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Mathilde GENARD

DROIT ADMINISTRATIF
INTRODUCTION :
à DROIT ADMINISTRATIF = droit qui englobe l’ensemble des questions juridiques qui, sous un angle ou
sous un autre, touchent aux rapports entre le citoyen et l’administration ou entre les
administrations entre elles -> une seule condition : il faut une administration dans la relation
juridique.
à 3 parties au cours :
* Organisation de l’administration.
* Action de l’administration.
* Contrôle de l’administration.

à Droit administratif -> idée d’intérêt général qui caractérise les missions confiées à
l’administration -> personnes morales de droit publiques qui assurent les missions que chaque
citoyen pris individuellement n’est pas capable d’assumer -> principe de spécialité des
personnes morales de droit public.
* Trois principes -> loi du service public (> doctrine) -> LOIS DE ROLAND (> nom de son
concepteur Louis Roland) = prescriptions les plus importantes parmi toutes celles qui
s’imposent à l’administration dans l’accomplissement des missions qui lui sont confiées.
Elles sont au nombre de trois : lois d’égalité, de continuité et de changement.
− Egalité -> assurer l’égalité devant le service public. Il faut traiter les administrés /
citoyens de manière égalitaire.
− Continuité -> assurer la continuité et la régularité du service public qui ne peut
être interrompue.
− Changement -> s’adapter -> intérêt général évolue -> il faut un instrument afin
de pouvoir s’adapter à tout moment.
> Ex : l’autorité administrative doit pouvoir modifier la réglementation en
vigueur. C’est le cas pour le règlement des études et des examens. C’est
un règlement qui doit pouvoir être modifié. C’est l’expression de la loi du
changement.
> REGLEMENT = acte administratif unilatéral qui peut être changé au nom de
l’intérêt général.

ILLUSTRATIONS :

à Motion de méfiance constructive communale wallonne à l’égard d’un échevin carolingien :


* MOTION DE MEFIANCE CONSTRUCTIVE COMMUNALE = acte par lequel le conseil communal peut,
moyennant le respect de plusieurs conditions, renverser le collège communal ou un de
ses membres, à charge pour le conseil de trouver une composition collégiale alternative.
Ce tempérament au principe de l’unicité du corps communal, prévu qu’en Région
Wallonne, sanctionne un désaccord politique.
* Charleroi en 2005 -> affaire de la Carolorégienne -> inculpation et audition de certains
échevins.
* Réforme du CWADEL en décembre 2005.

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* Un des échevins qui n’est pas inculpé -> motion de méfiance constructive communale ->
la ville de Charleroi le démet car le conseil communal n’a plus confiance en lui sur le plan
politique.
− Il fait un recours au CE -> procédure d’extrême urgence pour faire suspendre
l’exécution de la motion de méfiance -> il obtient gain de cause.
− Dans la presse -> on affirme que la motion de méfiance constructive communale
n’est pas un acte administratif unilatéral -> pas susceptible de recours au CE.
− Décret de la RW du 8/06/2006 -> modifie le régime juridique de la motion de
méfiance constructive communale :
> La motion ne doit plus être motivée en la forme -> le CE n’a plus de
pouvoir de contrôle.
> Interdiction d’être assisté par un avocat.
* La ville de Charleroi adopte une nouvelle motion de méfiance constructive communale :
− Echevin -> CE.
− Décret de la RW du 8/06/2006 attaqué devant la C. const -> réduit le pouvoir de
contrôle du CE et limite les droits de la défense.
* Organisation de l’administration -> statut de l’échevin et du contrôle politique que peut
assurer le conseil communal.
− Action externe de l’administration -> le statut de l’échevin et me contrôle politique
du conseil communal participent à la structure administrative.
* Action de l’administration -> motion de méfiance constructive communale.
* Contrôle de l’administration -> procédure d’extrême urgence devant le CE.

à Prétendue mesure de réaffectation d’un fonctionnaire :


* Une haute fonctionnaire dans une zone de police se voit proposer des avances par son
supérieur hiérarchique -> elle refuse -> il la harcèle -> elle se confie à un collègue -> le
collègue rapporte au supérieur -> il porte plainte pour calomnie et diffamation et fait
déplacer la fonctionnaire dans un autre emploi moins intéressant et dans un endroit
difficile d’accès en transport.
* Elle attaque la décision de réaffectation.
− Pas un acte administratif unilatéral.
− Mesure grave / sanction disciplinaire déguisée.
* Organisation de l’administration -> organisation interne -> règles applicables aux agents
de l’administration.
* Action de l’administration -> REAFFECTATION = mesure d’ordre intérieur prise dans l’intérêt
général du service mais qui dans certains cas, compte tenu de la gravité de ses effets et
des circonstances qui l’entourent, peut être considérée comme une mesure grave, voire
une sanction disciplinaire déguisée.
* Contrôle de l’administration -> contrôle du CE -> acte administratif unilatéral causant
grief.

à Permis d’environnement indispensable au tenancier d’une discothèque :


* Un citoyen -> veut exploiter une discothèque en RW -> il faut être titulaire d’un permis
d’environnement > autorité compétente -> collège communal sur le territoire de laquelle
se trouve la discothèque -> art. 13 du décret du 11/03/1999.
* Le collège refuse d’accorder le permis.
* Recours administratif devant le ministre ayant l’environnement dans ses attributions ->
art. 13, al. 3 du décret du 11/03/1999.
− Soit le Ministre délivre le permis -> le citoyen peut exploiter sa discothèque.
− Soit le ministre refuse -> recours juridictionnels :

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> SCACE -> vérifier la régularité de l’acte et sa compatibilité avec les règles
de droit qui s’imposent à lui -> annulation et suspension -> art. 14 et 17
des L. sur le CE.
> Juridictions judiciaires -> protection d’un droit subjectif -> liberté
d’entreprendre reconnue aux art. II.3 et II.4 du CDE.
* Organisation de l’administration -> commune et ministre régional.
* Action de l’administration -> permis d’environnement.
* Contrôle de l’administration -> recours administratif devant le Ministre, recours devant la
SCACE et recours devant les juridictions judiciaires.

à Soumissionnaire évincé d’un marché public de désamiantage :


* Une entreprise décide de soumissionner dans le cadre d’une procédure administrative qui
doit conduire à l’attribution d’un marché public ayant pour objet le désamiantage d’un
bâtiment appartenant à une société anonyme de droit public -> entreprise n’emporte pas
le marché -> elle est évincée.
* Marché public -> acte administratif bilatéral -> contrat.
* Quand le pouvoir adjudicateur a pris la décision d’un soumissionnaire plutôt qu’un autre
-> il doit communiquer à tous candidats non sélectionnés les motifs de la non sélection.
* Il doit aussi laisser s’écouler un certains délais de 15 jours minimum entre la notification
et la conclusion du marcher -> permet aux évincés de contester en justice dans le délais
de 15jours > directives européennes.
− CE -> extrême urgence.
− Cours et tribunaux de l’ordre judicaire -> procédure du référé -> art. 584 du C.
jud.
− Le juge vérifie la régularité de l’opération et s’il juge que l’opération n’est pas
régulière, il peut y mettre fin avant que le contrat n’ai été conclu / exécuté. Le
soumissionnaire qui l’emporte peut voir l’administration reprendre le dossier et
éventuellement le désigner lui comme le soumissionnaire retenu avec qui le
contrat de marché public sera conclu.
* Organisation de l’administration -> qui est compétent pour marché public ?
* Action de l’administration -> passation du marché public et la notification du marché
public.
* Contrôle de l’administration -> contrôle l’attribution des marchés public -> CE / cours et
tribunaux.

à Aménagement d’une voirie et les droits des riverains :


* Les autorités communales procèdent à l’aménagement de trottoirs afin de rendre la rue
plus conviviale -> supprime l’intégralité des places de parking -> les riverains doivent se
garer plus loin à 200mètres.
− Cabinet médical -> les patients ont du mal de se garer à 200 mètres et marcher
jusqu’au cabinet -> patient pris d’un malaise cardiaque dans les 200 mètres.
− Friterie et épicerie -> si pas de parking, le client ne voudra plus venir chez eux.
− Habitants qui ne disposent pas de garage et qui doivent aussi se garer à 200
mètres.
* Acte en cause -> acte administratif unilatéral d’une commune (= collectivité
décentralisée).
* Contrôle de tutelle -> art. 162 de la Const. -> en RW -> tutelle ordinaire générale
d’annulation exercée par le gouvernement wallon, poursuites et diligences du ministre
ayant la tutelle dans ses attributions.

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− Soit d’initiative, soit par l’interpellation d’un tiers, le ministre peut annuler la
décision de l’administration communale d’aménager la rue en vue d’y supprimer le
parking.
− Le motif de l’annulation peut être déduit de ce que la décision est irrégulière ->
incompatible avec une règle juridique ou un principe juridique qui s’impose à elle /
contraire à l’intérêt général -> incompatible avec le bien public.
− Le contrôle de tutelle contrôle la régularité et l’opportunité / de conformité à
l’intérêt général -> notion d’intérêt général est floue / évolutive.
− Acte administratif unilatérale -> CE -> art. 14 et 17 des LC sur le CE.
− Juridictions judiciaires -> droit subjectif -> cours et tribunaux compétents si on
trouve comme critère de rattachement un droit subjectif -> art. 159 de la Const. -
> contrôle du juge.
* Organisation de l’administration -> la commune / collectivité décentralisée.
* Action -> décision d’aménager les lieux.
* Contrôle -> contrôle exercé par l’autorité de tutelle, CE, cours et tribunaux.

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ORGANISATION DE L’ADMINISTRATION :

TITRE I : ORGANISATION INTERNE DE


L’ADMINISTRATION :

CHAPITRE I : LES ADMINISTRATIONS FEDERALE, REGIONALES ET


COMMUNAUTAIRES :

Section I. Les ministres et les secrétariats politiques ou cabinets ministériels :

à MINISTRES = à la tête de chaque administration se trouve un ministre. Les ministres fédéraux


sont nommés par le Roi et exercent en propre leurs attributions. Les ministres régionaux et
communautaires sont élus par le Parlement – régional ou communautaire – et exercent
collégialement leurs attributions.
* La désignation du ministre :
− Chaque ministre est désigné.
− Le Roi nomme les ministres fédéraux -> art. 96 de la Const. -> prêtent serment
dans les mains du Roi.
− Régions / communautés -> le Parlement élit les membres du gouvernements ->
art. 59, §1 de la LS du 8/08/1980.
> Serment entre les mains du président du Parlement -> art. 62 de la LS du
8/08/1980.
> Ministre-président -> serment entre les mains du Roi -> chef d’Etat fédératif
-> art. 60, §4, al. 3 de la LS du 8/08/1980.
* La fonction du ministre :
− Attributions qui lui sont confiées.
− Fédéral -> exerce ses propres attributions -> >< collégialement sauf si prévu par
un texte.
− Régions / communautés -> exerce ses attributions collégialement au sein du
gouvernement auquel il appartient.
> Attributions -> préparation des dossiers et exécution des décisions adoptées
par le gouvernement -> sauf si délégation de pouvoir.
− ADMINISTRATION = ensemble de services à l’égard desquels le ministre assume un
pouvoir hiérarchique, celui de donner les ordres destinés à ce que les missions –
d’intérêt général – qui lui incombent soient accomplies.

à SECRETARIATS POLITIQUES OU CABINETS MINISTERIELS = ensemble des collaborateurs du ministre,


désignés de manière hautement discrétionnaire par celui-ci, dont la fonction est de l’aider dans
la direction de son administration. Le cabinet est véritablement la courroie de transmission entre
les décisions du ministre – ou du gouvernement – et l’administration qu’il dirige.
* Secrétariat politique -> fédéral.
* Cabinet ministériel -> régions / communautés.
* Désignation des membres :
− Pouvoir hautement discrétionnaire du ministre.
> Discrétionnaire -> marge d’appréciation.
> Hautement discrétionnaire -> confiance entre le ministre et le collaborateur.

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> Arrêt Verbraecken du CE.


− Acte de nomination motivé en la forme -> faits et droit.
− Si ministre veut se débarrasser de son collaborateur -> il faut motiver en disant
qu’on a plus confiance :
> Pas spécialement fondé sur des faits précis -> Arrêt Italiano et Toune du CE.
> Mesure grave.
> AUDI ALTERAM PARTEM = Principe de bonne administration qui trouve à
s’appliquer chaque fois qu’une mesure grave est envisagée à l’égard d’un
agent ou d’un tiers dans le cadre d’une compétence discrétionnaire. Ce
principe impose le respect de plusieurs exigences destinées à assurer la
régularité formelle de l’acte sur le point d’être pris. Ces exigences ne sont
pas d’ordre public. Si la mesure grave résulte d’un comportement de son
destinataire, audi alteram partem aura pour double objectif de permettre à
l’autorité de statuer en pleine connaissance de cause et au destinataire de
faire valoir ses moyens. Si la mesure grave n’est pas lié à un
comportement de son destinataire, le principe d’audition tient au respect
des principes du contradictoire et de minutie.
* Fonction des membres :
− Tâche de direction de l’administration qui incombe au Ministre et des décisions que
celui-ci est appelé à prendre.
− Experts / chauffeurs / secrétaire / ...
− Le ministre juge lui-même des collaborateurs dont il a besoin.

Section II. Les administrations :

à ADMINISTRATION = ensemble de services à l’égard desquels le ministre assume un pouvoir


hiérarchique, celui de donner les ordres destinés à ce que les missions – d’intérêt général – qui
lui incombent soient accomplies.

à Administrations générales -> réforme Copernic en 2000 -> distinction entre administration
générale à l’échelon fédéral et à l’échelon régional et communautaire.
* Administrations générales à l’échelon fédéral :
− Division en services publics :
• >< Personnes juridiques à part entière.
• Entités qui se distinguent par les attributions qui leur reviennent et par les
moyens qui leur sont alloués.
− Services organisés par le Roi -> art. 37 et 107, al. 2 de la Const.
− SERVICES PUBLICS = subdivisions de l’administration générale à l’échelon fédéral.
Ces services, qui ne constituent pas des personnes juridiques distinctes de l’Etat
fédéral, sont organisés par le Roi et se divisent en deux catégories : les services
publics fédéraux et les services publics de programmation.

SERVICES PUBLICS FEDERAUX = services centralisés du Royaume dont SERVICES PUBLICS DE PROGRAMMATION
les attributions sont calquées sur les domaines d’attribution de = services affectés par l’autorité
l’autorité fédérale. Ils se composent de dix SPF verticaux – venant fédérale à la réalisation d’objectifs
en soutien de l’action gouvernementale du ministre qui les dirige – politiques temporaires. Ils sont
et de quatre SPF horizontaux –assurant la coordination entre les actuellement au nombre de cinq.
services publics –. Chaque SPF est géré par un comité de direction
et voit sa stratégie établie par un conseil stratégique.

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Services publics fédéraux Services publics fédéraux Réalisation d’objectifs politiques


verticaux horizontaux temporaires.
10 -> SPF Affaires étrangères, 4. 5 -> SPP développement durable,
SPF Intérieur, SPF sécurité SPF Personnel et organisation, SPP protection des
sociale, Ministère de la SPF Budget et Contrôle de consommateurs, SPP intégration
défense,... gestion -> représenté sociale, Lutte contre la pauvreté
Verticaux -> vient en soutient directement au seins des SP et économie sociale, SPP gestion
de l’action gouvernemental du par des cellules de coordination des actifs et SPP Politique
ou des ministres qui les -> contrôle administratif et scientifique.
dirigent. budgétaire plus efficient. SPP -> attachés à un SPF vertical.
AR du 23/05/2001. SPF Chancellerie du Premier Agents affectés aux SPP > SPF
ministre -> situé en dehors des verticaux.
autres SPF -> rôle de SPP -> moyens financiers propres
coordination générale de et autonomie de gestion.
l’action gouvernementale -> AR du 25/02/2002.
vue d’ensemble des politiques
menées par chaque
département.
SPF Technologie de
l’information et de la
communication.
AR du 11/05/2001.
− Organisation des services publics :
• Comité de direction :
o Composition -> président, responsables des services opérationnels,
directeurs fonctionnels et du responsable de la cellule stratégique -
> art. 4 de l’AR du 7/11/2000.
o Gestion du SPF -> management.
o Respect du plan stratégique du SPF.
• Conseil stratégique :
o Composition -> ministre, président du comité de direction, directeur
du secrétariat politique, responsable de la cellule stratégique et
experts externes aux SPF et SPP -> art. 2 de l’AR du 7/11/2000.
o Fixe les directives générales d’exécution des décisions politiques ->
stratégie.
o Mission d’évaluation -> art. 3 de l’AR du 7/11/2000.
• Ne veut que pour les SPF.
o SPP -> créés en vue de réaliser un objectif précis de l’action
gouvernementale -> existence et nombre susceptibles de varier.
o Gouvernement -> libre d’organiser les SPP pour assurer la
réalisation de l’objectif à atteindre.
* Administrations générales à l’échelon communautaire et régional :
− Tête du ministère -> secrétaire général d’administration -> distille les ordres
politiques au sein des différentes directions générales et joue un rôle de
coordination entre les différentes directions générales.
− Régions et communautés -> comprennent un Service public -> composé de
plusieurs administrations et de direction générale.
• Ex : Service public Wallonie.
• Ex : Ministère de la Fédération Wallonie-Bruxelles
• Ex : Service public régional de Bruxelles.

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à ADMINISTRATIONS SPECIALES = administrations soustraites à la maitrise du pouvoir exécutif et


placées sous l’autorité du pouvoir législatif, en vertu de la Constitution. Il s’agit de
l’administration de la justice, de la police, de l’armée et de l’enseignement.
* Administration de la justice :
− Etat -> associé à l’administration de la justice.
• Constitution -> demande au pouvoir législatif d’organiser les services et d’en
fixer le statut -> éviter les ingérence du pouvoir exécutif.
• Art. 151 et 184 de la Const.
− Roi -> nomme les différents emplois qui constitue le service administratif justice.
* Administration de la police :
− Liée à l’administration de la justice -> organisée par le pouvoir législatif.
• Police judiciaire -> répression des délits et des crimes.
• Police administrative -> assurer le maintien de l’ordre.
− Maintien de l’ordre -> rien à voir avec l’administration de la justice -> compétence
législative > mise en péril des droits et des libertés fondamentales que menace la
police administrative -> ne vient pas du fait de la séparation des pouvoirs.
− Police administrative -> interdire certains comportements ce qui constitue un frein
à l’exercice des droits et libertés -> limite établie par le pouvoir législatif -> art.
184 de la Const.
* Administration de l’armée :
− Art. 182 de la Const.
− Autres dispositions -> contingents de l’armée qui sont votés par une loi
monocamérale conformément aux art. 74 et 183 de la Const.
− Raison de soustraite certains points d’organisation de l’armée au pouvoir
organisateur du roi :
• Dangereux pour le régime politique de faire de l’armée un instrument sous
la maîtrise de l’autorité gouvernementale.
• Enrôlement des citoyens -> touche directement aux droits et libertés qui lui
sont reconnus et dont la Constitution réclame que les limites soient le fait
de la loi.
− Roi -> certaines prérogatives -> art. 107, al. 1er et 167, al. 1er de la Const. -> Roi
confère les grades dans l’armée et qu’il commande les forces armées.
* Administration de l’enseignement :
− Administration générale de l’enseignement :
• Autorité du gouvernement communautaire.
• Assurer la réalisation des objectifs politiques que s’assigne le
gouvernement communautaire en matière d’enseignement.
− Administration spéciale de l’enseignement :
• Autorité du législateur communautaire.
• Comprend l’ensemble des services requis afin de dispenser l’enseignement
ou d’assumer le soutien direct de cette mission.
− Article 24, §5 de la Const. -> statut de tous les enseignants est défini par le
décret, quel que soit le réseau d’enseignement dans lequel ils évoluent > la liberté
d’enseignement constitue une liberté fondamentale dont la mise en œuvre mérite
d’être assumée par des assemblées délibérantes démocratiquement élues.

à ADMINISTRATIONS COLLATERALES = administrations que l’on trouve dans le giron des administrations
fédérale, régionales et communautaires et même locales. Elles sont établies par acte unilatéral
ou par acte bilatéral.
* Administrations collatérales établies par acte unilatéral :

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− SERVICES ADMINISTRATIFS AUTONOMES OU SERVICE ADMINISTRATIFS A COMPTABILITE


AUTONOME = administrations collatérales établies unilatéralement que l’on a
détachées de l’administration générale. Certains de ces services administratifs se
contentent de bénéficier d’une autonomie tout en continuant de faire corps avec
l’administration générale dont ils sont détachés (« services administratifs à
comptabilité autonome »). D’autres se sont vus reconnaitre la personnalité
juridique – mais n’en demeurent pas moins sous l’autorité hiérarchique du pouvoir
exécutif.
• SERVICES ADMINISTRATIFS A GESTION SEPAREE = service qui bénéficient d’une
autonomie tout en continuant à faire corps avec l’administration générale
dont ils sont détachés.
• Services administratifs à comptabilité autonome -> L. du 22/05/2003.
• Intérêt de détacher un service -> assouplir l’organisation du point de vue
administratif et financier.
o SELOR = service administratif à comptabilité autonome sous
l’autorité hiérarchique du ministre qui assume la direction du SPF
Personnel et Organisation chargé du recrutement des agents
statutaire.
o Secrétariat polaire -> gestion de la station Princesse Elisabeth.
o FEDOREST, le Service national de Congrès, les aéroports d’Anvers
et d’Ostende, l’Office wallon de développement rural, l’Institut
national de criminalistique et de criminologie ou encore les régie
ordinaire tels que la Régie foncière.
• Parmi les services administratifs détachés -> services auxquels la
personnalité juridique a été reconnue -> demeurent sous l’autorité
hiérarchique du pouvoir exécutif.
o Régie des Bâtiments ou la Régie des Transports maritime.
o Commissariat général aux Relations internationales, l’Agence pour la
Sécurité de la Chaîne alimentaire ou encore l’Agence pour la
promotion d’une agriculture de qualité.
− ETABLISSEMENTS PUBLICS = administrations collatérales établies unilatéralement par
une ou plusieurs personnes de droit public -> A la différence des services
administratifs autonomes, ils ne font pas l’objet d’un contrôle hiérarchique mais de
tutelle.
• Mode de gestion administrative que l’on rencontre à tous les niveaux de
pouvoir notamment fédéral, régional et communautaire.
• Organisme public personnalisé qui jouit de l’autonomie organique et
technique et qui est doté d’organes propres -> créé unilatéralement par
une ou plusieurs personnes de droit public.
• Selon qu’il est créé par une ou plusieurs personnes de droit public,
l’établissement public reçoit la personnalité juridique d’un ou de plusieurs
législateurs.
• Etablissements publics -> contrôle de tutelle. Il en résulte un pouvoir de
décision qui peut être qualifié de propre.
• Ex : fédéral -> Donation royale, Théâtre Royal de la Monnaie,...
• Ex : communauté -> Office de la naissance et de l’enfance,...
• Ex : région -> Agence wallonne à l’expropriation, ACTIRIS,...
• Ex d’établissement public créé par plusieurs personnes : centre interfédéral
pour l’égalité des chances et la lutte contre le racisme et les discriminations
sous la forme d’une institution commune-> accord de coopération du 12
juin 2013.

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AUTORITES ADMINISTRATIVES INDEPENDANTES = administrations collatérales établies



unilatéralement par le pouvoir législatif ou exécutif, dotées ou non de la
personnalité juridique, qui se voient reconnaitre une marge d’autonomie
incompatible avec la soumission de cette autorité à un contrôle hiérarchique ou de
tutelle, et ce afin de lui permettre d’exercer sa mission « de police » avec la plus
grande impartialité.
• Ex : Commission de régulation de l’électricité et du gaz, IBPT,...
• Fonction -> mission de police / régulation -> encadrer les opérateurs actifs
dans plusieurs un ou plusieurs segments de l’activité économique, afin
d’ordonner au mieux le marché concerné.
* Administrations collatérales établies par acte bilatéral :
− Acte bilatéral -> contrat.
− Echelon fédéral, régional, communautaire et local.
− Ex : Bpost, Banque nationale, SNCB, INFRABEL,...
− SOCIETES D’ECONOMIE MIXTE = sociétés de droit public dont les parts sont détenues
majoritairement, mais non exclusivement, par les pouvoirs publics. Il s’agit
d’administrations collatérales établies par acte bilatéral -> société de droit public.
− Association détenue majoritairement par des personnes privées -> personne
privée et >< droit administratif -> droit privé et commercial-> ex : Proximus.
* Des prescriptions juridiques asymétriques :
− Administrations collatérales crées par voie unilatérale / bilatérale et ayant la PJ ->
contrôle administratif, financier et budgétaire particulier conformément à la L. du
16 mars 1954 et la L. du 22 mai 2003.
• Ex : la Régie des bâtiments.
− Organismes d’intérêt public nationaux qui exercent une activité industrielle ou
commerciale et pour lesquels une économique accrue de gestion s’avère
nécessaire en raison de leur insertion dans un marché concurrentiel -> L. du 21
mars 1991.
• Contrat de gestion -> défini les règles aux termes desquelles le service doit
être conduit.
• Ex : Bpost / Proximus / SNCB.

Administrations    
 
(féd.,  rég.  et  com.)  

  Générales     Spéciales   Collatérales  


 

A  l'échelon   A  l'échelon   Etablies  par   Etablies  par  


  fédéral     rég/com     Justice     unilatéral  
acte    
acte  bilatéral  

Services  adm.   Etablissements   Autorités  adm.  


  SPF     SPP     Police    autonomes     publics    
  indépendantes  

Avec  pers.  
  Verticaux     Armée     juridique  

Sans  pers.  
Horizontaux  
  Enseignement  
    juridique  

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CHAPITRE II : LES ADMINISTRATIONS LOCALES :

Section I : La notion de collectivité locale :

à COLLECTIVITE LOCALE = ensemble de collectivités politiques, de dimensions et d’attributions


variées, qui sont investies par la Constitution – ou en vertu de celle-ci – de responsabilités
autonomes, qu’elles mettent en œuvre sur une portion déterminée du territoire, mais qui sont
assujetties, dans leurs actions et leurs interventions, aux contrôles qu’exerce à leur égard une
collectivité plus générale – soit l’une des collectivités fédérées, soit la collectivité fédérale.
* Collectivités politiques :
− Dotées d’autorités proprement politiques qui sont pour l’essentiel élues.
− Fonctions de direction et de gestion.
− Agissent sous le contrôle de collectivités supérieures, auxquelles elles sont
subordonnées.
− Art. 41, 162, al. 1 et 165, §1 de la Const.
− Les collectivités locales sont des collectivités politiques car elles sont dotées
d’autorités politiques qui prennent des décisions politiques de manière autonome.
* Collectivité autonome :
− AUTONOMIE INSTITUTIONNELLE = autonomie en vertu de laquelle les autorités des
collectivités locales sont sélectionnées par des élections auxquelles participent
directement ou indirectement les citoyens du ressort territorial correspondant à la
collectivité locale en cause.
• Pas le pouvoir de prendre leurs propres règles -> niveau régional.
• Ex : conseils provinciaux et communaux sont élus.
• Légitimité politique propre à la collectivité qu’elles servent.
− AUTONOMIE D’ATTRIBUTION = autonomie en vertu de laquelle les collectivités locales
sont les outils institutionnels des politiques qu’elles décident elles-mêmes et pour
elles-mêmes. Elles disposent donc d’un pouvoir de libre initiative – mais que les
collectivités supérieures peuvent restreindre -.
• Pouvoir de libre initiative -> pas besoin d’une habilitation législative
générale ou particulière -> les collectivités supérieures peuvent venir
restreindre les contours des attributions qui sont assumées par les
collectivités locales.
• Arrêt 95/2005 de la C. const. -> principe d’autonomie locale suppose que
les autorités locales puissent se saisir de tout objet qu’elles jugent relevé
de leur intérêt -> n’implique pas que les collectivités supérieures ne
puissent juger du niveau le plus adéquat pour réglementer une matière qui
leur revient -> atteinte à la compétence des provinces et au principe de
l’autonomie locale >< art. 41 et 162 de la Const. que si elle était
manifestement disproportionnée.
− AUTONOMIE FISCALE = autonomie en vertu de laquelle trois catégories de collectivités
locales – les communes, les provinces et les agglomérations et fédérations de
communes – se voient reconnaitre le droit d’établir des taxes. Cette autonomie est
relative puisque le législateur fédéral peut y apporter des exceptions.
• Droit d’établir des taxes -> art. 170, §3 et §4 de la Const.
• Autonomie relative -> concurrence avec le pouvoir fiscal des collectivités
supérieures.
• Législateur fédéral -> peut empêcher les provinces et les communes de
lever l’impôt dans certaines matières ou de moduler leur pouvoir de

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taxation. Ex : en matière d’impôt des sociétés -> art. 464, 1° du C. des


impôts.
• Autonomie fiscale -> ne permet pas aux collectivités de maintenir leurs
finances en équilibre -> dotations et subventions nécessaires.
o > Région sur le territoire de laquelle la collectivité locale s’inscrit.
o Alloués moyennant le respect d’une certaine politique ou moyennant
le respect de certaines conditions qui amenuisent, partiellement au
moins, l’autonomie des collectivités locales.
* Collectivité contrôlée :
− Ne s’oppose pas à l’autonomie de la collectivité.
− Collectivités locales -> ne reçoit pas d’injonction d’autorités centrales.
− Vérifications sur les actes qu’elles accomplissent ou sur les moyens auxquels elles
recourent.
− Contrôles juridictionnels / administratifs / financiers.
• CONTROLES FINANCIERS = ensemble des contrôles mis en œuvre par les
autorités gouvernementales qui attribuent des dotations ou des
subventions.
o Régions essentiellement.
o Collectivités locales -> impôts + dotations et subventions (source
principale de leurs revenus).
o Contrôle de la Cour des comptes -> art. 180 de la Const. et art. 14,
al. 1 et 17 de la L. du 29 octobre 1846.
> Ne contrôle cependant pas les communes.
* Collectivité décentralisée :
− Caractères politique / autonome / contrôlé -> se résument dans la notion de
décentralisation.
− DECENTRALISATION = technique d’organisation administrative par laquelle une
personne morale de droit public crée une autre personne morale de droit public,
lui confie des responsabilités autonomes et exerce, à son égard, un – ou des –
contrôle(s) de tutelle.
− DECENTRALISATION POLITIQUE = technique d’organisation administrative par laquelle
l’Etat – ou la Région – crée des collectivités politiques particulières, leur attribue
des responsabilités autonomes et exerce – ou fait exercer – à leur égard, un – ou
des – contrôle(s) de tutelle.
− Les collectivités locales que l’on trouve en Belgique présentent un point commun à
savoir qu’il s’agit de collectivités décentralisées qu’on appelle parfois de
collectivités subordonnées.
− DECONCENTRATION = technique d’organisation administrative qui conduit à placer,
ailleurs qu’au sein des services d’administration générale, et le plus souvent
ailleurs que dans la capitale, certains services, en vue de rendre l’action
administrative plus efficace, tout en maintenant ces services sous l’autorité
hiérarchique du ministre responsable, mais sans leur conférer la moindre
autonomie.
• Ex : placement des services de douanes aux frontières. Ces services sont
situés ailleurs que dans la capitale mais ils demeurent placés sous le
contrôle hiérarchique du ministre de l’Intérieur qui continue à formuler des
ordres à l’égard de ces services.

Section II : La commune :

à Collectivité communale dans sa globalité :

12
Mathilde GENARD

* Commune -> collectivité de base.


* On la retrouve dans la Constitution -> art. 7, 41, 8, al. 2 et 3, 159, 170, 173 et 190 de la
Const.
* Territoire de la commune :
− Art. 7 de la Const. -> pas possible de modifier les limites territoriales d’une
commune sans qu’une loi, décret ou ordonnance ne soit dûment adoptés.
− Loi du 23 juillet 1971 -> a autorisée une opération de fusion de communes ->
fusion reconnue comme étant régulière par le pouvoir juridictionnel :
• Roi -> propose de fusionner des communes ou des bouts de communes
limitrophes.
• Roi -> doit recueillir l’avis des conseils communaux des communes
concernées par la proposition de fusion, de même que l’avis du collège
provincial dans le ressort de la province où se trouve la commune.
• Roi -> arrête l’opération de fusion.
• AR de fusion ratifié par le législateur -> donne une valeur de loi à l’AR.
o Permet de passer outre le mécontentement de certaines communes
à cause de la suppression des mandats -> ratification des arrêtés
royaux -> rend l’opération incontestable en justice -> pas de
contrôle de la C. const. à l’époque.
* POPULATION DE LA COMMUNE = ensemble des habitants, Belges ou non, qui résident sur le
territoire de la commune. Le nombre de conseillers communaux et d’échevins est fixé
selon le nombre d’habitants.
• CITOYENS DE LA COMMUNE = habitants de la commune qui figurent sur la liste
des électeurs. Les Belges sont citoyens dès lors qu’ils sont âgés de 18 ans
accomplis, qu’ils jouissent de leurs droits civils et politiques et qu’ils sont
inscrits au registre de la population de la commune. Les étrangers peuvent
aussi devenir citoyens de la commune moyennant le respect de conditions,
celles-ci étant plus strictes s’ils ne sont pas ressortissants d’un Etat
membre de l’UE.
• Recensement de la population -> comptabilisation du nombre d’habitants,
Belges et étrangers, à l’exception des étrangers inscrits au registre
d’attente, d’une commune -> art. 9 de la loi du 4 juillet 1962.
• Fixe le nombre de conseillers communaux et le nombre d’échevins de la
commune en fonction du recensement -> art. L1122-3 du CWADEL et art.
8 NLC / art. L1123-9 du CWADEL et 16 de la NLC.
• Citoyens de la commune -> figurent sur la liste des électeurs.
o Tous les Belges, pour autant qu’ils soient âgés de 18 ans accomplis,
qu’ils jouissent de leurs droits civils et politiques et qu’ils soient
inscrits au registre de la population de la commune, sont électeurs
pour la commune.
o Etrangers :
> Ressortissants de l’UE -> peuvent acquérir la qualité d’électeur,
pour autant qu’ils aient manifesté, par écrit, la volonté d’exercer
ce droit de vote en Belgique -> art. 1er bis de la L. électorale
communale du 4 août 1932.
> Etrangers qui ne sont pas des ressortissants d’un Etat de l’UE ->
débat entre les différentes formations politiques -> loi du 19
mars 2004 -> autoriser le droit de vote de certains étrangers
non ressortissants de l’UE au niveau communal.
ú Introduire une demande écrite qui précise leur
nationalité, l’adresse de leur résidence principale, mais

13
Mathilde GENARD

aussi une déclaration par laquelle ils s’engagent à


respecter la Constitution, les lois du peuple belge, de
même que la Convention de sauvegarde des droits de
l’homme et des libertés fondamentales auprès de la
commune dans laquelle ils ont établi leur résidence
principale.
ú Etablir sa résidence principale en Belgique de manière
ininterrompue pendant les cinq ans qui précèdent
l’introduction de la demande.

à Autorités de la commune :
* Art. L1121-1 du CWADEL et art. 1er de la NLC -> chaque commune est composée d’un
corps communal constitué de conseillers, du bourgmestre et des échevins.
* CORPS COMMUNAL = corps constitué du conseil communal, du bourgmestre et du collège
communal au sein de chaque commune.
− Unicité du corps communal -> formé de trois ou quatre membres qui ne sont pas
séparés -> >< séparation des pouvoirs au niveau communal.
• Mode de sélection -> élection des autorités communales sauf du
bourgmestre en Région bruxelloise.
• Mode de fonctionnement :
o Autorité communale -> collaboration étroite entre le bourgmestre
et les échevins.
o Irrévocabilité mutuelle -> Le conseil ne peut renverser le collège, ni
le collège dissoudre le conseil.
* MOTION DE MEFIANCE CONSTRUCTIVE COMMUNALE = acte par lequel le conseil communal peut,
moyennant le respect de plusieurs conditions, renverser le collège communal ou un de
ses membres, à charge pour le conseil de trouver une composition collégiale alternative.
Ce tempérament au principe de l’unicité du corps communal, prévu qu’en Région
Wallonne, sanctionne un désaccord politique -> art. L1123-14 du CWADEL.
* CONSEIL COMMUNAL = assemblée composée de conseillers élus directement pour six ans
suivant le système de représentation proportionnelle. Il s’agit de l’autorité la plus
importante du corps communal : le conseil gère tout ce qui est confié à la commune par
une autorité supérieure ainsi que tout ce qu’il estime être d’intérêt communal.
− Art. 41 de la Const. -> conseil est compétent pour régler tous les intérêts
exclusivement communaux -> confirmation à l’art. 6, §1er, VIII, 1°, al. 3 de la LS
du 8 août 1980 et art. L1122-30 du CWADEL et 117 de la NLC.
• Conseil -> gestion de la commune, au sens le plus général du terme ->
tout ce qui est confié à la commune par une autorité supérieure est réglé
par le conseil communal et tout ce que la commune estime être de l’intérêt
de ses habitants est également réglé par le conseil communal.
• Conseil > élection directe -> art. L.1122-2 CWADEL et art. 7 de la NLC.
• Réforme de la Saint-Polycarpe -> ne peut pas modifier cela > art. 162, al.
2 de la Const. -> garantit l’élection directe des membres des conseils
communaux.
• RW -> art. L1122-1 du CWADEL -> élection tous les 6 ans / RB -> art. 2
de la NLC -> délai modifiable par la réforme de la Saint Polycarpe.
o Art. 2 de la NLC -> les conseillers communaux sont rééligibles ->
respect des conditions visées par l’art. L4142-1 du CWADEL et 65
du code électoral communal bruxellois -> être Belge ou citoyen de
l’UE, âgé de 18 ans accomplis et inscrit au registre de la population
de la commune.

14
Mathilde GENARD

> Condition linguistique -> art. 72bis de la NLC et 68bis de la


loi électorale communale -> connaître le langue de la région
linguistique dans laquelle la commune est située ->
présomption irréfragable.
o Art. L1122-1 du CWADEL et 2 de la NLC -> conseils communaux
renouvelés intégralement tous les six ans -> pas de dissolution
avant le terme.
− Système de la représentation proportionnelle -> art. L4111-1, al. 2 du CWADEL :
• >< Système majoritaire -> politique qui recueille la majorité des voix au
sein d’une circonscription d’obtenir automatiquement le ou les sièges qui
constituent l’enjeu de l’élection.
• Plus respectueux d’une justice électorale qui favorise l’émergence d’un
système de coalition.
• Chaque parti politique propose autant de candidats qu’il y a de sièges à
pourvoir -> chaque formation politique reçoit un nombre de sièges
proportionné au nombre de voix que cette formation a recueillies.
• Particularité par rapport au mode de contrôle électoral -> vérification des
pouvoirs -> contrôle va s’opérer par le biais du collège provincial en Région
wallonne et, en Région bruxellois en tant que territoire extra-provincialisé,
par ce qu’on appelle le collège juridictionnel.
o Contrôle d’office l’exactitude de la répartition des sièges entre les
listes en compétition et l’ordre dans lequel les conseillers ont été
déclarés élus -> art. L4146-6 du CWADEL et 75, §2, Code électoral
communal bruxellois.
o Statue sur les recours introduits par les candidats à l’élection ->
seuls les candidats peuvent dénoncer des irrégularités qu’ils
auraient constatées à l’occasion de l’élection.
o Appel -> décision du collège -> censure de la SCACE -> art. 16 des
LCCE.
o On peut obtenir l’annulation de l’élection du conseil communal ->
seulement si le motif d’irrégularité invoqué est susceptible
d’influencer la répartition des sièges entre les différentes listes ->
confirmation par un arrêt du CE.
* BOURGMESTRE = autorité communale qui, à la différence du conseil, n’est pas
nécessairement élue. Le bourgmestre est principalement chargé de l’exécution des règles
édictées par l’autorité supérieure – à moins que cette mission ne soit formellement
attribuée au collège, dont il est d’ailleurs président –. Il est également habilité à prendre
des mesures réglementaires ou individuelles en matière de police.
− Election du bourgmestre en Région wallonne :
• Bourgmestre élu par le conseil communal.
o Exception -> bourgmestre de Comines-Warneton -> nommé par le
Gouvernement wallon.
• Adoption par le conseil communal d’un PACTE DE MAJORITE = document
adopté par le conseil communal nouvellement élu qui contient les noms des
futurs bourgmestre, échevins et – dans les communes situées dans la
région de langue française – président du CPAS, ainsi que l’identité des
formations politiques appelées à constituer la majorité communale -> art.
L1123-1 du CWADEL.
• Importance de l’identité du bourgmestre -> conseiller qui a obtenu le plus
de voix de préférence sur la liste qui a obtenu le plus de voix parmi les

15
Mathilde GENARD

groupes politiques qui sont parties au pacte de majorité -> art. L1123-4,
§1er du CWADEL.
• Art. L1123-1, §5 du CWADEL -> si, en cours de mandature, tous les
membres du collège démissionnent, le pacte de majorité est considéré
comme rompu et un nouveau projet de pacte doit être déposé entre les
mains du directeur général, lequel peut proposer à la fonction de
bourgmestre tout conseiller communal de nationalité belge issu d’un
groupe politique partie au pacte de majorité, dont l’identité est reprise dans
le nouveau pacte de majorité.
• Si le conseiller que le CWADEL a désigné refuse la désignation -> art.
L1123-1, §5 du CWADEL -> conseiller est remplacé par le conseiller belge
du même groupe politique qui a obtenu le nombre immédiatement inférieur
de voix de préférence -> art. L1123-4, §3 du CWADEL -> la renonciation
aux fonctions de bourgmestre emporte l’interdiction de participer au collège
communal pendant les six années de la législature.
− Nomination du bourgmestre en Région bruxelloise -> art. 13 de la NLC.
• Nomination par le Gouvernement de la Région de Bruxelles-capitale.
o Nomme le bourgmestre parmi les élus belges du conseil communal -
> il faut pour cela s’être présenté.
> ACTE DE PRESENTATION = dans le cadre de la procédure de
nomination du bourgmestre en Région bruxelloise, document
adressé au secrétaire communal qui le transmet au
gouvernement de la RB, qui est chargé de nommer parmis
les candidats présenter celui qui paraît le plus apte à exercer
la fonction. Il contient les signatures d’au moins la majorité
des élus de la liste du candidat bourgmestre présenté et d’au
moins la majorité des élus du conseil. Un tel acte est
également prescrit dans la procédure de désignation des
échevins en Région Bruxelloise -> art. 18bis de la NLC.
o Art. 13 de la NLC -> permet au gouvernement régional de nommer
le bourgmestre en dehors du conseil communal pour autant qu’il
s’agisse d’un électeur de la commune, de nationalité belge qui a 25
ans accomplis.
• Il faut prendre en compte certains critères > jurisprudence de la SCACE
notamment dans l’arrêt Trigaut, l’arrêt commune de Walhain et l’arrêt
Vandenbosch.
o Critère politique -> candidat bourgmestre -> confiance de l’opinion
publique et d’une majorité politique qui s’est révélée au sein du
conseil communal.
o Critère technique -> candidat doit disposer des qualités
professionnelles.
o Critère moral -> candidat ne peut pas être un délinquant.
− Nomination du bourgmestre dans les communes périphériques :
• Communes énumérées à l’art. 7 de la L. sur l’emploi des langues en
matières administratives.
• Procédure -> art. 13bis de la NLC.
o Arrêt Caprasse -> par lequel le CE a infirmé la décision du ministre
flamand compétent de refuser de nommer Mme. Véronique
Caprasse en tant que bourgmestre de la commune de Kraainem, ce
qui emporte sa nomination en qualité de bourgmestre.

16
Mathilde GENARD

o Arrêt Thiery par lequel le CE a confirmé la décision du ministre


flamand compétent de refuser de nommer Mr. Damien Thiery
bourgmestre de la commune de Linkebeek.
o C. const. -> constitutionnalité du mécanisme de nomination des
bourgmestres des communes périphériques sur recours en
annulation et sur question préjudicielle -> SCACE exerce un contrôle
juridictionnel, qui n’est actionné que lorsque le bourgmestre désigné
dont la nomination est refusée introduit un mémoire.
− Les connaissances linguistiques dont le bourgmestre doit faire preuve :
• Connaissance de la langue de la région linguistique dans laquelle la
commune est située.
• Présomption réfragable -> nomination annulable par la SCACE -> art.
72bis, §3 à 6 de la NLC.
− Conditions auxquelles le bourgmestre peut être démis de sa charge :
• Sanction disciplinaire :
o Faute disciplinaire -> suspension ou révocation.
o Gouvernement régional / Roi en Région bruxelloise -> sanctionne et
révoque le bourgmestre -> art. L1123-6 du CWADEL et 82 du NLC.
o Conditions -> art. L1123-6 du CWADEL et 82 de la NLC.
o Inconduite notoire / négligence.
> Négligence graves -> ex : refus d’assistance à l’autorité
judicaire,...
> Inconduite notoire -> ex : ivresse publique,...
> Jurisprudence -> arrêts Corneille et Lenaerts -> inconduite
notoire -> manifeste, publique, connue d’un grand nombre
de personne -> appréciation discrétionnaire du Roi.
> Arrêt Evrard -> bourgmestre à Woluwé -> suspension pour
une durée de 3 jours -> Roi sanctionne le bourgmestre pour
avoir omis de vérifier une signature portant sur les finances
de la commune et parce que le bourgmestre aurait
implicitement couvert une irrégularité grave dans des
conditions susceptibles de porter sérieusement atteinte à son
autorité auprès de ses subordonnés dès lors qu’il n’a pas
sanctionner les membres auteurs de la fausse facture ->
Evrard saisi le CE avec un recours en annulation :
ú Bourgmestre -> ne peut vérifier toutes les factures
lorsqu’elles sont signées par un échevin -> grande
commune.
ú Confiance entre le bourgmestre et les échevins ><
désintérêt de l’exercice >< négligence.
ú Conseil communal -> doit infliger les sanctions
disciplinaires aux employés communaux.
CE annule la sanction disciplinaire.
> Respect des principes généraux de droit applicables aux
matières disciplinaires.
• La sanction politique :
o Seulement en RW.
o MOTION DE MEFIANCE CONSTRUCTIVE COMMUNALE = acte par lequel le
conseil communal peut, moyennant le respect de plusieurs
conditions, renverser le collège communal ou un de ses membres, à
charge pour le conseil de trouver une composition collégiale

17
Mathilde GENARD

alternative. Ce tempérament au principe de l’unicité du corps


communal, prévu qu’en Région Wallonne, sanctionne un désaccord
politique. -> art. L1123-14 du CWADEL.
o Motion signée par la moitié au moins des conseillers de chaque
groupe politique participant à la majorité actuelle -> §1er, al. 6 du
CWADEL.
o Vote -> minimum 7 jours après le dépôt de la motion -> §1er, al. 7.
o Défense possible mais sans avocat -> §1er, al. 8.
o Majorité absolue des membres du conseil -> §1er, al. 9.
o Formellement motivée.
o Bourgmestre automatiquement démis de ses fonctions.
o Motion doit contenir l’identité d’un successeur -> conseiller belge du
même groupe politique disposant du nombre de voix de préférence
le plus importants exception faite du bourgmestre démis.
o Recours devant la SCACE > jurisprudence relative à la motion de
méfiance constructive applicable aux échevins qui peut être
transposée à la situation du bourgmestre.
> Contrôle de la SCACE -> régularité de la procédure > arrêt
de la C. const.
o MOTION INDIVIDUELLE (= porte sur le bourgmestre / échevin / ...) ><
MOTION COLLECTIVE (= ensemble du collège).
o Motion signée par la moitié au moins des conseillers formant une
majorité alternative.
o Motion visant le Président du CPAS -> directeur général doit
adresser le texte de la motion à chacun des membres du conseil de
l’action sociale.
o Motion ne peut être adoptée n’importe quand :
> Qu’entre le 18e mois qui suit l’installation du collège et le 30
juin de l’année qui précède celle au cours de laquelle auront
lieu les élections communales.
> Il doit s’écouler au moins douze mois entre le renvoi d’un
collège et un nouveau renvoi.
> Il ne peut pas être voté plus de deux motions à l’encontre de
l’ensemble du Collège au cours d’une même législature.
• Attributions du Bourgmestre -> exécution des règles édictées par l’autorité
supérieure, à moins que celles-ci soient formellement attribuées au collège.
* COLLEGE COMMUNAL OU LE COLLEGE DES BOURGMESTRE ET ECHEVINS = autorité communale qui
associe à certaines tâches des personnes de provenances diverses : le bourgmestre –qui
est élu ou nommé -, le président du CPAS – dans les communes situées en région de
langue française – ainsi que les échevins. Les décisions du collège sont prises
collégialement et à la majorité des voix et concernent une série d’attributions bien
précises.
− Composition :
• Bourgmestre -> président du collège -> art. L.1123-19 du CWADEL et 102
de la NLC.
• Président du CPAS -> élu via le pacte de majorité.
o Seulement en région de langue française -> art. L.1123-3 à 8 du
CWADEL.
o Région Bruxelles-Capitale -> le président du CPAS siège également
aux réunions du collège des bourgmestre et échevins, mais avec
voix consultative -> art. 102 de la NLC.

18
Mathilde GENARD

• Echevins :
o Désignation de l’échevin en RW:
> Pacte de majorité -> art. L1123-1, §2, al. 2 du CWADEL.
> Condition -> conseilleurs communaux de nationalité belge ou
non.
> Art. 11bis, al. 3 de la Const. -> impose la présence de
femmes et d’hommes -> CWADEL autorise, dans certains cas
la désignation d’un échevin en dehors du conseil communal -
> art. L.1123-8, §2, al. 2 du CWADEL.
o Désignation de l’échevin de RB :
> Echevins élus parmi les conseillers communaux -> art. 15 de
la NLC.
> Candidature -> majorité absolue des suffrages.
> Acte de présentation :
ú Dépôt de l’acte daté, pour chaque mandat d’échevin,
entre les mains du secrétaire communal qui en
accuse réception.
ú Transmet l’acte de présentation au président du
conseil au plus tard trois jours avant la séance ->
art. 18bis, al. 1er et 2 de la NLC.
ú Recevable -> signé par la majorité au moins des élus
de la liste du candidat présenté et par la majorité au
moins des élus du conseil.
> 1 scrutin / échevin.
o Désignation de l’échevin dans les communes périphériques de
Fourons et de Comines-Warneton :
> Elus directement par les électeurs -> art. 15, §2 de la NLC.
> Système > pouvoir fédéral.
o Connaissances linguistiques dont l’échevin doit faire preuve :
> Connaissance de la langue de la région linguistique dans le
ressort de laquelle la commune se trouve.
> Présomption de connaissance réfragable.
> Si l’échevin ne connaît pas la langue -> art. 72bis, §2 de la
NLC -> annulation de l’élection de l’échevin par la SCACE.
> Communes périphériques et de Fourons et Comines-
Warneton -> présomption irréfragable -> pas de sanction.
o Les conditions de démission de l’échevin :
> Régime disciplinaire prévu -> art. L.1123-13 du CWADEL et
83, al. 1er de la NLC.
> RW -> motion de méfiance constructive // bourgmestre.
− Règles de fonctionnement du collège :
• Collégialité -> décisions prises par l’ensemble des membres du collège.
o Exception -> fonctions assignées à l’officier de l’état civil -> art.
125, al. 2 de la NLC -> l’échevin désigné à cet effet prend les
décisions concernant la tenue de l’état civil.
• Techniques du gouvernement d’assemblée -> régime de continuité dans
l’action politique et administrative.
o Conseil communal >< renvoyer le collège.
o RW -> motion de méfiance constructive.

19
Mathilde GENARD

• Décisions prises à la majorité des voix -> art. L.1123-22 du CWADEL et


106, al. 1 de la NLC.
o Si majorité du collège a reconnu l’urgence -> voix décisive du
président.
− Attributions du collège -> art. L1123-23 du CWADEL et 123 de la NLC.
* Services communaux :
− > Autonomie de la commune -> art. 162 de la Const. -> elle s’organise comme
elle veut.
− Administration communale :
• Missions confiées à la commune -> emploi, urbanisme, culture, …
• DIRECTEUR GENERAL (EN RW) OU SECRETAIRE COMMUNAL (EN RB) = haut
fonctionnaire qui dirige l’administration communale. Toutes les instructions
données par les branches du corps communal passent par celui-ci pour être
ensuite répercutées au sein des différents services que compte cette
administration.-> art. L1124-4, §2 du CWADEL et 26 et 26bis de la NLC.
• DIRECTEUR FINANCIER (EN RW) OU RECEVEUR COMMUNAL (OU RB) = haut
fonctionnaire qui exerce un certain nombre de tâches en matière de
comptabilité communale, dont le régime de responsabilité est particulier ->
art. L.1124-21 et suiv. et 52 et suiv de la NLC.
− REGIES COMMUNALES = services communaux exercés à côté de l’administration
communale afin de pouvoir bénéficier de davantage de souplesse, notamment sur
le plan financier -> art. L1231-4 du CWADEL et art. 26bis de la NLC.
• Régie ordinaire :
o >< Personnalité juridique -> commune -> entière maitrise de la
gestion des activités confiées à la régie -> art. L1231-1 à -3 du
CWADEL et art. 261 à 263 de la NLC.
o Assume un service qui a ou non un caractère industriel et
commercial.
o Règles souples notamment sur le plan financier et comptable.
o Peut recourir à des méthodes commerciales.
o Ex : Régie loisirs, jeunesse et sports à Namur.
• Régie autonome :
o Personnalité juridique -> art. L1231-4 du CWADEL et art. 163bis de
la NLC.
o FONDATION = l’affectation d’un patrimoine à un organisme public
personnalisé par une autre personne publique (la commune) qui
joue le rôle de fondatrice et qui a les moyens de mettre fin à
l’existence de la régie.
o Exerce une activité à caractère industriel ou commercial.
> Art. L1231-9, §1 du CWADEL -> contrat de gestion doit être
conclu entre la commune et la régie autonome.
> AR du 19 avril 1995 -> liste des activités qui peuvent être
exercées en régie autonome -> ex : la fourniture d’eau.
> Ex. de régie autonome : Port d’Anvers.
• Conseil communal -> identifier, dans chaque commune, les services qui
sont accomplis en régie -> art. L1231-4 du CWADEL et 26bis de la NLC.
− SERVICES INTERCOMMUNAUX = services accomplis au moyen d’une collaboration entre
plusieurs communes. Ces collaborations communales peuvent prendre deux
formes : les ententes et les associations.
• Article 162, al. 4 de la Const. -> possibilité de nouer des relations
juridiques entre communes.

20
Mathilde GENARD

• ENTENTE = service intercommunal qui consiste en la mise en commun de


quelque chose au travers d’une convention.
o Ex : achat d’un immeuble en commun par plusieurs commune.
• ASSOCIATION = service intercommunal qui consiste en la mise en commun
de quelque chose au travers d’une convention aux termes de laquelle un
nouvel être juridique voit le jour.
• INTERCOMMUNALES = association de communes crées pour gérer certaines
matières d’intérêt commun.
o >< Services intercommunaux.
o Ex : ORES, TECTEO, IDELUX,...
o INTERCOMMUNALES PURES = intercommunale ne comptant parmi ses
membres que des communes ou d’autres pouvoirs publics, comme
les provinces ou les CPAS.
> IBW -> collecte et gestion des déchets -> communes du BW
et province du BW.
o INTERCOMMUNALES MIXTES = intercommunale comptant, parmi ses
membres, outre des communes, qui doivent alors conserver la
prépondérance, des personnes juridiques privées.
> Ex : ORES.
o Régions -> déterminent les conditions et le mode d’association que
peuvent emprunter les communes pour former une
intercommunales.
• Limite -> autorité fédérale compétente en matière de droit
des sociétés -> art. 6, §1er, al. 5, 5° de la LS du 8 août
1980.
• Autorité fédérale -> inventer des formes d’associations
juridiques qui revêtent ou non un caractère commercial.
• Régions -> ne peuvent retenir que les modes d’association
préalablement consacrés par le législateur fédéral.
• Certaines intercommunales prennent la forme d’ASBL, de SA,

o INTERCOMMUNALES INTERREGIONALES = association de communes dans
un but d’utilité publique à laquelle des communes de plus d’une
région sont affiliées.

Services  
 
intercommunaux  

Associations  de  
Ententes  de  
  communes     communes  =  
Intercommunales  
 

Intercommunales   Intercommunales  
  mixtes     pures  

Intercommunales  
  interrégionales  

21
Mathilde GENARD

− ETABLISSEMENTS PUBLICS = organisme public personnalisé qui jouit de l’autonomie


organique et technique et qui est doté d’organes de gestion.
• Créé unilatéralement par une ou plusieurs personnes de droit public qui
jouent le rôle de fondatrice.
o Selon qu’il est créé par une ou plusieurs personnes de droit public,
l’établissement public reçoit la personnalité juridique d’un ou de
plusieurs législateurs qui en fixent le statut particulier.
• Ex : fabrique d’églises, zones pluricommunales de police,...
• Wateringue :
o WATERINGUE AU SENS GEOGRAPHIQUE DU TERME = territoire correspondant
à l’ensemble de terrains situés dans les parties basses des vallées
humides qui ont fait l’objet de travaux d’endiguement et d’irrigation
pour leur permettre d’être habités et cultivés.
o WATERINGUE AU SENS JURIDIQUE DU TERME = établissement public
institué en vue d’assurer que des terrains, par nature submersibles,
soient protégés pour y permettre l’agriculture, et plus
généralement, pour tâcher de les préserver des inondations.
> Dispose d’une assemblée générale qui réunit l’ensemble des
personnes titulaires de droits réels sur les terrains situés
dans la circonscription de la wateringue.
> Art. 173 de la Const. -> permet de lever l’impôt afin de
réaliser cette mission d’intérêt public.
ú Wateringue et le polder -> seuls établissements
publics de Belgique sui se voient reconnaître le
pouvoir de lever l’impôt.
ú Normalement -> établissements publics -> dotation
annuelle pour faire face à leurs frais de
fonctionnement.
> Région -> fondatrice -> art. 6 §1, §1, III, 10° de la LS du 8
aout 1980.
ú Avant -> fédéral > L. du 5 juillet 1956.
ú Loi de 1956 en vigueur en RF et RB.
• Polder :
o POLDERS AU SENS GEOGRAPHIQUE DU TERME = territoire correspondant à
une étendue de terre qui a été conquise sur la mer et qui a été
endiguée pour empêcher que cette étendue de terre soit couverte et
découverte par la marée.
o POLDERS AU SENS JURIDIQUE DU TERME = établissement public institué en
vue d’assurer que des terrains, par nature submersibles, soient
protégés pour y permettre l’agriculture et l’habitation.
> Assemblée générale qui réunit l’ensemble des personnes
titulaires de droits réels sur les terrains situés dans la
circonscription du polder.
> Art. 173 de la Const. -> pouvoir de lever l’impôt, destiné à
assurer le caractère insubmersible des terrains.
> Région -> fondatrice -> compétente pour modifier le statut
des polders ou qui pourrait décider d’en supprimer
l’existence.
ú RW et RF -> modification du statut du polder.
• CENTRE PUBLIC D’ACTION SOCIAL / CPAS = établissement public présent dans
chaque commune ayant vocation à prodiguer de l’aide aux plus démunis.

22
Mathilde GENARD

Pour assurer au mieux sa mission, le CPAS est doté de plusieurs organes et


a la possibilité de s’associer avec d’autres centres ou personnes de droit
public ou privé.
o Aide sous diverses formes : allocations, distribution de repas,
prodiguer une assistance sociale,...
o Organes :
> Conseil de l’action sociale
ú Pouvoir de décision -> attribution d’aide ou
l’organisation même du centre comme la construction
d’un nouveau bâtiment destiné à abriter ses locaux ->
art. 24 de la loi du 8 juillet 1976.
ú Composition -> membres désignés par le conseil
communal dans le respect de la représentation
proportionnelle des différents groupes politiques qui
siègent au sein de ce conseil.
ú Membres désignés -> conseillers communaux ou non
et peuvent aussi avoir été candidats à l’élection
communale ou non.
> Président du CPAS -> préside le centre et assume la gestion
quotidienne du centre.
ú Ex : agit en justice au nom du centre.
> Bureau permanent -> organe de gestion obligatoire.
ú Constitué au sein de conseil de l’action sociale.
ú Expédie les affaires administratives courantes et
exerce d’autres attributions spécifiques pour autant
que délégation lui en ait été faite par le Conseil.
> Comités spéciaux -> organe de gestion facultatif.
ú Attributions spécifiques pour autant que délégation
lui en ait été faite par le Conseil.
> Secrétaire du CPAS ou le directeur général en Région
wallonne :
ú Organise le travail au sein des différents services.
ú RF -> dans les communes qui comptent 20.000
habitants au moins -> la fonction de secrétaire
communal peut être exercée par le secrétaire du
CPAS de la même commune.
o Particularités marquant le régime juridique du CPAS :
> Membres du CPAS -> élus par le conseil communal.
ú Ce sont de véritables acteurs de la politique sociale à
l’échelon communal-> légitimité politique dérivée ->
élus d’élus. N
ú Citoyens de l’UE -> peuvent être élus membres
effectifs ou suppléants du conseil du CPAS.
> Décisions du centre -> soumises à une autorité de tutelle.
ú Autorité de tutelle :
² Personne de droit public qui l’a créée ->
autorité régionale.
² Commune.
> L. du 8 juillet 1976 -> permet aux centres de s’associer avec
d’autres centres ou avec d’autres personnes de droit public,
ou même avec des personnes de droit privé, en vue

23
Mathilde GENARD

d’assurer ou de contribuer à mieux assurer les missions


légales qui leur sont imparties.
ú Ex : association hospitalière de Bruxelles qui regroupe
la Ville de Bruxelles, le CPAS de Bruxelles, l’ASBL
Centre hospitalier universitaire Saint-Pierre, l’ULB et
la VUB.
− ASBL communale :
• Création par les communes ou autre PM de droit public.
• L. du 27 juin 1921.
• ASBL communale = PM de droit privé -> on n’applique pas les règles de
droit public.
• Juridiquement autonome -> pas de contrôle hiérarchique / de tutelle.
• Présence d’administrateurs publics au sein de leurs organes -> donne aux
fondateurs une maitrise complète des décisions prises s’ils sont d’accord
entre eux.
• Ex : ASBL Créemploi.
• Certaines ASBL communales / paracommunales -> sont des associations
de droit public -> régime particulier.
o Ex : ASBL crée en vertu de l’art. 121, al. 2 de la L. organique des
centres publics d’aide sociale.
• Responsabilité de l’administrateur public d’une ASBL communale de droit
privé / public -> pose beaucoup de questions.

à Attributions de la commune :
* Attributions de la commune en général :
− Missions énumérées nulle part.
− Article 41, al. 1er de la Const. -> intérêts exclusivement communaux sont réglés
par les conseils communaux.
• Avantage -> permet l’évolution.
• Inconvénient -> permet à d’autres niveaux de pouvoirs de s’emparer
d’attributions qui auraient pu intéresser la commune.
− DISQUALIFICATION = mécanisme par lequel des matières qui, par nature, pouvaient
être qualifiées « matières d’intérêt communal » ont été disqualifiées par une
collectivité supérieure pour devenir des matières fédérales, régionales ou encore
communautaires.
• Ex : enseignement -> communautés.
• Commune -> exerce toutes les attributions qui relèvent de l’intérêt
communal sauf celles disqualifiées par une collectivité supérieure.
o Ex : création d’un centre culturel.
− RECEPAGE = mécanisme par lequel des matières, qui ne sont pas d’intérêt
communal mais plutôt d’intérêt fédéral, régional ou communautaire, sont
assignées par une collectivité supérieure aux communes – par la voie d’un texte
exprès –.
• Ex : délivrance des permis de conduire.
• Art. L1131-1 et L1122-30 du CWADEL et art. 116 et 117 de la NLC.
− Art. 41 et 162 de la Const. -> ne précisent pas que les communes sont limitées à
l’exercice des matières d’intérêt communal -> ne consacrent pas l’idée selon
laquelle les communes ne pourraient pas se voir attribuer d’autres missions que
celles qui correspondent aux matières d’intérêt communal.
* Attributions de la commune en particulier :
− Enseignement communal :

24
Mathilde GENARD

• Enseignement -> liberté fondamentale garantie par l’art. 24 de la Const.


• Matière communautarisée -> mais on confie une partie de l’organisation de
l’enseignement aux communes.
o Enseignement dispensé aux plus petits -> art. 22, al. 1er des LC du
20 août 1957.
> Obligation d’avoir une école primaire / commune si demande
de 15 parents.
o Art. 28 des LC du 20 août 1957 -> obligation d’ouvrir une école
gardienne sous certaines conditions.
> Obligation d’avoir une école gardienne / commune si
demande de 35 parents.
• Pouvoir organisateur -> commune.
o Ex : pouvoir de désigner les instituteurs.
• Enseignement communal -> fait partie de l’enseignement officiel
subventionné dès lors qu’il donne lieu à des subventions de la communauté
et qu’il est organisé par des pouvoirs publics ce qui implique, en termes
d’idéologies, que cet enseignement soit soumis à une obligation de
neutralité > art. 24, §1er, al. 4 de la Const.
− Police communale :
• Contours de la police communale :
o Art. 135, §2 de la NLC -> les communes ont pour mission de faire
jouir les habitants des avantages d’une bonne police -> propreté,
salubrité, sûreté et tranquillité dans les rues, lieux et édifices
publics.
o Matière d’intérêt communal.
> >< Certains pouvoirs de police -> compétence d’autres
niveaux de pouvoir -> attributions qui relèvent de l’intérêt
provincial ou de l’intérêt fédéral.
• Autorité compétente en matière de police communale :
o Compétences du conseil communal :
> Assurer l’exercice des attributions communales en matière de
police communale -> art. 119, al. 1er de la NLC -> conseil
établit les règles générales et abstraites en matière de
police.
> Ordonnances de police -> justification du conseil communal
conformément à l’art. 135, §2 de la NLC.
> Arrêt CE, ASBL Syndicat national des Propriétaires et
Copropriétaires -> l’art. 135, al. 2 de la NLC s’étend à toutes
les causes de danger pour la sécurité ou la salubrité
publiques.
o Compétences du collège et du bourgmestre :
> Compétences du collège :
ú Art. 130 de la NLC -> la police des spectacles
appartient au collège qui peut, dans des circonstances
extraordinaires, interdire toute représentation pour
assurer le maintien de la tranquillité publique.
² Interdiction temporaire.
² Interdiction doit se justifier par des raisons qui
tiennent seulement au maintien de l’OP.
² Proportionnalité.

25
Mathilde GENARD

ú Art. 130bis de la NLC -> collège est compétent pour


les ordonnances de polices temporaires à la
circulation routière -> effets limités dans le temps.
> Compétences du bourgmestre :
ú Extrême urgence -> peut prendre, en lieu et place du
conseil, des dispositions réglementaires en matière de
police -> art. 134 de la NLC.
ú Pouvoir extraordinaire en matière de police quelque
soit l’objet.
ú Conditions :
² Emeutes, attroupement hostiles, atteintes
graves portées à la paix publique ou autres
événements imprévus.
§ Risque de mise en péril imminente de la
sécurité des habitants -> jurisprudence
du CE.
² Le moindre retard pourrait occasionner des
dangers ou des dommages pour les habitants.
² Communication immédiate au conseil de
l’ordonnance et de ses motifs.
² Ordonnances -> cesseront immédiatement
d’avoir effet si elles ne sont pas confirmées par
le conseil communal à l’occasion de sa
prochaine réunion.
ú Pouvoirs de police en extrême urgence, dans des
situations particulières et qui se traduisent par des
mesures de portée individuelle -> art. 133, al. 2,
134ter, 134 quater et 134 quinquies de la NLC.
³ Peut adopter des mesures individuelles pour le
maintien de l’OP.
³ Trouble de l’OP ≠ comportement fautif ->
danger / insécurité / insalubrité >
jurisprudence du CE.
³ Ex : exploitation d’une terre pouvant
provoquer des écoulements de boue.
ú Pouvoir de prendre des mesures de police à portée
individuelle dans le champ de l’art. 135, §2 de la NLC.
³ Ex : arrêté de police par lequel le bourgmestre
décrète la fermeture de logements pour cause
d’insécurité en matière d’incendie.
ú Missions de police administrative par le bais de lois
particulières :
³ Ex : art. 9bis de la L. du 24 février 1921.
• Services de police :
o Affaire Dutroux -> disparition de la police communale -> enquête
parlementaire qui a mis à jour des dysfonctionnements entre les
différents corps de police.
o Accord OCTOPUS (1998) -> création d’une seule et même police.
o L. du 7 décembre 1998 -> service de police à deux niveaux ->
police fédérale et la police locale.

26
Mathilde GENARD

> Police locale -> fonction de police au niveau communal ->


art. 3, al. 3 de la L. -> missions de police administrative
préventive et de police judiciaire, répressive, nécessaires à la
gestion des événements et des phénomènes locaux.
> Belgique -> divisée en zones de polices couvrant une ou
plusieurs communes-> sans que ces communes puissent
appartenir à différentes provinces ou être à cheval sur une
province et l’arrondissement administratif de Bruxelles, qui
constitue un territoire extraprovincialisé.
> CONSEIL ZONAL DE SECURITE = conseil présent au sein de
chaque zone de police, composé des bourgmestres des
communes concernées, du procureur du roi, du chef de corps
de la police locale et du directeur coordonnateur administratif
de la police fédéral. Sa mission est d'établir le plan zonal de
sécurité.
ú Concertation systématique -> art. 35 de la L.
ú Mission -> établir un plan zonal de sécurité qui est
soumis à l’approbation des deux ministres fédéraux
qui ont la police dans leurs attributions, à savoir le
ministre de l’Intérieur et le ministre de la Justice.
o ZONE DE POLICE PLURICOMMUNALE = établissement public – disposant
par conséquent de la personnalité juridique – dotés de plusieurs
organes : un conseil de police et un collège de police.
> Personnalité juridique >< zones unicommunales.
> Conseil de police -> compétence du conseil communal en
matière d’organisation et de gestion du corps de police local.
ú Composé de conseillers communaux -> art. 12, al.2
de la L.
> Collège de police :
ú Compétence de police du collège communal en RW.
ú Compétences de police des bourgmestres et échevins
-> RB et RF -> art. 11, al. 2 de la L.
ú Composé des bourgmestres -> art. 23, al. 1 de la L.

Section III : La province :

à Collectivité politique :
* Province -> collectivité intermédiaire -> se situe à mi-chemin entre les communes qu’elle
englobe et la région dans laquelle elle s’inscrit.
− Collaboration avec les communes et les régions.
− Double handicap :
• Peu de contact direct avec le citoyen.
• Son rôle ne lui permet pas d’assurer un réel développement économique et
social.
* Constitution -> cite la province -> art. 5, al. 1er ; 7 ; 41, al. 1er ; 162, al. 1er ; 162, al.
2 ; 170 ; 173 et 190 de la Const.
− Autres dispositions de valeur législative :
• CWADEL en RW.
• Décret provincial du 9 décembre 2005 en RF.
• RB -> pas appelée à adopter des ordonnances en la matière.
* Territoire de la province :

27
Mathilde GENARD

− 10 provinces -> art. 5, al. 1er de la Const.


− Espace non couvert -> territoire de la Région de Bruxelles-Capitale.
• 10 provinces + 1 territoire extraprovincialisé.
− Art. 7 de la Const. -> limites des provinces ne peuvent être changées que par la
loi -> loi ou le décret et non l’ordonnance car RB est un territoire
extraprovincialisé.
− Limite région du BF ? -> changement des limites d’une province qui entraînerait le
changement des limites d’une frontière linguistique -> procédure du changement
des limites des régions linguistiques -> loi spéciale > art. 4 de la Const.
− Fondement arrondissement administratif de Bruxelles-Capital en tant
qu’extraprovincialisé -> art. 163 de la Const. (>< art. 5, al. 2 de la Const.) ->
relève des autorités de la Région bruxelloise et d’autorités propres.
* POPULATION DE LA PROVINCE = ensemble des habitants, Belges ou non, qui résident sur le
territoire de la province. Le nombre de conseillers provinciaux et de députés provinciaux
est fixé selon le nombre d’habitants.
− HABITANTS DE LA PROVINCE = personne résidant officiellement dans la province.
• Permet de déterminer le nombre de conseiller provinciaux (entre 31 et 56)
-> art. L2212-5 du CWADEL.
• RW -> nombre de députés provinciaux -> 4 ou 5.
− CITOYENS DE LA PROVINCE = électeurs de la province -> électeurs belges qui sont
électeurs pour la commune et pour toutes les communes qui ressortissent au
territoire de la province en cause -> art. L4111-2 et L2212-5, al. 2 du CWADEL.

à Autorités de la province :
* >< Unicité des institutions -> trinité du pouvoir provincial :
− CWADEL -> ne consacre pas la notion de corps provincial -> art. L2212-1 du
CWADEL -> évoque des institutions provinciales.
− Gouverneur -> vérifier que la province exerce ses missions dans le respect des
exigences instituées au niveau fédéral, régional et au niveau communautaire ->
son rôle n’est pas de défendre les intérêts de la province -> art. L2212-51, al. 2
du CWADEL.
− Désignation du gouverneur -> sans avis du conseil provincial et du collège
provincial -> pas de relation de confiance politique.
* Conseil provincial :
− Elu directement par les citoyens de la province -> art. L2212-6, al. 1er du
CWADEL.
− Tous les six ans.
− Conseil -> pas de dissolution avant terme.
− Conditions pour être électeur -> art. L4121-1, §1er du CWADEL :
• Être belge.
• Être âgé de dix-huit ans accomplis au plus tard le jour de l’élection.
• Être inscrit au registre de la population d’une commune de la province.
− Pour pouvoir être élu conseiller provincial -> il faut être électeur.
• Etranger non-ressortissant d’un Etat de l’UE -> n’est pas électeur pour
l’élection provinciale -> ne peut pas être membre du conseil provincial.
• Chaque candidat doit être de sexe différent par rapport au candidat qu’il
suit dans l’ordre de la liste.
• Conseiller provinciaux -> mandat public qui ne peut être retiré que par une
incompatibilité ou une condamnation pénale -> le conseiller est déchu de
ses droits civils et politiques.
− Système de la représentation proportionnelle -> art. L4145-7 du CWADEL.

28
Mathilde GENARD

− Contrôle -> le conseil provincial vérifie lui-même le pouvoir de ses membres :


• Il exerce lui même la fonction de juger.
• Pas de recours possible.
− Pouvoirs -> art. 41 de la Const. et L2212-32 du CWADEL -> intérêts
exclusivement provinciaux et attributions dévolues par l’autorité supérieure.
• Respect du principe de subsidiarité.
* Collège provincial :
− Députés.
• 6 en RF.
• RW -> art. L2212-40, §1er, al. 1er du CWADEL :
o 4 dans les provinces de moins de 750000 habitants.
o 5 dans les provinces d’au moins 750000 habitants.
• Elus par les membres du conseil provincial -> art. L2212-40, §3, al. 1 du
CWADEL.
o Projet de pacte de majorité est déposé -> propose un nom par
mandat de député qui doivent faire partie du conseil provincial ->
art. L2212-39 du CWADEL.
• Art. 11bis, al. 3 de la Const. -> un député peut être proposé en dehors du
conseil.
• Elus pour 6 ans -> art. L2212-40 du CWADEL.
o >< Suspension et révocation pour des raisons disciplinaires.
o Motion de méfiance constructive -> art. L2212-44 du CWADEL.
− Gouverneur :
• Fait partie du collège mais il n’en assure pas la présidence -> art. L2212-
46 du CWADEL.
• Collège -> composé de deux catégories de membres au statut différent ->
conséquence sur le fonctionnement.
o Gouverneur -> assiste aux réunions sans avoir ni voix délibérative,
ni voix consultative -> art. L2212-46, al. 3 du CWADEL.
o Ne peut être renversé par le conseil provincial (>< député ->
motion de méfiance constructive).
o Gouverneur et députés -> dirigent les services administratifs
provinciaux.
− Attributions -> administration journalière de la province -> art. L2212-48, al. 2 du
CWADEL.
* GOUVERNEUR = commissaire du gouvernement régional dans la province -> art. L2212-51
du CWADEL.
− Ne reflète pas toujours la tendance politique majoritaire de la province.
− Mode de désignation particulier :
• Nommé par le gouvernement régional sur avis conforme du conseil des
ministres fédéral -> art. 6, §1er, VIII, 1°, al. 4 de la LS du 9 août 1980.
o Gouverneur -> haut fonctionnaire de région >< mandataire
politique.
o Choisi discrétionnairement par le gouvernement de la région dans
laquelle se trouve la province -> art. L2212-51, al. 2 du CWADEL.
> Discrétionnaire -> large appréciation dans le respect de
certaines règles >< arbitraire.
> Motivation ->
² Arrêt Vandendoren du CE -> il faut une motivation
formelle mais il ne faut pas faire ressortir qu’une
comparaison a été opérée entre les mérites de la

29
Mathilde GENARD

personne nommée et d’autres personnes -> il faut


juste que les motifs soient exacts et aient été
régulièrement appréciés.
² Acte de motivation -> peut être censuré par le CE ou
les cours et tribunaux -> art. 159 de la Const.
o 2 conséquences de cette nomination au grand choix du
gouverneur :
> Nomination non conditionnée par les couleurs de coalition au
pouvoir (province, région et fédéral).
> Gouverneur doit pas être domicilié dans la province au
moment où il est nommé -> une fois nommé, il doit y résider
-> art. L2212-54 du CWADEL.
• Nommé pour une durée illimitée -> souvent jusqu’à l’âge de la retraite.
o Signe d’absence de lien politique avec la tendance politique.
− Exécution des lois, décrets, ordonnances et arrêtés des gouvernements fédéral,
régionaux et communautaires.
• Peut agir avec le conseil et le collège provincial pour exécuter les règles
supérieures.
• Peut contrôler le conseil et le collège provincial pour s’assurer de la
correcte exécution des règles supérieures.
• Exerce des missions d’action et de contrôle pour le compte de l’Etat, de la
région et de la communauté -> agent direct de la région -> motif pour
lequel le gouverneur de province, s’il est nommé par le gouvernement
régional, est nommé de l’avis conforme du conseil des ministres fédéral ->
fédéral conserve un droit de regard sur celui ou celle qui va contribuer à
l’exécution des normes fédérales.
• Aidé par des commissaires d’arrondissements -> peuvent remplacer le
gouverneur en cas d’empêchement.
o COMMISSAIRE D’ARRONDISSEMENT = commissaire du gouvernement
régional dépêché dans un ou plusieurs arrondissements
administratifs qui composent la province.
o Provinces -> divisées en arrondissements administratifs.
o Mission -> maintien des lois et des règlements d’administration
générale.
> Missions déléguées par le gouverneur et missions fédérales.
o Conditions d’accès et modalités de recrutement -> arrêté du
Gouvernement wallon du 12 mai 2011.
− Gouvernement régional -> révoque et démet d’office en cas de manquement
grave dûment établi, sur avis conforme du conseil des ministres fédéral -> art. 6,
§1er, VIII, 1°, al. 4, de la LS du 8 août 1980.
• Conditions de révocation :
o Manquement grave aux devoirs de la charge qu’il exerce ou
situation dans laquelle il n’est plus en mesure de poursuivre avec
autorité et efficacité les attributions qui lui sont confiées.> Arrêt
Lamalle du CE.
o Large pouvoir d’appréciation du gouvernement.
o Lien de confiance rompu -> révocation possible.
* Services provinciaux :
− Sous la direction d’un haut fonctionnaire :
• GREFFIER PROVINCIAL / directeur général provincial en RW = haut
fonctionnaire nommé, suspendu ou révoqué par le conseil provincial, dont

30
Mathilde GENARD

la fonction est de diriger les services provinciaux, peu importe la forme


juridique que ces derniers prennent -> art. L2212-56 et suiv. du CWADEL.
o Nommé / suspendu / révoqué par le conseil provincial.
o Statut réglé par le gouvernement régional.
• 4 formes :
o Administration provinciale -> gérer toutes les questions d’intérêt
provincial.
o Services décentralisés-> autres questions d’intérêt provincial.
> Personnalité juridique propre.
> Autonomie de gestion.
> Ex : fédération du tourisme de la Province du Brabant
wallon.
o Régies provinciales -> certaines questions d’intérêt provincial ->
art. L2223-1 et suivant du CWADEL.
> Régies ordinaires -> >< personnalité juridique.
> Régies autonomes :
² Personnalité juridique.
² Activités de nature industrielles ou commerciales.
o Services déconcentrés -> agents qui aident le gouverneur relevant
de l’autorité régionale, fédérale ou encore de l’autorité
communautaire.
* Institutions spécifiques à l’arrondissement administratif de Bruxelles-Capitale :
− Arrondissent extraprovincialisé -> qui exerce les attributions dévolues aux
autorités provinciales ?
• Attributions confiées aux provinces par l’autorité communautaire ->
exercées par les autorités communautaires -> art. 163 de la Const.
o COCOM -> attributions bicommunautaires.
o COCOF et COCON -> attributions unicommunautaires.
• Attributions provinciales qui ne sont pas confiées par des communautés,
l’Etat fédéral et les régions -> autorités régionales bruxelloises -> art.
83quinquies, §1er de la LS 12 janvier 1989.
• Institutions propres à l’arrondissement administratif de Bruxelles-Capitale.
o Gouverneur.
o Vice-gouverneur :
> Nommé par le gouvernement régional sur avis conforme du
conseil des ministres fédéral.
> Mission -> respect de la législation linguistique dans
l’exercice des missions attribuées à l’arrondissement.
> Assisté par des membres du personnel de l’Etat mis à sa
disposition par le gouvernement fédéral.
> Direction de son personnel.
o Collège juridictionnel :
> Missions juridictionnelles dévolues dans les autres provinces,
au collège provincial.
² Premier degré de juridiction.
² Ex : contentieux des élections communales.

à Attributions de la province :
* Questions d’intérêt provincial :
− Art. 41 de la Const. -> questions d’intérêt provincial -> conseil provincial.
− Intérêt provincial :

31
Mathilde GENARD

• >< Détermination précise.


• Province -> circonscrit elle-même la sphère des intérêts qui lui sont
propres au travers de décisions spontanées.
o Décisions -> objets nombreux et variés.
− Deux limites:
• Tenir compte des responsabilités qui reviennent aux communes :
o Attribution expresse aux communes.
o D’intérêt proprement communal.
• Tenir compte des responsabilités qui reviennent à l’Etat fédéral, aux
communautés et aux régions -> art. L2212-32, §2 du CWADEL.
• Province -> agir là ou les autorités supérieures et communales ont laissé
libre des espaces d’action.
− Matières relevant de l’intérêt provincial :
• Ex : police à l’échelon provincial -> maintien de l’ordre public en cas de
désordre qui dépasserait le territoire d’une commune -> art. 85, al. 1er, de
la loi provinciale du 30 avril 1836.
• Ex : organisation d’établissements scolaires, d’établissement scolaires
techniques ou professionnels.
• Ex : promotion du tourisme.
• Ex : promotion d’activités économiques.
* Questions d’intérêt général :
− Province -> missions d’intérêt général confiées par les autorités supérieures.
− Autorité administrative déconcentrée > gouverneur et services décentrés ->
exécution des normes fédérales et fédérées dans le ressort de la province.
− Autorité administrative décentralisée > conseil provincial -> responsabilité de
délibérer sur des questions d’intérêt général.
− Juridiction administrative > collège provincial -> statue en première instance sur
les réclamations relatives aux élections communales -> art. 4146-5 du CWADEL.

Section IV : Collectivité supra communale :

* Art. 41, al. 1 de la Const. -> intérêts communaux et provinciaux -> réglés par la
commune ou par la province par l’entremise du conseil communal ou provincial.
− Art. 134 de la Const. -> peut supprimer des institutions provinciales qui seront
alors remplacé par des collectivités supra communales visant à régler les intérêts
supra communaux.
− Art. 134 de la Const. -> régions ont le droit, par voie législative, de mettre fin à
l’existence des provinces.
• >< Obligation -> faculté.
• Pas encore exercé par RF / RW.
* Décret spécial -> adopté selon une majorité spéciale.
* Collectivités -> principes de décentralisation visé par l’art. 162 de la Const.

Section V : Agglomération et fédération de communes :

à 1970 -> besoin d’un cadre institutionnel pour gérer les intérêts > aux intérêts communaux ->
création d’une nouvelle collectivité politique -> agglomération et fédération de communes ->
art. 165 de la Const.
* Const. -> ne précise pas leur nombre et si toute la Belgique doit être couverte.
* L. du 26 juillet 1971 -> exécute l’art. 165 de la Const.

32
Mathilde GENARD

à Agglomération de communes :
* L. de 1971 -> 5 agglomérations.
− Agglomération anversoise.
− Agglomération bruxelloise.
− Agglomération carolorégienne.
− Agglomération gantoise.
− Agglomération liégeoise.
* Ressort territorial de chaque agglomération -> fixé par une loi, un décret ou une
ordonnance et que seul l’agglomération bruxelloise a été fixé par un tel texte -> il
n’existe dans les fait qu’une seule agglomération.
* Art. 166 de la Const. -> agglomération bruxelloise -> ressort territorial -> 19 communes
bruxelloises.
− Agglomération bruxelloise -> soumise au régime que la Constitution et la L. du 26
juillet 1971 prescrivent pour toute agglomération.
− Compétences de l’agglomération bruxelloise -> exercées par les institutions de la
Région de Bruxelles-Capitale -> art. 166 de la Const.
• >< Moyens et respect des procédures régionales -> règlements et arrêtés
d’agglomération.
• Intérêt d’agglomération pris en charge par autorité régionales -> art. 59 de
la LS du 12 janvier 1989 -> disparition du contrôle de tutelle -> autorité de
contrôle peut pas être autorité qui agit.
o Contrôles juridictionnels de la SCACE et des cours et tribunaux.
− Agglomération bruxelloise -> collectivité politique à part entière.
• Personnalité juridique -> art. 3, §3 de la loi du 26 juillet 1971.
− Compétences propres -> ex : enlèvement et traitement des immondices, la lutte
contre l’incendie et du transport rémunéré de personnes (taxis) -> art. 4, §2 de la
loi du 26 juillet 1971.
• Sixième réforme -> nouvelles compétences qui étaient exercées par le
gouverneur de l’arrondissement administratif de Bruxelles-capital et qui
n’existe désormais plus -> art. 4, §2 quater de la loi du 26 juillet 1971.
o Compétences exercées par le ministre-président du gouvernement
de la Région de Bruxelles-Capitale + haut fonctionnaire -> art. 48
de la LS du 12 janvier 1989.

à Fédération de communes :
* L. du 26 juillet 1971 -> définit également le statut des fédérations de communes > art.
165 de la Const.
* Commune -> ne peut appartenir à une fédération de communes que dans la mesure où
elle n’est pas déjà comprise dans une agglomération de commune -> art. 2 de la L. du 12
juillet 1971.
* Jamais une fédération de communes n’a été instituée -> institution virtuelle.

Section VI : Les commissions communautaires bruxelloises :

à Instituées par les art. 136 et 166, §3 de la Const.


* Art. 60 de la LS du 12 janvier 1989 :
− Commission communautaire française (COCOF) ;
− Commission communautaire flamande (VGC) ;
− Commission communautaire commune (CCOM)
− Collectivités politiques décentralisées à part entière.

33
Mathilde GENARD

• Personnalité juridique.
• Institutions propres.
• Compétences propres.
• Assujetties aux contrôles pesant sur les collectivités locales.

à Institutions :
* COCOF :
− Assemblée :
• Membres du groupe linguistique français du Parlement bruxellois.
• Assemblée délibérante à part entière.
• Dotée de compétences communautaires -> art. 136 de la Const.
− Collège :
• 2 ministres et les secrétaires d’Etat du Gouvernement bruxellois qui
appartiennent au groupe linguistique français.
• Ministre-Président du Gouvernement régional bruxellois -> fait partie de ce
même groupe linguistique -> appartient au collège français -> art. 136 de
la Const.
* VGC -> assemblée et collège // COCOF.
* COCOM
− Art. 60 de la LS du 12 janvier 1989 > art. 135 de la Const. -> législateur spécial -
> créer les institutions communautaires communes.
− Assemblée réunie :
• Membres des deux groupes linguistiques du Parlement bruxellois de
manière similaire au Parlement bruxellois lui-même -> deux assemblées
distinctes qui exercent leurs responsabilités propres de manière autonome.
− Collège réuni :
• Ensemble des ministres du gouvernement y compris ministre-président ->
exception -> secrétaires d’Etat régionaux.
• Ministre-président -> préside le collège réuni -> mais voix consultative ->
matières bicommunautaires -> parité stricte dans leur exercice.

à Attributions :
* COCOF / COCOM / VGC -> Collectivités décentralisées.
− Art. 166, §3, 1° et 3° de la Const. -> matières culturelles, d’enseignement et
personnalisables.
• Ex : COCOF a créé des centres PMS.
− Art. 166, §3, 2° de la Const. -> COCOF et VGC -> compétences réglementaires
qui leur sont respectivement déléguées par la Communauté française et par la
Communauté flamande -> art. 65 de la LS du 12 janvier 1989.
− Art. 163, al. 1 de la Const. -> missions communautaires délégués aux provinces
dans les deux autres régions.
* COCOF et COCOM -> collectivité fédérée.

à Contrôles :
* Règlements et arrêtés -> actes administratifs unilatéraux.
* Contrôle juridictionnel -> SCACE / cours et tribunaux.
* Contrôle de tutelle (car collectivités décentralisées) :
− Art. 166 de la Const. -> principes applicables aux agglomérations et fédérations
de communes s’appliquent à l’agglomération bruxelloise, laquelle est relayée dans
les matières communautaires, par les trois commissions -> un des principes

34
Mathilde GENARD

applicables -> l’autorité de tutelle -> empêcher que la loi ne soit violée ou l’intérêt
général blessé.
− Art. 162 de la Const. -> compétences dévolues aux provinces -> action
administrative qu’exercent les provinces en qualité de collectivité décentralisée est
également soumise aux contrôles de tutelle.
− En pratique -> contrôle de tutelle -> organisé que pour COCOF et VGC.

Section VII : Le secteur ou district :

à Art. 41, al. 2, 3 et 4 de la Const. -> observations :


* Etablissement par la Constitution de principes relatifs à la création et à l’organisation des
organes territoriaux intra communaux.
− Seulement au sein d’une commune de plus de 100.000 habitants.
− Institution par la seule voie délibérative du conseil communal.
− Membres des conseils de ces organes -> élus directement.
* Confie le soin au législateur de définir les compétences, les règles de fonctionnement et
le mode d’élection des organes territoriaux intracommunaux.
− Titre XVI de la NLC et art. L1411-1 et s. du CWADEL -> RW et RB.
• Avant réforme Saint-Polycarpe -> législateur fédéral compétent -> L. 19
mars 1999.
− Manifestation de la régionalisation ->appellation de ces organes.
• RB et RF -> district.
• RW -> secteurs.
* Loi spéciale -> préciser qui des communautés et des régions se voit attribuer la mission
d’organiser les districts.
− LS du 8 août 1980 -> régions -> organisation des organes territoriaux
intracommunaux.
• Décret / ordonnance > art. 41, al. 4 de la Const.
• Seul la RF a adopté un décret spécial -> décret du 13 avril 1999 ->
création de 9 districts.

à Conseil :
* Composition du conseil :
− Membres élus directement.
− Nombre -> deux tiers du nombre de membres destinés à composer le conseil
communal d’une commune ayant un nombre correspondant d’habitants -> art.
331 de la NLC et L1412-1, §1er du CWADEL.
− Elus pour six ans par les citoyens domiciliés dans la circonscription territoriale du
district ou du secteur.
− Election le même jour que l’élection des conseillers communaux et provinciaux.
− Articles 331 de la NLC et L1412-1, §4 du CWADEL -> incompatibilité entre les
fonctions de conseiller communal et les fonctions de membre du conseil de
district.

* Attributions du conseil :
− Variables -> délégation des compétences d’intérêt communal par le conseil
communal -> art. 340 de la NLC et L1412-4 du CWADEL.
− Certaines compétences -> ne peuvent en aucun cas être délégués.
• Ex : impôts communaux.

35
Mathilde GENARD

− Compétences d’intérêt fédéral, régional ou communautaire que la commune se


voit confier -> ne peuvent être déléguées que si le texte qui confie aux communes
la compétence visée, prévoit expressément que cette compétence peut être
déléguée.
• Conseil peut prendre des règlements et ordonnances dans les mêmes
conditions applicables au conseil communal.

à Bureau et président :
* Elus par le conseil en son sein -> art. 332 de la NLC et L1413-1 du CWADEL.
* Bureau :
− Composé d’un nombre de membres (président compris) égal au 2/3 du nombre
d’échevins dans une commune ayant un nombre correspondant d’habitants.
− Maximum 5.
− Art. L1413-1, §4 du CWADEL.
− Possibilité de se voir déléguer des compétences du collège communal ou du
bourgmestre et échevins.
* Président :
− Possibilité de recevoir des compétences du bourgmestre sauf compétence de
police.

36
Mathilde GENARD

TITRE II : ORGANISATION EXTERNE DE


L’ADMINISTRATION :

CHAPITRE I. LES CONCEPTS GENERIQUES :

Section I : Agent statutaire et agent contractuel :

à AGENT STATUAIRE = agent dont la situation est déterminée unilatéralement, dans tous ses
éléments, par l’autorité publique compétente, par la voie de dispositions générales qui sont
susceptibles d’être modifiées à tout moment, dans l’intérêt supérieur du service.
* STATUT = corps de règles générales qui régit la situation d’une même catégorie
abstraitement définie d’agents publics en fixant, de manière impersonnelle, leurs droits et
obligations. La jurisprudence quant à elle définit le statut comme un ensemble de règles
générales et impersonnelles rendues applicables au personnel par une désignation
unilatérale de l’autorité publique et non par une convention.
* NOMINATION = acte unilatéral qui rend le statut applicable à l’agent.
* 3 catégories de règles statuaires :
* STATUT ADMINISTRATIF = ensemble de règles relatives aux conditions de recrutement, de
promotion et, d’une manière générale, à la situation administrative des agents, c’est-à-
dire aux devoirs et aux droits qui sont les leurs, ainsi qu’au régime disciplinaire qui leur
est applicable.
− Fixé par le pouvoir exécutif -> exception -> nationalité -> pouvoir législatif.
− Défini par :
• Roi à l’échelon fédéral -> art. 107, al. 2, Const.
• Régions et communautés -> gouvernements respectifs -> art. 87, §3 de la
LS 8 août 1980.
• Communes et provinces -> conseils provinciaux et communaux :
o RW -> art. L1212-1 et L2221-1 du CWADEL.
o RB -> art. 145 de la NLC.
− Art. 10 de la Const. -> seuls les Belges peuvent être admis aux emplois publics.
− Objectif d’harmonisation entre les différents niveaux -> art. 87, §4 de la LS du 8
août 1980 -> AR avec les principes généraux de fonction publique devant
s’appliquer à tous les niveaux de pouvoir.
• §4 abrogé mais AR du 22 décembre 2000 -> toujours en vigueur.
* STATUT PECUNIAIRE = ensemble des règles relatives à la fixation des échelles de traitement
et à leurs différents échelons, au calcul du traitement, à la détermination de la classe
d’âge, de la carrière barémique, de l’imputation éventuelle des services antérieurs, ainsi
qu’aux modalités de paiement du traitement.
− Fixé par le pouvoir exécutif :
• Exception -> pensions -> pouvoir législatif -> art. 179 de la Const. et 87,
§2 de la LS du 8 août 1980.
− Défini par :
• Roi à l’échelon fédéral -> art. 107, al. 2, Const.
• Régions et communautés -> gouvernements respectifs -> art. 87, §3 de la
LS 8 août 1980.
• Communes et provinces -> conseils provinciaux et communaux :
o RW -> art. L1212-1 et L2221-1 du CWADEL.

37
Mathilde GENARD

o RB -> art. 145 de la NLC.


− TRAITEMENT = au sein du statut pécuniaire, élément déterminant qui consiste en la
contrepartie du service accompli.
− THEORIE DU SERVICE FAIT = théorie selon laquelle il existe, dès lors que le service est
accompli, un droit acquis à la liquidation du traitement et de ses accessoires –
frais de fonctions, allocation de résidence, etc. -, sur le fondement même des
règles qui forment le statut pécuniaire.
• Droit acquis porte sur :
o Traitement à proprement dit.
o Accessoires -> frais de fonction, allocation résidence, allocation
versée en raison de l’exercice momentané de fonctions sup à celles
pour lesquelles l’agent concerné avait été engagé.
• Valable pour l’agent statutaire et l’agent contractuel.
− AR -> autorités habilitées à fixer le statut sont compétentes pour fixer le statut
pécuniaire.
• Elles doivent tenir compte du niveau du personnel, de la nature des tâches
dévolues et des compétences requises pour les exercer.
− Traitement -> composante du statut -> se situe en dehors de toute transaction
contractuelle.
• Il est le même pour l’ensemble des agents qui seraient placés dans une
même situation objective et impersonnelle -> sinon -> violation des art. 10
et 11 de la Const.
− Loi du changement -> traitement -> susceptible de modification unilatérale de la
part de l’autorité.
• Seulement pour l’avenir.
• >< Effets dans le passé d’une nouvelle règle.
* STATUT SYNDICAL = ensemble de règles qui organisent les relations sociales entre l’autorité
et les organisations syndicales représentatives des agents. Le statut syndical est du
ressort du pouvoir législatif, en l’espèce du législateur fédéral.
− Compétence législateur fédéral -> art. 87, §5, de la LS du 8 août 1980.
• Avant l’adoption de l’art. 87, §5 -> L. du 19 décembre 1974 et arrêté du
28 septembre 1984.
− Agents assujettis :
• Agents des administrations générales fédérales, régionales et
communautaire.
• Agents des personnes morales de droit public qui en dépendent.
• Agents des administrations locales.
− On exclut -> personnel des services qui dépendent du pouvoir législatif ->
magistrats, militaires, fonctionnaires de police et professeur d’universités
publiques,...
• Certains fonctionnaires -> autre statut syndical -> ex : militaires.
• Autres fonctionnaires -> dépourvus de statut syndical -> ex : magistrats.
− L. du 19 septembre 1974 -> principes :
• Principe de consultation -> obligation de l’autorité de soumettre les
mesures générales qu’elle envisage de prendre à l’égard de son personnel
à une consultation préalable avec les organisations syndicales
représentatives.
o Seulement actes législatifs et les actes administratifs unilatéraux
règlementaires >< actes administratifs unilatéraux à portée
individuelle.

38
Mathilde GENARD

o NEGOCIATION SYNDICALE = forme de consultation par laquelle l’autorité


et les organisations syndicales représentatives – qui disposent d’un
droit d’initiative – conviennent de rechercher ensemble par un
dialogue approfondi des solutions acceptables pour chacun des
partenaires à la négociation.
> Si solutions trouvées -> protocole d’accord.
ú Politiquement contraignant >< juridiquement ->
engage l’autorité qui se dite prête à prendre les
initiatives utiles en vue de transformer l’engagement
politique en termes juridiques.
> Si on ne trouve pas de solution :
ú Protocole de désaccord.
ú Liberté de l’autorité d’adopter ou non la mesure.
> Négociation -> limitée aux questions importantes -> statut
administratif, pécuniaire, régime des pensions,...
> Organisation syndicales -> droit d’initiative.
> CE -> procédure préalable de négociation avec les
organisations syndicales -> formalité substantielle.
o CONCERTATION SYNDICALE = forme de consultation réservée aux
questions de moindre importance, par laquelle l’autorité et les
organisations syndicales représentatives – qui ne disposent pas d’un
droit d’initiative – conviennent de rechercher ensemble, par un
dialogue approfondi, des solutions acceptables pour chacun des
partenaires à la négociation.
> Avis qui n’est pas contraignant pour l’autorité.
ú Motivé.
ú Reprend les positions formulées par les différentes
délégations sur la proposition soumise.
> Questions de moindre importance -> ex : adaptation des
cadres du personnel.
> Organisations syndicales -> >< droit d’initiative.

à AGENT CONTRACTUEL = agent qui, faisant partie du personnel de l’administration, y est attaché par
le truchement d’un contrat. Il s’agit d’une dérogation au principe selon lequel l’engagement dans
la fonction publique se fait par voie statutaire.
* Engagement :
− Permis -> dérogation au principe selon lequel l’engagement, dans la fonction
publique, se fait par voie statutaire.
− Arrêt Solon du CE :
• Personnel engagé sous contrat -> LC sur le contrat de travail.
− Art. 2, §1 de l’AR du 22 décembre 2000 -> hypothèses dans lesquelles
l’engagement par voie contractuelle est autorisé.
• Répondre à des besoins exceptionnels et temporaires en personnel.
• Remplacer des agents en cas d’absence totale ou partielle quand la durée
de cette absence implique un remplacement.
• Accomplir des tâches auxiliaires ou spécifiques.
• Pourvoir à l’exécution de tâches exigeant des connaissances particulières
ou une expérience large de haut niveau.
− Aujourd’hui -> beaucoup d’agents contractuels -> engagement opéré aussi
librement que dans le secteur privé.
− Exigence -> égalité :

39
Mathilde GENARD

• Entre les Belges -> art. 10, al. 2 de la Const.


• Entre Belges et étrangers de l’UE -> hypothèse d’emplois auxiliaires
n’impliquant pas l’exercice de la puissance publique.
o CJUE, Commission c. Royaume de Belgique -> art. 45, §4 et 51 du
TFUE -> emplois ouverts aux nationaux mais aussi aux Européens.
• Conséquences :
o Formalité de publicité.
o Comparaison des titres et mérites des candidats -> épreuves de
sélection.
o En principe -> pas vraiment consacré.
o Niveau fédéral -> priorité aux candidats qui ont un profil
correspondant au profil de fonction exigé et qui sont lauréats d’un
concours de recrutement ou d’une sélection comparative.
> Avant le 1er janvier 2013 -> si pas de lauréat -> consultation
de la banque de donnée SELOR.
ú Si aucun candidat ne correspond -> autorité pouvait
alors prendre les initiatives nécessaires en vue de
trouver des candidats.
> Après le 1er janvier 2013, l’autorité ne peut plus prendre une
telle initiative et c’est le SELOR qui doit fournir au service
public concerné une liste de candidat apte.
ú AR du 25 avril 2005.
* Exécution :
− Régime juridique -> L. du 3 juillet 1978 relative aux contrats de travail.
− Loi du changement -> autorité peut, à tout moment, modifier les clauses du
contrat.
• Compensation -> DI.
• Situations précaires :
o Agent statuaire -> modification générale et abstraite.
o Agent contractuel -> modification individuelle du contrat particulier.
* Terme :
− L. du 3 juillet 1978.
− Un agent contractuel peut donc être licencié moyennant préavis.
• Juge compétent -> tribunal du travail.

à Intérêt de la distinction :
* Régime juridique applicable :
− Agent statutaire ->
− Agent contractuel -> contrat.
* Règles relatives à l’engagement :
− Respect de l’égalité -> statuaire et contractuel.
− Modalités du recrutement plus souples -> agent contractuel.
* Loi du changement :
− Agent statutaire :
• Modalités de la relation de travail peuvent, pour l’avenir, être revues
unilatéralement par l’autorité.
• Beaucoup de formalités requises.
− Agent contractuel :
• Modalités de la relation de travail peuvent être revues.
• Modifications plus évidentes -> moins de formalités.

40
Mathilde GENARD

Section II : Agent organe et agent préposé :

à AGENT ORGANE = agent qui, en vertu de la loi ou des décisions prises ou des délégations données
dans le cadre de la loi, dispose d’une parcelle, si minime soit-elle, de la puissance publique
exercée par lui o qui a le pouvoir de l’engager vis-à-vis des tiers > arrêt de la C. cass. de 1963.
* Ex : fonctionnaire de police, militaire, ministre, bourgmestre, échevin,...

à Agent préposé = agent qui ne dispose pas d’une parcelle de la puissance publique ou qui n’a pas
le pouvoir d’engager la personne publique vis-à-vis des tiers.
* Ex : chauffeur de voiture, secrétaire,...

à Intérêt de la distinction :
* Conditions d’accès à la fonction publique :
− Agent organe -> Belge -> art. 10, al. 2 de la Constitution.
− Agent préposé -> être Belge / étranger issus d’un EM de l’UE -> art. 45, §4 et 51
du TFUE.
* Application de l’art. 6 de la CEDH :
− Arrêt du 8 décembre 1999, Pellgrin c. France -> art. 6 de la CEDH -> applicable
aux seuls agents préposés.
• Jurisprudence contestable -> on ne comprend pas la distinction faite.
− Arrêt du 19 avril 2007, Vilho c. Finlande -> pour qu’un Etat puisse invoquer
devant la Cour le statut de fonctionnaire pour le soustraire de la protection de
l’article 6, il faut que le droit interne de l’Etat en cause ait exclu le droit à un juge
et que cette exclusion repose sur des motifs objectifs liés à l’intérêt de l’Etat.
L’exclusion est justifiée si l’Etat démontre que le fonctionnaire participe à
l’exercice de la puissance publique, mais aussi que l’objet du litige est lié à
l’exercice de l’autorité étatique ou remet en cause le lien spécial de confiance et
de loyauté qui unit le fonctionnaire à l’administration.
− Application des garanties du procès équitable de l’agent en pratique :
• Ensemble des litiges en matière disciplinaire ou apparentés, dans le cadre
de l’infliction d’une sanction administrative entendue au sens large.
• Consolidation législative d’un acte administratif unilatéral -> = protection
contre la censure des autorités chargées de contrôler l’acte.
− Belgique -> peu d’importance car l’agent organe se voit appliquer les mêmes
garanties que celles consacrées par l’article 6 de la CEDH :
• ARPG -> agents fédéraux, régionaux et communautaires.
• Principe général de droit -> autres agents, comme pour le citoyen.
* Droit de la responsabilité civile de l’administration :
− Régime antérieur à la L. du 10 février 2003 :
• Il faut se demander si organe ou un préposé.
• Si agent organe -> art. 1382 du C. civ. -> répond de ses fautes -> dol /
faute lourde / faute légère habituelle / faute légère occasionnelle.
o Dans les limites de ses fonctions
o ≠ Dans l’exercice de ses fonctions -> responsabilité en tant que
particulier (et non plus d’organe).
o Personne publique -> responsabilité engagée si dans les limites des
fonctions de l’agent.
o Assignation de l’agent / de la personne publique / in solidum.
o Jurisprudence -> si faute pas commise dans les limites de ses
fonctions -> agent engage responsabilité d’organe dans l’hypothèse

41
Mathilde GENARD

où tout homme raisonnable et prudent pourrait croire que l’organe a


agi dans les limites de ses attributions, au nom d’une apparence de
fonctionnalité > insolvabilité de l’agent.
• Si agent préposé -> art. 1384 du C. civ.
o Agent -> dol / faute lourde / faute légère habituelle commis dans
l’exercice des fonctions,
o Faute légère occasionnelle commise dans l’exercice de ces fonctions
-> administration.
− Régime consacré par la L. du 10 février 2003 :
• Art. 1382 et 1384 du C. civ. -> agents échappant au champ d’application
de la loi.
• Art. 2 de la L. du 10 février 2003 -> s’applique à tous les membres du
personnel, qu’il s’agisse d’agents organes ou préposés.
o Exclusion -> mandataires publics -> ex : ministres.

Section III : Cadre, emploi et fonction :

à ARRETER UN CADRE = définir, classer, un nombre d’emplois nécessaires à l’accomplissement d’un


service public déterminé.
* Tableau reprenant un ORDONNANCEMENT (= indication des catégories d’emploi) et un
RECENSEMENT (= inscription d’un nombre en regard de chaque catégorie d’emplois. Ce
nombre correspond à celui nécessaire pour satisfaire à l’accomplissement du service
public en cause).
* Deux types de cadre :
− CADRE ORGANIQUE = cadre qui sert à établir les catégories d’emplois et le nombre
requis par catégorie d’emplois pour les besoins du service.
− CADRE LINGUISTIQUE = cadre qui sert à répartir, dans certains services
administratifs, les emplois par rôle linguistique.
• But -> citoyen doit pouvoir s’adresser à l’administration en français ou en
néerlandais.
• Art. 43 des LC du 18 juillet 1966 -> emplois qui se trouvent aux deux
premiers rangs de la hiérarchie sont divisés en parts égales entre
francophones et néerlandophones.
o Art. 43, §3, al. 2 des LC du 18 juillet 1966 -> pourcentages
recensés correspondent à une répartition entre les deux cadres
unilingues à concurrence de 80% et non de 100%. Ainsi, seul 20%
des deux premiers niveau de la hiérarchie doivent faire l’objet d’une
séparation en parts égales entre francophones et néerlandophones.
• Etablissement d’un cadre linguistique :
o Etablir des rôles linguistiques français et néerlandais, pour savoir à
quel rôle appartient l’agent.
> Appartenance à un rôle linguistique :
ú Dépend à titre principal du régime linguistique de
l’examen d’admission.
ú Dépend à titre subsidiaire de la langue véhiculaire du
diplôme dont on se prévaut pour occuper l’emploi en
cause.
ú Art. 43, §4 des LC du 18 juillet 1966.
o Fédéral -> Roi de définit les classes de métiers et les grades qui
ressortissent à un même degré de la hiérarchie.

42
Mathilde GENARD

à EMPLOI = fait pour une entité administrative d’exprimer un besoin. Ce besoin, il est celui de
satisfaire ou de contribuer à satisfaire le fonctionnement d’un service.
* EMPLOI = unité de compte et une charge budgétaire -> il appartient à l’autorité qui fixe le
cadre, de se demander si tel emploi doit ou non être créé.

à FONCTION = ensemble des tâches et des responsabilités qu’un agent doit assumer à raison de sa
désignation à un emploi.

à Intérêt de la distinction :
* Arrêter un cadre -> limite à l’autorité qui détient le pouvoir de nommer les agents.
* Emploi -> identifie le nombre d’entité de travail auxquelles il doit être pourvu accomplir le
service.
* Fonction -> identifie les tâches et responsabilités affectées à un emploi.

Section IV : Niveau, rang et classe des métiers avec titre ou grade :

à Administration -> corps de fonctionnaires hiérarchisés -> s’applique qu’aux agents statutaires.
* Agents contractuels -> situation > contrat.

à Niveau -> répartition des agents statuaires en niveau.


* Fédéral -> 4 niveaux -> A / B / C / D.
* Appartenance liée à la nature des tâches à accomplir.
− Tâches réparties en fonction du diplôme d’enseignement.

à Rang :
* Au sein de chaque niveau.
* Définissent l’ordre hiérarchique des agents au sein du niveau.
* Détermination de cet ordre n’est pas toujours nécessaire.

à Classe de métiers et titre :


* Fédéral -> niveau A comprend des FILIERES DE METIERS = groupes de fonctions relevant
d’un domaine d’expertise.
− Chaque filière de métiers -> compte 5 classes -> A1 à A5 (plus élevé).
− A1 - A2 -> attaché / A3 -> conseiller / A4-A5 -> conseiller général.
* Notions peu répandues.

à GRADE = titre qui habilite l’agent à occuper un des emplois correspondant à ce grade -> art. 3,
§5, al. 2 de l’AR du 2 octobre 1937.
* Ex : niveau B comprend les grades d’expert administratif, d’expert financier, d’expert
technique et d’expert ICT.
* Ex : niveau C comprend les grades d’assistant administratif et d’assistant technique.

CHAPITRE II. LES PRINCIPES GENERAUX :

Section I : Recrutement, stage et éventuelle nomination :

à Recrutement :
* Principes consacrés par l’ARPG -> art. 9 de l’AR du 22 décembre 2000 :

43
Mathilde GENARD

− Statut contient les conditions générales à remplir pour être recruté en qualité
d’agent.
− Ne peut être recruté comme agent que celui qui est porteur du diplôme ou du
certificat d’études en rapport avec le niveau de l’emploi à conférer.
− Procédures de sélection pour les vacances d’emploi sont, au minimum, publiées au
Moniteur belge.
• Délai raisonnable entre la publication de la vacance d’emploi et la date
ultime de dépôt des candidatures.
− Statut doit régler la procédure, le mode de détermination des épreuves et des
critères de recrutement et de sélection, ainsi que leur publicité.
• Système de recrutement -> objectif -> garanties en matière d’égalité de
traitement, d’interdiction de l’arbitraire, d’indépendance et d’impartialité.
* Mise en œuvre des principes :
− Fonctionnaires de l’administration fédérale :
• Sélection comparative -> art. 20 de l’ARPG.
o SELOR -> service administratif à comptabilité autonome -> chargé
du recrutement des fonctionnaires fédéraux, régionaux et
communautaires.
> SELOR -> organise les épreuves et classe les candidats dans
l’ordre -> lauréats.
ú Indépendance et impartialité car l’autorité est liée par
ce classement pour les fonctions de la classe A1.
ú >< Indépendance et impartialité -> constitution d’un
groupe de lauréats et donc marge d’appréciation de
l’autorité qui nomme (président du conseil de
direction).
² A3 / A4.
² A2 lorsque ces fonctions sont ouvertes
également ou exclusivement aux agents de
l’Etat de la classe A1 candidats à une
promotion
− Tops managers de l’administration fédérale :
• Engagés pour un temps déterminé -> 6 ans.
o Agents statutaires temporaires.
• Recrutement en deux temps -> art. 7, §2, al. 3 de l’ARPG :
o Première épreuve -> tests informatisés, organisés par le SELOR.
> Cerner les aptitudes de gestion et d’organisation des
candidats, ainsi que leur personnalité.
> Résultats immédiatement transmis à la commission de
sélection.
o Seconde épreuve -> entretien dirigé par la commission de sélection.
> Evaluer les compétences spécifiques à la fonction à exercer.
> Evaluer les aptitudes requises à l’exercice d’une fonction de
management, tout en comparant les titres et mérites des
différents candidats, au regard de leurs CV respectifs.
• Commission de sélection classe les candidats en quatre catégories :
o Très aptes / aptes / moins aptes / pas aptes.
• Partiellement respectueux des garanties d’indépendance et d’impartialité :
o Commission de sélection -> désignée par le SELOR. en concertation
avec le ministre sous les ordres duquel le top manager va travailler.

44
Mathilde GENARD

• Entretien complémentaire avec le ministre -> candidats très aptes ou, à


défaut, avec les candidats jugés aptes.
o >< Indépendance et d’impartialité.

à Stage et éventuelle nomination :


* Principe :
− Art. 9, §4 de l’ARPG -> pas d’exigence de stage de l’agent nommé.
• Si statut exige un stage -> définir modalités / durée / programme à suivre
/ critères destinés à évaluer le stagiaire -> vérifier que le stage est
probant.
− Si licenciement au cours / à l’issue du stage -> préavis de trois mois.
• Sauf si faute grave.
− Stagiaire ≠ agent au sens de l’ARPG.
Dispositions de l’ARPG qui ne sont pas relatives au stage ne lui sont donc
applicables que dans la stricte mesure où le statut le prévoit.
* Mise en œuvre du principe :
− Fédéral :
• Stage prévu -> obligatoire avant nomination.
• Accueilli par le ministre ayant la fonction fédérale dans ses attributions ->
art. 27 à 39 de l’AR du 2 octobre 1937.
− Stagiaire ≠ agent de l’Etat au sens du statut.
• Dispositions du statut qui ne sont pas relatives au stage ne sont applicables
au stagiaire que dans la stricte mesure où le texte le prévoit.
− Statut pécuniaire des agents de l’Etat -> applicable -> art. 28 de l’AR du 2 octobre
1937.
• Comptabilisation des années de stage -> calcul de la rémunération.
− Durée -> varie selon le niveau de la fonction pour laquelle le stage est effectué.
• 1 an -> A / B / C.
• 3 mois -> D.
− Fin du stage -> évaluation :
• Stagiaire -> éventuellement entendu sur ses moyens de défenses.
• Stage probant -> nomination en tant qu’agent de l’Etat, au grade auquel il
s’est porté candidat.
o Niveau A -> nommés par le Roi.
o Niveau B / C / D -> nommés par le président du comité de direction
du service public fédéral en cause ou par son délégué.
− Nomination -> opérante si acceptée par son bénéficiaire.
• Acceptation -> condition résolutoire (>< suspensive).
• Pas d’acceptation -> annulation de la nomination.
− Acceptation -> prestation de serment -> art. 1, §4, AR 22 décembre 2000.
• Entrée en fonction de l’agent -> art. 45 à 48, AR 2 octobre 1937.
− Omission de prêter serment :
• N’entraîne pas la nullité de la nomination de plein droit.
• Nullité -> omission constatée par l’autorité investie du pouvoir de
nomination.
− Si stage >< probant -> stagiaire n’est pas nommé.
• Motifs de son éviction -> pas valables :
o Recours devant SCACE.
o Recours devant les juridictions judiciaires -> DI > irrégularité
formelle ou matérielle de son éviction > art. 159 de la Const.

45
Mathilde GENARD

Section II : Devoirs et droits :

à Devoirs :
* Principe -> agents statutaires -> respect des devoirs prévus par l’ARPG, sous la réserve
d’autres devoirs auxquels le statut qui leur est applicable les assujettit.
− Art. 4 de l’ARPG -> supérieur hiérarchique à qui un agent remet sa candidature à
une épreuve de sélection en vue d’être promu -> transmettre la candidature au
service compétent :
• S’il omet volontairement de le faire -> >< loyauté.
• S’il omet involontairement -> manque de conscience professionnelle.
− Art. 5 de l’ARPG -> traiter les usagers du service avec compréhension et sans
discrimination.
− Art. 5 §2, de l’ARPG -> éviter tout comportement qui pourrait ébranler la
confiance du public dans le service qu’il est appelé à rendre.
• Ex : agent de police qui organise des parties de poker.
• Arrêt Holemans du CE -> application d’une sanction disciplinaire appréciée
en fonction de :
o Qualité de l’agent.
o Place dans la hiérarchie administrative.
o Mesure dans laquelle les faits ont été connus à l’extérieur.
o Lien que ces faits peuvent présenter avec l’emploi.
− Art. 5 §2, de l’ARPG -> ne peut exiger tout avantage quelconque.
− Violation de certaines obligations :
• Poursuites disciplinaires.
• Poursuites pénales.
* Mise en œuvre des principes :
− Fédéral -> AR du 2 octobre 1937 -> autres devoirs.
• Ex : obligation de se tenir au courant de l’évolution des techniques,
réglementations et recherches dans la matière dont l’agent est chargé ->
art. 11, §1erde l’AR du 2 octobre 1937.

à Droits :
* Principe -> art. 6 à 8 de l’ARPG :
− Liberté d’expression par rapport aux faits dont il a connaissance dans l’exercice de
ses fonctions.
• Arrêt Pirotte du CE -> droit à la liberté d’expression -> peut critiquer
l’administration -> mais de manière raisonnable et pondérée et non de
manière injurieuse ou violente.
• Exceptions :
o Faits qui auraient trait à la sécurité nationale, à la protection de
l’OP,...
o Faits qui auraient trait à quelque objet que ce soit, aussi longtemps
qu’une décision finale n’a pas été prise.
• Vaut pour l’agent en fonction et celui qui a cessé d’exercer ses fonctions.
− Droit de disposer de l’information nécessaire à tous les aspects utiles à l’exercice
de sa fonction.
• Précisions dans le statut applicable à l’agent.
− Droit à la formation utile à son travail au sein de l’organisation.
− Droit de consulter son dossier personnel au sein de l’administration.
* Mise en œuvre des principes :
− Autres droits non prévus par les articles de l’ARPG sont reconnus à l’agent.

46
Mathilde GENARD

• Droit au respect de la vie privée et familiale :


o Libre dans la sphère privée mais >< ébranler la confiance du public.
• Liberté d’association -> ex : adhérer à un syndicat ou ne pas le faire.
• Droit de grève :
o Art. 8 du Pacte international relatif aux droits économiques et
sociaux.
o Art. 6 de la Charte sociale européenne -> effet direct dans l’ordre
juridique interne.
o Art. 11 de la CEDH -> effet direct dans l’ordre juridique interne.
o Droit de grève -> pas reconnu à l’agent de manière absolue.
> Arrêt Delpature, Vernote, Ivens et Wirkens du CE -> droit de
grève est reconnu pour autant que la réglementation soit
compatible avec les instruments internationaux -> ne porte
pas atteinte au droit effectif d’établir des négociations
collectives.
o Droit de grève -> lié au statut syndical de l’agent.
• Art. 87, §5 de la LS du 8 août 1980 -> législateur fédéral
fixe le statut syndical des agents publics quel que soit le
niveau de pouvoir auquel l’agent est attaché.
• Droit au traitement.
• Droit aux allocations.

Section III : La carrière :

à Principes :
* ARPG -> statut -> définir la carrière des agents statutaires qui y sont attachés.
* Publicité et transparence -> autorité doit toujours faire connaître à l’agent les possibilités
de développement de sa carrière.
* Classement des emplois par niveau.
* Egalité entre femmes et hommes -> AR du 2 juin 2012 -> quota.
* Promotion seulement si emploi vacant :
* Epreuve de sélection / comparaison des titres et mérites des candidats.
* PROMOTION EN CARRIERE PLANE = nominations successives dans des emplois d’échelons
supérieurs au sein d’un même niveau.
− Pas d’emploi vacant.
− Pas de dépôt de candidature.
− Promotion automatique. C’est par
− Ex : passer automatiquement dans un nouveau barème de rémunération.
* REGIME DU MANDAT / REGIME DU STATUT TEMPORAIRE = Régime dans lequel l’intéressé est
nommé pour un temps, sans qu’il y ait de promotion. Il ne s’applique qu’aux tops
managers fédéraux et régionaux.

à Mise en œuvre des principes :


* Deux catégories de promotion en dehors de la promotion en carrière plane :
− Promotion dans la carrière administrative -> nomination dans une classe ou dans
un grade supérieur / promotion dans une classe ou dans un grade de niveau
supérieur ;
− Promotion dans la carrière pécuniaire -> attribution à l’agent, dans sa classe ou
dans son grade, de l’échelle de traitement supérieur à celle dont il bénéficiait ->
promotion par avancement barémique.

47
Mathilde GENARD

* Conditions pour une promotion :


− Se porter candidat à la promotion.
− Réussir l’épreuve de sélection si une telle épreuve est organisée ou disposer des
meilleurs titres et mérites possibles.
− Tient compte de l’ancienneté de l’agent et de l’évaluation qui est la sienne.

Section IV : Le régime disciplinaire et la suspension préventive dans l’intérêt du service :

à Régime disciplinaire :
* SANCTION DISCIPLINAIRE = mesure par laquelle l’autorité administrative inflige une punition
à un membre du personnel qui a manqué à ses obligations professionnelles et qui lui
rappelle ainsi ce que requiert le bon fonctionnement du service.
* Principes :
− Enumération des sanctions -> statuts ne peuvent consacrer que les sanctions
énumérées par l’ARPG.
• Garantie pour l’agent qui ne pet se voir infliger que les peines consacrée
par le statut -> // nulla poena sine lege -> art. 14 de la Const.
• Ordre de gravité :
o Rappel à l’ordre.
o Blâme.
o Retenue de traitement.
o Déplacement disciplinaire.
o Suspension disciplinaire -> qui ne peut dépasser trois mois et ne
peut donner lieu à une retenue de traitement supérieure au
montant fixé par la L. du 12 avril 1965.
o Régression barémique.
o Rétrogradation.
o Démission d’office.
o Révocation.
> Perte des droits à la pension >< démission d’office.
> Arrêt de la CEDH, Azinas c. Chypre -> révocation ->
déchéance automatique rétroactive des droits à la pension -
> disproportionnée et >< l’art. 1er du Premier Protocole
additionnel à la CEDH.
> Arrêt CEDH -> art. 4, §1er et 8 de la L. du 5 août 1968 ->
agent statutaire qui perd ses droit à la pension suite à une
révocation est censé avoir été assujetti au régime des
travailleurs salariés pendant la durée de ses services
rémunérés -> passage dans un régime moins favorable ne
portait pas atteinte à la substance même du droit à la
pension, en sorte que la mesure de révocation ne viole pas
l’art. 1 du Premier Protocole additionnel à la CEDH.
> Jurisprudence reprise par le CE -> arrêts Ansion et Baptiste.
− Il ne faut pas un comportement précis pour que des poursuites disciplinaires
puissent être engagées -> « tout manquement à un devoir » > ARPG. ->
comportement général peut régulièrement être sanctionné.
− Autorité disciplinaire -> appréciation de la qualification et choix parmi les
sanctions consacrées dans le statut -> celle qui correspond le mieux à la nature
des faits reprochés.
• CE -> contrôle sur les erreurs d’appréciation.

48
Mathilde GENARD

• Arrêt Rigot du CE -> CE -> contrôle portant sur les erreurs manifeste
d’appréciation en considérant si les faits sont à suffisance démontrés, que
la qualification soit raisonnablement adéquate et que la sanction soit
proportionnée.
− Déroulement de la procédure :
• Art. 14 de l’ARPG.
• Agent doit être entendu dans ses moyens de défense à l’égard de tous les
faits qui lui sont reprochés.
o Respect des droits de la défense.
o Application de l’art. 6 de la CEDH qu’à s’appliquer qu’à certains
agents.
> >< Intérêt de la distinction :
² ARPG -> mêmes garanties à l’échelon fédéral,
régional et communautaire.
² Principe général de droit administratif -> niveau
local.
• Agent doit se faire assister à tous les stades de la procédure disciplinaire
par la personne de son choix.
o Avocat / délégué syndical / ...
• Agent doit pouvoir consulter le dossier disciplinaire avant d’être entendu.
• Séance d’audition -> publique si l’agent en fait la demande.
• >< Procédure disciplinaire pour des faits déjà sanctionnés :
o Sauf si éléments nouveaux qui justifie la réouverture du dossier.
> Respect du délai de prescription.
o Principe de non bis in idem :
> N’interdit pas que la condamnation antérieure soit prise en
compte, en cas de nouveaux manquements, comme
circonstance aggravante.
> N’interdit pas qu’un même fait soit sanctionné au disciplinaire
et au pénal.
• Autorité qui prononce la sanction disciplinaire ne saurait être la même que
celle qui la propose.
o Division de la procédure en 2 temps -> proposition qui conduit
l’agent à être entendu et sanction indépendance et l’impartialité.
• Si on reproche plusieurs faits -> une procédure et une sanction.
• Agent -> recours administratif organisé auprès d’une commission :
o Compétence d’avis.
o Présidée par un magistrat et composée paritairement d’assesseurs
désignés pour moitié par l’autorité et pour l’autre moitié par des
organismes représentatifs du personnel.
> Parité n’est toutefois pas requise lorsqu’un fonctionnaire
dirigeant est en cause.
• Autorité qui inflige la sanction -> ne peut infliger une sanction plus lourde
que celle proposée par l’autorité qui la propose en dernière instance ;
• Sanction disciplinaire -> >< conséquences préalables à son prononcé ->
non-rétroactivité des actes administratifs en droit disciplinaire.
• Décision motivée en la forme et communiquée sans délai à l’agent.

à Mise en œuvre des principes :


* Principe d’impartialité -> l’autorité disciplinaire ne peut être considérée, fût-ce en
apparence, comme partiale, par la personne qui est poursuivie.

49
Mathilde GENARD

− Impartialité objective -> savoir si l’autorité disciplinaire est effectivement partiale


et savoir si elle donne ou non des signes qui pourraient laisser penser qu’elle n’est
pas impartiale.
* Principe d’indépendance de l’action disciplinaire par rapport à l’action pénale.
− Pas tenu d’attendre l’issue de la procédure pénale pour intenter les poursuites
disciplinaires.
− Autorité disciplinaire -> statuer dans un délai raisonnable
− L’autorité disciplinaire doit statuer dans un délai raisonnable ce qui lui incombe
• Instruire le dossier avec les moyens d’investigation qui sont les siens, en
recueillant les aveux de l’agent.
− Jurisprudence de la SCACE -> autorité disciplinaire est liée par les constatations
de fait du juge pénal.
• Autorité disciplinaire peut ne pas condamner sur base des constatations de
fait du juge pénal.
• Si acquittement au pénal faute d’avoir commis les faits -> on ne peut
prononcé une sanction disciplinaire // à ces faits régulièrement.
• Si sanction déjà prononcée -> retrait d’acte.
o Acte -> pas créateur d’un avantage.
o Action en responsabilité civile dirigée contre le pouvoir public pourra
être intentée sur base des art. 1382 et s. du C. civ.
− Avant -> dérogation au principe d’indépendant des actions disciplinaires et pénal -
> AR du 2 octobre 1937 -> autorité disciplinaire doit attendre qu’il ait été statué
définitivement sur l’action pénale pour instruire le dossier -> problème du respect
du délai raisonnable -> modification de l’AR -> balance entre la jurisprudence et le
délai raisonnable -> art. 81, §3 et 4 de l’AR du 2 octobre 1937 et art. L1215-27
du CWADEL.
• Disposition AR -> différente dans le CWADEL -> CE -> permet à l’autorité
disciplinaire de différer les poursuites disciplinaires jusqu’à la fin de la
procédure pénale, mais ne l’y oblige pas.
• Retarder la procédure que si les moyens d’investigation ne permettent pas
d’apprécier les faits qui sont reprochés à l’agent.

à Suspension préventive dans l’intérêt du service :


* ≠ Sanction disciplinaire -> >< intention de punir.
− > Arrêt Sacré du CE -> étape possible de la procédure disciplinaire -> intérêt du
service.
* But -> éloigner un agent du service dans la mesure où le comportement dont il pourrait
s’être rendu coupable perturbe le service.
− Agent écarté à titre conservatoire et provisoire en attendant de statuer.
− Ex : agent de police du rail, inculpé dans une affaire judiciaire, d’être impliqué
dans des violences graves envers des personnes commises dans l’exercice de ses
fonctions.
* Si faits avérés -> suspension :
− + Retenue de traitement.
• Usage modéré de la retenue -> respect de la présomption d’innocence.
− + Interdiction de faire valoir ses titres à la promotion.
* Art. 15 de l’ARPG -> droits de l’agent :
− Droit d’être préalablement entendu -> principe de audi alteram partem car
mesure grave.
− Assistance, à tous les stades de la procédure, d’un défenseur de son choix.

50
Mathilde GENARD

− Recours auprès d’une commission disposant au moins d’une compétence d’avis.

Section V : Les positions administratives :

à POSITION ADMINISTRATIVE = situation juridique dans laquelle l’agent se trouve par rapport au
service qui l’emploie.
* Nombre de positions administratives que doit arrêter le statut peut varier.
* Statut -> fixer et préciser les conséquences de chaque position sur le droit au traitement,
l’avancement de traitement, l’ancienneté administrative et les titres à la carrière.
à AR du 2 octobre 1937 -> 3 positions administratives :
* POSITION D’ACTIVITE DE SERVICE = position normale de l’agent dans laquelle il a droit au
traitement et à l’avancement de traitement et peut faire valoir ses titres à la promotion.
− Agent en réaffectation suite à la suppression de son emploi est présumé en
activité de service -> art. 103bis de l’AR du 2 octobre 1937.
* POSITION DE NON-ACTIVITE DE SERVICE = position dans laquelle l’agent n’a pas droit au
traitement et ne peut faire valoir ses titres à la promotion et à l’avancement de
traitement qu’à certaines conditions.
− Ex : agent qui obtient, pour raisons personnelles, l’autorisation de s’absenter à
temps plein pour une période de longue durée est en non-activité -> art. 106, 2°
et 3° de l’AR.
* POSITION DE DISPONIBILITE = position dans laquelle se trouve l’agent qui soit a fait l’objet
d’un retrait d’emploi dans l’intérêt du service, soit est victime de maladie ou d’infirmité
n’entrainant pas d’inaptitude définitive au service, mais provoquant des absences dont la
durée excède celle des congés pour maladie ou infirmité.
− Retrait d’emploi dans l’intérêt du service :
• Perd ses titres à la promotion et à l’avancement du traitement.
• Jouit d’un traitement d’attente dont le montant est dégressif.
• Possibilité de se voir offrir un autre emploi qu’il doit accepter sous peine
d’être considéré comme démissionnaire d’office.
− Maladie ou infirmité provoquant des absences :
• Garde ses titres à la promotion et à l’avancement du traitement.
• Reçoit un traitement d’attente égal à 60% de son ancien traitement.
* Peu importe la position administrative :
− Congé annuel de vacances / protection de la maternité / protection de
l’éloignement du service pour cause de maladie.

Section VI : La fin de carrière :

à ARPG -> seules les causes de cessation de fonction qu’il prévoit peuvent être retenues comme
causes de cessation de fonction dans les statuts -> art. 112 à 114 de l’AR du 2 octobre 1937.
à Agent doit pouvoir présenter ses moyens de défense.
à Indemnité.
à Si emploi supprimé -> réaffectation.
* Agent en réaffectation -> conserve ses droits au traitement et ses titres à la carrière.
* Prise en considération de la période de réaffectation -> calcul de l’ancienneté
administrative et pécuniaire de l’agent -> art. 22 de l’ARPG.

51
Mathilde GENARD

ACTION DE L’ADMINISTRATION :
INTRODUCTION :
à Objectif -> atteindre ce que le bien public requiert dans le respect des règles juridiques
encadrant cette action.
à Pour agir l’administration dispose de la technique du fait et de la technique de l’acte.
* Administration accomplit des FAIT JURIDIQUES = tout événement quelconque susceptible de
produire des effets juridiques.
− Evénements qui se produisent sans l’intervention de la volonté humaine -> ex :
tempête.
− Evènements qui résultent de la volonté de l’homme, mais sans qu’il y ait, de la
part de l’homme, une intention de produire des effets de droit -> ex : accident de
voiture.
− Ex dans la vie administrative : fait pour un agent du SPF finance d’écrire une
lettre.
− Faits -> susceptible d’engendrer des conséquences qui pourraient intéresser la
science du droit quand bien même le fait en lui-même échappe à cette science.
• Ex : ouvrier de la commune qui cause un dommage en travaillant ->
responsabilité de l’administration.
* Administration accomplit des ACTES JURIDIQUES = manifestations de volonté destinées à
produire des effets juridiques.
− Entrent dans le champ d’étude de la science du droit.
− Actes administratifs :
• Actes administratifs unilatéraux.
• Actes administratifs bilatéraux.

52
Mathilde GENARD

TITRE I. L’ACTE ADMINISTRATIF UNILATERAL :


à ACTE ADMINISTRATIF UNILATERAL = manifestation de volonté d’une autorité investie de la fonction
d’administrer destinée à produire des effets juridiques. Cette manifestation de volonté – prise
unilatéralement par l’autorité – se traduit en principe dans un acte écrit, mais peut le cas
échéant résulter d’un silence.
* Administration -> gestion de la collectivité -> bien commun > pouvoir de
commandement > Constitution et règles prises en vertu de celle-ci.
* Pouvoir de commandement -> imposer des effets juridiques à la collectivité dont elle est
chargée d’assurer la gestion.
− Acte unilatéral > volonté de l’administration se traduit dans un act écrit ->
instrumentum.
• Ex : arrêté du Régent du 23 août 1948 déterminant la procédure devant la
SCACE.
* Hyppothèse où la loi prise au sens large du terme érige en acte administratif unilatéral le
silence de l’administration -> art. 14, §3 des LCCE.
− Disposition de portée générale -> applicable à toutes les matières du droit
administratif.
− Application à triples conditions de l’art. 14, § des LCCE :
• Autorité en cause -> autorité administrative.
o >< Mise en demeure autorité législative / juridiction sur ce
fondement.
• Autorité administrative est tenue de statuer.
o Arrêt du CE -> art. 14, §3 des LCCE s’applique lorsque l’autorité est
tenue de statuer, que sa compétence soit liée ou non.
> Ex : autorisation d’un permis d’urbanisme.
o Si elle ne statue pas -> possibilité de mettre en demeure
l’administration :
> >< Réaction pendant 4 mois -> acte administratif unilatéral
de refus -> susceptible de recours devant la SCACE.
> Il existe des cas dans lesquels l’autorité administrative n’est
pas tenue de statuer -> ex : recours administratif inorganisé.
ú >< Mise en demeure de l’administration.
ú On ne peut attaquer le silence de l’administration.
• Pour autant qu’un texte particulier ne règle pas lui-même, la manière dont
le silence de l’autorité administrative doit être appréhendé.
o Ex : législations relatives à l’accès aux documents administratifs.

CHAPITRE I. LES CONTOURS DE L’ACTE ADMINISTRATIF UNILATERAL :

Section I : Les actes administratifs unilatéraux qui ne sont pas l’œuvre de l’administration :

à Actes administratifs unilatéraux des assemblées législatives :


* Pas la fonction d’administrer mais elles s’administrent.
− Engagent des fonctionnaires (promotion, sanction,...).
− Travaux / acquisition de fournitures / ... > marchés publics.
* Pendant longtemps, le droit administratif n’a pas appréhendé ces actes car > pouvoir
législatif -> échappaient à toutes formes de censure juridictionnelle.

53
Mathilde GENARD

− Affaire Charles-Antoine de Meester de Betzenbroeck -> candidat à un emploi au


Parlement bruxellois qui se plaint d’un acte pris par un organe du Parlement qui
refusait de le prendre en compte dans une réserve de recrutement relative à un
examen de comptable, au motif qu’il n’avait pas satisfait à l’examen linguistique.
• Il saisit dans le délai de 60 jours la SCACE -> la SCACE lui répond que le
Parlement n’est pas une autorité administrative -> recours irrecevable.
• Il demande au CE de saisir la C. const. en question préjudicielle pour savoir
si l’art. 14 de la LCCE viole ou non les art. 10 et 11 de la Const. lorsqu’il est
interprété comme excluant de son champ d’application les actes
administratifs unilatéraux pris par les assemblées législatives.
• Arrêt du 15 mai 1996 de la C. const. -> discrimination des destinataires
d’actes administratifs unilatéraux des assemblées législatives ou de leurs
organes -> pas accès au CE ni à aucune autre juridiction investie du
pouvoir d’annuler de tels actes.
• Modification de l’art. 14 des LCCE -> actes administratifs unilatéraux pris
par les assemblées législatives ou par leurs organes sont également
considéré comme des AAU au sens de l’art. 14 de la LCCE.
o Relatifs aux marchés publics.
o Relatif aux membres du personnel des assemblées.
o Exclusion des autres actes.
* // Raisonnement pour les AAU pris par la Cour des comptes.
− Elle s’administre.
− AAU -> censure du CE > L. du 25 mai 1999 et L. du 20 janvier 2014.

à Actes administratifs unilatéraux pris par des autorités de justice ou par des autorités
administratives qui assument des missions dans le giron de la justice :
* AAU pris par la Cour constitutionnelle, ainsi que par les organes du pouvoir judiciaire et
du Conseil supérieur de la justice -> art. 14, §1, 2° des LCCE.
* Jurisprudence du CE -> >< censure de l’annulation du CE car actes relevant du pouvoir
juridictionnel.
* Modification -> affait de Meester -> L. du 25 mai 1999 -> censure de l’annulation de la
SCACE :
− Actes soit relatifs aux marchés publics.
− Actes relatifs aux membres du personnel et au recrutement, à la désignation,
nomination dans une fonction publique ou aux mesures ayant un caractère
disciplinaire.
− Arrêt Brouillard du CE -> CE n’est pas compétent pour connaître du rejet par le
Conseil supérieur de la Justice de la candidature du requérant à un examen
d’aptitude professionnelle visant à l’exercice de la fonction de magistrat.
* AAU > pouvoir exécutif d’un point de vue organique -> missions qui les mènent à poser
des AAU à la suite d’actes juridiques pris par d’autres pouvoirs.
− Ex : AAU pris par les administrations pénitentiaires à l’égard d’une personne
incarcérée suite à une décision de justice.
− AAU susceptible de recours devant la SCACE ?
• Débat -> on se demande si ces AAU ne sont pas les accessoires de
décisions de justice -> >< contrôle de la SCACE -> principe de la
séparation des pouvoirs.
• Arrêt De Smedt du CE -> AAU pris par l’administration pénitentiaire à
l’égard des détenus, lorsqu’ils ne sont pas directement liés à la peine que
purge le détenu en vertu d’une décision de justice, constituent des AAU
susceptible de recours en annulation. Par contre, tel n’est pas le cas si

54
Mathilde GENARD

l’AAU de l’administration pénitentiaire est adopté en lien direct avec la


décision de justice.
− Acte ≠ AAU au sens de l’art. 14 des LCCE -> il collaborerait directement à
l’exécution des jugements et arrêts répressifs.
− Actes -> AAU au sens de l’art. 14 des LCCE -> >< lien entre les peines et les
actes pris par l’administration.

à Actes administratifs unilatéraux de personnes privées :


* Recours devant la SCACE des actes qui ne sont pas pris par l’administration mais qui sont
de puissance publique ?
* Arrêt Bonheure du CE -> M. Bonheure >< SNCB qui à l’époque était une société de privé
(>< maintenant) -> la forme de droit privé que revêt une personnalité juridique et les
procédés de droit privé qu’elle est en droit de mettre en œuvre n’excluent pas d’endosser
l’étiquette d’autorité administrative pouvant adopter des AAU.
− Une personnalité juridique de droit privé n’est pas d’office une autorité
administrative.
− SCACE -> distinction :
• PM crées par les pouvoirs publics sous une forme de droit privé -> assurer
une mission de service public.
o Partie intégrante de l’administration.
o Qualification -> autorité administrative.
• PM de droit privé nées de l’initiative privée mais agrées / contrôlées par les
pouvoirs publics pour assurer une mission de service public.
o Qualification d’autorité administrative si elles sont habilitées à
prendre / prennent des décisions obligatoires à l’égard des tiers.
− Déterminer si une personnalité juridique de droit privé est une autorité
administrative -> méthode indiciaire de la SCACE -> 3 indices :
• Manière dont la personnalité de droit privé est organisée -> le CE se
demande si les pouvoirs publics ont un pouvoir dans l’organisation de la
société :
o Ex : arrêt Bonheure :
> Membres du conseil d’administration de la SNCB en partie
nommés par le Roi.
> Gouvernement -> établi et modifie le statut de la société.
• Missions de la personnalité de droit privé -> le CE se demande si cette PM
accomplit des missions d’intérêt général :
o On se demande si la PM correspond à un service public fonctionnel.
o Ex : arrêt Bonheure -> la SNCB est un service d’intérêt public.
• Moyens d’actions reconnus à la personnalité de droit privé -> le CE se
demande si la PM dispose d’un pouvoir de décision contraignant à l’égard
des tiers et/ou de prérogatives exorbitantes qui lui auraient été conférées
par la loi.
o DECISIONS OBLIGATOIRES / CONTRAIGNANTES = décisions par lesquelles
une personnalité juridique détermine unilatéralement ses propres
obligations vis-à-vis des tiers ou constate unilatéralement les
obligations de ces tiers.
o Ex : arrêt Bonheure -> SNCB dispose à l’égard de son personnel
d’un pouvoir de sanction qui lui est dévolu par la loi -> SNCB est
une autorité administrative.
o Attribution d’un marché public ≠ pouvoir qui lie le tiers.

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Mathilde GENARD

o Délivrance de diplôme sanctionnés et reconnus par la CF -> pouvoir


de décision qui lie.
• Si tous les indices ne sont pas réunis -> CE -> mise en balance des indices.
o C. cass. -> réunion des trois indices pour qualifier une personnalité
de droit privé d’autorité administrative.
> Contentieux de la répartition des attributions > art. 158 de la
Const.
> CE a le vrai pouvoir du dernier mot -> la C. cass. vérifie si le
CE fait bien ou non.
o Arrêt de la C. cass. du 10 juin 2005 -> réunion des trois conditions
et importance du troisième indice.
o Arrêt de la C. cass. du 13 juin 2013 -> ne dément pas la
jurisprudence qui exige les trois conditions.
> Chambres réunies -> arrêt très sérieux.
o Arrêt de la C. cass. du 13 juin 2014 -> ASBL crée par une autorité
administrative, soumise à un contrôle important et ne peut rendre
de décision obligatoire à l’égard des tiers -> les 3 indices ne sont
pas réunis -> >< autorité administrative.
> Arrêt fait débat.
> Chambres réunies -> arrêt sérieux.
o Arrêt de la C. cass. du 5 février 2016 -> // avec une SCRL.
o CE et la C. cass. -> établissements d’enseignement libre constituent
des autorités administratives au sens de l’art. 14 des LCCE et,
partant, qu’ils adoptent des AAU lorsque ces établissement délivrent
des certificats ou attestations ayant une valeur légale.
o Arrêt Meulenijzer et Van den Brande du CE -> confirme sa
jurisprudence à l’égard des établissements d’enseignement libre en
vérifiant les indices dégagés de la jurisprudence Bonheure.

Section II : Actes unilatéraux de l’administration qui ne sont pas des actes administratifs :

à ACTES DE GESTION INTERNE = actes unilatéraux de l’administration qui régissent l’organisation et le


fonctionnement internes des services. Ils ne produisent pas effets juridiques – à tout le moins
pas pour les tiers– et ne constituent donc pas des actes administratifs – et ne sont par
conséquent pas susceptibles de recours –.
* CIRCULAIRES = acte de gestion interne qui consiste en une note contenant des
prescriptions formulées par le ministre ou par le chef de service à l’adresse des agents
placés sous son autorité.
− Prescriptions -> préciser l’interprétation / déterminer les conditions d’application
d’un texte législatif ou réglementaire.
• CIRCULAIRE INTERPRETATIVE / VRAIE CIRCULAIRE = circulaire dont les
prescriptions éclairent les agents sur la façon dont il faut interpréter ou
appliquer un texte législatif ou réglementaire.
o Acte de gestion interne :
> Aucun effet juridique sur les tiers.
> Impose aux agents de l’administration d’appliquer un texte
juridique d’une certaine façon.
o Ex : circulaire qui donne une interprétation sur la loi sur l’emploi des
langues en matières administratives sans modifier la loi.
• CIRCULAIRE RÈGLEMENTAIRE / FAUSSE CIRCULAIRE = circulaire dans laquelle
l’auteur ne se contente pas de faire œuvre interprétative, mais modifie ou

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Mathilde GENARD

complète le texte –législatif ou réglementaire – que la circulaire était censé


interpréter.
o Effets juridiques aux citoyens -> prescrit une nouvelle norme de
conduite.
o AAU -> censure de la suspension et de l’annulation du CE et
contrôle des juridictions > art. 159 de la Const.
o Arrêt ASBL Santhea du CE -> actes de portée réglementaire de
nature à faire grief.
o Si le CE constate une circulaire réglementaire -> censure immédiate
-> adoption de la circulaire ne répond pas aux formes / formalités
que requiert l’adoption d’un arrêté réglementaire.
> >< Consultation de la SLCE.
o Ex : circulaire qui ordonne de suivre une procédure de nomination
donnée dans un cas où un AR prescrivait une autre procédure de
nomination.
* MESURES D’ORDRE INTERIEUR = acte de gestion interne qui consiste en une décision fondée
sur l’intérêt du service adressée le plus souvent à un agent pris isolément. Dans la
mesure où cette décision ne produit pas d’effets juridiques en dehors de l’administration
et n’en produit pas non plus – ou alors seulement des effets minimes - sur l’agent
concerné, il ne s’agit donc pas un acte administratif unilatéral.
− Exemples de mesures d’ordre prises dans l’intérêt du service :
• Transfert d’un agent d’un service à un autre.
• Affectation d’un médecin dans un autre hôpital psychiatrique de la
Communauté française -> ne porte pas atteinte aux droits et prérogatives.
• Ordre donné à des agents de police locale d’assurer temporairement le
maintien de l’ordre dans un établissement péniteniaire à cause d’une
grève.
− SANCTION DISCIPLINAIRE DEGUISEE = décision prise par un supérieur hiérarchique pour
punir de manière indirecte – sous couvert de mesure d’ordre intérieur – le
comportement d’un agent, qui aurait commis une faute dans l’exercice de sa
profession.
• AAU.
• Arrêt Rijmenans du CE -> mesure d’ordre dans l’intérêt du service ><
recours devant le CE.
o Mesure prise sur base du comportement de l’agent et répercussion
sur lui -> recours devant le CE.
o Qualification de l’acte :
> Analyser la volonté de l’auteur de la mesure -> il faut
regarder s’il y a une intention de punir.
> Tenir compte des circonstances qui ont engendré l’acte.
> Conséquences de la mesure.
• Ex : affectation d’un fonctionnaire de la police de Liège, pour avoir,
poursuivi un malfrat en dehors de ses heures de service sirènes hurlantes
> arrêt Arlotti du CE.
• Démontrer que la mesure est une sanction disciplinaire déguisée :
o Prouver que le but de la mesure est de porter à l’agent en raison de
manquements aux obligations qui lui incombent en tant que
collaborateur du service public.
o > Jurisprudence constante de la SCACE depuis 1984.
o Preuve -> partie requérante.

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Mathilde GENARD

− MESURE GRAVE = décision qui, bien que dénuée de toute intention de punir, affecte
de manière significative la situation de l’agent à qui elle s’adresse, au point de
produire des effets juridiques volontaires ou involontaires.
• AAU.
• Ex : mutation qui, sans constituer une mesure destinée à sanctionner un
agent, lui cause un préjudice moral considérable.
• Ex : mesure qui refuse la formation d’un agent.
• Démontrer que la mesure est une mesure grave :
o Prouver que la mesure affecte la situation juridique de l’agent de
façon importante :
> Sur le plan des prérogatives / plan financier / plan moral.
> Preuve -> partie requérante.
• Toutes mesures graves ≠ mesure d’ordre intérieur disqualifié.

à Actes préparatoires et les actes post-décisoires :


* ACTES PREPARATOIRES = actes posés par l’administration dans le cadre du processus
d’adoption d’un AAU, qui devient, par là, un élément constitutif de cet acte, mais dont les
effets juridiques éventuels ne causent pas, par eux-mêmes un grief.
− Ex : la publication de vacances d’emploi.
− Ex : décision de ne pas classer un candidat en ordre utile par un Comité de
direction.
• Arrêt Flamion -> autorité chargée de nommer un candidat -> pas liée par
la proposition de classement et de non classement du comité de direction -
> le non classement du requérant ne lui cause pas définitivement grief.
− Ex : avis conforme qui lie l’autorité investie du pouvoir de décision.
− Ex : enquête publique.
− ≠ AAU -> ne cause pas de grief par lui-même -> il n’est qu’une pièce de
l’opération qui mène à l’adoption de l’AAU.
• Possibilité de contester la régularité de l’acte préparatoire dans le cadre
d’un recours dirigé contre l’AAU.
• Arrêt Therasse du CE -> vices affectant un acte préparatoire peuvent être
invoqués à l’appui du recours dirigé >< l’acte causant définitivement grief.
• Arrêt Conings du CE -> acte exclusivement et nécessairement préparatoire
de l’acte -> il ne peut donc pas avoir une visée juridique distincte de l’acte
qu’il prépare.
− ACTES INTERLOCUTOIRES = hypothèses dans lesquelles un acte préparatoire cause
par lui-même grief :
• Devient un AAU.
• Susceptible de recours devant la SCACE.
• Arrêt Fastre du CE -> recours admis pour autant que l’acte préparatoire
emporte des effets définitifs -> cause directement grief et lèse de manière
définitive le requérant.
• Ex : proposition de promotion émise par le Comité de direction d’un SPF
qui constitue un acte préparatoire à l’adoption de l’AAU des agents qui
seront promus.
o Exclut certains candidats à la promotion et cause grief à l’égard des
candidats exclus -> recours devant la SCACE.
• Arrêt Denis du CE -> la sélection des candidats et leur classement ne
constituent des actes interlocutoires susceptibles de recours que lorsqu’ils
font définitivement perdre au requérant toute chance de pouvoir être
nommé et l’excluent de la procédure.

58
Mathilde GENARD

à ACTES POST-DECISOIRES = actes qui, au nom d’un rapport très intime avec l’acte décisoire,
assortissent et assurent l’accomplissement de cet acte.
* Publication et notification ≠ AAU en soit -> ne produit pas d’effets juridiques eux-mêmes
mais permettent aux effets de l’AAU d’acquérir force obligatoire.
* Certains cas rares -> produisent des effets juridiques et sont des AAU :
− Ex : notification dans le cadre des procédures d’attributions des marchés publics :
• Art. 102, al. 1er de l’AR du 15 juillet 2011 -> conclu le marché et qui
confère de par ce fait, à la notification des effets juridiques distincts de
ceux qui s’attachent à l’AAU qui contient la décision d’attribution du marché
public -> arrêt de la Civ. de Namur du 2 mai 2000.
• Argumentation contestable -> ce n’est pas la notification qui produit par
elle-même les effets juridiques mais l’AR du 15 juillet 2011 qui fait produire
des effets juridiques à la notification.
− Vice de notification se répercute sur la régularité de l’acte administratif notifié ->
ex : art. L1215-18 du CWADEL.

  Actes  unilatéraux  de  l'administration  

Produisant  des  effets   Ne  produisant  pas  d'effets  


  juridiques     juridiques  

Actes  de  gestion   Actes  préparatoires  et  post-­‐


Actes  administratifs     interne     décisoires  
  unilatéraux  

  Mesures  d'ordre  
  intérieur  
  Circulaires  
Sanctions  
  disciplinaires  
(déguisées  ou  non)  
Réglementaires
   

Mesures  
  graves  
 Interprétatives  

  etc.  

CHAPITRE II. LA CLASSIFICATION DES ACTES ADMINISTRATIFS


UNILATERAUX :

Section I : Acte administratif réglementaire :

à ACTE ADMINISTRATIF REGLEMENTAIRE (AAR) = est celui qui est accompli en vue de pourvoir, par des
dispositions générales et abstraites, à l’établissement de normes de conduite.

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Mathilde GENARD

* Objet -> s’applique :


− Pour une généralité.
− Pour une catégorie générale de destinataires abstraitement définie.
* Acte n’épuise pas ses effets par cette seule application -> opérant à l’égard de toutes les
situations présentes et à venir qui répondent aux prescriptions de cet acte, peu importe
que, pour l’heure, il trouve à ne s’appliquer qu’à une personne ou à une espèce.
* Arrêt RTBF du CE -> contrat de gestion de la RTBF -> règlement particulier applicable à
la seule RTBF.
* Arrêt Carrière Van Reeth-Hoefkens du CE -> ordonnance de police attaquée qui interdit la
circulation de tout véhicule de police de plus de 15 tonnes sur les chemins visés :
− Portée générale et réglementaire, quand bien même la requérante serait la seule
qui soit concernée.
* Arrêt du 17 octobre 1939 de la C. cass. -> commune de Jupille avait adopté un
règlement aux termes duquel les brasseries qui se trouvent sur le territoire de la
commune sont appelées à devoir payer une taxe.
− Brasserie concernée par le règlement décide d’agir en justice en considérant que
la taxe ne la concerne qu’elle, dès lors qu’elle est la seule brasserie sur le territoire
de la commune.
− Invoque la violation de la règle constitutionnelle d’égalité devant les charges
publiques -> art. 172 de la Const. :
• Règlement en cause est un règlement qui n’en est pas un.
• Il s’agit en réalité d’une taxe individuelle qui est levée à son encontre.
− C. cass. -> rejette le pourvoi -> l’ARR en question n’a pas vocation à épuises ses
effets sur la seule brasserie en cause.
− Si une autre brasserie vient à Jupille -> elle sera soumise à la taxe.
− AA -> AAR ≠ AAI.

Section II : Acte administratif individuel :

à ACTE ADMINISTRATIF INDIVIDUEL (AAI) = acte qui dispose par des mesures spéciales et concrètes. Il
peut s’agir d’actes quoi ont pour destinataires des personnes déterminées ou d’actes par
lesquels il est pourvu à des situations concrètes. Il s’agit à chaque fois de décisions qui règlent
une situation particulière.
* Ex : nomination ou promotion d’un fonctionnaire.
* Ex : délivrance d’un permis d’environnement destiné à exploité une discothèque.
* AAI -> ne cesse pas d’être individuel parce qu’il concerne plusieurs personnes ou
plusieurs espèces.
− Arrêt Jentges du CE.
− Arrêt Lotriva du CE.
− Arrêt Scarbotte du CE.
• AAI -> se caractérise par sa portée limitée -> concerne des situations
concrètes ou a pour destinataires des personnes déterminées quand bien
même leur nombre serait élevé mais pour autant qu’elles puissent être
identifiées.
• Ex : ordre donné à une manifestation de se disperser.
* Epuise tous ses effets par son application à la série de personnes qu’il a en vue.
* Arrêt Ville de Ciney du CE -> AAI épuise ses effets en une fois -> pas susceptibles
d’applications futures nouvelles et s’applique à un nombre déterminé de situations.

60
Mathilde GENARD

Section III : Intérêt de la distinction :

Acte administratif réglementaire Acte administratif individuel


Recours devant la SCACE -> annulation / Recours devant la SCACE -> annulation /
suspension -> art. 14 des LCCE. suspension -> art. 14 des LCCE.

Art. 3 de la LCCE -> AAR soumis à la consultation Pas de consultation préalable de la SLCE.
préalable de la SLCE.
> ARR pas tous soumis à la consultation
préalable de la SLCE.
ú Urgence spécialement motivée.
ú AAR des collectivités décentralisées.
ú Certains ARR > fédéral / régional /
communautaire -> considéré par la
SCACE comme échappant à la
SLCE.

PATER LEGEM QUAM IPSE FECISTI = qu’une autorité L. du 29 juillet 1991 sur la motivation formelle des
administrative ne peut déroger, par une décision AA.
particulière, au règlement général qu’elle a, elle- > Instrumentum des AAI -> exprime de
même, antérieurement édicté sans prévoir de façon adéquate les motifs de fait et de
possibilité de dérogation. droit qui servent de fondement à la
Principe général de droit -> valeur réglementaire décision.
> Jurisprudence.

Application de l’art. 159 de la Const. : Application de l’art. 159 de la Const. :


> C. cass. et cours et tribunaux -> > C. cass. et cours et tribunaux ->
application de l’art. 159 de la Const. application de l’art. 159 de la Const.
> SCACE -> >< application d’un AAR sur le > SCACE -> >< application d’un AAI sur le
fondement de l’art. 159 de la Const. fondement de l’art. 159 de la Const. tant
que cet acte individuel n’est pas réputé
définitif -> tant que le délai de 60 jours
pour introduire un recours au CE n’est pas
expiré / tant que ce recours n’a pas été
tranché.

à Utilisation de l’art. 159 de la Const. par la SCACE ? -> suspension et annulation >< refuser
d’appliquer l’acte.
* Ex : recours en annulation dirigé contre la promotion d’un agent du SPF Affaires
étrangères qui est dans la carrière diplomatique et que cette promotion soit conférée à un
seul des trois candidats à la promotion.
− Fondement -> irrégularité d’un AAR sur base duquel la promotion a été accordée.
• On demande à la SCACE de constater l’irrégularité de l’AAR sur le
fondement de l’art. 159 de la Const. -> la promotion attaquée est
dépourvue de l’un de ses fondements juridiques et est donc irrégulière.
* Ex : contester l’AAI de nomination en considérant que si son collègue a été promu c’est
parce qu’il a été nommé et que l’AAI de nomination étant irrégulier, la promotion doit
l’être également.

61
Mathilde GENARD

− SCACE -> si l’acte de nomination n’a pas été attaqué devant elle ou qu’ayant été
attaqué, le recours a été rejeté, l’AAI de nomination est réputé définitif ->
régularité de cet acte ne peut plus être mise en cause sur le fondement de l’art.
159 de la Const.

CHAPITRE III. LE REGIME JURIDIQUE DE L’ACTE ADMINISTRATIF


UNILATERAL :

Section I : Prescriptions tenant à l’élaboration de l’acte administratif unilatéral :

à Principe de légalité / de régularité -> administration -> respecter les règles et principes
juridiques qui sont en vigueur au moment de l’adoption de l’acte et qui, en raison de la
hiérarchie des normes, s’imposent à l’AAU -> TEMPUS REGIT ACTUM.
* Règles :
− Règles internationales et européennes ayant effet direct dans l’ordre juridique
interne.
− Constitution et normes à valeurs législatives -> loi / décret / ordonnance.
− Arrêté-loi / arrêté royaux de pouvoirs spéciaux.
− Ex : AAU qui porte nomination d’une personne à un emploi de la fonction publique
-> respect de l’art. 10 de la Const. -> égalité d’accès aux emplois publics.
* Respect des normes -> dépend du type d’AAU :
− AAU pris par une autorité communale -> respect des AAU pris à l’échelon fédéral,
régional, communautaire et provincial.
• Ex : permis d’urbanisme délivré par le collège communale ne peut être ><
aux prescriptions contenues dans les arrêtés du Gouvernement de la
Région dans laquelle se situe la commune.
− AAU est fédéral -> respect des AAU pris à l’échelon fédéral qui lui seraient
supérieurs.
• Ex : nomination d’un fonctionnaire à l’échelon fédéral -> décidé dans le
respect de l’AR établissant le statut des fonctionnaires qui ressortissent à
l’administration fédérale.
* > Principe de la hiérarchie des normes juridiques.
− Si l’AAU viole une règle ou un principe hiérarchiquement supérieur -> illégalité /
irrégularité.

à Exigences de légalité externe -> adopté par l’autorité compétente et respect des formes et
formalités.
* COMPETENCE DE L’AUTEUR DE L’ACTE = prérogatives que la loi au sens large du terme
reconnait à l’autorité instituée. Pour que l’auteur d’un acte soit compétent, il convient
qu’il soit régulièrement investi et qu’il agisse dans les limites matérielles, territoriales et
temporelles qui lui sont assignées.
− Auteur de l’acte doit être régulièrement investi :
• Autorité est une personne :
o Autorité publique -> personne -> valablement investie de la charge
publique pour pouvoir exercer cette charge de façon régulière.
> Investiture -> nomination / élection / réquisition /
recrutement par enrôlement personnel.
o Règle -> pas de compétence sans investiture régulière :
> Exceptions.

62
Mathilde GENARD

> THEORIE DU FONCTIONNAIRE DE FAIT = situations particulières


dans lesquelles la personne qui a agi n’était pas
régulièrement investie, mais qui va toutefois être réputée
avoir pris l’acte de façon régulière :
ú Hypothèse où il y a la carence absolue de l’autorité
publique régulièrement investie.
² Carence qui ne peut être remédiée que par ce
procédé.
² Ex : 1914 -> professeur de l’UCL a assumé les
fonctions de bourgmestre sans avoir été
investi pour le faire > WWI.
² Continuité du service.
ú Hypothèse où l’investiture est annulée par la SCACE.
² CE -> les actes posés ne peuvent voir leur
régularité remise en cause par l’annulation de
l’investiture de la personne qui les a posés.
² Arrêt Brasseur du CE -> bien que la
nomination de Mr. Duchatelet ait été annulé ->
les décisions qui ont été prises relativement à
la composition de la Commission de sélection
publique ne sont pas entachées d’irrégularité
par application de la théorie du fonctionnaire
de fait.
• Autorité est un collège de personne :
o Autorité collégiale -> valablement composée qu’à deux conditions :
> Assemblée doit réunir le nombre de membres requis ->
quorum de présence.
ú Généralement -> + de la moitié des membres de
l’assemblée.
ú Réglé par le texte qui institue l’autorité collégiale /
son règlement d’ordre intérieur.
ú A défaut de texte prévoyant un quorum particulier ->
+ de la moitié des membres > jurisprudence du CE.
ú Arrêt Zitoune du CE -> toute irrégularité dans la
composition d’un collège ayant pouvoir de décision
touche à sa compétence et est d’OP.
> Seuls les membres qui ont la qualité pour y siéger et
délibérer peuvent participer à l’accomplissement d’un AAU.
ú Incompatibilité -> ex : Ministre de Gouvernement qui
exerce également la fonction de bourgmestre.
ú Interdiction -> ex : une personne de se voir infliger
une condamnation pénale.
− Auteur de l’acte ne saurait régulièrement outrepasser les limites assignées à
l’exercice de sa compétence :
• Limites d’ordre matériel :
o Principe -> art. 33 de la Const. -> une autorité publique n’a
d’autres compétences que celles qui lui sont attribuées par le texte.
> Constitution / loi / décret / ordonnance / arrêté.
> Autorité administrative -> ne sait exercer régulièrement une
compétence attribuée à un autre pouvoir -> ex : ne peut pas
adopter une loi.

63
Mathilde GENARD

> Respect de la répartition des compétences :


ú Entre deux niveaux de pouvoirs.
ú Au sein d’un même niveau de pouvoirs.
> Interprétation restrictive des textes de répartition des
compétences à une autorité administrative.
> PRINCIPE DE LA SPECIALITE DES PERSONNES MORALES DE DROIT PUBLIC
= principe selon lequel le texte qui procure à l’autorité
administrative la compétence doit toujours être interprété de
façon restrictive : tout ce qui n’entre pas dans les prévisions
du texte doit être exclu.
o Tempérament au principe > jurisprudence.
> Délégation de pouvoir et délégation de signature.
DELEGATION DE POUVOIR DELEGATION DE SIGNATURE
= acte par lequel une autorité administrative, = acte par lequel une autorité administrative,
investie d’une compétence par un texte, transfert investie d’une compétence par un texte, autorise,
l’exercice de cette compétence à une autre autorité pour des raisons pratiques, un subordonné à
administrative, moyennant le respect de cinq signer « sur ordre », « par ordre » ou encore
conditions. « pour ordre » un acte administratif unilatéral que
cette autorité a pris elle-même – en ne déléguant
donc pas l’exercice de sa compétence –.
Admise que lorsque le texte qui confère le pouvoir à > Arrêt Mathy du CE -> technique par laquelle
l’autorité permet à l’autorité délégante de procéder une autorité administrative autorise un agent à
à des délégations de pouvoir signer voire à rédiger et à signer l’instrumentum
- > Arrêt SA Fodetra du CE -> confirme + texte d’une décision qu’elle a préalablement arrêté.
doit être de valeur juridique égale à la norme ayant
attribué la compétence. Vérification -> on se demande si l’autorité
- Autorité administrative -> ne peut s’autoriser elle compétente a, elle-même usé sa compétence.
même une délégation de pouvoir.
Lecture du dossier administratif -> vérifier que la
Texte qui autorise la délégation doit être publié : délégation de signature ne cache pas de
- MB / Bulletin Provincial / site internet de la délégation de pouvoir.
commune -> dépend du niveau de pouvoir
concerné.
- Publication mise en œuvre avant la délégation.

Ne peut être que partielle et ne peut concerner que


des compétences accessoires ou des mesures
d’exécution.
- >< Anéantissement de la portée de l’art. 33 de la
Const.
- Possibilité d’exercer la compétence en fixant les
principes applicables mais en délégant à une autre
autorité administrative le soin d’arrêter les mesures
destinées à l’exécution des principes.

Ne peut être que précaire et révocable ad nutum

Pas autorisée dans toutes les matières.

64
Mathilde GENARD

SUBDELEGATION DE POUVOIR = fait pour l’autorisé


administrative qui se voit confié une compétence
particulière de déléguer à son tour cette
compétence à un autre autorité.
- Interdit sauf si expressément prévu dans l’acte de
délégation et pour autant qu’elle réponde plus
strictement encore aux conditions.

• Limites d’ordre territorial :


o Compétence -> ressort territorial précis.
o Territoires national / régionaux (3) / communautaires (4) /
provinciaux (10 + arrondissement administratif BXL-Capitale) /
communaux (549).
• Limites d’ordre temporel :
o Respect de certains délais :
> Texte ne prévoit pas de délais -> AAU pris sans limites de
temps.
ú Tempérament -> si la compétence est obligatoire.
ú Ex -> sanction disciplinaire doit être infligée dans un
délai raisonnable.
ú Arrêt Bleu du CE -> respect du délai de prescription
auquel est soumise l’action disciplinaire ne dispense
pas le CE de vérifier si l’autorité administrative a, en
raison de circonstance propres au cas d’espèce, agi de
manière diligente dans le respect du principe du délai
raisonnable.
ú Arrêt Aquesbi du CE -> appréciation in concreto du
dépassement du délai raisonnable.
ú Arrêt Monseur -> appréciation du délai raisonnable
est fonction de la possibilité, pour l’autorité
administrative, de disposer de tous les éléments de
fait, qui doivent lui permettre de statuer en
connaissance de cause, mais aussi de circonstances
particulières.
ú Arrêt Bertrand du CE-> délai raisonnable dans lequel
toute autorité administrative doit prendre une
décision commence à courir à partir du moment où
elle est en mesure de le faire.
> Texte prévoit un délai -> respecter le délai.
ú Computation du délai :
² DIES A QUO NON COMPUTATUR = règle de
computation selon laquelle le délai court à
partir du lendemain du jour de l’acte ou de
l’évènement qui le fait courir, peu importe qu’il
s’agisse – ou non – d’un jour férié.
² DIES AD QUEM COMPUTATUR = règle de
computation selon laquelle le délai expire le
jour ultime qui est inclus dedans, peu importe
qu’il s’agisse – ou non – d’un jour férié.
§ Texte -> peut reporter au prochain jour
ouvrable.

65
Mathilde GENARD

§ Texte -> peut exiger que la notification


intervienne dans le délai.
ú Incidence du dépassement du délai :
² Texte défini la sanction -> nullité / approbation
/ ...
§ Arrêt Quinonez du CE ->
l’administration doit respecter les délais
de rigueur -> OP -> dépassement peut
être soulevé d’office / invoqué jusqu’à
la clôture des débats.
§ DELAI DE RIGUEUR = délai que l’autorité
administrative est contrainte de
respecter, sous peine de voir l’acte
administratif qu’elle aurait adopté hors
délai subir la sanction que le texte
prévoit.
² Texte ne définit pas la sanction :
§ DELAI D’ORDRE = délai dont le
dépassement n’est pas sanctionné par
le texte qui le prévoit.
§ Compétence facultative -> autorité
dessaisie.
¢ Ex : tutelle ordinaire générale
d’annulation en RW.
§ Compétence obligatoire :
¢ Avant -> aucune incidence.
¢ Art. 14, §3 des LCCE -> mise en
demeure de statuer -> silence -
> AAU de refus.
o Interdiction des ACTES IN EXTREMIS = acte adopté par une autorité
administrative à la veille de sa désinvestiture, sans qu’il soit
nécessaire qu’un tel acte soit pris à cet instant.
> Administrative -> peut exercer ses compétences entre
l’investiture et la désinvestiture -> exception -> actes in
extremis -> interdits.
> Excès de compétence ratione temporis et détournement de
pouvoir si >< intérêt général.
> Ex : promotion / nomination d’un agent >< intérêt général.
o // AFFAIRES COURRANTES = seules affaires qu’un gouvernement peut
exercer entre le moment où les assemblées et le moment de la
désinvestiture de ce gouvernement.
> Pas de contrôle politique -> assemblée législative dissoute.
> Limitation d’AAU dans le cadre des affaires courantes.
> Arrêt Rijmenans du CE -> gouvernement -> seulement
expédier les affaires courantes, à savoir les affaires de
gestion journalière, les affaires d’intérêt plus qu’ordinaire
ainsi que les affaires urgentes.
ú Veille de la présidence de l’UE par la Belgique -> on
ne peut laisser le poste de Vienne sans chef ->
désignation d’un chef de poste dans de telles
conditions justifie le recours à l’urgence.

66
Mathilde GENARD

> Arrêt ASBL Ligues des droits de l’homme -> octroi d’une
licence d’exportation d’armes vers la Libye présente un
impact politique -> ≠ gestion journalière.
> Types d’affaires courantes :
ú Affaires bénignes -> quotidiennes.
ú Affaires en cours -> entamées avant le début de la
période des affaires courantes.
² Arrêt Besix Red du CE -> ne peut relever des
affaires courantes que si la procédure
d’élaboration répond à des conditions bien
précises.
ú Affaires urgentes -> >< retard sous peine de mettre
en danger des intérêts fondamentaux ou risque de
porter préjudice.
> Limite d’ordre temporel -> impose à l’autorité de ne régler
que certaines affaires durant une certaine période.
> Arrêt de la C. const. -> défense des intérêts de l’Etat fédéral
dans des procédures devant la Cour n’excède pas les limites
de ce que peut faire un gouvernement démissionnaire chargé
des affaires courantes.
> Affaires courantes -> seules autorités administratives qui
correspondent à des gouvernements ≠ actes in extremis.
− Auteur de l’acte adopté est, sauf texte en sens contraire, compétent pour
modifier, abroger ou retirer l’acte :
• THEORIE DE L’ACTE CONTRAIRE = théorie selon laquelle l’auteur de l’acte adopté
est, sauf texte exprès en sens contraire, également compétent pour le
modifier, l’abroger ou le retirer.
o Parralélisme des compétences -> texte instituant l’autorité
compétente n’a pas procédé à une autre distribution des
compétences entretemps.
o Si redistribution des compétences -> autorité nouvellement
compétente qui officie régulièrement.
* Formes et formalités :
− Formes et formalités précédant l’adoption de l’acte administratif unilatéral :
• PROPOSITION = formalité – substantielle – de procédure qui contient
l’expression d’une opinion d’un individu ou d’un organisme public ou privé.
o PRÉSENTATION = proposition relative à une personne.
o Caractère contraignant pour l’autorité administrative investie du
vouvoir de décision :
> Ne peut statuer qu’une fois que la proposition a été émise de
façon régulière :
ú Organe collégial -> respect des règles d’organisation
et de fonctionnement.
ú Personne physique / organe collégial -> se prononce
en connaissance de cause.
> Doit suivre la proposition :
ú Peut demander une nouvelles proposition si elle est
><.
o Si conditions pas réunies -> irrégularité -> violation d’une formalité
substantielle.

67
Mathilde GENARD

• AVIS = formalité de procédure comprenant l’expression d’une opinion. Cet


avis peut émaner d’une personne physique ou d’un organe public ou privé.
o AVIS OBLIGATOIRE = avis que l’autorité administrative investie du
pouvoir de décision est tenue de demander.
o AVIS FACULTATIF = avis que l’autorité administrative investie du
pouvoir de décision peut spontanément solliciter.
o Avis n’est pas contraignant sauf avis conforme :
> Avis ne lie pas -> autorité administrative peut suivre l’avis
comme ne pas le suivre.
> Ex : CWATUPE -> délivrance d’un permis d’urbanisme relatif
à des travaux projetés sur un immeuble classé comme
« monument » -> avis obligatoire mais non contraignant.
> AVIS CONFORME = avis, toujours obligatoire, qui lie l’autorité
administrative.
> Si l’avis qui doit être recueilli est un avis conforme, dans ce
cas l’avis constitue une autorisation.
ú Possibilité de recommencer une nouvelle procédure
consultative plus tard, en espérant disposer d’un
autre avis conforme au contenu plus conforme à ce
que l’autorité souhaite.
> Autorité administrative -> peut procéder à des consultations.
ú Arrêt du CE -> prise en considération l’avis rendu,
même si elle n’était pas tenu d’effectuer la
consultation.
ú Arrêt du CE -> autorité administrative ne saurait
accorder à ces consultations une portée telle qu’elle
renoncerait en tout ou en partie au pouvoir
d’appréciation qui lui revient en propre et qu’elle est
tenue d’exercer personnellement.
o Avis doit être régulier :
> Doit être demandé et obtenu avant la décision.
ú Peut quand même prendre la décision si l’organe
censé délivrer l’avis s’abstient délibérément de le
délivrer.
> Doit émaner de la personne ou de l’organe compétent qui,
s’il est collégial, doit être valablement composé.
> Soumis à la consultation -> >< texte de la décision projetée,
mais seulement les questions que pose l’affaire qui doit
donner lieu à la décision.
ú Pouvoir se prononcer en connaissance de cause ->
dispose de l’ensemble des informations et du temps
nécessaire.
ú Cas où le il faut soumettre à la consultation ->
lorsque l’organe consulté est la SLCE -> avis simple
mais obligatoire.
> Doit être suffisamment complet pour éclairer l’autorité
appelée à décider.
o Hypothèses où l’irrégularité de l’avis est sanctionnée :
> Avis requis dans le seul intérêt de l’administration :
ú Pas considéré comme substantiel -> qu’il ait été
recueilli dans des conditions irrégulières ou qu’il n’ait

68
Mathilde GENARD

pas été recueilli n’a aucune incidence sur le plan du


droit -> AAU régulier.
ú Ex : avis de l’Inspection des finances doit être donné
pour tous les actes impliquant une dépense -> avis
sollicité dans le seul intérêt de l’administration ->
l’AAU adopté à la suite d’un avis irrégulier ne sera pas
censuré.
> Avis requis dans le seul intérêt de l’administré / dans l’intérêt
conjoint de l’administré et l’administration :
ú Avis substantiel -> AAU adopté sur le fondement
d’un avis substantiel irrégulier -> irrégulier ->
censuré.
ú Ex : avis de la SLCE.
> AVIS SUBSTANTIEL = avis rendu dans l’intérêt de l’administré
ou dans l’intérêt conjoint de l’administré et de
l’administration -> facultatif / obligatoire.
− Principes généraux de bonne administration :
• Exigence de régularité formelle :
o DROITS DE LA DEFENSE = principe qui trouve à s’appliquer chaque fois
qu’une sanction administrative est envisagée. Ce principe impose le
respect de plusieurs exigences d’ordre public destinées à assurer la
régularité formelle de l’acte sur le point d’être pris.
> Exigences :
ú Doit être en mesure de présenter sa défense -> par
écrit comme oralement + droit d’être assisté de la
personne de son choix.
ú Doit être suffisamment informé et à temps de
l’ensemble des faits qui lui sont reproché + à chacune
des pièces du dossier administratif + convocation à
l’audition.
² Arrêt Stasse du CE -> démontrer une pièce
manquante + caractère déterminant de la
pièce -> volonté de dissimulation.
ú Peut demander pour sa défense que des témoins
soient entendus.
ú PV de l’audition rédigé.
² Arrêt Therasse du CE -> irrégularité du PV ->
vicie l’ensemble de la procédure.
² Arrêt Drugmant du CE -> aucun PGD n’impose
l’obligation de dresser un procès-verbal
d’audition dans le cadre du principe d’audi
alteram partem -> Toutefois, lorsque l’audition
ne se déroule pas devant l’autorité investie du
pouvoir de décision, elle n’a de sens que si
cette dernière est avisée des propos échangée
durant l’audition.
² Confirmation dans l’arrêt Atasoy.
> Administration -> doit prouver par écrit, que chaque
formalité a été respectée.
> Manquement -> entache l’ensemble du processus décisionnel
d’illégalité.

69
Mathilde GENARD

ú >< Invoquer l’urgence ou la FM.


² Dérogation si prévue par la loi et si ne viole
pas une règle ou un principe hiérarchiquement
supérieur.
> Arrêt Morren du CE -> si refus de présenter sa défense,... ->
respect des droits de la défense.
> OP -> violation invoquée à tout moment, soit dans le cadre
de la procédure administrative et ce jusqu’à la clôture des
débats.
o AUDI ALTERAM PARTEM = principe qui impose le respect de plusieurs
exigences destinées à assurer la régularité formelle de l’acte sur le
point d’être pris. Il trouve à s’appliquer chaque fois qu’une mesure
grave est envisagée à l’égard d’un agent ou d’un tiers dans le cadre
d’une compétence discrétionnaire.
> Objectifs :
ú Arrêt Mathy du CE -> objectif -> permettre à
l’autorité de statuer en pleine connaissance de cause.
ú Permettre à l’administré de faire valoir ses moyens
compte tenu de la gravité de la mesure que ladite
autorité s’apprête à prendre à son égard.
> S’applique le plus souvent à un agent de la fonction publique.
ú Peut aussi s’appliquer à une personne qui n’est pas
dotée du statut de fonctionnaire -> personne
physique ou PM -> l’hypothèse où l’administration
s’apprête à prendre un acte défavorable à l’égard de
cette personne.
> Nombreux exemples en jurisprudence :
ú Arrêt SA Philippe Rousseaux du CE -> principe d’audi
alteram partem n’est pas applicable en matière de
marchés publics.
ú Audition préalable pratiquée lorsque
l’administration :
³ Risque de suspendre l’exécution de
l’autorisation d’exploitation d’un service de
taxis, à raison du comportement de son
exploitant.
³ S’apprête à retirer l’autorisation de terrasse
accordée à un restaurant pour les mois de
juillet et août.
³ ...
> S’applique le plus souvent lorsque la mesure envisagée par
l’administration est liée au comportement de la personne à
qui elle entend l’appliquer.
ú Application dans d’autres circonstances -> volonté de
respecter le principe de minutie.
ú Arrêt du CE -> respect du principe d’audition
préalable lorsqu’un bourgmestre s’apprête à déclarer
un immeuble inhabitable -> bourgmestre ne sera pas
mieux informé que par le propriétaire lui-même.

70
Mathilde GENARD

> Application si l’administration dispose d’une COMPETENCE


DISCRETIONNAIRE = lorsque le pouvoir décisionnel de
l’administration comporte une marge d’appréciation.
> Si compétence de l’administration liée -> absence d’audition
préalable -> ne rend pas illégale la mesure prise ->
information recueillie dans le cadre de l’audition n’aurait pu
influencer le contenu de la mesure à prendre car elle est liée.
> Contenu :
ú >< Formalisme.
ú >< OP et >< assuré en toutes circonstances :
³ Urgence.
³ Lorsque les faits purement matériels fondant la
mesure prise sont susceptibles d’une
constatation immédiate pour autant que
l’autorité soit pleinement informée.
ú Exige que l’intéressé ait pu utilement faire valoir son
point de vue, à un moment donné de la procédure,
même postérieurement à la décision initiale dans le
cadre d’un recours organisé.
ú Ne requiert pas de débat oral -> observations par
écrit et que l’autorité ait pu statuer en toute
connaissance de cause.
ú Pas spécialement l’autorité qui a le pouvoir de
décision -> elle doit se prononcer en connaissance de
cause -> ex : compte rendu de l’audition.
ú Principe respecté si l’intéressé a eu l’occasion de de
faire valoir ses observations et que c’est de son
propre fait qu’il ne l’a pas mis à profit.
ú Intéressé :
³ Connaissance de la mesure engagée à son
égard.
³ Accès à toutes pièces.
³ PV qu’il peut contester.
³ Possibilité d’être assisté d’un avocat.
ú Autorité -> montrer qu’elle a pris en compte ses
observations.
> Protection -> que si garantie utile à la défense de la
personne concernée -> violation du principe que si cet
élément a influé sur la décision et a privé le requérant de
l’exercice effectif de ses droits > arrêt du CE.
ú // Droit de la défense.
o IMPARTIALITE = principe de bonne administration qui trouve à
s’appliquer notamment en matière disciplinaire – l’impartialité
s’oppose à ce qu’une personne puisse être juge et partie – et dans
les décisions des autorités administratives collégiales – l’impartialité
s’oppose à ce qu’un des membres puisse avoir intérêt personnel à
ce que la décision à prendre aille dans un sens –.
> Condition indispensable à la fonction de juger -> garantie
par des dispositions conventionelles ayant effet direct dans
l’ordre judiciaire belge.
ú Art. 6, §1 de la CEDH.

71
Mathilde GENARD

ú Art. 14, §1 du PIDCP.


> Application à l’administration ≠ application application à une
juridiction -> n’interdit pas qu’un dossier soit traité par un
agent qui a connu l’affaire en une autre qualité > arrêt S.A.
Top Bedford du CE.
> Matière disciplinaire / toutes circonstances où une procédure
est inspirée de la procédure juridictionnelle.
ú Application du principe à tout organe de
l’administration active, et ce même s’il ne s’agit que
d’un organe consultatif
ú Application du principe s’il se concilie avec la nature
et la structure de l’administration. > arrêt SPRL
Imagine du CE -> ex : arrêt Fastre du CE.
> Celui qui a soutenu l’accusation -> ne peut prendre part au
délibéré > arrêt Broeckx du CE.
ú Intérêt personnel.
ú Arrêt Ehnimb du CE -> s’oppose à ce qu’une personne
soit à la fois juge et partie dans l’action disciplinaire.
ú Tempérament -> le principe doit être compatible avec
la structure de l’administration -> principe respecté
même si les membres du conseil communal ont
instruit le dossier disciplinaire à charge du directeur
général > arrêt Del Pero du CE.
> Autorité administrative collégiale dont l’un de ses membres -
> application du principe d’impartialité :
ú Il ne peut exister d’apparence de partialité dans le
chef de celui à qui le principe d’impartialité est
applicable -> doute légitime > arrêt Ebens du CE.
ú Il faut démontrer une crainte raisonnable qu’il y a un
manquement à l’impartialité.
ú Crainte doit être suffisamment étayée > arrêt
Bouchon de CE.
ú Critique de la partialité -> ne peut se fonder sur une
situation qui découle seulement de l’application
normale de la législation. L’impartialité d’une
administration ne peut être mise en doute que si des
faits précis sont indiqués et qui sont de nature à faire
raisonnablement planer le soupçon de partialité dans
son chef > arrêt El Al Israël Airlines.
ú IMPARTIALITE OBJECTIVE = apparence objectif de
partialité étayée par des faits concrets suffit à
constituer une violation au principe.
ú IMPARTIALITE SUBJECTIVE = pour qu’il y ait une violation
du principe, il faut démontrer que la partialité a été
mise dans le processus qui a conduit à l’adoption de
l’acte administratif.
ú Ex : le principe d’impartialité s’oppose à ce qu’une
personne soit à la fois juge et partie dans la
procédure disciplinaire / qu’elle ait joué dans la même
affaire un rôle d’accusation ou d’instruction / qu’elle
ait un intérêt personnel à ce que la décision aille dans

72
Mathilde GENARD

un sens déterminé / que les circonstances donnent à


penser qu’elle ne pourrait traiter de l’affaire sans
préjugé -> arrêt Leonard du CE.
o DEVOIR DE FAIR PLAY ET SOLLICITUDE = principe de bonne administration
selon lequel l’administration ne pourrait être de mauvaise foi ou de
nature à compliquer l’accès au service public qu’elle est chargée
d’assurer.
> Jurisprudence du CE -> ne considère pas toujours que c’est
un PGD qui s’impose à l’administration.
> // Autres devoirs -> loyauté / compréhension / interdiction
de discrimination à l’égard des usagers -> agent de la
fonction publique.
> Non respect -> sanction disciplinaire.
• Exigences de régularité matérielle -> exigence de contenu de l’action.
o Devoir d’information -> prendre les décisions en parfaite
connaissance de cause.
o DEVOIR DE SOIN = principe de bonne administration selon lequel
l’administration doit agir avec soin lorsqu’elle enquête à propos de
faits et doit veiller à ce que toutes les données utiles soient fournies
> arrêt Hadad du CE.
o Devoir de minutie = principe de bonne administration qui emporte
plusieurs implications pour l’administration -> ex : procéder à une
recherche minutieuse des faits / récolter les renseignements
nécessaires à la prise de décision / prendre en considération tous
les éléments du dossier... > arrêt du CE.
> Application du principe dans l’élaboration des AAI et AAR.
> Il faut que le destinataire de l’acte puisse donner son point
de vue -> ex : lorsque l’administration adopte une mesure
défavorable -> audition préalable.
> Ex : décision de refus de permis d’urbanisme -> non respect
du principe de minutie car le demandeur de permis n’a pas
eu l’occasion d’apporter son point de vue > arrêt Scheers du
CE.
> Possibilité de demander l’aide d’un expert -> ex : arrêt Wery
du CE -> administration écarte un certificat médical d’un
agent à la suite d’un autre avis médical.
> Partie de la jurisprudence -> ligne de conduite ≠ règle de
droit positif.
− ENQUETE PUBLIQUE = formalité par laquelle l’autorité administrative informe le
public – l’ensemble des personnes concernées par l’acte en projet – de la décision
qu’elle envisage de prendre et lui permet de réagir dans le respect de certaines
formes et endéans un certain délai.
• Qui ?
o Demandé par un texte -> enquête publique = formalité
substantielle de l’acte qui en fait objet -> impossible de s’en
dispenser.
> Urbanisme / environnement / énergie -> le plus fréquent.
> Ex : art. 43 du CWATUPE.
o Pas demandée par un exte -> respect des exigences des enquêtes
publiques.
• Formalités :

73
Mathilde GENARD

• Obligations relatives à la tenue de l’enquête :


o Beaucoup d’obligations dont des principales :
> Obligation de rendre l’enquête effective.
> Obligation que l’enquête publique ait lieu en temps utile.
> Public doit disposer de l’information et du temps pour réagir.
> Respect des formes et formalités du texte.
• Obligations qui incombent à l’autorité après enquête :
o Tenir compte du résultat de l’enquête.
o Motiver la décision adoptée à la suite de l’EP, en fonction du résultat
de l’enquête publique.
o Communiquer la décision adoptée à la suite de l’EP.
o Recommencer l’enquête publique si le projet initialement soumis à
enquête est modifié entre la tenue de l’EP et l’adoption de la
décision > arrêt Iteco du CE.
− Accès aux documents administratifs :
• Art. 32 de la Const. -> droit fondamental reconnu à tout le monde.
• Adoption de plusieurs législations -> application du principe :
• PUBLICITE ACTIVE = obligation de l’autorité administrative à informer
clairement et objectivement le citoyen quant à l’action administrative qui
est menée -> ex : art. 2, 3° et 4° de la L. du 11 avril 1994.
• PUBLICITE PASSIVE = droit pour tout citoyen de consulter un document
administratif, d’obtenir des explications à son sujet et d’en recevoir
communication sous forme de copie.
• Non-respect :
o N’entache pas l’AAU d’irrégularité sauf lorsqu’il empêche le respecte
des principes de bonne administration ou qu’il empêche le citoyen
de participer, en connaissance de cause, à l’enquête publique.
o Publicité active -> omission de l’existence des voies de recours et
des délais d’un AAI -> délai de recours ne prend pas cours sous
réserve de l’art. 19, al. 2 des LCCE.
> S’applique pour l’annulation >< suspension.
o Publicité passive -> recours aux termes duquel le citoyen est appelé
à pouvoir protesté.
− Formes et formalités afférentes à l’instrumentum de l’acte administratif unilatéral :
• Acte administratif unilatéral doit être écrit :
o Exception -> texte exprès de valeur législative -> décisions
implicites > silence de l’administration.
> Ex : L. du 11 avril 1994 -> silence équivaut refus.
o Prescriptions relatives à l’instrumentum -> textes à valeur
législative.
> Dérogation -> texte de même valeur.
• Acte administratif unilatéral peut, et parfois, doit comporter des visas :
o VISAS = partie de l’acte administratif où sont mentionnées les
références aux textes dont cet acte constitue l’exécution et, le cas
échéant, les formalités qui ont été suivies pour leur édiction. Ils
commencent généralement par la locution « vu ».
o Principe -> l’auteur de l’AAU n’est pas tenu de viser les textes qui
constituent le fondement juridique et il n’est pas davantage tenu de
faire référence aux formalités qui ont précédé l’adoption de l’acte.
> Parfois exigé -> ex : art. 3 des LCCE.
• Acte administratif unilatéral doit être motivé en la forme :

74
Mathilde GENARD

o Buts :
> Informer l’administré des motifs et lui permet de discuter en
connaissance de cause avec son auteur.
> Recours -> requérant est plus à même d’organiser ses
moyens.
> Facilite les relations entre l’administration et ses administrés.
> Facilite le contrôle exercé par l’autorité supérieure / l’autorité
de tutelle.
o L. du 29 juillet 1991 -> protection minimale.
o Art. 1 et 2 de la L. -> motivation formelle des AAI.
> >< AAR.
ú Certaines législations spécifiques exigent la
motivation formelle de certains AAR spécifiques ->
ex : art. 3, al. 4 du décret du 11 mars 1999.
> AAI > autorités administratives au sens de l’art. 14 des
> AAI explicites (>< décisions implicites).
ú Arrêt Malisse du CE -> ne s’applique pas à des
abstentions / refus implicites déduits du silence de
l’autorité administrative. Toutefois, une décision
implicite de refus doit reposer sur des motifs
susceptibles de la justifier.
> >< Décisions de justice qui ne sont pas des actes
administratifs.
ú Motivation des décisions -> art. 149 de la Const. ->
obligation de forme qui est indépendante de la
pertinence des motifs > arrêt Altaep du CE.
o Art. 3, al. 1 de la L. -> autorité doit retranscrire tout le
raisonnement de droit et de fait qui sert de fondement à l’acte.
> Arrêt Knihnicki du CE -> doit permettre au destinataire de
l’acte de comprendre les raisons qui ont amené l’autorité à
adopter celui-ci et doit aussi permettre au CE de contrôler
l’exactitude, l’admissibilité et la pertinence des motifs
exprimés.
> Juge qui opère un contrôle de régularité de l’acte doit s’en
tenir aux motifs formulés dans l’acte -> ne peut avoir égard
à d’autres motifs qui seraient ultérieurement exposés par
l’auteur de l’acte pour le justifier.
> Voie de substitution de motifs = opération par laquelle le
juge substitue aux motifs de la décision administrative des
motifs non exprimés qu’il décèle à l’occasion de son contrôle
et qui se présentent comme régulier, à la différence des
motifs substitués.
ú Accepté que dans la mesure où la compétence de
l’autorité administrative est liée et qu’elle ne dispose
d’aucune marge d’appréciation.
o Art. 3, al. 2 de la L. -> motivation formelle doit être adéquate.
> Appréciation au cas par cas.
> Impose une motivation plus étayée si la compétence de
l’autorité est discrétionnaire que si elle est liée.
> Exclut les formules creuses, stéréotypées ou passe-partout.

75
Mathilde GENARD

> Arrêt Toune et Italiano du CE -> cessation des fonctions d’un


collaborateurs au sein d’un cabinet ministériel -> rupture du
lien de confiance n’est pas nécessairement fondée sur des
faits précis -> impossible à objectiver -> réduit la motivation
formelle de l’acte.
o La motivation formelle ne saurait être contradictoire ou incomplète :
> Hypothèses où la motivation formelle doit être renforcée.
ú Ex : revirement d’attitude de l’autorité.
ú Ex : autorité compétente peut s’écarter d’un avis
simple pour autant qu’elle adopte une motivation
adéquate en droit et en fait.
> Doit contenir les considérations de fait et de droit, qui
servent de fondement à la décision.
ú Fondements -> doivent figurer dans les visas de
l’AAU.
ú Pas de sanction si le destinataire de l’acte est en
mesure d’identifier le fondement juridique d’une
décision qui ne les contient pas formellement, le non-
respect de l’exigence n’est pas sanctionné.
o Interdiction de motiver par référence sauf si les conditions suivantes
sont réunies :
> Le document auquel il est référé existe et est motivé en la
forme conformément à la L. de 1991.
> Le document auquel il est référé est connu du destinataire,
au plus tard lors de la notification de l’acte, étant entendu
que le document peut être annexé à l’acte lors de sa
notification.
> L’auteur de la décision doit avoir fait sien le contenu du
document auquel il est référé.
o Art. 5 de la L. -> urgence n’a pas pour effet de dispenser l’autorité
administrative de son obligation de motiver, en la forme, l’acte
qu’elle adopte.
> Adoption d’une décision prise au scrutin secret n’exonère pas
non plus l’autorité du respect de l’obligation de motivation
formelle.
o Art. 4 de la L. -> motivation formelle de l’acte administratif ne
s’impose pas dans plusieurs cas.
> Recours à l’une de ces exceptions -> contrôle par les
autorités compétentes afin de vérifier que l’exception de
non-motivation invoquée est régulière.
• Acte administratif unilatéral ne doit pas être pourvu de la date et du lieu de
son adoption :
o AAU -> date et lieu de son adoption.
o Date -> importance car on se met au jour de l’adoption de l’acte
pour vérifier sa régularité.
o Absence de date / lieu -> >< irrégularité de l’acte.
• Acte administratif unilatéral doit être signé et, le cas échéant, contresigné :
o Répercussions sur le fond :
> Permet à l’autorité administrative de marquer formellement
son accord sur un texte qui accède à l’existence juridique.
> Art. 159 de la Const. -> AAU du Roi (AR) -> contreseing.

76
Mathilde GENARD

o Répercussions sur la forme :


> Permet au destinataire d’identifier l’autorité administrative
auteur de l’acte et vérifier sa compétence.
> Non compétent -> vice de régularité externe.
− Formes et formalités succédant à l’adoption de l’acte administratif unilatéral :
• PUBLICATION = opération par laquelle un AAU est reproduit dans un journal
ou un recueil officiel ou est affiché, en vue d’être porté à la connaissance
d’un large public.
o Plusieurs journaux et recueils officiels :
> Moniteur belge :
ú Arrêtés réglementaires pris à l’échelon fédéral,
communautaire et régional.
ú Certains AAI pour autant qu’un texte le prévoit
expressément -> généralement publiés sous forme
d’extrait.
> Bulletin provincial -> les règlements provinciaux.
> Affichage -> règlements et ordonnances des communes.
ú Certains textes -> obligation de mettre les AAU en
ligne sur leur site internet officiel.
• NOTIFICATION = opération par laquelle un AAU est communiqué, par lettre
recommandé ou non, en vue d’être porté à la connaissance individuelle de
son destinataire.
o Mode de publicité requis pour les AAI lorsqu’un texte législatif ou
réglementaire le requiert ou lorsque l’acte en cause modifie la
situation juridique de son destinataire ou en détermine un élément.
> Notification obligatoire.
o Absence de texte imposant des formes -> notification d’un acte se
réalise par une démarche volontaire de l’administration ayant pour
but de porter cet AAI à la connaissance de la personne intéressée >
arrêt du CE.
o Permet à l’intéressé d’en saisir suffisamment le sens, le contenu et
la portée.
• Sanction de l’absence de publication ou de notification obligatoire :
o N’entraine pas l’irrégularité de l’acte.
o Sanction -> inopposabilité de l’acte aux tiers.
> AAI pris sur le fondement d’un ARR non publié -> irrégulier
car son fondement juridique est inopposable au destinataire
de l’acte individuel.
− Exigence applicable à l’ensemble des formes et formalités : le parallélisme en cas
d’adoption d’un acte contraire, sauf texte exprès en sens contraire :
• THEORIE DE L’ACTE CONTRAIRE = respect de l’ensemble des formes et
formalités applicables à la confection d’un acte s’impose aussi lorsqu’on
entend que cet acte soit modifié, abrogé ou retiré, pour autant qu’un texte
exprès n’en dispose pas autrement ou que les règles afférentes aux formes
et formalités applicables n’aient pas été modifiées depuis la confection de
l’acte en cause.
• Tempérament -> ≠ de stricte application pour les AAI -> seulement si les
fromes / formalités sont toujours utiles ou se justifient.
• Application -> parallélisme s’impose qu’à propos des formes et formalités
obligatoires qui présentent un caractère substantiel.

77
Mathilde GENARD

à Exigences de légalité interne :


* OBJET DE L’ACTE ADMINISTRATIF UNILATERAL = contenu de l’acte, ce qui est décidé. Il permet
d’identifier l’autorité compétente, les procédures à suivre et les motifs.
* COMPETENCE DISCRETIONNAIRE = compétence qui confère à l’administration une liberté
d’appréciation dans l’exercice de son pouvoir de décision.
− Marge d’appréciation -> large ou réduite.
− Dès qu’il existe une marge d’appréciation -> la compétence discrétionnaire.
• Ex : en matière disciplinaire, l’autorité disciplinaire a le choix de poursuivre
ou de ne pas poursuivre.
− Compétence discrétionnaire ≠ pouvoir arbitraire.
• Administration -> ne peut pas faire tout ce qu’elle veut.
• AAU > compétence discrétionnaire -> doit reposer sur des causes et des
motifs légalement admissibles et ne saurait procéder d’une erreur
manifeste d’appréciation.
• Pouvoir arbitraire -> permettrait à l’administration de faire ce qu’elle veut -
> art. 33 de la Const. -> interdit en droit belge.
− Pouvoir arbitraire ≠ acte de gouvernement :
• ACTE DE GOUVERNEMENT = acte qui, procédant de l’exercice d’une compétence
discrétionnaire, serait soustrait au pouvoir de censure du CE et au pouvoir
de censure des cours et tribunaux, au motif qu’il revêt un caractère
politique tellement prégnant qu’il sortirait de la sphère de compétence de
ces juridictions.
o CE -> rejet de l’existence des actes de gouvernements -> les AAU
ne sont pas intouchables.
o Arrêt Reiner de CE -> semble faire application de cette théorie ->
critique par la doctrine.
* COMPETENCE LIEE = compétence qui n’offre à l’autorité administrative aucune liberté
d’appréciation dans l’exercice de la compétence qui est la sienne.
− Arrêt Colmant du CE -> question de la proportionnalité de la décision et donc de
l’erreur manifeste d’appréciation n’a pas à se poser en l’espèce puisque la décision
à prendre est imposée par la loi.
− Ex : textes qui soumettent l’octroi de subsides à certaines conditions -> autorité
administrative est alors tenue de vérifier la réunion de ces conditions.
• Si oui -> autorité est tenue d’allouer le subside.
• Si non -> autorité est tenue de ne pas allouer le subside.
• Arrêt Woltèche du CE -> demande de subside -> il ressort de la loi en
cause qu’il existe un compétence liée dans le chef de la partie et,
corrélativement, l’existence d’un droit subjectif dans le chef du demandeur
d’allocation qui satisfait aux conditions énoncés.
* Intérêt de la distinction :
− Juridiction compétente :
• AAU > compétence discrétionnaire -> SCACE et cours et tribunaux.
• AAU > compétence liée -> cours et tribunaux.
o Art. 144, al. 1 de la Const. -> contestations qui ont pour objet des
droits subjectifs de nature civile ressortissent à la compétence des
cours et tribunaux de l’ordre judiciaire.
− AAU > compétence discrétionnaire / liée -> repose sur des causes et motifs
légalement admissibles.
• Compétence liée -> contrôle des motifs strict -> autorité administrative
doit aboutir à la décision qu’un texte lui ordonne de prendre.

78
Mathilde GENARD

• Compétence discrétionnaire -> contrôle des motifs moins stricts et censure


des motifs de fait et de droit seulement si erreur manifeste d’appréciation.
o ERREUR MANIFESTE D’APPRECIATION = erreur qu’aucune autorité
administrative raisonnable n’aurait pu commettre. Pour examiner ce
caractère, il convient de se référer à la motivation de l’acte et tenir
compte notamment des avis favorables ou défavorables émis par les
autorités consultées lors de l’instruction administrative > arrêt
Lucarelli du CE.
o Plus la marge de manœuvre est large -> plus le caractère manifeste
de l’erreur doit être grand.
− Application différente du PGD audi alteram partem selon que la compétence est
liée ou discrétionnaire.
* Motifs :
− MOTIFS DE DROIT = fondement juridique sur lequel repose l’acte administratif
unilatéral. Ce fondement juridique doit exister et être correctement interprété par
l’auteur de l’acte, sous peine de procéder d’une erreur de droit.
• Tout AAU doit reposer sur un fondement juridique.
o Défaut de fondement juridique -> acte vicié quant aux motifs de
droit.
o Fondement juridique -> correctement interprété par l’auteur de
l’acte, sous peine de procéder d’une erreur manifeste de droit.
> Interprétation incorrecte -> portée du texte / contenu du
texte / valeur de l’auteur / ...
> Ex : fait pour une autorité de croire qu’elle devait respecter
ce qui n’était qu’un avis.
− MOTIFS DE FAIT = faits sur lesquels repose l’acte administratif unilatéral. Ces faits
doivent être matériellement établis et correctement qualifiés du point de vue
juridique, par l’autorité administrative.
• Tout AAU doit reposer sur des motifs de fait.
o Faits qui sont matériellement établis.
o Faits correctement qualifiés du point de vue juridique par l’autorité
administrative.
> Ex : sanction disciplinaire doit se fonder sur une faute
professionnelle.
ú Incompétence ≠ telle faute -> sanction qui se fonde
sur ses motifs = irrégulière -> vice des motifs de
faits.
o Adéquation entre la mesure prise par l’autorité administrative et les
motifs sur lesquels elle repose.
> Compétence liée -> contrôle de l’adéquation est plein.
> Compétence discrétionnaire -> contrôle marginale ->
censure que pour les erreurs manifestes d’appréciation.
− Comment vérifier les motifs de droit et de fait ?
• AAI -> L. du 29 juillet 1991 -> motifs de droit et de fait se trouvent
retranscrits dans l’instrumentum de l’acte.
o Examen des motifs plus aisé -> limité au contrôle des motifs qui
apparaissent dans l’instrumentum.
• AAR -> L. du 29 juillet n’impose pas de motivation formelle.
o AAR doit reposer sur des motifs de droit et de fait.

79
Mathilde GENARD

o Vérification des motifs au travers du DOSSIER ADMINISTRATIF =


ensemble des documents sur lesquels l’autorité administrative s’est
fondée pour adopter l’acte.
o Certains arrêtés réglementaires -> publication accompagnée de
l’avis de la SLCE.
> Rapport du Roi doit aussi être publié.
> Parfois -> on trouver des informations sur les intentions de
l’auteur de l’acte.
* But :
− Satisfaction de l’intérêt général.
• Ex : nomination d’un fonctionnaire -> intérêt général et non satisfaire
l’intéressé.
 
• VICE DE BUT / DETOURNEMENT DE POUVOIR = vice affectant un acte administratif
unilatéral qui n’aurait pas été pris dans le but d’assurer la satisfaction de
l’intérêt général – but dans lequel tout acte administratif doit normalement
être pris –.
o Requiert que l’auteur de l’AAU vise un autre but que celui du
législateur -> but illicite > arrêt Lheureux du CE.
o Conditions > arrêt Lheureux du CE :
> Présence d’un but illicite.
> Absence de but licite.
o Charge de la preuve -> incombe à celui qui l’invoque.
o Détournement de pouvoir -> consacré dans seulement 7 arrêts :
> Preuve -> difficile de prouver le détournement de pouvoir.
ú CE -> méthode indiciaire.
³ CE -> se demande s’il y a des présomptions
graves, précises et concordantes.
> Vice de but -> examen ultime auquel procède le CE -> on
examine d’abord les autres moyens.
ú Souvent s’il y a vice de but, il y a d’autres régularités
surtout en matière de motivation.
> Art. 91 des LCCE -> si constat d’un vice de but -> la
chambre doit renvoyer l’affaire en assemblée générale qui
doit vérifier et trancher.
ú Montre la gravité d’un détournement de pouvoir.

80
Mathilde GENARD

Section II : Les prescriptions relatives au caractère obligatoire de l’acte administratif


unilatéral :

à Entrée en vigueur de l’acte administratif unilatéral :


* FORCE OBLIGATOIRE = force qui place l’acte en état d’obliger – ce qui ne veut pas dire que
l’acte oblige –. Cette force est procurée par la publication, la notification, l’affichage ou la
prise de connaissance.
* FORCE EXECUTOIRE = force qui place l’acte en état d’être exécuté. L’acte administratif
unilatéral dispose de cette force entre le moment de son adoption et le moment de sa
publication ou de son affichage, de sorte qu’il permet que les mesures d’exécution qu’il
requerrait puissent déjà être adoptées.
− AAU -> période où l’acte a été adopté mais pas encore publié ou affiché -> force
exécutoire.
* ENTREE EN VIGUEUR = moment auquel un acte devient obligatoire, c’est-à-dire s’impose à
ses destinataires.
− Chaque AAU doit indiquer à quelle date il entre en vigueur.
− AR et arrêtés ministériels -> si pas de précision -> dixième jour qui suit leur
publication au MB.
− Règlements et ordonnances provinciaux -> si pas de précision -> huitième jour
qui suit leur publication au Bulletin provincial et leur mise en ligne sur le site de la
province -> art. L2213-3, al. 2 du CWADEL.
− Règlements et ordonnances communaux -> cinquième jour qui suit leur affichage
-> art. L1133-2 du CWADEL.
− PRODUCTION DES EFFETS = moment où l’acte produit des effets ≠ entrée en vigueur.
• Pas spécialement au même moment.
• Ex : AR publié le 20 novembre 2015 au MB -> entrée en vigueur le 30
novembre -> possibilité de prévoir qu’il produit ses effets depuis le 4 août
1975.
o Rétroactivité.
> Acte législatifs -> autorisée sauf en matière pénale et dans le
respect de la sécurité juridique.
> Actes administratifs -> interdites > PDG consacré par la
jurisprudence du CE.
ú Exception -> AAU si :
³ Autorisé par le législateur.
³ Législateur procure une portée rétroactive à un
AAU.
³ Compétence liée dans le temps de l’autorité
administrative.
³ Toléré par le juge.
³ Application de la boucle administrative.
³ Théorie du retrait d’acte.

Force   Force   Entrée  en  


     
exécutoire   obligatoire   vigueur  
 
Adoption   Publication,  notification,  affichage,  
   prise  de  connaissance  

81
Mathilde GENARD

à Mutabilité de l’acte administratif unilatéral :


* AAU -> peut / doit être modifié pour des raisons d’intérêt général.
* MUTABILITE DE L’ACTE ADMINISTRATIF REGLEMENTAIRE = principe d’ordre public en vertu duquel
un acte administratif de portée réglementaire doit être modifié lorsque l’intérêt général le
requiert. La mutabilité s’impose tant à l’administré qu’à l’administration : nul administré
n’a un droit acquis au maintien d’un acte réglementaire et nulle administration ne peut se
priver de ce privilège.
− Portée du principe :
• OP.
• Principe absolu.
• Double prescription :
o Nul ne peut revendiquer un droit à ce qu’un règlement soit
maintenu en vigueur.
> Droit acquis sous le règlement dans le passé -> ce qui n’est
pas acquis c’est le maintien en vigueur du règlement et le
maintien pour l’avenir des droits acquis dans le passé.
o Autorité administrative ne peut se priver de se privilège.
− Formes de mutabilité :
• MUTABILITE PARTIELLE = modification partielle de l’acte : certaines dispositions
de l’acte réglementaire demeurent, d’autres sont remplacées ou abrogées.
• MUTABILITE TOTALE = abrogation de l’acte dans son intégralité.
o Abrogation :
> ABROGATION EXPRESSE = adoption d’un nouveau règlement qui
déclare mettre fin aux effets d’un ancien règlement et qui
déclare s’y substituer.
> ABROGATION IMPLICITE = abrogation qui résulte d’une
incompatibilité entre le règlement nouveau et le règlement
ancien.
o Abrogation par désuétude - pas admise. Le
o Retrait d’un acte réglementaire irrégulier -> autorisé aux mêmes
conditions que celles qui président au retrait de l’acte administratif
individuel > doctrine.
* Mutabilité de l’acte administratif individuel :
− Pas admise.
− Abrogation -> seulement possible si la solution qu’il apporte perdure et si un texte
spécial l’y autorise.
• Ex : autorisation d’exercée une provision délivrée pour un temps
indéterminé -> abrogation possible si prévue par le texte.
• Ex : ordre donné à une manifestation de se disperser -> pas d’abrogation.
− Retrait d’acte -> admis mais il faut plusieurs conditions.

Acte CREATEUR D’UN AVANTAGE NON CREATEUR D’UN AVANTAGE


= Acte qui crée un droit – par opposition à = Acte qui ne crée pas de
obligation -, qui octroie un avantage dans le chef de droit / d’avantage dans le
son destinataire. chef de son destinataire.
Ex : promotion. - Acte qui crée des
obligations.
- Acte qui refuse un
avantage.
- ACTE RECOGNITIF DE DROIT

82
Mathilde GENARD

= acte qui opère le simple


constat qu’un autre texte
confère l’avantage.
Ex : sanction disciplinaire.
Régulier / légal Retrait impossible Retrait possible à tout
moment sauf s’il porte
atteinte aux droits des
tiers.
Ex : sanction disciplinaire -
> post vacant -> quelqu’un
postule et obtient le job ->
on peut pas retirer l’acte
car celui qui a eu le job
verra ses droits atteints.
Irrégulier / illégal Jurisprudence du CE -> concilier régularité et Retrait possible à tout
sécurité juridique > arrêt Dame Cachet du CE moment.
Français : Ex : motion de méfiance
Retrait possible dans un délai de 60 jours. constructive.
- Si autorité administrative retire d’initiative l’AAU
-> point de départ du délai -> adoption de l’acte.
- Si retrait de l’AAU à la suite d’un recours devant
le CE -> point de départ -> publication / notification
/ prise de connaissance.
Il faut une irrégularité pour justifier le retrait.
Prolongation du délai admise si recours en
annulation -> retrait autorisé pendant toute la
procédure jusqu’à la clôture des débats.
- Si retrait après délai de 60 jours et avant la
clôture des débats -> admis que si recours
recevable et irrégularités dénoncées dans le
recours.
Si délai de 60 jours passés -> hypothèses où le
retrait est toujours possible :
- Si acte inexistant -> Le CE considère qu’un AAI
définitif ne peut être considéré comme inexistant
lorsque sa réalité n’est pas contestée, qu’il désigne
l’objet de la demande, émane d’un auteur
compétent et contient certains motifs en relation
avec l’objet. La jurisprudence du CE admet
l’existence d’acte inexistant lorsque l’irrégularité qui
entache l’acte en cause est particulièrement
manifeste.
- Si acte est le résultat de manœuvres
frauduleuses.
- Si texte exprès autorise le retrait d’acte au-delà
de la période préalablement évoquée.
- Si bénéficiaire des effets avantageux y renonce
et que la renonciation n’a pas pour effet de porter
atteinte aux droits, ou aux intérêts, des tiers.

83
Mathilde GENARD

- Si retrait est nécessaire pour assurer l’exécution


d’une annulation contentieuse.
Quid si délai commence à courir à des dates
différentes pour les personnes intéressées ?
- Bénéficiaire -> 60 jours qui suit la publicité faite
à l’égard du destinataire.
- Tiers -> 60 jours qui suit la publicité faite à son
égard.

Jurisprudence de la C. cass. -> art. 159 de la Const.


-> lui impose d’écarter l’application d’un AAU
irrégulier.
Retrait possible à tout moment.
Possibilité d’engager la responsabilité
extracontractuelle de l’autorité administrative.

à Disparition de l’acte administratif unilatéral :


* Possibilité d’annuler l’AAU -> supprimer pour le passé comme pour l’avenir.
* > CE / autorité de tutelle.
* AAU -> peut disparaître si ses effets sont épuisés.
− Ex : acte portant interdiction de faire quelque chose du 1er au 31 janvier 2016.

Section III : Les prescriptions relatives au caractère exécutoire de l’acte administratif


unilatéral :

à PRIVILEGE DU PREALABLE = pouvoir qu’a l’autorité administrative de se donner à elle-même un titre


exécutoire. L’AAU s’impose au citoyen qui est tenu d’obéir aux prescriptions de cet acte, quitte à
réclamer ensuite. L’administration est ainsi dispensée de ce préalable qui s’impose généralement
aux particulier et qui l’oblige à obtenir, en justice, le titre au nom duquel une autre personnalité
juridique sera tenue d’obéir.
* Il ne faut pas donner une importance démesurée à ce privilège -> certaines hypothèses
où le particulier est également investi du privilège du préalable.
− Principe de l’exception non adimpleti contractus -> exécution d’un contrat
synallagmatique -> une des parties a le droit de refuser de prester son obligation
si l’autre partie ne s’exécute pas.
− Droit d’action en justice -> si particulier décide d’attraire quelqu’un en justice ->
cette personne est tenue de se présenter.
* AAU -> titre exécutoire car mission d’assurer la gestion continue du service public.
* Hypothèse où le privilège préalable n’existe pas :
− Ex : expropriation pour cause d’utilité publique -> implique qu’un arrêté autorise
le recours à l’expropriation, puis que l’autorité expropriante décide de passer à
d’exproprier :
• Si les parties sont d’accord -> accord amiable conclu.
• Si refus -> autorisation du juge pour exproprier.

à PRIVILEGE DE L’EXECUTION D’OFFICE = pouvoir qu’à l’autorité administrative de faire exécuter de


force les décisions administratives qu’elle prend, sans faire appel à la justice et aux mécanismes
d’exécution forcée consacrés par le Code judiciaire. Ce privilège ne peut être exercé que
moyennant le respect de cinq conditions cumulatives minimales :
* Mesure d’office -> seulement utilisée pour assurer l’exécution d’une injonction régulière.

84
Mathilde GENARD

* Aucune autre solution n’existe.


* Sauf le cas d’urgence, il y a résistance à l’injonction de l’administration.
* Nécessité -> ex : assurer la sécurité publique.
* Limitation à ce qui est indispensable pour éviter le péril qui résulterait de l’inobservation
de l’injonction.

85
Mathilde GENARD

TITRE II. L’ACTE ADMINISTRATIF BILATERAL :


CHAPITRE I. LES CONTOURS DE L’ACTE ADMINISTRATIF BILATERAL :

à ACTE ADMINISTRATIF BILATERAL = acte administratif par lequel une personne morale de droit public
s’accorde avec une autre personnalité juridique, de droit public ou de droit privé, en vue de
produire des effets juridiques.

CHAPITRE II. LA CLASSIFICATION DES ACTES ADMINISTRATIFS


BILATERAUX :

Section I : Le contrat de l’administration :

à CONTRAT DE L’ADMINISTRATION = convention usuelle de droit privé à laquelle l’autorité


administrative prend part. Celle-ci opère comme un simple particulier, sans être en droit d’user
de son pouvoir de commandement.
* Ex : location / vente d’un bien de l’administration.

Section II : Le contrat administratif :

à CONTRAT ADMINISTRATIF = convention à laquelle l’autorité administrative prend part et qui est
dictée par les règles de droit privé contractuel, sauf si des règles de droit administratif y
dérogent.
* Ex : marchés publics.

Section III : L’intérêt de la distinction :

à Régime juridique applicable :


* Contrat de l’administration -> règles de droit privé.
* Contrat administratif -> règles de droit privé sauf si dérogations par le droit administratif.

CHAPITRE III. LES REGIMES JURIDIQUES DE L’ACTE ADMINISTRATIF


BILATERAL :

Section I : Les règles de droit administratif applicables au contrat administratif en général :

à Règles de droit administratif applicables aux contrats administratifs :


* Pouvoirs exorbitants :
− Autorité administrative dispose d’un pouvoir de direction et de contrôle dans
l’exécution du contrat.
− Autorité administrative dispose d’un pouvoir de modification des clauses
contractuelles.
− Autorité administrative dispose d’un pouvoir d’application de sanctions
administratives, en cas de défaillance du cocontractant.

86
Mathilde GENARD

− Autorité administrative dispose d’un pouvoir de résiliation du contrat,


indépendamment de toute faute dans le chef du cocontractant.
* Souvent -> figurent dans le texte même du contrat administratif.
− Pas nécessaire -> s’applique d’office dans l’exécution du contrat.
* > Pouvoir de commandement de l’administration :
* Règles tempérées par trois théories :
− THEORIE DE L’IMPREVISION = théorie en vertu de laquelle l’autorité administrative doit
fournir une aide à son cocontractant pour éviter que l’exécution du contrat ne soit
compromise. Elle s’applique :
• S’il apparait des circonstances imprévisibles, étrangères aux volontés des
parties.
• Postérieures à la formation du contrat.
• Qui viennent bouleverser les données du contrat.
• Que l’obstacle n’est que momentané.
• Que le cocontractant victime de l’évènement ne peut avoir interrompu le
service.
− THEORIE DES SUJETIONS IMPREVUES = théorie selon laquelle, il y a lieu de réajuster le
prix convenu lorsqu’en cours d’exécution du contrat apparaissent des difficultés
d’ordre technique ou géologique qui existaient déjà avant la formation du contrat,
mais qu’un entrepreneur normalement compétent n’aurait pas pu raisonnablement
déceler.
• Arrêt de 1958 de la CA -> marché public portant sur l’entretien et la
réparation d’avions militaires que l’Etat vient d’acheter à une firme
canadienne -> société d’entretien et de réparation, qui s’engageait à
disposer du stock de pièces de rechanges évalués à 125.000€, s’est
trouvée face à une sujétion imprévue en constatant que ce stock de pièce
indispensable à l’exécution du contrat valait 600.000€ -> on a réajusté le
prix du marché.
− THEORIE DU FAIT DU PRINCE = théorie selon laquelle il y a lieu à compensation pour
rétablir l’équilibre financier du contrat si l’autorité administrative prend des
mesures générales et abstraites qui nuisent à son cocontractant.
• Ex : fait pour une autorité administrative de procéder à une hausse des
salaires, ce qui oblige le cocontractant à mieux payer ses ouvriers, avec
cette conséquence que la marge bénéficiaire s’en trouve rognée -> théorie
du fait du prince impose à l’autorité de payer au cocontractant un montant
correspondant à la hausse des salaires des ouvriers.

Section II : Les règles de droit administratif applicables à chaque contrat administratif en


particulier :

à CONCESSION DOMANIALE = contrat administratif par lequel l’autorité administrative concédante


permet à un usager déterminé, soit d’occuper temporairement une parcelle du domaine public
de manière exclusive, soit d’utiliser une parcelle du domaine public à des fins auxquelles il n’est
pas immédiatement destiné, de manière durable, mais de façon précaire et révocable, et, en
principe, moyennant le paiement d’une redevance.
* Environnement juridique de la concession domaniale :
− Constat -> autorité administrative = propriétaire d’un certains nombres de bien.
− Régime juridique applicable à ces biens ≠ régime juridique des biens particuliers.
− Régime applicable -> dépend du bien en cause.
− BIENS RELEVANT DU DOMAINE PRIVE DE L’ADMINISTRATION = application d’un régime
légèrement dérogatoire au droit commun :

87
Mathilde GENARD

• Exemples :
o Ecoles à l’exclusion des écoles techniques.
o Bâtiments des ministères et administrations.
o Presbytères.
o Forêts domaniales.
o Réserves foncières.
o Théâtres nationaux et communaux.
o Voir liste p. 403 et s. du précis.
• Principes applicables
o Aliénabilité règlementée :
> Ex : vendre / louer.
o Saisissabilité en vertu de l’art. 1412bis du C. jud.
> Autorise la saisie dans la stricte mesure où ils ne sont
manifestement pas utiles pour l’exercice de leur mission ou
pour la continuité du service public.
> Ex : condamnation avec astreinte de l’Etat belge pour les
nuisances sonores de l’aéroport -> l’Etat ne paie pas -> les
parties ont fait saisir un immeuble (Hotel Mercator).
o Prescriptibilité absolue en vertu de l’art. 2227 du C. civ.
− BIENS RELEVANT DU DOMAINE PUBLIC DE L’ADMINISTRATION = application d’un régime
dérogatoire au droit commun.
• Division en plusieurs catégories :
o Domaine public immobilier -> cimetières / certaines églises /
marchés couverts / ...
o Domaine public mobilier -> objets de collection des musées / livres
de bibliothèques publiques / ...
o Domaine public maritime et fluvial.
o Domaine public terrestre et ferroviaire.
o Domaine public militaire.
o Domaine public aérien et hertzien.
• Principes applicables :
o Inaliénabilité des biens du domaine public.
> Interdiction de vendre / louer.
o Insaisissabilité des biens du domaine public.
> Art. 1412bis du C. jud. -> ne fait pas de distinction entre les
biens du domaine privé ou public -> au vu des termes de
cet article, il semble continuer à protéger contre la
saisissabilité les biens du domaine public et de
l’administration.
o Imprescriptibilité des biens du domaine public -> Art. 2226 du C.
civ.
• Exceptions aux principes applicables :
o Concession domaniale -> exceptions au principe d’inaliénabilité des
biens du domaine public -> concession domaniale autorise
l’aliénabilité partielle de certains biens du domaine public, à
certaines conditions.
* CONCESSION DE STATIONNEMENT = concession qui n’autorise qu’une occupation privative
superficielle du domaine ou peu durable du domaine. Par occupation superficielle, on
entend celle qui n’implique pas d’emprise dans le sol ou une emprise qui n’est pas
profonde.
− Ex : concession d’itinéraire de course cycliste professionnelle.

88
Mathilde GENARD

* CONCESSION DE VOIRIE = concession qui autorise une emprise partielle d’un bien du
domaine public ou, sans emprise, son occupation permanente. Il y a concession de voirie
lorsque n’est pas simplement en question un problème de circulation sur le domaine
public, mais plus fondamentalement une certaine atteinte à la substance du domaine
public.
− Ex : concession de sépultures / concession d’un emplacement dans un marché
couvert / ...
* Concessions domaniales ≠ autorisations domaniales :
− AUTORISATIONS DOMANIALE = acte administratif unilatéral par lequel l’autorité
administrative compétente permet à un usager déterminé, soit d’occuper
temporairement une parcelle du domaine public de manière exclusive, soit
d’utiliser une parcelle du domaine public à des fins auxquelles il n’est pas
immédiatement destiné, de manière durable, mais de façon précaire et révocable,
et, le cas échéant, moyennant le paiement d’une redevance.
• Permis de stationnement :
o Ex : autorisation accordée à l’établissement d’une terrasse de café
de façon permanente.
• Permission de voirie :
o Ex : autorisation d’installer une pompe à essence sur les bas-côtés
de la voie publique.
* Régime juridique de la concession domaniale –> principes :
− Identité de l’autorité compétente pour concéder :
• Concession de stationnement -> bourgmestre :
o Lieu sur le territoire de la commune.
o Autorité compétente en matière de police.
• Concession de voirie -> autorité investie de la garde du domaine :
o En fonction du propriétaire du bien :
> Commune -> collège compétent sur autorisation du conseil.
> Etat fédéral / région / communauté -> législateur
compétent.
− Compétence discrétionnaire -> marge d’appréciation dans le respect des règles et
principes en vigueur qui s’imposent à cette autorité.
• Application de la LMP ?
o Non.
o Parfois -> procédure de concession -> // MP.
• Jurisprudence -> application des principes généraux du droit administratif -
> égalité des candidats / examen sérieux des offres /...
o Juridiction compétente -> censure du choix du concessionnaire :
> CE -> censurer l’AAU par lequel est opérer la désignation du
cocontractant.
ú AAU détachable du contrat.
> Cours et tribunaux de l’ordre judiciaire :
ú Juge naturel des contrats.
ú AAU détachables -> art. 159 de la Const.
o EN principe -> contentieux de l’exécution de la concession
domaniale -> juge judiciaire.
> Intervention du CE possible -> résiliation de la concession
domaniale.
> Arrêt Rudelopt du CE -> distinction dans le cadre de
l’exécution d’un contrat administratif :

89
Mathilde GENARD

ú Acte est pris sur la base d’une disposition


contractuelle :
³ CE déclinera sa compétence.
³ Compétence du juge judiciaire.
ú Acte mettant en œuvre le pouvoir de décision
unilatérale de l’autorité contractante :
³ CE compétent pour le recours >< décision
unilatérale de l’autorité cocontractante ->
décision met fin au contrat / modifie le contrat
en dehors de toute stipulation contractuelle.
> Arrêt SPRL Etude Me Jacques Andrianne du CE -> théorie de l’acte
détachable ne peut être appliquée aux décisions résiliant totalement
ou partiellement un contrat administratif -> arrêt isolé -> CE dès
fait référence à plusieurs reprises à l’arrêt Rudelopt.
− Concessionnaire -> titulaire d’un droit subjectif de nature civile opposable aux
tiers :
• Cours et tribunaux de l’ordre judiciaire -> pour prononcer l’interdiction de
porter atteinte aux avantages octroyés par la concession et pour voir
réparer le dommage subi.
• Concessionnaire -> tenu, dans sa façon d’utiliser le domaine public, de ne
pas porter atteinte aux droits des autres usagers, aux droits des riverains
de la voirie ou encore aux droits des autres concessionnaires.
o Si faute -> réparation.
− Limites affectent l’exercice du droit.
• Ne donne pas un monopole à son bénéficiaire -> autorité garde le droit
d’octroyer d’autres concessions de même nature au profit des tiers.
o Ex : cas de deux sociétés de bus qui peuvent s’arrêter au même
endroit.
• Concession ≠ cessible :
o Sauf autorisation expresse du pouvoir concédant.
• Possibilité de mettre fin au contrat pour motifs d’intérêt général.
o Indemnité qui couvre tous les préjudices subis.
o Décision expresse et régulière.
> Sinon -> contestation devant les juridictions judiciaires.
³ Actes de l’autorité publique relatifs à
l’exécution du contrat et à la cessation du
contrat ne sont, en principe, pas détachables,
sous réserve de la jurisprudence Rudelopt.

à CONCESSION DE SERVICE PUBLIC = contrat administratif par lequel l’autorité administrative


concédante charge un particulier, personne physique ou personne morale, ou une société
d’économie mixte ou même une autre personne publique, de gérer un service public à ses frais,
risques et périls, selon les modalités fixées par l’autorité concédante, et moyennant le paiement
d’une rémunération perçue par le concessionnaire, laquelle rémunération est à charge des
usagers du service – la rémunération consiste dans le droit d’exploiter le service –.
* Environnement juridique :
− Si surcharge de travail / manque de moyens -> service public assumé hors de
l’administration.
− Peut exister à toue les niveaux de pouvoir.
* Ex : Théâtre Royal du Parc -> concession de services publics dans laquelle l’autorité
concédante (= ville de Bruxelles) concède l’exploitation du théâtre à un concessionnaire

90
Mathilde GENARD

qui n’est autre que la fondation d’utilité publique « Théâtre Royal du Parc » qui se fait
payer grâce au prix des places de théâtre que les usagers paient.
* Ex : Casino de Spa.
* Ex : certaines maisons de repos -> intérêt de la qualification important si litige.
− Litige entre les propriétaires de l’immeuble dans lesquels est situé la maison de
repos et le gestionnaire de la maison de repos qui occupait l’immeuble.
• Litige sur un droit du gestionnaire à l’expiration du contrat d’en demander
la reconduction.
o Gestionnaire -> dit que c’est un contrat de bail commercial ->
renouvelable trois fois pour une durée de neuf ans à chaque fois.
o Propriétaire -> concession de services publics -> pas renouvelable
sauf conclusion d’un nouveau contrat avec une révision à la hausse
du prix d’occupation de l’immeuble.
• Décision du juge -> concession.
o Commune propriétaire = autorité concédante.
o Gestionnaire = concessionnaire.
> Rémunéré directement par les usagers (les vieux).
o Service public = exploitation d’une maison de repos.
− Concession de services publics -> mode de gestion administrative confortable,
puisque -> responsabilité est renvoyée au concessionnaire qui peut être une
personne privée, physique ou morale.
* Régime juridique de la concession de service public -> principes :
− Identité de l’autorité compétente pour concéder = celle qui est appelée à conduire
le service public en cause.
• PM de droit public à qui incombe le service public en cause.
• Vérifier qu’à l’intérieur de la PM de droit public ce soit le bon organe
compétent.
− Concession = acte mixte -> clauses contractuelles et clauses réglementaires :
• CLAUSES CONTRACTUELLES = clauses qui régissent les rapports entre le
concédant et le concessionnaire, concernent la durée de la concession et la
situation financière du concessionnaire.
• CLAUSES REGLEMENTAIRES = clauses qui sont qui intéressent l’organisation et
le fonctionnement du service et qui, partant, s’imposent unilatéralement
aux usagers et sont unilatéralement modulables par l’autorité
administrative concédante.
− Compétence discrétionnaire :
• Respect de l’ensemble des règles et principes qui s’imposent à son action
et qui sont en vigueur -> motivation / loi du changement / égalité / ...
• Application de la LMP applicable aux concessions des services publics ?
o Non.
o Arrêt Stadler de la CJUE -> qualification d’un contrat -> contrat doit
être qualifié de concession de services -> pas soumis à la législation
en matière de marché public.
• Juridiction compétente pour censurer :
o CE -> AAU détachable -> censure de l’acte de désignation.
o Cours et tribunaux :
> Juge naturel des contrats.
> Art. 159 de la Const.
− Nature des droits concédés :

91
Mathilde GENARD

• Droits subjectifs de nature civile circonscrits aux clauses contractuelles de


la concession et qui sont opposables aux tiers, ainsi qu’aux autres
personnes morales de droit public.
• Respect de ces droits -> compétences des cours et tribunaux -> art. 144,
al. 1 de la Const.
• Décisions unilatérales de l’autorité concédante -> surtout décision de
résiliation -> possibilité de faire intervenir le CE.
o Jurisprudence Rudelopt -> CE peut être compétent.
− Limites affectent l’exercice du droit :
• Concession ne peut conférer aucun monopole à son bénéficiaire.
o Autorité doit conserver le droit d’octroyer d’autres concessions de
même nature au profit d’autres personnes, sauf si la loi en dispose
autrement.
• Concession ≠ cessible.
o Sauf autorisation expresse du pouvoir concédant.
• Autorité administrative -> peut à tout moment pour des motifs d’intérêt
général mettre fin au contrat :
o Indemnité qui doit couvrir tous les préjudices subis.
o Décision de l’autorité concédante de mettre fin à la concession
régulière.
> Défaut -> décision peut être contestée devant les juridiction
judiciaires -> actes de l’autorité publique relatifs à
l’exécution du contrat et à la cessation du contrat ≠
détachables -> sauf application de l’arrêt Rudelopt.

à CONTRAT DE GESTION = contrat-cadre conclu entre un PM de droit public et une autre PM de droit
public à qui la première va, via un acte législatif préalable, confié des missions de service public.
Ce contrat-cadre est destiné à préciser le contenu des missions et les modalités suivant
lesquelles ces missions doivent être exercées.
* Permettre un discussion entre l’autorité publique qui a confié les missions et celle qui
l’exerce.
− Ex : Bpost / SNCB / Loterie nationale / RTBF.
− Arrêt RTBF du CE -> considéré que le contrat de gestion de la RTBF était en réalité
un règlement particulier applicable à la seule RTBF, dont l’élaboration est négociée
avec elle.
• Règles qu’il contient -> nature réglementaire -> imposent des obligations
ou interdictions.
• Non respect des règles / mauvaise application -> excès de pouvoir.
* Règles du Code civil.
− Exceptions -> art. 3 à 6 de la L. du 21 mars 1991.

à Contrat de marché public :


* Environnement dans lequel éclot le contrat de marché public :
− Autorité administrative -> missions de service public -> pas en mesure de tout
faire.
• Concède l’exercice d’un service public à une autre personne juridique ->
concluant une concession de service public.
• Peut se faire aider dans la conduite du service -> travaux / fournitures /
services -> conclusion de contrat de marchés publics -> garde la conduite

92
Mathilde GENARD

du service public mais demande de l’aide pour l’exercice de la mission de


service public.
− Régime particulier :
• Intérêt de l’autorité publique -> partenaire qui répond le plus
adéquatement à ce qu’attend l’autorité.
• Nombre de partenaires potentiels multiple et traités de façon égalitaire.
* MARCHE PUBLIC = contrat administratif conclu entre un ou plusieurs pouvoirs adjudicateurs
et une ou plusieurs personnes physique ou morale, de droit privé ou de droit public, aux
termes duquel ces personnes s’engagent à réaliser une commande publique, c’est-à-dire
soit l’exécution de travaux, la livraison de fournitures ou la prestation de service, contre
le paiement d’un prix.
− Arrêt Helmut Muller GmbH de la CJUE -> MP ≠ nécessairement une convention
formelle -> peut être un acte unilatéral par lequel l’autorité publique détermine
ses attentes.
− Appel à des tiers -> personnalités juridiques différentes ≠ pouvoir adjudicateur :
• Si personne ≠ tiers -> pas besoin de contrat car >< 2 personnalités
juridiques distinctes.
• Possibilité de ne pas conclure de MP avec deux personnalités juridiques
distinctes :
o CONTRAT IN HOUSE = contrat à titre onéreux conclu entre deux
personnalités juridiques distinctes – l’une réalisant les travaux,
livrant les fournitures ou prestant les services, l’autre en bénéficiant
– entretenant un rapport tel qu’un marché public n’a pas à être
conclu.
> Cocontractant exerce l’essentiel de son activité pour le
compte de l’entité créatrice > jurisprudence.
> Entité créatrice exerce, sur le cocontractant, un contrôle
analogue à celui qu’il exerce sur ses propres services >
jurisprudence.
ú Ex : arrêt du CE de 2012 -> pas de MP entre CPAS et
ASBL.
> Conditions -> qualifiée de coopération verticale par l’art. 12
de la directive 2014/24/UE relative aux MP -> impose aux
EM de se conformer à ses prescriptions au plus tard le 18
avril 2016.
* Régime juridique du contrat de marché public :
− L. du 15 juin 2006 relative aux MP (LMP) :
• Loi de base.
• Fait l’objet de différents arrêtés d’exécution :
o AR du 15 juillet 2011.
o AR du 12 septembre 2011.
o AR du 16 juillet 2012.
o AR du 14 janvier 2013.
o AR du 24 juin 2013.
o AR du 7 février 2004 -> a modifié les différents AR.
− L. du 13 août 2011 :
• Fait l’objet de plusieurs arrêtés d’exécution.
• Régime dérogatoire au régime de droit commun de la L. du 15 juin 2006.
o Interprétation restrictive.
− L. du 17 juin 2013 qui est relative à la motivation, à l’information et aux voies de
recours en matière de MP.

93
Mathilde GENARD

* Champ d’application :
− Champ d’application ratione personae :
• Art. 2 et s. de la L. du 15 juin 2006 :
o Etat fédéral.
o Collectivités territoriales -> régions / communautés / communes.
o Organismes de droit public -> ex : CPAS / zones pluricommunales
de police / ...
o Personnes, quelles que soient leur forme et nature, qui à la date de
la décision de lancer un marché :
> Ont été crées pour satisfaire spécifiquement des besoins
d’intérêt général ayant un caractère autre qu’industriel et
commercial.
> Ont la PJ.
> Dont :
ú Soit activité financée majoritairement par l’État
fédéral / collectivité territoriale / organisme de droit
public.
ú Soit la gestion est soumise à un contrôle de ces
autorités ou organismes.
ú Soit plus de la moitié des membres de l’organe
d’administration, de direction ou de surveillance sont
désignés par l’État / collectivité territoriale /
organisme de droit public.
> Ex : UCL / ULB / certains hôpitaux.
o Associations formées par une ou plusieurs personnes juridiques
susvisées, telle qu’une intercommunale pure ou mixte.
o Centrales d’achat / centrale de marchés :
> Acquiert des fournitures / services destinées à des pouvoirs
adjudicateurs.
> Passe des marchés publics / conclut des accords-cadres de
travaux / fourniture / services destinés à des pouvoirs
adjudicateurs.
> Passent les MP à la place des personnes de droit public.
> Si pouvoir adjudicateur passe par une centrale -> ><
obligation d’organiser lui-même une procédure de passation.
− Champ d’application ratione materiae :
• Opérations qui appartiennent aux secteurs classiques et qui comprennent
tant les marchés de travaux, de fournitures et de services.
o MARCHES DE TRAVAUX = marché public de secteur classique ayant
pour objet l’exécution – ou la conception et l’exécution – soit d’un
travail précis de construction, soit de l’ouvrage même -> art. 3, 2°
de la LMP.
> Ex : construction d’un pont / d’un immeuble.
o MARCHES DE FOURNITURES = marché public de secteur classique ayant
pour objet l’achat, le crédit-bail, la location ou la location-vente,
avec ou sans option d’achat, de produit -> art. 3, 3° de la LMP.
> Ex : fourniture d’ordinateurs / de papiers.
> Fourniture de produit principale + travaux accessoires de
pose et d’installation -> marché de fournitures.

94
Mathilde GENARD

o MARCHES DE SERVICES = marché public de secteur classique ayant


pour objet la prestation de services parmi ceux énumérés à
l’annexe II de la loi -> art. 3, 4° de la LMP.
> Ex : services d’entretien et de réparation.
> MP -> livraison de fournitures et prestation de services visés
-> MP de services si la valeur des services > valeur des
fournitures incorporées -> dans le marché -> art. 3, 4°, de
la LMP.
> // MP de service qui ne comporte des travaux qu’à titre
accessoire.
> Arrêt Commission c. Italie de la CJUE -> détermination du
principal et de l’accessoire > obligations essentielles qui
prévalent et qui caractérisent le marché >< obligations
accessoires / complémentaires.
o MP de services ≠ concession de service public :
> Services sur lesquels portent un MP ≠ nécessairement à une
mission de service public.
ú Ex : services d’un avocat ≠ nécessairement à une
mission de service public.
> Arrêt de la CJUE -> MP de services -> contrepartie payée
directement par le pouvoir adjudicateur au prestataire de
services.
ú Concession de services -> la contrepartie de la
prestation de services -> droit d’exploiter le service,
soit seul, soit assorti d’un prix. I
ú Concession -> concessionnaire prend en charge le
risque lié à l’exploitation des services en question.
ú MP -> absence de transfert au prestataire du risque
lié à l’exploitation des services.
> Ex de concession de service : enlèvement de véhicules
stationnant de façon gênante la voie publique, dès lors que
le risque du coût de la prestation d’enlèvement était
supporté par le service d’enlèvement.
• Les MP dans le domaine de la défense et de la sécurité.
o Travaux / fournitures / services -> domaine de la défense et de la
sécurité.
o Règles d’attribution et d’exécution spécifiques.
• Les MP relevant des secteurs spéciaux à savoir les secteurs de l’eau, de
l’énergie, des transports et des services postaux.
o Application d’un régime dérogatoire -> art. 44 et s. de la LMP.
* Principes applicables :
− PRINCIPE DE CONCURRENCE = principe en vertu duquel les marchés publics sont
attribués selon des procédures les plus concurrentielles possibles, dans le respect
de l’égalité et de la transparence qui sont fondamentalement liées à l’exigence de
concurrence -> art. 5 de la LMP.
• Concurrence + égalité -> obligations -> interdiction de toute entente
susceptible de fausser le jeu de la concurrence / prévention des conflits
d’intérêts / égalité de traitement de tous les soumissionnaires / …
o Tempérament -> MP de travaux -> seuls les entrepreneurs agréés
peuvent se voir attribuer un MP.

95
Mathilde GENARD

ú Agréation des entrepreneurs -> présélection -> limitation du


principe de concurrence.
ú Arrêt Eurovia Belgium du CE -> assurer au pouvoir
adjudicateur que l’entrepreneur présente les garanties
imposées légalement pour pouvoir mener à bien l’exécution
des travaux.
− PRINCIPE DU FORFAIT = principe en vertu duquel le prix du marché public est fixé de
manière forfaitaire, ce qui implique que le cocontractant prend tous les risques à
sa charge -> art. 6 de la LMP.
• Risques > importance réelle de la prestation / difficulté d’exécution / coût
des matériaux et de la main d’œuvre.
• Tempérament :
o Possibilité de revoir les prix en fonction de facteurs déterminés
d’ordre économique / social, à condition que cette révision soit
prévue dans le CSC -> art. 6, §1, al. 2 de la LMP.
• Exceptions :
o Pas de forfait si complexe / d’une technique nouvelle, présentant
des aléas techniques important, qui obligent à commencer
l’exécution des prestations, alors que toutes les conditions de
réalisation et obligations ne peuvent en être déterminées
complètement -> art. 6, §2, 1° de la LMP.
o Pas de forfait si circonstance extraordinaire et imprévisible ->
urgence -> nature et possibilités de réalisation difficiles à définir ->
art. 6, §2, 2° de la LMP.
− PRINCIPE DU SERVICE FAIT ET ACCEPTE = principe en vertu duquel le pouvoir
adjudicateur n’est tenu de payer son cocontractant que pour des services qui ont
été réalisés et acceptés – c’est-à-dire réceptionnés – par le maitre de l’ouvrage.
Les paiements anticipés ne sont donc pas permis -> art. 7 de la LMP.
• ACOMPTES (= paiements échelonnés) et APPROVISIONNEMENTS (= paiements
anticipés mais échelonnés) -> possibles dans certains cas.
* Structuration et modalités de la commande publique :
− Instrument qui décrit la commande publique :
• CAHIER SPECIAL DES CHARGES = instrument destiné à décrire la commande
publique.
o Contient :
> Clauses administratives décrivant la manière dont doit être
attribué et exécuté le marché.
> Clauses techniques établissant les spécifications
techniques > AR du 15 juillet 2011.
ú MP de travaux -> art. 2, 12°, a de l’AR du 15 juillet
2011.
ú MP de fournitures / services -> art. 2, 12°, b de l’AR
du 15 juillet 2011.
ú Art. 41 de la LMP -> spécifications techniques restent
ouvertes et permettent l’équivalence.
ú Art. 8 de l’AR du 15 juillet 2011 -> les spécifications
ne sauraient régulièrement créer des obstacles non
justifiés à la concurrence.
• CAHIER GENERAL DES CHARGES = ensemble des clauses réglementaires
applicables aux marchés publics, par opposition au cahier spécial des
charges s’appliquant à un marché en particulier.

96
Mathilde GENARD

− Terminologie afférente à l’objet du marché :


• LOTS = divisions du marché de manière telle que le soumissionnaire
puisse, le cas échéant, remettre une offre qui ne porterait que sur une ou
plusieurs parties du marché.
o Le pouvoir adjudicateur peut décider d’établir des critères de
sélection et d’attribution et des modes de passation différents pour
chacun des lots -> art. 11, al. 2 de la LMP.
o Possibilité d’attribuer le lot pour lequel l’offre est satisfaisante et
de recommencer la procédure pour les lots insatisfaits -> art. 36
de la LMP.
o Addition des lots -> prise en considération pour déterminer la
valeur du MP et les règles de publicité belges et européenne.
> >< Infraction pénale -> faux en écriture.
• VARIANTE = mode alternatif de conception ou d’exécution qui est soit requis
du pouvoir adjudicateur lui-même, soit le fruit d’une proposition émise par
le soumissionnaire.
o VARIANTE OBLIGATOIRE = variante pour laquelle le soumissionnaire est
tenu de remettre une offre de base et une offre pour chaque
variante obligatoire, sauf à rendre l’offre irrégulière dans sa
totalité.
o VARIANTE FACULTATIVE = variante pour laquelle le soumissionnaire
peut remettre une offre sans être tenu de remettre une offre de
base.
o VARIANTE LIBRE = variante que le soumissionnaire peut
spontanément remettre et qui doit toujours accompagner une offre
de base -> art. 9, §1er, AR 15 juillet 2011.
> Présentation de variantes libres interdite lorsque le MP est
passé selon la procédure d’adjudication -> art. 9, §2, in fine
de l’AR du 15 juillet 2011.
• OPTION = éléments accessoires et non strictement nécessaires à
l’exécution du marché.
o OPTION OBLIGATOIRE = option exigée du pouvoir adjudicateur et qui
contraint le soumissionnaire à remettre une offre au sujet de
l’option.
o OPTION LIBRE = option que suggère, de manière spontanée, le
soumissionnaire en sus de l'offre de base qu’il fournit.
> Autorisées -> appel d’offres et adjudication -> art. 10, §2,
al. 2 de l’AR du 15 juillet 2011.
− Terminologie afférente au prix des prestations :
• MARCHE A PRIX GLOBAL = marché dans lequel un prix forfaitaire couvre
l’ensemble des prestations du MP ou de chacun des postes du MP -> art.
2, 4° de l’AR 15 juillet 2011.
o Ex : fait de solliciter, dans l’offre, un prix global de 10.000€ pour
une consultation juridique.
• MARCHE A BORDEREAU DE PRIX = MP dans lequel les prix unitaires des
différents postes sont forfaitaires et les quantités, pour autant que des
quantités soient déterminées pour les postes, sont présumées ou
exprimées dans une fourchette. Les postes sont portés en compte sur la
base des quantités effectivement commandées et mises en œuvres -> art.
2, 5° de l’AR du 15 juillet 2011.

97
Mathilde GENARD

o Ex : fait de prévoir un prix de 25€ par prise de courant installé


dans un hall omnisport en construction -> quantité présumée est
de vingt -> si nécessaire d’en installer vingt-trois, c’est l’installation
de vingt-trois prises qui sera porté en compte.
• METREE RECAPITULATIF = document d’un MP qui fractionne les prestations en
postes différents et précise pour chacun d’eux la quantité ou le mode de
détermination du prix -> art. 2, 8° de l’AR du 15 juillet 2011.
o Travaux.
• INVENTAIRE = document du MP qui fractionne les prestations en postes
différents et précise pour chacun d’eux la quantité ou le mode de
détermination du prix.
o Fournitures / services.
* Modes de passation du marché :
− ADJUDICATION = mode de passation par lequel le marché public est attribué au
soumissionnaire le « moins- disant », c’est-à-dire celui qui a remis l’offre
régulière la plus basse -> art. 24 de la LMP.
• Offre -> régulière :
o Exigences de forme -> délai.
o Exigences de fonds > cahier spécial des charges.
• Offre la plus basse -> prendre en compte :
o Prix offerts.
o Autres éléments chiffrables -> ex : TVA.
• Types d’adjudication -> art. 23 de la LMP.
o ADJUDICATION OUVERTE = adjudication dans laquelle la procédure
d’attribution du marché est ouverte à tout un chacun, sans
préjudice, dans le cadre d’un marché de travaux, de l’agréation des
entrepreneurs de travaux.
o ADJUDICATION RESTREINTE = adjudication dans laquelle le pouvoir
adjudicateur sélectionne certains candidats à l’adjudication parmi
ceux qui se déclarent candidats à la remise d’une offre, pour
ensuite permettre aux seuls candidats sélectionnés de remettre
offre et déterminer, parmi eux, le « moins-disant ».
• Procédure de sélection des candidats -> art. 58 à 60 et 67 à 79 de l’AR du
15 juillet 2011.
• Remise d’offre régulière la plus basse -> naissance d’un droit subjectif à
l’obtention du marché sous peine de devoir une indemnité forfaitaire fixée
à 10% du montant, hors TVA, de cette offre -> art. 24 de la LMP.
o Arrêt de 2011 de la C. const. -> violation des art. 10 et 11 de la
Const. dans le fait que le soumissionnaire auquel le marché n’a, à
tort, pas été attribué lors d’une adjudication, a droit à une
indemnité forfaitaire alors que le soumissionnaire auquel le marché
n’a, à tort, pas été attribué, lors d’un appel d’offres doit prouver
l’existence de son dommage conformément aux règles de droit
commun contenues dans les art. 1382 et 1383 du C. civ. ? -> pas
de violation :
> Adjudication -> offre régulière la plus basse.
> Appel d’offre -> marge d’appréciation afin de déterminer
l’offre régulière la plus intéressante.
o Indemnité due que si le pouvoir adjudicateur a décidé d’attribuer le
marché -> art. 24, al. 1er de la LMP.

98
Mathilde GENARD

> Compétence discrétionnaire -> MP non attribué si le pouvoir


adjudicateur le décide et est en mesure de justifier cette
attitude de manière régulière.
− APPEL D’OFFRES = mode de passation par lequel le marché public est attribué au
soumissionnaire le mieux- disant, c’est-à-dire celui qui a remis l’offre régulière
économiquement la plus avantageuse du point de vue du pouvoir adjudicateur,
tenant compte des critères d’attribution -> art. 25 de la LMP.
• Ouvert / restreint.
• Offre régulière :
o Exigences de forme -> délai.
o Exigences de fonds -> cahier spécial des charges.
• Offre économiquement la plus avantageuse = offre qui répond le plus
adéquatement possible aux différents critères préalablement retenus par
le pouvoir adjudicateur dans l’avis de marché ou dans le cahier spécial des
charges.
o Critères d’attribution variables -> ex : qualité des produits / prix /
caractéristiques environnementales / ...
• Types d’appel d’offres -> art. 23 de la LMP :
o APPEL D’OFFRES OUVERTE = offre qui s’adresse au public en général et
qui préserve la plus complète concurrence, sans préjudice de
l’agréation des entrepreneurs de travaux.
o APPEL D’OFFRE RESTREINTE = offre qui conduit le pouvoir adjudicateur
à sélectionner certains candidats parmi ceux qui se déclarent être
candidats à la remise d’un offre.
• Procédure de sélection -> art. 58 à 60 et 67 à 79 de l’AR du 15 juillet
2011.
• Ne confère pas de droit subjectif aux soumissionnaires -> soumissionnaire
qui réclame une indemnité, pour avoir irrégulièrement été évincé au cours
de la procédure d’attribution -> prouver que son offre était régulière et
économiquement la plus avantageuse + prouver le dommage -> montant
exact de la perte prétendument subie.
− PROCEDURE NEGOCIEE = mode de passation par lequel le pouvoir adjudicateur
consulte plusieurs entrepreneurs, fournisseurs ou prestataires de services de son
choix et négocie les conditions du marché avec un ou plusieurs d’entre eux ->
art. 26 de la LMP.
• Hypothèses où on ne peut y recourir -> énumérées à l’art. 26 de la LMP.
o Arrêt Groupe de Boeck du CE -> >< respect du principe de
concurrence -> il incombe au pouvoir adjudicateur, préalablement
au lancement d’une procédure négociée ou lors de son lancement,
de prendre une décision par laquelle il justifie l’existence d’une ou
de plusieurs des circonstances mentionnées par l’art. 26 de la LMP
permettant de faire usage de cette procédure.
• Types de procédure négociée > art. 26 de la LMP :
o PROCEDURE NEGOCIEE SANS PUBLICITE = procédure qui implique, si
possible, la consultation de plusieurs entrepreneurs, fournisseurs
ou prestataires de services. Le pouvoir adjudicateur prend contact
avec un ou plusieurs partenaires potentiel.
o PROCEDURE NEGOCIEE AVEC PUBLICITE = procédure qui implique la
consultation des différents partenaires choisis et consultés.
> ≠ appel d’offre restreint :
ú Appel d’offre -> mieux-disant.

99
Mathilde GENARD

ú Procédure négociée -> liberté laissée au pouvoir


adjudicateur.
³ Respect principe d’égalité.
³ Motivation en la forme de sa décision
d’attribution, laquelle doit reposer sur des
causes et des motifs légalement admissibles.
− DIALOGUE COMPETITIF = nouveau mode d’attribution par lequel le pouvoir
adjudicateur conduit un dialogue avec les candidats sélectionnés à cette
procédure, en vue de développer une ou plusieurs solutions aptes à répondre à
ses besoins et sur la base de laquelle ou desquelles les candidats retenus seront
invités à remettre une offre. Ce mode n’est utilisé que dans le cas d’un marché
particulièrement complexe -> art. 3, 9° de la LMP.
• Art. 27 de la LMP.
• S’applique que dans les secteurs classiques.
• Procédure très rare.
* Critères de sélection et critères d’attribution :
− CRITERES DE SELECTION QUALITATIVE = critères permettant au pouvoir adjudicateur de
vérifier la capacité – économique, financière et technique – des soumissionnaires
à exécuter un marché public. Cette sélection qualitative est opérée dans toutes
les procédures, à l’exception de la procédure négociée sans publicité -> art. 67 à
79 de l’AR du 15 juillet 2011.
• Sélection qualitative -> dans toutes les procédures.
o Pas vraiment imposée dans la procédure négociée sans publicité ->
on présume la qualité du soumissionnaire par le fait que le pouvoir
adjudicateur s’adresse au soumissionnaire.
o Procédure ouvertes -> on peut avoir l’impression que la sélection
qualitative n’est pas organisée -> faux.
• Critères de sélection qualitative :
o On en retrouve beaucoup dans une circulaire du 10 février 1998.
o Déterminés par le pouvoirs adjudicateur -> pouvoir discrétionnaire.
> Critères doivent être annoncés préalablement.
> Degré de précision tel que le soumissionnaire doit savoir si
le marché le concerne ou non.
− CRITERES D’ATTRIBUTION = critères permettant au pouvoir adjudicateur d’examiner
les offres déposées par les différents soumissionnaires, en vue de déterminer
l’offre que la procédure d’attribution lui impose de retenir.
• Adjudication -> critère d’attribution -> prix -> art. 24 de la LMP.
• Appel d’offre -> critères multiples -> interférence entre critères
d’attribution et critères de sélection qualitative est plus risquée -> art. 25
de la LMP.
• Procédure négociée :
o Soumissionnaire qui a remis l’offre la plus basse.
o Soumissionnaire qui a remis l’offre économiquement la plus
avantageuse du point de vue du pouvoir adjudicateur.
o Art. 107, al. 1er de l’AR, 15 juillet 2011.
• Dialogue compétitif -> pouvoir adjudicateur indique dans l’avis de marché
ses besoins et exigences et les critères d’attribution.
o Critères -> doivent être liés à l’objet du marché et permettre une
comparaison objective des offres sur la base d’un jugement de
valeur -> art. 26 de l’AR du 7 février 2014.

100
Mathilde GENARD

− Distinction entre les deux critères -> reconnue par la jurisprudence de la CJUE et
du CE.
• Distinction importante.
• Confusion -> peut rendre irrégulière la décision d’attribution.
• Avant la LMP -> interdit de confondre les deux catégories de critères.
o Sauf marchés de services portant sur des prestations
intellectuelles.
• Cadre juridique mis en place par la LMP :
o Interdiction absolue d’utiliser des critères de sélection au titre de
critères d’attribution.
> Sauf -> art. 33, §3 de la LMP -> exception pour les marchés
de service.
− Critères -> présents dans l’avis de marché ou dans le cahier spécial des charges.
• Pas possible d’avoir une pondération / sous-critère non initialement
prévus.
o Jurisprudence -> Possible si plusieurs conditions.
o Arrêt Computerland -> conditions :
> Sous-critères autorisés s’ils ne conduisent pas à une
dénaturation des critères du cahier spécial des charges.
> Ne peut modifier les critères d’attribution du marché.
> Ne peut contenir d’éléments qui, s’ils avaient été connus lors
de la préparation des offres, auraient influencer cette
préparation.
> Ne peut être adoptée en prenant en compte des éléments
susceptibles d’avoir un effet discriminatoire envers l’un des
soumissionnaires.
* Attribution du marché public :
− Art. 80 à 104 de l’AR du 15 juillet 2011.
− Séance d’ouverture des offres -> art. 92 et s. de l’AR du 15 juillet 2011.
− Offres examinées -> pouvoir adjudicateur vérifie la régularité de chaque offre.
• Sur le plan formel :
o Formalités de l’art. 95, §2, al. 1 de l’AR de 2011.
> Non respect -> offre d’office irrégulière.
o Autres formalités :
> Non respect -> possibilité de déclarer l’offre irrégulière.
• Sur le plan matériel :
o Respect des dispositions essentielles -> prix / délais / ...
> Non respect -> offre d’office irrégulière.
o Offre :
> Qui ne respecte pas les prescriptions de l’art. 95, §3 de l’AR
de 2011.
> Qui exprime des réserves.
> Qui contient des éléments ne concordant pas avec la réalité.
ú Possibilité de les déclarer irrégulières.
• Erreurs purement matérielles -> corrigées par le pouvoir adjudicateur.
− Art. 105 à 110 de l’AR de 2011 -> procédure d’attribution en procédure négociée.
− Art. 111 à 114 de l’AR de 2011 -> procédure d’attribution en dialogue compétitif.
* Exécution du marché public :
− Attribution du MP -> contrat conclu que lorsque l’approbation sans réserve de
l’offre est notifiée au soumissionnaire -> art. 102 de l’AR de 2011.
• Pas de notification -> contrat inexistant.

101
Mathilde GENARD

− Adjudicataire -> obligation d’assurer l’exécution du MP dans le respect des


dispositions réglementaires et contractuelles applicables.
• AR du 14 janvier 2013 -> CAHIER GENERAL DES CHARGES = ensemble des
clauses réglementaires applicables aux MP.
• Dispositions contractuelles -> s’applique à tel marché particulier ->
inscrites dans le cahier spécial des charges.
• Dispositions contractuelles / réglementaires s’imposent -> seulement si
elles complètent ou dérogent au Code civil.
o Contrat de MP = contrat administratif -> aux règles du Code civil.
o Contrat administratif -> susceptible de connaître des règles
dérogatoires qui prennent le pas sur celles du Code civil.
− Pouvoir de commandement :
• Art. 39 de l’AR de 2013 -> autorité publique (= maître de l’ouvrage) ->
pouvoir de direction et de contrôle dans l’exécution du contrat.
o Ex : elle va L’autorité va préciser quand les travaux doivent
commencer.
• Art. 37 de l’AR de 2013 -> autorité publique -> pouvoir de modification
unilatérale des clauses contractuelles.
o Ex : si l’entrepreneur s’aperçoit que des travaux supplémentaires
sont requis, c’est au maître de l’ouvrage de le décider, mêmes s’ils
sont nécessaires à l’exécution du contrat.
• Si défaillance de l’adjudicataire -> autorité administrative -> sanctions
administratives :
o Pénalités financières par jour de retard -> art. 45 de l’AR de 2013.
o Mesures d’office -> résiliation unilatérale du marché /exécution en
régie d’un partie du marché -> art. 47, §2, al. 1 de l’AR de 2013.
> Frais, risques et périls de l’adjudicataire défaillant.
• Autorité publique -> prononcer la résiliation du contrat indépendamment
de toute faute imputable au cocontractant -> art. 61 et s. de l’AR de 2013.
o Ex : décès du cocontractant.
− Application :
• Théorie des imprévisions.
• Théorie des sujétions imprévues.
• Théorie du fait du prince.
* Modes d’extinction du marché public :
− Résiliation unilatérale du MP par l’autorité publique sans que l’adjudicataire ait
commis une faute.
• AAU mettant fin au contrat -> privilège du préalable -> exécutoire sans
détour par le juge.
• Indemnisation -> sauf si résiliation constitue = sanction administrative
o Faute du cocontractant qui justifie la sanction.
− Résiliation unilatérale par l’adjudicataire :
• Théorie des imprévisions -> hypothèse où un évènement éclate après la
conclusion du contrat et n’est que passager.
• Ex : hausse du prix du pétrole.
* Contentieux des marchés publics :
− Contentieux de l’attribution du marché public.
• L. du 17 juin 2013 -> transpose directive 2007/66 du 11 décembre 2007.
o Applicable pour :
> MP.
> Accord cadre -> art. 3, 15° de la LMP.

102
Mathilde GENARD

> Concours de projets -> art. 3, 10° de la LMP.


> Concession de travaux publics -> art. 3, 12° de la LMP.
o A partir du 1er juillet 2013.
• L. du 17 juin 2013 -> garanties d’importance pratique significative -> art.
28 et s. de la L. de 2013 :
o Ex : étendre le régime contentieux issu de la directive aux contrats
publics qui n’atteignent pas les seuils établis pour la publicité
européenne.
• Autres garanties -> art. 30 à 33 de la L. de 2013 :
o Délai d’attente applicable aux marchés de travaux.
o Recours en suspension et annulation contre la décision d’attribution
de tous les MP.
o Action en dommages et intérêts.
o Recours en déclaration d’absence d’effets ayant pour but d’infliger
une sanction de substitution.
• Garanties consacrées dans la phase précontentieuse :
o Motivation des décisions :
> L. du 29 juillet 1991 -> tout AAU de portée individuelle soit
motivé en la forme.
> L. du 17 juin 2014 -> régime particulier de motivation ->
ensemble des personnes ayant le devoir de recourir aux
procédés d’adjudication couverts par la directive ;
ú Y compris des personnes privées qui ne tombaient
pas sous le coup de la loi exigeant la motivation
formelle des AAU de portée individuelle, parce que
n’adoptant pas des actes de cette nature.
ú Ex : universités privées.
> Autorité adjudicatrice -> décision motivée :
ú Procédure négociée sans publicité / avec publicité
dans les secteurs classiques.
ú Dialogue compétitif.
ú Décision de la qualification ou du retrait de la
qualification dans un système de qualification.
ú Décision de la sélection des candidats.
ú Décision de déclarer le dialogue compétitif conclu.
ú Attribution d’un MP dans n’importe quelle procédure.
ú Renonciation de la passation du marché.
ú Décision de lancer un nouveau marché.
> Motivation -> varie selon la procédure d’attribution mise en
œuvre et le type de décision en cause.
ú Mentions requises pour motivation régulière -> art.
5, 1° à 10° de la L. de 2013.
> Motivation -> établie au moment où la décision est adoptée.
ú Hypothèses où la motivation peut être établie a
posteriori -> L. de 2013.
ú Ex : procédure négociée, avec ou sans publicité.
³ Motifs -> doivent impérativement exister au
moment de la prise de décision -> écriture
des motifs qui peut être faites plus tard.
ú Ex : décisions d’attribution dans le cadre de certaines
procédures négociées.

103
Mathilde GENARD

³ Rédaction de la motivation peut être différée


de quinze jours maximum -> si les
circonstances de fait rendent objectivement
impossible l’établissement immédiat de la
décision.
o Information des candidats et des soumissionnaires :
> L. de 2013 -> exigences en termes d’information :
> Exigences particulières dans les procédures qui appellent
une présélection.
ú Lorsque l’autorité prend la décision sélectionnant les
participants -> communiquer à tous les candidats
non sélectionnés les motifs -> art. 7, §1er, al. 1, 1°
et 2° de la L. de 2013.
> Exigences relatives à l’opération d’attribution -> décision
d’attribution dont des parties seront extraites pour être
communiquées aux participants en fonction de leur situation
propre.
ú Communiquer à tout soumissionnaire non
sélectionné, dont l’offre a été jugée irrégulière ou
dont l’offre n’a pas été choisie et au soumissionnaire
tenue, la décision motivée reprenant les critères de
non-sélection, d’éviction ainsi que la motivation de
son choix.
> Hypothèses -> un délai d’attente entre la notification de la
décision d’attribution et la conclusion proprement dite du
contrat -> art. 11 de la L. de 2013.
ú Exigences complémentaires.
ú Mentionner la durée précise du délai d’attente.
ú Inviter celui qui viendrait à introduire un recours
dans le délai d’attente à en avertir l’autorité par
télécopie ou par courriel, tout en lui indiquant le
numéro du télécopieur ou de l’adresse électronique à
laquelle il peut envoyer l’avertissement.
> Communication de la décision -> immédiate -> dès que
l’autorité adjudicatrice a pris la décision -> art. 8, §1er, al. 3
de la L. de 2013.
ú Ne crée aucun lien contractuel à l’égard du
soumissionnaire retenu.
ú Suspend le délai durant lequel les soumissionnaires
restent engagés par leur offre, pour autant qu’un
délai d’engagement soit requis, autant qu’un délai
d’attente.
ú Suspension :
³ Temps du délai d’attente si aucun recours
n’est introduit.
³ Temps que la juridiction rende sa décision si
un recours est introduit -> mais expire
quarante-cinq jours après la communication
³ Art. 8, §2, al. 2 de L. de 2013.
• Garanties consacrées dans la phase contentieuse :

104
Mathilde GENARD

o DELAI D’ATTENTE / DELAI DE STANDSTILL = délai de 15 jours minimum


entre la communication de la décision d’attribution et la conclusion
du contrat.
> Art. 11, al. 1er de la L. du 27 juin 2013.
> Permet au participant qui se sent lésé de saisir une
juridiction à même d’interdire la poursuite du processus
contractuel avant la conclusion de ce dernier.
> Recours introduit durant le délai d’attente -> interdiction de
conclure le contrat tant que la décision du juge saisi n’est
pas intervenue -> art. 11, al. 2 et 3 de la L. de 2013.
> Suspension de l’exécution de la décision d’attribution ->
suspension de l’exécution du marché éventuellement conclu
en violation du délai de standstill -> art. 13, al. 1er de la L.
de 2013.
ú Autorité adjudicatrice -> doit informer, sans délai,
l’adjudicataire de cette suspension, et lui ordonner de
ne pas commencer ou d’arrêter l’exécution du
marché -> art. 13, al. 2 de la L. de 2013.
> Si aucune demande d’annulation de la décision d’attribution
ou de déclaration d’absence d’effets du marché n’est
introduite dans les délais -> suspension de l’exécution de la
décision d’attribution et du marché sont levées de plein
droit.
ú Si aucune demande de suspension n’est introduite
dans le délai de quinze jours -> conclusion du
marché peut avoir lieu -> art. 11, al. 3 de la L. de
2013.
o Recours en suspension :
> Introduit dans les 15 jours.
> Juridiction compétente :
ú CE si autorité adjudicatrice = autorité administrative
au sens de l’art. 14 des LCCE.
³ Procédure d’extrême urgence.
ú Juridictions judiciaires dans les autres cas.
³ En référé.
ú Art. 24, al. 1 de la L. de 2013.
ú Répartition des compétences -> constitutionnel ?
> Suspension de l’exécution de la décision d’attribution :
ú Irrégularité -> art. 15, al. 1 de la L. de 2013.
³ Violation du droit européen.
³ Violation du droit belge.
³ Violation d’un document du marché.
ú Conséquences négatives de la suspension prononcée
ne l’emportent pas sur les avantages qui pourraient
en résulter -> art. 15, al. 3 de la L. de 2013.
ú Avant L. de 2013 -> risque de préjudice grave et
difficilement réparable démontré dans le chef de la
partie requérante.
³ Difficile à prouver.
³ Seulement requise devant le CE.

105
Mathilde GENARD

³ Ordre judiciaire -> vérifier si la demande


présentait un degré suffisant d’urgence.
> Suspend l’exécution de la décision mais ne l’annule pas ->
l’autorité adjudicatrice modifie la décision contestée et on
reprend la procédure à ce moment là. Si elle ne le fait pas -
> recours en annulation.
o Recours en annulation :
> Délai de 60 jours.
> Juridiction compétente :
ú CE si autorité adjudicatrice est une administration au
sens de l’art. 14 des LCCE.
ú Ordre judiciaire si ce n’est pas le cas.
ú Art. 24 de la L. de 2013.
> Irrégularité :
ú Violation droit européen.
ú Violation droit belge.
ú Violation document de marché.
> Annule la décision :
ú Pas d’effets sur le contrat conclu.
ú Permet d’obtenir des DI plus facilement.
o Mesures provisoires et l’astreinte :
> Peut accompagner les demandes de suspension et
d’annulation devant le CE ainsi que devant les juridictions
judiciaires.
> Ordonnées pour :
ú Corriger l’irrégularité alléguée.
ú Empêcher qu’il soit porté atteinte aux intérêts
concernés.
ú Assurer l’exécution de la décision prise par le juge
ú Art. 15, al. 1er de la L. de 2013.
> Possibilité d’assortir la condamnation d’une astreinte :
ú Décision de suspension.
ú Décision de mesures provisoires.
ú >< Décision d’annulation.
ú Art. 14 et 15, al. 1er de la L. de 2013.
o Action téméraire et vexatoire :
> L. de 2013 -> sanction pour les recours téméraires et
vexatoires.
ú Si un tel recours serait introduit -> juridiction saisie
peut condamner la partie requérante à indemniser,
de manière adéquate, l’autorité adjudicatrice ou le
bénéficiaire.
ú Art. 27 de la L. de 2013 -> montant total des
éventuelles indemnités ne peut en aucun cas
dépasser 5% du montant hors TVA du marché
attribué.
o Observation particulière :
> Régime du contentieux -> différent si le délai d’attente de
quinze jours ne doit pas être observé :
ú Lorsqu’une publicité européenne préalable n’est pas
obligatoire.

106
Mathilde GENARD

ú Lorsque le seul soumissionnaire concerné est celui à


qui le marché est attribué en l’absence de candidats
concernés -> art. 12 de la L. de 2013.
> Permet à l’autorité adjudicatrice de conclure immédiatement
le contrat.
o Recours en déclaration d’absence d’effets :
> Violation d’une obligation du contrat -> violations jugées
particulièrement graves donnent lieu à un recours spécifique
-> art. 17 et s. de la L. de 2013.
> Hypothèses :
ú Marché conclu sans publicité européenne.
ú Marché conclu sans respect du délai d’attente ou
sans attendre que le juge saisi d’un recours ait statué
sur la demande de suspension ou sur la demande de
mesures provisoires.
³ Il faut un préjudice.
³ Il faut une violation du droit communautaire
de MP / loi / arrêté.
³ Compromettre les chances du soumissionnaire
d’obtenir le marché.
ú MP conclu subséquent à un accord-cadre sans
respecter les conditions de cet accord-cadre.
> Délai de recours -> variable : 30 jours / 6 mois -> art. 23
de la L. de 2013.
> But -> juge déclare le marché irrégulièrement conclu
dépourvu d’effets.
ú Annulation rétroactive des obligations contractuelles.
ú Limitation de la portée des obligations qui doivent
encore être exécutées.
ú Possibilité de maintenir le MP -> intérêt général ->
art. 19, 2° et 20, al. 1 de la L. de 2013.
> Art. 18, al. 1 à 4 de la L. de 2013 -> possibilité pour
l’autorité adjudicatrice d’échapper à la sanction.
o Recours en sanction de substitution :
> Contrat conclu en violation d’une obligation qui lui
incombait, mais qui, pour une raison ou pour une autre, ne
saurait conduire à une déclaration d’absence d’effets -> 2
situations -> art. 19, al. 2 de la L. de 2013 :
ú Délai d’attente devait être observé mais ne l’a pas
été, sans qu’un soumissionnaire ait été empêché
d’introduire une demande de suspension et sans que
le non respect de l’obligation du délai d’attente soit
accompagné d’une violation sanctionnée par la loi.
³ Toute personne intéressée -> peut demander
pénalité financière.
ú Irrégularité a été commise, qui ne tombe pas sous le
coup de la disposition consacrant le mécanisme de
déclaration d’absence d’effets.
³ Pénalité financière / abréviation de la durée.
³ D’office par le juge / demande de toute
personne intéressée.

107
Mathilde GENARD

> Sanction de substitution :


ú Abréviation de la durée du marché.
ú Pénalité financière -> max 15% du montant hors TVA
du marché attribué.
ú Art. 22 de la L. de 2013.
> Juge judiciaire -> doit prononcer une sanction effective,
proportionnée et dissuasive -> art. 22, §1er, al. 3 de la L. de
2013.
o Recours en dommages et intérêts -> art. 16 et 23 §4 de la L. de
2013 et art. 24 de la L. du 15 juin 2006.
> Le contrat est conclu.
> Une personne s’estime lésée par une des décisions de
l’autorité adjudicatrice.
> Juge judiciaire compétent -> art. 23, al. 2 de la L. de 2013.
> Conditions :
ú Décisions préalables au contrat.
ú Décision -> violation droit européen / droit belge /
document de marché.
ú Dommage > irrégularité de l’autorité adjudicatrice ->
art. 16, al. 1 de la L. de 2013.
> Art. 16, al. 2 de la L. -> situation varie si marchés spéciaux.
> Délai de recours -> 5 ans -> art. 23, § 4 de la L. de 2013.
− Contentieux de l’exécution du marché public :
• Compétence -> ordre judiciaire.
o >< Application de l’acte détachable -> s’applique seulement pour
les décisions d’attributions des MP et notamment, à l’égard des
décisions administratives par lesquelles l’administration passe
contrat.
• Jurisprudence Rudelopt -> pas de nature à modifier cette conclusion.
o Prérogatives du pouvoir adjudicateur de modifier / résilier
unilatéralement le contrat de MP -> AR du 14 janvier 2013.
o Décisions unilatérales que le pouvoir adjudicateur est amené à
prendre dans l’exécution du contrat de MP -> exclusivement
déférées aux juridictions de l’ordre judiciaire.
• Juridictions vont statuer :
o En référé -> juge des référés = président du TPI -> art. 584 du C.
jud.
o Au fond -> TPI -> exécution des obligations contractuelles.

108
Mathilde GENARD

CONTRÔLE DE
L’ADMINISTRATION :
TITRE I : LES CONTRÔLES ADMINISTRATIF ET
CITOYEN :
CHAPITRE I : LE CONTRÔLE ADMINISTRATIF :

Section I : Le recours administratif :

à RECOURS ADMINISTRATIF = recours adressé à une autorité administrative qui statue en tant que
telle, c’est-à-dire par un acte administratif, en vue de contester un acte juridique de
l’administration, tant du point de vue de sa légalité que de son opportunité.
* Administration statue sur le recours -> adoption d’une nouvelle décision administrative :
− Permet à l’administré d’obtenir des explications.
− Permet à l’administration de réexaminer sa décision et de la corriger.
* RECOURS GRACIEUX = recours administratif introduit auprès de l’auteur même de la
décision contestée, permettant à celui-ci de retirer sa décision initiale, dans le respect de
la théorie du retrait d’acte.
* RECOURS HIERARCHIQUE = recours administratif introduit auprès d’une autorité supérieure
qui se trouve dans la même hiérarchie administrative, permettant à celle-ci d’imposer à
l’autorité subordonnée de revoir l’acte qu’elle a adopté ou de se substituer à cette
dernière en prenant elle-même une nouvelle décision.
* RECOURS DE CONTROLE = recours administratif introduit auprès d’un organe différent de
l’instance qui a pris la décision objet du recours et qui ne dispose pas d’un pouvoir
hiérarchique.
− Recours portés devant :
• Collèges d’urbanisme ou d’environnement de la Région de Bruxelles-
capitale.
• Commission wallonne de recours pour l’accès aux documents administratifs
en matière d’environnement.

à RECOURS ADMINISTRATIF INORGANISE = recours administratif qui n’est pas organisé par un texte. Il
est introduit auprès de l’auteur de la décision contestée – recours gracieux – ou de son supérieur
hiérarchique – recours hiérarchique – pour en obtenir la réformation sans qu’aucune forme
particulière ne soit requise.
* Destinataire d’un acte administratif -> peut toujours adresser un recours inorganisé.
* Pas de formes requises :
− Conseil -> utilisé un mode de transmission probant -> ex : courrier recommandé.
* Pas démontrer d’intérêt.
* Pas prouver la capacité et la qualité d’agir.
* Pas de délai.
* Réclamant -> peut invoquer des arguments :
− Relatifs à l’irrégularité de l’acte.

109
Mathilde GENARD

− Relatifs à son inopportunité >< recours juridictionnel.


* Administration -> pas tenue d’examiner le recours -> arrêt Vandecasteele du CE.
− Refus d’examiner un recours inorganisé ≠ acte susceptible d’un recours au CE.
* Recours -> aucune procédure particulière.
− Pas de garanties procédurales.
− Pas contradictoire.
− Respect des principes de bonne administration.
− Acte par lequel l’autorité statue sur le recours -> motivé en la forme -> L. du 29
juillet 1991.
* REJET DU RECOURS ADMINISTRATIF = acte administratif ne causant pas grief par lui-même
puisqu’il est purement confirmatif.
− Recours devant le CE -> acte pris initialement ≠ acte rejetant le recours.
• Sauf si auteur de la décision prise sur recours n’ait réellement procédé à
un nouvel examen de la demande et ne se soit pas contenté de confirmer
la décision en cause.
* Recours inorganisé ≠ préalable obligatoire à l’exercice du recours juridictionnel porté
devant le CE.
− Recours inorganisé -> ne suspend ni le délai imparti pour agir devant le CE, ni le
délai imparti pour introduire un recours organisé -> il faut pas attendre pour
introduire son recours juridictionnel / administratif.

à RECOURS ADMINISTRATIF ORGANISE = recours administratif expressément organisé par un texte qui,
soit institue un organe de recours propre à un contentieux déterminé, soit désigne comme
organe de recours une autorité administrative préexistante.
* Conditions -> prévues par le texte qui institue le recours.
* Obligation d’examiner le recours par l’autorité de recours.
− Si délai imposé > loi -> délai d’ordre sauf si le texte prévoit une sanction attachée
à son dépassement.
− Délai raisonnable -> si rien de prévu par la loi.
− Arrêt SA Electrabel et consorts du CE -> si indication du délai erronée -> mise en
balance des exigences de la loi et de la confiance légitime -> maintien de l’effet de
l’indication erronée.
* Décision -> légalité interne et externe qui s’imposent à l’AAU et elle doit être motivée en
la forme, conformément à la L. du 29 juillet 1991.
* POUVOIR DE REFOMATION = pouvoir par lequel l’autorité administrative de recours remplace
la décision attaquée par une décision propre – couvrant les éventuelles irrégularités de la
décision contestée –.
− Arrêt du CE -> les vices qui entachaient la décision objet du recours sont couverts
en raison de l’effet dévolutif du recours administratif -> l’autorité de recours n’a
pas à se prononcer sur la régularité de la procédure antérieure.
− Obligation de statuer -> pouvoir d’appréciation propre et autonome.
− Décision rendue sur recours en réformation -> se substitue à la décision contre
laquelle le recours a été formé -> seule la décision prise sur recours est
susceptible d’un recours devant la SCACE, à l’exclusion de la décision initiale.
* Pouvoir de sanction -> pouvoir d’annulation ou d’approbation.
− Autorité -> moyens invoqués à l’appui du recours organisés, à l’exception des
moyens d’OP qui peuvent être soulevés d’office.
* Pas de suspension de l’acte attaqué sauf si prévu dans un texte.
* Si recours prévu par un texte -> il doit être exercé avant de saisir le CE et ce quand bien
même ce recours serait facultatif.
− Recours -> introduit dans le respect des conditions de recevabilité.

110
Mathilde GENARD

− Recours administratif organisé -> réservé à certains titulaires désignés ->


préalable que pour ces personnes.
− Recours éventuelle au CE -> dirigé >< l’AAU rendu sur recours et non contre
l’acte initial sous peine d’irrecevabilité.

Section II : Le contrôle de tutelle :

à CONTROLE DE TUTELLE = contrôle administratif organisé par ou en vertu d’un texte à portée
législative, qui pèse sur une autorité administrative décentralisée territorialement ou par service
et qui permet à une autorité supérieure, dite de tutelle, de vérifier dans le respect de
l’autonomie de la personne décentralisée, si les actes qu’elle pose sont conforme à la loi sensu
lato et à l’intérêt général.

à Organisation du contrôle de tutelle :


* > Pouvoir législatif -> détermine les actes soumis au contrôle de tutelle, les formes du
contrôle, l’organe compétent pour y connaître du recours et les éléments essentiels de la
procédure y relative.
* Tutelle ordinaire sur les institutions provinciales et communales -> contrôle de la gestion
locale en général -> régions.
− Chaque législateur -> peut organiser, dans le prolongement d’une matière qui
relève de sa compétence, une tutelle dite spécifique sur les institutions
provinciales et communales.

à Nature du contrôle de tutelle :


* Exercé de manière particulière ≠ de manière générale et abstraite.
− Appréciation au cas par cas chaque acte en tenant compte des circonstances
propres à l’espèce.

111
Mathilde GENARD

* Contrôle de légalité -> vérifier si l’acte a été adopté dans le respect des règles et
principes hiérarchiquement supérieurs, en vigueur lorsque l’autorité décentralisée l’a pris
et applicables à son action.
* Contrôle de conformité à l’intérêt général -> contrôle d’opportunité.
− Arrêt Commune d’Etterbeek du CE -> notion d’intérêt général ≠ notion politique -
> notion juridique susceptible d’être appréciée à ce titre.

à Procédés de tutelle :
* TUTELLE ORDINAIRE = tutelle organisée par les régions à l’égard des actes de gestion des
autorités décentralisées.
− TUTELLE ORDINAIRE GENERALE = tutelle ordinaire susceptible de s’exercer sur tous les
actes accomplis par l’autorité décentralisée, quels qu’ils soient – « générale » -.
L’autorité de tutelle agit d’initiative ou sur réclamation après que l’acte a été posé
– « répressive » - et sans qu’elle y soit obligée – « facultative » -.
• Tutelle répressive -> s’exerce après que l’acte administratif ait été posé.
• Tutelle générale -> s’exerce sur tous les actes accomplis par l’autorité
décentralisée.
o Autorités soumises au contrôle de tutelle -> peuvent se limiter à
informer l’autorité de tutelle de l’adoption de certains actes ->
contrôle de tutelle ordinaire générale peut également être exercé à
l’égard d’actes qui ne devaient pas être transmis.
• Tutelle facultative -> autorité de tutelle pas obligée de contrôler tous les
actes pris par chacune des autorités décentralisées sur l’action desquelles
elle est appelée à exercer son contrôle. L’abstention ou le refus d’exercer
le contrôle ne modifie pas l’ordonnancement juridique, ni ne cause grief,
de sorte que le recours dirigé contre une telle abstention ou un tel refus
est jugé irrecevable.
• Intervention :
o Propre initiative.
o Réclamation formée >< l’acte.
> Pas spécialement prévu par un texte.
> Réclamation non organisée par un texte -> interrompt le
délai de recours devant le CE -> si réclamation introduite
dans le délai imparti et dans le délai du recours devant le
CE.
• TUTELLE DE SUSPENSION = tutelle ordinaire générale par laquelle l’autorité
supérieure suspend l’acte, dans l’attente d’un éventuel retrait par son
auteur ou d’une annulation.
o Décision de suspension -> pas susceptible de recours devant le CE.
o Suspension -> acte préparatoire à une éventuelle annulation.
o Période qui sépare la décision de suspension de l’expiration du délai
dans lequel l’autorité de tutelle compétente est autorisée à annuler
la décision -> auteur de l’acte peut retirer ou justifier l’adoption de
cet acte auprès de l’autorité de tutelle et tenter d’éviter
l’annulation.
o Suspension :
> > Région en tant qu’autorité de tutelle -> sur les actes des
autorités communales et provinciales.
> Ex : Région Bruxelles-Capitale -> gouvernement exerce la
tutelle ordinaire de suspension sur les actes communaux.
o Ne doit pas nécessairement être organisée.

112
Mathilde GENARD

• TUTELLE D’ANNULATION = tutelle ordinaire générale par laquelle l’autorité


supérieure annule l’acte de l’autorité décentralisée.
o Mise à néant de la décision de l’autorité décentralisée.
o Décision d’annulation -> susceptible de recours devant le CE.
> Ex : suite à l’annulation par la juridiction administrative de
la décision de l’autorité de tutelle annulant un acte de
nomination, celui-ci doit être rétabli.
o Tutelle générale -> application à tous les actes administratifs de
l’autorité.
o Tutelle répressive -> s’exerce après que l’acte ait été pris.
o Tutelle facultative -> autorité de tutelle n’est pas obligée
d’examiner, de façon systématique, tous les actes pris par chacune
des autorités décentralisées dont l’action ressortit à son contrôle.
o Ex : tutelle organisée à l’égard des communes par le gouvernement
régional.
− TUTELLE ORDINAIRE SPECIALE = tutelle ordinaire susceptible de s’exercer sur des
catégories d’actes expressément identifiées par le texte organisant la tutelle. Elle
peut prendre la forme de l’approbation, de l’autorisation ou de la coercition.
• Compétence des régions -> art. 7 de la LS du 8 août 1980.
• Spéciale -> seuls les actes expressément recensés par le texte qui
l’organise sont assujettis au contrôle.
• Tutelle ordinaire spéciale sur un acte -> exclut l’exercice de la tutelle
générale sur ce même acte.
• TUTELLE D’APPROBATION = tutelle ordinaire spéciale par laquelle l’autorité
supérieure approuve l’acte soumis au contrôle de tutelle, lequel acte existe
dès son adoption mais ne peut sortir ses effets avant l’approbation.
• TUTELLE D’AUTORISATION = tutelle ordinaire spéciale par laquelle l’autorité
supérieure donne l’autorisation à l’autorité décentralisée concernée
d’adopter l’acte qu’elle projetait de prendre.
• TUTELLE DE LA COERCITION = tutelle ordinaire spéciale par laquelle l’autorité
supérieure adopte des mesures d’office en lieu et place des autorités
décentralisées ou envoie des commissaires spéciaux, et ce afin de pallier
les carences des corps décentralisés.
* TUTELLE SPECIFIQUE = tutelle organisée par le législateur – fédéral, régional ou
communautaire – qui, dans le prolongement d’une matière qui relève de sa compétence,
a décidé de confier telle ou telle attribution aux autorités décentralisées.
− ne s’exerce pas à l’égard de tous les actes d’une autorité décentralisée, quel qu’en
soit l’objet.
− Décisions prises en matière de police locale -> L. du 7 décembre 1998.
* Concours de tutelles :
− Si contrôle de tutelle spécifique -> maintien du contrôle de tutelle ordinaire pour :
• Actes qui ne relèvent pas de la tutelle spécifique.
• Actes rentrant dans le champ de la tutelle spécifique mais pour vérification
de la conformité avec d’autres lois ou à d’autres aspects de l’intérêt
général.
− Régions qui organisent la tutelle ordinaire sur les institutions provinciale et
communale -> peuvent aussi mettre en œuvre leur pouvoir de contrôle au sujet
des actes que ces institutions prennent dans le cadre de missions spécifiques
confiées par l’Etat fédéral / communautés / régions.
• Tutelle ordinaire :
o Actes non soumis à la tutelle spécifique.

113
Mathilde GENARD

o Contrôle du respect du respect des lois / intérêt général autres que


ceux visés par la tutelle spécifique.

CHAPITRE II : LE CONTRÔLE CITOYEN :

Section I : L’accès aux documents administratifs :


à Droit fondamental > art. 32 de la Const. -> droit de consulter chaque document administratif et
de s’en faire remettre copie.
* Personnes physiques / PM.
* Sauf dans les cas et conditions fixés par la loi, le décret ou la règle visée par l’art. 134 de
la Const.
− Exceptions -> interprétées de manière restrictive.
* Permet :
− Transparence et contrôle démocratique des actions des autorités administratives.
− Fournir aux administrés tout document qui pourrait être utile dans la défense de
leurs intérêts.
* Droit fondamental -> doit être mis en œuvre par les législateurs fédéraux / régionaux et
* Chaque collectivité -> compétente pour déterminer les modalités de la publicité de
l’administration pour les services, organismes et personnes morales dont elle règle
l’organisation -> adoption de plusieurs législations (liste p. 524 du précis).

à Débiteur du droit d’accès :


* Toute autorité administrative au sens de l’art. 14 des LCCE.
* Législation réglant la publicité -> s’applique aux autorités administratives attachées au
niveau de pouvoir y afférant.
− Collectivités locales -> régions.
* Limitations à la publicité -> applicables aux autorités attachées à d’autres niveaux de
pouvoir, lorsque les limitations en cause ressortissent à leurs attributions propres.
− Ex : -> législateur fédéral est le seul habilité à ériger le respect du droit à la vie
privée en une limitation au droit d’accès.

à Objet du droit d’accès :


* DOCUMENTS ADMINISTRATIFS = toute information sous quelque forme que ce soit, dont les
autorités disposent.
− Législations génériques -> droit d’accès aux documents informatifs.
− Législations relatives au droit d’accès en matière environnementale -> droit
d’accès aux informations environnementales.
• INFORMATION ENVIRONNEMENTALE = toute information quel qu’en soit le
support, dont dispose une instance environnementale concernant l’état
des éléments environnementale, l’état de santé de l’homme, sur les
rapports sur l’application de la législation environnementale…
• Ex : données qui récoltées lors d’un contrôle d’hygiène dans l’horeca
visant à vérifier la présence ou non de bactéries constituent une
information environnementale.

à Exceptions au droit d’accès -> droit non absolu.


* Refus > exceptions légalement prévues -> interpréter de façon restrictive.
* EXCEPTIONS OBLIGATOIRES = exceptions au droit d’accès que l’autorité administrative est
obligée de soulever. Selon qu’une mise en balance des intérêts soit requise ou non, ces
exceptions obligatoires seront qualifiées de relatives ou absolues.

114
Mathilde GENARD

− Ex : fédéral -> art. 6, §2 de la L. du 11 avril 1994.


− Mise en balance des intérêts -> rejet si la publicité ne l’emporte pas sur un des
intérêts de l’art. 6, §1er de la L. du 11 avril 1994.
* Exception spécifique aux législations relatives à l’accès en matière environnementale.
− Rejet si l’intérêt public à la publicité ne l’emporte pas sur la protection de
l’environnement à laquelle les informations se rapportent.
− On ne peut pas user de cette exception lorsque les informations demandées
concernent des émissions dans l’environnement.
* Exceptions facultatives.
− Ex : fédéral -> art. 6, §3, 1° à 4 de la L. du 11 avril 1994.

à Procédure d’accès :
* Demande par écrit, auprès de l’administration qui détient le document -> indication claire
de la matière concernée et, si possible, les documents administratifs concernés -> art. 5,
al. 1er L. du 11 avril 1994.
* Délai de rigueur pour statuer.
* Décision -> formellement motivée -> L. du 29 juillet 1991.
* Recours administratif organisé contre la décision se prononçant sur la demande d’accès.
− Chaque législateur -> organisation d’une Commission d’accès aux documents
administratifs.
− Citoyen insatisfait :
• Demande en reconsidération devant l’administration qui a rendu la
décision.
• Recours auprès de la CADA.
o Avis.
o 30 jours.
o Communication au requérant et à l’administration.
o Si pas avis dans le délai -> avis négligé.
* Nouvelle décision de l’administration :
− Décision se fondant sur l’avis de la CADA.
− 45 jours.
* Recours juridictionnel -> décision prise sur reconsidération.
− Droit d’accès aux documents administratif -> droit subjectif.
− Compétence :
• Juge judiciaire.
• CE.
* Autorité sur recours -> pouvoir d’appréciation.
− Motifs d’exception au droit d’accès.
− Exclusion du pouvoir d’appréciation dans certaines hypothèses.
− Compétence liée -> droit subjectif -> protection assurée par les juridictions
judiciaires.

Section II : L’ombudsman :

à OMBUDSMAN = médiateur chargé d’accueillir les réclamations relatives au fonctionnement de


l’administration, d’investiguer au sujet des cas de « maladministration » dénoncés et de formuler
des recommandations – en opportunité ou en légalité, mais en tout cas non contraignantes – en
vue de remédier aux défauts constatés.
* L. du 22 mars 1995 -> nomination de deux médiateurs fédéraux, l’un francophone,
l’autre néerlandophone, agissant au collège.
− Réclamations relatives au fonctionnement des autorités administratives fédérales.

115
Mathilde GENARD

− Mener à la demande de la Chambre des représentants toute investigation sur le


fonctionnement des services administratifs fédéraux.
* Législateurs des collectivités fédérées -> problématique de la médiation institutionnelle.

à Saisine de l’ombudsman :
* Réclamation individuelle adressée par un administré ≠ autosaisine.
− Fédéral -> toute personne intéressée.
− Ecrit / oral.
− Conditions de recevabilité de la demande -> art. 8, al. 2 et 9 de la L. du 22 mars
1995.
* Objet -> comportement d’une autorité administrative au sens de l’art. 14 des LCCE.
− Comportement quelconque -> actes et attitudes.
* Suspension de la procédure lorsque les faits en cause font l’objet de recours
juridictionnels ou de recours administratifs organisés.
* Art. 19, al. 3 des LCCE -> délai de recours au CE est suspendu par la saisine du
médiateur jusqu’à ce que le médiateur ait statué et pour une période de quatre mois
prenant cours à compter de l’introduction de la réclamation, si la décision du médiateur
n’est pas intervenue plus tôt.

à Pouvoirs de l’ombudsman :
* Opérer toute constatation sur place / se faire communiquer tout document / entendre
tout personne concernée / ...
* Recommandation -> modifier le comportement / revoir la décision.
− Contrôle de légalité du comportement / acte.
− Contrôle d’opportunité.
* Recommandation non contraignante -> peut avoir une certaine influence.

116
Mathilde GENARD

TITRE II : LES CONTRÔLES JURIDICTIONNEL ET


PARA JURIDICTIONNEL :
CHAPITRE I : LE CONTRÔLE JURIDICTIONNEL :

à Art. 144, al. 1er de la Const. -> litiges portant sur des droits subjectifs de caractère civil sont
exclusivement de la compétence des juridictions judiciaires.
à Art. 145 de la Const. -> contestations relatives à des droits subjectifs de caractère politique sont
également du ressort des juridictions judiciaires, sauf exceptions prévues par la loi qui sont alors
réservées aux juridictions administratives.
à Contentieux administratif belge :
* Ordre judiciaire.
* Ordre administratif.
* Conflits d’attributions -> C. cass. -> art. 158 de la Const.

Section I : Le contrôle des juridictions judiciaires :

à Attributions constitutionnelles des juridictions judiciaires :


* Recours qui tendent à protéger un droit subjectif de l’administré à l’égard d’une personne
de droit public :
− DROITS CIVILS = droits reconnus ou institués par la loi au profit de tout individu
humain et dont l’objet immédiat est le bien propre et privé de l’individu.
• Ex : litiges touchant à la rémunération d’un agent.
− DROITS POLITIQUES = droits qui donnent à la personne le droit de participer de
manière active à l’exercice de la souveraineté et de bénéficier, au titre de membre
de la collectivité politique organisée, à la distribution des services que la puissance
publique procure au titre du droit.
• Ex : art. 580, 2° du C. jud. -> tribunaux du travail sont compétents pour
connaître des litiges touchant aux droits des salariés en matière de sécurité
sociale.
* CE -> contentieux direct de la légalité -> touche à des droits subjectifs de caractère civil
ou politique demeurés dans l’escarcelle des juridictions judiciaires.
− THEORIE DE L’OBJET VERITABLE ET DIRECT DU RECOURS = théorie en vertu de laquelle le
critère à prendre en compte pour départager les contentieux administratifs du
pouvoir judiciaire et du Conseil d’Etat est celui de la volonté première du
demandeur en justice : soit solliciter la protection de la prérogative concrète qui
découle de la loi, soit bénéficier du respect de la légalité, abstraite > arrêt de la C.
cass. de 1952.
• Ex : litige sur la régularité d’un permis d’environnement en invoquant un
moyen déduit de la violation du principe d’impartialité qui exige que le CE
évalue également la portée des engagements inscrits dans un accord sur la
reconversion de la friche industrielle en cause, conclu entre l’autorité qui
délivre le permis et le demandeur de permis, la compétence du CE est
établie -> arrêt de la C. cass. de 2015.

à Responsabilité civile extracontractuelle de l’administration :


* Faute de l’administration :

117
Mathilde GENARD

− Arrêt La Flandria de la C. cass. -> responsabilité de la puissance publique -> être


mise en cause pour lésion d’un droit civil -> responsabilité régie par les art. 1382
et s. du C. civ.
− FAUTE = manquement à son obligation de respecter les règles et principes
hiérarchiquement supérieurs qui s’imposent à elle, ou au devoir général de
prudence qui s’impose à tous en vertu des art. 1382 et 1383 du C. civ.
• Illégalité = faute au sens civil du terme > jurisprudence de la C. cass.
• Action / omission de l’administration -> illégalité est commise qui constitue
une faute au sens civil du terme.
− Arrêt de la C. cass. -> erreur invincible de fait / de droit -> n’engage pas sa
responsabilité civile.
• ERREUR DE DROIT INVINCIBLE = lorsque l’irrégularité qui entache l’acte dont
l’administration est l’auteur trouve son fondement dans un fait postérieur à
l’adoption de cet acte et dont l’administration n’aurait pas pu tenir compte.
o Ex : revirement complet de la jurisprudence.
o Aujourd’hui -> plus souple -> éléments d’informations antérieurs à
l’adoption de l’acte peuvent être pris en considération dans
l’évaluation du caractère invincible de l’erreur commise -> arrêt de
la C. cass. de 2008.
> Ex : hypothèse d’un état de droit incertain.
− Toute illégalité est une faute ? -> controverse :
• Certains -> jurisprudence de la C. cass. (arrêts de 1982 et 2004) ≠ toute
illégalité commise es tune faute au sens des art. 1382 et s. du C. civ.
o Illégalité -> faute dans l’hypothèse où la norme impose à
l’administration d’agir dans un sens déterminé.
• D’autres (dont Renders) -> faute -> ne peut être que la faute ou la
négligence d’un ou plusieurs agents -> responsabilité publique est toujours
une responsabilité pour les actes d’autrui.
o C. cass. est d’accord avec eux -> arrêt de 2014.
o Possibilité d’engager la responsabilité de l’agent à l’origine de la
faute :
> L. du 10 février 2003 -> personnes qui se trouvent placées
dans une situation hiérarchique à l’égard d’une personne
publique. -> dol / faute lourde / faute légère habituelle
commis dans l’exercice de ses fonctions.
> Agent publique employé sous contrat de travail ->
responsabilité consacré > L. du 10 février 2003.
> Mandataire -> régime de droit commun -> art. 1382 du C.
civ.
ú Mandataire = organe au sens du droit de la
responsabilité civile.
ú Ex : bourgmestre -> mandataire le plus exposé aux
actions judiciaires.
³ S’il oublie de prendre un acte pour faire
cesser un trouble à l’OP -> responsabilité
civile.
³ Responsabilité peut être engagée du fait
d’actions / omissions du collège communal en
tant qu’organe collégial -> responsabilité de
l’ensemble des membres du collège.

118
Mathilde GENARD

ú RF -> décrets en faveur de certains mandataires pour


limiter la responsabilité -> // régime agents
statuaires et contractuels.
³ Est-elle vraiment compétente ? ->
responsabilité civile = compétence de l’état
fédéral.
* Dommage et le lien causal :
− Prouver -> faute est imputable à l’administration, à son agent ou à son
mandataire et qui a engendré un dommage -> théorie de l’équivalence des
conditions.
− Si irrégularité de pure forme -> on ne peut pas démontrer que sans l’irrégularité
le contenu de l’acte aurait été différent -> démontrer l’existence d’un lien causal -
> perte de chance.
• Ex : insuffisance de la motivation formelle.
− Si irrégularité -> motif de fonds -> plus facile de démontrer la faute, le dommage
et le lien causal.
− Action prescrite par 5 ans -> art. 100, al. 1, 1° des LC du 17 juillet 1991.
− Réparation en nature.
• Si impossible -> DI.

Section II : Le contrôle des juridictions administratives :

à Art. 145 de la Const. -> juridictions administratives -> compétente pour contentieux portant sur
des droits civils de nature politique.
* Controverse -> art. 145 de la Const. -> fondement de l’ensemble des compétences
juridictionnelles du CE.
− Annulation / suspension / cassation administrative / indemnité pour cause de
dommage exceptionnel.
* Nouvelle compétence -> contentieux de l’indemnité réparatrice.

à Conseil d’Etat et contentieux de l’annulation :


* Art. 14 des LCCE -> SCACE -> compétence de statuer sur les recours en annulation
contre les actes et règlements des diverses autorités administratives.
* Seulement actes définitifs.
* Ne s’applique pas si :
− Autre recours ouvert.
− Autre recours permet un effet équivalent.
− Juridiction administrative ad hoc compétente > arrêt du CE de 2009.
− Acte émanent d’un Etat étranger > arrêt du CE de 1998.
* Seuls actes à caractère décisoire (arrêt de 2015 du CE) et causant grief.
− Actes administratifs exécutoires.
− Vérifier au cas par cas -> jurisprudence du CE a fixé les actes ne causant pas
grief :
• Actes préparatoires.
• Avis simple.
• Proposition.
• Accord de principe.
• Ordre du jour.
• Acte matériel.
• Acte purement confirmatif.
• Mesure d’ordre intérieure prise dans l’intérêt du service.

119
Mathilde GENARD

• Circulaire interprétative.
• Note explicative.
* Introduction du recours :
− Art. 19, al. 1 des LCCE et AR du 23/10/1948.
− Ecrit + requête datée et signée par la partie requérante ou par son avocat.
− Capacité d’agir :
− Art. 19, al. 1er des LCCE -> lésion / intérêt -> >< irrecevabilité.
• Direct -> tirer un avantage direct de l’annulation de l’acte attaqué ;
• Personnel -> ce qui implique que l’annulation de l’acte attaqué doit
procurer un avantage à la partie requérante ou faire cesser un grief qui lui
est causé par l’acte.
• Certain -> affectée par l’acte attaqué que de façon personnelle.
• Actuel, -> existe au moment de son introduction et subsiste jusqu’au
prononcé de l’arrêt.
• Légitime -> conforme aux lois impératives, d’OP et aux bonnes mœurs.
− Exposer les moyens -> indiquer la règle de droit dont la violation est invoquée et
la manière dont elle aurait été violée.
• >< -> Irrecevable.
− Délai -> 60 jours -> >< irrecevabilité.
• Acte publié -> le lendemain du jour de la publication.
• Acte notifié par courrier recommandé avec accusé de réception ->
lendemain de la réception / du refus de la réception.
• Acte notifié par courrier recommandé simple -> troisième jour ouvrable qui
suit l’envoi du pli, sauf preuve contraire avancée par le destinataire.
o Arrêt Lebas du CE -> si notification d’un acte imposée par loi /
disposition réglementaire -> seule la notification régulière ouvre le
délai de recours au CE.
• Si pas de publication / notification -> prise de connaissance effective de
l’acte objet du recours.
o Diligence de la partie requérante requis.
o Arrêt Vanhaeren du CE -> >< retardement arbitraire de la prise de
connaissance.
• Echéance du délai :
o Dernier jour -> compris dans le délai.
o Si Samedi / dimanche / jour férié -> reporté au prochain jour
ouvrable.
o Preuve de l’exception de tardiveté du recours > partie qui s’en
prévaut.
• Recours >< AAI -> délai commence à courir que si la notification par
l’autorité administrative de l’acte indique l’existence des voies de recours
ouvertes pour le contester, ainsi que les formes et délais à respecter ->
art. 19, al. 2 des LCCE.
o Sinon -> délai -> 4 mois après que l’intéressé se soit vu notifier
l’acte en cause.
* Traitement du recours -> Art. 7 et 14 de l’AR de 1948 et art. 21, 21bis et 30 des LCCE.
− Envoi au CE par pli recommandé -> donne une date certaine.
− Requête réceptionnée par le greffe qui met l’affaire au rôle.
− Recours porté à la connaissance de la partie adverse par un pli du greffe -> délai
de soixante jours pour adresser un mémoire en réponse et le dossier administratif
afférent au litige en cause.

120
Mathilde GENARD

• Copie du mémoire adressée par un pli du greffe -> partie requérante ->
délai de soixante jours -> déposer un mémoire en réplique.
• Si pas de mémoire en réponse de la partie adverse -> mémoire ampliatif
de la partie requérante.
o Absence de mémoire ampliatif -> chambre statue sans délai en
constatant l’absence de l’intérêt requis -> art. 21, al. 2 des LCCE.
• Partie requérante -> ne peut exposer de nouveaux moyens dans le
mémoire en réplique > arrêt de 2006 du CE.
o Arrêt de 2008 du CE -> moyens irrecevables sauf si la lecture du
dossier administratif a permis d’envisager un moyen nouveau.
o Arrêt de 1997 -> moyen qu’on ne pouvait invoquer qu’après avoir
consulté le dossier administratif -> recevable.
o Arrêt de 2009 -> moyen d’OP -> recevable.
• Si partie requérante ne dépose pas de mémoire en réplique / ampliatif ->
art. 21, al. 2 des LCCE.
− Après échange des mémoires -> rapport de l’auditeur.
• Art. 14, al. 1 de l’AR du 23 août 1948.
• Délai de 30 jours si les parties veulent faire valoir des observations sur le
rapport -> art. 14, al. 2 de l’AR du 23 août 1948.
• Délai de 30 jours -> la partie qui n’est pas suivie par l’autorité doit solliciter
la poursuite de la procédure -> art. 14, al. 2 de l’AR du 23 août 1948.
o Défaut de demande de poursuite :
> Partie adverse -> art. 21, al. 7 et 30, §3 des LCCE -> le CE
peut annuler l’acte entrepris.
> Partie requérante -> présomption de désistement d’instance
-> art. 21, al. 7 des LCCE -> rejet du recours -> arrêt de
2011 du CE.
− Personnes qui ont un intérêt -> peuvent y intervenir -> art. 21bis, al. 1er des
LCCE.
• Demande en intervention -> 30 jours à compter soit du lendemain du jour
de la réception du pli du greffe du CE qu’au pu recevoir la personne
désireuse d’intervenir, soit de la publication au MB, d’un avis informant de
l’existence d’un recours en annulation d’un règlement -> art. 52, §1, al. 1
de l’AR du 23 août 1948.
• Si absence de notification -> possibilité d’intervenir si cela ne retarde pas
la procédure ou peut d’office / à la demande de l’auditeur / d’une partie
solliciter l’intervention de ceux dont il juge la présence nécessaire -> art.
21bis, al. 1er des LCCE.
− BOUCLE ADMINISTRATIVE = mécanisme qui permet à la partie adverse de corriger
l’irrégularité que la juridiction administrative aurait observée, à l’invitation de
celle-ci et pour éviter la censure à laquelle l’acte en cause aurait conduit.
• Mécanisme annulé par la C. const. -> n’a jamais été appliqué.
* Arrêt et effets :
− Arrêt prononcé en audience publique, publié sur le site du CE et notifié aux
parties.
− Annulation totale ou partielle / rejet du recours.
• Annulation :
− Acte attaqué n’a jamais censé avoir existé -> effet rétroactif.
− Autorité absolue de la chose jugée.
− Application de l’art. 14ter des LCCE -> usage rare.

121
Mathilde GENARD

− Accessoires autour du pouvoir d’annuler -> aide à l’exécution des


arrêts / injonction / astreinte.
• Rejet :
− Autorité relative de la chose jugée.
− Juridictions judiciaires -> arrêt de rejet ne les empêche pas de
déclarer irrégulier l’acte considéré comme régulier par le juge
administratif.

à Conseil d’Etat et contentieux de la suspension -> art. 17, al. 1er des LCCE.
* Suspension ordinaire :
− Demande introduite à tout moment :
• Avant l’introduction de la requête en annulation -> extrême urgence.
• Au même moment que la requête en annulation.
• Après l’introduction de la requête en annulation jusqu’au dépôt du rapport
de l’auditeur -> art. 17, §1er, al. 3 des LCCE.
− Requête accompagnée de neuf copies certifiées conformes par le signataire de
l’acte original -> art. 42 de l’AR du 5 décembre 1991.
− Partie requérante -> même délai pour introduire le recours en annulation et la
demande de suspension ordinaire.
− Demande introduite par écrit.
− Conditions -> art. 17 des LCCE.
• Invocation d’un moyen sérieux :
o Arrêt Warbecq du CE -> moyen qui a première vue paraît recevable
et de nature à entrainer l’annulation.
• Avant -> risque d’un préjudice grave et difficilement réparable.
o Risque démontré de manière concrète.
o Arrêt Computer Sciences du CE -> gravité appréciée un concreto.
o Concerne la partie requérante de manière individuelle.
o Arrêt Val de Manne du CE -> difficilement réparable -> qui ne peut
être compensé par des DI.
• Urgence incompatible avec le traitement de l’affaire en annulation :
o Art. 584 du C. jud. + jurisprudence.
o Urgence -> crainte d’un préjudice d’une certaine gravité, voire
d’inconvénients sérieux rend une décision immédiate souhaitable,
que la procédure ordinaire serait impuissante à endiguer en temps
voulu.
o Doit exister lors de l’introduction du procès jusqu’à la clôture des
débats.
o Diligence du demandeur à mois que la situation existante ne soit
aggravée par des faits nouveaux ou par l’effet de la durée de la
situation.
o Vérifier si la procédure ordinaire suffit à résoudre la situation qui se
présente -> il faut regarder la durée de cette procédure.
o Démontrée par la partie requérante dans la requête par des
preuves.
• Possibilité d’introduire plusieurs demandes de suspension dans le cadre
d’une seule et même procédure d’annulation.
o Élément nouveaux -> pris en compte par le CE pour déterminer la
recevabilité de la nouvelle demande.
• Balance des intérêts en présence -> art. 17, §2, al.2 des LCCE -> permet
dans ce cas au CE de ne pas suspendre l’exécution de l’acte attaqué.

122
Mathilde GENARD

− Traitement de la demande :
• Art. 17 des LCCE et AR de 1991.
• Délai pour statuer -> 45 jours -> art. 17, §5 des LCCE.
o En pratique pas vraiment respecté -> pas de conséquences.
• Greffier -> transmet une copie à l’auditeur général, à la partie adverse et
aux personnes qui ont un intérêt à la solution de l’affaire -> art. 9, al. 1er,
de l’AR du 5 décembre 1991.
• Partie adverse -> transmettre au greffe le dossier administratif -> art. 11,
al. 1er, AR du 5 décembre 1991.
• Auditeur -> rapport dans les 8 jours qui expose les faits et les moyens ->
président fixe la date de l’audience.
• Audience -> toutes parties sont présentes ou représentées -> art. 4, al. 2
de l’AR du 5 décembre 1991.
o Partie requérante non présente / représentée -> demande d’octroi
de la suspension rejetée.
• Intervention -> toute personne présentant un intérêt -> si elle ne retarde
pas le traitement de la demande en suspension -> art. 9, al. 2 de l’AR du 5
décembre 1991.
− Arrêt rendu :
• Motivé.
• Notifié sans délai aux parties.
• Suspension -> acte ne produit pas ses effets tant que la suspension n’a
pas levée ou l’acte annulé.
o Autorité absolue de la chose jugée -> au provisoire.
• Rejet -> acte continue de produire des effets tant qu’il n’a pas statué sur
le recours en annulation.
o Autorité relative de la chose jugée -> s’impose entre les seules
parties à la cause.
* Suspension d’extrême urgence :
− Demande de suspension d’extrême urgence :
• Moyens sérieux.
• Exposé des faits.
• Extrême urgence incompatible avec le délai de traitement de la demande
de suspension en urgence ordinaire, sous peine d’irrecevabilité.
• Demande introduite avec diligence par la partie requérante.
o Arrêt du CE -> appréciation de la diligence à partir du moment où
celle-ci a connaissance de la décision.
− Arrêt Demet du CE -> recours exceptionnel -> réduit au strict minimum l’exercice
des droits de la défense de la partie adverse, l’instruction du dossier et la
contradiction des débats.
− Arrêt Zone de police de Bossu, Colfontaine du CE -> extrême urgence ne peut
résulter que de la seule circonstance qu’une décision en suspension ou au fond
interviendrait dans un avenir plus ou moins lointain.
− Greffe -> transmet à l’auditeur général, à la partie adverse et aux personnes
présentant un intérêt -> art. 9 de l’AR du 5 décembre 1991.
− Pas de rapport dans le chef de l’auditorat.
− Possibilité que la suspension soit ordonnée à titre provisoire sans que les parties
aient été entendues.
− Arrêt :
• Suspension de l’exécution.
• Rejet de la demande.

123
Mathilde GENARD

* Mesures provisoires :
− Avec la demande en suspension ou indépendamment.
− Mesures pouvant être sollicitées par les deux parties.
− Mesures qui n’ont pas été demandées mais qui sont nécessaires afin de
sauvegarder les intérêts des parties ou des personnes qui ont intérêt à la solution
de l’affaire -> art. 17, §1er, al. 1 des LCCE.

à Conseil d’Etat et contentieux de la cassation administrative :


* Compétence de statuer sur les recours visé par l’art. 14, §2 des LCCE.
* Recours >< décision juridictionnelle adoptée par une juridiction administrative.
* Procédure -> réformée par la L. du 15 septembre 2006 et par l’AR du 30 novembre 2006.
* Introduction du recours :
− Délai -> 30 jours à compter du lendemain du jour de la réception de la lettre
ayant pour objet de notifier à l’intéressé la décision juridictionnelle en cause.
− Requête écrite et reprend les informations de l’art. 3, §2 de l’AR du 30 novembre
2006.
− Si partie requérante = PM -> joindre la copie de ses statuts -> art. 50 de l’AR du
28 janvier 2014.
− Recours en cassation -> doit être signé par un avocat.
* Admission du recours :
− Examen d’admissibilité -> filtrer les recours voués à l’échec.
• Recours qui ne ressortent pas de la compétence du CE.
• Recours qui n’ont pas d’objet.
• Recours manifestement irrecevables.
− Si recours recevable :
• Vérifier si le moyen déduit de la violation de la loi ou d’une règle de forme
substantielle ou prescrite à peine de nullité.
• Vérifier si le moyen n’est pas dépourvu de tout fondement.
• Vérifier si le moyen est de nature à conduire à la cassation de la décision.
• Vérifier si l’irrégularité alléguée a pu influencer la portée de la décision
entreprise.
− Si conditions remplies -> CE ordonne l’admission du dossier.
• Si conditions non remplies ->on se demande quand même si le recours ne
présenterait pas des prédispositions à ce que son examen soi nécessaire en
vue d’assurer l’unité de jurisprudence.
− Ordonnance de refus / d’admission -> pas susceptible de recours.
* Instruction du recours :
− Notification de l’ordonnance d’admission et la copie du recours en cassation à la
partie adverse.
− Mémoire en réponse de la partie adverse dans les 30 jours.
− Mémoire en réplique / mémoire ampliatif de la partie requérante dans les 30 jours.
• Absence de mémoire -> le CE statue sans délai et constate l’absence
d’intérêt requis -> art. 15, §1er de l’AR du 30 novembre 2006.
− Rapport de l’auditeur -> prend position sur la solution à donner au litige.
− Audience publique.
− Arrêt :
• Délai de 6 mois.
o Pas de sanction -> art. 27, §1er des LCCE.
• Si le CE casse la décision -> affaire renvoyée devant la juridiction dont la
décision a été cassée.

124
Mathilde GENARD

o Greffier en chef envoie une expédition de l’arrêt avec le dossier à la


juridiction de renvoi -> ça la saisi de plein droit -> art. 51 de l’AR
du 30 novembre 2006.

à Conseil d’Etat et contentieux de l’indemnité réparatrice :


* Intégralité du préjudice ≠ réparé par l’annulation.
* Extension des compétences du CE -> se prononcer sur la réparation du préjudice.
* Art. 144, al. 2 de la Const. > 6e réforme -> déroge au principe où l’ordre judiciaire avait
le monopole des litiges sur les droits subjectifs de nature civile.
− Art. 11bis des LCCE -> indemnité réparatrice.
* Permet la réparation sans entamer une nouvelle procédure devant le juge judiciaire.
* Réparation du préjudice :
− Demande d’indemnité réparatrice au CE > art. 11bis des LCCE.
− Demande en DI aux juridictions judiciaires > art. 1382 du C. civ.
− ELECTA UNA VIA NON DATUR RECURSUS AD ALTERAM = adage en vertu duquel en optant
pour l’une de ces deux voies (CE ou juge judiciaire), la partie préjudiciée renonce
à user de l’autre voie de recours pour obtenir réparation.
• Limite -> une fois qu’on a choisi on renonce à l’autre.
* Conditions :
− Demande par la partie concernée. -> pas automatiquement examinée par le CE.
• Partie qui sollicite l’annulation d’un acte.
• Partie intervenante, si elle vient en appui de la partie requérante et
poursuit l’annulation de l’acte.
• Ne peut pas demander :
o Partie requérante qui obtiendrait la reconnaissance d’une illégalité
dans le cadre d’un recours prévu par l’art. 16 des LCCE.
o Partie qui interviendrait à l’appui de la partie adverse.
o Partie adverse.
− Préjudice > illégalité de l’acte / règlement / décision implicite de rejet -> art.
11bis des LCCE.
• Preuve.
− Illégalité constatée.
• But -> écarter la faute.
• >< Art. 11 des LCCE -> contentieux de l’indemnité pour cause de
dommage exceptionnel.
• Fait générateur du dommage -> arrêt ayant constaté l’illégalité :
o > Annuler dans le case de la mise en œuvre de la boucle
administrative.
o > CE constate l’illégalité par voie incidente -> art. 159 de la Const.
• SLCA -> même une cause d’exonération – comme l’erreur invincible – ne
saurait être opposée par l’administration.
• Il faut rapporter la preuve du préjudice.
o Avis du CE -> préjudice né, certain et actuel.
o Travaux préparatoires -> ne précisent rien.
− Indemnisation -> préjudices patrimoniaux et extrapatrimoniaux qui n’aurait pas
été réparé par l’annulation ou la correction de l’acte.
− Lien de causalité -> pas précisé par le législateur.
• SCACE -> appréciation au cas par cas si un lien de causalité peut être
établi entre l’acte illégal et le préjudice -> application // de la théorie de
l’équivalence des conditions > C. cass.
− Délai :

125
Mathilde GENARD

• En même temps que le recours en annulation.


• Au cours de la procédure en annulation.
• Au plus tard -> 60 jours -> art. 2, de l’AR du 25 avril 2014.
o Expiration du délai -> il faut s’adresser aux juridictions judiciaires.
* Procédure :
− Si dans le même acte que la requête en annulation -> intitulé de la requête ->
mention de la demande d’indemnité réparatrice -> art. 25/2, §1er de l’AR du 23
aout 1948.
− Si acte distinct de la requête en annulation :
• Acte daté.
• Acte signé par la partie ou par un avocat.
• Requête -> intitulée -> demande d’indemnité réparatrice.
• Conditions de l’art. 25/2, §2 de l’AR du 23 août 1948.
− Si demande est introduite au cours de la procédure d’annulation -> contient la
référence au recours dont elle est l’accessoire.
− Si demande introduite après le prononcé d’un arrêt -> contient la référence de
l’arrêt auquel elle se rapporte.
• Mention du montant de l’indemnité et informations -> art. 25/2 de l’AR du
23 août de 1948.
− Inventaire des pièces jointes à la requête.
− Si défaut mention / inventaire -> requête n’est pas enrôlée.
• Délai de 15 jours pour régulariser sa requête.
• Si pas régularisée -> réputée non introduite -> art. 25/3 de l’AR du 23
août 1948.
− Introduction d’une demande par la partie requérante donne lieu au paiement d’un
droit -> art. 70, §1, al. 1, 2° de l’AR du 23 août 1948.
* Procédure de traitement -> diffère selon que la demande est traitée en même temps que
le recours en annulation ou postérieurement à celui-ci -> art. 25/3 de l’AR du 23 août
1948.
− Audience publique sauf si publicité dangereuse pour OP -> art. 27, al. 1 des LCCE.
* Arrêt :
− Large pouvoir d’appréciation -> tenir compte des intérêts privés et publics en
présence -> art. 11bis, al. 1 des LCCE.
• Réparation pas spécialement intégrale.
− Rejet.
− Indemnité -> détermine le montant.
• A charge de l’auteur de l’acte.
• Pécuniaire.
• ≠ Indemnité de l’art. 1382 du C. civ. / indemnité en équité de l’art. 11 des
LCCE.
o Notion autonome qui doit être déterminée par le CE dans sa
jurisprudence.
− Arrêt :
• Pas susceptible d’appel.
• Pas susceptible de pourvoi en cassation -> sauf si conflit d’attribution ->
art. 158 de la Const.
• Opposition et tierce opposition -> ok.

Section III : Un instrument commun de contrôle : l’art. 159 de la Const. :

à Etendue du contrôle :

126
Mathilde GENARD

* Art. 159 de la Const. -> juridictions de l’ordre judiciaire et aux juridictions


administratives.
− Elle ne s’impose pas aux autorités administratives.
* Applicable aux arrêtés et règlements généraux, provinciaux et locaux -> renvoi au AAU et
AAI > jurisprudence.
− AAI -> jurisprudence du CE ≠ jurisprudence des juridictions judiciaires :
• Juridictions judiciaires -> application de l’art. 159 de la Const. aux AAR
comme aux AAI sans limite de temps.
• SCACE -> art. 159 de la Const. -> ne s’applique plus aux AAI une fois
qu’ils sont définitifs -> lorsqu’ils ne sont plus susceptibles de faire l’objet
d’un recours en annulation / lorsqu’un tel recours a été rejeté.
o Principe de sécurité juridique qui s’oppose à ce qu’un AAI définitif,
et les droits qu’il confère, puisse être remis en cause sans limite de
temps.
* En précisant que les cours et tribunaux n’appliqueront les AAU qu’autant qu’ils sont
conformes à la loi -> l’art. 159 de la Const. impose que l’AAU soit régulier -> sur le plan
interne et externe.
− Respect des règles supérieures -> prescriptions réglementaires / législatives /
constitutionnelles / de droit de l’UE / de droit international.

à Effets du contrôle :
* Ecarter l’application d’un AAU -> conduire le juge à ne pas en tenir compte pour la
résolution d’un litige dont il est saisi.
* Toute partie au litige peut soulever l’exception.
* Refus d’application -> ne faire naître ni droits ni obligations pour les intéressés.
* Décision illégale -> continue d’exister tant qu’elle n’est pas annulée.

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