé. Ce sont des
autorités qui, quand elles prennent des actes relatifs à la fonctions publiques, aux
marchés publics, les autorités sont jugées devant le conseil d’état.
Troisième observation : Actes susceptibles de faire grief : Les actes sont des actes
administratifs unilatéraux. Ce sont des actes qui sont dit-on « susceptible de faire grief ». Ça
veut dire qu’ils produisent des effets juridiques.
➢ Attention : Il faut distinguer actes susceptibles de faire griefs et actes faisant grief.
o Acte susceptible de faire grief : Un acte qui est susceptible de faire grief ne fait
pas nécessairement grief.
o L’acte faisant grief c’est celui où le requérant a intérêt à demander l’annulation.
Quatrième observation : Certains actes ne sont pas attaquables en annulation : Les mesures
d’ordre intérieur, les actes préparatoires, les actes consultatifs, ce sont des actes qui ne sont pas
susceptibles de faire grief. DONC ils ne sont pas attaquables en annulation devant le conseil
d’état.
Cinquième observation : Recours en annulation pour excès de pouvoir : La section statue par
voit d’arrêt sur les recours en annulation pour violation des formes soit substantielles, soit
prescrites à peine de nullité. On retrouve les prescriptions relatives à un acte administratif
unilatéral.
➢ Lien avec les vices de légalités interne et externe : Ces mots-là, sont à mettre en rapport,
recouvrent les vices de légalités interne et les vices de l’égalité externe.
➢ C’est quoi les recours en excès de pouvoir ? Parmi tous ces mots-là, le mot générique,
le mot le plus important c’est « excès de pouvoir ». Il y a excès de pouvoir quand les
formalités substantielles n’ont pas été respectées. Il y a excès de pouvoir quand il n’y a
pas motivation à une décision. On passe de l’externe à l’interne et il y a excès de
pouvoirs quand il y a détournement de pouvoir.
DONC cette énumération de l’article 14 est un peu désuète car elle ne montre pas clairement
les différentes conditions de légalités d’un acte administration. On parle de recours en excès de
pouvoir.

215
Erin Gérard Bac 3 – 2018/2019 Philippe Bouvier

Sixième observation : Les règles de procédures, on les retrouve aux articles 19 et suivant les
LCCE et dans l’arrêté du régent du 23 août 48 qui détermine la procédure classique devant
la SCACE.

B) L’introduction du recours :
1. L’objet :
Première observation : Que faut-il pour qu’une requête soit recevable. Il faut que cette requête
ait un objet. Il faut que le requérant justifie d’un intérêt à agir. Il faut que la requête contienne
des ouvertures au recours pour excès de pouvoir, des moyens d’annulation. Enfin, il faut que la
requête soit introduite dans le délai de 60 jours.

2. L’intérêt à agir :
Deuxième observation : L’intérêt à agir : Il faut que le requérant justifie d’un intérêt à l’acte
qu’il attaque. L’acte doit faire grief.
➢ Direct : Cet intérêt on dit qu’il doit être direct c’est-à-dire que l’annulation doit
permettre au requérant d’obtenir un avantage.
➢ Personnel : Il faut aussi un intérêt personnel. L’avantage que le requérant bénéficie de
l’annulation doit être propre.
➢ Certain : Il doit être certain.
➢ Légitime : Il doit être légitime. Il faut être en conformité avec l’ordre public et les
bonnes mœurs.
➢ Actuel : Il doit être actuel. C’est la grande difficulté que l’on connait. Il doit exister au
moment où le recours est introduit et il doit substituer jusqu’à l’arrêt d’annulation.
L’intérêt peut être perdu en cours de route.
o Quelles sont les critiques ? C’est une condition qui n’existe pas en France. C’est
une condition qui a déjà été critiquée car l’intérêt est souvent perdu en court de
route parce que le CE n’a pas statué assez vite. On se rend bien compte que dans
des conditions pareille constater la perte d’intérêt c’est problématique.
o Quelles sont les évolution pour répondre à cette critique ? Cette théorie de
l’évolution de l’intérêt en cours d’instance, elle connait quelques moyens. La
tendance vers laquelle on va c’est l’abandon de l’évolution de l’intérêt en cours
d’instance. Certes, vous ne pouvez plus obtenir l’annulation. MAIS vous pouvez
obtenir un constat d’illégalité qui vous permettra d’obtenir une indemnité
réparatrice. MAIS c’est évidemment critiqué puisque ça fait passet le recours en
annulation au second plan.
➢ Fonctionnel ou collectif : L’intérêt peut en plus, aussi, être fonctionnel ou être collectif.
o Intérêt fonctionnel : C’est un intérêt qui est lié à la fonction que le requérant
exerce. On peut venir devant le conseil d’état parce que l’exercice de leur
fonction a été violé. Ils peuvent attaquer l’acte qui a été pris sans que leurs
prérogatives ne soient respectées.
▪ Exemple : Un conseiller communal qui n’est pas convoqué à une séance
du conseil communal. Il n’a pas pu participer à une délibération sur un

216
Erin Gérard Bac 3 – 2018/2019 Philippe Bouvier

point donné. Il pourrait dire on a violé mes prérogatives. Mon intérêt


fonctionnel n’est pas respecté.
▪ Exemple les conseillers syndicaux. Imaginons qu’on n’a pas respecté les
règles de la concertation syndicale. Un syndicaliste pourrait dire mes
prérogatives de conseillers syndical n’ont pas été respectées.
o Intérêt collectif : Une personne morale peut solliciter l’annulation d’un acte au
motif que cet acte affecte la paix sociale de cette personne morale.
▪ Exemple : Une association de protection de l’environnement peut
obtenir une annulation de l’acte qui viole son intérêt collectif. Il faut un
peu de précision. Il faut que l’objet social soit relativement précis.
Généralement c’est un objet social assez précis et il faut une adéquation
parfaite.

3. Les moyens d’annulation :


Troisième observation : Le moyen d’annulation : Pour qu’une requête soit recevable elle doit
avoir des moyens d’annulation.
➢ Qu’est-ce qu’un moyen d’annulation ? C’est l’indication d’une règle de droit que le
requérant estime avoir été violée. Et, la manière dont cette règle de droit a été violée.
o Exemple : Si on voit que le Bourgmestre a pris une décision qui permet de
l’identifier. On dit en quoi l’acte qui a été pris viole cette disposition. C’est le
moyen, la critique de légalité.
Justifier d’un intérêt aux moyens : Le requérant doit mettre les moyens dans sa requête. Il doit
justifier d’un intérêt MAIS il doit aussi justifier d’un intérêt aux moyens qu’il invoque. Art.
14, §1, al. 2 nous dit que si le moyen invoqué est dépourvu d’intérêt par rapport à la décision
alors le requérant n’a pas intérêt à son moyen.
➢ Exemple : les motifs sont dans le dossier et pour rendre la décision régulière il faudrait
retirer les motifs du dossier et les mettre dans l’acte. Est-ce que le requérant peut
soutenir

4. Le Délai :
Quatrième observation : Le délai : On ne peut pas introduire un délai en annulation n’importe
quand. On a 60 jours pour le faire.
➢ Le dies ad quem : Le dernier jour c’est le 60ème jour mais si le 60ème jour tombe un
samedi, un dimanche ou un jour férié il est reporté au premier jour ouvrable.
➢ Le dies a quo : tout dépend de la manière dont l’acte a été communiqué au requérant
potentiel.
o Comment il a été communiqué ? Il y a 3 manière de communiquer un acte, il y
a la publication au moniteur, il y a la notification de la décision, et la prise de
connaissance suffisante.
o Quel est le point de départ ? Le point de départ c’est, en règle, le lendemain de
la publication, le lendemain de la notification ou le lendemain de la prise de
connaissance.

217
Erin Gérard Bac 3 – 2018/2019 Philippe Bouvier

▪ Attention : Il y a une disposition qui prévoit que pour que le délai


commence à courir lorsqu’une notification est requise il faut que la
notification fasse mention des droits de recours. Elle doit mentionner
l’existence de la voix de recours mais aussi les formes et délais à
respecter. Si elle ne le fait pas, le délai ne commence par à courir. Mais
l’article 19 de la LCCE nous dit que le délai ne prend pas cours mais il
prendra cours 4 mois après la notification.
Pourquoi est-ce qu’il y a toutes ces conditions ? Toujours on est à la recherche d’un point
d’équilibre entre la sécurité juridique et la légalité. On considère de nouveau qu’il faut trouver
une point d’équilibre et qu’à un moment donné du temps, la sécurité juridique va l’emporter.
On ne veut pas remettre trop facilement en cause une décision.

C) Le traitement du recours :
1. Le déroulement de la procédure :
Comment ça marche, quelle est la procédure ?
1) Une requête est introduite. Il y a des délais mais on ne va pas insister sur les délai.
2) Le mémoire en réponse : Le mémoire en réponse et le dossier administratifs sont
sollicités auprès de la partie adverse.
3) Le requérant doit déposer un mémoire en réplique.
a. S’il ne le fait pas, il est présumé avoir perdu son intérêt à agir.
b. S’il dépose un mémoire en réplique, il y aura un rapport de l’auditeur. Une
nouvelle fois on a deux hypothèse :
i. S’il conclut à l’annulation de l’acte : L’annulation c’est une mauvaise
chose pour la partie adverse donc on demande à la partie adverse de
répondre à cet avis.
1. Si elle ne le fait pas, il y a annulation du Conseil d’état.
2. Si elle le fait, il y a débats et le conseil d’état va statuer.
ii. S’il conclut au rejet : On attend cette fois une réaction du requérant. Il
doit déposer un dernier mémoire.
1. S’il ne le fait pas, il est présumé ne plus avoir intérêt à agir.
2. S’il le fait, il y aura débat, l’auditeur donne son avis et le Conseil
d’état statue.
Que peut-on constater ? Il y a des pièges mais au final il y a peu d’hypothèse où les parties ne
persévèrent pas au recours. Par contre, ça arrive souvent qu’à la lecture du rapport de l’auditeur,
le requérant retire son acte.

3. Le rôle du greffe
Quel est le rôle du greffe ? Le greffe du conseil d’état est une vrai plaque tournante. Elle fait
le lien entre tous. C’est une première observation.

4. Les moyens invoqués après la requête


Peut-on invoquer de nouveaux moyens après avoir déposé la requête ? Tous les moyens
doivent être dans la requête. Mais il se conçoit que le requérant a accès aux actes. Donc il peut
218
Erin Gérard Bac 3 – 2018/2019 Philippe Bouvier

élaborer de nouveaux moyens sur base de ces actes. Il peut le faire dans son mémoire en
réplique.
➢ Les moyens insoupçonnés in limine litis : Il peut invoquer de nouveaux moyens s’ils
ne pouvaient pas les soupçonner lors de l’introduction du recours.
➢ Les moyens d’office : Il y a aussi les moyens d’office qui touchent à l’essence même de
l’état de droit démocratique. C’est un moyen qui concerne le droit de la défense touche
à l’ordre public.
o Remarque : Il n’aime pas les moyens d’ordre public car on déplace le curseur,
on favorise la légalité au détriment de la sécurité juridique. Il ne faut pas non
plus que le juge fasse ce qu’il est compétent de reprocher. Il doit ne pas céder à
l’excès de pouvoir. Il faut se garder du gouvernement des juges. Il ne faut pas
aller au-delà de ce qu’ils sont appelés à faire.

5. Intervention des personnes intéressés


Qui peut intervenir dans la procédure ? On peut aussi avoir des parties intéressées parce
qu’elles sont au côté de la partie adverse ou au côté de la partie requérante.
➢ Exemple le fonctionnaire qui attaque la promotion de son concurrent. Le concurrent
peut se porter aux côtés de la parties adverses.
Comment ? Le greffe va prévenir les personnes intéressées. Par conséquent, ils sont en
possibilité d’intervenir.

6. Procédure accélérée
Il y a dans les arrêts, l’arrêt 243 249.
Comment ça se passe en principe ? C’est l’hypothèse où l’auditeur conclu à l’annulation de
l’acte. Si dans cette hypothèse-là, il est demandé à la partie adverse de réagir si elle veut que ça
ne débouche pas à une procédure accélérée.
Que peut-on constater ? Ce contrôle s’opère tant au regard de la légalité externe qu’au regard
de la légalité interne. Toutes les conditions de légalités sont les mêmes et elles peuvent être
invoquée. C’est la même chose. Ce sont tous les vices de légalité qu’on a invoqué à plusieurs
reprises.
Tout était automatique dans la procédure. Si la partie qui succombe ne réagit pas on a une
procédure accélérée. Ce sont des piège de procédures.
Il pense que ce qui ferait gagner beaucoup de temps à tout le monde c’est la concision. Mais on
peut constater que la concision n’existe pas. Il n faut pas être lapidaire mais il faut être concis.
Quand on rédige quelque chose, il faut toujours repasser sur son travail pour limiter le superflu.
Les acteurs de la justices doivent être soucieux d’être le plus concis possible.
Il n’y a en principe pas d’audience sauf si les parties le demande.

219
Erin Gérard Bac 3 – 2018/2019 Philippe Bouvier

7. Le système de la boucle administrative Bestuurlijk lus


De quoi s’agit-il ? En 2014, on a imaginé de mettre sur pied le système de la boucle
administrative qui a été censuré par la Cour Const. C’est un mécanisme qui lorsqu’en cour de
procédure le conseil d’état s’aperçoit que l’acte est affecté d’un vice de l’égalité. Il arrête son
travail et il dit : si vous corrigez votre acte, je rejette la requête. Le but est de lui permettre de
corriger son acte et d’éviter le recours.
Quels sont les problèmes de cette approche ? Ce n’est pas une très bonne idée parce qu’il faut
respecter le caractère contradictoire des débats. On ne simplifie pas la procédure, on alourdit la
charge de travail du juge. On ne met pas toujours fin à la procédure plus tôt parce que le nouvel
acte peut aussi faire l’objet d’un recours. En plus, le juge n’a pas à se mettre à la place de
l’administration. Chacun a sa place. Cette boucle n’existe plus. C’est un système très
compliqué. Mais ça a eu une importance déterminante au regard de l’indemnité réparatrice.
C’est quelque chose qui a laissé des traces et qui pourrait revenir. Ça ne contribue pas à
simplifier la procédure.
La cour constitutionnelle a annulé ce mécanisme au niveau fédéral car elle considère que c’est
contraire au rôle d’indépendance du juge. Cependant, la région flamande a réintroduit e système
et la C. Const. n’a pas encore annulé pour ce qui est de la Région Flamande.

D) Les effets des arrêts d’annulation :


1. Les arrêts de rejet et d’annulation :
Première observation : Les arrêts de rejet et d’annulation : L’arrêt du conseil d’état sera soit
un arrêt de rejet de la requête soit un arrêt d’annulation de l’acte.
➢ Est-ce qu’il y a des possibilités intermédiaires ? Oui, il est possible qu’on annule la
partie d’un acte. C’est possible surtout pour les actes réglementaires. Il peut se concevoir
que le Conseil d’état n’annule qu’une partie de l’acte.
➢ Attention : Le Conseil d’état peut annuler la partie rétroactive de l’acte MAIS il faut
que ce soit divisible. Pour faire une annulation partielle il faut impérativement que l’acte
soit divisible.

2. Autorité relative de chose jugée.


Deuxième observation : Un arrêt de rejet a une autorité relative de chose jugée. Mais les
dernières tendances disent que ce que le Conseil d’état a dit sur les moyens de la requête
s’impose au juge judiciaire. On ne veut pas que le juge judiciaire vienne dire le contraire. Un
arrêt d’annulation c’est l’autorité absolue du chose jugée.
➢ Exemple : Si le conseil d’état prend un arrêt d’annulation, la cour d’appel de liège ne
pourrait plus dire l’inverse de l’arrêt d’annulation.

3. Maintien des effets d’un acte administratif unilatéral annulé :


Troisième observation : Le conseil d’état dispose du pouvoir de maintenir les effets de la
décision qu’il annule. Art. 14ter de la LCCE que l’acte soit réglementaire ou non.

220
Erin Gérard Bac 3 – 2018/2019 Philippe Bouvier

➢ Est-ce que c’est une bonne chose ? L’article 14ter dit bien qu’il ne peut faire cela que
pour des raisons exceptionnelles. L’article 14ter va jusqu’à préciser que le conseil
d’état puisse limiter les effets de son annulation. Le maintient des effets de ne peut être
invoqué que pour des raisons exceptionnelles.
o Remarque : Contradiction : Annuler en disant je maintien les effets de l’acte
que j’annule, il y a quelque chose qui est tout à fait surprenant de voir que le
conseil d’état dit j’annule un acte (je favorise la légalité) mais je maintien les
effets (je favorise la sécurité juridique).
o Arrêt 234 248 Recours dirigé par une enseignante contre une autre enseignante.
Elle a une désignation pour une partie de l’année, le conseil d’état a décidé de
maintenir les effets pour la partie de l’année où la requérante elle-même a été
nommée.
▪ Quel est le problème de ce raisonnement ? Le conseil d’état n’a pas à
se mettre à la place de l’administration, donc ce système pose question.
Il est peut être dommage qu’il n’y ait pas un service d’aide à l’exécution
des arrêts ça permettrait de

4. Possibilité d’enjoindre un comportement à l’administration :


Quatrième observation : il peut enjoindre l’autorité à faire quelque chose. On voit ici une
nouvelle fois, qu’enjoindre l’autorité à faire quelque chose ça va trop loin. C’est le conseil d’état
qui s’assied sur la chaise de l’administration. On donne un pouvoir au conseil d’état qui modifie.
Ca reste exceptionnel.

5. Délai d’ordre :
Cinquième observation : La dernière chose à dire sur les effets des arrêts c’est attirer l’attention
sur le fait que les arrêts doivent être rendus dans les 12 mois qui suivent le dépôt du rapport de
l’auditeur. Ce n’est pas toujours respecté, c’est un délai d’ordre. On est vraiment dans le cas
d’un délai d’ordre combiné avec l’obligation pour l’autorité de statuer.
➢ Comment contraindre le Conseil d’état à statuer ? S’il y a obligation de statuer et qu’il
y a un délai, la porte de sortie c’est l’article 14, §3. Ca permet de mettre en demeure
l’autorité, la loi dit que c’est une décision implicite. C’est dans l’hypothèse où il y a un
délai, il y a une obligation de statuer mais il n’y a pas de sanction.

§3 : Le contentieux de suspension :
Qu’est-ce que c’est que la suspension ? Le référé c’est quoi ? Art. 17 de la LCCE C’est
l’histoire d’un permis d’urbanisme qui est délivré, d’un voisin qui introduit un recours en
annulation contre le permis. Le référé permet d’aménager une situation d’attente mais il ne le
fait qu’au provisoire.

A) La suspension ordinaire :
1. L’introduction de la demande :
Quand est-ce que la demande de suspension est introduite ? Au plus tôt au moment de
l’introduction du recours en annulation. Au plus tard avant de dernier rapport de l’auditeur.

221
Erin Gérard Bac 3 – 2018/2019 Philippe Bouvier

Quelles sont les conditions ? Pour qu’une suspension soit ordonnée par le juge, il faut deux
conditions propres au référé.
➢ Présence d’un moyen sérieux : C’est un moyen qui est apparemment fondé au premier
examen. Il faut qu’il y ait un vice de
➢ Urgence à statuer : Il faut qu’il y ait urgence à statuer. Ca veut dire que l’urgence qui
existe est incompatible avec les temps requis pour traiter une recours en annulation. Si
le conseil d’état ne statue pas rapidement risque de survenir une inconvénient grave qui
pourrait bien aboutir à ce que l’arrêt d’annulation soit laconique. Il faut se prononcer
tout de suite sur la légalité apparente de l’acte attaqué.
o Exemple : Si je ne me prononce pas tout de suite sur le permis de déboisement
d’un parc, les arbres sont partis et ils ne reviendront pas.
La balance entre l’intérêt du requérant et l’intérêt de l’autorité : Même quand il y a urgence
et moyen sérieux le juge peut considérer que bien que les conditions soient remplies, il trouve
tout de même qu’il ne faut pas suspendre. Le juge met en balance l’intérêt du requérant et
l’intérêt de l’autorité.

2. Le traitement de la demande
Quel est le délai dans lequel la demande doit être traitée ? Le délai pour rendre la suspension
est de 45 jours. C’est un délai d’ordre.
Quelle est la procédure ? Il n’y a pas de mémoire en réponse de la part de la partie adverse. Il
y a un rapport de l’auditeur. C’est une procédure qui est forcément raccourcie. Il y a une
audience

3. Les effets de la suspension ordinaire :


Quels sont les effets de la suspension ordinaire ? C’est un arrêt qui suspend l’exécution de
l’acte. L’acte ne peut pas produire d’arrêt juridique aussi longtemps que le conseil n’a pas statué
sur le fond.
➢ Arrêt de suspension : Cet arrêt a une autorité absolue de force jugée.
➢ Arrêt de rejet : S’il n’y a pas de suspension, c’est un arrêt de rejet et donc l’acte
continue à produire ses effets. Un arrêt de rejet a une autorité relative de chose jugée.
Après un arrêt de rejet, les parties sont obligées de demander la poursuite de la
procédure.
o Remarque : C’est clair qu’une demande de suspension rejetée parce qu’il n’y
a pas d’urgence c’est autre chose qu’une demande de suspension rejetée parce
que les moyens ne sont pas sérieux.

B) La suspension d’extrême urgence :


1. Les conditions :
Quelles sont les conditions pour introduire une requête en suspension d’extrême urgence ?
Il faut qu’il y ait péril imminent pour demander une suspension en extrême urgence. Il faut
prouver le moyen sérieux, l‘urgence et l’urgence plus. On n’a même pas le temps d’attendre
que la demande de suspension soit traitée. L’extrême urgence justifie une réaction immédiate

222
Erin Gérard Bac 3 – 2018/2019 Philippe Bouvier

du juge. Cette requête en extrême urgence peut être introduire avant même l’introduction du
recours en annulation.

2. Diligence :
Obligation de diligence du requérant : C’est une procédure exceptionnelle. On demande qu’il
fasse preuve de diligence. On demande donc que les requérant fasse preuve de diligence. Avec
ce recours c’est vraiment l’accessoire qui devient le principal.
➢ Exemple : Ce qui arrive souvent c’est qu’il n’y ait pas un refus de manifester sur la
place publique un dimanche.

3. Procédure :
Quelle est le procédure à suivre ? Sur le plan purement procédural la partie adverse peut
déposer une note et/ou un dossier si elle en a le temps. Il n’y a pas de rapport de l’auditeur.
L’auditeur donnera seulement son avis à l’audience.

C) Les mesures provisoires :


Qu’est-ce qu’une mesure provisoire ? Il peut aussi y avoir des mesures provisoires qui sont
ordonnées en complément de l’arrêt de suspension ou séparément.
➢ Exemple : permis de déboisement du parc. Le conseil d’état suspension le permis et il
peut enjoindre au bucheron de rester tranquille. C’est l’autorité administrative qui doit
rester tranquille.
Elles sont conçues pour rassurer que la mesure urgente soit disponibles.

§4 : La Cassation administrative :
A) Observation liminaire
On est dans une hypothèse où le conseil d’état connait d’un jugement qui est déféré devant lui.
Exemple : le conseil du contentieux des étranger. Il ne connait pas d’un acte administratif
unilatéral, il connait d’un jugement.

1. Le siège de la matière :
Première observation : Le siège de la matière se trouve à l’article 14, §2 des LCCE et article
20 LCCE qui parle du filtre.

2. La partie adverse :
Deuxième observation : La partie adverse n’est pas le juge de première instance. Dans le
contentieux de l’annulation, la partie adverse c’est l’autorité administrative. Ce n’est pas
l’auteur de l’acte c’est l’autre partie qui a succombé.
➢ Exemple : Refus d’autorisation de séjour.
o Première instance : La personne qui fait l’objet de ce refus va devant le conseil
du contrôle des étrangers. La partie adverse c’est l’office des étrangers. On a
donc un requérant et une partie adverse administrative.
o Appel :

223
Erin Gérard Bac 3 – 2018/2019 Philippe Bouvier

o Cassation : Si le conseil d’appel rejette la demande de l’étranger en question. Il


peut venir en recours devant le conseil d’état contre la décision du conseil du
contentieux des étranger. La partie adverse c’est l’office des étranger.
➢ Exemple : On peut aussi imagine qu’il y a un refus de séjour.
o Première instance : L’étranger attaque et le conseil du contentieux des étranger
lui donne raison.
o Conseil d’état : On peut avoir l’office des étrangers qui introduit un recours
devant le conseil d’état c’est l’office des étranger et la partie adverse c’est
l’étranger lui-même.

3. Contentieux administratif judiciaire ou mixte ?


Troisième observation : Les juridictions administratives à compétences spéciales sont créées
en vertu d’une loi. La loi va aussi dire qui est compétent pour connaitre des décisions prises par
ces juridictions administratives.
➢ Exemple : Loi instaure un régime disciplinaire pour les conseillers fiscaux et prévoit
que, en matière de discipline professionnelle, les experts comptables sont justiciables
d’une commission de discipline. Il existe aussi une commission d’appel. Un pourvoi en
cassation est possible contre la décision de la commission d’appel.
o Que peut-on remarquer à propos de ce contentieux ? C’est comme ça que ce
contentieux là est organisé. On a une l’intervention d’une juridiction
administrative et l’intervention du juge judiciaire.
➢ Exemple : Dans la même loi, cette fameuse juridiction d’appel est compétente pour les
contentieux relatifs à l’accès à la profession. Un recours est possible auprès de la
commission d’appel. Le rôle ici présent de la commission d’appel n’est pas le même.
o Cette commission d’appel est-ce qu’elle est un juge ou pas ? Le conseil d’état
a considérer que ce n’était pas un juge. C’est important car cette décision prise
sur l’accès à la profession est un acte juridictionnel ou un acte unilatéral. Dans
cette hypothèse-là, le conseil d’état avait décidé en son temps.
Parfois la décision dont le conseil d’état a à connaître on ne sait pas si c’est une décision
juridictionnelle ou pas. S’il le dit, ça va mais s’il n’a rien dit c’est un peu plus compliqué.

4. La procédure :
Quatrième chose : Il existe une procédure propre à la cassation.

B) Introduction du recours
Quel est le délai ? Délai est de 30 jours pour introduire un recours. Le délai est plus court que
pour une recours en annulation.
Quelle est la condition ? Ici, à la différence de l’annulation l’assistance d’un avocat est requise.
Ce n’est pas le cas pour le recours en annulation.

C) Admission du recours :
La procédure d’admissibilité : En cassation administrative, il y a un filtre. Ils sont soumis à une
procédure admissibilité du recours en Cassation.

224
Erin Gérard Bac 3 – 2018/2019 Philippe Bouvier

Le déroulement du test d’admissibilité : Ce test d’admissibilité se fait sans audience, sans


audition des parties, sans même l’intervention de l’auditeur. C’est vraiment un filtre à l’entrée.
Les recours rejetés suite au test d’admissibilité : Les recours qui ne passent pas le filtre ce sont
les recours qui sont vous manifestement au rejet.
➢ Exemple : ceux à propos desquels le conseil d’état n’a pas de compétence, il est sans
juridiction.
➢ Exemple : Le recours est manifestement irrecevable.
➢ Exemple : recours sans objet.
Pas de recours sur les ordonnances d’admissibilité : Il n’y a pas de recours possible pour les
ordonnances d’admissibilité.

D) Instruction du recours :
Quelle est le procédure ? Si le recours passe le filtre, la procédure est à peu près la même qu’au
contentieux d’annulation. Les délais d’échanges sont plus cours. Ce qui est plus important à
voir ici c’est qu’il y a bien un rapport de l’auditeur mais il n’y a pas de dernier mémoire. C’est
la grande différence.
Quel est le délai ? L’arrêt final est rendu dans les 6 mois qui suivent l’ordonnance d’admission.
C’est un délai d’ordre.
Quid si la décision juridictionnelle est cassée ? Ca retourne au conseil de du contentieux des
étrangers mais dans une autre chambre. Donc il y a un renvoi devant la même juridiction mais
devant une chambre autrement composée.
➢ Le seul petit bémol c’est qu’il peut y avoir des cassations sans renvoie.
o Exemple : le conseil du contentieux des étranger a statué au fond sur une requête
introduite tardivement. La décision est cassée et le conseil du contentieux des
étranger n’an plus rien à dire. Le juge a quo ne peut plus rien dire.

§5 : L’indemnité réparatrice :
A) Introduction et principes généraux :
La réparation du dommage avant 2014 : Avant la réforme de 2014 (janvier 2014), si un acte
était annulé par le conseil d’état et que le requérant considérait avoir subit un dommage, il devait
nécessairement aller devant le juge judiciaire. On peut concevoir qu’une annulation ne suffit
pas et avant la loi de 2014 il fallait aller devant le judiciaire.
Le fondement : Art. 144, al. 2 de la Const et article 11 bis des LCCE : ces règles veulent
donner la possibilité au requérant qui obtient satisfaction de demander au même conseil d’état
une indemnité réparatrice. On peut éviter un deuxième procès. La constitution a été modifiée
afin de donner un fondement à l’Indemnité réparatrice.
L’application de l’adage electa una via : Ca veut dire, en bref, que le justiciable doit choisir sa
voie. S’il sollicite une indemnité réparatrice, il ne peut plus aller devant le judiciaire. S’il ne
choisit pas la voie de l’indemnité réparatrice il peut aller devant le judiciaire.

225
Erin Gérard Bac 3 – 2018/2019 Philippe Bouvier

➢ Pourquoi cette règle ? C’est l’histoire qui nous éclaire. L’indemnité réparatrice c’est
quelque part, une revanche, sur l’arrêt La Flandria. Le judiciaire c’est emparé du
contentieux de la responsabilité de la puissance publique avec l’arrêt La Flandria. Ce
qu’on a voulu faire en 2014 c’est récupérer quelque chose qu’au niveau du conseil d’état
on a toujours estimé devoir avoir.

B) Les conditions pour introduire un demande :


Qui peut demander une indemnité ? Seule peut demander une indemnité réparatrice, le
requérant ou la personne qui intervient à ses côtés. Ni la partie adverse ni l’intervenant aux
côtés de la partie adverses peuvent réclamer. Il faut savoir qu’une demande d’indemnité
réparatrice est accessoire au recours en annulation.
Quelles sont les conditions ? Pour obtenir une indemnité réparatrice il y a 3 conditions Art.
1382 adapté au contentieux administratif :
➢ Il faut une illégalité constatée
➢ Il faut un préjudice (sachant que l’annulation de l’acte n’a pas suffit à réparer le
préjudice)
➢ Il faut un lien de causalité.
Qu’est-ce que ça veut dire une « illégalité constatée » ? Il faut pour obtenir une indemnité
réparatrice. L’indemnité réparatrice peut être allouée en cas d’illégalité.
➢ Obligation d’introduire un recours en annulation : Donc l’article 11 bis dit s’il faut
un recours en annulation, il ne faut pas nécessairement une annulation. Un constat
d’illégalité suffit. Le recours en annulation est un sésame pour demander une indemnité
réparatrice. SI l’annulation n’est pas accordée MAIS qu’il y a un constat d’illégalité, on
peut quand même donner une indemnité réparatrice.
o Pourquoi on n’a pas dit qu’il fallait annulation ? Car au moment où le
législateur a fait ça, la boucle administrative s’appliquait. Il y a eu une illégalité
mais il n’y a pas d’annulation puisque la boucle a joué DONC on peut quand
même octroyer une indemnité.
o Quid si le requérant perd son intérêt à l’annulation ? Il n’a plus d’intérêt. La
jurisprudence est de dire certes il n’a plus d’intérêt. MAIS comme il a introduit
un recours en annulation, et qu’un constat d’illégalité suffit, on va analyser
l’affaire au fond pour voir si on peut accorder ou non une indemnité réparatrice.
On voit les effets que ça veut avoir. DONC l’indemnité réparatrice prend de plus
en plus son autonomie par rapport au recours en annulation.
La demande quand peut-elle être introduite ? Elle peut être en même temps que le recours en
annulation, pendant la procédure en annulation, 60 jours au plus tard après la notification de
l’arrêt en annulation. On peut choisir le moment d’introduction. MAIS une fois qu’on a fait le
choix on ne peut plus en changer.
➢ Arrêt 244 015 : C’est un arrêt qui évoque cette question de : est-ce qu’il faut
nécessairement une annulation. La réponse est non. C’est un arrêt qui consacre. Il y a

226
Erin Gérard Bac 3 – 2018/2019 Philippe Bouvier

d’ailleurs sur cette question : un article qui s’intitule « Perte de l’indemnité


réparatrice ».

C) La procédure :
Quelle est la différence entre le contentieux de la responsabilité et celui de l’indemnité
réparatrice ?
➢ L’ampleur de la réparation : En matière d’indemnité réparatrice le texte dit clairement
que le conseil d’état doit tenir compte de tous les intérêts publics et privés en présence.
Il n’y a pas nécessairement une réparation intégrale. Il n’y a pas spécialement de
réparation intégrale parce que le texte le dit.
➢ Exécution en nature : Autre chose qui différence la responsabilité des pouvoirs publics
et l’indemnité réparatrice c’est que, pour l’action en responsabilité, une réparation en
nature est possible. Ici, il n’y a pas de réparation en nature possible. C’est uniquement
une indemnité pour autant que l’annulation n’ait pas suffit.
➢ Appel : Au contentieux de l’indemnité réparatrice, on n’a pas d’appel possible. Par
contre, devant le judiciaire on a toujours deux degrés de juridictions possible.
Attention ne pas confondre le contentieux de l’indemnité et l’indemnité réparatrice : Il y
a un article 11 des LCCE qui permet au conseil d’état d’allouer des indemnités en équité quand
un citoyen subit un dommage exceptionnel. C’est un contentieux qu’on appelle le contentieux
de l’indemnité et qui est autonome par rapport à l’annulation. Ca vise l’hypothèse où il y a une
rupture de l’égalité des citoyens.
➢ Exemple : il y a des travaux et un restaurateur ne peut plus installer sa terrasse à cause
des travaux. Il peut demander une indemnité calculée en équitée pour un dommage en
cas de dommage exceptionnel. Ca n’a rien a voir avec l’indemnité réparatrice.
Quels sont les recours possibles concernant l’indemnité réparatrice ? Ces arrêts rendus sur
l’indemnité réparatrice ne sont pas susceptibles d’appel, ils ne sont pas susceptibles de
Cassation. Les arrêts du conseil d’état ne sont susceptibles ni d’appel ni de cassation.
➢ ATTENTION EXCEPTION : une cassation est possible par la Cour de Cassation si
la cour de cassation estime que le conseil d’état a empiété sur les compétences du
judiciaire. Art. 158 C° + Art. 33 à 35 des LCCE.
§6 : Art. 159 de la C° :
Le contenu de l’article 159 : « Les cours et tribunaux n'appliqueront les arrêtés et règlements
généraux, provinciaux et locaux, qu'autant qu'ils seront conformes aux lois. »
Arrêt Rocherieu et Arrêt Trévisiol : Ce contrôle s’opère tant au regard de la légalité externe
qu’au regard de la légalité interne. Toutes les conditions de légalités sont les mêmes et elles
peuvent être invoquée. C’est la même chose. Ce sont tous les vices de légalité qu’on a invoqué
à plusieurs reprises.
➢ Que fait le Conseil d’état dans l’arrêt Rocherieu ? En lisant Rocherieu, on voit qu’il
fait application de l’article 159, C°. Il écarte un règlement communal pour motif qu’il
est contraire à la loi.
227
Erin Gérard Bac 3 – 2018/2019 Philippe Bouvier

➢ Que fait le Conseil d’état dans l’arrêt Trévitiol : Dans Trévitiol, c’est du contentieux
disciplinaire. La décision avait été prise par le conseil exécutif et contre cette décision,
l’intéressé a fait un recours interne auprès du Conseil d’administration. Là, siégeait des
personnes qui avaient pris la décision.
o Quel est le problème ? Le principe de l’impartialité était alors violé. Il y a donc
une collision entre ce principe et les statuts de Trévitiol.
o Que fait le juge ? Le juge écarte alors le statut en vertu du principe de la
hiérarchie des normes puisque le principe d’impartialité est hiérarchiquement
supérieur aux statuts de Trévitiol.
o Que peut-on remarquer ? On voit là l’application implicite de l’article 159, C°.
Ce n’est pas dit clairement comme dans l’arrêt Rocherieux mais c’est ce que le
juge fait.
Qui doit appliquer cette exception d’illégalité ? Ces dispositions doivent être respectées par
les juridictions et par les autorités administratives. Les juridictions c’est le conseil d’état et les
juridictions de l’ordre judiciaire.
➢ Attention : L’interprétation donnée à l’art. 159 ne correspond pas à l’interprétation
donnée par le conseil d’état. Le conseil d’état ne tient ce raisonnement que pour des
actes réglementaires.
Quel est l’effet principal de l’exception d’illégalité ? C’est d’écarter l’application d’un acte.
Les juridictions sont face à un acte qu’ils estiment être illégal. Cet acte étant illégal ils l’écartent
de leur chemin. Pour solutionner mon litige, je n’en tiens pas compte. Puisqu’il ne tient pas
compte du fondement, c’est la base de l’acte attaqué qui s’effondre.
➢ Ça veut dire quoi écarter l’application d’un acte ? C’est qu’on n’en tient pas compte,
mais il subsiste dans l’ordre juridique. Art. 159 permet au juge d’écarter l’application
d’un acte illégal.
o Attention : Imaginons un arrêt du conseil d’état qui annule un acte. Cet acte est
annulé donc il n’a jamais existé. S’il réapparait le juge judiciaire dira, cet acte
n’existe plus. MAIS QUID si cet acte annulé par le conseil d’état réglementaire
ou individuel a des effets qui sont maintenus.
▪ Que fait le juge judiciaire avec ça ? Il a devant lui un acte illégal, un
acte annulé mais le conseil d’état maintient les effets.
▪ Est-ce que le juge judiciaire peut l’écarter ? La Cour Const. a dit le juge
judiciaire doit maintenir les effet aussi et donc il ne peut pas écarter cet
acte.

228

Vous aimerez peut-être aussi